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Mémoire Recto-verso

1. S adMiSSions 2 en M AR Re A nn nn 45 5 2 Le projet p dagogique et ducatif sen 52 5 3 Collaboration entre professionnels is 64 5 4 Collaboration entre professionnels et parents 67 5 5 Entretien avec un l ve Matas enr 70 5 6 Exp rience v CUE inner 73 6 Principes encourageant le respect des r gles et des proc dures rrrrerrr 79 7 Fondements d une intervention 82 8 Syntes Eein a aer Un Sa Nana tt a ri 84 9 Conclusio h nn ae a a e O A N a a a adana d 86 R f rences bibliographiques 90 Liste des tableaux et figure ne nn einen nidad en tanani ae 93 Bibliographie etant Annee ententes 93 10 ANDEXES nn Se o daei a aaa nt cn tite stade 94 10 1 Les moyens d intervention en classe 94 10 2 Quelles interventions selon le type de trouble du comportement 96 10 3 Faux buts et interventions efficaces 102 10 4 Lesniveauxdint rventjoN sunsiste a nn n e ete 103 10 5 Les clauses de confidentialit 106 10 6 Entretiens enseignante et ducateur sp cialis s de la Ferme 107 10 7 Entretien propri taire de la Ferme een 10 8 Entretien enseignante ayant plac un l ve la Ferme 10 9 Entretien enseignante ayant accueilli un l ve Matas 10 10 Entretien El ve Matas sssnnnnnnnnnnnnnnnnnnennennneennnss Remee O S Rene nec ani nes ANNAT 114 R S mM 58 ne TR en RE El A e de te 115 1 Introduction 1 1 Le contexte A l heure actuelle
2. 11 Les l ves rejet s par leurs pairs ls manquent d habilet s sociales Ils font souvent l objet de moqueries Ils sont forc s de jouer ou de travailler seuls Ils cherchent interagir avec leurs pairs mais sont rejet s par eux 12 Les l ves timides ou retir s Ils ne r agissent pas bien aux autres Ils vitent les interactions Ils ne d rangent personne Ils sont pos s s rieux Ils ne prennent pas d initiatives ne se portent pas volontaires Ils veillent ne pas attirer l attention Quant ces deux derni res cat gories elles portent sur les interactions sociales des l ves difficiles Suite la lecture de ces descriptions comportementales je tiens pr ciser un point qui me semble essentiel ce n est pas l l ve qui est difficile en tant qu tre humain mais ce sont les comportements qu ils manifestent qui le sont Richoz 2009 Je pense qu il est important d en avoir connaissance pour ne pas d nigrer la personne et porter un jugement sur ses actes et non sur cette derni re En cons quence lors de punitions il ne s agit pas de sanctionner l l ve mais ce qu il a fait Il est galement indispensable de prendre conscience du fait que chaque individu est diff rent et a des comportements divers Ainsi cette typologie ne repr sente donc pas tous les enfants D s lors il y a autant de types que d individus Adler 2002 p 29
3. Pour elle si a s arr te au milieu a ne sert rien C est donc pour viter ce type d exp rience relativement difficile pour l enseignante pour l l ve et probablement pour la famille qu il importe que cette derni re collabore avec la Ferme et ceci durant toute la d marche Mais il ne faut pas omettre le fait que parfois les parents ont d autres difficult s que celles li es la coop ration avec l cole et sa compr hension La Ferme est alors galement l pour les soutenir et d velopper des solutions avec eux Ainsi donc pour que les parents et l cole puissent collaborer de fa on harmonieuse la Ferme doit faire le lien entre ces deux parties Et pour ce faire une coop ration entre elle et les parents est indispensable Car tout comme l l ve peut tre en conflit de loyaut l cole il peut comme je l ai d j indiqu galement l tre la Ferme si les parents n adh rent pas la d marche Dans de telles circonstances l l ve ne peut tre productif la Ferme tout comme le temps pr c dent la Ferme il ne l a pas t l cole Pour les deux enseignantes interrog es j ai l impression que la Ferme a r ussi cr er un lien l cole et les parents ou tout du moins le garder Puisque selon ces derni res la collaboration a toujours t tr s bonne avec les parents de leur l ve Matas Et bien que l
4. eux plusieurs facteurs de risque mis en lien avec la pr sence de violence Toutefois mon int r t ne s arr tera que sur les trois types de facteurs soci taux ayant une influence sur les comportements de certains enfants Ceci en raison du fait qu ils sont souvent n glig s car faisant partie int grante de notre univers collectif ces facteurs sont parfois banalis s malgr leurs effets indirects sur les jeunes p 62 Le premier type de facteurs de risque est en lien avec l immigration les r les sociaux qui changent et l volution des technologies En effet il semblerait que les modifications engendr es par le d veloppement de ces l ments influencent l apparition de conduites violentes chez certains jeunes Le second type de facteurs concerne les revenus et statuts sociaux in gaux D ailleurs la relation entre la violence et la pauvret a notamment t confirm e Messner 1998 cit par Mass et al 2006 Le troisi me type regroupe les influences culturelles telles que les valeurs les croyances et les id ologies Ces derni res apparaissent comme tant pr pos es encourager ou amoindrir l expression de la violence A l heure actuelle je suis d avis que les enfants sont touch s de plus en plus t t par ces facteurs En effet ils sont toujours plus jeunes d couvrir des choses qui ne devraient peut tre pas les concerner leur ge et subir leur influence positive ou n gative t
5. 12 Rapport de la commission charg e d examiner l objet suivant Expos des motifs et projet de loi modifiant la loi sur la protection des mineurs du 4 mai 2004 p 2 Consult en f vrier 2010 dans http www vd ch D s lors le service de protection de la jeunesse SPJ a mis en place un projet de pr vention secondaire consistant mandater et subventionner diff rents organismes proposant un conseil un accompagnement voire une prise en charge des familles confront es des v nements ou des circonstances externes ou internes pouvant fragiliser leur situation leur quilibre familial et entraver leur capacit ducative Les Matas sont un des dispositifs de pr vention secondaire d velopp par le SPJ En effet il existe deux autres programmes du m me type L un appel Astrame s occupe des probl mes en lien avec un deuil ou une s paration difficile L autre pr nomm Histoire de parents propose un appui ducatif aux parents au travers de l aide d ducateurs Il existe galement des programmes de pr vention primaire pour la petite enfance consistant en des conseils en p rinatalit dans toutes les maternit s du canton de Vaud des visites par des infirmi res sp cialis es dans la petite enfance pour le premier enfant des lieux d accueil pour les parents et les enfants ainsi que diverses documentations Pour situer le contexte dans lequel les Matas ont t mis
6. il devait aussi s attendre des chutes des choses impr vues tout au long de son existence Et que finalement il ne pourrait pas tout contr ler et cela il devra l accepter Il faut donc se rendre l vidence quoi que l Homme entreprenne le risque z ro n existe pas La vie est ainsi faite de bons et de mauvais v nements auxquels personne n est jamais totalement pr par Mais en tre conscient et s y attendre peut mon avis aider mieux y faire face 6 Principes encourageant le respect des r gles et des proc dures Tous les hommes peuvent cro tre tous les hommes peuvent apprendre M me les l ves difficiles peuvent changer Pour qu ils changent je dois mettre en uvre les d marches n cessaires Pour faire cela je dois changer moi m me E M Aperte J ai parl jusqu pr sent des possibles d marches mettre en place hors de sa classe ceci afin d aider au mieux les l ves difficiles Il importe pour moi maintenant de traiter de celles pouvant pr venir certains comportements inad quats engendrant alors des difficult s au sein de la classe Il est donc question dans les pages qui suivent de pr venir plut t que de gu rir D apr s certaines auteurs Collis amp Dalton 1990 Comeau Groupil amp Lavigne 1983 Good amp Brophy 1990 Harwell 1989 Kameenui amp Darch 1995 Kounin 1970 Nault 1994 Slavin 1988 Stronge 2002 cit par
7. je ne m attarderai pas trop sur le sujet Enfin il semblerait que l alimentation ait une incidence sur ce trouble il faudrait donc que cette derni re soit bien quilibr e Je pense que cela est bon savoir tant pour les parents que pour le personnel des cantines mises disposition des enfants dans certaines r gions Interventions pour un TOP trouble oppositionnel avec provocation Pour travailler avec un l ve ayant un trouble oppositionnel avec provocation l enseignant doit chercher l quilibre entre la flexibilit la fermet et l impartialit Il est important de faire preuve de respect envers l l ve et de s adresser lui en priv en ce qui concerne ses comportements Cette remarque comme nous l avons d j vue est valable pour tous les l ves Lors d une intervention aupr s d un l ve atteint d un TOP l enseignant vitera de crier de se situer trop pr s de lui d accepter les conflits en public d lever le ton si l l ve le fait d avoir des gestes ou expressions agressifs ou encore de mentionner des incidents plus anciens n ayant aucun lien avec ce qui est en train de se produire En revanche pour que l intervention soit fructueuse l enseignant laissera l l ve la possibilit de s exprimer En effet l l ve ayant un TOP veut tre entendu et a besoin de se d charger des probl mes qui lui tiennent c ur Il importe d s lors de leur don
8. que peut elle faire mettre en place en son sein selon vous Collaboration avec les familles 21 Quelle collaboration avez vous avec les parents 22 Quel suivi avez vous de l l ve une fois parti de votre classe 23 Quel bilan faites vous de votre participation cette exp rience Quels en ont t les apports 10 10 Entretien El ve Matas Questions par th matique Parle moi de La Ferme Tu sais pourquoi tu viens la Ferme Tu arriverais m expliquer Tu peux me raconter comment se passe une journ e la Ferme pour toi 3 Aimes tu venir la Ferme Pourquoi Tu as toujours aim Comment c tait au d but pour toi 4 Qu est ce que tu pr f res faire dans cet endroit 5 Qu est ce que tu aimes moins dans la Ferme Pourquoi 6 Quelles sont les r gles dans la Ferme 7 Lesquelles sont faciles respecter lesquelles sont plus difficiles respecter pour toi Pourquoi 8 Comment tu te sentiras quand tu devras quitter la Ferme Pourquoi Qu est ce que tu as appris en venant la Ferme L cole 10 Comment c est l cole pour toi maintenant Comment a se passe 11 Racontes tu tes camarades ou ton enseignant ce qu il se passe la Ferme Pourquoi 12 Te manque t il quelque chose quand tu es la Ferme si oui quoi Comment te sens tu quand tu retournes l cole Est ce qu il y a quelque chose de chang en quoi R actions attitud
9. un enfant qui s agite l cole c est un enfant qui a quelque chose dire qui a des soucis d ordre relationnel familial ou scolaire Et que la personne la mieux form e pour pouvoir mettre en mot des agissements est un ducateur La mission de ce dernier est donc de donner la parole aux enfants au travers des supports cr s toutes activit s la Ferme Le rapport non verbal l animal est l un des supports qui lib re la parole comme nous le verrons par la suite Les trajets peuvent galement tre un moment d expression car on n est pas face face c est plus facile de sortir les choses Mais finalement d apr s le propri taire de la Ferme a peut arriver n importe quand au moment o on ne s y attend pas C est quelque chose qui est difficile d crire mais l une des grandes forces de la Ferme c est ce milieu qui est tr s tr s int ressant au niveau motionnel Il fait ressortir plein de choses chez les enfants Et d apr s l ducateur c est le fait de se calmer au contact des animaux qui permettrait une ouverture des vannes laissant alors place un moment d expression Le fait de laisser les enfants s exprimer est un des aspects qui va leur permettre de retrouver le go t d apprendre En effet un enfant dont la t te est remplie de soucis ne peut entrer dans les apprentissages La mission principale de l ducateur est al
10. un soutien peut tre plus sp cifique l l ve afin de pouvoir l aider au mieux Ils doivent alors laisser une partie de la rel ve des personnes ayant d autres moyens sans pour autant abandonner l l ve En effet avec un Matas l l ve a la possibilit de rester en classe au moins un jour par semaine au d part Mais c est galement en raison du plus grand recul dont la Ferme de D moret tait dot e de l ge des l ves accueillis qui correspond ma formation 2 2 de mon int r t pour la relation entre l homme et l animal ainsi que de la proximit du lieu que mon choix s est port sur ce Matas ayant ses structures dans une Ferme 1 3 Les questions de recherche Personne ne s engage dans une recherche sans avoir des questions en suspens dans un coin de sa t te D ailleurs sans questions un m moire professionnel n aurait pas lieu d tre La toute premi re question qui me vient l esprit quand j entends le mot Matas est de savoir ce que signifie ce sigle Puis je me demande qui se cache derri re ces l ves d peints comme tant difficiles quelles sont les causes possibles pouvant expliquer leurs comportements Ce Matas n tant pas anodin par le fait qu il se situe dans une ferme et donc au milieu des animaux mes interrogations sont alors de savoir qui ils sont et surtout de conna tre l apport de ces derniers pour les enfants les c toyant Cet espace n
11. un trouble du comportement diagnostiqu ou non j ai effectu des recherches concernant les interventions pouvant tre mises en uvre en classe El ves difficiles Matas la Ferme Interventions Trouble du comportement R insertion Collaboration
12. y sont fait du bien c tait en m me temps dans quelque chose qui faisait souffrir l cole Et m me si tous affirment qu ils reviendront rares sont ceux qui le font En effet chaque enfant aspire redevenir un l ve comme les autres et a conscience qu il avait un probl me par rapport aux autres Et s il l a r solu il ne veut pas revenir dessus Souvent quand les intervenants sentent que les enfants vont mieux pratiquement en m me temps ils demandent plus de jours d cole Les enfants montrent ainsi une certaine conformit ils savent o est leur place l gitime et d montrent qu ils consid rent leur s jour la Ferme comme transitoire C est sans doute une des raisons qui fait que le m canisme d exclusion temporaire g n re un processus de retour La localisation du lieu fait donc partie int grante des l ments d efficacit du fonctionnement de la Ferme de D moret 5 3 Collaboration entre professionnels L importance de la collaboration entre les intervenants ayant t passablement mise en avant dans le chapitre pr c dent je ne vais donc pas m attarder sur cette derni re Dans ce chapitre ci je vais plut t aborder la coop ration entre les intervenants et les enseignants concern s par l enfant En effet si au sein de la Ferme les intervenants ont pris conscience qu il valait mieux travailler ensemble pour tre productifs le fait est que l
13. 10 L l ve re oit de l attention de la part de ses pairs Comme pour l enseignant l attention des camarades peut suffire entretenir un comportement 11 L l ve est puni dans le but de faire stopper ses comportements La seule vis e de cette solution est de faire s arr ter l attitude perturbatrice le plus vite possible Cependant cette mani re de proc der n apprend rien l l ve et elle lui donne plut t l attention recherch e au travers de son comportement En outre les punitions n ont souvent aucune logique avec l acte commis Ces strat gies de gestion de classe ne sont donc pas ducatives Pour chacune de ces possibilit s l enseignant peut avoir de l emprise contrairement aux causes externes l cole Il faut donc d abord s interroger sur ces divers probl mes auxquels l enseignant peut confronter inconsciemment l l ve en classe et essayer d y rem dier de mani re consciente Il ne faut ainsi pas toujours aller la recherche de causes externes mais prendre du recul sur ce qu il se passe en classe car l enseignant a les moyens d intervenir sur l environnement de cette derni re Il importe galement que l enseignant n ait pas d attitudes m prisantes ou d valorisantes face ses l ves Car 1l est certain que ce genre de conduites ne peut qu amener une r volte de la part de ces derniers Un enseignant doit faire preuve de sens thique
14. 3 3 La violence Dans une id e de ne pas mettre tout et n importe quoi sous le terme violence je me permets d introduire un court chapitre sur ce sujet Afin d avoir une meilleure id e de ce qu est la violence voici une d finition de Roy et Boivin 1988 cit s par Mass Desbiens amp Lanaris 2006 La violence est l usage d un pouvoir physique psychologique moral ou social de fa on ouverte ou camoufl e spontan e ou d lib r e motiv e ou non par un individu un groupe ou une collectivit via ses comportements ou ses structures qui a pour effet de contraindre ou de d truire partiellement ou totalement par des moyens physiques psychologiques moraux ou sociaux un objet biens mat riels personnes symboles afin d assurer la r ponse un besoin l gitime ou de r agir ce besoin non combl p 54 Cette d finition met donc en avant le fait que l institution et la collectivit sont des facteurs de risques de violence Ainsi une situation de violence est le r sultat d un conflit qui met en cause deux individus mais aussi plusieurs autres l ments contextuels Mass et al 2006 p 54 La famille ou l cole sont alors susceptibles de participer l exacerbation de la violence chez un enfant Ceci au travers de leur milieu social camarades amis fr res et s urs de leurs modalit s d existence et du fonctionnement des adultes Cependant d finir la violenc
15. ciser ses attentes vis vis de l l ve et cela plusieurs fois jusqu l obtention du r sultat vis Durant cette phase r p titive il ne faudrait pas engager de discussion avec l l ve bien que cela ne soit pas toujours ais 4 L int r t pour les comportements adapt s La plupart du temps l enseignant s attarde sur les comportements inappropri s or il est important pour les l ves d tre f licit s dans leurs efforts fournis pour agir de mani re conforme Ces compliments vont montrer concr tement aux l ves ce que l enseignant attend d eux D s le moment o une attention est pr t e un comportement ce dernier devient plus habituel ou se maintient En ce qui concerne ces f licitations l enseignant doit les faire sur des comportements et non sur la personne 5 La distribution s lective de l attention L enseignant donne de l attention aux comportements appropri s et ne prend pas en consid ration ceux qui ne le sont pas comme les attitudes qui sont utilis es pour tester l enseignant Mais attention cela ne signifie en aucun cas qu il ignore l l ve Ce dernier doit malgr un reproche quant ses comportements savoir que l enseignant le respecte et qu il lui donne de la valeur en tant qu tre humain Ce n est donc pas la personne qui est ignor e mais bien son comportement non conforme ce qui est attendu en classe Cependant lorsque des comportements
16. cle surestime la jeunesse En cons quence beaucoup d adultes ont d s lors tendance se reconna tre dans les adolescents et agir d gal gal avec eux une p riode o les jeunes ont besoin de pouvoir se r f rer un adulte dont l autorit leur permettra de se construire Tony Anatrella 1991 cit par Auger amp Boucharlat 2004 psychanalyste affirme d ailleurs que ce ne sont pas les jeunes qui ont chang mais d abord les adultes qui ont modifi le contenu psychologique de la relation ducative le processus d identification a t invers ce sont les adultes qui essaient de s identifier aux adolescents et aux enfants et non l inverse p 20 Pour Richoz 2009 ces changements sont en rapport avec l volution des liens familiaux durant le 20 si cle En effet la place de l enfant au sein de la famille a passablement chang suite certains v nements tels que mai 68 la D claration des droits de l enfant de 1989 et la l gislation de l avortement en 1967 En outre durant les ann es 50 l enfant n tait pas vraiment voulu et comme la mortalit tait plut t lev e les parents taient affectivement moins attach s leurs enfants p 95 Mais quand la contraception est apparue l enfant est alors devenu de plus en plus d sir par les parents et peu peu le centre de la famille un bien extr mement pr cieux p 95 Les parents ont alors t de
17. effectuer de la part des enseignants Diverses solutions peuvent tre propos es comme l intervention en classe de personnes sp cialis es la prise en charge th rapeutique d un l ve le changement de classe de celui qui la perturbe voire son admission dans une institution sp cialis e Curonici Joliat amp McCulloch 2006 3 2 L l ve l enfant difficiles qui sont ils Nous devons comparer les enfants un arbuste faisant partie d un bosquet tous cherchent de la lumi re A Adler Dans le monde de l ducation l l ve peut avoir des probl mes des difficult s des troubles de comportement qui renvoient son incapacit de fonctionner de mani re normale dans le ADLER A 1992 L enfant difficile p 210 Paris Editions Payot cadre des r gles fix es par l institution scolaire Paquin amp Drolet 2007 p 13 Ces comportements jug s souvent inad quats se traduisent g n ralement par une atteinte physique ou verbale avec ou sans geste Et selon Richoz 2009 ces derniers peuvent tre un facteur rendant l l ve difficile aux yeux des enseignants Afin de mieux comprendre le sentiment de d tresse pouvant tre ressenti par les enseignants je vais dans ce chapitre essayer de d finir th oriquement ce qu est un l ve consid r comme difficile Ainsi un l ve est per u comme difficile quand il demande tellement d attention et d nergie que l ense
18. en particulier de la part des l ves ayant des difficult s de comportement Mass et al 2006 D apr s le mod le d intervention de Dreikurs 1971 cit par Mass et al 2006 le fondement de toutes les difficult s de comportement chez un l ve provient du fait que dans son effort de satisfaire son besoin d appartenance il poursuit de faux buts qui sont des fa ons erron es de satisfaire un besoin essentiel gt p 153 Ainsi l l ve utilise des comportements qui d rangent pour arriver ses fins Mais ils ne sont que des moyens pour y parvenir totalement d pourvus d intentions En cons quence si je mets en pratique cette th orie cela signifierait qu un l ve qui pense devoir taper un pair pour retrouver l amiti d un autre ne le ferait alors pas avec l intention de blesser mais avec celle de retrouver quelque chose qu il pense peut tre avoir perdu Ainsi pour ce psychologue le fait de d velopper un sentiment d appartenance dans la classe est indispensable pour l l ve Et c est l enseignant de mettre en place dans cet environnement une atmosph re galitaire dans laquelle les interactions reposent sur le respect mutuel la coop ration et l encouragement Porter 2000 cit par Mass et al 2006 p 153 Pour aider les l ves ayant des troubles du comportement le fondement de toute intervention est donc d apr s lui de d couvrir le faux but que le
19. enfant qui ait des gros probl mes g rer ses motions l cole D apr s l enseignante sp cialis e et l agriculteur sans vouloir faire de g n ralit s il y a plus de gar ons admis la Ferme que de filles Des auteurs Cloutier amp Renaud 1990 Day Golench MacDougall amp Beals Gonzales 1995 Tremblay Boulerice Harden McDuff P russe Pihl amp Zoccolillo 1996 cit par Paquin et Drolet 2007 consid rent d ailleurs le sexe de l enfant comme tant le premier facteur de risque susceptible d engendrer des comportements violents chez lui De ce fait les gar ons davantage que les filles font preuve de violence physique envers leurs pairs l cole p 16 Il semblerait d apr s l agriculteur que les filles soient plus discr tes jusqu l ge de douze ans Cependant elles ne vont pas forc ment mieux l cole et n ont pas moins de probl mes que les gar ons mais il semblerait qu elles les manifestent plus tard sous d autres formes telles que l anorexie Les admissions ne sont donc pas toujours simples et il s av re que c est ce moment l que tout se joue En effet si une personne participant la d marche n est pas partie prenante du projet d s le d part aucun travail ne peut tre entrepris Comme le pr conise Tartar Goddet 2006 la construction d un partenariat entre l cole et les parents est indispensable pour que
20. l enseignant e Consult en Juin 2010 URL http www psynergie ch TravailSante StressMobbingBurn out Burn outDesEnseignants pdf Bohnenblust J D amp M Sch bmach H 7 01 2010 Image Y Dubois Son B Fruttiger Montage D Marcoci J aime pas l cole Reportage Miller A 1984 C est pour ton bien Racines de la violence dans l ducation de l enfant Paris Editions Aubier Pantet C 2008 Trois mois pour remotiver les l ves ing rables Le 20 minutes Consult en Juin 2010 URL http www 20min ch ro news vaud story 27899359 Piloz L 1999 Ma triser la violence l cole Pr vention et traitement de la violence en milieu scolaire Paris Editions de Boeck Bruxelles Edition Belin Revue du Grape 2007 Ces comportements qui troublent La lettre de l enfance et de l adolescence Monts Editions Er s 10 Annexes 10 1 Les moyens d intervention en classe Il importe pour Archambault et Chouinard 2003 que l l ve ne soit ni humili ou rabaiss devant le reste de la classe ni qu il ait le sentiment d avoir perdu Pour cela il ne faut pas s en prendre sa propre personne ni le meurtrir En tant bless l l ve s av rera bien moins pr t coop rer avec l enseignant et prendre part la r solution du probl me Mais bien au contraire il pourrait poursuivre le but de se venger Comme je lai mentionn plus haut il s agit alors pour l enseignant d
21. la Doyenne responsable du suivi de l l ve ainsi que son enseignante signent galement ce plan Ces signatures concr tisent le contrat qu ils ont tous ensemble A partir de l il est d cid du jour d entr e de l enfant la Ferme et c est l enseignante sp cialis e qui en avertit la Direction de l l ve et son enseignante Le fait que l l ve signe son plan de fr quentation le rend partie prenante de ce projet En effet au travers de sa signature l l ve s engage aller la Ferme les jours mentionn s Ce plan de fr quentation ressemble donc fortement un contrat Et comme l affirme Joie 2001 un contrat met l l ve dans une situation de responsabilit face ses actes p 38 Il permet galement de stabiliser les relations sociales ou de socialiser des individus en les initiant ou les associant une gestion partag e des proc dures d apprentissage Burguiere Chambon Chauveau Derouet Derouet Besson Gautherin Proux amp Rogovas Chauveau 1987 p 10 23 Plan sur lequel figure les jours de pr sence la Ferme de l l ve Matas Durant la premi re semaine la Ferme l enseignante sp cialis e passe dans la classe de l l ve le jour o il s y trouve afin de donner quelques explications quant aux activit s qu il m ne la Ferme En g n ral les camarades de l l ve Matas savent tr s bien pourquoi il va la Ferme elle n a donc
22. rendre les familles partenaires et de les amener voir le SPJ comme un service d aide pouvant leur tre utile Mais c toyer un ducateur peut dans les premiers temps tre bizarre pour les familles probablement conscientes que ce dernier travaille pour le SPJ Ainsi certaines d entre elles se tournent plus facilement vers l agriculteur En effet ce dernier a par exemple un tr s bon contact avec les familles Roms car elles viennent du monde rural Et comme souvent les parents ne sont pas all s l cole ils ne la comprennent pas Ils aiment alors que leur enfant aille la Ferme un milieu plus connu Et m me s il arrive parfois que les familles viennent la Ferme avec des traducteurs car il n est pas toujours possible de s expliquer avec elles elles vont tr s vite causer l agriculteur Car comme je l ai d j mentionn dans le chapitre concernant les admissions il est sans doute plus facile de se confier un paysan qu une institutrice ou un ducateur Les parents ont donc eux aussi des choses dire car il ne faut pas oublier qu au m me titre que l enfant souffre ces derniers souffrent aussi C est d ailleurs pour cela qu la Ferme ils ont t s par s du professionnel En effet cette position leur permet une fois qu ils ne sont plus devant l institutrice ou la Direction de pouvoir dire leur col re du carnet rouge
23. riel sans raisons sans buts Les enfants difficiles souffrent d un complexe d inf riorit et cherchent le compenser au travers de comportements agressifs envers autrui Adler 2002 Tout ce qui est arriv ne devait pas forc ment se produire mais tant donn les circonstances a pu arriver Adler 1992 p 23 Pour cet auteur il importe de se mettre la place de l enfant d essayer de ressentir les choses comme lui afin de se dire dans les m mes conditions avec la m me id e biais e de la sup riorit j aurais probablement agi de la m me mani re Op cit p 23 Il faudrait donc chercher comprendre le comportement erron afin de pouvoir commencer comprendre l enfant Cette id e est la base de la psychologie individuelle compar e dont Adler est le cr ateur Dans cette perspective le comportement le plus original le plus incompr hensible d voile sa finalit sp cifique Adler 2002 p 10 Il s agit donc pour Adler 2002 1992 de d couvrir la source du sentiment d inf riorit ressenti par l enfant difficile L origine de ce dernier pouvant tre li ses parents style d ducation non d veloppement du sentiment social par sa m re ses fr res et s urs qu il faudrait galer ou son milieu scolaire dans lequel il peut prouver certaines difficult s Un enfant n est donc pas difficile juste parce qu il a d cid un jour qu il rendrait la vie plu
24. tait pas le cas au d but En effet il n arrivait pas se contr ler et s nervait contre les autres les emb tait A la Ferme il avait donc la m me difficult qu l cole En venant la Ferme Adam a appris respecter cette r gle se contr ler ma triser ses motions une condition importante pour pouvoir bien fonctionner en groupe Mais il a galement appris nourrir les animaux s en occuper les porter avec tendresse monter cheval Et comme le dit l ducateur Adam a t pris dans un mouvement o il est utile aux animaux o les soins qu il leur procure sont n cessaires car leur vie en d pend Adam aimerait bien rester la Ferme et la raison principale de cette envie est sa passion pour les animaux D ailleurs s il y avait une ferme pr s de chez lui il m assure qu il y passerait tous les jours Adam pense se sentir mal triste lors de son d part de la Ferme Et apparemment 1l ne sera sans doute pas le seul tre dans cet tat Comme me l a confi l agriculteur quand a va bien a fait mal parce que c est tout le temps l qu on voit les enfants partir c est d chirant Adam sait qu il a fait beaucoup de progr s la Ferme au niveau non seulement de son comportement mais aussi de l criture et de la lecture Mais faire des progr s la Ferme est une chose encore faut il que cela s
25. ves en les sortant de la ville Car la Ferme c est un autre monde c est les salopettes les animaux Il n y a pas de Playstation de t l vision ou de XBox Les l ves Matas vivent donc en quelque sorte une rupture en venant la Ferme Finalement pour l agriculteur ce qui am ne les l ves se confier c est l ambiance de la Ferme les animaux la situation g ographique ce n est pas li nous Somme toute l quipe de la Ferme n aide pas les enfants elle les accompagne au mieux et les laisse s aider par eux m mes Car comme le pense l agriculteur on ne peut pas forcer une personne faire quelque chose il faut qu elle d cide par elle m me de le faire Et c est peut tre l aussi l int r t de la Ferme c est que les enfants comprennent par eux m mes qu ils ont peut tre avantage travailler Au bout du compte comme l affirme Melson 2009 le degr d efficacit d une prise en charge r sulte souvent d un n ud complexe de diverses singularit s la personnalit p 170 des intervenants celle des animaux des parents et de l enfant Je tiens clore ce chapitre en mettant en avant le fait qu aucun l ve ne d sire rester la Ferme Ce qui prouve bien que la Ferme repr sente une p riode de leur vie de souffrance et que m me s ils ont eu du plaisir la Ferme parce qu on y pleure mais on y rit aussi beaucoup qu ils s
26. 1h30 toute action la Ferme est toujours li e l cole car on peut tout y rattacher que les enfants fassent une balade qu ils soient cheval qu ils soient avec un r teau dans la basse cour Il y a donc toujours la possibilit de faire le lien entre la Ferme et l cole de faire une transposition entre les deux Toutefois il est certain que les l ves venant la Ferme prennent du retard scolaire Cependant comme l affirme l enseignante sp cialis e si on ne met pas l l ve au Matas il va de toute mani re prendre du retard et a sera encore pire De plus des fa ons de combler le retard par la suite il y en a plein notamment l appui le MCDI ma tre de classe de d veloppement itin rant la maintenance dans un cycle etc Une des enseignantes est galement d avis que si un l ve reste avec ses probl mes il ne va pas pouvoir avancer c est un frein dans son cursus scolaire Il faut donc faire un break un moment donn et r gler les probl mes pour pouvoir apr s permettre l l ve de continuer ses apprentissages Et comme le soutient l ducateur mieux vaut qu il prenne du retard un moment plut t qu il dysfonctionne toute sa scolarit De plus les intervenants ont constat que quand un l ve a trouv le sens de l cole l envie de travailler le retard est tr s vite combl L enseignante s occupe galement de la collaboratio
27. Matas la Ferme fut donc tr s enrichissante et la collaboration tr s bonne Elle a permis l une des enseignantes de prendre des id es mentionn es lors des r seaux ayant lieu toutes les six semaines et d essayer de les mettre en place pour d autres l ves de sa classe n allant pas la Ferme Evidemment les intervenants et les enseignantes concern s par l l ve ne sont pas les seuls professionnels l entourer En effet il peut y avoir des assistants sociaux dans un soutien la famille il peut y avoir l AEMO le SPJ des psychologues scolaires des p dopsychiatres SPEA des psychomotriciennes des logop distes ou des p diatres s il y a une m dication Il peut donc y avoir passablement de personnes en fonction de la probl matique de l l ve et comme le con oit l enseignante sp cialis e que l enfant ait trop d intervenants n est pas bon signe et habituellement plus il y a de gens plus c est lourd De mani re g n rale la Ferme propose souvent une prise en charge par le SPEA ou de reprendre un suivi fait auparavant mais non abouti Donc en g n ral chaque enfant repart de la Ferme avec un suivi psychologique Ce dernier est important car si l l ve n est pas bien ce n est pas l cole qu il doit poser ses soucis mais bien chez la psychologue ou la Ferme L important est que l l ve ait un espace o s exprimer Il fau
28. Quelle collaboration aviez vous avec les parents avant l admission Apr s Quel suivi avez vous de l l ve une fois parti de votre classe Quel bilan faites vous de votre participation cette exp rience Quels en ont t les apports 10 9 Entretien enseignante ayant accueilli un l ve Matas Questions par th matique Parlez moi de Admission l Quelles sont les proc dures d admission Comment les connaissez vous Vie dans la Ferme projet p dagogique DE E Ed 10 11 12 13 14 15 16 17 Que font les enfants dans la Ferme Que s y passe t il Quel travail est fait avec les enfants Avec les l ves Quel apport des animaux selon vous Quelle influence le projet Matas a eu sur vous Id es soutiens pistes Quelle r action avez vous eue quand vous avez appris qu un l ve Matas serait dans votre classe Quelle relation avez vous essay de construire avec cet l ve au d part Bonnes biais es par des aprioris Quelles structures avez vous mises en place pour accueillir au mieux cet l ve Quels besoins particuliers avait il Par exemple espace de parole Si rien n a t fait qu auriez vous mis en place en y repensant maintenant Quelles explications avez vous donn es toute la classe quant l l ve Matas Quelles r actions de la part des camarades face ce dernier Comment vivez vous cette situation le fait d avoir un
29. alors port sur la Ferme de D moret Les objectifs de cette exploration furent alors d en savoir un peu plus sur le fonctionnement de ce Matas les buts vis s mais surtout de mettre en avant les l ments r unis pour accompagner au mieux les l ves admis C est gr ce des entretiens men s avec diff rents acteurs concern s par un ou plusieurs l ves difficiles ainsi qu avec l un d entre eux que j ai pu atteindre les objectifs fix s au d but de ce m moire Ainsi pour accompagner au mieux un l ve Matas le fonctionnement de la Ferme de D moret requiert huits l ments savoir la prise d un r le d acteur par l l ve la d finition du r le de chaque intervenant de la Ferme une relation de confiance tant entre l quipe de la Ferme qu entre celle ci et les enfants la pr sence d activit s concr tes un travail avec les animaux un lieu coup du monde la collaboration des parents celle des enseignants et autres professionnels concern s par l l ve Ce m moire porte donc sur les moyens mis en uvre la Ferme de D moret pour g rer et accompagner les l ves difficiles en vue d une r insertion en classe La probl matique de ce genre d l ves tant relativement vaste j ai consacr quelques chapitres aux enfants souffrant d un trouble du comportement diagnostiqu Et dans l id e d approfondir les pistes d actions possibles aupr s d un l ve porteur d
30. c demment un trouble diagnostiqu m dicalement peut avoir diverses cons quences sur les comportements d un l ve ceci sans sa volont Mais la source des souffrances d un enfant peut galement provenir de sa famille lors de d ficiences ducatives Richoz 2009 p 94 Par exemple lorsque les responsabilit s de chacun ne sont pas clairement d finies que les parents ne tiennent plus suffisamment leur r le de parents engendrant alors un manque de limites et d interdits Op cit p 94 ou encore quand la famille ne soutient pas ou ne s implique pas assez dans la vie de l l ve Mass et al 2006 Mais il peut galement arriver que l institution scolaire soit elle m me source de tensions d humiliation et de souffrances pour un certain nombre d l ves Richoz 2009 p 106 Chacun le sait ce n est plus prouver La motivation dans les apprentissages joue un r le essentiel si ce n est pas existentiel Mais lorsqu un l ve commence la perdre force de vivre des checs c est aussi une grande part de confiance en l enseignant et en lui m me qui lui chappent C est alors qu un cercle vicieux se met en place petit petit Son estime de lui m me en perdition l l ve opte alors pour ces comportements souvent incompatibles avec les apprentissages et la r ussite l cole Mass et al 2006 p 262 mais plus faciles assumer que des checs scolaire
31. ces comportements qui d rangent est de pr server une image honorable et acceptable face leurs pairs Mais c est aussi dans l id e d acqu rir une reconnaissance des camarades de tisser des liens pour faire partie du groupe que de telles conduites sont adopt es En ce qui concerne le trouble du comportement fonction organisatrice il se met en place lorsque le groupe classe est peu structur qu un encadrement manque D s lors les strat gies mises en uvre au travers de ce trouble consistent favoriser une constitution stable et consistante du tissu interactionnel entre les l ves Op cit p 184 ainsi qu entre ceux ci et l enseignant Il s agit donc d organiser le syst me classe Le trouble du comportement fonction adaptative est mis en place par les l ves qui veulent se conformer ce que projette l enseignant sur eux Ce trouble est comparable l effet pygmalion Ainsi quand l enseignant se fait une id e tr s pr cise d un l ve et qu il tend la lui montrer ce dernier aura tendance vouloir la confirmer D s lors l l ve adoptera les comportements que l enseignant attend de lui souvent pour cause de st r otypes Comme nous pouvons le voir ces diff rentes fonctions sont toutes usit es en classe Toutefois dans cette approche il ne s agit pas pour autant de nier le v cu personnel de l individu mais plut t de prendre conscience que si un comportement
32. ces derniers puissent faire confiance au personnel de l cole et qu ils ne se sentent pas en rivalit avec les enseignants de leurs enfants mais co ducateur de l enfant l ve p 222 Ainsi donc ce n est pas parce que la Ferme ne ressemble pas enti rement l cole qu il n importe pas pour autant d tablir ce partenariat entre les intervenants et les familles Voici donc les deux premiers l ments pr sents pour le bon fonctionnement de la Ferme de D moret la prise d un r le actif par l l ve et la compr hension de chacun quant la d marche entreprise Toutefois ce second l ment sera divis en deux et trait de fa on plus d taill e dans les chapitres concernant les collaborations entre intervenants et professionnels et entre intervenants et parents 52 Le projet p dagogique et ducatif Des fois l cole n est pas adapt e ces enfants et nous nous devons les r adapter Nous n adaptons pas l cole pour eux Propri taire de la Ferme 2010 Dans ce chapitre j aborderai les diverses modalit s permettant de tendre vers le but de la Ferme de D moret savoir redonner le go t des apprentissages aux l ves Les l ments sur lesquels je vais m arr ter sont donc le r le de chaque intervenant l apport du travail la Ferme en m attardant en particulier sur les animaux l ment central de ce Matas la localisation de cet espace R le de ch
33. chez son enfant un sentiment social c est dire un int r t pour elle mais galement pour les autres Car c est au travers de cette attention pour l autre que l enfant pourra r pondre de mani re correcte aux revendications de la vie sociale et qu il saura d s lors s int grer dans une communaut telle que l cole et plus largement la soci t Mais s il y a des d faillances dans ce d veloppement social l enfant risque de r pondre de mani re erron e en adoptant certaines conduites caract rielles au contact d autrui Toutefois pour Adler il y a d autres moments risque dans le d veloppement de l enfant ou certains styles ducatifs qui interf rent avec ce dernier Lorsqu un enfant est g t par une personne de son entourage il en vient n avoir d int r t que pour cette derni re et d sire qu elle s occupe de lui tout moment Autoritaire et gocentrique il ne saura que recevoir et aura petit petit des demandes toujours plus exigeantes que ses parents ne pourront satisfaire C est alors que commencera une lutte lors de laquelle l enfant essayera de r tablir sa supr matie par des acc s de col re des crises de larmes et des hurlements Adler 2002 p 18 Cet enfant sera en tension d s qu il se retrouvera face un probl me et subira des checs d s qu il devra fournir des efforts Il deviendra d pendant aux autres et d muni d initiatives engendrant un man
34. comme souffrant d un trouble des conduites Habinama et al 1999 Cependant il y a peu de probabilit s de c toyer un jeune du primaire porteur d un tel trouble Ceci en raison du fait que les comportements associ s un TC n apparaissent par nature qu au d but de l adolescence ou plus tard Op cit p 187 Mais cela ne m a pas pour autant t l int r t de traiter de ce trouble ci De plus il semblerait tout de m me que le fait de se montrer cruel envers les animaux serait un facteur pr dictif d un TC chez les jeunes enfants En ce qui concerne les hypoth tiques raisons des deux derniers troubles voqu s TOP TC les explications possibles donn es plus haut concernant les l ves difficiles sont galement valables pour les enfants ayant l un de ces troubles du comportement Le fait par exemple d avoir une ducation bas e sur la coercition peut avoir une influence n faste sur les enfants porteurs d un TOP ou un TC O Regan 2009 D autres auteurs Habimana el al 1999 mettent galement en avant certaines caract ristiques familiales telles que la d viance sociale la discorde l inconsistance parentale la discipline rel ch e l antipathie la n gligence et le manque de soutien les conflits de g n ration p 18 pouvant amplifier le risque de d velopper ces deux troubles Selon ces auteurs galement il semblerait que la th orie de l attachement de la m re
35. de D moret La Doyenne et les parents de l l ve concern s En g n ral une salle de classe du coll ge de l l ve Admission la Ferme de D moret L quipe de la Ferme L l ve Matas et ses parents Ferme de D moret Type d l ves admis Tableau 1 r sum de la proc dure d admission Plus vite plus jeune on intervient plus vite on a des r sultats donc plus vite on harmonieuse rend la scolarit Educateur amp Enseignante sp cialis s 2010 Tout l ve ne peut pas tre admis la Ferme En effet les cas relevant du th rapeutique ne sont pas du ressort des Matas A ce propos les trois intervenants sont bien clairs il ne s agit pas pour eux d empi ter sur le territoire des autres La Ferme ne se veut pas th rapeutique mais elle collabore beaucoup avec les professionnels de ce domaine En effet pratiquement tous les enfants ont un soutien psychologique soit mis en place avant leur entr e la Ferme soit au travers de cette derni re Bien que la Ferme ne soit pas adapt e aux cas de l ordre du th rapeutique elle peut tout de m me s av rer b n fique soit pour une r orientation des besoins de l l ve En effet si lors de la premi re phase d admission il s av re qu elle n est pas le moyen le plus ad quat la Ferme cherche d autres dispositifs d autres solutions plus appropri es aux besoins de l en
36. de cette identit construite au fil des diverses exp riences v cues Pour Adler 1992 l l ve difficile est celui qui a un style de vie anormal mais qui agit avec l intelligence correspondante p 32 C est dire qu il vise un but au travers de ses comportements Et bien que n tant pas analogue celui d un pair qualifi de normal l enfant essaye de l atteindre de fa on intelligente Il importe donc pour l auteur de d terminer si l enfant agit avec intelligence pour arriver son but ou non Car si lors d observations le verdict est n gatif alors Adler le consid rera comme un enfant faible d esprit p 33 selon le vocabulaire utilis l poque Il faudra donc agir diff remment avec lui mettre en place Psychologue am ricain et disciple de Freud n en 1870 et d c d en 1937 d autres solutions Ce type d enfants rel verait probablement l heure actuelle d une institution sp cialis e Je me permets de noter une derni re d finition d Adler 2002 selon laquelle la d cision de ce qui est juste ou non des comportements ad quats et de ceux qui ne le sont pas revient la soci t Ainsi il semblerait y avoir une centration sur les normes dirig e par cette derni re En effet si un enfant est consid r comme difficile par son entourage c est parce qu il poursuit un but qui ne concorde pas avec les r gles du jeu de la soci t Il ne se meu
37. de rem dier ce genre de situation et de diff rencier les activit s en fonction du niveau des l ves 6 L l ve ne comprend pas et se voit d pass par la mati re Lorsque pour un l ve les activit s d apprentissage lui posent toujours de grandes difficult s il finira par se penser incapable de r ussir par ressentir de la frustration et par abandonner Au fil du temps il cherchera esquiver toutes activit s susceptibles de lui renvoyer l image de son inaptitude comprendre et r ussir 7 L l ve est face une activit inint ressante Il y a peu de chances pour qu un l ve trouve la motivation d effectuer une activit qui n a pas d int r t pour lui ou dont le sens n a pas t explicit 8 L l ve est face une activit insignifiante Quand l l ve peut tisser des liens entre une information re ue et ses connaissances ant rieures une activit devient alors signifiante ses yeux Ce huiti me point rappelle toute l importance du sens que doit prendre l activit pour l l ve tout comme le point pr c dent ainsi que le point trois 9 L l ve re oit de l attention de la part de l enseignant Certaines attitudes perturbatrices perdurent car l enseignant y r agit C est alors que le comportement de l l ve se renforcera mesure que l enseignant y r pondra Et ceci bien qu il ait en t te une vis e contraire
38. des parents sign e je me suis entretenue avec un l ve de huit ans plac la Ferme de D moret depuis mars 2010 Au d part j avais imagin interviewer le Directeur de l tablissement et celui de la Fondation dont les institutions sont l origine de la mise en place de cet espace la Ferme Toutefois je n ai pas entrepris cette d marche car je me suis rendu compte que ces derniers ne m am neraient pas forc ment beaucoup plus d informations quant mes questions de recherche En effet ayant interrog et l enseignante sp cialis e raccord e l tablissement et l ducateur engag la Fondation je suis d avis qu ils m ont fourni toutes les donn es essentielles pour r pondre mes questions de recherche Et ceci tout en tant probablement au plus proche des discours de leur Directeur respectif C est pourquoi j ai d cid de ne pas interviewer ces deux Directeurs Je pense que c tait une conomie de temps et pour eux et pour moi D autant plus qu un autre tudiant pourrait entreprendre une recherche concernant les diff rentes repr sentations de chaque acteur autour de ce projet Ceci n tant pas mon cas je n ai donc pas per u l utilit de passer ces entretiens Ce qui laisse ainsi la possibilit d autres d aborder la Ferme de D moret sous un autre angle ou de traiter plusieurs Matas en comparaison ou non de celle ci 2 2 La m thode Pour r colter les donn
39. des troubles du comportement non diagnostiqu s de mani re m dicale c est dire qu ils n ont pas d origine neurologique et qu ils ne sont pas recens s dans l American Psychiatric Association DSM IV Mais comme ils perdurent dans le temps certains auteurs les qualifient de troubles du comportement Pour Curocini et ses coll gues 2006 il s agit de toute manifestation comportementale qui d range la bonne marche de la classe et ou l volution scolaire de l l ve p 151 Et si ces attitudes se prolongent l enseignant doit se demander en quoi elles sont une solution par rapport au contexte dans lequel elles se manifestent p 176 car c est souvent avec une fonction soit protectrice organisatrice ou adaptative Curonici et al 2006 Pour Curocini et ses coll gues le trouble du comportement fonction protectrice consiste servir de masque p 177 l l ve cachant alors aux autres la fragilit et la faiblesse qui constituent une part importante de sa personnalit p 178 Ses attitudes inad quates forment une strat gie d vitement p 177 qui lui permettent de se distancier de ses checs scolaires Les l ves ayant ce genre de comportements s opposent l enseignant et leurs camarades les provoquent et refusent de travailler et d apprendre Ils semblent tre des durs p 177 et rester froids face toute remarque pouvant leur tre adress e Le but de
40. drogues de cigarettes ou d alcool de la maman durant la grossesse une malnutrition des soucis de sant ou un retard d veloppemental pendant la petite enfance un caract re difficile des parents peu ou pas scolaris s une famille dot e de pratiques ducatives punitives ou un manque de supervision de sa part ou encore des parents divorc s et une instabilit familiale Et selon des sp cialistes leur hypoth se quant ce trouble est qu il pourrait tre d une pr disposition biologique ce dernier o une vari t d tiologies neurologiques telles que des complications p rinatales des atteintes c r brales ou neurotoxiques des infirmit s motrices c r brales des pilepsies ou encore des infections Habimana et al 1999 pp 173 174 Pour des scientifiques ce trouble serait caus par une d ficience des neurotransmetteurs l int rieur du cerveau O Regan 2009 p 47 Toutefois il faut garder l esprit le fait qu il y a encore passablement d aspects lucider en ce qui a trait ce trouble du comportement En particulier ce qui concerne l tude des causes et des facteurs de ce dernier Habimana et al 1999 Voici une liste des comportements pouvant tre induits par un surplus d nergie de l impulsivit ou un d ficit d attention O Regan 2009 Habimana et al 1999 Toutefois il faut savoir que les caract ristiques suivantes ne s appliquent pa
41. du comportement cible L attitude d sir e doit pouvoir tre observ e et mesur e pour en faire une description tr s claire Ainsi cette derni re portera sur ce que l l ve fait et non sur ce qu il est Pour que l intervention soit pertinente il importe de choisir un seul comportement modifier la fois 2 D termination des ant c dents et des cons quences du comportement Pour changer un comportement il est important de pr ciser suite quel v nement il se produit et quelles en sont les cons quences En effet la fonction des ant c dents et des cons quences du comportement est souvent de maintenir ce dernier C est donc en les transformant que l enseignant modifiera le comportement Un ant c dent est un indice qui signale l l ve que telle cons quence se produira s il adopte tel comportement Op cit p 276 Si un enseignant tourne le dos un l ve ant c dent alors ce dernier saura qu il peut discuter comportement et s amuser sans se faire attraper cons quence 3 Mesure du niveau de base du comportement cible Avant toute intervention l enseignant se doit de mesurer le comportement cible sur une p riode de une deux semaines niveau de base Car il est tout fait possible que ce dernier soit moins fr quent que l enseignant ne le pense au d part Ce sont souvent les divers ant c dents qui peuvent rendre un comportement plus grave aux yeux des en
42. ducation la p dagogie du contrat et le contrat en ducation Paris Editions l Harmattan et I R N P Canonge D amp Lecendreux M 2006 G rer un enfant difficile au quotidien Paris Editions Solar Canoui P amp Mauranges A 2001 2004 Le burn out le syndrome d puisement professionnel des soignants de l analyse aux r ponses Paris Editions Masson Casanova R 2004 Ces enseignants qui r ussissent face la violence dans la classe Vigneux Editions Matrice Curonici C amp Joliat F amp McCulloch P 2006 Des difficult s scolaires aux ressources de l cole Un mod le de consultation syst mique pour psychologues et enseignants Bruxelles Editions de Boeck Universit Dortier J F 2008 Le dictionnaire des sciences humaines Auxerre Edition sciences humaines Dumas J 2000 L enfant violent le conna tre l aimer l aider Paris Editions Bayard Extrait de la Politique socio ducative cantonale en mati re de protection des mineurs 2006 Consult en mars 2010 URL http www vd ch Extrait des standards de formation concernant le projet HarmoS s d Consult en f vrier 2010 URL http www edk ch dyn 15415 php Extrait du Rapport du Conseil d Etat au Grand Conseil sur les postulats Pr laz Men trey Savary Jaquet Berger Glatz St cki 2008 Consult s en mars 2010 URL http www vd ch Fernandez L 2010 La conduite de l entretien Consult
43. elles en parlent ou non aux enseignantes L id e c est toujours de dire qu une enseignante n est pas form e de la m me mani re qu un ducateur La grande diff rence tant que ce dernier travaille dans la maltraitance et 5 Source de l image http recitpresco qc ca Elsa Poncet Juin 201 apprend donc la g rer Le but est aussi de prot ger le personnel enseignant afin que l cole reste l cole Toutefois il arrive que les enfants parlent la Ferme puis l cole donc s il a v hicul les informations alors les intervenants vont en parler avec les enseignantes concern es En revanche si les paroles de l l ve sont graves et qu elles obligent un signalement au SPJ ce n est jamais l enseignante g n raliste ou la Ferme de D moret qui en a la charge En effet un signalement revient toujours la Direction afin que ni l enseignante de l l ve ni la Ferme ne soient vus comme les m chants aux yeux des parents Pour les deux enseignantes interview es il a t tr s important de pouvoir discuter avec l ducateur et l enseignante sp cialis s qu il y ait des changes Toutefois l une d elle ne pense pas avoir besoin de conna tre tous les d tails sur la vie priv e de l l ve l important tant de recevoir les l ments permettant la compr hension des comportements inad quats de l l ve L exp rience de ce
44. en place je me permets de rappeler que la vis e du mouvement europ en d int gration des handicap s est de maintenir chaque l ve dans le syst me scolaire Adopt e en novembre 1996 la Charte de Luxembourg stipule que l cole doit garantir un enseignement de qualit et un acc s gal pour tous De plus 2003 tait l ann e europ enne des personnes handicap es AEPH Lors de cette derni re diff rents modes d int grations des personnes en situation de handicap ont t mis en avant Du c t de la politique une loi f d rale concernant l galit pour les handicap s est entr e en vigueur en 2004 Dans le but d int grer les personnes en situation de handicap la Conf rence suisse des directeurs cantonaux de l instruction publique CDIP a mis sur pied un projet appel p dagogie sp cialis e Il s agit d un accord inter cantonal accept le 25 octobre 2007 par les directrices et les directeurs cantonaux de l instruction publique D s lors cet accord pr voit que l ensemble du domaine de la p dagogie sp cialis e soit pris en charge par le mandat public de formation que les services propos s soient gratuits et que les mesures int gratives priment sur les issues s paratives selon la loi f d rale de 2004 sur l galit pour les handicap s 1 Rapport de la commission charg e d examiner l objet suivant Expos des motifs et projet de loi modifiant la loi sur la protection des min
45. enfant l espace de parole qui leur est donn la Ferme que les intervenants de cette derni re arrivent mieux comprendre ce que vit l l ve 3 Un lien fort avec l l ve et son entourage une remise en place de l autorit L id e cibl e ici est de faire revenir l enfant un fonctionnement d l ve dans lequel il accepterait mieux les frustrations engendr es par ce statut ainsi que l autorit de son enseignant e 4 Un r le social donn l l ve en dehors de l cole du sens aux apprentissages Afin que l cole reprenne un sens ses yeux l l ve Matas vit une r alit de l apprentissage diff rente En effet le temps la Ferme est du temps scolaire employ apprendre le I Module d activit s temporaires et alternatives la scolarit Exp rience d une collaboration dans la r gion du nord vaudois entre les tablissements scolaire et une Fondation p 4 2008 2009 Consult en Octobre 2009 ainsi qu en Ao t 2010 Documents non publi s rapport avec celui qui sait et la logique des apprentissages Les intervenants de la Ferme en tirent des parall les avec les apprentissages men s l cole Ainsi pour soigner un animal il faut couter celui qui sait poursuivre la d marche dans un certain ordre et prendre en compte les consignes donn es par le sp cialiste l agriculteur dans le cas de la Ferme de D moret De cette exp rienc
46. enfants Et aux enfants en g n ral Vous tablissez un contrat avec l l ve sans doute pour qu il y prenne sa part de responsabilit quelle attente avez vous par rapport cette derni re Vous apportez aux enfants un cadre s curisant et interdisciplinaire comment le mettez vous en place Si c est le cas comment amenez vous les enfants parler se confier Pouvez vous me donner des cas concrets o la prise en charge d un l ve lui a t b n fique a march Comment la Ferme l a t elle aid Et des cas ou au contraire il n y a pas eu de r sultats Pouvez vous m expliquer pourquoi cela n a pas march Si des enfants ont arr t de venir en cours de route au Matas pour quelles raisons tait ce Que pensez vous des programmes qui proposent de d pister les enfants ayant des risques de d velopper des troubles du comportement En venant au Matas les l ves quittent le temps scolaire courant peut tre le risque d tre tiquet s stigmatis s d avoir du retard scolaire Quel est votre avis par rapport ces risques Quelle relation avez vous avec les enfants Quelle relation atmosph re cr er pour que a marche Les l ves ont certains troubles du comportement en classe c est pour cela qu ils ont t plac s Quelles sont vos attentes vis vis de ces sorties hebdomadaires pour aller la Ferme D veloppement occasionn par la rupture Comment r glez vous ce
47. es dont j avais besoin j ai choisi d employer la m thode de l entretien semi dirig Fernandez 2010 Mais avant d effectuer les six entrevues individuelles pr vues pour obtenir les informations n cessaires ma recherche j ai tabli une grille d entretien Cette derni re comportait des questions regroup es autour des diff rents th mes que je souhaitais aborder durant les discussions avec l enseignante et l ducateur sp cialis s de la Ferme son propri taire et les deux enseignantes g n ralistes Ayant d autres th mes voquer avec l l ve Matas j ai construit une grille plus sp cifique pour cet entretien Le fait de rassembler des questions en fonction d un th me m a permis d approfondir au maximum chacun d entre eux de ne pas omettre d l ments essentiels et de cr er une grille coh rente et suivie Ainsi ces guides d entretien ont t me semble t il les plus complets possible Et lors des entretiens ils m ont servi de fil rouge vitant ainsi mes interlocuteurs de passer du coq l ne De plus le fait de les avoir sous les yeux lors de chaque entrevue m a autoris les utiliser lorsque je trouvais que les personnes interrog es ne m avaient pas donn suffisamment d informations quant au th me trait Mais je tiens pr ciser que ces nombreuses questions n ont pas t annonc es au d but des rencontres ceci dans l id e de garder la souples
48. et dirige bien son double poney Mais au moment de partir au galop Robin refuse et le fait savoir il se cabre projetant ainsi l l ve en avant qui tente alors de se retenir mais finit tout de m me par tomber dans un mouvement de ralenti Rien de grave pour l l ve et l agriculteur le rassure ce n est pas de ta faute tu n as rien fait de faux Il semble en effet que c est le propri taire de la Ferme qui ait t vis par le coup de pied de Robin et non la chute de l l ve Avant de remonter sur le double poney il le r conforte encore une fois en lui rappelant qu il faut tomber plusieurs fois avant de savoir monter cheval Pour l l ve il y a eu plus de peur que de mal Et cette chute ne l emp che ni de vouloir remonter sur le poney ni de le r compenser avec un morceau de pain En voyant cet l ve assis bien droit sur son poney les rennes en main j ai tout de suite fait le lien avec ce que m avait dit l ducateur tiens cet l ve a l air pr t reprendre les rennes de son cole les rennes de sa vie J aurais pu tre tent e de croire que ce n tait pas tant le cas lorsque l l ve est tomb Mais finalement en y r fl chissant bien je me suis rendu compte que Robin lui avait fait part d une belle le on d humanit cette apr s midi En effet bien que l l ve soit pr t reprendre les rennes de sa vie Robin lui a peut tre montr qu
49. fort possible que cela soit en vue d attirer l attention Il s agit alors de retirer l l ve cette attention ou de l exclure de fa on temporaire durant l activit en cours Cependant pour tre efficace ce retrait ne doit pas s terniser En effet trois minutes sont amplement suffisantes et plus efficaces qu une trop longue dur e Si ces huit moyens d intervention ont t puis s l enseignant devra alors mettre en place des cons quences suite aux comportements inad quats Cependant il ne s agit pas de punir pour punir ou de punir pour faire stopper momentan ment un comportement En effet pour que les cons quences apportent quelque chose l enfant elles doivent tre logiques et donc en rapport avec ce que l l ve a fait Pour ce faire l enseignant peut demander la suite d un comportement inadapt de refaire celui attendu la pratique guid e Il peut aussi exiger de r parer les torts caus s par un acte la surcorrection ou encore les l ves peuvent d cider ensemble des cons quences logiques car ils ont passablement d id es la complicit des l ves 10 2 Quelles interventions selon le type de trouble du comportement Dans une vis e int grative je me permets de m attarder un instant sur les interventions possibles en classe aupr s des l ves ayant un trouble du comportement diagnostiqu Mais avant de ce faire il importe que l enseignant garde l es
50. l ve qui ne vienne pas tous les jours en classe Comment g rez vous le programme de cet l ve Quel comportement avait cet l ve en classe en arrivant comment a t il volu au fil du temps R gression amplification disparition Pour vous comment la Ferme a t elle aid cet l ve Quels sont ses moyens Qu est ce qu un Matas apporte un l ve En venant au Matas les l ves quittent le temps scolaire courant peut tre le risque d tre tiquet s stigmatis s moins stimul s par des enseignantes qui les pensent moins capable de r fl chir engendrant alors un retard scolaire Quel est votre avis par rapport ces risques Faudrait 1il changer quelque chose Quelles pistes d am liorations proposeriez vous Apr s quelque temps quand l l ve se sent pr t une visite la Ferme par sa classe est organis e Qu en pensez vous Selon vous quels pourraient tre les apports de vous y rendre seule de temps en temps Comment la relation que vous aviez au d part avec l l ve a t elle volu Collaboration entre professionnels 18 19 20 Quels sont les professionnels qui ont en charge l l ve Que pensez vous de la collaboration avec les intervenants de la Ferme Comment les informations circulent elles Certains parents d clarent que les comportements violents de leur enfant sont arriv s l entr e l cole Cette derni re aurait donc sa part de responsabilit
51. l ves arriv s au Matas L l ve proche du d part semble quant lui calme et pos Dans le vestiaire les tensions ressenties entre les deux l ves en d but de matin e reprennent et l un deux tr s excit aurait selon les dire d un pair tap l autre L enseignante le reprend tout de suite si tu n arrives pas fonctionner dans un groupe de quatre l ves comment tu vas faire l cole avec un groupe de 20 Puis elle ajoute si tu as des soucis tu nous en parles mais tu laisses tes camarades tranquilles Voici l une des mani res possibles d amener l l ve parler s il en ressent le besoin ce moment il n y a pas forc ment un support un animal une activit mais juste une parole de l enseignante invitant l l ve poser ses probl mes L heure des dix heures sonne Nous nous d pla ons alors vers un pavillon am nag pour accueillir les l ves pour les moments extrascolaires Chacun re oit une poire mais ce n est pas du go t de l un d eux qui se bouche alors le nez pour la manger Ce n est apparemment pas la premi re fois qu il pose des probl mes avec la nourriture propos e Ici il n aime rien manger et s inqui te toujours de la nourriture Et tout comme pour l autre l ve l enseignante lui propose de parler de ses soucis au besoin L enseignante ayant eu des r seaux pour deux l ves profite alors de cet instant pour leur
52. l ves difficiles en classe Cependant je n avais jamais eu ou dire du projet Matas Or en tant que future enseignante je pense qu il est important de conna tre les ressources possibles mises disposition pour aider nos l ves et par la m me occasion nous soutenir galement Une de mes plus grandes craintes au terme de ma formation est de ne pas savoir comment g rer des l ves difficiles Pourtant il est fort probable qu un jour je me retrouve confront e ce type d l ves Je pense donc qu il est primordial que je sois le mieux pr par e pour y faire face de la meilleure fa on possible qui soit Et pour ce faire je suis d avis qu un travail sur la Ferme de D moret et ses l ves difficiles est une tr s bonne mani re de pr venir plut t que gu rir Au travers de cette recherche J esp re viter par la suite d exclure des l ves auxquels j aurais peut tre pu proposer d autres pistes ou un placement dans un Matas T correspondant l ge de mes futurs l ves six huit ans Si J ai d cid de r aliser mon m moire professionnel sur le th me du Matas la Ferme c est aussi avec une modeste id e de le faire conna tre et par la m me occasion de rendre conscients les enseignants et tudiants HEP qu ils ne doivent pas forc ment faire face de mani re individuelle aux l ves difficiles un moment donn il faut se rendre l vidence ils ont besoin d
53. l vision ordinateur t l phone portable mp3 etc Et selon certains auteurs Habimana Ethier Petot amp Tousignant 1999 les lectures d une personne ce qu elle voit ou coute peut avoir une influence sur ses comportements D ailleurs des recherches APA 1993 Gadow et Sprafkin 1993 Walker et al 1995 cit par Habimana et al 1999 tendent mettre en parall le l coute de la t l vision et l agressivit chez les jeunes p 23 Toutefois il est certain que cette bo te images n est pas seule responsable des conduites inad quates de certains enfants et adolescents D apr s Auger et Boucharlat 2004 il y a aussi une certaine instabilit des liens familiaux due une augmentation des divorces et donc des familles monoparentales Et cette situation peut emp cher les adolescents comme les enfants de se structurer Selon ces auteurs il y a galement un probl me au niveau des relations entre les parents et leurs enfants En effet certains parents se situent plus dans l affectif que dans l ducatif et mettent d s lors peu d interdits ont peu d exigences et fuient les situations conflictuelles Ceci souvent par peur de ne plus tre aim s de faire souffrir l enfant ou parce qu ils n aiment pas l entendre pleurer ou tout simplement parce qu ils sont trop fatigu s pour r agir Richoz 2009 pp 96 97 De plus selon Auger et Boucharlat 2004 la soci t du 21 si
54. la mani re d appliquer les consignes cela peut d autant plus perdre l l ve 2 L l ve ne sait ne pas comment faire Il ne suffit pas de dire l l ve ce qu il doit faire encore faut il lui apprendre les strat gies qui lui permettront de r soudre une activit d apprentissage L enseignant a ici un r le cl 3 L l ve ne sait pas pourquoi il doit faire ce qu on lui propose Il arrive souvent que la fonction le but et l int r t de l activit d apprentissage ne soient pas suffisamment explicit s par l enseignant Pourtant la question du sens est essentielle pour que l l ve s investisse dans l activit 4 L l ve n a rien faire Celui qui termine son travail avant les autres devrait tre amen savoir de lui m me ce qu il peut faire par la suite Je pense que pour y parvenir l enseignant devrait mettre en place des routines afin que les l ves sachent plus facilement et cela de mani re autonome ce qu ils doivent faire 5 L l ve est face une activit d apprentissage trop difficile ou trop facile Face une activit trop difficile l l ve ne se sent pas capable de r ussir d s lors sa motivation d crof t tout comme son sentiment d tre comp tent En ce qui concerne une activit trop facile l l ve peut penser qu elle est inutile et sans int r t car elle ne lui pose aucun d fi C est l enseignant
55. les enfants porteurs d un trouble du comportement 2 La d marche de la recherche Lorsque les questions de la recherche et les objectifs en lien ont t d finis il faut alors d terminer comment faire pour r pondre ces deux l ments pos s Dans mon cas il s agit donc de d finir les personnes qui pourront m apporter mati re r flexion les outils dont j aurai besoin et la fa on dont je les utiliserai Le but de cette d marche est de r pondre au mieux ma probl matique 2 1 La population La recherche s est faite dans une Ferme de la r gion du nord vaudois aupr s des intervenants qui sont une enseignante sp cialis e un ducateur sp cialis et un agriculteur Je suis galement all e la rencontre de deux enseignantes du primaire l une ayant accueilli un l ve plac la Ferme et l autre ayant d y placer un l ve Le but de ces divers entretiens tait de d couvrir les moyens usit s par les intervenants les raisons pour lesquelles ils les utilisent les situations d j v cues les r sultats et les l ments d efficacit deu fonctionnement de la Ferme de D moret Les l ves Matas tant les premiers concern s par la Ferme de D moret J ai pens qu il pouvait tre int ressant d en questionner un dans le but de conna tre son avis quant la Ferme comment il s y sentait les progr s qu il avait pu voir de lui m me C est pourquoi une fois l autorisation
56. leurs d ceptions de pouvoir tout poser Et laisser les parents s exprimer eux aussi est tr s important En effet s ils gardent en eux cette col re ils vont la transmettre verbalement ou non verbalement leur enfant qui ne pourra alors pas investir l cole Car comme le rappelle l quipe de la Ferme il ne faut pas oublier qu un enfant reste loyal ses parents Ainsi la Ferme l action principale est de r concilier les parents avec l cole Car s ils ne s accordent pas avec elle si l enfant sent une col re contre elle alors il va continuer se battre contre l cole au travers de comportements inad quats en classe Les intervenants cherchent donc rendre conscients les parents de l importance de leur relation avec l cole En effet si l cole et les parents sont en conflit pour Tartar Goddet 2006 cela contraint l l ve faire des choix car il ne peut tre durablement cartel entre ses parents qui disqualifient son enseignant et son ma tre qui porte un certain discr dit sur ses parents p 160 En cons quence nous pouvons nous demander comment il peut tre envisageable pour l l ve d apprendre dans de telles conditions Des auteurs Adams amp Christenson 2000 Christenson amp Sheridan 2001 cit par Paquin amp Drolet 2007 mettent galement en avant l importance de la collaboration entre l cole et les parents Et ceci d
57. lieu entre les parents l enseignant ainsi que la Doyenne de l tablissement ayant la responsabilit de l l ve Comme vous pouvez le remarquer l quipe de la Ferme n est pas pr sente lors de ce moment Pourtant une enseignante de l tablissement dans lequel j ai effectu mon stage m a confi qu elle aurait eu besoin de leur pr sence afin de l appuyer face aux parents De plus elle est d avis qu elle aurait t plus cr dible et que la solitude l aurait probablement moins pes e lors de ce moment C est la Doyenne de l tablissement qui effectue la visite Toutefois l enseignante sp cialis e et l agriculteur ont des r ponses cela Tout d abord ce moment l on ne sait pas encore si les parents vont accepter la Ferme ou pas Ainsi ils n ont pas vraiment de raisons d tre d j pr sents Tout comme lorsqu une amie nous conseille d aller chez le m decin la coiffeuse ou le physioth rapeute aucune de ces personnes n est pr sente pour nous convaincre Ensuite d apr s le propri taire de la Ferme l enseignante et l ducateur sp cialis s ont d j suffisamment de r seaux d admissions et autres auxquels ils sont tenus de prendre part Et s il fallait participer chaque entretien avec les parents l enseignante et la Doyenne ils n y arriveraient pas Il serait alors probablement physiquement impossible de leur impo
58. m moire professionnel Toutes et tous je vous remercie donc infiniment pour le temps accord l laboration de ce m moire sa construction son d veloppement sa correction sa lecture ainsi qu son coute R sum De toute part nous avons entendu ou nous entendons parler d l ves difficiles Et depuis quelque temps le sigle Matas Module d Activit s Temporaires et Alternatives la Scolarit est souvent accol ces termes dans les journaux Mais mise part le fait qu il s agit d un espace accueillant les l ves difficiles nous n en savons gu re plus Malgr le fait que les m dias parlent des l ves difficiles j ai comme l impression qu il n est que trop souvent question d un discours de surface n effleurant qu en partie la probl matique de ces derniers Or pour comprendre l int r t d un Matas il est n cessaire de prendre conscience de l identit de ce type d l ves Au travers de ce m moire je vous propose donc d aller explorer plus en profondeur un Matas et ses enfants d peints comme tant des l ves difficiles Toutefois il ne s agit pas pour moi de traiter de n importe quel Matas mais du projet pilote mis sur pied dans une Ferme en 2004 C est en raison du plus grand recul dont ce dernier tait dot de mon int r t pour la relation entre l homme et l animal ainsi que de la proximit du lieu que mon choix s est
59. mettent en danger l l ve l adulte doit imp rativement intervenir 6 Le renforcement des comportements sociaux incompatibles Il s agit l pour l enseignant de consolider un bon comportement qui n est pas compatible avec celui inappropri qu il d sire faire cesser Ainsi l enseignant peut donner la responsabilit un l ve de nettoyer le tableau ce qui l emp che de courir dans la classe En effet il n est pas possible de faire ces deux choses en m me temps L enseignant peut d s lors chercher les comportements qu il souhaiterait voir adopt s par ses l ves se consacrer les favoriser et leur donner de l attention En cons quence il va chercher occuper l l ve d une mani re ad quate afin de l emp cher de faire preuve d un comportement inappropri 7 Le fa onnement Il n est de loin pas toujours ais pour un l ve d adopter certains comportements En effet cela peut s av rer tre un d fi trop grand pour eux L enseignant peut alors diminuer momentan ment ses attentes Et au fur et mesure que l l ve int grera les comportements adapt s attendus de sa part l enseignant pourra accro tre progressivement ses attentes vis vis de lui D s lors le comportement final sera fa onn par petits pas successifs 8 Le retrait de la situation Quand un comportement mineur perdure bien que l enseignant soit intervenu maintes reprises il est
60. p 69 chez les enfants difficiles Nous pouvons donc voir que c est l ducation familiale qu Adler donne une place privil gi e quant aux difficult s de comportement des enfants Cependant il est d avis que parfois les parents ne sont pas la hauteur de la t che p 8 C est alors vers l cole qu il se tourne pour parachever et parer les gestes ducatifs d ficients de certaines familles A nsi l cole se voit attribuer le r le d duquer et de former la personnalit en plus de celui d instruire Op cit Elle doit d apr s cet auteur prolonger petit petit les activit s conquises par l enfant au sein de sa famille Toutefois selon une tude men e sur le portrait des enfants ayant des comportements violents les parents de ces derniers affirment qu ils manifesteraient plus ce genre de conduites l cole qu la maison Paquin amp Drolet 2007 Ce ph nom ne pourrait s expliquer par le fait que la vie en groupe peut s av rer difficile pour les enfants n y tant pas pr par s Sans pr paration ils auront de la peine s adapter cr er des liens avec les autres penser aux autres tre int ress s par leurs semblables ou encore fournir des efforts pour surmonter les difficult s engendr es par les apprentissages scolaires Adler 2002 Jusqu pr sent je n ai mentionn que des raisons externes l cole mais selon Archambault 199
61. par exemple des m thodes autoritaires lib rales coercition permissives l enfant n a aucune loi laquelle se r f rer ou indiff rentes d sengag es absence accaparement au travail Les parents pourraient donc selon cette tude exercer une influence n gative sur les comportements de leurs enfants ceci au travers de certaines pratiques ducatives Paquin amp Drolet 2007 Cela d montre donc une certaine part de responsabilit chez les parents Richoz 2009 parle m me d une d faillance ducative pr coce imputable la famille p 96 Au cours d entretiens men s avec des adultes Adler 2002 a pu poser la constatation suivante le point de d part d une n vrose se situe toujours dans l enfance du sujet p 7 ra 2 C est pourquoi il s est attard tudier les difficult s du tout d but de la vie de l tre humain Ainsi c est la m re qu il attribue le r le le plus important dans les premi res ann es de l existence de l enfant En effet elle se doit d tablir une relation affective agr able avec ce dernier car cet tat affectif conditionne en grande partie le devenir ult rieur de l tre Op cit p 7 De ce fait elle doit guider le d veloppement de son enfant de mani re ce qu il puisse par la suite r pondre conform ment aux exigences impos es par la vie en soci t Adler 1992 Il est d s lors essentiel qu elle fasse na tre
62. pas besoin de trop s attarder sur ce point En revanche elle explique le but du placement ce vers quoi il tend Durant cette visite l enseignante de l l ve signe son plan de fr quentation afin qu il prenne conscience concr tement qu elle tire la m me corde que les intervenants de la Ferme Les diff rentes tapes de l admission sont donc clairement d finies et les intervenants sont bien au clair quant ce qu il doit s y passer Je vois qu ils ne sont pas leur premi re admission et qu il y a une grande r flexion derri re chacun de leurs actes Afin de faciliter la compr hension des diff rentes tapes du processus d une admission dans ce Matas la Ferme voici un tableau r sumant ces derni res proc dure d admission Matas La Direction de l tablissement ETAPES ACTEURS CONCERNES LIEU Avertir la Direction de son Enseignante ayant le besoin de Pas de lieu tablissement pour entamer une placer un l ve de sa classe au pr cis La Direction vient en classe pour valuer la situation afin d indiquer le Matas ou non comme solution pour l l ve La Direction en g n ral la Doyenne L enseignante de la classe Dans la classe de l enseignante S1 la Ferme est le moyen choisi alors l enseignante doit convoquer les parents afin d obtenir leur accord L enseignante accompagn e de la Doyenne Les parents Dans la classe d
63. placer un l ve la Ferme une r flexion doit tre r alis e au sein de l quipe pluridisciplinaire Si le besoin de placement est affirm lors de ce moment r flexif alors l enseignante prend contact avec les parents afin de leur pr senter le projet En cas d accord l enseignante fait alors parvenir la demande au Directeur de l tablissement concern par la Ferme l aide d un formulaire ad hoc Une s ance d admission a ensuite lieu avec le la doyen nne concern e par l l ve son ses enseignant e s le Directeur de l tablissement les intervenants de la Ferme et le Directeur de la Fondation ce moment l une analyse de la demande est faite un inventaire des besoins est effectu des objectifs sont pos s et un plan de fr quentation de la Ferme est fix Quand la d cision d admission est prise les parents en sont inform s par la Direction Ils contactent ensuite l ducateur de la Ferme en vue d un accord de collaboration Apports de la Ferme Les enfants allant la Ferme y trouveront un cadre institutionnel s curisant et interdisciplinaire alliant p dagogie et ducation sp cialis es des moments d activit s scolaires et ducatives dans le cadre de l exploitation agricole un espace permettant de respirer dans un autre contexte de mettre en vidence chez eux d autres comp tences que celles demand es l cole un enseignement sp ci
64. plus en plus admiratifs face leurs enfants en les consultant sur tout et en les coutant parfois plus qu il ne le fallait p 96 Ce qui a eu pour r sultante une ducation familiale purement affective sans cadre ducatif permettant l enfant d voluer Et lorsqu un enfant ne conna t pas une certaine soumission la contrainte impos e par un cadre ducatif il ne peut vivre l exp rience de la frustration et son seuil de tol rance celle ci s abaisse Ce qui peut alors engendrer des exc s de col re de l agressivit et de la violence chez lui De plus Joie 2001 cit par Richoz 2009 affirme qu il ne peut de ce fait pas d terminer les limites de ses actes et se retrouve alors pr t pour franchir les ultimes interdits moraux p 98 Dans un tel contexte un enfant ne peut se sentir suffisamment en s curit pour bien se construire Et cette ins curit peut aussi avoir des m faits sur le parcours scolaire de l enfant En effet elle peut engendrer de l anxi t voire de l angoisse deux ph nom nes pouvant alors emp cher un investissement dans les apprentissages Dans des recherches ayant port sur l tude des pratiques ducatives des parents il a t montr que ces derni res pouvaient avoir une influence sur les comportements des enfants En effet 1l semblerait que certaines pratiques ducatives favoriseraient l mergence de comportements violents chez l enfant Il s agit
65. sents peut tre avec des lacunes au niveau ducatif D apr s l ducateur sp cialis l hypoth se de base selon laquelle les enfants en difficult s scolaires sont galement en difficult s familiales s est v rifi e au travers de presque toutes les situations accueillies la Ferme Toutefois la difficult familiale peut avoir divers degr s bien que ce soit souvent reli de la maltraitance qui peut tre de tous types psychologiques physiques n gligences sexuelles Cependant l cole peut aussi tre la cause de l chec scolaire et des probl mes de comportement rackettes injustices humiliations Les maltraitances peuvent donc venir de l cole elle m me Des recherches men es dans diff rentes cultures ont galement mis en avant le lien entre les comportements hostiles des parents face leur enfant ou de la maltraitance et le d veloppement d agressivit chez ce dernier Heidgerken Hughes Cavell amp Willson 2004 cit s par Schneider Normand All s Jardel Provost amp Tarabulsy 2009 Mais il arrive aussi d apr s l une des enseignantes interrog es que certains enfants n ayant jamais t socialis s prouvent des craintes et ont alors des comportements violents lorsqu ils se retrouvent confront s d autres enfants En effet selon le propri taire de la Ferme il arrive que les familles n aient aucun souci mais que ce soit simplement l
66. simplement pas le faire En cons quence un trouble du comportement peut devenir une v ritable souffrance pour l l ve Et si l enseignant ne prend pas en compte ce diagnostic m dical ainsi que les effets possibles comment pourrait il alors pr tendre l aider au mieux Comme nous l avons vu il existe des causes aux divers comportements inad quats de certains l ves Elles se situent soit dans la famille soit au sein de la classe Mais parfois il arrive que ces comportements aient une origine dite neurologique On peut alors parler de troubles neurocomportementaux ou plus pr cis ment de troubles du comportement Toutefois selon certains sp cialistes Dumas 1999 Lecendreux 2003 Sousa 2006 cit par Richoz 2009 seul le trouble du d ficit de l attention avec ou sans hyperactivit TDA H serait caus par un trouble neurobiologique d origine g n tique p 104 N anmoins Falardeau 2006 cit par Richoz 2009 est d avis que dans 90 des cas le TDA H n est ni une maladie ni une anomalie mais un trait particulier d ordre g n tique p 105 Il serait donc souhaitable que ce dernier soit consid r au m me titre que d autres traits g n tiques tels que la couleur des yeux Bien que les effets soient plus marqu s et porteurs de difficult s dans le cas du TDH A O REGAN F 2009 Les troubles du comportement un d fi relever p41 Canada Editions Cheneli re ducation A
67. soit dans un milieu rural alors que le milieu de l cole ne les rassure pas ils ont l impression d tre jug s La casquette du paysan est donc tr s int ressante lors de l accueil des familles l admission D moret car elles osent lui parler alors qu elles se m fient de l cole avec qui elles ont souvent une relation un peu difficile Ainsi le fait d avoir un paysan dans l quipe peut aider les familles entrer en confiance avec eux et construire une bonne relation L agriculteur est donc celui qui est chez lui dans sa famille Cette derni re est passablement impliqu e dans ce projet L id e tant de leur montrer une famille plus ou moins unie qui fonctionne ce qui n est pas toujours le cas chez les enfants venant la Ferme Ceci est un point tr s important dans le projet et d montre l implication de l agriculteur dans ce dernier L enseignante sp cialis e g re quant elle tout ce qui est du domaine scolaire Elle propose aux l ves des activit s permettant de r aborder l cole sous un autre angle Ainsi les l ves ne prennent pas leur sac ni leurs affaires et ne font pas des fiches en retard afin que la Ferme ne soit pas punitive Son objectif principal est que les enfants retrouvent du plaisir l cole et un sens cette derni re Afin de les impliquer l enseignante sp cialis e laisse toujours le choix aux l ves quant aux act
68. son enfant puisse influencer la pr sence de ces troubles En effet si la maman d un b b ne lui r pond pas de mani re ad quate cela peut amener une attitude d vitement et un enfant plus difficile Il existe aussi d autres th ories cherchant trouver les causes d un trouble des conduites telles que la th orie de la sous stimulation physiologique celle des neurotransmetteurs ou encore la th orie des d ficits neurologiques Toutefois n tant de loin pas une scientifique je ne m attarderai pas sur ces derni res D autant plus qu Habimana et ses coll gues 1999 affirment que les causes du trouble des conduites sont inconnues p 192 et cela malgr le fait que la plupart des facteurs tiologiques associ s au trouble oppositionnel s appliquent aussi au trouble des conduites p 223 L volution de ces deux troubles varie en fonction des sujets mais de mani re g n rale ils disparaissent l ge adulte Mais si cela ne s av re pas tre le cas alors les adultes porteurs d un trouble des conduites seront qualifi s de psychopathes Weder 2009 3 6 La fonction d un trouble du comportement Un comportement jug difficile peut appara tre de fa on momentan e et ceci chez n importe quel enfant Canonge amp Lecendreux 2006 Cependant bien qu il y ait des comportements qui disparaissent avec le temps certains persistent et cela pour diverses raisons Ils deviennent alors
69. un grand plaisir le faire En raison du nombre d enfants parfois lev le temps peut s av rer tre tr s court Mais cela leur permet de faire l apprentissage du partage Ce n est pas facile pour certains d attendre son tour et donc de prendre le r le de spectateur Les quatre l ves sont assis sur une grand botte de paille ils bougent ils parlent font des gestes brusques L agriculteur les met en garde Robin est sympa mais un autre cheval aurait d j pris peur et aurait alors tent de fuir son seul moyen de d fense Et dans sa fuite il n aurait pas pris garde aux personnes ses c t s et leur aurait march sur les pieds Cette explication semble calmer les enfants mais ce n est que pour un temps L agriculteur et l ducateur devront les reprendre plusieurs fois Seul l l ve assis sur le cheval semble moins agit concentr sur la route sur la direction impos e par l agriculteur Tout se passe bien pour les trois premiers l ves qui sont all s jusqu la vitesse du trot Toutefois il n est pas toujours facile de mener Robin l o ils le souhaitent Certes pour le nombre de fois qu ils ont t cheval ils s en sortent plut t bien Mais ils ont encore certaines choses apprendre sans doute tant sur le double poney que sur eux m mes Le quatri me l ve est celui qui monte depuis le plus de temps il semble tr s l aise au pas comme au trot
70. un premier temps d expliquer ce qu est un l ve difficile aux yeux des enseignants de d finir les comportements qu il peut adopter dans ces situations et de comprendre pourquoi il les d veloppe quelles en sont les possibles raisons En ayant l id e qu un l ve difficile peut galement tre un enfant posant des difficult s ses parents Je vais donc traiter des possibles raisons pouvant amener un enfant devenir difficile Si J ai choisi de m arr ter sur les l ves difficiles c est parce que je suis convaincue que pour saisir l int r t d un Matas il est n cessaire de prendre conscience de l identit de ce type d l ves Je souhaite aussi au travers de cette recherche mieux comprendre les diff rents troubles du comportement pouvant tre l origine des difficult s pos es par un l ve car il me semble important de les prendre en compte en vue de mettre en place des pistes d action plus sp cifiques Il s agira ensuite pour moi d expliquer le fonctionnement de la Ferme de D moret et de comprendre ce qu il s y passe Pour tayer mes propos je m nerai des entretiens avec des acteurs impliqu s dans ce processus liste donn e au sous chapitre concernant la population Outre ce Matas la Ferme j aborderai succinctement les autres dispositifs qui peuvent tre propos s avant une prise en charge la Ferme interventions en classe ou la place de cette derni re quand ell
71. une d elles con oive qu ils ne lui aient peut tre pas toujours dit la v rit cela n a pas emp ch le dialogue avec la famille Toutefois quand il y a eu cette difficult avec la Ferme l enseignante s est alors retrouv e entre les parents et la Ferme C est alors qu elle recevait des parents des choses sur lesquelles elle n avait aucune prise Et pour cette derni re ce n tait pas forc ment vident Mais malgr cet v nement la relation est rest e bonne Je tiens terminer ce chapitre en mettant en avant le fait que l cole doit tendre vers la recherche d une plus grande fraternit et amener les l ves assumer la responsabilit de leur propre pens e s approprier le sens du travail d quipe ainsi qu apprendre communiquer v ritablement et tablir des relations harmonieuses Howden amp Martin 1997 p 3 Apprendre collaborer est donc une comp tence d velopper chez les l ves d autant plus chez les l ves Matas qui prouvent de la peine vivre en groupe Etre capable de collaborer est m me primordial sachant qu apprendre vivre ensemble prend l allure d une n cessit Op cit quatri me de couverture Cette phrase ne date peut tre pas d hier pourtant quand je regarde la soci t actuelle quelque peu individualiste cette citation me semble d autant plus au go t du jour Toutefois i
72. 4 Jones et Jones 1995 Kohn 1996 Martin 1994 Poliquin Verville et Royer 1992 et Tardif 1992 cit s par Archamblaut amp Chouinard 2003 pp 249 251 les probl mes de fonctionnement ou de comportements en classe peuvent avoir d autres sources en lien avec l enseignant Car si un l ve est d peint comme difficile cela n est pas forc ment significatif de difficult s la maison Ainsi donc tre un l ve difficile n implique pas n cessairement d tre aussi un enfant difficile En cons quence avant d aller voir ce qu il se passe dans la famille l enseignant devra d abord remettre en question ses pratiques quotidiennes C est pourquoi je pense qu il est important de mettre en avant certaines attitudes pouvant engendrer des comportements inad quats de la part des l ves sans que ceux ci ne les manifestent galement chez eux Il importe donc pour les auteurs mentionn s auparavant de s interroger quant aux pourquoi du d rangement de l agressivit et des d fis lanc s l enseignant par certains l ves Ainsi ces auteurs citent en exemple les raisons possibles suivantes 1 L l ve ne sait pas quoi faire Il se peut que la formulation des consignes n ait pas t suffisamment claire ou que l l ve peine faire le lien entre les informations re ues et ses connaissances Et si l enseignant ne reste pas constant dans les proc dures de la classe ou dans
73. Archambault amp Chouinard 2003 pp 108 116 il demeure certains principes qui encourageraient les l ves honorer les r gles et proc dures de la classe J ai choisi de ne pas parler du dernier principe le conditionnement op rant car il me semble beaucoup moins pertinent pour l enseignant et plus difficile appliquer Il s agirait d s lors pour l enseignant 1 D tre constant dans l application des r gles et des proc dures S1 l enseignant ne parvient pas respecter les r gles mises en place et tablir pr cis ment ses limites il ne peut s attendre ce que ses l ves les respectent Nous pouvons en effet nous demander pourquoi ils le feraient Gordon 1979 cit par Mass et al 2006 parle d un seuil de tol rance variable qui d apr s lui pourrait tre l origine de certains probl mes en classe En effet si les l ves n arrivent pas pr dire ce que l enseignant va faire ils ne sauront quoi s en tenir avec ce dernier Ils ne pourront d finir sur quel pied danser En APPERT E M s d Le contrat comme outil d autonomisation et de responsabilisation de p dagogie et son application en classe p 7 Document non paru tant persuad s que leur enseignant n est pas juste dans ses choix et ses actes ils adopteront alors des attitudes inad quates 2 D tre sensible ce qui se passe en classe Il s agit pour l enseign
74. Ce Matas a d ailleurs t d fini comme pr curseur du mod le souhait actuellement Ces prestations Matas ont t d termin es comme une priorit dans la nouvelle politique socio ducative cantonale agr e en ao t 2006 par Anne Catherine Lyon cheffe du d partement de la formation de la jeunesse et de la culture DFJC vaudois Ces Modules d Activit s Temporaires et Alternatives la Scolarit requi rent un investissement cons quent pour leur mise en uvre Ils sont alors financ s pour une part par le DFJC ceci par l interm diaire de la direction g n rale de l enseignement obligatoire DGEO et d autre part par le SPJ Ils ont t mis sur pied dans le but de soutenir le mineur dans sa capacit d acquisition et dans sa capacit de motivation l apprentissage dans les situations haut risque de rupture scolaire ou de d sinvestissement des apprentissages Ceci au travers d une collaboration entre les institutions ducatives et le milieu scolaire de l l ve Mais la vis e de ces Matas est d abord le maintien minimal de l l ve dans sa classe puis sa r insertion totale Ainsi le jeune ne passera pas plus de quatre jours par semaine au sein du Matas ce qui lui permet de rester un jour par semaine en milieu scolaire D Extrait des standards de formation concernant le projet HarmoS s d Consult en f vrier 2010 dans http www edk ch dyn 15415 php 16 Extrait de la Politique soci
75. a collaboration entre ces derniers et les enseignants de l l ve Matas est n cessaire Car s il n y a pas de coh rence entre l cole et l quipe de la Ferme a ne peut pas marcher Il s agit donc d apr s l ducateur de travailler selon l approche syst mique du triangle Il faut d s lors mettre l enfant au centre puis autour la Ferme doit tre en lien avec les parents mais elle doit aussi l tre avec l cole le but tant de mettre en lien les parents et l cole Une fois que ce triangle est construit l enfant se retrouve s curis et peut fonctionner comme colier L quipe de la Ferme de D moret 25 Les parents L cole Figure 1 triangle syst mique Les professionnels ne sont pas oblig s de s aimer mais ils doivent tre en accord afin que l enfant sente cette circulation Car finalement c est quand il peut la sentir qu il va alors pouvoir produire l cole ce qu il produit la Ferme En ce qui concerne la circulation des informations l enseignante sp cialis e ne donne jamais par t l phone les grandes r v lations tous types de maltraitances qu un l ve peut faire C est lors de colloque qu il se d cide si les enseignantes de l l ve concern doivent tre au courant ou non Mais les Directions en ont de toute mani re connaissance apr s c est aussi ces derni res de voir si
76. a lieu en classe c est que l une des raisons explicatives peut tre dans cet espace ci et surtout qu une solution peut y tre d cel e 3 7 Le d crochage scolaire Le fait qu un l ve soit difficile au travers de troubles du comportement diagnostiqu s ou non n engendre pas seulement des probl mes en classe pour ses camarades et l enseignant Car celui qui est le premier touch dans ces cas l est l l ve en question Et des comportements inadapt s voire de la violence sont peut tre le moyen pour faire savoir son entourage qu il ne se sent pas bien Richoz 2009 affirme d ailleurs que l l ve manifeste sa souffrance dans le cadre scolaire dans l espoir peut tre qu elle sera per ue par l enseignant p 106 A force de subir des checs dans sa vie d l ve redoublement remarques n gatives de l enseignant manque d implication dans la vie scolaire par ses parents l enfant en arrive ne plus trouver la motivation d apprendre ni le sens de l cole Il perd alors peu peu le go t d y venir courant alors le risque d un d crochage scolaire Mass et al 2006 Ces checs sont probablement dus au comportement inad quat de l l ve qui est sans doute le reflet d un mal tre chez ce dernier comme je l ai mentionn plus haut Ce malaise peut trouver son origine chez l individu en cas de trouble du comportement En effet comme nous l avons vu pr
77. a maman des l ves je ne suis pas l pour les prendre sur mes genoux pour panser leurs blessures Je suis l pour leur apprendre des choses pour leur apprendre se comporter correctement Bien s r les intervenants sont touch s par les situations car les enfants vivent parfois des choses terribles mais il faut viter de tomber dans certains travers Et notamment ces travers qui cr eraient des confusions motionnelles chez les enfants Apr s avoir bien mang il est temps de faire une petite pause Les enfants jouent avec les diff rents jeux disposition mais partager n est pas chose facile pour certains Vivre ensemble n est pas une mince affaire pour eux L un deux ignore un camarade l ducateur le reprend de suite afin qu il prenne conscience des cons quences de ce comportement A chaque geste parole inad quate l ducateur est l accompagnant les enfants dans ce chemin menant vers la vie en commun vers la compr hension de l autre vers son acceptation Cette apr s midi sera consacr e l quitation chaque enfant va alors chercher une bombe puis ensemble ils s occupent de Robin le double poney qu ils ont d j pu monter quelques fois Comme le grand paddock est gel l agriculteur en a recr un l int rieur d une de ses granges Ici ce sont donc les gens qui s adaptent la nature et non l inverse Tous les l ves ont l envie de monter et montrent
78. alis partir de th mes de la ferme selon leurs besoins en coordination avec l enseignant e titulaire Les parents d un enfant Matas y trouveront la possibilit de travailler avec les intervenants au travers de r seaux une aide ducative en fonction des objectifs d finis un lien suivi avec l ducateur Les enseignants ayant un l ve Matas y d couvriront un travail en coordination avec les intervenants un contact r gulier avec l enseignante sp cialis e un soutien quant aux difficult s sp cifiques pos es par l l ve un espace de r flexion en groupe des r seaux autour de l enfant et de sa famille Dur e La dur e du projet se d limite tous les trois mois Ainsi cette ch ance le projet est r valu dans le cadre d un r seau la fr quentation et les objectifs convenus sont ajust s aux nouveaux besoins de l enfant Quatre id es force 1 Resserrer les liens pour changer les repr sentations L id e est d engager les acteurs scolaires la famille et le r seau de professionnels avec l objectif de voir les repr sentations changer de mani re positive Cela implique une collaboration de la part de l cole et des parents 2 Comprendre la souffrance Tous les comportements inad quats l cole sont un signe de douleur pouvant avoir diverses origines C est gr ce aux changes effectu s entre les diff rents acteurs autour de l
79. ant de montrer aux l ves qu il est au courant de tout ce qui se passe en classe Cela lui demande de superviser de mani re constante le fonctionnement de la classe Il est clair que l enseignant ne peut tout voir tout moment ce qui se fait cependant il doit agir de mani re ce que le moins de choses possible ne lui chappent Il est alors apte d celer la diminution d int r t de certains et aper oit tr s vite quand une r gle n est pas respect e ou qu une attitude n est pas appropri e et agit afin de les faire stopper Pour arriver mettre en avant une certaine sensibilit l enseignant devra jeter un coup d il la classe de mani re fr quente avoir le dos tourn face aux l ves le moins possible donner de l attention chacun lors des diverses activit s men es varier les modes de travail apprendre rep rer les signaux d ennui des l ves degr de bruits et d placements qui amplifient expressions faciales etc r agir rapidement pour faire cesser une attitude perturbatrice mettre les l ves dans des situations d apprentissage qui les am nent s y engager de mani re cognitive 3 De maintenir le rythme et le chevauchement des activit s L enseignant est attentif au rythme de travail des l ves en vitant de terminer de mani re brusque une activit et de passer la suivante sans une certaine logique Il essaye galement d viter les blancs entre les activit
80. ant demandera un l ve d aller chercher un adulte ensuite ils essayeront d parpiller la foule et de faire ce qu ils peuvent pour s parer les bagarreurs Puis ils devront apaiser l atmosph re entre ces derniers Une fois cela fait ils pourront les questionner afin de trouver l origine du combat Il est clair qu il ne faut pas suivre la lettre tape par tape cette liste Ainsi l enseignant r agira selon ses impressions les contraintes impos es par la situation ce qui lui laisse une certaine marge de man uvre Face tout type de trouble du comportement l enseignant devrait viter tout comme pour n importe quel l ve d ailleurs d tre autoritaire Etant donn que les enfants ayant des troubles du comportement ont tendance d fier l autorit et en rechercher les limites un enseignant autoritaire ne ferait qu aggraver la situation par un manque de tol rance face la d sob issance Il opterait alors pour les punitions ce qui n aurait pour effets que de provoquer un conflit de pouvoir Le fait d tre permissif n est galement pas recommand ce style de gestion de la classe serait m me plus pr judiciable pour les l ves Car dans un contexte o tout est permis ces derniers n ont aucun rep re aucun cadre s curisant qui leur permettraient d voluer de mani re harmonieuse Ce manque de s curit peut d s lors inspirer de la m fiance vis vis de l enseignant
81. ant en recevra en retour C est donc dans le respect qu il travaillera en classe 8 D intervenir en fonction des causes du comportement perturbateur Lorsque l enseignant doit intervenir 1l importe qu il ait au pr alable d couvert les causes du comportement inad quat afin que son action soit men e en fonction de ces derni res En effet selon qu il soit question d un l ve qui n a pas encore assimil la mani re de se comporter en classe ou d un l ve qui cherche mettre les limites des r gles l preuve l enseignant agira diff remment Je me permets de rajouter comme principe favorisant le respect des r gles l acte de faire participer les l ves l laboration de ces derni res En effet il semblerait que cette participation les aide mieux comprendre et int grer les r gles et les rende alors partie prenante quant leur respect Il s agit l d tre un enseignant coop ratif Cette mani re de faire am ne les l ves d velopper leur autonomie et sentir qu ils font partie de la classe Mass et al 2006 L enseignant a donc certains moyens pour essayer d viter tout irrespect des r gles Cependant bien qu il ne puisse pas toujours tout emp cher il doit garder l esprit ces huit points qui lui seront probablement fort utiles durant une intervention En effet l utilisation de l humour les interventions discr tes le fait d tre tol rant et re
82. aque intervenant La Ferme c est l apport de trois corps de m tiers relativement diff rents l ducation l agriculture et l enseignement Toutefois ils se recoupent dans leur diff rence car ils sont tous exerc s d une autre fa on qu habituellement et visent le m me but Chaque intervenant de ce Matas a donc d trouver sa place d finir son r le et savoir travailler en compl mentarit avec ses coll gues Avant de m arr ter sur le r le de chaque intervenant je tiens mettre en avant le fait qu la Ferme on parle la fois d enfants et d l ves En effet comme ils ne sont pas toujours assis leur table les intervenants ont souvent tendance parler d enfants Car ce n est qu en retrouvant un r le d enfant qu ils pourront alors retrouver leur r le d l ve Toutefois les intervenants gardent toujours en t te que leur travail c est de ramener les enfants l cole Ainsi le fait d appeler l ves les enfants du Matas leur rappelle que s ils y sont c est pour que l cole fonctionne bien et qu elle est importante C est pourquoi bien que les r les soient diff rents ils ne tendent que vers un seul but redonner aux enfants le go t des apprentissages l cole Et pour y parvenir chacun a quelque chose apporter l enfant l l ve Le projet la Ferme de D moret est parti avec l hypoth se de d part qu
83. aussi bien que lui Car les enfants ne remettent pas en question ce qu il leur fait voir D autant plus que ces enfants qui viennent la Ferme refusent le message de l adulte un moment donn Ils n aiment pas le discours de la ma tresse elle n a pas raison Tandis que ce qu ils apprennent par eux m mes ils y croient L vi Strauss s d cit par Melson 2009 affirmait d ailleurs que les animaux sont bons pour la pens e Ainsi les animaux et leurs conduites fonctionnent pour les hommes comme un syst me symbolique permettant d identifier les actions et les motions humaines et de les rendre intelligible p 34 Pour Melson transposer cette id e au d veloppement de l enfant conduit penser que les animaux peuvent fonctionner comme un syst me de signification permettant aux enfants de tirer du sens d eux m mes comme de leur environnement p 34 D apr s l ducateur c est le travail avec le cheval qui permet le travail la basse cour qui permet le travail l cole C est l assurance que les l ves gagnent petit petit sur le cheval qui fait que a d bloque la basse cour apr s en salle de classe ici pour le faire par la suite l cole Le travail avec le cheval est donc vraiment quelque chose d exceptionnel De plus les intervenants s accordent tous dire que quand les enfants maintiennent les rennes du cheval et se
84. autant plus dans le cas d enfants ayant des comportements violents au pr scolaire et au primaire afin de contrer voire surmonter la situation probl me p 142 Et si cette collaboration ne fonctionne pas une fin de prise en charge peut tre imagin e Cela est d ailleurs arriv lorsqu un papa venu signer le plan de fr quentation de son enfant s est en fait av r tre son oncle par la suite L enfant nous l a dit car c tait devenu insupportable pour lui Son papa tant contre la d marche l enfant s tait retrouv en conflit de loyaut Cela est galement arriv lorsqu un enfant a dit des choses la Ferme qui ont amen les parents ne plus vouloir qu il y aille De ce fait la prise en charge s est arr t e brutalement et du jour au lendemain l l ve est revenu l cole Pour l enseignante concern e ce n tait pas possible de laisser cet l ve en classe Mais comme les parents ne voulaient plus entendre parler de la Ferme cette derni re ne pouvait rien faire L enseignante a v cu ce moment comme un retour en arri re Pour elle il y avait des progr s a avan ait c tait super et tout d un coup a s arr tait Le bilan qu elle a tir de l exp rience Matas la Ferme fut donc mitig En effet d s le moment o a ne se passe pas bien on se dit est ce que a valait vraiment la peine
85. aux qui ont abdiqu Quoi qu il en soit les quatre comp res s installent confortablement sur les deux bancs disposition au milieu des autres animaux continuant quant eux leur balade Apr s quelques minutes de peur Cacahou te le lapin Cannelle la canne un autre lapin sans nom pour l instant et Brigitte la poule paraissent s apaiser dans les bras des enfants En m me temps ces derniers se calment stoppent tout mouvement except les caresses offertes aux animaux Finalement chacun semble y trouver son compte dans ce moment rempli de tendresse et de silence Pourtant rester immobile a l air encore difficile pour certains qui commencent alors balancer leurs pieds discuter se faire parfois des reproches arr te de faire ce bruit a m nerve Alors les animaux en font de m me s agitant quelque peu le temps que l enfant retrouve son calme et fasse abstraction un instant de ses camarades Les douze coups de midi sonnent L ambiance est conviviale tout le monde discute dans le calme Apr s le repas un enfant aimerait aller sur les genoux du propri taire de la Ferme Ce dernier lui rappelle gentiment sourire aux l vres et l ger rire dans la voix je ne suis pas ton papa En effet chaque intervenant son r le et aucun n a la fonction de substitut d un parent ils ne sont pas l pour a En effet comme l affirme l enseignante sp cialis e je ne suis pas l
86. ayant sans doute pas t mis sur pied sur un coup de t te je me questionne alors quant aux moyens qu il d tient pour aider les l ves retrouver le go t de l cole et leur permettre d voluer Puis je m interroge sur les observations que les diff rents acteurs concern s par un l ve difficile ont pu avoir quant son volution Ce Matas la Ferme bien qu inconnu pour ma part existe depuis quelques ann es et a donc eu en placement un certain nombre d l ves Par rapport ces derniers ma question est de savoir quels ont t les r sultats obtenus ceci de mani re g n rale Les Matas I accueillent des l ves g s entre six et 12 ans et les Matas II quant eux des l ves g s entre 12 et 17 ans Jusqu pr sent mes questions ont port sur l apport de ce Matas pour les l ves mais qu en est il pour les enseignants acteurs certainement importants dans l entreprise de cette d marche Ainsi la question directrice de cette recherche est de d couvrir comment le fonctionnement de la Ferme de D moret permet de favoriser la r insertion d un l ve dans sa classe 1 4 Les objectifs de la recherche Pour mener bien une recherche il importe de se fixer des objectifs atteindre en fonction des questions pos es Ceci afin de poursuivre la ligne directive inspir e par ces derni res et cela tout au long de la recherche Les objectifs de ce m moire sont donc dans
87. beaucoup de monde parle d enfants d l ves difficiles Qu il s agisse des journaux d internet de la t l vision ou des livres ce sujet est la une Certains m dias s attardent sur les faits et posent des constats quand d autres proposent des conseils aux parents et enseignants afin de g rer enfants et l ves jug s difficiles Cependant il n y a souvent pas de recettes magiques toutes pr tes appliquer et fonctionner dans l imm diat Car g rer un enfant ou un l ve difficile c est aller chercher l origine du mal tre de ce dernier qui est probablement fort diff rente de celle propos e dans une quelconque revue Elle est m me souvent unique car li e un v cu une histoire de vie personnelle Pour pouvoir donc pr tendre aider un enfant ou un l ve difficile il faut mobiliser patience r flexion et temps Mais bien que les enfants difficiles soient un th me r current ce jour il ne date pourtant pas d hier En effet de tous temps les parents ont connu des moments plus ardus dans l ducation de leurs enfants car il n existe pas de mode d emploi donn la sortie de la maternit Le fait est que les m dias se sont passablement d velopp s donnant d s lors acc s la soci t toutes sortes d informations C est ainsi que les enfants difficiles sont probablement devenus un th me la mode En cas de difficult s l tre humain a souvent tendance che
88. ccasion pour eux de peut tre se montrer sous un autre jour Mais c est galement une opportunit de pouvoir se confier sans avoir peur d tre jug s En effet tous les l ves Matas c toient la Ferme de D moret avec pour but d am liorer leurs comportements Ils ont donc tous le m me souci et quelles qu en soient les raisons ils sont ici pour le r gler Et il est sans doute plus facile pour ces enfants de parler devant des personnes ayant le m me probl me qu eux ou vivant apparemment des exp riences scolaires similaires y Au travers de ce m moire J ai r ellement pris conscience du fait qu il importe de parler d l ves jug s difficiles plut t que d l ves difficiles En effet comme j en ai fait mention le degr de tol rance est propre chacun Ainsi la difficult que peut engendrer les comportements d un l ve peut fortement varier d une enseignante l autre On ne peut donc parler d l ves difficiles car cela cr erait une fausse g n ralit Ce n est donc pas parce qu une enseignante consid re un l ve comme difficile qu il l est alors pour tout le monde Chacun juge la situation avec son propre v cu sa personnalit ses perceptions et ses valeurs Ce m moire portant sur la Ferme de D moret une mesure externe la classe je me suis surtout arr t e sur des pistes d intervention ne la prenant alors pas forc ment en compte Or je tiens mettre en avant tout
89. ce n est pas de la joie que nous lisons sur son visage mais de la tristesse Ce qui peut s expliquer par son je ne veux pas partir de la Ferme lors de l entretien Il est temps maintenant de partir soigner les animaux L enseignante rappelle aux l ves ce qu ils ont faire avant de partir se changer Tous sont quip s d une combinaison de ski car l hiver ici est plut t glacial Voil que tous les l ves se mettent au travail et malgr le temps cela se fait dans la bonne humeur sous le regard attentif de l enseignante Elle rappelle au besoin ce qu un l ve doit faire afin qu il ne se disperse pas Ici les l ves apprennent nourrir les animaux mais aussi se partager les t ches travailler ensemble Les l ves sont productifs et les soins sont relativement vite effectu s Toutefois vite fait n est pas toujours bien fait L enseignante fait alors une ou deux remarques pour que les l ves fassent mieux la prochaine fois afin d am liorer le confort des animaux Car c est bien eux qu il faut penser dans ces moments l Une fois les animaux nourris le moment de les porter arrive C est alors quatre enfants qui se d placent dans les enclos de la basse cour la poursuite des animaux qu ils souhaitent porter Apr s quelques minutes de course folle chacun trouve une technique pour attraper l animal et le prendre dans ses bras Ou est ce peut tre les anim
90. chec les parents punissent et l enfant risque de perdre tout int r t pour l cole mais surtout la confiance en lui m me et en ses capacit s Ces diff rents styles de vie et d ducation risquent d emp cher l panouissement du sentiment social et d intensifier le complexe d inf riorit g nant le d veloppement du courage et d autonomie de l enfant Adler 2002 p 19 Le sentiment d inf riorit est pr sent chez chaque enfant trouvant son origine dans l essence m me de l tre humain qui sans les autres est vou dispara tre Il ne s agit donc pas d accentuer la distance qui s pare Penfant de l adulte il faut au contraire encourager et soutenir l enfant D autant plus que donner du courage aux enfants c est le droit le plus important de l ducation car il est dangereux qu un enfant se d courage Adler 1992 p 210 Et bien que certains soucis li s la vie enfantine puissent engendrer des difficult s pour un enfant il ne doit en aucun cas se d courager Un enfant peut galement se sentir inf rieur selon sa position dans la fratrie C est le cas quand il n a pas t pr par devenir l a n En effet un a n qui a t le centre d int r t de tout son entourage pendant plusieurs ann es devra partager cet int r t avec un nouveau n dans la famille Pour lui cet v nement peut s av rer tre un v ritable drame Par la suite il aura toujou
91. comportement vise satisfaire et le modifier Mass et al p 153 L intervention doit alors prouver l l ve que la mani re dont il agit pour obtenir satisfaction de son besoin n est pas appropri e L enseignant devra donc avec l l ve rechercher des comportements qui combleront son besoin de mani re acceptable dans la soci t Il y a quatre type de faux buts la recherche d attention la recherche du pouvoir le retrait et la vengeance C est ainsi qu un l ve poursuivant un faux but d attention va devoir se mettre constamment au centre de l attention afin d avoir un sentiment d acceptation et de valorisation Ses nombreuses sollicitations aupr s des autres notamment l enseignant peuvent tre tant positives poser beaucoup de questions que n gatives adopter des comportements qui d rangent afin d attirer de mani re forc e l attention de l enseignant Dreikurs est un psychologue am ricain ayant pris inspiration de la psychologie n o adl rienne En comparaison avec Adler les enfants dits g t s les benjamins et les a n s non pr par s le devenir pourraient tre la poursuite d un faux but d attention L l ve poursuivant un faux but de repli est un enfant dot d une estime de lui m me vraiment faible Pour lui la seule mani re d tre int gr dans un groupe est de devenir invisible aux yeux des autres et de ne surtout pas leur causer un quelconqu
92. comporter se contr ler et c est exactement ce qu il faut pour aller l cole Et nous on n arrive pas leur l expliquer mais ils le ressentent instinctivement avec les animaux Pour Melson les animaux excitent les enfants qui veulent les toucher les tenir tout de suite pp 114 115 mais en m me temps la vuln rabilit de ces petits animaux exige que ces pulsions soient maintenues sous contr le p 115 Ces derniers aident donc les enfants moduler l intensit de leur comportement p 114 Ainsi peut tre que comme Melson se le demande il est possible que les animaux donnent aux enfants des exp riences uniques auxquelles ils ne peuvent acc der directement avec d autres humains p 36 Mais le moment de porter les animaux permet galement selon l quipe de la Ferme de mettre les enfants dans l motionnel et c est l qu ils commencent alors parler Car comme les copains les animaux peuvent recevoir des confidences devenir d positaires de secrets Op cit p 36 Pour Melson les animaux sont une oreille non critique invitant alors les enfants confier leurs peurs leurs col res des exp riences tristes p 76 Et comme les enfants ne sont jamais livr s eux m mes dans ce lieu qu est le Matas la Ferme ils s expriment souvent devant le groupe ou tout du moins une partie Je fais l hypoth se qu il est peut tre
93. constat est encourageant puisqu il est certainement plus facile de modifier l environnement que de changer la personnalit d un l ve Archambault amp Chouinard 2003 p 245 3 5 Les troubles du comportement Le TDA H est la meilleure explication pour un ensemble de comportements sp cifiques qui ne peuvent tre mieux expliqu s autrement F O Regan Il s agit dans ce chapitre de pr ciser chaque trouble du comportement mais ceci sur le versant m dical et non p dagogique Selon certains auteurs Curonici McCulloch amp Joliat 2006 la d finition des troubles du comportement peut s av rer tre tr s large En effet selon ces derniers l chec dans les apprentissages pourrait tre consid r comme une forme particuli re de trouble du comportement dans la mesure o cet chec constitue un cart par rapport l attente de r ussite que l cole impose p 153 Ainsi donc cette citation tend englober plusieurs l ments quant la d finition d un trouble sans y regarder forc ment de plus pr s du c t de la m decine Pourtant je pense qu il est important de prendre conscience que certaines difficult s donn es aux enseignants par un l ve ne sont pas forc ment li es aux parents ou eux m mes En effet elles peuvent trouver leur origine au niveau neurologique Ce n est donc pas la volont de l l ve de ne pas faire ce qui lui est demand mais il ne peut
94. ducative de la classe p 115 Qu bec Ga tan Morin Editeur Et d apr s des recherches men es par Parker et Asher 1987 cit par Schneider et al 2009 concernant les cons quences du rejet long terme il semblerait que les individus qui ne sont pas accept s par leurs pairs pendant l enfance seraient haut risque d abandonner l cole et de commettre des infractions p nales plus tard dans la vie p 158 De plus des recherches plus r centes Deater Deckard 2001 Kupersmidt Coie amp Dodge 1990 McDougall Hymel Vaillancourt amp Mercer 2001 cit par Schneider et al 2009 montrent que le rejet par les pairs contribue au d veloppement de sympt mes int rioris s tels que la d pression et l anxi t p 159 En regard de ces cons quences je suis donc d avis qu il importe de venir en aide ces l ves jug s difficiles Et pour ce faire l enseignant doit alors avoir conscience des moyens qu il peut avoir disposition ainsi que de leurs enjeux Cela qu ils soient mettre en uvre en classe ou l ext rieur comme c est le cas de la Ferme de D moret Le fait d avoir pris ce Matas la Ferme comme sujet de m moire professionnel m a galement permis d effectuer des recherches dans deux domaines m tant quelque peu inconnus l ducation et l enseignement sp cialis s Et je dois avouer que le second domaine a fortement retenu mon attention C est pou
95. e 2010 Je vais dans ce sous chapitre traiter des diverses activit s propos es la Ferme de D moret et dont le but est de redonner le go t aux apprentissages souvent perdu chez les l ves y tant admis Le tout premier apport d une prise en charge la Ferme est de calmer l cole d y amener de lair car l l ve Matas n y va plus qu un jour par semaine au d marrage En effet dans la plupart des situations qui sont adress es aux intervenants de la Ferme la ma tresse n en peut plus les camarades non plus voire il y a m me des parents qui se plaignent Donc au lieu de s agiter sur l cole de s acharner la Ferme calme le jeu et permet galement l enfant de respirer Car m me s il est agit a signifie aussi qu il vit un peu l enfer chaque fois qu il va l cole Il importe de noter que les enfants de la Ferme se mettent volontiers au travail parce qu ils n ont pas le sentiment d tre l cole De plus selon Melson 2009 prendre soin des animaux est per u comme une activit neutre p 87 par les filles et les gar ons car elle n est pas associ e aux r les par sexe p 86 De ce fait cette activit n est ni essentiellement f minine comme l est le soin aux humains ni masculine comme c est le cas des jeux de voitures ou de camions Toutefois les intervenants font toujours le lien avec l cole par la suite En e
96. e l enseignante S1 les parents ont accept la mesure Matas l enseignante doit alors remplir un document ad hoc concernant l l ve ses ressources difficult s et besoin Une fois ceci fait elle le fait parvenir au Directeur de l tablissement g rant les L enseignante de l l ve Le Directeur de l tablissement ayant la gestion du Matas la Ferme Pas de lieu pr cis admissions la Ferme de D moret qui value encore une fois la situation S1 le Directeur a estim que la Ferme de D moret tait le moyen indiquer alors la premi re phase de l admission a lieu Elle permet de fixer les objectifs ducatifs et p dagogiques pour l l ve admis Le Directeur de l tablissement gr ant la Ferme de D moret L enseignante de l l ve et sa Doyenne L ducateur et l enseignante sp cialis s du Matas la Ferme Le Directeur de la Fondation g rant le Matas Des psychologues des assistants sociaux peuvent tre pr sents selon la situation de l l ve Etablissement scolaire g rant la Ferme de D moret La Doyenne prend contact avec les parents et leur annonce quelle solution a t choisie pour leur enfant et ce que cela implique Il peut s agir de la Ferme de D moret ou non S il est question de ce Matas alors la Doyenne donne aux parents le num ro auquel joindre l ducateur sp cialis t l phone classe
97. e la r ussite n est pas impos e Et je suis d avis qu au travers de son fonctionnement ce Matas la Ferme r pond son devoir d thique professionnelle en donnant aux l ves les moyens de se r int grer dans leur classe Ainsi tout comme Robin me l a fait comprendre il faut apprendre accepter l incertitude et le fait que personne ne peut tout contr ler dans sa vie et encore moins dans celle d autrui E Walther 2011 L enseignant entre la loi et l thique Lausanne cours HEP BP301 Il arrive que l enseignante veuille quelquefois rev tir une cape de h ros pour peut tre changer le monde et le rendre meilleur plus son image de ce que devrait ventuellement tre la soci t Mais il arrivera parfois que le mal tre d un l ve triomphe Certes ce sera le signe de son chec mais ce sera surtout la preuve de toute son humanit Et comme l affirme Bh rer 1953 quand il s agit de relations humaines les intervenants ont aussi leurs limites Ce n est pas parce que l objectif est louable que le cheminement n est pas parsem d obstacles p 19 Certes cet extrait est en lien avec des interventions aupr s d enfants handicap s toutefois je pense que m me si l enseignant g n raliste ne c toye pas souvent des l ves de ce type cela ne signifie pas pour autant que la route qu il choisit d emprunter pour aider au mieux tous ses l ves ne comportera pas d emb ch
98. e les parall les que l on peut poser sont le fait que pour faire preuve de performance dans une profession le passage par des apprentissages est obligatoire et c est assur ment la raison d aller l cole Il importe de prendre conscience que l l ve ne va pas la Ferme en punition n1 pour des activit s de loisirs En c toyant ce Matas l l ve devient acteur par rapport un devoir qui a du sens comme par exemple celui de s occuper des animaux de la Ferme afin qu ils puissent survivre Je terminerai ce chapitre en mettant en avant le fait que m me si les Matas ont permis une volution inesp r e de certains l ves ils ne constituent pas une panac e En effet bien que certains l ves aient pu voluer sur certains plans ils restent en difficult apr s avoir b n fici de la mesure 7 Module d activit s temporaires et alternatives la scolarit Exp rience d une collaboration dans la r gion du nord vaudois entre les tablissements scolaire et une Fondation p 4 2008 2009 Documents non publi s 1 Op cit p4 5 Les entretiens r sultats Les divers entretiens men s ont t effectu s la Ferme et dans les classes de deux enseignantes du primaire Le but des interviews tait de m amener mieux comprendre ce qu tait la Ferme de D moret de situer ses enjeux et surtout d observer et de mieux comprendre le fonctionnement de cette derni re Ap
99. e comportement inappropri de l l ve quand il l adopte et de fixer avec l l ve celui que l enseignant souhaite voir appara tre la place de ce dernier 2 G n rer des solutions Il est difficile pour les l ves ayant des probl mes de comportement d imaginer plus d une solution leur difficult Il s agit partir de l d en chercher plusieurs avec lui lors d un brainstorming et de n mettre aucun jugement vis vis de ces derni res Il faut donc toutes les accepter m mes les plus insolites Il importe de bien dissocier cette tape de la suivante lors de laquelle une ou plusieurs solutions seront s lectionn es 3 Choisir des solutions Il s agit de s lectionner les solutions qui pourraient tre les plus efficaces quant la r solution du probl me Il faudra donc que l enseignant am ne l l ve se questionner quant aux avantages et inconv nients de chaque solution et mettre des crit res pour faire ses choix Il est essentiel que les solutions envisag es soient rentables efficientes et apprennent l l ve opter pour les comportements ad quats puis se responsabiliser 4 Mettre les solutions en application A cette tape il est question de mettre en application les solutions choisies Il faut alors exposer qui fera quoi comment et quand Il s agira donc de planifier le mat riel ventuel feuille de route et l aide possible parents Dir
100. e d rangement Pour Dreikurs ces explications sont valables tant pour les l ves ayant des probl mes d attitudes que pour ceux atteints d un trouble du comportement La seule diff rence est le fait que ces derniers auraient tendance prendre pour faux buts la vengeance ou le pouvoir C est ainsi qu un l ve poursuivant un faux but de pouvoir se mettra toujours en conflit avec les autres car cela lui procurera une certaine valorisation Il sera alors toujours en contradiction avec son enseignant fera preuve de provocation esquivera les responsabilit s et ne respectera pas les consignes Il cherchera fuir l autorit L l ve qui est la poursuite d un faux but de vengeance pense que son entourage a de mauvaises intentions envers lui Il essayera donc de faire du mal ce dernier avant d tre bless lui m me Il usera de la violence physique sera col rique ou plus passivement il racontera des histoires remplies de violence et prendra plaisir regarder des sc nes agressives Au travers de ces deux br ves descriptions je note quelques similitudes avec les comportements d crits lors du trouble oppositionnel avec provocation et du trouble des conduites Ainsi donc les l ves porteurs de ce trouble pourraient bien tre comme l a affirm Dreikurs la poursuite de faux buts Il s agit donc pour l enseignant d instaurer une relation d aide de montrer l l ve qu il compr
101. e l importance que peut avoir la classe dans la gestion de situations jug es difficiles par l enseignante En effet l enseignante a la possibilit de mettre en place des mesures permettant la participation de l entier de la classe lors de difficult s engendr es par les comportements d un l ve Ainsi l enseignante dispose de moyens tels que la p dagogie coop rative la mise en place de lieux de parole ou encore la gestion des conflits par la non violence Ainsi donc la classe peut tre une ressource mettre profit de tous les l ves et de l enseignante Je souhaite conclure ce m moire avec O Regan 2009 qui remet tr s justement l tre humain sa place en posant le fait que tous les enseignants ne pourront sortir vainqueurs des nombreuses batailles qu ils auront mener et qu il leur sera impossible d aider tous les enfants Car comme me l a dit l enseignante sp cialis e on ne peut pas transformer les l ves en petits soldats appliqu s Ils ont aussi leur caract re 1l faut l accepter Le fait de venir la Ferme de D moret n implique donc pas toujours des changements tous les niveaux pour tous les l ves Certains n aimaient pas l cole et ne sont pas forc ment devenus plus scolaires l heure du d part de la Ferme Comme je l ai appris lors d un module sur l thique dans les professions sociales s il y a l obligation des moyens celle d
102. e n est pas chose ais e puisqu elle n a pas qu une seule et unique forme d expression En effet il existe trois types de violence physique psychologique et instrumentale Quand une personne utilise sa force ou des objets contre autrui on parle de violence physique Cette forme de violence peut tre per ue au travers de bagarres entre l ves par exemple Lorsqu une personne agresse verbalement une autre prof re des menaces ou des insultes son encontre avec pour r sultante le bouleversement d autrui et son bien tre compromis il s agit alors de violence psychologique Les personnes usant de ce type de violence peuvent mentir l autre l ignorer l exclure l viter le rejeter voire le bannir d un groupe social La violence instrumentale quant elle est affirm e lorsqu une personne d t riore casse ou essaye d obtenir la propri t d un objet appartenant quelqu un d autre Le vol en est le parfait exemple et cela qu il s agisse de ressources physiques humaines ou li es au savoir Op cit p 56 Pour clore ce chapitre je tiens encore pr ciser que l agressivit en soi n est ni bonne ni mauvaise Bowen Desbiens Rondeu amp Ouimet 2000 cit s par Mass et al 2006 p 54 car elle fait partie de l tre humain c est un m canisme qui lui permet de s adapter et d voluer Berkowitz 1993 cit par Mass et al 2006 p 54 Un enfant peut d
103. e n est pas jug e tre la d marche la plus ad quate pour aider l l ve Les interventions possibles en classe seront trait es dans les chapitres six sept et dix En ce qui concerne les mesures externes la classe elles seront tr s bri vement abord es lors de l analyse des entretiens men s Le but principal de ce m moire sera alors de chercher mettre en vidence les l ments devant tre r unis pour que le fonctionnement de la Ferme de D moret puisse aider les l ves se r int grer dans leur classe Ce Matas la Ferme est une solution possible quand l enseignant n arrive plus exercer sa profession de la mani re la plus ad quate Or je suis d avis qu il serait int ressant de savoir quels sont les dispositifs que tout enseignant peut mettre en place dans sa classe pour viter l irrespect des r gles C est pourquoi je me suis arr t e sur les m thodes pr ventives pouvant tre mises sur pied dans une classe Etre capable de r pondre au mieux lors de situation de crise peut galement tre une comp tence d velopper chez les enseignants Mais comme ce th me n est pas central dans ce m moire vous trouverez dans le chapitre consacr s aux annexes les moyens d intervention qu un enseignant peut instaurer dans ses pratiques quotidiennes lors de situations difficiles Et dans une id e d int gration vous pourrez galement y d couvrir comment intervenir pour aider au mieux
104. e t montrer EENES qu il est le ma tre et qu il fera __ ce qu il veut Peut provoquer l enseignant en lui demandant _ Qu est ce que tu crois de situ eee Fe lent ne HA pas EDI persiste dire qu il ne peu pas faire ce qu on lui demande alors qu il n a m nur w an N abandonne p pas dit l en o Tableau 2 r sum des faux buts et des interventions efficaces de l enseignant Elsa Poncet Juin 2011 102 115 10 4 Les niveaux d intervention Les niveaux d intervention et les personnes impliqu es dans la r solution du probl me sont d termin s en fonction de la persistance du comportement Si un niveau d intervention n am ne pas de changements l enseignant peut alors passer au prochain niveau En effet 1ls se suivent de mani re graduelle Ces niveaux d intervention peuvent faire suite aux moyens mis en uvre dans la classe pour faire changer un comportement inappropri en cas d inefficacit Voici les six niveaux d intervention inspir s par Jones et Jones 1995 cit par Archambault amp Chouinard 2003 p 262 les personnes impliqu es et les d marches adopter Le probl me persiste Niveaux et personnes en cause D marches 1 niveau Enseignant et l ve 2 niveau Enseignant et l ve Description et analyse du probl me de comportement et modification de l environnement p dagogique Il s agit de faire une description du comport
105. e toujours intervenir avec tol rance discr tion et respect Voici donc huit moyens d intervention dont la vis e est le respect des r gles Ils sont expos s du plus simple au plus compliqu mettre en uvre Il faut d s lors commencer par le premier moyen et si ce dernier s av re inefficace avec un l ve l enseignant peut essayer le moyen suivant et ainsi de suite Archambault amp Chouinard 2003 pp 119 132 1 Les indices non verbaux L enseignant peut transmettre son d saccord concernant un comportement ou sa r clamation de changement d attitude au travers de gestes rapprochement physique regard expression faciale etc Et tout cela sans stopper le cours de l activit 2 Le rappel verbal Il est possible et pertinent pour l enseignant de communiquer l l ve de mani re pr cise ce qu il attend de lui quoi r aliser comment quand et pourquoi Cette intervention se fera comme nous l avons vu plus haut en priv dans la mesure du possible Il importe galement de faire ce rappel si t t que le comportement d rangeant se r v le afin que ce dernier ne se renforce pas De plus le rappel doit tre sur le comportement de l l ve et non sur sa personne 3 La r p tition du rappel Parfois l l ve cherche tester la t nacit de son enseignant quant ses requ tes en ne r agissant pas ses sollicitations Il s agit alors pour ce dernier de repr
106. ecteur de l tablissement ayant mis sur pied ce moyen ducatif Il est galement possible de voir ce jour l des psychologues voire des assistants sociaux qui interviennent d j aupr s de l enfant Lors de cette phase d admission l enseignante d crit les comportements de l enfant ce qui ne va pas ce qui lui fait soucis pour la suite et donne ses motivations demander une entr e la Ferme Une fois que ce Matas a t choisi comme la mesure mettre en place tous les professionnels se mettent d accord sur les objectifs p dagogiques et ducatifs r aliser la Ferme Les parents sont alors inform s par la Doyenne de la d cision prise et sont convi s prendre contact avec l ducateur de la Ferme afin de fixer la deuxi me phase de l admission C est ce moment l que le troisi me intervenant de la Ferme entre en jeu Il s agit de l agriculteur qui n a jusqu pr sent rien eu dire propos des admissions Cependant depuis une ann e il a un statut d instituteur pour quatre p riodes d enseignement De ce fait par la suite il pourra peut tre avoir une plus grande implication dans les admissions Mais cela reste discuter Cette deuxi me phase de l admission a lieu au Matas dans la salle de classe Elle r unit l agriculteur les parents leur enfant l ducateur et l enseignante sp cialis s Le but de cette rencontre est de faire c
107. ection camarades Cette quatri me tape est d cisive car si l l ve ne sait pas ce qu il doit faire ou comment le faire alors les solutions peuvent ne pas tre f condes 2 5 Evaluer le processus et les r sultats Il faudra examiner si les choix effectu s taient pertinents ou non la d finition du probl me tait elle bonne Les solutions taient elles possibles mettre en uvre et avaient de la pertinence L op ration mise en place a t elle atteint le but vis Qu est ce que l l ve apprend au travers de cette derni re Il faudra galement v rifier si les solutions ont bel et bien t mises en uvre 6 R ajuster l intervention Selon l valuation faite il s agira peut tre de red finir le probl me de mettre en application les solutions de mani re plus ad quate de trouver de nouvelles solutions ou de faire appel d autres personnes pour venir en aide l enseignant Ces six tapes ont pour vis e d apprendre l l ve r soudre ses probl mes Mais si apr s de multiples essais pour trouver une solution ces derniers ils se montrent persistants l enseignant peut mettre en place ce qu on appelle une modification syst matique du comportement Archambault amp Chouinard 2003 pp 274 280 Afin de mieux percevoir ce dont il en ressort je vais d finir bri vement les six tapes de la modification syst mique d un comportement 1 D finition
108. ement et des moments o il se pr sente L enseignant veillera analyser sa pratique afin de d terminer si sa gestion de classe et ses actions p dagogiques sont coh rentes Si ce n est pas le cas il faudra les changer Participation de l l ve un processus de r solution du probl me afin qu il s investisse dans l intervention Cela l am nera assumer son comportement 3 niveau Contact avec les parents afin de collaborer L enseignant peut les Enseignant solliciter pour une r solution du probl me avec leur enfant ou pour parents et qu ils le suivent de plus pr s la maison l ve 4 niveau Enseignant Recours aux professionnels psychologues ducateurs et au comit autres p dagogique compos de trois ou quatre enseignants qui sont l pour professionnels aider leurs coll gues ayant des l ves difficiles Ce moyen permet de parents et briser la solitude Cependant toutes les coles n ont pas tabli ce l ve comit 5 niveau Recours la Direction comme autre mani re de montrer l l ve Enseignant l existence de limites et les lourdes cons quences pouvant tre Direction engendr es par ses comportements Il importe donc de bien clarifier parents et l l ve ce qu il se passe afin d viter toute situation pouvant porter l ve confusion 6e nivueau Signalisation et plan d intervention rig par l enseignant titulaire la Enseignant Direc
109. en faire un d briefing Le premier commence faire des progr s la Ferme mais ce n est pas encore productif l cole Toutefois pour le r compenser de ses progr s il gagne un jour d cole suppl mentaire Un sourire se profile alors sur son visage L enseignante lui rappelle que c est normal que a se passe comme a avec la plupart des enfants venant la Ferme a va mieux la Ferme mais pas tout de suite en classe Elle lui demande alors de faire en classe ce qu il arrive produire ici la Ferme Et ajoute qu il doit sortir de son r le de clown Mais elle comprend que ce n est pas facile car cela fait tr s longtemps qu il a pris ce r le l En ce qui concerne le second l ve il re oit mille f licitations Tout va bien en classe L l ve y travaille mieux il demande de l aide au besoin et sait travailler de mani re autonome Il y a m me une des enseignantes qui ne le reconna t pas c est un autre l ve que lorsqu elle l a quitt avant son entr e la Ferme Il est m tamorphos Il semble donc que la fin de cette exp rience soit proche pour cet l ve qui vient la Ferme depuis le mois de mars 2010 J ai d ailleurs remarqu qu il tait rest calme durant tout le d briefing contrairement ses camarades qui bougeaient dans tous les sens ou essayaient de prendre la parole pour dire tout autre chose Pourtant
110. en juillet 2010 URL http storage canalblog com 20 01 702065 54922652 pdf Habinama E Ethier L Petot D amp Tousignant M 1999 Psychopathologie de l enfant et de l adolescent approche int grative Montr al Editions Ga tan Morin Howden J amp Martin H 1997 La coop ration au fil des jours Des outils pour apprendre coop rer Montr al Editions de la Cheneli re Joie G 2001 G rer la violence en milieu scolaire du diagnostic aux rem diations Lyon Editions Chronique Sociale La Ferme de D moret 2007 Espace d ducation et d enseignement sp cialis s D pliant Mass L Desbiens N amp Lanaris C 2006 Les troubles du comportement l cole pr vention valuation et intervention Montr al Ga tan Morin diteur Melson G 2001 Les animaux dans la vie des enfants Paris Editions Payot amp Rivages Module d activit s temporaires et alternatives la scolarit Exp rience d une collaboration dans la r gion du nord vaudois entre les tablissements scolaire et une Fondation p 4 2008 2009 Documents non publi s O Regan F 2009 Les troubles du comportement un d fi relever Montr al Editions Cheneli re ducation Paquin M amp Drolet M 2007 La violence au pr scolaire et au primaire Les d fis et les enjeux de la collaboration entre l cole et les parents Qu bec Presse de l Universit Pr laz Men trey Savary Jaque
111. end le faux but et lui faire prendre conscience qu il existe des fa ons positives pour satisfaire son besoin d appartenance Mass et al 2006 p 155 D apr s Dreikurs le fait que l enseignant exprime de mani re explicite l l ve qu il a compris ce qu il tentait de faire va amener ce dernier se questionner quant son comportement De cette fa on l enseignant n entre pas dans un conflit de pouvoir avec l l ve ayant un trouble du comportement Pour terminer ce chapitre je tiens rappeler que l enseignant a les moyens d aider tous les l ves y compris ceux tant porteurs d un trouble du comportement Et il est possible qu avec le projet Harmos l enseignant soit probablement amen de plus en plus faire face ce type d l ves Il importe donc qu il y soit un tant soit peu sensibilis 10 3 Faux buts et interventions efficaces Voici un tableau r sumant les faux buts pouvant tre poursuivis par un l ve et les interventions efficaces y correspondant Pour rappel selon Dreikurs psychologue am ricain sans date cit par Mass et al 2006 les faux buts sont une fa on erron e de satisfaire un besoin primordial celui d appartenir un groupe p 153 Il s agit d un document provenant des auteurs cit s plus haut 2006 p 156 Tableau 9 3 Faux buts et interventions efficaces de l enseignant _ compo portement devient encore DI i plus d rangeant V
112. ent faire D ailleurs pour elle a serait g nial d tre avec un ducateur dans la classe C est l ducateur que revient galement la gestion de la collaboration avec les parents mais j aborderai ce point plus en d tails dans le chapitre concernant cette derni re En ce qui concerne l agriculteur il est le directeur des lieux des espaces celui qui met disposition toutes les installations les animaux Il g re galement les cours questres ce qui pour l agriculteur d montre aux enfants une certaine autorit de ce dernier sur les chevaux lui amenant alors un certain respect De plus comme nous le verrons plus tard le travail avec les chevaux permet de travailler l image que les enfants ont d eux m mes de les valoriser Et depuis quelques temps l agriculteur a aussi la responsabilit de donner quatre p riodes d enseignement En effet avec son r cent statut d enseignant 1l s occupe des connaissances de l environnement L id e tant de travailler sur le lien entre la Ferme les animaux et la vie la campagne Ainsi les l ves vivent en direct les cultures et les phases de l ann e ces derni res faisant galement le lien avec les admissions En effet une saison repr sente les trois mois d une admission la Ferme Les diverses activit s men es sur le terrain permettent galement aux enfants de mettre en mots ce qu ils ressentent
113. er du Matas qu est la Ferme de D moret je pense qu il est tout fait pertinent de pr ciser dans quelles conditions les Matas en g n ral ont t mis sur pied Je vais donc dans ce chapitre parler des raisons de la cr ation de ces espaces et des buts vis s au travers de ces derniers En tout premier lieu il me para t important de d finir clairement l appellation Matas afin de mieux comprendre ce dont il s agit La d nomination Matas signifie donc Module d Activit s Temporaires et Alternatives la Scolarit Si un tel nom a t donn cette structure c est sans doute en raison d une p riode relativement courte de placement trois mois renouvelable et parce que les l ves y sont plac s au maximum quatre jours par semaine leur laissant alors un jour d cole En cons quence ils ne sont pas totalement exclus du syst me scolaire Mais c est galement en regard des activit s propos es ne relevant pas toujours du domaine scolaire travail la Ferme que la d nomination Matas a probablement t donn e ce type de lieu Selon l article 58 de la loi en vigueur sur la protection des mineurs c est l Etat que revient la charge de soutenir l quipement socio ducatif du canton et de d finir cet effet les prestations n cessaires la protection des mineurs 1 ADLER A 2002 L enfant caract riel l cole p 42 Paris Editions Payot amp Rivages
114. ersonne ayant pris part aux entretiens men s Toutefois afin d tayer certains propos je vais dans la mesure du possible les mettre en lien avec des l ments th oriques pouvant les appuyer Et comme je ne cherche pas savoir si la Ferme de D moret est efficace ou non je ne vais donc pas m attarder dans une recherche d ventuels l ments allant contre sens des propos recueillis Je me permets encore de mentionner le fait que les propos de chaque interview ont t mis entre guillemets afin de faciliter la lecture De plus je tiens pr ciser que tous les discours ne sont pas accompagn s du statut des protagonistes les ayant cit s Cependant sachez que de mani re g n rale si un propos n a pas de source c est soit qu il provient du m me interlocuteur qu voqu pr c demment soit qu il n y avait pas de r elle pertinence pour moi d en indiquer la provenance exacte D autant plus qu en ce qui concerne l quipe de la Ferme ils ont tous un avis relativement uniforme en ce qui concerne cette derni re L id e tait galement de ne pas surcharger le texte d l ments qui au final n ont gu re d importance quant la compr hension de mon analyse Sachez encore que lorsque je parlerai des enseignantes g n ralistes interrog es elles seront cit es de la sorte l une des enseignantes sinon il sera question des propos de l enseignante sp cialis e 5 1 Les admis
115. es Remerciements Arriv e au terme de ce m moire je tiens remercier un certain nombre de personnes pour leur pr cieuse aide octroy e en particulier au travers de leur soutien durant cette recherche Mes sinc res remerciements vont donc Monsieur Bernard Savoy Directeur de ce m moire qui m a guid e dans l laboration de ma recherche du d but la fin Le Directeur de l tablissement g rant la Ferme de D moret pour m avoir autoris e traiter de ce Matas Toute l quipe de la Ferme de D moret qui m a permis de mener bien ce travail dans des conditions excellentes en me donnant la possibilit de m entretenir avec chacun d eux Deux enseignantes g n ralistes du primaire qui ont accept de r pondre mes questions L l ve Matas qui a volontiers pris part un entretien sous ma direction et ses parents qui m ont autoris e m entretenir avec leur enfant Madame V ronique H rold Praticienne Formatrice qui m a donn toutes les informations n cessaires la bonne construction de mon m moire professionnel Madame Martine Loeffler qui s est attel e la correction orthographique de la centaine de pages de ce travail Madame Catherine Amendola et Monsieur Alain Chaubert qui ont bien voulu accepter de devenir membres du jury lors de la soutenance de mon m moire Ma famille et mes amis qui m ont souvent cout e parler en long et en large de mon
116. es r colt es lors de l entretien Aucun nom et pr nom ne seront divulgu s Date Signature du repr sentant l gal de l enfant 10 6 Entretien enseignante et ducateur sp cialis s de la Ferme Questions par th matique Parlez moi de Admission Quels types d enfants sont admis dans le projet 2 Parmi les enfants admis quels sont les facteurs de risques principaux qui les ont amen s avoir des comportements difficiles pour les enseignants et parents voire montrer des signes de violence 3 Quand n admettez vous pas un enfant Que lui proposez vous alors Selon vous jusqu quel ge cet espace peut tre b n fique pour un l ve Pourquoi 5 Combien d l ves accueillez vous en moyenne par jour Quel est le nombre limite et pourquoi Vie dans la Ferme projet p dagogique 6 Parlez vous d l ve ou d enfant Ou des deux quand ils viennent la Ferme Pourquoi Continuit entre cole et Matas Le fait de prendre le r le d l ve peut tre difficile 7 En g n ral les interactions entre enfants ayant des troubles du comportement sont assez difficiles Que faites vous de ces conflits dans le Matas Construction 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 Quel est votre r le dans cette Ferme Comment leur expliquez vous leur pr sence dans la Ferme Comment les enfants vivent ils ce placement Qv apportent les animaux ces
117. es sur le passage De plus avec le projet Harmos il est fort possible que cette citation soit au plus proche de ce que pourraient vivre les enseignants prochainement Mais m me s1 le chemin est laborieux chaque enseignant doit garder l esprit qu il peut faire la diff rence dans la vie d un l ve Il ne faut donc pas baisser les bras et continuer se battre car cela en vaut r ellement la peine C est alors qu un enfant ayant surpass ses difficult s dira un jour quelqu un a cru en moi O Regan 2009 p 118 R f rences bibliographiques Adler A 1949 1992 L enfant difficile Paris Editions Payot Adler A 1975 2002 L enfant caract riel l cole Paris Editions Payot amp Rivages Appert E M Sans date de parution Le contrat comme outil d autonomisation et de responsabilisation de p dagogie et son application en classe Aucune Edition Archambault J amp Chouinard R 2003 Vers une gestion ducative de la classe 2e dition Montr al Ga tan Morin Editeur Auger M T amp Boucharlat C 2004 El ves difficiles profs en difficult Lyon Editions chronique sociale Beher M 1953 La collaboration parents intervenants guide d intervention en r adaptation Montr al Editions Ga tan Morin Burgui re E Chambon A Chauveau G Derouet J L Derouet Besson M C Gautherin J Proux M amp Rogovas Chauveau E 1987 Contrats et
118. essentiel d un l ve TC est un ensemble de conduites r p titives et persistantes dans lequel sont bafou s les droits fondamentaux d autrui ou les normes et les r gles sociales correspondant l ge du sujet p 183 Mais plus pr cis ment l l ve ayant un trouble des conduites est celui qui se moque d apprendre parce qu il a de l int r t pour autre chose L l ve qui est atteint d un TC a souvent des comportements risques et probl matiques Ainsi il va agresser les personnes ou les animaux d truire des biens tromper ou voler des gens et transgresser s rieusement des r gles Il a aussi tendance utiliser le mensonge pour esquiver ses responsabilit s Comme il aime avoir la ma trise de la situation il va essayer de contr ler l enseignant de le dominer Au travers de ces divers comportements l l ve cherche impressionner ses camarades Mais ce qui peut pousser un l ve ayant un TC agir est diff rent pour chacun Cela peut tre d son ducation ou sa nature propre Cependant tous les l ves porteurs d un TC programment leurs actes et optent pour des conduites antisociales et perturbatrices Ces l ves ne laissent appara tre qu une petite partie de qui ils sont r ellement O Regan 2009 les qualifie de ce fait d icebergs p 83 Et tr s souvent ils souffraient galement d un TDA H et ont montr des sympt mes du TOP avant d tre diagnostiqu s
119. et se comporter de mani re professionnelle face sa classe Ce qui implique de leur faire preuve de respect et d coute Walther 2010 Afin d tayer mes premi res d finitions je souhaiterais encore y ajouter celle ci un enfant n est difficile que par l influence g n ralement n gative qu il exerce sur son environnement De nombreux facteurs entrent en ligne de compte mais c est essentiellement la facult de l entourage ou du milieu familial scolaire social tol rer l enfant et son comportement qui d termineront le degr de difficult de celui ci Canonge amp Lecendreux 2006 p 9 Ainsi un l ve ou un enfant ne sera pas forc ment jug difficile par tout son entourage Ce terme n est donc en aucun cas un constat fig dans le temps Goupil 1997 cit par Archambault amp Chouinard 2003 met lui aussi en avant le fait qu un comportement n est pas d viant ou appropri en soi il l est par rapport aux normes tablies par le milieu p 247 Ce constat avait d j t pos par Adler il y a de a un certain nombre d ann es Ainsi de l poque d Adler jusqu aujourd hui et probablement demain c est la soci t qu il revient de fixer les normes respecter De mani re g n rale les enfants r agissent la situation avec les moyens qu ils ont sur le moment m me Ces derniers appartiennent la culture de chaque enfant et varient donc d une
120. etrouve dans un lieu non familier changement de classe Toutefois j aborderai les interventions possibles en classe dans un des sous chapitres 10 5 consacr s aux annexes L l ve ayant un trouble oppositionnel avec provocation TOP C est celui qui ne veut pas apprendre mais qui pourrait le faire Il s agit d un l ve dot d une humeur lunatique qui entre en conflit avec les adultes au travers de disputes qui refuse et d fie l autorit qui se f che et est sur la d fensive qui fait preuve de m chancet et de rancune Il argumente toujours ce que dit l enseignant parfois de mani re agressive n abandonne jamais et il n est jamais fautif Il aime riposter tout ce qui lui est dit et plus l enseignant tiendra bon plus l l ve s opposera De mani re g n rale les enfants ayant un trouble oppositionnel avec provocation ont tendance croire que tout le monde s est ligu contre eux Ils ont de la peine d crypter les indices sociaux corporels utilis s par les gens pour montrer leur tat d esprit De ce fait il est possible qu ils se trompent quant l interpr tation de ces signaux et qu ils r agissent de mani re inad quate ou non pr visible Le trouble oppositionnel est souvent le stade pr curseur du trouble des conduites Weder 2009 L l ve ayant un trouble des conduites TC D apr s le DSM IV 1994 85 cit par Habimana et al 1999 le trait de caract re
121. eurs du 4 mai 2004 p 2 Consult en f vrier 2010 dans http www vd ch 14 Prets C amp Weber H D put s europ ens 2005 Int gration et handicaps la situation europ enne Consult en f vrier 2010 Document PDF De plus en Suisse le projet d harmonisation de la scolarit obligatoire HarmoS est entr en vigueur le premier ao t 2009 II s agit d un accord inter cantonal dans lequel l ge d entr e l cole des enfants la dur e de la scolarit obligatoire les domaines de base que chaque l ve doit acqu rir au cours de sa formation ainsi que les langues enseign es y sont clairement d finis par la CDIP Il ne reste qu au canton d adh rer ou non cet accord En ratifiant le concordat Harmos chaque canton s engage donc faire en sorte que pratiquement tous ses l ves atteignent les standards fix s La CDIP v rifiera leur degr d atteinte sur le plan national C est donc dans un contexte d int gration que les Matas ont t mis sur pied en ao t 2008 afin de prendre en charge les l ves susceptibles d un d crochage scolaire et jug s parfois difficiles par leur enseignant Depuis cette date une vingtaine de Matas ont t cr s dans tout le canton de Vaud C est suite aux r sultats obtenus avec le projet pilote La Ferme de D moret entre l ann e 2004 et l ann e 2008 qu il a t d cid d en mettre un plus grand nombre sur pied
122. fant Quel contact avez vous avec les familles et les enfants suite un placement Quels sont les apports pour vous d un tel contexte de travail 10 7 Entretien propri taire de la Ferme Questions par th matique Parlez moi de Admission 1 Quelle implication avez vous dans les admissions Projet p dagogique vie dans la Ferme DR Pc I 10 11 Quel est votre r le dans la Ferme Comment se d roule une journ e pour vous Quel investissement cela vous demande t 1l Temps argent am nagement Quelle relation avez vous avec les enfants Que pensez vous d eux Comment avez vous t contact Pourquoi avez vous accept de participer ce projet qu est ce qui vous a incit le faire Comment expliquez vous les difficult s de ces enfants Que pensez vous du rythme des enfants entre cole et Ferme Quels changements avez vous observ chez les enfants depuis leur arriv e Quelle relation les enfants ont ils avec vos animaux Pour vous qu apportent ces derniers aux enfants Que diriez vous des coll gues pour qu ils acceptent de participer un tel projet Collaboration entre professionnels 12 Si les enfants se confient vous que faites vous de ces informations 13 Comment travaillez vous avec l ducateur et l enseignante sp cialis s Collaboration avec les familles 14 Quel contact avez vous avec les familles Que peuvent elles apporter dans ce
123. fant Elle ne se contente donc pas de refuser un l ve elle recherche d autres accompagnateurs qui pourront mieux l aider En ce qui concerne les soins th rapeutiques il y a des dispositifs tels que le service de psychiatrie pour enfants et adolescents SPEA les r seaux de classes int gr es les classes RECI l h pital d Yverdon les Bains l unit p dago th rapeutique itin rante UPTI ou le centre psychoth rapeutique de l h pital de l enfance Lausanne CPT Il existe galement des institutions telles que Serix et Pestalozzi Ces derni res sont munies d ducateurs et d enseignants sp cialis s Les enfants y tant plac s dorment en g n ral sur place La Ferme r pond plut t quant elle des soucis d ordre ducatif donc des probl mes de comportements de violence de non respect du cadre Pour les deux enseignantes interrog es les l ves plac s au Matas taient sans arr t en conflit avec leurs camarades ils les bousculaient ou les taquinaient en prenant leurs affaires il est galement arriv que l un deux entre en conflit de mani re physique avec un pair Un des l ves avait galement beaucoup de peine respecter les r gles de vie en classe Pour la plupart des situations qu ils ont eues la Ferme les difficult s semblent trouver leur origine l int rieur de la famille un d s quilibre en son sein un souci des parents pas assez pr
124. ffet la Ferme les l ves re oivent des consignes qu ils doivent appliquer puis l enseignante leur demande de s auto valuer de mani re autonome ou avec leurs pairs Ces l ments ressemblent en effet grandement ce qui peut se passer l cole Ainsi c est au travers du travail effectu la Ferme que les intervenants arrivent faire le lien avec le travail l cole Une des grandes forces de la Ferme est donc de proposer aux enfants des activit s tr s concr tes ayant du sens pour eux Le fait de s occuper des animaux de la basse cour par exemple des poules des oies des lapins des ch vres des moutons et des cochons am ne une prise de responsabilit s chez les enfants ce qui leur redonne une certaine confiance en eux de l estime de soi En effet ils deviennent importants dans la vie de la Ferme sans eux sans les soins qu ils apportent aux animaux sans ce bien tre ces derniers mourraient Ainsi donc comme l affirme Melson les animaux familiers ne peuvent pas vivre sans nous p 11 ce qui engendre alors certaines responsabilit s face ces derniers Mass et ses coll gues 2006 appuient galement le fait que l l ve apprend tre responsable en vivant des exp riences qui lui permettent de comprendre ce que signifie tre responsable p 231 En regard des lignes pr c dentes je pense que les soins aux animaux remplissent tr s bie
125. habituer beaucoup de personnes un tel environnement plein de choses qu ils ne connaissent pas Du coup ils n arrivent pas avec le sourire jusqu aux oreilles ils ont peur et se demandent sur quelle plan te ils sont tomb s Donc les l ves qui arrivent la Ferme sont en g n ral tr s tendus et d stabilis s par le fait d tre sortis de leur classe mais surtout de la ville En effet comme je l ai d j mentionn la Ferme c est un autre monde Les l ves doivent donc s habituer ce nouvel univers apprendre l apprivoiser Et pour Adam a lui paraissait bizarre de venir la Ferme mais apr s il a vu qu il s y sentait bien Souvent d ailleurs au d but de la prise en charge les l ves se sentent mieux la 2 Un pr nom fictif Ferme qu l cole et ne veulent donc plus y retourner Mais l quipe du Matas leur rappelle alors tr s vite qu ils ne peuvent pas rester la Ferme ind finiment et que s ils y sont c est pour aider ce que l cole fonctionne mieux La Ferme de D moret est un passage A la Ferme tout n est donc pas facile et m me s il n y a qu une seule r gle respecter elle est tr s contraignante comme je l ai d j dit il s agit du respect des gens de soi et des animaux Adam la conna t bien depuis le temps et m me si maintenant elle ne lui pose plus trop de probl mes ce n
126. hep Haute cole p dagogique Avenue de Cour 33 CH 1014 Lausanne Www hepl ch Bachelor of Arts et Dipl me d enseignement pour les degr s pr scolaire et primaire La Ferme de D moret un lieu d accompagnement en qu te d une scolarit plus harmonieuse M moire professionnel Travail de Elsa Poncet Sous la Direction de Bernard Savoy Membres du Jury Catherine Amendola Alain Chaubert Lausanne Juin 2011 Table des mati res 1 Introduction us nan Sa NA 4 LU Letonie eeen a ANENE EAA AEE AAEE TON 4 1 2 Le choix etle th me du m moire inner 5 1 37 Les uestions defecherch inuciienennarin aai a 6 1 4 Les objectifs de la recherche inner 7 2 La d marche de la recherche 9 21 a populations55 sien RAR RNA AR RE nl R A it 9 252 Larm th d zs2s sans re Ad Re se ELA GET A AE Et Re ARTE 10 3 Cadre th orique 88e aaa Mn Ann tn net des Re a 13 Ib Lescon sti rss rs nee An nr a tn nn ti te lie 13 3 2 L l ve l enfant difficiles qui sont ils 2 13 3 34 4 J dVIOIONC SS ES SRE nes nn AE en es re 18 3 4 D enfant l l ve difficiles pourquoi iii 19 3 5 Les troubles du comportement ss 29 3 6 La fonction d un trouble du comportement 33 3 7 Led crochag scolaires ennemis 35 4 Les MataS ionin ne nn MG dater de din diner eee nine 37 4 1 La Ferme de D moret ii ennnnnnnennnnnnnmennnmnnenennnnn 40 5 Les entretiens r sultats a aeei iaaea nn ne nn ne Ain tnt 44 51
127. hostilit par des comportements excessifs Ils sont difficiles contr ler Ils utilisent l intimidation et la menace Ils frappent et poussent les autres Ils s opposent aux autres Ils se mettent facilement en col re Ils d truisent les biens et le mat riel Les l ves passifs et agressifs Ils expriment leur opposition et r sistent de fa on indirecte Ils r sistent sans que l on sache trop si c est de mani re d lib r e Ils s opposent et s obstinent de fa on subtile Ils d parent les biens et le mat riel plut t que de les d truire Ils tentent de dominer les autres Ils se plient difficilement aux r gles sont tout pr s de les enfreindre Ils d rangent les autres mine de rien Ils tra nent les pieds Les l ves provocateurs Ils r sistent l autorit et m nent une lutte de pouvoir contre l enseignant Ils veulent faire les choses leur fa on Ils regardent ailleurs lorsqu on s adresse eux Ils r sistent verbalement en disant Tu ne peux pas me forcer ou Tu ne peux pas me dire quoi faire ou ils mettent des commentaires pour rabaisser l enseignant aux yeux des autres Ils r sistent de mani re non verbale en faisant des grimaces ou en imitant l enseignant en adoptant diverses postures poing sur les hanches bras crois s etc Ils rient des moments inopportuns Ils manifestent parfois de la violence physique envers l enseignant Ils font d l
128. i repris chaque th me abord lors des interviews pour les analyser 3 Cadre th orique 3 1 Les constats Dans la soci t actuelle il y a de plus en plus d enseignants qui souffrent de troubles li s l puisement professionnel une traduction fran aise du terme burn out Richoz 2009 Pour imager au mieux ce dernier l industrie a rospatiale semble tre la plus suggestive selon Canou et Mauranges 2001 2004 En effet ces auteurs d signent le burn out comme l puisement de carburant d une fus e avec comme r sultante la surchauffe et le risque de bris de la machine p 9 Faire un burn out n est donc pas sans danger pour l tre humain Mais qu en est il dans le corps enseignant et quels troubles sont signes de l puisement professionnel Selon Richoz 2009 les instituteurs seraient un tiers se retrouver dans un tat de fort d s quilibre physique et psychique Troubles digestifs et du sommeil maux de ventre de t te douleurs dans la nuque et les paules ulc res fatigue chronique irritabilit frustration angoisse et d pression p 113 sont quelques exemples de troubles possibles Les principales causes voqu es par ces enseignants sont des classes ou des l ves jug s trop difficiles g rer en raison de difficult s relationnelles et de comportements Mais il y a aussi le fait que les classes sont tr s h t rog nes et qu il y a plus de travail administratif
129. ib r ment ce que l enseignant proscrit Ici les trois cat gories mentionn es concernent l agressivit remarqu e chez certains l ves difficiles 8 Les l ves hyperactifs Ils sont presque toujours en mouvement m me lorsqu ils sont assis Ils se tortillent se tr moussent Ils s excitent facilement Ils font des commentaires donnent les r ponses voix haute Ils quittent souvent leur place quand ce n est pas permis Ils touchent de fa on excessive les objets et les gens Ils d rangent les autres par des bruits et des gestes 9 Les l ves inattentifs facilement distraits Ils ont de la difficult soutenir leur attention et se concentrer Ils ont de la difficult s adapter aux changements Ils terminent rarement leurs travaux Ils sont facilement distraits par ce qu ils entendent et par ce qu ils voient 10 Les l ves immatures Ils ont peu d velopp leur stabilit motive leur contr le d eux m mes leurs habilet s sociales leur capacit s occuper d eux m mes et leur sens des responsabilit s Ils adoptent souvent les comportements normaux d enfants plus jeunes qu eux Ils pleurent facilement Ils perdent les objets qui leur appartiennent Ils semblent souvent impuissants incomp tents ou d pendants Pour ces trois cat gories il est question des r les pr conis s par l cole mais que souvent ces types d l ves ne parviennent pas remplir
130. ien appris quelque part L cole tant le premier lieu d expression qu il lui ait donn il s exprime en y rejouant ce qu il a pu vivre Educateur sp cialis de la Ferme 2010 Dans ce chapitre je vais traiter de l apport des parents dans le bon d roulement de la d marche du Matas la Ferme Et je mettrai galement en avant la mission de l ducateur sp cialis savoir la collaboration avec les parents Je me permettrai galement de rappeler le r le que peut avoir l agriculteur quant la mise en confiance des familles Tout d abord comme je l ai mentionn dans le chapitre concernant les admissions il est important que les familles comprennent la d marche entreprise ce qui se fait la Ferme L id e tant que sans leur accord total de collaboration une prise en charge ne peut aboutir Il faut donc que la famille adh re au projet pour que a fonctionne Dans le chapitre pr c dent j ai galement mentionn le fait que la Ferme devait tre en relation avec les parents ainsi qu avec l cole afin de pouvoir les mettre aussi en lien En effet bien souvent lors d une admission la Ferme les parents ont depuis quelques temps une relation un peu difficile avec l cole Ils ne veulent ni communiquer avec elle ni avec le SPEA ni le SPJ ce dernier tant souvent consid r comme un rapteur d enfants selon l ducateur La Ferme est alors aussi l afin de
131. ignant ne peut plus enseigner normalement et s occuper du reste de la classe Richoz 2009 p 66 D s lors l enseignant se retrouve accapar par l l ve au d triment du reste de la classe et surtout des savoirs transmettre Strauss Raffy 2007 cit par Richoz 2009 pense que la caract ristique essentielle des l ves difficiles est le refus ou l impossibilit d entrer dans les r gles du jeu scolaire p 79 Elle d finit ces l ves comme tant ceux qui rendent la vie scolaire difficile l enseignant et parfois aussi aux autres l ves C est ainsi que l enseignant se retrouve en difficult s pour pratiquer son m tier et le reste de la classe perturb e par les comportements des l ves difficiles Ces enfants ont un quilibre psychique qui les emp che d tre l ves ou engendre un refus chez eux de le devenir Ceci pour diff rentes raisons en lien avec leur v cu personnel leurs probl mes leur structure psychique psychose chez l enfant par exemple le positionnement de leurs parents des accidents de la vie qui n ont pas pu tre m tabolis s des traumatismes du d but de la vie Richoz 2009 p 79 Mais c est aussi parfois au travers de rencontres d sagr ables dans le cadre de l cole d checs de conflits que ces enfants ne parviennent pas entrer dans le r le d l ve D s lors chacun pose des difficult s diff rentes aux enseignants en fonction
132. intervenants les animaux sont plus percutants que les plantes car ils sont en perp tuel mouvement C est un plus qu on n arrive pas compenser En effet dans son livre Melson confirme quel point l animal apporte quelque chose que les humains ne peuvent pas apporter p 11 Outre les l ves Matas l ducateur est d avis que tous les l ves profiteraient d un tel concept En effet les enfants accueillis la Ferme ont de la chance dans leur malheur car finalement leur malheur leur permet d acc der ce lieu qui les dote de choses que l cole n offre pas telles que la confiance et l estime de soi le droit de dire les choses de s affirmer Et ces sont des outils utiles pour l cole mais aussi pour la vie en g n ral Toutefois il est probable que les l ves venant au Matas courent le risque d tre stigmatis s par leurs camarades C est pourquoi afin de les d stigmatiser il y a une visite de la classe la Ferme permettant l l ve d offrir quelque chose sa classe un bon moment et de se r habiliter envers ses pairs Ainsi donc pour l ducateur la relation l animal est de l ordre d un rapport non verbal o l au travers il se passe beaucoup de choses D une part la responsabilisation de l enfant une prise de conscience de son r le d acteur dans la vie des animaux mais galement dans la sienne de la fiert ai
133. ite tous ressentiments vis vis de son enseignant Ce type d intervention permet de ne pas aggraver le probl me Mass et al 2006 Et comme je l a d j mentionn il n est pas utile et ducatif d humilier un l ve en public 5 D utiliser l humour Quand on questionne des l ves du secondaire et du primaire sur ce qu ils aiment chez un enseignant tous s accordent dire qu il s agit de l utilisation de l humour Comeau Goupil amp Lavigne 1983 Goupil amp Archambault 1987 cit par Archambault amp Chouinard 2003 Il semblerait que le fait de se servir de l humour en classe contribue la mise en place d une atmosph re saine et d tendue favorable aux apprentissages De plus il facilite les rapports avec les l ves et encourage leur panouissement cognitif Cependant l humour n est pas synonyme de sarcasme et de moquerie 6 D tre tol rant Il s agit l pour l enseignant d avoir des exigences auxquelles lui m me est capable de se plier Toutefois il n est pas question de faire preuve d un laisser aller 7 De respecter les l ves Il est important que l enseignant ait de l attention pour ses l ves qu il se soucie de leurs besoins et leur procure tout son soutien Glasser 1990 Glover amp Bruning 1990 Kohn 1991 cit par Archambault amp Chouinard 2003 De plus c est en montrant du respect ses l ves que l enseign
134. ive qui se sent partie prenante du probl me et donc d une ventuelle solution j ai cherch savoir ce que je pourrais mettre en place dans ma classe afin de pr venir au mieux certains comportements Il est clair qu il s agit de pistes d action essayer et qu en raison de la diversit des personnalit s au sein de la classe elles ne vont probablement pas toutes fonctionner avec tous les l ves Cependant je pense qu il est important d avoir un stock d id es dans lequel aller puiser au cas o 9 Conclusion Respecter l l ve c est lui montrer qu on l accepte quoi qu il fasse C est lui faire sentir qu on lui accorde de la valeur en tant que personne m me si on d sapprouve son comportement et qu on lui demande de le changer C est lui faire saisir qu on a confiance en lui J Archambault amp R Chouinard En menant bien ce m moire j ai pu me rendre compte qu il tait important d aller l encontre de certaines tendances o on a un regard trop rapide et trop jugeant comme m en a fait part l enseignante sp cialis e En effet si l on ne s arr te qu la surface de ce qui semble poser des difficult s chez un l ve on risque de passer c t de sa r elle probl matique De ce fait on aura beau proposer maintes solutions aucune ne fonctionnera si elle ne correspond pas aux vrais besoins d un enfant voire de sa famille C est pourquoi dans
135. ivit s scolaires qu ils peuvent faire et c est sur un animal de leur pr f rence que porte celles ci Ainsi comme de mani re g n rale il s agit d activit s les concernant les l ves s appliquent et reprennent go t pour le travail scolaire Toutefois l enseignante axe d abord le travail sur les enfants eux m mes avant d effectuer des activit s sur les animaux qui sont plus un pr texte Et lorsque l enseignante d un l ve Matas affirme qu il ne travaille pas en classe l enseignante sp cialis e peut alors dire ce dernier l sur ton panneau tu as fait des tas de choses moi j aimerais que tu fasses pareil l cole Donc si t es capable de faire a ici tu es capable de le faire dans ta classe Si tu es capable d crire ici t es capable de le faire dans ta classe C est une des fois o l enseignante peut faire un parall le entre la Ferme et l cole Les enseignantes ont bien compris qu il n tait pas possible de rattraper tout le travail non fait en classe durant les jours de Ferme En effet l une d elle affirme que l l ve ne peut pas donner sur tous les fronts en m me temps il a un travail faire la Ferme il a quelque chose am liorer dans son comportement Il ne peut pas faire tout en m me temps donc les objectifs de l cole on les met un peu entre parenth ses Mais bien que le temps pass dans la salle de classe soit court
136. l enseignante devra reprendre les quatre gar ons pr sents dans la pi ce d c t Ce matin l ambiance est un peu lectrique entre deux enfants l heure du d part en bus avec l ducateur on ne les mettra donc pas assis l un c t de l autre et les enfants savent tr s bien pourquoi Ici tout est r fl chi tout est expliqu rien n est laiss sous silence 7 Il est question de la Fondation qui g re en partie la Ferme de D moret Nous arrivons dans la classe il est 9h20 Les enfants deviennent des l ves et se mettent au travail un l ve lit avec l enseignante un second effectue des probl mes de math matiques un autre crit quelques phrases sous une photo de son cahier de souvenirs et le quatri me termine un coloriage avant de la commenter l crit Les enfants semblent plut t calmes et appliqu s Quatre l ves dans une classe c est quelque chose d inconnu pour ma part je m tonne donc de cette classe sans bruit L enseignante rassure l l ve dans sa lecture faut pas avoir peur si tu paniques moins que tu respires tu sais tr s bien lire Elle a toujours un compliment pour chacun c est bien crit super un encouragement continue c est bien Puis un l ve lui explique que a l emb te de faire certaines choses cette derni re lui r plique alors quand tu vas aller l cole ta ma tresse va aussi te demander de fai
137. l ne s agit pas uniquement pour l enseignante de travailler cette comp tence au sein de la classe Elle doit pouvoir montrer aux l ves qu elle m me est capable de collaborer Et le premier partenariat pouvant servir de mod le est bien celui devant tre entretenu entre l enseignante et les parents de ses l ves Et pour entretenir une bonne collaboration l une des enseignantes interview es propose de commencer par donner toutes les informations n cessaires aux parents ceci galement quand elles sont positives En effet les enseignants ont souvent trop tendance ne t l phoner que lorsque a ne va pas l cole Et de ce fait d s que les parents re oivent un appel de l cole ils sont de toute fa on crisp s L enseignante est galement d avis que la confiance des parents face elle est tr s importante C est pourquoi elle pense qu un grand travail au niveau de l accueil et de donner confiance est entreprendre par tous les enseignants Dans le but de cr er un lien et donc de mettre les parents en confiance elle les convoque tous individuellement avant la soir e officielle leur tant consacr e Ce premier entretien permet d une part aux parents de s exprimer plus facilement que lorsque tous les autres sont pr sents et lors de la r union ils y viennent alors plus d contract s D autre part il donne l enseignante l occasion de pose
138. le m me ordre d id es je pense que c est en allant creuser en profondeur la probl matique de l l ve difficile que j ai pu prendre toute conscience du fait qu ils se causent du tort eux m mes bien avant d en faire leurs parents fr res s urs pairs et enseignants En effet si ces l ves adoptent des comportements jug s inad quats en classe ce n est pas avec l unique but d emb ter l enseignant Car comme le dit Tartar Goddet 2006 s il n y pas de violences sans causes il n y a pas de violences sans significations p 58 car tout comportement violent a une fonction pour la personne qui le met en uvre De ce fait l enseignant devrait se demander qu est ce que cet l ve veut me dire quoi sert cette violence p 58 Ainsi faire preuve de violence est plut t un appel l aide pour les enfants car ils sont probablement en souffrance Ils ne peuvent donc tre en harmonie ni dans leur t te ni dans leur corps De plus force de montrer des difficult s de comportements en classe 1ls risquent de se voir rejet s par leurs camarades Schneider et al 2009 Et bien qu ils adoptent des attitudes inappropri es leur but n est sans doute pas de se voir exclus du groupe bien au contraire Ils tentent de se faire remarquer du c t inutile de la vie comme je l ai d j mentionn Adler 2002 Archambault J amp Chouinard R 2003 Vers une gestion
139. mp tences chez les l ves Mais ce n est pas le seul devoir des enseignants qui semble tre compromis dans une telle situation En effet les enseignants paraissent galement se retrouver en difficult quant au soutien ducatif qu ils pourraient alors offrir aux parents Mais comment s y prendre quand quoi qu ils fassent quoi qu ils disent rien ne semble avoir d chos chez ce type d l ves C est dans une telle situation que le canton de Vaud a d cid d intervenir C est ainsi qu il a lanc en 2004 un projet unique en Romandie appel la Ferme de D moret Il s agit d un Matas ou plus pr cis ment d un Module d Activit s Temporaires et Alternatives la Scolarit mis en place dans une ferme Le but de la d marche est avant tout de redonner le go t de l cole aux l ves et de ce fait le go t des apprentissages 1 2 Le choix et le th me du m moire Le choix d un th me de m moire est une t che passablement complexe non seulement il faut tre int ress par la recherche entreprendre mais il faut galement savoir o trouver suffisamment de motivation pour la mener bien Je vais donc exposer dans ces quelques lignes les raisons qui m ont amen es travailler sur un Matas la Ferme et de ce fait aborder quelque peu la probl matique des enfants et des l ves difficiles Depuis mon entr e la HEP en 2008 j ai eu l occasion d entendre parler d
140. n En effet comme j en ai fait mention au cours de l analyse des entretiens aucun d entre eux ne souhaite rester ind finiment la Ferme de D moret car elle repr sente une p riode de souffrance En revanche tous aspirent redevenir des l ves comme les autres C est pourquoi d s que les intervenants sentent que les enfants vont mieux pratiquement en m me temps ils demandent plus de jours d cole Ainsi ils savent o est leur place l gitime en classe et d montrent qu ils consid rent leur s jour la Ferme comme transitoire C est vraisemblablement une des raisons qui fait que ce m canisme d exclusion temporaire g n re un processus de retour l cole Une autre raison possible de cette envie chez les l ves Matas de retourner l cole est probablement le fait que peu peu ils y deviennent productifs C est dire qu ils sont capables de transposer les apprentissages faits la Ferme de D moret leur classe De ce fait ils se voient sans doute r compens s l cole au travers de meilleures appr ciations de relations peut tre moins tendues et de possibles commentaires encourageants de la part de leurs enseignantes La Ferme de D moret est comme je l ai mentionn un moyen mais elle intervient en g n ral lorsqu un l ve pose d j des difficult s en classe C est pourquoi dans l id e de me comporter en enseignante r flex
141. n avec les enseignantes des l ves Matas et g re donc la transmission des informations entre les deux lieux que sont l cole et la Ferme Je traiterai de ce point de mani re plus d taill e dans le chapitre concernant la collaboration entre les professionnels Les intervenants s accordent tous dire qu ils travaillent ensemble et que le fait d avoir leur r le et leur fonction d finis vite chacun d empi ter sur le travail des autres Toutefois seuls ces deux l ments ne peuvent suffire une bonne collaboration En effet les intervenants se sont galement donn le droit d exprimer leur sentiment et ressenti afin d viter au maximum d ventuelles tensions Ainsi la transparence est importante tant entre les intervenants qu entre ces derniers et les enfants Cette derni re am ne galement les enfants faire confiance aux intervenants puisqu en ne leur cachant rien ils leur prouvent ainsi qu ils leur font confiance Alors l enfant peut se dire que si l adulte lui exprime ses sentiments du jour c est qu il lui fait confiance et donc que lui m me peut faire confiance l adulte et lui exprimer galement ses propres ressentis Les intervenants construisent donc des relations de confiance avec les enfants et ils osent alors parler De plus le fait que l ducateur et l enseignante effectuent galement les t ches de la Ferme leur procurent le respect des enfan
142. n cette condition Mais prendre soin des animaux impose aussi un certain nombre d apprentissages et d apr s l ducateur les enfants se rendent compte de l utilit de ces apprentissages dans la vie des animaux et finalement que l cole c est la m me chose simplement a leur sert eux Pour l une des enseignantes interrog es apprendre prendre soin des animaux peut permettre par la suite d apprendre prendre soin de soi m me En outre d apr s l enseignante sp cialis e en effectuant ces t ches les enfants montrent du respect envers les animaux Un respect qui pourrait se transposer aux autres hommes En effet selon l agriculteur les animaux sont une bonne approche pour r apprendre aux enfants c toyer d autres humains En revanche personne ne sait r ellement dans quelle mesure la prise en charge d animaux dans l enfance peut se g n raliser plus tard la prise en charge d autres tres humains Melson 2009 p 90 D apr s l ducateur dans cette basse cour on y retrouve tout ce qui manque un peu dans notre soci t qui se perd telles que des notions comme la hi rarchie la vie la mort la naissance la joie la peine Et s occuper des animaux de cette basse cour les observer et les porter permet alors d y retrouver des valeurs de base qui donnent du sens beaucoup de choses Cette id e rejoint le point de
143. ner plusieurs options ceci dans l id e de leur laisser le pouvoir de d cision et de sauver leur honneur en public Il est important que l enseignant reste concentr sur ce qui s est pass et non sur l l ve Il ne faut surtout pas personnaliser l incident De ce fait l attention du ma tre devrait rester focalis e sur le probl me Il doit donc tre vigilant et ne pas se laisser divertir par des attitudes secondaires adopt es pour le manipuler changement de sujet de la part de l l ve am ne d autres faits d risoires Pour ce faire l enseignant peut utiliser ce que O Regan 2009 appelle la technique du disque ray Il s agit de r it rer plusieurs fois la m me demande L enseignant peut galement donner l l ve les droits et les responsabilit s dit s dans le code de l cole comme r f rence Mais lors de la sanction cons quence du comportement inad quat il faudra que l enseignant montre une certaine tristesse qu il a de punir l l ve et en aucun cas une quelconque joie Il peut aussi avoir recours au contrat de comportement qui permet l l ve de mieux valuer son attitude Enfin l humour peut tre utile Cependant il faut d abord que l enseignant ait une bonne relation avec l l ve et que ce dernier ne ressente pas l humour comme une moquerie Interventions pour un TC trouble des conduites Les l ves ayant un trouble des conduites pensent q
144. nsi que la lib ration de la parole D autre part la communication non verbale inh rente au dialogue enfant animal peut aider l enfant affiner sa capacit saisir les indices sur l tat interne d autres tres vivants en fonction de leurs mouvements corporels de leurs expressions faciales et du ton ou de la hauteur de la voix Op cit p 78 Ce fait est tr s important d autant plus lorsque l on sait que dix pourcent des enfants souffrent d illettrisme verbal c est dire qu ils n arrivent pas d coder les indications non verbales chez les gens ou qu ils ont eux m mes une conduite non verbale inad quate ou non d codable par autrui Il est possible que cette difficult d chiffrer les signes non verbaux transmis par d autres personnes puisse engendrer des comportements inad quats agressifs voire violents de la part d enfants souffrant d illettrisme verbal En cons quence l observation des animaux permettra peut tre d en affiner galement l observation sur les humains si l on se permet de penser que les expressions de base telles que la peur la joie la surprise et la col re sont grosso modo identiques chez les animaux et chez les hommes Cette id e rejoint tr s clairement L vi Strauss lorsqu il affirmait comme je l ai d j mentionn que les animaux sont bons pour la pens e Op cit p 34 Luthi s d Premi re hypoth se sur les quatre f
145. nt l l ve difficile afin de le d finir plus pr cis ment et de peut tre mieux comprendre sa vaste probl matique qui est il que fait il et pourquoi C est partir de l qu est apparu le fait qu un l ve difficile pouvait l tre pour diverses raisons dont celles li es un trouble du comportement J ai donc voulu approfondir les diff rents troubles du comportement existants toujours dans une optique de compr hension quant aux l ves jug s difficiles L id e de ce m moire tait de faire prendre conscience tout tudiant ou enseignant susceptibles de le parcourir qu il existe des moyens mettre en place dans et hors de sa classe ceci afin d aider les l ves jug s difficiles Ces pistes d action sont galement r sentes pour soutenir les enseignants dans l encadrement de ce type d l ves t t l ts dans l d td type d l Toutefois en ce qui concerne les dispositifs externes la classe il ne s agissait pas de traiter de n importe lequel mais plut t d une nouveaut dans le canton de Vaud d un projet unique en Romandie la Ferme de D moret Ce Matas la Ferme est donc un moyen p dagogique et ducatif propos des l ves mettant en difficult leur enseignant particuli rement au niveau de la gestion de classe Une fois l l ve admis dans ce Matas il est pris en charge au maximum quatre jours par semaine afin d aider l enseignant mais plus sp cifiq
146. o ducative cantonale en mati re de protection des mineurs 2006 Consult s en mars 2010 dans http www vd ch En fonction de l ge des l ves les Matas proposent diverses activit s jardinage cuisine menuiserie travail la ferme qui visent en priorit une r int gration sociale et qui peuvent avoir un caract re pr professionnel Les activit s de type scolaire ne sont toutefois pas abandonn es Elles se r alisent en lien troit avec l cole r guli re afin de rendre possible le retour au sein de la classe Afin d avoir une id e plus pr cise du nombre d l ves susceptibles de b n ficier des prestations Matas je me permets d en donner le taux qui se monte entre deux et trois pourcents d l ves La Romandie d nombre actuellement une vingtaine de Matas dont deux situ s dans la r gion du nord vaudois L un ayant sa structure dans une cuisine depuis 1997 et l autre dans une Ferme depuis 2004 4 1 La Ferme de D moret Ce chapitre a pour but de donner un premier regard sur le Matas la Ferme qui est bas sur divers documents crits r colt s aupr s des intervenants de celui ci Ce Matas sera trait plus en d tails au travers de l analyse des entretiens effectu s Bref historique C est suite aux r flexions labor es entre les Directions d un tablissement du nord vaudois et d une Fondation de la m me r gion qu est n e une solution semblable au t
147. ogramme de cet l ve 15 En venant au Matas les l ves quittent le temps scolaire courant peut tre le risque 16 17 18 19 d tre tiquet s stigmatis s moins stimul s par des enseignantes qui les pensent moins capable de r fl chir engendrant alors un retard scolaire Quel est votre avis par rapport ces risques Pour vous comment la Ferme a t elle aid cet l ve Quels sont ses moyens Qu est ce que ce Matas a apport votre l ve Faudrait 1l changer quelque chose Quelles pistes d am lioration proposeriez vous Apr s quelque temps quand l l ve se sent pr t une visite la Ferme par sa classe est organis e Qu en pensez vous Selon vous quels pourraient tre les apports de vous y rendre seule de temps en temps Outre ce projet p dagogique quelles autres solutions auraient pu s offrir l l ve Autres structures institutions projets en classe Collaboration entre professionnels 20 21 22 Quels sont les professionnels qui ont en charge l l ve Que pensez vous de la collaboration avec les intervenants de la Ferme Comment les informations circulent elles Certains parents d clarent que les comportements violents de leur enfant sont arriv s l entr e l cole Cette derni re aurait donc sa part de responsabilit que peut elle faire mettre en place en son sein selon vous Collaboration avec les familles 23 24 25
148. oit productif l cole L cole Avant Adam n aimait pas trop l cole maintenant il a du plaisir y aller A l cole il se sent am lior son comportement a chang la ma tresse le gronde moins souvent et il y a moins de bagarres a va tr s bien Toutefois il y en a quand m me encore de temps en temps C est quand Adam oublie ce qu il a appris la Ferme tout comme il oublie parfois comment lire et crire Mais a c est quand il se d concentre trop Je lui demande alors si avoir un animal en classe pourrait l aider et sans la moindre h sitation les yeux tout tincelants sa r ponse est positive Mais quand Adam pense utiliser les apprentissages effectu s la Ferme il se met alors ne plus couter les autres oublier ce qu il se passe puis il part ce qui vite ainsi des bagarres L cole n est donc pas encore facile pour Adam surtout quand ses copains font des trucs expr s pour qu il se fasse gronder par la ma tresse C est d ailleurs pour cette raison qu il ne leur fait pas confiance Les deux enseignantes interrog es ont aussi trouv que leur l ve Matas venait l cole plus calmement ce qui donnait des conditions beaucoup plus agr ables pour lui et le reste de la classe Les changements taient visibles notamment au niveau de l agressivit qui avait beaucoup diminu Et si au retour d un t l
149. ompte On parle alors de confrontation ferm e Mais il peut au contraire provoquer l enseignant en public il s agit alors d une confrontation ouverte Les deux situations doivent tre r gl es mais quelle que soit l intervention l enseignant doit rester calme avoir la ma trise de lui m me et garder en t te le fait que ce type d l ves tente d impressionner leurs pairs au travers d attitudes provocatrices Dans la premi re situation il doit faire remarquer l l ve qu il a pris en compte l incident et qu ils lui trouveront ensemble une solution plus tard Dans la seconde situation l enseignant doit r agir sur le champ et retirer l l ve du groupe au besoin Lors d abus verbaux l enseignant doit faire une intervention directe aupr s de l l ve lui faire part de son d saccord quant la mani re dont ce dernier a parl mettre en application les cons quences engendr es par cet irrespect et faire un retour sur la situation avec l l ve et la classe en fonction des circonstances Cependant il ne sert rien de r agir d mesur ment au risque que la situation ne s aggrave Quand il est question d abus verbaux entre l ves l enseignant doit galement intervenir En cas de violences corporelles entre l ves le public pr sent se voit excit par la situation L enseignant devra alors s occuper des l ves qui se battent et de ceux qui observent Avant tout l enseign
150. onc tre agressif sans qu il ne soit possible de parler alors de violence Mais l agressivit engendre des difficult s quand elle devient le seul moyen d interagir avec autrui venant alors nuire son int grit 34 L enfant l l ve difficiles pourquoi L adulte se pr sentera demain dans la vie tel que l aura form l ducation de ses premi res ann es d enfance A Adler Dans ce chapitre seront d velopp s au travers de points de vue de diff rents auteurs les divers facteurs de risque pouvant expliquer en partie la pr sence de comportements difficiles chez certains enfants et l ves 8 ADLER A 1999 L enfant difficile p 5 Paris Editions Payot D apr s Auger et Boucharlat 2004 la soci t dans laquelle nous vivons est socialement et conomiquement instable Ceci en raison d un environnement social en crise au niveau du march du travail de la famille ainsi que des valeurs transmises D s lors l quilibre familial peut se voir troubl par la crise de l emploi dont beaucoup de parents sont victimes Ainsi ils se retrouvent face des inqui tudes mat rielles une remise en cause personnelle un sentiment de d valorisation p 19 qui sont si prenants qu ils ne sont souvent plus l pour leurs enfants Ce qui a pour cons quence un suivi ducatif et scolaire qui n est plus assur par les parents Mass Desbiens et Lanaris 2006 reconnaissent quant
151. onctions principales du chien de compagnie chapitre II Consult en mars 2011 dans http www educh ch zooth rapie chien th rapie htm Comme je lai d montr tout au long de ce sous chapitre la pr sence d animaux dans ce Matas fait donc partie des l ments d efficacit du fonctionnement de ce dernier La localisation du lieu Il se passe beaucoup de choses bien malgr nous et c est en fait la grande force de l quilibre naturel Propri taire de la Ferme 2010 Il importe de remettre en avant le fait que la Ferme ne se situe pas une centaine de kilom tres du lieu d habitation des l ves et que ces derniers n y dorment donc pas Il ne s agit d s lors pas d un internat puisque le but du Matas est justement de garder un lien avec l cole Car ce rattachement est essentiel et obligatoire En effet c est sans doute en gardant le lien avec l cole que les l ves peuvent reproduire ce qu ils font la Ferme l cole qu ils arrivent faire le lien D ailleurs on ne laisse pas les enfants s installer la Ferme On leur rappelle que ce qu ils font ici a doit produire l cole et quand a produit l cole ils y retournent quip s de certains moyens externes soutien psychologique ou ducatif parfois rien Toutefois bien qu on lutte contre l exclusion on sort quand m me l l ve de sa classe et on lui demande une j
152. onnaissance de faire un d but de lien avec la famille Les intervenants soignent donc beaucoup l accueil et l explication de leur d marche Les intervenants de la Ferme informent donc les parents et l enfant de ce qui se fait au Matas puis ils les emm nent visiter la Ferme Car c est une partie importante du projet et les enfants y passent quand m me entre deux et quatre heures par jour effectuer diverses activit s Mais cette partie de l admission n est pas toujours simple et la Ferme de D moret a vraiment d se faire reconna tre par certaines familles En effet les intervenants ont remarqu dans une situation qu une famille africaine avait un peu de la peine imaginer leur enfant dans la Ferme En effet d apr s l agriculteur pour cette famille qui avait fait l effort de quitter la brousse envoyer son enfant uvrer dans une Ferme quivalait un retour en arri re Elle consid rait alors cette situation comme d gradante Le propri taire de la Ferme a donc d prouver qu en Suisse rester la campagne ne signifie pas tre le dernier des imb ciles Il a fallu en quelque sorte vendre le projet Lors de cette deuxi me phase le plan de fr quentation de l enfant est sign par les deux parents l enfant ainsi que l quipe de ce Matas au complet Par la suite les Directeurs de l tablissement et de la Fondation g rant la Ferme de D moret
153. ors la mise en mots des difficult s de l enfant Et comme pour lui toute personne en difficult a des probl mes d ordre sociaux de rapport aux autres cet axe est beaucoup travaill la Ferme Ainsi on y apprend rire pleurer parler devant les autres L individuel existe mais dans le groupe Evidemment les interventions qui sont faites en lien avec ces moments ont toujours l cole pour finalit Mais l ducateur et ses coll gues n ont aucun moyen d intervention sur les dysfonctionnements hors cole Toutefois ils peuvent faire appel au SPJ et leur transmettre leurs inqui tudes ou encore mettre en place en accord avec les parents un assistant social une action ducative en milieu ouvert AEMO un accueil de jour voire un placement Si la Ferme n est pas adapt e la probl matique de l enfant les intervenants proposent de toute fa on autre chose Ainsi donc le r le de l ducateur n est pas cloisonn l int rieur de la Ferme D apr s l une des enseignantes le fait qu il y ait un ducateur est un apport au Matas En effet elle pense que ce dernier a une autre vision du cadre qu elle une autre approche de la gestion des conflits qu il a d autres ressources lui permettant d aller plus loin Elle elle a plut t l impression d tre limit e et de tourner en rond un moment donn parce qu elle ne sait plus comm
154. ou vivent la maison Ainsi c est parce qu ils taient en train de regarder des l gumes qu un enfant a commenc en ramasser afin de les donner l un de ses parents D apr s lui son parent n avait pas les moyens de s acheter de la nourriture Selon l agriculteur ces activit s ouvrent sur ce type de discussions Comme l ducateur est le r f rent quant la parole l agriculteur partage donc toutes les confidences qu un enfant peut lui faire L agriculteur est galement celui qui est dans son milieu professionnel et cela est tr s important pour les enfants puisque ces derniers n ont souvent aucune conscience de ce milieu Ceci permet aux intervenants de faire le lien entre ce que vit l agriculteur tous les jours en tant que professionnel et ce qu ils essaient d inculquer aux l ves l cole pour leur avenir Mais le fait de voir un professionnel dans son milieu est galement important pour les parents En effet la plupart des familles ont le souci de projeter leur enfant dans l avenir qu il ait un m tier et souvent pour eux un paysan c est plus concret a repr sente quelque chose De plus pour les parents 1l est souvent plus facile de se confier un paysan plut t qu l ducateur ou l institutrice Ainsi l agriculteur a une position plus abordable pour certaines familles Pour celles ci c est rassurant que leur enfant
155. ourn e continue o il va devoir mettre des bottes et ramasser des fumiers C est pourquoi en r fl chissant bien au sens de tout a on a d cid de prendre l enfant comme un partenaire part enti re et de bien lui expliquer que la Ferme est un lieu d aide et non de punition Ainsi lorsqu il y a des conflits avec les l ves la Ferme les intervenants leur rappellent que s ils sont l c est parce que leur comportement jouait pas l cole Ils vont essayer de l amener se rendre compte qu il est aussi acteur qu ils vont trouver des solutions pour am liorer sa vie mais que lui il a aussi des choses faire comme tre un colier Etant donn que la Ferme est relativement loign e des villes d o proviennent les l ves ils s y sentent prot g s car on les sort de leur milieu La Ferme est loin de tout il n y a pas leurs voisins qui les croisent dans la rue Et cette localisation permet peut tre aux l ves de sentir qu ils peuvent l cher des choses vider leur sac A la Ferme il n y a pas tous les petits copains de l cole qui habitent peut tre dans l appartement d c t c est plus facile de dire les choses qu en classe Le fait d tre d centr est donc une possibilit en plus pouvant amener les l ves se confier lib rer leurs paroles Mais la Ferme c est aussi l occasion de d stabiliser les l
156. out premier Matas IL ayant ses structures dans une Cuisine Toutefois il s agit d une proposition pour des l ves plus jeunes nomm de ce fait Matas I Le tout premier lieu de ce type est le projet Ferme de D moret entr en fonction la rentr e scolaire 2004 Ce Matas la Ferme est alors dirig par le Directeur de cet tablissement du nord vaudois ainsi que par le Directeur de la Fondation Tout comme pour les autres Matas la Ferme de D moret est financ e par le DFJC et le SPJ Elle b n ficie en plus d un soutien financier de la commune de l tablissement ainsi que d une association scolaire intercommunale Quels intervenants pour qui 17 Extrait du Rapport du Conseil d Etat au Grand Conseil sur les postulats Pr laz Men trey Savary Jaquet Berger Glatz St cki 2008 Consult en mars 2010 dans http www vd ch 1 D pliant de pr sentation de la structure de la Ferme 2007 Consult en 2010 et 2011 La Ferme est un espace d ducation et d enseignement sp cialis s situ dans un village du nord vaudois Les enfants b n ficient d une prise en charge par une enseignante et un ducateur sp cialis s ainsi qu un agriculteur Elle est propos e aux l ves qui sont en souffrance dans leur scolarit et ou dans leur environnement familial g s entre sept et 12 ans en provenance de la r gion Jura Lac Admission Lorsqu une enseignante envisage de
157. personne l autre Mais tous ont un point commun ils ne font pas partie de ceux que l enseignant tol re Cependant ce dernier n est pas l pour porter un jugement sur cette culture mais pour transmettre aux l ves les comportements ad quats en classe et plus tard dans la vie en soci t Adler 2002 Je tiens encore mettre en avant le fait que si pour certains auteurs tels que Bullis Walker et Sprague 2001 cit s par Paquin et Drolet 2007 la violence est en augmentation chez les enfants d autres ne sont pas de cet avis En effet pour Funk 2001 et H bert 2001 deux auteurs galement voqu s par Paquin et Drolet 2007 le manque de donn es objectives ne permettrait pas de circonscrire l ampleur du ph nom ne p 11 C est d ailleurs pourquoi je me suis passablement bas e sur Adler 1992 2002 pour tayer mes propos En effet ce dernier d montre que l l ve difficile n est pas un ph nom ne nouveau Et bien qu il y ait de r cents facteurs li s l volution de la soci t pouvant expliquer ces comportements d viants ceux voqu s par Adler me semblent encore d actualit Pour clore ce chapitre je souhaite rappeler le fait que l l ve n est pas le seul responsable en ce qui concerne l apparition de comportements inad quats chez lui En effet comme je l ai mis en avant jusqu pr sent l environnement de ce dernier participe largement ce ph nom ne Et ce
158. phone avec la ma tresse d Adam l enseignante sp cialis e lui annonce que son comportement l cole ne va pas il se sent un peu mal Toutefois il croit qu il y aura moins de bagarres bient t A l heure actuelle tout va bien dans sa classe et malgr un sentiment de tristesse lisible sur le visage d Adam l approche de son d part il sera bient t pr t r int grer sa classe 100 5 6 Exp rience v cue Je ne crois pas que ce que je vois mais l ayant vu m me une fois je ne peux qu y croire E Poncet 2011 Ayant eu l occasion de vivre une journ e au rythme de la Ferme de D moret j ai voulu y consacrer un chapitre de mon m moire afin de partager cette exp rience fort int ressante Nous sommes le vendredi 27 janvier 2011 le temps est relativement froid mais cela ne freine en aucun cas mon envie de me rendre au Matas Il est 8h15 et je retrouve l enseignante sp cialis e dans le lieu d accueil de jour de la Fondation Il s agit d un appartement g r par des ducateurs qui accueillent des jeunes l heure des repas de midi ainsi qu au moment du go ter Comme le matin il n y a pas d enfants ce local est alors mis disposition pour l accueil des l ves avant qu ils ne se rendent la Ferme J entends des voix d enfants des rires mais aussi des cris pas facile de jouer les uns avec les autres aussi t t le matin Plusieurs fois
159. possible qu ce moment il n y ait plus que l animal et Penfant ce dernier faisant alors abstraction de tout ce qui l entoure Ainsi ce n est probablement qu l animal qu il s adresse car les dialogues avec un animal sont libres des anxi t s li es l change humain Melson 2009 p 80 Toutefois selon les intervenants l animal tant le plus porteur est le cheval En effet les activit s questres sont tr s valorisantes pour les enfants et d autant plus d s le moment o ils commencent ma triser le cheval Et pour ce faire ils doivent trouver des techniques personnelles pour tre calmes Sinon le cheval n en fera qu sa t te Au d marrage de la prise en charge ces derniers ont une tr s mauvaise image d eux m mes ils sont alors tr s peu s rs d eux Et leur donner la possibilit de monter sur un cheval leur procure une certaine fiert Pour l agriculteur tout r side dans la relation l animal de pouvoir communiquer avec et obtenir un r sultat tout en tant dix fois moins fort Et une fois encore il y a des motions qui entrent en jeu En effet il peut y avoir de la trouille mais ce qui est g nial c est que le cheval va rassurer ces enfants En revanche les gens trop fiers se font toujours remettre en place le cheval est un bon stabilisateur Et c est quelque chose que nous on n arriverait pas faire
160. prit le fait que toutes les interventions propos es jusqu maintenant peuvent s av rer tre galement b n fiques pour les l ves souffrant d un trouble du comportement Toutefois pour agir de mani re plus sp cifique voici quelques interventions mises en vidence par O Regan 2009 et Habimana et ses coll gues 1999 Interventions pour un TDA H trouble du d ficit de l attention avec ou sans hyperactivit L intervention multimodale Il s agit d une action intervenant sur les versants p dagogique comportemental et physiologique Les interventions concernant l axe des conduites tant les m mes pour les l ves ayant un TDAH que celles trait es dans le sous chapitre pr c dent je ne m attarderai que sur les axes p dagogique et physiologique Afin d aider au mieux l l ve atteint d un TDA H l enseignant doit tout d abord diminuer ses attentes en ce qui concerne les travaux crits et se pr parer utiliser des id es de substitution pour enseigner les contenus scolaires O Regan Ainsi il partagera le travail afin d exploiter les moments o l attention de l enfant est son maximum Habimana et al p 178 et adaptera le temps de r alisation la cadence de l l ve Les consignes n cessitent d tre claires simples r p t es par l enseignant puis l l ve et surlign es au moment des points importants Elles devraient galement indiquer la ma
161. projet selon vous 15 A l heure actuelle que vous apporte votre participation au projet Matas 10 8 Entretien enseignante ayant plac un l ve la Ferme Questions par th matique Parlez moi de Admission Comment s est pass e l admission Pourquoi avez vous fait une demande d admission pour cet l ve Quels comportements avait il Quelle influence l l ve avait il sur le reste de la classe Sur vous Qu avez vous mis en place dans la classe avant de faire cette demande Pourquoi Quelle relation aviez vous avec cet l ve Comment a t elle volu Comment vous sentiez vous face cet l ve avant son admission Apr s I AUAA Comment avez vous entendu parler de la Ferme R seau conf rence lettre Vie dans la Ferme projet p dagogique 8 Que font les enfants dans la Ferme Que s y passe t il Quel travail est fait avec les enfants Avec les l ves 10 Quel apport des animaux selon vous 11 Quelle influence le projet Matas a eu sur vous Id es soutiens pistes 12 Comment la classe a t elle r agi suite l admission de l l ve la Ferme Quelles explications leur avez vous donn es 13 Quels changements avez vous observ depuis le placement de l l ve Qu est ce qui est rest Pourquoi votre avis 14 Comment vivez vous cette situation le fait d avoir un l ve qui ne vienne pas tous les jours en classe Comment g rez vous le pr
162. que de confiance en lui m me Op cit Ce type d enfants a une seule et m me repr sentation du monde que leur volont soit r alis e Ces enfants l auront grande peine se d velopper socialement si personne ne les y aide Adler 1992 J ai mentionn plus haut le fait que des pratiques autoritaires pouvaient tre l origine des comportements violents chez l enfant Selon Adler 2002 si au sein d une famille autoritaire et s v re il n y a pas d amour et de chaleur humaine alors l enfant se sentira seul dans le monde seul face ses probl mes Et c est par m connaissance du soutien qu apportent des changes avec autrui par ce manque de d veloppement social qu il pourrait ne pas penser aux autres et ne pas se montrer aimable envers eux Et lorsque le style ducatif des parents consiste mettre en avant les d fauts de leur enfant ce dernier peut devenir d pendant de ce jugement ce qui entravera son auto estimation D s lors l enfant va conserver le d faut soit par opposition soit pour que ses parents s occupent de lui remarquent sa pr sence Et m me si c est au travers de comportements inad quats l enfant aura obtenu l int r t recherch Quand les parents ont une ducation dite ambitieuse l enfant peut se retrouver surcharg par des attentes et des demandes exag r es ne correspondant pas ses envies mais aux esp rances de ses parents D s le premier
163. r s avoir r alis six entretiens individuels j ai choisi d aborder dans ce m moire quatre th mes vus par ces diff rents acteurs ayant eu ou ayant encore un r le dans la Ferme Chaque participant a apport des l ments nouveaux un autre regard quant la compr hension de ce Matas la Ferme et plus pr cis ment du fonctionnement mis en place pouvant aider les l ves se r int grer dans leur classe Je vais donc dans les pages qui suivent parler des admissions du projet p dagogique et ducatif de la Ferme de la collaboration tant entre les professionnels tels que l ducateur sp cialis l enseignante sp cialis e l agriculteur et l enseignante responsable de l l ve que celle entre ces derniers et les parents Je continuerai ensuite par l analyse de l entretien effectu avec un l ve Matas Finalement je cl turerai ce chapitre par un commentaire sur ma propre exp rience du Matas v cue lors d une journ e pass e la Ferme de D moret prop p Avant d entamer l analyse des interviews je tiens pr ciser que tous les discours tenus lors de ces derniers sont de l ordre des repr sentations de chaque personne interrog e La philosophie et les sciences humaines ont utilis le mot repr sentation pour qualifier les id es les images et les perceptions produites par le cerveau humain Dortier 2008 p 631 Il s agit donc des conceptions personnelles de l esprit de chaque p
164. r le cadre dans la relation et de montrer aux parents qu ils travaillent ensemble pour le bien tre de l enfant Ainsi tout comme un partenariat entre les parents et l enseignante est indispensable pour le bon fonctionnement de l l ve en classe la collaboration entre les familles et l quipe de la Ferme en particulier l ducateur l est galement Ceci afin qu une prise en charge puisse aboutir la r int gration d un l ve Matas dans sa classe C est d ailleurs pourquoi cette collaboration est un l ment faisant partie du fonctionnement de la Ferme de D moret 5 5 Entretien avec un l ve Matas Un l ve Matas est comme une fleur qui s ouvre Agriculteur de la Ferme Matas 2010 J ai choisi de consacrer un chapitre de mon m moire un l ve ayant v cu l exp rience de la Ferme de D moret En effet il est un acteur central car il est le premier concern par la d marche C est pourquoi j ai voulu lui donner la parole Au travers de ces quelques lignes je souhaite donc mettre en avant l avis de cet l ve ses ressentis face ce qu il a pu vivre la Ferme ainsi qu l cole Je mettrai ses propos en perspectives avec ceux des professionnels Afin de faciliter la lecture de ce chapitre l l ve interview se pr nommera Adam Il est g de huit ans et a t admis la Ferme en mars 2010 La fin de sa prise en charge est pr vue sa r int gration
165. rche suivre et tre donn es la suite d un regard entre l enseignant et l l ve En gardant en t te le fait que ces l ves sont vite distraits l enseignant veillera leur proposer des feuilles sans stimulis visuels inutiles qui soient a r es avec des critures non seulement bien lisibles mais aussi claires De plus les fiches seront remplies avec une ou deux activit s par page Pour aider l l ve l enseignant peut aussi le faire travailler avec un camarade En ce qui concerne le fonctionnement en classe il est bien de mettre l horaire un moment de pause avant d entrer en classe si cela est possible et galement entre chaque activit Pour ce faire l enseignant peut mettre en place des rituels de transition Dans la classe il favorisera alors le calme les travaux pratiques une structuration des proc d s de travail et une modification des activit s propos es ceci afin d amplifier leur qualit de nouveaut En ce qui a trait l environnement de la classe l enseignant peut pr voir un coin d tente et placer l l ve sa proximit loign des endroits o il y a du mat riel entrepos distant de la porte d un corridor ou d une fen tre Quand l enseignant travaille avec l l ve il doit agir de mani re proactive et non r active Etant donn qu un enseignant n a le contr le que de ses propres comportements il s emploiera alors pr parer
166. rcher un coupable quelqu un ou quelque chose pouvant tre l origine de ses soucis Cependant une famille ne peut tre responsable des difficult s rencontr es par tous les autres foyers Le seul lien qu ils auraient donc a priori est le fait d avoir un enfant difficile Mais si l on ne peut r primander les familles quant ces difficult s qui d autre peut on bien en imputer la responsabilit C est ce moment l que l cole entre en jeu Ainsi la mission de cette derni re se voit tre quelque peu remise en question par une soci t qui semble lui reprocher de ne plus savoir faire face aux jeunes d aujourd hui Il s agit souvent d l ves indisciplin s perturbateurs voire absents chez les adolescents Mais quels que soient leurs comportements tous ont un point commun un refus du cadre scolaire Cette situation se solde la plupart du temps par des checs voire par un d crochage scolaire Face au d sint r t de certains l ves pour l cole qui se traduit souvent par un total d sinvestissement de leur part et des comportements difficiles certains enseignants partent en burn out ou font plus pr cis ment ce qu on appelle une d pression D s lors le mal tre de ces l ves aurait une influence sur la sant psychique des enseignants qui pourraient alors se sentir d pourvus et impuissants quant l une des missions qui leur est assign e savoir d velopper des co
167. re plein de choses tout le temps Comment tu vas faire alors D une toute petite voix l l ve lui r pond qu il va quand m me faire ce qui lui est demand Le lien entre la classe de la Ferme et l cole est alors pos Les deux l ves affair s crire leurs phrases parviennent leur fin Leur travail est alors affich en classe et des grands sourires se profilent sur les visages L un deux admirant son travail laisse entendre un a fait trop plaisir L enseignante sp cialis e lui rappelle alors qu il pourra faire pareil l cole Peu avant les dix heures le moment du dictionnaire est arriv L enseignante sort ce dernier la lettre et commence la lecture d une d finition Les l ves cherchent alors le mot y correspondant Tous sont concentr s et semblent avoir du plaisir faire cette activit collective Bien que la r ponse ait t donn e par un l ve l enseignante demande chacun sa propre r ponse m me si elle est toujours similaire celle propos e qui est alors valoris e A la fin les points sont d compt s par chaque l ve il n est pas facile pour ces derniers d accepter de perdre cette activit leur permet de faire cet apprentissage Il y a peut tre un gagnant mais l enseignante n oublie pas pour autant de f liciter tout le monde Les l ves vont s habiller et je remarque un brin d excitation chez les trois derniers
168. re productifs En cons quence la distinction des r les de chaque intervenant est un des l ments du bon fonctionnement du Matas De plus cette derni re am ne une certaine hi rarchisation permettant aux l ves de mieux comprendre le fonctionnement de la soci t En effet tous ne peuvent avoir le pouvoir et cela les l ves le comprennent galement au contact du monde animal o cette hi rarchisation est aussi pr sente Pour redonner le go t des apprentissages aux l ves il faut donc des activit s permettant la lib ration de la parole chez les enfants et donc la construction de relations de confiance importance de la transparence entre tout le monde des activit s centr es avant tout sur l l ve l enfant il est souvent pris en photo ces derni res sont un support de travail et marquent le passage de l l ve la Ferme plut t que sur les disciplines scolaires mettre en avant d autres capacit s que celles impos es par l cole et une quipe soud e solide qui travaille ensemble et tire la m me corde d o l importance d tre transparent entre professionnels de la Ferme une tension pouvant perturber toute la basse cour et les enfants L apport du travail au Matas la Ferme Le monde animal c est le meilleur moyen qui m a t donn d utiliser pour r aliser ma profession Il peut tre dur mais juste Educateur sp cialis de la Ferm
169. redressent ils reprennent les rennes de leur scolarit La fin de la prise en charge est alors envisag e Mais il ne faut pas n gliger le fait que pour cr er une bonne relation entre les animaux et les enfants afin qu elle soit porteuse il faut bien s r viter que ces derniers n infligent des violences sur les animaux En effet dans le savoir ducatif lorsqu un enfant subit des s vices il a tendance les reporter sur les animaux Il faut donc que les intervenants observent tr s attentivement les comportements de certains enfants vis vis des animaux qui ne sont pas l pour endurer des maltraitances Selon le mod le explicatif int gr Hinshaw amp Lee 2003 cit par Mass et al 2006 les interactions qu un enfant a avec son milieu se transposent de mani re naturelle dans l entourage proche de la famille Il est donc tout fait possible que les enfants puissent transposer des comportements de la famille l cole ou la Ferme Toutefois lors de possibles maltraitances ou d checs scolaires un soutien social est tr s important pour les enfants En effet il am ne le sentiment d tre aim soign estim et li aux autres Melson 2009 p 93 Et selon Melson les animaux peuvent tre des pourvoyeurs de soutien social p 93 Ainsi donc le milieu animalier propos par la Ferme de D moret semble tr s porteur pour les enfants la c toyant Et d apr s les
170. rquoi je suis en pleine r flexion quant entreprendre la formation sp cialis e dispens e la HEP En approchant ces domaines j ai ainsi pu rencontrer des gens tous diff rents mais ayant un but commun savoir accompagner les l ves difficiles dans une dynamique d volution en leur redonnant le go t pour les apprentissages ainsi qu en leur amenant les outils n cessaires la ma trise de soi Et c est au travers d un fonctionnement relativement pr cis que l quipe de la Ferme de D moret parvient atteindre ces objectifs Le fait de prendre les animaux comme support m a beaucoup interpell e au d part Mais lors de ma visite la Ferme de D moret je me suis tr s vite rappel e de ce que m avaient apport les nombreux animaux c toy s au cours de mon enfance En effet ils taient pour moi une oreille tendue sans jugement et toujours en accord avec moi Ils taient mes amis et avaient tous une grande place dans mon c ur Prendre soin d eux tait vital pour moi C est pourquoi d s mon retour de l cole je leur octroyais du temps afin de les nourrir et de leur faire preuve d affection Par rapport la localisation de cet espace p dagogique et ducatif qu est la Ferme de D moret il est fort possible qu elle soit l occasion pour les l ves Matas de devenir quelqu un d autre En effet bien que chacun sache pourquoi ses pairs Matas sont ici la Ferme de D moret est l o
171. rs peur d tre vinc par un autre et sera l aff t que personne ne lui soit pr f r De plus il aura tendance toujours se mettre sur le devant de la sc ne Toutefois si devenir l a n peut tre une tape difficile dans la vie d un enfant le r le de benjamin peut galement tre source de comportements inad quats En effet lorsqu un dernier n se voit mis en comp tition avec son a n et qu il n arrive pas faire mieux ou tout aussi bien que lui il peut se voir d courag et essayer de se faire remarquer du c t inutile de la vie C est dire en ayant des comportements n amenant rien de bon rien de b n fique dans sa vie et celle des autres Il s agit souvent de comportements pouvant nuire soi m me ou aux autres Il est possible qu il pense ne pas tre capable de fournir des efforts pour vaincre la difficult Il est certain que c est la destin e qui place les enfants dans une fratrie et de ce fait ils ne peuvent rien y faire Cependant c est aux parents de continuer les encourager et les pr parer lors d une nouvelle naissance Sans pr paration comment pourraient ils savoir ce qu ils doivent faire Il importe aussi comme je l ai d j fait remarquer plus haut que la m re d veloppe chez son enfant un sentiment social qui se transposera envers ses fr res et s urs Je me permets de pr ciser que la plupart du temps tous ces enfants ne deviennent alors pas caract
172. s Et m me si ce n est pas le but recherch par l l ve ils am nent de plus en plus d checs de moins en moins d estime Et il est fort possible que moins l l ve a de l estime pour lui m me plus il se sent inf rieur et ressent le besoin de combler ce sentiment d inf riorit au travers de comportements inad quats Face aux divers types d l ves leur v cu vari leurs difficult s de comportement qui leur sont propres et les risques engendr s nous sommes en droit de nous demander comment agir au mieux en tant qu enseignant Parfois il est trop difficile voire impossible pour celui ci d entreprendre une intervention de mani re seule C est alors qu il peut se tourner vers un Matas qui pourra lui donner un soutien et plus sp cifiquement apporter une aide l l ve concern soit avec ses propres moyens soit en redirigeant l l ve vers des services th rapeutiques si besoin 4 Les Matas La mission de l cole est de d velopper des hommes capables de travailler dans la vie de fa on autonome de consid rer les exigences de la communaut non pas comme l affaire d autrui mais les concernant eux m mes les incitant participer ses solutions Il est vident qu il faut cr er au sein de la famille et de l cole des dispositions permettant de trouver la fin de la scolarit les hommes appropri s aux aspirations de la soci t A Adler Avant de trait
173. s ainsi que les incertitudes quant ce qu il va se passer par la suite En effet les ruptures au pied lev et les h sitations augmentent le nombre de comportements inappropri s amenant alors des difficult s quant la gestion de la classe Celle ci tant un endroit dans lequel les choses se passent de mani re simultan e Doyle 1986 cit par Archambault amp Chouinard 2003 il importe d s lors pour l enseignant de savoir anticiper et g rer plusieurs activit s en m me temps 4 D intervenir de mani re discr te Dans une classe tout se sait tout se voit car tout est public Ainsi quand l enseignant doit intervenir pour faire respecter une r gle ou faire cesser un comportement toute la classe est au premier rang de cette sc ne Cependant pour qu une intervention soit efficace il faudrait mieux la faire en priv de mani re ce qu elle s adresse uniquement l l ve concern Evertson et al 1994 MacDaniel 1986 Thibault 1982 cit par Archambault amp Chouinard 2003 En effet l effectuer en public serait une source de perturbations possible De plus cela donnerait l l ve trop d attention ce qui pourrait avoir comme cons quence moyen terme que l l ve maintienne son comportement Il est aussi fort possible que l l ve finisse par tre rejet par ses camarades Une intervention en priv donne donc l l ve l occasion de ne pas perdre la face et lui v
174. s diff rents troubles ce n est pas l enseignant de poser un diagnostic En effet c est au m decin qu incombe cette responsabilit L l ve ayant un trouble du d ficit de l attention avec ou sans hyperactivit TDA H Il faut savoir que pour tre diagnostiqu comme tant un l ve souffrant d un TDA H ce dernier doit faire preuve de certains comportements mais cela dans au minimum deux genres d environnement Habimana et al 1999 L l ve TDA H est celui qui ne peut pas apprendre mais qui le voudrait Cet l ve peut tre d peint comme tant inattentif impulsif incapacit inhiber ses r ponses h siter agit ou hyperactif difficile distrait r veur quelqu un qui d range n ob it pas ne vient pas bout de son travail ou avec difficult s peine faire preuve d organisation Cependant tous les l ves diagnostiqu s comme ayant ce trouble ne sont pas toujours impulsifs et hyperactifs En effet leurs comportements changent si la gestion des r gles est efficace en fonction du soutien que peut recevoir l enfant et selon son degr d int r t pour le travail demand Gordon 1992 cit par O Regan 2009 D apr s Barkley 1990 cit par Habimana et al 1999 il existerait des facteurs de risque en lien avec l existence de ce trouble Parmi ces derniers l auteur recense la pr sence d un parent de la famille porteur du trouble TDA H la prise de
175. s dure son entourage Il tente simplement de compenser un sentiment d inf riorit probablement exacerb au cours de son existence en se montrant sup rieur aux autres du c t inutile de la vie Car Adler 2002 a toujours constat au contact d enfants caract riels qu ils n taient pas suffisamment courageux pour reconqu rir une ancienne position avantageuse par des efforts du c t utile de la vie p 63 De ce fait ils tentent de r ussir sur un chemin plus facile o ils se sentent forts et n ont pas besoin de faire preuve de courage Et pour y parvenir 1ls se font alors remarquer comme ils le peuvent avec les moyens qu ils pensent les meilleurs dans leur propre conception de la sup riorit Une repr sentation qui a probablement t erron e au travers de leurs exp riences de vie Pour illustrer ce ph nom ne Adler affirme qu un enfant peut par exemple trouver sa sup riorit dans le fait de faire le contraire de ce qu on lui conseille p 75 En conclusion ce type d enfants cherche reprendre quelque chose qu il a poss d un moment de sa vie mais qui soudain lui a t enlev De ce fait il se retrouve face un probl me qui va mettre en exergue son sentiment d inf riorit en cas d un manque de confiance en lui d son v cu Et g n ralement cette recherche ne s effectue pas au travers d une activit positive socialement utile Adler 2002
176. s probl mes qui se manifestent en classe avec un travail qui se fait l ext rieur de cette derni re Collaboration entre professionnels 21 22 23 24 25 Comment fonctionnez vous avec vos coll gues Outre l enseignant quels autres professionnels peuvent tre impliqu s Quelle collaboration Comment circulent les informations concernant l l ve Lesquelles restent uniquement la Ferme Jusqu o impliquez vous le propri taire de la Ferme R seau r union interne Quel est son r le pour vous Certains parents d clarent que les comportements violents de leur enfant sont arriv s l entr e l cole Cette derni re aurait donc sa part de responsabilit que peut elle faire mettre en place en son sein selon vous Collaboration avec les familles 26 21 28 29 Quelle collaboration avez vous avec les parents Au niveau des pratiques familiales quelle intervention faites vous Pour essayer de parer aux stresseurs familiaux tels que divorces disputes absence du p re manque de temps Il y a des multiples facteurs de risque la famille en fait partie Cependant tant cette derni re que l enfant participent la construction de l environnement relationnel dans lequel ils vivent ensemble Que faites vous des difficult s de l ensemble de la famille Y a t 1l un travail entrepris avec les parents qui sont un soutien dynamique pour l volution de l en
177. s pouvant les compl ter tels que la rencontre avec l l ve l autogestion du comportement impliquant une auto observation une auto valuation une auto instruction ainsi qu un entra nement aux habilet s sociales le contrat de comportement la feuille de route Le but premier de ces moyens est de responsabiliser l l ve dans la r solution du probl me 10 5 Les clauses de confidentialit Voici les clauses d entretien concernant la confidentialit de ces derniers cit es chaque interlocuteur ainsi que la lettre d autorisation envoy e aux parents d Adam Clause de l entretien Anonymat pour les enfants et les enseignants Confidentialit pour les intervenants tout en sachant qu il n existe pas d autres Fermes Matas dans le nord vaudois Suppression des enregistrements Copies des enregistrements au besoin pour l interview 3 Nom fictif de l l ve Matas interview Possibilit pour l tudiante de prendre des parties dactylographi es de l enregistrement oral Pas de jugement de valeur des discours tenus Lettre d autorisation Par la pr sente j autorise mon fils participer un entretien avec Mademoiselle Elsa Poncet ceci dans le cadre de son m moire professionnel la Haute Ecole P dagogique de Lausanne Je donne galement mon accord Mademoiselle Poncet pour utiliser dans son m moire professionnel et des fins de recherches les donn
178. s uniquement pour le TDA H Faire des fautes d inattention Quitter sa chaise quand ce n est pas le moment ou dans des circonstances inad quates _S esquiver des activit s que la classe fait Ne pas pers v rer dans la r alisation des activit s en particulier pour les t ches quotidiennes ou exigeantes au niveau cognitif Ne pas mettre en pratique les consignes souvent car l l ve semble ne pas couter Crier ou parler quand ce n est pas son tour Faire preuve d agressivit envers les camarades Etre tr s vite distrait souvent pour des incidents sans int r t et avoir peu d attention D ranger ses pairs mettant en p ril leurs efforts Prendre des risques sans vraiment s en rendre compte Etre d humeur changeante ou passer du coq l ne dans les discussions Oublier ou perdre ses affaires voire les d t riorer Rendre des travaux non complets ou d nu s de soins 10 En m decine il s agit de l tude de ce qui provoque les maladies causes s d Consult en janvier 2011 http www linternaute com dictionnaire fr definition etiologie Etre d sorganis face aux t ches effectuer Avoir de la peine inhiber ses mouvements ses paroles attendre son tour Vouloir tout tout de suite Ces nombreux sympt mes peuvent tre r duits notamment lorsqu un l ve se trouve confront de la nouveaut activit ou personne ou qu il se r
179. se qu offre l entrevue semi dirig e Chaque entretien a d but avec une discussion d accueil durant laquelle j ai pr sent ma probl matique les clauses de confidentialit et les th mes qui allaient tre trait s Ceci afin de leur donner galement un fil rouge et de leur permettre de visualiser ce vers quoi nous allions nous diriger Comme pr vu j ai d abord fix des entretiens avec l quipe de la Ferme puis les deux enseignantes g n ralistes et pour terminer avec l l ve Matas L id e tait que les premiers acteurs avaient probablement plus de choses dire tant donn leur plus grande participation dans le Matas Ce qui me dotait d l ments en plus afin de mieux aborder les entretiens suivants ou pour ventuellement les parfaire Si j ai galement demand deux enseignantes de prendre part ces entretiens c est que leur avis me paraissait important puisqu elles ont tout de m me t partie prenante du Matas Dans l ensemble les entretiens se sont tous bien d roul s Les diff rents acteurs ont t tr s collaborants et je n ai pas senti d ennui chez ces derniers J ai eu l impression qu ils avaient envie de m aider je me suis donc sentie bien soutenue Annexes sous chapitres 10 6 10 9 Annexes sous chapitre 10 10 Annexes sous chapitre 10 5 Les intervenants de la Ferme m ont parl de leur projet avec une grande motivation tout en gardant une certaine h
180. seignants Cette tape redonne alors du temps l enseignant pour faire une meilleure observation des ant c dents et des cons quences du comportement car ces derniers peuvent changer en cours de route L observation du comportement se fait l aide d une grille et l enseignant veillera ce que l l ve ne se sente pas observ au risque qu il change de comportement faussant alors la mesure Cette derni re pourrait aussi servir de crit re d efficacit de l intervention 4 Choix des interventions et mise en place de ces derni res Ce choix s effectue en fonction des ant c dents et des cons quences examin es Il s agit pour l enseignant de modifier la situation lors de laquelle se produit le comportement cible afin qu il n apparaisse plus 5 Evaluation de l efficacit de l intervention Au cours de l intervention l enseignant doit v rifier le degr d efficacit de cette derni re Pour ce faire il mesurera le comportement cible et comparera ces mesures celles faites avant l intervention lors de la troisi me tape 6 R ajustement de l intervention Si l valuation r v le l enseignant que son intervention n est pas efficace alors il sera de son devoir de se questionner quant au travail fait lors des tapes pr c dentes Lors des diff rentes interventions impliquant l l ve et l enseignant ce dernier peut utiliser divers moyen
181. ser de participer ce moment l De plus c est aux Doyennes que revient la pr sentation de la d marche car elles sont sens es en tre bien inform es pour la d crire au mieux D ailleurs pour que a marche il faut que la Direction soit convaincue par l utilit de la Ferme et travaille en collaboration avec cette derni re De plus je fais l hypoth se qu il est peut tre important pour les intervenants de pouvoir donner leurs explications en contexte dans le lieu m me o vont vivre les enfants durant les trois mois venir De ce fait donner une premi re explication pourrait ventuellement empi ter sur celle donn e lors de la seconde phase de l admission En cas d accord des parents l enseignante envoie alors un formulaire ad hoc au Directeur de l tablissement g rant les admissions de la Ferme Ce document mentionne les comportements de l l ve ses ressources et comp tences ainsi que les objectifs vis s par une entr e la Ferme de D moret Le Directeur value alors la situation et s il estime que la Ferme de D moret est le moyen indiquer il y a une premi re phase de l admission qui est agend e Elle r unit les professionnels concern s par l enfant La plupart du temps c est l cole Doyenne et l enseignante de l l ve les acteurs de la Ferme ducateur et enseignante sp cialis s avec leur Directeur respectif Directeur de la Fondation et Dir
182. ses r actions face un l ve ayant un TDA H En effet les conduites de l enseignant peuvent avoir une influence quant aux attitudes de ce type d enfants Dans la plupart des cas les l ves souffrant d un TDA H et qui ressentent des difficult s dans certaines branches l cole et avec leurs pairs ainsi qu la maison ont besoin d en parler quelqu un Ce dernier peut tre l enseignant ou un ducateur en particulier pour les enfants plus g s Pour parer leur d ficit d attention l enseignant doit trouver des moyens qui emp chent les l ves d tre distraits par le voisinage ou par les id es qui foisonnent dans leur t te Il s agit alors d attirer leur attention sur les apprentissages de toutes les mani res possibles et imaginables L enseignant a donc quelques moyens pour aider ce type d l ves mais comme ce trouble semble tre d ordre neurobiologique il existe galement des m dicaments qui aideraient P l ve tre plus attentif et concentr C est sous la d cision du m decin et des parents qu ils peuvent lui tre prescrits Il s agit de stimulants ayant pour r sultats d am liorer le fonctionnement du cerveau Les effets du m dicament se produisent dans les 20 minutes qui suivent la prise et ont une dur e de quatre heures Cette m dication est plus connue sous le nom de Ritalin ou de Dexedrine Cet axe physiologique n tant pas du ressort de l enseignant
183. sions Dans ce chapitre J ai pris la d cision de garder tous les l ments permettant de mieux comprendre comment d bute la d marche du Matas la Ferme J ai donc choisi de conserver les discours qui m apportaient des l ments plus pr cis quant ce moment l En effet je suis d avis que l admission est une phase importante dont il faut parler puisqu elle marque le commencement d un travail entreprendre la Ferme de D moret Je vais alors dans les pages qui suivent m attarder sur la proc dure d admission et le type d l ves admis deux sous th mes des admissions Proc dure La premi re chose que l ducateur sp cialis ait mis en avant est le fait que la Ferme r ponde des demandes de l cole et qu elle ne soit donc pas vraiment actrice dans un premier temps Cette demande peut venir des parents d un enfant mais la plupart du temps elle vient de l enseignante Cette derni re a plusieurs moyens disposition dont la Ferme de D moret qui est le moyen ducatif d un tablissement du nord vaudois Si l enseignante en prouve le besoin elle doit avertir sa Direction qui viendra alors en classe estimer la situation et dire si c est la Ferme de D moret qui est indiqu e ou non Si elle opte pour ce moyen d intervention alors l enseignante devra obtenir l accord des parents afin d admettre leur enfant dans ce Matas Une rencontre aura alors
184. spectueux peuvent tre de mise lors de situations perturbatrices 7 Fondements d une intervention Une situation de crise est une tentative de l individu de maintenir un quilibre entre ses besoins et les contraintes du milieu Hendricks Quelles que soient les interventions il est essentiel que l enseignant garde son calme durant ces derni res particuli rement lors de situations de crise Des recherches Archambault amp Chouinard 2003 ont effectivement d montr un effet de propagation n gatif chez les l ves n gative ripple effect p 256 quand le ma tre se met fr quemment en col re ou qu il met des critiques s v res Cette mani re de faire r gner l ordre en classe a pour cons quence de rendre plus anxieux les l ves D s lors ils se d tournent de l apprentissage et en viennent indisposer davantage la classe Il ne s agit pas pour l enseignant de ne plus montrer de fermet mais de l agr menter de chaleur de respect de politesse et d explications dont le but est de faire comprendre aux l ves ce qui est attendu de leur part Il est galement important que l enseignant opte pour une intervention qui soit conomique simple et efficace d apr s Archambault et Chouinard Le fait est que l intervention ne devrait pas amener plus de d rangements que le comportement qu elle tente de faire cesser et doit fournir des effets C est pour cela que l enseignant a po
185. t Berger Glatz amp St ck1 2008 Extrait du Rapport du Conseil d Etat au Grand Conseil sur les postulats Consult en mars 2010 URL http www vd ch Prets C amp Weber H D put s europ ens 2005 Int gration et handicaps la situation europ enne Consult en f vrier 2010 Document PDF Rapport de la commission charg e d examiner l objet suivant Expos des motifs et projet de loi modifiant la loi sur la protection des mineurs du 4 mai 2004 p 2 Consult en f vrier 2010 URL http www vd ch Richoz J C 2009 Gestion de classes et d l ves difficiles Lausanne Editions Favre Schneider B H Normand S All s Jardel M Provost M A amp Tarabulsy G M 2009 Conduites agressives chez l enfant perspectives d veloppementales et psychosociales Qu bec Presses de l Universit du Qu bec Tartar Goddet E 2006 Pr venir et g rer la violence en milieu scolaire Paris Editions Retz Walther E 2010 Entre la loi et l thique Lausanne cours HEP Weder M 2009 2010 Psychopathologie Fribourg cours UNI Liste des tableaux et figure Tableau n 1 pp 48 49 r sum de la proc dure d admission la Ferme de D moret Tableau n 2 p 102 r sum des faux buts et des interventions efficaces de l enseignant Figure n 1 p 65 triangle syst mique Bibliographie Aud tat M CL 2009 Etre en burn ou Quelles r alit s quels enjeux pour
186. t anxieux craintifs ou frustr s face la qualit de leur travail 7 Au travers de ce commentaire Adler fourni les donn es l mentaires du syst me ducatif Celles ci sont la base de la psychologie individuelle compar e doctrine adl rienne datant de 1911 Cette derni re est compos des termes individuel car elle se r f re une entit globale indivisible et compar e du fait qu elle se rapporte une norme sociale Adler 2002 p 7 Ils s emp chent de participer moins d tre s rs de leur coup 3 Les l ves sous performants ou ali n s Ils font le minimum juste pour passer Ils n accordent pas de valeur au travail scolaire Ils manifestent de l indiff rence face l cole Ils sont peu motiv s Ils font le moins de travail scolaire possible Ils ne voient pas de d fi dans le travail scolaire 4 Les l ves faibles Ils ont de la difficult m me s ils sont pr ts travailler Ils ont un faible potentiel ou ils manquent de pr alables sans pour autant avoir un probl me de motivation Ils ont de la difficult suivre des consignes Ils peinent terminer un travail Ils progressent lentement Ils retiennent peu l information Comme il est possible de le remarquer ces quatre cat gories d l ves jug s difficiles portent sur les probl mes d apprentissages scolaires 5 7 Les l ves hostiles et agressifs Ils expriment de l
187. t pas dans le cadre de la soci t mais en dehors de lui dans ce qui est g n ralement consid r comme nuisible p 61 Toutefois je suis d avis que ces d finitions ne suffisent pas entrevoir ce quoi les enseignants doivent parfois faire face En effet je pense qu il est important de d finir quels types de comportements peuvent avoir les l ves d termin s comme tant difficiles afin de se faire une id e claire quant ces derniers Pour ce faire j ai pris la typologie inspir e par Brophy et McCaslin 1992 cit s par Archambault amp Chouinard 2003 pp 242 244 qui regroupe douze types de probl mes de comportement Pour chaque genre d l ves j ai ajout quelques exemples concrets mentionn s par les deux auteurs cit s Ceci afin de percevoir quelles sont les manifestations possibles engendr es par chaque type de comportement 1 Les l ves qui manifestent un syndrome d chec Ils croient qu ils ne peuvent pas faire le travail Ils vitent souvent de commencer le travail Ils abandonnent facilement Ils sont vite frustr s Ils s attendent chouer m me apr s avoir connu un succ s Ils pr tendent qu ils ne sont pas capables 2 Les l ves perfectionnistes Ils sont souvent anxieux l id e de commettre des erreurs Ils s imposent des crit res de performance trop lev s de sorte qu ils ne sont jamais satisfaits de leur travail Ils sont souven
188. t savoir que ces derni res ann es le r le des travailleurs sociaux s est modifi En effet il leur est d sormais demand de s investir davantage dans un travail de collaboration avec les enseignants Le but de cette modification est que les travailleurs sociaux offrent aux enseignants une aide quant la r solution des probl mes en classe et qu ils apprennent aux l ves adopter des comportements ad quats dans cet espace Mass et al 2006 Ainsi donc le besoin d une aide ducative serait un excellent apport dans le corps enseignant Et comme je l ai d j mentionn l une des enseignantes pense qu il serait tout fait pertinent d avoir la pr sence d un ducateur en classe pour l aider au niveau de sa gestion Ceci en lui offrant des pistes peut tre plus ducatives que p dagogiques Comme cela a t d montr dans ce chapitre un partenariat entre les intervenants du Matas et les enseignantes concern es par l l ve est l un des l ments faisant partie du fonctionnement de la Ferme de D moret Mais la collaboration ne s arr te pas aux professionnels ayant la prise en charge de l l ve Il faut galement inclure les parents et la famille et ceci dans n importe quel projet En effet ils sont un support dynamique dans l volution de leurs enfants 5 4 Collaboration entre professionnels et parents Un enfant qui cogne qui veut faire mal qui est m chant il l a b
189. tion des enseignants sp cialistes des professionnels des services professionnels ducatifs les parents et leur enfant Ce plan offre toutes ces personnes et Direction l ve la possibilit de s accorder sur ce qu ils vont apporter respectivement dans les interventions de les suivre r guli rement et d y apporter des modifications si besoin La Ferme de D moret est une mesure qui se situerait alors ce niveau l Selon certains auteurs DiGiuseppe 1989 Spivack amp Shure 1974 cit s par Archambault amp Chouinard 2003 l aptitude trouver des solutions aux probl mes est per ue comme l un des principaux facteurs d adaptation sociale et de sant mentale p 271 Mais chez les enfants ayant des difficult s de comportement cette capacit semble tre d faillante Il importe donc pour l enseignant de clairement leur situer le probl me et de les aider le r soudre de fa on efficace Pour ce faire le fait d avancer par tape peut tre b n fique pour ces enfants ayant assez peu d autonomie Archambault et Chouinard proposent dans cette optique une intervention en six tapes successives qui en comparaison avec Jones et Jones 1995 cit par Archambault amp Chouinard 2003 se situerait au niveau deux puisqu elle ne ferait entrer en action que l enseignant et l l ve 1 D finir le probl me et d terminer l objectif atteindre Il s agit de d crire l
190. totale dans sa classe est donc proche La Ferme Il est 9h30 Adam et moi nous nous installons dans le vestiaire de la classe afin de ne pas tre d rang s par les autres l ves Adam semble l aise pos et tellement calme que sa voix fluette ressemble un l ger chuchotement quasi inaudible Adam n a aucune peine m expliquer les raisons de sa pr sence la Ferme En effet s il est l c est parce qu avant il tapait beaucoup ses copains parce qu ils l nervaient Mais Adam met bien en avant le fait que ces coups sont de l ordre du pass maintenant a s est calm Adam aime beaucoup venir la Ferme ici tout lui pla t en particulier les animaux parce qu Adam aime bien rester avec eux nettoyer leur cage et les nourrir Mais ce qu il pr f re c est le moment o il peut porter les animaux parce que a le calme a le d tend Adam aime bien rester tranquille et lors de ce moment il n y a personne qui lui parle L quipe de la Ferme per oit d ailleurs au fil des jours un apaisement chez les l ves une mise au travail une d tente une ouverture chez eux A l entendre parler tout semble avoir t simple pour Adam Pourtant ce n est facile pour aucun l ve de venir la Ferme En effet pour l enseignante sp cialis e c est difficile au d but parce qu ils ne sont pas comme les autres ils doivent s
191. transcription des donn es recueillies Tout d abord je me suis interrog e sur les l ments retenir Apr s m res r flexions et deux premi res retranscriptions effectu es J ai opt pour prendre l essentiel du discours portant sur un th me ce qui me semblait tre le plus int ressant Ce choix je l ai op r l aide d un crit re de pertinence savoir l apport des r ponses en regard de mes questions de recherche Je gardais galement en t te la nouveaut du discours des faits dont je n avais pas encore eu ou dire Toutefois cette mani re de proc der n a pas t facile pour moi En effet dans un souci de ne pas d naturer les propos recueillis je suis revenue souvent en arri re dans les enregistrements afin de r couter certains passages pour tre s re d tre au plus proche des discours tenus La mani re dont j allais utiliser les donn es r colt es s est galement av r e difficile d terminer La grande question tait de savoir comment je pouvais les mettre en avant de la fa on la plus pertinente qui soit Apr s quelques heures de r flexion et de discussions j ai d cid de retenir les diff rents points r pondant mes questions de recherche tout en croisant les divers avis L id e tant de mettre en parall le les diff rents discours obtenus au travers des entretiens Lors de cette partie ma grille d entretien s est av r e tr s b n fique puisque J a
192. ts ainsi que leur confiance Le respect est d ailleurs la valeur sur laquelle repose la mise en place d un cadre s curisant dans la Ferme Les enfants n ont donc pas une liste infinie de r gles mais doivent le respect de soi des autres du monde animal et de la nature Dans ce Matas l agriculteur a montr l ducateur le travail la Ferme qui a alors montr l enseignante Ensuite cette derni re enseigne aux l ves comment soigner les animaux mais elle regarde galement leurs capacit s de concentration de m morisation et d organisation Car finalement c est sympa de nourrir les animaux mais il y a plein d apprentissages faire derri re Puis l ducateur v rifie qu ils ont bien cout en faisant alors correctement les soins Et si c est le cas alors l quipe de la Ferme peut leur dire si t es capable d apprendre tout a en deux fois une heure de temps alors t es capable de faire galement tes fiches de fran ais ou de maths Mais s il s av re que ce n est pas le cas l ducateur fait r f rence l agriculteur repr sentant le pouvoir S il y a un souci c est lui que tout le monde s adresse Ainsi les trois intervenants ont su travailler en compl mentarit la Ferme Toutefois bien que le r le de chacun soit distinct les intervenants ont tous d s impr gner de la culture des autres afin de travailler ensemble et d t
193. ue c est au travers d attitudes n gatives qu ils obtiendront le respect des autres Il s agit donc pour l enseignant de montrer l l ve atteint d un trouble des conduites comment 1l acquerra le respect de ses pairs en optant pour les bons comportements L enseignant doit donc devenir un exemple pour cet l ve et pour le reste de la classe En effet la fa on dont l enseignant va se comporter avec l l ve ayant un TC va avoir une influence sur ses camarades et leur mani re d interagir avec ce dernier Il est souvent difficile pour l enseignant de garder son sang froid et d appr cier ce type d l ves Cependant pour r ussir une intervention la cl du succ s est le respect mutuel Il est important que l enseignant puisse anticiper le conflit Il doit donc parvenir d coder l humeur de l l ve et intervenir en fonction Pour ce faire il peut rep rer chez l l ve ayant un TC certains signaux avant coureurs de crise r ticence dialoguer regard d tourn quand il parle il bouge tout le temps il a des sautes d humeur il r p te souvent certaines phrases il parle tr s vite son rire est sarcastique faux il transpire son souffle est court il respire rapidement il n arrive pas se mettre au travail il a l air agit son cou rougit L l ve atteint d un TC peut r pondre de fa on inad quate l enseignant mais sans que le reste de la classe ne s en rende c
194. uement l l ve Il s agit pour ce dernier de retrouver le go t et l envie d apprendre en comprenant le sens de l cole Et pour ce faire l quipe de la Ferme de D moret essaie de r aborder l cole sous un autre angle dans l id e galement de mettre en avant chez les l ves d autres capacit s que celles pr n es l cole Afin d tre le plus efficient possible dans son accompagnement des l ves Matas la Ferme de D moret requiert huit l ments essentiels dans son fonctionnement savoir la prise d un r le d acteur par l l ve une d finition du r le de chaque intervenant de la Ferme une relation de confiance tant entre l quipe de la Ferme qu entre celle ci et les enfants proposer des activit s concr tes qui donnent du sens aux apprentissages mais qui engendrent aussi l expression des enfants une lib ration de la parole la pr sence d animaux qui permettent aux l ves de faire preuve de responsabilit d autonomie mais qui lib rent galement les motions amenant alors les l ves parler se confier un lieu relativement loign des villes et villages dont sont originaires les l ves les amenant alors plus facilement oser parler la collaboration des parents celle des enseignants et autres professionnels concern s par l l ve Mais malgr ce m canisme d exclusion de la classe les l ves Matas font preuve d une certaine conciliatio
195. umilit par rapport aux r sultats obtenus L atmosph re tait d tendue et je pense avoir t suffisamment l aise pour que chaque personne interview e se sente galement bien lors de l entretien Et plus les personnes en face de moi taient sereines plus j tais calme et pos e Pour clore l entretien je leur ai demand s ils avaient quelque chose ajouter et j ai obtenu une r ponse uniforme non je crois qu on a fait le tour J en ai donc d duit que soit ils n avaient plus envie de parler soit ils avaient r ellement l impression que tout avait t abord Je pencherais plut t pour la seconde hypoth se d une part pour l estime de moi m me et d autre part parce que je pense avoir pris suffisamment de temps pour construire ces entretiens de la fa on la plus pertinente possible Ceci afin que les informations recueillies me permettent de r pondre aux questions de ma recherche De plus j ai re u de la part de certaines personnes interview es des commentaires tout fait positifs quant la bonne construction de mes entretiens Pour la bonne mise en uvre de ces interviews j ai test au pr alable le logiciel informatique garage band qui permet d enregistrer du son J ai galement cr des dossiers l avance pour chaque personne interrog e afin d tre pr te d marrer l entretien le plus rapidement possible Je n ai pas eu de peine fixer des rende
196. ur devoir de v rifier les r sultats de son intervention et d en valuer l efficacit Quand l enseignant intervient il doit galement avoir pour vis e l apprentissage de comportements appropri s Il s agira donc pour lui d agir de mani re ducative Un autre objectif est d apprendre l l ve petit petit prendre en charge son propre comportement Il faut alors l amener se responsabiliser en le faisant par exemple participer au choix des cons quences qu impliquent les comportements inappropri s Mais quoi qu il se passe il est primordial en tant qu enseignant d tre conscient que les agressions verbales des l ves ne sont pas dirig es vers lui mais seraient des signes de faiblesse et des requ tes d aide Cela vitera bien des r actions excessives de la part d un enseignant qui se sentirait vis de mani re personnelle HENDRICKS 1995 cit par Archambault amp Chouinard 1996 Vers une gestion ducative de la classe p 162 Qu bec Ga tan Morin Editeur Vous trouverez dans les annexes au sous chapitre concernant les moyens d intervention de plus amples informations quant la mani re d agir au mieux aupr s d un l ve que vous jugez difficile 8 Synth se Au travers de ce travail j ai essay de traiter de la Ferme de D moret et de tout ce qu elle impliquait Pour ce faire j ai choisi de vous faire part de quelques explications concerna
197. ur lib rer la parole Toutefois toujours dans l id e que la parole de l enfant est importante pour interpr ter ses difficult s et donc y trouver les moyens d y faire face les intervenants ont mis une plage horaire particuli re pour cette derni re En effet apr s les soins des animaux vient le moment de les porter Et pour l avoir test les intervenants ont pleine conscience des difficult s engendr es mais surtout des b n fices encourus Porter un animal c est parfois vaincre et ma triser ses peurs mais c est aussi tre en condition pour aller rechercher dans l instinctif des armes que nous avons probablement pour nous adapter notre milieu Porter un animal c est selon les deux enseignantes apprendre la ma trise de son tonus de ses motions la concentration un contact calme En effet Alan Beck p dopsychiatre et Aaron Katcher 1996 cit par Melson 2009 ont confirm que le fait de parler aux animaux de les caresser diminuait le stress amenait une baisse de la tension et aidait la d tente Mais pour l une des enseignantes travailler avec un animal c est aussi un travail 100 pourcent sur soi qu il faut donner car l animal ne discute pas ne r pond pas et ne va pas poser sa patte sur notre paule pour nous consoler Au travers de ces contacts avec les animaux l agriculteur pense que les enfants r apprennent g rer leurs motions se
198. vant de parler des diff rents troubles du comportement existant il faut savoir que la majorit des enfants violents ou agressifs sont normaux Dumas 2000 En effet certains comportements pouvant tre associ s ceux caus s par un trouble diagnostiqu font en fait partie du d veloppement normal de chaque enfant Mais si certaines conduites persistent durant une p riode minimale de six mois un degr qui est inadapt et ne correspond pas au niveau de d veloppement de l enfant l American Psychiatric Association les consid re alors comme tant un trouble du comportement Paquin amp Drolet 2007 p 13 Le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux American Psychiatric Association DSM IV 1996 cit par Richoz 2009 les classe en trois syndromes singuliers le trouble du d ficit de l attention avec ou sans hyperactivit TDA H le trouble oppositionnel avec provocation TOP et le trouble des conduites TC p 103 Afin de mieux percevoir ce quoi peut correspondre les comportements de chaque trouble je vais en faire une br ve description J ai galement voulu au travers de ces portraits d l ves faire prendre conscience aux enseignants qu en fonction du trouble que pr sente un enfant il faudra prendre en charge de mani re diff renci e la gestion de l indiscipline Je tiens encore pr ciser que m me si un l ve montre certains signes li s l un de ce
199. vue d Auger et Boucharlat 2004 pour qui les valeurs traditionnelles de l cole telles que le travail l effort et le m rite se voient remises en question Un questionnement quant au sens de l cole et plus globalement quant au sens de la vie est alors pos Pour rappel les l ves admis la Ferme ont souvent des probl mes li s la violence ou l agressivit 1ls refusent le cadre et toute autorit Et la Ferme le monde animal montre aux l ves que s il n y a pas l ob issance souvent l animal meurt car s il ne se soumet pas la hi rarchie le chef de meute le remet sa place L cole ce n est pas a mais si on y va dans la d sob issance a ne pourra jamais marcher Les animaux apportent galement un certain nombre d exemples de vies de familles comme des mamans qui s occupent de leurs petits Et cela permet aux enfants selon l agriculteur d aborder la vie qu ils ont la maison Ainsi l observation des animaux peut amener la prise de la parole chez l enfant Une parole qui est importante puisque comme je l ai d j mentionn elle permet de soulager les enfants du poids d ventuels soucis familiaux freinant souvent leur entr e dans les apprentissages Le soin des animaux et leur observation sont donc importants pour redonner de la confiance en soi probablement perdue au contact d apprentissages douloureux faits l cole ainsi que po
200. z vous avec les diff rentes personnes ceci pour plusieurs raisons Tout d abord le fait d avoir pris contact avec les gens concern s d s la rentr e d ao t m a laiss du temps disposition En effet n tant pas en stage tous les jours de la semaine j avais des plages horaires de libre pour mener bien ces entretiens Ensuite le fait qu il n y ait pas beaucoup d l ves plac s au Matas en ce d but d ann e scolaire a sans doute jou en ma faveur Mais ce qui a avant tout permis la r alisation de ces entretiens est le fait que chaque personne ait bien voulu me consacrer un peu de son temps Il semblerait a priori que vivre des entretiens ait t une chose banale et facile pour moi Mais bien au contraire j ai aussi eu quelques difficult s probablement dues mon manque de pratique et mon envie de bien faire C est ainsi que ma premi re difficult a t de suivre la fois le discours de chaque protagoniste et mon guide d entretien Il tait primordial d couter afin de pouvoir relancer au besoin profiter d un l ment pour aller plus loin Mais en m me temps il fallait que je suive dans une certaine mesure ma grille ce fil rouge afin de savoir o j allais et d tre ainsi la plus coh rente possible Cet exercice fut un v ritable jonglage qui m a demand norm ment de concentration Les autres difficult s sont apparues la suite des entretiens au moment de la re

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