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1. complications cardio vasculaires de la pilule gt et qui concernent galement des infarctus du myocarde Pour un professionnel tant soit peu au fait du d veloppement pharmaceutique semblable reconnaissance pr coce d une complication quand m me significative ferait d j assez d sordre avec n importe quel m dicament vis e curative Que dire alors qu il s agit l d un produit qui allait exiger beaucoup d imagination juridique pour le forcer entrer dans la cat gorie des m dicaments puisque l vidence il ne 1 Encore que tout soit relatif avec la m dicalisation du corps f minin y compris la notion de complication notoire Au d but des ann es 1980 alors que j achevais mes tudes de m decine dans l un des CHU parisiens les plus r put s j ai d clench un fou rire d une d sarmante spontan it chez l un de mes condisciples nous avions d j le droit de faire des remplacements en voquant comme allant de soi ce potentiel embolig ne des contraceptifs oraux il n en avait simplement jamais entendu parler Bien auparavant alors que je n tais m me pas encore tudiant en m decine j avais eu droit au m me type de r action en voquant les tensions mammaires d ment mentionn es au Vidal et dont souffrent certaines femmes sous pilule mon interlocuteur tant cette fois un studieux chef de clinique pourtant tr s fier de son exp rience en gyn cologie Une quinzaine d ann es plus tard a2. de compte On les a retir s comme principes actifs de la sp cialit contraceptive pour les r introduire comme antidotes des inconv nients produits par la sp cialit en question Aussi bref que dense l inventaire qui pr c de devrait galement inspirer la check list des questions que devrait se poser tout amant l assouvissement de mon d sir m rite t il d exposer ce corps bien aim une telle constellation de risques m me s il n est pas certain qu ils se r alisent Et puis plus important encore n y a t il d autres voies moins brutales d assouvissement pour ce d sir 25 Int J Cancer 1991 49 186 90
3. none bis repetita De fait il allait bient t appara tre qu l instar des progestatifs galement nouveaux utilis s dans les pilules de troisi me g n ration la drospir none rendait compte elle seule d une nette l vation du risque thrombo embolique tripl par rapport au risque d j augment des pilules de deuxi me g n ration Mais outre que le fabricant n avait ainsi pas pris plus de pr caution que ses devanciers pour s assurer qu une modification aussi drastique d un composant n allait poser aucun probl me iatrog ne s rieux il avait de plus fond son discours marketing sur un argument de nature fasciner les utilisatrices les pilules contenant ce progestatif miracle Yaz Jasmine taient les seuls contraceptifs combin s ne pas faire grossir voire provoquer une perte de poids Le scandale d un tel argumentaire pourtant valid par l inertie des autorit s de tutelles pour ne rien dire des gyn cologues et de leurs leaders d opinion tait double au moins e selon le m canisme d j voqu en note 7 c tait peu ou prou la premi re fois en quarante ans de contraception orale que d sormais dot s de produits suppos s contrecarrer cet inconv nient les gyn cologues claironnaient officiellement que la pilule pouvait faire grossir au lieu de renvoyer leur oralit ou leur hypocondrie les femmes qui s en taient d sol es jusque l fa on bruyamment salu e par une mi
4. termes le risque pourtant tangible de phl bite ou d embolie pulmonaire a t un argument promotionnel bien davantage qu un l ment d information qu on aurait pu croire incontournable en vue d un consentement authentique au lieu de dire attention au risque on a attendu pour informer r trospectivement les utilisatrices de se croire autoris leur dire y en n a plus 2 efficacit contraceptive que l on savait id ale de longue date Mais tout cela tait tr s th orique fond sur des arguments minemment r ductionnistes dont l histoire de la pharmacie nous enseigne r p titivement la vanit ce n est pas le fabricant de Vioxx qui me contredira les industriels concern s avaient plus important faire que de mettre sur pied en l honneur de la nouvelle g n ration les tudes pid miologiques lourdes complexes et incertaines qu avaient suscit es les pilules plus anciennes g n ralement d ailleurs l instigation d instances ind pendantes des firmes sinon de l id ologie afin de v rifier en pratique si la belle histoire du contenu en estrog ne optimis se traduisait effectivement par une tol rance elle aussi optimis e Manque de pot et nonobstant cette r ticence int ress e des fabricants organiser la v rification exp rimentale de leurs all gations promotionnelles la belle histoire devait faire long feu Et de la plus piteuse fa on de surcro t tant il est v
5. Toujours bien assez bon pour elles S il est un pisode de la gyn cologie dont nous ne sommes pas encore sortis qui illustre mon propos du chapitre pr c dent cf note 8 selon lequel d s qu il s agit de m dicaliser le corps des femmes n mporte quoisera toujours bien assez bon pour elles c est la contraception orale Pour s en convaincre il suffit de se reporter au tout d but de l ann e 1960 ce moment minent de la m moire f ministe qui voit l introduction sur le march de la premi re pilule vis e contraceptive laquelle associait un strog ne et un progestatif ce moment d intense controverse on partisans et adversaires de cette nouvelle m thode avait tout pr vu ou plut t tout envisag la pilule allait rendre st rile provoquer des mutations g n tiques des malformations f tales ou des cancers faire tomber les cheveux rendre les femmes vicieuses 7out sauf le principal il faudra peine un an pour que soit aper u le potentiel iatrog ne depuis lors le mieux reconnu des oestro progestatifs savoir celui de provoquer des accidents thrombo emboliques dont certains graves et parfois m me mortels Les ann es suivantes allaient montrer que ces effets ind sirables qui touchent les veines et se manifestent surtout par des phl bites ou des embolies pulmonaires mais parfois aussi par des accidents c r braux ne correspondent qu une partie de ce que l on peut regrouper sous l intitul
6. a plus de peur que de mal De plus alors que l inventaire qui pr c de impressionne d j par le nombre et la vari t des effets ind sirables rapport s le mode de traitement de l information tel qu op r par des ouvrages comme Martindale tend minimiser la r alit des intol rances la 2 Sachant que certaines pilules sont au contraire r put es am liorer les acn s 2 L augmentation du risque est nette avec l ge 35 ans et plus et le tabagisme mais elle n est cependant pas nulle chez les femmes plus jeunes et qui ne fument pas 22 Mais protection possible contre les cancers de l ovaire et de l endom tre 23 Par exemple et comme j y avais insist dans mon article de La Recherche quoique le risque de tumeur b nigne du foie soit tr s augment par la pilule il ne rend compte que d un faible nombre de cas car la fr quence spontan e de ces tumeurs est infime dans la population g n rale A l inverse une l vation m me faible du risque relatif de cancer du sein peut se traduire par un nombre consid rable de cas dans la mesure o le risque de base est d j tr s lev dans la population des non utilisatrices L analogie clairante c est qu une augmentation de 50 du RMI ne fait pas grand chose en valeur absolue alors que 0 5 de bonus sur le gros lot de l Euromillion a peut faire un paquet 24 Martindale semble curieusement muet sur un autre risque voqu par la litt rature celui d une exac
7. ainsi qu produire durablement un chloasma entendez ces zones cutan es assez disgracieuses de pigmentation brune au niveau du visage normalement d sign es sous le nom de masque de grossesse comment s en tonner puisque selon le compte rendu triomphaliste de leurs promoteurs les pilules combin es font croire l hypophyse que la femme est enceinte Winckler M Contraceptions mode d emploi Au Diable Vauvert 2003 p 172 17 Le rapport b n fice risque des contraceptifs oraux reste positif que que soit le progestatif utilis c est moi qui souligne nos experts en pharmacovigilance n ont manifestement aucune id e de ce que pourrait tre un rapport b n fice risque compar 18 La meilleure preuve en tant la fa on dont des escroqueries pharmaceutiques sont r guli rement d couvertes aux USA par des associations de consommateurs ou de victimes sur la seule base du Freedom of Information Act c est dire de la possibilit donn e tout citoyen de se faire communiquer l essentiel des documents internes de quelque firme ou administration que ce soit si partir desdits documents des profanes sont capables de reconstituer la tromperie on peut penser que la chose serait dans les cordes de professionnels d ment form s aux arcanes de l audit tels que les inspecteurs des agences sanitaires 6 Effets ind sirables de la pilule Compte tenu de ce qui vient d tre rappel et eu gard gal
8. dre du pr sent livre ces nouveaux progestatifs tendent favoriser les accidents emboliques notamment chez certaines femmes plus ou moins pr dispos es chez lesquelles le risque de thrombose peut tre multipli par cinquante relativement celles qui ne prennent aucune contraception orale Bref et pour r sumer ce n aurait pas t faire preuve d un exc s de prudence que de s interroger tant soit peu s rieusement sur l impact d une innovation aussi consid rable que le changement radical d un des deux principes actifs 11 Pour autant qu ils affichent un minimum de transparence quant leurs liens d int r ts ce sujet il est utile et conforme la loi d informer le lecteur qu au tout d but de cette controverse j avais moi m me t missionn par les fabricants concern s pour faire une analyse critique de l argumentaire pr sent par l administration britannique j ai laiss entendre plus haut qu il tait effectivement lamentable et cette poque j tais en excellente compagnie pour tirer boulets rouges sur les responsables d une alerte aussi pr cipit e cf Reactions 4 Nov 1995 80314763 12 Notamment une pr tendue am lioration du profil lipidique dont les b n fices cardio vasculaires n ont jamais t confirm s l chelle pid miologique 13 BMJ 1997 349 1113 4 14 Sachant par ailleurs que dans un m dicament en g n ral et pour un changement de composant aussi peu actif q
9. e l mancipation f minine la fin des ann es 1980 allait voir le miracle des pilules de troisi me g n ration ou micropilules savoir ces compos s oestro progestatifs qui ne contenaient plus que 20 ug d estrog ne thynil estradiol par comprim Aux dires des fabricants repris en ch ur par la chorale des gyn cologues et jamais contredits par les autorit s de contr le on avait l atteint le minimum minimorum la pr paration optimale qui r duisait presque n ant le risque de thrombose tout en garantissant une 4 Qu on le veuille ou non la reconnaissance du statut de m dicament la contraception orale s inscrit de fa on regrettablement naturelle dans le mouvement de pens e gyn co obst tricale qui s est progressivement impos depuis le XVIII si cle en faisant de la grossesse une situation hautement pathologique 5 L estrog ne utilis tait alors le mestranol il devait tre bient t remplac de fa on syst matique par l thynil estradiol Cette troisi me g n ration qui selon Dolto voit l closion des schizophr nies dans les familles pathologiques 7 Ce serait une bien int ressante tude de cas en marketing pharmaceutique dont on trouverait d autres exemples de reconstituer la fa on dont on a attendu d avoir des compos s cens ment pur s du risque pour attirer l attention des consommatrices sur le potentiel thrombo embolique de la contraception orale En d autres
10. ement d videntes contraintes de volume je me propose dans la pr sente section simplement d esquisser un inventaire des probl mes de tol rance tels que pos s par la contraception oestro progestative sans entrer dans le d tail des r f rences et encore moins des controverses quand elles existent Car ce qui importe ce stade c est moins de distinguer avec pr cision le vrai du faux de d marquer le quasi certain du simplement possible que de montrer quel point la propagande pour la pilule peut faire l impasse sur des questions parfois graves qui tout le moins m riteraient un minimum de discussion et de mise en perspective il n est pas besoin d entrer dans le d tail de toutes les donn es disponibles pour documenter que si gyn cologue m dicale qu elle soit Brunerie Kauffmann se moque tout simplement du monde en affirmant et en le r p tant que les pilules n ont pas d effets secondaires et que le journal Lib ration ne fait gu re mieux en choisissant un tel interlocuteur et en se faisant l cho acritique d une d sinformation aussi effront e En d autres termes l objectif de la pr sente section n est pas de fournir au lecteur une synth se scientifique des probl mes de tol rance pos s par la pilule mais de documenter la mauvaise foi ou l inconscience de ceux qui soutiennent qu il n y en a pas ou qu ils sont mineurs M me sans entrer dans le d tail de l norme bibliographie disp
11. erbation de pathologies auto immunes telles que le lupus Lateef A Petri M Hormone replacement and contraceptive therapy in autoimmune diseases J Autoimmun 2012 38 J170 J6 8 pilule dans la mesure o il les dissodie par grands types physiologiques ou anatomiques sans chercher repr senter de fa on synth tique le v cu individuel des personnes concern es par de tels inconv nients les utilisatrices qui ont fait l exp rience simultan e des boutons des poils de la d prime des tensions mammaires et des saignements intempestifs verront imm diatement ce que je veux dire Ainsi c est super rassurant de soutenir que les progestatifs purs minimisent le risque cardio vasculaire qui dans l absolu concerne une fr quence relativement faible des utilisatrices disons pour fixer grossi rement les id es probablement moins d une sur mille ce qui n est d j pas mal si l on omet de rappeler que pour le m me prix ils augmentent la fr quence des saignements ou des acn s et cette fois ci dans une proportion de femmes nettement plus importante Encore bien pire vant s pour fonctionner seuls donc pour court circuiter le risque des estrog nes associ s dans les pilules traditionnelles les progestatifs purs provoquent tellement d irr gularit s menstruelles qu on est n anmoins oblig d administrer en sus des oestrog nes bon nombre d utilisatrices Quel b n fice relativement aux oestro progestatifs en fin
12. ite des couillons connus pour leur propension prendre position sur des domaines o ils n ont aucune comp tence connue l examen de la litt rature r v le que ceux des 8 En contradiction avec toutes les r gles de la publication scientifique l administration britannique avait eu l excellente id e d avertir la presse avant le corps m dical en fondant son alarmisme sur trois tudes non publi es dont deux n taient pas encore achev es M me les investigateurs de ces tudes qui sugg raient un exc s de risque avec les nouvelles pilules protest rent quant l exploitation pr cipit e que les responsables britanniques avait faite de leurs analyses pr liminaires Michaels D Doubt is their product Oxford UP 2008 10 Ce n est pas cela qui manque en gyn cologie qui avec la psychiatrie et la canc rologie est l une des sp cialit s m dicales les plus dangereusement li es l industrie pharmaceutique 3 vrais experts qui s obstinent nier le potentiel embolig ne des pilules de troisi me g n ration ont dans leur quasi totalit partie li e avec leurs fabricants Reste que jusqu preuve du contraire les industriels du m dicament ne sont pas suppos s faire la loi et que notamment apr s le formidable rat qui avait marqu la mise sur le march des premi res pilules on aurait pu attendre des autorit s sanitaires un minimum de circonspection avant d autoriser l introduction de compos s aussi nouveaux e
13. n la plausibilit biologique il ne fut pas bien difficile ensuite de cumuler les travaux pour d couvrir que les oestrog nes utilis s dans les pilules avaient un singulier pouvoir de perturber les facteurs de la coagulation en d autres termes le risque cardio vasculaire li la contraception orale tait facilement pr visible r trospectivement et en m decine ou ailleurs il y a normalement toute une jurisprudence pour qualifier de faute ce genre de pr visibilit r trospective L erreur est humaine me direz vous Certes mais l histoire ne s arr te pas l L adage juridique selon lequel nul ne peut se pr valoir de sa propre turpitude ne s appliquant pas au monde pharmaceutique les fabricants allaient tirer parti de ce pr c dent d sastreux pour se livrer d sormais une concurrence f roce autour d un argument cl savoir la quantit d estrog ne contenue dans chaque comprim du pilulier puisqu il avait t rapidement tenu pour acquis que c tait bien ce compos de l association qui perturbait les fonctions de la coagulation sanguine Au cours des ann es et des d cennies qui suivirent on vit donc d gringoler progressivement cette quantit des quelque 150 pg initiaux 50 pg le fameux St diril des ann es 1970 puis 30 ug les pilules de seconde g n ration Et comme la Providence ne craint pas de donner la main d s que le g nie m dico pharmaceutique se met au service d
14. norit activiste on en verra une nouvelle illustration lorsque nous voquerons la pilule abortive RU486 la fin du pr sent chapitre 5 L actualit fournit d autres exemples de la variabilit des informations suppos es pourtant conditionner le consentement des int ress es C est ainsi qu en date du 03 09 12 le site Atlantico fait tat d un nouveau moyen non invasif pour d pister la trisomie 7 utero qui pourrait permettre d viter l amniocent se En effet poursuit l article le seul probl me de cette derni re technique c est qu elle augmente consid rablement le risque de perdre le b b c est moi qui souligne qui l avait dit aussi cr ment aux femmes jusqu pr sent 5 e _ quantitativement d une extr me modestie quelques centaines de grammes tout au plus ladite perte de poids reposait sur un effet diur tique une limination d eau c est dire ce type de m canisme qui n a rien voir avec un v ritable amaigrissement une perte de masse graisseuse et dont l exploitation en toute autre situation justifie les foudres et repr sailles des autorit s mais de nouveau toutes les exceptions la r gle sont b nignes quand il s agit du corps f minin titre accessoire il tait galement fait grand cas des b n fices anti acn iques imput s ces nouvelles pilules toujours selon la m me rh torique quoique les professionnels de sant r pugnent admettre que la contracepti
15. on orale en g n ral puisse donner des boutons effet pourtant archiclassique avec ce type de produits ils ne se sentent plus de joie d s qu ils peuvent promouvoir une pilule au nom de ses effets cutan s cette fois suppos s b n fiques Quoique l imprudence de cette nouvelle contraception ait t patente d embl e et que le surcro t de risque thrombo embolique se f t vite r v l il faudra attendre 2011 pour voir l agence fran aise du m dicament AFSSAPS qui avait laiss Bayer profiter du discr dit des troisi me g n ration pour promotionner ses quatri me g n ration se fendre d un communiqu anodin sur le sujet sans l assortir d aucune restriction Aux USA l occasion d une action judiciaire lanc e par des utilisatrices il appara tra que le fabricant aurait dissimul aux autorit s des donn es de tol rance alarmantes Mais l argument d une dissimulation ne saurait excuser la scandaleuse et trop durable complaisance des agences sanitaires pour deux raisons au moins d une part parce que lesdites agences ont des pr rogatives tr s larges de contr le et d inspection dont elles n usent qu avec une regrettable parcimonie d autre part parce que d exp rience il est assez difficile en pharmacie d organiser durablement une dissimulation coh rente et convaincante 16 De m me qu est archiclassique la propension des pilules combin es stimuler la pousse des poils
16. onible sur le sujet il est n anmoins n cessaire que le lecteur ait un minimum de r f rences pour v rifier par lui m me si cela lui chante que je n ai pas invent les questions de tol rance qui vont tre voqu es dans la pr sente section l heure actuelle malheureusement je n ai pas connaissance d une synth se raisonnablement quilibr e sur ces questions que ce soit en fran ais ou en anglais Le lecteur int ress par les donn es brutes livr es en vrac ou presque pourra partir de l ouvrage anglo saxon Martindale The complete drug reference disponible en ligne moyennant un abonnement annuel d environ 300 pour un d but de r f rencement bibliographique qu il pourra ensuite largir son gr selon ses centres d int r t Inhabituellement longue pour un m dicament fins non curatives et en principe destin des gens en parfaite sant la section ffets ind sirables occupe une cinquantaine de pages A4 et comprend dix neuf sous sections dont certaines Canc rog nicit Effets sur le syst me cardiovasculaire Effets sur l appareil locomoteu font elles m mes l objet de subdivisions additionnelles En s inspirant du r capitulatif pr sent en d but de section dat du 30 06 2010 et pour faire bref on peut retenir essentiellement e effets digestifs naus es vomissements 1 Peut tre aussi l g re augmentation du risque de maladie de Crohn et de rectocolite ulc ro h morragi
17. que 7 e effets cutan s masque de grossesse acn s borrh e hirsutisme e irr gularit s menstruelles spotting m trorragies am norrh e tension mammaire modifications de la libido e intol rance aux lentilles de contact e c phal es migraine d pression et autres troubles neuro psychiatriques e pathologies cardio vasculaires parfois mortelles infarctus du myocarde thrombose ou embolie accident vasculaire c r bral hypertension art rielle e r tention hydrique prise de poids modification du m tabolisme des sucres et du profil lipidique e anomalies de la fonction h patique voire jaunisse ventuellement li e une lithiase biliaire risque de tumeur b nigne du foie peut tre aussi de tumeurs malignes e perte de masse osseuse notamment avec Depo Provera e augmentation du risque de cancer du sein et du col ut rin Comme j y ai longuement insist dans l introduction de la pr sente section le r capitulatif qui pr c de ne prend en compte ni la fr quence r elle de ces complications ni les incertitudes qui peuvent persister sur la port e de certains des effets pr cit s facteurs de risque notamment Mais m me fourni comme a en vrac il est suffisant pour caract riser comme hautement abusives les all gations cat goriques de ceux qui soutiennent sans rire que les pilules n ont pas d effets secondaires ou encore qu avec ce mode de contraception il y
18. rai qu en mati re de communication de crise galement r7mporte quoi est toujours bien assez bon pour autant que la crise concerne le corps f minin Par un beau soir d octobre 1995 de m moire un vendredi veille de week end la pharmacovigilance britannique alors dirig e par l un de ces experts qui n auraient pas d par dans notre AFSSAPS allait se fendre d un communiqu sec soutenant que les pilules de troisi me g n ration augmentaient le risque de thrombose et d embolie et que les int ress es ainsi que leurs m decins n avaient qu se d merder ce n tait pas dit textuellement comme a mais comme rien n tait sugg r d un point de vue conduite tenir cela revenait exactement a surtout une fois prise en compte la propension britannique bien connue l understatement L affaire fit videmment grand bruit et comme attendu en pareille esp ce la pol mique aliment e par les professionnels du doute fit rage Presque vingt ans apr s il est encore possible de trouver des experts a fortiori des praticiens pour soutenir que tout a c tait du vent que rien n a t d montr et que la controverse est close argument assez classique chez ceux qui n ont jamais t capable de l affronter quand elle s est ouverte Mais l comme en bien d autres domaines pharmaceutiques il existe un indicateur assez fiable de la direction o chercher pour y voir clair abstraction fa
19. t plus encore avant de laisser leurs fabricants s clater avec une promotion tapageuse qui r trospectivement appara t singuli rement mensong re Plus grave encore on aurait pu attendre d elles une fois l alerte s rieusement confirm e des mesures r elles de restriction l gard de ces nouvelles pilules qui hormis un risque thrombo embolique nettement accru n apportaient d cid ment rien de bien nouveau hormis leur surco t il n en a rien t les autorit s s abritant derri re des b n fices purement th oriques pour justifier peu ou prou le statu quo voire pour promouvoir le remboursement de ces pilules de troisi me g n ration lesquelles en sus de tout sont plus ch res que les autres Passons sur les d tails de cette tragi com die et retenons l essentiel Il s av re que dans leur excitation r duire co te que co te la quantit d estrog ne les fabricants et leurs autorit s de tutelle avaient un peu vite oubli que pour maintenir l efficacit contraceptive de leurs nouveaux compos s ils avaient d se tourner vers d autres progestatifs gestod ne d sogestrel que ceux traditionnellement utilis s norgestrel nor thist rone tynodiol jusqu alors dans la quasi totalit des pilules et qui de l avis g n ral avaient t exon r s d un potentiel thrombo embolig ne significatif Il s av re que pour des tas de raisons pharmacologiques dont l expos d passe largement le ca
20. u un excipient la r glementation pharmaceutique peut se montrer excessivement tatillonne Mais quand il s agit des femmes et de leur sant n importe quelle exception la r gle est d autant plus bienvenue qu elle sera de toute 4 contenus dans les contraceptifs dits pour cette raison combin s Que la pr cipitation int ress e des fabricants et des autorit s se soit sold e par une aggravation de ce qui trente cinq ans auparavant avait d j parasit le lancement des premi res pilules le risque thrombo embolique pourrait facilement tre interpr t comme une ironie du Destin ou un clin d il de la Providence nonobstant les pieuses all gations de tous les amis des femmes on ne joue pas impun ment avec le corps de celles ci ni avec les myst res de la sexuation Jamais deux sans trois dit la sagesse populaire Malgr le coup de semonce par quoi s tait sold e cette nouvelle imprudence l endroit du corps f minin il n allait pas falloir beaucoup plus de dix ans pour r cidiver une fois encore et de la m me fa on exactement Au tout d but des ann es 2000 et toujours gr ce cette m me complaisance des autorit s sanitaires internationales l endroit d une promotion pharmaceutique clairement abusive le Laboratoire Bayer allait mettre sur le march une pilule combin e de quatri me g n ration dont l originalit tenait l introduction d un nouveau progestatif la drospir
21. vec pourtant toute la bibliographie ad quate sous la main je n ai jamais r ussi convaincre l un des plus minents patrons de gyn cologie parisiens que la prise intercurrente d antibiotiques pouvait causer chez la femme concern e un chec de la pilule 2 Ces complications ne sont pas des curiosit s que l on ne trouverait qu au fin fond d une litt rature m dicale confidentielle je connais personnellement une journaliste m dicale dont la s ur est d c d e d une embolie pulmonaire imputable la pilule Comme consultant des principaux fabricants d autre part j ai tr s r guli rement vu des notifications rapportant des accidents cardio vasculaires chez des jeunes femmes Comparativement au nombre de personnes expos es la contraception orale la fr quence des cas signal s reste effectivement faible mais il ne faut pas oublier non plus qu en pareille mati re la sous notification est consid rable 3 Fouassier E Le m dicament notion juridique Tec et Doc Lavoisier EMI 1999 pp 11 et 25 s adressait pas des malades et qu il ne visait la pr vention d aucune maladie en foi de quoi on aurait pu penser que la barri re aurait t pos e tr s haut en mati re de risque acceptable Or il n en avait clairement rien t et la chose tait d autant plus regrettable que par comparaison avec des complications iatrog nes qu on est forc d admettre m me si l on n en comprend pas la raiso
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