diagnostic de sante communautaire de la population des « gens du
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1. avons constitu pour d finir les objectifs de l enqu te en fixer la planification et en assurer le suivi Il comprend des membres de la communaut adulte relais du r seau associatif M decins du Monde l ARTAG l ASET Association de Scolarisation des Enfants Tsiganes et l quipe de m decine scolaire l ALPIL Association Lyonnaise Pour l Insertion par le Logement Revue de la litt rature recherche des d terminants de sant nous r alisons une analyse de la bibliographie pour trouver les d terminants et les indicateurs d crivant au mieux la situation socio sanitaire actuelle de la population Choix des m thodes a Le diagnostic de perception Il vise la production d un discours in situ et cherche aller au del du simple pr l vement d information 24 Parmi les 75 terrains recens s par les partenaires associatifs dix sont tir s au sort au sein de sous groupes repr sentatifs des diff rents contextes type d habitat type de terrain mode de s dentarisation communaut activit professionnelle environnement Sur chacun de ces terrains nous r alisons un entretien de groupe semi directif ou focus groupe ANNEXE 1 A l issue de l entretien on demande aux participants de prioriser les probl mes de sant voqu s selon les crit res de gravit et de fr quence Nous identifions les personnes ressources m decins traitants acteurs sociaux qui seront interview2. des interm diaires des r f rents capables d entrer en relation de confiance et laissant le choix et la responsabilit la population de s inscrire dans la d marche de sant 39 L ducation pour la sant consiste moins apporter un savoir qu couter reconna tre et favoriser le dynamisme propre d une communaut dans sa recherche de sant 17 Citons pour terminer les propos de Camille Duranteau qu est ce qui ne va pas chez les voyageurs J ai envie de dire laissez les respirer et travailler vivre leur vie de voyage et leur culture et tout ira mieux Ils seront moins stress s moins angoiss s Apportez leur l information qu ils d sirent coutez les ils ont beaucoup de choses nous dire Reconnaissez le voyage son mode de vie ses valeurs Des valeurs simples des besoins normaux Voil de quoi aborder la sant avec les Gens du Voyage parcequ elle suscite un vif int r t 39 VI CONCLUSION Le diagnostic de sant communautaire montre une interface entre les probl mes ressentis par la population et les personnes ressources et les donn es objectiv es Il para t donc n cessaire d orienter notre travail sur deux grands axes la souffrance morale et les conduites addictives qui en d coulent Une approche sociologique type recherche action sur ce th me pourra tre envisag e La pr vention des facteurs de risque cardio vasculaire sera l occasion de r aliser des actions impliquant
3. on a les nerfs de l anxiolytique semble mieux convenir au Voyageur qui vit dans l instant pr sent qu une prise au long cours d un antid presseur gt L alcool il ny a pas de diff rence statistiquement significative pour la consommation risque et l alcoolo d pendance entre la population de Voyageurs et le reste de la population fran aise Cependant les donn es fournies ne refl tent que les d clarations des personnes interrog es Aux difficult s de m morisation des consommations pass es s ajoutent les effets des repr sentations de l alcool et de l alcoolisme sur les d clarations Consciemment ou inconsciemment les personnes interrog es sont susceptibles de minimiser leur consommation Dans toutes les enqu tes la consommation d clar e est inf rieure de 25 50 aux quantit s vendues par habitant 31 De plus on est surpris de la diff rence de discours entre les entretiens de groupe o l alcool est mis en avant comme une vertu virile et festive et les r ponses apport es dans le questionnaire en t te t te o l alcool est visiblement g nant et culpabilisant La personne sond e a pu tre mal l aise en entretien individuel face un gadj non tsigane qui plus est du milieu m dical Cela a pu encore davantage contribuer sous estimer les r ponses On peut donc faire l hypoth se que les probl mes de consommation risque et d alcoolo d pendance sont plus importants que dans la p
4. 37 L tude Romeurope rapporte la proportion importante de personnes ayant un ou plusieurs facteurs de risque ob sit tabagisme alcool 21 En Angleterre des chercheurs ont montr que les d c s pr matur s d s la maladie cardio vasculaire avaient une pr valence plus importante chez les Voyageurs que dans les autres populations d favoris es Ils notent la fr quence lev e de l ob sit et du tabagisme 6 Ce constat explique en partie que beaucoup d articles estiment que l esp rance de vie de cette population notamment en Europe serait inf rieure de 10 ans celle de la population g n rale 10 C Les points forts de notre travail 1 Nous avons choisi comme population cible la population g n rale des Gens du Voyage du d partement contrairement au choix de l tude Romeurope qui s adresse principalement aux populations roms tsiganes en situation de grande exclusion qui r sident dans des habitats tr s insalubres 14 21 On a voulu ainsi pr senter un tat des lieux objectif et non stigmatisant de la r alit de cette communaut dans le Rh ne 12 2 Le choix d une premi re tape sociologique donc peu m dicalisante a vit de se focaliser sur les propres comportements des Voyageurs tous les risques qu ils encourent en mati re de long vit de bien tre d quilibre On a pu ainsi mieux appr hender toutes les causes exog nes de leur mal tre habitat pr caire impos rapp
5. conditions environnementales bruit de l autoroute ou de la voie ferr e peur d un accident de la voie publique mauvaise odeur industrielle probl mes du terrain expulsions r p tition Les comportements addictifs tabac alcool m dicaments psychotropes sont fr quemment cit s mais ne sont pas toujours consid r s comme probl matiques La pathologie cardio vasculaire est le deuxi me th me le plus cit C est le premier th me cit concernant les probl mes de sant somatiques pathologie coronarienne et c r brale facteurs de risque cardio vasculaire diab te cholest rol Vient ensuite la pathologie pulmonaire Th mes attendus non cit s on note l absence de probl mes exprim s autour de la grossesse et de la p rinatalit par la population L acc s aux soins autant lib ral qu hospitalier ne fait pas l objet de probl mes exprim s Priorisation effectu e par les participants la souffrance morale d pression peur insomnie crise de nerf reli e l environnement est consid r e comme seul th me prioritaire par 5 groupes sur 7 Les 2 autres groupes n ont pas voulu prioriser les probl mes de sant voqu s 2 Entretiens avec les personnes ressources a Les m decins traitants la pathologie cardiovasculaire et ses facteurs de risque sont cit s par 3 m decins traitants sur 5 b Les intervenants scolaires enseignants et m decin scolaire les th mes les
6. et de d pression collective 3 14 Nous ne faisons l qu voquer des hypoth ses qui t moignent de notre lecture de la bibliographie de notre exp rience de terrain mais aussi d une interpr tation personnelle de la probl matique Aussi une tude plus approfondie ethnologique cette fois semble la suite logique de ce premier travail L objectif sera de tenter d apporter une r ponse la question pourquoi les Gens du Voyage du Rh ne sont ils plus anxieux et d prim s que la population g n rale fran aise Elle pourrait prendre la forme d une recherche action avec comme outils l observation participante d un ethnologue des groupes de paroles r unissant ce m me chercheur des professionnels de sant des intervenants associatifs et des membres de la communaut Pour ce qui est des facteurs de risque cardio vasculaire l thylo tabagisme et l alimentation jouent un r le pr pond rant La forte consommation d alcool et de tabac s explique en partie par le constat pr c dant Cependant des actions d information et de pr vention pourront faire suite notre travail Dans la pratique certaines familles utilisent les services de droit commun par exemple les PMI d autres en sont toujours incapables par peur ou par manque de rep res Dans un premier temps le droit commun pourrait aller vers eux sur les terrains Il ne s agit pas d instaurer des structures plus enfermantes mais des passerelles
7. health policies and women s movement the Gypsy case Health and place 1998 4 1 45 54 Moutouh H Les Tsiganes Dominos Flammarion 2000 127 Reyniers A D placements et mouvements migratoires des tsiganes dans l Europe contemporaine Migations soci t 1999 mai juin 11 63 43 52 Lamara F L acc s aux soins et la sant de populations rom tsiganes migrantes en situation de grande exclusion dans trois pays d europe Espagne France Gr ce Etude qualitative Projet Romeurope M decins du Monde 1999 53 Reyniers A Les tsiganes entre ostracisme et pauvret Le courrier de l UNESCO 2000 juin 38 40 Ulpat A De la d brouille l activit commerciale Actualit s sociales Hebdomadaires 1998 2091 17 18 Ulpat A En Essonne un d but d insertion pour les Y niches Actualit s sociales hebdomadaires 1997 janv 2016 17 18 Ravel B Pour une action en direction des gens du voyage dans le bas Rhin le cas des s dentaires M moire de formation des affaires sanitaires et sociales ENSP 1994 mai 50 Bonnel B L accueil des gens du voyage dans l arrondissement de Lille vaincre l exclusion un pari utopique M moire de formation d inspecteurs des affaires sanitaires et sociales ENSP 1995 fev 147 Mabire P Diriger un quipement social et d accueil pour limiter le processus d exclusion des gens du voyage M moire pour la formation des directeurs d tablissement social ENSP 1996 72 Gild Soit Gild A Don
8. la communaut Et pour poursuivre ce travail avec les Gens du Voyage il faudra chaque tape remettre en cause nos objectifs au regard de la culture tsigane 15 VIL BIBLIOGRAPHIE 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Deprost M Grande M Gens du voyage un accueil indigne dans le Rh ne Le progr s Lyon matin 2001 janv 23 6069 8 9 Picard H Une nosologie de la mis re le cas de tsiganes roumains de la banlieue parisienne nord Th se de doctorat en m decine Facult de m decine de Saint Antoine 1997 69p Crestani J L acc s aux soins des gens du voyage Th se de doctorat en m decine Universit de Nancy I Facult de m decine 1992 139 Provot B Sant magie croyances Etudes tsiganes 1988 vol 2 64 Charlemagne J Tsiganes et sant de nouveaux risques Etudes tsiganes 2000 vol 14 184 Vernond D The health of traveller gypsies Br J Nurs 1994 Oct 13 26 3 18 969 72 Cabedo Garcia VR What are gypsies like and what do they suffer from Aten Primaria 2000 jun 15 26 1 21 5 Lamara F Aiach P La place de la sant et des soins chez des tsiganes migrants Hommes et migrations 2000 mai juin 1225 117 121 Binnie GA The health of gypsies Problem of caring for travellers is British not just European BMJ 1998 Jun 13 316 7147 1824 5 Mac Kee M The health of gypsies BMJ 1997 Nov 8 315 7117 1172 3 Acton T Caffrey S Gendered
9. m me si on ne peut conclure une diff rence statistique l chantillon tant insuffisant Le faible apport calorique retrouv par notre enqu te alimentaire sur les derni res 24 heures va l encontre de ce premier r sultat Les nombreux biais de l enqu te alimentaire omission volontaire ou non d une partie des apports compar s l objectivit des mesures du poids et de la taille nous font conclure que l enqu te alimentaire n est pas interpr table quantitativement notamment dans la r partition du taux de glucides lipides et protides Au niveau qualitatif il semble que les repas soient mal r partis avec un petit d jeuner souvent limit et un grignotage fr quent entre les repas et le soir devant la t l La charcuterie semble tr s pris e ainsi que les sodas et les sucreries Pour l ob sit infantile tudi e entre 5 et 12 ans il n y a pas de diff rence statistique entre la population du voyage et la population g n rale La prise de poids interviendrait donc apr s l ge de 12 15 ans La consommation m dicamenteuse la forte consommation d antihypertenseurs d anticholest rol miants et d antidiab tiques laisse supposer une forte pr valence de ces pathologies dans la population tudi e Trois th ses de m decine effectu es dans les ann es 90 sur la sant des Gens du Voyage soulignent la forte pr valence de la pathologie cardio vasculaire et de ses facteurs de risque 2 3
10. DIAGNOSTIC DE SANTE COMMUNAUTAIRE DE LA POPULATION DES GENS DU VOYAGE DU RH NE Mr Jean FAYA Ann e Universitaire 2001 2002 RESUME A la demande de l ARTAG Association R gionale des Tsiganes et de leurs Amis Gadij nous avons r alis avec M decins du Monde un diagnostic de sant communautaire des Gens du Voyage du Rh ne Le but de ce travail est d identifier les probl mes collectifs de sant prioritaires de la population tudi e afin de disposer de donn es n cessaires la r alisation d actions de sant aupr s de la communaut Durant un an et demi en parall le l tude de la litt rature nous avons utilis successivement des m thodes qualitatives focus groupes et quantitatives enqu tes par questionnaires Nous avons ainsi pu mettre en vidence deux ensembles de probl mes de sant prioritaires la souffrance morale et les conduites addictives la pathologie cardio vasculaire et ses facteurs de risque Nous proposons M decins du Monde l issue de ce travail la mise en place d actions adapt es correspondant la demande de la population elle m me Mots cl s Diagnostic de sant communautaire Gens du Voyage m thodes qualitatives m thodes quantitatives I IL INTRODUCTION L ARTAG Association R gionale des Tsiganes et de leurs Amis Gadj demandait M decins du Monde il y a deux ans une tude sur l tat de sant de la population des Gens du Voyage d
11. boration avec la communaut ses repr sentants associatifs et les professionnels de sant Nous avons inform la population de l volution de notre travail La faisabilit de ce diagnostic nous est apparue r alisable priori l accord pr alable de la communaut et des acteurs locaux tant obtenu et les ressources ne d pendant que de nous La m thode choisie est celle du diagnostic de sant communautaire de l cole de sant publique de Nancy Chez les tsiganes la notion de communaut est plus marqu e qu ailleurs et une approche communautaire des probl mes de sant semble la plus pertinente 20 22 23 Elle comporte un premier volet sociologique dit diagnostic de perception et un deuxi me volet pid miologique qui vise y rattacher des indicateurs objectiv s OBJECTIFS Objectif g n ral le but de ce travail est d identifier les probl mes collectifs de sant prioritaires probl mes les plus importants qui affectent tant physiquement que psychologiquement les groupes sociaux de la population tudi e Objectif sp cifique disposer de donn es n cessaires la r alisation d actions de sant aupr s de la communaut HI METHODE La population tudi e est constitu e des Gens du Voyage Tsiganes Gitans Manush Scinti Roms et Y nisches vivant en habitat mobile ou mobilisable dans le d partement du Rh ne A Phase pr paratoire 1 Groupe de travail nous l
12. donn es de la DPSE b Exploitation des donn es par les logiciels EXEL et NUTRISTAT ainsi qu avec le manuel d utilisateur du MOS SF 36 25 Elles sont compar es aux donn es de la population g n rale fran aise par les tests statistiques de Student et de 2 IV RESULTATS A D terminants de sant D terminants d mographiques et li s l environnement physique l habitat en caravane a une influence directe sur la sant L exigu t augmente le risque d accidents domestiques La chaleur ambiante et les courants d air favorisent les probl mes respiratoires 3 La promiscuit est propice aux troubles du sommeil au comportement turbulent des enfants Elle favorise le grignotage et le stress maternel 26 Les terrains de stationnement sont eux m mes souvent exigus ce qui peut encore renforcer les tensions interindividuelles L environnement insalubre des terrains peut tre l origine de pathologies sp cifiques morsures de rats dermatoses fragilit respiratoire li e la pollution atmosph rique 5 D terminants conomiques la politique conomique avec l arriv e du RMI a boulevers l organisation conomique du tsigane Certains y auront trouv une aide l insertion D autres auront perdu une dynamique de travail pour une plus grande oisivet Les activit s traditionnelles ont elles aussi un impact direct sur la sant La r cup ration de m taux outre les accidents pe
13. es par la suite l aide de la m me grille d entretien b Le diagnostic objectiv Il a pour but de relever des indicateurs pour objectiver le diagnostic de perception Nous r alisons une enqu te individuelle par questionnaire Le choix des participants se fera l aide des repr sentants des terrains pr c demment s lectionn s en respectant une r partition homog ne du sexe et des tranches d ge partir de 15 ans Le questionnaire comprend plusieurs l ments ANNEXE 2 l enqu te alimentaire sur 24 heures le questionnaire AUDIT Alcohol Use Disorders Identifiaction Test de POMS valid pour des cultures tr s diverses pour d pister des sujets risque face l alcool ou alcoolo d pendants le questionnaire sur la consommation de tabac et de m dicaments le questionnaire MOS SF 36 instrument de r f rence pour les enqu tes de qualit de vie men es en recherche clinique et en sant publique 25 En fin d entretien chaque personne est pes e et mesur e Les donn es de la m decine scolaire poids et taille de la Division Pr vention Sant Enfant DPSE seront exploit es pour les enfants de 5 12 ans pour le calcul de l index d ob sit comme chez l adulte Les indicateurs objectiv s sont confront s aux conclusions du diagnostic de perception pour confirmer ou infirmer l expression de la population C est d abord sur la diff rence entre l expression qualitative et quan
14. ions _ Psychotropes Alcool Tabac d individus ayant consomm un somnif re ou un tranquillisant au cours de la semaine pr c dant l enqu te 24 1 p lt 0 05 d individus ayant consomm r cemment des antid presseurs F 11 4 n 35 H 5 n 20 Questionnaire AUDIT Consommateurs risques 11 1 Alcoolo d pendance 9 2 Cf page suivante d individus ayant consomm un somnif re ou un tranquillisant au cours de la semaine pr c dant l enqu te 29 9 1 d individus ayant consomm r cemment des antid presseurs 29 12 4 6 F H Consommateurs risques 12 5 30 Alcoolo d pendance 30 3 5 5 Cf page suivante vasculaire F 48 6 n 35 p lt 0 05 H 79 n 20 p lt 0 05 Nombre moyens de cigarettes fum es par jour F 22 n 17 p lt 0 05 H 23 6 n 15 p lt 0 05 Age moyen d entr e dans le tabagisme n 35 15 4 ans p lt 0 05 Enqu te alimentaire Femmes n 35 Hommes n 17 G 493 G 45 7 L 32 6 L 348 P 18 1 P 195 Cal 1713 p lt 0 05 Cal 2239 Chol 190 Chol 190 2 Ob sit adulte BMI gt 30 Femmes n 35 38 Hommes n 17 44 Rapport taille hanche Femmes 0 88 Hommes 0 98 Ob sit infantile 8 7 Traitements Hypertension 22 Diab te 11 Cholest rol 9 Perception Indicateurs objecti
15. it e dans ses activit s physiques par rapport la population g n rale fran aise Cependant la perception globale qu elle a de son tat physique pour les activit s quotidiennes et la notion de douleurs physiques sont sup rieures la population g n rale Cette mauvaise estimation de leur capacit physique est la premi re traduction d un mal tre Il est confirm par le faible score sur l valuation de la sant en g n ral la r sistance la maladie la vitalit l nergie et la fatigue L valuation de la sant psychique est inf rieure au reste de la population fran aise avec une r percussion significative dans les activit s quotidiennes Les activit s sociales sont galement limit es par les probl mes de sant physique et psychique 10 Cette vision n gative de leur sant physique autant que psychique peut tre interpr t e comme un ph nom ne de d pression de groupe o l anxi t quotidienne prend le dessus sur les sensations de bien tre physique psychique et social Les conduites addictives Les comportements d addictions voqu s par les focus groupes sont confirm s par les indicateurs objectiv s Consommation de psychotropes la consommation de tranquillisants ou de somnif res est statistiquement sup rieure la population g n rale alors qu on ne peut conclure une diff rence significative pour la consommation d antid presseurs La prise ponctuelle quand
16. lation ne seront pas surprises de ce r sultat Il faut maintenant se risquer des hypoth ses La premi re hypoth se que l on peut avancer est celle exprim e par la population elle m me lors des entretiens de groupe et rapport e dans la litt rature 6 les sympt mes cit s insomnie peur angoisse d pression sont d abord reli s aux conditions d environnement Les terrains officiels ou improvis s sont tr s souvent quelques m tres d une autoroute ou d une voie ferr e sur un site industriel pr s d une d chetterie On peut imaginer que les nuisances directes ne puissent pas tre compatibles avec un tat de complet bien tre nuisances sonores et olfactives insalubrit des lieux peur de l accident Mais plus encore ces conditions de stationnement tr s pr caires sont v cues par beaucoup comme l illustration de l ostracisme dont ils se disent victimes M me la S P A n accepterait pas de parquer des animaux cet endroit un Voyageur Vivre dans une soci t hostile avec des conflits fr quents avec la police et les autres autorit s entra ne un stress social et psychologique 11 et fait le lit de la d pression La deuxi me hypoth se que nous formulerons se situe d avantage au niveau culturel Plus que Tsiganes Gitans Manush l ensemble de cette communaut tr s h t rog ne se retrouve autour d une d nomination commune Gens du Voyage ou Voyageurs I
17. ls se reconnaissent d abord dans le voyage Hors beaucoup se s dentarisent Diff rentes raisons sont voqu es on parle de l impossibilit pour les nouvelles g n rations de perdurer une activit conomique compatible avec l volution de la soci t de la n cessit qui en d coule d aller l cole pour un meilleur avenir Pourtant certains groupes minoritaires ont adapt leur conomie nettoyage de tags sur les fa ades vente de plantes vertes l accueil des entreprises Une tude pid miologique r alis e Toulouse a permis de constater certaines diff rences en fonction du mode de vie En effet si la sp cificit culturelle du groupe tsigane face la maladie et au handicap a t mise en valeur par les enqu teurs ceux ci n ont pas manqu de noter combien une s dentarisation mal assum e est le d but d un processus d culturant amenant la paup risation et la destruction du groupe Les s dentaires subissent plus d hospitalisations offrent un terrain plus propice aux maladies et ressentent plus de craintes pour l avenir En bref leur pathologie para t tre celle de toutes les populations d favoris es et une certaine prise en charge sanitaire risque d effacer l originalit du groupe r le du clan prise en charge affective et familiale 38 La paup risation favorise l alcoolisme chez les adultes inactifs Elle engendre des attitudes de sinistrose sociale et physique
18. lturel de la population m fiance vis vis des forces de l ordre peur d tre fich et la difficult fixer des rendez vous nous ont oblig revoir le protocole initial le choix des participants s est fait le jour m me de l entretien de fa on empirique en veillant une r partition homog ne en fonction du sexe et des tranches d ge A L analyse des d terminants Outre les probl mes de sant sp cifiques d s au mode de vie l analyse des d terminants de sant nous a montr que les causes d anxi t et de stress sont nombreuses pour cette communaut de la promiscuit de la caravane aux conflits avec les forces de l ordre en passant par la peur incessante d un accident pour leurs enfants Les Gens du Voyage semblent vivre dans une tension permanente On peut imaginer qu ils s exposent ainsi une fatigue pr matur e aussi bien physique que morale B Les th mes prioritaires 1 La souffrance morale Le principal probl me collectif de sant identifi comme prioritaire par la communaut des Gens du Voyage est ce que l on d cide de nommer la souffrance morale Il semble en effet que la population souffre d une d pression communautaire se traduisant notamment par d importantes conduites addictives L valuation de la qualit de vie du MOS SF 36 confirme statistiquement la souffrance morale exprim e dans le diagnostic de perception La population n est pas lim
19. n es m dicales et socio d mographiques les populations roms tsiganes migrantes en situation de grande exclusion dans trois pays d Europe Espagne France Gr ce Etude quantitative Projet Romeurope M decins du monde 1999 82 16 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 Bertevas H Toxicomanie l h ro ne et infection par le VIH dans la communaut tsigane un tat des lieux Th se pour le doctorat en m decine Facult de m decine Necker enfants malades 1992 70 Titeux P R le du m decin de l ducation nationale aupr s des enfants du voyage en Ile et Vilaine approche d une d marche en sant communautaire M moire en formation de m decin de l ducation nationale ENSP 1999 juillet 60 Blanchet A Gotman A L enqu te et ses m thodes l entretien Nathan universit 2000 125 Lepl ge E Ecosse J Pouchot J Coste T Perneger Le Questionnaire MOS SF 36 Manuel de l utilisateur et guide d interpr tation des scores Editions ESTEM 2001 156p Edward DM Watt RG Diet and hygiene in the lives of Gypsy Travellers in Hertfordshire Community Dent Health 1997 Mar 14 1 41 6 Fretault S Franco J Un infirmier chez les Tsiganes Soins 1999 637 28 32 Plane P Les Tsiganes Le journal du jeune praticien 1990 fev 174 1 5 Observatoire fran ais des drogues et des toxicomanies Drogues et d pendances Indica
20. opulation g n rale Le tabac l accoutumance la cigarette est sup rieure statistiquement la population g n rale La litt rature rapporte souvent ce m me constat en France comme l tranger A Hale psychiatre parle de la grande pr valence des troubles du sommeil et de la tr s grande importance de l thylo tabagisme chez les tsiganes r sidant en Angleterre 9 Un autre article met en avant la vie particuli rement stressante et la fr quence des d pressions des femmes Gypsies 11 L importance des accidents de la route chez les enfants tsiganes au Royaume Uni est galement soulign e 6 La souffrance morale est galement cit e par la litt rature fran aise 3 5 20 En 1998 le Haut comit de la sant publique 36 estime que la souffrance psychique est actuellement dans le domaine de la sant le sympt me majeur de la pr carit 11 2 Le risque cardio vasculaire la pathologie cardio vasculaire deuxi me th me prioris par l enqu te de perception semble confirm e par les indicateurs objectiv s Le tabac le tabagisme chez les Voyageurs est statistiquement sup rieur la population g n rale fran aise avec une consommation presque deux fois plus importante et un ge d entr e dans le tabagisme plus pr coce de 4 ans Ob sit et alimentation il semble que la surcharge pond rale soit plus importante que dans la population g n rale pour ce qui est des adultes
21. orts avec l autorit de l tat Des enqu tes par entretiens de groupe ont d j t r alis es aupr s de cette population 20 mais aucune n a t suivie d un travail d objectivation L valuation de la qualit de vie par le MOS SF 36 est effectu e pour la premi re fois chez les tsiganes 3 La strat gie communautaire a pu entra ner l implication de la communaut elle m me Certains terrains non pr vus par le tirage au sort ont demand participer montrant l int r t des Voyageurs pour l enqu te Il s est cr un espace de parole Il en a t de m me avec les acteurs locaux qui ont suivi toute l volution de notre travail D Les biais et limites Notre tude comporte cependant des biais Au niveau des entretiens de groupe nous avons analyser un discours Son interpr tation comporte une s rie de filtres la question pos e a t elle t bien comprise par le participant Et si c est le cas il ne livre que sa version des choses fonction de son histoire personnelle sa place au sein du groupe ses pr occupations La r p tition des groupes focaux vise att nuer au maximum ce biais L interpr tation de l enqu teur est galement influenc e par son ducation le statut qu il poss de et ses propres d sirs Le contact avec la population par l interm diaire des intervenants associatifs ARTAG ASET ALPIL cr e n cessairement un biais Les associations ne sont
22. oupe vit dans une angoisse perp tuelle cause des interdictions de stationner de plus en plus fr quentes 27 malgr les diff rentes avanc es l gislatives sur le stationnement La persistance du carnet anthropom trique renforce le sentiment de discrimination D terminants de la politique de sant et du syst me de soins hormis le fait de son itin rance le Voyageur n h site pas consulter plusieurs m decins et prendre toutes les prescriptions d o une surm dication Il ne va pas l h pital de bon gr et y reste le moins de temps possible Mais 6 c est un endroit magique pour le tsigane toute la technique l blouit et pour lui il ne fait aucun doute que la gu rison est assur e Son comportement n y est pas toujours bien tol r toute la famille va s installer dans la chambre du malade le clan soutient l individu 27 La PMI est au contraire peu utilis e malgr l avantage de la gratuit ce service offre une disponibilit r duite et la coupure entre les soins dit curatifs et pr ventifs n est pas pertinente chez les tsiganes 28 B Diagnostic de perception 1 Entretiens de groupe Analyse th matique du discours ANNEXE 3 le th me le plus fr quent de l analyse th matique peut tre regroup sous le vocable souffrance morale Les sympt mes cit s sont les troubles du sommeil la peur l angoisse la d pression Ils sont chaque fois reli s aux
23. pas forc ment reconnues par tous ou entra nent d embl e le discours de la population dans une attitude de revendication La distance culturelle entre la population et le sondeur a pu entra ner des difficult s dans la compr hension des questionnaires m me si ces derniers sont valid s pour des cultures tr s diverses On a t surpris par exemple de constater que le terme dynamique du questionnaire SF 36 a fait l objet de beaucoup de questions On peut encore trouver ici une explication aux difficult s rencontr es pour l enqu te alimentaire Elle pr sente galement ses limites Au niveau de l enqu te objectiv e le protocole d chantillonnage a d tre adapt aux caract ristiques socioculturelles de la population m fiance vis vis des forces de l ordre peur d tre fich apr s un lourd pass de pers cutions Les m thodes al atoires de choix des participants et de stratifications taient donc impossibles nous obligeant un choix plus empirique essayant de respecter un quilibre quant au sexe et aux tranches d ges Ce mode de constitution de l chantillon nous expose un risque d erreur syst matique 13 E Hypoth ses et perspectives Le principal r sultat observ est donc que la population des Gens du Voyage du Rh ne est dans son ensemble d prim e et angoiss e On parle de d pression communautaire Les personnes du secteur social qui travaillent aupr s de cette popu
24. plus fr quemment cit s sont l ob sit de l adulte et de l enfant les erreurs di t tiques l thylo tabagisme le mauvais suivi vaccinal et la mauvaise hygi ne bucco dentaire la d pression c Les intervenants du secteur associatif les conduites addictives sont le th me le plus cit tabac alcool drogues dures Viennent ensuite la d pression le mauvais suivi des grossesses la difficult ouvrir les droits m dico sociaux 3 Th mes prioritaires du diagnostic de perception par m thode de pond ration ANNEXE 4 a th me n 1 la souffrance morale b th me n 2 la pathologie cardio vasculaire et ses facteurs de risque C Diagnostic d objectivation Perception 1 Indicateurs objectiv s 2 Indicateurs sur la sur la population tudi e population g n rale n 55 fran aise Souffrance morale Questionnaire Qualit de vie li e SF 36 25 la sant scores du SF 36 25 Sympt mes cit s 1 Activit physique 85 1 84 45 2 Limitations dues l tat Troubles du physique 75 p lt 0 05 2 81 21 sommeil 3 Douleurs physiques peur 76 3 p lt 0 05 3 73 39 angoisse 4 Sant per ue 64 4 p lt 0 05 4 69 13 d pression 5 Vitalit 55 p lt 0 05 5 59 96 6 Vie et relations avec les autres 75 p lt 0 05 6 81 55 7 Sant psychique 66 6 p lt 0 05 7 82 13 8 Limitations dues l tat psychique 56 p lt 0 05 8 68 47 Addict
25. teurs et tendances 2002 120 Ades J Le pen C Parquet P Alccolod pendance Performance m decine Ethique scientifique conomique 2001 S 0124 8 Observatoire fran ais des drogues et des toxicomanies Drogues et d pendances Indicateurs et tendances 1999 125 Apfelbaum M Forrat C Nillus P Di t tique et nutrition Abr g s Masson 5 dition mai 2001 479p Basdevant Ob sit pid miologie et sant publique Annales d endocrinologie 2000 61 suppl au n 6 6 11 Rolland cachera MF Deheeger M Bellisle F D finition actuelle et volution de la fr quence de l ob sit chez l enfant Cah Nutr Di t 2001 fev 36 Minist re de l Emploi et de la Solidarit Haut comit de la sant publique Rapport du groupe de travail Diab tes pr vention dispositifs de soins et ducation du patient 1998 Avis au gouvernement Haut comit de la sant publique rendu public le 20 f vrier 1998 Le Monde 23 02 1998 HCSP La progression de la pr carit en France et ses effets sur la sant ENSP f vrier 1998 Nouveau Epouse Idlas L L tat de sant des enfants des gens du voyage tude comparative avec une population de quartier d favoris Th se de doctorat en m decine Universit de Rennes Facult de m decine 1992 109p Charlemagne J Population nomades et pauvret pr face de Ren Lenoir travaux et recherches de l Universit de droit de Paris PUF 1983 Durantea
26. titative que portera la discussion Nous utiliserons les indicateurs correspondant sur la population g n rale fran aise comme r f rence Le recueil et l exploitation des donn es diagnostic de perception a Recueil des donn es Pr paration des communaut s l enqu te est expliqu e sur place la population une premi re fois par un partenaire associatif puis une deuxi me fois par l quipe d enqu teurs trois jours avant l entretien Entretiens Population sept entretiens ont t r alis s en plein air sur la place r unissant entre 5 8 personnes de plus de 15 ans Un terrain a refus de participer Deux autres entretiens ont d tre annul s cause de conflits internes ou de d placements Personnes ressources 5 m decins traitants ont t rencontr s ainsi que 12 acteurs sociaux b Exploitation des donn es les probl mes de sant prioritaires sont d termin s par une m thode de pond ration cf II B Elle prend en compte les entretiens de groupe par la priorisation effectu e par les participants et la m thode d analyse th matique des discours 24 Elle int gre aussi les entretiens avec les personnes ressources Le diagnostic objectiv a Recueil des donn es 55 personnes 35 femmes et 20 hommes ont t rencontr es soit dans le camion de consultation de M decins du Monde soit dans la caravane de la personne sond e Ont t inclus 92 enfants partir des
27. u C La sant communautaire des gens du voyage approche sanitaire et sociale L harmattan 1999 99 17
28. u d partement du Rh ne L association tait inqui te des conditions de vie tr s pr caires de la population 1 2 et souhaitait en pr ciser l impact sur sa sant Cette demande intervient au moment de la r daction du sch ma d partemental d accueil des Gens du Voyage loi Besson Le groupe Sant du volet social du sch ma regroupant des membres de la DDASS du Rh ne du conseil g n ral du Rh ne et du secteur associatif ARTAG M decins du Monde fait le constat du peu de donn es existantes sur le niveau sanitaire de la population des Gens du Voyage 3 4 5 6 7 8 La litt rature sur le sujet est pauvre en travaux pid miologiques 9 10 11 Elle est plus riche dans le domaine des sciences humaines 12 la diff rence culturelle entre cette population et la population non tsigane ou Gadj est l origine de nombreuses difficult s 13 14 La r alit sociale des communaut s tsiganes correspond souvent des situations de pauvret importante 15 dues d une part une activit professionnelle de plus en plus inadapt e notre syst me conomique 16 et d autre part une insertion sociale tr s m diocre 17 18 19 20 De par son exp rience 21 M decins du Monde a t charg e de r aliser une tude sur la sant de la population des Gens du Voyage du Rh ne en collaboration avec l ARTAG Afin de respecter notre thique de sant communautaire cette d marche a t faite en troite colla
29. ut exposer des substances toxiques plomb 5 D terminants historiques et sociologiques l histoire de ces groupes est un itin raire de 5 si cles de brimades La vie en repli sur la communaut qui en r sulte entretient le fantasme du gitan dangereux et les r actions de rejet du reste de la population C est une source d anxi t quotidienne pour les Voyageurs La scolarisation tronqu e de certains n a pas permis l acquisition d un minimum de connaissance en sciences de la vie rendant encore plus difficile la compr hension du discours m dical Pour ce qui est de la sant de la femme elle doit dans certains groupes se tenir l cart pour que l homme soit le personnage le plus important 27 C est pour elle une source suppl mentaire de stress 11 D terminants anthropologiques Traditions et coutumes les Gens du Voyage font appel en priorit la m decine allopathe Le recours aux m decines parall les ne semble pas plus important que le reste de la population 3 Repr sentation de la sant et de la maladie dans l univers des repr sentations traditionnelles le somatique et le psychologique ne sont pas per us de cette mani re bien diff renci e qui est celle de la bio m decine Pour les manush se sont des tensions contradictoires qui sont la base d une maladie laquelle para t toujours avoir quelque chose d accidentel 5 D terminants politiques et r glementaires le gr
30. v s sur Indicateurs sur la la population tudi e population g n rale n 55 fran aise Facteurs de Tabac Tabac 29 d individus d clarant fumer d individus d clarant risque cardio quotidiennement fumer quotidiennement F 26 H 33 2 Nombre moyen de cigarettes fum es par jour F 13 H 14 Age moyen d entr e dans le tabagisme 31 19 5 ans Femmes Hommes Cal 2200 Cal 2500 32 Ob sit adulte 33 BMI gt 30 Femmes 8 3 Hommes 8 5 Ob sit infantile 34 entre 10 et 14 Pr valence diab te 2 2 5 35 L annotation p lt 0 05 t moigne d une diff rence statistique 5 entre les chiffres de la population tudi e et ceux de la population g n rale fran aise pour l indicateur correspondant V DISCUSSION Le but de ce travail est d identifier les probl mes collectifs de sant prioritaires de la population tudi e et de disposer ainsi de donn es n cessaires la r alisation d actions de sant aupr s de la communaut Cette d marche a t faite en troite collaboration avec la communaut ses repr sentants associatifs et les professionnels la premi re tape dite de perception nous a permis d agir dans le sens d une stimulation des membres de la communaut n cessaire pour cr er une v ritable dynamique communautaire la base du succ s d ventuelles actions de sant Pour la phase objectiv e le contexte cu
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