l`approche de Célestin Freinet et
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1. nos pratiques p dagogiques Ce qui est fascinant c est que ces courants p dagogiques ont en commun de faire une place plus grande l l ve Or au del de la curiosit et de quaques activit s de formation il y a eu bien peu de retomb es dans les pratiques p dagogiques L explication r side en partie dans la difficult de remettre en ques tion des fa ons de faire bien enracin es La r vision des programmes compte tenu des exigences qu elle impose fournit une occasion de proc der ces changements Il est aussi int ressant de remarquer que ce sont l des courants nord am ricains qui ont leur pendant en Europe Ce texte veut pr senter la p dagogiel Freinet qui au m me titre que les autres courants nomm s ci haut est susceptible de nous amener proc der certains changements dans nos salles de dasse La rencontre C lestin Freinet est entr dans ma vie au hasard d un petit feuillet publicitaire d une cole primaire publique qui vit cette approche p dagogique depuis mainte nant dix sept ans Au fil des ans par le biais de mon implication l cole j ai ap profondi ma connaissance de cette dynamique p dagogique dont le point d abou tissement est la mise en ouvre au secondaire de la p dagogie Freinet II s agit l d une premi re au Qu bec et sans doute l une des premi res applications connues cet ordre d enseignement Dans le cours des travaux qui ont men la conception du projet au secondaire2. checs Cette exp rience r alis e sans lib ration de t che significative a permis de conclure l exactitude de l hypoth se mise de l avant Jean Yves Morin rapporte d ailleurs dans le Bulletin d informations p dagogiques local de novembre 1987 Un seul tudiant a abandonn un total d un cours en 1987 comparativement 25 tu diants qui avaient abandonn un total de 34 cours en 1986 7 chiffre qui augmentait d ailleurs ann e apr s ann e depuis 1983 En plus du Mastery Learning les professeurs se sont assur s au cours de l exp rience de fournir leurs tudiants des outils d aide l apprentissage qui leur permettaient du m me coup d acqu rir une m thode de travail8 Au c gep Andr Laurendeau un autre groupe de professeurs en informatique cette fois a organis une s quence de cours de la concentration sedon la strat gie du M astery Learning Outre l hypoth se que leurs tudiants allaient mieux r ussir ils voulaient aussi s assurer du d veloppement de l esprit logique chez leurs tu diants A la fin de l exp rience ils ont pu v rifier l exactitude de l une et l autre de ces hypoth ses Ces deux exp riences d enseignement ont t v cues au cours de l ann e scolaire 1987 1988 Tous les t moignages des tudiants concordent ils ont appris leur rythme et ont senti qu on les respectait au cours de la d marche 7 MORIN JEAN YVES Les aimer concr tement du concret Bulletin d inform
3. Seuil 1996 FREINET C estin Pour l cole du peuple Paris M aspero 1969 Ce dernier ouvrage constitue une 11 faut bien comprendre que ce n est pas dela libert acad mique comme garante de l expression d une pluralit d id es dont il est ici question Mais plut t de cette pr tention qui isole chacun des individus qui fait en sorte de limiter ses interactions et son imputabilit au sein de son d partement de son programme B 14 synth se et une excellente introduction la p dagogie Freinet Texte9 Le Mastery Learning une strat gie int gratrice Pierre M atteau Le M astery Learning ou P dagogie de la ma trise est une strat gie d enseignement connue depuis nombre d ann es chez les psychop dagoguess laquelle fait appel aux plus l mentaires r gles du bons sens Identification des pr alables cognitifs et affectifs n cessaires aux apprentissages v rification des acquis des tudiants par rapport ces pr alables planification de l enseignement en fonction des carences identifi es valuation des apprentissages la plus fr quente possible r troaction fr quente aux tudiants et enseignement correctif voil une s quence de gestes que tous les enseignants reconna tront comme n cessaires Dans cet article nous allons rappeler bri vement l historique du M astery Learning et mettre en vidence les grandes caract ristiques de cette approche Nous mon trerons aussi qu il s agit d une strat gi
4. aux cours on gagne un temps pr cieux en clarifiant les attentes de chacun L individualisation du travail passe par l laboration d un plan de travail individuel conjointement par le professeur et l l ve Le plan vient en quaque sorte le contrat et il permet la planification du travail sur une dur e donn e Tout au long du processus et au terme de l apprentissage il y aura valuation Attention il faut bien comprendre que l valuation n est pas une fin mais un outil On r f re ici l valuation formative qui prend alors tout son sens en accompagnant l ve dans sa d marche En termes d valuation sommative un apprentissage ne sera r ussi que lorsqu il sera int gr que l ve pourra expliquer et mettre en oeuvre non pas m caniquement mais consciemment la comp tence acquise Les d fis d une mise en uvre au coll gial de la p dagogie Freinet Les conditions d mergence sont favorables on revoit les programmes par com p tences les activit s d apprentissage sont d finir localement la formation g n rale veut se rapprocher de la formation sp cifique le R glement sur le r gime des tudes coll giales impose des pratiques de travail en programme de m me que de nouveaux modes d valuation l int gration des apprentissages devient une n ces sit autant l chelle d une comp tence que du programme alors que nous som mes l aube d une nouvelle r volution du savoir Somme toute nous sommes
5. du mod le chez nous au niveau coll gial ce qui nous semble avoir t fait avec les exp riences de Shawinigan et d Andr Laurendeau et sur une plus petite chelle La Pocati re Le M astery Learning une strat gie qui int gre des gestes souvent courants Il nous appara t clair que la grande force du M astery Learning est d int grer dans une d marche coh rente des gestes d enseignement que beaucoup d enseignants posent souvent par souci d un enseignement de qualit mais en m me temps de fa on parcellaire Ainsi s est on int ress depuis nombre d ann es l enseignement par objectifs aux styles d apprentissage l valuation formative la motivation des tudiants et d une fa on plus g n rale au choix d activit s d apprentissage di versifi es et efficaces Voil toutes des composantes du M astery Learning ceci pr s que les concepts suivants s ajoutent et renforcent le sens de la strat gie et le choix 5 BLOOM BENJAMIN S The Search for Method of Group Instruction as Effective as Oneto One Tutoring Educational Leadership 1984 vol 41 no 8 pp 4 17 6 CAPONIGRI ROCCO M astery Learning in the City College of Chicago Summary Second Annual M astery Learning Conference p 9 des activit s d apprentissage ce sont les concepts de pr alables de ma trise et d activit s correctives R gle g n rale on se contente le plus souvent une fois les objectifs de diff rentes unit s d
6. enseignement d termin s d enseigner selon une approche plut t tradi tionnelle savoir en s adressant un groupe d tudiants moyens qui l ensei gnement se fait de fa on plut t uniforme Une fois l valuation faite en congruence avec les objectifs d apprentissage on poursuit l enseignement sans trop se soucier de ces tudiants qui pour une raison ou pour une autre ont atteint des r sultats faibles ou m diocres donc un niveau de ma trise souvent insuffisant pour pouvoir s assurer d un succ s futur C est l dessus surtout que les penseurs du M astery Learning insistent S assurer d abord que les tudiants qui on s adresse ont bien les acquis n cessaires pour proc der de nouveaux apprentissages voil un premier principe important Le fait d tablir le niveau de ma trise des pr alables n cessaires pour poursuivre l apprentissage est une d importante et qui loin de faire perdre du temps en fait gagner moyen terme Une fois l enseignement correctif termin les tudiants progressent plus rapidement travers les nouveaux apprentissages Les recherches du groupe de Bloom sur ce point sont formelles Un deuxi me principe tr s important c est de pr ciser le crit re de ma trise n cessaire pour progresser d une tape l autre d une unit d enseignement apprentissage une autre L encore l valuation formative qui y est rattach e prend tout son sens et entre en relation avec l enseignement corre
7. ros par ses sion Quand on y pense on a l un puissant outil de r vision de la mati re tant au plan individuel que collectif La r ponse aux questions requiert non seulement un crit intelligible qui fasse r f rence des concepts ou des connaissances de divers ordres mais aussi et surtout qui apporte une r ponse la question pos e Qui plus est il y a l une piste de travail afin de diminuer le fardeau de la correction dont sont afflig s plusieurs professeurs Les techniques pour l individualisation du travail L approche Freinet propose une individualisation du travail de chaque l ve puis que tous n ont pas les m mes rythmes d apprentissage les m mes acquis pr ala bles les m mes forces et les m mes faiblesses En prenant pour acquis l homog n it des groupes au plan cognitif nous faisons fausse route De prime abord une telle dynamique semble impliquer un accroissement de la charge de travail du pro fesseur Or tel n est pas le cas L individualisation ne signifie pas absence de travail en collectif lorsque cela est requis par exemple pour pr senter une notion ou un concept l individualisation signifie plut t que chaque l ve a son propre plan de travail d coulant d un diagnostic Il chemine seul ou en quipe vers l atteinte de la comp tence prescrite par le cours I chemine seul afin de r aliser des apprentissa ges qui correspondent ses acquis et son rythme et en quipe dans une perspec ti
8. Textes 8et9 D eux approches qui int grent plusieurs nouvelles strat gies p dagogiques l approche de C lestin Freinet et la P dagogie de la ma trise Jacques Belleau conseiller p dagogique au c gep de L visLauzon en 1999 pr sente dans le texte 8 l approche de C lestin Freinet Ce texte est tir du volume 13 no 1 de la revue P dagogie coll giale paru en octobre 1999 pages 27 33 L auteur tait aussi l poque pr sident du Conseil d tablissement de l cole optionnelle Yves Pr vost et coordonnateur des activit s du Comit de l option Freinet au secondaire Pierre Matteau faisait partie en 1988 du groupe de rechercheaction de PERFORMA l universit de Sherbrooke il pr sente la P dagogie de la ma trise dans le texte 9 tir du volume 2 no 1 de la revue P dagogie coll giale paru en octobre 1988 pages 14 17 Texte 8 U ne approche p dagogique alternative au coll gial la p dagogie Freinet Jacques Belleau On observe depuis plusieurs ann es qu un certain nombre de courants p dagogi ques interpellent le milieu coll gial C est ainsi que tour tour le Mastery Lear ning l enseignement strat gique et plus r cemment l approche coop rative ont attir l attention cela s ajoutent nos pr occupations sur l enseignement des atti tudes le soutien la r ussite scolaire et l approche interculturelle Cette qu te la quelle nous assistons est symptomatique d une insatisfaction quant
9. ZI JEAN H 1746 1827 HERBART JEAN F 1776 1841 Ces trois auteur sont cit s dans BLOOM BENJAMIN S Caract ristiques individuelles et apprentissage scolaire Paris Nathan 1979 et dans GUSKEY T Implementing M astery Learning Kentucky Univ Belmont Cal Wadsworth Publishing Co 1987 2 BLOOM BENJAMIN S op cit C est toutefois John B Carroll qui dans un artide intitul A Mode for School Learning 3 lan ait en 1963 le d bat en d fendant sa th se sur les aptitudes des l ves Selon lui les aptitudes des l ves ma triser une notion sont largement tributaires du temps qu on donne ceux ci pour apprendre et de l utilisation qu ils font de ce temps Le temps pass effectuer un apprentissage est aussi en relation avec la d termination des tudiants et leur pers v rance face l apprentissage De plus outre ces facteurs le degr d apprentissage d un l ve selon Carroll toujours est aussi fonction de la qualit de l enseignement de l int r t de l tudiant pour le sujet et de son habilet comprendre l enseignement Il y a l notre avis tous les l ments qui influencent l apprentissage l cole l ments qui devraient guider nos efforts dans la planification de notre enseigne ment Nous y reviendrons plus loin Quand Bloom qui s tait toujours int ress aux diff rences d apprentissage indivi dueles a pr t attention la perspective soulev e par Carroll il se mit ob
10. ation p dagogique du c gep de Shawinigan vol 10 nov 1987 p 14 8 MORN JEAN YVES R apport pr liminairesur uneexp rience p dagogique bas e sur le M astery Learning portant sur un groupe de sciences humaines sans math matiques C gep de Shawinigan 1988 9 Le rapport de l exp rience para tra au cours de l automne 1988
11. bl mes r soudre Dans un tel contexte les connaissances et les savoirs sont des r ponses des pr occupations de la personne une source de motivation intrins que puissante Les connaissances deviennent des outils qu on apprend identifier et utiliser lorsque requis Le ma tre conserve la responsabilit des programmes mais il lui appartient de les introduire aux moments opportuns Les savoirs ne sauraient tre segment s artificiellement Ils s interp n trent et favorisent une r elle int gration qui permet de r pondre aux questions toujours plus complexes que l l ve se pose Le d veloppement d un citoyen autonome amp libre est la finalit de la p dagogie Freinet La libert se manifeste par la capacit de r soudre les probl mes qui se po sent de m me que dans la capacit de communiquer L autonomie est plut t un mode de vie qu un but qui peut se targuer d tre autonome Le d veloppement de l autonomie passe par l acquisition graduelle du sens des responsabilit s Les responsabilit s d volues l l ve s accroissent en fonction des manifestations de sa capacit les assumer La pens e p dagogique de Freinet s incarne dans des outillages vari s Les techni ques utilis es de nos jours sont les suivantes l valuation est devenue un mode de gestion dela classe une fa on de motiver au lieu d tre d abord un accompagnement puis un mode de certification 6 J ai souvent observ que lorsqu
12. ctif planifi pour ceux qui prouvent des difficult s ou qui font preuve d un niveau de ma trise insuffisant C est cet enseignement correctif qu on ne fait pas toujours et qui devrait permettre plus d tudiants d atteindre les niveaux de ma trise d sir s Cala exige de l ensei gnant qu il croie au succ s de tous ses tudiants qu il mette leur disposition des moyens diversifi s pour apprendre et que ces moyens bien planifi s soient le plus autosuffisants possible dans un contexte o les t ches des enseignants ne cessent de s alourdir Cela est possible des enseignants du c gep de Shawinigan y sont parvenus et sans lib ration de t che Personne n a dit cependant que ce n tait pas exigeant II suffit de croire que cela en vaut la peine et cela devient de plus en plus vident partir des exp riences v cues r cemment Le troisi me principe consiste donc mettre sur pied un enseignement correctif qui vise combler les lacunes identifi es et aussi pr voir pour les tudiants qui ont d j atteint la ma trise des activit s d enrichissement qui leur permettent d aller plus loin L dessus les talents de l enseignant doivent tre mis contribution dans la cr ation de mat riel p dagogique vari et comme nous l avons dit plus haut autosuffisant Conclusion Les recherches de Bloom suite aux r flexions de Carroll sont donc suffisamment loquentes pour nous convaincre de la n cessit de co
13. dans l application de cette strat gie d enseignement l or dinateur comme moyen pour varier l enseignement et comme moyen pour fournir une r troaction aux ves Nous avions acquis encore plus la certitude de l importance du M astery Learning comme strat gie d enseignement la lecture des quelque 80 articles que nous avions r pertori s Des enseignants s y int ressent A partir de notre recherche des activit s de perfectionnement ont t organis es dans deux coll ges du r seau PERFORMA plus pr cis ment au c gep de Shawinigan et plus tard au c gep Andr Laurendeau Parall lement ces activit s de pafectionnement je faisais moi m me une exp rience en enseignement de l Histoire de la Russie au c pep de La Pocati re en collaboration distance avec M Jean Yves Morin du c gep de Shawinigan A Shawinigan comme La Pocati re le haut taux de satisfaction et l efficacit de la m thode sont apparus clairement dans l valuation faite aupr s des tudiants Jean Yves Morin a alors convaincu ses coll gues de l efficacit de la m thode et il en a entra n quatre avec lui dans une exp rience aupr s d un groupe de sciences humaines sans math matiques C est ce groupe d tudiants r put travers toute la province pour ses hauts taux d abandons et d checs qui fut la cible de cinq enseignants qui ont cru fermement que cette approche allait accro tre le taux de succ s et r duire les taux d abandons et d
14. demandions l poque plus pr cis ment en septembre 1984 si l ordi nateur ne constituerait pas un bon moyen pour soutenir les enseignants qui sou haiteraient adopter le M astery Learning comme cadre de r f rence et si oui quels titres et quelles tapes de l enseignement apprentissage Inversement nous nous demandions si le M astery Learning ne serait pas un bon cadre de r f rence pour l enseignant qui souhaiterait faire de l enseignement par ordinateur Nous avons donc recueilli toute une s rie d articles sur le sujet en interrogeant di verses banques documentaires et notamment ERIC Nous nous sommes vite rendu compte que beaucoup d articles de revues et de rapports de recherche avaient t effectu s aux tats Unis et un peu partout dans le monde sur le M astery Learning comme strat gie d enseignement Toutefois peu de condusions ressortaient sur l efficacit de l ordinateur dans le cadre de cette strat gie Tout au plus faisait on tat de l utilisation de l ordinateur dans le cadre de cette strat gie diverses fins gestion de dossiers de l tudiant constitution de banques de questions pour divers types d valuation enseignement particulier sur ordinateur simulations jeux ducatifs Mais rien sur son efficacit Au fond une certaine d ception quant l objet premier de nos recherches Nous demeurions toutefois convaincus qu au del de ce qui avait t fait ailleurs il y avait int r t indure
15. e de gestes d enseignement suivants 1 Identification des pr alables n cessaires aux apprentissages que l on s appr te 3 CARROLL J B A Model for School Learning Teacher College Record 64 pp 723 733 faire faire aux tudiants acquis notionnels acquis affectifs 2 valuation des acquis cognitifs et affectifs des tudiants par rapport aux pr ala bles Cette v rification ne peut tre faite aupr s des tudiants que par le biais d une valuation diagnostique et seulement si les enseignants ont eux m mes identifi les pr alables requisits 3 R vision avec les tudiants qui en ont besoin des notions n cessaires pour pro c der l acquisition des nouveaux apprentissages 4 valuation formative suivie d un enseignement correctif s il y a lieu 5 Nouvel enseignement Nouvelles notions 6 valuation formative suivie de r troactions fr quentes et signifiantes Atteinte ou non des crit res de ma trise 7 Enseignement correctif sil y a lieu suivi nouveau de r troactions ou d activit s d enrichissement pour ceux qui ont d j atteint la ma trise 8 valuation sommative 9 Enseignement d une nouvelle unit en suivant la s quence que nous venons de d crire II n y a rien jusque l de bien sorcier si on se r f re cette seule s quence logique d enseignement Mais au del des gestes d enseignement il y a la croyance ferme que tous les tudiants peuvent r ussir les appr
16. e qui int gre des pratiques souvent courantes chez la plupart des enseignants mais qui ne sont pas toujours bien li es entre alles Parall lement nous verrons comment un petit groupe de conseillers p dagogiques de c geps en est venu s int resser au M astery Learning nous verrons aussi que le M astery Learning a suscit un vif int r t chez les enseignants qui l ont exp riment et qu il a provoqu chez les tudiants un nouva engouement pour les tudes Historique du M astery Learning Les enseignants ont toujours recherch des m thodes d enseignement pour que leur enseignement porte fruit et pour que tous leurs tudiants r ussissent les ap prentissages planifi s dans leurs diff rents cours Cette perspective optimiste selon laquelle tous les tudiants sont capables d effec tuer les apprentissages qu on leur propose remonte de fait Com nius Pestalozzi et Herbart1 C est finalement Benjamin S Bloom de l Universit de Chicago qui a situ au coeur deses r flexions p dagogiques cette strat gie globale de l enseignement qu on appelle aussi P dagogie de la ma trise une traduction difficile d un concept qui vise une ma trise suffisante des apprentissages propos s Certains teurs francophones ont utilis les termes Apprentissage assur ce qui notre avis pourrait vouloir dire autre chose que la ma trise d habilet s vis es 1 COM NIUS Nom latin deJAN AMOS KOMENSKI 1600 1670 PESTALOZ
17. entissages Les diff rentes condi tions pr cit es dont un bon enseignement demeurent une des d s du succ s de l l ve Lise Dallaire conseill re p dagogique au c gep Andr _Laurendeau dans un pr c dent article sur le M astery Learning4 parlait d enseignement subversif en ce sens que cette strat gie d enseignement remet en cause le r le m me de la notation scolaire Elle avait bien raison puisque la notation ne vise plus id qu confirmer des apprentissages effectivement r alis s la v ritable valuation ayant d jou son r le celui d informer l tudiant de ses r els apprentissages Des effets positifs constat s chez les tudiants Les recherches effectu es aux tatsUnis dont nous avons pris connaissance au cours des derni res ann es confirment le succ s de la formule Selon toute vidence la lumi re des r sultats des recherches effectu es par Bloom lui m me ou par ses tudiants durant une quinzaine d ann es et rapport es dans un article intitul The Search for Method of Group Instruction as Effective as Oneto one Tutoring le M astery Learning appliqu dans toute sa puissance avec toutes ses composantes est une strat gie d enseignement dont les r sultats se rap 4 DALLAIRE LISE Le Mastery Learning un mod le p dagogique subversif P dagogieColl giale no pilote AQPC juin 1987 prochent le plus de l enseignement tutoral Comparant en effet trois groupes d tudiants les
18. es divers ordres La dasse devient une soci t qui s organise pour atteindre ses buts Le professeur n est plus le ma tre omniscient II appartient au groupe et l instar des autres membres de celui ci il a des obligations respecter des objectifs atteindre L l ve devient membre d une soci t qui a ses r gles et ses obligations qui sont comprises et partag es par tous 10 La faisabilit Individualiser des apprentissages quand on a rencontrer plus de cent l ves chaque session respecter le rythme de chacun offrir des activit s d apprentissage significatives modifier le r le du professeur cela peut para tre relever d une douce utopie Or tel n est pas le cas Il faut bien comprendre que ce que Freinet nous propose correspond une modification fondamentale de la conception des programmes Tant que la vision des sp cialit s ou des cours comme ils sont v cus pr sentement sera maintenue tout cela sera une belle r verie Mais lorsqu on s arr te y penser s rieusement lorsqu on prend le temps d imaginer une int gration des comp ten ces dans un cycle de formation donn lorsqu on accepte que l apprentissage passe par l aboration de situations probl mes plac es sous la responsabilit d une quipe de professeurs lorsqu on croit qu il est possible de faire autrement tout en atteignant les m mes objectifs cela devient r alisable Les outillages Freinet au coll gial un bref survol L expres
19. il m est arriv de lancer la blague aux membres de l quipe que je coordonnais qu un jour nous aurions notre c gep Freinet Cette boutade j ai fini par la prendre au s rieux et au fil des r flexions que j ai r alis es il m est apparu vident qu il y avait l une piste de travail int ressante tr s int res sante m me Ce texte est une synth se de ma r flexion 11l est ici question d une p dagogie parce que Freinet nous propose un syst me de valeurs duquel d coule un syst me structur et des outillages qui accompagnent l l ve 2 L cole optionnelle Yves Pr vost appartient la Commission scolaire des Premi res Seigneuries Elle est sise Beauport et accueille plus de trois cents l ves r partis dans les diff rents niveaux Des l ments de compr hension de la p dagogie Freinet L uvre d un homme est souvent indissociable de son v cu C est le cas de C lestin Freinet N en France en 18 dans un milieu rural il dut partager sa vie d enfant entre le travail aux champs et l cole une cole aux m thodes abstraites loign es de la vie concr te Pour lui l cole tait une parenth se insignifiante dans sa journ e Gaz au cours de la Premi re Guerre mondiale il souffre d un handicap qui affecte sa voix I est alors dans l obligation d adapter son m tier d instituteur cette limitation Influenc par la pens e sociale de M arx Engels et L nine il imagine une cole plus proche des r a
20. in vit s faire autrement et l occasion de le faire nous est propos e Les ves eux m mes sont diff rents comme apprenants On s tonnera de voir les jeunes abandonner les sciences qu on s ent te enseigner Or ce n est pas tant d enseignement dont les l ves ont besoin mais d un accompagnement sur les rou tes de la science du savoir Tant qu on maintiendra les fronti res entre nos discipli nes tant que nous ne formerons pas des quipes de formation nous serons dans l impossibilit d aider nos l ves apprendre int grer apprendre apprendre La p dagogie Freinet a l avantage de nous inviter nous centrer sur l l ve mo difier notre perception de l enseignement faire de l l ve l acteur principal de ses apprentissages Les questionnements que cette approche p dagogique nous im pose en mati re d valuation des apprentissages sont tout aussi fondamentaux Sommes nous dispos s changer notre mode de pens e travailler en quipe sacrifier un peu de cette pr cieuse libert acad miquel1 On me dira que j ai l enthousiasme de ma jeunesse la ferveur du croyant la foi du missionnaire On n aura pas tort et je ne me fais pas d illusion sur l impact de ma r flexion L engagement requis et la modification des habitudes sont tellement consid rables que si seulement quelques personnes s engageaient sur cate voie d action au coll gial j aurai atteint mon but Je crois qu il est possib
21. ise l erreur qu on introduit un biais dans l apprentissage l ins curit 3 L cole d aujourd hui n est pas tellement diff rente C est sans doute la seule institution avec les jeux questionnaires t l vis s o ce sont les d tenteurs du savoir qui posent les questions 4 On notera que Freinet parle de soci t plut t que de communaut Une soci t r unit des personnes qui doivent travailler ensemble se respecter Contrairement la communaut laquelle on choisit d adh rer ce qui facilite la cr ation de liens affectifs entre les membres Une classe r unit des personnes sur une base plus ou moins arbitraire et ce pour un temps pr d termin c est pourquoi il est ici question d une soci t 5 Appren dre implique un engagement personnel qui ne saurait tol rer cette ins curit limitant la prise de risques On apprend g n ralement ce qu on ignore et cela implique l erreur let tonnement Or La pens p dagogique de Freinet fait une place importante la mani re d ap prendre Le t tonnement exp rimental est ce qui se rapproche le plus de l appren tissage nature Avant l invention de l ole on apprenait par observation par r p tition l enfant apprend ainsi D s l entr e dans le monde scolaire on met de c t cette forme d apprentissage Freinet maintient et adapte cette fa on de faire Il estime que l l ve apprend travers la recherche de r ponses ses questions et la solution de pro
22. le de vivre la p dagogie Freinet au coll gial Nous avons un cadre la fois rigide la session et souple le programme nous avons d j recours plusieurs des outillages Freinet il nous reste syst matiser le tout Bibliographie L Institut coop ratif de l cole moderne ICEM fond par C lestin Freinet est le carrefour des ducateurs Freinet et il propose diverses illustrations de l expression contemporaine de la p dagogie Freinet On trouvera de nombreux sites Web qui fournissent de multiples indications et illustrations de la p dagogie Freinet en particulier la page de l ICEM http freinet org Voici uneliste non exhaustive des publications de C lestin Freinetpour qui voudra poursuivre plus avant la r flexion FREINET C lestin Essai de psychologie sensible 1 Acquisition des techniques de vie constructives Neuch tel Delachaux et Niestl 1971 FREINET C lestin Essai de psychologie sensible 2 R ducation des techniques de vie ersatz Neuch tel Delachaux et Niestl 1971 FREINET C lestin La m thode naturelle 1 l apprentissage de la langue Neuch tel Delachaux et Niestl 1969 FREINET C lestin La m thode naturelle 2 l apprentissage du dessin Neuch tel Delachaux et Niestl 1969 FREINET C lestin Les dits de M athieu N euch tel Delachaux et N iestl 1978 FREINET C lestin O euvres p dagogiques 1 Paris Seuil 1996 FREINET C lestin 0 euvres p dagogiques 2 Paris
23. lit s de son temps Pour lui l enseignement doit sans cesse s adapter son milieu L cole de son poque a trop tendance n gliger les apports techno logiques pour favoriser l approche magistrale la r citation la m morisation et le manuel C est une cole centr e sur les programmes et les mati res enseigner par un ma tre tout puissant3 L l ve n a qu se soumettre Freinet propose une cole int gr e au quotidien pour que les apprentissages aient un sens Il s appuie sur l lan cr ateur de l l ve son d sir de d couvrir d apprendre de communiquer de s exprimer Il introduit en dasse les techniques modernes l imprimerie par exemple afin de favoriser l adaptation au milieu Il red finit la place du ma tre qui se trouve physiquement au milieu de son groupe comme un aidant un guide La dasse devient une soci t qui s organise Les nouveaux rapports qui s tablissent dans la dynamique triangulaire caract ri sant la relation p dagogique s appuient sur la responsabilisation de l l ve en re gard de ses apprentissages et du groupe sur l autonomie dans la gestion de ses ac tivit s d apprentissage et de son temps sur une approche naturelle le t tonnement exp rimental et personnalis e de l apprentissage sur l ouverture la vie qui donne du sens aux apprentissages L erreur dans un ta contexte devient non pas une pathologie mais plut t un moyen de progresser L erreur est normale c est lorsqu on p nal
24. mpter sans que nous puissions nous m mes l viter ou le corriger 30 Enfin un invariant qui justifie tous nos t tonnements et authentifie notre action c est l optimiste espoir en la vie DR Ce qui pr c de tente de donner une vue d ensemble des fondements des l ments conditutifs de m me que des l ments de la pens e p dagogique de C lestin Freinet Tout cada m riterait plus d explication que ne le permettent l espace et le propos de ce texte Toutefois ces l ments devaient tre nonc s afin de bien cir conscrire le p rim tre de la r flexion autour de la p dagogie Freinet au coll gial Freinet au coll gial Freinet au coll gial pourquoi pas Qu y at il l qu on ne puisse mettre en oeuvre Il faudra adapter revoir le sens mais sans perdre de vue l esprit Mais avant d aller plus loin il para t n cessaire de pr ciser pourquoi il faudrait prendre un tel virage p dagogique titre de conseiller p dagogique dans un tablissement coll gial de taille moyenne je suis interpell afin de soutenir des enseignantes et des enseignants qui veulent raoindre leurs ves et qui n y arrivent pas toujours L obsession des programmes fait en sorte qu on n glige de hi rarchiser dans le cadre des cours les apprentissages comme si ces derniers avaient tous la m me importance Dans le cadre des travaux d valuation de programme j observe des situations qui rendent difficiles voire impossibles l acquisition de
25. nsid rer le M astery Learning comme une strat gie d enseignement des plus prometteuses et cela m me au ni veau coll gial Cette strat gie n oblige pas n cessairement les enseignants repenser tout leur enseignement puisqu une bonne part d entre eux utilisent d j des techniques qui caract risent le M astery Learning Elle n cessite toutefois de la part des enseignants une planification serr e de leur enseignement et les am ne souvent imaginer des strat gies d apprentissage qui permettent l ensemble des tudiants l atteinte des objectifs d apprentissage vis s La P dagogie de la ma trise a ceci aussi de particulier qu elle am ne l enseignant travailler en fonction de tous ses tudiants et l encore elle fait appel au sens pro fond du devoir et la volont de rdever le d fi d un enseignement de haute qualit visant des crit res lev s de performance Int r t d un groupe de conseillers p dagogiques pour le M astery Learning C est partir de pr occupations sur l efficacit de l enseignement fait par ordina teur que nous nous sommes int ress s au M astery Learning comme cadre de r f rence Jacques Gilbert conseiller p dagogique au c gep de Shawinigan et moi m me avions la m me pr occupation C est M Ren Hivon de l Universit de Sherbrooke qui a finalement aliment sur le sujet du M astery Learning un groupe de travail constitu dans le cadre du programme PERFORMA Nous nous
26. nt un ordre ex t rieur 8 L cole optionnale Yves Pr vost a introduit la classe multi niveau comme l un des outils dela vie coop rative Fruit dela n cessit l origine ce mode d organisation est devenu l un des l ments importants dela mise en uvre de l approche Freinet On notera que les nouveaux programmes du primaire qui seront implant s graduellement compter de l an 2000 structurent l acquisition des savoirs sur des cycles de deux ans acquisition et approfondissement Le multi niveau favorise ce mode d apprentissage 9 On trouvera un commentaire de chacun de ces invariants dans l ouvrage de Freinet Pour l cole du Peuple Guidepratique pour l organisation mat ridle technique et p dagogique de l cole populaire Paris Maspero Petite collection n 51 1969 p 137 et suivantes 6 Nul n aime se voir contraint faire un certain travail m me si ce travail ne lui d pla t pas particuli rement C est la contrainte qui est paralysante 7 Chacun aime choisir son travail m me si ce choix n est pas avantageux 8 Nul n aime tourner vide agir en robot c est dire faire des actes se plier des pens es qui sont inscrites dans des m caniques auxquelles il ne participe pes 9 I nous faut motiver le travail Le travail qui illumine 10 Plus fau sens de pas de scolastiquel Tout individu veut r ussir L chec est inhibiteur destructeur de l allant et de l enthousiasme Ce n est pas le jeu q
27. prentissages significatifs et signifiants On pourrait aussi s interroger sur la s quence d apprentissage qui fait en sorte que les activit s de laboratoire suivent g n ralement les sessions th oriques Le contraire ne serait il pas plus int ressant pour l l ve qui pourrait ainsi mieux comprendre La place du professeur Le ma tre se trouve physiquement au milieu de son groupe comme un aidant un guide La signification est claire le ma tre s int gre au groupe est disponible pour r pondre aux questions aux changes Le professeur se met la port e de ses l ves mais il ne s abaisse pas il ne nivelle pas par le bas II maintient ses exigences Au del des avantages de cette dynamique il y a lieu de souligner que cela devient une n cessit qui d coule de la r volution des savoirs qu Internet nous impose En effet l acc s aux savoirs ne se limite plus aux rayons des biblioth ques elle devient plus tentaculaire plus dynamique en construction constante Cette r volution du savoir modifie le r le du professeur qui n est plus et surtout ne peut plus tre la source du savoir I doit avoir l humilit d avouer ses limites de s inscrire lui aussi dans un processus d apprentissage permanent Ce faisant il se rapproche des l ves d couvrir apprendre communiquer s exprimer et il illustre formellement une exigence incontournable du march de l emploi qui implique une mise jour constante des connaissances d
28. ression corporelle expression th trale cr ation technique cr ation audiovisuelle cr ation math matique informatique TECHNIQUES DE COMMUNICATION correspondance interscolaire journal scolaire composition et impression techniques de radio expos d l ves voyage change TECHNIQUES POUR L ANALYSE DU MILIEU la bo te questions visite de la classe enqu te personnelle culture et levage l cole exp rimentation scientifi que tude critique des journaux tude des ph nom nes conomiques TECHNIQUES POUR L INDIVIDUALISATION DU TRAVAIL outil auto correctif documentation TECHNIQUES POUR L ORGANISATION ET LA VIE COOP RATIVES plan de travail individuel valuation brevets structure de la vie coop rative organisation de diff rents coins de travail planification du travail Quelques ann es avant son d c s survenu en 1966 Freinet formule des principes qui r sument sa pens e et constituent une sorte de Code p dagogique Ces inva riants p dagogiques sont les suivants La nature de l enfant L L enfant est de la m me nature que nous 2 tre plus grand ne signifie pas forc ment tre au dessus des autres 3 Le comportement scolaire d un enfant est fonction de son tat physiologique organique et constitutionnda Les r actions de l enfant 4 Nul l enfant pas plus que l adulte n aime tre command d autorit 5 Nul n aime s aligner parce que s aligner c est ob ir passiveme
29. s comp tences et l int gration des ap prentissages Je constate aussi que les programmes sont plus souvent qu autre ment une somme de cours peu ou pas li s que les composantes des formations g n rale et sp cifique sont deux solitudes qui s ignorent Je note galement que notre conception des programmes fait en sorte de vider de son sens le concept d approche programme Cela tant dit que faire Ma qu te de solution a d abord t instrumentale Puis il m a fallu me rendre compte que cela n tait pas suffisant C est donc une approche syst mique plus englobante qu il me fallait trouver De l voir la p dagogie Freinet comme porteuse d avenir il n y a qu un pas Les l ments d un cadre p dagogique Freinet au coll gial D es apprentissages significatifs Une formation int gr e au quotidien pour que les apprentissages aient un sens c est l un principe p dagogique fondamental un premier niveau cela signifie qu on devrait illustrer les concepts l aide du quotidien c est dire des exemples concrets charg s de sens Ce faisant on donne aux l ves des pistes de transfert des l ments qui les raccrochent un projet personnel un second niveau il im porte pour rejoindre les l ves de donner aux apprentissages une signification r elle en les raccrochant aux pr occupations qui leur sont propres Il faut donc mettre de c t les exemples th oriques invariants parfaits Ces derniers sont trop so
30. server ce qui se passait dans une classe r guli re pour aboutir entre autres la condu sion qu environ 10 20 des tudiants dans un groupe donn atteignaient la ma trise des sujets propos s par le professeur Il constatait en effet que plus on pro gressait d une unit d apprentissage une autre plus le nombre d tudiants deve nant incapables d effectuer les apprentissages augmentait C est en voulant accro tre le nombre d tudiants qui ma trisent les diff rentes no tions et habilet s que Bloom a d velopp sa th orie de l apprentissage de la mat trise Partant du principe que tous les tudiants devraient tre capables de ma tri ser les apprentissages qu on leur propose Bloom tenta d imaginer une strat gie d enseignement qui allait assurer une plus grande ma trise un plus grand nombre d l ves ce qui aurait ainsi pour effet d accro tre le nombre total d tudiants qui atteignent la ma trise De plus croyant que l enseignement devait continuer se faire en groupe pour toutes sortes de motifs il imagina une strat gie d ensei gnement qui allait s adapter aux conditions g n rales de tous les enseignants Ce qu est le M astery Learning Le M astery Learning est un enseignement collectif auquel s ajoutent de fr quentes r troactions et des mesures d aide individualis e en vue d amener un niveau tr s lev de r ussite le plus grand nombre possible d l ves II repose essentidlement sur la s quenc
31. sion libre Parmi les outils du groupe de l expression libre les plus adapt s au coll gial sont le d bat le texte libre et les diff rentes formes de cr ation Le d bat est d un outil que nous exploitons dans le cadre de plusieurs cours Il nous reste cependant en faire un instrument propre tous les cours ce qu un effort d imagination rendrait possible Le texte libre est plus difficile adapter l ensemble des disciplines Le journal personnel pourrait tre une illustration du texte libre mais il nous faudrait alors limiter les contraintes que nous lui donnons afin de favoriser chez l l ve une r flexion sur ses apprentissages serait cependant possible dans certains cours par exemple dans le cadre des cours de la formation g n rale ou dans les cours de langues modernes d adopter le texte libre C est cependant la cr ation qui pr sente les plus belles possibilit s l ordre coll gial Une cr ation est un objet un objet r el ou illustr ayant une certaine signification pour son auteur Cet objet r unit des l ments homog nes ou h t rog nes voire h t roclites C est le travail d analyse de l objet cr qui est riche C est l occasion de nommer les composantes de revoir leur utilit de les mettre en relation d identifier des l ments similaires ou de substitution de s arr ter des aspects conceptuds etc Somme toute l objet cr devient un instrument d int gration hors du commun Les
32. t les classements sont toujours une erreur 20 Parlez le moins possible 21 L enfant n aime pas le travail de troupeau auquel l individu doit se plier Il aime le travail individuel ou le travail d quipe au sein d une communaut 10 On ner f re pasici l aspect philosophique du concept mais plut t une conception dogmatique de l cole coop rative L ordre et la discipline sont n cessaires en dasse Les punitions sont toujours une erreur Elles sont humiliantes pour tous et n aboutissent jamais au but recherch Elles sont tout au plus un pis aller 24 La vie nouvelle de l cole suppose la coop ration scolaire c est dire la gestion par les usagers l ducateur compris de la vie et du travail scolaires 25 La surcharge des dasses est toujours une erreur p dagogique 26 La conception actuelle des grands ensembles scolaires aboutit l anonymat des ma tres et des l ves dle est de ce fait toujours une erreur et une entrave 27 On pr pare la d mocratie de demain par la d mocratie de l cole Un r gime autoritaire l cole ne saurait tre formateur de citoyens d mocrates 28 On ne peut duquer que dans la dignit Respecter les enfants ceux ci devant respecter leurs ma tres est une des premi res conditions de la r novation de l cole 29 L opposition de la r action p dagogique l ment de la r action sociale et poli tique est aussi un invariant avec lequel nous aurons h as co
33. techniques de communication Les expos s sont suffisamment r pandus pour viter d en discuter ici La corres pondance scolaire pourrait avoir un certain int r t mais c est le journal scolaire qu on aurait avantage d velopper Dans tous les cours ce serait l un instrument int ressant qui permettrait un groupe d l ves d un programme donn de mettre en vidence leurs productions qui pourquoi pas pourraient tre diffus es aupr s du milieu universitaire du march du travail des coles secondaires voire des parents qui ont souvent soif de conna tre ce que leurs jeunes font au coll ge Le voyage change demeure un outil tr s int ressant mais requiert dans le contexte coll gial des ressources d organisation que l on ne poss de pas Les techniques d analyse du milieu Tous les outillages de ce groupe trouvent cho au coll gial Certains sont plus r pandus que d autres La bo te questions est cependant un outillage n glig On en conviendra plusieurs l ves h sitent poser des questions en classe par peur du jugement ou du ridicule La bo te questions est une alternative exploiter Elle n impose pas au professeur une r ponse faire en dasse On pourrait deman der aux l ves individualement ou id alement en quipe d y r pondre dans le cadre d une activit d apprentissage et r unir ces r ponses dans un cahier qui de viendrait un journal de dasse publi une fois par mois soit trois num
34. ui est natura l enfant mais le travail Les techniques ducatives 11 La voie normale de l acquisition n est nullement l observation l explication et la d monstration processus essentiels de l cole mais le t tonnement exp ri mental d marche naturelle et universale 12 La m moire dont l cole fait tant de cas n est valable et pr cieuse que lors qu elle est int gr au t tonnemet exp rimental lorsqu elle est vraiment au service de la vie 13 Les acquisitions ne se font pas comme l on croit parfois par l tude des r gles et des lois mais par l exp rience tudier d abord ces r gles et ces lois en fran ais en arts en math matiques en sciences c est placer la charrue devant les boeufs 14 L intelligence n est pas comme l enseigne la scolastique une facult sp cifique fonctionnant comme en circuit ferm ind pendamment des autres l ments vitaux de l individu 15 L cole ne cultive qu une forme abstraite d intelligence qui agit hors de la r alit vivante par le truchement de mots et d id es fix es par la m moire 16 L enfant n aime pas couter une le on ex cathedra 17 L enfant ne se fatigue pas faire un travail qui est dans la ligne de sa vie qui lui est pour ainsi dire fonctionne 18 Personne ni l enfant ni l adulte n aime le contr le et la sanction qui sont tou jours consid r s comme une atteinte sa dignit surtout lorsqu ils s exercent en public 19 Les notes e
35. une personne fait l acquisition d un bien de consommation il est rare qu elle prenne le temps de lire le manuel d instructions Elle le branchera mettra le contact puis s il y a un probl me elle consultera le manuel C est l un exemple du t tonnement exp rimental L cole a trop tendance nous faire lire le manuel d instructions nous apprendre appuyer sur un bouton lire un cadran sans que ces actions soient signifiantes Quand vient le temps de r aliser l action l int r t n y est plus 7 Lorsque l l ve apprend progressivement et intuitivement partir du savoir d un autre l ve il r alise un apprentissage vicariant Ainsi par exemple lorsqu on propose la copie d un autre l ve en mod le on met en place les l ments de ce processus Mais lorsque c est l l ve qui recherche lui m me des indi ces lui permettant de d nouer une situation et de progresser on l accuse de plagiat Pourtant c est la m me situation la diff rence tant que dans un cas le ma tre l autorise et pas dans l autre On oublie cependant que l l ve est dans un processus d apprentissage et que la forme la plus naturelle de l apprentissage est justement cette observation Ce qui fausse la r alit ici c est cette omnipr sence de l valuation qui intervient avant m me que l apprentissage ne soit compl t A ce sujet voir les travaux de Maurice Reuchlin EXPRESSION LIBRE dessin libre d bat texte libre cr ation musicale exp
36. uns recevant un enseignement tutoral les autres un enseignement planifi selon l approche du M astery Learning et les derniers selon un enseigne ment traditionnel les conclusions auxquelles Bloom arrive sont que 90 des tu diants sous tutorat et 70 des tudiants soumis au M astery Learning ont obtenu des r sultats comparables aux 20 des tudiants qui ont obtenu les meilleurs r sultats avec un enseignement traditionnels Plusieurs recherches ont fait la preuve de l efficacit du M astery Learning Plusieurs coles am ricaines de niveau l mentaire et secondaire ont adopt globalement le M astery Learning comme strat gie collective d enseignement La Cor e a fait de m me au plan national Lors du Second Annual Mastery Learning conference on a fait tat des r sultats de l exp rience men e par le groupe exp rimental du City Colleges of Chicago Mastery Learning Project au cours de laquelle on a exp riment les nouvelles techniques depuis 1972 Ce groupe exp rimental regroupait 450 professeurs et touchait pr s de 35 000 tudiants ce qui montre bien l int r t pour cette formule m me au niveau coll gial L exp rience a connu un tel succ s au Olive Harvey College que les administrateurs ont t tent s d tendre l exp rience tous les coll ges du CCC C est tout dire II ne nous manquait donc au Qu bec que des exp riences qui nous soient propres et qui pourraient nous assurer la faisabilit
37. uvent d connect s du quotidien qui lui doit tenir compte de facteurs venant rendre plus complexe une situation ou une quation simple Personne n est dupe de ces exemples parfaits et cela contribue la d saffection des apprenants qui ont l impression de perdre leur temps Cela ne signifie pas que de tels exemples n aient pas leur place comme en toute chose c est l abus qui rend indigeste ce type d illustrations Une approche trop d sincarn e d structur e fragment e ne favorise pas l int gra tion parce qu elle s loigne du quotidien ne lui ressemble pas et d s lors ne para t pas pertinente aux yeux de ceux qui y participent L une des conditions d un ap prentissage r ussi est l attraction Lorsqu on attire l attention qu on d stabilise qu on captive l l ve on met en place le terreau dans lequel les apprentissages prendront racine Les besoins fondamentaux Tout l ve a le d sir de d couvrir d apprendre de communiquer et de s exprimer Il appartient au professeur de favoriser et de laisser place l expression de ces be soins fondamentaux Il est facile voire flatteur d taler sa science Cela vite d avoir concocter des situations d apprentissage qui fassent en sorte que l l ve devienne actif acteur et non plus spectateur du processus d apprentissage Ce ren versement de situation est n cessaire et dans le contexte de l approche par comp tences d terminant pour la r ussite des l ves D co
38. uvrir pour apprendre c est s appuyer sur le questionnement des l ves c est favoriser le t tonnement exp rimental Communiquer et s exprimer c est appren dre poser des questions c est changer de l information c est transmettre des r sultats En fait il est ici question de l apprentissage d une d marche scientifique qui s appuie sur l exp rience personnelle Les techniques modernes L introduction en classe des techniques modernes afin de favoriser l adaptation au milieu est devenue une r alit incontournable On peut tre hostile une trop grande proximit du milieu scolaire et du march du travail Mais il n en demeure pas moins que la formation offerte au coll gial doit permettre aux l ves de se fa miliariser avec des outils qui seront ceux qu ils auront utiliser Les ordinateurs les machines outils amp autres instruments de communication et de production sont pr sents dans nos laboratoires C est l l une des r ussites du coll gial dont nous pouvons tre fiers Toutefois c est l utilisation de ces instruments qu on doit ques tionner Au del de l apprentissage de base propre une utilisation s curitaire et correcte on a trop tendance faire de nos sessions de laboratoire une extension des le ons th oriques Or tout comme dans ces derni res nous avons l des occasions exceptionnelles d apprentissage dont on ne tire pas toujours profit Ainsi on aurait avantage proposer aux l ves des ap
39. ve d int gration L quipe prend alors son sens r el Elle n est plus un exutoire p dagogique afin de diminuer la charge de travail du professeur Elle est aussi il ne faut pas n gliger cet aspect une r alit incontournable du march du travail Dans ce contexte il y a l un apprentissage r aliser apprendre travailler en quipe Le recours des exercices autocorrectifs est d pratiqu dans plusieurs 12 disciplines C est la syst matisation et le d veloppement de cette technique qui sont requis Au coll gial on aurait avantage d velopper et exploiter l apprentissage par la r solution de probl mes simples ou plus complexes Ce faisant on ferait reposer sur l l ve la responsabilit de ses apprentissages libre lui d utiliser la documentation disponible au coll ge dans son milieu ou par le biais d Internet Les techniques pour l organisation et la vie coop rative L organisation de la classe passe par des r gles de comportement auxquelles tous adh rent On impose trop souvent des param tres en n gligeant le fait qu on fait face de jeunes adultes qui pour qu ils y adh rent doivent les comprendre La frustration chez les professeurs d coulant de l absence du respect des r gles de vie est un l ment n gatif dont la relation d apprentissage pourrait se passer Ainsi lorsqu on prend le temps en d but de session de discuter du plan de cours de m me que des r gles de participation
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