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CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs

1. encadrer strictement le d veloppement des levages industriels avoir une politique coh rente qui permette de combiner le d veloppement d un tourisme durable et d un levage de qualit en R gion wallonne 3 Crit res sociaux 3 1 La cohabitation entre agriculteurs et non agriculteurs La multiplication des levages intensifs exacerbe les tensions d j pr sentes entre agriculteurs et non agriculteurs au sein des milieux ruraux Les impacts cumulatifs des levages productivistes deviennent intol rables non seulement pour un nombre grandissant de r sidents en campagne mais aussi pour certains leveurs qui voient d un mauvais il le d veloppement d un syst me de production qui brime leur libert d action et les confronte la d pr ciation sociale de leur m tier Le sentiment d incompr hension voire d intol rance alt re fortement les relations entre ces deux groupes d acteurs les leveurs se sentent mis dans une cat gorie part non repr sent e dans le monde plus urbain des autres habitants Les ruraux non issus du monde agricole sont conscients du d clin de l agriculture de la diminution du nombre d exploitations et de la surface agricole et souhaitent g n ralement que la vocation agricole de leur commune soit maintenue Ce n est pas la n cessit ni la nature de la profession d leveur qui est remise en doute par ces derniers mais bien le d veloppement d un levage industriel Le m
2. celui des autres fili res inspire les agriculteurs vers des projets qui cr ent une v ritable fracture au sein de la ruralit La question est alors de savoir si le d veloppement de cette fili re est r ellement une plus value cot du travail de reconstruction du lien social entre agriculteurs et n o ruraux Ne risque t on pas de voir moins de reprise demain cause de cette d gradation regrettable de l agriculture au sein de la ruralit D autre part nous sommes convaincus qu il faut investir prioritairement dans les secteurs et fili res existantes et pour lesquelles la R gion dispose de r els avantages comparatifs Or plusieurs tudes ont mis en vidence les inefficiences dans la gestion de l levage wallon Des difficult s qui touchent pr s de 40 des levages bovins laitiers ou allaitants sur base d un seul crit re cart entre deux gestations et mortalit des veaux L am lioration de la comp titivit ne passe bien videmment pas que par des aides mat rielles La bonne gestion des exploitations y participe galement L analyse des donn es comptables montre par exemple que 42 des exploitations allaitantes perdent pr s de 25 de leur revenu cause d une mortalit trop importante des veaux Une situation qui m riterait tout le moins un encadrement adapt et des formations pour y pallier Le nouveau Plan de d veloppement rural est l occasion d investir r ellement dans le capital humain par des
3. la terre la vie rurale NICOURT C GIRAULT JM Oppositions et gestions des oppositions l installation ou au d veloppement des levages Des leveurs dans des enqu tes publiques INRA Unit STEPE Ivry 2003 CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 44 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE Ce type d alternative ouvre la porte aux d rives du syst me int gr Ces zonings risquent d tre pris d assaut par les grosses firmes agro alimentaires qui transformeront les leveurs en ouvriers maillons d une cha ne au d triment de l conomie locale 3 2 2 La concentration L effet cumulatif d exploitations concentr es dans un rayon g ographique r duit est susceptible d engendrer des incidences notables sur l environnement et de d grader fortement les conditions de vie des populations expos es Dans ce type de cas des tudes d incidences devraient tre men es l chelle de plusieurs exploitations et de pr f rence de plusieurs communes afin d valuer l impact cumul de l ensemble de ces levages Comme le sugg re la commune de Sivry Rance le crit re cumul des projets est un des crit res de s lection pertinent qui pourrait tre retenu pour soumettre un projet tude d incidences Pour les autorit s de cette entit une r flexion l chelon de plusieurs communes s av re n cessaire compte tenu notamment des modalit s d exploitation inh rent
4. 5 2 Eco consommation et qualit alimentaire Sous pr texte de plaire au consommateur abondamment conditionn on en arrive produire une viande d natur e et sans saveur visant une homog n isation progressive des habitudes alimentaires On assiste d s lors une perte de diversit non seulement animale races locales tombant dans l oubli entra nant une perte de diversit g n tique mais surtout culturelle aux d pens de la cuisine europ enne dans tout ce qu elle peut avoir de raffin notamment dans ses particularismes r gionaux De plus en plus de citoyens d fendent le principe de la qualit des produits et des modes de consommation Cette qualit implique la fois une thique sociale et environnementale ainsi qu un int r t particulier pour les propri t s gustatives Plus r mun ratrice pour le producteur qui s y engage la qualit alimentaire est aussi plus co teuse pour le consommateur L engagement de l agriculture dans la qualit doit donc s accompagner de la promotion aupr s des consommateurs d un mode d alimentation qui donne la pr f rence la qualit sur la quantit et qui favorise les biens produits dans des conditions socialement et cologiquement acceptables Dans de nombreux endroits cette prise de conscience a incit plusieurs acteurs passer l action et exprimer leurs attentes notamment par la mise en place de r seaux alimentaires cologiques et solidaires 5 3 Recomma
5. Cet leveur l il n est en tout cas pas soutenu par les autres leveurs ou fermiers mais ils n osent pas le lui dire CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 17 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE M me les riverains issus du monde rural mais non agriculteurs sont bien conscients de ne pas appartenir directement ce monde l non plus les fermiers en r gle g n rale ne se tirent pas dans les pattes c est une confr rie en quelque sorte 2 2 3 4 Une volont de s affirmer Les agriculteurs s affirment souvent comme les seuls occupants l gitimes du territoire rural Cette attitude h risse fortement les riverains non agriculteurs qui revendiquent le droit de se sentir galement chez eux la campagne Nous sommes souvent tax s d intellectuels alors que moi j ai toujours v cu la campagne et lui aussi son p re tait marchand de bestiaux explique l habitant d un village du namurois Des phrases telles que nous voulons garder l identit de nos campagnes indiquent une forte identification des personnes interrog es leur territoire leur lieu de vie Ce sentiment d appartenir au monde rural autant que les agriculteurs rend selon eux leur intervention dans les projets d levages l gitime 2 2 3 5 Une volont de dialoguer Les riverains saluent g n ralement les initiatives prises par les leveurs qui vont dans le sens du dialogue et de l ouv
6. INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE Implantation des levages intensifs en R gion wallonne Enqu te sur le terrain et recommandations 31 d cembre 2008 CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 1 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE Table des mati res VENQUE Errr Sa net ne ne 7 1 Objectifs et modalit s de l enqu te nnn 8 let Objectits de Lengq te isien a E Nea aE EA AE EREE EN 8 1 2 Modalit s de enqu te in ssssssnameenensasntensenenssssenisentenssnsnianteneninns 8 1 2 1 Constitution d un chantillon sssssssssesessennrnnnensseesnrnnnrrnnsrertnnrnnnnnneeeennnnnnnnnenent 8 1 2 2 L es entetenS ienee Rd ne bin 8 1 2 2 1 Rencontre avec les leveurs sssssssssssseeeereesresesesesesesesesesesestseseseseseseseseses 9 1 2 2 2 Rencontre avec les associations assume 9 1 3 Caract ristiques des personnes interrog es 10 1 4 Analyse du contenu des entretiens ssoosssseneeeeeeeeeeertnrnteeserttrnnnnrnneerrrrrnnn nennen 11 2 Les r sultats de enqu te 2 1 LS nn 11 2 1 Le point de vue des leveurs 11 2 1 1 Pourquoi les leveurs se lancent ils dans des levages intensifs 11 2 1 1 1 Le contexte socio conomique ss 11 2 1 1 2 Les conditions d tresse 12 2 1 2 Comment les leveurs vivent ils les conflits qui les opposent certains HVEraINS ER N E 13 2 1 3 La pr servation de l
7. de type industriel il semble que l on ait recourt des ressources non r gionales ni locales Les porcelets seront import s de Flandres et nous n avons pas d assurance que leurs aliments soient produits dans la r gion Alors qu Hadopor affirme que cette entreprise apportera une plus value la r gion en termes de cr ation d emplois et de retomb es indirectes nous n avons pu trouver dans le dossier d incidences le d tail pr cis de ces avantages Bien que les exploitants aient affirm tr s laconiquement que les porcs seraient abattus Aubel Detry aucun l ment ne nous en donne l assurance Quand bien m me ce serait le cas nous avons du mal cerner quels avantages cette exploitation procurerait ainsi que mentionn dans l tude d incidences aux coles aux commerces locaux et la vie au village 2 2 5 2 Cadre l gal et contr les Pour les riverains la l gislation cens e encadrer et contr ler l installation et l exploitation des levages industriels est totalement insuffisante La majorit des leveurs pensent que leur projet est respectueux de l environnement d s lors qu ils se plient aux obligations r glementaires Pour les riverains quand un dossier re oit l aval de l administration r gionale cela signifie juste qu il a pass l examen de conformit aux normes ce qui est loin d tre satisfaisant En effet tant donn la raret des contr les une fois l levage install
8. lus locaux peut on raisonnablement cautionner et participer ce type de march N est il pas de notre responsabilit de faire des choix ici dont ne p tiront pas des hommes des femmes et des enfants de l autre c t de la plan te Les riverains sont galement conscients que la production d alimentation animale partir de tourteaux de soja en provenance d Outre Atlantique notamment entra ne aussi une s rie de d s quilibres sociaux et cologiques Pourquoi est ce que c est arriv Parce que l Am rique produit du soja en trop grande quantit et qu elle doit bien se d barrasser de ses surplus Mais ce n est pas parce qu on vous donne des boutons vous devez b tir votre tailleur On fait les choses l envers on fait le trou avant le canon En r alit l Am rique sud et nord produisent du soja pour nourrir le b tail dont le n tre La question du bien tre animal et celle des conditions de travail de l leveur apparaissent galement dans la r flexion de fond que m nent la plupart des riverains Ces derniers ont d ailleurs du mal comprendre le d tachement avec lequel les exploitants m nent leur activit Ils acceptent difficilement que l animal soit manipul comme un produit industriel On ne traite pas le vivant comme a s exclame l un d entre eux Certains se demandent aussi dans quelle mesure ce type de travail n affecte pas le bien tre des leveurs contact permanent av
9. CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 36 55 INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE Recommandations Quels crit res pour l implantation des levages intensifs CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 37 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE 1 Introduction Les nombreuses lev es de boucliers que les projets d levages industriels provoquent dans les villages ont souvent t qualifi es de syndrome NIMBY Not in My Back Yard par les partisans de ces implantations On accuse g n ralement les opposants ce type de projet de se soucier uniquement des nuisances que ces exploitations occasionneront dans leur environnement imm diat c est dire principalement les odeurs et les bruits li s au charroi ou l activit de l levage Et pourtant on observe au sein de la population l mergence d une r elle r flexion de fond sur la probl matique des levages intensifs sur ses enjeux et cons quences Il ne s agit plus pour les riverains de d fendre uniquement leur propre cadre de vie mais bien de se battre pour le d veloppement en R gion wallonne d une agriculture durable respectueuse de l environnement et des tres vivants Est il donc bien pertinent d voquer les crit res d acceptabilit de ce type d exploitation par les habitants des villages d s lors que c est l opportunit m me du d veloppement de ces levages qui est profond ment remis en quest
10. Il a ensuite pulv ris des produits sur un h tre remarquable qui se trouvait au coin de l entr e de son futur poulailler gt raconte une riveraine C est quelqu un qui ne respecte aucune r gle ni au niveau social ni au niveau de son activit Ou encore ces propos nonc s par un riverain au sujet d un exploitant Non c est un fieff bandit hein c est un mafieux la terreur du pays et tout le monde s crasait devant lui y compris le bourgmestre Un autre t moignage relate le cas d un leveur v t rinaire qui avait t suspendu de son droit d exercer suite de l utilisation d hormones sur ses bovins et qui s est lanc par la suite dans un projet d levage industriel Les agissements de ces agriculteurs irrespectueux m me s ils sont minoritaires salissent fortement l image de l ensemble de la profession 2 2 3 3 L appartenance un clan Les opposants aux projets d levages industriels affirment souvent qu ils n ont pas les m mes valeurs que les leveurs Ils ne peuvent donc pas trouver de terrain d entente Le discours traduit galement le foss presque institu qui s pare ces deux groupes de ruraux et l obligation que ressentent certains de rester fid le eur camp m me si parfois la partie adverse semble avoir raison la p tition n a pas t sign e par les agriculteurs ce qui est logique par solidarit m me si certains taient d accord avec nous Ou encore
11. et situ s potabilit de l eau distribu e pollution chronique reposent le plus souvent sur une vision du monde levage intensif et ou territoriale o est d ni e la l gitimit de l levage diff rente Les r ponses des leveurs s inscrivent alors dans deux registres Le premier est celui de l insertion acceptable et accept e dans un groupe social situ un territoire Le second est d ontologique C est celui du bon praticien qui rencontre le bon p re de famille du code civil car l usage de l espace comme bien collectif est en jeu 3 2 Implantation judicieuse et pr vention des nuisances au niveau local 3 2 1 La localisation des levages O implanter les nouveaux levages Il semble essentiel de maintenir l installation de ceux ci en zone agricole ou d habitat rural En effet s il est sans doute n cessaire de maintenir une distance par rapport l habitat r sidentiel pour viter les probl mes de bruit et d odeur il ne faut pas non plus aboutir un loignement excessif des b timents d levage qui serait co teux en termes d infrastructure et n gatif du point de vue paysager Une des options consisterait favoriser l installation des levages intensifs dans les zoning agro industriels Sans revenir sur ce qui a t dit pr c demment la question de la localisation n apporte de solution qu aux seuls probl mes paysagers et de voisinage li s ce type de sp culation L alternati
12. les parcelles en mesures agro environnementales etc Un riverain membre d une association pr cise En Ardenne on a un relief vallonn un sous sol qui est tout fait sp cifique on ne sait absolument pas pr voir les impacts de l vandage du lisier sur celui ci Ici le sol est compos de 30 40cm de terre et d un substrat schisteux en dessous ce qui permet une infiltration d eau tr s rapide Vous imaginez les cons quences que a peut entra ner Dans le dossier qu il a constitu contre un projet de porcherie de classe 1 le comit des riverains de Burdinne et Braives noncent les risques environnementaux que repr sente l implantation d une porcherie de cette ampleur au sein du Parc naturel de la Burdinale et de la Mehaigne Fin 2007 le Natuurrapport 2007 de l Instituut voor Natuuren Bosonderzoek INBO Institut de Recherche sur la Nature et les For ts remis la Ministre flamande de l Environnement Hilde Crevits dressait un tat alarmant de la biodiversit en Flandres selon ce rapport 28 des esp ces v g tales et animales en Flandre sont menac es d extinction Le rapport pointait du doigt deux causes principales de cette perte de biodiversit la fragmentation croissante des grands espaces conduisant une diminution des habitats naturels des plantes et des animaux et la pollution des terres agricoles par le lisier Les missions d azote et de phosphore dans l environnement sol eau air son
13. s sur les champs avec leurs contaminations ventuelles de salmonelles car une tude des porcheries bretonnes a montr que 20 3 d entre elles taient contamin es par des salmonelles ubiquistes responsables de toxi infections alimentaires chez l homme 2 2 5 8 Int gration paysag re Pour la majorit des habitants confront s aux implantations d levages industriels les autorit s locales r gionales devraient accorder beaucoup plus d attention l int gration paysag re des installations Le professeur Lhoest est Dr en Pharmacie Master of Science de l Universit du Wisconsin Il poss de en outre une formation de Biochimiste et d Ing nieur Apr s 29 ans chez GSK Director of Manufacturing Europe il a fond sa propre S A Elveco S A o pendant 20 ans il a dirig des projets dans le monde entier pour les plus grandes multinationales Il a construit entre autres plusieurs animaleries pour la recherche et la production industrielle de vaccins de la soci t GSK Il est donc bien plac pour valuer les risques biologiques virologiques bact riologiques sanitaires et environnementaux li s la construction d une grande porcherie CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 25 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE Tout d abord la taille des b timents d levage devrait selon les riverains tre proportionnelle celle du village pr s duquel ils s installent Il arrive
14. tude de cas de la production porcine industrielle Montr al 2007 CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 53 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE Bibliographie DEGRE A Les odeurs en production porcine Origines et moyens de r duction Fili re porcine wallonne d cembre 2006 __ BARTIAUX THILL N STASSART P LAMINE CL WAVREILLE J BECKERS Y THEWIS A Eleveurs et consommateurs que pensent ils des levages Les nouvelles de l Automne MRW DGA 4 trimestre 2007 CAR Cellule d animation Leader Leader Wallonie n40 Sp cial accueil en milieu rural janvier 2007 LAMBERT L En wallonie avec le soutien des pouvoirs r gionaux de porcs bio Les nouvelles de l t MRW DGA 3 trimestre 2002 Dossier Questions d levages Les nouvelles du printemps MRW DGA 2 trimestre 2005 Consommation de viande un lourd tribut environnemental un dossier de l Observatoire Bruxellois de la Consommation Durable CRIOC 2007 ORCHER J Bien tre et souffrance en levage conditions de vie au travail des personnes et des animaux Sociologie du travail n45 Editions Elsevier 2008 Conseils pour l int gration paysag re des b timents agricoles MRW DGATLP 2001 SERVAIS V Manuel d installation des producteurs de porcs Fili re porcine wallonne 2008 DEBOIS A Bien vivre Assesse et Gesves Convivialit et bien t
15. volutions des techniques agricoles et des pratiques qui permettent de r duire notablement les nuisances occasionn es par ces exploitations Ainsi les nuisances olfactives ont pratiquement disparues dans la majorit des levages mais provoquent toujours autant de r actions au sein d une grande part de la population gt La coexistence de deux mondes distincts L incompr hension voire parfois l intol rance alt rent fortement les relations entre les deux cat gories d habitants du monde rural Bien qu ils adoptent un mode de vie qui tend se rapprocher de celui des citadins les agriculteurs m nent malgr tout une vie part et se sentent d ailleurs incompris par l ext rieur La distance qui s pare ces deux groupes rend la communication difficile Dans les conflits qui opposent les riverains aux leveurs industriels il appara t que chaque parti se trompe sur les intentions et la source du m contentement de l autre Cela accentue certainement une impression de ne pas appartenir au m me monde et provoque une grande confusion qui prend la forme de conflits Les exploitants ont le sentiment que les autres habitants tentent de leur imposer leur vision de la ruralit notamment par le rejet d activit s agricoles voisines CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 85 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE Les riverains quant eux ne mettent pas tous les agriculteurs dans le m me pa
16. des porcs et volailles Au vu de ce contexte et des arguments conomiques avanc s ci avant il convient de nuancer ces affirmations pour ce qui concerne la production de viande blanche r pondant un cahier des charges r ellement diff renci Le d veloppement d une production porcine de qualit se fait sur des march s de niche sans lien avec les march s mondiaux et est de ce fait cr ateur de valeur ajout e en R gion wallonne 2 3 R cup rer la ma trise r gionale de notre production alimentaire Bien que certaines de ces exploitations industrielles sont propos es par de petits agriculteurs avec l espoir bien compr hensible d augmenter leurs revenus dans un contexte socio conomique difficile qui leur est peu favorable la majorit des projets sont port s par des firmes agro alimentaires flamandes aux pratiques abusives Comme le pr cise le Centre r gional du d veloppement durable du Pays des Collines Flobecq certains projets pr sent s par ces soci t s comme des solutions alternatives int ressantes portant sur la diversification des activit s agricoles s av rent n tre en r alit que des manipulations Exploitation de porcheries industrielles Collines Mag n 26 2 Mai Juin 2007 CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 39 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE permettant notamment ces soci t s de contourner des lois promulgu es par la R gion wall
17. encore de 4 3 milligrammes le seuil d azote autoris une profondeur de 1 50 m tres du sol c est dire apr s que les racines aient absorb le nitrate Il y est galement pr cis que 61 5 des eaux du bassin de la Mehaigne sur sable et craie d passent les 50 milligrammes pr vus par la Directive nitrate alors que 20 autres pourcents de ces eaux contiennent d j entre 40 et 50 milligrammes Les chiffres communiqu s par la Direction des eaux souterraines de la Direction g n rale op rationnelle Agriculture Ressources naturelles et Environnement DGARNE montrent une augmentation significative des teneurs en nitrate sur l ensemble de la zone concern e entre 2007 et 2008 de 58 5 mg l 66 mg l Tourinne Braives de 41 6 mg l 56 7 mg l aux Avennes Braives de 22 3 mg l 24 mg l Burdinne de 90 5 mg l 98 2 mg l Marneffe Burdinne Enfin une tude de l ULg indiquant la situation pr occupante du bassin du Geer voir extrapolation au bassin de la Mehaigne conclut une tendance g n rale la hausse dans l ensemble du bassin hydrog ologique L volution est telle que m me des mesures de pr vention imm diates ne pourraient emp cher court terme un d passement des normes requises et entra neraient un non respect des directives europ ennes Publication 2007 du Hydrology Journal gt La pr sence du Parc naturel de la Burdinale Mehaigne Le d veloppement des levages intensifs est il concil
18. environnement 14 2 1 4 Les perspectives D AVONIF 2e nano oenne nan 15 2 2 Le point de vue des riverains et associations 15 2 2 1 L origine des mouvements d opposition 15 2 2 2 Une opposition de principe iii 16 2 4 3 Contexte relationnel SL ue eee 17 2 2 3 1 Comment les riverains per oivent ils les leveurs 7 17 2 2 3 2 Une grande m llance sssssn menant 17 2 2 3 3 L appartenance un CAIN ones tammnnnenudn 17 2 2 3 4 Une volont de SAMIR auenoeniu 18 2 2 3 5 Une volont de dAlbQuer sssesnnn nue 18 2 2 4 Moyens mis en uvre ur enneenb en nine nnnsdaniettenpenante lo odenbeentes 18 2 2 5 Arguments MIS en AVANT spdubieletestrinltaneiolbenntetenlenneienet 19 2 2 5 1 Les d rives de lint gration ssssesesesesesesesesesesesesesesrsrsrsrsrsrsrerererereeeeeeeeeses 19 2 2 5 2 Cadre l gal et contr les s sesesesesesesesesesesestseseststststststststsesrsrsrsrereeererereseseses 20 2 2 5 3 Le risque d expansion et d extension 21 2204 Od btS nn Nue connue 21 2 2 5 5 La d valuation immobili re 21 2 2 5 6 Environnement sesesssessssesssesesesesesesesesesesesesesesesesestsestsesrsrsrsrsrsrererererereseseees 22 2 2 5 7 Alimentation et SAME nm nine 24 2 2 5 8 Int gration DA SAMIR nn demi nina 25 22 0 TOUNSM S near A EE 26 CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 2 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE 225 10 Les questions SMIQUeSs nn
19. gration urbanistique et paysag re sssseesrssessserrrrrrrrnneeerrrrrnnnneeenet 45 3 2 4 Le charroi et le bruit des installations 45 3 2 5 LES OU UIS orrs Eee E Ee ER ene E Ree ER Ene e Esee 46 3 2 6 La d pr ciation patrimoniale nenene 47 3 3 Le bien tre des lSVeTS nn nn naines 47 3 4 Recommandations eee 48 4 Les crit res environnementaux in hsreenantebienenetenndnererenendtemeterRe na ltasente 49 4 1 La pollution des eaux souterraines et de surface ssssessssssserrrreeeserrrrrnrrrneeee 49 4 2 La pollution atmosph rique 5228 a08 bites tanneteleomtstedhantnlehresedatanatobeuteteliet 50 4 3 Les impacts sur la faune et la flore 50 4 4 Recommandations eee 50 5 Les crit res sanitaires nee lnstienhestesmmietectentemrenienenenlaentenned teurs 50 5 1 Qualit de la production sant publique sssessnenenneeeeeeennrnnrnrneseerennnnnnrneseernnne 50 5 2 Eco consommation et qualit alimentaire nenene 51 5 3 Recommandations Sn ae n i 51 6 CON BIDSIDNS A aa A A A E 52 Biblhographi Geser ae a a e de 54 CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 3 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 4 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE R sum Aujourd hui les leveurs subissent un contexte conomique difficile qui les pousse inscrire leur activit dans une logique productiviste De p
20. les riverains n ont aucune garantie quant la bonne gestion future de l exploitation par l leveur Un riverain pr cise la Division de la Police de l Environnement DPE ne vient que quand il y a un gros probl me tout le monde sait bien qu ils sont d bord s Et Nitrawal ne peut pas tout non plus Personne n est l pour v rifier que la l gislation est bien appliqu e Un autre ajoute Les agriculteurs qu est ce qu ils ont comme loi Un code de bonne conduite un code de bonne gestion mais qui n a rien d imp ratif CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 20 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE Les riverains n ont donc d autre solution que de s en remettre la bonne fois des agriculteurs Or il arrive que certains d entre eux ne tiennent pas leurs promesses Vous allez avoir cent agriculteurs qui vous allez accorder un permis qui vont scrupuleusement suivre le code Mais vous allez en avoir deux ou trois qui vont s en foutre perdument et faire n importe quoi Il y a probablement une majorit d agriculteurs qui sont consciencieux qui sont des gars qui font bien leur boulot Mais malheureusement il y en a qui ne le font pas Et ceux l ils risquent de causer des dommages gravissimes et irr versibles Les riverains sont parfois confront s des irr gularit s dans le cadre des enqu tes publiques panneaux d avis dissimul s dossiers incomplets etc Certains projet
21. leur font une confiance aveugle Cependant certains leveurs semblent plus r alistes et reconnaissent que leur activit professionnelle n est pas la plus rentable qui soit et que les plans comptables qu ils r alisent au pr alable ne sont pas toujours fiables au vu de l volution du contexte conomique actuel Le march du porc notamment est un march ouvert L absence du syst me quota garanties aides rend la production fragile La majorit des leveurs sont conscients galement que l augmentation du prix de l nergie et des aliments repr sente un risque r el pour la p rennit de leur projet Mais tous font preuve de beaucoup de d termination dans la poursuite de leur activit Une fois qu on se lance dans un projet de ce type l il faut aller jusqu au bout m me si a va mal On n a pas le choix L objectif c est quand m me de s en sortir Enfin une partie d entre eux regrettent de devoir int grer un syst me qui les loigne totalement de leur activit premi re 2 1 1 2 Les conditions de travail A La d finition de l levage industriel La d finition de l levage intensif industriel pr te confusion chez certains acteurs du monde agricole Les leveurs qui g rent l enti ret du processus levages de porcelets engraissement de porcs vente par exemple ne consid rent pas leur projet comme industriel Bien qu ils fonctionnent avec 1500 2000 porcs ils ont une visio
22. onu untinn 27 2 2 5 11 Un levage qui n a pas sa place en R gion wallonne s ssssssessssesesesesese 28 3 Et d s de S sesmar enri ieia en nn EE E EAE EEA an E A EE a EE 30 3 1 Le d sespoir des Cominois sssseeeeeeseeeoseeettesesrrrtttntrtreeerrtttnnntrneerrrrnnnnnnrnneeeeene 30 3 2 Estinnes quand le cadre manque de rigueur ssssssserssssssesrrrrrrrrrssserrrrrnnrreneet 31 3 3 La Hesbaye nouvelle terre d accueil 7 33 4 CONCIDSIONS iera a a eee aea ai a iA 34 Recommandations Quels crit res pour l implantation des levages intensifs 7 37 1 ArOdUCtON ne ad ee ce a A ERER EE ERER 38 2 Crit res CONOMIQUES 22 28 50 rendant been tre net ee bee ae 38 2 1 Diversification des productions 38 2 2 De la viande blanche wallonne 7 iii 39 2 3 R cup rer la ma trise r gionale de notre production alimentaire 39 2 4 Quelles fili res en R gion wallonne sssssssssssessssessssserrnrrressserrrrrnnnrnnsserrrrnnnnnnneeet 40 2 5 Impacts sur le d veloppement touristique de la R gion wallonne 41 2 6 Rec mmandati ns se eee en Ge teen ect 42 3 Grit res 100 0 Pt 42 3 1 La cohabitation entre agriculteurs et non agriculteurs 42 3 2 Implantation judicieuse et pr vention des nuisances au niveau local 44 3 2 1 La localisation des levages nn sms tnnes 44 3 22 L concentratl ossos ieee eein lolo 45 3 2 3 L int
23. qu une exploitation en s installant proximit d un hameau double la taille de celui ci Ensuite les riverains d plorent le fait que certaines exploitations puissent s implanter au c ur de sites haute valeur paysag re comme des fond de vall es par exemple ou des endroits particuli rement expos s qui les rendent visibles de toutes parts La solution pr conis e par la r gion wallonne qui consiste placer des haies et des arbres autour des b timents n est pour de nombreux riverains d aucune utilit Plusieurs d entre eux se sont exprim s ce sujet Au niveau de l impact paysag re je ne suis pas d accord quand on dit que la plantation de haies favorisera l int gration de l exploitation C est de la b tise 3 kilom tres on voit les toits des tables qui sont normes C est un coup de poing dans le paysage Planter une haie laisser pousser mettre des b timents de telle mati re etc Mais le drame encore une fois c est que tout a n est pas observ L leveur va planter sa haie au moment de la construction pour respecter la r glementation et puis il va s occuper de ses cochons un point c est tout II ne va pas passer du temps entretenir ses plantations Elle va d p rir la haie gt Les riverains s opposent massivement la pr sence des levages au c ur m me des villages comme c est encore le cas Estinnes o les habitants subissent les d sagr ments de deux porcheri
24. qui tirent les ficelles qui g rent toute la proc dure les plans d architecte la constitution du dossier la contre argumentation etc En creusant les dossiers on a compris que le projet tait port par une structure s rieuse Tout avait t pens r fl chi Un l ment contrarie fortement les comit s de riverains les nouvelles implantations industrielles sont de plus en plus irr prochables L industrie agroalimentaire ma trise tellement bien la probl matique qu elle arrive contourner l galement les arguments d favorables Sauf dans certains cas o selon les comit s les dossiers contiennent des informations erron es chiffres truqu s donn es manquantes ou p rim es Pour les opposants aux levages intensifs ce type de fili re n apporte rien d autre en Wallonie que des nuisances De nombreux t moignages vont dans ce sens Les cochons on les am ne petit et on les reprend quand ils sont gros la farine elle vient du pays flamand par camion et il nous reste la m Les porcelets on sait qu il vienne du pays flamand il y a juste du lisier wallon Ca n apporte m me pas d emplois en plus Le Comit de riverains contre l implantation d une porcherie industrielle entre Braives et Burdinne voque galement dans son dossier de presse l implication d une entreprise ext rieur dans le projet qui les concerne Dans le cas du projet Hadopor comme la plupart du temps dans l levage int gr
25. r cemment initi Braives a montr d s sa premi re r union qu il pouvait tre un outil pr cieux de dialogue et de concertation entre les diff rents intervenants de la ruralit Braivois et Burdinnois ouvriront ils la voie une agriculture moderne respectueuse de l environnement de la sant et du d veloppement conomique d une r gion A l heure de la crise l enjeu est de taille et d passe les fronti res 4 Conclusions Plusieurs conclusions peuvent tre d duites de l enqu te qualitative r alis e sur le territoire wallon aupr s des populations concern es par le d veloppement des levages intensifs gt Le nimbysme n est plus une r alit majeure x x La majorit des riverains confront s des projets industriels envisagent pr sent la probl matique du d veloppement des levages intensifs dans toute sa globalit et sa complexit CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 34 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE Au del des inqui tudes li es aux nuisances locales provoqu es par ces projets c est galement la question de l opportunit d implanter ce type d exploitation en R gion wallonne qui anime tant les associations que les comit s d habitants gt Le manque d information sur les r alit s et enjeux de ces levages Il touche l ensemble des acteurs concern s par l implantation des levages industriels En effet chaque partie r agit
26. sein des villages aupr s des acteurs concern s par des projets d levages intensifs avait pour objectif de recueillir des appr ciations qualitatives sur les ressentis de chacun vis vis de son opposant ou de sa propre conviction de la l gitimit de son projet ou de son combat mais galement d identifier des comportements et des attitudes pouvant illustrer les relations entre leveurs et riverains Tout cela afin d apporter une vision concr te des sources de conflits au sein des villages et de comprendre la fa on dont les uns et les autres se per oivent aujourd hui De mani re plus globale et au del de la seule question des conflits il s agissait galement de r colter l ensemble des arguments avanc s par chaque partie en faveur ou non de l levage industriel et de mettre ainsi en vidence les implications environnementales conomiques sanitaires alimentaires paysag res et thiques de ce type d activit agricole en R gion wallonne 1 2 Modalit s de l enqu te 1 2 1 Constitution d un chantillon L enqu te a t men e aupr s d acteurs impliqu s diff rents niveaux dans des projets de porcheries ou de poulaillers industriels leveurs repr sentants de comit s de riverains et d associations repr sentants d institutions communes fili re porcine wallonne Agricall etc Peu d leveurs ont accept de participer l enqu te Par manque de temps ou d int r t pour certains et par peur d
27. soient trait s de mani re urgente et sp cifique par les autorit s r gionales 3 2 Estinnes quand le cadre manque de rigueur L histoire du conflit qui oppose les riverains des porcheries situ es au centre du village d Estinnes aux pouvoirs locaux et r gionaux m rite d tre relat e tant elle illustre le combat incessant que doivent livrer certains habitants pour pouvoir b n ficier de conditions de vie normale et l immobilisme parfois choquant des responsables cens s veiller au respect des normes et au bien tre de la population Depuis l implantation en 1976 d une porcherie en plein c ur du village les riverains n ont eu de cesse d informer la commune des nuisances olfactives occasionn es par cette exploitation qui depuis sa mise en place a toujours pr sent des d faillances techniques importantes L implantation d une deuxi me porcherie quelque temps plus tard c t de la premi re n a fait qu accro tre les d sagr ments subis par les habitants Suite au combat men par un comit de quartier actif et organis la commune a fini par intervenir une premi re fois aupr s de l exploitant le sommant d am liorer la ventilation des b timents d utiliser du d sodorisant dans le lisier et de cesser le transport du fumier et du lisier les dimanche et jours f ri s Except quelques d rives ces dispositions ont permis d att nuer significativement les nuisances olfactives CAT VH jd 090129 Vadem
28. t activ proximit des exploitations Ou encore en zone agricole mais l cart de l habitat La question de l implantation se pose t elle vraiment N est il pas temps de repenser nos syst mes de production de viande grands metteurs de CO qui polluent notre environnement contaminent nos eaux engendrent des conflits sociaux d gradent notre sant contribuent l appauvrissement des paysans du Sud et la d forestation Ce rapport est compl t par un autre rapport indissociable Quel avenir pour l levage intensif Document de r flexion prospective Celui ci questionne lavenir m me de ce type d levage et plus largement de la production de viande que ce soit en regard d objectif de sant de diminution des missions de CO de concurrence entre les productions alimentaires et nerg tiques de la suffisance alimentaire autant d enjeux soci taux sur lesquels on ne peut faire l impasse Suite la demande du Ministre wallon de l am nagement du territoire Andr Antoine de r diger un vade mecum de l implantation des levages intensifs nous avons r alis une enqu te aupr s d une s rie de cas locaux Cette enqu te a pour but de d terminer quelles sont les r alit s sociologiques qui sous tendent les conflits qui d chirent nos villages au nom du cadre de vie mais aussi d une philosophie des pratiques agricoles Elle vise donc comprendre l origine de ces conflits en allant la re
29. tier d agriculteur au sens large est d ailleurs g n ralement per u comme difficile et contraignant par les autres habitants Les agriculteurs b n ficient cet gard d un capital de sympathie Dans ce contexte les leveurs qui se lancent dans des projets industriels sont CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 42 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE souvent consid r s comme une cat gorie d agriculteurs un peu particuli re non repr sentative de l ensemble de la profession Une tude men e r cemment au Qu bec sur l agriculture productiviste et plus pr cis ment sur la production porcine industrielle voque le d veloppement de cette soci t campagnarde deux vitesses L agriculture occupe de moins en moins la population rurale et les communaut s accueillent de plus en plus de n o ruraux qui tentent pour la majorit de s y faire une place par toutes sortes d activit s agricoles et non agricoles voire virtuelles Les promoteurs de l agriculture productiviste mettent beaucoup d nergie nier cette nouvelle r alit des campagnes et ils s appuient sur des rapports de domination et d influence pour banaliser et ignorer les revendications des citoyens qui r clament le respect de leurs attentes en mati re de qualit de vie et de vie communautaire L enqu te men e sur le terrain aupr s de plusieurs cas wallons arrive la m me conclusion chacune des parties e
30. trouvent sur le territoire cominois Cette concentration quivaut environ 5 porcs par habitants et d passe en cela largement la moyenne flamande Le Hameau de Ten Brielen compte lui seul 15 000 porcs dans un rayon d un kilom tre Alarm s par la gravit de la situation des habitants de Comines ont cr le Collectif Non aux porcheries d mesur es qui rassemble une vingtaine de riverains tr s actifs Le dernier projet contre lequel ils se sont battus fut celui d pos par la soci t Taveirne qui envisageait de cr er CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 80 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE des nouvelles porcheries d une capacit de 33 700 t tes Gr ce au travail de sensibilisation et d information men par le collectif et la d termination de la population r solument oppos e ce projet la commune a finalement refus l octroi du permis Mais les agrandissements successifs de plusieurs porcheries d j install es dans la commune autoris s par les pouvoirs locaux ont finalement conduit atteindre un nombre de porcs presque quivalent D pit s les riverains ont l impression de s tre battus pour rien Face l incoh rence et l immobilisme des autorit s locales ils commencent perdre tout espoir de voir un jour leur commune lib r e de ces levages envahissants Les enqu tes publiques mobilisent de moins en moins de monde Il y a un r el d couragement
31. viande de porc destination de l Afrique Elle citait un communiqu de l ONG APRODEF qui travaille dans le cadre d un projet d agroexport indiquant que ces dix derni res ann es l Union europ enne aurait connu une croissance de 500 de ses exportations de viande de porc destination de l Afrique subsaharienne passant de 27 000 tonnes 146 000 tonnes en 2007 Six pays de l Union en sont particuli rement responsables dont la Belgique La d put e signalait qu un r glement europ en garantit depuis le 1er d cembre 2007 un remboursement l exportation de certains morceaux de viande de porc sans restriction quant la quantit ou la destination de vente Ce r glement concernerait 35 des exportations pour un co t total de 85 millions d euros L ONG affirme aussi que les cons quences de cet avantage l gard du secteur de la viande ne se sont pas fait attendre l exportation de viande de porc a augment ce qui se traduit par une hausse des ventes de viande de porc sur les march s africains en particulier de bas morceaux moins ch re que celle produite localement Du coup les fermiers locaux ne pouvant faire face cette concurrence on assiste au d clin de la production locale de meilleure qualit que celle import e de l Union europ enne selon le communiqu Je vous en laisse juge mais le probl me de cette concurrence vis vis des producteurs locaux se pose de fa on aigu Nous retournons cette question nos
32. 0129 Vademecum elevages intensifs doc 14 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE lls d plorent galement l absence de coh rence de certaines r glementations environnementales ou urbanistiques Ja pente de toiture par exemple nous l avons con ue en respectant la pente de 17 degr s recommand e par la R gion wallonne et pourtant le dossier n est pas pass Il faut des pentes plus fortes mais c est plus on reux Il faut aussi des teintes fonc es or le noir absorbe plus la chaleur donc il faut ventiler plus Cependant ils ont de mani re g n rale une certaine confiance dans le jugement de ce qu ils nomment les instances qui savent ce qui est bon ou pas dans un projet 2 1 4 Les perspectives d avenir Quand on voque avec eux des ph nom nes tels que de la hausse du prix de l nergie des mati res premi res le d veloppement des levages intensifs dans les pays mergents les crises sanitaires la n cessit de promouvoir un d veloppement durable etc les leveurs ne montrent pas trop d inqui tude quant la p rennit de leur activit on a quand m me l impression que c est un secteur qui va perdurer en Belgique la R gion wallonne est d ailleurs en train de se d velopper dans ce sens l Un autre leveur ajoute es gens mangeront toujours des ufs et du porc on n a pas de souci se faire Pourtant ils sont bien conscients que vu la conjoncture act
33. 9 Vademecum elevages intensifs doc 23 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE les plus importantes se situant au niveau des particules en suspension et des nitrates Pour nous si la qualit biologique de la Mehaigne est mauvaise c est une raison de plus de ne pas faire peser davantage de risques sur cette rivi re Rappelons galement qu il conviendrait que nos lus adoptent une position coh rente par rapport ce probl me de pollution Le 10 juin 2008 Herv Jamar interpellait au Parlement wallon le Ministre Beno t Lutgen Commission de l Environnement au sujet des pollutions r currentes de la Mehaigne depuis 2006 Herv Jamar a insist aupr s du Ministre Lutgen pour que des dispositions soient prises par la R gion wallonne afin de ne pas empirer la situation et de veiller la sant des citoyens Les diff rents bourgmestres de Hannut Burdinne et Braives ne pourraient ils s accorder sur une politique commune en mati re d implantation d levages industriels afin de limiter les risques de pollution De mani re g n rale les riverains sont favorables une agriculture familiale li e au sol plus diversifi e et plus respectueuse de l environnement 2 2 5 7 Alimentation et sant Les questions sanitaires et alimentaires occupent une place de plus en plus importante dans l argumentaire d velopp par les riverains oppos s aux levages intensifs Leurs pr occupations principales concerne
34. En production porcine les modes d levages industriels requi rent moins de travailleurs dans les b timents d autant plus que les risques sanitaires exigent de restreindre les contacts entre les humains et les porcs Les r les des bouchers et des piciers qui abattaient et transformaient la viande selon des traditions ancr es dans une culture r gionale ont pratiquement disparu au profit de manufactures viande et d un travail de transformation la cha ne au cours duquel on abat d coupe et met en bo te jusqu 400 porcs l heure La m canisation des t ches a aussi compl tement transform la relation des travailleurs avec leurs outils de travail qui paradoxalement les privent de l observation de l volution des cycles de vie de la nature L pandage du lisier requiert peu de main d uvre et CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 47 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE l entretien des quipements lourds et sophistiqu s ne peut plus tre assur par le m canicien agricole du village Comme le pr cise Jocelyne Porcher du Centre d enseignement zootechnique de l INRA dans son article Bien tre et souffrance en levage la question des conditions de travail de l leveur dans les levages intensifs est mise en veilleuse malgr les r ticences de nombreux exploitants agricoles au processus d industrialisation Et pourtant en contraignant les leveurs travailler avec
35. GDA insuffisant qui ne prend en compte ni l h t rog n it des zones d pandages ni la biodiversit ni la concentration d levages dans certaines zones ni la proximit des habitations avec les zones d pandage __ l absence d un mod le wallon d valuation des nuisances olfactives qui permettrait de d terminer la distance minimale respecter entre un nouveau b timent d levage et les habitations ou zones d habitats existantes pas de suivi des conditions impos es par les permis d exploiter contr les insuffisants conditions impr cises incapacit de l administration de g rer les d rives d coulant du non respect des conditions sectorielles des fili res de qualit diff renci e d tourn es de leur objectif premier les crit res qui sous tendent la d marche qualit de la production en Wallonie ne sont pas suffisamment exigeants et pire par ce mode de production se discr ditent gt L existence de cas extr mes En certains endroits de la Wallonie la concentration des levages intensifs met en p ril le bien tre des habitants l environnement et le d veloppement conomique et durable de ces zones Les r gions de Comines Warneton Braives Burdinnes de Sivry Rance et le village d Estinnes au Val particuli rement touch s par l intensification n cessitent la mise en place urgente par les autorit s locales et r gionales de mesures visant freiner ce d veloppement anarchique
36. afin de s assurer que l leveur a bien rempli ses obligations en termes d am nagements verts 3 2 4 Le charroi et le bruit des installations En ce qui concerne le bruit il est principalement g n r par les ventilateurs et le trafic Les bureaux d tudes agr s estiment g n ralement que tant le bruit des ventilateurs que les odeurs ne sont g nants que dans un rayon de 150 m autour des b timents Ceux ci devraient tre implant s en principe minimum 250 m des habitations les plus proches et r ciproquement ce qui n vitera pas des g nes ponctuelles Cette distance pourrait tre adapt e en fonction du nombre et 7 Motion relative au d veloppement d implantation agricole de type industriel Conseil Communal de Sivry Rance du 28 f vrier 2007 8 Conseils pour l int gration paysag re des b timents agricoles MRW DGATLP 2001 CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 45 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE du type d animaux du type d exploitation sciure bioma tris e paille bioma tris e des techniques d a ration utilis es et du plan de secteur Le trafic g n r par ce type d exploitation est en moyenne de un deux v hicules lourds par jour ouvrable pour une exploitation de 100 000 poulets avec des moments d activit s plus ou moins intenses Des itin raires alternatifs doivent tre envisag s selon les cas Il est indispensable d encourager l am lioration continue de
37. age en Haute Lesse d abord parce que nous estimons que a d nature l environnement et puis parce que l argument conomique mis en avant dans le cadre de ces projets est pour nous sans valeur Vu le contexte actuel et l volution du march de la viande les poulaillers et porcheries industriels n ont pas d avenir en R gion wallonne Il est donc inutile de d velopper ces levages qui nuisent aux ressources naturelles et au tourisme Pour une grande partie des habitants de Maredret confront s un projet de poulailler industriel ce type d exploitation n est pas compatible avec la richesse en biodiversit de la r gion de la Molign e ni avec la vocation touristique de leur village connu pour ses nombreuses activit s artisanales Enfin les comit s de riverains tablis dans le Parc de la Burdinale Mehaigne voquent l antagonisme qu il y a entre le d veloppement d un tourisme durable et la prolif ration des levages industriels C est faire peu de cas des nombreux efforts r alis s ces derni res ann es au sein des diff rentes communes du Parc Naturel pour d velopper cette offre touristique en mati re de promenades et de structures d accueil nombreux g tes et chambres d h tes restaurants MMER Maison du Tourisme La Maison du Tourisme des vall es de la Burdinale et de la Mehaigne r pertorie tous types d h bergement confondus h tels g tes chambres d h tes 29 structures d accueil pour un potentiel total d e
38. aham Urbain Fallais Parc Naturel de Burdinale Mehaigne ancien ing nieur sp cialis dans les ondes lectromagn tiques d origine rurale J P Delmarcelle et sa voisine Mme Boucha Comit de riverains de Taviers employ s d origine rurale PRO ARDUINA NOSTRA Jos Layon Cielle agent de la Division de la Nature et des For ts CQRR Comit de Quartier de la Rue Rivi re Fiorani Firmin et Maxime Estinnes mari s voisins de l exploitation Environnement Dyle Mich le Fourny Genappe membre du Conseil d Administration d Inter Environnement Wallonie Comit des riverains de la porcherie J P Cornet et Christian Decoeck ing nieur Latinne Ecolo Beauvechain Michel Spirlet Beauvechain Collectif Non aux porcheries d mesur es Jean Jacques Pieters Comines Natagora Marie Mahy et Elise Pasquin Comit de riverains contre l implantation d une porcherie industrielle entre Braives et Burdinne Isabelle Masson Burdinne e Eleveurs Philippe D HAEMER et son pouse Silly leveurs de vaches laiti res et de porcs 160 truies et quelques porcs d origine rurale Projet porcherie de 1600 porcs Henriette Havelange et son poux Xhignesse leveurs de poules Avicole du Verdon SPRL et de vaches laiti res mari s 11 enfants d origine rurale CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 10 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE St
39. andes qu ils consid rent comme des rouleaux compresseurs puissants et organis s En signant des contrats d int gration avec ces derni res les leveurs deviennent selon eux les maillons d un syst me sur lequel ils n ont plus aucune prise et qui les exploite Un riverain bien inform relate l change qu il a eu un jour avec un leveur On avait beau lui dire qu il allait d pendre des prix du march et des conditions d finies par la soci t il avait son id e Pour lui c tait un d fi de r aliser ce projet Il faudrait pouvoir d montrer tous les m canismes financiers qui sous tendent ces contrats mais cela n cessite d obtenir des informations aupr s des soci t s flamandes ce qui est impossible Les riverains d noncent galement le porte porte que ces firmes flamandes effectuent dans les villages wallons la recherche de nouveaux investissements IIs choisissent des gens du cru et avec lesquels certaines personnes n ont pas n cessairement envie d entrer en conflit C est comme a qu ils fonctionnent En venant d marcher nos leveurs ils cherchent juste une fa ade Ils ont trouv la parade ils trouvent un pr te nom et puis voil CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 19 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE Les opposants aux projets d levages industriels ont rapidement compris que derri re les leveurs ce sont les soci t s int gratrices
40. ant deux types d approches ont pu tre identifi s lors des entretiens le premier de moins en moins courante est la r action nymbiste qui pousse les riverains lutter principalement contre les nuisances imm diates odeurs charroi etc provoqu es par l exploitation et qui concernent principalement les habitants proches de celle ci le deuxi me qui se g n ralise est la prise en compte de l ensemble des impacts directs et indirects que peuvent occasionner ces levages au niveau de l environnement imm diat et plus loign de la sant du paysage de la justice sociale etc Pour certains donc la notion de nimby est obsol te Les modes de pens es ont volu Les gens commencent comprendre que ce n est pas parce qu il y a un projet dans un endroit dans une localit qu on ne subira pas les cons quences m me si on se trouve x kilom tres de l exploitation explique l un des membres de l association Pro Arduina Nostra Et un autre habitant d ajouter le probl me d odeur est videmment une terreur pour les riverains mais il n y a pas que a Tout le monde peut tre touch de fa on directe ou indirecte Les gens ont une vision plus globale de la probl matique gt De plus en plus d associations et comit s manifestent donc une opposition de principe le mode de production industrielle se d veloppe au d triment d autres secteurs et en contradiction avec le principe de durabilit Ces
41. au niveau des normes environnementales et urbanistiques mais il appara t vident que les riverains n ont pour eux aucune place prendre dans ces d cisions Les craintes mises par ces derniers leur semblent d ailleurs g n ralement tout fait disproportionn es Les leveurs ne con oivent pas que les gens puissent avoir d autres revendications que celles li es au respect des r gles et la mise aux normes De l r sulte un sentiment de frustration comme si on voulait les emp cher de travailler sentiment qui se reporte pleinement sur leurs voisins Certes ces derniers s opposent aux projets mais ils sont parfois plus d test s pour ce qu ils sont et ce qu ils repr sentent que pour leur opposition Certains leveurs sont plus nuanc s affirmant que l opposition vient d un manque d information des riverains ce qui peut excuser parfois certaines r actions infond es et la mise en avant d arguments non justifi s CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 13 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE La possibilit de se tourner vers d autres types de projets plus acceptables par le voisinage n est jamais envisag e L opposition laquelle ils sont confront s n est selon eux pas fond e les gens d s qu ils entendent le mot cochon c est d j non gt Une opposition de principe donc impliquant que les leveurs se sentent rejet s pour ce qu ils font et par cons quent p
42. au sein de la population Bien que la qualit de la vie soit devenue pr caire pour de nombreux riverains les gens n ont pas forc ment les moyens de partir Comines est une ville ouvri re le revenu moyen par habitant y est relativement bas Il y a quelque temps le chef de Cabinet du Ministre Andr Antoine qui avait t sollicit par les riverains s tait engag intervenir aupr s du Bourgmestre de Comines et nommer un m diateur afin de r tablir une situation plus sereine Ces promesses n ont jamais t tenues Les riverains ont tent de r aliser une charte en collaboration avec les leveurs afin de limiter le d veloppement de ces levages sur la commune mais ces derniers ont refus tout compromis Selon les riverains les exploitants ne veulent pas entendre parler de r gulation Et pourtant la qualit des eaux souterraines de l entit cominoise est plus que m diocre En 2005 le taux moyen de nitrate s levait 90mg l avec des pointes de 111 135 et m me 242 mg l dans certaines zones Ces chiffres largement sup rieurs la norme europ enne de 50 mg l Directive Nitrate prouvent quel point la situation Comines Warneton est grave Sans doute la plus catastrophique en R gion wallonne Les riverains demandent l instauration d un r gime de quota un nombre maximum d animaux ne pas d passer sur leur territoire communal Ils plaident aussi pour que des cas particuliers comme celui de Comines
43. e gt 2 2 5 6 Environnement L impact des levages productivistes sur l environnement est un sujet de pr occupation pour l ensemble des riverains confront s ce type de projet Les inqui tudes portent essentiellement sur la pollution des eaux souterraines et de surface par les nitrates issus des effluents d levages Pour les comit s d habitants et les associations les dangers li s la pollution des nappes phr atiques sont largement sous estim s par la R gion wallonne Les missions d ammoniac que d gagent les porcheries le risque de nuire la biodiversit et la consommation d nergie li e aux transports des aliments et des animaux sont galement voqu s par la plupart des opposants Les propos nonc s par plusieurs riverains t moignent de l inqui tude des uns et du m contentement des autres face ces constats On a une eau qui est d j charg e partiellement en nitrate alors il faut arr ter les d g ts Il y a de r els risques d coulement dans les cours d eaux avoisinants mais le gros probl me avec les levages c est qu on ne per oit pas toujours les impacts environnementaux On sait galement que le lisier de porcs et tous les m taux lourds qu il contient tue la v g tation Certains levages se trouvent proximit de zones Natura 2000 Si on a mis ces zones en place ce n est pas pour les saccager Il n y a pas une politique coh rente au niveau de la protection de notr
44. e l leveur aupr s de la commune En effet ce dernier menace de fermer boutique si on le contraint investir dans de meilleures techniques de ventilation En attendant que les choses bougent les riverains jouent le r le de gardien avertissant syst matiquement le bourgmestre en cas d odeurs trop fortes par t l phone et par courrier A plusieurs reprises ces derniers ont fait l objet de menaces et d intimidations de la part du camp oppos et plusieurs d entre eux craignant les repr sailles ont quitt le Comit R cemment la commune fatigu e de g rer ces histoires de porcheries a sugg r aux r clamants de faire appel aux nez calibr s Mais ces fameuses Snifing Unit sont des unit s de mesures d odeurs qui travaillent professionnellement et selon des normes et r gles tr s strictes Sans la vigilance des riverains la situation Estinnes serait encore bien plus catastrophique qu elle le l est d j Est il normal que des habitants soient contraints de se battre sans cesse pour CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 32 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE un confort de vie minimal Ne serait il pas temps de r gler une bonne fois pour toute ce probl me qui depuis des ann es perturbe la vie quotidienne de tout un village 3 3 La Hesbaye nouvelle terre d accueil Ces derni res ann es les projets de porcheries de classe 2 se sont multipli s en terre hesbig
45. e R gion a n a pas de sens Le plus terrible c est qu on part du principe que les eaux sont d j pollu es La moiti de la Wallonie est class e en zone vuln rable la R gion wallonne ils nous disent qu on est d j dans une situation o la masse des eaux va d passer le seuil de pollution mais qu on ne sait plus faire marche arri re Alors on continue d verser du lisier CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 22 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE L OMS recommande de ne pas d passer un taux de nitrate dans le sol de 50mg l et ici il y a des endroits o on atteint un taux de 80mg Ici au dessus des nappes phr atiques Il y a d j des endroits o ils ne pompent plus On ne comprend pas pourquoi la R gion ne r agit pas Nous on s inqui te mais les politiques ils s en fichent S il le faut ils feront d polluer ces zones et c est l utilisateur qui payera Pour la majorit des riverains et des associations le simple respect des normes existantes ne garantit pas la pr servation de l environnement car l h t rog n it des zones d pandages n y est pas prise en compte Si le taux de liaison au sol d passe 1 l exploitant doit r aliser des contrats d pandages Mais le calcul des capacit s d pandage de chaque exploitation ne prend pas en compte les sp cificit s telles que la superficialit de certains sols le relief les bords de cours d eau
46. e de l Azote PGDA en agriculture est contest parce qu il ne r pond pas de fa on pertinente l exigence d am lioration de la qualit des eaux souterraines et de surface en R gion wallonne Pour rencontrer ces obligations l gales DCE directives nitrates et directive cadre eau le PGDA devra tr s certainement tre renforc dans les ann es venir Autoriser de nouveaux projets dans ce cadre insatisfaisant accentue la pression de l agriculture sur les ressources et ce bien souvent au niveau local Les avis n gatif remis par la Soci t Wallonne des Eaux pour certains projets confirment bien ce risque Le PGDA ne prend aucunement en compte les caract ristiques de l environnement local sp cificit s des nappes des sols de l agriculture protection que ne peut pas non plus apporter les permis d environnement En effet d une part selon la jurisprudence les conditions particuli res du permis d environnement ne peuvent aller au del du PGDA et d autre part le recours syst matique pour ces projets des contrats d pandage emp cherait toute prise en compte des caract ristiques locales de l environnement D autres points peuvent galement tre soulev s comme les insuffisances de protections des eaux de surface notamment suite des pandages sur les terres de cultures ou sur des prairies en pente le ruiss lement conduisant rapidement les effluents vers les eaux de surfaces CAT VH jd 090129 Vademecum elevages in
47. e l INRA voquent ces mobilisations diff renci es Sur la commune du site de l levage l enqu te publique se d roule sur une courte p riode durant laquelle l action de l leveur sur le long terme est valu e publiquement Ici ses concitoyens jugent sa mani re de vivre comme celle de travailler Ce jugement qui affecte l leveur d borde la reconnaissance de l utilit sociale de son action comme producteur pour lui reconna tre une utilit sociale largie comme acteur multiforme de la collectivit C est l aune de cette bonne cohabitation qu est pes le jugement port et que sont mises les critiques et crits les courriers adress s au Coll ge communal 4 SAUVE L PROULX D Regard sur l agriculture productiviste la lumi re de l tude de cas de la production porcine industrielle Montr al 2007 5 NICOURT C GIRAULT JM Oppositions et gestions des oppositions l installation ou au d veloppement des levages Des leveurs dans des enqu tes publiques INRA Unit STEPE Ivry 2003 CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 43 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE Face aux opposants provenant de communes p riph riques les r ponses de l leveur sont plut t dict es par la n cessit d tre cr dible voire de convaincre des inconnus sur une courte p riode face des interpellations dont les fondements s ils ne sont pas motiv s par des dommages pr cis
48. e recherche Wallonie levages n7 8 Association wallonne de l levage Juillet Ao t 2005 CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 54 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE LAMBERT L La qualit diff renci e en production porcine enjeu du d veloppement de la fili re ou simple alibi pour un secteur difficilement accept Etopia D cembre 2007 BOUQUIAUX JM Impact du co t de l alimentation sur la rentabilit de la production porcine Les nouvelles du printemps 2 trimestre 2008 Le conseil de fili re viande porcine Fili re porcine wallonne Les nouvelles du printemps 2 trimestre 2008 COTTON A L levage industriel de porc en wallonie picarde Cillones Mag Novembre 2006 NICKS B Impact des am nagements de porcheries sur les missions d ammoniac et de gaz effet de serre Colloque FPW FACW le 20 10 2004 Jalhay Theux comment des habitants per oivent la vie dans leur commune rurale enqu t qualitative par la m thode des groupes focalis s GAL Terre de Ho gne et FRW 2006 Des staphylocoques r sistants la m ticilline MRSA dans les porcheries une menace pour la sant publique Folia Veterinaria Centre belge d Information Pharmacoth rapeutique CBIP n2 2007 me CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 55 55
49. e se confier pour d autres Quatre familles d exploitants ont finalement t interrog es La diversit des personnes rencontr es a permis d acc der une vue d ensemble du contexte actuel de l levage industriel en R gion wallonne Au total 22 entretiens ont t men s avec 11 associations de riverains 4 familles d leveurs 4 repr sentants d institutions 3 responsables d agences immobili res 1 2 2 Les entretiens Pour recueillir l ensemble de ces informations une s rie d entretiens semi directifs ont t r alis s au domicile des interview s sur leur lieu de travail au t l phone ou dans les locaux de la F d ration Inter Environnement Wallonie Deux grilles de questionnements lune destin e aux leveurs l autre aux riverains ont t r alis es en collaboration avec Daniel Bodson sociologue sp cialis dans les th matiques li es la ruralit Compos es d une s rie de questions ouvertes d clin es en plusieurs sous th mes ces grilles ont servi de fil conducteur aux changes Ces grilles de questionnements sont reprises en annexe CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 8 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE Les interviews se sont d roul es en trois tapes 1 la pr sentation des finalit s et des r gles de l enqu te contexte dans lequel s inscrit l enqu te exploitation future des informations etc 2 les questions propr
50. ec la mort confrontation directe avec la souffrance animale etc 2 2 5 11 Un levage qui n a pas sa place en R gion wallonne Qu est ce que le monde politique wallon attend pour se r veiller et prendre des d cisions qui vont dans le sens de la Wallonie Voil une question qui revient r guli rement au fil des entretiens Les comit s de riverains et associations prouvent une grande incr dulit face au manque de r action du monde politique et d sesp rent de voir les choses bouger n y a personne l heure actuelle qui a compris pourquoi le monde politique wallon soutient des projets CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 28 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE pareils vides de toutes retomb es conomiques pour la R gion des projets qui finalement ne vont que nous amener des pollutions et des probl mes de voisinage Les opposants aux projets industriels insistent souvent sur le fait qu ils ne sont absolument pas contre le monde agricole mais contre un mode d agriculture qui n a pas sa place en R gion wallonne Les propos suivants sont difiants ce sujet Sinc rement on sait qu on a besoin de l agriculture on comprend que l agriculture est dans une passe difficile Les fermiers ne vivent que de primes ils sont conditionn s l agroalimentaire c est triste Mais ce n est pas en leur mettant encore un couteau sous de la gorge qu on va les aider Avec l leva
51. ecum elevages intensifs doc 31 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE Jusqu en 1999 o les riverains ont constat un retour en force des odeurs naus abondes et de fortes intensit s le soir la nuit et au lever du jour Suite la d gradation de la situation le comit s est remis la t che plusieurs lettres et p titions ont ainsi t envoy es aux autorit s communales Interpell e par les r clamations des riverains la commune a propos la Fili re porcine wallonne d tablir un rapport sur la situation d Estinnes Dans ce rapport des conseils furent prescrits afin de r duire significativement les nuisances olfactives En parall le le Comit a r alis un travail consid rable d information et de sensibilisation des habitants la probl matique En 2000 lors du renouvellement du permis d exploiter des porcheries les conditions suppl mentaires d exploitation impos es en 1977 n ont pas t reconduites En effet selon les autorit s communales il tait inutile d imposer quoique ce soit puisque l octroi du permis implique n cessairement la mise en uvre par l leveur de moyens visant r duire au maximum les nuisances ce qui en pratique malheureusement ne m ne rien et rend d autant plus difficile les contr les de conformit de l exploitation aux conditions prescrites En outre l absence de contr le et la mauvaise foi apparente de l exploitant n ont pas jou en faveur des hab
52. emble des acteurs concern s riverains leveurs environnementalistes FPW etc d finir des r gles plus strictes quand aux p riodes d pandage en vue de faciliter la cohabitation avec les riverains interdiction le weekend distance vis vis des habitations assurer un contr le plus syst matique des permis d environnement et le suivi des plaintes port es par les riverains encourager l am lioration continue des techniques d levage permettant de diminuer les nuisances tout en respectant bien entendu le bien tre de l leveur et de l animal e accompagnement d velopper des campagnes d information sur les tenants et aboutissants du d veloppement de l levage industriel grands enjeux destin es respectivement aux leveurs et aux riverains favoriser le dialogue entre leveurs et non agriculteurs par la mise en place d actions locales conviviales chartes de cohabitation r unions d information organisation de rencontres v nements festifs etc __ s interroger sur le bien tre des leveurs et des animaux dans les levages industriels et encadrer davantage les agriculteurs en d tresse qui optent pour cette alternative aide juridique dans la conclusion des contrats assistance psycho sociale mise en garde sur les dangers de l int gration etc 4 Les crit res environnementaux 4 1 La pollution des eaux souterraines et de surface Tel qu existant le Programme de Gestion Durabl
53. ement dites sur le sujet de l enqu te contexte relationnel et professionnel historique et caract ristiques du conflit analyse des acteurs moyens mis en uvre par les opposants et partisans au projet etc 3 l identification du r pondant ge sexe r sidence formation appartenance des groupes des collectifs etc Dans les entretiens qualitatifs la personne interrog e s exprime dans son langage et ne r pond pas dans un cadre impos L objectif consiste recueillir des discours et analyser le sens que les acteurs donnent leurs pratiques et aux v nements Il s agissait ici d acqu rir des informations d taill es sur les pratiques les perceptions les opinions et les attentes des leveurs et des riverains et de comprendre les relations entre ces derniers Cette m thode aide l enqu teur conna tre l existence de certains comportements mais aussi le pourquoi et le comment de ces comportements 1 2 2 1 Rencontre avec les leveurs Au cours des entretiens une s rie de questions touchant aux diff rents aspects de la probl matique de l implantation des levages industriels en zone rurale ont t abord es avec les leveurs e le contexte professionnel socio conomique Etat des lieux Pourquoi un projet d levage intensif e le contexte relationnel Quelles relations avec le voisinage Origine et caract ristiques des ventuels conflits Analyse des acteurs impliqu s dans
54. en contradiction avec le principe de durabilit C est pire qu un cadeau empoisonn C est la raison pour laquelle la majorit des associations et comit s demandent l instauration d un moratoire sur le d veloppement de ce type d levage Certains planchent sur des alternatives comme la cr ation de contrats entre des petits leveurs et des groupes de consommateurs locaux par exemple afin de valoriser les fili res courtes C est le cas dans la commune de Braives comme l explique un riverain interrog Diff rents l ments nous permettent de penser que ces derni res ann es la population amarqu un int r t croissant pour des produits de qualit Nous constatons aussi que la r gion est fort d pourvue de points de vente directe du producteur au consommateur En deux ans deux groupes d achast collectifs se sont constitu s sur la commune de Braives et il y en a un de plus sur Lens Saint Remy Ces deux groupes touchent en tout une cinquantaine de m nages sans que de la publicit ait t faite rien que par le bouche oreille Sachant que le groupe d achats de Fallais constitu d une vingtaine de familles ach te environ pour 250 euros de viande et charcuteries par semaine on peut valuer le potentiel de chiffre de ventes d une telle boucherie install e au c ur d un parc naturel comptant 15 000 habitants au minimum 6700 euros par mois Ce march ne vaudrait il pas la peine que l on se penche dessus Ne
55. ertains sites caract ris s par un patrimoine culturel et ou naturel particuli rement riche pourraient peut tre faire l objet d une r glementation particuli re qui emp cherait l implantation d levages intensifs au sein d un p rim tre d fini Les exploitations industrielles diminuent elles fortement l attractivit d un lieu Aucune tude n a jusqu pr sent t r alis e dans les zones touristiques en proie au d veloppement de ces levages Il est donc difficile d valuer l impact direct de ces activit s sur la fr quentation touristique d une r gion Quelle strat gie de d veloppement privil gions nous en R gion wallonne Est il r aliste d investir dans la valorisation d un territoire en privil giant le tourisme durable et en m me temps de soutenir la progression d un levage productiviste dommageable pour l environnement l homme et l animal 2 6 Recommandations Le d veloppement d une agriculture durable en R gion wallonne ne peut aboutir que par l application des conditions suivantes renforcer la comp titivit des sp culations principales pour laquelle la R gion wallonne pr sente de r els avantages comparatifs levage bovin et grande culture soutenir intens ment les diversifications cr atrices de valeur ajout e conomique et sociale renforcer le d veloppement de la fili re mara ch re en R gion wallonne l levage de qualit labellis et les circuits courts
56. erture Ces propos d une riveraine en t moignent le demandeur a tr s vite essay d adoucir les oppositions donc il a pris l initiative d organiser des r unions d information titre tout fait priv chez lui a a t appr ci qu il joue carte sur table Un autre riverain va dans le m me sens M me si la confrontation des points de vue n aboutit pas un accord l important est que les deux camps ont essay de dialoguer et de s entendre 2 2 4 Moyens mis en uvre Pour lutter efficacement contre l implantation d levages industriels dans leur environnement les comit s de riverains et associations agissent plusieurs niveaux La premi re tape consiste g n ralement informer et sensibiliser les citoyens l aide de tracts de toutes bo tes et de campagnes d affichages qui d noncent le projet en question Parall lement cette d marche informative ils tentent de rallier le plus grand monde leur cause en faisant circuler des p titions bien argument es et des lettres de contestation De nombreux groupements sensibilis s font ainsi la tourn e des villages environnants et prennent souvent le temps de discuter avec les gens d expliquer les motifs de leur oppositions Le temps qu ils consacrent ainsi conscientiser les autres t moigne d une r elle d termination et d un investissement total dans la cause qu ils d fendent Comme l atteste les propos d un membre d une association Parfo
57. es Au niveau de la gestion des effluents les leveurs s en remettent totalement au cadre en vigueur qu ils consid rent comme efficace et indispensable Is se basent g n ralement sur leur tude d incidences et ou sur la performance de leurs installations techniques ventilateurs laveurs d air machines enfouir le lisier etc la modernit et la propret de leurs b timents pour affirmer qu ils ne nuisent en aucun cas leur environnement Toutes ces pr cautions co tent cher et prouvent selon eux leur bonne foi Les leveurs se sentent souvent amen s injustement se justifier surtout en regard de ce qui se passe parfois dans leur entourage direct en termes de pollution L au bout de la rue il y a un ruisseau affirme l un d entre eux les eaux de la route les gouts tout a coule dedans et on ne fait rien Comme tout le monde les leveurs regrettent la lenteur et la complexit des services administratifs dans le traitement des demandes de permis ou d aide financi re on d courage les gens cause de a Parce qu ils ne connaissent pas leurs droits ils ne cherchent pas savoir quels sont leurs droits Ils n appr cient pas le manque de clart dans toutes les proc dures on est constamment visit par le minist re de l un par le minist re de l autre par des organismes de contr le de toutes sortes l urbanisme l hygi ne la police de l environnement CAT VH jd 09
58. es ce type d tablissement telles que les transports de porcs et de volaille les transferts de lisier et de fiente et la gestion des pandages des effluents qui se d roulent ind pendamment des limites communales 3 2 3 L int gration urbanistique et paysag re La R gion wallonne pr conise d viter l parpillement des b timents d levage afin d enrayer le mitage de la zone agricole et favorise plut t l extension des exploitations existantes Plusieurs principes d int gration paysag re doivent en outre tre pris en compte par les leveurs viter les lignes de cr tes et les fonds de vall e viter les paysages ouverts et tenir compte du relief et de l orientation du terrain Tous ces conseils visant une meilleure int gration paysag re des b timents agricoles sont repris dans la brochure qui a t r alis e en 2001 par la Direction g n rale op rationnelle Am nagement du territoire Logement Patrimoine et Energie DGATLP Au niveau de l int gration paysag re les b timents doivent tre construits en respectant les prescriptions urbanistiques r gionales et dans le respect du b ti local La cr ation de bosquets ou de massifs bois s aux abords du b timent doit tre impos e Ceux ci doivent tre imp rativement compos s d essences indig nes et faire l objet d un d p t de caution obligatoire r cup rable une fois la plantation r alis e Il serait utile de pr voir des contr les a post riori
59. es install es depuis toujours en plein centre de l entit D apr s la d finition du CWATUPE les zones d habitat caract re rural sont vou es au d veloppement de l agriculture Ce n est plus vrai Avant il y avait 16 petites fermes ici Maintenant il n y en a plus que trois dont deux porcheries deux usines Autre aberration mise en vidence par les comit s de riverains la pr sence et le d veloppement massif d levages industriels dans un Parc naturel Plusieurs habitants du Parc de la Burdinale Mehaigne t moignent ce sujet Pour soutenir un exploitant un bonhomme voire deux au maximum ils vont mettre mal tout un projet de d veloppement durable rendre malheureux des centaines de personnes et mettre en danger un patrimoine naturel exceptionnel Pour nous ils devraient mettre leurs porcheries dans des zones industrielles et traiter les rejets Puisque c est de l industrie qu ils se comportent comme des industries Pourquoi les mettre dans des campagnes alors que les cochons ne sortent jamais et ne voient jamais la lumi re jour C est quelque chose d aberrant On est dans un parc naturel mais bient t on pourra faire la promenade des porcheries 2 2 5 9 Tourisme On a des richesses chez nous en Wallonie on doit les mettre en valeur les d fendre et non les d truire Ces propos r sument bien la position des associations et comit s de quartiers qui face aux projets d levag
60. es intensifs se battent pour pr server le patrimoine culturel et naturel de leur R gion Comment peut on concilier le d veloppement d une agriculture industrielle avec celui d un tourisme de qualit Il s agit l d un paradoxe que de nombreux riverains ont du mal comprendre CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 26 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE Un riverain rappelle qu en Flandres 60 000 personnes vivent de l industrie porcine tandis qu en Wallonie le m me nombre de personnes vivent du tourisme Une association active dans la r gion de La Roche s offusque de voir des projets d levage industriel se d velopper proximit de zones touristiques L axe de La Roche Hotton Durbuy est l un des axes les plus touristiques de la R gion wallonne Les gens ont investi dans l immobilier construit des g tes transform leur maison d velopp un accueil touristique de qualit Les habitants ont fait des choix conomiques tr s clairs Ne coupons pas la branche sur laquelle on est assis Le pouvoir politique a permis d avoir des primes a mis en avant cette politique de tourisme et voil qu on est pr sent confront une autre politique compl tement en porte faux et contradictoire Ici on vit du tourisme avant de vivre de l agriculture gt Une autre association bas e en Haute Lesse fait le m me constat Non nous sommes vraiment oppos s ce genre d lev
61. es moments pr cis et les r pertorient dans un tableau qui est analys par la suite Les relev s ont commenc en septembre 2007 et se sont CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 46 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE termin s en ao t 2008 afin d avoir un panel d observations par tous les temps Destin objectiver les dol ances des riverains ce syst me permet en outre la R gion wallonne de prendre connaissance de l ampleur des nuisances et aux industriels de mieux cerner les sources de ces derni res afin de rem dier au probl me plus efficacement Ce type de r seau enrichit fortement l action citoyenne mais reste cependant tr s contraignant volont des participants rigueur dans les annotations encodage des donn es Ce syst me permet d objectiver les dol ances des riverains Une question se pose alors est ce bien aux riverains de mettre en place ce type de dispositif Ne serait il pas opportun de doter la R gion wallonne d outils d valuation des nuisances olfactives De cr er des indicateurs qui permettraient d objectiver ces donn es 3 2 6 La d pr ciation patrimoniale C est un fait ind niable la pr sence d un levage industriel proximit d habitations d value fortement la valeur immobili re des biens expos s En atteste les t moignages des responsables d agences immobili res qui prouvent de r elles difficult s vendre des lots situ s pro
62. f rence pour d autres petits comit s nouvellement constitu s On a lev un levier de force Vraiment Ici dans le coin Et d ailleurs quand on se pr sente quelque part les gens savent d office qui ils ont affaire parce qu ils savent qu on donne de la bonne information de l information qui ne va pas uniquement dans un sens t moigne le repr sentant d un de ces groupe Un autre levier consiste agir aupr s des politiques responsables en organisant des rencontres avec les pouvoirs locaux et ou les ministres en charge de l environnement et de l am nagement du territoire La conf rence de presse permet galement d attirer l attention de la population et des responsables locaux sur les probl matiques locales li es l implantation des levages La pol mique et les conflits que suscitent ces projets au sein des villages int ressent fortement les m dias qui se font volontiers le relais des revendications citoyennes en la mati re Enfin si au terme de l enqu te publique leurs revendications n ont pas t entendues et que le permis est accord par la commune les comit s de riverains et associations n h sitent pas introduire un recours au Ministre Certains vont m me jusqu au Conseil d Etat 2 2 5 Arguments mis en avant 2 2 5 1 Les d rives de l int gration Les riverains qui s opposent des projets d levages intensifs sont g n ralement tr s critiques vis vis des firmes agroalimentaires flam
63. formations et un encadrement adapt s aux r alit s agricoles et aux nouveaux enjeux li s la multifonctionnalit de l espace rural L occasion de mettre l humain au c ur du projet agricole Une opportunit que l on ne retrouve pourtant pas dans ce programme au regard des budgets affect s l encadrement et la formation Dans ce contexte ne faudrait il pas d une part recadrer et remettre en question la politique des fili res actuelles et d autre part renforcer les fili res traditionnelles et positives mara chage etc et abandonner les fili res probl mes 2 5 Impacts sur le d veloppement touristique de la R gion wallonne En de nombreux endroits de Wallonie des actions sont men es par les administrations communales la population le monde associatif et les acteurs conomiques en vue de favoriser un tourisme dit vert un cadre de vie convivial et accueillant et un patrimoine naturel de qualit Il serait donc logique de d fendre et de d velopper particuli rement au sein des r gions touristiques une agriculture extensive et int gr e dans le cadre naturel Dans le Parc naturel de la Mehaigne Burdinale par exemple si les projets de ce type continuent se multiplier les visiteurs auront bient t le choix entre le RAVEL les sentiers de d couverte du Parc ou la promenade des porcheries CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 41 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE C
64. ge intensif ils vont accumuler les probl mes ces gens l gt Ou encore On n est pas du tout contre l agriculture on est les premiers se d sesp rer que dans les villages les fermes ferment les unes apr s les autres Les agriculteurs ne sont plus adapt s au contexte actuel ce n est pas de leur faute Et on ne fait rien pour les aider ah a non L argument conomique souvent mis en avant par les promoteurs de ces projets n a pour eux aucune valeur Finalement a ne cr e m me pas un emploi Tout est fonctionnel et automatis dans ces levages le travail r aliser correspond un quart d emploi tout au plus Pour ces citoyens il est du devoir des responsables politiques d informer les leveurs des d rives possibles du syst me dans lequel ils s engagent Les consid rations du type faisons du porc en Wallonie au lieu de le faire en Flandre mises par certains politiques n ont pour eux ni queue ni t te Le porc lev dans ce type d exploitation int gr e est selon eux tout sauf du porc wallon Except l engraissement le gros du business ne se fait pas en Wallonie pr cise un riverain Les membres d une association oppos e un projet de porcherie ont tent plusieurs reprises de conna tre la provenance des aliments et des porcelets et la destination des porcs adultes Ils n ont obtenu aucune r ponse ce sujet La plupart des riverains affirment que tant donn q
65. iable avec les objectifs de durabilit poursuivis par le Parc Naturel de la Burdinale et de la Mehaigne en termes d am nagement du CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 33 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE territoire de conservation de la nature de protection de l environnement et de d veloppement rural et conomique Depuis quelques ann es les initiatives publiques comme priv es se multiplient dans la r gion pour d velopper le tourisme et donc l emploi g tes restaurants circuits de d couverte promenades animations et autres structures se mettent progressivement en place afin de valoriser au mieux le patrimoine culturel et la richesse naturelle des lieux tous deux exceptionnels Selon les habitants du Parc tous ces efforts visant aussi am liorer la qualit de la vie risquent bien d tre mis mal par la pr sence inappropri e d exploitations industrielles avec le cort ge de nuisances qu on leur conna t Dans le contexte d une telle dynamique cr atrice d activit s les riverains plaident plut t pour le maintien et le d veloppement d levages dimension humaine pour garder intacts tant la nature et le milieu de vie que le d veloppement de projet d levages industriels Le Parc naturel promeut la recherche d un quilibre entre le d veloppement des activit s humaines la pr servation de l espace naturel et la qualit de la vie L levage industriel y a t i
66. il y a un impact les gens seront r ticents acheter dans ce coin l On a eu des biens qu on n a pas pu vendre au prix voulu au d part c est arriv bon nombre de fois Quand vous faites visiter des maisons et que les clients demandent ce que sont ces affiches rose fluo Non au cochon vous tes bien oblig de leur r pondre a ne les incite g n ralement pas venir s installer dans le coin Mais c est compliqu valuer a d pend de la distance c est tr s diff rent si l on se trouve 2 ou 5 km de la porcherie En pourcentage je dirais qu il y a environ 20 de perte On a eu plusieurs cas de gens qui ont voulu d m nager l annonce de projets de ce genre la vente a parfois eu lieu mais pas aux conditions esp r es forc ment C est pr judiciable pour le patrimoine des personnes Oui il est vident que a va avoir une influence surtout sur les maisons situ es dans un p rim tre proche Mais a reste tr s complexe valuer Au m me titre que des habitations en bordure d autoroute ou de voie ferr e pour moi c est la m me probl matique a entra ne une d valuation certaine Pour valuer celle ci il faudrait peut tre reprendre en Wallonie l historique de ce qui s est pass dans des cas similaires voir comment a a volu ailleurs Ces types de projets porcheries poulaillers etc sont tr s m diatis s ce qui influence directement l attractivit immobili re d un sit
67. ion des eaux 13 oct 2004 d clare que la pollution d un porc correspond plus que 2 5 quivalents habitants pollution Avec ses 8 640 porcs la porcherie en projet correspondrait donc une ville de 21 600 habitants concentr s sur un espace de 300 x 300 m Or il est prouv qu en France 30 000 personnes meurent pr matur ment par suite de la pollution atmosph rique The Lancet et H l ne Desqueroux Ing nieur l Ademe Sc V Janv 2008 p 138 et en 2007 la moiti des belges ont t soumis des doses excessives de microparticules RTBF Selon le minist re de l agriculture et des affaires rurales de l Ontario l air des porcheries contient 1 200 fois plus de bact ries de levures et de moisissures que l air consid r comme normal London swine conference 11 12 avril 2002 Les germes pathog nes suivants sont transmis par le porc l homme Streptocoque du porc brucellose porcine maladie v siculeuse du porc staphylocoques r sistants pr sents dans 68 des porcheries belges selon une enqu te de l ex ministre de la sant Mr Demotte grippe H7N7 du poulet hollandais sans parler du spectre ventuel de la grippe aviaire H5NT qui par r assortiment g n tique pourrait cr er chez l homme une nouvelle pid mie analogue la grippe espagnole de 1918 30 millions de morts Parlons du lisier Ce sont 576 camions citernes de 15 tonnes qui vont circuler sur nos petites routes et 8 640 tonnes de lisier qui seront pulv ris
68. ion par une grande partie de la population Peut tre serait il plus judicieux de passer en revue les crit res d opportunit de l implantation de porcheries et poulaillers industriels en R gion wallonne et d alimenter ainsi la r flexion sur l volution de l agriculture dans une perspective long terme A la lumi re des t moignages que nous avons r colt s sur le terrain de la recherche documentaire que nous avons effectu e et de l expertise que nous avons acquise au fil du temps sur cette probl matique nous abordons dans les chapitres suivants les multiples crit res qui interviennent dans la question de l implantation des levages industriels en Wallonie 2 Crit res conomiques L agriculture wallonne affronte ces derni res ann es plusieurs probl mes la diminution de la surface agricole utile suite l urbanisation la diminution du nombre d exploitations et la baisse de rentabilit qui s ensuit pour les sp culations classiques et la hausse du prix des mati res premi res et de l nergie Dans ce contexte peu favorable il est logique que l agriculture wallonne se dote de nouvelles perspectives et qu elle se tourne en cons quence vers l levage de porcs et de volailles peu d velopp jusqu ici Cependant les industries porcines et avicoles dont le d veloppement r pond initialement l espoir des bienfaits de la production intensive montre progressivement et de fa on fort loquente les multiples d rive
69. is beaucoup moins pour la promotion de la qualit diff renci e la fili re porcine Les productions de Qualit diff renci e y sont tr s vari es allant d une absence de diff renciation fili re industrielle classique une tr s forte diff renciation porcs lev s en prairie Si dans certains cas les produits de Qualit diff renci e offrent une r elle diff renciation au consommateur dans d autres la qualit diff renci e est d voy e pour permettre aux CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 40 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE agriculteurs de b n ficier des aides l investissement Une politique inacceptable quand on sait que le secteur porcin est exc dentaire en Europe que les r glements europ ens n autorisent pas l utilisation des aides aux investissements pour des productions standardis es que ce secteur est en crise depuis plus de deux ans en Europe et que son d veloppement se confronte l opposition presque syst matique des riverains En effet le r le assez controvers de la fili re porcine dans le d veloppement des levages intensifs int gr s aux fili res verticales a g n r une r action d hostilit et d opposition presque syst matique tout projet en R gion wallonne Certes le travail de cette fili re est exemplaire sur la dynamique qu il instaure mais il convient de relever que leur dynamisme comparativement
70. is on prenait trois quarts d heure par personne quand on allait sonner personne ne se rend compte du temps que a demande La sensibilisation de la population peut se poursuivre galement par l organisation de conf rences de s ances d information ou d ateliers d bats Interpell s curieux ou r ellement engag s les habitants viennent g n ralement en nombre ces v nements Mais la plupart des comit s actifs ne se contentent pas de faire du bruit autour du projet incrimin lls m nent parall lement ces campagnes de sensibilisation un v ritable travail de recherche CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 18 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE documentaire de collectes de donn es et de suivi de l actualit afin d affiner davantage leurs perceptions de la probl matiques et de renforcer leurs arguments Ils s informent aupr s d autres collectifs mais galement aupr s d experts scientifiques d avocats d associations et de membres de l administration Et petit petit se tissent un r seau de personnes ressources se font conna tre dans le milieu Ce travail de fond leur permet de faire preuve d un maximum d objectivit dans le d veloppement de leur argumentation et d ainsi b n ficier d une certaines cr dibilit aupr s des autres acteurs Si bien que certaines associations particuli rement rigoureuses et organis es deviennent des groupes de r
71. itants Les odeurs ont persist Depuis le mois d ao t 2002 le Comit a envoy la commune une rafale de courriers et une copieuse documentation relative aux probl mes de nuisances olfactives manant des ateliers porcins Plusieurs r unions ont galement eu lieu avec les lus locaux En 2006 la F d ration Inter Environnement Wallonie interpell e par les riverains est intervenue aupr s de la Division de la Pr vention et des Autorisations DPA qui a envoy un attach pour r aliser une enqu te aupr s du Comit d habitants des exploitants et de la Commune Le Comit a fait appel plusieurs fois la DPE qui a sugg r au bourgmestre de proc der des relev s olfactifs comme cela se fait Mouscron Le Comit s est montr volontaire pour r aliser ces relev s mais le bourgmestre a refus C est la commune qui s en est charg e en toute clandestinit et un endroit o les nuisances sont peu lev es Elle a ensuite remis son rapport la DPE qui en a conclu que les nuisances n taient pas excessives Bien que le Comit de quartier ait contest ce faux rapport la DPE n a plus jamais voulu se rendre Estinne Actuellement une proc dure de modification des conditions du permis d exploiter pour les deux porcheries de la rue Rivi re est en cours Les riverains attendent les recommandations de la DPA qui ne semble pas fort press e de r agir Cette r ticence pourrait provenir des pressions qu exerc
72. l r ellement sa place Le r cent projet de porcherie de classe 1 apparu Burdinne a provoqu une lev e de bouclier au sein de la population plus de 8 600 porcs Ce gigantesque projet est sans pr c dent en Wallonie Voici un extrait de la conclusion du dossier de presse r alis par le Comit de riverains contre l implantation d une porcherie entre Braives et Burdinne Nous invitons nos lus se positionner clairement sur l avenir de leurs entit s La d cision finale revenant au Coll ge des chevins et bourgmestres des entit s concern es nous les enjoignons se prononcer contre ce projet en particulier mais aussi prendre des mesures plus long terme afin que ces combats ne doivent pas se renouveler ind finiment Des motions ont d j t vot es en ce sens ces derniers mois par d autres communes wallonnes telles que Rendeux Sivry Rance et d autres Leurs textes justifient le refus des porcheries industrielles sur leurs territoires par la volont de privil gier le choix d tablissements de fili re courte de qualit bio ou autres labels avec vente directe du producteur au consommateur C est vers ce type de projets que de nombreux citoyens en Wallonie mais ailleurs en Europe aussi souhaitent que l agriculture trace son avenir dans le respect du travail des agriculteurs et d un d veloppement durable qui serait un atout pour l ensemble de la population Le Plan Communal de D veloppement de la Nature
73. le conflit __ Moyens mis en uvre par les opposants au projet __ Moyens mis en uvre par l leveur pour viter ou apaiser les conflits e le contexte environnemental Menaces environnementales Int gration au milieu b ti et non b ti Cadre r glementaire et contr les e quelles perspectives d avenir 1 2 2 2 Rencontre avec les associations Les questions adress es aux associations lors des entretiens visaient essentiellement identifier les crit res d acceptabilit des implantations d levages industriels par les riverains et identifier les causes et caract ristiques des conflits qui les opposent aux agriculteurs dans le cadre de projets de ce type CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 9 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE Les th matiques abord es furent les suivantes e contexte relationnel Historique du conflit origine et volution du conflit Analyse des acteurs impliqu s dans le conflit Caract ristiques du conflit Moyens mis en uvre pour lutter contre le projet argumentation support de communication etc e les modalit s de la consultation publique 1 3 Caract ristiques des personnes interrog es e Riverains Associations ADDES Association pour un D veloppement Durable et un Environnement Sain en haute Lesse Anne Ciselet Transinne et son mari mari s chimistes retrait s ARETA Association R gionale Environnementale Abr
74. les gens vont tre pour ou contre son projet Ce sentiment de m fiance est renforc dans certains cas par les agissements parfois peu scrupuleux des agriculteurs concern s ou par leur personnalit parfois un peu singuli re En effet les exploitants qui se lancent dans ce projets sont souvent per us comme une cat gorie d leveurs un peu particuli re C est quelqu un qui de toute fa on n avait pas bonne r putation qui est d j isol c est le genre de fermier qui va arracher une haie remarquable un 1 mai pour que personne ne puisse intervenir ou qui Va laisser ses coulements de fumier aller vers le ruisseau tout proche confie une riveraine au sujet d un leveur D autres t moignages expriment ce scepticisme l gard des leveurs On a constat que les gens qui ont t abord s par les firmes int gratrices sont souvent des fermiers qui ont des soucis financiers ou qu on pourrait cataloguer de probl matique D j au niveau des personnalit s on a affaire des gens parfois assez caract riels Ou encore I n est pas int gr dans le village il ne parle personne De nombreux habitants d noncent le c t hors la loi de certains agriculteurs qui ne pr sage rien de bon pour la gestion future d un levage industriel II s tait appropri le chemin communal qu il avait royalement agrandi d un m tre de chaque c t en abattant compl tement la haie qui bordait celui ci
75. lus en plus d agriculteurs se tournent ainsi vers l levage intensif soit comme revenu suppl mentaire et source de diversification soit par choix pour un meilleur confort de travail soit encore comme r elle bou e de sauvetage pour se sortir d une catastrophe financi re Mais l implantation des levages intensifs en R gion wallonne fait l objet de vives controverses dans les villages L agriculture wallonne n est pas traditionnellement orient e vers l levage et l engraissement de porcins et de volailles Les riverains de tels projets commun ment appel s n o ruraux d s lors qu ils ne sont pas d origine agricole s organisent pour s opposer fortement la pr sence d levages industriels dans leurs lieux de vie Il est certain qu en s installant la campagne il faut savoir composer avec les contraintes d un espace d di avant tout au travail agricole et int grer le fait que vivre en milieu rural c est faire le choix d une coexistence entre agriculteurs et citadins Les n o ruraux doivent ils pour autant subir de fortes nuisances sans rien dire L opposition de masse est elle uniquement due la d gradation du cadre de vie N y a t il pas aussi une volution des mentalit s qui conduit au refus par principe de cautionner ce syst me de production intensive O faut il alors implanter les levages intensifs dans des zones agro conomiques dont le principe existe dans notre l gislation mais n a jamais
76. m elevages intensifs doc 50 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE Or l alt ration des aliments destin s la consommation animale et la consommation humaine par les pesticides les antibiotiques les hormones les moul es sophistiqu es dont on nourrit les animaux et par les organismes g n tiquement modifi s OGM dont on ignore les effets cumulatifs et interg n rationnels sur les esp ces vivantes provoquent de nombreux troubles de sant et posent des risques non encore valu s Et ce sont souvent les r sidents en campagne qui en sont les premi res victimes Il n est plus rare de recenser des personnes devenues allergiques qui n ont d autre choix que de quitter les lieux pour des centres moins expos s aux polluants ou de r orienter leur vie dans des m tiers non agricoles Des tudes r alis es par des directions de sant publique sur des territoires o se sont install es de grandes productions porcines industrielles sont loquentes cet effet L augmentation permanente de la consommation de viande en Europe ne peut tre consid r e comme une volution positive en soi Celle ci pourrait largement diminuer sans remettre en cause la sant des populations bien au contraire La surconsommation de viande est un des facteurs incrimin s pour les maladies cardio vasculaires et l ob sit avec des co ts en termes de sant publique Par contre rendre la viande sa qualit serait positif
77. ment il doit permettre le maintien et la cr ation d emplois du point de vue environnemental il ne peut porter atteinte aux ressources naturelles et doit assurer le maintien et la restauration de la biodiversit du point de vue institutionnel il doit favoriser l autonomie et la participation des groupes sociaux la d mocratie L agriculture et le d veloppement de la fili re levage doivent s inscrire dans ces objectifs Comme activit li e intrins quement aux cycles naturels d pendante du sol et de la ressource en eau elle doit plus que tout autre participer une progression vers le d veloppement durable Il appara t comme n cessaire de r examiner les plans de d veloppement strat gique en mati re d agriculture wallonne de pr voir des m canismes de support au d veloppement de pratiques agricoles et d levages alternatifs cologiques et solidaires et de conversion des entreprises productivistes vers des pratiques plus responsables La fili re de type court et labellis e est plus apte respecter l environnement le bien tre animal limiter les risques d pid mie et est de nature garantir des d bouch s plus stables en mati re de rentabilit conomique C est vers ce type de projets que de nombreux citoyens en Wallonie mais ailleurs en Europe aussi souhaitent que l agriculture trace son avenir dans le respect du travail des agriculteurs et d un d veloppement durable qui serait un ato
78. n de l agriculture assez traditionnelle et ils y tiennent Ils donnent une grande importance au fait d lever et qualifient d industrielles les exploitations qui ne CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 12 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE font que de l engraissement et qui fonctionnent avec plus de 6000 b tes En outre les nuisances g n r es par leurs activit s ne sont pas selon eux comparables celles occasionn es par des exploitations de cette envergure x Pour la majorit des leveurs le passage l intensif correspond un d veloppement professionnel une volution positive une suite logique c est pouvoir lever une famille et continuer lever cultiver la terre en bon p re de famille pr cise l un d entre eux B Le bien tre du travailleur Pour les agriculteurs ce type d levage am liore consid rablement les conditions de travail et participe de ce fait au bien tre g n ral de l leveur L industrialisation de l agriculture surtout dans le secteur du porc c est agr able car physiquement a vous puise moins Vous tes en surface r duite tout est automatis c est fonctionnel gt affirme un leveur Ce type d activit offre plus de confort plus de temps libre aussi Et puis travailler dans un nouveau b timent bien quip c est attrayant ajoute un autre exploitant Les difficiles conditions de vie de la plu
79. ncontre des diff rents acteurs concern s par cette probl matique leveurs riverains associations repr sentants de communes institutions etc L objectif final tant de mettre plat les crit res de d cision en la mati re quels sont les seuils d acceptabilit de tels CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 5 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE projets pour les riverains Comment apaiser les conflits Comment cadrer le d veloppement de ces levages en R gion wallonne Dans ce document nous pr sentons dans un premier temps les r sultats de cette enqu te men e sur le terrain Cette enqu te s est poursuivie par une tude de cas qui illustrent les d rives sociales et environnementales qui peuvent d couler au niveau local d une concentration excessive d levages intensifs dans une m me r gion et d un manque de rigueur au niveau de la r glementation et des contr les Enfin nous non ons sur base de ce travail les multiples crit res qui interviennent dans la question de l implantation des levages industriels en Wallonie CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 6 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE L ENQUETE CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 7 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE 1 Objectifs et modalit s de l enqu te 1 1 Objectifs de l enqu te L enqu te men e au
80. ndations Mettre un veto aux pratiques dangereuses pour la sant publique et encourager la production de label en tablissant un cahier des charges exigeant sur la qualit du produit le bien tre animal et la gestion environnementale 12 SAUVE L PROULX D Regard sur l agriculture productiviste la lumi re de l tude de cas de la production porcine industrielle Montr al 2007 CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 51 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE Encourager la conception au niveau europ en d un tiquetage sp cifique des viandes et volailles indiquant la composition des aliments donn s au b tail Interdire tant qu il ny a pas certitudes scientifiques l utilisation des aliments transg niques dans le nourrissage des animaux En l absence d interdiction s parer strictement des fili res d levages base d aliments transg niques Promouvoir aupr s des consommateurs un mode d alimentation bas sur la production locale et de qualit Valoriser les produits wallons et leurs propri t s gustatives 6 Conclusion Tout projet de d veloppement d une fili re conomique doit s inscrire dans les objectifs d un d veloppement durable de la Wallonie dans l Europe Pour ce faire il doit r pondre aux crit res suivants du point de vue socio conomique favoriser l quit et une meilleure r partition des ressources En l occurrence actuelle
81. ngag es dans le conflit a le sentiment d tre dans son bon droit et campe sur ses positions Il n y a donc pas de dialogue possible La r solution partielle des conflits qui opposent agriculteurs et non agriculteurs dans les villages autour des projets d levages industriels passe par la diffusion d une information compl te objective et claire sur les diff rents aspects de l agriculture intensive objectifs modalit s techniques pratiques enjeux etc tant aupr s du grand public que des leveurs De nombreux conflits d coulent en effet d incompr hension et de m connaissance en la mati re Cependant il est int ressant de remarquer que ces conflits ont galement g n r la cr ation d outils favorisant l am lioration de la qualit environnementale des levages Par la pression qu ils exercent aupr s des populations locales et des responsables politiques le d bat public et l action citoyenne acc l rent en effet le cadrage des m thodes de production L Institut scientifique de recherche agronomique fran ais INRA a mis en vidence la pr sence de deux types d oppositions l installation ou au d veloppement des levages industriels dans le cadre des enqu tes publiques celle provenant de la commune d implantation de l levage et celle provenant de la p riph rie Dans un rapport intitul Oppositions et gestions des oppositions l installation ou au d veloppement des levages des chercheurs d
82. nier Ils trouvent souvent que ceux qui se lancent dans les projets industriels sont particuliers mais savent qu ils ne repr sentent pas la majorit de la population agricole Les projets de porcheries et de poulaillers industriels d clenchent g n ralement chez eux une opposition de principe renforc e par l image n gative que v hicule l levage intensif Les leveurs se d finissent au travers de leur m tier C est donc aussi leur image qu ils laborent dans leur travail Ils veulent par cons quent que leur travail soit fait le mieux possible pour renvoyer aux autres une image positive En organisant des visites dans leurs installations ou des s ances d information ils ont le sentiment de faire un effort de prouver leur bonne foi Le refus des riverains malgr ces d marches de voir leur projet aboutir renforce leur impression d tre rejet s quoi qu il en soit A l inverse les leveurs ne cherchent pas non plus comprendre ce qui motive ces oppositions massives en conna tre les raisons ni se renseigner sur d ventuelles alternatives Chacun campe sur ses positions met ses id es et ses arguments d fend ses int r ts persuad d tre dans son bon droit gt Un cadre r glementaire insuffisant Plusieurs failles peuvent tre mises en vidence dans la r glementation actuelle sens e cadrer le d veloppement des levages intensifs en R gion wallonne un Plan de Gestion Durable de l Azote P
83. nnementalistes FPW etc afin d viter des contestations ult rieures Actuellement la plupart des leveurs investissent dans toutes sortes de techniques syst mes de ventilation laveurs d air traitement et enfouissement du lisier etc afin de m nager au maximum les riverains des d sagr ments caus s par leurs installations Mais l usage de technologies adapt es ne suffit pas Les nuisances olfactives g n r es par les b timents d levages ou les pandages persistent malgr toutes ces pr cautions En outre certains leveurs ne r alisent pas les investissements n cessaires parfois tr s lourds il est vrai auxquels ils se sont pourtant engag s pour r duire leurs nuisances La bonne ou la mauvaise gestion de l exploitation est galement un facteur d terminant dans la lutte contre les odeurs Bien que la majorit des leveurs soient attentifs au respect des bonnes pratiques propret de l exploitation comportement des animaux vacuation r guli re des effluents certains d entre eux plus n gligents font peu d efforts dans ce sens Face l absence de contr les les riverains ne peuvent compter que sur la bonne volont des leveurs soucieux de respecter leur voisinage L exemple d Estinnes d crit ci dessus nous montre que ce n est malheureusement pas toujours le cas A Mouscron les riverains ont organis un r seau de nez Chaque jour des membres de l association Eco vie mesurent les odeurs d
84. nonne Sur le territoire d limit par les communes de Hannut Faimes Villers le Bouillet et Burdinne on compte aujourd hui une dizaine d exploitations de ce type qui rassemblent au total pas moins de 18 600 porcs Ceci sans compter les permis r cemment octroy s par certaines de ces entit s qui entra neront bient t l arriv e de 11 419 t tes suppl mentaires ni les deux nouvelles demandes de permis qui viennent d tre d pos es aupr s des communes de Burdinne et d Hannut et qui concernent des projets d levage et d engraissement de porcs rassemblant respectivement 8 600 et 3 252 t tes Si l ensemble de ces projets devaient se r aliser le nombre total de porc s l veraient 41 871 Or le d veloppement effr n de ces activit s agricoles industrielles dans cette R gion fortement contest par bons nombres d habitants locaux s av re probl matique pour diverses raisons gt La qualit des eaux souterraines Le classement en zone vuln rable de l ensemble de la Hesbaye n a pas emp ch les projets d levages industriels de continuer s y d velopper Et pourtant la qualit des eaux souterraines fortement alt r e par l agriculture intensive pratiqu e dans cette r gion ne s am liore pas atteignant par endroit un taux de nitrate de 80mg I D apr s l tat des lieux des eaux souterraines r alis par la R gion wallonne dans les sables et craies du bassin de la Mehaigne les percolats exc dent
85. nt tant les risques d pizooties que pr sentent les levages industriels que la qualit de la viande produite dans ces conditions Comme l explique un membre d un comit On a aussi bien compris que la question alimentaire est importante si on veut viter des co ts de sant importants par la suite Il faut travailler la base sur la qualit de la nourriture on plaide donc plus pour une agriculture biologique La majorit des riverains soutiennent la PQA Porc Qualit Ardennes dont le cahier des charges est bien plus stricte que celui des exploitations intensives mais se m fient fortement des autres fili res de qualit diff renci e mises en avant par la Fili re porcine wallonne comme le souligne un riverain Aujourd hui on nous parle de porcs de qualit diff renci e mais c est dingue porcs de qualit m diocre oui Ils jouent sur les termes c est un label de rien du tout Se diversifier c est bien condition de faire un produit de qualit sup rieure gt Les risques sanitaires li s au fonctionnement des levages industriels est galement un motif d inqui tude Les riverains s interrogent notamment sur l administration syst matique d antibiotiques in vitable dans ce type d levage confinant de fa on intense plusieurs milliers de porcs Ils craignent notamment le d veloppement des staphylocoques dor s une maladie qui selon eux n est pas suffisamment prise en compte par les autorit s P
86. nvirons 400 lits Quelles seront les cons quences d une d gradation du paysage et de la qualit de vie de notre Parc Naturel pour toutes les personnes qui ont con u ces am nagements 2 2 5 10 Les questions thiques A qui profite la surproduction de viande de porc et de volaille Aux pays riches et ce au d triment des pays pauvres Voil ce qu affirment la plupart des riverains quand on aborde avec eux les questions thiques soulev es par le d veloppement des levages industriels Ces derniers semblent en effet bien inform s des cons quences n fastes qu occasionnent dans les pays du Sud les exportations massives de viande en provenance d Europe On exporte nos poulets et nos cochons vers le Sud et on les vend des prix trois fois moins chers que les producteurs locaux Ce ne sont pas uniquement les nuisances directes qui posent probl me les effets n fastes de ce type d agriculture se font galement sentir de l autre c t de la plan te gt En t moigne cet extrait d un dossier r alis par un comit de riverain qui voque les impacts de la surproduction de viande au Nord sur la petite production du Sud CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 27 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE Lors de la Commission de l conomie du 1er juillet 2008 la d put e f d rale Th r se Snoy Ecolo Groen a interpell la ministre Sabine Laruelle sur l exportation subsidi e de
87. omme le rel ve le tableau de bord de l environnement wallon l impact l chelle du territoire des pluies eutrophisantes impact renforc tant au niveau local que r gional par l installation de nouveau projet 4 4 Recommandations Le cadre l gislatif qui est actuellement en place est insuffisant pour assurer la protection de nos ressources en eau et de la biodiversit II nous semble important de __ renforcer le PGDA instaurer un cadre pour la prise en compte de l impact des pandages et contrats d pandages sur la biodiversit permettre via les permis d environnement la prise en compte des impacts locaux li s aux pandages caract ristiques locales des sols sous sols renforcer les exigences vis vis des bureaux d tudes sur le contenu des tudes d incidences notamment en ce qui concerne les pollutions atmosph riques et la prise en compte des meilleures techniques disponibles 5 Les crit res sanitaires 5 1 Qualit de la production sant publique Au niveau de la qualit de la production issue de ces levages beaucoup d investissements sont r alis s avec l aide ou sous la contrainte d op rateurs conomiques ext rieurs L exploitant est souvent d poss d de son autonomie dans le choix des intrants alimentation du cheptel des techniques de production il est contraient une comp titivit forcen e et dans la gestion sanitaire du cheptel CAT VH jd 090129 Vademecu
88. onne interdisant l importation de lisiers permettant une d localisation en Wallonie d un levage industriel de porcs devenu impossible en Flandre D localisation qui risque de se faire dans le seul souci d assurer ainsi l extension et le d veloppement de l entreprise flamande au m pris du respect de notre environnement du cadre de vie propre notre R gion permettant l exploitation de la cr dulit de certains agriculteurs parfois en difficult financi re en leur proposant d entreprendre leur compte l engraissement de porcelets dans des installations sur caillebotis Dans ce cas les porcelets ainsi que la nourriture sont fournis par la soci t notamment via Mouscron tout en laissant aux agriculteurs le soin et la responsabilit de g rer les nuisances et la valorisation des effluents permettant l ali nation totale de certains agriculteurs et la perte de la ma trise de leur exploitation en leur proposant galement le pr financement des infrastructures n cessaires cette activit permettant apr s l abatage et le conditionnement desdits porcs engraiss s d en assurer la commercialisation dans des conditions de monopole tout en fixant leur guise le montant du revenu allou l agriculteur engraisseur Les conditions de r mun rations propos es l engraisseur sont donc pr caires d autant plus que la rentabilit d un tel projet d levage industriel de porcs est aujourd hui lourdemen
89. ou d habitat rural viter l installation des levages proximit de lotissements de centres r cr atifs et ou touristiques de zones haute valeur patrimoniale ou proximit de quartiers r sidentiels viter les concentrations d levage dans une m me r gion Le cas ch ant aborder la probl matique de l implantation de ces exploitations l chelon de plusieurs communes veiller une int gration maximale des b timents d levage dans leur environnement et s assurer que l leveur a bien rempli ses obligations en termes d am nagement e gestion des nuisances olfactives mettre en place un cadre l gislatif assurant le respect de distance et d am nagement minimisant les nuisances olfactives Il nous semble important que ce cadre d valuation SAUVE L PROULX D Regard sur l agriculture productiviste la lumi re de l tude de cas de la production porcine industrielle Montr al 2007 10 PORCHER J Bien tre et souffrance en levage conditions de vie au travail des personnes et des animaux Sociologie du travail n 5 Editions Elsevier 2003 p 29 i PORCHER J Bien tre et souffrance en levage conditions de vie au travail des personnes et des animaux Sociologie du travail n 5 Editions Elsevier 2003 p 27 CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 48 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE des odeurs soit labor en concertation avec l ens
90. our ce qu ils sont si on admet qu ils se d finissent travers leur m tier et non pour la mani re avec laquelle ils le font respect des normes diminution des nuisances etc Le conflit dans ce cas repose aussi sur la m fiance de l autre de celui qui est diff rent issu d un autre milieu Les leveurs pensent qu on leur en veut parce qu ils sont agriculteurs ce qui contribue entretenir le malaise et les malentendus Seul le dialogue et l change d informations pourraient apporter une claircie cette situation Mais ces relations de voisinage reposent sur de nombreux non dits et faux semblants Les leveurs n appr cient pas d tre tous mis dans le m me panier C est vrai qu il y a des fermes o les exploitants exag rent ne font attention rien et font m me expr s parfois d ennuyer leur monde mais il y en a d autres qui font beaucoup d efforts Ils regrettent galement le manque d indulgence de la part de certains riverains Les leveurs ne se sentent pas toujours seuls contre tous dans ces conflits Ils re oivent bien souvent le soutien des autres agriculteurs qui se rallient leur cause 2 1 3 La pr servation de l environnement Il est noter que les leveurs ne r alisent pas ou n admettent pas toujours les cons quences de leur activit sur l environnement Dans leur esprit le fait de cr er une porcherie ne va pas du tout l encontre de la pr servation des ressources naturell
91. our les opposants aux levages intensifs il convient d examiner galement ces projets la lueur des crises qui ont frapp au cours des dix derni res ann es le secteur agricole crise de la dioxine fi vre aphteuse maladie de la vache folle grippe aviaire et fi vre catarrhale L actualit semble ne cesser de nous indiquer que les levages industriels ne sont pas une voie s re et repr sentent une menace pour la sant publique affirme un riverain CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 24 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE A la demande du Comit des riverains de Burdinne et Braives le Professeur Willy Lhoest s est attach rappeler quels risques comporte l installation d une porcherie de classe 1 semblable celle qui vient de faire l objet d une demande de permis Burdinne Quinze millions de m tres cubes d air rejet s chaque jour dans notre campagne sans aucune filtration sans filtre particules sans r tention des odeurs voil ce que proposent les promoteurs de la nouvelle porcherie de Vissoul Burdinne l enqu te publique jusqu au 11 d cembre C est l quivalent d une chemin e de 4 6 m de diam tre qui soufflerait son air la vitesse de 36 km h Je me sens alarm par le gigantisme de ces installations et surtout lorsque je les mets en regard de la litt rature scientifique dont voici quelques extraits Le CREPESC Commission de protect
92. part des leveurs et le d sir d un mode de vie l image de celui des citadins ont conduit un grand nombre d entre eux adh rer ce processus de modernisation et d automatisation de l agriculture 2 1 2 Comment les leveurs vivent ils les conflits qui les opposent certains riverains Le discours des leveurs au sujet des riverains non agriculteurs laisse entrevoir le foss norme qui s pare les deux groupes de ruraux Les premiers consid rent les seconds comme une classe part ne se trouvant absolument rien de commun avec ces gens qui viennent de la ville Les propos sont tr s caricaturaux eux ce qu ils veulent c est une agriculture paysag re des levages limit s deux vaches deux poules et deux cochons et un agriculteurs qui ne sert qu entretenir le paysage pour eux Ou encore ce sont des gens qui viennent de la ville ils veulent les avantages de la campagne sans en avoir les inconv nients Ce qui laisse sous entendre que les citadins ne doivent pas faire de la campagne ce qu ils d sirent mais plut t accepter le monde rural tel qu il est Et c est ainsi que petit petit le dialogue se ferme Les leveurs prouvent une grande difficult se justifier aupr s de personnes qui n ont pas de valeurs agricoles Ils estiment que leur projet est enti rement l gitime et que les villageois non issus du monde agricole ne peuvent comprendre Ils font un maximum pour tre en ordre
93. phane Rigo c libataire et son p re Eug ne Rigo mari 3 enfants Taviers leveurs de vaches laiti res cultures d origine rurale Projet porcherie de 1600 porcs Feller Patrick Tenneville leveur porcs plein air mari 2 enfants d origine rurale boucher de formation Projet ouvrir un atelier de d coupage afin de participer au d veloppement de fili res courtes e _ Communes institutions Echevin Paul Lambert Gembloux mari enfants ancien Ecolo Fili re Porcine Wallonne FPW Benoit Rixen Gembloux chef de projet aupr s de la FPW __ Agricall asbl Namur Muriel Bossut coordinatrice d Agricall Fran oise Ansay Ciney agent l Administration communale de Ciney e Agences immobili res M Van de Putte agence immobili re Bassilly Gic Sa M Dejong Comines Fiks Eghez e Taviers 1 4 Analyse du contenu des entretiens Plusieurs param tres ont t pris en consid ration dans l analyse des r sultats de l enqu te le contenu du discours th mes abord s argumentation etc la forme du discours ton employ sentiments palpables choix des mots etc et les valeurs v hicul es par le discours Dans les pages qui suivent afin d pargner le lecteur des d tails de cette analyse nous pr sentons le travail de synth se et d interpr tation qui a d coul de celle ci 2 Les r sultats de l enqu te 2 1 Le point de vue des leveurs 2 1 1 Po
94. projets sont d un autre temps et la politique agricole wallonne est la tra ne Le bruit de charroi et l int gration paysag re sont des l ments prendre en compte mais qui ne concernent qu une minorit de citoyens C est un argument valable mais loin d tre suffisant On ressent chez les membres de ces associations une forte lucidit mais aussi un sentiment d impuissance Cependant certains comit s de quartier font encore l impasse sur cette r flexion de fond et luttent essentiellement contre les nuisances qu occasionnent et occasionneraient ce type d levage dans leur environnement imm diat savoir les odeurs li es aux animaux et aux pandages les bruits li s au charroi et les risques de d valuation immobili re Ces riverains ne remettent donc pas en cause l existence de ces porcheries mais bien le type de projet pr cis qui pourrait s implanter proximit de chez eux et qui affecteraient leur bien tre CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 16 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE 2 2 3 Contexte relationnel 2 2 3 1 Comment les riverains per oivent ils les leveurs 2 2 3 2 Une grande m fiance La plupart des riverains prouvent une grande m fiance l gard des leveurs qu ils consid rent souvent comme des goi stes Un leveur quand il demande un permis pour son exploitation il ne s occupe pas des gens hein c est le dernier de ses soucis de savoir si
95. re engagez vous GAL Assesse Gesves 2008 DOGOT T LEBAILLY P L agriculture multifonctionnelle en r gion wallonne mythe et r alit Les nouvelles de l Hiver 1 trimestre 2008 BOUQUIAUX JM Evolution de l agriculture wallonne Etat 2006 2007 Les nouvelles de l Hiver 1 trimestre 2008 SAUVE L PROULX D Regard sur l agriculture productiviste la lumi re de l tude de cas de la production porcine industrielle Montr al Juin 2007 BOUCHARD V La production sur liti re une piste de solution incontournable la crise actuelle de l industrie porcine Chaire de recherche du Canada en ducation relative l environnement janvier 2007 _ NICOURT C GIRAULT JM Oppositions et gestions des oppositions l installation ou au d veloppement des levages Des leveurs dans des enqu tes publiques INRA Unit STEPE Ivry 2003 DEGRE A VERHEVE D DEBOUCHE C 2004 Les odeurs en production animale principales causes et pistes de r duction Colloque FPW FACW le 20 10 2004 DEGRE A VERHEVE D DEBOUCHE C 2004 Importance relative des impacts sur l atmosph re des levages porcins les arbitrages des experts Colloque FPW FACW le 20 10 2004 NICOLAS J OTTE B Conclusions du groupe de travail Environnement et Am nagement du territoire des FPW et FACW 2004 BARTIAUX THILL N WAVREILLE J Le bien tre des animaux d levage affaire d leveurs Objet social Objet d
96. repr sente t il pas une activit autrement plus valorisante pour un agriculteur 3 Etudes de cas L enqu te men e sur le terrain a mis en lumi re trois cas particuli rement interpellants qui m ritent d tre explicit s plus longuement la concentration des levages industriels dans la r gion de Comines Warneton le d veloppement explosifs de projets du m me type dans le parc naturel de la Burdinale Mehaigne et la situation dramatique v cue par les habitants d Estinnes Ces trois exemples illustrent bien les d rives sociales et environnementales qui peuvent d couler au niveau local d une concentration excessive d levages intensifs dans une m me r gion ou d un manque de rigueur au niveau de la r glementation et des contr les 3 1 Le d sespoir des Cominois Depuis quelques ann es les projets de porcheries et les demandes d agrandissement d exploitations existantes ne cessent de pleuvoir sur le territoire de Comines Warneton V ritable enclave francophone en plein territoire flamand cette commune fait l objet de nombreuses convoitises de la part des investisseurs du Nord du pays qui contraints de cesser leurs activit s en Flandre sont ravis de trouver proximit de chez eux une terre wallonne susceptible d accueillir sans trop de contraintes de nouvelles exploitations ou d agrandir les capacit s des installations existantes Actuellement pr s de 25 des porcs lev s en Wallonie soit 80 000 b tes se
97. rs en difficult financi re qui se lancent dans des projets d levage industriel en int gration alternative souvent consid r e comme la solution miracle qui va les sortir du marasme Ils ne semblent pas toujours avoir conscience des inconv nients majeurs qu entra ne ce type de contrat D apr s Agricall la cellule d aide psychosociale pour les agriculteurs ces contrats reposent en r alit sur des accords entre les firmes agroalimentaires et les banques Les leveurs perdent totalement le contr le de certains pans de leur activit Ils sont plus qu un pion un maillon de la cha ne Ils doivent commencer par une p riode test d un an assurer le remboursement de leur b timent et faire face toute une s rie de frais impr vus non pris en charge par la firme int gratrice En cas de probl me sanitaire ex crises ESB etc toutes les responsabilit s leur incombent Leurs rentr es financi res fix es lors de n gociations sont toujours plus petites que celles esp r es C est surtout le choix du nombre d animaux qui leur permet de d gager une marge b n ficiaire Et pourtant certains leveurs ne semblent pas prendre conscience de ces d rives et placent leur exploitation au c ur de la fili re Nous on reste maitres les industries agroalimentaires ne savent pas fonctionner sans nous affirmait l un d entre eux Ils s en remettent totalement au professionnalisme et l exp rience des firmes int gratrices et
98. s de l agriculture industrielle elle perturbe l quilibre des syst mes cologiques et les relations entre les citoyens pose des risques la sant humaine et entrave le d veloppement d une autre conomie endog ne et solidaire 2 1 Diversification des productions La diversification doit tre vue comme une possibilit pour un producteur de varier ses productions au sein d une m me exploitation et pas comme le d veloppement de nouvelles fili res hypersp cialis es Cette hypersp cialisation a pour effet de pr cipiter l agriculture wallonne dans une industrialisation rapide avec les risques conomiques environnementaux et sociaux que cela Voir bibliographie p 54 CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 38 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE comporte Cette sp cialisation entra ne en outre une plus grande d pendance vis vis d un seul march et ses al as Pour assurer le d veloppement de r els avantages comparatifs une ventuelle fili re porcine ou avicole en Wallonie il importe d atteindre une certaine taille critique l instar de celle qui existe dans les grands bassins de production Bretagne Flandre Hollande Danemark plaine du Po Ces tailles permettent au secteur de d velopper la recherche un encadrement ad quat v t rinaire et des avantages en termes de commercialisation Il est vident qu une telle taille critique est inatteignable en R gion
99. s passent ainsi en dessous de la table au m pris des habitants concern s En cas de probl mes de pollution ou de nuisances la responsabilit incombe au Bourgmestre Or celui ci n agit pas toujours en toute objectivit soit parce qu il conna t bien l leveur soit parce qu il ne veut pas se mettre une partie de la population dos Il en r sulte alors une certaine inertie de la part des autorit s locales que les riverains ont du mal accepter 2 2 5 3 Le risque d expansion et d extension Les dossiers d pos s dans le cadre de projets d levages industriels ne mentionnent jamais les intentions de l leveur par rapport une ventuelle extension future de son exploitation Et comme l affirme un riverain interrog ce sujet Chacun sait qu il est bien plus facile de s tendre que de s implanter gt Un autre risque pr occupe galement les comit s d opposants celui de voir se multiplier les levages intensifs sur leur territoire suite l acceptation d un premier projet par la commune Une fois qu un permis a t accord comment en refuser un second Puis un troisi me 2 2 5 4 Odeurs Les riverains reconnaissent qu il y a eu beaucoup de progr s techniques au niveau des b timents du traitement animalier et de l enfouissement du lisier et que cette volution technologique a fortement diminu les d sagr ments Le probl me des odeurs n est d s lors plus au centre des d bats except dans cer
100. s techniques d levage permettant de diminuer les nuisances tout en respectant bien entendu le bien tre de l leveur et de l animal 3 2 5 Les odeurs Bien que les volutions techniques aient permis de r duire fortement les nuisances olfactives provenant des levages industriels le probl me est loin d tre r solu Il ny a pas en R gion wallonne de dispositif d valuation de ces odeurs qui permettrait de d terminer le rayon de g ne olfactive caus e par une exploitation sur base de crit res objectifs Dans de nombreux pays comme la France la Hollande l Autriche et d autres encore il existe des m thodes d estimation de la distance minimum d implantation pour des b timents d levage par rapport aux zones d habitat et aux habitations isol es En 2006 l tude de l unit de recherche Surveillance de l environnement de l Universit de Li ge a finalis puis valid une formule wallonne afin d aboutir un outil d aide la d cision pour les agents traitant les dossiers d implantation de b timents d levage Cette tude initi e la demande des fili res porcines et avicoles comme signal ci dessus n a pas t valid e ni cautionn e par les associations environnementales ou de riverains Enfin cet outil n a jamais t adopt officiellement par les autorit s r gionales Il importe donc de d velopper un outil d valuation concert et n goci avec tous les acteurs riverains leveurs enviro
101. selon ses propres peurs et pr jug s qui ne sont pas toujours fond s ou justifi s e les leveurs de nombreux agriculteurs se lancent corps perdu dans l levage productiviste s duits par les projets cl sur porte gt all chants que leur vendent les int grateurs Or peu pr par s ce type d organisation ils deviennent souvent des victimes de ces syst mes int gr s Selon Agricall Wallonie asbl les leveurs devraient pouvoir b n ficier d une aide juridique lors de la signature des contrats et d une information sur les risques potentiels que pr sente l int gration augmentation du prix des ressources perte de contr le d un pan de son activit frais impr vus etc De m me certains leveurs pourraient tendre vers les fili res courtes ou la production bio par exemple suite une meilleure information quant aux r elles perspectives offertes par ce type de production diversifi e e les riverains le travail principal men par les associations et comit s de riverains oppos s au d veloppement des levages industriels consiste informer la population au sujet des impacts environnementaux sociaux et conomiques des exploitations intensives au niveau local et global mondial Beaucoup de citoyens ignorent en effet les tenants et aboutissants du d veloppement de ces levages en R gion wallonne En revanche les riverains qui uvrent la sensibilisation du public ne connaissent pas toujours les
102. t d informer et d interpeller l ensemble de la population concern e etc On s est constitu en asbl simplement parce qu on voulait r unir beaucoup de monde d id es galement et puis on peut faire beaucoup plus de choses quand on est nombreux Il arrive que des associations de protection de l environnement locales se joignent aux comit s de riverains locaux afin de donner encore plus de poids et de visibilit leurs actions Certains comit s particuli rement actifs et efficaces ont au fil de leurs combats acquis une certaine notori t dans le secteur et se sont petit petit transform s en associations sp cialis es CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 15 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE dans la lutte contre les levages industriels un niveau plus global Engag s dans la promotion d une agriculture durable en R gion wallonne ils mettent volontiers leur exp rience et leurs connaissances aux services d autres groupements fra chement constitu s Leur objectif principal consiste informer les habitants sur la probl matique des levages productivistes en gardant une certaine objectivit En sortant du cadre strictement local ils aident les riverains acc der une vision plus globale de la probl matique 2 2 2 Une opposition de principe Les raisons qui am nent les riverains se mobiliser contre les projets d levages intensifs sont multiples Cepend
103. t en Flandre parmi les plus lev es d Europe Sous pr texte que les terres wallonnes sont dans un meilleur tat doit on accepter de les voir se d grader dans les ann es venir L pandage des lisiers est r alis par voie de contrats d pandage entre les exploitants de porcherie et les exploitants agricoles ind pendamment des limites administratives communales Bien que des contr les soient appliqu s plusieurs communes ont d j fait tat de la difficult voire de l impossibilit d assurer une surveillance et un contr le ais des pandages compte tenu notamment de l absence d identification des parcelles cadastrales d pandage des difficult s de contr le effectif de l activit et des quantit s pandables autoris es par hectare Sur le point de l environnement nous tenons galement rappeler nos lus que leurs communes se sont engag es dans un Contrat de rivi re Mehaigne dont les objectifs sont d am liorer la qualit de l eau de ladite rivi re Peut on dans le m me temps participer ce plan d action et accro tre les risques de pollution qui p sent sur cette rivi re Rappelons que ces derni res ann es la Mehaigne a subi plusieurs graves pollutions Le dossier d incidences Hadopor mentionne que La qualit biologique globale de la Mehaigne est consid r e mauvaise dans la partie amont moyenne dans la seconde moiti aval pour la p riode 2000 2002 Les alt rations CAT VH jd 09012
104. t hypoth qu e dans la mesure o le cadre macro conomique futur de ce type d levage industriel risque d tre compl tement boulevers suite l int gration de certains pays de l Est au sein de l Union europ enne Il faut savoir en effet que certains pays de l Est se pr parent d j organiser des levages industriels de porcs tr s grande chelle dans des zones agricoles dont les tr s grandes tendues disponibles permettront un pandage important donc la possibilit d y d velopper un cheptel porcin important avec des co ts de maintenance et de production beaucoup moins importants 2 4 Quelles fili res en R gion wallonne Outre l agriculture biologique et les produits de l agriculture int gr e Fruitnet entrant de facto dans les crit res de la Qualit diff renci e ce sont les fili res les moins tablies en R gion wallonne qui se r v lent les plus dynamiques Ainsi il ny a pas encore de produit de qualit diff renci e en production laiti re ni en viande bovine alors m me qu elles sont l objet de sp culations importantes en R gion wallonne Au niveau de la production de pommes de terre le produit Terra Nostra est bas sur une agriculture raisonn e En volaille la diff renciation est d j plus importante et se base sur des crit res de bien tre animal et de qualit du produit sant Une fili re sort cependant du lot probablement par son dynamisme et son anciennet ma
105. tains cas particuliers comme Estinnes par exemple o il reste important voir chapitre suivant Cependant les associations regrettent que l valuation des nuisances olfactives en R gion wallonne ne se base que sur des tudes faites l tranger Elles formulent galement les questions suivantes Est ce qu on ne peut pas si on doit s accommoder des levages fixer dans la loi des impositions en mati re de lutte contre les odeurs Pourquoi les leveurs ne seraient ils pas soutenus pour investir dans la d sodorisation ou la biom thanisation 2 2 5 5 La d valuation immobili re Cet argument est r guli rement mis en avant lors des entretiens Les riverains redoutent r ellement cette nuisance qu ils qualifient d indirecte L avis des agences immobili res interrog es galement dans le cadre de cette enqu te est plus nuanc Pour ces derni res la perte de valeurs des terrains et biens immobiliers suite l implantation d un levage intensif est tr s difficile valuer N anmoins elles affirment que les CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 21 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE nuisances olfactives caus es par ces exploitations ont un impact r el sur le prix de vente et le temps de la vente de ces biens Les quelques t moignages qui suivent r colt s aupr s de responsables d agences illustrent bien cet aspect de la probl matique Automatiquement
106. tensifs doc 49 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE Enfin le Gouvernement wallon n a pas encore d finit des conditions sectorielles encadrant ces activit s Des conditions sectorielles exigeantes auraient permis d viter certains projets qui ont cr une v ritable rupture au sein du monde rural 4 2 La pollution atmosph rique La plupart des projets en R gion wallonne conduisent une pollution locale importante en ammoniac et de ce fait en mati res eutrophisantes et acidifiantes L impact sur la biodiversit locale peut tre relativement important mais plus encore l impact en termes de lessivage des nitrates au niveau local n est jamais pris en compte Il s agit pourtant d une forme de pollution ponctuelle importante conduisant dans certains cas des d p ts non pris en compte d azote quivalent 40 kg par hectare et par an sur des surfaces de dizaines d hectares 4 3 Les impacts sur la faune et la flore Le PGDA n a pas pour objet de garantir ou d viter l eutrophisation des prairies naturelles encore riche de biodiversit Or les nouveaux pandages induits par ces levages bien souvent hors sols conduisent des apports suppl mentaires de fertilisants organiques susceptibles de d grader la biodiversit M me en Natura 2000 aucune disposition ne prot ge les habitats naturels Enfin le permis d environnement ne permet pas non plus de contr ler l impact de ces activit s Rappelons galement c
107. ue la production belge de viande de porc a un taux d autosuffisance de 200 cela n a aucun sens aucun int r t de poursuivre le d veloppement de ces levages destin s principalement l exportation Certains vont m me plus loin et remettent en question l existence d une fili re wallonne Parler de fili re porcine wallonne avec 300 000 porcs c est un peu absurde quand m me lls appuient leurs argumentations sur des exp riences d j r alis es On sait par exp rience que a ne marche pas On sait qu en Flandres le sol les nappes phr atiques sont satur es en nitrates on sait qu en Bretagne c est la m me chose On a commis des erreurs mais on continue Il ny a pas une politique coh rente au niveau de la protection de notre R gion a n a pas de sens Pour les associations et comit s engag s dans la lutte contre les levages intensifs il y a un r el travail d information r aliser aupr s de la population ce sujet Les Wallons ignorent les impacts r els de ce type d industrie Par contre demandez aux Flamands qui sont venus s installer chez nous ils vous diront tout de suite l ampleur que le ph nom ne peut prendre pr cise un membre d un de ces groupes CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 29 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE Les riverains pensent que le mode de production industrielle se d veloppe au d triment d autres secteurs et
108. uelle cela repr sente un certain risque de se lancer dans une exploitation industrielle A long terme en tout cas Mais la d termination et le manque de perspective reprennent syst matiquement le dessus un moment donn il faut se dire qu on se lance dans quelque chose D autres agriculteurs sont plus moroses et ont moins confiance dans l avenir Les leveurs en difficult financi re se raccrochent leur projet qu ils consid rent comme la seule issue possible On Va essayer de continuer en esp rant que a aille mieux Pour les leveurs il ny a aucun risque qu on reproduise en Wallonie les erreurs commises du c t flamand Ils sont cat goriques ce sujet pla ant une sorte de confiance aveugle dans les autorit s responsables 2 2 Le point de vue des riverains et associations 2 2 1 L origine des mouvements d opposition C est g n ralement la multiplication des projets de porcherie dans une m me r gion qui pousse les riverains se constituer en comit ou en association d opposants Tr s vite les groupes ainsi constitu s s organisent sous l impulsion de l un ou l autre eader les t ches sont r parties en fonction des possibilit s des uns et des autres Chacun sa fa on et en fonction de ses sp cificit s apporte sa pierre l difice L avocat traitera des questions juridiques le m decin se penchera sur les aspects sanitaires de la probl matique d autres se chargeron
109. un nombre croissant d animaux l intensification du travail exerce une pression drastique sur les personnes comme sur les animaux Cette situation conduit la r pression de l affectivit des individus et la d gradation de la communication et induit des alt rations du rapport soi m me et aux autres ainsi qu une pathologisation du rapport la mort dans le travail Il est donc n cessaire aujourd hui d interroger les processus qui conduisent la d shumanisation du m tier d leveur et la perte du lien social construit par dix mille ans d histoire partag e avec les animaux Il para t urgent que la souffrance des humains en lien avec celle des animaux dans les syst mes intensifi s ou industrialis s soit prise en compte par l encadrement des leveurs et par les pouvoirs publics et que soient d crites et tudi es les conditions de vie au travail qui g n rent cette souffrance 3 4 Recommandations Les cons quences sociales du d veloppement des levages intensifs au niveau local sont de plusieurs ordres conflits dans les villages atteintes la qualit de la vie des ruraux menaces sur le m tier d leveur exploitation par l industrie d localisation vers des zonings d shumanisation etc d valuation immobili re etc Face ces multiples constats nous recommandons l application des mesures suivantes e implantation des b timents maintenir l implantation des levages en zone agricole
110. urquoi les leveurs se lancent ils dans des levages intensifs 2 1 1 1 Le contexte socio conomique Les raisons qui am nent les leveurs se lancer dans des projets d levage industriel peuvent tre diverses volont de se diversifier d investir dans une activit rentable court terme d offrir son enfant la possibilit de se mettre son compte etc La plupart des leveurs interrog s se disent contraints par la force des choses d intensifier toujours plus leur production Le passage l intensif est donc vu comme un progr s qui leur permet de rester viable conomiquement de subvenir aux besoins de leur famille et d envisager la reprise de l exploitation par un membre de celle ci Actuellement la tendance consiste signer des contrats d int gration avec des firmes agro alimentaires qui vendent des projets cl s sur porte tr s s duisants retour sur investissement rapide pas d investissements dans des charges r guli res stabilit du prix des animaux etc CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 11 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE D apr s les interview s cette formule est int ressante tant pour l agriculteur en difficult que pour le jeune qui s installe surtout en diversification II n y a que les poules en batterie qui laissent un b n fice pour les b timents affirme une leveuse lors d un entretien La plupart du temps ce sont des leveu
111. ut pour l ensemble de la population Le morcellement des comp tences relatives la question agricole et en particulier l levage industriel entre le Minist re de l agriculture et de l environnement le Minist re de la sant publique et le Minist re du d veloppement territorial ne permet pas d envisager de fa on globale les enjeux socio cologiques majeurs li s une telle production et entrave la recherche de solutions int gr es Le Contrat d avenir pour la Wallonie actualis approuv par le Gouvernement wallon pr conise de garantir l avenir de l agriculture wallonne en favorisant notamment la diversification vers des activit s participant au d veloppement conomique et pr servant ou am liorant le cadre naturel CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs doc 52 55 LA LL d ration INTER ENVIRONNEMENT WALLONIE Si l agriculture productiviste a pu appara tre comme un choix de soci t valable dans la perspective de la modernisation elle est galement en partie responsable d une d construction sociale et d une rosion culturelle des communaut s qui vivant dans les campagnes en plus d affecter tr s s rieusement ses ressources naturelles vitales soit l eau les sols la faune et la flore L agriculture productiviste a profond ment modifi les rapports humaines avec la terre la nourriture la vie S SAUVE L PROULX D Regard sur l agriculture productiviste la lumi re de l
112. ve des zonings apporte son lot d inconv nients qui rendent cette option irr aliste le regroupement des levages intensifs dans des p les agro industriels est incompatible avec le d veloppement d un levage de qualit la cr ation de zonings pour l levage industriel ne r sout en rien la question des pandages quantit odeurs etc et il impliquera des flux suppl mentaires en termes de transport pour assurer ces derniers l option d int grer la biom thanisation de tels projets doit galement tre vue avec pr caution sous l angle du co t conomique d une telle alternative En effet ce syst me implique de compl ter l apport essentiellement d azote qui vient des lisiers par de l nergie ma s ce qui peut avoir un impact environnemental important En outre il serait sans doute judicieux d envisager en priorit le d veloppement de la biom thanisation pour l levage bovin existant en zone agricole et d habitat rural Ce type de mod le productiviste entra ne une r elle d shumanisation de la profession d leveur ainsi qu une r ification de l animal et d grade fortement les conditions de vie au travail des personnes et des animaux Peu d leveur sont favorables une telle volution de leur m tier La plupart d entre eux refusent cat goriquement d tre parqu s dans des zonings isol s Malgr l aspect industriel de leur fonction le m tier d leveur reste malgr tout selon eux li
113. wallonne Le projet avort de maternit porcine d velopp l initiative d Idelux en Province de Luxembourg reste cet gard assez exemplatif Plus encore il convient de relever la plus faible comp titivit de la production europ enne par rapport aux principaux producteurs mergeants Br sil Chine pays de l Est En cas de crise structurelle ce sont les moins comp titifs qui dispara tront les premiers et ce d autant plus que l Union europ enne tant exportatrice nette ne peut plus soutenir ce secteur qui est pratiquement g r par les seuls march s internationaux 2 2 De la viande blanche wallonne L Union europ enne a toujours t nettement autosuffisante en viande porcine elle est aujourd hui exportatrice nette de cette production Il en est de m me pour la viande de volaille dont les sous produits europ ens non consomm s ont inond les march s d Afrique au d triment de l agriculture paysanne locale Si l Europe est exportatrice de viande blanche la R gion wallonne est loin d tre autosuffisante ce qui aux yeux de certains justifie le d veloppement de ce secteur Mais cette justification est le fait d un certain simplisme En effet notre r gion est exportatrice nette de produits bovins et importe par ailleurs la majorit de l alimentation animale mais aussi humaine Faut il d s lors encore intensifier cette situation en important davantage encore d alimentation pour le d veloppement du secteur
114. ximit de porcheries ou de poulaillers industriels De nombreux riverains s inqui tent de voir ainsi la valeur de leur bien p ricliter surtout dans certaines r gions touristiques o beaucoup d entre eux ont investit dans des h bergements g tes chambres d h tes h tels etc Il serait donc opportun de cr er un p rim tre de s curit autour des zones d habitat afin d viter l implantation d levages industriels proximit de lotissements de centres r cr atifs et ou touristiques de zones haute valeur patrimoniale o plus simplement proximit de quartiers r sidentiels 3 3 Le bien tre des leveurs Les cons quences de l industrialisation sur l volution de l levage ne sont pas minimes la modernisation rapide des exploitations la recherche de rendements tr s importants la supr matie des distributeurs et industries agroalimentaires ont transform nos levages L environnement de l animal s est restreint il ne lui est plus possible de faire ce qu il fait l tat naturel augmentant alors les contraintes sur son organisme L intensification du travail g n re ainsi de la souffrance non seulement pour les animaux mais aussi pour les hommes Toujours en ce qui concerne la d construction sociale la r cente tude qu b coise sur l agriculture productiviste analyse en quoi l levage intensif participe la diminution progressive des activit s et des emplois en milieu rural

CAT VH jd 090129 Vademecum elevages intensifs

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