PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT
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1. ponse la plus adapt e L objectif n est pas tant de chercher am liorer son niveau de vie que de maintenir un mode de fonctionnement qui permettra au moins de survivre Les notions de solidarit le rapport au temps et beaucoup d autres sch mes culturels diff rent ainsi entre soci t s de pr carit et soci t de s curit En termes de coop ration ou d aide au d veloppement ces diff rences culturelles sont sources de fr quents malentendus et peuvent expliquer galement l chec de certains dispositifs ou projets mis en place par des acteurs du Nord destination du Sud En effet les politiques de d veloppement publiques ou priv es mises en place partir des ann es soixante participent toutes d une vision volontariste du d veloppement reposant sur l id e d un lendemain ma tris meilleur Le terme m me de d veloppement ne rev t pas le m me sens et ces contradictions culturelles finissent par rendre le concept peu op ratoire La notion de projet est par exemple un concept tr s int ressant Dans nos pays industrialis s nous avons une perception lin aire du temps qui nous incite fonctionner en nous fixant des objectifs afin de nous pro jeter dans l avenir On g re son temps le but tant d en perdre le moins possible voire d en gagner Dans les soci t s de pr carit la perception cyclique du temps rend caduque ces concepts l instant pr sent est2. pas d entrer dans des concepts socio conomiques ou g opolitiques pour caract riser ces pays que l on d signe parfois aussi sous l expression pays du Sud La majeure partie des pays en voie de d veloppement est en effet concentr e dans l h misph re sud ce qui d ailleurs n est pas sans influencer nos repr sentations Pays du Nord en haut dominants versus pays du Sud en bas domin s Nous proposons dans cet article d aborder la notion de pays en voie de d veloppement par le biais d une grille de lecture originale et passionnante propos e par Clair MICHALON Dans son ouvrage l auteur oppose les soci t s inscrites dans une logique de pr carit celles inscrites dans une logique de s curit A partir d un outil de lecture centr sur le droit l erreur cf figure n 1 l auteur met en vidence des diff rences culturelles fondamentales caract ristiques des deux types de soci t s pr c demment cit es Dans un monde pr caire les hommes sont d pourvus de marge d action Prendre une initiative signifie prendre des risques pouvant mettre en p ril toute la communaut D o des comportements et une logique particuli re pour assurer sa propre survie et celle du groupe Les acteurs des pays du Sud en situation de pr carit sont alors dans une logique conservatoire tu feras comme ton p re o les principes relationnels de solidarit et d all geance au groupe sont la r
3. PROPOSITION ARTICLE 2 VOUS AVEZ DIT PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT Orthophonistes du Monde est une association but non lucratif cr e en d cembre 1992 D s l origine l association pr cise dans ses statuts qu elle ne peut intervenir que hors union europ enne Il ne s agit pas l d une position discriminatoire mais d un choix op rationnel qui pr cise d embl e la vocation de l association intervenir en faveur des pays les plus pauvres dits en voie de d veloppement Mais que doit on entendre derri re cette expression Cet article propose au lecteur un angle d approche et quelques l ments de r flexion sur un sujet qui ne peut bien s r tre trait de mani re exhaustive en quelques lignes Les pays en voie de d veloppement se d finissent par opposition aux pays dits d velopp s ou industrialis s L expression traduit la dynamique d un pays qui doit tendre vers plus de d veloppement c est dire globalement vers de meilleures conditions de vie selon diff rents indicateurs Le principal indicateur de r f rence est aujourd hui l IDH Indicateur de D veloppement Humain Cr e par le Programme des Nations Unis pour le D veloppement PNUD en 1990 l IDH permet de classer les pays en tenant compte non seulement du niveau de vie mais aussi du niveau d ducation et de l tat de sant long vit de la population Le but de notre propos ici n est
4. ionnels qui se situent pour une part dans un registre connotations magico religieuses Nous retirons en tout cas de tout cela une certaine compr hension de la logique des acteurs des pays en voie de d veloppement qui vient clairer nos actions Comment en effet ne pas s interroger sur les tenants et aboutissants des projets que OdM met en place et ou soutient Comment ne pas s interroger sur les conditions de leur p rennisation compte tenu des l ments pr c dents Il est sans aucun doute de notre devoir de se poser humblement ces questions pour que nous menions nos actions en v ritable con certation avec nos partenaires Une fa on comme une autre d uvrer pour un peu plus d quit et de justice dans ce monde criant d in galit s 1 MICHALON C Diff rences culturelles mode d emploi Saint Maur 2000 Edition S pia p 75 OLIVIER de SARDAN Anthropologie et d veloppement 1995 p 134 3 Ibid p 135
5. nettement plus important que le futur Anticiper se fixer des objectifs construire des projets ne sont pas dans la plupart des cas des modes op ratoires dans les soci t s de pr carit Ceci rejoint galement le point de vue d velopp par OLIVIER de SARDAN Il semble en effet qu en mati re d aide au d veloppement les populations concern es par la mise en place de projets oscillent entre des comportements de s lection prendre uniquement ce qui est bon dans le projet et de d tournement utiliser les ressources d un projet pour servir ses int r ts personnels Ces deux approches pouvant tre consid r es comme les formes de l appropriation d un projet par ses destinataires Le paradoxe est que cette appropriation souhait e en son principe par tout op rateur de d veloppement prend des formes qui se retournent bien souvent contre les objectifs et les m thodes des projets Il se d gage donc bien des logiques particuli res au sein d autres cultures Trois d entre elles la recherche de s curit l assistancialisme et l accaparement d terminent des comportements sp cifiques chez les b n ficiaires dans le domaine de la sant comme par ailleurs Par exemple difficile pour les acteurs locaux de s appuyer 100 sur la m decine occidentale m me si celle ci a fait ses preuves Elle ne constitue pas un syst me de sens alternatif aux syst mes de sens tradit
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