Mauritanie - Inter
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1. Il faut motiver les conseillers et les mettre dans des conditions qui leur permettent de jouer leur r le Tr s bien mais comment les conseillers vont s y prendre concr tement pour que des moyens suppl mentaires soient mis leur disposition Car de tels moyens ne viendront pas eux tout seuls Il faut cr er un association ou m me un syndicat des conseillers Pour qu ils puissent modifier la loi en leur faveur Bonne id e sans doute Mais en pratique comment cela peut se faire Et par quelles tapes passer Ne faut il pas modestement commencer par d abord tablir des relations entre conseillers d une m me commune ou de communes voisines pour changer sur comment mieux faire son travail de conseiller Construire par le bas avant de monter plus haut 3 La conception du changement Un grand nombre des interventions de cette seconde journ e ont voqu le changement Par exemple certains ont rappel que le pays vivait une transition qu il y a peu de temps le r gime tait d une autre nature qu aujourd hui on ne parlait pas de choisir librement ses leaders ni de participation Mais la transition ne signifie pas que tout a chang pour autant L un d entre nous a sugg r que a prendrait du temps que ce serait m me une affaire de g n ration La question qui se pose alors est comment la transition la roue du changement va t elle tourn Et qui va la faire tourner l o on vit Un exemple L un d entre no2. la gestion des d chets Par exemple le cas de l animal mort sur la voie publique qui doit r agir Au nom de qui et de quoi Comment partir de cette situation cr er une situation qui permet de discuter et de d battre mais aussi d agir dans une perspective d int r t g n ral Comment sortir de la gestion actuelle du cas par cas et mettre en place des services communaux dans la dur e Cette perspective est un d fi une poque o la mont e de l individualisme Je fais ce qui me pla t je ne m occupe que de moi est un fait majeur Le d fi pourrait d ailleurs se d finir plus pr cis ment encore comment construire de l int r t g n ral partir de dynamiques individuelles Le d fi est grand parce que dans la tradition mauritanienne l int r t g n ral se r duit l int r t de sa tribu ou de son clan Il s agit donc de cr er de nouveaux liens sociaux qui ne rel vent pas de la tradition tribale Comment travers leurs activit s les lus peuvent ils y contribuer 13 Version finale du 13 mars 2007 Contact deleener opes ucl ac be et s mappa forumdedelphes org 4 La commune comme laboratoire de la d mocratie La Commune en Mauritanie comme ailleurs est le laboratoire permanent de la d mocratie C est dire le lieu social o la d mocratie est cr e et recr e en permanence En pratique cela a une cons quence imm diate les conseillers le maire leurs adjoints ne sont pas lus pour a
3. Version finale du 13 mars 2007 Contact deleener opes ucl ac be et smappa forumdedelphes org Forum de Delphes FORU MaeDELPHES Institut Sup rieur d Etudes Professionnelles R gion Ile de France Les lus locaux face la d centralisation et au fonctionnement de leur Commune Premi re Session de formation de f vrier 2007 De Leener Philippe amp Mappa Sophia Enda Inter Mondes amp Forum de Delphes Mongo Enda Inter Mondes Ottignies Belgique Version finale du 13 mars 2007 Contact deleener opes ucl ac be et s mappa forumdedelphes org Rapport du premier cycle des formations des lus locaux sur la d centralisation Nouakchott Mauritanie du 26 f vrier au 2 Mars 2007 R alis par le Forum de Delphes avec le co financement de la R gion Ile de France Philippe De Leener Enda Inter Mondes amp Sophia Mappa Forum de Delphes Introduction Le premier cycle des formations des lus mauritaniens dont nous pr sentons ici une synth se fait partie du projet plus global de recherche action formation sur la Gouvernance dans les politiques europ ennes et plus largement occidentales d aide au d veloppement L objectif de ce projet est d engager les acteurs sociaux et politiques dans un travail de clarification des enjeux de la gouvernance en tenant compte la diversit des contextes socio culturels conomiques et institutionnels dans une p riode de mondialisation Dans le cadre de ce projet la R gion I
4. a loi est mise dans le tiroir Chacun fait sa loi ou applique sa loi sa fa on car il existe toujours la possibilit d acheter le pouvoir La loi est tenue secr te C est m me un secret que semble prot ger ceux qui exercent le pouvoir L exemple des manuels ou de recueils des textes de loi tenus secrets par la tutelle a t cit plusieurs reprises Mais comme cela a t soulign la loi reste secr te parce que souvent on attend l information plut t que d aller vers elle Comme si le changement pouvait venir sans qu on y travaille d lib r ment La loi comme impens la loi devient incontestable parce qu elle n est pas l objet de remise en question par les humains A l image de la loi divine on pense avant tout la contourner 19 Version finale du 13 mars 2007 Contact deleener opes ucl ac be et s mappa forumdedelphes org ou ruser avec les contraintes qu elle impose Il en va tout autrement lorsque la loi est pens e comme un instrument qui doit faire l objet de d bats En creusant la question il est apparu que les changes ont mis en tension deux conceptions oppos es de la loi d une part la loi con ue comme une arme dirig e contre l autre et d autre part la loi interpr t e comme un instrument au service de la collectivit en vue d une r gulation externe des rapports de force La loi comme arme la loi est appropri e par les personnes pour man uvrer contre l autre pour le soumettre pou
5. absence de plusieurs familles d acteurs par exemple les chefs traditionnels les acteurs conomiques etc et de mani re g n rale les populations Pourquoi avoir oubli ces acteurs L un d entre nous a propos une 18 Version finale du 13 mars 2007 Contact deleener opes ucl ac be et s mappa forumdedelphes org interpr tation de cet oubli interpellant Reprenons ses mots La population est absente de nos sch mas parce qu elle est absente de notre esprit Et elle est absente de notre esprit parce qu elle est absente de nos pratiques Pourquoi est elle absente de nos pratiques d lus en activit Comment la population ou plus exactement les populations dans toute leur diversit pourrait elle tre plus pr sente la fois dans notre esprit et dans nos activit s L argent en particulier l argent des autres a t r guli rement voqu parmi les moteurs les plus puissants de nombreux dysfonctionnements Comme si l argent ou plus exactement le d sir de s accaparer de l argent guidait souterrainement les conduites Le pouvoir des lus ou des autres acteurs la tutelle par exemple se construirait il seulement autour de la perspective de s accaparer des ressources financi res afin d en disposer sa guise Comme l un d entre nous l a dit les probl mes commencent quand le maire et le pr fet veulent mettre de l argent de c t et qu ils ne s entendent plus D o nous vient cette situation Qu est ce qui d
6. ait on pas un retour vers les pouvoirs traditionnels des tribus libres entre elles avec leur propre chefferie L enjeu du moins dans une perspective d une soci t d mocratique ne se situe t il pas plut t dans l laboration de nouveaux rapports entre les divers niveaux de pouvoir Des rapports de collaboration plut t que de domination Dans cas cas la question prend une forme diff rente et il faudrait sans doute se demander comment repositionner les pouvoirs de tutelle dans une fonction d appui des Commune Il existe en Europe un concept pour caract riser une telle situation celui de subsidiarit Ce concept veut dire que les pouvoirs de niveau sup rieur et inf rieur se partagent le travail et les comp tences dans un double souci d efficacit et de compl mentarit Il existe deux sortes de subsidiarit soit descendante soit remontante La subsidiarit descendante d signe cette situation o un pouvoir sup rieur d l gue certaines de ses pr rogatives et comp tences un niveau de pouvoir inf rieur Le mouvement de r trocession va du haut vers le bas C est l inverse dans le cas de la subsidiarit remontante c est le pouvoir inf rieur qui fait appel un pouvoir dot de comp tences plus larges pour r gler des questions qui le d passent La relation s tablit alors du bas vers le haut Le langage de la subsidiarit permet de sortir du sch ma dominant domin que semblaient voquer les lus Dans les deu
7. alors l instrument des autres et dans ce cas il attend ou il subit soit il prend l initiative parce qu il a des id es il se donne un r le et devient producteur de changement Pas seul mais avec d autres par exemple ses coll gues du Conseil Communal 4 Loi comme ressource pour la collectivit ou comme moyen au service des puissants Lors des discussions il a t souvent question de la loi On en a parl comme de quelque chose qui s imposait de l ext rieur Quelque chose de difficile conna tre de difficile comprendre Les changes ont surtout sugg r que la compr hension des lois semblait tre l affaire exclusive des puissants D o nous vient cette conception autoritaire Pourquoi lorsque la loi est invoqu e ne pas en demander la lecture Pourquoi lorsque le Pr fet invoque tel article de loi ou tel texte ne pas faire lecture de ce texte Et d s lors en la lisant en faire un objet de discussion la loi dit ceci mais ici comment est la situation La loi peut elle s y appliquer aveugl ment En posant de telles questions on pousse en avant une autre conception de la loi celle qui la consid re la fois comme une ressource et comme une construction n goci e C est dire une conception o la loi s inscrit dans une discussion entre des personnes ou des groupes en position d interpr ter la loi La discussion est n cessaire pour que les personnes impliqu es comprennent le bien fond de la loi Il se peut a
8. ans notre soci t pousse ce comportement Comment peut on sortir de ce sch ma qui semble motiver la conqu te du pouvoir Actuellement l image d une soci t d compos e en diverses client les satisfaire para t dominer Dans ce cas la conqu te du pouvoir devient un leitmotiv pour les lus ou les autorit s tous press s de r pondre aux sollicitations innombrables et toujours renouvel es des r seaux sociaux dans lesquels ils sont ins r s Etre chef signifie tre la t te de pont le robinet ultime d un r seau pompeur Comment d passer ce sch ma qui dans le cadre d une soci t d mocratique para t visiblement incapable de satisfaire tout le monde Cette question prend toute son importance aussit t qu on s attaque la question de l int r t g n ral et qu on en fait de sa g n ralisation un objectif Dans la situation actuelle la sc ne du pouvoir semble au contraire tre configur e par la lutte des int r ts particuliers 2 Les rapports la loi comme r v lateurs des rapports au pouvoir Les changes du vendredi 2 mars 2007 ont r guli rement pos la loi et le rapport la loi comme objet des changes De l il est possible de mettre en lumi re diverses postures Une posture passive face la loi per ue comme une donn e qui s impose soi de l ext rieur sans que l on ne puisse rien y faire sauf ruser avec elle ou la d tourner L un d entre nous l a dit dans des termes radicaux L
9. c est dire qu il exerce son pouvoir de mani re absolue voire arbitraire comme la Loi le lui permet ailleurs le maire et les conseillers exercent leur activit dans le cadre d une certaine coll gialit Dans ce cas qui n est cependant pas la situation actuelle dans les communes repr sent es dans cette formation le maire et les conseillers construisent ensemble la d cision Il y a d lib ration c est dire que les d cisions prendre sont pr alablement d battues des opinions des perspectives diff rentes voire oppos es sont mises en d bat argument es ventuellement des nouvelles positions sont labor es force de discuter de mani re construire une d cision qui rencontre peu pr s la satisfaction de la majorit des conseillers Le conseil prend alors une d cision que le maire ent rine officiellement en clair dans ce cas le maire prend la d cision qui a t labor e par les d bats au sein du Conseil Communal Ainsi deux conceptions oppos es du pouvoir du maire peuvent se concevoir en th orie 10 Version finale du 13 mars 2007 Contact deleener opes ucl ac be et s mappa forumdedelphes org D un c t un extr me le pouvoir du maire est compris comme un pouvoir absolu c est dire comme un attribut une qualit que le maire peut exercer selon son envie de mani re arbitraire et qui le porte au dessus des autres membres du Conseil Communal Le pouvoir communal est alors entre les main
10. d mesur es Comment ramener les perspectives hauteur de ce que les acteurs locaux peuvent r ellement faire En pratique que faire concr tement pour que la fonction de conseiller soit mieux consid r e c est dire la fois respect e connue et reconnue dans sa commune pour commencer et plus largement ensuite Dans le sillage de cette question il s en est pos e une autre celle des moyens n cessaires pour que les conseillers puissent assurer leurs engagements et leurs activit s de mandataires Comment mobiliser des moyens Localement aussi loin que possible Au niveau de l Etat Version finale du 13 mars 2007 Contact deleener opes ucl ac be et s mappa forumdedelphes org Et dans ce cas comment faire pour que l Etat assure sa part dans le financement de l activit des Communes et de leurs mandataires La plupart des lus ont pris la parole sur ces questions Des propositions relativement concr tes ont t avanc es parmi lesquelles celles ci Il faut qu il y ait une volont politique a dit l un de nous L id e est sans doute vraie mais il faut poser aussit t cette autre question qu est ce que les conseillers vont faire concr tement et de quelle mani re pour qu une telle volont politique naisse l o ils l attendent Car une telle volont ne viendra pas toute seule comme par miracle il faut la construire et la faire na tre Comment Et que pouvons nous d j faire l o on est en activit
11. de commission de maire A travers quelles situations concr tes R p tons le ce ne sont que des exemples Il revient chaque commune d identifier la ou les deux questions sur lesquelles leurs lus au minimum ceux ou celles qui ont pris part la formation veulent travailler Dans tous les cas il s agit de proposer des r ponses concr tes et de les mettre l preuve dans des situations r elles de sorte que lors de la prochaine session en mai nous puissions parler de situations r elles et pas seulement d intentions ou d id es Une seconde activit qui pourrait maintenir vigilante la r flexion des lus participants pourrait tre de rep rer dans le manuel d instructions destin s aux lus quelques th matiques qui pourraient faire l objet d une analyse collective dans le sens d une comparaison entre ce que le texte dit d une part et d autre part ce qui se fait ou se vit en pratique Le texte dit ceci Et nous nous faisons quoi Cette comparaison devrait mettre en lumi re des contradictions Et donc des opportunit s de r fl chir et de mettre en processus des pratiques impens es c est dire des choses qu on fait comme a sans y penser vraiment parce que a s est toujours fait de cette mani re Une troisi me activit a t envisag e celle d inviter un maire exp riment et de le faire partager son exp rience les situations et questions qui ont fait l objet de nos d bats Il revient chaque lu de
12. e le changement exigeait la confiance en soi et le sentiment d appartenir un groupe de gens qui veulent du changement Une telle confiance en soi un tel sentiment d appartenance un groupe sont deux conditions qui ne se re oivent pas elles se construisent petit petit par des initiatives que nous prenons Que faisons nous pour cr er cet environnement Que devrions nous faire de plus ou de mieux A notre niveau Ici nous soulignons une id e importante le changement ne vient pas sans soi ni contre soi Sans doute m me ne peut il venir que de soi m me Sans doute doit il passer par soi m me Par sa volont et par son action sur les situations deux l ments que justement la d centralisation est sens e promouvoir Or nos travaux ont sugg r que souvent le premier r flexe est de vouloir que notre demande pour tel changement devienne la demande de l autre On souhaite par exemple que l Etat veuille comme nous Ici nous voquons une autre conception du changement et du monde celle du changement voulu et construit d lib r ment Cette conception du changement nous pousse sortir de la logique ici et maintenant je m adapte je ruse ou je me d brouille une logique demain voil ce que je veux et pour a maintenant je fais ceci Pour le conseiller cette r flexion sur le changement a une grande importance Il souligne deux mani re de jouer son r le soit il attend qu on lui dise ce qu il faut faire il devient
13. e pouvoir est v cu et con u par les lus participants Nous voulons nous lib rer du joug de la tutelle C est nous la Commune qui nous nous opposons la tutelle Nous subissons l influence totale de la tutelle dans tous nos actes Ces propos et bien d autres nonc s par les participants voquent une mani re particuli re de voir les choses comme si les situations de pouvoir ne pouvait se concevoir que comme l opposition de certains contre d autres Le pouvoir ne peut il tre envisag que sur ce seul mode certains qui s opposent d autres Et sur quoi se construit l opposition Contre d autres gens Ou alors contre les id es ou les positions d autres gens dans ce cas ce ne sont pas les personnes en tant que personnages ou r les qui sont vis es mais ce qu elles d fendent Est on contre le pr fet parce qu il est pr fet ou contre telle position 17 Version finale du 13 mars 2007 Contact deleener opes ucl ac be et s mappa forumdedelphes org d fendue par le pr fet Cette distinction importante selon nous n a pas toujours t faite en toute clart Les rapports entre la tutelle et la Commune le maire en particulier ont r guli rement t cit s en termes de libert comme si les Communes et leurs lus devaient tre autonomes Est ce bien cela la voie du changement des Communes et des lus autonomes lib r s de toute tutelle comme l un d entre nous l a d clar Mais alors n observer
14. eigneur un mandataire Le pouvoir est v cu comme un attribut Le pouvoir est v cu comme une personnel il est source de privil ges exerc s fonction au service d un collectif il aux d pens de la collectivit s exerce l appui d activit s concert es Seule la Loi et les r seaux d influence Le collectif que constitue les limitent le pouvoir du maire conseillers limite le pouvoir du maire La logique de l int r t personnel prime La logique de l int r t g n ral prime Bien entendu dans la r alit ces deux cas de figure n existent sans doute pas sous leur forme pure On observera des tendances qui poussent vers un extr me ou vers un autre Dans les cas discut s en pl ni re il a surtout t question du premier cas de figure Ce n est pas surprenant puisque le contexte mauritanien l histoire et la culture offre principalement des rep res du premier type Certains d entre nous ont expliqu que dans la tradition mauritanienne il est courant que le chef soit entour de sages en g n ral des anciens pour 11 Version finale du 13 mars 2007 Contact deleener opes ucl ac be et s mappa forumdedelphes org prendre des d cisions Il consulte les personnes comp tentes pour telle ou telle question La tradition de la palabre implant e aussi en Mauritanie valorise la recherche du consensus Mais remarquons le il s agit d un consensus conservateur c est dire un consensus qui aboutit prot ger les quilibres et l
15. enne l essentiel des d cisions La coll gialit voque cette situation o les d cisions sont prises au sein d un coll ge de repr sentants En regardant de pr s les fa ons de pratiquer cette coll gialit il semble que deux tendances diff rentes peuvent se rencontrer Dans un premier cas la coll gialit s organise autour du consensus Dans ce cas ce sont les convergences qui sont recherch es et privil gi es tandis qu on fait taire les diff rences Souvent les changes sont structur s pour conduire vers une unanimit le coll ge cherche 12 Version finale du 13 mars 2007 Contact deleener opes ucl ac be et s mappa forumdedelphes org donc ce que tous soient d accord En pratique ce sont souvent les rapports sociaux et les statuts qui indiquent la route suivre pour cr er la d cision Dans un second cas la coll gialit s organise autour des divergences Il y a d bat et les discussions s appliquent mettre en lumi re des positions diff rentes La d lib ration permet au coll ge de se prononcer la majorit sur l option qui para t la meilleure la lumi re des d bats et des changes d opinions La qualit des changes d pend de la qualit des divergences Ici le coll ge ne parle pas forc ment d une seule voix sous l influence d un chef Chacun parle de son point de vue Il peut y avoir des regroupements mais les discussions ne visent pas liminer les diff rences encore moins les ta
16. es priorit s dans le cadre du Plan de D veloppement Communal Ilest la voix du citoyen au sein du Conseil Communal Il trouve des solutions aux probl mes signal s par les citoyens Il d fend les int r ts de tous les citoyens pas seulement ceux qui ont vot pour lui Il participa et labore la strat gie de la mairie Il conseille le maire dont le r le est d appliquer la strat gie d cid e par le Conseil Il duque le citoyen et veille ce que la population participe l am lioration de la vie Il rencontre diverses difficult s pour mener ce r le de conseiller communal Iln a pas ou peu acc s l information juridique Ily a pu de moyens d action le conseiller est l seulement pour voter pour ou contre Iln a pas de relation avec le personnel communal Le secr taire communal est d sign par le Minist re et donc le Conseil Communal n a pas d emprise sur lui n a pas de pouvoir ni d autorit pour agir dans la Commune 3 Version finale du 13 mars 2007 Contact deleener opes ucl ac be et s mappa forumdedelphes org Il n a pas de poids pour apporter quelque chose de nouveau Il n a pas de salaire pour faire son travail de conseiller Il n est pas consid r par le maire et ses adjoints Le r le du conseiller est important en th orie puisqu il vote le budget lit le maire et lit la Chambre Haute les s nateurs Mais en pratique ce r le n existe pas il ne se joue pas
17. es rapports sociaux tablis ainsi que le respect de la tradition Il ne s agit g n ralement pas d un consensus cr ateur qui aurait pour vertu de produire des solutions nouvelles c est dire in dites susceptibles de remettre en question des rapports sociaux ou des attributs Dans ce contexte le changement est pens en termes de changement des personnes qui d tiennent le pouvoir et non en termes de modification du pouvoir et de la mani re dont il est per u et pratiqu Le point le plus important souligner dans ce cadre est sans doute le suivant la Loi ou la R gle ne fait rien par elle m me ce sont les personnes qui utilisent la Loi ou la R gle d une certaine fa on qui construisent les situations Celles ci sont toujours le r sultat d une action men e par des acteurs c est dire par des personnes qui font quelque chose S agissant de l exercice du pouvoir on a le plus souvent affaire avec un jeu deux par exemple ici d un c t le maire de l autre les conseillers Le maire ne peut exercer son pouvoir qu avec la participation active des conseillers Cela veut donc dire que le pouvoir totalitaire de tel maire ne pourra s exercer de fa on efficacement absolue et autoritaire qu avec la participation sinon m me la complicit des conseillers Le maire divise les conseillers a sugg r l un des participants pour expliquer comment certains maires en arrivent prendre des d cisions qui les arrangent contre la volont du C
18. et c est frustrant Version finale du 13 mars 2007 Contact deleener opes ucl ac be et s mappa forumdedelphes org 2 Regards d lus locaux sur la d centralisation et le fonctionnement de la Commune El ments de synth se de la seconde journ e le 27 f vrier 2007 Voici quelques l ments qui ressortent des changes passionnants men s le deuxi me jour de la formation Si la premi re partie de la matin e a t quelque peu laborieuse la seconde a permis de lever le voile sur plusieurs aspects de grande importance Sans tre absolument complet en voici quelques uns parmi les plus remarquables Pour rester dans l esprit de notre travail nous avons choisi de privil gier les questions Parce que l apprentissage passe par des questions Tout d abord disons quelques mots sur la m thode de travail Voici deux remarques qui sont en m me temps deux pistes de r flexion pour les lus Par la mani re dont nous avons travaill les formateurs ont cherch faire parler les participants partir de leur v cu d lu certains en tant que conseillers d autres comme adjoints selon les cas Ce n est pas facile de parler de soi et de ce qu on fait dans le contexte mauritanien Ce mardi matin nous avions tous et toutes spontan ment tendance parler du conseiller en g n ral ou de la Commune en g n ral Mais en mati re de d centralisation il n y a que des situations concr tes v cues par les uns ou les autres Des
19. et ses adjoints R les des e commissions de leur pr sident de leur rapporteur 5 Relations entre le Maire et l Association des Maires R le de l Association des Maires 6 Relations entre d une part les autorit s de tutelle Pr fecture Gouvernorat e e Direction G n rale des Collectivit s Locales DGCL et d autre part la Commune et ses lus 7 D centralisation ici en Mauritanie et ailleurs 2 8 Gestion du budget communale Recettes d penses d cision proc dures instruments 9 Relations entre la CUN Communaut Urbaine de Nouakchott et les 9 communes e membres 23
20. harg de les ventiler Il est le d positaire de toute la documentation concernant la commission A2 Commune de Ksar Questions d battre Est ce que le Conseil Municipal pourrait destituer le Maire Est ce que la Loi permet aux conseillers de g rer la Commune en m me temps que le Maire Le Maire lu a t il l autorit de nommer un conseiller ou un adjoint pour le repr senter en cas d absence sans consulter le Conseil Est ce que le Maire peut d signer une commission responsable du suivi des autres commissions A3 Commune de Dar Naim Relations entre Maire et Conseillers Il existe un consensus g n ral entre les diff rents conseillers et le maire pour la bonne gestion des affaires de la Commune Il existe respect r ciproque entre le maire d une part et les conseillers d autre part Relations entre le Maire et les Adjoints Manque de coll gialit dans la distribution des r les t ches etc R les des Commissions Suivre la gestion communale Elaborer des tudes chaque commission dans son domaine _ Diagnostiquer des probl mes difficult s Proposer des solutions efficaces Pr senter des rapports d activit s aux sessions du Conseil Communal 15 Version finale du 13 mars 2007 Contact deleener opes ucl ac be et s mappa forumdedelphes org R le du Pr sident de la Commission Participer aux r unions du bureau discuter et d fendre les activit s de sa commission Pr s
21. ider les travaux de sa Commission R le du rapporteur Pr sente et d fend les rapports devant le Conseil Communal A4 Commune de Teyarett Relations entre Maire et Conseillers _ Incompr hension due aux diff rentes origines des lus Ing rence faite par le Maire La d l gation de pouvoirs fait probl me Relations et difficult s entre le Maire et les Commissions sp cialis es Les relations entre les commissions doivent tre sp cifi es Le bureau de la Municipalit et les commissions Il comprend le maire les adjoints les pr sidents de commission et le secr taire g n ral Chaque commission comprend un pr sident un vice pr sident un rapporteur Le pr sident labore l ordre du jour de la r union assure la discipline Relation entre la tutelle et la Commune La tutelle valide ou rejette les travaux du Conseil Communal Relation entre les lecteurs et la Commune Les lus sont la disposition totale des citoyens 16 Version finale du 13 mars 2007 Contact deleener opes ucl ac be et s mappa forumdedelphes org 4 5 Regards d lus locaux sur la d centralisation et le fonctionnement de la Commune La question des pouvoirs et des rapports au pouvoir El ments de synth se de la quatri me et cinqui me journ e Ler et 2 mars 2007 Les deux derni res journ es ont t consacr es l examen des pouvoirs par les participants lus Deux groupes avaient t form s librement reg
22. ire Ce sont les arguments qui passent au premier plan et qui conduise la d cision Dans les deux cas le r le du maire n est pas pareil Dans le premier cas la maire agira sans doute l image du chef traditionnel entour de ses sages pr occup s recr er l unanimit ou la paix qui a ventuellement t perturb e par une situation Dans le second cas le travail du maire consiste plut t cr er de la coh rence dans la diversit ou plus exactement rendre les divergences productives de coh rence En somme le maire anime un d bat et veille ce que le d bat aboutisse un r sultat qui peut d boucher sur une d cision ou une perspective ventuellement in dite et efficace 3 Le d fi de l int r t g n ral Dans beaucoup de situations o les conseillers et le maire sont appel s d cider et agir il existe une tension entre des int r ts priv s ou particuliers qui ne concernent que quelques uns et l int r t g n ral qui concerne le bien tre de tout le monde L laboration de l int r t g n ral et surtout d une mentalit d int r t g n ral est un enjeu majeur dans la plupart des pays o il est question de d mocratie Comment prendre en compte l int r t d autrui dans ce qui est entrepris Comment en faisant son travail d lu contribuer construire cette mentalit d int r t g n ral Concr tement partir des situations qui se pr sentent Nous en avons parl propos de
23. le deux l ments centraux le v cu des lus d une part et d autre part les questions ouvertes des questions qui exigent de la part des apprenants une investigation active et cr ative qui d bouche id alement sur la production et l exp rimentation concr te de r ponses Des r ponses construites par eux et non plus re ues de l ext rieur c est dire pens es et formul es en dehors d eux Une telle perspective de formation action s inscrit plut t bien avec le cycle de formation en trois sessions qui est pr vu dans notre programme Sans doute dans ce cas pr cis serait il plus exact de parler d apprentissage plut t que de formation En effet l accent est plac sur les personnes et non pas seulement sur les connaissances que les personnes doivent acqu rir L apprentissage suppose en effet que les apprenants changent non seulement dans leur mani re de penser mais aussi dans leurs fa ons de faire Dans ce contexte la question qui se posait tant aux participants qu aux organisateurs tait de savoir comment poursuivre la r flexion entre les sessions C est dire concr tement comment mettre en processus les efforts de formation La solution que nous avons discut e conduit transformer le cycle de formation en une sorte de cycle de recherche action formation Suivant cette perspective les choses pourraient se d rouler en trois temps Chaque commune participante identifierait une ou deux questions parmi celles
24. le de France a cofinanc un projet plus sp cifique de recherche formation des lus locaux en Mauritanie et au S n gal Il s agit en effet de r aliser une recherche sur la d centralisation dans ces deux pays dans la double perspective d laborer des documents p dagogiques et de r aliser trois cycles de formation des lus locaux dans chacun de deux pays Les enjeux th oriques et pratiques de cette action sont consid rables Il s agit en effet de d gager la perception et la pratique du pouvoir au niveau local et central dans les deux pays et d clairer les politiques de d centralisation adopt es notamment sous l impulsion de la France par les dynamiques r elles internes La m thode que nous avons adopt e privil gie l analyse du v cu des lus locaux en mati re de d centralisation Ces derniers deviennent de ce fait davantage acteurs de leur propre formation que recepteurs des recettes toutes faites issues de l exp rience occidentale comme c est malheureusement le cas dans un grand nombre de formations dispens es dans les pays du Sud par les bailleurs de fonds occidentaux Pour ce faire nous sommes en train de r aliser une s rie d entretiens avec les lus locaux de ces deux pays et d observer des formations sur la d centralisation qui sont r alis es par d autres acteurs Les formations des lus que nous r alisons font elles aussi partie de la recherche dans la mesure o notre vis e est de d gager l exp rience de
25. lors que la discussion montre que la loi est mal adapt e et qu elle doit tre modifi e Version finale du 13 mars 2007 Contact deleener opes ucl ac be et s mappa forumdedelphes org Derri re cette discussion il y a toute la discussion sur le pouvoir et sa nature en Mauritanie et tous les niveaux de la soci t mauritanienne depuis les rapports dans la famille le p re la m re les enfants dans la tribu entre les tribus jusqu aux sommets de l Etat Hier au cours des changes une conception du pouvoir arbitraire a t r guli rement sugg r e Une telle conception veut que celui qui a la force fait ce qui l arrange le mieux qu il fasse ce qu il veut suivant ses int r ts D o vient cette conception Comment s impose t elle dans notre travail de conseiller Comment nous m mes les lus faisons nous pour que cette conception soit si vigoureuse Quoi dans nos mani res de penser nos mentalit s Quoi dans nos fa ons de faire nos comportements Comment encourageons nous cette conception arbitraire du pouvoir s imposer autour de nous jusque chez nous Un autre aspect de cette th matique est la comp tition de divers pouvoirs Certains ont parl hier d un jeu de chiens et chats Que faisons nous pour maintenir un tel jeu chacun son petit niveau Comment sortir de ce jeu Version finale du 13 mars 2007 Contact deleener opes ucl ac be et s mappa forumdedelphes org 3 Regards d lus locaux s
26. onseil C est un exemple de pratique mise en uvre par le d tenteur du pouvoir Dans ce cas la bonne question n est pas de savoir comment le maire divise pour mieux r gner mais plut t comment les conseillers se laissent diviser par le maire pour le laisser r gner en chef absolu De mani re g n rale la question que chaque conseiller doit se poser est celle ci comment moi m me je participe la construction du pouvoir du maire En faisant ou en ne faisant pas quoi En emp chant de faire quoi En fermant les yeux sur quoi En me rendant absent de quoi En me taisant de quelle fa on R p tons le la fa on dont le pouvoir est exerc est toujours le r sultat de l activit ou de la non activit men e par les acteurs sur lesquels s exercent le pouvoir Le pouvoir par exemple celui du maire est une activit qui utilise d autres activit s et qui d pend d autres activit s D o l importance des questions comme qui fait quoi comment pourquoi et pourquoi comme a Des questions que chaque conseiller est amen se poser dans sa pratique de tous les jours 2 Discussions autour de la coll gialit Plusieurs ont expliqu comment dans leur commune les conseillers tentent d implanter une certaine coll gialit Cette pr occupation ne semble pas unanimement partag e dans toutes les communes En effet il semble que dans certaines d entre elles le Conseil Communal ne soit pas tr s actif et que ce soit le maire qui pr
27. penser d s pr sent aux questions qui m riteraient d tre approfondies en interaction avec le maire qui serait invit Pour les deux prochaines interventions deux s ries de dates ont t convenues en attendant d tre confirm es Mai 2007 du lundi 27 05 au vendredi 1 06 Octobre 2007 du lundi 22 10 au vendredi 26 10 Lors d une de ces prochaines sessions sans doute celle de fin 2007 aurons nous la possibilit d inviter des lus du S n gal de mani re confronter les perspectives et de les soumettre la discussion Il est probable galement que le chemin inverse puisse tre envisag des lus Mauritaniens participant aux travaux au S n gal 22 Version finale du 13 mars 2007 Contact deleener opes ucl ac be et s mappa forumdedelphes org Tableau Programme de la Formation du lundi 26 02 07 au vendredi 2 02 07 Th mes retenus Mardi 27 Mercredi Jeudi 01 Vendredi Plus collectivement 28 02 tard 1 Comp tences des conseillers communaux et de mani re plus large les r les des lus locaux et les probl mes qu ils rencontrent dans leur pratique 2 Relations entre les lus et les populations y compris la soci t civile 3 R les et pr rogatives du Secr taire G n ral Gestion de l administration communale 4 Relations entre le Maire et les conseillers le Maire
28. ppliquer ou mettre en uvre une loi ou une s rie de d crets mais pour inventer dans le cadre de la Loi la d mocratie locale En Mauritanie en cette phase de transition o une tr s large majorit des lus sont nouveaux et ne poss dent que peu d exp rience de la vie de repr sentant il y a place pour innover non seulement dans les mani res de faire et de se comporter en tant qu lu mais aussi dans les mani res de penser et de pratiquer la d mocratie locale Par exemple quelle sorte de coll gialit construire De quelle mani re et dans quel sens faire voluer la tradition de coll gialit mauritanienne Comment exp rimenter concr tement des fa ons autres de r fl chir et de d cider ensemble Les textes ne disent pas tout Ils donnent des indications g n rales parfois contraignantes ou contradictoires mais c est chaque lu et chaque Conseil Communal d inventer sa fa on particuli re de faire ce que demande la Loi L un d entre nous l a d clar chaque commune a son style de pouvoir 5 D velopper le pouvoir d agir Une derni re id e qui peut tre r sume une partie des travaux de la journ e m rite d tre soulign e le conseiller poss de un vrai pouvoir d action Un pouvoir qui d pend de son initiative Et qu il lui revient de prendre Ici il convient de ne pas confondre entre d une part le pouvoir formel ce que le texte de la Loi dit et d autre part le pouvoir d agir On a toujour
29. principalement t concentr s entre les formateurs et les participants mais peu entre les participants eux m mes Version finale du 13 mars 2007 Contact deleener opes ucl ac be et s mappa forumdedelphes org Sans doute serait il important de comprendre pourquoi pour quelles raisons cherchons nous plut t taire nos d saccords Pourquoi sommes nous pouss s parler comme si nous tions tous d accord sur la chose comme si il n y avait qu une seule mani re de faire ou de penser qui est souvent celle du plus fort ou du chef Ensuite sur le plan des contenus plusieurs questions ont t soulev es Elles sont sorties des discussions 1 Les raisons de se faire lire Parlons d abord des raisons qui ont conduit les lus se pr senter comme candidats Certains ont senti qu il y avait quelque chose faire dans leur quartier Se faire lire tait peut tre une bonne mani re de s engager afin de donner de l ampleur aux changements qu ils visaient D autres ont t choisis par les habitants de leurs quartiers parce qu ils avaient des comp tences pertinentes pour r gler tel ou tel probl me par exemple l assainissement D autres encore ont t identifi s par les partis parce qu ils ont une grande capacit drainer des lecteurs ils ont beaucoup de gens derri re eux et donc ils ont plus de chance d tre lus et de faire gagner la liste lectorale dans laquelle ils sont inscrits M me si chaque cas est diff
30. que nous avons laiss es en suspens depuis le d but de nos travaux Les lus au retour dans leur commune pr sentent leurs travaux leurs coll gues et avec eux choisissent la ou les question s qui leur para t pertinente creuser Chaque commune ensuite proposerait des pistes de solution ou de r ponse et les testerait concr tement dans des situations r elles qui mobilisent l int r t des gens Lors de la prochaine session chaque commune pr senterait les essais qu elle aurait initi s de mani re ce que nous puissions en discuter ensemble La seconde session pr vue en mai serait alors le lieu o les participants pourraient valuer et mettre en d bat leurs essais Le genre de questions que les lus de chacune des communes pr sentes aux travaux devraient identifier et travailler en pr paration de la prochaine session sont nombreuses A titre d exemple en voici quelques unes qui mergent directement de nos travaux Comment les conseillers peuvent ils g n rer autour d eux de l int r t g n ral en menant leurs activit s Par exemple travers la mani re concr te de pratiquer la gestion des d chets ou de conduire d autres actions concr tes qui soul vent la question de l int r t g n ral 21 Version finale du 13 mars 2007 Contact deleener opes ucl ac be et s mappa forumdedelphes org Comment promouvoir la logique de la loi r gulatrice en menant ses activit s de conseiller d adjoint de pr sident
31. r le faire plier par la force la loi donnant justement cette force gr ce laquelle on peut faire plier l autre L autre remarquons le est aussi bien le puissant que le faible car l un et l autre utilise la Loi au service de leurs man uvres et strat gies La loi comme un instrument au service de la collectivit en vue d une r gulation externe des rapports de force la loi sert r guler les rapports de force une r gulation qui s exerce de l ext rieur pour faire en sorte que le conflit d int r ts qui s pare les parties en opposition soit arbitrer par des r gles que la collectivit s est donn es pour contr ler l usage de la force et de la violence Dans ce cas celui de la loi r gulatrice la loi est au dessus des acteurs et s interpose entre eux Que l on soit puissant ou faible la loi s applique de la m me mani re Figure 1 Deux postures face la Loi La Loi comme arme La Loi r gulatrice La LOI lt Le Faible La LOI La LOI La LOI est prise pour soi comme une arme contre l autre comme outil pour accro tre sa capacit faire plier l autre 4 gt Le Faible La LOI est plac e au dessus et entre les acteurs pour r guler leurs rapports de force et d sactiver la violence Philippe De Leener amp Sophia Mappa Nouakchott mars 2007 D apr s les discussions en pl ni re il est clair qu aujourd hui dans les Communes et dans les rapport
32. rent et m me s il est difficile de trancher cat goriquement une tendance semble se d gager la tendance est plut t avoir t choisi par d autres plut t qu s tre choisi soi m me Si c est vrai pourquoi cela se passe t il de cette mani re Avec quelles cons quences sur qui Avec quels effets sur son travail de conseiller 2 La consid ration et la reconnaissance du travail de conseiller communal L autre question qui a t d battue concerne la consid ration laquelle aspirent les conseillers que ce soit de la part des autorit s de tutelle du maire de la population ou d autres pouvoirs y compris les forces de l ordre police A ce niveau une s rie de questions m ritent tout sp cialement d tre pos es pourquoi ceux qui ont les moyens quelle que soit la mani re de les avoir obtenus honn tement par le travail ou autrement b n ficient ils syst matiquement et presque automatiquement de la consid ration sinon m me de l admiration Pourquoi le simple fait d avoir t lu suscite t il alors tellement d espoirs de voir ses probl mes r gl s Pourquoi les lections cr ent elles l illusion que les probl mes vont tre r solus du fait m me d tre lu Comment nous m mes en tant que conseillers contribuons nous r pandre cette conception trompeuse En pratique cela m ne une question concr te comment lorsqu il s agit d lection et de mandat public sortir de la logique des promesses
33. roupant des participants originaires de communes diff rentes Il avait t demand chacun de ces deux groupes de dresser au moyen d un sch ma sur une affiche grand format une sorte de paysage des pouvoirs autour et dans la Commune et de pr ciser le type de relations qui relient ces diff rents pouvoirs au moyen de questions ressources telles que qui influence qui qui domine qui qui s oppose qui qui coop re avec qui etc Il avait galement t demand de rep rer des questions ou des probl mes en rapport avec ces pouvoirs ou relations Les deux groupes se sont mis la t che pendant deux heures ensuite il y a eu restitution et discussions autour des l ments pr sent s Les l ments de synth se qui suivent sont extraits des discussions qui ont eu lieu la suite des pr sentations 1 Echanges sur la nature et l exercice du pouvoir l chelle communale L analyse du paysage propos par les deux groupes a fourni l opportunit d ouvrir des d bats de grande port e sur la nature du pouvoir en Mauritanie Bien entendu la r flexion n a fait que commencer Mais d j quelques l ments forts se d gagent des l ments que nous pouvons r sumer en quelques mots Comme nous l avons fait jusqu ce jour nous privil gierons les questions En esp rant que la r flexion se prolongera en chacun et chacune Commen ons par quelques l ments d interpellation susceptibles de nous clairer sur la mani re dont l
34. s lus et leurs propres solutions aux probl mes identifi s comme tels par eux m mes son tour l analyse de ces mat riaux issus du terrain nourrira les formations venir Cf Sophia Mappa dir Le savoir occidental au d fi des cultures africaines Paris Karthala 2005 2 Version finale du 13 mars 2007 Contact deleener opes ucl ac be et s mappa forumdedelphes org Regards d lus locaux sur la d centralisation et le fonctionnement de leur Commune Extraits des moments forts de la formation de Nouakchott du 26 f vrier au 2 mars 2007 Philippe De Leener amp Sophia Mappa Forum de Delphes 1 El ments de synth se de la premi re journ e 26 f vrier 2007 Nous rassemblons quelques l ments clefs qui ont t partag s avec les lus sur le premier th me retenu R les et comp tences des lus probl mes rencontr s l ments sur la base desquels la r flexion se poursuivra le second jour Les l ments sont livr s comme ils ont t dits par les lus sans autre analyse L analyse est pr cis ment au menu de cette seconde journ e Le compte rendu commence par des pr cisions sur le r le du conseiller communal la suite de quoi une liste de difficult s per ues est tablie Le conseiller assure la liaison entre le Conseil Communal et la population Jl recueille interpr te et ram ne les besoins au Conseil Communal Il informe ou sensibilise les populations Il assiste au vote sur l
35. s un pouvoir d agir Car si la Loi dit parfois clairement ce qu il faut faire elle ne dit jamais le d tail de comment il faut le faire Un des r les d un Conseil Communal ne serait il pas l accroissement du pouvoir d agir de chaque lu qui le compose en m me temps que le pouvoir d agir du collectif que constitue ce Conseil Communal Un des r les du conseiller ne serait il pas d accro tre le pouvoir d agir de chaque citoyen Pas n importe quelle action bien entendu mais l action qui va dans le sens de servir les int r ts de la collectivit Annexes Synth se des travaux de groupe AI Commune d El Mina Relations entre le Maire et les conseillers Le pouvoir totalitaire du maire fait qu il est souvent difficile de le faire lier sur certaines d cisions Les ambitions de certains conseillers bloquent souvent la bonne marche au niveau des commissions 14 Version finale du 13 mars 2007 Contact deleener opes ucl ac be et s mappa forumdedelphes org Relations entre le Maire et ses adjoints Pour le moment la coll gialit dans les d cisions est appliqu e tous les niveaux R les des commissions __Recenser les probl mes de la Commune et proposer des solutions ces probl mes Elles ont un r le consultatif R les du pr sident des Commissions Il est membre de l ex cutif de la Commune Il conseille le Maire dans ses domaines d activit s R les du rapporteur Il dresse le PV Il est c
36. s d une seule personne On peut dire de mani re imag e que le maire est comme un seigneur Les d cisions font partie des privil ges que le maire peut s accorder en toute l galit De l autre c t l autre extr me oppos le pouvoir du maire peut tre interpr t comme une fonction ou comme un fravail exercer dans le groupe que constitue les conseillers une personne est charg e de porter la responsabilit des d cisions qui sont prises coll gialement cette personne est charg e par le groupe d incarner la d cision coll giale et cette personne est le maire La prise de d cision n est plus un privil ge mais une fonction n cessaire pour que les activit s du Conseil Communale puissent tre men es et cette fonction est exerc e par une personne qualifi e qui est le maire Dans ce cas de figure le maire est en quelque sorte le mandataire du coll ge de repr sentants que constituent le Conseil Communal au sens o il exerce le mandat que lui a donn le Conseil Communal Dans le premier cas celui du maire seigneur le pouvoir est limit en dernier recours par la Loi Nationale sur les Communes la limite impos e au pouvoir du maire est ext rieure Dans le second cas celui du maire mandataire le pouvoir est limit par le coll ge des conseillers qui construit les d cisions que doit appliquer le maire Figure 1 Deux conceptions oppos es des liens entre maire et conseillers Le maire comme Le maire comme un s
37. s qui lient les diff rents pouvoirs il semble que ce soit le cas de la loi comme une arme qui domine Le changement pourrait surgir si une autre conception de la loi tait investie Comment dans l exercice de leur mandat les lus locaux qu ils soient maire adjoints ou conseillers peuvent ils contribuer promouvoir une conception r gulatrice de la loi Pour avancer sur ce terrain difficile n h sitons pas le souligner il faut certainement se poser bien d autres questions Par exemple il faut se demander pourquoi la conception de la loi comme une arme contre l autre est elle si r pandue en Mauritanie D o provient une telle conception Comment est elle propag e dans les diff rentes sph res de la vie en Mauritanie Pourquoi 20 Version finale du 13 mars 2007 Contact deleener opes ucl ac be et s mappa forumdedelphes org 2 Poursuite du processus d apprentissage La formation n tait pas une simple intervention ponctuelle destin e d livrer un paquet de connaissances Depuis que les travaux ont commenc lundi 26 02 nous sommes rest s loin d une perspective de transfert c est dire cette situation o des formateurs en position d enseignants transmettent aux apprenants des connaissances qu ils supposent pertinentes et qu ils croient que les apprenants devraient absolument conna tre Nous avons d s le premier jour refus cette option pour privil gier une approche de formation action qui fait la part bel
38. situations diff rentes m me si certaines peuvent se ressembler Pour discuter du changement dont nous r vons peut tre il est indispensable de partir des situations r elles telles que nous les vivons chez nous et de parler des pr occupations ou des probl mes pr cis qui nous rongent Apparemment ce n est pas facile Pourquoi Quelles raisons nous poussent parler en g n ral plut t qu en particulier c est dire partir de ce qu on vit vraiment Quand et de quelle mani re les lus partent ils de l analyse de leur v cu pour parler de changement Comment ventuellement s emp chent ils de parler et de penser partir de leur v cu Au profit de qui alors Les formateurs ont tent de privil gier les changes entre les participants Ils ont voulu viter de cr er l illusion que des experts auraient des choses importantes dire Tellement importantes que les participants devraient se taire et couter En poussant les changes ils ont voulu mettre en relief des points de d saccord Pourquoi Pas pour provoquer des disputes pas du tout m me Mais pour rendre possibles des innovations Quand A n est pas d accord avec B et que A et B discutent en toute franchise leurs diff rences de points de vue peuvent ouvrir leurs yeux et leur esprit sur des points de vue nouveaux auxquels ni l un ni l autre ne pensait Toutefois durant cette seconde matin e en d pit des efforts il faut reconna tre que les changes ont
39. ur la d centralisation et le fonctionnement de la Commune Relations entre les maires les conseillers et les commissions El ments de synth se de la Troisi me journ e 28 f vrier 2007 La troisi me journ e s est d roul e en deux temps d abord les lus de chacune des cinq communes se sont retrouv s entre eux pour tablir une liste de questions ou de pr occupations relatives aux relations entre les maires les conseillers et les commissions ensuite ces l ments ont t restitu s en pl ni re et soumis des discussions En annexe nous restituons les travaux de quatre communes tandis que ci dessous nous livrons quelques l ments de r flexion 1 Les pouvoirs du maire vis vis du Conseil Communal Comme plusieurs l ont soulign de nombreuses reprises en th orie le maire poss de des pouvoirs tendus il est seul responsable des d cisions Comme un participant l a d clar le conseil peut pr parer la feuille de route mais en fin de compte le maire a le dernier mot En somme les conseillers clairent le maire construisent ventuellement une position en menant des d bats mais le maire n est pas tenu d appliquer ce que le conseil d cider Cette position est celle que semble dire la Loi le maire peut suivre la d cision du Conseil Communale mais n est pas oblig il peut mais ne doit pas En pratique cependant les situations sont contrast es Si dans certaines communes le maire fait cavalier seul
40. us a dit que la tutelle avait la main sur tout au niveau de la commune M me les ordres du jour du Conseil Communal doivent tre sign s par le pr fet Il arrive parfois que ce dernier refuse pour des raisons qui ne sont pas n cessairement claires La tutelle nous a encha n s a dit l un d entre nous Peut tre mais comment nous m mes aidons nous la tutelle nous encha ner efficacement Quels comportements quelles pratiques invitent ventuellement la tutelle nous encha ner de cette mani re qui nous bloque Ces questions soul vent la question du changement Comment le concevons nous En coutant les changes d hier une certaine conception du changement se d gage celle du changement qui vient de l ext rieur et qui s impose de l ext rieur un changement qui n est pas ma tris ni pr visible Cette conception du changement subi nous rend prisonnier du destin que 7 Version finale du 13 mars 2007 Contact deleener opes ucl ac be et s mappa forumdedelphes org d autres con oivent pour nous souvent nos d pens N est ce pas cette conception qui nous encha ne D o nous vient elle Comment nourrissons nous cette conception N est ce pas une telle conception qui nous pousse ruser avec les situations nous adapter en nous d brouillant S adapter signifie que ce sont d autres ailleurs qui prennent l initiative et nous ici on s arrange pour s en sortir autant que possible L une d entre nous a soulign qu
41. x cas subsidiarit descendante et remontante il y a cr ation d autonomie mais soulignons le l issue d une n gociation et dans le cadre de r gles du jeu accept es par toutes les parties Plusieurs question sont soulever cet endroit comment sortir le pouvoir et son exercice des logiques de comp tition ou de complot Quelles pratiques des lus ou des autres acteurs encouragent la g n ralisation de telles logiques O de telles logiques prennent elles racine Dans quelles conceptions de la soci t que peut tre sans y penser notre insu nous contribuons divulguer Dans les situations qui ont t voqu es par les participants la tendance tait diaboliser le pouvoir sup rieur et d s lors de pr senter le pouvoir inf rieur comme la victime des agissements du pouvoir sup rieur Sans doute faut il parfois envisager cette situation mais il convient aussi chaque fois de se demander quelle est la responsabilit de chaque partie Par exemple s agissant des rapports entre maire et pr fet comment le maire aide t il le pr fet le dominer efficacement A un autre niveau on pourrait se demander comment les conseillers se laissent marginaliser par le maire Que font ils ou que ne font ils pas concr tement pour que cette situation d favorable se produise leurs d pens L examen des deux paysages des pouvoirs a laiss appara tre clairement de fa on plut t tonnante pour de lus repr sentatifs l
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