POUSSIERES (12 pages) margo ohayon POUSSIERES Ecrire signe
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1. ranium arroser Du fournil le boulanger poudreux voit s ouvrir un pliss de jupe blanche filant sous la vitrine Face au vide l enfant pousse un cri au dehors De certains regards on ne peut s chapper Nous voyons d autant plus que nous ne concevons pas Le langage pressent ce que la technique concr tise La lumi re a un droit inconditionnel de passage Du vingti me tage un funambule la poursuit D en bas elle le menace toi tu serais mort et moi pas margo ohayon 4 POUSSIERES 12 pages margo ohayon Le langage devan ant la technique rectifie le tir Le langage et la plateforme de lancement d un esprit prospectif Ce doit tre J sus puisqu il et Judas Devant sa propre mort on grandit A la longue la po sie se pose presqu en hypoth se Attendre et l criture vient Po sie aff t e au fil du feu Pour s incarner par le verbe l esprit a d se battre Sans l essence le verbe ne serait pas Du combat de l essence et de l existant na t le verbe qui donne forme l esprit Ne pas aller jusqu mourir par amour propre Descendre dans le monde pour recevoir une le on Chacun porte en lui la pierre de son devenir Une fois la vase retomb e du fond remonte le silence Il neige l origine redescend O manque la connaissance red marre la r flexion N tre plus rien donne la force de redevenir Le silence arrache la parole ses derniers retranchements Si je suis trang2. le buvard Monter les mailles du r cit avant de l crire Vieillard entre momie et sculpture Pleine lune du clair de l int rieur Gravir la paroi de la parole humaine De son index il jette un cri La verticale s tend aussi loin que l horizontale Au dessus de l art est la m moire La soci t sacrifie l humain par n gligence spirituelle Le vide donne la lumi re Une fois son tableau noir re u en h ritage le po te le remplit Le c ur unit le corps l esprit La p n trant il r pare en elle une perte Les images de synth se d tr nent le po te Qui conna t l amour rencontre la contradiction Se heurtant par la contradiction ils deviennent le ressac margo ohayon 2 POUSSIERES 12 pages margo ohayon La contradiction tue l amour pour qu il renaisse Par les contraires l amour est nul L tat d amour est nul Le jour fixe son toile au revers bleu du ciel Un coup de tonnerre couvre sa voix avant l clair du verbe Fou de col re ses griffes carlates sortent leurs laques de chine L amour consume ses liens La vie d livre un droit de passage La fl che aiguille le c ur La folie germe dans le d sir L eau du linol um r fl chir les murs d une tour qu un prisonnier du songe rige Une vraie image se r alise La cascade se brise en verre cath drale Sur la pelouse ras les pieds marquent comme sur du velours En deltaplaneur qui n a plus rien
3. perdre un po te se jette dans le vide Un rai de lumi re circule n importe o Les regards crois s tracent une constellation Qui cherche le sens le donne L initi n a pas peur il tremble On ne meurt pas on transmute Le po te fleurit hors saison Le langage est au po te ce que la canne blanche est l aveugle Le po te est l oculus de sa nuit Le vide cr e le mouvement margo ohayon 3 POUSSIERES 12 pages margo ohayon Par le vide vient le souffle et par le souffle le mouvement Apr s l espace de ses veux plus rien n tait To be or not to be le sens sera ou ne sera pas L thique proche de la libert ne peut rien r clamer Suspendues deux manches s ouvrent d pouilles o du vent s engouffre La m ditation est du temps qui songe D une torsade bleue il d roule un drap de ciel sur le fil Tout est m diation pour l esprit en veil Pas d l vation sans racines Par l crit le feu rest dans la parole des morts ressort par la bouche des vivants Le jour de sa naissance heureux d avoir quitt la nuit son b b blanc crie contre sa peau noire Devenir un escroc par conviction Sans r ponse aux grandes questions il demande boire Le t l phone sonne c est Michel Elle r pond oui sans reconna tre la voix L inconnu pr vient la petite est sortie Eclair sous le porche la voiture a disparu Carrelage vide Reste le g
4. POUSSIERES 12 pages margo ohayon POUSSIERES Ecrire signe une absence du soleil L crit est le soleil noir de l oral La forme est le bord du fond Ecrit imago de l oral Le mouvement commence toujours Bras et jambes en l air b b s clate Chacun a sa part du g teau de la parole Au ciel les martinets croisent le fer L hirondelle fend l air en deux A la vitre un veilleur de nuit ferme leurs yeux aux feuilles mortes Du profond de l int rieur un clair illumine le po te Par la fissure d un mot entre le bleu du ciel Solitude contrepoids de la neige Le monde para t infini parce que nous n en couvrons jamais la faille La lumi re est un ensemble de signes Rena tre de ses contradictions comme le ph nix de ses cendres Tel un oiseau vient la parole Le verbe s exerce au g nie des formes Le don fait retour la gr ce Transiter l oral par l crit le transfigure D abord la voie de l claireur semble impraticable Quelque part une conscience se d marque margo ohayon 1 POUSSIERES 12 pages margo ohayon Chacun construit son sommet On avance au bord du vide sinon on stagne Face la panique le rire en r fl chit l absurdit Quand on perd tout le sens revient comme un ressort Transmettre les bruits froids Ecrire ressemble mourir un peu La m moire labore un cristal Le d funt devient le symbole de sa mort Pris dans la mati re comme tache dans
5. e es tu l tranger Tu la connais ma t te Pas aussi bien que ta m re lors de ta naissance Face au c ur incoh rent tre son propre horizon Il la r duit rien pour qu elle aspire tre Il ne lui donne rien pour qu elle puisse tre Tirer l union du d saccord margo ohayon 5 POUSSIERES 12 pages margo ohayon Partager ensemble ce qui s pare Si tu la prends comme il faut Graziella devient un objet tu en fais ce que tu veux Le vide manque l amour Ecrire un autodaf Raser les mots Qui saisit l art de capter du vivant n a plus envie de faire autre chose Le po te est un na f devenu m lancolique en perdant son ignorance La mort prend appel sur la vie Vivre pour soi non contre soi L ternit du monde vient de ce qui nous en s pare Le secret de l crivain n est pas ce qu il crit mais le travail du verbe par o se glisse le myst re Pour surpasser sa pens e rien ne vaut celle d autrui La nature de l homme ne r pond pas ses besoins culturels L homme trafique sa nature pour satisfaire ses besoins culturels Tous les chemins ram nent l enfance Prends ce que la vie te laisse Avance encore plus loin sur la voie Le principe de l eau rompt la glace L tre visite un lieu Un cri d impatience attend son heure A genoux ceint de bandelettes il d noue le ruban de sa robe blanche R sonance dans une rue d serte un pas anonyme se pr sente Sur un l
6. e compte que ce que l on trouve non ce qui rapporte Un rai de poussi re mat rialise le passage du temps Transmettre le ressenti sans se poser la question du doute Parvenir au vrai qui n existe pas Le vrai utopique est la partie incarn e du spirituel Le sens po tique n est pas rationnel Au point focal de la concentration toutes les loges communiquent Un rai de la lumi re surgit de quelque part n importe o n importe quand La transcendance aide passer Pour changer le cours de l histoire il faudrait sortir de son lit Le temps a des organes La plume point e sur la mati re regarde vers l esprit La main qui trace est une bouche d ombre qui parle Les veines tracent les lignes du dernier cahier Rouge l vres sur la cigarette un rire rena t de ses cendres Sur la vitre int rieure l clair aveugle L toile n crit pas son rayonnement Le po te fleurit hors saison Le langage est au po te ce que la canne blanche est l aveugle margo ohayon 11 POUSSIERES 12 pages margo ohayon Le po te est l oculus de sa nuit Le vide cr e le mouvement Par le vide vient le souffle et par le souffle le mouvement Apr s l espace de ses veux plus rien n tait To be or not to be le sens sera ou ne sera pas L thique proche de la libert ne peut rien r clamer Suspendues deux manches s ouvrent d pouilles o du vent s engouffre La m ditation est du temps qu
7. i songe D une torsade bleue il d roule un drap de ciel sur le fil Tout est m diation pour l esprit en veil Pas d l vation sans racines Par l crit le feu rest dans la parole des morts ressort par la bouche des vivants Le jour de sa naissance heureux d avoir quitt la nuit son b b blanc crie contre sa peau noire Devenir un escroc par conviction Sans r ponse aux grandes questions il demande boire Le t l phone sonne c est Michel Elle r pond oui sans reconna tre la voix l inconnu pr vient la petite est sortie Eclair sous le proche la voiture a disparu Carrelage vide Reste le g ranium arroser Du fournil le boulanger poudreux voit s ouvrir un pliss de jupe blanche filant sous la vitrine Face au vide l enfant pousse un cri au dehors De certains regards on ne peut s chapper Nous voyons d autant plus que nous ne concevons pas Le langage pressent ce que la technique concr tise margo ohayon 12
8. ieu de culte une t te exsangue lave la pierre du sacrifice Mort minuit d avoir bu bu bu Sa fille et son fils assis pleurent margo ohayon 6 POUSSIERES 12 pages margo ohayon Une simple friche suffit nous loigner du continent La goutte commence lorsque la pluie s arr te Quoi de plus triste qu une goutte d eau laiss e pour compte par la pluie Marron glac un nu paralyse la vague Le prix de l toile est de filer Attendre sous la pluie du temps La philosophie r fl chit la po sie Les yeux traversent un visage sur ses pattes d oie L toile po tique est lunaire Les mots finissent par envelopper le po te d un brouillard o il dispara t La lumi re a des nuances de mobile que l air anime La passion est un soleil qui se l ve et se couche en m me temps on ne peut la comprendre Le temps vient crire entre les nervures sur l envers des feuilles que du vent retourne De la fen tre l criture trace sa ligne d horizon Ouvert dans l obscurit un livre se substitue la lumi re Vouloir ligoter les branches d un c dre avec une corde ridiculise l homme Eclairer les recoins des mots Pupille noire opercule sur une me scell e Si l criture n appartenait pas au myst re l homme l aurait d truite De quoi est constitu on le trouve mais pas ce qui constitue Imposer le silence la parole La philosophie est ce que la vie mat rialise non ce que l intell
9. igence con oit mais en l crivant le philosophe fait le contraire de ce qu il pense La sensation de perte fond e sur ce qui n existe pas est une erreur de jugement margo ohayon 7 POUSSIERES 12 pages margo ohayon L conomie nous colonise La pauvret finit par devenir un luxe Un intellectuel rat pourra faire un excellent artiste A partir d un ge certain le regard de satisfaction jet sur soi fait toujours erreur Devient on avare par n cessit ou par vice Un mystique ne loue pas Le mystique subit le myst re Pour voler de ses propres ailes accueillir l ange qui se d p che en soi Dans le sillon du rationnel le c ur traverse en diagonale Le mystique ment par aveuglement puis par conviction Du c ur arrach jaillit une fontaine Par d pit en venir un d go t du c ur L amant pousse l amante au bord du c ur La sentinelle garde si bien le c ur qu elle finit par tre la seule y entrer Les fleurs du mal tra nent entre un jean et ses baskets qui portent l inscription ATEMI Le sexe est la bouche parl e de l amour L homosexualit vient elle d un d faut de langage La blessure que l homme accepte d termine son destin Le c ur morcel remembre les absences Le c ur est un cercle d form Celui qui donne le plus l autre doit toujours le remercier Le souffle de l esprit met l tre nu La lumi re tient l esprit en veil L tre recule devant l es
10. prit margo ohayon 8 POUSSIERES 12 pages margo ohayon A chaque visage une nouvelle art re se met battre Face l esprit l tre exp rimente en son corps sensible le rien Arrive le jour o les quatre murs du po te le mettent la porte Les probl mes commencent d s que l id e se met vouloir faire du terrain La parole modifie l tre Trop penser la destruction la suscite L criture est le soc de son sillon Vivre de l criture comme le c ur vit d amour Maints carillons divisent le temps L ternel est silence De glacier en glacier l amant et l amante se br lent Le noir crit le silence dicte L tre voit le r el transcrit Pour une prise de vue r ussie de leur couple l homme et la femme en effectuent la mise au point en permanence Tomber en contemplation devant les dunes d un drap blanc Tant de regards non re us que comble le miroir L argent ternit en l homme sa lumi re christique On retrouve la sortie la lumi re que l on a mise l entr e Trop de neige invite au sang Certain couple ne doit rien construire pour tenir Les vivants s appellent les morts s crivent Perdre son temps pour ne pas perdre sa vie Entre lui qui croit aux f es elle qui croit en tre une lequel est le plus fada S riger en tre moral par le travail margo ohayon 9 POUSSIERES 12 pages margo ohayon L thique s acqui re par le travail comme la dext
11. rit par l exercice La forme crite meurt de sa n cessit d tre L humain fait sens La caresse ouvre les mes Le po te est pareil au soleil il revient Pour s exprimer le po te pr l ve en lui un lambeau de sa permanence Ne pas chercher la gloire chercher la connexion Contribuer la formation du n ud o tous les regards se croisent Les po tes voluent en acrobates du vide Au fil de sa plume le po te apprend les secrets du d sert Les ombres crivent L criture est un th tre d ombres Le po te est une cellule photosensible Po te r f rent mode d emploi que le temps taille la serpe Trouver sa place consiste d sirer ce pour quoi on est fait La vie ne se regarde pas du c t des larmes La vie regarde vers la joie comme une glise vers le levant Qui n attend rien n en fait pas cas aux autres Plus la v rit s approche plus s loigne la gloire La tol rance s impose par n cessit de survie de l esp ce humaine Si elle tait moins destructrice la b tise ferait moins peur Mis mort pour jouir La solitude s embrasse Gr sil dans l couteur la pluie s interpose margo ohayon 10 POUSSIERES 12 pages margo ohayon Pour effacer l tre il faut beaucoup de mati re Le po te est le couturier des mes L homme porte en lui chaque pierre o se poser chacun de ses pas Etre son pari tal Pour le mort il n y a pas d ge N
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