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1. Bien que la participation des travailleuses et travailleurs des programmes d alphab tisation ou de la formation de base puisse avoir un effet b n fique pour eux et pour l entreprise il faut que la d cision de participer de telles sessions leur revienne et rel ve d un libre choix Il faut aussi que ces personnes qu elles participent ou non des sessions de formation ne soient p nali s es d aucune mani re L o un syndicat estimplant c est celui ci qui s occupe de d fendre les droits de ces personnes le droit au travail comme le droit la formation professionnelle et la formation de base Voir plus loin les articles sur quelques uns des moyens qu on a mis de l avant ou qu on entend mettre de l avant dans les centrales syn dicales qu b coises ce sujet Ces personnes doivent ga lement pouvoir choisir le type de formation de base ou d alphab sation qui leur convient C est d ailleurs le sens des recomman dations du Conseil sup rieur de l ducation lorsqu il invite tous les agents tant du milieu du tra vail que des milieux populaires collaborer pour largir et diver sifier les services aux adultes ayant besoin d ducation de base en accordant priorit aux per sonnes analphab tes compl tes et recommande au ministre de l Education de revoir le mode d allocation des ressources en ducation de base et en alphab tisation de fa on favoriser l engagement et la
2. En r sum un document qui suscite beaucoup de r flexions Il s agit d une tude pan canadienne et la r alit sp cifique du Qu bec n est cependant donc pas tr s pr sente quand l quivalent pour le Qu bec Jean Fran ois Aubin Disponible au CDEACF T l phone 514 844 3674 993 APRhab tisa oN populaire et emploi RGPAQ F MONDE ALPHABE NUM RO 2 NUM RO 4 BON DE COMMANDE Tarif 8 00 le num ro Veuillez me faire parvenir exemplaire s du Monde alphab tique No Je vous fais parvenir un ch que au montant de Ajouter 2 00 pour les frais de poste Nom Organisme Adresse Ville Province Pays Code postal T l phone ____ ee pe on mi an ont il LE REGROUPEMENT DES GROUPES POPULAIRES EN ALPHAB TISATION DU QU BEC 5040 Boulevard St Laurent Montr al H2T 1R7 T l phone 514 277 9976 T l copieur 514 277 2044 NE EE SEE
3. Situation g n rale des femmes au Burkina Faso Au Burkina Faso les fem mes repr sentent plus de la moi ti de la population 51 8 Parmi elles pr s de 90 vivent dans les zones dites rurales En ville comme dans les zones rura les les femmes assurent la survie quotidienne de la famille ef fectuent la quasi totalit des tra vaux champ tres et domesti ques Ce sont elles qui s occupent de l ducation des enfants en plus de participer la vie collec tive de leur village ou de leur quartier Elles rencontrent plusieurs probl mes dans la vie de tous les jours parmi lesquels nous pou vons mentionner e la domination des hommes sur les femmes e le manque de temps libre cause de leurs multiples occu pations e la fragilit de leur sant due aux multiples grossesses et maternit s aux carences ali mentaires surtout chez les femmes qui allaitent la mor talit maternelle tait de 6 5 en 1985 e l excision la dot le mariage forc la polygamie les gros sesses pr coces qui viennent s ajouter l analphab tisme Le taux d analphab tisme est en effet tr s lev chez les fem mes 98 contre 80 65 chez les hommes R le conomique des femmes Malgr les difficult s qui accompagnent leur vie quoti dienne les femmes jouent un r le conomique d cisif Elles participent la plupart des tra vaux et y consacrent d une fa on g n rale les deux tiers de leur temps d
4. nager etc Ces exp riences s av rent tr s positives tant du point de vue des personnes inscrites aux forma tions que de celui des responsables syndicaux qui collaborent avecles formateurs et formatrices M me du c t des employeurs l o les programmes se font sur les lieux de travail la r action est g n rale ment positive Un seul hic et il est de taille le financement encore et toujours le financement Les maigres subventions que re oivent les groupes populaires limitent leurs interventions et ils doivent sou vent regret refuser nos deman des Du c t des commissions scolaires le gel de l enveloppe budg taire fait en sorte que dans plusieurs r gions on devra atten dre quelques mois avant de com mencer la formation parce qu il n y a plus de fonds disponibles Il ne faut pas pour autant ralentir le train La pression de la demande aura peut tre pour effet de favoriser le d gel du finan cement des deux r seaux duca tifs Peut tre pouvons nous par tager notre principal outil d in tervention la solidarit pour changer la situation Pourquoi pas un nouveau front commun En formation syndicale on affir me qu toute question il y a une r ponse et qu tout probl me il y a une solution Nous pouvons la trouver ensemble Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ Repartir neuf exp rience de format
5. pour elles m mes d apprendre lire Les membres de ces commu naut s ont souvent peur de se regrouper et pour cause Pen dant trop longtemps dans l his toire salvadorienne l arm e consid rait tout regroupement populaire comme une entrepri se visant comploter contre l or dre tabli Ole usait donc de la r pression pour dissoudre ces rassemblements dits commu nistes Bien que la situation ait chang la peur est toujours pr sente Gloria fait partie de ces mili tantes et militants infatigables qui luttent avec acharnement et sans r pit pour une soci t juste et d mocratique au Salvador Cette nouvelle situation d apr s guerre ouvre la porte tous les espoirs Le processus de paix doit cependant tre consolid Com ment peut on d velopper le pays et am liorer le niveau de vie de ses habitants si ceux ci demeu rent marginalis s L alphab ti sation et la prise de conscien ce populaire qui l accompagne sont deux l ments moteurs pour un renouveau au Salvador Danyka Morissette pour ducAction Salvador 3 f vrier 1993 64 LE MONDE ALPHAB TIQUE Une Revue pour le plaisir d apprendre J ai fait la d couverte de la revue Le Monde alphab tique il y a environ un an cette poque je revenais l ducation et plus particuli rement l ducation des adultes apr s un long cycle de vie et d exp riences de travail dans diverses sph res d activit s l amor ais parall l
6. SOMMAIRE Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ LE MONDE ALPHABETIQUE LA REVUE LE MONDE ALPHAB TIQUE EST PUBLI E PAR LE REGROUPEMENT DES GROU PES POPULAIRES EN ALPHAB TISATION DU QU BEC ELLE SE VEUT LE REFLET DE L AL PHAB TISATION POPULARE ET ENTEND EN FAIRE LA PROMOTION ELLE S ADRESSE D ABORD AUX ANIMATRICES ET AUX ANI MATEURS DES GROUPES POPULAIRES EN ALPHAB TISATION AFND ALIMENTERLEUR R FLEXION ET LEURS PRATIQUES COMII DE R DACTON Laurent Demers ani mateur La Bo te Lettres de Longueuil Claire Lachapelle animatrice Alpha Nicolet Louise Lavigne animatrice Un Mondalire de Montr al Colette Paquet animatrice Atout Lire de Qu bec Ginette Richard coor donnatrice au secteur p dagogique Micheline S guin responsable la revue et titre ponc tuel Solange Tougas de D clic Berthierville COLLABORATIONS POUR CE NUM RO Guy Biron Louise Cr peau Monique Doyon Jean Guy Foumier Jean Paul Hautecoeur Diane Labelle Vivian Labrie Richard Latendresse Isabelle Matte Linda Maziade Louise Miller Roxane Minier Danyka Morissette Marie Claire Nadeau Odette Neveu Martin Pierre Nombre Gilles Prud homme Sylvie Tardif Solange Tougas Marinette Verger Marjorie Villefranche et Serge Wagner REMERCIEMENTS AUX PERSONNES RENCONTR ES EN ENTREVUE H l ne Hagan les travailleurs du groupe 2 en formation de base
7. laires aux travailleuses et tra vailleurs en formation c est pourquoi les formules frais partag s semblent plus popu laires Du c t des participantes et participants aux formations on estime qu il est pr f rable de pouvoir suivre ces formations en partie durant les heures norma les de travail les personnes tant alors mieux dispos es a faire des apprentissages plut t qu apr s la journ e de travail quand le poids de la fatigue se fait sentir Il appara t important de bien d limiter les responsabilit s de chacun de clairement d finir les mandats et de signer un protocole d entente s il le faut entre les parties employeur centrale syndicale syndicat lo cal repr sentant des employ s CDEC corporation de d velop pement conomique et commu nautaire groupe populaire d al phab tisation etc Pour que les travailleuses et travailleurs puissent se sentir l aise et motiv s il serait avanta geux que leurs repr sentants aient leur mot dire quant au choix de l organisme qui dispen sera la formation il serait aussi important qu ils puissent aussi se prononcer tout au long de la Le monde alphab tique num ro 5 printemps t d marche pour que la forma tion dispens e r ponde ad qua tement leurs besoins Une approche adapt e Ilne s agit surtout pas d of frir des personnes ayant de l exp rience sur le march du travail m me si elles en sont temporairement
8. largement r pandu nous avons pens qu il serait int ressant de d mystifier certains lieux culturels aux yeux des personnes analphab tes Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ D mystifier les lieux d apprentissage C est dans le cadre des contraintes impos es par le programme de rattrapage scolaire pour les adultes b n ficiaires de l aide sociale que la question s est tout d abord pos e Comme nous devions offrir un nombre d heures suppl mentaires de formation hebdomadaire nous avons choisi le mercredi pour r unir en un m me groupe tous les adultes b n ficiaires du programme L ho raire s est labor en formant des sous groupes de travail en tenant compte des besoins et des int r ts des participantes et participants Qu il s agisse de suivi informatique d ate liers de calcul de sessions indi viduelles de lecture ou d ortho phonie assist e la journ e du mercredi est maintenant de venue une p riode privil gi e de travail Un des facteurs im portants qui en a influenc l orientation est sans aucun doute le rajeunissement de la client le qui se compose maintenant d une majorit de jeunes adultes dont la moyenne d ge se situe autour de 35 ans Ils sont dynami ques curieux motiv s et sur tout pr ts explorer de nou veaux moyens d apprentissa ge en leur proposant des sor ties culturelles l ext rieur n
9. m a permis de met tre au point un exercice d application sur le sujet Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ Informations m thodologiques et p dagogiques L objectif global de l exercice est d apprendre lire une carte et g rer son temps Les objectifs interm diaires sont les suivants l Savoir utiliser un index 2 Etre capable de se d brouiller avec une liste de t ches a faire 3 Savoir utiliser une carte L exercice s adresse aux per sonnes des niveaux interm diaire et fonctionnel et s che lonne sur une dur e de quatre heures environ Pr sentation de l activit Cette activit se d roule en deux tapes La premi re lire une carte fait appel des techniques d utilisation d une carte La seconde permet de met tre en pratique les techniques acquises lors de la premi re ta pe De plus elle offre la possibili t de d velopper des habilet s particuli res comme se d brouiller avec une liste de choses faire rep rer une rue sur la carte s orienter dans sa ville g rer son temps Informations sur la r alisation de l activit Premi re tape Lire une carte 1 Les participantes et partici pants observent la carte Ils doivent faire ressortir le plus d l ments possible En groupe nous mettons en commun nos observations 2 L animateur ou l animatri ce explique comment utili
10. nie avec l assentiment lors des diff rents sommets conomi ques des sept pays les plus in dustrialis s dont le Canada et sous l influence d orientations n o lib ralistes C est ce que les experts identifient comme l av nement de la soci t post industrielle c est dire l infor matisation de la soci t avec comme envers de la m daille une d sindustrialisation Les orientations n o lib ralistes de l conomie cana dienne et qu b coise se sont tra duites par la priorit accord e Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ la lutte contre l inflation lais sant la cr ation d emplois et m me la responsabilit collecti ve du soutien des sans emploi aux individus eux m mes On peut suivre ce cheminement par les diff rentes d cisions et politi ques que nos gouvernements ont mises en oeuvre ces derni res ann es Ce qui a pour r sultat de transformer graduellement la structure de l conomie afin de l adapter aux nouvelles forces du march international Pour survivre les industries ont d ef fectuer des changements dans leurs technologies et dans leur organisation du travail Ce qui a entra n une limination gra duelle des industries les moins concurrentielles ou celles qui n ont pas pris le virage technolo gique Dans les deux cas pour les travailleuses et les travailleurs le r sultat est le m me s
11. on voyait qu il tait habitu il tait tr s int ressant Je vous remercie d avoir eu l opportunit d assister au cours sur l or ganisation Pourmoi c tait un d fi Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ 4 Martin Pierre Nombr BURKINA FASO REALITES ET ALPHABETISATION En Afrique les femmes occupent sur les plans social et conomique une place d terminante Cependant dans leur immense majorit elles restent les laiss es pour compte des efforts nationaux et internationaux d ducation et de formation Le Burkina Faso pays d Afrique occidentale class parmi les moins avanc s n chappe pas cette r alit La situation des femmes y est des plus difficiles et leur r le de productrices non reconnu Pourtant le d fi que doit relever le Burkina Faso pour am liorer les conditions de vie de ses habitants et habitan tes n cessite la participation active et responsable des diff rentes couches de la soci t ce niveau la contribution des femmes l effort national peut s av rer d cisive l heure actuelle comment vivent les femmes quel est leur r le Comment sont elles prises en compte dans les diff rents programmes d alphab tisation destin s faciliter leur participation au d veloppement 60 LE MONDE ALPHAB TIQUE Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ
12. ser l index des noms de rues et comment rep rer ces der ni res sur la carte 3 Les participantes et partici pants font les exercices 1 et 2 afin de v rifier l acquisi tion des techniques Regardez bien la carte de Qu bec et de ses environs Que remarquez vous L index des noms des rues et des municipalit s Toute carte s accompagne d un index C est une liste al phab tique des noms des rues de Qu bec et de ses environs Exemple Beaucage V H9 Beaucage c est la rue que l on cherche sur la carte V indique la municipalit o se trouve la rue Beaucage Attention Certains noms de rue se retrouvent dans plusieurs municipalit s D o l importance de l indi catif de la ville Allez voir les abr viations des municipa lit s au d but de l index H9 indique que la rue Beaucage se trouve dans le carr ou rep re H9 sur la carte Exercices 1 Trouvez dans les abr via tions des municipalit s quel code correspond aux muni cipalit s suivantes a Beauport b Loretteville c Ste Foy d Qu bec 2 Trouvez dans quels carreaux ou rep res sont situ es les rues suivantes a OuelletCH b Ouellet LZ c Gagn VA d Cartier Q Deuxi me tape Les livraisons de Gaston 1 L animateur ou l animatri ce demande aux partici pantes et participants de quelle fa on ils proc dent quand ils ont une liste de t ches accomplir 2 En groupe on fait la lecture de Quand
13. 70 ans Une copie VHS se vend 26 95 avant taxes Disponible la cin math que de l ONF de la r gion de Qu bec T l phone 1 800 363 0328 LE LIVRE DE L ANN E INTERNATIONALE publi par La Fondation Alpha Pop en collaboration avec le Re groupement des groupes populai res en alphab tisation du Qu bec Le livre de FAnn e internationale de l alphab tisation P Un recueil d une centaine de tex tes con us et r dig s par des par ticipante et participantes des ate liers d alphab tisation populaire de toutes les r gions du Qu bec Des dessins produits dans les ateliers ainsi que quelques textes de pr sentation des diff rentes r gions viennent agr menter le tout Les auteurs de ce livre Guy Christian Micheline Laurette R jeanne Gabrielle Denis Jac ques Jeanne Manuel Enrico Emilia Manon et beaucoup d autres ont une chose en com mun hier encore ils et elles n auraient pas pu crire ni m me lire les textes de ce recueil Alors imaginez leur satisfaction leur fiert d avoir pu contribuer l criture d un livre Le livre de l Ann e internatio nale t moigne de la fiert de ces adultes qui ont enfin le pouvoir de communiquer leurs pens es qui ont enfin la possibilit de r diger une premi re lettre de transmet tre leurs souhaits Le livre de l Ann e internatio nale permet aussi d entrevoir travers les yeux de ceux et celles qui les vivent les
14. Ainsi les ouvroirs de la Providence sont de v ritables centres d alphab sation de formation profes sionnelle et de d pannage D ailleurs l instruction n est pas limit e aux enfants on accueille aussi de jeunes adultes dont les c l bres filles du roi Accordant une priorit ab solue aux d favoris s Margueri te Bourgeoys se montre soucieu se d quit sociale On lui offre de s occuper de l ducation des li tes mais elle pr f re servir les marginaux De plus sa mani re elle est f ministe car elle pro Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ meut le r le des femmes parleur instruction et en favorisant leur action propre au sein de la fa mille L action m me de cette femme est exemplaire elle con teste au besoin les autorit s m les politiques et religieuses Ainsi son arriv e Qu bec en 1653 elle tient t te au gouver neur de Lauzon qui r clamait qu elle s tablisse plut t dans la capitale De plus Marguerite s opposera souvent quoique res pectueusement aux diktats de Mgr de Laval et Mer de Saint Valier sur le statut et l orienta tion de sa communaut de filles s culi res Femme d entreprise elle prend des d cisions r alise des transactions signe d innom brables contrats etc Quantaux autochtones elle d sire il est vrai les civiliser et les christianiser mais elle l
15. D un mode de gestion Nous voulons traduire en gestes concrets notre philoso phie et nos objectifs Le choix de notre mode de gestion implique le partage r el du pouvoir d ci sionnel dans le groupe Le con seil d administration l assem bl e g n rale et le Club social sont des lieux o tant les ani matrices que les participantes et participants font l exp rience de la gestion collective C est en 1987 apr s un tra vail de sensibilisation et de for mation en atelier qu Atout Lire a r uni son premier conseil d ad ministration regroupant autour de la m me table participantes participants et animatrices Aujourd hui le CA se compose de quatre participantes et parti cipants mandat de deux ans deux animatrices et une person ne b n vole ou ext rieure au groupe mandat d un an Les animatrices voient rendre ac cessibles l information et les dos siers discuter Elles assument les t ches techniques compta bilit secr tariat car nous croyons l exp rience nous le d montre qu il n est pas tr s valorisant pour qui que ce soit de se voir confier des t ches pour lesquelles on ne poss de pas les connaissances requises Enfin c est en assembl e g n rale que se prennent les d cisions impor i LE MONDE ALPHAB TIQUE tantes Un travail de formation en atelier pr c de en outre la tenue de ces assembl es Le Club social est un autre endroit o l exercice du pouvoir devient possibl
16. en faisant la synth se de ce qu ils sont Cela les aide ma triser l angoisse que leur inspirent les changements technologiques auxquels on exige qu ils s adap tent rapidement Elle les am ne aussi reconna tre leur propre expertise de fa on ce qu ils jouent un r le actif dans les changements plut t que de les subir passivement Sur le sujet donnons encore une fois la parole Gilles Avec tout ce qui s en vient comme changements dans la compa gnie il ne faut pas se rentrer dans le cerveau trop trop tout ce qui nous est dit parce que a rend malade J ai d j vu rou ler ici on paquetait 95 L tu voyais le foreman venir dire a vabien on va speeder la machine Deux heures apr s la machine tombait en panne parce que a devenait trop chaud Ils n avaient pas fait les ajustements sur la machine C est comme si tu faisais cuire un g teau 350 de ren ch rir Maurice Il est beau ton g teau 350 Si tu le montes 400 tu vas le br ler C est la m me chose C est comme un genre de cuisson Si la machine coupe 80 bouteilles la minute a sert rien de lui donner trois bouteilles de plus et que les bou teilles soient fendues Ils rentrent des nouvelles machines on n a pas le choix d apprendre d ajouter Raymond Ce n est pas la m me chose qu avant Gilles Avant on comptait le stock par grosses Aujour d hui avec l ordinateur c est en palet
17. formation qui tienne compte des horaires de travail la Consu mers Imaginez quatre quipes deux horaires de douze heures en alternance jour nuit des ho raires particuliers pour certaines cat gories d emploi comme la maintenance Toutes les contor sions rendues n cessaires pour am nager un espace la forma tion dans ce m li m lo d horai res illustrent quel pointle beau r ve de la formation continue des travailleurs n a rien d vi dent dans un contexte o les exigences de la production con servent la primaut absolue Ce qui est manifeste par ailleurs c estqu une exp rience du genre n est possible que parce qu elle est organis e sur les lieux de travail m mes et que des n go ciations ont permis que les tra vailleuses et travailleurs y parti cipent moiti sur leur temps et moiti pendant les heures de travail En effet c est gr ce la t nacit du syndicat la flexibilit de la formatrice du CEDA la collaboration de l entreprise et surtout la d termination des participantes et participants qu un ch ancier de formation a enfin pu tre tabli Par suite d une campagne de recrutement la caf t ria de l usine men e par la formatrice avec l appui des d l gu s du syndicat deux groupes sont constitu s Les ate liers se tiennent au rythme de deux soirs par semaine en al ternance raison de deux heu res par soir et ce depuis le 2 novembre dernier Le jeu des
18. les p rio des de formation le mat riel p dagogique utilis demeurent 62 LE MONDE ALPHAB TIQUE les m mes que ceux du r seau gouvernemental Leur partici pation permet ainsi d assurer la couverture de l ensemble du pays Obstacles la participation des femmes Les programmes d alpha b tisation tant dans le secteur gouvernemental que non gou vernemental tiennent compte des femmes Pourtant ces der ni res prouvent encore des diffi cult s a suivre les formations et en tirer profit Cela s explique par plusieurs facteurs e la r ticence de certains maris e le manque de temps cause de leurs multiples occupations e le manque de support p dago gique e lemanque de documents crits dans les langues parl es e le fait que le fran ais reste la langue officielle et demeure la seule utilis e en ville et par la grande majorit des fonction naires Le r le des femmes demeure pr pond rant dans la vie sociale et conomique au Burkina Faso Malheureusement elles ne tirent pas profit des investissements et des programmes caract re co nomique Leur contribution sur le plan social reste peu valoris e Des efforts importants sont d ploy s pour leur permettre d ac qu rir un certain savoir gr ce l alphab tisation Malgr cela trop peu de femmes encore au jourd hui ont acc s aux diff rents programmes de formation De plus celles qui y ont acc s ren contrent de mult
19. me aussi important qu il l est aujourd hui Pr sente ment plusieurs milieux de tra vail o domine la technologie de pointe exigent des travailleurs manuels qu ils sachent lire compter et r soudre des probl mes Et ce n est qu un d but car les cadres de travail deviendront de plus en plus complexes Le Conf rence Board du Cana da pr voit en se basant sur des constatations du Conseil cono mique du Canada que les em plois qui seront cr s n cessite ront des niveaux d habilet plus lev s tant en lecture qu en cri ture et en calcul et m me de plus en plus en r solution de probl mes Emploi et Immigration Ca nada y va de son c t en ajou tant que la demande ira vers les qualifications en math mati ques en communication orale et interpersonnelle et en gestion et que m me les emplois dans l industrie manufacturi re res sembleront ceux des servi ces avec l utilisation d ordina teurs Ce sont bien s r les indus tries de ces secteurs qui sont les plus vuln rables face aux fer metures si elles ne parviennent pas rester dans la course la modernisation des quipements ou de l organisation du travail D ailleurs ces derni res ann es plus de 20 des emplois dans les industries primaires et manu facturi res sont disparus tout LE MONDE ALPHAB TIQUE 25 Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ ja
20. rence Adult Literacy an international Ur ban Perspective New York 3 au 6 ao t 1992 L employabilit une arme deux tranchants Guy Biron coordinateur des Initiatives du Regroupement pour la Relance conomique et sociale du Sud Ouest RESO L employabilit un concept qui s enracine C est vers le milieu des ann es 80 que la notion d employabilit a fait son apparition dans la soci t qu b coise La r cession de 1982 ayant frapp de fa on d sastreuse l ensemble du pays et plus particu li rement le Qu bec o le taux de ch mage a atteint un sommet in gal depuis la Seconde Guerre mondia le les gouvernements se voient forc s de pr ciser leurs orientations en mati re de formation d adaptation et d int gration professionnelle de la main d oeuvre Les gouvernements tant f d ral que provincial n ont d autre choix que de reconna tre que la crise en plus d largir le bassin de personnes sans emploi et d augmenter consid rablement la pauvret n est plus seulement un ph nom ne de conjoncture conomi que d favorable mais qu elle s attaque aussi la structure d une conomie vieillissante de moins en moins capable de se tailler une place dans l univers palpitant de la concurrence mondiale Or malgr tout les gouvernements pr f rent ne pas remettre en question la vision n o lib rale du laisser faire conomique et maintenir le cap sur des orientations politiques et conomiques
21. toutes les f tes que nous f tons tous les mots que nous savons qui ne sont pas dans le dictionnaire Recueillons la m moire collecti ve de notre quartier en faisant compl ter beaucoup de gens la simple phrase Je me souviens et publions en le recueil Accep tons l id e que chacun de nous est le tr sor vivant de quelque chose d essentiel pour la soci t nommons et affichons ce dont il s agit Encourageons nous re courir mutuellement aux servi ces que nous pouvons rendre Int ressons nous l histoire de nos traditions populaires et de celles des peuples d autres pays Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ 2 Donner sa juste part au r le de l crit dans la culture et ne pas lui laisser prendre toute la place Faisons aussi la part des choses ensemble entre ce qui dans nos vies exige de savoirlire crire ou compter et ce qui ne le n cessite pas Illustrons ces deux c t s de la m daille sous forme de tableau ou de photolanga ge que nous garderons sous les yeux Et si beaucoup des situa tions o il faut savoir lire pa raissent tout coup relever de la bureaucratie et du contr le social alors parlons de la bureaucratie et du contr le social L an dernier Alphabeille nous avons pr par un m moire pour la commission itin rante de Solidarit populaire Qu bec Un des th mes tait la d mocra e Il a fallu
22. Onta rio qui navigue d j dans deux usines de cette r gion Merci Diane et Donald d avoir pris le temps de nous transmettre leurs connaissances sur les milieux de travail ainsi que du mat riel di dactique Puis nous mettrons le lt CAP vers la grande aventure Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi La coque Larguez les amarres nous prenons le large Pour viter les cueils et les hauts fonds nous avons d abord fait enqu te sur les routes a pren dre D autres navires avaient ils pris le large avant nous et com ment avaient ils proc d De toute vidence les points de rep res semblaient rares dans le mi lieu des groupes populaires au Qu bec lt q Il Le projet financ par le Secr tariat national l alpha b tisation tant vou la sensi bilisation nous avons commen c par produire un d pliant sur la r alit de l analphab tisme en milieu de travail Outre le d pliant d infor mations nous avons envoy un questionnaire 150 entreprises comptant plus de 50 employ s Quelques 23 responsables ont rempli le formulaire dont huit qui soulignaient avoir d cel un probl me au sein de leur person nel Apr s rencontre avec cha cun des huit chefs d entreprises nous avons retenu trois milieux 49 LE MONDE ALPHABETIQUE de travail o les besoins sem blaient aigus La mer est alors devenue houleus
23. activit s de courte dur e ce qui signifie que leur contenu est assez limit et surtout ax sur des connaissan ces empiriques directement asso ci es un poste de travail donn En troisi me lieu il s agit surtout d activit s d adaptation des changements dans le travail le plus souvent des changements technologiques mais galement l introduction de nouveaux produits De 30 50 des per sonnes qui travaillent au Qu bec occupent un poste temporaire ou contrat et les entreprises qui les engagent sont peu enclines in vestir dans leur formation puis que ces personnes n y sont que de passage Le Conf rence Board du Canada r v le les r sultats d une enqu te sur l anal phab tisme men e aupr s des milieux d affaires sur les trois quarts des entreprises ayant par ticip l enqu te qui disent ren contrer des probl mes d analpha b tisme seulement le quart in dique avoir pris des mesures pour r soudre le probl me De plus le fait est confirm par une tude de l OCDE qui r v le que nos entreprises canadiennes consacrent la formation et a l enseignement moins de la moi n des sommes d pens es cet gard par nos voisins du Sud et seulement le huiti me de ce que d boursent les Allemands et les Britanniques Les industries demandent au syst me d ducation d assu rer la formation et le recyclage leur place Pour ne pas avoir d frayer le r
24. alphab tisation populaire et le travail soul ve des questions tant sur l acc s l ducation que sur l acc s l emploi pour une large part de la population La revue propose aussi des textes qui d crivent certaines avenues emprunt es par l alphab tisation populaire dans plusieurs groupes l exp rience du groupe Atout Lire implant depuis maintenant plus de dix ans dans la r gion de la Capitale Qu bec en passant par l itin raire pr par parle groupe Alphabeille et la d marche de sensibilisation du milieu mauricien des Trois Rivi res Le travail de conscientisation se pratique de multiples fa ons et m me par le jeu de soci t comme dans le quartier de Pointe St Charles Montr al Toutes ces avenues vous sont ouvertes Le texte de Serge Wagner qui voque une toute premi re tentative d alpha pop avant la lettre de Marguerite Bourgeoys peut bien nous faire sourire il n en demeure pas moins qu encore aujourd hui la d mocratisa tion de l ducation et la justice sociale restent des imp ratifs on ne peut plus actuels dans notre soci t C est pourquoi l alphab tisation populaire accor de une priorit aux personnes d favoris es et reconna t leur contribution au patrimoine culturel de la soci t Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ Dans le contexte socio conomique actuel il appa ra t donc imp ratif de faire entendre la vo
25. comme les groupes autonomes de femmes les CLSC et certaines coles ont t rencontr es Le rapport de recherche est divi s en quatre parties la pauvret des femmes telle que per ue par les intervenantes etenseignantes la perception qu elles ont de l ap plication du Plan du ministre Page et de l aide sociale l impact de la pauvret sur les demandes dans les organismes et finalement la re cherche et l valuation de solutions Disponible au CDEACF T l phone 514 844 3674 LE B S MYTHES ET R ALIT S GUIDE DE CONSCIENTISATION par Marc Andr Deniger Ce guide de conscientisation publi par le Conseil canadien de d veloppement social et le Front commun des personnes assist es sociales part de plusieurs ques tions Comment par qui et pour quoi les mythes et les pr jug s l endroit des personnes assist es sociales sont ils produits et re produits Le comment s interroge sur les m canismes par lesquels ces pr jug s sont socialement construits transmis et renforc s La question par qui cherche identifier les acteurs sociaux re produisant ces pr jug s qui indi vidualisent les causes des probl mes sociaux Le pourquoi propo se une analyse des fonctions de ces pr jug s quoi servent ils Que justifient ils au plan des po litiques sociales et celui des d cisions politiques des gouverne ments L outil con u pour r pondre ces questions s inscrit dans
26. d j ils se voient tous les jours fonttr s souvent le m me travail et prennent part galement diff rentes activit s sociales et syndica les ce qui fait que la glace se brise tr s vite etque la solidarit s instau re rapidement dans le groupe souvent d s la premi re heure de formation Les formateurs et formatrices engag s dans les projets en milieu de travail constatent aussi que la r action des personnes est tr s dif f rente Ainsi les travailleurs et travailleuses peu scolaris s sont moins isol s moins marginaux Ces personnes sont g n ralement reconnues dans leur travail et en tirent de la satisfaction elles ont davantage confiance en elles elles ont des activit s sociales Enfin elles per oivent la formation com me un droit plut t qu un privil ge ou encore une contrainte et ce d autant plus lorsque la forma tion a t n goci e Lorsque le syndicat est l ori gine du projet il fait en sorte de cr er dans le milieu de travail un climat de solidarit entre ses membres plus scolaris s et ceux qui ont des besoins de formation Ainsi le syndicat r alise un travail de sensibilisation avec pour objec tif qu il soit aussi normal et naturel pour ses membres de s inscrire en formation de base qu en formation professionnelle Laplupartdutemps le syndi cat qui s implique dansle dossier se charge aussi d analyser les besoins de formation de ses membres ainsi que leurs atte
27. de nos membres la formation Enfin nous pouvons aussi avec le for mateur ou la formatrice d finir les contenus de formation et le mat riel qui servira de soutien la formation 3 Comment identifier les person nes qui vivent ces difficult s et surtout comment les approcher sans les froisser sans les mettre mal l aise e Nous avons pour nous un atout extraordinaire pour r aliser ce travail la solidarit syndicale Nous devons d abord sensibili ser l ensemble de nos membres afin de cr er un climat de soli darit qui fera en sorte qu il sera aussi normal et valorisant de suivre un cours de formation de base en alphab tisation qu un cours de formation pro fessionnelle e Nous avons des quipes d j form es pour faire ce travail les d l gu s syndicaux et d l gu es syndicales Ces person nes parce qu elles repr sentent les membres avec qui elles tra vaillent directement sont les mieux plac es pour faire le tra vail d information et de sensibi lisation pour cr er le climat de solidarit essentiel au projet Cette approche a commenc s implanter en 1992 et depuis les projets se multiplient dans les syn dicats de la FTQ On en retrouve dans plusieurs secteurs dans la construction dans les industries du secteur manufacturier dans le secteur primaire mines dans les services publics municipali t s h pitaux comme danslessec teurs du textile de l entretien m
28. de trou ver les ressources n cessaires Malheureusement Margue rite Bourgeoys ne parvient pas maintenir son id al au sein de sa communaut On pratique son endroit la torture mentale on lui reproche ses d penses inconsid r es pour les pauvres D j on a exig une spacieuse maison de pierre en lieu et place de la grange table premi re cole de Montr al et si ge de la com munaut Un groupe de soeurs putchistes prend le pouvoir et jusqu sa mort l ancienne Su p rieure est fablett e litt rale ment s questr e l infirmerie Son uvre d ducatrice populai re est rapidement d tourn e par les tenantes d une alphab tisa tion plus institutionnelle et plus rentable appr ciant peu le mili tantisme de la fondatrice et as pirant au confort et la distinc tion sociale Impuissante l ex Sup rieure r dige ses remon trances dans des crits auto graphes tonnants mais la communaut effacera certains noms cit s fera dispara tre plu sieurs feuillets et ce qui en reste fera l objet d une publication maison partielle en 1964 A la mort de la fondatrice en 1700 un tableau de la morte est ex cut l aust rit du visage constitue une derni re condam nation de l orientation litiste de la C N D Qu cela ne tienne la communaut fera peindre un portrait plus accommodant par dessus la peinture authentique L esprit militant de la fon datrice a t perver
29. des livraisons qu il doit faire aujourd hui Gaston va partir du 235 rue Beaucage Vanier avec tout son charge ment Avec la carte essayez de trouver dans quel ordre Gaston devra faire ses livraisons pour que cela lui prenne le moins de temps possible Livraison faire Comment faire 1 Trouvez le rep re 2 Trouvez les rues sur la carte 3 Placez un auto collant sur la carte 4 Trouvez un ordre logique Par o ferez vous passer Gaston pour que a lui prenne le moins de temps possible Indiquez l ordre c t du nom de rue REPERE RUE Gauvin Vanier ORDRE Moncton Qu bec Rousseau Vanier St Vallier Qu bec Elz ar Ste Foy Bagot Qu bec Abbeville Ste Foy Prince Edouard Qu bec Caraquet Charlesbourg Pruneau Vanier Bourgainville Qu bec Cartier Qu bec Evaluation de l activit V rifiez si l activit a t bien re ue et r alis e avec succ s parles participantes et participants Lors de l observation v rifiez s ils en ont fait ressortir tous les l ments importants J ai remarqu par exem ple qu ils prouvaient encore certaines difficult s avec l ordre al phab tique Ils vont jusqu la deuxi me lettre du mot et descendent la s rie des noms de rues J ai trouv tr s int ressants leurs question nements sur l ordre logique du trajet Ils se demandaient si Gaston devait commencer par le point de rep re
30. entreprises Une approche bas e sur la solidarit La FTQet ses syndicats affili s interviennent depuis plusieurs an n es dans le dossier de la formation professionnelle et c est principale ment travers leur travail dans ce dossier que les syndicats ont d couvert qu une partie importante de leurs membres prouvaient de la difficult lire crire et compter et parfois communiquer en fran ais Bien s r la sensibilisation large qui s est men e tout au long de l Ann e internationale tout comme celle r alis e par la FIQ avaient aussi touch les respon sables des syndicats Mais c est surtout en essayant de compren dre les r sistances de leurs mem bres devant toute proposition de formation qu ils ont compris qu on ne pouvait parler de formation professionnelle sans parler aussi de formation de base pr alable pour leurs membres moins scolaris s Enfin c est en prenant cons cience de cette r alit qu ils ont Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ aussi constat que ces difficult s pouvaient aussi avoir des cons quences sur la vie personnelle de ces membres tout comme sur leur participation la vie syndicale toute question une r ponse Il fallait donc passer de la prise de conscience au d veloppe ment de moyens d action mais les questions taient nombreuses et nous devions y r pondre avant de nous lancer da
31. et qui s chent dans leur coin d faut de jamais rencontrer la copie conforme de leurs fantas mes L analogie n a rien de fortuit Il circule pr sente ment dans les milieux dirigeants de la politique et de l conomie certaines fantaisies utopiques en mati re de virage technologique Quand je dis a je n entends en rien minimiser l importance et l urgence de la mutation radicale laquelle nous oblige la restructu ration mondiale de l conomie Bien au contraire Mais pour la r ussir il ne suffit pas de r ver la structure ultra moderne o on s en va et de compter pour y arriver sur une m tamorphose magique il est encore plus n cessaire de tenir compte d o l on vient Et d o l on vient se trouvent pr cis ment tous populaire des travailleuses et des travailleurs face emploi ceux l qui ne se sontpas pr par s etqui ne pouvaient pas se pr parer des changements que personne ne voyait venir Admettons qu ils ne correspondent pas la description m thodico scientifico bureaucrato rationnelle du candidat dont tous les creux et les bos ses co ncident miraculeusement avec les pr requis parfaits pour l apprentissage des technologies de l ave nir et reconnaissons au passage que l expert qui a dress la liste de ces pr requis a fait son boulot avec une conscience professionnelle exemplaire il reste que la rencontre entre les deux s annonce plut t rat e Alors qu est ce qu on fait On sup
32. ils peuvent d sor mais y aller D ailleurs un de nos participants a amen son fils au Mus e des Beaux Arts Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ lors d une journ e portes ouver tes pour l introduire a l expo sition qu il avait lui m me vi sit e la semaine pr c dente Pour plusieurs personnes l occasion de se d placer en ville par le transport en com mun tout en apprenant de nouveaux itin raires est un moyen de se sentir plus libres et de d velopper leur autono mie Parler des amis des ex positions qu elles ont visit es am liore l opinion qu elles ont d elles m mes et les rend plus attentives aux commentaires des critiques professionnels Elles prouvent un sentiment de fiert qui les encourage tre plus r ceptives la nou veaut et s exprimer lors du choix de la prochaine sortie C est sans conteste une initia tive qui aura permis de susci ter de nombreux changes et de cr er de nouvelles amin s entre les membres de Lettres en Main On peutconstater des changements d attitude face certains pr jug s qu ils en tretenaient Les abonn s du mercredi d couvrent que les moments de loisirs peuvent offrir des occasions agr ables pour apprendre qu il leur est permis d appr cier certaines oeuvres d autres moins etque poser des questions n a rien de honteux mais qu au con traire c est un signe d int r t L
33. la Consu mers de Pointe St Charles les participantes et participants du Comit d ducation des adultes de St Henri CEDA et Colette Belley CONCEPTION GRAPHIQUE Pierre Lachance PHOTOGRAPHIE DE LA PAGE COUVERTURE Micheline S guin SAISIE DE TEXTE Michou Marchand R VISION Claudine Vivier CORRECTION D PREUVES Nicole Delva La publication de la revue est financ e par le Secr tariat d tat l alphab tisation Ottawa Elle para t deux fois l an au printemps et l automne Le tirage est de 500 exemplaires Le choix des th mes et des textes est soumis au comit qui revient la d cision de leur publication dans la revue PRIX l unit 8 00 CORRESPONDANCE Veuillez adresser toute correspondance au Regroupement des grou pes populaires en alphab tisation du Qu bec 5040 boul St Laurent Montr al Qu bec H2T IR7 T l phone 514 277 9976 T l copieur 514 277 2044 RGPAQ 1993 D p t l gal Biblioth que nationale du Qu bec et Biblioth que du Canada ISSN 1183 515X Imprim e sur papier recycl LES EI 63 printemps t 1993 Des pratiques d alphab tisation populaire en volution RELIEFS e Atout Lire Dix ans d alphab tisation populaire e Je sensibilise mon milieu l analphab tisme PRETS PORTER e Conscientiser par un jeu de soci t e Lire une carte ECHOS ET REFLEXIONS e Une exp rience d alphab tisation conscientisante
34. le plus proche ou le plus loign Je conseille de pr senter cette activit en deux ateliers Lire une carte et Les livraisons de Gaston Personnellement je l ai pr sent e dans un seul atelier et les participantes et participants ont termin chez eux Je crois que l importance du contenu rend l acti vit trop longue Malgr tout l int r t du groupe n a pas fl chi Je pense que malgr le succ s de cette activit il reste encore un long chemin faire avant que le groupe parvienne une certaine organisation du temps On touche ici aux habitudes de vie et voil quelque chose on le sait qui n est gu re facile changer 1 Outil con u et exp riment dans le cadre de la formation sur la production de mat riel didactique offerte par le Regroupement Le monde alphab tique num ro 5 printemps ft 199 A isation populaire et emploi RGPAQ Une exp rience d alphab tisation conscientisante Louise Lavigne Un Mondalire a Montr al Cetarticle relate quelques exp riences v cues avec un de mes groupes dans une d mar che qui se rapproche du langage int gr J aimerais toutefois pr ciser que ce que nous avons ex p riment n est s rement pas tr s fid le a cette approche J expli que tout d abord le chemine ment et le questionnement qui m ontamen e pr parer ce type d atelier pour d crire ensuite les diverses exp riences que notre groupe a v cues J en tirerai cer taines cr
35. loign es au moment d entreprendre une for mation un mod le de formation calqu sur celui de l cole trop souvent normalis ou standar dis Respecter avant tout les personnes dans leurs particula rit s respecter le rythme de leur d marche etr pondre leurs be soins voil sur quoi se fondent une approche et une formation adapt es Ce qui signifie que les personnes directement concer n es peuvent participer la d fi nition du programme o elles s inscrivent en comprenant par faitement comment ce program me s int gre dans le processus de formation continue Les travailleuses et tra vailleurs ou les organismes qui les repr sentent sont souvent les mieux plac s pour organiser en collaboration avec l organisme qui devra dispenser la forma tion la sensibilisation de leur milieu le recrutement l tablis sement et le respect des horaires de chacune et chacun puisqu il n est pas rare que plusieurs aient des quarts de travail diff rents ce qui complique d autant l orga nisation des groupes Ilimporte aussi que l alpha b tisation et la formation debase s inscrivent dans un contexte d apprentissage en groupe pour que chaque personne puisse b n ficier du soutien du groupe et puisse aussi aider les autres dans leur d marche Miser sur les ac Quelques exemples de groupes membres dot s de projets en alphab tisation ou formation en relation avec l emploi Le Groupe l Arbralett
36. n est pas de leur faute ou de celle de leurs parents s ils sont analphab tes mais plut t celle du syst me dans le quel ils ont v cu jusqu mainte nant Dans un pays aussi pauvre que le Salvador les jeunes d s leur enfance doivent contribuer par leur travail la suivie de la famille Les emplois qu ils d ni chent n exigent aucune instruc tion ils cirent les chaussures la vent les pare brise aux feux de circulation r coltent le caf etc De plus l cole est souvent trop loign e pour que les enfants puissent s y rendre Pourtant le gouvernement est en principe responsable de l instruction publique Mais il sait tr s bien que son syst me r pressif sera invuln rable tant et aussi longtemps qu il saura maintenir son peuple dans l ignorance souligne Gloria C est ainsi que le pays se retrou ve avec un taux d analphab tisme sup rieur 60 Les besoins en alphab tiseurs sont immenses Pour contrer cette carence en ensei gnantes et enseignants et sur tout pour viter la d pendance d une communaut vis vis d une personne de l ext rieur on favorise la formation de personnes ressources issues de la collectivit A cette fin Gloria forme un ou deux membres de la communaut pour qu ils deviennent leur tour alpha b tiseurs Ces nouveaux professeurs po pulaires savent peine lire et crire mais sont pr ts partager leurs connaissances avec les autres
37. on a une liste de choses faire et Pour travailler avec une carte de la ville Pendant la lecture l animateur ou l animatri ce pr cise chacun de ces points 3 L animateur ou l animatri ce fait la mise en situation des livraisons de Gaston 4 Application des livraisons de Gaston L animateur ou l animatrice reste la dis position des participantes et des participants pour les aider au besoin 5 Correction collective on v rifie si tout le monde a les m mes rep res Sur une Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ carte chaque participante et participant reproduit son trajet En groupe on exa mine l ensemble des trajets eton discute de nos r sultats Les livraisons de Gaston ou comment se d brouiller avec une liste de t ches et une carte de la ville Quand on a une liste de choses faire 1 Lisez la liste 2 Examinez ce que vous avez faire Voyez si a a du bon sens 3 Organisez dans quel ordre vous allez accomplir les t ches quelle est celle que vous devriez faire en pre mier en deuxi me etc Pour travailler avec une carte de la ville 1 Trouvez la rue dans l index de noms de rues 2 Notez le rep re qui corres pond cette rue 3 Trouvez sur la carte le car reau qui correspond au re p re 4 Cherchez la rue dans le car reau Le patron de Gaston lui a donn la liste
38. ou s curit l interpr tation et l application d une convention collective etc Le choix de l endroit o se donnentles formations peut aus si contribuer accro tre la parti cipation la motivation et la per s v rance des travailleuses et travailleurs dans la mesure o Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi vailleurs en atelier d tion apr s leur journ e de travail l usine situ e dans le quartier Le groupe a produit du mat riel di dactique adapt s adressant ces personnes partir de leurs besoins i Pendant les deux pre mi res ann es les travailleurs ont m me t r mun r s par leur em ployeur sur une base de neufheu res par semaine et ce sans que la vailleuses du Qu bec FTQ et la ce lieu correspond des valeurs d attachement culturel un mi lieu de vie comme le lieu de tra vail ou les locaux de leur groupe populaire local ou de quartier En r sum ce qui est mis de l avant c est une formation qui ne se limite pas l alphab sation ou la formation de base fonctionnelle mais qui permet aux personnes d effec tuer un transfert des acquis tous les niveaux dans leur vie personnelle et familiale au travail dans la vie syndicale et dans la vie d mocratique Il faudrait en somme un plan d action global en al phab tisation qui traduirait une r elle volont de r sorber le taux d analphab ti
39. pr sent des strat gies d inter vention afin de pouvoir les exp rimenter dans d autres organisa tions non gouvernementales des pays industrialis s La rencontre devait donc per mettre aux auteurs d am liorer le manuscrit d esquisser une syn th se des strat gies locales de souligner les questions importan tes qui se posent l ensemble du mouvement associatif Le s mi naire avait comme objectif global de pr ciser l identit du mouve ment associatif engag dans l al phab tisation en expliciter les diff rences les orientations les enjeux actuels et laborer des projets de collaboration gt Disponible au CDEACF T l phone 514 844 3674 ALPHA 92 RECHERCHES EN ALPHABETISATION sous la direction de Jean Paul Hautecoeur ALPHA 92 Recherches en alphab tisation sous la direction de Jean Paul Hautecoeur Ouvrage collectif coordonn par l Institut de l Unesco pour l Educa tion Hambourg et r alis dans le cadre du programme de recherche action de l Institut sur les strat gies d alphab tisation dans les pays industrialis s Cette collec tion n en est pas sa premi re publication En effet depuis le premier Alpha publi en 1980 par le minist re de l Education du Qu bec et pour les deux derni res parutions produites conjoin tement par le minist re de l Edu cation et l Institut de l Unesco pour l Education ce recueil de textes et de recherches sur l
40. s de la moiti de la totalit des revenus canadiens sont concentr s entre les mains de 20 de la popula tion pendant qu un autre 20 la cat gorie des plus pauvres se partage un maigre 3 des re venus L in galit s accentue donc Ce qui est plus grave en core c est le fait que les plus riches veulent de plus en plus faire cavalier seul Ils ont non seulement leurs propres co les pour leurs enfants ils ont aussi leur propre service de s curit Ces conditions conomi ques difficiles doubl es de pr ju g s d favorables envers les pres tataires de l assurance ch mage et de l aide sociale aggravent le danger de voir la lutte se faire contre les ch meurs et ch meu ses plut t que contre le ch ma ge contre les pauvres plut t que contre la pauvret et contre les personnes analphab tes plut t que contre l analphab tisme sous le pr texte de vouloir les rendre plus aptes au travail Alors qu il est manifestement impos sible de ne pas se rendre compte que les personnes analpha b tes et sous scolaris es tr s souvent exclues du march de l emploi ont peu de chance de b n ficier de formation profes sionnelle puisque les program mes existants conduisant des emplois disponibles ne sont ac cessibles qu aux personnes d j suffisamment scolaris es On perp tue ainsi un Qu bec cass en deux o un nombre de plus en plus grand de personnes sont laiss es de c t
41. solution comme toujours QH DU NAVIRE PAT EST L POUR RESTER L alphab tisation de la main d oeuvre en milieu de travail les observations de Jean Paul Hautecoeur de l Institut de l Unesco pour l ducation Le minist re de l ducation de l Ontario organisait en f vrier dernier une conf rence d envergure nationale sur l alphab ti sation en milieu de travail de la main d oeuvre C tait la premi re rencontre de cette ampleur au Canada de parle nombre d ateliers 45 de participantes et partici pants pr s de 300 et de groupes profes sionnels r unis patronat syndicats du cateurs sp cialistes des ressources humai nes gestionnaires gouvernementaux cher cheurs d cideurs etc Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ Cette conf rence parrain e par plusieurs minist res onta riens et par le Secr tariat natio nal l alphab tisation avait deux objectifs explicites e consolider le partenariat dans la formation de base en entre prise directions d entreprises syndicats organismes de for mation Organismes gouver nementaux et communau taires e d velopper l expertise faci liter l information et la com munication parmi les profes sionnels de la formation de base en entreprise La question minoritaire Cette conf rence tait es sentiellement anglophone avec toutefois une petite partic
42. travailleurs L organisa tion de l alphab tisation et de la formation de base les responsabi lit s les approches etc en sont des l ments importants Le dossier n aborde pas les probl matiques connexes des fina lit s et de la qualit de l ducation et de la formation professionnelle des jeunes ni m me le probl me du d crochage scolaire et ses effets n gatifs sur le degr d analphab tisme fonctionnel de la main d oeuvre actuelle et future Certains faits sont amen s quelquefois pour montrer que le gouvernement ne tient pas vraiment compte des avis mis par les instances qu il a lui m me mises en place pour le conseiller dans ses missions sociale culturelle et conomique comme par exemple le Conseil sup rieur de l ducation Dans d autres cas les lectrices et lecteurs sont renvoy s des analyses qui mettent en lumi re les responsabilit s des dirigeants politiques et des minist res concern s par la fa on dont on pr pare les jeunes devenir des citoyennes et des citoyens Comme le faisait remarquer dans une allocution la responsa ble du dossier politique au Regroupement Maryse Perreault le Regroupement des groupes populaires en alphab tisation du Qu bec RGPAQ a depuis 10 ans jou un r le important dans le d veloppement du dossier de l alphab tisation au Qu bec Sa pr occupation l gard du monde du travail tait d j pr sente dans le m moire qu il pr sentait en 1981 la Commission Jea
43. un r ves Nous r vons entre autres de voir les partici pantes et participants d Atout Lire prendre davantage part la gestion et aux instances d cision nelles du groupe Disons aussi qu il sera bien beau le jour o l Etat reconna tra concr tement le r seau d alphab tisation popu laire 1 Voirlesarticles du groupe Atout Lire sur le Club social et sur la participation des person nes apprenantes au conseil d administration du groupe respectivement dans le n 1 et le n 2 du Monde alphab tique LE MONDE ALPHAB TIQUE S Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ Je sensibilise mon milieu l analphab tisme Sylvie Tardif pour le Centre d organisation mauricien de services en ducation populaire Trois Rivi res Dans notre r gion Mauricie Bois Francs la probl matique de l analphab tisme demeu rant mal connue du moins avant l Ann e internationale de l alphab tisation tr s peu de gens dans plusieurs secteurs de la population taient conscients de cette r alit et de ses con s quences quotidiennes pour les personnes analphab tes L analphab tisme dans le Tiers monde oui mais s rementpas Trois Rivi res La trousse d animation Je sensibilise mon milieu l analphab tisme a d abord t r alis e pour combler cette lacune Ce document pr sente la probl matique la fois dans notre r gion au Qu bec et au Cana
44. vis vis de l tat Dans une telle optique l in troduction de la notion d employ abilit permettra l tat tout en attisant les pr jug s contre les personnes sans emploi consid r es comme profiteuses frau deuses paresseuses de resser rer ses lois en y incorporant des mesures coercitives et en d ve loppant des programmes d in sertion au march du travail de plus en plus contr lants obli geant les ch meurs ch meuses et b n ficiaires de l aide sociale accepter les emplois aux condi tions les plus m diocres L employabilit quand les organismes communautaires s en m lent Pendant la p riode de ra lentissement conomique du milieu des ann es 70 et plus tard dans la foul e de la r cession de 82 une multitude d organismes s appropriant le financement r current des programmes gou vernementaux destin s la r insertion sociale et profession nelle des personnes sans emploi voient le jour Tour tour le minist re f d ral Emploi et Im migration Canada EIC et le minist re de la Main d oeuvre et de la S curit du revenu du Qu bec MMSRQ confient des organismes sans but lucratif la gestion de programmes dont la mission consiste pr parer les personnes sans emploi affron ter les affres du march du travail et surtout les responsabiliser par rapport leur statut de ch meurs de ch meuses ou de b n ficiaires de l aide sociale D termi
45. 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ chaque f te de No l ils se d brouillent pour trouver des musiciens quand c est l anni versaire de quelqu un les cartes circulent et si une formatrice s avise de partir elle aura droit une adresse avec acrostiche r dig partir de son nom ainsi qu une carte dans laquelle les petits deux de tout le monde auront t patiemment pli s en ventail L t dernier je suis retour n e voir Alvina grande conteu se et chanteuse devant l Eternel dont le r pertoire oral tradition nel est immense et dont l impor tante contribution aux Archives de folklore de l Universit Laval est d sormais transcrite class e et la disposition sous forme orale et crite de toute personne qui s y pr sente Alvina ne sau rait pas lire les transcriptions de ses contes et de ses chansons Qu importe puisqu elle les sait par coeur et qu elle les a transmis son entourage Son degr d al phab tisation n a aucune part dans le fait que si nous avions une politique patrimoniale comme celle qui existe aux Etats Unis ou au Japon nous pour rions juste titre la consid rer comme un tr sor vivant pour sa contribution exceptionnelle la pr servation et la perp tuation de notre patrimoine culturel Et elle aurait droit notre recon naissance Je me suis surprise pourtant penser qu alors qu elle impose admiration et respect l ethno graphe
46. 960 L action ducative de Mar guerite Bourgeoys en Nouvelle France s inspire de quelques id es forces dont plusieurs ont conser v leur actualit Ainsi elle croit l instruction pour tous Alors que la conception dominante de l ducation est tr s litiste le mouvement des petites coles pr conise l instruction du peuple par des coles gratis implan t es tant en milieu urbain que rural et accessibles aux d favori s s Ces coles doivent assurer une formation de base c est dire une instruction la fois religieuse alphab tique et socia le En mati re d alphab tisation proprement dite on enseigne lire surtout crire un peu et jeter compter L alphab ti sation se fait en groupe mais la p dagogie est traditionnelle Les petites coles de la M re Bourgeoys innovent pour tant par leur perspective d al phab tisation globale et fonc tionnelle Le recrutement est fon damental et les activit s ducati ves doivent tre flexibles on or ganise des missions ambulan tes et les projets se veulent des r ponses aux analyses du milieu Par exemple Marguerite ferme une cole de la Haute Ville de Qu bec au profit d un tablisse ment dans la Basse Ville pr s de la client le pauvre recherch e Ses coles visent donc former de bonnes chr tiennes et de bon nes m res de famille aptes l ducation des enfants et aux travaux domestiques
47. ALPHAB TIQUE Fort de cet appui le syndi cat r ussit forcer l entreprise clarifier la situation et mettre cartes sur table L installation d un Comit d adaptation de la main d oeuvre CAMO est ob tenue au d but de l ann e 1991 Gr ce celui ci un diagnostic sur l tat de sant r el de l en treprise peut tre pos Conclu sion oui la relance est possi ble mais condition d introdui re d importants changements entre autres la modernisation des m thodes de gestion le rem placement des dirigeants d pas s s l introduction de nouvelles technologies et par dessus tout la participation des travailleuses et travailleurs la mise en place de ces transformations Cette participation s inscrit dans le cadre d un plan de gestion de la qualit continue Le syndicat s implique fond C tait pour rendre possible et garder un contr le serr sur cette op ration in vitable pour la survie de l usi ne que nous avons fait tout a de commenter ult rieurement le pr sident du syndicat la demande sp cifique du syndicat le CAMO analyse ga lement les besoins de formation des travailleurs Afin de garantir le rendement du nouvel quipe ment des cours de formation professionnelle sont mis en place par l entreprise Par ailleurs le syndicat se rend rapidement compte que dans un tel contexte de d fis et d ins curit beaucoup de travailleuses et travailleurs auraient besoi
48. EPAT m mo d encouragement de l employeur et m me pause caf avec beignes c est plus atti rant qu un long discours Nous atteignons ainsi notre objectif puisque d s la premi re invitation une soir e d infor mation six travailleurs se pr sentent et nous en profitons pour leur expliquer le projet En quelques jours nous avons rencontr les participants valu leurs connaissances et nous sommes fin pr ts com mencer les ateliers Ces derniers d une dur e de deux heures chacun vont se donner durant trois mois rai son de deux soirs par semaine Vu les co ts qu impliquerait le remplacement des travailleurs et en raison des t ches sp cifiques chacun d entre eux il nous est impossible d offrir les ateliers durant les heures de travail La formatrice doit tenir compte du fait que les travailleurs arrivent apr s une longue jour n e de travail et qu ils n ont pas encore soupe On profite du temps du repas pour discuter de l actualit Dans les moments de forte production de la compa gnie les participants arrivent un peu plus tard en raison des heu res suppl mentaires Il faut se montrer flexible sur les appren tissages r aliser et offrir du mat riel etune animation dyna miques pour veiller et stimuler l attention de participants d j fatigu s Nous souhaitons que le mat riel utilis en atelier colle la r alit des travailleurs et don ne des r sultats rapides
49. Gr ce ces personnes ressources vivant au sein de la communaut il est plus facile d ajuster les ateliers d alphab ti sation aux horaires de travail et aux conditions de vie des partici pantes et participants L univers dans lequel voluent les personnes analphab tes sert de contexte leur apprentissage et leur prise de conscience col lective C est par exemple par tir d une image repr sentant une habitation de quartier populaire une construction de t le sans eau courante ni lectricit au plancher de terre battue que Gloria anime une discussion en tre les membres d un groupe Ainsi les participantes et par ticipants peuvent reconna tre leur propre r alit tout en r fl chissant sur leurs conditions de vie la fin de cette s ance ils ont appris lire et crire un nouveau mot maison Cette m thode d apprentissage l aide d changes leur permet tran quillement d apprendre crire PHOTO Dominic Morissette Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ leur vie tout en la comprenant davantage Il y a malheureusement une ombre au tableau J ai constat regret que tr s peu de femmes participent ces ateliers En rai son de leurs t ches m nag res des enfants et du travail aux champs elles disposent de bien peu de temps libre pour partici per De plus nombre d entre elles ne voient pas la n cessit
50. L utilisa tion de documents de la compa gnie formulaires d assurance bons de commande favorise les apprentissages et les discussions spontan es Durant ces quelques mois le comit d implantation qui s appellera dor navant le comi t EPAT HARNOIS nous appor te un soutien incontestable Ce genre de comit estessentiel pour un tel projet et permet une meilleure connaissance du mi lieu Quant aux responsables de l entreprise ils ont collabor fi nanci rement en lib rant les employ s membres du comit d implantation en fournissant un local pour la tenue des ateliers et en nous permettant de faire la sensibilisation durant les heures de travail Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ Le trou dans la coque On s est embarqu dans un bateau qui prenait l eau Bien des l ments d termi nent si le bateau se rendra ou non bon port Au cours de l exp rience d PAT nous avons rencontr des cueils importants qui auraient pu nous faire som brer b bord une mer incon tr lable pouvait nous faire per dre le cap La conjoncture cono mique a nui la r alisation du projet compressions de person nel fermetures d usines p rio des de ch mage alternant avec des temps forts de production Autrement dit par les temps qui courent l alphab tisation n est gu re une priorit pour les em ployeurs Deuxi me difficu
51. Nous sommes conscients des difficult s que peuvent ren contrer les personnes immi grantes non alphab tis es dans leur langue maternelle et nous en tenons compte Nos limites financi res ne nous permet tent pas de donner des ateliers d alpha en langue maternelle autre que le fran ais En outre Atout Lire ne sp cialise pas son intervention aupr s des per sonnes immigrantes mais vise plut t faciliter leur apprentis sage du fran ais pour leur per mettre de mieux prendre part la vie de la communaut Pour chacun des niveaux d apprentissage est d fini un pro gramme g n ral d apprentissage Chaque animatrice s occupe d en cadrer la d marche en cr ant son propre mat riel p dagogique qu elle ajuste la r alit des parti cipantes et participants Outre les activit s d alpha proprement dites nous apportons un soutien aux personnes qui ont besoin d une aide ponctuelle Il peut s agir de la lecture ou de l criture de lettres ou de docu ments vari s d coute et de rela tion d aide d informations de r f rences d autres ressources Nous tentons alors de favoriser la prise en charge on n agit pas la place dela personne mais bien avec elle dans un esprit de col laboration et dans l optique de la voir acqu rir une plus grande autonomie Voil donc en relief et en quelques grandes lignes ce que nous croyons et ce que nous fai sons Mais nous avons aussi mille et
52. RGPAQ ALPHAB TISER POUR CONSOLIDER LA PAIX AU Me la signature des accords de paix et l instaura tion du cessez le feu au Salva dor il m tait difficile d imagi ner dans quel tat j allais retrou ver le pays mon arriv e Les changements sont immenses Ce qui m a le plus frapp e c est de voir tous ces gens circuler li brement sans peur d afficher leurs couleurs Lors de mon dernier s jour au Salvador au mois d ao t 1991 pendant la guerre les personnes oeuvrant dans le secteur popu laire devaient toujours cacher leurs activit s Aujourd hui les groupes populaires sont plus visibles et m me le Front Fara bundo Marti pour la lib ration nationale FMLN a maintenant pignon sur rue c est tout dire Mais la crainte et la prudence n ont pas disparu C est dans cette atmosph re plus d tendue que j ai fait la connaissance de Gloria Petite pleine de vie m re de dix en fants cette femme de 39 ans se voue quotidiennement au tra vail d alphab tisation la cam pagne comme la ville Avec seulement une sixi me ann e de scolarit mais beaucoup de volont et de pers v rance elle est devenue experte en alphab tisation Pour Gloria la t che consiste amener les personnes anal phab tes r fl chir tout en leur SALVADOR apprenant lire et crire la r alit qui les entoure Pour elle alphab tiser c est conscientiser Il faut leur faire prendre cons cience que ce
53. a repr sentation gou vernementale des minist res vocation ducative minist re de l ducation MEQ et minist re de l Enseignement sup rieur et de la Science MESS ainsi que de l absence du minist re de la Main d oeuvre S curit du reve nu et Formation professionnelle MMSRFP De concert avec la Coali tion des groupes communautai res et populaires des groupes de femmes ainsi que des groupes culturels ont d pos des candi datures sur une base individuel le pour les conseils d adminis tration des Soci t s r gionales de d veloppement de la main d oeuvre dans plusieurs r gions du Qu bec Ces personnes repr senteraient les cat gories de travailleuses et travailleurs non syndiqu s ou exclus du march du travail et feraient en sorte qu elles ne soient pas oubli es dans la strat gie de d veloppe Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ ment des Soci t s r gionales et qu une partie des programmes leur soit destin e Les orientations et prises de positions n o lib rales d montrent bien quel r le l Etat tant canadien que qu b cois entend jouer L Etat imposant de plus en plus de mesures restricti ves aux individus assure de moinsenmoinslaprise en charge sociale des plus d munis Il joue ainsi davantage le r le d un agent int grateur d insertion conomique dans le march Comme si vivre n quivalait
54. a t che est d autant plus agr able lorsque revient le moment de planifier une nouvelle sortie car les sugges tions pleuvent Il suffira de laisser les participantes et les participants faire leur choix L inventaire de mes exp riences de travail par Gilles Prud homme Extraits d un texte d un participant l atelier de formation de base en milieu de travail la Consumers Glass donn par H l ne Hagan Je vais vous exprimer ma vie de travail d butant l ge de treize ans parce que mon p re est d c d d une noyade treize ans je commence travailler dans une picerie pour placer la marchandise sur les tablettes et livrer les marchandises au salaire de vingt cinq dollars par semaine en me faisant un pourboire de huit dix dollars par semaine pendant une p riode de trois ans A seize ans je me suis engag la Dominion Textile pendant deux autres ann es comme journalier en enfilant des bobines de fil de coton et en transportant des rouleaux de coton sur un chariot A l ge de dix huit ans je me suis engag comme journalier apprendre le fonctionnement assembler et fermer les barils de m tal avecune soudure lectrique pour tre remplis de goudron pendant une ann e A l ge de dix neufans je me suis mari Je n avais pas d emploi Apr s trois mois je me suis engag la Dominion Glass en 1958 comme journalier la dis tribution pendant six mois charger les trailers e
55. ab tisation populaire et emploi RGPAQ dor navant instaurer une conomie forte avant une soci t juste 5 La SODM dont le conseil d administration est compos de 18 membres repr sentant les diff rents partenaires a pour mission de promouvoir et de soutenir le d veloppement de la main d oeuvre sur le march du travail Elle se veut le guichet unique de distribution de tous les ar gents tantf d raux que provinciaux attribu s la main doeuvre Elle privil gie une approche sectorielle comme strat gie de d veloppement en compl mentarit avec une approche sectorielle r gionale Des Soci t s r gionales de d veloppe ment de la main d oeuvre SRDM remplacent les actuelles Commissions de formation profes sionnelle dot es chacune d un conseil r gional charg de d finir la probl matique du march du travail et de l emploi dans la r gion Elles en modifient les orientations et les priorit s de ma ni re r pondre la strat gie d finie par la Soci t 6 Voir ce sujet l article de Pierre Paquet De la formation des adultes l adaptation de la main d oeuvre in Possibles Vol 16 n 4 au tomne 1992 pp 15 34 et Les nouveaux rap ports tat entreprise tat de la situation en mati re de formation de la main d oeuvre examen doctoral de Pierre Paquet novembre 1989 7 Allocution de Romain Landry charg de cours l Universit de Montr al au colloque de la F d ratio
56. acquis transf rables d autres situations de la vie quotidienne D une approche th matique et d une p dagogie populaire C est partir de la r alit et du v cu des personnes partici pantes que le travail d alphab tisation est con u Nous tentons de proposer une autre fa on d apprendre en voulant cr er un espace o il y a place la diff rence au choix la cr ativit L approche th matique permet la reconnaissance des valeurs et de la culture des milieux popu laires Le d veloppement de la confiance en soi qui peut mener la prise en charge de ses condi tions de vie n cessite la valorisa tion de ce que l on est comme personne etcomme groupe social Nous travaillons partir d une gamme de th mes d finis en atelier l histoire la g ogra phie l alimentation l astrono mie etc D autres sujets surgis sent de fa on ponctuelle selon la volont du groupe la guerre du Golfe la loi de l aide sociale par exemple Tout mat riel peut tre retenu de la recette de cuisi ne un roman en passant par un texte crit par une participan te ou un participant pourvu que ce choix r ponde aux int r ts du groupe Des discussions ont sou vent lieu pour d velopper l ex pression orale et l esprit critique Le travail d alphab tisation se fait par la lecture et l criture de mots de phrases de textes di vers par des jeux et des activit s diversifi es Une p dagogie populair
57. action en atelier avec les participantes et participants de leurs groupes La n cessit de partir des comp tences des adul tes et de recourir des mod les connus dont celui de l argent fait partie des principes p dago giques avanc s dans ce document qui reprend les l ments de la formation On y propose aussi d int grer les math matiques au fran ais en r alisant un projet collectif Ces principes permettent de mettre en valeur certaines com p tences des adultes en favori sant le calcul mental et en encou rageant les adultes trouver par estimation les solutions des probl mes Assez t t dans l histoire de l alphab tisation populaire on a d cid de partir de la vie couran te Comment se fait il qu en ce qui concerne les math matiques il soit si difficile de se d barrasser des livres pour les aborder avec les participantes et participants Cette vid o propose des pistes pour y parvenir Berthe Lacharit Bient t disponible au RGPAQ T l phone 514 277 9976 FRANCHIR LE SILENCE un film sur l alphab tisation par C Jaiko Le documentaire Franchir le silence constitue un outil de sensibilisation de premier ordre autant pour les intervenantes et intervenants en atelier d alpha b tisation qu en milieu scolaire D une dur e d une heure cette production du Centre ontarien de lOffice nationale du film offre de vibrants t moignages d appre nantes et apprenants g s de 20
58. ait C est nous le petit lait Ils vontbien finir parnous prendre L ALPHABETISATION ET LA FORMATION DE BASE EN MILIEU DE TRAVAIL Jean Guy Fournier Conf d ration des syndicats nationaux CSN La CSN s est toujours pr occup e en tant qu organisation syndi cale des diverses questions li es la qualit de vie et aux conditions de travail Elle a aussi t de toutes les luttes pour revendiquer la d mocratisation du syst me d ducation afin d assurer toutes et tous l acc s une bonne formation de base C est ce titre que notre centrale s est engag e en 1990 dans une campagne visant la promotion de l alphab tisation au sein du monde du travail Unetourn e dans plus de 15 r gions du Qu bec et dans divers secteurs d activit conomique commerce alimenta tion m tallurgie papier et for ts affaires so ciales etc nous a permis de sensibiliser pour la premi re fois une large proportion de nos membres Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ Mais la contribution de la CSN a surtout consist en la te nue d une enqu te men e dans des milieux de travail tr s repr sentatifs par rapport la cr ation d emplois au Qu bec Nous cher chions par ce moyen cerner de fa on encore plus concr te l am pleur du ph nom ne en regard du monde du travail et de la vie syndicale afin d tre mieux en mesure de proposer des action
59. ale ne payait pas notre carte de transport On avait 100 par mois et la carte co tait peu pr s 40 J ai l ch et Pauline aussi Pauline Moi j ai fait un stage dans la m me compa 34 LE MONDE ALPHAB TIQUE gnie Je faisais des chandails pour b b s Maurice et moi on est all l aide sociale J ai dit qu on voulait apprendre lire et crire Odette J ai fait plusieurs applications dans les centres d accueil pour travailler com me pr pos e aux b n ficiai res Je n ai jamais t accept e Il faut un cours et un secondai re 4 ou 5 J ai appel l aide sociale L agent m a dit qu ils ne payaient plus ce cours par ce qu il co tait 500 et qu il fallait avoir son secondaire 5 J ai appel la compagnie qui donnait le cours On m a r pondu qu un secondaire 5 n tait pas n cessaire en autant qu on sache lire et cri re J ai aussi fait application pourfaire des sacs en plastique J ai marqu que j avais 41 ans et que j avais une sixi me an n e Je n ai pas t prise Santa Ce qui bloque le monde c est l ge et l instruc tion Odette C est plein de monde qui se cherche du tra vail Il y en a autantque j aide cheveux sur la t te C est bien certain que les employeurs ont le choix Mais quand m me n importe qui peut faire cette job l Richard Est ce que c est vraiment n cessaire d avoir un secondaire 5 R al Moi je travaillais dans un entrep t Je pr pa
60. alors que de Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ grosses sommes sont inves ties dans la formation de pointe pour combler les besoins du march dans des secteurs ultra sp cialis s Les enjeux sociaux Voyons donc quels enjeux sociaux soul ve l mergence du nouveau mod le de soci t duale propos par les r centes politiques des gouvernements plus particuli rement en ce qui concerne le droit l ducation et au travail pour tous Faible taux de croissance de la main oeuvre qui contribue l augmentation de l ge moyen des travailleuses et travailleurs p nurie de personnes sp ciali s es notamment pour les indus tries technologies de pointe disparit s r gionales faible dis ponibilit dans certaines r gions et taux de ch mage lev dans d autres dans plusieurs secteurs ainsi qu un faible taux de scola risation ou un taux lev de personnes analphab tes d apr s Statistique Canada en 1990 13 des Qu b cois adultes ne pou vaient utiliser du mat riel crit que pour accomplir des t ches tr s l mentaires voil il est vrai quelles sont les faiblesses de la main d oeuvre qu b coise Il faut cependant questionner l ef ficacit des mesures de correction mises de l avant pour assurer la formation de la main d oeuvre puisqu elles servent plut t stric tement contrer la p nurie en main d oeuvr
61. alphab tisa tion para t pratiquement tous les deux ans sous la direction de Jean Paul Hautecoeur Les strat gies du mouvement associatif en alphab tisation constituent le th me g n ral d Alpha 92 qui a galement servi rassembler les auteurs de ce recueil en s minaire Namur en octobre 1991 Les auteurs y pr sentent des projets ou y d cri vent des strat gies d intervention dans des pays industrialis s com me la Belgique la France le Portu gal le Royaume Uni l Irlande l Espagne et le Canada Les textes parlent d alphab tisa tion et de d veloppement commu nautaire dans des quartiers po pulaires de recherche partici pative avec les apprenantes et apprenants du mouvement des femmes en alphab tisation et de beaucoup d autres tactiques et exp riences du mouvement asso ciatif dans les pays respectifs des auteurs et de leurs associa tions Alpha 92 cherche valuer la place qu occupent aujourd hui les mouvements associatifs en al phab tisation des pays industria lis s jeunes femmes groupes interculturels etc et il cherche montrer le r le qu assument ces associations en dispensant des services de premi re n cessi t le plus souvent rel gu s dans les oeuvres b n voles ou d l gu s aux programmes d em plois temporaires tr s court terme L ouvrage collectif montre que les mouvements as sociatifs assurent l expression politique des sans voix il a
62. avoir un long cort ge de fermetures d usi nes et de mises pied Commentse manifestent les choix n o lib ralistes de nos gouvernements Par des d cisions et des politiques comme la Pla nification de l emploi mise en oeuvre en 1985 par le gouverne ment f d ral et qui touche la formation de la main d oeuvre et l insertion et la r insertion des personnes dans le march du travail on a un autre exem ple avec les r formes du r gime d assurance ch mage de 1990 et de 1992 93 ou la r forme de l aide sociale au Qu bec loi 37 en 1988 avec leur train de pro grammes d employabilit qui forcent les prestataires s int grer dans des programmes sous la menace de se voir couper leurs sources derevenu Voir plus loin ce sujet l article de Guy Biron Etque dire de la Soci t qu b coise de d veloppement de la 22 LE MONDE ALPHAB TIQUE main d oeuvre SQDM depuis sa cr ation en 1991 Les inter ventions propos es par la SQDM se concr tisent par des program mes regroup s en quatre grands volets un cadre d intervention en entreprise un accroissement de l intervention aupr s des per sonnes licenci es une appro che personnalis e aupr s des in dividus et un cadre d interven tion aupr s des collectivit s lo cales Est ce que la Soci t entend supporter davantage les secteurs en difficult ou les secteurs en Bien s r on pour rait bient t tre en mesure de fabriquer e
63. ax es sur les bienfaits de la magie de la libre entreprise Comme si le seul fait d encourager la concurrence et le d velop pement de nouvelles entreprises plus modernes dans des secteurs plus rentables allait suffire r gler les probl mes de ch mage de cr ation d emplois Conform ment cette conception du d veloppe ment conomique dans un contexte o il devient Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ imp rieux de st muler et derniser l conomie et o les nombreux sans emploi qui ac caparent une bonne partie du budget de l Etat sont dans une large mesure mal pr par s oc cuper les nouveaux emplois g n r s par une industrialisation la fine pointe de la technologie Ottawa et Qu bec en d pit de leurs diff rends en mati re de gestion et de formation de la main d oeuvre s entendent au moins sur un point S il faut rendre notre conomie comp ti tive il faut aussi rendre notre main d oeuvre employable C est ainsi qu l instar du minist re de la Main d oeuvre et de la S curit du revenu MMSRQ le gouvernement du Qu bec a la faveur de la r ces sion de 1982 va se doter d une s rie de programmes qu il appe lera Mesures de relance rat trapage scolaire travaux com munautaires stages en milieu de travail bon d emploi plus etc et dont la mission premi re consistera d velopper l aptitu de au trava
64. b te compl te ou fonctionnel le par des jeux ou des vid os A titre d exemple le jeu Pouvez vous me lire a pour objectif de sensibiliser les par ticipantes et participants aux obstacles que doivent sur Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ monter les personnes anal phab tes compl tes dans la vie de tous les jours Lors de ce jeu nous demandons aux quipes de traduire des non c s crits en arabe sur des car tons pr par s cette fin Nous leur donnons progressive ment des l ments de la phra se pour leur permettre d en d couvrir la signification Les personnes sont ainsi m me de comprendre rapidement ce que vit la personne anal phab te compl te Afin de leur faire comprendre aussi la r alit de la personne anal phab te fonctionnelle nous leur demandons de donner la signification de phrases compos es presque unique ment d abr viations utilis es dans le milieu communautai re abr viations qui sont pres que inconnues du public en g n ral Notre quipe a galement r alis plusieurs vid os sur l analphab tisme dans Trois Rivi res Une des vid os a d ailleurs t pr par e par les participantes et participants de COMSEP Il est int ressant de savoir que ce document peut aussi servir de guide de r f rence Ainsi plusieurs groupes po pulaires communautaires et autres comme les C L S C l utilisen
65. cable Ce qui aura pour r sultat de la rendre m fiante alors qu en immigrant c est exacte ment l inverse qu elle recherchait Cependant elle a en m me temps conscience que pour vivre dans son nouveau pays elle doit se placer dans une situation d apprentissage total Plus vite elle int grera les donn es lui permettant de comprendre les nouveaux codes plus vite elle se sentira son aise dans son nouveau pays D o sa d mar che dans un groupe d ducation et d alphab tisation Les d fis de l alphab tisation en milieu pluri ethnique Alphab tiser un groupe compos de personnes d origines ethniques diff rentes n est pas chose ais e Il faut que l anima trice soit pr te tenter toutes sortes d exp riences et accepte de s ouvrir un univers diff rent du sien Elle travaille en effet avec des apprenantes poss dant des r f rents culturels diff rents et qui ont d velopp des m tho des d apprentissage empiriques qui lui sont inconnues Mais avant toute chose elle doit se rendre compte que la d marche d alphab tisation se fait dans un contexte d immigration ce qui n cessite qu elle produise sa pro pre grille d analyse de la situa tion pour son groupe Toutefois l analphab tisme dans les com munaut s culturelles doit tre consid r comme un probl me ancr dans la soci t qu b coise etnon comme un prolongement de la situation du pays d origine La personne immigrante est d so
66. ches couran tes de lecture et de calcul et de d velopper un instrument pouvant permettre aux syndicats de me surer l ampleur d un ph nom ne qui limite l exercice des droits de leurs membres Le rapport conclut sur quelques recommandations pour les syndi cats membres de la Conf d ra tion Il s agit entre autres de poursuivre la d marche de sensi bilisation et les efforts pour la n gociation de dispositions sur la formation dans les conventions La CSN invite aussi tous les inter venants dans le domaine de la formation promouvoir l am lioration des connaissances en lecture criture et calcul en collaboration avec le r seau pu blic d ducation et les groupes po pulaires en alphab tisation Disponible la CSN T l phone 514 598 2171 109 DU SANG NEUF POUR QUE CIRCULE L INFORMATION SIMPLEMENT revue mensuelle destin e aux lectrices et lecteurs d butants L organisme Cr ation Lecture et Son lance deux num ros exp ri mentaux d une nouvelle revue qui s adresse aux adultes Il s agit d une revue d information g n rale avec diff rentes chroniques m tiers et professions culture et soci t nutrition sant etc 109 pr sente Dan Bigras en entrevue dans ce premier num ro de mars 1993 lt La revue s inscrit dans un pro cessus d exp rimentation aupr s de centaines d organismes et d in tervenants en alphab tisation et en francisation dans diff
67. ci tracer les grandes lignes du cheminement de notre groupe travers ces ann es et pr senter globalement les principaux l ments qui balisent notre travail en alphab tisation Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPRAQ De notre milieu et de nos origines Situons bri vement l espa ce urbain o Atout Lire a pris racine et s est d velopp Saint Sauveur est un quartier populai re de la Basse Ville de Qu bec En fait la Basse Ville de Qu bec constitue toutes fins pratiques une ville pauvre dans une ville riche En 1986 52 des m na ges habitant dans Saint Sauveur avaient un revenu annuel inf rieur 15 000 53 des per sonnes de 15 ans et plus se trou vaient dans la cat gorie dite des inactifs Dans notre quartier pr s de 40 des r sidents pos s dent moins d une neuvi me ann e Depuis quelques ann es la Basse Ville accueille diverses ethnies Dans Saint Sauveur la communaut cambodgienne est la plus importante bien que plusieurs familles provenant d Am rique centrale et d Am rique du Sud s y installent aussi Par ailleurs Atout Lire pui se ses origines dans le milieu populaire En 1980 un sous comit du Comit de citoyens et citoyennes du quartier Saint Sauveur formait un collectif d alphab tisation apr s avoir pris conscience lors d activit s diverses de probl mes li s au ph nom ne de l analphab ti
68. concertation de tous les agents locaux et d assurer aux milieux les res sources suffisantes pour mener des actions diversifi es et adap t es d ducation de base et d al phab tisation Et dans ce sens les groupes populaires d alphab tisation de vraient pouvoir tre financi re ment en mesure de r pondre ces demandes puisqu ils poss dent une longue exp rience en mati re de formation souple et dynamique Tout le monde a besoin d une formation permanente pour accro tre sa contribution au Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ march du travail am liorer sa compr hension de l conomie et de la soci t et sa participation la vie d mocratique Nous de vons absolument faire de la for mation continue un mode de vie afin qu elle vienne auto matiquement se greffer l du cation traditionnelle Mais promouvoir dans la soci t en g n ral et dans les entreprises en particulier une culture de la formation permanente c est l af faire de tous les partenaires so ciaux gouvernements entrepri ses syndicats ou repr sentants des travailleuses et travailleurs institutions d enseignement et groupes populaires et commu nautaires Pour Louise Miller responsable de la formation de base la F d ration des tra vailleurs et travailleuses du Qu bec il s agit d abord d un droit Pour ma part je pr f re de beaucou
69. connaissance de l espace social politique et culturel dans lequel voluent les apprenan tes permettra l animatrice de d terminer les diff rentes tech niques et de b tir des activit s capables de rejoindre tout le groupe Car d velopper une ou verture au mode d expression des cultures signifie avant tout une ouverture aux m canismes d apprentissage L animatrice pourra t elle combler les attentes des appre nantes leur permettre de lib rer leur parole de se r approprier leur culture et leur histoire En core un d fi de taille qu elle aura relever en supposant qu elle s y tait pr par e Pour conclure nous pou vons dire que l alphab tisation dans un contexte d immigration pr sente des particularit s dont il faut tenir compte et rend pri mordial le d veloppement de l autonomie des apprenantes D velopper leur autonomie so ciale c est plus que faire appel leur seule d brouillardise c est trouver une voie ext rieure cel le du pouvoir une voie qui serait un contre pouvoir permettant l acc s la vie d mocratique associative politique culturelle et sociale Tout un d fi en effet Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 tisation populaire et emploi RGPAQ L alphab tisation De nombreux programmes de formation profes sionnelle font penser ces romantiques id alistes qui ont trac l avance le portrait robot de la personne de leur r ve
70. cueil Uneimmense soif de justice guide toutes ces per sonnes que nous accueillons au Qu bec Issus d une culture qui leur a donn des modes de fonction 18 LE MONDE ALPHABETIQUE nement de comportement et de r action face aux v nements ces femmes et ces hommes vont devoir faire face un nouvel environnement et tenter de s adapter une culture dont ils ne d tiennent pas encore n ces sairement le code Que devient la personne immigrante analphab te dans une telle situation On comprend facilement que pour la personne immigrante l analphab tisme est un des nombreux probl mes auxquels elle aura faire face L ignorance de la langue fran aise constitue sans doute un aussi grand handicap Etre anal phab te dans une soci t o l crit constitue une valeur tr s importante est v cu comme une difficult suppl mentaire d autres connaissances acqu rir dans cet univers nouveau En fait la personne immi grante ne conna t pas encore les m canismes de fonctionnement de la soci t d accueil et cela fait d elle au d part un tre d sa vantag Elle doit faire face un ph nom ne d acculturation qui l affecte sur les plans linguisti que et culturel Le fait d tre analphab te dans sa propre langue et dans la langue du pays d accueil va cr er un isolement la personne immi grante n aura gu re tendance s ouvrir un monde qui lui pa ra t plut t hostile puisqu incom muni
71. da mais fait tat galement de la situation internationale La trousse contient des renseignements sur la probl matique et propose aussi des solutions pratiques pour r duire l analphab tisme Elle apporte en outre des informations sur les outils disponibles permettant une meilleure sensibi lisation du milieu En 1990 et 1991 nous avons mis sur pied une qui pe de b n voles pour rencon trer le plus grand nombre d organismes possible de no tre r gion L quipe rendit vi site aux Centres locaux de services communautaires C L S C aux communaut s religieuses des fonctionnai res des gouvernements f d ral et provincial aux syndi cats ainsi qu plus d une centaine d organismes divers Plusieurs de ces b n vo les n ayant aucune exp rien ce en animation de groupe nous avons cru bon d ins rer dans le guide une section contenant des conseils sur la pr paration et la r alisation d une rencontre d informa tion Certaines r gles de com munication ainsi que diff rents types de personnalit s et de styles en animation y sont d crits Dans une autre section on retrouve la description de certains outils qui peuvent tre utilis s dans une rencontre d information ou une session de formation sur l analpha b tisme Certains de ces exer cices permettent de briser la glace au d but de la rencon tre tandis que d autres servent mieux faire comprendre le v cu de la personne analpha
72. de travail la FTQ on consid re que c est le syn dicat local qui doit prendre le leadership du dossier dans le milieudetravail Parcequ ilconna t ses membres et parce qu il poss de une structure et un fonctionne ment qui lui permettent un con tact permanent avec eux le syn dicat local a davantage la possi bilit de d finir les besoins de for mation de ses membres qui peu vent tre tr s diff rents de ceux de l entreprise et de les convaincre de s inscrire dans des programmes de formation de base Plusieurs exp riences ont t men es ces deux derni res ann es qui viennent confirmer l int r t et la pertinence de la formation de base en milieu de travail Les avantages de la formation en milieu de travail La formation en milieu de travail pr sente de nombreux avantages non seulement pour les travailleurs et travailleuses mais aussi pour les formateurs et formatrices affect s ces projets Ainsi la plupart du temps la formation se donne soit pendant les heures de travail soit au d but ou lafin desp riodes de travail et comme elle est g n ralement offer te sur place les travailleurs et tra vailleuses n ont pas se d placer pour aller suivre leurs cours ce qui motive davantage les personnes int ress es G n ralement les partici pants et participantes se connais Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ sent
73. des diff rentes habilet s que plusieurs ont r v l es les uns parlant de leur passion pour la r novation ou pour l levage des animaux etc Maintenant il y a une sorte de reconnaissance mu tuelle qui va au del de la con dition de travailleur a cr e un autre climat Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ La parole est aux acteurs de la formation Bien qu encore jeune cette d marche de formation dans un milieu de travail montre des as pects suffisamment originaux pour qu il vaille la peine de les examiner de plus pr s Pour con server toute la richesse de l exp rience nous avons demand quelques uns des acteurs denous guider dans cette d couverte Les quatre travailleurs que nous avons rencontr s totalisent ensemble 115 ann es d ancien net au service de la Consumers tel qu ils l ont tabli eux m mes dans leur cours de math mati ques dont la p dagogie utilise justement tous les chiffres proc dant de leur v cu Ils s appellent Gilles Normand Raymond et Maurice L un est conducteur de chariot l vateur l autre de ca mion remorque un autre est conducteur de machine fixe et enfin le dernier est ajusteur L ins curit mat rielle et psychologique La r alisation du cours est soumise la contrainte norme de l ins curit mat rielle et psy chologique de ces travailleuses et travailleurs Mais en m me
74. du travail en recherche d emploi ou en marge de ce march de fa on temporaire en processus de for mation ou de recyclage ou de mani re prolong e par mise l cart cause d un manque de formation de base ou d un man que de ressource pour y faire face Les d cideurs politiques et conomiques gouvernements et industries doivent d s mainte nant se doter de politiques et programmes qui tiennent comp te des personnes moins scolari s es ou analphab tes et de plus en plus d munies face au mar ch de l emploi Ces politiques et programmes doivent permettre ces travailleuses et travailleurs Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ avec ou sans emploi de se per fectionner tout au long de leur vie adulte afin qu ils ne soient plus les laiss s pour compte des changements conomiques structurels et des changements technologiques mis en place par les industries pour faire face la concurrence mondiale A cejour les industriesn ont peu pr s pas contribu la for mation de leur main d oeuvre Une recherche de la Fondation Ressources Jeunesse men e en collaboration avec les membres de la Chambre de commerce de Montr al arrivait aux constats suivants les entreprises font relativement peu de formation et les employ s subalternes sont cet gard moins privil gi s que les cadres Deuxi mement il s agit en g n ral d
75. e Organiser la vie sociale du groupe fait partie des multiples fa ons de prendre en charge le lieu de son appren tissage Les membres du Club r alisent diverses activit s socia les p dagogiques ou culturel les De plus le Club s autofinan ce par divers moyens vente de T shirts de caf etc Il existe bien un au del de l alpha o cha que personne apprend mettre en commun ses id es et ses con naissances et o s acqui rent des habilet s La gestion collective n est pas sans difficult s Il ne faut pas oublier que l on a entrepris une d marche long terme La place occup e par les animatrices reste importante C est leur rythme avec l exp rience acquise que participantes et participants prennent la place qui leur re vient et d veloppent une plus grande assurance Nous pensons que c est par un travail conjoint animatrices personnes partici pantes lors de la pr paration des assembl es g n rales par une formation en atelier pr c dant la tenue de ces assembl es par la discussion les changes et l ouverture aux questionne ments r ciproques qu il devient possible de parler de gestion col lective Il faut d construire les mod les appris pour en cr er de nouveaux partir de nosbesoins et de nos r alit s De plus la d marche de formation inh rente au conseil d administration l assembl e g n rale ou au Club social peut permettre aux personnes de d velopper des
76. e implique galement pour nous de briser le rapport de pouvoir traditionnel ma ftre l ve Nous Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ tentons plut t d tablir un rap port galitaire et une relation de confiance entre adultes respon sables La participation de toutes et tous l entraide et la coop ration sont des moyens utilis s pour y arriver comme l valua tion du contenu et de la forme des ateliers Ces valuations se font en atelier verbalement ou par crit Elles permettent de r gler des probl mes ventuels d am liorer le fonctionnement ou le climat de l atelier d ajuster le contenu et les activit s aux int r ts des personnes de pren dre ensemble une distance criti que sur notre fa on de travailler On remarque que cette prati que d valuation n est pas chose courante et que l encore il faut un certain temps pour que les participantes et participants donnent leur point de vue une fois qu ils ont acquis suffisam ment de confiance en eux m mes Finalement la cr ation d outils p dagogiques ad quats exige un travail de recherche permanent Puisqu il existe de multiples fa ons d apprendre nous devons adapter nos m tho des et notre mat riel p dagogi que aux besoins r els mais aussi changeants des groupes Il n existe pas de moule p dago gie populaire parce que cette p dagogie se d veloppe en fonc t
77. e les entreprises voulant monter bord et se pr valoir de services d alphab tisation Mais voil notre bailleur de fonds ne finance que le travail de sensibi lisation et non la tenue d ateliers alpha Allions nous laisser aller notre bateau la d rive pourune question de financement Il faut bien mal conna tre les membres de l quipage pour le croire Le m t Au mat hissons les voi les En mai 1991 nous nous mettons la recherche du m t qui soutiendra la voile Nos bud gets tant insuffisants pour fi nancer une telle aventure nous d cidons de prendre contact avec plusieurs armateurs d abord le minist re de l ducation que l on tient sensibiliser en lui fai sant parvenir un dossier d infor mations Puis divers organismes F d ration des Caisses populai res le Tisonnier etc susceptibles RGPAQ de nous soutenir financi rement Apr s de longues n gociations nous obtenons de la Commis sion de formation professionnel le le financement d un atelier d alphab tisation dans une en treprise et cela sans passer par une commission scolaire C est une premi re pour un groupe populaire En m me temps le Secr ta riat d tat continue de financerle travail de sensibilisation des en treprises de m me que la produc tion et l exp rimentation de mat riel didactique sp cifique aux milieux de travail La voile Dans les trois entreprises retenues nous allons e
78. e les liens qui existent entre les comit s les diff rents secteurs en l occurence alphab ti sation et ducation populaire autonome l quipe de tra vail ainsi que la place occu p e par les participantes et participants Durant les pre mi res semaines d int gra tion elles s y r f rent cons tamment Depuis 1991 nous orga nisons de moins en moins de sessions de sensibilisation L augmentation du nombre de personnes inscrites sur no tre liste d attente en alphab tisation nous a oblig es ra lentir toute cette d marche Toutefois nous r pondrons aux demandes de rencontres qui permettent d am liorer les conditions de vie des person nes analphab tes C est tout de m me malheureux de voir une op ration r ussir mais de devoir l annuler faute de ressources financi res Il est encore plus navrant de voir tant de personnes analpha b tes qui ont t sensibilis es par nos diff rents contacts et qui d sirent participer nos activit s oblig es d attendre jusqu deux ans avant de pouvoir faire leur entr e chez nous Dommage que notre campagne de sensibilisation aupr s du Conseil du Tr sor concernant nos subventions en alphab tisation n ait pas donn autant de r sultats que notre campagne de sensibili sation r gionale LE MONDE ALPHAB TIQUE 7 Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ Conscientiser par un je
79. e qu elle croit tre la meilleure r ponse Et les r sultats Le jeu a t utilis dans plusieurs groupes du quartier comme des groupes de loge ment des organismes de fem mes de personnes assist es sociales et particuli rement dans tous les ateliers d alpha b tisation au Carrefour d ducation populaire Les commentaires ont t unanimes Tout d abord les gens ont vraiment embar qu dans la dynamique ils se sont amus s et la comp ti tion inter quipes n tait pas mena ante mais stimulante Le jeu suscite surtout une v ri table prise de parole Une ani matrice en alpha raconte qu une participante ordinai rement tr s peu bavarde s chauffait d fendre son point de vue Le jeu stimule la r flexion car les joueurs doi vent s efforcer de d velopper une argumentation compl te et de confronter leurs opinions Sije n habite pas Pointe Saint Charles en quoi ce jeu peut il me servir L int r t de ce jeu c est qu il constitue un outil l ger et divertissant pour aborder des questions qui semblent lour des Il est tr s facile adapter aux r alit s de votre r gion ou de votre groupe Il vous suffit de modifier les questions ou tout simplement de les rem LCA placer par d autres de votre choix en les crivant sur des fiches de couleur Ne laissez pas les autres jouer votre avenir et bonne partie Dans sa forme actuelle le jeu comprend une planche plast
80. e La vie avant et apr s la lettre e Alphab tiser dans un contexte d immigration DOSSIER L alphab tisation populaire des travailleuses et travailleurs face l emploi e Quelques exemples de groupes membres e L employabilit une arme double tranchant T moignages de deux apprenants en alphab tisation e La recherche d un emploi pour une personne analphab te et assist e sociale e L alphab tisation et la formation de base en milieu de travail e Alphab tiser en milieu de travail e Repartir neuf exp rience de travail aux Emballages e Et vogue le navire e L alphab tisation de la main d oeuvre en milieu de travail HUMOUR e Les origines de l alphab tisation populaire C T JARDIN e Adulte analphab te cherche mus e AU DEL DE LA LETIRE e L inventaire de mes exp riences de travail e T moignage de Colette Belley D AILLEURS e Burkina Faso r alit s et alphab tisation COURRIER VOR LIRE Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ Des pratiques d alphab tisation L alphab tisation populaire peut prendre plusieurs visages et c est sans doute ce qui est arriv au cours de son volution que ce soitpar l interm diaire de la culture populaire de la pratique interculturelle et maintenant de la culture des milieux de travail comme le pr sent num ro permet de le constater Le Dossier sur l
81. e d emploi pour que les travailleurs inscrits ne soient pas consid r s comme non dispo nibles au travail La d marche a t longue mais deux groupes ont t form s et suivent la formation qui se donne dansle local syndical Ailleurs dans le secteur de l entretien m nager les personnes travaillent en petites quipes au nettoyage des bureaux la nuit Comme ce sont en majorit des femmes dont une proportion im portante de femmes immigrantes les cours ne pouvaient se donner le soir ni m me durant la journ e car la plupart ont des enfants et ne peuvent payer de frais de gardien nage Elles ont donc demand que les cours se tiennent durant les fins de semaine Cinq groupes se pr sentent donc au local syndical le samedi matin ou l apr s midi de puis plusieurs semaines et le projet est a ce point populaire que le syndicat re oit des nouvelles de mandes toutes les semaines L alphab tisation des tra vailleurs et travailleuses en milieu de travail comme l ext rieur du milieu de travail r pond v ritable ment un besoin Si pour le mo ment il est plus prudent de d velopper cette forme d interven tion d abord dans des milieux syndiqu s qui assurent la protec tion des travailleurs et travailleu ses la multiplication des projets aura pour cons quences directes de d mystifier la question et de convaincre l ensemble des em ployeurs de la pertinence de d velopper de tels projets dans les
82. e gens de diff rents ges et de diff rentes nationalit s Pour le cours sur l or ganisation a me rensei gnait et c tait tellement nouveau que je trouve que a faisait trop pour mes ca pacit s J ai appris par con tre beaucoup Cela m a permis de conna tre le fonc tionnement de certains groupes Certains travaillent seulement avec les commis sions scolaires plusieurs d une fa on autonome et d autres en concertation avec les commissions scolai res Cen estpas facile de tout d m ler a La majorit tait au courant mais moi Comme la structure des groupes n est pas toute pareille je ne m tais jamais arr t e a mais je sais maintenant qu il y en a des diff rentes alors quand je vais entrer dans d autres or ganismes comme l AFEAS Association f minine d du cation et d action sociale ou autres je vais tre au cou rant Egalement quand on parle du c t humain so cial vous tes proches des gens vous faites un bon travail et vous donnez de bons conseils Quand on a parl des subventions j ai trouv a terrible et je trouve que c est tr s difficile d aller en cher cher ailleurs c est pire que vendre des crayons Pour les contrats de travail je me suis aper ue que certains grou pes n en avaient pas et que d autres en avaient a m a fait poser beaucoup de questions Pourquoi tels groupes en ont et pas d autres M R jean Mathieu connaissait bien sa mati re
83. e po sent aussi certains probl mes aux formateurs et formatrices car ce n est pas habituel qu on leur de mande de faire la formation de 6 heures 8 heures du matin ou encore de 22 heures minuit et encore moins le samedi ou le di manche Mais ce sontles contrain tes auxquelles on doit faire face dans les milieux de travail D autres obstacles peuvent survenir lorsque les cours sont d j commenc s un travailleur qui ne peut tre lib r parce qu il y a des absences dans son quipe de travail l arriv e d une commande urgente qui exige la pr sence de tout le monde etc Enfin dans certains secteurs de travail il est m me impossible de parler de formation en milieu de travail car les travailleurs et tra vailleuses ne sont pas regroup s dansun m me lieu de travail C est pourquoi les syndicats qui inter viennent dans ces secteurs ont pris l initiative d offrir eux m mes leurs membres des programmes d alphab tisation Ainsi la FTQ Construction sept syndicats entre autres les charpentiers menuisiers op ra teurs de grues manoeuvres etc se sont regroup s et ont form un comit sur l alphab tisation qui a d velopp un projet pilote dans la r gion des Laurentides Ils ont d abord r alis un sondage aupr s de leurs membres puis une cam pagne de promotion de la forma tion Ensuite comme la majorit de leurs membres sont en ch ma ge durant l hiver ils ont n goci avec le Centr
84. e sp cialis e et r pondre aux besoins de qualifi cations professionnelles pointues suscit s notamment par les nou velles technologies Cette strat gie fait peu de place aux besoins de formation des personnes sous scolaris es ou connaissant des 24 LE MONDE ALPHAB TIQUE difficult s d int gration au mar ch du travail alphab tisation formation de base ou formation professionnelle dans les m tiers autres que ceux d clar s en p nurie De m me les mesures visant la promotion de l emploi dans les secteurs ou les r gions fort taux de ch mage sont limi t es Il s agit aussi d viter de cr er de faux espoirs car la formation permanente doit aussi lt tre assortie d une politique de plein emploi Lorsque des em plois sont cr s il s agit mal heureusement presque toujours d emplois des conditions inac ceptables que les personnes les plus d munies sont contraintes d accepter Il faut tablir la diff rence entre les besoins de formation en main d oeuvre et les besoins de formation de la main d oeuvre L alphab tisation et la for mation de base des travailleuses et travailleurs s inscrivant dans un processus de formation per manente des adultes et de tous les adultes sans exclusion dans un tel processus on pourrait par ler d une formation de base qui r pond aux besoins de la main d oeuvre Malheureusement cela ne s applique aucun des pro grammes de formati
85. e travail En ce qui concerne la pro duction agricole les femmes ef fectuent pr s de 80 de toutes les t ches elles cultivent pres que toutes les vari t s de pro duits cultures vivri res cultures de rente l gumes et l gumineu ses Pendant la saison s che les femmes s adonnent e aupetit levage volaille mou tons ch vres e la transformation de cer tains produits beurre de kari t p te d arachide savon bi re de mil etc e au petit commerce vente de produits vivriers et de produits de premi re n cessit e l artisanat poterie vanne rie teinture broderie e au filage du coton e la cueillette de produits de la brousse L alphab tisation des femmes Les femmes du Burkina Faso ontun r le crucial jouer dans le d veloppement social et cono mique Les diff rents probl mes qu elles vivent ne leur facilitent pas la t che et n am liorent en rien leurs conditions de vie Les actions entreprises pour pro mouvoir la place des femmes dans le d veloppement doivent permettre ces derni res de s ap proprier du savoir Cela passe n cessairement par l alphab ti sation L alphab tisation avant 1983 L tat a adopt une politi que relative l alphab tisation en 1960 ann e de l ind pen dance du Burkina Faso afin de r duire le taux lev d analpha b tisme Les femmes ont t pour la plupart exclues des diff rents programmes parce que dan
86. ecyclage de leur personnel plusieurs employeurs sont donc tent s de majorer la hausse leurs exigences l em bauche le contexte de ch mage lev le permettant Presque par tout dor navant on exige un dipl me d tudes secondaires DES Le Conf rence Board du Canada rapporte que 40 des employeurs qui ont r pondu une tude avouent faire passer des tests de s lection pr liminai re aux personnes qui postulent Le march de l emploi Certains secteurs conomi ques le primaire par exemple o les emplois sont plut t de type manuel et n ayant jamais n cessit une scolarit lev e re groupent plus de travailleuses et travailleurs analphab tes ou analphab tes fonctionnels Le bassin de population repr sent par les journaliers de la cons truction dans les provinces at lantiques se composaiten majo rit de d crocheurs scolaires des ann es 1960a 1982 lem me ph nom ne social caract rise les secteurs de l industrie mini re de l industrie foresti re des p cheries et m me d un certain nombre des services Le probl me du d crochage scolaire n a jamais trop pos de probl mes tant et aussi longtemps qu il y avait des emplois profusion dans ces secteurs le d cro chage scolaire a repr sent une solution facile 6 un probl me complexe Pendant les premi res d cennies du XXe si cle l anal phab tisme au travail n tait pas un probl
87. ement une formation univer sitaire en andragogie et j tais l aff t de connaissances qui allaient la fois alimenter ma r flexion et guider ma pratique La lecture des quatre num ros d j parus du Monde al phab tique a t et demeure un temps fort de ma r flexion chaque fois que je reprends un num ro je d couvre ou red couvre un article une citation une r f rence une exp rience qui attirent mon attention et me donnent le go t de poursui vre plus fond l exploration Deux sujets abord s l int rieur de la rubrique Dossier m ont particuli rement int ress e J ai lu avec un grand plaisir et une curiosit soutenue le dossier sur la m tacognition qui inaugurait brillamment le premier num ro et celui qui a suivi sur le processus d apprentissage et les diverses approches pouvant le faciliter Voil des articles crits avec une rigueur certaine et pr sentant une mosa que de r flexions sur un m me th me r flexions qui contribuent largir nos pers pectives et approfondir nos connaissances des mod les th o riques Il me semble important pour enrichir nos pratiques les d finir ou les valuer de puiser la source aupr s de ces penseurs th oriciens ou praticiens de l apprentissage Les articles sur la lecture et le plaisir de lire ont galement capt mon attention Influenc e comme plusieurs par le point de vue de Daniel Pennac je porte cette pr occupation de faire d couvri
88. en qu te de d tenteurs de traditions l arriv e aujourd hui improbable d Alvina dans un groupe d alpha quivau drait pour elle une perte de statut Qui saurait s int resser ce qu elle sait Quand elle m me elle serait plac e du coup 16 LE MONDE ALPHAB TIQUE et pour des ann es au seuil de ce qu elle ne sait pas avec sa pen s e orale d j toute form e jus qu en douter de sa capacit d apprendre Une personne qui cinquante ans pass s se rap pelle int gralement de plus de 500 chansons apprises dans sa jeunesse ne m riterait pourtant pas de passerpourune ignorante Il y a dans nos groupes beaucoup de rois et de reines gar s Des porteurs de mots comme on ne les dit plus ailleurs et qui font le tr sor de la langue Des conteurs d histoires et de souvenirs qui font revivre le pas s de nos quartiers Des remar queurs de d tails des th oriciens du monde Des pratiqueurs de coutumes et de rituels que d au tres ont oubli s Des virtuoses de la r paration du recyclage Des musiciens des danseurs des chanteurs des artistes Ils ont pour caract ristique commune d avoir perfectionn leur art leur savoir avec une intelligence ora le une intelligence qui a sa ma ni re propre d utiliser la m moi re le raisonnement l imagina tion la communaut et qui don ne des r sultats d une grande ri chesse Qu on pense seulement la beaut d une langue qui vo lue sans le t
89. ence et la com p tence Son contact avec l al phab tisation a donn la soci t quelque chose de neuf Et c est peut tre l image du plus beau des enjeux pour nous m diati ser rendre possible le contact en tre une culture de base forte et originale et le patrimoine crit sans teindre la premi re ni oc culter le second et laisser se construire les chemins et l usage sur et en marge de l autoroute 1 C est un proc d litt raire utilis par Georges Perec dans Je me souviens Les choses communes 1 Paris Hachette 1978 158 p Collection Hachette Litt rature que nous avons employ avec beaucoup de succ s lors des f tes du 75e anniversaire de Ville de Vanier De l on pourrait m me aborder Perec tant qu y tre etd couvrir son int r t pour les petits morceaux de quotidien et r aliser qu il invite justement ses lecteurs crire leurs propres Je me souviens en laissant des pages blanches la fin de son livre 2 Ce texte a t lu et corrig par le monde d Alphabeille Au deuxi me paragraphe j avais d abord crit Raynald pratique la cordonnerie Apr s avoir entendu lire cette phrase Raynald a regimb a fait tr s d butant le mot pratiquer a fait des ann es que je suis dans la cordonnerie tu pourrais pas dire a autrement et Raynald a d couvert qu on disait aussi qu un m decin pra tiquait la m decine et que a n avait pas le m me sens d appre
90. entrepri se ou encore l organisation des horaires de travail peuvent parfois devenir des obstacles incontour nables Dans une petite entreprise de moins de cinquante salari s il sera souvent tr s difficile de recruter un nombre suffisant de personnes pour arriver organiser un grou pe M me si on recrute suffisam ment de personnes il sera peu pr s impossible de n gocier du temps de lib ration pour favoriser LE MONDE ALPHAB TIQUE 39 Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ l acc s la formation puisqu on paralyserait ainsi l entreprise La situation sera encore plus difficile si enplus cespersonnestravaillent sur des horaires diff rents Le probl me des horaires de travail se retrouve dans la plupart des milieux de travail Le 9 5 n est pas courant dans le secteur manufacturier Dans une entre prise manufacturi re le syndicat avait recrut 26 personnes int res s es suivre des cours d alphab ti sation Apr s avoir consult leurs horaires de travail le syndicat a constat que m me en mettant ensemble les personnes qui tra vaillaient sur les horaires qui se touchaient un groupe qui travail le de 8 h 16 h et le suivant de 16 h minuit il tait impossible d arriver composer un groupe de huit personnes Les 600 em ploy s de l entreprise travaillaient sur 54 horaires diff rents Ces contraintes d horair
91. ersonnes analphab tes se sentiren confiance Lors de la vi site de la biblioth que du quar tier Hochelaga Maisonneuve elles ont pu se familiariser avec les diff rents services of ferts Sous la conduite d un guide habitu piloter des adultes analphab tes chacun y est all de ses questions et tous et toutes sont repartis avec leur carte d abonnement enchant s de leur journ e Ensuite l exposition de l art mohawk en a tonn plu sieurs par la qualit des r a lisations et le souci de pr ci sion des artisans am rindiens D j lors de cette sortie le nombre de participants et participantes avait augmen t le succ s de ces activit s attirant m me les autres parti cipants et participantes de Lettres en Main Nous avons donc d cid d offrir ces sorties tous les adultes int ress s et disponibles de l organisme Que ce soit pour voir Les an n es 20 l Age des m tropo les Rome 1000 ans de civilisa tion ou plus r cemment le Pop Art la perspective d aller au mus e n inspire plus la crainte mais au contraire une fiert enthousiaste chez plu sieurs abonn s du mercredi Il en va de m me pour la visi te du Biod me ou du Centre d histoire de Montr al Un vieux r ve qui se r alise Nous savons que cette nouvelle aventure a permis plusieurs adultes analphab tes de r aliser un de leurs r ves en d mystifiant les lieux tradi tionnels de la Culture Ils savent qu
92. es consi d re n anmoins comme des tres humains ce qui n tait pas g n ralis l poque et elle ac cueille sans h sitation des Sau vagesses comme membres de sa communaut La fondatrice de la Congr gation de Notre Dame C ND se montre galement oppos e l esprit hi rarchique Elle refuse ra que sa communaut devienne clo ftr e comme les Ursulines de Qu bec elle veut maintenir l es prit s culier et conserver l auto nomie de son organisation Elle exige que les s urs s habillent pauvrement sans voile ni guim pe Elle r cuse aussi l litisme qui s introduit dans les rapports entre les membres am re elle crira Il faut que toutes les Soeurs soient gales et employ es chacune ce qu elles sont pro pres que la Sup rieure puisse tre cuisini re et la cuisini re Su p rieure si elles sont capables Voil qui ressemble au principe voulant que l ducateur soit lui m me duqu et l duqu du cateur En fait selon la S ur Bourgeoys les ducatrices doi vent adopter le niveau de vie des d munis plut t que celui de la bourgeoise ou de la noblesse Notons enfin que l action ducative de la communaut naissante est marqu e par le sous financement On agit sou vent sans le sou esp rant des subventions qui ne viennent pas ou qui tardent Pourtant les interventions se font prioritaire ment en fonction des besoins c est ensuite qu on tente
93. es sau ces En choisissantcenom nous souhaitions que chacune et cha cun gardent en m moire la sp cificit de notre projetet ses objec tifs particuliers Dans la r alit cette sp cificit s est traduite par l approche adopt e au sein des entreprises par la cr ation de mat riel adapt au milieu de travail et aux besoins des tra vailleuses et travailleurs par la place accord e la r alit du milieu et par la participation de diff rents intervenants de l en treprise au projet Cordages et filins D s le d but du voyage la timoni re de l EPAT contacte les diff rents navires qui voluent en milieu de travail D abord les grands syndicats qui participent diverses d marches d alpha b tisation en milieu de travail Conf d ration des syndicats na tionaux CSN F d ration des travailleurs et travailleuses du Qu bec FTQ et Conf d ration des syndicats d mocratiques CSD Ensuite diff rentes qui pes de la r gion occup es met tre sur pied un projet alpha en milieu de travail Commis sion de formation profession nelle CFP CSN EPAT et la Ta ble R gionale de concertation Laurentides Lanaudi re se ren contrent afin d tablir leurs droits de p che respectifs Nous d finissons ainsi les lieux d in tervention pr vus pour l ann e en cours Enfin nous profitons gran dement de l expertise du Centre d alphab tisation de Prescott CAP de Hawkesburry en
94. eut on malgr tout engager la per sonne apprenante immigrante dans un processus lui permet tant d agir sur sa propre r alit en plus d acqu rir un potentiel de mobilit C est une chose possible mais qui rel ve de l exploit pour l animatrice Celle ci devra en effet d velopper des strat gies d intervention singuli rement diff rentes de celles que l on peut utiliser dans un groupe homog ne qu b cois D abord il lui fau dra analyser la composition du groupe et surtout tenter de faire l inventaire des difficult s aux quelles elle aura faire face Bien entendu l une des grandes difficult s surmonter c est le probl me de la communi cation L animatrice s exprime dans sa langue et fait appel des images et des r f rents jusque l inconnus des apprenantes Le premier d fi sera donc de se faire comprendre et pour cela elle devra elle m me se placer en si tuation d apprentissage afin d tre en mesure de d coder le langage des participantes La deuxi me difficult se situe au niveau des m canismes d apprentissage La personne apprenante originaire d un autre pays a d velopp et int rioris des m canismes d apprentissa ge propres son univers culturel et mental Ces derniers font sou vent appel aux traditions orales Elle y puise r guli rement afin de s enrichir de ses r centes d cou vertes ou tout simplement afin d apprendre Le m canisme d ap prentissage d ve
95. expliquer le mot Alors nous avons parl aussi d aristocratie de bureaucratie Michel celui qui sculpte des ca nards a compl t la liste Pour moi nous autres on vit dans l alphacratie Il faut d mystifier je crois ce qui rel ve de l alphacratie d un pouvoir totalitaire de l crit sur la soci t et en distinguer les manifestations de ce qui dans l crit est aussi patrimoine vi vant c est dire contribution des humains leurs semblables par une voie culturelle originale Il me semble cet effet qu il im porte de ne pas nous confiner l criture utilitaire et d oser aborder la litt rature cause de la r flexion sur le monde qu elle supporte et de la dimension universelle qu elle permet d ap procher Le th tre en particulier me para t appropri en raison du va et vient constant de l crit l oral qu il permet de la d mar che collective de lecture voix haute quiluiestnaturelle Quand je vois une pile de Ti Coq tra ner dans un coin de la salle avec le nom de Jean Paul crit laborieu sement sur une couverture et que j apprends qu une partie du groupe s appr te aller voir la pi ce vendredi prochain je me dis qu une belle partie est en train de se jouer et que l crit a rempli son r le une oeuvre se sera ga gn un public et des gens auront d velopp un rapport d affec tion avec un livre et son histoire quisera devenue la leur Ils auront envie de la raconter c
96. faire des probl mes ensemble Il trou vait les probl mes un peu com pliqu s mais il en venait bout quand m me Gilles Quand j ai rien faire je regarde mes cahiers mes notes je joue l dedans Ce que jJ aimeraisle plus ceseraitd avoir encore un de mes enfants avec moi pour m aider mais ils sont tous les trois partisde la maison Nouveau d part Consid rant toutes les diffi cult s qui conditionnent la vie destravailleursapr splusde vingt ans de vie en usine cette d mar che de formation repr sente modestement une petite r volu tion dans leur vie Elle ne chan ge pas le monde mais elle cr e un espace leur permettant pe tits pas de repartir neuf Pour le syndicat cette d marche repr sente une fa on re nouvel e de r aliser son objectif savoir ramener les personnes au premier rang dans l organi sation de la production Et d j d autres effets se font sentir puis qu un programme de formation en vue de l obtention des quiva lences du secondaire 5 rejoignant plusieurs travailleuses et tra vailleurs est en route 1 Plusieurs informations figurant dans le pr sent article ont t recueillies par H l ne Hagan et Micheline S guin qui ont galement men les entrevues r alis es avec lespartici pants et le pr sident du syndicat La r daction finale a t r alis e par Marie Claire Nadeau du RESO quiaccompagne cette d marche de partenariat 2 I
97. hab tisation populaire et emploi RGPAQ Alphab tiser en milieu de travail bien des avantages mais aussi des contraintes Louise Miller responsable de la formation de base F d ration des travailleurs et travailleuses du Qu bec FIQ D velopper un programme de formation de base et d alphab tisation dans le milieu de travail repr sente un moyen privil gi pour rejoindre les travailleurs et les travailleuses C est d ail leurs une approche que les syndicats int grent de plus en plus souvent leurs revendications principalement l o l on envisage des changements dans l organisa tion du travail impliquant que l on doive former les travailleurs et les travailleuses Bien videmment rares sont les travailleurs et travailleuses qui iront crier sur les toits qu ils ont de la difficult lire ou crire La peur de perdre son emploi de voir ses chances de promotion restreintes ou encore de faire rire de soi sont des obstacles au d veloppement des programmes en milieu de travail et c est pourquoi il est si difficile d intervenir dans les milieux non syn diqu s Mais l o il y a un syndicat l o l on peut n gocier des garanties des mesures de protection l al phab tisation peut s implanter beaucoup plus facile ment LE MONDE ALPHAB TIQUE Le syndicat un partenaire essentiel Le syndicat local est donc un partenaire essentiel pour favoriser le d veloppement de l alphab ti sation en milieu
98. hes e proposer un cadre de r f rence au minist re de l Education n gocier de nouveaux program mes de financement avec les mi nist res reli s au monde dutravail Main d oeuvre et S curit du re venu Industrie et Commerce e faire valoir aupr s des interve nantes et intervenants du monde du travail l expertise de ses grou pes L alphab tisation populaire devrait rester l coute pour pouvoir d pister les probl mes que suscitent chez les travailleuses et travailleurs les normes vagues des nouvelles technologies et tenter d y apporter des solutions L alphab tisation en milieu de travail voil un bateau prendre Mais il faut s outiller pour tenir la mer se pr parer soigneusement les cales bien remplies avoir cartes et boussole sous la main bien d ter miner le cap Nous pourrons ainsi lever l an cre vers de nouveaux horizons et toucher de nouveaux ports Pour PAT le voyage n est pas encore termin Au moment d crire ces lignes les ateliers n ont pas re commenc aux Industries Harnois Une mise en ch mage provisoire des travailleurs est venue ralentir la d marche Mais nous avons bon espoir car trois personnes demeurent pr tes participer aux ateliers Pour ce qui est du financement par la Commis sion de formation professionnelle rien n est moins certain Avec trois participants nous ne r pondons pas leurs exigences Qu cela ne tienne nous trouverons bien une
99. hez eux Qui sait ils auront peut tre aussi envie de cr er et de jouer Les chemins de l crit dans la culture des gens ne sont pas tous des chemins officiels etr gl s selon la proc dure L appropria tion et l invention de la fonction propre du savoir lire et crire sont aussi richesse culturelle et patri moine en formation Je voudraisrevenir Linda celle qui compose des chansons et des po mes Le jour o les bonnes cl s ont agi sur les bon nes serrures elle a appris lire en quelques semaines et elle a commenc transcrire presque tout de suite ses po mes sur l or dinateur Elle s occupe depuis des personnes qui arrivent au grou pe sans aucun savoir lire Ole m me commence son secondai re Elle a suivi cet automne un cours de formation de niveau universitaire Et elle lit Camus Fran oise Dolto ou la juge Ruffo Rien voir avec les cheminements types et les peti tes cases culture populaire et culture savante la voir aller et explorer tous les niveaux en m me temps c est se demander d ailleurs si la formation du secondaire est pr requise la formation uni versitaire ou s il ne s agirait pas plut t de deux cheminements d apprentissage ind pendants qu un rituel agr de longue date met un devant l autre Lindain vente une culture de l crit mesure Avant elle les chemins qu elle emprunte n existaient pas Elle est la seule du groupe en avoir l exp ri
100. hoix de soci t bien pr cis Une soci t duale Ces politiques gouverne mentales n o lib ralistes ont pour r sultat l exclusion sociale d un nombre de plus en plus grand de personnes La pr cari sation du travail touche pr s de la moiti des personnes en emploi travail contractuel la pige au noir temps partiel sur appel et souvent non syndiqu ces emplois tant temporaires les personnes viennent tour de r le et de fa on sporadique faire une pression mon taire sup pl mentaire sur les fonds attri bu s via les politiques sociales aux personnes d j en ch mage ou prestataires de l aide sociale Pression qui sert de justification aux m mes gouvernements pour couper dans les politiques sociales en r p tant il faut vivre selon nos moyens et pour transf rer les fonds vers des in vestissements conomiques dont la croissance s il en est ne profi te qu une petite lite certai nes industries dont les industries de pointe actionnaires etpr teurs de capitaux Entre les mains de qui l ar gent est il all au cours de 1980 1990 Selon une tude du bu reau de recherche du Congr s am ricain les riches se sont en richis et les pauvres se sont ap pauvris Les plus riches ont vu leurs revenus augmenter de 29 alors que les plus pauvres ont vu leurs revenus diminuer de 9 La situation n est pas tellement diff rente au Canada Selon Statistique Canada pr
101. horaires a ce pendant une incidence sur l or ganisation de la p dagogie En effet dans un m me groupe peuvent se retrouver des tra vailleuses et travailleurs qui sor tent d un long quart de travail et d autres frais et dispos pour qui la journ e est son aurore a entra ne une dynamique dans l atelier avec des gens qui sont plus rapides et d autres plus lents de pr ciser la formatrice il faut donc composer avec cette r alit Une p dagogie qui part de la vie l usine Appuyant troitement le contenu de sa p dagogie sur l nventaire des besoins des tra vailleuses et travailleurs dans l usine la formatrice met en place diff rentes m thodes qui cr ent une heureuse interaction entre la vie de l usine et la d marche du cours etnotamment la rupture de l isolement Avec les travailleurs qui sont venus des autres plants de la Consu mers au cours des derni res an n es on ne se conna t plus on ne se voit plus vraiment en de hors on ne se c toie que dans l usine de d plorer un partici pant Les jumelages organis s dans l atelier pour favoriser les apprentissages cr ent une toute autre dynamique Au d but souligne la formatrice personne ne savait vraiment ce que l autre savait ou ne savait pas Mais en s entraidant ils ont pu se rendre compte que plusieurs avaient des acquis dans diff rents domaines certains en fran ais d autres en maths etc Ettout cela sans par ler
102. iale et professionnelle qui s appuient sur la n cessit pour chaque personne d avoirune emprise sur sa propre existence de se r ap proprier sa dignit et d tre un l ment actif de la soci t s im pose peu a peu comme un mo d le d intervention qui rejoint les pr occupations d une bonne partie des intervenantes et inter venants oeuvrant dans le milieu communautaire un point tel d ailleurs que la notion d employabilit vue comme une approche globale d intervention favorisant une prise en charge par les personnes de l ensemble de leur d veloppe ment personnel social et profes sionnel cesse assez rapidement d tre l apanage des seuls grou pes d int gration sociale et pro fessionnelle pour devenir un des volets d intervention de plusieurs groupes communautaires Vo cation sociale travaillant aupr s des jeunes des femmes des im migrantes et immigrants des personnes analphab tes et autres Plus r cemment certaines corporations de d veloppement conomique et communautaire CDEC nouvellement engag es dans le rel vement des quartiers les plus d favoris s de Montr al poussent l audace encore plus loin en se servant de la notion d employabilit pour s immiscer avec originalit dans les d bats de l heure entourant la forma tion professionnelle et la cr a tion d emplois Dans le Sud Ouest de Mon tr al par exemple le RESO Re groupement pour la Relance conomique et sociale d
103. ifi e de 72 cm par 56 des r glements fran ais et anglais des cartes de ques tions et des cartes de con frontation galement dans les deux langues trois pions et un d Vous pouvez vous procurer le tout pour la somme de 5 plus les frais de poste en t l phonant Luc Leblanc de la Clinique communau taire de Pointe Saint Charles T l phone 514 937 9251 LE MONDE ALPHAB TIQUE 9 Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ LIRE UNE CARTE Monique Doyon Alphabeille Vanier J ai eu l id e de pr senter une activit com me celle ci parce qu un de mes participants avait d j exerc le m tier de livreur De plus les participantes et participants de nos ateliers habitent pour la grande majorit la ville de Vanier Vanier c est en quelque sorte un grand village et rares sont les participantes et parti cipants qui se d placent dans la ville de Qu bec moins d y tre oblig s Cette activit leur a permis d avoir une meilleure vue d ensemble de la ville Les rep res que nous avons choisis d limitaient la Basse Ville la Haute Ville Saint Sauveur Charlesbourg Sainte Foy et bien s r Vanier Je crois que tout le monde a pu enfin d m ler o commen aient et o s arr taient la Haute et la Basse Ville de Qu bec En outre jetravaille beaucoup surla gestion du temps tenir un agenda planifier ses rendez vous Cette activit
104. il des b n ficiaires de laide sociale L employabilit tait n e Mes recherches ne m ont pas permis de retrouver l origine tymologique exacte du mot employabilit Cependant ayant oeuvr pendant plus de six ans au sein d un organisme com munautaire vou au d veloppe ment de l autonomie de jeunes adultes prouvant des difficult s d int gration sociale et profes sionnelle il m a t permis de constater que lanotiond em ployabilit quinefigure dans aucun de nos plus savants dic tionnaires s est soudainement r pandue comme une tra n e de poudre affichant clairement les intentions gouvernementales en mati re d adaptation de la main d oeuvre aux besoins imm diats des entreprises En peu de temps en effet ce terme a envahi notre vocabulai re comme un virus qui y aurait t inject donnant lieu de nouveaux noms de regroupe ments d organismes et de servi ces et surtout donnant le ton une nouvelle fa on d envisager la relation entre les personnes sans emploi et leur statut de ch meurs et ch meuses ou de b n ficiaires de l aide sociale Dor navant les personnes sans emploi ne seront plus con sid r es comme des personnes part enti re victimes de l inca pacit d une soci t d int grer tous ses membres dans son d veloppement social et conomi que mais seront plut t tenues individuellement responsables de s tre retrouv es dans une si tuation de d pendance
105. ion aux Emballages Consumers Marie Claire Nadeau Regroupement pour la relance conomique et sociale du Sud Ouest Il tait une fois des travailleuses et travailleurs qui apr s plusieurs ann es de service dans leur usine parfois jusqu 20 ans virent l avenir cruellement se d rober devant eux Leur milieu de travail une grande fabrique de pots de mayonnaise de marque connue et de toutes sortes d autres contenants de verre Son nom Consumers Glass Elle est situ e dans le c l bre quartier populaire de Pointe St Charles C est en 1990 que cette entreprise jusqu alors floris sante commence montrer des signes de d t rioration Pris au d pourvu les dirigeants tentent de restructurer avec les moyens du bord mais sans succ s Les travailleuses et travailleurs qui pourtant mieux que quiconque compren nent ce qui se passe sont maintenus en marge de l op ra tion Ilsragent Ils voient impuissants lacompagniepuiser dans leur fonds de pension pour se maintenir flot Autour la r cession rend encore plus probl matiques les chances de relance de leur entreprise D ailleurs au cours de cette p riode deux autres usines de la Consumers celles de Ville St Pierre et de Candiac fermeront leurs portes D termin tenter malgr tout de sauver les emplois le syndicat se concerte avec le Regroupement pour la relance conomi que et sociale du Sud Ouest RESO afin de former un co mit de survie 42 LE MONDE
106. ion des besoins identifi s par les individus importance pour les participantes et participants d arriver d finir leurs propres objectifs et des besoins collectifs exprim s en atelier ou dans les instances comme le conseil d ad ministration ou l assembl e g n rale En ce sens nous appre nons toujours Des gens et des activit s d alpha Soixante dix personnes sont inscrites Atout lire Ces der ni res ann es le nombre de personnes immigrantes a aug ment consid rablement refl tant en cela l volution de notre quartier Les ateliers sontr partis en quatre niveaux d apprentis sage selon le degr de connais sance du code crit Le passage d un niveau l autre se fait au rythme de chaque personne Nous avons fix douze le nom bre maximum de personnes par atelier pour assurer un climat de travail serein La majorit des gens inscrits participent quinze heures d atelier par semaine trois ateliers de fran ais et deux de calcul En ce qui concerne les besoins sp cifiques des person nes immigrantes nous avons mis sur pied un atelier de conversa tion fran aise Cependant l ex p rience a d montr qu il tait aussi important de constituer des groupes r unissant des person nes qu b coises et immigrantes Ainsi apr s un certain temps en atelier de conversation lorsque les gens se sentent pr ts ils se joignent un groupe correspon dant leur niveau d apprentis sage
107. ipation de Franco Ontariens Dans la conjoncture actuelle de d cen tralisation des services et des res ponsabilit s de l tat ontarien les francophones se retrouvent minoris s dans les organisations r gionales et sectorielles et doi vent recommencer les luttes que ces derni res avaient men es aupr s du minist re de l Educa tion L alphab tisation en fran ais est par ailleurs plus difficile faire valoir aupr s du patronat et m me des syndicats qui cher chent r soudre le probl me par des formations en langue seconde l anglais tant la lan gue de travail Des changements importants pour l ducation De grands changements bouleversent le milieu profes sionnel et id ologique de l al phab tisation au contact du 52 LE MONDE ALPHAB TIQUE monde industriel Ce mouve ment des formations de base en entreprise et des travailleuses et travailleurs est destin cro tre se diversifier exp rimenter modifier beaucoup de prati ques ant rieures en ducation des adultes Ces changements se font sous les signes majeurs de l ou verture du d cloisonnement de la communication de la coo p ration de la recherche et de l exp rimentation volontaires ou forc s Les interventions d al phab tisation rebaptis es sou vent de perfectionnement sont replacer dans un ensemble largi de formations de base qui s op rent suivant des strat gies diverses cultures contex
108. iples difficult s Il faudrait intensifier l effort tant sur le plan national qu in ternational pour permettre un acc s r el des femmes l alpha b tisation Cela suppose non seulement la multiplication des centres de formation mais ga lement un ensemble de mesures visant la reconnaissance des femmes en tant qu agents de d veloppement la sensibilisa tion des hommes l acc s du mat riel didactique et des do cuments permettant la consoli dation des acquis l introduction de m thodes de travail permet tant l utilisation des connaissan ces par exemple l alphab tisa tion des fonctionnaires dans les langues nationales 1 La Haute Volta est l ancien nom du Burki na Faso le pays a chang de nom en ao t 1984 2 Recensement de 1985 3 En moyenne lafemme assure l ducation d environ 6 5 enfants Femmes et enfants au Burkina Faso UNICEF Ouagadougou 1987 4 Situation dans le secteur de la sant Plan quinquennal de d veloppement popu laire 1986 1990 volume 1 5 Le Burkina Faso a un climat de type soudanien caract ris par deux saisonsforte ment marqu es une saison des pluies dont la dur e est de trois cinq mois et une saison s che d une dur e de sept neuf mois 6 Le Burkina Faso compte une soixantaine de groupes ethniques Chaque groupe consti tue une soci t distincte Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1998 Alphab tisation populaire et emploi
109. iques r duction des cr dits Ou d cen tralisation support l innova tion et d placement de l aide assistance vers l investissement productif vers les secteurs les plus actifs Les actions de formation de base se dirigent aussi vers les minist res qui interviennent dans le monde du travail sant s curit environnement ci toyennet Les r glements les strat gies les outils d informa tion de formation de qualifica tion sont questionn s suivant les crit res de communicabilit de lisibilit de facilit d acc s L aussi des changements ont lieu On d nonce les croyances aux vertus magiques de l alpha b tisation qu elles soient de droite ou de gauche les effets directs sur l emploi sur la pro ductivit sur les relations socia les l insertion la promotion so ciale ou professionnelle la parti cipation politique ou m me l ai sance dans la vie quotidienne Les formations de base sont en tr es dans le grand march des formations et doivent s adapter aux contextes des demandes de services o elles s appliquent Les formations de base sont compri ses plus long terme comme des actions indispensables d duca tion permanente qui appellent de nombreuses collaborations selon un principe de solidarit Ces deux discours sont ceux de l entreprise d une part des syndi cats d autre part Ils cherchent ne plus s opposer mais deve nir compl mentaires On peut crai
110. isation populaire et emploi RGPAQ plus personnelle que le troisi me Toutefois ce dernier coutait attentivement ce que les autres avaient dire Il s en estsuivi une discussion anim e sur le pour quoi de cette lettre Tous trois essayaient de se mettre dans la peau de Michel celui qui crivait son p re J ai ensuite quitt l atelier pour les laisser libres de faire ce qu ils voulaient Marcel qui lit passablement bien a relu la lettre par deux fois aux deux autres puis Denis celui qui a le plus de difficult s en lecture a relu la lettre par trois fois Tous coutaient attentivement mal gr les probl mes vidents de lecture Chacun par la suite a exprim de quelle fa on il rece vrait cette lettre et y r pondrait en tant que p re Je suis revenue en atelier et ils m ont demand d crire une lettre tout comme eux Je l ai fait tout moment les participants se lisaient leur lettre et demandaient l autre ce qu il en pensait Ils partageaient leurs id es et leur fa on bien per sonnelle de percevoir et la lettre du fils et leur r ponse en tant que p re Ce fut pour moi une exp rience tr s mouvante j ai vu trois hommes s investir enti re ment dans leur lecture et critu re Ils ont produit des lettres tr s diff rentes toutes tr s personnel les Lors de l ateliersuivant nous avons repris chacune des lettres que nous avons travaill e en semble La personne dont on t
111. itiques et conclusions avec comme perspective un questionnement personnel face l alphab tisation conscienti sante L criture parle communi que elle porte sa propre inten tion Le lecteur se l approprie en y ajoutant sa r sonance et aussi ses carences Encore faut il que la personne participante puisse ac c der ce niveau personnel de lecture et d criture ou du moins d couvrir ce potentiel chez elle C est avec ces pr occupations en t te que J ai donc pr par des ateliers J aimerais pr ciser que ces pr occupations me viennent d un profond sentiment d im puissance et d chec devant mon incapacit 6 rendre vivant l crit l aide d exercices visant l apprentissage de la lecture de fa on m canique Bien qu il faille apprendre et ma triser cette m canique je voulais pr senter l acte de lire et d crire dans une perspective plus large et plus porteuse de sens et d es poir que le simple d codage pas si simple que a d ailleurs J ai donc cherch faire en sorte que l acte de lire prenne une dimension d encodage c est dire que la personne participan te utilise ses capacit s d induc tion de d duction d analyse de synth se ses motions et sa com pr hension Je partais du princi pe que ces capacit s articul es ou non peuvent se d velopper dans l acte m me de lire et d cri re ou sinon peuvent le faire en permettant la personne parti cipante de se questi
112. ix des person nes laiss es pour compte dans le concert de discours qui nous vantent unique ment les vertus des change ments technologiques struc turels et conomiques qui sur viennent dans toutes les so ci t s occidentales et m me dans celles du Tiers monde et qui ne profitent qu un tr s petit nombre de person nes C est dans ce contexte global que s inscrivent l analyse et les pistes de so lutions propos es dans le Dossier de l alphab tisation populaire face l emploi Nous retrouvons dans ce cinqui me num ro du Monde alphab tique des t moignages de personnes apprenantes et ce tant dans le cadre des groupes d alphab tisation populai re que dans celui du milieu de travail La revue du Regroupe ment fid le son esprit d ouverture propose un ex pos sur l alphab tisation au Burkina Faso et le r cit de l aventure d une corres pondante au Salvador Bien d autres d couver tes entourant l alphab tisa tion populaire vous atten dent dans les pages qui sui vent Alors bonne lecture et n h sitez pas nous faire part de vos commentaires Micheline S guin responsable la revue pour le Comit de r daction Atout Lire ans d alphab tisation populaire Linda Maziade Atout Lire de Qu bec PHOTO Atout Lire existe maintenant depuis une d cennie Dix ans de pratique d alpha b tisation populaire Qu bec dans le quar tier Saint Sauveur Nous allons i
113. l tant au foyer qu au travail Ces personnes n prouvent donc pas toujours le besoin d avoir de meilleures connaissances de base Ces lacunes touchant une grande partie de la population au travail ont aussi des effets majeurs sur le plan conomique En effet les nouvelles technolo gies la transformation des struc tures industrielles la r organisa tion du travail rel vent le niveau des exigences en mati re d apti tudes de base Pour rencontrer ces nouvelles normes les besoins de formation de la main d oeuvre sont consid rables et les con naissances de base insuffisantes de centaines de milliers de tra vailleuses ettravailleurs risquent de compromettre notre capacit de moderniser notre conomie Notre mouvement syndical est fort pr occup par les r sul tats de cette enqu te Si autant de personnes prouvent des diffi cult s importantes comment s attendre ce qu elles puissent exercer pleinement leurs droits et au premier chef celui de d te nir un emploi Comment s at tendre ce qu elles puissent sui vre r volution du travail et par ticiper pleinement la vie col lective et notamment la vie syndicale Cette r alit doit tre da vantage reconnue par les diff rents intervenants conomi ques Il faut largir le grand consensus qui existe autour des normes besoins de formation de la main d oeuvre au Qu bec pour englober la formation de base en lecture criture et calcul E
114. l oreille Jelisais donc les phrases sans leur indiquer les changements de lignes ni de paragraphes J indiquais toutefois la ponctua tion Nous avons relu la chanson etchacun a discut de son conte nu Nous avons questionn le texte au niveau du message v hicul dans son ensemble et comment ce message se traduit concr tement dans chacune des phrases Ils ont pu d eux m mes diviser le texte en paragraphes car ils en voyaient l encha ne ment travers des phrases expri mant quatre id es diff rentes Ils ont donc r crit leur texte en quatre paragraphes bien dis tincts L crit prenait une struc ture et la chanson western est structur e comme tout autre texte Ce fut une r v lation Les apprenants avaient devant eux noir sur blanc des mots qui n taient plus un ramassis de phrases les unes la suite des autres mais un texte qu ils avaient eux m mes structur L acquis est fragile il s agit maintenant de le transposer au niveau de leur propre criture Lorsque j ai crit cet article j avais en t te d mettre des criti ques et d apporter une conclu sion Ence moment ilm appara t plus important d ouvrir le d bat en vous invitant commenter et critiquer une telle approche en fonction de votre propre vision de l alphab tisation Cette ap proche est elle pr somptueuse passe t elle c t de l aspect conscientisant que peut prendre l alphab tisation ou est ce le contraire Est elle por
115. l s agit d une structure temporaire pro pos e et financ e par les gouvernements f d ral et provincial dans les cas d entrepri ses en difficult Pour que ce comit soit mis en place les deux parties syndicale et pa tronale doivent donner leur accord et assu mer enpartie son financement Dans le cas de la Consumers c est la partie syndicale qui a fait la demande pour l obtention du comit 3 Les frais de r alisation de ceprogramme de formation sont assur s gr ce un finance ment conjoint d Emploi et Immigration Canada EIC et de la Commission d forma tion professionnelle CFP par le biais du Fonds d adaptation de la main d oeuvre FAMO dont une partie est allou e aux pro grammes de formation d velopper dans le Sud Ouest LE MONDE ALPHAB TIQUE 46 Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ ET VOGUE LE NAVIRE a voile 4 lequig age Fe 4 D l ancre 900900000 0 0 ooa cti 99 9o 2 D Solange Tougas et Odette Neveu de D clic Berthierville S e lancer dans l alphab ti sation populaire en milieu de travail en 1990 c est prendre la mer pour un voyage dont on ignore totale ment quelle en sera l issue A ce jour il faut naviguer presque sans cartes et sans boussole sans itin raire pr cis et l quipage lui m me souffre parfois du mal de mer Nous vous invitons donc monter bord de notre bateau IFPAT e
116. la sensibilisation et des contacts avec les entreprises Il reste cependant plusieurs questions Etant donn leurs besoins pourquoi certaines personnes analphab tes demeurent elles insensibles aux efforts de sensibi lisation de toutes sortes etne par ticipent elles pas des ateliers Comment int resser le mi nist re de l Education l alpha b tisation en milieu de travail r alis e par les groupes populai res Comment publiciser l ex pertise acquise par notre groupe aupr s d autres entreprises de la r gion L ancre Plusieurs quipages navi guent d j dans les eaux de l al phab tisation en milieu de tra vail syndicats commissions scolaires et minist re de l Edu cation qui proc de des exp ri mentations en vue de la cr ation d un cadre de r f rence Les be soins sont identifi s la r flexion et l action pour certains sont d j bien amorc es Mais qu en est il des groupes membres et du Regroupement Devraient ils larguer les amarres et prendre la mer pour aller explorer les diff rents ports susceptibles d ac cueillir les navires Un des principaux r les consistant promouvoir l al phab tisation populaire le RGPAQ pourrait e int grer dans son programme de formation l intervention en milieu de travail Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ e soutenir et outiller les groupes dans leurs d marc
117. lonne de 40 chiffres Je vais te tasser les deux chiffres je vais te calculer a dans ma t te et je d fie le meilleur que je vais avoir fini avant lui C est mon cousin qui m a montr comment le faire Peut tre qu avec une calculatri ce airait plus vite que moi Mais je ne changerai pas ma mani re de compter J aimerais a crire plus mais dans mon travail t as pas grand chose crire Aujour d hui on rentre tout sur les ordi nateurs Pour moi crire c est avec un crayon pas avec un or dinateur Venir ici me rappelle des souvenirs et a fait un genre de recyclage Ca m aide beau coup parce que a me revient tout en m moire Mais pour que a reste bien imprim a pren drait plus de temps Ce qui est arriv au plant de travail pen dant 34 ans a pourrait faire le plus beau roman c est pas pos sible tout ce qui s est produit Normand Mon fils est tu diant au c gep il a 18 ans Il aime m expliquer et il est bon Pour lui les math matiques que je fais c est un jeu d enfant mais pas pour moi toutes les fois que je reviens il vient voir ce que j ai appris Maurice Moi c est venu graduellement Au troisi me cours a a ouvert la machine Ma femme est contente de a a m est arriv quelquefois de m installer devant elle avec mes affaires Raymond Il y a mon ne veu qui travaille ici Il est venu une journ e et je lui montrais mes cahiers On a essay de
118. lopp empiri quement varie sensiblement d une culture l autre la person ne apprenante est une autodi dacte Quels sont ces m canismes et comment les int grer Nous avons men une exp rience dans les ateliers de la Maison d Ha ti aupr s de fem mes analphab tes qui prati quaient le m tier de commer ante dans leur pays d origine Ces femmes se caract risaient par une parfaite ma trise du cal cul mental et un g nie particu lier des applications logiques Apr s une recherche men e en deux tapes soit l enqu te et l analyse nous avons pu cons tater que le proc d qu utilisent ces femmes pour acqu rir des connaissances est bien diff rent et que leur mod le d abstraction n a rien voir avec l abstraction telle qu on la con oit dans les soci t s occidentales Voil une dimension qu on ne peut igno rer quand il y a processus d ap prentissage Le mode d expression est indissociable du mode de pen s e Tout comme le mod le d abs traction les structures logiques de pens e varient d une culture l autre Le mode d expression des cultures c est aussi la langue v hicule privil gi mais probl matique parce que dans le con texte de l immigration l usage que l apprenante fait de sa lan gue traduit aussi la place que la soci t veut bien lui accorder Alphab tiser et s alphab tiser sont avant tout des actes qui nous transforment indi viduellement et collectivement La
119. lt La Commission de formation pro fessionnelle avait des exigences pr cises quant au nombre de participants pour financer un atelier Oups Le venttourne ce ne sera plus elle mais la Soci t de d veloppement de la main d oeuvre qui financera d sor mais Il faut donc s attendre 50 LE MONDE ALPHAB TIQUE des conditions et des r gles d ad missibilit aux programmes dif f rentes A tribord il faut se garder des cueils plus pr visibles At tention Les budgets r guliers des groupes populaires ne suffisent pas quand on veut faire de l al phab tisation en milieu de tra vail On doit pr voir le finance ment du travail de sensibilisa tion et celui des ateliers la re cherche de fonds demeure une priorit incontournable Attention Un travailleur ou travailleuse sur six conna t des probl mes de lecture et d cri ture pour pouvoir former un groupe il faut donc que les en treprises contact es emploient un bon nombre de travailleurs et travailleuses Attention Malgr la diver sit des moyens de sensibilisa tion utilis s rien ne garantit que tous les travailleurs et travailleu ses analphab tes s inscriront des ateliers Attention L importance de l entreprise peut influencer la participation grande usine ga le anonymat Attention Certains secteurs de travail regroupent un plus grand nombre de personnes analphab tes C est un aspect dont il faut tenir compte lors de
120. mais Les personnes em ploy es dans ce secteur repr sen tent dans la main d oeuvre les travailleuses et travailleurs les moins susceptibles de retrouver facilement un emploi en cas de mise pied ce sont les gens dont les besoins en alphab tisation en formation de base et profes sionnelle sont les plus criants mais pour qui les possibilit s de for mation sont les plus maigres en termes d accessibilit dans les programmes Les groupes d alphab tisa tion populaire sont interpell s par l alphab tisation de ces per sonnes Ils interviennent d j aupr s de travailleuses et tra vailleurs de personnes assist es sociales ou en ch mage dans leurs ateliers voir les t moigna ges de personnes assist es socia les en encadr mais ils sont aus si interpell s par les travailleu ses ettravailleurs dontles emplois sont menac s L alphab tisation populaire et la formation de base des travailleuses et travailleurs De nouvelles exigences en vironnementales des change ments technologiques l infor matisation des op rations dans les industries mais aussi et peut tre surtout des changements dans l organisation du travail dans les pratiques de gestion des entreprises contribuent faire pression sur les travailleuses et travailleurs pour qu ils augmen tent leurs qualifications et leur formation de base L introduction de pratiques de gestion s inspirant de philo sophies venues du Japon et d ex
121. ments la notion d employabilit bat tant son plein qu au printemps 1987 les organismes financ s dans le cadre des programmes f d raux se r unissent au sein du Regroupement qu b cois des organismes de d veloppement de l employabilit RQODE et qu l automne de la m me an n e les organismes financ s par le MMSRQ fondent a leur tour l Association des services exter nes de main d oeuvre ASEMO L intensification de la pro pagande gouvernementale en faveur d une meilleure gestion des ch meurs ch meuses et b n ficiaires de l aide sociale les coupures budg taires dans les programmes d sormais appel s d employabilit l valuation des organismes en fonction de leur taux de placement plut t qu en regard de l ensemble de leur in tervention sont autant de motifs qui incitent les organismes d in t gration sociale et profession nelle se regrouper Letempsestaussivenupour ces organismes de d fendre et de faire reconna tre les acquis d une expertise de travail qui s est d velopp e dans les m an dres de l employabilit mais en marge et parfois m me en opposi tion aux structures institution nelles connues L employabilit desexp riences positives sans success story Sauf pour quelques orga nismes qui pr f rent marchan der leur libert d action en deve nant les d panneurs du gou vernement la syst matisation des pratiques des diff rents groupes d int gration soc
122. n d alphab tisation du Nouveau Brunswick in Les actes du colloque formation de base et le milieu de travail Newcastle 9 mai 1992 8 J F Aubin et N Lachapelle Le pouvoir de s alphab tiser in Possibles Vol 16 no 4 au tomne 1992 pp 117 126 9 Diane Gabrielle Tremblay Laformationdans lesentreprises r alit s etd fis in Possibles Vol 16 no4 automne 1992 pp 101 116 10 Conf rence Board du Canada Les com p tences de base unefondation solide pour les entreprises Rapport pr sent au Secr tariat national l alphab tisation 23 octobre 1992 11 Secr tariatnational l alphab tisation Faire de l apprentissage un mode de vie l emploi et l alphab tisation dans les ann es 90 1990 D apr s le rapport de l Hudson Institute intitul L apprentissage de la main d oeuvre un d fi conomiquepourle Canada 12 Minist re de l ducation de l Ontario Direc tion de l alphab tisation Compte rendu Al phab tisation des adultes Questions et options Colloque national tenu Toronto les 17 20 juin 1991 13 Conseil sup rieur de l ducation L alpha b tisation et l ducation de base au Qu bec une mission assumer solidairement Avis au mi nistre de l Education et ministre de l Enseigne ment sup rieur et de la Science 1990 14 L alphab tisation au service des droits de la personne avant tout Communication pr sent e l ONU par Louise Miller dans le cadre de la conf
123. n s ne pas s atta quer aux causes du ch mage et en rester plut t au niveau des cons quences les gouvernements comprennent rapidement que les organismes sans but lucratif peuvent tre des contractants plus rentables que la fonction publique parce que les gens qui y travaillent n ont ni salaires d cents ni avantages sociaux De plus les travailleuses et tra vailleurs de ces groupes sont proches des personnes g n rale ment d munies qu ils desservent client les difficilement rejointes par le r seau institutionnel Pour leur part les organis mes qui d cident d utiliser les programmes gouvernementaux comme source de financement d finissent davantage leur ac tion partirdes besoins identifi s l int rieur de leur communau t d appartenance qu en fonc tion des vell it s gouvernemen tales Par cons quent d s le d but s identifiant et s associant tous les courants d opposition LE MONDE ALPHAB TIQUE 31 Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ communautaires ils n h sitent pas remettre en question les po litiques gouvernementales en mati re d emploi d ducation de formation de la main d oeuvre et de lois sociales quand elles contribuent maintenir les per sonnes qui s adressent leurs ser vices dans une situation de pau vret et d exclusion sociale C est d ailleurs en r action l attitude des gouverne
124. n sur l ducation des adultes Depuis le Regroupement a toujours pr n la n cessit de d centraliser les lieux de formation et d ten dre la prise en charge du probl me de l analphab tisme plusieurs secteurs d activit s Apr s 10 ans de travail incessant nous croyons tre en mesure d valuer les multiples enjeux qui sont au coeur du th me A phab tisation et le monde du travail Ce sont quelques uns de ces enjeux que le dossier se propose de faire ressortir El ments de probl matique Le contexte conomique mythes etr alit s des nouvelles exigen ces du march Il est vrai qu avec les an n es 80 la mondialisation de l conomie d r glementation dans presque tous les pays in dustrialis s application indus trielle d innovations et de tech nologies nouvelles tant dans les moyens de production que dans les transports et les communi cations a intensifi la concur rence internationale elle a compliqu davantage les r gles du commerce international et a amen les pays et les r gions du monde repenser leurs stra t gies durcissement des n go ciations des r gles du jeu en tourant les accords du Gatt sur les prix des biens et services qui touchent 108 pays et regroupe ments continentaux trait de libre change nord am ricain et trait conomique de la Communaut europ enne Mais ce profil du nouvel ordre conomique mondial s est des sin durant la derni re d cen
125. n d une d marche de formation beaucoup plus fondamentale En effet une consolidation de leur formation de base et un processus de syn Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ th se de leurs acquis s imposent de fa on tout aussi significative quelesapprentissagestechniques de la formation professionnelle Le fruit de la concertation entre plusieurs partenaires En coordination avec le RESO et surtout le Comit d ducation des adultes de St Henri CEDA un groupe popu laire reconnu depuis de nom breuses ann es pour son exper tise en alphab tisation un pro gramme sur mesure de forma tion de base en milieu de travail joint une d marche d valua tion des connaissances acqui ses est alors instaur la Consu mers Parall lement une re mise Jour en fran ais et en ma th matiques le programme pro pose aux participantes et parti cipants une m thode d auto valuation de leur trajectoire de vie de travail de leurs exp rien ces hors travail de leurs int r ts et habilet s D crire avec des verbes actifs sa propre exp rien ce de travail nommer avec des mots pr cis ses propres aptitu des ses habilet s et ses valeurs personnelles voil une fa on de se red couvrir tout en faisant l apprentissage du fran ais C est une premi re Mais quel prix Il faudra bien des acroba ties pour tablir un calendrier de
126. n s rie des hommes de grande taille pour en faire des joueurs de basket ball Mais ne serait il pas plus simple de descendre les paniers Albert Jacquard croissance Est ce qu elle donne ra priorit des probl matiques de main d oeuvre ou de r alit s conomiques Une coalition de groupes communautaires tente depuis plus d un an d viter que la SQDM contribue davantage la dua lisation de la soci t et de l co nomie en s adressant davan tage aux personnes d j en em ploi plut t qu aux personnes ex clues du march du travail et faiblement scolaris es C est en ce sens que la Coalition des or ganismes communautaires pour le d veloppement de la main d oeuvre a r clam que l on ajoute un quatri me partenaire aux trois autres d j pr vus la Soci t gouvernement patronat et syndicats Ce partenaire du communautaire a obtenu un si ge au conseil d administration de la Soci t et y repr sente les cat gories de personnes exclues du march de l emploi La Coalition s inqui te quand m me de la marginali sation des travailleuses et tra vailleurs non syndiqu s ou sans emploi Sur les 18 membres que compte le conseil d administra tion ils n ont en effet qu une seule repr sentante alors que dix des membres repr sentent le pa tronat La Coalition dans un texte paru dans les journaux en d cembre 1992 Le Devoir et Le Soleil s interrogeait aussi sur la faiblesse de l
127. ndre une mar ginalisation des milieux tradi tionnels d alphab tisation en particulier les organisations communautaires intervenant en milieu d favoris et d exclu sion sociale L approche socia le se trouve d class e comme tout ce qui touche au soutien du p le perdu des soci t s duales Le risque est videmment de voir l tat se d sengager des activi t s d alphab tisation beaucoup moins mobilisatrices au profit des formations rentables On fait savoir que le Cana da investitbeaucoup moins dans la formation en entreprise que les Etats Unis et surtout l Europe Des pressions s exercent pour que les Etats soutiennent plus activement ce secteur En Onta rio les r organisations admi nistratives semblent aller dans le sens d une int gration du secteur de l alphab tisation dans les formations profession nelles Conclusion C tait une conf rence re nouvelante stimulante puis qu elle ouvre beaucoup de pers pectives de recherche et d exp ri mentation en ducation des adultes Elle a montr qu un vas te d cloisonnement du milieu de l alphab tisation est en cours riche de possibilit s d innova tions d investissements intellec tuels et financiers Elle a mis en lumi re des risques s rieux de pertes pour les organisations qui ont fait de l alphab tisation et de la lutte contre l analphab tisme leur cheval de bataille et leur expertise Cette conf rence a claire ment mo
128. nnes sans emploi c est par ce qu ils ont su r pondre aux pr occupations de ceux et celles qui ne cadrent pas dans les pro grammes et les services offerts par le r seau institutionnel D ailleurs la plupart du temps ce sont des personnes qui cher chent d sesp r ment s en sortir et qui se sont perdues dans les labyrinthes du r seau institu tionnel ou qui ont d croch qui finissent par aboutir dans ces organismes Les groupes communautai res les CDEC et les groupes po pulaires en alphab tisation dont les philosophies et les pratiques s inscrivent aussi en marge des institutions gouvernementales et de leurs orientations sont de plus en plus interpell s par la notion d employabilit et par les autres grands dossiers politiques relatifs l ducation des adultes et la formation de la main d oeuvre Dans un contexte o le droit au travail est constamment me nac par les sombres perspecti ves de l emploi et o le travail reste encore le moyen privil gi d exprimer socialement et co nomiquement son autonomie il devient fondamental qu tra vers non seulement son discours politique mais aussi ses prati ques l ensemble du mouvement communautaire oppose une vi sion du d veloppement humain diff rente de celle pr conis e par les gestionnaires de l Etat Et cela peu importe le concept la mode l Dans Le d fi du plein emploi un nouveau regard conomique on peut lire en page 5 q
129. nqu te de la CSN avait pour objectif de dresser un tableau des aptitudes de base des tra vailleuses et des travailleurs en lecture et en calcul dans certains secteurs Les r sultats r v lent qu en viron trois personnes sur dix ne peuvent pas remplir les t ches courantes de la vie quotidienne en lecture et calcul Voici les pourcentages res pectifs des diff rents milieux tudi s e Pr s de 38 des cols bleus d une municipalit e Plus de 41 des personnes employ es dans une usine de produits alimentaires e 22 du personnel d un centre hospitalier e Plus de 12 des personnes employ es dans une usine de papier e Pr s de 38 des personnes employ es dans une fonderie e 40 des travailleurs de la construction Ce n est pas par le hasard ni par la nature des secteurs o l enqu te s est tenue que nous pouvons expliquer les carts ob serv s En effet l analyse des donn es recueillies nous am ne constater que l ge et la sco larit sont les principaux facteurs d terminant les aptitudes de base en lecture et en calcul Pr s de sept personnes sur dix des groupes ci hautmention n s ont une scolarit inf rieure une ducation secondaire ou une formation professionnelle compl tes Il ne faut toutefois pas en d duire trop rapidement que le dipl me d tudes secon daires permet d acqu rir et de maintenir un niveau ad quat de connaissances de base en lecture et calcul Ain
130. ns l action 1 Comme syndicat avons nous une responsabilit dans la prise en charge de cette question et si oui que pouvons nous faire pour r pondre aux besoins de nos membres Oui e Nous avons une responsabilit sur cette question puisque notre premier objectif syndical est de travaillerpour l am lioration des conditions de travail et des con ditions de vie de nos membres 2 Comment pouvons nous in tervenir sur une telle question Devons nous et pouvons nous nous organiser pour former nous m mes nos membres comme cela se fait dans les syn dicats ontariens Oui et Non e Nous ne devons pas envisager de dispenser nous m mes leur formation Nous avons une longue tradition de formation syndicale et nous pourrions ap prendre comment les former mais il existe au Qu bec deux r seaux le r seau communau taireetle r seau scolaire qui ont d velopp une expertise consi d rable dans la formation de base et qui souhaitent collabo rer avec les syndicats pour assu rer la formation des travailleurs et travailleuses e Nous pouvons travailler avec eux Comme cette formation se fait sur mesure nous pouvons d terminer nos besoins et ils peuvent s ajuster pour y r pon dre Nouspouvons faire l analy se des besoins de formation de nosmembres Nouspouvonsas surer la sensibilisation et le re crutement des personnes int ress es Nous pouvons n gocier avec l employeur de fa on fa ciliter la participation
131. ntes quant aux for mations d velopper Suite cette analyse des besoins il pourra n gocier avec l employeur diff rents moyens pour favoriser la partici pation de ses membres et il aura aussi en main l information qui lui servira n gocier avec le partenai re ducatif groupe populaire ou commission scolaire la nature et le contenu des programmes qui seront offerts Pour les formateurs et forma trices qui viennent enseigner dans le milieu de travail cette pr sence syndicale peut devenir un soutien permanent et elle s av re indis pensable lorsque des difficult s se pr sentent probl mes d horaire de locaux de lib ration des per sonnes etc Voici deux exemples qui montrent les avantages de la participation syndicale dans les projets d alphab tisation Dans une raffinerie de sucre de Montr al c est le syndicat qui a amorc l ensemble du projet r a lis l analyse des besoins puis la campagne de sensibilisation et de recrutement Il a ensuite n goci avec l employeur diff rentes me sures pour favoriser l acc s aux cours pour ses membres int ress s Une fois cette d marche accomplie il a pris contact avec un groupe populaire d alphab tisation Le groupe n ayant pas donn suite la demande c est la commission scolaire qui a accept de participer au projet Les cours qui ont d but en octobre 1992 se donnent rai son de deux fois deux heures par semaine et les participants et pa
132. ntissage que le pianiste qui pratique le piano LE MONDE ALPHAB TIQUE 17 Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ ALPHABETISER DANS UN CONTEXTE D IMMIGRATION Marjorie Villefranche Maison d Ha ti Montr al Qu est ce qu immigrer et pour quoi immigre t on Immigrer c estaccepterune rupture et c est surtout refuser des conditions de vie mis rables la marginalisation la mort lente etl injustice C estopter pour l espoir d acc der au bout de no tre long p riple une certaine dignit pour nous et nos enfants etde voir finalement nos condi tions d existence s am liorer Immigrer tout comme s al phab tiser est un acte minem ment politique Cela implique dans les deux cas entreprendre une d marche qui nous donne ra des outils nous permettant d analyser et de modifier nos conditions d existence Mais c est surtout vivre une aventure qui nous transforme individuelle ment et collectivement Les th ories n o lib rales et les exigences du Fonds mon tai re international ont entra n une d t rioration des conditions de vie dans presque tous les pays en d veloppement Les vagues migratoires successives qui tou chent le Qu bec depuis le d but des ann es 80 en sont le r sultat Des milliers de femmes et d hom mes fuyant des conditions de vie de plus en plus p nibles partent dans l espoir de trouver ici une terre d ac
133. ntr que la dualisation sociale est aussi au coeur de la formation et de l ducation On pr sente souvent l alphab tisa tion comme une occasion une deuxi me chance de passage de l un l autre c t Cette conf rence n a pas aliment ce mythe au contraire D un c t les for mations qualifiantes de l autre d sormais l alphab tisation Il reste les repenser ensemble dans des strat gies diff rentes mais compl mentaires Mais beaucoup de changements s im posent sont impos s 1 Workplace Workforce Literacy l alpha b tisation en milieu de travail de la main d oeuvre Conf rence organis e par le minis t re de l ducation de l Ontario les 12 et 13 f vrier 1993 Mississauga en Ontario 2 Une conf rence sur le m me th me en fran ais avaitpr c demment t organis e en Ontario par les mouvements d alphab tisa tion franco ontariens avec l aide du minis t re de l ducation de l Ontario Plus reven dicative que plac e sous le signe du partena riat cette conf rence recommandait la cr a tion de structures parall les francophones dans le secteur de l ducation des adultes et du d veloppement socio conomique ainsi qu un financement ad quat par l tat Les origines de l alphab tisation populaire Marguerite Bourgeoys Serge WAGNER professeur l Universit du Qu bec Montr al L alphab tisation popu laire au Qu bec est n e dans les ann es 1960 mai
134. o fessionnelle souvent non subven tionn e On apprend des person nes immigrantes utiliser des machines coudreindustrielles ou saes a 1 Voir l article d Andr Thibault Les beaux programmes et le vrai monde in Possibles Vol 16 no 4 automne 1992 pp 65 73 2 Je tiens remercier tout particuli rement Louise Miller pour ses conseils pratiques et judicieux et Jean Fran ois Aubin pour son apport documentaire leur aide m a t tr s pr cieuse pour mener terme la recherche sur l alphab tisation populaire et les tra vailleuses et travailleurs face l emploi De m me je tiens remercier Marie Claire Na deau et H l ne Hagan qui ont g n reusement partag leur exp rience 3 Maryse Perreault L alphab tisation et le monde du travail quelques enjeux allocu tion au colloque r gional de la Table r gio nale d alphab tisation Montr al Laval le 18 avril 1991 in Relevons le d fi de la formation de base d ici l an 2000 4 La pens e n o lib raliste veut essentielle ment que les tats n interviennent plus dans l conomie pour redistribuer la richesse entre lesdiff rentsacteursdessoci t s r le d tat providence prenant socialement en charge les plus d munis par exemple mais qu ils lais sent plut t les r gles de la concurrencejouer ce r le La nouvelle croyance tant qu ilfaut LE MONDE ALPHAB TIQUE 29 Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alph
135. on profes sionnelle mis en oeuvre ces der ni res ann es puisque ces pro grammes r pondaient et r pon dent aux demandes et aux be soins imm diats des entreprises en main d oeuvre Serait il pos sible de r concilier les besoins et int r ts de chacun par une poli tique de formation continue une culture de la formation conti nue Dans une v ritable politi que de formation permanente des adultes on retrouverait des programmes s adressant tant aux personnes analphab tes avec et sans emploi qu toute personne dont les besoins se si tuent au niveau du recyclage professionnel avec ou sans em ploi leur permettant ainsi de parfaire leurs niveaux res pectifs leurs qualifications pour mieux s int grer dans un march du travail o de vrais emplois seraientcr s Dansuntel cas on pourrait alors parler d une poli tique de formation permanente de la main d oeuvre qui saurait r pondre en m me temps aux besoins du march du travail en main d oeuvre Bien entendu cela ne peut se faire court terme et il s agit d un changement qui demande que tous les partenai res y mettent du leur et qui exi ge aussi un changement dans les mentalit s ainsi qu une vo lont politique Cela signifie galement ac corder au concept de main d oeuvre une d finition non restrictive c est dire que l on y inclut l ensemble des ressour ces humaines que ces personnes soient actives sur le march
136. onner et de questionner le texte verbale ment J ai cherch aider cette derni re prendre conscience de son potentiel et ce souvent son insu J ai tent cette exp rience avec trois apprenants trois hom mes de 28 35 ans deux sachant passablement bien lire et un troisi me qui n en est qu au d codage avec confusion de sons et inversion des syllabes Ces trois hommes ne souffrent d aucun handicap intellectuel mais deux d entre eux par contre ont un handicap physique surdit et semi voyance Ils portent des appareils correcteurs Je voulais cet atelier leur mesure en misant sur l entraide et la mise en commun de leurs habilet s J ai donc pr sent le contenu de l atelier dans cette perspective et de fa on claire Il s agissait de lire une lettre tir e du livre de Daniel St Aubin qui a pour titre Fran ais et d y r pon dre Il y est question d un pri sonnier qui crit son p re une lettre de 20 lignes r dig e tr s simplement et porteuse d une forte charge motive C est un texte beau et touchant Chacun a lu la lettre tour de r le du mieux qu il a pu etje l ai ensuite lue mon tour J ai pos beau coup de questions au sujet du contenu des informations des motions qui s en d gageaient Qu est ce qu ils en compre naient Chacun a r pondu deux d entre eux de fa on beaucoup LE MONDE ALPHAB TIQUE 13 Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab t
137. ous leur en offrons l opportu nit Malgr l int r t d une telle initiative l quipe de base de Lettres en Main ne dispose pas vraiment des res sources humaines et finan ci res n cessaires pour assu rer toutes ces nouvelles acti vit s et m me si les sorties apparaissent comme un mo ment propice aux changes en grand groupe nous ne sommes pas n cessairement toujours disponibles pour y participer Nous avons donc d confier la gestion la plani fication et l animation du mercredi aux intervenantes et intervenants engag s gr ce un Programme de d velop pementde l emploi PDE C est apr s consultation de toutes les personnes participantesque se d cident les sorties men suelles Bel exercice de d mo cratie Nous n gocions au pr alable aupr s des organis mes culturels une entente souvent au moment de faire une r servation pour obtenir un tarif de groupe tudiant Les participantes et partici pants se sont aussi mis d ac cord pour ventuellement as sumer une partie des frais le cas ch ant Je ne l aurais pas fait seul Je ne l aurais pas fait seul en groupe c est plus ras surant C est moins g nant C est plus enrichis sant et plus stimulant On peut changer nos id es a nous fait du bien de sortir de chez nous Voil les com mentaires que nous entendons le plus fr quemment La pr sence des autres membres du groupe aide les p
138. ouvement populaire en al phab tisation Nos objectifs voluent en fonction des besoins des partici pantes et participants Cepen dant et depuis toujours nous poursuivons un double objectif alphab tisation et prise en charge individuelle et collective de nos conditions de vie notre avis l apprentissage de la lectu re et de l criture repr sente un moyen de prendre conscience de la r alit qui nous entoure et de d velopper notre autonomie C est l un processus qui vise briser l isolement Nous privil gions l acquisition de la confian ce en soi et la reconnaissance de la valeur d une culture populai re Notre double objectif signifie aussi que nous cherchons faire en sorte que les participantes et participants puissent s ils le d sirent prendre en charge le lieu de leur apprentissage Nous sommes chacun et chacune notre fa on mais ensemble en gag s dans une d marche com mune de formation Notre autonomie comme groupe populaire en alphab ti sation nous permet de choisir une p dagogie d scolarisante et Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ fond e sur le v cu la r alit la culture des gens des milieux po pulaires Nous croyons que c est l notre sp cificit sp cificit que vient encore accentuer notre objectif d int gration des parti cipantes et participants aux structures de fonctionnement du groupe
139. p riences allemandes est de plus en plus en usage ici Par exem ple la mise en place d un syst me de gestion de la qualit totale G Q T avec des quipes d am lioration permanente E A P r v le souvent chez certains des employ s des besoins en recycla ge et en mise niveau surtout chez ceux ou celles qui ont quitt l cole depuis longtemps et qui ont exerc un m me m tier qui ne les obligeait pas utiliser ces habilet s depuisplusieurs ann es Voir ce sujet l encadr sur l ex p rience de formation de base des travailleuses et travailleurs des Emballages Consumers Mais il peut tre dangereux d adopter un discours qu enten dent g n ralement bien les em ployeurs celui de la productivit meilleure adaptation de la main d oeuvre aux am liorations technologiques plus grande souplesse de l entreprise face aux changements diminution des accidents de travail etc Ainsi pr sent e l alphab tisation s ap pr cie en termes de retomb es conomiques C est une fa on efficace de p n trer l entreprise mais c est aussi tenir un discours qui stigmatise les analphab tes et risque de remettre en cause leur droit au travail L al phab tisation au contraire est un processus qui si on veut le calculer en termes de dur e s chelonne pendant des mois et des ann es Les r sultats ne sont pas imm diats et c est sou vent ce qui fait croire qu ils ne sont pas rentables
140. p parler de lutte pour l am lioration des droits de la personne dont le droit d ap prendre Et il est urgent que tous les partenaires sociaux politi ques et conomiques s engagent dans l am lioration des condi tions de vie et de travail des per sonnes les plus d munies Et l ducation pour tous et toutes demeurera toujours un moyen privil gi pour ce faire Des responsabilit s partag es Un tel processus de forma tion continue des adultes n ces site d une part un projet de so ci t long terme et d autre part la participation de tous les par tenaires tat entreprises syn dicats travailleuses et tra vailleurs institutions organismes communautaires et bien s r groupes populaires tant au ni veau de la mise en place que sur le plan du soutien financier On doit ensemble moyen terme penser un r gime de cong ducation universel Mais il faut aussi entre temps imaginer et mettre l essai court terme toutes sortes de formules ou de projets Ainsi il est de la responsa bilit des compagnies qui rem placent des travailleuses et tra vailleurs par des machines d of frir ces derniers une r orienta tion dans la nouvelle organisa tion du travail ou de contribuer leur formation pour leur permet tre de se recycler Selon quelles modalit s peut on envisager le finance ment des divers aspects de l al phab tisation et de la formation de base y compris la
141. plus qu tre apte travailler Il s agit d une nouvelle valeur responsabiliser individuelle ment les personnes sans emploi de leur exclusion du march du travail Le principe de base du r gime de l assurance ch mage lors de sa cr ation dans les an n es 40 tait celui de filet de s curit 1l est devenu depuis ce lui plus coercitif de tremplin pour la promotion de l emploi Malgr ses promesses de venir en aide aux personnes dont les emplois seraient touch s par les effets du libre change le gouvernement f d ral s est plu t t efforc de calquer les Etats Unis pour r former les mesu res sociales en laissant les em plois aux forces du march et en responsabilisant les indivi dus Par exemple lorsque l Etat s est d sengag de l assurance ch mage en 1990 ce d senga gement devait permettre l Etat de diriger sa contribution vers la formation professionnelle des travailleurs mais en r alit cette contribution sert plut t fournir les entreprises en main d oeuvre qualifi e plus comp titive mais aussi plus docile cause du taux lev de ch mage Ce sont des d cisions qui acc l rent les transferts de fonds vers la mission conomique de l Etat en amputant les budgets destin s sa mission sociale et qui menacent l quilibre maintenir entre les objectifs de d veloppement conomique et d quit sociale et qui tradui sent un c
142. pour but de mieux faire conna tre la recherche actuelle du mouve ment associatif singularis e dans les principales fonctions nu m r es Disponible au CDEACF T l phone 514 844 3674 Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ LA PAUVRET CHANGE TELLE NOS PRATIQUES PROPOS D INTERVENANTES ET D EN SEIGNANTES par Lise Fortin et al Produite par un collectif de fem mes cette recherche est le fruit d une collaboration entre Relais Femmes et le Conseil canadien de d veloppement social bureau de Qu bec L objectif de l enqu te tait de documenter le ph nom ne de l appauvrissement des femmes les cons quences et les change ments dans les pratiques des or ganismes qui doivent quotidien nement faire face cette pauvre t ainsi que les solutions mises en oeuvre de m me que les pistes de solutions promouvoir Cette recherche est n e des in terrogations et inqui tudes de plusieurs intervenantes de grou pes autonomes de femmes face la pauvret grandissante Mon tr al et ses impacts quant l intervention et au mandat m me des organismes concern s L enqu te touche les quartiers St Michel Villeray et Petite Patrie d une part ensuite les quartiers Hochelaga Maisonneuve et Centre Sud et finalement les quartiers St Henri Petite Bourgogne et Pointe Saint Charles Les interve nantes d organismes
143. prime le peuple pour en inventer un autre ou bien si on essaye d ajuster les projets la r alit Parce que si les objectifs de modernisation industrielle de notre soci t ne sont pas con us en tenant compte de la main d oeuvre telle qu elle est ils n ont aucune chance de se r aliser Andr Thibault Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ Objectif du dossier e pr sent dossier sur l alphab tisation et la formation de base de la main d oeuvre a pour objectif d largir le d bat sur la question Pour ce faire nous pr sentons une analyse des enjeux du point de vue de l alphab tisation populaire comme de celui des syndicats Nous pr sentons galement quelques projets entrepris dans les groupes ou en collaboration avec les groupes populaires pour d crire leur d marche Et cela dans le but de fournir un lieu pour partager les exp riences qu en ont les groupes Le dossier ne pr tend pas apporter de solutions miracles Cependant l analyse des enjeux de l alphab tisation des travail leuses et travailleurs partag e aussi par d autres organismes et individus ainsi que les exp riences relat es par certains des groupes membres du Regroupement devraient permettre de d fi nir quelles conditions d intervention ce dernier privil gie comme les mieux m me de r pondre aux orientations d une alphab tisation populaire des travailleuses et des
144. probl mes en gendr s parl analphab tisme ainsi Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ que les difficult s rencontr es lors de l apprentissage Bref un livre qu il faut lire pour mieux saisir les diff rentes fa cettes de l analphab tisme Un li vre qui nous aide comprendre les personnes analphab tes Un livre qui permettra de faire avan cer la cause de l alphab tisation populaire Nicole Lachapelle Disponible La Fondation Alpha Pop T l phone 514 277 9957 STRATEGIES D ALPHABETISATION DANS LE MOUVEMENT ASSOCIATIF sous la direction de Jean Paul Hautecoeur Cet ouvrage r sume les commu nications et les commentaires des participantes et participants au s minaire de Namur qui s est d roul du 11 au 13 octobre 1991 Ce s minaire sur les strat gies d alphab tisation dans le mouve ment associatif a t organis avec l appui du Commissariat g n ral aux relations internationa les de la communaut fran aise de Belgique Le s minaire rassem blait les auteurs de textes pa ra tre dans l ouvrage de la s rie Alpha Recherches en al phab tisation traitant des strat gies du mouvement asso ciatif en alphab tisation Lors de cette rencontre interna tionale initiative de l Institut de l Unesco pour l ducation de la r gion Europe les participantes et participants ont analys une quinzaine de projets locaux et
145. r ticipantes se disent tr s satisfaits de la d marche Dans une usine de fabrica tion de meubles de l Estrie c est la suite du travail men parle Comit d adaptation de la main d oeuvre CAMO que le syndicat a d cid de demander que des cours de for mation de base en alphab tisa tion soient offerts ses membres moins scolaris s de fa on ce qu ils puissent ensuite suivre les cours de formation professionnel le offerts par l entreprise Plusieurs de ses membres suivent actuelle ment des cours d alphab tisation alors que d autres ont d j termin cette tape et se pr parent actuelle ment pour obtenir une reconnais sance d quivalence Des contraintes difficilement contournables Si cette approche semble premi re vue la solution id ale les contraintes inh rentes aux mi lieux de travail viennent rapide ment nous rappeler qu elle n est pas toujours envisageable partout C est ce qu a compris ce syn dicat d une papeterie lorsque l employeur a r pondu sa de mande de cours d alphab tisation en affirmant que la compagnie n est pas une garderie ni une co le primaire Non la sensibilisa tion n a pas port fruit partout Mais ind pendamment des r actions de certains employeurs m me dans les entreprises o ils acceptent les projets de formation les contraintes du milieu peuvent rendre impossible le d veloppe ment de programmes en milieu de travail Ainsi la taille de l
146. r le plaisir de lire Plusieurs articles font tat de cette recherche et t moignent d exp riences r alis es aupr s des apprenants On pourrait dire encore beaucoup de choses de cette revue que je consid re tr s int ressante et tr s stimulante La mise en page soign e la diversit l int r t et la pertinence des sujets trait s concourent en faire une revue sp cialis e qui demeure pourtant largement accessible toute personne attentive au d veloppement ici comme ailleurs de l alphab tisation des adultes Louise Cr peau Montr al 5 f vrier 1993 LA SAUCE CALCULER Vid o de 28 minutes r alis e par Andr Vanasse des Productions Bonsa 1993 La conception p dagogique de cette vid o produite pour le Re groupement des groupes populai res en alphab tisation du Qu bec et le Service aux collectivit s de l Universit du Qu bec Mon tr al a t assur e par Claude Janvier professeur et chercheur au Centre interdisciplinaire de recherche sur l apprentissage et le d veloppement en ducation Cirade de l Universit du Qu bec Montr al Diane et Lucie deux animatri ces du Carrefour d ducation po pulaire de Pointe St Charles Montr al ont d cid apr s avoir suivi la formation offerte par le Regroupement et dispens e par Claude Janvier de changer leur fa on d intervenir en enseigne ment des math matiques aux adultes La vid o nous les montre en pleine
147. rais des commandes je chauffais le camion je conduisais le lift Bref je savais tout faire Le boss de l entrep t est par ti J avais l exp rience pour le remplacer mais je ne parlais pas anglais et je ne savais pas crire Avoir un secondaire 5 a te permet de monter en grade PHOTO CEDA Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ Gilles Comment veux tu qu on ait de l exp rience si on peut jamais travailler Michel Avant tu pouvais travailler la m me place tou te ta vie Tu prenais de l exp rience Tu pouvais monter en grade Denis Moi j ai travaill dans un atelier de menuiserie C tait un emploi saisonnier Les employeurs slaquaient le monde puis en reprenaient d autres J ai fait plein de peti tes jobines J aitravaill dans des piceries J ai t laveur de vaisselle Il n y avait pas de syndicat On n tait pas pro t g S il y en avaitdes meilleurs que toi tu perdais ta Job R al Ily a aussi les chan gements technologiques Dans le m tro parexemple c estune machine qui lave les planchers la Ville de Montr al c est un aspirateur qui ramasse les papiers a prend moins de monde pour faire le travail Plus 1l y a de monde en ch mage plus les employeurs ont le choix Ils prennent la cr me Comme il y a moins de cr me que de lait un moment donn il ne va rester que du petit l
148. re de Sher quis des personnes qu ils pro viennent de leur vie priv e de leurs activit s familiales ou de leur exp rience de travail de fa on les convaincre qu elles en poss dent d j qu elles savent d j une foule de choses leur redonner confiance en leur d montrant qu elles peuvent ap prendre tels sont les principes d une formation de base adap t e En somme tous les principes de l alphab tisation populaire s appliquent aussi la forma tion des travailleuses et tra vailleurs Il faut partir du mat riel du quotidien des travailleuses et travailleurs dans l usine l indus trie ou le milieu de travail et des acquis de leur exp rience d adul te et faire en sorte que les nou respectives De 1 est n un projet pilote d al phab tisation en milieu de travail quiaprislenomdEPAT ducation populaire au travail On trouvera un article relatant cette exp rien ce au travail plus loin dans ce dossier Le Un Mondalire dans rest de Montr al re oit des tra veaux acquis soient directement transf rables dans le travail dans la vie quotidienne et dans la vie d mocratique Tout peut tre pr texte formation en autant que la personne puisse en retirer des apprentissages transf rables des outils comme un manuel d entretien d une machine par exemple ou un mode de proc dure d assembla ge d un objet courant un compte d lectricit ou de t l phone des consignes en sant
149. rentes r gions du Qu bec avec la sortie du deuxi me num ro un questionnaire d valuation sera ins r Danielle Jean Disponible Cr ation Lecture et Son T l phone 514 849 4750 L ANALPHAB TISME ET LA PAUVRET UNE VUE DE L INT RIEUR parl Organisationnationaleanti pauvret Quand pauvret rime avec anal phab tisme L Organisation nationale anti pauvret ONAP un organisme qui cherche exprimer le point de vue des personnes pauvres vient de publier une recherche partici pative sur le th me pauvret et analphab tisme Cetterecherche r alis e avec la participation de 105 personnes analphab tes et de 119 personnes intervenantes en alphab tisation ou en milieu po pulaire illustre de fa on claire et concise le lien troit qui existe entre pauvret et analphab tis me Ilen ressort parexemple que 83 des personnes analphab tes interrog es proviennent d un mi lieu familial conomiquement d muni Cette recherche n a pas la pr tention d tre une tude statisti que Elle vise plut t donner la parole aux personnes analphab tes et illustrer au moyen de t moignages l influence de la pauvre t dans le processus d ducation Une conclusion s en d gage on ne peut pas lutter vraiment contre l analphab tisme si on ne lutte pas contre la pauvret L alphab tisation seule ne constitue que tr s rarement un moyen pour sor tir de la pauvret
150. res notre propre fa on de fonction ner en particulier notre fa on de diffuser l information doit tenir compte des r sultats de l enqu te Notre centrale entrepren dra aussi toutes les d marches politiques n cessaires afin que la Soci t qu b coise de d veloppe ment de la main d oeuvre se pr occupe de ces besoins de for mation Nous ferons galement des repr sentations pour que le r seau public d ducation et les groupes populaires en alphab tisation soient ad quatement soutenus et financ s par l tat 1 Voir D marche CSN en alphab tisation dis ponible au Centre de documentation de la CSN 1601 avenue DeLorimier Montr al H2K 4M5 t l phone 514 598 2151 t l copieur 514 598 2089 2 ECLEUQ Enqu te sur les capacit s de lecture et d criture utilis es quotidiennement l alpha b tisation des adultes au Canada r sultats d une tude nationale Statistique Canada Catalogue 89 525 F 3 L ill trisme des adultes et les r sultats conomiques Centre pour la recherche et l inno vation dans l enseignement OCDE Paris 1992 4 L usine de papier a connu d importants change ments technologiques dans les ann es 80 et les salari s ont re u de la formation sur une grande chelle Un grand nombre de travailleurs g s ont alors plut t choisi de quitter le travail avant l ge normal de la retraite LE MONDE ALPHAB TIQUE 37 Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alp
151. rmais li e une autre r alit celle de son pays d accueil Elle fait fonctionner et m me tr s bien les rouages de la machine conomique qui profite de son statut et de la fragilit de sa situa tion M me dans ce contexte dif ficile le d fi pour l animatrice est d amener l apprenante ques tionner son r le d instrument docile d finir une ducation Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ de base qui rendrait cette person ne capable d intervenir dans le projet de soci t Bref arriver a cr er une situation d apprentis sage qui soit lib ratrice La r alit des groupes pluri ethniques en d marche d alpha b tisation pose plusieurs d fis Comment faire de l action d al phab tiser une d marche lib ra trice dans un contexte qui au d part ne reconna t pas l ap prenante un droit fondamental savoir celui d tre alphab tis e dans sa propre langue Sauf pour certains grou pes d alphab tisation mono ethniques ha tiens chinois et portugais qui les hasards de l histoire ont permis ce privil ge il faut admettre que l animatrice se trouve devant un trange pa radoxe encoreplussielletravail le dans un groupe d ducation populaire Comment cr er une Situation d apprentissage lib ra trice sans pouvoir reconna tre objectivement un droit fonda mental celui d tre alphab tis dans sa langue maternelle P
152. s pour l avenir Selon l tude r alis e dans six milieux de travail c est jus qu 40 des travailleuses et des travailleurs qui ont des apti tudes insuffisantes en lecture et en calcul pour accomplir les t ches l mentaires de la vie quotidienne Ces chiffres ne devraient pas surprendre puisqu ils co ncident avec les r sultats d autres enqu tes en particulier ceux pr sent s par Statistique Canada il y a quelque temps Cette derni re tude dont la justesse et la perti nence ont t soulign es r cem ment par l OCDE a lev le voile sur une r alit encore fort m connue Elle r v le que seule ment 57 des adultes qu b cois sont capables de satisfaire aux exigences de lecture courante et de faire preuve de polyvalence dans leurs capacit s de lecture Ces r v lations ont amen la CSN chercher savoir com ment cette r alit se traduisait dans les syndicats et dans les milieux de travail Il n est pas difficile d imagi ner quel point cette insuffisan ce de connaissances de base peut 34 LE MONDE ALPHAB TIQUE limiter l exercice des droits indi viduels et collectifs notamment la libert d expression le droit l information le droit d associa tion le droit l emploi Il est es sentiel de permettre aux indivi dus d exercer pleinement leurs droits par l acquisition d aptitu des suffisantes pour traiter l in formation contenue dans les documents de base L e
153. s elle s inscrit dans un vaste mouvement histo rique de d mocratisation de l ducation Le mouvement a vu le jour en Europe au XVIe si cle la suite de l invention de l im primerie et de l av nement du protestantisme qui pr conisait la lecture de la Bible par tous La Contre R forme catholique avi v e par le Concile de Trente al lait tenter d y faire contrepoids ainsi naquirent en France les petites coles Marguerite Bourgeoys prit part cette action dans sa ville natale de Troyes et c est cette id ologie qu elle trans porta en Canada en 1653 Bien s r l uvre de la S ur Bourgeoys est travers e par un paradigme religieux qui lui conf re coh rence et singularit La sainte serait d ailleurs horri fi e par plusieurs objectifs con temporains d alphab tisation populaire car la notion de la ci t lui tait trang re Elle voulait franciser les Sauvages elle croyait que les femmes devaient bien remplir leurs t ches do mestiques elle respectait la hi rarchie et le statu quo social Et pourtant la pionni re voulait instruire les d munis autochto nes femmes pauvres ce titre elle repr sente l un des maillons importants de l histoire de l alpha pop Par dessus le vrai visage de Marguerite B on a peint un faux visage d figu rant ainsi l esprit aust re et militant de la fondatrice La peinture originale a t mise jour au d but des ann es 1
154. s et partici pants aux ateliers d criture Elle y communique son exp rience et celle du groupe et pr sente la grande et les petites his toires qui la men rent aux ateliers d criture Elle d voile le dessus Z et le dessous du pourquoi et du comment des d marches Elle nous entra ne dans six ateliers comment s pour des groupes al lant du d butant l exp riment LE MONDE ALPHAB TIQUE 7 Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ En somme elle refait avec nous le parcours de l apprentissage d une technique d alphab tisation d abord exp rimentale mainte nant outil quotidien au Collectif d alphab tisation Disponible au Collectif d alphab tisation 12 rue de Rome Bruxelles Belgique D MARCHE CSN EN ALPHAB TISATION par le Service de recherche de la CSN Ce document sur l alphab tisa tion fait tat du rapport et des r sultats d une enqu te men e par la Conf d ration des syndicats nationaux sur la formation de base Il constitue galement la d mar che de la CSN en alphab tisation adopt e par le Conseil conf d ral en septembre 1992 L enqu te avait pour objectifs de dresser un tableau des aptitudes de base des membres en lecture et en calcul pr senter des donn es sur le nombre d indivi dus dans certains milieux de tra vail qui prouvent de graves diffi cult s devant des t
155. s les soci t s du Burkina Faso la pla ce de la femme demeure le foyer et son r le la procr ation et l ducation des enfants On a commenc tenir compte des femmes dans les programmes de d veloppement partir des an n es 80 la suite de l Ann e internationale des femmes Cela a permis la mise sur pied de pro grammes adapt s leur situa tion particuli re L alphab tisation partir de 1983 Apr sla r volution de 1983 men e par le capitaine Thomas Sankara la politique d alphab tisation au Burkina Faso a amorc un virage important En ce qui concerne les mesures destin es r duire le taux d analphab tisme f minin il faut mentionner entre autres e L op ration alpha comman do qui visait l alphab tisa tion du monde rural e l organisation d une seconde op ration d alphab tisation appel e alpha bantaar qui visait corriger les insuffi sances de l alpha commando o les femmes ne repr sen taientque 1 des participants e l op ration pountoi dirig e uniquement vers les femmes e l organisation du minist re charg de l ducation de fa on mieux r pondre aux besoins de toutes les cat gories socia les en mati re d ducation et d alphab tisation Aujourd hui au Burkina Faso l alphab tisation se veut fonctionnelle et elle est assur e dans quatorze langues nationa Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation pop
156. sensibilisa tion Des exemples de cong ducation pay partag entre employeurs et syndicats et ou travailleuses ettravailleurs exis tent en Europe en France et en Italie entre autres Mais plus pr s de nous au milieu des ann es 1985 les syndicats des journa liers au Nouveau Brunswick par l entremise d un fonds sp cial de fiducie d cid rent d ins rer dans leur convention collective une clause sp ciale pour la forma tion En quoi consistait exacte ment ce fonds de fiducie Pour chaque dollar investi conjointe ment par l employeur et le syn dicat le gouvernement f d ral par l entremise du fonds sp cial de fiducie versait le montant de 0 50 durant la premi re ann e jusqu concurrence de 200000 par ann e Ce montant passait 0 33 au cours des deuxi me et troisi me ann es L aide gouver nementale prenait donc fin au bout de trois ans La F d ration du travail de l Ontario a aussi d velopp un projet syndical appel BEST Basic Education for Skills Training dans lequel les formations de base en lecture criture et calcul se donnent par tiellement pendant les heures de travail et qui est en partie finan c parle minist re de l Education de l Ontario Les groupes fran cophones d alphab tisation po pulaire revendiquent le m me genre de projet pour les Franco ontariens Le plus grand d fi relever reste encore celui de convaincre les entreprises de verser des sa
157. si toujours parmi les groupes ci haut mentionn s pr s de trois personnes sur dix ont termin leur secondaire ou une formation professionnelle Ces donn es sont comparables celles r v l es par l enqu te de Statistique Canada Les donn es recueillies sur l ge des travailleuses et des tra vailleurs prouvant des difficul t s importantes en lecture et cal cul sont troublantes En effet les statistiques nous indiquent que la main d oeuvre de l an 2 000 sera 70 compos e de la main d oeuvre actuelle Or notre en qu te r v le qu environ 20 de cette main d oeuvre actuelle g e entre 35 et 44 ans et 40 de celle g e de plus de 45 ans ne peut accomplir les t ches courantes en lecture et en calcul Un dernier r sultat de l en qu te de la CSN illustre bien lui aussi l ampleur du d fi social que repr sente cette r alit Ici com me dans l enqu te de Statistique Canada les donn es r v lent que la tr s grande majorit des indi Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ vidus c est dire plus de 90 des personnes ayant des difficul t s croient que leurs connaissan ces de base sont suffisantes Il ne faut pas uniquement interpr ter ce ph nom ne comme une ten tative de cacher de nier ou d oc culter le probl me En effet pour un grand nombre la vie quoti dienne demande tr s peu d exi gences en lecture et en calcu
158. sme Au fil du temps le collectif a cons tat l tendue des besoins et s est structur davantage En 1982 il s est incorpor et a adopt le nomd Atout Lire En 1983 Atout lire prenait pignon sur rue et enfin en 1984 85 il obtenait son accr ditation aupr s du minis t re de l Education du Qu bec Somme toute le d veloppe ment et la pratique d Atout Lire depuis ses d buts se sont cons truits autour de moments impor tants et d tapes qui se chevau chaient temps forts de sensibili sation et de recrutement temps de r flexion sur les m thodes et les pratiques temps de cr ation d outils p dagogiques temps d alphab tisation p riodes in contournables de recherche de financement et de lutte pour notre survie temps consacr s aux changes et la solidarit avec le mouvement populaire en alphab tisation et d ducation populaire Ces p riodes depuis la naissance d Atout lire s ins crivent dans une d marche qui vise la participation du plus grand nombre de personnes possible ce que nous sommes et ce que nous voulons devenir D une philosophie d intervention Notre philosophie d inter vention s est d finie progressive ment et porte essentiellement les traces de notre analyse du ph nom ne de l analphab tisme ph nom ne social li entre autres au contexte socio conomique et de la r alit sp cifique notre milieu Nos pers pectives de travail s ins rent dans le m
159. sme au Qu bec Un plan d ensemble en alpha On pourra prendre connaissance du point de vue des divers interve nants dans cette i dans l article quifigureplus loin dans ce dossier Le Centre de lecture et d critu re de Montr al dans le quartier Plateau Mont Royal administreun projet de reconnaissance des ac quis des apprenantes Touten ces derni res de dresser un bilan ce projet vise les mettre en rela tion avec des ressources en pr employabilit ou en ducation existant dans le quartier Le Carrefour d ducation popu laire de Pointe St Charles et le Co mit d ducation des adultes de St Henri CEDA en collaboration projet conjoint nomm Alpha cuisine Ce projet afie des cours de techniques de cuisine en tablis sement et d alphab tisation b tisation qui comporterait n cessairement l implication de tous les partenaires y compris ceux du monde du travail et l adoption d un plan d actions concr tes visant la fois les sympt mes et les causes du pro bl me On veillerait faire de la formation de base et de la formation professionnelle un continuum et non une course obstacles En attendant nous pouvons d j partager ensem ble les pratiques de quelques in tervenantes et intervenants en ducation populaire etsyndicale avec des travailleuses et tra vailleurs RGPAQ D autres comme la Maison d Ha ti et le Centre N a Riv offrent de la formation pr
160. ssuyer des temp tes de fortes vagues con na tre des hauts et des bas Dans la premi re c est la conjoncture conomique qui fait des ravages La r duction du nombre d employ s de l usine nous emp chera de poursuivre l aventure Dans la deuxi me les con tacts pris avec le directeur du Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ personnel nous laissaient croire un aboutissement prochain mais la mise pied de ce respon sable pour cause de restructura tion de l entreprise nous a ra men s au point de d part de mani re tr s brutale Tant d ef forts an antis pour une simple erreur de parcours entre autres parce que nous avons omis d avoir plus d un contact dans l entreprise Nous avons bien tent de remettre ce bateau flot mais Sans succ s jusqu main tenant Dans la troisi me entrepri se plusieurs rencontres avec le directeur du personnel se sont av r es n cessaires sensibilisa tion pr sentation de notre orga nisme et de son fonctionnement plan d action et ch ancier Il a fallu du temps pour bien com prendre et s assurer de la colla boration du milieu La communication radio une fois tablie nous avons alors lanc une bouteille la mer avec le message suivant EPAT sou haite la mise sur pied d un comit d implantation Le comit se veut le reflet du milieu et a pour mandat de sou tenir la m
161. t partager notre aventure Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ L quipage Il y a un an une quipe exp riment e en alphab tisation prenait le large dans un bateau appel Caravane Alpha pour sensibiliser la population lanau doise la question de l analpha b tisme La Coop rative de servi cesmultiples Lanaudi re CSML de Sainte Julienne DECLIC de Berthier et le Regroupement des assist s sociaux de Juliette m tro politain RASIM bons naviga teurs s taient concert s et avaient fait financer ce voyage par le Secr tariat national l al phab tisation Et puis le th tre Parminou a pris les rames second par les formatrices des trois groupes pour accoster dans diverses mu nicipalit s et informer les gens par la voie de l humour sur les probl mes reli s l analphab tisme Quel voyage Au bout d un an l quipa ge d j bien amarin sent le go t du large le reprendre On d cide alors d engager une ti moni re qui lancera le bateau sur des mers jusque l inexplo r es les milieux de travail Le nom du bateau Baptiser un navire c est lui donner une identit propre lui assurer une reconnaissance pu blique Nous ayons nomm le n tre l PAT l ducation popu laire au travail pour mieux d aire notre approche et viter l utilisation du terme formation de base servi toutes l
162. t cette prise de conscience doit s accompagner d une r elle re connaissance des acquis car ces centaines de milliers de tra vailleuses et de travailleurs ont d velopp des comp tences et des habilet s qui restent encore mal reconnues alors qu elles font partie int grante du savoir faire Toutes ces personnes peuvent apprendre apprendre et le monde du travail ne doit pas chercher les vincer mais plu t t leur offrir l occasion d am liorer leurs connaissances de base en lecture criture et calcul La CSN entend bien pour suivre le travail d j entrepris pour promouvoir en milieu de travail l am lioration des con naissances en lecture criture et calcul Cette action doit emprun ter deux avenues principales d abord la mise sur pied d exp riences pilotes de formation en collaboration avec le r seau pu blic d ducation et les groupes populaires en alphab tisation ensuite des sessions de forma tion plus sp cifiques et plus ap profondies destin es tous les responsables syndicaux concer n s de pr s ou de loin par les questions d ducation et de for mation La CSN invite aussi ses syn dicats affili s n gocier des dis positions de convention collecti ve qui favorisent ou qui facilitent l organisation de la formation de base en milieu de travail Il esten outre important que notre orga nisation prenne davantage en consid ration l existence de ce ph nom ne parmi ses memb
163. t comme outil de sensibilisation pour leur pro pres intervenantes et interve nants Apr s lecture du docu ment les personnes de ces milieux sont suffisamment outill es pour tre en mesure de d pister le probl me et r f rer la personne analphab te notre organisme La sensibi lisation permettra galement ces groupes de tenir compte de cette r alit insidieuse qui est celle d un grand nombre de leurs usagers et usag res En outre Je sensibilise mon milieu l analphab tis me nous sert constamment lors de nos repr sentations aupr s des diff rents bailleurs de fonds Parexemple lorsque nous rencontrons les d put s les nombreuses statistiques sur chacun des quartiers de Trois Rivi res et sur les diff rentes zones de la Mauricie ainsi que plusieurs autres donn es pertinentes ne man quent pas de les impression ner et de les sensibiliser l im portance de nos demandes Outre sa fonction d ins trument de sensibilisation pour le milieu l utilisation de la trousse l interne comme outil de formation pour les stagiaires et militantes est ap pr ci e Au del de la probl matique de l analphab tis me les nombreuses sections du guide fournissent des ren seignements sur notre orga nisme ses mandats ses orien tations politiques et p dago La lecture du guide per met chaque nouvelle sta glaire et militante de prendre contact avec le groupe dans son ensemble de comprendr
164. t les wagons Pendant le temps perdu je jouais apprendre conduire le chariot l vateur Six mois plus tard on m a demand de conduire un chariot l vateur parce qu on trouvait que j tais bon le conduire et depuis trente quatre ans je fais la m me chose je re ois de la marchandise pour tre entrepos e ensuite pour tre exp di e depuis 1967 je suis l ext rieur de l usine recevoir de la marchandise dans les entrep ts PHOTO RESO ire et emploi RGPAQ T MOIGNAGE de Colette Belley Le monde alphab tique num ro 5 du Centre alpha de la Baie au Saguenay Propos recueillis par Roxane Minier le 21 janvier 1993 Colette Belley participe aux ateliers d alphab tisation du Cen tre Alpha de la Baie depuis plus de cinq ans Elle fait galement partie du Conseil d administration du Centre depuis un an titre d appre nante Elle a suivi la session du Regroupement sur l organisation donn e par R jean Mathieu dans les locaux de l Universit du Qu bec Chicoutimi Nous allons donc couter ce qu elle va nous dire ce sujet Quand tu m as t l phon pour aller assister cecours J ai t surprisemais je suis tellement curieuse que j ai dit oui Si je veux avancer il faut que j aille voir ailleurs parce que pour moi l Universit gale pro fessionnel Arriv e l j ai trouv que a ressemblait d autres institutions mais c est grand et on rencontre beaucoup d
165. te cherche mus e Diane Labelle Lettres en Main de Montr al sens La lecture et l criture font partie de la vie C est sans doute une vidence pour la plupart des gens qui ma trisent ces habilet s Pour une majorit d adultes anal phab tes qui fr quentent nos groupes d alphab tisation cette r alit est d autant plus criante qu ils se font quotidiennement rappeler leurs propres limites S ils ten tent parfois de s en d fendre ils constatent qu la longue cette carence influence leur perception du monde et surtout d termine le degr d int r t qu ils accordent aux v nements socio culturels Incidemment des participants et des participantes de Lettres en Main ont reconnu que leurs difficult s utiliser ais ment le code crit les avaient souvent emp ch s de se sentir l aise pour aller la biblioth que ou visi ter un mus e par exemple Malgr l int r t qu aurait pu susciter telle ou telle exposition ils taient persuad s de ne pas poss der les connaissances n cessaires pour appr cier une oeuvre artistique M me si nous sommes tous et toutes t moins de l importance que prend l alphab tisation dans leur vie notre intervention se r sume souvent aux apprentissages r alis s dans le cadre des ateliers r guliers et malgr nos efforts la majorit des adultes analphab tes restent convaincus que les Arts et la Culture sont essentiellement destin s aux gens instruits Conscients de ce pr jug
166. temps la formation aide les participants assumer cette in s curit en permettant qu elle s exprime L coute active de la formatrice cr e aussi une con fiance nouvelle en validant les solutions mises de l avant par les travailleurs pour s en sortir Gilles Ily a une r alit la compagnie doit 51 millions 44 LE MONDE ALPHAB TIQUE notre fonds de pension Et la banque encore pas mal plus Quand a fait 30 40 ans que tu travailles pour la compagnie et que tu te dis mon fonds de pen sion m as tu l avoir si je m en vais La compagnie va tu faire faillite C est dur pour une per sonne Le monde travaille avec a dans l id e Moi je vais avoir 56 ans j arrive au bout et je me demande si je vais avoir pay tout le temps pour rien sije vais en avoir C est dur Mon fils qui travaille ici depuis 14 ans il est oblig en plus de garder des vieillards a la maison pour ar river Il est toujours pris La formatrice a joue sur le moral du monde dans l ate lier Ils ne sont pas s rs que la compagnie va leur remettre leur d Ils ont vu venir Ils fonction nent avec un side line Ces gens savent que leur job n est pas suffisante et qu elle n est pas s re Imaginez tout ce que a leur demande d efforts pour con cilier tout a L angoisse face au changement La d marche d identifica tion des acquis permet aux par ticipants de se situer face eux m mes et l environnement
167. tes diff rents et qui r pondent des demandes et des objectifs multiples Les formations de base peu vent toucher tout le milieu de l entreprise et pas seulement une partie de la main d oeuvre risque Elles r pondent essen tiellement cette nouvelle fonc tion d adaptation et de partici pation aux changements radi caux qui touchent la plupart des milieux de production de distri bution de services Les mots cl s du nouvel ge post industriel sont forma tion productivit communica tion partenariat mais aussi cul ture multiculturalisme style sensibilit participation quali t environnement relations responsabilit s Les r sultats at tendus des formations de base sont les suivants technique comp tence efficacit mais aussi qualit sensibilit confiance solidarit participation Le con cept de qualit de vie de produit de relation change les imp ratifs de comp tence et d effica cit Entre les entreprises et les organismes traditionnels d du cation s ins re de plus en plus la m diation d organismes experts conseils en communication en relations de travail en organisa tion industrielle en formation Les ducateurs doivent s initier des approches et des strat gies d intervention qu ils ne com mandent plus mais la d fini tion desquelles ils ont int r t participer D autres r les d autres expertises d autres fonctions leur sont o
168. tes qu on compte Avant on te demandait 50 grosses douze fois cinquante ou 72 bo tes ou une douzaine Cane marche plus C est tout enregistr l ordina teur Tu pitonnes ton num ro de palette ton num ro de trailer ton num ro d ordre ton num ro de punch point final Ca s en va direct dans le syst me On ne fait plus rien c est l ordinateur qui d charge tout Ce que je trou Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ ve de valeur au bout de la ligne c est que la nouvelle technologie a va mettre du monde dehors Les changements qu entra ne la formation dans la vie des participants La d marche est encore trop r cente pour en tirer un bi lan en terme d apprentissages acad miques Cependant ce qui est d j notable c est que cette exp rience est en train mine de rien de transformer le v cu de ces travailleurs tant dans l usine que dans leur entourage fami lial Des liens enrichis se nouent coutons les encore une fois On en parle dans l usine qu on vientici de dire Normand Et si on vient ici c est s rieux c est pour apprendre Gilles Les chiffres au ta bleau ce n estpas la m me chose que ce que j ai appris c est plus difficile aujourd hui Aujour d hui c est juste des calculatrices t as pu besoin de calculer mais tu ne peux plus te le mettre en m moire tu le perds Moi je peux aligner facilement une co
169. teuse d es poir ou ram ne t elle la person ne apprenante face ses impuis sances Autant de questions que je me pose et tente d y trou ver des l ments de r ponses Nous pourrions nous servir de cet article et de vos r flexions comme tremplin un d bat pour vous pour nous pour le Regroupement avec bien s r permission de publier vos textes La vie avant et apr s la lettre Vivian Labrie Alphabeille Vanier soci t aime croire que les personnes qui arrivent dans nos groupes sont au degr z ro de la culture parce qu elles seraient au degr z ro de l criture A vingt trente quaran te ans nous m mes les consid rons et les qualifions quotidiennement comme des personnes la base comme des d butantes Quel langa ge mensonger quand on y pense Voil des personnes qui pendant toutes ces ann es ont re u et perp tu l h ritage de leur famille de leur quartier de leur r gion participant de fa on unique et souvent origi nale la vitalit de savoirs de techniques de coutumes qui ensemble forment ce qu on appelle le patrimoine vivant A Alphabeille o je suis impliqu e Michel sculpte de superbes canards en bois Linda compose des chansons Francine chante dans des concours d amateurs Christian joue dans un orchestre Raynald est cordonnier P querette fait des tourti res du Lac St Jean au veau PHOTO Alphabeille Vanier Le monde alphab tique num ro 5 printemps t
170. thode de sensibilisa tion aupr s des travailleurs et travailleuses et de participer aux d cisions sur la d marche II est compos du directeur du person nel d un repr sentant des con trema tres d un repr sentant des travailleurs de la repr sentante de la Commission de formation professionnelle CFP et d une repr sentante d PAT Terre en vue Nous jetons donc l ancre dans une entreprise de fabri cation de serres et de syst mes d irrigation install e en milieu rural et comptant 110 employ s dont 40 travaillant dans l usine tous des hommes La sensibilisation des travailleurs Cet aspect de notre d mar che en entreprise est celui qui exige le plus d nergie le plus d imagination et de temps Chaque entreprise tant diff rente il faut chercher les in dices permettant de poser lesbons choix tre l coute du milieu pour saisir le bon moment en faire assez mais pas trop pour ne pas blesser les travailleurs qui vivent une situation difficile Car dans un milieu restreint tout se sait chacune des tapes de la sensibilisation le comit est con sult et met des suggestions les meilleurs endroits pour l afficha ge le meilleur moment pour rencontrer les travailleurs etc Pendant deux semaines nous menons un v ritable sprint de sensibilisation Les moyens utili s s ne sont pas tous convention nels affiches lettres jointes la paye r alisation d un journal
171. ti on a r cu p r d autres fins son travail admirable on a gomm les con tradictions Si pareil d tourne ment des objectifs d ducation n avait pas eu lieu peut tre le Qu bec n aurait il pas connu un retard historique aussi impo sant en alphab tisation Ce qui s est produit l poque c est un peu comme si les commissions scolaires prenaient aujourd hui le contr le des groupes d alpha b tisation populaire tout en af firmant officiellement poursui vre les buts de l alpha pop Heureusement nous ne sommes plus au XVIe si cle 1 La francisation est le terme encore utilis par le minist re de l ducation du Qu bec MEQ pour d signer l int gration linguisti que des allophones Pour en savoir plus Le Centre Marguerite Bourgeoys peut tre visit gratuitement 4873 Westmount Montr al le tableau ex cut par Pierre LeBer s y trouve Li es la C N D la plupart des biographies de Marguerite Bour geoys adoptent le point de vue offi ciel il faut donc lire entre les lignes surtout dans les ouvrages o les crits autographes sont cit s Sur les petites coles Grosper rin B 1984 Les petites coles sous l Ancien R gime Rennes Ouest France Universit Collectif Clio Histoire des fem mes au Qu bec depuis quatre si cles Mtl Ed Le Jour 1992 Le monde alphab tique num ro 5 printemps SO A TA RIAT populaire et emploi RGPAQ Adulte analphab
172. u Sud Ouest qui depuis le milieu des ann es 80 agitcomme CDECsur le territoire estpass ma tre dans l art de se faufiler dans les d da les de la bureaucratie gouverne mentale pour y faire valoir les droits etlesbesoins des personnes sans emploi et des travailleurs et travailleuses Que ce soit pour adapter des cours de formation professionnelle la r alit de ceux et celles qui ne r pondent pas aux crit res impos s par le mi nist re de l Education MEQ ou pour permettre des personnes analphab tes de faire l appren tissage de la lecture et de l critu re tout en apprenant un m tier offrant des possibilit s d emploi ou encore en impliquant des tra vailleuses et travailleurs mena c s de perdre leur emploi dans une d marche d valuation de leur potentiel personnel et pro fessionnel le RESO en collabo ration avec des organismes communautaires du milieu ne m nage aucun effort pour faire pencher l employabilit du c t de ceux et celles qui sont en fa veur du changement L employabilit et puis apr s Si en d pit du mandat qui leur avait t assign au d part par les gouvernements les orga nismes d int gration sociale et professionnelle et plus tard d autres organismes commu nautaires du milieu ont t ca pables de sortir l employabilit de sa d finition troite s ils ont Le monge a r ussi a d velopper une pratique qui s inspire des besoins r els des perso
173. u de soci t Isabelle Matte Carrefour d ducation populaire de Pointe Saint Charles Montr al Au printemps dernier Pointe Saint Charles a eu l id e originale de cr er un jeu de soci t pour la population du quartier Un jeu pour les adultes Eh oui Je vous raconte la petite histoire Le comit pauvret d Action Gardien la table de concertation des groupes communautaires de Pointe Saint Charles a pour man dat de mener une lutte poli tique contre la pauvret Le point de d part a t d orga niser des rencontres pour d velopper une analyse com mune de la conjoncture entre les groupes du quartier Ces rencontres ont t fort int ressantes stimulantes propi ces aux questionnements sauf naturellement pour les absents et absentes Comme nous n avions re joint que des intervenants et intervenantes il nous fallait trouver un moyen de parta ger et d enrichir cette analyse avec les membres participants de nos organismes Un petit comit s est donc mis l oeuvre en partant du cons tat que pour bien des gens faire de l analyse c est plate C est s rement plate si on le fait la mani re des intellectuels avec tous leurs arguments th oriques et leurs grands concepts compliqu s Mais chaque personne n a t elle pas une compr hension de la r alit dans laquelle elle vit Chacun n a t il pas une opinion pour am liorer la situation d appauvrisse ment act
174. udiait la lettre devait expli quer verbalement ce qu elle vou lait dire lorsque le message man quait de clart Tous s employ aient alors trouver les mots et la formulation ad quate pour 14 LE MONDE ALPHAB TIQUE rendre l critintelligible Il s agis sait d encoder sa propre pens e ses sentiments et motions en trouvant des mots et structures de phrases pourl exprimer Nous y sommes parvenus et non sans fiert Par la suite nous avons lu la r ponse du p re tir e du livre de Daniel St Aubin Nous avons compar chacune de nos lettres avec celle du p re et nous avons pu voir que l criture est quelque chose de tr s personnel et qu elle se pr te a une lecture toute aussi personnelle la suite de ces ateliers j ai continu miser sur l entraide et le partage des capacit s de cha cun Marcel qui lit assez bien coutait la lecture de Denis et vice versa Ils se corrigeaient mutuellement afin de donner plus de sens leur lecture Quant Richard il a contribu bien involontairement d ailleurs la prise de conscience de ce qu est une phrase un paragraphe et un texte complet Il s est mis chanter une chanson western J ai copi le texte au fur et mesure je leur ai ensuite donn en dict e non pour v rifier l or thographe mais pour leur faire prendre conscience de la struc ture d un texte leur montrer qu une chanson est aussi un texte une criture mais aussi une lecture par
175. ue le Canada conna t un taux de ch mage de 11 1 tandis que le Qu bec enregistre pour sa part un taux de 13 8 phab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ TEMOIGNAGES DE DEUX APPRENANTS EN ALPHABETISATION Propos recueillis par Marinette Verger animatrice en alphab tisation au CEDA Prestataires de l aide so ciale depuis 22 ans Marcel 46 ans est inscrit aux cours d alphab tisation du CEDA depuis 1990 Pierre qui a galement 46 ans l est depuis 1988 En 1990 apr s l adoption de la loi 37 Marcel est class dans un programme participant Il doit chercher du travail ou suivre des cours Enfant il n est all l cole que pendant deux ans La loi l a oblig faire une d marche qu il souhaitait en treprendre depuis longtemps Pierre venait d j l cole depuis deux ans lorsque la loi 37 est entr e en vigueur Avant je venais au CEDA en toute confiance Apr s j ai eu peur de la coupure de 100 sur mon B S J tais oblig de venir et j aimais pas a a joue sur tes motivations L animatrice Et si aujourd hui on n obligeait plus les gens aller l cole Marcel Depuis d cembre je suis class inapte au travail Je ne suis plus oblig de venir Je viens parce que je veux apprendre Je sais lire mainte nant je commence crire J aimerais crire une belle lettre et la faire lire Pierre Je n ai jamais t l cole Je ne sa
176. uel N avons nous pas toutes et tous la capacit de r fl chir Le d fi consistait donc trouver une d marche ac cessible et dynamique pour comprendre ensemble les causes et d gager des pistes de solution pour mettre fin cette pauvret galopante Et pourquoi pas l aide d un jeu de soci t C est ainsi que le petit co mit s est creus les m ninges pour trouver un concept sim ple suscitant la r flexion et la prise de parole sur des sujets concrets en lien avec l appau vrissement Attention le jeu ne pr tend surtout pas faire le tour de la question et n offre pas de r ponses toutes faites On a voulu plut t en faire un d clencheur de discussion Comment joue t on On divise d abord le grou pe en trois quipes En r sum il s agit d une planche de jeu plastifi e avec des cases de couleur qui correspondent des cartes de questions On retrouve deux types de ques tions des questions choix de r ponses sur la connaissance des organismes du quartier et Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et empld sur la conjoncture par exem ple le nombre de ch meurs Montr al et des questions de confrontation qui de mandent deux quipes d argumenter tour de r le sur un sujet donn par exemple sur les coupures des gouvernements les fermetu res d usine La troisi me quipe d termine qui a le mieux r pondu selon c
177. ulaire et emploi RGPAQ les Le contenu de 1Q formation repose sur les besoins des popula tions concern es surtout les fem mes On retrouve des th mes sur la gestion des unit s conomi ques moulin point d eau ban que de c r ales boutique villa geoise sur les soins de sant primaires l agriculture l leva ge Les structures d centrali s es du minist re charg de l al phab tisation organisent cha que ann e dans toutes les loca lit s des sessions de formation L acc s des femmes ces forma tions est r el et elles repr sentent pr s de la moiti de l auditoire Les difficult s que rencontre l alphab tisation Ces difficult s sont de plu sieurs ordres mais les plus im portantes demeurent e le manque de sensibilisation aupr s des populations qui entra ne une faible fr quen tation de certains cours e le manque d infrastructures suffisantes e l absence de mat riel didacti que e l absence de suivi des n o alphab tis es c t de l tat burkinab plusieurs organismes non gou vernementaux ONG de d ve loppement interviennent dans le domaine de l alphab tisation Ces organismes qui pour la plu part oeuvrent dans tous les sec teurs du d veloppement com munautaire sant environne ment formation agriculture et levage pargne et cr dit asso cient l alphab tisation leurs activit s Le contenu de la forma tion la client le vis e
178. une recherche de r flexion et une ac tion mancipatrice La d marche s inscrit r solument dans une perspective de conscientisation qui repose sur un parti pris favo rable envers les personnes assis t es sociales et qui veut contribuer activement la promotion des droits de ces m mes personnes ainsi qu leur panouissement et leur pleine int gration dans la soci t qu b coise C est sur une action que d bou che le guide puisqu il propose aux personnes assist es sociales de s unir pour agir et r agir ensem ble par une d marche d analyse de prise de conscience et divers moyens d action revendications visant am liorer les conditions socio conomiques remise en question des pratiques actuelles qui responsabilisent les person nes plut t que de s attaquer au probl me de soci t et participa tion des initiatives d ducation du public Le guide propose ga lement l utilisation de mat riel et d instruments comme la vid o les jeux de r le et autres outils d ani mation Disponible au CDEACF T l phone 514 844 3674 ECRIRE ET DEVENIR CREATEUR PRATIQUE D ECRITURE EN FORMATION D ADULTE par Karyne Wattiaux L auteur membre du Collectif d alphab tisation de Bruxelles relate son exp rience au sein du collectif Elle raconte d o est parti le projet de s approprier le pouvoir de s exprimer par l crit de faire de l crit un instrument de libert pour les participante
179. uteur de l crit et qui se l che lousse dans l inven tion la d formation l innova tion Ce n est pas rien Ce n est pas tout Comment tenir compte et pr server toute cette vie avant les lettres dans nos interventions pendant et apr s le passage aux lettres Je pense deux strat gies qui si elles sont adopt es etmises en application de fa on explicite dans un groupe peuvent au moins garantir que cette pr oc cupation demeure 1 Mettre en valeur les connais sances et la culture des personnes qui viennent dans nos groupes Prenons le temps une fois par ann e de rencontrer chez elle chacune des personnes qui fr quentent nos groupes et nous augmenterons notre sensibilit leur culture propre Ou jouons ensemble des sc narios de cata clysme Par exemple supposons que nous perdions l lectricit et nos 25 heures de t l vision en moyenne comment partir de ce que nous sommes pourrions nous continuer nous divertir et passer nos soir es Supposons encore que le groupe soit isol dans son quartier sans commu nication avec le reste du monde pendant un an comment chacun de nous pourrait il contribuer la survie du groupe au maintien d une vie sociale Dressons entre nous des inventaires culturels toutes les chansons que nous sa vons par coeur tous les jeux que nous savons jouer tous les appa reils que nous savons r parer toutes les recettes que nous pou vons faire par coeur
180. uverts Ces pratiques industrielles de la formation peuvent d bor der du lieu et du milieu de travail pour toucher les familles des tra vailleuses et travailleurs les communaut s les groupes hors d emploi les organisations qui interviennent traditionnellement en alphab tisation Des appro ches holistiques de la formation sont en particulier soutenues par les syndicats qui d veloppent en partenariat des strat gies diff renci es de formation dans une perspective d ducation perma nente videmment il y a des r sistances tous ces changements notamment de la part des entre prises qui optent pour une s lec tion serr e de la main d oeuvre en vitant ainsi les investisse ments en formation de base La conf rence a surtout mis en sc ne les acteurs les actes les com mentaires qui soutiennent et accompagnent ces changements en cours et les exp riences de formation de base Le monde alphab tique num ro 5 printemps t 1993 Alphab tisation populaire et emploi RGPAQ Autres questions Les gouvernements et pou voirs publics soutiennent ces changements appuient ces ex p riences de formation y partici pent Dans quelle mesure Sui vant quelle logique et quelle res ponsabilit Selon quelles priori t s Et jusqu quand Le parte nariat de l Etat dans ces actions de formation en entreprise et formation de la main d oeuvre suscite des questions fuite des responsabilit s polit
181. vais pas mes lettres pas compter pas mon ge J ai le go t d apprendre maintenant S il n y avait pas la loi 37 je serais soulag je sentirais que c est moi qui d cide Quelque part c est ma libert qu on atta que je ne suis pas capable de prendre le m tro qu est ce que je peux faire comme travail Le monde alphab tique num ro LA RECHERCHE emploi RGPAQ D UN EMPLOI POUR UNE PERSONNE ANALPHABETE ET ASSISTEE SOCIALE Propos recueillis par Richard Latendresse du Comit d ducation des adultes de Saint Henri CEDA Les personnes qui ont particip la discussion qui suit sont des apprenants et appre nantes au CEDA Elles sont de niveaux diff rents Certaines ont fait des recherches d emploi de puis qu elles sont sur l aide so ciale d autres ont arr t d autres encore ont particip des projets Voici un extrait de la discussion que nous avons orga nis e sur l heure du midi entre deux ateliers Richard Quelles sont les difficult s que vous avez ren contr es dans vos recherches d emploi R al J a1 voulu faire une demande dans une compa gnie de matelas On m a dit qu on prenait seulement des jeunes J avais 45 ans Je n ai m me pas pu remplir la de mande d emploi Maurice J ai fait un stage dans le cadre des projets de l aide sociale Je d chargeais des vans Apr s deux mois la compagnie nous envoyait dans une autre succursale Il fallait prendre l autobus mais l aide soci

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