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Documents d`accompagnement

1. Champ m nages ordinaires non compris les m nages dont la personne de r f rence est tudiante dont le revenu d clar est positif ou nul et le revenu disponible positif Conseil d analyse conomique In galit s conomiques La Documentation fran aise 2001 p 84 www ladocumentationfran aise fr Les in galit s de patrimoine Ce document permet d largir et de relativiser la question des in galit s de revenus en montrant que les in galit s de patrimoine les redoublent Ce qui peut amener s interroger sur le r le que l imp t doit jouer ou non pour corriger ces in galit s Document 30 Le patrimoine brut des m nages est beaucoup plus concentr que leurs revenus En 1997 un m nage sur deux poss de plus de 500 000 francs un sur quatre plus d un million de francs et un sur dix plus de deux millions Les 5 les plus riches obtiennent pr s de 30 du patrimoine et le rapport interd cile est de l ordre de 75 Le patrimoine est compos en moyenne de 40 d actifs financiers de 15 d actifs professionnels et de plus de 40 de logements Sa composition varie cependant fortement selon son importance Les petits patrimoines inf rieurs 100 000 francs sont essentiellement liquides comptes ch ques et livrets Les patrimoines compris entre 100 000 et 500 000 francs sont surtout compos s d pargne logement et d assurance vie Puis l immobilier domine ensuite dans la tran
2. La crainte est que l on en vienne gr ce la br che ouverte par la parit hommes femmes ce que d sormais toutes les minorit s et autres cat gories sociales sp ci iques exigent d tre repr sent es dans les assembl es la hauteur de leur poids d mographique dans notre soci t Un petit groupe d intellectuelles a discut la repr sentation du social sous jacente la revendication paritaire Les femmes pas plus que les hommes ne constituent une cat gorie sociale homog ne Pour prendre une image une femme m decin aux origines sociales bourgeoises de conviction lib rale n a rien en commun sauf son appartenance sexuelle avec une ouvri re du PCF m re c libataire de trois enfants etc La derni re r serve est mise l encontre de la parit tenue pour une solution technique et politique efficace contre la domination masculine Dans l tat des rapports sociaux actuels un homme et une femme ne sont pas quivalents en terme de rapport de pouvoir et cinquante hommes peuvent user des rouages du syst me au point de rendre inefficient l intervention de cinquante femmes Comme pour le travail et l cole la mise en uvre de la mixit en mati re politique soul ve de nombreuses interrogations Or le vote de la loi sur la parit a signifi la fin du d bat public et politique sur la question de l galit hommes femmes dans le champ du pouvoir ou l a r duit de seules
3. change a lieu n cessairement au prix d quilibre c est dire au prix qui galise la demande et l offre En ce sens pourvu que soient respect es les conditions de pleine concurrence la coordination est parfaite L existence d un quilibre g n ral des march s justifie et sert de r f rence l conomie de march Pour Alfred Marshall la concurrence pas plus que la propri t priv e n ont leur place dans un monde id al des affaires guid par l altruisme et la coop ration parfaite L institution du march n a de sens que pour faire pi ce l imperfection de Pinformation et des comportements de rationalit limit e Dans cette perspective la concurrence recouvre une gamme assez large de pratiques dont il faut juger de Pefficacit au regard de l objectif de cr ation de richesses Aussi Marshall propose t il de substituer la notion de concurrence celle de libert conomique ou de libert d entreprise qui est cens e mieux exprimer ce qu est le moteur de l volution 1 Smith Adam Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations 1776 Paris Gallimard 1990 coll Id es chapitres 1 2 et 3 p 37 55 2 Marx Karl Le Capital 1867 Paris Flammarion 1994 livre premier chapitre 2 coll Champs 3 Walras L on l ments d conomie politique pure ou th orie de la richesse sociale 1874 Paris Economica 1988 section I 1 2 3 et 4 le o
4. d Iribarne Alain in Laurence Bagot coord Le Petit conomiste illustr op cit p 63 document 17 80 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale Hicks John Richard op cit p 178 182 document 18 Croissance progr s technique et emploi 81 Gadrey Jean Nouvelle conomie nouveau mythe Paris Flammarion 2001 coll Champs p 71 79 ditions Flammarion document 19 Lorenzi Jean Herv conomie et innovation in L conomie le Travail l Entreprise Paris Odile Jacob 2009 coll Universit de tous les savoirs p 40 ditions Odile Jacob 2002 Des gains de productivit l emploi le jeu de la r partition et de la demande Pour les l ves la premi re difficult est d identifier clairement ce qu il y a partager les gains ne sont pas mon taires on l a d j dit et se repr senter ces gains est difficile pour les l ves d o la n cessit de leur donner de nombreux exemples La deuxi me est d accepter l id e que les utilisations possibles ne sont pas forc ment exclusives les unes des autres Tout est possible la fois d autant plus que les gains de productivit sont lev s mais il se peut aussi qu une seule utilisation se r alise dans un contexte donn Il y a donc la fois le sch ma th orique o toutes les combinaisons sont possibles et la situation historique pr cise o tel ou tel choix a t op r I
5. p 15 ditions La D couverte Plus loin le m me auteur montre deux fa ons d envisager l institution et le regain d int r t pour cette derni re quelle que soit la position adopt e document 2 M nard Claude ibid p 16 1 Boudon Raymond Bourricaud Fran ois Dictionnaire critique de la sociologie Paris Puf 1982 p 327 334 March et soci t L institutionnalisation du march 49 L institutionnalisation comme processus Elle d crit les cheminements par lesquels se construisent fonctionnent et voluent les institutions L institutionnalisation du march renvoie la r gulation des comportements conomiques Elle vise l instauration de pratiques collectives et individuelles accep t es et partag es par l ensemble des membres d un groupe ou d une soci t Elle couvre donc un champ plus large que la coordination des actions individuelles Elle offre aux individus la possibilit d tablir des rapports sociaux durables indispensables la r alisation de leurs projets respectifs Ainsi le bon fonctionnement du march n est envisageable que lorsque les diff rents acteurs qui y d ploient leurs activit s savent que chacun adoptera les m mes r gles de conduite que ces derni res soient codifi es ou non Par exemple l institutionnalisation de la monnaie comme moyen de r aliser les changes signifie que les acheteurs et les vendeurs ont la certitude du comportement d
6. 32 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale Sen Amartya L conomie est une science morale Paris La D couverte 1999 coll Poches Essais Libert individuelle une responsabilit sociale p 47 48 ditions La D couverte lbid p 51 55 R f rences bibliographiques Lectures de base Braud Philippe Science politique 2 L tat Paris Seuil 1997 coll Points Essais Citoyennet et soci t Cahiers fran ais 1997 n 281 Le droit dans la soci t Cahiers fran ais 1998 n 288 Les libert s publiques Cahiers fran ais 2000 n 296 Chevallier Jacques L tat de droit Paris Montchrestien 1999 coll Clefs 7 27 Ce livre est sans doute la lecture de base pour les professeurs qui ne sont pas familiaris s avec la philosophie du droit et la philosophie politique tat de droit 33 Delsol Christine Les Id es politiques au XX si cle Paris Puf 1991 coll Premier cycle L tat garant ou l tat de droit p 197 244 Encinas de Munagori Rafa l Lhuilier Gilles Introduction au droit Paris Flammarion 2002 coll Champs Universit Kriegel Blandine Cours de philosophie politique Paris Livre de Poche 1997 coll R f rences L tat de droit p 13 29 Rouvillois Fr d ric Le Droit Paris Flammarion 1999 coll Corpus Terr Fran ois
7. 9 Introduction d une m thode de production nouvelle c est dire pratiquement inconnue de la branche int ress e de l industrie il n est nullement n cessaire qu elle repose sur une d couverte scientifique nouvelle et elle peut aussi r sider dans de nouveaux proc d s commerciaux pour une marchandise 3 Ouverture d un nouveau d bouch c est dire d un march o jusqu pr sent la branche int ress e de l industrie du pays int ress n a pas encore t introduite que ce march ait exist avant ou non 4 Conqu te d une source nouvelle de mati res premi res ou de produits semi ouvr s nouveau peu importe qu il faille cr er cette source ou qu elle ait exist ant rieurement qu on ne l ait pas prise en consid ration ou qu elle ait t tenue pour inaccessible Croissance progr s technique et emploi 65 5 R alisation d une nouvelle organisation comme la cr ation d une situation de monopole par exemple la trustification ou l apparition brusque d un monopole Schumpeter Joseph Th orie de l volution conomique 1911 1935 pour la traduction fran aise Paris Dalloz 2009 p 318 319 On mesure en g n ral le progr s technique par les gains de productivit que sa mise en uvre permet On consid rera ici uniquement la productivit apparente du travail La mesure des gains de productivit n est pas sans poser des probl mes comment prendre en compte l am lio
8. OECD document 13 Je travaille dans la sid rurgie au train chaud Fos sur Mer depuis son ouverture en 1979 l poque nous tions 7 200 salari s Nous ne sommes plus que 3 200 personnes aujourd hui et nous produi sons deux fois plus d acier qu il y a trente ans L usine de Fos int gre toute la fabrication de l acier Elle abrite deux hauts fourneaux dans lesquels nous produisons de la fonte partir d un m lange de coke et de minerai de fer Puis dans l aci rie on extrait le carbone de la fonte pour obtenir l acier mis en lingots Ceux ci passent ensuite dans un immense four appel un train chaud dans lequel les lingots sont lamin s en longues plaques enroul es ensuite en bobines Pour le grand public l image de la sid rurgie est vieillotte En r alit c est une industrie high tech Elle subit des r volutions technologiques r guli res En 1979 nous avons bascul de la technologie des lampes celle des transistors et des circuits int gr s Dans les ann es 1980 nous avons beaucoup investi dans l informatique Tr s vite nous sommes devenus la troisi me industrie consommatrice d informatique apr s l industrie a rospatiale et l automobile Aujourd hui Fos chaque ouvrier a son ordinateur et sa bo te aux lettres lectronique Nous communiquons surtout par l Intranet Toutes les op rations sont contr l es gr ce des bo tes noires num riques videmment certains m tiers ont disparu a
9. Savoirs et pistes de r flexions En guise de premi re approche on peut d finir l tat de droit comme un syst me poli tique impliquant une hi rarchie des normes juridiques et un encadrement par la loi de la souverainet de l tat garantissant les droits de la personne Cette d finition g n rale sous des formes diverses fait l objet d un large accord document 1 L tat de droit est une situation r sultant pour une soci t de sa soumission un ordre juridique excluant l anarchie et la justice priv e En un sens plus restreint nom que m rite seul un ordre juridique dans lequel le respect du droit est r ellement garanti aux sujets de droits notamment contre l arbitraire Cornu G rard dir Vocabulaire juridique Paris Puf 1987 coll Quadrige p 395 document 2 Le concept d tat de droit repose sur le droit au droit car du point de vue formel l tat de droit sup pose l existence d un ordre juridique et d une hi rarchie des normes bien tablie Mais il est gale ment li l adh sion du corps social une exigence d mocratique A priori le constitutionnalisme participe d une philosophie lib rale car la revendication de droits conomiques et sociaux rel ve davantage de la logique de l tat providence et conduit un renforcement de l tat alors que l tat de droit constitue par d finition un instrument de limitation de l tat L tat de droit repose aussi sur le dr
10. la production La conception propos e int gre ainsi ce qu on d signe parfois par formes institutionnelles La distinction entre emploi salari et emploi non salari s impose alors distinction qui permet au passage de rappeler l origine sociale et histo rique de la cat gorie d emploi propos d emploi la r f rence pas unique mais centrale est bien emploi salari tel que le contrat de travail a commenc l institu tionnaliser comme on l a vu plus haut Cet emploi salari est donc bien en ce sens le statut d un individu dont la force de travail est mise disposition d un autre individu avec des droits et des devoirs d termin s pour chacun Cela conduit distinguer travail et emploi ce que l objectif d enseignement rend encore plus n cessaire et cela permet des clarifications S il est tabli une influence du changement technique sur les formes de l emploi ainsi red fini il convient de montrer que si la quantit de travail fournie volue dans une mesure d termin e l emploi en tant que statut peut voluer diff remment la remise en cause du statut initial peut conduire une transformation avec diversification par exemple vers le travail ind pendant mais aussi pr carisation par absence de reconnaissance sociale d un nouveau statut pour une part des actifs occup s Nous allons montrer pour finir comment la conception de l emploi comme statut contribue au traitement de la question d
11. 20 Aghion Philippe Tirole Jean Formal and Real Authority in Organizations Journal of Political Economy 1997 21 Lindbeck Assar Snower Dennis The Insider Outsider Theory of Employment and Unemployment London the MIT Press 1988 Croissance progr s technique et emploi 89 organisation du travail technologie seraient compl mentaires Or cette compl mentarit implique qu un changement sur une dimension par exemple la technologie ne peut tre efficace que si les autres dimensions sont adapt es on passe donc de mani re discr te d un mod le productif optimal coh rent un autre Prenons un exemple Une entreprise d cide d acqu rir un syst me d information qui lui permet de conna tre en temps r el la demande des clients Si cette entreprise reste avec une organisation tayloriste elle ne pourra r pondre la variabilit de la demande l investissement informatique est alors perte Inversement poss der une structure de production flexible sans conna tre l volution de la demande n est gu re utile I faut donc que l utilisation des TIC soit accompagn e d importants changements organisationnels Askenazy Philippe op cit p 198 document 34 Le besoin de flexibilit a par ailleurs incit les entreprises recruter des individus mieux form s et plus qualifi s que par le pass mais aussi plus aptes la mobilit g ographique et surtout professionnelle Du coup l cart s est a
12. Le lib ralisme de Smith voit dans le march une institution sociale d licate et complexe dont le fonctionnement repose sur la moralit et la l galit des comportements et n exclut nullement des interventions publiques garantes de la coh sion sociale Le lib 18 Van Zanten Agn s L cole l tat des savoirs Paris La D couverte 2000 coll Textes Pappui 19 Smith Adam Th orie des sentiments moraux 1759 Paris Puf 1999 coll L viathan 20 Smith Adam Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations 1776 Paris Flammarion 1990 coll Essais livre V Id al d mocratique et in galit s 105 ralisme de Smith n est pas assimilable au laisser faire et la croyance en l harmonie naturelle des int r ts individuels Friedrich A Hayek pourtant parfois class parmi les ultra lib raux met clairement en garde contre cette erreur Ni Locke ni Hume ni Smith ni Burke n auraient jamais soutenu comme le fit Bentham que toute loi est un mal car toute loi est une atteinte la libert Leur th se n a jamais t celle d un laisser faire complet qui comme les mots l indiquent se rattache la tradi tion rationaliste fran aise et qui dans son sens litt ral n a jamais t d fendu par aucun des conomistes classiques anglais Ils savaient mieux que la plupart de leurs critiques post rieurs que ce n est pas par un tour de magie que
13. etc La productivit physique rapporte une production mesur e en unit s physiques un facteur de production Elle s apparente la notion de rendement mais cet indicateur n est applicable qu des productions l mentaires S il est d j discutable de regrouper par exemple sous la m me d nomination v hicules des petites et des grosses cylindr es il est a fortiori impossible d additionner des voitures et des tonnes de bl D s que l on raisonne sur une production complexe de biens h t rog nes il faut utiliser des unit s mon taires et non plus physiques On value donc la production en multipliant les quantit s par les prix On obtient alors une productivit en valeur Bails Jo lle Productivit Les Cahiers fran ais 1997 n 279 www ladocumentationfran aise fr document 15 Dans tous les pays et quelle que soit l poque consid r e le prix pay pour une coupe de che veux exprim en termes de salaire horaire de man uvre est rest pour ainsi dire le m me En revanche pour acqu rir un miroir de glace de 4 m un man uvre devait travailler 40 000 heures en 1709 800 heures un si cle plus tard mais ne devait plus y consacrer que 200 heures en 1950 Ainsi le pouvoir d achat du man uvre pour un miroir de cette dimension appara t 200 fois plus lev dans la deuxi me moiti du xx si cle que ce qu il pouvait tre l poque de Louis XIV En fait ces progressions tr s irr guli res d
14. il y a identit entre l tat et le droit De plus le fait que le droit implique un syst me normatif hi rarchis suffit pour que l tat autolimite ses pr rogatives La production des r gles de droit n est donc soumise qu des contraintes de forme sans consid ration de contenu D finissant le droit comme ordre de contrainte plus que de contrat Kelsen va jusqu justifier lors de la guerre des Boers internements et camps administratifs d s lors qu est respect un certain formalisme juridique tout tat tend tre un tat de droit Pourtant il affirme que si cette derni re affirmation est vraie en th orie pour parler r ellement d tat de droit les gouvernants doivent tre responsables de leurs actes les tribunaux ind pendants et les citoyens se voir garantis un certain nombre de droits Si le positivisme tient pour moralement neutre la d finition du droit il admet que son contenu ne l est pas n cessairement Par ailleurs il ne soutient pas que partout et toujours il faut ob ir au droit quel qu en soit le contenu parce que la loi c est la loi qu un droit soit en vigueur implique seulement qu il ait un degr d effectivit comme quand on note un fait est un fait Le positivisme juridique repose donc sur une critique d une conception du droit reposant sur des principes absolus Ce faisant le positivisme critique aussi les formes d tat qui au nom de principes sup rieurs viol
15. institutionnalisation du march L examen d taill du fonctionnement du march comme mode de coordination particulier qui intervient dans le th me Les m canismes du march ne fait pas partie de ce dos sier cette occasion sont d velopp es les notions d offre de demande de prix et de concurrence Enfin l ordre de traitement de ces deux parties est un choix parmi d autres possibles le programme annonce le th me L institutionnalisation du mar ch avant Rapports marchands et ordre social Au d part un constat les relations marchandes sont ins parables des organisations sociales qui les rendent possibles Autrement dit on ne peut saisir les march s hors des soci t s dans lesquelles ils fonctionnent comme le sugg rent les appellations soci t conomie de march soci t de march Le mod le du march suppose des comportements d offre et de demande d individus libres et rationnels qui entrent en relation pour r aliser des changes Ces relations permettent de se faire une id e des agencements par lesquels les diverses ressources rares sont r parties entre les indivi dus Toutefois les rapports marchands qu entretiennent entre eux les individus sont troitement et constamment reli s d autres r alit s sociales et historiques Par exemple ils impliquent la reconnaissance et le respect de libert s individuelles qui auto risent la mise en uvre d initiatives
16. sauf si l enseignant lui donne une nouvelle t che faire dans le temps lib r Mais en tout cas ce n est pas la calculatrice qui d cide Exercice 3 Un exercice de raisonnement toutes choses gales par ailleurs Soit une entreprise automobile fictive dont les caract ristiques sont les suivantes nombre de salari s 10 000 dur e annuelle du travail 2 000 heures par salari production annuelle 300 000 v hicules prix de vente moyen par v hicule 11 000 salaire horaire moyen toutes charges sociales comprises 30 amortissement annuel et autres co ts fixes 800 millions d consommations interm diaires 5 000 par v hicule 1 Calculez la valeur ajout e annuelle le b n fice annuel la productivit annuelle moyenne par travailleur et la productivit horaire en termes physiques en v hicules et en termes mon taires 2 la suite d am liorations apport es au fonctionnement de l entreprise la productivit horaire physique du travail augmente de 25 a Calculez le gain de productivit annuel moyen en termes physiques b Mesurez l impact de ce gain de productivit en supposant que la dur e du travail et les effectifs employ s ne changent pas et que le suppl ment de v hicules fabriqu s est effectivement vendu si les gains de productivit sont affect s l accroissement du b n fice les autres donn es restant incha
17. tions Ainsi que ce soit l int rieur de l entreprise ou pour les d cisions publiques la question de lattribution ou du partage des diverses ressources r sulte toujours de prin cipes d autorit Ce sont pr cis ment ces principes d autorit qui organisent la trame des changes entre personnes la mani re dont ils contr lent leurs activit s L organisation peut ainsi tre d crite comme une instance qui borne et oriente les ini tiatives et relations sociales des individus Elle pr sente de ce point de vue un carac t re prescrit Dans le m me temps l organisation est tourn e vers la r alisation de buts pr cis Un principe de d cision anime aussi les organisations et des choix de proc dure sont en permanence s lectionn s par les diff rents acteurs Ce qui signifie que si organisation est un lieu hi rarchis elle procure aussi aux individus des ressources pour agir Si les buts de l organisation sont connus dans leurs grandes lignes de tous les membres la coop ration entre eux n est jamais parfaite La structure sociale dif f renci e de l organisation ne place pas tous les individus galit de connaissance des objectifs et encore moins galit de motivation pour les atteindre Mieux dans cer tains cas l objectif de premier rang de certaines strates de personnels n arrive qu en second rang pour d autres cat gories de personnels Cette interd pendance limit e des acteurs de l organisa
18. un individu peut ne pas correspondre un comportement rationnel utilitariste mais prendre en compte des valeurs qu il partage avec d autres et qui s imposent lui Les dons Le don est une forme particuli re de r partition des biens et services dans une soci t Il se fonde sur une relation unilat rale et non r ciproque avec engagement gratuit Le mod le de cet change est alors davantage d crit par la mise en avant de sentiments Pamour par exemple que par la recherche de gains personnels En th orie le calcul n est plus l origine de ce type d change au moins dans sa version mat rielle et les r gles de son fonctionnement sont d sint ress es ou int ress es diff remment que dans les formes marchandes d change L observation de l change par le don concerne des domaines vari s Certes on le retrouve largement au sein des structures familiales communautaires ou associatives mais des formes d tourn es de don sont aussi identifiables dans des espaces moins personnalis s et plus marchands titre d exemple le don existe dans les politiques publiques de protection sociale dans certaines nouvelles r glementations concernant Ph ritage au sein des arrangements entre personnes ou personnels dans l entreprise 11 Martin Gilles Les r seaux sociaux coflash octobre 2001 n 161 12 Steiner Philippe La Sociologie conomique Paris La D couverte 1999 coll Rep res chap
19. Afin de parer ces incertitudes celle de l effort d ploy par les salari s et les al as de la demande et g rer des int r ts oppos s mais li s la relation d emploi est r gie Paide d une double convention la convention de productivit et la convention de ch mage On trouvera le d tail de la pr sentation de cette double convention dans Pouvrage dit par Michel Lallement mais l on peut d j r aliser ce qu elle apporte au traitement des questions en suspens L impact du progr s technique sur la flexibilit du travail peut en effet c t d une flexibilit du travail qui laisse inchang es les r gles r gissant l emploi favoriser des changements de ces r gles Ainsi de la red finition des postes au sein d une entreprise de la reconnaissance de la qualit du travail autrement dit la qualification du travail et de la place de la formation mais aussi de la mobilit attendue interne voire externe l entreprise sans n gliger la red finition du temps de travail par le recours aux nouvelles technologies de la communication L id e de convention cette r gularit qui vient des interactions sociales mais qui appara t sous une forme objectiv e appliqu e l emploi permet de concevoir cet impact comme remise en cause de la r gularit autrement dit de l ensemble de normes 5 Barr re Alain D s quilibres conomiques et contre r volution keyn sienne Keynes seconde lect
20. Armand Colin 1995 coll U p 24 Traduite de l allemand Rechtsstaat la formule tat de droit appara t au xIx si cle par opposition l tat d arbitraire ou tat de police o l administration dispose de pouvoirs propres sans contr le Employ e ensuite par la philosophie politique lib rale et les th oriciens du droit cette notion n a connu une large diffusion en Europe continentale qu partir des ann es 1980 L ouvrage de Blandine Kriegel L tat et les Esclaves y a contribu en soulignant la n cessit de revenir la philosophie politique afin de conduire une r habilitation de l tat et un retour du droit Pour Kriegel l tat n est pas n cessairement un monstre mais peut garantir la s ret et promouvoir le r gne de la loi Dans les ann es 1980 le d bat public s empare du th me de l tat de droit pour affirmer le primat de la d mocratie et des libert s individuelles L chec de la poli tique de Mikha l Gorbatchev en URSS dans la derni re p riode de son existence qui visait notamment mettre en place un tat socialiste de droit puis l effondrement du syst me sovi tique contribuent un renouveau de la philosophie politique La question des droits de l homme prend une importance accrue La critique des totali tarismes s accompagne d une r habilitation de l tat d mocratique dont la l gitimit avait t mise en cause par la critique
21. Cela repr sente 1 440 calculs complexes soustraction puis division 1 Calculez la productivit horaire de l l ve x sachant que x a mis 9 heures pour faire ses calculs R ponse 160 calculs par heure 2 Une calculatrice appara t L l ve x va donc disposer d une machine qui va accro tre sa productivit Il fait l ensemble des calculs en 1 heure Calculez sa productivit horaire R ponse 1 440 calculs par heure 16 Organisation de coop ration et de d veloppement conomique Perspectives de l emploi Juillet 1996 Paris OCDE 1996 82 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale 3 Calculez les gains de productivit permis par l utilisation de la calculatrice R ponse la productivit est multipli e par 9 4 R fl chissez utilisation possible des gains de productivit Ici toutes les r ponses sont possibles la plus probable tant quand m me que cela permet de diminuer le temps de travail ou de consacrer son temps de travail disponible faire davantage de SES de philosophie de math matiques ou encore d histoire Le premier int r t ici est de montrer que toutes les solutions sont possibles ventuellement plusieurs simultan ment r duire le temps de travail travailler d autres mati res travailler les SES pour augmenter la qualit Le deuxi me int r t est de montrer que c est l l ve qui choisit ce qu il fait de son gain de productivit
22. Margaret Maruani entend montrer ensuite avec cet exemple comment le statut d emploi structure le statut au travail par une enqu te sur les l ments qui d finis sent ce dernier salaires qualifications trajectoires professionnelles Elle tablit ainsi qu travail gal niveau de formation gal on n a pas la m me qualification selon que l on est employ temps plein ou temps partiel dur e d termin e ou ind termin e Cela claire bien d une autre fa on la question de l volution des quali fications et donc de leur reconnaissance mettant une singuli re nuance aux th ses sur une reprofessionnalisation qu voque par exemple Rachel Silvera dans sa pr sen tation d un d terminisme technologique doux 11 Petit Pascal La Croissance tertiaire Paris Economica 1988 12 Michel Lallement et alii op cit p 112 13 Ibid p 245 14 Ibid p 73 Croissance progr s technique et emploi 75 Et cela permet Margaret Maruani d affirmer Qu il s agisse du salaire ou des quali fications les m canismes que l on vient de d crire sont du m me ordre travail gal le mode d emploi discrimine les statuts de l emploi segmentent et hi rarchisent les statuts au travail Cela claire la question d un d veloppement ventuel d in galit s voire de discrimi nations par le statut d emploi le progr s technique via la flexibilit du travail pe
23. Qui va d fendre nos enfants La police le gou vernement Aucun d eux Il faut se d fendre et d fendre les siens celui qui ne le fait pas manque son devoir d Am ricain Dur e 14 Une femme s quence 10 Quand un cambrioleur rentre chez vous qui appelez vous Les gens appellent la police parce qu elle est arm e Supprimez les interm diaires d fendez votre famille vous m me Si vous ne prot gez pas votre famille qui le fera Dur e 8 Entretien avec James Nichols fr re de Terry Nichols qui a t condamn perp tuit pour l explo sion de l immeuble d Oklahoma City S quence 11 Si les gens comprennent qu ils ont t d pouill s et asservis par le gouvernement de ce pays par les autorit s ils se r volteront avec col re Si le gouvernement devient tyrannique c est un devoir de le renverser Dur e 24 S quence 13 propos d un 44 magnum Personne n a le droit de m interdire de l avoir c est crit dans la constitution Entretien avec Charlton Heston s quence 59 Si on a une arme pour se d fendre il vaut mieux qu elle soit charg e parce que le deuxi me amen dement m autorise de l avoir charg e Je fais juste valoir l un des droits transmis par les hommes blancs qui ont invent ce pays Dur e totale du passage 43 Transcription partielle d interviews qui figurent dans le film de Michael Moore Bowling for Columbine 2009 distribu
24. ateurs Mais les riches acteurs de cette conomie lib rale ne peuvent ind finiment accumuler des maisons ou des lecteurs de DVD Aussi consacrent ils une partie de leur fortune cr er des emplois ce qui b n ficie l ensemble de cette soci t am ricaine si diversifi e Ces effets b n fiques sont tout particuli rement visibles dans le domaine de la sant En 1968 un Am ricain g de 65 ans pouvait esp rer vivre jusqu 80 ans En 1996 cette moyenne tait repouss e 83 ans Cette am lioration des conditions de sant s est accompagn e d une croissance des revenus En 1947 le revenu moyen d un m nage am ricain tait de 20 107 dollars chiffre corrig pour tenir compte de l inflation En 1979 il approchait 40 000 dollars et en 1997 il tait pass 44 568 dollars Autrement dit la soci t am ricaine n est pas p trifi e et les couches qui la composent ne sont pas fig es ad vitam aeternam Courrier international op cit n 636 p 38 Le financement public d une installation ou d un dispositif La redistribution profite t elle aux plus d favoris s Dans le cadre d un questionnement sur les diff rences de financement entre usager et contribuable des biens publics il pourrait s agir de travailler sur les modalit s de prise en charge du co t d acc s aux biens et services priv s ou publics partir du cas de Pacc s une structure de loisirs golf piscine discussion sur les
25. autres cadeaux On est oblig de respecter strictement le Giri Commentaires de la voix off Qu est ce que le Giri On peut traduire le mot par obligation devoir dette mais une dette dont on ne pourra jamais se lib rer parce que chaque don entra ne un contre don qui en appelle un autre chaque obligation oblige obliger c est un cercle vertueux On na t avec le Giri accumul par sa famille on passe sa vie l accro tre en s acquittant et on meurt en l guant son Giri Il appara t ici sous sa forme la plus simple les parents et les voisins sont venus aider construire une maison en retour on leur fait des cadeaux et on leur doit des cadeaux Extrait de la bande son de Kashima Paradise film documentaire de Yann Le Masson et Bernie Deswarte 1973 Les films Grain de sable sur les bouleversements sociaux du Japon dans les ann es 1970 S quence situ e 37 minutes apr s le d but Ce travail d bouchera sur l id e que c est la vari t et la compl mentarit des arran gements institutionnels qui caract risent les conomies contemporaines Cette id e nous permettra d amorcer la r flexion sur l institutionnalisation du march R f rences bibliographiques Lectures de base Boyer Robert L apr s consensus de Washington institutionnaliste et syst mique L Ann e de la r gulation 5 Paris Presses Sciences Po 2001 2002 Herpin Nicolas Verger Daniel La Consommati
26. bat public Se pose aussi la question de la l gitimit des r gles ainsi labor es Pour Habermas cette l gitimit suppose la fois le respect de l autonomie priv e des individus et la souverainet populaire telle qu elle s exprime dans la tradition r publicaine document 7 Ces deux l ments les libert s du sujet priv et l autonomie politique des citoyens doivent donc tre m di s de mani re qu aucune forme d autonomie ne soit entrav e par l autre La tradition r publicaine qui remonte Aristote et l humanisme politique de la Renaissance a oujours donn l autonomie publique des citoyens la priorit sur les libert s pr politiques des personnes priv es Le lib ralisme pour sa part a toujours invoqu le danger de majorit s tyranniques et postul la priorit de l tat de droit comme tant garantie par des libert s n gatives Les droits de homme sont suppos s dresser des barri res l gitimes qui emp chent la volont souveraine du peuple d empi ter sur les sph res inviolables de la libert individuelle Mais ces deux conceptions sont unilat rales Tel est donc le n ud de l argument sans les droits de base qui garantissent l autonomie priv e des citoyens il n y aurait aucun m dium pour l institutionnalisation juridique des conditions dans lesquelles ces citoyens pourraient faire usage de leur autonomie publique Autonomie priv e et autonomie publique se pr supposent
27. chaque p re une ann e de cotisation par enfant en vue de la retraite au nom de la lutte contre les discriminations d ordre sexuel document 8 10 Chauvel Louis Le Destin des g n rations structure sociale et cohortes en France au XX si cle Paris Puf 1998 coll Le lien social 11 Fortino Sabine La Mixit au travail Paris La Dispute 2002 coll Le genre du monde 12 Maurin ric L galit des possibles la nouvelle soci t fran aise Paris Seuil 2002 coll La R publique des id es 98 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale Fitoussi Jean Paul Rosanvallon Pierre ibid p 72 Cependant la perception de ces in galit s intercat gorielles mest pas toujours claire pour les acteurs Eric Maurin affine l analyse en proposant de repenser les politiques de r duction des in galit s document 9 Maurin ric L galit des possibles la nouvelle soci t fran aise Seuil 2009 coll La R publique des id es p 71 ditions du Seuil Le traitement des diff rences La question du traitement des diff rences est au c ur d un d bat contemporain Celui ci porte sur opportunit de reconna tre des droits culturels correspon dants la reconnaissance des identit s culturelles des minorit s Si les nations d mo cratiques ont toujours t par d finition multiculturelles aujourd hui le droit de Pindividu l authenticit e
28. faire que tout droit est positif autrement dit que le droit est d termin exclusivement par les l gislateurs et les tribunaux des diff rents pays Or il est vident qu il est parfaitement sens et parfois m me n cessaire de parler de lois ou de d cisions injustes En effet se r f rer au droit naturel permet de mobiliser une conception du juste qui soit g n rale voire intemporelle Leo Strauss craint donc que la n gation positiviste de tout droit naturel ne conduise au nihilisme Si nos prin cipes n ont de fondement que notre pr f rence aveugle rien n est d fendu de ce que Paudace de l homme le poussera faire Comment viter alors qu en r habilitant le droit naturel on ne confonde loi morale et loi juridique Droit thique de la discussion et d mocratie d lib rative La r flexion d Habermas vise d passer l antinomie entre droit naturel et droit positif Habermas refuse la fois l id e d un droit naturel absolu intemporel et l id e d un droit positif qui devrait tre accept en dehors de toute r f rence des valeurs et sur 9 Weber Max Sociologie du droit 1911 Paris Puf 1986 10 Strauss Leo Droit naturel et Histoire 1954 Paris Flammarion 1993 coll Champs p 14 11 Ibid p 16 18 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale une base exclusivement formaliste Habermas consid re que le droit est une composante essentiell
29. fonctionnement de l tat administratif moderne Le droit moderne est d ex cution obligatoire par la menace de sanctions tatiques et il garantit au sens d ob issance ordinaire la l galit du comportement correspond donc la situation de soci t s pluralistes o les normes juridiques ne sont plus ench ss es dans un ethos dominant partag par l ensemble de la population Le droit moderne garantit n anmoins la stabilit de comportement la seule condition que les gens puissent accepter des normes dict es ou ex cutoires en m me temps que des normes l gitimes qui m ritent la reconnaissance intersubjective Le droit correspond donc une conscience morale post traditionnelle de citoyens qui ne sont plus dispos s suivre des commandements sauf pour de bonnes raisons Habermas J rgen Sur le droit et la d mocratie Notes pour un d bat Le D bat novembre d cembre 1997 n 97 p 49 43 Quels sont d s lors l origine et le fondement des r gles juridiques Habermas insiste sur le fait que les citoyens sont des co l gislateurs qu ils laborent les r gles auxquelles ils acceptent de se soumettre par un change public d arguments par l usage public de leur raison Cette laboration collective du droit dans le cadre de la mise en uvre d une thique de la discussion implique que les r gles de droit sont en permanence susceptibles d tre modifi es en fonction du d
30. re dynamique de l institutionnalisation du march s il peut tre rep r du fait des volutions concernant la taille des march s peut aussi l tre dans le temps La transformation des comportements individuels des valeurs et normes l volution des pratiques collectives le rythme des changements techniques et des innovations de m me que les volutions politiques et juridiques nourrissent sans cesse le processus d institutionnalisation du march Tous ces changements modifient les rapports de forces entre acteurs qui se servent des institutions pour agir mais qui peuvent aussi agir sur elles La question actuelle de la production de r gles de fonctionnement pour les march s financiers l chelle internationale r v le probablement en partie la recherche d quilibres entre de nouveaux rapports de forces Une d finition ouverte du processus d institutionnalisation inspir e des travaux de P conomiste institutionnaliste am ricain John Rogers Commons dont un des objets d tude est de comprendre le processus de cr ation des r gles et de r gulation des 5 Phelps Edmond conomie politique Paris Fayard 1990 p 30 31 6 Commons John Rogers L conomie institutionnelle Les fondateurs Paris Economica 1999 p 29 44 March et soci t L institutionnalisation du march 51 relations sociales peut tre propos e l institutionnalisation du march d crit le ou les processus d mergenc
31. s forte de la production li e entre autres au rattrapage du retard fran ais en mati re de connexion au r seau t l phonique 9 m nages sur 10 sont connect s en 1986 contre seulement 2 sur 3 en 1980 En outre depuis quelques ann es la production de t l phones portables augmente de 20 par an en volume Enfin ce secteur s est ouvert la concurrence ce qui a conduit les op rateurs faire des efforts de productivit et de prix Le cas des services informatiques est diff rent M me si les logiciels standard sont largement import s de nombreux services informatiques sont des services de proximit entretien et r paration conseil en syst mes informatiques conception de logiciels sp cifiques qui emploient une main d uvre qualifi e Les prix qui int grent le co t du travail sont dans la ligne de ceux des autres services et ne reculent donc pas N anmoins le d veloppement des mat riels Venant en amont de celui des services la baisse des prix des biens a eu indirectement un effet d entra nement sur l expansion des services INSEE L conomie fran aise 2000 2001 rapport sur les comptes de la nation Paris LGF 2000 p 90 93 et 94 document 27 Les l ments d analyse avanc s pour expliquer les volutions des prix et des volumes peuvent tre repris sous l angle de la productivit apparente du travail Dans les activit s qui accroissent leur productivit la progression de l emploi est p
32. s par les l ves qui ont parfois une attitude tr s fataliste document 30 88 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale Brunhes Bernard L avenir du travail emploi d aujourd hui et de demain in L conomie le Travail l Entreprise op cit p 270 971 ditions Odile Jacob 2002 document 31 Dans un supermarch tayloriste des responsables de rayon assurent l inventaire collectent et transmettent l information sur les quantit s de biens consomm s Ils dirigent des magasiniers qui puisent dans des stocks importants pour l approvisionnement des consoles Les caissiers tapent les prix contr l s et surveill s par un encadrement Dans un supermarch flexible le juste temps se d veloppe Les stocks sont r duits Les surfaces de stockage lib r es sont reconverties L ensemble des informations sur la consommation des clients n cessaire la gestion des inventaires au marketing aux promotions et la politique de prix est directement g r informatiquement travers le scan des codes barres Lib r e de ce travail de collecte la fonction des responsables de rayon peut tre red finie Ces derniers assurent de nouveaux services de conseil aux clients Form s notamment aux r gles propres de l entreprise et polyvalents ils constituent une quipe o chacun peut remplacer un coll gue sur un rayon connexe lls garantissent le bon fonctionnement du juste temps en remplissant
33. un grand secours si on le d barrasse de sa perspective r solu ment volutionniste Voici cette triple dimension dans un tableau de synth se inspir de celui de Yves D loye dans Sociologie historique du politique Citoyennet civile Citoyennet politique Citoyennet sociale Droits Libert s de la personne ligibilit droit de vote Bien tre conomique de parole de pens e information protection sociale d expression participation politique droit la sant de propri t l ducation au travail de passer contrat P riode XVIIIE XIXE xX Institution tat de droit tat lectif avec suffrage tat providence avec r le pr minent universel r le assurances sociales et surtout de la justice pr minent du Parlement participation sociale Malgr les grandes qualit s p dagogiques de cette typologie le sch ma de Marshall pr sente des insuffisances notoires D abord il suppose plus ou moins explicitement une marche en avant inexorable qui r aliserait successivement ces trois niveaux Ensuite cette typologie est particuli rement mieux adapt e l histoire politique de l Angleterre et on peut lui reprocher d universaliser un mod le anglais Enfin on peut s interroger sur l av nement final de la citoyennet sociale en effet certains pays peuvent pousser la citoyennet civile et politique en niant toute citoyennet sociale comme l illustre si bien le mod
34. 29 47 33 72 tats Unis 2 25 5 12 12 65 23 72 30 10 34 55 Japon 0 46 1 08 2 08 11 57 19 04 22 54 Maddison Angus op cit p 369 Tableau 2 Taux de croissance du PIB par heure travaill e 1870 1998 1870 1913 1913 1950 1950 1973 1973 1990 1990 1998 France 1 74 1 92 5 03 2 94 17 tats Unis 1 92 2 48 2 77 1 41 1 74 Japon 1 99 1 8 7 74 2 97 2 13 Ibid p 370 Le progr s technique n est pas l ennemi de l emploi La plupart des l ves consid rent que le progr s technique supprime des emplois Cette repr sentation n est d ailleurs pas d nu e de fondements court terme et localement Cependant il est n cessaire de la complexifier et de l enrichir La difficult est donc ici de prendre du recul par rapport l exp rience imm diate et aux savoirs sociaux Les quatre extraits qui suivent doivent y aider document 16 l vidence comme il faut de moins en moins de personnes pour produire la m me chose am liorer la productivit du travail conduit d truire des emplois sauf si la croissance est suffisamment forte pour compenser Cette tendance est loin d tre termin e on estime en effet que dans les vingt prochaines ann es l industrie conna tra un sort analogue celui qu a subi l agriculture dans les ann es 1950 1960 la vague de m canisation a alors fait passer le nombre d agriculteurs de 5 1 2 millions entre 1954 et 1975 Les services seront aussi
35. M ridiens Klincksieck soci t s 1981 chapitre n L institutionnalisation p 69 127 Ferro Marc Histoire de France Paris Odile Jacob 2001 chapitre v Le r glement des conflits sociaux p 659 661 Furet Fran ois Richet Denis La R volution fran aise 1965 Paris Hachette 1988 coll Pluriel chapitre IV L ann e heureuse p 121 124 Henochsberg Michel La Place du march Paris Deno l 2001 Hicks John Richard Une th orie de l histoire conomique 1969 Paris Seuil 1973 coll conomie et soci t p 86 90 Hirschman Albert Les Passions et les Int r ts Paris Puf 1980 Jacob Annie V rin H l ne L Inscription sociale des march s Paris L Harmattan 1995 Polanyi Karl La Grande Transformation 1944 Paris Gallimard 1988 coll Biblioth que des sciences humaines Reynaud Jean Daniel Les R gles du jeu L action collective et la r gulation sociale Paris Armand Colin 1993 coll U Rosanvallon Pierre Le Lib ralisme conomique Paris Seuil 1979 coll Points Politique Salais Robert Chatel lisabeth Rivaud Danset Doroth e Institutions et Conventions Institutions r gles et coordination de l action Paris ditions de PEHESS 1998 p 173 289 Stiglitz Joseph La Grande D sillusion Paris Fayard 2002 Weber Max L thique protestante et l Esprit du capitalisme 1904 1905 Paris F
36. The New York Times Magazine a publi un portrait de Thierry Dupont le pape des exc s un architecte sp cialis dans les maisons pour richissimes Ses cr ations affichent couramment une superficie de 2 000 6 000 m tres carr s les plus grandes sont peine plus petites que la Maison blanche Inutile de dire que les arm es de domestiques sont galement de retour Les yachts aussi On ne peut comprendre ce qui se passe actuellement aux tats Unis sans saisir la port e les causes et les cons quences de la tr s forte aggravation des in galit s qui a lieu depuis trente ans et en particulier l incroyable concentration des revenus et des richesses entre quelques mains Les salaires mirifiques des pr sidents des grandes entreprises constituent ils une nouveaut Eh bien oui Ces patrons ont toujours t bien pay s par rapport au salari moyen mais il n y a aucune compa raison possible entre ce qu ils gagnaient il y a seulement une trentaine d ann es et leurs salaires d au jourd hui Durant ce laps de temps la plupart d entre nous n avons obtenu que de modestes augmentations le salaire moyen aux tats Unis exprim en dollars de 1998 c est dire hors infla tion est pass de 39 599 dollars en 1970 35 864 dollars en 1999 soit une hausse d environ 10 en vingt neuf ans C est un progr s certes mais modeste En revanche d apr s la revue Fortune la r mun ration annuelle des 100 PDG les mieux
37. accords internationaux C est donc en des termes nouveaux que se pose la question 12 Habermas J rgen Droit et D mocratie entre faits et normes Paris Gallimard 1997 coll NRF Essais 20 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale de l tat de droit car du fait de l imbrication des syst mes juridiques nationaux ou internationaux le respect de la hi rarchie des normes se complique Ainsi la Convention europ enne des droits fondamentaux et les trait s de l Union conomique et mon taire ont institu des r gles s imposant aux syst mes internes des pays membres Dans une large mesure s est engag e une subordination des ordres juridiques nationaux une esquisse d ordre juridique supranational Cela limite la souverainet de chaque tat mais pour les libert s individuelles ce peut tre un avantage quand une instance d appel suppl mentaire permet au niveau europ en un autre niveau de recours apr s condamnation La hi rarchie des normes implique qu il soit possible une instance charg e d exami ner les pourvois pour inconstitutionnalit d emp cher la promulgation de lois Or en France jusqu ce que f t institu par la Constitution de 1958 le Conseil constitu tionnel une loi vot e m me contraire la Constitution ne pouvait tre remise en cause faute de syst me de contr le de constitutionnalit Cela tait coh rent avec la tradition fran aise de
38. arm e soul ve un probl me essentiel pour satisfaire aux exigences allemandes la suite d un attentat contre un officier le gouvernement de Vichy fait adopter une loi p nale ayant un effet r troactif ce qui est contraire aux principes g n raux du droit Des r ticences s expriment au sein m me du gouvernement de Vichy le ministre de la justice h site donner son assentiment ce texte et un haut magistrat refuse d tre compromis Le principe de la non r troactivit des lois p nales est essentiel la s curit juridique nul ne peut tre condamn en vertu d une loi qui n existait pas au moment des faits incrimin s Un autre principe est en jeu dans cette affaire celui de la proportionnalit des peines par rapport aux faits qu elles sanctionnent Ici ce principe est viol puisque qu on applique la peine de mort des faits qui ne relevaient jusque l que du tribunal correctionnel Deux questions peuvent tre tudi es avec les l ves celle de l tat de droit comme garantie des libert s et donc de l arbitraire qui d coule de la violation des principes juridiques Le d tenteur d un pouvoir ne peut pas de fa on l gitime manipuler sa guise le cadre juridique de son action celle du comportement des individus y compris des fonctionnaires l gard d un acte juridique ill gitime 23 Extraits produits par le service ducation artistique et action culturelle de l acad
39. aucun d entre eux ne connaisse sa place dans la soci t sa position de classe ou son statut social Tel est le sens du voile d ignorance qui est cens prot ger chacun de la partialit des autres En outre ce qui importe ce n est pas la distribution de Puti lit mais la distribution de biens premiers c est dire de moyens qui permettent tous les individus de poursuivre les objectifs qui leur sont propres Ainsi les biens premiers sont d finis par les besoins des personnes en raison de leur statut de citoyen libres et gaux et non plus par leurs simples d sirs et pr f rences La justice comme impartialit exprime un id al moral de solidarit La justice comme quit fonde l id al d mocratique La limite des in galit s est atteinte quand l quit c est dire la reconnaissance mutuelle des citoyens comme gaux est remise en cause Dworkin et la justice comme compensation Dworkin d finit l arbitraire comme ce qui ne rel ve pas du choix individuel De ce point de vue la th orie rawlsienne est d ficiente puisqu elle limite les in galit s m me quand elles rel vent du choix des individus 3 Sen Amartya L conomie est une science morale Paris La D couverte 1999 coll Poches Essais p 62 4 Rawls John Th orie de la justice Paris Seuil 1987 coll Points Essais p 159 5 Ibid p 168 6 Ibid p 11 96 SES classe terminale de la
40. aucune rigidit des ajustements Cette transmission ne se fait que lorsque la structure productive s est adapt e aux nouveaux prix c est dire s est enrichie en biens d quipement du secteur des TIC Concr tement cette volution prend du temps et suppose des transformations importantes de l organisation productive n est pas suffisant par exemple d acheter un ordinateur pour que son efficacit se d ploie Ces transformations sont de natures diverses Elles concernent les march s des biens du travail et du capital Elles concernent aussi les r gulations publiques et les comportements de tous les agents dans leur vie de tous les jours En mati re de technologies de l information le savoir utiliser est donc aussi important que le savoir faire Cohen Daniel Debonneuil Mich le L conomie de la nouvelle conomie in Conseil d analyse conomique Nouvelle conomie Paris La Documentation fran aise 2000 coll Les rapports du Conseil d analyse conomique www ladocumentationfran aise fr Le progr s technique contribue transformer l emploi L objectif est ici de montrer comment le progr s technique transforme la norme d emploi et de d stabiliser certaines repr sentations comme celle qui fait de l emploi non qualifi le seul touch par le progr s technique Il est aussi de montrer qu il y a des enjeux soci taux dans les effets du progr s technique sur l emploi enjeux qui sont souvent mal valu
41. avoir beaucoup err donne dans deux arr ts importants une interpr tation de cette loi qui constituera le socle des d cisions ult rieures Pourquoi le cadre juridique tait il inadapt aux nouvelles pratiques de concurrence Le cadre juridique tait clairement inadapt aux nouvelles conditions conomiques Les hommes d affaires d couvraient que pour exploiter les innovations technologiques ou constituer les fonds d investissement il leur fallait inventer des r gles de gestion in dites et mener des actions que le droit existant n avait pu envisager C est dans cet effort d adaptation juridique au capitalisme industriel naissant que se comprend l adoption du Sherman Act de 1890 l obsolescence du cadre juridique en mati re de concurrence portait sur deux points le droit des soci t s et la sp cification des comportements interdits en mati re de concurrence Les soci t s en nom collectif corporations taient suivant la tradition anglaise d inspiration mercantiliste qui remontait au xv et xui si cles issues de privil ges accord s par le souverain Dans e cas am ricain c taient donc les l gislatures des tats qui autorisaient une association d individus par une charte se livrer une activit conomique bien pr cise exploitation d un bac d une mine commerce de certaines marchandises entre certains lieux etc l origine les chartes taient individualis es et tr s limitatives Cela imp
42. bien loin de le freiner le processus d expansion long terme Une telle affirmation n est pas davantage paradoxale que celle consistant dire les automobiles parce qu elles sont munies de freins roulent plus vite que si elles en taient d pourvues Quelle que soit la perspective retenue la coordination des activit s par le march permet aux individus de confronter leurs choix d acqu rir et d exploiter une infor mation qui orientera leurs activit s pr sentes et futures Les d fauts de la coordination par le march rendent in vitables sinon n cessaires d autres formes de coordination La coordination par les organisations Le terme organisation d signe la fois des objets sociaux et la nature des relations sociales qui s y nouent Il existe des organisations politiques conomiques sociales culturelles religieuses humanitaires but non lucratif Seules les organisations dont 4 Marshall Alfred Principles of Economics Londres Macmillan 1920 Introduction et Appendice 5 Chamberlin Edward The Theory of Monopolistic Competition a Re Orientation of the Theory of Value Cambridge Harvard University Press 1942 Blaug Mark La Pens e conomique origine et d veloppement Paris Economica chapitre 10 La concurrence monopolistique p 461 466 6 Hayek Friedrich Individualism and Economic Order Chicago University of Chicago Press 1948 chapitre IV et VI Longuet St phane Ha
43. carisation de certaines situations voire une discrimination Cela est susceptible de conduire des conflits collectifs qui d boucheront sur de nouveaux compromis et de nouveaux statuts On notera en conclusion qu une telle pr sentation permet bien d tablir des liens avec d autres th mes du programme croissance stratification sociale conflits int gration pour l essentiel Et cela se fait en renvoyant aux fondements m mes des sciences sociales conomie et sociologie notamment sur des questions comme celle de la conception des formes de l accord en soci t de la place du conflit de Pind pendance ou de la subordination dans les relations conomiques en particulier Supports et d marches pour le travail en classe Le programme pr voit deux semaines pour tudier cet item soit environ dix heures en classe enti re et deux heures en travaux dirig s dans les conditions habituelles d enseignement moins le temps consacr la vie de classe L objectif g n ral est de montrer que le changement technique ne d termine pas en lui m me les effets sur Pemploi global Ce sont les choix faits par les acteurs les structures du march plus ou moins grande concurrence etc les transformations de la demande qui se conjuguent avec le changement technique pour expliquer les transformations de Pemploi L enjeu sur le plan didactique est de deux ordres sur le plan des savoirs acquisition des m canismes de base s
44. chacun des th mes s lectionn s il est propos une mise en perspective de savoirs requis pour la r alisation de s quences de cours et de travaux dirig s adapt s au niveau des l ves et aux contraintes horaires Dans chaque chapitre une premi re partie Savoirs et pistes de r flexion propose une lecture du th me retenu dont l enjeu est de circonscrire les connaissances de base les savoirs de r f rence afin d aider les enseignants dans le cadre de leur libert p dagogique et de la r flexion autonome qu ils conduisent sur le programme et sa mise en uvre construire des s quences d enseignement Elle porte sur la pr paration faite par le professeur avant le cours ou les s ances de travaux dirig s et ne saurait constituer une sorte de pr t enseigner dans les classes Les professeurs qui en ressentent le besoin y trouveront sur les th mes et probl matiques traiter avec les l ves des moyens de synth tiser d actualiser ou de compl ter leurs connaissances des savoirs constitu s Il s agit ici de soutenir l effort des enseignants bien conscients de la n cessit de ma triser propos d une question quelconque des savoirs plus vastes et plus approfondis que ceux pr sent s aux l ves et ce d autant plus que l on dispose d un temps r duit pour cette pr sentation Le corpus de savoir retenu d borde naturellement le th me auquel il se r f re et peut tre mobilis sur d aut
45. chapitre VI Speenhamland p 113 124 10 Ferro Marc Histoire de France Paris Odile Jacob 2001 chapitre v Le r glement des conflits sociaux p 659 661 11 Furet Fran ois La R volution fran aise Paris Hachette 1988 coll Pluriel chapitre IV p 121 124 12 Tanzi Vito Flux et reflux de l action conomique de l tat Probl mes conomiques 2000 n 2653 p 28 32 52 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale de ceux de la p riode pr c dente le march du travail est r glement dans toutes ses composantes dur e de travail quotidien hebdomadaire mensuel ge l gal du travail r glementation du travail de nuit heures suppl mentaires salaire minimum temps de repos C est davantage la l gislation du travail qui organise le fonctionne ment de ce march que la r alisation d un contrat partir de la rencontre d un offreur et d un demandeur de travail Dans d autres domaines logements nergie cr dit les pouvoirs publics prennent directement en main main visible tout ou partie du fonctionnement des march s par le biais de politiques structurelles vari es nationa lisation plus ou moins large des secteurs planifications indicatives politiques indus trielles et de politiques conjoncturelles keyn siennes incitatives qui orientent les march s en fonction d objectifs publics et macro conomiques La p riode actuelle
46. chec d une m thode La question se pose donc du r le qu il joue d sormais On comprend qu trois mois d une ch ance lectorale importante ses interventions suscitent pol miques Mais sur la longue dur e on s apercevra sans doute qu il accompagne les volutions du pays r r ditorial de la r daction Le Monae 15 janvier 2009 p 23 Fury Furie de Fritz Lang un film sur la loi de Lynch le droit et la justice Parce qu ils abordent souvent les rapports de Phomme avec la loi et soulignent les abus de pouvoir nombre de westerns et de classiques du cin ma traitent de l tat de droit Le professeur n a donc que l embarras du choix s il veut utiliser un support cin matographique Au del du plaisir suivre une histoire solide et bien racont e on s efforcera de pr ciser les objectifs du propos de Fritz Lang afin d appr cier son efficacit pour faire comprendre ce que peut tre un tat de droit Ce film permettra aussi d en montrer la fragilit De passage dans une petite ville le pompiste Joe Wilson qui rejoint sa fianc e Katryn dont il est loign depuis un an est injustement accus et arr t pour un kidnapping suivi de ran on Sur la foi de rumeurs la foule men e par quelques agitateurs prend d assaut la prison pour faire justice et le Iyncher La d termination du sh rif le maintenir sous la protection de la loi les en emp che mais le poste de
47. conclusions de ce qui se passe sur le partage des gains de productivit et ses effets diff rents sur emploi dans l entreprise et hors de l entreprise document 20 Croissance progr s technique et emploi 83 Freyssinet Jacques Le Ch mage Paris La D couverte 1984 coll Rep res ditions La D couverte document 21 Guellec Dominique conomie de l innovation Paris La D couverte 1999 coll Rep res ditions La D couverte document 22 Cohen Daniel Le Travail quel avenir Paris Gallimard 1997 coll Folio Les salaires ou l emploi p 86 87 ditions Gallimard 84 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale Exercice 4 Des donn es traiter Le questionnement doit tre adapt pour certaines classes il semblera n cessaire de commencer par rep rer le lien entre emploi total activit et nombre d heures travaill es chaque ann e par personne employ e pour d autres on pourra directement passer l analyse Tableau 1 Donn es pour la France sur longue p riode coefficient 1870 1998 multiplicateur PIB en millions de dollars 1990 72 100 1150 080 15 95 Productivit horaire du travail 1 38 33 72 24 43 PIB par heure travaill e en 1990 Activit nombre total d heures travaill es 52 421 34 108 0 65 en milliards d heures Nombre d heures travaill es chaque 2 945 1 503 0 51 ann e par pers
48. contrat de travail dont les clauses sont fix es par une convention collective Le passage des horaires variables et individualis s r pond trop bien aux besoins des entreprises et aux souhaits des travailleurs pour qu il soit encore frein comme il l est aujourd hui La v ritable question est celle de la capacit des salari s et donc de leurs repr sentants n gocier avec les employeurs de telle sorte que ceux ci n imposent pas sans n gociation des horaires contraires leurs int r ts On peut sans risque mettre un pronostic les horaires de travail des salari s du xx si cle seront variables individualis s adapt s aux besoins de chacun comme ceux des entreprises C est autant sur ce terrain que sur celui des salaires que se situera la n gociation sociale Bruhnes Bernard op cit p 278 979 R f rences bibliographiques Lectures de base Gambier Dominique Verni res Michel L Emploi en France Paris La D couverte 1988 coll Rep res Hicks John Richard A Theory of Economic History Oxford Clarendon Press 1969 Traduction fran aise Une th orie de l histoire conomique Paris Seuil 1973 coll conomie et Soci t Lallement Michel et alii Travail et Emploi Le temps des m tamorphoses Paris L Harmattan 1994 coll Logiques sociales Probl mes conomiques 2000 n 2688 2689 Probl mes conomiques 2001 n 2704 2705 Les nouvell
49. cours les travaux dirig s des exercices des contr les des travaux faire en classe ou la maison Savoirs et pistes de r flexions pour le travail en classe L intitul de cette partie Rapports marchands et ordre social annonce que les rela tions entre le march et la soci t proposent des solutions multiples au probl me de la coordination des activit s conomiques des individus Le choix retenu est d entrer dans le th me par un plan large qui pr sente les rapports marchands comme composante d un ensemble plus vaste de relations sociales Autrement dit comprendre la diversit des changes ne peut se r duire l tude n cessaire des march s particuliers et des m ca nismes qui les r gissent M me si l on retient l id e f conde qu il y aurait dans chaque march des l ments observables en tous lieux et en toutes p riodes par exemple la rar faction d un produit modifie sa valeur d change ou encore les prix de march d livrent des informations aux acteurs de l conomie il reste que le march comme mode de coordination particulier ne couvre qu une partie des changes conomiques entre individus La connaissance des formes alternatives de coordination est donc indispensable Le vocable coordonner d signe la fois une action avec le cum latin et le fait que Paction se d roule selon certains arrangements La coordination exprime donc une relation sociale organis e A
50. d bat sur l quit et partant sur la l gitimit de la peine de mort La r forme de l aide juridictionnelle en France montre la difficult et la n cessit pour un tat de droit de garantir le droit au droit en vitant que la justice des pauvres ne soit une pauvre justice Le juriste Guy Carcassonne souligne par ailleurs les implications d une juridicisation des rapports sociaux et d un juridisme parfois abstrait Tout assujettir au droit c est bient t ne plus rien lui soumettre L inflation des textes et des normes juridiques suscite l inqui tude du Conseil d tat garant de la coh rence du droit administratif et protecteur traditionnel des libert s publiques des citoyens contre les empi tements et abus de droit ventuels des administrations et collectivit s publiques On remarque aussi Pinfluence croissante des juges tant au civil qu au p nal voire au plan constitutionnel Le diagnostic d une mise en place d un gouvernement des juges se substituant aux politiques c est dire aux lus du suffrage universel est donc courant Il est appr ci quand le contr le impartial de l action des lus s am liore C est le cas des collecti vit s locales dont le contr le tait jadis exerc par les pr fets repr sentants de l tat et du gouvernement issu des urnes tandis qu il est d sormais confi aux magistrats des tribunaux administratifs et des chambres r gion
51. d un march foncier et d un cadastre Les institutions sociales ont aussi leur importance Dans l ancien syst me sovi tique il n y avait pas de ch mage donc aucun besoin d assurance ch mage Les travailleurs taient souvent employ s par la m me firme toute leur vie laquelle leur assurait le logement et la retraite Mais dans la Russie des ann es quatre vingt dix si l on voulait cr er un march du travail il fallait que chacun p t passer d une entre prise une autre Si l on ne pouvait pas trouver se loger cette mobilit serait pratiquement impos sible d o la n cessit d un march du logement S ils ont la moindre sensibilit sociale les employeurs r pugneront licencier des salari s qui n ont aucun recours La restructuration risque donc d tre limit e en l absence de dispositifs de s curit sociale Malheureusement il n y avait ni march du logement ni vrais filets de s curit dans la Russie nouvelle de 1999 Stiglitz Joseph La Grande D sillusion Paris Fayard 2002 p 188 189 Librairie Anth me Fayard pour la traduction fran aise 2002 Une d marche historique peut tre pr f r e pour montrer que les r gles et les organisations sont indispensables au d veloppement du march documents 6 et 7 document 6 Au XF si cle les commer ants maures d Afrique du Nord r vaient d tendre leur activit au del des ronti res et de s implanter sur tout le pourt
52. de cette coalition de n gociants Les liens sociaux scellaient des relations d affaires mutuellement b n fiques et le commerce transfronti re tait florissant L exemple des Maures apporte un certain nombre d l ments de r ponse Les march s permettent aux individus d utiliser leurs aptitudes et leurs ressources pour entreprendre des activit s plus productives s il existe des institutions pour aider au fonctionnement de ces march s Quelles sont ces institutions Ce sont les r gles les m canismes d application et les organisations qui apportent un concours aux transactions commerciales D une grande diversit selon les communaut s et les nations et selon que celles ci sont riches o pauvres toutes ces institutions d appui aux march s exercent au moins l une de ces trois fonctions elles contribuent la diffusion de l information assurent le respect des droits de propri t et des contrats et g rent la concurrence Et par l elles offrent aux individus la possibilit d entreprendre des activit s conomiques fructueuses et les y encouragent Banque mondiale Des institutions pour les march s Rapport sur le d veloppement dans le monde 2002 Paris Eska 2009 p 3 4 document 7 Dans l Angleterre du d but du xvit si cle la famille r gnante les Stuart a eu de plus en plus recours pour financer ses d penses aux emprunts forc s qui ne laissaient aucun recours aux pr teurs s ils n
53. de droits de l galit de situation et de l galit des chances Quels liens in galit s redistribution et cr ation de richesses entretiennent ils Justice sociale galit et quit dans une soci t d mocratique L id al d mocratique entre en conflit avec la pr gnance des in galit s conomiques et sociales Ce conflit est d autant plus aigu que la soci t concern e est plus riche et plus puissante document 1 La soci t am ricaine proclame la valeur de tout tre humain Elle garantit tous les citoyens l galit devant la justice et les droits politiques Le privil ge d une prompte intervention des sapeurs pompiers et de l acc s aux monuments publics est le m me pour chacun Tous les citoyens am ricains sont membres d un m me club Pourtant nos institutions nous disent aussi qu il faut trouver un emploi ou crever de faim r ussir ou souffrir Elles nous incitent nous pousser de l avant pour surpasser notre prochain sur le plan conomique apr s nous avoir enjoint de respecter l galit sociale Et les primes qu elles leur accordent permettent aux gros gagnants de mieux nourrir leurs animaux domestiques que les perdants ne peuvent nourrir leurs enfants Deux poids deux mesures donc dans une d mocratie capitaliste qui pr tend tendre un syst me politico social galitaire et qui en m me temps creuse des disparit s choquantes sur le plan du bien tre conomique Ce
54. de gestion des affaires publiques La parit peut galement tre justifi e par ses d fenseurs comme une mesure pragmatique teint e de volontarisme Pour les plus optimistes la parit constitue m me un pari sur l avenir et sur le plan symbolique et sur le plan du concret Enfin on attend de la parit et des femmes qui seraient lues par ce biais qu elles contribuent changer les fa ons de faire du milieu politique qu elles le moralisent si possible ou du moins qu elles l am nent s int resser davantage qu aujourd hui au quotidien des Fran ais Des prises de position contraires ont galement exist mais n ont t que peu entendues C est autour de trois points nodaux fortement compl mentaires qu un argumentaire f ministe et antipari aire s est d velopp 1 la remise en cause ventuelle de l universalisme comme fondement de notre d mocratie 9 l essentialisme sous jacent aux discours favorables la parit 3 l illusion introduite par la parit en mati re d inversion ou de neutralisation du rapport traditionnel de force entre les sexes Le premier probl me pos par la parit est que cette derni re conduit une repr sentation des emmes en tant que femmes Le changement avec la situation ant rieure est jug d importance Depuis oujours les lus sont cens s parler au nom d un citoyen abstrait c est dire sans appartenance sexuelle sociale religieuse etc
55. des ressources humaines du groupe Renault in Bagot Laurence coord Le Petit conomiste illustr op cit p 45 Les documents suivants portent sur l exemple des technologies de l information et de la communication TIC NTIC Ils permettent d introduire la notion d lasticit de la demande par rapport au prix deux cas pourront tre distingu s celui des biens ou services fortement lastiques mat riel informatique et t l communications et celui d une lasticit positive pour les services informatiques car ils sont indispensables Putilisation du mat riel informatique Un exemple num rique fictif reprenant les id es des textes pourra tre construit On rep rera galement les diff rences d volution de Pemploi selon les fili res en fonction des gains de productivit de l volution de la 86 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale demande mais aussi de l importance de la concurrence internationale Ainsi exemple de l Inde r v le les possibilit s d externalisation introduites par les TIC et donc les cr a tions d emplois hors des pays dont mane la demande Concernant la France l INSEE propose dans son dition 2000 2001 de L conomie fran aise un graphique indi quant l volution des effectifs employ s par les TIC entre 1980 et 1998 Les cinq documents suivants pr sentent une coh rence d ensemble mais peuvent galement tre tudi s s par ment
56. directement des consoles vid es ou en risque de rupture Le scanner facilite et standardise le travail des caissiers Le rythme de travail augmente Ils b n ficient d une apparente autonomie car les premiers niveaux hi rarchiques disparaissent Leur travail est valu informatiquement Askenazy Philippe Le d veloppement des pratiques flexibles de travail in Nouvelle conomie op cit p 198 document 32 Les travailleurs les moins qualifi s ont d j perdu pendant les ann es soixante dix et quatre vingt la bataille des emplois industriels du fait de l automatisation largement achev e des processus de production et accessoirement de la concurrence des pays bas salaires Ils sont aujourd hui massivement employ s dans le tertiaire services la personne transports commerce dans des fonctions qui ne semblent pas directement menac es par la phase actuelle d innovations technologiques Au contraire il est possible que le d veloppement du commerce lectronique renforce la demande pour le travail manuel le moins qualifi Par exemple il se cr e un march de la livraison rapide des produits command s sur Internet semble plut t que la phase actuelle des innovations technologiques soit une menace pour les travailleurs interm diaires dont les fonctions largement li es au traitement de l information pourraient tre automatis es I est possible voire probable que beaucoup de ces travailleurs in
57. document 25 En 2001 un c ble peut lui seul transporter en une seconde davantage de donn es que tout le r seau Internet ne le permettait en un mois en 1997 Le co t d acheminement de mille milliards de bits d informations de Boston Los Angeles est pass de 150 000 dollars en 1970 0 12 dollars aujourd hui En 1930 une conversation t l phonique de trois minutes entre New York et Londres co tait plus de trois cent dollars aux prix actuels Aujourd hui elle revient moins de 0 20 dollar Et pour envoyer un document de 40 pages du Chili au Kenya il faut moins de 0 10 dollar par courrier lectronique une dizaine de dollars par t l copie et cinquante dollars par un service de messagerie PNUD programme des Nations unies pour le d veloppement Mettre les nouvelles technologies au service du d veloppement humain Rapport mondial sur le d veloppement humain 2001 Paris De Bock Universit 2001 p 30 document 26 Mesur e en valeur la croissance des NTIC est un peu plus rapide que celle de l ensemble de l conomie mais le diff rentiel de croissance est nettement plus important en volume en 1998 la valeur ajout e des NTIC est quatre fois et demi plus importante qu en 1980 alors que le PIB augmente de 44 au cours de la m me p riode En rythme annuel la croissance des NTIC atteint pr s de 9 contre 2 1 pour la valeur ajout e totale Cette progression ne s est infl chie qu au d but des ann es 90
58. est l un des concepts organisateurs des programmes de SES en classe de premi re comme en classe terminale En effet le concept d tat de droit peut tre mis en relation avec des ques tions trait es en terminale mondialisation et tat de droit int gration europ enne et tat de droit etc N B Dans ce qui suit le document d accompagnement se consacre sp cifiquement au concept d tat de droit qui figure dans la premi re colonne du programme Les indi cations compl mentaires insistent sur la n cessit de conduire les l ves la ma trise des concepts d tat de nation de pouvoir de l gitimit Si nous n abordons pas ici ces concepts c est parce que nous semble t il ils sont bien connus des professeurs de SES de m me que les probl matiques qui leur donnent sens Le concept d tat de droit est en revanche une nouveaut du programme et il suppose quelques r f rences la philo sophie politique et la philosophie du droit disciplines qui ne sont pas n cessairement famili res tous les professeurs de SES Il serait cependant coh rent de pr senter les concepts d tat et de pouvoir avant le concept d tat de droit ce dernier tant une forme particuli re d tat De m me il semble souhaitable d tudier les rapports entre r gle de droit et tat de droit de m me que les liens entre tat de droit et l gitimit Cette approche int gr e est sans doute l
59. et la pugnacit des juges permettent de d fendre le droit et la d mocratie face un personnel politique trop souvent d faillant op ra tion mains propres en Italie affaires de financement des partis politiques en France La th se selon laquelle la mont e du pouvoir judiciaire d coule d un affaiblissement de la d mocratie et de la responsabilit politique et risque de priver le peuple d une partie de sa souverainet on pourra prendre l exemple de la contestation de certaines d cisions du Conseil constitutionnel tat de droit s curit et libert s publiques On pourra distinguer ici La th se selon laquelle la s curit tant le premier des droits de l homme il faut donner la priorit l efficacit de l action polici re et judiciaire ce qui suppose de ne pas entraver cette action par des proc dures dont les d linquants pourraient tirer avantage on pourra prendre l exemple de la r forme de la proc dure p nale et des d bats relatifs aux respects des droits de la d fense La th se selon laquelle la d fense des libert s publiques est un imp ratif cat gorique aucune atteinte ces libert s n est tol rable m me au nom de l efficacit de la lutte contre la criminalit et le terrorisme Quelques pistes possibles de travail avec les l ves Classiquement deux d marches sont possibles La premi re consiste partir de la d finition de l tat du pouvoir
60. et les trois fili res ont volu parall lement D une activit l autre le lien entre l volution des prix et l volution des volumes rel ve d interpr tations diff rentes N anmoins on peut consid rer que c est la baisse tr s marqu e des prix relatifs des mat riels qui a stimul l augmentation des volumes la relation de cause effet tant plus o moins directe selon les fili res Dans le cas des mat riels les volumes voluent en sens inverse des prix cr ant ainsi une dynamique favorable au d veloppement de ces produits La baisse des prix r sulte de causes diverses Elle est d abord due d importants progr s techniques qui ont permis aux producteurs de diminuer leurs prix de vente et donc de produire davantage l apparition d une production de masse contribuant son tour la mod ration des prix S ajoute une baisse de prix en partie import e li e l arriv e sur le march fran ais de produits vendus des prix tr s comp titifs destin s soit entrer dans un processus de production soit la consommation ou l investissement Peuvent intervenir galement les effets de la concurrence au sein des secteurs producteurs de ces mat riels eux m mes car elle est forte Le prix relatif des services de t l communications diminue galement pendant toute la p riode La baisse du prix des services de t l communications est rapprocher comme celle des biens d une augmentation tr
61. extrait du film de Michael Moore Bowling for Columbine qui permet de poser la question de l tat minimal partir de la position des d fenseurs du port des armes feu aux tats Unis Ces derniers comme le montrent les extraits ci dessous expriment une d fiance voire une hostilit l gard du gouvernement et ils pr nent l autod fense On pourra confronter leur position une citation de Jacques Chevallier On observera que pour justifier leur comportement les d fenseurs de la vente libre des armes feu invoquent la Constitution des tats Unis donc de l tat de droit et une modifica tion de la situation ne serait possible que dans le respect des proc dures l gales r forme constitutionnelle L tude de cet exemple permet de faire le lien avec la d finition de l tat comme d tenteur du monopole de la violence physique l gitime 20 Costa Gavras Konstantinos L Aveu 1970 21 London Artur L Aveu dans l engrenage du proc s de Prague Paris Gallimard 1972 coll Folio 22 Pasqualini Jean Prisonnier de Mao sept ans dans un camp de travail Paris Gallimard 1976 coll Folio 26 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale document 11 Individus armes et tat Entretiens avec des volontaires du Michigan Un homme s quence 10 du d coupage C est une tradition am ricaine d tre arm une respon sabilit Un homme sans arme n est pas responsable
62. galit s 97 Fitoussi Jean Paul Rosanvallon Pierre dir Le Nouvel ge des in galit s Paris Seuil 1998 coll Points Essais p 97 98 ditions du Seuil c t de l in galit entre le capital et le travail les in galit s au sein du travail sont devenues plus centrales Les diff rences de traitement entre les g n rations les diff rences entre hommes et femmes sur le march du travail les diff rences de trai tement par les politiques sociales selon l ge la situation familiale la situation sociale les diff rences selon les dipl mes et le capital humain les diff rences entre la s curit ou l instabilit de la relation l emploi sont autant de diff rences signifiantes pour les individus C est en ce sens que les cat gories tendent tre davantage brouill es dans l estimation des in galit s Une extension des domaines de l galit s est produite donnant l impression d une perte de centralit des cat gories forg es partir de la position dans les rapports de production et des conditions de vie qu illustrait de la mani re la plus pure la cat gorie classe ouvri re Cette pluralit produit des dilemmes puisque la situation personnelle de tout individu est travers e par toutes ces questions Cette pluralit peut mener autoriser le travail de nuit pour les femmes au nom d une recherche de l galit comme selon un avis r cent du conseil d tat allouer
63. gles en sachant que les autres l appliquent galement document 5 2 Guillarme Bertrand Les th ories contemporaines de la justice sociale une introduction Pouvoirs 2000 n 94 Id al d mocratique et in galit s 95 la neutralit de la th orie de Rawls in Audard Catherine et alii Individu et Justice sociale autour de John Rawls Paris Seuil 1988 coll Points Politique p 179 ditions du Seuil La th orie rawlsienne de la justice attire ainsi l attention sur l importance politique et thique que rev t la libert individuelle Les principes de justice que Rawls propose sauvegardent la priorit de la libert individuelle sous r serve qu une libert semblable soit donn e tous document 6 Saint Upery Marc Introduction de la traduction fran aise de Sen Amartya op cit p 26 ditions La D couverte Ainsi pour Rawls l individu n est pas seulement un consommateur qui maximise son utilit Il s inscrit dans un contexte de coop ration sociale L enjeu est alors d obtenir Punanimit sur le choix des principes de justice Pour y parvenir il faut que les indi vidus ne disposent que d informations g n rales sur la soci t en l occurrence sur l ensemble des conditions qui rendent la fois possible et n cessaire la coop ration humaine l existence d un conflit d int r ts et d une identit d int r ts et qu
64. hi rarchis de fa on ce que chaque r gle tire sa force obligatoire de sa conformit la norme imm diatement sup rieure au sommet la Constitution puis la loi la coutume et la jurisprudence avant les r glements Mais cela ne va pas sans diverses difficult s qui am nent relativiser la port e de cette r gle En effet seule une norme pouvant fonder la validit d une norme il faut que la Constitution soit une norme en soi puisque rien dans l ordre juridique ne lui est sup rieur On peut se r f rer un hypoth tique esprit de la nation aux principes r gulant le vouloir vivre ensemble etc Mais c est renvoyer au droit naturel dont le droit positif se distingue On peut aussi choisir tel J rgen Habermas propos de PAllemagne contemporaine un patriotisme de la Constitution postulant une iden tit structur e par l attachement du peuple la loi fondamentale Cependant le plus souvent la l gitimit de la Constitution et de ses modifications est fond e sur une adoption r f rendaire qui garantit une acceptation populaire Il faut observer cepen dant que l absence de constitution ne fait pas obstacle l existence d un tat de droit dans les pays de Common Law telle la Grande Bretagne car coutumes et tradition juri diques l emportent sur la loi crite quand elle existe On note par ailleurs la mont e en puissance dans la hi rarchie des normes des textes et
65. il l crit la m me page Une nouvelle classe industrielle tait en train de na tre diff rente de l ancien prol tariat urbain l une des principales diff rences tant qu elle b n ficiait d un emploi plus r gulier Lorsqu on songe aux fluctuations auxquelles l industrie est sujette et a toujours t sujette cela peut para tre une affir mation paradoxale elle n en est pas moins fond e L ouvrier industriel tait parfois en ch mage mais lorsqu il avait un emploi celui ci tait r gulier Ce n tait pas un travailleur intermittent jamais certain d avoir un emploi quelques semaines plus tard Aujourd hui il faut s interroger sur la fa on dont les nouvelles technologies mises en uvre peuvent contribuer la transformation de cet emploi qui a commenc se stabiliser la fin du xix si cle C est aussi cette poque que se manifeste la distinction entre le travail et les autres marchandises En effet en m me temps que ces ouvriers industriels dont on vient de parler revendiquent un droit au travail le droit commence distinguer le contrat de travail des autres contrats commer ciaux dont faisait partie jusque l le contrat de louage de services cas particu lier du contrat de louage de choses qui liait le ma tre et le travailleur salari C est peu apr s que va tre invent e la cat gorie de ch meur La fin du XIX si cle
66. l change marchand document 13 il sera int ressant de montrer que le march fonctionne aussi partir du d sint ressement document 14 et que le don lui m me n est pas exempt de r ciprocit document 15 document 13 Steiner Philippe ibid p 39 ditions La D couverte document 14 C est ce que Mich le de La Pradelle a mis au jour travers la description du march de Carpentras Elle montre que l change marchand ne se r duit pas une simple transaction conomique des marchandises contre de l argent il est aussi l occasion pour les clients et leurs commer ants de discuter de tout et de rien de commenter l actualit de livrer quelques confidences sur leur vie priv e travers ces changes on d couvre que ce qui se passe chez soi se confond avec ce qui se passe chez l autre qu on est bien tous pareils qu on constitue quelques heures durant un monde de semblables Au fil du temps les commer ants et les clients installent par ailleurs des relations de fid lit qui les diff rencient pour reprendre la distinction de Karl Polanyi des relations de place de march soit des changes essentiellement conomiques Sciences humaines avril 1999 n 93 p 20 93 document 15 Un agriculteur parle des cadeaux qu il re oit lors d une f te C est encore plus important qu autrefois les cadeaux Ah ils sont nombreux ils sont chers Apr s on est oblig de rendre d
67. la puissance de l tat qui tait au c ur du lib ralisme traditionnel a fait place la repr sentation d un tat investi de la mission de satisfaire les besoins de tous ordres des individus et des groupes la vision des droits libert s consacr s face au pouvoir vient se superposer l id e nouvelle de droits cr ances reconnus aux individus alors que les libert s classiques fixaient des bornes l tat ces droits nouveaux supposent au contraire pour leur r alisation la 14 Arendt Hannah Condition de l homme moderne 1961 Paris Calmann L vy 1994 coll Libert de Pesprit 15 Arendt Hannah Le Syst me totalitaire 1951 Paris Seuil 1972 coll Points Essais Id ologie et terreur un nouveau type de r gime p 203 16 Troper Michel Sur le concept d tat de droit Droits 1992 n 15 p 59 22 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale m diation tatique et leur caract re ind finiment extensible justifie l extension illimit e de l tat dans la vie sociale Chevallier Jacques L tat de droit Paris Monchrestien 1999 coll Clefs politique p 98 99 En revanche des analystes lib raux contestent au nom de l tat de droit l existence puis l extension de l tat providence qui toujours adjoint de nouveaux droits aux droits de L intervention croissante de l tat dans la vie conomique et sociale con
68. le am ricain et d autres peuvent faire avancer plus vite la citoyennet sociale en n gligeant la citoyennet civile et politique voir l exemple c l bre de Bismarck ou encore le syst me anglais de Speenhamland Revol Ren Quelques remarques sur la notion de citoyennet Cahiers du CERSES 1999 n 1 p 4 Universit de Montpellier l Au regard des enjeux li s la citoyennet les institutions et pratiques sociales des soci t s d mocratiques sont loin de correspondre l id al revendiqu Mais d faut de pouvoir atteindre quelque id al que ce soit les soci t s d mocratiques ont ce m rite essentiel de reconna tre l existence de conflits d int r ts entre les individus et entre les groupes et d organiser les contre pouvoirs n cessaires la r solution de ces conflits document 3 Les soci t s d mocratiques se caract risent par une tension entre d un c t l utopie de la citoyen net et d un autre c t les limites qu apportent au projet et l ambition universelle les r alit s des soci t s historiques des h ritages des repr sentations sociales et des passions ethnico religieuses 1 D loye Yves Sociologie historique du politique Paris La D couverte 1996 coll Rep res 94 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale des hommes L tat national forme qu a prise jusqu pr sent le pouvoir d mocratique n est pourtant pas
69. le choix du financement et sur la justice de ce choix Les solutions de justice sont relativement ind termin es si la commune assure le finan cement par le contribuable tant donn l usage socialement diff renci des cours de tennis elle permet ainsi l acc s gratuit des cat gories favoris es tout en le finan ant avec les imp ts de tous les contribuables moins diff renci s socialement si la commune assure le financement par l usager elle vince d finitivement les cat gories les plus d favoris es dans l acc s au tennis et finance avec les cat gories favoris es qui l utilisent le plus le cours de tennis D autres types de dispositifs se pr tent la m me analyse Dans une soci t diff ren ci e socialement les solutions de justice sont difficiles construire puisque l in galit des ressources des dotations initiales et de l acc s aux dispositifs est patente Ainsi on peut utiliser ici des exemples concernant l ducation le syst me des bourses ou l acc s socialement diff renci aux tudes sup rieures le syst me de sant l acc s aux m decins sp cialistes le surco t des activit s risque etc ou encore l exemple des retraites esp rance de vie socialement diff renci e comme dans l analyse suivante document 33 Piketty Thomas op cit p 113 R f rences bibliographiques Lectures de base Arnperger Christian Van Parijs Philippe L thique c
70. les efforts individuels ont pu se trouver efficacement canalis s vers des fins sociales b n fiques mais par l volution d institutions bien constitu es de nature r unir les r gles et les prin cipes touchant les int r ts oppos s et les avantages issus des compromis En fait leur th se n a jamais t ni orient e contre l tat en tant que tel ni proche de l anar chisme qui est la conclusion logique de la doctrine rationaliste du laisser faire elle a t une th se tenant compte la fois des fonctions propres de l tat et des limites de son action Keynes partage ce point de vue La formule du laisser faire ne se trouve pas dans les crits d Adam Smith de Ricardo ou de Malthus Chez aucun de ces auteurs l id e n est m me pr sente sous une forme dogmatique Or c est bien la doctrine du laisser faire qu il entend s attaquer et non au lib ralisme Ses r flexions et propositions en faveur d une intervention de l tat ne sauraient tre interpr t es comme une opposition aux fondements de l conomie de march Ces r flexions crit il sont orient es vers la recherche d am liorations techniques possibles du capi talisme moderne par le moyen de l action collective Elles ne contiennent rien qui soit s rieusement incompatible avec ce qui semble tre la caract ristique essentielle du capi talisme savoir que l app t du gain et Pamour de largent cons
71. les grands principes de la R publique D s lors il allait largir son r le en se faisant le gardien sourcilleux des libert s publiques au risque de para tre substituer le pouvoir des juges celui des lus Cette logique n a cess de s affirmer au fil des ann es mesure que le Conseil proclamait son ind pendance De plus en plus les juges constitutionnels ont tendu leur marge d interpr tation et leur pouvoir de censure en effa ant progressivement la fronti re qui s pare le raisonnement juridique de l appr ciation politique Ils ont fini par jouer un r le qui n tait pas pr vu par les institutions et qui limite la port e des r formes propos es par les gouvernements Au nom du n cessaire respect entre les principes contradictoires d finis par la Constitution L intervention du Conseil a sans doute constitu un progr s d cisif dans la d fense de l tat de droit Le probl me est que depuis quelques ann es la machine semble s tre emball e et que les d cisions du Conseil ont paru prendre une tournure partisane Le Conseil constitutionnel est devenu l un des acteurs cl s du d bat politique Les dispositions censur es p chaient souvent il est vrai par opportunisme et improvisation C tait le cas de l article sur les licenciements conomiques fruit de tractations l cart des partenaires sociaux ceux ci n ont pas tout fait tort de d noncer comme l a fait la CFDT l
72. m lange d galit et d in galit frise parfois l incoh rence voire m me l hypocrisie Okun Arthur galit versus efficacit Paris Economica 1982 p 1 Id al d mocratique et in galit s 93 Cela pose le probl me de la nature de la d mocratie des crit res de justice qui la carac t risent du rapport entre galit et quit et du traitement des diff rences Qu est ce qu une soci t d mocratique Un des objectifs fondamentaux de la d mocratie est de r duire les in galit s et d assurer le bien tre au plus grand nombre L une des caract ristiques essentielles de la d mocratie r side dans la citoyennet les droits qui s y rattachent et les conditions de son exercice qui ont naturellement fortement volu au cours du temps C est dire qu une soci t d mocratique ne se r duit pas simplement au r gime politique qui la caract rise C est dire aussi que la notion de citoyennet ne saurait recevoir une d finition simple document 2 On peut trouver une classification tr s synth tique et donc tr s p dagogique de la notion de citoyen net chez le sociologue anglais Thomas Humphrey Marshall dans une c l bre conf rence de 1949 Cette analyse se situe l aube des Trente Glorieuses et laisse transpirer une vision assez optimiste du d veloppement politique que chacun pourra ais ment critiquer Il n en reste pas moins qu il nous offre un classement ais qui peut tre d
73. marche pr cise pour r soudre les diff rends commerciaux et des proc dures de faillite ordonn es lorsque les emprunteurs ne peuvent pas rembourser leurs dettes il veille maintenir la concurrence et la capacit des banques qui re oivent les d p ts rendre leur argent aux d posants s ils le demandent Cet ensemble de l gislations et d institutions contribue garantir que les march s des titres fonctionneront quitablement que les directeurs des entreprises ne pourront pas gruger les actionnaires ni les actionnaires majoritaires spolier les minori taires Peut tre les r formateurs ont ils mentionn cette infrastructure institutionnelle mais en pas sant Ils ont tent d arriver au capitalisme par un raccourci en cr ant une conomie de march sans 54 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale les institutions qui les sous tendent et les institutions sans l infrastructure institutionnelle qu elles sup posent Avant d ouvrir une bourse il faut s assurer que de vraies r glementations sont en place Les nouvelles firmes doivent pouvoir trouver des capitaux frais et il faut pour cela que des banques qui soient de vraies banques la diff rence de celles de l Ancien R gime ou de celles qui ne pr tent de l argent qu l tat Un syst me bancaire r el et efficace n cessite des r glementations fortes Les nouvelles firmes doivent pouvoir acqu rir des terrains ce qui exige l existence
74. minimum de ressources soit fourni hors march tous ceux qui pour une raison quelconque sont incapables de gagner sur le march de quoi subsister il n y a l rien qui implique une restriction de libert ou un conflit avec la souverainet du droit Les probl mes qui nous occupent ici apparaissent seulement lorsque la r mun ration de services rendus est fix e par l autorit mettant ainsi hors jeu le m canisme impersonnel du march qui oriente les efforts des individus Hayek Friedrich Droit L gislation et Libert 1973 Paris Puf 1995 coll Quadrige p 104 PUF Pour lui il est impossible de trouver un juste milieu entre une soci t lib rale et une soci t totalitaire Tout recours une volont correctrice qui perturbe les m canismes de march a pour effet de faire entrer dans la voie de la servitude document 12 Dans une soci t d hommes libres dont les membres ont toute latitude pour employer leurs connais sances la poursuite de leurs propres objectifs le terme justice sociale est un vocable vide de sens ou de contenu Hayek Friedrich Droit L gislation et Libert tome 2 Le Mirage de la justice sociale 1976 Puf 1995 coll Quadrige p 100 PUF L galit des chances est pr sent e comme une position interm diaire entre galit de droit qui para t trop formelle et galit de situation qui para t trop difficile atteindre Certes
75. modalit s diff rentes de gestion selon le poids de l usager et du contribuable et les effets diff renci s et ambivalents en terme de r duction des in galit s Exercice L installation d un terrain de tennis municipal pose ce probl me Admettons que le co t du terrain soit de 70 000 par an investissement et fonctionnement confondus et que les pr visions de fr quentation soient de l ordre de 10 000 heures par an Il existe plusieurs solutions de financement selon que le poids est plut t port sur les usagers ou sur les contribuables Le co t d acc s une heure de tennis est donc approximativement de 7 Calculez les diff rents modes de financement de l activit tennis Le tableau suivant montrent les diff rentes solutions pour l acc s un bien 1 CO T 7 MARGE 3 PRIX CLIENT 10 CO T 7 2 USAGER 7 CONTRIBUABLE 0 TARIF 7 CO T 7 3 USAGER 0 CONTRIBUABLE 7 TARIF 0 gratuit CO T 7 4 USAGER 3 5 CONTRIBUABLE 3 5 TARIF 3 5 CO T 7 5 CONTRIBUABLE 3 MARGE 3 PRIX USAGER 4 CO T 7 Ces cinq situations de financement sont les plus courantes dans notre soci t et n offrent pas toutes les m mes r sultats en terme de justice Trouvez d autres exemples de biens ou services en d clinant ces cinq modes possibles de financement cin ma lyc e cantine du lyc e h pital train v tement La premi re est celle offerte par le march au cas o la comm
76. offre se conjugue avec une demande accrue de personnel qualifi Petit Pascal Les al as de la croissance dans une conomie fond e sur le savoir Probl mes conomiques Paris 1999 n 2642 Mais aborder l volution des qualifications en termes de capital humain n puise pas le traitement de cette question Pascal Petit dans le m me article voque un nouveau march du travail en relation avec les nouvelles technologies et ce propos crit L Jexigence de flexibilit organisationnelle transforme la question des qualifications et pose celle de la comp tence des travailleurs impliqu s dans un univers plus incertain Mais cette reconnaissance a des limites et la qualification r elle reconnue des travailleurs s en trouve fragilis e La question de la qualification se complique alors par l introduction de la notion de comp tence et l id e d une n cessaire reconnaissance qui montre d j l int r t d envisager l emploi autrement Si l on en reste l id e de capital humain cela revient concevoir la force de travail comme du capital C est tout fait coh rent avec le cadre th orique de la conception de lPemploi pr sent e jusqu ici o tout est d abord marchandise sans sp cificit Mais cela emp che d envisager tant la question d une quelconque in galit que celle de 72 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale l volution des
77. pour le second exemple mais aussi situations d emploi dans lesquelles la reconnaissance de la formation acquise n est pas non plus r gl e Ils renvoient ensuite des transformations qui ont vite retenu l attention des analystes de l emploi Le rapport Malinvaud a notamment sugg r d s 1986 d enrichir l tude de l emploi en prenant en compte des situations telles que le sous emploi visible auquel renvoie pour une part le d veloppement du travail salari temps partiel et les situations d emploi formation Quant la question de la reconnaissance des quali fications on a vu plus haut l importance qu elle a prise en rapport avec les nouvelles technologies et l incertitude en la mati re de nombreuses situations Le travail temps partiel ou dans des situations o le temps n est pas r gl l avance s est aussi d ve lopp avec le d veloppement des nouvelles technologies qu il s agisse d un effet direct via les technologies de la communication ou d effets indirects via la tertiarisation par exemple On se trouve donc ici devant des situations particuli res d emploi dont le progr s technique contemporain a favoris le d veloppement Parler alors de lPemploi en termes de statut conduit s interroger sur la reconnaissance sociale et lins titutionnalisation des attributs de tels emplois de la force de travail Et parler propos du temps de travail ou de la reconnaissance de la qua
78. qu elles incorporent est socialement utile Les marchandises r sultent de travaux priv s effec tu s ind pendamment les uns des autres mais ceux ci s inscrivent n cessairement dans le syst me social et spontan de la division du travail Il faut donc une proc dure permettant de s assurer que ces travaux sont l gitimes comme forme de la division du travail Cette proc dure c est l change marchand et la monnaie Le march et la monnaie sont donc dans une conomie marchande les moyens de socialiser les travaux priv s et de rendre compatibles entre elles des d cisions priv es qui ne sont pas coordonn es a priori C est par l change marchand que s exprime la loi de la valeur qui d termine les rapports d changes ou prix relatifs Pour L on Walras l change sur un march concurrentiel est au c ur de la d termination de la richesse sociale d finie comme l ensemble des choses mat rielles et immat rielles qui sont rares c est dire qui d une part nous sont utiles et qui d autre part n existent notre disposition qu en quantit limit e Trois principes sont la base de son analyse de l change les l ments de la richesse sont appropriables changeables et multipliables La raret relative d un produit d termine la valeur de ce produit et c est P change qui fixe cette valeur Il se r f re un type id al de march dont la caract ristique premi re est que l
79. questions d intendance Trouvera t on ou non le nombre de femmes suffisant pour constituer les listes lectorales Que faire en cas contraire Voil peu pr s o se situe l enjeu d sormais pour les formations politiques puisque le d ficit d mocratique qui justifiait la mise en uvre de la parit a apparemment t combl Fortino Sabine La Mixit au travail Paris La Dispute 2009 coll Le genre du monde Les in galit s conomiques Il s agit partir de cet ensemble de documents de r fl chir avec les l ves la dimension conomique des in galit s afin de discuter partir de quels crit res elles peuvent appara tre justes ou injustes socialement et de s interroger sur la possibilit et la n cessit de les corriger Le document 27 pourrait tre utilis dans le chapitre La dynamique de la stratifica tion sociale pour mesurer les in galit s de revenus salariaux L objectif du travail dans ce chapitre serait alors de r fl chir l ampleur et la justification des in galit s constat es et sur l volution de celles ci en longue p riode avec le document 28 afin de v rifier s il s agit d une situation conjoncturelle ou structurelle Les carts de salaire Le travail avec les l ves sur ce document pourrait avoir pour objectifs de mesurer les carts les plus significatifs entre cat gories et entre sexes de s interroger sur des situa tions particul
80. r partition 2000 2000 ACTIFS 1 Agriculteurs 431 67 4 207 638 2 4 5 0 8 exploitants 2 Artisans 1033 70 439 1472 5 6 107 6 8 commer ants et chefs d entreprises dont 21 Artisans 537 163 700 22 Commer ants 390 259 649 3 Cadres et professions 2 327 63 6 1 329 3 656 13 9 9296 8 8 intellectuelles sup rieures dont 31 Professions lib rales 196 120 34 Professeurs 349 440 professions scientifiques 37 Cadres administratifs 662 400 et commerciaux 38 Ing nieurs 765 142 4 Professions 2875 52 8 2 567 5 442 20 7 211 4 interm diaires dont 26 Lahire Bernard H ritages sexu s incorporation des habitudes et des croyances in Bl ss Thierry dir La Dialectique des rapports hommes femmes Paris Puf 2002 coll Sociologie d aujourd hui 27 Bourdieu Pierre La Domination masculine Paris Seuil 1998 coll Points Essais 28 Fortino Sabine op cit 29 M da Dominique Le Temps des femmes pour un nouveau partage des r les Paris Flammarion 2001 coll Essais 108 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale 42 Instituteurs 293 532 43 Professions interm de 245 816 la sant du travail social 47 Techniciens 871 147 48 Contrema tres 505 58 agents de ma trise 5 Employ s 1 900 24 3 5 931 7 831 29 8 79 0 9 dont 51 Employ s civils 477 1 664 9 141 fonction pub
81. rentiel entre les hommes et les femmes reste peu pr s le m me De nombreux partis politiques ont pr f r payer pour non respect de la parit d autres tout aussi nombreux sans doute ont pr sent des femmes dans des circonscriptions tr s difficiles conqu rir Beaucoup ont insist sur la difficult de sanctionner des hommes politiques qui n avaient pas d m rit en ne leur permettant pas de se repr senter Le document 26 pr sente de fa on synth tique les l ments du d bat au moment du vote de la loi sur la parit Il montre que les arguments de part et d autre se r f rent diff rentes conceptions de l galit et de l quit et il permet ainsi d ouvrir la r flexion sur cette question document 24 Part des femmes candidates et lues aux diff rentes lections l gislatives Nombre de Part des Part des femmes femmes parmi Nombre de femmes parmi Ratio relatif candidates les candidats femmes lues les lus de succ s en en 1945 281 9 6 32 6 1 0 61 1946 331 12 28 5 4 0 42 30 De nombreux autres exemples sont disponibles dans cet ouvrage 31 Ce ratio repr sente la proportion de femmes lues parmi les candidates rapport e celle calcul e pour les hommes 32 De 1946 1956 et en 1986 repr sentation proportionnelle Id al d mocratique et in galit s 111 1946 389 13 6 38 7 0 48 1951 378 9 5 99 4 0 40 1956 495
82. s rie conomique et sociale Pour Dworkin des in galit s importantes entre les personnes sont possibles d s lors qu elles refl tent leur choix entre le loisir et le travail leur go t diff rent pour le risque Mais celles qui d coulent de la fortune naturelle restent arbitraires du point de vue moral C est pourquoi il est n cessaire de compenser les handicaps naturels par une proc dure d assurance les individus ne sachant pas quelle serait leur situation du point de vue de ces handicaps doivent d cider quelle part de leurs ressources ils consacrent une assurance destin e compenser leur handicap ventuel S agissant de la r partition des ressources Dworkin retient l image d une proc dure de vente aux ench res laquelle chaque individu participerait avec un pouvoir d achat gal Chacun est libre de choisir et d changer des biens et des services en fonction de ses go ts et de son projet de vie Au terme de la proc dure la r partition peut tre consid r e comme gale quoique diff rente d s lors qu aucun agent n envie le panier de biens de quelqu un d autre Les critiques du lib ralisme galitaire Certains lib raux remettent en cause l id e de justice sociale et la perspective galitaire contradictoire leurs yeux avec le respect des libert s Pour Hayek l id e de justice sociale est vide de sens En effet le processus impersonnel du march n est ni juste ni injuste puisqu i
83. sont des groupes ferm s en ce sens que l appartenance au groupe est r serv e certains La confiance et les liens mutuels qui unissent leurs membres mod rent les co ts du traitement de l information et ceux de la d finition des droits de propri t et de l assurance de leur respect Banque mondiale op cit p 7 document 15 Le respect des r gles et des engagements peut tre assur de mani re interne par les parties concer n es elles m mes ou de l ext rieur par une tierce partie Les institutions informelles et les m canismes formels priv s s appuient g n ralement sur leurs membres pour assurer le respect des r gles Certains agents s organisent en groupes informels comme des associations professionnelles ou des mutuelles d assurance lorsque le co t de l action collective est modeste et que le respect des r gles peut facilement tre contr l Dans ces groupes l exclusion de la communaut constitue une forme de sanction L existence de m canismes d ex cution externes tels que les syst mes judiciaires ou l arbitrage d un tiers est indispensable au d veloppement de march s int gr s Ils largissent en effet l acc s aux opportunit s conomiques un plus grand nombre de participants Pour que ces m canismes externes puissent tre efficaces il est crucial que l entit responsable de l application jouisse d une l gitimit incontest e Lorsque l tat incarne les objectifs et les croyances de s
84. soumis cette volution en particulier la banque l assurance l administration Car il est possible d automatiser beaucoup de t ches de leur back office C est ainsi que des m tiers disparaissent dans l industrie de la chaussure les ouvriers qui coupaient les pi ces de cuir sont remplac s par des lasers Il n y a plus de soudeurs ni de peintres dans l automobile car ces op rations sont robotis es Dans les banques des lecteurs optiques lisent et enregistrent les ch ques la place d un employ Et les distributeurs automatiques de billets permettent de r duire le nombre de guichetiers Ce sombre constat ne saurait se suffire lui m me En effet le progr s technique cr e aussi de l emploi parce qu il permet la naissance de nouvelles activit s Ainsi les industries du logiciel de la carte puce et du t l phone portable et les services associ s leurs produits n existaient pas il y a vingt cinq ans Aujourd hui elles emploient plusieurs centaines de milliers de personnes en France Plus r cemment on a vu se cr er des milliers d emplois dans les centres d appels qui ont pu voir le jour gr ce l existence d ordinateurs assistant les t l op rateurs C est donc de la capacit utiliser le progr s technique pour cr er de nouveaux produits et services que d pend la croissance de l emploi Ainsi s explique pourquoi il est impossible d valuer a priori le solde des emplois qu il permet de cr er ou de d truire
85. vers l quilibref Pour John Maynard Keynes les march s ne sont jamais imm diatement sold s et les changes ont lieu des prix qui n galisent pas la demande et l offre Les signaux de prix peuvent alors tre de mauvais ou de faux signaux et ne pas refl ter r ellement les choix des agents conomiques Ainsi typiquement un exc s de l offre sur la demande aussi bien sur les march s de biens que sur les march s de travail peut entra ner une diminution des prix et des salaires et par suite une aggravation du sous emploi alors que le maintien ou l augmentation de ces prix et salaires favoriseraient le retour au plein emploi Il n existe pas de tendance automatique vers l quilibre Cela conduit Keynes plaider dans certaines circonstances pour une relative viscosit des prix dans la perspective d viter que les d s quilibres ne deviennent cumulatifs Pour Joseph Schumpeter la r alit capitaliste n est pas la concurrence dans un environnement m thodes de production organisation industrielle immuable mais la concurrence inh rente l innovation technologique et organisationnelle Le march est le lieu o se d veloppent rivalit s et pratiques monopolistiques Celles ci dit il peuvent sembler abusives l conomiste ou l enqu teur Cependant Les agissements de cette nature constituent au milieu de l ouragan perp tuel de simples incidents souvent in vitables qui encouragent
86. voir dans cette r duction des in galit s patrimoniales un effet m canique du renouvellement des g n rations les g n rations g t es des Trente Glorieuses rempla ant progressivement les g n rations plus anciennes au sein desquelles les in galit s patrimoniales demeuraient fortes Bien que fond e cette hypoth se n puise pas le ph nom ne et il faut peut tre aussi y voir un effet du d veloppement de l offre de produits financiers et la mont e de l pargne de pr caution qui aurait incit les m nages modestes se constituer un petit patrimoine financier en attendant ventuellement de r aliser un investissement immobilier par l accession la propri t Conseil d analyse conomique op cit p 48 www ladocumentationfran aise fr In galit s devant le retard scolaire Des in galit s par exemple entre des l ves en classe de troisi me selon le degr de surpeuplement du logement familial Les l ves ont souvent tendance consid rer que le capital culturel des parents joue de fa on d terministe sur l avenir de leurs enfants Ils voient par ailleurs le capital conomique comme la capacit qu ont les parents de payer ou non les tudes de leurs enfants ce qui fait que pour eux ce capital ne joue pratiquement pas de r le avant l enseignement sup rieur puisque P cole est gratuite Le tableau suivant peut permettre d affiner cette perception en montrant que les chos
87. volont g n rale qui partir de 1789 n a admis aucune limite la souverainet populaire s exprimant travers le choix de ses lus au Parlement Ainsi le g n ral de Gaulle proclamait il En France la Cour supr me c est le peuple De cette tradition se r clamait encore le d put qui il y a vingt ans s autorisait apostropher l opposition par un Vous avez juridiquement tort parce que vous tes politiquement minoritaires C est pourquoi le r sultat d un r f ren dum ne peut tre d clar inconstitutionnel Ainsi la loi accordant l ind pendance la Banque de France vis vis du gouvernement a d abord t d clar e inconstitution nelle avant que celle ci ne soit mise en uvre apr s la ratification r f rendaire du trait de Maastricht qui l impliquait Outre sa fonction de censeur du l gislateur contre lequel aucun appel n est possible on remarque que le Conseil constitutionnel a par ailleurs contribu transformer la hi rarchie des normes en soulignant l importance des principes fondamentaux du droit Ces derniers ont de fait acquis un statut de r gles de base sup rieur celui des lois qui les a plac s au sommet de la hi rarchie des normes concurrence avec la Constitution Par un jugement en 1971 qui s y r f rait la D claration des droits de l homme et du citoyen de 1789 et le Pr ambule de la Constitution de 1946 ont de plus t int
88. 9 2 19 35 0 36 1958 64 9 3 6 1 3 0 56 1962 53 2 4 8 1 7 0 70 1967 64 2 9 9 1 9 0 66 1968 75 3 3 8 1 7 0 51 1973 200 6 6 8 1 7 0 24 1978 680 16 3 19 4 0 22 1981 355 13 1 26 55 0 39 1986 1711 95 1 32 5 8 0 18 1988 333 11 9 31 5 6 0 44 1993 1003 19 5 33 5 9 0 26 1997 1443 93 9 60 10 8 0 40 2002 3933 98 2 68 12 0 35 Champ France m tropolitaine Source minist re de l Int rieur Femmes et Hommes regards sur la parit Paris Insee 2001 et www interieur gouv fr document 25 Que dit la loi La France est le premier pays avoir adopt une loi pour r aliser la parit entre les hommes et les femmes afin de r duire la sous repr sentation des femmes dans la vie politique Il s agit de la loi n 2000 493 du 6 juin 2000 tendant favoriser l gal acc s des hommes et des femmes aux mandats lectoraux et fonctions lectives qui a t appliqu e pour la premi re fois aux lections municipales de mars 2001 Cette loi comprend principalement deux propositions La premi re rend obligatoire le principe de parit pour tous les scrutins de liste Ce principe est mis en uvre de deux mani res diff rentes e ou bien chaque liste est compos e alternativement d un candidat de chaque sexe lections s na toriales et lections des repr sentants au Parlement europ en e ou bien un nombre gal de candidats de chaque sexe doit figurer au sein de chaque groupe entier de six candidats dans l ordre de repr sentation d
89. 94 917 1 143 1 036 62 Ouvriers qualifi s 1321 1 040 1 286 1173 de type industriel 64 Ouvriers qualifi s 1195 950 1177 1067 de type artisanal 67 Ouvriers non qualifi s 1067 972 1 021 914 de type industriel 68 Ouvriers non qualifi s 914 609 832 686 de type artisanal Total 1406 1130 1 294 1 189 Enqu te sur l emploi Paris Insee 2002 La persistance des situations salariales au fil des carri res document 28 Maurin ric op cit p 46 114 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale La contribution des prestations sociales la baisse de la pauvret Ce document a pour objectif de travailler sur l effet des politiques sociales sur la r duc tion des in galit s en termes de revenus Il peut permettre de mettre l accent sur deux ph nom nes D une part l effet amortisseur de la pauvret que jouent les prestations sociales dans un contexte de difficult s conomiques D autre part le d veloppement r cent des prestations sous conditions de ressources qui ont un effet bien plus clairement redistributif que la protection sociale en g n ral dont ce n est pas l objectif premier document 29 En 1997 les prestations sociales prestations familiales aides au logement et minima sociaux consti tuent pr s de 40 du revenu des m nages pauvres et r duisent la pauvret de moiti Sans presta tions sociales 8 5 des m nages de retrait s seraient pauvres 4 9 le son
90. Le Droit Paris Flammarion 1999 coll Dominos Ouvrages d approfondissement Cohen Tanugi Laurent La M tamorphose de la d mocratie fran aise De l tat jacobin l tat de droit Paris Gallimard 1993 coll Folio actuel Colas Dominique L tat de droit Paris Puf 1987 Constant Benjamin crits politiques Paris Gallimard 1997 coll Folio essais p 181 202 D loye Yves Sociologie historique du politique Paris La D couverte 1997 coll Rep res Favoreu Louis et alii Droit des libert s fondamentales Paris Dalloz 2000 coll Pr cis Ferry Luc Philosophie politique Paris Puf 1999 coll Quadrige Habermas J rgen Droit et D mocratie entre faits et normes Paris Gallimard 1997 coll NRF Essais Hayek Friedrich Droit L gislation et Libert 3 L ordre politique d un peuple libre 1979 Paris Puf 1995 coll Quadrige Hayek Friedrich La Constitution de la libert 1960 Paris Litec 1994 Heymann Doat Arlette Les R gimes politiques Paris La D couverte 1998 coll Rep res Kriegel Blandine L tat et les Esclaves 1979 Paris Payot 1989 coll PBP Kriegel Blandine tat de droit ou Empire Paris Bayard 2002 Oppetit Bruno Philosophie du droit Paris Dalloz 1999 coll Pr cis Tenzer Nicolas Philosophie politique Paris Puf 1998 coll Premier c
91. Petit Pascal Les al as de la croissance dans une conomie fond e sur le savoir Revue d conomie Industrielle 1999 n 88 repris dans Probl mes conomiques 1999 n 2642 Ricardo David On the principles of political economy and taxation in The Works and Correspondence of David Ricardo 1821 ed Piero Sraffa and Maurice H Dobb Cambridge GB Cambridge University Press 1951 Traduction fran aise Principes de l conomie politique et de l imp t Paris Flammarion 1999 coll GF Flammarion Salais Robert Baverez Nicolas Reynaud B nedicte L Invention du ch mage Paris Puf 1986 coll Quadrige Salais Robert Th venot Laurent coord Le Travail march s r gles et conventions Paris INSEE Economica 1986 Sauvy Alfred La Machine et le Ch mage Paris Dunod 1980 Schumpeter Joseph The Theory of Economic Development Cambridge Mass Harvard University Press 1934 Traduction fran aise Th orie de l volution cono mique 1935 Paris Dalloz 1999 Schumpeter Joseph Capitalism Socialism and Democracy London Allen and Unwin 1943 Traduction fran aise Capitalisme Socialisme et D mocratie Paris Payot 1951 Sylos Labini Paolo Oligopoly and Technical Progress Cambridge Mass Harvard University Press 1969 92 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale f d al d mocratique et in galit s Finalit s et objec
92. adopte une position diff rente Proc dant une relecture de Marx dans une perspective individualiste les auteurs de ce courant reformulent la th orie de l exploitation Ils replacent au sein d une th orie plus large de la justice distributive l exploitation est injuste si elle d coule d un acc s in gal aux ressources productives John R mer pense que dans cette perspective les ch meurs peuvent tre consid r s comme exploit s parce que leur acc s aux ressources n est pas gal celui des autres membres de la soci t galit et quit Au d but du capitalisme industriel le crit re dominant d galit est relatif l acc s aux ressources Si ce crit re reste central aujourd hui force est de constater qu il existe une pluralit de registres et de crit res pour d finir l galit Au nombre de ses clauses en effet un contrat social doit d finir les domaines o la soci t entend promouvoir l galit ce qui l gitime en m me temps les diff rences auxquelles elle consent crivent J P Fitoussi et P Rosanvallon document 7 7 Hayek Friedrich Droit L gislation et Libert 1973 Paris Puf 1995 coll Quadrige 8 Nozick Robert Anarchie tat et Utopie 1974 Paris Puf 2000 coll Libre change 9 Berten Andr Da Silveira Pablo Pourtois Herv Lib raux et Communautariens Paris Puf 1997 coll Philosophie morale Id al d mocratique et in
93. ainsi impos es l arbitraire du pouvoir accrurent consid rablement la capacit de l tat financer les d penses publiques par des missions obligataires l incidence de ces changements sur les institutions politiques et sur la protection des droits de propri t s est exprim e par l apparition d un march des titres d emprunt En 1688 la Couronne n tait parvenue placer aupr s d int r ts priv s que l quivalent de 2 3 du PIB en titres d emprunt et ce uniquement tr s courte ch ance et des taux d int r t tr s lev s En 1697 en revanche elle a r ussi emprunter un montant quivalant 40 du PIB et assurer le service de cette dette contract e des taux d int r t plus faibles et des ch ances plus lointaines l mergence d un march fonctionnel de la dette publique a elle m me stimul le d veloppement des march s des capitaux priv s et ainsi contribu assurer le financement de la r volution industrielle North et Weingast extrait cit in Banque Mondiale op cit p 116 Le r le des normes sociales et des conventions En analysant le d veloppement des formes du cr dit dans l conomie on notera d une part que l institutionnalisation est importante pour que s instaure une confiance n ces saire la prise de risques et d autre part que cette institutionnalisation n est pas fond e ses d buts sur des lois et un appareil juridique sp cialis doc
94. alaires traduisent alors les diff rences d investissement en capital humain document 16 La th orie du capital humain aide rendre compte des ph nom nes comme les diff rences de salaires selon les personnes et selon les lieux la forme des profils des salaires selon l ge la relation entre ge et salaires et les effets de la sp cialisation sur la comp tence Par exemple parce que les salaires observ s contiennent la r compense du capital humain des gens gagnent plus que d autres simplement parce qu ils investissent plus en eux m mes Parce que les personnes plus capables tendent investir plus que les autres la distribution des salaires est in gale Becker Gary Human Capital New York Colombia University Press 1964 Dans cette perspective la redistribution et la r duction des in galit s salariales qui s ensuit ne peuvent que porter atteinte l accumulation de capital humain rendre non attractive l acquisition de comp tences La redistribution quand elle prend la forme des m canismes d assistance aux pauvres peut conforter les in galit s L id e g n rale d j nonc e par Malthus est que l assistance d tourne de la recherche d emploi et fait en quelque sorte tomber les personnes assist es dans une trappe pauvret ou trappe inactivit Cette id e domine les d bats sur l imp t n gatif ou le workfare le travail obligatoire en contrepartie de l aide sociale Dans sa forme
95. ales des comptes Il est critiqu quand on d nonce la technocratie et le pouvoir des experts loin du peuple L volution de l tat de droit est pourtant paradoxale car tout se passe en fait comme si investi de trop d attentes le droit suscitait des r actions contradictoires demande de r gles mais aussi condamnation de la pl thore des textes appel au juge mais aussi d nonciation de la lenteur et de l inefficacit de la justice En effet l tat de droit n est pas une r alit statique traduisant des principes immuables c est une r alit dynamique li e l activit politique et aux changements d une soci t Il y a donc une demande de droit manant de groupes et cat gories tr s divers Ainsi droit du travail et droit p nal s adaptent ils une r alit mat rielle et sociale volutive Des diff rends hors du champ juridique famille pairs voisinage etc deviennent aussi objet de droit la loi pr cise les obligations financi res des parents vis vis des enfants adultes tudiant des codes sp cifient sur les campus am ricains les attitudes et les gestes afin d viter tout risque de harc lement sexuel Loi et tribunaux appel s formaliser r guler et agir comme m diations entre individus instaurent par suite une continuit entre sph res publique et priv e Pourtant remplacer la d finition de la 18 Cit par Bruno Oppetit dans la Philos
96. anifestations en Grande Bretagne o d s 1215 la Grande Charte Magna Carta fixe des r gles garantissant des droits telle la libert d entr e et de sortie du royaume qui prot gent les individus contre l arbitraire En 1679 est institu l habeas corpus qui emp che la d tention arbitraire et r glemente les conditions de la d tention En 1689 l issue de la Glorieuse R volution est proclam le Bill of Rights dont Particle premier affirme que le pr tendu pouvoir de suspendre les lois ou l ex cution des lois par l autorit royale sans le consentement du Parlement est ill gal La D claration d ind pendance am ricaine souligne quant elle en 1776 que le gouvernement repose sur le consentement du peuple et que les hommes ont le droit de changer de gouvernement lorsqu ils sont victimes d abus et d usurpations qui tendent au despotisme absolu La culture juridique fran aise prolonge cette tradition en consid rant que tout ce qui n est pas interdit par la loi est permis L tat de droit implique aussi que la loi soit certaine afin que chacun puisse si n cessaire anticiper les d cisions de justice principe de s curit juridique Parce que nul n est cens ignorer la loi aucune loi ne peut avoir d effet r troactif ou demeurer secr te Sauf n cessit particuli re pr vue et justifi e les lois doivent enfin s appliquer indistinctement tous et ne viser aucun ava
97. anit selon le terme consacr C est donc un indicateur sociobiologique ou d mographique qui fonde l origine le principe de parit Le second argument justifiant le principe de parit est l id e que la relative absence des femmes au sein des plus hautes instances politiques constitue un d ficit d mocratique Ce d ficit est appr hend de diverses mani res On l attribue tant t une d faillance de notre syst me politique qui s est r v l incapable d assurer la repr sentation et l int gration politique des femmes tant t une pratique d lib r e du milieu politique masculin qui historiquement a exclu les femmes du plein exercice de 33 de 1958 2002 scrutin majoritaire deux tours 112 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale leur citoyennet lire et tre lu Les analyses oscillent donc entre une explication qui met en avant les processus d exclusion des femmes et une autre qui insiste sur les m canismes d auto exclusion Dans tous les cas la parit est per ue comme le moyen technique appropri pour atteindre l galit ou l quilibre entre les sexes en politique Ainsi la parit serait le moyen le plus efficace ce jour pour forcer la main aux formations politiques et aux hommes lorsqu ils freinent la nomination des femmes sur les listes lectorales mais aussi pour pallier les d faillances de notre soci t en mati re d ducation de formation politique
98. ans encourir aucune sanction C est ce qui a conduit les marchands s organiser en corporations pour promouvoir le commerce et se prot ger de l arbitraire de ces gouvernants Les corporations ont conclu des accords avec les commer ants de villes trang res et avec les pouvoirs locaux eux m mes La corporation sanctionnait la confiscation arbitraire de biens en abandonnant un large volume d activit s obligeant par l les souverains locaux respecter les droits de ses membres Cette modification de l quilibre des forces a contribu assurer la s curit des n gociants trangers Au x si cle pour faciliter le cr dit et le commerce transfrontalier les n gociants europ ens ont ins titu des m canismes communautaires consistant pour la communaut assumer la responsabilit du comportement de ses membres envers d autres communaut s Par exemple lorsqu un marchand g nois manquait ses obligations de paiement au titre d un pr t les responsables de sa communaut G nes taient tenus de faire respecter le contrat en imposant des sanctions la partie d faillante L origine d un agent conomique tant facilement tablie sa r putation au sein de la communaut tait importante et on pouvait tre assur qu il ne renierait pas ses engagements mesure que les villes se sont multipli es et d velopp es il en est all de m me des communaut s de commer ants et de n gociants ce qui a compliqu l action
99. apacit des autorit s de r gulation asseoir leur l gitimit face aux int r ts et puissances conomiques L identification entre conomie de march et tat de droit fonde la critique ancienne formul e notamment par Karl Marx selon laquelle l affirmation de l ga lit des droits et la pr tention de l tat servir par la loi l int r t g n ral ne sont que mystifications Souvent ce d bat aux prolongements concrets concerne les restric tions au droit de propri t Un tat de droit peut il accepter l occupation de locaux vacants au nom d un droit au logement Inflation juridique juridicisation et d clin du politique Les soci t s occidentales contemporaines sont caract ris es par l importance croissante du droit dans les rapports priv s et publics On assiste une inflation du droit avec une multiplication des textes et des changements acc l r s de leur contenu Or loin de renforcer l tat de droit cette volution en menace un aspect essentiel la s curit juridique fond e sur des r gles stables et connues de tous Citoyens voire professionnels du droit ont en effet de plus en plus de peine savoir quelles r gles sont applicables De plus il en d coule un in gal acc s au droit Ainsi aux tats Unis le fait que les pauvres et les minorit s n aient que rarement acc s aux meilleurs avocats et soient davantage victimes d erreurs judiciaires renouvelle le
100. archand dans l espace national et pour le second cas les conventions implicites qui permettent la r alisation des changes chaque dimanche sur les multiples brocantes et chaque jour sur les march s financiers autor f rentiels ou encore le principe du gentlemen agreement en Grande Bretagne Certes les choses ne sont pas fig es et il est possible d observer le passage 2 Lavigne Anne Pollin Jean Paul Les Th ories de la monnaie Paris La D couverte 1997 coll Rep res p 39 42 3 Orl an Andr Sur le r le respectif de la confiance et de l int r t dans la constitution de l ordre marchand qui se fier Revue Mauss 1994 n 4 4 Elias Norbert La Dynamique de l Occident 1939 Paris Calmann L vy 1975 coll Agora p 181 190 50 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale d institutions jusqu ici gouvern es par la convention vers un fonctionnement juridi quement codifi et inversement La loi littorale en mati re de construction qui renforce la r gle pour une partie du march de la construction immobili re ou la transformation des r les masculin f minin dans l institution familiale qui a largement pr c d leur stabilisation juridique sont autant d exemples de tels mouvements Enfin dans la soci t les institutions diverses qui r gulent les actions des personnes ne sont pas tanches et juxtapos es Au contraire elles entretiennent des relations
101. ase est de montrer qu il existe des co ts utiliser le m canisme des prix qui peuvent tre r duits ou limin s par la coordination entrepre neuriale Ces co ts sont de deux types les co ts de d couverte des prix pertinents les co ts qui peuvent tre pargn s en concluant des contrats long terme plut t qu une succession de contrats court terme s agissant notamment des contrats de travail Les r seaux Ils peuvent tre d finis comme des structures interpersonnelles par lesquelles des acteurs entrent en relation Un r seau d crit des interactions sociales qui forment un syst me de liens directs et indirects mes contacts et les contacts de mes contacts entre des 9 M nard Claude L conomie des organisations La D couverte 1990 coll Rep res chapitre 1 La nature des organisations conomiques p 9 19 10 Coase Ronald La Firme le March et le Droit 1990 Paris Diderot multim dia 1997 et Pourquoi des organisations cit par Gilbert Abraham Frois dans son conomie politique Paris Economica 1997 chapitre XI section 2 p 391 399 March et soci t Rapports marchands et ordre social 39 acteurs Le fonctionnement du r seau implique de l entente entre les acteurs et de la confiance Il agit comme un d tour qui permet de personnaliser et de faciliter les relations sociales Outre cette fonction le r seau implique aussi de l adh sion c est dire
102. assez flexible autrement dit suscep tible de s adapter sans d lai au niveau de l activit par le jeu de diverses variables nombre d actifs occup s dur e du travail dans tous ses aspects variation des taux d activit quand varient les techniques L effet du progr s technique qui par exemple favorise aujourd hui le d veloppement de la sous traitance ou l externalisa tion de certaines activit s sera alors lu comme une r affectation du facteur travail entre les unit s de production Cette mobilit du facteur travail est parfois d sign e comme flexibilit externe Cependant dans cette optique la distinction entre une flexibi lit externe l entreprise et une flexibilit interne a peu de sens il s agit de la flexibilit du travail dans les deux cas tout simplement M me si le changement technique am ne aussi des changements dans le travail des ind pendants les analyses de la flexibilit se polarisent sur les changements induits par les nouvelles technologies dans l organisation du travail des entreprises par exemple dans les ateliers flexibles pour reprendre une figure embl matique L avantage de productivit apport par la combinaison des NTIC avec la r organisation du travail dans le sens de sa flexibili sation y est notamment mis en vidence Mais ce processus se d roule aussi bien au sein d entreprises japonaises garantissant traditionnellement l emploi vie
103. bien collectif comme la construction d un terrain de tennis C est d lib r ment qu il ne nous a pas sembl opportun de pr senter un exemple sur l cole malgr les excellents travaux publi s r cemment sur ce th me D une part il est d j abord propos de la mobilit sociale d autre part les r cents travaux de St phane Beaud mentionnent quel point ce th me peut tre douloureux pour certains de nos l ves L encore c est chaque enseignant de se d terminer en fonction de sa classe et de son projet p dagogique 24 Duru Bellat Marie Les In galit s sociales l cole Paris Puf 2002 coll Recherches scientifiques 25 Beaud St phane Les Enfants de la d mocratisation 80 au bac et apr s Paris La D couverte 2002 coll Textes l appui Id al d mocratique et in galit s 107 Les in galit s hommes femmes Ce dossier porte sur un sujet repr sentatif de la question des in galit s En effet celles ci ont une dimension conomique et sociale mais pas seulement On peut observer ainsi que les diff rences entre hommes et femmes se traduisent par des in galit s sur le march du travail comme dans le domaine politique Ce dossier peut permettre de traiter la question de l approfondissement de la d mocratie travers la nouvelle fa on de consid rer des diff rences et d en faire des in galit s en fonction de la lecture que Pon fait des princip
104. ccentu entre la situation de ceux qui correspondent ce profil et celles des autres dont l acc s l emploi est devenu de plus en plus difficile C est bien s r le cas des jeunes peu ou pas qualifi s mais c est galement le cas des salari s les plus g s dont le niveau de formation initiale est modeste et dont les qualifications ne correspondent pas aux profils des nouveaux m tiers On le voit bien dans les secteurs en pleine mutation technologique dans l industrie mais aussi dans le tertiaire la banque par exemple o les entreprises proc dent d importantes embauches de jeunes qualifi s et dans le m me temps cartent les anciens gr ce des dispositifs de pr retraite totale ou progressive Charpentier Pascal Flexibilit et travail enjeux conomiques et sociaux Cahiers fran ais octobre 2001 n 304 p 45 www ladocumentationfran aise fr document 35 La nouvelle conomie a lanc la chasse au gaspillage Pour r duire leurs co ts les entreprises ont massivement recours la sous traitance Services g n raux entretien ou production peuvent tre externalis s en partie gr ce aux nouvelles technologies de communication L organisation du travail est boulevers e Certains salari s voient leur situation s am liorer sensiblement tandis que beaucoup d autres subissent une pression et une ins curit accrues Avec la g n ralisation de l externalisation et de la sous traitance difficil
105. cepts sociologiques et concepts conomiques On pourra par exemple se demander dans quelle mesure et jusqu quel point l tat de droit est compatible avec l action des pouvoirs publics visant r duire les in galit s ou produire des biens collectifs En ce qui concerne l option de science politique le concept d tat de droit ne figure pas dans la liste des notions acqu rir Cependant dans la mesure o les l ves doivent tudier les concepts d tat de norme de coutume de l gitimit de d mocratie et de totalitarisme le recours au concept d tat de droit tudi en tronc commun peut se r v ler f cond Dans l option science politique de la classe de premi re il s agit d initier les l ves la sp cificit d un champ disciplinaire Enfin en ECJS la d marche adopt e est totalement diff rente puisqu il ne s agit pas d aborder une ou plusieurs disciplines mais de partir d un sujet de d bat et cette occasion de d finir les concepts dont le concept d tat de droit de fa on n cessairement cursive compte tenu du volume horaire dont on dispose Ce qui suppose au demeurant de faire appel aux savoirs enseign s dans d autres disciplines Les diff rentes approches du concept d tat de droit sont donc n cessairement diff rentes et compl mentaires Pour tous les l ves le concept est abord en enseignement obligatoire et en ECJS Le travail en ECJS peut selo
106. che 0 5 1 5 million de 34 Outre les salari s et les retrait s l ensemble comprend les ind pendants et les autres inactifs 35 Les ch meurs ayant d j travaill sont int gr s dans la cat gorie des salari s Source INSEE DGI Revenus fiscaux des m nages 1970 1975 1979 1984 1990 et 1997 Id al d mocratique et in galit s 115 francs Le patrimoine de rapport Valeurs mobili res assurance vie immobilier de rapport actifs professionnels prend de plus en plus d importance au fur et mesure que l on s l ve dans l chelle des patrimoines et les valeurs mobili res deviennent pr pond rantes dans les grandes fortunes Diff rentes sources dessinent un portrait convergent des grandes fortunes D une part la concentration reste tr s forte m me au sein du centile des m nages les plus fortun s qui poss dent de 15 20 du patrimoine total des m nages les ind pendants ou les anciens ind pendants y sont majoritaires le r le de l h ritage y est essentiel et plus values et revenus des placements financiers procurent l essentiel des ressources valu es l aune des d clarations des m nages aux enqu tes les disparit s de patrimoine tendent se r duire depuis une quinzaine d ann es Plus pr cis ment la valeur des d ciles de patrimoine s est accrue plus rapidement juste au dessous de la moyenne de sorte que les patrimoines modestes se sont un peu rapproch s des autres Faut il
107. chnique Le d bat sur l influence que peut avoir le progr s technique sur l emploi est aussi ancien que r current D s les d buts de la r volution industrielle le probl me s est pos donnant lieu des prises de position oppos es Pourtant David Ricardo en a donn la cl dans la troisi me dition des Principes de l conomie politique et de l imp t plus particuli rement dans un nouveau chapitre intitul Des machines La th se de David Ricardo reprise par John Richard Hicks est que l introduction de machines en fait l introduction de technologies sup rieures impliquant une m canisation accrue de l activit ne peut pas tre d favorable l emploi pour la simple raison qu en b n ficiant de gains de productivit gr ce au progr s technique l conomie dispose de davantage de ressources pour financer des emplois suppl mentaires Loin de conduire la destruction d emplois les gains de productivit qui ne sont rien d autre qu une cr ation de richesses favorisent la cr ation d emplois mais aussi l augmentation des salaires r els et la diminution du temps de travail Cependant Ricardo encore repris par Hicks montre que si on ne peut pas attribuer la mont e du ch mage aux caract ristiques d une nouvelle technologie la substitution du capital au travail les conditions dans lesquelles cette technologie se substitue Pancienne peuvent avoir pour cons quence une augmentation transito
108. ciales sont aussi des r ponses la connaissance n cessairement limit e des individus Une fois ces pratiques sociales insti tu es c est dire reconnues et partag es les institutions deviennent des cadres pour Paction l int rieur desquels les individus peuvent r aliser leurs projets Ce sont ces cadres institutionnels souvent int rioris s qui autorisent la coordination des actions conomiques individuelles rep r e dans le paragraphe pr c dent les m canismes institutionnels que la soci t choisit de mettre en uvre pour motiver et coordonner la participation l conomie selon l expression de Edmond Phelps Cette concor dance des temps fonctionne aussi longtemps que l institution en question continue de donner satisfaction au plus grand nombre Lorsque tel n est plus le cas le changement des institutions est indispensable L largissement des march s la r gionalisation et la mondialisation des changes ont dans de nombreux domaines n cessit de telles adap tations institutionnelles Citons par exemple les modifications des r gles de concur rence pour de nombreux march s du fait de l Union europ enne ou la d r glementation de pratiques ant rieures d change et de production la recherche de r gles pour de nouvelles activit s telle la bio thique les questions actuellement trait es au sein de POMC concernant les services et la d fense de la propri t intellectuelle Le caract
109. collection Lyc e voies g n rale et technologique s rie Accompagnement des programmes Sciences conomiques et sociales cycle terminal de la s rie conomique et sociale Premi re programme applicable la rentr e 2001 Terminale programme applicable la rentr e 2003 Minist re de la Jeunesse de l ducation nationale et de la Recherche Direction de l enseignement scolaire Centre national de documentation p dagogique Ce document a t r dig par le groupe d experts sur les programmes scolaires de sciences conomiques et sociales compos comme suit Jean Luc GAFFARD Alain BEITONE Louis CHAUVEL Yves Patrick COLENO Alain DEBRABANT Marie Claire DELACROIX Jean FLEURY Christophe HELOU Jacques LE CACHEUX Alain LEGARDEZ Catherine MARTINON Jane MEJIAS Alain MICHEL Michel PITEAU Jean Paul POLLIN Marie Paule ROUSSELOT Jacques SILVANO Robert SOIN pr sident du groupe professeur de sciences conomiques l universit de Nice Sophia Antipolis l Institut universitaire de France chercheur associ l Observatoire fran ais des conjonctures conomiques OFCE professeur de sciences conomiques et sociales au lyc e Thiers de Marseille et l IUFM d Aix Marseille ma tre de conf rences de sociologie l Institut d tudes politiques de Paris et l Observatoire fran ais des conjonctures conomiques OFCE professeur de sciences conomiques et sociales a
110. collective L absence de restrictions entr e dans le secteur du commerce a accru la concurrence entre n gociants et aggrav les probl mes d information et d ex cution des contrats La croissance a amen commercer avec des agents d origines sociales et ethniques diff rentes si bien que les liens sociaux n ont plus suffi assurer acc s l information et le respect des obligations contractuelles Les membres de la communaut n ont plus voulu tre tenus collectivement responsables des ruptures de contrat d un des leurs Aussi les responsables communautaires ont ils encourag l adoption d un syst me d ex cution et de sanction fond sur la responsabilit individuelle plut t que sur la responsabilit collective Dans la mesure o l largissement de la communaut impliquait une plus grande diversit sociale et conomique interne il r duisait aussi sa viabilit politique Mais pour que les communaut s puissent abolir les m canismes base communautaire il fallait qu une tierce partie fiable garantisse le respect des contrats En Angleterre c est le souverain qui a exerc ce r le et en 1975 le roi douard a dict une loi abolissant la responsabilit collective des dettes 60 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale Cet exemple illustre un principe g n ral mesure que les conomies changent d chelle et devien nent plus complexes les types d institutions n cessa
111. d accompagnement Toutefois les technologies de l information et de la communication sont un des moyens pour dynamiser la recherche d information et favoriser l autonomie des apprentissages faciliter le travail coop ratif et am liorer les productions individuelles Il est recommand de les utiliser autant qu il est possible notamment le site Educnet www educnet education fr ses Avertissement 7 Classe de premi re de la s rie conomique et sociale tat de droit Finalit s et objectifs Du programme au concept d tat de droit Le programme de la classe de premi re est organis autour des trois modalit s fonda mentales de la coh sion sociale le lien marchand le lien social qu il faut entendre ici au sens des relations qui se nouent au sein de la soci t civile et le lien politique Le concept d tat de droit s inscrit dans le cadre de la r flexion sur le lien politique il doit tre mis en relation notamment avec les concepts d tat de pouvoir de r gle de droit de citoyennet Mais il peut l tre aussi avec des concepts sociologiques classes sociales hi rarchie domination et avec le th me relatif l action des pouvoirs publics Il importe que les l ves s approprient le concept d tat de droit que l on peut d fi nir en premi re approche par le droit au droit et le droit au juge et qu ils en per oivent la dimension probl matique cette condition ce concept
112. d interd pendance soutenues Ainsi l institutionnalisation du march et les conduites et comportements conomiques qui en r sultent s expliquent au moins en partie par d autres processus d institutionnalisation sociaux politiques ou familiaux Pour illustrer ce point dans de nombreuses soci t s l institutionnalisation du march du jouet rev t aussi bien la fonction attribu e certains objets destin s aux enfants d tente jeu que celle d panouissement intellectuel activit s ludiques ducatives que celle de ritualisation des temps personnels anniversaires et sociaux No l Triple agenda qui construit largement les rythmes d activit de cette branche d activit Le processus d institutionnalisation est dynamique Des remarques pr c dentes quelques r flexions peuvent tre sugg r es L institution nalisation du march est un ph nom ne complexe qui articule des temps diff rents Les individus ou le l gislateur laborent des r gles de fonctionnement susceptibles de rendre les actions individuelles et collectives compatibles et pacifi es cela faisant ils mettent en place des processus de r gulation conomique et sociale d autant plus accept s qu ils recueillent l adh sion des membres de la soci t ou du groupe Le processus d institu tionnalisation proc de sans doute initialement d une logique de recherche de solutions acceptables De ce point de vue les institutions so
113. d une singularit lui conf rant des droits sp cifiques d o une premi re conception des droits de l homme Comme le souligne Thomas d Aquin Il existe en chaque cr ature humaine une loi naturelle qui n est pas autre chose qu une participation de la loi ternelle dans la cr ature raisonnable Mais il ajoute que le droit naturel est un droit des gens qui pour tre effectif doit se traduire dans le droit positif de sorte que l tat n ait pas tous les droits cette doctrine religieuse d inspiration holiste s oppose celle du droit naturel moderne qui dans une filiation cart sienne se d veloppe aux XVI et XVN si cles Elle r cuse tout finalisme dans un contexte o le d veloppement du rationalisme et des sciences concourt un premier d senchantement de l univers D couvert par la raison le droit naturel enjoint aux hommes d instaurer par un pacte social la tutelle charg e d assurer leur s curit Ainsi pour quitter l tat de nature dans lequel Phomme est un loup pour l homme et o r gne le droit du plus fort l tat est il le seul garant du droit la s ret via la loi commune Mais le pouvoir souverain d positaire du droit naturel seul garant de la l galit n est tenu par aucune norme sup rieure selon Thomas Hobbes dans le L viathan Le droit naturel peut donc paradoxalement dispara tre dans le droit positif enracin dans la puissance illimit e d
114. d HE 100 154 104 145 de 10 49 salari s Cadres d tat major et cadres de gestion courante 52 18 5 87 37 2 des grandes entreprises Cadres de gestion 153 493 86 44 7 courante des PME Cadres d tudes et de conseil en gestion organisation 87 32 8 59 40 6 Cadres sp cialistes des banques j et des assurances 99 25 9 13 26 4 Cadres techniques d tat major et de fabrication 110 5 4 25 6 9 Cadres technico commerciaux biens d quipement 69 Fri 79 10 4 interm diaires Cadres des transports et des fonctions connexes 36 6 2 62 14 3 de la production Ensemble 1179 19 2 1 596 23 9 Enqu te sur l emploi Paris Insee 2001 Tableau 2 Effectifs et part des femmes dans les emplois de direction et d inspection de la Fonction publique d tat 1999 1999 Part des Part des Femmes Hommes femmes Femmes Hommes femmes en en Emplois laiss s la d cision du gouvernement Directeurs d administration 8 147 5 2 21 140 13 centrale Chefs titulaires de mission ayant rang 3 149 9 11 152 6 7 d ambassadeur Pr fets 3 112 2 6 6 111 5 1 Recteurs 3 95 10 7 4 26 13 3 Tr soriers 1 111 0 9 4 105 3 1 payeurs g n raux Ensemble 18 544 3 2 46 534 7 9 110 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale Autres emplois Grands corps de l tat 65 416 133 84 417 16 8 Chefs de service directeurs adjoints 78 381 17 140 534 20 8 sou
115. dans la situation de citoyennes passives Jusqu en 1974 les nouveaux naturalis s devaient attendre cinq ans avant de pouvoir voter etc Cette extension de l galit des droits est r v latrice de la dynamique propre de la d mocratie Elle conduit s interroger sur la notion m me d galit des droits Les r ponses varient de la d nonciation de son 13 Schnapper Dominique Ou est ce que la citoyennet Paris Gallimard coll Folio 1996 100 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale caract re purement formel sa d finition stricte comme galit devant la loi et son articulation avec l galit des chances La critique marxiste remet radicalement en cause la distinction entre galit de droit et galit de fait Pour Karl Marx l galit de droit n est qu une galit formelle et m me dans une r publique d mocratique elle ne sert qu masquer un fait fondamental l tat est apparu historiquement comme l instrument de la domination d une classe sociale sur une autre en garantissant les conditions de l exploitation du travail et de l extraction de la plus value Pour Marx le droit bourgeois est n cessairement in gal puisqu il se propose de traiter galement des individus qui n ont pas la m me place dans les rapports de production En ignorant l in galit r elle des conditions de vie qu implique ces rapports de production il ne fait que la conf
116. de 1946 qu une atteinte disproportionn e la libert d entreprendre qu a sanctionn e le Conseil constitutionnel 11 Enfin l un des trois l ments utilis s l article 107 pour d finir le motif conomique du licenciement difficult s conomiques s rieuses n ayant pu tre surmont es par tout autre moyen aurait conduit le juge non plus seulement contr ler les choix de gestion du chef d entreprise mais y substituer son appr ciation m connaissant ainsi la responsabilit propre au chef d entreprise de fixer les buts et les moyens de sa gestion et notamment de choisir ses collaborateurs responsabilit dans laquelle le Conseil constitutionnel a vu une composante essentielle de la libert d entreprendre D cision n 2001 455 DC du 19 janvier 2009 Cahiers du Conseil constitutionnel 2002 n 12 document 16 Des appr ciations divergentes l tat de droit entre droit et politique a Que reste t il de la souverainet des d put s Il est grand temps d envisager une rupture institutionnelle qui passe notamment par l abolition du Conseil constitutionnel dans une nouvelle R publique Arnaud Montebourg d put PS b Le Conseil savait parfaitement que ce n tait pas contre la libert d entreprendre mais contre les licenciements boursiers que le Parlement avait modifi la d finition du licenciement conomique C est en cela qu il fait pr valoir une opinion tr s poli
117. de cr ation de richesses et par suite b n ficient tous La r partition des fruits de la croissance est moins importante que la croissance elle m me et doit lui tre subordonn e Cette analyse conduit s opposer aux politiques de redistribution en raison de leur inefficacit Elle conforte une doctrine lib rale oppos e toute forme d intervention correctrice des pouvoirs publics y compris celle qui consiste dans la fixation de minima sociaux Elle constitue une critique des th ses keyn siennes au terme desquelles la r duction des in galit s est justifi e la fois par des raisons de justice sociale et des raisons d efficacit conomique Les effets pervers des politiques de redistribution Les effets pervers de la redistribution tels qu ils sont analys s dans diff rents courants de pens e d inspiration lib rale sont de plusieurs ordres Il est question notamment d affaiblissement des investissements en capital humain de maintien de fractions de la population dans des situations d assistance et de pauvret et m me de redistribution rebours Suivant G Becker les comp tences acquises sont le r sultat d un choix individuel inter temporel entre la poursuite d tudes et l obtention imm diate d un revenu De m me que la perception d un taux d int r t est le prix de l attente et du renoncement la consommation pr sente dans la th orie autrichienne du capital les in galit s de s
118. de terminale d veloppement id al d mocratique et in galit s justice sociale etc On oppose parfois galit et libert s La volont de pro mouvoir l galit mettrait en danger les libert s On peut donc tre conduit l une des positions suivantes la d fense des libert s individuelles dimension essentielle de l tat de droit conduit l acceptation des in galit s sociales et conomiques la promotion de l galit sociale et conomique conduit accepter la remise en cause des libert s et donc de l tat de droit Amartya Sen refuse cette opposition Il consid re que l galit est d abord l galit des capabilit s c est dire des possibilit s gales offertes aux individus de choisir le mode d accomplissement de soi qui leur semble pr f rable La libert est donc une condition de l galit et l galit une condition de la libert Sen est conduit pour tayer son argumentation reprendre la distinction entre libert s positives et libert s n gatives et il montre partir du c l bre exemple des famines que les libert s civiles et politiques sont la condition d une moindre in galit dans l acc s aux subsistances Le renforcement de l tat de droit garanties contre l arbitraire libert de la presse pluralisme politique etc est donc une condition du d veloppement conomique document 17 Libert s positives et libert s n gatives
119. disponible ne s accompagne pas du sous emploi des autres ressources productives C est alors l insuffisance d pargne qui explique le ch mage et son augmentation ult rieure qui favorise son limination contrairement ce qui se passe dans le cas retenu par Keynes De plus non seulement l utilisation de capitaux fixes porteurs de nouvelles technologies s av re finalement favorable l emploi mais il est aussi favorable la cr ation d emplois r guliers document 5 Hicks John Richard op cit p 165 Cette nouvelle donne pour le travail constitue en elle m me un facteur de cr ation d emplois Il s agit en effet d une condition sine qua non de la mise en uvre des 3 Ibid p 162 68 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale quipements fixes dans la production En outre elle a fait que les salaires r els ont commenc augmenter bien avant que l exc dent g n ral de main d uvre ait t r sorb et ait permis un accroissement de la demande globale Naturellement les mouvements migratoires de main d uvre l h t rog n it de celle ci g n ratrice de ph nom nes de non appariement entre les qualifications offertes et demand es les variations de prix et de salaires la politique du cr dit sont autant d l ments qui contribuent rendre plus complexe l volution de l emploi On peut imaginer par exemple que la distribution de cr dits suppl menta
120. donc mutuellement ni les droits de l homme ni la souverainet populaire ne peuvent r clamer la primaut sur l autre Habermas J rgen ibid p 44 45 Cette conception du droit qui articule lib ralisme politique respect des droits indivi duels et exercice de la souverainet politique au service du bien commun pose en des termes nouveaux la question de ob issance aux r gles de droit Habermas tat de droit 19 consid re qu un tat de droit d mocratique doit assurer l ob issance aux lois mais qu il doit dans le m me temps tre subordonn au consentement des citoyens document 8 Habermas J rgen crits politiques 1985 1990 Paris Flammarion 1999 coll Champs p 199 130 ditions Flammarion Les souverainet s et les conditions de l tat de droit Dans un tat de droit pour emp cher la tyrannie de la majorit sur les minorit s trois dispositifs visent asseoir l quilibre entre souverainet de la nation et droits de la personne Loi fondamentale pyramide juridique et contr le de constitutionnalit Une constitution qui consigne les principes et libert s fondamentaux d finit l organisation de l tat le fonctionnement des institutions et soumet toute la l gislation un droit sup rieur est n cessaire En effet il est admis depuis Hans Kelsen en particulier depuis sa Th orie pure du droit en 1934 que l ordre juridique de l tat de droit est
121. dre chaque moment les fins qu elle se propose l inverse l tat de droit est un tat qui dans ses rapports avec ses sujets et pour la garantie de leur statut individuel se soumet lui m me un r gime de droit et cela en tant qu il encha ne son action sur eux par des r gles dont les unes d terminent les droits r serv s aux citoyens dont les autres fixent par avance les voies et moyens qui pourront tre employ s en vue de r aliser les buts tatiques On peut en d duire qu un tat de droit r unit trois types de caract ristiques Les unes concernent les normes et proc dures organisant les activit s et d bats poli tiques Dans la tradition du lib ralisme politique l tat de droit valorise l autonomie des personnes auxquelles il permet dans le respect des choix d autrui d adopter une conception du bien et de poursuivre un projet de vie qui est propre chacun L tat de droit concourt aussi au bien commun en garantissant l autonomie collective d une nation ou d un peuple au moyen de r gles r sultant de la d lib ration d un ensemble pluraliste de citoyens acceptant la loi qu ils se sont donn e Les autres tiennent la nature et aux limites de la loi car le propre de l tat de droit est d tre comme soumis une r gle concernant ce que devrait tre la loi c est dire une r gle m ta l galef De cette autolimitation on situe les premi res m
122. e gale qu autant qu on les consid re d un m me point de vue qu on les regarde sous un aspect unique et d termin par exemple dans notre cas uniquement comme des travailleurs en faisant abstraction de tout le reste En outre tel travailleur est mari tel autre non celui ci a plus d enfants que celui l etc rendement gal et donc participation gale au fonds de consommation l un re oit effecti vement plus que l autre l un sera plus riche que l autre etc Pour viter tous ces inconv nients le droit devrait tre non pas gal mais in gal Engels Friedrich Marx Karl Critique des programmes de Gotha et d Erfurt 1875 Paris ditions sociales 1979 p 31 Pour Marx la possibilit de corriger les in galit s de situation par le droit n est qu une illusion L histoire sociale contredit en partie cette pr diction Les luttes sociales se sont concr tis es dans le d veloppement d un droit du travail correcteur des in galit s donnant ainsi sa mesure la c l bre formule de l abb Lacordaire Entre le riche et le pauvre entre le fort et les faibles c est la libert qui opprime et la loi qui affranchit L approche lib rale la plus radicale est fond e sur le crit re de l galit devant la loi La pleine galit pour le plus grand nombre crit Friedrich Hayek signifie in vi tablement la soumission gale des multitudes aux ordres d une quelconque lite qui g
123. e Les Grands Textes de l conomie et de la sociologie Paris Nathan 1999 p 405 406 15 Malinowski Bronislaw Les Argonautes du Pacifique occidental 1922 Paris Gallimard 1989 chapitre 3 Donn es essentielles sur la Kula p 139 et suivantes March et soci t Rapports marchands et ordre social 41 La premi re approche consiste montrer que le march est ins parable du contexte social dans lequel il s inscrit diff rencier relations conomiques et relations marchandes et mettre en vidence les principaux d terminants de l mergence du march et d un ordre social marchand La seconde propose de r fl chir sur la nature d une soci t de march et de s in t resser aux diff rents modes de coordination qui la caract risent en insistant sur l id e que le march n organise qu une partie des changes conomiques tude d un march particulier et d terminants de l mergence d un ordre social marchand L tude d un march particulier L tude d un march particulier partir d analyses d j r alis es permet d expliquer que l on ne peut s parer le march de la soci t Premier exemple des extraits de Pierre Bourdieu montrent que le march de la construction immobili re en France d pend aussi de la famille document 1 des repr sentations qu elle v hicule durable stable capable de se perp tuer donc ancr e dans la traditi
124. e d employer qui bon lui semble Smith Adam Richesse des nations 1776 Paris Flammarion 1991 livre I chapitre x section 2 p 198 document 5 March et soci t Rapports marchands et ordre social 43 Rosanvallon Pierre Le Lib ralisme conomique Histoire de l id e de march Paris Seuil 1989 coll Points Politique p 107 108 ditions du Seuil document 6 Henochsberg Michel La Place du march Paris Deno l 2001 p 21 ditions Deno l document 7 Les travaux historiques sur la formation des march s f comme les travaux de sciences politiques por tant sur la politique de la concurrence aux tats Unis font clairement ressortir le r le essentiel des pouvoirs publics et de l tat dans l mergence de march s en bonne et due forme c est dire dot s d une certaine viabilit Reconnaissance et d finition pr cise des droits de propri t associ s chaque bien et actif valuation commune de la qualit unit de compte et moyens de paiement juridiction commerciale permettant de r gler les diff rends autant de conditions du march qui ne peuvent tre remplies que par une autorit ext rieure aux offreurs et aux demandeurs En mati re de d veloppement dans certains pays r put s en retard l tat a t l instituteur du march D une part il en garantit l existence d autre part il diffuse la p dagogie des comportements n cessaires un fonctionnement efficac
125. e 24 mai 2000 Lors de son adoption d finitive le 19 d cembre 2001 il en comprenait 294 Ce plus que triplement donne la mesure de la part d sormais prise par le Parlement dans la cr ation des normes l inverse de toutes les id es re ues M me si l urgence initialement d cid e a t lev e au cours des d bats l ambition qui s est ainsi engouffr e dans la proc dure l gislative n a pas t sans risque Des dispositions d une grande importance pour la vie nationale tels les licenciements conomiques ont t introduites sans tre pass es par les filtres usuels de la concertation et du Conseil d tat 9 l absence de consensus rendait in vitable la saisie du Conseil constitutionnel II y a eu deux saisines abondamment argument es enregistr es son secr tariat g n ral le 20 d cembre 2001 Vingt et un articles soit le dixi me taient express ment critiqu s par la saisine des d put s Ils l taient le plus souvent par le moyen tir du d faut de clart et d intelligibilit 3 l article 107 est au c ur de la s rie d amendements relatifs aux licenciements pour motif conomique adopt s par l Assembl e nationale en deuxi me lecture Il r dige de la fa on suivante l article L 321 1 du code du travail Constitue un licenciement pour motif conomique le licenciement effectu par un employeur pour un o plusieurs motifs non inh rents la personne du salari r sultan
126. e de ces march s En un sens il est une analyse de l tat pour laquelle tat et march sont compl mentaires Boyer Robert L apr s consensus de Washington institutionnaliste et syst mique in L Ann e de la r gulation 5 Paris Presses de Sciences Po 2001 2009 p 46 D autre part un travail autour du r le de la division du travail dans la socialisation aux m canismes de march peut tre propos Pierre Rosanvallon document 8 Adam Smith mais aussi mile Durkheim pourraient tre voqu s 16 Braudel Fernand Civilisation mat rielle conomie et capitalisme XV XvVur si cle 2 Les Jeux de l change Paris Armand Colin 1979 17 Fligstein Neil The Transformation of Corporate Control Cambridge Mass Harvard University Press 1990 44 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale document 8 Rosanvallon Pierre op cit p 76 Cette r flexion d bouchera sur l id e d ordre social marchand Karl Polanyi docu ment 9 Michel Henochsberg document 10 et sur la diversit historique des modes de d veloppement du march Fernand Braudel document 11 document 9 C est en fin de compte la raison pour laquelle la ma trise du syst me conomique par le march a des effets irr sistibles sur l organisation toute enti re de la soci t elle signifie tout bonnement que la soci t est g r e en tant qu auxiliaire du march Au lieu que l conomie
127. e de l int gration sociale dans les soci t s contemporaines document 6 Une controverse sociologique montre que la question est de savoir si le droit moderne est uniquement un moyen pour l exercice du pouvoir administratif ou politique ou si le droit fonctionne encore comme un m dium de l int gration sociale Sur ce point je rejoins mile Durkheim et Talcott Parsons contre Max Weber de nos jours les normes juridiques sont ce qui reste du ciment effrit de la soci t le droit appara t comme un substitut aux checs des autres m canismes d int gration les march s et les administrations ou les valeurs et normes Sa capacit d int gration s explique par le fait que les normes juridiques sont particuli rement fonctionnelles en raison d une combinaison int ressante de propri t s Le droit moderne est suppos garantir une gale distribution des droits subjectifs entre tous De telles libert s fonctionnent comme une ceinture de s curit pour la poursuite par chacun de ses propres pr f rences et orientations en fonction des valeurs par l m me il correspond la structure de la prise de d cision d centralis e laquelle est particuli rement requise pour les soci t s de march Le droit moderne est dict par un l gislateur politique et par sa forme il conf re des programmes flexibles et leur impl mentation une autorit qui oblige correspond donc au mode particulier de
128. e de r gles conventions et normes d change accept es par le plus grand nombre et progressivement int rioris es Elle construit un cadre qui associe du n goci et du conflit et permet de relier l individu et le collectif Issue de la r alit sociale et de ses rapports de forces elle contribue produire les cadres favorables par lesquels les individus agissent et coordonnent leurs activit s marchandes Une perspective historique Ce qui est vis dans la proposition suivante concerne surtout la relation entre le march et l action conomique de l tat Il ne s agit videmment pas d une tude exhaustive pas plus qu il n est question de faire une histoire particuli re de telles relations L objectif est plut t de pr senter certaines des formes volutions et analyses du processus historique d institutionnalisation du march dans les pays d velopp s conomie de march que le professeur pourrait mobiliser pour les besoins de son projet Au xvirsi cle les Lumi res affirment le primat de l individu et l avantage de la raison sur la religion Elles agissent dans le sens de l affirmation des droits de l individu Libert s politiques et conomiques vont conna tre un r el essor dans quelques pays d Europe Elles seront l origine du lib ralisme politique caract ris par les droits de r union d expression de religion qui garantissent les libert s publiques et l galit civile des cit
129. e de remonter jusqu l employeur D autant que les statuts des salari s deviennent multiformes Des agents du nettoyage ou du marchandisage qui poss dent jusqu cinq employeurs aux faux free lances qui se d veloppent dans la logistique et dont la d pendance conomique l gard d un transporteur est patente en passant par les CDD contrat dur e d termin e int rimaires voire les travailleurs non d clar s la palette est large Prestataires de services et autres sous traitants peuvent se frotter les mains Car l externalisation ouche d sormais l ensemble des fonctions de l entreprise Dernier pan de l entreprise c der aux sir nes de l outsourcing les services achat des grandes entreprises Port s par la vague Internet ces services sont filialis s le plus souvent en partenariat avec un des grands diteurs de logiciels sp cialis s sur le net et transform s en hubs plates formes d achat en ligne et autres carrefours d affaires Conditions de travail maintien des avantages sociaux formation progression de carri re le sort des salari s d pend d sormais du rapport de force entre le donneur d ordres et le prestataire de la relation p renne qu ils parviennent construire et du niveau de valeur ajout e d gag par les personnels externalis s Certains s en sortent Tout va pour le mieux Electronic Data System EDS une SSII dont 80 des effectifs sur un total de 2 700 en France
130. e l autre concernant le moyen de paiement l acceptabilit univer selle de Carl Menger Autrement dit le comportement institu est la fois un comportement normatif civil et fond sur de l accord L institutionnalisation du march construit des pratiques communes qui permettent aux personnes dans un envi ronnement marqu par l incertitude d agir et d anticiper les actions et les r actions de Pautre Il y a donc de la confiance au fondement du processus d institutionnalisation m me si ce dernier n exclut pas videmment l expression des rapports de forces et le conflit Le r sultat se traduit par une reconnaissance des r les d autrui davantage consid r comme un partenaire ou un alli que comme un ennemi L institutionnalisation des pratiques d changes par le march qui propose des moyens pacifiques d acc der aux ressources rares peut de ce point de vue tre consid r e comme un des processus historiques d abaissement des seuils de violence au sens de Norbert Elias La dur e et la stabilit des modes de coordination gr ce auxquels les individus trouvent des accords dans le cadre de la recherche de leurs int r ts person nels instituent les pratiques et les rapports sociaux Par exemple l mergence et P largissement progressif des syst mes de cr dits ont consolid et stabilis des pratiques d changes mon taires qui permettent de comprendre l volution particu li re des
131. e la flexibilit de l volution des qualifications et du d veloppement ventuel d in galit s C est dans ce cadre qu on pourra reprendre la notion de pr carit Si on d finit la pr carit comme l absence de garantie de stabilit on cherchera des exemples de transformations de l emploi reli s au progr s technique qui travers le 8 Ibid p 53 9 Ibid p 209 10 Gambier Dominique Verni res Michel L Emploi en France Paris La D couverte 1988 coll Rep res 74 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale d veloppement de la flexibilit sont facteurs de pr carisation de cet emploi Mais concevoir l emploi comme statut ne se r duit pas une analyse en termes de pr carit Pour le montrer nous proposons de retenir deux exemples de transformation celle qui touche au temps de travail et celle qui touche la place de la formation et aux qualifications Ils ont en commun d abord de renvoyer des formes d emploi salari que l on peut reconna tre comme pr caires travail temps partiel subi mais aussi situations particuli res d emploi dans lesquelles le temps de travail n est pas r gl a priori c est dire objet d un contrat ou d une convention collective les contrats temps partiel subi tant susceptibles d en faire partie avec la flexibilit du temps de travail que l on y rencontre situations dites d emploi formation
132. e la liste lections municipales dans les communes de plus de 3 500 habitants lections r gionales et lections territoriales de Corse La seconde disposition module l aide publique vers e aux partis politiques en fonction de l cart constat entre le nombre d hommes et le nombre de femmes pr sent s par chaque parti l occa sion des lections l gislatives En effet lorsque le nombre de candidats de chaque sexe ayant d clar se rattacher un parti ou groupement politique d passe lors du dernier renouvellement g n ral de l Assembl e nationale 2 du nombre total de candidats le montant des cr dits qui lui est attribu de la premi re fraction de l aide publique vers s aux partis est diminu d un pourcentage gal la moiti de cet cart Les scrutins qui ne sont concern s par aucune des deux dispositions de la loi du 6 juin 2000 sont des scrutins uninominaux Les lections municipales dans les communes de moins de 3 500 habitants Les lections cantonales Les lections s natoriales Source wWww interieur gouv fr document 26 Les enjeux du d bat la politique des quotas le courant f ministe pro parit et le l gislateur ont pr f r la parit La nuance est importante car selon ses d fenseurs il s agissait ici d affirmer le fait que les femmes n taient pas une cat gorie ni une minorit sociale comme une minorit ethnique par exemple mais la moiti de l hum
133. e lib rale peut ne pas tre un tat de droit et inversement L une des caract ristiques des 2 Bodin Jean R publique 1577 Paris Fayard 1986 coll Corpus des uvres de philosophie en langue fran aise 3 Hobbes Thomas L viathan 1651 Paris Gallimard 2000 coll Folio Essais 4 Montesquieu L Esprit des lois 1748 Paris Flammarion 1979 coll Garnier Flammarion livre XI ch m 14 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale d mocraties contemporaines de type occidental consiste dans la r union de ces trois l ments le lib ralisme politique la d mocratie et l tat de droit Favoreu Louis et alii Droit des libert s fondamentales Paris Dalloz 2000 coll Pr cis p 91 99 tat l gal tat de droit et Common Law les Anglo saxons et le Continent Il importe de distinguer tat l gal et tat de droit En effet un tat l gal n est pas n cessairement un tat de droit exiger des actions publiques qu elles respectent les lois ne peut suffire car les lois peuvent l galement opprimer Pour R Carr de Malberg l tat de police est celui dans lequel l autorit adminis trative peut d une fa on discr tionnaire et avec une libert de d cision plus ou moins compl te appliquer aux citoyens toutes les mesures dont elle juge utile de prendre par elle m me l initiative en vue de faire face aux circonstances et d attein
134. e seul moyen de desserrer un peu la contrainte de temps D bat public contemporain et tat de droit Les r f rences l tat de droit sont fr quentes dans les d bats publics qu il s agisse de la situation internationale Cour p nale internationale droit d ing rence ou des d bats qui s expriment dans la soci t fran aise on parle de r tablir l tat de droit dans certains quartiers ou dans certaines r gions on invoque le respect de l tat de droit propos de l action des juges on discute et parfois on conteste l action du Conseil constitutionnel on s interroge sur les limitations acceptables des libert s indi viduelles au nom de la lutte contre le terrorisme ou la d linquance r forme de la proc dure p nale etc Tous ces d bats confirment ce qui est parfaitement conforme l esprit du programme de premi re que la r flexion et le d bat sur l tat de droit sont fortement li s la ques tion de la coh sion sociale les violations de l tat de droit apparaissant la fois comme tat de droit 11 socialement injustes et source de tensions sociales voire d affrontements Dans le m me esprit la promotion et la d fense de l tat de droit sont un l ment important de l exer cice de la citoyennet d mocratique Il semble normal que les l ves qui suivent un ensei gnement de SES d s lors que cet enseignement vise l intelligence des soci t s contemporaine
135. e trou de l aiguille Puis les trous se sont largis multipli s la soci t devenant en fin de course une soci t march g n ralis En fin de course donc tardivement et jamais selon les diverses r gions la m me date ni de la m me fa on Il n y a donc pas d histoire simple et lin aire du d ve loppement des march s Ici le traditionnel l archa que le moderne le tr s moderne se c toient m me aujourd hui Fernand Braudel Civilisation mat rielle conomie et capitalisme xv xvii si cle tome 2 Les jeux de l change Paris Armand Colin 1979 chapitre 1 p 12 18 Smith Adam op cit livre I chapitre 1 p 18 March et soci t Rapports marchands et ordre social 45 Ordre social marchand et modes de coordination Une s lection des documents propos s ci dessus peut permettre de r fl chir sur la notion d ordre social marchand Une entr e par la description des principales instances de coordination de l activit conomique qui le caract rise march organisation r seau et de leurs modes de coordination prix r gles au sens large et relations sociales peut alors tre choisie pour prolonger cette r flexion On pourra repartir d un des exemples de march pr c demment mentionn es ou en choisir un nouveau la construction sociale d un march aux fraises en Sologne tudi e par Marie France Garcia Parpet afin de pr ciser les l ments de coordination q
136. ectiv travers des buts communs prenant la forme de droits sociaux indiff renci s Plus largement Hayek s interroge l tat peut il conti nuer gouverner des hommes libres tout en tant administrateur de leur bien tre Les hommes peuvent ils tre la fois des consommateurs de services pr d termin s et des sujets libres courant apr s de libres destins L intervention publique visant la justice engagerait les soci t s sur la route de la servitude En fait c est la superstition constructiviste d une souverainet non born e que r cuse Hayek pour refuser l tat providence au nom de l tat de droit document 10 L id e que la majorit du peuple ou de ses repr sentants lus devrait tre libre de d cr ter n im porte quoi condition de s en trouver d accord et qu en ce sens la majorit doive tre consid r e comme omnipotente cette id e est troitement li e au concept de souverainet populaire L erreur implicite n est pas de penser que tout pouvoir existant doit tre aux mains du peuple ni que ses aspi rations doivent s exprimer dans des d cisions la majorit elle est de croire que cette source du pouvoir doive n tre born e par rien en un mot dans l id e de souverainet m me Hayek Friedrich Droit L gislation et Libert 1979 3 L Ordre politique d un peuple libre Paris Puf 1995 coll Quadrige p 40 PUF Faut il en d duire qu il
137. el que soit le bien ou le service concern saisir le march comme lieu de coordination c est donc d abord reconna tre et valuer son efficacit au regard de la r alisation d objectifs individuels C est aussi et surtout souligner qu il est un mode d change socialement reconnu et r pandu qui permet chacun d entrer tout moment en contact avec les autres Nombreux sont les conomistes se reconnaissant dans diff rentes doctrines qui ont tent d en d finir la nature et de l analyser Quelques unes de leurs r flexions peuvent tre explor es Pour Adam Smith comprendre les changes entre les hommes implique de d gager le d sir humain de toute connotation morale L homme est un tre social du fait d un certain penchant naturel qui le porte trafiquer faire des trocs et des changes d une chose pour une autre Le d sir d am liorer son sort associ ce penchant naturel pour l change explique la division du travail c est ainsi que certain de retrouver par l change le surplus des autres contre son surplus chacun est amen se sp cialiser dans un m tier Tout se passe comme si une main invisible ajustait les activit s des uns et des autres Il y a ant riorit de l change sur la division du travail ainsi le march devient explicatif de certaines diff rences entre les individus Pour Karl Marx l change de marchandises sur un march r v le si le travail
138. elle de 1892 r glemente le travail des femmes et des enfants Autant de r gles qui fondent les conditions d existence des conomies de march et qui se traduisent souvent par le rejet des syst mes juridiques ant rieurs D s la deuxi me partie du xix si cle et durant le xx si cle s engage un long processus par lequel les tats nations vont progressivement encadrer les march s et leurs fonc tionnements La r gulation publique de l conomie devient de plus en plus pr sente et compl mentaire de celle des march s Cette p riode que Polanyi appelle grande transformation est marqu e par une codification avanc e des march s qui devien nent de plus en plus contr l s On assiste alors un mouvement continu de renforce ment de l institutionnalisation des march s plus structur s et surveill s par les dispositifs d organismes officiels Ainsi pour prendre des exemples dans la continuit 7 Boyer Robert tat march et d veloppement Probl mes conomiques 2000 n 2653 p 15 et suivantes 8 Condorcet Antoine Nicolas de R flexions sur le commerce des bl s chapitre 8 texte cit dans chaude maison Claude Dani le Les Grands Textes de l conomie et de la sociologie Paris Nathan 2001 p 17 18 9 Polanyi Karl La Grande Transformation aux origines politiques et conomiques de notre temps 1944 Paris Gallimard 1988 coll Biblioth que des sciences humaines 2 partie
139. enir l obser vable l emploi se d finit comme le volume de main d uvre utilis un moment donn dans une soci t donn e Nous avons d j voqu plus haut la fa on de mesurer ce volume de main d uvre Cette conception au fond ne fait pas de diff rence entre emploi et travail Qu il s agisse de l emploi en tant que grandeur macro conomique retenue ici ou d un emploi individuel la forme est sans importance L effectif des actifs occup s est indiff rent un quelconque statut et la dur e du travail sans rapport avec les conditions juridiques de l emploi Le travail est ici consid r comme un facteur de production au m me titre que le capital en parfaite coh rence 4 Salais Robert et alii L Invention du ch mage Paris Puf 1986 Croissance progr s technique et emploi 71 avec l id e de louage de services consacr e par le Code civil au d but du xix si cle en France Sur le march du travail chaque agent est susceptible d offrir une marchan dise particuli re le travail dans une quantit qui se mesure en temps et l offre agr g e sur ce march constitue l emploi Sur ces bases analyse de la variation de ce volume d heures de travail utilis es dans de nouvelles conditions de production comme celle de sa relation avec la croissance int gre logiquement la notion de flexibilit comme qualit multiforme de ce volume d heures de travail L emploi ainsi con u doit tre
140. ent les droits individuels Ce d bat entre droit positif et droit naturel conserve toute son actualit Les opposants la l gislation qui autorise avortement droit positif invoquent un droit naturel sup rieur le droit la vie et justifient par l la violation d un certain nombre de r gles juridiques entrave au fonctionnement de certains services hospitaliers voire violences l gard de certains m decins De m me certains d fenseurs de la nature justifient la violation de r gles relevant du droit positif au nom de la pr servation de l int r t des g n rations futures ou du principe de pr caution Le positivisme juridique est donc coh rent avec le polyth isme des valeurs pour garantir libert et s curit individuelles mieux vaut adopter des normes positives d efficacit av r e plut t que des r gles abstraites suppos es conformes des valeurs toujours discutables Selon cette perspective gr ce l tat de droit les hommes sont soumis dans le respect d autrui aux seules normes qu ils se donnent C est aussi le diagnostic de Max Weber qui d nie toute capacit l homme d acc der au vrai syst me de valeurs et craint que sous couvert de droit naturel on n applique au monde r el des cat gories abstraites inaptes r guler par la loi la vie des hommes cette conception web rienne on peut objecter comme Leo Strauss que Rejeter le droit naturel revient
141. entit la soci t civile L id e centrale est que telle est la matrice dans laquelle se forge une s rie de conventions de r gles d habitus qui permettent et facilitent ensuite les transactions proprement conomiques travers la formation de r seaux la cr ation et le maintien de la confiance si n cessaires l essor des changes marchands ou encore l mergence de la coop ration Mais la soci t civile entretient aussi des 14 Granovetter Mark Threshold models of collective behaviour American Journal of Sociology 1978 83 6 p 1420 1443 15 Fukuyama Francis La Fin de l Histoire et le Dernier Homme 1992 Paris Flammarion 1996 16 Axelrod Robert Comment r ussir dans un monde d go stes Evolution of Cooperation 1984 Paris Odile Jacob 1992 March et soci t L institutionnalisation du march 57 relations avec l organisation puisqu elle lui impose des r gles qui ne sont pas n cessairement reconnues par l tat ni v hicul es par le march par exemple en mati re d emploi Ce tissu de relations sociales entretient des relations multiformes avec les transactions proprement conomiques de sorte que dans certains cas ce facteur devient essentiel pour expliquer le dynamisme proprement conomique d une r gion ou d un pays La question n est plus celle de la place exacte du curseur de l conomie mixte mais bien de la compatibilit d un ensemble de comportements qui
142. er aux exigences de l argumentation et la f condit du d bat scientifique les conduire mettre en uvre des proc dures d enqu tes reposant sur des hypoth ses explicit es favoriser la formulation de conjectures et la recherche de proc dures permettant de Introduction 5 r futer ou au contraire de corroborer ces conjectures sont autant de d marches qui ne sont gu re compatibles avec le cours magistral m me si celui ci peut se r v ler utile telle ou telle phase du processus d apprentissage Les d marches voqu es ci dessus ne sont pas de simples techniques p dagogiques elles sont partie int grante de la formation intellectuelle des l ves Elles reposent toutes en fin de compte sur le rationalisme critique sur l exercice de la vigilance pist mologique sur la d marche exp rimentale 6 SES cycle terminal de la s rie conomique et sociale Avertissement Le choix a t fait de concevoir ces documents pour un nombre tr s limit de th mes au programme des classes de premi re et terminale Ces documents ne constituent pas une interpr tation officielle des programmes qu ils ne couvrent d ailleurs pas en totalit Les th mes retenus ont t choisis parmi ceux qui apparaissent les plus ardus traiter en raison de leur caract re novateur ou des difficult s intrins ques qu ils comportent et parce qu ils font appel des connaissances mobilisables dans de nombreux autres th mes Pour
143. ertes un critique s v re des privil ges des corporations qui sont un obstacle aux mouvements de capitaux et des lois sur les pauvres qui ont des effets similaires sur le travail Mais d un autre c t il n carte pas le principe d une redistribution comme en t moigne le passage de la Th orie des sentiments moraux o se trouve voqu e la main invisible ainsi transcrit par Jean Pierre Dupuy document 18 Dupuy Jean Pierre L individu lib ral cet inconnu d Adam Smith Friedrich Hayek in Audard Catherine et alii op cit p 99 Comme en t moigne aussi ce passage d un r sum par Smith de la Richesse des nations cit par Charles Rist document 19 Les hauts salaires doivent tre consid r s non seulement comme une preuve de la richesse d une soci t capable de bien payer tous ceux qu elle emploie ils doivent tre consid r s comme l emploi m me de cette richesse ou comme la chose m me en laquelle cette richesse consiste Rist Charles Pr cis des m canismes conomiques l mentaires Paris Librairie du Recueil Sirey 1947 r sum repris dans Eg Ragip Histoire de la pens e conomique cours CNED 2000 p 153 Comme en t moigne encore le fait que Smith constatant l affaiblissement des capacit s individuelles qu impliquent la division du travail et la sp cialisation des t ches recom mande que l ducation l mentaire soit quasi gratuite pour les classes laborieuses
144. es citoyens et applique des r gles qui leur sont conformes les institutions formelles qu il met en place sont plus souvent propices au d veloppement des march s Les institutions efficaces sont celles qui ne contrecarrent pas les incitations L existence de m canismes internes assurant le respect des engagements est une garantie d efficacit car il existe alors un syst me de r compenses et de sanctions accept par tous les int ress s Lorsqu on con oit des institutions publiques il est important de veiller ce que les incitations mises en place produisent effectivement le comportement souhait lbid N B cette phase du raisonnement il est possible de tenter avec les l ves une d finition d institutionnalisation du march voir p 49 50 Rapports de forces et dynamique du processus d institutionnalisation On pourra enfin si les conditions le permettent voquer le caract re dynamique de Pinstitutionnalisation des march s li aux transformations des rapports de forces Sans faire une analyse exhaustive des d terminants volution de la taille des march s trans formation des valeurs progr s technologiques on choisira un exemple permettant d illustrer la modification des modes de coordination qui caract risent un moment donn le march documents 16 et 17 document 16 Le Sherman Act ne peut se comprendre hors de son contexte historique En 1890 les tats Unis sont une nation marq
145. es fondamentaux de la d mocratie Il est aussi l occasion de pr senter partir d un cas concret la difficult de traiter la question de la diff rence entre in galit et quit l galement les femmes sont les gales des hommes mais on voit que les choses ne vont pas de soi ni sur le march du travail ni dans le domaine politique Cela conduit poser la question de l quit Mais celle ci pose des questions de principe voir la partie Savoirs et pistes de r flexion et se heurte des limites comme le montre le document 24 sur les lections Dans le travail Sur le premier document document 22 on pourra mettre en vidence la faible mixit des cat gories socio professionnelles la forte permanence dans le temps de cette carac t ristique et s interroger sur les raisons de cette situation repr sentations sociales et processus de socialisation relation entre m tiers f minins et r partition sexuelle des t ches domination masculine construction du mod le masculin production f minin reproduction traitement social de la r partition entre temps social et temps priv ou entre temps productif et temps d ducation De nombreuses recherches r centes traitent de ces questions voir la bibliographie p 118 document 22 Population de la France en 2002 en milliers Ne p Cat gorie Hommes Femmes Total ka E 2002 2009 socioprofessionnelle
146. es machines filer Les m chaniques filature anglaises qu on cherche naturaliser en France augmentent encore la somme de nos maux Nous ne craignons pas de dire qu elles ont paralys tous les bras et frapp de mort l industrie des fileuses En effet le peuple qui n a d autre propri t que ce genre d industrie se voit tout coup d pouill du seul travail qui assurait son existence Les m chaniques n occupent qu un dixi me des ouvriers qui occupaient avant les filatures la main Bien que ce chiffre fut cit au jug le dommage imm diat et local tait certainement tendu Sauvy Alfred La Machine et le Ch mage Paris Dunod 1980 p 22 document 12 De l an 1000 1820 les progr s de la technologie ont t bien plus lents qu ils ne l ont t depuis mais ils entrent cependant pour beaucoup dans le processus de croissance Si l agriculture n avait pas progress la population mondiale n aurait pu augmenter comme elle l a fait Si la technologie maritime et les institutions commerciales n avaient pas exist l ouverture de l conomie mondiale n aurait pu se faire Le progr s technique dans des domaines cruciaux d pendait d am liorations fondamentales de Croissance progr s technique et emploi 77 la m thode scientifique de l exp rimentation de l accumulation syst matique et de la publication des nouveaux savoirs De longs si cles d efforts ont fourni les bases intellectuelles e
147. es questions de l emploi Cahiers fran ais 2001 n 304 Ouvrages d approfondissement Boyer Robert Freyssenet Michel Les Mod les productifs Paris La D couverte 2000 coll Rep res Boyer Robert La Flexibilit du travail en Europe Paris La D couverte 1986 coll conomie critique Conseil d analyse conomique CAE Nouvelle conomie Paris La Documentation fran aise 2000 Gadrey Jean Socio conomie des services Paris La D couverte 2003 coll Rep res Gadrey Jean Nouvelle conomie nouveau mythe Paris Flammarion 2000 coll Champs Hicks John Richard Capital and Time Oxford Clarendon Press 1973 Traduction fran aise Le Temps et le Capital Paris Economica 1974 22 Ces deux num ros de la revue contiennent plusieurs articles sur le th me en question Croissance progr s technique et emploi 91 Kergoat Jacques et alii Le Monde du travail Paris La D couverte 1998 coll Textes l appui Malinvaud Edmond Sur les statistiques de l emploi et du ch mage Rapport au Premier ministre Paris La Documentation fran aise 1986 Menger Pierre Michel Portrait de l artiste en travailleur Paris Seuil 2003 coll La R publique des id es Pastre Olivier L Informatisation et l Emploi Paris La D couverte 1983 coll Rep res Petit Pascal La Croissance tertiaire Paris Economica 1988
148. es sont la fois plus complexes et plus mat rielles qu ils ne le pensent Marie Duru Bellat le dit d une autre fa on quand elle crit que accueillir des l ves moins in gaux dans les classes est sans doute porteur de bien plus de changements que nombre de r formes ducatives document 31 Maurin ric op cit p 64 36 L analyse des donn es de PISF 1996 le dernier centile des m nages de l Enqu te Patrimoine 1992 ou les successions du centile le plus riche de l enqu te de Luc Arrondel et Anne Lafferr re sur les mutations titre gratuit La transmission des grandes fortunes Profil des riches d funts en France conomie et Statistiques 1994 n 273 37 Duru Bellat Marie Dubet Fran ois L Hypocrisie scolaire pour un coll ge enfin d mocratique Paris Seuil 2000 coll L preuve des faits 116 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale L exemple des tats Unis Les deux extraits suivants tir s du n 636 du Courrier international peuvent permettre d alimenter un d bat stimulant dans la classe sur les in galit s justes ou injustes sur les effets des politiques sociales et sur les objectifs de la d mocratie dans ces domaines document 32 La position de Paul Krugman conomiste et ditorialiste du New York Times Magazine Nous connaissons actuellement un nouvel ge d or aussi extravagant que l tait l original Les palais sont de retour En 1999
149. est davantage marqu e par l internationalisation des march s et le retour de politiques conomiques plus lib rales un certain reflux de l action conomique de l tat est observable dans de nombreux pays La mondialisation la r gionalisation la globalisation sont autant de termes qui expriment des volutions qui transforment et d classent certaines institutions ant rieures Le march et certains de ses acteurs en particulier les firmes multinationales occupent une place pr pond rante dans les changes actuels Au point que l institutionnalisation de ces nouvelles formes largies d changes marchands par les instances internationales comp tentes comme POMC ne font parfois que codifier a posteriori les pratiques de ces firmes L approche historique de linstitutionnalisation du march dans les pays conomie de march montre donc un mouvement continu aux formes changeantes La conti nuit exprime que le march est toujours une institution c est dire un ensemble de pratiques socialement partag es dans lesquelles les individus ont confiance ou au moins un certain degr de confiance Le changement de formes peut tre d crit par une institutionnalisation du march qui selon les p riodes les branches d activit et P tat des forces en pr sence se fonde soit sur des r glementations publiques produites par les tats nations soit sur des concertations l chelle internationale UE OMC qui resten
150. et 90 elles se sont vues remplac es par le laisser faire avec pour cons quence l explosion des revenus au sommet de l chelle C est probablement un processus qui se renforce de lui m me mesure que le foss entre les riches et les autres se creuse la politique conomique d fend toujours plus les int r ts de l lite pendant que les services publics destin s l ensemble de la population notamment l cole publique manquent cruellement de moyens Alors que la politique gouvernementale favorise les riches et n glige les besoins de la population les disparit s de revenus ne cessent d augmenter Dans son livre Wealth and Democracy Kevin Phillips met cette sombre mise en garde en guise de conclu sion Soit la d mocratie se renouvelle avec une renaissance de la vie politique soit la fortune servira de ciment un nouveau r gime moins d mocratique une ploutocratie pour l appeler par son nom M me si les apparences de la d mocratie demeurent elles risquent de se vider de leur sens Courrier international janvier 2003 n 636 p 28 35 document 33 La position de Amity Shlaes ditorialiste du Financial Times L id e que la croissance est n cessairement li e l quit conomique est fausse En r alit le pays le plus d velopp du monde les tats Unis qui servent de locomotive la croissance est un mod le d iniquit sociale et conomique Cependant cette i
151. et dans la dynamique de l tat providence Cependant l aussi des limites sont apparues et l accent est mis aujourd hui autant sur la citoyennet que sur la diff rence mais surtout la domination de la culture britannique se maintient dans les deux cas La France a pr f r mener des politiques indirectes de discrimination positive en contournant la dimension ethnique par l utilisation de crit res g ographiques ou sociaux ZEP zones d ducation prioritaire 1981 zones d entreprises 1986 zones urbaines sensibles 1991 ZFU zones franche urbaine 1996 ZRU zones de redy namisation urbaine 1995 C est une fa on d euph miser les questions ethniques conform ment la tradition d assimilation r publicaine qui se veut aveugle aux diff rences En m me temps on voit bien que le th me de la discrimination positive s impose rapidement en France comme en t moigne le d bat sur la parit hommes femmes dans la vie politique du printemps 2001 galit des droits galit des situations galit des chances La d mocratie peut tre vue comme une utopie cr atrice C est une utopie parce qu elle cr e un espace dans lequel des individus profond ment in gaux deviennent des citoyens gaux en droits Tocqueville a mis l accent sur l importance de cette proposition Dans la soci t d mo cratique les individus sont gaux au regard de leur statut juridique Ils ne sont plus enfer
152. et de la l giti mit proposer une ou deux d finitions de l tat de droit les travailler avec les l ves Il est possible partir d un travail sur documents de demander aux l ves de construire une fiche concept Dans un second temps on peut tudier un exemple titre d illustration et d exercice de mise en uvre du concept La seconde d marche consiste partir d une tude de cas et d gager avec les l ves les attributs du concept d tat de droit avant d aborder une ou plusieurs d fi nitions formul es par un sp cialiste Bien videmment les id es pr sent es ci dessous ne sont que des pistes de travail qui peuvent et qui doivent tre adapt es ou modifi es en fonction de la classe et des objec tifs p dagogiques Soulignons que d autres exemples tout aussi pertinents peuvent tre utilis s Le film de Costa Gavras et le livre d Artur London dont il est tir peuvent servir de point de d part une r flexion sur les violations de l tat de droit au sein du syst me sovi tique De m me le livre de Jean Pasqualini Prisonnier de Mao est un t moignage de premi re main sur le syst me judiciaire et carc ral chinois tat de droit tat minimal monopole de la violence physique l gitime On suppose que les l ves se sont d j appropri les concepts de pouvoir et de souve rainet ainsi que la d finition w b rienne de l tat moderne On peut utiliser un
153. eurs des r gles que dans la mesure o existe une d mocratie juridique La d marche adopt e pour modifier le droit de la famille en organisant en amont de la proc dure parlementaire des d bats en r gion avec les principales organisations familiales des juristes et tout citoyen le souhaitant en constitue un exemple De m me les enqu tes d utilit publique pour les grands projets d infrastructure se sont g n ralis es La vie locale est bien s r un cadre privil gi de d mocratie d lib rative avec les commissions extra municipales les r f rendums locaux et les comit s de quartiers etc Supports et d marches pour le travail en classe Le th me tat de droit doit tre trait en une semaine mais il faut garder du temps pour traiter de la d finition de l tat du lien avec le concept de nation etc Au total on peut consid rer que l on dispose de une deux heures pour d finir et pro bl matiser le concept d tat de droit On ne peut donc traiter que l un des exemples pr sent s ci dessous Le document d accompagnement propose cependant plusieurs exemples afin d aider le professeur faire un choix et pour mettre en vidence la diver sit des d marches possibles utilisation du cin ma de la presse de l actualit ou de Phistoire L tat de droit choisir une probl matique Plut t que de proc der un expos lin aire des savoirs que les l ves doivent acqu rir il se
154. extr me cette analyse conduit d noncer l tat providence qui n aurait d autre cons quence que la d valorisation du travail et la r compense de l oisivet document 17 Dans le syst me d tat providence l argent n est pas le fruit du travail de l homme mais un droit que l tat accorde la femme Protestation et revendication remplacent diligence et discipline comme sources de revenus Gilder Georges Richesse et Pauvret Paris Albin Michel 1981 La redistribution par l imp t sur le revenu est galement d nonc e en raison de ses effets d sincitatifs sur le travail et par suite en raison de ses effets n gatifs sur la cr ation de richesses et la croissance La critique porte sur les niveaux jug s excessivement lev s des taux marginaux d imposition Il semble cependant que l existence de trappes pauvret est plus vraisemblable que celle de trappes revenus moyens Suivant l cole du public choice les politiques de redistribution ne tournent pas lPavantage de ceux qui en sont les b n ficiaires affich s Faiblement redistributives elles sont en butte la diff renciation des pratiques sociales et aux lobbyings organis s 104 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale par ceux qui sont en position de force sur le march La redistribution est m me analys e comme pouvant fonctionner rebours d s lors qu elle b n ficie aussi aux cat gor
155. gr s la Constitution avec laquelle ils forment depuis le bloc de constitutionnalit Cela leur a conf r une valeur telle que la loi qui y d roge peut tre d clar e inconstitutionnelle Ces deux textes le premier attentif aux libert s individuelles Pautre aux droits sociaux sont juridiquement compl mentaires et potentiellement contradictoires Malgr cela ils s imposent d sormais ceux qui expriment la volont de la nation Ils impliquent surtout des arbitrages car comme les principes fondamentaux ils sont susceptibles d interpr tation Ce que montre la jurisprudence du Conseil constitutionnel Poids et contrepoids l introuvable mais n cessaire quilibre des pouvoirs Comme l a montr Montesquieu dans L Esprit des lois l tat de droit requiert aussi pour trois raisons une division des pouvoirs D abord pour viter la tendance despo tique qu entra ne la confusion du l gislatif qui fait la loi et de l ex cutif qui l applique Ensuite parce qu il importe que la justice soit ind pendante et soumise au contr le du gouvernement seulement pour la mise en coh rence des jugements des diverses juri dictions C est une condition pour prot ger les opposants politiques et permettre un jugement quitable quels que soient l identit du pr venu et le lieu du proc s Il faut enfin que la pluralit des pouvoirs limite la puissance de l tat en emp chant la concentration des droits et
156. i res cas des ouvri res non qualifi es de type artisanal par exemple s agit il d in galit s justes ou injustes En fonction de quels crit res Quel est le sens des volutions nominales et en terme de pouvoir d achat entre 1998 et 2002 Id al d mocratique et in galit s 113 document 27 Les carts de salaire en 2002 Salaire mensuel Salaire mensuel Salaire mensuel Salaire mensuel Cat gories net m dian net m dian net m dian net m dian socio professionnelles des hommes des femmes des deux sexes des deux sexes en en en en en 1988 3 Cadres et professions 2 642 2 096 2 399 2 286 intellectuelles sup rieures dont 34 Professeurs 9 286 1 905 9 019 1 905 professions scientifiques 37 Cadres administratifs 9 833 9 286 9 585 9 464 et commerciaux 38 Ing nieurs 2 794 9 974 9 649 9 540 4 Professions 1 651 1 499 1 576 1511 interm diaires dont 492 Instituteurs 1 624 1 524 1 549 1 448 43 Professions interm de 1 524 1 463 1 486 1 433 la sant du travail social 47 Techniciens 1 600 1 481 1575 1 524 48 Contrema tres 1676 1 402 1651 1613 agents de ma trise 5 Employ s dont 1 278 990 1 067 986 51 Employ s civils 1 289 1139 1168 1073 fonction publique 54 Employ s 1372 1156 1 204 1135 administratifs d entreprise 56 Personnels de service 990 609 695 547 direct aux particuliers 6 Ouvriers dont 11
157. i favorisent la mobilit profes sionnelle De plus si les destructions et cr ations d emploi peuvent toujours tre inter pr t es en termes de compensation celle ci ne saurait tre ramen e au seul solde des emplois d truits par l utilisation des machines et emplois cr s pour leur construction Les m canismes en jeu sont plus complexes que cette simple arithm tique Les vraies racines du probl me r sident dans la nature m me du processus conomique de croissance induit par les innovations technologiques Le progr s technique est g n rateur de gains de productivit ou de r duction des co ts unitaires de production qui sont distribu s en hausse des revenus profits et salaires baisse du temps de travail et baisse des prix C est ce que confirme l observation de la dynamique de long terme des conomies de march d velopp es Pourtant ces encha nements n ont rien de m canique Pour comprendre pourquoi et comment ils se sont produits il faut d abord conna tre la nature du processus par lequel une conomie passe d une technologie 66 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale une autre pour en identifier les effets de destruction et de cr ation d emplois Il faut ensuite s interroger sur les conditions qui font que les gains de productivit se transforment effectivement en cr ation de richesses Le m canisme fondamental de cr ation destruction d emplois d au progr s te
158. ible par exemple de d velopper la question de la compl mentarit entre march et don L entreprise la famille la pratique de certains sports pourraient se pr ter cet exercice Ainsi le march relie les individus par le biais de tractations et transactions qui leur permettent de se fournir les biens et services dont ils ont besoin et de r aliser leurs pro jets Mais ces liens besoins et projets sont eux m mes tributaires d autres liens sociaux qui structurent les comportements de r ciprocit entre les personnes Dans le m me temps la soci t propose aux individus d autres modes de coordination de leurs actions r ciproques les organisations les r seaux et les dons sont au nombre de ces alternatives Or les liens particuliers qui se construisent par ces modes de coordina tion sont eux m mes en liaison avec les march s Quel que soit l angle d attaque retenu les analyses pointent les rapports d imbrication qu entretiennent march et soci t de m me que leurs constants mouvements Supports et d marches pour le travail en classe La question Rapports marchands et ordre social est traiter en une semaine soit quatre heures de cours et une heure de travaux dirig s dans les conditions habi tuelles de d roulement des cours Pour travailler sur cette question deux approches et plusieurs supports sont propos s 14 Mauss Marcel Le porlatch un fait social total in chaudemaison Claude Dani l
159. ie conomique et sociale de garantie d emploi de formation voire de promotion Lors des mouvements d externalisation et autres ph nom nes de sous traitance les premiers remparts c der sont bien souvent les avantages sociaux Devillechabrolle Val rie Foulon Sandrine Les perdants de l entreprise light Liaisons Sociales Magazine mai 2000 n 12 document 36 lusine traditionnelle fait d marrer et arr ter ses cha nes de production heure fixe Ainsi agit galement l administration traditionnelle La flexibilit du temps de travail bouscule progressivement cet ordre tabli apparemment immuable C est en fait un ordre r cent Le monde agricole et rural des si cles pass s alignait ses horaires sur la course du soleil et les al as climatiques L industrie du xx si cle a invent les horaires fixes sans se soucier ni des saisons ni de la sant des hommes La fin du xx si cle a remis progressivement ce rythme r gulier en cause Le xx si cle verra dispara tre cette uniformit Les horaires fixes constituent coup s r un mode de r gulation du temps extr mement simple garantie pour le salari qu il sera libre de vaquer ses occupations personnelles et familiales hors de ces temps contraints c est dire que l on admet que le temps de travail d termine tous les autres simplicit de gestion pour l encadrement de proximit qui a ses salari s sous la main heure fixe pas de discussion du
160. ies les plus ais es de la population travers l acc s des biens et services collec tifs C est le cas de l cole ou de la s curit sociale par exemple dont l usage est diff renci socialement Ainsi le recours diff renci des m decins sp cialistes l exercice diff renci de pratiques sportives risque ou simplement les diff rences de r ussite scolaire li es au milieu social sont autant d l ments qui font que les politiques de redistribution vont l encontre du but recherch Ces politiques sont alors davan tage per ues comme des politiques de soutien de la demande que comme des politiques de r duction des in galit s Le lib ralisme entre laisser faire et intervention Adam Smith soutient dans la Richesse des nations que les origines de la division du travail r sident dans la propension de l homme n gocier et changer en d autres termes dans la propension des tres humains entrer en contact les uns avec les autres Par suite Smith soutient que les diff rences de capacit s individuelles proviennent fondamentalement des diff rences d exp rience dans le travail et ne sont donc pas des diff rences inn es Ainsi s il est av r que pour Smith l ordre d une soci t et la cr ation de richesses reposent sur la poursuite de l int r t go ste il n en d duit pas que les revenus indivi duels doivent strictement traduire les aptitudes et capacit s Smith est c
161. ion de l emploi Pour d finir aussi pr cis ment que possible l impact du progr s technique sur la place de l activit humaine dans le proc s de production il importe de clarifier la d fi nition de l emploi en proposant deux conceptions qui orientent diff remment l tude 70 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale Les d cennies pass es nous ont habitu s ne s int resser l emploi qu propos du ch mage ce qui renvoie la partie pr c dente du programme Mais le questionne ment sugg r ici exige manifestement de s interroger sur les formes de l emploi et les effets de leur diversification Or si certaines analyses prennent en compte les trans formations de l emploi et ce depuis longtemps ce n est pas le cas de toutes et cela d pend des orientations th oriques On peut d abord reprendre le propos de John Richard Hicks document 5 L industrie moderne devait n cessairement voluer vers la r gularit pr cis ment cause de ce trait caract ristique sur lequel j ai longuement insist sa d pendance P gard de l emploi de capitaux fixes Sans reprendre toute la citation soulignons comment Hicks lui m me relie un changement technique en l occurrence lintro duction de technologies sup rieures impliquant une m canisation accrue et par l m me l accroissement de la part de capital fixe une transformation de l emploi Comme
162. ire du ch mage La raison en est que les ressources disponibles pour payer les salaires sont susceptibles de diminuer transitoirement document 2 Hicks John Richard Une th orie de l histoire conomique 1969 Paris Seuil 1973 p 161 162 ditions du Seuil L analyse ainsi d velopp e est relativement simple L exemple retenu par Ricardo est celui d une conomie qui produit du bl avec du bl semences et du travail Cette conomie est soumise un choc technologique des machines sont introduites qui doivent permettre un accroissement de la productivit du travail Mais les machines doivent tre construites avant de pouvoir tre utilis es Dans un premier temps sous Phypoth se que l conomie tait en plein emploi et qu il n y a pas d immigration Pintroduction de la nouvelle technologie implique un d placement de main d uvre de la production de bl vers la production de machines Au terme du cycle de produc tion de bl du fait de la diminution des emplois qui lui sont affect s la production aura diminu et avec elle le revenu brut de l conomie ce moment du processus les ressources disponibles pour payer les salaires seront plus faibles et l emploi global 1 Ricardo David Principes de l conomie politique et de l imp t 3 dition Paris Flammarion 1993 Des machines p 399 410 2 Hicks John Richard Une th orie de l histoire conomique 1969 Paris Seuil 1973 Cro
163. ires au bon d roulement des transactions chan gent Beaucoup d agents diff rents peuvent pousser la mise en place de nouvelles institutions Mais le r le jou par l tat est fonction de ses capacit s et de sa viabilit politique l existence d un tat fort qui respecte lui m me la loi et s interdit toute action arbitraire est fondamentale Banque mondiale op cit p 9 R f rences bibliographiques Lectures de base Boyer Robert tat march et d veloppement Probl mes conomiques 2000 n 2653 Boyer Robert L apr s consensus de Washington institutionnaliste et syst mique in L Ann e de la r gulation 5 Paris Presses de Sciences Po 2001 2002 Braudel Fernand La Dynamique du capitalisme Paris Flammarion 1985 coll Champs Corei Thorstein L conomie institutionnaliste Les fondateurs Paris Economica 1995 Defalvard Herv Essai sur le march Paris La D couverte Syros 1995 L institutionnalisation des march s DEES juin 1993 n 92 Guesnerie Roger L conomie de march un expos pour comprendre un essai pour r fl chir Paris Flammarion 1996 coll Dominos Ouvrages d approfondissement Banque mondiale Des institutions pour les march s Rapport sur le d veloppement dans le monde 2002 Paris ESKA janvier 2002 Berger Peter Luckmann Thomas La Construction sociale de la r alit 1966 Paris
164. ires aux entreprises pourvu qu une main d uvre suppl mentaire soit aussi disponible permet d viter la diminution du capital circulant et donc de l emploi pendant la p riode de transition Le cr dit appara t ainsi d autant plus indissociable de l innovation qu en fournissant les ressources suppl mentaires requises il permet d viter que ne se propage un ch mage involontaire Les th ses en la mati re de Joseph Schumpeter s en trouvent confort es Il reste qu il n y a pas de sc nario optimal De nombreuses difficult s qui tiennent la coordination de l activit conomique sont susceptibles d entraver la cr ation de richesses Les conditions de la transformation des gains de productivit en cr ation de richesses et d emplois La r sorption d un ch mage qui r sulterait de la diminution du capital circulant d pend troitement de la capacit des conomies transformer des gains physiques de productivit ou des accroissements de vari t des biens en cr ation effective de richesses c est dire en gains mon taires au b n fice des entreprises des salari s et des consommateurs C est ici qu interviennent les m canismes de concurrence et de r partition des revenus Gains de productivit et r ductions de co ts peuvent avoir plusieurs usages des profits plus lev s qui sont soit consomm s soit investis c est dire d pens s pour l achat de facteurs de production des sa
165. is L Harmattan 1994 coll Logiques sociales p 203 Nous retrouvons alors propos de l emploi tant l id e keyn sienne d un pseudo march du travail que celle de l emploi comme traduction de l activit laborieuse en termes de statuts et de r les sociaux pour un individu comme pour un groupe socio professionnel clairement identifiable comme l crit Margaret Maruani C est dans cette perspective que l on peut renouveler le traitement des questions sugg r es L emploi consid r comme un ensemble de normes d usage de la force de travail Si l on revient sur la distinction habituelle dans les indications compl mentaires entre salaire et prix des autres biens ou services on doit fonder cette distinction sur la nature soit de la marchandise chang e soit de la relation d change elle m me Et ce qu il y a de commun entre les principaux discours ou mod les qui font une telle distinction c est de reconna tre des l ments propres une relation demploi qui fonde d ailleurs juridiquement depuis la fin du xIx si cle en France le contrat de travail notion au programme de l item pr c dent On pr sentera ici deux grandes fa ons de d finir l emploi en y int grant les r gles et les normes et les implications de ces d finitions dans le traitement de la question de la flexibilit l approche conventionnaliste d abord l approche en termes de statut ensuite
166. ise relatif du spectateur qui face cette image de lui m me le pousse se projeter dans le personnage positif de Joe H las ce dernier n est gu re innocent puisque tent par la loi du talion Pierre Mend s France caract risait la d mocratie comme un tat d esprit n en irait il pas de m me pour l tat de droit En effet au del du plaisir cin matographique de la force de Phistoire et du rythme qui tient en haleine Fury concourt rappeler que les r gles de droit et les institutions ne sont rien sans les hommes et femmes qui les font vivre Compte tenu de la contrainte de temps pour cette s quence sur l tat de droit on pourra demander aux l ves de visionner le film chez eux ou organiser une projection dans le cadre du foyer socio ducatif Il sera donc possible de se limiter en classe l tude de quelques sc nes caract ristiques On peut aussi demander aux l ves lorsqu il visionnent le film de fa on autonome de r aliser une fiche sur l un des personnages du film le gouverneur le juge le procureur le sh rif Joe etc en essayant d expliciter la position de ce personnage du point de vue de l tat de droit D mocratie libert s d veloppement les conceptions d Amartya Sen Cette approche du concept d tat de droit permet d tablir un lien avec la culture co nomique des l ves mais aussi de favoriser une bonne articulation entre le programme de premi re et le programme
167. issance progr s technique et emploi 67 diminuera C est l insuffisance de capital circulant qui est responsable du ch mage et non les machines en elles m mes Cette insuffisance devrait tre temporaire dans la mesure o l utilisation des machines procurera les gains de productivit attendus et par suite augmentera les ressources disponibles pour payer les salaires document 3 Ricardo David Principes de l conomie politique et de l imp t 3 dition Paris Flammarion 1993 Des machines p 390 ditions Flammarion document 4 Ricardo David ibid p 396 L argument semble aller l encontre des th ses de Keynes qui nous apprend que si investissement s accro t cela contribue une expansion de l emploi Keynes avait en t te une conomie en d pression L un des sympt mes de la d pression est une abondance de stocks aux diff rents stades du processus productif La relation entre le capital circulant et la demande de main d uvre est par cons quent rompue En effet dans une conomie en d pression la sous utilisation des facteurs de production fait qu une augmentation de la production de biens finals est imm diatement possible Il suffit alors que la demande de biens augmente pour que Pemploi augmente La situation est clairement diff rente quand les innovations exigent de construire une nouvelle capacit productive et quand le sous emploi ventuel de la main d uvre
168. istoire En Angleterre on se trouve en effet devant une unification nationale r alis e par la coutume et les juges non par l administration et la loi l tat est alors int gr dans un syst me juridique pr existant En Europe continentale et singuli rement en France l unit nationale en revanche a t r alis e souvent par la force contre une gamme de traditions juridiques romaine canonique f odale et r gionale voire locale En France la construction de l tat n a donc pas t l uvre des juges mais celle de la centralisation et des lois des adminis trateurs du roi de la R volution puis du Code civil Par suite le droit est devenu d tat et non l inverse En t moigne la singularit fran aise d un droit public celui de l tat et des collectivit s territoriales distinct du droit commun C est donc tardi vement de son propre chef et selon des modalit s qu il a fix es lui m me que l tat administratif est devenu de droit Longtemps contest e au nom du principe de s pa ration des pouvoirs l id e de soumettre Paction publique la sanction de juges n est admise qu en 1872 quand est instaur e en France une juridiction administrative Et il faut attendre la constitution de 1958 pour que soit mis en place un contr le de la constitutionnalit des lois par le Conseil Constitutionnel La distinction entre tradition continentale et tradition anglo saxonne est soulign e par A
169. ite en l esp ce 5 On rel vera d abord que l intention du l gislateur a clairement t de restreindre aux trois hypoth ses mentionn es l article 107 la possibilit de proc der un licenciement pour motif conomique En atteste la disparition de l adverbe notamment figurant dans l actuel article L 321 1 du code du travail 6 l actuel article L 321 1 issu de la loi du 2 ao t 1989 relative au licenciement conomique et au droit la conversion pr voit deux situations rendant possible le licenciement conomique les difficult s conomiques et les mutations technologiques Toutefois cette liste n est qu indicative La pr sence de l adverbe notamment a permis la jurisprudence de consid rer certaines hypoth ses non mentionn es comme constitutives d un motif conomique Tel est le cas de la r organisation d cid e pour assurer la sauvegarde de la comp titivit conomique de l entreprise ou encore de la cessation d activit lorsqu elle n est pas imputable une faute de l employeur 7 Tout changeait avec la suppression de l adverbe notamment d autant que l article 107 ne se bornait pas codifier la jurisprudence mais entendait au contraire restreindre les hypoth ses reconnues par celle ci comme constituant une cause conomique de licenciement 8 l atteinte la libert d entreprendre qui est aussi celle de se d sengager d une obligation manifestement excess
170. itre IV p 74 99 13 Sen Amartya L conomie est une science morale Paris La D couverte 1999 coll Poches Essais 40 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale Les travaux de Marcel Mauss sur cette question ont permis de mieux attirer l attention sur la permanence et les multiples significations de ces formes d change Toutefois Palternative entre don et change marchand est parfois moins facile valider qu il n y para t Ainsi un ensemble de recherches ont tent de montrer que le march fonctionne aussi avec des r gles d sint ress es Par exemple le consommateur ne r duit pas en toutes circonstances son choix l examen du prix du produit Ce dernier inclut aussi des engagements non marchands de la sympathie par exemple C t don ces recherches ont aussi montr qu il tait redevable d un change bilat ral et r ciproque par l interm diaire de contre don diff r comme par exemple la kula don c r moniel compens apr s un certain laps de temps tudi par Bronislaw Malinowski Mauss d gage de ses tudes sur le don contre don trois obligations celle de donner celle de recevoir et celle de rendre Il y a du marchand dans le don et du don dans le marchand N B De ce constat d ensemble sous forme d inventaire des diff rents types de coor dination des activit s conomiques des individus il ressort plusieurs remarques si les changes marchands son
171. ive dans le cas de la cessation d activit suffit de penser au petit employeur qui arriv l ge de se retirer ne trouverait pas repreneur pour poursuivre l activit L obligation de rester ind finiment la barre ou d poser son bilan exc derait alors les sacrifices d ordre personnel ou patrimonial qui peuvent tre demand s aux individus dans l int r t g n ral voir jugement n 88 244 DC du 20 juillet 1988 9 l atteinte disproportionn e tait galement constitu e dans le cas des r organisations d cid es pour assurer la sauvegarde de la comp titivit de l entreprise En effet en retardant de telles r organisations jusqu ce qu il soit d montr que les difficult s conomiques n ont pu tre surmont es par tout autre moyen ou jusqu ce que l existence m me de l entreprise soit menac e le l gislateur loin de satisfaire l exigence constitutionnelle qui s attache la sauvegarde de l emploi cinqui me alin a du Pr ambule de la Constitution de 1946 Chacun a le devoir de travailler et le droit d obtenir un emploi desservirait cette exigence en retardant des r organisations in luctables un co t plus lev en emplois et dans des conditions financi res ne permettant plus aux entreprises d assurer de mani re satisfaisante le reclassement des salari s licenci s 10 C est donc autant une atteinte au droit d obtenir un emploi reconnu par le Pr ambule
172. l 1963 coll Points Essais D Iribarne Philippe R gulation sociale vie des entreprises et performances co nomiques Revue fran aise d conomie 1986 Favereau Olivier March s internes march s externes Revue conomique 1989 Godbout Jacques Caill Alain L Esprit du don 1992 Paris La D couverte 2000 coll Poches SHS Godelier Maurice L nigme du don Paris Flammarion 1996 coll Champs Mintzberg Henry Structures et Dynamique des organisations Paris ditions d Organisation 1982 Nisbet Robert La Tradition sociologique 1966 Paris Puf 1993 coll Quadrige Orl an Andr Analyse conomique des conventions Paris Puf 1994 Polanyi Karl La Grande Transformation 1944 Paris Gallimard 1983 coll Biblioth que des sciences humaines Rosanvallon Pierre Le Lib ralisme conomique histoire de l id e de march Paris Seuil 1989 coll Points Politique Sen Amartya L conomie est une science morale Paris La D couverte 1999 coll Poche Essais Schumpeter Joseph Capitalism Socialism and Democracy London Allen and Unwin 1943 Traduction fran aise Capitalisme Socialisme et D mocratie Paris Payot 1990 Smith Adam Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations 1776 Paris Gallimard 1990 coll Essais Wallerstein Immanuel Le Capitalisme historique Pari
173. l proc de d un ensemble de r sultats qui n ont t ni voulus ni pr vus et dont personne ne ma trise toutes les circonstances Donc l id e que la soci t puisse se conformer volontairement des principes de justice est utopique Pour Robert Nozick la justice n est que le r sultat d accords individuels justes sans que le terme de justice sociale puisse trouver un sens th orique pr cis Les auteurs communautariens remettent en cause la primaut du juste sur le bien Pour eux une communaut politique doit s accorder sur une conception du bien Ils contes tent donc le caract re abstrait de l individualisme lib ral Adoptant un point de vue m dian entre lib raux et communautariens M Walzer se prononce pour l galit complexe Chaque bien social est associ une sph re de justice r gie par son propre crit re de distribution la m decine doit tre distribu e selon le besoin les honneurs en fonction du m rite et la richesse doit d pendre du march de la chance et de la qualification La tradition marxiste est composite Pour Marx la justice n est qu une vertu de remplacement que l on fait intervenir parce qu il y a des conflits Pour lui la disparition de la raret dans la soci t communiste rendra la justice inutile puisqu il n y aura plus de conflits d int r ts Les id es de justice et d galit sont donc dans le capitalisme une mystification Le marxisme analytique
174. l s agit d un raisonnement complexe qui n est pas forc ment facile acqu rir pour les l ves d autant que l on doit aussi montrer aux l ves les enjeux de ce partage Des exercices sont tout d abord propos s pour sensibiliser les l ves la question de la r partition des gains de productivit Le texte de Jacques Freyssinet introduit les enjeux conomiques et sociaux de l utilisation des gains de productivit partir de ce texte ou de celui de Dominique Guellec on pourra demander aux l ves de construire un sch ma de la r partition des gains de productivit L absence de d terminisme dans la combinaison progr s technique emploi est galement r v l e par des comparaisons internationales Enfin les textes de Pascal Petit et Michel de Virville seront mobilis s pour analyser le r le de la demande Exercice 2 Pour entrer en mati re dans le domaine des gains de productivit essayer de montrer ce que signifie concr tement l expression gains de productivit voici un exercice un peu simpliste mais qui doit permettre d impliquer personnellement les l ves Pla ons nous dans la situation suivante Un tableau statistique pr sente la produc tion des trente six branches de l conomie fran aise ann e apr s ann e entre 1960 et 2000 Le professeur de SES demande ses l ves de calculer le taux de croissance de la production de chaque branche pour chaque ann e le tout sans calculatrice
175. laires plus lev s qui sont consomm s des prix plus bas au b n fice des consommateurs ou d autres firmes quand il s agit de biens de production Selon la pond ration entre ces divers effets les cons quences des gains de productivit sur la croissance et l emploi sont diff rentes Il est des arguments pour consid rer qu avec des prix constants et des revenus du capital ou du travail qui augmentent la croissance du revenu global et la compensation du ch mage ne se produisent pas ou se manifestent plus lentement et avec une moindre ampleur que lorsque les prix diminuent en proportion avec les co ts Ces arguments reposent sur une analyse des m canismes de propagation Quand au niveau d une entreprise ou d un march particulier les gains de producti vit sont int gralement distribu s en hausse des salaires et des profits et ne donnent donc pas lieu des baisses de prix le m canisme de propagation qui permet que les gains de productivit conduisent une extension des march s est s rieusement alt r Du fait de l absence d un effet prix i e un effet de substitution la demande du bien concern n augmente pas pas plus que n augmente la demande d autres biens par le jeu d un effet revenu Le manque d lasticit des prix par rapport aux co ts bloque le jeu des lasticit s prix et revenu de la demande Il appara t alors qu un d faut de concurrence sur les march s de biens en emp chant que le
176. lammarion 1999 coll Champs 18 Ces compl ments bibliographiques ne sont pas une bibliographie des th mes d velopp s ils accompagnent et prolongent les entr es sugg r es par le document d accompagnement 19 Une lecture possible pour les l ves 20 De nombreux exemples pour illustrer le r le des institutions dans le fonctionnement des march s et de l activit conomique March et soci t L institutionnalisation du march 61 Classe terminale de la s rie conomique et sociale l i roissance progr s technique et emploi Finalit s et objectifs Le th me Croissance progr s technique et emploi correspond au deuxi me item du chapitre Travail et emploi de la premi re partie du programme de la classe terminale Les relations entre le progr s technique et la croissance ont t pr sent es pr c demment Cet item porte de mani re centrale sur les relations entre les trois variables que sont le produit la productivit du travail et Pemploi La diversit des connaissances acqu rir par les l ves est ici grande on y trouve la fois des l ments empiriques des m canismes des grilles d analyse th orique Cette diversit explique la complexit du th me tout en en faisant l int r t L accent est mis sur les relations entre le progr s technique et l emploi le ch mage n est donc pas analys en lui m me mais il faut videmment montrer les conditio
177. les au lyc e et a de ce fait un caract re largement exp rimental destin d velopper la diversit didactique et p dagogique tout en donnant une id e de la d marche g n rale privil gier Sa r daction s inscrit en effet dans la continuit d une lente volution des sciences conomiques et sociales depuis l av nement dans les ann es soixante de cet enseignement scolaire qui entre aujourd hui dans une phase de maturit Le fait majeur de cette volution est une entr e significative dans les ann es quatre vingt dix de la sociologie aux c t s de l conomie et de la science politique Cette volution d termine un ancrage plus fort dans les savoirs de r f rence et donne les moyens de faire acc der les l ves un traitement rigoureux des questions conomiques et sociales Elle contribue en m me temps donner sa pleine mesure la dimension pluridisciplinaire de cet enseignement au lyc e Elle donne en effet les moyens de mettre les l ves en situation de comprendre que chaque discipline acad mique adopte un point de vue particulier sur le r el et qu aucune ne peut pr tendre rendre compte elle seule de la r alit sociale dans son ensemble L conomie la sociologie et la science politique sont pr sent es dans leur sp cificit et dans leur compl mentarit Un m me objet le march l entreprise ou l tat ou une m me question la relation entre progr s technique et emploi la rela
178. les d faillances des conomies de march sans en mettre en cause les fondements comme c est videmment le cas de la doctrine keyn sienne elles s inscrivent dans une tradition lib rale qui bien s r se distingue du laisser faire mais qui en outre reconna t la dimension morale et politique du lib ralisme Quand le lib ralisme conomique est ramen la doctrine du laisser faire c est dire l nonc de conditions garantissant la totale libert des choix conomiques il ne va pas n cessairement de pair avec la libert politique Une dictature politique brutale peut parfaitement imposer les r gles cens es fonder ce lib ralisme conomique ainsi qu en t moigne la situation du Chili au temps de la dictature de Pinochet ou la situation actuelle de la Chine En revanche un lib ral smithien ou keyn sien consid rera qu il n y a pas de soutenabilit sociale d une conomie fond e sur la dictature politique Supports et d marches pour le travail en classe La question Id al d mocratique et in galit s est traiter approximativement en une semaine soit cinq heures de cours et une heure de travaux dirig s dans les condi tions habituelles de d roulement des cours Compte tenu du temps imparti ce chapitre on peut sugg rer des pistes de travail alternatives par exemple l galit hommes femmes les in galit s conomiques ou les effets de la redistribution vus travers le financement d un
179. les dimensions de la vie des individus y compris la vie priv e C est pourquoi l emprise de la propagande du parti unique d organisations de masse qui encadrent la population sont des caract ristiques essentielles du totalita risme Arendt montre que le totalitarisme diff re par essence des autres formes d op pression politique tels le despotisme la tyrannie et la dictature Partout o il s est hiss au pouvoir il a engendr des institutions politiques enti rement nouvelles il a d truit toutes les traditions sociales juridiques et politiques Dynamiques et ambivalences de l tat de droit Le respect des r gles de droit garantissant les libert s publiques est le propre de l tat de droit qui a donc partie li e avec la d mocratie Tout tat de droit n est pas n ces sairement une d mocratie alors que toute d mocratie doit tre un tat de droit L expliquer conduit r fl chir sur la nature du droit et sur la distinction n cessaire entre l galit et l gitimit des normes juridiques car l tat de droit fait d bat voire se heurte des contradictions tat de droit tat lib ral et tat providence Le concept d tat de droit est fortement li au lib ralisme politique qui se d veloppe partir du xvir si cle Face l arbitraire du pouvoir royal aux religions d tat aux derni res manifestations du servage et aux contraintes qui p sent sur l activit con
180. les droits formels ne suffisent pas transcender les in galit s r elles mais au moins que les conditions de la comp tition soient gales pour tous C est notamment le point de vue de Durkheim quand il crit que l galit dans les conditions ext rieures de la lutte n est pas seulement n cessaire pour attacher chaque individu sa fonction mais encore pour relier les fonctions les unes aux autres Il exprime ainsi l id e que la solidarit entre les individus d une soci t ne peut s tablir qu la condition que chacun estime qu il occupe une situation l gitime dans cette soci t c est dire conforme ses talents et ses ambitions ce qui fonde l existence d une soci t m ritocratique Fran ois Dubet reprend et prolonge cette analyse document 13 Si l galit empirique de tous est probablement l ennemie de la libert l aspiration l galit suppose la libert Dans les soci t s d mocratiques les individus ne peuvent pr tendre l galit que s ils sont libres que si comme le dit Rousseau tout homme na t libre et ma tre de lui m me Cette ma trise de soi cette capacit d tre souverain n est pas la garantie d une galit r elle mais elle est la condition d une galit des chances et donc d in galit s justes parce qu issues d une comp tition entre gaux C est en ce sens que la libert et l galit qui peuvent tre si souvent oppos es ont a
181. leurs salari s qu au sein de start up il n est donc pas question ici de transformation de lPemploi seulement d volution du travail dans l activit de production Dans cette optique l tude des relations entre flexibilit emploi et croissance s int gre dans celle de la place du facteur travail dans la croissance nous sommes alors renvoy s l item pr c dent Dans cette conception comment peut on analyser les transformations de l emploi induites par le progr s technique en particulier l volu tion des qualifications On peut le faire par la mise en uvre du concept de capital humain Celui ci d signe l ensemble des capacit s acquises par l individu et qui accrois sent son efficacit productive Chaque individu peut tre consid r comme propri taire d un certain nombre de comp tences qu il valorise en les vendant sur le march du travail Pascal Petit crit par exemple document 9 La compl mentarit contemporaine entre changement technique et travail qualifi est donc a priori quelque peu surprenante plus que r ellement paradoxale m me si plusieurs facteurs peuvent expliquer cette volution Au premier rang de ces facteurs on trouve bien s r la croissance de l offre de travail qualifi qui accompagne la prolongation de la scolarisation des g n rations r centes Cette croissance forte du capital humain est sans doute un des facteurs mais non le seul Cet effet
182. lification d absence de r gles autorise alors certains auteurs parler de d s institutionnalisation des relations sala riales Une telle d sinstitutionnalisation n est certes pas comprise comme le produit in luctable des nouvelles technologies Elle s analyse plut t comme une question de logique soci tale en rapport avec l avancement du capitalisme Cela revient dire que les effets du progr s technique sur les formes d usage de la force de travail d pendent d un cadre social dans lequel pr cis ment s labore tout statut Il faut alors analyser comment s laborent les r gles et les attributs qu implique Pinstitutionnalisation de nouvelles formes dans le cadre social en question On peut revenir l analyse de la pr carisation ici dans la mesure o l on caract rise certaines situations par une absence de r gles voire par un statut discriminant propos des exemples choisis plus hauts qui concernent notamment des femmes c est Margaret Maruani qui rappelle d abord qu entre 1982 et 1986 en France sur cinq emplois temps partiel cr s quatre taient f minins et que cette cr ation est paral l le la destruction d un emploi temps complet f minin Puis elle distingue l emploi partiel impos aux salari e s comme mode d emploi l initiative de l employeur du travail temps r duit choisi par le salari qui est nettement moins d velopp
183. liquait que tous les actes qui n taient pas explicitement pr vus et autoris s par la charte taient interdits cette r gle constituait la doctrine ultra vires Les cons quences de cette doctrine taient importantes Selon la jurisprudence des tribunaux am ricains toute transaction tout accord conclu par une entreprise qui exc dait les privil ges qui lui taient accord s par sa charte taient sans valeur l gale Ultra vires constituait donc un frein extr mement important au risque d entreprise Concevable dans une conomie stable aux progr s conomiques lents faiblement productive parce que simple cette r gle tait rapidement devenue un obstacle au d veloppement du capitalisme am ricain En particulier il tait impossible une soci t en nom collectif de d tenir tout ou partie du capital d une autre soci t l acquisition d une entreprise par une autre ou la fusion de deux entreprises taient de la m me fa on interdites Enfin il tait l galement extr mement difficile pour une entreprise de diversifier ses activit s ou m me simplement de les d velopper Kempf Hubert Comprendre le Sherman Antitrust Act de 1890 Formes et sciences du march Cahiers d conomie politique Paris L Harmattan 1999 n 20 91 document 17 Dans l Europe m di vale les dirigeants locaux exer aient un ample pouvoir politique Ils pouvaient confisquer les biens d un n gociant d une autre r gion s
184. lique 54 Employ s 486 1935 9 491 administratifs d entreprise 56 Personnels de service 207 1 483 1 690 direct aux particuliers 6 Ouvriers 5550 79 3 1 449 6 999 26 63 2925 3 1 dont 61 Ouvriers qualifi s 2 867 496 2 993 66 Ouvriers non qualifi s 1467 868 9335 81 Ch meurs n ayant 106 44 135 241 43 jamais travaill 83 Militaires du Q 9 83 contingent TOTAL des Actifs 14 226 54 1 12056 26282 100 33 127 0 48 INACTIFS 7 Retrait s 5159 48 4 5490 10 649 103 82 Inactifs divers 3 613 7338 10951 82 autres que retrait s dont 84 El ves tudiants 2 608 2 744 5 359 69 de plus de 15 ans 85 Personnes diverses 894 3 207 4101 86 de de 60 ans TOTAL des Inactifs 8 772 12828 21 600 20 de de 15 ans POPULATION DE MOINS 11 462 450 DE 15 ANS e POPULATION TOTALE p 59 344 597 Insee Enqu te sur l emploi de 2002 Paris La Documentation fran aise 2003 et Tableaux de l conomie fran aise 2002 2003 Paris Insee 2002 On peut faire faire aux l ves de nombreux calculs partir de ce document L id e est de montrer qu une volution existe mais qu elle est faible et que la r partition sexu e des m tiers perdure document 23 Part des femmes dans l encadrement des entreprises du secteur priv Contrairement ce que l on pourrait penser les grands corps de l tat ne sont pas plus mixtes que le secte
185. lisation puisqu elles permettent d laborer des services dans un pays et de les vendre dans un autre Ces services qui passent par des r seaux de t l communications ou de transmission de donn es sont notamment la gestion des op rations de cartes de cr dit des d clarations de sinistre aux soci t s d assurance des paies de la client le et des ressources humaines et financi res Le march mondial de l externalisation p se plus de 100 milliards de dollars Sur les 500 entreprises du classement du magazine Fortune 185 externalisent leur activit informatique en Inde qui compte actuellement 1 950 entreprises exportant des logiciels PNUD op cit p 37 document 29 Les technologies de l information modifient profond ment ce que les entreprises les organisations et les populations peuvent faire et la fa on dont elles peuvent le faire Elles largissent le champ d action des domaines qui n auraient pas pu exister avant En tant qu outils de calcul de tri de recherche et d organisation elles sont de nature affecter toutes les activit s dans lesquelles l organisation le traitement de l information et la communication sont importants autrement dit l ensemble des activit s de la soci t On comprend d s lors que la transmission des gains de performance du secteur producteur des TIC aux secteurs utilisateurs ne peut pas tre aussi imm diate et automatique que ce que sugg re le petit mod le pr c dent qui n int gre
186. lit en remettant au centre de lPemploi que la vente de force de travail suppose la fois libert contractuelle droit de vendre sa propre force de travail non ali nable par d autres liens que marchands et contrainte obligation de vendre sa propre force de travail faute d autre source de revenu Et en soulignant que dans la relation d emploi l un l employeur y a en effet le pouvoir de d cider et l autre le salari celui d ob ir ces m mes auteurs nous conduisent d finir l emploi comme statut Nous rappelons ici une d finition de ce concept On entendra par statut la position occup e dans un cadre social donn bas e sur des crit res divers profession ascen dance ge sexe etc et laquelle correspondent des attributs socialement reconnus ou impos s pouvoir ou d pendance devoirs et droits Introduire l id e de pouvoir de subordination de droits et devoirs comme le propose cette conception conduit donc bien parler de statut propos de l emploi L emploi est d fini par Dominique Gambier et Michel Verni res comme la combi naison des l ments sociaux et juridiques qui institutionnalisent la participation la production de biens et services socialement valoris s L id e d institutionnalisa tion permet son tour de d finir l emploi comme un statut le crit re voqu dans la d finition pr c dente de ce concept tant pour l emploi celui de cette participation
187. lumion contrema tre chez Sollac filiale du groupe Arcelor cit dans Laurence Bagot coord Le Petit conomiste illustr Paris Br al 2009 p 66 Mesure de la productivit en volume et en valeur et gains de productivit Ces questions pourront tre travaill es partir des textes ci dessous et d un exemple chiffr Le professeur pourra galement utiliser le d but de l exercice 2 p 82 document 14 Alors qu il fallait environ 37 heures de travail pour produire une tonne de ciment en France en 1865 moins de 4 heures y suffisaient en 1948 un paysan fran ais nourrissait en moyenne 8 personnes en 1950 il en nourrit aujourd hui plus de 30 l industrie automobile fran aise a produit 17 9 v hicules par salari en 1988 contre seulement 10 2 sept ans plus t t Autant d indicateurs d un ph nom ne que l on nomme la productivit De fa on g n rale la productivit peut tre d finie comme le rapport entre un volume de production et le volume des moyens n cessaires sa r alisation L augmentation de la productivit signifie donc que la production augmente alors que les moyens mis en uvre n augmentent pas ou en tout cas pas dans les m mes proportions ou que l on obtient la m me production en conomisant des moyens La productivit peut parfois tre exprim e en termes physiques par exemple tonnes de fonte par haut fourneau quintaux de bl l hectare nombre de v hicules par salari
188. lus limit e les co ts sont donc moindres ce qui favorise 19 Insee L conomie fran aise 2000 2001 Rapport sur les comptes de la Nation de 1999 Paris LGF 2000 p 97 Croissance progr s technique et emploi 87 la baisse des prix C est le cas des secteurs produisant des mat riels et des services de t l communication En ce domaine les gains de productivit sont importants du fait d une meilleure couverture du r seau de l arriv e sur le march de produits de haute technologie et d une concurrence accrue Les services informatiques sont dans la situation inverse les gains de productivit sont faibles les prix montent et le nombre d emplois augmente lbid p 98 document 28 En Inde le secteur des NTIC a g n r un chiffre d affaires de 330 milliards de roupies 7 7 milliards de dollars en 1999 soit une multiplication par 15 par rapport 1990 et les exportations sont pass es de 150 millions de dollars en 1990 pratiquement 4 milliards de dollars en 1999 Une tude estime que ce chiffre pourrait atteindre 50 milliards de dollars d ici 2008 Les technologies de l information repr senteraient alors 30 des exportations de l Inde et 7 5 de son PIB De 180 000 en 1998 le nombre d emplois dans le secteur informatique devrait s tablir 2 2 millions en 2008 soit 8 de l emploi formel dans le pays Les technologies de l information et de la communication cr ent de nouvelles possibilit s d externa
189. m s dans un syst me d appartenance sociale h rit e o les individus vivaient et mouraient dans la condition o ils taient n s sans quasiment de possibilit de la quitter quelles que soient par ailleurs leurs qualit s ou m me leur fortune La nuit du 4 ao t 1789 a mis fin la soci t organis e en trois ordres distincts en France m tro politaine du moins La condition d esclave est supprim e par la Convention en 1794 r tablie par Napol on I en 1802 et continue exister dans les colonies jusqu en 1848 Toutefois l galisation des conditions pour reprendre l expression de Tocqueville n emp che pas qu il existe toujours entre les hommes de nombreuses in galit s de fait Mais ces in galit s ne sont pas fond es sur le droit comme c tait le cas sous l Ancien R gime L galit des droits s est construite de fa on progressive Chaque avanc e a donn lieu une lutte pre alors m me qu une fois acquise elle a sembl aller de soi Ainsi en est il du droit de vote des pauvres avec l abolition du suffrage censitaire en 1848 Les opposants cette abolition mettaient en doute la capacit des non propri taires de porter un jugement ind pendant et comp tent sur les affaires publiques Quant au vote des femmes il n a t obtenu qu en 1945 Jusque l la faiblesse propre leur sexe ou l influence que l glise pouvait exercer sur leur vote les ont maintenues
190. march s financiers Ce processus d institutionnalisation du march une fois tabli oriente guide et structure les actions des individus Il existe donc des liens troits entre socialisation et institutionnalisation mais les deux notions ne doivent pas tre confondues On pourrait dire que la socialisation au march ou l conomie de march correspond l ensemble des moyens mis en uvre pour que les individus acceptent et adoptent des comportements conomiques institu s Le processus d institutionnalisation couvre une large r alit sociale la limite il peut s appliquer l ensemble des conduites publiques ou priv es Autrement dit il existe une grande vari t de modes d existence et d mergence de Pinstitution Les types de codification observables d crivent assez bien cette diversit Pour simplifier il est possible de d terminer deux formes d institutionnalisation celles verticales qui s appuient sur une codification explicite comme la r gle de droit et dont la transgression expose des sanctions elles m mes connues et celles horizontales qui fonctionnent en dehors d un cadre juridique pr cis et qui sont r gies par des conventions D j Montesquieu parlait d une institutionnalisation par les lois et d une institutionnalisation par les m urs titre d exemple citons pour le premier cas le droit commercial qui organise struc ture et d limite les conditions de l change m
191. marxiste 1 Kriegel Blandine L tat et les Esclaves 1979 Paris Payot 1989 coll PBP tat de droit 13 L tat la loi et les droits aux origines de l tat de droit Pouvoir souverain absolutisme et despotisme L tat peut tre envisag de deux points de vue d une part il permet d chapper aux chefferies aux morcellements communautaires aux querelles f odales en ce sens il ne peut tre consid r comme un parasite ou comme un organe qu il serait ais de supprimer ou de r duire un tat minimal d autre part l exercice de la souverainet comporte un risque permanent pour les libert s individuelles L tat est un protecteur ali nant Comme autorit souveraine l tat dispose d un pouvoir sur un peuple et un territoire Il se distingue donc des autorit s partielles qui n officient que dans des champs limit s de la vie humaine et sociale familial local religieux professionnel etc C est la seule autorit pleinement politique comme Pexplique Jean Bodin la majestas seule est productrice d obligations l gitimes et communes lib rant des tutelles f odales et des soumissions infra sociales Le pouvoir souverain se distingue donc du pouvoir imp rial celui de l tat patrimonial ou tat de puissance bas sur la force L arme du souverain n est pas la lance mais la loi Pour combattre la violence criminelle et viter la guerre de tous contre tou
192. mble pr f rable de partir d un probl me d un enjeu mobilisateur et de conduire les l ves s approprier les savoirs comme r ponses aux questions soulev es La probl matique choisie peut tre pr sent e en d but de s ance travers un exemple tir de l actualit ou de l histoire les diff rents tapes du processus d apprentissage tant li es cette probl matique la conclusion vise montrer comment les savoirs acquis permettent sinon de r soudre au moins de mieux situer le probl me trait propos du concept d tat de droit trois probl matiques peuvent parmi d autres tre mobilis es au choix de l enseignant tat de droit et tat providence compl mentarit ou opposition On pourrait distinguer ici La conception inspir e de Thomas Marshall selon laquelle le d veloppement de l tat providence droits conomiques et sociaux est le prolongement de la lente conqu te des droits civils et des droits politiques La conception de Hayek selon laquelle l extension de l intervention de l tat au nom de la lutte contre les in galit s met en p ril les libert s politiques et donc l tat de droit lui m me Ce travail pourrait servir de point d appui en terminale lorsqu on aborde la question de la justice sociale tat de droit 25 tat de droit les dangers du gouvernement des juges On pourra distinguer ici La th se selon laquelle l ind pendance
193. me s inscrire dans deux registres distincts Soit c est le strict int r t individuel qui guide l action ce que retiennent tant la th orie conomique que l analyse des choix rationnels Soit c est la force du lien social de la morale et de la culture bref l obligation qui d termine l action de l homo sociologicus qui traditionnellement s oppose trait pour trait l homo ECONOMICUS Boyer Robert op cit p 43 17 Akerlof George Efficiency wage models of the labor market New York Cambridge GB Cambridge University Press 1986 58 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale document 14 Les institutions formelles consistent en r gles consign es dans le droit par l tat en r gles codifi es et adopt es par les institutions priv es et en organisations publiques et priv es op rant en vertu de la l gislation publique Ces derni res sont notamment les entreprises r gies par le droit des soci t s Les institutions informelles qui op rent souvent en marge du syst me juridique officiel expriment des codes de comportement social non crits parmi elles figurent les normes de transmission de la terre et les pr teurs priv s s appuyant sur les r seaux sociaux pour tablir la solvabilit des emprunteurs sur la base de la r putation des agents concern s Des r seaux comme celui des Maures fond s sur des liens ethniques religieux et d autres caract ris tiques communes
194. mie de Nice tat de droit 27 Plus largement on peut mettre en relation cette tude de cas et le concept de l gi timit et aussi le principe de la s paration des pouvoirs Cet exemple permet aussi de mettre en vidence trois dimensions importantes de l tat de droit le respect de cer tains principes juridiques ici la non r troactivit de la loi p nale la s paration des pouvoirs le respect des formes juridiques dans l laboration de la loi le respect des libert s publiques Deux documents peuvent tre utilis s ventuellement de fa on compl mentaire pour travailler avec les l ves le film de Costa Gavras Section sp ciale et le livre de Herv Lamarre consacr la m me affaire voir documents 13 et 14 document 13 Une loi r troactive D apr s Lamarre Herv L Affaire de la Section sp ciale 1973 Paris Gallimard 1975 coll Folio vol 9 p 308 320 Librairie Anth me Fayard 1972 24 Costa Gavras Konstantinos Section sp ciale 1975 25 Barth l my tait le ministre de la justice du gouvernement de Vichy 28 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale D apr s Lamarre Herv op cit p 353 355 tat de droit hi rarchie des normes et d bat public droit du travail et droit de propri t Cet exemple permet de poser plusieurs questions essentielles relatives l tat de droit Tout d abord la question de la hi rarchie des n
195. moyens de coercition Plusieurs organes notamment dans un syst me de pouvoirs locaux d centralis s limitent en effet les pr rogatives selon le syst me anglo saxon des checks and balances 13 En 1971 pour prot ger la libert d association le Conseil constitutionnel a choisi de se r f rer au Pr ambule de la Constitution de 1958 qui fait r f rence la D claration de 1789 et au Pr ambule de 1946 Certains commentateurs consid rent qu il s agit d un progr s de l tat de droit mais d autres pensent que cette d cision engage les institutions sur la pente glissante du gouvernement des juges Terr Fran ois Introduction g n rale au droit 5 dition Paris Dalloz 2000 p 95 tat de droit 21 Protection de l espace priv et pouvoir administratif l gal Pour contenir l empi tement sur la sph re priv e du citoyen l tat de droit requiert encore une limitation des pouvoirs discr tionnaires de l administration Comme le montre Hannah Arendt dans Condition de l homme moderne le caract re particulier de la cit d mocratique et partant de l tat de droit s explique par le clivage qui s pare domaine priv et espace public celui o les citoyens libres d finissent le bien commun Dans le mod le grec choisi par Arendt la vie politique et publique est en effet disjointe de la vie priv e Les r gimes totalitaires au contraire s efforcent d avoir une emprise sur toutes
196. n galit s est r v l e positive puisqu elle a b n fici l ensemble de la soci t am ricaine d abord aux grosses fortunes puis aux plus d munis Les tats Unis restent une soci t fond e sur le concept jeffersonien de l galit des chances Ce pays est galement partisan de la mobilit sociale Mais cela ne signifie pas qu il souscrive l galit des r sultats ni qu il l encourage Les caract ristiques qui rendent les Am ricains si in gaux sont celles l m mes qui favorisent la croissance laquelle repr sente le meilleur syst me d aide sociale qui soit l in galit signifie pour commencer qu il y a quelqu un au sommet de l chelle Et la possibilit d tre au sommet un poste influent et dans le pays le plus riche du monde est un puissant moteur D autres avantages attirent les innovateurs aux tats Unis mais aucun n est li dans l esprit de ces gens l l quit conomique Bien au contraire Id al d mocratique et in galit s 117 Le premier de ces avantages est le syst me fiscal Quand on prend en consid ration l ensemble des imp ts le syst me am ricain est moins confiscatoire que celui de l Europe ou celui du Canada Cette particularit fort injuste permet aux riches d amasser davantage d argent Et elle attire les investisseurs aux tats Unis La croissance g n r e par l importance que les Am ricains accordent l innovation b n ficie en premier lieu aux cr
197. n de caract ristiques mentales pr t es aux individus le plaisir ou le d sir Il ne prend pas en consid ration les conditions dans lesquelles les r sultats sont obtenus document 4 Sen Amartya L conomie est une science morale Paris La D couverte 1999 coll Poches Essais p 56 57 ditions La D couverte John Rawls critique l utilitarisme en montrant qu il ne peut pas tre consid r comme une conception d mocratique de la justice pour trois raisons la vision utilitariste de l impartialit est synonyme en fait d indiff rence Les indi vidus isol s les uns des autres sont simplement coordonn s entre eux par une autorit administrative Or dans une d mocratie les principes de justice sont le fruit de la coop ration des citoyens l utilitarisme ne reconna t pas les individus comme des personnes distinctes Elles sont en fait transparentes bare persons et interchangeables en acceptant de prendre en compte toutes les pr f rences y compris racistes ou dispendieuses l utilitarisme ne reconna t pas suffisamment le principe d galit de statut des citoyens Rawls et la justice comme quit Pour Rawls un choix rationnel conduit une solution efficace pas une solution juste Une solution juste ne peut r sulter que de conditions initiales quitables L quit fairness est ici la propri t que poss de une proc dure ou un contrat o chacun applique des r
198. n du march qui est pr sent la fois comme le r sultat des rapports de forces qui s exercent dans la soci t et comme le cadre qui permet ces rapports de s exprimer L importance des r gles et des organisations En prenant pour exemple la monnaie ce qui permettra de prolonger une r flexion amorc e dans le programme chapitre 1 1 On soulignera la dimension 13 Braudel Fernand La Dynamique du capitalisme XV XVIII si cle tome 2 Les jeux de l change Paris Flammarion coll Champs chapitre 11 p 43 79 March et soci t L institutionnalisation du march 53 conventionnelle de la monnaie on montrera qu elle est la base du d veloppement des march s en fournissant un langage commun qui participe leur bon fonctionnement document 3 En modifiant les conditions de l change la monnaie est un facteur important de l institutionnalisation des march s Les r gles sont donc des conditions indispensables l existence du march document 4 Les probl mes de la transition en Russie peuvent servir d illustrations pour r fl chir la diversit des processus d institutionnalisation et leur importance dans le passage P conomie de march document 5 document 3 Guesnerie Roger L conomie de march Paris Flammarion 1996 coll Dominos p 23 95 ditions Flammarion document 4 La protection contre le vol par la ruse ou par la
199. n le choix du professeur soit constituer une tude de cas conduisant mettre en uvre le concept tudi en SES dans le cadre de la pr paration et du d roulement du d bat argument en ECJS soit permettre une sensibilisation le d bat en ECJS pr parant dans ce cas une tude plus syst matique du concept en SES Quant aux l ves qui suivent l option science politique il est possible de mettre en uvre avec eux un approfondissement suppl mentaire du concept On a l une mise en uvre par l articulation entre divers enseignements de la d marche spiralaire qui favorise comme on le sait appropriation des concepts par les l ves Il existe par ailleurs au sein du syst me ducatif une volont de plus en plus affir m e d aider les l ves mettre en relation les connaissances acquises dans les diverses disciplines scolaires Le concept d tat de droit se pr te particuli rement bien une telle d marche Des liens peuvent tre tablis avec le professeur d histoire sur les r vo lutions anglaise am ricaine ou fran aise les droits de l tat dans l Allemagne nazie ou la Russie sovi tique avec les professeurs de langues par des textes illustrant la diversit des r alit s et des atteintes l tat de droit avec les professeurs de lettres Voltaire et l affaire Calas Zola et l affaire Dreyfus etc 12 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale
200. nation renforce aussi au d but du XIX si cle la conception d un droit fond sur des valeurs ne pou vant relever de la connaissance objective C est pourquoi dans la deuxi me moiti du XIX si cle des juristes allemands livrant une critique aigu de l id alisme juri dique explorent la voie d une science positive du droit Usant de la formule tat de droit Rechtsstaat ils en sont les premiers analystes Apr s 1871 en effet l Empire se met en place et ils cherchent encadrer la puissance de l tat par le droit Les postulats positivistes sont connus seuls rel vent de la connaissance objective les faits et non les valeurs La science du droit doit par suite se garder de tout 7 D Aquin Thomas Somme th ologique Paris ditions du Cerf 1996 8 Locke John Deux trait s du gouvernement civil 1691 Paris Vrin 2001 coll Biblioth que des id es philosophiques tat de droit 17 jugement et r f rence un droit naturel fond sur des valeurs rigoureusement inconnaissables tudier le droit positif est en revanche possible parce qu manant des autorit s politiques on peut lui associer des faits empiriques Telle est en Autriche partir du d but du xx si cle la perspective qui est d velopp e par Hans Kelsen dans sa Th orie pure du droit Pour Kelsen la formule tat de droit est un pl onasme car n cessairement les normes juridiques sont produites par l tat
201. nement scolaire Suivi ditorial Christianne Berthet Secr tariat d dition Claire Raynal Maquette de couverture Catherine Villoutreix Maquette HEXA Graphic Mise en pages Jacques Zahles CNDP juillet 2003 ISBN 2 240 01278 1 ISSN 1624 5393 Sommaire Introduction Avertissement 0 0 tat de droit 0001000 Finalit s et objectifs Classe de premi re de la s rie conomique et sociale SAVOIIS EL DIS TES OS TIEXIONSES AR te ln a lo Supports et d marches pour le travail en classe R f rences bIbDIIGS ABNIQUES rm sabrina ES March et soci t Rapports marchands et ordre social Finalit s et objectifs SaVoIrsiet pistes de r tlexIONSR Reed no die Supports et d marches pour le travail en Classe ssssisissisisihisussiissniainrse R f rences 6IGIIOSABhIqQUES ss sante mnt March et soci t L institutionnalisation du march essirsirisisrsririsririrsririrriririnnrrn Finalit s et objectifs Savoirs eLIDIStES DE T TIeKIONS a ssnsatennsmnnsimsmsanmenemmnatinesatesenmomvaneconsannseniss Supports et d marches po r le travail en Classe as sssssscssnesnsmanersaninnnsemvennnensmmensanas References GIOIIOS OPNIQUeS SR Re de me tool Classe terminale de la s rie conomique et sociale Croissance progr s technique et emploi Finalit s et objectifs SAVOIE DISCO NENEXON Seen Re de Sup
202. ng es calculez le nouveau b n fice si les gains de productivit sont affect s aux clients par variation du prix de vente les autres donn es restant inchang es calculez le nouveau prix de vente et dites ce qu il advient du pouvoir d achat des clients si les gains de productivit sont affect s l accroissement des salaires les autres donn es restant inchang es calculez le nouveau taux du salaire horaire 3 Dans le cas o le pouvoir d achat des m nages augmente envisagez quelles utilisa tions les m nages vont faire de ce gain et quels en seront les effets sur l emploi global 4 Dans l hypoth se o la production reste inchang e mesurez les effets de ce gain de productivit sur l effectif employ d une part la dur e du travail d autre part N B partir de ces calculs et parce que des calculs peuvent rester sans signification r elle pour de nombreux l ves on peut proposer un mini jeu de r les un groupe joue la direction de l entreprise un groupe les salari s un groupe les acheteurs de voitures un groupe le reste de l conomie fabricants d ordinateurs et loueurs d h bergements la montagne par exemple On se place apr s augmentation de 25 de la produc tivit On laisse les l ves r fl chir cinq minutes par groupe pour laborer leur stra t gie puis on lance les n gociations L important est la fois de laisser les l ves s exprimer et de tirer des
203. nges pour les fixer et les contr ler Trois r flexions sur ce th me peuvent tre sugg r es pour Adam Smith document 4 libert et propri t individuelle sont indissociables Phomme n est vraiment libre qu en tant que propri taire et sa premi re propri t est son travail les droits de propri t vont permettre de morceler le territoire et l espace social afin que se d veloppe une division du travail qui implique des relations conomiques que seul le march peut organiser Pierre Rosanvallon document 5 le march est en fait constitu pour ordonner et contraindre l conomie Michel Henochsberg document 6 March et tat se d veloppent donc en m me temps pour canaliser les changes conomiques Robert Boyer document 7 document 4 La plus sacr e et la plus inviolable de toutes les propri t s est celle de sa propre industrie parce qu elle est la source originaire de toutes les autres propri t s Le patrimoine du pauvre est dans la force et l adresse de ses mains et l emp cher d employer cette force et cette adresse de la mani re qu il juge la plus convenable tant qu il ne porte pas de dommage personne est une violation manifeste de cette propri t primitive C est une usurpation criante sur la libert l gitime tant de l ouvrier que de ceux qui seraient dispos s lui donner du travail c est emp cher la fois l un de travailler ce qu il juge propos et l autr
204. ns March et soci t Rapports marchands et ordre social 37 conomique Il ne disconvient pas qu il puisse y avoir des restrictions cette libert que justifient des consid rations de justice et de coh sion sociales Pour Edward Chamberlin qui se situe dans la lign e de Marshall l change prend place sur des march s segment s o chaque entreprise dispose d une client le propre attach e des caract ristiques particuli res des produits ou services vendus autres que leurs prix Les conditions de march offrent ainsi la possibilit d une diff renciation des produits correspondant l h t rog n it des pr f rences individuelles Pour Friedrich Hayek l information de march c est dire information sur les plans d offre et de demande de la multitude des intervenants sur le march ne pr existe pas au d roulement du processus de march des transactions La raison en est que les individus ont des connaissances limit es qui ne peuvent se d velopper que par exp rience faite d essais et d erreurs Dans ces conditions l quilibre d un march est une construction imaginaire En revanche les m canismes du march concurrentiel n cessairement imparfait les institutions propres l conomie de march d centralis e constituent le moyen le plus efficace d acqu rir l information et les connaissances recherch es dans la mesure o ils d terminent une tendance
205. ns qui rendent possible son existence ainsi que celles de sa r sorption Le professeur choisira une probl matique qui lui permette de faire le tour de ces diff rents aspects Cet item peut aussi tre l occasion de pr senter et de mobiliser la notion d lasticit dont la lecture et la compr hension sont exigibles au baccalaur at Cette partie du programme est caract ris e galement par la force que Pon peut pr ter aux savoirs pr alables des l ves en particulier affirmation vigoureuse et convaincue que le progr s technique d truit et ou d qualifie les emplois Cette repr sentation sociale tr s pr gnante doit tre prise en compte par le professeur dans son enseignement Savoirs et pistes de r flexions Comment et dans quelle mesure le progr s technique affecte t il l emploi con u au sens large comme la mobilisation de la force de travail d une collectivit humaine C est la question que nous allons nous poser ici Le progr s technique peut tre d fini comme l ensemble des innovations qui permettent de perfectionner les m thodes de production ou de produire des biens plus labor s et ou nouveaux Le texte de Joseph Schumpeter classique le dit tr s clairement document 1 Ce concept l ex cution de nouvelles combinaisons productives englobe les cinq cas suivants 1 Fabrication d un bien nouveau c est dire encore non familier au cercle des consommateurs ou d une qualit nouvelle d un bien
206. ntage particulier Les derni res concernent le contr le de l galit et la hi rarchie des normes Pour garan tir que la loi poss de ces caract res il faut qu en aval de son application et de la gestion quotidienne les pouvoirs publics soient contr l s par la collectivit via des organes juri dictionnels sp cialis s tels la Cour des comptes contr le des comptes publics et le Conseil d tat contr le des actes de droit de l tat L tat de droit est un tat o dans les rapports avec les citoyens l administration est soumise des r gles de droit Les citoyens disposent donc d une possibilit de recours contre les d cisions de l adminis tration existence de juridictions qui jugent des diff rends entre les citoyens et l tat 5 Cit par Jacques Chevallier dans L tat de droit Paris Montchr tien 1999 coll Clefs p 16 6 Hayek Friedrich La Constitution de la libert 1960 Paris Litec 1994 p 206 tat de droit 15 L tat de droit implique la soumission de l tat la loi En Europe continentale ce rapport est pens partir du pouvoir politique et de l administration La question se pose en des termes diff rents au Royaume Uni ou aux tats Unis La Rule of Law qui est l quivalent de l tat de droit refl te une conception et une pratique autres parmi les r gles de droit pr vaut la Common Law faite de coutumes et de jurisprudence prime Cela r sulte de l h
207. ntations pour r ussir leurs apprentissages scolaires Dans cet esprit le document d accompagnement fait des propositions vari es qui ont pour objectif de rendre possible les acquisitions de base dont on a parl plus haut en agissant sur des difficult s pr cises tout en transmettant des savoirs Les propositions tant regroup es autour de quatre aspects fondamentaux chaque enseignant pourra choisir certains supports en laisser d autres selon sa classe et les objectifs qu il s est assign s Pr ciser les notions de productivit du travail et de gains de productivit Les difficult s rencontr es par les l ves sont de deux ordres La d finition de la notion de productivit est en principe connue depuis la classe de seconde On sait cepen dant qu elle est en g n ral mal domin e par les l ves avec en particulier des confu sions avec les notions de rentabilit et de comp titivit Sur la notion de gains de productivit on se heurte au moins deux difficult s D une part on raisonne en termes d accroissement que ce soit en termes physiques ou en termes relatifs et la distinction accroissement niveau absolu n est pas toujours acquise en terminale D autre part les l ves se repr sentent la plupart du temps les gains sous forme mon taire Cette repr sentation les emp che souvent de comprendre certains aspects de l utilisation des gains de productivit la diminution du temps de t
208. ntoine Garapon document 5 Garapon Antoine Bien juger Essai sur le rituel judiciaire Paris Odile Jacob 1997 coll Opus p 167 169 ditions Odile Jacob L tat de droit entre droit naturel positivisme juridique et d mocratie d lib rative Cette partie relativement abstraite renvoie des questions fondamentales non seu lement par rapport l tat de droit mais aussi pour les d bats qui traversent les sciences sociales Le r le central du droit comme proc dure d int gration sociale et 16 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale de r gulation sociale est aujourd hui largement reconnu Une question reste cependant d battue celle des fondements du droit Deux conceptions s opposent traditionnelle ment celle qui repose sur le droit naturel et celle qui s appuie sur le positivisme juri dique Plus r cemment notamment travers l uvre de J rgen Habermas s esquisse une tentative de d passement de ces deux approches traditionnelles Droit naturel droit des gens et pouvoir d tat limit L id e de droit naturel se r f re un id al qui doit s imposer aux pouvoirs et aux l gislateurs Qu il renvoie la nature ou la raison le jusnaturalisme postule donc qu existent des principes transcendant le droit des hommes Une premi re conception du droit naturel repose sur une conception de la nature humaine et consid re l homme comme dot
209. oit au juge car la diversit et la hi rarchie des normes impliquent pour leur respect la mise en place de contr les juridictionnels Le contr le de constitutionnalit des lois assure l int grit de la pyramide des normes Le recours pour exc s de pouvoir reconnu comme principe g n ral du droit applicable m me sans texte sanctionne la l galit des actes administratifs Oppetit Bruno Philosophie du droit Paris Dalloz 1999 coll Pr cis p 96 document 3 Une distinction classique oppose tat de police et tat de droit Dans l tat de police les r gles protectrices des libert s ne s imposent qu aux personnes priv es alors que dans l tat de droit elles s imposent aussi aux pouvoirs publics Les libert s publiques ne peuvent donc se d velopper pleinement que dans un tat de droit L tat de droit est l tat qui tant la fois esclave et protecteur des libert s tire sa l gitimit de son aptitude les d velopper et s y soumettre Pour que cette mission soumission caract ristique de l tat de droit soit men e bien deux conditions doivent tre r unies Il faut d une part que l action des gouvernants soit enserr e dans une hi rarchie des normes au sommet de laquelle figure la d claration des droits d autre part que les juges soient suffisamment ind pendants pour en sanctionner la m connaissance Lebreton Gilles Libert s publiques et Droits de l homme Paris
210. omique l id e neuve est qu il faut garantir des droits aux individus et assurer leurs libert s de conscience ou d initiative conomique dans des conditions gales pour tous Cette galit devant la loi assortie du libre jeu du march cr e et d veloppe la mobilit sociale avec une logique du statut acquis se substituant en partie celle du statut assign Cependant se manifestent de nouvelles in galit s sociales qui interf rent avec voire entravent l exercice de la citoyennet Cela conduit envisager une conception largie de celle ci afin que le respect des droits sociaux et conomiques concoure au plein exercice des droits politiques Dans cette perspective l tat providence est con u comme l ach vement d un processus de d mocratisation de la vie politique et sociale Comme le montre Pierre Rosanvallon l tat providence est un prolongement de l tat protecteur de la s curit et des libert s les droits conomiques et sociaux ou droits cr ances facilitent et compl tent l exercice des droits civils et politiques les droits libert s Ainsi l intervention publique est elle la fois condition de possibilit et prolongement de l tat de droit document 9 Modifiant en profondeur les quilibres des soci t s lib rales l av nement de l tat brovidence est venu saper les fondements sur lesquels la th orie de l tat de droit tait assise l objectif de limitation de
211. on et de la politique du logement document 2 L tat structure les volu tions de ce march par l attribution de ressources sociales aux particuliers APL aides au logement mais aussi par les cr dits aux constructeurs les logements caract re social et la r glementation document 1 Bourdieu Pierre Les Structures sociales de l conomie Paris Seuil 2000 coll Liber p 35 ditions du Seuil document 2 Bourdieu Pierre ibid p 30 42 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale Deuxi me exemple l volution collective des go ts est tudi e par Nicolas Herpin et Daniel Verger dans La Consommation des Fran ais document 3 Dans l extrait qui suit les auteurs montrent que la consommation d un individu ne peut tre d crite enti rement par les seuls crit res d un individu isol et rationnel Parall lement les influences multiples de l environnement social contribuent aussi d terminer la consommation des personnes Document 3 Herpin Nicolas Verger Daniel La Consommation des Fran ais tome 1 Paris La D couverte 2000 coll Rep res p 31 35 ditions La D couverte Les d terminants de l mergence d un ordre social marchand les r les du politique et de la division du travail D une part on peut montrer que c est l autorit politique qui va organiser le double mouvement de d territorialisation territorialisation des cha
212. on des Fran ais tome 1 Paris La D couverte 2000 coll Rep res M nard Claude L conomie des organisations Paris La D couverte 1990 coll Rep res 20 Titmuss Richard The Gift Relationship from Human Blood to Social Policy La Relation de don 1970 New York New Press 1997 21 Ces compl ments bibliographiques ne constituent pas une bibliographie exhaustive des th mes d velopp s ils accompagnent et prolongent les entr es sugg r es par le document d accompagnement March et soci t Rapports marchands et ordre social 47 Steiner Philippe La Sociologie conomique Paris La D couverte 1999 coll Rep res Ouvrages d approfondissement Blaug Mark La Pens e conomique Origine et d veloppement Paris Economica 1985 Bourdieu Pierre Les Structures sociales de l conomie Paris Seuil 2000 coll Liber Braudel Fernand Civilisation mat rielle conomie et capitalisme XV XvVur si cle tome 2 Les jeux de l change Paris Armand Colin 1979 Chandler Alfred La Main visible des managers une analyse historique Paris Economica 1988 Coase Ronald La nature de la firme Revue fran aise d conomie 1987 Crozier Michel Le Ph nom ne bureaucratique essai sur les tendances bureaucra tiques des syst mes d organisation modernes et sur leurs relations en France avec le syst me social et culturel Paris Seui
213. onne employ e Emploi total en milliers 17 800 22 693 1 27 Maddison Angus op cit p 363 et suivantes Tableau 2 Donn es internationales pour la France les tats Unis et le Japon en 1950 et 1998 1950 1998 coefficient multiplicateur PIB en millions de dollars 1990 France 220 492 1 150 080 5 21 tats Unis 1455 916 7 394 598 5 08 Japon 160 966 2 581 576 16 04 Productivit horaire du travail PIB par heure travaill e en 1990 France 5 82 33 72 5 79 tats Unis 12 65 34 55 2 73 Japon 2 08 22 54 10 84 Activit nombre total d heures travaill es en millions d heures France 37 871 34 108 0 90 tats Unis 115 102 214 054 1 86 Japon 77 289 114 518 1 48 Nombre d heures travaill es chaque ann e par personne employ e France 1 926 1 503 0 78 tats Unis 1 867 1 610 0 86 Japon 2 166 1758 0 81 17 Calculs de l auteur de l exercice pour les volutions en coefficient multiplicateur 18 Calcul par les auteurs du document d accompagnement Croissance progr s technique et emploi 85 Emploi total en milliers France 19 663 22 693 1 15 tats Unis 61651 132 953 2 16 Japon 35 683 65 141 1 83 Nombre d d emplois en de la population France 47 38 6 tats Unis 40 5 49 1 Japon 48 4 51 5 Taux de ch mage France 1 2 11 8 tats Unis 5 3 4 5 Japon 1 2 4 1 Maddison Angus op cit p 363 et suivantes Et pour le
214. onomique et sociale Paris La D couverte 2000 coll Rep res Dubet Fran ois Les In galit s multipli es La Tour d Aigues Vaucluse ditions de Aube 2001 coll L aube intervention 38 Chassard Yves Concialdi Pierre Les Revenus en France Paris la D couverte 1989 coll Rep res p 76 Id al d mocratique et in galit s 119 Guillarme Bertrand Les th ories contemporaines de la justice sociale une introduction Pouvoirs 2000 n 94 Maurin ric L galit des possibles la nouvelle soci t fran aise Paris Seuil 2002 coll La R publique des id es Munoz Daide V ronique La Justice sociale Paris Nathan 2000 coll 128 Piketty Thomas L conomie des in galit s Paris La D couverte 2002 coll Rep res Rosanvallon Pierre Fitoussi Jean Paul Le Nouvel ge des in galit s Paris Seuil 1996 coll Points Essais Schnapper Dominique Qu est ce que la citoyennet Gallimard 1996 coll Folio Ouvrages d approfondissement Audard Catherine et alii Individu et justice sociale autour de John Rawls Paris Seuil 1988 coll Points Politique Bl ss Thierry La Dialectique des rapports hommes femmes Paris Puf 2002 coll Sociologie d aujourd hui Boltanski Luc L Amour et la justice comme comp tence Paris M taili 1996 Boltanski Luc Chiapello ve Le Nouvel Es
215. ophie du droit Paris Dalloz 1999 coll Pr cis p 97 19 Chevallier Jacques L tat de droit op cit 1999 p 147 24 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale situation et les dynamiques relationnelles par la mobilisation de normes de droit signifie qu on croit possible un monde de purs rapports de r gles Or en droit comme ailleurs il n est pas de normes pures mais seulement des interpr tations de celles ci En effet les principes fondamentaux sont eux m mes objet d interpr tation Au nom des principes constitutionnels la Cour supr me des tats Unis a d abord sanctionn les textes adopt s l initiative de Roosevelt lors du New Deal mais apr s sa r lection l volution des id es relatives l intervention de l tat dans l conomie et le d bat sur la l gitimit de la Cour face au suffrage populaire ont conduit les juges constitutionnels une appr ciation diff rente Les rapports de force politiques et l tat de l opinion peuvent donc jouer De m me toute loi implique une marge d interpr tation dont t moigne la diversit des jurisprudences qui parfois am ne une transformation de la doctrine juridique Plus fondamentalement le droit doit tre dans un tat de droit reli la d mocratie car l ordre juridique n est l gitime que si les citoyens sont acteurs du processus d la boration des lois Ils ne peuvent se percevoir comme aut
216. ormes juridiques et de la place de la Constitution dans cette hi rarchie Ensuite la question des rapports entre la souverai net politique qui s exprime par le vote des citoyens et par les d cisions de leurs repr sentants les parlementaires charg s d laborer les lois et le contr le juridictionnel Des juges qui ne sont pas responsables de leurs d cisions devant les citoyens peuvent ils s opposer la volont politique majoritaire Primaut de la volont du peuple ou primaut des principes g n raux du droit on est en pr sence d une des tensions majeures de l tat de droit On pourra demander aux l ves de rechercher le texte de la D claration des droits de l homme et du citoyen ainsi que le texte du Pr ambule de la Constitution de 1946 on peut utiliser le site du Conseil constitutionnel ainsi que le site Legifrance document 15 D cision du Conseil constitutionnel Apr s d lib r lors des s ances des 11 et 12 janvier 2009 le Conseil constitutionnel o si geaient MM Yes GU NA pr sident Michel AMELLER Jean Claude COLLIARD Olivier DUTHEILLET de LAMOTHE Pierre JOXE Pierre MAZEAUD Mmes Monique PELLETIER Dominique SCHNAPPER et Simone VEIL a d clar contraires la Constitution les dispositions de l article 107 de la loi dite de modernisation sociale 1 Le projet de loi de modernisation sociale comprenait soixante dix articles lors de son d p t devant l Assembl e nationale l
217. orter en la l gitimant document 10 Le droit gal est donc ici en principe toujours le droit bourgeois bien que le principe et la pratique ne se querellent plus tandis que dans l change de marchandises l change des quivalents n existe qu en moyenne et non pour chaque cas particulier En d pit de ce progr s ce droit gal reste prisonnier d une limitation bourgeoise Le droit des produc teurs est proportionnel au travail qu ils fournissent L galit consiste en ce que le travail fait fonction de mesure commune Toutefois tel individu est physiquement ou intellectuellement sup rieur tel autre et il fournit donc en un m me temps plus de travail ou peut travailler plus longtemps Le travail pour servir de mesure doit tre calcul d apr s la dur e ou l intensit sinon il cesserait d tre un talon de mesure Ce droit gal est un droit in gal pour un travail in gal II ne reconna t aucune distinction de classe puisque tout homme n est qu un travailleur comme les autres mais il reconna t tacitement comme un privil ge de nature le talent in gal des travailleurs et par suite l in galit de leur capacit productive C est donc dans sa teneur un droit de l in galit comme tout droit Par sa nature le droit ne peut consister que dans l emploi d une mesure gale pour tous mais les individus in gaux et ils ne seraient pas distincts s ils n taient pas in gaux ne peuvent tre mesur s une mesur
218. our m diterran en Dans aucun centre de la r gion les changes n taient soumis des restrictions ou r glementations formelles la concurrence s exer ait librement et acheteurs et vendeurs pr sents en grand nombre n gociaient les prix par voie d inter m diaires d adjudication ouverte ou en traitant directement Le commerce transfrontalier chappait aussi g n ralement toute r glementation et restriction formelles Mais toutes sortes d incertitudes pesaient sur ce type d changes ignorance des prix de vente incertitude quant la qualit des marchandises l arriv e sans parler du risque de vol Les commer ants devaient faire le Voyage avec leurs marchandises pour tre s rs qu elles arrivent leur destination lointaine et soient vendues Ces risques et ces co ts freinaient naturellement les changes Les Maures ont donc install dans tous les grands centres commerciaux de la M diterran e des agents pour d fendre leurs int r ts et obtenir des informations sur les march s Membres de la m me communaut ceux ci taient jug s dignes de confiance Et lib r s d un certain nombre de probl mes d ordre contractuel les commer ants maures n avaient plus besoin de se d placer pour ne pas risquer d tre vol s L information circulait librement dans ce r seau uni par des liens sociaux De m me bien que non crites les r gles de l organisation taient respect es car tous avaient int r t demeurer membres
219. oyens et du lib ralisme conomique qui annonce que d s lors que la propri t priv e et le laisser faire laisser passer sont assur s la poursuite par chaque individu de ses propres int r ts garantit l int r t g n ral Individualisme action rationnelle et recherche du gain guident de plus en plus les comportements Il en r sultera une auto nomisation de l conomie qui se d sencastre du social Karl Polanyi montre que Papog e de cette tendance qu il nomme soci t de march g n ralis e peut tre situ entre 1834 fin du syst me de Speenhamland et l entre deux guerres marqu par la mont e en puissance des tats nations Toutefois cette premi re p riode qui voit le triomphe des march s n est pas pour autant une p riode en dehors de tout processus d institutionnalisation verticale Au contraire les pouvoirs publics vont souvent tre l ouvrage pour abolir d anciennes r gles et en produire de nouvelles De fait l abro gation des institutions de l Ancien R gime conduit en faire merger d autres Citons quelques exemples en Grande Bretagne l abrogation des poors laws en 1834 r forme brutalement l assistance des indigents accueillis dans les workhouses qui devinrent de v ritables bagnes inspect s par l administration L abolition des corn laws en 1846 ouvre la voie du libre change En France La loi Le Chapelier institue la concurrence entre travailleurs en 1791 c
220. par une structure de r seau 19 sont pass es par la d marche directe ou les m diations formelles De plus les personnes qui passent par des r seaux pour trouver un emploi ont plut t des emplois mieux r mun r s et un indice de satisfaction au travail plus lev ce qui donnerait penser que la structure sociale dans laquelle les individus sont immerg s joue un r le important conform ment au concept de capital social mis en vidence par Pierre Bourdieu mais aussi que Pentreprise limite l incertitude l embauche en passant par ce relais L analyse des r seaux rappelle la n cessit de prise en compte du contexte social dans lequel sont encastr es les relations d change Les comportements des individus ne peu vent tre interpr t s dans tous les cas partir de leurs seuls attributs personnels sexe ge qualification Elle montre aussi que les divers r seaux paulent parfois les rela tions marchandes et favorisent leur fonctionnement par le biais de m diations sociales qui contrent les tendances la d personnalisation des changes C est ainsi que dans des domaines aussi vari s que la recherche d un emploi la cr ation d entreprises ou les march s financiers les structures de r seau apportent aux individus des comp tences et des opportunit s diverses mais aussi des valeurs qui conjointement la logique mar chande guident leurs choix Comme l a montr Amartya Sen la d cision conomique d
221. pay s est pass e durant la m me p riode de 1 3 million de dollars soit trente neuf fois la paie du salari lambda 37 5 millions de dollars par an mille fois ce que touchent les salari s ordinaires et 2 884 en vingt neuf ans L explosion des r mun ration des patrons est un ph nom ne en lui m me stup fiant et important Mais il ne s agit l que de la manifestation la plus spectaculaire d un mouvement plus vaste savoir la nouvelle concentration des richesses aux tats Unis Les donn es du recensement montrent incon testablement qu une part croissante des revenus est accapar e par 20 des m nages et l int rieur de ces 20 par 5 D autres indices montrent que non seulement les in galit s s accroissent mais que le ph nom ne s accentue au fur et mesure que l on s approche du sommet Ainsi ce ne sont pas simplement les 20 des m nages en haut de l chelle qui ont vu leurs revenus s accro tre plus vite que ceux des classes moyennes les 5 au sommet ont fait mieux que les 15 suivants le 1 tout en haut mieux que les 4 suivants et ainsi de suite jusqu Bill Gates Bien plus que ne l imaginent conomistes et partisans de l conomie de march les salaires lev s sont d termin s par des normes sociales Dans les ann es 30 et 40 de nouvelles conceptions de l ga lit se sont impos es en grande partie sous l impulsion des hommes politiques Dans les ann es 80
222. police est incendi et Joe r ussit s chapper Alors qu on le croit mort et que l affaire de kidnapping est r solue un tribunal se r unit Face au refus des t moins d identifier quiconque parmi les lyncheurs Joe tente alors de sa cachette de les faire condamner en fabriquant une preuve C est le premier film tourn aux tats Unis par Fritz Lang qui en Allemagne d j a vu la violence des foules et les exactions auxquelles elles peuvent s adonner Pourtant refusant tout manich isme il sait aussi que l individu innocent peut devenir coupable par d sir de vengeance En plongeant dans la vie d une communaut am ricaine il retrouve ici plusieurs des th mes de son uvre la culpabilit la mise en accusation la n cessit de justice Alors que toute son uvre allemande montre des personnages victimes du destin ou soumis aux forces du crime sa carri re am ricaine l am ne envisager autrement 26 Fury Furie tats Unis 1936 dur e 90 min r alisateur Fritz Lang sc nario Fritz Lang et Bartlett Cormack d apr s Mob Rule de Norman Krasna interpr tes Spencer Tracy Joe Wilson Sylvia Sidney Katryn Bruce Cabot Dawson Edward Ellis le sh rif producteurs Joseph Mankiewickz et la MGM tat de droit 31 le rapport individu soci t sans humanisme aveugle ni d nonciation m canique des institutions il entreprend d explorer un rapport ambivalent dans lequel l o
223. ports et d marches pour le travail en classe R f rences IGIIOSADNIQUES 28 mms sasesaninidsimeemeninnnsssenrebiminnnnateerenerondens 11 11 13 95 33 35 35 36 41 47 49 49 49 53 61 65 65 65 76 91 Id al d mocratique et in galit s usine nn aennenente tiennent 93 FINS BP OOI CTISRSSS RS a ee 93 Saoir et pistes de Teile Serene ae teintes 93 Supports et d marches pour le travail en classe 107 R f rences DIblIoSaphiduesss rss acnamnsit neihinhmetmmmataendts 119 Introduction Pour organiser leur enseignement les professeurs sont confront s des interrogations multiples touchant la d termination des contenus effectivement trait s au choix des cheminements didactiques et des documents utilis s ou encore la gestion des contraintes li es aux horaires ou l h t rog n it des l ves C est la recherche de r ponses ces interrogations que ce document d accompagnement est d di sans chercher se substituer aux d marches et pratiques des professeurs ni leur indiquer une sorte de parcours suivre Sa v ritable fonction est d tre une bo te outils que les professeurs peuvent mobiliser pour r aliser leur projet d enseignement compte tenu des caract ristiques de leurs classes qu ils sont videmment les seuls conna tre Ce document d accompagnement constitue cependant sous cette forme du moins une nouveaut dans le domaine des sciences conomiques et socia
224. ppartient alors aux politiques publiques de r duire ce qui est per u comme une atteinte la coh sion sociale C est par rapport cet objectif que sont jug es les actions de redistribution D une part la redistribution a des effets macro conomiques favorables Compte tenu de la loi psychologique fondamentale les transferts en faveur des m nages faible revenu augmentent la demande globale D autre part l tat dans son r le de ma tre des horloges est en mesure de financer des infrastructures des investissements en capital humain qui ont des externalit s positives Dans cette perspective la redistri bution est un jeu somme positive d s lors qu elle se fait dans un tat de droit et sous le contr le d un processus d mocratique afin d viter arbitraire et corruption D autre part la redistribution est une contribution positive la coh sion sociale l inverse un degr excessif d in galit s est une source de conflits et d inefficacit conomique Que l analyse soit men e au niveau de l entreprise ou au niveau des tats nations on constate que l existence d un fort sentiment d injustice conduit des comportements non coop ratifs des affrontements entre groupes sociaux Alors que la coh sion sociale est favorable la croissance Les doctrines interventionnistes ne sauraient tre toutes consid r es comme antilib raux Quand elles sont d di es corriger
225. prit du capitalisme Paris Gallimard 1999 coll NRF Essais Bourdieu Pierre La Domination masculine Paris Seuil 1998 coll Points Essais Chauvel Louis Le Destin des g n rations structure sociale et cohortes en France au XX si cle Paris Puf 1998 coll Le lien social Conseil d analyse conomique In galit s conomiques Paris La Documentation fran aise 2001 Durkheim mile De la division du travail social 1893 Paris Puf 1984 coll Quadrige Duru Bellat Marie Les In galit s sociales l cole Paris Puf 2002 coll Recherches scientifiques Fortino Sabine La Mixit au travail La Dispute 2002 coll Le genre du monde Hayek Friedrich Droit L gislation et Libert Paris Puf 1976 coll Quadrige Femmes et Hommes regards sur la parit Paris Insee 2001 Marx Karl uvres I Paris Gallimard 1965 coll Biblioth que de la Pl iade Critique des programmes de Gotha 1875 p 1419 1420 M da Dominique Le Temps des femmes Paris Flammarion 2001 coll Champs Rawls John Th orie de la justice Paris Seuil 1987 coll Points Essais Rawls John Le Lib ralisme politique Paris Puf 1993 coll Quadrige R vol Ren Quelques remarques sur la notion de citoyennet Cahiers du CERSES universit de Montpellier I 1999 n 1 Rosanvallon Pierre La No
226. priv es multiples et entra nent l largissement des march s lesquels favorisent la division du travail et le changement social Autrement dit l mergence d un ordre social marchand et capitaliste ne peut tre s par de Paffirmation de certains droits des personnes Ainsi la g n ralisation des droits de pro pri t fond s sur le travail tels que d crits par Locke d s le xvn si cle ou encore les changements politiques radicaux de la R volution fran aise de 1789 ont apport quelques unes des conditions juridico politiques favorables aux d veloppement des march s en Grande Bretagne et en France March et soci t Rapports marchands et ordre social 35 D autre part les liens entre march et soci t ne sont pas fig s Ils doivent tre tudi s partir d une d marche volutive et dynamique La perspective historique de long terme offre un cadre explicatif pertinent pour rep rer et comprendre les transformations observ es et la dispersion des comportements d change entre les divers modes de coordination des activit s conomiques que proposent le march et la soci t Enfin la compr hension de la dynamique des relations entre march et soci t sup pose un examen attentif des rapports de forces des acteurs en pr sence de m me qu une compr hension des enjeux qui les animent La prise en compte des rapports de pouvoir pour analyser les liens entre march et soci t permet de rep rer les di
227. proviennent de transferts Nous offrons tous les salari s externalis s un parcours de formation et d int gration personnalis afin de les r orienter vers nos projets techniques explique Christine Teuli res la DRH Des pupitreurs sur gros syst mes vou s dispara tre sont ainsi transform s en techniciens de maintenance t l phonique L entreprise investit 7 de la masse salariale en formation et enregistre un taux de turn over tr s faible 95 des personnels transf r s r ussissent leur passage EDS est oblig de tenir compte d une grande diversit des salaires Les personnels que nous int grons avec des niveaux de salaire plus lev s que ceux du march voient leur revenu plafonner En m me temps cela rend les discussions salariales tr s adultes Malheureusement l arore des SSII cache la for t des sous traitants dont les salari s ont un sort beaucoup moins enviable Martine Le Boulaire consultante d Entreprise et Personnel auteur avec Pierre Leclaire d une enqu te sur la gestion des ressources humaines des entreprises en r seau observe un foss de plus en plus large entre une surclasse de salari s privil gi s qui ont r ussi capter la quasi totalit des avantages et des augmentations de revenu et une sous classe d employ s peu ou moyennement qualifi s substituables et disponibles en abondance Ces derniers ne b n ficient plus 90 SES classe terminale de la s r
228. qualifications d s lors qu on s interroge sur les obstacles cette reconnaissance dont parle Pascal Petit On ne peut le faire sans s interroger sur la propri t de ce capital humain et cela nous fait revenir sur l assimilation du travail une marchandise comme les autres et l emploi comme simple mise en uvre d une capacit de travail Petit dans ce m me article crit L volution du march du travail peut impliquer de fortes transformations en particulier une mutation profonde de la relation liant salari s et employeurs L autre conception de l emploi s appuie sur l volution des th ories conomiques de la relation d emploi Ainsi par exemple Michel Lallement Muriel Maillefert et Fran ois Michon crivent ils ce sujet document 10 Un grand principe de l orthodoxie celui de l interpr tation des ph nom nes macro conomiques par analyse et agr gation des comportements individuels para t largement abandonn Les comportements individuels sont influenc s par des normes sociales et des exp riences historiques diversifi es entre les individus et la soci t globale il y a des groupes sociaux auxquels l analyse conomique de la production et de la distribution doit n cessairement s int resser au lieu de laisser le champ libre l investigation des autres sciences sociales Lallement Michel et alii Travail et Emploi Le temps des m tamorphoses Par
229. ration de la qualit partage prix volume ou le fait que le service est de plus en plus souvent coproduit par le travailleur et le consommateur et donc que la productivit d pend aussi du consommateur Cependant l tude des relations entre le progr s technique et l emploi passe par l analyse des conditions de r alisation des gains de productivit et de leur affectation Quant l emploi il se d finit comme le volume de main d uvre utilis un moment donn dans une soci t donn e On le mesure par la population active en postulant que sur le long terme il ne peut voluer diff remment d elle ou par la population active occup e Il faut toutefois introduire d autres variables en effet le volume de travail d pend du nombre d emplois mais aussi de la dur e moyenne du travail sur Pensemble de la vie et des taux d activit L introduction de ces variables permet d enrichir la compr hension de la dynamique de la demande des m nages une augmentation ou une diminution de la dur e du travail aura des effets sur la compo sition de cette demande et indirectement sur la division du travail entre branches et sur les fa ons de produire Nous pr senterons d abord dans ce document ce que l on peut dire de l impact du progr s technique sur l emploi en partant de cette d finition assez quantitative Celui ci agit n anmoins aussi sur l emploi en le transformant autrement dit par son influence sur le
230. ravail par exemple ou m me la baisse des prix Il est donc essentiel d insister sur le fait que les gains de productivit ne sont pas de l argent partager Divers exemples de l effet du progr s technique sur l emploi Le texte d Alfred Sauvy sera utilis pour montrer qu effectivement court terme le progr s technique d truit bien des emplois dans une entreprise ou une branche parti culi re L exemple de la technologie maritime et de la navigation fournit une approche originale du progr s technique et de son impact sur emploi travers la sid rurgie chez Sollac c est un exemple plus contemporain qui peut tre mobilis il aborde galement les effets la fois quantitatifs et qualitatifs du progr s technique sur Pemploi document 11 La R volution fournit une occasion de s insurger contre ces nouvelles contraintes d s le 14 juillet 1789 deux trois cents manifestants Rouen ab ment les machines d une manufacture nombreuses autres destructions dans la r gion Octeville en Caux Normandie il est crit Si les projets des gens syst me qui veulent introduire l usage des m caniques o un seul homme suppl era au travail de vingt ont lieu qu on baptise donc des h pitaux pour nous et pour nos enfants Au d but de la R volution marquant d j l opposition de leur classe aux id es triomphatrices de libert des d l gations ouvri res ont demand fermement la suppression d
231. re leurs int r ts Alors que l galit des droits dans un gouvernement limit est possible en m me temps qu elle est la condition de la libert individuelle la revendi cation d une galit mat rielle des situations ne peut tre satisfaite que par un syst me politique pouvoirs totalitaires Cependant il refuse toute conception universelle et abstraite des droits Ce qui est premier pour lui est la libert de chacun dans la sph re individuelle L tat doit prot ger cette sph re priv e Hayek aborde la question de la l gitimit des interventions tatiques partir de l examen de leur compatibilit avec un ordre spontan qui lui semble premier document 11 I n y a pas de raison pour que le gouvernement d une soci t libre doive s abstenir d assurer tous une protection contre un d nuement extr me sous la forme d un revenu minimum garanti ou d un 14 Engels Friedrich Marx Karl Critique des programmes de Gotha et d Erfurt 1875 Paris ditions sociales 1972 15 Hayek Friedrich op cit Id al d mocratique et in galit s 101 niveau de ressources au dessous duquel personne ne doit tomber Souscrire une telle assurance contre l infortune excessive peut assur ment tre dans l int r t de tous ou l on peut estimer que c est clai rement un devoir moral pour tous au sein de la communaut organis e de venir en aide ceux qui ne peuvent subsister par eux m mes condition qu un tel
232. res th mes au programme Une deuxi me partie propose des propositions de d marches et supports pour le travail en classe Elle concerne le d roulement des activit s avec les l ves Les suggestions ont t d finies en fonction des exigences principales dont tiennent n cessairement compte les professeurs dans la conception de leur enseignement le respect des programmes les volumes horaires et les conditions d une appropriation satisfaisante des connaissances par les l ves Le champ des propositions est volontairement large tout en n ayant aucune pr tention l exhaustivit pour illustrer la vari t des approches envisageables sur un th me donn Le professeur peut ainsi choisir combiner et enrichir ces propositions en construisant sa propre d marche En aucun cas ce d coupage entre savoirs et pistes de r flexion d un c t supports et d marches pour le travail en classe de l autre ne doit tre assimil un partage entre cours et travaux dirig s Les documents d accompagnement font appel des ressources bibliographiques vari es Ils proposent au professeur de se r f rer des ouvrages de base qu il s agisse de manuels universitaires ou de livres de grands auteurs Ils proposent aussi des lectures accessibles aux l ves Du fait de la grande mobilit de leur r f rence les ressources fournies par Internet n ont pas t syst matiquement utilis es dans la r daction de ce document
233. rganisation sociale peut aussi bien pers cuter l homme que le lib rer Ainsi Lang montre Pengrenage hyst rique des logiques de masse qui peut conduire d honorables citoyens chercher se faire eux m mes justice Pourtant le h ros de Fury est bien Joe un chic type travaillant dur qui croit en la d mocratie et en l tat de droit Or face Pinjustice qui a failli lui co ter la vie l innocent devient enrag Certes Lang expose comment des citadins excit s en viennent vouloir le lyncher puis le faire griller vif en prison Mais ce qui l int resse est surtout de comprendre comment Joe en s appuyant sur la loi peut orienter un proc s afin de faire condamner les incen diaires pour se venger il s attache faire ex cuter l galement ceux qui auraient pu le tuer Son obsession le fait donc agir comme ses bourreaux Avec m thode la victime d une erreur judiciaire en vient utiliser la loi pour mettre en uvre une machine implacable Hormis le juge l avocat et sa fianc e tout le monde est donc coupable dans Fury m me le sh rif homme de droiture et de courage D vidence la s quence des preuves film es montre plus que les actes de citoyens sans histoires lan ant des torches enflamm es puis coupant les tuyaux d arrosage des pompiers En effet au del de quelques meneurs Lang s int resse surtout la foule ano nyme c est dire n importe qui voire chacun D o le mala
234. s selon Thomas Hobbes le pouvoir tatique doit donc disposer d organes adminis tratifs et policiers habilit s mettre des ordres et sanctionner la d sob issance Tout en exer ant le monopole de la violence physique l gitime l tat rend aussi la jus tice ce qui renforce un r le arbitral source de d bats anciens parce que l tat s incarne dans des hommes qui peuvent se l approprier pour profiter de sa souverainet il peut devenir propri t priv e au lieu de demeurer bien commun En effet dot de la force publique et du droit de lever imp t l tat peut agir abusive ment Aussi un dispositif institutionnel adapt est il n cessaire pour encadrer ses inter ventions et viter qu il n uvre pour son compte propre Une organisation politique adapt e est par suite requise afin d emp cher le despotisme qui permet l arbitraire du souverain attentif son seul bon plaisir Elle doit aussi pr venir l absolutisme qui dans le cadre des lois permet de concentrer en une main tous les pouvoirs Modeler Pesprit des princes pour leur inculquer les principes de ces lois ou du droit naturel sera au XVII si cle le projet des philosophes tel Voltaire favorables l absolutisme d sign tort comme despotisme clair Critiquant l absolutisme et son avatar mercantiliste le lib ralisme politique met en vi dence la fin du xvir si cle l importance d une norme comm
235. s connaissent et sachent utiliser le concept d tat de droit L tat de droit dans les diff rents enseignements Le fait qu un m me concept apparaisse dans plusieurs programmes d enseignement pour un m me niveau de classe n est pas en soi une difficult et ne conduit pas n ces sairement des redondances La fa on dont le concept est trait d pend en effet des caract ristiques de l enseignement Il est bien vident par exemple que le concept d tat de droit ne sera pas trait de la m me fa on dans un cours de philosophie ou d histoire du droit au sein d un cursus d tudes juridiques l universit et en classe de premi re ES au lyc e Il faut donc pr ciser comment le concept d tat de droit peut tre abord dans l enseignement obligatoire de sciences conomiques et sociales dans l enseignement optionnel sciences politiques et dans le cadre de l ducation civique juridique et sociale La pr sence du concept d tat de droit dans le tronc commun repose sur l id e que tous les l ves de premi re ES doivent ma triser ce concept qu ils suivent l option science politique ou non Dans le programme de l enseignement obligatoire ce concept est essentiellement trait comme une composante du lien politique qui doit s articuler au lien marchand et au lien social Ce qui est privil gi c est donc la mise en relation de ce concept avec les autres concepts du programme con
236. s La D couverte 1983 coll Rep res 22 Ouvrage tr s accessible dont la lecture est possible pour les l ves 23 Enqu te et donn es statistiques pour comprendre la construction sociale du march de l immobilier 48 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale ji L arch et soci t L institutionnalisation du march Finalit s et objectifs Les finalit s et objectifs de ce chapitre sont communs l ensemble du th me March et soci t Ils ont t nonc s au d but du chapitre pr c dent Rapports marchands et ordre social voir page 35 Savoirs et pistes de r flexions pour le travail en classe Mieux cerner le processus d institutionnalisation des march s D finir la notion d institutionnalisation Les concepts d institution et d institutionnalisation ne doivent pas tre confondus L institution comme tat Elle exprime une r alit sociale stable et reconnue par les acteurs qui peuvent agir et anti ciper les comportements des autres personnes Chacun pouvant se mettre la place de Pautre selon l expression de Raymond Boudon et Fran ois Bourricaud L institution implique donc des usages socialement partag s Il existe une foule d institutions de Pins titution familiale aux institutions politiques Claude M nard la d finit comme suit document 1 M nard Claude L conomie des organisations La D couverte coll Rep res
237. s quence de l extension des droits cr ances est per ue pour trois raisons comme une menace pour les droits libert s En ponctionnant fiscalement les revenus l tat entrave l autonomie des actions et st rilise les initiatives des plus entreprenants En prenant en charge un nombre croissant de services pour les rendre accessibles tous l tat anesth sie aussi une forte part des initiatives sociales diminue la d pendance P gard des solidarit s primaires et atrophie les volont s qui au lieu de se porter vers le champ public sont ramen es aux cercles de la vie priv e leur libert d action tant r duite Le citoyen assist oublie enfin le sens premier de la d mocratie bas e sur la participation et la responsabilit plut t que sur le souci du confort mat riel L tat providence endormirait doucement les libert s que l tat totalitaire assassine Pour Friedrich Hayek la r f rence l id e m me de justice sociale qui inspire lac tion de l tat providence est d nu e de sens car toujours ambigu cause d une gamme de d finitions l gitimant toutes sortes de choix non explicites voire injusti fi s Il critique aussi l erreur de penser que les citoyens puissent avoir un but objectif commun garanti par l tat car c est l inciter se pr occuper de leur fournir ce qu ils sont cens s vouloir au lieu de se demander ce qu ils veulent De l une focalisation sur un bien tre obj
238. s consommateurs ne b n ficient aussi des r sultats du progr s technique est pr judiciable au bien tre et sans doute l emploi global document 6 Croissance progr s technique et emploi 69 Sylos Labini Paolo Oligopoly and Technical Progress Cambridge Mass Harvard University Press 1969 p 145 Harvard University Press Ce plaidoyer en faveur de la concurrence et contre les pratiques monopolistiques a ses limites S il est opportun que les prix baissent en r action aux baisses de co ts la th orie conomique enseigne aussi qu il faut se pr munir contre une flexibilit chaotique des prix document 7 tant donn les conditions cr es par l volution capitaliste la flexibilit parfaite et universelle des prix risquerait en temps de crise de d stabiliser davantage encore le syst me au lieu de le stabiliser comme elle le ferait n en pas douter dans les conditions envisag es par la th orie g n rale Schumpeter Joseph Capitalisme Socialisme et D mocratie 1943 Paris Payot 1951 p 132 Par ailleurs la r partition entre profits et salaires reste un enjeu essentiel dans la dyna mique d clench e par le progr s technique Dans une conomie et une soci t o les gains de productivit se transformeraient presque totalement en augmentation des profits r in vestis ils ne pourraient qu alimenter une augmentation suppl mentaire des investisse ments con us pour r pondre
239. s directeurs Inspecteurs g n raux 75 392 16 1 164 506 20 9 Chefs de services 110 1672 4 2 2 1 606 8 3 1 d concentr s Pr sidents de chambres r gionales 1 93 4 9 9 29 8 3 des comptes Pr sidents de tribunal administratif et de cour administrative 4 31 114 3 35 7 9 d appel Ensemble 333 2915 10 3 503 3 120 13 9 TOTAL 351 3 459 9 2 549 3 654 13 1 Femmes et Hommes regards sur la parit Paris Insee 2001 La parit hommes femmes dans la vie politique Ce point est particuli rement int ressant parce qu il a donn lieu une loi en 1999 La soci t d mocratique a d cid de pallier cette in galit en l gif rant apr s un d bat nourri sur cette question On est donc devant une situation o la loi a paru tre le meilleur moyen de r duire les in galit s au nom de l id al d mocratique Or que s est il pass Pour les lections municipales de 2001 la loi sur la parit a sembl en effet r duire les carts entre hommes et femmes du moins en ce qui concerne le nombre d lus 47 5 de femmes lues Les choses sont moins nettes en ce qui concerne la parit au niveau des maires Mais surtout les lections l gislatives de 2002 document 24 montrent que la loi n a pas r ussi am liorer r ellement la question de la parit hommes femmes l Assembl e nationale puisque seulement huit femmes de plus ont t lues et que le diff
240. s formes institu es de l usage de la force de travail ce sera l objet d une seconde partie L impact du progr s technique sur l emploi Le progr s technique permet de produire une plus grande quantit ou une plus grande vari t de biens et de services avec la m me quantit de travail De cette proposition tr s g n rale on d duit que l emploi n est pas menac condition que la croissance de la production soit suffisamment forte Il est cet gard symptomatique d observer que la mont e du ch mage en Europe au cours des trente derni res ann es est all e de pair avec un ralentissement de la croissance de la productivit du travail et du produit brut Cela ne signifie pas que le changement de techniques n est pas g n rateur de ch mage Il l est naturellement quand les nouvelles techniques diminuent la demande de certains types de main d uvre et augmentent la demande de certains autres Dans ce cas de figure au demeurant tr s g n ral le march des nouvelles qualifications est en exc dent de demande mais celui des anciennes est en exc dent d offre Il s ensuit Papparition d un ch mage parfois qualifi de structurel qui provient du d faut d appariement entre demande et offre de travail L essentiel du probl me n est pourtant pas l car ce ch mage structurel peut tre limin gr ce des politiques appropri es de formation y compris de formation sur le tas qu
241. s inscrivent simultan ment dans diverses sph res et selon diverses logiques La place de l tat s en trouve d ailleurs renouvel e il est au c ur de la distribution des pouvoirs de la formation des contraintes et des incitations qui s imposent aux autres acteurs Boyer Robert op cit p 40 L exemple des march s financiers peut tre retenu pour souligner l importance des conventions pour structurer le march document 12 document 12 Henochsberg Michel La Place du march Paris Deno l 2001 p 259 963 ditions Deno l Trois documents compl mentaires sont propos s ci dessous pour d ventuels appro fondissements sur les grands modes d institutionnalisation horizontal bas sur la relation ou vertical fond sur la r gle On pr cisera ainsi les motivations des individus qui agissent dans le cadre de cette institutionnalisation int r t ou obligation document 13 formel ou informel document 14 respect des r gles assur de mani re interne ou externe document 16 document 13 Il importe d abord d opposer les relations purement horizontales entre agents dot s sensiblement des m mes pouvoirs des relations verticales fond es au contraire sur l in galit de statut d information de richesse Typiquement le march forme de coordination horizontale s oppose la hi rarchie priv e dont la figure embl matique est la firme La logique de l action peut elle m
242. s taux de ch mage Organisation de coop ration et de d veloppement conomique Perspectives de l emploi Juillet 1996 Paris OCDE 1996 document 23 Petit Pascal Travail et productivit in Kergoat Jacques Boutet Josiane Jacot Henry Linhart Dani le dir Le Monde du travail Paris La D couverte 1998 coll Textes l appui p 281 ditions La D couverte document 24 Chez Renault le grand changement par rapport l entreprise taylorienne r side dans l inversement du rapport num rique entre les cat gories de salari s En 1980 Renault comptait 4 000 cadres 29 000 techniciens 65 000 ouvriers Aujourd hui l entreprise d nombre 9 000 cadres le nombre des techniciens est rest stable mais les ouvriers ne sont plus que 18 000 L volution de la consommation a oblig Renault organiser sa production de fa on plus flexible et r active que ne l tait le syst me taylorien Les clients exigent aujourd hui une diversit dans les produits et des d lais de livraison rapides On est loin de la Ford T noire que certains acheteurs taient pr ts attendre plusieurs mois M me un produit simple comme la Twingo est disponible dans plusieurs couleurs et de nombreux accessoires permettent de la personnaliser L entreprise doit s adapter aux demandes du consommateur Pour y parvenir elle exige de ses collaborateurs une plus grande capacit d adaptation et d initiative Virville Michel de directeur
243. se de premi re de la s rie conomique et sociale Rapports marchands et ordre social Le th me March et soci t se d cline ici en deux chapitres Rapports marchands et ordre social et L institutionnalisation du march Ils sont pr c d s d une introduction qui en pr cise les finalit s et les objectifs voir ci dessous celle ci concerne aussi bien le premier que le second chapitre Finalit s et objectifs L objectif central du th me March et soci t est de pr senter la diversit des modes de coordination des activit s conomiques la complexit et la dynamique des relations qui se nouent entre march et soci t Deux aspects sont trait s les rapports marchands et l ordre social travers la diversit des modes de coordi nation des activit s conomiques les processus d institutionnalisation du march Les d veloppements qui suivent concernent donc uniquement la premi re partie du chapitre La coordination par le march qui est intitul e March et soci t Ils ont pour premier objectif de pr senter le march comme un mode de coordination parmi d autres Dans cette perspective diff rentes mod lisations sont pr sent es elles rappellent aussi bien la vari t des formes de coordination conomique mises en uvre par les individus que leur caract re compl mentaire et non hi rarchis Le deuxi me objectif est de pr ciser la question de l
244. seul en cause Comment constituer une soci t organis e par la citoyennet s il n existe pas un lieu au sens abstrait mais aussi concret du terme donc d fini par des limites o se d roulent les d bats et o se d ploie la critique alors m me que l impatience devant toute limite est constitu tive de la dynamique d mocratique Ne touche t on pas l l une des tensions constitutives de la soci t d mocratique Schnapper Dominique La D mocratie providentielle Paris Gallimard 2002 coll NRF Essais p 126 Les th ories de la justice sociale La question de la justice sociale est naturellement au c ur des discussions sur l id al d mocratique sur sa nature et sur la possibilit de l atteindre Diff rentes th ories de la justice sociale ont t labor es Elles constituent autant de grilles de lecture des in galit s et de fondements possibles pour des actions visant assurer une plus grande galit sociale dans certains domaines On peut reprendre ici la perspective propos e par Bertrand Guillarme L utilitarisme classique L utilitarisme classique identifie justice et rationalit Les crit res moraux n intervien nent pas Une soci t est juste quand ses principales institutions et les strat gies qui en d coulent permettent de r aliser la plus grande somme totale de satisfaction L utilitarisme met ainsi l accent sur les r sultats de ces strat gies qui sont valu s en fonctio
245. soit encastr e dans les relations sociales ce sont les relations sociales qui sont encastr es dans le syst me conomique L importance vitale du facteur conomique pour l existence de la soci t exclut tout autre r sultat Car une fois que le syst me conomique s organise en institutions s par es fond es sur des mobiles d termin s et conf rant un statut sp cial la soci t doit prendre une forme telle qu elle permette ce syst me de fonctionner suivant ses propres lois C est l le sens de l assertion bien connue qui veut qu une conomie de march ne puisse fonctionner que dans une soci t de march Polanyi Karl La Grande Transformation 1944 Paris Gallimard 1983 coll Biblioth que des sciences humaines p 88 ditions Gallimard document 10 Henochsberg Michel op cit p 20 document 11 D ailleurs qui songerait vraiment minimiser le r le du march M me l mentaire il est le lieu d lection de l offre et de la demande du recours autrui sans quoi il n y aurait pas d conomie au sens ordinaire du mot mais seulement une vie enferm e l anglais dit embedded dans l auto suffisance ou la non conomie Le march c est une lib ration une ouverture l acc s un autre monde c est faire surface L activit des hommes les surplus qu ils changent passent peu peu par cette br che troite de fa on aussi difficile au d but que le chameau de l criture par l
246. st devenu une valeur partag e par le plus grand nombre Aux tats Unis dans les ann es 1960 la lutte sociale s est recentr e autour de la lutte des populations noires pour leur reconnaissance Pour garantir au mieux l ga lit de tous la suite du mouvement des droits civiques l tat f d ral a d velopp Id al d mocratique et in galit s 99 une politique de soutien aux minorit s Il fallait prendre des mesures concr tes take affirmative action pour s assurer que les candidats un emploi f d ral ne seraient pas d savantag s par leur appartenance ethnique En 1994 par exemple 25 de tous les march s publics accord s des PME taient accord s des entreprises minori taires c est dire contr l es par des individus appartenant des minorit s ethniques Cette politique a galement touch le syst me d enseignement dans la mesure o des quotas taient r serv s aux minorit s dans les grandes universit s Les politiques de discrimination positive font l objet de controverses Dans quelle mesure est il juste d avantager certaines minorit s au d triment d individus d autres groupes Est ce que l avantage donn ne disqualifie pas ceux que l on veut promouvoir Au Canada comme en Australie l objectif des politiques multiculturelles a t d as surer l galit r elle des diverses populations ce qui les inscrit bien dans l aspiration d mocratique
247. t surveillent aujourd hui les conditions de travail Des commerciaux travaillent dans l usine pour suivre la qualit des produits pour le compte des clients nous sommes pass s d une logique de production peu vigilante aux besoins des clients celle d une grande exigence sur la qualit et les sp cificit s des produits Des emplois ont aussi t cr s dans le domaine du contr le financier des techniciens font aujour d hui une comptabilit analytique pr cise et quotidienne chaque tape de la production Ces fonctions n ont pas compens en nombre celles qui ont disparu Elles correspondent aussi des formations diff rentes En trente ans la qualification de la main d uvre a progress de fa on spectaculaire lorsque je suis rentr Fos avec un bac d lectronique en poche j tais dans le tiers des salari s les plus dipl m s Certains coll gues ne savaient alors pas lire m me s ils avaient un excellent savoir faire Aujourd hui le bac est le dipl me minimum pour tre embauch Fos Cette mont e en gamme a contribu multiplier la productivit par six L volution technologique et 78 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale des comp tences est donc in luctable Reste qu elle donne l impression beaucoup d entre nous de perdre notre m tier Avec le progr s technique l homme est moins au centre du processus de fabrication T moignage de Dominique P
248. t apr s prestations sociales Pour les m nages de salari s ou ch meurs la pauvret passe de 13 6 sans prestations sociales 6 6 apr s prestations sociales En 1970 d j les prestations sociales alors principalement constitu es des allocations familiales r duisaient de moiti la pauvret des m nages de salari s ou ch meurs Cette contribution s est peu pr s maintenue tout au long de la p riode consid r e les prestations sous conditions de ressources prenant le relais des allocations familiales La proportion de salari s ou ch meurs dont les revenus avant prestations se situent sous le seuil a sensiblement augment partir du milieu des ann es quatre vingt mais les prestations sociales ont contenu cette augmentation En revanche en ce qui concerne les m nages de retrait s il faut attendre le milieu et m me la fin des ann es soixante dix p riode de revalorisation du minimum vieillesse pour que les prestations sociales contribuent de mani re importante la r duction de la pauvret Tableau 1 Proportion de m nages bas revenu avant et apr s prise en compte des prestations en Ensemble des m nages M nages de salari s M nages de retrait s Avant Apr s Avant Apr s Avant Apr s 1970 20 3 1157 9 5 4 0 30 4 97 8 1975 18 3 12 6 9 1 3 9 95 6 18 2 1979 16 5 9 1 10 5 4 9 91 9 10 7 1984 15 4 7 1 10 6 4 7 16 5 7 0 1990 14 5 74 12 0 4 9 13 0 5 9 1997 14 1 7 0 13 6 6 6 8 5 4 2
249. t d une suppression ou transformation d emploi ou d une modification du contrat de travail cons cutives soit a des difficult s conomiques s rieuses n ayant pu tre surmont es par tout autre moyen soit b des mutations technologiques mettant en cause la p rennit de l entreprise soit c des n cessit s de r organisation indispensables la sauvegarde de l activit de l entreprise Les dispositions concernant le licenciement pour motif conomique sont applicables toute rupture du contrat de travail r sultant de l une de ces trois causes 4 Les deux saisines reprochaient cette disposition de porter la libert d entreprendre une atteinte excessive Ce grief tant fond cela a entra n la censure de l article 107 En effet en l tat de la jurisprudence du Conseil il n est loisible au l gislateur d apporter de limitations la libert d entreprendre qui d coule de l article 4 de la D claration des droits de homme et du citoyen de 1789 qu condition a que ces limitations soient li es des exigences constitutionnelles ou justifi es par l int r t g n ral condition r gissant galement les limitations impos es l exercice du droit de tat de droit 29 propri t et b que les restrictions dict es ne limitent pas la libert d entreprendre dans des proportions excessives au regard de l objectif poursuivi Cette derni re condition n tait pas satisfa
250. t dans certains cas trouver pour ma triser les volutions actuelles soit sur des pratiques directement issues du march Il en ressort que le processus d institutionnalisation du march ne peut tre saisie que sur le temps long ainsi que le pr sentait Fernand Braudel et que ce processus ne peut tre compris comme un mouvement continu de type lin arit historique mais plut t comme une cr ation destructrice de pratiques sociales conventions et r gles ins parables des rapports de forces en pr sence et de leurs volutions Supports et d marches pour le travail en classe L Institutionnalisation du march est traiter en une semaine soit quatre heures de cours et une heure de travaux dirig s dans les conditions habituelles de d roule ment des cours Trois r flexions permettent d aborder l ensemble de la question L enseignant pourra en fonction de ses objectifs et ses contraintes s en inspirer et combiner ces diff rentes entr es en choisissant parmi les textes et les d marches ceux qui lui conviennent La premi re r flexion insiste sur l institutionnalisation verticale c est dire sur l importance des r gles et des organisations qui encadrent l activit conomique La deuxi me met en vidence des relations plus informelles qui jouent un r le essentiel les normes sociales et les conventions Enfin la troisi me souligne le caract re dynamique du processus d institutionnalisatio
251. t devenus massifs et continuent de gagner en impor tance relative du fait de l extension g ographique et organique du march ils sont loin d tre g n ralis s les divers modes de coordination des activit s conomiques que proposent le march et la soci t peuvent se trouver en comp tition enfin ces m mes modes de coordination des activit s individuelles sont aussi souvent dans des rapports complexes de compl mentarit Les deux paragraphes qui suivent montrent sans les approfondir quelques uns des d veloppements possibles dont le professeur peut se saisir pour traiter certaines questions vives propres ce th me s il l estime n cessaire Une tude de la comp tition entre modes de coordination des activit s conomiques pourrait s appuyer sur l volution de long terme de la relation entre march et orga nisation et en particulier sur celle du couple m canismes de march politiques publiques Il serait alors int ressant d identifier la mani re dont se manifeste dans cer tains domaines un mouvement continu de croissance organique de la coordination marchande qui se substitue des formes ant rieures de coordination par les moyens de l action publique Des exemples touchant la culture la sant le corps ou le sport pourraient servir d illustration Concernant les rapports crois s qu entretiennent entre eux les divers modes de coordination des activit s conomiques il serait poss
252. t institutionnelles des progr s bien plus rapides enregistr s au xx et au xx si cle Ce processus cumulatif est parfaitement illustr par l histoire de la technologie maritime et de la navigation En lan mil les navires et la navigation europ ens n taient pas meilleurs que ceux de l Empire romain Les progr s vinrent avec la cr ation en 1104 Venise d un chantier naval public l Arsenal pour la construction des gal res et l am lioration de la conception des b timents L introduction du compas et du sablier pour mesurer le temps en mer a permis de doubler la productivit des navires Ceux ci pouvaient naviguer par mauvais temps et faire deux voyages aller retour par an au lieu d un entre Venise et Alexandrie Les pr paratifs des Portugais pour aller en Inde ont repr sent un fantastique projet de recherche qui demanda des ann es d exp rimentation dans la construction navale l am lioration des instruments de navigation et des cartes l astronomie appliqu e une meilleure connaissance des vents des cou rants et des diverses routes possibles Les Hollandais mirent au point un nouveau type de bateau usine pour pouvoir traiter en pleine mer leurs prises de harengs la fin du xuir si cle les navires pouvaient transporter dix fois plus de marchandises qu une gal re v nitienne du xv si cle avec un quipage moins important Maddison Angus L conomie mondiale une perspective mill naire OCDE 2001 p 24
253. taient pas rembours s Cette pratique tait l une des manifestations les plus flagrantes du fait que le r gime n tait aucunement dispos prot ger les droits de propri t Cette absence de respect pour la propri t priv e se traduisait galement entre autres par la confiscation pure et simple de terres et de fonds l obligation de vendre des biens l administration royale en dessous des prix du march le limogeage des juges qui se pronon aient contre la Couronne et la vente de monopoles sur des activit s conomiques lucratives Cet exercice arbitraire du pouvoir souverain March et soci t L institutionnalisation du march 55 cessa durant la guerre civile du milieu du si cle mais ces exc s reprirent avec la restauration de la monarchie La deuxi me R volution d Angleterre celle de 1688 introduisit une s rie de changements fonda mentaux des institutions politiques limitant le pouvoir arbitraire du souverain Elle institua notamment la supr matie du Parlement sur la Couronne et lui donna l exclusivit des pouvoirs fiscaux ainsi que le droit de contr ler les d penses de la Couronne Ces mesures furent suivies par la cr ation de la Banque d Angleterre qui exer ait une surveillance ind pendante et de vaste port e sur les finances publiques Ces changements donn rent lieu une r partition plus quitable des pouvoirs entre les branches ex cutive l gislative et judiciaire de l tat Les restrictions
254. tellectuels interm diaires dans la banque dans l ducation dans la sant aient effectuer dans l avenir un s rieux effort de reconversion En termes de revenu et d acc s l emploi les travailleurs occup s par les t ches les plus manuelles ne sont donc pas n cessairement les plus concern s par la r volution industrielle en cours Davanne Olivier Commentaire sur l article de Daniel Cohen et Mich le Debonneuil ibid p 64 65 document 33 Il est donc impossible de synth tiser les changements organisationnels en cours dans les entreprises N anmoins les diverses innovations organisationnelles cherchent rompre avec la logique du mod le tayloriste exploitation des conomies d chelle standardisation des produits un homme une t che Les objectifs sont d sormais l adaptabilit la demande la r activit la qualit et surtout l optimisation du processus productif notamment travers l utilisation de toutes les comp tences humaines Ces objectifs se traduisent par une polyvalence accrue des salari s et une d l gation de responsabilit aux niveaux hi rarchiques inf rieurs De nombreux mod les th oriques montrent que les technologies de l information permettent une reconfiguration de l entreprise notamment en incitant d l guer l autorit ou en am liorant l efficacit de la polyvalence Plus fondamentalement l ensemble des choix de l entreprise strat gie
255. tifs Le th me Id al d mocratique et in galit s est trait en mobilisant les ressources de la sociologie de l conomie et de la philosophie politique Lobjectif est d analyser comment se concilient l id al d mocratique et la permanence des in galit s dans les soci t s contemporaines Ce chapitre peut sembler long par rapport au temps imparti Mais d une part il s agit d une question particuli rement d licate traiter d autre part la base th orique de ce th me peut tre utile pour travailler d autres questions des programmes de sciences conomiques et sociales Le d bat classique concerne la relation qu entretient la justice sociale avec l efficacit conomique Il met en sc ne diff rentes philosophies politiques Le d veloppement d un tat providence et les limites qu il rencontre conduisent introduire la notion d quit dans la d finition de la justice sociale Est il juste de donner la m me chose tous Ne faut il pas donner davantage ceux qui sont les plus d favoris s Telles sont les questions qui viennent interf rer dans le d bat classique Savoirs et pistes de r flexions Trois questions troitement imbriqu es les unes dans les autres structurent le d bat autour du th me Id al d mocratique et in galit s Quelles relations justice sociale galit et quit entretiennent elles dans une soci t d mocratique Qu en est il de l galit
256. tion Diaphana c d rom Prix de l ducation nationale Cannes 2009 CRDP de l acad mie de Nice document 12 tat et libert s individuelles Cette conception s inspire la fois d une vidente m fiance vis vis d un tat dont l expansionnisme est per u comme une menace permanente pour les libert s individuelles et d une croyance profon d ment ancr e en la possibilit pour la soci t de vivre en tat d auto r gulation Chevallier Jacques op cit p 61 tat de droit et s curit juridique l affaire de la Section sp ciale En ao t 1941 six personnes d j jug es pour des d lits politiques mineurs collage d affiches ont fait appel aupr s de la cour de Paris de leurs condamnations entre quinze mois et cinq ans de prison En vertu d une loi adopt e le 23 ao t mais antidat e au 14 donc effet r troactif la Cour d appel est dessaisie au profit d un nouveau tribunal la Section sp ciale constitu le lundi 25 ao t 1941 Malgr la faiblesse des charges retenues ses cinq magistrats en condamnent trois mort le 27 ao t sans possibilit de pourvoi ni recours Andr Brechet mile Bastard et Abraham Trzebucki sont guillotin s dans la cour de la prison de la Sant le 28 ao t au matin Telle est P affaire de la Section sp ciale Cette affaire qui se d roule dans un contexte d exception occupation allemande gouvernement de Vichy existence de mouvements de r sistance
257. tion entre galit justice et croissance peuvent tre tudi s sous des angles diff rents celui de l conomie celui de la sociologie ou celui du droit et de la science politique chacune de ces disciplines contribuant en expliquer une dimension particuli re Ce document d accompagnement r pond ce choix d articuler entre elles les diff rentes disciplines constitutives des sciences conomiques et sociales tout en gardant le cap d un traitement rigoureux fond sur une claire identification des concepts de base et des modes de raisonnement propres ces disciplines de r f rence C est de ce point de vue que ce document a une valeur illustrative quant la d marche adopter pour tous les th mes des programmes Il pourra d ailleurs constituer en particulier sur les th mes du programmes qu il aborde un point d appui pour les actions de formation des enseignants qui se d roulent dans les acad mies Ce document est au service de la diversit des pratiques p dagogiques mises en uvre par les professeurs Il est aussi au service d une conception de l apprentissage fond e sur la participation active de l l ve la construction de son propre savoir Il n y a pas lieu d opposer contenus rigoureux et d marches p dagogiques Seuls des objectifs ambitieux sont v ritablement mobilisateurs et donc susceptibles de donner du sens aux apprentissages Confronter les l ves des nigmes scientifiques les form
258. tion occasionne des marges de man uvre et de pouvoir qu ils ten tent de d fendre et d largir Il existe ainsi une dynamique endog ne de l organisation qui permet de comprendre le mode particulier de coordination des activit s indivi duelles qui y r gne et la nature des liens qu elle tisse avec l ext rieur Ainsi l volution de la forme dominante de hi rarchie qui organise le travail dans l entreprise du mod le vertical rigide taylorien d autres plus flexibles agit autant sur les relations sociales entre membres de l organisation que sur le partage des ressources De nombreux auteurs Cyert March Crozier Friedberg Simon Boudon se sont attach s pr ci ser ces questions C est dans ce double sens cadrage et orientation de l action d une part coop ration et marges de man uvre d autre part que les organisations consti tuent des modes de coordination alternatifs au march et compl mentaires du march Le partage entre ces modes de coordination peut tre analys sur la base d un crit re de co t et donc d efficacit dans l affectation des ressources Suivant Ronald Coase dans un article sur la nature de la firme le partage de la coordination entre firme et mar ch est d termin sur la base des co ts de transaction qui sont les co ts de mise en uvre des dispositifs institutionnels propres d livrer l information n cessaire la r alisation des transactions L apport de Co
259. tique pousant les th ses du MEDEF Cette d cision cr e un pr c dent grave Les plans sociaux vont se poursuivre Je ne me laisserai pas faire et prendrai mes responsabilit s en continuant mobiliser les salari s Robert Hue candidat du PCF l lection pr sidentielle d avril 2009 c La d cision du Conseil est l gitime et positive L objectif du gouvernement n tait pas de sauvegarder l emploi dans notre pays mais de satisfaire une demande id ologique du parti communiste Jean Fran ois Matt i d put pr sident du groupe D mocratie lib rale l Assembl e nationale 30 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale d C est une excellente nouvelle pour l emploi La nouvelle d finition des licenciements conomiques emp chait les entreprises de mener toute restructuration et toute modernisation avant le stade extr me pr c dant le d p t de bilan Denis Kessler vice pr sident du MEDEF mouvement des entreprises de France e En censurant l une des principales dispositions de la loi de modernisation sociale le Consei constitutionnel a rendu une d cision qui fera date Une d cision aussi importante que celle qui en 1971 propos de la libert d association a engag l institution dans une logique de contre pouvoi politique pour la premi re fois le Conseil se fondait non sur la Constitution stricto sensu mais su son Pr ambule qui d finit
260. tituent la principale force motrice de la machine conomique Pour autant entre Hayek et Keynes il existe plus que des nuances s agissant des institutions des r gles et des politiques cens es pr server ce qui fait l essence des soci t s de libert Hayek en ce qui le concerne reconna t le r le de l tat dans le bien tre public travers des actions collectives de redistribution sous la r serve essentielle qu il ne remette pas en cause la libert individuelle de choix document 20 En fait aucun gouvernement dans les temps modernes ne s est born au minimum individualiste qui a parfois t voqu et aucun conomiste orthodoxe classique n a plaid pour une telle restriction des activit s gouvernementales Tous les tats modernes ont consacr des ressources secourir les indigents les malheureux les invalides et se sont souci s de questions de sant publique et de diffu sion des connaissances n y a pas de raison pour que le volume de ces activit s de service pur n aug mente pas proportion de l accroissement de la richesse globale Il existe des besoins communs qui ne peuvent tre satisfaits que par une action collective et qui peuvent l tre sans qu on porte atteinte la libert individuelle Hayek Friedrich La Constitution de la libert Paris Litec 1994 p 257 Il reste que la question du bien tre ne peut pas tre dissoci e de celle de la croissance du revenu doc
261. u e par une industrialisation rapide stup fiante pour les contemporains mais encore ragile Cette industrialisation a amen bien videmment un bouleversement brutal et profond de la structure productive et plus largement de la soci t am ricaine Les derni res d cennies du xix si cle am ricain sont ainsi les plus troubl es que le pays ait connues depuis la p riode de l ind pendance Le d bat public est d une rare violence et la tendance r cente voir les tats Unis comme le pays du consensus id ologique aurait bien tonn les Am ricains d alors Le point crucial est la nouveaut radicale de ces bouleversements Ils sont litt ralement sans pr c dent cela signifie que les institutions les cadres politiques et id ologiques les mentalit s collectives d sar onn s par les innovations sont incapables de les appr cier et de les comprendre Voyant un monde nouveau l aide de lunettes anciennes les contemporains ne pouvaient manquer de faire des erreurs d analyse et de t tonner avant de s adapter progressivement au nouveau cours des choses au fil du temps mesure que les volutions se poursuivent de fa on irr versible et que les changements March et soci t L institutionnalisation du march 59 perdurent C est l toute l histoire de la politique concurrentielle am ricaine dans sa phase de d veloppement qui va de 1890 date du passage du Sherman Act 1911 ann e o la Cour supr me apr s
262. u lyc e Arago de Perpignan et l IUFM de Montpellier inspecteur d acad mie inspecteur p dagogique r gional de sciences conomiques et sociales dans l acad mie de Dijon professeure de sciences conomiques et sociales au lyc e Jeanne d Arc de Rouen inspecteur d acad mie inspecteur p dagogique r gional de sciences conomiques et sociales dans l acad mie de Lyon professeur de sciences conomiques et sociales au lyc e Joachim du Bellay d Angers professeur de sciences conomiques l universit de Pau et des Pays de l Adour directeur du d partement des tudes de l Observatoire fran ais des conjonctures conomiques OFCE professeur de sciences de l ducation l IUFM d Aix Marseille professeure de sciences conomiques et sociales la Cit scolaire internationale de Lyon professeure de sciences conomiques et sociales l IUFM de Lyon inspecteur g n ral de l ducation nationale professeur de sciences conomiques et sociales au lyc e Saint Sernin de Toulouse professeur de sciences conomiques l universit d Orl ans professeure de sciences conomiques et sociales au lyc e Marie Curie de Strasbourg professeur de sciences conomiques et sociales au Centre international de Valbonne professeur de sciences conomiques et sociales au lyc e Jean Jacques Rousseau de Sarcelles Coordination Fr d ric Maurel Jean Marc Blanchard bureau du contenu des enseignements direction de l enseig
263. u pouvoir d achat selon les produits s expliquent par l intensit variable du progr s technique Le coiffeur utilise une dur e identique et des outils pratiquement similaires depuis des si cles pour couper les cheveux de ses clients alors que les techniques ont consid rablement volu dans le domaine de la verrerie permettant d conomiser des heures de travail il faut aujourd hui moins de cinquante heures de travail pour r aliser une glace de cette dimension alors qu il en fallait plus de 40 000 en 1709 Job Isabelle Proutat Jean Luc Insaisissable productivit Conjoncture Paris BNP Paribas mai 1999 Exercice 1 Cet exercice a pour but d identifier la diff rence entre niveau de productivit et gains de productivit sur la base d un travail sur les repr sentations graphiques On pourra ainsi commencer par faire repr senter graphiquement les deux tableaux ci dessous Des transformations des donn es en indices productivit du travail en base 100 de 1870 pour chaque pays mais aussi productivit de la France et du Japon en base 100 des tats Unis aux diff rentes dates permettront ensuite de construire d autres graphiques On pourra galement insister sur la formulation des titres de chaque graphique Croissance progr s technique et emploi 79 Tableau 1 Productivit du travail PIB par heure travaill e en de 1990 1870 1913 1950 1973 1990 1998 France 1 38 2 88 5 82 18 02
264. u sens large elle concerne l ensemble des activit s humaines d change La coordination des activit s conomiques qui nous int resse ici pr cise l ensemble des proc dures sociales par lesquelles les individus peuvent changer des biens et services rares Quatre registres de coordination des activit s conomiques sont pr sent s dans cette premi re partie la coordination par le march la coordination par les organisa tions la coordination par les r seaux et la coordination par le don Ils rassemblent les diff rentes ressources de coordination que les individus peuvent mobiliser pour r guler leurs activit s conomiques dans un cadre spatio temporel pr cis plusieurs reprises dans les paragraphes qui suivent le document d accompagnement pr sente bri vement les analyses th oriques d auteurs connus Le but de cette pr sentation est simplement de sugg rer au professeur telle ou telle r f rence sur laquelle il pourrait 36 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale s appuyer pour traiter une question sous un angle particulier dans tous les cas des r f rences bibliographiques pr cises sont annonc es pour faciliter les recherches La coordination par le march Le march d livre aux individus des signaux de prix et de quantit s Sa principale qualit est cens e tre de permettre aux individus d agir au plus pr s de leurs int r ts par le moyen de l change marchand Qu
265. ui sont plut t li s au march aux organisations ou aux r seaux L objectif est de montrer qu il est difficile de les dissocier et que le march int gre toujours des r gles et des relations sociales Dans ce cadre une enqu te avec les l ves de la classe sur les moyens utilis s par les membres d une population donn e pour obtenir les emplois qu ils occupent peut aussi servir de base cette r flexion On pourra sinon utiliser l enqu te de Michel Fors cit e par Philippe Steiner dans La Sociologie conomique document 12 document 12 Source Michel Fors et Degenne Alain Les R seaux sociaux une analyse structurale en sociologie Paris Armand Colin 1994 coll U Steiner Philippe La Sociologie conomique Paris La D couverte 1999 coll Rep res p 61 L analyse de Fors permettra de mettre en valeur les l ments de coordination qui sont de l ordre du march qui sont de l ordre des organisations tat entreprises qui sont de l ordre des r seaux dans lesquels les relations sociales jouent un r le fondamental 19 Garcia Parpet Marie France La construction sociale d un march aux fraises en Sologne in Steiner Philippe op cit p 45 47 46 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale Le don et les dimensions non marchandes de l change devront tre voqu s Alors que le don est souvent pr sent comme une alternative
266. ument 21 Nous ne devons pas h siter conclure que tant que le revenu dans son ensemble ne diminue pas toute augmentation l int rieur de larges limites du revenu r el dont jouissent les classes les plus pauvres aux d pens d une r duction gale du revenu poss d par les classes les plus riches entra ne coup s r un accroissement de bien tre Pigou Arthur Cecil The Economics of Welfare Londres Macmillan 1920 21 Hayek Friedrich La Constitution de la libert Paris Litec 1994 p 59 22 Keynes John Maynard La Pauvret dans l abondance 1933 Paris Gallimard 2002 coll Tel La fin du laisser faire p 66 23 Ibid p 84 106 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale Il est difficile alors de ne pas consid rer la question de la r gulation parall lement celle des incitations et de la libert de choix In galit s r gulation et coh sion sociale Le march est un instrument essentiel de coordination il est des conomistes pour consid rer que cette coordination est compl te et optimale pourvu que soient respect es des conditions de flexibilit des prix et des combinaisons productives il en est d autres cependant au premier rang desquels Keynes pour soutenir que les m canismes de march peuvent tre d faillants Le ch mage et la sous utilisation des ressources productives sont les cons quences les plus visibles de ces d faillances Il a
267. ument 8 On pourra ainsi montrer que m me si elles sont essentielles les r gles document 9 et encore moins les r gles tatiques documents 10 et 11 ne caract risent seules l insti tutionnalisation du march document 8 56 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale Hicks John Richard Une th orie de l histoire conomique 1969 Paris Seuil 1973 p 86 90 ditions du Seuil pour la traduction fran aise 1973 document 9 Pour reprendre l exemple du march son institutionnalisation appelle l intervention d associations par exemple celles des agents habilit s transacter sur le march des titres Wall Street des r seaux ainsi ceux qui d finissent les normes de qualit ou les normes techniques ou encore d instances publiques au premier rang desquelles celles qui contr lent les banques et le syst me de paiement sans oublier le r le d terminant de la l gislation commerciale Boyer Robert L apr s consensus de Washington institutionnaliste et syst mique in L Ann e de la r gulation 5 Paris Presses de Sciences Po 2001 2009 p 45 document 10 Cartelier Jean La Monnaie Paris Flammarion 1996 coll Dominos p 96 98 ditions Flammarion document 11 Les recherches des vingt derni res ann es portant sur l explication des diff rences de performances entre r gions nations ou m me firmes a fait ressortir l importance d une quatri me
268. un tat souverain aux antipodes d un tat de droit La libert des individus notamment la libert de conscience devenant premi re il s op re une lib ralisation du droit naturel qui doit assurer le respect de la tol rance et proposer des bases rationnelles de la justice pour le l gislateur et l tat Poussant son terme la logique des droits personnels Locke en d duit un embo tement des droits d un niveau sur l autre Dieu les hommes les choses qui exclut l esclavage chacun s appartient et oblige l tat les respecter Ind pendants et gaux les hommes sont de plein droit propri taires de leur personne de leurs libert s et des biens acquis par leur travail La R volution anglaise conforte sa conviction les institutions ont la libert pour objet toute atteinte au droit naturel autorise tablir un nouveau gouvernement Plus g n ralement la r f rence au droit naturel permet aux individus de contester le droit positif et l action des pouvoirs publics au nom des principes sup rieurs du droit naturel Contre le droit naturel le positivisme juridique La D claration des droits de l homme et du citoyen de 1789 prolonge cette perspec tive et assoit la conception moderne de l tat de droit Elle l gitime la primaut de droits naturels auxquels le droit positif doit se soumettre De m me mais dans une perspective oppos e le romantisme allemand et sa conception de la
269. un sentiment d appartenance une structure sociale dont les membres partagent des caract ristiques sociales des int r ts des pratiques ou des valeurs Les conomistes uti lisent l expression conomie de r seau pour d crire des situations o la valeur d un bien ou d un service augmente avec le nombre d utilisateurs Le r seau tablit un tissu de liens et d interconnexions qui favorisent les relations sociales d change ren force les interd pendances entre personnes et ou valorise les chances individuelles par la mobilisation d un capital social Mark Granovetter tudiant le march du travail aux tats Unis pose une question liminaire de quelle mani re les individus trouvent ils leur emploi Son analyse d bouche alors sur l identification des institutions et des rapports sociaux gr ce auxquels fonctionne le march du travail Pour cela il se penche sur les trois moyens utilis s par les individus pour trouver un emploi la d marche directe ou candidature spontan e aupr s d entreprises dans lesquelles l individu ne conna t personne les m diations formelles savoir les annonces ou organismes priv s ou publics sp cialis s dans le placement les contacts personnels qui passent par un interm diaire entre la personne qui cherche un emploi et l emploi lui m me Le r sultat de son enqu te montre que 56 des personnes qui trouvent un emploi sont pass es par des contacts personnels c est dire
270. une mais lui assigne aussi pour r le de garantir autonomie des personnes En ce sens Montesquieu souligne que la libert est le droit de faire tout ce que les lois permettent et si un citoyen pouvait faire ce qu elles d fendent il n aurait plus de libert parce que les autres auraient ce pouvoir R sultant d une longue volution historique les d mocraties contemporaines articulent d mocratie tat de droit et lib ralisme politique document 4 Les normes morales et politiques dont les droits fondamentaux constituent la traduction r sultent de la convergence du lib ralisme politique de la d mocratie et de l tat de droit C est d abord l exi gence que ceux l m mes auxquels s adressent les lois aient la comp tence de participer leur la boration d mocratie puis que certains comportements ne sauraient tre interdits par aucun organe tatique ni r glement s au del de certaines limites droits et enfin que tout acte normatif soit pro duit en vertu d une habilitation pr cise et puisse tre contr l par une instance juridictionnelle tat de droit Une d mocratie peut ne pas tre lib rale car le mod le antique l est aussi peu que le mod le rous seauiste et m me une d mocratie parlementaire classique ne l est pas au sens strict puisque le l gis lateur y est titulaire d une habilitation illimit e Un tat lib ral peut ne pas tre d mocratique Une d mocrati
271. une a d cid de donner la charge du terrain une entreprise priv e et le client paie l int gralit du co t plus la marge de l entreprise Le deuxi me cas est celui o la commune g re le terrain mais l usager paie lint gralit du co t et finance donc 100 Le troisi me cas est celui o la commune g re le terrain mais le contribuable paie Pint gralit du co t ce qui entra ne la gratuit pour l usager 118 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale Le quatri me cas est celui o la commune g re le terrain et partage le co t entre Pusager et le contribuable sous forme de subvention Le cinqui me cas est celui ou la commune d l gue la gestion une entreprise priv e tout en subventionnant ce qui permet l usager client de financer le tennis hauteur de 70 Montrez quelles justifications pourraient avoir chaque solution en terme financier Montrez les implications du choix de la commune en mati re de justice pour chaque solution Les 1 000 usagers sont distribu s socialement de la fa on suivante entre parenth ses les chiffres pour la commune 1 20 agriculteurs 300 2 80 artisans chefs d entreprise 400 3 250 cadres et professions intellectuelles sup rieures 800 4 300 professions interm diaires 1 000 5 200 employ s 1 400 6 150 ouvriers 1 200 Quelle implication la composition sociale des usagers du tennis a t elle sur
272. une demande qui pour l essentiel n est pas celle qui mane des salari s Cette demande risque d tre insuffisante Dans ce cas de figure une concurrence destructrice une lutte pour les parts de march entre entreprises voire entre nations peut se d clencher et aboutir des destructions de capacit s de production et d emplois Ce dilemme trouve sa solution dans une distribution des gains de producti vit sous forme d augmentation des salaires r els c est dire dans une transformation de la structure de la demande globale au b n fice de la demande de biens salariaux Ainsi la r partition entre salaires et profits peut jouer et a historiquement jou un r le d cisif dans la capacit de tirer avantage des nouvelles technologies Le fait de consid rer les salaires non seulement comme un co t de production mais aussi comme une compo sante essentielle de la demande a largement contribu soutenir une croissance fond e sur le progr s technique et faire que ce progr s technique ne soit pas g n rateur de ch mage Les relations conomiques internationales ou interr gionales influencent aussi l impact que peut avoir le progr s technique sur l emploi d s lors qu elles conduisent ce que les emplois d truits le sont dans un pays ou une r gion et les emplois cr s le sont dans un autre pays ou une autre r gion document 8 Hicks John Richard op cit p 175 Progr s technique et transformat
273. uparavant il y avait par exemple un recordeur sur le train chaud qui annon ait les sp cifications du produit fabriquer pour que les ouvriers fassent leurs r glages Le poste du recordeur a t remplac il y a dix ans par des ordinateurs qui ajustent eux m mes les machines Rares sont aujourd hui les op rations manuelles l ouvrier qui autrefois jugeait l il et l exp rience si la plaque d acier avait l paisseur et la densit requises s en remet aujour d hui son ordinateur Les hauts fourneaux aussi sont g r s par intelligence artificielle l o aupara vant le dosage du coke du minerai de fer de la temp rature se faisait au nez De m me quand il y a un incident le syst me informatique analyse imm diatement la cause de la panne alors qu autrefois c tait nous de comprendre R sultat une quipe d entretien ne compte plus que six personnes contre dix auparavant Les progr s technologiques sont l origine d environ 2 000 suppressions d emplois Ceux ci corres pondent aux postes les moins qualifi s en particulier dans la manutention y a eu aussi beaucoup de postes supprim s du fait de l externalisation des t ches des entreprises de sous traitance Nous avions par exemple notre propre menuiserie pour fabriquer des cales en bois C est aujourd hui un fournisseur qui les produit pour nous Parall lement ces suppressions d emplois de nouveaux m tiers sont n s Des animateurs s curi
274. ur les gains de productivit et leur utilisation le r le de la demande et leurs effets sur l emploi sur le plan du raisonnement intellectuel g n ral acquisition ou compr hension du raisonnement de type il est possible que mais Il s agit d un raisonnement sous conditions qui ouvre n cessairement la voie la discussion et l argumentation la n cessaire prise en compte du contexte Or l exp rience prouve que certains l ves ont du mal acqu rir tant les m canismes que ce type de raisonnement En effet les relations entre le progr s technique et Pemploi sont l objet de savoirs sociaux de repr sentations sociales extr mement pr gnants S approprier le raisonnement sur le partage des gains de productivit s ap proprier l id e que le progr s technique est loin de tuer l emploi c est pour l l ve mettre distance ces savoirs les r interpr ter c est aussi accepter d une certaine fa on de se mettre en danger personnellement en se mettant distance de l opinion 15 Ibid p 245 76 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale commune Cela ne peut pas aller sans des difficult s dont il faut avoir conscience et qu il faut mesurer afin de s assurer de l assimilation de l enseignement par l l ve Il s agit donc dans cet item de pousser les l ves s approprier les savoirs et pour cela questionner leurs repr se
275. ur priv et la volont gouvernementale n appara t pas tr s fortement M me des minist res historiquement tr s f minins comme l ducation nationale n chappent pas cette r gle ce qui contredit l id e selon laquelle la f minisation tant r cente dans certains secteurs il faudrait laisser faire le temps Un autre ph nom ne se produit il s agit du rapport au pouvoir traditionnellement connot de fa on masculine dans notre soci t plus les fonctions s en rapprochent plus elles sont masculines Ainsi un minist re comme celui de l ducation nationale est majoritairement f minin 60 Mais le nombre de femmes est inversement proportionnel au prestige de la profession entre la maternelle et l enseignement sup rieur et les fonctions de pouvoir sont massivement occup es par des hommes I ne s agit pas d opposer sur ce point les hommes et les femmes Cette situation Id al d mocratique et in galit s 109 est la traduction du consensus majoritaire actuel entre les hommes et les femmes sur la r partition entre sph re priv e et sph re publique m me si ce consensus donne lieu diverses remises en cause Tableau 1 Effectifs et part des femmes dans les emplois de cadres du secteur priv 1990 2000 Effectifs Part des Effectifs Part des totaux femmes totaux femmes en milliers en en milliers en Chefs d entreprise de 50 salari s et 28 9 8 26 153 Chefs
276. ure Paris Economica 1979 6 Lallement Michel et alii Travail et Emploi Le temps des m tamorphoses Paris L Harmattan 1994 coll Logiques sociales p 238 7 Ibid p 199 Croissance progr s technique et emploi 73 r gissant l emploi et de s interroger sur les transformations de ces normes et les modalit s de ces transformations marchandage n gociation conflit compromis L introduction de l automatisation laisse la porte ouverte une pluralit de choix Par t tonnements autour d un mod le technologique de base se construisent lentement de nouvelles normes fruits d un compromis entre imagination des acteurs et contraintes conomiques et sociales crivent Michel Lallement et Jean Fran ois Lef vre Farcy L id e de convention permet aussi d envisager que ces transformations d bouchent sur une diversification entre situations individuelles voire sur le d veloppement d in galit s C est ainsi que certaines qualifications seront reconnues et d autres pas dans ce jeu d interactions sociales la source de la convention Cette reconnaissance se fait travers diverses m diations au niveau de l entreprise du secteur de la soci t tout enti re Toutefois cette approche adopte une position m thodologique qui minore le conflit au profit de l organisation et vacue de Pexplication des changements la contradiction La conception dont il s agit ici conjugue accord et conf
277. ussi partie li e Dubet Fran ois Les In galit s multipli es La Tour d Aigues Vaucluse ditions de l Aube 2001 coll Laube intervention L galit des chances suppose une intervention du gouvernement qui va au del de la garantie de ressources minimales Pour Rawls en particulier ce qu il appelle le processus politique doit garantir non seulement les libert s civiques gales pour tous mais aussi des chances gales et une forme de justice distributive document 14 16 Durkheim mile De la division du travail social 1893 Paris Puf 1981 coll Quadrige p 374 102 SES classe terminale de la s rie conomique et sociale Rawls John Th orie de la justice Paris Seuil 1997 coll Points Essais p 315 317 ditions du Seuil In galit s redistribution et cr ation de richesses La question des relations entre in galit s redistribution et cr ation de richesses est Pobjet de d bats r currents Pour les uns les in galit s sont la fois in vitables et n cessaires si l on veut garantir la cr ation de richesses et la croissance Pour les autres la r duction des in galit s est un facteur de r gulation conomique et de coh sion sociale qui favorise une croissance forte et r guli re document 15 Piketty Thomas L conomie des in galit s Paris La D couverte 2009 coll Rep res p 3 ditions La D couverte Les objectifs de la redistrib
278. ut conduire de la pr carit soit par absence un moment donn de r gles soit par d ni de garanties sur tout ou partie des l ments du statut aux personnes embauch es On pourra d s lors r int grer ces apports dans l tude de la dynamique de l emploi en relation avec le progr s technique si l on admet que l effet du progr s technique sur emploi dans le sens d fini est ind termin il faut int grer d autres facteurs pour P clairer et comprendre comment le progr s technique peut tant t s av rer favorable au salariat tant t en favoriser la remise en cause On ne pourra n gliger ce sujet la diversit selon les pays des transformations de l emploi ici pr sent es ainsi les travaux de Margaret Maruani ne peuvent ils nous clairer que sur le cas de la France d autres travaux seraient mobiliser pour le cas de l Espagne ou celui des Pays Bas par exemple propos du travail temps partiel Avec l conomie des conventions dans la tradition de l individualisme m thodologique on cherchera du c t des interactions sociales entre des individus responsables de leurs actes sous l hypoth se probable d une rationalit limit e pour r fl chir aux compromis concevables Avec les concep tions de l emploi en termes de statut on cherchera comment les logiques sociales P uvre dans un cadre d termin peuvent conduire une remise en cause de statuts anciens vers une pr
279. ution sont le plus souvent de promouvoir une galisation des revenus et un soutien de la demande Les outils de la redistribution sont principalement la fiscalit les dispositifs de protection sociale et la production de biens et services collectifs La fiscalit directe l imp t sur le revenu vise par sa progressivit une galisation du revenu disponible des m nages La protection sociale assise sur un syst me de cotisations sociales proportionnelles aux revenus vise un acc s galitaire aux prestations de sant ind pendant de la situation sociale La production de biens et services collectifs en tout premier lieu d ducation vise un acc s galitaire ces biens et services l encore ind pendant de la situation sociale Les effets de ces dispositifs de redistribution sont discut s en termes de justice et d efficacit Le probl me que pose la redistribution est pos en ces termes la cr ation de richesses requiert que des individus soient incit s d velopper les activit s pour lesquelles ils sont faits ce qui suppose qu ils re oivent une r mun ration en rapport avec l effort 17 Friedman Milton Capitalisme et Libert 1962 Paris Robert Laffont 1971 Id al d mocratique et in galit s 103 consenti ou le risque encouru Les in galit s de revenus et de richesses sont ainsi doublement justifi es elles sont cens es exprimer des diff rences d aptitudes elles sont un facteur de croissance et
280. uvelle Question sociale Paris Seuil 1995 coll Points Essais Rousseau Jean Jacques De l in galit parmi les hommes 1754 Paris d sociales 1965 Schnapper Dominique La D mocratie providentielle Paris Gallimard 2002 coll NRF Essais Sen Amartya Repenser l in galit Paris Seuil 1992 coll Phistoire imm diate Tocqueville Alexis De la d mocratie en Am rique 1836 Paris Flammarion 1981 coll Garnier Flammarion Van Zanten Agn s dir L cole l tat des savoirs Paris La D couverte 2000 coll Textes l appui Walzer Micka l Sph re de justice Une d fense du pluralisme et de l galit 1983 Paris Seuil 1997 coll La couleur des id es L tat providence Alternatives conomiques d cembre 2002 hors s rie n 55 Les in galit s aux tats Unis Courrier international 9 15 janvier 2003 n 636 Les nouveaux visages des in galit s Sciences Humaines mars 2003 n 136 Achev d imprimer sur les presses de Maury Imprimeur SA 45330 Malesherbes D p t l gal ao t 2003
281. verses ressources et possibilit s qu ont les personnes pour coordonner leurs activit s de m me qu elle informe sur l volution des divers modes de coordination Les relations entre march et soci t s inscrivent dans un processus d institutionnali sation jamais achev aux facettes multiples dont l enjeu est la r gulation des compor tements conomiques et la coh sion sociale La vari t m me des processus d institutionnalisation leur ancrage historique font appara tre des mouvements de construction et de d construction dont d coulent des formes sociales distinctes et en perp tuelle volution En bref les relations entre march et soci t sont des construc tions historiques particuli res qui voluent et se transforment dans le temps Comment sont elles n es quelles n cessit s r pondent elles sous l effet de quelles forces voluent elles Ce sont autant de questions qu il faut tenter d clairer N B L enseignant dispose d environ six semaines pour traiter l ensemble du th me Coordination par le march On peut donc consid rer que l on doit r pondre aux questions du th me March et soci t en deux semaines c est dire huit heures de cours et deux heures de travaux pratiques auxquelles il faut enlever le temps n ces saire pour faire face aux activit s li es la vie de classe devoirs corrections etc Les supports propos s peuvent tre utilis s pour le
282. violence est une condition de l existence d un march Sans elle il n y aura pas de rassemblement de vendeurs et d acheteurs et il n y aura pas de march ni au sens concret ni au sens abstrait Ces conditions ne sont nullement le r sultat naturel de l change Elles doivent tre socialement cr es Elles sont des r gles dont le respect est indispensable pour que l change ait lieu Et pour qu on les respecte il faut dans ce cas une police une inspection une surveillance et une intervention de l autorit D autres r gles apparaissent comme des conditions indispensables l existence d une monnaie et personne ne doute que ce soit l apanage du souverain de poids et de mesures clairs de part et d autre etc Reynaud Jean Daniel Les R gles du jeu L action collective et la r gulation sociale Paris Armand Colin 1993 p 27 98 document 5 Les vieux manuels d conomie pr sentent souvent l conomie de march comme si elle avait trois ingr dients essentiels les trois P Prix Propri t priv e et Profit Avec la concurrence ces trois P cr ent les incitations coordonnent la prise de d cision conomique et font en sorte que les entreprises pro duisent ce que veulent les individus au co t le plus bas possible Mais on reconna t aussi depuis long temps l importance des institutions Les principales sont le cadre juridique et r glementaire il assure le respect des contrats il pr voit une d
283. voit donc la fois un changement technique dans le sens d une m canisation croissante et une transformation des usages de la force de travail qui est reconnue socialement C est pourquoi il appara t pertinent de montrer comment les analyses de l emploi se diff rencient selon qu elles prennent ou non en compte les sp cificit s du travail par rapport aux autres marchandises et les formes que prend l usage de la force de travail au sein d une soci t Nous proposons donc de montrer comment on peut r pondre aux questions sugg r es par les indications compl mentaires de fa on diff rente selon la conception que l on donne de l emploi Nous montrerons d abord comment la conception de l emploi comme volume de travail indiff renci permet de traiter la question de la relation entre la flexibilit et Pemploi celle de l volution des qualifications et celle de la production d in galit s li es la mise en uvre du progr s technique Nous pr senterons ensuite comment les analyses de l emploi peuvent en s int ressant l emploi comme ensemble de normes voire comme statut clairer ces questions sous un autre angle Pour cela nous distin guerons deux approches l une issue de ce que l on appelle l conomie des conventions Pautre qui con oit l emploi en termes de statut L emploi consid r comme un volume de travail Une premi re conception de l emploi consiste sch matiquement s en t
284. y a identit entre tat de droit et tat lib ral Cette conviction est exprim e par lie Cohen dans un ouvrage qui ouvre le d bat dans un chapitre intitul R gulation conomique de l tat producteur l tat de droit Montrant que l tat lib ral ne se confond pas toujours avec le laisser faire l auteur se f licite de ce que des pans entiers de l activit des gouvernements ont bascul du pouvoir discr tionnaire vers le pouvoir r gulateur bref du monopole administr vers le march r gul En effet partir de l analyse conomique de la r glementation il expose les perspectives ouvertes par l conomie publique industrielle pour affranchir le contr le des march s et de leurs d faillances de la tutelle du pouvoir politique Il en d duit que pour limiter les conflits d int r t l impact des cycles lectoraux et le poids des groupes d int r t la cr ation d autorit s de r gulation ind pendantes est une solution Appliqu e par exemple au commerce international elle ne conduit pas un 17 Cohen lie L Ordre conomique mondial Essai sur les autorit s de r gulation Fayard 2001 p 218 tat de droit 23 march libre car l OMC prend et ex cute des sanctions contre tout pays tats Unis inclus Au del de l mergence d un droit international de la concurrence et de normes sociales ou environnementales tout d pend n anmoins de la c
285. ycle Terr Fran ois Introduction g n rale au droit Paris Dalloz 2000 Vallemont Serge Le D bat public une r forme dans l tat Paris LGDJ 2001 Wachsmann Patrick Libert s publiques Paris Dalloz 2000 coll Cours Weber Max Sociologie du droit 1911 Paris Puf 1986 Lectures possibles pour les l ves Laurent Alain Les Grands Courants du lib ralisme Paris Armand Colin 1998 coll Synth se Tereschenko Michel Les Grands Courants de la philosophie politique Paris Seuil 1996 coll M mo Verg ly Bertrand Les Grandes Interrogations politiques Toulouse Milan 1999 coll Les essentiels 28 Pas de d veloppement sp cifique sur l tat de droit mais des d veloppements importants sur les r gles de droit sur la hi rarchie des r gles sur le droit au juge 29 Une pr sentation du droit lois r glements juge jurisprudence suivi d une r flexion sur le droit en crise 30 Le livre ne traite pas explicitement de la question de l tat de droit mais il aborde la question de la l gitimit de la d mocratie de la s paration des pouvoirs Il permet de plus l tude de quelques exemples de r gimes totalitaires ou militaires 31 Les trois livres indiqu s ci dessous courts et clairement r dig s sont abordables par les l ves ils sont aussi une source de documents possibles pour le travail en classe 34 SES clas
286. yek et l cole autrichienne Paris Nathan 1998 voir en particulier p 50 52 Hayek et l quilibre et p 74 L irr alisme de l hypoth se de concurrence pure et parfaite 7 Keynes John Maynard Th orie g n rale de emploi de l int r t et de la monnaie 1936 Paris Payot 1990 et La Pauvret dans l abondance 1933 Paris Gallimard 2002 coll Tel 8 Schumpeter Joseph Capitalisme Socialisme et D mocratie 1943 Paris Payot 1951 p 123 voir aussi p 113 120 38 SES classe de premi re de la s rie conomique et sociale la finalit ou une des finalit s consiste coordonner les activit s conomiques de per sonnes retiendront ici notre attention L entreprise et l tat sont au nombre de ces derni res Plus pr cis ment une organisation est un ensemble d activit s consciemment coordonn es en vue de la r alisation d objectifs identifi s par les acteurs qui la composent Une organisation ordonne et hi rarchise des actions humaines afin d obtenir une coop ration suffisante pour parvenir aux buts fix s Hi rarchie r gles formelles et informelles normes conventions et coop ration contribuent au fonctionnement des organisations et pr cisent la nature des liens par lesquels les individus y entrent en relation Toutefois ce sont les questions de la hi rarchie et de la coop ration qui apparaissent comme les variables d terminantes et structurantes dans les organisa

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