Le Projet de develop.. - ACP Pratique et recherche
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1. e J ai tir de nombreuses pierres de touche de mon travail de th ra peute mais il y en a surtout deux qui me viennent Pesprit Dans la pre mi re exp rience j ai ressenti une peur intense face au mat riel dans lequel p n trait ma cliente concernant la mort de son enfant J avais impression de ne tenir qu un fil tellement j tais boulevers e Pourtant je savais qu il tait vital pour moi de tenir bon et j y suis arriv e J ai finalement r ussi entrer dans ce monde avec elle Nous avons pleur ensemble et tout allait bien partir de cet pisode c tait plus facile parce que je savais que j avais cette force de r sister e C tait tr s diff rent avec une autre cliente Elle avait seize ans et avait subi des s vices sexuels assez durs de la part de son p re Je devais tre extr mement patiente et attendre qu elle remette tous les l ments leur place petit petit jusqu ce qu elle soit pr te Je ne pouvais pas acc l rer ce processus car elle devait faire quelque chose qui tait presque impossible pour elle et elle ne pouvait le faire que si tous les l ments taient en place Lorsqu elle a t pr te pr te engager des poursuites contre son p re elle m a regard e droit dans les yeux et une larme a perl Elle l a essuy e et m a souri Je pense que je n oublierai jamais cette larme et ce sourire Lesley d crit ses pierres de touche comme des e2. Etre follement amoureuse a t important pour moi sur beaucoup de plans mais je n entrerai pas dans les d tails ici Plusieurs ann es apr s le premier pisode de violence celui o j avais t tabass e j ai crois la meneuse de la bande dans la rue Apr s l incident je n en avais parl personne et j avais g n ralement vit cette bande de filles jusqu la fin de mes tudes Elles se moquaient parfois de moi de loin mais elles ne me causaient plus d ennuis Quand je Pai crois e dans la rue la meneuse m a lanc gaiement Salut Lesley Comment a va Bien ai je marmonn et j ai continu mon chemin Puis j ai pris ACP Pratique et recherche n 2 29 Dave Mearns conscience de la col re incroyable qui montait en moi elle osait me par ler de fa on normale J ai fait demi tour et j ai descendu la rue en courant je Pai attrap e lui ai donn plusieurs violents coups de poing je Pai fait tomber et lui ai donn sept ou huit coups de pied forts dont quatre volon tairement dans la figure Puis je suis partie en marchant sans courir Il y avait plein de gens autour mais personne ne m en a emp ch e et elle a eu un peu de mal se relever Ce que j ai fait n avait rien de noble Je lai frapp e si fort et si vite qu elle n avait pas la moindre chance de se d fendre C tait de la vengeance pure Il est difficile d expliquer en quoi cette pierre de tou
3. re cat le projet de d veloppement vient peine de commencer L un des points forts dans la profession de psychoth rapeute ou de counsellor est le maintien de la fonction essentielle de d veloppement de la supervision continue Ce ph nom ne est bien d crit dans la tradition centr e sur la personne par Elke Lambers 2000 p 197 Dans la supervision centr e sur la personne la relation de supervision peut tre envisag e conceptuellement comme un parall le la relation th rapeutique c est dire qu elle offre au th rapeute un contexte dans lequel il peut prendre conscience des processus se d roulant en lui m me dans sa relation avec le client et qu elle lui permet de devenir plus congruent dans cette relation Il s agit d une vision de la supervision en termes de d veloppement au sens strict le superviseur n a pas d autre souci ni d autre programme que celui de faciliter la capacit du th rapeute tre ouvert sa propre exp rience pour lui permettre d tre pr sent et de s engager pleine ment dans la relation avec le client Le superviseur centr sur la personne accepte le supervis comme une personne en processus et fait confiance son potentiel de croissance Le th rapeute centr sur la personne pr t s engager pleinement avec le client un niveau ACP Pratique et recherche n 2 45 Dave Mearns existentiel peut voluer travers cette exp rience et le superviseu
4. symbolis s ou encore dans l obscurit la limite de la conscience Comment pouvons nous aider les counsellors et th rapeutes 4 devenir ce genre de personne Bien entendu nous ne pouvons pas leur donner un manuel d instructions de programmes de traitement et d outils th rapeutiques Cet effort est si troitement li au th rapeute en tant que personne sa conscience et sa s curit personnelles que c est le Self du th rapeute qui doit d terminer son propre projet de d veloppement Nous poursuivrons notre tude en explorant tout d abord ce que nous consid rons comme les deux aspects fondamentaux de ce projet du Self 26 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute savoir la prise de conscience de notre sens de l existence et la croissance de lacceptation du Self se facceptance avant d examiner certains des contextes pouvant tre utilis s pour faciliter ce projet de d veloppement Prendre conscience de notre sens de l existence S engager en profondeur relationnelle avec un client d abord de mani re momentan e dans le cadre de la th rapie puis sur la base d une relation continue suppose imp rativement que le th rapeute soit capable d tre proche de ses propres profondeurs personnelles Si nous pouvons tre proches des dimensions de nous m mes qui ont une signification profonde pout le sens que nous avons de notre propre existence
5. 1963 The actualizing tendency in relation to motives and to consciousness in M Jones ed Nebraska Symposium on Motivation Lincoln NE University of Nebraska Press pp 1 24 Rowan J Jacobs M 2002 The Therapists Use of Seif Buckingham Open University Press Warner M 2000 Person centred therapy at the difficult edge a developmentally based model of fragile and dissociated process in D Mearns and B Thorne Person Centered Therapy Today New Frontiers in Theory and Practice London Sage pp 144 71 50 ACP Pratique et recherche n 2
6. 2000 Mearns 2004b Le contr le et la potentialit sont des contraires qui ne peuvent s associer Si la profession permet cette d viance insidieuse vers le mod le de d ficience des ouvrages comme celui ci qui s efforce d esquisser une fa on de travailler en insistant sur la profondeur relationnelle seront in vitablement consid r s comme immoraux tandis que la profession d rivera vers une non pr sence d fensive caract ris e par un d tachement excessif Nous approchons d sormais de la fin du livre qui s av re cependant assez inqui tante Nous avons esquiss l essence du travail en profondeur relationnelle dans le counselling et la psychoth rapie et pourtant nous approchons de la fin avec l ventuelle perspective future de voir Pogre de la relation th rapeutique devenir polic Il est par cons quent opportun que notre chapitre de conclusion soit d lib r ment de nature politique et nous ne nous en excusons pas R f rences Binder U 1998 Empathy and empathy development with psychotic clients in B Thorne and E Lambers eds Person Centred Therapy A European Perspective London Sage pp 216 30 Blaxter L Hughes C Tight M 2001 How to Research Buckingham Open University Press Bozarth J D 2001 Beyond reflection Emergent modes of empathy in S Haugh and T Merry eds Empathy Ross on Wye PCCS Books pp 131 43 Buchanan L Hughes R 2000 Experiences of P
7. ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute th rapie de groupe il peut s av rer extr mement difficile de remettre en cause un processus ainsi corrompu en effet les th rapeutes m me en for mation sont particuli rement dou s pour r ussir ensemble cr er un contexte de th rapie Toute personne tentant de remettre en question la norme de la th rapie de groupe risque de se faire traiter de Philistin Le processus du groupe de rencontre n a pas r ussi tre reconnu comme un moyen de mener bien le projet de d veloppement en Grande Bretagne notamment sans doute les normes culturelles d incongruence sont elles trop ancr es pour tol rer cette m thode Il existe trois grands films documentaires sur le groupe de rencontre disponibles dans les biblioth ques cin matographiques Journey into Self Because Thats My Way et The Steel Shutter Le premier a gagn un Oscar le deuxi me est sans doute le plus r v lateur sur les groupes de rencontre et le troisi me a t r alis en 1972 au plus fort des Troubles en Irlande du Nord Ce dernier met en sc ne des Catholiques et des Protestants de Belfast en nombre gal r unis pendant trois jours pour un groupe de ren contre Pittsburgh Dave a contribu l dition de la bande son La Jolla en Californie car il tait le seul comprendre l accent de Belfast Le producteur et r alisateur de ces trois d
8. Il est probable que m me le th rapeute en formation le moins exp riment comprendra le concept de profondeur relationnelle et pourra l associer des exp riences ant rieures d engagements de ce type Dans son projet de d ve loppement la t che du th rapeute consiste cependant devenir capable d offrir la possibilit d un tel engagement zus ses clients ind pendamment de leurs diff rences individuelles Cet objectif constitue un d fi commun pour tous les counsellors et psychoth rapeutes quelle que soit approche dans laquelle ils travaillent ACP Pratique et recherche n 2 25 Dave Mearns L une des questions centrales que nous avons abord es dans cet ouvrage est la suivante Qu est ce qui fait d un th rapeute le type de personne avec laquelle un client quel qu il soit est pr t risquer un engagement en profondeur relationnelle dans lequel tous deux vont p n trer dans les zones ressenties comme fondamentales pour leur existence La r ponse que nous avons soutenue ici est que le th rapeute est une personne qui ne reste pas bloqu e au niveau superficiel du Self dans la relation mais qui peut r pondre depuis les profondeurs de son propre Self Il s agit d une personne la fois r ceptive et expressive c est dire capable d accueillir Pautre en elle m me mais aussi de sortir d elle m me pour atteindre l autre Dans ces deux actes le th rapeute n est pas arr t par les diff ren
9. de d veloppement mais galement utile pour travailler sur ces l ments Certes la th rapie personnelle peut offrir plus d attention individuelle et ACP Pratique et recherche n 2 41 Dave Mearns un endroit ressenti comme plus s r mais le groupe peut apporter des exp riences humaines et des retours beaucoup plus vari s Par exemple Dave qui a accumul exactement mille heures d exp rience en groupe de rencontre entre 1972 et 1995 date laquelle il a arr t de compter raconte une de ses premi res exp riences importantes en groupe lorsqu il s agit d aborder le projet de d veloppement afin de s engager en profondeur relationnelle C est dans les groupes de rencontre que j ai gagn ma congruence Cela me semble une victoire car cela a t une bataille longue et dif ficile Au cours des premi res ann es dans les groupes on me r p tait toujours le m me commentaire sur mon incongruence Je r agissais par les r ponses normales de d ni et d ajustement strat gique Mais les premiers ajustements n ont eu aucun effet sur les commentaires que je recevais on me parlait d sormais de la subtilit de mon incongruence Ils avaient raison bien s r donc j ai fini par l accepter J ai d cid que je serais seulement congruent Dans cette optique bien s r je devais l annoncer au groupe afin de montrer mon travail Au d but c tait bizarre jusqu ce q
10. le devoir pour les personnes de se montrer chaleureuses les unes envers les autres quoi qu elles expriment Le r sultat imm diat de cette norme est un sentiment de douceur nutritive tout comme le cocon Mais elle freine rapidement le processus puis le bloque compl tement En effet plus les personnes passent de temps en contact entre elles et prennent naturellement conscience de la diversit des r ponses possibles y compris n gatives envers les unes et les autres plus le niveau d incongruence augmente jusqu tre remis en cause ou bien une autre norme le silence se d veloppe En g n ral l ennui contribue remettre en cause cette norme et le processus peut alors continuer chaque fois qu une norme est remise en cause et que les personnes inspectent leur incongruence ce moment il en r sulte un apprentissage consid rable sur notre Self mais aussi sur com ment notre Self appara t aux autres Bien entendu ces trois suggestions ne doivent pas tre consid r es comme des r gles Elles sont con ues pour permettre l ouverture de la communication et la rendre plus vari e alors que si elles taient envisag es comme tant des r gles elles auraient l effet inverse La communication qui se d roule dans les groupes de rencontre peut tre intense et l apprentissage personnel consid rable C est un contexte particuli rement efficace pour mener la conscience des l ments du pro jet
11. nous sommes alors la profondeur appropri e pour rencontrer notre client En d autres termes nous p n trons dans nos propres profondeurs pour pouvoir rencontrer le client dans les siennes Quels sont les l ments significatifs dans notre sens de l existence Quels v nements et exp riences du Self se fexperiences repr sentent des pierres de touche pour nous dont nous pouvons tirer une force consi d rable et qui nous aident nous ancrer dans les relations ainsi qu nous rendre plus ouverts et plus Paise face toutes sortes de relations Nous pr sentons ci dessous la s rie d v nements et d exp riences du Self iden tifi s par la th rapeute Lesley accompagn s de ses commentaires sur la force qu elle peut en tirer et sur la mani re dont ils l aident tre ouverte dans son engagement en profondeur avec toutes sortes de clients Les pierres de touche existentielles de Lesley Dans l un de mes premiers souvenirs j tais sur les genoux de mon grand p re Chaque fois que je le voyais il arborait un sourire radieux et me prenait sur ses genoux Ce que je tire de ce souvenir est tr s important c est exp rience d un amour absolument inconditionnel Il s agit d une part de moi vraiment s re qui m aide me sentir Paise m me dans les situa tions difficiles e Quoi que je fasse je n arrivais jamais faire plaisir mon p re C tait la m me chose chaque fo
12. pour analyser son projet de d veloppement continu Certaines visions traditionnelles de la supervision la d finiraient seulement en termes d analyse des probl mes soulev s par la pratique Cette perspective de la supervision est limit e elle ne prend en compte que la moiti de son r le Aborder le parcours continu du Self en supervision doit tre une interaction entre la pratique et le d veloppement personnel la supervision constituant le point de conver gence pour l analyse des deux Dans cette perspective la supervision n est pas confondue avec la th rapie personnelle La th rapie personnelle est un milieu dans lequel les parties du parcours du Self peuvent tre explor es en largeur et en profondeur La supervision est le lieu o les produits de ce travail et les autres apprentissages issus du DPC ou d ailleurs peuvent tre regroup s pour informer stimuler et inspirer la pratique future C est en partie ce qu Elke Lambers 2003 d crit comme le r le de renforcement ACP Pratique et recherche n 2 47 Dave Mearns de la supervision qui est l aptitude la pratique du th rapeute ce que l entra nement est la condition physique Elle soutient que le devoir du superviseur est de pr ter attention l humanit du th rapeute cet gard elle adopte le m me point de vue que nous savoir que l huma nit du th rapeute est la base de sa capacit rencontrer en profondeur rel
13. que d autres pour la poursuite du projet de d veloppement Dans cette partie nous examinerons les possibilit s offertes par la th rapie personnelle Pex p rience du groupe de rencontre la formation et la supervision LA TH RAPIE PERSONNELLE La th rapie personnelle cr e un contexte qui se concentre pleinement sur individu et garantit la s curit par la confidentialit qu elle offre Elle peut ne pas tre aussi efficace que les configurations de groupe pour susciter une prise de conscience du projet de d veloppement mais elle fournit un contexte particuli rement cibl permettant de travailler sur les probl mes au moment o ils sont soulev s L une des difficult s de la th rapie personnelle dans sa conception his torique est sa tendance s carter de sa cible Il existe des arguments Mearns 1997a en faveur d une exp rience de th rapie personnelle centr e exclusivement sur le parcours du Self tel qu il s est r v l au cours de la formation et par la suite Cette th rapie s appelle juste titre th rapie de formation car elle s articule avec l exp rience de formation continue avec un retour de l une l autre Par exemple une d couverte personnelle survenue dans le contexte du groupe de formation est mentionn e lors de la th rapie de formation puis ventuellement mentionn e en retour au groupe de d veloppement personnel dans le cadre de la formation Ainsi le travail reste cib
14. En effet ces exercices com portent un effort pour imaginer le monde de l autre mais il s agit de Pat teindre de fa on purement cognitive et non de mani re affective cognitive Ce degr de capacit empathique rentrer v ritablement dans diff rents aspects du sens de notre propre existence pris comme des points de d part pour atteindre le ressenti de notre client peut sembler dange reux ceux qui ont peur de perdre la qualit du comme si de l empathie et de se perdre dans leur propre ressenti personnel En fait c est le genre d inqui tude qui se dissipe face la r alit des v nements Que signifie v ritablement se perdre Si cela signifie une larme sur notre propre sort et la partager avec notre client tout en la reconnaissant comme nous appat tenant cela peut alors donner lieu un moment tr s intense dans la relation Nos notions de fronti res de propri t s et de professionnalisme sont remises en cause si nous appliquons s rieusement le concept de rencontre en profondeur relationnelle avec notre client Les pierres de touche de Lesley peuvent ais ment tre utilis es comme point de d part dans un atelier de formation ou mieux encore dans un atelier de d veloppement professionnel continu apr s une formation initiale Mais la notion de pierres de touche existentielles peut galement tre essentielle si elle est envisag e comme un projet de d veloppement continu dans l
15. Le projet de d veloppement du th rapeute Dave Mearns Traduction C cile Rousseau Dave Mearns est professeur m rite de l Universit de Strathclyde Glasgow en Ecosse Il a commenc sa carri re centr e sur la personne dans les ann es 1972 1973 p riode pendant laquelle il fut Visiteur Invit Visiting Fellow au Center for Studies of the Person La Jolla Depuis cette poque il a consacr son temps au d veloppe ment d un syst me coh rent de formation en th rapie centr e sur le client tout en prolongeant le travail th orique de Rogers sur la nature du Self Il a galement trac les grandes lignes d une approche centr e sur la personne pour travailler avec des per sonnes difficiles de contact Le Prof Mearns a pr sent son travail au Japon lors d une tourn e de conf rences qu il fit au printemps 2005 Auteur de sept livres il sera cet automne l un des principaux conf renciers du Congr s de Psychoth rapie Buenos Aires Chapitre VIII de Working at Relational Depth in Counselling and Psychotherapy co crit avec le Dr Mick Cooper Londres Sage 2005 Dave Mearns et Mick Cooper 2005 Publi avec l aimable autorisation de Sage Publications Ltd www sagepub co uk 24 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute R sum Cet article est extrait d un livre crit en collaboration avec Dick Cooper qui traite de la mani re de travaill
16. a tionnelle L attention accord e l humanit du th rapeute peut tre illustr e ainsi d apr s Elke Lambers 2003 Mon supervis parle du travail qu il fait avec un client qui vient de perdre un de ses parents Mon supervis a aussi perdu r cemment un de ses parents et il trouve cette exp rience la fois poignante et difficile D un c t cette exp rience commune a donn mon supervis une acuit empreinte de tendresse envers le ressenti de son client Il est facile pour lui de trouver une profondeur laquelle rencontrer ce client Mais mon super vis est galement un peu nerveux de parler de cela Certains verraient automatiquement cette situation comme devant tre vit e en cas d impli cation excessive Les probl mes d implication excessive over involvement peuvent certes faire partie de ce processus mais ce n est pas la seule chose dont se soucie la supervision En tant que superviseur je suis d termin e honorer l exp rience de mon supervis dans cette situation Je veux rester avec cela un moment car son humanit constitue une grande partie de qui il est en tant que th rapeute Cet exemple arrive point la fin de ce chapitre sur le projet de d ve loppement du th rapeute Dans cet exemple le superviseur est d termin travailler de mani re refl ter le mod le de comp tence dans lequel le but est d aider le supervis et dans ce cas d velopper davantage se
17. bles voire m chant Les counsellors et th rapeutes en d veloppement ont norm ment de m rite relever ce d fi qui suscite une peur g n ralement plus forte que la r alit En faisant face ce d fi ils d couvrent que m me s ils ne sont pas com p tents dans tous les domaines ils ne sont en aucun cas incomp tents que m me si certaines personnes peuvent avoir des difficult s avec eux ils ne sont pas inacceptables en g n ral que l tiquette m chant ne provient pas d eux mais qu il s agit d un cadeau d une autre personne ayant jou pr c demment un r le significatif dans leur vie Apr s cette d couverte nous devons nous d fendre contre moins de menaces que ce que nous pensions notre peur diminue nous permettant ainsi d tre plus ouverts nous m mes mais aussi la rencontre avec d autres De fait nous risquons m me pendant un certain temps de devenir avides de rencontres puisque nous en avons t priv s si longtemps Certes l acceptation de soi peut tre envisag e comme une valuation g n rale de notre Self mais elle peut galement tre utile pour distinguer les diff rentes parties du Self Lorsqu une personne d crit la structure de son Self certaines parties peuvent tre accept es mais d autres non La personne peut avoir une relation Je Je avec certaines parties et une relation Je Moi avec d autres Une partie du projet de d veloppem
18. cceptation de soi les protections du Self sont 44 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute rest es en place et sont m me devenues encore plus sophistiqu es Certains contextes de d veloppement parmi les plus efficaces potentiellement dans la formation comme le groupe d apprentissage dans la formation psy chodynamique ou le groupe de d veloppement personnel dans les autres types de formation notamment dans l approche centr e sur la personne ont r ussi r sister non pas en relevant les d fis mais en d veloppant un syst me de d fense plus sophistiqu contre ces d fis Souvent les dipl m s de ces formations avort es ressemblent des clones de l approche qu ils ont adopt e Ils semblent toujours dire les bonnes paroles et faire les bons actes mais ils ne se sentent jamais vraiment r els et de ce fait les chances pour qu ils soient capables de rencontrer des clients en profondeur relationnelle sont assez minces LA SUPERVISION La fin de la formation initiale marque seulement la fin du d but du projet de d veloppement pour parvenir travailler en profondeur relationnelle Or cette fin peut tre soudainement d routante Blaxter et al 2001 Buchanan et Hughes 2000 en passant d un environnement de fort soutien un quasi vide La supervision qui n tait auparavant qu un des nombreux moyens de soutien prend d s lors une importance particuli
19. che est importante pour moi Cela a voir avec la sensation de ma puissance mais au del il s agit galement de d truire les illusions sur le fait que je suis une personne bien sous tous rapports C est aussi un bon endroit rejoindre pour rencontrer certains clients qui atteignent leur propre mal e Croire en quelque chose et le voir corrompu voici comment je d cris mon exp rience de m tre norm ment investie dans l activisme poli tique pour d couvrir ensuite que d autres s en servaient pour leur propre gloire Cette d ception est si poignante que je peux presque en sentir le go t Cette fois ci ce n tait pas de la col re mais de la d ception pure Cela ne m a pas emp ch e de croire en certaines choses mais cela m a aid e tre critique vis vis de mes propres motivations ce qui me donne rapidement un rep re lorsque je p n tre en territoire inexplor avec un client e Dans mon travail d infirmi re jai v cu des v nements particuli rement poignants Je me souviens d Ashok un petit gar on qui avait une leuc mie A chaque fois que j avais une minute de libre je m asseyais c t de lui J aimais beaucoup ce petit gar on et je m effor ais de le faire rire Ashok m a donn beaucoup plus que je ne lui ai jamais donn Cette longue exp rience avec Ashok est en grande partie la source de mon fort sentiment d engagement et de patience mais aussi et plus que t
20. e cadre d une relation de supervision voir plus loin dans ce chapitre La croissance de l acceptation de soi self acceptance La plupart des pierres de touche de Lesley sont des exp riences difficiles de sa vie Pour une autre personne ou pour Lesley elle m me un autre stade de son d veloppement les m mes v nements auraient pu avoir des cons quences restrictives au lieu de contribuer son d veloppement Par exemple les exp riences r currentes d humiliation auraient pu rester dans son esprit en tant que repr sentations d interactions g n ralis es RIG Stern 2003 chapitre IT toujours pr tes se r p ter Elles auraient 32 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute pu tre source d exclusion sociale ou de perte de confiance dans ses relations et faire na tre dans son Self une configuration de victime pr te jouer un r le inhibiteur dans sa vie De m me son exp rience r currente de frustration et de d ception face son incapacit plaire son p re aurait pu devenir un fardeau freinant son d veloppement en termes de valeur personnelle et provoquant une frustration et une d ception constantes tout au long de sa vie Le fait que ces exp riences au contraire aient renforc le caract re de Lesley et aient constitu pour elle une source essentielle de patience ainsi qu une pierre de touche au lieu de la charger de tristesse est principal
21. e moi est plus difficile d crire je nai m me pas d tiquette pour cette partie de moi C est une partie de moi qui peut exister dans l isolement total Elle peut vivre des situations extr mement effrayantes et rester absolument calme Elle peut voir des atrocit s et survivre Il s agit sans doute de ma for t la plus sombre Beaucoup la trouveraient effrayante voire d sagr able sans doute parce qu ils ne la comprendraient pas vraiment Or pour moi elle n a rien d effrayant Elle a sa source dans mon d veloppement en tant que fils unique mais sa v ritable profon deur vient de ce que j ai fait face seul des situations difficiles Pour moi c est mon ami int rieur le plus intime plus encore que mon petit gar on Avec la plupart des clients elle n intervient pas dans la th rapie mais avec certains elle est pratiquement indispensable pour parvenir une rencontre improbable en profondeur relation nelle Par exemple elle offre une rare s curit pour le jeune homme vivant un traumatisme existentiel profond parce que les probl mes de signification constituent son essence m me et qu elle n est donc par essence pas menac e par ces questions Elle peut exister dans la r ponse je ne sais pas ces questions I m a fallu plusieurs ann es pour ne plus avoir peur de cette partie et la voir telle qu elle est un vieil ami fondamental En tant que th rapeute cette partie a t ce
22. e peux me permettre de prendre des risques avec ma fa on de m exprimer se fexpression cat quoi qu il arrive je ne pourrai jamais tre humili e plus que je ne Pai d j t A deux reprises des bandes de filles mont attaqu e La premi re fois j tais au lyc e et la seconde fois je travaillais comme infirmi re d butante dans un h pital Les deux fois elles m ont d shabill e et la premi re fois elles m ont carr ment tabass e Cela peut sembler bizarre mais la deuxi me fois hdpital ce qui m a le plus g n e c est que tout le monde voie mes 28 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute sous v tements tr s us s c tait le summum de lhwwiliation Mais j ai galement tir une autre le on de la premi re exp rience J ai ressenti de fa on extr mement forte la haine des autres filles mon gard Elles me tabassaient vraiment fort mais je luttais quand m me contre elles Plus je luttais plus elles me frappaient et je luttais de plus belle En revivant l incident maintenant je ressens de nouveau avec une force incroyable mon courage Je savais que plus je me d battrais plus elles me frapperaient mais je luttais quand m me A la fin l une des filles a menac de me taper la t te contre les toilettes pour m achever si je n arr tais pas de me d battre Je lui ai crach la figure et elles m ont laiss e J avais beau tre c
23. elf ainsi cr es renforcent encore davantage le d veloppement de cette acceptation de soi John a comment plus tard Une fois que j ai eu tout d ball sur moi m me et que j ai arr t de me cacher derri re un r le de grand counsellor jai d couvert que ma peur d tre nul a diminu peu peu J ai arr t de jouer et je Pai fait en vrai la plupart du temps les gens ont appr ci et cette fois je pouvais me croire moi m me Comme le dit John ce processus vise diminuer la peur Si nous conser vons des doutes sur notre Self nous avons peur d tre expos s aux autres et notre Self Si nous consid rons notre Self comme une personne manquant fondamentalement de talent de motivation de d vouement d inspiration ou damour nous d veloppons alors des aptitudes sophisti qu es afin de prot ger notre Self pour viter qu il ne soit expos Les masques mentionn s au chapitre IV offrent des fa ades derri re lesquelles nous pouvons nous cacher si nous en ressentons le besoin Mais nous pouvons mettre en uvre des moyens encore plus sophistiqu s pour pro t ger notre Self Par exemple il est possible de ne jamais s engager pleine ment de ne jamais tre vraiment spontan en restant en permanence au niveau fondamental sur ses gardes Sous cette protection nous pouvons manifester la plupart des signes de l engagement relationnel Nous pouvons tre chaleureux parler en n
24. elle image qu ils n ont pas exprim leur malaise Mary a remerci John de ne pas tre pass en mode aidant et de ne pas avoir essay de l aider avec cela Dans les quelques semaines qui ont suivi John tait moins expansif et il a finalement d clar au groupe Il y a quelques semaines Mary m a dit quelque chose qui m a beau coup bless Je lui en ai voulu d avoir dit cela et j ai un peu pris la mouche J ai beaucoup critiqu Mary en pens e Mais en fait je me rends compte qu elle a raison Lorsque je rentre dans ma routine d aidant de premi re classe c est tout ce que c est en r alit une routine cela n a rien voir avec ce que je ressens Cela donne une ACP Pratique et recherche n 2 35 Dave Mearns image d un type vraiment g nial alors qu en fait dans mon for int rieur je pense tout le temps que je suis nul Ainsi nos doutes int rieurs sur notre Self sont constamment remis en cause par de nouvelles exp riences du Self renforc es par la mise preuve et les commentaires des autres La n gativit intrins que se r duit petit petit sous l effet de la mise l preuve de la r alit et est remplac e par une acceptation de soi grandissante et par la volont de s engager avec soi m me De plus une fois que cette acceptation de soi commence cro tre et que nous ressentons notre Self pour de vrai les nouvelles exp riences du S
25. ement cens venir avec elle Si cette solidit en termes de recrutement est branl e on passe alors un sch ma qui ressemble largement par nature la relation parent enfant et qui n aide pas le stagiaire prendre ses responsabilit s vis a vis du parcours de son Self De m me les formateurs ont pour tache d entretenir cette dynamique de la responsabilit L une des principales exigences que cela repr sente pour eux est la capacit travailler dans des processus ouverts sans ressentir le besoin de les fermer Par exemple un formateur qui a besoin de cr er un climat chaleureux et non prouvant en raison de sa propre ins curit peut tr s bien tre appr ci par un stagiaire vuln rable dans les premi res phases car il donne l impression de cr er cette s curit Cependant sur le long terme une telle fermeture pr coce des processus interactifs humains diminuera fortement les possibilit s de d veloppement En effet ce ph nom ne peut avoir un tel effet paralysant sur la for mation qu il peut en r alit mener un r sultat n gatif les stagiaires quit tent le processus apr s avoir v cu des exp riences consid rables en exer ant et en d veloppant encore plus leurs syst mes de protection du Self Le d fi exigeant de l acceptation de soi a t corrompu et un blocage pr coce s est install g n ralement avec la complicit du formateur de telle sorte qu au lieu du d veloppement de l a
26. ement d sa propre acceptation globale de soi general self acceptance L acceptation de soi qui joue un r le essentiel dans l attitude relation nelle au Self Je Je voir chapitre IT est le degr auquel nous voyons notre Self comme un tre humain dou de raison capable d une grande vari t d actions et de r actions mais fondamentalement fiable vis vis de lui m me et des autres Nous voyons nos forces et nos faiblesses personnelles et l accroissement de ces derni res ne nous diminue pas nos yeux mais cette autocritique implicite ne concerne pas l int gralit de notre personne L acceptation de soi ne doit pas tre confondue avec un sentiment de sup riorit crasante du Self sur les autres Cette derni re vision exag r ment positive du Self de lindividu se fonde sur une comparaison avec les autres entretenir la vision positive de son propre Self en consid rant les autres d un point de vue n gatif Au contraire chez une personne qui s accepte le regard sur soi m me ne repose pas sur une base aussi fragile Le Self est tellement intrins que pour cette personne qu il n est pas vul n rable aux menaces dans la relation Celle ci peut accueillir la diff rence de Pautre personne voire ses critiques sans avoir besoin de se prot ger contre les cons quences que cette diff rence pourrait avoir sur un Self fragile L acceptation de soi selon le terme que nous utilisons ici est beauc
27. en le projet de d veloppement personnel 4 COSCA Counselling and psychotherapy in Scotland Association Ndt 40 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute suggestions suivantes sont adopt es Premi rement se concentrer davan tage sur les exp riences se d roulant zci et maintenant que sur des v ne ments pass s ou futurs Deuxi mement ne pas se laisser compl tement entra ner dans une discussion cognitive mais tre galement attentif aux r actions ressenties pat les personnes face tout ce qui se passe Troisi mement et cette derni re suggestion est particuli rement impor tante tre conscient de ce que le processus normal des groupes consiste essayer d atteindre une normalisation Les tres humains en groupe se mettent d accord pour cr er une d finition de ce qui devrait ou non avoir lieu dans le groupe Ce processus de normalisation permet g n ralement au groupe de se sentir plus en s curit mais il limite aussi consid rablement ce qui peut se produire et introduit un syst me de jugement de valeur sur la contribution de chacun Cette troisi me suggestion invite donc les personnes essayer de rester conscientes de l volution de ce processus de normalisation dans leur groupe et tre pr tes remettre en question ce processus lorsqu il semble s tablir Par exemple l une des premi res normes qui se d veloppent fr quemment est
28. ent du th rapeute consistera donc accepter outes les parties et d velopper une volont de s engager avec elles car les parties une fois accept es sont autoris es tre pr sentes en th rapie Cependant cette autorisation initiale est g n ralement provisoire la partie du Self restant soumise une stricte supervision Ce processus d acceptation des parties du Self et d engagement avec elles est essentiel pour le d veloppement avanc du th rapeute car il largit la personne qu il peut offrir en profondeur rela tionnelle Certaines parties sont importantes pour la qualit de pr sence qu elles offrent tandis que d autres sont cruciales parce qu elles fournissent des endroits particuliers utiliser afin de rencontrer le client comme nous l avons vu pr c demment Dave illustre ces deux situations dans le commentaire suivant ACP Pratique et recherche n 2 37 Dave Mearns Il m a fallu dix douze ans de pratique avant que mon petit gar on soit autoris intervenir en th rapie sans tre soumis une supervision tr s stricte Il avait norm ment de chaleur et de ten dresse mais aussi de humour Il avait galement une passion qui pouvait tre un endroit extr mement puissant pour rencontrer le client Mais il m a fallu longtemps pour leur faire pleinement confiance lui et sa passion c est pourquoi il tait supervis de pr s au d but Une autre partie d
29. er au niveau de la pro fondeur relationnelle Le chapitre reproduit ici est de la plume de Dave Mearns et porte sur les moyens d am liorer le d velop pement du th rapeute Appuyant sa r flexion sur des t moignages de th rapeutes en formation ou en activit l auteur d crit et analyse diff rentes difficult s rencontr es dans la pratique de cette profession Il montre l importance d une bonne connaissance de soi et de sa vie personnelle non pas comme interf rence la comp tence professionnelle mais comme bagage de la personne th rapeute Il pr sente les divers moyens existants d accompagnement des th rapeutes th rapie groupe de rencontre formation et supervision discutant de leur apport et de leur pertinence Il conclut par une r flexion sur la dimension socio politique de la profession Mots cl s d veloppement personnel profondeur relationnelle engagement Self pierre de touche formation th rapie person nelle groupe de rencontre supervision Dans ce chapitre nous aborderons les principaux objectifs et structures de d veloppement utilis s pour am liorer la capacit du th rapeute d offrir un engagement en profondeur relationnelle Dans cette optique nous abor derons le counselling et la psychoth rapie d un point de vue relativement large en partant du principe que les sp cialistes des diff rentes approches seront capables d adapter la th orie leur propre structure conceptuelle
30. erson Centred Counselling Training Ross on Wye PCCS Books Dryden W Horton I Mearns D 1995 Issues in Professional Counsellor Training London Cassell Dryden W Horton I Mearns D 2000 Counselling past present and future British Journal of Guidance and Counselling 28 4 467 83 Lambers E 2000 Supervision in person centred therapy facilitating congru ence in D Mearns and B Thorne eds Person Centred Therapy Today New Frontiers in Theory and Practice London Sage pp 196 211 Lambers E 2003 Looking After Ourselves Keeping Fit to Practice Paper presented at the Cruse Conference Perth Scotland Mearns D 1997a Achieving the personal development dimension in profes sional counsellor training Counselling 8 2 113 20 ACP Pratique et recherche n 2 49 Dave Mearns Mearns D 1997b Person Centred Counselling Training London Sage Mearns D Thorne B 1999 Person Centred Counselling in Action 2 ed London Sage Mearns D 2004 The human curriculum Paper presented at the Annual Conference of the British Association for Counselling and Psychotherapy Rogers C R 1951 Chent Centered Therapy Boston Houghton Mifflin Rogers C R 1959 A theory of therapy personality and interpersonal rela tionships as developed in the client centered framework in S Koch ed Psychology A Study of Science Vol 3 New York McGraw Hill pp 184 256 Rogers C R
31. force pour moi avec les clients Je peux devenir cette petite fille en col re et ressen tir intens ment la col re de mon client Je pense que cela aurait t bien pire pour moi ce moment l mais aussi aujourd hui si j avais fondu en larmes e Une ann e la fin de l cole primaire j ai t premi re de classe En g n ral j tais dixi me environ mais cette ann e l apr s la moyenne de toutes les notes j tais la premi re A ma grande fiert institutrice ma invit e venir devant la classe Je pensais qu elle allait me f liciter pour cet exploit Or l institutrice m a demand d peler le mot inexplicable J tais tr s perturb e mais je l ai pel correctement je crois Ensuite avec un large sourire et un geste de la main vers moi elle a dit Inexplicable Oui c est le meilleur mot pour d crire ton classement la premi re place Cette fois ci je n tais pas en col re mais je ressentais une humiliation intense C est un sentiment que j ai prouv assez souvent dans ma vie un sentiment abso lument horrible C est comme d tre d shabill e en public Et c est pr ci s ment la force que j en retire J ai t si souvent et si gravement humili e que je sais ce que cela fait Je n ai pas besoin de craindre l humiliation car je la connais mieux que la plupart des gens Je n ai pas besoin de craindre d avoir lair stupide ou de mal faire les choses j
32. i avait en fait ouvert la voie vers un engage ment plus fort avec les autres et de cette fa on vers un engagement plus fort avec son Self L environnement relationnel intense dans la formation la psychoth rapie comporte galement une grande diversit parmi les personnes Nos moyens sophistiqu s pour nous prot ger et pour entretenir nos doutes sur notre Self peuvent tromper la plupart des gens en g n ral mais tout le monde ne se fait pas toujours avoir ainsi que l a d couvert John John tait le grand facilitateur Il d bordait d empathie de chaleur et de compassion pour toutes les personnes du groupe de formation Il ne lui a pas fallu longtemps pour atteindre un statut de star aupr s de la plupart de ses confr res il arrivait m me tromper certains formateurs Cela a dur jusqu ce qu une autre stagiaire Mary lui dise un jour John je ne te crois pas Lorsque tu me soutenais tant hier je ne me suis pas sentie bien et je me suis tue Je pensais que c tait 04 que quelque chose n allait pas avec moi parce que je ne pouvais pas Paccepter C est peut tre le cas mais la r alit c est que je ne crois pas que tu sois vrai La remise en cause par Mary n a eu aucun r sultat probant sur le moment John s est tu et lui a r pondu qu il ne savait pas de quoi elle parlait Une ou deux autres personnes du groupe ont t perturb es par sa r action mais il s tait construit une t
33. i mais sans y r pondre La semaine suivante elle a t mise l preuve de nouveau avec le m me r sultat Enfin lots de la troisi me session une personne de son groupe a dit Alison je sais que nous t avons pouss e faire a et que ce n est peut tre pas bien pour toi mais honn tement il y a des moments o tu as Pair carr ment en col re et pourtant tu dis que tout va bien ce moment Alison s est lan c e dans une tirade sur cette mise l preuve ci sur toutes les autres et sur beaucoup d autres exp riences qu elle avait v cues au cours de ce premier mois Puis elle s est arr t e de parler et est rest e assise immobile dans son si ge la t te obstin ment baiss e Apr s un silence elle a dit Je dois partir ce 4 quoi trois autres personnes du groupe ont r pondu Non reste Alison Si tu pars je peux venir 34 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute avec toi et C tait bien de t avoir entendue Alison Alison a alors clat en larmes Plus tard elle a d crit ses sentiments ce moment comme un m lange d embarras intense de soulagement et de joie Elle tait s re que si elle exprimait sa col re une immense caverne s ouvrirait devant elle et qu elle tomberait dedans pour y dispara tre jamais Au lieu de se retrouver an antie par l expression de sa col re elle a d couvert que celle ci lu
34. is encore et encore J tais fi re de moi pour quelque chose mais il ne r agissait pas ou bien cherchait la petite b te d valorisant ainsi ce que j avais fait Je ressens une frustration enfantine encore aujourd hui en en parlant Il est tonnant de voir comment ce sentiment de frustration enfantine maide souvent sentir le go t de ACP Pratique et recherche n 2 27 Dave Mearns la d tresse de mon client Pour une raison inconnue dont je ne suis pas vraiment s re cette exp rience est galement l origine de ma patience avec les clients C est peut tre parce que dans mon enfance je devais tre tr s patiente pour essayer si souvent de plaire mon p re A l cole primaire on se moquait souvent de moi parce que j tais maigre Le moment le plus p nible chaque ann e tait le c r monial de la mesure et de la pes e devant toute la classe d ducation physique D une voix clatante qui ne manifestait rien d autre que sa propre suffisance linstitutrice annon ait Faites attention ce que Lesley ne passe pas travers les fentes du parquet La force que je tire de cette exp rience est le sentiment de ma propre rage ce moment l j tais deux doigts de fondre en larmes mais j tais d termin e ne pas lui donner cette satisfac tion donc je ne ressentais que de la rage pure Il est surprenant de voir quel point ce sentiment fort et pr cis est souvent une source de
35. l tout en encourageant le soutien continu des coll gues de formation Cependant dans la pratique exp rience de th rapie personnelle a ten dance couvrir un champ beaucoup plus large et devenir par cons quent plus co teuse en int grant d autres besoins n ayant qu un lien ACP Pratique et recherche n 2 39 Dave Mearns p riph rique avec le projet de d veloppement mais prenant le pas sur celui ci Le r sultat peut s av rer tr s peu rentable si Pon compare les besoins de d veloppement satisfaits avec l investissement en temps en argent Cela ressemble la Dissertation upon Roast Pig Dissertation sur le cochon roti dans laquelle le village tout entier doit tre br l chaque fois que les villageois veulent r tir un cochon Si la th rapie personnelle pouvait se concentrer davantage sur le projet de d veloppement elle deviendrait plus cono mique mais prendrait aussi plus de sens Jusqu a une poque r cente les organisations d accr ditation de Grande Bretagne l Association britannique de counselling et de psychoth rapie BACP le COSCA et la Soci t britannique des psychologues ont toutes fix comme crit re d accr ditation quarante quatre vingt dix heures de th rapie personnelle soit une augmentation d au moins 30 du co t de la formation Nombreux sont ceux qui consid rent ces chiffres comme beaucoup trop bas tandis que d autres pensent que la th ra
36. n trale dans mon travail avec Rick chapitre VI et avec beaucoup d autres jeunes gens en particulier On peut trouver dans l ouvrage de Dave Mearns et Brian Thorne Mearns et Thorne pp 141 143 un exemple mouvant du petit gar on de Dave intervenant en th rapie Contextes permettant la poursuite du projet de d veloppement Toutes les approches du d veloppement des counsellors et psychoth rapeutes doivent tre centr es sur l tudiant En effet le parcours du Self 38 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute self curriculum est tellement personnel et individualis qu il ne peut en aucun cas tre pr d termin par des formateurs ou des superviseurs Cela peut repr senter un probl me pour des institutions comme les universit s les centres de counselling et de psychoth rapie les employeurs et les milieux professionnels s ils ont besoin de rester ma tres de la situation dans la mesure o ils ne peuvent pas accorder l tudiant une position centrale en ce qui concerne le d tail du parcours du Self et la fa on de le mener bien Mearns 1997a 1997b Le projet de d veloppement peut tre poursuivi par le biais d une large gamme de contextes d apprentissage et d exp riences L exp rience de la vie est certes un bon moyen d apprentissage mais ce n est pas le seul moyen En psychoth rapie certains contextes ont t utilis s davantage
37. ndroits o aller afin de rencontrer son client Lorsque nous cherchons p n trer dans l exp rience de notre client le meilleur moyen d y parvenir est de p n trer dans une part de notre propre Self qui a le m me go t Ainsi Lesley peut p n trer dans son propre sentiment profond d humiliation ce qui la met un niveau convenable pour ressentir son client en profondeur et laisser son client la ressentir en profondeur De m me que Lesley peut prouver la qualit du ressenti de son client celui ci se rend compte que Lesley est capable de se rencontrer elle m me un certain niveau de profondeur C est ce que signifie le constat Bozarth 2001 pp 59 75 Mearns et Thorne 1999 pp 103 107 selon lequel un degr lev empathie et la congruence sont ACP Pratique et recherche n 2 31 Dave Mearns la m me chose l tre v ritable du th rapeute est l exact reflet du client Le th rapeute est entr dans le bon territoire pour rencontrer le client Il peut donc p n trer plus facilement dans le ressenti du client et avec une qualit et une intensit sup rieures celles de toute autre forme d empathie De m me ce ph nom ne se distingue en termes de qualit des exercices d identification projective projective identification Rowan et Jacobs 2002 pp 41 46 ou de prise de perspective sociale cognitive cognitive social perspective taking Binder 1998 pp 219 220
38. ocumentaires Bill McGaw a dit un jour que le groupe de rencontre nous montre nous tres humains tels que nous sommes vraiment pr ts tout pour nous rencontrer v ritablement les uns les autres et la fois morts de peur cette id e L Oscar qui tr ne sur le manteau de sa chemin e symbolise en partie au moins ce qu il dit savoir que le processus de rencontre est un ph nom ne qui rev t un sens consi d rable pour les tres humains LA FORMATION Le mot formation sous entend que le formateur d finisse un pro gramme d tudes qui soit ensuite suivi la lettre par le stagiaire Or cela ne peut tre le cas si l on entend respecter le parcours du Self de ce dernier Certes le formateur peut illustrer l ventail des objectifs personnels de d veloppement les plus fr quents dans la multitude des tudiants Dryden et al 1995 pp 98 100 Mearns 1997b pp 97 99 mais en r alit le v ri table parcours du Self sera diff rent pour chaque tudiant Par cons quent il est important que l id e pr con ue selon laquelle le formateur tablit le parcours du Self ne s installe pas dans les esprits ni des formateurs ni des stagiaires Il est indispensable dans cet effort que chacun comprenne et accepte ses responsabilit s La responsabilit du formateur consiste cr er une gamme de contextes significatifs d apprentissage exercices ACP Pratique et recherche n 2 43 Dave Mearn
39. otre propre nom et m me manifester une grande vari t d motions Cependant nous ne sommes jamais vraiment m me de nous engager de fa on pleinement congruente Notre empathie a beau tre juste elle est rarement additive Mearns et Thorne 1999 1 Dans l empathie v cue de mani re juste l coutant montre compr hension et acceptation des sentiments et des pens es que le client a exprim s NdT 2 L empathie additive montre une compr hension du client au del de son niveau de compr hension imm diate L coutant communique sa compr hension des sentiments apparents et des r ponses du client mais fait aussi preuve d une compr hension des sentiments sous jacents Ce niveau est plus commun ment connu sous le nom de r flexion en profondeur NdT 36 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute et notre valuation de l autre est strictement conditionn e par le fait qu il ne remet pas en cause notre sta u quo Dans des situations particuli rement p nibles nous en arrivons m me nous convaincre que le cocon que nous nous sommes construit en surface est notre substance authentique Retirer ce cocon peut s av rer tre un processus tr s douloureux Nous devons accepter le d fi fondamental de nous pr parer voir qui nous sommes sous nos interpr tations protectrices alors que nous ressentons en r alit la peur d tre incomp tents inaccepta
40. oup plus qu une valuation passive de soi m me Elle repr sente un fort engagement et un dialogue avec le Self sous tous ses aspects de telle sorte que le Self puisse tre pleinement disponible dans l engagement avec d autres M me les parties qui sont encore en cours de processus de symbolisation sont consid r es comme ne repr sentant aucune menace fondamentale et pou vant potentiellement avoir une grande valeur pour soi m me et pour l autre Le degr d acceptation de soi varie selon les personnes Dans la th orie du d veloppement de la personne de Rogers 1951 1959 1963 et dans la th orie compl mentaire de l attachement dans l approche centr e sur la personne ou celle du compl ment th orique de l attachement Warner 2000 le d veloppement de l acceptation de soi est consid r comme tant ACP Pratique et recherche n 2 33 Dave Mearns li une exp rience fiable de consid ration positive inconditionnelle dans les tapes pr c dentes du d veloppement Par cons quent si l exp rience de Lesley avec son p re n avait pas t compens e par d autres relations d amour ou de fait si elle s tait galement r p t e dans ces autres relations elle n aurait alors peut tre pas pu s en sortir aussi positivement De plus m me s il peut exister des lacunes un stade pr coce du d veloppement en ce qui concerne les racines de l acceptation de soi les personnes peuvent
41. out d un ressenti de mon propre amour et d un sentiment de confort et d aisance vis vis de mon propre amour e Ashok a surv cu mais un autre de mes patients est d c d Il s agis sait d une erreur m dicale on lui avait donn dix fois la dose correcte de m dicament Cela ne s est pas pass lorsque j tais de service Dieu merci mais je me sens toujours tr s coupable parce que j ai t complice pour couvrir le docteur ce moment j avais l impression de ne rien pouvoir faire d autre m me si j tais extr mement en col re J avais un sentiment d impuissance totale qui constitue d sormais une pierre de touche tr s pr cieuse lorsque je rencontre la plupart de mes clients 30 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute Etre avec une personne mourante et s ouvrir cette exp rience aide d velopper la profondeur Les infirmi res vitent souvent d tre confront es cette situation mais je me rappelle quelques cas dont celui de Mary qui avait 83 ans Personne n tait l pour l accompagner avant de mourir donc je Pai fait J avais termin mon service et je savais que Mary ne serait plus l la prochaine fois que je viendrais travailler donc je me suis assise aupr s d elle et elle m a parl de sa vie Cela a dur deux heures et demie puis elle est morte Ce que Mary m a laiss mest utile avec tous les clients que je rencontre
42. ouverte de sang et de bleus et quasiment nue j avais le sentiment d avoir gagn Cette force de courage que j ai d couverte ce moment m aide p n trer en territoire inconnu avec mon client Je sais que je vais survivre et je suis s re que lui aussi va survivre e Je suppose que ce que j ai appris dans cette exp rience c est qu une fille tr s menue doit savoir utiliser son cerveau plut t que ses muscles J en ai plusieurs bons exemples qui me donnent aussi de la force Par exemple je me suis trouv e un soir assez tard encercl e par un groupe d hommes dans un quartier mal fam Il m tait impossible de courir et encore moins de me battre Je me suis alors tonn e en prenant l initiative Je me suis mise leur parler faire des blagues et les faire rire les uns apr s les autres L un d entre eux m a tap sur l paule et ma dit Tu es une brave fille et ils mont laiss partir Cette exp rience personnelle dont je suis fi re m aide galement sentir que je peux me mettre en position de s curit avec peu pr s n importe qui A un moment de ma vie je me suis mise coucher avec n importe qui Jen arrivais m me me r veiller sans savoir avec qui ni avec combien de personnes j avais couch J tais au fond du gouffre je pense que je n ai jamais eu une age aussi n gative de moi m me La profondeur de ce sentiment m aide rencontrer pleinement de nombreux clients
43. pas trouver un endroit en moi pour le rencontrer Il ne demandait pas beaucoup juste que quelqu un mette de c t le fait qu il avait battu sa femme et le rencontre en tant que personne la personne d ses p r e qui se trouvait derri re J ai besoin de trouver un moyen de rencontrer des gens comme Lee e Avant cela je n aurais m me pas pu commencer rencontrer Mary Elle est tellement demandeuse que je me serais sentie touff e Maintenant je m en sors mieux Les textes de Margaret Warner sur le processus pr caire ont t tr s importants pour moi Ils m ont aid e comprendre le besoin de cette cliente d tre dans une situation structur e et d avoir en m me temps le pouvoir de remettre en cause cette structure Je commence trouver des points o Mary et moi tablissons un contact r el je ne suis plus seulement perturb e et je deviens plus patiente J ai galement cess d avoir cette tendance que j avais longtemps auparavant 46 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute me retirer Je commence me demander qui de Mary ou moi apprend le plus de notre travail ensemble e J ai en moi certaines profondeurs pr tes tre mises au d fi Aupa ravant javais peur de la puissance du pouvoir de l autre personne Je faisais toujours abstraction des clients de ce style Maintenant je pense que je suis plus en accord avec cette pa
44. pie personnelle ne devrait pas tre consid r e comme la principale structure obligatoire pour mener bien le projet de d veloppement Mais ce crit re pourrait tre pertinent si du moins ces heures de th rapie personnelle se concentraient sur le parcours du Self au fur et mesure qu il se d voile pendant la formation En r alit aucune de ces organisations n exige cette optique cibl e au contraire elles s efforcent activement de dresser des barri res formul es en termes de fronti res pour emp cher larticulation entre th rapie personnelle et formation La th rapie personnelle risque donc fort de rester une structure on reuse mais peu cibl e L EXP RIENCE DU GROUPE DE RENCONTRE M me si elle n est pas aussi efficace que les autres contextes d crits dans cette partie l exp rience du groupe de rencontre est extr mement pertinente pour le projet de d veloppement en ce qui concerne le travail en profondeur relationnelle Les groupes de rencontre se composent de 12 14 personnes qui se r unissent dans le seul but de cr er un contexte dans lequel les personnes peuvent apprendre sur leur Self et sur les autres gr ce leurs interactions dans le groupe Le processus exp rientiel peut progresser si les trois 3 Tr s r cemment la BACP British Association for Counselling and Psychotherapy a aban donn le crit re de la th rapie personnelle reconnaissant que ce n est pas le seul moyen de mener bi
45. r est le t moin de ce changement Le supervis peut utiliser de fa on efficace une supervision orient e sur le d veloppement afin de l assister dans son projet continu visant travailler en profondeur relationnelle De fait la plus grande partie de ce d veloppe ment se produit g n ralement apr s la formation initiale Par cons quent la supervision associ e au d veloppement personnel continu DPC est essentielle Dans la supervision le travail a tendance aller dans une seule direction la pratique continue est examin e et les probl mes qu elle soul ve explor s de fa on faciliter la poursuite du d veloppement personnel qui se r per cute sur la pratique future Cette m thode est excellente car elle permet un apprentissage r el partir de l exp rience continue en b n ficiant d un bon soutien Cependant il peut galement tre utile d expliciter le projet continu de d veloppement dans le cadre de la supervision Le superviseur devient alors un auxiliaire aidant le th rapeute concevoir son projet continu de d veloppement le suivre puis le d velopper plus avant par la pratique et le DPC comme le montre l exemple suivant de Mikaru counsellor trois ans apr s sa formation initiale Le projet de d veloppement de Mikaru Jai rat un client Lee il y a quelque temps Il me regardait inten s ment mais j ai ignor son invitation Je ne pouvais pas le rencontrer Je ne pouvais
46. rtie de moi il est temps de voir si je peux vraiment tre efficace avec ce type de client e Je suis en campagne pour r duire mon sourire C est quelque chose qui me g ne depuis toujours Lorsqu un client est la limite de p n trer dans un endroit plus profond il n a pas besoin d un sourire Mon sourire dit Vous voyez que je suis vraiment une tr s bonne personne S il p n tre dans cet endroit en profondeur il n a pas besoin de cette superficialit il a besoin que je ressente s rieusement ce qui se passe pour lui La semaine prochaine je vais une r union de lesbiennes Je ne suis pas s r d avoir trouv l expression correcte ce qui montre mon inad quation Finalement j ai reconnu que j prouvais des difficult s dans ce domaine J ai assez peur Mais j avais une cliente lesbienne il y a quelque temps ce qui est assez courant dans mon service et j tais si tendue que cette femme me l a carr ment dit En fait ce qu elle a fait tait adorable Malgr ses propres probl mes elle a pris soin de moi dans ma difficult C tait comme si elle me rencontrait alors que je ne pouvais pas la rencon trer Elle m a donc aid e avoir le courage de p n trer dans l inconnu Je me suis compl tement ouverte au groupe sur ce que je fais et cette femme laquelle je parlais semblait d accord Donc c est parti Mikaru utilise la supervision comme le point de convergence
47. s d entra nement au counselling groupes de d veloppement personnel groupes de supervision vastes exp riences de groupe ateliers sp cifiques de d veloppement personnel et pratique clinique au sens propre Cependant d s le d part il rel ve de la responsabilit de l tudiant d utiliser ces struc tures en vue identifier et de poursuivre le parcours de son Self Cette dynamique de responsabilit s dans le cadre de la formation Mearns 1997b et de la s lection des stagiaires soul ve toute une s rie de probl mes notamment en ce qui concerne la volont de ces derniers d accepter une responsabilit adapt e leur propre d veloppement La condition essen tielle pour le stagiaire consiste la fois tre pr t s impliquer dans toutes sortes de situations d apprentissage relativement prouvantes et fonda mentalement se chercher lui m me dans ces contextes Un stage de formation qui serait oblig de cr er une norme s curit pour les parti cipants tr s vuln rables est condamn l chec d s le d part L une des fa ons de symboliser la situation est emprunt e aux concepts basiques de Panalyse transactionnelle Lorsqu une personne est un client en th rapie il est parfaitement adapt pour elle de passer en mode enfant En revanche si elle vient participer un stage de formation titre de stagiaire on s attend alors ce qu elle am ne son enfant mais son adulte est gal
48. s comp tences et sa sensibilit Le contraire serait le modele de d ficience qui pourrait tre illustr par un exemple comme celui voqu ci dessus mais en se concentrant uniquement sur les dangers d une implication excessive Le mod le de d ficience ne voit la personne qu en fonction de ses d fauts Dans ce mod le la th rapie ne sert qu rem dier ces lacunes et non d velopper des potentialit s ce qui pose ainsi la dialectique politique Le mod le de d ficience est orient vers les aspects n gatifs et non posi tifs mais il est largement appliqu dans la plupart de nos institutions publiques comme l ducation les services sociaux et la sant En oppo sition au mod le de d ficience qui constitue le principal courant le coun selling et la psychoth rapie se sont distingu s en poursuivant un mod le de potentialit aussi bien dans leur travail avec les clients que dans leur approche de la supervision Dans le cadre de la psychoth rapie la super vision r pond une fonction de d veloppement plut t qu une fonction 48 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute de contr le po icing Cependant il existe un danger permanent que la super vision aussi bien que la th rapie devienne progressivement une orientation bas e sur les d fauts dans laquelle le principal r le du superviseur serait une fonction de contr le Dryden et al
49. ts syst mes de protection du Self des clients il respecte ces syst mes mais n en est pas complice Il est capable de recevoir un large ventail de personnes par exemple le client incroyablement fragile celui qui se prot ge en cher chant d truire l autre ou encore quelqu un comme Rick chapitre VI qui a simplement laiss tomber moins que quelqu un ne puisse lui offrir une pr sence encore plus forte que la prison qu il a construite autour de son propre Self D autre part de m me qu il est capable d accueillir Pautre le th rapeute peut galement l atteindre Dans ce processus il n est pas arr t par la peur peur de Pautre peur de la fa on dont il est per u peur d avoir tort peur de se perdre Il accorde une grande attention la congruence le fait d tre la fois transparent et conscient de soi afin de montrer l autre ce qui se passe pour lui m me les raisons de cette ten tative ainsi que ses sentiments dans cet acte Dans toutes ces actions l objectif est d offrir au client quelque chose de v ritablement diff rent quelque chose que le client puisse accepter d abord lors de moments de profondeur relationnelle puis au fur et mesure de ces moments dans le cadre d une relation continue permettant au th rapeute et au client de plonger facilement dans des l ments tir s des profondeurs de leur exp rience personnelle que ces l ments soient d j
50. ue j ar rive distinguer ce qui tait authentiquement une r ponse aux autres de ce qui ne l tait pas Je me rappelle avec tendresse d un groupe masculin r gulier du soir ce moment je ne sais pas comment ces hommes pouvaient supporter mon combat int rieur mais ils m ont aid franchir les premi res tapes Cela s est bient t am lior car j ai d velopp mon propre d tecteur de conneries Maintenant je peux encore raconter des conneries aux gens mais au moins j en suis conscient Tout comme le contexte de la th rapie personnelle le groupe de rencontre peut aussi s loigner du projet de d veloppement La fa on la plus courante de corrompre un groupe de rencontre est de le transformer en th rapie de groupe Souvent les membres du groupe et parfois m me le facilitateur se mettent d accord pour passer ce type de normalisation dans lequel un par un les membres du groupe prennent une heure du groupe pour explorer leurs probl mes pass s ou pr sents Ces exp riences peuvent tre puissantes si elles abordent vraiment des l ments la limite de la conscience mais elles peuvent aussi bien tre tr s ennuyeuses pour les autres si elles se contentent de revenir sur du mat riel r p t Rogers 1977 Quoi qu il en soit dans les deux cas le processus d apprentissage en direct dans le groupe de rencontre a t corrompu Si le groupe de rencontre se transforme en 42
51. voluer par la suite gr ce aux exp riences relationnelles y compris en th rapie sans oublier le r le que peut jouer une adolescence effective Les formations la psychoth rapie particuli rement mais pas exclusi vement dans l approche centr e sur la personne visent activement pro mouvoir chez une personne l acceptation de soi et sa volont de se trouver elle m me Dans le contexte de la formation le principe n est pas d entou rer la personne d un cocon de consid ration positive inconditionnelle pure bien au contraire Il s agit de cr er des situations dans lesquelles la personne rencontre authentiquement son Self et vit elle m me l exp rience de ren contrer d autres personnes de mani re directe et imm diate Les doutes sur notre Self se f doubts persistent parce que nous maintenons notre Self Pabri de toute mise l preuve dans la rencontre avec d autres personnes Lorsque nous ressentons v ritablement la r a t de notre Self dans la rela tion avec l autre la plupart de nos doutes fondamentaux sur notre Self sont remis en question par cette exp rience du Self comme c est le cas pour Alison dans l exemple suivant Allison tait tr s silencieuse pendant le premier mois de formation Elle n avait pas Pair contente de certaines choses mais elle n en disait jamais rien Finalement son silence a t mis l preuve lors du groupe de d veloppement personnel Elle a relev le d f
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