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Education, effets externes, emploi : le cas de la France

1. en volution Seys 1984 il est n cessaire d ajouter d autres l ments qui tiennent compte en particulier du sexe du chef de famille du lieu d exercice de l activit professionnelle des ant c dents socio culturels et en fin de compte du degr d ducog n it de la famille 17 C est ce que propose le dernier rapport du Comit national d valuation CNE 1995 voire la Commission Fauroux 1996 18 Car les revenus ont des origines diff rentes provenant du capital revenu de la propri t ou de l entreprise gt ou du travail On ne peut parler d in galit que quand on compare des revenus comparables de m me source 87 Jean L onard Nous savons que l l vation vue d un point de vue statistique dans la hi rarchie sociale des manoeuvres aux cadres sup rieurs etc entra ne une plus grande probabilit d acc der n importe quel niveau d ducation et surtout d y r ussir De m me on sait que le fait d tre gar on ou fille d tre n ou de r sider en milieu urbain ou rural influe sur cette probabilit surtout si on diff rencie les fili res Tous ces constats statistiques convergent vers une opposition entre ceux qui peuvent acc der la formation la culture parce qu au fond ils la d tiennent de par leur naissance les h ritiers Bourdieu et Passeron 1964 1970 etles autres Tel pourrait tre le sens de la notion de cat gories socio
2. l ments li s au niveau de d veloppement de la soci t notammentle niveau moyen de formation D un point de vue g n ral l obtention d un dipl me et la conservation de son niveau pour le moins augmente la valeur de la force de travail transformant la valeur de la force de travail simple en valeur complexe Mais et la combinaison de la th orie du filtre et de l effet de substitution le confirme a posteriori Marx 1867 1974 avait bien insist par ailleurs sur le fait que la distinction entre force de travail simple et force de travail complexe est grandement affaire de conventions sociales Dans ces conditions le fait qu un titulaire du baccalaur at soit ouvrier ou employ n entra ne pas une d valorisation du dipl me en question cela devrait entra ner au contraire une revalorisation de l emploi donc une l vation du revenu salarial qui lui est attach L est la premi re question pour viter de d valoriser les dipl mes il faut valoriser la force de travail qui les poss de Mais d autre part la formation en g n ral n entra ne pas l attribution d un emploi entre la formation et l emploi il y a la qualification n cessaire 82 Education effets externes emploi le cas de la France De la formation l emploi II ne suffit pas d un point de vue plus ou moins individuel d avoir un certain niveau de formation pour occuper un emploi Car l emploi est li l vidence au syst m
3. une classe le mode d acquisition de cette richesse l origine de cette richesse Sil onneretenait que les trois premi res caract ristiques on pourrait se limiter aux deux classes de l analyse de Marx du mode de production capitaliste MPC pur les capitalistes et les travailleurs Mais les formations sociales capitalistes Sereni et al 1971 ne peuvent se r sumer au seul MPC ei surtout des groupes apparaissent dans nos soci t s qui sont parfois salari s parfois un m lange des deux classes pures Cette nouvelle classe moyenne a t pertinemment analys e par Baudelot Establet Malemort 1975 sur la base de la quatri me caract ristique qu est la r partition de la richesse produite cette petite bourgeoisie peut tre en effet d finie comme cette classe dont une partie du revenu provient d une redistribution de la plus value sociale Cependant cette troisi me classe n est pas homog ne elle regroupe les professions lib rales les personnels d encadrement du secteur priv du secteur public ayant donc des fonctions diff rentes Ces sous classes peuvent tre appr hend es dans certaines limites parles CSP devenues PCS Des CSP aux PCS ou aux cat gories socio culturelles Les cat gories socio professionnelles CSP sont n es en 1954 Elles taient d finies comme des regroupements d individus mettant en vidence des 16 Sur l analyse conomique du gouv
4. Ertis 1978 Britain s economic problems Too Few Producers S Martin s Press Londres BarcET A 1987 La mont e des services Vers une conomie de la servuction Economie et Humanisme Base M J Mazer et J F VibaL 1984 Quand les crises durent Economica Paris BAUDELOT C R EsraBLer 1971 L cole capitaliste en France Maspero Paris BAUDELOT C R EstaBLET et J MALEMORT 1975 La petite bourgeoisie en France Maspero Paris BEauD M 1983 Le mirage de la croissance Syros Paris BEauD M 1987 Le syst me national mondial hi rarchis La D couverte Becker G S 1964 Human capital A theoretical and empirical analysis with sp cial reference to education NBER Columbia University Press New York republi en 1975 BepaRipa C 1994 La d ferlante tudiante un jeune fran ais sur quatre l Universit e Monde de l Education octobre repris dans Prob mes conomiques n 2410 f vrier 1995 Blanc C 1993 Pr sident de la Commission Etat administration et services publics de l an 2 000 Rapport intitul Pour un Etat strat ge garant de l int r t g n ral La Documentation fran aise janvier BLauG M 1972 Economics of education an introduction Penguin Modern Economic Texts BourDIEU P J C Passeron 1965 Les h ritiers Les tudiants et la culture Editions de Minuit Paris BouRpIEU P J C Passeron 1970 La reproduction Editions de
5. d autres bac pas seulement g n raux technologiques voire professionnels vont plus souvent vers les DEUG de Sciences et l IUT Et on sait bien que le taux de pr sence des fils d ouvriers dans les cycles successifs de l enseignement sup rieur s effrite tout comme dans les fili res d enseignement secondaire auparavant L l vation du niveau moyen d ducation demandera du temps pour les classes dites d favoris es Mais l insertion professionnelle de ces m mes classes ne se fait pas de meilleure fa on Insertion professionnelle etappartenance sociale De 1975 1994 le taux de ch mage des jeunes de 15 29 ans passe de pr s de 6 plus de 20 tant plus lev chez les 15 24 ans que chez les 25 29 ans Mais le taux de ch mage d cro t avec le dipl me le taux de ch mage des non dipl m s est pass de 8 35 celui des dipl m s du secondaire de 5 19 celui des dipl m s du sup rieur de 4 12 Ce sont donc les non dipl m s qui restent de loin les plus touch s parle ch mage Ajoutons que les disparit s entre sexes importantes pour les non dipl m s s att nuent pour dispara tre avec l l vation du dipl me Surtout avoir 25 ans avec un CAP ou bien avec une Licence ne suppose pas le m me pass un ge donn certains n ont pas quitt les bancs de l cole d autres ont depuis longtemps d j altern emplois temporaires et p riodes de ch mage
6. s voluent les emplois qu elles produisent ne sont pas immuables l adaptation aux emplois changeants est facilit e par une formation g n rale lev e la formation de capital humain doit tre con ue non plus dans la perspective d une pr paration une profession effectu e une fois pour toutes mais dans la perspective d une ducation permanente et d am lioration constante des comp tences Hajan 1992 Comme le soutient de mani re tr s pertinente Vimont 1995 nos soci t s doivent passer d une relation formation emploi cons cutive une relation formation emploi simultan e L objectif collectif d l vation du niveau de formation g n rale semble tre r alis par l augmentation de ce qui est appel la demande sociale d enseignement notamment sup rieur Cette demande sociale est souvent bas e parles th oriciens sur une notion implicite d investissement en capital humain de nature individuelle Becker ouvrages cit s ou de mobilit sociale L onard 1973 Cette demande sociale qu il faut relativiser voir infra peut tre analys e soit comme un effet d imitation soit surtout comme le r sultat d un effet de substitution Cet effet de substitution OCDE 1966 d signe l incidence de la r partition de la population active la recherche d un emploi par profession niveau et type de formation sur les structures d emploi Il a t mis en vidence par l observation
7. 18 ne sont pas suffisantes pour sortir du raisonnement g n ralisateur il appara t en effet que les tendances l l vation du niveau moyen d ducation dissimulent dans leur g n ralit des diff rences sociales tout comme le degr d insertion et de r ussite professionnelles L influence de l appartenance sociale peut se saisir statistiquement de plusieurs fa ons On parle indiff remment de cat gories socio professionnelles remplac es depuis 1990 par les Professions et cat gories socio professionnelles de cat gories socio culturelles et beaucoup plus rarement de classes sociales Ce ne sont pas exactement des concepts identiques Les classes sociales Dans la tradition marxiste les classes sociales se rapportent toujours non simplement la structure conomique mais l ensemble des structures d un mode de production et d une formation sociale et aux rapports qu y entretiennent les divers niveaux Poulantzas 1971 Plus pr cis ment les classes peuvent tre d finies comme des grands groupes d agents qui se diff rencientles uns des autres par quatre caract ristiques Carchedi 1977 e la position qu ils occupent dans un syst me de production sociale historiquement d termin e leurs rapports dans la plupart des cas d finis par le droit aux moyens de production e leur r le dans l organisation sociale du travail een cons quence la part de la richesse sociale qui va
8. Ces effets externes interg n rationnels demandent du temps on ne peut vouloir les produire rapidement Et si les familles sont peu aptes les produire n est ce pas la base d un investissement national On peut penser par exemple que l ducation des filles est une cl de leur mancipation et d effets externes positifs 11 En ce qui concerne l usage voire la consommation on se rappelle le fabliau du pauvre et du r tisseur Flamand 1964 12 Traduit par l auteur 76 Education effets externes emploi le cas de la France pour leurs filles et l humanit tout enti re et pas seulement pour les pays dits en voie de d veloppement Lundgren Wahren 1993 Enfin les b n ficiaires li s aux relations de voisinage au sens large L ducation et notamment l enseignement sup rieur doit se donner des objectifs II n est pas s r que la France et ses gouvernements se soient donn s jusqu pr sent une v ritable politique d enseignement En Grande Bretagne au d but des ann es 1960 le rapport Robbins 1963 donnait entre autres objectifs celui de transmission d une culture commune et de mod les communs de vie en soci t L onard 1973 pp 107 108 M me si on ne peut luder aujourd hui tout comme il y a quelques d cennies cet aspect conservateur de l institution scolaire au sens large on doit consid rer que l ducation a beletbien une fonction de socialisation
9. INED Paris f vrier 99 Jean L onard Vimont C 1993 Le commerce ext rieur fran ais destructeur ou cr ateur d emplois Economica Institut de l entreprise Paris VimonT C 1995 Le dipl me et l emploi Economica Paris VinokUR A 1995 R flexions sur l conomie politique du dipl me avril Centre d tudes et de recherches en conomie du d veloppement Universit de Paris X Nanterre WaLras L 1874 El ments d conomie politique pure ou th orie de la richesse sociale L G D J Paris WeEisBroD B A 1968 Education and investment in human capital Journal of Political Economy Vol 70 n 5 1962 Repris en partie in BLauG ed Economics ofeducation 1 Penguin Modern Economics Readings YounG A 1928 Increasing returns and economic progress Economic Journal n 38 Ce texte esttraduitetcomment par J De Banor J L Ravix et P M Roman dans Revue Fran aise d Economie Vol V n 2 printemps 1990 100
10. Minuit Paris Bowes S 1976 Unequal education and the reproduction of the social division oflabor in R DALE G EsLanD M Mac Donau Schooling and capitalism a sociologicalreader Routledge amp Kegan Paul Londres CAIRNESJ E 1874 Some leading principles of political economy newly expounded MacMillan Londres 93 Jean L onard CarcHeDI G 1977 On the economic identification of social classes Routledge Kegan Paul Londres CarRE J P Dugois et E Mau nvaun 1972 La croissance fran aise Un essai d analyse conomique causale de l apr s guerre Le Seuil Paris Cat M 1985 Effets externes march et syst mes de d cision collective Cujas Paris CaTINM 1991 Economies d agglom ration et gains de productivit Revue d Economie R gionale et urbaine n 5 CaTIN M 1993 Performances l exportation structures de production et niveaux de d veloppement des r gions RERU n 4 CEREQ 1992 Enqu te publi e par le Monde de l ducation d cembre CEREGQ 1995 CEREQ BREF repris dans Probl mes conomiques n 2427 7 juin CHAMBERLIN E 1933 The theory of monopolistic competition Harvard Cambridge University Press CHATELAINJ 1984 Les trous du commerce ext rieur Syros Paris Coss C W P H DoucLas 1928 A theory of production American Economic Review mars COMIT NATIONAL D VALUATION CNE 1995 Evolution des Universit s dyn
11. VERGNIES 1995 La d gradation de l insertion professionnelle des dipl m s de l enseignement sup rieur CEREQ BREF n 107 Mars 1995 Probl mes conomiques n 2427 7 juin Marx K 1867 Le capital Livres I IIl Editions sociales Paris 1969 Marx K 1867 Le capital Th ories sur la plus value Editions sociales Paris 1974 Meron M C Mini 1995 Des tudes l emploi plus tard et plus difficilement qu il y a vingtans Economie et Statistique n 283 284 3 4 MIicHALET C A 1985 Le capitalisme mondial PUF 2 dition MICHALET C A 1988 Les accords inter firmes internationaux un cadre pour l analyse in R Arena J de Bandt et al Trait d Economie industrielle Economica Paris MICHALET C A 1989 L chiquier industriel mondial Les Cahiers Fran ais n 243 octobre d cembre MuccHIELLI J L 1987 Principes d conomie internationale Vol Le commerce international Economica MUSGRAVE R A 1968 L offre de biens collectifs in Economie Publique Editions du CNRS Paris OCDE 1966 Evaluation technique de la premi re phase du projet r gional m diterran en OCDE Paris OCDE 1971 Examen des politiques nationales d ducation France OCDE Paris OCDE 1971 La politique et la planification de l enseignement France Rapport de base OCDE Paris 97 Jean L onard Parnes H S 1962 Besoins scolaires et d veloppe
12. acceptation des valeurs sociales communes minimales et d adaptation des comportements ces valeurs non pratique de d viances ou de d linquance C esten ce sens que hors hypocrisie on doit donner la collectivit une fonction que n assument pas toujours les familles non ducog nes Il appara t donc que dans nos soci t s en crise conomique sociale culturelle les effets externes de l ducation obligent la collectivit nationale la fournir et la diffuser le plus largement possible Cela est encore plus vrai au niveau mondial Education progr s des connaissances et avantages comparatifs Les th ories traditionnelles qui souhaitent fonder l change international sur l existence d un avantage comparatif voire absolu ont reconnu progressivement que cet avantage n est pas donn naturellement ou une fois pour toutes Il est le r sultat d une production de techniques de capital humain etc Cependant d passant englobant le processus d internationalisation des changes se d veloppe depuis quelques d cennies un autre processus qui est qualifi de multinationalisation de transnationalisation qui dessine la formation d une conomie mondiale Les Etats nationaux devenant strat ges doivent laborer des politiques de formation pour lever le niveau d ducation comme reflet et source d un d veloppement digne de l aube du XXI si cle Des th ories traditionnelles de l
13. aliste cette p riode qui a perdur jusque dans les ann es 1960 en France notamment C enestfini les enfants des classes sociales dites d favoris es aspirent au dipl me mais n arrivent pas tr s souvent r aliser leur d sir D o une productivit interne du syst me de formation qui est tr s faible sans que cela soit nouveau OCDE 1971 L onard 1973 Les taux d chec tous les niveaux du syst me de formation viennent probablement en partie d une inad quation permanente entre les objectifs des politiciens gouvernants qui se situent dans un temps court et les r alit s sociales qui se placent structurellement dans un temps long L acculturation est un processus qui demande du temps On ne pourra accro tre la productivit interne du syst me de formation et r duire le taux d chec tous les niveaux qu en proc dant par le bas avant m me le cours pr paratoire en vitant de reporter les probl mes au niveau de l enseignement sup rieur La d gradation de l insertion professionnelle des dipl m s de l enseignement sup rieur quir v lerait la baisse de productivit externe du syst me de 21 Ils sont revenus fort heureusement sur cette classification sociale en faisant appa ra tre et en analysant une troisi me classe la petite bougeoisie Baudelot et al 1975 22 Voir Roullin Lefebvre Esquieu 1992 91 Jean L onard formation n est pas ind penda
14. aux deux classes Deux classes dont les enfants sont soumis deux v nements quiprobables e pour les enfants des classes populaires tre scolaris s dans le r seau primaire professionnel e pour les enfants de la bourgeoisie tre scolaris s dans le r seau secondaire sup rieur Autrement dit enfants des classes populaires et enfants de la bourgeoisie se trouvent chacun devant leur r seau dans des positions homologues Baudelot Establet p 82 La th se des auteurs peut donc tre r sum e simplement il y a deux classes sociales il y a deux r seaux scolaires qui maintiennentles enfants des classes sociales leur place la reproduction conomique et sociale serait donc assur e En v rit comme nous l avons vu la formation sociale fran aise n est pas constitu e que de deux classes entre les deux appara t ce que certains appellent la nouvelle classe moyenne etque les auteurs vont d finir comme la petite bourgeoisie classe peu homog ne certes mais laquelle correspond plus ou moins un troisi me r seau L onard 1973 pp 221 ets Ce r seau technique further education en Grande Bretagne STS et IUT en France se d veloppe partir de la deuxi me moiti des ann es 1960 regroupant e une fraction des plus mauvais l ments selon les crit res scolaires de la bourgeoisie e des l ves moyens dela petite bourgeoisie e des meilleurs l ments
15. change international et des enseignements que l on peuten tirer 13 Une famille ducog ne est une famille o les enfants peuvent se d velopper dans une atmosph re favorable et qui sur le plan tant social qu intellectuel oriente ses efforts dans la m me direction que l cole Floud 1961 77 Jean L onard Ces th ories bien connues sont d une part celles qui partent de la position de Smith 1776 revue par Ricardo 1817 et d velopp e par ce que certains Mucchielli 1987 par exemple appellent des approches n otechnologiques d autre part celles que l on regroupe sous l appellation du mod le Heckscher Ohlin Samuelson Heckscher 1919 Ohlin 1933 Samuelson 1949 etquiont fait l objet d analyses n o factorielles Elles ont fait l objet de critiques depuis l analyse de L ontief 1954 voir galement de Bernis 1987 d bouchant sur les nouvelles th ories de l change international Siroen 1995 On sait que les critiques ontinsist sur le fait que l avantage comparatif n est pas donn une fois pour toutes il est le r sultat d une production par le biais de larecherche d veloppement les effets d agglom ration Catin 1991 1993 etce que l on a coutume d appeler la qualification de la force de travail Il sera revenu sur cette question tant la confusion est souvent faite entre formation et qualification voir infra Les tudes de corr lation les plu
16. culturelles pour ne pas re parler de classes socio culturelles L onard 1973 Cependant les statistiques n utilisent que les PCS ce qui est au fond un choix de second rang Education insertion et appartenance sociale Onainsist plus haut sur l ensemble des effets et notamment externes qu une collectivit peut attendre d une l vation du niveau moyen d ducation M me si l insertion professionnelle au sens d acc s un emploi en tant que statut social entre autres choses n est pas l unique objectif du syst me d ducation c en estun peut tre le plus important car il conditionne grandement la possibilit de r aliser les autres politiques culturels en un mot la participation la vie sociale comme citoyen On peut soutenir que en gros le syst me d ducation l institution scolaire appareil id ologique plus que r pressif d Etat 19 assurait cette fonction conomique et sociale durant la p riode de croissance ann es 1950 60 le syst me productif tait approvisionn en force de travail des diff rents niveaux qui lui convenaient avec les aptitudes et attitudes qui correspondaient aux besoins de reproduction de la soci t tout enti re Ce n est pas tant le retournement de la tendance longue faisant succ der la stagnation la croissance que l explosion des effectifs et dipl m s tous niveaux qui pose probl me d un c t moins de cr ations d em
17. de la politique d emploi des chefs d entreprises Side nombreux titulaires d un dipl me donn la licence en droit par exemple cherchent un emploi les entreprises auront tendance accro tre leurs exigences etrecruteront des licenci s en droit pour des postes qu elles auraient pourvu dans d autres situations avec un personnel de formation moins lev e Vimont 1970 cit par L onard 1973 81 Jean L onard Cet effet de substitution n est pas n cessairement opposable la th orie de l cran ou th orie du filtre Arrow 1973 Taubman Wales 1973 L onard 1973 Cette th orie postule en effet que les dipl mes jouent pour l employeur le r le d cran ou de filtre de telle sorte que la seule d tention d un dipl me augure un salaire plus lev que sa non d tention Si cette th orie est sujette controverses Layard Psacharopoulos 1973 elle est confort e par l effet de substitution s il ya inflation de dipl mes d un certain niveau ces dipl mes ne remplissent plus leurs fonctions de filtre les employeurs l veront donc leurs exigences et pr recruteront un niveau plus lev Reste videmment la question des bases ultimes de recrutement sont celes aptitudes ou les attitudes Vieux d bat Gintis 1971 qui est r activ par Vinokur 1995 La combinaison de l effet de substitution et de la th orie du filtre permet de comprendre beaucoup mieux la cr
18. va tre produite et diffus e en grande partie l ext rieur du syst me productif r pondant des objectifs qui d passentles seuls besoins du syst me productif du moment Le syst me de formation tendant s autonomiser produit des formations qui ne sont plus directement adapt es des emplois pr cis La relation entre formation et emploi n cessite une interm diation qui est la qualification que l on peut aussi assimiler la formation sp cifique compl tant la formation g n rale par l exp rience l apprentissage Il faut donc distinguer pour le moins entre formation g n rale et formation sp cifique professionnelle quand on parle d ducation Si l ducation est facteur de d veloppement c est parle biais des externalit s per ues au sens large Ces externalit s ainsi con ues sont le fruit de la formation g n rale qui permet de satisfaire la fois des objectifs conomiques et non conomiques Sile syst me productif a besoin de force de travail qualifi e de tous niveaux la soci t a besoin notre poque pour assurer sa reproduction d individus capables de comprendre cette soci t et de participer son d veloppement la formation g n rale peut remplacer avantageusement le b ton En cons quence nos soci t s ont besoin de d velopper au plus haut niveau cette culture g n rale Il n y a pas d antagonisme entre formation g n rale et formation sp cifique Nos soci t
19. 0 Education effets externes emploi le cas de la France am liorer la productivit globale du syst me de formation eu gard ses objectifs divers mais non inconciliables telle est la question que pose notre conclusion Conclusion De la productivit globale du syst me de formation La premi re partie de cet article montre que l l vation du niveau d ducation est un facteur d innovation cr ateur d effets externes positifs de tous ordres y compris au niveau des relations internationales et multinationales Tous les pays dont la France ont donc int r t mettre en place une strat gie de d veloppement du capital humain Mais si le d sir des individus se traduisant par une demande sociale accrue d ducation va dans le m me sens on ne peut soutenir qu il y ait une compl te convergence entre l int r t collectif etles int r ts individuels On ne peutcomprendre cette divergence qu en tenant compte des diff rences sociales pour le moins En effet au XIX si cle les probl mes pos s dans cet article n existaient pas la force de travail d ex cution se reproduisait comme elle tait de mani re simple surletas Quant la force de travail charg e de la direction des entreprises comme de la soci t toute enti re elle tait form e l Universit et dans les grandes coles D une certaine mani re le mod le de Baudelotet Establet 1971 refl te de mani re extr mement r
20. Denison etles autres La relation entre ducation et croissance a t analys e par Solow 1957 Denison 1962 1967 1985 Carr Dubois Malinvaud 1972 partir d une probl matique semblable bas e sur l utilisation d une m me fonction celle de Cobb Douglas fonction macro conomique homog ne et lin aire 5 A l origine la fonction de Cobb et Douglas 1928 avait deux objectifs D une part l objectif premier tr s explicite tait de v rifier empiriquement la th orie marginaliste de la r partition des revenus Il est utile de rappeler en effet que d apr s le th or me d Euler quand on est en pr sence d une fonction de production homog ne et du premier degr etsiles facteurs de production sont 8 Voir Tallman Wang 1992 4 Contre Lordon 1991 et ses consid rations sur la th orie de la r gulation 5 Sur tous ces points voir en particulier Abraham Frois 1991 Henin 1981 L o nard 1973 69 Jean L onard r mun r s la valeur de leur produit marginal la totalit du produit est puis e En d autres termes si les deux facteurs capital et travail re oivent l quivalent de leur apport productif il y a bien salaire et profit mais non surprofit il n y a donc pas exploitation d un facteur le travail par l autre le capital Car en effet etc est le deuxi me objectif que souhaitaient atteindre Cobb et Douglas si la r partition des revenus aux Etat
21. Education effets externes emploi le cas de la France Jean L onard Ma tre de conf rences en Sciences conomiques Universit Jean Monnet Saint Etienne L ducation r appara t dans les ann es 1980 1990 avecles nouvelles th ories de la croissance comme un facteur d efficacit conomique plut tque comme facteur de croissance quand la crise dure la comptabilit de la croissance Solow dixit effectu e par Denison dans les ann es 1960 est modernis e faisant appara tre l ducation comme source d effets externes Cependant ces effets externes doivent tre analys s de fa on plus large comme facteurs de coh sion sociale Alors tant pour des raisons d ordre national qu international la recherche d avantages comparatifs voire absolus toute soci t d velopp e qui veut pour le moins le rester a avantage lever le niveau d ducation de sa population Cela ne va pas sans poser des probl mes quand le nombre croissant de dipl m s de l enseignement sup rieur ne rencontre plus l ad quation pass e entre formation et emploi La conciliation des d sirs individuels et de l int r t collectif ne peut se faire sans remettre en question cette ad quation vue comme quivalence gt et peut tre bien des r gles sociales qui sont sources d in galit s La question n est donc pas pos e aux seuls syst mes de formation mais nos soci t s plus globalement La question de la re
22. IN P Y 1981 Macrodynamique Fluctuations et croissance Economica 2 dition Hetman F 1970 Le progr s technique une illusion comptable Analyse et Pr vision mai JEssuA C 1968 Co ts sociaux et co ts priv s PUF Paris JORGENSON D W Z GriLicHEs 1967 The explanation of productivity change gt The Review of Economic Studies Juillet 1967 Cet article estrepris accompagn d une r ponse de E F Denison dans Survey of current business mai 1969 LASSUDRIE DUCHENE B ed 1972 Echangeinternationalet croissance Economica LayARD R G PsacHaAroPouLos 1973 La th orie de l cran etles rendements de l ducation document ron ot pr sent au S minaire international d conomie de l ducation Dijon France mai Le Bas C 1985 La diffusion de l innovation interne la firme Un survol de litt rature et un mod le d apprentissage technologique Revue conomique n 5 septembre LEBAUBE A 1995 Inflation de dipl m s p nurie d emplois le Monde 15 mars Lenine V I 1916 L imp rialisme stade supr me du capitalisme ditions sociales Paris 1971 L ONARDJ 1973 Essai sur la planification de l ducation en France Th se pour le Doctorat d Etat en Sciences conomiques Septembre Universit de Dijon Bourgogne L ONARD J 1986 Le financement des d penses publiques en France Presses Universitaires de Lyon L ONARD J 1989 Ed
23. M ron Minni p 27 Le temps pass depuis la fin des tudes anciennet sur le march du travail montre que le taux de ch mage diminue avec le temps Mais la hi rarchie demeure inexorablement le dipl me de plus en plus lev est une protection efficace contre le ch mage moyen terme sachant que les dipl m s d tudes sup rieures connaissent depuis 20 ans une volution structurellement basse du taux de ch mage M ron Minni p 26 Cet avantage du dipl me d enseignement sup rieur versus le d savantage du non dipl me cette comparaison tant clair e parles consid rations pr c dentes relatives l appartenance sociale ne peut dissimuler la d gradation de l insertion professionnelle des dipl m s de l enseignement sup rieur qui est clair e par les consid rations pr c dentes Ily a bien un effet de ciseau que montre l tude cit e du CEREQ de 1995 et que je fais mien jusqu au bout Face au maintien global du nombre d emplois offerts c est la forte croissance des flux de sorties de l enseignement sup rieur qui explique en grande partie la d gradation de l insertion L quivalence fortement ancr e dans les repr sentations collectives entre enseignement sup rieur et acc s direct un statut de cadre n est plus syst matique Comment alors 19 Sur la d finition des appareils id ologiques d Etat Althusser 1970 et 1976 20 CEREQ 1995 9
24. OT 1995 Recrutement social et lite scolaire Education et formation juin EyrauD F D Masoen et J J SILVESTRE 1990 March professionnel et march interne du travail en Grande Bretagne eten France Revue internationale du travail 129 4 FLamann M 1964 Economies et d s conomies externes Revue d Economie Politique n 1 janvier FLoup J 1961 R le de la classe sociale dans l accomplissement des tudes Aptitudes intellectuelles et ducation OCDE Paris GaLLAISA B GAUTHIER 1994 structure des qualifications et changes ext rieurs Economie et statistique n 9 10 Gauti J 1994 le Ch mage des jeunes en France Futuribles n 186 avril GIinTiS H 1971 Education technology and the characteristics of worker productivity American Economic Review Papers and Proceedings mai GopeT M 1988 D fis et crise mondiale des syst mes ducatifs Futuribles n 118 f vrier Goux D E Maurin 1995 Origine sociale et destin es scolaires Revue fran aise de sociologie janvier mars GREFFE X 1994 Economie des politiques publiques Pr cis Dalloz Paris 95 Jean L onard Hauan A 1991 Faire fonctionner les march s du travail L Observateur de l OCDE n 173 d cembre 1991 janvier 1992 HATEME 1995 La France etl investissementinternational es notes bleues de Bercy n 67 juillet Paris HEN
25. a p riode 1929 1982 Grosso modo les r sultats sont comparables donnant m me plus de poids au troisi me facteur accordant plus ou moins la m me importance l ducation directement incorporation au travail etindirectement progr s des connaissances Solow 1988 donne Denison un quitus que personne ne devraitignorer Cette comptabilit de Denison d taill e am liore ma premi re tentative celle de 1957 mais arrive grosso modo la m me conclusion La ressemblance se renforce si l on prend les r sultats de Denison travers le crit re par actif L ducation destravailleurs explique 30 de l augmentation du produit par actif et l am lioration des connaissances joue pour 64 Autrement dit le progr s technique reste le moteur principal de la croissance suivi par l investissement en capital humain Nous ne sommes pas oblig de croire en des chiffres aussi pr cis mais leur message est de toute fa on clair Solow 1988 p 20 21 Il ne s agit pas de se r fugier derri re un prix Nobel d conomie mais de reconna tre travers lui que Denison avait plus qu effleur la question l ducation directement ou indirectement tait un facteur important de la croissance Et surtout de reconna tre que la controverse surgie autour des travaux de Denison pouvait entra ner des doutes voire un d sarroi chez les conomistes Hetman 1970 En effet Jorgenson et Griliches tentant de me
26. amique de l valuation extrait du rapport dans a lettre de l tudiant n 319 320 4 septembre Commission Fauroux 1996 Commission de r flexion sur l ducation pr sid e par M Roger Fauroux dont le pr rapport Confidentiel a t d voil par le Monde du 12 avril De BanorJ direct 1991 Les services Productivit et prix Economica Paris 94 Education effets externes emploi le cas de la France Denison E F 1962 The sources ofeconomic growth in the US and the alternatives before US Commitee for economic development New York Denison E F and J P PouLuiEr 1967 Why growth rates differ postwar experience in 9 Western countries Brookings institution New York Denison E F 1985 Trends in american economic growth 1929 1982 Brookings Institution New York DESROSI RES A Goy et L THEVENOT 1983 L identit sociale dans le travail statistique la nouvelle nomenclature des professions et cat gories socio professionnelles Economie et statistique n 152 f vrier DESTANNE de Bernis G 1987 Relations conomiques internationales Pr cis Dalloz 5 dition DomARE V 1947 Expansion and employment American Economic Review Vol 37 March reproduit dans G AgraHam FRois ed Probl matiques de la croissance Vol Economica Paris 1974 EicHEer J C 1990 Education in Encyclop die conomique Tome 2 Economica Paris EURIAT M C THEL
27. bas e uniquement sur la pr vision des besoins de main d uvre pour promouvoir une planification plus globale fond e sur l existence des effets externes de l ducation Alors la planification de l ducation n est qu un aspect d une planification plus globale faisant de l Etat plus qu un Etat strat ge garant de l int r t g n ral Blanc 1993 un Etat facteur de la dynamique sociale La planification de l ducation bas e sur la pr vision des besoins de main d oeuvre a une longue histoire qui est tout fait li e l histoire d une croissance que le monde des conomistes orthodoxes et politiciens pensait ternelle d une part et plus ou moins m canique d autre part L onard 1973 En effet ces pr visions dont la m thode la plus labor e fut celle du Projet r gional 14 Je m inspire plus particuli rement pour ce paragraphe de l ouvrage de Verni res 1993 voir galement Vimont 1995 84 Education effets externes emploi le cas de la France m diterran en Parnes 1962 1967 se basant sur une projection du PNB d sirable une date pr vue en d duisaient sur la base de ratios moyens travail produit une r partition de la main d uvre en professions et niveaux d ducation qui serait l unique possibilit d atteindre l objectif conomique souhait Ilest doncinutile d insister sur les inad quations in luctables entre de telles pr visions qui devaient ba
28. consid rer la productivit globale des facteurs On ne peut donc plus rester au niveau des individus on doit se demander ce qu est la productivit globale des facteurs et quelles sontles incidences de l ducation voire du progr s des connaissances sur cette derni re Ce sont ces questions qui permettent d une part de comprendre les silences des ann es 1970 ou l annonce d un certain effacement de l conomie de l ducation Eicher 1990 voire la fin de cette derni re Godet 1988 et d autre part etc est heureux un certain renouveau dans ces derni res ann es Educationet nouvelles th ories de la croissance La th orie de la croissance on le sait a suivi plusieurs phases l approche post keyn sienne Harrod Domar etla nouvelle cole de Cambridge qui rendait n cessaire l intervention de l Etat pour assurer un quilibre dynamique de plein emploi l approche n oclassique avec Solow et ses successeurs qui tentait au contraire de montrer la non n cessit de cette intervention publique S il y a un renouveau dans les ann es 1980 qui ne montre encore aucun signe d puisement Solow 1994 c est en grande partie parce que les travaux de Lucas Romer et autres ont permis de lever certaines hypoth ses de base du mod le n oclassique tr s walrasien En particulier et c est en ce sens qu il ne s agit que d unre nouveau sontlev es les hypoth ses de rendements d chelle co
29. dant distinguer entre deux courants qui ne sont pas n cessairement antagoniques e le premier se r f re la th orie micro conomique de l inves tissementen capital humain dont l initiateur bien connu est Becker 1964 1975 Ce courant fondant une pseudo demande d ducation tire des conclusions plut tinductives source en partie des contradictions actuelles entre vell it s des individus et besoins de la collectivit e l autre courant issu du premier certes se place un niveau d li b r ment macro conomique la suite notamment des travaux de Denison 1962 1967 1985 voire Solow 1957 1988 1994 d une part de Leontief 1953 et autres d autre part Mais si ce dernier courant a pos la question il ne l a pas r solue Car il s agit bel et bien de savoir quels sont les effets de l ducation au del de la seule accumulation par les individus de savoirs aptitudes ou attitudes Ces effets sont en grande partie des effets externes et leur accumulation doit tre appr hend e au niveau social c est dire global pour fonder une strat gie de d veloppement 68 Education effets externes emploi le cas de la France du niveau d ducation comme facteur de dynamique quilibr e au plan national etmondial Education croissance et d veloppement de nouvelles directions pour un probl me ancien 3 La question des rapports entre ducation et croissance estr apparue dans les ann
30. de qualification est de plus en plus appel insertion professionnelle Au Japon les grandes firmes recrutentles travailleurs qualifi s l issue de leur formation g n rale pour assurer elles m mes la formation professionnelle en Allemagne la formation en alternance joue un r le d cisif dans la formation professionnelle initiale En France la dur e de la p riode d insertion s allonge notamment du fait d interventions r p t es et tr s ponctuelles de l Etat M ron Minni 1995 p 15 qui ont plut t vis d velopper des formes de garantie de revenu g n ratrices de d pendance qu faciliter la r duction des in galit s d acc s la formation et l emploi L insertion professionnelle n cessite s rement plus que cette institutionnalisation qui permet de reporter le co t de l apprentissage sur les individus et sur l Etat et a pour effet d allonger la dur e de l insertion Ne peut on pas envisager sur la base d une formation g n rale initiale mais non d finitive lev e une v ritable formation en alternance qu on peut appeler apprentissage au sens large faisant se succ der phases de formation dans des institutions sp cialis es et s jours productifs dans des organisations Encore faut il que la France en particulier rompe avec un syst me depuis longtemps dual d un c t l lite form e parles grandes coles de l autre un syst me qui est pass d une formation professionnelle
31. du prol tariat Baudelot Establet p 82 Cette analyse peut continuer tre discut e mais il faut la replacer dans son contexte Il apparaissait etil appara t toujours l auteur de ces lignes qu elle tait construite de fa on rigoureuse La question importante vingt cinq ans apr s est de savoir si cette analyse est d mod e Beaucoup parlent de d mocratisation de l cole quiremettrait en question voire rendrait obsol te les analyses pr c dentes A l vidence le nombre de bacheliers a augment dans les ann es 1960 un jeune sur 10 obtenaitle bac Aujourd hui la proportion est sup rieure 6 sur 10 Le nombre d tudiants est ainsi pass de 300 000 en 1960 quelque 1 7 millions en 1990 et probablement 2 millions en 199522 Si l on raisonne en termes absolus compte tenu de la mont e du nombre de cadres et du recul relatif de la population ouvri re on peut constater la croissance du nombre des tudiants d origine ouvri re par rapport au total Mais les jeunes d origines socio culturelles diff rentes ne suivent pas le m me parcours l Universit ou dans les grandes coles 2 Ce parcours apr s le bac compl te celui de l enseignement secondaire les enfants de cadres sup rieurs ont plus 89 Jean L onard souvent un bac C S maintenant et sont plus souvent en classes pr paratoires aux grandes coles alors que les enfants d ouvriers plus souvent titulaires
32. e cas de la France Pour Romer et Lucas la technologie serait un bien non rival car progressivement accessible tous alors que le capital humain tant incorpor serait par nature appropriable parles individus Il ne fait aucun doute que la technique est de plus en plus diffus e travers les secteurs les branches les conomies C est ce qu on appelle les transferts de technologie Mais la technique est incorpor e dans les biens d quipement dans les produits dans les processus de production Certes la technique incorpor e dans l homme le capital humain n est pas toujours cessible merci gt mais elle esttransmissible autrui dans le temps et dans l espace En ce sens capital humain progr s des connaissances progr s technique sont intimement li s et apparaissent de fa on dominante comme des biens nonrivaux Encore faut il que l espace de transmission soit homog ne comme nous le verrons plus bas Encore faut il pour que le capital humain soit un bien collectif plus ou moins pur comme la technologie d ailleurs qu il ne fasse pas l objet d exclusion C est une question qui sera trait e plus loin Du progr s technique et de ses relations avec l ducation Quand on relie progr s technique et dynamique on se r f re toujours Schumpeter 1939 Mais Schumpeter ne fait r f rence qu l innovation et non l invention Et surtout Schumpeter n exp
33. e peut se d velopper tous les niveaux On peut penser que ce niveau optimal s levant dans le temps peut d passer le baccalaur at dans une ann e prop deutique r tablie permettant une meilleure orientation 17 Nous sommes rest jusqu pr sent un niveau tr s g n ral nous situant certes dans le temps voire dans l espace Nous devons entrer dans une troisi me dimension qui est celle de la soci t De l identification de l appartenance sociale Les rapports entre le social et l conomique ont t exclus par Walras 1874 fondateur de l conomie pure Cette exclusion n est pas totalement n gative sion veut analyser certains comportements certains processus internes personne ne peut nier par exemple que tout individu consommateur cherche en g n ral retirer le maximum de satisfaction de l utilisation de son revenu Mais on sait bien qu on ne peut en d duire que tout individu dans une soci t concr te peut atteindre son optimum quelque soit son revenu qu il soit riche ou pauvre Car cette induction bas e sur l individualisme m thodologique construit sur la notion d gt homo oeconomicus refuse de consid rer que l utilit marginale du revenu n est pas la m me pour tous les individus composant une soci t car ils n ont pas les m mes revenus Les diff rences de revenus plus que les in galit s 15 Sur ce point voir Attali 1994 85 Jean L onard
34. e productif dont s est loign historiquement le syst me de formation 4 Entre la formation et l emploi il y a la qualification produit combin de l exp rience au travail apprentissage L onard et de la formation La qualification moyen d acc der un emploi pose un certain nombre de questions qui ne seront pas d velopp es ici par exemple Verni res ouvrage cit On peut cependant distinguer entre la qualification des emplois qui renvoie toutes sortes de classifications ou nomenclatures diverses mais hautement conventionnelles et la qualification des travailleurs qui tant le r sultat combin de la formation et de l apprentissage a une dimension collective qui varie donc avec le temps l espace et la soci t En particulier on l a vu l insertion dans un emploi ne se fait pas de mani re identique en un temps de p nurie de travailleurs form s et en un temps d inflation de form s dipl m s temps qui ne sont pas identiques dans des soci t s et des espaces qui sont eux m mes diff rents La demande sociale pour l enseignement sup rieur augmente et aboutit semble t il une abondance relative de dipl m s Cela n emp che pas ces dipl m s de trouver un emploi comme le montrent les statistiques etcommele laisse penser l argumentation pr c dente Encore faut il que la phase de qualification se d veloppe dans le temps et que soit r solue la question de son financement ce processus
35. elles approches th oriques du commerce international es Cahiers Fran ais n 272 juillet septembre Sivan B Air Kau1 1994 Une tude du BIPE pour le Haut Comit Education Economie Education Economie n 24 SMITH A 1961 An inquiry into the nature and causes of the wealth of nations 1776 E Cannan ed University Paperbacks Methuen Londres SoLowR M 1957 Technical change and the aggregate production function Review of Economics and Statistics ao t Sorow R M 1988 La th orie de la croissance et son volution Traduction du discours du prix nobel de Sciences conomiques de 1987 Revue fran aise d conomie Vol IIl 2 printemps Solow R M 1995 Perspectives on growth theory The Journal of Economic Perspectives Hiver 1994 repris dans Probl mes conomiques n 2432 19 juillet Statistiques et tudes financi res 1957 STOLERU L 1969 L imp ratif industriel Le Seuil Paris TaLLMAN E W P Wane 1992 Human capital investment and economic growth new routes in theory adress old questions Economic Review Federal Reserve Bank of Atlanta septembre octobre TauBMAN P J T J WALES 1973 Higher education mental ability and screening Journal of Political Economy janvier VERNI RES M 1993 Formation Emploi Enjeu conomique et social Cujas VImonT C 1970 Perspectives nouvelles des recherches sur les pr visions d emploi Population
36. ent dans une dynamique nouvelle dont la vraie nature serait la suivante Les entreprises ont besoin des Etats nationaux pour faire face la mondialisation et pour se mondialiser Les Etats nationaux ont besoin des entreprises mondialis es pour assurer la continuit de leur l gitimit et leur avenir en tant que formations politiques et sociales locales L analyse de Petrella rejoignant celles de bien d autres y compris les th oriciens de la croissance endog ne gt nous indique que les Firmes multinationales ont besoin des politiques publiques nationales voire plurinationales pour tendre leurs activit s En particulier les co ts croissants de la R amp D dans un contexte plus incertain am nent les entreprises chercher des appuis aupr s de l Etat les produits ont des cycles de vie plus courts d o l int r t des march s publics pour les produits incorporant de la haute technologie les pays industrialis s connaissent une raret relative de travail qualifi le r le de la formation est ainsi privil gi Sans doute les int r ts des Firmes multinationales de quelqu origine qu elles soient n ont pas de raison de converger avec l int r t collectif national Cela ne doit pas signifier que les Etats nationaux se contentent de g rer les probl mes de l emploi du non emploi etc quinaissent de la strat gie des Firmes multinationales Si ces derni
37. ernement en d mocratie repr sentative voir L onard 1996 Greffe 1994 et Blanc 1993 etc 86 Education effets externes emploi le cas de la France caract res communs aff rents d une part l activit professionnelle d autre part la place sociale qu occupe l individu dans son activit SEF 1957 Marchal 1966 D finies en 1982 pour tenir compte en particulier de l volution des activit s des niveaux de formation et de la restructuration conomique les professions et cat gories socio professionnelles PCS ne sont pas fondamentalement d essence diff rente Desrosi res Goy Thevenot 1983 Archambault 1994 Cette d composition des m nages repose en effet sur le croisement de quatre crit res l activit le statut ind pendants salari s le secteur agriculture non agriculture la hi rarchie L cart entre les deux nomenclatures n est pas important globalement comme le montre Seys 1984 Mais maintes questions subsistent qui ne remettent pas trop en question un instrument tant utilis Ne voulant pas rester n gatif on peut insister d abord sur les aspects discutables pour ensuite terminer sur les aspects tout fait positifs que l on pourrait souhaiter prolong s Il est vident que les CSP comme les PCS gommentla classification sociale r elle si on sait o sont les ouvriers on ne sait pas o sont les capitalistes Pour ne consid rer que
38. es 1980 avec les th ories de la croissance endog ne On ne doit ni minimiser ni glorifier ces approches En effet on ne peut pas limiter l innovation de ces th ories au seul domaine de la formalisation comme semblent le penser Amable et Guellec 1992 car elles re mettent en avant des relations entre ducation en particulier et croissance ou d veloppement qui ont t tr s discut es pour tre ensuite n glig es Au del de la formalisation qu on n est pas oblig de privil gier pour garantir la scientificit de l analyse ces th ories notamment formul es par Lucas 1988 1990 et Romer 1986 1990 remettent donc en avant la question pr alablement pos e par Denison et d autres C est un point tout fait positif qui sera examin dans les deux premiers paragraphes Mais la question n est pas pour autant r solue glorieusement car si l ducation produit des effets externes travers la production progr s des connaissances learning by doing voire travers l usage earning by using elle produit des effets externes moins instantan s plus durables et cumulables dans le temps effets interg n rationnels Surtout ce qui est trop oubli parles nouveaux th oriciens de la croissance l ducation produit des effets sociaux donc globaux qui m ritent d tre rappel s dans le contexte actuel o l on parle tant d exclusion sociale Education et croissance
39. est d autant plus efficace aux points de vue priv et collectif qu il se d veloppe dans un environnement favorable c est dire fond sur la coop ration globalisation On a pu voir avec les travaux de Denison en particulier que la prise en compte du capital humain n est pas une nouveaut Mais les mod les de la croissance endog ne donnent l ducation en particulier une fonction motrice de la croissance accroissant l efficacit du capital fixe g n rant le progr s des connaissances donc le progr s technique l ducation comme investissement en capital humain devient donc facteur de productivit globale des facteurs C est donc sur la coop ration entre capital physique incorporant le progr s technique et travail dot de capital humain etentre travailleurs dont la qualit de la force productive s l ve qu insistent les mod les de Romer et surtout de Lucas Au del de la formalisation souvent tr s micro conomique on peut retenir de ces mod les les points forts suivants l ducation d un individu accro t son efficacit et celle de ceux qui coop rent avec lui effets externes r ciproques l efficacit provenant de l ducation d un individu se d veloppe dans le temps du fait de l accumulation reproduction largie des savoirs pass s dans la force productive des diff rents facteurs effets externes interg n rationnels On pourrait penser que la question est r solue l inv
40. estissement en capital humain doit tre d velopp par la collectivit parce qu il permet d augmenter l avantage collectif II est heureux d ailleurs que les principaux th oriciens de la dite croissance endog ne redonnent l intervention publique un r le plus important que ne l a fait longtemps la th orie n o classique walrasienne Mais ce renouveau favorable l ducation pose trois questions e la premi re porte sur l opposition entre la technologie bien nonrival et le capital humain incorpor dans les individus bien plut t privatif la deuxi me porte sur les rapports entre progr s technique et ducation la troisi me am ne se demander comment mesurer la productivit globale des facteurs sur un plan strictement conomique L ducaton est elle un bien collectif pur Romer comme Lucas insistent un moment ou un autre sur la diff rence qu il y aurait entre la technologie et le capital humain par r f rence la th orie des biens collectifs d velopp e par Samuelson 1954 et par d autres dont Musgrave 1968 Un bien collectif pur est en effet d finissable par deux caract ristiques la non rivalit dans l usage et la non exclusion des usagers 6 En particulier dans la mesure o les d penses de sant le progr s des connais sances etc sont un facteur de production et de reproduction largie du capital humain 72 Education effets externes emploi l
41. fficace moyen terme Mais la relation entre ducation etemploi n est pas aussi simple que ne le souha iteraientles jeunes dipl m s impatients ou peu au fait de l volution globale Cette relation n cessite de faire un certain nombre de distinctions qui permettent de comprendre un processus plus qu une ad quation statique Ce processus n cessite une r gulation qui ne peut tre individuelle Il faut donc reposer la question de la planification Cependant le risque que certains per oivent d un exc dent net de dipl m s Vimont 1995 ne doit pas faire oublier que nous ne sommes pas dans une soci t en g n ral l appartenance sociale permet d identifier ceux qui sont exclus de l ducation et de l insertion professionnelle Tels sont les points qui seront successivement abord s Formation qualification emploi De distinctions essentielles 80 Education effets externes emploi le cas de la France Dans des soci t s statiques ou volution lente la relation entre formation et emploi est extr mement simple le processus de production est en m me temps processus de formation formation sur le tas On the job training nous indiquait Becker 1964 par opposition la formation g n rale On con oit ais ment que dans des soci t s dynamiques domin es parles changements non uniquement techniques le syst me productif ne puisse plus assurer cette formation Cette derni re
42. lation entre ducation et emploi se pose de fa on br lante notamment quand elle est abord e au niveau de l enseignement sup rieur Il n est pas s r que les politiciens ou les centres d tudes contribuent rationaliser le d bat Ainsi il y a peu en mars 1994 un membre du Gouvernement fran ais confondant ch mage des jeunes et ch mage des jeunes dipl m s lan ait l id e d un contrat d insertion professionnelle CIP qui pr voyait la r mun ration des Bac 2 80 du SMIC Ainsi le Centre d tudes et de recherches sur les qualifications CEREQ jette t il alternativement l eau chaude et l eau froide proclamant une ann e que les dipl m s d enseignement sup rieur sont arm s contre le ch mage pour insister peu d ann es plus tard sur la d gradation de l insertion professionnelle des dipl m s de l enseignement sup rieur On pourrait reprendre peu pr s les propos de l introduction de l ouvrage de Paul 1989 il serait possible rapidement de modifier le syst me d adaptation de la formation l emploi ou 1 Voir CEREQ 1992 2 Voir CEREQ 1995 Revue de l OFCE n 58 Juillet 1996 67 Jean L onard l ducation quel que soit son niveau conduit au ch mage et ne m rite pas qu on la d veloppe Cependant alors que se d veloppe un tel discours court terme tout un courant th orique remet en sc ne une relation d j connue entre ducation cr
43. les PCS maintenant totalement utilis es ils sont dispers s dans maints niveaux 13 agriculteurs sur grande exploitation 23 chefs d entreprise de 10 salari s ou plus voire m me artisans ou commer ants retrait s voire inactifs non retrait s On pourrait ajouter que cette classification m me si elle est modifi e p riodiquement 1954 1982 est n cessairement statique elle part de crit res qui ne prennent pas en compte les comportements c est dire les processus qui am nent les agents telle ou telle position sociale qui n est pas qu conomique ces processus sont conomiques sociaux culturels voire politiques Ainsi des individus sont artisans commer ants et chefs d entreprise du fait de leur activit mais aussi et souvent du fait de la transmission de la propri t De m me des individus sont cadres et professions intellectuelles sup rieures parfois en raison de leurs aptitudes mais souvent parce que leurs parents occupent une certaine position sociale pas n cessairement li e au revenu et ont pu leur transmettre un certain h ritage culturel Ce ph nom ne conduit p renniser le recrutement des lites Euriat Thelot 1995 Cependant sila PCS apporte malgr ces aspects contestables certains l ments la classe sociale l activit professionnelle plus diversifi e tenant compte du niveau de formation voire du secteur d activit
44. lique l innovation que par rapport l assomption de risque L innovation n est alors que l instrument de l objectif de l entrepreneur le profit Quant l invention elle ne na t pas en g n ral d une lucubration d un savant dans sa tour d ivoire mais des besoins sociaux la production de la science et donc de la technique est indissociable du niveau d ducation de la soci t et sa diffusion est largement permise par ce niveau d ducation entre autres facteurs Cette production et cette diffusion de la technique peuvent se faire par diff rents moyens la formation initiale et continue des chercheurs etenseignants chercheurs e la formation par l apprentissage earning by doing gt th oris e par Arrow en particulier Arrow 1962 laformation par l usage earning by using d velopp e plus r cemment par Rosenberg 1982 voir galement Le Bas 1985 Il appara t en cons quence que progr s des techniques progr s des connaissances et ducation sont indissociablement li s Comment peut on r ellement les distinguer Ils forment la base de la productivit globale des facteurs De la productivit globale des facteurs Dans la th orie marginaliste n o classique la productivit moyenne ou plus encore marginale n est que la productivit apparente d un facteur ceteris paribus Car dans la r alit les r sultats que l on impute un facteur sont ce
45. ment conomique et social OCDE Paris Parnes H S 1967 The OECD mediterranean r gional project in retrospect in World Yearbook of Education G Z Berepay J A LAUWERYS M BLAUG ed Evans PauL J J 1989 La relation formation emploi Un d fi pour l conomie Economica Paris PERRAT J 1987 Technologies externalit s et nouveau rapport du capital l espace r gional Th se de 3 cycle Lyon II PETRELLA R 1989 La mondialisation de la technologie et de l conomie Futuribles n 135 septembre PouLanTzAS N 1971 Pouvoir politique et classes sociales Maspero Paris Reich M D Gorpon and R Eowaros 1975 A theory of labor market segmentation in M Carnoy de Schooling in a corporate society David Mc Kay New York RENARD M 1993 La qualification comme d terminant du commerce ext rieur r gional gt Revue d Economie Politique n 3 mai juin RicarDo D 1817 On the principles of political economy and taxation Traduction fran aise et pr sentation de P Dockes Flammarion Paris 1977 Ross ns report 1963 Report of the commitee appointed by the Minister under the chairmanship of Lord Robbins 1961 1963 HMSO Londres RoBinson J V 1933 The economics of imperfect competition MacMillan Londres Romer P M 1986 Increasing returns and long run growth Journal of Political Economy vol 94 n 5 RomER P M 1990 Are nonconvexities impo
46. mique d une mani re directe ou indirecte notamment travers ses effets externes Mais on ne peut se contenter de rester au seul niveau strictement conomique Les effets de l ducation se produisent et se d veloppent au niveau de la soci t toute enti re Education etexternalit s On peut d abord reposer la question des externalit s dans l histoire conomique pour insister sur les externalit s li es l ducation sous un aspect plus global Histoire conomique des externalit s Si le concept d conomies externes appara t surtout chez Marshall 1920 1990 ce n est pas par hasard La premi re dition des Principles of economics date de 1890 poque o l Angleterre berceau du capitalisme industriel devient progressivement ce que Cairnes 1874 appelait un pays pr teur volu ou pays m r c est dire un pays qui devient typique de ce que Lenine 1916 surnommait le capitalisme rentier arriv au stade supr me l imp rialisme Cette tendance la stagnation que conna t l conomie anglaise en cette fin du XIX si cle 8 a amen me semble t il Marshall nuancer la loi des rendements d croissants en faisant appara tre l existence d conomies externes aux firmes dans le cadre spatial du district Au moment o la th orie de l quilibre g n ral walrasien Walras 1874 se fondait sur deux hypoth ses qui ont trop perdur les rendements d chelle con
47. mployeurs les travailleurs ont int r t individuellement et collectivement voir leur niveau de formation s lever Il faut ajouter que ce que l on appelle le march du travail a chang nous sommes en pr sence de mutations conomiques accroissement de la productivit multinationalisation et sociales effets de substitutions dus au d veloppement de l ducation tous les niveaux sur lesquelles il sera revenu De telles mutations entra nent des r flexes de r glementation sans discernement ou des tentatives de flexibilit totale des salaires Hajan 1992 Ne vaut il pas mieux am liorer la formationinitiale de base dans la perspective d une ducation permanente et d une am lioration constante des comp tences On per oit que l l vation du niveau d ducation est un facteur de meilleure coh sion sociale surtout en temps de crise qui dure Les b n ficiaires li s l ducation de la famille d origine Marshall d j puis Weisbrod effleurent la question Nous y reviendrons la fin de cet article Mais on peut dire d j que la r ussite dans le syst me d ducation et ensuite dans la vie professionnelle d pend de l origine socio culturelle plus que de l origine sociale au sens r duit que l on pourrait figer dans un dogme peu marxiste L onard 1973 Il est des familles ducog nes et d autres non qui d veloppent leurs capacit s de g n rations en g n rations
48. n ducation 1 Mais c est avec de Scitovsky 1954 que la question va tre th oris e de mani re synth tique L auteur en effet a distingu entre les externalit s technologiques qui sont par nature externes au syst me consid r etles externalit s non technologiques qui sont le plus souvent p cuniaires Si Jessua 1968 insiste plus particuli rement sur les premi res en s appuyant sur la th orie des jeux c est surtout Catin 1985 qui va d velopper une approche tr s large du concept posant que l externalit exprime des relations de l individu finalis avec son environnement social dans le fonctionnement de toutle syst me Ilestcertain que les externalit s p cuniairesli es l ducation sontimportantes dans la mesure o la recherche d une productivit accrue de la force de travail n est qu un sous objectif objectif interm diaire des organisations but lucratif l l vation du niveau la modification du contenu de la formation de la force de travail sont grandement d riv es de la recherche de profit Cependant une collectivit doit d passer la recherche de la satisfaction des seuls int r ts individuels court terme En ce sens la notion d externalit s technologiques est plus pertinente pour ce qui nous concerne ces externalit s trouvent leur origine dans l existence d un produit joint dont peut b n ficier une collectivit Ce produit joint peut accompagner une p
49. nstants et d absence d externalit s Sile r le de l ducation est privil gi dans cet article il ne faut pas oublier que le r le des rendements croissants a t compl tement mis sous silence par Solow en 1956 alors m me que l on sait qu on peut remonter au minimum Marshall 1920 et Young 1928 pour prendre connaissance de l existence des rendements croissants et de leurs effets b n fiques De la m me mani re on sait bien que dans les ann es 1930 Robinson 1933 et Chamberlin 1933 ont montr que les rendements croissants conduisent la disparition de la concurrence compl te sous la forme de la concurrence imparfaite ou monopolistique Enfin et Solow 1994 le reconna t le mod le de Domar 1947 repose bien sur le conceptimportant de productivit globale des facteurs quandil esttrait de l effet de capacit de l investissement qui s ajoute l effet de revenu En effet cet effet de capacit est Io silestle montant de l investissement estla moyenne de la productivit potentielle sociale de l investissement se rapporte l augmentation de la capacit de production de toute la soci t d une 71 Jean L onard part d autre part a un caract re potentiel ce qui signifie que si est lev l conomie est capable d accro tre sa production On retrouve chez Domar ce que Rosenstein Rodan 1943 nous indiquait quelques ann es auparavant un investissement
50. nte de la baisse de productivit interne On sait que les titulaires de dipl mes appel s r cemment baccalaur ats technologiques et surtout professionnels ont un parcours peu lin aire et plut t long avant d entrer l universit Et on sait que leur taux de r ussite est faible et prend du temps Vimont 1995 en particulier Comment peut on imaginer qu ils puissent aborder le march de l emploi sereinement Et pour reprendre la distinction op r e parles tenants de la th orie de la segmentation du march du travail Reich etal 1975 on peut penser que leur parcours se d veloppe plut t dans le march secondaire Pourquoi ne pas mettre en place un syst me diff rent combinant formation initiale courte vie active formation professionnelle formation continue qui permettrait dans le moyen terme d viter tous ces checs l universit et apr s Mais la productivit globale du syst me de formation est une question de long terme C est ce temps d un choix de soci t qui n est pas facile Aussi je ferai mienne la conclusion d un article de Bowles 1976 les efforts des politiques gouvernementales pour rendre plus galitaire l acc s l ducation ne peuvent au mieux qu effleurer la surface des in galit s Car la plupart des in galit s dans l ducation ont leurs origines en dehors de la sph re du pouvoir d Etat dans la hi rarchie des rapports de travail et les diff
51. oissance d veloppement et avantages comparatifs voire absolus Alors plut t que de jeter le b b avec l eau du bain ne faut il pas faire admettre la remise en cause d une pr tendue quivalence entre formation etemploi d un type donn en l occurrence entre dipl me d enseignement sup rieur et acc s direct un statut de cadre La question de la relation ducation emploi n cessite donc de faire un d tour th orique qui se situe dans le temps dans l espace et dans la soci t Le plan sera donc le suivant une premi re section traitant des effets externes de l Education conclura sur l avantage que les conomies nationales ont d velopper le niveau d ducation Mais ce d veloppement du niveau d ducation se heurte une structure des emplois qui peut faire appara tre un exc dentnet de dipl m s Vimont 1995 La deuxi me section vise montrer qu ilest possible de faire converger avantage collectif et int r ts individuels condition de ne pas oublier le r le discriminant que joue l appartenance sociale Des effets externes de l ducation Toute la recherche sous ses aspects tant analytique qu empirique consacr e la dynamique conomique et aux fondements de l internationalisation multinationalisation de l conomie l ve in luctablement un moment ou un autre l hypoth se de l homog n it des facteurs et en particulier du facteur travail On doit cepen
52. oissance de la demande sociale pour l enseignement sup rieur On peut se demander alors ce que l on peut faire des dipl m s de niveau acad mique inf rieur qui se trouvent progressivement exclus par ce qui est appel le march professionnel par opposition au march interne Eyraud Marsden Silvestre 1990 Gauti 1994 Peut tre doivent ils accepter au d part des emplois de niveau social consid r s comme inf rieurs Apr s tout le syst me de formation japonais si glorifi par certains ne semble pas fonctionner de fa on totalement n gative Au d but des ann es 90 c est 92 de chaque classe d ge qui obtient le dipl me de fin d tudes secondaires au Japon Plus de la moiti d une classe d ge 52 poursuit des tudes sup rieures Un peu plus d untiers seulement 37 entre directement dans la vie active C est vers 18 ans avec une formation niveau bac que sont recrut s les ouvriers vers 20 ans les techniciens et 22 ans les futurs cadres Sabouret 1989 cit par Verni res 1993 Certains avancent la notion de d valorisation des dipl mes ou de d qualification D une part la d valorisation renvoie la notion de valeur la valeur de la force detravail est onle sait depuis Marx Marx 1867 1969 et plus r cemment depuis Baudelot Establet Malemort 1975 ce qui permet d assurer la reproduction de cette force de travail cette valeur incorpore hautement des
53. plois avec une hi rarchie des emplois conserv e de l autre des dipl m s de diff rents niveaux en nombre croissant qui veulent trouver la m me ad quation formation emploi que leurs parents voire d individus d autres CSP d origine Certains soutiennent qu il y aurait une d gradation de l insertion professionnelle des dipl m s de l enseignement sup rieur 2 Quid de ceux qui n arrivent pas ce niveau quand ils n ont pas la m me origine socio culturelle L appartenance sociale estune Variable quipermetderelativiserla question Education et appartenance sociale Les rapports entre l appareil scolaire etla soci t ont t analys s dans un ouvrage qui a entra n de multiples r actions tr s souvent conservatrices Baudelot Establet 1971 Ils partent d une conception quelque peu sch matique de la 88 ducation effets externes emploi le cas de la France soci t capitaliste correspondant plut t au MPC pur qu la soci t r elle la soci t est compos e de deux classes la classe dominante en termes de CSP Patrons de l industrie et du commerce Cadres sup rieurs et professions lib rales et la classe domin e les ouvriers et employ s surtout 21 A partir d une analyse statistique de cohortes d l ves de l entr e en sixi me jusqu la fin de l enseignement secondaire ils font appara tre deux r seaux de scolarisation correspondant
54. rences de culture qui leur sont associ es Les in galit s dans l ducation se d velopperont aussi longtemps que persistera la division sociale du travail R f rences bibliographiques ABRAHAM FRoIs G 1991 Dynamique conomique Pr cis Dalloz 7 dition Paris ALTHUSSER L 1970 Id ologie et appareils id ologiques d Etat La Pens e n 151 juin ALTHUSSER L 1976 Positions 1964 1975 Editions sociales Paris AMaBLe B D Guerec 1992 Les th ories de la croissance endog ne Revue d Economie Politique n 3 mai juin ANDERSON C A M J Bowman 1967 Theoretical considerations in educational planning in G Z BEREDAY J A Lauwerys M BLauc ed World Yearbook of Education Evans ARCHAMBAULT E 1994 Comptabilit nationale Economica 5 dition Paris 23 Voir Euriat Thelot 1995 D Goux E Maurin 1995 24 Rappelons que le taux de ch mage est toujours plus lev que l indicateur de part du ch mage qui d pend du taux d activit par tranche d ge consid r e Meron Minni 1995 92 Education effets externes emploi le cas de la France ARROW J K 1973 Higher education as afilter in K G Lumspen ed Efficiency in Universities Elsevier Amsterdam ARROW J K 1962 The economic implications of learning by doing Review of Economic Studies juin ATTALI J 1994 Emploi mode d emploi e Monde 9 mars Bacon R W W A
55. res ont int r t trouver de la force de travail qualifi e dans une conomie nationale la possibilit de convergence d int r ts privatifs et collectifs appara t notamment au niveau des formations professionnelles La strat gie des Etats nationaux semble claire la fin de cette premi re analyse nos soci t s doivent se donner comme objectif premier l l vation du niveau de formation de leur population Il se peut que cet objectif apparaisse un double point de vue des individus et des gouvernants difficile mettre en uvre Mais il doit tre une ardente obligation pour permettre de maintenir et d velopper nos conomies Education appartenance sociale et emploi 79 Jean L onard La section pr c dente insiste sur l avantage certain en terme de d veloppement plus encore que de croissance endog ne que les conomies nationales sans exception retirent de l l vation du niveau moyen d ducation Si on raisonne globalement on ne peut nier l volution de ces derni res d cennies une proportion croissante de la population des conomies dites d velopp es obtient un dipl me d enseignement secondaire puis sup rieur Les chiffres sonttrop connus pour y insister tout comme leur appr ciation journalistique Bedarida 1994 Cet avantage collectif peut tre ressenti diff remment parles individus d s lors qu ils n acceptent pas faute de la comprendre une volution qui de
56. roduction ou un usage privatif tout comme l usage d un bien collectif plus ou moins pur La notion de produit joint renvoie donc tr s g n ralement aux processus de socialisation et donc la n cessit d une r gulation globale qui dans ce cas ne peut tre l vidence le march L existence d externalit s rend donc n cessaire l intervention publique qui doit favoriser les externalit s positives conomies externes etemp cherlanaissance et la diffusion d externalit s n gatives d s conomies externes Histoire de l conomie de l ducation Il est curieux que les racines de l conomie de l ducation ne soient en g n ral trouv es que chez Smith voire Marx Eicher 1990 alors que Marshall 1920 consacre un chapitre court mais tr s pertinent chapitre VI du livre IV sur la question qui est d ailleurs tr s cit par Becker 1964 Dans ce chapitre Marshall fait la distinction tout fait pertinente entre comp tences g n rales general ability et comp tences sp cifiques x specialised ability insistant sur les variables qui d terminent l offre des comp tences g n rales En particulier pour Marshall c estle milieu socio culturel qui conditionne avant l cole ce que seront les individus D s lors qu il n y 8 Le mal anglais n a pas t d couvert par Bacon et Eltis 1978 9 Je m inspire en partie de la th se de Perrat 1987 10 Voir
57. rtant for understanding growth American Economic Review Papers and Proceedings Vol 80 n 2 mai ROSENBERG N 1982 Inside the black box technology and economics Cambridge Ubiversity Press ROSENSTEIN RoDAN P N 19438 Problems of industrialization of Eastern and South eastern Europe Economic Journal RouLLIN LEFEBVRE V P Esauieu 1992 L origine sociale des tudiants 1960 1990 minist re de l Education nationale et de la Culture DEP Note d information n 39 Octobre Probl mes conomiques n 2311 3 f vrier 1993 SABOURET J F 1989 Savoir et affaires au Japon l industrie de l enseignement sup rieur priv Revue fran aise de finances publiques n 27 98 Education effets externes emploi le cas de la France SAMUELSON P A 1954 The pure theory of public expenditures Review of Economics and Statistics Vol 36 novembre SCHUMPETER J A 1939 Business cycles a theoretical historical and sta tistical analysis ofthe capitalistic process Mac Graw Hill New York Sairovsky T de 1954 Two concepts of external economies Journal of Political Economy Vol LXII SERENIE et al 1971 Sur la cat gorie de formation conomique et sociale La Pens e n 159 octobre Seys B 1984 De l ancien code la nouvelle nomenclature des CSP Economie et statistique n 171 172 novembre d cembre SIROEN J M 1995 Les nouv
58. s Unis tait conforme la th orie cela entra nait la r futation de la pseudo th orie de la paup risation absolue qui faisait l affaire de la propagande tatique en URSS l poque La fonction originelle n tait donc pas qu un instrument scientifique elle se voulait outil de l id ologie lib rale On peut se demander si c tait le bon outil pour l tude de la croissance La formulation originelle de la fonction ne visait qu rendre compte de la r partition des revenus un moment donn Etant donc par essence statique elle ne pouvait permettre une explication des ph nom nes de croissance qui implique des rendements croissants La fonction a donc t compl t e par la prise en consid ration d un troisi me facteur appel facteur r siduel ou productivit globale des facteurs Outre le faitque ce troisi me facteur a longtemps t consid r comme gratuit du fait de l utilisation d une fonction homog ne et lin aire deux facteurs Lordon 1991 toute la question qui a obscurci le d bat dans les ann es 1960 a t celle de la comptabilit de la croissance Solow 1988 Il faut reconna tre Denison une vertu qui est la t nacit apr s avoir analys les sources de la croissance am ricaine de 1929 1957 r pondu aux critiques de Jorgenson et Griliches 1969 voir aussi Hetman 1970 il est revenu sur la question en 1985 Denison 1985 pour l
59. s r centes qui s inscrivent dans la lign e des travaux de L ontief montrent que la qualification de la force de travail accro t l avantage comparatif de la France Gallais Gautier 1994 tout comme de certaines de ses r gions Renard 1993 Certaines tudes Vimont 1993 1995 vont m me jusqu transformer la corr lation en analyse dynamique le commerce ext rieur de la France aurait un effet qualifiant sur la structure des emplois Ce n est pas tonnant quand on sait que ce sont les r gions o sonttr s pr sentes les filiales d entreprises trang res qui sont les plus exportatrices Hatem 1995 et Renard art cit Les autres r gions et donc l conomie fran aise doivent d velopper une strat gie plus novatrice et qualifiante dans les emplois d entra nement plus que d accompagnement comme aime le r p ter Vimont 1986 1991 Et pourquoi pas dans des secteurs d laiss s depuis le temps de l imp ratif industriel Stoleru 1969 qui permettraient de boucher les trous du commerce ext rieur Chatelain 1984 Beaud 1983 L onard 1986 en produisant des formations qualifiantes et donc r mun r es entantque telles Ilappara t finalement que si on se situe au seul niveau de l change international les avantages comparatifs de l conomie fran aise reposent sur le d veloppement de l ducation etle progr s des connaissances au sens large De la tendance la mondialisa
60. ser l offre du syst me d ducation et l volution d une demande sociale qui d rivait la fois des comportements des m nages et d une volont politique de d mocratisation Il faut surtout insister sur l impossibilit contemporaine de pr voir des besoins de main d uvre donc de niveaux d ducation quand se combinent effet de substitution et comportement de filtre des employeurs voir supra En outre il faut tenir compte du comportementen mati re d emploi des entreprises qui peuvent recourir diff remment selon les niveaux aux dipl m s march professionnel ou aux promotions internes march interne La projective m me sur cinq ans semble un d licat exercice comme le prouve celle qui a t demand e au BIPE parle Haut comit ducation conomie Sivan A t Kaci 1994 La planification de l ducation doit se baser sur la reconnaissance des effets externes qui peuvent tre positifs ou n gatifs permettant l mergence et l internalisation des premiers vitant la source les deuxi mes La question n est pas simple faut il privil gier les formations g n rales puis professionnelles techniques gestionnaires favorables au d veloppement conomique Faut il limiter l acc s aux formations g n rales ne conduisant qu des impasses professionnelles La r ponse n est par cons quent pas simple si le besoin d l vation du niveau de formation g n rale devrait tre vident iln
61. stants ou d croissants etl absence d effets externes l apport de Marshall est tr s positif insistant sur les interrelations entre individus et entre les individus et leur environnement Nous verrons que Marshall avait insist bien avantles th oriciens de la croissance endog ne sur les effets externes de l ducation Ce n est que dans les ann es 1940 et ult rieurement que la question des conomies externes a t nouveau pos e Ainsi Rosenstein Rodan 1943 dans son article d j cit met d une part l accent sur l incitation investir qui sera 7 Pour en terminer tr s provisoirement avec ce point m me si on consid re que seul le travail est source de valeur la force productive du travail d pend de ses rapports avec les autres moyens de production en ce sens le taux de plus value tend s lever avec la productivit globale des facteurs 74 Education effets externes emploi le cas de la France d autant plus forte que les investissements se feront dans le cadre de coop ration etde compl mentarit ainsi en est il en particulier des d penses d investissement en formation de la force de travail d autre part l auteur insistait sur la n cessit d analyser les effets de l investissement pour d finir le niveau optimal compte tenu des externalit s et indivisibilit s ainsi on peut se demander quel peut tre le niveau optimal de d centralisation pour tout investissement notamment e
62. sur ce point L onard 1989 75 Jean L onard a pas de fatalit la naissance Marshall souhaite que l ducation devienne un investissement national du fait de ses effets externes Toutce quiest d pens durant de longues ann es pour ouvrir l enseignement sup rieur aux masses serait tr s largement rentable si cela permettait l panouissement de plus de Newton ou Darwin Shakespeare ou Beethoven Marshall 1920 p 180 12 Il reste que Marshall doute des volont s des parents d aller plus loin dans cet effort Marshall effleure rapidement la question que nos soci t s affrontent quotidiennement de plus en plus comment agir sur les ph nom nes d exclusion de d linquance ou plus g n ralement de reproduction des in galit s et barri res sociales Weisbrod 1962 r pond en partie cette question Pour cet auteur les effets externes de l ducation peuvent tre per us trois niveaux Les b n ficiaires li s ceux qui re oivent la formation par des relations d emploi N insistons pas sur ces aspects conomiques qui sont largement privil gi s parles th oriciens de la croissance endog ne Il faut n anmoins rappeler que Weisbrod comme Marshall et d autres mettent le doigt sur la question la production capitaliste bas e sur la coop ration des travailleurs b n ficie de l ducation de plus en plus lev e des travailleurs En cons quence tout autant que les e
63. sur le tas ou dans les centres d apprentissage une non formation professionnelle ouverte tous Encore faut il que les rapports entre les institutions de formation etles organisations productives de biens ou services priv es ou publiques soient clairement d finis assurant la r mun ration de la contribution la production voire de la formation initiale ou continue 15 Pour terminer on sent bien que le slogan de la d qualification est pervers D un point de vue th orique nous dit Verni res 1993 il faut distinguer entre d qualification absolue etrelative 83 Jean L onard la d qualification est absolue quand la qualification demand e diminue c estrarement le cas dans nos soci t s d velopp es sauf lorsque l on souhaite multiplier les petits boulots d une autre poque elle est relative quand les emplois occup s n utilisent pas les qualifications personnelles des dipl m s d enseignement sup rieur occupant des emplois de terrassiers par exemple Mais ce type de d qualification peut tout fait dispara tre si la force de travail qualifi e se voit valoris e en tant r mun r e sa valeur La revalorisation du travail c est dire la reconnaissance d un travail manuel si longtemps m pris alors qu il peut tre hautement qualifi conduirait la disparition de la notion de d qualification Cela suppose que les salaires s adaptent la hausse la
64. surer avec plus de pr cisions les quantit s d output et d input ont voulu montrer que la croissance pourrait tre expliqu e sans r sidu ou presque L onard 1973 En outre la question restait pos e de la fa on dont l ducation produisait ses effets sur la croissance En effet Ilesttrop critiquable de supposer que les revenus des facteurs tant bas s sur la valeur de leur produit marginal refl tent leur productivit et donc le niveau d ducation caril s agit d un raisonnement circulaire fort peu d monstratif 70 Education effets externes emploi le cas de la France En effet L onard 1973 on suppose d abord que dans certaines conditions concurrence compl te rendements d chelle constants etc quilibre micro conomique et macro conomique appara t quand les facteurs sont r mun r s la valeur de leur productivit marginale On en d duit que lorsque les revenus sont plus lev s la productivit est plus lev e Enfin sides revenus plus lev s sontli s des niveaux d ducation plus lev s c est que l ducation accro t la productivit des facteurs De m me llest galement trop critiquable de supposer que la productivit des facteurs etnotamment du travail n est qu affaire d individus isol s dans le temps etdans l espace La coop ration entre individus de niveaux d ducation comparables est facteur de rendements croissants Il faut donc plus encore
65. tion de l conomie et des rapports entre Etats nationaux et entreprises multinationales Depuis plusieurs d cennies le d veloppement de l internationalisation et de la multinationalisation ancre les conomies capitalistes nationales dans un processus de mondialisation de l conomie Beaud 1987 Michalet 1985 1988 1989 etc La multinationalisation des activit s conomiques est le fait des entreprises de mani re indubitable Elle a pour cons quence de produire de l homog n isation de l indiff renciation au plan conomique quand au plan politique les Etats nations continuent produire et reproduire des disparit s etune hi rarchie C est bel et bien de cette opposition entre la dimension multinationale de l conomique 78 Education effets externes emploi le cas de la France et la dimension nationale plus ou moins contrainte du politique que tend se d velopper une conomie mondiale Cette mondialisation qui a donc pour acteurs principaux les entreprises entra ne de nouveaux rapports entre Etat et entreprise Petrella 1989 En effet sion se place au niveau de l vidence on constate que d une part les entreprises sont les acteurs cl s de la mondialisation c est dire de l affectation mondiale des ressources et d autre part que les Etats seraient plut t suiveurs que meneurs en mati re de d cisions strat giques Mais au del de cette apparence Etats et entreprises entr
66. ucation d localisation d centralisation Note de travail Universit de Saint Etienne L ONARD J 1996 L Etat facteur de la dynamique sociale en cours L ONTIEF W 1954 Domestic production and foreign trade the american capital position reexamined Economica Internazionale Vol VII n 1 1954 reproduit dans B Lassudrie Duchene ed Echange international et croissance Economica Paris Loron F 1991 Th orie dela croissance quelques d veloppements r cents Deuxi me partie La red couverte des rendements croissants Observations et Diagnostics conomiques n 37 juillet 96 Education effets externes emploi le cas de la France Lucas R E Junior 1988 On the mechanics of economic development Journal of Monetary Economics n 22 janvier Lucas R E 1990 Why doesn t capital flow from rich to poor countries American Economic Review Papers ans Proceedings Vol 80 n 2 mai LUNOGRENH C Wahren 1992 L enseignement facteur clef du d veloppement L Observateur de l OCDE n 179 d cembre 1992 janvier MarcHAL J 1966 Comptabilit nationale fran aise Cujas 4 dition MARSHALL A 1920 Principles of economics An introductory volume Eighth Edition Mac Millan London Le chapitre X du Livre 4 a t traduit etcomment par J L Garrarpet P M Roman dans Revue fran aise d conomie Vol V n 3 t 1990 MarTINELLI D J F
67. ux de la combinaison de ce facteur aux autres sauf privil gier un facteur la force de travail et ne consid rer que la force productive de ce facteur Mais m me dans ce cas qui ne rel ve plus de la th orie n oclassique la force productive du travail d pend des moyens de production mis la disposition de ce dernier Concr tement 73 Jean L onard on ne peut donc mesurer que la productivit globale des facteurs autrefois appel e surplus Il faut ajouter que la notion de productivit est issue de la th orie de la production M me si elle n est qu apparente on ne peut la mesurer que si on peut distinguer entre le produit et les facteurs or ce qui est possible dans la production mat rielle ne l est gu re dans la production de services ou servuction Barcet 1987 o l on peut parler de production conjointe De Bandt 1991 dans la mesure o la productivit du facteur le prestataire est indissociable de l autre le b n ficiaire utilisateur D s lors que la production de services on le sait se d veloppe de fa on croissante dans les conomies capitalistes d velopp es on peut de moins en moins parler de productivit de facteurs sinon en termes de productivit globale En conclusion m me s il vaut mieux parler de d veloppementque de croissance quand les crises durent Basle Mazier Vidal 1984 l ducation r appara t comme un facteur d efficacit cono
68. valeur de la force de travail qui s l ve ce n est pas que la question des co ts salariaux mais c est aussi celle ci Il est possible comme le montrent maintes tudes L onard 1986 autour d une question si actuelle depuis des d cennies d lever le salaire direct du travail qualifi co t salarial constant voire diminuant Il appara t que les lois du march ne peuvent elles seules permettre ces progr s d o une renaissance n cessaire de la planification De la planification de l ducation en particulier L id e de planification peut para tre certains id ologues du lib ralisme conomique comme un vestige du pass elle n est pourtant que la fa on dont les interventions publiques nationales peuvent r pondre la contradiction nonc e plus haut entre le politique encore national etl conomique qui se mondialise Les id ologues du lib ralisme conomique ont tendance insister sur l incertitude des march s pour r futer toute possibilit de planification Or la planification n est rien d autre qu un processus d laboration d un ensemble de d cisions pour agir dans le futur Anderson Bowman 1967 Blaug 1972 L action pour le futur le plus loign possible est probablement ce qui manque le plus nos gouvernants guid s trop souvent parles seuls soucis lectoralistes 16 Notre propos tant limit on peut rejeter une planification de l ducation
69. vrait permettre de faire converger int r t collectif et int r ts individuels En effet plut t que de soutenir que nos soci t s conna traientune contradiction difficilement soluble entre l inflation de dipl m s etla p nurie d emplois Lebaube 1995 n est il pas pr f rable de faire comprendre aux individus que la relation entre formation et emploi n est plus la m me en 1995 qu il y a quelques d cennies Certes les conomies capitalistes ne produisent plus autant d emplois sur leurs territoires parce que les firmes multinationales en produisent ailleurs et parce que la force de travail est devenue plus productive En particulier le progr s conomique traduit par l l vation de la productivit globale des facteurs etnotamment de la force de travail aurait son envers le ch mage et en particulier le ch mage des jeunes D une part il faut distinguer entre le taux de ch mage qui se rapporte la totalit des actifs et la part du ch mage dans la population quitient compte du taux d activit de la cat gorie consid r e M ron Minni 1995 Si le taux de ch mage est lev chezles jeunes de 15 29 ans 20 en 1994 la part du ch mage est deux fois plus faible D autre part l article cit le montre bien le taux de ch mage d cro t avec le niveau du dipl me et le temps pass depuis la fin des tudes anciennet sur le march du travail Ilappara t donc que le dipl me est e

Education, effets externes, emploi : le cas de la France

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