A-2011/N°06 - Le commerce équitable. L`intention qui compte
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1. confront un public d sorient qui est souvent victime d interpr tations erron es des lois par les administrations publiques voire de pratiques arbitraires SOCI T Il n est pas possible de vivre dans une soci t de s y int grer sans en comprendre ses multiples aspects et ses nombreux d fis Toutes nos age is peuvent tre consult es et t l charg es sur notre site www sireas be elles sont aussi disponibles en version papier sur simple demande educationpermanente sireas be Sir as asbl Service International de Recherche d Education et d Action Sociale asbl Secteur ducation Permanente Rue du Champ de Mars 5 1050 Bruxelles T l 02 274 15 50 Fax 02 274 15 58 educationpermanente sireas be www sireas be Avec le soutien du Minist re de la F d ration Wallonie Bruxelles 3 F D RATION WALLONIE BRUXELLES e commerce quitable est un syst me d change visant assurer des revenus d cents aux paysans des pays en voie de d veloppement Refusant l imp ratif capitaliste du prix le plus bas il propose une approche r gulationniste des changes conomiques Non donc au diktat d une pr sum e main invisible du march Oui au contraire l introduction de r gles du jeu sp cifiques Il conviendra tout d abord de s inscrire dans une relation long terme fond e sur la pr visibilit des prix et des commandes Il s agira galement de faire en s2. contrairement aux co ts variables n augmentent pas avec le volume de production 4 Membre d une association militant pour la protection de l homme et de l environnement correspondra alors au prix le plus avantageux entre le prix local le prix du march mondial et le prix d fini a priori par les partenaires Par dessus le march la r mun ration quitable devra int grer les co ts cach s de la production savoir le bien tre social des travailleurs et le respect de l environnement C est ainsi qu on conviendra d une prime de d veloppement qui sera fix e aux alentours de 10 du prix d achat ENTENDONS NOUS Alternative au mode de fonctionnement actuel du capitalisme international le commerce quitable Tel est en tout cas le projet qu il s assigne Histoire de construire un nouveau type de relation entre producteurs et consommateurs Place ici des rapports de travail fond s sur l int r t partag De quoi justifier l mergence de nouvelles r gles Qui visent organiser les changes conomiques autour d une d finition consensuelle liant ces quatre principales organisations du commerce quitable que sont ZFATF EFTA FLO et NEWS Le commerce quitable s entend comme un partenariat commercial fond sur le dialogue la transparence et le respect dans le but de parvenir a une plus grande quit dans le commerce international Il contribue au d
3. exigences de qualit des produits de respect des d lais de livraison et d adaptation de nouveaux produits 4 L avenir de la formule pourrait donc bien passer par une forme quelconque d aide la professionnalisation des producteurs les plus vuln rables Sensibiliser le consommateur final pour qu il ach te plus Pour arriver ses fins le commerce quitable doit pouvoir compter sur la bonne volont du consommateur final Hors augmentation de la demande point de salut Raccourcir les circuits Les acteurs du commerce quitable auraient tout int r t se mettre en position de contr ler toute la cha ne de la production la distribution pour se donner les meilleures assurances de succ s Les circuits commercialement et g ographiquement courts contribueraient att nuer les risques de pressions sur les prix notamment en vitant que les interm diaires n acqui rent ce r le pr pond rant qui leur permettrait en d finitive d imposer leur vues et de contr ler les fili res n 178 ibidem p 35 24 Ballet J r me et Carimentrand Aur lie op cit p 17 http www crsdd uqam ca L gif rer dans le sens d une harmonisation vers le haut Inutile de revenir ce stade sur l insuffisance de clart qui caract rise e les r gles du commerce quitable e la concurrence que se livrent les diff rentes organisations pour dominer le march Une double n bulosit qui contribue brouiller les pi
4. 2011 06 Le commerce quitable Lintention qui compte par CHRISTOPHE ENGELS Analyses amp Etudes ica Soci t Siras asbl Nos analyses et tudes publi es dans le cadre de l Education permanente sont r dig es partir de recherches men es par le Comit de r daction de SIREAS sous la direction de Mauro SBOLGI Editeur responsable Les questions trait es sont choisies en fonction des th mes qui int ressent notre public et d velopp es avec professionnalisme tout en ayant le souci de rendre les textes accessibles l ensemble de notre public Ces publications s articulent autour de cinq th mes MONDE ET DROITS DE L HOMME Notre soci t la chance de vivre une poque o les principes des Droits de l Homme prot gent ou devraient prot ger les citoyens contre tout abus Dans de nombreux pays ces principes ne sont pas respect s CONOMIE La presse autant que les publications officielles de Union Europ enne et de certains organismes internationaux s interrogent sur la mani re d arreter les flux migratoires Mais ceux ci sont provoqu s principalement par les politiques conomiques des pays riches qui g n rent de la mis re dans une grande partie du monde CULTURE ET CULTURES La Belgique dont 10 de la population est d origine trang re est caract ris e notamment par une importante diversit culturelle MIGRATIONS La r glementation en mati re d immigration change en permanence et SIREAS est
5. Belges Jean Marie Balland et C dric Duprez On le comprend dans ce cas l avantage dont b n ficient quelques producteurs privil gi s s acquiert au d triment d une majorit de leurs confr res A utiliser avec mod ration Les conclusions tirer d une telle r flexion interpellent voire d rangent autant le recours au label s indiquerait dans des circonstances cadr es et pour certaines cat gories de biens pr cises autant son utilisation risquerait fort de s av rer contre productive dans toutes les autres occurrences Le commerce quitable utiliser donc avec discernement En ne perdant jamais de vue que les bons sentiments ne suffisent pas Et que le mieux est parfois lennemi du bien 20 Duprez C dric Le label peut jouer des tours in Louvain Revue bimestrielle de PUniversit catholique de Louvain n 178 avril mai 2009 p 35 21 Jean Marie Baland est professeur aux Facult s Universitaires Notre Dame de la Paix FUNDP Namur Belgique attach au Centre de Recherche en conomie du D veloppement CRED 22 Jean Marie Baland est professeur aux Facult s Universitaires Notre Dame de la Paix FUNDP Namur Belgique attach au Centre de Recherche en Economie du D veloppement CRED 23 Pour plus d informations en la mati re on se r f rera utilement e Duprez C dric Le commerce quitable est il contre productif conf rence donn e le 27 f vrier 2007 dans le cadre des Mid
6. Les organisations du commerce quitable s engagent activement soutenir les producteurs sensibiliser opinion publique et mener des campagnes pour des changements dans les r gles et les pratiques du commerce international conventionnel TROP BEAU POUR TRE VRAI Cette d finition fait la part belle aux imp ratifs moraux de justice et de solidarit Mais elle n emp che pas la subsistance de nombreuses divergences D o la cr ation de nouvelles r gles ayant vocation encadrer les syst mes de production et les changes Autant de pr ceptes cristallis s dans des codes de conduite et dans des labels priv s que mettent au point diff rentes organisations De l la multiplication de ces labels Et par voie de cons quence l apparition de probl mes li s l institutionnalisation du commerce quitable L institutionnalisation de l innovation sociale que repr sente le commerce quitable est d autant plus d licate que les r gles implicites sont interpr t es et retranscrites de mani re explicite travers diff rents cahiers des charges aux niveaux d exigence variables interviennent Aur lie Carimentrand et J r me Ballet de l Universit de Versailles Saint Quentin en Yvelines Cette confusion risque de nuire au d veloppement de l ensemble des fili res de commerce quitable Car en introduisant un facteur de suspicion elle menace de tirer la demande des consommateurs la
7. baisse La jungle des label En grandes surfaces plus encore que dans les magasins de produits biologiques la cr dibilit de l information transmise par une marque est sujette caution Un probl me d autant plus substantiel que beaucoup de 10 FINE Basis for improved co operation in fair trade FLO IFAT NEWS EFTA 2000 11 Ces divergences portent sur l interpr tation des r gles g n rales et sur le contr le des droits conomiques associ s aux labels concern s 12 Ces r gles multiples portent par exemple sur le paiement d un prix quitable Sur le soutien financier technique et organisationnel aux producteurs Sur l engagement long terme Ou alors sur la transparence 13 En cause d une part l unification des r gles formelles ou non formelles qui r gissent les relations entre les acteurs et d autre part la reconnaissance de la l gitimit de ces r gles 14 Ballet J r me et Carimentrand Aur lie Commerce quitable et durabilit institutionnelle in Colloque organis du 19 au 21 juin 2006 Montr al par la Chaire de responsabilit sociale et de d veloppement durable de l Universit du Qu bec Montr al UQAM p 5 http www crsdd ugam ca consommateurs manquent d j au d part de la connaissance de base qui leur permettrait de se poser les bonnes questions Nombreux sont ils ainsi ignorer que d un label Pautre le niveau d exigence diff re Et rares sont ils savoir q
8. et durabilit institutionnelle ibidem p 27 http www crsdd ugam ca 19 C dric Duprez est conomiste aux Facult s Universitaires Notre Dame de la Paix FUNDP Namur e Soit des barri res financi res sont dress es qui forcent celui ci payer un montant d termin pour disposer du pr cieux s same e Soit ce sont d autres types d entraves qui pr valent restreignant ainsi ar bitrairement le droit d acc s un certain nombre de producteurs Dans les deux premiers cas le label devra contribuer augmenter la demande de caf Sans quoi il chouera dans sa vocation tirer le revenu net de producteur vers le haut donc promouvoir des avanc es conomiques sociales et ou environnementales au Sud Reste donc esp rer que le consommateur ne diminuera pas sa consommation de caf Sous peine de d t riorer la situation du producteur au lieu de l am liorer Ce qui lui pend au nez lorsqu il existe l un ou l autre substitut au produit concern le th par exemple L utilisation d un label est d s lors peu indiqu e pour certains types de biens estime Duprez Notamment les biens facilement substituables Dans la troisi me hypoth se celle des entraves arbitraires la demande de caf non labellis diminuera a mesure qu augmentera celle du caf labellis Le label cr e alors au sud des gagnants les producteurs labellis s et des perdants les autres producteurs expliquent les
9. is de l thique de l Universit catholique de Louvain UCL mod rateur Axel Gosseries e Baland Jean Marie et Duprez C dric Louvain Revue bimestrielle de l Universit catholique de Louvain n 162 ibidem p 25 e Duprez C dric Louvain Revue bimestrielle de l Universit catholique de Louvain Commerce quitable mode d emploi Raison de plus pour s interroger sur les conditions de r ussite du commerce quitable Et en particulier sur quatre d entre elles e la professionnalisation des producteurs les plus vuln rables e la sensibilisation du consommateur final pour qu il ach te plus e le raccourcissement des circuits e un travail l gislatif qui permettrait d harmoniser vers le haut c est dire de ramener tous les labels au niveau des meilleurs Professionnaliser les producteurs les plus vuln rables Il faut distinguer entre les producteurs en situation de vuln rabilit et ceux d j plus professionnalis s expliquent Carimentrand et Ballet Dans le premier cas le commerce quitable apporterait une certaine s curit sur les ressources sans que cela ne se traduise par un accroissement majeur Dans le second cas le commerce quitable favoriserait surtout l investissement dans les outils de production et permettrait donc un accroissement futur de revenu Les individus les plus d favoris s risquent d tre r guli rement cart s des circuits du commerce quitable en raison des
10. orte que l interm diaire d une part et le consomm acteur d autre part consentent d bourser un prix qui soit r ellement r mun rateur pour le petit producteur Un prix qui couvrira en tout tat de cause aussi bien le co t de ses mati res premi res que ses co ts fixes et ceux de sa main d oeuvre Pour certaines denr es notamment les mati res premi res agricoles telles la banane ou le caf les participants la cha ne quitable fixent ensemble un prix minimum payer au producteur explique Paltermondialiste et environnementaliste Charly Poppet Le prix final pay au producteur 1 Le philosophe et conomiste cossais Adam Smith 1723 1790 a introduit le concept de main invisible pour voquer l id e que l ensemble des actions guid es par notre seul int r t personnel conduiraient la richesse et au bien tre soci taux 2 Consom acteur est un n ologisme qui renvoie l id e selon laquelle on peut consommer tout en agissant de fa on citoyenne Qu il s agisse d opter pour des produits issus du commerce quitable de miser sur le bio ou de favoriser les achats de proximit cet adepte de la consommation responsable d cide d utiliser consciemment son pouvoir d achat pour d fendre les valeurs auxquelles il croit 3 Les co ts fixes sont ceux qui ne varient pas en fonction de la taille de l activit frais d lectricit primes d assurance et autres co ts qui
11. s relations Nord Sud dominantes actuellement Histoire d aller dans le sens d un d veloppement des relations Sud Sud et Nord Nord L ENVERS DU DECOR Voil qui nous am ne une double question essentielle Le commerce quitable produit il des effets sensibles sur les conditions de vie des producteurs m ridionaux Et sa g n ralisation permettrait elle le cas ch ant de modifier les condon denied populations d favoris es du Sud Comment r pondre judicieusement de telles interrogations sans valuer la r alit et le bien fond de l impact du commerce quitable Une mission que s assignent un certain nombre d tudes Qui soulignent l existence de nombreux effets positifs Mais qui pr cisent aussi l ampleur relativement r duite de ceux ci En outre consid rent Aur lie Carimentrand et J r me Ballet on ne peut pas parler d impact du commerce quitable mais seulement d impact de diff rentes formes de commerces dits quitables En terme d efficacit le label du commerce eT peut de fait se d cliner selon des modalit s diff rentes Ramen es trois par l conomiste belge C dric Duprez e Soit ledit label est propos librement et gratuitement chaque produc teur 17 Ballet J r me et Carimentrand Aur lie Commerce quitable et durabilit institutionnelle ibidem p 13 http www crsdd ugam ca 18 Ballet J r me et Carimentrand Aur lie Commerce quitable
12. stes Au point de d courager le consommateur un tant soit peu soucieux de v rifier l impact de ses actes d achat Ils agitd slorsdechercher mettreen uvrelesmoyensl gislatifsad quats Mais on peut la aussi avoir des doutes sur la port e de la l gislation consid rent nos guides hexagonaux Ne risque t elle pas d tre une l gislation minimale qui servirait surtout les moins bons labels Le but en effet devrait moins consister unifier les pratiques qu ramener tous les labels au niveau des meilleurs 25 Ballet J r me et Carimentrand Aur lie op cit p 27 http www crsdd uqam 10 11 12
13. tit de caf quitable qu la condition que leur soit fournie simultan ment une quantit beaucoup plus grande de caf standard un prix en dessous du prix de march expliquent les deux conomistes susmentionn s De telles pratiques r duisent videmment n ant les efforts faits par le commerce quitable puisque le gain pour les producteurs r alis s sur le caf quitable est 15 Ballet J r me et Carimentrand Aur lie Commerce quitable et durabilit institutionnelle ibidem p 5 http www crsdd uqam ca 16 Pour plus d informations en la mati re on se r f rera utilement au site http www ersdd ugam ca de la Chaire de responsabilit sociale et de d veloppement durable de lO Universit du Qu bec Montr al UQAM Ballet J r me et Carimentrand Aur lie Commerce quitable et durabilit institutionnelle ibidem p 5 compens par la perte subie sur le caf non quitable L pisode montre bien que les circuits longs ie toujours accro tre le risque de vider de leur substance les garanties apport es aux consommateurs en mati re d quit MINIMISER LES DISTANCES PARCOURUES Vive les circuits courts donc Au sens commercial de l expression bien s r Mais aussi dans son acception g ographique Car il conviendrait autant de r duire le nombre d interm diaires que de minimiser les distances parcourues Au point que certains en arrivent a plaider en faveur d un ralentissement de
14. ue le pourcentage d ingr dients quitables varie en fonction des produits abord s Quant ceux qui sont au parfum comment arriveraient ils s y retrouver dans le foisonnement des modalit s particuli res qui caract risent la jungle des labels Vingt cing pour cent d intrants certifi s Bio quitable suffisent l attribution de la marque pour un produit pr cisent par exemple Carimentrand et Ballet Comparativement le cahier des charges Main dans la Main exige que 50 des intrants soient issus d une ou plusieurs de ses sept fili res certifi es Main dans la Main Cette nouvelle source de confusion risque de s av rer d autant plus dommageable qu elle est susceptible de provoquer un effet d viction des bons labels par les mauvais De quoi nouveau alimenter la suspicion du consomm acteur De quoi du coup branler la l gitimit du syst me De quoi par cons quent nuire l accroissement de la demande Et une fois de plus contrarier voire an antir le d veloppement de l ensemble des fili res de commerce quitable R DUIRE LE NOMBRE D INTERM DIAIRES Outre le danger li la distribution le commerce quitable est confront un p ril plus global celui des interm diaires Un petit exemple valant souvent mieux qu un long discours choisissons celui du cafe bolivien Certains interm diaires importateurs n acceptent d acheter une certaine quan
15. veloppement durable en offrant de meilleures conditions d changes et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs salari s en particulier ceux du Sud les Amis de la Terre Europe 5 Poppe Charly Louvain Revue bimestrielle de l Universit catholique de Louvain n 162 avril 2006 p 20 6 IFAT International Federation for Alternative Trade est une f d ration qui rassemble 160 organisations de commerce quitable du Nord et du Sud f d rations nationales de commerce quitable ONG d appui au commerce quitable organisations de producteurs 7 EFTA European Fair Trade Association est une association regroupant douze importateurs europ ens 8 FLO FAIRTRADE Labelling Organizations est une ONG internationale qui r unit dix neuf initiatives nationales de labellisation du commerce quitable Fairtrade Mark Irlande Fairtrade Foundation Grande Bretagne F rningen for R ttvisem rkt Su de Max Havelaar Belgium Max Havelaar Fonden Danemark Max Havelaar France Max Havelaar Norge Norv ge Max Havelaar Stiftung Suisse Reilun Kaupan Finlande Sitchting Max Havelaar Pays Bas Transfair Austria Transfair Canada Transfair Germany Transfair Italy Transfair Japan Transfair Minka Luxembourg et Transfair USA tats Unis 9 NEWS Network of European World Shops est un r seau de quinze f d rations nationales de magasins du monde en Europe repr sentant plus de 2 500 magasins
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