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1. alors si c est permis je prendr votre bras mis seulement si c est permis Il r sul tait amp la brutalit de leur exp rience que dans bien des cas toute autom rit leur devenait intol rable Durant des ann es celle ci avait t pour eux une force du mal et un moyen de les exploiter tous prix Cette force ne participait en aucune mani re de la sagesse ot de la bienveillance Il ED Gonf i 11 page 10 25 juin 148 fallait d ployer des tr sors d rise pour la circonvenir u de d terminne tion in branlable pour la ficr C est ainsi que souvent ils renouvel rent des d lits qui dans le pass avaient souvent amp t pour eux le seul moyen de survivre En raison de toutes les viclences qu ils av ient subies ils en vinrent se sentir extraord nairement forts et plus qu la h teur amp n importe quel v nement Stils s sentaient suffisamment brim e o fi s tout lour tait bon pour arriver leurs fins Certains enfants surtout parmi les plus g s prenaient r ellement conscience de leurs besoins les plus profonds Ils disaient Nous nous sentons tellement forts voyez vous que quelquefois nous avons peur de ce que nous s rions capables de faire Nous vons tout support et nous ne creigrions plus rien Quand nous nous mettons en col re nous nous demandons Jusqu o nous pourri ans aller Quand on a tu une fois pourquoi n TO ori mencerait on pas 7 Le fait est que n2. des personnes adultes d pla c es tant dans les centres de rassemblement que dans les centres d enfauts Les classes les loisirs ct des rudiments d enseignement tochrique furent organis s aussi rapidement que possible Des cispensaires furent galement install s Dans certains cas les enfants furent envoy s dans divers pays d Europe qui taient pr ts les recevoir pour un temps ils vivaient g n ralement dans des centres d accwil habituellement en compagnie dtadultes du pays L galement ils avaient des possibilit s d s instruire et par fois d acqu rir une formation plus pouss e Quelques uns de ces nfants furent plac s dans dos familles o ils purent mener l existence qui ordi nairement est celle de n importe quel enfant On trouvera plus loin dans cet article des remarques sur la valeur de ces solutions diverses ED onf 1 11 Page h 25 juin 19 8 Nous allons maintenant faire part de quelques observations faitos sur les enfants durant leur premi re p riode de r adaptation Dans l ensemble rien de frappant dans leur comportenent mois on a pu parfois observer des sympt mes aigus physiques et mentaux Pourtant il tait possible de d celer des indications l g res et moins ostensibles de la duret de leur existence pass e Beaucoup d entre eux avaient un visage ferm et une voix blanche et monocorde double r sultat de l interdiction de parler leur propre langue dont il a d j t question Il
3. l impression qu ils produisaient sur autrui Ils demaridaient souvent Est ce que nous sommes comme les autres 7 Est ce que nous agis sons comme les autr s 7 Nous trouvent ils comme ew Cette peur de para tre diff rent tait souvent vidente et il s av ra que diff rent signifiait pour eux inf rieur Un jour des gar ons ct des filles de 16 o 17 ans furent crmen s en excursion Au cours de la matin e certains d entre cux se s par rent des autres Or cette poque ils commen aient prendre de l assurance et chacun atentre eux ayant un peu d argent de poche nul ne s inqui ta beaucoup leur sujet Au soir ils revinrent le pension fatigu s ot affam s Lorsqu on lcur demanda stils avaient pris un repas ils r pon irent Non nous avions peur d entrer dans un restau rant et ne pas savoir coment nous comporter les gens auraient vu que nous sommes diff ronts Un autre groupe de trois gar ons g s de 18 ans pr parait le th pour une visiteuse Ils le lui servirent avec une courtoi sie tudi e puis comme la visitous s appr tait partir l un d eux demanda Est ce que c tait bien Est ce que nous avons fait les choses comme il faut come le font les autres Nous n tions pas s rs de nous rappeler comment a se fait mais nous voulons tre come tout le monde Un autre groupe de gar ons et filles de 16 ou 17 ans fut convi une r union o leur furent pr sent s des plats a
4. la cruaut de la vie qu ils avaient men e Tout capables qu ils fussent d un comportement cor dial et constructif c taient aussi bien des bandits en puissance La vie ne comportait pour eux awun des freins habituels la n cessit de toujours attendre et les marques d antipathie taient pour eux de nouvelles PROD tions singuli rement dangereuses Ceux qui ont ro u mission dtbrenniser la r ducation de ces enfants doivent comprendre que leur plus grand besoin est sans doute celui d un avenir stable ot qu il convient de leur donner sans d lai toutes assurances co sujet Nous exposerons plas tard avot Sius de d tails Les conclusions bri vement D dd dns le Dee aielo
5. 8 et nous saurons faire face votre police mais nous ne resterons pas ici Il n avait pas t question de dispositions de ce genre nais la d ception que leur causait la d couverte de l irr alit de leur r ve de lib ration pro voquait chez eux une agressivit intense L s plus jeunes avaient galement tendance causer des difficult s analogues peut tre du fait que dans leur tat d anxi t g n ralc une privation vidente m me apparamment ED Conf 1 11 page 8 25 juin 1948 l g re tait plus qu ils n en pouvaient supporter Trois enfants g s de neuf dix ans s enfuiront du Centre d accueil car ainsi qu ils l expli qu rent on leur donnait du pain mir C tait l origine des enfants do paysans habitu s la maison manger du pain noir Lorsque leur objection au pain fut d battue avec eux t avec le reste de lour groupe aucun de ces enfants n ayant plus de 1 ans il d clar rent Oui nous voulons du nain blanc et du chocolat ct dos g teaux ct nous voulons danser et allor au restaurant et nous promener en voiture or ici on nous donne de la soupe et du pain noir et on nous fait coucher de bonne heure et aider faire le m nage Oui bien s r nous jouons et nous allons en classe nous nous pro menons dans le village et dans les bois et nous ne trouvons pas cola suffis sant Nous ne voulons pas rester ici nous aimons m me mieux retourner en Allemagne Les adultes qui avaient la charge d
6. crainte de laisser para tre ces lacunes et le grand c sir d avoir une possibilit de rattraper le temps perdu taient particuli rement caract ristiques chez s enfants Cette n cessit pour eux de tout r apprendre sur une base l mentaire posa maint probl me sp cial Lorsqu au cours d une formation quelconque il s av re qu ils avaient encore de la difficult lire et crire l effort devint souvent trop intense pour eux et bien qu ils fussent tr s d siroux d acqu rir cette formation ils avaient souvent tendance se d rober leur t che Ils ne tard rent pas appliquer une fausse hi rarchie des valeurs aux diverses formes d activit s Le travail manuel par suite du travail forc qu ils avaient accompli devint en g n ral dans leur esprit quelque chose d inf rieur et de m prisable alors que le manque de possibilit s d ordre intellec tuel dont nous avons d j fait tet tendait faire na tre chez eux un respect exag r pour le travail intellectuel D autres caract ristiques saarista se pr cis rent la faveur de contacts plus troits avec ces enfants De bien des mani res leur sensibi lit tait en apparence moins intense qu on n aurait pu s y attendre apr s les v nements qu ils avaient travers s Un grand nombre d entre eux parlaient assez l g rement de leurs souffrances personnelles Un gar on qui avait perdu les dents de devant expliqua en toute simplicit que stil n avait plu
7. d finition il serait difficile d tudier dava ntage les besoins de ces os Prenons per exemple le cas atune certaine Martha A 1e de sept ans alors qu elle faisait un jour des courses avec sa m re la police ennemie fit soudain dans son village une rafle d enfants Elle dut rejoindre un convoi i d enfants et entreprendre un long voyage rers une destination inconnue An cours d une des nombreuses haltes elle fut s par e de tous ses camarades de son fge et plac e dans une institution d orphelins de nationalit tran g re la sienne Elle y resta quatre ans et durent cette p riode ne re ut aucune nouvelle de sa famille et de son foyer Elle oublia sa propre langue apprit parler une langue trang re et en vint accepter avec r signation son nouveau mode de vie La fin de la guerre emona des enqu tes sur son iden tit et il s av ra qu aucun des membres de se femille n tait encore vivant Elle fut renvoy e dans son propre pays maintenant tranger pour elle et une fois de plus elle dut quitter tout ce qui lui tait d venu familier Joseph aussi est un enfant d plac A l ge d 13 ans il fut arrach son foyer emmen l tranger et mis Gans un camp de concentration avec Le roste a onf 1 A1 ps Fags 2 25 juin 1948 de sa famille Jug physiquement apte il connut pendant quatre ans les traveux forc s et les pires brutalit s Acun membre de sa famille n a surv cu 17 ans il retro
8. lits particuli rement lorsque les circonstances leur rappe laicnt de quelque mani ro les souffrances pass es Un groupe de gar ons g s de 17 18 ans d couvrirent en arrivant dans uno pension qu on leur avait fourni des couchottes et non des lits Ils demand rent imm diatement des lits v ritabls On ne put les persuader qu il n tait pas possible pour le moment de leur procurer une autre sorte de lits Pou de temps apr s on los surprit en train de mettre les couchettes en pi cos et ils expli qu r nt qu ils ne croyaient pas ce qu on leur avait racont ils taient parfaitement certains qu il y avait quelque part des lits ordinaires ct on tout cas ils ne pouvaient tol rer l insulto de sc voir donner dos lits de camps de concontration Un autre groupe consid rant que les conditions d existence qu on lour faisait manquaient do confort il stagis sait en fait d un foyer d enfants tr s simple la canpagno devinrent insubordonn s et difficiles Lorsqu on leur sugg ra qu ils pourraient eux m mes am liorer leur confort il en r sulte un sursaut d loquence Nous n aimons pas cet endroit et nous ne ferons pas ce que vous nous dites de faire et tout ce que vous nous ferez nous est gal Vous pouvez nous affamer si vous le d sirez nous avons eu faim avant vous pouvez nous abandonner dans la montagne nous avons eu froid avant ot vous pouvez amener votre police a nous ost gal nous avons d j eu affairc aux 8
9. quelque souvenir de ler langue maternelle ne serait ce que d ns leurs pri res D autres ont appris parler sans remer les l vres en gardant un visage de pierre Il est facilo d imaginer le refoulerient qui r sulta de l interdiction de s exprimer librement et coutanment comic its avaient acco tun de lc faire ii Ils ont t priv s pendant des ann es de toute possibilit normale de s irstruire et d apprendre un m tier un moment de la vie o ils en avaient particul r merit besoin et avaient tout apprendre Begucoup d entre eux taient astreints un travail forc souvent rebutant St d pour a de sens A Dans les camps de concentration o e travail les enfants vivaiont dans des conditions tr s p nibles gt froid faim salet et d gradation __ Ils furent tous t moins d a tes d violence dont ils taient souvent les victimes Pour eux la vio n tait que menace et duret La souffrance a parfois cr chez eux un comportement mi complique maintenant l extr me leurs sentiments sociaux Sans doute ont ils acquis cette rude cole ur e tendance particuli rement forte prot ger leurs camarades mais il ntest pas moins vrai que l instin t de conservation les contre gmait par fois trahir ces m mes camarades pour se procurer un suppl ment de pain et accro tre leurs chances de survivr Cependant le remords persistant qu ils prouvent maintenant est p
10. UNESCO D tonf 1 11 PARIS le 25 juin 198 ORGANISATION DES NATIONS UNIES FOUR L EDUCATION LA SCIENCE ET LA CULTURE REUNION DES DIRECTEURS DE VILLAGES D ENFANTS du k au ll Palet id8 Trogen Suisse quelques conclusions au sujet des besoins de L enfance d plac e Ka par EE E Chesters Service de ArEnfance Minist ro de P atorar Londres E ie E EE o t s rvi cet ni tiole prorina essentiell ement _ de l xp rience acquise en Allemagne durant la p riode d apr s guerre en e qui conterne les enfants d plac s Tl a galement t fait appel l exp ri nc plus g n rale acquise aupr s d autres enfants qui ont perdu leur foyer t leur rs et cela nous a permis a aboutir k des PONE INLONE plus vastes La plupart des probl mes abord s sont de nature rs ont trait la r ducation Ils sont pr sent s tels qu ils se sont pos s et hous n avons pas cherch adopter une pr sentation plus acad mique on trouvera galement des jugements sur la valeur des diverses m thodes prati ques appliqu es au traitement des enfants Alors ra il est fait mention des besoins et du comportement d enfants d ges divers la discussion porte sur a tout sur les traits a de LADISsoness a n s rait peut tre utile de comm neer par d finir le terme at enfants d plac s souvent employ la l g re sans gard son sens pr cis Faute atune telle
11. a vie Il nous reata bent a dire quelques mots des mesures pratiques i ont t prises leur endroit et formuler bri vement quelqu s conclu sions sur la valeur des divers modes de traitement Les r actions de ces enfants la r ducation collective b quelle is 6 taient somis ont montr de diverses mani res ce que repr sentait pour eux la pette de leur vie familiale et 11 obligation pr matur o d une vie commune dans un camp ou une institution quelconque Dans les foyers d enfants l exc ption du 1it et des v tements la plupart des objets t ient tout le mond z 11 y avait parfois m ne une bourse commune Cependant l enfant montrait son besoin de poss der quelque chose en collectioment des objets apparemment d ru s de valeur et en d corant avec amour la partie de la chombre qu il occupait L existence d une bourse commune fit assez bien ressortir ce ge re de probl me Les enfants constituaient un comit qui d cidait de 1femploi des fonds Chaque enfant lorsqu il avait besoin de quelque chose sodm ttait sa demand au camit et il appartenait c lui ci de d cider si l argent lui grait o troy ou non En cas de refus l int ress ne se pliait que tr s difficilement la d cision du comit Dans Es foyers l s enfants accamplissaient tour de r le les divers travaux domestiques et oela m me fut fr quemment la s arce de difficult s Souvent ils se faisaient tirer l o
12. accueillaient volontiers Mais de graves difficult s surgissaient lorsqu il n tait pas possible de donner de suite ces enfants les moyens de stinstruire et dfasprendre un m tier ou lorsqu ils devaient se r signer une p riode d attente o ils rece vaient des soins physiques mais ducun enseignement Ce r noncement forc et la d ception qui en i sulteit provoquei ent des remarques de ce genre Nous avons d j perdu 5 6 7 mn es de notre vie nous ne pouvons SUP porter d attendre encore ne sertit ce que cinq minutes Dans certains pays d aceue l ces sentiments n taient pas compris et il devint donc Ps n c ssaire texomier avec le plus gand soin les offres dthospitalit qui rion s ulement taient de caract re t mporaire mais o les posibi a ea de formation PEER Re taient r duites ou inexistontes n Le palits des so timents des enfants en g n ral m rite qu on s y _attarde davantage Ils taient certes prompts la col re et la violence comme nous l avons a dit et ils se laissaient aller l an xi t et la d tresse mais on pouvait observer chez eux des qualit s prononc es de cordialit et de courtoisie en d pit de la aureta exiatence pass e Il ne semblait pas qu en aucune fa on leurs souffrances lesraient durcis Ces souffrances m mes avaient peut tre d velopp en eux une twndance aimer et prot ger leurs c marades Lorsqu un
13. bon ents et app tissants Il fallut quelque ED Conf 1 11 Page 5 25 juin 1948 a persutsion pour les inciter se servir des plats qu on leur tendait et ils mang rent tr s lentement On put remarquer galement qu ils s observaient les uns les autres de tr s pr s puis ils se mirent refuser ce qu on leur offrait tr s videmment svant d avoir apais leur faim Lorsque quelqu un leur fit remarquer qu il est tr s normal de manger sa faim et qu il y a de quoi contenter tout le monde l une des jeunes filles s cria C est que nous voulions tre s res de nous tenir bien Nous ne voulions pas laisser _ voir que nous ignorons ce que font les gens normaux Ce souci d tre comme les autres et la crainte de para tre diff rents se manifestait chaqu fois qu une situation nouvelle se pr sentait On put observer que cette pr occu pation tait tr s tenace chez la plupart d entre eux et contribuait f cheu sement leur manque g n ral d confiance A ce sentiment d avoir tout perdu et de ne suffire rien venait s ajouter la conscience d avoir eu une ducation interrompue et chez un grand nombre d entre eux cet tat dme aboutit une profonde rancoeur contre l existence ainsi qu un sentiment tr s vif d inf riorit Une forte _ proportion de c es enfants apr s leur captivit ne savaient plus lire ni crire dans leur propre langue et peu d entre eux avaient appris le faire dans la langu nouvelle La
14. e l gard de l exist nce sera d velopp e plus loin mais cela suffit sans doute pour donner quelqu id e tout au moins de la signification complexe de l expression enfants d plac s Il convient d aborder maintenant les formes de traitemont imm diat auxquelles ces enfants ont t soumis ainsi que les circonstances dans lesquelles le comportement que nous d crivons pl s loin a pris naissance Lorsque les enfants quitt rent les institutions o les Familles trang res dans lesquelles ils avaient t plac s au sortir du camp de concentration un grand nombre d entre eux furent conduits dans des camps ou des centres gt de rassemblement o vivaient des adultes ou des enfa ts galement d plac s Certains enfants furent imm diatement adopt s par des familles Toutefois il n tait pas facile d en trouver qui fussent dispos os l s prendre en charge car les personnes qui sura ient t dispos es le faire avaient galement souffert et voyaient devant elles un avenir incertain elles se sentaient donc raremert en mesure d accepter une responsabilit suppl men taire m me temporaire l gard dtun autre enfant Les choses tant insi un grand nombre d enfants furent r unis dans des centres sp ciaux dont certains taient de dimensions r duites d autres relativement grands Ces enfants taient confi s des membres d organisations de secours g n rale ment de nationalit s diverses et galement
15. e ces enfants pouvaient 5 facilement apaiser ces r voltes en ne leur attachant que relativement peu d importance en elles m mes et n y voyant une voie facile d expression pour l anxi t profonde qu prouvaient ces onfants lorsqu ils sc demandaient ce que la vie leur r servait et s ils pouvaient lui faire confianco Il fallait galement les rattacher la difficult d accepter le trantran quotidien apr s los houres d angoisse et de lutte v cues en captivit ct apr s tant de r ves d uno libort utopique On put observer que lorsque les enfants taient assur s qu on comprenait leurs sentiments ils se calmaient ct r apprenaient supporter les d convenues inh rentes la vie quotidienne Toutefois lorsque los grandes personnes ne les comprenaient pes ou se lamcntaient parfois apr s tant d efforts sur leur Vingratitude l anxi t des enfants s cocentuait de telle sorte que la situation devenait inte nable La plupart de ces difficult s apparentes ou non taient ais ment pr visibles en la circonstance et d autres aspects plus pr cis du comporte ment des onfants oxis aiont galement des moins attentifs L un d leurs besoins les plus pressants semble avoir t celui d tre mis m me de reo prendre leurs tudes Aussit t apr s leur lib ration les enfants demand rent des ma tres et des dovoirs Ils avaient un sentiment tr s vif d avoir oubli presque tout ce qu ils savaient auparavant et d avoir
16. e se coucher avant deux ou trois houres du matin Gisait Voyez vous mon p re tait r decin ct il aurzit d sir que je m instruiscs je dois donc sa m moire d agir ainsi D autres respectaient avec exactitude les r glos de le politesse ou leurs devoirs religieux afin comme ils le di saient d honorer la r mire de leurs parents D eutros sympt ros moins nets Aun certain d sordre int rieur prenaient parfois uno forme d ccneertante On obsorvait souvent que les enfants avaiont des oxigances exorbitertcs l gard d leur entourage Ils demandaient sou vent qu on icour donn t diverses choses en ajoutant Je n en ai pas il faut donc que vus me le denniez D un autre groupe nccueilli dans certain pays On d couvrit viontft eyr s son arriv e qu il avait mis eu point une mani re int rossante Ac satisfaire ses besoins Les onfants s taicnt confectionn dos brassards portant cn gross s lettres lc nom du Camp de ecncentration d o ils vonaient ct ainsi d cor s ils parcouraient les principales rucs de la villo Tcut d abord ce moyon leur r ussit car ils furent choy s rar les corsonnes compatissantes qui les cmmenaient au rostaurant ot au cin mas mais lour ambition ne se bermait pas l ils se mirent contrer dans los boutiques ED Conf 1 11 pago 7 25 juin l ot demander des objots en ajoutant Il faut quo vous nous le donniez no s sommes les onfants du monde qui ont le plus souffert Ils man
17. enfant mani Festait sa d tresse c taient ses amis qui le consolaient et c est vers de leur eux qu il se tournait en premiers c tait g n ralement un ami qui se faisait l interpr te d la d solation lag lle un autre enfant se trou vait en profe De m me lorsqu un enfant recevait de bonnes nouvelles inattendues par exemplo stil d couvrait qu un de ses parents avait 6 t pargn il demandait stil niy avait pas Tanasi bonnes nouvelles pour son ca arade Une courtoisie rite se manifestait dus leur fa on de traiter les visiteurs 3 ils veillaibnt on ffot ce que ceux ci aient tout le confort et toute la nourriture qu ils d siraient Une personne de passage au centre d accueil o les couchett s avaient 6t6 mises en pi ces dut se mettre n route tard dans la soir e alors qu il faisait d j nuit Le chemin qui menait la gare s tendait sur plus de trois kilom tres de pr s et de bois et six ou sept gar ons S offrirent l accompagner La Clart des toiles 11luminait les champs mais lorsqu on arriva dans l s b is les t n bres se firent tr s paisses Los gar ons s arr t rent et s entr tinrent qu lqu s instants dons leur propre langue A moment donn l un dieux qui savait n peu d angla s et aimait le parler dit avec h sitation Nous ne savons pas si cfest permis mais il fait tr s no r dans les bois et nous ne voulons pas que vous tombiez
18. ifos t rent un tonnement qui n tait pas jou lorsque lcurs exigences taient mal eccueillios Leurs tondances quelque peu n vropathiquos n avaient bien entendu pu tre qu aggrav es par une longuo rupture avec la vie habituelle et par leurs r ves irr els de priscnnier Ils ne douteaiont pas que le monde r el les attendit pour leur offrir tout ce qu il y a do meilleur Ils ne pouvaient tol rer sans une vive r action que lour attente fut tromp e sur un point quelconque Ils avaient la plus grande difficult comprendre pourquoi ils ne pouvaient avoir exactement tous les v tements qu ils r clamaiont et croire l existence des restrictions et m me des barri res douani res Un jour Max re ut un paquet de quelque parent qu on venait de lui d couvrir l tranger et qui avait la r putation d tre tr s riche Il tait tout dispos partager les sucreries et les raisins secs mais l se refusa montrer ce que le paquet contenait d autre un moment donn il jeta sur la table une paire de chaussures en bon tat mais d j port es et d clara avcc grand m pris C est donc a l Am rique Le ressentiment des enfants devenait tr s vif lorsqu il tait impossible de satisfaire leurs exigences ou qu on tardait un peu leur procurer ce qu ils consid raiont comme n cessaire C tait leurs yeux malveillance ou mosquinoric Un ressentiment de cette nature les amenait souvent come mettre des d
19. ns fmiliaux retrouvai ent leur quilibre et attoignaient tr s rapide ment le niveau de d veloppement caract ristique des adolescents de leur fige et se conduisaient comme e 5 Le probl me qi pout ces enfants se posait de la mani re la plus pressante restait ce ui de leur avenir Nombre dtentre eux n avaient ni fmille ni pays pour les accueillir Pour eux l incertitude persistante ann es futures ne faisait qu accroftre leur souffrance et leur hostili Elle accentusit chez eux le sentiment d tre inutiles tous et rejot s Mt tous dans un monde plein de p rils ou tout effort pour participer la vio collective si acharn qu il fat leur semblait vain C tait comme si persame ne voulait reconna tre la valeur de cette participation Ils se s ntaient la merci des circonstances et des d cisions sans appel qui se raiont prises Leur gard Ils taient ainsi tout pr par s devenir des n vropathes ou des enfants difficiles Ils avaient 1 toffe de bons vi toy ns qui auraient pu se rendre utiles la commmaut qui les eft accueil Lis mis cette chance leur tait g n ralement refus e Leur impatience croissait au fil des jours inutiles et pou peu leur col re qui montait touffait L amour qu ils portaient en eux Ce test pas seulement l appren tissage d la violence verbale qui mait ainsi des ann es durant d velop p cette agressivit s c tait aussi 1a violence eb
20. ombre d entre eux avaiont tu au mo ment amp e leur lib ration sinon avant et il y avait beaucoup d autres actes qu ils avaient commis peu de jours apr s leur sortie du camp qu ils s esti maient souvent capables de camettre nouveau stils y tet ent suffisamment pouss s 2 pol Certains d entre eux posaient leurs probl mes en termes encore plus pr is Lis avaient conscience du cynisme profond qu ils partagenient avec tant de ux qui ve ent t en contact avec les nazis Soit comm alli s s it came ememts Ils n avaient plus c fian e en p rs me et cherchaient l intention s r te de toutes les paroles ou de tous les actes et c est grand peine uion arrivait les convninore qu les choses taient r elle ment c qu lles semblaient tre Ils n croyaient en ri n ni en personne Tout se passait come sl apr s avoir vu surprendre et exploiter des Fins mauvaises La bont et la faiblesse et souvent les intentions les plus pures ils avaient perdu leurs derniers restes de confiance dans uns homn to simpli cit IL leur tait don facile de dir une cho e en en pensant wie autre et de faire Le geste quils pensaient attendu d eux pour mi ux dissimuler leur conduite subversive titre d exemple nous citerons le cas diun groupe d enfants qui s mblatent mener dans un sanstorium uh existence stable Joyeuse et calme m s btai ent en r alit en train de faire fnire le double de tou
21. our eux un ch timent B v rce ED Conf 1 11 Page 3 25 juin 1948 La brutalit g n rale faisait de leur vie au camp une longue suite de souffrances La r action de l enfant semble avoir t un ach rnement survivre et se prouver soi m me au moins de cette fa on qu il tait la hauteur des v nements Leur volont de vivre semble tre devenue un objet de pr occupation intens ment con sci nte Tout leur effort se concen trait sur le besoin d chapper la mort ot lorsqu un relfchement de cet effort devenait par hasard possible il semble que ce loisir ait surtout pris la forme d un r ve de prodigieuse libert En comparaison de ce qu ils subissaient tout leur semblait paradisiaque et le monde entier n tait pour eux qu un pays de cocagne L univers en question c tait bien en effet Le lieu qui un jour ou l autre allait les accueillir o chacun d entre eux trouverait le repos et les possibilit s qu ils r vaient si ardemment C r ves se sont poursuivis longtemps apr s le jour de la lib ration Il n est pas surprenant que le sens du r el ait t profond ment fauss chez ces enfants ou que celui des proportions ou des valeurs leur fasse particuli rement d faut Si des personnes plus m res ont t vivement affect es en se trouvant ainsi arrach es la vie normale les effets ne pouvaient tre que plus profonds sur des enfants et des adoloscents Cette question de l atti tude g n ral
22. reille ou se d robaient leur t che Il nt tait pas rare que la fa on d effectuer eb de r partir le travail fit discut e en coimun par les enfants et par le personnel du centre d accueil sur le moment les enfants som blai ont stincliner devant la d cision g n rale m s le persomel avait constamment la d ception de constater que le travail restait faire Il est possible de se demander sice r gime de vie commune tait vraiment ine di qu pour ds enfants qui venaient de connaftre tant dt motions bien des gards tte existence leur imposait des devoirs que seules les per somes ayant une maturit compl te peuvent g n ralement accepter sans trop de r pugnance Ces enfants n avaient pas fait l apprentissage ordinaire de la coop ration v ritable pas plus que leur d veloppement n avait t nor ral Le cadre familial et social leur avait mandu trop t ts or c est lui qui permet chacun de satisfaire des besoins d affection et de protection tout en l affranchissant graduellement du besoin d tre aid et on lui faisant pou peu conqu rir son ind pendance Qui aurait pu attendre de ces enfants qu ils fussent capables de participer une vie comune exigeant un tel degr de maturit A bien des gards ils t moignaient encore d un besoin prononc de s appuyer sur quelqu un d tre aim s mr quelquiun et l ind pendance en m me temps ge la coop ration totale qu on leur imposait avaien
23. s avaient fait grand effort pour conserver quelque usage de leur Jangue maternelle et dans bien des cas au prix de risques graves Ainsi que le petit Jacob nous l a expliqu Nous tions d cid s garder notre propre langue et parfois nous arrivions m me chanter nos propres chansons voix tr s basse mais si on nous avait S r pris on nous aurait tu s Il importe aussi do n pas p rdre de rue qu une telle menace pouvait porter sur un acte aussi simple et quotidien que la paroles En apprenant parler bas les l vres immobiles ils arrivaient ne pas se trahir La dissimlation devint un l ment constant et n cessaire de la vie quotidienne et ce n est quiassez longtemps apr s leur lib ration qu ils laiss rent tomber le masque IIl leur fallut bien plus longtemps pour comprendre que la freude n est pas constamment n cessaire l existence de tous les jours on pouvait observer galement chez un grand nombre d entre eux une appr hension g n rale An moindre bruit au simple appel un peu brusque de leur nom ils avaient tendance sursauter ou jeter autour d eux un regard inquiet puis rire un peu convulsivement lorsqu ils d ccuvraient que rien ne les mena ait mais dans re lour comportement ne r v lait rien de tr s particulier Peu peu cepcndont rates Sympt mes de d sordre g n ral se firent jour La plupart d entre eux t moignaient par moments dtune vive anxi t quant
24. s de dents c tait cause d s coups de pied des gardiens du camp et il fit cette remarque u ton de quelqu un qui parlerait de la perte d un bouton Des faits analogues furent cit s par d autres enfants de la m me mani re et on put remarquer dans leurs commentaires sur les s vices inouis inflig s dans les camps de concentration la m me qualit de d sin volture apparente Certains d entre eux la sortie du camp avaient fait photographier certaines sc nes caract ristiques ils pr sentaient des images les plus affreuses comme si elles ne tiraient pas plus cons quence ED 0onf 1 11 page 6 Du que les vignettes des paquets de cigarettes Cette attitude de d tachement semblait tre pour eux une protection contre des souvenirs trop accablants Toutefois parall lement cette insensibilit apparente ils t moignaient par moments d un bosoin irr sistible de faire un r cit intarissable de ces horreurs ot l encore dn peut voir la preuve de la profonde perturbation dont ils taient victimes L une des jeunes filles g e de 17 ans pr cisa qu elle avait conscience de son insensibilit et sten inqui tait Elle demande un jour Pensez vous que je me sertirai jamais normale un jour Voyez vous les v nements heureux que j apprends ne me font pas plus de plaisir que les malheurs nc mc font de peine je ne ressens rien Cette jeune fille criait souvent dans son somwil et elle tait la proic de terreurs tr s vi
25. t tr s longtemps priv s des possibilit s ordinaires d acqu rir des connaissances et une formation technique Leurs efforts pour s instruire taient inlassrbles et il fallait souvent reccurir la persuasion pour los amener prendre quelques lcisirs Ils domandaient avec insistance qu on leuw procur t unc formaticn quelconque en effot la possibilit de gagner sa vie devenait pour eux le d but de la libert Stanislas aupr s duquel on insistait pour qu il g accord t quolcuos amuscments puisque d sormais il tait libro et qu il pouvait foire coume les autres enfants r vondit Hon jo ne peux pas je ne serai libre que quani j aurai pass mon examen et que je pourrai commen cer travailler On s tonne qu ils fussent capables d une attention et d un effort aussi soutenus dans l enxi6t que no pouvait manqu r de leur cau ser leur situation mais dans l ensemble les enfants se montr rent tr s capables de mettro profit toutes les occasions de s instruire qui leur taiont offortes Leur pr f rence allait p acralement au travail intellectuel ei pago 9 25 juin 1 mais tout en acceptant rolontiers la formation technique ils consic rajont comme indignes d eux et came une perte de temps les t chss apparemment se simples comme le jardinage et les travaux domestiques Toutefois lorsque les jeun s filles avai ent la possibilit de recevoir un bon enseignement m nager elles 1
26. t tendance aggraver plut t qui att nuer W tat de d pendance qui t moignait de leur mmque de maturit Tout cela jeta le plus grand troublo dans les esprits des membres du personnel du foyer Il est int ressant de comparer le comportement de ces enfants celui de la minorit qui fut plac e dans des fmilles Cela n alla pas non plus sans difficult s Parfois la vie fami liale ordinaire commen a par les d router mais relativement vite ils sembl rent s y adapter Dans quelques cas ils commirent de menus d lits C est ainsi que certains gar ons plac s en apprentissage se d robaient parfois leur travail mais un probl me tr s r el tait g n ralement eu re page 12 25 juin 148 L origine d ume telle conduite Ils pouvaient par exemple avoir atteint le stado de leur formation professionnelle o il devenait n b ssaire de lire l mode d emploi de telle ou telle machine et olest alors qu ils d couvraient come une dure r alit combien leur mangunient los connaissances ordinaires des enfants de leur ge Il leur tait videmment p nible d evouer qu ils ne savaient pas lire et non moins difficile de fairo l effort n cessaire pour apprendre et 1t cole buissonni re fut la premi re chappatoire qui leur vint Itesprit Toutefcis la vie familiale permettait de r m dier asses facile ne s faiblesses et il s av re que dans l cnsemble les enfonts entour s de soi
27. tes les clefs tant des pi ces qu des as enseurs et des armoires provisions afin d avoir secr tement acc s tout ce qu contenait la mai son Tis expliqu rent que de pouvant faire cmfiance persone 11 valait mieux se servir soi m me D autre part un grand nombre dentre eux se pr ocs cupa ont de ce quiils appelaient leur d moral igation Ilg d clarent avoir perdu leur id al et soir besoin qu on les aid t le r trouver Certains soient se sentir sans mie Apr s avoir tant Jutt pour survivre ils demandaient mintenant A quoi bon 7 Bien qu de hombreux gards ils fussent relativement peu d velopp s ils aval ont certains points de vue acquis per force une maturit inusit o Ils s irriteient facilement _d tre confi s des gens qui donnaient la moindre impression de moins bien conna tre La vie et d tre moins capables d en surmonter les difficult s que ceux dont ils avaient la garde Ils so f chaient et manifestaient ou vortement leur septicigme lorsqu on affoctait d les comprendre Nous rap porterons propos las paroles diun groupe d enfonts r nLIhome qui nous a le plus aid s c est celui qui a dit Il n y a qu une chose que je ED Conf 1 11 page 1 25 juin 1948 comprends c est que j ne vous comprends pas encore Ils r clomaient parfois des mftres tr s fg s non p25 ceux qui ont les cheveux blancs et des barbes la ehes s mais ceux qui connaissent l
28. uva Ta libert mais pays ne fut dispos l eccueillir Telle a t l existorice de ces enfants d plac s mot qu on emploie souvent sans en mesurer tout e sens Ceux que sise snene cot Er ont tous t cruellement arrach s tout ce qui tait familier leur enfance Cette s paration a repr sent pour eux quelque chose de comparable une perte totale telle qu les adultes eux m mes en ont rarement prouv e Apr s cette s paration ils furent conduits dans un pays tranger o une langue trang re tait parl e dans d s conjonctur s bouleversantes et pour y mener une existence rebutante et souvent tr s dure On en sait assez long quant aux effets d un St toute sontienoe dans la vi Celle ci leur a refus le cadre familier et ee ferme soutien dont ils avaient besoin comme tous les enfants L ur affectivit refl te actuel lement le stup faction la crainte et la d tresse et leur comportement t moigne des eff ts durabl s de l branlenent de eur confiance O Non seulement ils se sont trouv s dans un pays tranger o lon patlait une langue trang re mais l usage m me d leur propre langue leur tait interdit Ils ont triomph de Ia menace d un rutisme relatif en appr na t rapidement Ja nouvelle langue qu on leur onseignait toutefois cet appren tissage s est fait vec plus ou mains de r pugnance et de d go t La plupart d entre eux avaient nserv
29. ves Pendant deux ann es pass es dans le Camp de concentration elle avait t charg e de marquer sur une listc plus ou moins au hasard les noms de ceux de ses compatriotes qui devaient mourir chaque jour Sur un point du moins leurs motions se manifestaient avec violonca s alors quo l vocation de lours propres souffrances les laissait assez indif f rents la d tresse que leur causat la porte de leur famille teit intense ot manifeste Un gar en d clara Oui ils m ont fait bien du mal mais qu ils aient mis ma m re dane la chembre gaz et fait mourir mon p re sous les Coups je ne pourrai jamais l cu gt licr Lour d tresse tait vidente et profonde lors des anniversaires ou des f tes roligieuscs qui leur rappelaiont lo foyer et c st alcrs qu ils sanglotaient d sol s et le coeur bris Chez certains d entro eux on pub observer que cotte d tresse tait la source d une grande amertume et diun cynisme g n ral Chez d autres il n en tait pas ainsi Uerteines familles qui s attendaient sans doute une catas trophe de ce genre denn rent leurs enfants des lettres dtadiou conserver Dans ces lettres il tait dit aux enfants que la haine et l emertum ne sont d eucun secours Le p re de Walter crivait l intontion de son fils Qu il n entro aucune haine Cans ton coeur mon fils La d tresse n tait pas la scule motion caus e par la perte de leur famille Wilhelm qu on ne pouvait persuader d
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