Vers un nouveau rôle pour le pharmacien haïtien : expert du
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1. qui pratique l autom dication outrance on serait port croire que ce profes sionnel est inutile et pourtant Cette perception a men au cours des ann es au d veloppement d un secteur informel de distribution conduisant une augmentation anarchique de la vente ill gale de m dicaments et une surconsommation de m dicaments avec les cons quences que l on conna t Il semble exister au sein de la population une ignorance totale de l utilit r elle du pharmacien Les gens s autom dicamen tent selon les traditions familiales mais pensent rarement consulter un pharmacien pour les conseiller propos d une optimisation de leur th rapie ou des dangers potentiels de certains produits Cest la responsabilit des pharmaciens de d montrer leur utilit afin de revaloriser leur profession pour se d marquer des vendeurs de rue avec lesquels on les confond parfois 1 Avec le soutien des autorit s sanitaires du pays le pharmacien ha tien doit duquer la population en constituant un manuel d instructions qui d crit la raison d tre du pharmacien Il lui revient de faire la d monstra tion qu il est plus qu un simple dispensateur et pr parateur de m dicaments et qu il a les connaissances requises pour conseiller le patient en qu te d une th rapie m dicamenteuse efficace qu elle soit traditionnelle ou conventionnelle Le pharmacien ha tien doit tre le premier acteur du changement qu2. dicaments miracles et des risques AlterPresse mai En ligne http www alterpresse org spip php article12789 e 10 TOUMI A 2010 valuation de la Direction de la pharmacie du m dica ment et de la m decine traditionnelle de la R publique d Ha ti OMS juillet e 11 MALBRANCHE R et al 1996 Fatalities associated with ingestion of diethylene glycol contaminated glycerin used to manufacture acetami nophen syrup Morbidity and Mortality Weekly Report vol 45 n 30 p 649 12 ATTARAN A et R BATE 2012 Deadly fake medicines The New York Times novembre P tionville Ha ti hotel JobPaw Le site de l emploi et des appels d offres 60 Ha ti Perspectives vol 1 e n 3 e D cembre 2012
3. il souhaite voir dans sa profession en donnant le ton par une pratique et une thique exemplaires En revanche bien des emb ches entravent les efforts du phar macien En premier lieu on note un manque de confiance important venant d une formation sous optimale Il est clair que ce manque de confiance maide en rien la perception qu ont la population et les autres professionnels de la sant des 56 comp tences du pharmacien ha tien Vient ensuite la r gula tion du secteur pharmaceutique qui est de l avis de plusieurs totalement inefficace et qui d savantage le vrai pharmacien Afin de rectifier cette perception du r le du pharmacien dans la soci t ha tienne il faut proc der un partage des t ches D un c t le pharmacien doit lui m me aller vers la popula tion et faire valoir ses comp tences Cela pourrait commencer par l tablissement de kiosques d information dans des lieux publics o l on renseignerait la population sur la profession par la diffusion de bulletins d information ax s sur la th rapie m dicamenteuse et le r le du pharmacien et par la mise en place d une ligne secours qui donnerait acc s des services d information sur les th rapies m dicamenteuses dispens s par des pharmaciens professionnels Il faut que le pharma cien s habitue ne plus voir le patient comme un client mais comme un ami qu il conseille avec des connaissances scienti fiques pouss es il doit tre hab
4. directe de la th rapie m dicamenteuse de chaque patient en tant imputable des r sultats qui visent am liorer la qualit de vie de ces derniers Pour assumer cette nouvelle responsabilit sociale il a fallu int grer des chan gements importants dans le curriculum de formation pour arriver un concept de pharmacien sept toiles introduit par l Organisation mondiale de la sant OMS Ce concept consid re le pharmacien comme un dispensateur de soins un communicant un d cideur un enseignant un apprenant Ha ti Perspectives vol 1 e n 3 e D cembre 2012 Cahier th matique Sant publique tout au long de la vie un leader et un gestionnaire Dans un contexte mondial d augmentation des co ts de soins de sant du r le croissant des m dicaments et des innovations dans ce domaine et de la mondialisation de la production des d fis importants se posent C est ce point de vue que le change ment de paradigme de la pratique pharmaceutique et du par tage des responsabilit s des soins de sant prend tout son sens Le nouveau pharmacien joue aujourd hui un r le important dans l utilisation rationnelle des m dicaments et garantit un acc s des m dicaments de qualit Il assure une gestion effi cace de la pharmacoth rapie et veille par cette gestion serr e aux interactions n fastes dues aux prescriptions simultan es ou l utilisation de th rapies alternatives au dosage aux inte racti
5. fili re d tudes il reste tr s peu de pharmaciens qui exerceront la profession Selon un rapport de la Direction des ressources humaines du MSPP datant de 2008 7 il y avait sur le territoire national 216 pharmaciens en exercice ce qui donne un ratio de pharmaciens par habitant de 0 02 pour 1 000 en comparaison d un ratio situ entre 0 5 et 1 pour 1000 dans les pays d velopp s Ce ratio est parmi les pires de la plan te 8 Ce m me rapport du MSPP pr voyait un accroissement de 10 20 nouveaux pharmaciens par ann e pour atteindre 334 en 2018 on atteindrait alors un ratio de 0 03 pour 1 000 ce qui est encore nettement insuffisant ce rythme il est utopique de penser que le pharmacien ha tien fera un jour une diff rence significative Avec un nombre B gt 2 Minist re de la Sant publique et de la Population 57 Cahier th matique Sant publique si faible de pharmaciens form s quelles autres options reste t il pour assurer l acc s aux m dicaments de la population La formation de pharmacien l Universit d tat d Ha ti UEH s tale sur quatre ans et le pharmacien re oit une licence d exercice apr s une cinqui me ann e de service social Par contre cause du type de formation trop th o rique le jeune pharmacien n est pas vraiment pr t int grer le monde du travail une fois sa formation termin e La qualit de la formation influe beaucoup sur la perception de la valeur du p
6. premye plan An Ayiti nou remake yo kite famasyen an sou kote Nan atik sa a nou pral analize kouman w l famasyen an evolye nan peyi a epi ki konsekans sa genyen sou sist m sante a l yo kalite pwofesyon l sa a sou kote Apati jan nou w w l famasyen an evolye nan peyi devlope yo nou pral analize pou ki rezon mod nizasyon pwofesyon an se yon obligasyon pou yo ka mete yon sist m sante efikas anndan peyi a Nou pral pwopoze plizy mezi yo ka pran pou kategori pwofesyon l sa a ka jwenn plas li epi pou li patisipe efikasman nan sist m sante a 1 INTRODUCTION P armi les six l ments essentiels au renforcement des syst mes de sant la question des ressources humaines tr ne en premi re place Mais malheureusement cet l ment fait cruellement d faut l chelle de la plan te Quoique l ap proche humanitaire dans la prestation des soins arrive tant bien que mal combler ce manque dans certains pays elle est incapable d assurer le d veloppement durable du syst me de sant de ces derniers Pour y arriver tout tat doit entre autres assurer une distribution efficace de la responsabilit des soins de sant Ce que nous observons dans les pays en voie de d veloppement comme Ha ti est une surcharge de responsabilit s pour certaines professions qui peinent suffire la demande Cela entra ne une diminution de l accessibilit aux soins de sant primaires et par la force des choses le d ve loppement de sect
7. professoral par une carence de comp tences et carr ment par l absence du curriculum de certains cours obligatoires selon les normes de la FIP La Facult ne peut compter que sur une poign e de professeurs vacataires qui enseignent aussi dans d autres tablissements ou occupent un autre emploi Ils ne peuvent donc pas se concentrer sur leur enseignement et la formation des tudiants en souffre Afin de mieux pr parer les dipl m s leur r le dans le sys t me de sant le type de formation doit changer de mani re drastique pour former des pharmaciens int gr s dans leur milieu et impr gn s de solides comp tences cliniques en sant publique et en m decine pr ventive Notons deux pr alables la r alisation de ce changement l tablissement d un vrai corps professoral et la r forme du curriculum Dans le pre mier cas la Facult devra cr er de vrais postes de professeurs diversifi s stables et temps plein en ajustant les conditions de travail et en encourageant l tablissement d une vraie car ri re universitaire La r forme du curriculum devra viser elle former des pharmaciens confiants en leur capacit et pr ts 58 r pondre aux besoins de la population pour ainsi agir en tant qu experts conseils en premi re ligne du syst me de sant Pour y arriver il faudra proc der un remodelage complet du programme de pharmacie bas sur une vision globale coh rente avec le type de pharmacie
8. que nous savons du taux de diplomation ce nombre n a pas d trop changer en 2012 Selon les derni res donn es de la DPM MT il y aurait 153 pharmacies priv es autoris es et 14 pharmacies d h pital Il y aurait par contre un nombre important de pharmacies non autoris es sur le territoire 7 Ces tablissements non autoris s sont surtout des pharmacies tenues par un non pharmacien ou de simples commerces qui font de la vente ill gale de m dicaments Selon la loi la phar macie priv e est une pharmacie appartenant un pharmacien mais dans les faits il en existe peu tant donn que le permis d exploitation n est accord qu un pharmacien dipl m il suffit souvent d en trouver un pour signer le document officiel et ouvrir sa pharmacie Ce professionnel sera ensuite remerci de son bon service et remplac par un non pharmacien Ce probl me est g n ralis travers le pays et d nonc r guli re ment par l Association des pharmaciens d Ha ti APH C est la responsabilit de la DPM MT daller inspecter ces phar macies et de sanctionner les propri taires des inspections plus rigoureuses et plus fr quentes sont donc n cessaires Il revient aussi aux pharmaciens eux m mes de ne pas suc comber ce commerce de signatures C est le r le de l univer sit et de PAPH d enseigner le respect de leur profession et une thique professionnelle dans un curriculum renouvel et par la formation continue Dans so
9. Vers un nouveau r le pour le pharmacien ha tien expert du m dicament et intervenant de premi re ligne dans le syst me de sant James F thi re Denex Fr d ric et Pierre Moreau R sum Un syst me de sant efficace doit veiller la promotion au r tablissement et la conservation de la sant en comptant entre autres sur l int gration efficace et concert e d un ensemble de professionnels organis s en quipes multidisciplinaires et interdisciplinaires Parmi ces professionnels le pharmacien a un r le primordial jouer En Ha ti il est un des moins sollicit s Dans cet article nous examinons l volution du r le du pharmacien haitien et les cons quences de son absence dans le syst me de sant En nous basant sur l volution du r le du pharmacien dans les pays d velopp s nous allons analyser comment et pourquoi la modernisation de la profession est un imp ratif dans l tablissement d un syst me de sant efficace en Ha ti et proposer diverses mesures visant l int gration et la participation de ce professionnel de la sant au syst me Rezime Yon sist m sante efikas f t pou li ap veye sou pwomosyon lasante li f t pou li p m t moun jwenn lasante li f t pou li kenbe popi lasyon peyi a an sante Pou li rive f sa f k sist m nan ka konte sou yon ekip pwofesyon l plizy kalite disiplin yo met ansanm yon fason pou peyi a byen pwofite Nan mitan pwofesyon l sa yo famasyen an gen yon w l pou li jwe nan
10. ciences de base et fortement n glig les sciences cliniques Elle n a que tr s peu volu depuis alors que la profession de pharmacien s est consid rablement modernis e travers le monde vers une approche plus globale ax e sur les soins aux patients au d triment du r le de pr parateur et dispensateur Depuis sa cr ation la Facult accueille chaque ann e de 30 40 tudiants parmi lesquels seulement une dizaine pratiqueront la profession de pharmacien au pays On devine donc d j le d ficit que ces petites cohortes pro voquent entra nant une p nurie consid rable de pharmaciens dans le pays La formation des pharmaciens en Ha ti doit tre consid r e comme le pilier de toute r forme visant actua liser le r le de ces professionnels dans le syst me de sant Il faut non seulement repenser le curriculum mais il faut aussi bien d finir les besoins de la soci t pour mieux orienter la formation afin que la contribution du pharmacien soit en ad quation avec ces besoins En fait il faut r pondre la question Quel pharmacien pour quelle population Jusqu tout r cemment la Facult n admettait que 40 candidats apr s le concours d entr e De ces 40 une forte proportion int grera le programme de m decine apr s la premi re ann e et dans les meilleures ann es la Facult n arrive en dipl mer qu une vingtaine En comptant ceux qui partiront l tranger et ceux qui choisiront une autre
11. de ce secteur informel du m dicament est une cons quence directe de lab sence du pharmacien et d une r gulation rigoureuse du sec teur En Ha ti cette r gulation est assur e par la Direction de la pharmacie du m dicament et de la m decine traditionnelle DPM MT du MSPP Instaur e en 2006 cette direction a un r le normatif et r gulateur Elle est responsable entre autres d laborer et de mettre en uvre la politique du MSPP dans le domaine pharmaceutique selon le cadre l gal constitu par une loi datant de 1955 et un d cret sur le commerce des pro duits pharmaceutiques datant de 1986 Plusieurs de ses t ches affectent directement le monde pharmaceutique dont les autorisations d ouverture de pharmacie le d douanement des m dicaments les inspections des pharmacies etc Consid rant l ampleur des probl mes de r gulation pharmaceutique le faible contingent de ressources humaines de cette direction ne peut suffire seul la t che D apr s une valuation r cente de POMS 10 il ny a que 25 personnes affect es cette direc tion dont seulement 8 pharmaciens Ce groupe est charg entre autres de s assurer du respect des prescrits de la loi en ce qui a trait l exercice de la pharmacie mais r ussit peine contr ler le nombre de pharmacies Selon le recensement des travailleurs de la sant du MSPP de 2008 7 il y avait alors 216 pharmaciens en exercice dans le pays Par extrapolation et selon ce
12. e de sant et ainsi contrer le secteur informel de distribution de m dicaments leur nombre devra augmenter significativement Il serait donc opportun de cr er de vraies facult s de pharmacie autonomes dans d autres tablissements universitaires qui offriraient le m me type de formation uni formis e l chelle du pays L objectif n tant pas d instaurer un climat comp titif entre les tablissements mais bien de former plus de pharmaciens ces tablissements verraient partager leurs ressources pour une optimisation maximale et du corps professoral et des capacit s de laboratoires 5 LA R GULATION Lorsqu on parle de r gulation pharmaceutique on pense sou vent au prix l importation et la contrefa on des m dica ments Dans le cas qui nous concerne ici nous allons aborder le sujet de la r gulation du secteur en Ha ti dans le cadre de la revalorisation de la profession de pharmacien Nous avons d j amplement d crit l importance de la r forme de la forma tion pour moderniser la profession mais si aucune l gislation n accompagne ce nouveau pharmacien tous ces efforts seront vains Un probl me bien reconnu en Ha ti est la prolif ra tion des pseudo pharmaciens ambulants qui vendent des promesses de gu risons miracles qui souvent font plus de Ha ti Perspectives vol 1 e n 3 e D cembre 2012 Cahier th matique Sant publique tort que de bien aux patients 1 9 La pr sence
13. entera la confiance de la population vis vis un syst me efficace et s curitaire 6 CONCLUSION L analyse pr sent e dans cet article donne un constat peu ras surant de l tat du secteur pharmaceutique ha tien Elle visait d montrer l importance du pharmacien en premi re ligne du syst me de sant Il est clair qu une r forme importante du monde pharmaceutique ha tien s impose pour assurer la population des soins de qualit et s curitaires Comme nous l avons indiqu la modernisation de la formation du phar macien ha tien et une r gulation plus rigoureuse du secteur doivent tre les piliers de cette r forme Cette nouvelle forma tion devra assurer une reprofessionnalisation du pharmacien pour le rendre apte remplir son mandat social et assurer la population une th rapie m dicamenteuse individualis e s re et efficace Sur le plan r glementaire les autorit s devront redoubler d efforts pour garantir la qualit des m dicaments distribu s et permettre au pharmacien de remplir pleinement son r le Afin de mettre en place les premiers jalons de cette r forme nous faisons les propositions suivantes e tablissement de facult s de pharmacie autonomes e refonte et modernisation du curriculum de formation e introduction du concept de soins pharmaceutiques dans ce nouveau curriculum e prise en compte des particularit s culturelles dans ce nou veau curriculum e formation continue des p
14. eurs alternatifs qui m me s ils comblent un vide peuvent devenir des risques sanitaires importants Un des professionnels les moins sollicit s en Ha ti est le pharma cien Dans les pays d velopp s ce professionnel de la sant de par sa proximit et son implantation dans son milieu est souvent la premi re porte d entr e dans le syst me C est un Ha ti Perspectives vol 1 e n 3 e D cembre 2012 expert du m dicament qui value la pertinence l efficacit et la s curit des m dicaments et est donc en mesure de conseiller le patient quant leur bonne utilisation En Ha ti il est loin de tenir ce r le et est limit dans sa capacit intervenir dans le traitement m dicamenteux des patients Il s ensuit donc que le pharmacien ha tien d aujourd hui ne r pond plus ce qui est attendu de lui ce qui nuit sa cr dibilit et d valorise la profession Consid rant les besoins en sant d Ha ti il est imp ratif de redonner au pharmacien ses lettres de noblesse en modernisant sa formation et en red finissant son r le Dans un contexte mondial de p nurie de ressources humaines en sant d accroissement des technologies m dicales et des inno vations th rapeutiques de mondialisation de la production pharmaceutique et d augmentation des besoins des d fis importants se posent au monde pharmaceutique Ces d fis vont de l acc s des m dicaments de qualit leur utilisation rationnelle pour une pl
15. harmacien tant dans la population qu l int rieur du corps professionnel lui m me Afin que le pharmacien ha tien occupe l espace professionnel qui lui revient dans le syst me de sant il doit avoir re u une formation ad quate une forma tion qui le mette en confiance dans son r le social et vis vis les autres professionnels de la sant qu il aura c toyer pour lui permettre de bien d fendre sa valeur ajout e Actuellement cette formation est de type g n raliste L enseignement est exclusivement th orique avec tr s peu d enseignement pra tique tr s peu d heures de stage et aucune sp cialisation Il n existe d ailleurs aucune fili re de sp cialisation dans le pro gramme pour former des pharmaciens hospitaliers des phar maciens d officine et des sp cialistes de la fabrication pour l industrie De plus il y a une surabondance des sciences de base au d triment des sciences cliniques ce qui handicape le pharmacien dans son r le d expert conseil sur les m di caments Le pharmacien conna t bien les bases scientifiques du m dicament mais a tr s peu de comp tences en th rapie m dicamenteuse comp tences qui lui permettraient de poser les jugements cliniques ad quats pour offrir aux patients une pharmacoth rapie individualis e La formation actuelle ne pr pare pas le pharmacien au r le social attendu La qualit de la formation est aussi affect e par un manque de stabilit dans le corps
16. harmaciens en exercice en par ticulier en soins pharmaceutiques gt 59 Cahier th matique Sant publique e cr ation d un ordre des pharmaciens qui travaillera en col laboration avec la DPM MT l APH et l universit pour un meilleur service la population e r organisation et augmentation des ressources humaines de la DPM MT e mise en place par la DPM MT d une politique nationale du m dicament e mise en place par APH d un manuel d instruction visant informer la population sur l existence et le r le du phar macien e cr ation par l APH d un organe d information p riodique visant informer la population sur tout ce qui a trait aux m dicaments 0 BIBLIOGRAPHIE e 1 MARS H 2012 Pharmacie en tap tap Le Nouvelliste mai En ligne http www lenouvelliste com print php newsid 105627 e 2 HEPLER C D L M STRAND 1990 Opportunities and responsibilities in pharmaceutical care American Journal of Hospital Pharmacy vol 47 p 533 543 pierre moreau umontreal ca James F thi re Ph D est titulaire d un doctorat en pharmacologie de l Universit de Montr al Sp cialis en biologie structurale il est cher cheur l Institut de recherche en immunologie et canc rologie de l Universit de Montr al james fethiere umontreal ca Denex Fr d ric Pharm est d tenteur d un dipl me de pharmacie de l Universit d tat d Ha ti et pharmacien prop
17. it par son r le social s il veut revaloriser sa profession D un autre c t il faut que la for mation du pharmacien volue pour qu il ait les connaissances et la confiance n cessaires pour faire valoir ses comp tences aupr s de la population et des autres professionnels de la sant En dernier lieu il faut que le gouvernement assure une r gu lation rigoureuse du secteur pour permettre au pharmacien d occuper la place qui lui revient Cette r gulation devra aussi comprendre la cr ation d un ordre des pharmaciens qui sera charg de prot ger le public en s assurant de la qualit des services offerts par ses membres Ceci se fera en veillant l tablissement et au respect d un code de d ontologie de r glements et de normes de pratiques la qualification des membres et imposition de sanctions disciplinaires lorsque la s curit du public est menac e 3 LA MODERNISATION DE LA PROFESSION Depuis pr s d une quarantaine d ann es la pratique de la pharmacie a fortement volu Depuis 1998 la F d ration internationale pharmaceutique FIP a acc l r cette trans formation du r le du pharmacien l chelle mondiale D apo thicaire pr parateur et dispensateur le pharmacien s est mis servir le public en lui fournissant des soins en plus des pilules 2 Sans pour autant d laisser certains de ses r les tradition nels aujourd hui le pharmacien moderne assume en plus une responsabilit
18. n que demande la soci t ha tienne Ce remodelage qui serait assur par un comit du curriculum form de professeurs de la Facult passera n ces sairement par l augmentation du nombre d heures accord es l enseignement exp rientiel stages et travaux pratiques en laboratoire l addition de stages dans diverses sp cialit s dans des milieux ad quats et l ajout de cours adapt s au contexte culturel la majorit des habitants font appel la m decine traditionnelle avant de chercher conseil aupr s des sp cia listes de la m decine conventionnelle Le d veloppement des comp tences des pharmaciens dans ce domaine facilitera non seulement leur valorisation dans le syst me de sant mais sera aussi d une importance capitale pour une meilleure int gration de ces deux types de m decine pratiqu s en Ha ti De plus afin d int grer le pharmacien dans le paysage des professionnels de la sant en mesure d agir en premi re ligne il faudra que ce curriculum aborde le concept de soins phar maceutiques voir la section 3 un concept qui vise fournir des soins m dicamenteux dans le but d obtenir des r sultats pr cis pour am liorer la qualit de vie du patient 2 4 La ma trise de ce concept par le pharmacien ha tien contribuera significativement revaloriser son r le mais surtout am liorer la sant de la population Pour que les pharmaciens puissent contribuer significative ment au syst m
19. n rapport de 2010 10 POMS recommandait une augmentation importante du personnel affect aux inspections et l organisation de la direction Cela demeure une priorit qui permettra cette direction de s as surer de la qualit des pharmacies priv es tant pour ce qui est Ha ti Perspectives vol 1 e n 3 e D cembre 2012 de l expertise du personnel que des produits qu on y trouve Ce r le est d autant plus important que c est la s curit du public qui est en jeu Qu il s agisse de pharmacies la salubrit douteuse ou de l importation de m dicaments contrefaits le secteur du m dicament est un danger public important On se rappelle tous du drame du sirop contamin qui a tu une soixantaine d enfants en Ha ti 11 Ces drames qui ne sont pas exclusifs Ha ti 12 pr s de 100 000 personnes meurent chaque ann e dans le monde cause de la qualit des m dicaments rappellent importance de normes et d un syst me de r gulation strict pour le contr le des m dicaments En Ha ti la DPM MT en collaboration avec des experts les fabricants et un ordre des pharmaciens devrait exercer un tel contr le de mani re plus rigoureuse Ce contr le devrait se faire par des inspections plus fr quentes et s accompagner de sanctions plus s v res pour le non respect des lois Une telle rigueur dans la r gulation permettra aux pharmaciens de bien remplir leur fonction d intervenants de premi re ligne et augm
20. ons et l adh sion au traitement Pour jouer efficacement ce r le il doit tre en mesure d interagir de mani re syner gique avec les autres professionnels de la sant que sont les m decins les infirmi res et d autres et fait donc partie des quipes de soins et des cliniques ambulatoires Dans les pays o ce concept de soins pharmaceutiques est bien implant on a observ des retomb es positives notamment l atteinte des cibles th rapeutiques en g n ral et la diminution des visites aux urgences par les patients asthmatiques enr l s dans un protocole de soins pharmaceutiques g r par un pharmacien en particulier 3 Par contre dans certains pays en voie de d veloppement o les moyens sont plus limit s ce concept est encore th orique Des tudes men es au Nigeria ont montr que m me si le concept est connu de la vaste majorit des pharmaciens peu en connaissent la d finition exacte et peu l ont implant int gralement dans leur pratique la documen tation du dossier patient un l ment important du syst me fait cruellement d faut La volont d incorporer le soin phar maceutique est l mais les moyens pour y arriver sont souvent hors de port e 4 5 Consid rant les d fis du syst me de sant ha tien il est vi dent que l instauration d un tel concept pourrait changer la perception du r le du pharmacien et contribuer mettre le syst me sur les rails de la modernit et assure
21. r un meil leur service la population Comment faire alors Ha ti n tant pas seule tra ner de la patte dans l tablissement de ces nouvelles normes la FIP et POMS ont mis sur pied des mesures d accompagnement pour guider certains pays dans leur r forme afin d assurer une bonne implantation du concept de soins pharmaceutiques pour une am lioration des services et une augmentation des capacit s Un tel soutien a d j d montr son utilit dans certains pays comme le Ghana qui a r cemment inaugur un programme de doctorat profes sionnel en pharmacie Pharm D entre autres pour acc l rer 1 K Wledenmayer et al largir la pratique pharmaceutique Recen trer les soins sur les patients Document de travail OMS et FIP 2006 Ha ti Perspectives vol 1 e n 3 e D cembre 2012 et g n raliser l implantation de ce concept 6 Il serait donc opportun qu Ha ti profite de ce soutien dans la r forme du secteur et que les autorit s r gulatrices appuient ces change ments n cessaires leur implantation 4 LA FORMATION Pourquoi le r le du pharmacien est il si limit dans le syst me de sant ha tien Les raisons sont multiples mais le type de formation que le pharmacien re oit tr ne en t te de liste La formation de pharmacien est donn e depuis 1929 la Facult de m decine et de pharmacie de l Universit d tat d Ha ti FMP UFH Cette formation a toujours beaucoup mis l ac cent sur les s
22. ri taire Port de Paix Il est aussi le pr sident de l Association des pharmaciens d Ha ti dfrderic yahoo com Pierre Moreau B Pharm Ph D est pharmacien de formation professeur titulaire et doyen de la Facult de pharmacie de l Universit de Montr al Sp cialiste en pharmacologie cardiovasculaire il dirige aussi un laboratoire la Facult de pharmacie de Universit de Montr al e 3 PAULEY T R M J MAGEE et J D CURRY 1995 Pharmacist Coordinated Asthma Management Programme American Pharmacotherapy vol 29 p 5 9 4 SULEIMAN A I et O ONANEYE 2011 Pharmaceutical care implemen tation A survey of attitude perception and practice of pharmacists in Ogun state South Western Nigeria International Journal of Health Research vol 4 n 2 p 91 97 e 5 SULEIMAN A l J F ENIOJUKAN et I EZE 2012 Evaluating pharmaceu tical care documentation among pharmacists in Nigeria West African Journal of Pharmacy vol 23 n 1 p 69 76 e 6 FIP GLOBAL PHARMACY 2012 Workforce report 2012 En ligne http www fip org static fipeducation 2012 FIP Workforce Report 2012 page hr2012 e 7 MSPP 2008 RECENSEMENT DES TRAVAILLEURS DE LA SANT EN HA TI e 8 ORGANISATION MONDIALE DE LA SANT 2006 Travaillons ensemble pour la sant rapport sur la sant dans le monde OMS En ligne http www who int whr 2006 whr06_fr pdf 9 HENRY R 2012 Ha ti La sant au prix des m
23. us grande efficacit de traitement et une meilleure s curit pour le patient Un tel constat appelle un changement de paradigme dans la pratique pharmaceu tique un virage que plusieurs pays ont d j pris mais que Ha ti tarde adopter Ces changements sont donc la base B gt 55 Cahier th matique Sant publique de toute strat gie visant affermir la position du pharmacien dans le syst me de sant ha tien Ceci est un imp ratif qui permettra au pharmacien ha tien de se d marquer des reven deurs ill gaux qui courent les rues dans le pays et qu on accuse souvent d tre des tueurs en s rie 1 2 LE PHARMACIEN HA TIEN Aussi loin que remonte notre m moire le pharmacien ha tien a toujours t et est toujours reconnu comme un apothicaire Consid r comme un expert des m langes il ne faisait que pr parer et vendre des rem des Ce r le a tr s peu volu et dans un contexte de mondialisation on pourrait m me dire qu il a subi une certaine d valorisation De nos jours le phar macien est souvent vu comme un responsable d entrep t que ce soit pour les d p ts d partementaux ou les ONG Il tient des inventaires et s assure que les m dicaments essentiels soient toujours disponibles Le pharmacien n est ni reconnu ni valo ris dans la soci t ha tienne et il est quasi invisible dans le circuit du m dicament au sein duquel son expertise ne semble pas indispensable Dans une soci t
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