Dossier de presse
Contents
1. LL on on lt T 4 aiii n lt lt 11 1 UN FILM DE DOMINIK MOLL ms Distribution PR SENTE e oine DOMINIK MOLL AVEC VINCENT CASSEL D BORAH FRAN OIS JOS PHINE JAPY SERGI LOPEZ CATHERINE MOUCHET GERALDINE CHAPLIN DUR E 1H41 2 35 DOLBY SRD Sortie le 7 D cembre 2012 Distibution Presse Cin ma du Parc 3575 Avenue du Parc Montreal Quebec H2X 3P9 t 514 281 5199 M tropole Films Distribution 5360 boulevard St Laurent Montr al Qu bec H2T 1 t 514 223 5511 f 1 e info metropole ilms com Photos haute r solution au http www metropolefilms com T n 1 j i 1 a m N Th x b a se A NS def Ki Adaptation Aa c l bre roman gothique de Matthew G Lewis 1 publi n 1796 lt Le Mo ne raconte le destin tragique s d Fr re Ambrosio gans P agne catholique du XVIIe si cle F E P r F fa af EA la naissance aux portes du couvent des Capucins n p Ambrosio est lev par les fr res e un precigateun apm Sa torur et ecoute p EN LT ENTRETIEN TT EE SE lcd PR 7 DOMINIK MOLL e ENTRETIEN Le roman de Lewis est il pour vous comme pour beaucoup une lecture adoles2. Alain Resnais The Moderns d Alan Rudolph Sur la route de Nairobi de Michael Radford Lamour par terre de Jacques Rivette La vie est un roman d Alain Resnais Les uns et les autres de Claude Lelouch Le voyage en douce de Michel Deville Maman a cent ans de Carlos Saura L adoption de Marc Grunebaum Un mariage de Robert Altman Remember My Name d Alan Rudolph Les yeux band s de Carlos Saura Elisa mon amour de Carlos Saura Buffalo Bill et les indiens de Robert Altman Cria Cuervos de Carlos Saura Welcome to L A d Alan Rudolph On l appelait Milady de Richard Lester Anna et les loups de Carlos Saura Le jardin des d lices de Carlos Saura La Madriguera de Carlos Saura Stress es tres tres de Carlos Saura La comtesse de Hong Kong de Charles Chaplin Peppermint frapp de Carlos Saura Le dernier train de Nelo Risi Le docteur Jivago de David Lean 2011 2005 2000 1993 1987 2010 DOMINIK MOLL R alisateur et sc nariste Le Moine Lemming Harry un ami qui vous veut du bien Intimit Le gyn cologue et sa secr taire CM sc nariste L autre monde de Gilles Marchand LISTE ARTISTIQUE Vincent Cassel D borah Fran ois Jos phine Japy Sergi Lopez Catherine Mouchet Jordi Dauder Geraldine Chaplin Roxane Duran Fr d ric Noaille Javivi Gil Valle Martine Vandeville Pierre F lix Gravi re Ambrosio Valerio Antonia le d bauch Elvire P re Miguel l abbesse S ur Agn s Lorenzo Fr re Andr
3. des ext rieurs tr s lumineux des int rieurs tr s denses tout en adoucissant syst matiquement l image avec des filtres de diffusion Tout cela pour aller dans le sens du romanesque du conte J avais accumul un grand nombre de r f rences picturales ne s agissait pas de les copier mais de se laisser impr gner par un univers particulier II y avait bien s r beaucoup de tableaux de Zurbaran et Velasquez de Goya mais aussi de F ssli dans les visions de cauchemars les gravures de Gustave Dor ses illustrations pour la Bible ou pour Don Quichotte Egalement les photos du d but du XXe si cle de Jos Ortiz Echag e qui a photographi beaucoup de motifs religieux Sans parler des r f rences cin matographiques Vertigo de DOMINIK MOLL e ENTRETIEN Hitchcock Obsession de Brian de Palma Nosferatu de Murnau Le Narcisse noir de Powell et Pressburger J ai encourag Patrick Blossier le chef op rateur ne pas avoir peur d une certaine artificialit d accentuer le c t imaginaire de cette histoire La musique contribue galement I ambiance par ticuli re du film D s l criture du sc nario je sentais que le film appelait beaucoup de musique D ailleurs Le Moine par sa th matique son ambiance et ses personnages a un c t tr s op ra J ai eu la grande chance de pouvoir travailler avec Alberto Iglesias Je connaissais surtout les musiques qu il av
4. s Leonella Fr re 0 LISTE TECHNIQUE R alisation Producteur Sc nario Musique originale Image Prise de son Costumes D cors Montage Montage son Mixage Casting le assistant r alisateur Directeurs de production Producteur associ Dominik Moll Michel Saint Jean Dominik Moll et Anne Louise Trividic d apr s Le Moine de Matthew G Lewis Alberto Iglesias Patrick Blossier Fran ois Maurel Bina Daigeler Antx n G mez Fran ois Gedigier Sylvie Lager G rard Hardy Olivier D Huu Emmanuelle Prevost Thierry Verrier St phane Riga et Jordi Berenguer Alvaro Longoria O par 0 Lun O 0 0 2 gt 0 O O a
5. Gino de Samuel Benchetrit Potiche de Fran ois Ozon Le caf du pont de Manuel Poirier C est ici que je vis de Marc Recha Les derniers jours du monde de Jean Marie et Arnaud Larrieu Partir de Catherine Corsini Ricky de Fran ois Ozon Parc d Arnaud des Palli res La maison de Manuel Poirier Le labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro Peindre ou faire l amour de Jean Marie et Arnaud Larrieu Les mots bleus d Alain Corneau Chemins de traverse de Manuel Poirier Janis et John de Samuel Benchetrit Dirty Pretty Things de Stephen Frears Rencontre avec le dragon d H l ne Angel Les Femmes ou les enfants d abord de Manuel Poirier Te quiero de Manuel Poirier Harry un ami qui vous veut du bien de Dominik Moll Une liaison pornographique de Fr d ric Fonteyne La nouvelle Eve de Catherine Corsini Western de Manuel Poirier Marion de Manuel Poirier la campagne de Manuel Poirier Ciudad baja de Jesus Franco La petite amie d Antonio de Manuel Poirier CATHERINE MOUCHET Elvire L autre Dumas de Safy Nebbou L arbre et la for t d Olivier Ducastel et Jacques Martineau Dans tes bras d Hubert Gillet Elle est des n tres de Siegrid Alnoy Petites coupures de Pascal Bonitzer La repentie de Laetitia Masson Rue des plaisirs de Patrice Leconte Le pornographe de Bertrand Bonello HS hors service de Jean Paul Lilienfeld Mortel transfert de Jean Jacques Beineix Les destin es sentimentales d Olivier Assayas Exten
6. Le film est donc effectivement plus amoureux moins sexuel que le roman C est l histoire d un amour tragique Le film n en perd pas pour autant son c t ludique On sent un vrai plaisir jouer avec les l ments du genre Le d fi tait de trouver le bon quilibre entre l intime et le c t plus spectaculaire du genre Donc donner de la v rit et de la profondeur aux personnages sans perdre ce plaisir tr s premier degr qu il soit visuel ou narratif qui m avait tant plu dans le roman Je voulais profiter pleinement de la richesse visuelle du d corum gothique et catholique diable procession inquisition crucifix fant mes cimeti res souterrains corbeaux scolopendre myrte magique Le folklore quoi Le plaisir du roman feuilleton Les situations et les per sonnages arch typaux vont galement dans ce sens la m re sup rieure que Geraldine Chaplin incarne de mani re savoureuse est l arch type m me de l ab besse cruelle et sans c ur et on jubile de sa cruaut J ai galement pris beaucoup de plaisir travailler sur la conception et la mise en place de la procession de d cider dans quel ordre les personnages apparaitraient les p nitents les hommes bougies Mais aussi d imagi ner cette procession en montage parall le avec le che minement d Ambrosio qui va retrouver Antonia Ou de faire intervenir la s r nade de Lorenzo en contrepoint un peu ironique aux crimes qu Ambrosi
7. cit la cr ation d un univers de conte Cette libert m a plu m me si je me suis norm ment document sur l Espagne catholique et l Inquisition que jai lu des dizaines de sermons et de pr ches de l poque J avais besoin de m en nourrir de dessus pour pouvoir m en affranchir en connaissance de cause a des contresens historiques dans le film comme celui de voir des fr res Capucins vivre dans un riche monast re Cistercien mais ce sont des choix qui servent l atmosph re du film La coh rence de ce monde fantasm prime sur la v racit historique Le Moine n est pas la reconstitution de la vie d un personnage r el C est plus Don Quichotte que Napol on C est ce qui m a s duit Est ce aussi pour cela que vous n avez pas h sit tourner le film en fran ais alors que l action se passe en Espagne partir du moment o on se situe dans un univers fan tasm les personnages peuvent tre espagnols et parler fran ais Cela devient une convention qu on accepte sans probl me Peut on d finir le film comme un drame gothique Il faut manier le terme gothique avec pr caution Il a t tellement utilis toutes les sauces qu il peut pr ter confusion Mais dans le sens de litt rature gothique cette litt rature de l effroi qui se nourrit des r ves et des cauchemars alors oui la lecture ce livre foisonnant semble compliqu adap
8. tement Et quand il sent sans se l expliquer que son vide affectif peut tre combl par Antonia il DOMINIK MOLL e ENTRETIEN est attir comme un papillon vers la lumi re Du coup c est un personnage moins m prisable m me s il commet des actes qu on ne peut que condamner et beaucoup plus tragique Il y a de la trag die grecque dans le roman certes un c t dipien mais Lewis s amuse plut t avec et la r solution sort un peu comme un diable de sa bo te Dans le film on va vers le vrai tragique Il n chappe pas son destin En fait le film raconte l histoire d un homme que le Malin essaie de pi ger mais qui finit par se pi ger lui m me parce qu il est en manque de quelque chose que la religion n a pas suffi combler L histoire d un homme qui n a jamais connu sa famille et qui quand il la trouve la d truit et se d truit lui m me Par ignorance Le film joue donc moins sur la tension sexuelle da vantage sur l motion Oui et cette motion passe par la relation avec Antonia Dans le roman elle n est aux yeux d Ambrosio qu un objet sexuel Dans le film les r ves pr monitoires d Ambrosio conf rent Antonia un statut particulier ils la d signent d j comme une personne part L enclin d Ambrosio d passe l attirance sexuelle c est un d sir de fusion il sent sans le savoir que c est travers elle qu il va retrouver ce qui lui a toujours manqu
9. ait compos pour les films d AI modovar et il me semblait tre le compositeur id al et pas seulement parce qu il est espagnol Sa musique am ne aussi bien de la puissance que de la d lica tesse et contribue beaucoup cet quilibre entre le spectaculaire et l intime entre le genre et l motion Je lui suis particuli rement reconnaissant pour la musique de la sc ne finale dans le d sert Pour accompagner le dernier face face entre Ambrosio et le d bauch interpr t par Sergi Lopez j avais imagin une musique grin ante ou dissonante pour signifier de mani re probablement un peu trop ostentatoire qu on n tait pas loin de enfer Alberto Iglesias a pris le contre pied complet et a compos une sarabande pour alto et piano qui dit tout le contraire de l enfer et donne la sc ne une grande m lancolie accentuant tout ce qu Ambrosio a perdu ou n a jamais connu Lorsqu il me l a fait couter Alberto s en est presque excus sachant que j avais imagin autre chose mais il tait vident que c est lui qui avait vu juste car l motion tait imm diate Je voudrais revenir l id e de retenue On la retrouve aussi dans le jeu des acteurs et on d couvre un Vin cent Cassel qu on ne soup onnait pas Il a une sorte de candeur touchante et campe un Ambrosio ha bit d une grande int riorit Vincent Cassel en Am brosio c est votre id e L id e de Cassel vient de Michel Saint Jean l
10. ance pour cette imagerie Comme s il tait reconnaissant la religion d tre une telle mine non seulement d images mais aussi de fiction Et je le comprends J ai donc trouv dans le roman la promesse d une alliance entre plaisir de narration et plaisir visuel La promesse d un vrai plaisir de cin ma C est la premi re fois que vous vous aventurez sur le terrain du film d poque En aviez vous envie depuis longtemps Je m tais toujours dit Jamais de films d poque Trop lourd trop cher trop contraignant trop tout Mais en v rit depuis un moment j avais envie d ex plorer des univers hors du monde contemporain J avais un temps envisag l adaptation d un roman de Wilkie Collins Basil qui se situe mi chemin entre le roman gothique anglais et le roman policier une his toire de vengeance assez tordue dans une atmosph re terrifiante incertaine Les lectures qui retenaient mon attention avaient ce genre d l ments Et puis avec Le Moine on est dans un film d poque assez particulier plus proche de Frankenstein ou de Dracula donc d un r cit fantasm qui s aventure du c t du r ve et du cauchemar Le souci d exactitude et de reconstitution historique est finalement secondaire on a beaucoup plus de libert s D ailleurs il est impossible de dater l action du roman qui est plein d anachro nismes et qui s en contre fiche Ce qui prime c est le plaisir du r
11. c lui m me dans le r le d Ambrosio se contentera d en faire une adaptation litt raire tr s proche de l original Le Moine de Lewis racont par Antonin Artaud En 1972 sc naris par Luis Bu uel et Jean Claude Carri re Le Moine sera une premi re fois port l cran par Ado Kyrou avec Franco Nero et Nathalie Delon Quant Lewis apr s Le Moine il se tourne vers le th tre crivant de nombreuses pi ces Mais sa r putation d auteur reste marqu e par son unique roman et sa scandaleuse cr ature tel point qu on l appelle souvent Monk Lewis Lors d un voyage la Jama que o son p re lui a l gu des plantations il contracte la fi vre jaune et en meurt 43 ans Livre disponible dans la collection Babel Actes sud Je suis bout de forces Mes os sont bris s Mon me est boulevers e Reviens et d livre mon me Sauve moi en raison de ton amour Je songe toi sur ma couche Mon me se presse contre toi Ta droite me sert de soutien Prot gez moi des ouvriers du mal Voici qu ils guettent mon me Ils reviennent au soir ils r dent par la ville Tant qu ils n ont pas leur so l ils grondent Tu me tires du gouffre tumultueux De la vase du bourbier Et moi je chanterai ta force J acclamerai ton amour au matin Oh ma force pour toi je jouerai Oui c est toi ma citadelle Le Dieu de mon amour d apr s le Livre
12. cente que vous avez d couverte comme un livre d fendu Non je ne lai pas lu adolescent mais il y a quatre ou cinq ans Je connaissais la r putation sulfureuse du roman je savais qu il avait fait scandale lors de sa publication en 1796 mais il faut dire que cet aspect scandaleux s est largement estomp aujourd hui Ce n est d ailleurs pas ce qui fait l int r t premier du livre dont le contenu para t aujourd hui beaucoup plus ludique et moins choquant que par exemple certains romans du Marquis de Sade qui tait contemporain de Lewis D ou vient votre envie den faire un film D abord d un grand plaisir du r cit du romanesque qui s appuie sur un m lange de romantisme et de fan tastique de th mes dipiens et faustiens d espa gnolades et de tonalit s shakespeariennes Lewis brasse tout cela avec d lectation sans complexe Il ne faut pas oublier qu il avait 19 ans lorsqu il a crit Le Moine on sent qu il fonce t te baiss e sans se poser de questions C est cette fougue qui fait la force du roman mais qui lui donne probablement aussi ses limites La seconde chose tout aussi importante est la force visuelle du roman son pouvoir de susciter des images comme le disait Andr Breton Pour cela Lewis puise all grement dans l imagerie du gothique anglais mais aussi dans celle du catholicisme espagnol On sent d ailleurs chez lui malgr son anticatholicisme une grande fascination et attir
13. des Psaumes 17 VINCENT CASSEL Ambrosio A Dangerous Method de David Cronenberg Black Swan de Darren Aronofsky Notre jour viendra de Romain Gavras A Deriva de Heitor Dhalia l ennemi public n 1 de Jean Fran ois Richet Mesrine l instinct de mort de Jean Francois Richet Les promesses de l ombre de David Cronenberg Ocean s 13 de Steven Soderbergh Sheitan de Kim Chapiron D rapage de Mika l Hafstrom Ocean s 12 de Steven Soderbergh Agents secrets de 06 Blueberry de Jan Kounen Sur mes l vres de Jacques Audiard Le pacte des loups de Christophe Gans Les rivi res pourpres de Mathieu Kassovitz Dobermann de Jan Kounen L appartement de Gilles Mimouni Adult re mode d emploi de Christine Pascal La haine de Mathieu Kassovitz D BORAH FRAN OIS Valerio London Nights d Alexis Dos Santos Mes ch res tudes d Emmanuelle Bercot TV Fais moi plaisir d Emmanuel Mouret Le premier jour du reste de ta vie de R mi Bezan on Les femmes de l ombre de Jean Paul Salom Lete indien dAlain Raoust Les fourmis rouges de Stephan Carpiaux La tourneuse de pages de Denis Dercourt L enfant de Jean Pierre et Luc Dardenne JOS PHINE JAPY Antonia Neuilly sa m re de Gabriel Julien Laferri re Les mes grises d Yves Angelo ROXANE DURAN S ur Agn s 17 filles de Muriel et Delphine Coulin Le ruban blanc de Michael Haneke SERGI LOPEZ le d bauch Carte des sons de Tokyo d lsabel Coixet Chez
14. e contraire de la vie Vous ne semblez pas tr s port sur la religion t duqu dans des coles religieuses jai fait ma communion j ai fr quent les glises je connais tout a par c ur La religion quel que soit le culte est une magnifique 13 m taphore des r ves de lhumanit Mais comme pr cepte de vie je ne trouve pas que ce soit une attitude tr s coura geuse C est beaucoup plus difficile de se dire qu il n y a rien Je ne peux pas r gir ma vie en fonction d une religion C est donc un r le expiatoire pour vous Non Mais participer un film qui pose ces questions l m int resse Ambrosio est il pour vous un personnage r aliste Je le trouve beaucoup plus proche de la r alit que beau coup de personnages de h ros est tr s humain Au final il ne s agit pas de Dieu ou du diable mais juste de la vie Ambrosio est confront ses propres contradictions Il ne peut pas faire autrement Et quand il y va il y va mille fois plus que tous les autres d s le jour o il go te la chair et qu il comprend que le carcan religieux qu il s est impos ne suffit pas remplir sa vie aurait peut tre pu vivre cet amour plus sereinement VINCENT CASSEL e ENTRETIEN Vous tes s r Bon c tait sa s ur d accord Mais il tait amoureux De toute mani re tout a c est la faute de leur m re Qu il tue Oui Tout ici est imb
15. e producteur du film Tr s vite Michel a dit Moi je n en vois qu un pour faire le Moine c est Cassel J tais un peu r ticent Je me posais d abord la question de l ge du person nage ne devait il pas tre beaucoup plus jeune Aujourd hui je ne sais m me plus pourquoi j tais bloqu sur cette question d age je n arrive plus l imaginer jou par un autre acteur que Vincent Et puis le statut de Cassel me faisait un peu peur De loin je n tais pas DOMINIK MOLL e ENTRETIEN s r qu on puisse trouver tous les deux un terrain d en tente Mais c tait idiot de ne pas se rencontrer Il a lu une version encore brute avant qu Anne Loulse inter vienne Et il a dit oui tout de suite tr s directement Apr s jai laiss passer presqu un an le temps de la r criture avant de le recontacter et malgr cela il a redit oui imm diatement J al donc compris qu il tait pr t jouer le jeu Qu il me faisait confiance qu il voyait bien que je lui proposais quelque chose de diff rent dans le travail de ce qu il avait d j fait Et que a lui plaisait que a l amusait m me qu il sentait aussi peut tre que a pouvait lui apporter quelque chose Et du coup cela s est tr s bien pass Il allait compl tement dans le sens de ce que je lui demandais Comment demande t on Vincent Cassel de jouer avec retenue Je me souviens qu la toute premi re rencontre je lui ai fait part un
16. it Et d ailleurs je n al toujours pas compris s il tait croyant ou alors pas du tout Peut tre qu il se pose la question Et que a le fascine Propos recueillis par Harold Manning LE MOINE DE MATTHEW GREGORY LEWIS LE MOINE LE ROMAN DE MATTHEW GREGORY LEWIS Lorsque Le Moine de Matthew Gregory Lewis est publi en Angleterre en mars 1796 il provoque un scandale La cri tique bien pensante se d cha ne le jugeant blasph matoire et immoral Coleridge d clare que tout parent voyant sa fille ou son fils avec ce livre entre les mains a de bonnes raisons de bl mir Car un roman est cens instruire se doit de promouvoir la vertu non le vice L histoire d un Fr re Capucin qui c de ses pulsions sexuelles et commet d abominables crimes un livre qui d crit une abbesse criminelle r cidiviste et apparition sanglante d une nonne d froqu e ne peut que corrompre la jeunesse anglaise Le spectre de la R volution fran aise n est pas loin et on soup onne ce genre d crits antireligieux de l avoir foment Le public ignore ces mises en garde et le succ s est imm diat Les r ditions du livre se suivent rapidement jusqu ce qu en 1798 Lewis soit contraint d expurger le roman de ses passages les plus litigieux Cela fait grimper le prix des pre mi res ditions qui continuent se vendre sous le manteau Le scandale est renforc par le statut de Lewis qui malgr s
17. ns cette direction vers quelque chose d extr mement minimaliste D s que j avais un regard il me disait Qu est ce que tu as fait l Je ne sais pas Refais le Non C est mieux sans J essayais d etirer les choses pour qu il soit content mais il trouvait toujours me dire L tu as tourn la t te trop rapidement et tu as pris l objet trop vite sur la table Rien ne devait tre fait sans y penser J avais l im pression de faire du tai chi pendant les prises Il 2 compl tement baiss mon rythme qui est assez solaire assez nergique 61215 oblig de r primer ce qui m est na turel dans le jeu Mais c tait vraiment agr able Je le lui ai dit la fin du tournage Je crois que j ai appris quelque chose avec toi J ai appris tirer le temps Jai d couvert des zones de jeu que je ne connaissais pas C est ce qu il a fait dans d autres films avec Laurent Lucas par exemple et le r sultat l cran est magnifique J ai appris m aban donner un style de jeu dans lequel a priori je n tais pas du tout mon aise Dans certaines sc nes je n y arrivais vraiment pas existe des moments o l acteur chappe son metteur en sc ne c est toujours une partie de ping pong entre eux Du coup cela donne une teinte impr vue VINCENT CASSEL e ENTRETIEN t4 ces s quences Je crois que Dominik aime bien cela aussi On ne pe
18. o vient de commet tre Ce sont ces allers et retours entre l intime et le spectaculaire qui cr ent l ambiance particuli re du film Cette singularit ne vient elle pas aussi du fait que m me dans les moments les plus spectaculaires on sent toujours une rigueur une retenue comme si la folie restait sous contr le Il est vrai que j aime bien le principe de la folie contr l e Et j ai probablement une tendance naturelle aller vers une certaine aust rit Par moment j aimerais bien m en affranchir et avoir un style catholique flamboyant comme un Coppola ou un Fellini mais le naturel reprend le dessus Ayant grandi outre Rhin je dois tre d avan tage catholique allemand que catholique italien Pouvez vous nous parler du travail sur l image On sent que vos go ts vous portent aussi bien vers un certain classicisme que vers l exp rimentation vi suelle La devise principale tait de ne rien s interdire J ai fait de tous les proc d s qui pouvaient tre int ressants pour le film et lui conf rer ambiance que je souhaitais lui donner essentiellement des proc d s traditionnels utilis s depuis la p riode du muet ou vertures l iris Surimpressions images monochromes changements de lumi re l int rieur d un plan matte paintings Mais sans renoncer des proc d s plus modernes telle que la cam ra thermique Nous avons beaucoup travaill sur les contrastes
19. on jeune ge fait partie de establishment politique Fils unique de bonne famille il est destin une carri re de diplomate mais se passionne tr s t t pour la litt rature En 1792 17 ans il s journe plusieurs mois en Allemagne Weimar o il fr quente Goethe se passionne pour le mouvement du Sturm und Drang qui s l ve contre le rationalisme do minant et pr ne la sup riorit des sentiments et de la pas sion mais aussi pour la Schauerromantik le romantisme de l effroi qui travers de nombreuses l gendes po mes et nouvelles fait se c toyer fant mes et assassins diables et soci t s secr tes En 1794 Lewis est affect l ambassade britannique de La Haye Il y r dige Le Moine en dix semaines dans le but quelque peu surprenant de divertir sa m re a alors 19 ans Le Moine s inscrit dans la tradition du roman gothique anglais mais y occupe une place particuli re Depuis la publication du Ch teau d Otrante de Horace Walpole en 1764 ce genre fait une large part l intrusion du surnaturel dans la r alit De chastes jeunes filles s vanouissent la vue de fant mes dans des ch teaux hant s l architecture gothique Mais la fin la jeune fille a la vie sauve et le sur naturel est toujours escamot par une fin rationnelle Le Moine tout en s inscrivant dans le genre marque une vraie rupture Gr ce l influence allemande revendiq
20. peu directement des doutes que je pouvais avoir par rapport lui Les r les dans lesquels je l avais vu jusqu alors c tait toujours des personnages qui ne doutaient jamais des sortes de bulldozers qui foncaient Et lui tout sourire il m a r pondu En fait vous vous demandez si je peux douter On a rigol et on est partis l dessus Tr s vite il a donn un nom la direction de jeu que je lui demandais le minimalisme germano japonais Parce que la plupart du temps quand il proposait un geste un d placement je r pondais Non reste im mobile Ca devenait presque un jeu entre nous Il disait que pour lui c tait beaucoup plus prouvant de rester assis pendant trois minutes sans bouger que de faire des sc nes tr s physiques Et d une certaine mani re c est bien ce qui m int ressait que se passe t il lorsqu on contraint une boule d nergie comme Cassel a ne pas bouger Cela doit forc ment cr er une tension int rieure qui va se ressentir La folie contr l e dont on parlait tout l heure C est ce que je recherchais pour Ambrosio Et dans la sc ne o il r cite le psaume Antonia qui est je pense ma sc ne pr f r e du film je trouve que cette tension int rieure le rend bouleversant tellement on le sent d pass par le trouble profond qui envahit DOMINIK MOLL e ENTRETIEN i Vi be ENTRETIEN Quand Dominik m a parl du Moine je ne voyai
21. rionnette qu on suit avec ironie mais pour laquelle on a du mal prouver de la compassion C est plaisant la lecture mais jen ai ressenti les limites lors de adaptation C est ce moment l que j ai demand Anne Louise Trividic d intervenir sur l criture pour amener un suppl ment d me Gr ce son travail les personnages ont beaucoup gagn en profondeur D s le d but du film le dialogue met les choses en place Ambrosio a une conviction et un destin lui On n est pas dans le d terminisme sch matique du roman La vraie diff rence c est que dans le roman Ambrosio est victime de sa propre arrogance de sa vanit En gros c est bien fait pour lui Dans le film on est avant tout proche de lui Et la premi re sc ne juste ment crite par Anne Louise et magnifiquement crite pose Ambrosio comme quelqu un qui exerce son m tier avec beaucoup de conviction de sinc rit et d in t grit n y a rien de faux en lui Il croit ce qu il fait croit en ce qu il dit Alors que dans le roman il croyait pas v ritablement C est essentiel car du coup nous croyons en lui Il croit ce qu il fait mais a peut aller tr s loin Bien s r Sa faille ce n est pas sa vanit mais sa propre histoire il a t abandonn enfant C est cet abandon qui conditionne tout le reste Ambrosio a tent de le surmonter gr ce la religion mais sans y parvenir compl
22. riqu de telle mani re que cela ne peut tre qu une trag die La v ritable morale de cette histoire serait I ne faut pas abandonner ses enfants Plus s rieusement cela rejoint quelque chose en quoi je crois v ritablement le seul r el devoir dans existence n est ni la religion ni la politique C est d abord de s occuper de ses enfants Le film se rattache donc quelque chose de tr s simple de tr s accessible On vous d couvre dans ce film avec une intensit et une ma trise renouvel es En fait cela n a pas t facile du tout Je m tais trouv derni rement dans des sujets beaucoup plus contempo rains M me dans des langues trang res j arrivais avoir une certaine libert je dirais Avec Dominik cela a t plus compliqu que je ne pensais Il est tr s attach son texte Tout est crit de mani re tr s pr cise M me les tournures compl tement tarabiscot es il les veut telles quelles 0 avais perdu l habitude Au cin ma on a rarement des textes qui m ritent d tre appris la virgule pr s Bien souvent on rend les choses moins crites dans l nergie du moment Dominik n tait pas du tout d accord Il me l a tout de suite dit et je me suis repris videmment Je me suis mis dire le texte avec pr cision Et je me suis compl tement aban donn sa mani re de faire d tirer chaque instant AU d but il m a forc ensuite je me suis laiss aller da
23. s pas com ment je pourrais me plonger dans un tel projet ayant deux tournages devant moi Mais j avais vu ses films et je les avais trouv s v ritablement passionnants Je me suis dit que je n avais jamais jou de religieux m a sembl vident qu il fallait que je le fasse Je n ai pas toujours de tr s bonnes raisons de dire oui ou non un film c est une ques tion de d sir Et l j avais envie dy aller Connaissiez vous le roman Je ne suis pas un fervent lecteur de litt rature gothique Mais 21 d couvert laura qu avait ce livre Je me suis rendu compte que beaucoup de gens l avaient lu tr s jeunes sans jamais l oublier Bu uel s y tait int ress Je travaillais si multan ment avec David Cronenberg sur A Dangerous Method qui m a dit Mais c est fantastique d en faire un film J adore ce bouquin J interpr tais d ailleurs pour lui un personnage qui est l exact contraire du Moine Otto Gross l l ve de Freud dont la devise tait Never repress anything Ne jamais rien refouler Je me suis retrouv CENT 12 jouer les deux en parall le D un c t un moine qui refuse la chair et de l autre un coca nomane queutard C tait tr s int ressant car pour moi c est le m me sujet peut on se retenir peut on s emp cher Comment avez vous abord Ambrosio C tait trange au tournage d interpr ter le personnage principal en ayant le
24. sentiment de ne pas tre le moteur de l histoire Ambrosio est constamment en train d observer ce qui se passe autour de lui est victime du surnaturel du destin L histoire me semblait il ne venait pas de lui Or dans le film termin ce n est pas ce qui se passe Dans le film Ambrosio agit beaucoup Simplement on ne le voit pas prendre ses d cisions C est comme s il tait m par une force int rieure Vous parlez d un personnage retenu emp ch Ambrosio n a pas t g t par le destin il ne conna t pas ses parents il n a t lev qu entoure par des croyants C est difficile C est quelqu un qui d couvre la sexualit 40 ans a ne peut pas donner quelqu un de totalement quilibr L effet qu un film produit sur le public est quelque chose qui chappe ceux qui l ont fait jen suis persuad Et pour tant ici je me suis rendu compte qu en exacerbant le c t asexu du personnage en le gardant en retrait cela donne au final quelque chose d assez d rangeant C est une ques tion de gestuelle ou de non gestuelle J ai les bras qui ne bougent jamais La voix est toujours chuchot e ou alors d une douceur apprise contrainte par le syst me du mo nast re C est beaucoup trop gain on sent qu il va falloir que a p te Et moi c est justement ce que je pense de la religion en g n ral Vivre avec autant de pr ceptes et de r gles pour moi c est l
25. sion du domaine de la lutte de Philippe Harel Ma petite entreprise de Pierre Jolivet Fin ao t d but septembre d Olivier Assayas Bonsoir de Jean Pierre Mocky Si le soleil ne revenait pas de Claude Goretta Th r se d Alain Cavalier 2011 2009 2008 2002 2000 1998 1995 1993 1990 2011 2010 2009 2008 2007 2002 1999 1997 1996 1993 1989 1988 1984 1983 1981 1980 1979 1978 1977 1976 1974 1972 1970 1969 1968 1967 1966 JORDI DAUDER P re Miguel Catalunya ber alles de Ramon T rmens Lope de Andrucha Waddington La possibilit d une le de Michel Houellebecq Aza a cuatro dias de Julio de Santiago de San Miguel Camino de Javier Fesser Anita n en fait qu sa t te de Ventura Pons La secte sans nom de Jaume Balaguer Larbre de les cireres de Marc Recha Land and Freedom de Ken Loach La febre d or de Gonzalo Herralde Pont de Varsovie de Pere Portabella La teranyina de Antoni Verdaguer GERALDINE CHAPLIN l abbesse Americano de Mathieu Demy Wolfman de Joe Johnston Lapotre de Fernando Cortizo Parc d Arnaud des Palli res Lorphelinat de Juan Antonio Bayona Boxes de Jane Birkin Parle avec elle de Pedro Almod var Berezina ou les derniers jours de la Suisse de Daniel Schmid Roseland de James Ivory Week end en famille de Jodie Foster Le temps de l innocence de Martin Scorsese Chaplin de Richard Attenborough Hors saison de Daniel Schmid I Want to Go Home d
26. ter au cin ma Comment avez vous proc d Dans un premier temps a ne semblait pas si compliqu que cela Dans le roman il y a deux histoires distinctes men es parall lement celle d Ambrosio en Espagne et celle d Agn s avec son amant en Allemagne Rien que g ographiquement c tait clair L histoire qui m int ressait c tait celle d Ambrosio son parcours J ai limin d office la moiti du livre Restait organiser les choses autour de ce personnage Je suis arriv assez vite une premi re version o j arrivais r soudre les probl mes de construction de resserrement trouver des solutions des l ments qui fonction naient dans un r cit litt raire mais pas dans un r cit cin matographique Par exemple dans le roman Vale rio ne cache pas son visage derri re un masque mais simplement sous sa capuche en pr textant une grande timidit ce qui n tait pas tenable dans le film Evidem ment l id e du masque me plaisait aussi parce que cela introduit un l ment visuel trange et inqui tant La difficult d adaptation venait plut t du traitement que le roman r serve aux personnages Dans le roman Ambrosio est vil vaniteux imbu de lui m me et l che devant le danger succombe la vue du premier bout de sein Finalement tout chez lui n est qu appa rence travers lui Lewis r gle ses comptes avec la religion catholique Ambrosio en devient caricatural une ma
27. u e par Lewis il va beaucoup plus loin ici le surnaturel n est plus un effet d illusion d optique il existe vraiment C est l inter vention directe et r elle du diable qui fait basculer le h ros vers le blasph me et la d pravation Ce qui nous m ne une autre r volution chez Lewis point de pudibonderie ou de chastet les pulsions sexuelles sont l et bien l Et plut t que de centrer le r cit autour de l innocente victime il se focalise sur la noirceur du personnage principal Lewis laisse voir un homme impardonnable trop noir et trop faible pour toute tentative de r demption M me de la part du lecteur Lewis oriente le roman de la terreur vers le roman du mal Le succ s du Moine est aussi fulgurant sur le continent qu en Angleterre En Allemagne Hoffmann s en inspire largement pour crire Les Elixirs du diable En France le Marquis de Sade en fait l loge dans son essai Id e sur les romans en 1800 Son influence sur les crivains roman tiques fran ais est ind niable tels Hugo Balzac ou M ri m e L archidiacre Frollo dans Notre Dame de Paris est le fils spirituel d Au d but du XXe si cle c est aux surr alistes fran ais qu on doit la red couverte du roman Ils en font leur livre de chevet Le souffle du merveilleux l anime tout entier crit Andr Breton En 1931 Artaud qui y voit un po me du Mal projette de l adapter l cran ave
28. ut pas compl tement diriger quelqu un ce n est pas ce qu il y a de plus int ressant Le moment o je n ai pas pu aller compl tement dans son sens a finalement donn quelque chose d int ressant et pour lui et pour moi Dominik a une fa on de travailler tr s personnelle C est souvent le cas chez les metteurs en sc ne de qualit Je ne fais pas de comparaisons entre Darren Aronofsky Jan Kounen David Cronenberg ou Dominik Mais lui il est singulier dans sa mani re C est marrant cet esp ce de grand mec Il a beaucoup d humour c est quelqu un qui se marre tout le temps Il est toujours tr s agr able dans le travail Et en m me temps il a une forme de concentration Quand il est dans son truc il a une grande rectitude Je me moquais souvent de lui pendant le tournage A lallemande On la fait l allemande Sur le tournage on tait dans une am biance tellement gothique avec tous ces cimeti res ces crucifix qu au bout d un moment je n en pouvais plus il fallait que je me marre Ce ne sont que des symboles abomina bles Le froid la pierre les corps crucifi s la pri re dans la douleur Tout est tr s raide tr s sec Mais l Dominik tait 15 le premier se poller Je l ai trouv tr s client quand je faisais le con Il est tr s pudique aussi Dans les sc nes o il fallait que les filles se d shabillent il prenait mille pr cautions pour leur demander ce qu il voula
Download Pdf Manuals
Related Search