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1. Delphine et Marinette ne l avaient aussit t rassur e 17 05 11 Information explicite Qui d apr s toi est le chef des animaux Cette information elle va tre o Cela va tre moi Ce n est pas que le texte on est bien d accord C est moi et le texte Ce sont des questions qui t emb tent un peu plus parce que tu ne peux pas recopier une partie du texte mais tu dois reformuler la r ponse Quand la question est pr cise et que l information est dans le texte tu peux recopier Mais quand l information est dans ta t te et le texte tu dois utiliser une autre strat gie tu ne peux pas recopier tel quel mais tu dois reformuler Donc d apr s toi qui est le chef des animaux D apr s moi la r ponse elle ne sera pas juste ni fausse D accord mais tu dois justifier ta r ponse et l il faut que tu t aides du texte 16 05 11 Information implicite lien avec les connaissances ant rieures Comment tu as obtenu cette r ponse je pointe la question 6 Comment l auteur fait il comprendre que la femme imaginait trop vite les v nements qu elle souhaitait voir arriver L lit comment elle s imaginait trop vite les v nements ben heu apr s j ai regard o cela se situait si c tait plut t au d but ou la fin ou au milieu ben l c est au milieu donc j ai regard au milieu du texte et puis j ai relu le petit b
2. Oui tu dois chercher des mots pour compl ter ces phrases et ils se trouvent dans le texte Ah j avais pas compris L a r pondu aux questions sans faire le lien avec le texte 31 05 11 Signification de la question pas comprise Est ce que tu as pris le temps de contr ler tes r ponses Oui j aurais eu le temps mais juste les 4 derni res minutes j ai cherch dans le dictionnaire L recherche le mot dans le texte renlacer L lit que ne je n ai pas eu le temps de trouver Pardon Renlancer L lit Lequel Je ne vois pas o il est L pointe le mot et le lit Relancer Ah relancer Tu as cherch o ce mot Dans le dictionnaire Ok Tu ne comprenais pas ce mot Oui Et maintenant tu as compris ce mot Oui Que disait le dictionnaire Je n ai pas eu le temps de chercher mais relancer cela veut dire que cela recommen ait Oui que cela recommen ait Mais je ne comprends pas tu as eu le temps ou tu n as pas eu le temps de chercher ce mot Non mais j ai trouv finalement J avais mal lu le mot et je cherchais le mot que j avais mal lu et je n ai pas trouv le mot 06 06 11 Pas de contr le Identification incorrecte du mot relire pour comprendre Est ce que tu as compris ce qu on te demandait dans cette question Oui de r pondre par une phrase qui veut dire la m me chose Ou
3. atteindre lors de diverses activit s de lecture questions 4 et 11 les crit res qu il utilise pour valuer sa performance en lecture questions 5 6 7 12 et 15 et les strat gies qu il dit utiliser pour se rappeler de l information et pour r pondre aux questions 8 9 10 13 et 14 Les questions 1 2 et 3 interrogent l l ve sur ses int r ts en lecture et sur le temps consacr celle ci la maison et l cole Si ce questionnaire Giasson 2007 adapt de Wixson ef al 1984 analyse nouveau les questions abord es pr c demment sur les conceptions que l apprenant a de ses propres comp tences en lecture sur la fa on dont il d finit l acte de lire et ses fonctions Vianin 2006 Vianin 2009 sur les strat gies pour comprendre sa lecture conception de l acte lexique et sur celles susceptibles d tre efficaces en lecture Giasson 2007 adapt de Hahn 1984 il permet n anmoins d affiner les l ments cit s mais encore les strat gies utilis es par L pour comprendre sa lecture et r pondre des questions en opposant deux ouvrages scolaires Il permet ainsi d analyser sa prise de conscience quant aux exigences des diff rentes t ches de lecture et ses comp tences adapter ses strat gies celles ci En d autres termes ce questionnaire permet d valuer les connaissances que L a de ses comp tences en lecture et des exigences des t ches de lecture ainsi que les strat gies m talinguistiques pour comprendr
4. relire le texte pour trouver la r ponse se demander o est l information et chercher dans le texte reformuler la r ponse selon le type de question se demander o est l information et chercher dans le texte rien de difficile rien de difficile reformuler la r ponse reformuler la r ponse laisser tomber ou r fl chir laisser tomber ou r fl chir r fl chir r fl chir L est fid le ses premiers int r ts Elle aime lire les contes et appr cie aussi de lire des textes en lien avec la g ographie les sciences ou l histoire Elle ne lit pas souvent la maison confirmant notre hypoth se relev e dans le questionnaire sur les conceptions de l acte lexique Par contre elle lit beaucoup l cole durant les appuis ou en classe avec son enseignant titulaire Quel enfant ne lit il pas l cole En effet la lecture est l activit principale des l ves et elle commence par celle des consignes Si elle voquait devoir travailler tous les soirs pour am liorer sa lecture elle pr cise actuellement qu il importe galement de lire beaucoup Elle a pris conscience de l influence de la quantit de lecture sur la 47 compr hension de l crit mentionn e par Giasson 2007 L analyse des entretiens cf Annexe Q met encore en vidence peu de variabilit dans les strat gies utilis es selon le type de suppo
5. Cette valuation met galement en vidence une progression dans l utilisation des strat gies de lecture Aussi nous pouvons faire l hypoth se qu elle les a int gr es dans la m moire long terme pour pouvoir les r utiliser en situation d apprentissage 5 2 6 Analyse des situations d enseignement et d apprentissage strat giques L dit utiliser de nombreuses strat gies pour comprendre un texte et r pondre des questions L valuation des processus m talinguistiques sur la base de l analyse d une tude de texte de cinqui me primaire a aussi montr ses comp tences les utiliser en situation Or nous nous interrogeons car si les l ments pr c dents permettent de mettre en vidence les progr s certains de L l analyse des situations d enseignement et d apprentissage strat giques mettent davantage en exergue ses difficult s comprendre un texte et r pondre des questions particuli rement lire entre les lignes pour expliciter l implicite bien comprendre le sens des questions et r diger les r ponses si l information rechercher n est pas explicite dans le texte Annexes J L et R Il n emp che que malgr les difficult s observ es nous relevons des progressions dans l utilisation des strat gies m talinguistiques pour comprendre un texte et r pondre des questions L r agit galement davantage la perte de sens Elle a d int grer les nouvelles strat gies puisque ses r sultats en compr he
6. Rieben M Fayol amp C A Perfetti Ed Des orthographes et leur acquisition pp 359 385 Lausanne et Paris Delachaux et Niestl Sinatra G M amp Dole J A 1998 Case studies in conceptual change a social psychological perspective In B Guzzettti amp C Hynd Ed Perspectives on conceptual change Multiple ways to understand knowing and learning in a complex world pp 39 53 Mahwah New Jersey Lawrence Erlbaum Slobin D I 1978 A case study of early language awareness In A Sinclair R J Jarvella amp W J M Levelt Ed The child s conception of language pp 45 54 Berlin Heidelberg Springer Verlag St Laurent L V zina H amp Tr panier M 1995 Enseignement coop ratif In L St Laurent J Giasson C Simard J Dionne amp E Royer Ed Programme d intervention aupr s des l ves risque Une nouvelle option ducative pp 31 43 Montr al Ga tan Morin St Laurent L 2008 Enseigner aux l ves risque et en difficult au primaire Qu bec Les Editions de la Cheneli re Tardif J 1992 Pour un enseignement strat gique L apport de la psychologie cognitive Montr al Les Editions Logiques Tardif J 1999 Le transfert des apprentissages Montr al Les Editions Logiques Vianin P 2006 La motivation scolaire Bruxelles De Boeck Universit Vianin P 2007 Contre l chec scolaire L appui p dagogique l enfant en difficult d apprentissage Bruxelles D
7. causes lorsque je r ussis r aliser une fiche de lecture lorsque je r ussis r aliser une fiche de lecture internes c est gr ce mes efforts et une m thode que j ai c est gr ce mes efforts mon intelligence une trouv e toute seule m thode que j ai trouv e toute seule et mon application 41 Pour commencer L pense que lire est une activit facile elle a d j appris lire Elle se sait galement capable de lire des livres Il faudrait toutefois qu elle travaille tous les soirs pour am liorer sa lecture Cette conception d coule probablement du fait que nous lui rappelons r guli rement l importance de lire le soir par exemple avant de s endormir et de lire beaucoup et des supports divers pour am liorer sa lecture L aime bien lire car la lecture lui permet d apprendre de nouveaux mots et de nouvelles choses Elle a pris conscience qu travers la lecture elle peut non seulement enrichir son vocabulaire mais encore s informer sur divers sujets qui pourraient l int resser L se sait encore comp tente en lecture A ce propos nous pouvons nous interroger la consid re t elle comme un simple exercice de d codage ou a t elle r ellement pris conscience de l importance de sa dimension compr hensive Vu ses r sultats scolaires en tude de texte du moins les premi res elle devrait s interroger sur ses comp tences En effet si elle est tout fait capable de d
8. pilangagi res de lecteurs d butants vis vis de livres de jeunes selon leur ducation familiale et scolaire Interrelations entre diverses comp tences de lecture plusieurs niveaux Enfance 42 3 107 122 Programme d tude Niveau l mentaire des coles fransaskoises http www sasked gov sk ca docs francais fransk fran elem index html consult le 2 juin 2011 Rapha l T E 1986 Teaching question answer relationships revisited The readingTeacher 39 6 516 523 Rieben L amp Saada Robert M 1997 Etude longitudinale des relations entre strat gies de recherche et strat gies de copie de mots chez des enfants de 5 6 ans In L Rieben M Fayol amp C A Perfetti Ed Des orthographes et leur acquisition pp 335 358 Lausanne et Paris Delachaux et Niestl Saada Robert M Claret Girard V Veuthey C amp Rieben L 1997 Situations didactiques et 74 sp cifiques pour l entr e dans l crit Fapse et Maison des Petits Document interne n 9 Saada Robert M Auvergne M Balslev K Claret Girard V Mazurczak K amp Veuthey C 2003 Ecrire pour lire d s 4 ans Didactique de l entr e dans l crit Universit de Gen ve Les Cahiers de la Section des Sciences de l Education n 100 Sachs A 1984 Accessing scripts before reading the story Learning Disability Quaterly 7 3 226 228 Seymour P H K 1997 Les fondations du d veloppement orthographique et morphographique In L
9. qu elle peut transf rer en classe les comp tences apprises en appui m me si l analyse des situations d enseignement et d apprentissage strat giques cf Annexe R mettent davantage en vidence ses difficult s comprendre un texte et r pondre aux questions 4 L enseignement explicite de strat gies en compr hension de l crit contribue t il une am lioration plus g n rale de la compr hension en situations vari es de lecture Les r sultats scolaires de L cf Annexe C mettent en vidence ses progr s en compr hension de l crit La majorit des textes qui lui ont t propos s suivent dans les grandes lignes la structure des textes narratifs sauf ceux qui portent sur Le reportage cf Annexe H et sur Le chocolat cf Annexe I Ce sont des textes informatifs Ce genre textuel exige une compr hension fine du sujet trait pour pouvoir r pondre aux questions Selon Vianin 2009 le texte informatif souvent tr s descriptif et pr cis demande effectivement une lecture s lective En outre il comporte de nombreuses informations qu il faut organiser et hi rarchiser pour bien comprendre sa signification Or nous avons pu observer les difficult s de L saisir pr cis ment le sens du texte A ce propos nous pouvons nous demander s il n aurait pas fallu lui proposer davantage de textes explicatifs pour l aider comprendre le sens pr cis des textes 65 Cependant comme not pr c demment nous avons privil
10. son sujet comme nous l avons d j constat cf Annexe J question 7 Aussi nous pensons que si L a plut t une compr hension litt rale du texte elle a malgr tout am lior sa comp tence faire des inf rences Par cons quent elle aurait d velopp une compr hension inf rentielle des textes lus Pour finir relevons que nous avons parfois modifi nos interventions p dagogiques en guidant L dans la reformulation des textes non pas selon la grammaire du r cit mais selon les pens es des personnages pour l aider affiner sa compr hension Le dialogue qui suit met en vidence ce changement Enseignant Elle a r agi comment quand elle l a vu Apprenant Ben mal parce qu elle a cru que c tait son mari qui allait venir et au moment o elle a ouvert la porte quand elle a vu que ce n tait pas lui elle tait triste 23 05 11 C be et Goigoux 2009 pr cisent que la compr hension de l implicite d un r cit repose sur la compr hension fine de l identit psychologique et sociale des personnages de leurs mobiles de leurs syst mes de valeurs de leurs affects de leurs connaissances etc p 18 Aussi conna tre la grammaire du r cit importe mais parfois elle ne suffit pas pour bien comprendre les relations entre les personnages Ces auteurs pr sentent une strat gie pour comprendre un r cit en s interrogeant sur ce qui arrive non seulement aux personnages mais encore sur ce qu ils pensent l
11. 132 134 Jean Mermoz Le brocanteur de Marcel Pagnol Examen cantonal 2009 Examen cantonal 2010 Examen cantonal 2011 Etudes de texte r alis es durant l appui Les contes du chat perch Pierre Loti Une cruelle d ception Aux prises avec les requins Evaluation des processus m talinguistiques Vianin 2009 Questionnaire de perception et de conception valuation de la clart cognitive de l acte lexique Vianin 2006 Conceptions de l activit lexique questionnaire adapt de Vianin 2009 pp 256 257 Questionnaire sur les strat gies susceptibles d tre efficaces en lecture Giasson 2007 questionnaire adapt de Hahn 1984 Entrevue portant sur les strat gies m talinguistiques Giasson 2007 questionnaire adapt de Wixson et al 1984 Retranscription int grale des situations d enseignement et d apprentissage strat giques 76 Compr hension de l crit et enseignement explicite de strat gies L objectif de ce travail est d analyser les apports d un enseignement explicite de strat gies sur l acquisition de comp tences m talinguistiques en compr hension de l crit Diff rentes strat gies pour comprendre un texte et r pondre des questions ont t mises en vidence par les recherches Nous proposons notre propre d marche qui en fait la synth se Ce m moire porte galement sur l tude d un cas La lecture est une activit non seulement de d codage mais encore de compr hension Comprendre signi
12. Ed M tacognition et ducation pp 165 183 Berne Peter Lang Malone L D amp Mastropieri M A 1991 Reading comprehension instruction Summarization and self monitoring traning for students with learning disabilities Exceptional Children 58 3 270 279 Martin D Doudin P A amp Albenese O 1999 Vers une pychop dagogie m tacognitive In P A Doudin D Martin amp O Albenese Ed M tacognition et ducation pp 3 29 Berne Peter Lang Martin D 2011 Quelques d marches d enseignement efficaces Cours donn dans le cadre de la formation des enseignants sp cialis s II St Maurice Hepvs Menyuk P 1985 Wherefore metalinguistic skills A commentary on Bialystok and Ryan Merill Palmer Quaterly 31 3 253 259 No l B Romainville M amp Wolfs J L 1995 La m tacognition facette pertinente du concept en ducation Revue Fran aise de P dagogie 112 juillet ao t septembre 47 56 Ouzoulias A 1995 L apprenti lecteur en difficult Evaluer comprendre aider Paris Editions RETZ Piaget J 1977 Recherches sur l abstraction r fl chissante Vol 1 Paris PUF Pratt C amp Grieve R 1984 The development of metalinguistic awareness An introduction In W E Tunmer C Pratt amp M L Herriman Ed Metalinguistic awareness in children theory research and implications pp 2 11 Berlin Springer Verlag Pr teur Y amp Sublet F 1989 Conduites
13. a g n ralement une compr hension plut t globale des textes lus 53 Tableau 11 difficult s de L comprendre un texte et des questions Difficult s Analyse dans l action Quand tu es face une tude de texte tu penses quoi Au temps qui est donn Si je vais pouvoir le relire une deuxi me fois pour mieux comprendre parce si la premi re fois je n ai pas compris je peux lire une deuxi me fois Est ce que cela te stresse Ben oui parce que si je n ai pas compris je ne sais pas comment je vais faire pour r pondre aux questions 16 05 11 Stress d longueur du texte Donc la question c est Qu est ce qui tonne le plus la ma tresse Et l tu me dis elle ne s tonna pas de voir Donc est ce qu elle s tonne de voir les animaux Ben oui 17 05 11 Syntaxe de la phrase pas comprise Qu est ce qui peut donner penser qu elle priait Alors l je n ai pas du tout compris Tu penses que l information elle va tre o Ben nulle part parce que dans nulle part le texte dit qu elle priait Nulle part le texte dit qu elle priait Ok mais est ce qu il y aurait quelque chose d crit qui pourrait te faire penser qu elle priait J ai compris qu elle avait les mains jointes 23 05 11 Lire entre les lignes faire des inf rences Est ce que c est un texte difficile comprendre
14. agit davantage la perte de sens processus de n a pas de m thode pour comprendre un texte utilise les strat gies pour comprendre le texte contr le et r pondre des questions ne comprend et r pondre aux questions lit trois fois le pas toujours le sens des questions texte le reformule dans ses propres mots selon la grammaire du r cit s interroge sur le sens des questions s interroge sur la source de l information rechercher reconna t facilement ce genre d exercice reconna t facilement ce genre d exercice connaissance ne conna t pas l objectif de l tude de texte conna t l objectif de l tude de texte conditionnelles perfectionner sa capacit de comprendre un texte ne sait pas que l tude de texte est un sait que l tude de texte est un exercice tr s aa exercice tr s important qui lui permet de important qui lui permet de perfectionner sa Je connais ce que je sais perfectionner sa lecture lecture processus de r gulation et de transfert pas de sentiment de contr labilit sentiment de contr labilit ne v rifie pas son travail v rifie son travail Pour commencer nous observons que L aime lire et qu elle reconna t l exercice de l tude de texte Nous relevons toutefois qu avant notre intervention p dagogique elle ne connaissait pas l objectif d un tel exercice Elle a dor navant pris conscience que cette activit permet d affiner sa compr hension de l crit Ensuite si L n ava
15. alise encore que ce travail peut l aider affiner sa compr hension En effet St Laurent 2008 note que la reformulation du texte permet d am liorer la compr hension en lecture De m me pour les questions les reformuler lui permet de mieux saisir leurs intentions Comme le mentionne Giasson 1995b il s agit de les interpr ter correctement pour pouvoir y r pondre Enfin L rel ve que la reformulation du texte l aide r pondre plus facilement ces derni res Parfois elle n est m me plus oblig e d y revenir pour chercher l information puisqu elle a t m moris e C be et Goigoux 2009 pr cisent effectivement que reformuler le texte dans ses propres mots permet de m moriser les informations Tableau 13 ressources de L pour reformuler le texte et les questions Analyse dans Ressources act l action Est ce que tu pourrais le reformuler A 10h du soir ou je ne me rappelle plus L reprend le texte A 10h ou non 2h du matin il y a quelqu un qui est venu toquer sa porte et elle a ouvert brusquement et elle a cru que c tait son mari mais en fait c tait le voisin qui tait venu toquer pour lui demander de l aide et pis apr s lui il lui a expliqu pourquoi il tait venu mais elle s enf heu elle elle elle n coutait pas trop ce qu il disait et puis lui il tait venu demander s il pouvait l aider appeler un m decin un m decin Paim Paimpold un truc comme
16. de penser que si L a une compr hension litt rale de ce dernier elle peut galement en avoir une compr hension inf rentielle Elle a transf r en classe les comp tences apprises en appui Cependant nous ne savons pas si elle les utilise de mani re consciente mais nous le supposons tant donn qu elle obtient de meilleurs r sultats depuis le d but du deuxi me semestre Du reste comme nous l avons d j mis en vidence L a pris conscience de ses ressources et de ses difficult s pour comprendre un texte et r pondre des questions Elle conna t aussi les strat gies qu elle peut adapter aux exigences des tudes de texte ce qui lui permet finalement de d velopper un sentiment de contr labilit et d auto efficacit en lecture renforc par ses r ussites futures et donc la motivant s impliquer davantage dans ses apprentissages comme l ont relev De Beni et Pazzaglia 1999 L a maintenant confiance en ses comp tences en lecture et plus g n ralement en elle Nous avions fait l hypoth se que L avait transf r ses comp tences en lecture en expression crite En effet nous pensions que la reformulation du texte dans ses propres mots l aide de la grammaire du r cit avait appris L crire un texte qui a du sens A l examen cantonal de 2011 elle a obtenu 12 5 points sur 20 cf Annexe K correspondant environ une note de 4 1 selon le bar me cf Annexe F ce qui est moins bon qu la derni re valu
17. gi le texte narratif car l enseignant titulaire de L l utilisait davantage en classe pour valuer la compr hension de l crit de ses l ves Aussi face un texte informatif nous pouvions supposer que L rencontre des difficult s bien comprendre le sujet trait Elles pourraient du reste augmenter si le domaine abord tait loin de ses int r ts personnels et de ses connaissances ant rieures Nous avons observ ce probl me dans l analyse de ses r sultats en compr hension de l crit Elle avait effectivement obtenu un 3 7 l tude de texte Le reportage cf Annexe H L analyse des situations d enseignement et d apprentissage strat giques cf Annexe Q nous a ensuite permis d observer ses comp tences localiser les informations explicites du texte et nous savons que ce genre textuel demande de les rechercher dans le texte Nous pensons donc que l enseignement strat gique a permis L de consolider cette comp tence Par la suite elle a pu la r investir dans l tude de texte qui portait sur le chocolat et qu elle a tr s bien r ussi Elle y a obtenu le plus de points 19 points sur 22 cf Annexe I Elle a n anmoins relev qu elle s y connaissait en chocolat Nous constatons nouveau que les connaissances ant rieures de l apprenant influencent fortement les processus de compr hension en lecture Giasson 2007 Pour finir ajoutons qu il n y avait que la question 11 de cette tude de texte cf Annexe I qui
18. hension en lecture mais encore avoir acquis des processus m talinguistiques qui lui permettaient de g rer sa compr hension en cours de lecture et de r fl chir sur la mani re de r pondre aux questions Il importait qu elle connaisse les strat gies et qu elle puisse les utiliser Nous avons relev plusieurs reprises que L avait d velopp cette comp tence Nous pensons toutefois que l enseignement strat gique lui aurait principalement permis d acqu rir des processus 68 m talinguistiques pour autog rer sa compr hension de l crit et pour adapter ses r ponses aux diff rents types de question propos s par les questionnaires en lien avec les textes Nous pouvons galement mettre en vidence notre r le d enseignants sp cialis s dans ce processus d enseignement et d apprentissage strat giques puisqu il a permis L travers une pratique guid e des strat gies m talinguistiques de devenir autonome dans leur utilisation Selon Tardif 1992 l enseignant a un r le important dans ce processus puisqu il permet l l ve d apprendre g rer ses apprentissages et donc d apprendre apprendre travers l acquisition de connaissances d claratives proc durales et conditionnelles sur les strat gies d apprentissage Il lui permet ainsi de d velopper un sentiment de contr labilit comme mentionn pr c demment et de devenir autonome dans ses apprentissages Il favorise ainsi la motivation de l apprenant s in
19. reformuler c est quelque chose de difficile faire parce que cela demande de m moriser l information et de synth tiser de r sumer l information Ce n est pas vident Je suis d accord avec toi 16 05 11 Ben c est l histoire d un requin et de trois personnes qui taient dans l eau et il y en a un des trois je crois qui est Nuances du rest fig parce qu il a vu un requin Alors ils ont pris peur et pis le requin il est all les attaquer pis apr s il est parti texte pas et apr s il est revenu pis heu apr s les autres ils sont sortis de l eau 30 05 11 comprises L a comme nous venons de le noter une compr hension globale des textes que nous tentons d affiner par nos interventions Sa compr hension est litt rale Elle a des probl mes pour bien cerner les nuances du texte Elle peut toutefois s aider de son aide m moire pr sent dans le tableau 4 pour les reformuler Si 55 elle a rencontr et rencontre encore des difficult s pour reformuler le texte dans ses propres mots elle a n anmoins des ressources dont elle a pris conscience Elles sont pr sent es dans le tableau 13 Nous avons mentionn que la reformulation du texte lu par L nous permettait d valuer son niveau de compr hension du texte Cette d marche est galement un crit re de compr hension pour celle ci comme nous l avons d j pr cis Reformuler le texte signifie aussi pour elle qu elle l a compris Elle r
20. savoir de nouvelles choses Crit res pour valuer ses comp tences en lecture lire beaucoup lire plusieurs fois lire beaucoup lire plusieurs fois lire beaucoup lire plusieurs fois se poser des questions reformuler lire beaucoup se poser des questions influence des connaissances ant rieures dans la compr hension lectrice moyenne je ne sais pas lectrice moyenne notes ok en environnement lectrice moyenne difficult s comprendre mais conna t des strat gies lire plusieurs fois me poser des questions reformuler lire plus lectrice moyenne ne comprend pas toujours tout tr s bien mais se pose des questions lire plus lire et r pondre aux questions lire et r pondre aux questions bien comprendre le texte et la question savoir o est l information pour r pondre la question relire si n cessaire le passage bien comprendre le texte et bien comprendre la question pour ne pas r pondre c t de la plaque Strat gies utilis es pour se rappeler de l information r sumer r sumer reformuler le texte dans mes propres mots comprendre ce qui est demand reformuler le texte dans mes propres mots comprendre ce qui est demand Strat gies utilis es pour r pondre des questions relire le texte pour trouver la r ponse
21. vidence les apports de l enseignement strat gique sur l acquisition de comp tences et de strat gies m talinguistiques pour comprendre un texte et r pondre des questions son sujet Pour cela nous avons propos L notre propre d marche qui fait la synth se des strat gies propos es par divers auteurs notamment Giasson 1995b 2007 St Laurent 2008 Vianin 2009 et C be et Goigoux 2009 Dans un premier temps nous avons model les strat gies pour rendre explicites nos propres d marches et processus avant de guider progressivement L vers une pratique autonome de ces derni res Nous avions galement le souci qu elle r investisse en classe les comp tences apprises en appui Comme le rappelle Vianin 2007 une comp tence qui n est pas r utilis e est une comp tence inutile C est pourquoi nous avons propos L la fin de chaque s ance d appui de faire la synth se m tacognitive des strat gies apprises pour favoriser l identification de ses apprentissages et la r flexion sur le transfert des comp tences dans divers contextes d apprentissage en classe pour commencer Enfin nous nous sommes interrog s sur les influences de l enseignement strat gique en compr hension de l cri sur les conceptions de la lecture sur la g n ralisation des strat gies apprises et sur la confiance en soi Concernant les analyses effectu es nous retiendrons plus particuli rement six aspects 1 L a compris les enjeux et les
22. Malgr les difficult s observ es notre recherche a montr que l enseignement strat gique a permis l l ve d apprendre planifier contr ler et r guler sa compr hension Autrement dit il a acquis des connaissances et des strat gies m talinguistiques qui lui permettent d tre efficient en compr hension de l crit Il lui a galement permis de modifier ses conceptions de l acte lexique et il a davantage confiance en ses comp tences puisqu il a fait le lien entre les strat gies utilis es et ses r ussites M tacognition M talinguistique M tacompr hension Conception de la lecture Enseignement strat gique Transfert 77
23. Ouais Comment tu le sais Il y avait des dialogues et on ne Lire entre les exemple Est ce que tu peux m expliquer en quoi elles taient difficiles pour toi des fois il y avait des mots que je ne comprenais pas Comme quoi par exemple A quoi 24 05 11 savait pas trop qui parlait Oui je suis d accord et il y avait aussi beaucoup d images dans ce texte Mm Dans lignes sens ce texte l auteur parle beaucoup avec les images et a c est pas forc ment vident pour comprendre Il utilise des images propre sens pour d crire ce qui se passe et c est plus difficile pour comprendre ce qu il veut dire 24 05 11 figur Et les questions comment tu les as trouv es Les questions quelques unes taient assez difficiles la 4 et la 6 par Vocabulaire pas compris Ben trois personnes qui voyageaient dans un sous marin dans l eau Dans un sous marin Une p che sous marine Elles font quoi ces trois personnes Elles remontent la surface Elles remontent la surface je suis d accord Mais elles font quoi ces trois personnes Ben on ne sait pas ce qu elles font dans l eau Reprenons le texte Trois amateurs de p che sous marine cela veut dire quoi Toi quand tu as lu a tu as imagin le sous marin Oui Mais est ce qu on parle de sous marin Non Elles font quoi ces trois person
24. aide au travail des l ves pp 63 93 Paris ESF Benveniste E 1974 Probl mes de linguistique g n rale Vol 2 Paris Gallimard Berthoud Papandropoulou I 1980 La r flexion m talinguistique chez l enfant Gen ve Imprimerie Nationale Berthoud Papandropoulou I 1991 Conceptions constructivistes et r le des connaissances m talinguistiques dans l acquisition du langage Revue Fran aise de P dagogie 96 47 53 Bialystok E 1986 Factors in the growth of linguistic awareness Child development 57 2 498 510 Bialystok E 1993 Metalinguistic awareness The development of children s representations of language In C Pratt amp A F Garton Ed Systems of representation in children pp 211 233 Chichester John Wiley and Sons Bonnet C amp Tamines Gardes J 1984 Quand l enfant parle du langage Connaissance et conscience du langage chez l enfant Bruxelles Mardaga Brown A L 1980 Metacognitive development and reading In J R Spiro B C Bruce amp W F Brewer Ed Theoretical issues in reading comprehension pp 453 481 Hillsdale New Jersey Lawrence Erlbaum Brown A L 1987 Metacognition executive control self regulation and other more mysterious mechanisms In F E Weinert amp R H Kluwe Ed Metacognition motivation and understanding pp 65 116 Hillsdale New Jersey Lawrence Erlbaum Brown A L Armbruster B amp Baker L 1986 The role of metacogniti
25. alise n anmoins les progr s qu elle a faits comme relev au point pr c dent Concernant la question 9 le hasard n intervient pas ce qui est positif quant aux processus d apprentissage En effet il est plus difficile de s impliquer dans ses apprentissages si nous ne pouvons valuer ni la valeur de la t che ni nos comp tences la r aliser Il y a le risque que le sentiment d impuissance acquise s installe Selon Crahay 1996 il y a r signation apprise ou sentiment d incapacit acquis lorsque les individus attribuent les v nements n gatifs qui leur arrivent des causes internes stables et incontr lables p 219 43 Si L r ussit la fiche de lecture c est gr ce l enseignant cause externe ses efforts et une m thode de travail qu elle a trouv e toute seule causes internes Nous entendons ses r ponses car l enseignant sp cialis comme le titulaire lui enseignent non seulement des connaissances en lien avec les diff rents domaines scolaires mais encore des comp tences m tacognitives pour g rer son fonctionnement cognitif Par cons quent il est normal de penser que c est galement cause de l enseignant si elle r ussit Elle mentionne tout de m me ses efforts dans la r ussite de l activit A propos de l item f nous le pensons mal formul Nous supposons effectivement que si L fait r f rence dans un premier temps sa propre m thode de lecture par la suite elle rel ve les strat gi
26. apr s avoir atteint une belle terrasse ensoleill e regarde le magnifique panorama qui l entoure Nous pouvons donc en d duire que la m t o est plut t ensoleill e L en inf re autrement Question 2 Quel temps fait il Il fait froid 35 Elle aurait la f cheuse tendance tordre la signification du texte selon ses connaissances ant rieures il fait froid en montagne et sans se r f rer aux informations fournies par celui ci attitude propre aux apprenants qui rencontrent des probl mes de compr hension en lecture Lumbelli 1999 Giasson 2007 C be amp Goigoux 2009 Vianin 2009 Il importe galement que L cible les intentions de la question En effet nous avons pu observer ses difficult s saisir le sens de cette derni re pour ne pas r pondre hors propos L exemple pr c dent pourrait aussi mettre en vidence ce probl me Voici un autre exemple question 8 tir de l tude de texte Jean Mermoz cf Annexe H quoi est compar Mermoz lorsqu il chute grande vitesse Au sol L n a pas compris le sens du A quoi et donc de la question Les deux tudes de texte o elle a obtenu 3 cf Annexe H La cha ne et Jean Mermoz demandaient galement de r pondre une partie des questions sans avoir le texte sous les yeux Aussi pour r aliser ce travail il importait d avoir au pr alable reformul l histoire dans ses propres mots Reformuler celle ci permet effectivement d a
27. besoin de lire pour notre m tier de plus tard fonctions de la lecture pourquoi lire pouvoir raconter apprendre plein de crire quand tu lis t apprends crire le mot qu est ce lire choses tre capable de raconter une tre capable de raconter une histoire histoire Le livre de lecture de l cole le journal une bd un roman Clecture D finition quoi lire un livre de la lecture comment lire lentement lire vite tr s peu de temps entre les lignes lire vite si du temps lentement quand lire avant de dormir quand on a fini ses apr s les devoirs quand on a du temps devoirs quand on s ennuie quand on s ennuie je n arrive pas lire un mot ou une phrase c est je n arrive pas lire un mot ou une phrase c est causes parce que le mot ou la phrase sont trop difficiles parce que le mot ou la phrase sont trop difficiles externes lorsque je r ussis r aliser une fiche de Lorsque je r ussis r aliser une fiche de lecture lecture c est gr ce l enseignant c est gr ce l enseignant et l exercice facile Attributions je n arrive pas lire un mot ou une phrase c est je n arrive pas lire un mot ou une phrase c est causales parce je n ai pas encore appris lire ces sons parce je n ai pas encore appris lire ces sons
28. ce que tu lis Quant au questionnaire de Giasson 2007 adapt de Hahn 1984 il identifie plus pr cis ment la sensibilit des apprenants quant aux strat gies pouvant tre efficaces en lecture cf Annexe P Il interroge sur cinq strat gies positives et cinq n gatives Il a t lu oralement L le 8 f vrier 2011 et le 14 juin 2011 qui a r pondu l chelle suivante 1 toujours 2 presque toujours 3 presque jamais 4 jamais Les strat gies positives r pondent aux questions 2 3 4 6 et 10 Il s agit d additionner les points soit 2 points toujours 1 point presque toujours 1 point presque jamais et 2 points jamais pour valuer les connaissances de L sur les strat gies efficientes pour comprendre ce qu elle lit Concernant les strat gies n gatives il faut calculer l inverse Les r sultats peuvent donc varier entre 20 et 20 Puis le questionnaire de Giasson 2007 adapt de Wixson ef al 1984 porte sur l analyse des strat gies m talinguistiques en lecture cf Annexe Q Si le premier questionnaire Giasson op cit adapt de Hahn 1984 valuait les strat gies susceptibles d tre efficaces en lecture celui ci mesure la mani re dont l apprenant aborde plus g n ralement une activit de lecture Le questionnaire de Giasson op cit adapt de Wixson ef al op cit est pr sent sous forme d entretien Il comporte 15 questions qui valuent la mani re dont l apprenant per oit le but
29. chiffrer un texte malgr quelques h sitations qui peuvent pr t riter sa compr hension elle ne comprend pas toujours ce qu elle lit Ensuite L se rend compte de l importance d apprendre lire pour lire Autrement dit si elle doit lire c est pour apprendre lire A l cole de nombreuses heures sont consacr es cet apprentissage et comme nous l avons vu nos interventions p dagogiques peuvent amener les l ves construire des conceptions inappropri es quant aux fonctions de la lecture De Beni amp Pazzaglia 1999 A ce propos nous avons pu constater qu en premi re et deuxi me primaires les l ves qui rencontrent des difficult s en lecture ont cette conception L apprentissage tant principalement ax sur le comment lire soit l identification des mots le jeune enfant consid re que s il doit lire c est simplement pour apprendre lire Il a raison mais il n glige la dimension compr hensive de l acte de lire puisque lire signifie uniquement d coder Les autres fonctions de la lecture telles que communiquer s informer apprendre pour le plaisir etc ne sont galement pas relev es Du reste nous pouvons faire l hypoth se que cette conception perdure au fil des ann es scolaires vu que L en sixi me primaire le mentionne aussi Celle ci a toutefois pris conscience des autres fonctions de la lecture qui ne se modifient pas entre les deux questionnaires raconter des histoires et s informer Elle mentionne gal
30. cit Notons encore que pour mettre en vidence les d marches de L nous avons privil gi les questions portant sur les processus Enfin devant la quantit des donn es et cela sur un temps restreint environ un mois nous avons d cid de ne relever que les l ments r v lateurs des ressources et des difficult s de L en lien avec l utilisation des strat gies m talinguistiques pour comprendre un texte et r pondre des questions Nous mettons galement en vidence les ventuelles progressions Les dates de chaque situation d enseignement et d apprentissage strat giques sont inscrites dans les tableaux soit dans la premi re colonne soit la suite des dialogues retranscrits Le discours en gras est le n tre Pour finir l analyse des r ponses de L aux diff rents questionnaires portant sur les tudes de texte notamment des examens cantonaux de 2009 2011 cf Annexes I J et K ainsi que ses r sultats scolaires en compr hension de l crit cf Annexes C et H permettent de mettre en vidence ses niveaux de compr hension ses ressources et ses progr s ainsi que ses difficult s dans l utilisation des strat gies m talinguistiques pour comprendre un texte et r pondre des questions 34 5 R sultats et interpr tation Dans cette partie de notre recherche nous pr sentons nos r sultats ainsi que leur interpr tation afin de faciliter la compr hension de l tude comme nous l avons mentionn en introduction
31. cit lors de la lecture constitue une strat gie de compr hension tr s utile En effet en organisant ainsi les l ments de l histoire l l ve est amen utiliser la grammaire du r cit pour comprendre l histoire et s en souvenir p 228 Aussi pour aider les l ves comprendre un texte narratif il importe d enseigner explicitement sa structure afin d en faciliter sa compr hension Quant la seconde variable elle est li e aux connaissances personnelles et aux int r ts du lecteur comme ses habilet s dans l identification des mots Les connaissances ant rieures du lecteur influencent effectivement sa compr hension du texte l information tant mieux cern e si le domaine abord est connu de ce dernier Ouzoulias 1995 met en vidence le poids des facteurs linguistiques et encyclop diques sur la compr hension en lecture Giasson 2007 rel ve galement que les l ves poss dant des connaissances plus avanc es sur un sujet comprenaient mieux l information contenue dans un texte sur ce sujet la retenaient mieux et taient plus aptes faire des inf rences partir du texte p 170 d o l importance de stimuler les connaissances ant rieures de les organiser et de les relier au texte Tardif 1992 mentionne pour sa part l influence des connaissances dans la m moire long terme sur l acquisition de nouveaux savoirs l apprenant traite l information en fonction de ce qu il conna t d j Aussi s
32. claratives et proc durales que conditionnelles 2 6 Enseignement explicite de strat gies l enseignement strat gique g p g g giq Comme Tardif 1992 nous pensons que l enseignement strat gique est un mod le d enseignement appropri et efficace pour permettre aux apprenants en difficult d apprentissage de s outiller quant la gestion de leurs apprentissages Les l ves qui ont des difficult s de lecture ont besoin d un enseignement explicite des strat gies de compr hension Contrairement l l ve bon lecteur l l ve qui a des difficult s en lecture doit non seulement apprendre les strat gies efficaces mais encore les conditions de leur utilisation En effet comme le rappelle Giasson 1999 devenir un lecteur strat gique est beaucoup plus complexe que le simple fait de conna tre une s rie de strat gies le lecteur strat gique sait coordonner modifier et adapter des strat gies dans un plan global p 223 Le lecteur strat gique doit adopter un comportement de r solution de probl me il conna t les strat gies dont il dispose et peut les adapter dans des situations nouvelles St Laurent V zina et Tr panier 1995 mentionnent d une part que les recherches d montrent qu un l ve performant est strat gique dans ses apprentissages c est dire qu il sait dans quelle situation une strat gie est appropri e et dans laquelle elle ne l est pas et d autre part que les tendances actuelles en ada
33. coles fransaskoises La compr hension litt rale implique de comprendre les informations fournies explicitement par l auteur du texte Les id es et les informations apparaissent clairement dans le texte La compr hension inf rentielle quant elle implique de comprendre des informations implicites c est dire celles qui ne sont pas clairement exprim es dans le texte La compr hension critique permet au lecteur de porter un jugement sur le texte en faisant le lien avec ses propres connaissances Enfin la compr hension cr ative est le niveau de compr hension permettant de relier sa lecture sa vie de tous les jours en se demandant ce qu il ferait s il se retrouvait dans la situation pr sent e par le texte Les courants de recherche dans le domaine de la m tacompr hension se rapportent la connaissance des processus cognitifs en tant que lecteur d une part et la gestion de ces processus d autre part Giasson 2007 Selon cette chercheure la premi re composante de la m tacompr hension porte sur les connaissances qu un lecteur poss de sur les habilet s strat gies et ressources n cessaires pour r ussir une t che de lecture p 153 Ces connaissances peuvent porter sur soi en tant que lecteur Suis je conscient de mes ressources et difficult s sur l activit de lecture Quelles sont les exigences de la t che quels types de textes et sur les strat gies ire plus vite en diagonale relire continuer de
34. comprendre que celui du texte p 215 De plus il est le moyen le moins efficace pour apprendre des mots nouveaux p 215 Par cons quent pour comprendre les mots nous aurions d davantage guider L utiliser le contexte de la phrase ou faire leur analyse morphologique Pr cisons encore que le recours au dictionnaire demande de savoir l utiliser correctement et d tre efficace dans la recherche C est le cas pour L m me si elle peut prendre du temps pour rechercher certains mots ce propos nous avons fait remarquer qu elle peinait chercher un mot qu elle avait mal identifi Malgr les ressources observ es L a plut t une compr hension litt rale du texte Elle rencontre parfois des difficult s lire entre les lignes c est dire selon C be et Goigoux 2009 remplir les blancs laiss s par l auteur ou rendre explicite l implicite Ce n est pas qu elle n inf re pas mais L a tendance tordre la signification du texte en fonction de ses propres repr sentations lorsqu elle ne comprend pas ce qu elle lit elle ne s appuie pas sur les informations du texte pour r tablir la coh rence mais sur ses connaissances ant rieures comportement que nous pouvons retrouver chez l apprenant qui a des difficult s de compr hension en lecture Lumbelli 1999 Giasson 2007 C be amp Goigoux op cit Vianin 2009 En outre L ne d chiffre pas toujours correctement les mots pr t ritant sa compr hension
35. contr le et de gestion de sa compr hension en lecture et plus g n ralement de son fonctionnement cognitif Nos questions de recherche portent d une part sur les apports de l enseignement strat gique sur l acquisition de strat gies m talinguistiques pour comprendre un texte et r pondre par crit des questions son sujet et d autre part sur les apports de ces comp tences m talinguistiques sur la conception des d finitions et des fonctions de la lecture plus pr cis ment la clart cognitive de l acte lexique Nous interrogeons galement l influence d une telle pratique sur la confiance en soi Voici notre question g n rale et nos questions sp cifiques de recherche Question g n rale Quels sont les apports de l enseignement explicite de strat gies en compr hension de l crit sur l acquisition de connaissances d claratives proc durales et conditionnelles en lien avec les strat gies m talinguistiques pour comprendre un texte et r pondre des questions et sur la clart cognitive de l acte lexique Questions sp cifiques 1 L enseignement explicite de strat gies en compr hension de l crit contribue t il l acquisition de comp tences m talinguistiques pour g rer la compr hension en lecture 2 L enseignement explicite de strat gies en compr hension de l crit contribue t il l acquisition de comp tences m talinguistiques pour adapter les r ponses aux types de question 3 L enseignement e
36. d coder tous les mots Dans la pratique didactique les l ves sont aussi souvent invit s lire face la classe La lecture est ainsi assimil e cet exercice En outre il est rare que l enseignant consacre des moments la lecture silencieuse avec un commentaire ult rieur sur ce qui a t lu il est encore plus rare que la distinction entre lecture haute voix qui privil gie l exactitude au d triment de la compr hension et la lecture silencieuse focalis e sur la compr hension de ce qu on lit soit mise en vidence De Beni amp Pazzaglia op cit De plus pour beaucoup d l ves une lecture efficace est une lecture lente et attentive ind pendamment de l objectif pour lequel ils lisent et cela m me parfois pour les bons lecteurs Le risque est effectivement grand qu en sugg rant l apprenant de lire avec attention une tude de texte strat gie adapt e dans cette situation l enseignant l incite largir son utilisation d autres situations de lecture Comme le font remarquer De Beni et Pazzaglia op cit nous renfor ons de par notre pratique p dagogique l id e que la lecture lente et attentive est le meilleur type de lecture justement parce qu elle est si fr quemment recommand e lis lentement fais attention quand tu lis p 204 Par cons quent pour viter de v hiculer de fausses conceptions sur la lecture il importe que l enseignant soit clair quant sa conception de l ac
37. dans divers contextes d apprentissage En effet nous avons pu observer chez L des progr s dans l utilisation des strat gies m talinguistiques pour comprendre un texte et r pondre des questions qu elle connaissait d j dans l acquisition de nouvelles strat gies et dans leur application Nous avons d j soulign que nos interventions p dagogiques lui ont permis de d velopper des comp tences et des processus m talinguistiques favorables la lecture Toutefois nous pouvons nous interroger sur la viabilit long terme des strat gies acquises Garner 1992 repris par Giasson 1999 s est galement interrog ce sujet et il a montr que les diff rentes recherches sur l acquisition de strat gies ne pr cisaient pas si celles acquises par l apprenant restaient dans le temps ou s il les modifiaient La dur e de notre tude 6 mois ne nous permet pas de r pondre clairement cette question Cependant nous avons pu mettre en vidence que L a en fin d intervention une compr hension plus claire des qualit s du bon lecteur et des strat gies susceptibles d tre efficaces en lecture Comme nous venons de l voquer il importe que les conceptions se modifient long terme pour qu il y ait un changement dans la pratique Doudin 2011 C est pourquoi nous pouvons faire l hypoth se qu en changeant ses conceptions de la lecture L a int gr les nouvelles strat gies dans la m moire long terme De plus nous avons observ
38. de pens e En d autres termes les processus cognitifs servant traiter l information sont contr l s et g r s par la m tacognition St Laurent 2008 La m tacognition est un concept large englobant de nombreux processus relatifs aux apprentissages Il poss de trois sens compl mentaires Pour commencer il d signe la conscience et la connaissance qu un sujet a de son propre fonctionnement cognitif et de celui d autrui la mani re dont il peut en prendre conscience et en rendre compte Flavell 1976 cit par Martin Doudin amp Albanese 1999 p 4 Par la suite ce terme a galement pris une autre signification englobant les capacit s qu un individu a de 5 planifier et r guler ses processus cognitifs en cours d action dans le but d atteindre un objectif fix Autrement dit la m tacognition d signe selon Martin Doudin et Albanese 1999 les m canismes de r gulation ou de contr le du fonctionnement cognitif p 4 ces derniers se r f rant aux activit s de guidage et de r gulation des apprentissages ainsi que du fonctionnement cognitif dans diverses t ches de m morisation de r solution de probl me par exemple Enfin la m tacognition fait encore r f rence la prise de conscience de nos processus de pens e celle ci consolidant en retour les apprentissages puisqu ils ont t identifi s et valu s Le langage est primordial dans cette conscientisation Pour finir pr cisons que le c
39. des comp tences langagi res et plus globalement sur le d veloppement d une pens e intelligente Lorsque l apprenant ma trise des savoirs et savoir faire m talinguistiques cela facilite en quelque sorte son d veloppement linguistique d une part et d autre part ses apprentissages qui peuvent tre de nature notionnelle ou proc durale L hypoth se est selon No l Romainville et Wolfs 1995 que la qualit d analyse par l individu de ses propres strat gies aurait un effet d terminant dans l am lioration de l efficacit de ses apprentissages En effet permettre l enfant d laborer des comp tences sur la mani re dont lui m me construit celles ci c est lui donner la possibilit par la m me occasion d apprendre de nouvelles choses Comme le soulignent Bazin et Girerd 1997 c est en comprenant comment on fait ce que l on sait faire que l on apprend faire de nouvelles choses p 63 Cet enrichissement m ta permettrait donc l apprenant d acqu rir toujours plus de comp tences et ainsi de devenir plus efficace dans la prise en charge de son fonctionnement linguistique dans diverses t ches Gombert 1990 Le m talinguistique et le linguistique sont ainsi vus comme se renfor ant mutuellement ce qui permet l apprenant de devenir autonome Par cons quent l acquisition de l crit exigerait de la part de l apprenant non seulement un apprentissage des m canismes de b
40. doit relire Il peut encore chercher attentivement si la question lui semble facile mais r pond de mani re hasardeuse si elle lui para t difficile Bref ces deux auteurs 2009 rel vent que tr s rares sont les l ves qui ont compris que les questionnaires pouvaient les aider mieux comprendre le texte p 76 Enfin l apprenant peut r pondre aux questions Pour cela il doit les lire et les interpr ter Giasson 1995b en les reformulant dans ses propres mots si n cessaire Il importe qu il les comprenne pour ne pas r pondre hors propos De plus il doit apprendre respecter le contenu du texte et ne pas faire intervenir sa subjectivit Giasson 2007 pr cise que ce n est pas que les lecteurs faibles ou plus jeunes ne sont pas sensibles l importance des informations mais plut t qu ils ont une conception diff rente de ce qu est l information importante Ils consid rent comme importante une id e qui les int resse personnellement et non pas ce que l auteur a lui m me marqu comme central ou essentiel p 75 Aussi l apprenant doit apprendre non seulement rester fid le au texte et rechercher de mani re pr cise les informations si elles sont demand es mais encore d velopper la capacit d aller plus loin que celui ci en faisant intervenir ses propres connaissances L analyse d un texte exige effectivement tr s souvent selon Vianin 2009 une interpr tation plus personnelle de son contenu
41. en fran ais ou en math matiques ou encore dans ces deux disciplines il importait qu elle obtienne 4 l examen final dans les branches concern es L objectif est atteint en fran ais puisqu elle a eu 4 3 Elle ira ainsi en niveau II au cycle d orientation Il est galement atteint en math matiques m me si elle n a fait que 3 4 Elle aura toutefois de l appui A relever qu en math matiques elle a aussi fait des progr s compte tenu de ses r sultats sur l ensemble du deuxi me semestre cf Annexe C Les objectifs du programme adapt sont galement atteints cf Annexe B L a obtenu 16 points sur 20 la partie portant sur la compr hension de l crit cf Annexe K ce qui correspond une note de 5 selon le bar me cf Annexe F Son r sultat est donc tr s bon L analyse de ses r ponses permet de mettre en vidence ses comp tences localiser les informations explicites du texte pour r pondre aux questions 1 et 8 Nous constatons qu elle a su retrouver des phrases de m me sens ce qui lui avait pos probl me dans les valuations pr c dentes et lors de nos interventions p dagogiques Nous constatons encore qu elle s est interrog e sur la signification des mots pour r pondre aux questions 7 et 10 Elle peut galement faire des inf rences pour r pondre aux questions 5 et 9 et reformuler sa r ponse partir des informations du texte question 6 Elle est capable de r tablir l ordre chronologique du texte montrant ai
42. es en situation afin de les pointer pour permettre L d en prendre davantage conscience A ce propos nous ne consid rons dans nos analyses que la premi re r ponse de L lorsque nous la sollicitons s exprimer sur les strat gies connues apprises et transf rer Les crit res permettant l analyse de nos interventions sont galement en lien avec les strat gies enseign es pour comprendre un texte et r pondre aux questions comprendre le texte et les questions les reformuler dans ses propres mots pour affiner leur compr hension et adapter sa r ponse selon la source de l information Nous avons effectivement observ l importance de la relecture pour comprendre le texte et la comp tence r agir la perte de compr hension Giasson 2007 Nous avons aussi mis en vidence la n cessit de le reformuler dans ses propres mots pour affiner sa compr hension et m moriser les informations facilitant finalement la t che de r pondre aux questions puisque l information est m moris e ou facilement retrouv e travers une relecture strat gique du texte C be amp Goigoux 2009 Il importe encore de comprendre les questions et de s interroger sur la source de l information rechercher pour adapter sa r ponse recopier l information explicitement mentionn e dans le texte ou la r diger en faisant le lien entre plusieurs informations crites dans celui ci ou avec ses propres connaissances St Laurent 2008 C be amp Goigoux op
43. et une confrontation entre l avis du r dacteur et l analyse du lecteur p 269 St Laurent 2008 propose une strat gie cf Annexe G adapt e de Rapha l 1986 pour r pondre aux questions Celle ci guide l apprenant s interroger sur les diff rentes sources d informations et les utiliser pour r pondre des questions sur un texte Comme le souligne cette auteure 2008 le proc d aide les l ves comprendre qu ils ont besoin la fois du texte et de leurs connaissances pour r pondre des questions ce qui les am ne adopter un comportement strat gique pour s adapter chacune de ses sources p 226 Les r ponses ne sont assur ment pas toujours donn es explicitement dans une phrase ou plusieurs phrases mais parfois elles exigent un travail de recherche et d inf rence de la part de l apprenant qui doit relier les informations du texte ses propres connaissances Parfois la r ponse est uniquement en l apprenant car la question le renvoie ses propres connaissances ou demande son avis sur le probl me Vianin 2009 A ce propos plus les questions mobilisent des r ponses impliquant le lecteur plus il devra faire appel une compr hension inf rentielle voire critique du texte Au contraire plus les questions portent sur des informations explicites du texte plus il devra faire appel une compr hension litt rale de celui ci C be et Goigoux 2009 p 85 proposent galement trois proc dures A
44. faire Je peux juste avoir ma feuille Bien s r tu as le droit ton aide m moire C est l histoire de quelques animaux d une ma tresse non non C est l histoire L histoire les personnages ou de quoi cela parle Regarde ton aide m moire D cide Comment tu as compris cette histoire Bien qu il y avait des animaux une ma tresse et puis des petites fillettes Ben quand cela se passait long silence Est ce que tu as des informations qui peuvent te guider pour te dire quand cela se passe Non Non Est ce que cela se passe la nuit Non cela se passe le jour l cole Alors qu est ce qui se Reformuler le passe Si je reformule ce que tu viens de me dire c est l histoire d une ma tresse de fillettes et d animaux qui y exte SA i d marche sont l cole C est a Oui Quel est le probl me si on peut parler de probl me Il y a un animal qui difficile aimerait bien couter la le on que la ma tresse donne et puis apr s elle accepte et elle demande aux animaux de se mettre en rang pour aller dans la classe et couter la le on Mmm Ok Cela se termine donc comment silence Ils rentrent dans la classe Il n est pas long ce texte D accord Est ce que tu as compris l histoire Oui Quand j avais le texte j avais compris mais de reformuler Oui
45. guider L dans l utilisation autonome des strat gies C est pourquoi nous devions nous loigner progressivement de la situation d apprentissage pour qu elle puisse mobiliser ses ressources Pour conclure rappelons Vianin 2009 qui pr cise que l enseignant doit se trouver une distance id ale entre l apprenant et le savoir pour le faire progresser L analyse des nos interventions p dagogiques cf Annexe R nous a permis de r aliser que ce r glage n est pas facile r aliser 70 7 Conclusion g n rale Cette recherche action a permis de tester l efficacit de notre d marche qui fait la synth se des strat gies m talinguistiques Nous les avons adapt es en cours de recherche aux besoins de L Nous avons pu voir qu un enseignement et un apprentissage strat giques en compr hension de l crit ont favoris non seulement l acquisition de connaissances d claratives et proc durales mais encore de connaissances conditionnelles sur les strat gies pour comprendre un texte et r pondre des questions Il a galement permis le transfert des comp tences acquises dans des contextes vari s de lecture puisque l apprenante a pris conscience de ce qu elle devait faire comment elle devait le faire et quelles conditions La synth se m tacognitive des apprentissages effectu s a aussi favoris le transfert des comp tences en classe Nous pouvons donc affirmer que malgr les difficult s observ es L a acquis des strat gies et de
46. hension des consignes 66 En effet nous pensons que nos interventions p dagogiques portant sur les strat gies en lecture et plus g n ralement sur l attitude adopter face une activit ont sensibilis L s interroger sur ce qui est demand sur ce qu elle doit faire comment elle doit le faire et le contr ler tout en faisant des liens entre ses diff rents apprentissages pour leur donner du sens Plus pr cis ment nous faisons d une part l hypoth se qu elles ont permis L de d velopper des strat gies m talinguistiques pour comprendre un texte et r pondre des questions ainsi que des strat gies d apprentissage de type m tacognitif qui lui permettent de g rer son fonctionnement cognitif et d autre part que L a transf r en classe les comp tences acquises en appui Nos interventions p dagogiques auraient donc contribu l adaptation par L des strat gies m talinguistiques acquises travers les textes narratifs d autres situations d apprentissage Du reste la d marche apprise pouvait tout fait tre recontextualis e dans d autres contextes de lecture except peut tre pour la reformulation du texte selon la grammaire du r cit car elle a amen l apprenante se questionner sur le sens de sa lecture r agir la perte de sens et reformuler le texte pour bien comprendre sa signification L aurait ainsi am lior plus globalement sa compr hension en situations vari es de lecture entre a
47. j ai r pondu la question 06 06 11 Quelles sont les strat gies que tu connais et que tu Ben comprendre le texte je lis le texte et je le r sume peux utiliser pour comprendre un texte et r pondre des pour savoir si j ai compris Je me pose des questions o questions a se passe quel est le probl me Et pis pour r pondre aux questions de savoir o elle est l information Si elle est dans le texte l L pointe le questionnaire je pense qu elle est dans le texte ou dans ma t te 50 Relevons encore que L r pond chaque fois notre question En effet si nous l interrogeons sur les strat gies pour comprendre un texte elle r pond en mentionnant celles relatives ce processus alors que si nous la questionnons sur les strat gies portant sur la compr hension du texte et les r ponses aux questions elle mentionne les strat gies qui s y r f rent Pr cisons galement que celles ci peuvent tre contextualis es ou d contextualis es en nous r f rant soit aux strat gies enseign es de mani re g n rale soit celles qu elle utilise en contexte pour faire une tude de texte Nous constatons que L a bien saisi le sens du contrat didactique qui lie l enseignant et ses l ves par des attentes r ciproques ici r pondre aux questions que nous lui posons L a d velopp une comp tence qui n est pas n gligeable dans la r ussite scolaire car comprendre les exigences de l enseignant
48. justifi comment L information tait dans le texte dans une phrase et j ai repris un petit bout du texte Mais j ai pas tout mis j ai mis trois petits points entre parenth ses Ok donc l information tait crite dans le texte dans une phrase et il t a suffi de la recopier 06 06 11 Information explicite Quand la r ponse est dans une phrase tu peux tr s souvent la recopier d accord Mais quand par contre elle n est pas crite mais que tu as toutes les informations dans le texte bien il faut r unir toutes les informations pour que tu puisses reformuler la r ponse et pis c est la m me chose si la r ponse est dans ta t te et dans le texte La r ponse n est pas crite telle quelle dans le texte mais tu dois faire le lien entre ce que tu sais et le texte et apr s tu dois r diger une r ponse avec tes propres mots D accord 31 05 11 Explicitation de la strat gie 58 Nous relevons galement au tableau 14 sa difficult parfois rechercher une information explicite mais pr cise par exemple un mot une phrase En effet ayant une compr hension globale du texte L peut tre importun e pour r pondre ce genre de question qui demande une compr hension plus fine de ce dernier De plus si les questions demandent de faire r f rence des images utilis es par l auteur elle ne saisit pas toujours la distinction entre le sens propre et le sens figur par exempl
49. l efficacit de son intervention en contr lant les incidences de son aide sur les r sultats de l enfant en classe En effet il est possible que l enfant a peut tre progress en appui mais n a pas maintenu ou transf r ses comp tences dans le contexte de la classe p 136 Cependant il nous importait que L puisse r investir en classe les comp tences apprises durant l appui La collaboration troite avec son enseignant titulaire tait donc indispensable puisqu il jouait un r le primordial dans l valuation du transfert de ses comp tences en situation classe C est lui qui est le plus m me de constater les progr s de L Nous devions aussi fournir L des connaissances d claratives proc durales et conditionnelles sur les strat gies m talinguistiques pour favoriser leur g n ralisation diverses situations d apprentissage Tardif 1992 1999 et Vianin 2009 rel vent que l enseignant doit donner des informations non seulement sur les strat gies et ses proc dures mais encore sur les conditions de leur utilisation pour favoriser le transfert des comp tences Dans la revue de la litt rature nous avons galement vu les diverses pistes propos es par Vianin 2009 pour aider ce processus Nous avons choisi la synth se m tacognitive pour objectiver les strat gies apprises en appui et favoriser ainsi leur recontextualisation en classe Permettre L de pointer les apprentissages r alis s lui a donn l occasion
50. l effort Sans un bon niveau d estime de soi et une tendance attribuer le succ s l effort les l ves ont peu de chance d initier un comportement strat gique p 223 D silets et Tardif 1993 p 19 pr cisent aussi que l enseignement strat gique se caract rise par une pr occupation centr e sur le d veloppement des habilet s cognitives de haut niveau telles que l analyse la cr ativit et la critique Il met galement l accent sur la mod lisation des strat gies m tacognitives qui aident l apprenant mieux g rer son propre processus d apprentissage gr ce des activit s conscientes de planification d valuation et de correction de ses actions Finalement l enseignement strat gique accorde une grande importance aux aspects affectifs de l apprentissage et pr conise notamment la mise en vidence de l utilit des apprentissages pour entretenir la motivation des l ves L enseignement strat gique se fait par un enseignement explicite qui se d cline en trois tapes Giasson 2007 Giasson 1995b St Laurent 2008 mod le explicite pratique guid e et pratique autonome Martin 2011 pr sente les principes de cet enseignement Pour commencer il importe de pr ciser l objet du modelage le quoi Ensuite il faut orienter l intention des l ves en finalisant leur coute par exemple rep rer les tapes pr sent es Il importe de ne pas interrompre le modelage qui peut durer envir
51. la construction de ses comp tences et qu il r ussit tablir des liens entre les diverses comp tences qu il organise en r seau pour favoriser leur int gration comme leur r utilisation plus tard dans d autres contextes d apprentissage Le transfert des comp tences est enfin maximis si l enseignant tient compte dans ses interventions p dagogiques des trois types de connaissance soit d clarative proc durale et conditionnelle dans les apprentissages L acquisition de strat gies linguistiques qui portent sur le traitement de l information et de strat gies m talinguistiques qui se distinguent par la r flexion sur les processus de compr hension permet l apprenant de devenir toujours plus efficace quant la gestion de ses processus mentaux en compr hension de l crit En outre cette acquisition va permettre de d velopper 4 http www sasked gov sk ca docs francais fransk fran elem dem dem2 html consult le 2 juin 2011 22 chez l apprenant une motivation scolaire qui repose en partie sur les perceptions qu il a de ses propres comp tences en tude de texte les difficult s de la t che et ses chances de r ussite Elle va d terminer son niveau d engagement ainsi que la pers v rance qu il aura dans le texte lire et les r ponses crire programme d tude niveau l mentaire des coles fransaskoises Nous relevons une fois encore le r le primordial de l enseignant dans ce processus de construction de
52. la premi re fois En outre elle a contr l son travail une fois termin L a obtenu de meilleurs r sultats en tude de texte et r alise qu elle a fait d normes progr s qui s expliquent par ce qu elle a appris et appliqu J ai appris des nouvelles choses j ai appris me poser des questions j ai appris les appliquer reformuler A ce propos nous relevons la progression de L non seulement dans la reformulation du texte mais encore dans celle des r ponses En analysant la derni re question de l tude de texte nous constatons que la premi re fois elle avait recopi la phrase en l crivant tout de m me la premi re personne du singulier J ai fabriquer un d guisement de princesse avec un vieux rideau frang d or et une robe tra n dont les trous sont masqu s par des fleurs avec du carton rev tu du papier dor et qui prot gait le chocolat Elle a tent de reformuler sa r ponse la deuxi me fois J ai fabriqu une robe tra ne o j ai fait des trous avec des fleurs Avec du carton rev tu de papier dor je me suis fabriqu une couronne vraiment princi re M me si nous relevons l influence importante du texte dans ses deux r ponses nous constatons une am lioration dans leur reformulation En effet si elle a recopi les phrases en enlevant parfois quelques mots par la suite elle a essay de les reformuler en variant la position des mots en utilisant d autres et en cr
53. la question quoi par exemple quels facteurs influencent la lecture les secondes portent sur l utilisation des strat gies et r pondent la question comment par exemple comment fonctionne telle ou telle strat gie de lecture et enfin les derni res touchent aux conditions d utilisation des strat gies et r pondent donc aux questions quand et pourquoi par exemple quel moment une strat gie est utile et pourquoi il faut l utiliser Le transfert des comp tences m talinguistiques est maximis si l enseignement tient compte de ces trois types de connaissance dans l apprentissage En effet pour que l apprenant puisse appliquer ce qu il a appris d autres contextes il importe qu il r ponde ces trois questions en s interrogeant sur les connaissances utiliser comment quand et pourquoi les utiliser programme d tude niveau l mentaire des coles fransaskoises Dias 1999 d finit le transfert comme la capacit d appliquer les apprentissages r alis s des probl mes nouveaux dans le m me domaine cognitif ou scolaire que celui de l entra nement ou dans un 2 http www sasked gov sk ca docs francais fransk fran elem dem dem1 html consult le 2 juin 2011 3 http www sasked gov sk ca docs francais fransk fran elem dem dem6 html consult le 2 juin 2011 17 domaine diff rent p 95 En d autres termes le transfert est un processus m tacognitif qui permet de r investir dans une situa
54. le texte D accord Et pis le quatri me texte Il parle d une petite fille qui roulait 160 km h et apr s la police voulait savoir qui s tait Elle l a arr t e et c tait une petite fille de 11 ans qui disait je ne sais pas si elle a menti qu elle devait aller chercher sa petite soeur qui tait quelque part et apr s ses parents ont t convoqu s au commissariat pour savoir qu elles taient les cons quences pour la petite fille qui conduisait la voiture 06 06 11 Progr s dans la reformulation Au tableau 13 nous mettons galement en vidence les progr s de L dans la reformulation des textes lus En fin d intervention 06 06 11 nous constatons effectivement qu elle les reformule dans ses propres mots et sans grande difficult De plus elle prend en charge le processus et nous n avons plus besoin de la r guler A noter que nous avons d j observ cette am lioration dans l analyse des processus m talinguistiques cf Annexe M Nous relevons une bonne compr hension des textes lus except peut 56 tre du troisi me Nous pouvons faire l hypoth se que cette compr hension lui a permis de r pondre correctement aux questions de l valuation cantonale de 2010 cf Annexe J laquelle elle a obtenu 15 points sur 20 ce qui est bien Nous pensons donc que le texte 3 a d tre tout de m me compris puisque elle a su r pondre entre autres une question demandant de faire une inf rence
55. lire En d autres termes et comme le note Giasson op cit la m tacompr hension fait r f rence la connaissance que poss de le lecteur sur ses propres ressources cognitives et sur la compatibilit existant entre ces ressources et la situation d apprentissage dans laquelle il se trouve p 154 Si nous connaissons les strat gies pour lire de mani re efficace diff rents types de texte il nous est effectivement plus facile de r ussir la t che demand e Or l enfant en difficult rencontre souvent des probl mes mesurer les exigences d une t che de lecture Par exemple il peut aborder un texte scientifique de la m me mani re qu un roman lu par plaisir St Laurent 2008 Quant la deuxi me composante de la m tacompr hension elle porte sur les processus de r gulation soit la comp tence contr ler le bon d roulement de sa compr hension et utiliser de mani re efficiente ces derniers En effet ces processus permettent non seulement au lecteur de v rifier que la compr hension se d roule correctement mais encore d utiliser en cas de perte de compr hension des strat gies pour r soudre la difficult Giasson 2007 Gombert 1990 d finit galement la m tacompr hension comme la comp tence de savoir si nous avons compris ou pas et de proc der des ajustements appropri s en cas de non compr hension Ce contr le se ferait sur les caract ristiques lexicales syntaxiques et s mantiques du texte en
56. lit des textes narratifs Elle lui permet encore de m moriser les informations et facilite ainsi le passage aux questions portant sur le texte lu Enfin L peut r pondre aux questions en les reformulant dans ses mots si n cessaire pour s assurer qu elle les a bien comprises Elle doit aussi s interroger sur la source de l information rechercher pour adapter ses r ponses aux types de question Elle peut proc der une relecture strat gique pour rechercher cette derni re Pour finir elle doit contr ler ses r ponses pour s assurer qu elle y a r pondu et qu elle r pond bien ce qui est demand 2 La r alisation de la t che lors des appuis nous mod lisons les strat gies pour comprendre un texte et r pondre des questions Nous rendons transparents les processus mis en uvre pour r aliser la t che en exprimant voix haute notre gestion mentale de ces derni res en lisant un texte et en r pondant aux questions En d autres termes nous explicitons comment l information doit tre trait e afin que L puisse progressivement prendre en charge le processus Nous lui fournissons ainsi des informations proc durales sur la mani re de faire l tude de texte tout en la guidant dans un premier temps dans la r alisation de l activit et le traitement de l information qu elle re oit pour progressivement la pousser vers une pratique autonome et efficace des strat gies m talinguistiques enseign es travers diverses tudes de tex
57. n cessite effectivement de la pratique De nombreux liens peuvent tre faits avec le d roulement propos par Giasson 2007 qui dans le domaine de la compr hension en lecture pr cise ces trois phrases en les s parant en cinq tapes pour commencer il s agit de d finir la strat gie et de pr ciser son utilit Sa valorisation importe pour permettre l apprenant de r aliser que son application peut l aider mieux comprendre un texte S il n en 20 prend pas conscience il risque de vite l oublier Ensuite dans l enseignement explicite de strat gies il est primordial de rendre transparent le processus en explicitant verbalement ce qui se passe dans la t te du lecteur expert Puis l enseignant interagit avec l apprenant pour le guider vers la ma trise des strat gies Il importe ici d expliciter ses choix quant aux strat gies employ es et d valuer leur efficacit Dans l tape suivante il convient de favoriser l autonomie de l l ve dans l utilisation des strat gies afin de consolider ses apprentissages Durant cette tape l apprenant assume presque seul la responsabilit et l application de la strat gie enseign e Enfin l enseignant l incite dans une derni re tape appliquer la strat gie lors de ses lectures diverses Aussi il insiste quand et pourquoi utiliser cette strat gie Giasson 2007 synth tise ces cinq tapes de l enseignement strat gique en les assimilant aux trois types de connaissances d
58. plus que les autres besoin d un enseignement explicite qui allie progressivement compl mentarit des t ches de d couverte de r solution de probl me de conceptualisation et d exercices et ce quels que soient les savoirs que l outil vise faire construire la compr hension en lecture la conscience phonologique la cat gorisation le concept d ordre pp 25 26 Les l ves qui rencontrent des difficult s de lecture ont donc besoin d un enseignement strat gique pour g rer leur compr hension Giasson 1995b Il importe par le modelage de les guider vers une pratique autonome des strat gies d apprentissage pour comprendre un texte et r pondre un questionnaire 21 en lien avec celui ci en leur enseignant non seulement les proc dures mais encore les conditions dans lesquelles celles ci doivent tre utilis es Vianin 2007 Les interventions p dagogiques visent rendre les l ves actifs dans leur recherche de sens avant pendant et apr s la lecture Il faut d velopper leurs comp tences m talinguistiques en leur permettant de prendre conscience des finalit s de la lecture soit comprendre ce qu ils lisent et pouvoir communiquer avec l auteur du texte Giasson 1999 cite diverses recherches r alis es tous les niveaux d enseignement du d but de l enseignement primaire l Universit sur l enseignement strat gique de lecture Les r sultats montrent de mani re g n rale qu il est possible de faire acqu
59. poss de un aide m moire cf Tableau 4 qui r capitule les strat gies utiliser Nous avons d j pr sent leurs fondements th oriques dans la premi re partie de cette tude Pr cisons que cet aide m moire favorise le transfert des comp tences acquises en classe puisqu il fait le lien entre les diverses situations d apprentissage Au tableau 4 nous pr sentons la d marche pour comprendre un texte et r pondre des questions 6 http www sasked gov sk ca docs francais fransk fran elem dem dem2 html consult le 2 juin 2011 29 Tableau 4 d marche pour comprendre un texte et r pondre des questions Les strat gies pour comprendre un texte et r pondre des questions Je lis deux fois le texte en faisant le film dans ma t te et en m interrogeant sur ce que l auteur veut dire est ce que je comprends ce que l auteur dit Si je ne comprends pas un mot une phrase ou une partie du texte je m arr te et je relis Je peux m aider du dictionnaire si n cessaire Dans tous les cas je r agis la perte de sens je l identifie et je trouve des solutions pour y rem dier Je reformule le texte dans mes propres mots selon la grammaire du r cit de qui cela parle quand et o cela se passe quel est le probl me et comment il est r solu pour v rifier ma compr hension du texte lu Je m morise ainsi les informations importantes Bien comprendre le texte m aide r pondre plus facilement aux questions Je re
60. propres mots C be amp Goigoux op cit St Laurent 2008 Giasson 1995b Giasson op cit L en a pris conscience car elle ajoute lors du deuxi me entretien cf Annexe Q le 20 juin l importance de se poser des questions sur le texte et de le reformuler si n cessaire dans ses propres mots pour le comprendre Du reste lors du premier entretien elle voquait d j l importance de r sumer pour se rappeler de l information Elle pr cise maintenant la strat gie en disant qu il faut le reformuler Nous faisons galement l hypoth se que si elle avait r alis l aspect primordial de cette strat gie pour comprendre un texte et les questions auxquelles elle devait r pondre l enseignement strat gique en lecture lui a permis d acqu rir des processus m talinguistiques relatifs son utilisation et son application en situation Enfin L mentionne encore l influence des connaissances ant rieures sur sa compr hension en parlant du livre d histoire c est plus facile si on conna t le sujet influence relev e par de nombreux chercheurs notamment Giasson 2007 et Ouzoulias 1995 L pensait galement simplement lire et r pondre aux questions pour tre valu e positivement pas son enseignant Actuellement elle r alise l importance de bien comprendre la signification du texte pour r pondre aux questions Comme le rel vent C be et Goigoux 2009 bien le comprendre permet effectivement d y r pondre plus fa
61. que l l ve a des fonctions de la lecture mais elle peut galement provenir de difficult s li es la compr hension des mots eux m mes p 262 Certains l ves rencontrent effectivement des difficult s de compr hension parce qu ils ont un vocabulaire limit St Laurent 2008 Il importe donc d encourager l apprenant qui a des difficult s de vocabulaire lire car plus il lira plus il d veloppera son vocabulaire et plus il sera 12 comp tent pour comprendre un texte Il importe aussi de lui proposer des strat gies lui permettant de comprendre le sens du mot inconnu l usage du dictionnaire ou du contexte c est dire comprendre la signification du mot en analysant la phrase dans laquelle celui ci est employ et l analyse morphologique soit d duire la signification du mot partir de l analyse du radical de la racine du pr fixe et du suffixe de mots qui appartiennent la m me famille Si ces strat gies sont toujours inefficaces l l ve en question a toujours la possibilit de demander l aide de ses pairs ou de son enseignant A noter que la ma trise du vocabulaire joue un r le primordial en lecture mais plus g n ralement nous pourrions pr ciser que les connaissances du sujet conditionnent fortement sa compr hension Giasson 2007 Vianin 2009 Quant aux crit res de coh sion propositionnelle et structurale ils ressembleraient davantage celui de coh rence interne et respectivement celui de coh r
62. quelles conditions Malgr ses difficult s adapter ses r ponses L a pris conscience de l importance de bien r pondre aux questions et de contr ler ses r ponses Pour cela elle doit s interroger sur la source de l information pour savoir si elle doit recopier ou r diger la r ponse partir des informations du texte ou si elle doit en plus faire le lien avec ses propres connaissances Nous constatons galement qu elle peut proc der si n cessaire une relecture strat gique pour rechercher l information D avoir reformul le texte lui permet assur ment de savoir quand elle doit relire et ce qu elle doit relire puisque les informations ont t m moris es Elle sait donc plus ou moins o se situent les r ponses aux questions d but milieu ou fin du texte De plus quand l information rechercher dans le texte est explicite elle rencontre peu de probl mes la localiser elle peut la reprendre et la recopier Elle a aussi compris quoi servait le signe typographique 57 Tableau 14 ressources et difficult s de L pour adapter ses r ponses selon la source de l information Ressources Analyse dans Paction Difficult s Analyse dans l action Ensuite qui a dit N ayez pas peur silence L information elle va tre o Dans le texte Mm C est les deux filles Ok Comment as tu obtenu cette r ponse Ben dans la phrase c est crit
63. qui a des difficult s en compr hension de l crit aurait tendance se pr cipiter sur les questions et recopier les informations recherch es dans le texte sans adapter ses strat gies aux diff rents types de question C be amp Goigoux 2009 Or comme le soul vent ces auteurs ou encore St Laurent 2008 il existe des questions qui demandent de recopier une information explicitement mentionn e dans le texte alors que d autres exigent de r diger la r ponse partir de plusieurs informations relev es dans celui ci ou partir de ses connaissances ant rieures Nous avons constat plusieurs reprises que L a d velopp des comp tences pour adapter ses r ponses aux types de question C est pourquoi nous pouvons faire l hypoth se que l enseignement explicite de strat gies y a contribu Elle a appris non seulement s interroger sur la signification des questions et sur la source de l information rechercher mais encore proc der une relecture strat gique si n cessaire A noter que d avoir reformul le texte auparavant dans ses propres mots lui permet de m moriser les informations et donc de rendre plus facile leur acc s puisqu elle sait plus ou moins o elles se situent Si L localise facilement les informations explicites dans le texte elle rencontre encore des difficult s r diger ses r ponses partir des informations qui sont implicites ou qui demandent de faire le lien avec ses propres connaissances L a
64. rir des strat gies de lecture aux sujets par exemple des chercheurs ont entra n avec succ s des l ves utiliser l inf rence Dewitz Carr amp Patberg 1987 l imagerie mentale Gambrell amp Bales 1986 l id e principale Jacobowitz 1990 les connaissances ant rieures Sachs 1984 la reformulation Feitler amp Hellekson 1993 et le r sum Malone amp Mastropieri 1992 p 223 Si les r sultats de ces recherches sont plut t positifs il manque n anmoins des donn es sur l utilisation des strat gies long terme En effet les mesures des recherches cit es par Giasson op cit sont souvent prises court terme C est pourquoi la suite de Garner 1992 Giasson op cit se demande si les apprenants cessent d utiliser les strat gies au bout d un certain temps ou s ils les modifient pour les adapter selon leurs besoins Relevons que nous pouvons aussi nous interroger quant la dur e de vie des strat gies apprises par l apprenant dans le cadre de cette recherche D autres auteurs notamment Giasson 1995b 2007 St Laurent 2008 Vianin 2009 et C be et Goigoux 2009 pr sentent galement des strat gies pour comprendre un texte et r pondre des questions De plus ceux ci ont le souci d apporter une aide l enseignant en lui proposant des d marches qu il peut r utiliser en classe Quant au programme d tude des coles fransaskoises il organise ses situations d enseignement et d apprenti
65. se lancer dans le questionnaire en recopiant des passages entiers pour r pondre aux questions C est pourquoi constatant ces faits dans notre pratique nous avons d cid de porter notre m moire sur l acquisition de comp tences m talinguistiques en lecture Plus pr cis ment l inscrivant dans une perspective cognitiviste nous interrogeons les apports d un enseignement strat gique sur l acquisition de strat gies m talinguistiques en compr hension de l crit Nous questionnons d une part l influence d un enseignement explicite de strat gies sur l acquisition de strat gies m talinguistiques soit des processus d autor gulation pour comprendre un texte et r pondre par crit des questions son sujet et d autre part sur l influence de cet enseignement sur les conceptions de l acte lexique Pour visibiliser les ventuelles influences r ciproques nous avons fait une tude de cas qui a port sur une l ve en sixi me primaire dans une commune du Valais avec qui nous avons travaill les strat gies m talinguistiques pour comprendre un texte et pour r pondre aux questions sur celui ci travers un enseignement strat gique notre objectif tait de l aider acqu rir des comp tences m talinguistiques lui permettant de g rer sa compr hension et d adapter ses strat gies de r ponse selon le type de question Pr cisons encore que l enseignement explicite de strat gies est un atout important dans la lutte contre l chec scol
66. talinguistique Paris PUF Hahn A 1984 Assessing and extending comprehension Monitoring strategies in the classroom Reading Horizons 24 4 231 237 Hakes D T 1980 The development of metalinguistic abilities in children Berlin Springer Verlag Houssaye J 1993 La p dagogie une encyclop die pour aujourd hui Paris ESF Jacobowitz T 1990 AIM A metacognitve strategy for constructing the main idea of the text Journal of Reading 33 8 620 624 Jakobson R 1963 Essais de linguistique g n rale Paris Editions de Minuit Karmiloff Smith A 1992 Beyond Modularity A Developmental Perspective on Cognitive Science Cambridge Ma MIT Press Lefebvre S Deaudelin C Lafortune L amp Loiselle J 2004 Implantation d une innovation Conceptions d enseignantes et d enseignants primaires relatives aux TIC In L Lafortune C Deaudelin P A Doudin amp D Martin Ed Conceptions croyances et repr sentations pp 239 263 Sainte Foy Presses de l Universit du Qu bec Lafortune L amp Robertson A 2004 M tacognition et pens e critique Une d marche de mise en relation pour l intervention In R Pallascio M F Daniel amp L Lafortune Ed Pens e et r flexivit pp 108 130 Qu bec Presses de l Universit du Qu bec Lumbelli L 1999 D velopper le contr le conscient de la compr hension de texte Un mod le d intervention In P A Doudin D Martin amp O Albanese
67. 95b Vianin 2009 Selon Giasson 2007 il peut para tre tonnant premi re vue qu une technique qui ne demande que de relire le texte puisse intervenir au niveau de la compr hension Cependant le fait peut fort bien s expliquer par le travail cognitif effectu au cours des relectures premi rement l nergie du lecteur n tant plus mobilis e par le d codage elle devient disponible pour les processus de compr hension deuxi mement on sait que la premi re lecture d un texte n am ne parfois qu une compr hension superficielle alors que les relectures permettent une compr hension plus approfondie et plus structur e C est ce qui se passe dans la technique de la lecture r p t e p 46 C est pourquoi nous comparons la compr hension en lecture la situation o nous lan ons un caillou dans l eau Vianin op cit En effet le rond cr par les vagues s agrandit en des cercles concentriques et en lecture le processus est identique apr s une seule lecture la compr hension est petite et seuls quelques l ments du texte ont t identifi s Lors de la relecture la compr hension grandit et de nouvelles informations viennent compl ter les premi res pp 268 269 Parfois une seule lecture peut suffire la compr hension du texte tant suffisante Nous pourrions comparer cela la situation o nous jetons un norme caillou dans l eau qui fait tout de suite un gros cercle Par la suite il
68. B et C voir tableau 2 pour r pondre aux questions auxquelles nous avons tr s souvent fait r f rence lors de nos interventions p dagogiques Tableau 2 strat gies pour r pondre aux questions A La r ponse est crite dans le texte il suffit de la recopier Pour la trouver il faut parfois reformuler la question B La r ponse n est pas crite mais toutes les informations sont dans le texte il faut les r unir pour d duire la r ponse C La r ponse n est pas crite il faut la r diger Il faut raisonner partir des informations du texte et de ses connaissances pour d duire la r ponse Il y a des questions pour lesquelles l apprenant est certain de sa r ponse Il n est donc pas oblig de relire le texte Par contre pour d autres sa relecture partielle ou compl te s impose car la r ponse trouver int gre plusieurs informations ou fait le lien avec ses propres connaissances Il importe ici de proc der une relecture strat gique soit s interroger sur ce qu il recherche et sur l endroit probable o il pourrait retrouver de mani re efficace les informations A noter que le rappel du texte selon la grammaire du r cit 24 facilite cette relecture car les informations ont t m moris es et comprises Avec cette strat gie galement nous pouvons faire le parall le avec les quatre niveaux de compr hension du texte En effet recopier une phrase pour r pondre une question implique davanta
69. Du reste si un mot tait mal lu elle pouvait l int grer directement sa compr hension du texte modifiant ainsi sa signification Par exemple nous avions vu que L avait confondu p che sous marine avec sous marin ce qui avait chang le sens de l histoire Vianin op cit mentionne effectivement que le lecteur en difficult aurait tendance automatiquement int grer le mot mal identifi la compr hension du texte et le tordre selon ses repr sentations initiales Il construit ainsi une coh rence personnelle qui trahit le contenu du texte p 261 Or pour comprendre le texte il importe que L collabore avec celui ci en lui faisant dire ce qu elle a le droit de lui faire dire C be amp Goigoux op cit Pour cela elle doit faire preuve de flexibilit cognitive face au texte lu Cependant comme nous l avons soulign dans l interpr tation des r sultats lorsque L lit un texte qui de plus est imag elle a de la peine se construire progressivement une repr sentation de celui ci qui int gre toutes les informations au fil de la lecture C be amp Goigoux op cit L peut reformuler le texte pour affiner sa compr hension Pour l aider dans ce processus nous lui avons propos pour commencer de reformuler le texte selon la grammaire du r cit Or par la suite il s est av r que cette strat gie n tait pas suffisante car elle ne lui permettait pas de saisir pr cis ment les nuances du texte
70. En outre nous constatons qu elle a su transf rer les comp tences en classe notamment lors des derni res tudes de texte des examens cantonaux de 2009 et de 2010 cf Annexes I et J qui ont t r ussies Elle a donc d velopp des comp tences pour localiser les informations explicites du texte et elle sait quand et pourquoi elle doit les recopier pour r pondre aux questions en proc dant une relecture strat gique si n cessaire Elle a galement pris conscience que la relecture et la reformulation du texte pouvaient aider la compr hension Il n emp che que nous avons pu constater qu elle ne r agit pas toujours la perte de sens Par cons quent et comme not plusieurs reprises L a acquis des connaissances d claratives proc durales et conditionnelles en lien avec les strat gies m talinguistiques pour comprendre un texte et r pondre des questions Elle conna t les strat gies qu elle sait utiliser et adapter selon le contexte d apprentissage En d autres termes elle a compris les strat gies et leur utilisation Elle conna t aussi l objectif de l tude de texte ce qui lui permet ainsi de s impliquer davantage dans son travail puisqu elle sait quoi elle sert am liorer sa compr hension Nous relevons encore le r le des synth ses m tacognitives sur le transfert des apprentissages Vianin 2009 note effectivement l importance d objectiver les apprentissages pour permettre l apprenant de transf rer les co
71. M Haute cole p dagogique du Valais P dagogische Hochschule Wallis Formation compl mentaire Enseignement sp cialis Av du Simplon 13 1890 Saint Maurice Master of Arts et Dipl me d enseignement sp cialis hep Haute cole p dagogique P dagogie sp cialis e Avenue de Cour 33 CH 1014 Lausanne www hepl ch Apports de l enseignement strat gique sur l acquisition de comp tences et de strat gies m talinguistiques en compr hension de M moire professionnel Travail de Sous la direction du Membres du jury St Maurice l crit Katia Bender Mazurczak Professeur Pierre Andr Doudin Pierre Vianin Jean Paul Mabillard Janvier 2012 Qu il nous soit permis de remercier ici le Professeur Pierre Andr Doudin Didier Eline Michelle Yannick et Louis qui nous ont soutenus tout au long de cette recherche Merci encore L qui est l origine de cette r flexion Table des mati res 1 Introduction 2 Revue de litt rature 2 1 Comp tence et strat gie 2 2 M tacognition 2 3 M talinguistique 2 4 M tacompr hension 2 5 Psychologie cognitive l ducation cognitive 2 6 Enseignement explicite de strat gies l enseignement strat gique 2 7 Enseignement et apprentissage de comp tences et de strat gies en lecture 3 Probl matique 4 M thodologie 4 1 Recherche action 4 2 Apprenant 4 3 Situation d enseignement et d apprentissage strat giques l tude de texte 4 4 D pouillement et ana
72. Pour commencer nous mettons en vidence l analyse de la situation initiale de L puis celle des processus d interventions et enfin celle de sa situation en fin d intervention Pour cela nous examinons ses r sultats scolaires cf Annexe C ses r ponses aux diff rents tudes de texte cf Annexes H I J K et L ses conceptions de la lecture Annexes N et O ses connaissances m talinguistiques sur les strat gies en lecture cf Annexes P et Q et pour finir ses processus m talinguistiques Annexes M et R 5 1 Analyse de la situation initiale de L 5 1 1 R sultats de L en compr hension crite au d but du deuxi me semestre 2010 2011 Comme relev pr c demment L rencontre en outre des difficult s d apprentissages en math matiques et en fran ais structuration des probl mes importants en compr hension de l crit Ses r sultats scolaires en compr hension de l crit mettent en vidence ses difficult s saisir la signification d un texte et r pondre des questions 4 7 3 7 3 1 3 3 et 3 4 cf Annexe C L ne s interroge pas sur le sens de sa lecture Qu est ce que l auteur veut dire De plus elle n identifie pas toujours correctement les mots lus et elle n a pas de m thode de travail Cependant elle s implique dans ses apprentissages a la volont de r ussir et elle s en donne les moyens mais les difficult s prennent le dessus et pr t ritent son parcours scolaire Elle donne encore par
73. a faim M me si ses comp tences lire entre les lignes ont progress nous relevons encore quelques difficult s en lien avec ce processus d inf rence et avec la comp tence r agir la perte de sens afin de non seulement bien comprendre le texte mais encore les questions pour pouvoir y r pondre Par exemple dans l valuation de 2009 il n y avait que la question 11 cf Annexe I qui demandait de d duire la r ponse partir de ce que le texte disait au sujet des lieux d exploitation de l arbre chocolat L n a pas su lire entre les lignes pour r diger sa r ponse qui n a en plus aucun lien avec la question Les cacaoyers ne poussent pas en Suisse Justifie cette affirmation Parce ce que ce furent des moines qui ajoutait du vin ou de la bi re au miel ou de la vanille En outre elle n a pas compris le sens de la question 12 de l valuation de 2009 cf Annexe D l induisant souligner l nonc Souligne la bonne proposition Le pili pili est diabolique parce qu a on chassait les d mons gr ce cette boison b il provenait du sang humain c il est un piment tr s fort qui a la couleur du sang Son vocabulaire peut encore parfois lui jouer des tours En effet ne sachant pas ce que ais voulait dire et ne cherchant pas d finir ce terme elle n a pas pu r pondre correctement la question 5 de l examen de 2010 de m me la question 12 de cette m me valuation o
74. aire car il permet d outiller les l ves quant leurs processus mentaux et leur offre la possibilit d acqu rir des strat gies efficaces pour apprendre Aussi notre tude poursuit tout fait les directives de l Office de l Enseignement Sp cialis OES 2006 soit aider les enfants ayant des besoins particuliers en leur fournissant les outils mentaux indispensables l acquisition du programme de base Cette tude comporte cinq parties principales Dans la premi re partie nous pr sentons la revue de la litt rature qui traite les concepts n cessaires cette recherche la d finition de comp tence et de strat gie la m tacognition la m talinguistique la m tacompr hension l ducation cognitive l enseignement strat gique et l enseignement et l apprentissage de comp tences et de strat gies en lecture Nous mettons ensuite en vidence dans les deuxi me et troisi me parties la probl matique avec ses questions de recherche puis la m thodologie de cette tude afin de clarifier ses objectifs et son d roulement Enfin nous pr sentons les r sultats en lien avec leur interpr tation pour faciliter la compr hension de l analyse quatri me partie Dans la cinqui me partie nous reviendrons sur nos questions de recherche pour y r pondre et les discuter 2 Revue de la litt rature Comme mentionn pr c demment nous traitons dans ce chapitre les concepts ciblant notre probl matique Pour commencer nous d fini
75. allaient Je n ai pas eu besoin de relire Tu vois que de reformuler dans tes propres mots l histoire t aide mieux comprendre le texte et aussi m moriser les informations de l histoire 31 05 11 texte permet de r pondre plus facilement aux questions Est ce que tu pourrais reformuler dans tes propres mots les quatre textes Oui Le texte 1 il parlait de quoi Des pigeons Des pigeons mm Enfin que dans un h pital la direction interdisait aux patients de donner manger aux pigeons parce qu il y avait des risques de maladie reformule sans regarder le texte D accord et le deuxi me texte Cela parlait du t l phone que si on se le faisait voler il y avait un nouveau truc qui existait en Inde ou je ne sais pas trop ben si on perdait le t l phone on pouvait facilement savoir o il tait on pouvait le faire sonner reformule sans regarder le texte D accord Le troisi me texte Il parlait de Leaticia et de son fr re Kevin Leaticia elle elle croyait que Sa maman lui avait permis d aller manger la cantine mais c tait juste qu il fallait attendre un petit peu Mais elle elle disait qu la cantine quand ils nous donnaient quelque chose ben quand on mangeait cela remplissait mais apr s quelques minutes plus tard cela laissait du vide parce qu ils nourrissaient pas assez et que Apr s je ne me rappelle plus du tout reformule sans regarder
76. ans le texte 3 dans ma t te 4 Dans une perspective strat gique et comme relev pr c demment nous avons organis les situations d enseignement et d apprentissage en trois tapes sur la base du programme d tude des coles fransaskoises Les tudes de texte choisies pour guider L dans l utilisation autonome des strat gies m talinguistiques sont de niveau de sixi me primaire 1 La pr paration l apprentissage nous clarifions ici les enjeux et les objectifs de l tude de texte Nous transmettons aussi L les informations n cessaires pour qu elle puisse mobiliser ses connaissances et anticiper la suite des apprentissages Nous lui pr sentons les strat gies apprendre pour comprendre un texte et r pondre des questions son sujet connaissances d claratives Par la suite elles sont r activ es chaque s ance d appui pour qu elle puisse faire le lien entre les nouveaux apprentissages et ses connaissances ant rieures Du reste ce lien favorise l int gration des comp tences en m moire long terme ainsi que leur r utilisation dans des contextes vari s rendant ainsi les apprentissages signifiants et donc motivants Nous relevons galement chaque fois les raisons et l importance de la strat gie pour devenir toujours plus efficace en tude de texte tout en pointant l objectif ultime de celle ci qui est celui d affiner sa compr hension en lecture connaissances conditionnelles Pour cela L
77. ase et savoir faire instrumentaux mais encore la compr hension des d finitions des fonctions et des finalit s de l crit donc un savoir linguistique comme m talinguistique C est un apprentissage technique et conceptuel Selon Ferreiro 1988 il s agit pour l criture de concevoir la construction d un syst me de repr sentation ou pour la lecture la reconstruction d un r el langagier partir de l interpr tation des l ments fournis par la repr sentation p 68 Chauveau 1997 montre encore l influence n gative d un rapport troubl l crit sur les apprentissages Un manque de clart m talinguistique ou plut t selon ses termes de repr sentation de l crit c est dire au sujet des d finitions des finalit s et des fonctions de l crit aurait pour cons quence une mauvaise ma trise dans le domaine Les bons et mauvais lecteurs se distingueraient effectivement quant leurs comp tences m talinguistiques Autrement dit ce sont les processus m talinguistiques de contr le des strat gies qui distinguent les lecteurs experts des lecteurs novices Relevons que si certains auteurs tels que Ferreiro 1988 Ouzoulias 1995 et Chauveau 1997 parlent des repr sentations de l crit d autres pr f rent ce terme celui de conception de la lecture notamment Vianin 2006 et Giasson 1995d 1999 Ajoutons n anmoins que Vianin 2009 ne parle plus des conceptions mais des repr sentatio
78. ation soit l examen cantonal de 2010 cf Annexe J Aussi nous relativisons notre premi re hypoth se car le conte du pourquoi et du comment est tr s proche de la grammaire du r cit noter que L tait peut tre moins son affaire Nous pensons n anmoins tant donn son r sultat sup rieur la moyenne qu elle a fait des progr s puisqu aux derni res valuations entre autre l examen cantonal de 2009 o elle n avait fait que 8 5 points sur 18 cf Annexe I ses notes taient moins bonnes A relever que dans ce dernier elle devait crire une lettre au courrier du lecteur et comme mentionn pr c demment cette structure textuelle ne fait pas r f rence la grammaire du r cit Pour conclure et revenir notre objet d tude nous pouvons mettre en vidence les progr s effectifs de L dans la compr hension en lecture malgr les difficult s relev es A nouveau nous faisons l hypoth se que l enseignement strat gique en lecture lui a permis d enrichir son r pertoire de strat gies m talinguistiques pour comprendre un texte et r pondre des questions qu elle r investit de mani re appropri e et efficace en situation classe 61 6 Discussion Ce chapitre reprend l interpr tation des r sultats Nous r pondons plus pr cis ment nos questions de recherche afin de mettre en vidence les l ments importants relev s dans la partie pr c dente Le but de cette tude est de mettre en
79. ation et une prise de conscience Ce qui diff rencie finalement la m talinguistique de la linguistique est le niveau de conscience langagi re du locuteur celui ci pouvant se situer un niveau communicatif de base c est dire pouvoir comprendre et produire des nonc s dans des conversations ou un niveau m talinguistique impliquant une prise de distance par rapport ce fonctionnement de base En cons quence l intention du sujet distinguerait le m talangage du langage ce dernier touchant au processus de prise de conscience de cet objet s miotique Entre les comp tences linguistiques et m talinguistiques 1l existe donc non seulement un d calage c est dire un saut qualitatif entre par exemple l utilisation d un mot et la capacit de r fl chir sur l arbitraire de celui ci capacit qui du point de vue d veloppemental appara t bien plus tardivement mais encore une continuit d veloppementale les comp tences de base devant tre pr sentes pour que l apprenant puisse passer un niveau sup rieur L usage conversationnel du mot pr c derait effectivement son usage r flexif Berthoud Papandropoulou 1980 Progressivement le concept de m talinguistique s est affin selon les auteurs la prise en compte des aspects d claratif et proc dural de la connaissance m talinguistique ayant jou un r le dans cette volution L aspect d claratif concernerait la connaissance qu a un individu des traits
80. atique par exemple reformuler le texte dans ses propres mots Un semestre aurait donc suffi L pour affiner sa compr hension sur les comp tences qu un lecteur doit avoir pour tre bon et les strat gies susceptibles d tre efficaces en lecture soit lire plusieurs fois se poser des questions quand elle lit bien comprendre pour pouvoir r pondre plus facilement aux questions se demander o est l information reformuler la r ponse si n cessaire et proc der une lecture strat gique De plus elle conna t maintenant l objectif de l tude de texte affiner sa compr hension et elle sait qu elle doit lire davantage pour am liorer sa lecture Ces strat gies en lecture lui auraient finalement permis de changer ses crit res pour valuer ses propres comp tences en lecture et ainsi sp cifier ses ressources et ses difficult s en lien avec la t che Connaissant celles ci les exigences des diff rentes types d exercice et les strat gies efficaces en lecture nous pouvons nouveau mettre en vidence qu elle a pu d velopper un sentiment de contr labilit et donc d auto efficacit renforc par ses r ussites et favorable aux apprentissages futurs comme l ont relev De Beni et Pazzaglia 1999 Pour finir si L dit utiliser ces strat gies nous pouvons le confirmer car nous avons pu observer leur application lors de l valuation des processus m talinguistiques sur la base de l analyse d une tude de texte Vianin 2009
81. ats positifs en tude de texte De Beni et Pazzaglia 1999 En outre L est davantage motiv e s investir dans des t ches de lecture Ces auteures pr cisent que d velopper des comp tences de type m ta permet d acqu rir un sentiment personnel d efficacit motivant l l ve 67 apprendre En effet selon Doly 1997 l enseignant cr e une motivation apprendre chez l l ve en construisant chez lui un concept de soi d apprenant et des m taconnaissances sur lui m me ce qu il sait ou ne sait pas ses ressources et ses difficult s par rapport des t ches et des strat gies Celles ci lui font prendre conscience de son propre r le dans ses comp tences et donc l aident d velopper l attribution interne et le sentiment de comp tence Il faudra toutefois davantage de r ussites L pour renforcer celui ci Pour clore ce chapitre revenons notre question g n rale de recherche qui tait Quels sont les apports de l enseignement explicite de strat gies en compr hension de l crit sur l acquisition de connaissances d claratives proc durales et conditionnelles en lien avec les strat gies m talinguistiques pour comprendre un texte et r pondre des questions et sur la clart cognitive de l acte lexique Cette monographie a permis de mettre en vidence les apports positifs d un enseignement et d un apprentissage strat giques sur l acquisition de comp tences et de strat gies m talinguistiques pour com
82. c les m mes intentions qu une recette de cuisine Il a aussi tendance s obstiner dans l utilisation d une strat gie qui s est av r e inefficace Au contraire un bon lecteur s aper oit qu il ne comprend plus et r agit en cons quence en relisant la partie incomprise ou en ralentissant sa lecture par exemple Pr cisons finalement que le bon lecteur a conscience des processus de lecture et de gestion de sa compr hension Il sait collaborer avec le texte pour lui donner du sens et adapter ses strat gies de lecture selon les besoins Pour conclure et comme le note Vianin 2009 les comp tences contr ler sa compr hension et r agir la perte de sens sont fondamentales dans le processus de compr hension en lecture le lecteur doit prendre conscience des incoh rences qui peuvent exister entre les informations du texte et entre celles ci et ses propres connaissances C est pourquoi pour cet auteur il importe de d velopper chez l l ve cette comp tence m talinguistique en lui permettant de construire une sensibilit face aux incongruences entre les informations du texte ou entre celles ci et ses propres connaissances Il importe de lui apprendre r agir la perte de sens 2 5 Psychologie cognitive l ducation cognitive Toute la psychologie cognitive se base sur le postulat d ducabilit de l intelligence en affirmant que les conduites intelligentes s apprennent et doivent tre enseign es explicitement Selon B che
83. cela Je n ai pas compris Le voisin tait venu pour lui demander du secours pour qu elle appelle le m decin de II est venu demander du secours pour quelles raisons L reprend le texte Ben l a dit il tait venu chercher du secours pendant que lui irait chercher Ah voil pour qu il puisse aller chercher le m decin Tu comprends maintenant Oui 23 05 11 Reformuler le texte permet d affiner sa compr hension Qu est ce que la question te demande Qu est ce qu on me demande dans cette question A quoi Re x Ref ler 1 cela veut dire je ne sais pas Qu est ce qu elle te demande cette question Comment est ce que tu S OEGE A j NE uestion pourrais la reformuler Qu est ce qu on voit que la joie lui redonnait des forces Cela veut dire q cimet Qu est ce qu on voit enfin dans le texte que la joie lui redonnait des forces Mm Alors comment est ce d ffiner sa que tu pourrais r pondre cette question Qu est ce que l auteur nous dit pour nous montrer que la joie compr hension lui redonnait des forces 23 05 11 Ok Tu pourrais m expliquer pourquoi tu as trouv facile la question 6 Parce qu il fallait remettre Reformuler le dans l ordre les r ponses Ok Et qu est ce qui t as aid pour remettre dans l ordre les phrases Ben j avais r sum le texte donc je savais comment les tapes
84. ces acquises En d autres termes cette grille l am ne s interroger sur ses connaissances d claratives proc durales et conditionnelles en lien avec le savoir trait Pr cisons que ces op rations mentales font aussi r f rence au processus de planification de contr le et de r gulation qui pouvaient tre mis en vidence par les questions que nous lui posions Qu est ce qu on te demande Pourrais tu le reformuler dans tes mots Quel est l objectif Comment vas tu t y prendre Comment pourrais tu le faire autrement Comment faire si tu ne sais pas Comment trouver la r ponse Qu est ce qui pourrait t aider dans la r solution de l activit Qu est ce que tu as appris Qu est ce que tu pourrais r utiliser en classe L peine tr s souvent identifier ce qui est exig dans l exercice r aliser Les consignes sont parfois incomprises Nous lui demandions de les reformuler dans le but d affiner sa compr hension Qu est ce qu il faut faire Qu est ce que l on te demande En lecture L devait galement s interroger sur les intentions de l auteur afin de ne pas perdre de vue que son objectif tait de comprendre ce qu elle lisait et si elle en perdait le sens elle devait s arr ter Pour r pondre aux questions sur le texte L devait parfois aussi les reformuler dans ses mots pour saisir leur intention Nous pouvons donc supposer que ce travail strat gique en lecture a galement donn l occasion L d am liorer sa compr
85. cilement Elle doit aussi bien saisir leur intention pour viter de r pondre hors propos De plus si elle relisait le texte jusqu ce qu elle trouve la r ponse elle proc de maintenant une relecture strat gique pour rechercher l information tout en s interrogeant sur sa source dans le texte ou dans sa t te ou encore dans les deux Elle sait qu elle doit reformuler la r ponse si elle n est pas explicite dans le texte En effet l apprenant mauvais lecteur a tendance lire plusieurs fois le texte jusqu ce qu il trouve les r ponses Giasson 2007 et si l information rechercher n est pas explicite dans le texte il risque d abandonner face l obstacle ce que L faisait auparavant En outre il ne sait pas toujours tr s bien ce qu il doit rechercher C be amp Goigoux op cit Pour finir nous doutions de sa prise de conscience relative ses difficult s en lecture A la suite du deuxi me entretien nous pouvons confirmer notre hypoth se L prend progressivement conscience de ses difficult s Auparavant elle consid rait ne pas rencontrer trop de probl mes pour se rappeler des informations et r pondre aux questions Elle se consid rait d ailleurs comme une lectrice moyenne sans 48 pouvoir l expliciter ou en faisant r f rence ses r sultats scolaires dont la moyenne en environnement sciences histoire et g ographie est de 4 A noter que L rencontre galement des difficult s dans l apprentis
86. claratives proc durales et conditionnelles pragmatiques selon cette chercheure Elles r pondent aux questions quoi connaissances d claratives description de la strat gie pourquoi connaissances conditionnelles explication sur l utilit de la strat gie pour comprendre un texte comment connaissances proc durales explicitation verbale de la strat gie interactions avec l l ve pour le guider vers la ma trise de la strat gie et quand utiliser telle ou telle strat gie en explicitant les conditions dans lesquelles la strat gie peut ou ne peut pas tre utilis e tout en valuant son efficacit connaissances conditionnelles En d autres termes l enseignant pr sente les connaissances d claratives proc durales et conditionnelles en lien avec les strat gies enseign es Nous pouvons faire le parall le avec la posture que l enseignant prend entre le savoir et l apprenant En effet si nous consid rons le triangle p dagogique de Houssaye 1993 il importe de s interroger sur la place de l enseignant entre le savoir et l apprenant Vianin 2009 Si au d but celui ci se situe entre les deux pour mod liser le savoir en construction par la suite il doit s loigner progressivement de cette relation pour favoriser une pratique autonome du savoir Pour commencer nous devons donc d finir les strat gies d apprentissage et les comp tences pr ciser leur utilit rendre transparents les processus et guider l l ve ve
87. classe Sa grande s ur l aide parfois galement si elle ne comprend pas ce qu elle doit faire A l cole elle est bien int gr e et a de nombreux amis L a redoubl la deuxi me primaire et n a pas atteint les objectifs de fin de cinqui me primaire Par cons quent elle suit un programme adapt depuis la sixi me primaire Nous la suivons trois fois par semaine dans notre local d appui le lundi matin deux heures le mardi matin une heure et le jeudi apr s midi une heure afin d atteindre les objectifs vis s cf Annexe A Outre ses difficult s d apprentissage en math matiques et en fran ais elle rencontre des probl mes importants en compr hension de l crit Nous avons donc cibl une partie de nos interventions p dagogiques sur l acquisition de strat gies m talinguistiques 4 3 Situation d enseignement et d apprentissage strat giques l tude de texte La prise en charge ciblant les objectifs sur l acquisition de comp tences m talinguistiques s est d roul e tous les lundis et mardis matin de huit heures neuf heures au local d appui Il importait encore que L apprenne g rer son fonctionnement cognitif dans le but de transf rer en classe les comp tences 28 acquises durant l appui Nous ajoutons galement l importante collaboration avec son enseignant titulaire Au tableau 3 nous pr sentons les objectifs sp cifiques en lien avec les comp tences m tacognitives et les strat gies enseign es pour comprendr
88. comp tences m talinguistiques et le renforcement de la confiance en soi Pour commencer il importe de clarifier avec l apprenant l enjeu de l tude de texte Selon Vianin 2009 s ils veulent pouvoir mobiliser les bonnes strat gies les enfants doivent d j tre capables de reconna tre une tude de texte et de comprendre ce qui est attendu p 267 Autrement dit si l l ve reconna t l tude de texte il lui est plus facile de la r aliser puisqu il sait vers quoi il s engage Par cons quent l tude de texte est d finie comme un exercice qui demande de r pondre des questions en tudiant un texte elle peut donc tre reconnue gr ce ses composantes un texte et un questionnaire Vianin op cit L apprenant doit galement prendre conscience que la finalit de la lecture est la compr hension et que l tude de texte lui permet d affiner cette derni re Ce n est qu une fois l enjeu et l objectif compris que le travail sur les strat gies pour comprendre un texte et r pondre des questions peut commencer Ensuite l apprenant doit lire le texte au moins deux fois avant de r pondre aux questions Cette lecture se fait en questionnant les intentions de l auteur en r agissant la perte de sens et en s aidant de la structure narrative du texte pour anticiper les informations Il importe ici d insister sur le fait que de se poser des questions durant la lecture permet de mieux comprendre les textes lus Giasson 19
89. compris le sens C est pourquoi nous pensons que l enseignement explicite de strat gies lui a permis d apprendre non seulement planifier et contr ler sa compr hension en lecture mais encore la r guler L cerne mieux quand elle ne comprend pas ce qu elle ne comprend pas ce dont elle a besoin pour comprendre et a enfin des strat gies pour r tablir ses pertes de compr hension Giasson 2007 Relevons galement qu elle a pris conscience que ses connaissances ant rieures pouvaient influencer sa compr hension du texte lu Du reste elle peut parfois tre d savantag e par son manque de vocabulaire qui comme le rappellent Giasson op cit et Vianin 2009 joue un r le primordial dans la compr hension en lecture Si le vocabulaire influence la compr hension en lecture la compr hension du texte peut aussi aider d velopper le vocabulaire Giasson op cit 62 Nous avons mis en vidence dans l analyse de nos r sultats que lorsque L ne comprend pas un mot ou une phrase elle relit le passage du texte Elle peut galement rechercher dans le dictionnaire le mot incompris Cependant nous constatons que celui ci ne permet pas toujours de faciliter la compr hension du mot recherch sa d finition tant parfois plus complexe et faisant r f rence d autres significations qui ne sont pas toujours en lien avec le mot lu dans le texte En effet comme le note Giasson 2007 le contexte du dictionnaire est plus difficile
90. de Hahn op cit ainsi que l entretien de Wixson ef al op cit ont t traduits et adapt s par Giasson 2007 Nous avons utilis ces adaptations dans le cadre de cette recherche Les questionnaires et l entretien portent sur le quoi lire le comment lire et le pourquoi lire A relever que nous avons modifi l intitul des questions de Vianin 2009 en parlant non pas de processus m tacognitifs mais plut t de processus m talinguistiques afin de pr ciser notre domaine d tude la m tacompr hension De m me pour l entretien Giasson 2007 adapt de Wixson et al 1984 il n est pas pour nous m tacognitif il est m talinguistique puisque l objet de r flexion sur lequel porte celui ci est linguistique Nous avons galement donn L ces m mes questionnaires et refait l entretien en fin d ann e scolaire 2010 2011 pour valuer l apport d un enseignement strat gique sur ses conceptions de la lecture et sur son acquisition de comp tences m talinguistiques A noter que les questionnaires pr sent s ci dessus permettent une premi re prise de conscience par L des strat gies avoir pour comprendre un texte et r pondre des questions En effet selon Giasson 2007 lorsque des l ves ne savent pas g rer leur compr hension en lecture une bonne fa on de commencer l enseignement consiste leur faire acqu rir des connaissances sur les strat gies m tacognitives Les l ves qui ne connaissent pas l existence
91. de s investir dynamiquement dans des activit s de lecture puisqu elle sait ce qu elle a appris et comment elle peut le r utiliser Par cons quent nous pouvons faire l hypoth se que les synth ses m tacognitives ont contribu au r investissement des strat gies en classe ses r sultats ayant progress En d autres termes d contextualiser les comp tences en les objectivant est l un des moyens pour favoriser le transfert Nous pouvons aussi penser que l aide m moire cf Tableau 4 a favoris le transfert des comp tences apprises dans le cadre de l appui en classe 69 Il n emp che qu en analysant nos situations d enseignement et d apprentissage strat giques cf Annexe R selon le triangle p dagogique de Houssaye 1993 nous avons constat notre tendance nous situer souvent entre le savoir et L l emp chant ainsi de mettre en pratique les strat gies et comp tences apprises du moins difficilement Aussi nous ne favorisions pas toujours son autonomie et donc le transfert de ses comp tences puisque nous la r gulions fortement En effet comment peut elle d velopper son autonomie si nous ne lui enseignons pas comment s auto valuer Or comme le note Doly 1997 nous savons qu il importe d apprendre l l ve s auto valuer c est dire prendre en charge son fonctionnement cognitif pour devenir autonome dans la gestion de ses apprentissages Dans la revue de la litt rature nous avons mis en vidence l importance de
92. demandait de faire une inf rence comme relev dans l analyse des r sultats de L aux r visions de fin d ann e Nous pouvons nous interroger plus g n ralement sur la raison de ses progr s car L a d velopp non seulement des comp tences en compr hension de l crit mais encore en expression crite en grammaire en orthographe en vocabulaire en g om trie et en calcul cf Annexe C Sont ils la cons quence d un enseignement strat gique en lecture ou d coulent ils plus g n ralement de l appui port sur la gestion de son fonctionnement cognitif Parall lement l enseignement de strat gies explicites pour comprendre un texte et r pondre des questions nous avons travaill avec L l attitude adopter lorsqu elle se retrouve face une t che scolaire Pour cela nous lui avons fourni une grille d analyse des op rations mentales cf Annexe E faire lorsqu elle se retrouve devant un exercice r aliser Celle ci l am ne se questionner sur ce qui est demand sur ses connaissances pr alables et donc sur ses ressources et ses difficult s pour l effectuer ainsi que sur la mani re de le faire tout en faisant le lien d une part avec ses connaissances ant rieures et d autre part avec les moyens de r f rence disposition Cet aide m moire la guide galement dans le contr le de son travail et dans la r flexion sur les liens faire avec d autres situations semblables o elle pourrait mobiliser les comp ten
93. des de texte des valuations cantonales tu as fait des notes bien au dessus de la moyenne Tu peux tre fi re de toi Apprenant Oui je suis contente Enseignant Tu pourrais expliquer les raisons de tes progr s Apprenant J ai appris de nouvelles choses pour faire des tudes de texte je me pose des questions quand je lis j ai appris r sumer savoir o elle est l information pour r pondre aux questions reformuler les r ponses 06 06 11 L a pris conscience de ses progr s qu elle peut expliquer elle conna t et utilise des strat gies pour comprendre un texte et r pondre des questions r sumer savoir o est l information reformuler les r ponses Nous avions d j mis en vidence ce sentiment de contr labilit dans l analyse des processus m talinguistiques en lien avec l tude de texte de niveau cinqui me primaire En r alisant qu elle a fait des progr s L attribue ses r ussites et ses checs des causes internes et contr lables renfor ant ainsi sa motivation s impliquer dans ses apprentissages ult rieures Cette prise de conscience lui permet de r aliser qu elle est capable de r ussir faire une tude de texte ce que l analyse de l examen cantonal de 2011 que nous pr sentons maintenant a galement d montr 5 3 Analyse de la situation de L en fin d intervention 5 3 1 R sultats de L l examen cantonal de 2011 Pour sortir du programme adapt
94. diff remment il est donc normal de penser que si celle ci est facile il est plus ais de la r ussir Pour conclure L malgr une prise de conscience relative quant ses difficult s en lecture compr hension et identification de mots se sait capable de lire Elle dit aimer lire mais ne doit pas lire souvent puisqu elle ne le fait que si elle a le temps ou si elle s ennuie Elle ne donne pas l impression de lire pour le plaisir mais lire est tout de m me une activit importante Elle a n anmoins pris conscience des fonctions diverses de la lecture s informer et communiquer Nous nous demandons si elle a v ritablement pris conscience que la lecture implique un travail de d codage et un travail de compr hension Pourtant lire pour L suppose de raconter une histoire et raconter une histoire suppose de la comprendre C est pourquoi nous pensons que L r alise tout de m me l importance de la dimension compr hensive de l acte de lire Elle sait galement qu il existe divers supports de lecture Nous constatons que L a peu modifi ses conceptions entre les deux passations du questionnaire Elle met n anmoins en vidence dans un deuxi me temps l importance du lien entre la lecture et l criture probablement travaill en classe avec son enseignant titulaire lors de l apprentissage de la dict e Nous pouvons aussi relever qu elle fait r f rence d autres strat gies pour comprendre un texte lire entre les lignes qui sera
95. e comme une morte comme nous l avons constat dans l analyse des tudes de texte des examens cantonaux de 2009 et de 2010 cf Annexes I et J Enfin si le texte n est pas vraiment compris nous pouvons observer les effets sur ses r ponses qui sont parfois impr cises et hors propos Si L localise les informations explicites pour r pondre aux questions elle a davantage de probl mes lorsqu elle doit r diger les r ponses en raisonnant partir du texte et de ses connaissances nouveau nous pouvons mettre en vidence ses difficult s se d tacher du texte pour faire des inf rences partir des informations fournies par ce dernier et de ses connaissances Nous constatons n anmoins des progr s au fil des s ances d appui ce qui ressort galement des valuations cantonales de 2009 et de 2010 cf Annexes I et J Pour conclure nous faisons l hypoth se que L a fait des progr s en compr hension de l crit m me si des fois elle ne comprend que globalement le texte et qu elle inf re difficilement les informations implicites Ses r ponses aux questions mettent en vidence ses difficult s lire entre les lignes et cela m me si elle a r alis l importance de bien comprendre les questions et de s interroger sur la source de l information pour y r pondre ad quatement Elle a tout de m me appris reformuler les r ponses et elle peut aussi atteindre un niveau de compr hension du texte d ordre inf rentiel
96. e Nous confirmons ainsi notre hypoth se que L a pris conscience de ses difficult s et de ses ressources lui permettant ainsi d tre toujours plus efficiente en lecture Au tableau 10 nous mettons en vidence les ressources de L pour comprendre un texte et les questions Elle a pris conscience que reformuler le texte dans ses propres mots lui permet d une part de voir si elle a compris le texte et d autre part d affiner sa compr hension Elle a aussi r alis l importance de lire plusieurs fois le mot la phrase le paragraphe ou le texte pour les comprendre De plus elle sait qu elle peut chercher les mots incompris dans le dictionnaire pour en saisir leur signification si le contexte de la phrase ne l a pas aid e aboutir une solution appropri e L rel ve toutefois que parfois une seule lecture peut lui suffire les textes tant plus courts et tout de suite compris Le caillou jet dans l eau peut d j produire un norme rond Elle a donc compris l importance de prendre du temps pour comprendre le texte et de ne pas se pr cipiter sur les questions attitude propre aux l ves en difficult de lecture C be amp Goigoux 2009 Elle prend galement le temps de bien comprendre la signification de ces derni res afin de pouvoir y r pondre correctement comme nous l avons d j mentionn dans l analyse des synth ses m tacognitives A ce propos nous faisons l hypoth se que L m me si elle a compris ce que 52 demandaie
97. e Nous savons que celles ci se construisent lentement et peuvent perdurer malgr un enseignement pour les modifier Doudin 2011 Les conceptions sont relativement stables et difficilement modifiables Giordan et De Vecchi 1994 mentionnant les changements conceptuels dans le domaine des sciences mettent galement en vidence la difficult de modifier les conceptions scientifiques des apprenants si celles ci ne sont pas prises en compte puisque c est partir d elles qu ils peuvent s engager activement dans les apprentissages En effet l l ve acteur de ses apprentissages construit au cours de son histoire sociale au contact de l enseignement mais bien plus encore travers toutes les informations m diatis es et les exp riences de la vie quotidienne une structure conceptuelle dans laquelle s ins rent et s organisent les connaissances appropri es et les op rations mentales maf tris es Cet assemblage est la fois une structure permettant d assimiler ou non les informations nouvelles et un outil partir duquel chacun va d terminer ses conduites et n gocier ses actions p 66 Par cons quent si nous ne consid rons pas ces derni res il y a fort parier que les nouvelles connaissances viennent se 64 plaquer sur les anciennes sans cr er de v ritables liens Avec le temps le risque est qu elles s effritent progressivement laissant r appara tre les conceptions initiales L poss de des conceptions de l ac
98. e mais sans les mettre en pratique En effet nous avons pu observer ses difficult s s interroger d une part sur les id es contenues dans l histoire et d autre part sur les parties du texte qu elle ne comprenait pas N anmoins nous constatons par la suite que L a appris utiliser ces strat gies en situation d enseignement et d apprentissage strat giques en lecture Elle s interroge davantage sur les mots les phrases ou les passages du texte qu elle ne comprend pas elle a appris r agir la perte de sens Elle pr cise galement que penser autre chose n aide pas comprendre le texte Concernant l item 2 qui pr sente la strat gie crire l histoire dans ses propres mots permet de mieux la comprendre nous pensons que L l a probablement exp riment e en classe avec ses pairs lorsqu elle a d pr senter un roman la suite de son criture dans ses propres mots Nous pouvons toutefois nous demander si elle ne confond pas tout simplement cette strat gie avec celle touchant la reformulation de l histoire dans ses propres mots travaill e en appui Nous constatons que L a r pondu diff remment trois autres items souligner les parties importantes de l histoire relire le texte mot mot et r crire tous les mots du texte Si au d but elle affirme souligner toujours les informations importantes pour mieux comprendre l histoire plus tard elle mentionne qu elle ne le fait presque jamais A ce propos n
99. e Boeck Universit Vianin P 2009 L aide strat gique aux l ves en difficult scolaire Bruxelles De Boeck Universit Vianin P 2010 P dagogie du projet dans l enseignement sp cialis Cours donn dans le cadre de la formation des enseignants sp cialis s II St Maurice Hepvs Vianin P 2011 L appui p dagogique int gr transfert et appui p dagogique powerpoint Cours donn dans le cadre de la formation des enseignants sp cialis s II St Maurice Hepvs Wixson K Bosky A Yochum M amp Alverman D 1984 An interview for assessing student s perception of classroom reading tasks The reading Teacher 37 4 346 353 75 10 Annexes Annexe Annexe B Annexe C Annexe D Annexe E Annexe F Annexe G Annexe H Annexe I Annexe J Annexe K Annexe L Annexe M Annexe N Annexe O Annexe P Annexe Q Annexe R Objectifs du programme adapt Bilan du programme adapt Bulletin des notes Confiance en soi notes prises le 20 janvier 2011 et le 27 juin 2011 Op rations mentales et t ches scolaires Vianin 2010 Bar me Strat gies pour adapter ses r ponses selon le type de question St Laurent 2008 p 227 Evaluations en compr hension de l crit faites en classe durant le deuxi me semestre L avalanche Reportage tir du livre de lecture de 6P Au fil des textes pp 96 100 Premier de cord e La cha ne tir du livre de lecture de 6P Au fil des textes pp
100. e cadre de cette recherche nous avons aussi amen l apprenant faire la synth se m tacognitive du travail effectu et des apprentissages r alis s pour lui permettre de les identifier en les nommant Nous pensons que ce travail de d contextualisation c est dire d objectivation des comp tences rend possible la prise de conscience des progr s r alis s et favorise ainsi le transfert des comp tences d autres contextes Notre objectif tant que l apprenant puisse r investir en classe les comp tences apprises en appui il importait donc d une part de les objectiver et d autre part de le guider vers une pratique autonome 26 des strat gies m talinguistiques d finies au pr alable quant leur utilisation et aux conditions de cette derni re Enfin nous avons mis en vidence que les l ves qui rencontrent des difficult s en lecture ont besoin plus que les autres d un enseignement explicite de strat gies Aussi du point de vue didactique cette recherche montre l importance du r le que l enseignant peut avoir dans l acquisition de strat gies en tude de texte en lien avec le d veloppement de comp tences de l ordre du m ta En effet en int grant des activit s m talinguistiques dans sa pratique p dagogique il permet l apprenant d tre toujours plus performant dans ses apprentissages ayant d velopp une conception claire des d finitions et des fonctions de la lecture et ayant acquis des strat gies de
101. e des traits structuraux du langage doit tre un pr requis de leur prise en compte d lib r e dans le contr le par le sujet de ses propres activit s de traitement linguistique Gombert op cit p 15 Ajoutons galement que ces comp tences m talinguistiques apparaissent tr s t t du point de vue d veloppemental En effet si le savoir m talinguistique est davantage sollicit l cole travers l apprentissage de la lecture et de l criture ainsi que celui de la grammaire il appara t bien avant que l apprenant re oive un enseignement formel de la langue Berthoud Papandropoulou 1991 d s l ge de deux ans l enfant peut commencer faire des auto corrections se questionner sur les noms et employer la n gation avec la fonction de d n gation entre autres D s l ge de trois ans des termes m talinguistiques tels que dire appeler ou les noms apparaissent c est aussi cette p riode que les enfants commencent faire des remarques sur la relation entre le signifiant et le signifi du signe linguistique Slobin 1978 Bonnet amp Tamine Gardes 1984 Karmiloff Smith 1992 Ces comp tences sont de nature m ta puisqu elles engagent le sujet prendre de la distance par rapport son fonctionnement communicatif de base Elles vont s affiner progressivement avec l ge et travers les interactions avec le milieu social Par la m diation d un adulte ou d u
102. e un texte et r pondre aux questions Lors des entretiens effectu s le 17 f vrier 2011 pour la premi re fois et le 20 juin 2011 pour la seconde nous avons pr sent L son livre de lecture Au fil des textes que son enseignant titulaire utilise pour faire des tudes de texte entre autres et son livre d histoire tous deux accompagn s d un questionnaire Ayant d cid de n interroger L que sur les conceptions nous ne lui avons pas pos les questions 13 14 et 15 qui demandent de faire une partie de l activit et d valuer un exercice fictif L analyse des situations d enseignement et d apprentissage nous renseigneraient quant aux strat gies effectivement utilis es Enfin l analyse des retranscriptions int grales des sept s ances d appui cf Annexe R fournissent des informations quant l acquisition de strat gies m talinguistiques enseign es et de son application en classe par L Elle permet aussi de mesurer les ventuels progr s quant sa compr hension g n rale en lecture Ces informations ont galement amen des l ments pour adapter en cours de recherche nos interventions p dagogiques aux besoins de L Comme explicit pr c demment les retranscriptions des 33 situations d enseignement et d apprentissage strat giques mettent en vidence la partie guid e voire autonome des strat gies enseign es Nos interventions se sont d roul es sur quatre semaines savoir tous les lundis et mardis matin p
103. e un texte et r pondre aux questions Tableau 3 objectifs de l intervention Comp tences vis es Objectifs sp cifiques e Int grer les rituels au d but des cours d appui et dire pourquoi on fait tout cela prise de conscience de ses difficult s et de ses ressources e Dire son ma tre ce qu elle a fait appris pendant l appui transfert des apprentissages comp tences COMPARE gt e R fl chir avant de faire activer les connaissances ant rieures m tacognitives A Pe e Planifier contr ler et r guler ses apprentissages et son fonctionnement cognitif identifier la consigne l objectif de l activit planifier les tapes et contr ler son travail e Justifier ses r ponses e Comprendre les textes lus raconter dans ses mots l histoire lue de qui parle t on quand cela se passe o cela se passe quel est le probl me comment le probl me a t il t r gl comment l histoire se termine t elle gt faire le film dans ma t te e R agir la perte de sens qu est ce que l auteur veut dire Comp tences e R pondre des questions en lien avec le texte m talinguistiques e Acqu rir des strat gies de compr hension de texte lire deux fois reformuler le texte dans mes propres mots r pondre aux questions e Distinguer les quatre sources de r ponses des questions dans le texte dans une phrase 1 dans plusieurs phrases 2 ou dans ma t te dans ma t te et d
104. elle devait faire le lien entre l adjectif baln aire et le bord de mer pour pouvoir r pondre cf Annexe J Parmi les trois titres propos s encadre celui qui convient ce texte a Une fille ais e b Une maman d pensi re c Une m re courageuse L a encadr la premi re r ponse alors que le texte 3 parle d une famille pauvre Trace une croix dans la bonne case Orange Beach est une ville au bord de la mer Vrai Faux Le texte ne le dit pas L coche le texte ne le dit pas ne comprenant pas le sens du mot baln aire Enfin les questions portant sur la signification des phrases afin de retrouver dans le texte celles qui ont le m me sens cf Annexes I et J question 6 de l valuation de 2009 et question 10 de l valuation de 2010 cf Tableau 11 06 06 11 peuvent encore poser probl me L Chez l apothicaire on pouvait s alimenter en chocolat des miliers de personnes d pendent de la r colte de cacao pour leur bien tre et leur suivi L abonn peut d clencher une sonnerie aigu Le voleur n a plus le choix il doit se d barrasser Les interrupteurs ne fonctionnent plus et font un bruit ennuyeux une alarme strident qui ne s teint que lorsque la batterie est puis e R pondre ces questions demande d avoir une compr hension fine du texte ce qui lui fait encore parfois 7 Nous ne nous penchons ni sur l orthographe ni sur la syntaxe de la phrase qui peuve
105. elon Vianin 2009 quand le lecteur a de bonnes connaissances d claratives correspondant au contenu du texte sa lecture sera beaucoup plus ais e et il comprendra beaucoup plus facilement son texte Sa compr hension sera donc plus approfondie et l int gration des nouvelles informations se fera plus facilement puisqu elles s inscriront ais ment dans le r seau conceptuel du lecteur p 262 14 Enfin la troisi me variable est le contexte de lecture Comme le constate Giasson 1995a celui ci comprend des l ments qui ne font pas mat riellement partie physiquement du texte et qui ne concernent pas sp cifiquement les connaissances ou les habilet s du lecteur mais qui influent sur la compr hension du texte p 74 Nous pouvons distinguer le contexte physique soit le temps disponible le bruit de la classe une situation formative ou valuative le contexte social les remarques de l enseignant les questions des camarades et le contexte psychologique le stress les intentions de lecture La compr hension en lecture peut donc varier selon ces trois variables et plus elles seront imbriqu es meilleure sera la compr hension Giasson op cit A l inverse si l une des trois variables ne joue pas son r le des probl mes de lecture surgissent Ajoutons qu il existe quatre niveaux de compr hension de complexit croissante litt rale inf rentielle critique et cr ative Giasson 2007 programme d tude des
106. ement l importance de savoir lire pour son m tier plus tard Quel enfant n a t il pas entendu qu il est important de travailler l cole pour plus tard pour choisir le m tier qu il souhaite L d finit encore la lecture comme la capacit de pouvoir raconter Elle a tout fait raison si nous comprenons ce que nous lisons nous pouvons le raconter dans nos propres mots Elle pr cise lire signifie raconter une histoire C est galement apprendre plein de choses A ce propos nous relevons nouveau l importance que L porte la fonction informative de la lecture celle ci lui permet d apprendre des choses Lors de la deuxi me passation du questionnaire elle rajoute que lire c est crire Elle l explicite en disant Quand tu lis t apprends crire le mot L a pris conscience des influences r ciproques entre l apprentissage de la lecture et celui de l criture relev es par divers chercheurs dont Ehri 1997 lire aide orthographier les mots et en retour orthographier les mots correctement aident mieux les lire Comme le rel ve cette chercheure lire et orthographier sont les deux faces de la m me m daille c est presque la m me chose Le livre d cole comme support de lecture est mentionn dans les deux questionnaires Nous comprenons sa r ponse puisqu il fait partie de sa vie scolaire Il est notamment utilis par son enseignant titulaire pour faire des tudes de texte Aussi il est normal q
107. ence externe soit la comp tence d tecter un niveau conceptuel les contradictions entre les phrases ou entre celles ci et ses propres connaissances Gombert 1990 Ce chercheur diff rencie de plus le contr le de la coh rence du texte et celui de sa coh sion En effet si v rifier la coh rence du texte implique de manipuler des variables de nature s mantique contr ler sa coh sion exige de pouvoir utiliser des variables de nature morphosyntaxique Notons encore que ces crit res pour v rifier sa compr hension sont aussi en lien avec les processus de lectures pr sent s par Giasson op cit selon qu ils touchent la phrase les relations entre les phrases ou plus globalement le texte que nous pr sentons ci dessous Enfin le crit re de compl tude de l information est fortement li aux d finitions aux fonctions et aux finalit s de la lecture Plus nous sommes clairs avec quoi lire pour quelles raisons et dans quels buts c est dire plus nous avons d velopp une clart de l acte lexique plus nous pouvons contr ler que le texte contient les informations recherch es Lorsque l l ve est capable de r agir la perte de sens c est dire de constater qu il y a une perte de compr hension et d en identifier la source l enseignant doit lui enseigner de mani re explicite diverses strat gies pour qu il puisse r cup rer le sens perdu Nous avons retenu pour notre recherche comme strat gie la relecture relire le mot s i
108. endant 1 heure 16 et 17 mai 2011 23 et 24 mai 2011 30 et 31 mai 2011 et le 6 juin 2011 La raison qui nous a amen s ne retranscrire que cette phase de notre enseignement est que celle ci met en vidence les processus en lien avec les strat gies enseign es mises en uvre par L alors que la partie modelage montre davantage nos propres processus en lien avec celles ci Les retranscriptions permettent de visibiliser la compr hension que L a des strat gies et de leur utilisation Les crit res choisis pour analyser nos situations d enseignement et d apprentissage strat giques sont en lien avec les principes de l enseignement strat gique l importance d activer les connaissances ant rieures pour faire le lien avec les nouvelles et favoriser ainsi leur int gration dans la m moire long terme Tardif 1992 Giasson 2007 et l importance de verbaliser les apprentissages pour les objectiver et permettre ainsi leur transfert dans des contextes autres que celui qui a permis leur apprentissage Tardif op cit Tardif 1999 Vianin 2009 Pour cela nous avons proc d apr s chaque s ance d appui l laboration d une synth se m tacognitive en interrogeant L sur le travail effectu ses objectifs les apprentissages r alis s et leur transfert en classe Qu avons nous fait Pour quelles raisons et Qu as tu appris que tu pourrais r utiliser en classe Ajoutons encore nos nombreuses verbalisations des strat gies utilis
109. ent pertinent de comparer sur des apprenants d ges diff rents ces deux variables La r flexion sur la dur e long terme des strat gies acquises prendrait ici toute sa valeur Pour conclure si ces limites restreignent notre recherche elles nous ont toutefois permis de faire des hypoth ses explicatives quant aux influences des strat gies enseign es sur l acquisition de comp tences m talinguistiques De plus celles ci peuvent tre prises comme les points de d part pour des investigations futures Nos r sultats de recherche peuvent contribuer ces derni res 71 9 R f rences bibliographiques Allal L 2002 Acquisition et valuation des comp tences en situation scolaire In J Dolz amp E Ollagnier Ed L nigme de la comp tence en ducation pp 77 94 Bruxelles De Boeck Universit Baker L 1985 How do we know when we don t understand Standards for evaluating text comprehension In D L Forrest Pressley G E Mackinnon amp T G Waller Ed Metacognition cognition and human performance pp 155 205 Orlando FL Academic Press Baker L 1991 Metacognition reading and science education In C M Santa amp D E Alvermann Ed Science Learning Processes and applications pp 2 14 Newark DE International Reading Association Bazin A amp Girerd R 1997 La m tacognition une aide la r ussite des l ves du primaire In M Grangeat amp P Meirieu Ed La m tacognition une
110. ermettant de g rer sa compr hension de l crit Enfin elle sait encore que penser autre chose lorsqu elle lit sauter les parties qu elle ne comprend pas et lire aussi vite qu elle peut ne favorisent pas cette derni re 46 5 2 5 Entrevue portant sur l analyse des strat gies m talinguistiques en lecture Nous avons r alis ces entrevues avec L afin d valuer la mani re dont elle aborde une activit de lecture A relever que le deuxi me entretien 20 juin s est d roul la suite d un appui portant sur la r vision des strat gies apprises en vue de l examen cantonal du lendemain Aussi ses r ponses ont peut tre t influenc es par ce bilan des apprentissages Au tableau 7 nous mettons en vidence l analyse des connaissances de L sur ses strat gies m talinguistiques qui se sont largies Tableau 7 analyse des strat gies m talinguistiques selon Giasson 2007 adapt e de Wixson ef al 1984 cf Annexe Q Crit res d analyse 17 02 11 20 06 11 Manuels scolaires Au fil des textes Livre d histoire Au fil des textes Livre d histoire Conception des fonctions de la lecture pour faire des tudes de texte pour savoir ce qui s est pass pour faire des tudes de texte pour savoir ce qui s est pass je ne sais pas pour savoir ce qui s est pass pour am liorer la compr hension pour savoir ce qui s est pass
111. es les questions qu il faut se poser L pointe l aide mots Vous avez fait cet exercice par deux Est ce que les m moire Ben j ai pris la feuille et en fonction des strat gies dont nous avons parl te disaient quelque questions qu il faut se poser j ai r sum le texte chose 24 05 11 Quelles sont les strat gies que tu as utilis es la J ai pris la feuille de l aide m moire pour savoir derni re fois pour comprendre le texte quelles questions je devais me poser pour r sumer le texte et j ai lu deux fois 30 05 11 Aujourd hui on va faire une nouvelle tude de texte Pour le texte le lire plusieurs fois pis pour les Mais juste avant de commencer cette tude de texte questions de savoir o elle est l information si elle est quelles sont les strat gies que tu connais pour dans le texte dans une phrase ou dans plusieurs phrases comprendre un texte et r pondre des questions ou si elle est dans ma t te 31 05 11 Quelles sont les strat gies que tu as utilis es pour Pour le texte je l ai lu et pis au fur et mesure que je comprendre un texte et r pondre la premi re le lisais plusieurs fois ben je comprenais Et pour question r pondre aux questions ben d abord j ai lu la question et je me suis demand o elle tait l information si je devais chercher dans ma t te ou bien si l information tait dans le texte dans un paragraphe ou bien dans une phrase Pis apr s
112. es apprises pour comprendre un texte et r pondre des questions A noter que cette volution dans la connaissance et l utilisation des strat gies en lecture a t mise vidence par l analyse des processus m talinguistiques vue pr c demment Cette analyse a aussi relev que L a appris les appliquer Ceci expliquerait sa r ponse l item g du deuxi me questionnaire qui a t probablement compris comme le transfert des strat gies et non comme le fait de bien faire l activit Nous faisons donc l hypoth se que l enseignement strat gique en lecture dont le souci majeur est le transfert des comp tences a modifi les conceptions de L ce sujet elle a appris appliquer les strat gies enseign es Dans le deuxi me questionnaire elle ajoute encore deux autres items je r ussis une fiche de lecture parce que l exercice tait facile cause externe et gr ce mon intelligence cause interne Aussi nous pensons que notre intervention p dagogique a encore modifi les conceptions de L ce propos En effet et comme relev pr c demment prendre conscience du lien entre l utilisation de la strat gie et sa r ussite permet de d velopper un sentiment d auto efficacit qui va de pair avec la confiance en soi et la perception de son intelligence Doudin amp Martin 1992 De Beni amp Pazzaglia 1999 Tardif 1992 Parall lement elle a pris conscience de la valeur de la t che et que selon celle ci elle devra s engager
113. et faire des inf rences En effet L a une compr hension plut t globale de la signification des textes lus qui ne l aide pas toujours r pondre aux questions Rappelons que son niveau de compr hension du texte est litt ral m me si la fin de l intervention elle a fait des progr s et que celui ci est davantage inf rentiel Aussi face la difficult de L de bien saisir le sens du texte nous avons modifi nos interventions p dagogiques Au lieu de partir de la structure narrative du texte nous l avons guid e reformuler celui ci en fonction du ressenti des personnages d crits dans l histoire C be et Goigoux 2009 pr cisent que la compr hension de l implicite du texte repose sur une compr hension fine non seulement de leurs actions mais encore de leurs pens es et de leurs motions En modifiant ainsi nos interventions aux besoins de L nous avons int gr l action au processus de recherche qui est le propre de la recherche action Dolbec amp Cl ment 2004 63 2 L enseignement explicite de strat gies en compr hension de l crit contribue t il l acquisition de comp tences m talinguistiques pour adapter les r ponses aux types de question Nous avons mis en vidence qu une bonne compr hension du texte facilite le passage aux questions L a compris l importance de prendre du temps pour comprendre celui ci avant de r pondre ces derni res Dans l analyse des r sultats nous avons voqu que l enfant
114. eurs buts leurs sentiments et leurs motions ainsi que leurs connaissances et leurs raisonnements Nous avons repris cette strat gie afin de guider L s interroger sur le ressenti des personnages d crits dans les textes Enfin pour r pondre aux questions il importe d adapter ses strat gies Certaines r ponses peuvent tre recopi es partir du texte puisque l information rechercher est pr cise alors que d autres doivent tre r dig es celle ci n y tant pas explicitement mentionn e Parfois il importe encore de relier les informations entre elles et de faire le lien avec ses propres connaissances pour pouvoir r pondre aux questions Autrement dit L doit adapter ses r ponses selon la source de l information comme relev par diff rents chercheurs notamment Giasson 2007 St Laurent 2008 et C be et Goigoux 2009 Ces derniers 2009 notent effectivement l importance d analyser les questions pour savoir ce qui est demand afin d adapter ses strat gies de relecture aux diff rents types de question bref il faut entre autres savoir quand comment et pourquoi il est n cessaire de relire p 76 Au tableau 14 nous relevons les ressources et les difficult s de L adapter ses r ponses Nous constatons que tr s souvent nous avons d notamment le 31 mai lui expliciter la strat gie pour adapter ses r ponses aux types de question afin de lui permettre de mieux cerner comment utiliser cette derni re et
115. f rer aux informations qu il fournit Vianin 2009 Il n emp che que nous pouvons faire l hypoth se que l enseignement explicite de strat gies l a sensibilis e au processus d inf rence et a enrichi par la m me occasion son r pertoire de connaissances de strat gies Enfin L lit que lorsqu elle s ennuie cf Annexe N m me r ponse au deuxi me questionnaire C est pourquoi nous pensons qu elle ne lit pas souvent la maison cela m me si nous lui r p tons l importance de lire En outre m me si elle dit aimer lire nous supposons que la lecture n est pas son premier hobby Elle lit lorsqu elle n a plus rien d autre faire Nous lui avons pourtant expliqu que nous m mes nous lisons galement pour le plaisir et tr s souvent avant de nous coucher Ce discours a probablement influenc L lorsqu elle crit qu elle lit avant de s endormir cf Annexe N question 7 du 7 f vrier Elle signale aussi qu elle lit une fois les devoirs termin s rejoignant ainsi la r ponse mise dans le deuxi me questionnaire elle lit quand elle a le temps Ses r ponses nous am nent penser que soit les devoirs lui prennent un temps important soit elle s affaire d autres activit s extrascolaires Nous penchons pour la premi re solution sachant qu elle est suivie par une personne pour ses devoirs qui lui prennent du reste beaucoup de temps De plus nous savons qu elle r vise la mati re scolaire en vue des examens cantonaux de fin d ann e
116. ffiner sa compr hension du texte et de m moriser les informations C be amp Goigoux 2009 Relevons encore que le reportage portant sur Philippe Erikson cf Annexe H est informatif et comme le mentionne Vianin 2009 ce type de structure demande une lecture pr cise et s lective Or L a une compr hension globale du sens du texte raison pour laquelle nous avons cibl entre autres l application de la strat gie portant sur la reformulation du texte afin d affiner sa compr hension de l crit 5 2 Analyse des processus d intervention 5 2 1 R sultats de L aux r visions de fin d ann e Durant le mois de mai l enseignant titulaire de L a effectu deux r visions cf Annexes I et J en vue des examens finaux permettant le passage au cycle Il a proc d des valuations sommatives le renseignant sur l tat des comp tences de ses l ves et lui permettant d adapter son enseignement leurs besoins En retour elles leur permettaient d en prendre aussi conscience afin de consolider les savoirs en voie d acquisition Ces valuations avaient donc un r le tout de m me formatif L a fait 3 8 en fran ais et 3 en math matiques la premi re r vision cf Annexe C A la seconde elle a obtenu 4 1 en fran ais et 3 4 en math matiques Cette progression dans les r sultats confirme les progr s de L non seulement en compr hension de l crit comme nous l avons constat mais encore en expression crite en orthographe en gra
117. fie se construire une image dans la t te du contenu du texte Ce dernier nous raconte une histoire que nous inf rons partir de ses l ments et de nos propres connaissances Il y a des choses qu il nous dit et d autres que nous pouvons d duire La compr hension implique donc des connaissances et des processus m talinguistiques qui la r gulent En effet ceux ci permettent de r fl chir sur sa mani re de comprendre le texte Les processus m talinguistiques distinguent l l ve bon lecteur de l l ve en difficult Ce dernier ne r alise pas toujours quand il ne comprend pas ce qu il ne comprend pas et ce dont il a besoin pour r tablir la perte de compr hension S il r alise qu il ne comprend pas il n a pas toujours les strat gies pour y rem dier s il en conna t il ne sait pas forc ment les utiliser et s il sait les utiliser il ne sait pas quand les appliquer Il a besoin d un enseignement explicite de strat gies qui se d cline en trois tapes mod le explicite pratique guid e pratique autonome A travers le modelage nous fournissons des connaissances d claratives proc durales et conditionnelles sur les strat gies pour favoriser leur transfert diverses situations d apprentissage Nous les d finissons et pr cisons leur utilit tout en rendant transparents les processus Ensuite l apprenant est guid dans l utilisation autonome de ces derni res Il prend en charge progressivement son fonctionnement cognitif
118. fier ta r ponse ben il faut que je recopie la phrase et et que tu pourrais r utiliser en classe que j utilise les trois petits points si j ai pas utilis le mot 31 05 11 On fait le bilan aujourd hui qu est ce que Ben j ai termin l tude de texte tu as fait aujourd hui D accord et qu est ce que tu appris et Les points entre parenth ses et de mettre des choses plus pr cises pour bien que tu pourrais r utiliser en classe r pondre la question parce que dans la question on demande 06 06 11 On fait le bilan aujourd hui Qu est ce J ai fait une tude de texte en classe et j ai regard mes r ponses de l tude de que tu as fait aujourd hui L texte avec vous pis j ai compris mes erreurs Et qu est ce que tu as appris et que tu Ben quand on dit de rechercher une phrase qui veut dire la m me chose ben peux r utiliser en classe je dois retrouver un passage du texte qui veut dire la m me chose Je relirais la question et si cela veut dire la m me chose je l cris Je dois faire attention r pondre dans le m me sens que la phrase bien comprendre ce qu on me demande 51 L explicite chaque fois le travail r alis et conna t les raisons de celui ci Nous pensons qu elle a bien compris l objectif de l tude de texte soit am liorer sa compr hension de l crit et cela m me si nous ne l avons plus interrog e ce sujet la fin A noter qu e
119. finalit s de l tude de texte 2 L a acquis des strat gies m talinguistiques pour comprendre un texte et r pondre des questions 3 L rencontre encore des difficult s faire des inf rences et a une compr hension g n ralement globale du sens des textes lus L a r alis l influence des connaissances ant rieures sur sa compr hension A 5 L a modifi certaines de ses conceptions de la lecture notamment celles portant sur les comp tences d un bon lecteur 6 L a plus confiance en ses comp tences en lecture Nous avons aussi pos cinq questions sp cifiques de recherche Nous allons y r pondre maintenant 1 L enseignement explicite de strat gies en compr hension de l crit contribue t il l acquisition de comp tences m talinguistiques pour g rer la compr hension en lecture Selon Berthoud Papandropoulou 1991 la m talinguistique se r f re la comp tence d aborder le langage comme un objet de r flexion L a appris r fl chir sur le langage crit et plus particuli rement sur ses propres processus de compr hension Nous pouvons donc dire qu elle a acquis des strat gies et des comp tences m talinguistiques pour comprendre un texte En effet m me si elle ne r agit pas toujours la perte de sens elle se pose davantage de questions en lien avec ses lectures De plus elle a appris reformuler le texte ou les questions dans ses propres mots crit re qui lui permet de v rifier si elle en a
120. fois l impression d tre ailleurs et elle n prouve pas toujours une grande confiance en elle En analysant ses r ponses aux tudes de texte cf Annexe H nous constatons pour commencer que L a des ressources pour r pondre aux questions demandant une compr hension litt rale du texte ce qui pourrait du reste expliquer la note 4 7 Voici deux exemples questions 2a et 2b tir s de l tude de texte L Avalanche cf Annexe H Qui fait partie de cette cord e Cette cord e se compose de 3 hommes ce sont Armand Pierre Louis Quel est le but de cette exp dition de retrouver Zian le guide qui a disparu depuis trois jours Les r ponses donner se trouvaient dans le texte et ne demandaient pas de faire des inf rences Voici encore quelques exemples de r ponses cf Annexe H le Brocanteur questions 1 et 2 Quel adjectif l auteur emploie t il pour d crire la boutique noir tre Quel tait l aspect physique du commer ant Ecris 3 adjectifs qualificatifs tr s grand tr s maigre et tr s sale Par contre L rencontre encore de nombreux obstacles lorsqu il s agit de faire des inf rences partir des informations du texte qu elle doit parfois relier ses propres connaissances Elle a des difficult s r pondre aux questions qui demandent une compr hension inf rentielle voire critique du texte Par exemple dans le texte Premier de Cord e cf Annexe H l auteur explique que Pierre
121. formule dans mes propres mots les questions pour mieux les comprendre Je dois comprendre ce que l on me demande pour ne pas r pondre c t Je r ponds aux questions en me demandant si je dois relire le texte pour pouvoir y r pondre Si tel est le cas je fais une relecture strat gique en m interrogeant sur la localisation de l information rechercher d but milieu fin du texte D avoir reformul le texte m aide dans cette lecture strat gique Je r ponds aux questions en m interrogeant galement sur la source de l information rechercher dans le texte dans ma t te ou dans le texte et ma t te et j adapte mes r ponses selon le type de question cf Annexe G Je contr le mes r ponses ai je bien r pondu toutes les questions Ai je bien r pondu ce que demandaient les questions L doit commencer par lire deux fois le texte la premi re fois pour le d couvrir et la seconde fois pour affiner sa compr hension Cette lecture est dynamique et l am ne s interroger sur le sens de ce qu elle lit Si elle ne comprend pas un mot une phrase ou un paragraphe elle doit r agir la perte de sens et relire le passage incompris Ensuite nous lui demandons de le reformuler dans ses propres mots et selon la grammaire du r cit afin de v rifier pour elle et pour nous sa compr hension du texte lu Cette d marche lui permet galement d int rioriser progressivement les questions qu elle doit se poser lorsqu elle
122. ge une compr hension litt rale voire inf rentielle du texte Par contre pour r diger une r ponse partir des informations du texte et de ses propres connaissances il importe d avoir non seulement une compr hension inf rentielle mais encore critique voire cr ative du texte Pour conclure lire un texte implique pour l apprenant de se fabriquer pas pas une repr sentation mentale int grant et organisant toutes les informations qui le composent avec ses propres connaissances ant rieures Il importe ici de savoir lire entre les lignes soit inf rer ce que le texte ne dit pas tout en se questionnant sur les intentions de l auteur pour ne pas perdre le sens du texte La reformulation ou le rappel du texte travers un questionnement portant sur la grammaire du r cit peut l aider am liorer la compr hension de celui ci comme la m morisation des informations qui le constituent Il importe encore que l l ve lise bien les questions et qu il les reformule afin de cibler ce qui est demand Enfin il doit s interroger sur la localisation des informations rechercher pour pouvoir y r pondre en adaptant ses strat gies de relecture et en ajustant ses r ponses aux types de question recopier ou r diger Pour finir nous posons diverses questions sur les processus mis en uvre afin d identifier les strat gies et les comp tences acquises Celles ci nous permettent de comprendre les d marches de l apprenant Elles le poussent gale
123. gr s scolaires Il est vrai qu en premi re primaire la tendance tait d apprendre aux l ves lire avant d apprendre crire des mots Les repr sentations ont chang car les recherches portant sur la lecture et l criture ont permis de r aliser le r le primordial de l apprentissage de l criture dans la prise de conscience du syst me alphab tique par les apprenants prise de conscience indispensable dans l apprentissage de la lecture chaque lettre a un son et chaque son a une lettre Saada Robert ef al op cit Au niveau s mantique comprendre que lire implique des processus de compr hension sensibilise l apprenant crire des textes qui ont du sens et une suite chronologique Ecrire des textes qui ont du sens permet en retour d affiner la compr hension de l crit Comme nous l avons not la connaissance des genres textuels aident la compr hension car elle permet d anticiper l information de mieux l organiser et donc de la comprendre Giasson 2007 St Laurent 2008 Inversement lire divers supports de lecture et types de texte sensibilise les l ves quant leur organisation textuelle et leur permet ainsi de r diger des textes ayant une signification selon des crit res pr tablis En d autres termes il importe de travailler cette comp tence avec les apprenants afin de les sensibiliser aux diff rents genres textuels qui de par leur structure d finie aident la compr hension de l crit qui son to
124. hension en lecture L a fini par lui donner cette fonction Du reste elle a raison plus nous lisons plus nous d veloppons notre capacit comprendre ce que nous lisons Or les fonctions de la lecture sont plut t de l ordre du plaisir de l information et de la communication entre autres Pour finir L rel ve dans chaque questionnaire une fois encore l importance de savoir lire pour plus tard Elle le formule en utilisant un pl onasme cf Annexe O le 16 juin si on ne sais pas lire on ne peut pas lire les choses A ce propos nous constatons l importance donn e par L aux apprentissages scolaires et plus g n ralement au r le de l cole pour sa vie future En conclusion les deux questionnaires portant sur l acte lexique ne mettent pas en vidence un v ritable changement des conceptions de L quant aux d finitions et aux fonctions de la lecture Il n emp che que nous pouvons observer des influences de l enseignement strat gique pour comprendre un texte et r pondre des questions elle a enrichi ses comp tences m talinguistiques quant aux connaissances portant sur les strat gies de lecture lire entre les lignes entre autres et elle a acquis des processus m talinguistique se r f rant l utilisation de strat gies pour comprendre un texte Nous pensons nouveau que nos interventions p dagogiques lui ont encore permis de d velopper un sentiment d auto efficacit en faisant le lien entre l utilisation de
125. hercher Lors 19 du modelage des strat gies nous pr sentons autant les processus mentaux que le contenu En effet se basant sur les fondements de la psychologie ce type d enseignement comprend comme nous l avons d j mentionn des indications sur quand et pourquoi utiliser telle ou telle strat gie dans une situation bien pr cise Giasson 1999 Cette chercheure mentionne galement que l enseignement strat gique inclut des facteurs cognitifs m tacognitifs et affectifs Concernant les aspects cognitifs ou linguistiques il s agit d enseigner aux l ves utiliser dans leurs lectures des strat gies encore inconnues Quant aux aspects m tacognitifs ou m talinguistiques ils touchent la prise de conscience de l utilit et des conditions d utilisation d une strat gie Pour cela il importe d expliquer aux l ves quand et pourquoi ils peuvent utiliser la strat gie et de quelles mani res l adapter aux diverses situations d apprentissage afin d atteindre l objectif vis Enfin les aspects affectifs concernent la motivation des l ves dans l utilisation des strat gies en leur montrant le lien existant entre l utilisation de ces derni res et leur r ussite dans une t che La motivation est une dimension essentielle dans l apprentissage strat gique Comme le fait remarquer Giasson op cit moins d tre motiv atteindre un but le lecteur ne s engagera pas dans l utilisation d une strat gie qui demande de
126. i tout fait Et l est ce que tu r alises que ta phrase n a pas la m me signification que les deux phrases n ont pas le m me sens Maintenant oui Ok Les interrupteurs ne fonctionnent plus et font un bruit ennuyeux je lis Et toi tu as crit une alarme stridente qui ne s teint que lorsque la batterie est puis e je lis Est ce que les deux phrases ont le m me sens Non 06 06 11 Ne r pond pas la question Petite question qu est ce que cela veut dire ais L hausse les paules Est ce que tu t es pos la question de savoir ce que cela veut dire ais Non R agir la perte de sens Est ce que tu l as fait Non Le probl me est que pour pouvoir r pondre cette question il est important de savoir ce que signifie ais 06 06 11 Ne r agit pas la perte de sens Sa compr hension mise en vidence par les questions demandant une compr hension inf rentielle est litt rale et nous constatons peu de progr s De plus elle ne r agit pas toujours la perte de sens m me si elle se pose davantage de questions En effet nous constatons que parfois elle ne r alise pas quand elle ne comprend pas un bout du texte ou un mot voire la question Du reste nous relevons qu elle ne s aide pas toujours de la syntaxe de la phrase pour la comprendre et qu elle a un vocabulaire pauvre ne l aidant 54 pas com
127. icacit de l utilisation de strat gies et qui se propose de cr er cette attitude strat gique g n rale chez ses l ves aussi p 206 L ducation cognitive permet l apprenant d acqu rir des outils 18 de type m ta m tacognitifs m talinguistiques entre autres qui lui donnent les occasions d apprendre apprendre Comme nous l avons pr cis cette approche touche la motivation et plus particuli rement au ph nom ne des attributions causales en d veloppant chez l l ve un sentiment de contr labilit sur ses apprentissages Il peut d velopper ainsi des comp tences structur es int gr es et bien consolid es en m moire long terme Pour finir nous r capitulons les principes de base de la conception cognitive de l apprentissage d finis par Tardif 1992 qui constituent les fondements th oriques d un enseignement explicite de strat gies que nous allons vous pr senter dans le chapitre suivant et sur lesquelles nous avons bas nos interventions p dagogiques Comme l affirme cet auteur op cit p 34 L apprentissage est un processus actif et constructif L apprentissage est l tablissement de liens entre les nouvelles informations et les connaissances ant rieures L apprentissage requiert l organisation constante des connaissances L apprentissage concerne autant les strat gies cognitives et m tacognitives que les connaissances th oriques L apprentissage concerne autant les connaissances d
128. importe comme nous l avons d j mentionn que l apprenant reformule le texte dans ses propres mots et selon la grammaire du r cit dans le but de v rifier sa compr hension du texte lu St Laurent 2008 pr cise effectivement que la reformulation du texte d veloppe le sens de la structure du r cit et am liore la compr hension en lecture p 232 Cette d marche permet encore de m moriser les informations importantes Une bonne compr hension du texte facilite ensuite le passage aux questions portant sur celui ci A noter que l l ve mauvais lecteur se pr cipite tr s souvent sur les questions malgr une compr hension globale ou pauvre du texte lu rendant ainsi la t che plus ardue En effet C be et Goigoux 2009 ont constat que celui ci r pond aux questions avant m me d avoir lu le texte qu il localise dans ce dernier les mots cl s de la question pour recopier la partie du texte situ e apr s ou encore qu il peut recopier un bout de phrase ou carr ment une partie de texte plut t que de r diger ce qu il pense tre correct car il craint de faire des fautes d orthographe Il r pond partout de la m me mani re sans se 5 http www sasked gov sk ca docs francais fransk fran elem dem dem3 html consult le 2 juin 2011 23 demander si les questions sont de natures diff rentes Il ne sait galement pas s il doit relire le texte avant de r pondre et s il le souhaite il relit le tout ne sachant pas trop ce qu il
129. ion de connaissances alors que la repr sentation sous entend celle de structuration mentale permettant l individu d interagir avec son entourage Compte tenu de ces distinctions nous pr f rons le terme de conception celui de repr sentation car il introduit la notion de connaissance individuelle r guli re et soulignant la dimension cognitive que l enfant s est construit progressivement en lien avec la lecture A noter que l cole joue un r le important car elle influence les conceptions des d finitions et des fonctions de la lecture entre autres En effet les enseignants peuvent v hiculer des conceptions fausses ou du moins pas toujours adapt es sur la lecture De Beni et Pazzaglia 1999 vont plus loin dans leurs hypoth ses l cole peut m me tre un obstacle l acquisition d un patrimoine correct de connaissances et la bonne utilisation de strat gies l instruction scolaire traditionnelle non seulement n glige des l ments de r flexion sur la t che et sur l existence de diff rentes strat gies de lecture mais fournit galement une s rie d informations incorrectes ou partielles sur la lecture p 203 Par exemple les lecteurs plus jeunes lisent pour apprendre lire et n gligent tr s souvent la dimension compr hensive de l acte Les situations d enseignement et d apprentissage focalis es sur l identification des mots peuvent pousser l apprenant penser que pour bien lire il lui suffit de
130. it la cons quence de nos interventions explicites de strat gies Quant au ph nom ne des attributions causales nous supposons qu un enseignement strat gique a permis L de faire davantage r f rence des causes internes et contr lables pour expliquer ses r ussites ou ses checs en lecture et cela m me si elle fait encore appel des causes externes et incontr lables Nous pensons qu un tel type d enseignement lui a donn la possibilit de prendre confiance en ses comp tences en lecture en mettant en lien la valeur per ue de la t che les strat gies apprises pour comprendre un texte et r pondre des questions la m thode et ses r ussites r sultats scolaires en tude de texte cons quence du transfert de ces derni res en classe En cons quence L a une meilleure perception de son intelligence Le deuxi me questionnaire portant sur l activit lexique adapt de Vianin 2009 cf Annexe O permet de mettre en vidence la constance de L quant ses r ponses entre les deux s ries de questions cf 44 Annexes N et O L confirme ses r ponses chaque fois Aussi nous ne revenons pas sur ce qu elle a d j mentionn la question Comment fais tu lorsque tu lis L r pond en mentionnant dans le premier questionnaire je lis les pages et j essaye de comprendre Dans le deuxi me questionnaire elle pr cise sa r ponse je lis le texte ou la page et apr s je la tourne et je r sume No
131. it pas de m thode pour r aliser l tude de texte elle conna t maintenant des strat gies 39 pour comprendre un texte et r pondre des questions De plus elle les utilise en situation et de mani re efficace puisqu il lui a fallu deux fois moins de temps pour r aliser l activit elle lit trois fois le texte le reformule dans ses propres mots selon la grammaire du r cit et s interroge sur le sens des questions tout en se demandant o se situe l information pour r pondre aux questions J ai regard les r ponses dans le texte J ai parfois relu le texte J ai cherch dans le dico Sa r ponse indique qu elle a proc d une relecture strat gique pour rechercher les r ponses dans le texte et ainsi r pondre aux questions de mani re pr cise Elle a encore regard le mot d rob dans le dictionnaire pour bien comprendre la signification de la question dans le but d y r pondre correctement Nous lui avons aussi demand comment elle savait qu elle avait compris le texte Celle ci a r pondu en disant Parce que j ai lu plusieurs fois et je peux le reformuler Elle a pris conscience de l importance de lire plusieurs fois le texte pour largir sa compr hension Vianin 2009 et de le reformuler pour affiner celle ci C be amp Goigoux 2009 Nous constatons galement les progr s de L quant son attitude face la perte de sens Le th me trait tant connu mais le vocabulaire un peu moins il imp
132. ivant deux phrases Comme nous l avons d j vu les l ves qui rencontrent des difficult s en 40 compr hension de l crit ont tendance recopier des passages du texte pour r pondre aux questions ne sachant pas trop bien ce qu ils doivent rechercher et r pondre C be amp Goigoux 2009 Pour finir un enseignement explicite de strat gies pour comprendre un texte et r pondre des questions a permis L d apprendre r guler un peu plus sa compr hension en lecture elle sait mieux quand elle ne comprend pas ce qu elle ne comprend pas ce dont elle a besoin pour comprendre et ce qu elle peut faire quand elle ne comprend pas Giasson 2007 Elle conna t effectivement des strat gies m talinguistiques pour comprendre un texte et r pondre des questions connaissances d claratives sait les utiliser de mani re appropri e et efficace connaissances proc durales tout en les adaptant selon le contexte d apprentissage connaissances conditionnelles Comme elle l a not elle transf re en classe ce qu elle a appris en appui et ses r sultats se sont am lior s Aussi r alisant le lien entre ses r ussites et les strat gies utilis es nous pouvons penser que L a acquis un sentiment de contr labilit face l tude de texte favorable ses apprentissages ult rieures En effet d velopper des comp tences d ordre m ta permet d acqu rir un sentiment d auto efficacit renforc par les r ussites et cr ant une
133. l 1995 l ducation cognitive est une approche syst matique de transmission des outils du fonctionnement intellectuel p 9 Elle fournit l apprenant les outils m tacognitifs pour apprendre apprendre la suite de l analyse et de la compr hension des processus de traitement de l information Elle cible les principes qui construisent le savoir La psychologie cognitive consid re donc que la m tacognition joue un r le primordial dans l acquisition de connaissances et de strat gies ainsi que de processus de planification de contr le et de r gulation de son fonctionnement cognitif Pr cisons que les performances scolaires sont attach es des comp tences m tacognitives efficaces Doudin amp Martin 1992 Ajoutons encore qu en travaillant les aspects m tacognitifs de l apprentissage avec l l ve nous renfor ons sa 16 motivation apprendre et d veloppons son estime de lui comme sa confiance en lui La m tacognition influe sur la motivation de l apprenant apprendre De Beni et Pazzaglia 1999 mentionnent que l un des avantages de la th orie m tacognitive galement issue de la psychologie cognitive consiste en la possibilit de cr er un pont entre l enseignement et le d veloppement cognitif et les performances et la motivation des l ves tout en conduisant une vision int gr e de ces diff rents aspects p 210 En effet l apprenant est motiv apprendre lorsqu il conna t les strat gies d app
134. l a mal t identifi la phrase le paragraphe ou le texte dans son entier pour mieux le la comprendre tout en s interrogeant sur ce que l auteur veut dire Est ce que cela a du sens En situation d tude de texte lire deux fois le texte permet de le d couvrir puis d en approfondir sa compr hension Giasson 2007 Vianin 2009 Parfois une troisi me lecture est n cessaire afin de l affiner davantage Celle ci d pend tr s souvent de la longueur du texte Nous y reviendrons par la suite A noter qu inciter l apprenant faire des pr dictions et les valuer au sujet du texte avant et pendant sa lecture aide sa compr hension car il se fixe ainsi une intention de lecture La reformulation du texte dans ses propres mots favorise galement la compr hension et la m morisation des id es principales du texte C be amp Goigoux 2009 Selon Vianin 2009 r sumer ou raconter oralement un texte avec ses propres mots permet l enfant de v rifier s il a effectivement r alis ce travail de traduction des graph mes en phon mes puis des phon mes en un contenu personnel signifiant p 258 Pr cisons encore que la compr hension en lecture d bute par une clarification des objectifs du lecteur Vianin op cit Quelles sont ses intentions de lecture Nous ne lisons pas de la m me mani re un roman policier ou un mode d emploi et nous pouvons lire pour le plaisir pour nous informer pour communiquer ou encore pour ap
135. lien avec les savoirs scolaires De Beni amp Pazzaglia op cit D apr s Tardif 1992 la psychologie cognitive consid re galement que l apprentissage est un processus actif et constructif que les connaissances ant rieures exercent un r le primordial dans l apprentissage et que l apprentissage signifiant est troitement li la repr sentation et l organisation des connaissances p 25 En d autres termes l apprenant construit son savoir activement tout en faisant des liens entres ses connaissances ant rieures et les nouvelles C est pourquoi il importe de r activer dans chaque situation d enseignement et d apprentissage les connaissances ant rieures de l apprenant pour lui permettre de les lier aux nouvelles connaissances ceci dans le but de les organiser et de les consolider en m moire long terme La situation d apprentissage doit aussi amener l apprenant organiser ses connaissances en m moire long terme pour favoriser non seulement leur int gration mais encore leur r utilisation par la suite programme d tude niveau l mentaire des coles fransaskoises Enfin la psychologie cognitive consid re que l apprentissage est l acquisition d un r pertoire de strat gies et de connaissances cognitives et m tacognitives qui se distinguent en trois cat gories les connaissances d claratives proc durales et conditionnelles Les premi res portent sur les connaissances du contenu et r pondent
136. lien avec nos propres connaissances sur le sujet trait A la suite de Brown 1980 Giasson op cit p 154 d finit aussi les diff rents aspects de ces processus de gestion savoir quand nous comprenons et quand nous ne comprenons pas savoir ce que nous comprenons et ce que nous ne comprenons pas savoir ce dont nous avons besoin pour comprendre savoir que nous pouvons faire quelque chose quand nous ne comprenons pas 1 http www sasked gov sk ca docs francais fransk fran elem doml doml3 html consult le 30 d cembre 2011 15 Quand le d codage est acquis ce qui distingue les l ves bons lecteurs des l ves en difficult ce n est pas tant leur capacit lire mais plut t leur mani re de g rer leur compr hension en lecture Ils se diff rencient quant leurs processus m talinguistiques qui selon Giasson 1999 en parlant des processus m tacognitifs sont essentiels en lecture puisqu ils permettent au lecteur de rester en contact avec la finalit premi re de cette t che c est dire la compr hension du texte lu p 224 En effet les l ves mauvais lecteurs ont un manque de connaissances quant leurs ressources leurs difficult s et aux diff rents genres textuels ainsi quant aux strat gies pour une lecture efficace En d autres termes ils auraient des probl mes d finir non seulement leurs forces et leurs faiblesses les caract ristiques des textes mais encore leurs stra
137. liser cela Comment vas tu faire en classe si tu te retrouves face une fiche qui ressemble celle que tu viens de faire En d autres termes il s agit comme nous l avons pr c demment mentionn de d velopper chez les l ves des connaissances d claratives proc durales et conditionnelles ces derni res tant garantes du transfert pour Tardif 1992 Pour favoriser celui ci l enseignant doit effectivement pr ciser les conditions de transfert des connaissances et des strat gies p 80 donc d apr s Vianin 2011 v rifier la compr hension non seulement de la connaissance d velopp e mais de son utilisation connaissances d claratives ou proc durales ET conditionnelles p 14 Mentionnons encore l importance de mettre l l ve en situation complexe d apprentissage pour favoriser le transfert et qu il importe de collaborer avec les titulaires des classes Tardif 1999 Pour conclure ce chapitre nous mentionnons l importance de se pencher sur les principes d acquisition d int gration et de transfert des comp tences pour planifier ses interventions p dagogiques dans le but de donner l apprenant des outils pour g rer son fonctionnement cognitif En effet selon De Beni et Pazzaglia 1999 le r le de l enseignant est d terminant dans l acquisition de tels outils par ses l ves un enseignant efficace est celui qui a d velopp et int rioris un mod le m tacognitif complexe qui est convaincu de l eff
138. lle mentionne galement que ce travail en lien avec l tude de texte lui permet d apprendre reformuler les r ponses L a effectivement saisi le point nodal de sa difficult s interroger sur la source de l information qui est demand e pour savoir si elle peut recopier la phrase de r ponse ou si elle doit la r diger c est dire la reformuler partir de plusieurs informations du texte ou en faisant le lien entre celles ci et ses propres connaissances Bref L a r alis l importance d adapter ses r ponses selon le type d informations rechercher pour r pondre aux questions Elle mentionne aussi l importance de bien comprendre la question afin de pouvoir r pondre ses exigences et non c t par exemple en recopiant l information dans le texte si celle ci demande quelque chose de pr cis ou en utilisant le signe typographique pour ne pas tout crire ou en reformulant encore la r ponse dans ses propres mots si elle n est pas explicite dans le texte L est donc consciente de ses difficult s et conna t des strat gies pour les surmonter Elle a d velopp ainsi un sentiment de contr labilit qui lui permet d une part d avoir confiance en ses ressources et d autre part de mieux r ussir la t che de r pondre des questions puisqu elle sait ce sur quoi elle doit redoubler d attention Du reste elle dit avoir compris ses erreurs le 6 juin compr hension indispensable la r ussite de ses apprentissages ult rieur
139. lyse des donn es 5 R sultats et interpr tation 5 1 Analyse de la situation initiale de L 5 1 1 R sultats de L en compr hension crite au d but du deuxi me semestre 5 2 Analyse des processus d intervention 5 2 1 R sultats de L aux r visions de fin d ann e 5 2 2 Evaluation des processus m talinguistiques sur la base de l analyse d une tude de texte propos e par le programme d apprentissage cognitif scolaire m diatis 5 2 3 Questionnaire de conception et de perception valuation de la clart cognitive de l acte lexique 5 2 4 Evaluation des connaissances m talinguistiques sur les strat gies efficaces en compr hension de l crit 5 2 5 Entrevue portant sur l analyse des strat gies m talinguistiques en lecture 5 2 6 Analyse des situations d enseignement et d apprentissage strat giques 5 3 Analyse de la situation de L en fin d intervention 5 3 1 R sultats de L l examen cantonal de 2011 6 Discussion 7 Conclusion g n rale 8 R f rences bibliographiques 9 Annexes 26 28 28 28 28 31 35 35 35 36 36 39 41 45 47 49 60 60 62 71 72 76 1 Introduction Ce travail a pour objectif d analyser les apports d un enseignement strat gique et explicite sur l acquisition de comp tences m talinguistiques en compr hension de l crit Il d coule d une r flexion qui part de l observation d l ves en difficult de lecture rencontr s dans le cadre des appuis p dagogiques int gr s Les e
140. mations entre elles exige de pouvoir activer simultan ment deux informations en m moire de travail pour les comparer 11 Cette comp tence inf rentielle est indispensable la compr hension du texte Les inf rences peuvent tre fond es sur celui ci les inf rences logiques ou sur les connaissances du lecteur les inf rences pragmatiques Giasson 2007 Baker 1985 repris par Lumbelli 1999 propose deux strat gies pour contr ler la compr hension du texte la premi re permet au lecteur de v rifier la coh rence ou la logique des informations d livr es par le texte coh rence interne quant la seconde elle lui permet de contr ler si celles ci sont plausibles d apr s ses connaissances ant rieures sur le sujet coh rence externe En d autres termes la comp tence inf rentielle permet de r tablir la coh rence du texte en se basant soit sur les informations d livr es par celui ci et se situant proche de l incoh rence soit sur les connaissances ant rieures du lecteur et les informations tir es du texte Gombert 1990 note encore l importance des connaissances de l apprenant sur la ponctuation les anaphores et les connecteurs entre autres pour contr ler si les id es exprim es dans un texte sont compatibles entre elles Ces processus distinguent les bons lecteurs des lecteurs en difficult Ces derniers privil gient plut t des strat gies centr es sur les coh rences externes pour comprendre un texte Sel
141. ment r fl chir sur la pertinence des strat gies utilis es lorsqu il r alise une tude de texte A noter que cette r flexion participe au d veloppement de ses processus m tacognitifs Giasson 2007 et plus pr cis ment de ses processus m talinguistiques Les questions portent sur les processus de compr hension de texte et les strat gies pour r pondre aux questions sur le texte 25 3 Probl matique Comme nous l avons relev les r sultats des recherches portant sur les connaissances m tacognitives et sur la gestion de la compr hension montrent d une part que les lecteurs habiles ont des processus m tacognitifs plus d velopp s que les lecteurs moins habiles en lecture et d autre part que les processus m tacognitifs peuvent tre modifi s par l enseignement Pr cisons nouveau que les comp tences m tacognitives pr sent es dans ces tudes sont pour nous de l ordre des comp tences m talinguistiques puisqu elles interviennent directement dans le processus de lecture Aussi nous pouvons affirmer que les recherches sur la lecture mettent en vidence un lien troit entre les comp tences m talinguistiques et les strat gies de lecture des l ves Elles montrent galement l influence positive d une conception intelligente de l crit sur l apprentissage de la lecture Les difficult s lexiques que rencontrent certains l ves d couleraient donc d un manque de comp tences et de strat gies m talinguistiques Lor
142. mmaire en vocabulaire en g om trie et en calcul A l valuation cantonale de 2009 cf Annexe I L a obtenu 19 points sur 22 l tude de texte correspondant environ un 5 2 et celle de 2010 Annexe J 15 points sur 20 soit une note autour du 4 8 selon le bar me cf Annexe F L analyse de ses r sultats en tude de texte montre ainsi la progression de ses comp tences comprendre un texte et r pondre aux questions Notons tout de m me que la majorit d entre elles demandaient de recopier une information dans le texte pour y r pondre et nous savons qu elle a acquis la comp tence de localiser les informations explicites dans le texte La question 5 entre autres de l tude de texte portant sur le chocolat cf Annexe I met en vidence cette ressource Quels sont les ingr dients part les pices que les religieux ajoutent au Xocolalt a du vin b de la bi re c du miel d et de la vanille Elle est galement capable de faire des inf rences par exemple pour r pondre la question 7 de l valuation cantonale de 2010 cf Annexe J en reliant les informations du texte ses connaissances 36 Laeticia pense que sa ma tresse lui donne un biscuit parce qu elle travaille bien Est ce la v ritable raison Non Explique ton choix ces parceque la cantine a remplit bien et puis apr s sa laisse un grand vide L a effectivement compris que Laeticia ne mangeait pas s
143. motivation apprendre chez l apprenant De Beni amp Pazzaglia 1999 5 2 3 Questionnaire de conception et de perception valuation de la clart cognitive de l acte lexique Nous pr sentons les conceptions de L des d finitions et des fonctions de la lecture ainsi que sa mani re d attribuer ses r ussites ou ses checs des causes internes ou externes dans le tableau 6 Tableau 6 valuation de la clart cognitive de l acte lexique selon Vianin 2006 cf Annexe N Crit res d analyse 07 02 11 14 06 11 sait lire lire c est facile je ne sais sait lire lire c est facile parce que j ai d j pas je sais lire des lettres des mots des appris lire je sais lire des lettres des mots phrases des textes et des livres pour savoir des phrases des textes et des livres pour savoir competences nee x SAAS est x Le mieux lire je devrais travailler tous les soirs la mieux lire je devrais travailler tous les soirs la maison aime lire pour apprendre de maison aime lire parce que des fois j apprends Conception nouveaux mots des nouvelles choses apprendre lire pour lire une histoire ma pour apprendre lire pour plus tard pour petite soeur tr s important de lire pour pouvoir raconter une histoire tr s important de apprendre de nouveaux mots lire pour nous aider plus tard
144. mp tences acquises Nous ne pouvons r utiliser que ce que nous avons pu identifier Du reste lors de nos interventions nous reprenons et r expliquons r guli rement les conditions d utilisation des strat gies pour permettre L de les transf rer en les recontextualisant dans diverses tudes de texte A ce propos Tardif 1992 rel ve l importance des connaissances conditionnelles sur les strat gies car elles permettent leur transfert Notons encore que nous avons modifi la strat gie enseign e pour reformuler le texte non pas selon la grammaire du r cit mais en fonction des motions des personnages pour guider L vers une compr hension plus fine de ce dernier L analyse des processus montrent donc des progressions dans l utilisation des strat gies m talinguistiques L a pris conscience de ses difficult s l amenant ainsi sur le chemin de l apprentissage Elle conna t ses difficult s soit reformuler les r ponses mais a des ressources pour r pondre aux questions les reformuler s interroger sur la source de l information Elle sait qu elle doit bien comprendre la question 59 pour y r pondre Aussi nous pouvons nouveau observer qu elle a d velopp un sentiment de contr labilit qui a t mis en vidence lors de nos interventions p dagogiques le 6 juin Enseignant Tu as fait de gros progr s depuis le d but du semestre Au d but tu avais des notes autour des 3 5 et maintenant avec les deux derni res tu
145. mplir les blancs laiss s par l auteur expliciter l implicite Pour cela il faut relier les informations d livr es par le texte en les r organisant et les relier aussi aux connaissances dont on dispose d j p 117 De plus L ne fait parfois pas preuve de flexibilit cognitive puisqu elle rencontre des difficult s int grer les nouvelles informations dans l laboration de sa compr hension du texte et faire des inf rences Cependant elle doit r aliser que la compr hension est le r sultat d un travail r alis pas pas au fil du texte comprendre c est construire une premi re repr sentation mentale d s le d but du texte et savoir la faire voluer l enrichir la changer en y int grant progressivement les informations nouvelles C be amp Goigoux op cit p 59 L rencontre encore des difficult s reformuler le texte dans ses propres mots cf Tableau 12 car cette comp tence demande d avoir m moris les informations qu il faut ensuite hi rarchiser et organiser pour en faire un compte rendu oral qui a du sens Du reste elle r alise la difficult de la d marche qui nous permet quant nous d valuer son niveau de compr hension du texte Tableau 12 difficult s de L reformuler le texte Difficult s Analyse dans l action Reformuler dans ses propres mots montre aussi que l on comprend ce que l on lit Je t coute reformuler dans tes propres mots Comment vas tu
146. n avant En effet au fil des s ances d appui elle sp cifie davantage les strat gies m talinguistiques pour aboutir l essentiel des strat gies enseign es comprendre le texte en le relisant le reformuler dans ses mots comprendre la question et s interroger sur la source de l information afin d adapter ses strat gies de r ponse soit recopier ou r diger Tableau 8 activation des connaissances ant rieures Dates Interventions de l enseignant sp cialis Interventions de L 16 05 11 Pour comprendre un texte et r pondre des questions De chercher l information de savoir si elle est dans quelles sont les strat gies que tu connais une phrase dans le texte ou bien si l information je dois la chercher dans ma t te Je dois aussi me poser des questions de qui parle l auteur O l histoire se passe S il y a un lieu s il y a un temps quand elle se passe je ne sais pas en t en hiver le probl me et comment il est r solu 17 05 11 Alors pour cette tude de texte quelles sont les Pour le texte d abord je lis le texte je regarde si je strat gies que tu as utilis es peux le lire plusieurs fois Cela d pend de la longueur du texte et je fais attention comprendre le texte 23 05 11 Vous venez de lire le texte en classe et nous avons Oui et bien j ai pris la feuille ce truc o c est crit regard comment formuler le texte dans ses propr
147. n pair l enfant va effectivement tre guid dans sa r flexion sur la langue en tant que syst me il le d veloppe ainsi de mani re toujours plus performante ce qui lui permet finalement de guider plus efficacement ses comp tences linguistiques de base La comp tence m talinguistique plus g n ralement se trouve donc au carrefour de deux capacit s celle d acqu rir le langage et celle de prendre ses propres comp tences et connaissances linguistiques comme des objets de son attention cognitive et de sa conscience Pour expliquer la dynamique du d veloppement de la comp tence m talinguistique Gombert 1990 fait appel aux m canismes internes de l apprenant qui le conduiraient une conscientisation du savoir 8 langue Ce chercheur 1990 mentionne galement le r le de l adulte dans cette prise de conscience Berthoud Papandropoulou 1991 pr cise ces m canismes en faisant r f rence entre autres celui de l abstraction r fl chissante de Piaget 1977 Postulant un continuum entre le savoir faire langagier et la r flexion m talinguistique la comp tence m talinguistique est ainsi consid r e par Berthoud Papandropoulou op cit comme une reconstruction de plus en plus r flexive des nonc s en tant qu objets de connaissance au cours du d veloppement de l enfant p 47 Bialystok 1993 met en vidence l influence du d veloppement m talinguistique en g n ral sur les performances
148. nalyse des r sultats a effectivement montr que L peine se d tacher du texte pour faire des inf rences partir des informations qu il fournit et de ses propres connaissances Elle a n anmoins pris conscience de ses difficult s reformuler les r ponses et a maintenant des strat gies pour les d passer Il n emp che que L ne prend pas toujours le temps de v rifier ses r ponses 3 L enseignement explicite de strat gies en compr hension de l crit contribue t il une modification des conceptions des d finitions et des fonctions de la lecture Dans un premier temps nous nous sommes interrog s sur la stabilit des conceptions de la lecture de L En effet nos premi res analyses ne nous permettaient pas de dire que l enseignement strat gique en compr hension de l crit avait modifi ses conceptions Lire signifiait pour elle la capacit de raconter une histoire ou d crire noter qu elle n a pas mentionn la dimension d identification des mots pour d finir la lecture Quant aux fonctions de cette activit elle avait d j cibl l importance de ses dimensions informative et communicative Elle avait galement r alis l objectif ultime de cette derni re soit comprendre ce qu elle lisait Pour expliquer cette stabilit nous aurions pu supposer que la dur e de notre enseignement strat gique n avait pas t suffisamment longue pour qu il engage un v ritable changement dans ses conceptions de l acte lexiqu
149. nce des causes internes et contr lables pour expliquer ses r ussites et ses checs en lecture comme cela a t mis en vidence dans l interpr tation des r sultats De plus nous avons pu constater plusieurs reprises que nos interventions p dagogiques l auraient aid e d finir plus finement ses ressources et ses difficult s en lecture lui permettant ainsi d adapter les strat gies aux situations d apprentissage et de contr ler son fonctionnement cognitif Les analyses de nos entretiens cf Annexe Q et des situations d enseignement et d apprentissage strat giques cf Annexe R ont effectivement r v l que si au d part L pensait qu elle ne rencontrait pas trop de difficult s en compr hension de l crit progressivement elle a r alis ses difficult s faire des inf rences bien comprendre le sens des questions et r diger la r ponse si l information rechercher n est pas explicitement mentionn e dans le texte Parall lement elle a pris conscience de ses ressources reformuler le texte dans ses propres mots pour affiner sa compr hension et se poser des questions sur le texte lu afin de r agir si elle ne comprend plus ce qu elle est en train de lire L a donc pris confiance en ses comp tences en r alisant le lien entre ses r ussites les strat gies apprises et appliqu es et les exigences des tudes de texte Elle a ainsi d velopp un sentiment d auto efficacit en lecture renforc par ses r sult
150. ndividu m tacognitif tel que d fini par Lafortune et Robertson 2004 Parall lement ses r sultats en compr hension de l crit ont progress positivement Quant la deuxi me partie de notre question de recherche nous avons mis en vidence une modification des conceptions de L quant aux fonctions et aux d finitions de la lecture Notre recherche nous a aussi permis d observer les liens entre les connaissances et les processus m talinguistiques plus pr cis ment entre les connaissances des strat gies et leur utilisation en situation d tude de texte En d but d intervention nous avons constat chez L un d calage entre ses connaissances sur les strat gies efficaces en lecture et leur mise en uvre Par la suite elle a appris les utiliser Elle a galement enrichi son r pertoire de strat gies qu elle sait appliquer En effet si elle connaissait avant des strat gies susceptibles d tre efficaces en compr hension de l crit elle les a diversifi es et elle a acquis la comp tence de pouvoir les utiliser efficacement et de mani re appropri e en situations vari es de lecture Nous pouvons ainsi relever les influences r ciproques entre les connaissances et les processus m talinguistiques dans la compr hension en lecture Pour tre efficace en lecture L devait donc non seulement conna tre ses comp tences en compr hension de l crit les diff rents types de t che et les strat gies susceptibles de favoriser la compr
151. ne Peter 12 Lang DECS OES 2006 L appui p dagogique int gr Pr sentation du concept Sion D partement de l Instruction publique du canton du Valais Office de l Enseignement Sp cialis D silets M amp Tardif J 1993 Un mod le p dagogique pour le d veloppement des comp tences P dagogie coll giale 7 2 19 23 De Vecchi G amp Carmona Magnaldi N 2002 Faire vivre de v ritables situations probl mes Paris Hachette Dewitz P Carr E M amp Patberg J P 1987 Effects of inference training on comprehension and comprehension monitorig Reading Research Quaterly 22 1 99 121 Dias B 1999 Evaluation du potentiel d apprentissage In P A Doudin D Martin amp O Albenese Ed M tacognition et ducation pp 85 105 Berne Peter Lang Dolbec A amp Cl ment J 2004 La recherche action In T Karsenti amp L Savoie Zajc Ed La recherche en ducation Etapes et approches pp 181 208 Sherbrooke Les ditions du CRP Doly A M 1997 M tacognition et m diation l cole In M Grangeat amp P Meirieu Ed La m tacognition une aide au travail des l ves pp 17 61 Paris ESF Doudin P A amp Martin D 1992 De l int r t de l approche m tacognitive en p dagogie Une revue de la litt rature Lausanne Centre Vaudois de Recherches P dagogiques Doudin P A 2011 Aspects cognitifs et m tacognitifs Cours donn dans le cadre de la formation des e
152. nes long silence Elles font de la p che sous marine Hein Cela veut dire quoi cela Ben elles p chent dans l eau 30 05 11 Flexibilit cognitive fausse inf rence Qu est ce que cela veut dire torpille Je ne sais pas Ah L tu vois il y a un probl me Tu ne t es pas pos la question de savoir ce que cela voulait dire torpille quand tu as lu le texte Quand on ne comprend pas un mot on fait quoi Mais la phrase a dit pas a parce qu ils disent que torpille vivante quatre pattes A quoi A quatre vingts et sept kilom tres Attention il faut que tu fasses attention quand tu lis de ne pas inventer les mots de bien lire toute la phrase pour la comprendre Quand tu ne comprends pas quelque chose tu dois faire quoi L Chercher Chercher oui Tu dois r agir la perte de sens Quand tu ne comprends pas tu dois t arr ter et essayer de comprendre D accord Oui 31 05 11 Ne r agit pas la perte de sens identification incorrecte de mot J ai juste une question Mais a L pointe la question 10 c est part C est dire Ce petit questionnaire c est part cela n a rien voir avec le texte Qu est ce qu on te demande dans la question De trouver des mots Des mots ok Et tu les trouves o ces mots Dans ta t te ou dans le texte Dans le texte
153. nier tenant ensemble et organisant les l ments donn s au fil de sa lecture C be et Goigoux op cit quant eux soulignent que lire c est traduire p 43 Cette activit demande un travail de reformulation dans ses propres mots des id es du texte Lire c est donc construire la signification d un texte et pour cela le lecteur doit tre actif dans ce processus de construction A ce propos C be et Goigoux 2009 mentionnent la flexibilit que le lecteur doit adopter face au texte pour le comprendre dans toute sa complexit Il doit se construire une repr sentation de ce dernier au fur et mesure de sa lecture et ne pas rester fig dans une premi re repr sentation qui n aurait plus de sens par la suite Pour comprendre un texte et d autant plus s il est long il est n cessaire de fabriquer au fil de la lecture une repr sentation mentale coh rente et de rester attentif ce que dit le texte pour pouvoir int grer les nouvelles informations qui la modifient p 70 Il importe galement de s interroger sur les informations d livr es ou non par le texte c est dire d expliciter l implicite en r organisant les informations tout en les reliant aux connaissances que nous poss dons Le processus d inf rence participe effectivement la construction du sens du texte De plus Gombert 1990 rel ve le r le central de la m moire de travail dans ce processus d inf rence car contr ler la compatibilit des infor
154. non seulement sur ses connaissances ant rieures mais encore sur les informations du texte Il fait preuve de flexibilit cognitive Il se donne une intention de lecture et fait des pr dictions sur le texte qu il va lire C est pourquoi il importe d apprendre aux l ves faire la distinction entre ce que le texte dit et ce qu il sous entend et qu ils doivent d duire Autrement dit pour comprendre un texte il faut les aider raisonner partir des informations du texte et de leurs propres connaissances pour ne pas inventer ce que le texte ne dit pas ils doivent interagir et collaborer avec le texte pour construire un sens Comme le font remarquer C be et Goigoux 2009 il importe d examiner avec eux ce qu on doit faire dire au texte ce qu on a le droit de faire dire au texte ce qu on n a pas le droit de lui faire dire p 64 A la suite de Baker 1991 Giasson 1999 ajoute d autres crit res permettant de v rifier sa compr hension e le crit re lexical v rifier si les mots sont compris e le crit re de coh sion propositionnelle v rifier si les relations entre les id es sont coh rentes e le crit re de coh sion structurale v rifier si les id es sont en lien avec le th me du texte e le crit re de compl tude de l information contr ler que le texte poss de les informations n cessaires pour atteindre l objectif Selon Vianin 2009 la perte de sens peut tre due la mauvaise compr hension
155. ns de l activit lexique De Vecchi et Carmona Magnaldi 2002 d finissent une conception comme un mod le explicatif sous jacent le plus souvent simple structur logique g n ralement li au r el ou labor par analogies p 41 En d autres termes une conception est un ensemble d id es organis es utilis es par les apprenants pour expliquer les situations probl mes dans lesquelles ils se trouvent et partir desquelles ils peuvent r fl chir Giordan amp De Vecchi 1994 Ce sont donc des connaissances permettant l apprenant d agir selon le contexte Du reste pour Charlier 1998 les concepts de repr sentation et de conception se r f rent des connaissances na ves et individuelles qu il importe n anmoins de distinguer les conceptions sont r guli res car elles se construisent partir d un ensemble de situations alors que les repr sentations sont davantage circonstancielles A la suite de Sinatra et Dole 1998 Lefebvre Deaudelin Lafortune et Loiselle 2004 font r f rence la dimension cognitive de la conception par opposition aux croyances qui 9 int grent quant elles l aspect affectif Enfin selon Giordan et De Vecchi 1994 le concept de repr sentation serait davantage li des images mentales alors que celui de conception des concepts Il ferait plut t r f rence la mani re que nous avons de concevoir quelque chose Ce dernier met donc en avant l id e d une construct
156. nseignants d appui int gr peuvent intervenir aupr s d apprenants qui rencontrent des difficult s en lecture Parmi ces derniers certains sont en chec scolaire Tr s souvent ils ne comprennent pas ce qu ils lisent Ils lisent pour lire ils lisent l cole pour apprendre lire Ils ne lisent pas pour comprendre ou pour s informer ou encore pour communiquer Ils ne lisent ni pour le plaisir ni pour s vader Qu est ce que lire Que pouvons nous lire Comment lisons nous Pourquoi lisons nous Autant de questions auxquelles ils ne savent pas r pondre Ces l ves ne connaissent ni les d finitions ni les fonctions ni encore les buts de la lecture En outre lorsqu ils lisent un texte ils ne r alisent pas quand ils ne comprennent pas ce qu ils ne comprennent pas et ce dont ils ont besoin pour comprendre celui ci Ils n ont d velopp aucune strat gie leur permettant de r agir une perte de sens Tr s souvent pour v rifier la compr hension en lecture de ces l ves l enseignant fait des tudes de texte Les l ves mauvais lecteurs se retrouvent ainsi en difficult car ils ne poss dent aucune strat gie pour comprendre le texte et r pondre des questions sur celui ci S ils en poss dent ils les appliquent de mani re g n ralis e et peu flexible pr f rant se raccrocher une strat gie qui a fait ses preuves dans une situation pr cise Par exemple la suite d une compr hension lacunaire du texte ils peuvent
157. nseignants sp cialis s II St Maurice Hepvs Ehri L 1997 Apprendre lire et apprendre orthographier c est la m me chose ou pratiquement la m me chose In L Rieben M Fayol amp C A Perfetti Ed Des orthographes et leur acquisition pp 231 265 Lausanne et Paris Delachaux et Niestl Ferreiro E 1988 L criture avant la lettre In H Sinclair Ed La production de notations chez le jeune enfant pp 17 70 Paris PUF Feitler F C amp Hellekson L E 1993 Active verbalization plus metacognitive awareness yields positive achievement gains in at risk first graders Reading Research and Instruction 33 1 1 11 Flavell J H 1976 Metacognitive aspects of problem solving In L B Resnick Ed The nature of intelligence pp 231 235 Hillsdale New Jersey Lawrence Erlbaum Frith U 1985 Beneath the surface of developmental dyslexia In K E Patterson J C Marshall amp M Coltheart Ed Surface dyslexia Neuropsychological and cognitive studies or phonological reading pp 301 330 Hillsdale New Jersey Lawrence Erlbaum Gambrell L B amp Bales R J 1986 Mental imagery and the comprehension monitoring performance of fourth and fith grade poor readers Reading Research Quaterly 21 4 454 464 Garner R 1992 Self regulated learning strategy shifts and shared expertise Reactions to Palincsar and Klenk Journal of Learning Disabilities 25 4 226 229 Giasson J 1995a Lect
158. nsi qu elle a bien compris son sens g n ral question 12 Nous ne savons toutefois pas si elle a proc d sa reformulation ce qui aurait pu l aider pour r pondre cette derni re sans se r f rer au texte L rencontre encore des difficult s d finir le sens figur d une expression question 11 et bien comprendre la question pour y r pondre correctement question 3 La question 4 demande une compr hension plus fine du texte en interrogeant l apprenant sur les personnages remplac s pas des pronoms L s en sort bien puisqu elle n a fait qu une erreur Enfin l item a de la question 2 demande de d duire la r ponse partir des informations du texte qu elle doit relier ses propres connaissances L ne sait pas que l Inde se situe en Asie Aussi elle ne peut pas r pondre correctement Comme le rel ve 60 Giasson 2007 les connaissances du lecteur jouent un r le primordial sur sa compr hension du texte Pour finir elle n a pas saisi le sens de la n gation de la phrase pour r pondre l item c de la question 2 Nous avions effectivement vu sa difficult utiliser la syntaxe de la phrase pour la comprendre Malgr ses difficult s mises en vidence L sait utiliser de mani re autonome les strat gies apprises pour comprendre un texte et r pondre aux questions notamment pour adapter ses r ponses aux types de question selon que l information est dans le texte ou dans sa t te ou encore dans les deux nous permettant
159. nsion de l crit se sont nettement am lior s 49 Pour commencer nous pr sentons deux tableaux Au tableau 8 nous pointons les mises en projet de chaque s ance d appui permettant L d activer les connaissances et au tableau 9 nous relevons les synth ses m tacognitives qui lui donnent l occasion de faire le bilan du travail r alis de son objectif et de favoriser ainsi le transfert des comp tences en classe Ces tableaux mettent en vidence la croissance des connaissances d claratives proc durales et conditionnelles de L relatives aux strat gies m talinguistiques pour comprendre un texte et r pondre des questions Ensuite aux tableaux 10 et 11 nous pr sentons les ressources et les difficult s de L pour comprendre un texte et les questions Puis aux tableaux 12 et 13 nous relevons ces derni res pour les reformuler Enfin au tableau 14 nous montrons ses ressources et ses difficult s pour adapter ses r ponses aux types de question L conna t les strat gies pour comprendre un texte et r pondre des questions cf Tableau 8 Elle peut galement les utiliser en contexte lire plusieurs fois le texte le reformuler selon la grammaire du r cit et adapter ses r ponses selon la source de l information demand e par les questions Il importe encore qu elle comprenne bien le sens du texte Elle a donc r alis l importance de r agir la perte de sens Nous pouvons noter une progression dans les strat gies mises e
160. nt galement poser quelques probl mes L 37 d faut En effet nous pensons qu elle n a parfois qu une compr hension globale de celui ci ce qui ne l aide pas toujours lorsqu elle doit r pondre des questions demandant de localiser des informations explicites et pr cises Nous reviendrons plus tard sur ce probl me A relever que cette difficult a aussi t constat e dans ses r sultats portant sur la premi re partie de la structuration de l crit de l valuation cantonale de 2010 cf Annexe J questions 1 et 7 L ne saisit pas la signification de sens proche et de sens contraire et malgr une explication ce sujet peine trouver des mots qui ont le m me sens ou un sens oppos De plus elle ne distingue pas vraiment la diff rence entre les phrases de sens propre et de sens figur Enfin notons que cette comp tence est li e aux connaissances ant rieures de l apprenant et comme le note Giasson 2007 celles ci jouent un r le primordial dans la compr hension de l crit A ce propos L rel ve que l tude de texte portant sur le th me du chocolat tait plus facile car elle connaissait le sujet cf Annexe I cf Tableau 10 30 05 11 Ses connaissances ant rieures l auraient aid e pour comprendre le texte et r pondre aux questions Du reste elle y a obtenu son meilleur r sultat En expression crite de l examen cantonal 2010 cf Annexe J L a obtenu 14 5 points sur 20 donc une note autour du 4 8 sel
161. nt les questions pouvait parfois pr f rer y r pondre plut t que d y laisser un blanc et cela m me si elle n avait pas trouv l information dans le texte Aussi nous pouvons mettre en vidence le poids du contrat didactique qui nous relie elle se sent oblig e de r pondre aux questions Pour finir L note l influence positive des connaissances ant rieures sur sa compr hension du texte Tableau 10 ressources de L pour comprendre un texte et r pondre des questions Ressources Analyse dans l action Comment tu sais que tu as bien compris l histoire Parce que j ai reformul le texte Parce que j ai bien su r sumer le texte Tout fait tu as fait le film dans ta t te Tu as redis l histoire dans tes propres mots Combien de fois as tu lu le texte Deux Pour quelles raisons tu as lu deux fois le texte Parce que je n avais pas tr s bien compris la premi re fois Tu pourrais m expliquer Relire et reformuler le texte aident la SPE compr hension comment tu as su que tu n avais pas tr s bien compris Parce que l L pointe le dialogue il y p avait un dialogue que je ne comprenais pas trop 23 05 11 c est aussi en lien avec les connaissances que tu peux avoir sur le sujet que tu es en train de Connaissances lire C est comme tu me disais r pondre au questionnaire l tude de texte sur le chocolat c tait plus facile Pourquoi Pa
162. nt vis se produise pendant la recherche Dolbec amp Cl ment 2004 p 183 La recherche et l action sont donc men es simultan ment Notre recherche est galement exploratoire C est une d marche non structur e et qualitative visant apporter des hypoth ses explicatives En effet ce type de recherche fournit principalement des donn es qualitatives et ne se fonde pas sur des hypoth ses pr con ues dans le but de mieux d finir la probl matique en apportant de nouvelles hypoth ses explicatives qui seraient v rifier ult rieurement Enfin nous pouvons ajouter que notre tude est monographique car elle porte sur l tude d un cas Elle analyse de mani re approfondie les acquisitions d un l ve travers un enseignement explicite de strat gies m talinguistiques pour comprendre un texte et r pondre des questions sur celui ci Pour finir la recherche s est d roul e dans une cole primaire d une commune du Valais durant le deuxi me semestre de l ann e 2010 2011 4 2 Apprenant L est de nationalit suisse Elle est g e de 13 ans Cette enfant est issue d un milieu socioculturel modeste Ses parents sont pr sents dans son parcours scolaire mais disposent de peu de temps pour l aider dans ses devoirs Ils ne sont aussi pas tr s l aise avec les savoirs appris l cole C est pourquoi l cole primaire de la commune du Valais a fait appel une b n vole pour approfondir et consolider les savoirs appris en
163. nu soit celles relatives la personne et son propre fonctionnement ses comp tences ses faiblesses sa mani re de travailler d apprendre etc la t che nature de la t che degr de difficult de diverses t ches diff rences entre les t ches connaissances pour r soudre un certain probl me etc aux strat gies utilis es savoir utiliser les strat gies ad quates en fonction du probl me pr sent Plus g n ralement nous pouvons nous servir du terme de conscience m tacognitive lorsque nous d sirons englober toutes ces connaissances Quant aux processus m tacognitifs ils englobent la pr vision la planification le guidage et l valuation de sa propre performance Brown 1987 Doudin et Martin 1992 ont mis en vidence outre les processus pr c dents le transfert et la g n ralisation A noter que ces deux auteurs parlent de contr le tandis que Brown op cit utilise le terme d valuation Ils se rejoignent toutefois conceptuellement pour ce processus et pour les autres lorsqu ils les d finissent e la planification imaginer comment proc der la capacit d ordonner les op rations n cessaires pour atteindre l objectif e la pr vision anticiper le r sultat d une action pr voir tant son niveau de performance que les difficult s sp cifiques de la t che e le guidage tester r viser changer les strat gies le contr le durant l activit e le contr le valuer le
164. on Lumbelli 1999 le lecteur peu comp tent aura tendance ne pas s apercevoir des incoh rences et donc il ne pourra pas poser correctement le probl me De plus m me s il identifie les incoh rences il recourra probablement des inf rences incorrectes Il aura tendance r soudre le probl me de la coh rence locale en effectuant des inf rences partir de ses connaissances ant rieures au lieu de s appuyer sur d autres informations textuelles Plut t que de v rifier par une exploration ad quate si le texte contient les informations n cessaires pour r tablir la coh rence il proc dera des inf rences encyclop diques p 171 Le lecteur en difficult est tout fait capable d inf rer mais les inf rences sont faites selon ses connaissances ant rieures et non en fonction de ce qu il a appris dans le texte Il a des difficult s identifier les incoh rences internes trouver des solutions ad quates et ne s appuie pas sur les informations d livr es par le texte Par exemple si un mot est mal d chiffr il est automatiquement int gr la compr hension du texte Il aurait donc une f cheuse tendance le tordre selon l expression de Vianin 2009 p 261 pour qu il corresponde ses repr sentations initiales Au contraire le lecteur expert utilise les informations du texte pour effectuer les inf rences En effet s il voit aussi plus facilement les incongruences il les effectue en se basant
165. on in reading and studying In J Orasanu Ed Reading Comprehension From research to practice pp 49 77 Hillsdale New Jersey Lawrence Erlbaum B chel F P Ed 1995 L ducation cognitive le d veloppement de la capacit d apprentissage et son valuation Textes de base en p dagogie Neuch tel Delachaux et Niestl Cazden C B 1976 Play with language and metalinguistic awareness One dimension of language experience In J S Bruner A Jolly amp K Silva Ed Play Its role in development and evolution pp 603 618 New York Basic Book C be S amp Goigoux R 2009 Lector amp Lectrix Apprendre comprendre les textes narratifs Paris Retz C be S 2010 Besoins de pratiques d enseignement particuli res L Educateur num ro sp cial 25 26 Charlier B 1998 Apprendre et changer sa pratique d enseignement Exp riences d enseignants Bruxelles De Boeck Universit Chauveau G 1997 Comment l enfant devient lecteur Pour une psychologie cognitive et culturelle de la lecture Paris Editions RETZ Chomsky C 1979 The acquisition of syntax in children from 5 to 10 Cambridge MIT Press Crahay M 1996 Peut on lutter contre l chec scolaire Bruxelles De Boeck Universit De Beni R amp Pazzaglia F 1999 Lecture les connaissances relatives la t che de lecture In P A Doudin D Martin amp O Albanese Ed M tacognition et ducation pp 185 210 Ber
166. on le bar me cf Annexe F Cette progression montre les influences r ciproques et les enrichissements mutuels que la lecture et l criture peuvent s apporter Aussi nous faisons l hypoth se que l enseignement et l apprentissage strat giques port s sur la reformulation du texte dans ses propres mots l aide de la grammaire du r cit a appris L crire un texte qui a du sens et une suite chronologique respectant les diff rentes structures des genres de texte vus en sixi me primaire A son tour nous pouvons penser que ce travail d criture guid par l enseignant titulaire lui a permis de performer dans la reformulation du texte lu et donc dans sa compr hension de l crit Si nous consid rons les diff rents mod les d apprentissage de la lecture et de l criture Frith 1985 Ehri 1997 Seymour 1997 Rieben amp Saada Robert 1997 tous mentionnent effectivement que les deux processus se construisent en interaction tout en s enrichissant mutuellement compte tenu de leurs composantes identiques logographiques alphab tiques orthographiques s mantiques et morphographiques et faisant partie d un m me syst me fonctionnel qui comprend la m moire lexicale des processus visuels et phonologiques et la correspondance graphophonologique Saada Robert Auvergne Balslev Claret Girard Mazurczak amp Veuthey 2003 C est pourquoi nous postulons un apprentissage simultan de la lecture et de l criture et cela dans tous les de
167. on une dizaine de minutes Enfin dire comment quand o et pourquoi telle ou telle strat gie peut tre utilis e ou pas La pratique guid e vise d finir la pratique en devenir tout en pointant et en corrigeant les erreurs si les aides indirectes ont t inefficaces L enseignant guide ses l ves en les supervisant de mani re active et en les questionnant sur leurs processus tout en leur proposant de nombreux feed back Pour cela il importe qu il commente leurs r ponses et rectifie leurs erreurs afin d viter leur cristallisation A noter que l enfant en difficult est tr s souvent peu flexible quant aux strat gies employ es et le risque est grand qu il surg n ralise une strat gie toutes les situations Aussi il peut s av rer n cessaire de refaire un autre modelage et ne pas attendre que l l ve d couvre par lui m me les strat gies efficaces Par la suite l enseignant doit laisser l apprenant autonome pour qu il puisse r investir seul ce qu il a compris lors du modelage et de la mise en uvre de la pratique guid e dans une autre t che les questions les probl mes Il r investit les strat gies apprises dans d autres situations complexes d apprentissage Pour cela l enseignant doit offrir suffisamment d occasions de pratiquer pour qu il puisse consolider ses apprentissages et progressivement travailler de mani re autonome Cette pratique autonome intervient tardivement chez l enseignant efficace Apprendre apprendre
168. oncept d autor gulation souvent confondu avec celui de m tacognition ne saurait rendre compte de la complexit de cette derni re Pour No l Romainville et Wolfs 1995 la m tacognition d signe donc des op rations mentales exerc es sur des op rations mentales p 50 ce sont des op rations de second ordre Cependant ce concept englobe deux ph nom nes d ordre diff rent comme nous l avons d j not d une part la connaissance de sa cognition et d autre part la planification le contr le et la r gulation de celle ci certaines d entre elles produisant des connaissances et d autres des actions ceci rejoignant finalement les deux fonctions attribu es la m tacognition soit les m taconnaissances d une part et les processus de contr le ou processus m tacognitifs d autre part En principe ces deux types d op ration ne vivent pas ind pendamment l un de l autre id alement ils interagissent pour s enrichir mutuellement ce qui ne serait pas toujours le cas chez l l ve en difficult scolaire Les connaissances m tacognitives ou m taconnaissances c est dire les connaissances que poss de une personne sur son fonctionnement cognitif et qui peuvent influencer celui ci sont de diff rents types d claratif proc dural et conditionnel Elles r pondent respectivement la question quoi comment quand et pourquoi Ces connaissances se distinguent galement quant leur conte
169. ons propos une qui fait la synth se des strat gies pour comprendre un texte et r pondre des questions son sujet dont nous analysons entre autres l efficacit dans cette tude Notre tude porte donc sur l acquisition de strat gies m talinguistiques au niveau de la m tacompr hension travers un enseignement strat gique en lecture Nous faisons l hypoth se qu un enseignement strat gique tel qu il a t d fini pr c demment permettrait l apprenant d acqu rir non seulement des connaissances m talinguistiques sur ses ressources ses difficult s en lecture et sur les strat gies utilis es en compr hension de l crit ainsi que des connaissances sur les d finitions et les fonctions de cette derni re mais encore des processus autor gulatifs de lecture lui permettant de g rer sa compr hension Giasson 2007 et de r pondre aux questions sur le texte Ces comp tences permettraient in fine d am liorer sa compr hension en situation sp cifique d tude de texte et peut tre plus globalement en lecture de consignes et de textes informatifs Nous faisons galement le postulat qu en d veloppant des strat gies pour r aliser les tudes de texte la confiance en ses comp tences en lecture reviendrait En effet si l l ve acqu rait des processus de contr le de ses apprentissages en lecture et de son fonctionnement cognitif il r aliserait les liens entre ses progr s et l utilisation des strat gies apprises Dans l
170. ortait que L s interroge sur le sens des mots pour bien saisir la signification du texte Auparavant L ne r agissait pas lorsqu elle perdait le sens de ce qu elle lisait Elle se pose maintenant davantage de questions quant la signification de certains mots zinc d rob sceptre Pour commencer elle s aide du contexte de la phrase pour ensuite chercher le mot s il est toujours incompris dans le dictionnaire Avant notre intervention p dagogique elle consid rait qu aller chercher le mot dans le dictionnaire prenait du temps Alors elle s aidait simplement du contexte strat gie qui n tait dans cette tude de texte pas suffisante En r agissant davantage la perte de sens L peut aboutir une compr hension plus fine du texte elle sait qui parle et comprend que deux enfants se d guisent l aide de rideau et d un casque de pompier Nous devons tout de m me mentionner qu elle a encore des difficult s bien saisir le sens pr cis du texte particuli rement s il est descriptif Elle a fait des progr s mais doit encore s am liorer en s arr tant chaque fois qu elle ne comprend pas ce qu elle est en train de lire Dans cette tude de texte L ne s est pas demand e ce que signifiait cuirasse ce qui l a induite en erreur pour r pondre aux questions 6 et 9 cf Annexe M deuxi me passation L analyse qualitative de ses r ponses montre enfin que L a r pondu correctement davantage de questions que
171. ortement contextualis es dans la situation d apprentissage initiale rendant ainsi complexe pour l l ve d identifier les comp tences apprises dans des contextes diff rents et finalement de reconna tre les situations d apprentissage dans lesquelles il peut les mobiliser Il lui est difficile de lier les situations d apprentissage pour en retirer les comp tences n cessaires son fonctionnement cognitif comme conatif et m tacognitif du reste Vianin 2009 pr sente les quatre tapes du transfert contextualisation d contextualisation par objectivation d contextualisation par entra nement et recontextualisation des comp tences apprises Il propose galement des pistes qui favorisent ce processus faire des mises en projet pr voir les situations de transfert travailler sur les donn es profondes du probl me proposer des aide m moire faisant le lien entre la classe et l appui objectiver les comp tences et les strat gies apprises synth se m tacognitive varier les situations d apprentissage avec des exemples et des contre exemples pour entra ner et mobiliser les savoirs en construction Le questionnement de l enseignant importe aussi d une part sur les processus Comment et d autre part sur les liens existant entre les diff rentes situations d apprentissage As tu d j fait quelque chose de semblable Comment vas tu faire en classe Pour quelles raisons fais tu cela Dans quelles autres situations pourrais tu r uti
172. ou des fonctions du langage Chomsky 1979 celle ci se rapportant la conscience de ce dernier propos de ses propres connaissances sur le langage Le langage est ainsi pris comme un objet de pens e sur lequel le sujet peut r fl chir quant sa nature et ses fonctions Pratt amp Grieve 1984 Quant l aspect proc dural il toucherait l activit m talinguistique lors du traitement du langage que ce soit en compr hension ou en production Comme le notent certains auteurs tels que Hakes 1980 et Cazden 1976 repris par Gombert 1990 l activit m talinguistique se trouverait caract ris e par le contr le d lib r que le sujet op re sur les processus d attention et de s lection en uvre dans le langage p 14 Par cons quent une activit est consid r e comme m talinguistique si elle est effectu e de mani re consciente et explicite par le sujet qui r fl chit au langage en tant qu objet ayant une structure et des propri t s sp cifiques Pr teur amp Sublet 1989 Selon Gombert op cit les activit s m talinguistiques ne peuvent pr tendre ce statut de m talinguistique que si elles sont effectu es consciemment par le sujet p 20 Ceci suppose donc de la part de l apprenant une capacit de r flexion et d autocontr le d lib r e sans n anmoins vouloir supposer qu avant cela son activit cognitive ne soit jamais contr l e Ajoutons n anmoins que cette capacit u
173. ou la valeur relative des diff rentes strat gies sont peu susceptibles d utiliser efficacement ces derni res pour r soudre des probl mes de compr hension lorsqu ils se trouvent en situation de lecture p 157 Plus pr cis ment l analyse de l tude de texte cf Annexe M pour valuer les processus m talinguistiques se base sur les principes de l enseignement explicite de strat gies et donc de l ducation cognitive soit relier les anciennes connaissances aux nouvelles les organiser dans la m moire long terme en faisant appel aux connaissances d claratives proc durales et conditionnelles et faire la synth se des apprentissages Cette analyse permet de faire galement le parall le avec les processus de planification de contr le de r gulation et de transfert puisque les crit res d observation propos s rel vent des op rations mentales que l apprenant doit faire lorsqu il se trouve face des t ches scolaires soit avant l exercice pendant l exercice et apr s l exercice cf Annexe E Elle est normalement propos e des l ves de cinqui me primaire Nous l avons tout de m me choisi car L rencontre des difficult s importantes en compr hension de l crit En outre le vocabulaire employ est labor Cette tude de texte a t r alis e pour la premi re fois le 15 et le 22 f vrier 2011 et la seconde fois le 7 juin 2011 Ensuite le questionnaire de Vianin 2006 value la clart cognitive de l acte lexi
174. ous ces textes Oui une fois a a suffi Les textes taient petits Ils taient faciles Ok Comment tu as su que tu avais bien compris les textes Ben en lisant j ai compris D s la premi re lecture j avais compris Il y avait aussi les d finitions des mots qui m ont aid e Ok Est ce que tu t es pos des questions quand tu as lu ces textes Non pas trop Je n ai pas eu besoin de r sumer 06 06 11 Texte compris Au tableau 11 nous relevons les difficult s de L comprendre le texte et les questions Pour commencer nous constatons qu elle ne relit probablement que les textes courts Ses relectures d pendraient donc en partie de leur longueur Du reste elle se demande parfois si elle a le temps de relire le texte ce qui peut occasionner chez elle un certain stress quand celui ci est long A noter que le contr le de ses r ponses d pend galement du temps encore disponible L rencontre aussi des difficult s trouver des phrases de m me sens comp tence qui demande une compr hension fine du texte et qui lui fait parfois d faut A ce propos elle ne saisit pas toujours la signification des images utilis es par l auteur pour d crire le v cu et les motions des personnages et parfois elle ne distingue pas la diff rence entre le sens propre et le sens figur d une expression Nous l avons aussi mentionn lors de l analyse de l valuation cantonale de 2010 cf Annexe J En effet L
175. ous relevons l influence de notre intervention p dagogique car n ayant pas travaill cette strat gie avec L il est normal qu elle r ponde presque jamais Celle ci a aussi influenc ses r ponses concernant les strat gies qui portent sur la r criture du texte mot mot et la relecture de celui ci galement mot mot En effet L consid rait auparavant ces strat gies comme susceptibles d tre efficaces en lecture Elle r alise maintenant qu elles ne le sont pas relire et relire le texte jusqu ce qu elle le comprenne n est pas toujours suffisant Elle a pris conscience que pour bien comprendre une histoire il importe de la reformuler en criture comme en lecture dans ses propres mots Il est galement possible de faire appel au dictionnaire si un mot est toujours incompris malgr l analyse de son contexte ou de sa morphologie Pour conclure nous faisons une fois encore l hypoth se qu un enseignement explicite de strat gies en lecture permis L d enrichir son r pertoire de connaissances m talinguistiques d claratives proc durales et conditionnelles quant aux strat gies pour comprendre un texte Si au d part nous relevons un d calage entre ses connaissances m talinguistiques sur les strat gies efficaces en compr hension et leur mise en uvre en situation de lecture par la suite L a appris les utiliser en situation d tude de texte En d autres termes elle a acquis des processus m talinguistiques lui p
176. out de texte et puis je me suis repos la question 24 05 11 Lecture strat gique pour rechercher l information Quel est le terme imag qui voque sa grande d tresse je lis L information elle va tre o tu penses Dans le texte Dans le texte d accord Je ne sais pas si c est a mais l j ai trouv affaiss e Affaiss e a d crit comment elle est mais ce n est pas tellement une image Il y a quelque chose d autre L recherche dans le texte longtemps Effondr e Effondr e a d crit aussi comment elle c est le sens propre c est vrai c est concret Ce n est pas une image L recherche dans le texte longtemps Elle est devenue sauvage dans sa douleur L lit L on parle de douleur mais pas de son immense d tresse Continue de lire elle n avait plus rien donner aux peines des autres Effondr e sur un banc elle restait devant lui les yeux fixes comme une morte sans lui r pondre ni l couter si seulement le regarder L lit Est ce qu il y a quelque chose dans ce paragraphe qui voque sa grande d tresse au sens figur au sens imag long silence Elle est presque comment cette dame Morte Oui Donc quelle est l expression au sens imag qui la d crit dans ce passage Elle est comme morte L information est dans le texte dans ce passage Alors comment tu peux maintenant r pond
177. permet de s y adapter et d agir en cons quence Nous pouvons aussi faire le lien avec Tardif 1992 qui dit que la r ussite ou l chec de l apprenant est entre autres la cons quence de nos interventions p dagogiques Par cons quent si nous interrogeons L sur les strat gies pour comprendre le texte il faut nous attendre une r ponse qui porte pr cis ment sur ce processus et non sur l ensemble des strat gies enseign es Comme not pr c demment nous pr sentons au tableau 9 les synth ses m tacognitives des apprentissages effectu s par L Tableau 9 les synth ses m tacognitives Dates Interventions de l enseignant sp cialis Interventions de L 16 05 11 Qu est ce qu on a fait aujourd hui J ai lu un texte puis j ai r pondu des questions Ok Pour quelles raisons on fait ce Pour bien comprendre le texte travail ensemble D accord Aujourd hui qu est ce que tu Les mani res de enfin les mani res de se poser des questions de quoi parle as appris et que tu pourrais r utiliser en le texte enfin ce genre de questions l qui sont marqu es L pointe l aide classe m moire et de savoir si l information est dans le texte ou dans ma t te de savoir o est l information et de reformuler les r ponses et de ne pas recopier 17 05 11 Ok qu est ce qu on a fait aujourd hui J ai r pondu des questions sur le texte Pourquoi e
178. prendre Cependant comme le mentionne cet auteur les apprenants lecteurs doivent comprendre que la finalit premi re de la lecture est la compr hension p 257 Giasson 2007 classifie les processus de lecture selon leur orientation les mots la phrase ou encore le texte Les microprocessus permettent la compr hension des l ments de la phrase les processus d int gration servent la coh rence entre les phrases en faisant des liens entre elles les macroprocessus permettent la construction d un mod le mental du texte les processus d laboration donnent l occasion au lecteur de d passer le texte en inf rant de nouvelles donn es partir de ses propres structures cognitives non pr vues par l auteur et enfin les processus m tacognitifs qui vont nous int resser plus particuli rement dans ce travail Ceux ci r gulent la compr hension Ils permettent au lecteur de r fl chir sur sa mani re de comprendre le texte de l valuer et de s y ajuster si n cessaire Ces processus font 13 r f rence aux comp tences strat giques de C be et Goigoux 2009 Il importe ici de mentionner trois variables importantes dans la compr hension des textes La premi re concerne la connaissance des diff rentes structures de texte soit les genres textuels d finis par des conventions et des principes d criture Conna tre les genres textuels facilite la compr hension et la communication car ils permettent au lecteur d anticiper e
179. prendre ce qu elle lit Or comme relev par Giasson 2007 le vocabulaire comme les connaissances en lien avec le texte lu favorisent une compr hension fine de ce dernier Enfin L n identifie pas toujours correctement les mots lus Elle risque soit de perdre du temps les chercher dans le dictionnaire soit de tordre le texte en faisant de fausses inf rences son sujet Vianin 2009 Une fois encore nous pouvons relever ses difficult s faire des inf rences c est dire expliciter l implicite du texte en se basant sur les informations qu il fournit et qu elle doit parfois relier ses propres connaissances Ce n est pas le fait qu elle n arrive pas inf rer mais c est qu elle a la f cheuse tendance inf rer selon ses connaissances et non partir des informations donn es par le texte A ce sujet Lumbelli 1999 mentionne que le lecteur en difficult fait des inf rences selon ses connaissances ant rieures et non en fonction du texte pour r tablir la coh rence En d autres termes il ne s appuie pas sur les informations que celui ci fournit mais sur ses propres connaissances pour le comprendre C be et Goigoux 2009 notent galement que le lecteur doit pourtant collaborer avec le texte s il souhaite le comprendre en lui faisant dire ce qu il a le droit de lui faire dire C est pourquoi il peut parfois aller plus loin que celui ci mais sans toutefois le trahir Il doit apprendre lire entre les lignes re
180. prendre un texte et r pondre des questions Malgr les difficult s observ es L a am lior sa compr hension de l crit Elle se pose davantage de questions sur les textes lus Elle peut galement les reformuler dans ses propres mots pour en affiner sa compr hension Elle r agit davantage la perte de sens et a aussi acquis des comp tences pour adapter ses r ponses aux types de question Comme relev plusieurs reprises dans l interpr tation des r sultats elle a acquis des connaissances d claratives proc durales et conditionnelles en lien avec les strat gies m talinguistiques pour comprendre un texte et r pondre des questions qu elle r investit efficacement en classe Plus pr cis ment elle conna t les strat gies connaissances d claratives qu elle sait utiliser connaissances proc durales et quelles conditions connaissances conditionnelles Elle a compris leur utilit et elle peut les adapter aux diff rents contextes d apprentissage C est pourquoi nous pouvons dire que notre d marche qui fait la synth se des strat gies pour comprendre un texte et r pondre des questions model e pour commencer puis progressivement laiss e la charge de L lui a permis de d velopper des comp tences m talinguistiques De plus elle se conna t mieux quant ses processus d apprentissage et peut porter un regard critique sur eux Elle est capable de s analyser comme personne apprenante Elle est donc devenue un i
181. ptation scolaire sugg rent que l intervention p dagogique avec les l ves en difficult doit tre centr e sur les strat gies cognitives et m tacognitives p 33 Aussi il importe en tant qu enseignants sp cialis s de veiller enseigner des connaissances scolaires et des strat gies efficaces qui dans le cadre de notre recherche se rapportent la lecture L objectif est ainsi d aider l apprenant acqu rir des strat gies sp cifiques utilis es par les bons lecteurs Pour cela nous devons lui enseigner explicitement les mani res de g rer ses processus de compr hension tout en le rendant conscient quant son r le actif dans cette construction de sens A noter qu il importe de travailler les processus de compr hension en lecture partir de situations signifiantes Travailler de mani re isol e les habilet s requises pour la lecture tout en esp rant que l l ve de par lui m me les relie en un tout signifiant pour devenir un lecteur expert ne porte effectivement pas toujours ses fruits Giasson op cit St Laurent 2008 L enseignement strat gique a donc pour objet l enseignement et l apprentissage de strat gies Tardif 1992 Concernant notre recherche il s agit de strat gies m talinguistiques soit des outils de pens e permettant l apprenant de piloter ses processus mentaux en situation d tude de texte soit sa compr hension de texte et sa comp tence adapter ses r ponses selon les informations c
182. que de L cf Annexe N Les questions 1 10 11 12 et 14 concernent les conceptions que l apprenant a de ses comp tences Les questions 2 3 4 5 6 7 et 13 mesurent quant elles les conceptions qu il a de l acte lexique soit la lecture d finitions fonctions etc Enfin les questions 8 et 9 abordent le ph nom ne des attributions causales les items 8a 8c 8f 9a 9c 9e renvoient des causes externes alors que les items 8b 8d 8e 9d 9f et 9g se rapportent des causes internes Ces questionnaires ont t propos s L le 7 f vrier 2011 et le 14 juin 2011 Comme mentionn pr c demment nous avons donn L un deuxi me questionnaire portant sur l activit lexique adapt de Vianin 2009 pp 256 257 cf Annexe O qui r sume les questions du pr c dent Qu est ce lire Comment lire et Pourquoi lire Deux questions portent 32 encore sur son sentiment de comp tence personnelle Sais tu lire et Lire est ce difficile pour toi L a r pondu ce questionnaire adapt de Vianin 2009 le 8 f vrier 2011 et le 16 juin 2011 Son int r t fait r f rence la constance de L relative ses r ponses puisque les deux questionnaires de Vianin 2006 2009 ont t propos s un jour d intervalle lors de la premi re passation et deux jours d intervalle lors de la seconde Ce dernier introduit encore la dimension compr hensive de la lecture Comment fais tu pour comprendre
183. que l auteur veut communiquer Nous suivons les principes g n raux d interventions pendant la lecture pr sent s par Giasson 1995c La mod lisation de la strat gie s est d roul e courant mars Puis nous avons guid L vers une pratique autonome de la strat gie enseign e partir de P ques 2011 et cela en suivant les tapes de l enseignement strat gique propos es par Giasson 2007 que nous avons pr sent es dans la revue de la litt rature Apr s avoir model l utilisation des strat gies par la pens e voix haute nous avons donn L des occasions de les exercer au travers de diverses tudes de texte et en interagissant avec ses pairs lorsqu elle se trouvait en classe Enfin nous avons encourag l utilisation autonome des strat gies pour r aliser les tudes de texte Les retranscriptions cf Annexe R pr sentent les situations d enseignement et d apprentissage d abord de pratique guid e puis autonome des strat gies m talinguistiques utilis es par L soit avec nous au local d appui soit en classe avec son enseignant titulaire et ses camarades de classe 3 Le transfert des apprentissages dans d autres situations d apprentissage durant cette phase L est amen e utiliser ses strat gies m talinguistiques pour comprendre un texte et r pondre des questions dans plusieurs tudes de texte cf Annexes J et L en appui ou en classe En effet pour transf rer les comp tences dans diverses situations il impo
184. rce que je m y connais en chocolat 30 05 11 ant rieures aident la compr hension C est bon Comment tu sais que c est bon Parce que j ai relu plusieurs fois et j ai compris Tu as lu combien de fois le texte Deux Deux fois et comment tu sais que tu as compris Ben parce que j arrive r sumer redire l histoire avec mes mots sans relire 30 05 11 Relire et reformuler le texte aident la compr hension Qu est ce que tu peux faire si tu ne comprends pas un mot Chercher dans le dictionnaire Ok Chercher dans le dictionnaire ou aussi regarder le contexte de la phrase Des fois en lisant la phrase on peut comprendre le sens du mot Est ce qu en lisant la phrase tu peux comprendre le mot Non 31 05 11 Relire ou rechercher le mot dans le dictionnaire pour comprendre Et en le relisant tu as compris Tu as fait comment pour le comprendre maintenant J ai lu la phrase Oui de lire la phrase aide pour la compr hension du mot Il faut faire aussi attention bien lire ce que tu lis ne pas inventer les mots D accord 06 06 11 Relire aide la compr hension Comment tu t y es prise pour comprendre tous ces textes J ai lu j ai lu Tu as lu t as lu Oui j ai lu tous les textes et pis apr s j ai r pondu aux questions Donc si je comprends bien une lecture t a suffi pour comprendre t
185. re la question Je peux recopier le bout de phrase le terme qui dit sa grande d tresse 24 05 11 Information explicite mais sens figur La question 4 tu as r pondu correctement Est ce que c tait une question facile Oui c tait facile Comment tu sais que c tait facile Parce qu il y avait la r ponse dans le texte Tu veux dire dans la question Heu oui Et tu as justifi comment Ben l a marque des raies et des raies c est des lignes et j ai recopi la phrase 31 05 11 Information explicite Comment est ce qu elles t ont paru ces questions Faciles difficiles Il y en quelques unes qui taient difficiles Tu pourrais m expliquer pourquoi elles taient difficiles Parce qu il fallait donner une r ponse tr s pr cise Ok Et quand on te demande quelque chose de tr s pr cis c est dire que l information que tu cherches est dans une phrase ou un mot tu dois recopier ou reformuler la r ponse Recopier Recopier d accord Et tu dois faire attention quand on te demande de citer une phrase ou de justifier par un extrait du texte tu dois faire quoi dans ce genre de situation Trouver la phrase dans le texte pis la recopier 31 05 11 Information explicite mais pr cise Question 2 comment tu as fait pour r pondre cette question J ai lu la question et j ai justifi Tu as
186. rentissage efficaces pour r aliser la t che dont il conna t la valeur les difficult s et sait qu il a les comp tences pour la r ussir Comme le rappelle Tardif 1992 les recherches ont constamment permis d observer des relations entre la performance des l ves et la perception qu ils ont d eux m mes comme apprenants ainsi que la perception qu ils ont de leur pouvoir sur les activit s d apprentissage p 125 D velopper des comp tences d ordre m ta permet ainsi d acqu rir un sentiment d auto efficacit favorable aux apprentissages ult rieurs et de d velopper une motivation scolaire Autrement dit le mod le m tacognitif cr e le lien entre r ussite style attributif estime de soi confiance en soi et motivation faire la t che Selon De Beni et Pazzaglia op cit l utilisation de strat gies correctes d veloppe le sens de l auto efficacit et le plaisir d apprendre ce qui motive le sujet r aliser la t che Cette motivation positive alimente son tour l utilisation de strat gies et contribue au d veloppement de formes plus lev es de contr le p 192 Les feed back positifs ont un r le sur les performances car ils permettent de renforcer le lien entre la motivation r aliser la t che et l utilisation de strat gies Cette attitude positive envers les apprentissages toujours plus diversifi s et complexes conduit finalement une accumulation de connaissances g n rales et sp cifiques en
187. rs la ma trise de ces derni res puis favoriser son autonomie dans leur utilisation pour lui permettre de consolider ses apprentissages Durant cette phase l enfant se responsabilise quant aux choix et aux applications des strat gies qui ont t explicit es Nous ne les lui enseignons plus mais discutons avec lui de la pertinence de ses choix Giasson 2007 En cons quence apr s avoir guid l l ve dans l acquisition de connaissances en lien avec le savoir en construction de comp tences et de strat gies d apprentissage n cessaires son fonctionnement linguistique et m talinguistique toutes indispensables son autonomie nous devons apprendre nous retirer progressivement de la situation d apprentissage et faire confiance en ses ressources pour qu il puisse justement d velopper son autonomie Toutefois intervenir ou pas ce n est pas toujours vident savoir Comme le fait remarquer Vianin op cit il s agit d un tr s subtil r glage de la distance id ale laquelle le sommet du triangle professeur devrait se trouver pour ne pas trop en faire ou en faire suffisamment p 215 2 7 Enseignement et apprentissage de strat gies et de comp tences en lecture Comme nous l avons d j not les l ves en difficult scolaire ne savent pas tirer profit de leurs exp riences et de leurs interactions avec leur entourage physique et social pour apprendre C be 2010 C est pourquoi selon cette auteure ils ont
188. rt L activit est tr s semblable puisqu il s agit dans les deux cas d un texte comprendre avec des questions auxquelles il faut r pondre L pr cise en parlant du livre d histoire et de son questionnaire que Ce n est pas une tude de texte mais c est comme une tude de texte cf Annexe Q deuxi me entretien Elle a toutefois pris conscience des diff rences entre les deux ouvrages Le livre de lecture est utilis pour faire des tudes de texte et le livre d histoire permet de se renseigner sur ce qui se passait l poque et d apprendre de nouvelles choses Si elle connaissait d j l objectif informatif et culturel du livre d histoire elle a r alis que l tude de texte lui permettait d am liorer sa compr hension en lecture comme relev pr c demment dans l analyse du questionnaire portant sur l valuation de la clart de l acte lexique Ensuite nous constatons que pour valuer les comp tences avoir en compr hension de l crit L mentionne l importance de relire le texte Comme nous l avons vu pr c demment la lecture r p t e permet d am liorer la compr hension de celui ci Giasson 2007 Vianin 2009 Cependant celle ci doit s accompagner d un questionnement sur ce dernier St Laurent 2008 C be amp Goigoux 2009 En effet relire le texte sans cesse jusqu ce qu il soit compris n est pas toujours suffisant De plus il importe parfois de le reformuler dans ses
189. rte de lui proposer diverses tudes de texte et cela dans diff rents contextes classe ou appui pour qu elle puisse r investir les comp tences acquises Il importe encore de lui enseigner les conditions d utilisation efficace des strat gies connaissances conditionnelles Pour favoriser le transfert des comp tences nous demandons galement L apr s chaque s ance d appui de proc der une synth se m tacognitive de ce qui a t r alis durant l appui de ce qu elle a appris et qu elle peut r utiliser en classe Comme nous l avons d j soulign cette d marche lui permet de d contextualiser c est dire d identifier et de nommer les comp tences et les strat gies acquises pour faciliter leur transfert en classe En outre ayant pris conscience de celles ci elle peut r aliser les progr s accomplis noter que l organisation des strat gies pour r aliser une tude de texte sous forme d un aide m moire permet d organiser les comp tences en m moire long terme tout en favorisant leur transfert dans des situations d apprentissage vari es 4 4 D pouillement et analyse des donn es Nous avons s par l analyse de nos donn es en trois temps afin de mettre en vidence non seulement les ressources et les progr s de L mais encore ses difficult s qui persistent malgr nos interventions p dagogiques Comme relev en introduction nous les pr sentons avec leur interpr tation Pour commencer nous analysons la si
190. s comp tences m talinguistiques qu elle a r investies en classe Nous avons ainsi pu mettre en vidence notre r le d enseignants sp cialis s dans cette acquisition qui travers le modelage des strat gies et leur pratique guid e a permis L de devenir progressivement autonome dans leur utilisation Mentionnons n anmoins deux limites cette tude La premi re concerne la dur e de notre recherche En effet nous nous sommes interrog s sur la viabilit long terme des strat gies apprises par L Il serait donc int ressant d valuer nouveau les strat gies qu elle a apprises dans six mois et dans une ann e pour v rifier si elle les utilise toujours ou si elle les a modifi es pour les adapter ses besoins Quant la deuxi me limite elle porte sur la population de notre recherche Notre tude de cas rend effectivement difficile la g n ralisation des r sultats Nous ne savons pas si nos interventions p dagogiques auraient eu la m me influence sur d autres apprenants du m me ge ou plus jeunes A noter que pour ces derniers il faudrait adapter les strat gies pour comprendre un texte et r pondre des questions afin de les leur rendre plus accessibles Par cons quent il serait tr s int ressant de comparer sur une population plus importante et du m me ge l efficacit de la d marche enseign e ainsi que les apports de l enseignement strat gique en lecture sur les processus de compr hension Il serait galem
191. s et renfor ant parall lement son sentiment de contr labilit face l tude de texte Ensuite nous constatons comme lors des mises en projet une laboration toujours plus pr cise et consciente des comp tences m talinguistiques pour r pondre des questions sur un texte L d taille mieux les strat gies utiliser montrant ainsi son acquisition non seulement de connaissances d claratives et proc durales mais encore conditionnelles en lien avec celles ci relev e la premi re fois dans l valuation des processus m talinguistiques cf Annexe M Enfin notons que pour L le probl me n est pas tellement de comprendre le texte mais plut t celui de r pondre aux questions Il n emp che que nous avons tout de m me constat chez L des difficult s comprendre celui ci et nous avons vu qu une bonne compr hension du texte facilite l exercice de r pondre aux questions sur celui ci C be amp Goigoux 2009 En effet L a parfois une compr hension globale du texte ce qui ne l aide pas r pondre aux questions Pour finir en mettant en lien l activation des connaissances ant rieures et celles transf rer en classe nous constatons que si d une part L explicite de mani re g n rale les strat gies apprises pour comprendre un texte et r pondre des questions d autre part elle pr cise celle sur laquelle elle doit particuli rement porter son attention r pondre la question en recopiant ou r digeant la r pons
192. s r sultats d une action l valuation de sa propre performance des strat gies utilis es et du r sultat obtenu e le transfert le maintien et la g n ralisation Brown op cit Doudin amp Martin op cit Aussi ces processus m tacognitifs contr lent la mani re dont l information l activit ou l apprentissage doivent tre r gul s ils assument le contr le ex cutif de ces derniers En d autres termes ce sont des processus de contr le qui dirigent l accomplissement cognitif de n importe quelle t che En r sum l individu m tacognitif comme le notent Lafortune et Robertson 2004 se conna t par rapport son processus d apprentissage connaissance de soi des autres t ches et strat gies et porte un regard sur celui ci dans un but d action pour s valuer s ajuster et s analyser comme personne apprenante p 124 Nous pouvons encore ajouter que celui ci conscientise ses processus d apprentissage dans un souci de meilleure efficacit A l inverse l l ve en difficult poss de peu de connaissances sur lui la t che ou les strat gies et rencontre des probl mes pour g rer son fonctionnement intellectuel C est pourquoi il ne peut ni conscientiser ni verbaliser ses apprentissages 2 3 M talinguistique Gombert 1990 p 11 pour expliciter le concept de m talinguistique mentionne un niveau diff rent de complexit langagi re entre l utilisation du langage et la r flexion portant
193. s strat gies et ses r ussites ph nom ne relev par diverses recherches Tardif 1992 De Beni amp Pazzaglia 1999 5 2 4 Evaluation des connaissances m talinguistiques sur les strat gies efficaces en compr hension de l crit Si nous consid rons les scores obtenus par L lors de la premi re et de la deuxi me passations du questionnaire nous constatons une volution des connaissances m talinguistiques quant aux strat gies 45 susceptibles d tre efficaces en lecture Ses scores sont de 10 points la premi re fois et de 18 points la seconde fois cf Annexe P Ceux ci pouvant varier de 20 20 points nous pensons galement que L avant m me d entrer dans un processus d apprentissage strat gique de la compr hension en lecture connaissait les strat gies favorisant la compr hension Dans les deux cas ses points la situent effectivement dans le quart sup rieur entre 10 et 20 points L analyse qualitative des deux questionnaires met en vidence la prise de conscience par L de l importance de se poser des questions sur les id es contenues dans l histoire de la reformuler pour voir si elle se souvient de toutes les parties et de se poser des questions sur celles incomprises pour mieux comprendre l histoire Ses r ponses sont stables dans le temps Cependant nous pensons qu avant nos interventions p dagogiques en lecture L avait conscience de la n cessit d utiliser ces strat gies pour comprendre une histoir
194. sage des le ons car perdue face la masse acqu rir elle ne sait pas toujours tr s bien qu il faut apprendre Par la suite elle se consid re toujours comme une lectrice moyenne mais elle a pris conscience de ses difficult s soit reformuler la r ponse lorsqu elle ne se trouve pas explicitement dans le texte et faire attention bien comprendre ce qui est exig dans la question Du reste cette derni re rel ve d une difficult plus g n rale de L comprendre les consignes crites et orales dans les diff rents domaines scolaires et plus particuli rement celui des math matiques lorsqu elle doit saisir les donn es du probl me Les difficult s voqu es ont t abondamment observ es lors de nos interventions p dagogiques Pour finir si elle voque ses difficult s elle a maintenant des ressources c est dire des strat gies disposition pour comprendre un texte et r pondre des questions r fl chir Pour conclure m me si le bilan des strat gies r alis avec L peu avant l entretien l a peut tre influenc e dans ses r ponses cf Annexe Q le 20 juin nous faisons l hypoth se que l enseignement strat gique en lecture lui a permis d acqu rir des nouvelles strat gies et de modifier tout de m me certaines de ses conceptions de l acte lexique ce que l analyse des questionnaires pr c dents n a pas relev A noter qu elle connaissait d j quelques strat gies qu elle a apprises mettre en pr
195. sant partie plus g n ralement de la m tacognition Gombert 1990 Toutefois m me si celles ci constituent un sous domaine de la m tacognition nous ne pouvons confondre ni les comp tences en jeu ni leurs objets de r flexion linguistiques pour le domaine de la m talinguistique et cognitifs pour celui de la m tacognition En effet lorsqu il s agit de m talinguistique la r flexion porte non pas sur le fonctionnement cognitif en g n ral mais sur des objets linguistiques qui pr sentent des particularit s donnant ce domaine des caract ristiques singuli res Comme le rel ve Gombert op cit ce sont des objets symboliques mais n anmoins accessibles la perception et sans doute ceux qui quantitativement sont le plus fr quemment manipul s par l enfant Leur importance pour le d veloppement g n ral de la pens e et plus particuli rement pour le d veloppement m tacognitif pourrait donc tre primordiale p 20 C est pourquoi dans ce travail nous distinguons les comp tences m talinguistiques des comp tences m tacognitives Plus pr cis ment nous parlons de comp tences ou de strat gies m tacognitives lorsque nous mentionnons la gestion des processus en lien avec le fonctionnement cognitif et de comp tences ou de strat gies m talinguistiques lorsque nous abordons plus sp cifiquement la gestion de la compr hension en lecture et lorsqu il s agit pour l apprenant de r pondre des questions sur le tex
196. selon un programme propos par son enseignant L veut se donner les moyens de r ussir et se d faire de son programme adapt du moins en fran ais Pour finir concernant les attributions causales nous constatons que L fait r f rence des causes internes comme des causes externes Concernant la question 8 les r ponses sont semblables les deux fois je n arrive pas lire un mot ou une phrase parce qu ils sont trop difficiles cause externe et parce que je n ai pas appris lire ces sons cause interne M me si elle se sait capable de lire nous sugg rons qu elle rel ve ses difficult s de compr hension en lecture en mentionnant les phrases qui parfois doivent tre lues plusieurs fois pour tre comprises Il n emp che qu elle consid re la phrase comme la cause de ses difficult s en compr hension en lecture et non l inverse L item a est formul ainsi et a peut tre induit L r pondre de la sorte Concernant l item g nous pensons qu elle rel ve ses difficult s en lecture touchant cette fois ci aux processus d identification des mots L rencontre parfois des difficult s identifier les mots ce qui l emp che de bien comprendre ce qu elle lit Nous regroupons finalement ses r ponses aux deux items pour relever la conscience implicite qu elle a de ses difficult s en lecture Nous faisons effectivement l hypoth se que L n a pas v ritablement pris conscience de ses difficult s en compr hension de l crit Elle r
197. squ ils lisent ils ne r alisent pas toujours qu ils ne comprennent pas et s ils le conscientisent ils n ont pas les strat gies disposition pour r tablir la perte de compr hension Du reste ils ne ressentent pas n cessairement le besoin d intervenir lors d une perte de compr hension et ne voient pas toujours l importance d essayer une autre strat gie lorsque celle qu ils ont utilis e a chou A l inverse plus l apprenant a construit des comp tences m talinguistiques plus il est au clair avec l crit et plus ses strat gies de lecture sont efficaces et appropri es il sait quand comment et pourquoi les utiliser Par cons quent les bons et les mauvais lecteurs se distinguent quant leur connaissance des objectifs et des strat gies de lecture et leur capacit de les appliquer dans une t che de mani re flexible et ad quate Plus pr cis ment ce sont les strat gies de contr le m talinguistiques qui les caract risent celles ci tant primordiales dans le processus de compr hension de l crit Diff rentes strat gies m talinguistiques pour comprendre un texte et r pondre des questions ont t mises en vidence par les recherches Or si certaines d entre elles ne mettent l accent que sur un ou deux l ments que nous consid rons comme importants dans la compr hension de l crit d autres en pr cisent davantage mais ne les r unissent pas en une seule d marche cf Tableau 3 C est pourquoi nous en av
198. ssage de strat gies pour comprendre un texte pour r agir la perte de compr hension et finalement pour r tablir les pertes de compr hension en trois tapes partir desquelles nous avons tabli nos interventions p dagogiques la pr paration l apprentissage la r alisation de la t che et le transfert des comp tences dans d autres situations d apprentissage Dans le cadre de cette recherche nous avons choisi l tude de texte comme situation complexe d enseignement et d apprentissage strat giques Selon Vianin 2009 il faudrait privil gier le texte explicatif car la lecture des documents exige souvent une lecture s lective et pr cise alors que la lecture de textes narratifs demande une compr hension globale de l intrigue et devrait privil gier le plaisir p 265 Malgr la critique nous avons choisi des textes qui suivent la grammaire du r cit car l enseignant titulaire avec lequel nous travaillons choisit majoritairement des textes narratifs pour valuer la compr hension en lecture de ses l ves L apprentissage de l tude de texte est exigeant et demande l apprenant de se responsabiliser quant la construction de ses comp tences et leur transfert dans des contextes vari s et de plus en plus complexes Comme nous l avons d j fait remarquer l apprentissage est guid par des principes issus de la psychologie cognitive Celui ci est donc plus efficace et durable si l apprenant se mobilise dans
199. ssons les termes de comp tence et de strat gie puis ceux de m tacognition et de m talinguistique afin de d terminer progressivement notre objet d tude la m tacompr hension Nous mettons galement en vidence les principes de l ducation cognitive et de l enseignement strat gique pour circonscrire l enseignement et l apprentissage de comp tences et de strat gies pour comprendre un texte et r pondre des questions son sujet 2 1 Comp tence et strat gie Allal 2002 d finit la comp tence comme un r seau int gr et fonctionnel constitu de composantes cognitives affectives sociales et sensorimotrices susceptible d tre mobilis en actions finalis es face une famille de situations p 81 Il s agit donc d une activation ou d une mobilisation de connaissances construites face une situation particuli re et dans un but pr cis Cette d finition rejoint celle du concept de strat gie de Saada Robert Claret Girard Veuthey et Rieben 1997 qui le caract risent comme l organisation mentale de plusieurs connaissances organisation permettant leur encha nement orient en fonction du but pos dans un probl me r soudre p 22 Quant Giasson 1999 elle d finit une strat gie comme tant le fait de savoir quoi faire connaissances d claratives comment le faire connaissances proc durales quand le faire et pourquoi le faire connaissances conditionnelles pragmatiques selon cette au
200. st ce que l on fait ce travail Pour am liorer l tude de texte ensemble D accord et qu est ce que tu as appris De reformuler les r ponses aujourd hui et que tu pourrais r utiliser en classe 23 05 11 A quoi cela sert l tude de texte A aider la compr hension qu est ce que tu as fait aujourd hui J ai lu le texte j ai r pondu aux questions en reformulant pas en crivant la phrase en reformulant la phrase Qu est ce que tu as appris et que tu A reformuler les r ponses de ne pas crire la phrase mais d essayer avec mes pourrais r utiliser en classe propres mots d crire la r ponse 24 05 11 Qu est ce qu on a fait aujourd hui Ben j ai r pondu ces questions L pointe les questions 6 8 Aujourd hui qu est ce que tu as appris et A reformuler en reprenant la question et en reformulant en fonction de la que tu pourrais r utiliser en classe question qui est pos e qu est ce qu elle me demande et de l information dans le texte Pourquoi est ce qu on fait ce travail Pour la compr hension pour apprendre aussi reformuler les r ponses 30 05 11 Qu est ce que tu as fait aujourd hui Une tude de texte pis r pondre aux questions Pourquoi on fait ce travail sur l tude de Pour am liorer ma compr hension texte Et aujourd hui qu est ce que tu as appris Que quand il faut justi
201. stions conna t des strat gies pour lire un texte lire plusieurs fois le texte le reformuler Je relie les connaissances aux th me trait se d guiser pour Carnaval th me trait se d guiser pour Carnaval nouvelles processus de ne conna t pas le vocabulaire ne conna t pas le vocabulaire planification aime lire aime lire poss der ou non le texte pour r pondre aux meilleurs r sultats r alise qu elle a fait des questions expliquerait la variabilit de ses progr s r sultats compr hension globale du texte vocabulaire compr hension plus fine du texte meilleure connaissances pas toujours compris ne sait pas qui parle appr hension du vocabulaire sait qui parle d claratives mais comprend que deux enfants se comprend que deux enfants se d guisent d guisent avec des trucs l aide de rideau d un casque de pompier ne se pose pas de questions sur le sens des se pose davantage de questions sur le sens mots aller chercher dans le dictionnaire des mots zinc d rob sceptre cherche les prend du temps lit la phrase pour mots dans le dictionnaire si n cessaire comprendre le mot utilise le contexte pour utilise le contexte pour comprendre le mot comprendre le mot ne s interroge pas sur cuirasse ce qui lui J organise les fait r pondre incorrectement aux questions 6 connaissances i et9 dans ma connaissances m moire proc durales ne r agit pas la perte de sens r
202. sur celui ci En effet Une chose est de traiter le langage de fa on ad quate en compr hension et en production autre chose est de pouvoir adopter une attitude r flexive sur les objets langagiers et leur manipulation C est cette derni re capacit qui est d sign e sous le vocable m talinguistique Benveniste 1974 parle galement de la possibilit de s lever au dessus de la langue de s en abstraire de la contempler tout en l utilisant dans nos raisonnements et nos observations Quant Jakobson 1963 repris par Gombert 1990 il d finit la m talinguistique comme l activit linguistique portant sur la langue En d autres termes la fonction m talinguistique du langage concerne l activit qui consiste parler de la parole activit linguistique qui prend donc le langage lui m me comme objet p 12 Aussi le concept de m talinguistique concerne la capacit d aborder la langue et tous ses l ments comme un objet de r flexion et d analyse Berthoud Papandropoulou 1991 Cependant il d passe l activit cognitive portant strictement sur les unit s linguistiques c est dire les phon mes les mots la morphologie la syntaxe et la pragmatique entre autres En effet s il existe des aspects linguistiques marquant le niveau m ta tels que la r flexivit ou l emploi autor f rentiel du langage il existe galement des aspects psychologiques impliquant une d contextualis
203. t gies de lecture Giasson op cit Giasson 2007 Ils rencontrent aussi des difficult s dans la gestion de leur compr hension du texte Comme le fait remarquer St Laurent 2008 quand il lit l l ve ayant des difficult s d apprentissage ne se rend pas compte de ses incompr hensions Il continue lire m me s il a perdu le sens p 176 Il ne r alise donc pas toujours qu il ne comprend pas ce qu il lit et s il le r alise il n a pas toujours en sa possession les strat gies pour y rem dier S il en conna t il ne sait pas toujours les utiliser et s il sait les utiliser il ne sait pas quand comment et pourquoi les appliquer selon le type de texte lu Giasson 1999 De Beni et Pazzaglia 1999 soulignent galement que les lecteurs pr sentant un d ficit sp cifique de compr hension ont un plus faible contr le sur leur compr hension et une plus faible conscience des objectifs de la lecture et de l utilisation de strat gies Les mauvais lecteurs n arrivent pas identifier des erreurs de type s mantique et des omissions lexicales l int rieur d un texte Ils ne sont pas capables de distinguer les diff rentes parties d un texte De plus ils ne peuvent valuer le niveau de difficult lexical entre des textes diff rents p 195 Bref le lecteur en difficult ne s lectionne pas et n applique pas les strat gies pertinentes Or nous ne lisons pas un document scientifique de la m me mani re ni ave
204. t de faire des hypoth ses sur la suite du texte Les macroprocessus lui donnent effectivement la possibilit de profiter de la structure du texte soit l organisation des id es d finie par des r gles conventionnelles pour le comprendre Du reste le lecteur efficace utilise cette structure pour mieux comprendre et retenir l information Giasson 2007 C est pourquoi un travail explicite sur la structure des textes influence la compr hension des l ves lecteurs en difficult Vianin 2009 Pour ce travail nous avons retenu la structure du texte narratif qui correspond la grammaire du r cit Celle ci implique des composantes pr visibles et une structure commune tels que le lieu et le temps les personnages le probl me et son d nouement St Laurent 2008 Au tableau 1 nous proposons un r capitulatif adapt de Vianin op cit p 283 Tableau 1 grammaire du r cit Organisation textuelle Questions Situation initiale Qui Quand O Dans quelle situation lication l ment ls A re CORDON Quel est l v nement qui modifie la situation initiale Quel est le probl me d clencheur Action Comment r agissent les personnages ce probl me f Comment la situation volue t elle Quel est l v nement qui conduira au R solution d nouement Conclusion Comment se termine l histoire pour les personnages St Laurent 2008 rappelle que faire appel la grammaire du r
205. te Pour cela nous lui demandons de lire le texte et de r pondre aux questions en s aidant de l aide m moire et en l amenant expliciter dans ses propres mots les strat gies utilis es Comme nous l avons d j not nous lui posons diverses questions pendant la r alisation de l activit afin de mettre en vidence ses d marches et lui permettre de r fl chir sur la pertinence des strat gies utilis es quoi penses tu lorsque tu es face 30 une t che de ce genre Comment sais tu que Comment sais tu que tu as compris Comment as tu fait pour comprendre ce mot Quelle proc dure as tu utilis e Comment as tu obtenu cette r ponse Comment as tu fait lorsque tu as rencontr un mot difficile As tu d j utilis cette d marche dans une autre situation Pendant la lecture nos interventions am nent donc L valuer ses pr dictions et en formuler d autres Elles l aident encore d terminer les sources de ses pertes de compr hension et choisir des strat gies pour y rem dier d une part et tablir des relations entre les parties du texte faire des inf rences d autre part Nous l incitons aussi tablir des liens entre ses propres connaissances et le contenu du texte tout en distinguant les informations importantes de celles qui le sont moins Enfin nous lui demandons de reformuler dans ses propres mots le texte lu en l encourageant se poser des questions selon la grammaire du r cit et sur ce
206. te lexique et plus pr cis ment des d finitions et des fonctions de la lecture Pour d velopper la lecture et l criture il para t donc n cessaire que l enfant puisse prendre du recul par rapport cet objet langue afin d y porter un regard m ta c est dire une r flexion consciente et motiv e En effet pour tre efficace dans ses apprentissages de la lecture et de l criture il doit poss der des comp tences m talinguistiques qui lui permettraient d une part de savoir quand et comment utiliser la strat gie ou la connaissance ad quate ou en d autres termes tre capable de planifier contr ler et de r guler son activit et d autre part de pouvoir conceptualiser celle ci ou plus pr cis ment l acte de lire et d crire ainsi que de se conna tre du point de vue de ses propres comp tences Les comp tences m talinguistiques donneraient galement l apprenant l occasion de d velopper la prise de conscience du syst me complexe que repr sente l crit avec toutes ses r gles phonogrammiques lexicales morphologiques syntaxiques et pragmatiques Comme nous avons pu le constater les concepts de m tacognition et de m talinguistique sont proches De nombreux liens peuvent tre tablis entre eux Ils ont les m mes origines et pr occupations th oriques Du reste la suite de Flavell 1976 de nombreux auteurs ont consid r les comp tences 10 m talinguistiques comme fai
207. te lu Du reste lorsque nous voquons la m tacognition appliqu e la lecture nous parlons de m tacompr hension Aussi nous trahirons parfois les propos de certains auteurs Hahn 1984 Wixson Bosky Yochum amp Alvermann 1984 Giasson 1999 Giasson 2007 St Laurent 2008 Vianin 2009 qui indiquent des comp tences et des strat gies m tacognitives alors que pour nous elles sont de l ordre de la m talinguistique 2 4 M tacompr hension Il existe des malentendus sur la nature de l activit de lecture car beaucoup pensent qu il suffit de d coder tous les mots pour comprendre comme nous venons de le faire remarquer Or la lecture est non seulement un exercice de d codage mais elle est encore un exercice de compr hension Vianin 2009 qui exige diverses comp tences de d codage identifier les mots crits linguistiques syntaxe et vocabulaire textuelles genre de texte ponctuation anaphores r f rentielles connaissances encyclop diques et strat giques r gulation et contr le C be amp Goigoux 2009 Le travail de compr hension en lecture implique d organiser les informations lues dans le texte pour se fabriquer une repr sentation mentale de celui ci Comprendre signifie donc pour Vianin op cit construire mentalement une repr sentation du contenu du texte p 257 ph nom ne galement mentionn par Chauveau 1997 qui pr cise que le processus implique une reconstruction mentale de ce der
208. teure Elle pr cise qu une strat gie ne peut tre automatis e car elle doit tre adapt e aux situations diff rentes de r solution de probl mes Ce ne sont pas des algorithmes mais des processus de r solution de probl me des heuristiques Les strat gies se r f rent donc aux actions concr tes que le lecteur met en place pour r soudre un probl me et r guler sa lecture soit l utilisation d un moyen ou d une combinaison de moyens pour atteindre son objectif ici comprendre un texte Giasson op cit Cette d finition rejoint celle de comp tence de Tardif 1999 pour qui celle ci fait r f rence un savoir faire complexe qui exige la mobilisation et la coordination de plusieurs connaissances p 42 Notons cependant que m me si ces d finitions sont proches une strat gie impliquerait davantage la dimension cognitive alors qu une comp tence comprendrait galement les dimensions affective sociale et sensorimotrice Constatant les similitudes nous avons d cid dans cette tude de ne pas distinguer les comp tences des strat gies 2 2 M tacognition Selon Brown Armbruster et Baker 1986 la cognition se r f re la mani re dont nous traitons l information la comprenons l analysons ou encore la m morisons Elle est li e au fonctionnement de notre esprit La m tacognition quant elle est la connaissance que nous avons sur celui ci et les tentatives pour planifier contr ler et r guler nos processus
209. tiliser le langage ne se ferait pas toujours consciemment et qu elle pourrait fonctionner efficacement de fa on non contr l e vitant ainsi une surcharge cognitive Toutefois face un conflit une difficult ou un probl me r soudre certains aspects du langage pourraient redevenir un objet de l attention de l apprenant Cazden op cit Enfin d autres auteurs encore dont Bialystok 1986 et Menyuk 1985 repris galement par Gombert 1990 vont proposer une d finition int grative du concept de m talinguistique en reliant les aspects proc duraux et d claratifs les activit s m talinguistiques comprennent d une part les activit s d analyse par le sujet des connaissances linguistiques et de l autre celles de contr le des processus linguistiques contr le qui suppose la s lection et la coordination d informations dans un contexte de contraintes temporelles p 15 Cependant ceux ci se distinguent quant la relation entre ces deux dimensions Si Bialystok op cit postule une certaine ind pendance entre les deux Menyuk op cit au contraire affirme leur d pendance Il ajoute aussi que la premi re capacit soit un bagage de connaissances m talinguistiques doit montrer une ant riorit g n tique par rapport au processus de contr le de ces derni res we cannot use knowledge that we don t have Menyuk 1985 cit par Gombert 1990 p 15 En d autres termes la prise de conscienc
210. tion d apprentissage des connaissances et des strat gies acquises dans un autre contexte Vianin 2009 quant lui d finit l id al du transfert comme tant la g n ralisation Celle ci correspond la capacit d utiliser les apprentissages effectu s dans n importe quelle situation qui l exige p 176 Autrement dit le transfert s est g n ralis la plupart voire id alement l ensemble des situations dans lesquelles la comp tence doit tre mobilis e p 176 En tant qu enseignants sp cialis s nous avons un r le primordial jouer dans l acquisition de cette comp tence Il nous importe que l apprenant puisse objectiver les apprentissages r alis s durant l appui et les r investir dans divers contextes Or le probl me est bien l ceux ci sont p niblement recontextualis s en classe Comme le note Vianin 2007 le transfert en classe des comp tences d velopp es en appui se fait difficilement et l l ve ne g n ralise pas spontan ment les habilet s et comportements appris en appui pp 131 132 Pire l l ve devient expert en appui sans mobiliser les comp tences construites en classe Cependant une comp tence qui ne s actualise que dans le contexte pr cis de son apprentissage est une comp tence inutile p 130 La difficult de l apprenant transf rer ses comp tences d coule en partie du fait qu elles sont li es leur contexte d apprentissage Celles ci sont f
211. tivit de lecture qu elle a labor es au fil de ses exp riences personnelles et en tant que syst me fonctionnel int grateur structure ses pens es et ses actions Aussi et cela m me si nous avons pris en compte ses conceptions de l acte lexique nous aurions pu penser qu il nous serait difficile de vouloir imaginer les modifier en un semestre Cela fait treize ans qu elle a enrichi ses conceptions de la lecture selon son parcours personnel A noter que celles ci taient d j favorables un enseignement strat gique en compr hension de l crit Cependant l analyse des entretiens portant sur les strat gies m talinguistiques cf Annexe Q nous a permis de penser que nos interventions p dagogiques ont tout de m me permis L de modifier certaines de ses conceptions Nous pensons notamment celles portant sur l objectif de l tude de texte ainsi que sur les comp tences que le lecteur doit avoir pour tre efficace par exemple se poser des questions lire davantage et reformuler le texte Elle a pris conscience de l utilit de ces diff rentes comp tences pour am liorer sa lecture et a r alis que les tudes de texte lui permettaient d affiner sa compr hension Elle mentionne nouveau le r le des connaissances ant rieures sur cette derni re En lien avec ce changement conceptuel nous avons constat dans l interpr tation des r sultats qu elle a enrichi son r pertoire de strat gies de lecture qu elle peut r investir
212. tuation initiale de L Pour cela nous mettons en avant ses r sultats scolaires cf Annexes C et H ainsi que notre valuation globale de son attitude face la lecture qui nous a du reste permis de r diger les objectifs sp cifiques relatifs la compr hension de l crit cf Tableau 3 Ensuite nous analysons les processus d intervention sur la base de retranscriptions de s ances d appui cf 31 Annexe R Enfin nous mettons en vidence la situation de L en fin d intervention L analyse de ses r ponses l tude de texte de l examen cantonal de 2011 nous permet d valuer ses progr s Avant de commencer notre enseignement strat gique il nous importait toutefois d valuer plus rigoureusement l tat des comp tences de L r aliser une tude de texte ainsi que ses conceptions de la lecture Nous avons donc utilis une valuation des processus m talinguistiques sur la base de l analyse d une tude de texte propos e par le programme d apprentissage cognitif scolaire m diatis Vianin 2009 Pour valuer les conceptions qu a L des strat gies efficaces en lecture de ses d finitions de ses fonctions et de ses finalit s nous avons aussi utilis plusieurs questionnaires sur la clart cognitive de l acte lexique Vianin 2006 Vianin 2009 et sur l efficacit des strat gies Hahn 1984 Nous avons encore fait un entretien sur la mani re dont L aborde l activit de lecture Wixson ef al 1984 Le questionnaire
213. u elle le mette en vidence Dans le deuxi me questionnaire cf Annexe N elle crit son nom Clecture ce qui correspond au livre S lectures Notons qu elle ne se r f re pas au livre de lecture de sixi me primaire mais celui de cinqui me primaire Il est vrai que ce dernier a t abondamment utilis lors du premier semestre pour travailler la compr hension de l crit Elle sp cifie galement les autres supports Si dans le premier questionnaire elle mentionne le journal et le livre par la suite elle pr cise ce dernier en distinguant le roman et la bande dessin e Il est probable 42 qu en classe un tel travail a t r alis Nous pouvons donc penser que L a pris conscience qu elle peut lire diff rents types de support avec des objectifs diff rents L conna t galement plusieurs strat gies pour lire Si avant notre intervention p dagogique elle lisait vite ou lentement selon le temps disposition ce qui est encore le cas vu qu en situation d tude de texte elle lit une ou deux fois le texte selon le temps dont elle dispose elle conna t maintenant une autre strat gie lire entre les lignes soit expliciter l implicite ou autrement dit faire dire au texte ce qu on a le droit de lui faire dire C be amp Goigoux 2009 L rencontre n anmoins des difficult s dans ce domaine comme nous l avons d j observ Elle a la tendance fordre le sens du texte selon ses connaissances et sans se r
214. ur affine leur savoir sur les genres textuels et donc leur comp tence les r diger Enfin nous pouvons penser que L a transf r entre autres la strat gie portant sur la reformulation du texte selon la grammaire du r cit dans la r daction du fait divers A noter que les structures textuelles entre le fait divers et le texte narratif sont plus proches qu entre la lettre au courrier du lecteur et ce dernier expliquant peut tre son r sultat l examen cantonal de 2009 8 5 points sur 18 cf Annexe I 38 5 2 2 Evaluation des processus m talinguistiques sur la base de l analyse d une tude de texte propos e par le programme d apprentissage cognitif scolaire m diatis Au tableau 5 nous pr sentons l analyse des processus m talinguistiques utilis s par L dans une tude de texte de cinqui me primaire M me si elle n a rencontr aucune grande difficult pour r pondre aux questions celle ci nous permet tout de m me de mesurer les influences de l enseignement strat gique en lecture sur son acquisition de strat gies m talinguistiques pour comprendre un texte et r pondre des questions Tableau 5 analyse des processus m talinguistiques selon le programme d apprentissage cognitif scolaire m diatis Vianin 2009 cf Annexe M Crit res d analyse 15 02 11 22 2 11 07 06 11 reconna t l exercice d tude de texte reconna t l exercice d tude de texte lit le texte et r pond aux que
215. ure et l ves risque In L St Laurent J Giasson C Simard J Dionne amp E Royer Ed Programme d intervention aupr s des l ves risque Une nouvelle option ducative pp 73 80 Montr al Ga tan Morin Giasson J 1995b Strat gies de lecture In L St Laurent J Giasson C Simard J Dionne amp E Royer Ed Programme d intervention aupr s des l ves risque Une nouvelle option ducative pp 93 102 Montr al Ga tan Morin Giasson J 1995c Interventions avant pendant et apr s la lecture In L St Laurent J Giasson C Simard J Dionne amp E Royer Ed Programme d intervention aupr s des l ves risque Une nouvelle option ducative pp 103 111 Montr al Ga tan Morin Giasson J 1995d Evaluation en lecture In L St Laurent J Giasson C Simard J Dionne amp E Royer Ed Programme d intervention aupr s des l ves risque Une nouvelle option ducative pp 113 117 Montr al Ga tan Morin Giasson J 1999 La m tacognition et la compr hension en lecture In P A Doudin D Martin amp O Albanese Ed M tacognition et ducation pp 211 224 Berne Peter Lang 73 Giasson J 2007 La compr hension en lecture Bruxelles De Boeck Universit Giordan A amp De Vecchi G 1994 Les origines du savoir Des conceptions des apprenants aux concepts scientifiques Lausanne Delachaux et Niestl Gombert J E 1990 Le d veloppement m
216. us constatons par sa remarque l effet de l enseignement explicite de strat gies pour comprendre un texte Si au d part elle doit lire les pages et les comprendre plus tard elle d finit la strat gie elle doit lire le texte et le reformuler dans ses mots Cette r ponse serait en lien avec ce que nous avons explicit au sujet de l item f de la question 9 du questionnaire pr c dent cf Annexe N si au d but elle utilisait sa propre m thode pour lire un texte elle a maintenant acquis des strat gies efficaces pour le comprendre Par cons quent nous pouvons affirmer cette fois ci que pour L lire est non seulement une activit de d codage mais encore un exercice de compr hension Elle confirme cette hypoth se en crivant que lire signifie comprendre ce qu elle lit comprendre se que je lis et que pour comprendre elle doit r sumer je r sume cf Annexe O m mes r ponses aux deux moments L r alise effectivement que reformuler le texte dans ses propres mots aident la compr hension du texte Ensuite L mentionne dans le deuxi me questionnaire adapt de Vianin 2009 une fonction de la lecture qui n avait pas encore t relev e Elle lit pour aid la compr hension Nous pouvons pointer une fois encore l influence des interventions p dagogiques sur les conceptions de l acte lexique des l ves En effet force de r p ter que nous travaillons l tude de texte pour am liorer la compr
217. utres celle des textes informatifs et celle des consignes et comme nous le savons la compr hension des consignes est la porte d entr e de la r ussite scolaire Il est effectivement plus facile de r aliser une activit lorsque nous en avons compris son sens et ses objectifs Enfin nous relevons encore les difficult s de L dans la r solution de probl mes math matiques et de logique cf Annexes I J et K Ils mettent en exergue sa difficult cibler les donn es du probl me 5 L enseignement explicite de strat gies en compr hension de l crit contribue t il au d veloppement de la confiance en soi En d but d intervention L n avait pas confiance en ses comp tences Elle nous avait fait part de ses soucis en lien avec son programme adapt qui lui pesait cf Annexe D le 20 janvier Nous pensons que L a maintenant plus confiance en ses ressources comme elle l a relev lors du bilan annuel cf Annexe D le 27 juin Elle est galement fi re de ses apprentissages Dans l analyse des situations d enseignement et d apprentissage strat giques nous avons not qu elle avait pris conscience de ses progr s et qu elle pouvait les expliquer elle conna t et utilise les strat gies apprises pour comprendre un texte et r pondre des questions Par cons quent nous pouvons faire l hypoth se que l enseignement strat gique a permis L de d velopper sa confiance en elle Il lui aurait permis de faire davantage r f re
218. vestir dans les t ches scolaires puisque celui ci a acquis des outils de type m ta qui lui permettent de g rer ses apprentissages Du reste cet auteur pr cise que l efficacit de l enseignement strat gique est mise en vidence par la r ussite de l l ve De Beni et Pazzaglia 1999 notent aussi que l enseignant efficace est celui qui a int rioris le mod le m tacognitif et qu il est convaincu de l efficacit de l utilisation des strat gies C est pourquoi pour cr er une attitude strat gique chez L il importait pour commencer de bien nous conna tre quant nos propres strat gies et processus m talinguistiques Pour finir nous ajoutons le r le non n gligeable de son enseignant titulaire qui travaille quotidiennement avec L Nous avons eu une excellente collaboration ce qui lui a donn la possibilit d acqu rir des connaissances et des comp tences de type m ta lui permettant d tre plus efficace dans ses apprentissages Il importe effectivement de transmettre L des connaissances et de favoriser l acquisition de comp tences m ta pour am liorer sa compr hension de l crit Les deux niveaux ne vont pas l un sans l autre mais ils s enrichissent mutuellement Rappelons galement l importance de d velopper des comp tences m tacognitives chez l l ve pour favoriser sa r ussite scolaire Doudin amp Martin 1992 Enfin et comme le rel ve Vianin 2007 l enseignant sp cialis doit valuer
219. xplicite de strat gies en compr hension de l crit contribue t 1l une modification des conceptions des d finitions et des fonctions de la lecture 4 L enseignement explicite de strat gies en compr hension de l crit contribue t il une am lioration plus g n rale de la compr hension en situations vari es de lecture 5 L enseignement explicite de strat gies en compr hension de l crit contribue t il au d veloppement de la confiance en soi 27 4 M thodologie Pour commencer dans le cadre de la m thodologie nous sp cifions le type de notre recherche qui porte sur l analyse d une tude de cas Ensuite nous d finissons notre situation d enseignement et d apprentissage strat giques et enfin les crit res qui nous ont permis d analyser nos questionnaires notre entretien et les processus d enseignement et d apprentissage 4 1 Recherche action Notre tude s inscrit dans le paradigme de la recherche action Notre objectif est d apporter travers une analyse qualitative des donn es recueillies une r flexion sur les apports de l enseignement strat gique sur l acquisition de comp tences et de strat gies m talinguistiques en situation d tude de texte au cours de la recherche L objectif n est pas tant de cibler la production de connaissances qui seront utilis es en g n ral apr s la recherche pour influencer l action mais plut t d int grer l action au processus de recherche afin que le changeme

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