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L`accueil,l`écoute et l`évaluation

1. sa pratique d intoxication qu il renouvelle pour s assurer de son appartenance pour tre comme les autres ses pairs tout en se soulageant du rapport aux autres diff rents de lui Pour se proposer comme interlocuteur il faut Faire voluer nos cadres d intervention pour rendre cette rencontre possible D cider accepter de tenir cette place gt La r sonance intime que provoquent ces probl matiques est assumer pour que nos initiatives ne soient pas entrav es gt Notre sp cialisation ne doit pas faire obstacle la prise en consid ration d une complexit qui d borde tous les cadres d intervention gt Sans demande nous devons pouvoir transmettre l exp rience de ce qu il en a t de notre passage de jeune adulte C est de cette fa on que nous t moignions qu une position d cid e est possible soutenable parmi les autres membres de la communaut Je vous remercie 9 Droits et devoirs de l ducateur face usager citoyen Jean Pierre Chantecaille Pr sident de l APAPAR La Rochelle Il est de coutume de le dire en exergue je suis ravi d tre parmi vous Mais je vous dirai tout l heure Si j ai vraiment t ravi d tre parmi vous parce qu Eric a une sp cialit qui est de souvent me faire parler de choses que je connais mal Mais comme l vidence je suis avocat depuis 30 ans je ne vais pas vous cacher que depuis 30 ans je parle aussi et souvent de choses que je ne connai
2. au moyen de la parole de l criture d une photo graphie d une cin mato graphie d une carto graphie etc Pourtant avec David Le Breton je tiens que Tout nonc na t du silence int rieur de l individu toujours en dialogue avec soi PREMIER REPERE Au commencement est le silence Les langues latines et grecques distinguent deux formes du silence 1 TACERE ou Si p n Verbe actif dont le sujet est une personne je me tais D cision audacieuse dans ce monde de communication qui ne conna t que le silence de la panne de la d faillance technique Nous prions nos chers t l spectateurs de bien vouloir excuser cette interruption du son Je me tais donc car Rendre compte est chose s rieuse qui exige d carter d lib r ment et a priori toute communication fond e sur le seul contact lorsque l information devient secondaire comme un bruissement r gulier et sans cons quence presque une musique d ambiance Je me tais aussi pour ne pas tre bavard et dispenser mon insu un comment taire de l v nement id car La parlerie d truit le langage tout en emp chant la parole Blanchot Je me tais enfin parce que Au commencement la terre tait d serte et vide Bible Gen se Chouraqui auteur d une traduction juive de la Bible remplace le d but du 1er verset Au commencement par En t te Me tairai je pour qu en t te il y ait le d sert et le vide Mais voyons l autre f
3. d velopper entre ces deux lieux l et donc des mod les de transaction pour cr er un lieu tiers entre deux et que de ce lieu tiers on arrive acc der au lieu central qui est celui l 7 Moi il me semble qu on est tout le temps dans la p dagogie de l escalier Marie France Freynet Bien s r il y a des tapes dans tout a Le premier niveau du sens est affectif Ces jeunes que l on a invit s participer la pr vention Sida sont entr s dans cette logique de projet parce que d j il y a eu un minimum de construction de relation avec eux Pendant tr s longtemps effectivement a va rester ce niveau l peut tre pour certains a restera toujours ce niveau l On sera dans du maternage avec eux on sera dans de la s curit 31 ntinimale mais en meAme temps on ne peutpas faire l impasse sur l institutionnel sur la soci t organis e Peut etre a n est pas possible maintenant peut tre les tapes sont tr s longues peut tre on n y arriverapas avec tous et en m me temps a reste pr sent Beno t Heitz Votre mod le je le retrouve en pr vention sp cialis e pour les jeunes qu on accompagne c est dire ceux qui sont en prison En fait on est vraiment tr s bas Je le verrais plus sous une forme plat que dans une forme en 3D pyramidale Notre socle nous le rapport l institu est celui l c est les jeunes qu on accompagne en prison la loi se pose parce qu ils sont accompa
4. la fois l histoire mais aussi la structure de l Etat et celle des associations et qui constituent la toile de fond quotidienne de ces relations 1 Les relations entre l Etat et les associations sont historiquement marqu es par une attitude de m fiance r ciproque Il faut se rappeler que la loi du 1er juillet 1901 a t l aboutissement d pres d bats qui ne se sont pas rel ch s tout au long des 32 projets pr sent s entre 1871 et 1901 Depuis le vote de cette loi et d un point de vue juridique l association concr tise la libert dans notre soci t par celle donn e ses citoyens de prendre l initiative de se regrouper sur un objet librement d fini Les services ext rieurs de l Etat ont une relation de proximit avec les associations donc avec leurs propositions voire leurs oppositions L action sociale constitue un champ d intervention qui demeure relativement moins encadr par le droit et la r glementation que la plupart des autres secteurs d intervention de l action publique L accueil de nouvelles initiatives par l administration oscille d s lors entre deux attitudes l une que sch matiquement on peut qualifier de r serve a priori ou tout ce qui n est pas autoris est interdit ou tout aussi sch matiquement d ouverture ou tout ce qui n est pas interdit est de l ordre du possible Du c t des associations une grande partie de leur nergie est d ploy e en direction des servi
5. trop limiter son action fait ressortir le probl me de la toxicomanie du champ de sa comp tence Cet hors champ renvoie le toxicomane d autres interlocuteurs qui se rar fient mesure que le probl me se complexifie Au bout du compte le toxicomane est renvoy sa solitude et sa pratique toxicomaniaque avec laquelle il essaie de rendre la solitude de son existence un peu moins insupportable Ceci pour dire les limites de la sp cialisation plus elle est pointue plus elle exclut de son champ le traitement des situations complexes et devient du m me coup un facteur un agent d exclusion suppl mentaire La discontinuit des institutions sociales La toxicomanie est un probl me complexe puisqu il renforce une probl matique de rejet r ciproque entre l individuel et le collectif La logique de nos institutions ob it un certain d coupage du social qui permet l organisation de r ponses adapt es Cette organisation fonde la sp cialisation des institutions mises en place pour r pondre tel ou tel probl me D s qu on identifie un probl me on cr e une institution un dispositif une mesure pour y r pondre Cette logique a sa pertinence la sp cialisation qui en d coule garantit une certaine efficacit Mais cette efficacit n a pas la m me port e selon le champ o elle s applique Si on peut mesurer 51 assez facilement les effets de l acte sp cialis sur le plan chirurgical par exemple il est par contre plu
6. C est bien au regard de l insertion de la place vraiment du politique dans ce qu il dit de ce que c est que de vivre en soci t sous les memes lois que le travail social doit se situer Je ne me situe pas du tout dans la m diation je ne me mets pas de ce c t l On est bien du c t de la loi quand on est du c t du travail social CONCLUSION s agit pour nous de mettre en accord l individu et le droit la libert et l galit La libert est du c t de l individu et le droit ce serait du c t de l galit etje propose votre discussion mais c est sans doute du c t du projet du c t de l utopie que le social soit plut t l expression de la fraternit C est pas simple pour moi que de vous dire des choses comme a parce que a n est pas fig D passer la notion de projet ducatif entrer dans une strat gie de projets de l usager pour moi Dire fraternit c est pour moi me pr server du traitement des d chets de la commande sociale suppos e Les travailleurs sociaux ne traitent pas la merde de la soci t nous sommes du c t de la fraternit m me Si videmment il y a du d chet il s agit de dire que l on est dans une soci t civilis e et qu il y a de la fraternit entre nous m mes avec les plus errants m me avec les dessoud s avec les plus d zingu s ce sont aussi nos fr res et nos enfants 7 La question du partenariat gestion de l information limites et valuation Miche
7. la soir e qu on a pass e hier ou le coup de t l phone qu on a re u ce soir on aura de bonnes nouvelles ou on aura de mauvaises nouvelles etc Ce qui fait sens pour les personnes qui sont particuli rement dans la d serrance dans une probl matique d isolement de rupture c est au tout premier niveau d avoir un lieu o il fait chaud o l on est un peu en s curit o on ne va pas vous poser des questions o on va pouvoir s asseoir et poser son sac un moment et o quand on sera pr t le faire quand on en aura envie on pourra entrer dans un change avec un peu de chaleur humaine Finalement le tout premier sens de la vie est l et je crois que c est ce sur quoi vous travaillez travers les modalit s d accueil que vous essayez de d velopper Une deuxi me notion concernant le sens c est l id e de trajectoire sociale Est ce qu on est plut t dans une trajectoire ascendante ou dans une trajectoire descendante Il pourrait tre tout fait utile de rep rer dans l histoire de vie de ces jeunes la rue les diff rentes tapes de la d gringolade o a a commenc dans leur vie et probablement dans celle de leur famille celle de leurs parents et souvent m me dans une histoire tr s lointaine II s agit souvent de jeunes qui sont pass s par le service d aide sociale l enfance avec plusieurs placements donc des trajectoires compl tement hach es pour lesquelles il est tr s compliqu de retrouver le fil conduct
8. tre la m me pour tous mais pour tous En 1981 on nous avait promis qu il n y aurait plus de tribunaux d exception il y a toujours des tribunaux d exception Les commer ants par exemple sont jug s par d autres commer ants et ce n est pas bien qu il en soit ainsi bien s r que non Le l gislateur de 1981 tait courageux mais pas assez Il a supprim les tribunaux militaires et il n a pas supprim les tribunaux de commerce Chaque homme le droit d tre assist devant son Juge La justice est gratuite Les avocats ne le sont pas bien s r il faut bien bouffer Mais pour celui qui n a pas les moyens son avocat peut faire une demande d aide judiciaire Et notre r le et votre r le entre autres c est peut tre d aider l usager faire respecter et conna tre ses droits Mais aussi un moment donn quand la justice est pass e et sur ce point m me si vous n tes pas d accord elle est pass e Ils ont jug comme des bourrins peut tre c est ce que vous pensez dans votre for int rieur Le potache qui a vol vous pensez qu il fallait qu il lui donne un TIG mais il lui a mis 3 mois avec sursis Elle est pass e il faut la respecter il n y a pas d autres moyens ET PUIS IL Y A LES EDUCATEURS Alors l id e que je me fais du m tier d ducateur Apr s tout elle n est peut tre pas tr s loin de l id e que je me fais depuis 30 ans du m tier d avocat tel que je m efforce de l exercer moi le m tier d avo
9. fi du vide social Face au ph nom ne de l errance c est ce niveau qu il faut peu peu retrouver des articulations qui retricotent un tissu social plus serr Ainsi l exemple des jeunes qui invit s s organiser entre eux pour participer l infor mation et la pr vention du Sida s articulent avec les institutions et construisent de nou veaux liens Beno t Heitz participant Est ce qu on n entre pas dans le syst me interm diaire L on explique la trajectoire d insertion de nos enfants de tous les enfants que l on retrouve la Fac dans les coles sup rieures comme dans les coles d infirmi res des coles d ducateurs etc Ce sont des m mes qui vivent bien dans ce pays qui grosso modo cherchent trouver un bout de place et un bout de soleil Est ce que nous ne sommes pas sur des mod les qui en fait sont trop loign s des jeunes dont on s occupe et des jeunes qui nous sollicitent Du coup le pari l audace l nergie qu il faudrait avoir pour acc der des sch mas de ce type l est beaucoup trop importante A priori ils n y acc deront pas parce qu ils n ont m me pas l nergie pour y arriver Vous placez la barre trop haut Le mod le pour moi est une barre trop haute alors est ce que l on n a pas de mod le interm diaire je pense notamrnent au mod le duel qui est de l ordre des travailleurs sociaux avec les r seaux locaux et l individu de son c t Est ce que l on n a pas des mod les
10. j ai une opinion Ils sont comme les 55 autres ni mieux ni plus mal Il y a le juge et un petit mot quand m me il faut bien aussi qu il y ait l avocat Pourquoi pas Le juge est l pour faire appliquer la loi ou pour faire respecter la loi ou pour interpr ter la loi ou pour compl ter la loi Et quand le juge a jug en d mocratie il juge au nom du peuple Quand c est jug c est jug Parfois on est d accord et puis parfois on n est pas d accord Mais quand la d cision est devenue d finitive que les Lords anglais ont tranch et bien a y est c est la justice On est content ou on n est pas content mais elle est pass e et quand elle est pass e elle doit tre respect e Le juge on peut l interpeller on peut l interpeller tout seul on peut le faire interpeller par un avocat Mais il faut aussi savoir qu on peut toujours avoir recours lui parce que le droit tre jug c est me semble t il un droit fondamental de la personne humaine Si je divorce j ai le droit d tre jug et rapidement jug Mais si je vole j ai le droit une justice quitable et une justice rapide Et dans les juridictions internationales dont on parle beaucoup actuellement on a brass un peu les juges fran ais qui avaient tendance roupiller sur les dossiers drap s dans des hermines bleues rouges vertes enfin chacun a la couleur qu il veut Il faut tre jug vite La justice doit tre rendue vite Et puis la justice elle doit
11. lit grave voire un crime mais aussi en paroles forc ment d sastreuses Ce qui rend responsable dans une situation o on est garant d autres c est le fait qu on d cide le fait m me de la d cision car il n y a pas de responsabilit sans d cision La responsabilit est une fonction du pouvoir exerc La responsabilit distingue elle est un principe hi rarchique Rendre compte c est s exposer seul Rendre compte pour l Autre c est rendre compte de soi Rendre compte engage ma responsabilit professionnelle dans une parole personnelle qui se risque dire mon exp rience du m tier mon exp rience de la solidarit mon exp rience du pouvoir mon exp rience de la subordination SIXIEME REPERE Le lien de subordination Le lien de subordination pour ce qui nous concerne d coule directement du contrat de travail Or il n y a pas de d finition l gale du contrat de travail Lajurisprudence renvoie au droit des contrats dans le Code Civil et plus particuli rement au contrat de louage de services datant du 19e si cle 73 aujourd hui d pass mais toujours en vigueur pour caract riser le contrat de travail Un contrat de travail est une convention par laquelle une personne s engage mettre son activit la disposition d une autre personne sous la subordination de laquelle elle se place moyennant r mun ration G H Camerlynck Dalloz Rendre compte dans ces conditions c
12. on ne va pas se centrer sur les manques des individus ce qui nous am nerait les disqualifier un peu plus les stigmatiser on va se centrer sur la construction d un nouvel espace social Les checs des dispositifs d insertion montrent bien qu il y a une impasse il faut pouvoir poser le probl me autrement partir de l coute du jeune de la personne qui est en souffrance Dominique Bondu le met en vidence dans son livre Nouvelles pratiques de m diation sociale Il dit dans ins rer il y a in mais ins rer dans quoi Quand a ne marche pas on ne peut renvoyer infiniment la responsabilit au jeune qui n est pas assez form pas assez int gr il faut se poser la question de ce que peut tre l insertion reconstruire cette probl matique de l insertion Il faudrait aussi parler du vide social qui s accompagne de non d sir La difficult de ces personnes c est le fait qu elles n ont pas de demande pas d attente Donc on ne peut pas utiliser pour elles les dispositifs qui existent puisque semble t il elles n ont pas d int r t pour a Il va falloir reconstruire un mode d acc s reconstruire avec elles une capacit de d sir II faut pour cela reconstruire de nouvelles inter actions individus soci t pour faire merger la demande reconstruire une dynamique Dans cette logique le projet du jeune ne peut certainement pas tre le point de d part il ne peut tre que le point d arriv e du travail d acc
13. ou la conscience de ce que je suis de ce que je fais de ce que je deviens Rendre compte n est pas faire part de faits pars et sans liens mais d en faire la relecture personnelle qui les transformera en v nement pour moi L v nement prend corps par un double mouvement e venire arriver ou na tre partirde partir d un fait tel que je le relis Cela va d j au del de la mat rialit des faits ad venire venir vers moi il advient pour moi me touche me transforme Une couleur n existe que r v l e par une autre couleur et toutes ensemble elles cr ent la lumi re Qu une seule d entre elles disparaisse et l arc en ciel s teint 1 Aguettant Nos lumi res nos prises de conscience sont elles objet de compte rendu pour nous m mes Ane pas y regarder de pr s On se croit on n est que suif J Brel TROISIEME REPERE S parer Distinguer Du d but la fin du texte biblique l acte cr ateur est d abord un acte de s paration Dieu s para la lumi re des t n bres les eaux du dessous des eaux du dessus les brebis des boucs Isra l d Egypte Plus loin J sus se s parera de ses disciples gt etc De la m me mani re nous avons appris en biologie que l ovule f cond doit se s parer en deux et qu apr s de multiples s parations advient la vie l enfant doit par n cessit vitale se s parer de sa m re etc 70 La s paration n est pas la suppres
14. t s d un vitalisme d une sorte d lan vital qui est dot de capacit s d auto contr le de sorte que par moment le syst me se r quilibre et qu on n est pas compl tement sur une plan te folle exemple des r actions l affaire Levinsky aux Etats Unis Beno t Heitz Michel Maffesoliest un psycho sociologue Il se base sur l inconscient collectif il y a des choses qu on ne ma trise pas qui sont l et qui un jour p sent lourd du fait de l absurdit des choses Quand c est trop gros il y a cette esp ce de contrepoids qui tout d un coup resurgit on n est pas fous Marie France Freynet En effet les travaux de M Maffesoli sont tr s int ressants pour le travail social les choses ne sont jamais exactement ce qu on croit qu elles sont c est tr s porteur d esp rance d ouverture Une derni re id e sur ce vide social Barel dit le probl me fondamental est qu il y a crise de la transcendance Qu est ce que la transcendance Pour Barel c est l id e qu on a perdu le sens des choses on ne sait plus o on en est et en particulier le sens ne circule pas entre le centre et la p riph rie entre le local et le global l universel et le sp cifique on pourrait dire entre les institutions et l individu Tout est clat par moment on pourrait croire que les niveaux fonctionnent ind pendamment l un de l autre Entre le local et le global on peut le rep rer assez facilement on peut tre satur d informations concer
15. valuation De colonne en colonne il est possible d valuer la raison d agir comme la raison de communiquer en ma trisant l approche de ceux qui sont l objet de l action comme celle de ceux qui concourrent sa r alisation Evaluation de la pertinence des cibles et du co t n cessaire pour les atteindre Cette s quence permet de savoir pr cisement ce que l on peut promettre ceux qui financent les actions Au del cela constitue une base de n gociation vis vis d objectifs tenables ou non illusoires ou r els Pour se rep rer trouver sa place dans des ensembles plus vastes En mati re de social comme dans d autres la tentation est celle de l unique ou du probl me majeur Le monde s organiserait autour de la probl matique du travail social pr s des jeunes en grande difficult La mis re renfor e par la jeunesse un futur d ja sans avenir l isolement justifi par les bons sentiments bref la meilleure raison qui soit pour une mise l cart romantique une sorte de fiert de l enfermement l intention morale sous jacente parfois donneuse de le ons Plus que le repli sur soi c est videmment l inverse qui doit tre recherch se lier toujours plus s engager et engager le plus possible d acteurs dans des dynamiques choisies Les solutions ne viennent que de l Donc du partenariat POUR UN CHOIX DE STRATEGIE CONTRE UN PARTENARIAT INSTITUTIONNEL DE SURFACE Une strat gie mobilisant des acteurs diff re
16. vaut signifiant transcendant auquel chacun s articule Lorsque que a manque qu il y a un trou dans la trame du signifiant la folie d coule de l et par l Le lib ralisme imagine qu une soci t est une collection une agglom ration plus ou moins grumeleuse d individus et de groupes qui changent consomment et produisent et que r gulerererait le march c est dire la loi de l offre et de la demande Le lib ralisme a une lourde responsabilit s en tant qu id ologie dans l isolement et dans la mise nu des sentiments idylliques comme disait MARX c est dire d amour de famille et d amiti d appartenance Ces sentiments l ont t aras s par le lib ralisme pour convertir tous liens d obligations r ciproques qui concernent une soci t travers la balance comptable C est la balance comptable qui tiendrait lieu de R gle d or des relations entre les tres humains Jan Patocka philosophe Polonais interroge les Droits de l Homme dans la question du lib ralisme et au fond pose la question de la validit de la conception actuelle des Droits de l Homme II dit par exemple un droit ce n est pas seulement ce qui nous revient un bien qui serait changeable contre un devoir c est le refoulement du sens au profit des objets de la mat rialit qui fait surgir en violence extr me dans la guerre totale le vingti me si cle et la modernit dans la n gation de toutes les valeurs dans le retour absol
17. JEUNES EN DANGER L a permanence d Accueil a t ouverte en janvier 1996 pour mieux r pondre aux besoins de 500 jeunes que l on recevait dans un autre service qui est le Service Inser tion Jeunes On est parti d un constat tr s simple que vous faites sans doute tr s r guli rement les jeunes au Service Insertion Jeunes nous faisaient remarquer la difficult d acc s des services sociaux ce qui n est pas quelque chose de tr s nouveau On constatait qu il tait pour nous tr s difficile de rencontrer les jeunes les plus en difficult c est cette id e simple qui nous a fait avancer Alors on s est donn comme objectif de cr er un nouveau lieu pour accueillir ces jeunes que l on commen ait qualifier d errants parce que c est un mot la mode maintenant Ces jeunes ont entre 18 et 25 ans ils sont en situation de rupture familiale ils sont videmment sans activit sociale sans inscription dans un territoire donn je dirais que ce sont des jeunes en danger Un lieu ouvert Dans ce lieu d accueil on donne des prestations mat rielles de premi re n amp essit la douche la machine laver la consigne le t l phone C est un lieu con u comme un lieu ouvert pour s y rendre il n est pas question de t l phoner ni d attendre pour tre re u ni de d cliner son identit C est un lieu o nous ne proposons pas une rencontre individuelle suivie on y reviendra elle n est pas organis e dans le temps c est un espace en
18. a dans le projet toujours quelque chose qui rate Souvent l action qui est mise en place n a pas grand chose voir avec le projet en tout cas ce n estjamais le projet qui est mis en place et cela indique au moins la part d impr vu la part de mouvement et la vie l int rieur du projet N anmoins on pourrait dire que ce projet fonctionne un peu comme th orie et cette th orie c est un peu une fiction Et le projet ducatif Evidemment c est bien d un projet ducatif dont il s agit et on va essayer d aller un peu plus en avant dans ce projet ducatif et de le d finir L je pose un postulat qu est ce que c est que l ducation Je r pondrais que c est d abord un moyen c est la p dagogie qui met en acte l intention qu on a pour l autre l autre c est le jeune dans le cas pr sent et dans le cas des Points Accueil Jeunes des Permanences Jeunes Jeunes c est videmment un g n rique Si je dis jeunes c est videmment une personne qui est derri re Dans ce cas l on va pr ciser nos intentions ctest dire que l on va pr ciser notre p dagogie mise en oeuvre Dans les faits sans doute que la p dagogie mise en oeuvre va vous para tre tr s simpliste mais j esp re que a vous causera Pour nous la p dagogie mise en oeuvre c est le protocole d utilisation des prestations qui s est vraiment impos a concerne notarnment le caf nous on l offie le t l phone qui garde une utilisation rationnelle et non pas ludi
19. amen s ou non traiter cette question partir d un partenariat Il faut consid rer le public s il est plac sous la comp tence d un seul interlocuteur mon sens il n y a pas d utilit ou d obligations songer au partenariat par contre si un public au niveau des situations qu il rencontre et des r ponses qu il faut essayer de b tir rel ve de plusieurs types de comp tences il faut manifestement pour ce public veiller la coh rence des interventions et de fait aller la recherche du partenariat Sinon je ne crois pas qu on puisse fonder du c t du professionnel et du technicien la question de d part car c est le public qui ne trouvera pas les r ponses les mieux am nag es les mieux 46 articul es si on ne parvient pas mettre en coh rence les diff rentes actions qui se d ploient ce moment l Pour moi a part du public Prenons un exemple et je reviens au coll ge ouvert Il y a le primaire avec l Education Nationale pour l enseignement la Ville pour les locaux puis il y a le secondaire avec toujours l Education Nationale et le D partement Cela ne fonctionne pas si mal mais on s est aper u en travaillant sur le coll ge ouvert qu au niveau d un quartier un l ve en primaire se retrouve en secondaire et que ce qui a t mis en place au niveau du primaire ne se retrouve pas forc ment en termes de continuit au niveau du secondaire Quelle est la coh rence l in
20. avec l accord de la DSD qui a particip d une certaine mani re cet engagement Cela a pu se faire aussi par l embauche d une psychologue avec mission ducative mi temps sur un financement DDASS donc Etat DDASS par rapport la toxicomanie et par l embauche d une secr taire mi temps A partir de 1991 le montage financier a pu r ellement tre partenarial puisque le Conseil G n ral a valid le fait qu un poste d ducateur reste sur le Point Jeunes que l Etat travers la DDASS a maintenu la subvention toxicomanie pour le demi poste FONJEP et la Municipalit s est engag e 64 par rapport une subvention pour financer les locaux et a donc remis en tat les locaux de Point Jeunes Parall lement la Municipalit a fait conna tre son accord pour cr er un poste de pr vention sp cialis e sur un quartier de La Rochelle Quand on r fl chit au montage et ce qui a t un effet d clenchant de l origine de Point Jeunes c est quand m me bien l affectation du poste de pr vention sp cialis e du Conseil G n ral sur ce quartier Si on analyse les conditions de cr ation de Point Jeunes et que l on observe les l ments qui l ont favoris e on peut rep rer l existence d une association bien implant e dans l agglom ration ayant une image forte par rapport la pr vention sp cialis e l existence aussi de la mise en oeuvre d un partenariat large sur le terrain c est dire les travailleurs so
21. c est le D partement Voil un outil unique deux t tes l une est pilot e par l Etat l autre est pilot e par le d partement Comp tence mixte signifie que chacun a la charge de son secteur qui paye d cide Toutefois comme il s agit d un m me public et d un outil qui renvoie aux m mes tablissements le l gislateur en termes de centralisation s est dit on va inventer une comp tence mixte Le Pr fet et le Pr sident du Conseil G n ral sont amen s se rapprocher pour essayer de faire en sorte que ces choses s par es au regard d un m me outil et d un m me public soient quand m me relativement articul es Voil un premier l ment de partenariat Autre dimension du partenariat juste apr s la d centralisation La comp tence conjointe C est un peu plus compliqu La comp tence conjointe c est finalement la tarification des tablissements habilit s justice Ces tablissement accueillent g n ralement des jeunes confi s par ASE et par le Juge Au titre de la d centralisation qui paye d cide c est le D partement qui est en charge de ce secteur Simplement on peut pr ciser au d tour qu il a t consid r par le l gislateur que les jeunes de Justice comme les jeunes de l ASE en assistance ducative j entends pas les d linquants sont des jeunes qui rel vent de l Aide Sociale l Enfance sur le plan budg taire C tait vrai avant et c est vrai apr s Cela reste
22. d sordre du changement en jouant la visibilit r elle de nos pratiques de nos regards puisque l errance c est aussi le regard que nous portons dessus Concr tement travailler sur l identit c est donc mettre en actes des notions telle que utilit sociale et r introduire du collectif dans des parcours qui ne semblent qu individuels tant du c t de l errance que des r ponses LE VECU DE L ERRANCE Les travaux de Pierre Vidal Naquet montrent que le v cu de l errance est loin de nos repr sentations habituelles En ce sens il nous propose trois entr es L absence de place Des attitudes ambivalentes L installation dans l errance L absence de place Le premier constat fait partir de l observation des usagers de structures d accueil accueils de jour est celui de l absence de place Les personnes en tat d errance ne forment pas un groupe homog ne et ne se reconnaissent pas dans un groupe de pairs il ny a pas de sentiment d appartenance et encore moins de revendication ou d affirmation de participation volontaire un mouvement social Ne s identifiant pas un groupe elles n en forment donc pas un Les difficult s exprim es ne sont jamais prioritairement de l ordre du mat riel La vraie souffrance est celle de l isolement l absence d utilit sociale et d identit c est dire du manque de place sociale De fa on paradoxale l exp rience de l errance se vit a
23. d velopp es par ceux qui sont le 26 mieux int gr s les battants capacit s d laboration et de n gociation analyse critique des produits et services laboration d strat gie d conomie Les jeunes du BUS s inscrivent alors r solument dans une d marche dynamique qui ne renie rien de leur histoire mais bien au contraire construit partir de leurs acquis de leurs valeurs qui sont aussi rappelons le celles de toute une tranche d age 5 Accompagnement m diation g rer la complexit entre la pr minence du sujet et l environnement institutionnel Marie France Freynet Cadre Action Sociale CAF 17 Sociologue Nous parlons aujourd hui de l accompagnement et de la m diation Vous vous tes interrog s hier sur le vide social et sur la question du sens Qu est ce que le vide social a voir avec la question de l exclusion et de l errance Je me r f re un livre de Yves Barel 1984 La Soci t du vide Barel d finit le vide social partir de trois groupes de ph nom nes Le premier c est l loignement croissant des centres de d cision li la mondialisation du syst me conomique au village plan taire au fait que la distance entre les p les de d cision am ne des d connections tr s importantes Certains p les de d cision ne sont m me plus rep rables les transferts financiers des d cisions extr mement lourdes pour notre vie quotidienne et pour l avenir de l humanit ne sont locali
24. demande d changes d informations sur telle personne dans le but soi disant d une coh rence autour de l individu D o les demandes de fiches de liaison d appels t l phoniques etc Or il va de soi qu un travail en transparence ne signifie pas la circulation d informations sans le consentement pr alable de la personne accueillie Sans cet accord il n existe pas de partenariat ni de r seau La personne accompagn e deviendrait alors un simple objet au milieu de travailleurs sociaux Nous avons rendre des comptes aux jeunes de la fa on dont nous op rons C est la personne accueillie qui reste centrale qui d cide de ce qu elle va livrer d elle et qui surtout active le r seau et non le contraire Les travailleurs sociaux activant le jeune En r sum le travail ducatif transparent pose un certain nombre de probl mes car il ne signifie pas la libre circulation des informations sur l histoire des individus Le droit de savoir serait de la dictature Nous n autorisons pas un partenaire nous appeler hors de la pr sence d un jeune pour v rifier la v racit de ses propos Cela soit se faire avec lui ou au moins avec son autorisation La derni re remarque que je ferai propos de cette m thode de travail c est que cette activation du r seau r interroge la structuration des institutions et leurs rapports entre elles CONCLUSION llest de bon ton aujourd hui de dire que les publics rencontr s dont les jeunes errant
25. difficult s de vie et ou de la souffrance en g n ral l acc s un service Les Points Accueil Points Ecoute sont tr s favorables cette expression de par les services offerts qui servent de pr textes l coute inconditionnelle et surtout les changes entre usagers La confiance se construit autour de rapports v cus comme vrais de vrais services pratiques un discours cr dible qui ne cherche pas mobiliser l usager vers des solutions dont tout le monde sait qu elles sont peu cr dibles la libert laiss e la personne d effectuer ou non les d marches qui lui seraient utiles l absence d exigences vis vis de l usager si ce n est les exigences minimums pr vues par le r glement int rieur garantissant la p rennit du lieu et sa fonction asilaire dont il b n ficie Elle se construit aussi dans la transparence c est dire dans la certitude que chacun a les m mes droits et les m mes obligations que les r ponses apport es m me si elles sont diff rentes selon les situations de chacun peuvent toujours tre explicit es La transparence s accompagne souvent d un choix de travail sous le regard de tous au vu et au su de chacun permettant aux autres d intervenir dans un d bat particulier favorisant l mergence du lien social Les situations d coute avec les personnes en situation d errance ont plusieurs r les d exutoire qui permet d att nuer les tensions en eff
26. est rendre des comptes sur la mission qui fait l objet du contrat de travail mission pour laquelle je suis r mun r Rendre compte c est r pondre la question Qu avez vous fait et comment en contrepartie du salaire que je vous verse Autrement dit et de fa on plus triviale l employeur fait ses comptes partir des comptes rendus de ceux qu il salarie Le droit de la S curit Sociale en dit un peu plus sur le lien de subordination Celui ci d coule de la notion d assujettissement d finie comme l ensemble des circonstances de fait ou de droit qui placent une personne dans le champ d application d un r gime obligatoire de protection sociale Par exemple pour tre assujetti au r gime g n ral de la S curit Sociale il faut exercer une activit sur le territoire fran ais et tre salari L existence d un lien de subordination peut r sulter de quatre exigences g n rales tre dans une situation de d pendance conomique juridique absence d autonomie respect de directives soumission aux contr les dont comptes rendus etc travailler dans le cadre d un service organis par ou pour le compte d un employeur exercer une activit profitable l entreprise pour un travailleur ind pendant elle est profitable lui m me la non prise en charge du risque conomique la participation aux pertes ventuelles exclut le caract re salarial de l activit Rendre compte c est reconna tre e
27. et psychologiquement Physiquement car on peut s arr ter de marcher o l on peut passer du temps voire parfois laisser ses affaires ou acc der des services li s au corps Psychologiquement ce sont aussi des endroits o l on peut s arr ter se poser pas de projet des intervenants sur la personne pas de 23 projet construire de contrat accepter peu de conditions l obtention des ressources recherch es pas de n cessit d endosser une identit assign e pas de jugement C est cette tranquillit pr alable et garantie que nous appelons La Rochelle fonction asilaire similaire celle des glises du moyen ge qui va favoriser un processus de restauration physique et mentale le mat riel et le symbolique tant fortement imbriqu s Il s agit de garantir de fa on inconditionnelle tous et chacun que rien ne lui sera fait qu il ne veuille y compris et surtout au plan ducatif Elle n cessite quatre l ments la signification claire de la stricte et unique application des r gles de droit commun pas de violence physique ou verbale en particulier une offre de service de qualit adapt e aux besoins une qualit inconditionnelle de l accueil et de l coute un espace physique o autour de l accueil et des services peut se d velopper une certaine vie sociale marqu e par des changes entre les usagers La fonction asilaire dans son sens de refuge renvoie la structure arc
28. ger aussi contre les agressions toutes les agressions Et puis malgr Rousseau et depuis Rousseau on constate que l homme ou la femme l individu humain n est pas naturellement bon c est une vidence il est plut t me semble t il naturellement goiste LA LOI EST NECESSAIRE A LA VIE EN SOCIETE Alors la loi est n cessaire la vie en soci t la loi telle qu on peut la concevoir c est l expression de la volont populaire C est comme a l expression de la volont du plus grand nombre Et quand le plus grand nombre n est plus d accord avec la loi il faut la changer Et quand celui qui est charg de changer la loi ne veut pas ob ir la volont du plus grand nombre et bien il faut changer le l gislateur faire fonctionner la d mocratie Alors oui c est peut tre un peu ennuyeux que la loi soit la vlont du plus grand nombre et qu elle ne tienne pas absolument compte de l avis de tous mais c est comme a Dans son expression la d mocratie comme nous l entendons en cette fin de si cle n est pas unanimiste Mais a ne veut pas dire qu il ne faille pas que l avis des minorit s soit respect Et c est justement la loi qui doit assurer la libert la protection de la libert de tous de chacun et plus encore peut tre des minorit s Alors il y a la libert il y a la loi et puis il y a le juge Il faut bien qu il soit l on en pense ce que l on veut du juge Moi je le fr quente au quotidien depuis 30 ans
29. l autre de ces deux cueils consid rer toujours le m me et n inventer que le diff rent La m thode ne peut pas dans ce cas l tre une m thode lin aire C est une m thode de trame et de cha ne c est dire dans le tissage et c est ce que faisait Freud On va essayer de tirer un certain nombre des fils le plus doucement possible en essayant de ne pas les casser Mais bien s r ils se cassent toujours et bien s r ces fils La question de l accueil ou le prix payer sont nou s entre eux parce que justement les choses ne sont jamais ni univoques ni lin aires et rendent compte simplement que la r alit est une chose qui est tiss e o les fils se croisent entre eux o les fils sont des liens Je crois que la premi re chose qui arrive au b b qui na t et nous dans toute notre histoire c est la fa on dont les liens vont se nouer vont se lier la fois en nous liant au sens de nous mettre en relation mais aussi au sens de nous attacher de nous ligoter L essentiel de l inconscient ce sont les liens refoul s c est dire ce qui fait qu un certain nombre de choses et de relations qu on a eues restent sous la partie immerg e de l iceberg Le moi le nous le m me l autre le semblable le diff rent voil un certain nombre de fils l individu le groupe la soci t ce qui fait soci t ou ce qui fait civilisation la sauvagerie et la barbarie ce qui fait la limite du non humain Ce que
30. l change qui est appuy esur le don Evidemment le premier quidonne c est le travailleur socialil ne donne pas de ce point devue l du c t du contrat d insertion c est bien lui qui commence donner le premier alors que souvent dans le contrat d insertion on demande aux jeunes d abord de donner Si tu donnes on te donnera du contrat la Permanence d Accueil on essaye d inverser les choses et c est le travailleur social qui commence donner du lien social Evidemment comme toujours il donne ce qu il n a pas Ce n est pas son lien social qu il donne mais c est du lien social et il s agit d une fonction il ne s agit surtout pas de sa personne Il ne s agit pas que le travailleurs social paye de sa personne simplement parce qu il ne peut pas se charger de pallier toutes les faillites d une soci t Je ne suis pas du c t de cette culpabilit on voit bien qu il ya plein de choses qui ne marchent pas dans cette soci t notamment on voit bien que toutes les orientations politiques et conomiques auraient plut t tendance exclure en masse Donc assumer cette fonction c est accepter la dimension de l thique du don dans lequel on va transf rer transmettre de l change On est parti d une p dagogie tout fait minimaliste et on en arrive l art de cr er du lien On voit bien l qu on commence d passer la notion de projet ducatif c est dire que dans cette notion au nom du bien on va prendre du pouvoir su
31. leur action de proximit inscrite dans le local ont une vision plus tiologique l errance est toujours le sympt me d une d tresse sociale profonde elle est porteuse d un danger imm diat pour les int ress s Les situations d errance proc dent presque toujours de deux origines une errance sociale pr constante et une rupture ponctuelle d ordre affectif ou professionnel 10 Pour Pierre Vidal Naquet l errance se caract rise non pas par le niveau de ressources mat rielles ou le degr d inscription dans le syst me de droit commun mais par le caract re instable provisoire instantan d une situation que rien ne fixe dans la dur e L errance c est tre ni dedans ni dehors la fois sur le plan mat riel et symbolique Il s agit pour lui de parcours individuels atypiques d cal s par rapport la population vis e par l ensemble des dispositifs y compris ceux pr vus pour eux Les profils de vie sont faits d une succession de ruptures de d crochages de d parts rupture des liens familiaux rupture g ographique rupture r sidentielle rupture par rapport au travail ou la formation rupture avec soi m me sant sant mentale toxicomanies tentatives de suicide qui t moignent de l incapacit g rer une situation donn e mobiliser les ressources mat rielles psychiques et ou symboliques permettant de faire face la difficult la contrainte l v nement Il s a
32. me d lib r ment ou non de rendre compte clairement de son action Et inversement Si l informul de la comp tence complique le travail d laboration clair voyante du politique il se lasse et finit par envoyer un informul budg taire Rendre compte c est engager sa responsabilit en engageant celle de sa hi rarchie Rendre compte c est s exposer collectivement IL ME FAUT CONCLURE Six rep res donc dans la symbolique juive le chiffre 6 renvoie ce qui est inachev ce qui reste parfaire De ce point de vue il serait sage pour moi d en rester l Tout de m me et uniquement par curiosit pouvons nous imaginer ensemble ce que serait un 7e rep re ou pour rester dans la suite du texte biblique ce que nous d voilerait le 7e jour o il est dit Dieu conclut au 7 jour l ouvrage qu il avait fait et il se reposa Question il se reposa certes mais sur qui J ai bien mon id e Vous aussi Si le temps ne nous tait compt nous pourrions r diger ensemble ce 7e rep re J y verrais l occasion de r pondre la question Comment rendre compte en s interrogeant par exemple sur la forme crite etjou orale A quelles ch ances A quel rythme Quel axe de lecture faudra t il retenir public territoire Les deux ou un autre axe C est collectivement par rapport la mission et aux objectifs qu elle implique que doivent tre retenus les leviers de compr hensi
33. militant il est pay ce qui veut dire qu il renonce se payer sur la b te il renonce y trouver sa jouissance de la loi qu il ferait l autre II renonce l intercourse comme on dit en anglais c est dire la relation d amour et de haine fortiori sexuelle En change de ce renoncement qui est le prix qu il paye il est pay pour ne pas avoir comme des miliciens ou des militaires ou des policiers du Za re ou parfois des Vosges et d ailleurs percevoir lui m me le tarif des contraventions en esp ce ou en nature Il y a aussi un prix payer pour l institution et pour l institution le prix payer c est payer le travail de r flexion d analyse et d valuation C est faire de l interrogation et de la mise en question un objet de recherche un objet d criture c est faire de cet espace temps un lieu o la hi rarchie cesse pour faire place un tiers et o tout ce qui pourra tre dit ne pourra pas tre retenu contre Donc c est un lieu de parole libre et un lieu de production et d criture 2 La discr tion l anonymat et la transparence Guillemette Roux Chef de service Point Jeunes La Rochelle J ai relu la commande qui m a t faite et qui tait donc La discr tion l anonymat et la transparence Je me dis que lorsque l on parle de la transparence on parle forc ment de la discr tion et de l anonymat Lors de la cr ation de Point Jeunes en 1990 la transparence tait
34. ne sont pas toujours simples Ainsi le choix peut tre de mener des strat gies par op rations permettant d appr cier une action par rapport des objectifs connus Ces strat gies s ins rent dans la strat gie plus large de l entreprise Cette division par niveaux permet d ja de dessiner ceux ci Elle permet en outre de hi rarchiser les questions et l interne de s accorder sur cette chelle et initie les choix strat giques On retrouve ici les niveaux de communication pr c demment voqu s On affine cette premi re approche en d terminant niveau par niveau la tendance majoritaire de la forme strat gique celle du push qui consiste pousser la communication travers un r seau d interm diaires et celle du pull qui vise tirer le public vers soi Strat gie de stimulation ou d attraction les deux sont compl mentaires mais armer une dominante est n cessaire aussi bien pour des raisons de ma trise que de clart 60 Ces deux options ne pr sentent pas le m me int r t L attraction suppose l emploi majoritaire des m dias la stimulation un travail de groupes groupes plus pro motionnel au contact des interm diaires La premi re a tous les avantages de la pr sence sur les m dias Efficace elle r clame cependant une connaissance des milieux techniques de la communication prestataires graphisme image cha ne d imprimerie m dias etc et poss de un co t qui la rendant souvent ch re en
35. obsol tes ils ne font pas la preuve de leur efficacit etc Concernant la question de la m diation les anciens m tiers les ducateurs assistantes sociales animateurs socioculturels essaieraient de se saisir de cette notion de m diation sociale pour essayer de se refaire une sant Ca devient urgent pour eux puisque dans les quartiers de nouveaux m tiers apparaissent dans le champ de la m diation Je ne suis pas s re que les questions pos es au travail social aujourd hui soient fondamentalement diff rentes que celles qu on se posait il y vingt ans ou plus Ce d fi de devoir constamment se remettre en question et red finir des pratiques en fonction de l volution des probl matiques sociales est pr sent depuis l origine de nos m tiers En ce moment une question me semble tr s importante comment renouveler les capacit s d coute et d accueil pour les publics qui ne vont plus dans les lieux institutionnels et en m me temps comment travailler sur l environnement l environnement imm diat ou l environnement plus lointain c est dire sur le corps social tout entier sur la notion de tissu social D un c t travailler avec des personnes pour lesquelles il y a urgence recr er des liens et de l autre c t faire en sorte qu il y ait une ouverture de la soci t de l environnement pour que le tissu social se r g n re et que de nouveaux liens puissent r ellement exister Dans cette approche
36. partenaires que l on va aller chercher Si je faisais une r ponse un peu bateau ou en forme de pirouette je dirai globalement quoiqu on puisse prendre le terme dans toute son acception juridique avec tous ceux qui ont int r t agir c est dire qui ont quelque chose dire quand je parle d int r t ce n est pas que l on en retire des b n fices mais dans le sens o cela vous concerne Cette phrase constitue une porte ouverte mais derri re comment peut on chercher un peu plus finement ce qui s y trouve Personnellement j ai tendance faire tourner les choses au travers d un mot territoire Ce qui est int ressant c est le territoire g ographique et le territoire au niveau des comp tences comme dans la comp tence conjointe D s qu on aborde le public on est sur des territoires de vie La notion de territoire permet d engager la r flexion pr alable la recherche 47 du partenariat de se poser des questions comme de quel public parlons nous Qui est il et que vit il C est qui cest o et cette fois je suis dans la question du territoire g ographique Apr s le territoire g ographique j ai tendance faire tourner la question des territoires de comp tences De quoi parlons nous au titre de ce public et par rapport a qui est comp tent Toujours dans l exemple de l op ration coll ge ouvert sous le couvert de la charte le public des 12 16 ans est un p
37. place il y a quelque chose qui b gaye qui ne va pas dans le bon sens quelque chose de toute fa on qui au plan local dessert la question de fond autrement dit c est une protection pour qui et une protection comment avec les familles B Guillet participant du s minaire Si j essaye de faire la diff rence entre la comp tence mixte et la comp tence conjointe il y a bien deux financements diff rents Etat et D partement mais il n y a pas d obligations partenariales Michel Lemaire Je suis moins comp tent en mati re de comp tence mixte mais de mon point de vue et de m moire il y obligation de rapprochement Vous parlez de comp tence mixte ou de conjointe cf sch ma en a l arr t de tarification est obligatoirement sign des deux tant que les deux ne sont pas d accord il n y pas d arr t de tarification d ailleurs on dit toujours que c est le Pr sident du Conseil G n ral qui signe gauche et le Pr fet droite et que le Pr fet agit la fois au nom de sa comp tence conjointe mais galement au titre du contr le a posteriori Vous savez que la Pr fecture exerce un contr le posteriori en direction des collectivit s territoriales et par ex si l un des deux agissait sans l autre ou si l un des deux agissait plus vite que l autre la d cision serait d clar e nulle parce que toute d cision qui n est pas conjointe est une d cision qui n exite pas la comp tence conjointe est un lie
38. ponse n est pas chercher du c t du d sordre donc de l identit Alors peut tre n attendons plus que les jeunes se coulent dans nos moules adh rent nos proc dures construisent des projets N coutons plus la demande implicite ne recherchons plus le besoin Acceptons de traiter ici et maintenant le probl me qu ils nous soumettent dans l urgence leur urgence Et au del travaillons sur l identit c est dire sur les valeurs collectives qui traversent toutes les couches sociales de la jeunesse humanisme solidarit humanitaire de proximit et tentons ainsi de d passer l errance sympt me Pour ce faire il convient d accepter la contradiction entre la n cessit de proposer un cadre relationnel dans l instant dont le seul objet est d entendre la personne telle qu elle se pr sente tout en pouvant tre amen s d velopper des solutions face l urgence sociale ou de situation 20 Il convient aussi de tenter d acc der une relation de transparence qui permette de sortir du jeu des doubles miroirs et doubles regards de g rer le paradoxe entre la mise en place d un cadre relationnel et le refus de la fonction de r f rence au nom du projet et de l orientation C est essayer de ne plus traiter seulement ce qui ne va pas une fois l urgence prise en compte pour essayer de s appuyer sur les ressources comp tences et valeurs individuelles et collectives C est enfin accepter le
39. prise directe mais a appelle les l ments car lorsqu on parle de partenariat il y a toujours cette notion de proximit de comp tences Qu est ce qui se joue au titre du public o est il quels sont les points d appui Et autour de ce public au regard de la question qu on se pose quelles sont les comp tences Comment elles se d roulent Il ny a pas de syst me ferm il faut que ce soit des syst mes qui s ouvrent l un l autre et qui nous permettent de rep rer comment les l ments vont s ajuster les uns les autres POUR CONCLURE PARTENARIAT INSTITUTIONNEL ET PARTENARIAT DE TERRAIN J voquerai outre cette analyse et les leviers que j ai essay de rep rer deux m canismes en termes d articulation En mati re de partenariat il est tr s important pour tout un chacun de situer deux types de partenariat les deux tant li s l un l autre il y a un partenariat institutionnel qui doit bien rep rer pour chacun d entre eux tous ensemble la politique de chacun d entre eux les objectifs communs en mati re de politique et les moyens parce qu il n y a pas de politique sans moyens et les moyens r interrogent la politique et il y a le partenariat de terrain les acteurs de terrain L on trouve beaucoup plus le public le contexte une analyse de terrain les associations L un n est ni devant ni apr s l autre L un va avec l autre Et nous sommes dans l obligation de faire fonctionne
40. publics Cette d marche repose avant tout sur un raisonnement c est dire une id e que l on met l preuve des faits Son objectif premier est donc moins d agir que d apporter de la connaissance pour mieux agir Il s agit l d une d marche r currente qui porte en elle son valuation 1 re phase l observation de sa qualit d pend la valeur de l exp rimentation d o l importance de la confronter la vision d autres intervenants les plus diversifi s possible 2 me phase la conception de l action corps de l exp rimentation ou comment l on va agir sur les faits observ s 3 me phase observation des effets produits par l action sur les faits observ s conclusion qui peut tre aussi la premi re phase d une nouvelle action La prise de contact avec l administration se situe souvent lors de la deuxi me phase l occasion de la demande de moyens pour la r alisation de l action Or qu est ce gui peut g ner le dialogue avec l administration l action ne s inscrit a priori dans aucun programme financier les faits observ s ne sont pas rep r s ou partag s par l administration 67 l administration est plut t sur une position de r serve vis vis de l association en raison d interrogations sur le caract re d mocratique de sa vie associative la qualit de l action ou d actions de cette association la gestion des fonds publics per us dans le cadre de son action Au contraire ce qui va fac
41. qu on ne fera pas non plus la place des autres institutions Notre proposition notre pratique ne peut se substituer aucune autre existante ni faire double emploi C est donc une pratique pr cise impliquant un grand professionnalisme C est dire la capacit de rep rer pr cis ment autant le fonctionnement des diverses institutions sociales que les limites de notre action De cela d pend la r elle place laiss e l initiative de la personne Passage d un lieu un autre Passage d un tat un autre Ce qui est en jeu pour la personne c est que ce passage constitue la fa on dont elle s inscrit dont elle prend place dans le social Comment l individualit s inscrit elle dans le collectif Peut tre que plus qu un probl me de place c est une probl matique d inscription qui se joue l Les crises des adolescents les al as de l insertion l errance la toxicomanie illustrent bien la difficult d un en particulier s inscrire dans le collectif et les probl mes que posent l insertion dans toute communaut Caract ristiques du lieu l espace d inscription interm diaire Si l orientation de notre pratique sociale se doit d tre stricte et rep rante elle ne doit ni se substituer ni faire double emploi une r ponse institutionnelle existante comment appr cier la souplesse n cessaire ce type de dispositif 52 A mon sens trois points permettent cette souplesse 1 Le fonctionnement du lieu
42. qui eux m mes ne sont pas pay s la question reste comment articuler c est dire bien dire quelque chose d accueillant qui prot ge sans blinder et l accueillant et accueilli qui les prot gent l un et l autre du rejet d une part et de la mortelle fascination inter individuelle de la complaisance et aussi de l exclusion personnelle et institutionnelle Je crois que la question professionnelle qui est pos e et qui a t pos e quand on a travaill avec l quipe Point Jeunes La Rochelle c tait bien un moment donn celle l c est dire comment accueillir et en m me temps se prot ger et prot ger l autre Qu est ce qui va me prot ger et prot ger l autre II y a des tas de choses qui prot gent y compris la th orie mais comment malgr tout faire qu il y ait quelque chose qui passe de moi l autre et de l autre moi de mon m me et de mon diff rent dans l accueil la bienvenue Deux handicaps et deux caps difficiles franchir d une part la fascination c est dire tre aspir par l autre dans quelque chose qui tient la fois de la fusion comme la fusion amoureuse et de l impossibilit d accepter quoique ce soit de l autre qui est de l ordre de rejet Pour les instituions parce que ce qu on dit pour les individus vaut aussi pour les institutions les institutions qui sont des organismes vivants en tant que tels m me s ils ne produisent pas les m mes choses ils produisent au
43. qui pourrait tre de moi a me donne surtout l occasion de m en expliquer Je vais donc essayer de vous faire comprendre ce que j entends par l ensemble de ces termes Pour cela je vous convie un cheminement qui va s int resser autant la question du travail social qu au fonctionnement des institutions et ceci partir des probl matiques qui d coulent de la toxicomanie Je le signale puisque c est un des points qui diff rencie les Points coute des Points Jeunes Le public accueilli constitue galement une autre particularit puisque les parents les adultes et les professionnels sont galement re us et cout s LE RECOURS A LA CONSOMMATION PLUTOT QU A L INSTITUTION Partons de ce constat qu un nombre significatif de jeunes pr f rent recourir la consommation de produits plut t qu aux institutions sociales et quand ils s adressent celles ci c est non pour ar demander quelque chose mais pour exiger violemment un d qui pourrait les aider surmonter leur difficult Ce type de rapport remet en cause fondamentalement le lien social Se retrouvent alors face face les jeunes et les repr sentants du social cens s les aider Disqualifi es l avance les institutions pour se d fendre stigmatisent ces jeunes sauvageons hors la loi hors les lois de la vie en soci t Ceci instaure une sorte de clivage de discontinuit dans la communaut sociale qui ren force une opposition entre les jeunes et
44. s participation ne se posent pas la question des fondements de leurs interdits Dans la soci t lib rale l oppos rien n est sacr sauf l quivalent g n ral qui est largent Je crois qu aujourd hui la question n est pas dans le renouveau du religieux mais dans la qu te du sacr ce qui n est pas sans rapport avec le sens Peut tre m me la question du sens et la question du sacr sont une seule et m me question Cela nous am ne enfin au prix payer dans les termes m mes sacr vient de sacrifice il y a quelque chose sacrifier dans le prix payer quelque chose de sacr LE PRIX A PAYER Le premier prix payer c est de faire le deuil individuellement de sa toute puissance du principe du seul plaisir soi de sa seule existence r elle de l exclusivit de l autre Institutionnellement c est faire le deuil du despotisme et de la tyrannie de l al a un jour avec un jour sans comme le font parfois les institutions o la r gle danse ce qui rend les choses impr visibles et quand les choses impr visibles sont l c est que c est le bon plaisir qui l emporte et doncle plaisir du ma tre C est la r gle de l arbitraire Bien entendu c est quelque chose que connait le petit enfant et l adolescent qui spontan ment sont despotiques et vont vouloir plier le monde leur petite mesure Y renoncer c est un deuil et bien entendu c est un prix payer Mais pour vous et pour nous je dirais qu
45. t cal quatre les partenaires ont d gag une m thode de financement qui d un c t tend dire que si l on veut un Centre Social il faut assurer le co financement du socle du tronc commun et par ailleurs en fonction des secteurs d activit s d velopp s ou d ploy s par le Centre Social lui dire dans ce quartier nous souhaiterions voir se d velopper telle politique et nous mettons tant d argent sur la politique L aussi nous avons ce partenariat quatre qui a situ la fa on de rep rer et de valider le travail r alis par les Centres sociaux dans les quartiers en mati re de public en difficult et de d veloppement social et la fa on de les financer c est dire nouer la fois ce qui est de l ordre du fond quoi a sert et comment nous souhaitons qu ils aient une v ritable place dans les quartiers et la forme du m canisme financier comment manifestement on va faire en sorte que cette intention se mette en oeuvre partir de l Association elle m me Pour piloter ce projet il y a eu la validation d une structure qui existait d j le Groupe technique d partemental compos de techniciens des quatre partenaires qui sont charg s de faire l interface entre le fond et la forme entre les associations et le politique pour que le politique puisse un moment donn prendre des d cisions sur proposition de ce groupe technique d partemental Dans ma r flexion en termes d analyse
46. toujours autour des demandes multiples c est dire de s en tenir toujours ce qui se dit dans une demande au lieu de penser ce que l on ne dit pas et a n est pas toujours vident il s agit bien l de renoncer toute interpr tation qui serait de l ordre du savoir sur l autre et autant le savoir peut fonctionner comme fiction autant il peut fonctionner comme pouvoir Il s agit de ne jamais prendre de pouvoir par l offre que constitute cette demande il s agit de renoncer toute psychologisation des relations inter personnelles Lieutenant ou lieu tenant Il faut donc mettre en place une strat gie d intervention une position strat gique Je ferai encore r f rence Joseph Rouxel qui parle des lieux d accueil dans un ouvrage intitul l acte ducatif dans lequel il propose pour les lieux d accueil le terme de lientenant ou lieu tenant et qui dit pour les lieux d accueil il s agit de tenir un lieu comme on dit de tenir un si ge solidement courageusement et que ce lieu puisse tenir de point d appui ses sujets la premiere fonction d un permanent de lieu estcelle de tenir de tenir bon L thique du don une dimension politique Pour finir je pourrai dire que pour mettre en exergue la dimension minemment politique qui se d gage de l thique du don dans les points accueil il s agit d en parler ainsi d une dimension politique 37 Ne pas d signer Du coup tant par rapport aux demandes que
47. tr sorerie implique son contr le total On peut souligner que la seconde cherchant des relais pour conduire la communication vers ses cibles est logiquement en situation de fabriquer du partenariat Plus terrain pour ce qui du milieu qui nous pr occupe elle manie plus de relationnel et conforte ou instaure des r seaux de r flexion de transmission ou d action Moins ch re en outils elle n emploie pas les m mes elle a un co t humain plus important avec une gestion du temps de travail parfois d licate Doser la quantit de l une ou l autre option affirmer ce dosage vis vis de telle ou telle op ration constitue un point d valuation Mais c est aussi du point de vue des objectifs que les valuations s effectuent OBJECTIFS DE COMMUNICATION Se donner un objectif c est se donner un crit re On doit rappeler d abord que les objectifs s non ent toujours en termes de r sultats parce que ce qui est important c est moins ce qui est dit que ce que la cible va en penser C est d ailleurs cela que l on va valuer l cart entre le r sultat pr vu et le r sultat obtenu mesurant le degr d atteinte de l objectif Qu en pensent les cibles Aboutissement de tout le travail en une question unique Qu ai je dit qu en pensez vous Pr occupation constante que vient nous rappeler une fa on cr ative de traiter le probl me envisager contre qui ou contre quoi la communication va lutter Param tre utile en forme d
48. un des mots forts comme si c tait quelque chose de nouveau une autre fa on de travailler Est ce que cela voulait dire que les autres actions taient cach es voire quelquefois n buleuses comme si le travail social n tait pas transparent Est ce que la transparence devenait un mot f d rateur pour les Point Jeunes cr s ou en passe de l tre Est e une fa on de s afficher en rupture des modes d intervention classiques Plus je travaille sur cette notion et plus j ai des doutes Je me suis souvenue aussi que lors du premier module de formation La Rochelle nous tions rest s sur l id e d un travail en transparence Cette intervention va donc tre un peu la suite du premier module Le fait de travailler sur cette notion oblige nos quipes se repositionner r fl chir au sens que nous lui donnons Comme je suis quelqu un qui a besoin d tre rassur je suis all e voir dans le dictionnaire ce que voulait dire transparence Transparence c est la propri t de ce qui est transparent Avec a j tais bien avanc e Alors je suis all e voir ce que signifiait transparent mot d origine latine trans au del de et parens apparent apparaissant Donc une chose qui est transparente c est ce qui se laisse traverser par la lumi re ce qui permet de distinguer nettement les objets travers leur paisseur C est aussi ce qui a un fonctionnement clair et que l on ne cherche pas dissimuler C est galement avoir u
49. un travail tr s exigent pour soi m me parce que pour pouvoir tre ouvert l autre il faut d abord tre ouvert soi il faut pouvoir se d prendre de soi m me de ses propres blocages de ses barri res de ses valeurs quelquefois il faut pouvoir trouver la bonne distance il faut sortir du refuge du m tier des techniques du mandat institutionnel de la casquette que l on porte il faut pouvoir se doter d espaces de contr le pour g rer ses affects entre la toute puissance et l impuissance Jacques Gautrat a travaill ces derniers temps sur la professionnalit des travailleurs sociaux Selon lui une des choses importantes dans le travail social c est la conviction qu une personne quelle que soit sa condition peut toujours faire plus qu elle ne fait pour am liorer sa vie Ce qui nous permet de faire ce travail c est l id e qu on produit des actions qui ont une tr s forte valeur soci tale notre int r t ce n est pas en priorit l argent ni d avoir du pouvoir ni d exercer un m tier tr s reconnu la mode etc C est peut tre au quotidien de savoir que ce que l on fait a une importance en termes de lien social de relation humaine 16 Les revues professionnelles alimentent un d bat sur la crise du travail social le travail social ne servirait plus grand chose les travailleurs sociaux seraient en crise de nouveaux m tiers arrivent dans le champ du travail social parce que les plus anciens sont
50. y a pas deux poids il n y a pas deux mesures il faut le faire quand m me Alors quand l usager a compris quels taient ses droits quels taient aussi ses devoirs l aide devient peut tre plus facile proposer Aider des gamins face une autorit de police de justice c est encore assez facile m me si les solutions ne sont pas tr s nombreuses ces interlocuteurs notamment les juges et quelques policiers ont l coute facile Aider des gamins face une administration c est plus difficile La mission est un peu plus complexe parce que l administration justifie parfois sa mission par sa complexit pas uniquement par sa complexit mais aussi par sa complexit Les juristes ont un discours les m decins ont un discours l administration a un discours On a tous nos faiblesses Et apprendre des gamins se frotter l administration c est aussi leur apprendre devenir des citoyens savoir qu il ne faut pas tout attendre de l Etat REUSSIR SA VIE C EST PERMETTRE AUX AUTRES AUX PLUS PETITS DE LA REUSSIR Avant d en terminer je vais vous dire pourquoi moi j aime votre m tier J aime votre m tier parce que je sais depuis 12 ans que j ai le plaisir d tre au Conseil d administra tion de l APAPAR je sais que vous tes l coute de celles et ceux qui dans notre soci t ont le plus besoin d tre prot g s Pourquoi j aime votre m tier et que je l appr cie Parce que je sais que ceux qui sont dans la m
51. 2 La mixit du public 3 L abord de la probl matique et l exercice de la sp cialit 1 Le fonctionnement du lieu Pas de condition d acc s Ce lieu est ouvert toute personne concern e directement ou indirectement par un probl me de toxicomanie Faciliter les conditions d acc s Ce qui passe par une implantation g ographique Le lieu est situ de fa on interm dialre entre le centre ville et les quartiers difficiles ce qui fait qu il n est pas captif d une logique de site Pour faciliter les conditions d acc s nous avons aussi diversifi les modalit s de contacts avec le public les personnes peuvent venir sur place t l phoner et l on peut aller les rencontrer l o elles vivent Il y a donc une mobilit des intervenants R gularit des permanences et souplesse horaire le fonctionnement veille la r gularit des permanences de sorte que les temps d ouverture soient bien rep rables tout en pr servant une souplesse horaire pour s adapter aux disponibilit s du public ou r aliser une action de pr vention Fondamentalement faciliter les conditions d acc s c est arriver ce que ce soit notre disponibilit institutionnelle qui r ponde aux diverses sollicitations 2 La mixit du public Le deuxi me point qui caract rise la souplesse du dispositif concerne le public Il n y a pas de public cibl ni de cat gorie Jeunes adultes parents professionnels peuvent trouver un lieu et des pers
52. Enfance le D partement vient travailler avec nous Ce n est pas une structure suppl mentaire c est un dispositif qui s ouvre de fait tous les partenaires Les quatre entrent dans tout ce qui existe au titre de l un ou de l autre d s qu il s agit de l Enfance A un moment donn de la charte on a indiqu dans le diagnostic qu il y avait une population g e de 12 16 ans qui r clamait une attention particuli re c est nomm ment inscrit dans la charte Enfance Jeunesse Cet ge o le jeune est d j un peu en recul par rapport aux structures de l enfance par rapport la famille cet ge o l accroche en termes de jeunes adultes n est pas encore totalement r alis e pour fixer cette attention il a t indiqu que nous nous appuierions plus pr cis ment sur un lieu o ils sont tous les coll ges Cette fois on dispose d une intention forte on a des m canismes qui sont int ressants et toute la question tourne autour des outils que l on va mettre en place Depuis un an nous nous attachons la mise en place de ces outils Le premier d s lors que l un des quatre partenaires est ins r dans un dispositif est qu il louvre aux trois autres Le deuxi me n cessite qu il y ait un travail concret qui soit engag dans le cadre de la charte par les quatre partenaires partir d une instance technique et d une instance politique En ce sens et je le reprendrai tout l heure sous une autre forme nous a
53. L accueil l coute et l valuation Actes du s minaire de formation La Rochelle les 25 26 et 27 novembre 1998 Le troisi me s minaire de Points Jeunes Association Recherche Formation le deuxi me La Rochelle a tent de se confronter de face avec le quotidien professionnel L alternance d interventions de personnes ext rieures et de professionnels de Points Accueil Points Ecoute Points Jeunes participe l laboration d un langage du travail social construit sur une mise en perspective des pratiques Pour notre jeune Association c est une tape importante Notre ambition est en effet double tre aussi en phase que possible dans nos r ponses aux probl matiques contemporaines de la jeunesse participer la construction d une praxis qui tenant compte des apports des sciences sociales est capable de s en d gager pour construire son langage propre interrogeant savoir tre et savoir faire professionnels Nous tenons remercier tous ceux qui nous soutiennent dans cette d marche et en particulier la DRASS Poitou Charentes qui a financ ce s minaire et la DDASS 17 qui l a soutenu De m me nous remercions tous les intervenants qui outre l effort de leur intervention ont accept le difficile travail de r criture de leurs propos Nous esp rons que les lecteurs de ces actes y trouveront int r t et surtout n h siteront pas les questionner les critiquer pour avancer avec no
54. LE PEN qui se pr f re toujours sa famille sa famille ses voisins ses voisins ceux de sa ville ceux de sa ville la France la France tout autre pays etc Cet amour du m me et du plus proche n est pas sans faire penser l inseste C est probablement un travail difficile qu on va essayer de faire peut tre a sera facile pour vous mais pour moi a a t difficile de le faire de faire un essai de synth se entre d un c t des r f rences anthropologiques sociologiques politiques et psychanalytique La premi re chose je crois c est qu il faut se mettre au travail et au travail collectif Savoir que les choses et les institutions les lois et les normes sont la fois donn es d avance c est dire d j l avant qu on naisse et regarder comparer relativiser questionner avec l aide de tous et avec l aide des arts des sciences sociales de l histoire de la philosophie de l anthropologie de la psychanalyse qui est un art comme la m decine On ne peut pas et dans le travail que vous faites on peut encore moins se passer de l ensemble de ces clairages Mais Cauguilhem disait des normes qu elles taient aussi inventer et non pas observer Je crois qu on est entre ces deux alternatives les choses qui sont d j l et les choses qui sont cr er Dans un des derniers polars de science fiction que je lisait au beau milieu du texte il y avait une phrase soudain et qui m a fai
55. Point Jeunes La Rochelle une volution de la pr vention sp cialis e Mich le Texier Inspecteur DSD La Rochelle 12 Point Jeunes La Rochelle de l exp rimentation la p rennisation Marie Jo lle Malivert Conseill re Technique en travail social DDASS 17 13 Quelques rep res de l obligation de rendre compte Beno t Heitz Directeur service pr vention ACODEGE Dijon SOMMAIRE 1 La question de l accueil ou le prix payer Approche anthropologique et psychanalytique M Claude Fourcade Chef de Projet D veloppement Social Urbain Je voulais commencer par un texte qui m a paru tr s important parce qu la fois il situe le d bat politique sur l Europe la question de l extr misme et la question de l individu et du collectif C est une citation de MONTESQUIEU dans les pens es la pens e 748 Si je savais quelque chose qui me fut utile et qui fut pr judiciable ma famille je la rejetterais de mon esprit Si je savais quelque chose utile ma famille et qui ne le fut pas pour ma patrie je chercherais l oublier Si je savais quelque chose utile ma Patrie et qui fut pr judiciable l Europe ou bien utile l Europe et pr judiciable au genre humain je la regarderais comme un crime Ce qu nonce Montesquieu est aussi ce qu on appelle aujourd hui le principe de la subsidiarit Si vous avez observ il y a quelques temps le d bat politique c est exactement le contraire de ce qu a dit Jean Marie
56. a m me chose que ce quoi toute une partie de la jeunesse est confront e mais que pour des raisons de fragilit d histoire en fait un certain nombre de jeunes en subissent de fa on plus violente les effets et je crois que a interpelle compl tement nos pratiques Point Jeunes La Rochelle nous avons une vision plus fonctionnelle le jeune errant est celui qui ne sait ni o il va manger ni o il va dormir le soir m me Mais l aussi on est bien dans une question de repr sentation et pas de d finition Une triple condamnation Par ailleurs si l on consid re la situation g n rale des 18 25 ans sortis du syst me scolaire sans qualification ni emploi on ne peut que constater qu ils se trouvent globalement dans un vide institutionnel entre la famille ou ASE et le RMI qu ils ont de moins en moins acc s aux dispositifs substitutifs de formation stages qu ils ont int gr qu ils n acc dent pas l emploi et qu ils doivent rechercher leurs ressources hors du circuit marchand On peut alors parler d une triple condamnation l assistance revenus logement de type familial par la sur cohabitation de r seau avec les copains ou sociale la d brouille par des revenus parall les une sur utilisation des structures d h bergement amenant des exigences nouvelles de type services l o on leur propose de l ducatif et une sur adaptation l utilisation des aides sociales pe
57. agit du r seau que la recherche de conventions inter institutions Il s agit avant tout de construire avec le jeune un v ritable travail de relations l accompagner et non l envoyer Pour cela il nous faut videmment tre connu rep r et reconnu D o l exigence de la transparence dans notre travail Il 10 va falloir convaincre ou tenter que notre choix d tre visible est un bon choix au b n fice de l usager Il nous faut donc prendre notre b ton de p lerin pour expliquer ce qui est fait et vis travers l accompagnement d un jeune En fait nous devons bricoler c est dire utiliser le r seau de fa on adapt e autour d une question Les r sultats en sont davantage visibles et mesurables pour tout un chacun Le jeune qui reste la priorit le partenaire et nous m me Ce travail en transparence ne peut se faire que dans un climat de confiance et de respect r ciproques Cela suppose donc une connaissance du travail de l autre une reconnaissance dans sa capacit professionnelle Le partenaire doit lui aussi tre visible et travailler dans cette volont de transparence Seulement voil ce d sir de transparence a des revers elle bouscule un certain nombre de pratiques des partenaires et nous payons parfois cher ce principe Face notre volont de chercher am liorer l accompagnement la prise en compte de chaque jeune par le biais d une construction constante d un partenariat actif nous nous heurtons une
58. ais justement c est une proc dure qui a t instaur e pour essayer de r introduire de la n gociation l int rieur de ce champ Il faut viter de trop formaliser les choses de trop d finir des passages oblig s de nouvelles proc dures et de s enfermer dans des m diations bureaucratiques Mais Si un extr me on risque la bureaucratie l autre extr me on risque l ind fmition totale le travail social ineffable L encore la m diation se situe entre les deux dans tout ce qu on essayait de d finir comme la construction sociale l auto organisation en travail dans la soci t Pour pouvoir se situer de cette fa on l professionnellement mon sens il faut que le travailleur social d veloppe beaucoup d autonomie L autonomie n est pas l ind pendance Si on est professionnel on a un employeur on a des comptes rendre on n est pas compl tement dans le non contr le et dans l absence de r gle L autonomie c est la capacit se construire pour soi m me professionnellement tout un syst me de r f rences tout 33 un ensemble de points de rep re c est la capacit accepter l ind cidabilit et sortir de la norme de la technique c est tre capable au jour le jour d inventer de reconstruire d tre l coute d tre dans le partage et dans la remise en question Ce qui me para t fondamental c est qu on soit capable d analyser en permanence la position dans laquelle on est la position instituti
59. aissait pas a dit cette chose en grec je suis philox nia ami de l tranger c est tr s troublant d entendre un petit gar on de dix ans dire qu il est ami de l tranger comme si c tait une r gle de biens ance Ce symbole c est ce qui fait lien entre nous c est dire par exemple les coutumes les r gles de l hospitalit qu on partage ou que l on ne partage pas et ce qui fait distance c est dire ce que vous pensez partager avec l autre qui arrive ce que vous pensez que l autre partage ce que vous pensez que l autre pense que vous partagez etc Les relations humaines dans les premiers moments de la rencontre sont des relations imaginaires et en miroir voire en ab me comme quand vous avez deux miroirs l un en face de l autre qui se refl tent l un l autre Avez vous fait l inventaire des pratiques des habits des habitudes des opinions ce que vous avez en commun de la langue et des autres choses dans l quipe et avec les accueillis Ce quoi vous croyez ensemble ce quoi vous aspirez et ce quoi vous esp rez On se pose souvent la question du lien social la d finition est assez simple le lien social est ce auquel les gens croient ensemble et qui les lie dans cette croyance et quand on dit qu on croit c est bien qu il s agit de quelque chose qui n est absolument pas d montrable Les structures imaginaires de la soci t Castoriadis sont des choses auxq
60. ait une conception c est en plus une ambition et c est une pr occupation constante qui consiste soutenir sa position d impartialit dans tous les cas de figure relationnelle Je ne sais pas vraiment si dans les formations des travailleurs sociaux c est quelque chose qui est abord la question du pouvoir de l thique et de l impartialit Distance Cette notion de l impartialit est toujours une notion de distance videmment quelque chose du c t de l quilibre Il s agit de n etre la fois pas trop pr s mais pas trop loin de l autre Evidemment il ne faut pas trop compter sur le jeune pour nous aider dans cette t che l dans cette relation Il me semble que le jeune a plut t tendance etre du c t du trop pr s A propos de cette distance Freud a dit quelque chose qui m a fortement perturb tout individu auquel la r alit n apporte pas la satisfaction enti re de son besoin d amour se tourne in vitablement avec un certain espoir libidinal vers tout nouveau personnage qui entre dans sa vie II ne faut donc pas compter sur le jeune pour garder ses distances Equilibre A la Permanence d Accueil on re oit environ un millier de personnes dans l ann e on peut donc supposer qu il y a de plus en plus de monde qui va vraiment tr s mal et forc ment qui est de plus en plus en recherche de relations et de coller des relations il s agit donc pour nous de chercher un quilibre permanent quilibre qui s articule
61. alement comme un objet en soi un mode de vie souvent connot n gativement un ph nom ne social qu il convient de traiter un sujet d tude ou de recherche Pour ma part j aurais tendance croire qu il s agit aussi d une question de regard port de repr sentation mais aussi de dispositifs sociaux questionn s bouscul s parfois Dans la litt rature d actualit on peut trouver quelques exemples tout fait significatifs Ainsi le CTP 5 dans Les ph nom nes d errance chez les jeunes de 15 25 ans 6 propose deux approches une d Annie Bissaux 7 ne pas trouver son chemin dans l espace terrestre et s garer dans son espace psychique l autre d ducateurs de Pr vention Sp cialis e l errance voque un mode de vie o r gne le vide celui des journ es des relations du corps sourd au plaisir comme la souffrance de projets et m me de r ves On y trouve la version tr s classique presque Ellulienne de la Pr vention Sp cialis e centr e sur le sujet en souffrance agi par son histoire et son environnement Les CEMEA 8 proposent une vision plus dynamique o le sujet est acteur de son errance qui correspond bien aux valeurs de ce mouvement des jeunes qui revendiquent leur rupture sociale en la pr sentant non comme une souffrance subie mais comme un choix de vie et qui se d placent de fa on erratique sur l ensemble du territoire 9 Les CCAS de par
62. appeler celui l ou celle l qu on est son coute qu on sera discret mais qu on ne peut pas tout garder secret La loi pr voit qu on ne doit pas tout garder secret La loi la d ontologie mais aussi le respect de l interlocuteur le respect des autres et de soi m me interdisent de tout garder secret et d tre complice Ce n est pas facile mais je n ai pas dit que c tait facile d tre ducateur Et puis il faut expliquer et les explications d pendent de la question qui est pos e des probl mes qui se posent Mais elles d pendent aussi de l interlocuteur Expliquer une jeune femme jolie comment il faut obtenir une pension alimentaire ce n est pas difficile Mais expliquer un gamin qui arrive d Amsterdam ou de Madrid que le chichon l non Et Si tu continues fumer ou vendre et bien tu iras en prison c est pas facile Surtout quand l int rieur de soi pour des raisons on pense peut tre que la d p nalisation mais l c est chacun de voir Mais le rappel la loi me semble t il est n cessaire Et il y encore plus difficile Dire l adolescent qui vient de tuer sa grand m re qu il vaudrait mieux quand m me qu il aille se constituer prisonnier aupr s de la police c est pas facile mais c est obligatoire M me si l ado que vous connaissez depuis 3 ans vous rappelle qu il vous aime bien qu il vous fait confiance et qu il ne va pas comprendre pourquoi tout coup vous tes contre lui II n
63. approche ou de la m me technique Prenons ces projets les uns apr s les autres pour essayer de voir en quoi ils aident comprendre le m canisme du partenariat lecomprendre dans sa complexit ou dans ses variations Le Contrat de Ville En ce qui concerne le Contrat de Ville c est d une certaine fa on l Etat qui s appuie sur les villes pour assurer au plus pr s a nous renvoie un peu la d centralisation dans l id e ses missions en mati re de d veloppement social urbain D une certaine fa on l Etat allie les comp tences qu il exerce au titre de la loi aux comp tences que la Ville a naturellement en raison de sa proximit de sa connaissance des publics de sa connaissance des associations de sa connaissance des contextes etc Le contrat de Ville dans son principe c est l Etat qui dit la Ville jai des comp tences mais vous connaissez mieux le public les associations les contextes aussi nous allons nous allier ensemble L le partenariat n est pas oblig il est incitatif L Etat dit voil ce que je veux voil ce que je vous propose si vous voulez bien on traite ensemble d ailleurs le terme Politique de la Ville c est une appellation de l Etat pour les gens qui ne sont toujours bien habitu s la Politique de la Ville il vaut mieux dire Contrat de Ville L l outil quel est il il y a un contrat qui est sign et chaque ann e l Etat et la Ville laborent un programme d actions
64. aptation parce qu il est impossible de modifier son environnement personne n a d autorit sur celui ci Jusqu pr sent nous ne pouvons pas cr er la re lance conomique ou le plein emploi m me si le minist re du travail regroupe les affaires sociales En comprenant que leur survie dans le sens d une entreprise rentable c est dire ici atteignant les objectifs ayant n cessit sa cr ation ne d pend pas du produit qu ils fabriquent et proposent mais du march dont ils d pendent Un comportement directement oppos la tr s classique myopie des entrepreneurs ou des institutions l oeil fix sur leurs produits ou leurs dispositifs elles bataillent pour adapter des consommateurs ou des personnes ce qu elles offrent Elles en oublient le march ou leurs publics la finalit m me de leur existence et de leur action Ce que vend un Point Jeunes c est une r ponse besoin n e du terrain des jeunes et de ce qu ils sont en mouvement perp tuel URGENCE VITESSE ET COMPLEXITE On se plaint de l urgence dans laquelle les probl mes sont trait s Il faudra s y habituer Il n y a pas de sortie du tunnel comme nous en avons d ja d battu ensemble la r alit est le tunnel o rien n est acquis rien n est fixe de l h ro ne l ecstasy du routard l errance etc 58 On pourrait aussi voquer le fait qu au r sultat cause ou cons quence on constate que les institutions et les Points Jeunes vivent deu
65. arge que je connais un peu trouvent toujours aupr s de l ducateur de la chaleur humaine Et c est l essentiel qui manque la soci t Et puis parce que je sais et que je r p te partout et notamment aux hommes publics aux politiques qui me font le plaisir de m couter d une oreille discr te que dans certains quartiers on ne pourrait plus vivre s il n y avait pas d ducateurs 57 Et puis parce que je sais en d finitive que votre m tier n a qu une seule fonction c est de permettre au plus petit d entre nous de retrouver la dignit humaine laquelle il a droit et pourquoi je suis heureux d tre pr sident de l APAPAR depuis plus de 10 ans Parce qu en d finitive je crois qu on ne r ussit v ritablement pleinement son existence que si l on permet tous les autres mais tous les autres de r ussir la leur 10 La communication outil d valuation Jean Dominique Riondet Ma tre de conf rence associ l universit de La Rochelle Observer valuer exp rimenter mettre en oeuvre une m thode exp rimentale Chaque intitul de ce type provoque un peu le malaise du flou D un autre c t il voque un aspect de terrain vague o tout para t possible Le malaise ne dispara t pas mais cela montre qu il y a quand m me un avenir le pire comme le meilleur vraisemblablement Avec pire et meilleur nous sommes d j dans l valuation et le constat banal qu une valuation est d abord un poi
66. cadre d un malaise dans la communication de la tautotogie d une soci t se d finissant comme de communication Cela rapellons le entra ne trois effets principaux Ce qui n est pas communiqu n existe pas A l inverse ce qui est communiqu peut se mettre exister La priorit du commentaire sur les objets Du discours ou des faits quel est le plus r el La confusion de l outil de communication avec la finalit de celle ci Pour finir on communique la communication circularit un peu folle de l outil plac avant l objectif ou la raison de communiquer on communiquera seul ce que l outil peut communiquer Au centre de ces effets les enjeux de leur ma trise sont cependant d cisifs se faire comprendre tre identifi clairement lever freins et m fiances bref tre en situation d appuyer efficacement le terrain Mais aussi valoriser et valuer les actions devant les financeurs faire appr hender la qualit et la justesse du travail ne pas travestir faire partager 59 Ces premiers effets nous conduisaient effectuer le transfert de techniques n es ailleurs notamment dans la communication des entreprises au domaine du social Pour op rer un d calage en changeant de culture Pour exp rimenter des techniques des m thodes dont l valuation est partie int grante Notamment la s quence allant du marketing la communication qui est syst me de guidage mais aussi syst me de contr le et d
67. cat et je vous ai dit que je n tais pas un avocat d affaires Et cette id e c est mon id e elle n est peut tre pas la bonne elle est peut tre tout fait imparfaite mais c est la mienne Je vous ai dit que j tais s r de ne pas poss der la v rit mais quand m me je suis un peu Voltairien Et comme je suis avocat les id es des autres m int ressent toujours m me si elles sont contraires mes propres id es Je suis pr t d fendre les id es des autres mais de gr ce il faut couter les miennes m me si je suis pr t au bout d un moment partager des opinions qui n taient pas les miennes Mon sentiment est que notre usager votre usager l usager il faut l accueillir Et on vous l a dit peut tre mieux que cela il faut l couter Et puis il faut lui expliquer les choses de la vie s il ne les a pas comprises Et puis il faut l aider Et puis parfois il faut l assister Et l dessus moi je crois qu il faut l aider le plus loin possible Il faut l aider le plus loin possible jusqu la compromission mais sans la compromission Car la compromission n est pas possible L usager est en d route il faut tre son aide Et s il est en d route extr me il faut tre son aide extr me Mais comme l avocat un moment donn on ne peut pas tre son complice Pour l accueil il faut tre disponible Et pas disponible avec des horaires de s curit sociale Il faut tre disponible et c est aussi la grandeur de c
68. ces de l Etat afin de faire reconna tre leur objet comme relevant de l int r t g n ral Reconnaissance dont elles attendent une traduction notamment par l apport de financements publics Pour autant cette relation comporte pour elles le risque de l instrumentalisation r duisant d s lors leurs marges d autonomie voire d initiative et donc de libert Paradoxalement ce risque est d autant plus important que les objectifs et les actions d ploy s auront rencontr un certain succ s aupr s du public ou que la reconnaissance de leur objet au nom de l int r t g n ral se sera traduite par une absorption par l appareil d Etat de l innovation sociale dont elles sont porteuses 66 2 Le discours gouvernemental de ces dix derni res ann es circulaires de la D I V par ex ou encore celle plus r cente 14 09 98 du 1er ministre attri bue aux associations la fonction de terrain d exp rimentation de la vie d mocratique pr parant le citoyen prendre ses responsabilit dans la vie de la cit Parall lement ce discours qui reconna t l troite parent de structuration qui existe entre l Etat et l association fonctionnant comme un petit Etat Cf sch ma structuration juridique ETAT associations l attention des fonctionnaires est appel e sur les risques de d viance inh rents cette structuration professionnalisation du b n volat confiscation du pouvoir par quelques uns C A ou bureau voire par un seul pr side
69. cette d marche ou il l a d couverte mais dans tou les cas il lui fallait bien comprendre quels taient les ressorts essentiels en mati re d enfance sur la protection et l autorit parentale comment elle se d clinait entre protection judiciaire et protection administrative sachant que c tait strictement le m me public sur un territoire donn qu un moment d ailleurs selon qu on avait l accord ou le d saccord et r ciproquement un jeune pouvait passer d une protection l autre que cette protection s appuyait g n ralement sur les m mes structures et qu en ce sens c tait clarificateur sur le plan de l attitude ducative sur la fa on de travailler avec les familles il y a donc bien un fond qu il faut poss der totalement alors que beaucoup de gens soit du c t d ASE soit du c t de la Justice s int ressaient leur petit fond eux mais jamais l ensemble de la d marche Il faut aussi tre tr s impr gn de la forme administrative des m canismes administratifs et moment donn se doter d outils Ce que je retiens titre personnel de cette p riode qui a t tr s importante sur le plan de la mise en oeuvre de la d centralisation et d une comp tence qui est certainement l une des plus compliqu es c est toujours de 1 comprendre le fond l gislatif 2 bien rep rer les m canismes de forme 42 3 et se doter d outils Si nous n avons pas ces trois l ments en
70. ciaux les Centres sociaux la DDASS la DSD cela pour aboutir une appr ciation partag e des besoins existants et la validation du projet cela me para t tre un l ment essentiel Ensuite effectivement tout cela a provoqu la mobilisation de ce financement diversifi et l engagement de chacun des partenaires financiers pour remplir la condition pos e par le Conseil G n ral savoir que la participation de deux financeurs en a entra n un troisi me Cela a cr e un ph nom ne de synergie sur le plan du terrain sur le plan g ographique et sur celui de ce qui pourrait tre une r ponse des besoins identifi s Les l ments freins que l on peut noter sont effectivement le co t pr visible terme mais aussi l image qui pouvait tre renvoy e au premier degr par la cr ation d un lieu o pouvait tre accueilli un ensemble de jeunes en grande difficult L association a d g rer cette image avec la Municipalit avec le Conseil G n ral et a d prouver que cela ne cr ait pas de difficult dans l image m me de la Ville Voil les quelques l ments que j ai pu retracer il est vident que ces propos repr sentent mon point de vue au travers de la relecture des documents que j ai pu pratiquer et puis aussi selon des souvenirs personnels et subjectifs que j ai de ce montage technique Il est vident que si je vous retrace l un montage financier tout fait technique je ne veux pas non
71. dans cette perspective signalera la qualit de ce qui se cr se d ploie et interagit au coeur de cet espace tiers de cet entre deux tres Et lorsque l Etre est engag on atteint l universel c est luniversalit des tres qui s engage Seul un despote de surcro t bien malade peut imaginer n tre comptable personne d un tel engagement QUATRIEME REPERE L Obligation de rendre compte Ecoutons la philosophe Simone Weil propos de l obligation L obligation ne lie que les tres humains Des obligations identiques lient tous les tres humains Aucun tre humain quel qu il soit en aucune circonstance ne peut s y soustraire sans crime Il y a obligation envers tout tre humain du seul fait qu il est un tre humain sans qu aucune autre condition ait intervenir et quand m me lui n en reconna trait aucune Cette obligation a non pas un fondement mais une v rification dans l accord de la cons cience universelle Nul homme n est si grossier qu il ne poss de au fond des yeux l tincelle de la noblesse nous dit Shakespeare Et pour donner corps ce que l on pourrait nommer sa profession de foi Simone Weil ne voit qu une seule obligation le respect L obligation n est accomplie que si le respect est effectivement exprim d une mani re r elle et non fictive il ne peut l tre que par l interm diaire des besoins terrestres de l homme besoins qu elle d cline ensuite en
72. de la comp tence du D partement 40 mais comme il s agit aussi de placements r alis s par l autorit judiciaire il y a un ma tre mot l Etat intervient pour garantir que l autorit judiciaire dispose des moyens assurant l application de ses d cisions Le D partement est comp tent parce qu il paye pour les siens et pour ceux du Juge vu qu il n y a pas de diff rence de nature au regard des jeunes entre protection administrative et protection judiciaire Mais comme il s agit de garantir l ind pendance du Juge l Etat intervient au c t du Pr sident du Conseil G n ral Voil une comp tence o nous avons un l ment de partenariat oblig a veut dire quoi cf sch ma A C est le D partement qui paye qui est comp tent le Pr sident du Conseil G n ral mais d s lors que l tablissement habilit justice accueille galement des jeunes confi s par le Juge le Pr fet doit garantir que l autorit judiciaire dispose bien des moyens n cessaires l application de ses d cisions donc il y a le repr sentant de l Etat dans le D partement qui est comp tent en mati re de tarification Quand on dit conjoint a veut dire que la d cision c est l un plus l autre Par ex un arr t de tarification c est l un et l autre c est la signature des deux au bas de la page alors que nous tions dans qui paye d cide Le Pr fet agit au nom de l Etat mais le Pr fet tout seul c est simpl
73. de la transparence Travailler sous le regard de l autre pourrait signifier que nous n avons rien cacher ce lui qui est accueilli que chacun pourra y trouver la fois les m mes droits les m mes obligations et que nos r ponses m me si elles sont diff rentes en fonction de chaque individu peuvent tre expliqu es chacun Preuve en est que dans la relation tablie avec les personnes ne pas acc der une demande devant les autres remet chacun en question Pourquoi la personne n a pas obtenu ce qu elle demandait O en est elle Je pense un jeune homme qui nous a pos norm ment de probl mes car toujours dans la demande imm diate de services Nous lui avons parfois refus des prises en charge de repas Le fait de lui dire non alors que nous l acceptions pour certains nous oblige lui expliquer notre position ducative mais aussi le renvoie l o il en tait On aurait pu lui refuser dans un bureau ou acc der la demande des autres de fa on plus discr te Cela aurait t plus confortable Nous avons pr f r une position qui permette un travail en interaction avec les autres jeunes pr sents Je crois qu un travail dans cet esprit de transparence c est pouvoir dire oui ou non la personne devant des pairs La volont de Point Jeunes est de r introduire du collectif dans des domaines qui sont pourtant individuels Dans Point Jeunes se pose le principe du collectif m me si nous rencontrons essentiel
74. de m me structure il demande ou exige dans des situations exceptionnelles de donner ou d changer de faire circuler hors du cercle restreint de la famille du clan les biens et les personnes Il faut aller trouver ailleurs la nourriture et le partenaire C est l interdit du m me et l obligation de l autre hors de l imm diate proximit Il a aussi d autres interdits fondateurs plus originaux par exemple chez les indiens Guayakis o il est dit lors d une c r monie d initiation qui transforme un jeune homme en adulte tu ne vaux ni plus ni moins que n importe lequel d entre nous tu n as le droit ni d ob ir ni de commander et tu ne l oublieras pas parce que je le marquerai dans ta chair Ce sont ces soci t s dont le J suite Jean de Levy disait en 1555 voyage en la terre de Br sil qu elles taient sans foi sans loi et sans Roi parce qu elles interdisent l Etat ou toute forme d appropriation politique de pouvoir discr tionnaire ainsi que le montre P Clastre dans La soci t contre l Etat Minuit et Chronique des indiens Guyakis Plon Vous pourrez y trouver une extraordinaire illustration de ce que peut inventer une soci t dite sauvage dans le registre de l intelligence symbolique La diff rence entre nos soci t s et ces soci t s et c est ce qui fait notre difficult et l int r t de la chose c est que chez les aborig nes les cannaques par exemple tout est sacr Ces soci t
75. du m pris pour les accueillis les r gles horaires sont trop rigides et r duisent la libert de mouvement il y a trop de promiscuit les r gles de fonctionnement sont trop rigides ou moralisatrices Mais aussi quand ces dispositifs cherchent orienter dans des parcours d insertion et sont amen s classer cataloguer demander l usager de raconter sa vie de d crire son itin raire de construire un projet IIs pi gent alors la personne vis vis d elle m me et des autres en lui assignant une identit de personne ins rer v cue comme d valorisante puisque sans rapport avec le v cu de l errance C est d ailleurs sans doute l qu il faut rechercher le rejet de nombre de travailleurs sociaux Les structures ouvertes Dans l errance les structures les plus appr ci es sont celles o on n a pas raconter sa vie o on ne demande rien o on n est pas jug Ce sont les dispositifs ouverts bas s sur le libre acc s souvent d crits comme tr s bas seuil d exigence respect d un r glement int rieur simple Ces structures ne sont pas uniquement finalis es sur la mise disposition d un service ou d une orientation visant la r insertion on y trouve aussi la possibilit d une restauration de soi et ce notamment travers le r tablissement de liens sociaux Il s agit d abord d endroits o l on peut se poser physiquement
76. e L coute est un outil au service du travail sanitaire et social l coute inconditionnelle au sens ou elle n ouvre pas sur des rapports de type contractuel et n a d autre projet que la r duction de la souffrance de l usager et se poursuit m me en l absence d issue La premi re vise plut t au traitement social la r duction des risques voire la r gulation sociale La seconde vise avant tout reconstituer le lien social Du cot de l errance la notion d coute d passe tr s largement les dispositifs est beaucoup plus diffuse et multiforme Les attentes sont du c t de l change de la discussion de la communication rarement du c t de l entretien mettant en face face un coutant et un cout ce qui renvoie une image trop d valorisante lls parlent de lieux ou de personnes qui l on peut parler 24 Parall lement les personnes en errance ont beaucoup de r ticence parler de leurs difficult s de vie ou de leur souffrance Cela les renvoie des discours et des situations convenues v cues comme stigmatisantes et donc qu elles cherchent viter pour pr server leur dignit voire leur int grit Pour qu elles puissent le faire deux conditions minimums sont indispensables l existence d une relation de proximit de confiance avec un interlocuteur reconnu dans un cadre et un environnement acceptable le pr texte l alibi qui permet l expression des
77. e doter des outils d une politique et qui s appuie massivement sur les associations Nous ne sommes pas acteurs directs contrairement au CCAS LE PARTENARIAT UN TERME A EXPLORER Lorsque l on m interroge sur ce qu est le partenariat j ai plut t indiqu qu mon niveau la fois cela me parait tre un terme tr s fort mais un terme qui tr s souvent est un terme vide voire un terme creux Je n h site pas en parler avec des mots assez triviaux En fait partenariat cela veut dire travailler ensemble a me para t tre une fa on de nommer les choses plus valable mais je dirais que c est souvent dans les pratiques actuelles un terme alibi voire un terme passe partout Je crois qu il faut aller regarder de mani re un peu plus pr cise ce que a veut dire le partenariat et quels sont les m canismes qui sont en jeu Depuis quand finalement ce mot existe il Je dirai que c est depuis les ann es 1980 et je situe depuis cette date trois personnages importants m me si a commence faire un peu ancien il y a manifestement toute la d marche de Dubetout qui a trait la politique de la Ville il y celle qui s appuie sur Bonnemaison avec la pr vention de la d linquance et enfin tout ce qui est de l ordre de B Schwartz et des missions locales Dans les ann es 80 la faveur de ces trois initiateurs et tout de suite apr s avec la d centralisation nous avons le cadre de ce qui a amen les uns et
78. e le prix payer s il existe c est qu il existe au dessus de chacun de nous au dessus de l int r t individuel au dessus de l int r t familial du groupe d appartenance ou de pression un int r t sup rieur collectif qui nous d passe et qui fait ordre Et a renvoie ce que disait MONTESQUIEU au d part Ce n est pas pour dire du mal du d sordre le d sordre aussi est n cessaire mais m me si le d sordre est le seul qui soit producteur de questions et d innovation la premi re question qui se pose est bien la question de cet int r t sup rieur et collectif de cet ordre reconnu ensemble et auquel on croit De quelle nature il est on a essay un peu de le voir cet ordre est fois symbolique et imaginaire Il est structurant Il est probablement la cr ation collective des soci t s c est celui qui tait avant nous et qui sera apr s nous m me s il ne sera jamais immuable Il est un socle mais qu on va soit enterrer entraver ignorer au nom de la libert soit ossifier au nom du conformisme et de l institu On voit bien que ce probl me de l accueil n est pas un probl me de communication c est celui plus difficile de la place de l motion de l affect qui submerge ou envahit la conscience individuellement et collectivement et vis vis duquel l intelligence la musique comme disait Steiner ne sont d aucun secours Il faudrait trouver quelque chose qui soit une m thode pour travailler la que
79. e qu elles sont Elles s laborent au quotidien par la soci t Chacun de nous la fois les re oit travers les syst mes de communication dans lesquels il est et contribue les produire Donc c est aussi dans un rapport d auto r f rence et c est en volution permanente Actuellement il est tr s difficile de les percevoir Comment eAtre m diateur dans une situation aussi conflise Je vais commencer par vous dire ce que l on a travaill autour de la notion de transaction sociale si je reprends l tymologie de transaction il y a le pr fixe trans qui veut dire la fois travers et au del c est ce qui se passe l int rieur mais en m me temps ce qui permet de d passer d introduire vers de in dit La transaction dans le champ des relations humaines c est ce qui va permettre de rompre la s paration de sortir de la dichotomie et de la d passer Si on entre dans des transactions avec l autre on sort de l enfermement sur soi Rappe lons l histoire d Oblomoff on peut faire la gr ve de tout sauf d tre Pour sortir de l enfer mement sur soi on n a pas le choix il faut n cessairement entrer en relation avec l autre Mais entrer en relation avec l autre c est osciller tout le temps entre les deux p les de la fusion et de la guerre toutes les relations humaines se situent dans cet interface pour sortir de la fusion donc de la dyade il faut qu il y ait transaction par l intervention d un tiers dans le n
80. e question pr alable ou en forme de v rification Contre une m connaissance plus que pour une information contre une attitude n gative des cibles mon gard plus que pour me faire aimer Ainsi pos le probl me nous place syst matiquement du c t de l essentiel c est dire du c t des cibles Un objectif n est pas une formule g n rale Tout le monde s accorde du fait qu il doit avoir trois l ments Constat classique issu de la gestion des entreprises le d coupage cerne les points d valuation En premier lieu il doit avoir une intention Inspirer la confiance accro tre les occasions de se rencontrer attirer une nouvelle g n ration de public etc En second lieu il doit avoir une proportion Il doit pouvoir s exprimer en termes mesurables Point Jeunes doit tre connu par X des publics cibles sur tel territoire ou tel segment coll ges ou lyc es etc Enfin il doit avoir un d lai Cela borne le travail et l valuation dans le temps Cela permet de correspondre aux exercices budj taires tout comme cela peut nous guider vis vis de la conception des id es et ou des techniques employer Pour tre simple il existe trois cat gories d objectifs Faire conna tre l existence de quelque chose son mode d emploi etc et donc capter l attention d abord Faire aimer instituer une pr f rence une image positive se d veloppant dans le registre de l affectif Ici il s agit de modifi
81. e situation Les institutions qui doivent concourir la coh sion sociale se trouvent du coup mises en discontinuit les unes par rapport aux autres N ayant plus de rapport entre elles elles ne peuvent ni concourir encore moins garantir les processus de coh sion sociale COMMENT LE POINT ECOUTE OPERE T IL SUR LES DISCONTINUITES DU LIEN SOCIAL A partir de l abord des situations telles qu elles viennent d tre d crites je reviens au titre de mon intervention pour situer le Point Ecoute Pr vention et l enjeu de sa pratique Le travail social L interstice institutionnel Le Point coute Pr vention est un dispositif de travail social situ dans l interstice institutionnel c est dire qu il se situe entre qu il occupe un espace interm diaire entre les institutions du social C est un lieu de passage entre un espace social et un autre entre une institution et une autre Ce lieu de passage se caract rise de n tre ni le lieu d o l on vient ni le lieu o l on va Ce lieu fait seulement le lien entre les deux Ce lieu mat rialise un passage qui fait le lien entre deux situations deux tats de la personne Cela suppose une souplesse du dispositif mais la souplesse ce n est pas le flou Si les personnes que nous recevons peuvent tre dans un certain flou nous en tant que professionnels qui les recevons nous nous devons d tre rep rants C est quoi tre rep rant C est qu on ne fera pas la place de la personne et
82. e une question pourquoi est ce que je crois ces dieux Ces grecs quelques temps plus tard ont invent collectivement quelque chose qui n existait pas avant et qui s appelle la d mocratie Il y a eu aussi le si cle des lumi res et les Droits de l Homme a aussi c est une invention c est une cr ation humaine collective imaginaire Au moment de la Renaissance la cr ation du sentiment de l enfance qui n existait pas ou la cr ation de l intimie qui n avait gu re de sens auparavant 1 Donc a interroge et a relativise Ne pas se poser la Question du Pourquoi on croit ne pas douter de ses croyances est ce qui distingue les soci t s dites de participation les soci t s closes des soci t s ouvertes inaugur es par la philosophie grecque Si vous demandez une femme Guayaki pourquoi elle fait comme a avec son enfant elle dira parce que ma m re l a fait et que ma grand m re avant le faisait et il y a toujours un mythe pour expliquer a Ca ne peut pas tre une explication rationnelle d abord il ny a pas d explication rationnelle des soci t s Pourtant aucune soci t n exite sans loi ni interdit fondateur partag s en commun et qui font obligation sous peine d inhumanit 2 Il n y a pas de soci t sans interdit fondateur ces interdits fondateurs soient ils les plus monstrueux du monde et Dieu sait si les hommes ont invent des soci t s monstrueuses de l antiquit nos jours C est pourtant ce qui
83. ectuant une sorte de transfert vers ceux qui coutent de partage d une situation douloureuse o il y a un fort d sir de se faire comprendre par l autre Cela n cessite d expliciter d ordonner de construire une logique autour de laquelle se structurent des l ments de vie C est l occasion de prendre de la distance de faire le point de tenter de se projeter dans l avenir de provoquer de fa on consciente ou implicite des r actions de sympathie chez l autre en entrant en communication r ciproque Il ne s agit plus l seulement d coute mais de relation r ciproque d change de dialogue qui va contribuer a restaurer le sentiment d exister en tant que personne l identit Dans tous les cas il s agit pour l usager d occasions de rentrer en relation avec un autre Ce que nous appelons lieu d coute est pour lui un lieu de parole Ce renversement permet de mieux comprendre comment les personnes de l errance sont souvent amen es dans ce type de structure participer activement la vie collective aux services aux d bats I y a de leur part une volont vidente de donner d aider On assiste alors une sorte de renversement de r le les personnes passant d une position de b n ficiaire de consommateur une position de producteur Pierre Vidal Naquet parle alors de don et de contre don Ces pratiques de don se font toujours par d finition sous le regard de
84. ement une autorit locale II s appuie sur une administration qui est toute neuve au moins sur ce secteur de comp tences qui s appelle la Protection Judiciaire de la Jeunesse je suis en 83 84 B Le Pr sident du Conseil G n ral lui s appuie sur ses propres services soit un service particulier qui s occupe de tarification soit il s appuie sur l Aide Sociale l Enfance tout simplement par ce qu elle utilise galement ce type d tablissement Et quelle est la l gitimit de la Protection Judiciaire de la Jeunesse En l occurrence elle est administration de la Justice service instructeur du Pr fet mais au nom de l autorit judiciaire c est dire du Juge pour Enfants C est bien parce qu elle rep re un moment donn un besoin en mati re de protection judiciaire qu elle est fond e instruire pour le Pr fet et d tre conjointement associ e au Pr sident du Conseil G n ral a ce complique L nous sommes dans un lien oblig rien ne peut se d cider qui n ait fait l objet de la double signature Nous sommes en 83 84 Ce qui est int ressant quand on poursuit sur le fond c est que l on retrouve l intention de l gislateur Le l gislateur a estim que les jeunes qui relevaient de la PJJ en assistance ducativeconstituaient le m me public que les jeunes qui relevaient de ASE en protection administrative C est bien sur le fond de la l gislation en A nous sommes dans le champ du Code Civ
85. emontant les comptes rendus sont compl t s chaque chelon de la hi rarchie donnant finalement au pr sident une information compl te de l tendue de sa responsabilit et de ses obligations Il pourra ainsi avec le Conseil d Administration et en toute connaissance v rifier les carts entre les finalit s du projet associatif l esprit les valeurs qui caract risent l action et ce qu il en advient dans la mise en oeuvre entre les objectifs de la commande associative son ou ses salari s son ou ses tablissement s et leur degr de r alisation Cette valuation permettra le cas ch ant de r ajuster la commande associative vis vis de l chelon de direction et en descendant chaque niveau de la hi rarchie Plus rarement car on ne change pas de m tier tous les jours cette valuation interrogera la pertinence des finalit s de l association Rendre compte dans cette perspective c est aussi poser la question du lien entre la l gitimit de l action et la comp tence de ceux qui la mettent en oeuvre Autrement dit l informul de la commande peut renvoyer l informul de la comp tence R Hellbrunn En effet si l lu politique qu il soit associatif ou d une collectivit territoriale ou de la nation n exprime pas clairement d lib r ment ou non sa commande et donc les crit res pour valuer son degr de r alisation l acteur de terrain ne sera pas m
86. er des attitudes Faire agir essayer ou pratiquer quelque chose se rendre tel endroit fid liser des fr quentations La question est alors d induire ou de modifier un comportement Il nous faut tre nets sur ce point des cat gories Centres d valuations pr cises c est aussi leur confusion qui fausse la plupart des valuations on ne peut juger de la pertinence d une communication visant faire aimer via le nombre de personnes se rendant tel endroit identiquement le faire conna tre ne s value pas par le faire agir 61 Nous avons tous en m moire des valuations demand es comportant ces m langes impr cis Nous savons que bien souvent les valuations quotidiennes des institutions du social ont un profil g n ral consistant en une sorte de compte rendu bilan o acteurs et partenaires jugent sur des crit res internes l x cution d une sous traitance de mission En r alit ces trois objectifs recoupent trois types de mesures l impact l image et le rendement correspondant aux trois stades du cognitif de l affectif et du conatif Si le faire agir poss de une dimension court terme plus publicitaire avec un effet de mesure direct par exemple lesjeunes sont venus ou pas le faire conna tre et le faire aimer diff rent Ici les temps de retour de la communication nous sommes dans un syst me plus large que la publicit stricto sensu sont plus longs L objectif n est pas d agir rapidement sur le
87. ercevons nous les gens venus d ailleurs vaste programme comme disait l autre Et c est aussi la libert de lire la libert d crire la libert de parler la libert de s exprimer la libert d avoir une opinion C est aussi la libert d aller la messe ou de ne pas y aller C est aussi la libert de faire de son corps l usage que l on veut et je ne sais pas moi s il y a une limite raisonnable dans l usage que l on peut faire de son propre corps Je sais bien qu en 1970 au moment o une loi difficile tait abord e au Parlement la loi sur les usages et la consommation de stup fiants un parlementaire qui n ob issait pas exactement au m me courant de pens e que le mien qui n est peut tre pas le meilleur mais qui est le mien avait dit en faisant voter cette loi il s agit de faire prendre conscience aux gens qu il y a une limite dans l usage de leur propre corps Doit on ou ne doit on pas prot ger l individu contre l usage de son propre corps C est une question Mon sentiment est qu on peut user de son corps seul ou avec les autres comme on veut la condition videmment que l autre ou les autres aient la libert de choisir c est dire qu ils soient adultes qu ils soient des majeurs libres Il y a donc lalibert ll y a la libert et puis il y a la loi La loi mon sentiment est qu elle est l pour prot ger la libert avant tout la libert la sienne et celle des autres La loi doit me semble t il prot
88. errance L errance impose une r elle organisation de vie pour tirer profit des offres existantes Elle n cessite de v ritables comp tences et une organisation qui passe par du temps de la r flexion des capacit s d acc s l information et d valuation On observe les m mes processus l oeuvre que chez tout un chacun optimiser le temps d penser le moins d nergie possible pour un profit maximum obtenir le meilleur service tre dans des lieux o l ambiance est bonne L installation dans l errance am ne donc une organisation structur e qui am ne une certaine stabilit de vie faite d habitudes de contacts familiers d usages certains iraient m me jusqu parler de travail Un autre aspect de cette organisation vise tirer le meilleur parti des offres que ce soit en mati re conomique ou en capacit organiser ses propres ressources conomie de temps en organisant ses circuits de recherche de secours conomie de p nibilit en choisissant les moments les plus opportuns voire m me conomie de stigmatisation en choisissant les interlocuteurs les plus accessibles ou les moins questionnants On voit parfois en mati re de recherche de subsides financiers en particulier chez les moins de 25 ans de v ritables strat gies se mettre en place pour obtenir au moindre co t le maximum d aides Ainsi l organisation de la vie dans l errance est construite sur une certaine rationalit Les condu
89. esure de l action Pour tre utile l exp rimentation doit pouvoir tre capitalis e pour en faire une m thode dont la pertinence doit s valuer Mais si nous en faisons une m thode nous figeons un syst me dont tout l int r t r side dans la souplesse et dans l adaptation un environnement de rupture En d autres termes nous entrons dans un cycle o l on met de l ordre tout en pensant qu il faudra rompre cet ordre pour accompagner un changement Le changement tant la rupture avec l ordre tabli Ordre d sordre ordre r ussir piloter ce mouvement serait peut tre valuer notre action Face au pari d un pilotage de ce type on mesure ici l cart existant avec le fonctionnement des institutions avec lesquelles nous travaillons Ordre provisoire n cessaire pour capitaliser nos exp riences mais aussi pour donner de la lisibilit notre action vis vis de ceux qui la paient D sordre provisoire n cessaire pour tre toujours en situation de vendre une r ponse et non un produit pr fabriqu un dispositif dans lequel les publics n entrent pas Proposer la mise en oeuvre de m thodes suppose d int grer toutes ces questions RAPPELS Dans ce contexte nous allons parler de communication en montrant comment celle ci peut sa place contribuer valuer l action Si nous reprenons les choses au point o nous les avions laiss es il y a quelques mois il nous faut rappeler que nous nous situons dans le
90. etite diff rence est ce qui fait le plus probl me L autre mais aussi le m me le semblable celui du m me groupe celui du m me parti celui de la m me ethnie celui de la m me religion et bien entendu la question de l autre et du m me renvoie chacun celui qui accueille et celui qui est accueilli l autre et au m me de soi parce que bien entendu l autre est autant en soi m me que dans l autre et le m me est autant dans l autre que soi et c est ce qui fait la complexit mais c est aussi ce qui fait les situations explosives parfois Sabine Prokhoris dit aussi c est ce petit boitement qui fait les grandes histoires amoureuses ce qui de l autre me fait ou peut me faire tressaillir vaciller fendre ou exploser parce qu il implique de l autre de moi que j aime ou que je reconnais ou que je ne peux supporter ou que j ignore qui est cach et refoul voir forclos C est notamment sans entrer dans le d tail la forclusion c est dire la coupure radicale le non contact absolu avec un v nement de l autre de moi qui rencontr dans le moi de l autre fait exploser quelque chose qu on appelle le retour du refoul Parfois on est tr s surpris on se dit pourquoi et comment ai je pu r agir aussi brutalement aussi violemment quelque chose d aussi petit quelque chose d aussi superficiel La question professionnelle elle se pose la fois semblablement et diff remment pour des b n voles
91. ette profession de votre profession il faut un lieu de rencontre parfois discret souvent discret Et parfois il faut aller au devant de celui ou de celle qui cherche En tous les cas il faut proposer la s curit Il faut tre s curisant me semble t il vis vis du public qui souftre qui a mal Et puis il faut savoir couter Comme moi je pense vous coutez tout vous entendez tout tout et n importe quoi Alors quand on vieillit on est moins tonn par ce 56 qu on entend fut une poque o quand j avais des nouveaux clients dans ma salle d attente je me disais mais qu est ce qu ils vont me raconter Maintenant je suis rarement surpris en 30 ans j en ai vu de toutes les couleurs On est moins tonn mais ce qui est ennuyeux c est qu on est moins patient Vous verrez on est l coute il faut tre l coute Mais on est moins patient et puis vous verrez aussi que plus on coute et plus on entend plus on banalise C est pas si grave de voler une mobylette c est pas si grave de faire des choses avec une fille alors que la fille n tait pas d accord Et puis vous vous dites quand vous rentrez chez vous dans la voiture entre le cabinet et le domicile entre le bureau et le domicile et bien si c est grave de se faire voler sa mobylette ou que votre copine ou votre copain votre m re ou votre soeur se fassent faire des propositions Alors il faut tre l coute avec prudence Mais il faut aussi savoir r
92. eur ne serait ce qu une photo qui donnerait un moment donn un rep re sur ce qui a pu se passer J ai eu l occasion d changer avec un jeune qui apr s le divorce de ses parents a entre l ge de dix et vingt ans d m nag peu pr s tous les ans quand ce n tait pas deux fois par an et qui a eu conna tre des institutions ducatives Bien qu il y ait un ancrage familial il n avait plus de photo de son enfance Il avait perdu toutes ses affaires syst matiquement et il tait incapable de rien conserver Aussi il posait des questions il cherchait prendre des points de rep re Un jour il m a montr la lettre d un ducateur qui avait t un r f rent pour lui pendant plusieurs ann es de suite Dans cette lettre cet ducateur qui avait repris des tudes et pr parait un dipl me lui demandait pour ses propres recherches l autorisation d utiliser des documents professionnels des comptes rendus d entretien qu ils avaient eus et il lui ren voyait une analyse du travail ducatif qu il avait essay de faire avec lui 29 J ai trouv que c tait une lettre extr mement forte parce qu elle lui donnait des points de rep re sur ce qu ils avaient essay de construire sur ce que l ducateur avait essay de conscientiser chez ce jeune Il lui disait tel moment tu tais pr t arriver au bout tel autre on pensait que tu allais passer ton CAP puis huit jours avant tu t es d brouill pour ne pas le passe
93. eurs parlent d une machine d une m canique a permet de montrer en quoi tout a est fonctionnel comment il y a des interd pendances comment c est auto r gul comment il y a des syst me de r tro action Dans ce cas la soci t est une sorte de syst me hom ostatique en quilibre il faut bien qu il y ait des pauvres pour qu il y ait des riches et r ciproquement il faut bien qu il y ait des ch meurs a permet de maintenir la comp titivit des entreprises le syst me de protection sociale a maintient un niveau minimum de consommation dans la soci t permet d entretenir la force de travail des gens qui doivent produire Au bout du compte la soci t n est pas vraiment en p ril on se rend compte sur d assez longues p riodes que au fur et mesure des crises des r ajustements s op rent et puis nous sommes quand m me la quatri me puissance conomique mondiale et les choses ne vont pas si mal le syst me est en quilibre Une deuxi me m taphore est celle du corps social Elle permet de mettre l accent sur les parties solidaires dans la soci t chacune tant n cessaire la survie des autres On insiste sur l aspect organique n cessaire vital du lien social c est un change une circulation continue Le groupe est dans l individu et l individu dans le groupe l aussi il y a des r tro actions tr s fortes Une autre m taphore tr s couramment utilis e est celle du tissu s
94. git de fait d une fragilit existentielle caract ris e par une identit en miettes une vie en morceaux une inscription dans l instant On parlera alors d errance existentielle Dans une soci t o le lien social n est plus donn par la naissance le dipl me la famille la religion mais construire les personnes en errance sont donc bien confront es aux m mes difficult s que celles qui concernent tout le corps social 18 Elles sont en marge mais non hors page et partagent la fragilit l incertitude existentielle g n rale et la mis re conomique et mat rielle des plus pauvres avec une fragilit particuli re li e leur propre errance existentielle Cette approche nous oblige alors ne pas consid rer que les errants voire plus simplement les jeunes en rupture vivent une situation singuli re mais bien au contraire que leurs difficult s sont les m mes que celles d une grande partie de la population m me si parfois leur visibilit a une fonction r v latrice annonciatrice que l errance n est pas un ph nom ne social en soi qu il conviendrait de traiter en tant que tel mais bien au contraire qui doit interpeller l ensemble des pratiques sociales dans un m me continuum Qu est ce que a veut dire Ca veut simplement dire qu il n y a pas d un c t l errance et de l autre c t le reste mais que l errance c est exactement l
95. gn s par le Juge Mon probl me mais je fais un travail d accompagnement tr s sp cialis qui n est pas tout fait celui de l assistante sociale pas tout fait celui d animateur est de dire pourquoi ne nous laisse t on pas un espace dans lequel on peut travailler On est tout le temps en train de nous solliciter dans l espace id al et la politique de la ville notamment je parle bien de la transaction a empoisonn notre existence Nous ne pouvons plus travailler avec des jeunes sans avoir la menace permanente de la soci t Je prends un exemple on nous envoie chez les plus difficiles qui ont forc ment les comportements les plus asociaux mais nous nous devons avoir un comportement qui tient du Juge savoir la personne parfaitement int gre A la limite tous les ducateurs du service que j envoie au casse pipe tous les matins sont passibles de punition p nale parce qu ils sont en pr sence de jeunes qui fument des p tards de jeunes qui sont assis sur des mob vol es parce qu ils ont stock dans leur local la mob du jeune qui est une mob vol e et on appelle a du recel d objet vol etc Or les travailleurs sociaux sont envoy s en transaction sur des lieux les plus difficiles mais la soci t ne leur reconna t pas les outils pour fonctionner dans ces lieux Elle leur demande tout le temps de fonctionner avec les outils de l id al savoir ce mod le l II faudra quand m me que l on r fl chisse sur une inter
96. ha que familiale o l on peut toujours revenir se ressourcer quoi que l on ait fait Il s agit d un lieu p renne avec des r gles et une organisation stable qui constitue un cadre structurant face l errance physique ou existentielle La qualit des services passe souvent par le corps alimentation hygi ne et par l inscription sociale lection de domicile bo te postale La satisfaction des besoins physiques et sociaux l mentaires doit s appuyer sur un accueil de qualit c est dire sur la reconnaissance de l usager tel qu il est et non tel que l on voudrait qu il soit La qualit de l accueil et de l coute renvoie la garantie du respect de l int grit de la personne qui est accept e en tant que telle comme elle a envie de se montrer facilitant des ruptures avec l errance existentielle La possibilit d changes non formalis s usagers intervenants usagers entre eux favorise une r amorce du lien social travers leurs comp tences ce que Pierre Vidal Naquet appelle l engagement et le don Ecouter Donner L offre d coute des personnes en difficult dans le champ social est toujours finalis e vers la r duction du mal tre de la souffrance de l incertitude ou du trouble de l usager Toutefois on peut en distinguer deux grands types l coute orient e ou finalis e visant des objectifs op rationnels insertion formation et devant d boucher sur une issu
97. i lui serait arriv dans une autre situation le probl me aurait t g r par la collectivit mais d une autre fa on par la justice par des tablissements sp cialis s etc Je ne dis pas non plus que c tait un monde id al et qu on a perdu l Eldorado les villages o le lien social tait r gul par la communaut Mais il faut distinguer ces deux modes de vie en soci t qui actuellement la fois se chevauchent la fois s opposent cr ant ainsi des trous dans le tissu social qui vont faire que pour certaines personnes les choses vont tre tr s compliqu es 1 3 L exclusion s inscrit dans des rapports de pouvoir Le ph nom ne de l exclusion n est pas le fruit du hasard Nous sommes dans une situation o un groupe social en exclut un autre Je ferai r f rence un livre d j ancien que peut tre vous connaissez de Norbert Helias Logique de l exclusion C est un livre qui s appuie sur l tude d une communaut dans un village en Grande Bretagne il y a une usine importante dans ce village tous les hommes y travaillent il ny a pas de probl me de ch mage l poque o l tude est faite pour autant deux groupes s opposent les anciens qui vivent l depuis longtemps qui ont la l gitimit et les nouveaux venus qui sont v cus comme les trangers H lias tudie les rapports entre ces deux communaut s il regarde comment se construit l exclusion en dehors de l usine il montre comment les gens qu
98. i ont pignon sur rue qui sont l depuis longtemps qui ont l gitimit habiter ici leurs yeux construisent le rapport qui exclut les autres I montre aussi comment les jeunes du deuxi me groupe ont des comportements plus ou moins d linquants plus ou moins la limite en tout cas d rangeants pour la soci t tablie et comment ces attitudes prennent place dans des rapports sociaux construits par un groupe qui domine C est une notion qui doit rester pr sente notre esprit On parle moins en ce moment de rapport domin dominant sur ce point l au moins je ne crois pas qu on ait trouv des analyses plus pertinentes que celles produites par Marx il y a maintenant un si cle Nous ne sommes pas dans une soci t galitaire Si on tudiait le parcours de vie de certaines des personnes que vous connaissez on peut un certain moment rep rer des violences extr mes qui leur ont t faites Ces violences ne sont pas le fait du hasard eux m mes ont pu commettre des actes de violence etc mais quelle est l origine de tout a Il faudrait pouvoir reconstruire les tapes reconstruire les parcours et on s apercevrait vraiment de ce qui est en jeu 14 2 QU EST CE QUE LE LIEN SOCIAL Il est tr s difficile de d finir le lien social Il est la fois fondamental et compl tement insaisissable c est quelque chose de compl tement abstrait On peut utiliser des images pour essayer de se rep rer Certains aut
99. ile et en B dans une protection administrative Les jeunes c est dire ceux qui sont confi s avec l accord des parents ou lorsqu ils sont confi s par le Juge parce qu il y a conflit d saccord entre l autorit parentale et le le Juge a constitue en termes de situation le m me public sur un m me territoire d partemental c est bien le budget de l ASE et le Pr fet est comp tent pour garantir les moyens de l autorit judiciaire Dans cette affaire partant d une forme qui a vari nous r interrogeons le fond de la l gislation fran aise au titre du Code Civil de la place des enfants et de l autorit parentale du Juge et de la Protection administrative et il est vrai que la comp tence conjointe a r interrog tout cet ensemble Comment a c est pass en 83 et 84 La loi s est impos e tout le monde a applaudi des deux mains sur le plan de l id e mais personne n tait pr par son application Vous prenez par ex la PJJ elle tait jusqu en 83 84 une administration gestionnaire de services comme l associatif est gestionnaire de services Elle n tait pas habitu e tre service instructeur du Pr fet Elle a d couvert du jour au lendemain une fonction qui s imposait elle ou qui lui tait livr e 41 En m me temps elle devenait administration du Juge Auparavant elle tait service d accueil du Juge et se comportait comme une association qui accueille des mineurs avec la d ce
100. iliter l coute et la prise en compte de la demande par l administration c est que l action rencontre un programme national l observation relat e soit partag e par l administration Ce qui n cessite que l administration soit consid r e comme un partenaire ayant son propre regard et que ses repr sentants aient t pr alablement associ s la d marche d observation l association ait gagn en cr dibilit aupr s de l administration travers de pr c dentes actions parce qu elle a su communiquer sur celles ci et cr er une situation de confiance Pour que des actions exp rimentales rencontrent l int r t d une administration il faut donc que les modifications engendr es par l exp rimentation sur les ph nom nes sociaux permettent de conclure la n cessit de sa p rennit que l administration partage cette conclusion que l administration se sente en confiance avec l association donc qu elle la connaisse bien et que leur relations soient assises sur la transparence Transparence ici ne signifie en aucune mani re soumission de l association la commande publique mais bien au contraire une confiance suffisante pour que l association conserve sa marge d initiative et sa capacit d innovation dont a besoin la politique d Etat D s lors cette relation pourra d passer celle du demandeur de fonds au bailleur de fonds pour faire place celle d acteurs agissant pour un objectif commun qui rejoi
101. inconsciente qui s est produite en elle pour d passer le traumatisme qu elle a v cu et fmalement pour entrer dans un rapport o c est elle qui dirige la situation A partir du triangle cf sch ma de l article pr c dent entre les institutions les personnes et les r seaux locaux on peut faire trois cercles Les espaces de transactions Voir la fin du texte En 3 on a l espace des institutions en 1 on a l espace des individus et en 2 celui des r seaux locaux On voit qu en 5 se dessine un espace pour les transactions entre les individus et les institutions en 4 un espace de communication entre les individus et les r seaux locaux les communications dans notre groupe aujourd hui les coups de t l phone qu on recevra dans la journ e etc en 6 c est l espace de communication entre les r seaux locaux et les institutions Si vous travaillez par exemple avec un groupe pour laborer un projet une sortie pour les vacances par exemple il Va falloir n gocier avec la CAF La Mairie un lieu d h bergement etc Enfm en 7 les trois niveaux d intersection se croisent A ce niveau s effectue le maximum de transactions les trois p les sont articul s la fois Travailler avec les jeunes c est essayer que cela fonctionne peu pr s dans des r seaux de proximit mais aussi avec les institutions C est ce niveau l que quelque chose peut s inventer que la soci t essaye de se construire et de chercher des r ponses ce d
102. interroger sur ce qui est la cause de leur consommation Deux obstacles s opposent donc notre intervention 1 Le premier c est que ne s identifiant pas comme toxicomanes ils n ont aucune raison de venir nous rencontrer 2 Le deuxi me c est que ne r alisant pas non plus la port e et le sens de leur consommation ils ne voient pas pourquoi s interroger dessus Tr s loin de s interroger sur la cause cette consommation de produits toxiques leur permet le confort qu offre le fait de ne pas se poser de questions Consommer pour faire face au vide plut t que de se laisser questionner par l existence Cette consommation les met dans une certaine conformit par rapport leurs pairs autant qu elle maintient distance adultes professionnels C est ce confort qui enkyste la consommation et fait que rien ne change Ce sur quoi je veux insister c est que tant qu ils n ont pas l occasion de parler avec un adulte professionnel ils ne peuvent prendre la mesure ni de ce qu ils font ni de ce qui se passe pour eux Ceci a des incidences cruciales pour eux comme pour nous La discontinuit du c t des jeunes Pour eux d abord ne pouvant r aliser ce qu ils font ils sont entra n s insidieusement sans qu ils s en rendent compte dans une pratique de consommation qui se renforce d elle m me au contact de la duret du quotidien La consommation viendra comme r ponse chaque fois qu une difficult se pr sentera loignant ainsi
103. it probl me pour ces personnes que vous recevez au quotidien et qui sont parmi les plus touch es les plus marque s les plus en difficult les plus en souffrance Quelle est la question qui se pose nous derri re la probl matique qu elles pr sentent Mon propos sera articul autour de trois points 1 Pourquoi l errance aujourd hui 2 la question du lien social 3 les espaces n cessaires pour vivre l exp rience d autrui 1 POURQUOI L ERRANCE AUJOURD HUI J ai t frapp e cet t en parcourant le Monde au moment o il y avait des festivals dans beaucoup de villes par un dessin de Pessin qui montrait deux personnes sur un banc avec le sac dos par terre les chiens une des personnes dit l autre tu te souviens bien d avoir un jour t fichu la porte et bien c tait a avoir un logement 12 Ce dessin d crit une situation dans laquelle on ne pourrait retrouver le positif ancrage qu travers le moment o il y a eu la rupture Quand on entend les personnes parler de leur parcours elles disent par exemple je suis tomb la rue je suis tomb au RMI comme si ce mot tomber voulait dire que le fil qui les rattachait quelques chose qui les reliait elles m mes un toit un minimum de confort un travail un minimum de s curit comme si ce fil s tait brusquement rompu je suis tomb Que peut on on comprendre du fonctionnement de la soci t
104. ites r pondent une hi rarchisation des besoins et n cessitent un arbitrage entre contraintes co ts n cessit s mat rielles et profits symboliques Il ne s agit de fait que de la transposition dans un autre syst me de vie et d accessibilit aux ressources des r flexes et conduites qui nous animent tous Cette organisation n cessaire peut transformer l errance en un v ritable syst me de vie n cessitant la mise en place de ressources savoir faire et savoir tre qui procure une certaine stabilit mais qui emp che de se projeter vers un autre statut social Les cons quences en sont souvent l abandon de toute perspective de sortie l acceptation de vivre dans la d pendance la perte de toute notion mettant en rapport travail et ressources le sentiment que les aides sont un d et ou font partie d un syst me normal de ressources la mise en place d une attitude de consommateur les prestations offertes tant jaug es selon le niveau des services 22 la banalisation voire la normalisation de situations comme le squat la mendicit le business le sentiment que l errance est un probl me de soci t et qu il est donc normal que la soci t s organise pour r pondre aux besoins d une nouvelle cat gorie de population L instalation dans l errance semble donc li e la mise en place d un m canisme par lequel les situations hors norme sont v cues comme des modalit s particuli re
105. je vais vous dire est un premier moment traditionnel d un change savoir que c est un travail en commun une formation collective qui devrait avoir son pendant dans un travail qui se ferait partir de situations et qui reprendrait la question non plus sous son angle th orique mais dans ses consid rations pratiques Un expos g n ral c est toujours une illusion une illusion pour vous une illusion pour moi parce que je l ai construit et que l ayant construit je vous le pr sente comme une chose argument e lin aire alors qu en v rit quand je l ai pr par je l ai aussi construit dans la contradiction en prenant un truc ici un truc ici un truc l et que la restitution n est jamais l illustration de la m thode C est pour a qu il faudrait aussi travailler autrement Je vous dis a et en m me temps comme je fais l exercice convenu qui m a t command je vais probablement vous laisser cette illusion d un objet construit une illusion de coh rence Dans la question de l accueil se pose la question plus g n rale et plus individuelle la fois collective et institutionnelle de l ouverture et de la fermeture l autre comme on dit en psychanalyse le petit autre et le grand Autre LA QUESTION DE L AUTRE L autre c est l tranger le diff rent bien s r et la pratique de certains crits nous apprend et notamment les textes d Hannah Harendi ou de Sabine Prokhoris que la p
106. l autre Elles permettent ceux qui les pratiquent d acc der une utilit sociale II s agit alors d une forme de r ponse une souffrance identitaire li e l absence de place sociale au vide existentiel De ce fait ces personnes trouvent un substitut de ce qui leur fait le plus d faut un r le une place une identit Parall lement il est int ressant de constater que ces questions identitaires traversent toutes les couches de la jeunesse comme en t moignent la recrudescence des engagements pour des causes humanitaires ou dans le secteur associatif social On peut alors remarquer que la fa on 25 dont les personnes en errance trouvent des solutions leurs difficult s existentielles n est pas tr s diff rente de celle de l ensemble de la jeunesse L aussi ce dont il s agit c est simplement d une question d chelle de souffrance On peut alors faire l hypoth se qu aujourd hui dans une soci t d hypertrophie et d autonomisation du sujet dans laquelle les valeurs ne sont plus transmises par les groupes d appartenance ou les g n rations pr c dentes les pratiques d utilit sociale et d engagement volontaire au service d autres sont un moyen de structuration de l identit individuelle L utilit sociale viendrait en quelque sorte combler le d ficit de lien social r pondre la qu te identitaire L UTILITE SOCIALE A Point Jeunes nous avons utilis il y a d j quelques ann es po
107. l Lemaire Responsable du service Vie Sociale Mairie de La Rochelle Deux petites remarques pr alables dans la mesure o je ne vais pas vous livrer une r flexion totalement achev e Lorsqu Eric FOEX m a parl du partenariat je me suis dit que cette question tait d j int ressante pour moi comme je crois que pour livrer quelques chose il vaut mieux que ce soit d j int ressant pour la personne elle m me j ai tourn autour de ce sujet Je vais vous livrer une mati re brute elle vaut ce qu elle vaut c est une mati re qui a fait l objet d une r flexion mon niveau il y a peu de temps Je ne l ai jamais livr e je ne sais pas ce qu elle vaut ni comment elle Va amener les uns ou les autres r agir 38 Deuxi mement je m appuierai sur mon exp rience personnelle aussi je parlerai souvent en mon nom Ce que je vais vous livrer c est simplement le fruit de ma r flexion Celle ci va s appuyer sur deux p riodes durant lesquelles j ai eu approcher ce terme de partenaire C est tout d abord une exp rience qui remonte 10 ans peu apr s la d centralisation je m appuierai sur un dispositif qui est issu de la d centralisation et qu on peut appeler la comp tence conjointe J essaierai de n tre pas trop technique bien qu il m appara t qu l issue de la d centralisation les questions de comp tences conjointes ont amen un certain nombre d administrations et d acteurs tre confront s
108. le jeune des rela tions de son entourage l engageant d serter peu peu l usage de la parole C est en cela que je soutiens qu entre consommer et parler il faut choisir La cons quence est qu ils se coupent bien s r des autres mais aussi d eux m mes et ce faisant de l exp rience que chacun acquiert partir des actes qu il pose Or l la consommation perd sa valeur d acte pour ne r pondre seulement qu aux n cessit s contingences du moment pour faire comme les pairs faire avec les autres ou pour masquer cette difficult d tre avec les autres en tout cas avec ceux qui sont diff rents de lui Ainsi coup de l exp rience l acte devient r p titif compulsif ali nant laissant le jeune face un n ant qui ne peut qu exacerber sa violence sa non compr hension du sens qui l entoure son rejet du sens de ces autres qui lui paraissent si trangers Ce qui fait que leurs rapports avec nous ne prennent pas l allure d une demande mais d une revendication violente qui s exprime sous la forme de l exigence d un d Ce qui ne nous place pas dans le m me type de rapport Cette situation de plus en plus fr quente met en p ril le lien social et nous fait prendre la mesure d une discontinuit sociale Disqualifiant d un c t les professionnels et leurs institutions et mettant comme hors de port e les jeunes et leurs probl mes pas d attentes pas de demande 50 semblant faire cho au peu de propositions et au man
109. le temps et avec le contenu Une p dagogie du renoncement C est vrai que cette notion de renoncement tait une notion qui m tait un peu difficile qui me paraissait n gative ne pas faire de suivi c tait quelque chose qui m emb tait un peu d autant que dans toute entreprise au service du bien et l vraiment les entre prises ducatives sont au service du bien on a toujours un peu peur de ne pas en faire assez pour l autre meme Si l autre ne nous demande rien J ai donc t oblig de travailler un peu sur cette notion et j ai d couvert cette formule de Martin Heidegger qui dit le renoncement ne prend pas il donne Cette formule m a sorti de l impasse de quelque chose de n gatif et m a permis d articuler le renoncement comme un don et du coup je peux vraiment dire que d avoir renoncer au suivi social socio ducatif etc a nous inscrit nous au moins la Permanence d Accueil dans une dimension thique c est dire de donner du lien social Du renoncement au don Cette formule que le renoncement a ne prend pas quelque chose mais a donne d un seul coup a peut faire lien Ca me permet d aborder tout cela sous l aspect de l change quitable et que de donner du lien social c est donner de l quit dans cette Permanence ce qui est toujours dans les enjeux multiples forc ment du pouvoir On parle du renoncement et on voit appara tre du don et du pouvoir Cette dimension l est vraiment la dimension de
110. lement des individus C est ce qui permet chacun de r introduire du collectif et lui donner la possibilit de construire ou non du lien social et de sortir de l id e de gal re individuelle Ils sont des individus dans une collectivit et dans une soci t Pour autant la transparence pourrait entra ner de l anonymat Il ya une diff rence entre tre anonyme et l anonymat celui ci doit tre respect surtout dans ce qui est d pos Mais personne n est anonyme dans Point Jeunes On pourrait dire que dans ce principe de transparence il n y aurait pas de discr tion puisque chacun va tre au vu et au su de tout le monde Alors tre discret c est quoi La discr tion c est aussi respecter l autre dans ce qu il pose dans ce qu il dit tre C est aussi am nager dans un lieu collectif des endroits qui soient plus intimes Et la dimension collective n enl ve rien l individu Et l individu n enl ve rien la dimension collective C est pour cela que dans un m me lieu les endroits peuvent tre la fois discrets anonymes et collectifs 2 LA TRANSPARENCE AU SEIN D UNE EQUIPE Travailler sous le regard de l autre cela fait un peu espion quand m me Est ce que le coll gue peut se permettre d intervenir dans le d bat entre deux individus Le coll gue n est il pas justement parce qu on est dans la transparence le garant des paroles des actes des r ponses d une quipe enti re Le fait de travailler sous le regard de l a
111. les adultes repr sentant les institutions sociales Un rejet c t adulte un comportement n gatif et violent c t jeunes Cette notion de discontinuit sociale je la situe comme allant plus loin qu un probl me d opposition L opposition situe les deux termes qui s opposent alors que la discontinuit situe plut t le non rapport entre les deux termes Quelles sont les cons quences de cette discontinuit La discontinuit p se plus sur les jeunes que sur les adultes au sens o elle les expose ce qui du social est mis en d faut ce qui du social ne r pond pas Ce d faut du social qui passe par exemple par le silence des adultes les prive du m me coup de ce qu ils pourraient saisir de leur acte Il est en effet fr quent de constater que les jeunes ne sont pas comptables de leur acte et n en assument ni la responsabilit ni les cons quences en termes de sens de signification qui les mettrait une place dans le lien social C est une sorte d acte comme d tach et de son auteur et de son lieu d adresse Sorte d acte gratuit sans cons quences hors contexte comme d tach Un acte qui ne sert pas la personne pour se rep rer ou prendre position Acte r p titif sans sens comme une ultime manifestation d une existence qui cherche se confirmer sans que cela ouvre et permette celui qui pose l acte d en faire une quelconque exp rience Ali nation une pratique d actes r p titifs qui ne font pas progresse
112. les autres tre confront s sans le vouloir toujours au partenariat de fait et qui nous am ne depuis cette date l manier ce vocabulaire qui mieux mieux sans toujours bien voir ce que a regroupe comme exigences ou comme donn es de travail C est pourquoi nous allons essayer d y mettre un peu d ordre de d gager des points de force 39 Je vais aborder au titre de la d centralisation deux modalit s la premi re je la verrai tr s vite la seconde nous prendrons le temps de la pr ciser Je vais aborder rapidement ce que l on a d couvert peu apr s la d centralisation la mise en place qui est en mati re de tarification ce que l on appelle la comp tence mixte car il y deux partenaires et ce que l on appelle la comp tence conjointe Je viens vers de la technique mais c est pour essayer de d montrer les m canismes La d centralisation Deux mots en passant grand chantier du premier gouvernement de la gauche nous sommes dans les ann es 1982 83 en m me temps que les initiateurs les initiateurs taient avant c t mais ils ont t totalement repris au moment de la d centralisation Donc la d centralisation c est quoi Et bien ce sont deux id es fortes la premi re qui est de rapprocher le lieu de d cision du contexte ou des besoins du public La deuxi me id e c est qui paye d cide Ce terme qui paye d cide ne doit pas tre s par du premier mais avec ces deux vocabulaires je crois
113. lieu de milieu de 21 situation de tenter d atteindre un tat ou un statut socialement plus valoris de retrouver de trouver une place dans le syst me social Ce ph nom ne r current du nouveau d part souvent r p t l infini joue un r le important dans l conomie mentale des personnes en situation pr caire car il permet de mettre distance le pass d occulter le pr sent et de se projeter dans lavenir en rompant avec son histoire Mais paradoxalement ce ph nom ne annihile toute possibilit de changement puisqu il emp che par avance toute capitalisation des ressources sociales et identitaires De la m me fa on la relation ceux qui vivent une situation similaire est tr s ambivalente elle se caract rise par la m fiance et l attirance Suscitant la m fiance il y a bien entendu l extr me violence de la rue mais il y a surtout le rejet de tout effet de miroir renvoyant un mod le socialement d valoris A contrario les autres sont n cessaires dans la mesure o ils repr sentent un des seuls espaces de socialit possible un des seuls possibles d avoir une certaine identit de jouer un r le de se revaloriser L errance la rue est donc tout la fois une ressource et un danger D un c t il y a l absence de contraintes de responsabilit s d obligations de l autre l abandon de l espoir de retrouver une place et une identit sociale part enti re L installation dans l
114. march du travail et qui ont rempli les conditions de bonne int gration sociale et professionnelle qu il n y a pas vraiment de futur ou tout au moins pas pour tous l avenir est compl tement ind cidable m me si les statistiques montrent une troite corr lation entre le niveau de formation et l insertion professionnelle le rendement des dipl mes baisse Quels sont les effets de ce vide social On peut en rep rer deux importants 1 la destruction du tissu social il y a des trous dans le maillage du fait de la perte des points de rep re de la remise en question tr s forte des valeurs de la soci t traditionnelle de l organisation familiale patriarcale 2 une rupture du dialogue entre la population et les appareils et les institutions qui la repr sentent L organisation institutionnelle ne constitue plus un cadre structurant qui assurait un maillage de contraintes mais aussi un filet de s curit Ainsi les choix du Front National ont voir avec ces difficult s extr mes de communication entre la soci t institu e et les individus Si chacun est enferm dans sa bulle et vit pour lui m me la parole n a plus de sens pour les citoyens La d mocratie n est plus possible Un l ment fait contrepoids cette notion de vide social et l incommunicabilit politique qui en d coule c est l id e qu il existe des contr les internes la soci t Michel Maffesoli parle d un principe de contention interne aux soci
115. me peut tre en ce moment les sans papiers maist on sait justement tous les d bats que soul ve cette question Au niveau familial ce mode d int gration dans notre soci t c est le mod le de la famille patriarcale Dans la famille patriarcale il n y a pas vraiment de risque les personnes qui ont des difficult s de sant physique psychique les vieux sont r cup r es par le syst me familial Ce mod le continue exister certains gards et en m me temps d autres niveaux on s aper oit qu il est tr s chahut actuellement 1 2 Un autre mode d int gration r ticulaire Dans un fonctionnement en r seau ce sont les individus qui construisent librement leur destin travers les liens qu ils vont choisir d tablir ou de ne pas tablir Cela a voir bien videmment avec des enjeux dans la soci t ainsi le d bat actuel sur les fonds de pension par rapport notre syst me de protection contre le risque de la vieillesse notre syst me d assurance vieillesse est condamn terme parce que le nombre de cotisants sera inf rieur aux nombre de personnes indemnis r donc il y a un d bat le mod le am ricain est consid r par les tenants du lib ralisme comme plus performant au niveau conomique c est un syst me o chacun est libre de s assurer ou de ne pas s assurer de se constituer sa s curit pour la vieillesse ou de ne pas la constituer C est l autre extr me dans le mod le de la pr
116. n l ment qui permette de partager la r flexion et la mise en oeuvre des actions il faut obligatoirement se doter d outils Le Contrat Enfance Le contrat sur le fond il ne fonctionne pas de la m me fa on On n est plus du tout dans le Contrat de Ville Si une Ville a une politique et si la CAF la valide elles signent ensemble un contrat Sur le plan des m canismes et de la forme a n est pas du tout pareil non plus Sur la base du contrat c est la Ville qui paye mais en fonction de l effort consenti par la Ville la CAF rembourse la Ville la CAF n appara t pas au niveau des acteurs Contrairement au Contrat de Ville o ce sont les deux partenaires qui noncent un objectif qui le signent qui le managent chacun payant c te c te On rep re bien les l ments qui confortent la comp tence conjointe ou des l ments qui apportent des variations Parce que lorsqu on dit partenariat chaque fois il faut toujours tre attentif au fond la forme et essayer de veiller aux outils 44 Du c t du Contrat Enfance la Ville de La Rochelle on est un peu entre deux p riodes une p riode qui s est interrompue l an dernier et durant laquelle j avais tendance penser qu il y avait un manque d outils c est dire qu il y avait le Contrat qui tait affich le financement derri re mais on n avait pas de support Donc avant de pr parer un nouveau contrat la Ville a mis plat la fois les besoins l exis
117. n ne pr voyait leur existence ni leur financement L exp rimentation de certains a permis d ouvrir la r flexion au plan national puis de donner une l gitimit aux Points Jeunes par leur reconnaissance travers deux circulaires du Minist re de l Emploi et de la Solidarit Pour autant la recherche en mati re de m thodologie d intervention pour les points jeunes ne s arr te pas avec leur naissance r glementaire Le contexte la situation des jeunes sont tr s volutifs une adaptation permanente demeure indispensable la fonction m me des points jeunes La d marche d exp rimentation reste donc au coeur des pr occupations m thodologiques comme demeure pr sente la question de la reconnaissance des actions ainsi mises en place et de leur consolidation par l intervention de fonds publics Le passage pour une action du stade de l exp rimentation celui de son soutien par les pouvoirs publics est essentiellement d pendant de trois facteurs en premier lieu de la qualit des relations tablies entre l association qui en est porteur et les services publics ici je ne parlerai que de ceux de l ETAT et en particulier d une DDASS des conditions de la r alisation de l exp rimentation de la prise en compte de l organisation et des modalit s de fonctionnement de l administration LES RELATIONS ENTRE L ADMINISTRATION ET L ASSOCIATION Pour aborder cette question il est n cessaire de rappeler des donn es qui tiennent
118. n oblig Ce qui paraissait int ressant dans cette affaire c est qu il y a un lien ici cf sch ma B Il y a un lien l Ca r interroge ce lien l tous ces tages fonctionnement en m me temps que ce soit l tage administratif l tage d cisionnel et que cela concerne bien le fond de la question pos e par les associations et les services qui accueillent et que tout fonctionne d un seul tenant Or peu de gens en 1983 tr s naturellement avait ce minimum d ouverture sur le fond l gislatif sur l existence et le maniement de ces deux points pour pouvoir faire fonctionner l ensemble Personnellement je crois qu il y a en toute chose le fond qui renvoie l intention du l gislateur que ce soit en mati re d assistance ducative ou en mati re de d centralisation d ailleurs l assistance ducative n a pas boug d un iota dans cette affaire simplement elle reprenait une certaine lecture forte et il n tait pas possible de mettre en oeuvre la d centralisation sans reprendre en m me temps le fond l gislatif donc a cf sch ma c est le fond l gislatif concernant l enfance a c est le fond l gislatif concernant les comp tences des uns et des autres Le sch ma d partemental est le plus important mais dans beaucoup de d partements cela est trait par secteur par ex comment aborde t on l urgence La comp tence mixte cf sch ma Il Idem si vous avez un CAT vous avez d un c t un h bergemen
119. n projet de prise en compte des besoins sp cifiques du centre ville du fait de la pr sence permanente de jeunes marginaux sur ce non quartier puisque le centre ville n avait pas l poque de contours g ographiques La couverture de ces nouveaux besoins supposait la cr ation de deux postes suppl mentaires dont le financement a t sollicit 50 aupr s du Conseil G n ral et 50 aupr s de la Municipalit de La Rochelle mais en 1989 le Conseil G n ral n a pas voulu prendre de d cision par rapport la cr ation de postes parce qu il attendait l engagement de la Municipalit Ainsi en 1989 on s est retrouv dans le statu quo Au cours de cette ann e l APAPAR a continu ses n gociations avec la Ville et d autres partenaires associ s ce projet telle que la DDASS D but 1990 l APAPAR a repr sent le projet au Conseil G n ral qui a pris la d cision de ne pas cr er de postes sans implication financi re de la Ville dont on ne connaissait pas la d cision mais il a augment le budget de 5 et c est dans ce contexte que Point Jeunes est n en 1990 suite deux d cisions qui furent un peu un pari sur l avenir 1 re l APAPAR a pris l engagement sans avoir beaucoup d assurance de red ployer l effectif de ses ducateurs sur l ensemble de l agglom ration rochelaise et 2 me l affectation d un poste d ducateur sp cialis financ par le Conseil G n ral sur Point Jeunes Ceci a t fait
120. n seulement du probl me mais aussi de ce qu on peut faire pour le faire voluer Cette mise distance que nous op rons par rapport cet insupportable de la toxicomanie se trouve renforc e par le peu d effet que nos paroles ou nos actions ont sur le toxicomane Son inqui tante pratique nous d passe et semble inaccessible C est ce point que s instaure entre la toxicomanie et nous une sorte de discontinuit L exc s que la pratique toxicomaniaque met en sc ne et le peu de prise que nous avons dessus contribuent une exag ration et une caricature qui diabolisent le toxicomane au point o le rejet qu il suscite le d sins re un peu plus Si bien que nous avons faire un effet cumul la pratique toxicomaniaque en elle m me op re une mise distance des autres qui vient se cumuler au mouvement de rejet que ces m mes autres ont par rapport aux toxicomanes C est ce point que l exclusion est la plus lourde puisqu elle s op re des deux c t s du c t du toxicomane qui rejette les autres et du c t des autres qui rejettent le toxicomane Les pressions externes sociales et internes individuelles qui s exercent font que les professionnels ont tendance se replier sur des positions plus administratives plus techniques plus sp cialis es d limitant ainsi plus strictement leur champ d action pour mieux se d fendre de l embarras dans lequel le toxicomane les met syst matiquement Mais le professionnel
121. nant le village plan taire et ne pas int grer ces informations et vivre de fa on compl tement autarcique dans le tr s petit p rim tre de sa vie quotidienne sans pouvoir relier ces deux aspects C est une illusion de penser que les moyens de communication actuels abolissent cette distance Au contraire ils la rendent d autant plus manifeste On peut vivre c te c te dans des registres de communication extr mement diff rents Cela induit une marginalit invisible Certaines des personnes que vous rencontrez ont peut tre l air de bien savoir se d brouiller elles sont capables de beaucoup d organisation pour survivre dans les conditions tr s dures qui sont les leurs Mais vivre dans un p rim tre aussi troit et uniquement 28 centr sur de la survie quotidienne c est devenir de plus en plus marginal par rapport tout ce qui se passe autour dans la soci t Nous sommes pris l int rieur de ces ph nom nes c est la notion de l auto r f rence Il n y a pas d ext rieur la soci t on est forc ment dedans et on ne peut avoir qu un point de vue de l int rieur donc en r alit un point de vue tr s partiel tr s limit tr s contingent Pour prendre une image si je monte en haut de la Tour Eiffel je vois Paris mais je ne vois Paris que du haut de la Tour Eiffel ce n est pas le vrai Paris si je monte en haut de la Tour Montparnasse ou si je suis en banlieue en haut d une tour d habitat social je ne
122. ne parfaite visibilit d informa tions dans les domaines qui regardent l opinion publique A partir de cette d finition j ai essay de travailler sur ce qu tait la transparence pour les personnes rencontr es dans les Points Jeunes ce qu elle induisait pour une quipe mais aussi pour nos partenaires 1 LA TRANSPARENCE POUR LE PUBLIC ACCUEILLI A Point Jeunes on a d fini notre travail comme un principe d accueil Je ne vais pas reprendre toutes les d finitions par rapport nos publics et par rapport la pr carit Point Jeunes se situe surtout comme lieu d accueil et d coute de tout jeune entre 14 et 25 ans Dans l coute que nous pratiquons le postulat de d part est une coute dite inconditionnelle Cela exige donc une relation de proximit de confiance Pour ce faire pour parler confiance nous affichons haut et fort que notre rencontre avec eux va s effectuer dans la transparence Cela nous am ne des pratiques professionnelles diff rentes On a pris comme principe de recevoir de faire le premier accueil le plus souvent possible dans la salle collective sous le regard de l autre au vu et su de tout le monde Nous avons d ailleurs choisi comme lieu un ancien magasin donc avec une vitrine On peut passer et repasser devant la vitrine sans forc ment y rentrer on peut y voir ce qui s y passe et l quipe reste galement en lien avec ce qui se passe l ext rieur C est peut tre d j a une certaine id e
123. ne pratique d mocratique Ca ne peut pas tre du flou du vague ni de l a peu pr s Il faut qu il y ait peu de lois mais l vidence et imm diatement lisibles intangibles et o la place de l interpr tation soit la plus r duite possible en des termes compr hensibles par tout le monde Cela doit tre crit partout o on le peut et dit chacun Ceci rend possible cela qui est la mis ricorde l indulgence la tol rance l coute pour tout le reste mais pas pour cela pas ici Il faut un absolu totalement transcendant et en m me temps qu on puisse expliquer ce qui est contradictoire La seule sanction qui existe elle est simple elle est celle de toutes les soci t s c est bien entendu l opprobre l exclusion temporaire Mais toujours elle est dite elle est signifi e la personne et l on peut revenir si on accepte le cadre fix et labor collectivement Un lieu d asile c est un lieu sacr et c est en a qu il est sacr mais a peut tre aussi un lieu instituant c est dire un lieu de cr ation et d initiatives un lieu d apprentissage avec un fonctionnement o la place et la parole de chacun est reconnue dans l organisation du lieu o la r gle dite ensemble et crite est applicable tous les professionnels en premier jusqu ce qu elle soit remise en cause et chang e pour une plus juste plus op rante plus commode pour une meilleure organisation Le professionnel par rapport au b n vole
124. ne travaillent pas forc ment et 19 essaient toujours de vous demander de l argent rarement la porte des glises Ils sont incoh rents perdus plus ou moins II leur arrive des accidents ils meurent et les m dias en parlent Mais on ne peut pas laisser faire ca 11 Le mot errance est donc un bon terme qui caract rise notre fa on de penser le probl me de fa on impr cise floue indiff renci e Nous essayons de construire des cat gories pour masquer incompr hension compassion culpabilit Cette repr sentation peu scientifique pose le probl me l o il faut le prendre en compte le traiter dans la visibilit dans le regard que l on pose qui lui donne sens qu induit nos r ponses et confronte leurs attitudes dans un jeu de double miroir Ainsi pour les CCAS ils ne coop rent pas aux r ponses propos es sont dans la m fiance et limm diatet et leurs comportements vis vis de l institution se d clinent sur les modes du rejet du d fi de l agressivit 12 Un bon terme parce que flou Ce bon terme pour une notion vague d stabilise les proc dures A l errance on rattache en vrac les questions d identit de logement de sant de toxicomanies de la famille de l argent des chiens de la mendicit de la violence des mineurs des festivals On se trouve alors confront s une triple difficult D une part les structures et dispositifs sont con us g n ralemen
125. nellement pour quelqu un promettre titre de caution de r pondant Et plus g n ralement assurer garantir se porter fort De ce fait si le responsable est celui qui r pond ce n est pas d abord de lui m me qu il r pond mais pour un autre celui dont il se porte garant Etre responsable ctest prendre sur soi la dette d un autre dans une relation qui engage un t ers relation triangulaire le responsable celui dont il r pond celui devant qui il r pond Suis je responsable de mon fr re Abel r pond Ca n Yahv Pour les philosophes La question de la responsabilit morale est trait e selon deux approches 72 La premi re met l accent sur l individu face ses choix et son action Pour F Nietzsche la responsabilit d signe un long travail de l homme sur lui m me une asc se un processus thique au cours et au terme duquel l homme acquiert l quipement intellectuel complexe qui le rend responsable Pour J P Sartre dans le choix qui nous rend responsables il n y a pas de normes respecter parce que le choix effectuer est pr cis ment le choix des normes La seconde approche consid re la responsabilit comme essentiellement relationnelle et orient e vers l autre Pour P Ricoeur la responsabilit renvoie la notion d tre comptable Pour E L vinas la responsabilit na t dans l instant o l autre m affecte et cette affectation me rend responsable malgr moi Pour les ju
126. nourrir l autre partir de soi Non seulement les seins 69 offerts supposent une attitude d sarm e fra gilis e mais ils induisent l offre d une croissance mutuelle n e d changes nourrissants Et la fin du verset persiste Le souffle d Elohim planait la surface des eaux en nous rappelant les eaux m res les eaux matricielles qui gestent l venir du monde Je suis en silence je me tiens dans le silence dans la f condit du silence Je suis enceint dans un silence dont je pressens bien qu il m achemine vers la parole nous laissons venir sa voix qui ne rend aucun son et ce faisant nous r clamons le son qui nous est d j r serv nous l appelons tant tendus vers lui M Heidegger Trac ouvrant de la parole que nous d voile le verset suivant Dieu dit Lumi re Surgissement de la parole pour dire la prise de conscience lumi re Eur ka j ai compris Rendre compte n est ce pas d abord se rendre compte SECOND REPERE Se rendre compte Se rendre compte par un regard critique et appr ciatif sur soi En effet si je ne me rends compte de rien mon existence n est scand e que par des faits divers Je suis n je me suis mari ou pacs je suis mort alouette L v nement de l irruption de ma parole dans le monde devient une succession de faire part Est ce bien utile de rompre le silence pour la banalit Sont ce les circonstances qui imposent la marche suivre
127. nt celui de l int r t g n ral que servent les financements publics ORGANISATION ET MODALITES DE FONCTIONNEMENT DE L ADMINISTRATION L une des contraintes que doit int grer le secteur associatif dans ses relations avec l Etat est que la r activit de l administration est soumise son mode d organisation L administration est complexe fonctionne selon une hi rarchie de proc dures destin es garantir l utilisation des fonds publics L association doit tenir compte de ses r gles et du d lai n cessaire au fonctionnement de l administration lors de l laboration d un projet Le sch ma ci dessous tr s simplifi tente de positionner la place des services charg s de mettre en oeuvre une r glementation et disposant de moyens financiers susceptibles de concerner l action des points d accueil et d coute 13 Quelques rep res de l obligation de rendre compte Beno t Heitz Directeur service pr vention ACODEGE Dijon SOMMAIRE Au commencement tait le silence Pour traiter ce sujet j ai choisi dans un premier temps de me d centrer par rapport aux approches couramment admises approches r glementaires ou juridiques voire comptables Nous les aborderons bien entendu car elles sont pertinentes mais elles m apparaissent par trop r ductrices pour traduire ce qui en moi se pense de l obhgation de Rendre compte 68 Habituellement Rendre compte pour chacun de nous c est d abord communiquer exprimer expliquer raconter
128. nt de plein fouet la crise conomique le ch mage la rel gation dans des cit s ghettos qui n ont pas de filet de s curit construit par les normes la norme sociale la solidarit du quartier ou du village Les personnes qui sont en deserrance n ont plus les points d appui pour se construire leur parcours Les syst mes normatifs ont videmment beaucoup d inconv nients ils limitent la libert mais en m me temps ils maintiennent un minimum d int gration sociale Je citerai cet exemple dans un tout petit village c est une soci t qui a v cu sur elle m me pendant tr s longtemps cet homme qui maintenant a une cinquantaine d ann es a eu un parcours d enfance et d adolescence tr s chahut Un jour il a mis le feu dans une grange A l poque c est le village qui a g r lui m me le probl me les anciens se sont r unis il y a eu des d bats au Conseil municipal avec la famille etc lls ont invent les travaux d int r t g n ral avant l heure pendant une saison ce jeune a travaill pour refaire des sentiers des chemins ruraux c est un travail physique qu il tait capable de faire mais qui a t exigeant pour lui Ainsi il a eu aussi la possibilit de s amender vis vis de la communaut on lui disait tu peux ren gocier ta place mais il y a une contrepartie C est quelqu un qui reste bien s r fragile et tr s marginal dans la communaut mais il n a jamais t exclu Il est facile d imaginer ce qu
129. nt de vue A la base de toute d marche de ce type il y a ce postulat Pour notre part nous choisissons de consid rer que le meilleur r side dans le couple exp rimentation innovation qui caract rise la dimension la plus riche des Points Jeunes Cela ne r duit pas un Point Jeunes un laboratoire mais signifie que c est l une fa on de r aliser le travail d un Point Jeunes exp rimenter innover dans la perspective d une adaptation permanente au changement d une r ponse aux besoins L adaptation rapide aux environnements au terrain est ce qui comble le mieux certains d ficits des dispositifs pr existants L adaptabilit d un Point Jeunes est finalement ce qui a pr sid sa cr ation MYOPIE ET ENTREPRISE Les d ficits que tous voquent toument tous autour de la m me logique adapter des personnes des dispositifs La logique de base d un Point Jeunes est exactement l inverse parce qu il prend en compte le fait que des ph nom nes nouveaux rotation rapide d stabilisent les proc dures ant rieures Et que ces ph nom nes nouveaux sont une fa on d tre de l environnement ce n est pas un remous social qui passera L est un aspect simple de la modernit des Points Jeunes ils se comportent en fait comme des entreprises au sens non mercantile du terme affrontant l instabilit et ce deux niveaux En comprenant que ce qui conditionne leur survie dans le sens de l int r t qu ils pr sentent est l ad
130. nt les lois du lieu Sans ce prix payer on ne sait pas o on est Je vais vous dire pour exemple ce qui ressort l heure actuelle de ce qui a t labor pour la Bergerie Apr s moult discussions disputes engueulades sorties le premier principe a re u l accord de tous chacun respecte l autre les autres et se respecte Deuxi me principe chacun vaut ni plus ni moins que n importe lequel d entre nous Troisi me principe chacun doit tre ici l abri de toute violence physique ou verbale Je regrette en passant que dans certains endroits comme des h pitaux des commissariats de police et d autres lieux on ne respecte pas ces trois principes fondamentaux mais c est vrai aussi dans bon nombre d institutions sp cialis es Parlons maintenant des interdits on n a pas le droit de faire une personne ce qu elle ne veut pas qu on lui fasse deuxi me interdit les armes et les toxiques sont interdits 4 le reste sont des usages des coutumes des r gles de conduite et qui seront fix s en commun en conseil o chacun pr sent a une voix m me si la r gle est de fonctionner sur l unanimit recherch e C est un travail des interrogations et des d bats qui supposent de la part de ceux qui l organisent en particulier donc les professionnels beaucoup de rigueur et de rep rage C est dire que ces choses l sont intimement li es d une part une r flexion d autre part u
131. nt ou directeur la d mocratie risquant de faire place l autocratie 3 L Etat agit au nom de l int r t g n ral de l galit d acc s de tous les citoyens et selon le principe de neutralit De par sa fonction r galienne la forme de son action est codifi e et uniformis e Le secteur associatif se caract rise lui par la diversit la souplesse et une capacit d adaptation l volution des besoins sociaux permettant l expression de minorit s et l innovation Etat et associations sont donc contraints devoir d passer leur m fiance r ciproque pour construire et s enrichir mutuellement Des questions demeurent toutefois inh rentes cette relation celles du rapport et du partage des pouvoirs qui a l gitimit pour faire quoi des sph res d action qui fait quoi des sph res de responsabilit entre les pouvoirs publics et la soci t civile Il s agit d s lors pour les services de l Etat comme pour les associations d aboutir par le dialogue une d finition des r gles qui vont caract riser leurs relations et permettre l am nagement de ponts entre l Etat garant de l int r t g n ral et les associations porteuses d initiatives LES CONDITIONS DE L EXPERIMENTATION Une action dite exp rimentale concr tise la volont de s adapter aux besoins sociaux nouveaux Elle sera d autant plus l gitime que son laboration sera rigoureuse et donc susceptible de retenir l attention des services
132. ntraintes stucturantes facteur de maturit de l quipe conduite aller dans le m me sens Pour finir on pourrait s interroger sur l valuation m me de la strat gie Les points de v rification que nous proposent les auteurs classiques sont finalement des points de bon sens Huit principes majeurs d existence de continuit de diff renciation de clart de r alisme de d clinaison de coh rence et d acceptabilit interne dessinent cette valuation Sans d tailler ces huit principes on peut souligner par exemple qu en mati re de continuit le fait de durer justement parce que par ailleurs cela bouge tout le temps est essentiel tenir vous vous lasserez plus vite que vos cibles M me chose pour la diff renciation qui doit tre visible Vous devez avoir votre style propre reconnu par les publics qui ne doivent pas vous confondre avec d autres organismes sociaux dans la confusion ambiante des dispositifs vous tes un point de rep re La clart aussi s appuyer sur des id es simples et fortes sans discours sp culatifs complexes dont nous avons le secret et qui demandent des traductions l appel d offres pour un finan ement dans le cadre de la semaine europ enne des toxicomanies devient pour les jeunes l action apeldofre Ou encore le r alisme qui veut qu une bonne id e et trop d ambitions ne sont pas forc ment compatibles Mieux vaut faire des choix viter le fameux tout public pour se concentrer sur des cible
133. ntralisation elle restait une administration accueillant des mineurs mais aussi une administration devant instruire en termes de besoins pour le Juge Et puis il y avait cette rencontre directe entre la famille Justice l Administration de la Justice et le monde de l ASE alors qu auparavant a ne fonctionnait pas du tout comme a quand un tablissement avant la d centralisation accueillait un jeune il tait en relation directe avec le Juge et quand il s agissait de discuter de tarification il tait en lien direct avec la DDASS Ces deux versants ne se m langeaient pas L vous avez en termes de partenariat un syst me complexe qui s appuyant sur la d centralisation donne une forme qui renvoie au fond et qui met en jeu et en sc ne toute une s rie d intervenants Entre 1983 et 1984 personne n tait pr par tout ceci que ce soit le Pr fet l Aide Sociale l Enfance et le Pr sident du Conseil G n ral ils n avaient pas bien l habitude de voir une administration arriver par le travers d autant que les fonctionnaires du d partement taient des fonctionnaires de l Etat mis la disposition du Conseil G n ral aussi se comportaient ils comme les anciens inspecteurs ASE les inspecteurs DDASS qui agissaient tout seuls Tout le monde a t un peu chamboul En fait a c est pass d une fa on tr s diff rente d un d partement l autre mais tr s vite une fois le fond r interrog pou
134. nts n est pas forc ment du partenariat Syst me r pondant aux besoins d un moment du travail social le partenariat se fige pr sent dans un rituel d nonc par tous y compris parfois par ceux qui ont en charge sa promotion Ainsi m me s il y a ici une sorte de codage implicite en forme d obligation administrative celle ci ne doit pas former le contenu Effet connu l outil remplace le sens et la raison de l outil la forme prime le fond L incantation au partenariat est formelle il peut advenir que l on respecte les formes mais on ne peut pas les confondre avec le fond En mati re d valuation le point est important A partir de quoi sera t on valu du respect de la forme ou du travail au fond Il y a souvent un hiatus que certains Points Jeunes soulignent entre respect des formes et accomplissement de la mission Pourtant la cr ation d un point jeunes supposait les missions bien d finies Mais le plus souvent ce sont les professionnels qui rendent op rationnel le cadre g n ral pr sidant la cr ation On constate alors que cette adaptation se communique difficilement aux tutelles comme au partenariat Chacun tant s r du bien fond de sa position et les crit res n tant pas les m mes on assiste des discours parall les sur fond de conflits larv s Plus de sens donc et moins de formalisme devrait redonner partenaire sa d finition d origine D claration banale dont les traductions quotidiennes
135. ocial L on observe moins la soci t globale que les relations en elles m mes On va parler d un tissu l che ou resserr de r sistance d un tissu social mit Par exemple sur certaines zones rurales on observe que la pyramide des ges s inverse et prend la forme d un tonneau c est dire que la base ne permet plus le renouvellement des g n rations vieillissantes l on a un tissu social mit avec des zones qui vont compl tement se d sertifier etc Une autre image c est celle du champ social qui permet d insister sur les dynamiques les transformations Une autre image encore est celle du jeu social la vie collective va tre per ue comme une sorte de jeu de comp tition comme une pi ce de th tre o chacun interpr te des r les en fonction de son statut En m me temps vous seriez fond s dire que ce jeu n est pas dr le pour tous les joueurs C est comme au monopoly quelquefois au deuxi me tour de table certains ont d finitivement perdu C est un jeu tragique certains gards En quoi la question du lien social concerne t elle la personne La personnalit se construit dans le lien l autre On sait que l enfant humain par rapport au r gne animal est compl tement d muni au moment de la naissance au point que sa survie d pend compl tement de son rapport imm diat aux personnes qui vont s occuper de lui et non seulement le nourrir lui donner les soins physiques n cessaires mais aus
136. ompagnement qui va se faire avec lui Ceci l invalide tous les dispositifs o on ne peut donner de l aide un jeune qu condition qu il ait un projet Quel est ton projet j essaierai de te trouver de l argent Bien videment il faut la fois un travail sur l environnement et un accompagnement relationnel pour que ce jeune petit petit se reconstruise ela nous renvoie la notion de m diation comme grille d analyse et comme m thode de travail ce que nous verrons plus longuement demain matin 4 L utilit sociale une approche dynamique M Eric Fo x Directeur de l APAPAR La Rochelle Je pensais faire quelque chose de tr s plat par rapport au bus pr vention et puis je me suis aper u que c tait compl tement impossible donc je vais vous pr senter un travail qui reprend pour partie des questions pos es par Vidal Naquet dans Des moments pour tre soi travail qu il a fait en particulier avec les coll gues de Toulouse autour de comment des personnes de l errance per oivent les structures d accueil J ai essay de situer la notion d utilit sociale partir de ces travaux 17 Je vais donc commencer par vous dire qu est ce que j entend par errance parce que j ai une vision de travailleur social qui n est peut tre pas tout fait la m me que celle des sociologues et autres th oriciens L ERRANCE Une question de repr sentations L errance est consid r e g n r
137. on a situ la d centralisation et puis des l ments qui se sont impos s la suite de celle ci cette comp tence conjointe notamment tr s complexe Je vous ai indiqu qu il semble d s lors que l on veut entrer dans une d marche partenariale qu il faut se saisir du fond de la forme mettre en place des outils sinon on ne fait pas jouer les tages entre eux et il y a peu de chance que ce partenariat puisse aller au coeur du probl me En balayant des dispositifs beaucoup plus r cents le Contrat de Ville le Contrat Enfance une charte voire une convention et il y en a d autres on s aper oit que le fond doit toujours tre rep r que les m canismes peuvent fortement varier et il s agit de bien rep rer la fois le type de m canisme la fa on dont il joue et met en jeu tel ou tel acteur et en quoi ceci appelle des outils pr cis TOUT CECI M A AMENE A ME POSER TROIS QUESTIONS Quand faut il penser partenariat Comment penser partenariat Avec qui dans ce partenariat Quand je ne crois pas que toutes les questions justifient le partenariat parce que c est lourd complexe cela demande du temps m me si c est riche Pour un professionnel et peut tre le verrons nous lors du d bat si les questions se posent en termes diff rents selon que l on est dans un partenariat institutionnel ou dans un partenariat d acteurs de terrain plac s un certain endroit ayant une certaine fonction pourquoi peuvent ils tre
138. on de l activit professionnelle Rendre compte doit tre un reflet fid le de la r alit le bon grain avec l ivraie C est la condition essentielle pour que les choix d ajustement aient quelque pertinence 75 Je pense aussi quelques questions de fond qui sont traiter et mettre en lien avec notre sujet par exemple les principes de pr caution de vigilance de transparence de confidentialit la place de l innovation et de l exp rimentation du doute de l erreur la question de l int r t g n ral etc Le chantier est ouvert En conclusion je tiens que Rendre compte Commence par le silence car le silence scrute l homme M Picard Se poursuit par une narration r fl chie qui se soumet l v nement le raconte et nous pr pare l intelligence d autres v nements H Arendt Et termine provisoirement sur un questionnement car l tonnement qui pense parle en questions M Heidegger Rien n est d finitif sur ce sujet sauf vouloir r gler ses comptes 76
139. onnelle la position personnelle notre rapport notre m tier aussi et qu on soit capable de g rer un tant soit peu les probl mes qui sont li s notre double all geance c est dire au paradoxe dans lequel on est en permanence entre la loi et l ill gail entre l exclusion et la demande des personnes qu on rencontre entre les mandats institutionnels et ce qui parait possible au quotidien savoir peut tre simplement d offrir une soupe chaude une douche et un lit etc Evidemment ce n est pas un id al pour le premier trimestre d tudes dans une cole de travail social ce n est pas non plus une injonction Il s agit d une auto construction entre nous de r f rentiels professionnels pour continuer chercher du sens dans la situation actuelle sinon on fait du travail social bureaucratique et cela ne pr sente peut tre plus beaucoup d int r t 6 D passer la notion de projet ducatif entrer dans une strat gie de projets de l usager Patrick Rouyer Chef de service Secteur Insertion Jeunes ANRS Paris Je vais vous pr senter rapidement la Permanence d Accueil Jeunes avec son origine videmment son projet ducatif son volution voire ses impasses ses d passements ventuels puisqu il en est question dans l intitul En tout tat de cause en ce qui me concerne c est vraiment du c t de la formation et surtout de la mienne et j attend beaucoup des remarques que vous pourrez me faire RENCONTRER DES
140. onnes pour adresser leur pr occupation 3 L abord de la probl matique et l exercice de la sp cialit Le point d accrochage est pr cis un probl me de toxicomanie sachant que le lieu n assure pas les soins C est pr cis en m me temps il ne faut pas que a soit r ducteur car sinon on tomberait dans la stigmatisation c est dire dans la fermeture donc dans une certaine forme de rejet Sachant cela les professionnels du lieu font porter leur intervention pas seulement sur le probl me de la consommation Ce dernier n est qu un l ment du tableau qui n a pas la primeur sauf si la personne se pr sente ainsi Aussi il convient de ne pas r duire le probl me ou la pr occupation de la personne ce seul point d abord parce que cela ne correspond pas la r alit ensuite parce que ce probl me n est pas d embl e abordable ou subjectivable par la personne et que de lui renvoyer directement reviendrait menacer le lien qui commence s instaurer Caract riser la pratique le maniement de l espace vide Apr s avoir nonc les trois points sur lesquels se fonde la souplesse du dispositif com ment caract riser pour conclure notre pratique Il s agit de faire exister un lieu o il soit possible de parler de toxicomanie sans pour autant que tout de suite une s rie de condamnations d impossibles ou de jugements ne se d chainent Faire exister ce lieu o la parole ne tombe pas d embl e sous le coup de ce que le
141. ons tcontradictoires qui en sont faites parfois Le m diateur divise par deux il s interpose il pose la contradiction En la posant il la rend active et donc il introduit la n gociation il rend la transaction possible quand celle ci ne s op re pas spontan ment Le m diateur va cr er l interface il va ouvrir les possibilit s de transaction On est dans l entre deux la recherche du juste quilibre Chez Aristote le terme m di t exprime justement cette notion d quilibre du juste milieu qui se cherche Le m diateur fait donc un travail d quilibriste il est sur le fil au dessus du vide On pourrait s interroger sur les liens entre cette notion de vide social l errance et l exclusion et la place occup e actuellement par ce terme de m diation Que va faire le m diateur Le probl me n est pas tellement les techniques qu il va utiliser les techniques sont celles de la communication qu on utilise tous les jours Par contre ce qui est essentiel c est la position du m diateur Il doit viter deux pi ges il doit se centrer plut t sur les processus et ne pas trop attacher d importance aux proc dures Mais il doit aussi structurer son action et pouvoir en rendre compte On ne peut pas faire de m diation Si on est compl tement enferm dans le sch ma institutionnel dans la r glementation dans la norme sociale dans le contr le social Dans ce cas l on est le bras arm de la loi II y a des m diateurs de justice m
142. orme du silence que TACERE pr pare 2 SILERE ou Sig n Verbe intransitif qui d signe plut t la tranquillit une tonalit paisible de la pr sence soi tonalit de l accueil de soi de l accueil de l autre en soi je suis en silence Non pas le silence sid ral que le premier verset de la Bible semble annoncer mais un silence riche de promesses un silence lourd de fruits cueillir silere a donn ensiler puis silo le r servoir servant stocker des richesses pour plus tard C est le sens du second verset du mythe de la Gen se Le souffle d Elohim planait la surface des eaux Le souffle est ce qui permet la vie C est en soufflant dans les narines d Adam que Dieu lui donnera vie et la Bible un peu plus loin dira m le et femelle il les cr a Pour Rendre compte ne faut il pas investir la totalit de ses potentialit s l aptitude m le g rer organiser programmer et concr tiser et l aptitude femelle l accueil l intuition la gestation Le texte semble d ailleurs mettre l accent sur les aptitudes f minines de l humain puisque le souffle ou esprit est la traduction du mot h breu RUA H et en h breu Rua h est du genre f minin Ecoutons ce qu en dit Yves Louyot L humanit devra attendre le Cantique des Cantiques ch 4 5 pour d couvrir que ce qu elle porte en avant d elle m me comme pr liminaire tout partage ce sont ses deux seins sa capacit de
143. ort aux pairs Si nous avons su fortement claircir les effets de miroirs n gatifs nous n avions pas vu l importance de la construction de socialit partag e dans les groupes d appartenance et nous n avons pas su leur permettre de se construire d autres groupes d appartenance et de socialisation Dans un deusi me temps nous avons t amen s professionnaliser les jeunes dans le cadre d un chantier d utilit sociale le BUS 25 autour de trois fonctions intevenants de rue en p riode estivale contact avec les jeunes de la rue m diation de voie publique SAMU social sans la fonction soins en p riode hivernale campagnes de pr vention sant en coll ges et lyc es L objet en est double mener des actions utiles socialement en utilisant les comp tences et savoir faire des jeunes de la rue Outre les int r ts vidents de cette action action de rue compl mentaire celle de Point Jeunes il apparait que les interactions BUS 25 jeunes de la rue BUS 25 autres personnes du centre ville contribuent modifier les images r ciproques par la modification des regards port s De plus elle contribue dissiper l trange malentendu entre errance vecue comme normale et errance per ue comme anormale dont Pierre Vidal Naquet fait tat Enfin il appara t l aulne de l exp rience du quotidien que les comp tences acquises dans la mise en acte de strat gies de survie sont tout fait similaires celles
144. otection sociale Dans ce syst me l Etat est un arbitre il dirige de moins en moins Il essaye de r guler mais ce n est pas lui qui d cide et qui g re Le citoyen est d abord un consommateur Les cat gories d ayants droit explosent On peut situer un moment historique par rapport cette logique c est mai 68 avec les inscriptions sur les murs fais ce que voudras ni Dieu ni Ma tre etc On a assist la prise de conscience la manifestation d un autre syst me de valeurs d un autre rapport aux autres d un autre rapport l Etat Dans cette volution la famille n est plus du tout un mod le impos tout au moins la famille patriarcale chacun se la cr e elle est g om trie variable elle peut se modifier plusieurs reprises au cours d une vie on ne dira pas pour autant qu elle est moins importante bien au contraire Fran ois De Singly dit que c est un nouveau mod le du vivre ensemble plus 13 respectueux de chacun plus attentif au d veloppement et l panouissement de chacun des membres Le probl me se pose pour les personnes qui n ont pas les ressources personnelles ou sociales suffisantes pour s auto d terminer dans ces parcours l La libert c est un d fi extraordinaire pour autant qu on ait la capacit de s en saisir et de construire sa vie jour apr s jour Que se passe t il pour les familles qui ont moins de capacit se saisir de cette libert et qui prenne
145. ous et que vous invitez quelqu un en g n ral vous essayez surtout si c est une rencontre affective de bien disposer les lieux C est ce premier regard qui code et qui d code tous ce que l on voit au premier abord et qui me dit si je suis le bienvenu le malvenu ou le venu par hasard ou de surcro t La libert c est le cadre dit Cartier Bresson parce qu il trace un espace et un temps prot g s Dans la cure analytique ce qui fait effet de syst me effet de protection institution c est bien ce qui fait cadre qu on peut y dire tout ce qui nous passe par la t te y compris les horreurs innommables Elles peuvent tre cout es parce qu il y a d une part un espace un meuble qui est vivant et un temps d fini qui est le temps de la s ance C est a qui fait que a commence un moment et que a finit un autre que c est dans un lieu bien pr cis que la parole peut tre libre et lib r e Il y a un certain nombre de r gles de d part sans lequel il n y a pas de cure analytique Le rituel Je dirais qu on ne pr te pas assez souvent attention la question du rituel parce que dans nos soci t s le sens a tellement quitt le rituel que le rituel n a plus de sens Le rituel c est aussi les paroles dites les gestes dits toujours les m mes bonjour au revoir bienvenue bonjour monsieur ou la fa on que l on va avoir d accueillir et dire au revoir qui ne sont pas des mots inutiles Ils instituent du s
146. oyau familial c est le p re qui doit jouer ce r le pour rompre la fusion entre la m re et l enfant C est en m me temps prendre le risque d un rapport in dit rien n est d termin rien n est d fini l avance chaque minute la vie se construit on ne peut jamais compl tement savoir ce qu elle sera J ai beaucoup travaill avec Gaston Pineau partir de l tude des histoires de vieil d veloppe le concept de transaction vitale et il montre que travailler sur sa propre histoire de vie ou sur l histoire de vie de quelqu un c est mettre en vidence des moments des occasions des v nements o se sont d roul es les transactions Qu est ce ce qui s est n goci ce moment l Il observe tout un travail souterrain inconscient en grande partie nocturne Il a en particulier reconstruit l histoire d une femme Marie Michelle m re de famille qu b coise elle a t victime dans son enfance d une agression sexuelle par un cousin Cet v nement tr s traumatisant pour elle est rest non dit cach tr s longtemps apr s l ge adulte lors d une r union de famille elle se retrouve face face avec ce cousin 30 Elle est donc brutalement renvoy e cet v nement Pendant un tr s court moment elle se demande Si elle va lui tourner le dos et ne pas lui parler ou ventuellement l agresser Finalement elle d cide de lui serrer la main et de lui dire bonjour A travers a elle analyse toute l laboration
147. par rapport ceux qui seraient des marginaux on est bien oblig de renoncer notre projet initial qui tait que la Permanence d Accueil soit ouverte aux jeunes errants Or on voit bien qu il nty a plus lieu de faire porter aux jeunes le label d errant Ainsi la Permanence d Accueil s adresse bien maintenant tous les jeunes n importe quel jeune Ce n est pas la peine l aussi de prendre du pouvoir sur les jeunes errants en les d signant Du don la dette Donc Si on dit n importe quel jeune on va renverser la chose et dire puisqu on tait dans le don don qu on aurait produire en tant que travailleur social qu il s agit de la dette de la soci t vis vis des laiss s pour compte du syst me social Au lieu de dire on va leur donner un RMI on va dire on leur doit une dette Ainsi on est bien l dans l expression d une solidarit qui est plus l expression de cette dette et de l engagement que doit prendre la soci t dans le contrat social qui nous lie les uns aux autres C est un engagement que l on a prendre nous travailleurs sociaux dans notre fonction et nous devons etre les passeurs de cette dette par rapport des gens qui en auraient besoin et c est vraiment du c t du contrat social que a se situe Le marginal l errant il est presque prot ger parce qu il t moigne vraiment de ce que serait l humanit si on n avait pas une dette envers lui On serait peut tre bien dans la libre entreprise
148. pellation r elle de cela Nous ne pouvons pas transiger sur des lieux de transaction qui sont nuls qui sont non avenus pour nous C est bien ce que l on demande une assistante sociale l heure actuelle combien de fois on voit des assistantes sociales qui sont ni plus ni moins en situation de hold up Combien d assistantes sociales se font hold uper le RMI au nom du chantage au nom de la violence au nom de l agressivit Marie France Freynet Ce que vous introduisez c est un autre niveau de transaction pour les travailleurs sociaux chacun pour lui m me pour l exercice de son m tier entre la loi qu il repr sente et ce qu il a conna tre du quotidien des gens avec qui il travaille et de leur limite et de l o ils en sont Effectivement l aussi il y a un tr s grand espace l int rieur duquel il faut pouvoir fonctionner C est vrai selon les p riodes selon les moments on nous laisse plus ou moins d espace pour pouvoir conduire ces transactions l J ai eu l occasion d aller travailler Toulon il y a deux ans juste apr s les lections municipales dans cette villee ils avaient mis en place des m diateurs Gitans ils ont des quartiers entiers de rapatri s d Alg rie d origine gitane avec des probl mes de scolarit pour les enfants des probl mes de r gulation sociale importants Depuis plusieurs ann es une association para municipale en tout cas tr s aid e par la Municipalit pr c dente avait fo
149. plet de la probl matique on ne va pas chercher savoir o sont les failles de cette personne o sont ses probl mes videmment il faudra aussi y r fl chir mais cette question est indissociable de l autre question comment travailler sur le lien social c est dire sur l environnement sur le milieu pour que cette personne se retrouve nouveau introduite dans un maillage dans un tissu social o elle va pouvoir reconstruire du lien et de la relation donc pour elle de la vie Sartre a crit l enfer c est les autres Apr s Hegel il a montr comment l autre nous ali ne Lais il faut aussi lire L vinas sur le pluralisme la diversit le respect de la diff rence La philosophie de L vinas s appuie sur une conception de l tre humain qui n est pas asservi par l autre mais lib r par lui Peut tre connaissez vous cette pi ce de th tre russe l histoire d Oblomof Oblomof est tellement paresseux qu il refuse toute forme d v nement dans sa vie II s enferme chez lui il ne se l ve plus il ne veut plus s alimenter il ne veut plus rien faire Mais il se trouve devant un point limite ind passable on peut faire la gr ve de tout sauf d exister On s aper oit travers cette histoire que ce qui est tragique ce n est pas le pouvoir des autres sur lui dont il esp rait pouvoir se lib rer c est l encha nement du moi lui m me Oblonof est prisonnier de lui m me dans cette situation il es
150. plus oublier le facteur humain qu est le travail social de l ensemble des travailleurs sociaux de l association et de la DSD qui ont t concern s par ce travail auquel j ai moi m me particip CONCLUSION Je ne sais pas si j ai exactement trait la question initiale telle qu elle tait con ue par Mr Fo x mais je crois que l on peut dire qu il s agit bien toujours de pr vention sp cialis e cependant avec une nouvelle approche travers Point Jeunes la fois plus individuelle dans le contact jeunes ducateurs et plus globale dans l appr hension par ces derniers des probl mes des jeunes II me semble aussi qu avec la cr ation de Point Jeunes il y a un quipement plus complet au niveau de l agglom ration c est dire que les quipes sur les quartiers et Point Jeunes me paraissent compl mentaires et tout autant indispensables et je crois qu actuellement il serait impensable pour chacun des financeurs qui se sont engag s un moment que Point Jeunes n existe pas on ne voit plus La Rochelle existant sans Point Jeunes 12 Point Jeunes La Rochelle de l exp rimentation la p rennisation Marie Jo lle Malivert Conseill re Technique en travail social DDASS 17 Les points d accueil et d coute jeunes sont des structures tr s r centes puisque n es des circulaires du 14 juin 1996 et du 10 avril 1997 65 Toutefois quelques points jeunes se sont mis en place bien avant ces deux textes Aucune r glementatio
151. que le planning de la machine laver on essaie dtavoir une gestion quitable En fait cet accueil doit etre un lieu pour les jeunes et non le lieu des jeunes il doit etre encore un accueil structur et structurant qui permet chacun de s exprimer li brement et doit permettre de toujours stajuster l ensemble du groupe qui est l qui est toujours un groupe informel et qui correspond une dimension sociale Une p dagogie de la r conciliation Ce n est pas une p dagogie tr s active je ne sais pas quelle marche d escalier on aurait mont e comme dirait Beno t mais en tout cas une toute petite marche C est clair on est tr s modeste l dessus On va qualifier l intention p dagogique de la Permanence d Accueil d intention de r conciliation On va dire que cette r conciliation est quelque chose qui a voir avec la r conciliation du jeune avec ses semblables Pas forc ment du jeune avec les autres jeunes mais avec tout le monde avec nous aussi les travailleurs sociaux Si on dit d j r conciliation on est un petit peu plus ambitieux mais on va quand meme y rester tout fait attach on ne va pas forc ment aller plus loin parce que je vous ai dit en introduction que l on allait renoncer au suivi C est dire que l on varenoncer la ma trise du temps de la rencontre et meme au contenu de la rencontre Ce qui pourrait 35 etre une tentative de d finir le suivi ce serait quelque chose qui aurait voir avec
152. que de perspectives que nous avons leur offrir Ceci nous am ne cet autre constat les jeunes ont de moins en moins recours aux institutions sociales et leur repr sentants pourtant l pour leur apporter des r ponses qui sont autant d appuis au processus de subjectivation d insertion m me s il est vrai aujourd hui que ces institutions sont loin de pouvoir permettre une insertion satisfaisante en termes d autonomie et de r alisation Quoi inventer l o il n y a plus de r ponse La discontinuit du c t des professionnels Pour nous examinons maintenant ce qui fait la discontinuit du c t des professionnels Les repr sentations sociales sont massives en ce qui concerne la toxicomanie tellement massives qu elles dissuadent quiconque d intervenir Il faut bien partir de ceci que tout ce qui se rapporte la toxicomanie touche l insupportable et qu il y a quelques bonnes raisons cela le tabou l interdit la souffrance jouissance la mort sont subsum s sous ce terme Ce qui fait que ce terme nous pousse tout naturellement tenir distance ce type de probl matique Il ne faut pas chercher plus loin les raisons du peu d engouement s en occuper ou tout simplement parler avec ceux qui sont aux prises avec ce probl me Le rejet qui en d coule objecte au discernement qu il conviendrait plut t d adopter Discernement qui nous permettrait au contraire de prendre une plus juste mesure de la r alit no
153. que l on a les deux l ments clefs de la d centralisation En mati re d action sociale cette d centralisation s est accompagn e bien videmment d une nouvelle r partition des comp tences et en mati re d action sociale tout de suite deux autres id es suppl mentaires les solidarit s nationales qui sont du ressort de l Etat et les solidarit s de proximit qui sont du ressort du d partement Alors maintenant solidarit de proximit solidarit nationale l Etat d un c t le D partement de l autre et chacun a son secteur de comp tences Au regard de cette d centralisation abordons tout de suite ce quoi ont t confront s directement les acteurs qui taient pr sents avant la d centralisation et qui ont d travailler avec ces nouveaux outils en mati re de comp tences mixtes pour savoir ce que a veut d j dire en mati re de partenariat et surtout en mati re de comp tences conjointes et l je m arr terai un peu plus longtemps La comp tence mixte concerne la tarification des tablissements qui d une certaine fa on propose pour un m me public deux prestations compl mentaires reposant sur deux autorit s de tutelle diff rentes Je crois que l exemple le plus manifeste c est le CAT m me public une prestation d h bergement une prestation professionnelle ce qui est de l ordre du professionnel c est l Etat ce qui est de l ordre de l h bergement solidarit de proximit
154. qui a voir bien videmment avec le Contrat initial Ce programme d actions est r alis conjointement mais dans la mise en oeuvre chacun d cide de son effort et chacun verse sa subvention chaque association On a bien un fond et il y a une forme pr cise Du c t du Contrat de Ville tel que personnellement je aborde au del de l intention au del du m canisme il est apparu utile la Ville et l Etat de mettre en place des outils Ces outils visent deux choses principalement la premi re consiste faire fonctionner les services de l Etat entre eux faire en sorte que les service de l Etat fonctionnent autour de la Pr fecture pour qu il y ait une parole de l Etat La deuxi me est la m me chose du c t des lus qui sont responsables de d l gations ou de quartier Et l aussi il faut apporter de la coh rence Donc le premier outil c est d essayer de faire en sorte que du c t de l Etat comme du c t de la Ville tout ceci fonctionne plut t en synergie Deuxi me outil mis en place c est d essayer de faire en sorte que les associations puissent changer entre elles ainsi qu avec les administrations Vous voyez donc qu il ne suffit pas d avoir un contrat de rep rer les m canismes S il n y a pas d outils derri re vous risquez simplement d avoir un projet fort mais avec des capacit s de financement beaucoup en restent l Si par contre vous voulez en faire un l ment de travail sur le fond u
155. r l un et l autre en intime synergie L l ment indispensable est la fois la connaissance des enjeux et des m canismes au niveau de l institutionnel et de celle des acteurs de terrain et surtout dans la question de la place et du r le de chacun voire des lieux d exercice Il est n cessaire qu il y ait galement des fonctions de passage qui soient charg es de faire remonter en termes de vigilance la fois ce que les professionnels voient et ce qu ils peuvent composer mais galement de le mettre en discussion avec les partenaires institutionnels ce sont 48 les coordinateurs Ce peut tre par exemple un Chef de Projet de Politique de la Ville de Mairie ou un Directeur d association Quelqu un qui est typiquement dans l institutionnel ne peut pas tout conna tre de l avanc e des discussions et des projets au niveau des partenaires de terrain c est pourquoi la fonction des passeurs est primordiale sans quoi il est impossible d avoir un relais entre les deux niveaux cf sch ma III 8 Situ dans l interstice institutionnel le Point Ecoute op re sur les discontinuit s du lien social Marc Leray Directeur du Point Ecoute Pr vention Toulouse Quand je parle du Point coute Pr vention de Toulouse me viennent un certain nombre de termes interstice social ou institutionnel discontinuit sociale espace vide ric Foex qui a souhait mon intervention m a pingl sur ces termes a donne un titre
156. r ues comme un droit l errance enfin par la rupture familiale sociale et normative signifi e par une incompr hension presque totale des valeurs dominantes tel le travail L expression de la situation sociale d une partie de la jeunesse L errance est donc tout la fois l expression forte de la situation sociale d une partie de la jeunesse un ensemble de repr sentations et l aboutissement des r ponses que nous donnons cette jeunesse Dans une soci t qui ne laisse aux jeunes que la place de la consommation ceux qui le peuvent et celle de la docilit pour y acc der pour s en sortir il faut tre un gagneur un battant pour avoir du travail pour pouvoir se soumettre Certains y arrivent d autres non Parmi ces derniers nombreux sont ceux qui ne pensent jamais pouvoir y acc der et exp rimentent une s rie de mouvements chaotiques entre toxicomanie et errance L errance n est donc pas une contestation d un syst me mais juste une question de souffrance et d abandon de nouveau positionnement dans le continuum social connotation dramatique il est pourtant de belles errances l errance voque les nuits difficiles une sorte de remake de sans famille qui se terminerait mal Des gens jeunes sont dans la rue ou sur la route ils n habitent nulle part ils ne parlent pas forc ment beaucoup ils ont des chiens et ils se droguent souvent Ils ne revendiquent pas grand chose ils
157. r etc Et puis tel autre moment on t a propos autre chose ce que tu voulais et puis tout d un coup tu as dis non etc J ai trouv vraiment tr s int ressant que ce soit cette lettre que ce jeune ait gard e par devers lui comme voil le d but de traces qu on m a aid construire dans mon parcours Hier Eric Fo x montrait que les syst mes de d brouille d auto or ganisation des jeunes sont ceux d une g n ration un moment donn diff rents des n tres diff rents de ceux de la g n ration qui viendra apr s il y a beaucoup de points communs entre eux et par moment on aurait du mal savoir ce qui est diff rent entre un jeune la rue et un jeune la Fac qui est aussi dans le syst me D sans trop d argent vivant au jour le jour sans forc ment beaucoup de perspectives Au del des techniques d auto organisation ce qui est probablement assez diff rent dans un cas ou dans l autre c est justement cette notion de trajectoire Ce n est pas la m me chose de vivre au jour le jour d aimer se montrer marginal quelquefois d aller jusqu jouer faire la manche avec des copains tout en tant dans une lign e familiale et personnelle d insertion sociale ou d tre dans des logiques de ruptures r p t es Une troisi me approche de la question du sens fait appel aux valeurs ce qu on a appel la transcendance partir du travail de Barel Les valeurs r f rentes aujourd hui on ne sait plus trop c
158. r l autre et qu il s agit de commencer d passer un peu a Ethique et lien social Pour poursuivre sur cette histoire du lien social et de l thique du don je ferai r f rence un concept analytique une acceptation analytique o vraiment l thique du don fait r f rence l thique du d sir renvoie l thique de la castration en d autres termes la dimension de l interdit L aussi j ai trouv une formule de Lacan tout fait simple et limpide vraiment du c t du renoncement ne pas c der sur son d sir a consiste faire son devoir Ce qu il fait entendre dans la formule c est que celui ou celle qui pr tend cr er du lien social doit etre celui qui doit tre le plus capable de supporter cet enjeu cette fonction de renoncement Exigence 36 il s agit ni plus ni moins de la dimension du pouvoir qui est toujours reli e l thiquedu don et cela devrait nous loigner de toute tentative abusive de prendre le pouvoir On a vraiment des exemples qui viennent l esprit c est vraiment le pouvoir de dire oui ou non c est aussi le pouvoir sur l autre de lui donner ou non des informations Dans cette dynamique du don il s agit vraiment de renoncer cette prise de pouvoir l Quand on s aventure donner ce lien social on est vraiment dans ce renoncement l on est vraiment dans l exigence Impartialit Cr er du lien social c est vraiment autre chose que de la maitrise c est d abord tout f
159. r la subjectivit de leur auteur 49 Voil une s rie de constats que je souhaite interroger avec vous Ces actes violents gratuits face auxquels il est bien difficile de savoir comment les aborder COMMENT ABORDER CES JEUNES CONSOMMATEURS DE PRODUITS TOXIQUES Le point de d part peine caricatural est le suivant des jeunes consommateurs ne s identifiant pas comme toxicomanes d un c t et de l autre des adultes professionnels je jumelle les deux termes ayant plut t tendance identifier toute consommation comme toxicomanie Peu de chance pour qu il y ait une rencontre entre les deux Pourtant ce sont les rencontres qui peuvent avoir lieu entre les deux qui sont en mesure de pouvoir modifier le destin d une consommation Pour dire les choses radicalement consommer ou parler il faut choisir En effet le consommateur ne peut prendre la mesure de son acte qu aux travers des autres qui sont diff rents de lui et pas seulement ses pairs Encore faut il qu il en rencontre quelques uns au risque sinon de rester ali n sa pratique d intoxication Non seulement les jeunes consommateurs ne s identifient pas comme toxicomanes non sans raison mais de plus ils ne mesurent m me pas les caract ristiques de leur consommation Il faut parler avec eux pour qu ils en r alisent l importance la fr quence et qu ils commencent en entrevoir le sens Parler c est un passage absolument n ces saire pour qu ensuite ils puissent s
160. r que les gens puissent travailler ensemble est apparue la n cessit de d gager des outils de travail D s 1986 avec la loi d adaptation de la l gislation sociale a t mise en place toute une l gislation d accompagnement qui a nonc par ex ce qu on appelle les sch mas d partementaux C est effectivement louable de changer les r gles de rendre la r alit riche mais complexe en totale coh rence avec le fond l gislatif dans l int r t des jeunes et des familles sachant qu il est question de l autorit parentale qui au regard de la protection des mineurs est quand m me un l ment essentiel simplement il manquait l outil Il y avait des d partements qui avaient des outils implicites des fa ons de travailler ensemble des fa ons de se rep rer par rapport un existant et des besoins et des d partements o il n y avait rien Quand il n y avait rien chacun revenait sous sa coupe dans sa bulle D s 1986 l id e des sch mas d partementaux a surgi cette obligation faite aux d partements ou la Justice et si possible aux deux d essayer de rep rer les besoins l quipement et de mettre a en proc dure De cette comp tence conjointe ce que je retire titre personnel partir de cette exp rience tr s forte c est qu il faut toujours bien rep rer le fond de la question qui est trait e Je crois que le professionnel qui a t confront la comp tence conjointe ou il ma trisait
161. ristes La responsabilit rel ve du droit public agissements de l Etat du droit p nal sanction des infractions la loi et du droit priv conflits entre personnes priv es morales ou physiques Les cinq articles qui dans le Code Civil organisent la responsabilit proc dent de deux sources tr s diff rentes les articles 1382 et 1383 d finissent le d lit et le quasi d lit partir d une faute commise sanctionnant l obligation de ne pas nuire autrui les articles 1384 et suivants pensent plus sp cialement les obligations du responsable rappelant la responsabilit du sponsor et faisant r f rence l exercice d un pouvoir R sumons nous Etre responsable d crit une figure thique un travail de soi sur soi De cette responsabilit thique se d duisent les l ments de structure qui devront organiser les exp riences concr tes de la responsabilit et d finir la part du droit p nal et civil dans chacune de ces exp riences Rendre compte est un engagement cousu de responsabilit s thiques juridiques dans une parole qui n implique pas seulement soi m me mais d autres du m me coup plac s dans un certain rapport de d pendance Rendre compte surtout dans le travail social c est la responsabilit majeure de tout professionnel Car on n a jamais raison tout seul S y soustraire c est faire droit sa toute puissance et toute jouissance en actes ce qui est un d
162. rm des m diateurs gitans habitant le quartier lesquels faisaient l interface entre l cole et les familles pour leurs expliquer que les enfants l cole doivent respecter un minimum de r gles communes de fonctionnement qu il est bon que les parents rencontrent de temps en temps les enseignants et qui expliquaient aux enseignants quand vous avez tel type d exigence a ne peut pas tre compris par la famille etc ce travail avait r ellement port des fruits mais la Municipalit Front National tait en train de reprendre le contr le de toutes les associations de mettre des gens de ses propres r seaux la t te des associations ou de leur couper les vivres Donc a voulait dire que tous les m diateurs allaient tre licenci s et qu la place on tait en train de renforcer la police dans les quartiers Quand l espace se r duit ce point il n y a plus de transaction possible plus d accompagnement social Le sch ma dessine une certaine g ographie dans un contexte donn Selon la fonction 32 professionnelle que l on a et le public auquel on s adresse Si on arrive travailler au niveau du lien affectif a peut tre d j beaucoup Et dans d autres cas on est essentiellement au niveau 3 institutionnel Une assistante sociale qui ne fait que des contrats RMI est beaucoup l dedans 5 surtout Si elle doit en produire la cha ne sans beaucoup de moyens J estime que le RMI a se situe en 7 justement mais ce n e
163. s comportements Ici l effet se mesure strictement en termes de communication Par une mesure de l impact on cherche valuer si le public a t touch et par une mesure de l image si ses opinions et ses attitudes ont t modifi es Plus simplement Faire conna tre gt valuation au niveau de l impact les cibles ont elles t touch es par la communication Mesure du souvenir Niveau cognitif Faire aimer gt valuation de l image les cibles ont elles t modifi es dans leur attitude Mesure de l image Niveau affectif Faire agir gt valuer le comportement la communication a t elle fait agir les cibles Mesure de rendement Niveau conatif Bases tr s classiques de m thodes et d outils de contr le issus de la gestion des entreprises cet nonc appelle deux remarques La premi re est que ces valuations sont difficiles r aliser par les salari s d un Point Jeunes En outre ces param tres issus d un autre environnement ne sont pas transposables en l tat Ils n cessitent une r flexion comme une adaptation l valuation du secteur social Cela peut inciter par exemple se rapprocher de l universit pas en termes de clients mais bien en termes de partenaires L exploration du potentiel des syst mes de type Junior entreprise anim s par d autres jeunes m riterait peut tre d tre tent e La seconde est le constat d un d calage probable avec l institution De fa on pragmatique on peu
164. s deviennent un ph nom ne visible qu ils r interrogent les pratiques sociales Il est vrai que nos pratiques sont diff rentes et que du coup le travail social devient plus visible mais aussi plus expos Preuve en est de ces boutiques et preuve en est de cette volont de communication nous vendons notre produit nous exposons nos savoir faire nous proposons des services Nous affichons galement la volont d innover de montrer c est peut tre a travailler dans la transparence Mais attention ce que celle ci ne nous fasse pas devenir invisibles La transparence au cin ma est un truquage o les personnes sont film es en studio devant un cran en verre d poli sur lequel le d cor est projet Et si dans le travail social nous avions d j plant le d cor Et si chacun en fait savait l avance ce qu il venait chercher dire et ce que nous allions r pondre Nous ne sommes pas seulement des accompagnateurs et r parateurs d individus Les notions de transparence d anonymat et de discr tion renvoient au collectif et pas seulement l individuel A travers l accueil d un individu nous devons interroger la responsabilit de d terminants plus globaux de notre poque conditions sociales culturelles conomiques 11 Nous devons rendre compte de cela 3 La question de l coute les fonctions de passeur de t moins Marie France Freynet Cadre Action Sociale CAF 17 Sociologue J ai le tor
165. s autres ont dire avec toute la force de l imp ratif que mobilise la toxicomanie Par exemple les d nonciations les descentes de police les exclusions familiales ou scolaires Faire exister un lieu pour faire consister un temps interm diaire entre la prise de parole et les cons quences que cette parole va entra ner C est ici que je situe la notion d espace vide Notre pratique doit cr er veiller ce que les conditions soient r unies pour permettre la prise de parole Il y a les conditions mat rielles de l accueil dont on vient de parler et il y a aussi la qualit de l coute L coute est une condition de la prise de parole Pour qu elle puisse permettre l laboration de la parole il faut qu elle s abstienne de juger et de demander c est ce que l on appelle le respect C est dans le rapport l autre vide de demande que la parole peut s laborer pour donner un sens au rapport aux autres et en retour donner un sens l existence de celui qui parle un sens ce qu il fait 53 Faute de cet acc s au sens la personne est sous le coup des discontinuit s la sienne quand il est priv de la possibilit de subjectivation faute d interlocuteur et celles des institutions sociales qui se le renvoient l excluent En effet la premi re discontinuit prive la personne de la possibilit de faire l exp rience de ce qu elle dit ou de ce qu elle fait la seconde ne lui donne pas non plus la possibilit de parler II r sul
166. s claires et des objectifs pr cis C est souvent cela clart et pr cision qui diff rencient communication et bavardage on reux Pour conclure bri vement il nous faut redire que l valuation se joue d s le d but et non la fin l valuation doit suivre l valuation de mani re constante Nous savons qu une impr cision la premi re colonne d une s quence entra ne le pourrisement de la suite En d finitive il nous a m me sembl que parfois l absence d valuation arrangeait une majorit d acteurs Les uns parce que cyniquement cela vite de bouger une routine ou de bousculer une progression de carri re Pour certains autres parce que cela vite des interrogations sur la finalit parfois d sesp rante de leur travail Sans valuation dans le flou on se dit que l on peine dans les poubelles du lib ralisme Mais pour finir personne ne sera licenci pour ne pas avoir atteint un objectif ind termin on renvoie cette question une morale incertaine une dimension politique relative ou une religion qui s ignore En fait il s agit la plupart du temps de questions de m thode et d valuation 11 Point Jeunes La Rochelle une volution de la pr vention sp cialis e Mich le Texier Inspecteur DSD La Rochelle Le sujet que je dois traiter est Point Jeunes La Rochelle une volution de la Pr vention Sp cialis e Et c est vrai que j ai choisi de traiter ce sujet travers les d cisions qui on
167. s d licat d valuer ce que produit en termes d insertion sociale une inscription l ANPE ou l obtention du RMI Il n en reste pas moins que ce processus de sp cialisation am ne une ramification institutionnelle telle que l action sociale elle m me s en trouve fragilis e En effet la d multiplication des mesures li e une hyper sp cialisation fait valoir des logiques institutionnelles tellement diff rentes voire contradictoires qu aucune convergence ne peut en r sulter au sens de logique sociale coh rence et coh sion C est certainement la mesure de cette r alit qu en contrepoint se sont d velopp es les politiques transversales et partenariales Cette fragilit des actions se mesure tr s concr tement l o la duret des situations sociales rencontr es g n re un repli des acteurs professionnels sur leurs strictes comp tences parce que ce sont les seules positions tenables pour soutenir une pr sence au quotidien Je pense no tamment aux situations dans les quartiers difficiles o les professionnels ne peuvent tre pr sents qu la condition de r duire leurs actions leurs plus strictes comp tences ce qu ils ne peuvent pas ne pas faire car d s qu ils commencent vouloir les largir le r el de la d gradation sociale est si fort qu ils sont d bord s ce qui rend leur position intenable et les expose des actes de violence La solidarit et la coh sion sociale ne r sistent pas ce type d
168. s du syst me normal Les aides sont assimil es une r tribution le squat un logement la mendicit un travail les ressources offertes par les structures sociales comme des prestations de service On assiste alors un trange malentendu o les uns sont install s dans une errance normale et ou les autres la consid re comme anormale et devant tre trait e Ce malentendu est particuli rement complexe vivre pour les travailleurs sociaux des structures d accueil qui sont d chir s entre secours droits et projet social LE RAPPORT AUX STRUCTURES D ACCUEIL La ma trise de l offre de services n cessite un bon acc s l information type d offre horaires contraintes Son vecteur principal en est le bouche oreille Les structures d accueil jouent donc un r le important puisque des rencontres peuvent se faire de l information tre transmise Du cot des usagers on voit appara tre de v ritables attitudes de consommateurs posant des arbitrages entre qualit fonctionnelle qualit d accueil types de fr quentation 13 Ainsi on peut proposer une premi re diff renciation entre dispositifs classants et dispositifs non classants ou ouverts Les dispositifs classants Certains dispositifs sont disqualifi s par les usagers En g n ral ce n est pas en raison de la qualit des services mais cause de leur aspect stigmatisant14 quand les intervenants manifestent
169. s missions confi es l APAPAR Cette ren gociation a t l occasion pour le Conseil g n ral de red finir de nouvelles orientations et de les pr ciser puisque jusqu cette date l cela fonctionnait sur les notions tr s vagues de la convention de 1978 C est ce moment l que le Conseil g n ral a exprim le voeu que l action de l quipe de pr vention s tende sur l ensemble des quartiers connaissant les facteurs de marginalisation et il a express ment indiqu qu il souhaitait que le travail de l APAPAR se fasse en concertation avec les circonscriptions d action sociale et les autres organismes repr sentants de l Etat Centres Sociaux etc qui concouraient la pr vention Voici le d cor plant des nouvelles orientations Je ne sais pas si la venue de Mr Fo x en 1988 peut tre consid r e comme un facteur d clenchant ou comme un catalyseur toujours est il que c est partir de la r affirmation de ces missions d volues l APAPAR par le Conseil g n ral et l arriv e de son nouveau directeur que l association et son quipe ont pu laborer un nouveau projet d action lequel a t pr sent au Conseil g n ral en janvier 1989 ce projet d coulait de la prise en compte de nouveaux quartiers comme Laleu La Pallice et St Eloi apr s une tude faite vraiment en collaboration avec les travailleurs sociaux et du travail de l association avec le centre social de St Eloi En m me temps l APAPAR pr sentait u
170. s pas Mais a c est le m tier d avocat Tout d abord il faut que je joue tr s franc jeu avec vous ou cartes sur table je ne suis pas psychologue je ne suis pas psychiatre je ne suis pas analyste je ne suis pas sociologue vous comprendrez vite que je ne suis pas cur je n ai aucune vocation tre professeur de morale et je ne suis pas juge je suis avocat 54 On dit que je suis plut t g n raliste la base Je ne suis pas avocat d affaires de mauvaises affaires Mais surtout et l avantage est qu il y a30 ans que je plaide de n tre plus s r de rien du tout C est bien Je n ai pas de v rit dogmatique Je barbote souvent dans la fange ma client le n tant pas une client le tr s facile Je ne joue pas les voyeurs mais jaime quand m me avoir ce genre de client le AU COMMENCEMENT ETAIT LA LIBERTE Alors pour moi comme aurait dit Eric au commencement il y a je crois la libert La libert d aller la libert de venir la libert de s installer o l on veut quand on veut et avec qui on veut avec le partenaire ou les partenaires de son choix Et je me demande Si en France de 1998 tout individu homme femme peut s installer comme il veut o il veut avec qui il veut Peut tre pas Mais la libert de s installer doit entra ner ipso facto la libert de partir la libert d aller ailleurs et pour nous la libert d accueillir selon la belle phrase de Badinter les gens venus d ailleurs Comment p
171. sables ni au niveau g ographique ni m me par rapport ceux qui sont l origine qui en assument la responsabilit On ne sait plus o est le pouvoir En m me temps le pouvoir lui cherche ses populations cibles C est un ph nom ne difficile comprendre et contr ler Un deuxi me ph nom ne qui contribue cr er le vide social c est ce que Barel appelle l aporie de la civilisation du travail En toute logique on peut maintenant voir que la civilisation du travail est condamn e Ce qui a t structurant pour l humanit depuis des mill naires c est dire travailler pour assurer sa survie est aujourd hui compl tement remis en question On prend conscience que le travail est r serv une certaine lite et qu on peut vivre toute sa vie de transferts sociaux sans r ellement travailler Le non travail ce n est pas uniquement le ch mage c est aussi ce qui chappe l organisation du travail Ce qui chappe aux structures il y a d autres fa ons de travailler de produire d assurer sa survie en restant autonome On sait qu en Italie pour prendre un pays tr s proche de nous l conomie informelle est beaucoup plus importante que l conomie formelle Donc ce deuxi me type de ph nom ne cr e de la non organisation institutionnelle officielle une forme de vide Troisi me ph nom ne la crise conomique ph no m ne tr s complexe 3 millions de ch meurs officiels 7 millions de personnes durablement e
172. si tablir avec lui un rapport affectif qui va lui permettre tout de suite d entrer dans un rapport d change Si ce lien affectif n existe pas du fait de la m re ou d un substitut tr s vite le nouveau n va tre malade et tr s rapidement il peut perdre la vie D s la naissance on ne peut pas distinguer ce qui est de l ordre de la personne et de ce qui est de l ordre du social Le lien social est partie int grante de la personnalit du fait de l assimilation de nos propres comportements dans le monde et par l int gration du monde en nous m me D s les premi res heures de la vie le b b s int gre le monde sa personne en m me temps que le monde assimile son comportement c est compl tement inter actif au point qu il est difficile de distinguer les polarit s dans ce rapport Ce qui est tragique dans l exclusion c est que le sens commun tend en renvoyer la responsabilit l individu qui est exclu s interroger sur ses lacunes qu est ce qu il n a pas fait ou qu il aurait du faire pour ne pas tre dans cette situation est ce qu il a t impr voyant intemp rant Qu est ce qui a failli en lui et dans son environnement pour que les choses en 15 soient l La question sous l angle du lien social serait plut t quelle est la responsabilit de la soci t son gard Qu est ce qui n a pas fonctionn en termes de lien social Pour les m tiers que nous exer ons c est un renversement com
173. sion de l un des termes en pr sence mais leur distinction lumi re et t n bres m re et enfant m le et femelle L enfant quittant le ventre de sa m re ne la renie pas mais inaugure un long processus au terme duquel il pourra affirmer Toi et Moi Ton corps et Mon corps Ton histoire et Mon histoire Dans nos m tiers gouverner soigner duquer ces trois m tiers impossibles nous dit S Freud car ils sont en permanence confront s l Autre Rendre compte signifierait avoir su se s parer du chaos de ses origines et tre en capacit de distinguer par exemple ce qui rel ve de l action professionnelle proprement dite de ce qui engage l tre dans son rapport avec un autre de distinguer l tre et l agir etc Nous avons appris avec Daniel Sibony qu une des grandes sources de la violence est l injustice ou plus exactement pour ce qui nous concerne l injustesse le geste qui cadre faux le geste qui touche vif La violence est le signe d une rencontre impossible un accrochage entre deux sympt mes et un choc entre deux narcissismes Chacun est un entre deux corps avec un corps visible perceptible et un corps m moire charg de rappels sensibles aux appels d tre corps m moire qu on appelle me et qu il appelle aussi l Autre corps L entre deux corps est donc l espace des liens possibles et des passages entre notre corps visible et notre corps m moire Rendre compte
174. ssi de la complaisance Elles peuvent d rouler un tapis rouge toutes les d rives des uns et des autres y compris des accueillis mais aussi des accueillants Il y a aussi de l exclusion institutionnelles vous savez tous qu un certain nombre d institutions sont des institutions qui au fond n acceptent pas l autre mais demandent le m me demandent des gens qui soient parfaitement adapt s l institution et non pas le contraire La question de ces rencontres donc de l accueillant et de l accueilli sont toujours la fois inter individuelles et professionnelles jamais vous n tes qu un professionnel et jamais vous n tes qu un individu donc vous tes les deux la fois et c est un peu la fois la facilit et la difficult de votre m tier DU CADRE ET DU RITUEL La deuxi me chose dont je voulais vous parler c est un des fils est la question du cadre du rituel de ce qui fait lien ou distance et la question des valeurs Je vais le dire assez rapidement bien qu il y aurait lieu de r fl chir de fa on plus approfondie cela Que dit le cadre quand quelqu un rentre dans un lieu Quand vous tes entr l bas quand vous tes entr ici quand quelqu un rentre Point Jeunes que lui dit le cadre le mat riel les locaux l entr e le quartier l immeuble la disposition la t te des personnes la fa on dont ils sont habill s On ne pr te pas assez souvent attention a et pourtant quand vous tes chez v
175. st pas toujours possible de le faire l es CLI qui sont compl tement dans l institutionnel ont un r le tr s important on voit qu elles n ont pas toutes la m me fa on de se positionner Certaines vont tre plus l coute que de ce qui va se passer l au niveau relationnel et d autres vont dire il nous faut tel pourcentage de contrats vous tes en retard D autres vont r duire le budget pour l insertion sociale et le transformer pour encadrer des CES qui iront entretenir les plages et les canaux parce que a c est de la vrai insertion soyons s rieux En l occurrence cet exemple l montre qu il y a eu une mobilisation tr s importante justement en 7 parce que les associations ont dit aux gens voil ce qu on est en train de vous proposer comme insertion et il y a eu beaucoup de d bats et fmalement les instances politiques ont renonc en partie leur projet Cet exemple montre que des transactions se sont op r es amenant des r sultats alors que six mois plus t t on n avait pas beaucoup d espoir Les situations restent ind cidables on n est jamais compl tement enferm l o on est rien n est jamais compl tement bloqu Qu est ce que la m diation On retrouve l origine de ce mot m diatio qui signifie entre mise m dius qui signifie au milieu et mediare qui signifie diviser par deux s interposer Ainsi l tymologie nous introduit l ambigu t de cette notion et explique les utilisati
176. stion de lamour et de la haine de l autre inividuellement et socialement 3 Pour poser les bases de la discussion venir sur le lieu d asile on va revenir au cadre et au processus l immuable et la cr ation PRATIQUES DE TERRAIN ENTRE CADRE ET DESORDRE PRINCIPES INTERDITS ET REGLES On est toujours coinc entre l institu et l instituant entre l ordre et le d sordre entre l ordre rassurant et le d sordre productif une institution doit tenir les deux bouts c est cette condition que la libert se cadre si ce cadre suppose le processus O s institue le lieu d asile la premi re question qui se pose on revient ce qu on disait tout l heure dans la question qui nous tait pos e les principes les interdits les r gles c est la question des lois c est dire le rapport entre les institutions externes et les institutions internes On en discutait l autre jour avec un groupe de jeunes et d ducateurs la Bergerie Mireuil o on est en train d crire ensemble les principes les interdits et les r gles on disait par exemple que le fait de boire de l alcool n est pas interdit par les lois et pourtant c est peut tre dangereux c est peut tre m me plus dangereux que de fumer du cannabis mais le cannabis est interdit par les lois C est cette limite des lois de la R publique applicables sur tout le territoire qui doit tre pos e r fl chie en m me temps que se fabrique
177. t t prises par le Conseil g n ral sur les financements accord s l APAPAR Je commencerai par un certain historique ensuite j essaierai d en tirer les conclusions Ce que je voulais souligner en pr ambule mon intervention c est que la relation entre l APAPAR et le D partement de Charente Maritime est une longue histoire d j puisqu elle a d but avant m me la d centralisation et que la premi re convention sign e par le Pr fet l poque et l APAPAR date de 1978 En fait la d centralisation n a pas boulevers fondamentalement les relations puisqu il y a eu une continuit dans les personnes r f rentes au niveau administratif ainsi qu au niveau associatif La convention sp cialis e qui tait financ e sur le budget de l Aide Sociale l Enfance a suivi le sort du service et elle est devenue de la comp tence du 63 D partement En 1986 le D partement s est retrouv face la demande d une autre association pour avoir une activit sur le sud de l agglom ration rochelaise l il y a eu un positionnement tr s clair du Conseil g n ral qui a reconnu l APAPAR comme tant la seule association pouvant exercer une activit de pr vention sp cialis e sur l ensemble de l agglom ration A partir de l a t cr un groupe de travail compos de l association et de membres du Conseil g n ral pour voir comment on pouvait aboutir la ren gociation d une convention qui prendrait en charge les nouvelle
178. t attirer nouveau l attention sur la n cessaire n gociation d objectifs avec tuteurs et payeurs tr s souvent en d calage des valuations souvent formelles ne se situant pas forc ment dans la perspective d une r ussite n e d une demande terrain r ponse Point Jeunes La d marche de communication permet de prendre conscience du d calage et de travailler des syst mes adapt s Travailler sur une approche en double commande semble tre une r ponse vidente au d calage une conception valuation vis vis des publics une conception valuation vis vis des payeurs Pourtant cette conception double pr sente des risques tout aussi vidents Les principaux tournent autour de discours contradictoires faisant vite figure de duplicit g n rant une perte de confiance A terme c est une logique forc ment destructrice Contourner ce risque peut consister travailler des coeurs de concepts semblables avec des d clinaisons diff rentes Parce qu au bout du compte il faut aussi convaincre de la justesse de vos positions Le contournement est une phase transitoire le but est quand m me de d serter le formel pour aboutir des valuations plus justes proches des r alit s de terrain C est encore le champ de la communication et de la n gociation rapports constants outils sp cifiques une autre d marche tout aussi permanente pour faire voluer la compr hension des actions entreprises UTILITE Au del des strictes q
179. t de l autre le professionnel L Etat s int resse celui ci le D partement celui l mais chacun est autonome dans son secteur simplement c est un m me tablissement pour un m me public il faut qu ils s entendent entre eux pour que ce ne soit pas de guingois Donc en 1982 1983 des initiateurs Dubedout Politique de la Ville Bonnemaison pr vention de la d linquance Schwartz Missions locales mais en m me temps une interpellation politique forte comment rapprocher la d cision du lieu d action et qui paye d cide Et l vous avez non pas une entorse qui paye d cide mais un am nagement et notamment par ce mot tr s fort garantir que l autorit judiciaire dispose des moyens assurant l application de ces d cisions c est le fond de la protection de l enfance en France Le partenariat propos dansune p riode plus r cente Le service Vie Sociale La Ville de La Rochelle est actuellement inscrit dans 5 partenariats majeurs il y le Contrat de Ville le Contrat Enfance qui va d ailleurs tre largi au Contrat Temps Libre Il y a une charte Enfance Jeunesse pour les jeunes de 0 25 ans et il y a actuellement en pr paration une convention de financement des Centres Sociaux L Etat de son c t vient de faire conna tre le Contrat Educatif Local et je ne parle pas de micros projets partenariaux forts leur 43 niveau comme le CAO ou la halte sant qui rel vent de la m me
180. t r t au del du coll ge ouvert c est qu en articulant l Education Nationale le D partement et la Ville on pourra peut tre traiter cette continuit s agissant d enfants ind pendamment du fait qu ils soient en cycle l mentaire ou en cycle secondaire par ex sur la question des transports ou sur la question de l alimentation La question des cantines a quand m me soulev un probl me qui a beaucoup interrog Sur la question culturelle actuellement on a un implant local d ducation artistique qui est trait au niveau l mentaire or on s est aper u qu avec le D partement il y avait aussi de l ducation artistique et culturelle au niveau secondaire Ce qui m int resse l c est la question de la coh rence sur un territoire entre ce que l on fait pour les enfants de 6 12 ans et ce que l on peut continuer faire pour les enfants de 12 16 ans l r side le point clef Comment on ne va pas entrer dans la m canique ce n est pas le plus int ressant Ce qui est int ressant c est qu une fois que l on sait quand pour qui le comment m am ne dire que pour entrer dans un travail partenarial il faut chacun sa place pouvoir s appuyer sur des politiques affirm es et bien identifi es Il n y a pas de partenariat fort et constructif qui ne s appuie et mette en jeu au niveau de chacun des partenaires une id e tr s pr cise et si possible crite et valid e politiquemen
181. t relative l intention de l institution ou de la collectivit Entrer en partenariat simplement pour travailler ensemble je parle surtout au plan institutionnel a me para t totalement insuffisant Il faut que chacun des partenaires ait une id e pr cise de l objectif qu il poursuit au travers de la question qui est pos e et c est la mise en convergence de ces objectifs qui abordent des facettes diff rentes pour le m me public qui permettra d tre dans un v ritable partenariat et dans un change fort entre les partenaire et riche pour le public consid r Donc en ce qui concerne la question du comment j aurais tendance dire que a ne sert rien de d buter un partenariat si son propre niveau on ne sais pas dans quel sens on va comment nous nous appuyons sur le politique dont on se fait l cho et si en face il n y a pas les m mes attitudes de la part de nos partenaires Tout l heure on a vu public coh rence et l je dirai public convergence c est dire qu il faut qu il y ait des politiques qui un moment donn permettent ces convergences car le mot fort c est politique pour la coh rence c tait public pour la convergence c est politique pas au sens de politicien d lus mais quel est le projet politique de la collectivit et de l organisme concernant tel public et telle question pos e au travers de ce public Avec qui en fonction de la question que l on se pose quels sont les
182. t accepter le lien de subordination qui d coule du contrat de travail Rendre compte c est honorer sa signature au bas du contrat de travail Prenons l exemple d un groupe de femmes et d hommes qui d cident de s engager ensemble dans la r alisation d un projet associatif culturel social sportif etc Un pr sident est lu il est le garant de la mise en oeuvre du projet collectif il en est le responsable devant ses associ s mais aussi devant la soci t Le projet se d veloppe les b n voles ne peuvent plus faire face et assurer tout le travail Ils recrutent un permanent auquel le Pr sident va d l guer une partie de sa charge et donc de ses responsabilit s puisqu il lui donne droit de d cision sur les affaires d l gu es L un ne va pas sans l autre Ce que le Pr sident ne pourra pas d l guer c est son Obligation vis vis de ses associ s des financeurs le cas ch ant de la soci t ainsi que nous l a montr S Weil Le permanent aura d s lors a rendre compte au Pr sident des affaires d l gu es et des obligations qui les fondent son niveau hi rarchique Les ann es passant d autres personnes sont embauch es le permanent devenant Directeur Il d l gue lui aussi une partie de ses responsabilit s aux nouveaux arriv s qui leur tour auront lui rendre compte des affaires d l gu es et des obligations qui les fondent leur niveau hi rarchique 74 Ainsi en r
183. t d tre assistante sociale et je m en excuse aupr s de notre public d ducateurs J ai travaill en polyvalence de secteur il y a maintenant assez longtemps j ai t formatrice puis j ai anim une circonscription d action sociale dans ce d partement Je travaille la CAF et l poque nous avions une convention avec le Conseil G n ral pour la polyvalence de secteurs Le travail social tait organis de fa on sectoris e le d partement tait divis en 10 circonscriptions j ai anim une de ces circonscriptions sur la zone rurale en periph rie de La Rochelle Je vous pr cise cela parce que c est une fonction qui m a amen e travailler partir du territoire et sur des notions de d veloppement local En 1996 le Conseil G n ral a souhait r organiser ses services les travailleurs sociaux de la CAF sont maintenant des agents de d veloppement social j encadre deux de ces quipes toujours par rapport une notion de territoire et de d veloppement local Cette ligne du d veloppement local a t un difficile mettre en place pour diff rentes raisons des raisons techniques politiques pour des raisons de partenariat entre les institutions Cela m a amen e reprendre des tudes retourner l universit rencontrer un certain nombre de personnes et de fil en aiguille j ai soutenu une th se en 1992 qui a t publi e sous le titre les m diations du travail social Je vais m appuyer s
184. t pour r pondre un probl me pr cis d fini ordonn Or l errance est d stabilisante par son caract re d sordonn flou qui concerne tout la fois celui qui la vit et celui qui la regarde la prend en compte la traite D autre part si l errance n est que la manifestation extr me d un probl me social qui concerne toute la jeunesse c est qu elle n est que le signe ext rieur le plus marquant de changements profonds Et le changement c est le d sordre c est par nature une rupture avec l ordre tabli et les institutions structures dispositifs sont aussi faits pour maintenir la paix sociale transmettre les valeurs travail sur le lien social la citoyennet r ins rer et ne sont pas outill s pour traiter du changement du d sordre avec des gens qui en sus affirment leur appartenance sociale Enfin si l on consid re que l errance c est aussi nos repr sentations et les r ponses apport es alors notre incapacit penser le ph nom ne autrement que de fa on floue ne peut nous amener que dans des adaptations n buleuses du style bricolage mou de type partenarial Une question de valeurs Mais si l on consid re l errance comme le sympt me visible et spectaculaire d un changement qui concerne toute la jeunesse comme la partie clair e de la pauvret de la perte des valeurs du sens et donc d un risque majeur pour la coh sion sociale alors il faut se demander si la r
185. t prisonnier de l ennui de sa fatigue de son insomnie de sa non envie d existeret il ne peut s en d livrer Pour nous d livrer de nous m me nous avons besoin de l autre Donc la relation sociale c est le miracle de sortir de soi C est la fois se construire travers l autre et c est sortir de l enfermement du face face avec soi m me On ne peut pas vivre en autarcie compl te Pour nos m tiers c est une approche int ressante parce qu elle introduit la notion d accueil d accueil inconditionnel travers le dialogue qui va s tablir de conscience conscience C est la notion de la fraternit fondamentale entre les tres humains au del des conflits des rapports de pouvoir de la domination L autre fait appel ma responsabilit Cette notion l est fondatrice pour nos m tiers s adresser l autre c est r pondre de lui 3 LES ESPACES NECESSAIRES POUR VIVRE L EXPERIENCE D AUTRUI Le travail social propose des espaces pour vivre cette exp rience fondamentale de la relation l autre je parle d espaces au sens de lieux mais aussi au sens de moments d occasions C est un r le qui est videmment difficile et je crois que vous le mesurez bien tous les jours Ce sont des moments o il faut pouvoir regarder couter prendre en compte accepter permettre reconna tre Il n y a pas de certitude pas de filet pas vraiment de technique non plus s il y en avait a se saurait C est
186. t r agir pense par toi m me eh Ducon HEGEL disait penser c est penser par soi m me la chose m me dans son contexte Donc en m me temps les choses sont l et en m me temps les institutions les lois les structures les raisons de vivre ensemble de faire soci t sont constamment cr er inventer QUESTION DE METHODE Je vais vous dire deux ou trois choses que je pense ou que je sais d elles ce que je pense mais aussi ce que a pense travers moi et qui m emp che parfois de voir et de penser par moi m me Savoir que personne n chappe tre pris parfois s engluer dans cette pens e qui existe d j qui est d j l et de la norme et de la difficult des choses inventer et dans ce cas oublier que la pluspart des choses sont d j l L erreur c est de croire et c est une remarque de m thode que l on est seul au monde qu on est le premier et le dernier du monde avec en plus chez tout un chacun on peut s en apercevoir tous les jours l illusion de l immortalit On fait toujours comme si on ne devait jamais mourir C est surtout un travail entreprendre en commun avec les acteurs Il y a quelque temps Point Jeunes d autres moments dans des Groupes d Education Th rapeutique d autres moments dans des Groupes de Recherche Appliqu e la vigilance des uns par rapport aux autres et donc le travail collectif emp che que on s enferme dans l un ou
187. tant et un certain nombre de perspectives Puis elle a remis jour sa politique municipale de la petite enfance On a donc recr un outil On a un nouvel outil qui va nous permettre de mieux lier les choses entre la Ville et la CAF et en m me temps d tre beaucoup plus clairs l gard des associations La charte Enfance Jeunesse Elle a t sign e il y a un an Dans cette charte nous sommes quatre partenaires l Etat le D partement la CAF et la Ville Une charte sur le plan juridique ce n est pas tr s fort mais c est fort sur le plan de l intention Quatre institutions qui n avaient aucune obligation se lier ont souhait initier ensemble un partenariat La charte Enfance Jeunesse pr voit quelques m canismes simples qui consistent 1 traiter ensemble toutes les questions relatives aux enfants g s de 0 26 ans avec un souci particulier sur la qualit 2 veiller ce que les quatre partenaires soient toujours associ s au traitement de toutes les questions qui concernent les jeunes de cet ge il ne s agit pas de cr er une instance suppl mentaire mais de veiller ce que les dispositifs qui connaissent la participation de l un des quatre soient ouverts aux autres partenaires Par ex et je reviens un peu en arri re la Politique de la Ville traite de l Enfance le D partement n est pas ici La Rochelle dans la Politique de la Ville aussi d s lors que le Contrat de Ville concerne l
188. te de ces discontinuit s une violence qui d truit le sens et ne permet plus d agir ou d avoir prise sur la situation C est la raison pour laquelle nous avons choisi d intervenir ce point d interstice qui fait l articulation entre individuel et collectif C est aussi la raison pour laquelle le Point coute suscite les rencontres ces deux niveaux de fa on ce qu ils s articulent selon un nouage qui sera propre chacun Ce qui reste notre charge c est de veiller ce que puisse s inscrire la contribution toujours singuli re de chacun dans une r alisation qui doit avoir une port e collective et viser s adresser la communaut dans son ensemble POUR CONCLURE Positionn face la drogue le Point coute Pr vention cr e un espace de parole par l coute de ce dont les personnes viennent t moigner et qui n est rien d autre que le souci des autres de leur place parni les autres Ce qui est un probl me non r ductible la consommation de toxiques L insertion n est pas autre chose que la consistance de ce rapport aux autres Positionn dans le travail social le Point coute Pr vention fait valoir le lien aux autres tout en respectant la temporalit et la probl matique individuelle dont on ne prend la mesure qu au travers des autres et pas son seul niveau Si le consommateur ne peut prendre la mesure de son acte qu aux travers des autres encore faut il qu il en rencontre au risque sinon de rester ali n
189. travers ces ph nom nes 1 1 D un mod le d int gration pyramidale des trajectoires singuli res Le mod le d int gration pyramidale c est tout ce que la sociologie a d crit pendant longtemps mode d int gration par le haut dans lequel c est l tat qui joue le r le central l tat qui repr sente le p re l Etat providence qui organise un maillage tr s serr tr s complexe qui prot ge qui fait des individus des ayants droit qui en m me temps et c est beaucoup critiqu tend les rendre passifs En m me temps c est un syst me qui tablit des rapports directs entre des citoyens et cet Etat providence il manifeste une solidarit fonctionnelle une solidarit organique avec de fortes r gulations vous avez des droits vous remplissez des papiers il y a un guichet on vous donne ce quoi vous avez droit vous avez une sorte de filet protecteur On a pu il y a une quinzaine d ann es assister la fin de l Etat providence En r alit il a continu accro tre son maillage et le resserrer avec le RMI et bient t avec la s curit sociale universelle probablement dans les lieux o vous tes vous rencontrez des personnes qui sont pass es travers les mailles du filet mais justement une part de nos m tiers c est bien de reconstruire avec eux le maillage qui va leur permettre de se retrouver dans un syst me de prise en charge Finalement tr s peu de personnes chappent la totalit du syst
190. tre besoins physiques protection contre la violence logement nourriture chaleur soins etc et besoins moraux qu elle nomme besoins de l me ordre libert responsabilit l galit libert d opinion risques propri t s curit v rit etc 71 Rendre compte sous cet clairage appara t comme une vertu de solidarit la prise de conscience d une pr carit commune qui engage la responsabilit de chacun dans une communion de destin Nous atteignons l au niveau du politique dont Hannah Arendt nous dit que peu d hommes vivent politiquement c est dire en changeant des paroles qui ont un effet Rendre compte est ainsi une parole qui interpelle la collectivit et par le fait m me interroge le politique D s lors et Arendt poursuit ce n est pas le savoir ou la v rit qui est en jeu mais plut t le jugement et la d cision Rendre compte autrement dit ce n est pas tant affirmer des valeurs de r f rence ou un adossement thique mais communiquer ce qu on en a fait les effets concrets de notre parole en acte Ainsi lorsque l obligation envisag e dans une perspective thique et philosophique descend dans le domaine des faits la notion de droit qui lui est subordonn e et relative s impose ainsi que celle de responsabilit qu elle appelle CINQUIEME REPERE La Responsabilit de rendre compte Dans son ouvrage Humanisme de l autre homme Emmanuel L vinas affirme Personne ne pe
191. tre la rue et les institutions avec une mission d orientation une mission d accueil une mission de socialisation On est bien l dans quelque chose qui ressemble des Points Accueil En gros le d cor est relativement simple et c est quelque chose que vous connaissez tous On voit bien d j dans l nonc quil y a vrairnent l empreinte du projet ducatif sousjacent En effet l ouverture de la 34 Permanence d Accueil se fait sur le constat qui doit tresans doute insupportable pour les travailleurs sociaux qu il y a des jeunes qui nous chappent On ne peut pas les rencontrer dans un cadre organis sur rendez vous alors nous on se passe de rendez vous On n attrape pas les mouches avec du vinaigre dit le proverbe Un d fi se passer de ren dez vous Puisqu ils n arrivent pas jusqu nous on va se passer de rendez vous C est bien une forme de d fi dans lequel vient s inscrire le projet de la Permanence d Accueil C est un d fi probablement de tous les Points Jeunes Evidemment puisque l intitul parle du projet je voudrais quand meme en dire quelques mots En ce qui concerne le n tre c est tr s clair la dimension du projet la Permanence d Accueil porte en elle une dimension de l impossible J ai repris l des notions qui sont d velopp es par Joseph Rouzel qui a t ducateur formateur qui est psychanalyste et qui d veloppe bien cette notion de projet son id alisation et surtout qui dit qu il y
192. u de la force On fait la paix par int r t DES INTERDITS FONDATEURS En revenant ce qu on a de commun les soci t s les civilisations et les religions du livre l h bra que la chr tienne la musulmane dans ce qui fait partie de notre histoire ce qui est d j l quand on na t qui fait partie des structures imaginaires de notre soci t il y a un interdit fondateur cet interdit fondateur c est l interdit de tuer la victime missaire humaine c est le sacrifice d Abraham qui est fondateur des trois grands monoth ismes Abraham croit que Dieu lui demande de sacrifier comme on le faisait peut tre avant son enfant son premier n en gage d ob issance Mais dit le texte son bras est arr t Il ne sacrifiera plus et l homme apr s lui ne sacrifiera que l agneau l animal la place de l enfant la place d un membre du groupe L agneau ou le bouc remplacera la victime missaire Je crois que c est ce qui est fondateur Bien entendu on oublie cela r guli rement les institutions y compris religieuses Lisez Ren Girard Les choses cach es depuis la fondation du monde ou la route antique des hommes pervers D autres interdits fondent aussi d autres ordres interdits ou r glementation alimentaire le porc par exemple chez les musulmans mais plus g n ralement il est interdit de consommer ce qu on a chass ou produit ou lev L interdit d alliance ou prohibition de l inceste est
193. u milieu des autres dans la rue au milieu de tous souvent avec d autres dans la m me situation L errance c est donc une grande visibilit sur la voie publique et une privation de vie sociale La manche peut d ailleurs ainsi tre interpr t e comme une tentative de concilier ces deux l ments Pour les personnes priv es de logement cette situation s accompagne d un autre paradoxe isol es seules ou collectivement dans la rue inexistantes sur la sc ne sociale elles se retrouvent trop visibles trop expos es dans des moments de la vie qui appartiennent normalement la sph re priv e manger dormir Cette sph re priv e est souvent totalement inexistante Et les personnes en errance vivent une situation paradoxale faite d une grande solitude et d absence de possibilit s d espaces et de moments elles Le quotidien est alors marqu par la marche Marcher pour subvenir ses besoins marcher pour ne plus tre expos marcher pour tenter d avoir un moment soi La marche dans la ville la marche au milieu des autres mat rialise l absence de place absence de domicile absence de r le social absence d obligations absence d intimit absence de sens absence de projet dans une vie immobile Des attitudes ambivalentes Les ruptures successives qui caract risent l tiologie et le v cu de l errance sont souvent pr sent es comme l occasion d un nouveau d part Il s agit en changeant de
194. ublic sur lequel on n a pas prise or c est un public important au regard de l ge parce qu il est situ apr s l enfance et avant la situation de jeune adulte et de prise d autonomie et sur qui peut on s appuyer pour essayer de maintenir un lien et d avoir une action conjointe Pour reprendre l exemple du coll ge je me pose des questions en termes de territoire g ographique dans quel quartier est il quels sont les jeunes qui le fr quentent G n ralement ce sont ceux du quartier mais pas forc ment quel tissu associatif existe t il autour C est mon entr e g ographique que je fais tourner autour du public en essayant de cerner toute une s rie d l ments qui constitueront une trame pour la strat gie strat gie et je regarde qui est comp tent j appelle le public qui est dans le coll ge celui qui y vient sans tre forc ment du quartier j appelle les associations qui sont autour et en termes de territoire de comp tences dans le coll ge il y a des b timents des actions ducatives dedans dehors etc A partir de l je d ploie j appelle selon la notion de territoire g ographique et selon la notion de territoire de comp tences ce moment il y a des choses qui s organisent entre elles et s appellent l une l autre ainsi je peux b tir une strat gie partenariale d acteurs de terrain et institutionnelle Ce qui para t important dans cette notion de territoire c est que a n offre aucune
195. uelles on croit en commun on les a invent es en commun VALEURS PRINCIPES INTERDITS Le premier item est la question des valeurs c est dire les valeurs thiques les valeurs religieuses culturelles qui sont l qui taient l d j avant qui seront l apr s nous qui nous d passent chacun et qui nous font loi Est ce que vous pourriez articuler une deux ou trois phrases qui noncent les principes auxquels vous avez d cid de ne pas transiger Personnellement collectivement professionnellement c est dire en commun dire quel est un le cadre des principes pas plus de trois deux le cadre des interdits pas plus de deux et en trois les r gles indiscutables mises a priori avant m me que quiconque ne p n tre dans le lieu d accueil Tout cela qui fait r f rence du lieu d accueil et qui si possible est crit Bien entendu ces valeurs ne sont pas de tout temps et de toute vidence de toutes soci t s et de toutes civilisations c est une illusion que de croire qu il y a des invariants dans les soci t s En r fl chissant a et en lisant la fois Primo L vy si c est un homme et les livres d Hannah Harendit sur les questions de l holocauste je me suis rendu compte que les soci t s qui ont t cr es par le national socialisme ou Pol Pot sont des soci t s humaines et non pas inhumaines C est vrai que cela est un grand vertige et une naus e Il y a 4 ou 5000 ans s est pos
196. uestions de communication l utilit d une strat gie s appr cie en tant qu outil se teintant l interne de p dagogie C est en premier lieu un cadre publi o l on expose une question de communication et la fa on dont on va la r soudre C est un moyen suppl mentaire vis vis du partenariat institutionnel ou non de faire comprendre le sens des actions en augmentant sa lisibilit On rajoute ceci le fait qu elle est instrument de contr le permettant d appr cier une action par rapport des objectifs connus de tous l interne comme l externe En second lieu elle est r fl xion collective au sein de l entreprise sociale cr ant un consensus qu on ne peut bouger sans raisons Orientant le travail de tous mobilisant le groupe elle g n re un resserrement utile une r flexion valuation constante Elle est ainsi facteur de coh rence 62 entre les actions et leur communication Hormis le fait que cette coh rence facilite l valuation de l action elle permet d asservir la communication au travail social et non l inverse Enfin elle affirme un aspect p dagogique par une s rie d obligations Tout d abord un diagnostic de la situation et une v rification de la pertinence de l action Ensuite cela oblige se poser les probl mes de communication r soudre et donc pointer les d ficits Remettre en cause les id es toutes faites s imposer un dialogue sur des questions fondamentales fournissent aussi des co
197. un partenariat de fait Je vous parlerai ensuite d l ments de pratique actuelle sachant que le partenariat institutionnel est maintenant fortement inscrit dans les faits ici La Rochelle je balayerai mais en compl ment de la comp tence conjointe des choses qui ont trait aux contrats sign s par la ville en essayant de cerner beaucoup plus les points de diff rence ou les points de compl mentarit avec le contrat ville le contrat enfance etc et je d gagerai chaque fois ce qui m appara t de mon point de vue comme pouvant constituer des leviers d s lors que l on s efforce de travailler en partenariat A la fin je me livrerai deux petits exercices qui me paraissent utiles sous forme de sch mas il s agit de ne pas tout confondre dans les partenariats et notamment de bien savoir de quelle place on parle par ailleurs j essayerai de faire jouer d autres articulations l articulation entre objectifs moyens et moyens objectifs Je crois qu il est tout fait important souvent d avoir des repr sentations pour pouvoir se positionner l gard d un interlocuteur En ce qui me concerne j exerce actuellement la Mairie de La Rochelle je suis responsable du Service Vie Sociale qui pilote tout ce qui a trait la vie associative aux affaires sociales au contrat de ville et depuis quelques ann es la petite enfance et enfance jeunesse Je dirai que c est un inter service situ aupr s des lus qui les aident s
198. ur ce travail pour ce temps de r flexion que nous allons avoir ensemble J voquerai deux concepts principaux m diation et transaction sociale Sur le concept de transaction une quipe autour de Nancy et de la Belgique continue une recherche Nous avons tenu l ann e derni re La Rochelle au printemps un s minaire dans le cadre de l universit Les travaux viennent d tre publi s sous le titre Les transactions aux fronti res du social Formation Travail social D veloppement local Editions chronique sociale Lyon Nous reviendrons sur ce concept de transaction demain matin parce qu mon sens il enrichi l approche que l on peut avoir de la m diation on a trop tendance la traiter de fa on un peu cool en vacuant le conflit la m diation ce serait pour adoucir les passions Or mon sens la m diation a n est pas a du tout le concept de transaction introduit la question des rapports de pouvoir des conflits qui sont toujours pr sents et des n gociations que les acteurs sociaux essayent d avoir les uns avec les autres A ce niveau le travail social peut intervenir justement en position de m diateur Ce que je vous propose pendant ce temps de travail c est de r fl chir la question du lien social qu est ce que ce lien social qui manquerait quand il y a de l exclusion Quelle est cette probl matique du lien social avec laquelle vous tes confront s dans vos services Qu est ce qui fa
199. ur la premi re fois de fa on tr s empirique cette notion d utilit sociale en partant d un constat tr s simple notre pratique nous amenait toujours travailler du cot de ce qui ne va pas que ce soit en termes de r ponses mat rielles ou de prise en compte de la souffrance Par ailleurs nous faisions le constat de l extraordinaire capacit d adaptation et de survie de certains jeunes en errance I nous a alors sembl important de nous appuyer pour une fois sur leurs ressources et comp tences Dans le cadre d une action de pr vention du SIDA nous nous adress s certains d entre eux sur le th me nous avons besoin de vous Cette exp rience qui a dur deux ans nous a permis de capitaliser un certain nombre d observation la capacit d auto mobilisation des jeunes a t imm diate et ne s est jamais d mentie le passage de l individuel au collectif autour d un projet forte valeur symbolique ajout e 15 s est non seulement pass sans difficult mais a permis de travailler sur des reconnaissances mutuelles la question de l image de soi l image de l autre a toujours t pr sente et a permis non seulement de travailler sur les repr sentations mais aussi sur les valeurs enfin la plupart des des jeunes ont norm ment volu tant sur le plan social que personnel a contrario nous n avions pas mesur le poids de ce que Pierre Vidal Naquet explicite comme une ambivalence du rapp
200. us Eric Fo x SOMMAIRE 1 La question de l accueil ou le prix payer Approche anthropologique et psychanalytique M Claude Fourcade Chef de Projet D veloppement Social Urbain 2 La discr tion l anonymat et la transparence Guillemette Roux Chef de service Point Jeunes La Rochelle 3 La question de l coute les fonctions de passeur de t moins Marie France Freynet Cadre Action Sociale CAF 17 Sociologue 4 l utilit sociale une approche dynamique Eric Fo x Directeur de l APAPAR La Rochelle 5 Accompagnement m diation g rer la complexit entre la pr minence du sujet et l environnement institutionnel Marie France Freynet Cadre Action Sociale CAF 17 Sociologue 6 D passer la notion de projet ducatif entrer dans une strat gie de projets de l usager Patrick Rouyer Chef de service Secteur Insertion Jeunes ANRS Paris 7 La question du partenariat gestion de l information limites et valuation Michel Lemaire Responsable service Vie Sociale Mairie de La Rochelle 8 Situ dans l interstice institutionnel le Point Ecoute op re sur les discontinuit s du lien social Marc Leray Directeur du Point Ecoute Pr vention Toulouse 9 Droits et devoirs de l ducateur face l usager citoyen Jean Pierre Chantecaille Pr sident de l APAPAR La Rochelle 10 La communication outil d valuation Jean Dominique Riondet Ma tre de conf rence associ l universit de La Rochelle 11
201. ut rester en soi l humanit de l homme la subjectivit est une responsabilit pour les autres une vuln rabilit extr me Le retour soi se fait d tour interminable l homme s approche de l homme il est cousu de responsabilit s Cette citation de la m me veine que celle de Simone Weil invite chacun de nous consid rer le champ d exercice de ses responsabilit s comme une obligation constitutive de sa vocation humaine E Hirsch Rendre compte c est alors en paraphrasant L vinas rendre compte pour l Autre plut t que rendre compte de l Autre Cet Autre a droit mon compte rendu car l accomplissement d un droit provient non pas de celui qui le poss de mais des autres hommes qui se reconnaissent oblig s quelque chose envers lui S Weil C est parce que je suis son oblig que je suis oblig de lui rendre compte lui ou ceux qui le repr sentent qui en sont responsables Rendre compte c est aussi quand il le faut faire valoir son devoir d indignation Elargissons notre travail en recherchant l avis des philosophes des juristes mais voyons d abord ce qu en dit l tymologie d apr s Fran ois Ewald l exp rience de la responsabilit et Philippe Cabin introduction Qu est ce qu tre responsable Pour l tymologiste Responsable vient de respondere se porter garant Le respondeo latin renvoie spondeo d o vient sponsor qui signifie promettre promettre solen
202. utre n emp che t il pas les d rives d une relation qui pourrait devenir duelle enfermante Chacun de l quipe est le garde fou de ce que l on a pos comme principe Chacun doit tre dans la confiance L information doit tre claire et partag e Travailler la transparence au sein d une quipe signifie que les m mes questions nous traversent de m me que le public accueilli Il n y a pas danger s exposer devant l autre La transparence permet de minimiser les risques de d rive Elle repose aussi le principe de l entretien individuel Cela signifie qu un certain nombre d informations circulent mais tout en reposant la question de la discr tion Que retransmet on d un entretien individuel Travailler sous le regard de ses coll gues c est aussi s exposer dans nos pratiques nos croyances Cela induit de trouver une m thodologie commune une troite collaboration Cela permet de constituer un travail en r elle profondeur sur les valeurs partag es d une quipe L coute serait elle aussi inconditionnelle pour le travailleur social 3 LA TRANSPARENCE AVEC LES PARTENAIRES Cette fa on de travailler modifie nos rapports avec les partenaires Revendiquer la transparence signifie que tout un chacun n a rien dissimuler qu il y a une parfaite accessibilit de l information dans le domaine public pour reprendre les termes du dictionnaire Un travail de proximit entra ne davantage l utilisation d un carnet d adresses personnel il s
203. vois pas le m me Paris et c est pourtant toujours Paris il n y a aucun moyen d avoir un point de vue absolu sur ce qu est Paris C est toute la difficult de l approche des ph nom nes sociaux on ne peut en parler que de la place o l on est qu partir de notre histoire de notre m tier de notre culture de notre ancrage de nos limites etc a renvoie aussi la question d exclusion en soi l exclusion n existe pas Ces jeunes exclus ou errants dont on parle ont trouv une fa on d tre extr mement pr sents dans la soci t parce que justement ils l interrogent par rapport cette notion du vide social S ils sont tellement d rangeants c est parce qu ils manifestent cette probl matique du vide que personne ne sait r ellement d finir par rapport laquelle personne n a r ellement de r ponse Si une r ponse peu peu se construit ce sera le fait de la soci t toute enti re par un cheminement en partie inconscient dans des tapes qu on ne pourra rep rer qu apr s coup et pour un r sultat qui est aujourd hui compl tement ind cidable a renvoie nos m tiers beaucoup d incertitudes et de difficult s En ce qui concerne la question du sens on peut l approcher de trois fa ons possibles en se centrant sur le niveau affectif puis sur l id e de la trajectoire et enfin sur la question des valeurs Ce qui fait sens pour chacun de nous au premier niveau c est bien ce qui r sonne sur le plan affectif
204. vons ouvert l op ration coll ges ouverts qui permet d indiquer la fa on d apporter des r ponses ce public des 12 16 ans en s appuyant sur les coll ges en initiant des actions nouvelles nomm es coll ges ouverts On voit bien de cette mani re avec la charte comment partir de quelque chose qui peut ne rester qu une intention il y a n cessit de mettre en place des outils sinon cette intention devient rapidement lettre morte ou quelque chose qui devient vide de sens ou vide en mati re d actions possibles Les conventions de financement des Centres Sociaux 45 Un autre outil partenarial est en place avec la convention de financement des Centres Sociaux Il y a sur la Ville de La Rochelle huit Centres sociaux L Etat le D partement la ville et la CAF ce sont les m mes partenaires ont souhait sous le couvert des financements 1 v rifier s ils parlaient de la m me voix des Centres Sociaux de leur fonction en mati re de d veloppement social dans les quartiers 2 si oui comment les quatre pouvaient aborder la question de la p r nnisation de cet quipement et du financement de leurs secteurs d activit s Un travail a t engag et le politique s est positionn favorablement Maintenant les Centres Sociaux ont une r elle existence sur le plan de la place qu ils occupent et du service qu ils rendent aux populations dans les quartiers o ils sont ins r s et aussi fort de ce fond qui a
205. x temps diff rents Le temps peu maniable et peu adaptable d une administration con ue pour assurer une permanence de fond forc ment en arri re du mouvement et dont un des int r ts serait de donner un rep re de d part pour mesurer le changement Le temps plus rapide des Points Jeunes collant au r el du quotidien R pondre l urgence avec le risque que celle ci se banalise R pondre tout en ne naviguant pas vue Au coin de la n cessit de maitriser ce risque de d bordement par l urgence nous retrouvons la question de l valuation Cette derni re est un l ment concourrant cette ma trise Si de plus l valuation fait partie int grante des strat gies on saisit encore mieux sa n cessit nous y reviendrons En empruntant J de Rosnay une id e qu il d veloppait propos des r seaux d information on peut aussi s interroger dans le sens suivant peut tre cette position des Points Jeunes est elle une version du d saccord entre les deux formes de gestion de la complexit L une d centralis e fond e sur un bricolage proche de l volution g n tique empirique et pragmatique voie ascendante l autre jacobine cart sienne et centralisatrice voie descendante A la premi re correspondraient les points Jeunes la seconde les institutions ORDRE ET DESORDRE Au del de ces questions qui servent de toile de fond aux valuations des Points Jeunes on peut souligner le cycle que suppose la m
206. xclues du monde du travail des ph nom nes de pauvret grandissante des personnes qui semblent compl tement l cart de l change conomique sans qu il y ait pour elles l espoir de pouvoir s y r introduire le co t social et humain tr s lourd l id e que nous sommes dans une situation tr s bloqu e Le retour vers une situation de plein emploi ne para t pas envisageable Que sera la situation conomique dans les 10 20 ans venir Si on observe depuis environ deux ans une am lioration des indicateurs conomiques dans notre pays on voit bien que a ne change pas grand chose pour les personnes qui s adressent nos services Pour Y Barel ces trois ph nom nes expliquent l apparition du vide social Les cadres naturels de la vie sociale sont bouscul s il n y a plus vraiment de perspectives Le travail appara t en partie 27 absurde puisqu il est la fois rare et souvent d pourvu de sens Il y a une distorsion de plus en plus grande entre l emploi et le niveau de qualification La crise du sens pour les jeunes g n rations c est la prise de conscience qu apr s avoir fait un parcours sans faute on n est pas dans une situation mat rielle tellement meilleure que celle du jeune qui lui n a rempli aucune des conditions du parcours de formation et qui sait peut tre mieux se d brouiller dans le syst me D et dans l adap tation au jour le jour C est le sentiment pour les g n rations qui arrivent actuellement sur le
207. ymbolique d entr e de jeu dans la relation et chacun reconna t et pose d embl e un cadre Ca vite souvent une grossi re m prise et situe la parole de chacun l autre dans la langue des signes convenus DU SYMBOLIQUE ET DU LIEN Dans ce rituel il y a institution de symbolique et le symbole c taient ces deux moiti s de figures de terre cuite utilis es par les grecs pour se reconna tre Mises en face d une de l autre ayant reconstitu la figure d ensemble avec les deux parties en pr sence chacun savait l accueillant et l accueilli que l autre tait bien celui ou celle attendu C est un peu de cet ordre qu est le symbolique Chacun gr ce aux symboles reconna t l autre qui le reconna t Que pouvez vous concr tement dire de ce que vous mettez ou pas en place qui pose l vidence j insiste bien sur l vidence c est dire vident pour tout le monde cette reconnaissance r ciproque qui identifie le message et le messager et celui qui l accueille Bien s r il y a des soci t s o c tait bien plus facile notamment les soci t s grecques puisque l tranger celui qui arrivait tait suppos tre envoy des Dieux On faisait attention de bien traiter l tranger ou comme on le dit aussi dans la bible accueille l tranger car tu seras toi m me tranger J ai t tr s surpris de voir que cette chose l est toujours vivante Chypre Un petit gar on de dix ans qui ne nous conn

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