La dimension critique de l`éducation relative à l`environnement dans
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1. attach e caract riser les repr sentations de l environnement de l ducation et de l ducation relative l environnement port es par le PFIE s n galais de m me que les dimensions ducationnelles et les approches p dagogiques privil gi es L approche m thodologique retenue fait appel aux trois strat gies de collecte de donn es couramment utilis es en recherche qualitative l analyse documentaire les entretiens et les observations Le mat riel documentaire analys est constitu des documents de pr sentation et des bilans du projet produits par la Coordination nationale s n galaise ainsi que du programme d ducation environnementale et du manuel scolaire du 3 cycle du primaire produits par l quipe du PFIE S n gal Dix huit entretiens semi dirig s 13 individuels et 6 de groupe ont t r alis s avec 47 acteurs engag s divers titres dans le PFIE promoteurs coordonnateurs du projet partenaires repr sentants des instances centrales et d partementales du minist re de l ducation intervenants des coles Chaque entretien a fait l objet d une transcription int grale qui a servi de base une analyse de contenu Enfin des observations de le ons d ERE ont t r alis es dans deux classes du primaire l une de 2 ann e et l autre de 5 ann e dans une cole qui avait particip au PFIE 3 Regard critique sur la proposition d ERE du PFIE s n galais l issue de l analyse des do2. ducation comme levier de changement Humaniste peu l l ve per u comme artisan de son savoir Culturaliste l enseignante transmet sa mati re principalement en fran ais Technologique en raation avec la maitrise des r gles en fran ais et non avec la d marche de r solution de probl mes environnementaux LA DIMENSION CRITIQ UE DE L DUCATIO N RELATIVE L ENVIRONNEMENT 121 Tableau 1 Dimensions ducationnelles Civique Morale _ Scientifique amp technologique Economique Sanitaire Politique sociale amp personndle marginales suite Civique Morale Sanitaire _ Esth tique Scientifique technologique et conomique marginales Sanitaire mesures d hygi ne Morale code de conduite conomique gestion de l eau Approches p dagogiques Relatives au processus d apprentissage Holigique restreinte Syg mique Interdisciplinaire R solutique et critique restreintes _ Exp ientidle et coop rative marginales B havioriste Affective Morale moralisatrice Relatives l objet d apprentissage Intedisciplinaire Holistique tr s restreinte R slutique et coop rative marginales dans la planification de l enseignement plut t que dans la pratique de dasse B havioriste Affective Morale moralisatrice Interdisiplinaire int gration
3. gal a grandement facilit la collecte et l analyse des donn es D e 2000 2003 je travaillais comme conseill re la programmation au si ge de la Conf rence des ministres de l ducation des pays ayant le fran ais en partage CONFEM EN Dakar Cette exp rience m a notamment aid e mieux saisir les relations entre le contexte et le travail de recherche Berthelot 2005 M me la vision culturaliste de l ducation est peu pr sente dans le programme d ducation environnementale du PFIE comme nous le verrons plus loin dle occupe cependant une place importante dans le manue scolaire et dans les pratiques du personnel enseignant Note biographique Apr s un dipl me d tudes approfondies en recherches comparatives sur le d veloppement cole des hautes tudes en sciences sociales Paris Mich le Berthelot a poursuivi ses tudes doctorales en administration et valuation en ducation Universit Laval co direction Universit du Q u bec M ontr al Sa th se d pos e en 2007 porte sur l ducation relative l environnement dans l enseignement primaire s n galais Elle travaille actuellement comme cons ll re en affaires internationales au minist re de l ducation du Loisir et du Sport du Q u bec R f rences Bader B 1998 1999 Enseignement scientifique technologique et ducation relative l environnement sans recul r flexif une conjugaison risqu e ducation raative l environnement
4. premi re journ e trac de lettres ou copie de mots tudi s en lecture le m dium utilis trac sur l ardoise le nombre de mots ou la longueur des phrases la fr quence des exercices de contr le et des devoirs et jusqu au type de mine de crayon acceptable On comprendra que les contraintes de syst me qui s exercent sur un projet comme caui du PFIE sont telles que la rupture annonc e avec le paradigme dominant tout comme les changements p dagogiques et environnementaux attendus ne peuvent avoir dans leur traduction concr te le caract re radical qui leur est attribu 4 Des signes d une ERE critique sous le conformisme apparent La caract risation critique de la proposition d ERE du PFIE s n galais pr sent e dans les pages qui pr c dent la proposition initiale et plus encore ce qu elle est devenue sur le terrain peut en donner l image d une ERE tr s limit e et conservatrice tant sur le plan environnemental que p dagogique Pourtant sous ce conformisme apparent se cachent des signes d une ERE critique qu il importe de d busquer en tentant de saisir le sens que rev tent les ph nom nes observ s dans le contexte particulier de l enseignement primaire s n galais Pour cela il faut s int resser la rupture que cette ERE repr sente par rapport aux repr sentations et aux pratiques dominantes plut t qu la distance qui la s pare des orientations internationales y compris celles du courant critique
5. sume pour l essentiel aux probl mes d insalubrit et d hygi ne de l environnement imm diat l cole la maison le quartier alors que le programme d ducation environnementale du PFIE couvrait un vaste ventail de probl mes de l environnement biophysique et humain LA DIMENSION CRITIQ UE DE L DUCATIO N RELATIVE L ENVIRONNEMENT 119 concernant la fois la sp cificit du milieu sah lien la gestion des ressources naturelles les questions de population et l am lioration du cadre de vie La pr occupation pour la pr servation plus long terme de l environnement et notamment pour la gestion des ressources semble avoir c d la place au souci de la r solution imm diate des probl mes d insalubrit et d hygi ne Une vision techno culturaliste de l ducation En ce qui a trait aux repr sentations de l ducation les personnes interview es semblent partager la vision technologique port e par le PFIE et voir dans l appropriation de diverses d marches r solution de probl mes projet d action ducative approche par comp tences une occasion de valoriser leur acte professionnel et par l leur profession en lui conf rant un caract re technique qui n est pas la port e de tous Cette situation doit aussi tre mise en relation avec la formation initiale re ue par la majorit de ces personnes dans les coles de formation d instituteurs ou les coles normales de m me qu avec les pratiques d valuation ou d
6. orientation initiale de l ERE d plor e par Barbara Bader 1998 1999 et 2001 M me si mesur l aune des textes fondateurs de l ERE ou des postulats du paradigme socio critique le PFIE peut sembler manquer d envergure il est clair que dans son contexte dont les prescriptions du d cret 79 1165 donnent un aper u il repr sentait une v ritable r volution La r sistance sociale laquelle il a donn lieu dans les d buts de son exp rimentation certains parents mena ant de retirer leur enfant de l cole donne un indice de la rupture qu il op rait avec les traditions p dagogiques existantes cet gard on ne doit pas sous estimer son potentie de r sistance culturelle amp politique Sa valorisation des productions endog nes dont le programme d ducation environnementale et les manuels du PFIE fournissent un exemple sa promotion de la solidarit africaine et plus sp cifiquement sah ienne dans le fonctionnement m me du projet comme dans le programme d ducation environnementale son souci de r introduire les valeurs et savoirs traditionnels aux c t s des savoirs modernes sa capacit faire cohabiter la sagesse du doyen et le dynamisme de l enfant vecteur sont aussi le signe d une certaine distance l gard de l occidentalisation du monde d une r habilitation des visions du monde africaines qui pourraient servir d assises des alternatives d cod veloppement dans la foul e des appels lanc
7. ressources naturelles c sensibiliser les populations sah iennes aux probl mes de l environ nement travers l cole Le S n gal a implant le PFIE une chelle relativement tendue plus de 20 circonscriptions scolaires ont t couvertes plus de 5 000 ma tres et de 150 000 l ves ont t form s un vaste ventail de d marches et d outils p dagogiques l intention des divers acteurs engag s en ERE a t d velopp Le 30 juin 2001 lePFIE s n galais a cl tur ses activit s apr s une phase de transition qui devait permettre de mettre en place des plans d accompagnement en vue d int grer l ducation environnementale l ducation de base des l ves de l enseignement primaire Au moment o les donn es de l tude dont il est ici question ont t recueillies entre 2002 et 2005 cette int gration n avait pas encore eu lieu puisque le nouveau curriculum de l enseignement primaire outil privil gi de cette int gration tait en cours d laboration Cependant malgr l arr t formel du projet et le silence du curriculum officiel en mati re d ducation environnementale les intervenants scolaires des coles qui avaient particip l implantation du PFIE continuaient des degr s divers de mettre en uvre le PFIE 2 Des outils conceptuels et m thodologiques pour caract riser la proposition d ERE du PFIE s n galais Pour caract riser dans une perspective critique la proposition d E
8. FIE Des repr sentants minist riels d plorent le fait que le S n gal a gag son d veloppement sur des ressources ext rieures ce qui compromet la p rennisation du PFIE Un partenaire pr sente un point de vue convergent soulignant que le gros probl me des projets ici dans nos pays c est que quand le financement s arr te quand le robinet est arr t alors il y a une bonne partie des actions qui ne continuent pas Un promoteur du PFIE fait tat d un autre probl me qui d coule de la d pendance financi re celui de l ing rence des bailleurs de fonds qui perturbe les travaux de r forme ducative chaque bailleur vient avec ses fa ons de faire son syst me et ses experts D s que a change de bailleurs on repart z ro alors que le S n gal dispose d experts nationaux qui ont m me t form s l tranger Conclusion Le PFIE au del de sa sp cificit doit tre situ dans le double mouvement p dagogique et environnemental de renouvellement de l cole s n galaise Ses concepteurs tout comme les acteurs de terrain qui y participaient portaient l ambition de rompre avec les pratiques dominantes en ducation planification centralis e des activit s excluant le personne enseignant fermeture de l cole par rapport au milieu p dagogie traditionnelle absence de prise en compte des objectifs et des contenus relatifs l environnement dans les programmes d tudes et les activit s scola
9. FIE on en saisit mieux le sens lorsqu on le met en relation avec la situation du pays Le S n gal se classe au 157 rang mondial sur 177 pays en ce qui a trait l indicateur de d veloppement humain du Programme des Nations Unies pour le d veloppement PNUD 2005 L esp rance de vie la naissance y est de 52 7 ans Le paludisme de m me que les infections gastro intestinales y font chaque ann e des milliers de victimes en particulier chez les enfants D ans un tel contexte les perspectives d avenir se r sument parfois assurer la survie du plus grand nombre jusqu au lendemain On comprend d s lors l urgence de la situation qui am ne les intervenants p dagogiques chercher une modification imm diate des comportements en mati re d hygi ne de salubrit et d am lioration du cadre de vie plut t qu une formation plus ample la complexit des situations environnementales De la m me 126 Mich le Berthelot mani re si les incantations mordlisatrices et la stigmatisation des mauvais comportements peuvent agacer on comprend n anmoins le d sir de d velopper une thique personnelle et un comportement socialement responsable qui les sous tend sachant que le pays est min par le client isme et la corruption Diop 2002 et Transparency International 2005 Sans nier que cette tr s forte centration sur le pr sent et sur le d veloppement de r flexes comportementaux qui a comme corollaire la faible attention accord
10. L attention accord e l l ve para t avant tout motiv e par le d sir de le pr parer jouer pleinement le triple r le qu on lui a assign en mati re d environnement celui de t moin avis d acteur engag et de vecteur d opinion plut t que par la pr occupation d assurer son d veloppement int gral Un accent marqu sur l ducation civique morale et sanitaire L analyse du manuel scolaire du 3 cycle du primaire permet d avoir une id e plus pr cise des pratiques d ERE promues par le PFIE notamment sous l angle des dimensions ducationnelles et des approches p dagogiques privil gi es Le manuel propose des apprentissages qui touchent plusieurs dimensions de la formation fondamentale L ducation civique d veloppement d un sentiment de responsabilit l gard de l environnement comme patrimoine collectif et l ducation morale d veloppement du sens des responsabilit s et de la solidarit y occupent une place de choix traversant l ensemble des sujets abord s En ce qui a trait l ducation morale il serait toutefois abusif d voquer une contribution substantielle au d veloppement d une r elle comp tence thique tant l inculcation de valeurs prend le pas sur l analyse la d lib ration et l exercice du jugement La contribution non n gligeable l ducation scientifique et technologique passe principalement par une pr sentation des concepts et la transmission de donn es factuelles Les
11. La dimension critique de l ducation relative l environnement dans un pays en d veloppement r flexions issues d une exp rience s n galaise R sum Cet article pr sente les r sultats d une tude critique du Mich le Berthelot Programme de formation information pour l environnement PFIE Minist re de implant au S n gal entre 1990 et 2001 L analyse des donn es l ducation du recueillies fait ressortir que m mesi lePFIE n avait pastoutel envergure ojgr amp du Sport de la proposition d ducation relative l environnement ERE d finie 4 Qu bec dans les textes fondateurs de l UNESCO PNUE et qu il s apparentait sous plusieurs aspects une approche positiviste de l ERE il constituait n anmoins un enrichissement appr ciable en mati re d ducation relative l environnement au S n gal L analyse montre toutefois que des carts importants s parent la proposition formelle du PFIE telle qu labor e par ses concepteurs de sa traduction sur le terrain au contact des acteurs de premi re ligne et des contraintes avec lesquelles ils doivent composer Sans nier les changements qui simposent dont catains acteurs du PFIE font eux m mes tat cet article aborde galement les d ments de r sistance et de rupture qui se cachent sous le conformisme apparent et qui nourrissent le processus de transformation de l ERE au S n gal Abstract This article presents the results of a critical study of
12. PFIE une vision technologique de l ducation Par ailleurs l attention accord e l impact des probl mes d environnement sur la qualit de vie premi re comp tence et l impact des actions humaines sur l environnement troisi me comp tence ainsi que l accent mis sur la participation deuxi me comp tence sugg rent que certains l ments d une vision symbiosynergique de l ducation ont pu aussi guider la conception de ce programme C ette vision est toutefois relativement restreinte puisque le fait d aborder l environnement biophysique et l action humaine comme deux entit s distinctes qui ont un impact l une sur l autre est loin de rendre dans toute son ampleur l interrelation sujet milieu port e par le paradigme symbiosynergique De m me si l objectif d un agir pertinent traverse le programme la construction critique de la connaissance connait pour sa part un traitement que l on pourrait qualifier de superficie M me si des apprentissages de nature cognitive sont vis s en particulier en ce qui concerne les savoirs rattach s la premi re comp tence on trouve peu detrace d une vision culturaliste de l ducation l accent tant plut t mis sur la d couverte et la compr hension des probl mes que sur l appropriation de 116 Mich le Berthelot donn es factuelles et de concepts Q uant la vision humaniste centr e sur le sujet qui apprend elle est pratiquement absente du programme
13. RE port e initialement par le PFIE s n galais et sa traduction effective dans les coles participantes il m a paru int ressant de les mettre en relation avec des r f rences connues du domaine de l ERE non pas pour valuer l ERE issue du PFIE l aune de prescriptions internationales mais plut t pour en cerner le positionnement par rapport des textes fondateurs connus de tous cet gard les cinq axes de d veloppement de l ERE d finis l issue de la Conf rence de Tbilisi UNESCO PNUE 1978 p 30 constituent des points de rep res utiles pour appr cier l ampleur des finalit s de la proposition d ERE du PFIE 1 prise de conscience de l environnement et des probl mes qui y sont reli s 2 connaissances 3 tat d esprit LA DIMENSION CRITIQ UE DE L DUCATIO N RELATIVE L ENVIRONNEMENT 111 4 comp tences de r solution de probl mes 5 participation individuelle et collective la r solution des probl mes environnementaux Consid rant qu une analyse plus approfondie simposait en particulier sur le plan pist mologique j ai aussi tent de situer le PFIE par rapport aux principaux paradigmes en ERE positiviste interpr tatif et sociocritique tels qu ils ont t d finis par lan Robottom et Paul H art 1993 p 26 27 Cette typologie malgr ses limites m a fourni une grille de lecture pour orienter mon questionnement Enfin en prenant appui sur les travaux de Lucie Sauv je me suis aussi
14. Regards Recherches R flexions 1 187 194 Bader B 2001 tude de conversations etudiantines autour d une controver entre sd entifi ques ar la quetion du r chauffement climatique Th se de doctorat Universit Laval Berthelot M 2005 Recherche participative en ducation relative l environnement quelques questionnements sur le leadership des chercheurs et l expression des acteurs In Sauv L Orellana I et Van Steenberghe dir ducation e environnement un croisement des savoirs p 221 225 Montr al Les Cahiers scientifiques de l ACFAS Association francophone pour le savoir no 104 Chinapah V dir 1999 Avec l Afrique pour l Afrique Vers l ducation de qualit pour tous Projet de rapport r gional M LA M onitoring Learning Achievement Suivi permanent des acquis scolaires Paris UN ESCO UNICEF Consal sup rieur de l ducation 1991 La profesion enseignante vers un renouvadlement du contrat social Q u bec Conseil sup rieur de l ducation LA DIMENSION CRITIQ UE DE L DUCATIO N RELATIVE L ENVIRONNEMENT 131 Diop M C dir 2002 La soci t s n galaise entre le local et le global Paris Karthala Dolbec A 2003 La rechercheaction In Gauthier B dir Recherche sociale de la probl matique la collecte de donn es p 505 540 Sainte Foy Presses de l Universit du Q u ber H art P 2005 Transitions in thought and practice links divergenc
15. UE 1976 La Charte de Belgrade Connexion 1 1 1 3 UNESCO PNUE 1978 Rapport final Conf rence intergouvernementale sur l ducation relative l environnement T bilissi URSS 14 26 octobre 1977 Paris UN ESCO 132 Mich le Berthelot
16. ambitions similaires de rupture avec les pratiques habituelles cette fois en mati re de planification et de gestion de l ducation Cette strat gie est pr sent e comme une approche cr ative associative et active centr e sur la recherche action l tablissement d un r seau de partenaires la responsabilisation des acteurs la base une approche innovatrice sur le plan p dagogique des apprentissages r els et utiles et une r flexion productive de solutions pratiques On retrouve dans cette description plusieurs caract ristiques apparent es au paradigme sociocritique ou la prax ologie qui y est g n ralement associ e Une d centralisation et une recherche action toutes relatives Une analyse plus approfondie montre que l op rationnalisation de la strat gie adopt e donne lieu des carts importants par rapport la rh torique avanc e Un coup d il sur l organigramme du projet donne voir une structure pyramidale au sein de laquelle on ne voit aucune trace de la participation du personnel enseignant du primaire non seulement au niveau des structures responsables du pilotage et de la gestion au plan national mais galement celui des structures p dagogiques nationale et locales qui se partagent la responsabilit de la sensibilisation de la formation de l laboration des outils p dagogiques de l valuation des apprentissages et du suivi appui Les p dagogues qui font partie de l quipe p dagogique natio
17. an environmental education EE program PFIE Programme de formation information pour l environnement implemented in Senegal between 1990 and 2001 The data analysis shows that even if the Program did not have the full scope of the environmental education proposal stemming from UNESCO UNEP founding documents and that it was associated in many aspects with a positivist EE approach it nevertheless represented a considerable contribution to EE in Senegal H owever the analysis also shows important variations between the Program s formal proposal as defined by its authors and its practical application where actors must compose with some constraints Without denying the necessity for certain changes that some Program actors mention themselves this article also reflects on elements of resistance and rupture which hide under apparent conformism and contribute to the transformation process of EE in Senegal DUCATION RELATIVE L EN VIRO NNEM ENT Vol 7 2008 109 D e nombreux auteurs ont mis en vidence que les apports des projets d aide au d veloppement sont le plus souvent peu durables et que les activit s qui Sy rattachent ne survivent g n ralement pas l arr t du financement des bailleurs de fonds Latouche 1998 N audet 1999 Traor 1999 Smith 2003 l issue d une recherche doctorale sur le sujet j ai pu constater que l implantation du Programme de formation information pour l environ nement PFIE au S n gal n chap
18. ant la division des t ches est nette entre d une part ceux qui planifient con oivent et valuent l exp rimentation et d autre part ceux qui y participent Aussi dans le cas des valuations d impact il para t difficile d affirmer que le probl me les objectifs et les m thodes de recherche mergent du processus lui m me alors que l quipe s n galaise doit appliquer avec une marge de man uvre relativement restreinte un cadre d valuation r gional harmonis et des instruments standardis s tests d acquisition chelles d attitudes grilles d observation grilles d valuation des le ons questionnaires 3 2 Un programme et un manuel d ducation environnementale riches malgr certaines limites Une proposition d ERE ample et bien enracin e dans la r alit du pays Une analyse du programme d ducation environnementale et du manuel scolaire du 3 cycle du primaire produits par le PFIE donne voir une proposition d ERE relativement ample Les objectifs retenus font r f rence aux cinq axes de la proposition de Tbilissi prise de conscience connaissances tat d esprit comp tences et participation la r solution des probl mes Le programme PFIE S n gal 1998a est structur autour de trois comp tences de base d couvrir les probl mes d environnement et leur impact participer la r solution des probl mes d environnement valuer les actions et leur impact sur l environnement et la qualit
19. ar ailleurs comme certains r pondants l ont soulign la tendance des ma tres enseigner comme ils ont t form s c est dire sdon une approche de transmission de connaissances pourrait tout autant sinon plus encore expliquer cette situation Les dimensions ducationnelles touch es sont l ducation sanitaire apprentissage des mesures d hygi ne l ducation morale apprentissage des codes de conduite et dans une moindre mesure l ducation conomique gestion des ressources en eau En ce qui a trait aux approches p dagogiques relatives au processus d apprentissage l interdisciplinarit est privil gi e Elle prend la voie de l utilisation de th mes environnementaux comme support aux apprentissages en fran ais et en ducation sanitaire On est cependant tr s loin d un r el croisement des savoirs notamment parce que l ERE reste en p riph rie de l action p dagogique voire de l intention p dagogique sauf en ce qui a trait au d veloppement de certains savoir tre et savoir faire d un niveau de complexit tr s bas En ce qui concerne l objet d apprentissage les approches b havioriste mordlisatrice et pragmatique semblent inspirer les enseignantes Les entretiens et les observations en classe sugg rent que les repr sentations traditionnelles de l cole et de l enseignement dont les enseignantes et enseignants pr tendent s tre distanci s n ont pas v ritablement t d log es et continuen
20. ation la r solution des probl mes techniques Prise de conscience et connaissances marginales Prise de conscience Etat d esprit Connaissances e amp t comp tences marginales e limit es aux liens entre l insalubrit et les maladies ainsi qu aux conduites et techniques adopter Repr sentations de l environnement Questions environnementales Probl me Ressource Milieu de vie Projet communautaire Biosph re aspect marginal dans le manuel Vage ventail de probl mes relatifs l environnement biophysique amp humain du pays Probl me Milieu de vie Projet communautaire Probl me d insalubrit et d hygi ne de l environnement imm diat Probl mes de d gradation de l environnement naturel Probl mes sociaux peu Probl me Milieu de vie Proje communautaire Probl mes d hygi ne e d insalubrit Gestion de l eau 2 ann e Repr sentations de l ducation Technologique accent sur la ma trise de la d marche de r solution de probl mes Symbiosynergique ns restreint impact du sujet sur le milieu plut t que v ritable interrelation et peu de construction critique de la connaissance Technologique accent sur le mode d emploi des d marches r solution de probl mes projet d action ducative approche par comp tences Symbiosynergique sens restreint mais forte croyance en l
21. aux et sanitaires cruciaux dans ce pays des solutions pratiques la port e des l ves sont propos es m thode de fabrication du compost techniques de purification de l eau mesures d hygi ne et de pr vention des maladies compr hension des factures d eau et des notices de m dicaments ce qui indique une pr occupation de d velopper chez les l ves des comp tences utiles dans la vie de tous les jours Par ailleurs une analyse plus approfondie du programme donne voir une vision plut t restreinte des savoirs associ s pour une bonne part la capacit de nommer l existant des savoir faire associ s la capacit d appliquer des techniques ou de sengager dans des actions selon des mod les de participation pr d termin s et des savoir tre associ s l valuation des comportements et des pratiques nuisibles l environnement et la qualit de vie l exclusion des siennes propres qui vient limiter consid rablement sa capacit produire le changement anticip en mati re d enseignement et d apprentissage Une vision technologique de l ducation L analyse du programme d ducation environnementale permet galement de situer le PFIE par rapport aux quatre principales visions paradigmatiques de l ducation Le fait que les comp tences retenues se calquent sur la d marche der solution de probl mes de m me que l importance accord e l application de techniques am nent associer d abord le
22. de th mes environnementaux en fran ais R solutique t coop rative restreintes et marginales B havioriste Morale moralisatrice _ Pragmetique Cognitive _ Pragmetique Pragmatique peu Sur le plan p dagogique il est difficile de voir les le ons observ es comme des exemples de p dagogie active courant dont les enseignantes et enseignants qui ont particip au PFIE se r clament Le travail des l ves se limite pour l essentiel appliquer les consignes de l enseignante et lui fournir la bonne r ponse Le travail individuel demand l l ve fait peu appel son autonomie et sa cr ativit r p tition l oral ou criture sur ardoise de la bonne r ponse Les l ves ont tr s peu l occasion de participer malgr l int r t qu ils d montrent en levant la main et en claquant des doigts pour r pondre aux questions Ils passent beaucoup de temps couter la m me r ponse fournie chaque fois par une dizaine d l ves Les temps morts sont tr s nombreux De plus il n y a aucune interaction entre l ves aucune d lib ration ou confrontation des id es des d marches ou des valeurs La seule personne r ellement active sur le plan p dagogique semble tre l enseignante Elle est fort occup e soutenir l int r t des l ves qui paraissent par ailleurs excessivement motiv s s lectionner ceux qui vont r pondre ses appels en se souciant que le plus g
23. de vie L environnement y appara t avant tout comme un probl me r soudre le programme tant construit autour de dix neuf probl mes environnementaux Par ailleurs les repr sentations de l environnement ressource et de l environnement milieu de vie sont galement pr sentes puisque la gestion des ressources naturelles et l am lioration du cadre de vie sont deux des quatre domaines d tudes du programme Le fait que la participation la r solution de probl mes environnementaux soit l une des trois comp tences de base du programme donne penser que l environnement y est aussi per u comme une communaut dans laquelle sengager Dans ce programme on trouve tr s peu de traces d un environnement comme nature appr cier comme syst me comprendre pour d cider ou comme biosph re o vivre ensemble 114 Mich le Berthelot L ventail des probl mes environnementaux retenus refl te une forte prise en compte de la situation environnementale du pays et de ses diff rentes zones cog ographiques Pour l essentiel les probl mes trait s correspondent ceux qui sont identifi s dans le Plan national d action pour l environnement du S n gal R publique du S n gal MEPN 1997 Sous cet angle le programme para t bien enracin et signifiant eu gard au contexte L affirmation faite dans la pr face selon laquelle le PFIE aurait rompu avec une approche troite de l environnement r duit la s cheresse et la d
24. e au d veloppement des capacit s cognitives des l ves peut compromettre la contribution de l ERE aux changements ducatifs et environnementaux requis plus long terme il faut reconna tre qu elle t moigne d un enracinement dans les besoins locaux Bon nombre de r pondantes et r pondants se montrent la fois soucieux et satisfaits de l utilit des r alisations du PFIE en mati re environnementale Les r sultats visibles dans l environnement de proximit font d ailleurs partie des raisons majeures pour lesquelles ils tracent un bilan positif du PFIE Les changements survenus dans l environnement de l cole et du quartier entretien embellissement culture et vente de fruits comestibles respect de l arbre et culture de la propret am nagement des cours imput s au PFIE sont appr ci s avant tout pour leur utilit au regard de l am lioration du cadre de vie scolaire et des conditions de vie des populations De la m me mani re si l ouverture une ERE citoyenne semble assez pr sente comme le montre l accent mis sur la participation et l engagement des l ves dans leur communaut le caract re plan taire de cette citoyennet ne para t susciter de l int r t que chez quelques r pondants les autres se montrant plus pr occup s de r pondre aux appels urgents de la vie quotidienne et de l environnement imm diat En cela les propos de plusieurs r pondantes et r pondants refl tent un r le pragmatique voire instr
25. e et de son quartier Dans le cadre des entretiens les r f rences aux contre valeurs de la rue auxquelles sont confront s les enfants dans l adoption de nouveaux comportements de m me que l vocation de la r sistance sociale laquelle les intervenants scolaires doivent eux m mes faire face dans l implantation de nouvelles approches ducatives t moignent de cette repr sentation de l ducation et plus sp cifiquement de l ERE comme levier de changement Les altercations de certains enseignants avec des parents qui finissent par entendre raison sont racont es comme des faits d armes qui confirment la fois la difficult et la justesse de l intervention du personne enseignant et plus largement de son r le comme acteur du changement Dans le m me ordre d id es les personnes interview es pr sentent l ducation et notamment l ERE comme un processus qui agit en profondeur et sur le long terme ce qui leurs yeux lui donne une valeur sup rieure aux formes d activisme promues par des activit s comme les vacances citoyennes Plusieurs se montrent pr occup s d une plus grande quit sociale exprimant leur rejet d un syst me d coles deux vitesses et leurs attentes l effet que l ERE contribue au d veloppement de comp tences de la vie courante et l insertion sociale des jeunes Une occasion de valoriser la profession enseignante On peut se demander sil n y a pas l un signe d une mutation progressive du r
26. ela famine de la maladie du rejet social et de la mort est utilis e pour amener l l ve rejeter une pratique alors que la fiert la confiance en soi et l esprit 118 Mich le Berthelot de solidarit sont suscit s pour stimuler chez l l ve le d sir d adopter de bonnes pratiques et de s engager dans des actions de changement Si la r f rence aux valeurs est tr s pr sente l approche est plus moralisatrice que morale ou spiritualiste au sens o l intention para t tre d inculquer des valeurs l l ve plut t que de l outiller pour qu il soit capable d analyser de clarifier de confronter les valeurs en jeu et de faire ses propres choix au plan thique L approche cognitive et l approche pragmatique se retrouvent souvent en tandem Les savoirs d ordre cognitif g n ralement centr s sur la pr sentation de donn es factuelles sont utilis s pour d crire le probl me Ils servent d introduction l appropriation par l l ve de solutions le plus souvent caract re technique qui comportent aussi leur part de cognitif en vue de la r solution d un probl me environnemental ou social M algr son int r t pour la r solution de probl mes pratiques on ne saurait toutefois qualifier l approche de praxique car l l ve est invit appliquer des techniques prouv es plut t qu s engager dans des projets au sin desquels sa r flexion et son action Salimenteraient mutuellement 3 3 Une dimension critique q
27. es and contradictions in post critical inquiry Environmental Education Resarch 11 4 391 400 Latouche S 1998 L autre Afrique entre don et march Paris Albin M ichel conomie Lelong M amp Ngom E 1999 Appui m thodologique au PFIE pour les tudes d impact et d valuation en ducation environnementale Partie 1 Cadre m hodologique Universit de Li ge et IN ADE de D akar N audet J D 1999 Trouver des probl mes aux solutions Vingt ans d aide au Sahad Paris OCDE Ngom E Ndiaye M et Soukouna H 2001 valuation de l utilisation des outils p dagogiques du PFIE D akar O Donoghue R et Lotz Sisitka H 2005 Towards a better grasp of what matters in view of the posts Environmental Education Re arch 11 4 445 454 Payne P G 2005 Lifeworld and textualism reassembling the researcher ed and others Environmental Education Research 11 4 413 431 PFIE S n gal 1998a Programme d ducation environnementale l cole d mentaire D akar PFIE S n gal PFIE S n gal 1998b Pour mieux vivre au Sahad Trois me tape CM 1 CM 2 Dakar PFIE S n gal PFIE S n gal 1999 ducation environnementale au S n gal Acquis amp d fis Forum international au Saha sur l ducation environnementale D akar PFIE S n gal PFIE S n gal 2000 valuation d impact de l ducation environnementale Volet S n gal D akar PFIE S n gal PNUD 2005 Rapport m
28. ie une perspective p dagogique sdon laquelle l RE est vue comme un mouvement de renouvellement des principes et des pratiques p dagogiques S appuyant sur les travaux ant rieurs d Yves Bertrand et de Paul Valois elle distingue quatre visions paradigmatiques de l ducation une vision humaniste centr e sur le sujet qui apprend une culturaliste centr e sur la transmission d un objet d apprentissage le plus souvent de 130 Mich le Berthelot nature cognitive une technologique ax e sur la ma trise par l agent d une d marche ou d une technologie particuli re une symbiosynergique ax e sur l interralation sujet milieu en vue d une construction critique de la connaissance et d un agir pertinent Dans le prolongement des travaux de Renald Legendre sur la formation fondamentale cette auteure souligne la contribution potentielle de l ERE aux dimensions ducationnelles suivantes l ducation personnelle sociale morale scientifique civique politique conomique relative la sant et esth tique En ce qui a trait aux approches p dagogiques en ERE Lucie Sauv identifie sept approches relatives au processus d apprentissage exp rientielle holistique syst mique interdisciplinaire coop rative critique et r solutique et sept approches relatives l objet d apprentissage cognitive affective pragmatique morale spiritualiste b havioriste et praxique Une immersion prolong dans le milieu de l ducation au S n
29. inspection qui s int ressent davantage la capacit du personnel enseignant de reproduire une d marche p dagogique pr tablie qu son habilet soutenir les l ves dans leur cheminement d apprentissage Un enracinement assez limit de la proposition initiale du PFIE Au plan des pratiques d ERE l appropriation de la proposition du PFIE par le personnel enseignant et plus encore son enracinement dans l organisation ducative paraissent dans l ensemble assez limit s Dans la plupart des milieux on a pu constater un abandon de plusieurs des voies d int gration de l ERE l cole projet d action environnementale visite de sites jardin scolaire et un repli sur l int gration de l ERE dans l enseignement des disciplines M me cette derni re est parfois mise en veilleuse au profit d un enseignement centr sur la pr paration plus directe des l ves aux examens qui rappelons le ne tiennent pas compte de l ERE M me si les intervenants des coles sont nombreux se r clamer de la p dagogie active port e par le PFIE l appropriation des approches p dagogiques du PFIE para t limit e En ce qui atrait aux approches relatives au processus d apprentissage l approche holistique qui n tait pas pleinement d ploy e dans la proposition initiale est devenue l ombre d ale m me L approche interdisciplinaire et l approche r solutique paraissent un peu plus ancr es du moins dans les pratiques d clar es ma
30. ique Celui ci est la fois souhait et vu comme mena ant D es intervenants font tat d un probl me de tourisme des touristes qui les envahissent des maladies qui viennent et des probl mes sociaux situation face laquelle il faut duquer les enfants M me si les propos sont empreints d une certaine pudeur la crainte d une extension de la prostitution y compris juv nile et du sida qui l accompagne est manifeste Loin de la seule frilosit morale laquelle cette r serve face l influence ext rieure est parfois associ e on peut y d celer chez ces personnes une conscience aigu des risques auxquels sont expos s les jeunes de leur pays d autant plus enclins c der aux sir nes de la marchandisation des corps et des esprits qu ils sont fortement fragilis s par la pr carit conomique Cette analyse rejoint celle d Aminata Traor 2002 p 180 selon laquelle le tourisme est ambigu et de nature exposer les communaut s l environnement et l h ritage culture des dangers que les pays africains ont souvent du mal pr venir et endiguer consommation d alcool de tabac ou de drogue influant sur les comportements des jeunes prostitution des enfants mendicit pollution 128 Mich le Berthelot Un rejet du n o colonialisme Enfin les propos de certains r pondants d notent une conscience et un rejet du n ocolonialisme qui caract rise les projets d aide au d veloppement dont le P
31. iques formul es l endroit du caract re d contextualis des activit s de recherche en ERE y compris celles du courant critique caract ris es par une tendance la linguistification de la r alit renforc e par des changes intellectuds d sincarn s entre experts qui survalorisent l abstrait au d triment de l exp rience sensorielle et de la prise en compte du contexte socio cologique H art 2005 O D onoghue et Lotz Sisitka 2005 Payne 2005 La conscience de l incompatibilit entre sous d veloppement et environnement Les critiques des exc s du d veloppement qu il s agisse des appels pour stopper la croissance des invitations la smplicit volontaire ou de la mobilisation contre les O GM trouvent peu d cho chez les acteurs du PFIE s n galais On peut penser que ce n est pas l ignorance mais plut t leur bonne connaissance de la situation environnementale de leur pays o le sous d veloppement et la pauvret alimentent la d t rioration de l environnement qui contribue les rendre plus sceptiques face des slogans import s qui postulent une certaine incompatibilit entre le d veloppement et l environnement Les craintes exprim es par les r pondantes et r pondants quant aux effets potentiellement n gatifs du d veloppement portent plut t sur les risques l environnement social que sur ceux li s l environnement biophysique notamment lorsqu il est question de d veloppement tourist
32. ires Sous cet angle malgr les limites que nous avons constat es par exemple absence du personne enseignant des structures d orientation et des activit s de conception du projet accent sur la modification des comportements des l ves en mati re environnementale faible complexit des objectifs d apprentissage on peut n anmoins avancer que l apport du PFIE a t substantie En lui m me le travail d aboration de la proposition et de gestion du projet a impliqu un effort collectif de conception de formation de communication et de partenariat qui de l avis unanime des personnes qui y ont t associ es repr sente une exp rience sans pr c dent de mise profit des comp tences nationales et de renforcement des capacit s des acteurs et partenaires de la sc ne ducative Toutefois en r f rence aux ambitions port es par la Charte de Belgrade UNESCO PNUE 1976 en particulier en ce qui concerne l mergence d un nouvel ordre conomique et social on peut dire que la contribution de la proposition du PFIE tait plut t modeste Son silence sur les structures de pouvoir politiques conomiques et sociales qui cr ent ou entretiennent les probl mes environnementaux de m me que sa propension reproduire les normes sociales en vigueur en font un projet d ERE relativement conforme LA DIMENSION CRITIQ UE DE L DUCATIO N RELATIVE L ENVIRONNEMENT 129 l ordre tabli En ce sens il confirme la dilution de l
33. is elles semblent sincarner plut t dans la planification de l enseignement que dans la pratique de classe Concernant les approches relatives l objet d apprentissage on peut noter comme dans le programme d ducation environnementale du PFIE une tendance privil gier les approches b havioriste moralisatrice et pragmatique mais cette fois l approche cognitive est ignor e 120 Mich le Berthelot Des le ons d ERE centr es sur la modification des comportements des l ves en mati re d hygi ne L analyse des observations d une le on d ERE r alis es en classe de CP 2 ann e et de CM 1 5 ann e confirme cette tendance la r duction dela proposition d ERE du PFIE dans la pratique de classe Le tableau 1 permet de saisir l cart qui s pare l ERE initialement propos e par le PFIE de celle qui a cours sur le terrain Tableau 1 Mise en relation de la proposition d ERE du PFIE s n galais avec ce qui se d gage de l analyse des entretiens dans les coles et des observations en classe Programme d EE et manuel PFIE coles PFIE d apr s les entretiens Le ons en classe PFIE d apr s les observations Finalit s de l ERE axes de Tbilissi Prise de conscience Etat d esprit Comp tences Participation la r solution des probl mes Connaissances et valuation de l impact des actions sur l environne ment et la qualit de vie Comp tences tat d espri Particip
34. le de l cole et du personne enseignant dans les pays en d veloppement En effet l ducation auparavant consid r e comme le moyen de pr parer les lites est d sormais vue comme l un des piliers du d veloppement et de la lutte contre la pauvret L instituteur dont le statut de d tenteur du savoir l amenait agir comme interface entre les populations et le monde lettr incluant l administration se voit progressivement confier le r le de m diateur entre l cole et son environnement social Le personnel enseignant semble trouver dans ce r le d veilleur de conscience et de passeur qu il associe une mission noble une source de motivation Compte tenu de LA DIMENSION CRITIQ UE DE L DUCATIO N RELATIVE L ENVIRONNEMENT 125 l insatisfaction importante v cue par le corps enseignant s n galais dont environ les trois quarts souhaiteraient changer de carri re Chinapah 1999 cette contribution la redynamisation du personne enseignant peut tre consid r e comme un apport non n gligeable du PFIE De la m me mani re la dominance observ e de la vision technologique de l ducation chez les acteurs du PFIE mais plus particuli rement chez le personne enseignant n est peut tre pas sans lien avec le d sir de valoriser la profession enseignante Contrairement la situation qui pr vaut au Q u bec Conseil sup rieur de l ducation 1991 en contexte s n galais la mise en vidence de la technici
35. le plus souvent occidentalement d finies Un regard moins normatif et plus attentif au contexte montre que en ce qui concerne les repr sentations et les pratiques en mati re d ducation d environnement et d ERE le PFIE a contribu sinon une rupture du moins un renouvellement certain Une autonomie qui sort des sentiers battus Certes comme cela a t soulign pr c demment ce projet tait loin d incarner l id al de d centralisation et de recherche action tel que nous le concevons dans les pays du Nord Par ailleurs il faut reconna tre que dans 124 Mich le Berthelot un syst me fortement centralis et hi rarchis comme le syst me ducatif s n galais le fait que les inspecteurs d partementaux sengagent dans des partenariats sans requ rir une approbation minist rielle qu une cole adopte son propre plan d action en mati re d ducation environnementale sans contr le de l inspecteur ou encore que le personnel enseignant puisse ajuster la grille horaire fix e par d cret repr sente une manifestation certaine de d centralisation responsabilisation Un outil privil gi de changement social Les acteurs du PFIE s n galais que nous avons interview s se d finissent d ailleurs comme des agents de changement Pour eux l ducation est un outil puissant de changement social notamment parce que l enfant l ve est vecteur d informations d opinions et de pratiques nouvelles au sin de sa famill
36. nale proviennent essentiellement des tablissements d enseignement sup rieur d instituts de recherche ou du minist re de l ducation Q uant ceux qui sont membres des quipes p dagogiques locales il s agit exclusivement d inspecteurs de l enseignement Le programme d ducation environnementale ainsi que les manuels scolaires et les dossiers d accompagnement labor s dans le cadre du PFIE portent tous la signature d inspecteurs et ou d universitaires De ce point de vue la d centralisation annonc e n est pas tr s vidente Q uant la responsabilisation des acteurs la base l analyse de l organigramme nous am ne penser que formellement du moins son rayon d action ne d borde pas l enceinte de l cole LA DIMENSION CRITIQ UE DE L DUCATIO N RELATIVE L ENVIRONNEMENT 113 D ans le m me ordre d id es qualifier la d marche d exp rimentation du PFIE de recherche action para t quelque peu abusif dans la mesure o elle n en partage pas plusieurs des caract ristiques essentielles Dolbec 2003 p 528 529 Certes la lumi re des rapports d valuation Lelong et N gom 1999 PFIE S n gal 1999 et 2000 N gom et al 2001 on ne peut nier son souci lev d allier action et r flexion pas plus que la contribution des enseignantes et enseignants l am lioration des pratiques et des outils p dagogiques labor s Par contre on ne saurait consid rer ces derniers comme des cochercheurs ou coauteurs t
37. nn es comment peut on caract riser le PFIE tant en ce qui a trait aux objectifs et la strat gie d implantation adopt s aux repr sentations de l environnement de l ducation et de l ducation relative l environnement privil gi es qu aux pratiques d ERE promues Quel sort la proposition initiale du PFIE a t elle connu dans la r alit des coles et des classes 3 1 Un projet ambitieux confront des traditions solidement ancr es D es objectifs et une strat gie marqu s par un d sir d innover M is part une certaine propension vouloir modifier les comportements en mati re d environnement qu il partage avec les tenants de l approche 112 Mich le Berthelot positiviste le PFIE est porteur d un fort d sir de changement voire de rupture par rapport aux orientations et aux pratiques d ERE ant rieures en particulier sur le plan p dagogique Le renouvellement de la pratique p dagogique des enseignants que l on souhaite voir d laisser la p dagogie traditionnelle au profit de la p dagogie active le d sir de former les l ves partir des r alit s locales et l ouverture de l cole sur le milieu sont d ailleurs explicitement cibl s comme r sultats attendus de ce projet PFIE S n gal 1999 p 1 2 Comme nous le verrons plus loin ces ambitions auront toutefois beaucoup de mal sincarner dans la r alit des coles La strat gie retenue pour la coordination et la mise en uvre du projet porte des
38. nna t un traitement relativement limit dans le manue Mis part dans les sections explicitement identifi es comme des exercices l l ve n est pas amen s inscrire dans une r elle d marche de r solution de probl mes le probl me comme la solution lui tant le plus souvent donn s d avance M me si des situations de la vie quotidienne sont utilis es comme supports aux apprentissages on ne trouve pas d indice d une r elle approche exp rientielle selon laquelle les apprentissages de l l ve d couleraient de son contact direct avec des situations de vie d une observation r flexive et d une exp rimentation active sur le terrain D ans le m me ordre d id es s l enqu te aupr s de membres de la communaut et l action collective font partie des moyens propos s l l ve il serait abusif de dire qu une place importante est faite l approche coop rative selon laquelle on apprend les uns avec les autres et les uns des autres Une approche b havioriste de l objet d apprentissage En ce qui concerne les approches adopt es relativement l objet d apprentissage l approche b havioriste para t dominante En effet la plupart des situations ou des actions tudi es sont montr es comme bonnes ou mauvaises et le recours fr quent l approbation ou la d sapprobation sociale para t privil gi comme mode de renforcement des comportements L approche affective vient en appui cette premi re approche la peur d
39. nt prennent nettement le pas sur l exploration des potentialit s cosyst miques et humaines du pays et leur mise en valeur Le manuel PFIE S n gal 1998b fait toutefois contrepoids cette tendance puisque en plus d illustrer abondamment les pratiques de d gradation et leurs cons quences abattage des arbres feux de brousse pr l vement du sable des plages pour la construction gaspillage de l eau p che la dynamite ou avec des filets petites mailles braconnage grossesses pr coces et naissances rapproch es exode rural occupations irr guli res des terrains consommation de drogue baignade dans le marigot nourriture expos e aux mouches il fait une large place l exploration des pratiques des techniques et des modes de gestion compatibles avec la pr servation de l environnement et l am lioration de la qualit de vie reboisement entretien des ouvrages de protection des terres ou du littoral mesures d conomie d eau et d nergie classement de for ts moustiquaires de lit planning familid mesures LA DIMENSION CRITIQ UE DE L DUCATIO N RELATIVE L ENVIRONNEMENT 115 d hygi ne et de pr vention purification de l eau fabrication de compost solidarit En outre le manuel t moigne d un souci d offrir aux l ves des situations d apprentissage signifiantes en puisant abondamment la r alit endog ne Pour plusieurs des probl mes abord s qui correspondent des probl mes environnementaux soci
40. ocessus d apprentissage qui privil gie l approche holistique L analyse du manuel permet aussi d avoir une id e des approches p dagogiques privil gi es par le PFIE En ce qui a trait aux approches relatives au processus d apprentissage on peut avancer que l approche holistique est privil gi e ainsi que les approches syst mique et interdisciplinaire qui y sont associ es D une part malgr l accent mis sur la dimension morale l l ve est consid r dans sa multidimensionnalit D autre part l environnement est abord dans sa globalit Les situations d apprentissage propos es accordent une place importante aux relations entre les aspects biophysiques et les aspects sociaux des ph nom nes m me si celles ci sont le plus souvent abord es en termes d impact des uns sur les autres plut t qu en termes d interrelations comme le voudrait l approche syst mique Plusieurs pr occupations par exemple celles ayant trait l ducation la sant l ducation civique et l ducation morale traversent les th matiques trait es ouvrant la voie l interdisciplinarit p dagogique L approche critique parait cependant n glig e Si l l ve est parfois sollicit pour proposer des explications ou des solutions alternatives il est rarement invit confronter les valeurs qui lui sont propos es et les siennes propres ou faire preuve d un scepticisme r flexif L approche r solutique qui sert de trame au programme co
41. ondial sur le d veloppement humain 2004 Consult le 15 juillet 2004 sur http www undp org R publique du S n gal 1979 D cret N 79 1165 du 20 d cembre 1979 portant organisation de l Engignement d mentaire D akar Gouvernement du S n gal R publique du S n gal Minist re de l Environnement et de la Protection de la nature 1997 Plan national d action pour l environnement D akar Secr tariat permanent du Conseil sup rieur des ressources naturelles et de l environnement Robottom 1 et H art P 1993 Resarch in Environmental Education Engaging the D ebate Geelong D eakin University Press Sauv L 1997 Pour une ducation rdative l environnement d mentsde design p dagogique Montr al Gu rin 2 dition Sauv L et Garnier C 2000 Une ph nom nographie de l environnement r flexions th oriques et m thodologiques sur l analyse des repr sentations sociales In Garnier C et Rouquette M L dir Repr sentations sociales amp ducation p 211 232 Montr al Les ditions nouvelles Smith S 2003 N grologie Pourquoi l Afrique meurt Paris Calmann L vy Transparency International 2005 Corruption PerceptionsIndex 2005 Consult le5 novembre 2006 sur http www transparency org Traor A 1999 L au L Afrique dans un monde sans fronti res France Actes Sud Babel Traor A 2002 Le viol de l imaginaire France Actes Sud Fayard UN ESCO PN
42. pait pas compl tement cette logique Par ailleurs au del du degr de p rennisation de ce programme il para t fondamental de s interroger sur la teneur de la proposition d ducation relative l environnement ERE qu il portait et sur la nature des pratiques auxquelles elle a donn lieu dans les coles O n comprendra ais ment l int r t d une telle analyse lui seul un haut degr de p rennisation ne suffit pas assurer la r ussite d un projet d ERE Encore faut il que la proposition d ERE qu il porte soit riche tant sur le plan des contenus environnementaux que des approches p dagogiques et que ses aspects essentiels survivent aux conditions de sa mise en uvre L tude dont les r sultats sont rapport s dans le pr sent article visait caract riser dans une perspective critique la proposition formelle d ducation relative l environnement ERE port e par le PFIE s n galais et ce qu elle est devenue l issue de sa mise en uvre dans un certain nombre d coles cibl es Apr s une br ve pr sentation du PFIE et des outils conceptuas et m thodologiques qui ont servi sa caract risation les principaux r sultats de l analyse laquelle il a donn lieu sont pr sent s L analyse s int resse d une part au projet initial c est dire ses objectifs sa strat gie d implantation ainsi qu au programme d ducation environnementale EE et au manuel scolaire qui en constituaient la pier
43. rand nombre participe y compris les plus faibles corriger les erreurs de prononciation ou d orthographe sans humilier l l ve fautif et rappeler l ordre ceux qui parlent sans autorisation ou qui rient d un l ve moins performant comportements peu fr quents le tout avec le souci constant de passer sa mati re Son r le central voire monopolistique est accentu par l absence 122 Mich le Berthelot d utilisation de manuel scolaire ou de tout autre support p dagogique l exclusion du tableau noir des ardoises et de quelques objets pour un jeu de r le Sur le plan des buts de l ERE ces le ons s int ressent principalement la prise de conscience des probl mes d environnement et la modification des comportements en la mati re Le d veloppement de comp tences se limite l apprentissage de mesures simples d hygi ne de traitement des d chets ou d conomie d eau et ce tant dans la classe de 5 ann e que dans celle de 2 ann e L environnement y appara t comme un probl me d hygi ne r soudre et un milieu de vie am liorer La vision culturaliste de l ducation semble guider la pratique des enseignantes pr occup es de passer leur mati re On peut supposer que les conditions concr tes de la pratique de l enseignement groupes pl thoriques pouvant atteindre 100 l ves carence de mat riel p dagogique contribuent au repli sur des pratiques d enseignement magistral P
44. re angulaire et d autre part au projet effectif c est dire tel qu il sest concr tis dans les repr sentations amp les pratiques des acteurs qui ont particip sa mise en uvre Par la suite une mise en relation des constats d gag s avec les l ments du contexte s n galais permettra de mieux saisir l aspect critique que renferment certaines des pratiques d ERE rapport es 1 L exp rience du PFIE s n galais Le Programme deformation information pour l environnement PFIE est le volet relatif l enseignement primaire du Programme sah lien d ducation PSE adopt en 1988 par le Comit Inter tats de Lutte contre la S cheresse au Sahe CILSS Le CILSS comptait ainsi inverser la tendance la fragilisation des conomies du Sahel et la paup risation croissante de ses populations induites par la d t rioration de l environnement au cours des derni res d cennies 110 Mich le Berthelot Le PFIE financ par l Union europ enne au titre des aides non remboursables a t implant au cours de la d cennie 1990 2000 dans les neuf tats membres du CILSS Burkina Faso Cap Vert Gambie Guin e Bissau M ali Mauritanie N iger S n gal et T chad AU S n gal trois objectifs g n raux ont t assign s au PFIE PFIE S n gal 1999 p 1 a am liorer la qualit et l efficacit de l enseignement dispens l cole primaire b renforcer les capacit s locales pour la gestion des
45. s par Serge Latouche 1998 et Aminata Traor 1999 et 2002 Notes 1 Les r flexions qui sont livr es dans cet article Sappuient sur une recherche doctorale plus vaste La th se sur laquale elle a d bouch r alis e en 2007 sous la co direction de Ren e Cloutier et Lucie Sauv s intitule tude de la contribution du Programme de formation information pour l environnement la p rennisation de l ducation rdative l environnement dans l asignement primaire s n galais Elle peut tre consult e sur les sites Internet suivants http wwu theses ulaval ca http refere uqam ca FR publications memoires php D ans la typologie qu elle a d velopp e Lucie Sauv cerne sept principales repr sentations types de l environnement une nature appr cier respecter pr server Une ressource g rer un probl me r soudre un syst me comprendre pour d cider un milieu de vie conna tre am nager une biosph re o vivre ensemble et long terme un projet communautaire o s engager Sauv 1997 Sauv et Garnier 2000 Sauv 1997 cerne trois principales perspectives de l ERE une perspective environnementale selon laquelle l ERE est d abord per ue comme un outil de r solution de probl mes et de gestion de l environnement biophysique une perspective ducative selon laquelle l ERE contribue au d veloppement int gral de la personne et de son groupe social en relation avec le milieu de v
46. sertification pour souvrir la pluralit de la r alit s n galaise et aux probl matiques environnementales actuelles se confirme l analyse du programme En effet si les zones arides font toujours l objet d un traitement particulier une attention est aussi accord e d autres milieux notamment aux milieux marins et c tiers D e m me le programme d borde le cadre des probl mes environnementaux rencontr s en milieu rural pour S ouvrir ceux du milieu urbain 1 va au del de l environnement biophysique pour aborder les probl mes humains pauvret population sant patrimoine culturel Une vision plut t restreinte des probl mes des comp tences et des savoirs La notion de probl me para t abord e dans un sens assez restrictif Les termes choisis pour d signer les probl mes environnementaux par exemple d ficit diminution d gradation menace d s quilibre faiblesse mauvaise gestion envahissement exploitation abusive extension anarchique font r f rence non pas une question environnementale complexe r soudre mais plut t une situation ou une pratique dommageable pour l environnement qui est par extension condamnable et combattre Cette optique colore l ensemble du programme Au plan des comp tences que l on cherche d velopper chez l l ve la reconnaissance des situations de d gradation de l environnement et la n cessit de rompre avec des pratiques qui y contribue
47. stuations propos es ne semblent pas souvent propices d velopper les habilet s rep rer et valuer l information scientifique Le r investissement dans la r solution des probl mes environnementaux est toutefois facilit par l apprentissage de diverses techniques et m thodes prouv es Environ le tiers des le ons est consacr aux apprentissages relatifs la gestion des ressources consid r e la fois sous l angle d un patrimoine collectif prot ger et d une consommation individuelle contr ler ce qui conf re l ducation conomique une place centrale au plan des contenustrait s Un nombre moins important de le ons abordent sp cifiquement les probl mes de sant mais les nombreuses r f rences tout au long du manue l impact de la d gradation de l environnement sur la sant des populations font en sorte que l ducation la sant ressort comme une pr occupation majeure D autres dimensions sont couvertes mais de mani re plus marginale l ducation politique connaissance de certaines institutions et de leur fonctionnement mais sans analyse critique l ducation sociale engagement communautaire et coop ration dans l action et l ducation personnelle pouvoir faire et savoir faire l gard de l am lioration des liens personne environnement Seule la contribution l ducation esth tique para t absente LA DIMENSION CRITIQ UE DE L DUCATIO N RELATIVE L ENVIRONNEMENT 117 Un pr
48. t de l intervention p dagogique peut tre vue comme une strat gie consciente ou non de valorisation de la profession enseignante La technique tant rev tue d une aur ole de modernit l accoler l acte d enseigner contribue en rehausser la valeur et la reconnaissance sociale en particulier dans un pays en d veloppement o les aspirations la modernit sont lev es L insistance sur le caract re syst matique et complexe des processus p dagogiques d note aussi notre avis un d sir de distanciation par rapport une repr sentation de l acte d enseigner vu comme un bricolage artisanal la port e de tous Cette repr sentation dans laquelle la science et la technique paraissent sup rieures au sens commun fortement apparent e l id ologie scientiste peut aussi tre pour les enseignantes et enseignants une mani re de r agir la restructuration en cours de leur profession et notamment au recrutement de volontaires de l ducation sans formation p dagogique initiale auquel l tat s n galais a amplement recours pour r duire les co ts associ s l augmentation de l effectif enseignant d coulant de la massification de la scolarisation primaire Un souci de r pondre aux besoins urgents du milieu En ce qui atrait l accent mis sur les dimensions sanitaire et morale de l ERE qui de prime abord donne l impression d une certaine troitesse des repr sentations et des pratiques d ERE des acteurs du P
49. t d inspirer leurs pratiques Une certaine s dimentation semble sop rer les emprunts aux nouvelles repr sentations s ajoutant aux repr sentations ant rieures II semble que le d sir des enseignantes et enseignants d adopter la p dagogie active ait du mal S ancrer tant au niveau des repr sentations qui guident leurs pratiques qu au niveau des pratiques elles m mes cet gard il faut rappeler qu ils doivent composer avec des messages contradictoires en provenance des instances centrales et LA DIMENSION CRITIQ UE DE L DUCATIO N RELATIVE L ENVIRONNEMENT 123 d partementales du minist re de l ducation D une part ils sont incit s poursuivre l implantation du PFIE qui porte cette aspiration de renouvellement p dagogique pendant que d autre part ils sont tenus de respecter les prescriptions du d cret n 79 1165 qui dans son esprit comme dans sa lettre n a rien de la p dagogie active 11 faut savoir que le d cret n 79 1165 R publique du S n gal 1979 qui organise l enseignement l mentaire s n galais fixe pour chaque degr de scolarit les disciplines pr vues pour chacune d elles les objectifs les contenus pr cis de formation pr sent s selon leur progression chronologique ainsi que l horaire et la programmation d taill s par exemple 1 h 15 r partie en cinq s ances de quinze minutes dont trois d criture et deux de copie On y pr cise de plus l objet des le ons par exemple
50. ui a du mal s incarner dans l organisation et la pratique p dagogiques L analyse des entretiens et des observations en classe montre que suite son appropriation par les acteurs de l enseignement primaire s n galais l ducation relative l environnement port e par le PFIE a connu un r tr cissement certain Comme nous le verrons le r tr cissement para t plus vident encore dans les pratiques effectives telles qu elles sont per ues par les observations que dans les pratiques d clar es dans le cadre des entretiens Une repr sentation de l environnement r duite aux probl mes d insalubrit et d hygi ne Au regard des finalit s de l ERE les entretiens avec les intervenants scolaires qui ont particip l exp rimentation du PFIE laissent voir un accent tr s prononc sur le d veloppement de r flexes comportementaux et dans une moindre mesure sur la participation la r solution de probl mes environnementaux De m me en ce qui concerne les repr sentations de l ERE on ne retrouve pas chez les intervenants scolaires la diversit de la proposition initiale du PFIE La repr sentation de l environnement ressource est pratiquement absente de leur discours alors que les pratiques observ es la montrent sous un angle tr s troit C est au regard des probl mes environnementaux abord s que le PFIE semble avoir le plus perdu en richesse L environnement que donnent voir les intervenants scolaires se r
51. umental de l ERE Cette vision t moigne aussi de l enracinement de l cole dans son milieu et du caract re exemplaire des pratiques qu on souhaite y d velopper rompant ainsi avec une cole per ue comme coup e de sa communaut et incapable de d velopper des comp tences utiles dans la vie courante et de pr parer l insertion socioprofessionnelle D ans le m me ordre d id es l int r t manifest pour l volution du champ conceptud en ERE ou pour l appropriation de concepts environnementaux par les l ves ne semble pas faire le poids face l urgence d outiller concr tement les l ves pour la r solution des probl mes qu ils rencontrent dans leur environnement imm diat De l avis de l un des coordonnateurs du programme les longs d bats th oriques et les d tours conceptuals font figure de luxe que ne peuvent soffrir des pays en d veloppement aux prises avec de dures r alit s quotidiennes Cette attention aux particularit s du contexte africain militerait en faveur d une ERE qui au lieu de changer de concepts chaque d cennie ou tous les cinq ans travaillerait plut t sur la dur e pour LA DIMENSION CRITIQ UE DE L DUCATIO N RELATIVE L ENVIRONNEMENT 127 modifier des comportements aider les gens r soudre leurs probl mes pratiques en leur apprenant des petites techniques Ces derni res remarques ne sont pas d nu es d int r t Elles reprennent dans un autre registre les crit
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