Arrêt du 12 octobre 2006 Cour des affaires pénales
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1. partie civile a d pos des critures teneur desquelles elle conclut avec suite de frais et d pens ce que les accus s soient condamn s solidairement lui verser les montants de Fr 50 624 60 Fr 76 779 49 Fr 363 369 70 et Fr 100 000 avec int r ts en couverture des diff rents postes du dommage subi la suite de l accident C a conclu son acquittement et au rejet des conclusions civiles dirig es contre lui Par courrier du 10 octobre 2006 son avocat a d clar renoncer l allocation d une indemnit titre de d pens D a conclu son acquittement et au rejet des conclusions civiles dirig es contre lui II a conclu lallocation de d pens tout en s en rapportant l appr ciation de la cour pour en fixer le montant 8 500 002 B a renonc compara tre Par courrier du 6 octobre 2006 il a requis que les accus s soient condamn s aux peines de droit et au versement en sa faveur solidairement entre eux d une somme de Fr 15 000 avec int r ts au titre de r paration morale Il a requis que les autres pr tentions civiles soient renvoy es au for civil et que les frais et d pens soient mis la charge des accus s Le dispositif du pr sent arr t a t lu en audience publique le 12 octobre 2006 Dans la mesure o d autres pr cisions de faits sont n cessaires au jugement de la cause elles seront apport es dans les consid rants qui suivent La Cour consid2. 3 Le condamne solidairement avec D au paiement des frais de la cause arr t s Fr 16512 45 _ D clare D coupable de l sions corporelles par n gligence 2 Renonce lui infliger une peine 3 Le condamne solidairement avec C au paiement des frais de la cause arr t s Fr 16512 45 Ill Sur les pr tentions civiles 1 Condamne C et D solidairement entre eux r parer le dommage subi par B et A du fait de l accident du 27 octobre 1999 en versant B une indemnit titre de r paration morale en versant A une indemnit titre de r paration morale en remboursant les frais qu elle a expos s et en lui versant les dommages int r ts r sultant de son incapacit de travail et de l atteinte son avenir conomique 2 Renvoie la cause au juge civil aux fins de statuer sur toute exception de droit civil que pourraient soulever les condamn s et de fixer le cas ch ant la quotit des montants verser 18 3 Condamne C et D solidairement entre eux verser aux parties civiles titre de d pens Fr 1 500 B Fr 7 500 A Au nom de la Cour des affaires p nales du Tribunal p nal f d ral Le pr sident La greffi re Distribution Minist re public de la Conf d ration Me Riccardo Rondi repr sentant de C Me Giovanni Molo repr sentant de D Me Jacques Barillon repr sentant de A Me Yannis Sakkas repr sentant
3. Ces frais sont arr t s comme suit pour la proc dure de recherches Fr 3 683 55 y compris un molument de Fr 2 000 pour l instruction pr paratoire Fr 7 651 90 y compris un molument de Fr 3 000 pour l acte d accusation et son soutient Fr 2 000 pour la proc dure de jugement Fr 3 177 y compris un molument de Fr 2 000 Soit au total Fr 16512 45 A teneur de l art 175 PPF le condamn est tenu de rembourser en tout ou en partie et sur requ te les frais de la partie civile dont les conclusions sont admi ses en tout ou en partie B n a fourni aucun d compte des prestations de son avocat Il n a pas comparu aux d bats ni sollicit de d lai pour d poser les documents utiles fixer l indemnit qu il r clame et qu il ne chiffre pas En application de l art 3 al 3 du 17 R glement sur les d pens et compte tenu de sa participation pour le moins dis cr te aux actes de la proc dure B se verra allouer une indemnit limit e Fr 1 500 11 3 2 A a requis l allocation de d pens mais elle n a pas d pos de bordereau dans le d lai fix cette fin Son avocat a pris une part active l instruction et aux d bats Il se justifie de lui allouer une indemnit globale et forfaitaire de Fr 7 500 Par ces motifs la Cour prononce 1 D clare C coupable de l sions corporelles par n gligence 2 Renonce lui infliger une peine
4. ral du canton xx central La plainte est transmise au Tribunal d instruction p nale du canton xx central devant lequel une enqu te p nale avait t ouverte d office Par la suite seuls B et se constitueront parties civiles Aucun acte d enqu te ne sera toutefois entrepris les autorit s du canton xx attendant d tre en pos session du rapport que le bureau d enqu te sur les accidents d aviation BEAA doit tablir propos de cet v nement Ce rapport ne sera r dig que le 12 juillet 2004 A sa r ception le magistrat du canton xx interpelle le Minist re public de la Conf d ration MPC lequel accepte sa comp tence pour continuer la pour suite p nale qu il dirige alors contre C puis contre D Par acte d accusation du 23 ao t 2006 adress au Tribunal p nal f d ral le MPC requiert que les pr cit s soient d clar s coupables de l sions corporelles par n gligence Les d bats se sont tenus en date du 9 octobre 2006 A leur issue les parties ont pris les conclusions suivantes le MPC a requis que les deux accus s soient d clar s coupables de l sions corporelles au sens de l art 125 CP que C soit condamn une peine de deux mois d emprisonnement et D une peine de trois mois d emprisonnement le sursis tant accord dans les deux cas Il a conclu la condamnation solidaire des accus s au paiement des frais de la poursuite Il ne s est pas prononc sur les conclusions civiles
5. 128 IV 232 235 consid 3 1 arr t TPF BG 2004 18 du 25 11 2004 consid 2 4 Or en l esp ce l accus C n a voqu ce probl me qu l occasion d un courrier de son avocat adress la cour le 11 septembre 2006 8 420 003 puis d une plainte reclamo du 21 septembre 2006 8 320 001 Cet accus sa vait pourtant de longue date que la poursuite avait t reprise par l autorit f d rale de sorte que de toute mani re sa contestation aurait d tre consid r e comme tardive Par courrier du 3 octobre 2006 8 421 001 le conseil de D a encore requis di vers actes d instruction A l audience il a repris ses demandes ajoutant qu il concluait ce que la poursuite soit annul e au motif que le droit d tre enten du de cet accus aurait t viol Statuant sur le si ge la cour a rejet cette de mande en se fondant sur les motifs qui sont ici repris L acquisition de la documentation relative d une part aux conditions d atterrissage d urgence l a roport de vv et d autre part aux autres accidents dont le m me type d h licopt re a t l objet en pr sentant le m me d faut pourraient tout au plus mettre en lumi re des fautes commises par des tiers qui seraient galement 3 2 3 3 3 4 l origine de l accident du 27 octobre 1999 Comme il sera rappel plus loin in fra consid 7 2 ces fautes ventuelles n auraient toutefois qu un caract re concomitant et ne serai
6. certes l existence constituait un facteur si extraordinaire ou exceptionnel qu il tait de nature inter rompre le lien de causalit Comme on l a vu supra consid 6 1 la pr sence de li maille dans l huile r v l e par l quipement topique avait en effet attir leur atten 13 tion sur la possibilit d un tel dysfonctionnement possible internal deterioration of engine 10 00 0587 indication of conditions which could cause engine failure 10 00 0019 et il ne tenait qu eux de ne pas banaliser un tel avertissement Quant la pr sence ou non d une caissette plac e sous le si ge de A 10 00 0072 12 01 0011 8 600 010 elle na pu jouer un r le causal que dans l aggravation des blessures subies par cette partie civile non dans leur surve nance Pour l ensemble de ces motifs les accus s doivent d s lors tre d clar s coupa bles de l sions corporelles par n gligence au sens de l art 125 CP Sur les peines 9 9 1 9 2 Les l sions corporelles par n gligence sont passibles de l emprisonnement de 3 jours trois ans et d une amende de Fr 40 000 au plus art 36 48 50 al 2 et 125 CP La peine doit tre fix e en tenant compte de la gravit de la faute com mise des mobiles des ant c dents et de la situation personnelle de l auteur art 63 CP En cas de circonstances att nuantes la peine peut tre r duite art 64 CP Il peut m me tre renonc toute sanction e
7. circonstances ne les dispensaient d aucune mani re de respecter les r gles prescrites Certes C a pris contact avec D seul comp tent pour proc der l examen de l appareil mais il n ignorait pas que ce dernier n tait pas en mesure de proc der cet examen par t l phone ce d autant moins qu il savait que D n tait pas pr sent son atelier 13 02 0036 8 600 013 et qu il ne disposait pas des informations n cessaires pour fournir une r ponse digne de confiance Pour sa part D a donn un conseil erron C sans prendre la pr caution de consulter tout d abord le manuel d entretien Il ignorait m me l exigence d un essai au sol de 30 minutes 13 02 0039 8 600 013 Aucun des deux accus s ne se trouvait dans une situation qui puisse justifier leur imprudence D aurait facilement pu et d r pondre C qu il ne pouvait donner un avis avant de consulter le manuel d entretien Quant C il ne pr tend pas qu il lui e t t impossible voire m me difficile de renoncer au vol de retour avant d tre certain que la proc dure prescrite par le manuel de vol avait t respect e La l g ret avec laquelle les accus s ont agi est d autant moins excusable que tous deux sont des professionnels exp ri ment s ATF 118 IV 130 134 consid 3a et que la mise en service de l h licopt re en cas de d fectuosit tait de nature mettre gravement en danger l int grit corporelle et m me la vie de ses occupants I
8. de B Indication des voies de recours Cet arr t peut tre port devant la Cour de cassation du Tribunal f d ral art 33 al 3 let b LTPF Le pour voi en nullit doit tre interjet aupr s du Tribunal f d ral Cour de cassation 1000 Lausanne dans les 30 jours d s la notification de l arr t int gral Le pourvoi en nullit n est recevable que pour violation du droit f d ral art 269 al 1 PPF
9. le comportement de la victime ou celui d un tiers constitue une circonstance tout fait exceptionnelle ou appara t si extraordi naire que l auteur ne pouvait raisonnablement s y attendre ATF 131 IV 145 148 consid 5 2 En l esp ce il est reproch aux accus s d avoir d cid de reprendre le vol pr vu vers uu sans prendre les pr cautions command es par les circonstances pour viter l accident qui s est finalement produit Il est tabli qu avant l atterrissage de l h licopt re vv le voyant lumineux signa lant la pr sence de limaille s tait allum Il n est ni contestable ni d ailleurs contest qu un tel v nement voquait une d fectuosit possible sinon certaine dans le fonctionnement de l appareil et que dans une telle situation il convenait de prendre les mesures prescrites par le manuel de vol Selon sa teneur de l poque ce manuel prescrivait au pilote d atterrir aussit t que possible land as soon as possible car l indicateur lumineux signalait la pr sence de m tal dans l huile et une d t rioration possible du moteur lighted indicators indicate metal contamination of oil and possible deterioration of engine Avant tout nouveau vol il convenait alors d examiner le d tecteur de limaille inspect appropriate chip de tector prior to next flight en se conformant aux indications figurant dans le manuel d entretien see HMI Ce manuel indiquait le m me type d avertissement du dan g
10. victimes avaient su la signification de l avarie annon c e et compris que C et D avaient n glig de respecter la proc dure de contr le impos e par la loi et par le constructeur il est plus que probable qu ils auraient re nonc prendre place bord de l h licopt re La d cision de C sur conseil de D de remettre l appareil en service avec ses passagers tait ainsi la cause naturelle de l accident sans la d cision de voler l appareil ne se serait pas cras Elle en est galement la cause ad quate car au vu des circonstances le respect des pro c dures de contr le aurait ce point retard la remise en service de l appareil que les victimes auraient choisi un autre mode de transport pour leur retour leurs domiciles Ni C ni D ne pouvaient en outre ignorer qu une possible d faillance du moteur de l appareil tait de nature provoquer la chute de celui ci et partant de mettre en danger l int grit physique de ses occupants Ce constat rel gue l arri re plan toutes les autres causes possibles de l accident Ainsi par exemple les difficult s particuli res de la proc dure de d collage l a roport de vv ne peuvent tre invoqu es par C pour se disculper car elles taient parfaitement connues de ce pilote exp riment et elles auraient d au contraire l inciter une prudence accrue De m me les accus s ne sauraient pr tendre que le d faut du roulement litigieux dont ils ignoraient
11. 015 et 8 600 021 En d autres termes la preuve n a pas t rapport e que l a ronef aurait pr sent toute garantie de navigabilit si les accu s s avaient agi conform ment leurs devoirs Ce qui est tabli en revanche ou du moins objectivement pr visible au vu des circonstances CORBOZ op cit ad art 117 CP p 77 N 47 et doctrine cit e c est que dans l hypoth se o la proc dure de contr le aurait t scrupuleusement respect e le vol de retour vers uu aurait t largement diff r et que les passagers seraient retourn s leur domicile par d autres moyens D se trouvait en Allemagne et il n tait manifestement pas en mesure de se rendre sur le champ vv ou d y d l guer bref d lai un autre m canicien agr Les accus s n ont d ailleurs jamais pr tendu qu un contr le conforme aurait pu tre entrepris avec une rapidit suffisante pour permettre aux passagers de regagner leur domicile le jour m me comme ils en avaient le projet et l intention A supposer d s lors que m me effectu e dans les r gles la proc dure de contr le n ait pas permis de d celer le d faut du roulement du moteur il n en reste pas moins que les passagers bless s n auraient pas pris place bord et qu ils seraient retourn uu par le train ou en taxi comme il en a d ailleurs t question avant que C ne d cide finalement de reprendre le vol 12 02 0005 A ce la s ajoute que si les futures
12. 2001 p 56ss N 418ss sp c note de bas de page 58 N 49 On rel vera n anmoins que tant C que D avaient en l occurrence une obligation juridique d agir afin d viter la survenance d un accident Le premier tait seul d tenteur d un brevet de pilote autoris effectuer un vol avec des passagers Il assumait donc la charge de commandant de bord art 3 al 1 de l ordonnance sur les droits et devoirs du commandant d a ronef RS 748 225 1 et ce titre il tait tenu de prendre toutes les mesures propres sauvegarder les int r ts des passagers art 6 de la m me ordonnance au premier rang desquels figure assur ment la protection de leur in t grit physique En d cidant de prendre lair malgr le risque li l absence d examen conforme de l appareil C a viol ses devoirs Quant D il assumait la charge d assurer la maintenance de l h licopt re en vertu du contrat qui le liait l entreprise de C 09 03 0020ss ce qui impliquait notamment le devoir d en v ri fier l aptitude au vol art 6 du contrat et de prendre les mesures n cessaires en cas de signalement d une d faillance art 5 du contrat En donnant C le conseil de reprendre le vol sans se r f rer pr alablement aux instructions du constructeur D n a pas respect ses devoirs contractuels Il a en outre viol les obligations d coulant des art 24 25 et 30ss ONAE teneur desquels les d faillances techni ques ou les d fauts doive
13. 2005 p 254 N 7 OBERHOLZER Grundz ge des Strafprozessrechts Berne 2005 p 180 N 412 Comme on vient de le voir cette pertinence n est pas don n e pour les faits invoqu s par D Aucune autre requ te de preuves n ayant t offerte et cart e son droit d tre entendu n a donc pas t viol Ce constat dis pense d examiner si ces offres de preuves formul es six jours avant les d bats et trois semaines avant l ch ance de la prescription d finitive de l action p nale ont t pr sent es en temps opportun alors que D conna t son inculpation depuis juillet 2005 au moins 13 02 0001 En l absence d une violation du droit d tre entendu il n y a pas de raison d entrer en mati re sur une possible annulation de la poursuite si tant est qu une telle cons quence puisse tre attribu e une telle cause L action p nale du chef de l sions corporelles par n gligence n est poursuivable que sur plainte si les l sions subies par la victime sont l g res Si ces l sions sont graves la poursuite a lieu d office art 125 al 1 et 2 CP Sont consid r es comme graves les l sions qui ont pour cons quence de mutiler le corps d une personne un de ses membres ou un de ses organes importants ou caus une personne une incapacit de travail une infirmit ou une maladie mentale perma nente ou de d figurer une personne d une fa on grave et permanente art 122 CP En l esp ce il est v
14. Bundesstrafgericht Tribunal p nal f d ral Tribunale penale federale Tribunal penal federal Num ro du dossier SK 2006 11 Composition Parties Objet Arr t du 12 octobre 2006 Cour des affaires p nales Le juge p nal f d ral Bernard Bertossa juge unique La greffi re Elena Maffei MINIST RE PUBLIC DE LA CONF D RATION et les parties civiles 1 A repr sent e par Me Jacques Barillon 2 B repr sent par Me Yannis Sakkas contre 1 C repr sent par Me Riccardo Rondi 2 D repr sent par Me Giovanni Molo l sions corporelles par n gligence Faits La soci t E S r l ci apr s E avec si ge uu est propri taire d un h li copt re monomoteur F de type MD 500N B qui dispose d une licence d l ve pilote est l un des associ s de cette soci t Par contrat non dat modifi le 1 octobre 1999 09 02 0007 0009 E a confi l exploitation de l appareil l entreprise G uu galement dont le propri taire est C titulaire d une licence d instructeur de vol Le 31 mars 1999 09 03 0020 0025 G a confi la soci t allemande H GmbH ci apr s H le soin d assurer l entretien de l a ronef D est le directeur de cette entreprise qui dispose d une licence topique reconnue en Suisse Le 27 octobre 1999 B d cide d effectuer un vol d instruction de uu vv et re tour Il est lui m me aux commandes de l h licopt re alors qu
15. aillances techniques de d fauts ou de sollicita tions anormales ayant mis en question sa navigabilit un examen n avait pas t effectu par une personne habilit e et r v l que la navigabilit de l a ronef n tait pas en cause Par personne habilit e art 31 ONAE il faut entendre les entrepri 6 2 10 ses d entretien au sens de l ordonnance 1 sur les entreprises d a ronefs OJAR 145 RS 748 127 3 Selon les termes des manuels cit s plus haut l allumage du voyant signalant la pr sence de limaille tait de nature mettre en cause la navi gabilit de l h licopt re en raison d une d fectuosit du moteur possible deteriora tion of engine engine failure et le comportement adopt par l accus C n a res pect ni les exigences pos es par le constructeur essai au sol pendant trente mi nutes ni celles de la loi examen par une personne habilit e pour v rifier cette navigabilit C disposait certes d une bonne formation en mati re d entretien mais sa licence n avait pas t renouvel e d s 1992 13 01 0010 et en l occurrence seule l entreprise de D disposait d une telle habilitation L appareil a donc t re mis en service en violation des exigences de prudence d coulant de la loi et des prescriptions du constructeur comme la CFAA sur recours de C l a clairement confirm 8 600 026 et 27 ch 1 4 Cette violation des r gles de la prudence est imputable faute aux accus s car les
16. e On rel vera n anmoins que la circonstance tir e du temps relativement long art 64 9 CP est manifestement donn e A teneur de l art 54 CP l auteur d un d lit commis dans le cadre de sa profes sion peut s en voir interdire l exercice si ce dernier est soumis une autorisation officielle comme c est le cas dans le domaine de l aviation de la profession de pilote ou de celle de m canicien d entretien art 60 LA Une telle peine acces soire suppose toutefois le prononc d une peine privative de libert sup rieure trois mois et la crainte de nouveaux abus Or ces conditions ne sont nullement r alis es en l esp ce A cela s ajoute qu une telle sanction e t t clairement disproportionn e au vu de l absence de toute autre faute professionnelle com mise par l un ou l autre des accus s avant comme apr s l accident Sur les conclusions civiles 10 Dans la mesure o le pr venu n est pas acquitt le Tribunal p nal f d ral doit en principe statuer sur les pr tentions civiles d pos es par le l s Lorsque le jugement complet de telles pr tentions exige un travail disproportionn le tribu nal peut toutefois se limiter adjuger l action civile dans son principe et renvoyer le l s agir pour le reste devant les tribunaux civils art 210 PPF 10 1 10 2 15 En l esp ce le jugement des pr tentions civiles se heurte plusieurs difficult s Les accus s soutiennent
17. e C l accompagne comme pilote instructeur Sont galement bord comme simples passagers A fille de B et l ami de ce dernier Sous le si ge occup par A une mallette est d pos e contenant des documents d affaires et quelques mouvements de mon tre appartenant B 10 00 0072 12 01 0011 Ce dernier entend en effet profiter de son d placement pour rencontrer des partenaires commerciaux dans le can ton de xx Alors que l appareil s appr te survoler le col du ww le voyant lumineux en gine chip light s allume Ce voyant a pour fonction de signaler la pr sence de limaille dans le d tecteur install cette fin Sur recommandation de C B pour suit son vol en direction de l a roport de vv o il se pose sans difficult Alors que B et ses passagers vaquent leurs propres occupations C entre prend de d monter les deux bouchons magn tiques de la turbine au moyen d outils qu il emprunte la soci t J C constate la pr sence de r sidus m talli ques sur ces d tecteurs Ne sachant quelle conduite adopter face ce constat il t l phone D qu il joint alors que celui ci est en rendez vous professionnel en dehors des locaux de son entreprise Apr s s tre fait d crire les constatations faites par C D lui d clare que s il tait sa place il poursuivrait son vol apr s avoir enlev les r sidus de limaille dont la pr sence avait t constat e Se fon dant sur ce conseil C
18. ent d s lors pas propres exculper D de telle sorte que leur apport n est pas n cessaire au jugement de la cause L avocat de D a galement requis l ordonnance d une expertise aux fins de d terminer si comme le soutient l acte d accusation l essai au sol prescrit par le manuel de maintenance infra consid 6 1 aurait r v l nouveau la pr sence de limaille et impos en cons quence le d montage de la turbine Comme il sera re tenu plus loin infra consid 7 1 il est exact que cette affirmation n est pas tablie par les actes de la proc dure et que seule une expertise formelle aurait pu le cas ch ant apporter la preuve de ce fait Pour les motifs expos s eod loc ce fait n est toutefois pas d terminant Il affaiblit certes la position de l accusation mais pas celle des accus s Si l expertise requise avait d montr que comme le sou tiennent ces derniers l essai au sol n aurait pas permis de d celer le d faut fatal les accus s n en auraient pas pour autant t acquitt s Le droit d tre entendu de l accus n est viol que si l autorit de poursuite ou de jugement refuse l administration d une preuve utile la d fense En d autres ter mes le droit de fournir des preuves se limite aux faits de nature influer sur le sort de la d cision PIQUEREZ Proc dure p nale suisse Zurich 2000 p 183 N 789 et arr ts cit s HAUSER SCHWERV HARTMANN Schweizerisches Strafprozessrecht B le
19. er encouru This light is an indication of conditions which could cause engine fai lure N ajoutait que le d tecteur devait tre nettoy puis que le rotor devait tre remis en marche au sol pendant une dur e de 30 minutes l issue de laquelle un nouveau contr le devait avoir lieu Si le voyant lumineux ne s allumait pas pen dant ce test le d tecteur devait tre remis en place et le vol pouvait reprendre Clean the magnetic drain plugs Perform a 30 minute ground run at power with the rotor turning Observe engine operation limits and chip warning lights If opera tion is normal remove inspection clean and reinstall all chip detectors Return engine to service sur l ensemble de ces pr cisions voir le manuel de vol 10 00 0587 et le manuel d entretien K 10 00 0019 et 020 Cette proc dure n a pas t suivie en ce sens que l essai au sol de 30 minutes apr s le nettoyage du d tecteur de limaille n a pas t effectu alors m me que le manuel d entretien ne pr voit aucune exception la proc dure d crite plus haut qui doit tre suivie dans tous les cas o l indicateur lumineux s est enclench quelle que soit la di mension des particules m talliques dont la pr sence tait constat e A teneur de l art 24 al 1 let c de l ordonnance sur la navigabilit des a ronefs ONAE RS 748 215 1 d j en vigueur l poque des faits un a ronef ne devait pas tre mis en circulation si la suite de d f
20. ident et non contest que ce degr de gravit est at teint pour le moins en ce qui concerne les l sions subies par A Il n est pas contest non plus qu une plainte a t valablement d pos e dans les trois mois qui ont suivi l accident du 27 octobre 1999 art 29 CP Il convient donc de cons tater que l action p nale a t valablement engag e Sur le fond 5 1 5 2 5 3 Se rend coupable de l sions corporelles au sens de l art 125 CP celui qui par n gligence aura fait subir une personne une atteinte l int grit corporelle ou la sant La r alisation de l infraction suppose donc que trois l ments constitutifs soient r alis s savoir une n gligence des l sions corporelles et un lien de cau salit entre la premi re et les secondes La n gligence est d finie l art 18 al 3 CP Elle consiste pour l auteur agir par une impr voyance coupable sans se rendre compte ou sans tenir compte des cons quences de son acte L impr voyance est coupable quand l auteur de lacte n a pas us des pr cautions command es par les circonstances et par sa situation personnelle La n gligence suppose ainsi en premier lieu une violation des de voirs de la prudence impos e par les circonstances afin de ne pas exc der les li mites du risque admissible Si la violation de ces devoirs consiste en une omis sion il faut encore que l auteur ait assum un devoir juridique d agir d co
21. l existait ainsi une dispro portion vidente entre les inconv nients minimes d une renonciation temporaire la remise en service de l appareil et les risques majeurs encourus en prenant l air sans respecter les mesures de prudence C est le lieu de pr ciser en effet qu en mati re de navigation a rienne toute prise de risque inutile est a priori prohib e et que lorsqu il s agit d un vol avec passagers la s curit doit l emporter sur toute au tre consid ration ATF 97 IV 169 185 consid 3h propos d un vol d h licopt re JENNY IN NIGGLI WIPR CHTIGER Basler Kommentar Strafgesetzbuch I B le 2003 ad art 18 CP p 200 N 78 voir aussi GULDIMANN Fahrl ssigkeit bei Flugunfallen RSJ 56 1960 p 17ss sp c 23 et note de bas de page N 27 11 6 3 La n gligence fautive imputable aux accus s consiste certes avoir omis de pro 7 1 c der ou de faire proc der une inspection de l h licopt re conforme aux exigen ces pos es par le constructeur Leur comportement ne s est toutefois pas limit cette omission C a d cid de remettre l appareil en service et D lui a donn un conseil dans ce sens Ce sont l des comportements actifs qui dispensent en cons quence d examiner si les accus s avaient une position de garants par rap port aux victimes sur la distinction entre d lits par commission et d lits d omission improprement dits cf KILLIAS Pr cis de droit p nal g n ral 2 d Berne
22. mmet une imprudence coupable ou omet fautivement de prendre une mesure de pr caution du moment o il prend envol malgr l absence de v rification des causes d un d faut de l a ronef ou enfin du mo ment o le r sultat se produit La question pourra rester ind cise Selon la juris prudence en effet ATF 132 IV 89 93 consid 2 et arr ts cit s l accord entre un canton et la Conf d ration pour d signer l autorit de poursuite comp tente ne peut tre remis en cause que s il est le fruit d un abus du pouvoir d appr ciation Pour qu un tel abus soit retenu il faut que l autorit qui admet sa comp tence se fonde manifestement sur des consid rations juridiques erron es ATF 119 IV 250 252 consid 3 arr t du Tribunal f d ral du 9 mai 2003 dans la cause 8G 15 2003 consid 2 1 Si en l esp ce la comp tence fond e sur l art 98 al 1 LA n est pas vidente on ne saurait consid rer non plus qu elle devrait tre ma nifestement d ni e de telle sorte qu elle ne peut plus tre remise en cause pos t rieurement l tablissement de l acte d accusation A cela s ajoute que si la loi ne pr voit pas de d lai pour la contestation d un for lorsque la fixation de ce dernier n a pas fait l objet d une d cision formelle et noti fi e il n en demeure pas moins que l inculp doit agir dans un d lai raisonna ble d s le moment o il a eu connaissance des faits pouvant justifier sa contes tation ATF
23. n cas de violation du principe de c l rit ATF 130 IV 54 55 consid 3 8 1 Les fautes commises par les accus s ont entra n des cons quences graves mais subjectivement elles sont relativement l g res C n a pas totalement igno r l avertissement caus par l allumage du d tecteur de limaille mais il s est content tort d accorder confiance aux propos rassurants de D Ce dernier a peut tre t pris au d pourvu par l appel de C et il a sans doute cru tort bien faire en ne diff rant pas sa r ponse jusqu au moment o il aurait t en mesure de consulter le manuel de maintenance Ainsi les mobiles des accus s r sident plus dans une coupable d sinvolture que dans une n gligence crasse Leurs an t c dents sont excellents et leurs situations personnelles ne pr sentent aucune particularit propre influencer la fixation de la peine A s en tenir aux actes de la proc dure une enqu te a t ouverte d office par la police cantonale valaisanne d s le jour de l accident et un rapport a t adress le 5 janvier 2000 au Tribunal d instruction p nale du canton du xx 05 00 0001 La plainte d pos e par trois victimes a t transmise au m me tribunal le 26 jan vier 2000 L autorit d instruction du canton xx s est ensuite content e de sollici ter la remise du rapport tablir par le BEAA et une fois ce document re u de requ rir de l autorit f d rale qu elle reprenne la poursui
24. nt faire l objet d un examen par une personne d ment habilit e et d une attestation conforme art 25 ch 2 et 37 al 3 notamment Reste d terminer si la n gligence coupable imputable aux accus s est en lien de causalit avec les blessures subies par les occupants de l h licopt re Comme d j pr cis supra consid 6 3 les fautes imputables aux accus s consistent la fois en une omission absence de contr le conforme de la navigabi lit de l a ronef et une action conseil et d cision de prendre le vol et leurs cons quences doivent d s lors tre appr ci es comme une action Pour appr cier le lien de causalit entre le comportement des accus s et le r sultat qui s est pro duit il faut donc se demander si l accident aurait pu tre vit dans l hypoth se o les accus s auraient respect les exigences pos es par la loi et par les consignes du constructeur Aucune expertise n ayant t tablie en l esp ce on ne peut affirmer que le res pect des proc dures applicables examen par une personne habilit e et essai au 7 2 12 sol pendant une dur e de 30 minutes aurait coup s r permis de d tecter le d faut qui teneur des conclusions non contest es du bureau d enqu tes sur les accidents d aviation confirm es par la commission de recours est l origine de la panne du moteur de l h licopt re savoir la d t rioration d un roulement et l arr t de la turbine 10 00 0
25. outefois que le d lai de prescription tait interrompu jusqu l ch ance de sept ans et demi au plus par tout acte d instruction accompli avant que la prescription ne f t acquise Selon la jurisprudence ATF 115 IV 97 tout acte des autorit s de poursuite propres faire progresser l enqu te et d ployant des ef fets ext rieurs tait consid r comme interruptif de la prescription En l esp ce le MPC a ordonn l ouverture d une enqu te le 25 ao t 2004 01 00 0001 et cette d cision interrompait la prescription ATF 115 IV 97 Depuis lors moins de deux ans et demi se sont coul s et le d lai de prescription de sept ans plus fa vorable aux accus s n est pas chu Au 25 ao t 2004 la prescription n tait donc pas atteinte selon l ancien droit A toutes fins utiles on rel vera qu avant la d cision d ouvrir une enqu te sur le plan f d ral les autorit s cantonales du canton xx n taient pas rest es totalement inactives La poursuite p nale ou verte d s le lendemain de l accident a certes t rapidement suspendue dans lattente du rapport tablir par le BEAA D s septembre 2003 au moins 10 00 0001ss les autorit s du canton xx ont requis et finalement obtenu en juillet 2004 la transmission de ce rapport Ce faisant l autorit d instruction a claire ment manifest sa volont de faire progresser l enqu te de telle sorte qu il convient de consid rer galement ses d marches comme interr
26. pl tement sta tuer sur les pr tentions des parties civiles qu la faveur d une nouvelle proc dure contradictoire les l ments figurant au dossier tant largement insuffisants Or tel est d autant moins son r le en l esp ce que dans le m me contexte une proc dure civile est d j pendante l initiative de A devant le Tribunal du dis trict de xx o la pr cit e a introduit action contre E S rl B et C Il est vrai que D n est pas partie cette proc dure mais la seule absence au proc s de ce d biteur solidaire ne saurait justifier que le juge p nal se substitue au juge civil pour l ensemble du contentieux ni qu il statue ad separatum au risque de provoquer des jugements contradictoires Pour l ensemble de ces motifs les pr tentions ci viles ne seront donc examin es que dans leur principe et les parties civiles ren voy es agir devant le juge civil charge lui de statuer sur toute exception prescription compensation etc qui pourrait tre soulev e et de fixer d finiti vement la quotit du dommage Reconnus coupables d un d lit les accus s ont commis un acte illicite au sens de l art 41 CO et ils sont donc tenus de r parer le dommage caus autrui tel qu il est notamment circonscrit par les art 46 et 47 CO Lorsque le dommage a t caus par plusieurs personnes elles sont tenues solidairement de le r parer art 50 CO A s en tenir aux conclusions d pos es par les parties ci
27. proc de ce nettoyage et remet les bouchons en place Sans autre formalit il d cide d entreprendre le vol de retour Pour des raisons de s curit la d cision est toutefois prise de suivre la route de la vall e du yy 13 01 0001 13 01 0013 L appareil d colle de l a roport de vv 15 00 heures avec son bord les m mes personnes B est toujours aux commandes Pendant la proc dure de d col lage alors que l appareil se trouve 60 ou 70 m tres au dessus du sol deux d tonations se font entendre et la turbine cesse de fonctionner S emparant des commandes C parvient poser l h licopt re dans un verger voisin C n est que l g rement bless B subit une fracture tassement de la colonne vert brale et une plaie la jambe droite 15 03 0012 Son tat de sant actuel n est pas connu est gri vement bless e Victime de l clatement d une vert bre elle a subi plusieurs interventions chirurgicales et de nombreuses hospitali sations Elle est toujours en traitement et n a pas pu reprendre d activit profes sionnelle ce jour Son int grit physique est d finitivement atteinte 15 02 0019 8 600 018 8 600 146 Pour sa part l est victime d une fracture tassement de la colonne vert brale Il portera un corset pendant trois mois et il ne souffre actuellement d aucune s quelle de ce traumatisme 15 04 0003 Le 17 janvier 2000 B A et d posent plainte en mains du Procureur g n
28. que l action civile serait prescrite au sens de l art 29 de la Convention de Varsovie RS 0 748 410 qui pr voit un d lai de d ch ance de deux ans art 29 II semble cependant que cette disposition ne soit pas applica ble d s lors que le transport a rien ici en cause n avait aucun caract re interna tional art 1 de la Convention Les accus s soutiennent d autre part que les pr tentions des parties civiles seraient d j enti rement couvertes par l accord qv elles ont conclu avec les soci t s F L et K traduction 07 00 0021 La vali dit de cet argument supposerait des mesures propres interpr ter le sens de cette convention en appliquant notamment les lois californiennes art XI de la convention A soumet la cour des conclusions en r paration compl te de son dommage dans lequel elle inclut ses frais m dicaux et la perte de gain cons cu tive son incapacit de travail Sachant que l int ress e b n ficie d j des pres tations de plusieurs assurances les montants r clam s ne peuvent assur ment tre allou s sur la seule base des faits tablis par l enqu te et des pi ces produi tes l audience 8 600 060ss Il en va de m me des pr tentions tir es de l incapacit de travail dont l valuation supposera sans doute une actualisation du taux d incapacit 80 r sultant du rapport tabli en avril 2006 8 600 147 En d autres termes le juge p nal ne pourrait valablement et com
29. re en droit Les faits de la cause et les conclusions des parties appellent les consid rants suivants Sur les questions pr judicielles 1 1 L infraction de l sions corporelles par n gligence est punie de l emprisonnement ou de l amende art 125 CP L action p nale se prescrit donc par sept ans art 70 al 1 let c CP La prescription ne court plus si avant son ch ance un jugement de premi re instance a t rendu art 70 al 3 CP En l esp ce le jugement a t prononc en audience publique en application de l art 178 PPF le 12 octobre 2006 soit avant l ch ance du d lai de prescription La date laquelle les parties recevront concr tement notification du pr sent arr t au sens de l art 180 PPF ne joue d s lors aucun r le car la cour est li e par le prononc en audience publique et 1 2 2 1 elle ne peut plus en modifier les termes ATF 130 IV 101 103 consid 2 r s in SJ 2005 I 108 109 consid 2 A louverture des d bats le conseil de l accus D a n anmoins requis que la prescription soit constat e au motif que selon l ancien droit cette prescription tait acquise si aucun acte d instruction n tait accompli pendant cinq ans A te neur de l art 70 aCP en vigueur jusqu au 1 octobre 2002 l action p nale se prescrivait en effet par cinq ans pour les infractions passibles de l emprisonnement pour trois ans au plus L art 72 aCP d sormais abrog dis posait t
30. te son compte Depuis 9 3 9 4 14 ce transfert la proc dure s est d roul e un rythme constant pour aboutir un acte d accusation soumis au Tribunal p nal f d ral le 23 ao t 2006 soit deux mois peine avant l ch ance du d lai de prescription absolue art 70 CP La violation du principe de c l rit n implique pas une faute de l autorit ATF 130 IV 54 57 consid 3 3 3 si bien qu il n y a pas lieu de se demander si c est tort ou raison que l autorit du canton xx a suspendu de fait son enqu te jusqu r ception du rapport du BEAA et qu elle a attendu ce moment pour transf rer la poursuite l autorit f d rale Il suffit de constater que pendant plusieurs an n es la poursuite a t interrompue et qu elle n a finalement t cl tur e qu la veille de la prescription Une telle inactivit et une telle lenteur dans l instruction d une cause sans grande complication de fait ou de droit constituent une violation objective manifeste du principe de c l rit cf les d lais jug s inadmissibles mentionn s titre d exemple dans l arr t du Tribunal f d ral 6P 121 2004 du 29 novembre 2004 consid 1 2 Pour l ensemble des motifs qui pr c dent il se justifie donc de renoncer au pro nonc d une peine qui n aurait aujourd hui plus gu re de sens Cette issue dis pense d examiner si l une ou l autre des circonstances att nuantes pr vues l art 64 CP est r alis
31. ulant d une position de garant En second lieu la violation des devoirs doit tre fautive l auteur n ayant pas d ploy l attention et les efforts que lon pouvait attendre de lui pour se conformer ses devoirs sur l ensemble de ces questions ATF 127 IV 62 64 consid 2d ATF 126 IV 13 16 consid 7a CORBOZ Pr cis de droit St mpfli Les infractions en droit suisse volume Berne 2002 ad art 117 CP p 64ss NIGGLI WIPR CHTIGER HRSG Basler Kommentar Strafgesetzbuch Il B le 2003 ad art 125 CP p 146 N 2ss et les arr ts cit s par ces auteurs La notion de l sions corporelles graves a d j t pr cis e plus haut supra consid 4 Toute autre atteinte l int grit corporelle ou la sant est consid r e comme une l sion corporelle simple art 123 ch 1 CP La causalit est donn e lorsque d un point de vue purement factuel le r sultat ne se serait pas produit sans l acte reproch l auteur causalit naturelle ATF 125 IV 195 197 consid 2b et si cet acte tait propre d apr s le cours ordinaire des choses et l exp rience de la vie entra ner un r sultat du genre de celui qui s est produit causalit ad quate ATF 131 IV 145 147 consid 5 1 Le lien de causalit subsiste m me si le comportement de l auteur n est pas la cause directe ou unique du r sultat Il ny a rupture du lien de causalit que si une autre cause concomi 6 1 tante par exemple une force naturelle
32. uptives de la prescription Ces constats dispensent d examiner si d autres actes ont t ac complis dans l intervalle qui correspondraient aux exigences de l art 72 aCP La Cour des affaires p nales du Tribunal p nal f d ral doit m me d office exa miner sa comp tence pour conna tre de la cause La d cision des accus s de renoncer finalement contester cette comp tence ne la dispense donc pas de cet examen A teneur de l art 98 al 1 de la loi f d rale sur l aviation LA RS 748 0 les in fractions commises bord d un a ronef rel vent de la juridiction f d rale La question se pose d s lors de savoir si l infraction reproch e aux accus s a t commise bord de l h licopt re ici en cause A teneur de l art 1 de la Conven tion du 14 septembre 1963 relative aux infractions et certains autres actes sur venant bord d un a ronef RS 0 748 710 1 une infraction est commise bord lorsque l a ronef est en vol La Convention du 16 d cembre 1970 pour la r pres 2 2 3 1 sion de la capture illicite d a ronefs RS 0 748 710 2 pr cise pour sa part art 3 qu un a ronef est en vol depuis le moment o l embarquement est termi n et les portes ext rieures ferm es jusqu l ouverture d une de ces portes en vue du d barquement Il conviendrait donc de se demander quel moment l infraction de l sions corporelles par n gligence est commise S agit il du mo ment o l auteur co
33. viles les accus s seront donc condamn s solidairement r parer le tort moral subi par B et par A A l gard de cette derni re ils devront galement rembourser les frais expos s et verser des dommages int r ts r sultant de son incapacit de travail et de l atteinte port e son avenir conomique 16 Sur les frais et d pens 11 11 3 11 3 1 La r partition des frais d pens et moluments de la poursuite p nale est dict e par les art 172 177 PPF et par renvoi de l art 245 PPF par les art 146 161 OJ Leur quotit est d termin e par les dispositions de l ordonnance sur les frais de la proc dure p nale f d rale ordonnance sur les frais RS 312 025 du r glement sur les d pens et indemnit s allou s devant le Tribunal p nal f d ral R glement sur les d pens RS 173 711 31 et du r glement fixant les molu ments judiciaires per us par le Tribunal p nal f d ral R glement sur les mo luments RS 173 711 32 En r gle g n rale les frais de la proc dure sont la charge du condamn art 172 al 1 PPF S il y a plusieurs condamn s la cour d cide s ils r pondent soli dairement art 172 al 2 PPF En l esp ce les accus s ont agi de concert et l un d eux tant domicili l tranger le recouvrement de sa part risque de pr senter des difficult s Il se justifie d s lors de condamner les deux accus s soli dairement entre eux aux frais de la proc dure
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