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Eliane Vogel-Polsky, une femme de conviction

1. D s 1958 elle l assiste pour le cours de droit social international La m me ann e en 1958 L on Eli Troclet alors ministre du Travail et de la Pr voyance sociale fonde le Centre national de sociologie du droit social CNSDS qu il dirige jusqu sa mort en 1980 C est l poque faste o une s rie de centres nationaux de recherche sont cr s la suite d un arr t royal de juillet 1955 permettant de subven tionner des programmes novateurs H berg l Institut de Sociologie le CNSDS est comme les autres centres nationaux de l poque un organisme tout fait ind pendant dans le cadre duquel liane Vogel Polsky va mener ses travaux en toute libert comme charg e de re cherche puis comme ma tre de recherche chercheur qualifi directeur de recherche partir de 1972 Directeur adjoint au Centre national de sociologie du droit social depuis 1969 elle succ de Troclet qui officiellement le dirige jusqu en 1980 mais qui s tait d j largement d charg sur elle en raison de ses activit s multiples Au CNSDS elle retrouvera pendant quelques ann es de 1978 1983 Marie Th r se Cuvelliez qui resta toujours attir e par la recherche Premier et seul centre de recherche fondamentale et appliqu e qui croise la fois le droit du travail et la sociologie du travail le CNSDS ambitionne de pr parer des r formes l gislatives ou des strat gies qui concernent les travailleu
2. Courtois L F Rosart et J Pirotte 1989 Femmes des ann es 80 Un si cle de condition f minine en Belgique 1889 1989 Louvain La Neuve Academia del Re A et J Heinen dir 1996 Quelle citoyennet pour les femmes La crise des Etats providence et de la repr sentation politique en Eu rope Paris L Harmattan Denis M et S Van Rokeghem 1992 Le f minisme est dans la rue Bel gique 1970 1975 Bruxelles POL HIS Duverger M 1955 La participation des femmes la vie politique Paris UNESCO Ernst Henrion M et J Dalcq 1983 La femme Ses droits actuels et futurs Bruxelles La Renaissance du Livre Gaspard F 1994 De la parit Gen se d un concept naissance d un mouvement Nouvelles questions f ministes 15 4 Gubbels R 1967 Les disparit s entre r mun rations masculines et f minines Revue du travail mars Gubbels R 1966 La citoyennet conomique de la femme Bruxelles Ed Institut de Sociologie Gubbels R 1967 Le travail au f minin La femme et le couple dans la soci t contemporaine Verviers Marabout Gubbels R 1966 La gr ve au f minin Essai d analyse du mouvement revendicatif la Fabrique nationale d armes de guerre Bruxelles CERSE Gubin et L Van Molle 1998 Femmes et Politique en Belgique Bruxelles Racine Gubin et L Van Molle dir 2005 Des femmes qui changent le mon de Histoire du Conseil international des femmes
3. l Europe 92 coll L Europe en poche 16 p Avant propos dans Quel avenir pour l Europe sociale 1992 et apr s Actes du colloque en hommage L on Eli Troclet Bruxel les CIACO pp 9 11 Hommage a L on li Troclet dans Quel avenir pour Eu rope sociale 1992 et apr s Actes du colloque en hommage L on Eli Troclet Bruxelles CIACO pp 21 41 De la dimension sociale du march int rieur 4 une v ritable coh sion conomique et sociale dans Quel avenir pour PEu rope sociale 1992 et apr s Actes du colloque en hommage L on Eli Troclet Bruxelles CIACO pp 81 108 Aujourd hui des tudes f ministes Sextant 1 pp 91 95 La citoyennet europ enne et les femmes Une relecture f ministe dans L avenir de la politique sociale europ enne Lou vain la Neuve Presses universitaires de Louvain pp 287 301 Les impasses de l galit L galit travers la parit La Revue nouvelle 12 pp 28 48 Les impasses de l galit ou pourquoi les outils juridiques vi sant l galit des femmes et des hommes doivent tre repen s s en termes de parit dans Vogel Polsky M N Beau chesne et L Zaid Manuel des ressources sur les Women s studies en Belgique Bruxelles pp 119 133 Aussi dans Parit Infos n hors s rie 1994 Maastricht ou la voie troite du social dans M Telo dir Quelle union sociale europ enne Acquis institutionne
4. Bruxelles Commission des communaut s europ ennes Direction g n rale de l Emploi des affaires sociales et de l ducation doc n 34 200 Vogel Polsky E 1985 Les m canismes nationaux institutionnels et non institutionnels mis en place par les tats membres du Conseil de l Europe pour promouvoir l galit entre les femmes et les hommes Stras bourg Ed Conseil de l Europe 110 p Vogel Polsky E 1987 Les actions positives et les obstacles consti tutionnels et l gislatifs qui emp chent leur r alisation dans les tats membres du Conseil de l Europe Etude r alis e pour le Conseil de l Europe CEEG 102 p publi e en fran ais anglais allemand et espagnol 104 simples voeux pieux Elles tablissent des comparaisons entre les diff rents pays europ ens dressent le bilan des r sultats obtenus Parmi les conditions de r ussite qui sont tr s complexes Fliane Vogel Polsky identifie principalement la volont politique et l attribution de moyens suffisants l exigence d une meilleure repr sentation des femmes dans les lieux de d cision la n cessit de prendre en compte une dimension psycho sociologique car les pr jug s sexistes plombent insidieusement les meilleures mesures L est la fragilit du syst me Il est devenu pres que trivial de faire remarquer que l galit des sexes ne pourra se r aliser qu avec le changement des mentalit s Depuis quinze ann es mes re cherches on
5. La presse r percute tr s largement cette s ance moins par int r t intrins que pour les femmes qu en raison de la pr sence de la reine Fabiola la premi re le on de synth se ARTICULER ENGAGEMENT ET ENSEIGNEMENT Usant de la libert acad mique Eliane Vogel Polsky n h site pas in s rer la question de la discrimination sexu e dans ses cours A PULB elle est l une des premi res aborder les aspects sociologiques et ju ridiques de l galit de r mun ration en droit national europ en et international et consid rer que l galit de salaire des hommes et des femmes fait partie des droits sociaux fondamentaux propos du statut de la travailleuse elle souligne qu en d pit du fait que l activit professionnelle des femmes salari es constitue une participation aux activit s conomiques au m me titre que celle des hommes la division sexu e des r les sociaux familiaux et culturels entre hommes et femmes exercera un effet di rect sur l organisation du monde du travail et sur les r gles juridiques qui le r gissent Elle d nonce l influence des pr jug s et des m urs qui auto 65 Le Soir 15 f vrier 1974 66 La M tropole 25 mai 1974 67 Vogel Polsky 1973 Les conditions de travail des femmes salari es dans les six tats membres de la communaut europ enne Cahiers du Grif 1 p 35 68 Le Soir 23 24 juin 1974 69 Vogel Polsky 1976 Syllabus de droit soc
6. origine en effet la carri re moyenne d une h tesse de lair ne d passait gu re un an et demi car les premi res conventions collectives exigeaient qu elles soient c libataires veuves ou divorc es et sans enfant Le mariage ou la grossesse constituait une clause r solutoire mettant fin imm diate ment au contrat Depuis 1956 l obligation de cesser de voler partir de 40 ans tait galement inscrite dans le contrat de travail Par rapport aux commis de bord masculins les discriminations taient criantes en termes de limite d ge de situation familiale mais aussi de droit la pension Les commis de bord pouvaient en effet travailler jusqu 55 ans et b n ficier ainsi apr s 23 ans de service d une pension extral gale accord e au personnel navigant Les h tesses licenci es purement et simplement 40 ans taient exclues de ce r gime La Sa bena n avait aucune obligation de les r int grer dans le personnel au sol et de toute fa on celles qui l taient ne b n ficiaient pas de la pension extral gale r serv e au personnel navigant L Union professionnelle des commis de bord association pourtant mixte mais domin e par les d l gu s masculins n avait pratiquement jamais d fendu les int r ts 175 Voyelles 8 avril 1980 p 22 176 Elles obtiendront l autorisation de se marier partir de 1963 apr s un proc s gagn par une h tesse de l air fran aise 91 des h tesses d
7. pes des Soviets qui lui dit Je m appelle Krilenko mon fr re m a souvent parl de vous mais oui vous tiez tr s li s Li ge Le sauf conduit accord la troupe se pr pare un voyage dur e ind ter min e a travers des r gions non moins ind termin es Kiev Moscou 4 Originellement Gornosta polsky modifi en Polsky par jugement du Tribunal de 1ere instance de Gand le 3 mars 1926 5 ll existe une abondante litt rature et de nombreux documents iconographiques a propos de ce corps d arm e sur le front russe au Mus e royal de l Arm e Voir aussi le souvenir qu en a laiss Thiry M 2003 Le tour du monde en guerre des auto canons belges Liege 1re d 1965 19 Auto canons mitrailleuses de l arm e belge pendant la Grande Guerre Vologda le Transsib rien 9 000 km en direction de la Mandchou rie Omsk Tomsck Irkoutsk quand nous lisions Michel Strogoff note Marcel Thiry aurions nous r v que nous viendrions un jour mettre ainsi nos pas dans ses pas merveillement devant la locomotive et les wagons chinois quand nous d couvrons qu ils ont t construits 4 Charleroi Arriv e 4 Kharbin tonnante ville cosmopo lite la troupe reprend contact avec les autorit s belges qui organisent son retour Les Belges y restent trois semaines le temps pour Jean Polsky de rencontrer Nine Nekhama Kisselew plus jeune que lui d un an n e Wietka Russie
8. pouse Lizin n e Huy en 1949 licenci e en sciences conomiques fem me politique socialiste d tentrice de nombreux mandats secr taire d tat l Europe 92 de 1988 1992 parlementaire europ enne de 1979 1988 pr sidente de l Internationale socialiste des femmes 1992 pr sidente du Conseil des femmes francophones 1996 pr sidente du S nat 127 je wai jamais t tent e par la politique parce que je ne voulais pas renoncer ma carri re ni mes recherches Et je voyais bien comment taient les hommes politiques ce milieu cela ne me tentait pas du tout Si on veut le faire bien c est terriblement coin ant Mais il faut videmment que des femmes y aillent mais c est une question de temp rament L ensemble des efforts faits par le R seau sont payants ces lections enregistrent une l g re avanc e des femmes au Parlement europ en o d sormais un repr sentant sur quatre est une femme 25 7 La Belgique se distingue par un bond spectaculaire dans sa repr sentation f minine de 8 en 1979 16 en 1984 et 1989 les femmes passent 32 en 1994 7 Ces r sultats d coulent d un climat favorable en tretenu depuis plusieurs mois notamment avec la campagne Votez l quilibre hommes femmes lanc e par Miet Smet les efforts sont d autant plus soutenus que 1994 est aussi une ann e d lections com munales et provinciales mais ils r sultent aussi de mesures ant rieures visant s
9. rations plus larges que le seul respect formel de la norme I s agit de normes relatives la promotion de l galit des chances Concept sociologique et dynamique l galit des chances s oppose au concept statique de l galit des droits dont l expression la plus commun ment admise est n gative il est interdit de discriminer 6 Fai cru pendant plus de quinze ans aux vertus des actions positives Pai beaucoup travaill dans ce domaine tant au plan th orique que dans la pra tique ayant t plusieurs reprises responsable d un programme d action po sitive au minist re belge de l Emploi et du Travail et dans une organisation internationale le Conseil de l Europe Le c t s duisant de la strat gie des ac 196 Ibidem p 1047 103 tions positives c est qu elle vise faire aboutir une galit de r sultat Il s agit de cr er une dynamique qui d passe l galit purement formelle ainsi que l interdiction des discriminations en reconnaissant que les rapports sociaux de sexe amoindrissent les chances des femmes dans la vie conomique sociale et politique On recourt des mesures pr f rentielles ou exclusivement r serv es aux femmes afin de rem dier aux in galit s de fait qui les frappent On passe d une logique de protection juridique abstraite et neutre une logique de promotion de l galit concr te FONDER LES CONDITIONS DE LA POLITIQUE D GALIT DES CHANCES Au co
10. s studies Le Point d Appui Women s studies 1990 1994 Une derni re tentative le GERFES Chapitre 3 Un droit gal pour tous les travailleurs 1961 1976 Le contexte des ann es 1960 et 1970 L explosion de la nouvelle vague f ministe Les d buts d un f minisme institutionnel L galit de r mun ration et l article 119 du Trait de Rome L galit de r mun ration un monstre du Loch Ness historique Conclusion La gr ve la plus longue Herstal f vrier mai 1966 Un pas d cisif Defrenne contre Sabena Chapitre 4 Les ann es 1980 des actions positives a la parit Un contexte international favorable La politique d galit des chances une nouvelle logique Fonder les conditions de la politique d galit des chances Un pr alable indispensable changer les mentalit s Les limites de la politique d galit des chances La voie vers la parit Chapitre 5 Sortir de l impasse Les ann es 1990 parit et d mocratie paritaire Un nouveau concept la parit Les lections europ ennes de 1994 Diffuser la notion de parit La confrontation sur le terrain De nouvelles d ceptions L histoire se r p te Publications d Eliane Vogel Polsky Orientation bibliographique PREFACE L Institut pour l galit des femmes et des hommes a t cr par la loi du 16 d cembre 2002 M B du 31 d cembre 2002 Il succ de la Direction de l galit des
11. sociale la base de la s curit sociale 1944 Le nouvel Institut dispense un enseignement r solument interdiscipli naire qu Eliane Vogel Polsky d couvre avec enthousiasme Je fus in terloqu e devant l abondance de cours dont les sujets me parurent totalement neufs et de nature m introduire dans une discipline nouvelle couvrant le champ des relations professionnelles le droit collectif et syndical les conflits de travail le droit compar du travail et surtout le droit social international dont aucun de mes cours n avait fait mention Elle d croche sa licence en droit et sociologie du travail de l Institut du Travail avec la plus gran de distinction en 1958 Le m moire qu elle pr sente sera publi plus tard retravaill et augment sous forme d un gros ouvrage de plus de 350 pages Du Tripartisme l Organisation internationale du Travail 1966 Elle y dresse une histoire de la libert syndicale depuis 1919 analyse entre autres les obstacles et les freins qui y ont t apport s les d viations des r gimes totalitaires au concept de syndicat en Italie en Espagne au Portugal la perception de l employeur dans un syst me communiste o la propri t des moyens de production a disparu 39 Vogel Polsky Cinquante ans de droit du travail op cit p 30 35 Ses contacts nou s l Institut du Travail sont donc fondamentaux non seulement elle y d couvre que le droit du travail ne
12. tudes f ministes y compris dans les universit s la Belgique pr sente une v ritable dichotomie entre l essor d tudes f ministes hors des institutions universitaires et l indiff rence que leur manifestent les disciplines acad miques Alors que ces tudes jouissent d une renomm e l tranger symbolis e par le succ s ditorial des Cahiers du GRIF qui en sont la r alisation concr te les innovations qu elles pr nent rencontrent la r ticence des milieux acad miques Leur progression s effectue pas mesur sous l impulsion de quelques personnes isol es Dans les ann es 1980 le bilan n est pas nul mais les efforts restent non reconnus et non valoris s Il demeure toujours illusoire de susciter un vrai courant en leur faveur dans les univer sit s m me si peu peu es analyses p n trent les th matiques la termi nologie l analyse des rapports sociaux de sexe s imposent dans certains cours gr ce la pers v rance de quelques un e s Les ann es 1990 annoncent la fin du cloisonnement et du travail soli taire remplac s peu peu par la constitution d quipes de recherche Une nouvelle phase se dessine si les ann es 1990 amorcent peut tre lt un d clin apparent du f minisme en tant que mouvement social mouve ment collectif de lutte de nature politique en revanche on observe dans de nombreux secteurs des sciences humaines une vitalit et une affirmation des womens
13. une Commission du Travail des femmes officiellement install e au sein du minist re de l Emploi et du Travail en 1975 Mais elle demeure un organe purement consultatif 102 Interview 8 1 2007 103 Sur milienne Brunfaut n e Steux 1908 1986 militante syndicale f ministe socialiste puis commu niste vice pr sidente de la Commission du Travail fond e en 1975 voir Gubin et al Dictionnaire des femmes belges op cit pp 517 519 104 Ernest Glinne n en 1931 d put de Charleroi de 1961 1980 puis de 1983 1984 membre du Parle ment europ en de 1968 1972 ministre du Travail et de l Emploi de 1973 1974 105 N e en 1931 licenci e en philologie germanique socialiste collaboratrice dans divers cabinets de 1973 a 1980 d put e au Parlement europ en de 1982 1994 professeure l universit de Cap Town en 1999 Afrique du Sud De 1982 a 1986 elle a publi avec le soutien du Parlement europ en une petite revue qui porte son nom Marijke Van Hemeldonck destin e a sensibiliser les femmes a la probl matique europ enne 66 Principaux organismes charg s de l galit entre les hommes et les fem mes en Belgique 1985 2007 AU NIVEAU FEDERAL 1985 Cr ation du Service de Emancipation sociale 1989 Cellules Actions positives du Service des relations collectives du tra vail au sein du Minist re de l Emploi et du Travail pour aider la mise en uvre d actions positives dans le s
14. 2006 Cinquante ans de droit du travail dans M Sylin Cinquan te ans d volution du travail De la semaine de 5 jours la Directive Bolkenstein Colloque organis l occasion des 50 ans de l Ins titut des Sciences du Travail Bruxelles ULB pp 30 46 EN COLLABORATION Vogel Polsky et Brunfaut 1968 Le droit l galit des r mu n rations Revue du Travail pp 1505 1509 Troclet L et Vogel Polsky 1968 Influence des conventions internationales du travail sur la l gislation du travail Revue in ternationale du travail 98 5 novembre pp 429 466 Troclet L E et E Vogel Polsky 1968 Le travail int rimaire en Belgi que et dans les pays du March commun Etude sociologique et juridi que Bruxelles d Institut de Sociologie 1968 Collaboration l ouvrage Images de la femme dans les t l visions de la CEE Quelles actions positives Quelles strat gies Bilan et le ons ti rer des missions alternatives 3 vol Luxembourg Publications des Communaut s europ ennes Aussi en anglais How Women are represented in Televisions Vogel Polsky L Taminiaux et J L Dellis 1989 Le droit des femmes dans Association belge des juristes d mocrates Droits de l homme et libert en Belgique Le point sur quelques situa tions particuli res Bruxelles Labor pp 77 107 Vogel Polsky et J Vogel 1992 L Europe sociale 1993 illusion alibi ou
15. Aussi en an glais What future is there for a social Europe following the Strasbourg summit Industrial Law journal Oxford juin 1990 Third comparative labor rountable unlawful discrimina tion Employment International law and community laws Their interrelationship with domestic law 20 1 spring pp 1 12 Droit du travail compar en Am rique du Nord et sida dans M Vincineau coord Le sida un d fi aux droits Actes du colloque organis PULB 10 12 mai 1990 Bruxelles Bruylant pp 705 735 La politique sociale dans la perspective d une Union europ enne Bruxelles d Parlement europ en S rie sociale n 9 63 p Egalement en anglais Social Policy in an united Europe La directive du Conseil sur les licenciements collectifs Bruxelles Ed ULB 105 p 158 1991d 1992a 1992b 1992c 1992d 1992e 1993 1994a 1994b 1994c 1994d Des perspectives pos es par l adoption d une charte commu nautaire des droits sociaux et fondamentaux et par l adoption d un programme d action sociale quelle instrumentalisation juridique pour l Europe sociale dans A Jaumotte et al L Europe en devenir Bruxelles d Les peronniers Conseil de l Education permanente de l ULB p 55 et sv La protection des travailleurs du commerce et des bureaux en ma ti re disciplinaire Gen ve BIT 131 p 1992 quelles perspectives pour les femmes Bruxelles Secr tariat
16. Bruxelles Racine Gubin C Jacques V Piette et J Puissant dir 2006 Dictionnaire des femmes belges XI XX s Bruxelles Racine 168 Institut de Sociologie Solvay XXV Semaine sociale universitaire 1956 La condition sociale de la femme Bruxelles La d mocratie paritaire Strasbourg Editions du Conseil de l Europe 1992 La parit est l avenir de Phomme Actes du colloque organis le jeudi 24 ao t 2000 la Maison de la Culture de Tournai Bruxelles Ed Luc Pire PAC 2001 La soci t des femmes Les Cahiers du Grif Bruxelles Ed Complexe 1992 Marqu s Pereira B et P Meier d 2005 Genre et politique en Belgi que et en Francophonie Louvain La Neuve Academia Bruylant Marqu s Pereira B 1999 Quotas ou parit Enjeux et argumenta tion Recherches f ministes 12 1 Marqu s Pereira B 2003 La citoyennet politique des femmes Paris Armand Colin Martin J dir 1998 La parit Enjeux et mise en uvre Toulouse Presses universitaires du Mirail Maruani M 1998 Les nouvelles fronti res de l in galit Hommes et femmes sur le march du travail Paris Mage La D couverte Maruani M 2000 Travail et emploi des femmes Coll Rep res Paris Ed La D couverte Meulders Klein M Th et J Eckelaar dir 1988 Famille Etat et s curit conomique d existence 2 t Bruxelles Storia Scientia Mossuz Lavau J 1988 Femmes d Europe Miroir d
17. amuser Le 28 mars 1952 Eliane Polsky et Marie Th r se Cuvelliez pr sen tent une causerie au Cercle Auguste Marin Organis es par la Com mission du Jeune Barreau de Bruxelles ces causeries abordent des su jets d actualit et les deux jeunes femmes ont choisi comme th me Simone de Beauvoir ou la r volte de la femme Ce vendredi la on s entassait dans un vent de fi vre note Basile Risopoulos charg de l organisation On d nombrait les partisans et les adversaires les b tes de proie taient lach es dans l ar ne et les Anglais venaient voir 28 La vie d une avocate f ministe Propos recueillis par Hedwige Peemans Poullet Chronique f ministe 86 88 sept 2003 janv 2004 p 152 29 Journal des Tribunaux 6 avril 1952 p 219 30 Basile Risopoulos 1919 1997 avocat secr taire de l Ordre r sistant et prisonnier politique a fait une carri re politique dans les rangs lib raux et sera vice pr sident du Conseil d administration de l Univer sit libre de Bruxelles 29 Eliane Polsky jeune avocate manger le dompteur La femme se r voltait Si Marie Th r se Cuvelliez pr sente un expos relativement critique Eliane Polsky se r v le une ardente partisane de Beauvoir dont elle d fend toutes les id es S duit par son texte remarquable son aisance intellectuelle Basile Risopoulos l est aussi par son allure un m tre soixante la joue verniss e par
18. bre dans le monde en tier Apr s 1987 elle est membre du Comit central du Parti Communiste et du pr sidium du Soviet supr me Elle reste longtemps la seule femme de l espace il faut attendre 1983 pour qu une autre femme l Am ricaine Sally Ride r alise un exploit analogue 165 Interview 26 12 2006 166 Interview 26 12 2006 87 Eliane Vogel Polsky a l poque des affaires L AFFAIRE MERTENS AM RE VICTOIRE Christiane Mertens une jeune ouvri re de 19 ans et donc mineure d ge l poque a t licenci e en mai 1967 ce moment le mon tant des allocations de ch mage est fix par un arr t royal du 20 d cembre 1963 qui l tablit de mani re forfaitaire en fonction de six cat gories selon le sexe l ge et les charges de famille Christiane Mertens per oit l allocation la plus faible nettement plus basse que celle octroy e un gar on du m me ge Alors que les retenues pour le ch mage s effectuent sur les m mes bases pour les travailleurs mas culins et f minins les prestations sont inf rieures pour les femmes on se trouvait devant un cas flagrant de discrimination mais qui n avait rien voir avec l article 119 En effet celui ci concerne tr s clairement le salaire pay par l employeur pour un travail alors que l allocation de ch mage est per ue en absence de travail et n est pas pay e par Pem 167 Sur cet aspect voir Vanthemsche G 1994 La
19. cision L importance de la Cour de Justice pour laborer un droit europ en supranational et coh rent et par ricochet son influence sur les l gis lations nationales est une vidence pour liane Vogel Polsky qu elle partage d ailleurs avec des coll gues du tout nouvel Institut d tudes europ ennes de ULB comme Michel Waelbroeck Form aux tats Unis Michel Waelbroeck travaillait essentiellement avec des arr ts de la Cour de Fustice Nous pouvions nous rendre compte que la Cour de Justice europ enne serait fondamentale parce qu elle allait tre une institution pr torienne qui non seulement dirait le droit mais le cr erait Les premiers avocats g n raux de la Cour essayaient de cr er une conscience europ enne par des r gles de droit Cela m a marqu e profond ment et je crois que je 160 Sur le travail de nuit des femmes voir un dossier dans Sextant 4 1995 et Point d Appui TEF dossier 7 Journ e d tude Ext rieur nuit organis e Bruxelles le 21 septembre 1992 Travail de nuit des fem mes Bruxelles INBEL 1988 85 n aurais jamais os entamer les proc s que j ai entam s pour les femmes en particulier puisque je me suis occup e de ces affaires l si je n avais pas eu cette conviction que le citoyen peut agir pour revendiquer les droits ou pour faire survenir ces droits et que l on pouvait par les m canismes de la litigation judiciaire arriver faire dire un droit
20. des femmes et des hommes 7 L HISTOIRE SE REPETE La d ception est aussi au rendez vous de la derni re expertise effec tu e en en 2006 en vue d laborer une Charte europ enne sur l galit des femmes et des hommes au niveau des pouvoirs locaux des r gions et des communes d Europe 277 Interview d liane Vogel Polsky par Lydia Zaid Bruxelles mai 1999 www eurit it 137 Cette fois liane Vogel Polsky esp re qu en travaillant par le bas par la base on pourra au contraire des d marches entreprises jusqu ici faire remonter le droit l galit des femmes et des hommes jusqu au sommet Le texte adopt en mai 2006 par le Conseil des Communes et des R gions d Europe CCRE correspond en tous points a ses pro jets II a pu aller tr s loin dans ses recommandations de politiques de strat gies et d action en faveur du principe de l galit des femmes et des hommes il ne se contente pas d noncer des principes et des droits mais il fournit dans chaque domaine abord une liste des moyens et des m thodes mettre en uvre pour la r alisation pratique et concr te de l galit Il aborde la question de la res ponsabilit d mocratique des lus et des lues au niveau r gional et communal en mati re d galit de sexes Bref cette Charte constitue sans doute parmi les innombrables textes internationaux qui traitent de l galit des femmes et des hommes la r daction la plus co
21. emploi et de la programmation la TV et des mesures adopter pour r aliser l galit des chances Si lassistance est nombreuse environ 200 personnes elle est compos e principalement de femmes ce qui t moigne de la difficult de faire passer le message de l enqu te savoir que l galit des chances n est pas une question de femmes mais un probl me global qui affecte l ensemble de la soci t Quant aux retomb es concr tes diverses mesures seront prises lors du 3 Programme d action parmi lesquelles la cr ation d un Comit directeur pour l galit des chances la radio et la t l vision en 1986 ou le Prix Niki d cern tous les deux ans a partir de 1988 aux program mes traduisant le mieux le r le de la femme dans la soci t Ces recherches sur les st r otypes montrent clairement que ce ne sont pas les femmes qui posent probl me mais bien la soci t En ce sens les r sultats obtenus par l enqu te sur les m dias changent compl te ment la mani re d aborder la question de l galit Au lieu de chercher int grer les femmes dans un syst me en les assimilant aux hommes il semble plus logique d agir sur le syst me social lui m me pour qu il soit adapt aux femmes et aux hommes C est aller au del des trans formations cosm tiques et r fl chir sur un changement de fond DES CHANGEMENTS AUSSI AU PLAN NATIONAL Si le volet europ en occupe ce moment une place
22. faire vivre le Centre gr ce ces contrats C tait un petit centre j ai t la premi re chercheuse en 1958 mais comme Troclet avait une vie politique bien remplie il me laissait faire en toute confiance Il nous a amen des contrats le Centre a v cu sur des contrats Il fallait donc travailler sur des th mes tr s diff rents sur le droit collectif du travail Pai moi m me pass beaucoup de temps chercher des contrats C tait exasp rant Pai tra vaill dans de nombreux domaines en fait mon champ c est l Europe sociale 88 Interview 8 1 2007 89 Interview 8 1 2007 57 J ai travaill avec Mario T lo Pai beaucoup cru au droit international a c tait l influence de Troclet Petit centre sans doute le CNSDS prosp ra r unissant progressive ment sous la direction d Eliane Vogel Polsky douze chercheurs avant de conna tre comme tous les centres de recherche des conditions de financement de plus en plus pr caires Chercheuse et enseignante sans aucun doute ces deux qualit s vien nent l esprit quand on voque le parcours d Eliane Vogel Polsky Mais on pourrait tout aussi bien dire experte et consultante Ses ex pertises et ses rapports pour des instances internationales europ ennes et nationales sont indissociables de sa pratique de recherche les deux d marches pr sentent la m me rigueur visent les m mes objectifs et se nourrissent mutuellement 90 Interview 8 1
23. fonction cr e par Giscard d Estaing en 1974 de f vrier 1978 juillet 1980 mais elle claque la porte en consid rant que Giscard ne lui donne aucun moyen Elle est l auteure d ouvrages sur les femmes et l Europe dont l Europe un atout pour les femmes Paris La Documentation fran aise 1998 59 Interview 26 12 2006 60 Bulletin bimestriel du Conseil national des femmes belges n 128 pp 15 17 44 Eurus Fous ten globale oplage va 4 234 000 exemplaren en cen lererspublieh van moor dar 16 000 000 Ziedaat twee cijfers de het be Jang onderijnen van de enqu te die gezamenlijk verric rt werd door Amica Itali 700 000 es Brigitte Duitsland 74 000 es Nedertand uJ an e Mot Rih de a d Aijour Frankrij L enqu te sur le travail salari des femmes dans les pays europ ens para t dans Amica Italie Margriet Pays Bas Brigitte Al lemagne Het Rijk der Vrouw Belgique et les deux ditions de Femmes d Aujourd hui France et Belgique France et Belgique Het Rijk der Vrouw Belgique et Brigitte Alle magne acceptent de le soutenir L enqu te est lanc e avec l appui de la Commission europ enne le CNSDS la coordonne et les magazines f minins en supportent les frais Dans chacun des pays enqu te est supervis e par une experte nationale les r sultats paraissent simul tan ment dans les six pays un premier num ro publie les donn es nationales
24. l Union elle permet des activistes des groupes d int r ts d agir et dobte nir des droits Ce mouvement de balancier entre les critiques et les propositions apparait clairement au fil de ses publications et imprime sa d marche coh rence et pugnacit car je me suis acharn e et j ai ouvert beaucoup de portes reconna t elle Eliane Vogel Polsky ne l che pas facilement prise les affaires Defrenne en t moignent 290 Idem 291 Agir pour le droit des femmes op cit p 146 292 Idem 293 Interview 8 1 2007 150 Autre trait qui frappe c est sa capacit d indignation toujours intacte Elle r agit avec force au souvenir m me lointain des v nements qui Pont r volt e ou choqu e Elle ne pardonne pas ou mal les trahisons des autorit s les tours de passe passe des gouvernements les pe tites l chet s ou les mollesses de la Cour de Justice quand elle c de aux pressions les d faillances des Trait s au d triment des femmes ou des autres cat gories minoris es On ne pourrait mieux conclure qu en l coutant La grande d couverte de mon long parcours c est de revenir au droit et de me rendre compte que nous nous sommes tromp es depuis le d but Le droit l galit n est pas op rationnel Pourquoi Parce que si on part de l id e que le droit l galit est un droit fondamental ce que nous disions on se trompe Car ce n est pas un dr
25. le haut le droit europ en et le droit international dont elle esp re les retomb es sur les l gislations nationales C est l objet du troisi me chapitre 3 Dans le texte nous avons opt pour les italiques pour indiquer tout ce qui est de la plume d Eliane Vogel Polsky ou qui ressort de ses interviews 15 Pr cisons que son activit d une richesse foisonnante offre une belle coh rence les exp riences concr tes nourrissant les r flexions th ori ques M me si la lisibilit du texte oblige d couper sa trajectoire en chapitres successifs il convient de garder l esprit que tout se combine et se compl te c est en tant que sp cialiste du droit social europ en qu elle acquiert des cours c est en tant que professeure qu elle ob tient des contrats de recherche ou qu elle est sollicit e comme consul tante Sa trajectoire est parfaitement continue et son volet europ en et international qui participe aux volutions du droit communautaire depuis pr s d un demi si cle est tellement ample qu il a requis deux chapitres entiers avant de conclure liane Gubin Co directrice du CARHIF Mars 2007 Nous avons pu rencontrer liane Vo gel Polsky son domicile Bruxel les le 26 d cembre 2006 le 8 janvier 2007 et le 2 f vrier 2007 Nous la remercions de Paccueil chaleureux qu elle nous a r serv Nous remercions vivement Catherine Wallemacq pour Paide qu elle nous a apport e e
26. rations entre les hommes et les femmes Revue du Travail novembre pp 1505 1558 Vogel Polsky 1978 Les facteurs d extran it le r le du droit et de la jurisprudence communautaires A l enseigne du droit social belge Revue de l ULB 1 3 p 299 19 Vogel Polsky E 1992 L influence du droit social europ en sur le droit du travail belge dans P Van der Vorst Cent de droit social en Belgique 3e d Bruxelles Bruylant p 735 20 Ibidem 21 Agir pour les droits des femmes Entretien avec Eliane Vogel Polsky Raisons politiques 10 2 2003 Paris Presses de Sciences Po p 139 et sv 22 Ibidem 74 Entre temps les carts salariaux se r duisent mais tr s lentement en d pit d un accord syndical intervenu le 26 d cembre 1962 pour rap procher dans les trois ans les salaires f minins minima des bar mes de man uvres masculins et faire en sorte qu ils atteignent 85 du salaire octroy aux man uvres masculins Le combat est particuli rement difficile pour plusieurs raisons d une part l galit de r mun ration semble bien tre une notion extensi ble gt puisque dans les conventions collectives on l estime atteinte d s que le salaire des femmes n est pas inf rieur au minimum fix pour le dernier des man uvres masculins Par ailleurs les in galit s sont le plus souvent masqu es par le syst me de classification des t ches qui d valorise syst matiquement les fonct
27. rence des identit s n est pas encore r alis e En particulier dans les sph res publique et socio conomique les positions dominantes sont toujours occup es exclusivement ou majoritairement par des hommes et les positions d valu es par des femmes Et on ne peut com prendre la permanence cet gard si on ne se r f re pas la troisi me sph re la sph re priv e de la famille qui ne p se pas du m me poids id ologique et pratique sur les hommes et les femmes Elle insiste sur le fait que l galit des sexes n est toujours pas reconnue comme un droit fondamental dans les Trait s europ ens C est labou tissement selon elle d une in galit programm e Aussi tant que P li mination des discriminations ne ressortira pas d un droit fondamental l galit des hommes et des femmes elle restera d pendante de lap pr ciation des juges comme des autorit s Sa critique porte aussi sur le d faut de logique qui met sur le m me pied l interdiction de discrimi ner au motif de couleur religion appartenance politique race natio nalit et sexe r duisant ainsi le sexe une variable accidentelle alors qu il est une donn e incontournable concr tisant la dualit du genre humain En effet les femmes ne constituent pas une cat gorie socio l gale digne d int r t ou de protection les femmes sont la moiti de l humanit du 263 Idem p 30 264 Idem p 31 133 genre humain et ont dro
28. ricaine Joan W Scott note que si la parit est devenu un sujet 258 Sur cet aspect voir Gubin et Van Molle Femmes et politique en Belgique op cit 259 D mocratie femmes et citoyennet europ enne Sextant 7 1997 Bruxelles GIEF ULB p 26 130 d tudes c est en particulier gr ce aux contributions th oriques des universitaires Eliane Vogel Polsky et Elisabeth Sledzwieski gt D s lors que le concept de d mocratie paritaire s impose les deux combats d liane Vogel Polsky les droits des femmes et les luttes pour une Europe plus sociale vont marcher de pair Le Trait de Maastricht 7 f vrier 1992 on l a vu a substitu l Union europ enne la Communaut et lui a reconnu une vocation politique Les com p tences communautaires s largissent de nouveaux domaines com me l ducation la culture la sant publique Un protocole social est joint au Trait mais il n est pas adopt par le Royaume Uni Comme le Trait de Maastricht pr voit sa propre r vision afin d assurer une meilleure efficacit des institutions communautaires de consolider en principe sa dimension sociale et de renforcer la protection des droits fondamentaux on comprend pourquoi ces ann es se caract risent pour liane Vogel Polsky par une activit tellement intense Elle est en premi re ligne ce moment sur tous les fronts la d mocratie pari taire le d veloppement des tudes f minis
29. 1963 La conciliation des conflits collectifs du travail dans six pays membres de la communaut conomique europ enne Etude r alis e en 1961 1962 Six monographies nationales sur les membres fondateurs de la CE compl t es par un rapport comparatif de synth se 625 p Vogel Polsky 1973 Les conditions de travail des femmes salari es en Europe tude r alis e pour la DG V de la Commission euro p enne Monographie sur la Belgique et rapport comparatif de synth se 625 p Vogel Polsky 1981 Les actions positives Examen des strat gies d ac tions positives aux USA et dans les pays scandinaves De la perspective de leur int gration dans la Communaut europ enne Etude effec tu e pour la DG V de la CE 163 Vogel Polsky E M Lisein Norman C Jonckheere et M Chalude 1982 tude des programmes d action positive en tant que strat gies destin es int grer les travailleurs f minins et d autres groupes mino ris s dans le march du travail rapport de synth se Bruxelles Com mission des communaut s europ ennes Direction g n rale de l Emploi des Affaires sociales et de l Education doc n 34 91 23 p Vogel Polsky 1982 tude des programmes d action positive en tant que strat gies destin es int grer les travailleurs f minins et d autres groupes minoris s dans le march du travail Rapport de synth se Bruxelles Vogel Polsky dir 1984 Analyse des mesures et
30. 1974 s natrice en 1977 Secr taire d tat la Coop ra tion au D veloppement 1973 1974 pr sidente du Conseil de la Communaut fran aise de 1980 1982 membre puis pr sidente de la Cour d Arbitrage 1992 ministre d tat en 1992 89 Vogel Polsky Cinquante ans de droit du travail op cit p 42 96 aujourd hui 9 Et des affaires qu elle a plaid es Ma conclusion est que aussi frustrants et p nibles que furent pour nous ces efforts d ploy s pour faire triompher un droit l mentaire l galit et la justice sociale nos efforts ne furent pas vains Ils eurent des r sultats rapides Cette activit litigatrice eut le soutien des m dias fit conna tre des pratiques inadmissibles au regard du grand changement des mentalit s Mais si ces consid rations la sont optimistes elle garde aussi au plus profond d elle m me une solide ranc ur contre la trahison des auto rit s gt Son indignation vibre toujours quand elle voque la violation du Trait de Rome par la Conf rence des ministres le 30 d cembre 1961 Cette violation du droit social communautaire a t pour moi une grande le on C est partir de la que j ai compris qu il fallait un engagement juridique et militant total pour arriver changer la r sistance et l indiff rence de la soci t la question de l galit des femmes et des hommes 190 Idem p 43 191 Idem p 38 192 Idem p 4
31. 2007 58 CHAPITRE 3 Un droit gal pour tous les travailleurs 1961 1976 E parall le sa carri re acad mique liane Vogel Polsky se taille rapidement une solide r putation d experte au plan national et international D s 1961 1962 elle effectue des recherches pour la Direction G n rale des affaires sociales DG V de la Commission des Communaut s europ ennes notamment sur la pr vention et la conciliation des conflits collectifs du travail dans les Etats membres Elle est sollicit e galement par le Conseil de l Europe d s 1961 pour la Charte sociale ensuite pour des programmes pr cis d galit des chances Dans le sillage de Troclet elle participe plusieurs sessions de la Conf rence internationale du Travail suit les travaux de diverses commissions deviendra elle m me experte aupr s de Organisation internationale du Travail et du Bureau International du Travail Ses domaines de pr dilection concernent les relations industrielles les politiques sociales la libert de gr ve et la libert syndicale les conflits ventuels entre le droit social international et le droit national au ni veau national international europ en Linterd pendance des conven tions internationales focalise son attention et constitue une priorit dans ses r flexions Quelles sont en effet les cons quences quand un Etat ratifie des conventions dans un m me domaine mais issues d or ganisations internationales
32. 279 280 Gubin et al Dictionnaire des femmes belges op cit pp 443 444 Sur Pierre Olivier Hubinont 1919 1986 chef de service de gyn cologie obst trique l h pital Saint Pierre a Bruxelles professeur l ULB voir Gubin et al Dictionnaire des femmes belges op cit pp 321 322 56 Simone David pouse Constant Docteure en droit de l universit de Li ge 1941 et licenci e en scien ces sociales de la m me universit 1942 professeure ordinaire de droit civil et de droit social a l univer sit de Li ge avocate honoraire membre de divers groupes de travail aupr s du minist re de la Justice commandeure de l Ordre de la Couronne AULB Chaire S Tassier 643 43 des solutions visant mieux r aliser l insertion de la population f mi nine active dans le monde du travail Cette pr cision vise la grande enqu te qu Eliane Vogel Polsky a dirig e sur la situation des femmes salari es en Europe L ENQU TE SUR LES FEMMES SALARIEES EN EUROPE L initiative avait pris corps en 1970 Je tenais beaucoup cette enqu te explique Eliane Vogel Polsky F tais introduite a la CEE depuis 1962 Je vais donc trouver Jacqueline Nonon qui tait la t te de ce qu on nommait le Bureau des femmes Mais elle me dit tr s clairement qu elle n avait aucun moyen et que la Commission n tait pas pr te en consacrer aux femmes Toutefois elle m a mise en contact avec Huguette Defos
33. 40 des travailleurs syndiqu s Pourtant leur pr sence dans les diverses formes de repr sentation syndicale varie de 5 20 au maximum Au niveau europ en elles sont tout autant sous repr sent es Or tant qu un seuil critique n est pas atteint les femmes ne peuvent jouer de r le part enti re dans les syndicats LES SUITES IMM DIATES DE LA GR VE DE LA FN Apr s la gr ve liane Vogel Polsky tente de maintenir la flamme sacr e dans l opinion publique Elle multiplie les crits de doctrine ou de vulgarisation donne des conf rences sur l galit salariale Elle participe la conf rence de presse du Comit A travail gal salaire gal organis e au d but de 1967 pour comm morer l anniversaire de la gr ve On peut dire que ce bilan constitue en m me temps une nouvelle grande offensive f minine sous la pr sidence du s na teur Vermeylen ancien ministre par quatre avocates Ma tres Mar lise Ernst Henrion Marie Th r se Cuvelliez Eliane Vogel Polsky et R gine Orfinger ainsi que par Annie Massay FGTB et Marijke van Hemeldonck Marlise Ernst Henrion alors pr sidente de l Association 154 Vogel Polsky 1999 Introduction La n gociation collective du temps de travail dans la perspective de genre dans Y Kravaritou d La r glementation du temps de travail dans l Union europ enne per spectives selon le genre Bruxelles New York Institut Universitaire europ
34. Bruxelles Ed Ciaco pp 107 132 L acte unique ouvre t il l espace social europ en Droit social 2 f vrier Paris pp 177 189 157 1989c 1989d 1989e 1989f 1989g 1990a 1990b 1990c 1991a 1991b 1991c La Europa social del a o 2000 la Carta social y el sistema communitario dans Jose Vidal Soria ed La Carta Social Europea desde la perspectiva de la Europa social del ano 2000 Acta del colloquio commemorativo del XXV aniversario de la Carta social europea Univ de Granada publ Ministerio de Trabajo y Seguridad Social pp 67 91 Nuovi Diritti nell Europa sociale dans Democrazia e di ritto Centro du studi e di iniziative per la reforma dello stato 6 pp 283 303 LAtto unico apre la strada a une spazio sociale euro peo dans Sinistra Europea Annali 1988 1989 Ed Fran co Angeli pp 39 72 L Europe sociale de Pan 2000 et la Charte sociale europ en ne dans Europe le d fi social Bruxelles CIACO pp 107 132 Aspects historiques de la s curit sociale et ses liens avec le travail dans Une autre s curit sociale Actes du colloque euro p en organis le 13 avril 1989 par le CNFB Bruxelles pp 11 27 Unlawfull Discrimination in Employment Georgia Jour nal of International and Comparative Law 20 1 25 p Que faire pour l Europe sociale apr s le sommet de Stras bourg Droit social 2 f vrier Paris pp 219 227
35. a clat en mai 1940 la famille Polsky y est brutalement confront e quelques mois plus tard Confiants d abord comme beaucoup de familles belges d origine juive dans leur nationalit qui les mettait croyaient ils labri des exactions de l occupant les parents d Eliane ne s taient pas inqui t s outre mesure des premi res ordonnances antijuives prises d s octobre 1940 Les premiers interdits visent des cibles pr cises les avocats les fonctionnaires les journalistes 28 octobre 1940 et avaient provoqu leur mise l cart Mais d autres ordonnances suivent l obligation de se faire inscrire dans un registre national la limitation de la libert de circuler visent cette fois tous les Juifs et indiquent que l tau se resserre L ordonnance du 1 d cembre 1941 interdit d sormais aux enfants de plus de 14 ans non soumis l enseignement obligatoire de fr quenter les tablissements non juifs Une mesure identique frappe bient t tous les enfants en ge scolaire oblig s de se regrou per dans des coles cr es dans l urgence sous le contr le de PAJB Association des Juifs en Belgique Dans une ville comme Bruxelles o la population d origine juive est fortement int gr e et fr quente les coles publiques cette ordonnance modifie profond ment le pay sage scolaire et bouleverse la vie de milliers d l ves Pourtant elle ne suscite pas de r action particuli re de la part des admini
36. au plan institutionnel de v rifier l accomplissement et le maintien des garanties reconnues par l article 119 pour passer la troisi me tape 1 Puisque l article 119 tait suppos avoir t r alis au cours de la premi re phase il ne figura plus parmi les objec tifs dont il fallait v rifier l ach vement Ainsi la Communaut conomique europ enne put elle r aliser sa p riode de transition et entrer dans sa phase d finitive sans rencontrer d obstacle juridique li Particle 119 gt 120 De ce moment liane Vogel Polsky n a de cesse de faire reconna tre que l article 119 est self executing c est dire qu il est applicable direc tement dans les tats membres Mais elle est totalement isol e En 1967 j tais encore la seule tre convaincue de Papplicabilit directe de cet article F avais crit des tas d articles que j avais envoy s tous mes coll gues ju ristes europ ens mais ils me souriaient me r pondaient aimablement T tais vraiment la f ministe de service que son f minisme aveuglait F tais folle furieuse Elle est de plus en plus persuad e qu elle n obtiendra gain de cause que par voie judiciaire une conviction appuy e par L on li Troclet II faut trouver un cas car tu ne convaincras personne comme cela C est la voie qu elle va donc d sormais privil gier 17 Interview 8 1 2007 18 Vogel Polsky 1968 L galit des r mun
37. autres proc s pour conqu rir cette fois l galit dans les conditions de travail En 1970 elles obtiennent l autorisation de voler au del de 40 ans mais la Sabena institue imm diatement une commission esth tique compo s e de quatre hommes et d une femme devant laquelle elles doivent se pr senter tous les deux ans afin de d terminer si elles ont toujours assez de charme et de prestance pour servir les passagers En un mot 184 Interview 8 1 2007 185 Interview 8 1 2007 95 si elles correspondent l image de marque que la compagnie veut ren voyer vers le public soit celle de femmes jeunes et jolies Cette proc dure humiliante et arbitraire est d nonc e d s le 27 juillet 1974 par Monique Genonceaux la pr sidente du syndicat des h tesses de lair dont Marie Th r se Cuvelliez est devenue le conseil dans une lettre ouverte au ministre de l Emploi et du Travail Lorsque la Commission se r unit le 6 ao t 1974 les associations f ministes mani festent bruyamment Cette commission appara t la fois comme une atteinte au respect de la personne et au droit du travail Elle soul ve un toll g n ral et suscite des interpellations parlementaires d Ir ne P try et Nelly Maes Contrainte de supprimer la commission d es th tique d s 1974 la Sabena ne se tient pas pour battue D sormais elle limite le plus souvent les engagements des h tesses des contrats dur e d termin e de cing an
38. ce qui devrait terme se traduire par un bouleversement dans 201 Vogel Polsky De la probl matique des actions positives en Europe op cit p 1051 202 Vogel Polsky E J Vogel et L Zaid 1984 Images de la femme dans les t l visions de la CEE Quelles ac tions positives Quelles strat gies Bilan et le ons tirer des missions alternatives vol 2 Bruxelles Commission des CE V 2062 84 FR p 2 105 lt Eliane Vogel Polsky droite avec la d l gu e de l UNESCO lors d une rencontre Tunis les rapports de genre Le Conseil de l Europe organise plusieurs s minaires Strasbourg en 1981 et 1983 Influencer les m dias dans un sens favorable aux femmes et changer l image qu ils en donnent apparaissent comme des mesures d accompagnement indispensables de la nouvelle politique d galit des chances Pour identifier et com battre la source des in galit s il faut prendre en compte trois dimensions politique sociologique et juridique et agir en cons quence Eliane Vogel Polsky s attelle 4 la dimension sociologique UN PREALABLE INDISPENSABLE CHANGER LES MENTALITES Dans la persistance de st r otypes sexu s consternants la responsa bilit retombe en premier sur le m dia en plein essor la t l vision 203 Women and the Media Report of an Expert Group Meeting Vienne 24 27 11 1981 ONU AWB EGM 1981 1 New York 1982 204 Vogel Polsky E 1985
39. comme des d rogations l galit de traitement C est donc dans le Trait d Amsterdam qui ce moment n a pas encore t ratifi et dans ses innovations qu Eliane Vogel Polsky pla ce ses espoirs de changement Le Trait d Amsterdam garantit en effet pour la premi re fois en droit communautaire l galit entre les hommes et les femmes article 2 et fait de sa r alisation une mission de la Communaut dans tous les domaines de sa comp tence et non plus seulement au domaine de l emploi L article 141 ancien article 224 CJCE Aff H Marschall contre Land Nordrhein Westfalen C 409 95 225 Le Trait d Amsterdam est sign par les 15 tats membres les 16 et 17 juin 1997 il entre en vigueur en 1999 226 Garcia Munoz C 1998 Droits de la femme et le Trait d Amsterdam sur l Union europ enne Parlement europ en S rie Droits des femmes FEMM 104 FR Document de travail pp 54 56 116 119 reconnait officiellement la discrimination positive et confie au Conseil des ministres le soin d adopter des r glementations commu nautaires prises cette fois la majorit qualifi e La Communaut adopte galement une nouvelle approche de la question de l galit le gender mainstreaming qui vise appliquer une transversalit de l ga lit dans toutes les politiques et actions communautaires Ce sont des innovations qui permettent ses yeux de croire que l on parviendra bient t aborder l
40. de la deuxi me vague f minis te avant la naissance d un f minisme institutionnel Venue des tats Unis la nouvelle vague f ministe touche d abord la Flandre Prenant exemple sur les Pays Bas les premi res Dolle Mina s sont cr es Anvers au d but des ann es 1970 Ces jeunes femmes issues des mi lieux de gauche militent pour la contraception pour la multiplica tion des cr ches pour un traitement gal des hommes et des femmes 92 Voir notamment Fuks F 1968 Le travail des femmes et le syndicalisme extrait de la Revue du Tra vail mars 63 sur le march du travail Elles sensibilisent l opinion publique par des actions provocantes et des cercles Dolle Mina s sont bient t cr s Gand Louvain Ostende et Bruxelles En d pit d une existence relati vement ph m re ces groupes influencent fortement les id es f mi nistes et cr ent une dynamique sensible galement en Wallonie o une militante Jeanne Vercheval Vervoort a fond les Marie Mineur apr s avoir entendu la radio une interview de Chantal De Smet l une des fondatrices des Dolle Mina s Implant es surtout Charleroi et dans le Centre les Marie Mineur affichent un programme tr s radical centr sur deux questions la d p nalisation de l avortement et la condition des femmes au travail Les nouveaux groupes f ministes se multiplient spontan ment dou blant en quelque sorte les associations plus anciennes
41. diff rents courants 106 Comment vivent les femmes seules r sultat d une enqu te Cahiers JEB 1978 68 Cette dimension institutionnelle du f minisme rencontre 4 la fois les comp tences d Eliane Vogel Polsky et sa conception de la division du travail au sein du mouvement Dans un contexte favorable aux recherches actions elle peut donner la pleine mesure de ses connais sances et mettre ses capacit s d expertise au service des commissions nationales Parall lement elle prend appui sur le droit communautaire pour infl chir le droit national belge en mati re d galit sexu e tout particuli rement dans le domaine de l galit de r mun ration L GALIT DE REMUNERATION ET L ARTICLE 119 DU TRAITE DE ROME La cr ation du March commun s accompagne de la mise en place d un cadre juridique europ en dont les grands principes sont garantis dans le Trait de Rome en 1957 Le refus de discrimination est central du moins en ce qui concerne le crit re de la nationalit et la libert de circulation des capitaux et de la main d ceuvre L objectif est pu rement conomique sauf que l article 119 a incidemment introduit un embryon social dont va s emparer Eliane Vogel Polsky L article 119 stipule en effet que chaque Etat membre assure au cours de la premi re tape et maintient par la suite application du prin cipe de l galit des r mun rations entre les travailleurs masculins et les t
42. diverses dont il est membre Quelle est la responsabilit de cet tat l gard de la communaut internationale et des autres tats membres Et l gard de ses propres citoyens C est aussi la question de l interd pendance qui animera ses travaux consacr s aux droits fondamentaux sociaux et conomiques Ses r flexions critiques sur les th ories qui distinguent les v ritables droits fondamentaux de nature civile et politique et les soi disant droits de 61 seconde g n ration les droits de cr ance que seraient les droits cono miques et sociaux viendront a maturit dans les ann es 1990 On l aura compris les recherches d Fliane Vogel Polsky ne concernent pas seulement la d fense des droits des femmes m mes si celles ci sont le plus souvent les victimes des in galit s et occupent a ce titre une place importante dans ses travaux Dans un combat aussi complexe que celui pour l galit des sexes l efficacit exige que chacun agisse selon ses comp tences ce sont donc ses comp tences juridiques qu Eliane Vogel Polsky va mobiliser pendant pr s d un demi si cle La sp ciali sation est pour elle un choix raisonn qui explique son apparent retrait d autres combats en faveur des droits des femmes comme la d p na lisation de l avortement Je suis quant moi tr s favorable la division du travail en mati re de f minisme Je poss de des comp tences juridiques en mati re de trav
43. en p 325 155 Idem p 327 156 Ibidem 157 Marlise Ernst pouse du ministre des Finances Robert Henrion 1915 1997 n e en 1914 juriste mem bre active du parti lib ral elle pr side l Association belge des Femmes juristes 1961 1967 et la F d ration internationale des femmes de carri res juridiques 1961 64 D l gu e de la Belgique en 1970 la 23e session de la Commission de la Condition de la Femme des Nations unies Gen ve elle joue un r le dans le f minisme international 83 belge des femmes juristes R gine Orfinger et Marijke van Hemel donck soulignent la persistance des in galit s m me l o l galit semble r alis e elle est fauss e par le syst me de classification A cette occasion Eliane Vogel Polsky met plus particuli rement l accent sur les discriminations l gales en mati re de s curit sociale 8 Par ailleurs devant les atermoiements des partis politiques et des di rigeants toujours pr ts avancer de bons arguments pour retarder ou freiner une r elle galit des sexes le Comit A travail gal salaire gal d cide de favoriser la voie judiciaire en portant devant des tri bunaux des affaires o l galit professionnelle est bafou e C est aussi la voie recherch e par liane Vogel Polsky Le 24 octobre 1967 PAR n 40 confirme le principe de l galit sala riale assorti d un recours aux tribunaux pour toutes les travailleuses Si cette disposition
44. ennes Cr par le Conseil d administration le 7 juin 1962 install officiellement le 27 f vrier 1964 l initiative de Walter Jean Ganshof van der Meersch l Institut offre une fili re juridique qui lui permet de finaliser sa sp cialisation C est tout naturellement qu elle s est inscrite parmi la pre mi re promotion d tudiants 1963 1964 et qu elle obtient le 6 oc tobre 1965 le grade de licenci sp cial en tudes europ ennes avec la plus grande distinction Nantie de ces trois licences sp ciales acquise en moins de sept ans et qui dessinent d sormais le contour de ses pr occupations droit social international droit social compar et droit social communautaire elle s engage r solument dans une carri re de chercheuse et d enseignante Elle entre la Facult de Droit comme charg e de cours en 1969 et gravit progressivement tous les chelons de la carri re charg e de cours associ e en octobre 1969 aupr s de L on li Troclet droit social 43 Vogel Polsky Cinquante ans de droit du travail op cit p 31 44 Juriste procureur du roi Bruxelles 1933 professeur l ULB haut commissaire la S ret de l tat Londres pendant la guerre avocat g n ral 1947 procureur g n ral la Cour de Cassation 1968 38 pal BS Eliane Vogel Polsky avec la d l gation belge au Burea international du Travail Gen ve 1964 international et droit social europ en e
45. et d changes fond en 1958 lance une grande enqu te sur la vie des femmes seules et demande Eliane Vogel Polsky d en traiter les r sultats Ils paraissent trois ans plus tard offrant un pano rama complet des conditions de vie des femmes seules conditions mat rielles familiales professionnelles mais aussi leurs probl mes sous langle juridique et sociologique L Ann e de la femme se prolonge et devient l ann e la plus longue de l histoire la Conf rence mondiale des Femmes Mexico 1975 d cr te en effet une D cennie de la femme qui se terminera par la Conf rence mondiale de Nairobi en 1985 Ces nouvelles formes d ac tion donnent une assise de plus en plus ferme au r formisme des f ministes de la premi re vague et confirment leurs strat gies dans lesquelles les juristes ont toujours jou un r le important C est une poque de tension entre les courants f ministes puisque la nouvelle vague rejette au contraire toute collaboration avec les partis politiques et les syndicats critique m me la notion d galit dans la mesure o elle signifie le rapprochement avec un mod le masculin pris comme r f rence Mais mesure que le f minisme institutionnel se d veloppe voir tableau aux pages 67 68 et que le souffle subversif des premi res ann es s estompe la dynamique institutionnelle mise en place amor cera progressivement le rapprochement des diff rentes tendances et des
46. femmes restent en effet tr s largement minoritaires Dix ans plus tard en 1960 elles ne forment toujours que 7 du nombre total d avocats 21 Documents parlementaires Chambre 1949 1950 n 180 22 Sur Madeleine Dwelshauvers pouse Gevers 1897 1994 juriste premi re femme entrer dans le corps professoral d une universit belge en 1925 professeure ordinaire d s 1933 et premi re pr si dente de Facult en 1953 voir Gubin et al Dictionnaire des femmes belges op cit p 230 23 Pour l heure le principal souci d Eliane Polsky en cet t 1950 est de s inscrire au stage o elle est admise le 2 octobre 1950 et qu elle effec tue chez M Marc Antoine Pierson un patron choisi un peu par hasard comme il y en aura d autres dans mon existence gt A ce moment Pierson 1908 1988 n a pas encore entam la carri re politique qui sera la sienne au sein du parti socialiste Inscrite au Tableau de l Ordre le 1 d cembre 1953 Eliane Vogel Polsky y restera jusqu a sa demande d omission au 1 septembre 1969 Durant ses trois ann es de stage elle collabore ponctuellement au Journal des Tribunaux de m me que Marie Th r se Cuvelliez Ses chroniques sont ironiques et primesauti res elle aime crire ne s en prive pas f minise d j les fonctions magistrate et batonni re Elle est loin de songer ce moment une quelconque carri re aca d mique elle m me se qualifie d
47. hommes du S nat 121 pression forte et continue en faveur d une participation plus quilibr e des femmes dans les partis et dans les assembl es lues C tait une femme tr s organis e j ai re u tout de suite du papier lettre en t te des enveloppes des cartes un mat riel auquel je n aurais m me pas song sourit Eliane Vogel Polsky Ce r seau va jouer un r le d cisif dans la diffusion d une nouvelle notion celle de parit Lexperte fran aise n est autre que Fran oise Gaspard agr g e d histoire narque mais aussi femme politique an cienne maire socialiste de Dreux et l une des personnalit s phare dans le d bat sur la parit qui vient d clater en France liane Vogel Polsky est tout aussi int ress e par ce nouveau concept dont elle pressent qu il apportera une r ponse aux impasses juridiques rencontr es jusqu ici dans la poursuite de l galit UN NOUVEAU CONCEPT LA PARIT La parit est tout d abord une revendication pragmatique qui s ex prime dans quelques groupuscules politiques en France Elle devient un concept th orique en 1989 au sein du Conseil de l Europe no tamment sous l impulsion de Claudette Apprill experte aupr s du Comit directeur pour l galit entre les femmes et les hommes cr en 1979 CDEG Les manifestations autour du bicentenaire de la r volution fran aise et surtout le grand colloque de Toulouse Les femmes
48. importante dans ses activit s liane Vogel Polsky est galement sollicit e diverses reprises au plan national Le renversement de la politique europ enne se fait effectivement sentir en Belgique o la politique d mancipation des femmes avait d but modestement avec la Commission du Tra vail f minin en 1975 et pendant une dizaine d ann es s tait orient e quasi exclusivement vers l emploi 111 partir de 1985 la cr ation du Service de Emancipation sociale au sein du Minist re de la Sant publique et de l Environnement rompt avec cette pr occupation exclusive D volu a la d mocrate chr tien ne Miet Smet f ancienne militante des Dolle Mina fondatrice du groupe Vrouw en Maatschappij au sein du CVP 1973 et pr sidente de la Commission du Travail f minin depuis 1975 le Service de l Eman cipation sociale adopte une politique d galit des chances volontaire soutenue par l action des diff rents organismes cr s pour renforcer cette nouvelle orientation voir tableau aux pages 67 68 L objectif g n ral de cette politique d galit des chances n a jamais t d fini mais on constate qu elle s est d velopp e de mani re prag matique autour de trois axes la position des femmes sur le march du travail la lutte contre la violence et la participation des femmes la prise de d cision Dans le domaine du travail deux arr t s royaux 14 juillet 1987 et 27 f vrier 1990 metten
49. la gr ve de la FN est la premi re s effectuer au nom du droit europ en elle repr sente donc une grande premi re dans Phistoire sociale europ enne Elle pose aussi un jalon dans l histoire des femmes c est l un des v nements majeurs retenus par l histo rienne fran aise Florence Montreynaud pour l ann e 1966 dans son encyclop die sur Le XX si cle des Femmes Paris Nathan 1992 Le 16 f vrier 1966 l Europe des femmes existe Par la col re Ce jour l clate le premier mouvement revendiquant l application du principe travail gal salaire gal contenu dans l article 119 Outre les crits la gr ve de la FN a inspir des documents audio visuels dont le documentaire Femmes machines de la r alisatrice li geoise Marie Anne Thunissen 1996 L mission radiophonique de S verine Liatard et de Christine Robert La gr ve des ouvri res d Herstal en 1966 Un tournant pour l histoire des femmes qui recueille des t moi gnages de gr vistes et d Eliane Vogel Polsky a t rediffus e en 2005 149 Bulletin trimestriel du CNFB mars avril 1967 p 30 150 Notes diverses dans Carhif Fonds Ernst Henrion 5 81 sur France Culture et propos e au festival Longueur d Ondes a Brest en d cembre 2006 Comme le soulignera liane Vogel Polsky sur le plan de Vinformation de la conscientisation de Pinacceptable discrimination salariale et dans les conditions de travail la gr ve amor
50. les handicaps de d part sont tels qu il faut forcer le rattrapage par des actions que l on nomme d abord discriminations positives Ces actions trouvent leur origine dans les pays anglo saxons et scandinaves et visent compenser les in galit s originelles par des mesures plus favorables aux personnes discrimin es Cette notion pro c de donc d une vision individuelle selon laquelle si l on galise les conditions de d part de chaque personne par rapport certains droits comme le droit l ducation la formation les effets de la stratifica tion sociale ou de la diff rence de genre pourront tre contrecarr s et permettront une meilleure r alisation de l galit de traitement entre hommes et femmes Cette politique se traduit soit par des mesures de promotion en faveur des femmes soit par des mesures de correction l o les carts avec les hommes sont les plus flagrants Elle exige donc des statistiques sexu es fiables pour mesurer l ampleur de la discrimination et d terminer si elle est significative ou non Cette politique d galit des chances introduit aussi la notion de quotas qui repr sentent un seuil partir duquel on estime que l in galit devient acceptable La politique d galit des chances est donc en rupture totale avec la lo gique pr c dente de l galit de droit D embl e Eliane Vogel Polsky l estime plus op rationnelle parce qu elle s ouvre enfin des consid
51. n y a pas seulement comme on le dit souvent deux sph res s par es la sph re priv e et la sph re politique il y en a une troisi me la sph re conomique et sociale qui chevau che les deux autres et qui les influence C est une illusion que de croire que si on travaille dans un seul domaine on pourrait changer le monde Ces combats qu elle m ne sur tous les fronts pendant un demi si cle efforts doctrinaux th oriques jurisprudentiels d expertise aboutis sent sans aucun doute des r sultats mais pas ceux qu elle esp re Fe 284 Interview 8 1 2007 285 Interview 8 1 2007 147 suis un peu fatigu e de r p ter depuis des ann es la d monstration portant sur les dysfonctionnements que subit en droit l int gration de la femme comme personne gale l homme En 2007 elle constate qu il n existe toujours pas de mise en uvre globale du droit l galit des hommes et des femmes dans nos syst mes juridiques occidentaux L instrumentalisation juridique de l galit des sexes s est traduite dans des approches successives et fragmen taires 286 Quand les tudes f ministes se d veloppent dans les ann es 1980 1990 a lessor desquelles elle prend une part active et lui fournissent de nouveaux concepts les contradictions ant rieures trouvent enfin une voie de r solution Le concept de genre permet de d construire des in galit s consid r es jusque l comme
52. naturelles et donc l giti mes Le concept de parit qu Eliane Vogel Polsky contribue th ori ser d s le d but des ann es 1990 fournit enfin la r ponse pour d pas ser les apories ant rieures Cette sortie de l impasse s accompagne aussi chez elle d une remise en cause fondamentale du droit l galit Je me suis demand pourquoi nous avions toujours chou dans nos proc s Et quand nous avions gagn pourquoi les effets en ont ils t toujours si limi t s Quand une femme intente un proc s pour discrimination m me si elle le gagne la Cour de Justice estimera qu en privil giant cette femme parce qu elle est une femme on porte atteinte au droit individuel d un homme C est a le pi ge du droit individuel l galit la discrimination rebours Tant que nous consid rerons le droit l galit comme un droit individuel on se trouvera dans l impasse Car d s qu on r clame son application on se heurte immanquablement un autre droit individuel Il faut donc consid rer que le droit l galit est un droit d une troisi me nature c t des droits de la premi re et de la deuxi me g n ration et que c est un droit collectif et individuel La d mocratie a pour but de garantir l ensemble des droits des citoyens et c est cet int r t g n ral qui vaut que l on fasse des sacrifices au niveau individuel 286 Vogel Polsky Comment la femme s int gre t elle
53. partenaires sociaux 1 LA POLITIQUE D GALIT DES CHANCES UNE NOUVELLE LOGIQUE Cette nouvelle approche part d un constat la faiblesse des r sultats obtenus jusque l en mati re d galit dans les tats europ ens Un avis que partage pleinement liane Vogel Polsky Si l on dresse le bi lan des r sultats obtenus par Pensemble des l gislations et des m canismes institutionnels mis en place pour imposer l galit des salaires ou P galit de traitement dans les conditions de travail entre les hommes et les femmes il appara t que des progr s notables n ont pas t r alis s dans la derni re d cen nie 5 Pourquoi les efforts d ploy s ont ils eu des r sultats si limit s Les tentatives pour d velopper des dispositions sociales par le biais du droit d riv ne sont certes pas inutiles mais elles ne constituent le plus souvent dit elle que du soft law du droit qui n est pas vraiment du droit qui propose certaines orientations aux gouvernements mais sans avoir 194 Journal officiel des Communaut s europ ennes 19 12 1984 n L 331 35 195 Vogel Polsky 1988 De la probl matique des actions positives en Europe dans M Th Meulders Klein et J Eckelaar dir Famille tat et s curit conomique d existence t 2 Bruxelles Storia Scientia p 1043 102 aucune garantie ni possibilit de faire adopter des propositions de mani re rigoureuse En mati re de travail
54. peut para tre favorable l ensemble du texte l est beaucoup moins et Eliane Vogel Polsky s empresse de lui porter de tr s s v res critiques Tout d abord le fait qu un arr t de cette impor tance coordonnant une s rie de mesures sur le travail f minin ait t pris en vertu de la loi du 31 mars 1967 sur les pouvoirs sp ciaux ce qui a permis au gouvernement de court circuiter la voie l gislative et d es quiver le d bat parlementaire sur des questions aussi fondamentales que le maintien de certaines interdictions de travail pour les femmes adultes Elle souligne ensuite que cet arr t conforte la s gr gation sexu e du travail en maintenant une r glementation sp cifique aux femmes ce qui freine leur int gration dans la soci t 1 para t r trograde en 1968 de soustraire 38 de la population active la population f minine du droit commun et de la soumettre un statut d exception Certes il existe des travaux dangereux et insalubres Mais ce probl me n est pas in h rent au travail des femmes Il est souhaitable qu il soit r gl pour Pensem ble des travailleurs masculins et f minins Comment faut il comprendre un danger et une insalubrit sp cifiques aux femmes Certes il faut r primer les abus et r glementer le travail de nuit Mais il faut le faire pour toutes 158 Bulletin trimestriel du CNFB mars avril 1967 p 15 159 Vogel Polsky 1968 Le travail des femmes et l arr t ro
55. pilule contraceptive laissent entrevoir d sormais la possibilit pour les femmes de mieux r guler obligations familiales et vie professionnelle Le premier planning familial s ouvre Anvers et Gand en 1956 Bruxelles en 1962 La Famille Heureuse Saint Josse Cette pr sence accrue de travailleuses suscite une re prise de conscien ce des in galit s conomiques dans les syndicats les femmes qui for ment un cinqui me des membres vers 1965 sont nettement sous repr sent es et les directions restent aux mains des hommes L galit salariale et de traitement dont le bien fond est reconnu plusieurs reprises par les syndicats tant CSC que FGTB reste un v u pieux Il faudra le choc de la premi re grande gr ve f minine celle de la FN en 1966 pour que la FGTB adopte une Charte des droits de la femme au travail 1967 et la CSC un Statut de la travailleuse 1968 Les commissions f minines sont d velopp es dans les deux syndicats Mais durant ces golden sixties la politique se concentre sur d autres probl mes n s de la question communautaire de la crise universitaire de mai 1968 doubl e Louvain d une crise politique au cri de Walen buiten et de l expulsion des Francophones Le pays entre dans l re des r formes institutionnelles qui occupent d sormais l avant sc ne de la vie publique politique L EXPLOSION DE LA NOUVELLE VAGUE F MINISTE Ces ann es pr ludent aussi l explosion
56. principal combat concerne d abord l galit de r mun ration des hommes et des femmes Puis elle s investit progressivement dans la po litique d galit des chances l galit politique et la parit Durant un demi si cle elle lutte sur diff rents fronts par des proc s qui font date et marquent le droit communautaire par des tudes et des recherches scientifiques comme experte aupr s d instances europ ennes et internationales Lobjectif de cet ouvrage est de mettre en lumi re les combats d une femme de conviction Il per met aussi de rappeler le contexte la l gislation en mati re d galit des sexes le difficile essor des women s studies les limites de la politique d galit des chances louverture la d mocratie paritaire
57. que les autres ils ont fini par s imposer dans les partis au cours des ann es 1980 7 8 Et le pays s est dot le 24 mai 1994 d une loi loi Smet Tobback interdisant que les listes lectorales tous les niveaux d lection pr sentent plus de deux tiers de candidats d un m me sexe Ce qui en clair signifie que les listes doivent pr senter au moins un tiers de femmes pour tre valables Cette loi est unique en Europe Il est vrai que le l gislateur a pris soin de la vider de son contenu explosif en repoussant l alternance des hommes et des femmes dans l ordre des candidatures Pour beaucoup la parit appara t alors comme un quota de 50 50 et prend place dans l arsenal des instruments antidiscriminatoires sans d roger la philosophie de rattrapage gt ant rieure Or cette appro che est pr cis ment celle que condamne liane Vogel Polsky Car si l galit est comprise comme un quota 50 50 elle conserve en d pit de ses avanc es un caract re accessoire et doit sans arr t tre l gitim e justifi e et reconquise 2 Elle s emploie sans rel che faire comprendre que la parit est Pin verse des quotas C est l poque on s en souvient des s minaires inter nationaux sur la d mocratie paritaire qu elle organise PULB dans le cadre du Point d Appui Women s studies mais aussi des articles qu elle consacre ce sujet Lune des meilleures historiennes des femmes P Am
58. s curit sociale Les origines du syst me belge Le pr sent face son pass Bruxelles De Boeck 88 ployeur Il fallait donc solidement triturer l article 119 pour fonder la requ te Pai argument que l allocation de ch mage tait un salaire de remplacement li au fait que l on a travaill que Particle 119 est un principe et non une r gle et qu on peut donc interpreter C tait tr s tordu Mais je me disais on verra bien ce qui va se passer 8 Repr sent e par son p re Julien Mertens le 27 juin 1967 soutenue par la FGTB Christiane Mertens est d fendue par Eliane Vogel Pols ky L affaire choue en premi re instance Le 7 f vrier 1968 Eliane Vogel Polsky introduit un recours aupr s de la Commission d appel du ch mage et elle plaide l affaire le 14 juin 1968 Elle se fonde sur la contradiction de l AR du 20 d cembre 1963 avec la Convention n 100 de l OIT et l article 119 du Trait de Rome Subsidiairement elle de mande que la Commission d appel pose la question pr judicielle sur Particle 119 la Cour de Justice de la CE Dans son jugement rendu le 18 juin 1968 le pr sident de la Com mission d appel un juge en fin de carri re et qui semblait aigri contre sa hi rarchie repousse l id e de consulter la Cour de Justice au mo tif que l allocation de ch mage n est pas une r mun ration Mais il constate en revanche que l on n aper oit pas la raison qui justif
59. s les revendications exigent une r forme compl te des structures et des programmes Mais le mouvement n a rien de l ampleur parisienne il reste limit localement et socialement A l Institut de Sociologie en particulier di rig d une main de fer par son directeur Arthur Doucy les chercheurs oscillent entre r bellion et soumission des r actions mitig es diver gentes qu Eliane Vogel Polsky juge souvent trop molles Ses critiques d un mai 68 avort sont sans doute trop enti res Le mouvement a d bouch sur des bouleversements cruciaux pour Pins titution de nouveaux statuts une d mocratisation des structures et du fonctionnement de l universit Il a aussi brass des id es g n reuses utopiques lanc es dans les assembl es libres follement prises d une libert nouvelle et illimit e refl tant l extraordinaire bouleversement des m urs et de la culture qui s amorce la fin des ann es 60 Ces nou 49 Interview 26 12 2006 50 Pour le d tail des v nements voir Govaert S 1990 Mai 68 C tait au temps o Bruxelles contestait Bruxelles POL HIS pp 17 99 41 velles utopies se r percutent parmi les lyc ens et la vague contestatrice touche de nombreux tablissements d enseignement secondaire par ticuli rement Bruxelles l cole normale Charles Buls les ath n es Adolphe Max et L on Lepage d autres encore Un comit de coordi nation le CLES na t pour har
60. s 1966 celles ci avaient fond une Amicale pour aider au reclassement de celles qui ne peuvent plus voler A partir de 1971 elles se regrouperont autour de Monique Genonceaux une h tesse de Pair qui cr e la Belgian Corporation of flying hostesses BCFH Quand Gabrielle Defrenne voit son contrat de travail prendre fin le 15 f vrier 1968 l ge fatidique de 40 ans elle d cide d entreprendre diverses actions judiciaires contre son employeur Elle est d fendue par liane Vogel Polsky et Marie Th r se Cuvelliez Pendant pr s de dix ans les affaires Defrenne connaissent de nombreux rebondisse ments mobilisent l attention des f ministes mais aussi celle des jour nalistes d bouchent en 1976 sur un arr t historique qui marque le droit communautaire car liane Vogel Polsky a fait remonter l affaire plusieurs fois devant la Cour de Justice europ enne Le premier recours Defrenne I est un chec Il visait l annulation par le Conseil d tat de PAR du 3 novembre 1969 au motif que celui ci tait discriminatoire en tablissant des r gles sp ciales du droit la pension pour le personnel navigant dont les h tesses de l air taient exclues L action se fondait sur l article 119 du Trait de Rome Le tribunal posa la question pr judicielle la CJCE qui dans son ar r t pr cisa que l article 119 s applique exclusivement au salaire et pas un r gime de s curit sociale Conception
61. se r duit pas une compilation de r glements mais surtout elle suit avec passion les cours de L on li Troclet L on li Troclet est le fils de L on Troclet un des premiers d put s socialistes li geois qui a eu la particularit d tre initi au socialisme par Jean Baptiste Cl ment l auteur de la c l bre chanson Le Temps des Ce rises L on Eli son fils a poursuivi des tudes de droit l universit de Li ge avant d enseigner l ULB C est un homme qui ne cache pas ses origines ouvri res et en parle au contraire avec motion En voulant faire de moi un intellectuel mes parents m ont vers au c ur l affec tion pour l humble peuple travailleur de telle sorte que je fus entra n par une pente toute naturelle vers le droit social mais en essayant de ne pas me borner au juridisme au droit social en chambre gt Sa conception du droit social est aux antipodes de l enseignement qu Eliane Vogel Polsky a re u pr c demment Je suis d embl e subju gu e C est l que je d couvre le droit social les probl mes li s la condition des travailleurs C est pour moi une r v lation Fusque la dans mes tudes de droit je n avais eu que des notions extr mement rudimentaires du droit du travail C tait Madeleine Gevers qui donnait ce cours un enseignement qu elle jugeait tr s mineur par rapport son grand cours de droit civil et la mati re de ce qu elle app
62. sistante fondatrice de la revue Femmes lib rales en 1954 parlementaire voir Gubin et al Dictionnaire des femmes belges op cit pp 331 332 148 Th o Dejace 1906 1989 instituteur d put puis s nateur communiste de Li ge 80 Quand le travail reprend la FN en mai apr s douze semaines de lutte c est peine une demi victoire les ouvri res obtiennent la moi ti de l augmentation salariale demand e la cr ation d une commis sion charg e d tudier l galisation salariale et de valoriser les fonc tions f minines On est loin de l galit revendiqu e tant sur le plan th orique que pratique D autres mouvements et une nouvelle gr ve en 1974 seront n cessaires pour que les conditions de travail des fem mes machines commencent s am liorer Si elle est loin d atteindre son but la gr ve provoque n anmoins une onde de choc dans le mou vement syndical et l oblige consid rer les probl mes sp cifiques des travailleuses Car le mouvement a mis en lumi re le d sir des fem mes de voir revaloriser leurs places dans la soci t comme sur les lieux de travail gt et pose cr ment la question de leur sous repr sentation dans les organes dirigeants des syndicats Cet aspect n a d ailleurs pas chapp au patronat qui s empressa de rejeter la responsabilit de la gr ve sur les syndicats eux m mes et sur leur indiff rence l gard de leurs adh rentes Enfin et surtout
63. triment du travail des femmes et des trangers Des discriminations salariales criantes constituent un des moyens utilis s pour dissuader les femmes de rester sur le march de l emploi Dans le pays le Groupement belge de la Porte ouverte GBPO est le seul adh rer la Charte des droits conomiques de la travailleu se adopt e Berlin en juin 1929 par Open Door International et stipulant que la femme aura droit un salaire gal pour un travail gal Au POB le Comit national d action f minine qui regroupe les femmes socialistes soutient galement l galit de salaire En revanche le mouvement f minin chr tien persiste voir surtout une m re dans la travailleuse et se montre plus soucieux d obtenir des allocations sp cifiques ou une augmentation des salaires masculins pour leur permet tre de rester au foyer plut t que de r clamer l galit salariale entre les hommes et les femmes A partir de 1936 les syndicats chr tiens et socialistes se mettent n anmoins d accord pour que le principe d ga lit soit appliqu aux salaires minima mais d ploient tr s peu d ner gie en faveur de cette revendication Par ailleurs lorsqu ils le font ce n est pas toujours sans arri re pens e l id e est toujours sous jacente 111 Jacques C et S Lef bvre dans Gubin et L Van Molle dir 2005 Des femmes qui changent le monde Histoire du Conseil international des femmes Bru
64. 0 1971 la Chaire est confi e une juriste de renom Simone Constant David qui enseigne le droit civil et le droit social Puni versit de Li ge et donne galement des cours l Institut du Travail Le th me choisi est sans quivoque L volution de la condition ju ridique des femmes L histoire d une d colonisation liane Vogel Polsky assiste ces cours mais sans nouer de relations particuli res avec la conf renci re Deux ans plus tard elle est charg e d organiser la Chaire Elle en visage de lui donner une orientation nouvelle celle d un colloque accueillant des experts pour traiter du travail salari des femmes dans les six pays de la Communaut europ enne Jean Bingen doyen de la Facult de Philosophie et Lettres appuie cette formule in dite aupr s du recteur Andr Jaumotte L ensemble de la recherche doit servir l laboration d une politique sociale destin e d finir et apporter 53 Sur Suzanne Tassier 1898 1956 premi re professeure agr g e d histoire l ULB et f ministe pr coce voir Gubin et al Dictionnaire des femmes belges op cit p 523 54 Ace propos voir Bard Ch et J Mossuz Lavau 2006 Le Planning familial Histoire et m moire 1956 2006 Archives du f minisme Rennes Presses universitaires de Rennes 55 Sur Willy Peers 1924 1984 un des principaux partisans de la d p nalisation de l avortement voir Nouvelle Biographie nationale t V pp
65. 10 f vrier 1975 concernant le rapprochement des l gislations des Etats membres relatives l application du principe de l galit des r mun rations en tre les travailleurs masculins et f minins Directive 75 117 Elle est suivie par la directive 76 207 du 9 f vrier 1976 relative la mise en uvre du principe de l galit de traitement entre les hommes et les femmes et qui concerne l acc s l emploi la formation et la promotion professionnelles et les conditions de travail Enfin la direc tive 79 7180 du 19 d cembre 1978 vise la mise en uvre progressive du principe de l galit de traitement entre les hommes et les femmes en mati re de s curit sociale Un d lai de deux ans est pr vu pour la premi re directive de deux ans et demi pour la deuxi me de quatre ans pour la derni re Ces directives exercent une influence directe sur le droit belge la Convention collective n 25 du Conseil national du Travail 1975181 et la loi de r orientation conomique du 4 ao t 1978 consacrent l galit de traitement des hommes et des femmes dans Pacc s emploi les conditions de travail la formation et l orientation professionnelle l acc s une profession ind pendante DEFRENNE II LE SUCCES Gabrielle Defrenne assigna cette fois son employeur en r paration des dommages subis par la dissolution de son contrat de travail Elle r clamait la diff rence entre l indemnit d
66. 5 97 98 cures Les ann es 1980 des actions positives la parit A fin des ann es 1970 vingt ans apr s le Trait de Rome les onstats restent accablants les carts de r mun ration entre les femmes et les hommes sur le march du travail sont loin d tre r sor b s l galit de traitement est loin d tre r alis e Partout en Europe les obstacles une galit r elle des travailleurs masculins et f minins persistent profond ment enfouis dans les mentalit s Les discrimina tions salariales toujours bien vivaces se cachent toujours derri re des qualifications diff rentes qui d valorisent syst matiquement les fonctions des femmes ou leurs aptitudes au travail En f vrier 1979 la Commission europ enne constate la persistance des carts de sa laires au d triment des femmes 24 en France et en Italie 25 aux Pays Bas 29 en Allemagne Grande Bretagne et Belgique 37 au Grand Duch de Luxembourg UN CONTEXTE INTERNATIONAL FAVORABLE Pourtant le contexte international est favorable pour mener des ac tions plus nergiques Le 18 d cembre 1979 PONU signe la Conven tion en vue d liminer toute forme de discrimination l gard des femmes CEDAW D s le d but des ann es 1980 le Conseil de l Europe appuie galement les politiques proactives pour r sorber les in galit s 193 CEDAW II s agit de la Convention des Nations unies sur l limination de toutes les formes de di
67. 7 La condition f minine n sp cial des Cahiers du Libre examen mai 1972 95 Maison des femmes tablie 79 rue du M ridien Bruxelles ouverte le 11 novembre 1974 64 qu elles n auraient jamais os dire devant des hommes Ces groupes de paroles n auraient jamais pu exister s ils avaient t mixtes Si Eliane Vogel Polsky s int resse au mouvement elle ne s y implique pas profond ment Elle c toie des militantes f ministes comme Marie Denis Jacqueline Aubenas Hedwige Peemans Poullet ou Fran oise Collin avec cette derni re les relations sans tre troites res teront suivies liane Vogel Polsky invitera la philosophe plusieurs reprises dans le cadre de s minaires ou de colloques Elle collabore la pr paration du Petit Livre rouge des femmes un ouvrage collectif r dig en commun par des femmes venues d horizons tr s diff rents des Dolle Mina s des Marie Mineur des membres du Comit A travail gal salaire gal des intellectuelles des femmes de terrain Elle assiste la Premi re Journ e de la Femme au passage 44 le 11 novem bre 1972 journ e fabuleuse qui r unit plusieurs milliers de femmes l Auditorium du passage 44 Bruxelles en pr sence de Simone de Beauvoir et de Germaine Greer Lorsque le Groupe de recherche et d information f ministes GRIF est fond en 1970 l initiative de Fran oise Collin pour susciter une r flexion th orique El
68. C de Charleroi Jaspar Westinghouse Awans Bierset A la EN la gr ve dure jusqu au 10 mai sous la direction nergique de deux ouvri res Charlotte Hauglustaine FGTB et Rita Jeusette CSC La gr ve est soutenue imm diatement par des associations f ministes D s les premiers jours le mot d ordre est la revendication de l galit salariale et l application de l article 119 du Trait de Rome Quand liane Vogel Polsky apprend par la presse et la radio que la gr ve a clat la FN elle se rend imm diatement Herstal C est rest Pun des plus beaux souvenirs de ma vie un des plus sinistres aussi car l chec a t terrible Jusque la les luttes sociales sont pour elle une mati re th orique la gr ve la confronte aux r alit s quotidiennes des tra vailleuses Mais elle la conforte aussi dans la conviction que le droit peut soutenir les luttes sociales fe me suis rendu compte alors que le droit tait un outil pouvant r ellement servir une lutte et j ai pens que c tait important de faire ce travail Ce fut mon r v lateur personnel qui m a me n e au f minisme Comme sociologue et comme juriste j ai fait des enqu tes sur place fe ne m attendais pas ce que ce soit ainsi Soutenu par les associations f minines le mouvement l est aussi par des d l gations syndicales venues de l tranger de France d Italie des 133 Interview 2 2 2007 134 Agir po
69. Congr s de la F d ration internationa le des femmes de carri res juridiques C est Helsinki en juillet 1970 que nous sommes devenues amies La F d ration internationale des femmes de carri res juridiques qui tait la seule association accepter cette poque l des adh sions de femmes des pays de l Est organisait un colloque de trois jours 161 Agir pour les femmes op cit 162 Vogel Polsky Le travail des femmes et l arr t royal n 40 op cit p 11 163 Interview 8 1 2007 86 La premi re femme cosmonaute Valentina Terechkova y assistait Comme nous tions en t les nuits sont quasi blanches Helsinki et nous avons beaucoup bavard Emilienne et moi autour d assez bien de vodka Emilienne parlait de ses exp riences des discriminations dont sont victimes les femmes au travail comment elle avait pris la parole devant des assembl es d hommes etc comment elle s tait impos e Ses r cits me fascinaient parce que j avais une exp rience juridique des in galit s au travail et qu elle elle apportait des exp riences vivantes Elle tait formidable et avait le chic d avoir des ancrages partout Elle utilisait tous les relais possibles pour faire avancer la cause des femmes Au BIT tout le monde la connaissait la saluait par son pr nom Ab Emilienne 5 Militante politique et surtout syndicale dont toute la vie donnait paisseur sa personnalit ouvri re m
70. Eliane Vogel Polsky UNE FEMME DE CONVICTION PS INSTITUT POUR L GALIT 5 a a DES FEMMES abl ENTRE D ARCHIVES H pour l istoir es ET DES HOMMES Eliane Vogel Polsky UNE FEMME DE CONVICTION Eliane Gubin Avec la collaboration de Catherine Jacques EDITEUR Institut pour l galit des femmes et des hommes Rue Ernest Blerot 1 1070 Bruxelles T 02 233 42 65 F 02 233 40 32 egalite hommesfemmes meta fgov be http www ieth fgov be AUTEURES Eliane Gubin Avec la collaboration de Catherine Jacques REDACTION FINALE Geraldine Reymenants Julie Wuytens LAY OUT ET IMPRESSION www inextremis be EDITEUR RESPONSABLE Michel Pasteel Institut pour l galit des femmes et des hommes NUMERO DE DEPOT D 2007 10 043 11 Deze publicatie is eveneens in het Nederlands beschikbaar This publication is also available in English TABLE DES MATIERES Pr face Introduction Chapitre 1 Venfance et la jeunesse 0 05056 66s0000eeeanssaee La vie comme un roman Une enfance gantoise gt Bruxelles Li ge Bruxelles une poque troubl e Le retour la vie normale Avocate et m re de famille Chapitre 2 Une carri re scientifique et acad mique La fin des ann es 60 et le d but du militantisme L galit un bel espoir L enqu te sur les femmes salari es en Europe Articuler engagement et enseignement Les ann es 1990 le temps des Women
71. Grif 26 pp 125 146 Belgique dans Crise maintien de l emploi et partage du tra vail Colloque international du Centre d tudes juridiques europ en nes de Gen ve Gen ve Ed Georg pp 48 108 Les besoins sociaux nouveaux dans J Vandamme dir Pour une nouvelle politique sociale Paris Economica pp 55 68 Les programmes d action positive en faveur des femmes Revue internationale du Travail 124 mai juin pp 267 280 125 juillet ao t pp 413 429 L incidence du droit social europ en sur le droit du travail belge dans P Van der Vorst dir Cent ans de droit social offerts a Louis Duchatelet Bruxelles Bruylant pp 717 770 L galit entre hommes et femmes en droit du travail en Belgique dans M Verwilghen ed L galit juridique entre hommes et femmes dans la communaut europ enne vol 2 t 2 Louvain la Neuve pp 15 39 galit de r mun ration et de traitement entre hommes et femmes Les proc dures de recours en mati re d atteintes l galit de traitement Cahiers de la Commission du travail des femmes Revue du Travail 8 mars avril pp 11 35 De la probl matique des actions positives en Europe dans M Th Meulders Klein et J Ekelaar ed Famille Etat et s curit conomique d existence t 2 Bruxelles Story Scientia pp 1043 1074 L Europe sociale de Pan 2000 et la charte sociale europ en ne dans Europe le d fi social
72. IR POUR L EUROPE SOCIALE 1992 ET APRES en hommage L on Eli Troclet sous le Haut Patronage de Sa Majest le Roi Baudouin Organis par le Centre d Etudes Sociologiques du Droit Social L Europe sociale th me priori International et Compar de l Universit Libre de Bruxelles Peace cma Etre taire d liane Vogel Polsky Cela n a pas t possible et il faudrait que nous en retirions toutes et tous la le on ultime Le droit ne peut pas changer par un coup de baguette magique la soci t les m urs les pr jug s la r partition des pouvoirs la mythologie l tat des rapports sociaux de sexe mais le droit peut constituer un facteur important de transformation de la soci t par le changement des mentalit s et une mise en uvre de la norme juridique 278 Vogel Polsky Comment la femme s int gre t elle dans la norme de droit Cours donn l Univer sit des femmes le 29 septembre 2006 139 140 Conclusions e militantisme f ministe d Eliane Vogel Polky est indiscutable il fait partie de sa personnalit de sa trajectoire et de ses com bats Mais il n est pas exclusif Elle m me quand on l interroge sur ses priorit s r pond sans h siter l Europe sociale Son d sir d galit des femmes et des hommes s ins re dans un projet plus vaste de justice sociale qui prend appui sur l ordre juridique europ en en formation Avec cet angle d approche il y a sans nul d
73. Institut de Sociologie de lULB 352 p L article 6 de la Charte sociale europ enne Revue de l Insti tut de sociologie 1 La conciliation des conflits collectifs du travail au niveau de la profession dans La conciliation des conflits collectifs du travail en Belgique Droit et pratique Gembloux Duculot L article 119 du Trait de Rome peut il tre consid r com me self executing Journal des Tribunaux pp 232 237 1967b L opinion publique internationale comme facteur de d velop 1968a 1968b 1968c 1968d 1970 pement du droit social international le cas de l Afrique du Sud POIT dans M langes offerts a L on Eli Troclet Bruxel les Institut de Sociologie pp 245 321 Le travail int rimaire en Belgique dans L E Troclet et Vogel Polsky avec la collaboration de G Desolre Le travail int rimaire en Belgique et dans les pays du March commun Etude sociologique et juridique Etudes du Centre national de sociolo gie du droit social Bruxelles Institut de Sociologie de ULB 280 p L galit de r mun rations masculines et f minines le droit face la r alit Revue de droit contemporain 1 pp 53 82 Le travail des femmes et l arr t royal du 24 octobre 1967 Socialisme 86 51 p L influence des conventions internationales du travail sur la l gislation sociale en Belgique Revue internationale du Travail 98 5 Gen ve BIT 38 p Des
74. Les programmes d action positive en faveur des femmes Revue internatio nale du travail juillet ao t p 428 106 Au cours de son existence le citoyen europ en passe deux fois plus de temps devant la t l vision que dans une salle de classe Les produc tions des m dias sont un enseignement vie sur ce qu il faut penser attendre r ver La t l vision n est pas seulement un outil d infor mation elle est en passe de devenir le vecteur principal de la cr ation En clair la t l vision repr sente un domaine privil gi du condition nement de la d formation de la construction des mentalit s la t l vision v ritable industrie de la conscience 2 6 D s 1983 dans le cadre du 2 Programme d Action la DG V de la Commission europ enne entame une grande enqu te sur les femmes et la t l vision dans les tats membres Cette enqu te pr sente lori ginalit d envisager simultan ment plusieurs aspects du probl me pas seulement l analyse des images diffus es par la t l vision et des programmes mais aussi les structures de l emploi au sein des grandes cha nes publiques Cette vaste enqu te est confi e trois quipes la premi re celle de Gabriel Thoveron professeur de journalisme et de communication ULB tudie la place et le r le des femmes dans les journaux t l vis s dans certains feuilletons et messages publicitaires La deuxi me l quipe d Eliane Vogel Polsky es
75. Parlement europ en et du Parlement flamand 217 Vogel Polsky 1995 La lic it des quotas sexu s dans la th orie l gale de l galit en droit constitution nel et compar Rapport in dit Bruxelles 112 LES LIMITES DE LA POLITIQUE D EGALITE DES CHANCES Si la politique d galit des chances a fait naitre beaucoup d espoir chez certains elle a aussi rencontr des r ticences et des critiques Elle est mal accept e par les f ministes radicales qui y voient une assimila tion pure et simple a la r f rence masculine et au mod le dominant DES RESULTATS INSATISFAISANTS Progressivement m me pour les partisans des actions positives leurs limites apparaissent de plus en plus clairement Limite dans l objectif tendre vers une galisation entre les hommes et les femmes ce n est pas la m me chose que rechercher l galit des femmes et des hommes Il est bient t apparu dans la plupart des cas que la r alisation de P galit d pendra d autres facteurs que la libert individuelle ou l galisation des si tuations de d part Et qu elle pourra m me dans certains cas avoir des effets boomerang tout fait critiquables quant au but poursuivi supposer qu une r elle galisation des points de d part soit possible on peut se poser la question comment y parvenir sans maltraiter d autres personnes ou d autres valeurs tout aussi importantes pour le syst me social En d autres termes ce q
76. a interpell e dans ses crits c est la mani re dont il montre comment dans une soci t il y a videmment des lois des institutions des normes qui sont fonc tionnalistes Il faut que la soci t soit structur e et qu elle fonctionne Mais il y a aussi ce qu il appelle l institution imaginaire de la soci t qui comporte toute la part d irrationnel qui pr vaut dans celle ci la religion les mythes les rites Or qu y a t il de plus irrationnel dans une soci t que de consid rer que la moiti de celle ci est inf rieure l autre Alors pr cis ment que cette moiti les femmes est absolument indispensable la reproduction de l esp ce Et comment expliquer que dans toutes les soci t s quel que soit le syst me les femmes se sont toujours trouv es du mauvais c t du manche Et enfin com ment cet irrationnel a t il pu se maintenir dans des soci t s si diversifi es dans le temps dans l espace Cest fascinant Mais il n y a pas de r ponse C est pourquoi tr s vite elle prend conscience que e droit ne suffit pas L galit formelle ne signifie pas l galit r elle Pour y arriver il faut travailler simultan ment dans tous les domaines On voquait souvent des combats pr cis agir sur le changement des mentalit s sur l aspect cono mique sur l int gration professionnelle des femmes Mais en fait il ne suffit pas de travailler dans un seul de ces domaines Car il
77. a comme une gifle Cela m est vraiment rest l en pleine gorge Et la seule chose que j ai pu dire avant de partir c est Comment vous un ancien syndicaliste c est vous qui dites cela 170 Interview 8 1 2007 171 Nelly Maes n e en 1941 r gente n erlandais histoire enseigne jusqu en 1971 Femme politique Volks unie puis Spirit chevine et repr sentante de Saint Nicolas 1971 s natrice depuis 1981 172 Le terme wijf et non vrouw est populaire ou carr ment p joratif A traduire par bonne femme nana ou quivalent 173 Emilienne Brunfaut op cit p 34 174 Interview 8 1 2007 90 De victoire l affaire Mertens se mua donc en d faite La nouvelle r glementation de 1971 parfaitement neutre du point de vue du sexe fixait d sormais les allocations de ch mage au prorata des salaires et comme les salaires des femmes taient nettement inf rieurs aux salai res masculins les travailleuses taient perdantes UN PAS D CISIF DEFRENNE CONTRE SABENA Les proc s intent s par Gabrielle Defrenne contre la Sabena pour obtenir de la compagnie a rienne l galit de salaire et l galit de trai tement repr sentent non seulement une belle histoire de solidarit f minine gt mais ils ont surtout contribu doter les h tesses de Pair d un statut transformer en m tier ce qui n tait consid r l ori gine que comme une activit tr s temporaire l
78. a re tient galement au foyer Une seconde fille liane na t le 5 juillet 1926 Immigr e la famille est relativement isol e mononucl aire m me si la plus jeune s ur de Nine devenue veuve vient la rejoindre Gand Les parents d Eliane sont cultiv s acquis aux id es modernes soucieux de procurer une excellente ducation leurs deux filles Dans ce milieu ouvert elles puisent d s leur enfance le sens de l galit Eliane Polsky le sugg re de mani re touchante et clairante plus tard dans un article scientifique sur L galit des hommes et des femmes dans le droit au 21 travail en Belgique qu elle d dicace son p re orf vre en mati re d galit la question que nous lui posions de laquelle il pr f rait d entre ses filles il r pondait invariablement la plus jeune Tu es la pr f r e de mes filles cadettes et la plus g e Tu es la pr f r e de mes filles a n es A Gand les ann es 1920 sont marqu es par de fortes tensions lin guistiques Depuis la fin de la guerre les revendications d une uni versit flamande ont enflamm les passions bris brutalement l lan patriotique de l apr s guerre oppos avec violence l incompr hension des Francophones l espoir de d mocratisation des classes moyennes n erlandophones Les conflits sont durs se soldent par la flamandisa tion compl te de l universit en 1930 et le d part des professeurs et de
79. action 1996 2000 et lors de la pre mi re conf rence liane Vogel Polsky souligne le paradoxe de devoir encore toujours fonder de tels organes dans des pays d mocratiques ce qui montre combien a r alisation de l galit des femmes et des hommes dans toutes les sph res de la vie en soci t constitue un travail inces sant de Sisyphe pour lequel les relais les m canismes et les connaissances sont encore largement inexplor s A cette occasion elle analyse les pistes offertes par la nouvelle culture politique les concepts de mainstrea ming empowerment gouvernance dont les femmes dit elle doivent s emparer pour rendre effective la dimension de genre Au passage elle ne r siste pas la tentation de souligner la persistance de v rita bles scandales comme par exemple labsence totale de femme la Cour de Justice des CE qu elle avait d j condamn e pr c demment en termes fort durs Comment attribuer au hasard ou la supr matique comp tence masculine le fait qu aucune femme ne si ge dans cette Cour su pr me alors que les femmes font des tudes de droit depuis le d but du si cle et qu Vheure actuelle elles exercent l ensemble des fonctions juridiques 2 D o vient qu aucun des quinze gouvernements de nos pays civilis s et respectueux de l galit des citoyens n estime indispensable de pr senter des candidatures f minines qualifi es pour occuper cette fonction Mais une fois en
80. ail et c est dans ce domaine que je peux tre utile Dans les autres domaines comme par exemple la d p nalisation de l avortement bien s r je signais des p titions et j allais aux manifestations mais je n avais pas de comp tence particuli re pour faire avancer les choses L je suis une femme comme les autres Comme juriste le souci d Eliane Vogel Polsky est plus large c est la construction d une Europe sociale et la mani re dont on peut tenter de la r aliser partir d un embryon vraiment ma lingre l article 119 du Trait de Rome 1957 alors que l architecture du Trait est tout enti re tourn e vers des objectifs conomiques LE CONTEXTE DES ANN ES 1960 ET 1970 Les ann es 60 qui s ouvrent sur un conflit social majeur la grande gr ve de l hiver 1960 1961 contre la Loi unique sont scand es par d autres luttes sociales importantes comme la gr ve des femmes de la Fabrique Nationale d armes Herstal FN en 1966 ou celle des mi neurs de Zwartberg la m me ann e Pour les femmes la d cennie se caract rise par un meilleur acc s l enseignement tous les niveaux et par une pr sence accrue sur le march du travail Depuis 1947 le taux de femmes actives cro t de mani re constante la situation de plein 91 Interview 26 12 2006 62 emploi leur est favorable de m me que le d veloppement du secteur tertiaire L apparition et la commercialisation encore tr s timide de la
81. aires des avoca tes comme Marcelle Renson ou Georgette Ciselet des philosophes et sociologues comme Louise De Craene van Duuren des m decins 52 comme Marie Derscheid ou Ad le Hauwel Ces femmes ont balis un chemin difficile n h sitant pas s impliquer au niveau internatio nal d s l entre deux guerres par un lobbying volontaire aupr s des premi res instances internationales que furent la Soci t des Nations ou le Bureau international du Travail Elles ont sem et les premi res moissons se sont lev es apr s 1945 dans une num ration rappel e par liane Vogel Polsky dans le droit de la famille statut de la femme mari e mancipation juri dique substitution de l autorit parentale l autorit paternelle causes de divorces et r gimes matrimoniaux dans le droit du travail interdiction des clauses r solutoires li es au mariage ou la survenance d enfants de la travailleuse pleine capacit de contracter un contrat de travail pour les femmes mari es galit des salaires galit des chances et de traitement dans le droit de la s curit sociale pour l organisation financi re de la pro tection de la maternit l galisation des allocations de ch mage l galisation des prestations de retraite etc en droit public la fameuse r forme de l article 6 de la Constitution prohi bant les discriminations fond es sur le sexe 7 De 1990 1994 liane Vog
82. ans une proportion donn e Les quotas peuvent aussi avoir un effet pervers et risquent de stigmatiser les femmes entr es par ce biais dans un grade ou une fonction on les accusera d tre l non pour leurs comp tences mais en raison de leur sexe ce qui sera automatiquement d valorisant L exp rience montre que les actions positives ne permettent pas de s at taquer de front la division sexu e du travail qu elles ne sont pas op rantes pour modifier en profondeur les mentalit s comme on l avait esp r et qu elles ne changent rien l absence des femmes dans les lieux de d cision politique et conomique A toutes ces limites s ajou tent des obstacles juridiques qui d coulent principalement du fait que les actions positives sont con ues comme des mesures d rogatoires au principe g n ral de l galit de traitement DES OBSTACLES JURIDIQUES Ces controverses juridiques surgissent cause de l absence de d fi nition pr cise de l galit de traitement ou en raison des difficult s identifier les discriminations indirectes liane Vogel Polsky souli gne que de tr s nombreux litiges concernent des hommes qui consid rent que toute diff rence de traitement introduite pour promouvoir l galit des chances des femmes dans les conditions de travail ou en s curit sociale les discrimine directement La Cour CFCE leur a le plus souvent donn raison au motif que toute d rogation au princi
83. anti institutionnelle gt Elle donne libre cours sa fantaisie son go t pour la litt rature elle est s duite surtout par les exp riences po tiques du surr alisme les images inso lites o le jeu verbal prime sur l imaginaire C est dit elle gr ce aux mots que j ai pu me sortir de la guerre T moin de cette p riode ce po me publi dans le Journal des Tribu 27 naux Cort ge la mani re de Pr vert Un avocat la sauce tomate avec un macaroni la Cour d Appel Un substitut de porcelaine avec un raccommodeur du procureur du Roi Un stagiaire repasser avec un fer de premi re ann e 23 Interview 26 12 2006 24 Docteur en droit professeur l ULB repr sentant de l arrondissement de Bruxelles de 1952 1968 chevin de la Ville de Bruxelles pr sident du groupe socialiste en 1962 s nateur coopt en 1968 Mi nistre des affaires conomiques 1965 1966 ministre d tat en 1974 Membre du Conseil interparle mentaire consultatif du B n lux 1957 1965 puis 1967 Pr sident 1960 Membre de l Assembl e de Union de l Europe occidentale membre de l Assembl e consultative du Conseil de l Europe 1962 Il est l poux de l crivaine Marianne Pi rard et lui m me est essayiste et romancier ses heures 25 Journal des Tribunaux 2 mars 1952 p 143 26 erview 26 12 2006 27 Journal des Tribunaux 11 mars 1951 p 158 28 Gq Jn palais pour la Cor e avec un v
84. cale ou de la s curit sociale il assure aussi indirectement la cou verture de protection de la population non active C est dire la place centrale qu il occupe dans l organisation de notre soci t Pheure actuelle toutes les formes que prend exclusion sociale ont une dimension commune la perte du 145 travail C est vrai pour les jeunes pour les vieux pour les immigrants pour les handicap s pour les femmes Quant la souffrance que g n re l exclusion sociale elle n est pas seulement conomique Ce n est pas seulement la perte des revenus c est aussi et avant tout la perte de statut social A partir de ce moment l on n est plus ma tre de sa destin e On devient citoyen passif assist de seconde zone Elle d couvre progressivement que les normes juridiques cachent des pi ges qui ne se d couvrent que sur le terrain C est le choc lors de la gr ve de la FN en 1966 et la prise de conscience face l attitude des dirigeants syndicaux L exp rience la pratique du Barreau et enfin la d couverte du milieu du travail des conditions de travail des femmes salari es en 1960 la fr quentation des commissions f minines des syndicats de leur r elle impuissance et de leur ghettoisation au sein de l organisation me firent prendre conscience des pi ges du droit contemporain l gard des femmes Ces pi ges qu elle souligne de nombreuses reprises sont principa lement la sp c
85. ce un profond chan gement des mentalit s dans la soci t civile et en particulier dans les associa tions f minines les juristes les commissions femmes des partis politiques et des syndicats 51 A la fin de l ann e 1966 les ministres du Travail et des Affaires Sociales des six pays membres de la CE d cident de poursuivre l harmonisation des salaires masculins et f minins Revenant bien plus tard sur la question des syndicats et des femmes Eliane Vogel Polsky consid re que d une mani re g n rale les fem mes ont t longtemps pi g es par le discours syndical On leur disait vous devez avant tout manifester votre solidarit avec la classe ouvri re On leur disait il faut tre raisonnable quand apr s une gr ve on n gocie sur les acquis il faut faire des choix vous devez comprendre que cette fois ci on ne va pas se battre pour l galit des salaires parce qu on a en vue une meilleure organisation de la qualit de la vie au travail ou une meilleure protection de la s curit ou de l hygi ne et donc les femmes elles m mes ont t prises ce pi ge car une femme comme un homme a de multiples iden tit s Une des raisons de la faiblesse des travailleuses r sulte de leur sous repr sentation dans les organes de direction des syndicats mais aussi de leur organisation s par e Il a t extr mement fr quent et cela dans tous les pays d Europe d encommissionner l
86. chances du Service public f d ral Emploi Travail et Concertation sociale qui est n e en 1993 de la fusion de deux structures d une part le Secr tariat de la Commission du travail des femmes premi re cellule administrative cr e en 1974 et dont le tra vail se concentrait sur la situation des femmes sur le march du travail et d autre part le Service de l Emancipation sociale fond en 1985 au sein du minist re de la Sant publique et de l Environnement et charg de l ex cution de la politique d mancipation sociale en g n ral Depuis plus de trente ans l Etat f d ral m ne donc une politique active d galit des femmes et des hommes l Institut est en quelque sorte le gardien de cette m moire vive tout en continuant jouer un r le moteur dans la mise en uvre de ces politiques d mancipation des femmes et des hommes La lutte pour l galit des droits et des chances pour les femmes et les hommes n est cependant pas l apanage des institutions publiques Bien au contraire L galit des femmes et les hommes est soutenue de fa on individuelle par de nombreuses femmes engag es qui se sont battues et se battent toujours tant en coulisses qu en pleine lumi re pour sa r alisation liane Vogel Polsky est l une de ces femmes En tant qu avocate de vant les cours et tribunaux en tant que chercheuse et professeure l universit en tant qu experte aupr s des institutions internati
87. cident il faut dire que je venais de lire Le Deuxi me sexe de Simone de Beauvoir et j ai prononc un speech o j ai invers les r les 33 Journal des Tribunaux 29 juin 1952 p 407 34 Journal des Tribunaux 2 novembre 1952 35 Cour d appel de Li ge Mercuriale de M Le Procureur f g n ral ff Delwaide l audience solennelle de ren tr e du 16 septembre 1946 Li ge 1947 p 7 31 en voquant un harem Venvers j ai parl des hommes comme les hommes parlent g n ralement des femmes c est dire comme des objets sexuels Cela n a pas t fort appr ci Le 14 ao t 1952 Eliane Polsky pouse Bruxelles l avocat Andr Al bert Vogel Fils d un agent de change Oscar Jules Vogel et de Ger maine Marie Ir ne Bocage Andr Vogel est n Schaerbeek le 18 sep tembre 1918 Inscrit au Barreau depuis 1941 il a fait de la r sistance au sein du Front de l Ind pendance durant la guerre Trois enfants naissent rapidement trois fils Jean 1953 Laurent 1955 Alain 1956 ce qui constate liane Vogel me laissa peu de temps pour m occuper du d veloppement du droit social Il faut g rer les d buts toujours difficiles pour une jeune avocate et d autant plus dif ficiles pour Eliane Vogel Polsky que beaucoup de clients s adressent plus volontiers son mari Elle m me plaide surtout des divorces et des cas de d fense sociale Aussi d s qu elle le peut et comme elle avoue ell
88. cipation gale des femmes au pouvoir dans Le pouvoir en force Actes du colloque de Bruxelles 1 octobre 1998 Bruxelles MET pp 39 54 Existe t il en droit communautaire une obligation positive des Etats membres d adopter des normes qui favorisent la pleine r alisation des droits qu il consacre dans Studi sul Lavoratore Scritti in onore di Gino Giugni 2 vol Bari Ed Cac cuci pp 1685 1700 La n gociation collective du temps de travail dans la pers pective du genre dans Y Kravaritou ed La r glementation du temps de travail dans l Union europ enne Actes du colloque de Florence 27 29 avril 1995 Bruxelles Lang pp 325 330 Gender Equality and Community Law dans U Miic kenberger ed Manifesto Social Europe Publisher European Trade Union Institute pp 255 268 Les femmes et les changements de la d mocratie dans l Union europ enne O en est la parit dans La parit est avenir de Phomme Actes du colloque organis le 24 ao t 2000 Bruxelles PAC Ed Luc Pire pp 39 56 Le droit l galit dans la Communaut europ enne inac cessible toile dans Vogel Polsky et M N Beauchesne coord Les politiques sociales ont elles un sexe Bruxelles La bor pp 125 144 161 2003 Agir pour le droit des femmes Entretien avec Eliane Vo gel Polsky r alis par Muriel Royer Raisons politiques 10 Pa ris Presses de Sciences Po pp 139 149
89. cle 119 comme une simple disposition programme ne conf rant aucun droit subjec tif et engageant la seule responsabilit de l tat belge l gard de ses contractants L GALIT DE REMUNERATION UN MONSTRE DU LOCH NESS HISTORIQUE Dans le contexte international et national l galit salariale entre les sexes constitue pourtant une des plus anciennes revendications f mi nistes En Belgique c est la socialiste Alice Bron qui la toute pre mi re lance la formule A travail gal salaire gal dans les colon nes du journal Le Peuple au d but des ann es 1890 Apr s la Premi re Guerre en 1919 l galit salariale est inscrite dans la partie XIII du Trait de Versailles Charte internationale du Travail qui institue les bases de l Organisation internationale du Travail Cette revendication conomique entre ainsi dans l histoire politique parce que la guerre a d montr que la paix ne peut tre fond e que sur la base d une 108 Coenen M Th 1991 La gr ve des femmes de la FN en 1966 Une premi re en Europe Bruxelles POL HIS p 65 Sur cette gr ve voir aussi Gubbels R 1966 La gr ve au f minin Essai d analyse du mouvement revendicatif la Fabrique nationale d armes de guerre Bruxelles CERSE Les gr ves f minines de la construction m tallique et la revendication pour l galit de r mun ration Courrier hebdomadaire du CRISP 325 326 24 juin 1966 109 Vogel Polsk
90. core quel journaliste quel politologue quel chroniqueur judiciaire trouverait utile ou n cessaire de souligner cet tat des lieux Qui s en scandalise 6 273 Voir notamment ses contributions dans R pertoire des commissions parlementaires charg es de la politi que de l galit des chances des femmes et des hommes et au parlement europ en Bruxelles juin 1997 pp 40 81 Rapport Premi re Conf rence des Commissions parlementaires charg es de la politique de l galit des chances des femmes et des hommes et au parlement europ en Bruxelles 1997 pp 19 26 et pp 31 37 274 Rapport Premi re conf rence op cit p 20 275 Voir aussi un expos tr s complet Vogel Polsky s d Comment recourir au concept de Good Go vernance pour garantir la participation gale des femmes au pouvoir Le pouvoir en force Actes du colloque de Bruxelles 1er octobre 1998 Bruxelles MET pp 39 54 276 Vogel Polsky 1996 Les trous noirs de l univers des medias Chronique f ministe 58 p 6 136 DE NOUVELLES DECEPTIONS La r vision du Trait de Maastricht lui avait fourni l espoir de faire reconnaitre les trois propositions qui lui tiennent 4 cceur la recon naissance du droit fondamental l galit des femmes et des hommes la modification des institutions et des organes consultatifs de Union pour les rendre paritaires enrichissement du concept de citoyennet europ enne Mais le Trait d Am
91. d cision politique conomique social le R seau est compos d expertes des pays membres et d une coordi natrice Sabine de B thune A ce moment Sabine de B thune est une jeune avocate elle a 34 ans mais elle a d j un parcours f ministe bien trac comme collaboratrice au Service de mancipation sociale depuis 1987 et pr sidente du groupe Vrouw en Maatschappij au sein du CVP depuis f vrier 1989 2 Celui ci depuis sa cr ation exerce une 229 C est Stockholm en 1988 devant le Congr s de la Conf d ration europ enne des Syndicats que Jac ques Delors attira l attention sur la n cessaire dimension sociale de la construction europ enne Eliane Vogel Polsky participe a titre d experte l laboration de l Avis demand par Jacques Delors Mais la Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux adopt e par les chefs d tat ou de gouverne ment Strasbourg le 9 d cembre 1989 se limite une d claration d intention intergouvernementale en raison du veto de la Grande Bretagne Toutefois cette Charte comporte un point qui pr cise que l galit de traitement entre les femmes et les hommes doit tre assur e et sur lequel s appuie le 3e Programme 230 Coopt e au S nat en 1995 Sabine de B thune si ge comme s natrice CVP sans famille c est dire non li e directement l une des familles standen du parti Elle pr side le Comit d Avis pour l galit des chances des femmes et des
92. d mocratie Ces pages sont un essai portrait d une grande dame de la cause des femmes L ouvrage s organise th matiquement l enfance et la jeunesse d abord jusqu la fin des tudes universitaires le stage d avocate le mariage et la maternit Ce chapitre est volontairement bref il permet de situer liane Vogel Polsky dans un contexte familial tout en respectant la discr tion qu elle observe toujours sur sa vie priv e Il n en sera donc question dans la suite de l ouvrage que de mani re allusive dans la mesure o elle influence sa trajectoire militante Un second chapitre est consacr sa carri re acad mique elle d bute par des activit s de recherche puis des activit s enseignantes formant r trospectivement un cursus brillant et continu qui gravit avec une bel le r gularit les chelons d une carri re professorale couronn e in fine par un titre de docteur honoris causa universit de Lleida en 1992 Honoris causa dans ce cas pr cis la cause n est autre que la d fense des femmes Le militantisme f ministe d Eliane Vogel Polsky a pris nais sance tr s pr cis ment en 1966 il surgit du choc qu elle prouve en d couvrant la r alit quotidienne des ouvri res de la Fabrique Natio nale d Armes Herstal et leur d termination lors de la gr ve qu elles m nent pendant plusieurs semaines D s ce moment elle s engage comme avocate comme th oricienne du droit en visant
93. dans la norme de droit Cours donn l Univer sit des Femmes le 29 septembre 2006 148 On peut faire admettre ce droit l galit non pas en plaidant pour les fem mes parce que ce sont des femmes non pas parce qu elles doivent tre re pr sent es dans les institutions les parlements ou les entreprises mais parce que c est notre vision de la d mocratie qui est de garantir le droit de tous les individus Ce west donc pas en invoquant le droit des femmes qu il faut se battre mais bien en invoquant l int r t m me de la d mocratie Fen arrive cette conclusion il faut faire reconna tre que le droit l galit est un droit collectif sinon l galit restera un principe et donc lettre morte Tant que ce droit l galit des femmes et des hommes ne sera pas reconnu comme un droit fondamental la fois collectif et individuel les syst mes juridiques opposeront toujours la construction de l ga lit des formulations et des techniques qui programment par elles m mes leur inefficacit Ces pratiques sont observables aujourd hui encore et parmi les d fauts qu elle souligne e plus grave consiste dans la dis parition de l obligation de garantir l galit en la rempla ant dans la prati que par un processus d galisation M me les concepts nouveaux lanc s par l Union europ enne tel l empowerment des femmes ou le mainstreaming maintiennent la supr matie d une approch
94. de n cessairement comme gar on ou fille et les deux sexes ont une gale l gitimit C est la reconnaissance d une vidence celle que l humanit est sexu e et que toutes les di versit s passent par cette dualit les tres humains sont des hommes ou des femmes La parit bouleverse donc de fond en comble la logique de l galit des chances qui reposait sur un syst me de rattrapage et exclut les quotas qui enferment les femmes dans un particularisme de minorit Il ne s agit donc plus comme dans le cas des actions positives d un moyen temporaire destin ch ance dispara tre mais bien du fondement m me sur lequel se pense et se construit la d mocratie en termes de couple l homme et la femme Le concept limine toute notion d as similation car n est il pas la fois comique et d sesp rant d observer le vocabulaire des politiques destin es aux femmes ins rer 52 de la popula tion qu est ce que cela signifie Et les ins rer dans quoi gt il limine l id e de rattrapage m me s il est admis qu un seuil de parit est n cessaire g n ralement fix 40 pour que le jeu d mocratique puisse se d rouler correctement A la suite de ce s minaire le Conseil de l Europe met en uvre des travaux et des tudes envisageant les obstacles qui pourraient surgir et les strat gies pour les liminer 233 Sledziewski E 1989 dans Rapport sur les id aux d mocra
95. des l ments d une s rie de dispositifs coordonn s 2 Il ne suffit donc pas de soutenir l extension de programmes sp cifiques destin s aux femmes mais il faut aussi renforcer la pr sence des femmes tous les niveaux par des actions positives r quilibrer la composition des organes d cisionnels tablir une strat gie globale traversant tous les domaines informations feuilletons publicit s etc Il faut que la dimension in suffl e par la pr sence des femmes dans les m dias ne se solde pas par un ghetto femmes mais impr gne l ensemble des programmes La voie d un renouvellement des images de la femme la TV passe par une innovation essentielle qui consiste pr cis ment en ce que la recherche de l expression du point de vue des femmes ne passe pas n cessairement par le traitement de sujets f minins mais par le point de vue de l approche quel que soit le th me trait 213 Vogel Polsky Images de la femme dans les t l visions op cit vol 3 p 23 214 Idem vol 3 p 19 215 Idem vol 3 p 27 110 Les r sultats synth tiques de cette vaste enqu te seront diffus s par Les Cahiers des femmes d Europe dans leur num ro de septembre 1988 Ils servent aussi de base de discussion pour un s minaire organis en juin 1985 a ULB avec l appui de la Commission des CE et des tin r unir des professionnels et des dirigeants des grandes cha nes europ ennes sur la question de l
96. des in galit s au travail entre les hommes et les femmes de bons tudiants en droit bien intentionn es se sont plaints ont trouv cela insupportable et j ai ramass des avis p dagogiques n gatifs Mais cela ne m a pas arr t e je refilais quand m me mes id es quand j avais l occasion gt Quand le Cercle du Libre Examen consacre en 1972 un cycle de conf rences au n o f minisme et un num ro sp cial de ses Cahiers La condition f minine liane Vogel Polsky au d tour d une lecture critique d auteures fondatrices de la nouvelle vague et de leurs contra dicteurs laisse entrevoir des conceptions fermes et radicales Elle y affirme clairement que la condition de la femme correspond une colonisation sexuelle qui est sans doute l id ologie la plus r pandue dans notre culture et lui fournit son concept de puissance le plus fondamental Notre soci t est patriarcale Toutes les avenues conduisant au pouvoir Par m e l industrie la technologie les universit s la science la police sont entre 70 Idem pp 17 18 71 Idem p 61 72 Interview 26 12 2006 48 les mains des m les Ce qu il importe v ritablement de rechercher en mati re de politique sexuelle c est le fondement m me d une oppression mil l naire dont la justification apparente est le sexe mais dont l origine profonde se trouve dans la division du travail qui engendrera l exploitation conomique et la divis
97. du Travail 9 pp 626 650 La femme dans le monde du travail Actes des journ es d tudes Cahiers de la Commission du travail des femmes 1 mars pp 79 86 galit de r mun ration Revue du Travail 3 pp 373 392 L volution du statut de la travailleuse dans les relations de travail dans 30 jaar Belgische arbeidsverhoudingen Deventer Kluwer pp 179 216 Les cons quences du divorce dans quelques syst mes de s curit sociale en Europe dans VIH Journ es d tudes juridi ques Jean Dabin UCL Bruxelles Bruylant pp 393 420 Les facteurs d extran it le r le du droit et de la jurispru dence communautaires Revue de l Universit libre de Bruxelles A Penseigne du droit social belge 1 3 pp 283 311 L article 8 Droit des travailleuses la protection dans La Charte sociale europ enne Dix ann es d application Actes du collo 156 1978d 1983 1984a 1984b 1985 1986a 1986b 1986c 1988 1989a 1989b que des 14 15 octobre 1976 organis sous la direction de L on Eli Troclet Bruxelles Ed ULB Institut d Etudes europ ennes pp 223 233 Conclusions g n rales dans La Charte sociale europ enne Dix ann es d application Actes du colloque des 14 15 octobre 1976 organis sous la direction de L on Eli Troclet Bruxelles Ed ULB Institut d Etudes europ ennes pp 275 291 Lecture juridique de deux conflits Cahiers du
98. e a pr dit une derni re fois que l av nement des femmes dans les pro fessions juridiques signifiera le d sordre de la soci t l branlement de la famille la d cadence de la moralit en bref la soif d galit 17 Interview 26 12 2006 18 La loi du 7 mai 1947 autorise les femmes exercer la fonction d avocat la Cour de Cassation les lois du 21 f vrier 1948 et du 1er mars 1950 leur donne acc s toutes les fonctions de l ordre judiciaire celle du 1er mars 1950 au Conseil d Etat et au notariat Sur Odette De Wynter 1927 1998 voir Gubin et al dir 2006 Dictionnaire des femmes belges XIXe XXe s Bruxelles Racine pp 204 205 19 Sur Marie Th r se Cuvelliez 1923 2005 avocate voir Chronique f ministe 86 88 sept 2003 janv 2004 pp 149 151 Chronique f ministe 93 sept d c 2005 p 64 20 Sa m re Yvonne Pray militante au parti lib ral d sirait en effet ardemment voir sa fille suivre la voie de son p re Jean De Wynter notaire Ostende d c d pr matur ment 26 des femmes n est rien d autre qu un danger pour le foyer et une menace pour la restauration des valeurs spirituelles et morales Marie Th r se Cuvelliez que l on retrouvera aux c t s d Eliane Vogel Polsky dans de nombreux combats est la plus g e des trois en raison d un parcours interrompu pour des raisons familiales De ces ann es d imm diat apr s guerre pourtant trave
99. e Schoppenvrouw qui mane l origine des f ministes socialistes pour s ouvrir ensuite au pluralisme 1978 1999 et de Lilith 1980 1986 le bulletin d information f ministe qui d bute d abord comme organe du Vrouwen Overleg Komitee puis suit sa propre voie et finit comme suppl ment flamand du p riodique n erlandais Opzij Mais en d pit d une r elle abondance de petites publications f ministes surtout en Flandre o chaque Maison de fem mes dispose pratiquement de son bulletin d information en d pit des efforts effectu s par des librairies f ministes ouvertes Bruxelles La Rabouilleuse et Louvain Dulle Griet d abord Bruxelles d s le d but des ann es 1970 la grande presse d information g n rale reste relativement indiff rente aux pr occupations f ministes Inversement la radio avait amorc une certaine ouverture Des mis sions f minines avaient m me connu un engouement en raison de la vague n of ministe mais surtout en raison du choix de sujets tabous comme la sexualit En France une mission comme celle d liane Victor Les femmes aussi s tait maintenue sur les ondes de 1964 1973 En Belgique l impulsion est donn e par Jacqueline Sarol a Charg e en 1962 par le secr taire de la r gionale FGTB de Li ge Jacques Yerna de r diger un rapport de synth se sur le travail des fem mes elle s en sert comme base pour une misison hebdomadaire Ra di
100. e corps professoral ne compte toujours que 5 de femmes Beaucoup veulent croire que le principe d galit est respect ULB dans les no minations et les promotions 51 Sur cet aspect voir Gubin et V Piette avec la participation de P Van den Dungen 2004 Emma Louise Marie L Universit libre de Bruxelles et l mancipation des femmes 1834 2000 Bruxelles Ed GIEF Service des Archives pp 125 213 pp 233 281 52 Interview de Simone Huyberechts professeure l ULB pr sidente de la facult des sciences sociales politiques et conomiques de 1972 1975 dans Chronique f ministe d c 1984 janv 1985 pp 5 6 42 L universit dispense m me pr cocement un embryon d enseignement f ministe Gr ce aux dispositions testamentaires de Suzanne Tassier une Chaire a t fond e en 1963 pour la condition et le travail f minins Les sujets trait s sont brilants pour l poque et en prise sur l actualit en 1968 1969 la Chaire est occup e par la docteure Marie Andr e Lagrou Weill Hall chef de d partement l h pital de La Piti Salp tri re 4 Paris mais surtout cofondatrice de la Ma ternit heureuse initiatrice du planning familial et de la lutte pour la contraception Dans ce domaine pr cis en effet l ULB fait vraiment figure d avant garde et des m decins comme les docteurs Peers et Hubinont soutiennent un combat parall le celui des f ministes En 197
101. e droit de l galit des femmes et des hommes com me un droit fondamental LA VOIE VERS LA PARIT Il faut revenir quelque peu en arri re sur les opportunit s ouvertes depuis le Trait de Maastricht 1992 Celui ci consacre l Union euro p enne qui s accompagne d sormais d une vocation politique en ga rantissant la citoyennet europ enne toute personne ayant la natio nalit d un tat membre C est un jalon extr mement important qui s effectue dans une soci t o les femmes prennent de plus en plus de responsabilit s La citoyennet europ enne appara t alors comme une voie pour parfaire une d mocratie qui reste bancale Au d but des ann es 1990 liane Vogel Polsky se d tourne pourtant progressivement de la politique d galit des chances dont elle a pu appr cier la perversit des effets induits La formulation de l galit des sexes comme une galit entre les femmes et les hommes a g n r une logi que vicieuse et limit e centr e sur la comparaison de la situation de la femme avec celle de l homme d bouchant sur des approches et techniques juridiques de type anthropologique Le droit et la doctrine ont ainsi assimil les st r o types et les valeurs masculines de la soci t europ enne et ont reproduit des exclusions justifi es par ceux ci ou ont tent d int grer les femmes non comme des personnes humaines mais comme une cat gorie socio l gale minoritaire dont les m
102. e fin de carri re qu elle avait re ue et celle d un commis de bord autoris poursuivre au del de 40 ans et la compensation du pr judice caus par le raccourcissement 178 Journal officiel des Communaut s europ ennes 19 2 1975 n L 45 179 Journal officiel des Communaut s europ ennes 14 2 1976 n L 39 40 180 Journal officiel des Communaut s europ ennes 10 1 1979 n L 6 24 181 Rendue obligatoire par arr t royal du 9 d cembre 1975 93 de sa carri re Elle r clamait aussi des arri r s suscit s par une discri mination salariale D bout e par le Tribunal du travail de Bruxelles Gabrielle Defrenne fait appel La Cour du Travail de Bruxelles rejeta ses deux premi res demandes mais posa la question pr judicielle sur la discrimination sa lariale 4 la Cour de Justice des Communaut s europ ennes Et celle ci dans son arr t du 8 avril 1976 reconna t l applicabilit directe de l ar ticle 119 Eliane Vogel Polsky exulte La Cour de Justice reconnaissait que l article 119 tait self executing que tat et les employeurs auraient d le mettre en uvre pour le 31 d cembre 1961 La Cour reconna t que Particle 119 aurait d tre appliqu Elle reconna t m me que c est un droit fondamental Donc c est un arr t sublime Affaires Defrenne Les arr ts tablissent que Particle 119 cr e un droit individuel qui peut tre directement invoqu devant les tribunaux de
103. e jeu la le on inaugurale d Fliane Vogel Polsky donne le ton en pr sentant Les struc 62 Charles Fourier socialiste utopiste fran ais de la premi re moiti du 19e si cle 63 Vogel Polsky 1974 La pr paration professionnelle des femmes salari es dans les pays des Com munaut s europ ennes Revue nouvelle 1 janvier pp 35 39 64 MmeH Pross pour l Allemagne Evelyne Sullerot pour la France Mme Lulling pour le Luxembourg Nora Federici pour l Italie et M Degeller pour les Pays Bas 46 tures patriarcales du monde du travail f minin dans l Europe contemporaine et en insistant sur les facteurs ext rieurs qui influencent les conditions de travail des femmes Tout se passe comme s il y avait des ghettos f minins et une politique consciente d apartheid La le on de synth se est tout aussi ferme elle compare le sort de la salari e celui du co lonis et place le combat mener sur le terrain des mentalit s Les conclusions tiennent en quatre points la transformation id ologique des valeurs notamment par l ducation la cr ation d emplois nou veaux pour les femmes avec un syst me de quotas tablissant une dis crimination positive l laboration de textes l gaux pour promouvoir l galit de salaire et de traitement une politique sociale accordant plus d importance aux structures d accueil Ce programme conclut elle est un d fi notre soci t profond ment in galitaire
104. e l volution des droits des Europ ennes 1977 1987 Cahiers des femmes d Europe 27 juin R my M 1990 De Putopie l int gration Histoire des mouvements de femmes Paris L Harmattan Scott J W 2005 Parit L universel et la diff rence des sexes Paris Albin Michel Schoonbroodt J 1973 Les femmes et le travail Bruxelles EVO Stroobants M 1993 Sociologie du travail Paris Nathan Universit Troclet L E 1975 La femme devant le droit international Bruxelles Nathan Labor Van der Vorst P 1992 Cent ans de droit social belge 3 ed Bruxelles Van Mechelen R 1979 Uit eigen beweging balans van de Vrouwen beweging in Vlaanderen 1970 1980 Leuven Kritak 169 Vanthemsche G 1994 La s curit sociale Les origines du systeme belge Le pr sent face son pass Bruxelles De Boeck Van Rokeghem S J Vercheval Vervoort et J Aubenas 2006 Des femmes dans Vhistoire en Belgique depuis 1830 Bruxelles Ed Luc Pire Vogel J 1996 Parit et galit Cahiers du GEDISST 17 pp 57 76 170 Eliane Vogel Polsky UNE FEMME DE CONVICTION a gr ve des ouvri res de Herstal en f vrier mai 1966 permet de comprendre que l ga lit salariale n est toujours pas acquise en d pit de son inscription dans le Trait de Rome 1957 ratifi par la Belgique en 1958 Pour Eliane Vogel Polsky cette gr ve signifie le point de d part de son engagement f ministe Son
105. e m me ne pas avoir gt 9 de vocation particuli re pour les t ches domestiques elle s vade vers de nouvelles tudes Quoi de plus int ressant que de d cider de reprendre des tudes alors que l on se sent noy e dans un univers familial exigeant ne permettant que peu d activit s ext rieures 36 Interview 26 12 2006 37 Il d c de Ohain le 1er avril 1976 Eliane Polsky pousera en secondes noces en 1984 le juriste Claude Larsimont Le couple a une fille Victoire 38 Vogel Polsky 2006 Cinquante ans de droit du travail dans M Sylin Cinquante ans d volution du travail De la semaine de 5 jours la Directive Bolkenstein Colloque organis l occasion des 50 ans de l Institut des Sciences du Travail de l ULB Bruxelles p 30 32 carrez Une carri re scientifique et acad mique Pe du Travail vient d tre fond ULB le 25 juin 1955 sous la pr sidence de Madeleine Gevers Dwelshauvers qui en as surera la direction jusqu en 1970 Cette cr ation est loin d tre ano dine elle reconna t l int r t acad mique des probl mes sociaux dans la soci t post industrielle Les luttes sociales ont fait na tre une l gislation des r glements du travail des conventions collectives qui constituent peu peu les fondements d une branche relativement neuve du droit Apr s la Seconde Guerre celle ci se d veloppe rapi dement sous l impulsion du pacte de solidarit
106. e par l galisation Tous les programmes communautaires y compris les derniers en date visent la promotion des femmes dans une optique d galisation Or le main streaming est un proc d une grille de lecture qui ne peut pas rempla cer des droits effectifs Pour expliquer les difficult s sans cesse r currentes liane Vogel Polsky convoque l absence de volont politique une critique qu elle formule d j d s les ann es 1970 Ainsi le R glement est le seul instru ment l gislatif obligatoire et directement applicable dans tous les tats membres mais il n est jamais utilis en mati re d galit des sexes a une exception pr s portant sur l int gration des questions d galit des sexes dans la coop ration au d veloppement On se contente de recommandations d avis qui n ont pas de port e contraignante 287 Interview 8 1 2007 288 Vogel Polsky Comment la femme s int gre t elle dans la norme de droit Cours donn l Univer sit des Femmes le 29 septembre 2006 289 Idem 149 Aujourd hui aucun texte de droit communautaire m me pas le projet de Constitution ne nous permet de r clamer l applicabilit directe comme elle a pu le faire pour Particle 119 d un droit l galit politique conomique et sociale des femmes et des hommes Le jour o nos gouvernements nos parle ments nos instances judiciaires seront enfin convaincus que le droit l galit des
107. e prononcent en faveur de l galit salariale Ils produi sent des instruments juridiques internationaux susceptibles d tre uti lis s en droit national En 1948 la D claration des droits de l homme proclam e par l ONU reprend aussi le principe de l galit salariale article 23 qui figure d s lors dans la Convention de sauvegarde des droits de l homme et des libert s fondamentales du Conseil de Eu rope en 1950 D s 1944 la Conf rence nationale du Travail est confront e des in galit s de salaires tellement choquantes qu elle convient que les sa laires f minins ne pourront plus tre inf rieurs 75 du salaire d un man uvre masculin et 60 de celui d un ouvrier qualifi Elle r af firme la n cessit d aboutir une galit de r mun ration recomman dation n 71 Le ministre du Travail rappelons que L on li Troclet est la t te de ce d partement en 1954 1958 et le Conseil national du 113 Jacques C et S Lef bvre Dans le sillage de l ONU Restructuration et nouveaux modes d action de 1945 nos jours dans Gubin et Van Molle dir Des femmes qui changent le monde op cit pp 121 147 72 Travail insistent diverses reprises aupr s des commissions paritaires pour qu elles diminuent les carts salariaux entre les sexes Le droit social belge ne comporte aucune disposition l gale sur l galit de r mun ration mais en 1952 la Belgique a ratifi la Con
108. e social europ en Droit social 2 f vrier p 186 143 Eliane Vogel Polsky en mission a Washington Ford Foundation 1981 relatif l a beaucoup fait r fl chir Face une construction europ en ne qui met de plus en plus l accent sur l conomie de march elle souligne sans cesse le foss qui se creuse avec l Europe sociale qu elle a toujours d fendue de nombreuses reprises elle tire la sonnette d alarme Le Trait de Maastricht lui inspire de s rieuses inqui tudes elle souligne l accablante nudit de ce qu elle appelle la proth se sociale du Trait Du Trait de Maastricht 1992 au Trait d Ams terdam 1999 elle assiste aux n gociations intergouvernementales multiplie les articles les s minaires les r unions les t ches d exper tise Plusieurs publications importantes t moignent de cette recherche qui devient avec la d mocratie paritaire son combat militant des ann es 1990 Les d ceptions sont nombreuses et elle ne m che pas ses mots quand elle met en garde contre un mod le de soci t europ enne qui se d tache de tout ce qui constituait le fondement de l tat providence et de cette sp cificit des pays europ ens o l conomie de march a toujours t contrebalanc e par une tr s profonde solidarit organis e 281 Vogel Polsky 1994 Le mod le europ en de soci t En qu te d Europe Les carrefours de la science e
109. e vu par Kate Millet Norman Mailer et Ger maine Greer Cahiers du Librex mai pp 49 50 74 Ibidem 49 A la s ance d attribution du doc torat honoris causa universit de Lleida Catalogne 1992 A partir de 1991 elle obtient le titre de professeur de l universit ce qui lui permet de poursuivre 4 la fois ses recherches et de dispenser le cours de droit social compar jusqu au 30 septembre 1995 Ce qui aurait pu tre une retraite bien m rit e se r v le au contraire une p riode extr mement productive Nous verrons plus loin com ment les ann es 1990 sont consacr es 4 la d fense du travail f minin la promotion de l Europe sociale et de la citoyennet europ enne et au d veloppement des tudes f ministes liane Vogel Polsky joue v ritablement sur ces trois niveaux qu elle articule pour approcher une m me r alit refonder la notion d galit entre les femmes et les hommes de mani re la faire adopter comme un droit fondamental Le titre de Docteure honoris causa que l universit de Lleida Catalo gne lui d cerne le 13 d cembre 1999 est la reconnaissance concr te de ses activit s th oriques et pragmatiques en faveur plus particuli rement des femmes 50 LES ANNEES 1990 LE TEMPS DES WOMEN S STUDIES A la diff rence de la France voisine o le lien s est nou rapidement entre les militantes et les intellectuelles et a suscit un d veloppement plus pr coce des
110. ecteur priv 1992 Int gration du Service de l mancipation sociale au sein du Mi nist re de l Emploi et du Travail puis du Minist re de la Fonction publique et des grandes villes 1993 Cr ation de la Direction de l galit des chances au sein du Mi nist re de Emploi Travail et Concertation n e de la fusion de Secr tariat de la Commission du Travail des Femmes cr e en 1974 Service de Emancipation sociale cr en 1985 1993 Conseil de l galit des Chances entre Hommes et Femmes AR 15 02 1993 organe consultatif 2002 Institut pour l galit des femmes et des hommes Loi du 16 12 2002 AU NIVEAU COMMUNAUTAIRE ET R GIONAL COMMUNAUT FLAMANDE Janvier 1996 Cellule Gelijke kansen Vlaanderen Juillet 1996 Commission interd partementale Egalit des chances COMMUNAUT FRAN AISE 1994 Direction de l galit des chances succ de au Service pour la pro motion culturelle et professionnelle des femmes REGION WALLONNE 1994 Commission r gionale de femmes du Conseil conomique et social de la r gion wallonne Mars 1997 Comit d avis sur l Egalit des chances entre les hommes et les fem mes 67 AU PARLEMENT CHAMBRE DES REPRESENTANTS 1988 Comit d Avis pour l mancipation sociale SENAT 1996 Comit d avis pour I Egalit des chances entre les femmes et les hommes L Ann e de la femme stimule les recherches Le Centre f minin de rencontres
111. el Polsky dirige le Point d Appui Women s studies cr par les services de programmation de la politique scienti fique dans le cadre d un programme Recherches en sciences sociales LE POINT D APPUI WOMEN S STUDIES 1990 1994 Ce Point d Appui est n dans des conditions difficiles car cela n allait pas de soi Des Points d Appuis taient pr vus pratiquement dans tous les domai nes des sciences humaines mais on wen avait pas pr vu pour les femmes Il a fallu une grosse lutte pour faire admettre que l on pouvait imaginer aussi un 77 Pour plus de d tails sur ces f ministes voir Gubin et al Dictionnaire des femmes belges op cit res pectivement pp 479 481 Renson pp 100 103 Ciselet pp 560 561 Van Duuren pp 188 189 Ders cheid pp 310 311 Hauwel 78 Vogel Polsky Aujourd hui des tudes f ministes op cit pp 91 95 79 Au total dix Points d Appui ont t cr s 53 Point d Appui relatif la condition des femmes Ce n tait pas du tout gagn d avance et c est gr ce d ailleurs la pugnacit des chercheuses flamandes qui ont men un gros combat qu il a t obtenu Moi m me je n y ai pas t m l e du tout je ne savais m me pas qu il existait des tractations ce propos C est quand il a t cr que j ai t contact e pour diriger la partie franco phone 80 Organis e au niveau national dans le but de favoriser les tudes sur les f
112. el de chacun l galit de traitement sans discrimination fond e sur le sexe Cet arr t suscite une motion tr s vive Pour liane Vogel Polsky la notion de discrimination rebours sugg r e par l affaire Kalanke est un artefact une aberration juridique puisque l action positive n est ni un privil ge ni un avantage en faveur des femmes mais un outil pour liminer des pr jug s qui ont op r jusqu ici en faveur des hommes Cet arr t fournit surtout exemple saisissant du tonneau des Dana des de l galit des sexes puisqu il fait r trograder le droit communautaire des actions positives A la fin du XX si cle dans des d mocraties mo dernes la condition des femmes est toujours singuli re puisque leur galit n est jamais reconnue d finitivement et doit tre sans cesse d fendue et l gitim e 220 Vogel Polsky Les femmes et le changements de la d mocratie dans l Union europ enne dans La parit est l avenir de l homme Bruxelles Ed Luc Pire p 43 221 CJCE 17 octobre 1995 Aff C 450 93 E Kalanke contre Freie Hansestadt Bremen 222 Interview 8 1 2007 223 Vogel Polsky E Femmes citoyennet europ enne et Trait de Maastricht www penelopes org 115 Embarrass e par cet arr t la Commission europ enne se demande quelle solution adopter faut il modifier la directive 76 207 et y ins rer que l action positive peut tre appliqu e certaines condit
113. elait elle m me les petits contrats tait tr s d cevante Il s agissait d une compilation des r glementations existantes et c tait telle ment inint ressant que c est le seul cours que j ai rat l examen durant mes trois ann es de doctorat liane Vogel Polsky avait donc gard le sou venir d une mati re s che r barbative n voquant en rien les condi tions de travail ni les fondements m mes d un droit du travail 40 L on Eli Troclet 1902 1980 docteur en droit professeur l ULB homme d tat socialiste ministre du Travail et de la Pr voyance sociale 1945 1945 1946 ministre des Affaires conomiques 1946 mi nistre du Travail et de la Pr voyance sociale 1946 1946 1947 1947 1948 1948 1949 1954 1958 ministre d tat en 1969 II si ge au parlement europ en en 1961 41 Quel avenir pour l Europe sociale op cit p 22 42 Interview 26 12 2006 36 A inverse Troclet fait vivre le droit social Profond ment impli qu dans la vie politique et sociale de son poque c est un homme de terrain successivement conseiller provincial s nateur provincial de Li ge d s 1944 huit fois ministre C est en outre un Europ en convaincu qui si ge au Parlement europ en en 1961 Passionn par les questions de s curit sociale de l gislation sociale internationale il transmet la jeune femme deux virus d un seul coup e virus social et le virus europ en
114. embres font l objet de droits passifs ou protecteurs Une page est tourn e elle ouvre la voie vers la parit 227 Et non pas comme pr c demment l unanimit 228 Vogel Polsky Les femmes et les changements op cit p 47 117 118 CHAPITRE 5 Sortir de l impasse Les ann es 1990 parit et d mocratie paritaire e Troisi me Programme d galit des chances mis en uvre par la Commission europ enne 1991 1995 offre des opportunit s pour sortir de l impasse Mis en place apr s la Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux proclam e le 7 d cembre 2000 au sommet de Nice qui s tait r v l e tr s d cevante mais permettait n anmoins de d passer le seul domaine de l emploi le 3 Programme part du postulat que le principal obstacle la r ussite d une politique d galit des chances r side dans la sous repr sentation des femmes dans les organes de d cision Tous les rapports et les travaux pr c dents indiquaient en effet que pour aboutir des r sultats durables il faut s attaquer a tous les facteurs qui maintiennent les femmes en tat d inf riorit et que leur position sur le march du travail n en est qu un fid le reflet En cons quence la Commission cr e une quinzaine de r seaux extr mement divers parmi lesquels le r seau Femmes dans la prise de d cision en 1992 Charg d tudier la participation des femmes tous les niveaux de
115. emmes et surtout leur donner un maximum de visibilit la di rection du Point d Appui Women s studies est confi e au Centre de sociologie en droit social ULB et au Centrum Vrouwenstudies de l Universitaire Instelling Antwerpen UIA selon un partage des t ches qui refl te les comp tences particuli res des deux centres Le Point d Appui francophone avait choisi de s int resser davantage aux aspects juridiques politiques et sociaux des tudes sur les femmes et Pexploration ou Papprofondissement des probl mes d ordre th orique que les women s studies ont introduits dans le champ des sciences humaines et sociales Du c t n erlandophone sous l impulsion de Mieke Van Haegendoren docteure en sciences politiques et sociales et professeure Hasselt les objectifs visent plut t rassembler les donn es issues des recherches r centes 4 mettre a disposition un mat riel statistique ventil selon les sexes qui manque cruellement et s av re pourtant indispensable si l on veut tablir objectivement les in galit s qui frappent les femmes A partir de juin 1991 le Point d Appui publie une Newsletter bilingue qui fournit r guli rement des informations sur les recherches en cours en Belgique mais galement des articles de fond Elle para t r guli re ment tous les six mois jusqu en 1994 80 Interview 8 1 2007 81 Vogel Polsky E M N Beauchesne et L Zaid 1994 Manuel des ressou
116. ensibiliser l opinion belge l Europe C est ainsi que Anne Marie Lizin nomm e en 1989 Secr taire d tat l Europe 92 cherchant faire prendre conscience de l importance de la construction europ enne sur la vie des femmes a confi liane Vogel Polsky la t che de r diger un ouvrage de vulgarisation qui pr sente en termes clairs et accessibles l volution du droit communau taire et son impact sur le travail f minin liane Vogel Polsky y sou lignait avec l existence d instruments pour faire progresser l galit une prise de conscience irr versible du r le des femmes dans l conomie et dans tous les secteurs de la vie sociale tout en appelant les femmes tre vigilantes et s impliquer dans la politique europ enne I faut que celles ci envisagent lucidement les enjeux du futur s impliquent dans les centres de la d cision politique et p sent de tout leur poids sur l orientation donn e par les pouvoirs publics Les femmes doivent b tir une Europe qui ne sera pas uniquement conomique et mon taire mais qui d fende un projet 251 Interview 8 1 2007 252 Gubin et L Van Molle dir 1998 Femmes et politique en Belgique Bruxelles Racine pp 72 77 128 de soci t faisant place la justice sociale et la reconnaissance et au respect de l galit des chances de tous les citoyens gt Le R seau s est principalement focalis sur la place des femmes en politiq
117. eptibles de favoriser un acc s gal des hommes et des femmes la prise de d cision D s novembre 1992 le R seau organise en collaboration avec le Lobby europ en des femmes un premier Sommet Ath nes sur le th me Femmes au pouvoir 2 3 novembre Il r unit plus de 400 participants conf re une visibilit forte au r seau et assure une diffu sion maximale de l id e de parit A l issue de la conf rence dix huit femmes ayant occup ou occupant des hautes fonctions dont Simone Veil Miet Smet M lina Mercouri Edith Cresson2 adoptent une D claration en faveur de la parit pr par e par le R seau que Yon pourrait r sumer ainsi la d mocratie impose la parit dans la repr sentation et l administration des nations Ce n est plus seule ment la question de l galit de traitement des hommes et des femmes qui est en cause le th me s est largi la d mocratie et 4 son fonc tionnement A la suite des engagements pris Ath nes le R seau organise un s mi naire europ en les 14 et 15 octobre 1993 Bruxelles Il a pour but de 239 D cid en 1987 cr en 1990 lors d une assembl e Bruxelles les 21 et 22 septembre le Lobby euro p en des Femmes LEF est compos de repr sentant e s d ONG de femmes et de repr sentant e s d organisations europ ennes Il se pr sente comme un groupe de pression qui lance des campagnes de sensibilisation soutenues par les organisations me
118. er tracer le portrait de celles qui ont marqu chacune leur mani re ce XX si cle des femmes Ou doit on en toute modestie se borner 4 enregistrer de mani re s che et volontai rement math matique impartiale les seuls faits objectifs conserv s comme autant de sources brutes du pass pour le pr sent Nous avons fait plut t le pari que chacun sait confus ment que toute biographie bien ordonn e est un cadre intellectuel pour maintenir vivaces des faits dignes de m moire mais qui ne sauraient tre qu une facette de la personne parmi les multiples qu elle peut donner voir Un tel cadre suppose souvent d tablir des dates ces sauf conduits qui rassurent l historien de d couper a posteriori les engagements d une vie en tranches th matiques pour les imbriquer vaille que vaille dans la logique du r cit Mais il leur manque la chair les motions les joies les peines les d ceptions tout ce qui constitue la complexit de la personne dont on sait mais sans pouvoir et sans vouloir trahir son inti mit qu elle tait autre et bien plus que ce que l on peut en crire Les scientifiques aussi ont une vie priv e et si celle ci se d roule en th o rie derri re les portes closes de la famille sans relation toujours en th orie avec leur vie publique chacun sait combien un tel partage est illusoire Derri re les articles les colloques les recherches les d cou vertes les r us
119. erlands Ed Kluwer Law International pp 31 aA Faire de l Union un levier pour l galit des sexes Le Monde diplomatique 43 pp 6 7 1996f Aspects juridiques de l acc s et la participation des femmes 1996g 1997a au march du travail dans Rapport de synth se europ en Fo rum d experts Bruxelles Les trous noirs de l univers des m dias Chronique f ministe 58 pp 5 6 Les femmes la citoyennet europ enne et le trait de Maas tricht dans A Del Re et J Heinen dir Quelle citoyennet pour les femmes La crise de l tat providence et de la repr sentation en Europe Paris L Harmattan pp 267 293 Aussi en italien 160 1997b 1997c 1998a 1998b 1999a 1999b 2001a 2001b 2001c Donne cittadinanza europea e trattato di Maastricht dans A Del Re et J Heinen dir Quale Cittadinanza per le donne Ed Franco Angeli pp 251 277 D mocratie femmes et citoyennet europ enne Sextant 7 Bruxelles GIEF ULB pp 17 40 La conf rence intergouvernementale de 1996 et les espoirs d une citoyennet europ enne une responsabilit partag e Excluant exclu La Pens e et les Hommes n sp cial pp 63 73 Droit de l Union europ enne contraintes et subsidiarit dans Droit du travail et mondialisation Etudes et Recherches ISERES pp 65 71 Comment recourir au concept de Good Governance pour ga rantir la parti
120. es apparaissent moins souvent sur le petit cran et ce constat vaut aussi 210 Vogel Polsky E dir 1987 Images de la femme dans les t l visions de la CEE vol 3 Luxembourg Office des publications officielles des CE 211 Idem vol 3 p 18 212 Interview 8 1 2007 109 pour la Su de la Norv ge ou la Finlande mais il encore plus rare qu elles y soient invit es en qualit d experte Et lorsqu elles le sont comme au Royaume Uni ot elles sont un peu plus souvent sollici t es leur temps de parole est nettement moindre que celui accord aux hommes Dans son rapport de synth se Eliane Vogel Polsky relie cette absence et cette mauvaise image des femmes dans les m dias leur sous re pr sentation dans les organes de direction l atomisation de leurs exp riences et l absence de communication entre elles nouveau elle insiste sur la n cessit d une d marche globale et non pas sur des mesures ponctuelles qui ne seraient que des empl tres La promotion d images positives de la femme s ins re dans une d marche d ensemble com plexe et interd pendante Pour que les progr s puissent tre r els et non pas superficiels ou temporaires simple cume d une vague qui ne bouleverse pas le fond ils doivent s effectuer tous les niveaux selon une strat gie d ensemble dans laquelle la promotion des images po sitives de la femme par le biais de programmes sp cialis s ne soit qu un
121. es d excellence ceux concernant les femmes ne sont pas prolong s C est en vain qu Eliane Vogel Polsky intervient Pai alors interc d aupr s de Catherine Orfinger qui travaillait la politique scientifique pour que l on trouve une mani re de prolonger ou de maintenir le Point d Appui femmes J ai argument que nous tions uniques en Belgique personne ne faisait la m me chose il n y avait pas d quivalent Mais la r ponse tombe n gative et surr aliste I n est pas possible de d gager une subvention pour des tudes sur les femmes parce que les femmes ne sont pas une mati re f d rale C est la fin du Point d Appui francophone plus chanceuse Mieke Van Haegen doren obtiendra le soutien du gouvernement flamand pour poursuivre des recherches sur le genre des statistiques 85 Monique R my est docteure en philosophie et lettres et maitresse de conf rences a la section de jour nalisme et de communication de l ULB Elle a r alis une th se de doctorat sur les mouvements de femmes en France publi e sous le titre De l utopie l int gration Histoire des mouvements de femmes Paris L Harmattan 1990 86 Remy M 1994 Comment les femmes sont vues Bruxelles Point d Appui Women s studies et GERFES 87 Interview 8 1 2007 56 UNE DERNIERE TENTATIVE LE GERFES Fliane Vogel Polsky fonde alors avec deux philosophes Lydia Zaid et Dominique Rodriguez et deux sociologues V ron
122. es femmes on les mettait dans une sorte de ghetto qui tait les commissions f minines gt Ces comit s g n ralement consultatifs n ont jamais la m me l giti mit que ceux cens s parler au nom de tous les travailleurs Les d l gu es femmes sont donc consid r es comme d fendant un groupe sp cifique et non un int r t syndical collectif Et cette situation perdurera tant que les probl mes de conciliation entre vie familiale et vie professionnelle seront consid r s comme des probl mes f minins Le droit au travail n est donc pas le m me pour les 151 Notes personnelles Archives liane Vogel Polsky 152 Interview d liane Vogel Polsky par Lydia Zaid Bruxelles mai 1999 www eurit it Eurplace 153 Idem 82 deux sexes puisque les travailleuses sont cr dit es de mani re g n rale d une acceptation du retrait du travail au profit de la famille de la vie priv et que la segmentation sexuelle du travail est telle que l am lioration des condi tions de travail dans les secteurs f minins appara t toujours comme des ques tions d int r ts de femmes Elles sont aussi victimes de pr jug s qui persistent en d pit de l volution des mentalit s et qui voient en elles des travailleuses moins qualifi es moins disponibles plus souvent absentes etc gt Ce constat est toujours d actualit la fin du XX si cle En 1999 les femmes repr sentent en Europe 41 de la population active et
123. et la r volution fran aise remettent en question le citoyen universel neutre et asexu rig par les Conventionnels sur l exclu sion politique des femmes puis sur leur incapacit civile C est pour Claudette Apprill un v ritable d clic si l on revendique un traitement galitaire des hommes et des femmes en se fondant sur l universalit des droits on fait fausse route Il faut tout revoir y compris la notion m me d galit Le 6 et 7 novembre 1989 la CDGE organise un s mi naire Strasbourg intitul La d mocratie paritaire Quarante ann es 231 Interview 8 1 2007 232 Sur cet aspect voir Apprill C Les apports du Conseil de l Europe au concept de parit Manuel des ressources op cit pp 89 99 122 d activit s du Conseil de l Europe o pour la premi re fois le terme est d fini Aucune d mocratie r elle n est possible si la question de P galit entre hommes et femmes n est pas pos e comme un pr ala ble politique relevant des principes constitutifs du r gime exactement comme le suffrage universel ou la s paration des pouvoirs La nouvelle notion rompt compl tement avec l ancienne id e d ga lit dans la mesure o le masculin n est plus le r f rent sans nier les diff rences qui distinguent les hommes et les femmes ni leurs iden tit s multiples le concept ne retient que la caract ristique qui trans cende l individu il vient au mon
124. ettes que lors des pauses une le matin une l apr s midi V ritablement ali n es leur machine y compris pendant la pause d une demi heure midi le r fectoire est trop loign pour s y rendre les ouvri res ex cutent un travail r p titif puisant qui exige n anmoins de la dext rit et de la pr ci sion C tait un bagne 1 Mais les femmes machines ne per oivent m me pas un salaire quivalent celui des balayeurs moins de 85 De plus elles n ont aucune possibilit de promotion interne la dif f rence des gamins gt qui peuvent suivre les cours de formation de la FN cog r s par le syndicat En janvier 1966 les assembl es syndicales se succ dent car la nou velle convention collective doit tre n goci e pour 1966 1968 Les r unions deviennent houleuses mesure que la direction de la FN affiche des positions insatisfaisantes pour les travailleuses Apr s un premier mouvement de gr ve spontan le 9 f vrier que les d l gu s syndicaux ma trisent avec difficult le travail reprend sur la promesse du syndicat masculin de prendre contact avec la direction Mais lors que les ouvri res apprennent que le patronat ne veut entamer aucune n gociation interne avant la conclusion d un accord national la ten sion monte Les arr ts de travail se multiplient jusqu au 16 f vrier o les ouvri res d brayent pour de bon Convoqu es en front commun le lendemain la CSC et la FGTB
125. femmes et des hommes base et valeur de la d mocratie leur impose une obligation de r sultat et non un processus d galisation ponctuel et diachroni que qu ils ont la responsabilit politique de mettre en uvre un grand pas en avant sera fait dans Vinstitution effective de l galit des sexes En quittant liane Vogel Polky apr s nos entretiens nous nous de mandions quels taient ses traits le plus marquants Nous en retien drons deux le cheminement de sa pens e et donc sa m thode et sa capacit d indignation toujours intacte Sa pens e est la fois lucide pessimiste et proactive Lucide parce qu elle voit clairement o le bat blesse pessimiste parce que les d ceptions fr quentes la conduisent toujours souligner les lacunes la fragilit des acquis les retournements toujours possibles Mais proac tive parce qu elle trouve chaque fois le moyen de rebondir liane Vo gel Polsky cherche chaque fois l embryon sur lequel elle pourra argumenter lt T faut qu il y ait dans le Trait un embryon qui permette de d marrer Ainsi du Trait de Rome o l article 119 est la pierre de touche qui lui permet d toffer un volet social singuli rement rachiti que Ainsi du Trait de Maastricht qui introduit pour la premi re fois la notion de citoyennet europ enne de fa on tout fait malheureuse incompl te et insuffisante Mais comme cette citoyennet est inscrite dans le Trait de
126. giques le second s interroge sur le concept de d mocratie paritaire n au tournant des ann es 1990 L analyse du d ficit d mocratique interpelle en effet toutes les disciplines et depuis la c l bration du bi centenaire de la R volution fran aise qui a r activ les recherches sur le fondement de la d mocratie moderne les constats des chercheuses f ministes sont sans appel l in galit entre les sexes dans les r gimes d mocratiques n est pas accidentelle ni ponctuelle elle ne r sulte pas d un dysfonctionnement ou d une d viation elle s enracine sur la sc ne primitive de la d mocratie et les Conventionnels ont en fondant une r publique des fr res laiss sciemment les femmes la marge en d pit des proclamations galitaires Le 27 avril 1994 liane Vogel Polsky cl ture ces cycles de s minaire en d veloppant le th me de La d mocratie paritaire vers un nouveau contrat social Apr s quatre ann es d activit s le bilan du Point d Appui francophone est plus que satisfaisant les Newsletters se sont succ d un rythme r gulier deux par an le Point d Appui a publi des outils de travail comme la Revue des revues les Actes de la journ e F condit et li mites de la recherche f ministe et un copieux Manuel des ressources coordonn par les deux collaboratrices du Point d Appui la sociologue 83 Fran oise Gaspard est historienne militante f ministe et ancien maire soc
127. gt Elle cherche donc des cas trancher par voie judiciaire car cette ju risprudence pourra en vertu de son dynamisme propre entra ner la mise en conformit des contrats individuels et des conventions collectives avec le prin cipe de l galit des r mun rations entre travailleurs masculins et f minins Il faut pour y parvenir souhaiter que les travailleuses victimes d in galit s salariales ne craignent pas d ester en justice Elles se sont vu reconna tre ce droit oseront elles l utiliser Seules des actions r p t es permettront de cerner le probl me sous tous ses aspects et de d masquer l int rieur de conventions asexu es hypocritement les diff rences de classification les pr textes qui les motivent et les fonctions mal r mun r es r serv es en fait aux seules tra vailleuses 2 liane Vogel Polsky fr quente assid ment les r unions syndicales la FGTB de Li ge de Charleroi la recherche de cas plaider L j tais videmment emmen e par Emilienne Brunfaut Pai beaucoup tra vaill avec la FGTB Li ge surtout Charleroi milienne Brunfaut et Eliane Vogel Polsky s taient d j crois es dans des r unions diver ses elles ont cosign un article dans la Revue du travail Le droit l galit des r mun rations 1968 pp 1505 1509 Mais amiti entre les deux femmes elle na tra un peu plus tard Helsinki en juillet 1970 un peu par hasard au IX
128. ial vol 2 La r glementation du travail Bruxelles PUB p 16 47 rise et justifie la differentiation de traitement juridique entre les travailleurs des deux sexes voque les clauses r solutoires des contrats de louage du travail li es l ge ou l tat civil des travailleuses leur exclusion des lieux o se n gocient les relations professionnelles Les travailleu ses pr sentent pr s d un tiers de la force de travail mais elles sont pratiquement absentes du cadre de la concertation sociale La mise sous tutelle des femmes h rit e du Code civil maintenue et entretenue par les facteurs socioculturels appara t dans l ensemble des institutions politiques et publiques du pays Rien d tonnant ce qu elle se retrouve au sein des organes de la concertation Si cette mati re ne constitue qu une petite partie du cours ses id es frappent d autant plus qu elles rompent avec le ronron ambiant de la pr tendue neutralit et objectivit du droit dans une facult attach e aux traditions Les termes utilis s sont d rangeants ils parlent d ex clusion d oppression d exploitation de r cup ration Les conclu sions quoique br ves interpellent par un radicalisme qui tablit clai rement le lien entre la discrimination des travailleuses et les rapports de production Les r actions ne tardent pas Quand j ai commenc traduire mon militantisme dans mes cours et que j ai parl
129. ialiste de Dreux Colette Apprill est fonctionnaire europ enne Toutes deux sont Francaises Alisa del Re est Italienne et professeure de sciences politiques l universit de Padoue 84 Voir en d tails plus loin 55 Marie No l Beauchesne et la philosophe Lydia Zaid en septembre 1994 sous la direction d liane Vogel Polsky qui reprend l essentiel des s minaires et des conf rences Sensible 4 la question des m dias qui constituent pour elle un vecteur fondamental pour infl chir les mentalit s et donc les pr jug s sexistes Eliane Vogel Polsky a confi en outre une recherche Monique R my sur les images et statuts des femmes dans les m dias dont les r sultats publi s par le Point d Appui proposent une synth se critique des travaux sur le sujet qui montre aussi comment et pourquoi en ce qui concerne les ima ges f minines le miroir que pr tendent tre les m dias refl te le pass plus que le pr sent et qui sugg re des strat gies pour adapter l espace m diatique aux attentes des femmes et fournit une abondante bibliographie Le Point d Appui Women s studies a aussi collabor avec le Point d Appui Travail Emploi Formation pour organiser no tamment une journ e d tude au Palais des Congr s de Bruxelles sur le th me du travail de nuit le 21 septembre 1992 Et pourtant au terme de la p riode la diff rence d autres Points d Appuis maintenus au titre de centr
130. iane Vogel Polsky s int resse cette nouvelle exp rience et fait partie du Conseil des Cahiers du GRIF de 1973 1978 Marie Th r se Cuvelliez et Marthe Van de Meulebroeke font partie du Comit de r daction Mais elle reste en retrait Je ne suis pas tr s pr sente au GRIF ni l Universit des femmes Mais 7 y vais quand on m invite j y fais des conf rences Il y avait des personnalit s tr s diff rentes 96 Interview 26 12 2006 97 Marie Denis 1920 2007 crivaine essayiste f ministe et fondatrice de la Maison des femmes Bruxel es voir l ouvrage qu elle publie en 1980 Dis Marie c tait comment rue du m ridien 98 Les autres militantes toujours en vie Jacqueline Aubenas Fran aise r dactrice la revue Bruxelles Jeu nes co fondatrice de Voyelles avec Marie Denis Jeanne Vercheval Vervoort et Suzanne Van Rokeghem Hedwige Peemans Poullet historienne et co fondatrice de l Universit des Femmes Fran oise Collin philosophe et fondatrice du Groupe de R flexion et d Information F ministes GRIF 99 Voir plus loin 100 Denis et Van Rokeghem Le f minisme est dans la rue p 72 Collin F et V De Graef 1979 N o f mi nisme dans L Courtois F Rosart et J Pirotte Femmes des ann es 80 Academia Cr dit communal p 205 Marthe Van de Meulebroeke 1er septembre 1922 25 avril 2006 Professeure de morale l cole nor male Charles Buls et Emile Andr co fondatrice du Mouvement co
131. id ration les int r ts et les besoins de l ensemble de la population Nous proclamons la n cessit de parvenir une r partition quilibr e des pou voirs publics Nous revendiquons l galit de participation des femmes et des hommes la prise de d cision publique et politique Nous soulignons la n cessit de proc der des modifications profondes de la structure de d cision afin d assurer cette galit 245 Notamment un guide intitul Comment cr er un quilibre hommes femmes en politique 246 Interview 8 1 2007 126 LES ELECTIONS EUROPEENNES DE 1994 C est ainsi que le groupe met au point en collaboration avec la firme Saatchi et Saatchi o quelques femmes cadres sont f ministes et int ress es par la question une campagne pour sensibiliser les femmes en vue des lections europ ennes de 1994 74 Le logo Votez Femmes cr par le R seau cette occasion est maintenant employ dans toute l Europe et est consid r comme le logo de la d mocratie paritaire gt L enjeu est important car jusque l les r sultats engrang s au Parle ment europ en lu au suffrage direct restent tr s d cevants En 1979 les femmes ne repr sentent que 16 des parlementaires Les dispari t s nationales sont fortes et la Belgique est en queue de peloton avec seulement 8 deux repr sentantes sur 24 si ges Antoinette Spaak ancienne pr sidente du FDF et la socialiste Anne Marie Lizi
132. ie globale selon trois axes la recherche l action et la communication Le groupe a aussi produit des manuels de bonnes prati ques Comment se pr senter aux lections etc des choses de la sorte parce que dans notre groupe il n y avait pas que des th oriciennes il y avait aussi des femmes de terrain notamment les repr sentantes hollandaise et anglaise Et a c tait aussi fort int ressant D claration adopt e Ath nes le 3 novembre 1992 l occasion du premier Sommet europ en Femmes et pouvoir Parce que l galit formelle et informelle entre les femmes et les hom mes est un droit fondamental de l tre humain Parce que les femmes repr sentent plus de la moiti de la population et que la d mocratie impose la parit dans la repr sentation et l administration des nations Parce que les femmes repr sentent la moiti des talents et qualifications potentielles de humanit et que leur sous repr sentation aux postes de prise de d cision constitue une perte pour la soci t dans son ensemble Parce qu une participation quilibr e des femmes et des hommes la prise de d cision est susceptible d engendrer des id es des va leurs et des comportements diff rents allant dans le sens d un monde plus juste et plus quilibr tant pour les femmes que pour les hommes Parce que la sous repr sentation des femmes aux postes de d cision ne permet pas de prendre pleinement en cons
133. ierait la diff rence du montant de l allocation en d faveur de la jeune fille Il conclut qu il s agit bien d une discrimination fond e exclusivement sur le sexe arbitraire et contraire l article 6 de la Constitution et que l arr t royal du 20 d cembre 1968 est ill gal A ce moment lexa men de la constitutionnalit des lois n existe pas encore mais les juges peuvent interroger la l galit des arr t s royaux Je suis ravie Nous avions gagn Le jugement pr cise encore que Christiane Mertens a droit de percevoir depuis le 8 mai 1967 la m me allocation de ch mage qu un homme de son ge Le 18 juillet la d put e socialiste Germaine Cop e Gerbinet inter pelle le ministre de l Emploi et du Travail Louis Major Cette ques 168 Interview 8 1 2007 169 Louis Major 1902 1985 ancien ouvrier dirigeant syndical des ouvriers du transport UBOT secr taire national FGTB en 1946 secr taire g n ral de 1952 1968 d put socialiste d Anvers depuis 1949 mi nistre de 1968 a 1973 89 tion dit le ministre est trop complexe pour qu on puisse r pondre im m diatement de plus PONEM a l intention d introduire un recours devant le Conseil d tat ce qu il ne fera qu en 1970 Mais peu apr s Eliane Vogel Polsky est appel e au minist re de Emploi et du Travail Ancien secr taire g n ral de la FGTB de 1952 1968 Louis Major est connu pour ses fa ons brusques et aussi po
134. if Fonds Ad le Hauwel 628 75 Peu apr s en septembre 1965 la FGTB organise une semaine de formation syndicale Zeezicht Mariakerke o Eliane Vogel Polsky anime un s minaire sur l Europe et expose ses propres th ses sur l arti cle 119 du Trait de Rome 7 tais jeune remplie de ferveur d assurance et de volont de combattre pour l avanc e des droits des femmes je n avais rencontr que rarement de mani re aussi intense des travailleuses de la base qui par leur v cu quotidien apportait la dynamique de ce s minaire de formation des exp riences qui en firent un v ritable laboratoire d id es de propositions de critique de la pratique machiste syndicale et surtout un creu set r volutionnaire autant pour moi que pour elles Fe leur ai dit se souvient elle L article 119 existe et tout le monde fait comme s il nexis tait pas 7 Ce qui manque c est Pinformation I faut des combats il faut porter devant la Cour de Justice des Communaut s europ ennes la ques tion de l interpr tation de l article 119 du Trait de Rome Sur la dou zaine de militantes qui suivent son s minaire trois ouvri res de la FN dont Charlotte Hauglustaine La discussion est anim e les ouvri res exposent leurs conditions de travail l une d elles s exclame Si on se mettait en gr ve on paralyse toute l usine Cela fait rire tout le grou pe gt Rentr es Li ge les ouv
135. ificit de la r gle appliqu e aux seules femmes souvent sous forme de protection et la neutralit d une norme qui se r v le en r alit d favorable aux femmes en raison de son interpr tation lors sa mise en uvre Elle met aussi en garde contre les pi ges des formulations l galit entre les hommes et les femmes n est pas le droit l galit des femmes et des hommes L interdiction de discriminer nonc e de mani re glo bale dilue et occulte la nature singuli re de la discrimination sexu e Elle souligne aussi le pi ge des techniques les effets pervers des mises en uvre des politiques d galit C est le cas de l galisation des si tuations dans un contexte que l on postule neutre et abstrait alors que la soci t est in galitaire et gouvern e par des pr jug s et des st r o types La question des repr sentations l interpelle vivement et la lecture de l ouvrage de Cornelius Castoriadis L institution imaginaire de la soci t 282 Vogel Polsky Le mod le europ en de soci t op cit p 77 283 Vogel Polsky Comment la femme s int gre t elle dans la norme de droit Cours donn l Univer sit des Femmes le 29 septembre 2006 146 Le Seuil 1975 lui fait une profonde impression Pai t fort impres sionn e par Castoriadis qui m a beaucoup influenc e dans mes r flexions Pas directement Castoriadis parle tr s peu des femmes mais ce qui m
136. ilienne Brunfaut exer ait une v ritable emprise sur son entourage Sans avoir jamais exerc de fonction dirigeante elle avait c toy de nombreux dirigeants de la CMB de la FGTB et jouait un r le d terminant au sein des or ganisations de femmes En d pit de ses sollicitations liane Vogel Polsky ne recueille aucun cas de discrimination salariale qu elle puisse d fendre les syndicats se d robent refusent de soutenir les ventuelles plaignantes au motif que leur responsabilit serait mise en cause puisque la discrimination incri min e est stipul e dans la convention collective Quant aux ouvri res isol es elles redoutent un licenciement de r torsion Je leur disais Fe plaide gratis mais donnez moi des cas Personne ne voulait me donner des cas d in galit salariale Elles me r pondaient Mais non tu comprends on ne peut pas on a sign la convention collective Cela me faisait bouillir Finalement elle obtient un cas d injustice en mati re d allocations de ch mage gr ce Christiane Labarre d l gu e FGTB du secteur em ploy Charleroi Comme ce cas ne met pas en cause les conventions collectives mais l tat l Office national de PEmploi la FGTB ac cepte de soutenir la cause devant le tribunal 164 Premi re femme cosmonaute la Russe Valentina Terechkova a 26 ans quand elle tourne 48 fois autour de la terre entre le 16 et le 19 juin 1963 Surnomm e La Mouette elle est c l
137. ion sociale 1975 la date co ncide avec l Ann e internationale de la Femme A l universit liane Vogel Polsky est titulaire de la chaire de droit so cial elle dispense d sormais 180 heures de cours r partis en quatre en seignements droit du travail et de la s curit sociale belge droit social international droit social compar et droit social europ en Trois ans plus tard en 1978 elle acc de l ordinariat De 1978 sa retraite au 1 octobre 1991 elle multiplie les activit s scientifiques Sa comp tence est reconnue internationalement Active dans de nombreux colloques elle noue des relations avec des coll gues du droit du travail europ en en France en Italie au Royaume Uni au Danemark en Espagne en Finlande en Gr ce D s 1968 elle est in vit e donner des cours et des s minaires dans diff rentes universit s europ ennes et am ricaines Ces invitations l tranger se multiplient tout au long de sa carri re Rayonnement l tranger 1968 2000 cours donn s sur invitation UNIVERSIT S Europe France Bordeaux I Nantes Paris Jussieu Nanterre Italie Macerata Bari Florence Institut universitaire europ en Trieste Espagne Madrid L rida S ville Gr ce Salonique Portugal Lisbonne Suisse Gen ve L Am rique Etats Unis Berkeley du Nord Canada UQAM Montr al Universit de Montr al 73 Vogel Polsky 1972 La lib ration de la femme th m
138. ions en mati re de recrutement Faut il plut t chercher introduire une mo dification dans l article 141 ancien article 119 du Trait de Maastricht pour faciliter la poursuite des actions positives dans le domaine profes sionnel Un nouvel arr t de la CJCE l arr t Marshall relance le d bat le 11 novembre 1997 L arr t Marshall reconna t en effet qu il ne suffit pas que deux candidats de sexes diff rents aient des qualifications gales pour qu ils aient des chances gales et permet en cons quence d appliquer des clauses pr f rentielles en mati re de recrutement ou de promotion sous certaines conditions En clair cet arr t autorise d accorder une pr f rence aux femmes dans attribution de certains emplois condition que cette attribution ne soit pas automatique et que la possibilit d une d cision diff rente soit sauvegard e Ces deux arr ts apparemment peu compatibles raniment la contro verse juridique la Commission des droits de la femme de la CE orga nise une audition publique le 22 janvier 1998 o liane Vogel Polsky est entendue comme experte Elle renvoie pratiquement dos dos les deux arr ts Kalanke et Marshall car elle souligne qu aucun des deux ne r sout la contradiction entre un droit fondamental l galit de trai tement et un droit individuel les mesures positives M me modi fi e la directive restera insatisfaisante puisqu elle consid rera toujours les actions positives
139. ions f minines Tout se passe dira ironiquement la syndicaliste li geoise Annie Massay comme si l on mesurait les femmes avec un m tre de 80 centim tres De leur c t les associations f minines n ont pourtant jamais l ch prise Le Conseil national des femmes belges CNFB le Groupement belge de la Porte ouverte GBPO le Comit de liaison et de vigilance utilisent le relais de leurs f d rations internationales ou font pression directement sur le gouvernement Le CNFB sensibilise l opinion en donnant plusieurs conf rences sur la question au cours des ann es 50 et 60 4 diverses actions sont men es dont la r alisation l initiative d Emilienne Brunfaut d une mission de t l vision qui remporte un certain succ s et redonne courage aux ouvri res Dans le courant des ann es 1960 la F d ration nationale des femmes de Carri res lib ra les et commerciales les Soroptimist clubs de Belgique et l Association belge des femmes chefs d entreprises se lancent aussi dans la bataille Le 4 novembre 1964 une r union d information sur l galit des r mun rations se tient au si ge de la CEE o en pr sence des associa tions f minines et syndicales milienne Brunfaut pr sente le rapport du CNFB 123 Coenen La gr ve des femmes op cit p 79 124 CNFB Conf rence d information 28 novembre 1961 Carhif Fonds CNFB 21 13 125 Lettre d information du GBPO 12 novembre 1964 Carh
140. ique Degraef et Marie No l Beauchesne le Groupe d tudes et de recherches sur les femmes dans la soci t GERFES Sans moyens sans subvention sans aide particuli re de l universit le GERFES rencontre de grosses dif ficult s Il obtient n anmoins une subvention de la Commission des Communaut s europ ennes par l entremise d Agn s Hubert alors la Direction g n rale de l galit des chances Agn s Hubert est une femme tr s ouverte tr s sensible tout ce qui tait f ministe Pas seulement attentive aux femmes mais vraiment f ministe Gr ce elle j ai obtenu un assez joli subside pour tudier Femmes et gouvernance Mais je mai jamais obtenu d argent pour publier les r sultats Ensuite le GERFES est mort de sa belle mort faute de moyens Si Pon jette un regard en arri re la carri re acad mique d Eliane Vogel Polsky semble s tre d roul e sans heurts passant de mani re lisse toutes les tapes scientifiques et professorales Elle m me estime m avoir jamais subi de discrimination professionnelle en raison de son sexe Il est vrai qu au CNSDS elle jouit d une totale libert dans ses recherches L on li Troclet lui accorde toute confiance et n inter f re pas dans ses choix m me s il la met parfois simplement en garde Tu sais les femmes ce n est pas un tr s bon cr neau Pour le reste il fallait videmment honorer des contrats tr s divers et surtout
141. it une galit de statut avec les hommes en tant que droit principal autonome et subjectif Inscrire le droit fondamental a l galit des hommes et des femmes dans la r vision du Trait de Maastricht devient l objectif majeur Elle s engage aussi dans les m dias signe un article avec Gis le Ha limi le 4 mai 1996 dans Le Monde pour d noncer la quasi exclusion persistante des femmes de la citoyennet politique europ enne Dans un article pour Le Monde diplomatique elle d nonce l hypocrisie col lective des Etats qui se bornent a accepter le principe d galit sans se donner les moyens de le mettre en uvre L Europe demeure son terrain de pr dilection Les Europ ennes doivent s attaquer en priorit aux institutions communautaires afin d infl chir la d mocratie dans leur pays respectif dans la mesure o ces institutions sont soumises aux Trait s et directives pris Bruxelles L apparition r cente de la parit dans le champ politique donne une nouvelle impulsion au projet d exercice d une citoyennet europ enne qui ne resterait pas passive et virtuelle Un simple coup d il ses nombreuses publications montre avec quelle d termination elle s implique en faveur des th ses qu elle d fend LA CONFRONTATION SUR LE TERRAIN Si la parit n a pas suscit les m mes remous qu en France ce n est pas pour autant que la notion est unanimement accept e parmi les f mini
142. l ext rieur de l cole au Conseil national des femmes belges la F d ration bel ge des femmes universitaires ou au Groupement belge de la Porte Ouverte dans leurs cours seule l exigence scientifique s impose tout se passe comme si ces femmes faisaient une distinction absolue entre leur vie priv e et leurs activit s publiques Exception faite toutefois pour leur engagement d mocratique et antifasciste On savait bien s r que tous nos professeurs s levaient contre le fascisme oui c tait de notori t Mais je n ai per u aucun climat f ministe aucune tendance nous in culquer des id es de ce type Pendant la guerre notre professeur d anglais faisait de la r sistance passive en nous faisant entonner des chants anglais toutes fen tres grandes ouvertes 10 De Coster S s d La naissance et le d veloppement du Lyc e mile Jacqmain Cahiers bruxellois 15 16 pp 347 375 11 Interview d liane Vogel Polsky Bruxelles le 26 d cembre 2006 d sormais indiqu seulement par la date 12 Interview 26 12 2006 23 Au lyc e la jeune Eliane est surtout marqu e par le cours de morale dispens par une jeune licenci e en philologie classique de ULB H l ne Tranchant qui succ dera comme pr f te Jeanne Kesseler en 1952 et qui profite surtout de ses le ons pour initier ses l ves la philosophie Pr serv e jusque l des cons quences de la guerre qui
143. l motion l il tincelant de malice la beaut du diable au moment o il soupire encore de sa d ch ance Au Barreau les deux jeunes femmes sont surnomm es les petites Sartreuses La m me ann e Marie Th r se Cuvelliez et liane Polsky d cident de concourir au prix Janson A cette poque il n existait que deux prix sp cifiques couronnant les jeunes juristes le prix Janson pour l lo quence le prix Lejeune qui couronnait plut t l argumentation juridi que Accessible tous les stagiaires de 2 et 3 ann es le prix Janson avait toujours t attribu depuis sa cr ation en 1925 un homme futur t nor du Barreau Leur entourage essaie de les dissuader de se 31 Journal des Tribunaux 6 avril 1952 p 219 32 La vie d une avocate op cit 30 lancer dans une comp tition perdue d avance Jamais le prix ne sera accord une femme Soutenue par son futur mari l avocat Andr Vogel Eliane Polsky persiste et l emporte Le Journal des Tribunaux exulte souligne que c est la premi re fois qu une femme l obtient Au talent oratoire de M liane Polsky s ajoutent sa gentillesse sa gr ce et sa plume toutes trois primesauti res D cid ment le chroniqueur est sous le charme et lorsqu Eliane Polsky ouvre la premi re s ance judiciaire du Jeune Barreau traditionnellement confi e aux prix Jan son et Lejeune il ne tarit pas d loges sur sa plaidoirie in
144. l acteurs d fis Bruxelles Ed ULB pp 79 96 159 1994e 1995a 1995b 1996a 1996b 1996c 1996d 1996e Les comp tences sociales de l Union europ enne protec tion sociale et s curit sociale Revue belge de s curit sociale 4 pp 1135 1154 Les l gislations d galit entre les femmes et les hommes un inaboutissement programm Les Cahiers du MAGE 3 4 pp 95 105 La reconnaissance en droit international des droits cono miques sociaux et culturels de la personne et son interrelation avec l article 23 de la Constitution dans R Ergec dir Les droits conomiques sociaux et culturels dans la Constitution coll Facult de Droit de ULB Bruxelles Bruylant pp 42 92 Genre et Droit les enjeux de la parit Les Cahiers du GE DISST 17 Paris The Conception and Instrumentalisation of Legislation on Equal Opportunities for Men and Women programmed not to succeed Transfer European Review of Labor and Research 2 2 June pp 349 382 D mocratie femmes et citoyennet europ enne dans Partager le pouvoir demain Strat gies pour un futur paritaire Ac tes du colloque organis Bruxelles les 28 et 29 f vrier Bruxelles R seau national Femmes dans la prise de d cision politique conomique et sociale pp 1 33 La construction socio sexu e du droit du travail en Belgi que dans I Kravaritou d The Sex of the Labour Law in Europe Neth
145. l se tourne spontan ment vers elle pour pr senter les conclusions Le th me du colloque puise dans l histoire il porte sur la Ligue belge du droit des femmes premi re association f ministe structur e qui avait tenu son assembl e g n rale de fondation dans les locaux m mes de l Universit de Bruxelles cent ans plus t t avec l appui du recteur le socialiste Hector Denis Eliane Vogel Polsky qui ne peut tre pr sente le jour de la rencontre envoie une communication dans laquelle elle rappelle la lente fermentation de la pens e f ministe qui permet d valuer le chemin parcouru par les militantes sur le si cle Leurs luttes ont constitu les bases indispen sables pour l gitimer les revendications articuler l argumentation et dans beaucoup de cas d boucher sur l adoption de nouvelles l gislations ou des modi fications substantielles du droit elle en rappelle les tapes et s inscrit par la dans une lign e continue de juristes f ministes qui ont toujours t les moteurs du f minisme belge En Belgique en effet le f minisme s est toujours souci de r formes juridiques avant m me d galit politique Il a toujours affirm la priorit des droits conomiques et civils gaux sur les autres revendi cations ce qui le distingue des f minismes europ ens de son poque La r vision du Code civil et la d fense du droit au travail des fem mes ont t les mots d ordre des premi res universit
146. le 4 octobre 1972 puis un second tablit la comparaison europ enne le 11 octobre f L accent est mis sur la diffusion de cette enqu te qui concerne des millions de lectrices Les r sultats mettent cr ment en lumi re les in galit s sexu es au travail tableaux et statistiques l appui Les conclusions appellent au changement afin que l galit des femmes et des hommes se r percute galement dans le monde du travail 61 Voir aussi l interview d liane Vogel Polsky dans Denis M et S Van Rokeghem 1972 Le f minisme est dans la rue Bruxelles POL HIS p 61 45 Dans un article de la Revue nouvelle de 1974 Eliane Vogel Polsky met particuli rement l accent sur l absence de formation ad quate de la majorit des travailleuses victimes de l id e toujours bien ancr e que le mariage est la ligne d horizon des femmes Parmi les salari es bel ges 10 seulement ont suivi un enseignement sup rieur 7 5 un cycle secondaire g n ral complet Plus du tiers 36 n ont pas d pass le stade de l obligation scolaire I existe constate t elle un v ritable refus de la soci t d int grer les filles dans un processus d ducation et de formation identiques celui des gar ons et de leur ouvrir les m mes pos sibilit s de choix professionnel Quand elles poursuivent des tudes elles sont orient es vers les branches f minines et peuplent surtout les coles m nag res les coles de c
147. lit des femmes et des hommes soit inscrite dans la Constitu tion 4 Interview 8 1 2007 Vermeylen confirme son int r t et sa participation au Comit dans ses M moires sans parenth ses Bruxelles CRISP 1985 p 175 79 coup d espoir dans ce Comit A travail gal salaire gal elle y voit expression d un f minisme intelligent qui devrait pouvoir aider une transformation radicale de la soci t J ai beaucoup travaill au comit A travail gal salaire gal Du moins dans la premi re p riode apr s les choses ont chang Au d but on a fait du tr s bon travail avec Marthe Van de Meulebroeke Les tumultes de la gr ve se r percutent au Parlement o deux socialis tes Germaine Cop e Gerbinet et Mathilde Schroeyens Groesser d posent le 29 mars une proposition de loi sur l galisation des salai res Le 5 avril le ministre du Travail et de l Emploi L on Servais doit r pondre plusieurs interpellations il affirme la volont sinc re du gouvernement de r aliser l galit de r mun ration entre femmes et hommes mais invoque la n cessit de proc der par tapes sans compromettre le co t salarial supportable dans la situation conomi que actuelle et sans provoquer de rupture d quilibre dans l ensemble de la structure et de la hi rarchie des salaires au sein d une industrie voire d une entreprise Au socialiste Victor Larock qui r cla
148. mbres L objectif est de permettre que l Europe politique conomique et mon taire devienne aussi une Europe sociale 240 Simone Veil magistrate ancienne d port e Auschwitz deuxi me femme ministre de la Sant en France elle propose en 1974 la loi sur l avortement qui porte son nom En 1979 elle pr side jusqu en 1982 le premier Parlement europ en lu au suffrage direct et devient ministre d tat sous le gouverne ment Balladur en 1993 M lina Mercouri actrice grecque de renom en exil en France sous la dictature des colonels elle milite activement pour le retour la d mocratie Apr s la chute de la dictature elle entame une carri re poli tique Est lue d put e d Ath nes en 1974 et ministre de la Culture en 1981 242 dith Cresson femme politique fran aise maire de Chatellerault depuis 1983 plusieurs fois ministre avant de devenir en mai 1991 la premi re femme Premier Ministre en France sous la pr sidence de Fran ois Mitterand Son gouvernement comptera cinq femmes ministres Apr s sa d mission elle de vient membre de la Commission europ enne 243 Point d Appui Women s Studies Newsletter 4 d c 1992 jan 1993 pp 51 53 244 Il sera suivi d une conf rence Dublin en 1995 et d un deuxi me Sommet Rome 1995 24 A 125 sensibiliser l opinion mais aussi de pr parer un soutien aux candidates en vue des lections europ ennes de juin 1994 Le R seau poursuit en effet une strat g
149. me Eliane Vogel Polsky Professeur l Universit Libre de Bruxelles Belgique Ancienne Conseill re en Egalit aupr s du Secr taire G n ral La d mocratie paritaire D bat Pour tous renseignements s adresser la Mission d tudes et de programmation T l 88 41 20 72 Annonce de conf rence d liane Vogel Polsky sur la d mocratie paritaire 132 politiques des femmes mais elle constitue un gaspillage norme de ressources humaines dont p tit l ensemble de la soci t L acc s des femmes la prise de d cision est la cons quence d un principe fondamental internationalement et nationalement reconnu non contest sur le plan th orique mais qui cependant attend toujours sa r alisation Cependant s il est devenu courant de parler du d ficit d mocratique en Europe seules les f ministes ont d nonc la v ritable confiscation du pouvoir politique par les hommes dans les d mocra ties occidentales En revanche le ph nom ne choque peu l opinion publique et nest jamais per u comme un l ment central de la crise que traversent nos d mocraties Poser la question de la situation des droits de la femme au 21 si cle c est dire demain c est d embl e mesurer Pinach vement et la singularit de ces droits C est t moigner que la constitution d un espace v ritablement commun aux hommes et aux femmes un espace o l galit des droits et des chances pr serverait la diff
150. me une intervention l gislative pour faire respecter les conventions interna tionales le ministre oppose l autonomie des partenaires sociaux seuls comp tents pour r aliser l quilibre des r mun rations Au S nat Marguerite Jadot Th o Dejace et Pierre Vermeylen interpellent galement le gouvernement La Commission sociale du Parlement europ en r clame une session extraordinaire du Parlement a Stras bourg en mai pour d battre de la non application de l article 119 dans les pays membres 142 Interview 8 1 2007 143 Sur Germaine Cop e Gerbinet 1909 1983 dirigeante des Femmes Pr voyantes Socialistes de Verviers d put e depuis 1950 premi re vice pr sidente de la Chambre voir Gubin et al Dictionnaire des fem mes belges op cit pp 272 273 144 Sur Mathilde Schroyens pouse Groesser 1912 1996 femme politique socialiste pr sidente des FPS SVV en 1948 chevine de l instruction publique puis bourgmestre d Anvers en 1976 voir Gubin et al Dictionnaire des femmes belges op cit pp 498 499 145 Annales parlementaires Chambre 29 mars 1966 Document n 156 146 Victor Larock 1904 1977 juriste philosophe et sociologue professeur d ath n e directeur politique du journal Le Peuple 1944 1954 parlementaire et pr sident du groupe socialiste plusieurs fois minis tre partir de 1954 membre du Conseil de l Europe de 1949 1954 147 Sur Marguerite Jadot pouse Vermeire 1896 1977 r
151. moniser l action des diff rents groupes lyc ens et c est ce mouvement l qui interpelle surtout liane Vogel Polsky bien plus que les remous sur le campus Mouvement d adoles cents pr cocement politis s combatifs et souvent radicaux auquel elle est cette fois directement m l e car ses fils y prennent une part tr s active Si elle d plore la ti deur du souffle r volutionnaire l universit la maison elle est confront e de plein fouet au vent de la fronde L GALIT UN BEL ESPOIR Mais le mouvement de Mai 68 est surtout une r volte des fils contre les p res Il ne fait gu re de place aux revendications f ministes qui prennent corps dans la foul e mais mordent peu sur la communaut universitaire Bruxelles en tout cas peut tre parce que la situation y est meilleure pour les filles qu ailleurs Depuis l entre deux guerres une r volution tranquille s effectue dans les auditoires et parmi le per sonnel scientifique la pr sence des filles sur les gradins mais aussi sur les estrades s amplifie des rythmes tr s variables mais qui semblent inexorables La mixit gagne toutes les facult s D s 1960 les femmes repr sentent pr s d un quart 23 5 du corps scientifique de ULB l Institut de sociologie compte 43 de femmes parmi ses chercheurs Assistantes et chercheuses sont d sormais visibles et l optimisme r gne propos de leur insertion possible dans l institution m me si l
152. moyens institutionnels pr vus par le Trait de Rome de Particle 119 dans Studies en Voordrachten Bruxelles Fakul teit der Rechtsgeleerdheid pp 219 229 155 1972 1973 1974 1975a 1975b 1975c 1975d 1976a 1976b 1977 1978a 1978b 1978c Probl mes d actualit en droit du travail en Belgique Re vista di diritto internazionale e comparato del lavoro 12 1 2 pp 129 140 De lefficacit du droit social international Journal des Tri bunaux 4815 La pr paration professionnelle des femmes salari es dans les pays de la Communaut s europ enne La Revue nouvelle jan vier pp 35 39 Consid rations sur l galit en droit dans L galit tudes publi es sous la direction de R Dekkers P Foriers Ch Pe relman par L Ingber Travaux du Centre de philosophie du droit vol IV Bruxelles ULB pp 23 37 Paru aussi dans le Journal des tribunaux du travail 30 avril 1973 Des contradictions de l galit en droit du travail dans L galit tudes publi es sous la direction de R Dekkers P Foriers Ch Perelman par L Ingber Travaux du Centre de philosophie du droit vol IV Bruxelles ULB pp 38 54 Promotion des femmes dans le monde du travail Revue in ternationale du travail 112 1 juillet pp 33 50 Les dimensions socio conomiques et sociologiques du re tour des femmes sur le march du travail R sultats d une en qu te Revue
153. n La progression ult rieure des femmes au Parlement europ en n offre rien de foudroyant 17 2 en 1984 19 3 en 1989 des r sultats toujours boost s par la pr sence du Danemark et des Pays Bas Pour les lections europ ennes du 10 juin 1994 Eliane Vogel Polsky se pr sente sur une liste Gauches unies qui a inscrit la parit son programme aux c t s de personnalit s comme la virologue Lise Thiry ou la philosophe Isabelle Stengers Cette candidature ne concr tise pas chez elle une fibre politique qui se serait tardivement d clar e mais s inscrit logiquement dans le prolongement de son engagement au sein du R seau Fai t candidate aux lections europ ennes en 1994 Evidemment la liste tait paritaire Pai fait des meetings Charleroi dans des milieux ouvriers Cela j ai beaucoup aim c tait passionnant de leur parler de la parit Sinon 247 De B thune S 1998 Le r seau europ en Les femmes dans la prise de d cision dans H Peemans Poullet dir La d mocratie l preuve du f minisme Bruxelles Universit des Femmes p 258 248 Ibidem 249 Antoinette Spaak pouse Danis n e en 1928 fille de Paul Henri Spaak d put e de l arrondissement de Bruxelles 1974 1995 parlementaire europ enne 1979 1984 1991 1996 pr sidente du Conseil de la Communaut fran aise 1988 1992 premi re femme pr sider un parti le FDF de 1977 1982 250 Anne Marie Vanderspeeten
154. n importe quel pays de la Communaut europ en ne ind pendamment de l tat de la question dans la l gislation nationale concern e que les individus peuvent exiger le respect de l article 119 non seulement de la part des tats membres et des pouvoirs publics mais aussi dans toute convention collective ou contrat priv que l article 119 proc de du principe g n ral de l galit ou de la non discrimination dont le respect touchant aux droits fondamentaux de la personne humaine doit tre une pierre angulaire de l ordre juridique com munautaire europ en C est une belle victoire qui donnera lieu de nombreux arr ts en cas cade mais qui laisse pourtant un go t amer Eliane Vogel Polsky pour plusieurs raisons Cet arr t ne vise que les discriminations directes soit celles qui 1 peuvent tre tablies l aide des crit res contenus dans l article 119 182 Interview 8 1 2007 183 Sur ces affaires voir Defrenne CJCE Aff 80 70 Defrenne contre tat belge Defrenne II CJCE Aff 43 75 Defrenne contre Sabena 94 lui m me Il reste sans effet pour les discriminations cach es les dis criminations indirectes qui sont proscrites mais de mani re peu pr cise par la directive 76 207 Or cette notion de discrimination indirecte est tr s importante car elle permet de d poser des plaintes bas es sur une pratique affectant les femmes en tant que groupe Elle permet d s lor
155. n est toujours au point mort Une conf rence r unit alors les ministres des Etats membres dans la plus grande urgence Ceux ci prennent une r solution qui en faisant basculer l article 119 de l galit des salaires la politique so ciale permet d adopter un nouveau calendrier et de repousser sa r a lisation au 31 d cembre 1964 C est un v ritable tour de passe passe pris par un organe non reconnu par le droit communautaire au m pris 114 Sur cet aspect voir Coenen La gr ve des femmes op cit pp 72 79 115 Fuks F 1968 Le travail des femmes et le syndicalisme Revue du Travail mars 116 Coenen La gr ve des femmes op cit p 74 73 de la proc dure de r vision pr vue par le Trait lui m me article 236 en clair c est une violation pure et simple du Trait C tait une viola tion vidente du Trait On n avait jamais viol le Trait de la sorte jamais et c tait les femmes qui en faisaient les frais Ce v ritable coup de force juridique n attire cependant aucun commentaire critique de la doctrine si ce n est celui d Eliane Vogel Polsky qui passa totalement inaper u 8 La r solution de la soi disant Conf rence des repr sen tants des Etats membres de 1961 permit le passage sans douleur de la premi re la deuxi me tape et paralysa ensuite la mise en uvre de l galit entre les hommes et les femmes dans la mesure o il ne fut plus n cessaire
156. n vue de r unir la documentation dans un laps de temps tres serr 16 CHAPITRE 1 L enfance et la jeunesse LA VIE COMME UN ROMAN LS parents d liane Polsky sont tous deux d origine russe Son p re Jean Isthok Polsky est n Gostomiel Kiev Russie Il a 19 ans lorsque la Premi re Guerre clate ses tudes d ing nieur chimiste commenc es l universit de Li ge sont brutalement interrompues Toutes les universit s belges ferment en effet leurs portes par solida rit avec les soldats au front Jean Polsky s engage comme volontaire et est incorpor en 1915 dans un des corps belges les plus tonnants de cette Grande Guerre le corps des autos canons mitrailleuses 300 hommes et dix autos canons une des premi res unit s blind es bel ges envoy es en 1915 sur le front russe Il participe cette pop e unique avec d anciens camarades d tudes engag s comme lui mais aussi avec le futur crivain Marcel Thiry le futur d put communiste Julien Lahaut Le corps exp ditionnaire s illustre dans de nombreux combats en Galicie jusqu a l effondrement du r gime tsariste en 1917 Commence alors pour lui un repli rocambolesque dans une Russie feu et a sang d chir e par la guerre civile Polsky sert d interpr te au groupe il obtient des sauf conduits de l arm e rouge toujours pr cai res toujours ren goci s A Kiev en d cembre 1917 il rencontre le g n ralissime local des trou
157. nante c est tout de m me un instrument du droit commu nautaire qui cr e sa propre dynamique Celle ci a cr des ch ances p riodi ques de contr le pour sa mise en uvre par les tats membres et les organes communautaires vis s par elle Le premier rapport d application est sorti en 2001 5 253 Vogel Polsky s d 1992 Quelles perspectives pour les femmes Bruxelles pp 15 16 254 Interview 8 1 2007 255 Rapport Les femmes et la citoyennet europ enne R seau Les femmes dans la prise de d cision politi que conomique et sociale Commission europ enne 1994 V 233 94 FR Vogel Polsky E titre 2 La citoyennet europ enne et le Trait de l Union pp 47 101 et titre 4 Les femmes et la citoyennet europ enne pp 173 238 256 Interview 8 1 2007 257 Agir pour le droit des femmes op cit p 146 N 129 DIFFUSER LA NOTION DE PARITE Si la parit suscite un tr s vif d bat en France ot elle divise m me les f ministes en Belgique en revanche elle semble s imposer sans trop de mal la faveur des quotas et donc pas dans sa bonne acception La Belgique est presque par essence une terre de compromis et de quotas Le monde politique y a d velopp de savants quilibres tous les niveaux des n gociations constantes formant un syst me que les politologues nomment le consociativisme Si les quotas sexu s gt ont rencontr nettement plus de r ticence
158. ne peuvent que s incliner devant leur d termination C est en vain que les d l gu s tentent de raisonner les femmes elles sont d chain es C tait une v ritable r volution Je pourrais vivre cent ans jamais je ne l oublierai Le premier qui aurait tent de les arr ter il n existait plus La gr ve des femmes ma chines paralyse rapidement toute l entreprise Plus de 1 000 ouvriers sont mis en ch mage technique le mouvement touchera plus de 5 000 131 Brunfaut 1987 milienne Brunfaut Entretien avec Anne Marie Lizin Charleroi Archives de Wallonie p 38 132 T moignages de Ch Hauglustaine et R Jeusette dans Coenen La gr ve des femmes op cit p 113 77 travailleurs masculins Comme la gr ve a clat sans pr avis les gr vistes ne per oivent aucune indemnit Cette situation a dur pendant un mois Elles avaient cr une Caisse de r sistance qui tait aliment e par des dons mais c tait tr s dur La gr ve suscite des r actions houleuses jusque dans les familles ouvri res o les hommes ne suivent pas n cessairement Pai vu des maris venir aux grilles de l entreprise avec des poupons dans les bras et les insulter en disant Salopes Et ta soupe Qu est ce que vous faites l C tait atroce Mais la solidarit des femmes machines est in branlable m me plus leur d termination fait tache d huile la contestation s tend aux ACE
159. ntemporaine et la plus complete Mais cette Charte n a aucune valeur obligatoire Il a t impossible d obtenir dans la partie IV portant sur les engagements qu aucun engagement concret r el soit inscrit l intention des Autorit s r gionales et communales qui signeraient cette charte Toujours triomphait la conception de l galisation progressive la carte selon les opportunit s poli tiques ou financi res Combien de fois me suis je entendu dire que mes pro positions taient irr alistes qu elles ne seraient pas accept es qu il fallait les mod rer faute de quoi la Charte ne serait sign e par aucune autorit locale Mais signer un texte sans port e obligationnelle n engage rien la limite c est inutile Cela a t une des exp riences les plus p nibles de mon activit d expert F avais de bonne foi cru qu en limitant nos efforts aux domaines de comp tence r gionaux et locaux sur le terrain de la vie citoyenne de la r sidence de la sant de l organisation des transports en commun de l aide sociale des coles des terrains de sport des maisons ou refuges pour femmes battues de la violence de la formation de la police de la conception de la ville nous aurions pu obtenir des engagements pr cis en mati re de politi que de genre et d clencher une v ritable dynamique de l valit dans l Union europ enne 138 COLLOQUE EUROPEEN Bruxelles 16 et 17 novembre 1990 QUEL AVEN
160. ntre le racisme et la x nophobie MRAX collaboratrice de l mission La pens e et les Hommes a la RTB 10 65 en pr sence et beaucoup de discussions m me des divisions parmi les f minis tes Fai eu la sensation que je perdais un peu mon temps Il y avait un do maine dans lequel j tais bonne et c tait le droit et je pouvais le faire voluer car le droit est minemment volutif Fe pensais que je devais me consacrer cela et que je n avais pas beaucoup de temps pour le reste Mais j ai sans doute t ressentie comme distante LES D BUTS D UN F MINISME INSTITUTIONNEL A l origine l Ann e internationale de la femme en 1975 Fortement d nigr e par les n o f ministes qui la consid rent comme une r cup ration elle est soutenue au contraire par les associations f ministes plus anciennes milienne Brunfaut pr side le comit belge francophone qui organisera les activit s et les manifestations durant toute l ann e Mais les pr misses sont d j sensibles bien avant Le ministre du Tra vail Ernest Glinne souhaite installer cette occasion une commis sion pour analyser les discriminations qui frappent les travailleuses D s f vrier 1973 il sollicite express ment liane Vogel Polsky qui est d tach e mi temps pendant deux mois au minist re du Travail En collaboration avec Marijke Van Hemeldonck elle pr pare un pro jet qui servira de base la cr ation d
161. o V rit partir de 1964 Cette mission est diffus e dans le cadre du Magazine F pr sent chaque jour par Laurette Charlier et Geor ges Prad s sur la premi re et la seconde cha ne de 9 heures midi Elle aborde aussi bien les conditions de travail des femmes que leurs conditions quotidiennes de vie le partage des t ches m nag res le probl me de la garde des enfants Des sp cialistes dont liane Vogel Polsky sont sollicit es pour intervenir dans les d bats Ces th mes 208 Vrouwen Overleg Komitee cr en avril 1972 comme organe de concertation du f minisme flamand organise annuellement la journ e des femmes du 11 novembre Un comit analogue se constituera en 1980 du c t francophone le Comit de liaison des femmes 209 Van Rokeghem S J Vercheval et J Aubenas 2006 Des Femmes dans l histoire en Belgique depuis 1830 Bruxelles Ed Luc Pire p 205 108 sont poursuivis jusqu au d but des ann es 1970 prolong s notamment par Laurette Charlier dans TV F En Flandre les programmes de Lea Martel et Paula Semer jouaient un r le similaire LES R SULTATS DE L ENQU TE EUROP ENNE SUR LA T L VISION L enqu te europ enne men e sur la t l vision d bouche elle sur trois rapports internes des diff rentes quipes et sur des conclusions g n rales et des propositions de la plume d Eliane Vogel Polsky 21 propos des missions alternatives que son quipe a analys es
162. oit fon damental tout ce que les Etats et la communaut internationale veulent bien reconna tre c est que l galit est un principe Or un principe sert interpr ter une norme de droit mais ce n est pas un droit Fai essay de montrer que quand on reconnaissait un principe en r alit on ne s engageait rien Parfois je me dis si c tait refaire Fai pass les derni res ann es de ma carri re voyager beaucoup aller de colloque en colloque C tait tr s lourd car j avais un horaire de cours charg Au fond c est norm ment d nergie d pens e et qu est ce qu un colloque Cela prend beaucoup de temps et c est du temps que l on ne peut pas consacrer crire des livres Si jamais j en ai le temps j aimerais crire un ouvrage que j intitulerais peut tre Th orie et Limites D couvrir les limites et surtout les d couvrir concr tement chaque fois qu on re oit une gifle ou qu un proces n aboutit pas c est dur mais c est une mani re Paller plus loin 294 Interview 8 1 2007 151 152 Annexes PUBLICATIONS D ELIANE VOGEL POLSKY VOGEL POLSKY E 1963 1966a 1966b 1966c 1967a Une coop rative de production pour des travailleurs indus triels pensionn s Revue de Sociologie 3 pp 475 505 Du tripartisme l organisation internationale du travail tudes du Centre national de sociologie du droit social Bruxelles Ed
163. olontaire de justice eq Jne Conf rence dipl m e avec une sage femme du Jeune Barreau Jn dossier saignant point avec un beefsteak r pressif Jn Conseil de la farce avec un dindon des prud hommes Jne Cour sans provision avec un ch que de cassation Jn h licopt re de rentr e avec un orateur postal Jn tribunal bruxellois avec un tramway correctionnel Jn casse t te g n ral avec un procureur chinois Jn objecteur des tribunaux avec un journal de conscience n conservateur des pas perdus avec une salle des hypoth ques Gq C est l poque o elle fr quente assid ment La Fleur en papier dor bistro litt raire et culturel de la rue des Alexiens mi cabaret mi mu s e au d cor garni p le m le de porcelaines de gravures de vieilles horloges et surtout d un norme po le de Louvain rescap du fameux caf estudiantin d avant guerre Le Diable au corps La client le est com pos e de po tes d artistes d tudiants Au sortir de la p riode drama tique que fut la guerre la jeunesse est prise d une soif de vivre dont t moigne aussi Marie Th r se Cuvelliez Je vivais la nuit allais au concert ou au bistro avec des copains et des copines je pouvais sortir de mon kot 11 heures du soir et aller ici ou 1a J avais comme une revanche a prendre parce que dans ma famille on avait consid r que pendant la guerre on ne pouvait pas s
164. omane ULB enseigne le fran ais dans une cole clandestine juive au ch teau de Bassines dans le Condroz Elle y c toie des jeunes intellectuels de son ge comme Georges Papy qui donne des cours de math matiques et qui int grera plus tard le Groupe G Elle y rencontre aussi Raoul Brancart qui poursuivait des tudes de philosophie l ULB avant sa fermeture 1941 et s tait d j propos pr c demment pour donner des cours de latin et de grec l cole moyenne juive de Bruxel les Dans un tout autre registre sa fille Evelyne obtiendra le prix de piano au concours Reine lisabeth en 1975 En 1943 Marie Fran oise chappe de justesse une rafle qui d mant le l organisation A partir de septembre 1942 liane est cach e sous une fausse identit chez les S urs B n dictines de La Paix Notre Dame Li ge au bou levard d Avroy o elle termine ses humanit s Non sans humour elle souligne combien sa r ponse Jeanne Kesseler se r v la bien malgr elle partiellement exacte Le niveau de connaissance et les exigences en latin et en grec y taient plus durs qu au Lyc e 15 Interview 26 12 2006 16 N e en 1954 Evelyne Brancart m nera une brillante carri re internationale de pianiste apr s avoir t laur ate du Concours Reine lisabeth en 1975 Elle a pous l altiste isra lien Atar Arad 25 LE RETOUR A LA VIE NORMALE En octobre 1944 Eliane Polsky s inscrit aux Facult
165. ommerce les cours de pu riculture de coiffure de coupe couture Si nous jugeons conclut elle de la condition de la femme dans notre soci t occidentale par le niveau d duca tion donn aux filles ainsi que le proposait Fourier elle ne d passe pas de beaucoup celui qu atteignaient les indig nes l poque coloniale dans les structures scolaires cr es par ces m mes soci t s C est assez dire combien les racines des in galit s sont dures extirper et combien joue le frein des r sis tances socioculturelles C est donc par l enseignement et par l orienta tion professionnelle que l on pourra briser un cercle qui maintient la division sexu e du travail la base des discriminations salariales Quelques semaines plus tard la Chaire Suzanne Tassier donne cette enqu te une r sonance acad mique de f vrier mai 1974 les dif f rents rapports de l enqu te sont pr sent s par les six experts euro p ens dont liane Vogel Polsky qui tire galement les conclusions Les rapporteurs fournissent des donn es objectives des statistiques mises en relation avec des interviews S ils mettent en lumi re Pin suffisance de formation des femmes ils soulignent aussi le manque de promotion professionnelle les difficult s de concilier le travail et les activit s domestiques la persistance d un salaire inf rieur consid r encore souvent comme un salaire d appoint D entr e d
166. ona les elle a milit pour l galit des droits et des chances pour les fem mes et les hommes Egalit de r mun ration tudes f ministes parit Europe sociale ce ne sont l que quelques uns des th mes pour les quels elle s est engag e durant des ann es et o elle a rencontr de nombreux succ s mais aussi de nombreuses d ceptions comme elle le soulignera elle m me L Institut pour l galit des femmes et des hommes a pris l initiative de mettre l honneur cette femme exceptionnelle par le biais d une tude consacr e ses recherches son travail et ses r alisations Cette d marche entre dans les missions de l Institut qui peut notamment mener d velopper soutenir et coordonner des tudes et des recher ches concernant le genre et l galit des femmes et des hommes Ce livre offre en effet la possibilit d expliquer et de faire conna tre la r alisation et les principes de la l gislation belge et europ enne en mati re d galit des femmes et des hommes La r daction de cet ouvrage a t confi e au Centre d Archives pour l histoire des femmes CARHIF une organisation bilingue et plura liste qui s est fix comme but depuis 1995 de conserver et de rendre accessibles les archives relatives l histoire des femmes et du mouve ment f minin en Belgique De cette fa on la m moire long terme du mouvement f minin est conserv e Il s agit en outre d une contribu
167. oupe de pression et un lieu de r flexion sur la condition f minine Il est pr sid par Pierre Vermeylen une pr sidence masculine contest e par quelques f mi nistes radicales Bien que favorable une organisation s par e Eliane Vogel Polsky estime que la pr sence de Vermeylen est un atout car il peut tre un soutien efficace le gouvernement est une coalition PSC PSB Pierre Vermeylen participe d ailleurs toutes les r unions du Comit et intervient activement Eliane Vogel Polsky place beau 37 Historienne dipl m e de l ULB Monique Van Tichelen enseigne cette poque l histoire dans l ensei gnement secondaire Elle s illustrera surtout par son action en faveur de la d p nalisation de l avorte ment 38 Sur R gine Karlin Orfinger 1911 2002 f ministe r sistante avocate impliqu e dans la d fense de Willy Peers voir Gubin et al Dictionnaire des femmes belges op cit pp 341 342 39 L on Servais 1907 1975 dirigeant d organisations ouvri res homme politique social chr tien minis tre de la Pr voyance sociale 1958 1961 trois fois ministre de l Emploi et du Travail de 1961 1968 membre du Parlement europ en partir de 1968 40 Pierre Vermeylen 1904 1991 juriste professeur l ULB s nateur socialiste depuis 1946 plusieurs fois ministre ministre d tat en 1966 il imposera la mixit dans l enseignement officiel en 1969 Au S nat il proposera plusieurs reprises que l ga
168. oute mati re pour crire un deuxi me r cit biographique Si cet aspect de ses recherches n a t que peu abord dans les pages qui pr c dent il ne faudrait pas en oublier ni l ampleur ni l importance Pour fonder un socle juridique communautaire capable de garantir une protection sociale de base pour tous les citoyens europ ens liane Vogel Polsky mobilise depuis 1961 le droit international et toutes les grandes conventions internationales auxquelles la plupart des tats membres ont adh r et qu ils ont introduites dans leur ordre juridique C est videmment un socle commun sur lequel on peut construire En examinant une s rie d instruments qui concernent la m me famille de droits adopt s par diverses organisations on ne peut que constater comment ces divers textes se compl tent les uns les autres offrant ainsi un aspect nouveau du principe d interd pendance Il est clair que lorsque des textes se rejoignent sur les buts poursuivis et les normes y relatives il convient d appliquer ces textes comme constituant un ensemble coh rent et interd pendant Dans la d fense d une Europe sociale son activit conna t certains moments des pics d intensit comme lors de laboration de la Char te sociale communautaire projet auquel elle a particip et dont l chec 279 En revanche on trouvera ces ouvrages dans la bibliographie 280 Vogel Polsky 1989 L Acte unique ouvre t il l espac
169. pe de P galit est de stricte interpr tation et ne peut avoir pour objet une galit de r sultat C est la que le b t blesse Longtemps en effet la Cour de Justice limite fortement le droit de l galit des chances en affirmant qu elle garantit uniquement 219 Vogel Polsky Les impasses de l galit op cit p 130 114 une galisation des conditions de d part mais interdit des mesures assurant une galit concr te de r sultats En 1995 Affaire Kalanke met en lumi re cette interpr tation stricte La l gislation du Land de Br me accorde une priorit absolue dans la nomination ou la promotion de femmes dans les services publics lors que celles ci sont sous repr sent es dans l emploi sollicit moins de 50 du personnel et que les candidates ont une qualification gale celle des candidats Confront cette situation un candidat vinc sai sit la Cour de Justice au motif qu il a subi une discrimination en raison de son sexe La Cour de Justice lui donne raison 17 octobre 1995 en tablissant que la priorit ne peut tre accord e de mani re incondi tionnelle lors d une nomination ou d une promotion car elle d passe les termes de la directive 76 207 relative l galit de traitement Cet arr t oblige le Land de Br me abolir une l gislation avanc e dont l objectif tait de produire une galit de r sultat mais qui est jug e contraire au droit individu
170. plus particuli rement liane Vogel Polsky souligne que l int r t pour ces missions s est rapidement mouss Dans les ann es 1980 pratique ment toutes les missions de femmes et sur les femmes ont disparu au profit d un retour du conservatisme masculin L espace laiss aux r alisatrices sur la plupart des cha nes qui rendait possible une cr a tion f minine la t l vision s est r duit partout comme une peau de chagrin Ce retournement de situation constate liane Vogel Polsky lt n avait t possible que parce que le rapport de force apparent en faveur du mouvement des femmes qui a permis pendant plusieurs ann es de nombreux th mes de l mancipation f minine de retentir avec force ne traduisait pas une alt ration en profondeur des comportements et des mentalit s on a constat qu en d pit de certaines avanc es le foot restait 10 000 fois plus important Et aussi les jeux qui peuvent durer des ann es Vantenne Mais quand quelque chose avait t fait sur les femmes a suffisait pour longtemps Seule la cha ne britannique Channel 4 constitue enco re un mod le de r f rence caract ris par une politique volontariste d ouverture aux missions f minines Par ailleurs tous les indicateurs relev s par les trois enqu tes sont en berne Les femmes sont pratiquement partout exclues des informa tions seulement 1 4 de celles ci les concernent en Europe Ell
171. qui suscite imm diate ment l indignation d liane Vogel Polsky s en tenir au salaire au sens strict sans gard pour les implications sociologiques et id ologiques qui l accompagnent est une vision timor e et r trograde car galit des salaires prise isol ment n existe pas C est un mythe Elle ne peut avoir de signification que dans un cadre plus large de la reconnaissance de l galit de traitement gt Les deux avocates Eliane Vogel Polsky et Marie Th r se Cuvelliez ne se d couragent pas et assignent la Sabena une seconde fois en plaidant cette fois la discrimination de salaire et la r paration du fait de la dissolution du contrat Cette fois le contexte europ en est plus favorable Des gr ves ont clat dans diff rents pays pour l galit salariale les f ministes se 177 Vogel Polsky Les facteurs d extran it op cit p 301 92 sont fortement mobilis es et depuis le sommet de Paris en 1972 un changement s est amorc dans la politique sociale de la Communaut europ enne Le Conseil des ministres a clairement exprim sa volont de conduire une politique d galit R solution du 21 janvier 1974 Pour la premi re fois un programme d action reconnait que la po litique sociale peut constituer une comp tence du droit d riv et faire l objet de directives contraignantes En cons quence plusieurs di rectives sont adopt es par la Commission celle du
172. r alit Bruxelles Ed ULB coll Inst d Etudes europ en nes 70 p Vogel Polsky M De Troyer et L Zaid 1992 Pr vention et trai tement social du ch mage en cas de restructurations conomi ques dans A Alaluf et al L assurance ch mage dans les ann es nonante Louvain Universitaire Pers Leuven Vogel Polsky M N Beauchesne et L Zaid coord 1994 Ma nuel des ressources sur les Women s studies en Belgique Bruxelles 162 Vogel Polsky E et M N Beauchesne coord 2001 Les politiques ont elles un sexe Bruxelles Labor dont l Introduction La si tuation des femmes est toujours in galitaire p 5 13 DIVERS La conciliation des conflits collectifs du travail en droit compar M moire de licence en droit social Bruxelles ULB 1963 160 p Pr sentation Permanence du droit civil en droit du travail Recyclage en droit social organis par la Facult de droit de l Universit libre de Bruxelles et le Centre National de Sociologie du Droit du Travail 4 5 d cembre 1981 pp 1 3 Pr face dans A Finn et I Miranda Eve la recherche d un emploi de la connaissance de soi aux strat gies d action Paris 1989 pp 13 14 En qu te d Europe Participation aux Carrefours de la science et de la culture Rencontres publi es dans la collection Politique euro p enne dirig e par D Gu guen Rennes Apog e 1994 RAPPORTS ET TUDES Vogel Polsky
173. r fugi e en Mandchourie o elle poursuit 6 Thiry Le tour du monde op cit p 89 7 Idem p 96 20 des tudes de chirurgien dentiste l universit Les deux jeunes gens tombent amoureux et se fiancent Mais le r giment de Jean Polsky embarque pour Vancouver ot il arrive en avril 1918 De l il traverse les Etats Unis arrive 4 Bordeaux puis Paris en juillet Les hommes sont r partis dans diff rents r giments sur le front de l Yser Jean Polsky chappe l h catombe qui d cime les soldats lors des grandes offensives de 1918 En 1919 Jean Polsky obtient la grande naturalisation pour services rendus au pays Il reprend alors ses tudes l universit de Gand gr ce une bourse mais en 1920 nouvelle interruption pour cause de ma riage Il a en effet r ussi faire venir sa fianc e en Belgique de ma ni re pour le moins inattendue Il s est li pendant la guerre avec le fils de la firme des champagnes Mercier et avec son appui il a mont une petite soci t d import export qui lui permet de faire venir sa future femme de Kharbin en Belgique c est certainement la seule soci t belgo mandchoue d exportation de champagne qui ait jamais exist UNE ENFANCE GANTOISE Le jeune couple s installe 4 Gand Ses ressources sont modestes Nine Kisselew ne peut pas pratiquer en Belgique car son dipl me n est pas reconnu Bient t la naissance d une petite fille Marie Fran oise l
174. ravailleurs f minins pour un m me travail Il implique que les carts salariaux soient progressivement r duits entre les femmes et les hommes pour un m me travail et qu une classification des t ches soit tablie sur les m mes crit res pour les deux sexes Loin de t moigner d une bienveillance particuli re l gard des travailleuses cet article refl tait le souci d viter que des distorsions salariales trop impor tantes ne faussent le libre jeu de la concurrence entre les industries des diff rents tats membres Il est impos par la France qui exige son inscription dans le Trait seul pays s tre dot l poque d une l gislation sur l galit de r mun ration la France craignait en effet que les co ts salariaux ne d savantagent gravement ses industries en 107 La premi re tape est cens e tre r alis e au 31 d cembre 1961 69 particulier ses industries textiles Mais aucun des partenaires n y voit ce moment de tremplin vers une construction sociale de l Europe Le gouvernement belge ratifie le Trait en 1958 mais il rappellera en suite de mani re r currente que sur la question des r mun rations il ne peut exercer qu une pression morale En effet en vertu de l arr t loi du 9 juin 1945 ce sont les partenaires sociaux qui tablissent le niveau des salaires au sein des commissions paritaires et dans le cadre des conventions collectives Il consid re donc l arti
175. rces Bruxelles Point d Appui Women s studies p 7 82 Cette pr occupation sera relanc e en 1995 apr s la conf rence de l ONU sur les Femmes P kin qui demande aux tats de r colter des donn es statistiques sur la situation des femmes Cette mission inci tera la ministre de l Emploi et du Travail Laurette Onkelinckx lancer une enqu te Femmes in visibles dans les statistiques 1997 98 confi e Mieke Van Haegendoren Un ouvrage Hommes et Femmes l aube du 21e si cle Un manuel d utilisation des statistiques sous l angle du genre a t publi en 2001 54 Pour stimuler la confrontation interdisciplinaire Eliane Vogel Polsky organise le 20 f vrier 1992 une premi re journ e d tudes dont le titre r sume parfaitement les objectifs F condit et limites de la re cherche f ministe En introduisant la journ e elle souligne combien chacune des sciences humaines affronte en fin de compte la question centrale du politique qui oblige r interroger des notions aussi fon damentales que l galit la discrimination le genre le caract re histo riquement construit d une citoyennet universelle et abstraite De 1992 1994 elle organise deux cycles de s minaires o se succ dent des conf renci res trang res remarquables dont Fran oise Gas pard Colette Apprill ou Alisa del Re Deux th mes sont privil gi s le premier explore la critique f ministe et les parcours pist molo
176. rectrice de la DGV venait pratiquement toutes nos r unions Le groupe a fait un travail important 75 Dans un premier temps le R seau rassemble des donn es quantitati ves sur la participation des femmes en politique qui confirment leur quasi exclusion des lieux du pouvoir Il harmonise ensuite les r sultats pour permettre une comparaison europ enne Au d but des ann es 1990 la pr sence moyenne des femmes dans les parlements des Ftats membres s l ve peine 11 obtenus gr ce quelques pays bien veillants gt comme le Danemark 33 ou les Pays Bas 30 Le Par lement europ en lui m me ne fait pas beaucoup mieux avec 19 de 235 Sur ces divisions et le d bat d id es voir Scott J W 2005 Parit L universel et la diff rence des sexes Paris Albin Michel 236 Vogel Polsky 1993 La d mocratie paritaire vers un nouveau contrat social Actes du s minaire Construire l galit Cadernos Condi o Feminina n 39 Commissao para a Igualdade e para os direitos das mulheres Lisbonne pp 53 68 237 Interview 8 1 2007 238 Interview 8 1 2007 124 femmes lues en 1989 A la Commission on ne compte qu une seule femme parmi les 18 commissaires en 1993 Le R seau s attache ensuite aux diff rentes strat gies qui pourraient combler ce d ficit d mocrati que et sur base des exp riences r ussies dans certains pays propose un Manuel de la parit guide de bonnes pratiques susc
177. regroup es au sein du Conseil national des Femmes belges qui viennent de tenir so lennellement leurs tats g n raux de la femme au Palais des Congr s de Bruxelles en 1968 Dans la mouvance libertaire de Mai 68 la nou velle vague rompt avec l ancienne revendique 4 lib ration du corps des femmes et non plus l galit des droits dans un mouvement festif et provocant Il rejette toute structure et pr ne la spontan it et l infor mel s organise entre femmes une option s paratiste qui divise les f ministes Eliane Vogel Polsky est plut t favorable ce s paratisme du moins dans un premier temps Cette conviction me venait de ce que j avais pu voir dans des r unions d s qu il y a des hommes ils monopolisent la parole et les femmes nosent plus s exprimer C tait tr s net dans les assem bl es syndicales o les femmes n arrivaient pratiquement jamais parler Or le public de la rue du M ridien tait tr s neuf sans exp rience de la parole publique c taient des m nag res pour la plupart qui en avaient gros sur la patate et qui venaient exposer pour la premi re fois ce qu elles res sentaient C tait fabuleux elles se lib raient par la parole elles disaient ce 93 Voir notamment Van Mechelen R 1979 Uit Eigen Beweging Balans van vrouwenbeweging in Vlaande ren 1970 1978 Leuven Kritak 94 Voir Denis et Van Rokeghem Le f minisme est dans la rue op cit pp 45 4
178. res charg s de l galit des chances dans les Etats membres et au Parlement euro p en CCEC est fond e l initiative du Comit d Avis pour l galit 269 Interview 8 1 2007 270 Voir par exemple Peemans Poullet H 2000 Plut t 10 de f ministes progressistes que 50 de femmes Mensuel R flexions f vrier Dossier n 42 p 19 Laurette Onkelinx avocate n e Ougr e en 1958 d put e socialiste depuis 1987 Vice pr sidente de la Chambre en 1991 1992 ministre de l Int gration sociale de la Sant publique et de l Environnement en 1992 1993 ministre pr sidente de la Communaut fran aise en 1993 ministre f d rale du Travail et de l Int gration sociale en 1999 2003 ministre de la Justice et vice Premi re Ministre en 2003 2007 272 A son initiative la loi Smet Tobback 1994 est modifi e les listes doivent d sormais tre paritaires et respecter l alternance aux deux premi res places lois de parit de juin et juillet 2002 L galit des fem mes et des hommes est inscrite dans l article 10 de la Constitution r vis e en f vrier 2002 et Laurette Onkelinx cr e la m me ann e en d cembre l Institut pour l galit des femmes et des hommes 27 135 des chances du S nat belge pr sid par Sabine de B thune liane Vogel Polsky est imm diatement associ e ces travaux La CCEC est un r seau de coop ration soutenu par la Commission europ enne dans le cadre du 4 Programme d
179. ri res informent leurs compagnes LA GR VE LA PLUS LONGUE HERSTAL F VRIER MAI 1966 En 1965 la Fabrique Nationale d Armes Herstal pr s de Li ge est une entreprise qui emploie plus de 13 000 personnes dont 10 000 ouvriers La main d uvre f minine se compose de 3 550 ouvri res dont pr s de 2 000 travaillent aux machines les femmes machines dans des conditions particuli rement p nibles sur des machines v tus tes C tait affreux cette ambiance cette salet ce bruit ces femmes couvertes d huile gt L environnement n est pas seulement sale il est aussi dangereux et stressant le rythme de production exig s accroit 126 Vogel Polsky Cinquante ans du droit du travail op cit p 42 127 Interview d liane Vogel Polsky dans Denis et Van Rokeghem Le f minisme est dans la rue op cit p 21 128 Agir pour les droits des femmes op cit 129 Notes biographiques Archives personnelles d Eliane Vogel Polsky 130 T moignage de Charlotte Hauglustaine juillet 1991 dans Coenen La gr ve des femmes op cit p 97 76 sans cesse 365 pi ces a la journ e soit 100 de plus en une dizaine d ann es le grand hall ot les ouvri res travaillent est touffant en t glacial en hiver sans que le comit de s curit et d hygi ne n en ait ja mais exig la modernisation Il n existe qu un seul point d eau froide et les femmes ne peuvent aller aux toil
180. rs es par des tensions politiques fortes la r pression de l activisme la question royale les deux jeunes filles retiennent surtout une certaine boh me la d couverte de l existen tialisme Sartre et Simone de Beauvoir dont l ouvrage Le Deuxi me Sexe publi en 1949 fait scandale dans la soci t bien pensante AVOCATE ET M RE DE FAMILLE A PULB la promotion d Eliane Polsky compte 133 hommes et 24 jeunes femmes 15 les dipl m es en droit demeurent encore lar gement minoritaires un retard qui s explique par les lenteurs avec lesquelles les femmes ont pu acc der aux professions juridiques au barreau en 1922 la magistrature en 1948 Bastion masculin la Facul t de Droit contraste au sein de l universit avec les facult s dop es gt au contraire par les d bouch s relativement neufs d un enseignement secondaire pour filles en pleine expansion Ainsi la Facult de Philo sophie et Lettres dipl me 43 de filles en 1950 les Sciences 50 En Droit il faudra attendre 1982 pour que la parit soit atteinte parmi les dipl m s Mais dans cet environnement tr s masculin voire un brin machiste tous les enseignements sont dispens s par des hommes l exception de Madeleine Gevers Dwelshauvers liane Polsky ne ressent pourtant aucune discrimination sans doute parce que la faible proportion de filles ne pr sente rien d inqui tant ni pour les tudiants ni pour les professeurs Au Barreau les
181. rs les moins favoris s les femmes les jeu nes les personnes handicap es les travailleurs migrants Fliane Vogel Polsky ajoutera bient t ses recherches scientifiques une dimension militante f ministe r v l e dans l action en 1966 lors de la grande gr ve de la FN Nous y reviendrons 37 On aura compris combien ces ann es sont d cisives Jusque la recon nait Eliane Vogel Polsky j avais aim pratiquer le droit en tant qu avocat de mani re tr s th orique Les cas humains m int ressaient beaucoup moins que le jeu juridique consistant d chiffrer l ensemble des donn es d un pro bl me et d velopper la capacit de construire un raisonnement original ou nouveau appuy bien videmment sur des recherches en doctrine et en juris prudence raisonnement susceptible de faire triompher la th se d fendue en faisant progresser le droit Pour se donner les moyens de la nouvelle orientation qu elle d couvre l Institut du Travail Eliane Vogel Polsky entame une licence sp ciale en droit social qu elle obtient le 19 juin 1963 avec un m moire portant sur La l gislation sociale internationale et les probl mes de la r glementation pacifique des conflits collectifs du travail Elle y tudie des pays relevant de plusieurs familles du droit du travail famille romano germanique anglo saxonne scandinave et famille des droits communistes Derni re tape enfin l Institut d tudes europ
182. s Minist re de l Emploi et du Travail 2 d 1998 165 166 ORIENTATION BIBLIOGRAPHIQUE SOURCES Fonds d archives et centre de documentation Archives de l Universit de Bruxelles Dossiers administratifs et Dos sier Chaire Suzanne Tassier Archives de la Ville de Bruxelles Instruction publique Carhif AVG dossiers coupures de presse Fonds A Hauwel Fonds Ernst Henrion Mus e royal de Arm e Bruxelles Rosa Bruxelles Presse Bulletin du Conseil national des femmes belges Cahiers des femmes d Europe Cabiers du GRIF Chronique f ministe Courriers hebdomadaires du CRISP Journal des Tribunaux Voyelles Interviews Eliane Vogel Polsky Bruxelles les 26 d cembre 2006 8 janvier et 2 f vrier 2007 Ouvrages d liane Vogel Polsky Voir les pp 153 163 OUVRAGES ET RAPPORTS Association belge des femmes juristes 1975 Les in galit s entre Phom me et la femme en droit belge Bruxelles Creadif Bo l baronne P et C Duch ne 1955 Le f minisme en Belgique Bruxelles CNFB 167 Coenen M Th 1992 La gr ve des femmes de la FN en 1966 Une premi re en Europe Bruxelles POL HIS Commission de la condition de la femme Rapport sur la 19 session 21 f vrier 11 mars 1966 New York 1966 Conf rence internationale du travail 1949 1950 Rapport V Egalit de r mun ration entre la main d uvre masculine et la main d uvre f minine pour un travail de valeur gale Gen ve BIT
183. s tudiants francophones Deux ans plus tard la fronti re linguisti que d termine le trac des r gions Pourtant Gand demeure une ville o la bourgeoisie parle fran ais et c est dans cette langue qu Eliane Polsky y entame ses tudes primaires BRUXELLES LI GE BRUXELLES UNE POQUE TROUBL E Elle les interrompt l ge de huit ans car elle souffre d une primo infection qui l oblige s journer en Suisse pendant un an Rentr e en Belgique o la famille s est install e Bruxelles en 1934 elle met les bouch es doubles rattrape le temps perdu et termine son cycle pri maire en 1938 l cole Carter Elle entre ensuite au lyc e Emile Jacqmain Ce parcours qui pourrait para tre anodin aujourd hui est cette poque tr s litiste Bien que quelques villes lib rales aient ouvert des lyc es d excellente r putation depuis la fin de la Premi re Guerre seul un petit nombre de jeunes filles suivent des humanit s classiques L Etat lui m me s est born 8 Dans Verwilghen M ed 1986 L galit juridique entre femmes et hommes dans la communaut euro p enne t 2 Louvain la Neuve Presses Universitaires de Louvain pp 15 39 9 Futur lyc e cet tablissement de la Ville de Bruxelles avait t fond en 1908 sur le mod le des Cours d ducation d Isabelle Gatti de Gamond Plac e sous la direction de Lilly Carter 1865 1937 l cole qui jouit d une solide r putation se dis
184. s dont l anciennet n est pas comptabi lisable par la suite Le contrat de cinq ans sera enterr en 1979 Revenant bien plus tard sur cette p riode de sa vie Eliane Vogel Polsky souligne combien ces v nements l ont marqu e La rencontre avec des ouvri res Zeezicht en 1965 4 compl tement transform ma vision de l galit des salaires et fait comprendre qu il tait absurde de la revendiquer mais surtout de la r aliser en n ayant pas une action beaucoup plus large en amont sur les processus de formation et d entr e dans les profes sions et les fonctions et surtout leur valuation outil principal l poque du sous statut du travail f minin par l entreprise et en aval sur les conditions de travail proprement dites la mobilit professionnelle la formation conti nue etc De la gr ve elle m me elle dit La morale que j en tire c est que information la connaissance de ses droits humains et du travail sont un puissant levier de changement social que ce soit a cette poque la ou 86 Il s agit d Alfred Califice 1916 1999 ancien secr taire de syndicat d put PSC de Charleroi en 1965 membre du Parlement europ en en 1968 87 Sur cette commission voir Tout ce qui brille n est pas or Cahiers du GRIF 4 octobre 1974 pp 44 45 88 Ir ne P try pouse Scheys n e en 1922 dirigeante des FPS pr sidente de l Internationale des femmes socialiste 1972 d put e de Li ge partir de
185. s de d noncer la structure m me de l emploi qui perp tue la discrimination et non plus le cas individuel Mais surtout la Cour de Justice introduit une limite ratione temporis qui en r duit consid rablement l impact Alors que la Cour reconna t que l article 119 aurait d tre appliqu depuis le 1 janvier 1962 elle ne permet son invocation qu partir la date du jugement sauf pour les personnes ayant intent une action avant 1976 La Cour justifie cette limite par des consid rations imp rieuses de s curit juridique ar gument visant en r alit les int r ts conomiques des employeurs Or il n y avait aucun proc s personne en Europe n en avait intent M me cet arr t l m a paru scandaleux Sans nier l importance du contexte conomique sous jacent liane Vogel Polsky n en est pas moins in dign e que la Cour de Justice sorte ainsi du champ du droit C est en r alit un arr t totalement politique pris sous la pression tr s forte de la Grande Bretagne Mais je suis rest e am re 5 D autant plus que les employeurs n auraient pas d payer tellement puisque le droit social belge leur fait d j la part belle en r duisant trois ans la prescription en mati re de salaire Cet arr t a n anmoins beaucoup servi par la suite et marque un pas d cisif dans la lutte pour l galit salariale au niveau europ en Quant aux h tesses de l air elles ont encore intent d
186. s universitaires Saint Louis 4 Bruxelles un choix dict par sa reconnaissance envers les religieuses de Li ge qui lont accueillie Elle aimerait poursuivre des tudes de philosophie la marque toujours vivace d H l ne Tran chant mais son p re estime que ce n est pas tr s s rieux Elle opte alors pour la candidature pr paratoire au droit parce que l id e de d fendre des causes d tre avocate me plaisait et que l on disait que cela pouvait mener tout Elle poursuit son doctorat en droit l Universit libre de Bruxelles en 1947 1948 et conquiert son dipl me de docteur avec grande dis tinction le 7 juillet 1950 La promotion 1950 est de toute vidence une bonne cuv e qui comporte des femmes d cid es faire carri re Wivine Bourgaux pouse de l avocat Jacques Hirsch sera la premi re femme plaider en Cour de Cassation Odette De Wynter la premi re femme nomm e notaire en Belgique 1955 Durant ses trois ann es de doctorat liane Polsky forme un joyeux trio avec Marie Th r se Cuvelliez et Odette De Wynter Cette der ni re est la plus jeune 1927 1998 gentiment mais s rement char ri e par ses camarades d tude parce qu elle poursuit en m me temps une licence en notariat alors que celui ci n est pas accessible aux femmes Mais il s ouvre pile en 1950 l ann e o Odette obtient son dipl me apr s des d bats parlementaires o la vieille garde r trograd
187. scri mination l gard des femmes adopt e le 18 d cembre 1979 par l Assembl e g n rale des Nations unies Elle marque l aboutissement des travaux de la Commission de la condition f minine cr e en 1946 et est consid r e comme une tape historique dans l volution des droits des femmes dans le monde Ratifi e progressivement par 175 tats la CEDAW est entr e en vigueur en Belgique le 9 ao t 1985 101 La Communaut europ enne ne peut rester la tra ne La directive du 9 f vrier 1976 76 207 avait d j reconnu que l galit de traite ment implique davantage que la seule galit salariale et tout en intro duisant de mani re assez floue la notion de discrimination indirecte elle autorisait l action positive si celle ci concourait r aliser l galit de traitement Un premier programme concernant la promotion de l galit des chances d marre en 1982 1982 1985 et sera suivi r gu li rement d autres programmes du m me type jusqu en 2006 Le 13 d cembre 1984 une Recommandation du Conseil des minis tres fonde clairement la politique d galit des chances Elle pr voit le renforcement de l action tendant assurer le respect du principe de l galit de traitement et la promotion de l galit des chances dans les faits par des actions positives et recommande aux tats membres d adopter une politique d action positive pour l emploi dans le plein respect des comp tences des
188. se qui tait pr sidente de l Association internationale de la presse f minine et aussi propri taire avec son mari des deux Femmes d Aujourd hui l dition belge et fran aise Nous nous sommes rencontr es dans un restaurant tr s chic et mon projet l a enthousiasm e Le projet d Eliane Vogel Polsky tombe pic Association Interna tionale des Journalistes de presse f minine avait tenu son Troisi me Congr s Barcelone et Madrid en novembre 1968 sur le th me du r le et de la mission des femmes dans une soci t moderne En d pit d avis divergents la majorit des participants avaient soulign que la presse f minine devait favoriser la participation toujours plus souhait e de la femme dans la vie conomique et sociale Huguette Defosse voit dans le projet d Eliane Vogel Polsky un moyen de redy namiser la presse f minine en l associant un projet d actualit cinq magazines Amica Italie Margriet Pays Bas Femmes d Aujourd hui 57 DeJ Bingen A Jaumotte AULB Fonds Chaire Tassier lettre du 2 juillet 1973 58 Il s agit du Bureau pour les probl mes concernant l emploi et l galit des femmes la CEE confi a la juriste fran aise Jacqueline Nonon Ce bureau avait pratiquement pour seule fonction de faire un tat des lieux annuel sur l application de l article 119 du Trait de Rome Jacqueline Nonon a aussi t d l gu e nationale la condition f minine en France
189. se qui transforme les hasards et la n cessit en un long fleuve tran quille La fid lit aux l ments s rs de la biographie fil conducteur d une existence naissance tudes engagements tapes chronologi ques d clarations et crits ne met pas l abri d une interpr tation subjective Face aux exp riences personnelles soumises au d sordre des jours souvent mati re plus vraie pour la fiction et plus mall a ble sous la plume de l crivain l historien lui est contraint de classer selon une logique imparable v rifiable et lisible L tonnement devant le produit fini est souvent au rendez vous lia ne Vogel Polsky elle m me rappelle la surprise de L on li Troclet propos de sa biographie retrac e dans les M langes offerts l occasion de ses 65 ans Je Pai lue avec int r t comme s il s agissait d une autre personne puis certains l ments trop directs ou trop personnels mont rappel qu il s agissait de moi Je vous avoue simplement Je ne m y suis pas plus reconnu qu au magn tophone ou la radio on ne reconna t sa propre voix Bornons nous tirer cette conclusion qui doit d sabuser les historiens toutes les biographies sont fausses 1 Vogel Polsky 1992 Hommage L on li Troclet dans Quel avenir pour l Europe sociale 1992 et apr s Actes du colloque en hommage L on li Troclet Bruxelles CIACO p 22 13 Faut il d s lors renonc
190. si Charleroi l Institut de formation sociale et culturelle o elle anime partir de 1963 un cycle Responsabilit actuelle des mouve ments ouvriers Ses fonctions au CNSDS l am nent galement diriger de nombreux travaux la demande du gouvernement belge mais aussi d instances internationales comme l Organisation internationale du travail la Commission des Communaut s europ ennes le Conseil de l Europe Rapidement elle fait figure d experte aupr s de ces instances Nous y reviendrons dans les chapitres suivants LA FIN DES ANN ES 60 ET LE D BUT DU MILITANTISME A la fin des golden sixties deux v nements interf rent dans son par cours En 1966 elle d couvre la condition des ouvri res de la FN lors de la grande gr ve des femmes machines gt un choc d o d coule son engagement f ministe comme nous le verrons plus loin Apr s Mai 68 elle fr quente le mouvement de lib ration des femmes et s orientera progressivement vers les tudes f ministes Ce n est pas le mouvement de Mai 68 qui constitue en lui m me un d tonateur mais bien au contraire ce qui se passe hors du campus le foisonne ment d id es et de th ories neuves sur les rapports sociaux de sexe qui seront peu peu int gr es mais difficilement dans les disciplines acad miques UN MAI 68 D CEVANT La contestation tudiante de Mai 68 ULB reste du point de vue des femmes et d Eliane Vogel Polsky en par
191. sites ou les checs il y a des tres humains ayant p le m le du g nie de l enthousiasme de l humour des enfants des ennuis et des bicyclettes On trouvera donc n cessairement dans les pages qui suivent informa tion et d formation Nous avons essay de ne pas travestir les faits mais ils sont eux m mes le r sultat d un choix et d une remise en contexte A ce titre ils ne r v lent qu imparfaitement un foisonnement enchev tr de combats d illusions de voyages et d espoirs ou d checs Pour les retracer nous nous sommes fond sur des entretiens r cents qui viennent compl ter d autres plus anciens et publi s nous avons puis dans l ensemble des publications d Eliane Vogel Polsky pour voquer 2 L Avant sc ne Th tre 15 octobre 1989 p 47 La citation est extraite du compte rendu de la pi ce de Fenwick J N Les palmes de Monsieur Schutz consacr e a la vie des Curie et a la d couverte du radium 14 ses id es et ses objectifs Qu Eliane Vogel Polsky nous fasse amiti d accepter cette image ainsi re construite d en excuser la d formation au profit de l information Chacun y puisera ce qu il peut ou ce qu il veut y voir mais il est urgent et l Institut pour l galit des hommes et des femmes l a bien compris que l on conserve la m moire des femmes qui ont contribu lutter pour l galit des sexes dans le but plus large de parfaire la
192. sterdam 1999 s il apporte des in novations n est pas la hauteur de ses espoirs Il persiste consid rer les femmes comme un groupe particulier qui requiert des politiques sp cifiques et m me le nouveau mode d action qu il adopte e main streaming est sujet caution Le mainstreaming c est dire Pint gra tion d une politique d galit de genre par son immersion dans toutes les po litiques de VUnion Donc tout le monde se f licite parce que pour la premi re fois dans l histoire de la Communaut europ enne et de l Union europ enne Particle 2 introduit l objectif d galit mais il s agit du principe de l galit et non du droit l galit et c est tr s diff rent et peu de personnes semblent op rer cette distinction En effet le Trait ne pr voit aucune politique pour r aliser l galit Ce qui signifie que s il n y a pas un mot sur une politique de r alisation de l galit il n y a pas de direction g n rale qui en sera charg e il n y a pas de budget sp cifique qui y sera consacr il n y a pas de voies et moyens v ritables mais au contraire il y a un tr s bref alin a 2 de cet article 5 qui ne fait que consacrer le mainstreaming En r alit le Trait d Amsterdam r trograde tous les droits fondamentaux et notamment les droits fondamentaux conomiques et sociaux au rang de simple principes et il n y a pas de reconnaissance du droit fondamental l galit
193. stes belges Certaines s opposent Eliane Vogel Polsky au motif qu il faut privil gier des repr sentants favorables la cause des fem mes ind pendamment de leur sexe A l Universit des femmes les avis sont partag s Je me suis souvent heurt e Fran oise Collin et a Hedwige 265 Idem p 35 266 Idem p 36 267 Gis le Halimi avocate n e en Tunisie connue pour ses engagements dans la guerre d Alg rie et au pro c s de Burgos En 1971 elle fonde l association Choisir la cause des femmes pour d fendre les person nes poursuivies pour avortement Elle plaide et gagne le retentissant proc s de Bobigny o elle d fend une m re poursuivie pour avoir aider sa fille mineure avorter lue d put e l Assembl e nationale et ambassadrice aupr s de l UNESCO elle est l auteure en 1997 du Rapport sur la parit entre les hommes et les femmes dans la vie politique Elle a crit des romans et deux essais La cause des femmes 1973 et La nouvelle cause des femmes 1997 268 Faire de l Union un levier pour l galit des sexes Le Monde diplomatique 43 juillet 1996 pp 6 7 134 Peemans surtout Hedwige qui estimaient qu il valait mieux voter pour un homme intelligent que pour une femme idiote Et moi je leur disais mais ce nest pas l la question Ce n est pas l le probl me En pla ant la ques tion sur le terrain de la real politik Vhistorienne Hedwige Peemans Poullet rattache la parit 4
194. strations com munales ni dans l opinion publique qui ne semble pas en pressentir toute la signification Il est vrai que cette m me opinion publique est surtout secou e par l annonce le 7 d cembre 1941 du remariage du roi L opold II avec Liliane Baels 13 Sur cet aspect de la pers cution juive pendant la Seconde Guerre voir Dickschen D 2006 L cole en sursis La scolarisation des enfants juifs pendant la guerre Bruxelles Ed Devillez 14 Il n ya pas d coles juives dans la capitale sauf sous forme de cours compl mentaires 24 Quand la pr f te Jeanne Kesseler convoque liane Polsky pour lui signifier qu elle doit quitter le lyc e elle d couvre brutalement qu elle n est pas une jeune fille comme les autres Ce renvoi l atteint de plein fouet comme une gifle et c est en ravalant ses larmes qu elle parvient r torquer Cela ne fait rien Mademoiselle car mes parents voulaient justement me mettre dans une meilleure cole gt En 1942 les d crets contre les Juifs se succ dent port obligatoire de l toile en juin premi res rafles Anvers en ao t Bruxelles au d but septembre Aucune famille juive n est pargn e quels que soient sa na tionalit sa religion son rang social ses richesses l ant riorit de son implantation en Belgique La famille Polsky bascule dans l ill galit et dans la pr carit Marie Fran oise qui avait suivi les cours de philo logie r
195. studies 6 Outre la dynamique personnelle qui s observe chez certaines ensei gnantes pour inscrire dans leur discipline la perspective de genre on ne peut dissocier cette volution du d veloppement d un f minisme institutionnel dont il sera question plus loin qui dynamise de nom breuses tudes en les subventionnant Le but est pragmatique il s agit de fonder l action politique en faveur des femmes sur des bases scien tifiques Mais il est aussi sociologique et historique restaurer la m 75 Vogel Polsky 1993 Aujourd hui des tudes f ministes Sextant 1 p 94 76 Idem p 93 51 moire des femmes pour leur donner conscience de leur r le part enti re dans l volution politique sociale et conomique En ce sens les tudes f ministes nourrissent la politique d galit des chances et vice versa En ce sens aussi le travail des femmes et leur droit au travail sont au coeur des analyses car ils constituent selon la formule de la so ciologue frangaise Margaret Maruani un fil rouge pour lire la place des femmes dans la soci t dans toutes les soci t s contemporaines A l ULB Eliane Vogel Polsky fait partie du comit scientifique de la nouvelle revue Sextant cr e ULB par le tout jeune Groupe in terdisciplinaire d Etudes sur les femmes GIEF fond en 1989 et reconnu l ann e suivante par le Conseil de la recherche Quand le GIEF organise son premier colloque i
196. t Les femmes et la citoyennet europ enne pp 173 238 164 Vogel Polsky 1992 Etude sur l appr ciation du volet social du Trait de Union europ enne dont le contenu a t arr t au Conseil europ en de Maastricht les 9 et 10 d cembre 1991 Strasbourg Parlement europ en Protection des travailleurs du commerce et des bureaux en mati re discipli naire Gen ve OIT 1992 Vogel Polsky dir 1993 De la reconnaissance universelle et abs traite de droits fondamentaux sans discrimination fond e sur le sexe la reconnaissance du droit fondamental l galit des hommes et des femmes Etude pour le Conseil de l Europe Helsinki CEEG TUDES ET RECHERCHES MEN ES SOUS LA DIRECTION D ELIANE VOGEL POLSKY Cuvelliez M Th 1984 Contribution l tude men e par le CNSDS Analyse des mesures et tendances dans les tats membres pour linser tion professionnelle des personnes handicap es Luxembourg Com mission des Communaut s europ ennes 252 p Contributions d Vogel Polsky r daction de la seconde partie de Pouvrage avec I Fulle J Vogel et L Zaid Deckers Cl 1991 Aper u synth tique comparatif aux normes l gales en vigueur dans les tats membres correspondant aux dispositions de la directive 75 129 CEE Bruxelles 67 p Ne dites pas trop vite il n y a pas de femmes Une liste de femmes ressources dans les domaines politique scientifique social et culturel Bruxelle
197. t charg e d valuer les missions alternatives et l espace laiss la cr ativit f minine par les principales cha nes nationales La troisi me enqu te est men e par la sp cialiste britannique Margaret Gallagher qui tudie emploi f minin la t l vision et les actions positives mises en place pour ten dre vers plus d quilibre Si ce type de recherches a d j produit des tudes dans les pays anglo saxons en Belgique tout au moins ces su jets sont tr s novateurs Jusque l les analyses ont surtout port sur la presse crite Mais peu d tudes int grent une dimension de genre car m me les f ministes se sont peu pr occup es des relations entre les femmes et les m dias qu elles consid rent comme irr m diablement instrumentalis s par les hommes L information sur les femmes est diffus e par le biais d orga 205 Gallagher M 1988 Les femmes et la t l vision en Europe Les Cahiers des Femmes d Europe 28 septembre p 4 206 Vogel Polsky et al Images de la femme dans les t l visions op cit vol 2 Pr sentation p 1 207 Vogel Polsky et al Images de la femme dans les t l visions op cit 107 nes sp cialis s c est le temps d une presse f ministe cr e et r dig e par les f ministes elles m mes comme le mensuel Voyelles 1979 1982 belle revue qui pendant trois ans se veut l antith se des journaux f minins C est aussi le temps d
198. t de Maurice Cornil cours de droit social compar et cours d histoire sociale contemporaine elle assure l int rim au moment de son d c s le 11 octobre 1969 un in t rim reconduit par la Facult sur avis de la Commission scientifique qui souligne cette occasion la publication de son Cours de droit social compar aux Presses universitaires 1970 effort consid rable pour le titulaire d un nouvel enseignement et qui n a t rendu possible qu en raison des nombreuses recherches ant rieures Charg e progressivement de diff rents enseignements elle ne ressent jamais la limite du fameux plafond de verre Pourtant la Facult de Droit n est pas la plus f ministe loin s en faut Mais la jeune fem me b n ficie peut tre de circonstances att nuantes comme elle le constate elle m me non sans une pointe d humour Je mai pas Pim pression d avoir subi des pr judices en raison de mon sexe F obtiens m me assez 45 Juriste 1909 1969 directeur d tudes l Institut du Travail directeur de la Libre Acad mie Picard pro fesseur l ULB 46 AULB Dossier administratif P 13007 39 ais ment des cours dans la mesure o je ne co te rien je suis en effet pay e temps plein par le Centre national de sociologie du droit social Elle donne ainsi cours l Institut du Travail la Facult de Droit la Facult des Sciences sociales conomiques et politiques mais aus
199. t de la culture Rennes p 92 Il s agit de rencontres d intellectuels pour d battre des grandes questions qui int ressent l Europe organis es partir de 1992 l initiative de Jacques Delors Eliane Vogel Polsky repr sente la Belgique Lausanne en septembre 1994 avec Fran oise Thijs Cl ment recteur de l ULB et la juriste Marie Th r se Meulders UCL 144 Eliane Vogel Polsky en mission pour le Parlement europ en en Afrique du Sud novembre 1986 Mais c est de son militantisme f ministe qu il s agit ici Il na t tr s pr cis ment comme elle le souligne plusieurs reprises de l indignation qu elle ressent devant la r solution de la Conf rence des ministres des tats europ ens en 1961 escamotant purement et simplement la r ali sation de l article 119 du Trait de Rome Il se renforce et se consolide lors de la gr ve men e par les ouvri res de la FN en 1966 A partir de l son action est constante en faveur des droits des femmes Elle part des probl mes du travail de l galit salariale qu elle d passe tr s vite au profit du social du politique Parce que les probl mes du travail ne sont pas seulement conomiques ils sont intimement li s exclusion sociale et la reconnaissance sociale La question des salai res n est pas qu une question de revenus le travail assure directement la s curit conomique des travailleurs et par les m canismes de la redistri bution fis
200. t en place des mesures pour la promotion de l galit professionnelle entre les sexes dans le secteur priv et dans le secteur public Ces arr t s promeuvent les actions positives comme un outil r gulateur de l emploi et comme un instru ment susceptible de faire reculer les in galit s de fait entre les hom mes et les femmes Miet Smet soutient aussi des tudes tr s diversi fi es sur les femmes qui constituent en une quinzaine d ann es une s rie impressionnante de rapports et d ouvrages sociologiques juridi ques et historiques sur les femmes liane Vogel Polsky est appel e plusieurs reprises jouer un r le d experte principalement dans le domaine de la participation des femmes la prise de d cision Elle est aussi consult e sur la lic it des quotas et r fute l argumentation du Conseil d tat qui les avait d abord consid r s comme anticonstitu tionnels 1981 puis apr s les avoir admis s tait prononc n gative ment sur les sanctions pr vues dans le projet de loi sur la r forme des listes lectorales 1994 217 216 Miet Smet n e en 1943 assistante sociale directrice de l IPOVO Institut pour la formation politique pr sidente de la Commission du Travail des femmes de 1975 1985 d put e CVP de l arrondissement de Saint Nicolas de 1978 1995 secr taire d tat l nvironnement et l mancipation sociale 1985 1992 ministre de l Emploi et du Travail 1992 1999 membre du
201. t port sur la probl matique de l galit des femmes et des hommes dans le monde du travail Invariablement toute proposition de solution se heurtait un moment donn un argument massue Faites comme vous voudrez mais il faut avant tout changer les mentalit s Les ann es 1980 voient en effet se d velopper les tudes sur les menta lit s la question des repr sentations est au c ur de toutes les discipli nes des sciences humaines qui explorent leur impact sur la vie sociale Le poids des st r otypes les identit s f minine et masculine sociale ment construites et nullement naturelles ou immuables appa raissent tr s vite parmi les principaux obstacles la politique d galit des chances Agir sur les mentalit s devient une exigence de r ussite L article 5 de la CEDAW avait d ailleurs clairement nonc P li mination des discriminations suppose n cessairement et essentiel lement que soient modifi s les sch mas et mod les de comportement socioculturel de l homme et de la femme en vue de parvenir l limi nation des pr jug s et des pratiques coutumi res ou de tout autre type qui sont fond s sur l id e de l inf riorit ou de la sup riorit de l un ou l autre sexe ou d un r le st r otyp des hommes et des femmes R uni par l UNESCO Vienne en novembre 1979 un groupe d ex perts avait soulign l importance des m dias pour changer les men talit s
202. tendances dans les Etats membres pour l insertion professionnelle des personnes handica p es Luxembourg Commission des CE Vogel Polsky 1985 Les m canismes nationaux institutionnels et non institutionnels mis en place par les tats membres du Conseil de Eu rope pour promouvoir l galit entre les femmes et les hommes Stras bourg d Conseil de l Europe 110 p Vogel Polsky 1985 Les incidences des activit s des m nages sur le sec teur des services Bruxelles Commission des CE Vogel Polsky 1987 Les actions positives et les obstacles constitutionnels et l gislatifs qui emp chent leur r alisation dans les tats membres du Conseil de l Europe Etude r alis e pour le Conseil de l Europe CEEG 102 p publi en fran ais anglais allemand et espa gnol Vogel Polsky 1987 Droit social et nouvelles technologies Bruxelles SPPS Rapport de recherche Vogel Polsky 1988 La protection juridique des personnes handica p es dans les tats membres de la CEE Recherche collective men e sous la direction d E Vogel Polsky pour la DG V de la Com mission europ enne Rapport de synth se par Vogel Polsky et Nayer 130 p Vogel Polsky dir 1992 Les femmes et la citoyennet europ enne Unit pour l Egalit des chances DG V de la Commission des Communaut s europ ennes sind Vogel Polsky La ci toyennet europ enne et le Trait de l Union pp 47 101 e
203. tes la d fense des droits des femmes Il est malais de pr senter cette activit selon un d coupage th matique car dans sa pens e tout se tient Elle participe de nom breuses conf rences intergouvernementales elle publie aussi norm ment Durant la p riode de 1994 2000 elle expose inlassablement ses id es dans des colloques des journ es d tudes ou de formation des articles scientifiques ou de vulgarisation Synth tisant sa re lecture f ministe du droit communautaire elle souligne combien la parit s articule une vision globale de la d mocratie tant pour les hommes que pour les femmes En Europe depuis l av nement des d mocraties repr sentatives on ne peut que constater la longue tradition d exclusion de la vie publique frappant les femmes et leurs int r ts Cette situation n est pas seulement une atteinte grave aux droits 260 Scott Parit l universel et la diff rence des sexes op cit p 129 261 Le but n tant pas ici d en faire l analyse d taill e on se reportera la bibliographie en annexe Plus particuli rement on lira Vogel Polsky 1996 Genre et droit les enjeux de la parit Cahiers du GEDISST 117 Paris IRESCO CNRS pp 11 31 262 Vogel Polsky E 1994 La citoyennet europ enne et les femmes Cahiers du GRIF octobre pp 9 43 131 Lundi 10 avril 1995 13 h 30 salle 5 Sous la pr sidence de M Peter Leuprecht Expos de Mada
204. ticulier un pisode fort d 47 Interview 26 12 2006 48 Voir infra chapitre 3 40 cevant Elle ne peut s emp cher de comparer ce qu elle voit 4 Bruxel les et ce qui se passe en France En effet quand la r volte tudiante clate le 3 mai se propage de Nanterre la Sorbonne puis aux autres campus et que l intervention brutale de la police soude la solidarit estudiantine Eliane Vogel Polsky se trouve 4 Paris pour un colloque organis par le S nat l issue duquel elle s appr te pr senter une communication sur l article 119 du Trait de Rome Le repas de cl ture est bouscul par l annonce des tudiants qui envahissent le S nat et bloquent les portes C est un tohu bohu g n ral Contrainte de pro longer son s jour en raison de la gr ve des transports elle assiste aux v nements qui se succ dent dans la nuit du 10 mai la capitale s em brase et les barricades se dressent dans les rues du Quartier Latin les affrontements sont violents la contestation sociale prend le relais de la contestation estudiantine C tait la r volution L atmosph re et les revendications tudiantes m exaltaient C tait fantastique A Bruxelles la contestation prend forme le 13 mai elle est appuy e partir du 21 par un groupe de professeurs d assistants et de cher cheurs dont certains font entendre un discours tr s radical Les b ti ments universitaires sont progressivement occup
205. tingue par des conceptions p dagogiques novatrices inspir es de Decroly et d Hama de Dans l entre deux guerres elle poss de une section primaire et moyenne et une section commerciale 22 ouvrir les ath n es aux filles 1925 sans fonder d tablissements sp cifiques Si le nombre de filles cro t de mani re continue durant l en tre deux guerres la veille du second conflit mondial elles ne repr sentent toujours que 15 des tudiants inscrits dans l enseignement secondaire sup rieur Cr en 1922 par la Ville de Bruxelles sous le nom significatif d Ath n e pour jeunes filles le Lyc e Emile Jacqmain a clairement pour am bition de pr parer les l ves aux tudes universitaires Sous la direction nergique de Jeanne Kesseler docteure en philologie germanique de PULB et pr f te de l tablissement depuis janvier 1933 le lyc e en tend former des femmes mancip es destin es jouer un r le effec tif dans la soci t de demain d une culture quivalente a celle des hommes et dont le caract re devait tre tremp L enseignement est exigeant la discipline s v re et le corps professoral est compos d une impressionnante brochette des premi res dipl m es univer sitaires Beaucoup voient dans l instruction des filles un moyen privi l gi quand ce n est pas le seul pour am liorer la condition f minine Mais si certaines sont fonci rement f ministes et militent
206. tion ad futurum la recherche concernant l histoire des femmes Nous tenons remercier la Professeure dr liane Gubin co direc trice du CARHIE responsable de la r alisation de ce livre Nous re mercions galement Catherine Jacques qui a collabor la r alisation de l ouvrage et Els Flour archiviste du CARHIE pour son aide dans la r daction finale de la version n erlandaise Nous remercions tout particuli rement Madame liane Vogel Polsky pour sa collaboration enthousiaste ce livre et aussi pour lengage ment dans l galit des femmes et des hommes dont elle a fait preuve depuis des ann es Cet ouvrage nous permettra esp rons le non seulement de mettre en lumi re l histoire et les accomplissements d une femme de conviction mais aussi d inspirer d autres femmes et hommes poursuivre la lutte pour l galit des femmes et des hommes Michel Pasteel Directeur de l Institut pour l galit des femmes et des hommes Juin 2007 10 Introduction ib biographie est un genre p rilleux de la notice qui ramasse une existence en quelques lignes abruptes a l ouvrage plus dense mais qui n en comprime pas moins une vie dans un volume qui tient dans la main Quelles relations peuvent unir les r gles de la coh rence grammaticale et le foisonnement de la vie oblig le plus souvent de g rer l inattendu et l impr visible du quotidien C est le grand cart le tour de passe pas
207. tiques et les droits des femmes Strasbourg 6 7 novembre 1989 234 Vogel Polsky Comment recourir au concept de Good Governance op cit p 40 123 Le concept de parit essaime rapidement Au d but des ann es 1990 PONU l UNESCO l Union interparlementaire l adoptent au vu des d s quilibres persistants dans la repr sentation politique en d pit d une galit formelle de suffrage et d ligibilit des hommes et des femmes Des s minaires s organisent dans diff rents pays europ ens en France le concept de parit stimule un mouvement des femmes que d aucuns disaient mort il d clenche une forte mobilisation mais divise les f ministes Des structures de r flexions se cr ent des colloques alimentent les r flexions Lisbonne lors du colloque Construire l galit du 28 au 30 mai 1992 liane Vogel Pols ky pr sente une communication sur La d mocratie paritaire vers un nouveau contrat social Ses contacts avec les chercheuses portugaises seront constants c est d ailleurs dit elle au Portugal qu elle pense avoir eu le plus d influence C est dans un tel contexte que le R seau europ en Femmes dans la prise de d cision politique conomique et sociale entreprend ses travaux fe participais comme membre pour la Belgique Francoise Gas pard pour la France Maria Stratigaki tait secr taire La repr sentante du Portugal tait aussi excellente Agn s Hubert la di
208. titul e Un accident du travail et conclut Qu il est r confortant de savoir que tout proc s peut tre plaid avec l gance et raffinement et qu il ne faut jamais h siter user non seulement d arguments frappants mais aussi de charme et de s duction Faut il le rappeler C tait pr cis ment ce que les esprits chagrins avaient redout en voyant poindre dans le pr toire des avocates peine sorties de l universit et se comportant devant les chambres les plus graves avec une libert d allure en contraste avec la d f rence des ma tres les plus chevronn s du barreau Pire encore Tous les magistrats jeunes et vieux moustill s et charm s par l arriv e de cet l ment d int r t dans un milieu morne seront en concurrence pour capter les bonnes gr ces de la coll gue gt Mais si l enthousiasme est au rendez vous dans les rangs du Jeune Bar reau on ne peut pas en dire autant d avocats plus g s volontiers ani m s d un sexisme ordinaire liane Polsky en fait les frais lors du d ner qui suit la proclamation des prix Janson et Lejeune Au moment du petit speech prononc habituellement par les laur ats des avocats pr sents faisaient du bruit avec leurs couverts bavardaient entre eux jusqu au moment o deux b tonniers plus ou moins g n s de ces inconvenances les ont fait taire pour me permettre de m exprimer Je n tais pas tellement d mon t e par cet in
209. u il faut admettre c est que l galit n est pas la cl pour l galit L galit des chances ne garantit pas l galit des r sultats Au contraire elle permet la justification d in galit s fonctionnelles Le mot est l ch si l galit des chances peut se r v ler utile de ma ni re ponctuelle pour contrer des r gles juridiques ouvertement dis criminatoires elle ne garantit aucune galit de r sultat et constitue un outil inefficace pour contrer des discriminations indirectes de plus en plus sophistiqu es En outre elle fonctionne selon une fiction qui laisse croire que les actions positives doivent tre des mesures temporaires que l on supprimera d s que la discrimination aura disparu Le dilemme pos par l action positive est qu il s agit d un instrument de rattrapage qui implicitement vise l assimilation 218 Vogel Polsky L Taminiaux et J M Dellis 1989 Les droits des femmes Droits de l homme et libert s en Belgique Le point sur quelques situations particuli res Bruxelles Labor p 80 113 des femmes aux hommes Ainsi les quotas sont ils le plus souvent pr sent s et analys s comme des mesures temporaires sp ciales qu il faudra supprimer d s que l galit sera atteinte C est une tr s mauvaise fa on d aborder la question parce que lexp rience montre que les quotas loin d induire une volution continue vers l galit figent l in galit d
210. ue dans le sillage de Fran oise Gaspard qui persuade d ailleurs liane Vogel Polsky que si on arrivait obtenir le partage du pouvoir les d cisions pourraient tre prises dans un autre sens On pourrait changer les perspectives et les agendas Mais il a constitu galement un lieu de r flexion th orique et un laboratoire d id es et de strat gies Quand il d pose son rapport final un fort ouvrage de 238 pages qui cl ture des mois de travail Eliane Vogel Polsky en a r dig deux parties le titre 2 consacr l analyse juridique et institutionnelle de la notion de citoyennet europ enne et le titre 4 reprenant les projets de modifica tions juridiques et institutionnelles destin es garantir cette citoyen net pour les femmes Le R seau Femmes dans la prise de d cision n est pas reconduit dans le 4 Programme d galit des chances 1996 2000 mais son in fluence se prolonge par une Recommandation du Conseil des minis tres de 1996 qui se r f re la d mocratie paritaire Un peu d ue elle avait esp r une directive Eliane Vogel Polsky conclut mais cela n a pas t possible C est devenu et c est quand m me tr s bien la Recommandation du Conseil des ministres de d cembre 1996 sur la repr sen tation quilibr e des femmes et des hommes dans la prise de d cision politique conomique et sociale Cest tr s important car une Recommandation m me non contraig
211. une dimension de proportionnalit et 4 une strat gie lectorale ce que r fute pr cis ment Eliane Vogel Polsky Mais c est aussi sur ce terrain la que se placeront les partis Les Verts applaudissent deux mains le principe de parit Les socio chr tiennes particuli rement Vrouw en Maatschappij restent fondamentalement at tach es aux quotas qui ont fait leurs preuves dans leur syst me de standen familles politiques A l instar des socialistes fran ais les socialistes belges adoptent la parit et Laurette Onkelinx ministre de l Emploi et du Travail en charge de l galit des chances voit dans la parit une question de logique d mocratique gt pour laquelle elle se d clare pr te prendre des mesures contraignantes Les femmes lib rales sont divis es les francophones sont oppos es toute mesure contraignante qu elles jugent humiliante et estiment que l lection doit d couler des m rites personnels Apr s avoir un moment t fa vorables la parit les femmes du VLD se rangent aussi cet avis Dans le monde politique en g n ral le d bat sur la parit est rarement plac sur le terrain des id es il s accompagne plus souvent de consi d rations lectorales Eliane Vogel Polsky ne m nage pourtant pas ses efforts pour clarifier la notion elle participe 4 des colloques donne des conf rences publie inlassablement Le 23 mai 1997 la Conf rence des organes parlementai
212. ur le droit des femmes op cit 135 Ibidem 136 Interview d Eliane Vogel Polsky dans Denis et Van Rokeghem Le f minisme est dans la rue op cit p 21 78 Pays Bas Il provoque une prise de conscience chez des intellectuel les le 21 avril 1966 Bruxelles l Union de la gauche socialiste 1965 forme un comit de soutien pluraliste l initiative de Nicole G rard Marthe Van de Meulebroeke Monique Van Tichelen rejointes en suite par Marie Th r se Cuvelliez Eliane Vogel Polsky R gine Kar lin Orfinger Marijke Van Hemeldonck Appel de mani re signi ficative Comit A travail gal salaire gal il lance une p tition en faveur de l application de l article 119 qu il remet le 2 juin au minis tre du Travail le d mocrate chr tien L on Servais l issue d une marche de soutien aux gr vistes Le Comit est relativement isol les grandes organisations f minines les Femmes Pr voyantes Socialistes et les Ligues ouvri res f minines chr tiennes lui reprochent son carac t re bourgeois et pluraliste Plus tard des syndicalistes comme les socialistes Annie Massay et milienne Brunfaut et la d mocrate chr tienne Miette Pi rard rejoindront le Comit mais titre personnel Les associations f ministes comme le CNFB sont galement r ticen tes devant un comit n de nulle part seul le GBPO adh re Le comit survit la gr ve se mue en un gr
213. ur une solide misogynie qu Eliane Vogel Polsky avait d ailleurs exp riment e pr c demment lors d un diner cl turant une conf rence de POIT tais assise c t de lui et il avait fait des remarques tellement sexistes qu un moment je me l ve et je lui dis que je ne veux plus rester ses c t s Il m a attrap par la manche en me disant Allez filleke reste Tu sais bien que sur Voreiller les femmes ont toujours gain de cause gt Plus tard en 1972 Major s illus trera par sa r plique brutale lanc e la Chambre la d put e Volksunie Nelly Maes et qui restera dans les annales f ministes Alors qu elle demandait ne pas tre appel e par son nom d pouse Louis Major lui r torque Wijven moeten niet zoveel complimenten maken Les bonnes femmes ne doivent pas faire tant d histoires Emilienne Brunfaut elle m me le reconna t Si Louis Major tait un bon mili tant cela ne emp chait pas d tre misogyne gt Rendu furieux par l arr t Mertens Major apostrophe liane Vogel Polsky avec sa rudesse coutumi re Tu t imagines que tu as gagn hein Et bien non ma fille tu as perdu Maintenant pour que ce soit consti tutionnel on va fixer les allocations de ch mage de mani re neutre au prorata des salaires et une flopp e de femmes m res de famille vont toucher encore moins que ce qu elles n avaient forfaitairement C tait tellement affreux J ai re u
214. urs des ann es 1980 Eliane Vogel Polsky s engage dans la d fense de cette logique d alignement des femmes et des hommes tant au plan th orique que pratique Un premier rapport de 1981 tabli la demande de la Direction g n rale des affaires sociales de la Commis sion europ enne examine les strat gies d velopp es aux tats Unis et dans les pays scandinaves dans la perspective de leur int gration dans les pays membres de la CE Avec son quipe de recherche elle m ne plusieurs enqu tes la demande de la Communaut s europ enne ou du Conseil de Europe Ces tudes analysent les techniques et les instruments mettre en u vre et surtout les conditions pour que ces politiques ne restent pas de 197 Vogel Polsky 1994 Les impasses de l galit Ou pourquoi les outils juridiques visant l galit des femmes et des hommes doivent tre repens s en termes de parit Manuel des ressources Bruxelles Point d Appui p 129 198 Vogel Polsky 1981 Les actions positives Examen des strat gies d actions positives aux USA et dans s pays scandinaves De la perspective de leur int gration dans la Communaut europ enne tude effectu e pour la DG V de la CE 199 Vogel Polsky E et al 1982 tude des programmes d action positive en tant que strat gies destin es in t grer les travailleurs f minins et d autres groupes minoris s dans le march du travail Rapport de synth se
215. vention inter nationale du travail n 100 qui reconna t le principe d un m me salaire pour un travail de valeur gale A partir de 1956 la question revient r guli rement sur la table et de maigres r sultats sont enregistr s Un second jalon est pos en 1957 avec la signature du Trait de Rome et sa ratification par le gouvernement belge en 1958 Les associations f minines sont perp tuellement sur la br che depuis 1944 mais sans beaucoup d effet Les syndicats prennent quelques mesurettes dans l industrie l cart moyen des salaires entre les femmes et les hommes qui s levait encore 42 72 en 1954 est ramen 38 75 en 1964 1 Mais on est encore bien loin d une galit r elle La FGTB les Femmes Pr voyantes Socialistes ou l Institut mile Vandervelde soulignent diverses reprises la n cessit de respecter les obligations internationales plusieurs parlementaires socialistes d posent des propositions de lois concernant l galit salariale mais sans succ s De son c t la CSC r clame une r mun ration quita ble du travail f minin mais aussi un salaire familial pour les femmes au foyer dans un syst me qui consid re toujours le p re de famille comme le pourvoyeur l gitime de subsistance 6 A la fin de l ann e 1961 bien que la Commission europ enne ait rap pel en juillet 1960 aux Etats membres l obligation de se mettre en conformit avec l article 119 son applicatio
216. xelles Racine pp 101 104 112 LOpen Door International est fond en 1929 par Chrystal Macmillan dans le but de lutter contre les tendances protectionnistes du Bureau international du travail Le Groupement belge de la Porte ouverte est sa branche belge anim e par la philosophe Louise De Craene van Duuren et des avocates comme Georgette Ciselet et Marcelle Renson 71 qu un patron qui doit r mun rer une travailleuse au m me taux qu un travailleur engagera de pr f rence un homme Beaucoup voient dans P galit salariale un moyen de r duire le ch mage masculin en vin ant les femmes du march du travail C est une des revendications les plus d licates car elle ne concerne pas seulement l conomie ou l identit au travail mais elle entame le fondement m me de la soci t patriarcale la distribution sociale des r les sexu s bas e sur la notion de l homme producteur et pourvoyeur de subsistance et de la femme reproductrice et vou e aux soins do mestiques C est pourquoi en d pit de sa pr cocit cette exigence ne parvient pas s imposer Apr s la Seconde Guerre on constate quelques progr s au plan in ternational et national La Charte de Nations Unies 1945 nonce le principe de l galit des droits entre hommes et femmes l Organi sation internationale du Travail et le Bureau international du Travail les Nations Unies puis le Conseil de l Europe et les Communaut s europ ennes s
217. y E 1978 Les facteurs d extran it le r le du droit et de la jurisprudence communau taires Revue de l Universit libre de Bruxelles A l enseigne du droit social belge 1 3 pp 283 311 Vogel Polsky 1968 L galit des r mun rations entre hommes et femmes Revue du Travail novembre pp 1505 1558 Sur Alice Bron n e Defr 1850 1904 f ministe proche du parti ouvrier belge philanthrope et femme de lettres sous le pseudonyme de Jean Fusco voir Gubin et al Dictionnaire des femmes belges op cit pp 152 153 11 Oo 70 justice sociale il semble d sormais vident que pour pr server la paix les tats doivent avancer ensemble sur la voie du progr s so cial Le principe de l galit salariale est reconnu par la Soci t des Nations SDN travaill e par le lobby f ministe international Ce principe peine inscrit chaque Etat s empresse de l oublier en d pit de la pression de groupes f ministes radicaux Les gouvernements font la sourde oreille bien qu ayant ratifi le Trait de Versailles le gouver nement belge n h site pas en pleine crise conomique prendre des arr t s lois discriminatoires bloquant les salaires des agents f minins de l tat 28 01 1935 diminuant la r mun ration des institutrices 23 01 1935 La crise conomique le pousse en effet favoriser le travail masculin dans l espoir de r sorber le ch mage des hommes au d
218. yal n 40 du 24 octobre 1967 extrait de Socialisme mars pp 2 12 84 les cat gories de travailleurs pour lesquelles cette r glementation est possible compte tenu des imp ratifs de la production Elle souligne enfin l hypo crisie d un syst me d interdiction assorti de nombreuses d rogations de sorte que les femmes travaillent de nuit chaque fois que cela s av re utile dans les h pitaux les transports l h tellerie les spectacles les industries saisonni res etc Quant l galit salariale invoqu e l arr t royal ne la d finit pas le gouvernement se retranchant derri re l unit d interpr tation dont seule la Cour de Justice de Luxembourg a le monopole article 164 du Trait de Rome Rappelons bri vement ici que la Cour de Justice CJCE est en effet l instance juridique supr me de la Communaut europ enne Elle a pour mission d assurer le respect du droit dans l interpr tation et l application des Trait s mais consacre aussi rapidement une part croissante de ses activit s aux renvois parmi lesquels le renvoi titre pr judiciel c est dire une question pos e par un tribunal national sur l interpr tation de dispositions controvers es du droit communau taire article 177 La d cision de la CJCE constitue alors l interpr tation authentique elle lie tous les tats membres et les tribunaux nationaux devront trancher les conflits salariaux en se conformant cette d

Eliane Vogel-Polsky, une femme de conviction

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