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Mardi 28 Mai 1968

1. mon coll gue Georges Cogniot a insist avec juste raison sur ce point Il ne faut pas nous aligner des listes avec des chiffres il ne faut pas nous dire que dans tel ordre d enseignement nous comptons tant de ma tres Il s agit de savoir ce que valent ces ma tres comment ils ont t form s et non pas seulement s ils 6 oo PP PP SENAT SEANCE DU 28 MAI 1968 323 ont les dipl mes requis mais aussi s ils ont acquis la formation p dagogique la formation civique indispensables pour l accom plissement de leur t che Malheureusement ce n est pas toujours le cas dans l Universit actuelle Ainsi pour ces diverses raisons le ma tre ne s adresse plus une classe il s adresse une foule Mon ma tre de philosophie Raymond Aron qui lui aussi est venu nous entretenir du pro bl me de l Universit la commission de contr le me disait Quand vous tiez dans ma classe je vous connaissais non seulement vous mais tous vos camarades parce que vous tiez vingt vingt cinq trente au plus Maintenant j en ai des centaines Je ne peux plus les conna tre Je ne peux plus tablir avec eux cette influence directe cette impr gnation personnelle de ma tre l ve d esprit esprit d me me Dans l Universit actuelle l tudiant se sent absolument tran ger et je rappellerai ici le mot d un ambassadeur de Louis XIV dans un pays vaincu Nous traiterons de vous nou
2. Darwin parce qu il tait le dernier de sa classe en math matiques Etonnez vous que les lyc ens soient m contents M contents ils le sont parce que leur scolarit n est qu une succession de barrages multiples M contents parce que vous parlez d endiguer le flot gt exprimant par l qu il y a votre gr trop de bacheliers M contents parce que l ducation qu ils re oivent est coup e de la vie M contents parce que l enseignement se donne dans des conditions mat rielles le plus souvent d plorables M me pour les enfants d ouvriers que vous pr destinez reproduire la condition de leur p re vous limitez au maximum l horizon technique tournant le dos ici encore aux besoins du pays Vous voulez par exemple multiplier ces sections d duca tion professionnelle vingt heures l usine douze heures l cole par semaine qui sont une forme d enseignement d ri soire et caricaturale La r volution scientifique et technique l automation qui sont en cours exigent des ouvriers une formation de plus en plus pouss e Mais vous vous ne pouvez pas la leur donner tant vous craignez une classe ouvri re instruite et pen sante tant vous souhaitez que les ouvriers fonctionnent intellec tuellement au dessous de leur niveau potentiel La r volution technique sous votre r gime se r alise aux d pens des travail leurs et toutes vos r formes ont eu pour seule fin d asservir l enseignement
3. Elle suppose l autonomie des universit s C est un terme dont le pouvoir fait lui aussi quelque usage Mais il entend par l en r alit la soumission des universit s dans le cadre r gional aux grands int r ts priv s Sous pr texte de liaison avec ce que le d funt ministre appelait les forces organis es de la soci t il m ditait de placer les universit s d centralis es sous la coupe des f odalit s locales Si on l avait laiss faire il aurait appel autonome l universit de Clermont Ferrand le jour o elle n aurait plus d pendu que de Michelin Je n ai pas besoin de dire que nous insistons au contraire sur la n cessit d assurer l ind pendance de l enseignement l gard des sources de financement priv es Une question d actualit nous pr occupe tous celle des exa mens Les examens d antan ont v cu Dans l imm diat il convient cependant que dans l enseignement sup rieur l ann e universi taire re oive sa sanction que les plus pauvres et les plus laborieux parmi les tudiants ne soient pas injustement p nalis s Nous sommes d avis que les sessions devraient tre recul es de plusieurs semaines et les programmes sensiblement am nag s Nous estimons que des mesures sp ciales devraient favoriser les tudiants salari s Les modalit s variables selon les disciplines et les examens seraient d ment tablies par accord entre enseignants et tu diants Elles pou
4. L Assembl e nationale en a fait autant Lumi re sera donc peut tre faite un jour sur tout ce qui s est pass et sur la somme incroyable de maladresses qui ont t commises et quand je dis maladresses c est pour respecter la mod ration habituelle des propos tenus dans cette assembl e Je veux dire ici de la fa on la plus formelle que lorsque nous demanderons des comptes ceux qui ont donn des ordres nous saurons toujours faire la diff rence entre ceux qui ont ob i et ceux qui ont command Tr s bien Tr s bien Il y a dans le service d ordre des hommes comme les autres qui font leur devoir et qui s rement certaines heures n ont pas t heureux d avoir ob ir C est leurs chefs que nous deman derons des comptes Ils nous les rendront Les v nements qui ont suivi prouvent que pour une fois l oubli ne se fera s rement pas Mais cette crise a des racines tr s profondes Elle a eu d ailleurs pour les observateurs et les sp cialistes de droit public une cons quence qu aucun d entre nous n avait soup on n e Jamais dans l histoire des pays civilis s on ne vit s effon drer un Etat une telle rapidit Nous avons tous de droite ou de gauche t surpris par la rapidit de l v nement Apr s SEANCE DU 28 MAI 1968 coup nous pouvons en d duire que ce mal sp cialement d nonc dans cette assembl e et disons le par votre serviteur tait beaucoup plus profond
5. on sort d un club avec un cusson la boutonni re un point c est tout Cela mes chers coll gues ce n est pas une fa on s rieuse de comprendre la formation des tudiants et ce n est pas une fa on s rieuse d organiser un enseignement sup rieur Cette seconde cause d ali nation est l ali nation culturelle La troisi me cause de la r volte est d un autre ordre Elle est peut tre plus importante encore que les deux autres elle n est pas du tout d un ordre mat riel mais d un ordre moral d un ordre social Jaur s disait que l on n enseigne pas ce qu on sait parce qu on ne sait pas grand chose mais qu on enseigne ce qu on est En effet on ne peut gu re enseigner autre chose que cela mais pour enseigner ce qu on est il faut que l Universit appartienne ce que Kant appelait le royaume des fins Je m explique le royaume des fins est un tat de choses dans lequel l tudiant est trait non pas comme un moyen non pas comme un pion interchangeable non pas comme un l ment num rique mais comme une personne humaine comme une fin en soi Or tel n tait pas le cas dans notre enseignement sup rieur Pour que cet enseignement soit digne des traditions humanistes de notre pays de notre civilisation de notre culture il doit avoir pour premier objet le respect de la personne humaine et la consid ration que chaque tudiant est une personne unique irrempla able et
6. tre insuffisante mais que la famille fera la diff rence Nous y voici En effet la famille fait la diff rence quand elle le peut et ceux qui mont pr c d cette tribune M Marcilhacy et M Georges Cogniot lont bien indiqu C est pour cela c est parce que peu de familles sont suffisamment ais es suffi samment fortun es dans ce pays pour faire la diff rence que vous n avez dans l enseignement sup rieur que 8 ou 9 p 100 des tudiants qui appartiennent des familles d ouvriers ou de paysans M Emile Durieux Tr s bien M Georges Lamousse C est de cela que lies tudiants se plaignent c est cela qu il n acceptent pas et cette premi re cause Cest l ali nation mat rielle DU 28 MAI 1968 DR aaa aaaeaii aa La deuxi me cause Cest l incoh rence de la r forme qui n a Jamais t abord e qui n a jamais t conduite avec ce que Richelieu appelait l esprit de suite et qui n a jamais ete men e son terme Cette cause est plus importante mon avis que l incoh rence des moyens employ s ou le manque de hardiesse des principes mis en uvre En effet ce qui tait d routant aussi bien pour les parents que pour les ma tres et les l ves c tait l incertitude c tait l incoh rence dans tous les domaines dans celui de l orientation dans celui de la s lection dans le cours des tudes dans les programmes et dans les examens Je ne veux pas mes ch
7. commis au m me chelon s l ve 985 62 francs Cette situation d favorable est particuli rement grave au minist re de l quipement SENAT SEANCE DU 28 MAT 1968 et du logement si on la compare celle d autres d partements minist riels et notamment celle du minist re de l conomie et des finances o le cadre D n est consid r que comme un cadre de transition Dans ces conditions compte tenu des connaissances et de la technicit requises actuellement par ces agents d ex cution des t ches effectu es il lui dnande s il entend accepter les propo sitions manant du minist re de l quipement et du logement selon lesquelles les transformations d emplois en cat gorie C ne devraient pas tre inf rieures 80 p 100 des emplois d agents de bureau la demande des organisations syndicales Question du 17 avril 1968 R ponse A la suite de la d cision qui a t prise de proc der des transformations d emplois des cat gories C et D en vue de favoriser la promotion sociale des fonctionnaires appartenant ces cat gories les services du ministre d Etat tudient en liaison avec ceux du ministre des finances les propositions formul es cet effet par les diff rents minist res En l tat actuel de ces travaux il n est pas possible de d terminer dans quelle mesure les propv sitions du minist re de l quipement et du logement pourront tre satisfaites Toutefois les d cisions
8. pour r aliser leurs investissements et contracter des emprunts II lui demande donc si pour les communes faible population accueillant par exemple des maisons de repos organisation nationale la diminution de population qu entra nera la d cision de lI N S E E ne sera pas gravement pr judiciable aux finances communales et si par ailleurs les efforts des munici palit s pour d velopper le climatisme et le tourisme efforts qui ont n cessit des engagements de longue dur e ne risquent pas de se retourner contre elles et de compromettre pour de longues ann es l quilibre pr caire de leur budget Question du 26 mars 1968 R ponse Il est indiqu l honorable parlementaire que la d fi nition de la population compt e part au recensement de 1968 est strictement identique celle utilis e pour les recensements de 1962 et 1954 savoir militaires log s en casernes quartiers camps ou assimil s l ves internes des lyc es coll ges etc per sonnes en traitement dans les sanatoriums les pr ventoriums et les a riums ouvriers log s dans des baraquements de chantiers tempo raires de travaux publics personnes en traitement dans les h pitaux psychiatriques d tenus et mineurs confi s des tablissements d ducation surveill e personnes recueillies dans les centres d h ber gement et asiles de nuit La population compt e part fait partie en 1968 comme en 1962 et en 1954
9. aujourd hui Applau dissements sur de nombreuses trav es l extr me gauche gauche et au centre gauche M le pr sident La parole est M Chauvin M Adolphe Chauvin Monsieur le pr sident monsieur le secr taire d Etat mes chers coll gues je vais tre bref car je pense que la situation est si grave et ses d veloppements si rapides que le moment n est pas venu de faire un proc s d intention ou d ouvrir un d bat sur l opportunit et le sens des r formes r cla m es par des millions de Fran ais Aussi ne voudrais je que poser des questions pr cises et br ves qui appellent des r ponses urgentes et nettes de la part du Gou vernement Trop d erreurs ont t commises renouvel es et maintenues depuis quelques jours pour que l on n assiste pas sans inqui tude au silence qu oppose le Gouvernement aux reven dications des tudiants Si les d clarations gouvernementales se multiplient pour mettre en garde les tudiants contre les risques de violence et de provocation incontr lables que comportent les manifestations auxquelles leurs responsables les appellent il est urgent que le Gouvernement ne s en tienne pas ce seul aspect du probl me Le monde tudiant est l origine de la crise qui secoue le pays Il n est pas normal et chacun sent qu il serait m me dange reux de donner aux tudiants le sentiment d tre les laiss s pour compte du r glement de cette crise Que le Gouve
10. aux int r ts court terme des f odalit s D innombrables travailleurs ont le sentiment aigu exasp r qu il existe une disparit injustifiable entre les moyens dont dispose aujourd hui l humanit et la minceur souvent tragique des r alisations pour les masses Disposant de la puissance et du savoir la classe dirigeante que vous repr sentez a cr une vie infernale pour des multitudes Seule la bataille gr viste de millions d hommes peut arracher par la force au grand patronat et l Etat des satisfactions qu ils refusaient jusque l obstin ment La lutte pour une universit moderne et d mocratique s inscrit ainsi dans le cadre g n ral de la lutte contre le r gime auto ritaire agent d ex cution des grands int r ts Un lien troit et essentiel unit les revendications des tudiants ou des enseignants et celles des ouvriers Les uns et les autres exigent le droit et la possibilit de participer activement l orien tation et la gestion de la vie nationale tous les niveaux Les uns et les autres ont besoin d une transformation non seulement de l Universit ou de l entreprise mais de la soci t La classe ouvri re est la force d cisive de cette transformation qui aboutira au socialisme Dans l imm diat heure est venue de songer la constitution d un gouvernement populaire et d union d mocratique qui per mette de franchir une premi re tape d tablir un r gime authen tique
11. de loi sur l amnistie de poser c tait l mon intention premi re le probl me des responsabilit s Ce probl me ayant t pos le groupe socialiste a mandat aujourd hui mon coll gue et ami M Lamousse pour intervenir dans la suite du d bat M le pr sident La parole est donc M Lamousse M Georges Lamousse Monsieur le pr sident mes chers col l gues intervenant cette tribune la place de mon coll gue et ami M Marcel Champeix et au nom du groupe socialiste je m en voudrais de prononcer une parole qui puisse tre interpr t e dans un sens de pol mique ou dans une intention de sectarisme P guy crivait Dire la v rit tristement la v rit triste ennuyeusement la v rit ennuyeuse C est simplement modes tement ce que je voudrais essayer de faire aujourd hui J entends non pas ass ner des principes d finitifs mais en ces heures qui sont graves et charg es d incertitude et de danger essayer de dire aussi bien pour le pouvoir finissant que pour le monde nouveau qui va na tre des choses qui sont vraies Il semble monsieur le secr taire d Etat que la r volte des tudiants ait pris le Gouvernement au d pourvu M Auguste Pinton Une fois de plus M Georges Lamousse Une fois de plus en effet Je vous remercie mon cher coll gue d apporter cette pr cision dans le d bat car ce n est malheureusement pas la premi re fois C est comme si un a rolithe tait tomb
12. entre coop rateurs de r clamer leurs adh rents d biteurs un int r t moratoire titre p nal que justifient les agios bancaires et frais administratifs support s tenue de compte proc dure de recouvrement de cr ance etc Il pense qu en cons quence un tel type d int r t ne peut constituer un l ment compl mentaire de prix de vente et de ce fait n est pas soumis la taxe sur la valeur ajout e comme pourraient l tre des int r ts contrac tuellement et volontairement d cid s entre les parties Il lui demande de bien vouloir ui pr ciser s il partage ce point de vue Question du 13 mars 1968 indemnit les int r ts moratoires dont il est fait tat la question pos e par l honorable parlementaire ne sont pas soumis la taxe sur la valeur ajout e 7526 M Ludovic Tron signale M le ministre de l conomie et des finances que les op rations de recensement de 1954 comme celles de 1962 comptaient dans la population des communes o elles sont situ es les pensionnaires des maisons de repos Le recensement de 1968 para t vouloir les compter part Il n cheppera pas que pour les petites communes l implantation d une maison de repos entra ne des charges nouvelles voirie adduction d eau gouts etc proportionnellement tr s importantes Les municipalit s fortes des pr c dents ont tenu compte de la fraction de population r sidant dans les maisons de repos
13. est ainsi que tout l heure M le Premier ministre au nom du Gouvernement tout entier a indiqu qu il tait une fois de plus pr t envisager toutes conversations et toutes mesures de nature permettre la remise en marche de la machine universiaire y compris les examens ou tout au moins la plupart d entre eux Pour la suite il a galement fait conna tre je le confirme en son nom et au nom du Gouvernement qu il souhaite chercher avec l aide de 9P 9OUBIJUOD ej 19 9UWIJSA Iano quossind mb sayIpeuuosiod tous comment on pourrait mettre en place un m canisme d tude des r formes indispensables susceptible de recueillir le point de vue de tous les int ress s et susceptible par cons quent d aboutir un v ritable plan de r formes que le Gouvernement sera amen le moment venu examiner et mettre en pra tique M le Premier ministre a l intention de faire appel inces samment dans cet esprit un certain nombre de personnalit s universitaires ou autres susceptibles de favoriser cette recherche des moyens de mettre sur pied les r formes n cessaires et d ou vrir cette coop ration indispensable Ce disant je pense r pondre non seulement la question mais aussi ce qui est peut tre plus important aux pr occupations si bien exprim es tout l heure par M Chauvin Voil sur les sujets abord s ici mesdames messieurs ce que je tenais dire Contrairement ce que j affirmais au d but d
14. fais allusion aucun v nement imm diat de l ducation nationale est un v nement tr s p nible celle de certains personnages de l universit n est pas moins affligeante car les professeurs ont envers leurs l ves envers leurs tudiants le noble devoir des ma tres Ce n est pas dans l erreur ce n est pas dans la r volution que nous connais sons actuellement car nous vivons une v ritable r volution qu il pouvait tre question de les abandonner Je vous surpren drait peut tre en vous disant que toute mon estime va ceux qui les ont suivis car le berger ne doit jamais abandonner le troupeau Mes chers coll gues telles sont d s lors pos es comme je viens de le faire en termes mod r s mais dont vous devinez la gra vit les responsabilit s de ce Gouvernement un Gouverne ment je cherche un terme pour ne pas retomber dans ce qui est facile les mots durs je ne voudrais pas vous accabler dans le malheur j ai t assez s v re quand vous tiez l aise qui il n y a pas d Etat comme je l ai dit tout l heure n existe plus Mais vous tes l et c est bien vous que je suis oblig d adresser mon propos Vous avez peut tre fait beaucoup mat riellement pour l cole et pour l universit Nous ne saurions en aucune mani re le nier Quand vous nous pr sentez des chiffres que je connais Car je les ai ici dans mon dossier mais auxquels je n ai pas
15. mes chers coll gues un propos qui suffit condamner un Gouvernement Et puis apr s le Premier ministre il y a le Pr sident de la R publique qui lui aussi s est mis penser au probl me et il nous a m me dit qu il allait bient t consulter le pays par r f rendum pour lui demander de lui donner mandat d entre prendre cette r forme de l Universit Ainsi il aura fallu attendre dix ans de pouvoir car lui n est pas au pouvoir depuis six ans comme le Premier ministre mais depuis dix ans pour qu il entreprenne cette r forme et pour cela il demande un blanc seing au pays Ce n est absolument pas s rieux car cette r forme de l Universit tout le monde en comprend l importance et l urgence et une question monte imm diatement aux l vres pourquoi d cide t il un r f rendum pour la faire H a tous les pouvoirs il dispose de plus de pou voirs que n en disposait Louis XIV alors que ne s y attelle t il d s maintenant Qui l emp che de la faire Il n a ni besoin d un r f rendum ni d un blanc seing Il peut s y attacher d s ce soir il pouvait l tudier depuis plusieurs ann es Ce n est certes pas l opposition qui la demandait qui la souhaitait qui la conseillait qui lui aurait cr des obstacles Le Pr sident de la R publique et son Gouvernement disposent de tous les moyens pour entreprendre cette r forme et sils voulaient sin c rement l entreprendre il y a lo
16. non entrav e directement par la pr sence des forces de police peut se d rouler dans le calme Comment ne pas s en tre aper u plus t t ce qui aurait pargn les d sordres des deux derni res semaines Nous savons tous combien difficile et d licate est la mission des forces de l ordre mais on complique singuli rement leur t che et on d clenche coup s r des affrontements en ne les tenant pas l cart des manifestants tant que leur intervention n est pas indispensable Quelle erreur incroyable a t on commise en laissant pendant des heures les forces de l ordre face face avec les tudiants pour leur ordonner une fois les barricades mont es de les prendre d assaut Applaudissements gauche au centre gauche et sur quelques trav es dro te Un peu plus de sang froid et surtout de compr hension de la part des autorit s responsables aurait sans doute vit les exc s que nous avons eu d plorer Par ailleurs car le probl me de l ordre dans la rue n est qu une cons quence n est il pas grand temps que le Gouvernement s attaque aux causes de la crise tudiante n est il pas grand temps qu il annonce enfin des mesures imm diates propres satisfaire les revendications l gitimes des tudiants calmer leur angoisse trop compr hensible Le Gouvernement doit faire conna tre ses intentions dans deux domaines Tout d abord le Gouvernement est il pr t annoncer une mesure g n rale
17. pas cette explication Bien s r comme beaucoup d entre vous je suis grand lecteur de romans policiers de romans d espionnage je les lis comme peut le faire un homme de mon ge c est dire parce que seule la fiction repose du r el mais j ai trop d exp rience pour faire transposer automatiquement la fiction dans le r el Je ne crois pas qu il y ait une sorte de magicien o disons de personnage trouble de r union de coll ge insurrectionnel qui vise par l interm diaire des tudiants mettre feu et sang le monde encore que il faut le reconna tre le synchronisme des dates puisse pr ter quelque h sitation Mais ce dont je suis s r Cest que dans ces diff rents points du globe dont certains n ont entre eux absolument aucun contact dans la mesure bien entendu o il ny a pas de contact entre intellectuels cela correspond un ph nom ne profond Alors mes chers coll gues vous allez m excuser si votre coll gue le s nateur s efface un instant devant le moraliste tout au moins devant l humaniste et si je r fl chis tout haut devant vous Qu est ce qui peut pousser tous ces jeunes se r volter sinon le refus de la soci t dans laquelle ou bien ils sont ou bien on veut les faire entrer C est un ph nom ne qui est nouveau que nous n avons pas connu car dans un certain nombre de ces pays les tudiants qui se r voltent ne sont pas marqu s par la mis re on peut m me dire que dan
18. pays les esp rances du pouvoir se r alisent s il se maintient nous aurons bient t la pr sence virginale l ducation nationale d un nouvel oint du Seigneur qui maura pas encore servi AU nom de la stabilit qui est comme chacun sait la maxime inviolable du r gime nous aurons compt en dix ans une dizaine de responsables de l enseignement Chacun a appliqu son plan et corrig le plan de son pr d cesseur pour le rappro cher davantage des fins utilitaires et des principes de s lection impos s par l oligarchie L accumulation des r formes r guli rement r form es au bout de six mois et laissant perplexes les ma tres les tudiants et les familles a t la preuve clatante de la continuit de pens e du syst me Et la valse des hauts fonctionnaires a pris un rythme tour dissant M Peyrefitte a cong di M Pierre Laurent mais M Laurent avait eu le temps d vincer M Capelle Le r sultat de dix longues ann es consacr es ces exercices il est visible et palpable c est le chaos o l Universit est plong e Aujourd hui on vient demander au pays par referendum la permission de continuer cette belle besogne L Universit en a assez l Universit est malade du gaullisme L impuissance du r gime autoritaire depuis dix ans faire quelque chose de bien pour la jeunesse et pour l enseignement prouve qu il s agit pour ce syst me d une incapacit cong nitale Apr
19. ponse Ainsi qu il r sulte de la jurisprudence du Conseil d Etat et comme l indique honorable parlementaire l octroi du d gr vement de la contribution fonci re des propri t s b ties pr vu l article 1397 1 du code g n ral des imp ts en cas d inexploitation d un immeuble usage industriel est subordonn notamment la condition que l inexploitation soit ind pendante de la volont du contribuable Tel n est pas normalement le cas des usines d saffec t es car leur fermeture doit tre consid r e comme devenue d fi nitive la date de leur d saffectation et l inexploitation n est plus partir de cette date ind pendante de la volont du contribuable au sens de l article 1397 1 pr cit La d saffectation de ces usines ne peut donc en principe ouvrir droit au d gr vement Mais d une mani re g n rale le service s attache examiner dans chaque cas tous les l ments de fait de nature tablir que l inexploitation d une usine est ind pendante de la volont de son propri taire cf galement la r ponse faite une question analogue pos e par M Naveau d put publi e au Journal officiel du 24 octobre 1967 D bats A N n 3115 p 4007 7514 M Pierre Maille expose M le ministre de l conomie et des finances que les coop ratives agricoles ont l habitude de par leurs r glements et en particulier pour respecter la stricte galit l galement pr vue
20. purement scientifiques C est dans cet esprit qu ont t ouverts de nombreux chantiers dans le d partement de l Allier qui couvrent des civi lisations s tageant du pal olithique sup rieur aux p riodes gallo romaines Les recherches entreprises la Montagne Bourbonna ise aux environs de Montlu on et de Commentry peuvent tre notam ment cit es et on conna t plusieurs d p ts de P ge de bronze et divers sites des poques gallo romaines L action du minist re des affaires culturelles dans le d partement de l Allier est conduite dans le cadre des grands th mes d orientation scientifique d finis par le conseil sup rieur de la recherche arch ologique Elle contribuera certainement une meilleure connaissance du pass de la r gion d Auvergne mais l honorable parlementaire doit tre inform que les civilisations reconnues ne sont pas proprement parler les plus anciennes de lhumanit MINISTRE D ETAT CHARGE DE LA FONCTION PUBLIQUE 7581 M Roger Carcassonne expose M le ministre d Etat charg de la fonction publique que dans les services ext rieurs du minist re de l quipement et du logement les agents de bureau assument dans leur quasi totalit des t ches de commis Or la diff rence de traitement entre ces deux grades est tr s importante c est ainsi qu au 8 chelon un agent de bureau per oit une r mu n ration mensuelle nette de 759 90 francs alors que celle d un
21. qui est presque insolite c est parce que le S nat dans son entier se rend compte de la gravit du probl me et aussi parce que nous nous sommes les uns et les autres rendu compte de la dificult toute particuli re de votre t che et nous y avons t sensibles Vous nous avez dit et vous n y avez d ailleurs pas trop insist fort heureusement que le Gouvernement avait fait depuis dix ans des efforts particuliers en faveur de l ducation nationale A peine avez vous cit quelques chiffres il valait mieux n en pas citer Il est vrai que vous avez augment le budget de l du cation nationale il est vrai que vous avez construit des coles il est vrai aussi que vous avez recrut des ma tres mais aucun moment vous n avez exactement compris que l effort que vous avez fourni m me s il tait appr ciable tait vraiment d risoire en regard de celui qu il aurait fallu accomplir dans ce pays Car on a prolong l ge de la scolarit et le Gouvernement n a pas mesur l effort de recrutement en ma tres qui allait en d couler Incontestablement on n a pas donn l universit assez de ma tres pr par s la formation des l ves et on n a pas donn non plus le nombre de classes suffisant pour cette pr paration Je vous l ai dit au cours de mon intervention sur l amnistie on a compl tement d moli l enseignement du premier degr Dans les lyc es et dans les coll ges
22. qui interviendront tendront compte tenu des besoins fonctionnels propres chaque adminis tration harmoniser la ventilation des emplois class s dans les cat gories C et D entre les divers niveaux de grade AFFAIRES SOCIALES 7482 M Lucien Grand expose M le ministre des affaires sociales le cas d un p re de famille de trois enfants dont l activit salari e pendant le mois d octobre 1967 s est r partie entre Padmi nistration des P et T pendant 57 heures et demie pour une r mu n ration de 201 16 F et un employeur relevant du r gime agricole pendant 57 heures pour une r mun ration de 114 F La commis sion d partementale pr vue par l article 3 du R A P du 10 d cem bre 1946 ayant donn un avis favorable au paiement des presta tions familiales dans le cas consid r il lui demande qui de l administration des P et T ou du r gime agricole est tenu de supporter cette d pense Question du 6 mars 1968 R ponse Lorsqu un chef de famille a exerc au cours d un m me mois plusieurs activit s salari es relevant de r gimes diff rents et dont aucune n est suffisante pour ouvrir droit au de l activit principale si l ensemble des activit s permet l attri bution de ces prestations Selon le paragraphe 7 de la circulaire interminist rielle n 114 SS du 2 juillet 1951 pour d terminer Pactivit principale dans la majorit des cas il y a lieu de com parer les revenus p
23. rationalit s partielles dans ses grandes unit s industrielles o triomphent la science et la technologie et le progr s de la d raison globale l chelle de la soci t Vous avez les moyens de bannir la pau vret de donner chacun de quoi satisfaire ses besoins et pourtant la statistique indique que 12 millions de Fran ais un sur cinq vivent dans une pauvret inhumaine Vous avez les moyens d offrir tous une ducation bien comprise et un emploi intelligent de leurs facult s et pourtant vous n offrez en fait des centaines de milliers de jeunes gens qu un enseignement mutil et le ch mage La jeunesse universitaire ne veut plus vous permettre de g rer en dehors d elle et du pays des affaires que vous g rez si mal Elle ne veut plus tre int gr e malgr elle un syst me dont on lui interdit de discuter et le but et le sens Et elle se tourne vers la classe ouvri re en lutte pour le socialisme Elle s unit la classe ouvri re dans une haute intention de r novation sociale et morale En vain tous les canaux de la propagande officielle et les discours minist riels eux m mes ont ils exalt le pseudo conflit des g n rations qu il serait si exp dient pour le pouvoir de substituer la lutte de classe dans le r le de moteur du d ve loppement historique J entends encore M Pompidou d clarer d un ton d magogique Il faut que les jeunes apportent la remise en cause de tout On exaltait l
24. res la lutte de la d mocratie et aux buts des d mocrates Il grossira au bout du compte la lutte des forces sociales les plus avanc es que repr sente la classe ouvri re Nous sommes avec la jeunesse tudiante parce que nous ne sommes pas dupes de quelques attitudes nihilistes Nous savons qu il s agit d une jeunesse qui veut s engager d une jeunesse qui r v le un norme potentiel d mocratique Applaudisse ments l extr me gauche M Raymond Bossus Tr s bien M Georges Cogniot Au demeurant pourquoi avez vous devant vous une foule d tudiants tumultueuse Pourquoi cette turbu lence s est elle form e sinon parce que vous avez d lib r ment cart la masse de toute participation aux affaires universitaires s rieuses parce que vous avez refus de cr er les structures permanentes du dialogue Il est vrai qu on a not la pr sence d l ments troubles et irresponsables dans certaines manifestations d tudiants Mais Sils ont eu quelque audience personne d autre que vous ne la leur a procur e par vos m thodes autoritaires de gestion de l enseignement sup rieur La d magogie est toujours la ran on du d ni de d mocratie Que de fois suis je mont cette tribune au nom du groupe communiste depuis neuf ans que j appartiens cette assem bl e pour proposer la conception d une Universit nationale et d mocratique qui soit tous les degr s g r e conjointement pa
25. t pas plus la jeunesse qu moi m me T Ah Nous en avons entendu des belles paroles Nous en avons entendu des promesses Nons en avons entendu des contre v rit s Nous en connaissons des promesses qui n ont pas t tenues Mais ne pensez vous pas que l homme qui vous parle qui a vot ici la loi cadre sur Alg rie nous n tions pas tr s nombreux est en droit de dire que p sent aujourd hui lourde ment les promesses non tenues les grands discours et les op ra tions d abandon effectu es dans des conditions que n auraient jamais accept es ces fameux hommes de gauche devant lesquels vous vous trouvez maintenant Tout cela a eu des cons quences politiques bien entendu mais quels ravages dans l esprit des jeunes Et je suis s r qu ils sont nombreux sur ces bancs ces p res de famille qui ont le c ur serr en songeant qu ils ne peuvent pas transmettre leurs enfants ce message sacr d amour de la patrie dans lequel nous avons t lev s litt ralement mac r s et que nous ne pou vons pas le faire parce qu un Gouvernement dit national a transgress ses engagements Comment voulez vous qu on puisse parler aujourd hui le langage qui fut alors parl Et il n y a pas que cela Il y a des probl mes qui se posent dans cette fameuse civilisation industrielle ce sont des pro bl mes humains Quand nous en at on parl S il existe une expression que nous avons entendue souvent
26. vous le savez bien monsieur le secr taire d Etat le nombre des l ves dans les classes est tel que les professeurs ne peuvent plus donner l enseignement Dans les conditions qu exposait notre coll gue Lamousse ils ne sont plus en prise directe sur les l ves ils ne peuvent donc plus exercer aucune influence A tous les chelons de l ducation nationale la situation est identique Nous connaissons des professeurs femmes la Sor bonne je m excuse de ce d tail oblig es d aller faire leur cours v tues d un pantalon d homme par ce qu elles donnent leur cours du haut d un escalier devant une multitude d l ves qui s entassent comme ils le peuvent pour couter un enseigne ment ex cathedra alors que pour qu un enseignement porte il faut vraiment que le ma tre et l l ve soient en contact per manent que le ma tre puisse dire ce qu il pense l l ve que l l ve puisse dire ce qu il pense son ma tre et quelquefois contester ou essayer de contester son propre enseignement Cela vous savez bien que vous n avez pas pu le faire parce que vous n avez pas fait l effort financier n cessaire Pourquoi Je lai dit bien souvent dans les r unions que j ai tenues travers le pays des options politiques s imposent On ne peut pas tout tenter la fois on ne peut pas faire une politique de prestige et une politique de bombe atomique ce disant je ne donne pas mes propos le sens
27. Liot 7586 Jean Bardol 7587 Jacques Duclos 7590 Georges Port mann 7611 Jacques Rastoin 7616 Roger Poudonson 7623 Andr M ric 7628 Michel Chauty 7634 Georges Cogniot 7644 Marie H l ne Cardot AGRICULTURE N 4624 Paul Pelleray 5257 Marcel Br g g re 5430 Raoul Vade pied 5456 Edouard Soldani 6143 Michel Darras 6183 Philippe d Argenlieu 6207 Camille Vallin 6257 Raymond Brun 6270 Marcel Fortier 6304 Andr M ric 6379 Edgar Tailhades 6425 Martial Brousse 6577 Jean Deguise 6666 Modeste Legouez 6670 Roger Houdet 6891 Michel Kauffmann 6911 Octave Bajeux 6965 Fer nand Verdeille 7003 Joseph Brayard 7164 Claude Mont 7275 Victor Golvan 7286 Jean Noury 7290 Andr Dulin 7358 Maurice Carrier 7418 Edgar Tailhades 7446 Louis Jung 7469 Robert Liot 7499 Georges Marie Anne 7503 Georges Rougeron 7550 Michel Kauffmann 7551 Michel Kauffmann 7569 Jean Lhospied ANCIENS COMBATTANTS ET VICTIMES DE GUERRE N 6188 Raymond Bossus 7497 Marcel Champeix ARMEES N 7630 Jean Ganeval ECONOMIE ET FINANCES N 3613 Octave Bajeux 4727 Ludovic Tron 5388 Ludovic Tron 5403 Raymond Bossus 5482 Edgar Tailhades 5542 Robert Liot 5579 Jean Sauvage 5798 Louis Courroy 5799 Louis Courroy 6150 Raymond Boin 6210 Robert Liot 6212 Michel Darras 6255 Marie H l ne Cardot 6410 Robert Liot 6453 Robert Liot 6521 Marcel Martin 69576 Alain Poher 6602 Andr Monteil 6677 He
28. NAT LE 28 MAI 1968 Application des articles 74 et 75 du r glement ainsi con us Art 74 Tout s nateur qui d sire poser une question crite au Gouvernment en remet le texte au pr sident du S nat qui le communique au Gouvernement Les questions crites doivent tre sommairement r dig es et ne contenir aucune imputation d ordre personnel l gard de tiers nomm ment d sign s elles ne peuvent tre pos es que par un seul s nateur et un seul ministre Art 75 Les questions crites sont publi es durant les sessions et hors sessions au Journal officiel dans le mois qui suit cette publication les r ponses des ministres doivent galement y tre publi es i Les ministres ont toutefois la facult de d clarer par crit que Pint r t public leur interdit de r pondre ou titre exceptionnel qu ils r clament un d lai suppl mentaire pour rassembler les l ments de leur r ponse ce d lai suppl mentaire ne peut exc der un Mois Toute question crite laquelle il wa pas t r pondu dans les d lais pr vus ci dessus est convertie en question orale si son auteur le demande Elle prend rang au r le des questions orales la date de cette demande de conversion 7712 28 mai 1968 M Jean Nayrou demande M le ministre de l ducation nationale quelle poque sera publi le texte proro geant le d cret n 62 948 du 9 ao t 1962 permettant le recrutement d
29. U REGLEMENT M Etienne Dailly Je demande la parole pour un rappel au r glement M le pr sident La parole est M Dailly M Etienne Dailly Monsieur le pr sident je voudrais au nom du groupe de la gauche d mocratique marquer notre tonnement des conditions dans lesquelles les assembl es sont trait es par le Gouvernement au regard des difficult s de circulation qui sont celles dont souffre le pays Il n y a pas de trains Il n est donc possible de se d placer qu en voiture Or aucune dispo sition n a t envisag e par le Gouvernement pour que les parle mentaires puissent se rendre jusqu Paris si ge de leur assem bl es Aucune disposition n est prise ni dans les pr fectures ni Paris Il n est pas admissible que le Gouvernement dans les jours que nous vivons n offre pas aux parlementaires non pas bien s r en leur donnant de l essence mais en la leur vendant cela va de soi la possibilit de venir jusqu ici La situation requiert en effet la pr sence Paris des repr sentants de la Nation Tout se passe comme si le Gouvernement voulait emp cher les assembl es de si ger Je demande monsieur le pr sident que le Gouvernement fasse le n cessaire pour que des quantit s suffisantes de carburant soient mises la fois dans ies pr fectures et au si ge des asssembl es la disposition des parlementaires Applaudisse ments sur de nombreuses trav es l extr m
30. a tres se sentent tenus de faire un examen de conscience et nous savons tous nous d abord au Gouvernement bien s r que la perc e des jeunes n est jamais la revanche de personne Cependant dans une mati re d une aussi br lante actualit et compte tenu des v n ments je ne me sens pas en droit aujourd hui quel que soit le d sir que j en aie comme tout un chacun de me livrer une improvisation personnelle sur ce passionnant et grave sujet Je ne me sens pas m me en droit de paraphraser les r ponses qu en tant que porte parole j ai donner au nom du Gouvernement et c est pourquoi je vous demanderai maintenant la permission de m y reporter m appuyant d ailleurs pour ce faire sur des notes dont certaines a t fournies avant cette s ance par mon ami Alain Pey refitte En ce qui concerne les probl mes mat riels de l enseignement la construction de locaux dans de nombreux domaines dont nous savons que ce n est pas le d bat principal aujourd hui je vais tout de m me rappeler l importance de l effort qui a t accom pli Sans doute reste t il toujours quelque chose faire mais que la totalit du produit de l imp t du revenu sur les per sonnes physiques soit affect aujourd hui l ducation nationale ce n est tout de m me pas n gligeable et il n en a pas toujours t ainsi Et puis dois je rappeler que nous avons construit dans les cinq derni res ann es plus de facul
31. a essay de jouer galement et surtout autant qu il d pendait d elle un r le positif Elle a essay de donner des conseils elle a essay de dire au Gouvernement ce qu il fallait faire et elle le lui a dit tout au long non seulement de la l gislature mais des l gisla tures pr c dentes Le Gouvernement eut t bien inspir pour survivre et pour ne pas conna tre le d sarroi dans lequel il se trouve plong aujourd hui de suivre les conseils non pas de ses thurif raires mais ceux de l opposition car c tait de bons conseils et ils taient donn s non pas dans l int r t de l opposition seule mais dans l int r t de toute la nation Quelles sont mes chers coll gues les causes qui ont amen la r volte tudiante d aujourd hui J en distingue pour ma part trois ordres Le premier tient la condition mat rielle qui est faite aux tudiants En effet que faire avec une bourse qui est au maximum de 4 800 francs par an c est dire 400 francs par mois car on ne compte le plus souvent que les mois d tudes Mais pendant les mois de vacances il faut vivre les tudiants se trouvent plac s exactement dans les m mes conditions que les ouvriers Je dois ajouter que le taux de 4 800 francs est un maximum Dans la plupart des cas les bourses octroy es sont bien inf rieures il en est de 1 500 voire de 1 200 francs par an Le Gouvernement r pond aux r clamations que cette somme est peut
32. a jeunesse pour la para lyser en l isolant en s parant son combat des luttes ouvri res La man uvre a fait long feu Les tudiants sentent et sentiront de mieux en mieux que s par s de la classe ouvri re ils ne seraient qu une poign e de dissidents bourgeois expos s pren dre pour du renouveau ce qui ne serait qu un pass rafistol avec la classe ouvri re ils sont le nombre la force et l avenir Avec la classe ouvri re les tudiants et lyc ens d une part les ma tres d autre part obtiendront une vie d mocratique dans les universit s et les coles Votre r gime a une horreur naturelle de la discussion et du dialogue La confrontation et la critique lui sont insupportables mais l enseignement au contraire est communication vivante et vivante laboration base de consen tement et d harmonie et non base de tutelle Il faut associer sinc rement l ensemble des professeurs et des tudiants non seulement la gestion mais la discussion des programmes et des m thodes de tous les probl mes pos s et il faut galement laisser la vie avec toutes ses pr occupations y compris les pr occupations d ducation politique et civique entrer libre ment dans les coles La lutte contre les p dagogies autoritaires est une lutte pour la science li e la recherche et la technique vivante ouverte sur l ensemble de la pratique sociale formant l individu le producteur et aussi le citoy
33. a loi du 31 d cembre 1903 relative la vente des objets abandonn s chez les ouvriers et industriels N 132 et 186 1967 1968 M Lucien De Mon tigny rapporteur de la commission des lois constitutionnelles de l gislation du suffrage universel du r glement et d admi nistration g n rale l Il n y a pas d opposition L ordre du jour est ainsi r gl Personne ne demande la parole La s ance est lev e La s ance est lev e dix sept heures trente cinq minutes Le Directeur du service du compte rendu st nographique MARCEL P DOUSSAUD SENAT Organismes extraparlementaires Dans sa s ance du 22 mai 1968 le S nat a d sign MM Julien Brunhes et Georges Lamousse pour le repr senter au sein de la commission nationale pour l ducation la science et la culture Unesco en application du d cret du 19 septembre 1967 x x Dans sa s ance du 28 mai 1968 le S nat a d sign MM Ray mond Bonnefous Jacques Masteau et Pierre Prost pour le repr senter au sein de la commission charg e d examiner les probl mes pos s par la r partition des responsabilit s publiques entre l Etat et les diverses collectivit s locales conform ment au d cret n 68 394 du 30 avril 1968 pris en application de l article 21 de la loi n 68 108 du 2 f vrier 1968 PP PP PP PPS PP PP PP PP PP PP PP PSP PP PP PP POP PP PP PRIS QUESTIONS ECRITES REMISES A LA PRESIDENCE DU SE
34. a s ance est ouverte kX af M le pr sident Le proc s verbal de la s ance du mer credi 22 mai a t distribu i Il n y a pas d observation Le proc s verbal est adopt 2 D DEPOT D UN RAPPORT M le pr sident J ai re u de M Lucien De Montigny un rapport fait au nom de la commission des lois constitutionnelles de l gislation du suffrage universel du r glement et d administra tion g n rale sur le projet de loi adopt par l Assembl e natio nale autorisant l approbation de la convention europ enne du 30 novembre 1964 pour la r pression des infractions routi res n 134 1967 1968 Le rapport sera imprim sous le n 188 et distribu es ORGANISME EXTRAPARLEMENTAIRE Candidatures pour la repr sentation du S nat M le pr sident Je rappelle que M le ministre d Etat charg des relations avec le Parlement a demand au S nat de pro c der la d signation de trois repr sentants au sein de la 14 316 SENAT commission charg e d examiner les probl mes pos s par la r partition des responsabilit s publiques entre l Etat et les diverses collectivit s locales conform ment au d cret n 68 394 du 30 avril 1968 pris en application de l article 21 de la loi n 68 108 du 2 f vrier 1968 La commission des lois constitutionnelles et la commission des finances ont fait conna tre la pr sidence les noms des candidats qu elles proposent Ces candidatures o
35. agents contractuels pour assurer l enseignement dans les tablis sements d enseignement classique et moderne technique et profes sionnel et dans les coles normales primaires Il souligne l urgence de la parution de ce texte tant donn que ledit d cret ne pr voit la d rogation aux d crets des 26 septembre 1947 et 9 f vrier 1951 que jusqu la fin de l ann e scolaire 1967 1968 La crise du personnel enseignant n cessitant d avoir recours pour les ann es prochaines des contractuels il serait urgent que les int ress s soient fix s sur leur sort eeo LISTE DE RAPPEL DES QUESTIONS ECRITES auxquelles il n a pas t r pondu dans le mois qui suit leur publication Application du r glement du S nat PREMIER MINISTRE N 5377 Jean Bertaud 6133 Etienne Daily 6789 Ludovic Tron 7450 Georges Rougeron 7637 Michel Kauffmann SECRETAIRE D ETAT AUPRES DU PREMIER MINISTRE CHARGE DU TOURISME N 7601 Fran ois Schleiter MINISTRE DELEGUE AUPRES DU PREMIER MINISTRE CHARGE DU PLAN ET DE L AMENAGEMENT DU TERRITOIRE N 7216 Lucien de Montigny SEANCE oo O e 4 DU 28 MAI 1968 327 MINISTRE D ETAT CHARGE DE LA FONCTION PUBLIQUE N 7580 Roger Carcassonne 7629 L on David 7642 Marie H l ne Cardot 7649 Ludovic Tron AFFAIRES SOCIALES N 5659 Raymond Bossus 7221 Marcel Boulang 7253 Michel Darras 7429 Marie H l ne Cardot 7577 Lucien Grand 7584 Robert
36. arous 7570 Raoul Vadepied 7571 Andr M ric 7575 Marcel Molle 7576 Marcel Molle 7583 Ferrand Verdeille 7592 Robert Liot 7593 Robert Liot 7595 Martial Brousse 7596 Martial Brousse 7597 Martial Brousse 7598 Martial Brousse 7602 Edgar Tai ilhades 7605 Claudius Delorme 7606 Claudius Delcrme 7607 Pierre Maille 7609 Andr M ric 7610 Pierre de Chevigny 7613 Lucien Gautier 7618 Michel Chauty 7619 Etienne Dailly 7620 Joseph Lanet 7621 Guy Petit 7632 Fer nand Esseul 7633 Jacques M nard 7638 Michel Kauffmann 7639 Roger Carcassonne 7640 Marie H l ne Cardot 7647 Marie H l ne Cardot EDUCATION NATIONALE N 2810 Georges Dardel 4833 Georges Cogniot 4856 Georges Cogniot 4890 Jacques Duclos 4909 Georges Cogniot 5162 Jacques Duclos 5733 Georges Rougeron 5797 Marie H l ne Cardot 5844 Louis Talamoni 6087 Georges Cogniot 6271 Robert Poudonson 6288 Georges Cogniot 6499 Georges Cogniot 7523 Andr M ric 7541 Marcel Guislain 7553 Michel Kauffmann 7564 Edgar Tail hades 7617 Georges Lamousse 7622 Andr M ric 7635 Georges Cogniot nand Verdeille 7647 Marie H l ne Cardot 328 EQUIPEMENT ET LOGEMENT N 7064 Edmond Barrachin 7588 Louis Martin 7591 Etienne Da lly 7625 Yves Est ve 7631 Jean Ganeval INDUSTRIE N 6457 Eug ne Romaine 7420 Marcel Guislain 7626 Yves Est ve INFORMATION N 7556 Maurice Coutrot INTERIEUR N
37. c est l ann e sociale On serait tent si le sujet n tait pas si grave de dire que cette expression fait penser la bonne vieille plaisanterie du barbier qui annon ait Demain on rase gratis D ann e sociale est toujours venir et elle n est pas encore venue Que l on ne nous dise pas qu un certain nombre de choses n taient pas possibles Je d borde sans doute le sujet et je vous prie de m excuser mes chers coll gues mais comment dissocier ce probl me de la jeunesse d un contexte politique Si je me r f re uniquement au rajustement du salaire minimum celui qui dans la conf rence dite du Ch telet vous auriez pu prendre un autre mot soit dit en passant dans la conf rence que j appellerai de Grenelle pour viter une interpr tation vraiment malsonnante le premier point sur lequel tout le monde s est mis d accord c est le rel vement du S M I G Cette question a fait le minimum de difficult s Ne croyez vous pas que si l on avait relev le S M IG il y a un an on n aurait pas au moins amorc l ann e sociale Ne pensez vous pas que ces jeunes sont plus sensibles qu on ne le pense au sort d une classe Savez vous pourquoi Parce que le pourcentage n est pas contestable dans l universit environ 90 p 100 de jeunes appartiennent aux classes poss dantes Alors on va me dire De quoi se plaignent ils Car ces 90 p 100 sont en tat de r volte ne vous
38. ctor Dubois 6686 Robert Liot 6774 Robert Liot 6820 Etienne Dailly 6838 Alain Poher 6840 Robert Liot 7008 Alain Poher 7010 Alain Poher 7011 Alain Poher 7028 Robert Liot 7037 Andr Armengaud 7053 Robert Liot 7068 Jean Filippi 7077 Ren Tinant 7082 Gabriel Montpied 7103 Edouard Bonnefous 7115 Robert Liot 7128 Joseph Brayard 7147 Robert Liot 7157 Robert Liot 7162 Robert Liot 7177 Jean Geoffroy 7187 Robert Liot 7219 Robert Liot 7227 Raoul Vadepied 7267 Robert Liot 7270 Raoul Vadepied 7271 Raoul Vadepied 7283 Alain Poher 7291 L on Messaud 7337 Robert Liot 7360 Claudius Delorme 7366 Raoul Vadepied 7383 Jean Gravier 7387 Jean Gravier 7390 Robert Bouvard 7392 Jacques Pelletier 7398 Robert Liot 7411 Robert Liot 7415 Alain Poher 7432 Charles Durand 7437 Andr M ric 7438 Marcel Martin 7457 Robert Liot 7461 Camille Vallin 7462 Paul Fabre 7463 Robert Liot 7467 Ren Tinant 7468 Robert Liot 7471 Robert Liot 7476 Andr Diligent 7477 Georges Marie Anne 7478 Marcel Guislain 7480 Marcel Martin 7491 Robert Liot 7492 Robert Liot 7496 Robert Liot 7506 Georges Rougeron 7512 Marcel Guisiain 7516 Jules Pinsard 7518 Guy Petit 7522 Jean Sauvage 7527 Paul Driant 7528 Marcel Legros 7529 Robert Liot 7530 Robert Liot 7532 Robert Liot 7533 Robert Liot 7534 Robert Liot 7543 Jean Berthoin 7552 Michel Kauffmann 7597 Pierre Carous 7559 Pierre Carous 7560 Pierre C
39. d truit l autorit des organisations syndicales parce que vous avez m me d truit l autorit des organisations d tudiants de France 326 SENAT SEANCE Aujourd hui tait fatal vous tes en face de la rue et quelle que soit votre bonne volont monsieur le secr taire d Etat quelle que soit celle que puisse avoir aujourd hui votre gou vernement il est d sormais impuissant r soudre le probl me Applaudissements l extr me gauche gauche au centre gauche et droite M le pr sident Personne ne demande plus la parole En application de l article 83 du r glement le d bat est clos Lt AER ORGANISME EXTRAPARLEMENTAIRE Nomination des repr sentants du S nat M le pr sident Je rappelle que la commission des lois et la commission des finances ont pr sent des candidatures pour un organisme extraparlementaire La pr sidence n a re u aucune opposition dans le d lai pr vu par l article 9 du r glement En cons quence ces candidatures sont ratifi es et je pro clame MM Raymond Bonnefous Jacques Masteau et Pierre Prost repr sentants du S nat au sein de la commission charg e d examiner les probl mes pos s par la r partition des respon sabilit s publiques entre l Etat et les diverses collectivit s locales conform ment au d cret n 68 394 du 30 avril 1968 pris en application de l article 21 de la loi n 68 108 du 2 f vrier LL E RAPPEL A
40. de d mocratie et non seulement de transf rer tout le pro bl me universitaire sur un terrain nouveau ouvert au dialogue et au changement mais aussi d entamer des r formes profondes dans l ordre conomique et social de faire en sorte que l Etat 321 cesse d tre soumis aux monopoles ce qui suppose que l on con vertisse progressivement en entreprises nationales d mocrati quement g r es les forteresses conomiques qui sont aujourd hui la base du pouvoir oppressif des f odalit s Le gage de ces r formes le gage de la r novation n cessaire de la nation et de la soci t c est la coh sion des travailleurs manuels et intellectuels la coh sion de la jeunesse et de ses a n s la coh sion de toutes les forces d mocratiques Que les d mocrates s unissent et ils assureront les destin es d une France de progr s social de haute culture et de libert Applaudissements l extr me gauche gauche et sur plusieurs trav es du centre gauche M le pr sident La parole est M Marcel Champeix M Marcel Champeix Monsieur le pr sident mes chers coll gues j avais simultan ment d pos au nom du groupe socialiste une proposition de loi tendant f amnistie des tudiants condamn s lors des premi res meutes et une question orale adress e M le ministre de l ducation nationale propos des v nements de ces derni res semaines J ai eu l occasion lors de la discussion du projet
41. de la population l gale de la commune o se trouve l tablissement dans lequel elle s journe La mani re dont lI N S E E d nombre cette population ne peut donc porter un pr judice quelconque aux finances communales Par contre il convient de noter que jamais les pensionnaires des maisons de repos n ont t compt s au titre de la population des communes o elles sont situ es que ce soit en population compt e part ou en population municipale ainsi qu il est tr s claire ment indiqu dans le manuel d instructions aux agents recenseurs 6 3 4 du manuel utilis en 1962 6 3 2 de celui utilis en 1968 manuel qui est remis par le maire chacun des agents recenseurs de sa commune Si certaines municipalit s ont tenu compte du nombre de pensionnaires des maisons de repos situ es sur le terri toire de leur commune pour contracter certains emprunts elles n ont pu s appuyer sur aucun pr c dent pour le faire INTERIEUR 7555 M Pierre Bourda demande M le ministre de l agri culture si un syndicat intercommunal d alimentation en eau potable peut tre autoris passer avec une entreprise priv e et sp cialis e dans le cadre d une r gie syndicale un contrat de prestations de services et d assistance technique pour l aider exploiter son r seau de distribution d eau sans tre tenu de faire appel la concurrence Il est sp cifi que le contrat en question serait d une du
42. de report des examens sep tembre s il le faut mesure que de nombreuses facult s ont d j prise d ailleurs Il est clair qu il est de la responsabilit gouver nementale de donner sa caution ces d cisions et de tout faire pour que les candidats les candidats bacheliers en particulier et leurs familles sachent quoi s en tenir M Cogniot le disait il y a quelques instants il est certain que les familles qui risquent A se trouver le plus frapp es sont les familles de condition modeste pour lesquelles une ann e scolaire repr sente un sacrifice tr s lourd Il y a depuis quinze jours une carence inadmissible des services de la rue de Grenelle Comment le Gouvernement ne voit il pas que Pins curit dans laquelle se d battent tudiants et enseignants ne peut qu accro tre l agitation des esprits et alimenter la d ception et la ranc ur D autre part le Gouvernement est il pr t oui ou non expri mer sa position sur les r formes tudi es au sein de chaque facult par les conseils paritaires tudiants professeurs Il est facile d ironiser sur les d bats confus et bavards que la fi vre des nuits de travail d veloppe dans les amphith tres Mais en fait les tudiants laborent leurs propositions depuis quinze jours peine et leur organisation spontan e est in vitablement d fail lante Le Gouvernement en dix ans n a pas t m me de com prendre les aspirations de la jeunesse et de l
43. du ciel venu de l espace on ne sait d o _M Pierre Dumas secr taire d Etat Elle est marqu e du g nie l intervention de M le s nateur Pinton Exclamations au centre gauche M Auguste Pinton On n a jamais vu cela monsieur le secr taire d Etat M Andr Cornu Un peu de sang froid M Auguste Pinton Voulez vous me permettre de vous inter rompre mon cher coll gue M Georges Lamousse Je vous en prie M le pr sident La parole est M Pinton avec l autorisation de l orateur M Auguste Pinton Ce que je vais dire n a rien voir avec notre d bat Jai fait une remarque monsieur Lamousse que vous avez bien voulu accueillir Mais je n accepte pas les obser Re de M le secr taire d Etat Applaudissements au centre gauche M Pierre Dumas secr taire d Etat Le secr taire d Etat n accepte pas non plus un certain nombre de r flexions dont il est l objet de la part de M Pinton depuis un moment _M Auguste Pinton Elles ne s adressent pas vous mon sieur le secr taire d Etat M Andr Cornu Elles s adressent au Gouvernement M le pr sident Laissez parler lauteur de la question qui seul jai donn la parole Vous interviendrez ensuite si vous le d sirez Monsieur Lamousse ne vous laissez pas interrompre M Georges Lamousse Mes chers coll gues je vous disais donc que le Gouvernement et le pouvoir ont t pris au d pourvu par la r volte des tudiants
44. e ce bref expos permettez moi d ajouter quelques mots titre personnel les circonstances les propos et peut tre quelques attitudes me paraissant les rendre indispensables Comme chacun d entre nous ic1 j ai t jeune Je lai t au lendemain d une guerre j appartenais une g n ration qui a particip la lutte et qui s est trouv e dans les prisons comme ce fut mon cas Depuis ce moment je n ai jamais cess d observer avec beaucoup d attention avec il critique de la jeunesse les institutions et la vie de mon pays Depuis vingt cinq ans je n y ai jamais discern un homme qui pour la r novation pour vouer ce pays des t ches g n reuses et fraternelles ait fait plus que le g n ral de Gaulle Exclamations gauche et l extr me gauche M Raymond Bossus Vous avez dit cela sans rire M Pierre Dumas secr taire d Etat Avec toute ma conviction monsieur le s nateur M Marcel Champeix Je demande la parole M le pr sident La parole est M Champeix M Marcel Champeix Monsieur le secr taire d Etat vous avez parl d une fa on particuli rement pos e et vous aviez m me l air d tre pris par une certaine motion Vous avez pu constater que cette assembl e qui vous le savez est sur ce probl me en opposition formelle avec vous et avec le Gouvernement vous a galement cout d une fa on particuli rement attentive Si justement ce dialogue entre nous a eu ce caract re
45. e gauche gauche au centre gauche et droite M le pr sident La requ te sera transmise au Gouvernement je ne peux pas vous dire autre chose Mouvements divers M le secr taire d Etat m a fait signe qu il en ferait part au Gouver nement Il ne peut pas vous r pondre sur le champ vous le DU 28 MAI 1968 comprenez tr s bien Le probl me est difficile nous avons essay de le r gler au niveau du S nat avec les moyens du bord si je puis m exprimer ainsi Nous faisons de notre mieux mais je comprends parfaitement la requ te des parlementaires Il n y a pas d autre observation Tais n T s REGLEMENT DE L ORDRE DU JOUR M le pr sident Voici quel pourrait tre Fordre du jour de la prochaine s ance pubiigue pr c demment fix e au jeudi 30 mai quinze heures 1 Discussion de la proposition de loi adote par l Assem bl e nationale tendant modifier les articles 54 g 54 h 541 et 54 j du livre II du code du travail de fa on faire b n ficier tous les travailleurs vis s l article 54 f du m me livre d un cong annuel minimum de quatre semaines N 138 et 179 1967 1968 M Hector Viron rapporteur de la commission des affaires sociales 2 Discussion de la proposition de loi adopt e par l Assem bl e nationale tendant modifier et compl ter la loi n 54 781 du 2 ao t 1954 en vue de faciliter les possibilit s de logemeni des tudiants et d
46. en A une question crite que j avais adress e M Peyrefitte le 2 f vrier sur son obstination appliquer dans l Universit et dans les grandes classes des lyc es des r glements justement qualifi s d ant diluviens excluant toute vie politique et une morale faite d interdits t de tabous alors que les jeunes aspirent au libre examen le ministre m avait r pondu le 23 avril par l invocation aussi traditionnelle qu artificieuse de la neutralit scolaire et la menace de faire jouer les statuts disciplinaires Eh bien o le Gouvernement en est il aujourd hui dans la mise en uvre de sa discipline bureaucratique l cole et l Universit dont il se r clamait si fi rement le 23 avril Qu est il advenu de tout ce r gime p nitentiaire qui tait si cher au Gouvernement N est il pas caract ristique que monte simul tan ment des usines et de l Universit la volont profonde de participation la gestion c est dire de d mocratie Rien ne pourra arr ter ce vaste mouvement Il faudra que la r action se r signe l tablissement d un pouvoir de contr le des tra vailleurs tous les chelons de la vie conomique commencer par l extension des attributions des comit s d entreprise et la libre activit de la section syndicale dans l entreprise Il faudra que le conservatisme et l autoritarisme c dent devant la d mo cratisation de l Universit De m me qu on ne peut plus ref
47. ers coll gues allonger inutilement le d bat mais je pourrais vous citer beaucoup d exemples de programmes qui ont t interrompus en cours d ann e scolaire pour en prendre d autres qui eux m mes n ont pas t ter min s On s est livr cet exercice dans certains tablissements deux ou trois fois pendant une ann e scolaire de sorte que trois ou quatre mois d tudes ont t perdus et que les l ves se sont pr sent s un examen qu il n avaient pu pr parer dans des conditions suffisamment concr tes et suivies Incoh rence dans le cours des tudes incertitude des parents et des enfants incoh rence aussi la sortie de l Universit et celle ci est le corollaire de l autre La plupart du temps des tudiants qui fr quentent l enseigne ment sup rieur et obtiennent les dipl mes de cet enseignement ne trouvent pas de d bouch s M le doyen Zamanski qui est venu voil deux ans devant notre commission de contr le nous a dit que pratiquement 20 p 100 seulement de ces tudiants la sortie des tudes sup rieures trouvaient un d bouch Cela signifie que quatre tu diants sur cinq sont oblig s de se recaser o ils peuvent et comme ils peuvent Il y a l de la part des pouvoirs publics une lacune qui constitue un v ritable scandale On sort de l Universit l heure actuelle non pas muni d un viatique qui permettra de prendre sa place dans la soci t mais comme l
48. es afin d assurer la constitution d universit s responsables la marche desquelles les tudiants puissent participer En attendant me disiez vous tout l heure et cette ques tion a t soulev e aussi bien par M Cogniot que par M Chauvin que se passera t il pour les examens Cette ann e universitaire sera t elle per ue ou sera t elle sanctionn e Je dois dire que le Gouvernement a le d sir et il ne l a jamais cach que ces examens puissent tre pass s C est dans cette intention que M Pevyrefitte avait donn tous pouvoirs aux doyens pour que compte tenu de la diversit de situations d une universit et d une ville l autre chacune des facult s d termine les dates et m me les modalit s des examens am nager en fonction des circonstances Au niveau national le Premier ministre avait diverses reprises affirm le d sir du Gouvernement de nouer le dialogue avec tous ceux qui se pr occupent de l avenir de l universit et des probl mes sociaux Bien entendu encore fallait 1l pour que ce dialogue puisse s instaurer convenablement que le calme se r tablisse et que la preuve de la repr sentativit des interlo cuteurs soit faite travers ce dialogue Le Gouvernement a constat comme vous tous comme la France tout enti re avec une profonde satisfaction que le d roulement des manifestations d hier soir avait semble t il administr cette preuve et rempli ces conditions C
49. es personnes seules N 131 1967 1968 M Pierre Garet rapporteur de la commission des lois constitu tionnelles de l gislation du suffrage universel du r glement et d administration g n rale 3 Discussion du projet de loi adopt par l Assembl e nationale relatif l armement et aux ventes maritimes N 136 et 187 1967 1968 M Pierre Marcilhacy rapporteur de la commission des lois constitutionnelles de l gislation du suffrage universel du r glement et d administration g n rale 4 Discussion du projet de loi adopt pagr l Assembl e nationale relatif J tat civil des Fran ais ayant v cu en Alg rie ou dans les anciens territoires fran ais d outre mer ou sous tutelle devenus ind pendants N 130 et 185 1967 1968 M Jean Geoffroy rapporteur de la commission des lois consti tutionnelles de l gislation du suffrage universel du r glement et d administration g n rale 5 Discussion du projet de loi adopt par l Assembl e nationale autorisant l approbation de la Convention europ enne du 30 novembre 1964 pour la r pression des infractions routi res N 134 et 188 1967 1968 M Lucien De Montigny rapporteur de la commission des lois constitutionnelles de l gislation du suffrage universel du r glement et d administration g n rale 6 Discussion de la proposition de loi adopt e par l Assem bl e nationale tendant modifier l
50. et j employais cette m taphore Cest comme si un a rolithe venu du ciel de l espace on ne sait do ni pour quelle cause leur tait tomb brusquement sur la t te nes uns 322 SENAT SEANCE Or ce ph nom ne qui vient de se passer non seulement tait tout fait pr visible mais encore il avait t pr vu au sein de cette assembl e M Andr Cornu Il tait fatal M Georges Lamousse Je vous rappelle qu il y a deux ans l initiative de la commission des affaires culturelles une com mission de contr le sur les probl mes de l enseignement et plus pr cis ment sur les probl mes d orientation et de s lec tion avait t institu e au sein de cette assembl e Cette commission dirig e par le pr sident Gros avait eu l indulgence de me d signer comme corabporteur aux c t s de mon coll gue et ami M Cogniot de M Chauvin de M le professeur Pr lot de M Longchambon Ce rapport a t crit en 1966 apr s l audition d un tr s grand nombre de personnalit s appartenant aussi bien au milieu des parents d l ves et d tudiants celui des professeurs qu au monde des tudiants eux m mes Je pourrais vous lire un certain nombre de passages de ce rapport qui vous montreraient l vidence que toutes les causes du malaise qui a amen l clatement auquel aujourd hui nous nous trouvons confront s taient indiqu es Jen cite simple ment de m moire une phrase en vou
51. ion de ce mouvement nous la trouvons dans les lections primaires du New Hampshire Je me trouvais aux Etats Unis en mission envoy par le S nat et ce fut un coup de tonnerre dans le monde politique C est un professeur lib ral M Mac Carthy qui a tout d un coup r v l une partie de l opinion am ricaine cette esp ce de prise de conscience Mais si nous allons plus loin nous trouvo s au Br sil Rio de Janeiro le 28 mars 1968 un tudiant Edron de Lima Souto qui est tu au cours d une chauffour e Les d sordres s tendent ensuite de Rio de Janeiro Brasilia Porto Alegre Fortaleza et en d autres endroits Je dirai qu avec des p rip ties diff rentes et qui nous int ressent peut tre moins on constate des ph nom nes identiques en Bolivie en Colombie o le 29 mars 1968 les tudiants occupaient les locaux de six facult s de l universit de Bogota pour protester contre la pr sence de forces de police au Vene zuela o le 26 mars 1968 il y a eu 4 morts et 200 bless s enfin au Guatemala une situation tr s originale est constater et elle a peu pr s les m mes causes avec des effets diff rents Mes chers coll gues ce tour d horizon pourrait nous amener penser et je crois que l ouvrage d o je tiens cette esp ce de tableau synoptique n y manque pas qu il y a l dessous une sorte d orchestration que tout cela est voulu Excusez moi de dire que je ne crois
52. ion qui s est d velopp dans l Universit avec les men es de certains groupes dont l objectif avou est la subversion et pour lesquels l Universit n est qu un terrain de man uvres parmi d autres D ailleurs les tudiants dans leur immense majorit ne sont pas dupes ils refusent d sormais de se laisser entrainer dans la rue par les provocateurs De leur c t les forces de l ordre dans leur action ont toujours t inspir es par le souci de distinguer ce qui est manifestation de ce qui devient provocation ou meute Mais c est maintenant vers l avenir qu il convient de se tourner et je voudrais dire cet gard qu aux yeux du Gouvernement le mouvement qui a surgi dans l Universit et dans lequel beau coup d tudiants se sont engag s avec un tr s grand enthousiasme peut se r v ler positif Il fallait en effet d barrasser l Universit de bien des obstacles psychologiques qui entravaient l action r formatrice que de nombreux universitaires avaient d finie et SENAT SEANCE DU 28 MAI 1968 325 que les pouvoirs publics avaient entreprise L objectif du Gouver nement d sormais plus que jamais est de cr er en prenant les contacts utiles avec tous ceux qui ne se refusent pas au dialogue les conditions qui permettront aux professeurs aux tudiants et Pensemble de la nation de pr parer dans le calme et dans Pordre la refonte indispensable des structures universitair
53. it d viction ou de r siliation en faveur de la soci t Y a t il une distinction faire selon que l indemnit est per ue avant ou apr s la dissolution de la soci t b en mati re d enregistrement deux actes deviennent alors utiles l un par lequel les indivisaires personnes physiques c dent la propri t des murs grev s du droit d occupation l autre pass avec la soci t comportant abandon de la jouissance des lieux moyennant paiement d une indemnit Quels sont les droits d enregistrement applicables en l esp ce La concomitance des actes a t elle une inci dence c le montant de l indemnit vers e est il ventuellement d ductible des revenus de la personne physique ou morale qui l assume laquelle se trouvera galement propri taire des murs d la r ponse aux pr c dentes questions est elle la m me si lin demnit est pay e par une soci t civile immobili re du r gime revenus fonciers Question du 16 novembre 1967 l e r ponse Le minist re de la justice a t consult sur les deux premi res parties de la question pos e qui rel vent de sa comp tence D s que ces l ments d information auront t re us une r ponse d ensemble sera adress e l honorable parlementaire 7459 M Robert Liot expose M le ministre de l conomie et des finances que la crise de l industrie textile a amen depuis plusieurs ann es de nombreuses fermetures de tis
54. n e de M Jean Jacques Servan Schreiber des troubles provoqu s par 4 000 tudiants dont les slogans non l Europe des banquiers ni Franco ni Carvillo gt Carvillo tant le secr taire du partie commu niste espagnol ont secou ce moment l la p ninsule ib rique Vous connaissez aussi les violences estudiantines en Italie Passant l Allemagne f d rale vous vous souvenez que le jeudi 4 avril 1968 vous voyez que nous sommes presque dans l imm diat Berlin Rudi Dutschke pr sident de la f d ration allemande des tudiants socialistes tait bless de trois balles de revolver par Joseph Bacheman Il s en est suivi une s rie d incidents d une extr me violence et la mise en cause d un journal allemand dont le reproche principal que les gens s rieux pourront lui adresser est de cultiver peut tre un peu trop la facilit et de pousser au tirage cette mise en cause dis je a entra n des violences On a vu surgir alors ce qu on a appel la pouss e des Chinois et cependant je voudrais que vous ne vous trompiez pas Quand on parle de chinois ou de pro chinois c est une appellation commode qui ne couvre peut tre pas la r alit profonde du mouvement de ce mouvement qui est un mouvement de refus de refus m me para t il de l anarchisme ceux qui sont l ext rieur lui donnent volontiers des qualificatifs prati ques sans doute mais inexacts Vous avez e
55. ngtemps qu ils s y seraient attel s et qu ils l auraient men e bien Applaudissements sur de nombreuses trav es Monsieur le secr taire d Etat je vous ai dit au d but de mon expos que je ne voulais pas me laisser aller des paroles de sectarisme ou de pol mique mais dans ce grave probl me de la r forme de l Universit de la r volte de l Universit car ce n est pas seulement la r volte des tudiants c est aussi celle des ma tres il faut dire les choses clairement il faut prendre parti hardiment Lorsqu il tait dans la maison de Matthieu J sus disait Il ne faut pas mettre le vin nouveau dans de vieilles outres fripp es et ravag es Le r gime gaulliste c est justement cette vieille outre fripp e et ravag e et le vin nouveau c est notre jeunesse notre jeunesse turbulente tumultueuse indocile mais qui est riche d un sang nouveau qui est tendue vers lavenir et qui poss de c qui vous manque vous gouvernement du r gime gaulliste qui poss de l enthousiasme au sens tymolo gique du mot car cette jeunesse a un dieu dans son me alors que vous vous n avez qu une idole devant les yeux Vous n avez pas su la comprendre vous n avez pas su lui donner dans l Universit et dans la nation la place qui est la sienne Aujourd hui avec les ouvriers avec les paysans avec tous ceux qui r fl chissent dans ce pays cette jeunesse vous r cuse elle ne veut plus de vou
56. nt t affich es Elles seront ratifi es s il n y a pas d opposition dans les conditions pr vues par l article 9 du r glement as A CRISE DANS L UNIVERSITE Discussion de questions orales avec d bat M le pr sident L ordre du jour appelle la discussion de trois questions orales avec d bat qui ont t jointes par d cision du S nat M Pierre Marcilhacy demande M le ministre de l ducation nationale les mesures qu il compte prendre pour que les agita tions et les violences de certains tudiants dont beaucoup sont caus es par de d plorables tats de fait ne compromettent ni le travail ni la libert d expression ni les examens ou concours des autres N 63 M Georges Cogniot demande M le ministre de l ducation nationale leg mesures qu il compte prendre 1 Pour mettre un terme la r pression qui frappe les tu diants de l enseignement sup rieur 2 Pour tablir une vie d mocratique dans les universit s et les coles 3 Pour rem dier au manque de locaux et de personnel dans l enseignement sup rieur ainsi qu au d faut d adaptation des structures et des enseignements 4 Pour cr er une allocation d tudes et acc l rer la d mo cratisation du recrutement N 64 M Marcel Champeix demande M le ministre de l ducation nationale les mesures qu il compte prendre pour mettre fin l inqui tude des milieux tudiants concernant leur avenir q
57. ntal est unanimement combattu par les doyens des facult s des lettres et des sciences qui ne veulent de s lection qu apr s une premi re ann e d tu des en facult ann e d orientation qui disent ils ne serait pas du temps perdu Les doyens et je cite l expression de leur pr sident M Vivien restent unanimement oppos s toute s lection autoritaire et massive qui pourrait leur tre propos e ou impos e tendant adapter conform ment une politique malthusienne le contenu au contenant M me le doyen Zamansky a adopt la r solution que je viens de lire i Peu vous importe galement que votre numerus clausus soit parfaitement ill gal Il l est bel et bien tant que la d finition du baccalaur at n est pas modifi e tant que le baccalaur at reste le premier grade de l enseignement sup rieur et nous seuls parlementaires pouvons modifier cette d finition En somme le Gouvernement pr pare non une r forme mais une contre r forme de l enseignement sup rieur M Auguste Pinton C est trop tard M Georges Cogniot La France manque d enseignants et de chercheurs elle manque de m decins et d ing nieurs La com mission du V Plan a demand pour satisfaire les besoins en cadres moyens et sup rieurs 740 000 tudiants en 1972 vous le savez tous ce qui repr senterait encore un taux inf rieur par exemple au taux actuel de la Su de Mais le Gouvernement inca pable de
58. opulaire et d union d mocratique qui change compl tement la politique D j nous voici priv s de la pr sence de M Peyrefitte d missionnaire midi La d bandade gouvernementale commence Depuis trois semaines M Peyrefitte tait condamn il n tait plus qu un fant me de grand ma tre de l universit laquelle est tout enti re soulev e contre le Gouvernement tudiants et lyc ens enseignants et parents d l ves Le drame universitaire que nous vivons a commenc le 3 mai parce que ce jour l le ministre a sans raison valable donn l ordre de faire entrer la Sorbonne les chevaliers de M Fouchet qui apr s avoir promis aux tudiants de les laisser sortir librement les ont empoign s comme des malfaiteurs Dans la presse qui est d vou e au Gouvernement M Peyrefitte aimait nagu re faire vanter son dandysme intellectuel mais avec les tudiants il a d pass les limites de l in l gance et des mau vaises mani res pour donner dans la brutalit et la sauvagerie Le Gouvernement r sout les probl mes de la jeunesse alter nativement coup d invitations d jeuner pour M Cohn Bendit chez M Missoffe et coup de grenades lacrymog nes Ses m rites se lisent sur le pav de Paris M Peyrefitte m rite de recevoir l instar de son pr d cesseur en change du porte feuille de l instruction publique le portefeuille de la police Le ministre est donc parti et si contre toute attente du
59. pour un tudiant perturbateur du travail de ses camarades et de lui infliger une sanction Je connais un minent professeur de droit qui m a dit Il est un moment o il faut savoir intervenir et retirer la matraque des mains des tudiants comme quand ils ont dix ans on leur retire leurs cocottes en papier gt Seulement cela on ne l a pas fait D s lors suivant un terme que vous ne pouvez pas r cuser monsieur le secr taire d Etat le processus s est engag et il n est pas termin Quand on s est avis de la situation de M Cohn Bendit il tait trop tard Vous en avez fait inutilement un martyr Cela p sera lourd aussi sur le destin de votre gouvernement et peut tre de notre pays Voil trois ou quatre mois on pouvait rappeler M Cohn Bendit ses devoirs d tu diant tout en lui laissant parfaitement le droit d exprimer ses id es condition qu il n emp che pas les autres d avoir les leurs et surtout de travailler A partir de l de m me qu en jetant une allumette sur une tra n e de salp tre tout s est mis exploser dans tous les coins C est ainsi que de plus en plus s est justifi e cette image les allumettes ne br lent que le foin sec Vous pouviez un moment donn peut tre sauver l allumette mais il fallait emp cher que le foin ne s che et cela vous ne l avez pas fait Je remarque au passage avec une certaine tristesse que si la v ritable d mission je ne
60. qu on ne le pensait Il restait un mur Nous pensions qu il tait tenu par du ciment tait du sable un coup de vent l a emport Il est trange de penser qu un mouvement n Nanterre ait pu ce point branler le fondement m me de l Etat que je sois en droit de dire qu en fait il n y a plus d Etat Ne croyez pas pourtant que le ph nom ne soit sp cifiquement fran ais Comme je le disais au d but bien que nous sachions que nos d bats n auront peut tre pas dans le pays la r sonance qu en des temps moins troubl s ils auraient pu avoir nous accomplissons ici un devoir de conscience et nous l accomplirons dans la s r nit et jusqu au bout Je voudrais mes chers coll gues vous tenir attentifs la simultan it dans le temps de ces manifestations estudiantines Un ouvrage ou plut t un travail dont je n approuve d ailleurs pas les conclusions je le pr cise pour ceux qui verraient le nom sur la couverture a eu le m rite d op rer une synth se de laquelle je vais extraire quelques indications pour faire mieux saisir la simultan it du mouvement dans le monde Si vous le voulez bien nous chercherons en d gager les causes et ensuite nous verrons les responsabilit s du Gouver nement vous et moi Nous sommes l pour cela Mesdames messieurs au hasard de diff rents pays du monde nous noterons que dans l Espagne du g n ral Franco il y a eu notamment lors de la derni re tour
61. que 10 p 100 d enfants d ouvriers et constitue une image renvers e de la population Que faire pour y rem dier D abord d mocratiser sinc rement l enseignement secondaire ensuite cr er une allocation d tudes permettant aux enfants de se consacrer temps complet leur formation combin e avec le d veloppement des uvres socio culturelles cog r es Telles sont mesdames messieurs les r formes tr s pr cises que nous proposons de r aliser dans l enseignement sup rieur Tout l heure le ministre viendra sans doute affirmer M Auguste Pinton Quel ministre M Georges Cogniot Celui qui nous honore de sa pr sence Il ne serait gu re courtois de le qualifier de suppl ant poly valent M Jacques Duclos Et si pourtant M Georges Cogniot Le ministre viendra affirmer que le Gou vernement est en train d laborer quelque nouveau plan miracle mais la grande id e de l heure nous est parfaitement connue depuis le comit interminist riel du 4 avril c est le numerus clausus l entr e dans l enseignement sup rieur Maintenant on va se h ter Sp culer sur les incertitudes voire les impa tiences d une partie de l opinion devant l effervescence uni versitaire pour diminuer les r sistances une limitation malthu sienne du recrutement des tudiants quelle profonde combi naison l Ici encore on ne tiendra aucun compte de l opinion des enseignants Le point de vue gouverneme
62. que je leur donnerais dans une r union publique et simultan ment une politique sociale et conomique valable Surtout on ne peut pas faire dans le m me temps l effort n cessaire pour l ducation nationale du pays qui apr s tout doit tre la premi re pr occupation dans une r pu blique comme la n tre Vous avez parl videmment du mouvement des tudiants Je sais bien qu il y a des l ments subversifs Je sais que notre coll gue Marcilhacy a dit de ce mouvement qu il tait en quelque sorte un mouvement mondial Mais je crois qu on fait une erreur mon cher Marcilhacy lorsqu on pr sente le probl me de cette fa on car ce mouvement mondial a toujours exist Une jeunesse vraiment dynamique et digne de ce nom est tou jours en r volte contre la soci t dans laquelle elle se meut et dans laquelle elle vit La probl me n est pas nouveau C est un probl me de tous les temps et de tous les pays Ce qui s est produit en France c est le mouvement d une jeunesse devenue plus explosive parce que le nombre de jeunes en France est devenu plus grand Ce n est pas du tout comme certains l ont affirm aussi en relation avec le progr s d mogra phique c est uniquement parce qu il y a aujourd hui beaucoup plus de jeunes filles et de jeunes gens qui fr quentent des coles diff rentes tous les degr s C est justement parce que cette masse d tudiants est beaucoup plus grande et qu elle a pl
63. r e de quelques ann es seulement qu il porterait principalement sur laide que lui apporterait l entreprise au point de vue du fonctionnement de l entretien et des r parations du r seau et que le montant du march resterait annuellement inf rieur la somme pour laquelle le syndicat est autoris traiter de gr gr Question du 27 mars 1968 transmise pour attribution par M le ministre de l agriculture M le ministre de l int rieur R ponse L obligation de faire appel la concurrence dans le cas particulier que para t viser l honorable parlementaire ne peut r sulter que de la qualification du contrat et donc d une appr ciation de ses clauses et aussi de la volont des parties sil s av re que ce contrat ne peut tre rang dans la cat gorie des march s publics il n y a pas d obligation de faire appel la concurrence il n y en a videmment pas non plus dans l hypo th se o ce contrat quoique qualifi march remplit les conditions fix es par la r glementation pour tre pass de gr gr toute fois l appel la concurrence reste une r gle de bonne administra tion dans tous les cas o il est possible on Paris Imprimerie des Journaux officiels 26 rue Desaix
64. r pondre aux besoins des hommes et aux int r ts de la Nation ne vise qu barrer l acc s des hautes tudes La pr tendue r forme de l orientation dans l enseignement secondaire qui commence cette ann e c est pourquoi j en parle dans les acad mies de Reims et de Grenoble et qui n est en fait que l tablissement d une s lection autoritaire et bureaucratique au niveau de l entr e en seconde va dans le m me sens Ce n est point par hasard qu enseignants et parents d l ves l on condamn e d un m me mouvement Vous ne songez qu trier le petit nombre et vous vous flattez d emp cher par une cascade d liminations ce qui vous semble une aspiration dangereuse la mobilit sociale Obs d s par les convenances et l int r t court terme des puissances conomiques vous avez voulu que l enseignement secondaire orient t d j les adolescents vers les professions Vous avez vacu autant que vous lavez pu la culture g n rale hors des lyc es A l entr e de la seconde l ge de quinze ans vos techniciens aiguilleurs form s leurs fonctions ce d tail est r v lateur de votre humanisme en six semaines exactement soup seront et orienteront souverainement Tant pis pour Pasteur s il vivait aujourd hui au lyc e il n tait fort qu en dessin alors vous l orienteriez bon gr mal gr en seconde artistique Sourires et vous interdiriez la biologie
65. r propri taire indivis d un immeuble sont galement associ s dans une soci t responsabilit limit e ayant opt en 1955 pour le r gime fiscal des soci t s de personnes qui exerce depuis de longues ann es une activit commerciale dans l immeuble susvis Les droits juridiques sont demi dans l immeuble et un tiers deux tiers dans la soci t Cette derni re paie annuellement un loyer pour l occupation de fait des locaux sans qu un bail crit ait jamais t pass Le fr re et la s ur envisagent d une part de vendre l immeuble d autre part dans un d lai de six mois un an et pour satisfaire la demande de l acqu reur qui veut disposer des locaux soit de mettre fin l activit commerciale de la soci t en la liquidant soit de la trans f rer ailleurs A l occasion de ces op rations il lui demande 1 s il y a lieu de consid rer que lactif social comporte le droit au bail commercial et donc vocation de la soci t recevoir une partie de la valeur de l immeuble titre d indemnit d viction ou de r siliation de bail 2 s il convient au contraire de faire abstrac sq SENAT SEANCE DU 28 MAT 1968 329 tion d une telle notion et si l on est libre de la d cision 3 en R ponse Dans la mesure o ils pr sentent le caract re d une cas de r ponse affirmative la premi re question a quel est le r gime d imposition de Pindemn
66. r les repr sentants de l administration des enseignants des parents d l ves en ajoutant qu au niveau de l enseignement sup rieur les tudiants rempla aient naturellement les parents d l ves Que de fois ai je dit qu il fallait en finir avec la pr sence la t te de nos tablissements d enseignement sup rieur de fonctionnaires du type napol onien que les recteurs devaient tre lus que les conseils des universit s devaient comprendre non seulement toutes les cat gories du personnel enseignant mais les d l gations des tudiants Que de fois ai je plaid ici pour la modernisation de l enseignement Ces opinions faisaient sourire les pr d cesseurs de M Peyre fitte et M Peyrefitte lui m me Elles n taient pas plus accueillies que nos r clamations en faveur de cr dits enfin adapt s aux besoins ou en faveur de la d mocratisation sinc re et non appa rente du recrutement Dans une authentique d mocratie parlementaire les probl mes de l enseignement sup rieur auraient t beaucoup plus s rieuse ment pr sent s aux assembl es tudi s en commission d battus publiquement et ce qui est l essentiel soumis au vote La presse aurait rendu compte de ces discussions Les m contents les opposants auraient trouv dans les assembl es des d fenseurs ils ne seraient pas arriv s la constatation bien fond e qu entre le pouvoir et eux rien ne pouvait tre r gl que par la force Mai
67. rnement ne commette pas l erreur de laisser les tudiants camper aux portes de la nation Il est trop facile de penser qu on isolera la jeunesse de l Universit de l opinion publique en l acculant la r volte ouverte Il est trop dangereux de lui donner le sentiment d avoir t jou e et de rester incomprise Il est trop maladroit et ce serait vite criminel de croire que la jeunesse tudiante se d mo bilisera par de simples promesses ou des paroles d apaisement Qu entend faire le Gouvernement A propos de ce qu on appelle la r pression polici re je demande si le Gouvernement entend mettre en place syst mati quement des forces de l ordre face aux manifestants donnant ainsi aux provocateurs de tous horizons l occasion de d clencher des affrontements Etait il vraiment indispensable de s opposer au d fil partant de la gare de Lyon vendredi dernier 324 SENAT SEANCE M Etienne Dailly Tr s bien M Adolphe Chauvin Cette erreur faite et les affrontements commenc s les forces de l ordre ont pu r tablir le calme viter les exc s et garder leur sang froid la diff rence de la mani festation pr c dente gr ce en particulier l action des officiers sur leurs hommes On ne peut que se f liciter que dans ces circonstances dramatiques le pire ait t vit La d monstration a t faite hier qu une manifestation bien encadr e par le service d ordre tudiant et
68. rofessionnels que l allocataire retire de ses acti b n fice des prestations familiales celles ci sont dues au titre vit s et subsidiairement le temps de travail qu il y consacre Cependant si l une des activit s exerc es est agricole le crit re adopt est celui du temps de travail et subsidiairement celui du principal revenu Dans le cas signal par l honorable parlementaire Pune des activit s exerc es est agricole Il y a donc lieu de com parer tout d abord le temps de travail consacr chacune des activit s Or durant le mois d octobre 1967 le chef de famille a t employ pendant cinquante sept heures et demie par Padmi nistration des P et T et son activit agricole ne correspond qu cinquante sept heures de travail Sur ces bases l application de la r gle rappel e ci dessus am ne donc consid rer que sont acti vit principale a t celle qu il a exerc e au service de ladmi nistration des P et T la comparaison des revenus aboutissant d ailleurs la m me conclusion Il appartient en d finitive dans le cas consid r au service employeur d examiner les droits de l int ress aux prestations familiales compte tenu de lavis favo rable de la commission d partementale pr vue l article 3 du d cret du 10 d cembre 1946 ECONOMIE ET FINANCES 7205 M Jacques M nard expose M le ministre de l conomie et des finances qu un fr re et une s u
69. rraient pr voir par exemple des passages sans examen de la premi re la deuxi me ann e du premier cycle et des preuves de rattrapage dans les autres cas Il s agit l bien s r de mesures transitoires valables cette ann e De nouvelles structures d appr ciation des connaissances et des aptitudes seraient tudi es pour les ann es suivantes en recherchant le contr le et le conseil continus des tudiants sous des formes souples De m me le travail accompli au cours de l ann e scolaire qui s ach ve par les l ves des classes terminales de l ensei gnement secondaire doit tre valablement sanctionn Le bac calaur at doit conserver toute sa valeur et donner droit en octobre prochain lFadmission dans l enseignement sup rieur contrairement aux plans obliques de mise en place de barrages l entr e dans l Universit Le syndicat national de l enseigne ment secondaire a pr sent des propositions raisonnables sur la simplification du baccalaur at en 1968 Bien entendu la participation la gestion ne saurait ni dans les usines ni dans l Universit faire oublier les revendi cations mat rielles Trop heureux le Gouvernement s il pou vait la faveur de sp culations mystificatrices et de phrases sonores sur la cogestion esquiver les probl mes conomiques Je reprends donc ici les termes de ma question Va t on d gager les moyens puissants qui sont n cessaires pour la const
70. ruction de locaux nouveaux comme pour la formation r nov e d un nombre suffisant de ma tres L une des raisons justifi e de la protestation des tudiants est l inadaptation de l enseignement mais l une des raisons majeures de l inadaptation de Pensei gnement dont je reconnais qu elle a bien des causes est Plin suffisance des moyens en personnel l insuffisance num rique de l encadrement Quand de mon temps le cours universitaire et la correction des devoirs se faisaient entre une trentaine d tu diants et leur ma tre le dialogue s tablissait tout naturellement Qu est ce qu une facult sans biblioth que des r sidences sans quipement culturel Qu est ce qu une facult qui constitue non une unit organique de travail mais une fabrique automatique d checs aux examens M Edouard Bonnefous Tr s bien M Georges Cogniot Qu est ce qu une facult o l absence de communication et d encadrement est la r gle o ne subsiste qu un rapport didactique autoritaire entre un professeur et quatre cents tudiants qu il ne conna t pas M Edouard Bonnefous Bravo M Georges Cogniot Le Gouvernement aime se r f rer l exemple de l Union sovi tique en mati re d enseignement sup rieur Sachez monsieur le secr taire d Etat qu en Union sovi tique la communication et le dialogue sont constants et serr s entre le ma tre et ses tudiants Il faut maintenir une proportion en
71. s Le r gime gaulliste monsieur le secr taire d Etat s croule comme lont fait tous les r gimes non pas sous les coups de ses adversaires non pas sous les coups de l opposition car celle ci je le r p te lui a donn beaucoup plus de conseils utiles qu il aurait d suivre qu elle ne lui a ass n des coups pour labat tre le r gime gaulliste s croule sous le poids de ses propres mensonges et de ses propres fautes Applaudissements l extr me gauche gauche et en centre gauche Ne nous y trompons pas le grand souffle de r volte qui soul ve toute la France n est pas n gatif mais positif il n est pas destruc teur mais constructeur il ne d truit que ce qui est d j mort En effet on peut farder un mort on peut lui donner la couleur de la vie mais on ne lui donne pas la vie Un monde p trifi scl ros est en train de sombrer Et autour de sa jeunesse port par elle un nouveau monde est en train de na tre qui cherche s panouir vers une vie exaltante vers la belle aventure vers le socialisme vers la libert Pour chacun pour chaque parti pour chaque conscience l heure est venue de choisir Nous socialistes nous avons choisi Nous convions toutes les forces vives de ce pays difier sur les ruines d un r gime disqualifi et moribond la cit radieuse la cit fra ternelle o chaque matin se l vera pour reprendre un vers de Mallarm le vierge le vivace et le bel
72. s 7430 Jean Bertaud 7517 Octave Bajeux 7537 Edouard Bonnefous 7544 Edouard Bonnefous 7547 Andr Fosset 7582 Fer 7624 Yves Hamon 7641 Marie H l ne Cardot JEUNESSE ET SPORTS N 6359 Jean Bertaud 7574 Maurice Coutrot JUSTICE N 6873 Georges Rougeron 7452 Georges Rougeron 7520 Paul Pelleray 7554 Michel Kauffmann 7578 Marcel Guislain 7643 Marie H l ne Cardot 7645 Marie H l ne Cardot POSTES ET TELECOMMUNICATIONS N 7614 Camille Vallin TRANSPORTS N 6821 Alain Poher 7573 Andr Cornu S hp a REPONSES DES MINISTRES AUX QUESTIONS ECRITES MINISTRE D ETAT CHARGE DES AFFAIRES CULTURELLES 7660 M Georges Rougeron demande M le ministre d Etat charg des affaires culturelles s il n estimerait pas souhaitable pour la recherche des origines de l humanit que fussent reprises les fouilles dans la r gion de Glozel Les pol miques qui avaient accom pagn les premi res d couvertes sont en effet teintes il pourrait y avoir int r t ce que les sp cialistes de l actuelle g n ration puissent dans un climat de s r nit tre mis m me de reprendre les travaux de leurs pr d cesseurs abandonn s depuis trente ann es Question du 7 mai 1968 R ponse Le ministre d Etat charg des affaires culturelles est conscient comme l honorable parlementaire de ce qu il faut d cider des campagnes de fouilles en fonction de crit res
73. s dix ans monsieur le secr taire d Etat la saison des promesses est pass e Il en va de l enseignement comme des fameuses ann es sociales qu vo quait mon coll gue M Marcilhacy Nous avons trop entendu de paroles dor es et de plans mirifiques Croyez moi tout l heure mm S SENAT SEANCE DU 28 MAI 1968 319 il sera inutile d en ajouter Apr s dix ans l Universit fait les comptes du syst me Quel passif Quel g chis Toute la jeunesse est contre vous et elle a raison En vain essayez vous de vous plaindre des d sordres auxquels se livrent une partie des tudiants Ces d sordres ne sauraient faire oublier le caract re hautement progressif constructif et promet teur de la protestation qui mobilise la jeunesse universitaire Ils n effacent pas la valeur d une action g n ratrice de recherches et de confrontations f condes qui tendent juste titre une refonte totale de l Universit Par del les gestes violents un travail consid rable est en cours dans l Universit pour mettre au point les formules de renouveau qu il tait de votre devoir de nous proposer et que vous n avez m me pas con ues Le mouvement tudiant a beau avoir un caract re composite et mouvant et m me si l on veut confus et contradictoire en d pit de ceux qui voudraient l entra ner l aventure il va dans une direction il ob it des impulsions qui si elles lui sont propres ne sont pas trang
74. s essayer de leur faire quand vous serez parti monsieur le secr taire d Etat un univers meilleur et dans la modestie de mes intentions je voudrais que les quelques paroles que je prononce ici servent la fois voir o ont men dix ann es de r gime gaulliste et rappeler beaucoup que la France a toujours t le pays dans lequel fermentaient des id es qui se r pandaient de par le monde Je suis et je mourrai profond ment Fran ais attach par toutes mes fibres cette patrie qui demain peut tre fera encore l admiration du monde si notre g n ration a assez de sagesse pour comprendre que l explosion de nos jeunes n est pas dirig e dans tel ou tel sens politique mais dans un sens arer aian a aa 6 mm mm qe ll tmp SEANCE DU 28 MAI 1968 humain Votre gouvernement a parfois je le reconnais bien g r les affaires du pays Il a d truit l espoir Applaudissements gauche au centre gauche et droite M le pr sident La parol est M Cogniot auteur de la deuxi me question M Georges Cogniot Mesdames messieurs depuis la date laquelle j ai d pos sur le bureau du S nat une question pr cise sur les v nements de l universit la situation de la France a bien chang Le mouvement des tudiants appara t aujourd hui comme une partie seulement du plus grand branlement social que notre pays ait connu depuis trente ans et davantage Le mouvement des tudian
75. s plusieurs pays leur situation mat rielle est tr s sup rieure celle qu ont connue leurs p res Et cependant ils se r voltent Pourquoi sinon parce que cette civilisation leur appara t dangereuse angoissante et peut tre aussi destructrice de valeurs auxquelles quand on est jeune on est profond ment attach Si mon explication est valable si l on ne tient pas compte tellement des th ories de l homme unidimensionnel que vous connaissez tous et de toutes ces transcriptions en termes philosophiques d un ph nom ne profond ment humain si l on interpr te comme je viens de le faire cette simultan it d explo sion dans le monde et si on regarde notre pays la France on se pose la LE quelle civilisation r servons nous notre jeunesse L monsieur i secr taire d Etat vous tes sans doute respon sable en tant que membre du Gouvernement et j en parlerai tout l heure mais disons loyalement que la responsabilit est partag e et que les uns et les autres nous n avons peut tre pas pris suffisamment vite conscience de ce trouble qui s emparait de jeunes esprits si quelquefois probablement nous les avons trait s ou par ironie ou par un exc s de s v rit Il y a toute une g n ration qui a manqu j allais dire ses devoirs paternels Quand des enfants je sais que les tudiants sont adultes mais au fond ce sont encore des enfants quand des enfants dis je se r volten
76. s rappelant mes chers coll gues qu elle a t crite voil deux ans Nous devons accomplir une v ritable r volution culturelle Ainsi cette expression r volution culturelle qui a fait flor s travers l univers pour d autres raisons n appartient pas seulement au r gime de la Chine communiste Comme vous le voyez elle appartient aussi au S nat de la R publique Soit dit en passant cette assembl e quand elle pense qu une r volution est n ces saire ne recule pas devant la n cessit de la recommander et de la conseiller Ainsi monsieur le secr taire d Etat le Gouvernement ne peut pas dire qu il n tait pas au courant que l v nement tait absolument impr vu et absolument impr visible Nous avons jou comme le disait Chateaubriand dans cette m me assembl e et cette m me tribune il y a cent trente huit ans lors de la chute d un souverain qui s appelait Charles M Auguste Pinton D j M Georges Lamousse Charles X Sourires nous avons jou disais je les inutiles Cassandre et si le Gouvernement nous avait cout s on n en serait pas o il en est l heure actuelle c est dire au bord de la faillite Voyez vous monsieur le secr taire d Etat le Gouvernement a eu tort de calomnier l opposition car l opposition n a pas jou ni dans cette assembl e ni dans l autre ni travers le pays un r le de destruction un r le n gatif Elle
77. s traiterons chez vous et nous traiterons sans vous Dans l Universit d hier c est ce qu on faisait On traitait chez les tudiants car l Univer sit jusqu preuve du contraire est faite pour les tudiants on traitait des tudiants et on traitait sans les tudiants Cette troisi me cause c est une autre forme d ali nation l ali nation morale des tudiants dans l Universit actuelle C est ce qu ils ressentent de la fa on la plus douloureuse En fait chaque tudiant dans l Universit est comme un grain de bl sur une tr mie Il est ballott sur cette grille sans savoir exactement par quel trou il va passer ou s il ne sera pas d finitivement rejet par la machine C est cette ali nation morale monsieur le secr taire d Etat qui a t probablement la plus odieuse x pour les tudiants la plus difficile supporter On se livre ces jours ci une analyse pu rile des causes de la r volte et on fait des cat gories C est toujours facile de faire des cat gories on dit parmi les tudiants il y a des pro chinois il y a des anarchistes il y a des communistes il y a des socialistes et je ne sais quelles autres tiquettes encore Je crois que cette analyse est tr s loin de la r alit Sans doute parmi les tudiants y en a t il qui sont partisans de la violence de la violence gratuite Ces l ments je le dis tout de suite moi qui suis un homme de gauche parlan
78. s vous n avez voulu couter personne ni les parlementaires ni les professeurs Contre l opinion des doyens et du corps enseignant le ministre a par exemple impos l application imm diate du nouveau sys t me aux tudiants litt raires en cours de scolarit et cette disposition a entra n complications et injustices Ce que nous entendions c tait de la bouche des ministres de l ducation nationale et du Premier ministre des t moignages d autosatisfaction Il n y avait rien dont M Pompidou f t aussi fier que de ses succ s dans le domaine de l ducation nationale et aujourd hui vous voil tous en d route vous voil tous p niblement en qu te apr s dix ans d une nouvelle cl magique du probl me universitaire et scolaire Depuis dix ans tout l effort du pouvoir personnel a consist riger en maxime supr me de la vie politique et sociale la recherche du profit maximum de l oligarchie Peu vous impor tait que la soci t que vous sculptiez f t d pourvue d me Les jeunes et c est leur honneur vous signifient aujourd hui qu ils r cusent ce mod le de soci t sans me Le m pris que votre syst me inspire leur g n rosit votre syst me mat rialiste et ali nant le m rite au centuple Nous vivons dans l poque des possibilit s techniques prati quement infinies Mais quel honteux paradoxe affecte un syst me qui r alise simultan ment le merveilleux progr s des
79. sages qui se trouvaient dans l impossibilit de se r nover pour s adapter la conjoncture actuelle Certains tissages ont t contraints cette fermeture par d cisions judiciaires D autres ont jug plus correct vis vis de leur personnel et de leur client le de ne pas se laisser acculer un d p t de bilan Ces derniers qui comme les autres sont en fait les victimes de la transformation de l co nomie se trouvent cependant p nalis s par l administration des contributions directes qui dans le cas o les b timents d saffect s n ont trouv ni nouvelle utilisation ni acqu reur se refuse tout d gr vement de la contribution fonci re pour le motif que loctroi du d gr vement de la contribution fonci re des propri t s b ties pour inexploitation est subordonn notamment la condition que l inexploitation soit ind pendante de la volont du propri taire art 1397 du code g n ral des imp ts L application litt rale de cette r gle para t difficilement admissible dans les circonstances actuelles de transformation totale de l industrie d autant plus qu elle s applique des soci t s tr s durement prouv es et victimes de cette mutation Il lui demande si ladministration des contributions directes ne pourrait adopter une interpr tation plus lib rale des textes interpr tation qui en l esp ce appara trait quitable et justi fi e Question du 24 f vrier 1968 R
80. sur laquelle il faut se pencher personnellement d une fa on suivie et tout au long de l ann e scolaire Mes chers coll gues je parle par exp rience j ai t l ve j ai t professeur J ai connu ces classes de la troisi me et aussi de la quatri me R publique depuis l cole communale avec le litre le m tre le gramme et le franc Jusqu au coll ge au lyc e aux grandes coles une classe tait une quipe plus qu une quipe C tait une famille Chaque professeur connaissait chaque l ve Il savait pour chacun quels taient ses ant c dents ses tendances ses go ts ses qualit s ses lacunes et aussi ses d fauts car les d fauts font souvent partie d une personnalit et l on peut jouer sur les d fauts pour les tourner vers le bien dans l int r t m me de celui qui les poss de Dans ces classes s tablissait entre les ma tres et les l ves un courant continuel de relations et de sympathie Chacun s y sentait non pas seule ment sa place mais chez soi comme dans sa famille L l ve n tait pas abandonn par le ma tre il n tait pas un tranger Mais aujourd hui que se passe t il mes chers coll gues On vous l a d j expos mais comme a dit un philosophe grec il est des choses si importantes qu il ne faut pas craindre de les r p ter plusieurs fois Aujourd hui nous manquons de locaux nous manquons de ma tres nous manquons surtout de ma tres form s
81. t c est toujours la faute des parents C est dans ces conditions qu est n e une histoire originaire le d tonateur de Nanterre Que s est il donc produit l bas On a cr une universit malax du ciment lev des locaux on s est occup de tout sauf de l environnement intellectuel et moral de toute une jeunesse On a cr des locaux parce que a a a e a e a e e e ailleurs tout clatait et c tait en effet une n cessit mais on a aussi cr Nanterre dans des conditions mat rielles qui font que les tudiants se sont trouv s non dans une universit du type anglo saxon si vous voulez mais dans un v ritable ghetto oblig s de vivre sur eux m mes tout pr s de la ville sans en avoir les avantages sans avoir la possibilit de s y retremper facilement mais pas assez entre eux pour pouvoir garder la s r nit des tudes Puis il y a eu un tudiant M Daniel Cohn Bendit M L on Jozeau Marign Pas lt monsieur M Pierre Marcilhacy qui au d but a tout simplement perturb les cours de ses camarades car les t moignages sont formels plusieurs reprises des cours d histoire faits par un professeur minent et j ajoute d opinions extr mement avanc es vers la gauche ont t interrumpus par les commandos de M Cohn Bendit L dessus on n a que peu ou pas r agi A l poque il tait possible de prendre M Cohn Bendit pour ce qu il tait c est dire
82. t es que chacun d entre nous passionn par ces probl mes essaie de trouver une solution cette question angoissante que nous sentions les uns et les autres et que nous savions devoir conduire au drame si une solution n tait pas trouv e A DU 28 MAI 1968 Pourquoi le Gouvernement dis je m a t il pas permis au Parlement de discuter d une r forme de l Universit de ses m thodes des examens qu on y passe Il est trop tard pour qu il le fasse maintenant mais la derni re heure est venue pendant laquelle le Gouvernement doit tenter de prendre des mesures qui redonneront confiance aux tudiants Ils sont mfiants et exigents ils ont pris leurs responsabilit s A vous de prendre les v tres de prouver que votre Gouvernement existe Sourires au centre gauche et gauche et peut encore se faire entendre par la voie de la sagesse et de la compr Ro Applaudissements gauche au centre gauche et ro te l M le pr sident La parole est M le secr taire d Etat M Pierre Dumas secr taire d Etat aupr s du Premier ministre charg du tourisme Monsieur le pr sident mesdames messieurs j ai cout avec attention et gravit ce qui a t dit dans le m me esprit cette tribune au sujet d un probl me dont chacun et je vous prie de le croire le Gouvernement comme vous m mes sait qu il est fondamental pour la nation Certes lorsque les jeunes se r voltent tous leurs a n s et leurs m
83. t s plus de capacit s en facult s qu il en existait il y a cinq ans M Adolphe Chauvin Ce n est pas le probl me M Pierre Dumas secr taire d Etat qu on a recrut plus de ma tres dans l enseignement sup rieur depuis deux ans qu il n en existait au total voici dix ans C est dire qu un effort consid rable a t entrepris et si m me il n a pas atteint tous les objectifs que lui assignaient tout l heure les orateurs je voudrais cependant rappeler plusieurs de ceux qui se sont succ d la tribune et notamment M Marcilhacy que le nombre des ma tres a progress plus que les effectifs puisque le taux moyen d encadrement est pass d un enseignant pour 33 2 tudiants en 1953 un enseignant pour 31 1 tudiants en 1958 et un enseignant pour 20 tudiants en 1968 et cela bien que de 1958 1968 les effectifs d tudiants aient tripl Bien s r M Lamousse au cours d un expos qui reposait sur une profonde connaissance des questions et une profonde conviction de leur importance a voqu par del les probl mes mat riels et ceux du nombre ceux de la qualit et allais je dire de la vocation Nous en arrivons ainsi l actualit et au v ritable probl me moral l expression a t employ e par plusieurs orateurs A cet gard je voudrais me tourner d abord vers un pass r cent Le Gouvernement ne confond en aucune mani re le mouvement d intense r flex
84. t au nom du groupe socia liste ces l ments l nous les d sapprouvons car ils desservent la cause des tudiants On peut tre r volutionnaire c est le droit le plus absolu de chaque tudiant mais nous pensons que Cest une erreur de d truire pour d truire et de d molir d une fa on gratuite pour le seul plaisir de d molir En fait l norme majorit des tudiants n ont pas d tiquette Ce sont des r volt s parce qu ils sont trait s non comme des hommes mais comme des choses par une norme machine avec laquelle ils n ont pas de relations humaines mais uniquement des relations m caniques Ces causes expos es il faut poser la question suivante et main tenant Maintenant qu allez vous faire Le Premier ministre que nous regrettons de ne pas voir ici il est vrai que nous y sommes habitu s le Premier ministre que j ai cout la t l vision r cemment a dit Hier jai commenc penser ce probl me de la r forme de l Universit Un tel propos ne peut pas tre invent Comment Lui Premier ministre depuis six ans lui qui est un universitaire brillant lui qui savait que ce probl me de la r forme de l Universit tait dans ce pays l un des plus importants et peut tre le probl me d terminant celui qui commande tous les autres il avait com menc penser ce probl me la veille du jour o il faisait cette d claration la t l vision C est l
85. tourisme Peut tre des doyens nouveaux M Georges Cogniot Je ne vous le fais pas dire monsieur le secr taire d Etat c est la faute des doyens si tout va mal La racine d une grande partie du mal nous la trouvons dans la fixation au chiffre de vingt cinq milliards et demi de francs du programme d quipement scolaire et universitaire du V Plan alors que la commission comp tente avait retenu comme un chiffre convenable celui de 43 milliards Nous avions mis solen nellement l poque le Gouvernement en garde Il est rest sourd nos avertissements Il r colte ce qu il a sem Et je ne dis rien des traitements des enseignants dont le retard est flagrant M Marcilhacy voulait bien me lancer un d fi amical en me demandant si je parlerais du budget militaire Eh bien oui jen dirai un mot Je rappellerai que le budget de l ducation nationale ne repr sente aujourd hui que les quatre cinqui mes du budget avou des d penses militaires Je poserai la question suivante ce qui se passe l heure actuelle dans toute l Universit ne persuade t il pas les responsables de la n cessit pour le moins d inverser imm diatement les proportions M Raymond Bossus Tr s bien M Georges Cogniot Deuxi me question que va t on faire pour changer le style de vie des tudiants L Universit actuelle est et demeure une Universit de classe M Marcilhacy l a dit avec des chiffres l appui Elle n admet
86. tre le nombre des tu diants et les ressources disponibles locaux enseignants biblio th ques instruments de travail C est ce principe l mentaire de bons sens qui n a pas t respect Cette v rit am re a t sigfifi e le 14 mai par les doyens des facult s des lettres Ils ont dit qu ils d missionneraient collectivement le 15 juin si le minist re n assurait pas d ici l les cr dits de fonctionnement ainsi que les postes d enseignants d administrateurs et de techniciens n cessaires une rentr e normale Les doyens estiment en effet comme nous qu une des causes de la situation actuelle est le refus constamment oppos sur ce point leurs demandes r p t es depuis des ann es Ce qu ils pensent de la gestion du ministre Les doyens l ont qualifi e en propres termes d incurie criminelle en pr cisant notamment que les options prises sur les terrains n cessaires la cr ation de nouveaux tablissements dans la r gion parisienne ont t aban donn es et qu au total trente sept projets d finis attendent depuis quinze mois les autorisations indispensables Ce que les doyens pensent de la qualification du ministre qui nous a quitt s Ils l ont donn suffisamment entendre en souhaitant je cite leur texte que des hommes nouveaux pren nent en main les destin es de l ducation nationale M Pierre Dumas secr taire d Etat aupr s du Premier minis tre charg du
87. ts a jou surtout le r le d tincelle mais l norme mati re inflammable qui s tait accumul e aurait pris feu de toute fa on Les travailleurs ne voulaient plus faire les frais d une politique mise tout enti re au service du grand patronat et des privil gi s les forces profondes de la classe ouvri re et du peuple sont entr es en r volte contre le pouvoir personnel et sa fa on de g rer les affaires Dix millions de gr vistes sont en train de conqu rir par la lutte et l union des ne substantiels et nous saluons la certitude de leur vic oire Mais par del le grand succ s des gr ves une exigence monte de la Nation insensible l astuce subalterne et d risoire qui pr tend lui faire ratifier la faveur d une d claration d inten tion sur a participation du peuple la gestion le maintien du r gime actuel Cette exigence on l entend partout dix ans de malheur et de r action cela suffit Que le Gouvernement s en aille qu on donne la parole au peuple autrement que par un r f rendum truqu que des lections g n rales permettent la France de d cider de son avenir Personne n est dupe du r f rendum chappatoire Personne ne croit qu on va tablir s rieusement la participation du peuple aux affaires partir d une proc dure de pl biscite qui exige une adh sion aveugle et personnelle en niant pr cis ment toute participation L heure a sonn d un gouvernement p
88. u en Belgique autour de la vieille universit de Louvain des v nements extraordinairement violents au cours desquels ont t mises en cause aussi bien les autorit s civiles que les autorit s religieuses De l autre c t de ce que l on appe lait le rideau de fer la situation n a pas t plus paisible Je ne vous rappellerai pas ce qu a t le mouvement en Tch co slovaquie ni ne rechercherai l origine de ee que certains ont pu appeler l affranchissement de la R publique tch coslovaque Je dirai que le mouvement est s rement parti des classes estu diantines En Pologne c est une explosion qui s est produite l occasion de l interdiction d une pi ce de l crivain Mickiewicz Les tu diants ont br l des journaux et cri Vive la libert d expres sion La police l aussi a fait son m tier Elle a charg L universit de Varsovie a t ferm e C tait le 30 mars que 34 tudiants ont t exclus de l universit et les cardinaux et archev ques de Pologne ont fait lire dans les glises une d claration condamnant le recours la force voquant l inqui tude des tudiants et expliquant que les racines de celle ci conduisent aux plus profondes questions humaines elles concernent le sens de l existence de l homme et elles sont li es la v rit et la libert qui sont les droits naturels de tout tre humain dans la vie individuelle et sociale C est
89. ui est l origine des troubles de ces jours derniers et s il ne pense pas que toutes dispositions devraient tre prises afin que les manifestations des tudiants ne donnent pas lieu une r pres sion abusive N 66 La parole est M Pierre Marcilhacy auteur de la premi re question M Pierre Marcilhacy Mes chers coll gues la question que j ai d pos e sur le bureau du S nat est malheureusement assez ancienne surtout une poque o les v nements marchent une cadence qui surprend les observateurs les plus lucides Vous comprendrez sans doute que dans ces conditions j use du fait que nous sommes au S nat de la R publique chambre de r flexion s il en fut Soit dit en passant monsieur le secr taire d Etat le Gouvernement e t sans doute t bien inspir de demander davantage ses avis et de ne pas exercer son encon tre je ne sais quelle sorte de d saffection voire de m pris qui nous a laiss s personnellement indiff rents mais qui nous a touch s en tant que repr sentants lus de la nation membres du Parlement Applaudissements sur de nombreuses trav es Mes chers coll gues quand j ai pos cette question c tait sous le coup de l motion caus e par les premi res mariifesta tions d tudiants et la mani re dont il y avait t r pondu Je rappelle notre Assembl e que j ai d pos ainsi d ailleurs que deux groupes du S nat une demande de commission d enqu te
90. ui donner les moyens d une r forme universitaire s rieuse Il est fatal que l nervement et le m contentement des tudiants aillent en grandissant si le Gouvernement qui se d clare pr t au dialogue nen manifeste pas par des gestes pr cis la volont Vous avez peut tre jou la carte de l isole ment tudiant et du pourrissement de l ardeur r novatrice chez les jeunes vous n en retirerez en fait que l image de votre solitude face une jeunesse qui conteste votre autorit Peut tre est il d j trop tard pour que la confiance revienne mais au moins devez vous tout faire pour jeter les ponts et r tablir un contact que vous avez trop longtemps refus Le Gouvernement n a pas permis au Parlement de discuter de ce probl me Qu il me soit permis de rappeler comme Pa fait il y a quelques instants mon coll gue M Lamousse le travail de la commission de contr le pr sid e par le pr sident Gros et institu e par le S nat le 21 avril 1966 il y a plus de deux ans Mme Suzanne Cr mieux Travail remarquable M Adolphe Chauvin qui aboutissait des conclusions dont M le ministre Peyrefitte a bien voulu nous faire l honneur de nous dire qu elles avaient retenu son attention Mais ne croyez vous pas monsieur le ministre qu il e t mieux valu instaurer un d bat au Parlement ici au S nat M Etienne Dailiy Bien s r M Adolphe Chauvin afin que ces propositions soient dis cu
91. une inqui tude pour lavenir de l homme et du monde Les 22 23 24 et 25 f vrier en Egypte les tudiants ont cri au Caire lt Fin du pouvoir d un homme seul L encore la police est intervenue et l ordre a t r tabli Je n voque ici que pour m moire les manifestations du Japon Les tudiants avaient pris ce moment l pour objectif l arriv e de certains b timents de guerre am ricains Le 18 mars c est en Indon sie que l arm e est oblig e Djakarta d opposer ses blind s aux pressions estudiantines et il semble que l aussi le peuple indon sien ait pris conscience par linterm diaire de ses tudiants d un certain nombre de probl mes fondamentaux Vous remarquez mesdames messieurs combien ce tour d hori zon est profond ment lourd de significations mais aussi je 1 0 SENAT SEANCE PU 28 MAI 1968 317 peux le dire nous apporte beaucoup de choses et nous invite beaucoup de r flexions A Alger galement en novembre 1967 ne l oublions pas le ministre de l ducation nationale a t contraint de d missionner En Tunisie c est le 15 mars 1968 que les tudiants mani festent pour obtenir la lib ration de Ahmed Ben Jennet M me situation avec des p rip ties plus ou moins accentu es aussi bien dans l Afrique francophone qu aux Etats Unis d Am rique Vous savez que les universit s ont comme l on dit boug et la manifestat
92. us de coh sion Si aujourd hui les id es vont plus vite que par ie pass il y a beaucoup moins d isolement pr cis ment parce qu on a jet ces jeunes gens et ces jeunes filles dans un creuset o tout cela fermente et fourmille Evidemment de telles explosions de mouvements taient inconnues dans le pass Je comprends monsieur le secr taire d Etat je terminerai par l que vous ayez conclu votre intervention par un los au g n ral de Gaulle mais je suis oblig de vous dire sans animosit que l homme qui vous parle a suivi le g n ral de Gaulle en 1940 il est all en d portation parce qu il s abritait derri re son drapeau Eh bien je suis de ceux qui ont toujours souffert et ne pas pouvoir continuer le suivre et ceci en raison des erreurs qu il a commises Aujourd hui non seule ment je ne peux pas le suivre mais je me d clare en opposition avec lui Je suis s r d tre l interpr te de la pens e de mon groupe de la pens e de la majorit de cette assembl e en vous disant que quels que soient les efforts que vous allez faire maintenant aussi louables et aussi consid rables que puissent tre ces efforts aujourd hui vous les faites trop tardivement vous les faites sous la pouss e de la rue et ce parce que vous avez d truit tous les interm diaires Vifs applaudissements gauche au centre gauche et droite parce que vous avez d truit lauto rit du Parlement parce que vous avez
93. user le droit de vote des jeunes dix huit ans en mati re politique ou le droit de vote seize ans dans les lections professionnelles pour les jeunes ouvriers on ne peut plus demander aux tudiants et aux lyc ens des grandes classes de filer doux sous la f rule de l adminis tration et des enseignants sans dire leur mot sans intervenir sur toutes les dispositions qui les concernent L Universit le lyc e doivent devenir des communaut s d mocratiques o l on sera r ellement deux de jeu Dans son discours de vendredi le chef de l Etat a d nonc l impuissance de ce grand corps qu est l Universit et il a accus les enseignants de n avoir pas su s adapter aux n cessit s modernes Pareille all gation a t ressentie comme une injure 320 SENAT SEANCE DU 28 MAI 1968 La v rit est que le pouvoir n a jamais r ellement consult les enseignants ni les tudiants Depuis dix ans il a syst matique ment refus de prendre en consid ration les propositions des repr sentants lus des personnels de l ducation nationale De m me que les tudiants veulent des professeurs avec qui ils puissent dialoguer les professeurs veulent un pouvoir qui ne les traite pas en simples ex cutants Cette gestion d mocratique dont nous parlons elle est dans l enseignement sup rieur applicable tous les niveaux amphis d partements et instituts facult s ensemble de l Universit
94. voulu me r f rer vous avez certainement raison mais vous avez oubli que l accroissement des moyens mat riels mis la disposition de l universit suffisait peine couvrir les d ficits par rapport l augmentation consid rable de la population scolaire et universitaire Si l on faisait la somme des heures et journ es de travail des tudiants on s apercevrait qu en r alit l ducation nationale n a certainement pas t aussi bien trait e que d autres secteurs du budget national Je ne fais cet gard aucune allusion je suis persuad que de ce c t ci l orateur d signe l extr me gauche on vous fera des rapproche ments Ce n est pas moi qui ai envie de le faire actuellement Vous avez aussi oubli qu une jeunesse n a pas seulement besoin de locaux universitaires elle a besoin de croire ce qu elle fait elle a besoin d avoir confiance dans l univers au milieu duquel elle se meut Je vous ai montr tout l heure que dans le monde entier la jeunesse marquait une esp ce de r pulsion l gard d un tat de civilisation ce qui est absolument trange en raison de la diversit des pays que je vous ai cit s Je vous affirme monsieur le secr taire d Etat que rien ne se serait pass si le Gouverne ment dont vous faites partie si le r gime qui est au pouvoir 318 SENAT depuis dix ans n avaient pas donn de tout un tat de civilisa tion une image qui ne pla
95. xk Ann e 1968 N 44 S Le Num ro 0 50 F Mercredi 29 Mai 1968 x JOURNAL OFFICIEL DE LA R PUBLIQUE FRAN AISE D BATS PARLEMENTAIRES S NAT COMPTE RENDU INT GRAL DES S ANCES Abonnements l Edition des DEBATS DU SENAT FRANCE ET OUTRE MER 16 F ETRANGER 24 F Compte ch que postal 9063 13 Paris PRI RE DE JOINDRE LA DERNI RE BANDE aux renouvellements et r clamations DIRECTION REDACTION ET ADMINISTRATION 26 RUE DESAIX PARIS 15 POUR LES CHANGEMENTS D ADRESSE AJOUTER 0 20 F SECONDE SESSION ORDINAIRE DE 1967 1968 COMPTE RENDU INTEGRAL 1l SEANCE S ance du Mardi 28 Mai 1968 SOMMAIRE kbs T ke Proc s verbal p 315 PROCES VERBAL 2 D p t d un rapport p 315 3 Organisme extraparlementaire Candidatures pour la repr sentation du S nat p 315 4 Crise dans l Universit Discussion de questions orales avec d bat p 316 Discussion g n rale MM Pierre Marcilhacy Georges Cogniot Marcel Champeix Georges Lamousse Pierre Dumas secr taire d Etat au tourisme Auguste Pinton Adolphe Chauvin 5 Organisme extraparlementaire Nomination des repr sen tants du S nat p 326 6 Rappel au r glement p 326 M Etienne Dailly 7 R glement de l ordre du jour p 326 PRESIDENCE DE M GASTON MONNERVILLE La s ance est ouverte quinze heures cinq minutes M le pr sident L
96. y trompez pas Ce ne sont pas sp cialement les 7 8 9 ou 10 p 100 des autres qui sont ce qu on appelle des meneurs ou des l ments incontr l s M Andr Cornu Des enrag s M Pierre Marcilhacy S ils sont dans cet tat d esprit c est peut tre dans une certaine mesure parce qu avec la g n rosit de la jeunesse ils ont un complexe de culpabilit Ce complexe de culpabilit qui pouvait le leur retirer sinon le Gouvernement en adaptant cette civilisation industrielle un syst me purement fran ais Monsieur le secr taire d Etat je ne veux pas abuser de l audience de mes coll gues et de la v tre Jai voulu poser ici un probl me moral un probl me social et un probl me politique rigoureusement indissolubles Vous en portez la responsabilit car vous tes au Gouvernement les uns ou les autres depuis dix ann es i Aujourd hui l addition est payer malheureusement nous la paierons avec vous mais nous ne pouvons pas emp cher que ce qui a surgi reste et il faudra que demain on cherche pour le gouvernement de la France d autres hommes d autres id aux et un espoir On ne vit pas sans espoir On termine sa vie sans espoir mais la jeunesse a besoin d espoir C est peut tre parce qu on lui a refus cet espoir qu aujourd hui elle est d sorient e Vous savez aucun d entre nous ne peut approuver les exc s auxquels c rtains se sont livr s Nous pouvons les comprendre Nous devon

Mardi 28 Mai 1968

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