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Télécharger le premier numéro de Qalqalah

1. More 7 x je deni COE M eC ti X ee avd AM Jr UV Cry ota my Trip hen ant promos Share ep ac A fea vet by sta NAM mas a ve youd brew pla CE TT b eit a ca 7 Kem bong hare yd pm amp E halkin lme fon Ma Ka T s tre y v creta body E COE es A n 3 PE of A come T wi reh cii TAX 7 for maro a th D 4 B c X tri arti eric asc 2009 Es ral Sec dal ES Satia Chane P inda 4 Ao e EU Rew diese rete for gi i fe amp ysesent Prinhetee State boin fem bar ton YE Lag rues de stays guta d ama 19 i spueijs pepuru eTqeezy jo seTe pejunooe9z sse 5 aznoy 3 sedtd Durxous e rua AKwpaejse A pog Ino peu ATTeutsz 4serzd 1sezeep jresano A PF Ar scribes of long forgotten A A a solemn tomorrow burried your scrolls prose river basin crossed riv cross river cosmology Bakwer Douala Boki Kenyang p ci alabar Anyang wata kulture 2 Eyongarrebity Hsoako expl mitikultural melting pot nde E RES puros kultural states MH wata culture wata kulture e ch ging hats different tongues Zn
2. TER Lg Y LL i SS r em ES ia 90 FE a i a 12 E b T ETL j i Em kal Eygngakpa ll ARE ERRE i 2 27 gt i 44 my bind d cided do take pur dose 9 666 Aincan maska ond armpytaied 3 nee seum ut the bas mona stuttgart lt was a hard one as mous ser ba e curiousity insanity igne uite brc how would leel what 1 agme p mmm a i Ex m Th Lt tu TMM MM NTH N amp i d pi B mE DA 4 X 8 EE es o CC Y A i Bs n li pm 1 G amp uj ii A uc Liko Common Siop Noicalons root ha a etokobarek europe 1 PI P i E E gt em d Wu Ae Sy Qi LT eres 290 Wr Jakpa shared NES status 190 dae FBI mace Ee k AL r lt a e downs Pn n Cio PS ave QUT L a TR oe est fi li ff if i 7 RE vers er Ma Diti tos ah a Cros cued Our Stitteavokb my imaginary 1088 river bamology rive basen E gal later sr explored f l an sure it was quile a travel sea E RL on 16 here Kf urbirtrotey t k s esdhan ma Mako imbsng where
3. 18 Bacon Porteur de bananes Sorcier 7 La collection d objets Bengamissa Photographie de l album Exp dition centre Afrique 1924 1925 vol 8 p 701 mus e du Quai Branly B MM Haardt Matton examinant les objets de collection a Bengamissa Photographie de l album Exp dition centre Afrique 1924 1925 vol 7 p 700 mus e du Quai Branly Exposition de la Croisi re Noire Palais du Louvre Pavillon de Marsan 1926 Photographe inconnu Citro n Communication D M lacovleff faisant le portrait du chef Libakoua Photographie de l album Exp dition centre Afrique 1924 1925 vol 8 p 708 Congo belge mus e du Quai Branly E Peinture et cin matographie dans un village de la for t quatoriale Congo belge Photographie de l album Exp dition centre Afrique 1924 1925 vol 8 p 709 mus e du Quai Branly Louao chef wag nia contemplant son portrait l exposition lacovleff Photographie de l album Exp dition centre Afrique 1924 1925 vol 7 p 692 mus e du Quai Branly C Louao chef wagenia Photographie de l album Exp dition centre Afrique 1924 1925 vol 7 p 686 O mus e du Quai Branly H L exposition lacovleff Stanleyville le peintre le mod le et son portrait Source Fabien Sabates La Croisiere Noire Citro n 1924 1925 Paris Eric Baschet ditions 1980 Exposition lacovleff Stanleyville Photographie de l
4. chef Nom Boni 192 Chapeau en peau de l opard garni de plumes Nom N Buapu 193 Chapeau Alikolopu en peau de H9 singe brun 194 Chapeau en peau de singe noir Chapeau Kobupu en peau de i singe roux page 13 196 Chapeau N Bolopo en peau de singe aboyeur 197 Chasse mouches en poil de buffle 198 Clochettes en fruits s ch s pour danses Nom Taselli 199 Cor Akpa fait d une d fense oem d l phant 200 Corne d antilope servant aux mem indigenes a donner des lavements Nom Akoka n Race Bamanga 201 Couteau tout en ivoire avec poign e repr sentant un oiseau o0 Ces expositions nationales et internationales ainsi que les multiples projections du c lebre film de Poirier servirent elles m mes d inspiration pour un grand nombre d artistes et cr ateurs europ ens qui s en servirent a leur tour pour d autres uvres ins pir es par La Croisi re Noire Des nombreuses lignes de produits d riv s inspir es par La Croisi re furent cr es pour un public d enfants et adultes de toutes classes sociales avec beaucoup de succes La maison de luxe Louis Vuitton par exemple qui avait aid a la conception des autochenilles Citro n et r alis sur mesure les coffres et l quipement de voyage des participants cr a entre autres une ligne de flacons de p
5. and the Rise of Black Internationalism Harvard Harvard University Press Fabre Michel 1985 La rive noire De Harlem la Seine Paris Lieu Commun 8 Tyler Stovall Paris Noir African Americans in the City of Light Boston Hougthon Mifflin 1996 p 90 Traduction de l auteure 9 Ibid French colonialism and primitivism thus paradoxically combined to foster a vision of pan African unity Traduction de l auteure TU Cf Said Edward 1983 Travelling Theory in The World the Text and the Critic Harvard Harvard University Press p 226 247 11 Gilroy Paul 1993 The Black Atlantic Modernity and Double Consciousness London Verso 12 Edward Said Third World Intellectuals and Metropolitan Culture Raritan 9 1990 p 31 Traduction de l auteure 15 Alioune Diop Malentendus Pr sence Africaine 1948 n 6 p 6 14 Pour le r le des Dogons pour la constitution de l identit francaise voir Albers Irene 2006 Passion Dogon Marcel Criaule und Michel Leiris Die Geheimnisse der Dogon und der Franzosenl dans Lintig Bettina von Kerstin Pinther et Tobias Wendl ds Black Paris Kunst und ceschichte einer schwarzen Diaspora Wuppertal Peter Hammer Verlag p 161 180 15 Quand les statues sont mortes elles entrent dans l histoire de l art constate le film Les statues meurent aussi que Pr sence Africaine commande en 1953 aux r alisateurs Alain Resnais et Chris Marker Les r ali
6. 2010 5 C est par exemple flagrant pour l art africain acquit par le Centre Georges Pompidou qui possede beaucoup plus d art africain du XXIe siecle que du si cle 4 Joaqu n Barriendos Rodr guez Geopolitics of Global Art The Reinvention of Latin America as a Geo Aesthetic Region in The Global Art World Audiences Market and Museums ed Hans Belting Andrea Buddensieg Ostfildern Hatje Cantz 2009 p 98 116 5 Voir la pr sentation de Chris Dercon au symposium What is a Postcolonial Exhibition organis par le Stedelijk Museum Bureau Amsterdam en mai 2012 http smba nl en events symposium what is a postcolonia 6 existe plusieurs programmes dont le Unilever Series turbinegeneration qui invite des coles britanniques et du monde entier travailler avec la collection de la Tate ou le Level 2 Exchange Series qui collabore avec des institutions artistiques locales et participe la mise en place d expositions ro Si la Tate Modern pr sente certaines ceuvres importantes d artistes pr c demment n glig s comme Helio Oiticica l institution n a cependant toujours pas de vraie politique pour r aliser un accrochage enti rement r vis 8 Sur les murs de certaines salles des citations sont imprim es comme des preuves du regard critique des conservateurs mais il n y a en revanche pas d vidence d une r flexion critique visible dans le reste de l exposition Notre analyse se fonde sur la pr sentati
7. Madeleine Compagnon Francesca Devalier et Teresa O Connell Relectures Virginie Bobin M lanie Bouteloup Elena Lespes Munoz Sophie Potelon Elodie Royer et Emilie Villez Conception graphique Syndicat Qalqalah est le nom d une h ro ne polyglotte invent e par la commissaire et critique Sarah Rifky qui perd graduellement la m moire dans un futur pas si lointain o les notions de langage d art ou d conomie telles qu on les connait aujourd hui se sont effondr es sans bruit Ce texte a fait l objet d une re publication dans le premier num ro de Qalgalah ISBN 9 9 10 95142 D0 5 Cette publication est co dit e par B tonsalon Centre d art et de recherche et Kadist Art Foundation B tonsalon Centre d art et de recherche Kadist Art Foundation les auteurs artistes et ayants droit des uvres et textes publi s KADIST 116 B tonsalon Centre d art et de recherche B tonsalon Centre d art et de recherche b n ficie du soutien de la Ville de Paris de la Direction r gionale des affaires culturelles d le de France Minist re de la Culture et de la Communication du Conseil r gional d Ile de France de l Universit Paris Diderot et de Leroy Merlin quai d Ivry MAIRIE DE PARIS amp ileacFrance 5 su Q an br e P x FARIS T ou __ PREF E a Qt a A 7 al a st yin B tonsalon Centre d art et de recherche est membre de tram r s
8. Ouvre Thanda Gosht Viande froide et Tek Singh a publi vingt deux collections de nouvelles un roman cing collections de pieces radiophoniques trois collections d essais et deux ensembles de croquis Manto a t assign en justice pas moins de six fois trois fois avant 1947 au temps des Indes britanniques et trois fois au Pakistan apres l ind pendance sans donner lieu de condamnation Pedro Neves Marques Pedro Neves Marques n en 1984 au Protugal est crivain et artiste visuel il vit et travaille New York USA Il est l diteur de The Forest and the School Where to Sit at the Dinner Table une anthologie sur le mouvement Antropofagia et les cosmopolitiques au Br sil Archive Books et Akademie der Kuesnte der Welt Cologne 2014 ainsi que du recueil de nouvelles The Integration Process Atlas Projectos 2012 a entre autres expos son travail e flux New York avec Mariana Silva Sculpture Center New York The Pipe Factory Glasgow MK Gallery Milton Keynes 12 Cuenca Biennial Equateur Casa do Povo Br sil Fondation EDP Lisbonne avec Andr Romao Fondation Serralves Porto DocLisboa International Film Festival et IndieLisboa Film Festival among others Erika Nimis Erika Nimis est professeure associ e en histoire de l art a l Universit du Quebec Montr al UQAM Elle est l auteure de nombreux articles et de trois ouvrages sur l histoire de la photographie
9. de femme gyptienne 203 Couteau M Bili des indig nes Madi territoire Amadi Sert pour nn dot de femme 204 Couteau Nomativo M bili Sert pour dot de femme 205 Couteau Zobia Zobia avec fil de cuivre Arme des indigenes X Mangbetous 206 Couteau Zobia Zobia de guerre courbe manche en bois des indigenes Mangbetous 207 Couteau Zobia Zobia de guerre courbe manche en bois garni de fer des indigenes Mangbetous 208 Couteau Zobia Zobia de guerre courbe Mangbetou avec manche ivoire 209 Couteau Zobia Zobia Arme des De indigenes Medjes 210 Couteau Zobia Zobia avec mU manche en ivoire 211 Couteau Azande 212 Couteau servant fabriquer les fleches 213 Couteau Sapi s attachant la ceinture 214 Couteau servant aux femmes indigenes a fabriquer les negbes 215 2 Couteau Matshaga 216 Couteau de chef Kabaka tuteur e du chef Gasa Race Mangbetou ea Couteau Bounga Race Bamanga 218 Couteau Kamaidi Race Bamanga 219 Couteau de jet Nom Pwinga 220 Couteau de chasse Nom Gongokupe 221 Couteau Lebando Page 14 PFT Couteau Monboteur 22 Couteau Lebutu PAA Couteau Polome Couteau Kese Lokelles 220 cms Couteau Poruma Manglimas le compte rendu du voyage publi par Haard
10. des peuples colonis s 50 Formes troubles Pr sence Africaine se d place progressivement d une conception huma niste qui envisage la culture comme l ensemble des expressions cr a tives des humains a un anticolonialisme plus ferme Or pour r sister la negation coloniale terme employ par Romuald Fonkoua pour d si gner le refus d galit qui fonde le r gime colonial elle ne pr ne dans son ensemble ni une esth tique ni une orientation id ologique en particulier La ligne annonc e par Alioune Diop dans le premier ditorial pr voit de publier tous les hommes de bonne volont effectivement parmi les artistes contributeurs se trouvent des positions aussi diff rentes que celle du peintre moderniste nig rien Ben Enwonwu hautement critique de l abstraction qu il considere tre une s duction facile par l Occident et laquelle il oppose le concept igbo langue et groupe de population au Nig ria de qui aborde l art comme fabrication du cin aste Sembene Ousmane form en URSS et suivant la veine du r alisme social ou encore de l architecte haitien Albert Mangones qui apres des tudes Bruxelles et New York constate que la colonisation aurait d truit l archi tecture en Afrique pour ne laisser que le bidonville En cons quence explique il il fallait inventer un modernisme africain a partir de l analyse des besoins des populations et avec l expertise d architectes modernistes com
11. g nie n gre Prolongement du romantisme allemand qui concevait le caractere propre d un peuple dans son g nie culturel ce courant promeut un travail d invention sur la base de la diff rence c est dans l expression qu un peuple se donne travers ses cr ations que se manifesterait sa part distinctive dans l humanit Les tudes de l anthro pologue allemand Leo Frobenius ou encore La Philosophie bantoue du missionnaire belge Placide Tempels le premier livre publi par Pr sence Africaine en 1949 prolongent la c l bration de la sp cificit culturelle africaine dans la revue Toutefois la valorisation culturelle de l Afrique sur la base du savoir ethnographique est prise des le d part dans un rapport de trans formation Devenu embl matique de l entreprise plurielle de Pr sence Africaine le symbole de la revue qui r unit des couches s mantiques multiples en est un bon exemple Novembre Lecembre 1947 Faris Dakar Le symbole s inspire d un dessin rupestre dogon rendu c lebre apres les tudes que l ethnologue francais Marcel Griaule a d di es la cos mologie des Dogons Lors de la mission Dakar Djibouti dernier voyage d exploration grande chelle financ par l tat fran ais entre 1931 et 1933 de nombreux objets furent recueillis dans des conditions sou vent asym triques qui allaient d s lors constituer les fonds du Mus e de l Homme Ces art
12. hension et des cartographies alternatives des soci t s contemporaines ou aussi envisager autrement certaines zones de trouble trop peu parcourues Ce premier num ro rassemble une dizaine de contributions engag es dans la d construction d historiographies dominantes en s appuyant notam ment sur la r interpr tation d archives de sources diverses Nous avons pris le parti de mettre en regard des textes existants remani s ou simple ment traduits pour l occasion avec des commandes sp cifiques Profitant des possibilit s d une publication en ligne nous avons galement choisi de ponctuer les textes d hyperliens venant perturber la lin arit de la lecture Un autre personnage de fiction Toba Tek Singh h ros ponyme de la nouvelle de Saadat Hasan Manto reproduite dans ces pages dans sa langue originale aurait pu donner son titre notre reader le vieil homme intern l asile de Lahore refuse de se plier a l change entre patients pakistanais et indiens impos par les gouvernements de l Inde et du Pakistan jeunes nations n es de l Ind pendance des Indes Britan niques quelques ann es plus t t en 1947 Ce personnage marqu par une folie grandissante incarne aussi une forme de r sistance toute notion born e d appartenance identitaire ou territoriale Ce rapport conflictuel a l id e de Nation dont la pertinence s mousse aujourd hui et qui a d ailleurs disparu du futur de Qalqalah a pris une ampleur c
13. me temps qu il est mesur et temp r par toutes ces choses Un monde alors qui est m taphysiquement anthropophage ou l alt rit pr cede l identit ou la relation est plus importante que les parties qu elles relient et ou la transformation est interne la forme Des indigenes assistent au Congres Br silien pendant les d lib rations sur l introduction des droits territoriaux indigenes dans la constitution en 1988 Photo Castro Junior ADIRP 74 75 Avec les changements de l conomie globale actuelle deux choses sont en jeu soit la constitution du Br sil et de l Am rique de Sud comme simple simulacre du capitalisme occidental reproduit par le d termi nisme industriel toujours tres actif et le silence forc de la multiplicit du continent soit au contraire la production d une conomie nouvelle multi naturelle et communautaire reli e la Terre cet gard l Antropo fagia peut tre soit oubli e comme commodit soit augment e au del de ses fronti res actuelles pour embrasser les luttes du continent C est cette seconde voie qui imagine l Antropofagia au dela d un v nement contextuel celui de l Avant Garde mais plut t comme une cosmopo litique typiquement sud am ricaine Pour reprendre Alexandre Nodari peut tre n est ce qu aujourd hui que l anthropophagie en tant que philosophie a atteint un degr de lisibilit m me si son tendue l art le mythe l esprit sa
14. 2005 The Color of Liberty Histories of Race in France Durham and London Duke University Press 2 Merci Virginie Bobin M lanie Bouteloup et Elodie Royer Une premi re version de ce texte a t pr sent e dans le cadre d Action painting publishing une exposition et un programme d v nements faisant suite la r sidence de Marion von Osten aux Laboratoires d Aubervilliers l t 2012 5 Cond Maryse 2000 Disorder Freedom and the West Indian Writer dans Yale French Studies n 97 part 2 p 155 4 Cf pour une pr sentation ample de Pr sence Africaine Frioux Salgas Sarah d 2009 Pr sence Africaine Les conditions noires une g n alogie des discours Paris Gradhiva hors s rie n 10 accompagnant l exposition Pr sence Africaine commissariat Sarah Frioux Salgas Mus e du Quai Branly 2009 2010 Je remercie Sarah Frioux Salgas pour sa g n reuse relecture et les vues de l exposition Pr sence Africaine l Universit Cheikh Anta Diop Dakar 2011 D De Certeau parle du travail culturel comme une prolif ration d inventions en des espaces contraints 1993 1974 19801 La culture au pluriel Paris Seuil p 13 6 Schmeisser Iris 2006 Transatlantic Crossings between Paris and New York Pan Africanism Cultural Difference and the Arts in the Interwar Years Heidelberg Universitatsverlag Winter 7 Edwards Brent Hayes 2003 The Practice of Diaspora Literature Translation
15. 38 Meme si on peut trouver des positions radicales auparavant par exemple dans le num ro sp cial sur le travail en Afrique coordonn par l crivain et sociologue communiste francais Pierre Naville en 1953 59 Hassan 1999 p 194 A0 Diop Alioune 1955 Notre nouvelle formule Pr sence Africaine n I II p 6 41 Enwonwu Ben 1966 Les points de vue de l Afrique sur l art et les probl mes qui se posent aujourd hui aux artistes africains dans Soci t africaine de culture Unesco R publique du S n gal d Premier festival mondial des arts n gres Catalogue Dakar 42 Quand Okwui Enwezor Salah Hassan et Chika Okeke Agulu cr ent leur revue d art contemporain africain tats unienne en 1994 ils choisissent pour titre nka 43 Mangones Albert 1959 Architecture et civilisation n gro africaine Pr sence Africaine n 27 28 p 286 291 44 Clifford James 1996 1988 Le malaise dans la culture L ethnographie la litt rature et l art au XXe si cle Traduit de l am ricain par Marie Anne Sichere Paris cole nationale sup rieure des Beaux Arts p 180 45 Harney Elisabeth 2004 In Senghor s Shadow Art Politics and the Avant Garde in Senegal 1960 1995 Durham NC Duke University Press Traduction de l auteure 46 Vincent C dric 2008 d Festivals et biennales machines ou utopies Paris L Harmattan 47 Cf la violente critique d Abdallah Stouky Le festival mondial des arts n
16. Babra 2I NR Poignard deux petits poignards assembl s 278 Porte coran des Arabis s em Nom Malofao 279 Porte monnaie en bois 280 Pot en terre des races Medjes 284 Poteries Mangbetous forme vase 282 Poteries Mangetous avec t tes indigenes 283 Rasoir indigene Nom Lombo 284 R cipient a eau Nom Nembonbo Bangba 285 R cipient en terre cuite servant ETC la cuisson des aliments RUE Nom N Doty Race Bamanga 286 Sabots sandales des Arabis s de T la r gion de Niangara Nom Akandange 287 Sabots du chef Gasa Race OR Azande Nom M Bitei 288 Sabre Nom Bounga 289 Sel pour achat de femme 290 Sifflet Territoire de M Gombari 291 Table fabriqu e par les indigenes Mangbetous page 171 292 Tam tam avec poign e m repr sentant des t tes de femmes Mangbetous Oo Voici le compte rendu publi par lacovleff sur ce moment Louaolsicl chef Waguenia 1 1 Son regard la vue de son double sur le papier s merveille II cause lon guement a son image et lui adresse avec d f rence maints saluts et souhaits 1 Haardt et Audouin Dubreuil d crivent Chef Louao comme un grand parleur mais il semblerait ne pas y avoir de documentation de ses conversations avec eux ou avec lacovleff ni a cette occasion ni d autres J ai trouv
17. Gazety Hehy 938 22 juillet 1960 2 T moignage de Ranamison Martin Enqu te n 12 22 Idem 1290 30 juillet 1960 25 Le journal Imongo vaovao 1286 26 juillet 1960 rapporte Le samedi 30 juillet est d cr t journ e ch m e mais pay e Le gouvernement demande tous les employeurs de bien vouloir payer leurs employ s ou octroyer des avances sur salaire au plus tard le 29 juillet afin de leur permettre de participer la f te 24 Imongo vaovao 1288 28 juillet 1960 4 Sources Entretiens 1 Andriamambavola Hugues 67 ans enseignant Antananarivo novembre 2010 23 Andriamirado Christiane 72 ans documentaliste enseignante Antananarivo septembre 2010 3 Andriantseheno D sir 70 ans chef fokontany adjoint Amboditsiry ao t 2010 4 Christine R lavandi re 68 ans Antananarivo aout 2010 D Claudine R 69 ans lavandiere la retraite Ambohitrombihavana septembre 2010 6 Esoavelomandroso Manass enseignant 68 ans Antananarivo septembre 2009 Fleur artiste chanteuse 72 ans Ambohitrombihavana septembre 2010 8 Rabesahala 69 ans journaliste la retraite Antananarivo octobre 2010 9 Raharimalala Ernestine 74 ans couturi re Antananarivo juin 2009 10 Rajaonarison Jean 67 ans militaire la retraite Ambohitrombihavana septembre 2010 TT Rajaonarivelo Marcelle 66 ans femme au foyer Antananarivo octobre 2010 Ranamison Martin 73 ans surveillant g n ral
18. Lam Roberto Matta et Wassily Kandinsky La volont est visiblement d tre le plus exhaustif pos sible et d inclure l art de zones g ographiques habituellement exclues On y trouve des pieces d di es aux mouvements anthropophagiques et indigenes d Am rique latine aux modernit s africaines et asiatiques l architecture coloniale m diterran enne et la ville indienne C est une initiative louable mais l exhaustivit est un chemin dangereux qui mene in vitablement au paradigme universaliste que les conservateurs et commissaires d exposition sensibles aux th matiques postcoloniales essayent d viter du moins depuis Magiciens de la terre Pour cette raison il est n cessaire que les aspects critiques apparaissent dans l accrochage m me de l exposition et non pas seulement sous forme de citations sur les Murs Le probl me concerne la fois la composition de la collection et la facon dont elle est pr sent e Par exemple comment exposer dans une salle intitul e L Afrique photographi e des photographies prises en Afrique coloniale par des Occidentaux sans fournir aucun contexte sur la colonisation ou la construction des st r otypes et de surcroit sans pr senter en regard des photographies prises par des Africains Dans la piece d di e a l Afrique moderne on trouve des sculptures des masques des tissus peints et des tableaux mais aucune photographie ou documentation Quatre photographies de Malick Sidib so
19. Revue noire 1998 p 203 219 MANTAUX Christian Madagascar 1896 1958 ind pendance perdue et retrouv e Revue de Madagascar p 32 44 RABEARIMANANA Lucile Les Tananariviens face la proclamation de l ind pendance de Madagascar 26 juin 31 juillet 1960 L Afrique a l heure des ind pendances Paris CNRS 1992 p 575 591 RAJAONARISON Helihanta Se faire photographier a Antananarivo dans la deuxi me moiti du XIX si cle M moire de DEA Universit d Antananarivo 2002 105p RAJAONARISON Helihanta Patrimoine photographique et photographie contemporaine a Antananarivo Africultures 88 juin 2012 p 133 144 RAJAONARISON Helihanta L essor des photographies de studio Antananarivo dans les ann es 1930 Revue tudes oc an Indien CEROI Inalco 44 2010 p 99 119 RAJAONARISON Helihanta Soci t s et photographie les usages sociaux de la photographie Tananarive milieu XIX milieu XX siecle Th se d histoire Universit d Antananarivo 2014 523p RAKOTONOEL Marc La R publique Malgache a 10 ans 1958 1968 Revue de Madagascar 43 44 1968 p 5 31 RANDRIAMARO Jean Rolland Aux origines des Zwam les jeunes des bas quartiers de Tananarive de l entre deux guerres jusqu en 1972 NATIVEL Didier RAJAONAH Faranirina Dir Madagascar revisit e Paris Karthala 2009 p 469 486 RANDRIAMAROZAKA Madagascar an VIII 26 juin 1960 26 juin 1968 Revue de Madagascar 41 42 1968 p 7 16 SPACENS
20. Sur souligne galement la volont du mus e d accueillir d autres voix au sein de ses espaces M me s il n est peut tre pas tout a fait appropri de parler d agentivit agency dans un contexte institutionnel au sein duquel les relations de pouvoir sont difficiles a quilibrer on peut n anmoins consid rer que ces expositions permettent des sujets postcoloniaux d exprimer leur agentivit au sein d une institution En offrant un es pace la fois physique et mental a la m moire collective le mus e peut devenir un lieu oU des positions alternatives sont exprim es et donner la possibilit de devenir ce que Trinh T Minh ha appelle un espace de Savoir sans pouvoir L exemple de Project 1975 pourrait repr senter une synthese des moyens d int grer les politiques postcoloniales au sein des mus es Ce projet de deux ans 2010 2012 dirig par le Stedelijk Museum Bureau Amsterdam SMBA avait pour but d examiner les traces d un inconscient postcolonial dans l art contemporain Dans le m me esprit que l nonc de mission du Reina Sof a Project 1975 est structur par la notion glissan tienne de la po tique de la Relation Plusieurs expositions individuelles et collectives ainsi que des symposiums et des conf rences ont t organis s dans cette perspective L ensemble de Project 1975 d montre avec succes qu il est possible d tablir des changes horizontaux avec d anciennes colonies plus avec l Afrique qu ave
21. TI multikultural melting 7 oer sing rivers crossed rivers _____ Wata conditioned kultural states y fem crossing water ways changing hats different tongue Wate kulture wata kulture Crossing rivers crossed rivers 290 white shirts dutch war products crossing water wa da ata gods wata masks p wata kulture wata kal ture SUE Changing hats different tongues white shirts dutch _ gods wata masks songs of ancient clans still raped changing hats different tongues Scrolls of long forgotten clans 1233 full moons gone todays qrave F people came people ment G T na bayangi people come people go kesham Okpanbe Tatana obonyi m5 what they bring stay for ever AS z Ge products come amp products come Gin fap ten full moons gone e crossing rivers products come o people come people go these products or the products of these water ways bound to stay products stay for ever aa ee ee F 1 QT 18h25 19 er ors Sound Collage dimension durat er Wata kulti or the inf shires from procaRARS F letters fem etokobarek Aub Spe mm oid of Sek FE les ped ayi a eg n EUN TT T il ER 5 of
22. ainsi leurs images une nouvelle vie sociale Parallelement a cette visibilit accrue qui est d abord l oeuvre des milieux de l art contemporain occidentaux et qui de ce fait se cantonne quelques noms Seydou Keita Malick Sidib expos a la Fondation Cartier en 1995 Samuel Fosso les technologies num riques prennent leur essor On peut d ailleurs tablir un parallele int ressant entre ces deux ph nomenes Mais peut on aller jusqu a avancer que la r volution num rique a accompagn la valorisation de la photographie africaine Oui et non En effet dans la premiere phase de sa constitution en tant qu objet d tude et sa reconnaissance comme un objet d art Werner 2000 ce sont d abord les lieux physiques traditionnels mus es gale ries festivals mais aussi les publications papier et leurs r seaux qui consacrent ces photographies rest es jusque la en dehors de l histoire de la photographie C est encore suite a la participation physique de ces pho tographes des festivals tels que la biennale de Bamako ou des ateliers de production n s dans son sillage qu une nouvelle g n ration de pho tographes se forme et initie par la suite des collectifs dans diff rentes villes africaines pour continuer les changes C est donc lors de ces v nements r els que vont se cr er les premiers noyaux de communaut s photographiques en Afrique bien qu il ait souvent exist dans de
23. album Exp dition centre Afrique 1924 1925 vol 7 p 692 mus e du Quai Branly J M de Meulemeester gouverneur g n ral du Congo belge M M Haardt Audouin lacovleff Photographie de l album Exp dition Centre Afrique 1924 1925 vol 7 691 mus e du Quai Branly K Salle de r ception de l appartement de Georges Marie Haardt 1927 Photographe inconnu Caroline Haardt de La Baume ed Alexandre lacovleff L Artiste Voyageur Paris Flammarion 2000 p 192 a Notes 7 The Members of the Mission the Leaders The Citro n Bulletin num ro sp cial The Citro n Central Africa Expedition n 25 mars 1926 non pagin 2 C est grace a Louis Vuitton que j ai entendu parler de La Croisi re Noire En d cembre 2015 l quipe m a invit e faire partie d une exposition de groupe au sein de l Espace Culturel Louis Vuitton avec le titre Odyss es africaines qui avait comme point de d part la participation de l entreprise la croisiere noire L exposition Odyss es africaines pr vue pour le mois d octobre 2014 Paris fut ensuite annul e par la direction g n rale LVMH l t dernier parce qu elle aurait coincid avec l ouverture longuement attendue et controvers e de la Fondation Louis Vuitton concue par Frank Gehry au Bois de Boulogne Paris L ouverture de l exposition est report e au mois d avril 2015 Le Brass Bruxelles Belgique Des le d but j
24. avec pacification utilis pas les forces arm es en Am rique du Sud pour se r f rer l inclusion et la pr servation des indigenes est bien sur intentionnel 26 Voir en particulier Eduardo Viveiros de Castro Cannibal Metaphysics Minneapolis Etats Unis Univocal 2014 27 Eduardo Viveiros de Castro Exchanging Perspectives The Transformation of Objects into Subjects in Amerindian Ontologies dans Animism ed Anselm Franke and Chiara Marchini Camia New York et Berlin Sternberg Press 2010 p 229 N anmoins cet gard Viveiros de Castro n est pas seul et d autres auteurs doivent tre ici mentionn s tels que les anthropologues Tania Stolze Lima et son livre Um peixe olhou para mim povo Yudja e a perspectiva UNESP 2005 Aparecida Vilaca et son livre Strange Enemies Indigenous Agency and Scenes of Encounters in Amazonia Duke University Press 2010 ainsi que Carlos Fausto Warfare and Shamanism in Amazonia Cambridge Mass Cambridge University Press 2014 28 Eduardo Viveiros de Castro Some Reflections on the Notion of Species in History and Anthropology entretien avec lvaro Fern ndez Bravol emisf rica vol 10 n 1 2013 29 Eduardo Viveiros de Castro Perspectivism and Multinaturalism in Indigenous America dans The Forest and The School Where to Sit at the Dinner Table p 313 372 50 Eduardo Viveiros de Castro Transformation in Anthropology Transformation of An thropology dan
25. comme si nous retournions a l tat d esprit des colonisateurs le cycle d oppression a pr sent complet et l anthro pophagie de nouveau naturalis e Pourquoi l Antropofagia alors Parce que pour citer Alexandre Nodari l Antropofagia n est pas seulement une th orie de la culture mais aussi simultan ment une philosophie de la nature De plus parce qu une fois revisit s les crits de l anthropophagie moderniste tels que ceux d Oswald de Andrade Fl vio de Carvalho ou de la Revista de Antropofagia en plus de la longue g n alogie issue de l Antropofagia et son h ritage politique dont le repr sentant contemporain le plus embl matique est l anthropologue Eduardo Viveiros de Castro l Antropofagia devint aussi une v ritable anthropologie Mieux encore une anthropologie proto sy m trique au sein de laquelle l examen et l adoption de la pr dation am rindienne promirent une transformation cosmopolitique de notre propre pr dation capitaliste et notre st rilisation moderne du monde Comme arme l Antropofagia brandit l Am rindien mais aussi la nature et plus pr cis ment une nature indienne radicalement diff rente de la n tre ou m me une nature n goci e radicalement ouverte C est pourquoi selon une perspective anthropophagique l Indien n est pas strictement Indien il est aussi le pauvre et l opprim et donc tout autre tre vivant le systeme Terre m me Fl vio de Carvalho couverture de livre
26. elles soient ph meres les expositions temporaires jouent un r le important comparable celui des collections permanentes dans l optique d une r vision de l histoire de l art et d une dispersion de l euro centrisme I est aussi important de pouvoir pr senter le travail d artistes critiques de la notion de transmodernit tels que Bhupen Khakhar Amrita Sher Gil Soula Raoula Choucair ou Lygia Pape que les uvres d artistes contemporains explorant l h ritage colonial au sein de la modernit ou des probl matiques postcoloniales tels que Renzo Martens Meschac Gaba Paloma Polo ou encore Isaac Julien l exception du Centre Pom pidou qui reste pour l instant le moins aventureux sur ce terrain le Stedelijk Museum la Tate Modern et le Reina Sof a sont chacun en train de d velopper une politique d expositions monographiques d di es ces groupes d artistes Les m mes probl matiques sont en jeu dans les expositions collectives L exploration de la transmodernit a travers le dispositif colo nial permet de souligner l obsolescence de la modernit telle qu elle est comprise travers un filtre europ en L exposition The Potosi Principle How Shall We Sing the Lord s Song in a Strange Land produite par le Reina Sof a en collaboration avec la Haus der Kulturen der Welt de Berlin en 2010 en est l un des meilleurs exemples aujourd hui partir de la situation de Potos une des villes les plus importantes au XVII s
27. fin du capitalisme et de la fin de la diff rence que le capitalisme tablit au sein de la soci t L homme je veux dire l homme europ en s il fallait en choisir cherche l homme en dehors de l homme Avec une lanterne la main la philosophie Nous voulions l homme exempt du doute sans m me supposer l existence du doute nu naturel anthropophage Notes JT Raul Bopp The Life and Death of Antropofagia 1965 19661 dans The Forest and The School Where to Sit at the Dinner Table ed Pedro Neves Marques Berlin Archive Books 2014 p 135 150 E Dans un ouvrage d anthropologie aujourd hui consid r embl matique Eduardo Viveiros de Castro a donn cet attribut le nom d inconsistance de l me sauvage Voir Eduardo Viveiros de Castro The Inconstancy of the Indian Soul The Encounter of Catholics and cannibals in 16th Century Brazil trad Gregory Duff Morton Chicago Prickly Paradigm Press 2011 Sur la naturalisation des Am rindiens voir Anne Christine Taylor O Americanismo tropical Una fronteira fossil da antropologia d o d rive la citation pr c dente de Histoires de l anthropologie XVIe XX si cles Paris Klincksieck 1984 p 8 Traduction de l auteur Aujourd hui le destin de cette terre reste inchang ni e par les repr sentations d une r gion virginale tropicale luxuriante diverse et unique qui ne sert que d atout promotionnel capitaliste une toile de fond pour un
28. garde moderniste de Sao Paulo est le seul mouvement br silien qui fit face a la n gation naturalisante de la modernit Et pourtant ce mouvement souhaitait non seulement d noncer la logique de la modernit mais aussi d vorer cette logique la mani re des rituels anthropophages am rindiens c est dire se trans former soi m me et transformer l autre par la digestion de l ennemi Selon les termes de ces modernistes ceux qui pensent que nous nous opposons aux abus de la civilisation occidentale ont tort Nous sommes contre ses usages LAntropofagia surtout t percue comme un mouvement esth tique influencantind niablement les arts et la litt rature br silienne du vingti me si cle ainsi que le mouvement Tropic lia pendant les ann es 1960 et le multiculturalisme globalisant des ann es 1990 N anmoins ce succes artistique a malheureusement t catalogu et r duit au r le ou pire un style d une acculturation et d une hybridit artistiques Comme Suely Rolnik l a douloureusement rappel a sa g n ration tropicaliste l Antropofagia a aussi t officialis e par l tat et int gr e l histoire nationaliste du Br sil hybridit tropicale et syncr tisme tant les qualit s n cessaires aux produits d exportation made in Brasil comme il est racont dans la chanson d Os Mutantes Une fois mise sur le march en particulier sous la forme Tropic lia l Antropofagia devient une cari cature
29. hommes femmes enfants tous devraient manger de leurs opposants Pour les Tupinamb cependant l identit n avait peut tre pas la m me valeur que notre identit encapsul e comme Viveiros de Castro sugg re Le syst me guerrier exo cannibale projetait une forme dans laquelle le socius tait construit a partir d une relation avec autrui dans laquelle l incorporation de l autre exigeait une sortie hors de soi l ext rieur tait sans cesse engag dans un processus d int riorisation et l int rieur n tait rien de plus qu un mouvement vers l ext rieur L autre n tait pas un miroir mais une destination 1 La philosophie Tupi namb affirmait un inach vement ontologique essentiel l inach vement de la sociabilit et de maniere plus g n rale de l humanit C tait en d autres mots un ordre au sein duquel l int riorit et l identit taient incluses dans l ext riorit et la diff rence ou le devenir et les relations l emportaient sur l tre et la substance Pour ce genre de cosmologie les autres sont une solution avant d tre comme ils l taient pour les envahisseurs europ ens un probl me 8 Larriv e des Europ ens exacerba peut tre seulement ce sentiment d alt rit ce fut peut tre les Am rindiens et non les Europ ens qui virent la vision du paradis dans leur rencontre avec l Am rique Le rituel anthropophage n tait pas n cessairement pist mi
30. le primitivisme a jou pour l affir mation culturelle africaine tout en attribuant une valeur aux artefacts africains notamment aux masques il fait preuve d un d sint r t pour leurs cr ateurs et leurs contextes Revendiquant le potentiel exor ciste de l art n gre comme seule importance pour l av nement du cubisme il d clare trouver tout ce que j ai besoin de savoir de l Afrique dans ces objets Prenant l exemple de la rencontre entre l afro moderniste guyanais Aubrey Williams et Picasso Simon Gikandi discute pertinemment cette ambigu t Il souligne en premier lieu l ignorance que Picasso montre pour la pratique artistique de Williams qui est peintre comme lui pour commenter au lieu de cela sa fine t te africaine Image 5 Vue d exposition Affiche du premier Congres des crivains et artistes noirs 1956 r alis e par Pablo Picasso Pr sence Africaine Une revue un r seau un mouvement 2 6 Paris 2010 Lotte Arndt 27 Sur l affiche du premier congr s figure une t te de jeune homme mon tr e de profil elle est couronn e d un olivier sauvage Il s agit d un portrait de Jacques C saire fils ain d Aim C saire qui accompagnait l un des po mes du recueil Corps perdu de C saire illustr par Picasso Les deux hommes s taient rencontr s lors du congres du Conseil mondial pour la paix d ob dience communiste en 1948 Wroclaw Romuald Fonkoua propose une double interp
31. op ra rien de plus C est pourquoi la c l bration par l Etat de ce paysage tropical et sa destruction op r e par la d veloppement industriel de la r gion l autoroute Trans Amazone la centrale hydro lectrique de Belo Monte la monoculture l exploitation du bois peuvent exister simultan ment C est galement la raison pour laquelle le march des brevets sur la biodiversit de nouveau la mise en commun de la nature et de l indig ne pour des raisons capitalistes pourrait bien mettre fin l inventaire de la flore am ricaine commenc au siecle des Lumieres B Cette nouvelle philosophie qui ne fut ni invent e ni import e mais d couverte ici meme ou pr domine la faim d une imagination en qu te de nouvelles formes Soquilles Vivacque Revista de Antropofagia premiere dentition n 7 8 mai 1929 Traduction de l auteur 4 Ibid 5 Oswald de Andrade Antropophagy and culture dans Revista de Antropofagia seconde dentition n 9 15 mai 1929 6 Suely Rolnik The Politics of Anthropophagy in the Transnational Drift dans The Forest and The School Where to Sit at the Dinner Table p 537 558 7 Manuela Carneiro da Cunha Images of the Indians of Brazil The Sixteenth Century dans The Forest and The School Where to Sit at the Dinner Table p 81 95 Publi pour la premiere fois dans Estudos Avancados vol 4 n 10 1990 8 Alexandre Nodari The Transformation of the Taboo into
32. pour la premiere edition de Cobra Norato de Raul Bopp 1931 67 68 En r affirmant les cosmologies am rindiennes pourtant les anthropophages modernistes les cannibalisent au dela de tout essentia lisme anthropologique coupable l occasion de nationalisme Hier aujourd hui demain Ici comme a l tranger L anthro pophage mange l Indien et consomme l homme soi disant civilis il se leche m me les doigts Pret a avaler ses freres l indien est un point de r f rence dans le chaos apparent Pour Oswald l Indien est une id e fausse en attente d tre r solue depuis plus de 500 ans Nous attendons toujours l arriv e du primitif C est une inversion totale de l ontologie naturaliste qui caract risa les indigenes comme forme primitive d une humanit volutionniste dans laquelle ils seraient le pass et nous le futur de l esp ce L anthropophagie est simplement la qu te et non pas le retour de l homme naturel annonc e par chaque branche de la culture moderne et garantie par l motion musculaire de cette merveilleuse poque la notre Lhomme naturel que nous cherchons pourrait tout aussi bien tre blanc porter un costume et voler en avion Tout comme il pourrait tre noir ou indien C est pourquoi nous l appelons anthropophage et non pas b tement Tupi ou Pareci En dehors de toute perspective luddite Oswald de Andrade s approprie la technologie de mani re anthropophag
33. premier num ro respire un tel paternalisme qu Alioune Diop lui r pond cing num ros plus tard dans un ditorial qui s oppose de facon furieuse a toute forme de tutelle et de condescendance suite a quoi le lien entre les deux hommes est d finitivement rompu Cette affaire en dit long sur les difficiles n gociations qui marquent cette p riode allant des alliances entre intellectuels africains et europ ens qui cr ent un nous d passant les divisions raciales aux violents conflits qui clatent autour des pressantes revendications d galit L ann e 1955 parait d cisive en ce qui concerne le changement de di rection au sein de la revue et fait apparaitre de mani re exemplaire les changements constants dans les h g monies Comme le constate Salah Hassan le poids respectif des trois principales formations id ologiques qui taient pr sentes dans la revue l humanisme lib ral le panafri canisme et le communisme est redistribu autour de l ann e 19557 Jusqu cette date l humanisme lib ral bas sur la projection d une civi lisation universelle domine A partir de 1955 ce sont le panafricanisme politique le nationalisme et les connections avec le non alignement qui s affirment Le liminaire Notre nouvelle formule annonce en t 1955 que seront publi s d sormais tous les articles sous condition qu ils concernent l Afrique ne trahissent ni notre volont antiraciste antico lonialiste ni la solidarit
34. sein m me de la capitale d un grand empire colonial Paris la veille des ind pendances la forme de l tat nation et le d coupage territorial par frontieres ne s taient pas encore imposes comme condi tion postcoloniale les possibilit s de l invention historique semblaient encore grandes ouvertes L crivaine guadeloup enne Maryse Cond d crit ainsi r trospectivement la p riode f d ratrice de la revue Pr sence Africaine qui pr cede les ind pendances africaines des ann es 1960 ll y avait un r ve merveilleux et g n reux ces jours la Le r ve du monde noir qui ne serait pas s par en nations distinctes par les langues coloniales et les divers syst mes de gouvernance coloniale Un monde noir qui parlerait d une seule voix la voix unique de ses poetes et ses crivains Un monde noir qui regagnerait sa dignit et sa fiert 5 Alors que l crivaine met en avant l id e de l unit culturelle d un monde noir qui oppose une continuit culturelle la dispersion historique depuis la traite des esclaves et une r demption artistique la violence politique d autres courants batissaient des alliances tiers mondistes revendiquant l auto d termination en cherchant comme alli s ceux qui taient pr ts a les soutenir si n cessaire par la force des armes Plut t que de se pr senter comme une histoire des oppositions indivisibles et sans ambig it la colonisation le travail de d colonisation qui pr ce
35. signe d une identit malgache cf photo Photographie 2 Vue de la foule pr sente Mahamasina le 26 juin 1960 fonds ANTA 44 graphie 2 2 A la sortie du stade aux rires et a la joie vinrent s ajouter cris sifflements et klaxons autant de manifestations d enthousiasme selon le journal Hehy du 1 juillet 1960 Cette adh sion d une partie de la population antanana rivienne pourtant critique a l gard de Tsiranana est confirm e par le journal d opposition Imongo vaovao qui crit Le public venu nombreux couter le G n ral de Gaulle en 1959 tait compos essentiellement d coliers et d habitants des p riph ries de la capitale pour lesquels on avait sp cialement affr t des moyens de transport et sur les visages desquels se lisaient contrari t et manque de joie Au contraire la foule pr sente a la c r monie du 26 juin est bien d Antananarivo On n est pas all la chercher a 100 kilometres a la ronde elle est venue spontan ment consciente de l importance de l v nement Et les visages irradiaient de joie 5 Pourtant la proclamation de l ind pendance s est faite dans un climat ambigu au point que l historienne Lucile Rabearimanana voque un accueil mitig des Antananariviens malgr la pr sence d une foule nombreuse mais disparate aux sentiments m l s Rabearimanana 1992 583 De plus une partie des habitants est rest e l cart de la c l bra tion Il en est ainsi d opposants et
36. tais int ress e par l id e de contribuer au travail de recherche et d exploration des archives de La Croisi re Noire L quipe de l Espace Culturel Louis Vuitton tant favorable je suis arriv e Paris au mois d avril 2014 pour commencer ma recherche initiale Ils m ont permis de visiter les archives Citro n Louis Vuitton et du Mus e du Quai Branly ainsi que de faire la connaissance d Ariane Audouin Dubreuil la fille du chef adjoint de la mission Louis Audouin Dubreuil qui a fait beaucoup de recherches dans les archives de son p re et publi des livres sur sa vie et son travail Au cours de l ann e je suis devenue de plus en plus int ress e par le d veloppement d un travail qui explore les chevauchements entre les archives de La Croisiere Noire et les archives Louis Vuitton Ce n est pas facile parce que le groupe LVMH ne m a pas accord l autorisation la reproduction d images et l exposition d objets provenant des ses archives Au moment de la r daction de cet article et quelques mois de son ouverture la nature de ma participation l exposition est toujours en cours de n gociation 3 Georges Marie Haardt et Louis Audouin Dubreuil The Black Journey Across Central Africa with the Citro n Exhibition Londres Geoffrey Bles 1928 Traducteur inconnu 4 Reconstitutions Ethnographiques Exposition de la Croisi re Noire Documents Rassembl s par l Exp dition Citro n Centre Afrique Paris Palais du L
37. tout est humain en 1 28 I ne s agit pas de dire par l que tout est humain ni que la division entre nature et culture n existe pas au sein des m taphy siques cannibales Selon les termes de Viveiros de Castro la distinction entre nature et culture doit tre critiqu e mais non pas dans le but de conclure qu une telle distinction n existe pas il y a d ja trop de choses qui n existent pas le genre humain l espece humaine associ e a la condition humaine ne repr sente pas l humain mais plut t le contraire l humanit non pas comme d finition de l homme mais de la diversit du monde l humanit est l id e r actionnaire qui vient r primer la diff rence et la pluralit des cosmologies fond es sur la variabilit de ce qu tre humain peut signifier Une inversion complete de la pens e moderne et en particulier de comment nos sciences sont structur es comment notre pist mologie capture et classifie le monde ext rieur Est il possible de s parer l humanit de l humain Si oui voil le projet au coeur de l Antropofagia Mais une fois de plus de quelle humanit s agit il Peut tre d une humanit trange lib r e de la domi nation du sp cisme et de tout ce qui pensions nous d finissait l humain Ce serait un monde que beaucoup appellerait anthropomorphe mais que personne ne qualifierait d anthropocentrique tant donn que ce que l homme apporte ici est l immesurabilit de toutes choses en m
38. 2013 leaving A31 black jacket with for bes On this aarthday celebraie Lapio De Mbanga s lie not only as one of the Mos prolific and congistent voices of ordinary Lameronian people ihe recent past but also as a visionary who mada mae see the unifying aspects at creolisation in a complex case lka tha Cameroons Like Comment Promote Share Let one of tha grestast poets in Cameroon s recent past sall unto atemity j i bie December 6 2013 A Me on this earthday if had one wish it might be 8K raw uncut footage from the other world with close up s Sankara Lumumba s spirits and B nM Ki A E Eyongakpa woke u es from my dreams how goes the congo how goes the crossroad of the heart lanc cakpa Still negotiating babylon grids in crow kingdo jujukhal yours Khalitopian own TH Chief Ayamba Ette Otun IL a uu m mih ba Chare Sammon Promote Share Like Comment Promote Share e hern mant Mao FFE data business Afrique connect e Communaut s photographiques num rique rika Nimis et Marian Nur Goni 98 99 Ce court essai tente de questionner les derniers d veloppements de la photographie contemporaine sur le continent africain conjointement avec ceux de nos propres activit s de recherche en effet les nouvelles technologies et le d veloppement du web social g n rali
39. HOM trae ee a I Lo M want leave taing thrive in Zu Amrit In the E gt LE 1 4 Wome x ME M 1 Would xt Le continue to g dec hav t e do w 1 ith th There was one Sikh home fifteen ars 70 He the time He wou mung di daal of th i lant pe night The guards usec to fifteen years hack dt Toba Tee Singh because F he though his lands were There was 0 inm day when Bish laughed as w af India because we hay Bishan Sing We tres so chat the m atter had humerous otl her patience and ye lled at dhiyaana di mung di de gt ki Fateh Jo bole so l robably he ea int Had you been didi Ed of few days before th who was a friend e Car FRR CI The p A thought 1 some of th violent When oth ade asked him W i le On caring The Pak lt sta ini po the Indi an side bi here He then bea dhiyaana a di They ee d he iar gone 0 E ia but he woul other side 1 ent E on from there 1 4 Va dan eur TI EIL DEED 7 f jede f mts M t wm cam s Mart ad 4 D colonisations en adversite Presence Africaine comme prisme de constellations culturelles Lotte Arndt 19 Au lendemain des attentats contre le journal caricaturiste Charlie Hebdo et les prises d otages
40. Indian Soul p 100 17 Capsule Ptol maique une capsule physique dont le rayon d action ne peut pas d passer l horizon du lynchage est le terme utilis par le mouvement anthropophage pour caract riser l h ritage humaniste des Lumieres Voir Oswald de Andrade Anthropophagy and Culture dans The Forest and The School Where to Sit at the Dinner Table p 125 127 18 Eduardo Viveiros de Castro The Inconstancy of the Indian Soul p 46 47 Italiques de l diteur 19 Ibid p 50 20 Ibid p 29 21 Cette anecdote de grande importance pour l anthropologie multinaturaliste se trouve dans Tristes Tropiques et Race et Histoire Dans les Grandes Antilles quelques ann es apres la d couverte de l Am rique pendant que les Espagnols envoyaient des commissions d enqu te pour rechercher si les indigenes poss daient ou non une ame ces derniers s employaient a immerger les prisonniers blancs afin de v rifier apr s une surveillance prolong e si leurs cadavres taient ou non sujets a la putr faction Claude L vi Strauss Race et Histoire Paris UNESCO 1952 p 12 22 Je dois l identification de cette diff rence au sociologue br silien Laymert Garcia dos Santos qui me l a indiqu e Sao Paulo en 2011 225 Oswald de Andrade The Crisis of Messianic Philosophy op cit p 151 177 24 Voir Philippe Descola Beyond Nature and Culture Chicago The University of Chicago Press 2013 Pis Le jeu de mot
41. KY Alain Madagascar 50 ans de vie politique Paris Les d Latines 1970 526p Les Theories postcoloniales pour les mus es esquisses pour un hypothetique manuel Marie laure Allain Bonilla 50 91 Depuis leur institutionnalisation les th ories postcoloniales ont r gu lierement t controvers es et critiqu es pour ce qui est percu comme une incapacit a r pondre s appliquer a des contextes r els leur concen tration sur l analyse textuelle conduirait une critique anhistorique et id aliste du colonialisme Elles se frayent n anmoins un chemin dans les mus es d art moderne en tant qu outils pertinents pour reconfigurer leur politique et leur fonctionnement m me En effet depuis le d but du XXI siecle les mus es d art moderne europ ens ont t contraints de repenser leur programmation et la composition de leurs collections en tenant compte de la globalisation de l art contemporain de la ques tion de la diff rence culturelle et de la n cessit de r crire l histoire de l art moderne de maniere satisfaire les revendications des th ories postcoloniales inclure la voix des Autres Aujourd hui l un des d fis les plus importants auquel les mus es d art moderne doivent faire face est sans doute celui de provincialiser l Europe dans la mesure ou la modernit est intrinsequement li e a l imp rialisme europ en et voisine avec l eurocentrisme L objectif de cette provincialisation de
42. Parti des D sh rit s de Madagascar qui rassemble essentiellement des Malgaches originaires de r gions autres que les Merina 5 Parti social d mocrate cr par Philibert Tsiranana en 1956 Le PSD principale formation de la Premi re R publique est au pouvoir jusqu la chute du r gime en 1972 4 MDRM ou Mouvement d mocratique pour la r novation malgache D ANTA conserve ce jour plus de 500 000 clich s r partis dans 600 albums 6 Enqu te n 16 7 Enqu te n 18 8 Le jardin des jeunes ou l administration avait l habitude d octroyer des spectacles publics lors de journ es de f te dans la colonie 9 Mahamasina litt ralement qui rend sacr fut au temps de la royaut un lieu d intronisation des souverains et le Champ de Mars de l arm e 10 Imongo vaovao 1265 du 28 juin 1960 Gazety Hehy 956 1e juillet 1960 Spacensky estime plus de 100 000 le nombre de personnes pr sentes Spacensky 1970 342 12 S raphine Rasoanandrasana se souvient Sp cialement pour l occasion me suis achet e une nouvelle robe mauve et un nouveau amba 1 Imongo vaovao 1263 28 juin 1960 14 Enqu te n 8 TS Enqu te n 16 16 B n ficiant d une amnistie en 1956 ils taient cependant soumis r sidence en France Des tractations leur ont ensuite permis de retourner Madagascar RANDRIAMARO 2009 465 17 Le lac se trouve proximit de Mahamasina 18 Enqu te n 15 19 Enqu te n 10 20
43. Totem Notes on an Anthropophagic Formula dans The Forest and The School Where to Sit at the Dinner Table p 409 454 Etablir cette g n alogie tait un des objectifs de l anthologie que j ai dit The Forest and The School Where to Sit at the Dinnner Table 2014 L introduction de cet article est une version abr g e mais je l esp re efficace de cette anthologie 10 Antonio de Alc ntara Machado Give Way in The Forest and The School Where to Sit at the Dinnert Table p 112 113 Publi pour la premiere fois dans Revista de Antropofagia premiere dentition n 1 mai 1928 1 Pour plus de d tails sur cette histoire et sur le r le singulier jou par les Am rindiens dans son d veloppement voir H l ne Clastres Primitivismo e a ci ncia do homem no s culo XVIII Discurso n 13 Sao Paulo USP 1980 p 187 209 12 Poronominare An Adhesion we are not interested in dans The Forest and The School Where to Sit at the Dinner Table p 128 Publi pour la premiere fois dans Revista de Antropofagia premiere dentition n 1 mai 1928 3 Oswald de Andrade The Crisis of Messianic Philosophy dans The Forest and The School Where to Sit at the Dinner Table p 151 177 Publi pour la premiere fois en 1950 14 Ibid litaliques de l auteurl 5 Manuela Carneiro da Cunha Images of Indians of Brazil The Sixteenth Century p 81 95 16 Eduardo Viveiros de Castro The Inconstancy of the
44. Un reader 0 eo oe Qalqalah 4 Marie laure Allain Bonilla Lotte Arndt Em kal Eyongakpa Maryam Jafri Saadat Hasan Manto Pedro Neves Marques Marian Nur Goni et Erika Nimis Helihanta Rajaonarison Sarah Rifky et Emma Wolukau Wanambwa B tonsalon Centre d art et de recherche Kadist Art Foundation Introduction p 4 8 Toba Tek Singh 1955 Saadat Hasan Manto p 9 17 Il D colonisations en adversit Pr sence Africaine comme prisme de constellations culturelles 2015 Lotte Arndt p 18 34 Iil Getty Corbis 2012 Maryam Jafri p 35 38 IV La F te de la R publique de 1958 et la F te de l ind pendance de 1960 Antanarivo 2012 Helihanta Rajaonarison p 39 49 V Les Th ories postcoloniales pour les mus es esquisses pour un hypoth tique manuel 2014 Marie laure Allain Bonilla p 50 63 VI Pourquoi la foret est l cole 2014 Pedro Neves Marques p 64 77 VII La Croisiere Noire 2015 Emma Wolukau Wanambwa p 78 88 VIII Be side s work friends and traces 2014 2009 Em kal Eyongakpa p 89 97 IX Afrique connect e Communaut s photographiques a l re num rique 2014 Erika Nimis et Marian Nur Goni p 98 107 X Qalqalah le sujet du langage 2014 Sarah Rifky p 108 112 Introduction Virginie Bobin M lanie Bouteloup Elodie Royer Emilie Villez Un mouvement du langage une vibration
45. al Issues The Cultural Politics of the Early Pr sence Africaine 1947 55 Research in African Literatures n 50 vol 2 p 205 Mercer Kobena 2005 Introduction dans Cosmopolitan Modernisms Cambridge MIT Press p 21 22 Jules Rosette Bennetta 1992 Conjugating Cultural Realities Pr sence Africaine dans Mudimbe Valentin Yves d Surreptitious Speech Pr sence Africaine and the Politics of Otherness 1947 1987 Chicago Chicago University Press p 14 44 5d 28 L Association populaire des amis des mus es fond e en 1936 li e au Mus e de l Homme dirig par Madeleine Rousseau 2 Fabian Johannes 1983 Time and the Other How Anthropology Makes Its Object New York Columbia University Press 29 Leiris Michel 1948 Message l Afrique dans Le mus e vivant p 5 26 Ainsi Picasso explique selon Guillaume Apollinaire Mes plus grandes motions artistiques je les ai ressenties lorsque m apparut soudain la sublime beaut des sculptures ex cut es par les artistes anonymes d Afrique Ces ouvrages d un religieux passionn et rigou reusement logique sont ce que l imagination humaine a produit de plus puissant et de plus beau Cf Collectif 1999 Braque Matisse Picasso Opinions sur l art n gre Toulouse Toguna p 10 27 Cf au sujet de Picasso et du primitivisme Ott 2009 p 51 90 Sherman Daniel J 2011 French Primitivism and the End of Empire 1945 to 1975 Chicago Chicago Univ
46. ama 2011 12 Adel Abdessemed 2012 13 Latifa Echakhch 2014 15 13 La liste des expositions monographiques pr sent es par chaque institution est une bonne indication de la richesse de leur programmation Reina Sof a Siah Armajani Kcho Bhupen Khakhar Atul Dodiya Guillermo Kuitca Gabriel Orozco Kimsooja Kiwon Park Chen Chieh Jen Francis Alys Lygia Pape Paloma Polo Cildo Meireles Tracey Rose Kerry James Marshall Stedelijk Museum Eylam Aladogan Yang Fudong Shirin Neshat Hala Elkoussy Amar Kanwar Ahmet Tala Madani Tate Modern Mohammed Camara Meschac Gaba Simryn Gill Amrita Sher Cil Helio Oiticica Nicolas Hlobo Cildo Meireles Latifa Echakhch Rasheed Araeen Tania Bruguera Saloua Raouda Choucair Ibrahim el Salahi Cao Fei Kader Attia Li Yuan chia Monir Shahroudy Farmanfarmaian Zarina Hashmi 14 l exposition a aussi t pr sent e en Bolivie au Museo Nacional de Arte et au Museo de Etnograf a y Folklore de La Paz en 2011 15 Eztetyka del sue o pr sentait des installations de l art vid o et des performances cr es a partir des ann es 1960 Heterotop as Medio siglo sin lugar 1918 1968 se concentrait sur la p riode de formation de l art latino am ricain moderne No es s lo lo que ves pervirtiendo el minimalismo montrait des oeuvres utilisant des strat gies minimalistes Principalement compos e de photographies Mas alla del documento soulignait la relation entre le document et les archives a
47. anga Nom N Gombige Instruments musique _ l usage des indigenes de l Afrique Centrale 252 Instruments de musique avec caisse de r sonance en peau T surmont e d un corps en bois rene en forme de demi cercle et sur lequel son tendues trois cordes fio ne Instrument de musique I tambour et tambourin portatifs de guerre 254 Insigne du chef Kodiamala OA fait d une peau de chat m sauvage avec plume rouge e Cet insigne se porte la ceinture 755 Insigne de noblesse en queue m de l opard Nom Biupu 256 Ivoire ouvrage dont les motifs e de palme 243 Gri gri 7 motifs 244 Hache Azande Nom Bono PL e EENT Herminette des indig nes Matshaga pour le travail de la terre 246 Hotte des femmes indigenes de la for t quatoriale m Nom N Ze Page 151 247 Instrument de musique en ivoire avec caisse de en peau de serpent genre guitare 248 Instrument de musique genre Roue cr celle servant d accessoire pour la danse 83 Celle ci semble tre une autre vue de la m me sc ne cv De ce point de vue derri re Chef Libakoua on voit maintenant que la sc ne est captur e par deux dis positifs en m me temps la droite d lacovleff qui dessine on voit le r alisateur L on Poirier et son cameraman Spech
48. apidement de se transformer en initiative autoritaire et moralisatrice 52 l id e est de proposer une r flexion construite partir de l observation de certains projets existants au sein de diff rents mus es afin de montrer ce qui pourrait tre d velopp davantage et ou am lior Limiter la r flexion un seul auteur comme dans le cas du livre Bhaba for Architects ne serait pas une m thode tres utile ici car cela ne permettrait pas d abor der toutes les probl matiques en jeu au sein de la postcolonialit L id e initiale tait d identifier certains concepts postcoloniaux cl s et de voir comment chacun d entre eux est interpr t utilis et mis en pratique par les mus es Mais dans la mesure oU ces concepts sont profond ment entrem l s il aurait t difficile de maintenir cette approche didactique le projet a donc commenc inversement par une analyse directe des acti vit s mus ales Quatre mus es d art moderne europ ens ont t s lection n s pour cette tude la Tate Modern le Centre Georges Pompidou le Stedelijk Museum et le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sof a pr ci s ment pour leur situation dans des pays europ ens anciennement colo nisateurs Ils se pr tent ainsi parfaitement une enqu te sur les facons dont la postcolonialit interagit ou avec leur conception du r le des mus es au d but du XXI siecle Les r ponses apport es sont tres diff rentes dans cha
49. arfum sp cialement concus pour comm morer l occasion Me trouvant actuellement toujours dans les phases preliminaires de ma recherche je reste prudente dans mes affirmations et mes arguments au sujet de La Croisiere Noire ses archives et son heritage a nos jours Je me limiterai si je peux a offrir des r flexions initiales sur une poign e d images complexes et fasci nantes qui ne forment pourtant qu une petite partie du mat riel que j ai vu jusqu a pr sent Les exemples que j ai choisis concernent ou d rivent tous de la p riode pass e par l quipe Citro n au Congo belge en 1925 Je considere que cette section de l archive Croisiere Noire est d une importance fon damentale tant donn qu elle est fortement surre pr sent e dans les archives Les gens les coutumes les artefacts et les animaux rencontr s par l quipe Citro n au Congo belge dominent les comptes rendus et les repr sentations futures de La Croisiere Noire Voici la premiere image que je souhaite examiner 7 7 FE ne 4 Fo uo ar E 27 ait n 1 ug L d 4 VS y P Mf o NS 7 SS Elle fait partie d une s rie de photos r alis es Bengamissa le 17 mars 1925 Je n ai pas encore lu les journaux non expurg s de l quipe de l exp dition mais il n y a aucune mention de cette occasion dans 202 Couteau tout en ivoire dont le em manche es surmont d une t te
50. as Niangara 295 Tam tam de marche de la nm chefferie Ganzi Race Mangbetou Nom Kow Kow 296 Tambour Bamango C Nom Kembele 297 Tambour de guerre portatif Nom Bobo 298 Tambour des Arabis s N soma E Race Bakassu 299 Tamis des races Mongolima Nom Anbandjese 500 Tissu en corce de faux figuier T fabriqu par les indigenes E de la for t quatoriale pour servir de pagne aux femmes Nom de l arbre N Gomb 501 Trompe en bois recouverte T d une peau de buffle m Territoire Gombari 302 Trompe en ivoire recouverte o d une peau de serpent 303 Vase en paille petit 304 Vase servant aux N gula Rouge de bois dont se couvrent les indig nes pour les danses 305 Chasseur indigene avec fusil couteau 306 El phant en bene 307 308 Femme Basalissu Bamanga Race Azande 509 Femme indigene portant une m charge sur la t te 310 F tiche taill dans le bois du parasolier et r presentant I une femme Zobi 311 Groupe d un singe et de deux oiseaux 512 Homme Basalissu Bamanga X Race Azande ST o Indig ne Bas Congo 314 Indig ne et ses tatouages 315 Indig ne l aff t 316 Masques 86 indiquent que beaucoup d entre eux regardent droit devant eux Leur
51. c le Surinam ou l Indon sie de donner une voix aux Autres a travers des collaborations cura toriales d examiner la postcolonialit en insistant plus sur le local que le global afin de d voiler les m canismes de l imp rialisme capitaliste et par l acquisition de presque toutes les uvres produites pour le projet de travailler la construction d une m moire collective postcoloniale Ces breves esquisses pour un manuel hypoth tique de Theories postco loniales pour les mus es montrent que les th ories postcoloniales sont non seulement en train de p n trer dans les mus es du siecle sous des formes vari es mais qu elles pourraient aussi faciliter une analyse plus pr cise de leurs politiques et de leurs diff rents projets Le d man telement des fondations coloniales des mus es d art moderne est une tache difficile qui requiert diff rents outils ce type de manuel pourrait tre l un d eux Ce texte est une version r vis e d une conf rence pr sent e au sym posium international Collecting Geographies Global Programming and Museums of Modern Art organis par le Stedelijk Museum Bureau Ams terdam SMBA les 135 14 et 15 mars 2044 61 Dipesh Chakrabarty Provincialiser l Europe La Pens e postcoloniale et la diff rence historique trad Olivier Ruchet et Nicolas Vieillescazes Paris ditions Amsterdam 2009 7 Voir Felipe Hern ndez Bhabha for Architects New York Londres Routledge
52. ctroy e la premiere f te de la R publique a Antananarivo Officiellement n e le 14 octobre 1958 la Premiere R publique n est c l br e que le samedi 18 octobre De fait le 14 octobre fut un jour ordinaire qui passa presqu inapercu comme l indique Gaby Rabesahala Au lyc e j ai suivi les parlementaires sortir de la salle de f te avant de rejoindre la place d Andohalo vide d hommes Le gouvernement tait pr sent aux rares passants et aux quelques lyc ens curieux que nous tions Pareil pour Martin Ranamison qui se trouvait Analakely dans le Centre ville jour l Le 14 octobre 1958 jeune recrue j tais retenu au bureau de l H tel de ville pr t a partir pour Fianarantsoa le soir m me Ce n est que le lendemain que le gouvernement d cr ta le samedi 18 octobre jour de f te de la R publique Contrairement ce que les gens vivaient le jour du 14 oc tobre les photographies officielles montrent que les f tes du samedi 18 octobre ont eu du succes Le spectacle de hira gasy ou danse folklorique malgache du jardin d Ambohijatovo cf Photographie 1 attira du public Au premier plan taient assis des jeunes plus nombreux suivis par des adultes en tenue ordinaire Au fond du jardin se tient un public clairsem dans les sous bois Cette journ e tait suivie dans la soir e par des bals populaires dans divers quartiers de la ville notamment des jeunes sont venus pour s amuser plus qu ils ne se
53. d s son d but en 1856 jusque dans les ann es 1950 Sarah Rifky Sarah Rifky est crivaine et curator elle vit et travaille au Caire Egypte Elle est co fondatrice de Beirut Pr c demment Rifky a t co curator de la Jogjakarta Biennale XII 2013 curator de Townhouse 2009 2011 et agent curatorial pour la dOCUMENTA 13 Kassel au Cair et Alexandrie 2012 Avec Wael Shawky elle a t co manager de MASS Alexandria 2010 2012 et a enseign l histoire et la th orie des arts a l Universit am ricaine du Caire 2010 Elle est co diteur de Positionen Zeitgen ssische K nstler aus der Arabischen Welt 2013 et auteur The Going Insurrection 2012 Elle contribue regulierement aux magazines Art in America Art Agenda Bidoun ou the Exhibitionist entre autres Elle est une fervente conteuse professeur et conferenciere sur l art Emma Wolukau Wanambwa Emma Wolukau Wanambwa a tudi la litt rature l universit de Cambridge et l art la Slade School of Fine Art en Grande Bretagne En 2015 elle est en r sidence la K nstlerhaus Buchsenhausen en Autriche elle travaille autour de l histoire des colonies europ ennes utopiques en Afrique de l Est Emma W W emploie des mediums aussi vari s que la photographie l imprimerie et le dessin Parmi ses expositions r centes et venir Artificial Facts Kunsthaus Dresden Allemagne Giving Contours to Shadows Savvy Contemporary Neuer Berliner Kunstve
54. dans un supermarch casher de l Est de Paris nombre de discours officiels brandissent tel un bouclier les valeurs de la R publique et la civilisation qu il serait imp rieux de d fendre contre la barbarie On voit le journal satirique attaqu transform en symbole sacr de la libert d expression et des lumi res principes qui feraient la fiert de l Occident d fendre par tous les moyens contre ses ennemis Dans ce sc nario belliciste qui op re par oppositions bi naires la s lectivit de l universalisme francais est pass e sous silence Pourtant bien que s affirmant aveugle aux diff rences l histoire de la libert r publicaine a une couleur Elle est genr e et classiste La codifi cation raciale et culturaliste de la nation francaise est inextricablement li e a l histoire coloniale C est dans ce contexte que les luttes des d co lonisations se sont configur es et peuvent nous informer pr sent Certes les conditions historiques ont chang depuis la premiere moiti du vingtieme siecle Il n emp che que les divisions sociales du pr sent ces discriminations qui ne disent pas leur nom ou encore la difficult de formuler un projet mancipateur f d rateur et transnational plus urgent que jamais pour contrer les replis fondamentalistes de tous bords peuvent nous amener nous interroger sur les constellations dans lesquelles les mises en cause de l h g monie coloniale s op raient au
55. de les ind pendances s avere travers par de difficiles n gociations au cours desquelles les mouvements politiques et artistiques transformaient les outils de domination en concepts pour un nouveau projet de soci t J analyserai ici certaines des constellations a travers lesquelles ces pro jets laborieux s esquissent dans les num ros de Pr sence Africaine revue fond e en 1947 Paris par l intellectuel s n galais Alioune Diop qui se dote d une maison d dition d s 1949 travers le prisme de la revue la recherche d un langage postcolonial en devenir labor dans le cadre de la m tropole coloniale m me apparaissent ce que l on peut appeler des constellations en adversit au sein de la politique de l unit que Pr sence Africaine d fendait comme ligne directrice s affichent des lignes de fractures fondamentales La revue se pr sente comme un forum OU se faconnent les strat gies culturelles se dessinent les impasses comme les ouvertures En me r f rant a Michel de Certeau j envisage ce travail comme un chantier du devenir en des espaces contraints il s agit d oeuvrer en continu pour le d passement des assignations sociales tout en tant conditionn par son lieu et par les rapports de force de son temps Image 1 Vue d exposition Pr sence Africaine Une revue un r seau un mouvement Dakar 2011 Sarah Frioux Salgas 21 Batir une presence africaine a Paris La revue Pr sence Africaine
56. de Malgaches ayant la citoyennet francaise Gaby Rabesahala se souvient tre venu tres tot a Mahamasina en chef scout pour assurer le service d ordre Ma seule motivation tait que le mouvement scout malgache allait tre cit dans le discours du Pr sident parce que nous avions aid les sinistr s des grandes inondations de 1959 Ce fut la seule chose qui occupait mon esprit et videmment je rentr a la maison ou il n y avait pas de f te et on ne parlait pas du tout de cette histoire d ind pendance Micheline Rasoamiaramanana alors adolescente dit avoir prouv un d tachement par rapport a ce qui se passait De citoyennet francaise j tais indiff rente Depuis chez nous a Ambatonakanga je voyais les gens descendre Mahamasina mais cela ne me touchait pas Des opposants au r gime ont galement pris une certaine distance par rapport la c l bration Par exemple le journal Basy vava quotidien proche de l AKFM n voque aucunement l v nement dans son num ro 816 du lendemain de la proclamation officielle De tels choix peuvent expliquer l absence de photos priv es Pour Gisele Ravoniharison par exemple qui a vot non au referendum les photographies taient d abord r serv es aux grands v nements familiaux ou religieux Mais elle ajoute une pr cieuse remarque En fait c tait pour nous ma famille et moi un jour f ri comme un autre mais avec le discours de Tsiranana en plus Nous tio
57. de lyc e retraite Ambohitrombihavana septembre 2010 15 Randrianasolo Armand 62 ans photographe Antananarivo octobre 2010 14 Rantoandro Cabriel enseignant 64 ans Antananarivo novembre 2010 15 Raparivo Rolland artiste peintre 78 ans Anosy Avaratra octobre 2010 16 Rasoamiaramanana Micheline 73 ans enseignante Antananarivo septembre 2010 17 Rasoanandrasana S raphine 83 ans secr taire d administration la retraite Antananarivo aout 2010 18 Rasoanantenaina Marthe 80 ans artiste com dienne Antananarivo octobre 2010 19 Ravelonanahary Gabriel 76 ans fonctionnaire la retraite novembre 2010 20 Ravoniharoson Gisele 75 ans infirmi re la retraite Antananarivo octobre 2010 21 Razafimandimby John 65 ans magistrat Antananarivo septembre 2010 22 Razafitrimo Claude photographe la retraite 67 ans Ambohitrarahaba f vrier 2010 Bibliographie COUSIN Bernard Histoire et iconographie tat des lieux Xoana 1 1993 p 141 147 ESOAVELOMANDROSO Faranirina Les 14 juillet Antananarivo au temps de la colonisation JACOB Guy Dir Regards sur Madagascar et la R volution francaise Antananarivo CNAPMAD 1990 p 145 158 GALIBERT Didier Les gens du pouvoir Madagascar tat postcolonial l gitimit s et territoire 1956 2002 Paris Karthala 2009 575p HERSANT Guy Au temps de S kou Toure Revue Noire Anthologie de la photographie africaine et de l Oc an Indien Paris
58. des v nements en Europe Un article du Financial Times est revenu sur ce refus inexpliqu de visa en tablissant un parallele entre les pratiques opaques des administrations de nos tats d mocratiques et la transparence nous soulignons de l acte artistique qui met souvent le doigt la ou ca fait mal Nos pratiques de recherche virtuelles Venons en enfin notre pratique de chercheuses pr caires qui faute de moyens n ont que tr s rarement l occasion de se rendre sur les lieux OU se d roulent ces ateliers internationaux biennales festivals et autres expositions v nements pourtant incontournables pour nos enqu tes de terrain Nous devons bien souvent nous r soudre les visiter y prendre part si l on peut dire de maniere virtuelle par procuration via nos amis Facebook C est de cette facon que nous avons par exemple Visit la derniere dition de la biennale de Dakar Dak Art en mai 2014 En grossissant le trait nous pourrions m me aller jusqu rapprocher nos pratiques de recherche connect es et virtuelles de celles des armchair anthropologists ou anthropologues en fauteuil de la seconde moiti du XIX siecle qui reconnaissant en l image photogra phique un outil id al a leurs recherches du moins dans la premiere phase de constitution de la discipline travaillaient principalement partir de documents recueillis sur le terrain par des voyageurs en mission d ou les
59. des artistes issus de l immigration et aux origines non caucasiennes Cette position est clairement adopt e par les quatre mus es mais il semble qu elle soit mise en pratique plus facilement dans le cadre de l art contemporain que dans celui de l art modernes La Tate Modern est le premier mus e au monde avoir adopt cette attitude au siecle Par exemple le mus e a tablit des comit s d acquisition d finis par zones g ographiques Moyen Orient Afrique Am rique latine Inde avec la t te de chaque comit un sp cialiste de la r gion en question L inclusion syst matique d autres voix semble tre une bonne initiative pour viter ou du moins att nuer la persistance d une mainmise occidentale Mais est il vraiment possible de construire une collection sans maintenir des relations de pouvoir Selon le th oricien Joaqu n Barriendos le concept d un art global pr tendument synonyme d ouverture et de libre circulation est l expression m me de la colonialit du pouvoir En effet collection ner des oeuvres d art provenant du monde entier tend reproduire l attitude colonialiste de piller d autres cultures afin d enrichir la n tre Les mus es se retrouvent ainsi face a un paradoxe ils doivent trouver un moyen de faire voluer leur r le et leur strat gie vers un certain r vi sionnisme g opolitique tout en palliant e risque d imposer une nouvelle expression g oesth tique du modele occidental Ain
60. du multiculturalisme et de l acculturation souvent soutenue par l affirmation que l identit br silienne n a pas d identit En effet cette id e illustre la boucle paradoxale d crite par F lix Guattari qui se rendit au Br sil plusieurs fois selon laquelle la diff rence est absorb e dans l identit non pas en tant que frontiere entre le conflit et la n gociation mais plus simplement en tant que preuve des changes de capitaux et de reproduction d alternatives capitalistes Pacifi e l Antropofagia est quasiment aujourd hui une autophagie partageant nombre des caract ristiques de l avertissement d Oswald de Andrade dans son manifeste inaugural de 1928 le Manifeste Antropophage que Rolnik qualifie d anthropophagie basse comme si la politique pouvait tre activ e simplement par la logique d hybridit et pire encore comme si l acceptation de la diff rence tait plus vraie pour les pauvres que brutalement r prim e dans les confins de son illusion instrumentalis e par le capital En tant que commodit l Antropofagia devient synonyme d un mode de pr dation n o darwiniste pr caire et individualiste Une fois de plus la soci t devient une jungle la nature sauvage dompt e par la raison bourgeoise et la pr dation devient la logique sociale de la croissance capitaliste Pourtant le cannibale conti nue d tre diabolis consid r comme inhumain le seul qui ne peut pas tre tol r le tabou C est
61. dum a lieu le Congres des assembl es pro vinciales du 14 octobre 1958 au cours duquel nait la R publique autonome malgache dont Philibert Tsiranana est le pr sident cette occasion ce dernier offre une premiere f te de la R publique la population anta nanarivienne mais la divergence d opinion est telle que ce sont surtout les enfants qui ont r pondu l appel cf Photographie 1 Puis le 26 juin 1960 eut lieu la proclamation officielle de l ind pendance du pays c l br e les 29 30 et 31 juillet Mais entre les deux dates le 20 juillet les anciens parlementaires taient rentr s d exil Ce fut un v nement majeur dans l histoire de la capitale Le d calage entre proclamation et c l bration entrecoup es par l accueil des exil s fait la singularit de la f te de l ind pendance a Antananarivo Des photographies produites par l agence nationale d information Taratra ou ANTA organe de presse officiel t moignent de ces faits 41 A travers des regards crois s entre des photographies officielles et des t moignages ce travail veut montrer la dissonance entre le montr et le v cu des f tes d octobre 1958 et de juillet 1960 Antananarivo Mais voyons d abord les liens entre le r gime et l agence photographique source de nos archives photographiques Le r gime et l agence photographique ANTA Conscient de l importance de la photographie le nouveau pouvoir notre jeune R publique a fait de cette agence pho
62. e Son primitivisme rel ve d un futurisme guid par la dialectique these l homme naturel antithese l homme civilis synth se l homme naturel technologique Il est un technologisme communiste fond sur l id e que la rupture historique avec le monde matriarcal se produisit une fois que l homme cessa de d vorer l homme et en fit a la place un esclave Quelle est la nature de cette d voration De nouveau ce n est pas l appropriation ordinaire des meilleures qualit s de l autre Il faudrait plut t mettre l accent sur d un cote sa qualit pr datrice ou guerriere manger l ennemi et de l autre son r le cosmopolitique au sein d un systeme d change ontologique de perspectives des l ments mis en relief par l Antropofagia moderniste et l anthropologie sud am ricaine r cente 69 Depuis le XVI si cle alors que certains voyageurs et philo sophes voyaient dans le cannibalisme des indiens leur nature d autres voyaient plut t leur religion c est a dire leur culture Voici la diff rence les cannibales sont ceux qui mangent la chair humaine mais c est un cas diff rent chez les Tupi qui mangent leurs ennemis pour se venger La pr dation la capture et la digestion de leurs opposants pour les Tupinamb de la c te br silienne qui mangeaient exclusivement leurs ennemis permettaient la substantiation de soi et de toute la commu naut Le cannibalisme concernait l ensemble du corps social
63. e joue aussi dans ces pages est d cortiqu e par Marian Nur Goni et Erika Nimis deux chercheuses qui s int ressent plus particulierement aux usages de la photographie sur le continent africain Elles analysent ici le d calage r v lateur entre circulation des images et circulation des corps dans un monde ou l illusion d un acces global se superpose a la tension des fronti res g ographiques Dans le futur de Qalqalah celle de Sarah Rifky ces frontieres se sont d compos es et les habitants ont oubli les r cits historiques qui ne fondent d sormais plus le monde qui les entoure ni leurs relations Qalqalah g e repr sente une conception d pass e du langage du r cit Elle n en continue pas moins de croire que chaque mot prononc peut donner naissance une signification nouvelle et chaque discours un possible futur C est en hommage sa pens e vibrante et bondissante comme son nom que les textes de ce reader ont t rassembl s La pr paration d un deuxi me num ro est d j entam e nous esp rons qu il pourra se faire l cho de ces premieres voix EEE Toba Tek Singh Saadat Hasan Manto pueston we Lx as rer m 1 b LL ES I T Y Bc IT D Fh TE qs rail n he MEN ne tht E i Vy o qa DEM ER Y AUI asked by ams Y 4 i Li 1 i i c p J T dem a
64. e les Africains de la diaspora devraient retourner de temps en temps en Afrique pour puiser l inspiration des sources spirituelles ne devant rien a l influence occidentales Ici l Afrique devient l origine oppos e a l influence occidentale L affiche qu il concoit pour le congres de Rome respire les influences de la N gritude Image 6 Vue d exposition Les affiches du Congres des crivains et artistes noirs Rome 1959 Affiches de Pablo Picasso et de Gerard Sekoto Pr sence Africaine Une revue un r seau un mouvement 28 Dakar 2011 Sarah Frioux Salgas 29 Les choix des affiches et du logo mettent en exergue le lent travail de transformation des signifiants qui a t men pendant la d cennie pr c dant les ind pendances Les alliances sont souvent fra giles si les diteurs africains de la revue ont pu s approprier les terrains de l ethnographie et du primitivisme ils n en restent pas moins li s des lectures impos es euro centr es ou racistes Quand Pr sence Africaine constitue son comit de patronage soucieuse de disposer d un groupe de soutien d Europ ens capable d pauler la revue aupres des autorit s francaises des intellectuels comme Jean Paul Sartre Marcel Griaule Jean Rouch Michel Leiris et Emmanuel Mounier en font partie des hommes uniquement Pour prendre l exemple de Mounier r dacteur en chef de la grande revue humaniste Esprit la Lettre un ami africain qu il publie dans le
65. e participation citoyenne et culturelle des colonis e s L unit culturelle et la solidarit qui se formulent parfois en termes raciaux parfois en termes anticoloniaux sont des instruments clefs de cette qu te En ce sens on peut parler avec Edward Said et Brent Hayes Edwards d internationalisations en adversit les auteurs con oivent ainsi les tentatives de constituer des alliances qui d fient la pr minence des discours universalistes occidentaux tout en tant caract ris es par l adversit structur es autour de d saccords politiques et d exp riences v cues diff rentes 12 22 Labeur de transformation AU cours des premieres ann es de la revue les discours qui paraissent dans Pr sence Africaine se constituent dans un rapport troit avec les positions labor es au sein du mus e de l Homme Issu du Mus e d eth nographie du Trocad ro le Mus e est fond a Paris au moment de l Expo sition universelle de 1937 Sa vocation est de pr senter l humanit dans sa diversit anthropologique historique et culturelle Pr sence Africaine partage la fois avec les chercheurs de cette institution une conception unitaire de l humanit et la valeur accord e a la diff rence culturelle De teinte compl mentariste cette conception suppose que l absence de la pr servation culturelle africaine appauvrit l humanit enti re La renaissance africaine devrait alors se baser sur une prise de conscience du
66. e pr venir la fermeture des coles 111 et des universit s apres la crise du d but des ann es 2030 Les anciennes universit s s taient alors associ es avec les entreprises dans l espoir que cette alliance g nererait rapidement des retours sur investissement C est une poque o la philosophie est appr ci e pour les r sultats rapides qu elle apporte et ou l id ologie est incub e pour pallier a l chec de son mergence durant les pr c dentes d cennies malgr l hyper action et le tumulte politiques en cours Ce congr s priv auquel Qalqalah est invit e participer fait partie d une s rie plus vaste organis e dans le monde entier Elle refuse souvent ce genre d invitation ennuy e par le manque d imagination dont font preuve les acad miciens et les chercheurs pr sents Alors qu elle entame la septi me d cennie de sa vie elle trouve qu peu pres tout ce qui valait la peine d tre dit l a d ja t Cet effet de recyclage du langage fatigue ses oreilles Qalqalah a d j v cu beaucoup de choses Les gens qui organisent ce genre de congr s sont souvent jeunes et avides et n ont aucune m moire du pass bien qu ils ressentent quelque chose de l ordre de la nostalgie son gard I est vrai que ceux qui sont n s dans les ann es 2000 ont une exp rience diff rente de la m moire en fin de compte c est un type d humain entie rement diff rent A l exception de ceux tr s peu nombreux issu
67. eau art contemporain Paris le de France et d c a association francaise de d veloppement des centres d art TRE AAM zs d c a PARISCII Qalqalah a t realis e avec le soutien du R seau Usages des Patrimoines Num ris s Sorbonne Paris Cit B tonsalon Centre d art et de recherche est pens comme un espace laborer un questionnement sur et en soci t Situ au sein de l Universit Paris Diderot Paris 7 au coeur d un quartier r cemment r am nag du 13 arrondissement B tonsalon oeuvre la confluence de l art et de la recherche afin d interroger les formes normalis es de production de classification et de distribution du savoir Kadist Art Foundation est une organisation but non lucratif qui soutient la place des arts dans la soci t travers une collection la production d oeuvres d art contemporain et la mise en place de programmes accompagnant principalement les artistes repr sent s dans sa collection Les collections et les productions de Kadist sont le reflet de la dimension internationale de l art contemporain et ses programmes d veloppent des collaborations entre les contextes locaux de la fondation Paris San Francisco et des artistes curators et institutions artistiques du monde entier Date de publication mars 2015
68. efacts devenaient les informateurs mat riels sur la singularit culturelle d un groupe Tout en valorisant les populations celles ci se trouvaient r ifi es sous forme d objet Image 5 Vue d exposition Masque dogon Pr sence Africaine Une revue un r seau un mouvement Paris 2010 Lotte Arndt Image 2 Couverture Pr sence Africaine Num ro 1 1947 Archive personnelle 25 24 Dans ce contexte l crivain Michel Leiris contribue au choix du symbole de la revue s Surr aliste il est membre du comit de patronage de Pr sence Africaine et contributeur occasionnel la revue Dans ses articles de l poque l humanisme galitariste et la fascination pour une alterite concue comme alternative revigorante a la p trification des soci t s europ ennes vont de pair Lethnographie est abord e avec espoir par Leiris qui la d crit en 1950 comme une science magnifique capable de placer toutes les civilisations sur un m me pied d galit et ne consid rant aucune d entre elles comme plus valable qu une autre Elle est la plus g n ralement humaine parce que non limit e S il prend des positions anticoloniales il accepte toutefois de participer cette grande exp dition nationale qui poursuivait decidement des int r ts cono miques et politiques coloniaux L exp dition l am ne prendre ses distances avec les d marches des ethnologues de retour de la mission Dakar Djibouti il publie Afriq
69. efois modestes on marque l v nement en abattant au moins une volaille Conclusion L analyse de quelques clich s tudi s corr lativement avec des discours de particuliers dans cette contribution rend compte des liens entre les discours officiels exprim s par les photographies publiques et les senti ments sinon la perception des gens ordinaires des v nements ici les f tes octroy es de l ann e 1960 Lors de la journ e de proclamation du 26 juin les clich s pris renvoient l image d un public a l air grave partag peut tre sur le sens de l v nement L absence de photos priv es conforte l accueil mitig des Antananariviens au retour de l ind pendance Au retour des ex parlementaires du 20 juillet les images officielles corroborent les joies exprim es par les discours priv s Enfin pendant les journ es de c l bration de l ind pendance des 29 30 et 31 juillet la tonalit des r jouissances susceptibles d int resser les milieux les plus modestes de la capitale expliquent le bon d roulement des dernieres festivit s les images font cho aux discours officiels 4 Notes 1 Antokon ny Kongresy ho an ny Fahaleovan tenan i Madagasikara ou parti du congres pour l ind pendance de Madagascar qui se veut l h ritier du MDRM Mouvement d mocratique pour la r novation malgache parti cr en 1946 et interdit partir de 1947 car d sign par le pouvoir colonial comme responsable de l insurrection 2
70. en Afrique de l Ouest Collaboratrice pour diff rentes revues d art dont Ciel Variable et Africultures elle a codirig un num ro sp cial intitul Perspectives africaines en photographie 2012 avec Marian Nur EHESS Paris avec qui elle co anime galement le blog FOTOTA d di aux enjeux de la recherche sur la photographie en Afrique Marian Nur Goni Marian Nur Goni est doctorante l EHESS ou elle travaille sur l histoire des pratiques photographiques dans la Corne de l Afrique depuis le XIX si cle et jusqu nos jours Ses autres domaines de recherche portent sur l historiographie de la photographie africaine la photographie contemporaine et les festivals de photographie en Afrique et enfin sur les repr sentations de l histoire coloniale italienne dans l art contemporain Elle est l auteure de nombreux articles sur la photographie en Afrique qu elle consigne entre autres dans Fotota un blog de recherche qu elle a fond avec Erika Nimis http fotota hypotheses org Ensemble elles ont aussi coordonn un num ro de la revue Africultures Perspectives africaines en photographie 88 2012 11 Helihanta Rajaonarison Helihanta Rajaonarison Maitre de conf rences enseignant chercheur au D partement d histoire de la Facult des Lettres et Sciences Humaines de l universit d Antananarivo a soutenu sa th se d histoire socio culturelle sur les usages sociaux de la photographie Antananarivo
71. endante En 2013 elle soutient sa these sur les N gociations postcoloniales dans des revues culturelles parisiennes relatives l Afrique Paris Berlin et travaille la coop rative de la recherche de l Ecole sup rieure d art de Clermont M tropole Bas e Bruxelles elle collabore avec le groupe d artistes et de chercheuses Ruser l image publie regulierement sur des sujets ayant trait au pr sent postcolonial et aux strat gies artistiques en qu te de subvertir des r cits et institutions eurocentr s En 2015 elle coordonne l erg Bruxelles le programme de recherche Karawane accompagnant le projet de Vincent Meessen pour la Biennale de Venise Em kal Eyongakpa Em kal Eyongakpa n en 1981 au Cameroun est artiste il vit et travaille entre Yaound Cameroun et Amsterdam Pays Bas partir de r ves ou d observations il approche l inconnu l exp rience aussi bien que les histoires collectives travers un usage rituel de la r p tition et de la transformation ll travaille autant la photographie la vid o la sculpture le texte le son et la performance Ses installations entrelac es obscurcissent non seulement les fronti res entre les m dias employ s elles tentent galement de d former les notions de vrai et d illusoire Il a entre autres expos son travail au Saavy contemporary et NBK Berlin 2014 Sesc Videobrasil Sao Paulo 2013 Whitworth Art Gallery Manchester 2012 10 Dak art biennale Da
72. ent absents Si en 1956 le peintre afro br silien Wilson Tiberio qui a longtemps v cu en France et le po te L opold S dar Senghor cheminaient de concert ils s opposent par la suite devenu militant tricontinentaliste au cours des ann es 1960 Tiberio se rend encore au festival de Dakar en 1966 pour tre expuls du pays par le pr sident Senghor par la suite en raison de ses positions poli tiques Pendant que le S n gal construit le Mus e dynamique et ancre ainsi sa modernit postcoloniale dans la Gr ce ancienne le festival pana fricain d Alger c l bre lors de d fil s et de performances des cultures populaires ancestrales Et quand Alioune Diop cherche une place pour Pr sence Africaine dans l organisation du Festac 77 Lagos poursuivant l id e d une vision unitaire du continent les confrontations avec les responsables de cette puissance r gionale en plein essor national sont telles qu il quitte pr cipitamment le pays scandalis L unit africaine qui pouvait tre formul e depuis la localisation diasporique de Paris ou des Caraibes se heurte maintenant aux r alit s et rivalit s nationales ainsi qu aux appartenances g opolitiques des pays africains Les d colonisa tions en adversit se prolongent bien au del des ind pendances et se n gocient d sormais dans le cadre d un syst me d tats nations devenu la condition des ind pendances postcoloniales Notes E Peabody Sue Stovall Tyler eds
73. ents milieux partir du mercredi 27 juillet des podiums furent rig s dans plusieurs quartiers Une banderole portant l inscription Arahaba tratry ny fahaleovantena F licitations car vous avez assist l av nement de l ind pendance est accroch e a la facade de l H tel de ville Des drapeaux de pays invit s flottent Avenue de l Ind pendance 47 Jour apr s jour l ambiance est de plus en plus la f te Des mesures sp ciales sont prises pour que les salari s ne ratent pas les r jouissances Par ailleurs les march s restent ouverts plus longtemps et la Municipalit d livre des autorisations d abattre des animaux porcs et moutons des tin s a la consommation familiale Des particuliers prennent galement des initiatives comme le collectif des conducteurs de taxis qui assure des navettes gratuites le samedi 30 juillet de 7h30 8h30 de l Avenue de l Ind pendance a Analakely a la Place de l Ind pendance a Antaninarenina ou doit tre inaugur e une stele commemorative Tous les journaux se chargent de publier les programmes officiels Malgr la diversit des points de vue sur les modalit s de l ind pendance un grand nombre sinon la quasi totalit des foyers antananariviens a particip d une mani re ou d une autre ces r jouis sances publiques Durant la semaine beaucoup de jeunes toutes cat gories sociales confondues affluent en direction des podiums Dans de nombreuses familles quelqu
74. ersity Press 28 Cf Herding Klaus 1992 Pablo Picasso Les Demoiselles d Avignon Die Herausforderungen der Avantgarde Frankfurt am Main Fischer p 42 29 Cf l Estoile Benoit de 2007 Le Go t des Autres de l Exposition coloniale aux Arts premiers Paris Flammarion p 233 Michel Leiris constate Picasso ne s est jamais souci d ethnographie Bon il appr ciait certains des objets africains mais c tait une appr ciation purement esth tique Il ne s occupait pas de ce que ca pouvait signifier Leiris Michel 1992 C est dire Entretien avec Sally Price et Jean Jamin Paris Editions Jean Michel Place p 24 20 Simon 2003 Picasso Africa and the Schema of Difference MODERNISM modernity vol 10 n 5 p 455 480 2 Fonkoua Romuald 2010 Aim C saire Paris Perrin p 213 32 Ibid 25 Sekoto G rard 1959 La responsabilit et la solidarit dans la culture africaine Pr sence Africaine n 27 28 p 264 34 Cf Evene Christine 2010 Sekoto and N gritude The Ante room of French Culture Third Text 105 n 24 issue 4 p 423 435 55 Diop Alioune 1948 Malentendus Pr sence Africaine n 6 p 4 56 Verdin Philippe 2011 Alioune Diop le Socrate noir Paris Lethellieux 127 et 157 Cela n emp che pas la revue de publier un avis de d c s emu dans son num ro sp cial 8 9 en 1950 apres le d ces inattendu de l intellectuel 57 Hassan 1999 p 195
75. es et les traducteurs oc cupent une bonne place au sein de la hi rarchie sociale de l UAW C est un tournant assez inattendu qui aurait pens que les professions de linguiste et de traducteur allaient tre bien r mun r es dans ce futur dont je vous parle au pr sent Ce n est pas tout car savoir travailler avec les mots et avec ces mots qui sont des chiffres est une comp tence tres recherch e l re de ces nouvelles entreprises Qalqalah a eu beaucoup de chance plus jeune elle n avait pas opt pour des tudes de langue mais elle y fut naturellement sensible ayant grandit entour e de six langues diff rentes Les parents de Qalqalah taient tous deux poetes et elle avait t brievement mari e a un homme issu d une famille de comptables et de biblioth caires originaires de l ancien Royaume Maintenant qu elle est agee Qalgalah regrette de n avoir jamais eu d enfants comme grand nombre de sa g n ration d ailleurs Mais elle pense a chaque mot qu elle prononce comme si elle donnait naissance a une nouvelle signification En hiver 2048 Qalqalah est invit e une r union huis clos au sein de la prestigieuse Universit du Futur Post Sens UF PS situ e dans un ancien batiment parlementaire dans une ville jadis connue sous le nom de Berne en Suisse Le remaniement de l cole en une sorte de groupe de r flexion r sulte d un mouvement plus large de r forme de l ducation l chelle continentale dans le but d
76. est fond e a Paris ville qui devient dans les ann es 1920 un des points nodaux de la constitution d un mouvement transnational noir et des solidarit s internationalistes a la suite de la conf rence de Bandung v nement constitutif du mouvement des non align s et creuset des nationalismes ind pendantistes tenue en Indon sie en 1955 Le role de Paris a t a la fois fascinant et profond ment ironique crit Tyler Stovall Apres tout la ville tait au coeur de l un des plus importants empires coloniaux un lieu d o des administrateurs fran cais anonymes supervisaient l exploitation de millions d Africains Hormis Marseille Londres et d autres villes britanniques on ne trouvait nulle part en Europe de populations noires plus diversifi es Ironique car c est en effet dans la confluence du primitivisme avec le colonialisme francais que pouvait surgir une vision de l unit pan africaine Les mouvements de d colonisations mettent en jeu des processus de traductions incessants aussi bien au sens litt ral d une politique du multilinguisme qui permet aux informations et a la litt ra ture de voyager entre les colonies qu au sens largi de la traduction des id es Forum de mise a l preuve des propositions et des formes la revue construit un terrain sur lequel une contreculture de la modernit se d veloppe qui met progressivement en cause la position universaliste de la France et revendique la plein
77. exerc es par les soci t s colo niales dont l h ritage perdure jusqu a aujourd hui Embarqu e dans une recherche autour de la Croisi re Noire du 28 octobre 1924 au 26 juin 1925 elle se heurte a la reticence d institutions peu enclines a voir leurs noms et leurs archives associ s a cet pisode aujourd hui critiqu de l explora tion culturelle et scientifique men e par les pays europ ens sur les ter ritoires africains dans la premiere moiti du XX siecle Un autre exemple des cons quences de ces explorations transparait dans la contribution de l artiste camerounais Em kal Eyongakpa ou il voque notamment au sein d un post Facebook sa visite au Linden Museum Stuttgart Allemagne et son malaise face des artefacts africains extraits de leur cadre originel et pr sent s dans ce contexte mus al Tir es de son livre d artiste paru fin 2014 ces pages font se superposer et dialoguer diff rentes notes images et dessins provenant de ses carnets de croquis comme de sa page Facebook travers lesquels un portrait travers par la pluralit des influences et cultures rencontr es finit par s laborer entre r cit et criture de soi L explosion des r seaux sociaux et la d mocratisation pro gressive d Internet bien qu encore in galementaccessible a de nombreux endroits du globe ont profond ment affect nos manieres de s informer de chercher de lire et de d battre Cette reconfiguration des pratiques qui s
78. gres ou les nostalgiques de la n gritude Souffles n 2 1966 p 41 45 39 En 2012 en parallele d une recherche dans les archives nationales des tats africains et asiatiques pour Independence Day 1934 1975 j ai eu consulter les sites Internet de Getty Images et Corbis Je me suis rendu compte que plusieurs photographies historiques dont Getty et Corbis revendiquaient les droits taient semblables et parfois m me identiques celles que j avais trouv es au Ministere de l Information du Kenya Il ne s agissait pas de n importe quelles images mais de documents historiques t moignant de l accession du Kenya ancienne colonie britannique l ind pendance en 1963 des images fondatrices de leur Etat nation Getty vs Kenya vs Corbis met en perspective les images qui se recouvrent dans l une et l autre de ces bases de donn es moins pour sp culer sur le pass que pour se confronter des questions bien contemporaines de droits de num risation et d acces 38 L image d en haut provient de Getty Images celle d en bas du Minist re de l Information du Kenya Les deux images sont dat es de 1963 la date exacte n est pas pr cis e Selon Getty Images leur image repr sente Jomo Kenyatta au moment il devient Premier Ministre du nouvel Etat ind pendant du Kenya Selon le Ministere de l Information du Kenya Jomo Kenyatta y devient le Premier Ministre du gouvernement autonome du Kenya Le 1er juin 1963 le Ken
79. hef Mangbetou r alis par Auguste Heng est mont sur le mur comme tro ph e de chasse entour de fers de lance dans ce qui semble tre la boutique de souvenirs de l exposition La Croisiere Noire au Palais du Louvre Paris Les archives de La Croisiere Noire contiennent plu sieurs images illustrant d autres images en cours de production l appareil photo fixe souvent l artiste lacovieff en train de dessiner ou l quipe de Poirier en train de filmer des sujets humains et animaux Dans cette photo Alexandre lacovleff est en train de faire le portrait de Libakoua chef d un village pr s du Fleuve T l deux jours apres la soi disant collection d objets a Bengamissa la droite lacovleff qui travaille son chevalet au centre de l image on voit l une des autochenilles Citro n et son quipe dont tous les membres semblent tre absorb s par des taches vari es ou en pleine conversation Ils sontentour s par les habitants du village je crois qui regardent immobiles lacovleff en train de travailler Un seul homme gauche de l image regarde dans la direction de l appareil 248 Instrument de musique genre ES cr celle servant d accessoire pour la danse 249 Instrument de musique avec caisse de r sonance en peau et dont le corps en bois est surmont d une t te de femme Mangbetou 250 Instruments de musique de gens d eau de la race Bam
80. i cle symbole du d but du processus de la globalisation avec l exploitation de ses mines d argent par les Espagnols l exposition illustre la corr lation entre le d veloppement de la modernit et le colonialisme ainsi que le r le jou par les p riph ries dans cette histoire Par l association d oeuvres anciennes et contemporaines The Potosi Principle va au del de la simple d sactivation de la modernit occidentale et fournit des liens avec des situations actuelles similaires a celle de la ville de Potos Il est clair que le Reina Sof a essaie d tablir des relations plus horizontales avec l Am rique latine afin de rompre avec les anciennes relations de pouvoir remontant a l poque coloniale Ceci peut tre observ dans Versiones del Sur Versions du Sud une s rie de cing exposi tions th matiques pr sent e en 2000 Chacune des expositions proposait 60 une r vision de l histoire de l art du si cle en mettant l accent sur l Am rique latine Afin de ne pas imposer un discours institutionnel et ainsi une vision europ enne l organisation des expositions fut confi e a des conservateurs et des commissaires d exposition latino am ricains e L exposition Perder la forma humana Una imagen sismica de los anos ochenta en Am rica Latina Perdre la forme humaine Une image sismique des ann es 1980 en Am rique latinel organis e en 2012 par le groupe de recherche latino am ricain Red Conceptual smos del
81. ien diff rent de celui h rit de la psychiatrie post 1950 Pour la conf rence de Berne on lui a demand d assembler quelque chose qui ressemblerait un r cit politique une sorte d histoire des ruptures politiques depuis les ann es 2010 Elle se bat pour se souvenir de ce pass lointain enfoui sous le poids du conglom rat hyper capitaliste du nouveau Monde Arabe Uni La conf rence de Berne puise dans des r flexions et des comportements conscients et inconscients afin d ouvrir l conomie a un futur post lin guistique Bien que passionn e par le langage Qalgalah se m fie des institutions Elle sait au plus profond de son tre qu il n y aura pas de futur post langage En marge de la conf rence elle se retrouve parmi un groupe autopro clam d activistes monolinguistes venant du monde indo europeen AU cours des r unions du groupe plusieurs questions sans r ponses lui viennent l esprit sur le futur de la r gion Est ce qu un changement de paradigme politique serait possible a travers la red couverte d autres langues Est ce que parler plus d une langue est une trahison sous le masque du savoir Quand on parle autant de langues pense t elle il est impossible de penser Pour penser dans sa langue paternelle l arabe Qalgalah doit s efforcer de d sapprendre ses autres comp tences linguistiques Elle soupconne que si elle examinait les faits linguistiques et les secrets peu connus de la langue arabe dans une dimen
82. ient mieux repr senter la pluralit des r cits de la transmodernit et de la diff rence culturelle L id e d identit culturelle comme objet limit et authentique doit tre d pass e en faveur d une emphase sur l hybridit et l change culturel L exposition des collections permanentes n est que la partie visible de l iceberg mais elle joue pourtant un r le fondamental en refl tant la posi tion d un mus e par rapport ces questions Alors que la Tate Modern et le Stedelijk maintiennent un accrochage plut t classique de leurs collections organis soit selon des th mes g n raux comme po sie et r ve ou structure et clart soit selon une p riodisation dominante de l histoire de l art le Reina Sof a et le Centre Pompidou ont r cemment fait l effort d tablir de nouveaux sc narios pour l accrochage de leurs collections Au Centre Pompidou Modernit s plurielles Une nouvelle histoire de l art moderne de 1905 1970 est une exposition manifeste qui cherche a pr senter une nouvelle g ographie de l art moderne de 1905 1970 avec l ambition de refl ter la richesse d une collection consi d r e comme tant la premiere d art mondial en Europe notamment en termes du nombre de pays et d artistes repr sent s Quarante deux salles contenant chacune une micro exposition composent cette expo sition organis e la fois chronologiquement et th matiquement avec des focus sur certains artistes comme Wifredo
83. iew of Books 16 29 f vrier 1984 n 6 vol 33 p 13 17 Gayatri C Spivak Can the Subaltern Speak 1983 in Cary Nelson Lawrence Grossberg d Marxism and the Interpretation of Culture Champaign IL University of Illinois Press 1988 p 271 313 Les Subalternes peuvent elles parler trad J r me Vidal Paris ditions Amsterdam 20091 19 Trinh T Minh ha Woman Native Other Writing Postcoloniality and Feminism Bloomington Indianapolis Indiana University Press 1989 p 41 20 Voir http project1975 smba nl ai Le SMBA a aussi d velopp un projet avec l Indon sie appel Made in Commons mais il ne fait pas partie de Project 1975 Made in Commons est le premier projet collaboratif r alis dans le cadre du programme Global Collaborations qui succede Project 1975 et doit galement durer deux ans de 2013 2015 Pourquoi la for t est l cole 65 L anthropophagie ce rite cannibale tant document pratiqu par plu sieurs tribus am rindiennes forme une image paradigmatique du Br sil sinon de toute l Am rique du Sud une image qui regroupe nature et culture au sein du traumatisme originel du 11 octobre 1492 le dernier jour de libert de l Am rique le lendemain Colomb arrivait Dans cette r gion nature et culture n avaient jamais t dissoci es ni chez les indi genes pour qui la notion de division tait trangere a leurs cosmologies ni chez les colonisateurs
84. int ress e aux r cits individuels des v nements li s a l ind pendance de Madagascar en prenant des documents photographiques comme catalyseurs d une vision alternative a l histoire officielle Aujourd hui les institutions culturelles europ ennes tentent elles aussi de se saisir de ces enjeux Marie laure Allain Bonilla enqu te sur les diff rentes strat gies adopt es par le Centre Pompidou Paris le Reina Sof a a Madrid le Stedelijk Museum Amsterdam et la Tate Modern Londres afin de reformuler la constitution et la pr sentation de leurs collections qu elles cherchent mondialiser On pourrait voir dans ce soudain int r t pour les productions artistiques du Moyen Orient de l Asie ou encore des pays africains une forme de cannibalisme culturel rebours de celui qu appelait de ses voeux Oswald de Andrade dans son fameux Manifeste anthropophage de 1928 Sur une invitation de Julia Morandeira Arrizabalaga commissaire de l exposition Canibalia la Kadist Art Foundation revenant sur la construction culturelle de la figure du cannibale de ses origines coloniales a l imaginaire et aux repr sentations qui en ont d coul Pedro Neves Marques r active ici l h ritage de cette pens e r volutionnaire comme un outil permettant de reconsid rer notre rapport l alt rit la communaut au territoire et a l conomie Emma Wolukau Wanambwa s int resse elle aussi d une cer taine maniere aux formes de pr dation
85. kar 2012 IFC yaounde 2012 Doual art Douala 2011 En 2013 2014 il a t artiste resident a la Rijksakademie Van Beeldende Kunsten Amsterdam est actuellement en r sidence Kadist Art Foundation Paris ou il aura une exposition personnelle de mai juillet 2015 Maryam Jafri Maryam Jafri d veloppe son travail artistique autour des repr sentations visuelles et culturelles de l histoire politique et conomique travers la photographie la vid o mais aussi la performance Ses uvres s appuient sur un processus de recherche interdisciplinaire nourri de traditions aussi diverses que la litt rature le film la philosophie ou le theatre M lant souvent mat riaux existants et originaux elles provoquent travers le jeu d exp rimentations narratives des oscillations entre criture sc naristique et document approche fragmentaire ou vue d ensemble En 2015 elle pr sente Le jour d apr s B tonsalon Centre d art et de recherche Paris et participera au Pavillon Belge de la 56 Biennale de Venise et la biennale de G teborg Saadat Hasan Manto Saadat Hassan Manto 11 mai 1912 18 janvier 1955 tait un auteur de nouvelles en langue Urdu mais aussi traducteur sc nariste pour le cin ma et la radio et journaliste I a surtout chroniqu le chaos qui a domin la Partition de l Inde en 1947 et ses cons quences avec un sens de l humour noir Il est surtout connu pour ses nouvelles Bu Odeur Khol Do
86. l Europe est moins de rejeter la modernit que d inscrire une certaine ambivalence au sein de ses r cits de la renouveler en int grant ce qui en a t exclu Ce d fi prend la forme de plusieurs types d interventions qu il s agisse de la programmation d expositions temporaires des politiques d acqui sition de l accrochage des collections permanentes ou de l organisation de cycles de conf rences Un manuel serait ainsi un moyen utile de se faire une id e de la maniere dont les mus es adressent actuellement les probl matiques postcoloniales Cette id e d esquisser les lignes directrices d un manuel hypoth tique de Th ories postcoloniales pour les mus es provient d un petit ouvrage intitul Bhabha for Architects Son auteur Felipe Hern ndez y sugg re une interpr tation postcoloniale de l histoire architecturale montrant que les concepts labor s par Homi K Bhabha tels que l ambi valence l hybridit ou le Tiers Espace peuvent tre utiles a une analyse de l architecture ancienne et contemporaine Pourquoi cette boite outils pour reprendre une expression de Michel Foucault n existe t elle pas dans le domaine de l art moderne et contemporain que ce soit pour les artistes les historiens de l art les conservateurs les commissaires d exposition ou dans notre cas pour les mus es Plut t que d tablir un manuel d instructions a suivre qui d une part serait quelque peu didactique et qui de l autre risquerait tr s r
87. la diff rence qui r sulte des proc d s modernes de purification d excisions fondamentalistes ou de divisions capitalistes Tupi or not tupi le To be or not to be de Hamlet le jeu de mot Shakespearien embl matique du manifeste est trompeur dans sa Indiens et l arbre Ahua Gravure sur bois d Andr Th vet Les Singularitez de la France 70 antarctique 1957 dualit En effet Tupi or not tupi un devenir Indien un devenir r sis tant l on s ouvre aux m taphysiques de l autre Mais ce jeu de mot peut aussi se lire Tupi and not tupi Etre Indien mais tre aussi sans limites et lib r de ce qu Indien pourrait signifier Lanthropophagie alors comme mode d accumulation d identit s mais galement comme processus pour devenir humain pour toucher l humanit d autrui une autre humanit que nous serions sinon incapable de reconnaitre ou de comprendre AU final le probl me n est pas la cooptation de la diff rence par le capital des diff rences qui sont g n r es par le capital simple ment pour ouvrir de nouveaux march s et de nouveaux profits Ce qui est important c est comment le capitalisme doit n cessairement et en continu cr er des diff rences au sein de la soci t de maniere ce que le capital puisse exister produire et accumuler des gains il doit ins tituer des diff rences et diviser la soci t entre riches et d poss d s entre ceux qui s approprient des droits et ce
88. le constructeur automo bile francais Andr Citro n a l occasion duquel une quipe de 17 hommes blancs europ ens parcourut bord de huit autochenilles sp cialement concues 50 000 km du continent africain au d part de B char anciennement Colomb Bechar dans la colonie fran caise d Alg rie au nord ouest et avec pour destina tion Antananarivo capitale de la colonie francaise de Madagascar au Sud Est du continent L objectif officiel de La Croisiere Noire tait d effec tuer des recherches scientifiques et de fournir une assistance m dicale et humanitaire aux populations indigenes Cependant l exp dition fut aussi un coup de publicit avec pour but de transformer Citro n en marque internationale et servant en m me temps de d monstration triomphante de la puissance coloniale francaise La Croisiere Noire fut aussi une mission militaire visant pr parer des lignes de soutien au Sol pour l aviation francaise L exp dition fut donc l un des premiers et des plus clatants exemples du complexe militaire industriel m diatique et de loi sirs en pleine action La grande diffusion et l impact international des re pr sentations visuelles et textuelles de cette aven ture ont une importance particuli re pour mol L quipe participant La Croisiere Noire comprenait non seulement un artiste Alexandre lacovleff artiste russe install a Paris mais aussi toute une quipe cin matographique dirig e pa
89. lg rie toute sorte de revendication militante est absente de cette image L accent est plut t mis sur l unit de l humanit et un message de paix Les cir culations entre les solidarit s des blocs de la Guerre Froide en cours de constitution et des luttes de la d colonisation apparaissent alors dans leurs d connexions partielles Picasso n est toutefois plus le seul r aliser une affiche l artiste sud africain G rard Sekoto en concoit une seconde pour le congres N en 1913 en Afrique du Sud Sekoto a travaill avec son compatriote Ernest Mancoba membre du groupe avant gardiste CoBrA fond a Paris en 1948 Sekoto participe aux deux congres de Pr sence Africaine et contri bue plusieurs reprises a la revue Peintre d un modernisme figuratif il se tourne progressivement vers la N gritude la fin des ann es 1950 En 1966 il participe au Premier festival des arts negres co organis par Pr sence Africaine Dakar Ses positions voluent consid rablement pen dant les dernieres ann es de la d cennie pr c dant les ind pendances en 1957 il se fait encore l avocat d un universalisme artistique et explique que l art n accepte pas la ligne de couleur Les artistes seraient libres de cr er leur gr sans se laisser confiner a des appartenances predefinies Deux ans plus tard dans son texte Responsabilit et solidarit dans la culture africaine publi dans Pr sence Africaine il argumente par contre qu
90. lors que F r icciones s attachait la relation entre l art et le texte la forme et le contenu dans des oeuvres contemporaines et historiques 16 Carlos Basualdo Gerardo Mosquera Ivo Mesquita Mari Carmen Ram rez H ctor Olea M nica Amor et Adriano Pedrosa ont t charg s des diff rents commissariats de ces expositions Octavio Zaya connu pour son travail avec les probl matiques postcoloniales tait galement impliqu 17 Red Conceptual smos del Sur est un groupe de recherche form en 2007 partir de la pens e postcoloniale Il propose autant d observer le pr sent que d exhumer la m moire du Sud 5 18 La notion d agentivit est diff rencier de l id e de volont libre ou de libre arbitre du sujet L agentivit est la capacit d agir du sujet individuellement ou collectivement pour chapper au d terminisme des institutions des rapports de pouvoir Issue de la th orie post structuraliste anglophone cette notion rejoint dans le contexte postcolonial le d bat autour du droit de parler pour les peuples opprim s de la permission de narrer qui a notamment cours chez les intellectuels engag s dans les subaltern studies et plus largement dans les tudes postcoloniales au d but des ann es 1980 Voir notamment Ranajit Guha d Subaltern Studies I Delhi Oxford University Press 1982 Edward W Said Permission to Narrate Edward W Said Writes about the Story of the Palestinians London Rev
91. ls ont essay de combler en apportant un contexte sociopolitique et historique qui vient en suppl ment et non en remplacement Si au Centre Pompidou aucune information au sujet de la d colonisation ou des mouvements d ind pen dance en Afrique n est fournie c est au contraire le point de d part de cette section du Reina Sof a Intitul e From the Revolt to Postmodernity 1962 1982 De la r volte a la postmodernit l elle commence avec la fin de la guerre d ind pendance alg rienne et la crise des missiles de Cuba Dans la premiere piece des livres de Frantz Fanon et d Aim C saire sont pr sent s au c t de photographies d Agnes Varda et d Alberto Korda et de projections de The Battle of Algiers 1965 Bataille d Alger par Gillo Pontecorvo ainsi que du film Les Statues meurent aussi 1953 d Alain Resnais et Chris Marker Le Reina Sof a reconnait donc que le r le de la d colonisation est d une importance fondamentale pour une lecture postcoloniale de l histoire du XX siecle L gende Accrochage de la collection permanente du Centre Georges Pompidou modifi par Catherine David Modernit s plurielles 1905 1970 salle sans titre anciennement Odalisques moderne d cembre 2014 De gauche droite Bruce Nauman Art Make Up 1967 68 Malcolm Morley Cradle of Civilization with Ameri can Woman 1982 Marie laure Allain Bonilla 58 99 Les expositions temporaires savoir sans pouvoir et relation Bien qu
92. me Frank Lloyd Wright et Le Corbusier En 1955 lors du d bat sur la litt rature nationale qui oppose dans un premier temps le surr aliste francais Louis Aragon a Aim C saire et par la suite plusieurs auteurs de Pr sence Africaine les uns aux autres C saire rejette la prescription d une forme esth tique au nom de la cause r volutionnaire en faveur d une composition syncr tique qu il appelle d apr s les esclaves fugitifs qui recr ent une soci t sur un terrain inconnu et peu accueillant maron ner une position qui requiert l laboration d une esth tique a inventer pour un futur en devenir Les formes litt raires dans la revue semblent se lib rer plus facilement de l acad misme que l art visuel L entreprise de d colonisation culturelle est partielle sur un autre plan encore elle se pr sente comme presque exclusivement masculine l crivain tats unien Richard Wright est d ailleurs le seul a remarquer lors du congres de 1956 l absence de femmes parmi les locuteurs Bien que la conception de la culture comme expression de la facult cr atrice humaine garantisse l extr me diversit des positions elle em p che en m me temps une ligne plus militante qui aurait pu faire de la revue l organe d laboration d un courant esth tique sp cifique Toutes les positions partagent en revanche la recherche de nouvelles formes d expression et de construction au service de l invention d une Afrique nouvelle Avec Eli
93. n double sens qui transforme tous les aspects de la relation coloniale 25 Dans Pr sence Africaine la valorisation et la r interpr tation des arte facts africains classiques et la magnification d une Afrique imaginaire deviennent des outils centraux pour la construction d une contre moder nit Sur la couverture d un num ro de la revue Le mus e vivant co dit en 1948 par la directrice de l APAM l historienne d art francaise Madeleine Rousseau etle chercheur s n galais Cheikh Anta Diop l abolition de l escla vage en 1848 est juxtapos e a l vidence de la culture negre en 1948 Le num ro est introduit par l crivain communiste Richard Wright dont les mots combattifs sont suivis d un texte de Michel Leiris qui numere toute une liste d attributs qui renvoient l Afrique a un pr sent ethnogra phique immuable et ternel pour en faire l oppos direct de l Europe Pr sence Africaine abandonne progressivement la qu te de la reconnais sance par l Europe pour s engager dans l laboration d outils d auto re pr sentation Pour donner un exemple les deux Congres des crivains et artistes noirs que Pr sence Africaine a organis s en 1956 Paris a la Sorbonne haut lieu de la culture francaise et en 1959 Rome taient accompagn s d affiches dessin es par Pablo Picasso Le peintre incarne Image 4 Couverture Le mus e vivant 1948 Lotte Arndt plus que quiconque le r le ambigue que
94. n portatifs de guerre fiori ee Insigne du chef Kodiamala I fait d une peau de chat mm sauvage avec plume rouge eee Cet insigne se porte la ceinture 255 Insigne de noblesse en queue C de l opard Nom Biupu 256 Ivoire ouvrage dont les motifs EET son taill s dans und d fense d l phant 257 Jatte de courge servant aux T indigenes Mangbetous de la Tm Chefferie Gasa territoire de Rungu Le Chef se coiffe et cache ses cheveux avec ES ce lacet 258 Lacet fabriqu par les e indigenes Mangbetous de la Chefferie Gasa territoire de E Rungu Le Chef se coiffe et TS cache ses cheveux avec E ce lacet 259 Lance d apparat Nom Likonga 260 Lance de chasse Nom Beigugu 261 Lance de guerre Nom Basso 262 Lance de guerre Azande pour guerrier de marque 263 Lance de mariage Aboma od tribu Wagenia On ne voit pas son visage mais me basant sur cette photo de Louao que j ai trouv e il y a quelques semaines dans le livre de Fabien Sabat s La Croisiere Noire Citro n j en ai d duit que son portrait est celui sur la gauche Dans la m me page du livre de Sabates il y aune autre version de la photographie de chef Louao examinant son portrait Cette version de l image nous r v le la pr sence d lacovleff lui m me habill d un costume de lin pale et d une cravate sombre lui au
95. nir heureux et prosp re Donner un nom c est toujours le premier acte du langage L enfant naquit et re ut un nom Qalqalah I est int ressant de noter qu en grandissant Qalgalah devient artiste mais la n est pas le sujet de notre r cit Ce qui nous int resse a lieu bien plus tard en 2048 alors que Qalqalah f te son soixante et onzi me anni versaire C est une femme hors du commun bien des egards Tout a commenc avec ce pr nom inhabituel qui lui fut donn Qalqalah ce mot aux consonances arabes n est en fait pas un nom C est un mouvement du langage une vibration phon tique un rebond ou un cho au dessus de certaines lettres issues de l criture sacr e arabe qui forment les mots QT bdg que l on pourrait traduire par un chat un vrai Compte tenu de l environnement qui l a vue naitre et du type de famille dans laquelle elle grandit il est ais de comprendre que Qalqalah soit devenue artiste Ce qui l est moins c est de d terminer historiquement le moment l art comme vocation au sens oU nous l entendons en 2014 est devenu obsolete Certains ont soutenu que tout le monde tait devenu artiste ou qu au contraire personne ne l tait ce qui n avait au final pas beaucoup d importance Quand est ce que l art en tant que tel avait il alors vraiment cess d exister On avait vaguement entendu dire que cela s tait produit dans les ann es 2030 peu apres que l conomie ait fini par s effondrer completeme
96. nombreuses instructions dit es a leur endroit par les soci t s savantes afin de rapporter des donn es et images photographiques exploitables d un point de vue scientifique ou encore de celles des journaux illustr s qui invitaient a d couvrir le monde depuis son salon Cette vocation du pass doit nous pousser rester vigilantes quant au traitement de nos sources virtuelles pour prendre en compte l in vi table d formation qui va avec ces fragments d informations d rivant dans l oc an num rique forc ment pris dans des enjeux dont nous ne maitrisons pas toujours les tenants et les aboutissants 105 Autre question cette nouvelle donne du tout virtuel rela tive comme nous l avons vu n aboutit elle pas un besoin accru de ren contres physiques comme en atteste la multiplication de rencontres en tous genres ateliers expositions collectives et autres biennales Et ces m mes v nements physiques et les rencontres qui s ensuivent ne permettent ils pas au final de s ins rer davantage dans un r seau oU circulent les informations les projets les contacts et la visibilit qui pour ront par la suite etre monnay s sur le march Dans un article publi en 2012 le photographe congolais Baudouin Bikoko va jusqu comparer la photographie africaine a un produit brut facilement exportable l tranger mais dont le producteur est incapable de maitriser la chaine de transformation comme d va luer la juste
97. nombreux pays africains des associations de pho tographes cens es organiser la profession Ces communaut s cr es par les plus jeunes g n rations n es apres les ind pendances fonctionnent dans un premier temps davantage l chelle d une ville Parmi les plus connues citons le collectif Depth of Field Lagos Gabon Igolini Libreville ou G n ration Elili a Brazzaville Ces communaut s fonc tionnent galement l chelle r gionale et vont promouvoir une photo graphie documentaire et artistique qui ne se limite pas la photographie de portrait genre en quelque sorte impos sur les cimaises occidentales depuis la d couverte de Keita Sidib et Fosso Photographie post e par Ananias L ki Dago sur sa page Facebook le 26 juin 2014 avec la mention Memories Bunch of photographers Bamako 1994 the 1 edition Can you find me in the picture 101 L acc s aux r seaux sociaux en ligne qui se popularise dans ces communaut s photographiques autour de 2007 Mercier 2012 va leur permettre de se renforcer de s largir et d changer informations et images a une chelle et a une fr quence qui d passent largement le cadre dans lequel elles avaient op r jusque la Vers une plus grande autonomie Ainsi en l espace de vingt ans la visibilit des photographies africaines et de leurs producteurs trices a fait un bond en avant consid rable une nouvelle g n ration de photographes
98. ns perplexes car c est vrai que nous d sirions l ind pendance mais pas comme celle la sic L id e de faire des photos ne nous a m me pas effleur l esprit Pour sa part Armand Randrianasolo fils de photographe ne se souvient pas avoir vu des gens venir au studio de son p re se faire photographier en ce jour historique 20 juillet 1960 Antananarivo honore les d put s MDRM h ros de la lutte pour l ind pendance Les d put s qui avaient t condamn s pour crime contre la France la suite de l insurrection de 1947 taient de retour a Madagascar quelques semaines apres la proclamation C est avec une joie indescriptible que les Antananariviens acquis au MDRM puis l AKFM les accueillirent Rien d officiel n a t pr vu mais la foule tait pr sente dans les rues de la capitale et tout le long du trajet depuis l a roport une cinquantaine de kilometres a l ouest d Antananarivo cf photographie 3 Photographie 3 Le public au bord du lac Anosy 20 juillet 1960 fonds ANTA d5 Ces citadins ont apport un grand soin a leur mise signe d l gance mais sans doute aussi au d sir de marquer l v nement et de manifester leur respect d leurs grands hommes qu ils attendent avec dignit Rolland Raparivo s fils d un membre du MDRM et d une femme qui a p ri lors de la fuite de civils dans la for t de Moramanga sur le gradin oriental est de ceux l l image de beaucoup d aut
99. nt Un croulement du march qui ressemblait plut t a une dissolution du systeme consentie et accept e sans clat ni bruit sans que cela puisse tre identifi a un v nement clair La r alit du futur tait que l effondrement de l conomie pr dit depuis si longtemps avait eu lieu Linimaginable avait finalement fini par arriver 110 et avec lui l ordre mondial avait radicalement chang bien plus vite que quiconque n avait pu l imaginer Aujourd hui Qalqalah vit dans l United Arab World LUAW ou Monde Arabe Unil un conglom rat d entreprises elle exerce ses responsabilit s de citoyenne en tant que linguiste pour le plus grand bien de l UAW souvent prononc par les arabophones WOW OUAH en francais ce qui correspond galement la lettre waw 27 lettre de l alphabet arabe l abjadiya Waw repr sente aussi le num ro six et appartient a l l ment de l air Elle symbolise la promesse de l assentiment total et pour certains mystiques elle d signe l aspect universel de la totalit D ja au siecle Ibn al Arabi avait pr t une tres grande attention a la lettre waw dans un livret consacr aux lettres waw mim et nun On y d couvre que waw est non seulement une lettre mais aussi le premier nombre parfait D autres cheiks racontent qu elle correspond au don de mourir tout en tant tou jours en vie ce qui bien s r fait partie du message Dix si cles plus tard au siecle les linguist
100. nt accroch es non loin dans un couloir adjacent rel gu es aux marges de l Afrique moderne L gende Accrochage de la collection permanente du Centre Georges Pompidou par Catherine Grenier Modernit s plurielles 1905 1970 salle L Afrique moderne 2014 Au centre Aniedi Okon Akpan Escargot Lutteurs Femme et enfant non dat Au fond de gauche droite Nicolas Ondongo March en A E F 1958 Gera L nnomm 1982 Gera Sans titre non dat Jacques Zigoma Retour du march vers 1958 Anonyme Mami Watta vers 1950 Marcel Gotene Sans titre vers 1960 D D Marie laure Allain Bonilla Si cela r vele le fait que la collection du Centre Pompidou possede tres peu de photographies africaines modernes l exposition trahit aussi un manque de travail au sein de la collection m me L existence de la salle L Afrique moderne r side enti rement sur des uvres emprunt es au mus e du quai Branly et au Fonds National d Art Contemporain FNAC Cet exemple nous conduit poser la question comment interroger les lacunes d une collection Est il pr f rable d avoir une salle africaine com pos e d uvres qui ne rendent pas justice a la r alit de l histoire de l art africain mais qui satisfait ainsi une forme postcoloniale de politiquement correct ou de construire une narration autour de diff rents documents et archives pour raconter une histoire alternative L gende Accrochage de la collection
101. od les Mais tant donn son imaginaire psycho analytique le traumatisme du cannibalisme r prim depuis les origines de la modernit avec la division entre nature 72 et humanit l ge de la D couverte l anthropophagie est la concep tualisation du surgissement de cette division et de la confrontation entre nature et culture voire m me une th orie possible pour la questionner ou finalement la d truire C est pourquoi elle fait partie aux c t s des images des droits de la nature ou de la d esse terre Pachamama de la transformation cosmopolitique et cologique des luttes communau taires en Am rique du Sud dont l enjeu d passe de loin celui d une lutte de classe marxiste Ici de nouveau l acte d anthropophagie trouble le paysage d une cologie pacificatrice comme si les r seaux liant les personnes les unes aux autres pouvaient s couler de mani re permanente et inin terrompue sans aucune turbulence ou oscillation On pourrait dire que chaque position dans un cosysteme d termin est politique puisque tout est interconnect cologiquement toute position sugg re de la connectivit et m me une certain entremise pourtant cela ne signifie pas qu il y ait la n cessairement une volont Mais une position sans vo lont n est rien de plus qu une g ographie plut t qu une v ritable force g opolitique on pourrait m me dire que politiquement ce n est m me pas une position Mais si l on s in
102. ographie africaine Africultures 88 Perspectives africaines en photographie L Harmattan juin 2012 p 162 171 Dans cet article Bikoko relate toutes les difficult s incompr hensions ambiguit s rencontr es pendant cette premiere phase de reconnaissance de la photographie produite en Afrique dans les relations entre les deux parties op rateurs culturels et photographes Le web 2 0 et les r seaux sociaux dans un premier temps puis les nouveaux appareils photographiques vont en partie bouleverser la donne le sujet du langage 109 En accord avec le temps avant que je ne vous raconte une histoire et vous parle du futur remontons un instant dans le pass et voyageons jusqu au Caire en janvier 1977 La capitale gyptienne est en feu les meutes du pain se propagent travers la ville faisant clater la politique lib rale de l infitah d Anouar el Sadate Dans un petit appartement de Giza une femme une poete pas particuli rement religieuse se r veille Enceinte de cinq mois elle place sa main sur son ventre et murmure quelques mots pour chasser les mauvais esprits Pendant qu elle dor mait elle a t visit e par le Prophete Que la paix soit avec lui Dans son r ve il lui a dit Donne a ton enfant un bon pr nom Un bon pr nom ne voulant pas n cessairement dire un pr nom dot d une bonne signifi cation mais plut t un pr nom qui garantira a l enfant un ave
103. om femmes Mangbetous Un morceau de tissu en fibre teint en TS rouge un nebiri une ceinture en m tal et un chapeau en paille avec plumes 250 Costume de travail des femmes Mangbetous se composant a d un negbe d une ceinture en paille et d un nebiri 231 Cr celle ou Nezeze Instrument de musique Mangbetou 258 Cuill re en bois Mangbetou T Nom Eprapra 233 Emballage ayant servi au transport du tam tam de T marche Kwo Kwo 254 Emballage ayant contenu des mn mortiers Biu 235 Epingles chapeau en ivoire pour chapeaux de chefs 236 Epingles chapeau en bois 237 Entonnoir en paille 238 Gaine de couteau Kele T Nom Faka 239 Gargoulettes 240 Garnitures de femmes Matshaga T Mangbetous negbes et nebiris 24M Gobelet en courge Nom Kaba Race Bamanga 242 Gourde servant r colter le vin de palme 243 Gri gri a 7 motifs 244 Hache Azande Nom Bono 245 Herminette des indigenes Matshaga pour le travail de la terre 246 Hotte des femmes indigenes de la for t quatoriale Nom N Ze Page 151 247 Instrument de musique en PEIE ivoire avec caisse de PT r sonance en peau de serpent se genre guitare 82 Plus tard la m me ann e le buste de Nobosodru premiere femme de Tuba c
104. on de la collection permanente telle qu elle tait au mois de f vrier 2014 Il est important de pr ciser que Catherine Grenier commissaire de ce nouvel accrochage a t cong di e seulement quelques mois apres l ouverture de l exposition en janvier 2014 Elle a t remplac e par Catherine David qui modifia l accrochage de certaines pieces dont l entr e et les couloirs principaux ou les salles L Afrique photographi e et Odalisques modernes pour n en citer que quelques unes Une tude comparative de ces deux accrochages serait tres int ressante mener 10 Catherine Grenier semble pourtant reconnaitre ce fait lorsqu elle crit dans le catalogue Dans l enceinte du mus e la relecture de l histoire de l art passe ainsi par la relecture de cette m moire collective qu est la collection et des diff rentes tapes et des al as de sa constitution Catherine Grenier Le monde l envers in Modernit s plurielles 1905 1970 cat exp Paris ditions du Centre Pompidou 2015 p 19 24 En effet pas une seule des quinze oeuvres expos es dans la salle L Afrique moderne n appartient la collection du Centre Georges Pompidou 12 Depuis le d but du XXIe si cle seulement sept artistes issus de pays extra occidentaux ou de l immigration ont b n fici d une exposition monographique au Centre Georges Pompidou Koo Jeong A 2004 Isaac Julien 2005 Dami n Ortega 2008 9 Gabriel Orozco 2011 Yayoi Kus
105. on de la photographie dite cr ative o le photographe adopte une d marche esth tique un regard personnel sur des sc nes de la vie quotidienne Abidjan j en connais quelques uns qui malgr les difficult s qu ils rencontrent ont des choses pr senter Seule ment ils n ont pas l habitude d tre expos s Et comme ils n appartiennent aucun r seau de relations ils ne sont pas s lectionn s pour des v nements comme les Rencontres de Bamako et n ont pas non plus les moyens de s y rendre H ric Libong Comment vivez vous le fait que la plupart des images du Sud proviennent de photographes du Nord Ananias L ki Dago Je crois qu il ne faut pas tout rejeter en bloc Il y a de tr s bons travaux qui ont t fait sur l Afrique par des Europ ens Mais pour moi et pour plusieurs photographes de la tendance de 1994 cela a t un catalyseur Et il arrive un moment ou il s agit d imposer le regard de l Afrique par elle m me 4 Raison pour laquelle Aida Muluneh photographe et op ratrice culturelle a fond l origine Desta for Africa http www dfaplc com index php about dfa D Voir le site http www lagosphotoapp net consult le 30 juin 2014 dont est extrait ce qui suit While self portraiture shares a long and entangled history with photography and art the selfie represents a new type of image making relying on how the photograph is disseminated and commented on In an Internet age of ever p
106. onsid rable apres les ind pendances en Asie et en Afrique Une revue comme Pr sence Africaine fond e en 1947 Paris par le s n galais Alioune Diop s en fait le creuset tout en accueillant des prises de positions parfois antagonistes d intellectuels africains nord am ricains et europ ens Forum ou s la bore une contre culture de la modernit comme l crit Lotte Arndt cette revue devient un modele de ces d colonisations en adversit ou s inventent de nouveaux modeles politiques et culturels Le travail de l artiste Maryam Jafri qui a attir notre atten tion sur les crits de Manto est travers par ces conflits Avec Inde pendence Day 1934 1975 une installation compos e de photographies du jour de l ind pendance dans les anciennes colonies europ ennes en Asie et en Afrique elle r vele le caractere g n rique des rituels et des c r monies qui se sont d roul s au cours de ces 24 heures inouies lors desquelles un pays passe du statut de territoire colonis celui d tat na tion Elle pr sente dans ces pages un travail parall le qui s interroge sur les questions de droits affili es a ces images et met a jour de nouveaux rapports de domination entre tats locaux et m ga institutions inter nationales autour des notions de patrimoine et d criture de l histoire La chercheuse Helihanta Rajaonarison qui a collabor avec Maryam Jafri dans sa recherche autour d D 1934 1975 s est quant a elle
107. ouvre Pavillon de Marsan 1926 p 27 5 Selon le catalogue Exposition de la Croisiere Noire les pho tographies furent r alis es par des diff rents membres de l exp di tion Ibid p 26 6 The Black Journey op cit p 186 7 Ibid 8 Fabien Sabates La Croisi re Noire Citro n 1924 1925 Paris Eric Baschet ditions 1980 Alexandre lacovleff Dessins et Peintures d Afrique Croquis et notes de voyage Paris Lucien Vogel Jules Meynial 1927 non pagin l 10 The Black Journey op cit p 186 T3 En me mettant en route pour traverser l Afrique je n avais pas pour but la documentation Je ne d sirais qu avancer vers une autre phase de mon d veloppement d artiste Je suis si peu l homme qui est all faire poser des n gres pour revenir en disant Voila ce qu ils sont Alexandre lacovleff cit dans Caroline Haardt de La Baume Alexandre lacovleff L Artiste Voyageur Paris Flammarion 2000 D 155 12 Le zoomorphisme c est dire l attribution de formes ou caract ristiques animales autre chose qu un animal est une caract ristique tr s importante des repr sentations crites des africains que j ai trouv dans les archives jusqu pr sent Mais il n y a malheureusement pas suffisamment d espace pour en discuter ici 13 Salle de r ception de l appartement de Georges Marie Haardt 1927 Photographe inconnu Be side s work friends and traces 2014 2009 o9
108. palement via Facebook nous constatons sans surprise que les photographes sud africains tiennent le haut du pav avec presque un tiers des publications qui leur sont consacr es entre janvier et mai 2014 26 sur 72 Cela nous amene a relativiser notre hypothese de d part selon laquelle la r volution num rique aurait accompagn la valorisation de la photo graphie africaine et a reconnaitre que s il existe bel et bien une ou des communaut s photographiques connect es en Afrique qui partagent changent aiment les projets des uns et des autres une majorit cra sante de photographes qui aspirent devenir artistes demeure exclue de ces changes virtuels autant que r els Ce tableau des communaut s photographiques africaines est donc bien plus contrast qu il n y parait de prime abord a l instar de ce qui peut tre observ pour le d veloppement des nouvelles technolo gies sur le continent si l on en juge par les nombreux travaux consacr s la fracture num rique en Afrique ou l acces au web est encore loin d tre homogene Prenons un exemple concret celui du Niger pays quasi absent de ces r seaux La disparition r cente du photographe Philippe Koudjina 1940 2014 autrefois photographe vedette du Niamey des ind pendances mais qui n a pas acc d la reconnaissance d un Keita ou d un Sidib n a trouv cho que dans le quotidien national de son pays Le Sahel titre de comparaison la dispa
109. pass s ou pr sents qui consid raient ces terres et les sauvages qui les occupaient en miroirs l un de l autre Au moment de ces premieres rencontres les Am rindiens taient a la fois consid r s comme les pr f r s et les moins compr hensibles des sauvages ouverts la conversion et avides de participer au commerce mais paradoxale ment d termin s poursuivre leurs guerres et leurs rituels anthropo phages cach s dans le feuillage tropical per us comme une esp ce plus naturelle que culturelle un genre d manation anthropomorphe d une nature particulierement naturelle qui constitue un interm diaire ou un avatar entre le bon sauvage du dix huiti me si cle et l adaptateur uni versel de l cologie du vingti me si cle En dehors de la for t l indien anthropophage devait tre naturalis avant d tre ni et exploit tout comme la terre et ses ressources la naissance de la modernit il y avait le cannibale Les anthropophages autorisent la distinction entre le primitif et le civilis et une autre tout aussi importante entre l animal et l humain l tat de nature et l tat de culture Un cannibalisme secondaire fut par la suite l gitim l homme civilis d vorant le sauvage et avec lui ses terres Apres tout les richesses du continent taient la pour tre r colt es Antropofagia le mouvement politique et esth tique d couvert au cours des ann es 1920 par une faction de l avant
110. permanente du Centre Georges Pompidou par Catherine Grenier Modernit s plurielles 1905 1970 f vrier 2014 Malick Sidib de gauche droite Arrosage BEPC 27 09 1962 Anniversaire Abib 27 04 1969 Bal du lyc e technique au Motel 26 03 1966 Nuit du 24 novembre 1973 L gende Accrochage de la collection permanente du Centre Georges Pompidou par Catherine Grenier Modernit s plurielles 1905 1970 salle Odalisques modernes f vrier 2014 De gauche droite Martial Raysse Made in Japan La Grande odalisque 1964 Pablo Picasso Femme nue au bonnet turc 1955 Larry Rivers Like Olympia in Black Face 1970 Henri Matisse Figure d corative sur fond orne mental hiver 1925 1926 Federico Beltr n Masses Pierrot malade 1929 Marie laure Allain Bonilla L gende Accrochage de la collection permanente du Centre Georges Pompidou modifi par Catherine David Modernit s plurielles 1905 1970 salle sans titre anciennement Odalisques moderne d cembre 2014 De gauche droite Larry Rivers I Like Olympia in Black Face 1970 Peter Saul Bwetiful amp Swtong 1971 Le mus e Reina Sof a offre un contre exemple Pour la troi sieme section du nouvel accrochage de la collection permanente ouverte au public depuis le mois de novembre 2011 les conservateurs n ont pas essay d adopter une approche exhaustive et globale Ils ont plut t ac cept les lacunes et les imperfections de la collection qu i
111. phon tique un rebond ou un cho tels seraient quelques uns des sens possibles associ s au mot arabe 41415 Qalgalah Dans la fable d anticipation propos e ici par la commissaire et auteure Sarah Rifky Oalgalah est aussi le nom qu elle oc troie a son h roine polyglotte qui perd graduellement la m moire dans un futur pas si lointain les notions de langage d art ou d conomie telles qu on les connait aujourd hui se sont effondr es sans bruit Dans ce monde aux savoirs recompos s dont on ne sait s il est 4 esp rer ou craindre le mot r sonne comme une possible tactique de navigation notre tour nous l empruntons pour nommer ce reader labor en cho aux recherches men es par B tonsalon Centre d art et de recherche et Kadist Art Foundation qu il d passe et amplifiera au gr d pisodes successifs publi s et diffus s sur le web Voila plus d un an que B tonsalon Centre d art et de recherche et Kadist Art Foundation ont engag une discussion autour du d sir de donner une forme des questionnements partag s et de faire circuler des voix encore trop peu entendues dans nos contextes de travail une forme qui permettrait de tracer des chemins de traverse face a l h g monie et a l eurocentrisme de certains discours Partant ainsi du constat que particuli rement en France d autres perspectives peinent tre soutenues ce reader est aussi n de conversations au long cours avec des chercheuses for
112. photographie depuis sa r volution num rique Par exemple sur la page Facebook de ce tout jeune festival on trouve 15 301 mentions J aime au 30 juin 2014 A titre de comparaison la page Facebook des Rencontres internationales de la photographie d Arles l un des festivals les plus anciens au monde compte 11100 mentions J aime la m me date 102 Certains de leurs v nements exploitent galement les possibilit s d Internet comme l atelier intitul Negotiating Your Pho tography Presence Online propos lors de l dition 2013 du festival ou encore le concours qui a eu lieu lors de la cinquieme dition en octobre novembre 2014 autour des selfies l Etisalat Photography Competition 2014 Mastering the selfie Un tableau d ensemble contrast Grace a ces quelques donn es on peut ainsi mesurer le chemin parcouru depuis 1994 chaque semaine amenant d sormais son lot de nouveaux projets d images partag es et d amis tout neufs dans cette commu naut dont nous faisons galement partie Cependant a bien y regarder a quelques exceptions pres ce sont bien souvent les m mes photographes issus d une liste restreinte de pays qui sont actifs et visibles sur la toile et qui voyagent participent aux expositions aux ateliers et aux festivals En tablissant sur notre blog de recherche Fotota des revues de presse hebdomadaires et mensuelles tir es des parutions web dont nous sommes inform es princi
113. pr occupent de politique Le pouvoir octroie des f tes esp rant sans doute associer la capitale l v nement Cependant les habits ordinaires du public laissent penser que ce dernier n a pas jug utile de soigner sa mise pour l occasion Photographie 1 Scene de hira gasy au jardin des jeunes d Ambohijatovo A9 18 octobre 1958 Fonds ANTA 26 juin 1960 Jour de proclamation officielle du retour de l ind pendance Comme montr sur les photos nos t moins reconnaissent unanimement que le stade de Mahamasina n a jamais accueilli autant de monde que le 26 juin 1960 jour de proclamation de l ind pendance La presse elle aussi l affirme Des milliers de Tananariviens sont venus a Mahamasina pour couter la d claration officielle de l ind pendance de Madagascar Ou encore Plusieurs heures avant la c r monie des milliers de gens ont rejoint Mahamasina et les vall es environnantes Les femmes ont bien t associ es la c l bration en t moigne le nombre impressionnant de parasols qui d ploy s ou non font partie avec les lamba de la panoplie de l l gante Le Jamba grande tole dans laquelle on se drape est assimil par le Malgache au v tement et repr sente symboliquement la personne elle m me Alors que depuis des d cennies les hommes de la ville avaient abandonn le lamba sans s tre donn le mot ce jour la chacun chercha a donner une touche mal gache sa tenue arborant ce
114. prend d sormais sa carriere en main en tenant des blogs ou en tant active sur les r seaux sociaux L re des interm diaires incontournables avant l explosion des nouvelles tech nologies semble d sormais r volue bien qu il faille encore aujourd hui compter avec les commissaires qui peuvent permettre l acc s a d autres communaut s de professionnels Le m me changement est observable dans les biennales et autres festivals de la biennale de Bamako pilot e et produite par la France celle d Addis Abeba dont la directrice artistique la photo graphe Aida Muluneh cherche produire autant que possible les expo sitions sur place en passant par le festival international de Lagos d j bien install dans la cartographie des festivals internationaux Les festivals d Addis cr en 2010 et Lagos cr en 2009 sont d ailleurs tr s performants en termes de communication gr ce a Internet et aux r seaux sociaux Par exemple le premier diffuse via Facebook de multiples informations sur une base quotidienne des appels candida tures des articles sur la photographie a destination de sa communaut d ami e s notamment celles des photographes locaux pour qui aucun enseignement formel n est pr vu dans la capitale thiopienne Quant au festival LagosPhoto il suffit d observer ses activit s partir d Internet pour constater une pleine maitrise de l outil web ainsi que des d bats qui agitent le monde de la
115. provient initialement d une autre tude sur les diff rentes tonalit s des f tes octroy es a Antananarivo entre 1958 et 1960 travers des images photographiques Cette contribu tion intitul e Images de f te a Antananarivo 1958 1960 Quels sont les temps forts de l ind pendance pour les Malgaches est parue dans Goerg Martineau J L Nativel D Dir Les ind pendances en Afrique L v nement et ses m moires 1957 1960 2010 Presse universitaire de Rennes 2012 pp 253 271 Introduction Avec 77 de oui apr s le referendum de 1958 Madagascar devient membre de la Communaut francaise Toutefois il faut tenir compte du fait que les lecteurs de la capitale se sont en majorit prononc s contre l id e de cette adh sion Cette discordance entre Antananarivo et le reste de l le t moigne des divergences de vue entre le maire de la ville Richard Andriamanjato chef du parti et leader du non la Communaut d une part et Philibert Tsiranana premier pr sident de la R publique issu du PADESM devenu PSD d autre part Or une grande partie de la population d Antananarivo est acquise a l AKFM qui ne cesse de r p ter que les principaux artisans de l ind pendance sont les d put s issus du parti MDRM notamment le docteur Raseta lu a l assembl e nationale en 1946 avec le docteur Ravoahangy et le poete Rabemananjara puis exi les en France a la suite de l insurrection de 1947 Apres le referen
116. que mais il tait certainement un moyen de se familiariser avec l ext rieur litt ralement tant donn que le prisonnier se voyait offrir une femme et de la nourriture devenait un alli dans la guerre et le commerce mais ne devenait un tre m taphysique qu une fois pass par le systeme digestif de l ennemi Ici le socius est une marge ou une fronti re un espace pr caire et instable entre la nature l animalit et la super nature le divin 2 Lanthropophagie tait une v ritable pist mologie de l autre c t plut t qu une accumulation syncr tique de diff rences Selon l exemple classique de Claude L vi Strauss les Europ ens et les Am rin diens voulaient a la fois tablir et confirmer l humanit de l autre les premiers travers leur ame les seconds a travers leur corps et chacun selon sa propre science Le concept d humanit avait simplement des interpr tations tres diff rentes pour les uns ou pour les autres l encontre du d terminisme ontologique de la modernit occidentale OU les diff rences ne peuvent exist es que si r glement es l anthropo phagie repr sente un proc d de d colonisation du soi et du monde qui r sulte in vitablement en une inconstance ontologique fondamentale Le refus de l essentialisme De la puret Je dois insister malgr son loge de la diff rence l Antropofagia est une critique du d terminisme de la diff rence en d autres mots de
117. que cas et illustrent clairement diff rents types de projets et d orientations alors que la Tate Modern et le Centre Pompidou sont plus tourn s vers une approche globale avec un cadre universaliste le Stedelijk et le Reina Sof a semblent tre engag s davantage dans des probl matiques locales et dans l exploration de la postcolonialit en tant que telle Suivant le modele du livre d Hern ndez l introduction de ce manuel hypoth tique pr senterait la terminologie et la g n alogie des th ories postcoloniales et d finirait certains concepts postcoloniaux cl s Ensuite la partie d application pratique du manuel serait divis e en trois sections selon les trois activit s mus ales principales politiques d acquisition accrochage des collections et expositions temporaires Des exemples pertinents ont t choisis pour chacune de ces sections afin de souligner une probl matique postcoloniale en particulier Ce qui suit est une esquisse un travail en cours qui n cessite des am liorations et qui ne doit en aucun cas tre consid r comme une analyse exhaustive de ce que chacune de ces institutions propose 23 Les politiques d acquisition un r visionnisme geopolitique Id alement l adoption d une politique d acquisition postcoloniale signi fierait s manciper de l approche euro am ricaine l histoire de l art pour se concentrer plut t sur l acquisition d oeuvres venant de pays non occidentaux ou produites par
118. r tation du motif selon l actuel r dacteur en chef de la revue Pr sence Africaine l image symboliserait la victoire des sportifs et intellectuels africains mais aussi le sacrifice la couronne d pines chr tienne L interpr tation se complexifie davantage si on prend en compte que les intellectuel le s r uni e s lors du congres pari sien s approprient la renomm e du peintre pour leur cause et imposent en ajoutant une l gende l affiche leur propre interpr tation Ce sont des vers empruntes au Cahier d un retour au pays natal d Aim C saire qui y figurent Ce que je veux C est pour la faim universelle pour la soif universelle la somme libre enfin de produire de son intimit close la succulence des fruits Accompagne de ces vers le portrait sur l affiche devient symboliquement le repr sentant des revendications des colonis e s et porteur des aspi rations d un sujet Pourtant l histoire des appropriations demeure complexe En 1956 Aim C saire quitte le PCF avec sa furieuse Lettre Maurice Thorez dans laquelle il explique que la solidarit communiste ne prenait pas en compte le racisme et le colonialisme Lors du congr s de 1959 Rome une seconde affiche est concue par Picasso qui semble provenir du mou vement pour la paix il s agit d un dessin de petites figurines de toutes les couleurs de l arc en ciel portant harmonieusement un globe la veille des ind pendances et en plein milieu de la guerre d A
119. r le fameux r alisa teur L on Poirier qui apporta l une des premieres cam ras pouvant filmer au ralenti Des leur retour les membres de l quipe ainsi que d autres observa teurs crivirent leurs comptes rendus de La Croisiere Noire ce furent des best sellers en France comme a l tranger Plusieurs expositions et projections pr senterent un public large et curieux les milliers d artefacts sp cimens et images que l quipe avait ramen s Un espace d exposition assez en vue fut m me d di a la mission au sein de l Exposition Coloniale Internationale de Paris en 1931 180 Ceinture indig ne en peau d okapi Territoire M Gombari 181 Ceinture en peau de buffle avec ieee couteau et m Chefferie Kodiamala 182 Ceinture en peau d un petit mm animal nomm Niemere dont 9 la queue est termin e par une v touffe de plumes rouges Chefferie Okondongwe 183 Chaise Mangbetou Kiti 184 Chaise N gula 185 Chaise Kangaba en bois o N gula Race Bamanga 186 Chaise Logo Race Bamanga 187 Chaise Lokomege 188 Chaise a 4 pieds Lokomogo Mangelima 189 Chapeau du chef Ikondongwe mo avec touffe de plumes rouges Nom Paprali 190 Chapeaux des indigenes Q Mangbetous Mangbeles Aborambo 191 Chapeau en paille avec touffe de plumes Venant d une femme
120. re with me is aged wine for if more clarity comes at dawn let there be something to blame now in solitude everyglass raise tonight h 1 raise to the life of a humble warrior to mummified moments to the light you shared though greedy enough to mourn Ill drink to Life your life all life Like Comment Promote Share 94 E VUE 1k kK i TEN LIL TELE NAN YI Y due 35 LE 4 ZA i s 2 3 i 3 E d i J H rm TA ay LA 2 4 f rend de la Rupa a doa p Mex eua F lj D j A DAL AL enc le RN E An P ra HEN Jj m T en Au 97 m a er A UL m 4 T DO Ey ngakpa chat nged hi E proite tape y 35 Edid T m m Uni a FE b 00 m mE a iT Tae pret an t m m kal Eyo jan S ERO Ana united ohleidoma af Africa Godt Leys united chiefdoms of Africa ne Goddy leye Like Comment Piomote Share Obasinjom Wa ig Poems After sepa DR Bate Besong 2 i uy E mi c go 7 CTUTOl a Em kal Eyongakpa d Like Comment Promote Share July 15 2013 02 22 15 07
121. rein Allemagne and KLA ART 012 Festival d art contemporain de Kampala Ouganda Int ress e par les questions d ducation artistique E W W t r cemment nomm e Directrice de la recherche l Acad mie internationale d art et de design de Namulanda en Ouganda Nous tenons remercier tout particulierement les auteurs ayant pris part cet ouvrage Marie laure Allain Bonilla Lotte Arndt Em kal Eyongakpa Maryam Jafri Saadat Hasan Manto Pedro Neves Marques Marian Nur Coni et Erika Nimis Helihanta Rajaonarison Sarah Rifky et Emma Wolukau Wanambwa Les diteurs et ayants droit des uvres ici reproduites Marie laure Allain Bonilla Lotte Arndt Flavio de Carvalho Em kal Eyongakpa Sarah Frioux Salgas Maryam Jafri Castro Junior ADIRP Philippe Koudjina Ananias Leki Dago Emma Wolukau Wanambwa ainsi qu Africultures Filigranes editions le fonds ANTA Citroen Communication et le mus e du quai Branly Paris Ainsi que Lotte Arndt Zahia Rahmani L na Monnier pour leurs conseils dans la pr paration de cette dition et Julia Morandeira Arrizabalaga pour son invitation Pedro Neves Marques Malgr les efforts mis en uvre pour retrouver les ayants droit des textes et des images ici reproduits nous nous excusons pour les ventuelles erreurs ou omissions qui pourraient subsister dans cet ouvrage Conception ditoriale Virginie Bobin M lanie Bouteloup Elodie Royer et Emilie Villez Traductions
122. res jeunes gens Jean Rajao narison est all avec un groupe d amis saluer ces h ros comme ils les appelaient Par ailleurs quoique le gouvernement n ait pas d cr t ce jour f ri toutes les activit s sauf celles de l administration ont t suspendues Le personnel des bureaux ne pouvait rater cet v nement Les employ s du ministere de la Sant a Ambohidahy taient bien plac s pour voir passer le cort ge Une foule masculine disciplin e encadre la file de voitures qui transportent les d put s accompagn s de personnalit s officielles Enfin le clou des manifestations eut lieu en soir e devant l H tel de ville Du public cette fois majoritairement compos de jeunes s est exclam d une seule voix Misaotra e Misaotra e Merci Merci qui ces remerciements s adressent ils Aux anciens exil s pour leur engage ment en faveur de l ind pendance d s 1946 Tsiranana pour les avoir ramen s Au Maire pour avoir organis ce rassemblement Difficile de trancher Ranamison un t moin de l v nement admet que les clich s publi s par la presse rendent bien compte d une communion entre les acteurs probablement plus franche que lors de la c r monie du 26 juin Les f tes officielles de l ind pendance 29 50 et 31 juillet 1960 Des le d but de la semaine les concours de danses et de chants rassem blaient chaque soir sur la place de l H tel de ville de jeunes spectateurs issus de diff r
123. resent virtual connectivity selfies allow us to negotiate how we wish to be represented to the world and become a meeting point between our evolving notions of personal and shared space On the fifth anniversary of LagosPhoto The Etisalat Photography Competition 2014 proudly pre sents Mastering the Selfie Photographers are asked to submit selfies based on monthly themes leading up to the festival exploring the community and life around you Submitted images will be uploaded to the LagosPhoto Mobile App powered by Etisalat where the public can view and vote on the entries The project will culminate in an exhibition during the LagosPhoto Festival and the creation of an online archive with prizes for winning photographs Particular attention will be placed on artistic creativity and expanding the selfie outside of established norms 6 Lire par exemple l article de Stephen Mayes Toward A New Documen tary Expression Aperture blog sans date en ligne http www aperture org blog toward new documentary expression ra Elliot Ross The passport that does not pass ports Africa Is A Country le 5 mars 2014 en ligne http africasacountry com the passport that does not pass ports 8 Peter Aspden So much for cultural openness Financial Times le 25 mai 2014 en ligne www ft com intl cms s 2 b5d7241f2 e18d 11e3 9999 00144feabdcO htmlstaxzz32co5JTmn 107 9 Pierre J r me Jehel Photographie et anthropologie en France au XIX
124. retribution de son travail d ou le poids des interm diaires dans un systeme que Bikoko qualifie de n buleuse L approche r put e Sans interm diaire que seules autorisent les nouvelles technologies et les r seaux sociaux permet elle vraiment de lutter efficacement contre cette n buleuse Nous manquons encore de recul pour r pondre a cette question Ce texte est issu d une communication pr sent e le 1 juillet 2014 Bordeaux aux 3 Rencontres des tudes africaines en France dans le cadre du panel Art contemporain quelles pratiques pour quelles circulations 1 Notes 1 Cette nouvelle vie sociale avait d ailleurs d j commenc quelques ann es auparavant en 1994 avec l exposition new yorkaise Africa Explores Twentieth Century African Art de Susan Vogel o quelques photographies de Keita taient pr sent es mais de facon anonyme 2 Nathalie Moureau et Dominique Sagot Duvauroux La construction du march des tirages photographiques tudes photographiques n 22 sept 2008 Ainsi l histoire de la photographie telle qu elle s crit aujourd hui s ouvre davantage aux pho tographies du Sud alors qu elle tait cantonn e l espace euro am ricain jusqu aux ann es 1990 Dans Photography Today publi chez Phaidon Press l auteur Mark Durden qui examine la photographie des ann es 1960 nos jours dans ses rapports avec l histoire de l art cite le photographe burkinab Sa do
125. rition la m me ann e d un autre doyen de la photographie africaine le Nig rian J D Okhai Ojeikere 1930 2014 qui lui avait int gr les cercles de l art contemporain a t relay e par de nombreux m dias occidentaux dont Lib ration RFI et la BBC Par ailleurs si certaines frontieres sont abolies grace a la toile du moins pour certains acces de nouveaux march s et de nou velles opportunites il n en va pas de m me avec les fronti res r elles celles entre les pays que ce soit entre les tats africains mais aussi et surtout entre l Afrique et la forteresse Europe ou la circulation des citoyens africains devient de plus en plus difficile Dans un change avec la professeure de litt rature Emily Apter a l universit Columbia Translation Checkpoints Sovereign Bor ders repris sur le blog Africa Is A Country le philosophe Souleymane Bachir Diagne a dit avec un certain sens de la formule que son passeport s n galais tait un passeport qui ne passe pas les ports Ainsi nombreux Philippe Koudjina Image extraite de la monographie consacr e au photographe dans la collection Afripnoto Africultures Filigranes ditions 13 2007 page 16 103 sont les artistes comme dernierement le photographe nig rian Abraham Oghobase qui n a pu assister en mai 2014 a Londres a la c r monie de re mise du Prix Pictet auquel il concourait qui se voient refuser le visa pour participer a
126. rquois et fl ches origine Bangba 166 Arc Matshaga avec carquois et T fl ches Chefferie Okondongwe 167 Assiette en terre de la race Mongelima Nom Anbandjese 168 Assiette des p cheurs Bakangos Nom Ebraie Babra 169 Assiette N gi Race Bamanga 170 Bouclier des indigenes o Mangbeles Mangbetous et Mangelima avec couteau de jet et une peau d animal N Gabo page 12 171 Bouclier Pua 14e Bracelet de cheville eee Bracelet en perles de cuivre 174 Broche servant la cuisson des E aliments Nom Nezozo 179 Casserole indig ne en courge Nom Bagandi 176 Ceintures de femmes en perles de fer et de cuivre Territoire M Gombari Nom Kobobo 177 Ceinture de femme en dents de c chien Nom Biatjese 178 Ceinture de femme Balamba en perles avec longues pointes d acier 129 Ceinture d homme en osier Nom Kudu 79 AU cours de l ann e pass e j ai commenc explorer les archives d un v nement largement oubli qui eut lieu en 1924 1925 commun ment connu l poque sous le nom de La Croisiere Noire Class e sous diff rentes rubriques raid course exp dition croisiere mission voyage aventure et une certaine occasion conqu te exsangue d un continent La Croisi re Noire fut un voyage organis par
127. s Une autre m taphysique qui d finie selon trois vecteurs propose un renversement de l anthropologie occidentale perspectivisme intersp cifique qmulti naturalisme ontologique alt rit cannibale Le sujet est trop vaste pour tre abord ici II est suffisant d insister par rapport la revitalisation de l Antropofagia que je propose sur le principal fondement de ce perspectivisme Tout ce qui est activ ou agente par un point de vue deviendra un sujet A l inverse du naturalisme OU le sujet cr e le point de vue et les objets sont ensuite cr s par ce point de vue dans le cas du perspectivisme am rindien c est le point de vue la perspective qui cr e le sujet Quant au multi naturalisme ses cons quences sont radicales et libres d tre explor es politiquement Par rapport au multiculturalisme des modernes pour lesquels il y a une nature et une multiplicit de cultures le multi naturalisme insiste plut t sur une multiplicit de natures et l universalit de la culture Il y a une seule culture et plusieurs natures plut t qu une nature unificatrice et diverses cultures En tant que variation ou intensit de l animisme dans chaque monde multi naturaliste il y a une seule humanit universelle mais ressentie diff remment par chaque individu travers ses propres idiosyncrasies D un point de vue perspectiviste chaque esp ce vivante est humaine dans sa position sp cifique ou plut t
128. s avec le ph nom ne des blogs ainsi que des forums de discussion r unissant des communaut s en ligne et partir de fin 2006 l av nement des r seaux sociaux ont profond ment affect nos manieres de travailler Ainsi nos recherches d pendent elles aussi de plus en plus de la toile pour entrer en contact et changer avec un r seau d artistes et de chercheurs de plus en plus vaste glaner des informations qui nous poussent explorer de nouveaux champs de recherche t l charger des documents de toutes sortes des images des articles en ligne et enfin y diffuser nos propres r flexions ou outils notamment l aide d un blog de recherche Fotota que nous avons ouvert en avril 2013 sur la plateforme acad mique Hypotheses Ce blog est d di aux nouveaux enjeux de la photographie en Afrique a l re num rique Les r flexions qui suivent se basent sur une exp rience em pirique acquise avec le projet Fotota mais aussi en tant que chercheuses connect es Internet 1994 2014 L ann e 1994 est le point de d part d une reconnaissance internationale de la photographie africaine avec entre autres l organisation de la pre miere dition des Rencontres de la photographie africaine a Bamako et l exposition monographique Seydou Keita la Fondation Cartier pour l art contemporain Paris Dans les ann es qui suivent plusieurs v nements vont consacrer les portraitistes africains dans les pays du Nord offrant
129. s The Forest and The School Where to Sit at the Dinner Table p 559 587 51 Alexandre Nodari communication personnelle 2012 52 Viveiros de Castro M taphysiques cannibales Paris Presses Universitaires de France 2009 p 92 55 Oswald de Andrade The Crisis of Messianic Philosophy dans The Forest and The School Where to Sit at the Dinner Table p 151 177 34 Les exemples abondent Du changement climatique au calcul mol culaire aux exemples tir s de la physique par Isabelle Stengers l invisibilit du neutrino impliquant l existence d une Vie au del de nos capacit s sensorielles ce que seule l induction peut prouver mais aussi la confirmation d un agent technologique ext rieur humain d origine mais non directement li l humain et fonctionnant selon d autres m canismes pist mologiques d autres logiques diff rents affects 55 Oswald Costa The Anthropophagic Descent dans The Forest and The School Where to Sit at the Dinner Table p 114 116 Publi dans Revista de Antropofagia premiere dentition n 1 mai 1928 La Croisiere Noire Emma Wolukau Wanambwa Extrait d Exposition de la Croisiere Noire Documents Rassembl s par l Exp dition Citro n Centre Afrique Palais du Louvre Pavillon de Marsan Paris 19261 CATALOGUE EXP DITION CITROEN CENTRE AFRIQUE 2 MISSION HAARDT AUDOIN DUBREUIL ART NEGRE CONGO BELGE page 11 165 Arc de chasse Diri avec ca
130. s bras sont pour la plupart tenus fermement sur les cot s La posture de ces personnages la facon dont leurs corps sont organis s me fait penser que ceci n est pas une photo de gens admirant de l art a une expo sition Ils semblent plut t tre au garde a vous Mais si c est le cas pourquoi Pour qui II me semble qu ils ne sont pas ici r unis pour regarder mais plut t pour tre regard s Ils sont eux m mes des objets de contemplation I faut dire aussi qu lacovleff qui insistait beaucoup sur le fait qu il n tait pas ethnographe tait pour tant assez assidu dans la nomination de ses sujets et croyait sincerement les particulariser dans son travail Haardt et Audouin Dubreuil aussi dans leur compte rendu du voyage noir prennent le temps de fournir les noms des individus les plus impor tants qu ils rencontrerent Mais l objectivation reste n anmoins une caract ristique cl et r currente dans la construction des repr sentations des africains dans cette importante section des archives visuelles de La Croisi re Noire Les cr ateurs de ces images traitent plusieurs reprises leurs sujets non pas comme des personnes mais plut t comme des choses Et pour cette raison quand je regarde pr sent cette photographie qui montre la disposition des dessins d lacovieff affich s sur le mur du salon de Georges Marie Haardt en 1927 je ne vois pas que de portraits je vois des troph es
131. s de familles s paratistes temporels ou id alistes qui ont essay a une poque de rompre avec le systeme les nouvelles g n rations ont une capacit de concentration tr s limit e et contrairement ce que l on pourrait penser de la vie humaine ils n ont aucune connexion v ritable au r cit Si au cours des d cennies pr c dentes le postulat de l tre humain s appuyait sur une histoire continue une mimesis narrative et une capacit a raconter sa propre vie travers des souvenirs soudain le r cit s tait fait rattraper Devenu instantan il disparait au moment m me de son nonciation Les organisateurs du congr s se sont int ress s a Qalgalah car elle est un t moin privil gi des premieres vagues de soulevement et qu elle se souvient des revolutions et des mouvements Occupy des ann es dix et vingt de ce siecle Elle a aussi v cu les guerres r gionales et a fait partie des mouvements dissidents qui ont caus l effondrement du syst me de l tat nation dans l h misph re Est dans les ann es 2020 et 2030 Peu de choses positives en sont d ailleurs sorties Mais comme beaucoup de gens a cette poque Qalgalah a du mal a se souvenir de son pass Elle souffre de troubles de l attention et de fatigue narrative Le fait 112 qu elle lutte spirituellement contre ces moments d absence signifie que Qalgalah n est pas aussi lucide que nous le sommes en 2014 Ou peut tre l est elle davantage dans un sens b
132. sabeth Harney il est donc opportun de souligner que plut t que d adopter des termes g n ralisateurs tels que l abstraction ancr s dans un cadre herm neutique moderniste et europ en il faut analyser les processus d emprunts de partage et de reconfigurations dans des contextes de pouvoir asym triques Avec les ind pendances s imposent les divisions politiques d un monde d sormais structur par la Guerre froide ainsi que les mainmises n oco loniales Pr sence Africaine participe a l organisation des grands festivals africains Dakar 1966 et Lagos 1977 qui prennent le relais sur les congres des ann es 1950 en Europe De nombreux contributeurs et contributrices de la revue sont galement pr sent e s au Festival panafricain d Alger en 1969 Mais les divisions id ologiques se font fortement sentir lors de ces festivals mis en place sous la responsabilit d tats nations d affilia tions g opolitiques distinctes voire contradictoires En 1966 a Dakar Pr sence Africaine est responsable de l organisation du Colloque sur les arts n gres et en dite les actes Alioune Diop figure en premiere file du comit du festival En revanche pour cause de diff rends politiques de Image 7 Vue d exposition Pr sence Africaine Une revue un r seau un mouvement Dakar 2011 Sarah Frioux Salgas 52 nombreuses et nombreux artistes comme Miriam Makeba les artistes de Cuba de la Guin e de l Alg rie en demeur
133. sateurs d crivent ainsi la mutation de ces artefacts objets la fois esth tiques et informateurs sur leur culture d origine qui constituent le fonds mat riel des repr sentations de l Afrique en Europe Cf Bloom Peter 2002 La subversion des hi rarchies du savoir dans Les statues meurent aussi dans Bancel Nicolas Pascal Blanchard et al ds Zoos humains Paris La D couverte p 355 361 16 Frioux Salgas 2009 p 10 17 Leiris Michel 1930 l il de l ethnographe Documents n 2 vol 7 407 18 Ott Simone 2009 Schwarz hat so viele Farben Afrikanisch franz sischer Kulturtransfer im fr hen 20 Jahrhundert Frankfurt am Main Peter Lang p 284 R trospec tivement il Formule des critiques ardues de l ethnographie Je n ai pas t d cu par l Afrique mais par l ethnographie J avais cru en partant que j arriverais grace l ethnographie sortir de ma peau et si je puis dire m approcher de la peau des autres Or je me suis apercu que je ne changeais absolument pas et que si parmi les gens que j ai rencontr s je me suis fait des amis ce n tait pas l enqu te ethnographique qui avait cr une proximit entre nous Leiris Michel 1967 Les Africains ont aussi le sens du beau Entretien avec Irmeline Hosmann Afrique magazine de L Afrique et de Madagascar n 69 p 34 19 Leiris Michel 1981 1934 Afrique fant me Paris Gallimard 20 Hassan Salah 1999 Inaugur
134. scrit dans le perspectivisme de Viveiros de Castro selon lequel ce que mange le cannibale am rindien n est pas la substance de l autre mais plut t sa position ou sa perspective alors manger l autre c est n gocier des coupes ontologiques afin de changer et d tre chang par la transgression et par les rencontres avec celui d un autre camp Dans l immanence de l ennemi il s agit de confronter ce qui est tranger soi m me en soi m me Ce qui veut dire que cet change est n cessairement violent L pist mologie anthropophage non pas ontologie les essences fixes et stables mais odontologie les tres qui sont ouverts et inconstants pr dateurs et changeants Le politique dans la violence anthropophage ne se n gocie pas dans l action de manger mais dans la transgression ontologique que cette action implique cet change de perspectives D cris moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es dit le gastronome Brillat Savarin au XVIII si cle l vidence le degr de violence d pend de l tendue d une soci t des m canismes et de l intensit de ses relations avec l ext rieur L ouverture vers l ext rieur et l inconstance de l tre ainsi que le trans sp cisme et la variabilit de l humain mais pas n cessairement l univer salit de l humanit sont des id es centrales quoique potentiellement 75 paradoxales de ce que Viveiros de Castro nomme les m taphysiques cannibale
135. si cle M moire de DEA Universit Paris VIII Saint Denis 1995 en ligne http www a m e r com mots regards wp content uploads 2013 02 photo 19 10 Antoine Claudet dans son article Des rapports de la photographie avec les Beaux Arts paru dans le Bulletin de la Soci t Francaise de Photographie Paris en 1860 insiste sur le fait que la photographie permet de d couvrir le monde au coin dul feu sans courir les risques auxquels se sont expos s les artistes hardis et entreprenants qui charg s de leur lourd et encombrant bagage photographique ont parcouru les pays et les mers p 277 74 Cr er une photographie l image du continent entretien avec Selim Harbi Mohamed et Loutsono D sir Kinzenguel avec la complicit de Fatoumata Diabat et Jumoke Sanwo propos recueillis par Marian Nur Coni Africultures f v 2014 en ligne www africultures com ohp index ohp nav article amp no 12082 sthash kLyglje3 douf Selim Harbi Pour mettre en place un r seau solide il fallait en premier lieu pouvoir se connaitre personnellement savoir qui fait quoi et comment Ceci pour mieux cerner le futur et voir comment on peut collaborer et s organiser ensemble pour cr er une mobilit et davantage d v nements des rencontres des journ es de travail en commun des festivals sur le continent africain par rapport a la photographie 12 Baudouin Bikoko Une n buleuse entoure la phot
136. si que le demande Barriendos qui d tient l gitimement le pouvoir de renverser le discours historiographique de la modernit occidentale Si des r ponses doivent encore d tre trouv es la Tate Modern est consciente de la n cessit de restituer et explore diff rents moyens de le faire a travers des changes internationaux entre conservateurs et des partenariats avec des organisations artistiques a Kaboul Lagos ou L nonc de la mission du Reina Sof a est repr sentatif d une recherche d un r visionnisme g opolitique qui mettrait l accent sur la postcolonialit plut t que sur le globalisme La rh torique utilis e est 24 clairement inspir e par le travail d douard Glissant on y parle de formes de Relation identit relationnelle multiples racines Relation et encore po tique de la Relation L nonc ne nomme pas de r gions g ographiques sp cifiques mais cherche plut t a construire un cadre id ologique autour des notions d identit et de localit La r flexion d douard Glissant offre un cadre th orique valide pour un r visionnisme g opolitique en m me temps qu un d placement du sens m me de lieu L accrochage des collections crire d autres histoires Li e au besoin d tablir un r visionnisme g opolitique se situe la n cessit de r crire l histoire de l art moderne d un point de vue postcolonial de fournir d autres histoires ou sc narios qui pourra
137. sion chronographique il serait possible d approcher le futur diff remment C est un fait dans la langue arabe le futur n existe pas Ou plut t ce temps est d riv du pr sent Confront e ces nigmes elle se demande qu est ce que cela peut il bien signifier pour une langue que de ne pas avoir de futur dans son nonciation Quelles cons quences politiques r sulteraient de l introduction de nou velles formes et de nouveaux temps dans les langues anciennes Biographies 114 Marie laure Allain Bonilla Actuellement A T E R en histoire de l art contemporain a l Universit europ enne de Bretagne Rennes 2 Marie laure Allain Bonilla vient de soutenir sa th se de doctorat intitul e Visualiser la th orie Usages des th ories postcoloniales dans les pratiques curatoriales de l art contemporain depuis les ann es 1980 UEB Rennes 2 Ses recherches actuelles s orientent dans deux directions compl mentaires une relecture de l histoire eurocentr e de l art du d but du 20 si cle et les politiques d acquisition mus ales l re de la globalisation Dans cette perspective elle est notamment impliqu e dans l encadrement scientifique de Collecting Matters un s minaire de recherche international organis par Kadist Art Foundation Paris en juin 2015 Lotte Arndt Enseignante en th orie l cole sup rieure d art et design de Valence depuis 2014 Lotte Arndt continue publier programmer et intervenir en ind p
138. ssi en train de regarder les dessins qu il a r alis s Ce qui est repr sent ici n est donc pas une seule rencontre mais deux la premiere est celle entre Chef Louao et sa repr sentation figurative l autre est la rencontre entre Chef Louao et lacovleff auteur de la repr sentation Les deux sont plus pr cis ment des re rencontres tant donn qu il ne s agit sans doute pas de la premiere fois qu ils se voient Sur la base de son comportement ailleurs on peut dire qu il est tres probable qu lacovleff ait d ja montr son dessin termin Chef Louao Le dessin produit au cours de leurs rencontres pr c dentes est l objet qui joue le r le de m diateur au cours de ces re rencontres Les hommes semblent s adresser aux dessins sur le mur et non pas l un l autre 16 264 Masques en bois pour danses 265 Mortier Biu Nom Kino et son pilon Nom Sowale 265 bis Nattes en raffia Travail ex cut par les indigenes de mm l Afrique Centrale 266 Pagaie des p cheurs Bakango 267 des indigenes Mandalima Bengamissa 268 Panier indigene Nom Ligogo 269 Paniers Imbe Babra 270 Peigne indigene 274 Pipe des indigenes Bangbas 272 Pipe Liboka 275 Pipe des p cheurs Bakango 274 Pipe Yenganbule AB LL Plat en bois Nom Kolombe 276 Plat en terre avec manche en bois Nom Pvrala
139. t Une fois de plus il y a un contraste entre les activi t s des personnages de l image Les europ ens tra vaillent les africains sont en train d tre repr sent s Quelques jours plus tard quand le convoi d autoche nilles atteint la ville coloniale belge de Stanleyville aujourd hui Kisangani la colonie europ enne de la ville invite lacovieff monter une exposition des dessins qu il a r alis au cours du voyage Jusqu a pr sent j ai retrouv quatre photos de cette exposition Dans celle ci on voit le profil d un homme africain qui se tient de bout torse nu avec un chapeau a plumes Il observe son portrait r alis par lacovleff et affich sur le mur devant lui Pendant des mois j ai cru que cet homme tait le chef Libakoua qui apparait dans les images ci dessus mais il s agit au fait du chef Louao de la 249 Instrument de musique avec NEU caisse de r sonance en peau NS et dont le corps en bois est mem surmont d une t te de re femme Mangbetou 250 Instruments de musique de meom gens d eau de la race e Bamanga Nom N Gombige Instruments musique l usage des indigenes de l Afrique Centrale 252 as Instruments de musique avec caisse de r sonance en peau Doce surmont e d un corps en bois en forme de demi cercle et sur lequel son tendues trois cordes 299 Instrument de musique tambour et tambouri
140. t et Audouin Dubreuil 5 Ce fut la l gende de la photo La collection d objets a Bengamissa qui me donna r fl chir en premier car ce choix de mots semblerait accorder le statut d objet aux nombreux tres humains repr sent s dans l image Mais en y r fl chissant je suis arriv e la conclusion que c est la composition elle m me qui traite ses sujets humains comme objets Car cette photo n est pas un portrait de groupe ce sont les objets et non pas les personnes qui sont mis en relief Les nombreux objets concentr s au centre de l image p es boucliers tambours etc ne sont pas des objets cr s pour tre affich s ce sont des objets cr s pour tre utilis s Mais cette composi tion les place au dela de l usage Elle les soustrait des mains de leurs propri taires Et ainsi les personnages de l image que je suppose tre les propri taires des objets sont eux aussi mis hors d action 115 sont d sarm s Immobilis s Fix s Dans cette version de la m me scene on voit le chef de l exp dition Georges Marie Haardt et un homme appel Matton examinant les objets de collection a Bengamissa Les africains sont toujours en second plan dans l image et ne semblent pas avoir boug 227 Couteau indig ne courbe avec E manche en ivoire genre Zobia Zobia 228 Courge servant a puiser l eau e Nom N gala 229 Costume complet de Gala des m
141. tement impliqu es dans ces questions et leur sous repr sentation notamment Lotte Arndt enseignante en th orie l cole Sup rieure d Art et Design de Valence et Zahia Rahmani respon sable du p le Arts et mondialisation a l Institut national d histoire de l art Plut t que d adopter la logique ponctuelle de l v nement nous avons pr f r sp culer sur l id e d un projet a plus long terme ris quons nous consid rer Qalgalah comme une revue a m me de pouvoir s infiltrer dans divers r seaux et renouveler les voix qui s y d ploieront a travers diff rents num ros Qalqalah est n e du double d sir de partager des ressources et d intensifier leur circulation tout en contribuant faire connaitre des recherches encore non traduites d o le choix d une publication bi lingue francais anglais gratuite et circulant en ligne Si les textes publi s dans ce premier num ro font parfois cho la programmation de nos deux lieux c est pour mieux les largir et permettre cet objet num rique de circuler de mani re autonome et virale Qalqalah est ainsi con ue pour se d ployer dans le temps et constituer un espace de croisements de frottements de d tours et d interpr tations aux mains de ses h tes successifs Qalgalah r unit des auteur e s qui s attachent reconfigurer des r cits trop lin aires et considerent l art comme un outil de recherche et un territoire d enqu te ou chafauder des outils de compr
142. tographique h rit e de l administration francaise un de ses principaux organes de soutien Antananarivo comme Conakry d s les premiers mois le nouveau gou vernement veut faire de l agence photographique un outil son service HERSANT 1998 203 Cr en 1934 durant la colonisation l ancien Service photographique de l information est rebaptis en 1962 Agence Nationale Taratra ou ANTA Cette institution charg e de produire et de conserver des images couvrant l actualit de l le a commence d s 1958 a photogra phier le pouvoir Antananarivo et en province Par leur masse pres de 600000 clich s r partis dans des centaines d albums les images produites par ANTA ne peuvent trouver d quivalent dans la production priv e de photographies partir de laquelle j ai tent de constituer un corpus En effet il m avait sembl n cessaire de faire un va et vient entre ces deux types de sources iconographiques pour avoir une id e la plus juste possible de l atmosphere de la capitale Or apres plusieurs mois d intenses recherches je n ai pas pu en r unir meme en m adres sant au fils d un photographe qui avait un studio en ville C est ainsi qu afin de mieux saisir l cart entre le discours des photographies officielles et le v cu r v l dans les t moignages j ai inter rog une vingtaine de personnes habitant Antananarivo et ses environs toutes malgaches et pr sentes a la capitale au moment des festivit s O
143. u Dicko t moignant ainsi de l lasticit d un r seau qui n est plus exclusivement confin celui de la photographie africaine Lire Gemma Padley Photography Today British Journal of Photography le 31 mai 2014 en ligne http www bjp online com 2014 05 photography today 3 Voir par exemple l entretien de H ric Libong avec Ananias L ki Dago Les Rencontres du Sud Abidjan naissance d une collection Africultures d cembre 2000 en ligne http www africultures com php index php nav article amp no 1665 sthash RNOUOBdA dpuf o dans l introduction le journaliste pr sente les photographes qui participent a la premiere dition de ce festival initi par le photographe ivoirien Ag e d une trentaine d ann es cette petite dizaine de photographes b n ficie de l impulsion d Ananias L ki Dago et s inscrit dans les tendances que lui et d autres photographes d origine s n galaise sud africaine ou malgache exposent travers le monde depuis le milieu des ann es 90 et notamment depuis les premieres Rencontres de Bamako Autres passages dans cette entrevue qui montrent bien l id e de ce que pouvait tre au d part la communaut photographique africaine H ric Libong Comment sont n es les Rencontres du Sua Ananias L ki Dago photographe fondateur des Rencontres Je trouvais dangereux que la photographie en C te d Ivoire se r sume une ou deux personnes J ai r fl chi la facon de faire la promoti
144. ue fant me un r cit autor flexif et critique du voyage qui constitue par son subjectivisme un tournant dans l cri ture ethnographique Les ambiguit s du participant se prolongent dans celles des objets collectionn s Les artefacts et dessins dogons deviennent au cours de leurs c l bration et interpr tation par les chercheurs du Mus e de l Homme des objets ethnographiques par excellence simultan ment ils se retrouvent appropri s dans l affirmation culturelle africaine Dans le cas du symbole de la revue un dessin copi par Marcel Griaule lors de la dite exp dition se transforme en symbole de la prise de parole africaine au coeur de la capitale coloniale Comme Salah Hassan le pointe tres juste ment les signifiants culturels ne demeurent pas stables au cours de leurs interpr tations successives Devenu le symbole de la revue le dessin se d tache de Griaule au cours des ann es 1950 pour devenir une image de la r sistance de l identit culturelle et politique africaine Ces enchev trements soulignent que ce ne furent pas seu lement les appropriations primitivistes des artefacts africains qui ont t constitutives pour la modernit occidentale A l oppos les discours ethnologiques et le primitivisme ont eux m mes constitu un espace d action pour le projet de la d colonisation C est en ce sens que les trans formations culturelles de la modernit apparaissent comme a two way trafic une circulatio
145. une autre image qui montre la pr sence de Chef Louao dans l espace d exposition de Stanleyville Jugeant de la facon dont les photos sont num ro t es je devine que cette photo pr cede celle qu on vient juste de regarder RU tf On y voit lacovleff qui pr sente ses dessins a Adolphe de Meulemeester alors gouverneur g n ral du Congo belge accompagn des chefs de l exp dition Georges Marie Haardt et Louis Audouin Dubreuil Comme lacovleff ces hommes blancs europ ens portent eux aussi des costumes AU centre de l image De Meulemeester et Haardt ont le dos tourn a Chef Louao qui se tient debout de profil sur la droite en train de regarder une source de lumi re probablement une fen tre qui se trouve hors du cadre sur la gauche son chapeau de plume refl t en miniature par les fleurs dans le petit vase sur la table devant lui Chef Louao n est pas inclus dans ce public Il attend Parfaitement immobile La photo ci dessous la derniere de la s rie repr sente un groupe de douze africains la plupart m les la plupart en tenue europ enne debout dans l espace d exposition Ils se tiennent en groupe avec le dos tourn l appa reil face au mur sur lequel les dessins sont affich s 115 ne semblent pourtant pas tous admirer ou regarder directement les dessins les inclinations de leurs t tes 293 Tam tam de marche Mangbetou eem Nom Kow Kow 294 Tam tam des races Azande eee e
146. uvage a t tablie depuis longtemps Peut tre que cette territorialisation spatiale une philosophie artistique et cet anachro nisme temporel presque un si cle de retard sont des accidents qui font de l anthropophagie un concept politique singulier Une anthropologie anthropophage ou la d colonisation permanente de la 2 Oswald de Andrade l a d ja remarqu Le prol tariat a volu Ce n est plus ce que Marx d crit dans les pages lancinantes du Capital Qu est ce que le prol tariat aujourd hui Une humanit en r volte qui se regroupe autour de ces frontieres floues r clamant une redistribution de la plus value 55 Est il juste de voir en ces frontieres floues un communisme qui d passe l homme Un communisme de l esp ce La possibilit d un galitarisme entre especes Il est possible que la m taphysique cannibale ne pointe ni l in humanisme ni le retour au projet humaniste un dualisme qui s est impos r cemment pr cis ment au moment cause de l acc l ra tion technologique et de la complexit des systemes info biochimiques la dissolution de frontieres ontologiques auparavant rigides entre ce qui est agent et ce qui ne l est pas au sein de la soci t commence trouver une place dans nos esprits S il y a un projet humaniste au coeur de l Antropofagia c en est un qui transcende ces frontieres pro clamant que la fin de cette discontinuit n est possible qu avec la
147. ux qui en sont priv s entre ceux qui ont une voix et ceux qui sont contraints au silence ce qui s applique la fois aux humains et aux non humains Quoique la notion d alt rit soit peut tre au centre de l Antropofagia c est l hostilit la predation et la violence qui l activent LAntropofagia est une philosophie guerriere et non simplement un modele de r solution des diff rences par l acculturation Cela ne signifie pas que l Antropofagia n est rien de plus qu une th orie de guerre mais plut t que la violence au coeur des soci t s anthropophages am rindiennes ne peut tre simplement r so par un multiculturalisme L Antropofagia n est pas qu une question d appropriation mais d expropriation Ce que montre bien cette formule emprunt e l utopie matriarcale d Oswald L amour est un acte indivi duel par excellence mais son fruit appartient la tribu Manifestement cette critique pist mologique de la modernit ne peut tre simplement r duite aux changes entre les diff rentes branches du genre humain c est dire entre les cultures au sens large elle inclut ou exclut des ontologies radicalement oppos es animaux plantes rochers objets et m me entit s et syst mes informatiques immat riels Avec en t te le tournant ontologique r cent de l anthropologie on pourrait sugg rer que l anthropophagie est un modele pour croiser les frontieres ontologiques l vidence il existe d autres m
148. wata conditio Nu BEC PAS ha dierent 3 crossin orssed rivers produciron Seng weur 3 5 E fos dA LS songs of ancient cab stil Sd E s be e VES DES scrolls of long forgotten clans todays grave Vy AR o 09 2013 ound collage int Eshobl bayangi te S Simension durat kesham Okparb fakomanda abonyl N variable three fap ten full moons gone ins PPRRPIR a people go ys bou ind id stay Ma te co OXimi EL no astal traditi fo water det enemys d aber to Don im Sina attires n most west land la the 1 dutch PA res T E milleni the whir gt Ment Siok an long A LiF Rh oW Toss ri ram E i atate A LE Em kal Eyongakpa July 26 3 05h04 poem on the sands by the sea shore TE of the Ege on the wall wall iie ike on yours like a prophe M od Se dbi that ver dry spoke that state dulled by digi a media fumes A thought of a last supper amidst a communion of un clouded in entions in words 3 words only spoken far from algorithmic smart ears like a juju backed council of light engineers our egos drowned in that unifying black As sacred whispers linger on forgive myself for being distracted a miniscule fraction of a lunar cycle later still combing my mind amp definitely not high off space he
149. ya obtenait son autonomie Le 12 d cembre 1963 l ind pendance tait proclam e Les deux images montrent l embl me de la reine Elizabeth Il appos sur la chaise derri re Kenyatta ce qui renforce l assertion du Ministere de l Information du Kenya selon laquelle il ne s agit pas encore d ind pendance mais bien du gouverne ment autonome Limage du Getty est rattach e au fonds Hulton En 1945 l diteur Edward Hulton fonde la Hulton Picture Library En 1957 il vend les archives a la BBC La BBC Hulton Library est ensuite vendue a son tour au propri taire de Cable TV Brian Deutsch La collection Hulton Deutsch a ensuite acquis le fonds Keystone compos des fonds de trois journaux britanniques importants C est ainsi qu il a h rit de la photograpie de Kenyatta En 1996 Getty a d bours 17 millions de dollars pour acqu rir la collection Hulton Deutsch qui rassemble alors pres de 15 millions d images Quelques mois plus t t Corbis avait fait l acquisition des archives Bettmann la plus importante banque d images du monde elle aussi compos e d environ 15 millions d images Selon Corbis l une des images tir e de ce fonds reproduite ci dessous repr sente Kenyatta lors de sa nomination comme Premier Ministre au moment de l ind pendance La f te de la r publique de 1958 et la fete de l ind pendance de 1960 a Antananarivo Helihanta Rajaonarison IV 59 40 L id e principale de cette contribution

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