Le récit dans les programmes de collège de 2008 Introduction
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1. faire usage des documents dans le cadre d une d marche inductive Ces le ons sont des moments o les l ves sont mis en pr sence des savoirs g n raux sur le sujet abord Elles excluent l utilisation de documents sources complexes comme les textes et privil gient au contraire les supports comme les images qui permettent une identification des faits Ces documents y sont utilis s pour construire des rep res et des images mentales dans l esprit des l ves Ils ne sont pas utilis s pour faire trouver ce que le professeur doit communiquer sous une forme ou sous une autre Au fond il s agit de mettre les l ves en pr sence d un r cit historique g n ral concr tis par des recours concordants des images des v nements des personnages et des cartes Quant aux le ons qui suivent elles s organiseraient davantage sous la forme d un cours dialogu et les documents ne sont employ s qu titre illustratif Cela ne signifie pas qu il s agisse de cours magistral univoque m me si les phases magistrales de la le on r cits et explication du professeur y sont plus importantes que dans les le ons de type entr e certains moments choisis par lui le professeur peut proc der par un dialogue d appropriation qui porte sur les images les cartes ou de courtes citations d un auteur important Il les faits d crire Il fait identifier des points remarquables pour f2. nationale au travers des programmes d histoire en France in S Dessajan N Hossard E Ramos dir Immigration et identit nationale Une alt rit revisit e Paris L Harmattan p 59 73 P Legris 2010 L criture des programmes d histoire en France 1944 2010 Sociologie historique d un instrument d une politique ducative Th se de science politique sous les directions d Yves D loye et de Brigitte Ga ti Universit Paris I Mangez 2008 R former les contenus d enseignement une sociologie du curriculum Paris PUF 162 p N Mons 2007 Les nouvelles politiques ducatives la France fait elle les bons choix Paris PUF 202 p Prost 1996 Douze le ons sur l histoire Paris Seuil 330 p D Raulin 2006 Les programmes scolaires des disciplines souveraines au socle commun Paris Retz 191 p D Raulin 2007 Le socle commun Paris Hachette F Rop et L Tanguy 1994 Savoirs et comp tences De l usage de ces notions dans l cole et dans l entreprise Paris L Harmattan y y y y y y y y y y 3 Laurent Wirth entretien avec l auteure 19 avril 2010 0 Pierre Bourdieu Ce que parler veut dire Minuit 1984 p 111 4 Jean Leduc Viviane Marcos Alvarez Jacqueline Le Pellec Construire l histoire 1998 13
3. Dans ce cadre la Grande Bretagne adopte le core curriculum Le parlement de Norv ge adopte en 2004 un rapport portant sur cinq comp tences de base communes toutes les disciplines Progressivement les syst mes ducatifs des pays d Europe centrale et orientale adoptent ce mod le ric Mangez a montr comment les notions de comp tences et de socle de comp tences se d ploient dans les r formes en Belgique francophone les classifications Jean Paul de Gaudemar Jean Didier Vincent Lettre Philippe Joutard 12 d cembre 2002 AN CAC 2007 0019 article 39 Groupe de relecture des programmes du p le des humanit s au coll ge Rapport d tape 4 avril 2003 AN CAC 2007 0019 article 39 10 Groupe Humanit s Rapport juin 2003 AN CAC 2007 0019 article 39 Il Ren R mond Projet de r novation des programmes de coll ges 5 novembre 2003 AN CAC 2007 0019 article 39 disciplinaires subject based curriculum sont d laiss es d s les ann es 1990 au profit de comp tences transversales plusieurs disciplines competence based curriculum Les projets de r forme du syst me ducatif fran ais concernant les structures mais galement les contenus sont influenc s par la strat gie de Lisbonne adopt e par la conf rence des ministres de l ducation nationale CONFEMEN en mars 2000 Mandat s par le Conseil europ en de Lisbonne ces Ministres ont adopt le 12 f vrier 2001 un rapport soumettre au Conse
4. La fin du CNP reprise en main du circuit d criture par PIGEN L organisation du circuit d criture relevant la fois du CNP et des GETD devient obsol te en 2005 Le CNP avait d j t cart des d cisions minist rielles depuis un an son pr sident Jean Didier Vincent atteint par la limite d ge n est pas remplac C est Dominique Raulin secr taire g n ral qui assure la pr sidence par int rim jusqu au 8 novembre 2005 date laquelle le Haut Conseil l ducation est mis en place Le 21 avril 2005 Laurent Wirth adresse un avis concernant les programmes du coll ge au ministre Le groupe histoire g ographie de l IGEN signale qu il conviendrait de renouveler les programmes du coll ge Cette recommandation est faite suite des r flexions men es par PIGEN et la DEP sur les acquis des l ves nourries par les observations sur la mise en uvre des programmes et les remont es des IA IPR depuis la rentr e 2004 Laurent Wirth en profite pour signaler que les IGEN sont les experts les plus comp tents pour repenser les programmes Plusieurs raisons sont avanc es pour justifier cette demande de r criture e l anciennet des programmes qui datent du GTD Berstein Borne ces programmes dont beaucoup de professeurs sont lass s ne correspondent plus au contexte de 2005 les dotations horaires ont t r duites d une demi heure par semaine depuis sauf pour la classe de Troisi me certains
5. Voir galement la communication de Marc Deleplace lors de cette journ e 12 Plusieurs difficult s se posent alors comment doit on comprendre la d marche p dagogique r cit Celle ci peut pr ter des interpr tations diverses et peut tre tort comprise comme un retour du cours magistral comme le remarque le doyen du groupe de l IGEN Ce retour du r cit de l enseignant ne revient il pas v hiculer une vision hi rarchique descendante entre le professeur et l l ve Si le cours se structure autour de la parole professorale qui donne le rythme impose l organisation de la le on sans y associer les l ves on risquerait de remarquer des proximit s avec le discours d autorit tel que l a d fini Pierre Bourdieu La sp cificit du discours d autorit cours professoral sermon etc r side dans le fait qu il ne soit pas seulement compris il peut m me dans certains cas ne pas l tre sans perdre son pouvoir et qu il n exerce son pouvoir qu condition d tre reconnu comme tel Il doit tre prononc par la personne l gitime le prononcer connu et reconnu comme habilit et habile produire cette classe particuli re de discours il doit tre prononc dans une situation l gitime et dans les formes l gitimes La promotion du r cit pourrait contribuer remettre en question les m thodes actives longtemps pr n es dans les textes offic
6. coll ge ont t remis depuis deux mois par le GE Jean Louis Nembrini adresse une nouvelle lettre de cadrage Laurent Wirth Ce n est plus le GE dans son ensemble qui est concern par cette lettre mais seulement trois IGEN Alain Bergounioux Michel Hagnerelle et Laurent Wirth Ils doivent revoir ces textes pour le 15 avril 2008 afin de v rifier la coh rence des programmes de coll ge avec ceux de primaire Les 5 et 6 juin 2008 le GE se r unit pour la derni re fois afin d apporter un certain nombre de modifications qui tiennent compte des critiques de groupes d int r t d associations de sp cialistes et de syndicats que Laurent Wirth a auditionn s nouveau en mars et avril Dans les programmes d histoire la capacit expliquer est ajout e celle de raconter demande du SNES une liste de rep res est introduite la fin du programme de 3 incluant les rep res acquis dans le primaire demande de l APHG la proposition d tudier les trois monoth ismes en 6 est revue l Islam est replac en 5 critiques de la consultation enseignante et de l IESR pr sid e par Dominique Borne des indications relatives l enseignement du fait religieux dans les programmes d histoire sont ajout es demandes de l IESR des ajouts d histoire du genre et des femmes sont faits demandes de l association Mn mosyne en 3 est ins r e l tude d un mouvement d un r seau ou d un maquis de
7. de Cr teil Danielle Champigny Grenoble Catherine Biaggi Montpellier Jacques Limouzin et Rouen Odile Denier Afin de permettre la coh rence avec les 16 Roland Debbasch Lettre de cadrage relative aux programmes d enseignement de l histoire de la g ographie et de l ducation civique au coll ge 28 ao t 2006 Archives personnelles de Laurent Wirth 17 Liste des membres du GE 18 octobre 2006 Archives personnelles de Laurent Wirth programmes de primaire Laurent Wirth choisit Patrick Fenot IEN EG de l acad mie de Cr teil Chaque IA IPR recommande un ou plusieurs enseignants de coll ge de son acad mie remarqu s lors des inspections trois viennent d le de France Claire Aragau agr g e exer ant dans le Val d Oise Claire Podetti certifi e affect e dans l Essonne et Monique Teston agr g e au coll ge de Vincennes Deux certifi s viennent de province Sandra Hayrault de Lille et Laurent Resse du Havre Laurent Wirth s est efforc de respecter un quilibre entre historiens et g ographes Les deux pr sidents du GE rappellent aux membres du groupe les volutions qu ont connues les curricula d histoire et de g ographie depuis la Troisi me R publique Le GE effectue galement dans le m me temps une valuation des programmes mis en uvre dans les coll ges Pour cela il reprend les conclusions d un rapport de 2005 de l Inspection sur les acquis des l ves ainsi que des comptes rendus de r u
8. jusqu en 2012 et les nouveaux parus au BO l t 2008 Ces transformations peuvent videmment avoir des incidences sur les pratiques p dagogiques du moins sur les attentes des inspecteurs charg s d valuer la mise en uvre des programmes dans les classes Les programmes ant rieurs ont t r dig s par le GTD pr sid par Dominique Borne alors doyen du groupe histoire g ographie de PIGEN et l historien Serge Berstein Ils ont t publi s entre 1995 pour celui de 6 et 1998 pour celui de 3 Les documents occupent une place essentielle la fois dans les programmes et dans les documents d accompagnement Les l ves ont t entra n s lire et donc donner sens des documents des cartes et des images Ils ont appris r diger des phrases simples laborer des croquis l mentaires Les cartes les rep res chronologiques et les documents sont au centre des programmes et en constituent la trame n cessaire Les rep res chronologiques doivent tre m moris s Les documents textes ou uvres ne sont pas destin s simplement illustrer le programme Ils doivent tre tudi s en eux m mes 112 er 2 2 Les textes ou extraits de texte seront lus par les l ves les images identifi es et expliqu es Cette insistance sur le document dans les pratiques p dagogiques est confirm e par Dominique Borne L id e que l on avait c est qu un document n est pas si
9. par le programme 141 de la LOLF consacr l enseignement scolaire public du second degr Le premier des sept objectifs propose ainsi de conduire le maximum d l ves aux niveaux de comp tences attendues en fin de scolarit et l obtention des dipl mes correspondants La LOLF commence entrer en application pour l ducation le ler janvier 2006 Au m me moment la loi du 23 avril 2005 loi de programme et d orientation sur l avenir de l cole op re un tournant v ritable dans la conception des politiques ducatives Son article 9 est consacr au socle commun de connaissances et de comp tences La scolarit obligatoire doit au moins garantir chaque l ve les moyens n cessaires l acquisition d un socle commun constitu d un ensemble de connaissances et de comp tences qu il est indispensable de ma triser pour accomplir avec succ s sa scolarit poursuivre sa formation construire son avenir personnel et professionnel et r ussir sa vie en soci t Ce socle comprend la ma trise de la langue fran aise la ma trise des principaux l ments de math matiques une culture humaniste et scientifique permettant le libre exercice de la citoyennet la pratique d au moins une langue vivante trang re la ma trise des techniques usuelles de l information et de la communication Ces connaissances et comp tences sont pr cis es par d cret pris apr s avis du Haut Conseil de l ducation L acqu
10. savoirs sont obsol tes par rapport la recherche universitaire e De nouveaux programmes sont mis en uvre en primaire programmes Joutard de 2002 et en lyc e GTD Fr mont de 2003 pour les fili res g n rales ceux de CAP sont refondus ceux de STG STI BEP et Bac Pro le seront tr s prochainement ce qui conduit la redondance de certains l ments par rapport ce qui est tudi apr s la troisi me e Les r flexions men es par divers acteurs sur le socle commun conduisent ne plus concevoir le coll ge comme un petit lyc e Dans le livre Repenser l cole obligatoire le CNP sugg re en 2004 que ce socle ne se d finisse pas seulement dans le cadre scolaire car il pose la question de l insertion sociale des l ves Cette logique d ouverture de l cole sur la vie sociale est reprise dans le rapport d octobre 2004 de la Commission nationale pour l avenir de l cole Ces r flexions insistent galement sur la recherche de coh rence entre les disciplines la fois interne entre histoire g ographie et ducation civique et externe e Les pressions europ ennes pour modifier les curricula cf paragraphe supra L arr t du 17 mai 2006 modifie l organisation de l administration centrale du minist re Sont plac s sous le contr le direct du cabinet minist riel les Inspections g n rales les directions et le secr tariat g n ral ainsi que des organismes rattach s et ind pendants dont le Ha
11. terme de la mise en activit son discours couronnant et cl turant l observation des documents Les critiques des pratiques p dagogiques du tout document s appuient sur des Directrice du Bureau des programmes DGESCO entretien avec l auteure 22 janvier 2009 3 Laurent Wirth entretien avec l auteure 26 octobre 2009 3 Laurent Wirth entretien avec l auteure 19 avril 2010 33 Claire Podetti Anick Mellina entretiens avec l auteure 9 juillet 2009 et 12 d cembre 2009 4 Histoire g ographie ducation civique Aide la mise en uvre des programmes pour la 6 CRDP Versailles 2008 148 p 3 Ibid p 17 11 observations faites par cet inspecteur dans des classes mais aussi sur des travaux de la DEPP de 2007 L tude des documents qui fait reculer le magister au profit de la mise en activit instaure souvent une routine Le r cit comme capacit majeure au coll ge est r habilit en r f rence Paul Ricoeur Il doit devenir la matrice de nouvelles pratiques d enseignement Raconter ne signifie pas pour le professeur de revenir au cours magistral traditionnel m me s il n est pas interdit de raconter de temps autre un v nement Mais il s agit de mettre en vidence une structure d nonciation que l l ve est invit s approprier le r cit est une forme fondamentale de l expression humaine Le r cit du professeur est indispensable car il d
12. traditionnalistes Ce ne sont pas du tout les plus novateurs Il faut d crypter Libert c est la libert de revenir de vieilles m thodes qui ont fonctionn un certain moment avec un certain type d l ves aussi Peu importe La libert p dagogique avait t inscrite dans la loi de 2005 C est un article de la loi de 2005 Que ce soit Fillon 8 Jean Louis Nembrini R criture des programmes d enseignement de l histoire de la g ographie et de l ducation civique au coll ge 4 avril 2007 Archives personnelles de Laurent Wirth Jean Louis Nembrini Lettre de cadrage Laurent Wirth 28 mars 2008 Archives personnelles de Laurent Wirth 10 ou de Robien on ne s est pas tellement appesanti sur cette id e de libert p dagogique C est vraiment Xavier Darcos qui a dit de faire attention a vient du cabinet de Darcos c est une vraie volont politique L id e de supprimer les documents d accompagnement est une id e forte on ne donne plus d impulsion sur les pratiques p dagogiques C est le truc qui nous sert appliquer les programmes c est le mode d emploi C est de a dont a voulu se d barrasser Ces ressources pour les programmes du coll ge sont labor es par l IGEN et par les membres du GE La logistique mise en ligne sur le site duscol est assur e par la DGESCO Ces documents ont pour vocation d tre volutifs Des exemples de s quences sont propos s
13. Le r cit dans les programmes de coll ge de 2008 Patricia Legris Introduction S attacher la place accord e au r cit dans les programmes d histoire et de g ographie du coll ge de 2008 en adoptant le point de vue du politiste revient rep rer les acteurs inscrits dans le circuit d criture de ces curricula Certains d entre eux ont privil gi l insertion du r cit comme d marche p dagogique Il s agit alors de revenir sur les tapes de l laboration des programmes pour comprendre comment le r cit est devenu central dans les recommandations minist rielles En cela les dimensions pist mologiques et didactiques du r cit seront cart es au profit de l tude des acteurs inscrits dans le circuit d criture Ces derniers sont principalement les membres du minist re cabinet DGESCO les corps d inspection IGEN IA IPR mais galement les partenaires ducatifs que sont les groupes d int r t repr sentant les enseignants APHG comme association de sp cialistes syndicats et les historiens universitaires Interroger la place du r cit dans les programmes et chercher comprendre comment l accent a t mis sur cette pratique p dagogique est aujourd hui pertinent On constate en effet un changement de la place accord e au r cit et au document entre les programmes de coll ge ant rieurs dont ceux de 5 sont appliqu s jusqu la rentr e 2010 ceux de 4 jusqu en 2011 et ceux de 3
14. a construction de la trace crite La mise en activit est une erreur et s av re st rile Peut tre ne plus mettre le document au centre du programme Le r cit est envisag favorablement d autant que les cours d histoire sont pr sent s comme des cours de langue Des l ments jug s importants par l APHG sont r p t s maintien de la chronologie programmes pr cis sans choix dans les chapitres tudi s programmes disciplinaires s par s pas de r ductions horaires Elle est hostile la construction de programmes partir de notions de concepts Ses repr sentants se montrent favorables une histoire incarn e En janvier 2007 le GE tablit une synth se des auditions usage du document bien qu appr ci des enseignants et des l ves se r v le insatisfaisant Les documents ne sont pas suffisamment exploit s et les connaissances que l on peut en tirer ne sont pas repris par le professeur Cependant aucune pratique p dagogique ne semble v ritablement pr f r e Mais la part qu il faudrait accorder aux documents dans les futurs programmes est plus difficile d terminer les universitaires eux m mes tant partag s ainsi pour l histoire A Prost s est d clar ouvertement contre les documents tout en nous communiquant une longue liste de documents incontournables tandis que Jo l Cornette estime qu il faut se fonder sur des documents sources mais partir desquels
15. acad mie choisie par la DGESCO pour r aliser ce type d outil p dagogique Les auteurs sont une quipe de onze enseignants de coll ge conduits par un IA IPR de cette acad mie Laurent Le Mercier L ouvrage est compos d une pr face sign e par Laurent Wirth et Michel Hagnerelle pour qui les fiches qui suivent sont une traduction juste des programmes du coll ge puis d un avant propos de Laurent Le Mercier suivi d un nombre cons quent de fiches pr sentant des exemples de s quences Le r cit est voqu dans l avant propos son auteur rappelle que les programmes servent la culture humaniste et les comp tences sociales et civiques mais galement les comp tences transversales dont la ma trise de la langue fran aise La nouvelle d marche p dagogique port e par cet IA IPR consiste en un retour de la parole du magister l enseignant et une d marche inductive pour les s ances introductives Afin de justifier cela une critique des pratiques p dagogiques actuelles est faite Les l ves et les documents deviennent l objet de toutes les pr occupations A partir d une mise en activit sur le document en histoire comme en g ographie l l ve doit construire le raisonnement et le savoir historiques et g ographiques Il y a donc un d centrage complet du discours en classe du professeur vers le bin me l ve document de la le on magistrale au cours dialogu Le r cit du professeur ne vient qu au
16. ainsi que des bibliographies Dans ces ressources pour faire la classe mises en ligne en octobre 2009 la d marche inductive est indiqu e pour la le on d entr e dans le th me Pour les le ons suivantes le principe de libert p dagogique est mis en vidence L enseignant n est donc plus oblig de s appuyer syst matiquement sur des documents le recours momentan au cours magistral n est pas interdit Un cours d histoire de g ographie ou d ducation civique est un moment de construction d un savoir par sa d couverte sa compr hension son appropriation o la parole du professeur prend n cessairement plusieurs formes et plusieurs sens C est dans ce cadre qu il convient de donner une place au r cit proprement dit Tout ne doit pas partir syst matiquement du questionnement sur des documents Le professeur peut raconter lors de son cours le recours l anecdote la biographie d un personnage la description de la vie quotidienne d un individu peut tre un levier tr s utile pour int resser les l ves et leur faire saisir une r alit Le r cit est con u dans l esprit des producteurs de ces programmes comme la colonne vert brale du cours l enseignant structure le cours autour de son r cit et y ins re l tude de quelques documents rigoureusement choisis Autre outil d aide la mise en uvre des programmes un livret publi par le CRDP de Versailles
17. aire m moriser les savoirs vis s Les documents sont alors utilis s comme une illustration rendant concrets les faits abord s et associant des images r elles ou mentales aux mots rencontr s Ils sont des supports de m morisation et peuvent tre eux m mes m moris s Ce dialogue d appropriation est distinguer clairement des dialogues ISIGEN IGAENR Les acquis des l ves pierre de touche de la valeur de l cole rapport n 2005 079 juillet 2005 81 p 1 IGEN Compte rendu de l atelier coll ge 30 mars 2005 Archives personnelles de Laurent Wirth 2 Jacques Limouzin Premi res pistes Notes sur les perspectives du programme d histoire de coll ge octobre2006 Archives personnelles de Laurent Wirth conventionnels de pseudo recherche Que dit ce document Il exclut les rituels pseudo m thodologiques Date Nature Auteur Id e g n rale Ainsi d s les premi res s ances de travail le GE semble s orienter vers un projet davantage centr sur le r cit de l enseignant que sur l exploitation des documents patrimoniaux A la fin de l ann e 2006 le GE proc de aux auditions des partenaires ducatifs syndicats associations de sp cialistes etc et de cinq universitaires Ces historiens Maurice Sartre Professeur m rite d histoire ancienne Universit de Tours Claude Gauvard Professeure d histoire m di vale Paris I Jo l Cornette Professeur d histo
18. e et voque aussi la question des documents d archives qu il serait souhaitable de faire manipuler aux l ves comme les cahiers de dol ances les registres paroissiaux Antoine Prost auditionn le 24 novembre 2006 pour le programme de 3 est le seul des historiens se prononcer nettement en d faveur des d marches p dagogiques pratiqu es Il met une vive critique l gard des manuels qu il juge trop centr s sur les documents Il d fend le r cit de l enseignant n cessaire selon lui un apprentissage de l histoire Le r cit selon cet historien permet de restituer l l ve le sens du temps en lui faisant tudier les causes le d roulement d un v nement et ses cons quences Le document ne doit tre utilis que comme illustration ou compl ment au r cit professoral Le document ne doit jamais tre un point de d part mais soit une illustration pour renforcer la m morisation une scansion pour mettre l accent sur un moment fort soit un compl ment par exemple en appui l analyse d un v nement que l on a d mener de mani re rapide Ce qui est difficile ins rer dans la p dagogie c est la production d un r cit par l l ve qui n a pas encore compris ce que le professeur dit reformuler ce que quelqu un dit est un exercice tr s difficile En se pronon ant en faveur du r cit Antoine Prost reprend des l ments trait s dans son ouvrage Douze le ons sur l histoi
19. iels depuis 1890 les textes officiels recommandent au professeur de ne pas trop parler et de susciter l activit des l ves Le manque de d finition claire du r cit cr erait une tension entre la narration et des objectifs p dagogiques qui souhaitent rendre l l ve actif voir pour cela le socle commun et le d cret du 11 juillet 2006 qui voquent un l ve autonome actif investi dans la vie de la cit M me si les nouveaux manuels qui ne sont qu une traduction plus ou moins fid les du programme insistent sur le r cit le professeur demeure libre de se saisir de la libert p dagogique mise galement en avant dans les programmes pour organiser ses le ons et associer pleinement ses l ves la production du savoir Bibliographie s lective gt L de Cock E Picard dir 2009 La fabrique scolaire de l histoire Marseille Agone 212 p gt M Duru Bellat A van Zanten 2007 Sociologie de l cole 3 d Paris Armand Colin 266 p gt P Garcia J Leduc 2003 L enseignement de l histoire en France de l Ancien R gime nos jours Paris Armand Colin 319 p J Leduc V Marcos Alvarez J Le Pellec 1998 Construire l histoire CRDP Midi Pyr n es 173 p P Legris 2009 Les programmes scolaires d histoire dans l enseignement secondaire in L de Cock E Picard dir La fabrique scolaire de l histoire Marseille Agone p 28 52 P Legris 2009 L identit
20. il europ en de Stockholm 23 24 mars 2001 Celui ci s intitule rapport sur les objectifs futurs des syst mes d ducation et de formation Les ministres se sont mis d accord pour la premi re fois sur trois objectifs communs atteindre d ici 2010 am liorer la qualit et l efficacit des syst mes d ducation et de formation dans l UE assurer que ceux ci soient accessibles tous et ouvrir l ducation et la formation au monde ext rieur Cela passe par les l ments suivants formation des enseignants comp tences de base int gration des technologies de l information et de la communication efficacit des investissements enseignement des langues orientation tout au long de la vie d veloppement de syst mes flexibles pour rendre l apprentissage accessible tous mobilit ducation la citoyennet etc Le rapport de la Commission ducation intitul Sur les objectifs concrets futurs des syst mes d ducation et de formation met l accent sur l importance accord e l acquisition de comp tences Ces d cisions visent promouvoir des comp tences valuables Le d veloppement du benchmarking dans les politiques publiques conduit les d cideurs politiques tre plus attentifs aux r sultats des classements internationaux comme PISA pour l ducation L importance accord e aux comp tences dans les politiques ducatives afin de rendre celles ci mieux valuables est accrue
21. ire moderne Paris VII Gilles P cout Professeur ENS EPHE et Antoine Prost Professeur m rite Paris I pour l histoire contemporaine ont t choisis par Laurent Wirth Ils s int ressent aux questions ducatives notamment Antoine Prost qui est un des sp cialistes en France de l histoire de l ducation et sont sensibles au lien entre enseignement secondaire et enseignement sup rieur Certains ont particip des jurys de concours de recrutement Claude Gauvard a pr sid celui de l agr gation externe d histoire en 1999 et 2000 Jo l Cornette fit partie du jury aux c t s de Laurent Wirth alors vice pr sident du jury pour l agr gation externe d histoire en 2001 et 2002 Maurice Sartre y participa dans les ann es 1980 Parmi ces historiens certains sont membres du comit de r daction de la revue L Histoire c est le cas de Jo l Cornette et de Maurice Sartre Les auditions d universitaires ont lieu en s ance pl ni re Chacun fait des remarques concernant sa sp cialit Jo l Cornette sugg re de concilier approche th matique et tude chronologique programme de 4 Ce moderniste propose de rendre aux l ves l histoire plus famili re gr ce aux documents Lors de son audition il illustre sa d monstration par de nombreux documents Le commentaire de document est l occasion d en montrer la richesse tout en pouvant servir de support au r cit de l enseignant Il pr ne une d marche inductiv
22. isition du socle commun par les l ves fait l objet d une valuation qui est prise en compte dans la poursuite de la scolarit Le Gouvernement pr sente tous les trois ans au Parlement un rapport sur la mani re dont les programmes prennent en compte le socle commun et sur la ma trise de celui ci par les l ves au cours de leur scolarit obligatoire Parall lement l acquisition du socle commun d autres enseignements sont dispens s au cours de la scolarit obligatoire Cette loi est compl t e par le d cret du 11 juillet 2006 La mise en uvre de ces deux textes a pour cons quence que les programmes ne doivent donc plus s organiser seulement autour de connaissances mais galement de comp tences explicites capacit s et savoir faire L histoire 12 Concernant les comp tences lire les travaux de Fran oise Rop et Lucie Tanguy de Dominique Raulin d Eric Mangez 13 Commission europ enne Comp tences cl s Direction g n rale de l ducation et de la culture Bruxelles Eurydice octobre 2001 4 Rapha l Matta L laboration de la loi d orientation et de programme sur l avenir de l cole du 23 avril 2005 DEA de Science administrative sous la direction Jacques Chevallier Universit de Paris IT 2005 235 p scolaire est charg e de contribuer une culture humaniste mais galement de renforcer certaines comp tences transversales comme la ma trise de la langue fran aise d o le r cit 3
23. la R sistance demande de la Fondation de la R sistance de l APHG et de certaines acad mies Dans la perspective d une mise en uvre des programmes commen ant la rentr e 2009 Laurent Wirth devenu doyen du groupe histoire g ographie en 2008 est charg de produire des ressources pour la classe il s agit de documents p dagogiques mis en ligne destination des enseignants Le changement des documents d accompagnement en documents pour la classe a t d cid sous le minist re Darcos Selon la directrice du Bureau des programmes de la DGESCO il s agit de promouvoir par cela la libert p dagogique Tout comme la notion de comp tence celle de libert p dagogique voqu e dans les programmes est polys mique On peut entendre par l plus de choix possibles pour l enseignant qui peut d s lors tenter des exp riences mais une lecture davantage classique peut galement en tre faite Les documents d accompagnement avaient t mis en place l poque du CNP En fait derri re il y a des postures tr s fortes sur la p dagogie Malgr tout il y a des id ologies qui s opposent un petit peu l poque du CNP on tait tr s p dagogiste Avec Xavier Darcos on l est franchement moins rire Tr s tr s clairement On est pour la libert p dagogique des enseignants sachant qu aujourd hui ceux qui se revendiquent de la libert p dagogique sont les enseignants les plus
24. mplement si l on entre dans la pratique de la classe une illustration Les documents c est avec eux qu on fait l histoire et puis un document va tre objet d apprentissage lui m me Le document en soi est une connaissance Intervention la journ e de r flexion sur les nouveaux programmes du coll ge du groupe Contenus Histoire g ographie du SNES le 19 mai 2010 Programmes de 5 et 4 La place du cycle central dans l enseignement de l histoire et de la g ographie au coll ge BO sp cial n 1 13 f vrier 1997 Notes en gras par l auteure i Dominique Borne Entretien avec l auteure 2 avril 2008 Le document n est pas envisag dans le cadre d une d marche illustrative au r cit mais dans le cadre d une d marche inductive les questionnements les r cits partent du document La lecture de l introduction aux nouveaux programmes nuance cette importance accord e au document Le document peut tre utilis selon des modalit s vari es simple illustration entr e dans un th me ou fondement d un travail critique Il convient non seulement de varier les modalit s d utilisation des documents mais aussi d accorder une place au r cit par le professeur sa parole est indispensable pour capter l attention des l ves gr ce un r cit incarn et pour d gager l essentiel de ce qu ils doivent retenir Les programmes sont d sormais pr sent s en trois rubriques connais
25. n s aupr s d acteurs inscrits dans ce circuit d criture Ce travail est issu d une th se de science politique consacr e l criture des programmes d histoire dans le secondaire en France depuis la Lib ration Nous reviendrons tout d abord sur quelques volutions qu a connues le syst me ducatif fran ais durant les ann es 2000 2006 pour nous int resser ensuite aux premi res tapes des travaux du groupe d experts en charge de l criture de ces programmes Nous verrons enfin comment certains producteurs de ces programmes pr sentent le r cit lors de la mise en uvre des curricula I Contexte initial de la commande des volutions du circuit d criture des programmes 2000 2006 3 volutions principales sont ici rappeler 1 L valuation de la mise en uvre des programmes de coll ge L valuation des politiques ducatives devient une pr occupation centrale depuis les ann es 1980 1990 Les instruments des politiques publiques comme les programmes doivent tre valuables afin de pouvoir mesurer leur efficacit de comparer les r sultats obtenus avec ceux d autres pays etc Les programmes sont valu s par le minist re principalement lors Programmes d histoire BO n 6 28 ao t 2008 5 n Ibid 6 L auteure de cet article remercie Laurent Wirth de nous avoir confi ses archives personnelles 7 Concernant valuation des politiques ducatives lire notamment les t
26. nions entre IG et IPR ce sujet Tout comme l avait fait le p le humanit s en 2003 l usage p dagogique du document est critiqu On a survaloris le tout document qui disperse et est source de lassitude foisonnement de documents et abondance de questions font perdre de vue l essentiel et conduisent une d rive de juxtaposition Si le document doit demeurer le pivot central des s quences son approche p dagogique doit tre repens e afin d en faire d couvrir sa port e Le document patrimonial qui donne v ritablement sens au projet de le on est actuellement sous exploit Sa place doit tre retravaill e Les rapports des inspections critiquent la pratique p dagogique qui consiste exploiter des s ries de documents sans donner une trame un lien entre chacun C est pourquoi la question suivante est pos e dans ce m me compte rendu Face l cueil du tout document ne faudrait il pas r habiliter une part de r cit qui donnerait sens aux documents choisis L id e de mettre en avant un r cit qui structurerait les cours tout en recourant l tude de quelques documents est reprise lors des premi res r unions du groupe d experts en 2006 tout comme dans les projets initiaux de programmes pr sent s par Jacques Limouzin Cet inspecteur propose d organiser les chapitres en deux types de s ances les le ons type entr e et les le ons de cours Les premi res consistent
27. on peut produire un r cit historique 26 On constate ce stade un certain flou dans la d finition des pratiques p dagogiques privil gier ID Le produit final un r cit au c ur des programmes promus par les inspections En f vrier 2007 le GE valide un bilan sur les programmes en application et sur les propositions concernant les grandes lignes des programmes venir Cette fois le r cit est au c ur des projets Il faut redonner une l gitimit au r cit historique ou g ographique en lui redonnant une place dans le cours Il faudra dire dans les accompagnements ce que l on entend par r cit en histoire et r cit en g ographie sa structure Il faudrait travailler avec les l ves la construction du r cit en histoire et en g ographie pour leur montrer ce qu est un raisonnement scientifique Le GE entame ensuite des s ances de travail pour crire les programmes Ses membres se r partissent le travail en sous groupes Laurent Wirth conduit le sous groupe consacr aux programmes d histoire Sonia Lehman Frisch jusqu sa d mission en juin 2007 puis des IPR le sous groupe de g ographie et Alain Bergounioux celui d ducation civique Les projets sont r guli rement pr sent s en s ances pl ni res et discut s par l ensemble du GE On constate une ing rence de l ex cutif sur le travail du GE en 2007 et 2008 Le 4 avril 2007 Jean Louis Nembrini alors directeur de la DGESCO ad
28. onne le sens il comporte une dimension explicative et interpr tative et permet d organiser la le on en vitant le catalogue plan tiroirs et la narration purement factuelle La le on r cit doit suivre l nonciation de la probl matique par l enseignant Le r cit de l l ve se fait dans les exercices comme traduction de celui du professeur Cette insistance sur le r cit se retrouve lors de l expos sur le programme d histoire de 5 fait par Laurent Le Mercier lors de la journ e inter acad mique tenue Paris le 2 f vrier 2010 Ce type d v nement est organis par l IGEN et la DGESCO Bureau des programmes dans le cadre du PNP Plan national de pilotage afin de pr senter les priorit s de la formation l chelle nationale et ainsi d harmoniser les formations offertes aux enseignants Lors de sa pr sentation Laurent Le Mercier se dit convaincu que les programmes ne sont pas lourds si on les met en intrigue s ils int grent la dynamique de la discipline Selon cet IPR les contenus doivent tre complexifi s en fonction des volutions historiographiques le r cit du magister c est dire de l enseignant metteur en sc ne des le ons doit tre privil gi Le cours doit tre pr par enti rement l avance lorsque le professeur est dans son bureau Conclusion Cette histoire du retour du r cit appelle plusieurs remarques Les inflexions europ ennes
29. ravaux de Xavier Pons pour le cas de la France et de Nathalie Mons pour les pays de l OCDE des inspections faites dans les classes Les rapports des IA IPR sont ensuite communiqu s synth tis s aupr s de hauts fonctionnaires du minist re Inspection g n rale DGESCO En 2002 Alain Boissinot directeur de cabinet du ministre Luc Ferry adresse une commande au sujet de la ma trise des langages et de la constitution d un socle commun fond sur des valeurs partag es Trois p les d experts sont alors constitu s le p le des sciences celui charg de l enseignement technologique et un troisi me nomm p le des humanit s Dans le cadre de cette commande les programmes du coll ge du GTD Borne Berstein en application depuis les ann es 1995 1998 sont valu s par le p le des humanit s qui regroupe les disciplines suivantes le fran ais les langues anciennes les langues vivantes l histoire et la g ographie les arts et l ducation civique Pr sid par l historien Ren R mond assist de Laurent Wirth IGEN et vice pr sident du p le ce p le est charg de r fl chir la r vision des contenus par rapport aux r formes structurelles en cours d laboration r flexion sur le socle commun Dans un rapport d tape labor principalement partir des observations des IA IPR et remis au ministre en avril 2003 le groupe charg de la relecture des programmes du coll ge signale que des
30. re le r cit historique est une composition qui juxtapose diff rents l ments pr sentation des faits pr sentation des preuves comparaison diachronique pour tayer la preuve Le cours d histoire est un discours un r cit ambition v ritative Ceci voque Paul Ricoeur mais galement Paul Veyne pour qui l histoire est un r cit d v nements vrais Comment on crit l histoire 21 rp Ibid 2 Laurent Wirth Entretien avec l auteure 23 octobre 2008 2 Compte rendu de l audition de Jo l Cornette novembre 2006 Archives personnelles de Laurent Wirth Compte rendu de l audition d Antoine Prost 24 novembre 2006 Archives personnelles de Laurent Wirth L id e du r cit est voqu e avec les syndicats sans v ritablement constituer l l ment central des n gociations En revanche elle est davantage abord e lors de l audition de l APHG le 22 d cembre 2006 Quatre membres repr sentent cette association de sp cialistes son pr sident Robert Marconis Bernard Phan vice pr sident ric Till et Hubert Tison secr taires g n raux L APHG estime n cessaire de changer les programmes Elle propose de revoir la place accord e au document patrimonial jug e excessive R Tison L abus des documents nuit la coh rence du cours Redonner du sens au cours Redonner sa place au r cit Que le professeur pilote Moins de documents et plus de contextualisation R Thil I faut r fl chir l
31. refontes de programmes ne sont pas n cessaires en histoire et que l accent doit porter sur les formations fournir aux enseignants afin de les aider enseigner les questions socialement vives Dans le rapport final de juin 2003 il est indiqu que le probl me pos par les programmes d histoire vient de leur mise en uvre d fectueuse par les enseignants li e au manque de formation La critique s adresse notamment l usage fait du document patrimonial dans les classes Ces derniers ne centrent pas suffisamment leurs cours sur les moments forts et les documents patrimoniaux ce qui permettrait d apr s le rapport de finir les programmes Ren R mond recommande alors au pr sident du Conseil national des programmes Jean Didier Vincent d all ger les programmes et de hi rarchiser davantage les contenus des th curricula 2 Influence europ enne croissante dans ducation le socle commun pour le coll ge et Paccent mis sur les comp tences La notion de comp tence apparue dans les ann es 1980 et d j voqu e par le CNP en 1994 est centrale dans les r formes ducatives des ann es 2000 S affirment dans la plupart des tats de l Union europ enne les questions relatives au socle aux standards et la culture commune La primaut est donn e aux comp tences dans les curricula pour que les jeunes sortant du syst me scolaire aient acquis des moyens d insertion dans le tissu social
32. resse une deuxi me lettre Compte rendu de l entretien avec l APHG 22 d cembre 2006 Archives personnelles de Laurent Wirth 2 Laurent Wirth Bilan des travaux et pistes pour les futurs programmes 8 janvier 2007 Archives personnelles de Laurent Wirth 27 R union de validation du bilan 8 f vrier 2007 Archives personnelles de Laurent Wirth de cadrage Laurent Wirth Elle rappelle la demande de prise en compte du socle commun pour la r daction des programmes et ajoute une nouvelle contrainte Il est demand aux pr sidents des GE de Lettres Histoire des arts et Histoire et g ographie d ins rer l histoire de l immigration En f vrier 2008 des projets de nouveaux programmes de primaire sont rendus publics Ils suscitent la pol mique car leur criture a t extr mement confidentielle Aucune consultation avec les partenaires ducatifs n a t men e De plus leurs contenus sont critiqu s la fois par des membres de l opposition et par des membres de la majorit L historien Philippe Joutard pr sident du GE en 2002 pour les programmes de primaire d histoire g ographie d nonce l appauvrissement des contenus enseign s au cycle 3 Comme le socle commun pr cise que les curricula entre diff rents degr s d enseignement doivent tre articul s les uns aux autres il est n cessaire d ajuster les projets pour le coll ge aux programmes de primaire Le 28 mars 2008 alors que les projets de programmes du
33. s transversales que sont la ma trise des techniques usuelles de l information et de la communication les comp tences sociales et civiques l autonomie et l initiative en travaillant cet effet en lien avec le groupe charg de pr parer la mise en uvre du socle pour les piliers 5 culture humaniste et 6 comp tences sociales et civiques Apporter une attention toute particuli re la r daction des documents d accompagnements Rechercher toutes les coh rences possibles avec le programme du premier degr et avec les programmes actuels ou en cours de r criture des s ries g n rales technologiques et professionnelles des lyc es e La lettre pr cise que le groupe doit tre limit douze personnes membres des corps d inspection et enseignants Les historiens universitaires ne sont ainsi pas membres du GE Cependant le GE peut auditionner des syndicats des associations de sp cialistes et des universitaires e Le document fixe galement l organisation du travail du GE plac sous la d pendance du Bureau des programmes d enseignement de la DGESCO Il en assume l organisation mat rielle et veille au respect de la lettre de cadrage Il est tenu inform de l tat d avancement des travaux par la transmission d un relev de conclusion la fin de chaque s ance de travail Il est charg de la saisine des conseils dont l avis doit tre recueilli Il met en ligne et transmet les documents n ce
34. sances capacit s et savoir faire Le r cit figure dans les capacit s inculquer aux l ves de coll ge Ma trise progressive de la construction d un r cit historique l crit et l oral depuis ses formes les plus l mentaires quelques phrases jusqu des d veloppements plus labor s int grant des l ments explicatifs et d monstratifs Ces nouveaux programmes d histoire s arriment une conception de l histoire telle que l a d finie le philosophe Paul Ricoeur Selon lui l histoire est une structure de r cit ambition v ritative Avec le retour du r cit la parole de l enseignant est r habilit e Celui ci est charg de contextualiser de mettre distance le pass le refroidir en quelque sorte Le professeur aide passer du document la connaissance donner du sens au savoir historique Le r cit de l l ve est alors essentiellement la traduction que celui ci fait du r cit de l enseignant Entre ces deux g n rations de programmes la conception des acteurs enseignant et l ve change tout comme leur relation Pour comprendre comment le r cit est nouveau une pratique p dagogique centrale dans les programmes de 2008 nous nous appuierons essentiellement sur des archives du minist re de l Education nationale conserv es Fontainebleau sur les archives du groupe d experts en charge des programmes du coll ge ainsi que sur des entretiens me
35. sont de plus en plus importantes dans les volutions des politiques ducatives nationales l adaptation souhait e des programmes aux exigences du socle commun et la mise en avant des comp tences en sont deux exemples Le politique notamment l ex cutif et la DGESCO jouent un r le important dans les orientations donn es aux politiques ducatives les groupes d experts disposent d une marge de man uvre pour r diger les programmes mais doivent galement tenir compte des contraintes impos es par les lettres de cadrage Les programmes du coll ge de 2008 sont la fois un recyclage une adaptation des programmes pr c dents par exemple maintien du d coupage chronologique pour les quatre niveaux et une innovation au niveau des contenus Ceux ci sont plus nombreux plus divers et s ouvrent de nouveaux sujets histoire de l esclavage histoire de l immigration de nouveaux espaces histoire de l Asie de l Inde de l Afrique subsaharienne Dans les d marches p dagogiques particuli rement mises en avant dans ces textes figure le r cit Il ne faut pas oublier que les cours d histoire ont toujours t organis s autour du r cit l Ecole des Annales elle m me ne lavait pas supprim La nouveaut r side dans le fait que le r cit de l enseignant organise l ensemble de la le on Ibid 37 Le professeur garde la main Ibid 38 Antoine Prost Douze le ons sur l histoire
36. ssaires aux recteurs en vue de la consultation des enseignants e Enfin la lettre de cadrage tablit un calendrier Le GE dispose de temps pour r pondre la commande le projet de programmes doit tre remis fin janvier 2008 17 mois plus tard En mars avril 2008 la DGESCO proc dera la consultation des enseignants et la saisine des instances consultatives afin de publier les nouveaux programmes l t 2008 Avant la publication le ministre pourra s il le souhaite consulter le HCE D sormais le nouveau circuit d criture est contr l par la DGESCO L IGEN redevient l acteur principal charg de r pondre la commande minist rielle et de consulter divers partenaires 2 Un groupe d experts qui fait le bilan des programmes de coll ge du GTD Borne Berstein En septembre 2006 Laurent Wirth constitue le groupe d experts Les membres de ce dernier sont d sign s titre personnel pour leur comp tence professionnelle reconnue Ils sont choisis par le pr sident du groupe en accord avec la direction g n rale de l Enseignement scolaire et le cabinet minist riel Le GE est co pr sid par une ma tresse de conf rences en g ographie Sonia Lehman Frisch IUFM de Versailles Laurent Wirth est le second pr sident repr sentant la fois le p le histoire et le groupe histoire g ographie de l IGEN Alain Bergounioux IGEN est charg de l ducation civique Quatre IA IPR viennent des acad mies
37. ut Conseil de l ducation D sormais le CNP n existe plus La t che d crire les programmes revient alors des groupes d experts pr sid s g n ralement par des inspecteurs g n raux C est ainsi que Laurent Wirth est nomm pr sident du groupe d experts charg des programmes d histoire de g ographie et d ducation civique du coll ge durant l t 2006 5 Laurent Wirth Projet d argumentaire pour une refonte des programmes du coll ge 21 avril 2005 Archives personnelles de Laurent Wirth ID Un groupe d experts favorable au r cit charg de l criture des programmes 1 La premi re lettre de cadrage de 2006 Le nouveau processus d laboration des programmes d bute par la commande officielle de la DGESCO pass e un groupe d experts pr sid par un universitaire ou un IGEN nomm par le ministre Le 28 ao t 2006 Roland Debbasch directeur g n ral de l enseignement scolaire adresse une lettre de cadrage Laurent Wirth pr cisant quatre l ments e La premi re exigence concerne les contenus m me des programmes qui doivent tenir compte des recommandations pr sentes dans le d cret du 11 juillet 2006 Inclure les objectifs de chaque cycle ainsi que les rep res annuels pour les comp tences et les connaissances dont l acquisition doit tre assur e en priorit en vue de la ma trise des l ments du socle commun en veillant y inclut en mati re d valuation aux trois comp tence
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