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1. a m agresse comme une vol e de froids corbeaux Ir n e Faiblengras Justin Nora Murielle Fabienne son chum ont fui toutes jambes la banlieue o leurs parents d ex hippies se sont r fugi s Ils vivent sur le Plateau sortent au Caf Central mangent La Belle Province quelques uns d crochent des jobs qu ils l chent d s que possible Ils changent leurs ch ques de biensc ance en bi re et en pizza livr e en pot et en location de vid os Et quand il ne reste plus que des sous noirs ils en font des rouleaux puis ils vendent les CD qu ils coutent le moins ou envoient leur Nintendo au pawn shop Ils ne r pondent pas aux sondages ne sont plus dans le bottin Bell leur a coup la ligne Ce qu ils ont en commun une case vide une ligne effac e dans leur Vie mode d emploi que les parents leur ont laiss Au chapitre raison de vivre il n y a qu un espace blanc Ou un trou noir Ne reste plus qu attendre un miracle qu laisser couler le temps dans l espoir d atteindre par la force de l inertie une limite La limite qui fera tout basculer qui provoquera le grand tremblement de terre qui rasera tout Et comme elle n arrive pas ils improvisent des parties boivent jusqu s vanouir se la fabriquent leur fin du monde Et le lendemain ils se retrouvent MON tous autour de la table de cuisine s envoyer des toasts la confiture et du jus de pomme Une ambiance particuli2. les ditions Les Herbes Molles Les crits des Fondues Les Ind crottables Des maisons de masturbateurs notoires comme a et ses quelques grossi ret s inutiles on aurait tort de passer outre Il y a dans ce roman quelque chose d authentique de terriblement vraisem blable Une voix raill e un peu trop criarde mais juste Le genre de voix c est clair qui ne se taira pas sous pr texte qu on ne veut pas l en tendre Alors aussi bien l couter Au bout de ce conte des Mille et une nuits on voudrait souhaiter longue vie aux personnages L auteur pourra t il les suivre pendant plusieurs ann es leur donner des enfants des descendants une long vit Survivront ils Un univers sans fronti res Les personnages de Francine No l eux ont eu cette chance Ils ont travers la fin de si cle peu pr s intacts Ils ont vieilli ont eu des enfants et si la maladie la souffrance ne les ont pas tous pargn s dans La conjuration des b tards ils r pondent tous pr sents Dernier volet de la trilogie amorc e par Maryse La conjuration des mm b tards prend fin l aube de l an 2000 et se situe presque exclusive M i ment Mexico dans le brouhaha et les festivit s d un grand rassemble ment Fin 1999 a lieu le Sommet de la Fraternit Maryse dont la car ri re d auteure dramatique et de romanci re est couronn e de succ s est invit e y prononcer une conf rence sur le m tissage culturel D Laure
3. Compte rendu Trois univers romanesques d couvrir Ouvrages recens s Patrick Brisebois Que jeunesse tr passe Montr al l Effet pourpre 1999 240 p 20 95 Francine No l La conjuration des b tards Montr al Lem ac 1999 520 p 32 95 Donald Alarie Tu crois que a va durer Montr al XYZ diteur 1999 136 p 16 95 par Marie Claude Fortin Lettres qu b coises la revue de l actualit litt raire n 98 2000 p 27 28 Pour citer ce compte rendu utiliser l adresse suivante http id erudit org iderudit 37426ac Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 08 30 Patrick Brisebois Que jeunesse tr basse Montr al l Effet pourpre 1
4. conditions tragiques et qui se retrouve seul cinquante ans sa vie repren dre z ro Apr s l accident dont il ne nous livre les d tails qu au compte gouttes atten dant d tre pr t pour les r v lations le narrateur d cide de refaire sa vie Vendre l entreprise prosp re l gu e par son p re vendre sa maison louer un petit appartement dans la rue m me o il a pass son enfance et prendre un modeste boulot de gar dien de mus e Chaque jour il crit une sorte de journal de gu rison Et chaque matin il choisit un extrait de po me qui lui tiendra compagnie durant sa journ e Sont convi s Saint Denys Garneau Guillevic Paul luard entre autres en un bel hommage la po sie qu Alarie pratique depuis longtemps il a publi cinq recueils dont Petit format et Parfois m me la beaut petits pas fines touches l auteur remet son h ros sur pied aid de quelques personnages aussi simples qu attachants une coll gue de travail un voisin de palier le propri taire du d panneur les enfants du quartier une voisine au grand c ur et au Corps g n reux Avec une criture sans pr tention tout en pudeur et en retenue Donald Alarie r ussit nous faire adh rer cette belle histoire de r demption A Donald Alarie
5. 999 240 p 20 95 Francine No l La conjuration des b tards Montr al Lem ac 1999 520 p 32 95 Donald Alarie Tu crois que a va durer Montr al XYZ diteur 1999 136 p 16 95 Trois univers romanesques d couvrir Alors que Francine No l cl t de main de ma tre sa trilogie amorc e avec Maryse et que Patrick Brisebois commence sa carri re avec le portrait dur et cru d une g n ration sans foi ni loi Donald Alarie poursuit une uvre discr te et intimiste avec un roman qui devrait le sortir de l ombre 4 N 1984 DANS UN ARTICLE PARU DANS L actualit vol 9 n 4 FE Gilles Marcotte faisait le compte rendu de sa lecture du premier roman de Francine No l Maryse Et s enthousiasmait de pouvoir enfin se faire une id e juste de la fa on dont vivaient ces tudiantes ces tudiants qui s entassent plusieurs tous sexes m l s dans des appartements exigus comment ils r ussissent tudier quels rapports ils ont entre eux et ce qu ils peuvent bien se raconter dans les bars les clubs o ils semblent passer la plupart de leurs soir es Qu est ce donc qu on vivait de 1968 1975 quand on tait tudiant l Universit de Montr al ou l UQAM Un joyeux mais tou jours facile d crochage par rapport aux mod les anciens familiaux ou autres la R volution s accomplissant dans les m urs les attitudes les gestes les mots Un univers sombre Tout comme Maryse tra ait le
6. nt son mari est au nombre des organisateurs du sommet Se h retrouveront l aussi leurs enfants Alexis con u alors que s achevait Myriam Premi re et Agn s leur fille adoptive n e au Liban Myriam et Gabriel les enfants de Marit et de Fran ois Ladouceur Tristan fils d Elvire la muse et fils non reconnu du po te Oubedon et Lilith n e de p re inconnu qui a gagn en sagesse et perdu un peu de ses pou voirs de sorci re Ajoutez tous ces personnages de nombreux nou veaux venus de toutes les nationalit s et vous avez l un joyeux micro cosme une petite soci t multiculturelle toutes couleurs confondues li e par des liens d amiti et un id al de respect et de tol rance La confuration des b tards est un livre d une grande richesse Une grande f te pour une fin de si cle et pour souligner en beaut la fin d un cycle romanesque dont on se souviendra longtemps Les familiers de l uvre de Francine No l retrouveront avec plaisir la verve de l au teure ses descriptions amus es ses dialogues dr les et f emport s ses anges et ses d mons Ils d couvriront aussi que l univers de Francine No l est sans fronti res Un univers mouvant Le roman de Donald Alarie n a rien de commun avec ceux de Brisebois et de No l Ni portrait d une g n ration ni chronique d un si cle qui s enfuit w crois que a va durer raconte un drame person nel celui d un homme qui a perdu sa femme et sa fille dans des
7. portrait fid le de cette g n ration issue directement des ann es 1960 Patrick Brisebois rend compte dans Que jeunesse tr passe son premier roman du quotidien d une g n ration de jeunes A adultes qui pourraient avoir l ge des enfants de A Maryse qui s entassent eux aussi dans des apparte Fiesse ments exigus et qui ont d croch non seulement des mod les anciens mais aussi de l universit du march du travail et de toute id ologie J ai beau me promener franchir des rues croiser des gens rencontrer des connaissances seul au monde je le sens vraiment trop que phoque qu au creux de mon tre juste l y a quelque chose qui ne ua pas Je dois me munir d une arme pour transpercer les jours La d tonation du changement Et croyez moi leur d crochage n est ni facile ni joyeux Environ vingt cinq ans s parent l poque voqu e dans Maryse et celle que d peint Que jeunesse tr passe Un quart de si cle qui nous fait passer des grands r ves la d sillusion la plus irr versible Si le roman de Brisebois est un tant soit peu fid le la r alit eh bien il y a p ril en la demeure Ses personnages sont comme des enfants bahis devant l assiette vide que leur tend l existence Ils ont la d sillusion dans leurs g nes ils sont n s d sillusionn s Parfois j ai le sentiment que ma vie est grav e dans un livre noir crit Ir n e le narrateur de ce journal d sesp r
8. re se d gage du cercle C est comme si on avait crasb en avion et que nous avions surv cu l accident que la vie reprenait son droit el que nous tions seuls au monde 27 D crocheurs mais pas illettr s les personnages de Brisebois Le r cit s ouvre sur une citation de C line Gauvreau Saint Denys Garneau Kerouac Alain Grandbois Baudelaire Poe et Kafka entre autres sont voqu s au passage Et bien s r on s en doute R jean Ducharme dont le narrateur est d ailleurs en train de lire Va savoir Le Je ne veux pas me prendre pour un autre mais sur lequel le roman de Brisebois d marre et qui revient comme une litanie tout au long du r cit est un cho au Ce n est pas pour me vanter mais qui ouvre D rad Mais dans cette r alit l qui n est pas une belle r a lit Brisebois ne l a pas dulcor e la lit t rature ne change pas le monde pas plus qu elle ne sauve des vies C est peu dire que le tableau bross par Brisebois est sombre Noir comme les murs de l appartement de Nora Il faut avoir les reins solides pour aller jusqu au bout de cette nuit Le style de Patrick Brisebois est emport furieux sans compromis Du direct qui heurte Comme ce film de Robert Morin Quiconque meurt meurt douleur difficile soutenir Et si on peut reprocher l auteur ses jeux de mots pas toujours heureux ses petites vilenies vindicatives
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