système - Arts-Pont
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1. Raffarin Raffarin et tous ses sbires qui d lib r ment organisent l inegalite Le 49 3 La suppression de l AME Les 82 ce qui en est fait l impudence de ceux qui s ar rogent ces pourcentages comme s ils les avaient m rit s Les regrets d autrefois de l cole du savoir du statut des parents des profs des intellectuels de tout ce qui tait autrefois L oubli du progr s LO Blondel les pom pom girls du lib ralisme L humour d Allan Greenspan Si quel qu un a compris quelque chose ce que je viens de dire c est que je me suis mal exprim ce patron de la Fed qui par la seule fixation d un taux d int r t peut faire ou d faire la misere Le mot mondialisation son usage fr n tique et les conquistadores comme au Moyen Age on utilisait des pices de masquage sur les viandes faisan d es Les statistiques de la criminalit et le trafic de leur interpr tation La tol rance z ro une id e qui fait long feu avec son truc la cl p naliser la pauvret Mon incapacit a m engager dans un parti un mouvement La peur de certains hommes que je connais non pas la peur en soi mais le moment o ils avouent leur peur et ne savent peuvent veulent pas la d passer et l avouant et croyant ainsi s en d douaner en restent la Ecrivant cela mon oubli de l absence de peur de certains autres hommes 30 que je connais Ma peur Le deni de la complexite pour tant hurlante Le silenc2. dans des films populaires les h ros virils qui plaisent tant aux dames d un certain ge Le trio s installa la table c t Quelques ann es plus tard Marie reverrait cet acteur sur la couverture de Paris Match photographi le jour de son mariage avec une des femmes blondes ils auraient tous deux le m me petit chien chacun au bras Le repas fut mang avec app tit et Marc caressait de temps en temps le bout des doigts de Marie Quelques nou veaux couples se dispers rent dans la salle Marie se dit en les regardant qu en ces jours d t m me les couples l gitimes avaient l air de ne pas l tre Marc sortit une carte bancaire de son portefeuille et paya avec ce geste souple et l gant qui sied aux hommes qui ont de l ar gent et sont conscients du pouvoir qu il conf re aupr s des femmes Marie avait furtivement regard l addition et se dit que le prix des d licieuses fraises la cr me tait m rit Ils se retrouv rent dans la rue Il tait 22 heures il faisait chaud Marc tenait n gligemment sa veste dans la main Marie tait d finitivement sous le charme Elle 26 avait envie de mettre la main dans l entreb illement de sa chemise ouverte mais elle n osa pas De retour devant Pimmeuble Marc lui prit la main pour monter l escalier Marie se demandait quel sorte d amant il allait tre Elle ne savait pas trop si l id e de profaner l appartement conjugal lui plaisait ou non On rentrait
3. C est un boug comme une image qui tremblotte dans un film une lecture o il manque une phrase un trou se fait dans le cours normal de la narration dego tante Vous trouverez ci joint copie de ma contribution pour le prochain num ro de votre revue D go t Nous sommes dans la salle d attente du m decin C est long Nous sommes six attendre Cinq personnes taient d j l quand je suis arriv e Il fait chaud et personne n a t son manteau Chacun se tait C est le milieu de l apr s midi Nous sommes chez un m decin de campagne en pleine semaine en plein hiver six malades six patients en plein apr s midi La femme c t de laquelle je me suis assise s est endormie Sa voisine un peu plus jeune qui n est l je pense que pour l accompagner de temps en temps lui donne un coup de coude pour la r veiller Je ne sais pas pour quoi je dors comme a murmure la femme en ouvrant les yeux puis elle se rendort Elle ne ronfle pas Un petit enfant emmitouffl s approche et la regarde Il fait le geste de lui poser la main sur la poitrine qui se l ve et s abaisse avec la r gularit du sommeil sa mere le retient L homme qui est au fond de la pi ce fait un bruit bizarre avec sa bouche comme s il tait en train de manger quelque chose une esp ce de bruit de succion La pi ce est petite Beaucoup de gens ont d j respir dans cette pi ce Au centre il y a une table basse avec des mag
4. de sa chaise Quand on le regarde il vous sourit Il semble 20 pr t engager n importe quelle conversation Il doit tre la pour vendre quelque chose Les autres patients ne font pas attention lui Je regarde nouveau sur le magazine en papier glac la photographie de l ex fianc e de mon ami Elle est belle Pas trop belle On sent que ce n est pas la photographie de magazine qui la rend belle ainsi Elle a de longs cheveux bruns de jolies jambes les traits r guliers de grands yeux et une peau bronz e Elle respire la sant Quand on va chez un m decin dans la salle d attente le corps est embarrassant on est l cause de lui Quelque chose ne va pas La plupart des gens dans la salle d at tente n enlevent pas leur manteau pourtant il fait chaud 21 Je remontai la terrasse sous le coup d un terrible sentiment d oppression d touffement Je men voulais de ce que je venais de voir j en voulais a mes amis de c der si facilement l invective parce qu il me semblait qu ils trahissaient ainsi leur faiblesse et je m en voulais de m tre choisi ces amis la inquiets impulsifs si loin des camarades id aux que j avais esp r s Je replongeai dans ma bile noire dans ma nausee naus e de la bande de la fusion de la tribu o l on s asperge de l extase d tre ensemble comme des enfants jouent l eau J avais voulu appartenir la tribu j y tais Mais tous Daph
5. er la sensa tion en ingurgitant des charcuteries ou pire en comman dant un plat de boudin noir mets que je trouve absolument d licieux L assistance marque g n ralement sa surprise ou son d go t la plupart des mangeurs de viande pr f rant mourir de faim plut t que d avaler cette sp cialit base de sang de porc cuit Ne comprenant pas moi m me tout fait la nature de cette exception l int rieur d un syst me par ailleurs parfaitement r gl hormis la vanit de me ren dre int ressant j ai fini par en conclure que le boudin du moins th oriquement pouvait tre fabriqu sans induire la mort de l animal Autrement dit le sang du boudin pourrait tre pr lev sur la b te vivante et pour ainsi dire son insu On sait que les populations africaines parvenues au dernier stade de la famine titubant sous la chaleur tirent leur maigre subsistance du sang de leur cheptel encore en vie sucant m me la carotide le suc pourpre etc Un 10 crivain rencontr r cemment m expliqua qu une de ses tantes conseill e par un gu risseur buvait un verre de sang de cheval tous les jours ponctionn directement l curie Ce m me homme que le boudin d becte en d pit de ses origines Sud Ouest avoue aimer de temps autres sucer les tampax usag s de ses ma tresses mais je devie J ai d couvert r cemment que l interdit religieux frappant le porc notamment dans les religions juive et mu
6. h te de se retrouver au soleil dans la maison avec piscine En effet Marie remarqua son teint blanc Il s excusa se rassit son bureau et se mit furieusement taper avec deux doigts sur sa machine Dans une vingtaine de minutes il aurait fini la premi re partie de ce texte que le traducteur attendait Vers 18 h 30 Marc proposa Marie de sortir afin de profiter de cette irrempla able atmosph re de vacances qu a Paris au mois d ao t Ensuite ils iraient diner dans un restaurant de Saint Germain des Pr s en terrasse Ils travers rent le jardin du Luxembourg et s attarderent pres du bassin Des enfants y faisaient flotter de petits bateaux Elle aimait ce bassin cela lui rappelait un peu b tement ses vacances au bord de la mer en Bretagne quand elle tait petite fille De fa on inattendue il se mit pleuvoir Marc 25 Pentra na sous les arbres et ils s embrasserent lentement et longtemps La petite averse chaude s arr ta en m me temps que leur baiser Le restaurant tait desert Ils dinerent a l interieur Les murs taient rouges C tait chic et cossu Le patron tait prevenant le regard pr cis pas un mot de trop Peu apr s qu il eut pris la commande la porte s ouvrit et un homme pr c d de deux femmes couvertes de bijoux trop fard es et trop blondes entra Il portait sur le bras un minuscule chien comme une dame emprunt e porterait un sac main C tait un acteur connu qui avait jou
7. je vois souvent Ils taient tous deux a l poque de jeunes peintres plein d avenir Mon ami a aim passionn ment je crois cette femme que je regarde la surface du papier glac J ai au moins une heure devant moi il faut que je vienne bout de tous ces magazines Je suis la seule d vorer ainsi Certains prennent le premier magazine du tas et le feuillettent longuement la plupart des patients ne font rien regardent dans le vide Quand je vivais seule et que me submergeait ce que j appelais d go t d go t pour ce qui rattache envers et contre tout au terrestre d go t de poss der des cho ses d habiter quelque part d avoir des responsabilit s des faims des envies et pas seulement ce rien limpide comme un paysage de Mallarm Quand me saisissait le d go t de ma chair le d go t d avoir et d tre moi aussi mat rialis e d un loyer payer de coups de t l phone donner de copies a corriger de voiture a mener au garage Face ce poids du quotidien dont les couples peuvent faci lemement s accuser l un l autre rejeter la responsabilit sur l autre leur autre Nettoyer entretenir payer r p ter repeindre repasser face cette esp ce de prolongation ordinaire in vitable et grise du corps qui est le contraire des auras chatoyantes qui entourent l image des stars dans les magazines d glac s qui tra nent dans le no man s land d une salle d attente de n importe quel
8. par la cuisine ce qui tait curieux pour un appartement parisien Elle tait petite sur le seul mur libre une grande peinture repr sentant le corps d un homme nu et g prenait tout l espace Plus loin le salon tr s grand En fait la biblioth que de Marc car ses livres avaient envahi les quatre murs Pour cette raison il lui faudrait bient t prendre un appartement plus grand Marie sentit dans cette remarque une certaine fiert Cet intellectuel brillant tait tr s souvent sollicit pour des col loques l tranger les livres taient sa nourriture Marie laissa trainer son regard sur le canap o elle s assit Elle fut d ue par cet int rieur qui ne correspondait en rien a ce qu elle avait imagin Elle enfon a ses doigts dans un coussin aux motifs Cachemire Marc la rejoignit apr s avoir pr par deux verres de Martini Ils oubli rent leurs verres et Marie se laissa doucement aller Quelques minutes plus tard il lui d crivit en d tail l uvre de cet artiste sur lequel il travaillait Marie coutait sagement Elle n osait pas trop l interrompre Puis il la regarda s rieusement et lui dit qu elle ne pouvait pas rester dormir car la femme de m nage devait passer tr s t t demain matin et que bien s r Marie comprit Elle se r fugia dans les bras de Marc et mit sa main sous la chemise Il sourit Il se leva et lui demanda de t l phoner vers 16 heures le lendemain Ils iraient diner ensembl
9. pas manger de membre de leur propre famille Ni le corps des femmes pri re que soient port s ma bouche les crachats la cendre la terre le m tal la pelisse ti de des petits animaux l alcool le poing l haleine la neige l hostie le sang et le jus sortant des plaies mortelles d autrui solitude dans une ville trang re la nuit tomb e toutes les perspectives de restauration me font monter le c ur aux l vres La chaleur et l humidit ont parfondu les odeurs de poubelles pleines et de cuisines qui rentrent dans la bouche et les narines comme un gaz asphyxiant Je finis par acheter des fruits et m installe seul dans le petit kiosque rep r l apr s midi Je mange par petites bouch es en pensant que je suis des milliers de kilom tres d une pr sence amie KEK dans d autres cas la d pression le d go t de la vie au lieu de prendre la forme aigu et anxieuse de la m lancolie s tablit sous la forme d une sorte de d go t de tristesse lente ou encore se polarise sur l alimen tation C est le cas de ces jeunes filles atteintes de cette affection tudi e notamment par Las gue et d sign e sous le nom d anorexie mentale qui diminuent progressi vement leur nourriture dans une sorte de spiritualisation excessive de toutes leurs aspirations KEE Lorsque j ai bien convaincu tout le monde de mon v g tarianisme phobique je ne d teste pas cr
10. pr alablement pulv ris en poudre rose au mixer gros appareil orange tr s bruyant achet dessein Ma m re cuisinait sp cialement pour moi de la lotte l armoricai ne et non l am ricaine comme je l ai longtemps cru jusqu au jour o il ne fut plus question d en avaler une bouch e Mes parents assistaient impuissants l trange volution de mon app tit disqualifiant Un point de rup ture fut atteint je crois lorsque ma m re enceinte pr para une omelette que j aimais alors bien qu il aurait fallu me torturer pour me faire avaler un oeuf au plat mais qui P coeurait elle au dernier degr a fortiori dans son tat Ce jour l je trouvais a l omelette un fort go t de poisson et je repoussais mon assiette en grima ant Subitement je fus aveugl par une mati re visqueuse et chaude Je com pris quelques minutes plus tard alors que ma m re en lar mes me passait le visage sous l eau du robinet qu exc d e de mon ingratitude elle m avait jet l omelette la figure Je ne me contentais pas prenant de l ge et de l assurance d liminer peu peu la viande le poisson et les oeufs de mon alimentation mais il me semblait naturel que tous les membres de ma famille devaient me suivre sur cette voie J emportais mon repas dans ma chambre si quel qu un avait l audace par exemple d ouvrir une bo te de sardines l huile en ma pr sence la cantine les femmes de servi
11. a i Recettes Les petites publications d Arts Pont Didier P ron syst amp me O ils font cuire le corps du tr pass et puis piler jusqu ce qu il se forme comme en bouillie laquelle ils m lent leur vin et la boivent O la plus d sira ble s pulture est d tre mang des chiens ailleurs des oiseaux KEE Je garde precisement en m moire cette assiette de tomates a la vinaigrette que je refusais obstin ment de manger devant le public interloqu des femmes de service Je devais avoir 4 ans j tais a la garderie o ma mere tra vaillait a l poque pendant l t Je ne sais pas si la volont de me singulariser toute force s tait empar de la tomate comme d un des plus s rs moyens pour parvenir a mes fins toujours est il que je me souviens avec une grande vivacit de la sollicitude inqui te quoique nettement r probatrice des dames a mon gard et des questions pos es ma m re un peu honteuse sur cette prog niture r calcitrante enfant difficile et donc il va sans dire mal duqu Par la suite je me mis d vorer des tomates longueur de journ es En revanche je ne voulais plus entendre parler de viande rouge l exception du steak condition qu il soit hach du blanc de poulet soigneusement d barrass de la peau et des rognons de je ne sais trop quel animal que j avalais sans m cher Je tol rais le jambon mais il fallait qu il soit
12. ans le corps et change brutalement l horizon de la vie le corps retourn contre le corps pour une de ces maladies modernes qui vous ferment les yeux avec la douceur br lante d une fi vre tropicale Confus ment je percevais que ce d go t tait une fa on comme une autre de s en sortir de tracer une limite entre moi et la vie Cette pens e l m apaisa mais s chappa et ce fut un grand effort de la retrouver J avais les tempes chauffees par le sac et le ressac de mes pens es Ma vie cet instant la avait l apparence d un amas de chiens morts putr fi s flottant dans des eaux incertaines 23 Amelie Blai Les fleurs rouges et noires Marie tait une jeune et jolie monteuse de plus en plus sollicit e par des cin astes en vogue qui avaient des amis aux Cahiers du cin ma Elle habitait Bruxelles De passage Paris elle dormait chez son amie Emmanuelle et venait ce jour d ao t de recevoir un appel de Marc Se regardant dans la glace elle se remit une couche de rouge l vres d un rose pimpant achet il y a un quart d heure au Monoprix du coin de la rue C tait leur premi re rencontre amoureuse et il lui avait donn rendez vous 17 h 30 dans son bureau situ deux tages en dessous de son appartement Deux mois auparavant ils s taient rencontr s lors d un colloque Il tait historien de l art Il l avait remarqu e lui avait il dit la fa on de soulever ses longs cheveux blond
13. azines us s 15 Il me semble que souvent ceux qui racontent les his toires oralement ou par crit se vautrent dedans Ils tar tinent leur histoire ils rajoutent des d tails quand ils sen tent que a vous pla t C est peut tre m me un des ressorts du roman faire durer le plaisir Complaisance Je suis la X feuilleter ce magazine en regardant comment les femmes sont habill es Ce ne sont pas encore les pages de la mode Ce sont des femmes qui ont t choi sies car elles ont fait quelque chose de remarquable Elles sont journalistes com diennes elles ont crit un livre mont une entreprise dirigent une maison d dition ou de d coration Cinq femmes peintres retenues la derni re Foire Internationale d Art Contemporain Chacune est pho tographi e aupr s de ses peintures L article les pr sente tour tour en citant leurs propos Le m decin est venu chercher le patient suivant L homme au fond de la salle continue ses bruits de succion et de d glutition C est mon quatri me s jour dans une salle d attente en deux jours Quatre heures au bas mot feuilleter des revues sales dans de petites pi ces aux murs jaun tres au milieu des autres qui comme moi toussent se mouchent s impatientent pas tellement se demandent se comptent et se recomptent entre eux Les gens parlent peu dans les salles d attente Une grosse dame vient d entrer Elle porte une sorte de tailleur cossais rouge El gan
14. bles rien ne nous est pargn Des visages m di vaux en gros caract res c t d un portrait peint par une des jeunes artistes s lectionn es photographi es dans leur atelier S inspire des portraits du Moyen Age Son visage ne ressemble pas celui qu elle a peint un grand visage ovale parfaitement r gulier vu de face d une facture presque na ve qui fait penser par sa p leur un masque ou au Gilles de Watteau Un visage sans doute f minin envelopp d un turban orang sur fond sombre qui regarde le spectateur avec une expres sion de poisson Le v tement est tr s color Le tout d gage quelque chose de v nitien Par endroit des taches comme 17 des ocelles de paon qui font aussi penser aux ornements du peintre Klimt Ces portraits sont des filets souvenir commente l article Il y a des ann es que je n ai pas achet Elle ou ses semblables Je ne veux plus entasser sur ma table de nuit dans les toilettes par terre ces confidences de stars qu on effleure des yeux un soir et qu il faut aller jeter quand la pile est trop grosse dans un container r serv cet usage Plus de visages et de corps magnifiques sur papier glac dans l enceinte des murs qui m abritent Je connais le nom de cette jeune femme artiste Je n ai jamais vu ses peintures je ne l ai jamais rencontr e cepen dant son nom m est familier Je sais qu elle a partag la vie d un gar on que
15. brane des combats mains nues free fight o des mastodontes de l Est s clatent la tronche sous les bravos du public la foudre soudain lui traversant l estomac et remontant l oesophage feux du ciel seigneur presque asphyxi maintenant des visions de cartilages de faces broy es de corps jet s dans des fosses la charpie se sou vient du gar on arc bout au moment ultime r vuls le steak va venir il jouit d un coup KEK O ils font cuire le corps du tr pass et puis piler jusqu ce qu il se forme comme en bouillie laquelle ils m lent a leur vin et la boivent O la plus d sirable sepul ture est d tre mang des chiens ailleurs des oiseaux 9 textes cit s montaigne les essais v s naipaul un chemin dans le monde plutarque manger chair henri baruk psychoses et n vroses I y a des visages qui portent sur eux le dego t Quelque chose de mou l vres retombantes la moue du d go t quelque chose de terne dans le regard Ce n est pas agr able pour les autres cette mine du d go t c est m me repoussant Eprouve t il r ellement du d go t celui qui vous donne l image du d go t Cela peut il tre le hasard si les traits se sont pos s de cette fa on Il y a des visages sur lesquels cette sensation passag re quelque chose vous d go te li e en principe une situation semble s tre fix e Miroirs du d go t Le d go t serait alors un tat durab
16. ce de village Elle a dit bon jour Nous sommes en plein hiver Pourquoi n enleve t on pas les num ros de revues trop usag s les programmes de t l vision p rim s Un certain type de femmes qui parlent de litt rature l apr s midi la radio me d go te J entends trois phrases je les reconnais Les super m meres de la litt rature fran aise Elles parlent de la grande maison de leur enfance qui leur a donn tr s jeune l amour de la po sie de leur p re cultiv de leurs tudes leurs amants leur libert s at tardent sur leur go t aigu pour la litt rature depuis l en fance Egrenent tranquillement leurs banalit s d crivaines intelligentes et s res de l tre vivant pour elles et par elles Elles sont s rieuses parfois graves jamais vulgaires Jamais un mot plus haut que l autre voil ce qui me d go te Persuad es de repr senter une certaine qualit de femmes intellectuelles modernes mancip es Comme des pintades sur un joli perchoir con u par un designer japo nais dans une basse cour du sixi me arrondissement et je patauge dans la boue Elles prennent au s rieux leur corps leurs attouchements leurs d sirs rotiques leur exp rience avec l autre Aucun frein aujourd hui l panchement de ces amours de courtisanes que Maupassant son poque a fait grimacer sous sa plume Evolution de la condition f minine ses personnages parlent en direct interminables intarissa
17. ce voyaient ces simagr es d un mauvais oeil et me mena aient r guli rement de me faire entrer la nourriture non ing r e par les oreilles La vision de mes conduits auditifs d bordant de hachis parmentier ou de raviolis la viande ne me faisait pas rire Ceux qui riaient c tait mes petits camarades gros mangeurs homoncules vocif rants que rien ne r pugnait et qui s amusaient me mettre des morceaux de poisson dans mon verre d eau ou a ouvrir la bouche pleine de langue de b uf m ch semblable un gros tron dirig par erreur au p le nord du tube digestif Je crois que c est la que j acquis d finitivement la convic tion que le meurtre allait tre la seule solution viable pour ne plus tre d rang dans ma placide consommation de coquillettes et de pur e La mise mort des animaux tait d ailleurs chose courante dans la cour de ferme de mes grands parents Le dimanche vers six heures du soir au moment de partir il tait rituel d extirper du chaud foyer o nous l avions contempl m chonnant des poign es d herbes fra ches tout l apr s midi un malheureux lapin qui se retrouvait attach par les pieds et le cr ne fracass d un coup de b ton sans autre forme de proc s D autres fois C tait un poulet qui voyait son week end court la t te tranch e au couteau les ailes continuant de battre Pair d gageant cette trange odeur qui devenait quasi solide lorsque l animal tait plon
18. cience des bienfaits du service public les ragotages honteux sur le train l h pital le m tro les lyc es la m connaissance de ce qui se passe ailleurs aux Etats Unis par exemple Les Am ricains Paris qui ne savent pas un seul mot de fran ais et qui parlent toujours trop fort dans le m tro et qui ne s entendent pas Les abords des villes les Buffalo Grill 31 et les Courtepaille L norme masse m tallique des voitures a Paris dont on n a pas le droit de s tonner La stridence le long pet foireux des scooters Les motards chantres de la libert roulant sur les trottoirs L importance prise par la m t o L importance accord e au temps qu il fait qu il a fait qu il va faire La ferveur religieuse dans le soleil La ferveur religieuse sa mont e actuelle la superstition organis e en morale La rouerie des clerg s de toutes sor tes Voila mes sujets de d go t le 16 f vrier 2003 32 Les petites publications d Arts Pont co Mode d emploi e L association Arts Pont bas e a Pont Croix organise depuis 2000 des manifestations o se rencontrent pr occupa tions artistiques et souci de r flexion sur les conditions de la vie d aujourd hui e Arts Pont dite aussi des petites publications qui accueillent des textes que nous proposent des gens de notre entourage et que nous nous chargeons de faire circuler par des circuits non commerciaux a une chelle amicale et locale Chaque t un ou deux th
19. e de mon psy pendant des mois La m fiance le rapport de forces imm diat le rapport de porcs Mon c libat mais pas ma solitude encore que Les accr ditations que sans cesse c libataire on doit donner aux couples Les preuves fournir que sans histoires de centres a r s de babysitt de coll ge de courses de cours de musique on peut vivre pas si bien que a mais vivre tout de m me La faiblesse de ma volont Mes violents d sirs de conna tre untel ou untel l oubli de l autre untel ou untel qui s y love La persistance de ce d sir quand l autre ne veut pas lui Mon impatience l impatience Mon oubli du temps qui passe Mes longs s jours dans des souffrances inutiles La t l vision oui toute la t l vision et qu on ne me parle pas d Arte ou des films cet cran qui vibre le soir partout montagnes et plaines patelins et m galopoles hlm et h tels particuliers banlieues et c urs des villes Les relais H les couvertures rouges les recettes pour tout les pipes les gratins de l gumes le ventre plat la d couverte des paysages Sur les couvertures rouges les visages d inconnus c l bres qu on doit voir Le suppl ment Argent du Monde dit par un ancien gauchiste Les boucheries chevalines et la belle t te de cheval dor e fris e au dessus du store rouge Le s rieux des acheteurs dans les supermarch s paroxystique No l foie d oie ou de canard Angoisse trag die m me L incons
20. e et cette fois ci en terrasse Marie s vapora sans insister Il y avait de la poussi re dans l es calier la concierge devait tre en vacances 27 Sur la porte de l appartement d Emmanuelle Marie trou va un mot qui indiquait qu elle tait partie pr cipitamment pour une soir e d anniversaire Chartres et qu elle ne ren trerait que le jour suivant Essayant de joindre quelques amis au t l phone elle les trouva d nant au restaurant au bord de la mer ou attabl s dans leur maison de campagne Elle se r fugia dans un caf En feuilletant les pages jau nes d un vieil annuaire la rubrique h tels son regard s arr ta sur la rue Daguerre Ce nom lui plaisait elle savait que c tait la rue o habitait la r alisatrice Agn s Varda dont elle aimait beaucoup les films L h tel s appelait L Atlantique on n tait pas tr s loin de la gare Montparnasse Oui il y avait une chambre de libre Elle fut rassur e Au comp toir de l h tel un jeune homme pakistanais lui sourit et lui donna une cl pour une chambre au 2 tage Elle prit l as censeur Le papier peint du couloir tait d coll par endroits Elle ouvrit la porte de la chambre et sentit une odeur cre La moquette grosses fleurs rouges et noires tait us e et tach e Marie comprit cet instant que son histoire avec Marc tait termin e Le lendemain ils dinerent amoureusement la terrasse d un restaurant italien pres de la C
21. emes sont aussi lanc s en vue d une publication collective para tre l ann e suivante Titres parus Collectif Le petit guide des supermarch s du Cap Sizun Regarder la mer Recettes et d go ts Et puis Henri Sergent Vrac et Ressac Chantal Andro Quatre lettres de Chine Christine Lapostolle La rue du 14 juillet Audierne Yveline M hat De bleus en bleus e Vous pouvez pour plus d informations nous contacter au 02 98 70 44 74 Les images de ce recueil ont t r alis es par Steven Pennan ac h Mise en page Beno t Andro Association Arts Pont t 2003 33 36
22. g dans une bassine d eau bouillante pour la s ance du d plumage et que j associe au parfum f tide des rideaux dans les demeures des vieilles gens et vrai dire de notre corps au r veil Le seul con tact sous la dent de la texture des muscles de ces animaux dont le dernier souffle avait t ravi par mon grand p re homme que j avais toujours estim doux jusqu d couvrir les terribles scen KEK Lebrun fit tout un numero d enthousiasme devant ce plat Ah s cria t il du coo coo Jamais on ne s attendrait a trouver ca Londres Il m rite toute notre attention Chez nous on appelle ca foo foo observa quelqu un Coo coo ou foo foo c est l affaire serieuse de la soi r e On d posa dans mon assiette une motte luisante Je ne pensais pas pouvoir l avaler sans vomir Je la laissai dans mon assiette Personne n y fit attention KEE anniversaire une viennoiserie a la compote appel e pomme pass e dans un four crasseux ayant servi a cuire au moins les repas des dix dernieres ann es sans jamais tre nettoy La bourgeoise maitresse des lieux est une souillon inactive de quarante ans a lapider barbecue chez des amis d amis une sorte de couple alternatif repoussant Le dessert flotte dans l eau d une piscine en plastique rouge des abricots Les gamins mar maille bruyante dont je me plais a imaginer les petits corps allong s sur le grill
23. je les rep re plut t comme un chien de chasse l odeur C est une mati re qui vient de moi et qui me d go te Si j crivais difficilement si je devais choisir chacun de mes mots avant de le poser sur la page peut tre n aurais je pas affaire avec ce d go t Le bon sentiment est l emballage l enveloppe quelconque c est en l enlevant que je trouve comme le joujou dans l uf Kinder Je n achete plus de magazines f minins La presse f mi nine je la feuillette les jours de grisaille et d sceuvrement la maison de la presse la plus proche Le seul fait de saisir une de ces revues chez le marchand de journaux o elles sont toutes rang es multicolores luisantes glissantes gla c es me la fait reposer presque aussit t avec un effleurement de d go t Je ne peux plus acheter des magazines avec des personnages dedans c est fini Ils sont trop l ils sont trop pr s parler sans g ne aucune de tout ce qui ne me regarde pas Il sortent presque Dans une revue d ameublement on s enfonce on entre dans les beaux int rieurs les jardins on est le seul personnage je saisis mentalement la vaisselle j effleure la nappe damass e d une couleur de saison des textes mais on ne les lit pas 14 Tant que j cris fil de la plume c est d go t Ensuite commence l enlevage des mots C est en enlevant les mots que je vois si ce que j cris m appartient Il est difficile de pr ciser ce qui se passe
24. le un fond g n ral sur lequel les autres sensations se font jour Est ce possible Dans la salle d attente du m decin je regarde les maga zines d pos s sur la table basse Vieux magazines sales Effeuill s Nous sommes dans un village l hiver avec des gens g s qui toussent qui crachent qui n entendent plus qui se sont fait accompagner Je ne feuillette pas tous les magazines empiles sur la table basse je choisis Je recher che les femmes belles les pages shopping les confidences d acteurs la mode des id es pour s habiller des noms de boutiques pour quand j irai la ville et quoi ressemblent les mannequins en ce moment crire est dego tant Je l oublie Pourtant le d go t est l Pourtant relire le d but de ce texte qui va sans doute dispara tre au fil du travail vient le d go t devant le magma pas encore tri juste d pos en vitesse et partir de quoi quand j cris j cris Cette tape est in vitable Cette pratique n a pas la consistance aig e de la souffrance elle a celle du d go t D go t de voir tout ce qui sort de vous quand vous ouvrez la vanne criture d go t devant une certaine teneur quand rien encore ne se resserre une teneur de bons sentiments Ils sont l d s que je mets un mot derri re l autre et le travail consiste les chasser vider l criture de cette humeur D tecter les bons sentiments n est pas une affaire de sens du texte
25. m decin j avais une recette un traitement miracle la chambre d h tel La chambre propre muette neutre chauff e et confortable lumineuse o rien ne vous appartient O vous n aurez ni faire votre lit ni d barrasser la baignoire des cheveux que vous y laissez La chambre d h tel avec sa vue sur le fleuve la ville la cath drale la mer avec ses bruits de la rue ses bruits de voisins qui ne sont pas vous que vous ne connaissez pas que vous ne rencontrerez jamais La chambre d h tel comme antidote au d go t Je rentrerai la t te farcie d images et de propos fan s Lambert Wilson la le on qu a t pour lui le passage par un coll ge anglais o on cultivait le m pris du star system Isabelle Huppert apporte toujours un plateau de petits fours dans les r unions de parents d eleves Fanny Ardant sur des chaussures extr mement hautes vantant les bienfaits de la relaxation Loana au Ritz au bras du comte Pozzo di Borgo Estelle Halliday et Jacques Chancel l inauguration du nouveau d cor de l espace Cardin A gauche en tout petit c est Arielle Dombasle toute de strass capara onn e La princesse Brambolini Alice au Pays des Merveilles au bras de son papa Blanche Neige enfin sortie de son dessin anim toutes petites photos noir et blanc sur lesquelles on ne voit presque rien Ils se tiennent par le bras la main le cou la taille rient beaucoup brillent de tous leurs bijoux malgr une m ch
26. n J r me Claude et les autres taient l pour me rappeler le prix payer Prix symbolique monnaie mondaine ch que d allegeance aux croyances du groupe Fais partie de la tribu mon vieux et verse ton cot ou alors ne sois pas des n tres semblaient ils me dire l unisson dans une vision de cauchemar Et vous pourquoi tes vous l leur criais je mentalement parce que je ne voulais toujours pas l cher prise Que cherchez vous Quelle lumi re A quoi bon cette course aux honneurs A quoi bon courir la reconnaissance qui perp tuellement se d robe Mais tr s vite mes questions se tournaient vers moi comme si une partie de mon esprit e t fait proc s l autre A quoi bon avoir cherch avoir trouv une famille d adoption pour la ha r aujourd hui quoi bon avoir d sir tre l avec eux entour d eux et leur ressemblant si C tait pour 22 comprendre que je m tais tromp Et quand bien m me cela serait vrai pouvais je leur en vouloir J avais cru trouver la paix mais j y avais trouv la guerre parce que cette guerre je la portais avec moi et la voyais partout o j allais Je n tais qu un grand sac de sentiments d go tants haine recuite ressentiment aigreur envie jalousie rancune Je n tais rien de ce que j avais voulu tre Alors le d go t de moi m me m envahit comme tombe un diagnostic m dical qui annonce la pr sence d un virus d
27. o d normes steaks sont en train de cuire jouent dedans culs nus Plus tard le papa sort les fruits en roulant des yeux ravis Ils sont bien lav s imb cile au t l phone j ai rappel je suis v g ta rien Le soir l h tesse fi re d elle d pose triomphalement un saladier sur la table sp cialement concoct pour mon bon plaisir des l gumes avec des miettes de thon Je me retiens de lui renverser la pr paration sur la t te pour lui rappeler de quel r gne dans l chelle des tres se situe le thunnus ou thunnos de la famille des Scombrides et moi par la m me occasion r ve avec mon p re la nuit dans le jardin nous creusons un trou pour y enterrer des gens que nous avons tu s ensemble dans des circonstances qui m chappent Sentiment atroce de culpabilit Sc ne suivante curieuse mon p re est allong dans la cuisine mort apparemment la t te dans le four les jambes au dehors Quand je me r veille je suis s r que la seconde partie est fausse mais pas la premi re convivialit en 1972 un avion uruguayen s crasa dans les Andes Deux mois apr s le crash on retrouva des survivants qui n avaient d leur salut qu la consommation des passagers morts de froid Cependant ce recours l an thropophagie ne se fit pas en dehors de quelques r gles de convivialit minimum Les naufrag s issus de la haute bour geoisie uruguayenne convinrent entre eux de ne
28. oire chevaline un brin de vulgarit des dents un ventre impossible nier Celui qui aurait d pouser la peintresse tait ici la semaine derni re nous avons fait de grandes promenades le long de la mer Plusieurs fois il a voqu ces amours peut tre pas si anciennes La jeune artiste photographi e dans le magazine est belle elle a l air pleine de sant Elle porte un short et des baskets un tee shirt blanc elle est accroupie aupr s d une peinture inachev e la photo doit tre prise dans son atelier Un nouveau patient vient d en trer Le m decin a emmen l homme qui faisait du bruit avec sa bouche Tiens Alix Noy avec un diad me il faut oser Et dire que je les ai connus personne ne me croira heureuse ment Pas tous mais certains oui je les ai connus J ai mang leur table je suis all e leurs f tes j ai pass des vacances dans leurs villas de l le de R Personne ne me croira pas m me moi c tait dans une autre vie L homme qui vient d entrer non plus ne nous ressem ble pas Un jeune homme moderne en costume clair et cravate fantaisie qui puise ses mod les chez les pr senta teurs de t l vision Je me demande s il est malade Il a sorti un ordinateur portable et commence pianoter La petite musique nervante de ses touches remplace les bruits de succion de l homme qui a t emmen par le m decin Il est muni aussi d une petite mallette qu il a d pos e au pied
29. om die fran aise De bel les trang res en robes l g res passaient en claquant leurs talons sur le trottoir Ils mang rent de tr s bonnes p tes aux l gumes croquants Marie avait lu dans les pages d un magazine de mode feuillet chez le dentiste qu une star de cin ma tr s connue recommandait fortement ce restaurant D un regard ils quitt rent la table Il h la un taxi qui passait Dans le r troviseur elle vit que le chauffeur les regardait intens ment s embrasser Elle en rajouta un peu pour lui 28 Arriv s l appartement et pass le rituel du Martini Marc entra na Marie l tage au dessus c tait un duplex et lui montra la salle de bain Dans la grande glace qui courait sur le mur elle vit derri re elle un kimono accro ch au portemanteau Marie se retourna et plongea son visage dans le peignoir f minin parfum Elle tait pr te pour rejoindre Marc La chambre tait plut t petite en face du lit s talait sur le mur une s rie de photographies d un artiste allemand tr s cot Marie s ennuya un peu cette nuit l et ne dormit pas tr s bien Son bel amant ne put tromper sa femme Quelques ann es plus tard dans T l rama elle vit sa t te pleine page Un article lui tait consacr L odeur cre de la moquette fleurs lui revint en m moire Comme un l ger d go t Elle se souvint malgr tout de la belle intel ligence de Marc 29 Martine Thomas Bourgneuf Vrac et revrac
30. s sur sa nuque Il tait grand et brun elle aimait les hommes ainsi Ils avaient d jeun une fois ensemble Paris et lui avait aussit t dit qu il tait tr s amoureux d elle Elle en avait t touch e Marie avait presque oubli qu il avait ensuite rajout qu il tait mari et avait un petit gar on de quatre ans Mais c tait l t l pouse tait en vacances dans leur villa avec piscine de la c te m diterran enne Elle dirigeait une prestigieuse galerie d art contemporain Marie se posait bien quelques 24 questions mais l air tait l ger et elle avait envie de se faire plaisir Elle avait mis une robe fleurs d collet e dans le dos et sentait le tissu fr ler ses jambes en marchant Marc ouvrit la porte et l embrassa Elle vit que le bureau tait minuscule et la peinture des murs caill e Une vieille machine crire qui ressemblait un gros insecte tait pos e sur un bureau en m tal gris de style administratif Elle s assit sur une banquette recouverte d une couverture blanche faisant face au bureau Il la rejoignit et l embrassa nouveau plus longuement Elle remarqua qu il avait des l vres puissantes et se dit qu elle aimait cela Il lui expli qua qu il avait beaucoup de travail un texte de plusieurs dizaines de pages terminer pour l dition prochaine d un gros catalogue l tranger et qu il tait en retard raison de sa pr sence estivale Paris car bien s r il avait
31. sulmane cartaient cet animal abject nageant dans l ordure dont le mode d expression favori rappelle le bruit mis par mon g niteur au plus fort de la nuit pour la proximit inqui tante de son go t avec celui de la chair humaine KEE Je sais qu un gentilhomme ayant trait chez lui une bonne compagnie se vanta trois ou quatre jours apr s par maniere de jeu car il n en tait rien de leur avoir fait manger un chat en p te de quoi une demoiselle de la troupe prit telle horreur qu en tant tomb e en un grand d voiement d estomac et de fi vre il fut impossible de la sauver violemment projet en avant par un spasme langue pendue la mati re infecte ce n est pas et pourtant depuis des jours entour d un halo litt ralement anxiog ne la consommation de bi re de gin et de cognac parvenue un degr peu pr s inimaginable plusieurs litres avait mis sa t te l int rieur d un sac en plastique franprix d a c t nou autour le cordon de branchement du magn toscope 11 dans le sac un morceau de viande sanguinolente du boeuf probablement achete la boucherie musulmane en bas nu n en pouvant deja plus d excitation l odeur fade de l animal d pec et l haleine alcoolique au dehors pas un bruit cherchant son souffle une boule dans la gorge la poche plastique lui collant la figure dans la viande et le sang les images sur l cran de t l vision floues travers la mem
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