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Version PDF - (919 Ko env.) - théatre ouvert

1. mati re jouer Disparu e s Intrusion Toby ou le saut du chien Fr d ric Sonntag metteur en sc ne qui jusqu pr sent n a mont que ses propres pi ces va galement dans ces deux directions en int grant aux textes po tiques la vid o et la musique et en gardant plus classiquement un plateau nu pour ses pi ces th trales ZT D 2 E S D a J r mie Sonntag Ecritures 43 TRE END HAS COMI Nous tions jeunes alors de Fr d ric Sonntag Nous tions jeunes alors marque sans doute une tape importante dans son parcours la fois comme auteur et comme metteur en sc ne les deux inspirations l se croisent se c toient et la bascule d un univers l autre se fait avec ma trise et de fa on chaque fois diff rente dans le spectacle Il me semble aussi qu une th matique r currente dans son th tre le trouble de la person nalit la perte d quilibre Des heures enti res avant l exil Toby ou le saut du chien ou le trouble que provoque une personne qui arrive ou qui dispara t dans un groupe humain Idole Disparu e s Intrusion est moins nette ici Si les personnalit s se d font c est peut tre moins parce qu elles se perdent elles m mes que parce qu elles accordent tout coup plus de valeur l imaginaire l immat riel au r ve comme espace de libert C est une id e qui se d veloppe tout au long de Nous tions jeunes alors la libert
2. Tu as mont assez peu de pi ces mais plut t des objets au d part non destin s au th tre des sc narios de cin ma des adaptations de romans Sur quoi se jouent ces choix Dans mes choix il y a d abord l envie d viter de montrer la ni me version de la m me pi ce l envie de s inventer soi m me son propre mat riau Pour Les Carabiniers nous sommes repartis de la pi ce l origine du film de Godard Notre spectacle tait la rencontre entre cette pi ce et le film On travaille souvent partir de plusieurs sources Pour Labo Lubbe il y avait Arturo Ui de Brecht les crits de Lubbe et les textes du proc s bref tout un travail de sampling comme le d finit lui m me Yves Pag s Pour Cassavetes on avait travaill partir des sous titres de Meurtre d un bookmaker chinois tr s mal traduits en fran ais Ils devenaient le mat riau dont on s est servi pour un remontage Franck Court s De l essai la cr ation 24 Dire il y a d autres mat riaux possibles c est li mon inculture th trale je rentre dans le th tre par d autres biais litt rature histoire documentaire photographie En fait tu es plut t un crivain de la sc ne Tu t empares de narrations et tu les th tralises Je suis un peu perdu avec des dramaturgies comme celle de Sarah Kane qui ne met aucune distance entre ce qu elle veut raconter et la mani re dont elle le fait M me
3. Th tre Ouvert lors des Paris Ouverts en 2004 3 Nous tions jeunes alors texte et mise en sc ne Fr d ric Sonntag cr ation musicale Paul Levis interpr tation Fleur Sulmont Amandine Dewasmes Mounir Margoum musiciens Paul Levis St phan H louin Gonzague Octaville cr ation et r gie vid o Thomas Rathier sc nographie Marc Lain costumes Mariane Delayre cr ation lumi re Marine Berthom r gisseur son Bertrand Faure Production AsaNIsiMAsa Mains d uvres Od on Berthier avec le soutien de Montevideo de la Fondation Beaumarchais du Maski Th tre Cie Serge Tranvouez et du dispositif de compagnonnage de la DMDTS et de la SPEDIDAM Ecritures 42 Nous tions jeunes alors de Fr d ric Sonntag avec Amandine Dewasmes Fleur Sulmont Mounir Margoum de perte et de recherche d identit comme souvent dans les textes de Fr d ric Sonntag Peu peu les images mentales dont les images oniriques projet es sur sc ne pourraient tre le reflet prennent le dessus Sur le plateau les musiciens jouant d abord derri re la cloison jardin se m lent peu peu aux acteurs Les limites entre ext rieur et int rieur se brouillent La musique et les images deviennent des l ments part enti re de la narration au m me titre que le texte ou le jeu des acteurs La musique planante les mots r p titifs les images souvent abstraites concourent cr er une atmosph re entre
4. En tout cas d une fa on tr s subtile je pense que cette rencontre a chang le rapport des tudiants au texte contemporain Les mises en voix taient une fa on de montrer le travail r alis et sans doute aussi de se montrer mais elles ont t surtout un v nement au service du texte D une fa on ou d une autre les tudiants pouvaient avoir le sentiment qu ils participaient la gestation d une uvre Le texte n est donc plus un objet de consommation pour une mise en sc ne ou pour la cr ation d un r le mais la promesse d une uvre venir Cette exp rience me semble capitale Pour paraphraser une derni re fois Jerzy Grotowski le th tre et tout particuli rement le th tre contemporain est un art de la collaboration et de la rencontre Rencontre de com diens et de spectateurs d auteurs et de metteurs en sc ne de dramaturges et techniciens de directeurs de th tre d institutions et de p dagogues Cette ann e la rencontre une fois qu elle s est produite a t aussi gratifiante et f conde qu un bon moment de th tre Guillermo Pisani N Buenos Aires en 1972 dipl m en sociologie U B A Guillermo Pisani est doctorant en Etudes Th trales Paris III Sorbonne Nouvelle sous la direction de Jean Pierre Ryngaert Il crit r guli rement des critiques th trales pour Th tre Online www theatreonline com En Argentine il a crit pour le th tre Ataque de Panico Otra que Mea C
5. Fr d ric Sonntag Toby ou le saut du chien et Nous tions jeunes alors un retour sur le s minaire stage Initiation aux critures contemporaines par la pratique de la lecture qui a eu lieu pendant la saison 2006 2007 Th tre Ouvert en partenariat avec le Conservatoire National Sup rieur d Art Dramatique CNSAD et l Universit de Paris X Nanterre Ecritures 28 Comment je n ai pas crit mon Dernier caprice D e retour comme auteur metteur en sc ne Th tre Ouvert la rentr e avec sa pi ce Dernier caprice Jo l Jouanneau s est pench pour nous sur les affres du cr ateur Nous tions dans la derni re d cennie du si cle qui m avait vu na tre mais apr s la chute du mur de Berlin je voulais crire sur les derniers dinosaures et dans l occiput ils taient trois le premier Chostakovitch donnait ses ultimes recommandations son ultime l ve avant de dispara tre Le second sans nom et dernier des communistes de la plan te gardien de nuit du Mus e de l homme racontait un enfant comment le plus beau des r ves devait progressivement se dissoudre dans l alcool le troisi me tait Nietzsche devenu mutique en son asile se voyant ainsi condamn entendre m re et s ur venues son chevet lui annoncer que non l homme n tait d cid ment pas fait pour tre surmont Par ce triptyque th tral je ne voulais donc rien moins qu crire la fin de l art la mort de l utop
6. et un esprit de d couverte combustibles indispensables de la cr ation contemporaine Des rencontres La pr paration des mises en voix et leurs pr sentations publiques ont galvanis le groupe et ont pr cipit la s rie de rencontres que nous cherchions produire d s le d but du S minaire Stage Ecritures 35 La rencontre entre les l ves du Conservatoire et les tudiants de Nanterre s est produite en particulier pendant les quelques r p titions au cours desquelles quatre quipes mixtes CNSAD Nanterre ont pr par les mises en voix Cette rencontre entre jeunes metteurs en sc ne et jeunes com diens autour des critures contemporaines restait un but majeur du S minaire Stage C est aussi un objectif qui s inscrit il me semble dans la mission de Th tre Ouvert En effet la fois comit de lecture maison d dition et salle de th tre Th tre Ouvert permet aux nouveaux auteurs de d velopper leur travail et de rencontrer le public Ce travail ne serait pas tout fait complet si l on ne sensibilisait pas Les nouvelles g n rations de com diens et de metteurs en sc ne aux critures r centes Les tudiants ayant fait le S minaire Stage feront partie peu ou prou de ceux qui cr eront le th tre des prochaines d cennies Leur faire rencontrer des auteurs consolider leur int r t pour les textes contemporains c est encourager les nouvelles critures venir C est une rencontre aussi entre c
7. gard la difficult des textes La pi ce de Hamelin par exemple est un long po me en tercets octosyllabiques pour trois figures pour lequel Julio Bouley et Georgia Doll qui l ont mis en voix devaient chercher une th tralit une fa on de le dire R ve de jardin texte grin ant qui d cline le th me de la domination travers la d composition d une famille en mal de rep res allie un cadre r aliste et une langue tr s construite Il est dur de r v ler dans une mise en voix ce que la pi ce a d int ressant en vitant les deux pi ges du r alisme et du formalisme gt avouait Florian Sitbon responsable avec No mie Rosenblatt de sa mise en voix La t che semblait difficile aussi pour la pi ce Faire compos e comme un monologue trois voix expression d une subjectivit divis e Pour pimenter ce d fi la pi ce allait tre prochainement mise en espace par Stanislas Nordey Th tre Ouvert Cependant Marie Ballet qui a dirig la mise en voix avec Thomas Kellner a trouv que l criture s av rait vidente pour peu que le com dien l approche comme une partition musicale Justement pr cise Marie comme les com diens entraient trop facilement dans le texte notre travail a t surtout de se retenir de ralentir de marquer les pauses Par ailleurs deuxi me surprise agr able les textes choisis n avaient jamais t mis en sc ne ce qui r v le de la part des tudiants une curiosit
8. version 2 en deux colonnes conneries que les singes les foutent dans des cages et leur prennent la parole H ben nous ici on a d j vu les premiers singes savants prendre m me un putain de cancer dont la prolif ration m ne les tissus la d composition De la tourbe il pourrit et les paroles se s dimentent les bouillons de la haine remontent la surface en gargouillant la vase la gorge pour vomir II n y a pas de Note 1 La r volte haineuse de la vie contre elle na tra de grandes flammes Le cerveau de Manu Singes Les hommes ont tellement fait de 2 3 gt 8 B 5 x 0 F f off Manu Il lui fait mal II serre de plus en plus fort en parlant k Manu rigole faire plaist Frankie Frank Comment a c est bon Tu m coutes quand je t explique Mon fr re tu vois des fois je le hais autant m occuperai de lui jusqu au bout Alors je veux pas qu un petit fils de pute comme toi vienne nous casser notre d lire beurre Ecervel fou cingl foutraque idiot d bile tar tap dingo dingue branque maboule siphonn hein mon frangin Manu Frank a les larmes aux yeux Il serre le cou de personne d autre y touchera Si un jour a va mal pour lui tu vois c est moi qui lui mettrai la bastos Tu captes Je Frank Manu tu bats la campagne ton mental qui bat le De l essai la cr ation 8 Jean Julien Kraemer Troisi
9. importe qui puisse faire l acteur vient de ce que tous passons notre temps jouer dans la vie Trouver la bonne inflexion quand on parle jeu Rendre un sourire par courtoisie jeu Signifier sa col re un interlocuteur jeu Or cette couche spontan e et commune de th tre le petit monde de l cole comme peut tre celui du travail en g n ral Laurent Cantet a r alis Ressources humaines L Emploi du temps et Vers le sud De l essai la cr ation 26 en ajoute une autre dix autres faites du mensonge que se fait le jeune adulte fumeur de shit pour se glisser tous les matins dans la peau d un enseignant ou encore des airs de cocker battu que prend l l ve n gociant un sursis pour rendre une r daction Il ne s agit pas d une d couverte encore moins d un scandale plut t d un constat joyeux l cole est un monde de dupes La filmer c est plus que jamais pr lever le naturel et la sinc rit avec lequel ses acteurs quotidiens mentent Un acteur professionnel aurait d pens son talent recr er la v rit du personnage incarner et aurait expurg cette v rit de sa part de faux de sa part de th tre naturel N importe qui peut jouer n importe qui est le plus m me de jouer sa vie mais n importe qui ne peut pas jouer n importe quoi Quand il s agit de reprendre le prof parce qu il s est tromp au tableau pas de probl me Quand il faut chambrer un camarade sur ses c
10. me tape troisi me semaine clarifier l coute de ce texte redevenu foisonnant comme enti rement d mont puis remont avec des variantes Il faut retracer les pistes choisies en syst matisant quelques proc d s comme les prises de parole au micro qui ne se font que dans les parties narratives ou le ton de Manu qui ne prend des couleurs de mongolien qu aux moments de violence subie appuyant un effet pour l en tendre bien la note aigu la guitare qui sous tend certains dialogues calant avec pr cision les d parts de sons la bande son du western sur le monologue de Frank et la progression des voix en st r o Ce travail abouti reviennent les questions premi res comment commencer Comment finir Retour aux sources aux premiers instants pour retrouver la coh rence et remodeler le d but et la fin donner au public chaque extr mit du texte la clef d entr e et celle de sortie du plateau ferm d AL TA VIL LA L coute le public D s le deuxi me jour le public est l La pr sence la fr quence et la promesse de certains spectateurs auditeurs de venir autant que possible donnent une perspective forte ce travail qui sans ces rendez Session de l EPAT De l essai la cr ation 9 vous r guliers deviendrait vain Le th tre n existe pas sans destinataire L enjeu de l EPAT n est pas de proposer une lecture aboutie mais de montrer le travail sur le te
11. me d cider du titre mais h sitant entre Capriccioso opus 21 et Le gourdin de P tula gt je remis mon choix au lendemain Le dit lendemain fut aussi celui du r veil la page blanche me rappelant ce que la veille j avais oubli savoir que je ne savais rien du c l bre concertiste si ce n est que tout comme moi il n estimait possible l coute de la fugue en ut majeur K 394 de Mozart que sous la douche les yeux ferm s et les deux tympans sous l eau Mozart devient ainsi du Sch nberg c est tout de m me autre chose Face la page blanche personne ne tient bien longtemps du moins je n en suis pas je repris donc le livre de Schneider et me concentrai sur sa seule couverture laquelle me d voilait un Gould de dos assis sur sa c l bre chaise devant deux pianos et l j eus l intuition qui devait tout d cider de la suite il me fallait la reproduction exacte de la chaise ce n est qu assis dessus que je pourrais m identifier au pianiste et ainsi crire la pi ce Je t l phona i mon ami et sc nographe Jacques Gabel qui me fut comme toujours secourable et une semaine apr s la chaise tait l Je m y assis mon clavier devant moi plus petit que le canadien je ne voyais pas les touches et je laissai aller mes doigts Moins d une heure trente apr s mon Dernier caprice tait l voil toute l histoire Jo l Jouanneau Jo l Jouanneau est auteur et metteur en sc ne La plupart de ses pi ces dont Dernie
12. t r v l s tout de suite et ont fait comme d habitude des rapports de lecture Pour cette derni re fourn e d auteurs ils n y sont pas all s de main morte Les rapports taient souvent lucides mais surtout tr s critiques Leurs analyses ont pu tre illustr es travers la lecture haute voix d extraits des pi ces Cette pratique a permis d prouver avant m me les mises en voix la diff rence entre la lecture silencieuse et l coute d un texte Dans plus d un cas des manuscrits qu on avait trouv s difficiles r v laient soudain leur musicalit leur rythme des aspects qui n taient pas forc ment rep rables aux premi res lectures Les tudiants ont t amen s revoir leurs jugements nuancer leurs critiques Autrement dit cette pratique leur a permis d interroger la fa on de lire un texte et cela de plus d une fa on Je pense premi rement qu elle a rendu manifeste le fait qu un manuscrit n est pas un livre Cela peut para tre assez vident mais nous pouvons dans notre pratique quotidienne avoir tendance accorder une pi ce par le fait d tre publi e un a priori favorable dont ne jouit pas le manuscrit A mesure qu ils approfondissaient leur analyses les tudiants ont peu Ecritures 34 peu adouci leur regard et consid r les manuscrits avec cette ouverture d esprit pr n e par Lucien Attoun et Micheline Attoun quand ils recommandent de lire avec lucidit et g n rosit
13. Lancelot Hamelin s est nouveau pench sur son texte qu il avait laiss de c t Vraimentlhomm aSANGATTE de Lancelot Hamelin mis en voix par Julio Bouley dramaturgie Georgia Doll avec Georgia Doll Thomas Kellner Maud Wyler et Faire de Fr d ric Mauvignier mis en voix par Marie Ballet et Thomas Kellner avec Vincent Collet Yann Dacosta Emilie Anna Maillet le 12 mai Toby ou le saut du chien de Fr d ric Sonntag mis en voix par Yann Dacosta et G raldine Martineau avec Misha Arias de la Cantolla Vincent Collet Yann Dacosta Katia Hala Blanche Leleu G raldine Martineau No mie Rosenblatt Florian Sitbon Mireia Trias Gallego et R ve de jardin de Fr d ric Vossier mis en voix par No mie Rosenblatt et Florian Sitbon avec Misha Arias de la Cantolla Eva Hernandez Mathilde Lecl re G raldine Martineau No mie Rosenblatt Florian Sitbon le 15 mai Ecritures 36 depuis quelque temps et a envoy chacun des tudiants qui l ont mis en sc ne un commentaire sur leur travail La com dienne Maud Wyler a synth tis la valeur qu elle lui a accord e je viens de gagner deux ans de travail Fr d ric Mauvignier pour sa part a entendu son texte pour la premi re fois l initiative des tudiants ayant vol Stanislas Nordey ce privil ge Il ne leur en tient sans doute pas rigueur Ceux qui ont assist la mise en voix et la mise en espace pourront d ailleurs attester que l une n annulait pas l autre
14. Nanterre et les l ves com diens du Conservatoire travaillent ensemble autour des cri tures contemporaines Cette rencontre multiple des tudiants avec l criture th trale contemporaine et ses auteurs des tudiants des deux institutions entre eux et des tudiants avec l quipe de Th tre Ouvert a sembl certains moments inatteignable Un certain nombre d tudiants ont aban donn avant la ligne d arriv e Mais avec ceux qui sont all s jusqu au bout de l exp rience cette rencontre d o na t le th tre a finalement bien eu lieu Qui veut parler de th tre contemporain Une premi re tape du S minaire Stage dans les mois de novembre et d cembre 2006 a t consacr e aux a n s de la dramaturgie contemporaine fran aise Beaucoup d tudiants ont d couvert des classiques contemporains comme La Demande d emploi de Michel Vinaver ou L Atelier de Jean Claude Grumberg ainsi que des pi ces aujourd hui moins connues comme La Gangr ne de Daniel Lemahieu La Bonne vie de Michel Deutsch ou encore Loin d Hagondange de Jean Paul Wenzel pi ces qui ont surpris par la modernit de leurs proc d s formels par leurs th mes et la fa on dont ils sont trait s Les tudiants ont eu l occasion en outre de rencontrer quatre des auteurs En parlant de leur th tre et de leurs parcours ceux ci ont d peint une partie de l histoire de la dramaturgie contemporaine fran aise Parmi beaucoup d autres choses Je
15. autant de mythologies urbaines Et si ses pi ces sont chant es l histoire assur ment doit na tre de la corporalit de l acteur de son silence int rieur de son secret pour vibrer ensuite dans un langage universel Il questionne le rare le pr cieux comme le dernier pendant de l homme sublime tel que nous le r vons secr tement Une pens e active comme le jalon d un nouvel espoir J avais lu une fois au milieu de mon adolescence orageuse ce po me dans le m tro des Halles Andr e Chedid m y lan ait droit dans le c ur un jeunesse tu ne r ves pas en vain gt Quel soulagement formidable un souffle de feu sur cette furieuse envie de jouer Et aujourd hui en cette br lante journ e de mai Th tre Ouvert la m me sensation m envahissait Une nouvelle ode au champ des possibles Nous d marrons l aventure avec Julio Bouley Georgia Doll et Thomas Kellner tudiants Nanterre et au Conservatoire 1 Cette mise en voix cf distribution en note page 35 est pr sent e nouveau le lundi 26 novembre 19h Entr e libre sur r servation Ecritures 38 Vraiment 1homma aSANGATTE est une pi ce en huit chants crite en octosyllabes m lant po sie r volte amour rage l histoire de Requeim r fugi au camp de Sangatte sa rencontre avec l infirmi re Julie et dont le ch ur vibrant est repr sent par l oiseau des mers tchekhovien J embarque pour le r le de la mouette Au cours des r p titions Ju
16. conseils donn s sont d une justesse et d une pertinence rares tellement bienvenues J ai maintenant l impression d avoir gagn deux ann es sur mon parcours d apprenti com dienne Le regard s v re fin mais g n reusement bienveillant de l auteur me ram ne l essence m me de mon identit en tant qu actrice Merci Lancelot merci Lucien Pascale Guillermo Micheline merci Claude Maud Wyler N e en 1982 Paris d origine suisse Maud Wyler commence le th tre enfant puis bac en poche suit des cours aux ateliers du Sapajou Chaillot avec Azize Kabouche au studio th tre d Asni res avec Jean Louis Martin Barbaz et enfin au Conservatoire National Sup rieur d Art Dramatique avec Dominique Valadi Christiane Cohendy Elle joue au Damu de Prague Le Masque boiteux de Koffi Kwahul au CNSAD La Cerisaie de Tchekhov au Studio Th atre de la Com die Francaise et dans les cr ations de Patrick Simon et Yveline Hamon Elle a cr en 2003 avec Antoine Bretillard la compagnie Wim Batchok et a tourn dans des films de Fran ois Dupeyron Aruna Villiers et Jean Baptiste Saurel Ecritures 39 Toby ou le saut du chien de Fr d ric Sonntag Mettez Toby dans les mains d un acteur il joue Quoi de plus originel et jubilatoire pour des acteurs que de se prendre pour Elvis Jayne Mansfield une star du rock ou une actrice recevant un prix d interpr tation lors d une c r monie de remise de r compenses Pas tonnant q
17. d motions de sens de d tails sur les personnages la peinture du paysage du plateau avec ses occupants et leurs occupations les sons en sous impression ou prenant tout l espace les cr ations musique pour compl ter cet univers sont entendus et appr ci s mais surtout les n uds du texte d voil s au fil du travail et r enfouis repouss s sur les bords comme l a crit Lancelot sont per us et donnent lieu des changes autour du politique du religieux et du rapport l Histoire au th tre Annabel Poincheval Docteur en lettres modernes tourn e vers les dramaturgies contemporaines les costumes de sc ne et l histoire de la d centralisation dramatique Annabel Poincheval a collabor l ouvrage Le Th tre en France de 1968 2000 de David Bradby Ed Champion 2007 Elle est actuellement conseill re th tre la Direction R gionale des Affaires Culturelles de Lorraine Elle a assist l int gralit de cette session de l EPAT De l essai la cr ation 10 Achever pour Lancelot Hamelin egard d un membre de l quipe de Th tre Ouvert sur Lancelot Hamelin l EPAT et sur son travail de recherche L criture d ALTA VILLA Contrepoint ne s est pas arr t e apr s l EPAT Lancelot Hamelin pouvait il s imposer de travailler un nouveau projet ou de penser et de r ver autre chose De son point de vue la fin du travail d criture doit co ncider avec l excellence atteinte e
18. de jeunes com diens Et comme la distribution tait Le nerf de la guerre je me suis rendu compte que la construction du roman tait tr s fine et pr cise Une construction en cinq parties a ressemble quelque chose que l on conna t et la dur e est fondamentale dans ce projet passage du temps usure quatre saisons Comment s autoriser cette dur e Fran ois B gaudeau et moi n avons pas forc ment De l essai la cr ation 21 les m mes rep res lui c est la philo et moi plut t la photo mais il peut y avoir rencontre compl mentarit Ma tre Ignorant de Jacques Ranci re pourrait tre une r f rence au travail C est un livre qui a de l importance pour lui et que j ai d couvert r cemment Au Th tre de la Cit Internationale B gaudeau avait vu Labo Lubbe et il avait t peut tre le seul spectateur l appr cier in extenso a m a donn l impulsion pour entamer tout ce travail sur Entre les murs Pour ce spectacle Labo Lubbe tu avais travaill avec Yves Pag s avec qui tu as un compagnonnage tr s long J avais travaill au d part sur un synopsis en cherchant comment le th tre pouvait s inviter dans l histoire de Lubbe Yves Pag s connaissait parfaitement l histoire de Marinus van der Lubbe puisqu il lui avait consacr un livre L je lui ai donn l envie d crire une fiction sur le mythe de l incendiaire du Reichstag L int r t pour moi tait de mont
19. du Maillon Strasbourg au moment des Gauchers avec ma compagnie Valsez Cassis pendant 3 4 ans a s est tr s nettement d grad depuis puisque le th tre a t incendi en 2004 L id e c tait de d ghetto ser un th tre qui tait d j un ghetto dans le ghetto La belle id e l poque c tait d j terrible il y avait un ducateur social pour 10000 jeunes Comment peut il faire quoi que ce soit Ton point de vue c est qu il faut laisser tomber Ou d bloquer plus d aides L une ou l autre politique sont dans le contexte actuel difficiles envisager Mais dire que c est trop tard ce qui n est pas totalement faux ce serait cautionner une forme d apartheid Comme le dit Fran ois B gaudeau ces jeunes sont bien plus vivants que n ose se l avouer la soci t dite productive Sacrifier toute forme d aide renforcerait la bombe retardement des banlieues En fait il faudrait tout changer Repartir z ro Ce que l on voit dans le roman aussi c est que ces l ves malgr toutes leurs difficult s ont une grande vitalit une grande intelligence mais qu il existe un cart norme entre le syst me ducatif et eux C est quelque chose qui se passe en France dans tous les domaines les diff rences sont de plus en plus marqu es les avis tr s tranch s dans les positions politiques dans les pour et les contre et l cole n est plus le creuset
20. galitaire qu elle est cens e incarner La seule fa on de surfer c est de trouver un compromis avec le syst me existant parce qu il ne va pas changer D o l importance de profs style B gaudeau parce que je pense que a ne doit pas tre mal de l avoir comme prof et d auteurs comme lui Il a une fonction tr s p dagogique dans son criture m me Je l ai senti en travaillant sur le texte IL m a appris quelque chose au fur et mesure gr ce son ironie par exemple Je suis sensible aussi l nergie qu ont ces gamins de r inventer leur langue en bouleversant la syntaxe C est quelque chose qui d teint norm ment jusqu notre actuel pr sident de De l essai la cr ation 23 la r publique Du temps o il tait ministre de l int rieur il avait fait venir des jeunes de je ne sais plus quelle ville et un moment il leur avait dit Pourquoi je suis l votre avis Parce que je vais vous dire un truc moi Si tous les autres ils s taient pas vautr s ils s taient pas gour s c est pas un mec comme moi qui y serais arriv Parce que vu de vous moi je fais lite mais vu des lites moi je fais euh enfant des quartiers C est dingue cette phrase Vu de vous moi je fais lite Comment tu vois le travail avec Fran ois B gaudeau et les com diens pendant l EPAT Dans un sens p dagogique mais dans le bon sens Peut tre que ce travail va condui
21. le lieu de leurs crimes dans un coll ge du 20 arrondissement ne saura manifester l nergie la vitalit la mauvaise foi la frime auxquels le livre s effor ait de rendre justice Pareil pour les profs participeront aux ateliers organis s pendant l ann e puis au tournage cet t ceux d entre eux officiant dans ce coll ge heureusement nomm Fran oise Dolto qui en manifesteront le d sir Donc les poser devant la cam ra et leur demander de jouer des situations qui forment leur ordinaire une altercation entre l ves une n gociation avec un prof un conseil de classe un accueil de parents d l ves Cantet a d j prouv la m thode dans son premier long Ressources humaines et un degr moindre dans son pr c dent Vers le sud Elle a fonctionn l poque et semble devoir fonctionner nouveau Bien qu des degr s divers chaque improvisation sur une trame donne satisfaction Pourquoi Parce que les acteurs savent de quoi ils parlent parce qu ils ont et pour cause les gueules et les corps de l emploi aurait on vu Binoche dans le r le de la c g tiste de Ressources humaines ou Dujardin dans le r le du prof de fran ais f brile d Entre les murs Mais surtout parce que a les regarde parce que a les concerne parce qu en eux bout le d sir de manifester quelque chose de d fendre leur vie en quelque sorte Les profs davantage encore que les l ves Mais aussi que n
22. nom mais de l ombre baigne ce pass dans une nuit des temps travers e d images de sc nes qu on se raconte dont il ne reste que quelques mots des clich s dans la bouche des vieux et dont on fera quoi IL y a l histoire d un anc tre noy Le p re de E portait Le nom d un oncle noy qui aurait d pouser sa m re L oncle noy son fr re a pous la femme qui lui tait destin e Le p re de E et par cons quent E non plus et nous autres derri re n aurions pas d para tre puisque cette femme la grand m re de E aurait d pouser l homme dont son p re portait le nom Mais l homme s est noy et la m re a pous son fr re Le p re de E portait le nom de l oncle noy et a donn son fils le nom de son p re fr re du noy et poux de remplacement qui avait donn son fils le nom du fr re noy Qui est qui Tout a ne se comprend il pas Il faudrait faire des sch mas mais la g n alogie ne m int resse pas seulement les troubles du langage comment ils troublent les liens les reflets et les identit s C est la musique du trouble des noms ressass s qui se confondent et des visages en noir et blanc qui se superposent c est a que je cherche crire Peut tre tous ces liens r gnent ils seulement dans mon esprit Les raccords que je tente Pour sauver quoi Pour poursuivre quoi Que quoi demeure incess Jean Julien Kraemer De l essai la c
23. oui foot tu comprends a fait passer le temps allez sers moi Karim Tu peux toujours courir pour que je te serve une mauresque J toffre cette momie Je peux patron offrir une momie ce pharaon pour f ter la victoire de l esprit fran ais par le ballon rond Le ballon rond il Ber comme ta t te Alain pr t pour le si A Karim Je profite de rien du tout je te La suffisance Elle a pouss dans la barbe de l Empereur p 4 AL TA VIL LA version 1 De l essai la cr ation 6 La re pr sentation les passeurs Premi re tape premi re semaine resserrer autour des personnages et tout d abord les identifier Quatre com diens ne suffisent pas on r duit donc le nombre de voix d abord beaucoup puis certaines reviendront Mathieu propose une distribution Judith Fa za et le paysage Marc Frank Papa Nanard Martin Manu Mounir Karim Libellule Tous les voix du bar Puis il donne des pistes de travail cartant certaines parties du texte parfois pour mieux y revenir plus tard apportant des univers sonores des r f rences de films quelques grands traits de personnages et deux moments charni re Manu et Nanard dans la faisane moteur et les quatre personnages dans le 4x4 en route pour le casino qui scindent le texte en trois parties en trois actes dirait on dans le th tre classique D s la lecture du premier acte gt au premier jour Les
24. qui s crivent aujourd hui pour le th tre met les auteurs au niveau de partenaires en situation de dialogue avec le metteur en sc ne et les com diens et donc leur travail est susceptible de vivre et de se modifier en fonction de la pr paration du spectacle et de l avanc e des r p titions La situation classique est la suivante le texte est une r alit intangible dans la confrontation duquel doit surgir la cr ation th trale La version a v cu elle est d finitive et chez ceux qui se coltinent le texte le donnent l expliquent le trahissent ou le transmettent une constante tel qu il a t crit ils Le disent de la premi re lettre au mot fin sans barguigner didascalies comprises L auteur qui sait l a voulu comme a S il est vivant il interviendra s il est mort les ayants droit puiseront dans cette option juridiquement correcte leur raison d tre et d tre pr sents Ce point de vue s oppose celui du texte qui se fait et se d fait au texte en devenir qui peut aplanir les obstacles mais aussi en cr er d autres sans arr t par la fa on dont il se d robe ici pour r appara tre l Une histoire se d ploie au fur et mesure que la d chiffre pour la premi re fois comme des explorateurs un groupe ph m re de com diens autour De l essai la cr ation 11 d une table Voil que l auteur coute les voix leur musique souvent pour la premi re fois galement Il d couvre que ce qui tait v
25. r side essentiellement dans l esprit dans l imagination humaine dans le pouvoir mental de se projeter de cr er Val rie Valade A lire Ed Th tre Ouvert Tapuscrit Disparu e s 2003 Intrusion 2004 Toby ou le saut du chien 2007 Th tre Ouvert Le Journal 19 Directrice de la publication et de la r daction Micheline Attoun Comit de r daction Lucien Attoun Pascale Gateau Nathalie Lux Val rie Valade Collaborations Fran ois B gaudeau Yann Dacosta Lancelot Hamelin Jo l Jouanneau Guillermo Pisani Annabel Poincheval Fran ois Wastiaux Maud Wyler Secr taire de r daction Val rie Valade Maquette Anne Lise Yvinec Photographie de couverture Martin Selze session EPAT 2006 Jean Julien Kraemer Edit par l Association Recherche Action Th tre Ouvert ISSN 1634 6858 L quipe permanente du th tre est compos e de Lucien Attoun direction Micheline Attoun direction Natalie Gaillard intendance Pascale Gateau dramaturgie Didier Grimel administration Agn s Lupovici presse Nathalie Lux assistanat communication Sylvie Marie secr tariat Marie Christine Morvan comptabilit Michel Paulet r gie Aur lie Rouillac relations publiques Fanny Trochet secr tariat Val rie Valade publications archives Emily Vallat accueil TH TRE OUVERT Centre Dramatique National de Cr ation subventionn par le minist re de la Culture et de la Commu
26. r ve et r alit tr s pr gnante pour le spectateur A plusieurs reprises les acteurs en ligne au fond coll s l cran ne sont clair s que par les images projet es comme une porte ouverte aux r flexions sur l image la projection le r el Plus tard les personnages comme dans un no man s land partent la recherche de la maison de leur enfance et finissent par se choisir une maison trouv e dans la for t L ambiance planante laisse place tout coup un moment purement th tral Les images vid o s immo bilisent le travelling dans la for t s arr te celle ci devient d cor les acteurs installent quelques l ments de mobilier font appara tre une cuisine et un salon avec une table des chaises un fauteuil et une t l vision L image projet e figure l ext rieur le cadre et les acteurs jouent l intime l int rieur de la maison On bascule l dans l autre veine th trale de l auteur dialogue th tral qui fait mouche humour jeu La com die est son comble quand les trois personnages regardent la t l et jouent de faux doublages d un film que nous voyons au fond sur grand cran L humour potache est une respiration une d tente bienvenue entre deux passages plut t lyriques Il me semble que les textes de Fr d ric Sonntag suivent ces deux lignes directrices la fiction po tique parfois monologu e proche du roman Des heures enti res avant l exil par exemple et le th tre ludique dialogu
27. t s de la sc ne Les acteurs sont sonoris s Au centre un canap rouge celui qui avait t utilis dans ntrusion Dans le premier des deux spectacles pr sent s Mains d uvres Des heures enti res avant l exil une jeune femme interpr t e par Fleur Sulmont est seule en sc ne Emue lorsqu elle re oit un prix d interpr tation fantasm elle remercie tous ceux qui l ont aid e et sombre peu peu dans une m lancolie tenace solitaire dans son salon jonch de cadavres de bouteilles Derri re la com dienne d filent des images d acteurs am ricains mythiques extraits de films qui aimantent le regard Au d but de la deuxi me pi ce Nous tions jeunes alors3 les trois personnages interpr t s par Amandine Dewasmes Mounir Margoum Fleur Sulmont face public scandent des paroles comme des slogans leurs d placements se font d une mani re g om trique chacun semble avoir un parcours trac dans la vie ils savent qui ils sont ce qu ils font chanteuse de rock crivain com dienne Peu peu les contours perdent de leur nettet Les limites les rep res temporels et g ographiques les personnalit s m mes vont en s effritant se troublant L crivain par exemple se demande si ses r cits d anticipation ne sont pas plut t des souvenirs si c est ce qu il crit qui lui arrive ou l inverse Il est question de doubles lwww mainsdoeuvres org 2 Intrusion de Fr d ric Sonntag mis en espace par l auteur
28. y ait une galit de traitement entre les profs et les l ves Ce qui n emp che pas de s int resser certains moments particuli rement certains sujets Il y a aussi cette id e que j aimerais laisser affleurer que l on assiste une confrontation entre profs et l ves mais aussi entre les profs et les l ves qu ils ont t jadis ou encore entre les l ves et les profs qu ils imagineraient tre Si l on se place dans l attitude de restitution de la parole sur le mode air r citatif on se rend bien compte que l on a dans le r citatif plut t de la parole informative et dans l air l aria la description d un trait psychologique particulier qui chappe tout contr le Ce que je nomme r citatif concerne les moments de la vie du coll ge la lonesco ni mes r p titions sur un sujet donn comme l ennui ou les conseils de discipline ce serait la platitude du a va a va Bonne ann e tout a tout a ou l automatisme de la r plique de Dico qui chaque d but de trimestre demande s il peut changer de prof B gaudeau s attache beaucoup des signes distinctifs de fa on tr s concise Il ne d crit pas un personnage de A Z il Le d crit furtivement son tee shirt un d tail de sa coiffure son bronzage C est tr s r ussi cette mani re tr s rapide qu il a de situer les personnages et de se mettre en sc ne en tant qu auteur narrateur et personnage de son pr
29. 1 Prix et F licitations du Jury Avec des l ves il fonde le Chat Foin et met en sc ne Les Pr cieuses ridicules de Moli re Eva Peron et Une visite inopportune de Copi Assistant d Alfredo Arias depuis 2003 il continue de se former au cours de stages avec Michel Fau Pippo Delbono Kama Guinkas Stage unit nomade CNSAD au MKHAT de Moscou et est actuellement en Master 2 Mise en sc ne et dramaturgie l Universit de Paris X Nanterre Il a galement r alis un documentaire sur Daniel Mesguich et a collabor avec le jazzman Laurent Dehors et le chor graphe Sylvain Groud Il pr pare actuellement le spectacle Le baiser de la femme araign e nov 2007 Ecritures 41 Nous tions jeunes alors j Sonntag dont nous venons de publier en Tapuscrit Toby ou le saut du chien est aussi metteur en sc ne Voici une vocation de ses deux derniers spectacles vus Mains d uvres1 par un membre de l quipe de Th tre Ouvert et du parcours litt raire et th tral d un jeune cr ateur suivre Sur sc ne Saint Ouen deux cloisons blanches cour et jardin perc es de fen tres par lesquelles le public voit musiciens et vid aste Au fond une autre cloison blanche perc e d une porte Autant de signes qui annoncent les passages et les troubles venir entre l int rieur et l ext rieur Des images extraits de film ou images travaill es sont projet es tant t sur la paroi cran du fond parfois sur les trois c
30. Cette ouverture d esprit est indispensable pour laisser un manuscrit toutes ses chances Il me semble qu un autre m rite de cette pratique a t celui de r v ler la fragilit d un manuscrit qui est dans la plupart des cas une uvre en devenir Les tudiants ont prouv quelques uns pour la premi re fois le plaisir mais aussi la responsabilit d tre parmi les premiers lecteurs d une uvre C est un exercice d licat car ils abordent les textes sans aucun rep re externe de l l importance de les donner lire sous pseudonyme Comme les auteurs peuvent encore retravailler leurs textes les rapports de lecture prennent un int r t tout particulier l change avec les auteurs est autrement riche C est un change deux sens comme l ont montr les rencontres avec Lancelot Hamelin propos de sa pi ce Vraimentthomm SANGATTE et avec Fr d ric Sonntag autour de sa pi ce Toby ou le saut du chien toutes deux in dites l poque Si Les auteurs ont clair les tudiants propos de leur dramaturgie ceux ci ont pu leur tour apporter des l ments de r flexion aux auteurs sur leurs textes en particulier lors des mises en voix Pour celles ci les tudiants ont choisi en plus des deux textes que je viens de mentionner Faire de Fr d ric Mauvignier et R ve de jardin de Fr d ric Vossier Leur choix a t une agr able surprise au moins pour deux raisons D abord c tait un choix courageux eu
31. Kih tre uvert ournal n 19 octobre novembre d cembre 2007 10 13 19 25 28 31 31 39 41 LE JOURNAL 19 DE L ESSAI A LA CREATION ALTA VILLA Contrepoint Pi ce paysage en mouvement Annabel Poincheval Achever pour Lancelot Hamelin Michel Paulet Quelque chose cesse l Lancelot Hamelin ENTRE LES MURS 136 fragments de r alit Entretien avec Fran ois Wastiaux A propos du jeu Fran ois B gaudeau CRITURES Comment je n ai pas crit mon Dernier caprice Jo l Jouanneau UN SEMINAIRE SUR LES ECRITURES THEATRALES CONTEMPORAINES La construction d une rencontre Guillermo Pisani Sur le sable de notre humain Maud Wyler Toby ou le saut du chien Yann Dacosta Nous tions jeunes alors Val rie Valade De l essai la cr ation 2 DE L ESSAI A LA CREATION ALTA VILLA Contrepoint e texte de Lancelot Hamelin AL TA VIL LA devenu ALTA VILLA L Contrepoint n a cess de se transformer lors de la troisi me session de l EPAT anim e par Mathieu Bauer au Th tre Ouvert Studio en novembre 2006 et pendant les mois qui ont suivi L envie de l quipe artistique et celle de Th tre Ouvert tait clairement apr s l EPAT de prolonger cette exp rience par un double aboutissement l dition du texte en Tapuscrit et la mise en sc ne du spectacle par Mathieu Bauer Encore fallait il une version d finitive d un texte sans cesse retravai
32. Mich le Foucher Barnab Perrotey Bruno Pesenti Bachir Sam Pour rappel la 1 e session avait mis en pr sence Mario Batista et Stanislas Nordey la 2e Fr d ric Vossier et Robert Cantarella la 3 Lancelot Hamelin et Mathieu Bauer 2 Paru aux ditions Verticales Prix France Culture T l rama 2006 De l essai la cr ation 19 136 fragments de r alit Entretien avec Fran ois Wastiaux n guise d introduction la session de l EPAT sur Entre les murs de Fran ois B gaudeau voici un dialogue avec le metteur en sc ne Fran ois Wastiaux Pourquoi as tu eu envie d adapter au th tre Entre les murs J ai d tect dans ce roman une mise en jeu de paroles diff rentes du classique propos rapport romanesque Cela m a sembl tout de suite saisissant cette facult qu a la langue de B gaudeau de receler de la didascalie lisible comme un dialogue Ce qui m a int ress aussi c est le dispositif qu il a adopt l unit de lieu de temps une ann e compl te d action on retombe toujours sur les m mes difficult s relationnelles entre les personnages Le fait que cela soit r p titif m a sembl tr s musical Dans le texte les cinq parties corres pondent un peu cinq actes deux pour le premier trimestre deux pour le deuxi me et un cinqui me pour le dernier trimestre de l ann e scolaire Les moments elliptiques correspondent aux vacances Pour le th tre on travaille donc avec 136 fragme
33. PECTACLE 9 novembre 1 d cembre ALTA VILLA Contrepoint de Lancelot Hamelin Mise en sc ne par Mathieu Bauer avec Marc Berman Judith Henry Mounir Margoum Richard Sandra Martin Selze musique Sylvain Cartigny r gie musique Stan Valette EPAT 4e session 28 novembre 19 d cembre Entre les murs de Fran ois B gaudeau Version sc nique et session anim e par Fran ois Wastiaux avec Astrid Bas Elsa Bouchain St phanie Constantin Sylvain Fontimpe Mich le Foucher Barnab Perrotey Bruno Pesenti Bachir Sam
34. Toby donne la sensation trange d errer dans les couloirs du mus e Gr vin peupl s de fant mes de stars et de statues de cire Parfois Sonntag cite clairement ses r f rences parfois il les voque tr s subtilement et parfois c est notre inconscient qui s y r f re automatiquement Notre m moire collective grouille de ces anecdotes rumeurs et bribes de souvenirs appartenant aux grandes stars mythiques d hier et d aujourd hui En nourrissant sa pi ce par toutes sortes de r f rences la fois populaires et litistes Fr d ric Sonntag finit par faire ressortir ce grand th me postmoderne de l individu qui semble appartenir tous mais qui en r alit n appartient personne surtout plus lui m me L identit sa qu te son nigme Comme des feux follets au P re Lachaise ou comme une errance sur les trottoirs de Los Angeles les toiles d hier et d aujourd hui s clairent et revivent quelques instants pour retourner dans l oubli ou plut t dans la m moire collective tout cela pourrait d ailleurs bien revenir au m me Toby est compos comme un concert hommage qui raconte la difficile qu te de soi que l on soit mod le ou model original ou contrefa on authentique ou doublure pr curseur ou h ritier et bien souvent un petit peu de tout cela reste en d finir les troubles fronti res Yann Dacosta N en 1977 apr s un BTS Audiovisuel Yann Dacosta int gre la classe d Art Dramatique du CNR de Rouen
35. VraimentlhommaSANGATTE 2002 Dans le vide du jour 2003 Il a co crit en 2005 2006 L Extraordinaire tranquillit des choses Ed Espaces 34 avec Sylvain Levey Philippe Malone et Michel Simonot mis en sc ne par M Simonot au TGP Ses textes ont t lus en public la Villa Gillet la Com die de Valence la Com die de Saint Etienne au Panta Th tre et Th tre Ouvert De l essai la cr ation 18 ENTRE LES MURS ps sa quatri me session l EPAT propose une nouvelle exp rience in dite en compagnie d un metteur en sc ne Fran ois Wastiaux d un auteur Fran ois B gaudeau et de com diens pour explorer le texte Entre les murs C est une version sc nique du roman un th tre r cit con ue par le metteur en sc ne en lien avec l auteur qui sera mise l preuve de la sc ne En cette saison 2007 2008 va na tre une autre version de ce roman au cin ma dans un film r alis par Laurent Cantet Pour ouvrir quelques pistes avant d assister la concr tisation de ces deux projets voici un entretien avec Fran ois Wastiaux sur sa fa on d aborder Entre les murs au th tre et un article de Fran ois B gaudeau sur la pr paration du film tourn avec des acteurs non professionnels 1 Du 28 novembre au 19 d cembre 2007 anim e par Fran ois Wastiaux avec Fran ois B gaudeau son texte Entre les murs et les com diens Astrid Bas Elsa Bouchain St phanie Constantin Sylvain Fontimpe
36. a La culture internationaliste nous donnera le sentiment que la question patriotique est r gl e dissoute dans l espoir Dans les ann es soixante dix Deleuze et Guattari font du hors piste et franchissent les limites du vieux territoire au del des bornes le pays suspendu C tait sans compter les luttes nationales qui accompagnent la d colonisation Et le renouvellement de la question du pays de la terre qu op rent actuellement la face du monde riche les grandes migrations Il ne suffit pas de parler de rabattement r actionnaire La question de la terre nouveau port e blanc au c ur 3 Travail sur nature l criture est de l ordre du croquis de la prise de clich Ces saisies sur le r el seront ensuite retravaill es dans le creuset d une fable plus ou moins explicite pour donner forme un ensemble de r cits structur s en un drame articul s musicalement ou plastiquement pour constituer la pi ce IL y a dans cette d marche une foi profonde dans le r alisme De l essai la cr ation 17 Le r alisme comme langage Le r el c est quoi si ce n est ce tissage m l aux perceptions de r cits d images de fictions de publicit s d actualit s de messes de slogans de faits divers de radotages Qui croit pouvoir y chapper dans de la pure parole La vanit est l croire chapper au r alisme Mim tisme Cr ve toi les yeux si tu veux chapper la repr se
37. an Claude Grumberg dont L Atelier avait beaucoup plu aux tudiants a racont l enracinement de cette pi ce dans son exp rience personnelle et la gen se de son criture en 1979 lors d un chantier Th tre Ouvert avec une remarquable quipe de com diens Michel Vinaver dont La Demande d emploi de par la modernit de sa forme et l actualit de son sujet continue interpeller le lecteur contemporain nous a montr un tableau o se croisent les th mes et les s quences de la pi ce v ritable cl de sa construction dramaturgique r v latrice de sa proximit avec la composition musicale propos de l tonnante construction de La Gangr ne pi ce sur la guerre d Alg rie crite en 1977 Daniel Lemahieu a pu parler des difficult s de la lecture et de l criture du th tre contemporain Enfin commentant les mutations formelles de son th tre depuis sa pi ce La Bonne vie Michel Deutsch a remis l volution de l criture dramatique dans le contexte de l volution de l art contemporain Si rencontrer les auteurs a t une exp rience unanimement appr ci e par les tudiants la r daction des rapports de lecture sur les pi ces et surtout la discussion pendant les cours autour de ces rapports ont t bien moins videntes Les rapports de lecture circonstanci s et argument s sont un outil indispensable pour un comit de lecture Ils offrent un point de d part concret pour la discussion autour des pi ces ils o
38. anger beaucoup et souvent les axes de lecture pour aboutir rapidement des propositions d interpr tation du texte p 4 AL TA VIL LA version 1 gt gt gt gt gt AL TA VIL LA n est pas une histoire Il y a des histoires crois es par l Histoire dans le bar de Papa C est presque une fiction avec les personnages du bar les guignols les alcooliques la vieille qui a la t te dans les murs gt Nanard chasseur perdu sans ses chiens Libellule avec sa tron onneuse Marcel le Turc et sa p tasse les fils de Papa gt Frank h ros d un dr le de feuilleton qui se joue dans la t te plate de son fr re Manu le tar le d bile le simplet il y a Fa za d abord petite amie de Frank qui deviendra celle de Karim l int rimaire embauch pour la saison encombr d un pass dont il ne sait que faire IL y a aussi la 4L de Nanard La faisane le 4x4 le casino l h pital le plateau le lac des L zines le tunnel la rivi re Les chiens le bal du quatorze juillet les chambres les couloirs les arbres et le souffle du vent Un vocabulaire un univers des r f rences qu il faut rep rer comprendre d ployer dans la voix Les sons et la musique pour en donner une vision la fois claire et riche fid le l apparent d sir de l auteur tout en distinguant la personnalit de ce groupe ci ce moment l dans ce lieu et ces conditions Un fragile jeu d quilibre dans un aller retour p
39. arte attendait dans le territoire on peut br ler le territoire dans la carte elle m me le texte redonne la possibilit de la terre avec ses espaces traverser plut t qu conqu rir le r el comme terre avant les fronti res parcourir creuser pour y porter les morts et pour les transports des vivants Non le texte n est pas une partition Il est mati re R sultat d un travail organique ou g ologique il se donne comme tel pourquoi Mes intentions sont toujours partielles Le texte les a recouvertes Je n ai rien fait Que me d composer Le texte est page blanche sale pleine de bruits et d instants avant que toute ligne s y porte et qu on crive les notes Le texte est place pour le dessin voire la tache place pour l encre le texte est de toute fa on avant la lettre Comment le dire autrement Le texte est traduction de la page blanche en langage compr hensible pour les morts en langage de terre mang par la racine Qu est ce que a signifie quand la terre est devenue un paysage L id e de nation na t en France dans la foul e de la R volution La pens e fran aise en est travers e de la Marseillaise Barr s en passant par Zola Avec le sang pour corollaire et les th ories de Lamarck sur l h r dit et les lucubrations raciales Simone Weil marque un sommet de la r flexion en renversant sur elle m me la violence inh rente au nationalisme qui est d racin d raciner
40. bligent le lecteur pr ciser et approfondir l analyse ses arguments et son point de vue personnel Ils permettent enfin de laisser une trace de l acte de lecture Une classe nombreuse quarante six tudiants rendait difficile Le dialogue avec l quipe de Th tre Ouvert Par ailleurs la plupart des tudiants trouvaient que l exercice de la discussion sur les textes tait dur Les uns n en avaient gu re la pratique Les autres voulaient surtout faire de la pratique sc nique Ecritures 33 Cela ne fait je crois que prouver quel point les exp riences de ce type sont indispensables Il ne faut pas cesser de stimuler l int r t des nouvelles g n rations de praticiens pour les critures de demain J y reviendrai Nous avons abord la s ance du mois de f vrier consacr e aux auteurs d couverts par Th tre Ouvert partir des ann es 80 avec un groupe plus r duit d tudiants Cette s ance les a int ress s particuli rement en premier lieu en raison de la s lection d auteurs Du lyrisme mythique d Onysos le furieux de Laurent Gaud l conomie musicale de cette com die contemporaine sur le monde du travail qu est Flexible hop hop d Emmanuel Darley en passant par la joyeuse et tr s amusante d construction d une banale histoire d amour dans Promenades de No lle Renaude cette s lection montre elle seule la foisonnante libert de th mes et de formes qui est la marque de l criture th tra
41. chose avec Edward Bond qui me donne souvent l impression de faire la le on gt sans une once d humour Les Carabiniers d Yves Pag s d apr s Jean Luc Godard et Benjamin Joppolo 1998 Ce que je trouve passionnant chez un auteur qui me touche comme R gis Jauffret dans son tout dernier livre Microfictions par exemple c est qu il a une fa on d brid e d aborder de recycler tout ce qu il trouve M me les objets ont un r le jouer Tout existe Un gigot devenait dans son texte pr c dent Univers univers la clef de vo te d un roman de 500 pages Du coup l criture a le pouvoir absolu Elle s affranchit des convenances J aime cette id e du fragmentaire le fait qu aujourd hui le h ros proustien ne peut plus exister C est un peu ce que raconte R gis Jauffret J imagine qu Olivier Cadiot dont je r verais de monter le dernier texte pourrait tre du m me avis Propos recueillis par Pascale Gateau et Val rie Valade Fran ois Wastiaux acteur metteur en sc ne a enseign le th tre l universit et a anim des ate liers dans des quartiers sensibles des prisons et des th tres Associ Yves Pag s et Agn s Sourdillon au sein de la Compagnie Valsez Cassis il a mont une douzaine de spectacles dont Hamlet de William Shakespeare Le Bagne de Jean Genet El Ultimo Requiem Para El Chino de Luis Nadn d apr s Cassavetes Teatro Coldn Op ra de Buenos Aires et pl
42. d de pr ciser Ben elle ne peut jouer qu elle m me Elle ne peut pas jouer une autre qu elle En ch ur Cantet et moi r pondons que ce n est pas grave puisque pr cis ment c est elle que l on veut c est elle qui nous int resse si l on inclut dans elle tous les personnages qu elle s invente d une seconde l autre Peut tre parce que nous pr f rons le th tre des gens au th tre tout court Fran ois B gaudeau Fran ois B gaudeau a publi quatre romans chez Verticales Jouer juste 2003 Dans la diagonale 2005 Entre les murs 2006 Prix France Culture T l rama Folio 2007 Fin de l histoire septembre 2007 un essai fictionn sur Mick Jagger chez Na ve Un d mocrate Mick Jagger 1960 1969 2005 et un essai six mains chez Gallimard Une ann e en France avec Arno Bertina et Oliver Rohe 2007 Professeur de coll ge il collabore de nombreuses revues parmi lesquelles Les Cahiers du cin ma et Transfuge Il est membre du comit de r daction de la revue nculte Le lundi 10 d cembre 19h Fran ois B gaudeau lit des extraits de Un d mocrate Mick Jagger 1960 1969 Entr e libre sur r servation Ecritures 27 ECRITURES ous vous proposons une s rie de t moignages qui rendent compte d une approche kal idoscopique des critures aujourd hui avec une entr e dans les critures de Jo l Jouanneau Dernier caprice Lancelot Hamelin Vraimentihomm SANGATTE
43. e des personnages des situations des lecteurs d une r alit vue la loupe Rien n y est fig c est comme un jeu de m cano contenant trop de pi ces pour que tout soit montr en une fois tout compris en une lecture Il y faut travailler pour l entendre et le faire entendre C est ce travail qui r unit Mathieu Bauer Judith Henry Mounir Margoum Marc Berman Martin Selze Sylvain Cartigny et Stan Valette autour de Lancelot Hamelin Trois semaines pour mettre l preuve de la voix et des sons ce texte hybride imprim en trois colonnes sur papier A4 en format paysage sans logique apparente sauf l unit de ton celui de la distance Trois semaines quelques tables chaises micros guitares violons un banjo un ordinateur des haut parleurs dans une salle claire au fond de la cit V ron o viendront dates fixes des spectateurs auditeurs L un des atouts de cette session est la complicit de l quipe presque tous les artistes r unis ici travaillent r guli rement ensemble pour la compagnie Sentimental Bourreau depuis de nombreuses ann es Ils poss dent un langage commun et communicatif et qui miracle d une rencontre initi e par Th tre Ouvert par Micheline Attoun en particulier s accorde avec celui d AL TA VIL LA r f rences partag es univers proches jeu en distance donnent une grande fluidit la recherche et une compr hension demi mot qui font aller vite permettent de ch
44. e groupe de jeunes artistes et Th tre Ouvert quine se limite pas au seul travail du S minaire Stage Des liens ont t tiss s plus long terme et les tudiants ont exprim leur d sir de prolonger cette entente de continuer faire un bout de chemin ensemble Les auditions publiques des quatre textes retenus par les tudiants ont abouti cette rencontre avec les spectateurs o reprenant la citation de Jerzy Grotowski na t enfin le th tre Lors de deux soir es les quatre quipes d tudiants ont lu les textes devant leurs invit s Participants et spectateurs ont t tr s satisfaits de ce travail pr par selon les r gles de la mise en voix en tr s peu de temps Ce travail fait dans l urgence qui permet d accoucher de trouvailles et en m me temps de laisser d sirer un travail approfondi illustre bien cet esprit de commando gt qui comme l a bien rappel Lucien Attoun est si n cessaire pour faire du th tre contemporain Ev nement rare dans trois des quatre lectures l ternel absent l auteur tait l En effet Lancelot Hamelin Fr d ric Vossier et Fr d ric Mauvignier ont t spectateurs des lectures de leurs textes Leur pr sence a t une cl je crois pour parachever le sens global du S minaire Stage Les tudiants ont pu rendre aux auteurs en quelque sorte le parcours qu ils avaient fait gr ce leurs uvres Les auteurs y ont t tr s sensibles et ainsi l ont ils exprim
45. ermanent entre le sens avou du texte et le sens impos par le contexte De l essai la cr ation 5 Recherche au sang petits de errances des courants Sc nario coagulation et r sille blanche de Du rouge liquide plein les yeux l cariate sanguin et sa microscopique activit combats de cellules liqu faction les parois bleu tres d pais conduits la couleurs de textures diff rentes bouillon Louange Dieu souverain de l univers Le c est toi dont nous implorons le secours cl ment le mis ricordieux Souverain au jour de la r tribution C est toi que nous adorons Dirige nous dans le sentier droit Dans le sentier de ceux que tu as combl de tes Bruit de vaisselle dans un bar le tissu G n rique Plan 1 La pri re vaisseaux sibles incomp sS F 85 88 45 Allez Zizou Vous en tes de Zizou beaux des Gaulois Bande d ir ductibles Ah a pour r sister vous r sistez Alain T en profites que j ai trop bu que je puisse pas me d fendre Alain Dis tu veux pas parler d autre chose l hein Zizou Tu vois bien qu on n est pas racistes M me dans l quipe de France y a des Arabes Alain II ne se passe jamais rien alors le demande seulement ce que t as gagn t nerve pas t es pas foot c est pas grave sers moi une mauresque Karim Je vais te serrer le zizi
46. es paroles creuses un message r duit au niveau z ro Alors Sonntag pousse l exp rience Plus les autres parlent de Toby la sc ne des journalistes dans l h pital ou le font parler alors qu il n a rien dire la sc ne de l interview t l vis e plus la parole se vide de sens et l existence de Toby se r duit celle de chien celle de rien Toby n a plus rien dire il n y a plus rien dire sur Toby alors Toby n est plus rien Il n a m me plus rien lui On pense aussi Faust rattrap par le diable ici incarn en petite fille Les Faust d aujourd hui seraient ces stars livr es aux mass m dias aux tablo ds et aux fans d poss d es de leur image par les appareils photos et les cam ras d pouill es de leur intimit jusqu leur propre mort V rit et l gende se confondent l homme se transforme en mythe jusqu devenir le r ceptacle de toutes les passions et de tous les fantasmes Elvis Presley Jayne Mansfield Micha l Jackson les fans devenues pouses Prince le diable James Dean Marilyn Monroe Federico Fellini Edgar Poe le manager le producteur l impresario Les Beatles Madonna Les Rolling Stones Rudolph Valentino Romy Schneider Ed Th tre Ouvert Tapuscrit Mise en voix par Yann Dacosta et G raldine Martineau le 15 mai 2007 Cf distribution en note page 35 Ecritures 40 et Andrzej Zulawski les journalistes Icare Faust la t l vision les doublures les pr sen tateurs etc
47. haussures du grand art et la promesse d un c sar Dans ces cas d cole l comme dans la plupart des moments de vie que nous recr ons l acteur amateur peut s appuyer la fois sur une situation r elle et sur la structure d interlocution qui permet aux n ophytes de se soutenir les uns et les autres comme deux balais dont les manches s embrassent au sommet Plus d licate obtenir est l expression de sentiments universels qu aucune situation r elle n a occasionn e Dans mon livre tr s largement inspir de faits r els une certaine Mariama vient d elle m me confier son prof en pleurant qu elle ne comprend jamais rien en classe Cantet a tout de suite distingu cette sc ne tout de suite exprim l envie de la r incarner l cran Mais d un mercredi l autre pendant l ann e les diverses tentatives n ont pas t concluantes Pour cette simple raison que parmi les vingt cinq adolescents r unis pour former une classe nous ne comptons pas de fille au parcours scolaire si chaotique qu elle puisse sinc rement confier ne rien comprendre et en pleurer N importe qui ne peut vraiment jouer que ce que de pr s ou de loin il a d j jou dans la vie L autre jour se distinguant d une grappe de spectateurs de cin ma qui nous racontions le projet lanc en septembre un jeune homme a fait remarquer que du coup cela limitait notre marge de man uvre Il avait raison mais nous lui avons deman
48. ident pour lui ouvre un gouffre d ambigu t s en passant de l crit l oralit que les raccourcis rallongent et que les claircissements compliquent Mais il est l bien pr sent et l coute pas trop susceptible et au fond plein de reconnaissance Alors il reprend son ouvrage et dans l urgence ou la f brilit seul il compl te il ampute il re crit ce qui n est pas la m me chose qu crire Mais maintenant il crit pour une voix un visage un corps qui sera dirig dans un espace sc nique particulier et sans doute cela modifie grandement sa perception du texte Celui ci tout coup se trouve tendu vers un but qui n avait pas eu droit jusqu ici cette qualit d existence concr te A partir de quand l auteur peut il dire que son texte est termin et qu il peut le confier un metteur en sc ne sachant que de toute fa on puisqu il est vivant il est tacitement convenu qu on peut lui t l phoner pour lui demander d crire ou de modifier plus que des d tails et que s il laisse sonner son t l phone et ne r pond pas il est aussi tacitement convenu que les metteurs en sc ne ont le pouvoir et parfois le devoir de modifier d adapter le texte la sc ne S agit il alors d adaptations techniques concernant l euphonie de telle ou telle phrase ou le replacement d une sc ne voire la coupe d un dialogue qui n apporte rien et alourdit A partir de quel moment passe t on de l am lioration la transformation plus p
49. ie et la chute libre de la philosophie Quel aplomb me direz vous et il est vrai que l on a con u projet plus humble je me mis donc sans tarder l ouvrage Une presque ann e et de l imprimante sortit Allegria opus 147 Fran ois Chattot interpr ta Chostakovitch dont je ne savais rien Virginie Michaud l l ve altiste qu il n e t jamais mais ils le firent si bien que la pi ce obtint Le Prix du Syndicat de la Critique tourna retourna et fut jou e plus de 200 fois mon triptyque s annon ait bien sur ma lanc e et dans l euphorie du succ s je m attelais au second volet Endossant int rieurement le costume nocturne de gardien du Mus um d Histoire Naturelle allant jusqu en visiter caves greniers et placards cach s j y allais bon train sur les m saventures du L ninisme appliqu la cha ne humaine lorsque je constatai que si c taient bien mes doigts qui appuyaient sur Les touches du clavier la voix que mon oreille interne entendait n tait pas la mienne mais celle de l acteur Fran ois Et si l on veut bien se souvenir que l oreille interne est cet organe complexe dont d pend notre quilibre je ne pouvais qu en d duire que j tais ali n c est pourquoi par un sursaut de ma raison et l image de mon cher Chostakovitch br lant l adagio de sa sonate ses yeux elle manquait par trop de sang froid je br lai la quelque dizaine de pages qui m avait t de fait dict e par un autre que moi et prudent je d cidai p
50. la culpabilit les prisonniers alg riens oubli s dans des cuves vin et ressouvenus sept jours plus tard et leur mort imagin e dont on est la cause tellement indirecte et tellement indiscutable Toujours les chiffres et leur charge 7 jours 40 ans est ce exact Est ce vrai Qu importe la mesure est dans l esprit l esprit n est pas une balance ce temps n est pas celui du commerce Et quarante ans sans raisin noir donc Jusqu ce jour en famille o c est dit l adresse de qui Dans le but de quoi Avec l intuition de quel acte Non peut tre sans aucune intention ni intuition ni rien que de le dire pour que ce soit dit et qu on puisse nouveau manger des raisins noirs bon sang n est ce pas pass tout a Et quand a s est pass n y avait il pas d j quelque chose de pass et qui repassait par cette erreur fatale cette horreur f tale les cuves vin mourir dans les relents de vin les musulmans et la m di terran e qui est la terre Et la mer qui la partage et en relie les rivages autour du bassin Meurtre par acte manqu qu est ce qui remontait du pass dans les modalit s du crime Qu est ce qui dans l acte d oubli cet oubli forcen meurtrier qu est ce qui venait de plus loin que l acte lui m me peut tre d avant les propres histoires de l oncle E car sur son pr nom aussi je devrais trouver des choses dire sur les anc tres qui portaient ce pr
51. le contemporaine Etait pr sente aussi l criture intimiste des Petites heures d Eug ne Durif laquelle faisait cho le polyphonique retour sur un drame familial de Celle l de Daniel Danis Face la forme tr s libre de Faire de Fr d ric Mauvignier quasiment un texte mat riau pr sen tant une subjectivit d multipli e nous avions la pi ce engag e et de facture davantage classique Cairn d Enzo Cormann Enfin nous avons pr t particuli rement attention au traitement de la langue et du mat riau dramatique dans Anne Marie de Philippe Minyana auteur qui nous a fait l honneur de rencontrer les tudiants pour parler de son th tre et pour lire un extrait d Histoire de Roberta pi ce r cemment crite L absence d une partie des l ves a montr que l change tait plus fluide et int ressant avec un groupe moins nombreux La s ance a r v l aussi le besoin des tudiants d avoir une approche davantage pratique des textes De la lecture silencieuse la mise en voix le texte l preuve de l coute Un groupe d une vingtaine d tudiants motiv s a abord la derni re tape du travail en avril et mai 2007 Cette tape s est finie par la mise en voix de quatre textes qu ils ont choisis parmi les dix neuf lus au long du S minaire Stage Un cheminement vers la rencontre avec des spectateurs qui a t riche en r flexions Les tudiants ont lu un ensemble de textes r cents dont les auteurs ne leur ont pas
52. le prisait alors la lecture et plus pr cis ment au dixi me l admirable Gourdin d Elise mais de fait non il s agissait de Piano solo livre de petit format de Michel Schneider crivain et psycha nalyste livrant quelques cl s sur la d cision prise 32 ans par Glenn Gould de mettre un terme sa carri re de concertiste public Le bon sujet que je suis parfois se plia l injonction Ecritures 30 maritale et ouvrant donc sur le champ une page au hasard la cent soixante douzi me laquelle se trouve dans le chapitre 21 je pus lire ceci De temps autre dans la derni re partie de sa vie pianiste sans concerts Gould prenait sa voiture et allait droit vers le nord jusqu la rive nord du lac Sup rieur L il restait sans rien faire Des jours des nuits C est en route pour ce nord sans visage qu il appelait mon pays qu il entendit un jour sur sa radio de bord Petula Clark chanter Who am I C tait sur la route 17 quelque part entre Batchwana et Terrace Bay Il se trouve que d sireux d couter en paix cette chanson divine qui caracolait en t te des hit parades Gould arr ta sa voiture devant une scierie o un criteau l attendait sur lequel tait inscrit Ne pas franchir cette limite j arr tai donc l ma lecture j en savais assez sur le premier volet du triptyque qui verrait donc Gould demander en mariage Petula Clark dans sa loge l heure pr c dant son dernier concert Avant que de m endormir je voulus m
53. le texte l auteur la re pr sentation les passeurs metteur en sc ne com diens musiciens l coute le public T moignage CTP Wall Croquis de Lancelot Hamelin pendant l EPAT Mode d emploi AL TA VIL LA est comme un paysage Il ne s y passe rien Il y a peut tre trois pi ces parall les qui cernent l espace d une fable Qui ne sera pas dite Comme si le paysage suffisait Chacune de ces trois pi ces peut se lire pour elle m me Le long de chaque colonne Cela ne signifie pas que l accord entre ces trois pi ces ne soit pas n cessaire l puisement du paysage En effet il ne s agit pas de contempler une terre mais de la rendre au vide AL TA VIL LA version 1 page 2 De l essai la cr ation 4 Le texte l auteur Selon Lancelot Hamelin son texte donne jouer il propose de la mati re interpr ter quitte le cannibaliser le piller le faire dispara tre pour le restituer sous une forme de pr f rence in dite voire impossible reproduire AL TA VIL LA veut dire la libert du th tre celle qui est donn e chacun au metteur en sc ne de fouiller dedans au com dien de l appri voiser au musicien de le mettre en notes au public de l couter l attraper le comprendre le critiquer Son texte est une proposition inventer dedans son propre chemin parmi tous ceux qu il y a trac s et ceux qui se sont fray s tout seul au gr de l imaginair
54. ligne de tension entre le texte et sa mise en sc ne c est un retour en arri re sur le temps de la cr ation th trale Le texte est un pr alable Il est en g n ral ant rieur l envie m me de fabriquer un spectacle et il a l ambition de survivre son interpr tation fut elle historique Cette particularit dans le monde ph m re du spectacle vivant est en soi une pr tention envi e De l essai la cr ation 12 qui marginalise Et cette ambition est il faut le reconna tre incompatible avec le devenir l adaptation continuelle l illusion du temps r el Elle a besoin de permanence Pour qu un texte survive il faut donc qu il soit fini M me si parfois il aura fallu attendre la derni re repr sentation pour y parvenir C est aussi ce point final qui permettra peut tre une autre quipe de cr ation de le reprendre et de lui donner une autre vie Michel Paulet Sylvain Cartigny Stan Valette Mathieu Bauer IF y Judith Henry Jean Julien Kraemer 1 Session de l EPAT Lancelot Hamelin Mathieu Bauer De l essai la cr ation 13 Quelque chose cesse l A utre cho du travail qui a donn naissance ALTA VILLA Contrepoint celui de son auteur Lancelot Hamelin Il l ve le voile sur l origine intime et familiale du texte et sur son incessante gestation 1 L criture n a pas de cesse S diments et humus Ressac plus que ressassement C est ce qu on me demande qua
55. lio nous dirige vers une interpr tation tr s engag e politique presque violente L id e n est pas de faire une mise en sc ne mais de donner entendre le texte Pour tous c est un positionnement d licat Le metteur en sc ne doit se nier en partie l acteur doit freiner absolument son babil trop expressif Entendre dire mots usag s mais jamais assez prouv s Un plateau quelques faces et le texte Dans un premier temps on pluche le sens on se met d accord Puis Julio nous propose de disposer chaque chant un endroit distinct de la sc ne salle comme le guide inconscient de soi l autre On m morise Le processus s ouvre nous et vice versa Les feuilles du texte s essaiment sur le chemin de la lecture Nous traversons le ciel une flaque apr s la pluie un lac le tonnerre le vent la montagne La place du corps dans une lecture prend toute son importance une voix une pens e qui lit nous rend l vidence du corps qui vit de l air qui tour tour l emplit et le vide des humeurs de la bile des larmes Nous sommes nu sur le sable de Sangatte c t de notre humain L audition publique a lieu un tremblement de vie Sur le chant appel la montagne le gr du vent me place derri re l paule notre auteur Il crit il pense il coute Dit Amant le mot fait le noir sur la sc ne Le lendemain je re ois pr cieux dans ma bo te mail un mot de Lancelot Hamelin Il a bien vu tout entendu Les
56. ll par son auteur Pi ce paysage jouant visuellement avec la pr sentation sur la page trois colonnes puis deux puis une seule la simultan it le fragmentaire le mouvement ALTA VILLA Contrepoint est une mati re qui demande aux lecteur metteur en sc ne acteur de faire des choix de lecture chacun de tracer son propre chemin entre les jaillissements d une m moire enfouie les enracinements ou les d racinements de ces personnages qui se croisent dans un petit h tel de montagne Les articles suivants sont la fois un clairage du travail men l EPAT une introduction au spectacle venir et un regard sur une criture en perp tuelle recherche 1 ALTA VILLA Contrepoint mise en sc ne par Mathieu Bauer avec Marc Berman Judith Henry Mounir Margoum Richard Sandra Martin Selze Sylvain Cartigny musique Stan Valette r gie musique du 9 novembre au 1 d cembre 2007 2 A lire galement sur l EPAT Le Journal de Th tre Ouvert n 16 octobre d cembre 2006 De l essai la cr ation 3 Pi ce paysage en mouvement RE sur la troisi me session de l EPAT qui r unit Lancelot Hamelin Mathieu Bauer quatre com diens un musicien et un r gisseur son Particuli rement riche dynamique se fondant rapidement sur la confiance ce travail sur le texte trois semaines durant repose les questions essen tielles au th tre r interroge l action de chacun dans la cr ation drama tique
57. munion de perception directe vivante Le th tre est en effet une rencontre Cette rencontre fondamentale entre un acteur et un spectateur lieu de l v nement th tral se nourrit dans la pratique de beaucoup d autres rencontres notamment de celle que le spectateur et l acteur tablissent avec un absent qui s immisce pourtant obstin ment dans cette communion th trale travers son uvre l auteur Pendant quelques semaines de travail entre novembre 2006 et mai 2007 Th tre Ouvert en partenariat avec le Conservatoire National Sup rieur d Art Dramatique CNSAD et l Universit de Paris X Nanterre a propos aux tudiants d aller la rencontre des critures contem poraines travers la lecture d une s lection de textes de th tre des trente derni res ann es Se constituant en une sorte de comit de lecture les tudiants devaient lire Les pi ces et r diger des rapports qui taient discut s lors des cours th oriques assur s par Micheline Attoun Lucien Attoun et Pascale Gateau directeurs et dramaturge de Th tre Ouvert Par ailleurs Th tre Ouvert a propos aux tudiants de rencontrer un certain nombre d auteurs et de praticiens pour changer au sujet de leurs pi ces et ou de leur rapport aux critures contemporaines Lausanne Editions L Age d Homme 1993 page 17 Ecritures 32 Les trois structures partenaires tenaient galement ce que les tudiants metteurs en sc ne de
58. n uds d AL TA VIL LA sont r v l s et discut s dans la recherche du plus juste dire ici et maintenant la politique la religion le rapport l Histoire on touche tout de suite l essentiel aux crises latentes que l auteur a repouss es dans les angles mettant au c ur le paysage et ses habitants C est bien la distance que le quotidien installe entre le monde et nous Il faudra donc autant que possible rendre compte de ce hiatus cr er des ponts par petites touches par allusions par quelques notes une bande de film en fond sonore l utilisation d un micro ou d un silence le jeu des voix etc faire passer du pr sent l historique du dialogue la po sie de l anec dote au g n ral sans jamais quitter le plateau d AL TA VIL LA L enjeu premier est de poser dans la premi re partie tous les l ments du texte Le style le genre les personnages les lieux le vocabulaire le phras que l auteur retouche au fil des lectures entendant les dissonances conservant les propositions changement d un mot lisions redistribution des r pliques coupures collages ou appuyant un passage pass trop rapidement la lecture Ainsi se dessinent tr s vite Les personnages premiers et chacun des espaces apr s cet acte d exposition il devient plus facile de poursuivre le d chiffrage sachant d sormais ce qui manque et ce qui est dit Deuxi me tape deuxi me semaine largir Le
59. nd est ce que a s arr te Tant que je suis vivant j cris je r cris Y a t il du remords dans les ratures De quoi l criture est elle un repentir A t on vraiment le temps de chercher le mot juste Comme si a existait Ou est ce qu il s agit seulement de repousser le moment de finir Ecrire repousser le moment de finir Vivant une affaire de sang dans tous les sens du terme descendance et ascendance crire faire circuler le sang nou Les liens du sang C est quoi une famille Couper le cordon qu est ce qu il y a fossoyer avant de passer la main La guerre d Alg rie m taphore des guerres intestines de la smala Il faudra passer l arme gauche Les questions que l criture rel ve terre dans le sillon du soc Laisse les morts enterrer les morts cat chisme Un oncle suicid la guerre d Alg rie comme un pisode que son suicide a travers sans plus le suicide port en lui m me s il n y avait pas eu la guerre pourtant la guerre et tous ceux qui sont partis en m me temps que lui Le seul revenir charg de la guerre pr sent comme si son suicide pouvait enfin trouver son vocabulaire de mort De quoi chez lui la guerre d Alg rie tait devenue m taphore pour dire les vieux silences de la famille Et quel inattendu la guerre a fait surgir dans le programme du bouillon sanguin En tout cas des ann es apr s une quarantaine la quarantaine d ann es la s
60. ngiles La lettre morte ne peut pas tre prise au pied de la lettre L interpr tation est l occasion de poursuivre l criture Tant que je suis l Et si je ne suis pas l le spectacle doit poursuivre cette criture pass e travers moi 1 Acteur membre fondateur du th tre du Grabuge Sylvain Bolle Reddat travaille avec G raldine B nichou autour d un projet de th tre sans mur Il a cr la plupart des textes de Lancelot Hamelin notamment Dans le vide du jour bauche d ALTA VILLA Contrepoint l Usine de la Com die de Saint Etienne et au Th tre de Givors De l essai la cr ation 16 Le texte est une saisie de fragments de r el Je m y suis appliqu avec le plus de s rieux possible Mon application sera toujours insuffisante je Le sais c est pour a que l criture ne cesse je n y suffirai pas c est pour a que les interpr tes viennent y ajouter leurs strates Le texte est un mat riau Comme un paysage au lecteur d y trouver son chemin au cours de la promenade ou du voyage en train de ces voyages en train film s par Hou Hsiao Hsien comme des commentaires d finitifs sur la n cessit pour l humanit de tourner des films De creuser des tunnels que le paysage redevienne terre avec ses strates Le texte rend au paysage sa dimension de terre Pas terroir ni territoire mais v ritablement terre support de la prairie possibilit d chapper au territoire comme si d j la c
61. nication la Ville de Paris et la R gion Ile de France Jardin d hiver 4 bis cit V ron 75018 Paris M Blanche T 0142557440 F 01 42 55 55 40 Loc 01 42 55 55 50 WwW theatre ouvert net theatre ouvert theatreouvert com ABONNEMENT Th tre Ouvert Le Journal Oui je m abonne Th tre Ouvert Le Journal pour 3 num ros partir du num ro 20 Je d sire galement recevoir les informations concernant certaines activit s de Th tre Ouvert C les spectacles C les lectures C les publications Tapuscrit Enjeux Bon de commande retourner accompagn du r glement Th tre Ouvert Le Journal 4 bis cit V ron 75018 Paris ch que de 5 euros l ordre de Th tre Ouvert Cet ouvrage a t achev d imprimer en ao t 2007 sur les presses du Groupe Corlet Imprimeur Cond sur Noireau N d imprimeur XXXXXXX RENDEZ VOUS TH TRE OUVERT 4 trimestre 2007 SPECTACLE 14 septembre 9 octobre Dernier caprice de Jo l Jouanneau Mise en sc ne par l auteur avec Philippe Faure Modeste Nzapassara Christ le Tual CARTES BLANCHES A JO L JOUANNEAU 24 septembre 1 et 8 octobre LIRE EN FETE 20 octobre A 16h mise en voix de La Confusion de Marie Nimier par Christine Bernard Sugy avec Manuel Blanc et Agn s Sourdillon A 18h mise en voix de Le Cas Jekyll de Christine Montalbetti par et avec Denis Podalyd s soci taire de la Com die Fran aise S
62. ntation Et encore dans ton cerveau les images continueront de venir te repr senter le monde Je n cris pas tout seul Je suis une pierre gal ne je capte je transcris Le texte traduit les petits espaces de vie que j ai travers s Ecrire c est chercher un tat de perm abilit maximum Non ce n est pas toujours facile vivre mais comment s en plaindre il n y a pas d autre solution On ne s immerge pas sans se mouiller Le feu ne baptise personne sans laisser ses marques La peau vaut elle plus Laisser des plumes m me l poque de l ordinateur crire c est tre le lieu et l objet du crash test c est pour a que l criture est sans cesse et le texte infix en essai permanent ph m rement suspendu la fois script po me journal intime carnet de bord confessions et roman pistolaire adress aux figures pass es et futures de soi m me et de la tribu travers soi Une ligne directrice se maintient malgr moi Ce qui se maintient malgr moi est la ligne directrice Tant que a revient sur les m mes pages que dire d autre Le livre sera la photographie un instant donn En suspens pour un instant Quelque chose cesse l Lancelot Hamelin N en 1972 Lancelot Hamelin travaille avec le Th tre du Grabuge de 1996 2003 Il a crit La Plaie 1997 Du Whisky sur les m dicaments 1998 STO Salades Tomates Oignons 1999 Ici Ici Ici 2001
63. nts de r alit un peu comme 136 jours 136 sc nes A chaque journ e suffit sa sc ne Ce ne sont pas toujours des instants d cisifs mais c est un ensemble de signes dont l assemblage constitue une photo vivante comme dans un kal idoscope Pour moi il y a une filiation entre ce projet et un spectacle que j ai mont avec la compagnie il y a environ 10 ans Les Gauchers d Yves Pag s o circulaient des paroles d adolescentes et pr adolescentes C tait une alternance de t moignages d aveux de paroles indivi duelles et de paroles collectives de rumeurs Il n y avait que le champ des paroles de ces ados alors que dans Entre les murs cela fonctionne toujours dans un balancement entre champ contrechamp de fa on rythmique de la salle de classe la salle des profs et inversement ados adultes ados etc Est ce que c est ce balancement qui t a donn l id e de faire interpr ter par les m mes com diens la fois les l ves et les profs Fran ois B gaudeau d peint le milieu scolaire mais il ne fait pas un reportage cens instruire ou d noncer C est ce qui m a attir l absence de jugement moral l quidistance du point de vue du narrateur vis vis des diff rents personnages d crits J ai l impression 1 Les Gauchers d Yves Pag s Ed Julliard 1993 mise en sc ne la m me ann e par F Wastiaux Cie Valsez Cassis De l essai la cr ation 20 qu il faut qu il
64. omme biblique le suicide sans rapport avec la guerre sauf que pour moi c tait l ann e o je lui avais parl d crire sur le sujet quel con c est quoi le sujet Le sujet de quoi De qui La guerre d Alg rie devenait m taphore de quoi pour moi travers lui De qui Et le suicide inattendu de quoi vient il charger le sujet De qui Il m avait pass des livres Ses livres sur la guerre Les livres o il lisait sa guerre Ou peut tre lisait il enfin dans les livres la Guerre la R elle celle qu il n avait pas faite puisqu il y tait et que la guerre en vrai c est celle qui se dit dans les livres La guerre de Troie n a pas eu lieu ailleurs que dans le r cit d Hom re non quelles traces des murailles d Ilion quelles ruines du cheval quelle d pouille sacr e d H l ne De la poussi re les actes dans le vent D j l art dramatique Comment on parle de tout a Et comment tout a parle d autre chose travers nous Comment tout a parle de on De l essai la cr ation 14 On forme impersonnelle de l homme entre le nous et le il loin des je L t avant son acte il mange des raisins noirs Il dit Ca fait quarante ans que je n ai pas mang de raisins noirs L homme un oncle Ah bon pourquoi Il dit il faut qu il dise en famille mais qu est ce qu il dit Il dit Une histoire taill e comme une fable un r cit de guerre un vrai sc nario de
65. opre dispositif sans aucun verbiage Tu as fait l adaptation sans lui alors qu habituellement tu travailles avec l auteur c est le cas souvent avec Yves Pag s Comment as tu proc d De mani re exp rimentale J ai travaill sur des bouts de texte dans un atelier d insertion professionnelle avec de jeunes com diens Orl ans un atelier imagin au d part par Bruno Sachel A cette occasion j ai pris contact avec Fran ois B gaudeau Je lui ai soumis des parties du travail sur son texte Il m a donn des conseils puis racont des choses qu on lui avait reproch la sortie de son livre de r duire les l ves un d tail vestimentaire par exemple alors que pour lui il ne s agit absolument pas de a Le th tre peut dissiper ce malentendu il donne du corps et montre de mani re vidente que le tee shirt n est pas une r duction de l l ve C est un signe qui permet d identifier imm diatement quelqu un Tous les mots sont de B gaudeau mais ce qui diff re par rapport au roman c est le montage et le choix des locuteurs cette phrase cette didascalie l est int ressante mais qui la dit Est ce le Principal Cette autre phrase est ce un apart du prof principal qui parle en clin d il au public Il s agit d essayer de trouver un th tre assez l mentaire L adaptation joue surtout sur la distribution de la parole Oui j ai travaill l dessus avec le groupe
66. our un temps d en rester l Dernier caprice texte et mise en sc ne Jo l Jouanneau avec Philippe Faure Modeste Nzapassara Christ le Tual du 14 septembre au 9 octobre 2007 Coproduction Th tre du Jeu de Paume Aix en Provence L Eldorado Th tre Ouvert avec l aide de Beaumarchais SACD Ecritures 29 Christine Sibran Dernier caprice de Jo l Jouanneau mise en sc ne par l auteur avec Philippe Faure H l ne Alexandridis et Modeste Nzapassara au Th tre du Jeu de Paume Aix en Provence A Th tre Ouvert c est Christ le Tual qui joue le r le de Petula Clark De belles ann es minutes apr s on tait entr dans le si cle qui me verrait dispara tre j avais crit de meilleures pi ces pour enfants et de parfois moins bonnes pour les grands Le triptyque galopait de nouveau dans mon occiput mais l oreille interne ayant retrouv sa voix je d cidai de Le reprendre en son entier la lumi re de deux faits nouveaux et concomitants 1 l aggravation de la chute libre de l art dans la culture du mutisme des communistes et de la dissolution de la philosophie dans l alcool 2 le Tiens voil un bon sujet pour toi de ma compagne me tendant un soir un livre qu elle venait de terminer Le ton intempestif qui avait t le sien et l accent tonique mis sur l adjectif eurent m me pour effet je m en souviens soudain de me faire penser l un des 37 Journaliers de Marcel Jouhandeau dont el
67. r ation 15 Comment faire pour pas que les gens meurent Quoi dans les gens ne mourir pas Cette lumi re si particuli re ce moment de la journ e lorsqu elle traverse lat ralement le bar que tiennent mes parents est ce qu il suffit de la nommer pour qu elle demeure Ce qui est d chirant c est qu il manque toujours un mot Ou quelque chose dans le mot Les acteurs pourront peut tre y ajouter un souffle Qu importe que l acteur ne ressemble pas au mod le Il m arrive de revoir l absent dans le jeu de l acteur Nanard le client fraternel r appara t dans le jeu de Marc Berman ou de Sylvain Bolle Reddat1 Ce sont les trafics du spectacle Comme ces morts qu il nous semble reconna tre dans le visage d un inconnu par un trait du visage oui ou une attitude la mani re de pencher la t te ils traversent les vivants qu est ce que j en sais Session de l EPAT Martin Selze Marc Berman 2 Le texte n est pas une partition c est un mat riau Une s dimentation de mati res Le texte donne de la mati re au metteur en sc ne et l acteur Le texte est tache de Rorschach o les interpr tes projettent les questions qu il suscite en eux Le texte est labyrinthe il contient son sens en ses replis et c est le jeu propos aux interpr tes que de trouver ce sens ce sens qui ne peut tre que celui qu ils vont y mettre En tout cas le texte n est pas partition Il n y a pas d va
68. r caprice sont publi es aux Editions Actes Sud Papiers A Th tre Ouvert depuis Le Bourrichon en 1989 il a mis en sc ne de nombreux textes dont Rimmel Gouaches et Velvette de Jacques Serena Le Pays lointain de Jean Luc Lagarce Les Amantes d Elfriede Jelinek Kaddish pour l enfant qui ne na tra pas d Imre Kert sz Les 24 septembre et 1 octobre 19h et le 8 octobre 18h30 Th tre Ouvert Carte Blanche est donn e Jo l Jouanneau qui mettra en voix des textes in dits Ecritures 31 UN SEMINAIRE SUR LES ECRITURES THEATRALES CONTEMPORAINES moignages sur le d roulement du S minaire Stage Initiation T aux critures contemporaines par la pratique de la lecture qui a eu lieu pendant la saison 2006 2007 Th tre Ouvert avec les l ves com diens de 2e ann e du Conservatoire National Sup rieur d Art Drama tique et les tudiants du Master 2 de mise en sc ne et dramaturgie de l Universit de Paris X Nanterre Ou comment aller peu peu la rencontre de textes et d auteurs d aujourd hui La construction d une rencontre Comme l crit Jerzy Grotowski dans Vers un th tre pauvre En liminant ce qui s est d montr superflu nous avons trouv que le th tre pouvait exister sans maquillage sans costume autonome ni sc nographie sans un lieu s par de spectacle sc ne sans effets de lumi res ou de sons etc Il ne peut pas exister sans la relation acteur spectateur sans la com
69. re un nouveau montage un nouveau tricotage Il faudra voir o l auteur voudra bien aller Pour lui c est la premi re confrontation directe au plateau de th tre Oui Donc soit on laisse compl tement ouvert et on voit comment se passe la rencontre et comment les choses voluent soit on le fait intervenir sur des aspects tr s pr cis IL y a aussi une question de dur e Pour l instant je n arrive pas me d barasser de l id e qu il faut faire entendre le texte dans sa totalit pour donner la dur e inh rente au texte Je pense qu il faudrait quand m me arriver condenser mais c est une chose qui se jouera avec lui C est aussi un moment o l on va pouvoir essayer des choses grandeur nature et dans l instant Peut tre que l auteur finira sur le plateau Il va venir avec une vraie connaissance documentaire de ce qu il raconte puisqu il est enseignant Moi je peux ensuite d former trouver le style pour que ce ne soit pas une reproduction photographique Je crois qu il ne faut pas faire Les malins quand on aborde un sujet du r el comme celui ci Le texte est fondamental et il faut en trouver la petite musique Apr s je pense que a ne serait pas mal de trouver des chapp es du r el vers l onirique pour sortir des murs justement On peut s approcher de la construction du r ve le r ve est constitu d l ments r alistes mais mis c te c te de fa on antinomique sans jugement
70. rer que le th tre n est pas forc ment quelque chose qui r v le ou explique mais plut t qu il souligne la complexit des choses en l occurrence pour Lubbe une histoire de manipulation o les id ologies communiste et nazie se sont battues coup de mensonges Benjamin Serero Labo Lubbe Th tre de la Cit Internationale 2005 2 Carnets de route de l incendiaire du Reichstag de Marinus van der Lubbe pr fac s et annot s par Yves Pag s et Charles Reeve Ed Verticales 2003 De l essai la cr ation 22 Est ce que tu vois dans Entre les murs un propos politique et si oui est ce que tu sens que le th tre va pouvoir le mettre en valeur Le contenu politique du texte concerne en grande partie l ducation Ce qui me pose probl me actuellement c est de se dire que l art et la culture sont pour une minorit de gens Je tiens beaucoup l id e que chacun peut acc der la connaissance si on l accompagne Dans le texte les l ves n arrivent pas comprendre ce qu est la m taphore mais quand le prof les am ne sur le chemin par exemple gr ce l ironie cela marche mieux qu en disant je vais vous expliquer et videmment mieux qu en disant bande de cr tins Mais ce qui t a s duit dans le roman ce n est pas seulement la th tralit Il y a un propos particulier dans ce texte Il part du vivant J ai anim un atelier Hautepierre centre culturel
71. rofonde ou au formatage Il n y a pas de r ponse objective et cette ambigu t in vitable a quelques cons quences Les accords sont remis en cause partir de quel moment passe t on l gitimement de la complicit la crise de nerf Dans le m me temps il me semble int ressant de noter que ce nouveau statut permet l auteur de faire acte de pr sence ou en tout cas de s approcher de cette particularit qui fonde plus que tout le spectacle vivant C est par l acte de pr sence et son myst re que le spectacle vivant r siste encore la mise distance par les moyens de communication qu il se d finit et se r g n re Et l auteur de th tre contemporain particuli rement fragilis par la puissance des m dia ne peut r sister lui aussi comme l interpr te que par sa pr sence L auteur pr sent par son travail de r criture permanente s arroge un peu de ce tr sor convoit La mise en sc ne d un texte aux multiples versions crites pendant le temps de l EPAT comme ce fut le cas pour ALTA VILLA Contrepoint pose donc la question du choix de la version pour le metteur en sc ne Et pour l auteur celle de la fin de l criture du terme mis au processus de r flexion et de cr ation propre l criture th trale en tant qu elle ne se suffit pas elle m me comme pour les autres formes litt raires mais qu elle est appel e se dissoudre dans un ensemble plus large Pourtant il reste un point qui cr e une autre
72. s sens int grer au texte abouti les ramifications et les racines des histoires d AL TA VIL LA en coupant collant distribuant toujours mais davantage dans le d tail sur des petits bouts de texte passages presque anodins qui donnent de pr cieux indices des touches de couleur L auteur propose sa version issue du travail de la premi re semaine sur deux colonnes maintenant toujours en format paysage on y retrouve les choix les doutes les trouvailles des lectures et discussions quelques nouveaut s aussi chansons re formulations propositions d un nouvel ordre des r pliques sur certaines pages pour pr ciser un personnage enrichir un dialogue ou prendre encore du recul Recherche d efficacit de la langue questions sur Les histoires qui se croisent sur Les sens entendus les moyens de porter la richesse du texte Les sons les chants la musique De l essai la cr ation 7 viennent donner d autres tons aux voix des acteurs porter la violence la tension une joie ou une contradiction toujours dans la distance d un regard ext rieur la clef de ce texte le regard du paysage sur les hommes de l Histoire sur les actes Travail de d tail pour pr ciser la place de chaque intervention ce qu elle apporte l conomie g n rale du texte tel qu il est circonscrit ici pour enrichir la trame tablie des multiples possibles donn s au d part p 20 AL TA VIL LA version 2 en deux colonnes v v v
73. t donc il ne peut r sister l ventualit d am liorer encore son ouvrage de s approcher de cette perfection qui se d robe Son criture proc de de l exhumation exhumation toujours partielle inachev e et qu il reprend par sondage en se d pla ant sur le terrain des fouilles Pourquoi la dur e de l EPAT devait elle co ncider avec celle plus t n breuse de l ach vement de l criture du texte final ALTA VILLA Contrepoint sera fini quand le d go t et la lassitude le guideront vers autre chose Lors d une conversation en mai 2007 ma question Quand le texte sera t il termin il me r pond en souriant Je m arr terai quand je serai mort La particularit de son travail c est qu au fond le texte qui va servir de point de d part la mise en sc ne de Mathieu Bauer est le premier pisode d un feuilleton th tral dont personne et surtout pas lui n entrevoit la fin Les ch ances de l dition comme celles des repr sen tations sur sc ne sont elles pour Lancelot Hamelin les limites qui marquent l ach vement d un processus et donc la possibilit de poursuivre en passant autre chose un autre texte Ou sont elles les tapes d un parcours plus long Est ce que le mot fin sur le texte correspond quelque chose de r el ou n est ce pour lui qu une convention qui signifie pause de toute fa on le texte sera r crit jusqu puisement Plus g n ralement la contemporan it des textes
74. ue nous ayons affaire un auteur acteur Fr d ric Sonntag fait un cadeau aux com diens en leur permettant de jouer jouer Toby c est un peu comme un concert de rock comme des chansons chant es en live Jet s dans l ar ne les acteurs se retrouvent d fendre des morceaux de bravoure des performances des tirades impressionnantes et d lirantes tenir de bout en bout La c r monie de remise des prix sonne comme un boeuf final dans lequel reviennent tous les personnages L ultime sc ne sur l autoroute serait comme le traditionnel rappel apr s le final Des solos des duos des tutti Et petit petit Toby la star qui doit faire le show s efface pour laisser les personnages secondaires assurer le spectacle Fr d ric Sonntag situe son intrigue dans le monde du rock mais si on le regarde de pr s et surtout si on coute le texte voix haute on se rend compte que l auteur compose son criture comme de la musique C est une criture qui contient des samples chantillonnages de morceaux d j existants r utilis s pour la composition de nouveaux titres des refrains des boucles des m lodies qui se r p tent tournent sur elles m mes jusqu devenir hypno tiques et parfois finissent par se vider de leur propre sens A l instar de la musique de bande FM dont Sonntag cite clairement des extraits dans la premi re sc ne du night club des musiques de discoth que qui font l apologie de la musique et de la piste de danse d
75. ulpa et pour la t l vision missions Por ese palpitar et Tiempo Final En Espagne il a crit des textes pour le chor graphe Chevi Muraday Prix National de Danse 2006 Il travaille en France en tant que dramaturge et auteur avec les metteurs en sc ne Adrien B al et C cile Fraisse Guillermo Pisani a coordonn le S minaire Stage Th tre Ouvert pendant la saison 2006 2007 Ecritures 37 UN SEMINAIRE suite armi les quatre textes choisis par les tudiants du S minaire Stage P Initiation aux critures contemporaines par la pratique de la lecture deux pi ces d auteurs ayant une actualit en ce d but de saison Th tre Ouvert Lancelot Hamelin dont ALTA VILLA Contrepoint est cr e dans la mise en sc ne de Mathieu Bauer en novembre 2007 et Fr d ric Sonntag dont Toby ou le saut du chien est publi e en Tapuscrit Place aux acteurs et ma tres d uvre de deux des auditions publiques pr sent es en mai 2007 qui se penchent ici la fois sur les textes et sur l exp rience de la mise en voix Sur le sable de notre humain Le 4 mai 2007 18h le d fi est lanc c est le texte de Lancelot Hamelin Vraiment 1homm SANGATTE que nous allons mettre en voix La rencontre avec ce jeune auteur quelques jours auparavant m a boulevers e Son th tre est la crois e de l organicit et de la n cessit Se fait la rencontre de l homme avec son pr sent Les th mes de soci t sont discut s comme
76. usieurs cr ations crites par Yves Pag s Les Carabiniers d apr s Godard Prix Turbulences 92 Les Gauchers Les Parapazzi Labo Lubbe et r cemment Portraits crach s Il a jou notamment avec Matthias Langhoff L Inspecteur G n ral de Gogol et St phane Braunschweig Woyzeck de B chner 3 Univers univers R gis Jauffret Ed Verticales 2003 Folio 2005 Microfictions R gis Jauffret Ed Gallimard 2007 De l essai la cr ation 25 A propos du jeu et de ce qu il m en est apparu pendant les ateliers pr paratoires au tournage N ous avons demand Fran ois B gaudeau de nous confier quelques impressions concernant le travail pr paratoire au tournage de Entre les murs au cin ma par le r alisateur Laurent Cantet Lors d ateliers avec des coll giens parisiens l auteur et le r alisateur ont partir d improvi sations rep r le casting du film dont la sortie est pr vue en 2008 N importe qui peut faire l acteur Avec Laurent Cantet c est le postulat de nos toutes premi res discussions sur la fa on de n gocier l adaptation au cin ma de mon roman sur l cole Entre les murs Lui comme cin aste moi comme spectateur et critique nous aimons Rossellini Et Renoir qui disait qu on pourrait faire jouer des chaises Peut tre pas des chaises sur ce coup l mais du moins les propri taires des fesses pos es dessus Les l ves Les adolescents Personne d autre qu eux m mes cueillis sur
77. xte en l tat chaque sortie publique L entente entre l quipe artistique et l auteur l coute des spectateurs l inventivit permanente et quotidienne le d sir d efficacit et le plaisir d aboutir conduisent ces tats de travail vers des lectures de plus en plus riches et compl tes jusqu une lecture de la totalit du texte pr par e comme telle envisag e quelques jours avant l ultime rencontre avec le public C est aussi la nature m me du texte qui donne cette dynamique les histoires s imbriquent les unes dans les autres se r pondent d un bout l autre du texte dans une mise distance permanente v ritable ouverture l coute Les questions les remarques les impressions des spectateurs auditeurs ouvrent sur les sp cificit s profondes de l criture d AL TA VIL LA ces m mes sp cificit s soulign es ou rejointes par le travail de mise en voix Le rapport au cin ma et au roman une certaine m lancolie la n cessit du choix dans la lecture la pr sence de quelque chose d enfoui la distance quasi permanente que cr e la multiplicit des petites histoires face l Histoire qui transpara t de mieux en mieux chacune des sorties publiques successives Les r actions lors de la derni re rencontre saluent la qualit du travail Le plaisir de l coute et la richesse de la pr sentation Les trames dessin es au fil des jours les ajouts petites touches

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