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Utopie, marketing ou bonnes pratiques ?
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1. les ch DA VOUS JUGEZ S V REMENT L ARCHITECTURE CONTEMPORAINE PARFOIS COMPLEXE SOUHAIT PP Le malaise est perceptible d s le lexique Qui parle de la nature On ne parle plus que de l cologie du durable de l environne mental En architecture on pourrait revenir des dispositifs moins technologiques faire des murs pais recr er des syst mes de cap ture des vents comme en Irak ou en Iran Je suis frapp de ne pas voir plus souvent sou lign le caract re anti cologique de Parchi tecture contemporaine Regardez les stars de Je suis frapp de ne pas voir plus souvent soulign le caract re anti cologique de larchitecture contemporaine l architecture Nouvel Foster qui ne font que de l architecture de verre et de m tal La ma onnerie n existe plus or liner tie thermique passe par la masse On fait comme pour la BNF des b timents de verre et m tal que l on habille ensuite int rieure ment de panneaux en bois R sultat pour prendre le cas de la Grande Biblioth que l augmentation du budget climatisation divise par deux le budget d achat des livres trangers l acquisition de livres fran ais tant gratuite du fait du d p t l gal Au d part il y a une sorte de non sens fon damental On est oblig de compenser les incoh rences de la conception par la tech nologie et comme la technologie consomme de l nergie il faut ensuite se munir de pan neaux photov
2. coquartier se r duit sou vent une s rie de performances nerg tiques Mais permet il de rem dier aux in ga lit s cologiques dont on sait maintenant qu elles recoupent g n ralement les in galit s sociales Assiste t on une forme de s pa ratisme vert M me si les ratios de loge ments sociaux y exc dent fr quemment le d sormais fameux seuil des 20 25 de PLS et 25 de PLI pour la Prairie au duc sur l le de Nantes 25 de PLS et 13 de PLI la Courrouze Rennes 33 aux Rives de la Haute De le Lille 41 Seine Arche Nanterre et m me 50 pour le futur quar tier des Batignolles Paris Mais attention l exercice est risqu car les r gles du jeu peuvent tre remises en ques tion surtout l heure de la suppression des niches fiscales vertes LInspection g n rale des Finances peut ainsi d cider au cours de la partie qu une trop forte croissance du pho tovolta que pr sente un risque financier majeur Elle pourrait compromettre d s lors tout sc nario reposant trop aveugl ment sur l hypoth se d un d veloppement de l exploi tation de cette source d nergie UN CAT CHISME DES COQUARTIERS Le cat chisme est l expos d une doctrine sous forme de demandes et de r ponses En existe t il un pour les coquartiers Oui si l on pense la banalisation de quelques L coquartier se r duit souvent une s rie de performances nerg tiq
3. taient plus ensolcill es que les fa ades nord Les Gaulois auraient d j pu nous en informer Il a ensuite conclu qu il fallait orien ter toutes les fa ades des nouvelles constructions au sud Tous les pavillons vont donc ressembler Pilot Saint loi construit dans les ann es 1960 1970 Paris cinq barres parall les orient es nord sud pour avoir le soleil matin et soir mais implant es en plein tissu historique Contre ces prescriptions j ai obtenu qu une fa ade au moins des maisons soit align e sur la rue et je ne crois pas que cela ait rendu quiconque malheureux Comme le soleil tourne il y a tou jours une face de la maison expos e au soleil Pourquoi la fa ade prin cipale devrait elle tre la seule b n ficier de cette orientation Adapter le plan en fonction du soleil je suis pour on peut mettre les chambres au nord qui n en ont pas tellement besoin ou l est pour ceux qui aiment bien avoir le soleil le matin Ce sont des choses tr s importantes Mais ce n est pas en orientant la fa ade vers le sud que l on va y arriver car on ne peut pas disposer toutes les pi ces au sud moins de concevoir des b timents en forme de cercle On fonc tionne toujours sur des id ologies des id es dont on est persuad de la force sans les avoir prouv es sur le terrain Sous les auspices de la scientificit les d cisions que l on prend ne sont pas raisonn es m Propos recueillis par Olivier Namias et Jean Lo
4. quelles risquent de masquer l urgence et la mise en uvre de bonnes politiques Plaidant pour le d veloppement d activit s conomiques dans le sillage de la promotion d coquartier par exemple la mise en place
5. s implanter selon la ligne de plus grande pente la courbe de niveau ou bien encore en diagonale comme en Toscane o l on cherche retenir et r partir l eau Tout le paysage repose sur ces bases Mais pour certains architectes d aujourd hui le relief n existe pas Pire il y a m me un refus de se placer dans la pente on restitue un sol plat d s que l on doit construire sur un terrain inclin Les ma ons ne savent pas faire une maison dans une pente ils se bornent la poser sur une motte On met le garage au niveau du sol et l on habite l tage On a pourtant construit la moiti des villes m di vales italiennes dans des pentes selon des techniques rustiques Il n emp che on se retrouve aujour d hui r guli rement face des gens g om tres entrepreneurs archi tectes m me qui vous expliquent que c est impossible Il faudra sans doute attendre des ann es avant que cette id e simple construire en fonction d un site ne fasse son chemin DA UN AUTRE POINT IMPORTANT POUR VOUS EST LA QUESTION FONCI RE PP Au IV mill naire les villes taient informes C est la Propri t pri v e invent e Uruk au III mill naire avant J C qui leur a donn la configuration que nous leur connaissons aujourd hui Le parcellaire et la maison cour qui sert d impluvium sont n s avec la propri t priv e La propri t priv e g n re aussi une trame dont on doit tenir compte pour
6. Casablanca Constatant que les gens taient habitu s avoir des activit s en plein air dans leur cour il voulait leur offrir un espace ext rieur Son projet partait d un raisonnement tr s louable Sauf qu en tant que moderne il ne pouvait pas faire de cours qu il a donc remplac es D ARCHITECTURES 195 NOVEMBRE 10 45 DOSSIER Le premier Principe d un coquartier La prise en compte du site par de grands balcons R sultat toutes les loggias sont ferm es car la cour est un espace en plein air mais aussi un lieu d inti mit Sur un balcon on est observ ou en vue une grande loggia ne peut finalement pas tre le substitut de la cour Et qu estce qui nous emp che de faire des maisons cour Aillaud en a bien r alis es Grignon Si l on souhaite que les gens habi tent selon leur culture pour des populations m diterran ennes c est fondamental DA LA VILLE MODERNE CONTRAIREMENT LA VILLE ANCIENNE EST STRUCTUR E AUTOUR DES TRANSPORTS SUR CE PLAN L HIS TOIRE NE SEMBLE PAS FOURNIR DE MOD LE TABLI PP J ai une th orie simple sur les trans ports pour moi c est un non sujet Dans une ville bien faite on vit on travaille et l on habite dans une aire assez r duite Le pro bl me du transport est n du probl me du zonage partir du moment o l on a ins taur le zonage on a d truit la proximit La pens e fonctionnelle divise l espace imposant de relier par le
7. s agisse de villes d veloppement pro gressif ou de villes nouvelles comme les bas tides du Sud Ouest on observe un peu comme dans les vignobles que tout le par cellaire est align selon la ligne de plus grande pente seule fin d vacuer l eau De ce point de vue la vigne peut tre consi d r e comme un v ritable indicateur car les vignobles n aiment pas l eau Pour avoir du bon vin il ne faut pas qu il y ait d eau On draine m me au point o la terre s coule avec les eaux de ruissellement vers la partie basse du terrain Je sais que les vignerons en Bourgogne dans l Auxerrois o la couche calcaire est tr s proche du sol en terre pr f rent remonter la terre accumul e en bas de la pente plut t que courir le risque d un terrain trop humide En ville c est le m me processus neaux doivent obligatoirement se d verser dans les rues tel point que dans les bastides on va jusqu construire des rues andrones de quelques dizaines de centi m tres de large destin es la simple vacua tion de l eau On retrouve du reste ce syst me en Inde Jaipur o des voies troites sont m nag es pour l eau la largeur permettant juste le passage de biais d un balai pour l en tretien d ailleurs rarement men bien Il existe une quantit de syst mes simples au fond que l on pourrait tout fait r uti liser dans le cadre d une architecture qui se voudrait durable
8. Dossier r alis par Olivier Namias et Jean Louis Violeau Utopie marketing ou bonnes pratiques L coquartier ville id ale en qu te de mod les Habiter bio vert partout cologie nulle part Quand la ville dure Entretien avec Pierre Pinon Le futur de retour en Limousin Une coville sur une ancienne plantation en Guyane Un coquartier L le Saint Denis R habilitation de maisons ouvri res texte de Fran oise Moiroux coquartier un succ s de librairie A Une coville sur une ancienne plantation Remire Montjoly en Guya Projet d coquarter Sai X Seaty sc nario prospectif de l e X TU X TU coquartier de l ang lisme l expectative Je d clare la s ance de l urbanisme vert ouverte Un voyage dans la France des coquartiers ram ne in vitablement l aphorisme du philosophe John Austin quand dire c est faire Pour Austin si l nonc est prononc au bon moment il contient en lui m me la puissance de son ex cution C est l nonc performatif l uvre dans l urbanisme durable des ZAC parfois fort anciennes ont ainsi t intronis es subitement et solennellement coquartiers pour mieux s accorder au go t du jour voire flatter l ego des lus Cependant tout n est pas que communication dans l urbanisme durable des initiatives tonnantes peuvent voir le jour l o on ne les attend gu re les op rations d am nagement donnent quel que
9. UN MOD LE POUR LA VILLE DE DEMAIN PP C est une id e exog ne qui n est pas mau vaise mon avis qui ne fait pas de la ville mais si c est plut t une chose agr able DA LES COQUARTIERS PRENNENT LEUR SOURCE DANS UN PETIT NOMBRE DE MOD LES SINON UNIVERSAUX DU MOINS TRANS EUROP ENS VOUS INSISTEZ AU CONTRAIRE SUR L IMPORTANCE DES CULTURES DANS LA CONSTITUTION DES VILLES PP Je n ai pas tudi de pr s la ville durable planifi e par Architecture Studio en Afgha nistan mais l intervention d un sociologue suisse membre de leur quipe avait retenu mon attention Il expliquait que pour que la ville marche il fallait s parer les cat gories sociales En un sens le projet tait bas sur une certaine s gr gation spatiale les pauvres d un c t les riches de l autre etc Par ailleurs sans tre partisan d une s gr gation absolue j ai toujours pens qu il fallait prendre en compte les identit s culturelles et selon les observations du sociologue Hughes Lagrange je consid re qu il vaut toujours mieux viter de m conna tre l origine des gens pour lesquels on construit DA HABITANT QU ON NOMME PARFOIS LUSAGER EST AUJOUR D HUI SOUVENT SOLLICIT SUR SES BESOINS VOUS DITES QU IL FAUT AUSSITENIR COMPTE DE SON IDENTIT PP Au nom de ce que je crois tre l identit culturelle on ne peut pas concevoir la m me architecture pour tout le monde Je prends toujours l exemple de Candilis
10. Vous allez VOUS SEE a tout un exutoire direct aux d sirs On Men e enana a rar e ne peut qu tre frapp qu un magazine Pesrpus fielormstiert 1 ait pu ainsi se d nommer Quitter la ville au milieu des ann es 2000 M me sil socETs GENERALE fut ph m re et ne compta que quelques 42 D ARCHITECTURES 195 NOVEMBRE 10 La denceir d vi LES HAUTS DE KER NOC A PLEUMEUR BODOU LA C TE DE GRANIT ROSE ature et architecture num ros son existence m me interroge directement les architectes et les urba nistes pourquoi n avons nous jamais r ussi depuis la crise des grands ensembles formuler une image positive de la ville un d sir de ville comme il existe ind niable ment un d sir de campagne Autre exemple cette op ration ambitieuse qui servit de support aux publicit s o l on a cherch faire rimer nature et archi tecture sur un site sensible pri m e meilleur film de simulation 3D aux Imagina Awards 2008 CF l image du bas En fin de compte la plupart des critures architecturales se pr tent all grement la r criture verte D une mani re g n rale le volet nerg tique est devenu l un des passages oblig s de tout argumentaire publicitaire pour des logements neufs l environnement au sens large et les conomies d nergie puisant d sormais nombre de d finitions pourtant si com plexes de la quali
11. actes de la proph tie auto r alisatrice que lan a Rem Koolhaas l occasion de l exposition La ville qui New Harmony projet d Owen pour une communaut mod le datant de 1825 ex cut par Thomas Stedman Whitwell Un certain nombre de facteurs ont rapidement provoqu l effondrement de cette exp rience communautaire s tait tenue au centre Pompidou en 1994 la ville du futur sera un archipel d en claves Nous y sommes UN COQUARTIER LA FRAN AISE Dans quelle mesure les nombreux projets actuels d coquartiers s inscriventils dans la tradition du projet urbain la fran aise Une tradition d j ancienne qui remonte aux ann es quatre vingt autour pr cis ment de la notion retrouv e de quartier par Christian Devillers Bernard Huet Philippe Panerai et David Mangin ou des origines plus lointai nes encore Gaston Bardet Le Rheu l unit de voisinage jusqu aux cit s jardins Une histoire qui interroge aussi la notion de p rim tre comment donc s affranchir aujourd hui du p rim tre du morceau de ville Des zones pavillonnaires somme toute assez banales n ont lt lles pas quelque chance d acc der au panth on des coquartier simplement parce qu elles auront montr quelques performances nerg tiques et environnementales tout en aggravant au passage l talement urbain Faute de pouvoir pr tendre un urbanisme valeur universelle l
12. aient l tre Ainsi la chaudi re collective au bois surdi mensionn e pour une exp rience urbaine men e sur un p rim tre tr s limit est pour l instant aliment e au gaz le syst me de trai tement de l eau est l arr t faute de financements adap t s L ouvrage s int resse gale ment aux habitants leur mode de vie ah le march bio du dimanche ou le ver ger qui permet de produire son propre jus de pomme voire aux surco ts induits par ce mode d habitat Copenhague la conversion d un ilot en cobloc a entra n des hausses de loyers cons quentes mal v cues par ses occupants Un des aspects les plus remarquables reste l implication des habitants dans la constitu tion de ces quartiers Vauban les Baugruppen sont parvenus court circuiter les promoteurs Accompagn es d un architecte ces associations auraient r ussi construire des logements en aba ssant les co ts de 15 25 par rapport des immeu M bles classiques Petit d tail Hubert Burdenski le pape des Baugruppen fribourgeois m me architecte L URBANISME DURABLE PLONG E DANS L OP RATIONNEL coquartiers en Europe est une promenade agr able et peu missive en GES une entr e en mati re que lon peut prolonger par coquartiers secrets de fabrica tion de Taoufik Souami doc teur en urbanisme et ma tre de conf rences l Institut fran ais d urbanisme Plus tech n
13. am liorer et faciliter l am nagement des villes L urbaniste Gerald Hanning un g nie oubli qui avait travaill chez Corbu appelait la trame constitu e par le parcellaire la trame fonci re I d montrait que quoi qu on fasse il fallait toujours se placer dans cette trame la trame du parcellaire foncier Si l on se cale sur cette trame pour tracer une route par exemple on est comme un sculpteur qui travaille dans le fil du bois et l on a beaucoup moins exproprier M me du point de vue esth tique la logique de cette trame int gre les l ments un b timent construit suivant la trame fonci re est beaucoup plus discret parce qu il a la m me orientation que les autres Cet outil serait id al pour d terminer le trac du nouveau m tro du Grand Paris Mais qui aujourd hui est pr t r habiliter la trame fonci re Je ne l enseigne m me plus mes tudiants de peur de passer pour un homme de N andertal DA MAIS LE PARCELLAIRE LE FONCIER ENGENDRENT DES ORIENTATIONS PAS TOUJOURS ID ALES DU POINT DE VUE DE L ENSOLEILLEMENT PP Ce qui est incroyable Cest que l on assiste au grand retour de l h liotropisme th oris par Rey et Pidoux en 1928 C est la n gation d un si cle de r flexions sur la ville Semur en Auxois o je suis charg du Secteur sauvegard on a engag au prix fort un cabinet environnemen tal qui au terme de moultes tudes nous a fait la d monstration que les fa ades sud
14. artiers travers le prisme de l histoire longue celle de la ville DA LID E DE VILLE DURABLE EST SANS DOUTE L INNOVATION LA PLUS NOTABLE DE L URBANISME DE CES DIX DERNI RES ANN ES QUE PENSE L HISTORIEN DE CE CONCEPT Pierre Pinon L id e que l architecture et la ville soient durables se trouve d j l poque d Auguste chez Vitruve La ville a toujours t durable Paris est n l poque gauloise et il est toujours l Cette id e s apparente de la communication l tat pur je ne vois pas en quoi recycler les eaux de pluie rendra r el lement la ville plus durable m me si cela peut tre positif pour son image Que veut d ailleurs dire durable pour une ville DA LA GESTION DE L EAU EST UN CHAPITRE IMPORTANT DES CO QUARTIERS PARTICULI REMENT VALORIS PAR LES PROMOTEURS DE CET URBANISME ET QUI SEMBLE EFFECTIVEMENT TR S INNOVANT 44 D ARCHITECTURES 195 NOVEMBRE 10 PP La gestion de l eau et du vent est fon damentale depuis l Antiquit l ennemi c est l humidit car on pense qu elle favorise l apparition des miasmes les anc tres des microbes Il faut donc que les villes soient drain es pour que l eau s chappe le plus vite possible et il faut les a rer pour que le peu d humidit restant soit s ch par le vent Le seul conseil que donne Vitruve pour faire une ville est d aligner les rues dans l axe du vent pour qu il chasse les miasmes De fait qu il
15. ciale impos es dans les coquartiers fran ais les 20 inscrits la loi SRU les pr servent du destin d exclusives enceintes bobos qu ils sont parfois dans les pays europ ens On oublie souvent que le quartier Vauban construit sur l emprise d une ancienne caserne des forces fran aises station n es en Allemagne est n d une mobilisation d un fragment de la population tr s port sur les questions cologiques Les habitants de Vauban sont venus avec un projet concret et souhaitaient tous adopter un nouveau mode de vie Plusieurs familles se r unissaient pour d velopper un projet d habitat dessin par un architecte selon un plan g n ral pens par la mairie explique Thilo Petri Une cooptation qui prend parfois des allures de s cession urbaine des p lerins se r unissent pour fon der une nouvelle J rusalem d o peut tre le sentiment persistant d ilot heureux pr serv de la ville d avant que produit l co quartier Il fonde un entresoi qui proc de parfois d une logique insulaire reproduisant l chelle de la ville l effet Nimby par lequel les externalit s n gatives sont rejet es loin de ceux qui les produisent rappellent encore Yves Bonard et Laurent Matthey Lespoir de r soudre les probl mes dans le p ri m tre d limit d une op ration d am nage ment s av re vite tre une illusion Si ces actions constituent des am liorations ma
16. e en bois un logement labellis BBC En r sum des valeurs s res des r sidences dans l air du temps Alors les coquartiers sont ils un urbanisme bio de basse intensit Une croissance urbaine raisonn e avec tra abilit quartier 2 0 bench marking innovant et win win traitement des cffluents low impact et synergies soute nables Il est regretter cependant qu au cune de ces publicit s jouant sur nos images de souhaits n ait choisi le support f tiche de nos institutions prescriptives de mod les d arc en r ve au Puca en passant par la Cit de l architecture l habitat individuel dense des ann es 2000 pourtant fort ver tueux d s lors qu il est question de pr server un tant soit peu nos ressources autant fon ci res qu nerg tiques m JLV D ARCHITECTURES 195 NOVEMBRE 10 43 S E DOSSIER gt COQUARTIER DE L ANG LISME L EXPECTATIVE la vill dur Entretl n avec Pierre Pinon LE Les coquartiers inventeraient une ville nou A Vue a rienne de Belv s P rigord velle durable Mais la ville dure depuis long V Bastide de Grenade sur Garonne temps et sans coquartiers D tach en qua L orientation de la trame parcellaire lit de directeur de recherche au CNRS ensei e en oncon dS ean de ruissellement P Pinon gnant l Ensa de Paris Belleville et l cole de Chaillot Pierre Pinon relativise la port e inno vante de ces nouveaux qu
17. en place de v ritables discussions tripartites rassemblant habitants architectes et lus autour d une m me table La capacit des Op rations faire mod le est rarement inter rog e On peine g n raliser le syst me de l coquartier m me dans les pays nordiques Une fois ces projets visit s en masse port s en exemple la difficult demeure quant leur utilisation en dehors d un cadre tr s sp ci fique Les responsables des villes de Malm Hanovre ou Berlin fiers de ces r alisations les mobilisent rarement pour d finir des actions qui concernent l ensemble de leur ter ftoire constate Taoufik Souami chercheur et urbaniste voir l article coquartier un succis de librairie En Allemagne ils ne repr sen tent pas forc ment une r ponse appropri e dans un contexte de d clin d mographique Les habitants des premiers coquartiers sont tr s contents de leur nouvel habitat explique Thilo Petri urbaniste et consultant du groupe 1 La revue Durable n 28 dossier L coquartier brique d une soci t durable 2 Yves Bonard et Laurent Matthey Les co quar tiers laboratoires de la ville durable Changement de paradigme ou ternel retour du m me Cybergeo European Journal of Geography Mis en ligne le 9 juillet 2010 URL lt http cybergeo revues org index23202 htmi gt D ARCHITECTURES 195 NOVEMBRE 10 39 DOSSIER de recherche d veloppement du
18. ens de Cabet en 1848 au Texas s taient regroup s autour d un protocole de vie en communaut tout comme les nouveaux r si dents d EVA Lanxmeer Culemborg aux Pays Bas sont aujourd hui amen s signer Lhistoire cruelle voudra que Fourier qui comptait sur une d claration d engagement un m c ne nen trouva jamais et que les communaut s qui exist rent sur le mod le du phalanst re comme Sheltenham aux tats Unis vireront la petite dictature Cette insularit on cherche d s lors tant bien que mal la moduler faire la ville par des enclaves s agitil au fond d une loi d airain Les coquartiers seraientils une entreprise d coblanchiment du zoning mais avec Lac ton amp Vassal lazaire La Vecquerie 2010 Une autre mani re de s implanter privil gier le biotope en s levent sur des chasses tout de m me 30 centim tres de laine de roche Seraient ils les espaces t moins de nos petits nous contemporains l ments de distinction et de singularisation de nouveaux modes de vie Un coquartier ou plut t un ghettoquartier qui oblige garer son 4x4 dans le bon vieux quartier d c t Mais pourquoi d nier le droit l exp rimen tation m me boiteuse partielle et parfois m me incoh rente Le doux mot de coul e verte nous rappelle cette logique de l encla ve avec la nature qui s y engouffre N est ce pas la v rification en
19. fois la chance de transformer un territoire au lieu de contribuer sa destruction et surtout elles portent les pr mices d autres op rations Elles engagent elles nous engagent Toutefois pris au pied de la lettre l coquartier trouve vite ses limites Son p rim tre restreint se pr te une utopie en demi teinte manifestant une pr f rence marqu e pour les r seaux techniques plut t que pour les r seaux sociaux Mais engager un projet politique par son versant technique n est ce pas apr s tout une constante de la pens e depuis les Saint Simoniens Faut il reprocher l coquartier ses manques ou y voir le mot de passe d une poque L essentiel n est il pas dans la mani re qu a l co quartier de se d signer en tant que tel et par l de nous dire quel moment de civilisation nous appartenons D ARCHITECTURES 195 NOVEMBRE 10 35 gt gt COQUARTIER DE L ANG LISME L EXPECTATIVE Projet de Lacaton amp Vassal pour l organisation g n rale d un coquartier Saint R activer une inspiration utopique dans l h ritage d El Lissitzky Yona Friedman le plan Obus de Le Corbusier pour Alger Comment justifier la volont de d velopper encore la ville dans un monde dont on a mesur la finitude des ressources L coquartier semble tre d sormais le s same privil gi Combien d coquartiers con us au nom de la juste lutte contre l talement urbain Cet espace exem plaire inten
20. gn es Mais diss quer inlassablement leurs d fauts ne revient il pas l cher la proie pour l ombre Pouvoirs publics urbanistes ou lus personne n est dupe des limites de ce pseu do mod le urbain et si tout le monde feint encore de succomber son charme c est sans doute que son imaginaire est trop puissant pour ne pas servir de levier sur l urbanisme Le mod le dont il faut reconna tre l volution rapide est peut tre d j derri re nous Cer tains maires frapp s par la crise renoncent aux projets d coquartiers et r alisent qu ils ont aussi des centres anciens requalifier constate Frank Faucheux chef de projet coquartier au MEEDDM Les p rim tres d action s largis sent et l on r fl chit grande chelle Le nou vel appel d offres coQuartier obligera pren dre en compte la globalit des th matiques durables de fa on transversale des outils seront forg s pour instiller un mode de vie environnemental dans les zones rurales L effet levier de l coquartier joue en modifiant pro gressivement les fa ons de fabriquer la ville les rapports entre maires promoteurs au sein des services techniques voluent sensiblement les r les se redistribuent Inclure dans la construction de l immeuble une zone pour les rejets d eau a donn des id es certains grands groupes Eiffage a ainsi mis en place le projet Phosphore un prospectif qui servirait de cadre des proposition
21. ique s adressant davantage l op rationnel qu au grand public l ouvrage synth tise diff rentes recherches men es pour le compte des pouvoirs publics De l origine de ces quartiers l im plication des habitants en passant par l va luation effective des b n fices environnemen taux on voit se dessiner un mod le et ses limites L coquartier ne vaudrait il pas d abord pour les questions qu il pose et les remises en cause des fa ons contemporaines de faire la ville Plus volumineux L Urbanisme durable Concevoir un coquartier de Catherine Charlot Valdieu et Philippe Outrequin pour rait tre pris pour un manuel qui ne dit pas son nom On remarque que le terme co quartier glisse du titre au sous titre l objet du livre se veut vraiment l urbanisme durable dont l coquartier m est qu une facette Les deux auteurs actifs dans le conseil en d veloppement urbain dura ble insistent en pr ambule sur la globalit des d marches durables qui incluent galement le social et l conomie leur discipline de formation Un souci qui oblige un certain d calage avec le discours g n ral On ne peut pas continuer limi ter le d veloppement durable un ensemble de bonnes pratiques Le d veloppement durable doit tre r fl chi aux diff rentes chelles de territoire celle du quartier et de la ville tant particuli rement importante Il faut aller au del des bonnes pratiques les
22. jeu res compar es des pratiques ant rieures en mati re d environnement elles ne peuvent viser la r solution de probl mes environnementaux qui renvoient des p rim tres d passant large ment le quartier La gestion de l eau de sa qua lit et de sa quantit s op re davantage l chelle d un bassin versant c est dire des r seaux hydrauliques interd pendants couvrant plusieurs r gions titre indicatif les mis sions des GES des a roports de Lyon ou Paris constituent souvent la moiti de celles de l agglom ration concern e soit bien plus que celles d un quartier d habitat constate Taoufik Souami Les r ductions de GES provoqu es par l coquartier peuvent se traduire par des sur productions de ces gaz l chelle urbaine Enfin l chelle de l coquartier est impropre penser les dynamiques urbaines et cono miques qui traversent le territoire La viabilit Couverture de la plaquette de pr sentation du projet Phosphore prototype de ville durable imagin par Eiffage tillage d une ville et son d veloppement doit prendre en compte des facteurs territoriaux larges et l coquartier fait figure d empl tre sur une jambe de bois Plut t que de promouvoir des TSCP et de construire les villes ne faudrait il pas limiter les d placements APR S L COQUARTIER Quant aux lacunes des coquartiers sur le plan politique et social elles ont t maintes fois souli
23. lles autour de l nergie solaire la construction de l coquartier de Hanovre ser vait les strat gies d image de la ville plac e en On trouve de tout dans le grand bazar de l co quartier m me des lotissements concurrence avec d autres villes moyennes de 200 000 habitants Ce n taient pas des ovnis atterrissant au gr d une opportunit fon ci re Les collectivit s elles m mes ont mis en avant cette fa ade environnementale cr ant un mod le pr gnant sur lequel tout porteur 40 D ARCHITECTURES 195 NOVEMBRE 10 gt COQUARTIER DE L ANG LISME L EXPECTATIVE Une h rmoni hnaturefle au quotidien f A 3 G Publicit pour le programme Ginko r alis par Bouygues sur les rives du lac de Bordeaux ou comment l id e de nature ou de bien tre passe devant l architecture de projet est tenu de se positionner en prio rit alors qu il est d abord confront des probl matiques globales UNE S RIE DE RECETTES TECHNO DES Impossible donc d chapper l coquartier coquartier cela veut simplement dire nou veau quartier confiait un architecte parti cipant au groupe de recherche sur les co Cit s De fait cet co urbanisme fait feu de tout bois et de tout terrain friches indus trielles pollu es champs de patates en bor dure de bourg ou en p riph rie caserne en centreville Louvrage coquartiers coCit s pr sentant le palmar s des qua
24. oires l chelle du territoire Les cuisines sont livr es non am nag es la bouche de ventila tion peut donc facilement tre enlev e les r gulateurs de d bit n ont pas t pos s s in dignait un consultant expert veillant aux bonnes pratiques de la ZAC De Bonne Grenoble Lorsque les codrapeaux sont d ploy s toute l intelligence urbaine est dans les compteurs Alors qu il y aurait plut t lieu de s alarmer des impens s de cet co am na gement co hameau prolongeant l talement urbain coquartier sans commerces comme Chantepie Rennes ou magnifiant des centres commerciaux comme Confluence Dans ce dernier exemple le supermarch revient bien en centreville mais pourquoi offrir une telle place des entreprises qui ne sont pas r put es pour leur politique sociale et dont les pressions la baisse sont d sas treuses pour les agriculteurs L coquartier neuf rev t les habits anciens du p rim tre et Les poubelles absorb es par des r seaux pneuma tiques souterrains font elle une ville meilleure du zoning Les op rations saturant totale ment le foncier les quartiers sont fig s d s leur cr ation dans une forme d finitive leurs possibilit s de mutation restreintes sinon nulles les seules possibilit s d volution pas sant par leur destruction On aurait r v mieux pour une ville durable L COLOGIE DANS UNE SEULE RUE Les r gles de mixit so
25. olta ques pour produire de l nergie Le b timent pr sent comme le plus cologique de France une tour Dijon est un b timent sans architecture c est un collage de technologies Si c est l l avenir de l architecture DA L COQUARTIER ENTEND GALEMENT LUTTER CONTRE LE MITAGE UN PH NOM NE QUE VOUS AVEZ VOUS AUSSI COMBATTU COMMENT EST IL APPARU ET QU A T ON FAIT PAR LE PASS POUR TENTER DE L ENRAYER PP C est la d r glementation qui a produit le mitage Lorsque j occupais un poste de conseiller au minist re de l quipement de 1980 1984 il fallait enrayer le mitage des campagnes par le biais de lotissements avec des maisons accol es de l individuel group du petit collectif On peut dresser un cata logue historique des solutions alors pr coni s es Il reste peut tre de cette p riode quelques petites maisons accol es dans un lotissement communal mais d s que les maires ont eu le pouvoir d urbanisme on a vite assist au grand retour du pavillon indi viduel sur motte en milieu de parcelle Cela dit je ne vois pas comment on pourrait aujourd hui d fendre encore le mitage M me en France o le terrain ne manque pas il est de plus en plus difficile de justifier le sacrifice de terres agricoles qui seront fort utiles le jour o nous ne pourrons plus compter sur des produits intransportables faute de p trole si jamais il vient manquer DA LA CIT JARDIN POURRAIT ELLE INCARNER
26. onnementale Un million six cent quarante mille occur rences sur Google des m dias l coute des lus concern s des acteurs impliqu s sans oublier un public impatient et de multiples sources de subventions les coquartiers ont le vent en poupe et malheur la ZAC qui n afficherait pas d ambitions environnemen tales exemplaires Venant la suite de grands engagements internationaux charte d Aal borg 1994 appel de Hanovre 2000 et autre charte de Leipzig 2007 ils suscitent un engouement qui semble aller au del des m canismes de communication qu ils met tent aussi en jeu S ils plaisent autant c est qu ils sont d abord vus comme les briques de la ville durable ainsi que le proclamait un magazine sp cialis dans un num ro 38 D ARCHITECTURES 195 NOVEMBRE 10 d di la question Le saut de l immeuble BBC au morceau de ville serait ou sera une occasion d am liorer l habitat le confort de l habitant l empreinte cologique voire de rendre les entreprises et cocompatibles Il pr figurerait le futur urbain Un coquartier est ainsi autant un lieu pilote qu un aboutissement il tire la ville vers le durable autant que la pol industriels que de durabilit de la ville et la pousse clore rappelait encore la revue Durable En somme la premi re vertu de l coquartier c est de faire avancer le schmilblick autour d un projet r unissant diff rent
27. ore en plein devenir les auteurs se gardent bien de tirer de ces exemples un mod le fran ais voire un mode d emploi et comptent sur les tudes de cas d Angers Auxerre Chamb ry ou Douai pour cerner les contours de ce ph nom ne en volution m in DLL ii i CO GRAND TOUR Avec coquartiers en Europe on quitte presque compl tement la France pour un p lerinage effectu dans la dizaine de quartiers dans lesquels on a cherch pour la premi re fois habiter autrement Bazouge vingt deux maisons et l coquartier de Rungis sauvent l honneur de l Hexa pompe 58 D ARCHITECTURES 195 NOVEMBRE 10 SECRETS DEFABRICATII ANE FORMES EOE roun M D son Philippe Bovet est Iui RTE gone Journaliste et militant l auteur a t membre des associations ayant infl chi le projet d am nagement de la ZAC de Rungis en coZac partir de 2005 Si Philippe Bovet ne manque jamais de signaler les dispositifs tech niques remarquables points de passage oblig s de l co urbanisme il s attache gale ment aux volutions de ces quartiers et n exclut pas le regard critique Ainsi l exem plaire BedZED serait aussi connu pour tre la ville des Teletubbies sobriquet qu elle doit aux che min es color es plant es sur ses toitures Plus g nant les innovations techniques dont le quartier se targuait ne seraient pas toutes aussi fonctionnelles qu elles devr
28. rable la Commission europ enne Le probl me est que l Allemagne ne conna t pas la crise de l immobilier et que sa population est en d croissance La priorit n est pas de construire de nouveaux quartiers mais de r habiliter les villes existantes Les habitants des quartiers anciens ne sont pas impatients d avoir la panoplie compl te de l urbanisme envi ronnemental surtout si elle remet en cause leur mode de vie l automobile par exemple ou si elle les oblige payer pour r aliser des travaux d isolation Lorsqu on l examine dans le d tail le mod le s corne s rieuse ment Mais toute l ambigu t ne viendrait elle pas du fait que ce mod le ait t mal lu d s l origine Taoufik Souami claire l origine de ce malentendu Une douzaine de quartiers dont tous ne sont pas d ailleurs achev s ont servi d exemples d finissant ce que j appelle rai le mod le europ en de l coquartier Il faut se rappeler qu au d but des ann es quatre vingt dix ces exemples pr sentaient des solutions tr s innovantes par rapport aux pratiques de l poque Le package de solu tions environnementales nergie eau r duction des GES a servi de premi re fa ade ce mod le Mais derri re elle les por teurs de projets lus techniciens urbanistes travaillaient sur des probl matiques beau coup plus complexes L mergence de Vauban allait de pair avec la mise en place de fili res industrie
29. rtiers durables en France confirme un constat d j dress par quelques observateurs on trouve de tout dans le grand bazar de l coquartier et m me des lotissements pavillonnaires tel le projet du Clos de la Vall e Cintr 35 qui revisite une forme circulaire bien connue des vacanciers de la station de Torreilles Plage di fi e dans les ann es soixantedix pr s de Perpignan d faut de forme urbaine les co quartiers proposent aux ma tres d ouvrage de ces am nagements recensant g n ralement entre 500 et 2000 habitants une s rie de moyens mettre en uvre La recette miracle a pu tre r sum e en quinze fiches un co urbanisme pour les nuls dit l attention de l co am nageur d butant Densit gestion de l nergie de l eau des d chets les cibles sont sensiblement les m mes que celles pro mues au niveau de l immeuble et des quartiers existants par les plans climats et autres pres criptions environnementales introduites par les mairies Appliqu es une unit urbaine plus large elles ne font qu augmenter la bonne vieille ZAC de dispositifs de gestion de l eau un peu plus sophistiqu s tout en r dui sant la facture nerg tique L absorption des poubelles par des r seaux pneumatiques sou terrains feratelle cependant une ville meil Les ambitions environnementales mesurables des coquartiers focalisent latten leure tion sur des points qui deviennent d ris
30. s acteurs de la ville habitants maire architecte construc teur promoteur Incarnation des bonnes pratiques les coquartiers suscitent au pas sage un int r t renouvel pour l urbanisme sa r demption aupr s d un grand public n tant pas le moindre des miracles CET OBSCUR OBJET DU D SIR L engagement 49 du Grenelle de l environne ment pr voit la mise en place d un plan volontariste d coquartiers impuls par les collectivit s locales avec au moins un co quartiers avant 2012 dans toutes les commu nes qui ont des programmes de d veloppe ment de l habitat significatif Mais qu en tend on au juste par promouvoir Quartier durable co quartier coquartier ou coQuartier les deux lettres capitales d si gnant une op ration lab lis e par le MEEDDM ex MEEDAT la terminologie laisse planer un certain flou Les lus abu sent de l appellation coquartier estime Catherine Charlot Valdieu consultante et auteur de plusieurs ouvrages sur la question voir l article coquartier un succ s de librairie Il existe une diff rence entre un coquartier construit uniquement sur des pr occupations cologiques et des quartiers durables qui prennent en compte des th matiques sociales et conomiques plus larges Il faudrait sur chaque projet mettre en place un lexique expliquant les th mes du d veloppement durable sur lesquels l op ration se concentre quitte p
31. s d am nagement d clin es dans certaines communes Une aubaine pour les maires de petites communes qui ne dispo sent souvent ni des comp tences techniques ni des structures leur permettant de mener bien ces op rations d am nagement complexes car mettant en jeu de multiples dimensions ma trise des r seaux concertation montage des op rations etc S ils proposent encore des mod les alternatifs les architectes seront ils de taille concurrencer ces nouveaux morceaux de ville verte ce qui sera peut tre l occasion pour les grands groupes de renforcer leur emprise sur l am nagement m ON 3 et 4 Traits urbains n 28 janvier f vrier 2009 5 Alice Le Roy coquartier topos d une copo litique in La Revne internationale des livres et des id es 06 01 2010 D ARCHITECTURES 195 NOVEMBRE 10 41 DOSSIER gt COQUARTIER DE L ANG LISME L EXPECTATIVE Habiter bio vert partout cologie nulle part Consommer bio c est voir plus loin nous dit la derni re publicit lanc e cet t 2010 par le groupement de producteurs l Agence bio lt wwwagencebio org gt et financ e par PUE Manger bio mais habiter bio Comment voir plus loin en habitant bio ou du moins comment en donner le sentiment travers la publicit Quelles formes et quelles images a g n r es la marchandisation des enjeux cologiques lorsqu elle touch le ter rain cen
32. s par la litt rature sp cia lis e Cette r f rence exclusive un nombre limit de mod les ne va pas sans poser de pro bl mes Ce qui interpelle c est ce glissement s mantique proc dant de l homophonie qui consiste faire d espaces qui t moignent les diff rents coquartiers europ ens des espaces t moins des mod les l chelle 1 1 d un lieu Photos X TU de vie comme il y t moins tat de la litt rature francophone atteste de la pr gnance de ce sch ma de pen s e Or on le sait en mati re d urbanisme et d am nagement du territoire les lieux diff rent Ici n est pas l bas m me si id et a des appartements bas ont quelques points communs remarquent Yves Bonard et Laurent Mathey DES MOD LES RELATIVISER Lors de son passage aux fronti res le mod le nordique fait toutefois l objet d un v ritable tri s lectif qui contribue s rieusement l amender La participation primordiale dans la cr ation des premiers coquartiers par des citoyens militants est la premi re mise mal Philippe Bovet journaliste membre de Passo ciation qui a mis en place l coZAC de Rungis en souligne les lacunes En France les phases de concertation se T sument des r unions d informations organis es par les lus une fois le projet compl tement ficel Mais pour que la greffe prenne il faut au contraire impliquer la population et mettre
33. t d un projet immobilier Linvestissement se doit d tre efficace L coquartier est l enfant l gitime de la ten tative de conciliation entre le d veloppe ment durable et la recherche plus technique d une qualit environnementale Il accom pagne le remplacement progressif du terme de ville par celui de ville durable Cela n aura gu re emp ch le d veloppement durable de se faire en chemin trait d oxymore par un peu tout le monde par les partisans de la d croissance comme par les conduc teurs de 4x4 Mais enfin un tournant semble enclench Fribourg les cotouristes souhaitant visiter le d sormais c l bre quartier Vauban peuvent maintenant recourir aux services d une agence de voyages sp cialis e dans les nergies renouve lables Une esth tique se cristallise ga lement peu peu dans les esprits fa ades bar d es de bois c urs d ilots verts toits recou verts de panneaux solaires et grandes baies vitr es orient es plein sud Parfois il n est m me plus n cessaire de mettre grossi rement en sc ne l coblanchiment Des mots de passe suffisent un bourg de caract re un espace La plupart des critures architecturales se pr tent all grement la r criture verte naturel pr serv une d co tr s tendance au bord d un golf une construction THPE de l eau chauff e par le soleil des terrasses d cal es et enfin un habillag
34. tionnel est cependant loin d avoir tout r v l de la forme de soci t qu il incarne et pr figure la fois Mixit s proximit s partage et hybridit auront t les mots de passe du loge ment des ann es 2000 les ann es SRU Quels seront ceux des ann es post Grenelle Priv de refroidissement par le social l colo gique et le culturel c est tout naturellement que le moteur conomique en est venu ces derniers temps la surchauffe ait rig e en instance supr me du sens au prix d un non sens ravageur hypoth quant jusqu l avenir m me de la plan te Mais la La croissance s crise n a pas tu dans l uf toutes les formes de r sistance et encore moins les bauches de solutions concr tes C est d ailleurs un reproche fr quemment lanc juste titre aux innombrables essais de penseurs qui proph tisent plus ou moins br ve ch ance la des truction de notre milieu 36 D ARCHITECTURE 195 NOVEMBRE 10 UTOPIE D une mani re g n rale les coquartiers entretiennent un rapport complexe et parfois probl matique avec l utopie en premier lieu en raison de leur insularit tout a commen c rappelons le par un r cit de Thomas More autour d une le celle d Utopia Compact multifonctionnel et organis autour d un vide central le familist re de Guise 1858 n tait il pas d j un coquartier Mais on lui pr f rait alors le nom de Palais social Les Icari
35. tral aujourd hui de l immobilier ACHETER BIO HABITER BIO Il faut en convenir le bio et l co responsable servent aujourd hui promou voir peu pr s tous les types de marchandises et canaux de distribution c est une simple question d emballage Et donc promouvoir des produits des objets et des canaux de dis tribution qui sont pourtant des acteurs majeurs de la crise cologique qui elle nous menace bel et bien pour de vrai Pas question d attention flottante d coute oblique ou d adh sion clipses lorsqu il s agit d acheter bio lorsqu on engage un pr t immobilier de nos jours sur vingt cinq ans C est presque une vie que l on engage Mais l heure du green washing ou de l coblanchiment si l on pr f re m me les publicit s pour les pr ts immobiliers ont t verdies Elles sugg rent toujours On n a pas fini inventer le cr dit immobilier l acc s une forme de ma trise sinon de pouvoir ou plut t une forme de prise sur sa propre vie et ses al as Elles jouent toujours aussi sur la solidit la transmission et l h ritage sur le rapport qu entre tient un moment donn une soci t avec la mort mais elles sont d sormais vertes et toujours un peu plus litt ralement D une mani re g n rale la nature ne PR TSINVOBILERS z vous sentir bien chez vous sert pas qu entretenir une image nos talgique du monde rural elle et su
36. transport les parties d s lors s par es Le transport c est en fait un m di cament que lon applique une maladie qui ne devrait pas exister C est le drame de la ville du XX si cle dont tous les probl mes viennent de la pens e fonctionnelle du type des quatre tablissements humains Or c est dans le chemin des nes combattu par Le Corbusier que r side le charme des villes c est l que tous les touristes se pr cipitent pour faire des photos 46 D ARCHITECTURES 195 NOVEMBRE 10 gt COQUARTIER DE L ANG LISME L EXPECTATIVE Diagramme et vue a rienne de Semur en Auxois L implantation de la vile tenait d abord compte de la g ographie Des projets d am nagements r cents posaient comme hypoth se le r alignement des nouvelles constructions selon l axe h lotropique DA SI TOUT EST ARTIFICIEL SUR QUELLES BASES CONSTRUIRE UN COQUARTIER PP Quand j tais tudiant en architecture je pensais qu il fallait tenir compte de Pin fluence de la g ographie sur la construction Depuis on a oubli cette notion Le premier principe d un coquartier La prise en compte du site un mot que l on n entend plus gu re prononcer aujourd hui Qu est ce qui fait la beaut des villes m di vales sinon le site Si l on construisait V zelay dans la plaine des Laumes ou le mont Saint Michel dans la plaine de Caen ils perdraient beau coup de leur charme n est ce pas Le site c est le B A BA
37. ublier un lexique permettant de par tager une culture commune entre les am na geurs et les habitants Les contours de l co quartier pourraient peut tre se d finir par la n gative il est facile de voir tout ce qu il n est X Seaty sc nario prospectif imagin par l agence X TU En 2050 un quartier offshore d veloppe une urbanit en archipel dense verticale ajour e en trois dimensions Vingt cinq mille habitants seraient regroup s derri re les murs d polluants de ces tours Cette nouvelle ville est une ile qui a dit que l utopie tait morte pas L obsession de la performance environne mentale et nerg tique se substitue toute r f rence urbaine ant rieure Ville de demain l coquartier est aussi une ville de l ann e 0 Linnocence et l assurance avec lesquelles les coquartiers font leur mani re table rase des exp riences pass es ont d ailleurs quelque chose de d concertant Exit la ciudad lineal les villes polycentriques la citt diffuse la ville de l ge 3 fa on Portzamparc Les seuls mod les revendiqu s sont ceux de quelques quartiers nord urop ens construits partir des ann es quatre vingt dix et sans doute aussi visit s que le Louvre par les diles et certains architectes BedZED en Angleterre B001 Malm Vauban Fribourg et autres des op rations dont les ant c dents se trouveraient eux m mes dans quelques proto quartiers nor diques bien identifi
38. ues r f rences et aux p lerinages auxquels ils donnent lieu Breda au quartier Vauban Hammarby ou BedZED Expiateurs des erreurs du pass autant qu espaces de d monstration les coquartiers ne sont ils que des professions de foi cologistes Dans La Cit travers l histoire Lewis IMumford nous racontait au d but des Ante Facto ann es soixante comment la cit construite par les hommes avait toujours rev tu au fil des poques la forme la mieux adapt e sa survie imm diate alimentaire et s curitaire son sens du sacr et aux valeurs sur lesquelles elle reposait aux r gimes politiques et cono miques qui la gouvernaient ainsi qu au sens intuitivement ressenti de ses limites La modestie des coquartiers manifeste telle l abandon de perspectives v ritablement poli tiques au profit de solutions purement tech niques s appuyant sur des strat gies commer ciales d j bien huil es Alors une simple affaire de commu nication Beaucoup de cat chisme et peu de manifestes Le concours coQuartiers lanc en 2009 par le minist re de l cologie de l nergie du D veloppement durable et de la Mer a suscit pas moins de 160 r ponses de villes enthousiastes Que signifie cet engouement alors que r gne une s v re concurrence entre les territoires Quelles sont donc les exp riences d coquar tiers modernes Chaque poque a son port son regard et son so
39. uis Violeau 0 800 920 925 F fl de Mobilier Urb AC WWwWw area DOSSIER gt COQUARTIER DE L ANG LISME L EXPECTATIVE coquartier un succ s de librairie Derni re innovation en mati re d urbanisme coquartier estil appel occuper un rayon nage part chez les libraires sp cialis s Sans remplir une tag re plusieurs ouvrages per mettent de faire un tour global de la ques tion et de r pondre aux nombreuses interro gations que ne manque pas de susciter ce nouveau mod le urbain commencer par la premi re qu estce qu un coquartier Architectes et enseignants l cole d architec ture de la Villette Pierre Lef vre et Michel Sabard nous invitent d embl e abandonner tout espoir d une d fini tion claire Nous pourrions multiplier les d finitions de l coquartier Le pro pos deviendrait rapi dement redondant et ennuyeux Avec l ap proche environne mentale tout est dans tout Chaque para m tre renvoie la plupart des autres ce qui se traduit souvent par un discours en boucle qui donne vite l impression soit de tourner en rond soit de privil gier l id ologie et d ignorer les vicissitudes Quand il s appe lait encore MEEDDAT l ancien minist re de l cologie de l nergie du D veloppement durable et du Territoire aurait t tent par l appellation de proto quartier S ils d taillent plusieurs op rations fran aises enc
40. urire formant un tout d une compl te vitalit et les coquar tiers sont lun des l ments importants du tableau de notre poque nous d y faire le tri entre la mode et la modernit m JLV Rem Koolhaas propos recueillis par Odile Fillion La Ville six interviews Bohigas Branzi Koolhaas Krier Nicolin Nouvel Paris Le Moniteur 1994 A Organisation g n rale de l coquartier de la Courrouze Rennes dessin par le duo Secchi Vigan consultation remport e fin 2003 comment chapper au p rim tre proximit imm diate du centre ville V La Courrouze apr s le bois habit lanc en 2008 la premi re des maisons dans les bois voi le jour avec ce projet de l architecte rennais Julien Chouzenoux avec ARC Promotion Suivront Galiano Simon Pierre Gautier et Loeiz Caradec D ARCHITECTURES 195 NOVEMBRE 10 37 TC _ _ _ apapapapapapaUEUEUEUEUEUEUEUEUEUMMM EEE Lo DOSSIER L coquartier gt COQUARTIER DE L ANG LISME L EXPECTATIVE ville id ale en qu te de mod les Les coquartiers sont l innovation urbaine la plus visible des ann es 2000 Mais faut il les consid rer comme un aboutissement ou comme une tape vers la ville de demain Moteurs de changements ils pourraient rebattre les cartes de mani re surprenante et pas forc ment sou hait e par les promoteurs originels de cette fabrique de la ville envir
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