Chimie et agriculture
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1. 91 phytosanitaires chez les principaux pays concern s Elle serait m me en r gression aux tats Unis etau Japon Enfin il faut tenir compte des graves probl mes d environne ment li s la pollution par les nitrates et dans une moindre mesure par les phosphates Pour faire face cette situation et la mise en place du march unique de 1993 l industrie chimique r organise ses outils de production concentre ses entreprises im plante des nouvelles unit s au c ur m me du march europ en et surtout d veloppe une recherche scientifique performante tant dans le domaine des nouvelles mol cules que dans celui des biotechnologies des semences ou de agro alimentaire Le secteur particulier de la viticulture m chappe pas aux probl mes g n raux du monde agricole car une vive situation de concurrence s est d velopp e aussi bien sur le march int rieur que sur les march s d exportation si bien qu un contr le s v re des co ts de production s impose d sormais tous les viticulteurs Il faut pour cela agir sur les postes co teux parmi lesquels celui de la protection des cultures occupe une large place A c t des traitements contre les ravageurs la lutte contre les mauvaises herbes par l application de produits mis au point par l industrie chimique mondiale a t un apport consid rable en viticulture au cours des dix derni res ann es Par rapport la culture traditionnelle le d sh2. 101
3. R sultats de cinq ann es de d sherbage en vignoble comparaison de quatre programmes Journ es d tudes sur le d sherbage 11 conf rence du Columa Versailles 1981 pp 652 664 J Grelon et Ph Guignebault Un essai sur le d sherbage en verger de pommiers Bull Soc Et Sci de l Anjou N S 1982 t XI pp 65 71 Ph Jauzein La r sistance des mauvaises herbes aux herbicides Phytoma 1989 405 17 25 et 406 pp 21 27 La France agricole 1989 2317 J My Onze nouvelles mol cules Brighton Phytoma 1990 414 pp 24 25 P Ricci L induction des r actions de d fense chez les plantes C R Ac Agric Fr 1989 75 6 pp 65 72 F Severin Cuticule v g tale et p n tration cuticulaire des herbicides de post lev e D fense des v g taux 1987 246 pp 21 24 J Tempe et M Sorin l Apport du g nie g n tique dans le domaine phytosanitaire Phytoma 1989 413 pp 45 51 J Thomzik et R Hain Introduction de la r sistance la m tribuzine dans le colza double z ro C R Ac Agric Fr 1989 75 6 pp 57 61 M Tissut et coll les Pesticides oui ou non Presses universitaires de Grenoble 1979 234 p M Tissut et F Severin Plantes herbicides et d sherbage Asso ciation de coordination technique agricole ACTA 1984 252 p Tableau I Rep res historiques D but du XIX premi re utilisation en France Belgique et 1852 Boussingaul
4. Elles bouclent leur cycle en une ann e Certaines germent en automne passent l hiver l tat de rosette fleurissent au printemps et disparaissent avant l t D autres ne germent au printemps qu apr s avoir subi le froid de l hiver elles fleurissent en t pour mourir au d but de l automne En revanche certaines esp ces plus m ridiona les ont besoin de chaleur elles germent en t avant de dispara tre elles aussi au d but de l automne Enfin il y a le groupe des indiff rentes aux exigences tr s souples qui peuvent germer tout au long de l ann e et m me pr senter plusieurs cycles de g n ration par an Telles sont le p turin annuel la capselle bourse pasteur le s ne on le mouron blanc Les bisannuelles et pluriannuelles Certaines esp ces apr s avoir germ construisent une rosette entrent en repos puis fleurissent et fructifient la seconde ann e Ce sont les bisannuelles comme la carotte D autres fleurissent et persistent d une ann e sur l autre d veloppant ainsi plusieurs cycles successifs pissenlit mauve des for ts Les vivaces Alors que la reproduction des annuelles bisannuel les et pluriannuelles est toujours forte celle des vivaces est presque n gligeable C est l appareil v g tatif qui sous diverses formes bulbe rhizome stolon etc assure la multiplication et la p rennit de l esp ce Le liseron bien connu est une esp ce rhizome particuli remen
5. LES MAUVAISES HERBES OU ADVENTICES Selon la d finition de l Afnor Association fran aise de normalisation une mauvaise herbe est une plante berbac e ou par extension une plante ligneuse qui l endroit o elle se trouve est ind sirable Ainsi une plante usuelle quelle qu elle soit peut devenir mauvaise si tout simplement on ne veut pas d elle dans une culture Pourquoi sont elles l D abord parce qu elles se trouvent dans les sols On estime en effet que les terres cultiv es en contiennent des millions l hectare Il y a donc l une r serve consid rable et cela d autant plus que la long vit de certaines d entre elles peut atteindre plusieurs dizaines d ann es De plus ces plantes sauvages ont la plupart du temps un pouvoir de fructification et de diss mination intense Pensons par exemple aux semen ces de pissenlit transport es par le vent ou aux graines de saule et de peuplier qui envahissent les routes au printemps Enfin leur qualit de plantes sauvages leur conf re une r elle agressivit vis vis des plantes cultiv es agressivit qui se traduit par la concurrence pour la nourriture et par la possibilit de r sistance aux traitements C est donc une lutte incessante entre le cultivateur et la nature Les mauvaises herbes appartiennent de nombreu ses familles botaniques Leur distinction en plusieurs groupes est bas e sur leurs caract res biologiques Les annuelles
6. contraintes cologiques ainsi que l effet perturbant du futur march unique europ en qui entra ne une adapta tion aux rigueurs croissantes des normes cotoxicologiques et des proc dures d homologation en m me temps qu une harmonisation des prix et de la fiscalit on peut craindre que la demande de tous ces produits n en soit affect e Face cette situation les grands groupes se diversi fient en largissant leur champ d action Depuis une dizaine d ann es les firmes de produits chimiques ou agro alimentaires se sont restructur es et ont fait une intrusion forte dans le monde des semences et des biotechnologies v g tales cr ant elles m mes leurs pro pres unit s de recherche La demande en nouvelles vari t s est importante tandis que parall lement leur dur e de vie tend diminuer Il y a donc une stimulation de la recherche fondamentale avec un glissement tr s net vers une privatisation au d triment des pratiques tradition nelles de l agronomie Il en est de m me dans le secteur de la production des aliments pour le b tail avec la fabrication de produits de substitution des c r ales Le chiffre d affaires est valu en France 40 milliards de francs L largissement l Europe et la mondialisation ne pourront que favoriser cette activit L industrie chimique a t largement pr sente jus qu ici dans le monde agricole avec la fourniture d engrais et de produits phytosanitaires fongicid
7. voir la phytotoxicit des mati res actives sur la vigne En effet en raison de leur diversit les esp ces combattre pr sentent des r actions diff rentes selon leur sensibilit au produit De plus on sait que la r p tition de l emploi de produits contre les maladies des plantes et les ravageurs provoque des d s quilibres cologiques qui se traduisent par la pullulation de certaines esp ces ou l apparition de races r sistantes Il en est de m me pour les adventices En effet sur un sol o la concurrence entre esp ces n existe plus les mauvaises herbes trouvent des conditions nouvelles de d veloppement certaines limit es ant rieu rement des milieux particuliers se multiplient consid rablement On constate alors que les esp ces annuelles qui constituaient le fonds commun des adventices des cultures sarcl es disparaissent et sont remplac es par des esp ces bisannuelles puis vivaces ou m me parfois ligneuses Il se produit ainsi une volution de flore un peu comparable celle que l on constate lors du passage de la pelouse la for t lorsque l homme n intervient pas Certaines esp ces chappent aussi l action d un herbicide parce que la plupart du temps le spectre d action du produit n est pas assez tendu On constate par exemple que les ur es substitu es favorisent le gaillet que les phytohormones de synth se en font de m me pour le vulpin Quelquefois c est une erreur de manip
8. de produits phytosanitaires sont nombreuses La classification des mati res actives est bas e sur leur mode d absorption par les plantes et leur utilisation par les agriculteurs Les berbicides de pr lev e Il s agit de produits action pr ventive D pos s sur un sol nu ils agissent sur les lev es de graines en p n trant au niveau des racines Pour que leur action soit efficace il est n cessaire que leur application soit suivie d une pluie en g n ral 30 50 mm ils migrent alors dans les couches superficielles du sol et sont absorb s par les racines des jeunes plantes au fur et mesure de leur germination La solubilit de l herbicide et donc sa persistance ou r manence sa plus ou moins grande vitesse de migration en fonction de la nature du sol argileux ou sableux la teneur de celui ci en mati re organique sont autant de facteurs qui interviennent sur l efficacit du produit En g n ral les herbicides de pr lev e ont peu d action sur les herbes en place en particulier les vivaces En revanche dans des sols filtrants ils peuvent provoquer sur la vigne des sympt mes de toxicit Leur emploi doit donc tre raisonn et tenir compte de la nature du sol et des conditions climatiques Les berbicides de post lev e Ils sont absorb s par les feuilles En raison de ce mode d absorption ils doivent tre appliqu s directement 93 sur des adventices d j d velopp es Leur gros i
9. l apparition d individus r sistants que l on s lectionnera et rajeunira Ce proc d a permis d obtenir quelques r sultats pour le ma s et le tabac mais les essais pour rendre les plantes insensibles au glyphosate se sont pour le moment sold s par des checs La technique du g nie g n tique consiste intro duire dans la culture un g ne correspondant une prot ine qui apportera la r sistance l herbicide Les cultures utilis es sont des protoplastes l introduction du g ne se fait soit directement avec de l ADN nu soit par l interm diaire d une bact rie phytopathog ne R cemment les techniques de fusion de protoplastes ont permis de r aliser l introduction d une r sistance chloroplastique aux herbicides du groupe des triazines dans quelques lign es du colza d hiver Sur le plan commercial un seul produit est disponible Il a t obtenu par les m thodes de s lection conventionnelles La lutte chimique contre les mauvaises herbes ne s est pas encore g n ralis e dans le vignoble fran ais Les raisons en sont diverses qualit des sols climat peu favorable checs r p t s ou insuffisance des r sultats 99 peut tre aussi une certaine appr hension en face de produits chimiques toxiques non seulement pour les plantes et les sols mais galement pour l homme Ce qui est certain c est que l emploi de ces m thodes n cessite de la part de l utilisateur une r elle technicit et q
10. Chimie et agriculture L exemple du vignoble fran ais Jean Grelon e tout temps les agriculteurs se sont efforc s d imaginer des syst mes de production adapt s aux contraintes du milieu et aux possibilit s des hommes et les techniques d abord empiriques ont t progressivement perfectionn es A l av nement de Vere industrielle la chimie a fait une entr e en force dans le monde agricole d abord dans le domaine des engrais puis dans celui des produits phytosanitaires voir tableau I La p riode euphorique des d buts s est bient t effac e devant les co ts de plus en plus lev s de la production agricole au moment o la saturation des march s tirait les prix la baisse Par n cessit les exploitants ont d r apprendre g rer de fa on conome les facteurs de production en constatant que les r sultats obtenus sur le plan financier n taient pas la hauteur des d penses engag es La modification du compor tement des exploitants qui s est traduite par une r duction des achats d engrais et de produits phytosanitaires a eu une incidence sur l industrie chimique en freinant partiellement l innovation Actuellement en ce qui concerne les engrais la consommation europ enne qui est une des premi res du monde 18 6 millions de tonnes sur les 132 consomm s dans le monde en 1986 1987 est en train de plafonner tableaux II III et IV il en est de m me pour celle des produits
11. abour serait on reux en temps On peut pr f rer un d sherbage chimique sur les taches au moyen d un herbicide de contact ou d un herbicide syst mique L efficacit n en reste pas moins al atoire et le co t en sera lev Faire un d sherbage localis une bande de terrain situ e de part et d autre de la ligne de ceps Le milieu de l inter rang continue recevoir les fa ons culturales habituelles La conduite de ce mode de d sherbage n est pas facile contr ler car les mauvaises herbes encore pr sentes sur l inter ligne sont autant d l ments d favorables la propret du rang soit en raison de la possible diss mination des graines et des fruits des annuelles soit en raison de la croissance des rhizomes et stolons des vivaces 94 Faire une non culture totale Cela consiste appliquer des produits herbicides sur toute la surface du sol et supprimer les fa ons culturales Cette technique n cessite au d part une op ration assu rant la mise plat du sol suivie de l pandage d un herbicide persistant action racinaire dont la dose par hectare tient compte de la nature du sol On recommence les ann es suivantes en fonction du r gime des pluies et on intervient au cours de la saison avec des produits de post lev e si c est n cessaire LES LIMITES DU D SHERBAGE L usage mal raisonn des produits phytosanitaires engendre plusieurs difficult s en particulier celle de pr
12. aces sur les plantes vivaces Les associations d herbicides Quel que soit le type d herbicide employ il est rare que la destruction des mauvaises herbes soit compl te Ceci est d soit au mode d action de l herbicide non adapt aux adventices en place soit au spectre d efficacit du produit qui ne couvre pas la totalit des esp ces pr sentes Pour r soudre cette difficult les firmes phytosanitaires proposent des sp cialit s o sont associ s des produits de modes d action diff rents par exemple un herbicide de pr lev e et un herbicide de contact un herbicide anti gramin es et un herbicide antidicotyl dones Dans tous les cas il sera n cessaire de tenir compte des remarques ci dessus concernant la pr sence plus ou moins abondante des mauvaises herbes la nature du sol et les conditions climatiques Les m langes peuvent tre faits par le vigne ron mais il faut en ce cas faire attention l incompatibilit de certaines formulations la possible baisse d efficacit du m lange r alis en raison d une r action chimique ou encore aux erreurs de dosage LA CONDUITE DU D SHERBAGE En pratique devant une vigne d sherber le vigne ron a plusieurs choix possibles Faire un d sherbage temporaire Le vignoble est trait selon les techniques habituelles de labour et de sarclage mais une flore de mauvaises herbes peut s installer localement et abondamment Un passage suppl mentaire de l
13. ant de ne faire qu un seul passage par hectare environ 300 500 litres un ensemble r gulateur et contr leur avec amortisseur de pression et manom tre un distributeur de produit associ une ou deux rampes munies de buses fente ou miroir Les premi res projettent directement le produit sur le sol les secondes le font apr s avoir projet d abord le produit sur une surface polie ACTION HERBICIDE ET R ACTION DES PLANTES fig 4 5 6 7 L application des produits phytosanitaires ne donne pas toujours les r sultats escompt s soit parce que les plantes que l on d sire d truire demeurent en partie en place apr s le traitement soit parce que la culture est elle m me atteinte de phytotoxicit en raison du manque de s lectivit du produit Il faut en effet se rappeler que la plupart des herbicides sont toxiques pour toutes les plan DIURON SIMAZINE A Fig 4 S lectivit d un herbicide en liaison avec sa position dans le sol e berbicide X plante atteinte par l herbicide V semence de grande taille dont la radicule se d veloppe rapidement v semence de petite taille dont la radicule reste dans la zone d herbicide D apr s Tissut et Severin TRIFLURALINE 96 tes et que seuls le mode d emploi et les doses d applica tion permettent la fois la destruction des mauvaises herbes et la protection de la culture C est donc tout le probl me de la s lectivit des produits qu
14. erbage chimique a influ sur le bilan de l exploitation en agissant non seulement sur le prix de revient mais encore sur la disponibilit de la main d uvre et la consommation d nergie Du c t du produit r colt il a permis de meilleurs rendements ainsi qu une am lioration de la qualit du vin le vigneron ayant d sormais davantage de temps pour traiter sa r colte Ajoutons enfin que l aspect esth tique d une vigne propre est pour le producteur comme pour le visiteur consommateur un argument en faveur du r coltant Si pendant plusieurs ann es le d sherbage chimi que a paru une solution facile on s est vite aper u que son utilisation non raisonn e faisait appara tre un certain nombre de difficult s Outre le probl me g n ral de la pollution des sols on constate une volution de la flore avec l extension des plantes vivaces et ligneuses et le d veloppement de ph nom nes de r sistance certaines familles chimiques en particulier les triazines C est pour quoi sans remettre en question la liaison chimie viticul ture de nouvelles techniques de lutte contre les mauvaises herbes sont apparues mettant en uvre un nouveau mode d utilisation des herbicides ou encore une nouvelle fa on culturale Il appartient d sormais au viticulteur de raisonner son d sherbage en choisissant la technique la mieux adapt e la situation de son exploitation et de la mettre en pratique dans les meilleures conditions
15. es insecticides herbicides Elle prend pied maintenant dans le domaine des semences et de l alimentation animale Il lui reste certainement de beaux jours en perspective Bibliographie R Agulhon et coll D sherbage de la vigne Guide pratique Institut technique de la vigne et du vin 1984 156 p ANPP Columa Groupe vigne Protocole d tudes des effets de l enberbement sur la vigne Association nationale pour la protection des plantes Comit fran ais de lutte contre les mauvaises herbes 1990 9 p R Calvet et coll les Herbicides et le sol ACTA 1977 144 p Economie et finances agricoles 1989 239 B Fabre et M Gugliemi L volution des pratiques agricoles et leurs r percussions sur le milieu Point de vue d un conomiste et d un agronome D fense des v g taux 1988 25 pp 3 11 A Fougeroux De nouveaux horizons Phytoma 1989 414 pp 24 25 G Freyssinet R sistance aux herbicides et transfert de g nes Phytoma 1990 415 pp 9 13 G Freyssinet et coll Nouvelles Approches de la r sistance des cultures aux herbicides la r sistance au bromoxynil C R Ac Agric Fr 1989 75 6 pp 49 55 P Gaillardon Les nouveaux herbicides Phytoma 1990 415 8 J Grelon Remarques sur la flore adventice des vignobles de la Loire moyenne r gion de Bourgueil Chinon Saumur Bull Soc Et Sci de l Anjou 1989 13 pp 171 178 100 J Grelon et J CI Lepine
16. i le souhaitent de pouvoir lutter autrement contre les mauvaises herbes CONCLUSION Au terme de cette tude consacr e une mise au point sur les m thodes et les perspectives de la lutte chimique contre les mauvaises herbes dans le vignoble fran ais un certain pessimisme pourrait se d gager face un ventuel recul de l emploi de la chimie non seulement dans le domaine sp cifique de la lutte phytosanitaire mais sans doute aussi dans le domaine des engrais En effet le regard que l on peut jeter sur l volution des ventes de produits phytosanitaires en France dans les ann es r centes n incite pas l optimisme Il en est de m me pour la fabrication des engrais Selon J CI Achille pr sident de la F d ration nationale de l industrie des engrais en France la consommation tous produits con fondus plafonne depuis plusieurs ann es autour de quinze millions de tonnes Si la consommation de l azote progresse celle des phosphates continue de baisser tandis que la demande en potasse reste stable De plus bien que toutes les soci t s travaillent dans le domaine de la synth se chimique pour mettre au point de nouvelles mol cules on constate que parall lement la Chemin de roulement dans un vignoble pour le passage des engins CI J Grelon plupart des acteurs se sont engag s dans des programmes de recherche en biotechnologies et plus particuli rement dans celui des transferts de g nes Si on ajoute les
17. i se trouve ainsi pos l id al atteindre tant que toutes les plantes ind sirables soient d truites mais surtout pas celles que l on veut prot ger La s lectivit d un herbicide par rapport une plante peut s exercer d abord en fonction de la position de celle ci dans le sol Un herbicide peu soluble dans l eau tels la simazine ou le diuron ou fortement retenu en surface par les collo des du sol telle la trifluarine naura d action que sur les plantes enracinement superficiel Les graines de petite taille dont la radicule demeure en contact suffisam ment longtemps avec le produit seront galement d trui tes Inversement les produits plus solubles migrent en profondeur et peuventatteindre les plantes enracinement profond On parle ici de s lectivit de position La s lectivit de l herbicide peut s exercer aussi en fonction des caract ristiques morphologiques de la plante La position de la feuille dans l espace la surface foliaire la pr sence d une cuticule plus ou moins paisse la pilosit sont autant de facteurs qui agissent sur la r tention et la p n tration du produit En g n ral les feuilles de gramin es sont peu mouillables les plantes jeunes ontune cuticule peu paisse une feuille glabre retient tr s peu le produit une feuille forte pilosit le retient beaucoup mieux mais la p n tration est faible Enfin il faut tenir compte de l humidit atmosph rique un temps cha
18. le sponta n e s installer dans l entre rang o elle est fauch e r guli rement Enfin les sols des vignes du midi sont griff s superficiellement la non culture int grale ne pouvant tre pratiqu e en raison de la s cheresse On constate donc une grande vari t de situations et de r ponses aux probl mes pos s Le d sherbage chimi que du vignoble fran ais reste finalement une op ration tr s complexe et aujourd hui encore assez mal ma tris e L APPLICATION DES HERBICIDES Traiter une vigne contre les mauvaises herbes est une op ration toute diff rente de celle qui consiste la prot ger contre les maladies ou les insectes En effet il s agit ici de recouvrir le sol dun produit toxique contre certaines plantes tout en prot geant la v g tation en place il faut donc viter les pulv risations g n ratrices d em bruns Pour cela le mat riel devra la fois couvrir la totalit de la surface d sherber produire des gouttes suffisamment grosses et les projeter sur le sol une faible pression En dehors des sp cialit s qui se pr sentent sous la forme de granul s ce qui est g n ralement le cas pour les produits de pr lev e qui sont ainsi directement r pandus sur le sol les herbicides sont propos s sous forme de poudre ou de bouillie qu il faut diluer au moment de l emploi Les diff rents mod les de pulv risateurs compor tent toujours une cuve d assez grandes dimensions permett
19. lui est recommand galement de faire une rotation de produits Dans les r gions o la non culture est pratiqu e la tendance actuelle est au fractionnement des doses avec deux ou trois applications g n ralement en f vrier puis en mai juin On surveille alors l apparition des dicotyl dones r sistantes et pour certaines esp ces telles le liseron on ne traitera qu apr s leur complet d veloppement Le programme quel qu il soit doit tre adapt chaque ann e et tenir compte de la situation particuli re des r gions Ainsi en Champagne le d sherbage par la non cul ture est pratiqu peu pr s partout de m me en Anjou et en Touraine o 90 des vignes re oivent des herbici des En g n ral cette application se fait du printemps l automne Les autres vignerons utilisent encore les tech niques traditionnelles mais certains 2 tentent une nouvelle m thode celle de l enherbement permanent 95 Dans ce proc d seul le rang est d sherb le reste du vignoble est ensemenc en gramin es f tuque ou ray grass ou en l gumineuses tr fle ce qui permet de lutter contre l rosion et la d gradation des sols par le passage des engins Le vignoble d Alsace utilise un peu toutes ces m thodes de m me celui de Bourgogne Les vignerons bordelais du M doc et des Graves emploient uniquement les techniques d autrefois ceux de l Entre deux mers d sherbent le rang laissant la v g tation naturel
20. nconv nient est que la plupart d entre eux ne sont pas s lectifs de la vigne Il est donc n cessaire de prendre des pr cautions pour viter les projections du produit soit directement sur le feuillage soit indirectement par les embruns On en distingue deux cat gories ceux qui ont une action uniquement de contact et qu on appelle encore d fanants et ceux qui ont en plus une action syst mique Les premiers d truisent de fa on rapide tout ce qui est herbac mais leur action est temporaire et les r serves de Fig 1 Types d herbicides Fig 2 P riodes d intervention d apr s Agulhon et coll Fig 3 Voies de p n tration et de transport des herbicides chez les plantes sup rieu res d apr s Tissut et Severin 1984 1 P n tration par les racines et transport par les vaisseaux du bois 2 P n tration par les feuilles contact et transport par les vaisseaux du liber 3 Action de contact uniquement la plante permettent souvent une reprise de la v g tation C est pourquoi leur meilleure utilisation est en d but d apparition des mauvaises herbes La seconde cat gorie concerne des herbicides qui apr s avoir p n tr dans la plante au niveau des feuilles sont v hicul s dans la racine et dans la tige au moyen du syst me vasculaire Tous les organes sont donc susceptibles d tre atteints Les herbici des dits syst miques ont donc une action plus compl te en particulier ils sont effic
21. organes les plus loign s Toutefois la r gle n est pas g n rale et un bon nombre de produits syst miques efficaces sur certaines esp ces ne le sont pas sur d autres Ceci introduit la notion de d toxification et de r sistance de la plante aux herbicides Les herbicides sont des produits toxiques Or pour la survie de l cosyst me agraire il est indispensable que leur toxicit disparaisse En g n ral les sols contiennent toute une flore et une faune de microrganismes qui assurent cette d gradation jusqu au CO H O N NO Il en est de m me chez les plantes qui par divers proc d s peuvent rendre les herbicides partiellement ou totalement inefficaces Ce peut tre par la localisation et l accumulation en des sites inactifs comme les cellules s cr trices par la fixation sur une autre mol cule g n ralement un sucre ou un acide amin avec formation d un complexe non toxique enfin par la d gradation partielle ou totale par voie enzymatique ou non On conna t actuellement de telles d toxifications pour la simazine le 2 4 D et l aminotriazole On entend souvent parler de plantes r sistantes aux traitements En r alit la notion de r sistance s applique une esp ce ou une population d individus ayant acquis par s lection une capacit d insensibilit l action d une mol cule toxique Le ph nom ne est donc diff rent de celui qui a t voqu pr c demment dans le cas de la d to
22. t cr e Nantes la premi re station de Angleterre de phosphates d origine organique os et de cen recherche agronomique dres de v g taux pour am liorer la qualit des sols 1872 utilisation de l arsenic pour lutter contre le doryphore Vers 1830 Lawes met en vidence sur sa propri t de Rothamsed en Angleterre l action fertilisante des phosphates min raux 1875 Deherain cr e le champ d exp riences de la station agronomique de Paris Grignon 1885 la bouillie bordelaise 1940 le Suisse M ller d couvre les propri t s du DDT 1946 cr ation de l Institut national de la recherche agronomique 1840 Liebig chimiste allemand imagine la fabrication des superbhosphates 1840 les premi res cargaisons de guano du P rou et de nitrates du Chili arrivent en France 1843 premi re utilisation du soufre pour la protection du vignoble Tableau II Consommation d engrais en 1985 1986 en millions de tonnes d l ments fertilisants Azote _ Anhydride phosphorique Oxyde de potassium source FAO Tableau III volution de la consommation mondiale de pesticides en millions de dollars Ann es 5 Herbicides Fongicides A BM 410 BB 220 iwo o AA n Tableau IV volution de la structure des ventes phytosanitaires en France Tableau IV bis volution de la structure des ventes phytosanitaires en France par type de produits en millions de francs source UIPP
23. t envahis sante Les semi ligneuses et ligneuses La disparition du d sherbage m canique a fait que les ronces les lianes du genre cl matite ou garance ont envahi les vignes Il n est pas rare de voir dans certains vignobles de jeunes arbres ch nes ailanthes etc Ainsi se succ dent dans l ann e des esp ces de diff rents groupes qui vont donner au vignoble une physionomie saisonni re En g n ral au printemps domi nent les annuelles puis celles ci disparaissent devant les SYSTEMIQUE Migration importante DE CONTACT Migration faible ABSORPTION RADICULAIRE ABSORPTION FOLIAIRE HERBICIDE DE PRE LEVEE HERBICIDES DE POST LEVEE PUS INTERVENTIONS DE PRE LEVEE INTERVENTIONS DE POST LEVEE D but floraison Plante feuill e STADE ADVENTICE Jeune plante Cotyl dons 2 feuilles Graine PERIODES D INTERVENTION EN FONCTION DU MODE D ABSORPTION transpiration vaisseaux du bois aisseaux du liber vivaces qui en t occupent le sol enfin au d but de l automne apparaissent les annuelles d hiver tandis que et l tout particuli rement autour des pieds de vigne les lianes et semi ligneuses prennent si l on ny prend pas garde de plus en plus d extension LA LUTTE CHIMIQUE fig 1 2 3 Face cette situation le vigneron qui d sire utiliser la lutte chimique n a que l embarras du choix car les sp cialit s commerciales propos es par les diff rentes firmes
24. tant rapide ment d grad s dans le sol S il tait possible de transf rer la r sistance naturelle l atrazine une plante cultiv e ou de lui faire acqu rir une r sistance au glyphosate on aurait du m me coup r solu un bon nombre de probl mes de d sherbage Les techniques de biotechnologie permettent de tels transferts Actuellement il existe plusieurs m thodes pour introduire une r sistance dans une plante La s lection conventionnelle consiste croiser une esp ce r sistante l herbicide avec une esp ce cultiv e Ce proc d classique est limit par la n cessit de disposer d une plante r sistante susceptible de r aliser ce croise ment Il faut ensuite s lectionner les hybrides C est une technique longue La fusion de protoplastes cellules v g tales d pour vues de paroi vite les contraintes de la reproduction sexu e G n ralement on op re la fusion en utilisant des chocs lectriques Les cellules hybrides ou cybrides sont ensuite r g n r es par culture in vitro puis s lectionn es Ici encore il faut disposer d une plante r sistante dont les protoplastes peuvent tre fusionn s facilement avec ceux de la plante cultiv e Les cultures in vitro de tissus de plantes permettent d abord d obtenir de nombreux individus que l on peut ensuite soumettre diff rents stress traitements mutag nes mise en contact progressive avec l herbicide etc On peut ainsi provoquer
25. ture contre les mauvaises herbes fait appel nous l avons vu la notion de s lectivit l id al tant que pour une culture donn e un herbicide d truise toutes les mauvaises herbes pr sentes ou potentielles et en m me temps soit s lectif de l esp ce cultiv e Une des voies de recherche consiste trouver de nouveaux herbicides s lectifs en les testant au laboratoire sur les adventices et sur les esp ces prot ger On r alise ainsi un criblage diff rentiel pouvant faire appara tre des r sistances naturelles au produit test C est ce proc d qui a permis de d couvrir la plupart des mol cules et qui est toujours utilis Il faut cependant remarquer que c est une m thode empirique aux rendements faibles et aux r sul tats al atoires La recherche s oriente actuellement vers l obtention de nouvelles mol cules pouvant tre utilis es faible dose sur des cibles biochimiques bien pr cises par exemple une enzyme responsable de la synth se du carot ne Une autre voie de recherche semble tr s promet teuse celle qui fait appel aux biotechnologies et en particulier au g nie g n tique On a dit ci dessus que la r sistance naturelle de certaines esp ces l atrazine tait li e la pr sence d un g ne localis sur l ADN des chloroplastes Par ailleurs un certain nombre d herbicides par exemple le glyphosate ont une tr s grande efficacit sur la plupart des mauvaises herbes tout en
26. ud et METRIBUZINE MONOLINURON BENSULIDE C Fig 5 6 7 Herbicide et morphologie foliaire d apr s Severin 1987 Ilable i blement mou i 3 illable tyl done fortement mou ICO d 97 humide favorise la p n tration parce que la couche cireuse de cutine normalement imperm able se gonfle et peut ainsi favoriser les changes d eau travers la paroi cellulaire La s lectivit de l herbicide peut enfin s exercer en fonction des caract ristiques physiologiques de la plante Nous avons vu ci dessus que l utilisation des herbicides favorisait le maintien d esp ces bisannuelles et vivaces au d triment des esp ces annuelles plus sensibles Ceci est d la pr sence de r serves souvent localis es dans un syst me racinaire tr s d velopp qui favorise la reprise de la plante Il existe donc une large s lectivit entre les annuelles et les autres D truire les bisannuelles et vivaces suppose que l herbicide puisse tre transport par les vaisseaux jusque dans les parties souterraines Or on sait que certains herbicides sont tr s peu transport s ce sont les herbicides de contact qui tuent les cellules au seul point d application Utilisables contre les annuelles ils sont peu efficaces sur les esp ces r serves importantes La recherche s est appliqu e la r alisation de produits syst miques qui circulent dans les vaisseaux du liber et peuvent ainsi atteindre les
27. ue la lutte chimique bien conduite n a aucun effet n faste sur la qualit et la quantit du produit r colt On peut souhaiter une am lioration de la sp cificit des mati res actives et une plus grande efficacit de leur spectre d action ce qui permettra de diminuer les doses et de traiter moins en traitant mieux Des m thodes plus biologiques et plus cologiques que chimiques commencent tre utilis es en particulier l enherbement permanent Il peut tre en effet tentant de remplacer la technique de la non culture par une couver ture permanente ou temporaire de gramin es ou de l gumineuses sur tout ou partie de la surface cultiv e Les effets se situent au niveau des sols et de la vigne Au niveau des sols on constate une diminution de l rosion et une meilleure stabilit au passage des engins une am lioration de leur qualit par augmentation de la teneur en mati re organique En revanche les gel es printani res sont plus nombreuses En ce qui concerne la vigne on a constat une baisse de vigueur et une diminution des rendements ceci en raison de la concur rence pour l alimentation en eau Actuellement un protocole exp rimental a t mis en place par le groupe vigne ANPP Columa pour tudier les effets de l enherbement sur la vigne C est une preuve de l int r t que ce proc d suscite A d faut de la solution de demain pour tous cette technique permettra aux nombreux viticulteurs qu
28. ulation qui a entra n un mauvais positionnement de l herbicide par rapport l adventice que l on veut liminer On la retrouve intacte apr s le passage Une pluie trop faible ou un soleil trop ardent peuvent rendre certains produits inefficaces Enfin depuis plusieurs ann es sont apparus des ph nom nes de r sistance aux herbicides Ils ont pour cause les caract res g n tiques des esp ces Il peut s agir soit dune s lection naturelle au sein dune population soit d une mutation qui rend la plante insensible au traitement Le premier cas connu de r sistance a t signal aux tats Unis en 1970 il s agissait d une population de s ne on Depuis ce nombre n a fait gu augmenter si bien qu actuel lement on conna t une cinquantaine d esp ces r sistantes dans le monde dont une vingtaine en France Un vignoble envahi par les adventices CI J Grelon ci contre UNE SOLUTION LE PROGRAMME DE D SHERBAGE Face cette strat gie adaptative des plantes le vi gneron doit raisonner son d sherbage c est dire tudier un programme d action qui tiendra compte de la nature du sol du climat de la r gion de l ge du vignoble les jeunes plants sont plus sensibles aux produits ainsi que des adventices pr sentes ce qui suppose de sa part une bonne connaissance de la flore locale et des produits employ s surtout lorsque ceux ci sont des m langes d herbicides de pr et de post lev e Il
29. xification Ici en effet la mol cule toxique n est pas d grad e et se retrouve donc intacte dans les organes une dose suffisante pour en provoquer la destruction Les hypoth ses quant l explication de cette insensibilit font intervenir soit la fixation de la mol cule toxique sur certains sites inactifs soit une modification de la prot ine cible qui emp che la fixation de la mati re active En bref la cl ne s adapte plus la serrure Le cas de certaines esp ces de ch nopodes r sistants aux triazines et en particulier l atrazine est un exemple actuellement bien connu L atrazine bloque la photosynth se en stoppant le transport des lectrons par les quinones des 98 chloroplastes et ceci en se fixant sur un site prot ique bien pr cis C est une l g re modification de la structure de cette prot ine qui emp che la fixation de la mati re active On parle de r sistance chloroplastique Cette r sistance peut tre d cel e par de nombreuses m thodes en particulier par l tude de la fluorescence des parties chlorophylliennes la fluorescence devenant tr s forte en cas de blocage La r sistance chloroplastique concerne plusieurs esp ces amarante s ne on ch nopode morelle p turin le g ne dominant serait port par l ADN chloroplastique Il s agirait donc d une transmission h r dit cytoplasmique et non nucl aire QUELLES PERSPECTIVES Prot ger de mani re efficace une cul
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