192.168.1.1\\cahiers\\NUMEROS PUBLIES\\Cah 41
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1. avant le coucher Ces patients pour lesquels il est difficile de faire la moindre activit sans se passer d une pause joint comme on fait la mani re dont il envisage des strat gies th rapeutiques d ailleurs la pause cigarette avec ou sans caf Cette consommation quotidienne perd de son sens au fil des ann es mais il semble qu elle s impose d elle m me Exactement comme avec le tabac apr s quelques ann es les fumeurs fument sans grand plaisir disent ils mais ils continuent simplement parce qu ils sont d pendants Cette prise de conscience entra ne chez la plupart d entre eux une demande d aide Ne parvenant pas stopper seuls certains finissent par nous contacter et s engagent alors dans un suivi psychoth rapeutique qui vise soit l arr t soit la reprise du contr le de la consommation Qui sont ils Que demandent ils Dans la majorit des cas il s agit de patients masculins mais pas toujours g s de plus de 30 ans et consommant Les Cahiers de Prospective Jeunesse N 41 D cembre 2006 DOSSIER SOIGNER LES USAGERS DE DROGUES 1970 2006 depuis plus de 10 ans D origines socio conomiques diverses ces patients sont souvent bien diff rents entre eux mais pr sentent au moins une caract risti que commune ils fument depuis longtemps et d sirent arr ter de fumer du cannabis mais n y parviennent pas La plupart de ces patients ont d j essay d arr ter au moins une fois mais sans2. bien entendu c est ceux dont la demande est la plus forte et laplus insistante Quelles offres de soins propo ser Ou viter Chez ces usagers massifs il est essentiel que le th rapeute soit capable de faire un diagnostic diff rentiel pr cis Une d pendance au cannabis conjugu e avec un pisode d pressif majeur et ou un trouble anxieux ne va pas se traiter de la m me fa on que chez les patients ne pr sentant pas de pathologies associ es Les sympt mes physiques les plus souvent rencontr s sont les suivants perte d app tit perte de poids sudation troubles du sommeil douleurs musculaires tremblements b illements excessifs et fatigue quasi chronique Par ailleurs ces sympt mes sont peut tre la manifes tation d un sevrage physique constat chez les plus gros consommateurs mais ils ne doivent pas tre confondus avec les sympt mes d un pisode d pressif majeur Il est essentiel d orienter ces patients pr sentant des sympt mes anxio d pressifs importants chez un m decin psychiatre de pr f rence pour avoir un avis voire une prescription m dicale le plus souvent un antid presseur en vitant les benzodiaz pines Prendre en charge ce type de patients en pensant que tout est dans la t te ou que c est simplement une histoire de volont voue cette consultation l chec Un bilan cognitif s av re galement utile pour rep rer les troubles de la concentration et de l a
3. DOSSIER SOIGNER LES USAGERS DE DROGUES 1970 2006 LES SOINS EN MATI RE DE CANNABIS UNE PRATIQUE QUI RESTE D VELOPPER Maurizzio FERRARA Le nombre de demandes d aide de consommateurs massifs de cannabis pour arr ter ou reprendre un contr le sur leur consommation progresse fortement depuis quelques ann es Maurizzio Ferrara d crit le profil des demandeurs qu il rencontre dans le cadre de sa consultation cannabis son point de vue quant aux offres de soins qui leur sont propos es et pertinentes Mots cl s cannabis d pendance sevrage manque tol rance th rapie approche cognitivo comportementale 1 Infor Drogues 22 Emergence de la demande Si je compare la population de ma consultation actuelle celle que j avais il y a 5 ans une vidence s impose d embl e aujourd hui 50 de mes patients sont des consommateurs dits probl matiques de cannabis La plupart arrivent ma consultation en s adressant Infor Drogues ou via le CHU Saint Pierre pour demander une aide l arr t du cannabis Bien entendu il y a ceux envoy s par le juge les parents ou encore l cole mais ce n est pas de cette population dont je vais faire un descriptif Mon intention est de dessiner le profil de ces patients adultes qui demandent spontan ment une aide afin de mettre fin leur consommation abusive de cannabis J entends par consommation abusive celle qui commence d s le matin et qui se termine juste
4. aide La demande est souvent urgente et teint e de beaucoup d anxi t Il y a cette forme de ras le bol exprim e par Je fume trop et cette rage souvent matinale propos de tout et de rien Apr s le premier joint qui accompagne le caf du matin et qui calme cette irritabilit d crite par le consommateur lui m me comme exag r e C est ce moment que le consommateur fait progressivement le constat d primant de sa d pendance Le fumeur de joint cool ne l est plus du tout bien au contraire En effet c est quasiment une tol rance cet effet de relaxation mentale et tant recherch e par les fumeurs de cannabis qui pose probl me Je fume 20 joints par jour et je n arrive plus tre cool La tol rance psychopharmacologique au THC n a plus tre prouv e On peut dire que ces patients adultes se divisent en 2 cat gories ceux qui n expriment aucune plainte physique et chez qui la d pendance semble tre essentiellement psychologique et puis ceux qui arrivent avec un s rie de sympt mes physiques plus ou moins invalidants Chez les premiers on constate que la consommation n est pas matinale ce sont des consommateurs chroniques mais qui ne d passent pas les 3 5 joints par jour Les autres ceux qui arrivent avec manifestement des sympt mes plus francs sont des consommateurs massifs de cannabis Ils atteignent un niveau de consommation qui est autocritiqu par le consomma teur lui m me et
5. emande mais la plupart ne trouvent pas de r ponses ad quates Il y a des vidences qui montrent que les psycho th rapeutes actuels ne sont pas outill s pour prendre en charge ces nouveaux usagers Je pense aussi ceux qui restent mutiques ou ceux qui n offrent qu une coute bienveillante Les usagers ayant subi un tel traitement se montrent en col re et d us si bien qu ils attendront plusieurs ann es avant de reprendre un rendez vous chez un psychoth rapeute Quelles strat gies th rapeu tiques Dans un premier temps il s agit de bien valuer la gravit du probl me et d tablir avec le patient des objectifs th rapeutiques clairs et r alistes L informer sur les sp cificit s de la d pendance au cannabis est galement important Lui rappeler que le cannabis c est aussi du THC qui vient l g rement perturber son syst me nerveux central et qui au long d une consommation chronique peut modifier l quilibre de ses neurotransmetteurs et donc son humeur En d autres mots expliquer et informer le patient le plus objective ment sur la d pendance au cannabis Lorsqu il s agit d une consommation massive 15 20 joints jour le concept de drogue douce a bien entendu perdu son sens Reconna tre et pointer cette forte d pendance aide les usagers s impliquer davantage dans le suivi Le profil et les attentes du th rapeute sont galement importants Ces usagers ont besoin qu on leur parle
6. parfois suffisant pour entra ner l arr t spontan du cannabis chez certains usagers m me probl ma tiques et ce sans th rapie ni sympt me de manque ni m dication Partir de ce constat chaque premier entretien avec un nouveau patient est un exercice de style que tout th rapeute devrait exp rimenter Les Cahiers de Prospective Jeunesse N 41 D cembre 2006
7. qu on leur explique pourquoi ils se sentent mal et pourquoi ils n arrivent pas stopper sans aide externe Ils attendent des r ponses des r sultats et m me de la directivit En d autres termes il faut tre un sp cialiste ce jour en Belgique il y a tr s peu de sp cialistes de la clinique du cannabis ce qui est un probl me lorsqu on veut orienter le patient C est d finitivement une approche cognitivo comportementale qui s av rera la plus efficace pour ces usagers demandant un mode d emploi l arr t Cette demande de directivit va jusqu la demande d un sevrage en milieu hospitalier comme peut le proposer le CHU Brugmann La pr vention de la rechute Apr s un sevrage r ussi il est essentiel de suivre le patient en lui offrant l occasion de parler des possibles rechutes Les rechutes sont en effet fr quentes mais elles peuvent tre r duites et mises sous contr le par des entretiens post arr t Souvent les plus gros consommateurs rechutent syst matiquement s ils restent dans le m me contexte de consommation Il s agit donc d aider le patient changer son contexte et l amener progressive ment supprimer cet automatisme qui est de rouler un joint n importe quel moment de la journ e Rappelons aussi qu un simple chan gement de contexte qui s impose naturellement dans le cadre de vie nouveau partenaire nouveau travail d m nagement arriv e d un enfant etc est
8. ttention Le consommateur probl matique de cannabis en demande d aide est r ellement en souffrance et sa situation n cessite un professionnel sachant travailler avec la complexit du probl me Vu les chos de notre permanence t l phonique il semble que Les Cahiers de Prospective Jeunesse N 41 D cembre 2006 23 DOSSIER SOIGNER LES USAGERS DE DROGUES 1970 2006 Vers qui orienter Comme voqu plus haut les sp cialistes de la clinique du cannabis sont plut t rares et l on recense tr s peu de centres d aide affichant clairement une consultation sp cifique au cannabis Si des psychoth rapeutes ou m de cins travaillent r guli rement avec des fumeurs probl mati ques de cannabis et qu ils savent y faire il faudrait qu ils se fassent conna tre car la demande ne va cesser d augmenter Actuellement Bruxelles le CHU Brugmann propose des soins sp cifiques avec la possibilit d tre hospitalis prise de rendez vous la Can nabis Clinique 02 477 27 76 Le CHU Saint Pierre en collaboration avec Infor Drogues offre galement des consultations cannabis prise de rendez vous au Service M dico psychologique du CHU Saint Pierre 02 535 45 26 ou Infor Drogues 02 227 52 52 24 tr s peu de th rapeutes sachent y faire en mati re de cannabis Donc pour une fois voyons les choses autrement ce n est pas le patient qui n est pas assez motiv Ces patients ont une d
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