Sujet : En quoi la notion de contrainte est-elle
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1. Le point de d part de l apprentissage ce sont de r els probl mes qui doivent faire violence l l ve en lui donnant conna tre son ignorance Platon Lorsque les ressources du sujet o les contraintes de l environnement se modifient se cr ent les conditions pour une volution de la production technique D Bouthier L EPS et son rapport aux techniques Spirales n 8 1995 Le comportement d un syst me complexe merge de l interaction des contraintes qui p sent sur lui Il faut comprendre par contrainte tout facteur susceptible de limiter les degr s de libert du syst me c est dire ses possibilit s d action les contraintes canalisent la dynamique du comportement en restreignant l tendue des possibles D Deligni res Apprentissage moteur quelques id es neuves in Revue EPS n 274 1998 Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 06 072. la n cessit n est aveugle qu autant qu elle n est pas comprise Ce n est pas dans le r ve d une action ind pendante des lois de la nature que consiste la libert mais dans la connaissance de ces lois et dans la possibilit ainsi donn e de les faire agir syst matiquement en vue de fins d termin es Anti D rhing 1876 Retenons alors cette citation d A de Saint Exupery la contrainte te d livre et t apporte la seule libert qui compte Citadelle Gallimard 1948 Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 06 07 Quelques citations sur le th me des contraintes Le d calage sera optimal lorsque les informations fournies par la t che peuvent tre assimil es et trait es par l l ve mais font surgir en m me temps des contradictions et des conflits qui suscitent un d passement de son mode de traitement actuel L Allal in L Allal J Cardinet P Perrenoud L valuation formative dans un enseignement diff renci Berne Peter Lang 1979 La contradiction la perturbation constitue l l ment moteur du d veloppement et des apprentissages J Piaget Psychologie Paris Gallimard collection La pl iade 1987 Les m canismes d apprentissage se trouvent soumis des contraintes d veloppementales M Richelle Psychologie sous la direction de J Piaget Paris Gallimard collection La pl iade 1987 Tout apprentissage est tributaire des caract ristiques fonctionnelles du syst me de traitement de
3. sa capacit de corriger pas forc ment consciemment ses erreurs Ainsi la contrainte est indissociable des apprentissages en EPS dans la mesure o sans obstacle l l ve se contente de reproduire en EPS ce qu il sait d j faire affichant seulement la d monstration de ses acquis en dehors de l cole D autre part confronter les apprenants des contraintes leur permet d apprendre faire face des probl mes et op rer des choix qu ils auront aussi faire plus tard dans leur vie d adulte Ce qui caract rise les contraintes choisies et mises en uvre l cole par rapport celles de la vie c est que celles ci s expriment autant que possible dans un espace de s curit physique et psychologique Puisque les erreurs sont les indices de la confrontation des contraintes inspirons nous alors d O Reboul pour qui l cole l erreur ne blesse pas n humilie pas du moins en principe et l l ve va d autant plus loin qu il a le droit de se tromper Qu est ce qu apprendre PUF Paris 1980 Finalement les relations entre contraintes et apprentissages recoupent des questions depuis longtemps pos es par les philosophes questions portant sur l apparente opposition entre le d terminisme et la libert Mais cette opposition l exercice de la raison permet de la d passer faisant ainsi de la contrainte la condition d une lib ration de l homme Comme le souligne F Engels
4. l obstacle doit tre surmontable partir du niveau actuel des ressources poss d es par l l ve et le franchissement de l obstacle doit repr senter un palier dans l volution de ses conduites motrices L aussi l obstacle franchir qui incarne la contrainte m rite d tre ajust e aux conduites motrices actuelles des apprenants si l obstacle est infranchissable il ne permettra pas d apprendre et pourra provoquer le d couragement et s il a d j t franchi la situation perd tout int r t didactique car la contrainte a disparu Comme le pr cise en effet M R cop la bonne t che est celle qui agence de mani re satisfaisante c est dire par dosage ad quat les contraintes sp cifiques permettant les traitements n cessaires aux apprentissages Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 06 07 escompt s Elle doit galement respecter une cart compatible entre les potentialit s des apprenants et le niveau des diff rentes contraintes L adaptation au c ur des apprentissages in L apprentissage Ed Revue EPS Paris 2001 L enseignant veillera aussi ce que l apprenant n ait pas la possibilit de contourner l obstacle pour atteindre le but sans quoi il n apprendrait pas Selon P Meirieu en effet L cole mode d emploi ESF Paris 1990 un processus de cl ture productive peut se mettre en place permettant au sujet d atteindre le but au moindre co t et sans apprendre
5. tition n est pas toujours accept e par l apprenant celui ci pr f re parfois se d sengager et faire autre chose Les donn es scientifiques sur la motivation indiquent effectivement que la nouveaut est une des sources de dissonance cognitive qui pousse l individu agir Berlyne 1970 En r alit nouveaut et investissement des sujets sont reli s par une courbe en U invers Autrement dit faire toujours la m me chose conduit rapidement la monotonie et l ennui la motivation est maximale dans une zone interm diaire o la curiosit est stimul e un degr lev et ou l anxi t n est pas encore trop grande confirme M Durand Communication au Ille Congr s International de Psychologie du Sport 1986 e Les interventions de l enseignant la r p tition est indispensable mais elle doit tre accept e par l l ve L enseignant se trouve alors devant deux exigences contradictoires offrir les conditions d un temps d engagement moteur M Pi ron 1992 suffisant pour maximiser les possibilit s de r p tition et simultan ment viter la monotonie et l ennui Pour euph miser voire cacher la contrainte que constitue chez l enfant et l adolescent le fait de r p ter des actions pour apprendre l enseignant veillera modifier r guli rement l habillage des t ches en jouant notamment sur l am nagement du mat riel de l espace et des groupes tout en maintenant identique la structu
6. C est pourquoi d autres contraintes consignes portant que l am nagement mat riel le temps les formes de groupement baliseront la t che de fa on ce que l l ve ne puisse r ussir en appliquant simplement ses conduites routini res Surtout l enseignant se gardera de donner la solution ou de fournir des indices trop vocateurs caract ristiques de la strat gie du sourcil selon J P Astolfi ou de l effet Topaze selon G Brousseau au risque de produire un effondrement de la t che e Illustration e Nuance bien videmment toutes les situations d apprentissage propos es en EPS ne peuvent pas prendre la forme de situations de r solution de probl me Le co t important en temps qu elles r clament interdit d en faire l unique r f rence de l activit d enseignement Par ailleurs elles seront plut t r serv es certaines formes d apprentissages notamment ceux qui concernent la transformation des repr sentations pr alables des apprenants 2 3 Toujours selon l approche cognitiviste la contrainte peut tre un conflit entre deux repr sentations Les repr sentations P Meirieu J P Astolfi ou conceptions A Giordan qui structurent pour une part la logique de l l ve se d finissent comme un ensemble d id es coordonn es et d images coh rentes explicatives utilis es par les apprenants pour raisonner face des situations probl me cet ensemble traduisant une structure
7. agir routini res Quant l apprentissage nous l entendrons comme une modification stable des comportements ou des activit s psychologiques attribuable l exp rience du sujet J F Le Ny Encyclopaedia Universalis Paris 1990 il d pend d un ensemble de processus auto organisateurs J Paillard La machine organis e et la machine organisante Revue de l ducation belge n 27 1977 r sultant de l interaction du sujet avec son environnement Postuler que la notion de contrainte est indissociable des apprentissages exprime l id e que l un ne peut aller sans l autre Voil de quoi interroger car en premi re analyse ces d finitions semblent opposer les deux concepts plut t que les r unir l un serait connot n gativement la contrainte l autre positivement l apprentissage Quelles formes adoptent les contraintes en EPS En quoi la motricit quotidienne ou l existence habituelle de l enfant et de l adolescent sont elles perturb es par ces contraintes Et comment sortir de cette apparente contradiction entre contraintes et am liorations des conduites Comment la nature m me de l activit adaptative de l l ve permet elle de lever les contraintes Existe t il des conditions permettant de faire de la contrainte un tremplin pour les apprentissages en EPS Dans ce cas toutes les formes d apprentissage en EPS en b n ficient elles La notion de contrainte a t elle le m me statut pour les
8. avec les l ments naturels la perte de contact avec le sol le d placement sur ou dans un autre substrat eau rocher neige air l utilisation d engins sp cifiques le contact corporel avec un ou plusieurs adversaire s la perte momentan e des rep res visuels ou plus g n ralement la rupture avec la motricit habituelle du terrien sont quelques l ments de risque subjectif susceptibles de venir inhiber voire paralyser l investissement volontaire de l apprenant ce dernier cherchant pr server son int grit physique Il s agit bien de contraintes dans le sens o ces l ments d clenchent souvent un effort sollicitant les ressources psychoaffectives D ailleurs ces contraintes sont aussi favorables certains types d apprentissage et notamment ma triser ses motions Programme de la classe de sixi me 1996 comprendre de mettre en uvre les conditions pour agir en s curit Programme du cycle central 1997 et au lyc e s engager lucidement dans la pratique de l activit Programme de la classe de seconde g n rale et technologique 2000 L appr hension face une t che charg e en motions s accompagne en effet d une mobilisation des ressources psychoaffectives et peut de proche en proche favoriser la confiance en soi un contr le motionnel accru ou encore une meilleure connaissance de ses possibilit s et de ses limites Pour autant cette relation entre risque et eng
9. l apprentissage in Sciences Humaines hors s rie n 12 1996 La th orie du conflit socio cognitif suppose donc la sup riorit de la r solution collective des probl mes comparativement aux d marches individuelles Ici les contraintes favorables aux apprentissages sont dans les contradictions les divergences de point de vue Par ailleurs ces conflits socio cognitifs produisent des effets favorables sur les comp tences g n rales de l ordre des m thodes apprendre apprendre argumenter mettre des hypoth ses et les tester et de l ordre des attitudes respecter le point de vue de l autre coute tol rance conform ment aux v ux des textes officiels Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 06 07 Les l ves sont invit s communiquer s entendre collectivement pour la conduite des activit s physiques Les savoir faire sociaux permettent aux l ves de coop rer d argumenter et de n gocier des conflits Programme de la classe de seconde g n rale et technologique 2000 e Les interventions de l enseignant l organisation d un conflit socio cognitif suppose la formation de sous groupes partir du groupe classe sous groupes r unis autour d un projet commun une strat gie en sport collectif une figure libre en acrosport un itin raire tablir en course d orientation une solution trouver face une situation de r solution de probl me Ce projet commun offre des alternatives c
10. les prestations individuelles ni m me de l viter car nombre d APSA sont par nature des activit s vues et jug es C est pourquoi accepter le regard des autres est une contrainte qui va d clencher des apprentissages sp cifiques en EPS construire et d velopper des actions destin es tre vues et jug es par autrui Programme de la classe de 6 1996 et se mettre physiquement en sc ne Programme de la classe de troisi me 1998 Mais il s agit dans le cadre d un traitement didactique et d une rigoureuse progressivit de l adapter aux possibilit s de chacun et leur niveau de confiance en eux Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 06 07 H Les contraintes sont l l ment moteur des apprentissages mais selon les diverses approches th oriques de l apprentissage moteur elles interviennent diff remment pour d clencher et alimenter la transformation positive des conduites motrices 2 1 Selon l approche b havioriste la contrainte s incarne essentiellement dans la r p tition d une association entre un stimulus et une r ponse L apprentissage est sectionn en petites unit s qui associ es ensemble aboutissent de proche en proche l objectif final Il s agit souvent d un mod le gestuel reproduire mod le qui est d coup en s quences plus simples La contrainte consiste alors surtout r p ter une s quence motrice pour renforcer l association stimulus r p
11. mentale sous jacente responsable de ces manifestations contextuelles A Giordan amp G De Vecchi Les origines du savoir Delachaux amp Niestl 1987 G n ralement ainsi que le pr cise G Bachelard les conceptions nouvelles former contredisent les conceptions ant rieures bien assises de l apprenant La formation de l esprit scientifique Paris Vrin 1938 ces derni res constituant de v ritables obstacles pist mologiques la connaissance Il est donc n cessaire de les faire voluer dans la mesure o cette volution incarne une partie des transformations esp r es par les apprentissages en EPS Or ces repr sentations pr alables restent tr s imperm ables aux proc dures d enseignement inspir es des m thodes traditionnelles et notamment aux p dagogies trop expositives ou trop bavardes Pour apprendre il faut en premier lieu d construire et non construire EPS interroge Andr Giordan un didacticien in Revue EPS n 279 1999 et cette d construction ne peut s op rer sans contrainte C est pourquoi la conception initiale ne se transforme que si l apprenant se trouve confront un ensemble convergent et redondant qui rend cette derni re difficile g rer A Giordan De l usage des conceptions dans les apprentissages in Enseigner l EPS Clermont Ferrand AFRAPS 1993 Semblablement P Meirieu souligne qu il ne suffit pas de dire l l ve qu il a tort il fa
12. 02 2003 Lorsqu il est question d atteindre un but spatio temporel l approche cologique semble certainement plus pertinente que lorsqu il est question de produire une forme corporelle pr tablie 2 7 Selon l approche cologique des syst mes dynamiques les contraintes sont indissociables de l apprentissage car le comportement d un syst me complexe merge de l interaction des contraintes qui p sent sur lui D Deligni res Apprentissage moteur quelques id es neuves in Revue EPS n 274 1998 En situation de comp tition notamment c est dire lorsqu il y a concurrence entre une coordination actuelle et une coordination acqu rir les contraintes d stabilisent les mani res habituelles de faire car pour la th orie dynamique il faut comprendre par contrainte tout facteur susceptible de limiter les degr s de libert du syst me c est dire ses possibilit s d action les contraintes canalisent la dynamique du Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 06 07 comportement en restreignant l tendue des possibles D Deligni res ibid En r alit les contraintes inhabituelles par rapport la motricit ordinaire port es par l am nagement du milieu vont permettre de modifier le paysage des attracteurs c est dire les coordinations spontan es ou pr f rentielles L acquisition d une nouvelle coordination suppose en effet que la situation propos e contrarie l attracteur spontan du syst
13. 7 e Les interventions de l enseignant le r le de l enseignant est d tre particuli rement attentif aux exigences cumul es des t ches motrices notamment chez les enfants ceux ci pr sentant par rapport l adulte un d ficit sp cifique MDurand L enfant et le sport PUF Paris 1987 affectant particuli rement les deux premi res tapes de traitement de l information identification du stimulus et s lection de la r ponse D s lors il manipulera les dimensions de la t che de fa on diminuer sa complexit en jouant notamment sur la diminution de l incertitude sur le balisage de l espace et sur l augmentation du temps disponible pour lire d cider et agir En donnant plus de temps et en facilitant le pr l vement des indices pertinents dans l environnement l enseignant sera nouveau guid par le souci de satisfaire aux principes du d calage optimal L Allal ibid Bien s r si les t ches n cessitent souvent d tre simplifi es le principe m me de la simultan it ne sera pas remis en cause au risque d un enseignement analytique envisageant l acquisition de certaines habilet s motrices d abord vide et au risque de d naturer les activit s c est dire de ne plus respecter leur logique interne e Illustration e Nuance ponctuellement il peut tre envisageable de proposer des situations vacuant totalement la simultan it des t ches afin de foc
14. Sujet En quoi la notion de contrainte est elle indissociable des apprentissages en ducation physique et sportive L homme oriente sa voile appuie sur le gouvernail avan ant contre le vent par la force m me du vent Cette citation d Alain Propos 1908 1919 nous invite m diter sur l exemple admirable du navire voile qui louvoie Les vents sont contraires et pourtant par une habile man uvre cheminant en zigzag le voilier avance Le marin n a pas eu besoin pour cela de modifier miraculeusement le cours des vents Mais il a utilis intelligemment les lois naturelles L id e que la contrainte est favorable l action n est pas une id e neuve Affirm e par les philosophes elle concerne aussi l enseignant d ducation physique et sportive ce dernier consid rant la contrainte comme une notion indissociable des apprentissages dans sa discipline D une fa on g n rale on peut entendre par contrainte tout ce qui constitue une entrave la libert d action si elles sont souvent impos es du dehors elles peuvent aussi provenir du dedans Les notions philosophiques Dictionnaire Volume dirig par Sylvain Auroux Paris PUF 1990 En ducation physique et sportive nous comprendrons la notion de contrainte comme ce qui emp che de faire exactement ce que l on souhaite faire ou ce qui perturbe un mode de fonctionnement habituel ou encore ce qui contrarie ses mani res d tre de penser ou d
15. agement volontaire est plus compliqu e qu un simple effet d sagr able du risque per u Le risque en effet est un autre l ment de dissonance cognitive s accompagnant d affects positifs chez le sujet et agissant positivement sur sa motivation Berlyne 1970 Plus pr cis ment la repr sentation subjective du risque favorise la motivation et l engagement condition qu elle se rapproche d un risque dit pr f rentiel D Deligni res Risque pr f rentiel risque per u et prise de risque Cognition et performance INSEP Paris 1993 ce dernier se d finissant dans la th orie hom ostatique du risque de Wilde 1988 comme la repr sentation du meilleur rapport entre co t et b n fices du comportement adopt En d autres termes la repr sentation du risque peut passer du statut de contrainte celui de ressource pour agir et s engager si cette perception se rapproche du risque pr f rentiel e Les interventions de l enseignant d abord les APSA pr sentent de nombreuses occasions d organiser dans l environnement physique et humain un risque subjectif suffisamment important pour engager l apprenant vers une am lioration de ses ressources psychoaffectives mais pas trop important afin d viter tout blocage tout refus toute inhibition Nous pensons tout d abord avec D Deligni res et C Garsault que l activit choisie doit tre culturellement porteuse de la comp tence d velopper Objecti
16. aliser l attention de l apprenant sur une dimension particuli re de l habilet motrice construire ou afin de consolider d affiner voire d automatiser certaines actions supports de l efficacit dans le jeu lors des chauffements avec ballon en sports collectifs par exemple Ces proc dures sont n cessairement limit es dans le temps car en sollicitant les habilet s vide elles ne sollicitent et d veloppent en rien l adaptabilit motrice d rive b havioriste 2 5 Selon l approche socioconstructiviste la contrainte est une contradiction dans un discours Nous avons jusqu pr sent voqu les contraintes issues de l environnement physique celles qui sont pr sentes dans les t ches motrices mais les contraintes peuvent aussi maner de l environnement humain Si l interaction sociale peut constituer un lieu privil gi du d veloppement cognitif de l enfant J M Monteil Eduquer et former perspectives psychosociales Presses Universitaires de Grenoble 1989 elle est galement favorable l apprentissage notamment lorsqu elle prend la forme d un conflit socio cognitif Doise et Mugny Le d veloppement social de l intelligence InterEditions 1981 Ainsi que le souligne Marie Jos R migny de nombreuses recherches montrent que l l ve progresse mieux dans le cadre d un rapport d autres apprenants sp cialement lorsqu il y a d saccord Quand les d saccord favorisent
17. anchi Finalement la contrainte est ce qui emp che de faire comme d habitude elle est l l ment d clencheur de r ponses imm diatement inadapt es G n ralement elle ne sera d pass e que dans la connaissance des r sultats de son action et autour de la prise en compte de ses erreurs surtout dans une perspective cognitiviste D s lors l enseignant peut tre consid r comme un expert en am nagement et manipulation de contraintes au sein de l environnement physique et humain expert qui utilise les APSA celles ci perturbant par nature la motricit habituelle du terrien Cette expertise s exprime surtout dans la construction de t ches motrices et dans l am nagement mat riel et humain du milieu dont les param tres constitutifs but consignes obstacles incarnent les contraintes N anmoins cette relation positive sous conditions entre contraintes et apprentissages ne doit pas laisser supposer que la contrainte d termine directement les transformations escompt es Adopter ce point de vue serait souscrire une conception b havioriste de l apprentissage et accepter son paradigme stimulus r ponse Bien au contraire nous avons envisag la notion de contrainte comme l expression d une r sistance du milieu l activit auto adaptative de l apprenant r sistance qui ne prescrit pas les am liorations mais qui les suscite par l interm diaire de la mobilisation des ressources du sujet et gr ce
18. che cognitiviste la contrainte peut consister r aliser deux t ches simultan ment il y a alors concurrence au niveau de la demande attentionnelle entre deux choses faire Les APSA et notamment celles qui sollicitent et d veloppent des habilet s ouvertes placent souvent les pratiquants devant la notion de simultan it des t ches Autrement dit afin d tre efficace dans de nombreuses activit s il faut tre capable de faire plusieurs choses la fois C est le cas notamment des sports collectifs o le pratiquant est contraint de lire l environnement afin de fonder ses choix d cisionnels en m me temps qu il conduit et ma trise des habilet s sensori motrices au service de ses d cisions Il doit simultan ment lire d cider et contr ler l ex cution d un programme moteur La contrainte s exprime ici par une forte sollicitation des ressources bio informationnelles disponibles et par des demandes cumul es de complexit quantit d informations traiter pour l organisation et le d clenchement du mouvement et de difficult quantit d informations traiter pour le contr le du mouvement Il y a concurrence car les deux t ches sollicitent au moins lors des premi res tapes de l apprentissage Fitts ibid les ressources attentionnelles ressources que nous savons limit es par un canal unique du traitement de l information A T Welford La charge mentale de travail Le travail humain n 40 197
19. ci rejetant souvent les formes d autorit trop arbitraires c est dire uniquement fond es sur les diff rences de statut A Braconnier D Marcelli L adolescence aux mille visages Editions Universitaires Paris 1988 Afin de favoriser l int gration de la r gle l id e est de respecter des principes d information d implication et de d volution de confiance r ciproque ou encore de n gociation D j dans ouvrage O va l ducation UNESCO 1948 et 1972 r impression 1988 J Piaget insistait sur l id e du self government Veut on former des individus soumis la contrainte des traditions et des g n rations ant rieures En ce cas suffisent l autorit du ma tre et ventuellement les le ons de morale avec le syst me des encouragements et des sanctions punitives renfor ant cette morale d ob issance Veut on au contraire former simultan ment des consciences libres et des individus respectueux des droits et des devoirs Il est alors vident que ni l autorit du ma tre ni les meilleures le ons qu il donnera sur le sujet ne suffiront engendrer ces relations vivantes faites tout la fois d autonomie et de r ciprocit Seule une vie sociale entre les l ves eux m mes c est dire un self government pouss aussi loin que possible et constituant le parall le du travail intellectuel en commun conduira ce double d veloppement de personnalit s ma tresses d elles m mes et de
20. de la vitesse et d former sa trajectoire au tennis les coups doivent tre la fois puissants et pr cis en v lo tout terrain il faut p daler rapidement et disposer d un d veloppement braquet permettant de couvrir une distance lev e chaque coup de p dale etc Ces conflits vitesse pr cision vitesse dur e force pr cision ou encore vitesse force placent l l ve devant une v ritable contradiction g rer si mon allure est rapide je risque de ne pas tenir la distance mais si mon allure est lente mon temps sera m diocre Dans cette perspective apprendre consiste dans l interaction avec le milieu exp rimenter s lectionner stabiliser de nouvelles organisations motrices L apprentissage en EPS exige une exp rimentation active du sujet et non la reproduction d un quelconque mod le ou une r ponse une description de ce qu il faut faire L exp rience consiste alors agir sur les actions motrices pour les prouver les moduler les diversifier les coordonner les int grer dans de nouvelles totalit s C est ainsi que se constitue un syst me op ratoire propre au domaine de la motricit qui permet la construction de structures motrices nouvelles partir des anciennes A Piron e Les interventions de l enseignant il s agit de cr er les conditions d une exp rimentation active du sujet dans l action Cette exp rimentation active appelle l enseignant viter les long
21. diff rentes th ories de l apprentissage Probl matique 1 Nous d fendrons l id e selon laquelle l environnement physique et humain de la s ance d EPS est riche en contraintes qui mobilisent les ressources du sujet s engageant dans l action et qui cons cutivement d clenchent et alimentent les apprentissages n cessaires la construction des comp tences culturelles et m thodologiques Dans cette perspective et en acceptant le principe d une coh rence entre la nature des contraintes et la nature des apprentissages nous montrerons que la diversit des apprentissages en ducation physique appelle des contraintes qui ne sont pas univoques elles m me sollicitant des ressources diff renci es et des processus adaptatifs qui ne sont pas quivalents En d autres termes selon les comp tences construire et selon le moment de l apprentissage certaines contraintes sont surmonter d passer mais d autres sont accepter assimiler int rioriser ou encore r p ter dans la dur e Probl matique 2 Nous montrerons que les contraintes pr sentes dans l environnement physique et humain sont n cessaires la construction des apprentissages en ducation physique et sportive si l l ve est capable selon la nature des transformations attendues de les affronter dans la dur e et ou de les surmonter et ou de les int rioriser Trois conditions inspirant les interventions de l enseignant seront n cessair
22. doit accepter de s engager dans un milieu s curis et pr sentant des contraintes limit es peu d obstacles force mod r e des l ments 1996 e Illustration e Nuance il est g n ralement tr s difficile pour l enseignant de pr voir pour tous des situations o la perception du risque incite les l ves agir et s engager Les recherches en psychologie diff rentielle pr cisent en effet que les apprenants ne ressentent pas tous les m mes affects face une t che qu il ne recherchent pas tous le m me risque pr f rentiel D Deligni res ibid et qu il ne sont pas anim s par les m mes besoins de prise de risque voir notamment les tudes de J Kagan 1965 sur les impulsifs et les r flexifs ou les recherches de M Zuckerman 1983 sur la notion de sensation seeking c est dire de recherche de sensation Consid rant cette invitation la diff renciation p dagogique la possibilit de donner aux l ves le choix de leur niveau de risque subjectif par ex choix de la voix en escalade mais galement des modalit s de grimpe moulinette ou en t te doubl e par moulinette ou en t te semble la piste la plus int ressante pour faire de la notion de risque une ressource pour l action 1 4 La contrainte consiste accepter le regard des autres sur sa propre prestation l EPS a cette particularit d offrir une visibilit imm diate et syst matique de la prestation individuell
23. du cycle central 1997 e Illustration e Nuance si les contraintes pr c dentes sont n gociables celles concernant la s curit ne le sont pas cela n emp che pas de chercher impliquer l l ve face la s curit de fa on encore une fois conf rer du sens aux r gles retenues Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 06 07 MrCU lt gt mMmXTUTU mzgZcomJ mMmHZOUTMAH MUVCIWm lt CO La contradiction la perturbation constituent l l ment moteur du d veloppement et des apprentissages Cette citation de J Piaget Psychologie Gallimard collection La pl iade Paris 1987 participe conf rer un statut positif la notion plus g n rale de contrainte celle ci est n cessaire pour apprendre Dans une perspective motivationnelle et en nous int ressant l investissement des enfants et des adolescents en EPS nous avons d abord montr que les relations positives entre la notion de contrainte et l apprentissage supposent d abord une acceptation de la contrainte Car les contraintes en EPS peuvent impulser ou au contraire inhiber l engagement des l ves c est notamment le cas pour la r p tition des actions motrices la r sistance la fatigue la repr sentation subjective du risque et l acceptation du regard des autres sur sa propre prestation motrice Nous nous sommes ensuite pench s sur la conception de la contrainte pour les diff rentes approches de l apprentissage moteur p
24. e qui produit une premi re fissuration J P Astolfi L cole pour apprendre ESF Paris 1992 de la repr sentation et incite l l ve remettre en cause son mode de fonctionnement routinier Mais afin que l erreur reste f conde l enseignant veillera concr tiser le mieux possible les crit res de r ussite de l action afin de les rendre contr lables par l l ve lui m me qui sait s il est r ussi ou chouer et est capable d appr cier le degr d cart au but Il pourra aussi accompagner le cheminement des apprenants par des feed back qui dans le cadre de situations de r solution de probl me seront surtout interrogatifs M Pi ron 1992 afin de ne pas court circuiter la d marche active de recherche de l apprenant et afin de focaliser son attention sur l l ment conflictuel entre les tats actuels et souhait s de niveau de repr sentation L enjeu est ici d am liorer les processus de connaissance des r sultats et de la performance qui sont pour l approche cognitiviste la condition sine qua non de l apprentissage moteur et l outil le plus puissant dont dispose le formateur Pierre Simonnet Apprentissages moteurs Vigot Paris 1985 Pour optimiser ces processus l enseignant pourra aussi organiser des proc dures d valuation formative ou mieux des proc dures d valuation formatrice qui en sollicitant les m canismes d auto valuation impliquent encore davantage les l ve
25. e au regard des autres Impossible en effet d chapper au jugement que vont porter l enseignant et ses camarades De plus et davantage que dans les autres disciplines ce qui se voit en EPS implique le corps et toute sa charge motionnelle symbolique et fantasmatique notamment la p riode de l adolescence Dans ces conditions il n est pas toujours facile de s engager physiquement en EPS et le regard d autrui est souvent per u comme une v ritable contrainte notamment pendant les p riodes de doute et d incertitude qui accompagnent les transformations morphologiques de la pubert en ducation physique et sportive ces r percussions dues l adolescence sont amplifi es par l importance des transformations morphologiques taille poids apparence et par leur manifestation des moments diff rents suivant les l ves Programme du cycle central 1997 C est donc un autre risque que nous voquons ici un risque tout aussi d cisif pour l investissement des l ves en EPS parce que charg d incertitudes de peurs de croyances irrationnelles issues du milieu apprendre est satur du risque subjectif le plus grave celui de l chec et donc celui de se montrer incomp tent l int rieur d un groupe de pairs o l on se compare dans une soci t et une institution o la r ussite est c l br e et l chec tr s peu tol r A H brard L analyse transactionnelle outil de la relation d accompagnement in R
26. ermettent la transformations positive des attitudes et l am lioration des relations autrui Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 06 07 Plan d taill autour du plan n 4 I Les relations positives entre la notion de contrainte et l apprentissage suppose d abord que la contrainte soit accept e par l enfant th me de la motivation et de l engagement volontaire face quelque chose qui perturbe un quilibre pr alable 1 1 La contrainte s incarne dans la r p tition des actions motrices toutes les habilet s motrices qu elles soient ouvertes ou ferm es n cessitent d tre r p t es Cette r p tition des actions v ritable loi universelle de la pratique Newell et Rosenbloom 1981 permet d liminer les gestes parasites de stabiliser les patterns d am liorer le timing d tre plus conome et plus pr cis bref de gagner en efficience Dans une perspective cognitiviste elle est particuli rement utile lors des stades de fixation et autonome de l apprentissage Fitts 1964 elle s accompagne d une utilisation accrue des r troactions kinesth siques et d un abandon progressif du contr le gestuel volontaire avec une diminution de la charge mentale c est dire du co t cognitif Or la r p tition s apparente une contrainte dans le sens o elle constitue aussi une entrave la libert d action Et c est bien parce qu elle constitue une contrainte que la r p
27. es l ments contraignant la motricit qu il les incarne sp cifiquement dans le milieu et qu il les ajuste aux ressources des apprenants Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 06 07 Plan 1 selon les th ories de l apprentissage Partie 1 la notion de contrainte vue par l approche b havioriste Partie 2 la notion de contrainte vue par l approche cognitiviste Partie 3 la notion de contrainte vue par l approche cologique Plan 2 selon la nature des apprentissages comp tences construire Partie 1 la notion de contrainte et la transformation des conduites motrices comp tences culturelles Partie 2 la notion de contrainte et l am lioration des m thodes pour apprendre comp tences m thodologiques du c t des strat gies d apprentissage Partie 3 la notion de contrainte et la transformation positive des attitudes comp tences culturelles du c t des relations autrui Risque de ce plan consid rer que ces trois grands types d apprentissage en EPS sont ind pendants les uns des autres et n cessitent des interventions isol es en EPS le moteur doit tre premier et c est autour des conduites motrices que se d veloppent en m me temps des attitudes et des m thodes Plan 3 plan selon la relation entre la nature des contraintes et la nature des ressources mobilis es Partie 1 contraintes et mobilisation des ressources biom caniques et bio nerg tiques Part
28. es pour assurer la f condit de cette relation entre contrainte et apprentissage d une part les contraintes seront accept es et dans certains cas comprises d autre part elles seront r p t es enfin le niveau de ces contraintes se rapprochera du sommet d une courbe optimum En d autres termes les contraintes sollicitent diversement l activit adaptative de l apprenant et peuvent tout aussi bien favoriser et acc l rer les apprentissages que les ralentir voire les emp cher tout d pend du statut de la contrainte de sa consistance et de son intensit Probl matique 3 Nous discuterons l hypoth se selon laquelle la notion de contrainte incarne l l ment moteur des apprentissages en ducation physique et sportive car c est elle qui perturbe les mani res habituelles de faire ou de penser et c est elle qui vient solliciter les processus d auto adaptation de l organisme Dans ces conditions les interventions de l enseignant sont orient es vers trois grands principes d une part trouver les bonnes contraintes celles qui vont alimenter les apprentissages attendus d autre part les organiser dans l environnement physique et humain et enfin les param trer selon les caract ristiques des enfants et des adolescents En d autres termes les contraintes d clenchent les processus adaptatifs n cessaires la construction des comp tences mais condition que l enseignant con oive clairement l
29. est dire m ne des choix choix autour desquels mergent des d saccords des contradictions des d bats d id es J F Grehaigne M Billard J Y Laroche L enseignement des sports collectifs l cole De Boeck Universit Paris Bruxelles 1999 Ce type de conflit n invalide pas les interventions de l enseignant ce dernier restant disponible pour animer les d bats guider questionner souligner les diff rences de points de vue focaliser l attention sur les contradictions Il intervient galement pour pallier les probl mes de leaderships et r quilibrer la parole dans le groupe e Illustration e Nuance l organisation de conflits socio cognitifs ne doit pas contrevenir au temps d engagement moteur des enfants et des adolescents M me si ces conflits illustrent une autre forme d indissociabilit des contraintes et des apprentissages ils ne sont que des proc dures d appoint ponctuelles et efficaces pour certains types d acquisitions seulement leur pertinence dans le domaine de la motricit n est ce jour pas prouv e Sans ces n cessaires pr cautions le conflit socio cognitif risque d tre un concept vide embl me d une intellectualisation st rile de l EPS 2 6 Selon l approche cologique de la perception directe la contrainte est port e par un am nagement du milieu sp cifique cens faire merger la conduite attendue Il s agit de percevoir l affordance ad qua
30. evue EPS n 243 1993 La peur d chouer de para tre malhabile ridicule d alt rer son sentiment de comp tence constituent autant de contraintes pour agir L encore des strat gies de protection de l estime de soi peuvent se d velopper d valorisation de l activit provocations participation minimale r ponses motrices sur apprises Or en oscillant entre fuite et agression H Laborit Eloge de la fuite Gallimard Paris 1985 ces strat gies correspondent rarement un engagement favorable aux apprentissages en EPS Et la d ception r p t e de ne pas r ussir peut mener des motions la tonalit n gative telles que la honte la frustration la baisse de l estime de soi voire la culpabilit ou la col re e Les interventions de l enseignant afin d att nuer la contrainte li e au regard des autres l enseignant d ducation physique veillera faire de ses le ons un espace de s curit psychologique et affective un espace o on a le temps et o l erreur ne blesse pas n humilie pas O Reboul Qu est ce qu apprendre PUF Paris 1980 L enseignant veillera alors cr er les conditions d un climat motivationnel de ma trise Ames amp Ames 1984 afin d encourager les buts d orientation vers la t che et non les buts d orientation vers l ego Nicholls 1984 car la centration sur son sentiment de comp tence craint tout ce qui peut le d stabiliser m me de fa on transito
31. fets L am lioration des performances traduit alors une stabilisation des r ponses vers celles qui produisent les meilleurs r sultats Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 06 07 e Illustration e Nuance la gestion de contraintes contradictoires peut tre parasit e par les repr sentations des enfants et des adolescents ainsi parfois pr f rent ils valoriser l une des deux contraintes car leurs yeux elle est plus embl matique de l image qu ils ont de la pratique sociale de r f rence exemple de la puissance des coups au tennis Dans ce cas l l ve g re surtout en recherchant non pas un compromis id al mais la conformit aux techniques du champion telles qu il se les repr sente C est l enseignant de concevoir alors des situations qui prouvent l l ve que sa mani re habituelle de faire ne marche pas et conduit syst matiquement l erreur IT La contrainte en EPS peut aussi tre quelque chose qu il faut int rioriser notamment lorsqu il est question des r gles 3 1 La contrainte est une r gle de vie collective int rioriser dans ses tudes de sociologie E Durkheim Le suicide 1897 a d abord d fini la contrainte par son ext riorit vis vis de l individu Mais le cheminement de Durkheim Sociologie et philosophie en est venu peu peu mettre l accent sur l autre face de la contrainte sociale la contrainte consiste moins d sormais u
32. fs et contenus de l EPS Revue EPS n 242 1993 En effet les contraintes li es la repr sentation subjective du risque s organiseront plus facilement lors d un cycle de gymnastique sportive d escalade ou de v lo tout terrain Par ailleurs et pour r pondre au principe de la recherche d un optimum l enseignant aura recours la technique de dimensionnalisation des t ches J P Famose Strat gies p dagogiques t ches motrices et traitement de l information in T ches motrices et strat gies p dagogiques en ducation physique et sportive Dossier EPS n 1 Ed Revue EPS Paris 1983 en ajustant particuli rement la dimension incertitude v nementielle cette derni re tant fortement corr l e avec la perception subjective du risque L enseignant pourra aussi r duire les vitesses de d placement terrain troit en rugby agir sur les distances de contact sports de combat am nager le milieu avec des obstacles mat riels rassurants blocs de mousse plut t que table de saut en gymnastique pr voir des dispositifs de s curit passive parades assurances tapis de r ception protection corporelles et surtout organiser une tr s grande progressivit des situations Famose Durand et Bertsch 1985 Ainsi concernant les activit s de pleine nature les programmes pour la classe de sixi me pr cisent Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 06 07 notamment qu en sixi me l l ve
33. gles respecter peuvent tre des r gles de s curit puisque d apr s les programmes de la classe de seconde g n rale et technologique 2000 la comp tence m thodologique s engager lucidement dans la pratique de l activit implique de conna tre et utiliser les r gles de s curit Comme les autres ces r gles sont des contraintes pour les l ves car elles limitent leur libert d action Et comme les autres elles sont indissociables des apprentissages ici le passage d une s curit passive parce qu obligatoire une s curit active parce que prise en charge par l apprenant lui m me L int riorisation des r gles de s curit est indispensable dans la perspective d une pratique future autonome assurant les conditions d une pr servation de l int grit physique du pratiquant l acquisition des comp tences et connaissances n cessaires l entretien de la vie physique et au d veloppement de sa sant tout au long de la vie Programme de la classe de seconde g n rale et technologique 2000 Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 06 07 e Les interventions de l enseignant concernant la s curit l enseignant veille tout d abord cadrer les conditions de la pratique avec des contraintes non n gociables sans lesquelles l activit ne peut d buter ces contraintes doivent rapidement devenir des routines de fonctionnement assurer la visibilit d un check list avan
34. ie 2 contraintes et mobilisation des ressources psychomotrices et bio informationnelles Partie 3 contraintes et mobilisation des ressources psychoaffectives et relationnelles Plan 4 plan construit autour de la probl matique motivationnelle et des relations entre la nature des contraintes et la nature des apprentissages vis s Partie 1 certaines contraintes sont d abord accepter th me de la motivation et de l engagement volontaire Partie 2 certaines contraintes sont surmonter d passer les apprentissages du c t culturel de l am lioration des conduites motrices Partie3 certaines contraintes sont comprendre int rioriser les apprentissages du c t m thodologique des relations autrui Plan 4 plan construit autour des relations entre la nature des contraintes et la nature des transformations attendues petite variante Q Partie 1 la contrainte est un probl me r soudre une contradiction surmonter un obstacle mat riel d passer gt elles permettent de construire des r ponses motrices nouvelles en rupture avec la motricit habituelle Partie 2 la contrainte consiste faire un effort r p ter un geste s engager dans la dur e gt elles permettent plut t de stabiliser affiner consolider automatiser des acquisitions ou encore d velopper des ressources Partie 3 la contrainte est un syst me de r gles int rioriser gt elles p
35. ire l instar des erreurs n cessaires tout apprentissage Dans cette perspective l enseignant am nagera des t ches diff renci es et le mieux possible ajust es aux ressources des apprenants il portera une attention particuli re la concr tisation des crit res de r ussite de l action pour les rendre contr lables par l l ve lui m me ce dernier jugeant individuellement de ses progr s il guidera judicieusement les r ponses motrices sans touffer l app tit de recherche le tout dans un climat d mocratique fait d encouragements de d volution de r les et de confiance mutuelle Certaines modalit s de constitution des groupes et d organisation de la classe formations dispers es g om triques parcours circuits ateliers seront aussi parfois pr f r es pour ne pas exacerber l impact du regard des autres sur les prestations individuelles et la peur de se sentir ridicule Dans les activit s morphocin tiques notamment la constitution de sous groupes affinitaires faibles effectifs et un travail par ateliers permettront de s curiser la prestation de chacun celle ci s effectuant devant des camarades de confiance L enjeu est que les l ves acceptent de se tromper devant les autres et acceptent ainsi de s engager pour atteindre le but prescrit par chaque situation d apprentissage e Illustration e Nuance bien s r il n est pas possible de supprimer le regard des autres sur
36. ite de sa classe et peut changer d organisation notamment en cas de conduites mettant en jeu la s curit des l ves 3 2 La contrainte est une r gle sportive int rioriser en pratiquant les APSA les enfants et les adolescents se confrontent des r glements ensemble de contraintes sans lesquelles l activit ne serait plus viable Ce syst me de r gles codifi es est d ailleurs souvent voqu dans une perspective de formation et d ducation des l ves aux r gles sociales certaines activit s particuli rement les sports collectifs seraient vues comme une sorte de micro soci t avec ses droits et ses devoirs En d autres termes la contrainte des r glements sportifs favoriserait l int gration des r gles sociales par lexp rimentation vivante du principe de r ciprocit En offrant des occasions concr tes d acc der aux valeurs sociales et morales notamment dans le rapport la r gle l EPS contribue l ducation la citoyennet comp tence g n rale programme de la classe de sixi me 2000 Pourtant cette id e selon laquelle les sports collectifs socialiseraient m rite d tre pass e au crible d une analyse critique Ainsi que le signalait d j J Le Boulch ni l ducation physique ni le sport n ont de valeur socialisante en soi c est par le biais d une p dagogie active centr e sur le groupe que le sport pourra acc der au statut d activit socialisante Face au sport ESF Pari
37. ite l allure adopt e Par ailleurs l enseignant veillera donner du sens aux contenus et aux proc dures propos s notamment en les reliant aval avec les premiers tests et en amont avec l valuation terminale sous la forme d une mise en projet Il s attachera aussi diversifier les formes de travail en faisant preuve d un peu d imagination travail fractionn avec des relais collectifs avec des rep res visuels autorisant le contr le de l allure Enfin il cherchera impliquer les l ves dans leurs apprentissages en leur Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 06 07 donnant notamment les moyens de contr ler leur progression repr sentation graphique de l allure comparaison entre plusieurs tests vitesse de course du fractionn en augmentation d une s ance l autre utilisation d un cardiofr quencem tre et en leur permettant de faire des choix autonomes allure dur e des r p titions nombre de r p titions dans le cadre d une mise en projet dirig e vers les modalit s d valuation terminale L enjeu est de maintenir une ou plusieurs forme s de motifs pour agir afin que les l ves restent motiv s et n abandonnent pas devant la contrainte que repr sente pour eux la n cessit de poursuivre un effort L ensemble de ces proc dures tant aussi de satisfaire au dessein de r ussir une motivation l effort F Labridy La motivation et l effort APS efficience mo
38. leur respect mutuel Concernant le rapport la loi certains tablissements ont d ailleurs bien compris ce principe puisqu ils impliquent activement les l ves dans l laboration du r glement int rieur afin de faire de l Ecole un lieu d mergence de la loi et pas uniquement le lieu d application des r glements M Develay Donner du sens l cole ESF Paris 1996 Dans cette perspective l enseignant d EPS n h sitera pas d s la sixi me et de plus en plus avec l avancement de la scolarit d voluer des r les aux l ves et leur confier des responsabilit s Ainsi seulement la r gle sera v cue de l int rieur plut t qu impos e de l ext rieur De ce point de vue la p dagogie du contrat pr conis e par la loi d orientation de 1989 en sollicitant un engagement contractuel dont le contenu et le terme sont n goci s entre Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 06 07 l enseignant et l apprenant semble tre particuli rement judicieuse pour favoriser l int gration volontaire de la r gle et forger un citoyen cultiv lucide autonome Programme de la classe de seconde g n rale et technologique 2000 e Illustration e Nuance les principes de d volution et de d l gation ne doivent pas contrevenir l autorit du professeur sous peine de tomber dans une d rive d magogique D ailleurs l enseignant conserve tout moment les r nes de la condu
39. me Pour cela il s agit d agir sur les param tres de contr le du syst me c est dire sur des param tres qui lorsqu ils voluent au del d une valeur critique modifient le paysage des attracteurs e Les interventions de l enseignant l am nagement du milieu va incarner la contrainte permettant de perturber suffisamment les coordinations spontan es mani res habituelles de faire pour installer une nouvelle coordination La contrainte correspond aussi aux param tres de contr le du syst me qui vont permettre de modifier le paysage des attracteurs exemple donn par Deligni res du param tre de contr le vitesse pour installer la roue comme nouveau attracteur du syst me F Beaubrun et P Judey Approche dynamique et apprentissage du lancer du javelot in Revue EPS n 292 2001 proposent des illustrations d am nagement du milieu contraignant pour la motricit habituelle et visant installer une nouvelle coordination dite en phase c a d o abduction et adduction tendent tre simultan es Cet am nagement inhabituel du milieu permet aussi d agir sur les param tres de contr le ainsi en utilisant un contre bas au d part du lancer on augmente artificiellement la vitesse de reprise du lanceur et on perturbe le tempo initial des appuis ibid e Illustration en VTT sur une situation de franchissement d obstacle bas amovible et souple pour la s curit c est le param tre de contr le
40. n ajustement des conditions externes qu en une discipline accept e de l int rieur Cette discipline est avant tout morale ob ir la r gle est de l ordre du devoir au sens kantien du terme Mais la moralit repose la fois sur l esprit de discipline et l autonomie de la volont l adh sion la r gle est volontaire mais elle entra ne des obligations pour l individu Cette conception se retrouve cher T Parsons The structure of social action ce dernier mettant l accent sur la contrainte int rioris e Ces consid rations philosophiques nous am nent consid rer la contrainte sociale comme n cessaire afin de garantir la discipline et la possibilit d une vie collective mais pour que cette contrainte permette l encore d apprendre des attitudes ou des comp tences g n rales li es aux relations autrui il est n cessaire qu elle soit int rioris e par les l ves En offrant des occasions concr tes d acc der aux valeurs sociales et morales notamment dans le rapport la r gle l EPS contribue l ducation la citoyennet Programme pour la classe de sixi me 1996 S inspirant des travaux de J Piaget concernant Le jugement moral chez l enfant PUF Paris 1932 r d 1992 J A M ard et S Bertone distingue trois tapes dans l int riorisation de la r gle de l anomie l h t ronomie vers l ob issance de l h t ronomie l autor gulation vers l i
41. nt gration et de l autor gulation l autonomie vers une capacit n gocier L l ve qui ne veut pas apprendre en EPS Revue EPS n 259 1996 D s lors apprendre dans le domaine des r gles sociales consistera passer d un respect impos de la r gle c est comme a parce que c est comme a un respect int gr la r gle acquiert du sens elle est reconnue et accept e puis un respect n goci capacit amender inventer une r gle Ce passage correspond un apprentissage s inscrivant dans la dur e puisque rien ne le garantit apprentissage devant conduire des savoir faire sociaux tels que conna tre et utiliser les r gles de vie tablies dans la classe mais aussi participer leur construction ainsi que le permettent l entraide et l observation Les l ves sont invit s communiquer s entendre collectivement pour la conduite des activit s physiques Les savoir faire sociaux permettent aux l ves de coop rer d argumenter et de n gocier des conflits Programme de la classe de seconde g n rale et technologique 2000 e Les interventions de l enseignant les r gles de vie collective ne doivent pas s imposer par la violence c est dire par une p dagogie autoritariste M me si l ob issance la r gle avec contr le ext rieur peut tre con ue comme une premi re tape elle doit rapidement tre d pass e notamment aupr s des adolescents ceux
42. onse s quence motrice dont l cart au mod le doit tre r duit au minimum Il s agit bien d une contrainte car pour que le geste soit juste il doit g n ralement tre r p t un tr s grand nombre de fois et souvent en situation d contextualis e exemple du basketteur qui fait ses gammes en r p tant des s quences de passes vide c est dire sans la pr sence du jeu et sans opposition e Les interventions de l enseignant l approche b havioriste des apprentissages moteurs est aujourd hui tr s largement d pass e car elle refuse de consid rer les processus internes de traitement et car elle ne prend pas en compte les l ments du contexte Pour autant il arrive parfois l enseignant d EPS de d couper un geste complexe pour le r duire en unit s plus simples avant de les associer pour remonter la technique globale acqu rir e Illustration e Nuance bien s r la r p tition n est pas seulement envisag e positivement pour apprendre dans un contexte associationniste Les autres approches de l apprentissage font galement d elle une condition incontournable pour transformer positivement les conduites motrices mais elle prend alors des formes diff rentes Ainsi pour l approche cognitiviste les r p titions sont d autant plus f condes pour les apprentissages qu elles sont effectu es en conditions variables Buekers 1995 Cela permet notamment de renfo
43. our le b haviorisme le cognitiviste les th ories cologiques perception directe syst mes dynamiques ou encore le courant de l intelligence motrice les contraintes ne s incarnent pas exactement de la m me fa on et elles ne d clenchent pas les transformations motrices constitutives des apprentissages selon les m mes m canismes Enfin nous avons tudi en quoi certaines contraintes ne sont pas surmonter ou d passer mais plut t int rioriser c est notamment le cas des r gles de vie sociale des r gles sportives et des r gles de s curit Notre r flexion s est attach e d montrer que la contrainte est bien indissociable des apprentissages en ducation physique et sportive elle est le moteur de la transformation des conduites motrices des attitudes et ou des m thodes Mais cette relation est plus complexe que ne le laisse supposer la simplicit de cette affirmation car plusieurs conditions sont respecter Nous avons d abord indiqu que la nature de la contrainte doit tre ajust e la nature des apprentissages envisag s Par ailleurs nous avons r guli rement soulign le caract re n cessairement consistant de la contrainte celle ci doit tre r guli rement r p t e Enfin la contrainte n est favorable qu la condition de s ajuster aux capacit s de d passement d appropriation ou d int riorisation des apprenants sous peine de constituer un obstacle infranchissable ou d j fr
44. ourra tre n goci e avec les l ves afin de l adapter l volution de leurs conduites motrices ainsi en sports collectifs certaines r gles peuvent tre adapt es au niveau de jeu des joueurs Il s agit de s inspirer de cette ambition de M Develay de faire de l Ecole un lieu d mergence de la loi et pas uniquement le lieu d application des r glements Donner du sens l cole ESF Paris 1996 Dans cette perspective J A M ard et S Bertone ibid proposent des l ves de sixi me de construire eux m mes progressivement un r glement de sport collectif non institutionnalis le football multi ballons avec la consigne d introduire des r gles nouvelles chaque fois que le jeu tait remis en cause probl me de s curit de comptabilisation des buts de continuit du jeu ou de d s quilibre du rapport de force attaque d fense e Illustration e Nuance ressentir la n cessit de la r gle et la respecter exige galement de la part des enfants et des adolescents une ma trise de leurs r actions motionnelles Les r gles en effet sont aussi des contraintes susceptibles d amener les l ves mieux contr ler leurs motions Mais dans ce domaine galement il n existe pas d effet magique des proc dures d enseignement sp cifiques et s inscrivant dans la dur e m ritent d tre mises en uvre 3 3 La contrainte est une r gle de s curit int rioriser enfin les r
45. r une dur e plus ou moins longue La contrainte consiste ici maintenir la mobilisation de ses ressources malgr l apparition de la fatigue et malgr la survenue de sensations d sagr ables Elle peut inciter l l ve se d sengager ou encore d velopper des strat gies motivationnelles destin es pr server son sentiment de comp tence d valorisation de l activit attitudes provocatrices voire inaptitude de complaisance La contrainte est encore indissociable de l apprentissage et notamment de la capacit g rer son effort en m me temps qu elle est indissociable du d veloppement moteur ici le d veloppement de certaines capacit s motrices endurance a robie la vitesse ou la force Elle produit en effet une perturbation de l organisme son hom ostasie ou quilibre interne et provoque de proche en proche une adaptation interne structurale et fonctionnelle e Les interventions de l enseignant d abord la contrainte ne pourra tre accept e qu la condition d tre ajust e aux ressources notamment bio nerg tiques des enfants et des adolescents ce qui suppose une valuation diagnostique pertinente par exemple sous la forme d un test VMA pour la course de dur e ainsi que des valuations formatives permettant de rendre compte de l volution des ressources et de leur gestion par exemple sous la forme d un test de milieu de cycle avec graphe de r gularit pour rendre explic
46. rcer l adaptabilit du programme moteur g n ralis Schmidt 1975 Comme le soulignait M Durand en 1987 les conditions d apprentissage qui r alisent une variabilit des conditions d acquisition imposent en quelque sorte de construire des r gles g n riques et non pas des r ponses sp cifiques d une situation L enfant et le sport PUF Paris 1987 2 2 Selon l approche cognitiviste la contrainte peut prend souvent la forme d une t che r aliser dite de r solution de probl me dont la r ussite n est pas possible avec le r pertoire d actions imm diatement disponible Autrement dit si l apprenant souhaite atteindre le but et r ussir il est amen r organiser diff remment ses ressources pour exp rimenter et valider une r ponse in dite qui ne se trouvait pas dans son r pertoire initial La contrainte est donc ici un probl me r soudre en actes En se dotant d une solution motrice nouvelle l enfant ou l adolescent s enrichit aussi de m thodes et de strat gies plus efficaces car son activit auto adaptative aura t sollicit e pleinement en apprenant ainsi on fait un peu plus qu apprendre nous dit P Meirieu Guide m thodologique pour l laboration d une situation probl me in Cahiers p dagogiques n 262 1988 e Les interventions de l enseignant l enseignant propose l l ve une situation semi d finie particuli re dite de r solution de probl me Cette si
47. re de la contrainte Ce principe pr sente d ailleurs un autre avantage celui de permettre l acquisition d habilet s motrices qui soient la fois stables et flexibles Schmidt 1993 Buekers 1995 En d autres termes la r p tition s organisera autour d une consistance des traits de structure et d une diversification des traits de surface E Cauzinille Marmeche Apprendre utiliser ses connaissances pour la r solution de probl mes analogie et transfert in Bulletin de psychologie n 399 Ainsi l apprenant aura l impression de faire autre chose malgr une identit des comp tences construire et les r p titions lui para tront alors moins contraignantes e Illustration e Nuance bien videmment il n est pas toujours possible de manipuler les traits de surface des situations pour conf rer ce qui se vit en EPS un caract re subjectif de nouveaut C est pourquoi l enseignant manipulera opportun ment d autres leviers motivationnels pour inciter les l ves r p ter leurs actions en vue de stabiliser ou affiner les apprentissages d fis risque f licitations encouragements contr le personnel de la r ussite perception de se rapprocher de l objectif vis relations avec l valuation sommative 1 2 La contrainte consiste r sister la fatigue les l ves sont parfois amen s en ducation physique et sportive poursuivre un effort su
48. s 1977 D s lors ce sont bien les interventions de l enseignant qui permettront de passer de cette id e g n rale et g n reuse la socialisation par le sport la construction par l l ve de nouvelles comp tences Dans une confrontation physique en m me temps qu il exprime sa volont de vaincre l l ve par ses comportements observe des usages et des r gles partag es par tous Programme de la classe de troisi me 1998 e Les interventions de l enseignant du c t de l enseignant les m mes principes pr valent que ceux voqu s plus haut et notamment les principes d implication et de d volution L enjeu est de conduire l l ve ressentir la n cessit de la r gle Dans cette perspective la r gle ne leur appara t pas comme une contrainte artificielle mais comme faisant partie de l action elle m me Programme de la classe de sixi me 2000 L enseignant n h sitera alors pas d voluer l apprenant des r les d arbitre ou de juge pour appliquer et faire appliquer dans le jeu un r glement adapt Programme du cycle central 2001 Bien s r ces r les seront simplifi es par rapport aux pratiques sociales de r f rence notamment chez les plus jeunes l ves en basket ball par exemple il est possible d imaginer trois ou quatre arbitres un pour les contacts un pour l espace de jeu un ou deux pour les violations Afin de lui conf rer davantage de sens la r gle p
49. s connaissances ant rieures et des contraintes impos es par la t che Les facteurs en interaction sont si nombreux qu on ne serait s tonner des vicissitudes de nos th ories C George Comment conceptualiser l apprentissage in Revue Fran aise de P dagogie n 72 1985 Il est important d identifier le type de motivation chez les l ves car la motivation intrins que est tu e par la contrainte c est dire par les renforcements notes argent par l valuation par la comp tition dans le sens de la comparaison sociale Tout ce qui favorise l autod termination l estime de soi est donc conseiller A Lieury F Fenouillet Motivation et r ussite scolaire Paris Dunod 1997 Un syst me est auto organisateur lorsque au lieu d tre d truit ou d sorganis sous le coup de perturbations il r siste et m me r agit par un accroissement de complexit et d efficacit H Atlan Entre le cristal et la fum e Essai sur l organisation du vivant Paris Seuil 1986 La contradiction est la racine de tout mouvement et de toute manifestation vitale G W F Hegel Science de la logique 1816 Il n y a pas d apprentissage sans exposition ce qu on ne conna t pas MSerres Le tiers instruit F Bourrin Paris 1991 Apprendre vraiment c est toujours d sapprendre pour rompre avec ce qui nous bloque nous enferme et nous ali ne O Reboul Qu est ce qu apprendre PUF Paris 1980
50. s dans leurs apprentissages Enfin la fissuration des repr sentations pr alables peut aussi profiter de d saccords dans les discours produits par les l ves ce qui peut inciter l enseignant organiser des d bats d id es D Deriaz B Poussin J F Grehaigne Sports collectifs le d bat d id es in Revue EPS n 273 1998 entre les l ves sur le Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 06 07 mod le des conflits sociocognitifs W Doise et G Mugny Le d veloppement social de l intelligence InterEditions Paris 1981 e Illustration e Nuance il est tr s difficile de remettre en cause les repr sentations pr alables celles ci organisant la motricit de l l ve depuis d j tr s longtemps Gardons nous alors d une conception magique des t ches en g n ral et des situations de r solution de probl me en particulier et gardons l esprit que modifier des repr sentations n cessite du temps et des proc dures diversifi es Par ailleurs avant de chercher la transformation des repr sentations il s agit de les identifier et ce n est pas chose facile C est pourquoi l enseignant concevra des proc dures d valuation diagnostique allant au del d une simple observation des l ves au sein de situations de r f rence par exemple petites questions avant le d but du cycle du type d finis l escalade en trois adjectifs et en trois verbes 2 4 Toujours selon l appro
51. sager les m canismes d apprentissage L enseignant agit plut t d une certaine fa on sur l environnement c est dire sur le contexte dans lequel se d roule l action pour induire des adaptations motrices correspondant aux apprentissages vis s e Illustration en v lo tout terrain une situation de franchissement de petites bosses courtes encha n es permet de faire merger la posture ad quate de franchissement d obstacle et de descente dite en position jockey fesses d coll es de la selle manivelles horizontales bras et jambes semi fl chies regard vers l avant Dans ce contexte cologique il s agit aussi de cr er les conditions d une pratique variable car c est cette variabilit inter essais qui aide l apprenant augmenter sa capacit d tecter l information utile pour agir en cr ant plusieurs couplages perception action Pour la situation propos e en VTT l am nagement du milieu permettra aussi de franchir des bosses de hauteur et d cartements diff rents en vue int grer les r gularit s informationnelles de la t che Temprado et Laurent 1995 et d apprendre aux pratiquants d tecter l affordance ad quate e Nuance comme le postulent S Cornu et C Marsault suivant l APS une condition d apprentissage cologique peut tre plus adapt e qu une condition cognitive et vice versa Repenser l EPS partir de l approche cologique in Revue EPS n 3
52. t la pratique proposant des r gles obligatoires avant de s engager Ensuite face au risque il veillera impliquer progressivement les l ves dans l organisation des habilet s pr ventives am nagement des dispositifs de s curit passive tapis fosses de r ception sangles filets encordement casque etc et des habilet s d vitement conduites liminer et ou adopter afin d viter les accidents ou afin d en diminuer la gravit parade et r chappe en gymnastique assureur en escalade esquimautage en kayak ou plus g n ralement chauffement avant la pratique etc Ainsi il sera possible l enseignant de demander aux l ves d organiser avant le d but de la pratique la gestion autonome de ces habilet s le professeur ne donnera le feu vert pour pratiquer que lorsqu il estimera les conditions de s curit r unies par ce moyen il conserve le contr le du groupe tout en inscrivant r ellement la s curit dans ce qu il faut aussi apprendre en EPS Alors seulement l l ve ne fera pas que respecter les r gles il les comprendra puisqu en cinqui me et quatri me est privil gi ce qui permet l l ve de comprendre et de mettre en uvre les conditions pour agir en s curit connaissance du mat riel des r gles collectives et individuelles de s curit de savoir demander de l aide et d apporter parades et assurances actives Comp tence g n rale Programme
53. te c est dire la correspondance entre une information et un param tre moteur Selon Gibson The ecological approach to visual perception Boston 1979 la perception consiste appr hender directement de l information d j organis e non organiser des sensations disparates En effet il existe un couplage perception action c est dire que le sujet est capable de percevoir ce que l environnement lui permet de faire compte tenu de ses propres capacit s et caract ristiques C est pourquoi c est l am nagement du milieu qui va contraindre l organisme mettre en uvre une nouvelle solution motrice La contrainte reste favorable aux apprentissages elle s incarne dans un am nagement du milieu sp cifique permettant de faire merger la conduite motrice efficiente c est dire ajust e aux capacit s physiques et aux caract ristiques anthropom triques de chacun Pour l approche cologique en effet l enseignant privil gie les am nagements susceptibles de solliciter directement des adaptations comportementales J J Temprado G Montagne Les coordinations perceptivo motrices A Colin Paris 2001 e Les interventions de l enseignant dans la perspective cologique de la perception directe les proc dures d enseignement par observation d un mod le par compr hension et application de crit res de r alisation pr d finis ou par r solution de probl me ne sont pas coh rentes avec la fa on d envi
54. trice et d veloppement de la personne AFRAPS Clermont Ferrand 1989 e Illustration e Nuance vis vis de l am lioration du potentiel nerg tique des l ves l enseignant d EPS fera preuve d une grande humilit La question qui reste pos e est de savoir si PEPS propose suffisamment de contraintes l organisme et sur une dur e suffisante pour l engager vers une am lioration stable de ses ressources bio nerg tiques voir ce sujet l article de Herrera Cazenave Bessy Le d veloppement des ressources a robies en EPS illusion ou r alit in M thodologie et didactique de IEPS Ed AFRAPS Clermont Ferrand 1989 Concernant le potentiel a robie des rappels syst matiques d endurance par exemple lors des chauffements de chaque APSA enseign e permettront au moins d viter aux adaptations organiques et fonctionnelles de se perdre d un cycle l autre 13 La contrainte est une repr sentation subjective du risque la contrainte peut tre li e l id e que le sujet se fait du risque corporel pr sent dans la situation Plus trivialement ici la contrainte consiste surmonter sa peur Or les relations particuli res l environnement physique et humain de la s ance d EPS confrontent souvent l enfant et l adolescent une repr sentation subjective du risque tr s loign du risque objectif que l enseignant s attache r duire au maximum La vitesse la confrontation
55. tuation qui nonce clairement un but sans voquer explicitement les moyens mettre en uvre pour l atteindre confronte l l ve un obstacle franchir qui s apparente souvent pour lui une sorte d nigme r soudre ou de d fi relever Cet obstacle constitue le v ritable objectif d acquisition du formateur car dans une situation probl me l objectif principal de formation se trouve dans l obstacle franchir et non dans la t che r aliser P Meirieu ibid En franchissant l obstacle l l ve r ussira la t che mais surtout il aura transform ses fa ons habituelles de faire dans la mesure o toujours selon P Meirieu la p dagogie des situations probl mes assure la fois l existence d un probl me r soudre et l impossibilit de r soudre ce probl me sans apprendre Apprendre oui mais comment Paris ESF 1988 D s lors la contrainte incarn e en objectif obstacle franchir perturbe un mode de fonctionnement habituel et invite le sujet effectuer les op rations mentales requises par l apprentissage et transformer favorablement ses conduites motrices dans les situations probl mes l objectif d apprentissage est en quelque sorte cach dans la t che et son acquisition impos e par un syst me sophistiqu de contraintes et de ressources P Meirieu La p dagogie entre le dire et le faire PUF Paris 1995 Mais afin que cette perturbation soit f conde
56. ues explications et les verbalisations inutiles pour privil gier la quantit de travail moteur dans l exploration du milieu Les principes permettant l l ve d apprendre concilier des contraintes contradictoires s organisent autour des notions de choix d activit d essais et d erreurs de statut de l erreur et de connaissance des r sultats Ce sont surtout les choix de l l ve et leur correction qui sont au c ur de l exp rimentation optimiser ses actions passe en effet par une mise en relation entre choix et effets produits en adoptant cette allure d s le d part voil ce qui se passe m me si cette mise en relation ne passe pas forc ment par la verbalisation L enseignant veillera particuli rement favoriser la capitalisation des exp riences de l apprenant en l aidant identifier pr cis ment les r sultats de ses actions crit res de r ussite simples et concrets visibilit imm diate des r sultats de l action au sein de la t che elle m me manipulation de nomogrammes feed back etc Une fois encore l erreur est consid r e comme l l ment d clencheur d une modification des actions donc de l apprentissage Une proc dure particuli rement adapt e semble tre l exploration des extr mes dans ce type de situation les l ves exp rimentent gr ce une activit d essais erreurs des solutions contrast es puis les comparent pour valuer leurs ef
57. ut le mettre en situation de l prouver lui m me Apprendre oui mais comment ESF Paris 1988 Dans cette perspective la notion de contrainte est encore indissociable des apprentissages elle adopte cette fois la forme d un conflit entre deux repr sentations une repr sentation initiale et une repr sentation plus volu e exig e par l apprentissage Il y a obstacle lorsque les conceptions nouvelles former contredisent les conceptions ant rieures bien assises de l apprenant N Bednarz C Garnier Construction des savoirs Editions d agence d ARC Ottawa 1989 e Les interventions de l enseignant l enjeu pour l enseignant consiste faire comprendre l apprenant qu avec sa repr sentation a ne marche pas Les t ches propos es susciteront un conflit entre deux fa ons de r soudre la t che elles m mes manant de deux repr sentations celle construire tant plus volu e en r f rence avec les contenus int grer De ce point de vue les situations de r solution de probl me voqu es plus haut paraissent particuli rement judicieuses intelligemment construites elles n autorisent la r ussite qu en s accompagnant d un d passement d une repr sentation pr alable L enseignant veillera galement accorder un statut particulier l erreur car c est de l erreur que le conflit mergera L erreur est ici un moment essentiel de l apprentissage puisque c est ell
58. vitesse qui permettra de passer d un franchissement altern des deux roues un franchissement simultan par effet d action r action sur le sol e Nuance l id e d am nager sp cifiquement le milieu pour transformer les conduites motrices n est pas neuve On la retrouve notamment dans la p dagogie de l am nagement mat riel du milieu propos e d s 1979 par Famose H brard Simonet et Viv s Contribution de l am nagement mat riel du milieu la p dagogie des gestes sportifs individuels Compte rendu de fin d tude d une recherche financ e par la D G R S T INSEP Paris 1979 Mais si les proc dures d enseignement sont comparables les explications des processus d apprentissage sous jacents divergent entre l approche dynamique et l approche cognitiviste qui tait alors dominante 2 8 Pour l approche de l intelligence motrice Piron r f rence venir les contraintes peuvent tre vues comme des param tres contradictoires de la performance Les APSA exigent souvent la mise en uvre en action d un compromis entre des contraintes contradictoires M Durand Optimisation de la performance tude dans les t ches constituant une sollicitation optimale Revue STAPS n 27 1992 ainsi en sports collectifs il faut tre rapide et pr cis en course de dur e il faut aller vite et couvrir une distance plus ou moins longue sur les haies il faut aller vite et sauter les obstacles en saut en longueur il faut
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