mobil - Diane Landry, artist
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1.2. dentaires clandestins Le ludique aurait ici en quelque sorte pour fonction de mieux faire avaler la pilule de mieux faire passer le message En effet pas facile d accepter l id e que le monde dans lequel nous vivons soit absurde Daniel Jolliffe l auteur du texte de l opuscule qui accompagne l exposition pr sent e Expression note de fa on pertinente le fait que Diane Landry utilise des objets identiques produits en s rie qu il s agisse de tourne disques ou surtout de v hicules miniatures L utilisation par l artiste de ces jouets manufactur s qui sont l image de la plupart des biens de consommation produits par la soci t industrielle constituerait une critique de la consommation outrance ou du moins une critique de l homog n isation de notre culture mat rielle Ces objets dupliqu s que nous utilisons semble sugg rer l auteur feraient de nous des tres aux vies st r otyp es l image de ces voitures qui tournent dans l espace d exposition et qui tourbillonnent dans notre esprit comme des fant mes nous ne ferions que r p ter inlassablement les m mes gestes Nous serions des automates stagnants irr fl chis priv s de toute qu te spirituelle prisonniers d un carrousel qui tourne inlassablement sur lui m me d faut de r pondre toutes les questions que suscite l uvre Les S dentaires clandestins les remarques de Daniel Jolliffe soulignent adroitement notre hantise devant la
3. dialogue de la dialectique qui permet l ascension de l me Ce dont je suis persuad par contre c est que Diane Landry est une bonne dialecticienne L ternel retour Est ce que nous tournons plus en rond sur nous m mes depuis que nous avons l automobile et le style de vie qui vient avec Non dit cette uvre parce que la d marche de l artiste va au del de ce constat premier La vie de l humain est absurde nous dit elle plut t ind pendamment de l objet manufactur Et partant de l que faire Comment r fl chit le monde Comment faut il vivre vous d agir vous de d cider semble nous dire l artiste Sagesse Ce constat avant de passer l action dirait Camus est incontournable Le monde est absurde Comme dans le mythe de Sisyphe toujours r p tition l humain en est r duit voir la pierre rouler au bas de la montagne apr s avoir mont e au sommet de celle ci la sueur de son front Nous avons t l ch s abandonn s nous m mes sans mode d emploi sans guide Jusqu cet instant pr sent une ternit s est d j coul e nous fait remarquer Nietzsche avant d ajouter fort judicieusement Si le monde avait un but il devrait tre atteint Orphelins c est nous de les inventer ces mani res de vivre ces croyances ces dogmes que d autres d laisseront par la suite ces glises etc L humain est un inventeur Eh bien lui d inventer sa propre vie collectivement et
4. e Landry le spectateur est d abord fascin par les ombres projet es sur les murs immens ment plus grandes que les objets qui en modulent les formes Pour Platon on le sait il y a les ombres dans la caverne et il y a la lumi re l ext rieur Il y a l apparence de vrai l int rieur et la vraie chose l ext rieur Fa on de dire qu il ne faut pas rester referm sur soi dans l ignorance enferm dans une caverne certes mais aussi il faut de son point de vue se m fier de l apparence pour privil gier l essence Voil pourquoi entre autres Platon n aimait pas beaucoup les artistes Pourquoi Parce que ceux ci sont des faussaires ses yeux des imitateurs parce qu il y a dans la nature au premier degr le divin l id e l essence et que c est elle qu il faut privil gier L id e du lit par exemple Au deuxi me degr il y a l objet fabriqu par le menuisier Le lit en tant qu objet Puis au troisi me degr il y a le dessin du lit la repr sentation de celui ci une imitation une apparence de lit Une peinture un dessin une ombre peu importe L imitation est donc en cela bien loign e de l essence L ombre d une chose offre nos yeux le spectacle de la silhouette de cette chose Cette silhouette est surdimensionn e et allong e selon l emplacement de la source de lumi re et de la chose Les v hicules miniatures qui se meuvent sur des tourne disques constituent des repr sentations de v ritables aut
5. individuellement Mais est ce bien l ce que Diane Landry voulait exprimer Qu en pensez vous Poursuite du dialogue Apr s cela vous me dernandez encore pourquoi j aime l art contemporain Parce qu il fait bon dialoguer Sacrebleu En deux mots si j aime autant l art contemporain c est parce qu il me permet de r fl chir et d enrichir ma perception du monde 5 Post scriptum Bienvenue aux tudiants qui font un retour en ville N ayez pas peur de nous Nous avons m me un ducateur pour vous accueillir Expression Son nom ric Burman Le C gep c est un peu comme une caverne o les enseignants projettent des ombres sur les murs pour expliquer les choses de la vie Platon dirait que les ombres ce n est pas la r alit qu il faut se tourner vers la lumi re et vers les objets qui modulent les silhouettes De mon point de vue les ombres ne forment qu un avec la lumi re et les objets l ombre tant une trace ph m re troitement li e un objet O se situe l essentiel Si ce genre de questionnement vous int resse d placez vous d une caverne l autre et venez voir l uvre de Diane Landry qui nous propose des ombres projet es sur les murs d Expression A VRLES S DENTAIRES CLANDESTINS DU 4 SEPTEMBRE AU 17 OCTOBRE v Vernissage samedi le 4 septembre 15 h Conf rence de Diane Landry samedi le 4 septembre 74 h www journalmobiles com 4 septembre 2004
6. nee SOCI T mobil TH TRE DE LA VIE TH TRE DES OMBRES num ro 05 septembre 2004 es gratui Marcel Blouin Artiste mi carri re Diane Landry vit et travaille Qu bec En 2001 elle r alisait Les S dentaires clandestins une sculpture sonore et cin tique qui fut pr sent e la m me ann e au Mus e national des beaux arts du Qu bec qui en a aussi fait l acquisition D une force remarquable cette sculpture ici propos e pour la deuxi me fois en sol qu b cois donne voir 24 iourne disques sur lesquels tourbillonnent des v hicules miniatures Ceux ci tournent en rond au rythme des sons grin ants des jeux de lumi re des projections et des mouvements qui animent l espace d exposition Sur un ton ludique Les S dentaires clandestins constitue en quelque sorte un commentaire sur la r alit urbaine d aujourd hui Voil les faits Voil ce que l on retrouve dans le programme d Expression propos de l exposition intitul e Les S dentaires clandestins de Diane Landry pr sent e Saint Hyacinthe du 4 septembre au 17 octobre 2004 C est clair Et j en remercie l auteure de ces quelques lignes M lanie Boucher proche collaboratrice Mais derri re cette uvre qui cherche dialoguer avec le spectateur que se cache t il Th tre de la vie th tre des ombres lanterne magique ombres chinoises comme pour les prisonniers de la caverne de Platon devant l uvre de Dian
7. os Ces ombres pourtant consid r es comm trompeuses par Platon se pr sentent i comme les fant mes de nos vies modernes Malgr ce qu en pense Platon l ombre d un objet en dit long sur ce m me objet gr ce la lumi re qui en amplifie la pr sence C est elle l ombre port e qui nous parle en premier avec l uvre de Diane Landry S approcher de l objet l origine des ces formes ne fait que confirmer la premi re impression il s agit de v hicule jouets qui eux m mes r f rent aux v ritables v hicules que l on trouve dans nos rues Les S dentaires ciandestins de Diane Landry est une uvre riche parce que nous pouvons l aborder de plusieurs fa ons Si pour certains le ludique la caract rise pour d autres ce sera le regard critique sur la soci t le rejet du consum risme qui retiendra l attention Dans mon cas ce qui me touche c est la dimension philosophique de son uvre sur laquelle s appuient la simplicit du quotidien figur par des objets banals qui correspond l aspect ludique et les enjeux sociaux actuels Si le ludique de l uvre rend celle ci accessible voire sympathique aux Diane Landry Les S dentaires clandestins 2001 Sculpture sonore avec automatisation 290 x 260 x 140 cm Collection du Mus e national des beaux arts du Qu bec 2001 63 Photo Jean Guy K rouac yeux et aux oreilles du spectateur les enjeux critiques n en sont pas moins pr sents dans Les S
8. standardisation et la course effr n e dans laquelle nous sommes engag s en tant que badauds des cit s modernes Des uvres mouvelles Pour d finir ses uvres des installations qui bougent Diane Landry parle d uvres mouvelles L uvre mouvelle dit elle est une uvre mat rielle qui n cessite un certain temps d observation pour l appr hender dans son int gralit Notion de temps Et elle ajoute que l un de ses objectifs est a Joccuper le plus d espace possible avec le moins de choses possible Notion d espace Finalement autre objectif vis par l artiste elle souhaite que suite la rencontre de l uvre les gens voient le monde diff remment Notion de changement Espoir d un monde meilleur Donc par des uvres dont les composantes sont en mouvement dans l espace l artiste simule le monde r el souhaite que nous en constations l absurdit et souhaite encore que nous brisions ce cycle r p titif ali nant R volte Diane Landry cependant ne propose pas de rem de ce monde absurde o de fa on cyclique l humain r p te sans cesse les m mes gestes commet les m mes erreurs se pose les m mes questions L humain est un inventeur chacun de nous de les inventer ces mani res de vivre lib ratrices Mais est ce bien l ce que Diane Landry voulait exprimer Cela est relativement important dans la mesure o ce qu il faut favoriser dirait Socrate c est le dialogue C est la pratique du
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