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1. les savoirs qu elle dispense permettre l l ve de comprendre le monde pour ne pas le subir Et se vivre comme un lieu de compr hen sion de connaissances des autres cultures notamment pour faire entendre l l ve la part d universel que rec le chaque culture Pour des l ves issus d autres cultures il est important d articuler la notion de patrimoine partir de leur culture d origine et de ce qui constitue la culture commune de la France membres qu ils sont de la communaut de destin en devenir qui est la nation fran aise Le principe Pour savoir o l on va il faut savoir d o l on vient reste valable Cependant l approche des racines ne doit pas tre arti ficielle et il faut viter de rejeter les l ves dans des situations qu ils ne vivent pas comme leurs tant en France depuis plusieurs g n ra tions Certains se vivent comme ni d ailleurs ni d ici Cette crise d identit fait que certains jeunes issus de familles maliennes se r in ventent un pass une culture bas e sur les Afro Am ricains des ghet tos Une telle crise mal g r e par l cole est aussi une porte ouverte ceux qui utilisent l int grisme ou l approche sectaire comme solution pour se construire une personnalit pi La cit les 100 ans d une id e neuve I l cole 63 ambivalentes et floues 64 un grand cart d identit s L ducation aux droits de l homme est un formidab2. ner une crise d identit pour certains gar ons et en amener quelques uns manifester leur masculinit par la force et la violence voire tre tent s par des id ologies rabaissant le r le de la femme Face une absence de collectif montrant un projet global de vie en commun dans le futur il est important que la soci t s interroge sur ce qui peut redonner sens du collectif N avons nous pas trop rapide ment abandonn des rites collectifs La construction de la personna lit le sentiment d appartenance un groupe un tablissement une nation passent par des rites S il n y a plus aucun rite organis par la soci t la bande et les groupes ethniques ou religieux les remplace ront Il est important que de tels rites int gratifs puissent exister Pourquoi ne pas organiser des distributions de prix dans les coles coll ges lyc es Cela valoriserait les l ves en r ussite scolaire Pourquoi ne pas organiser des c r monies dans le lyc e ou la mairie pour tous les jeunes ayant la majorit dans l ann e L appartenance un collectif est un l ment important du vivre ensemble Pour d passer les tensions communautaires il faut propo ser des l ments d une appartenance collective L tablissement sco laire public doit se concevoir comme porteur d un projet collectif appropri par tous l ment d un projet national collectif De telles ini tiatives ont pour but de contribue
3. Il est fondamental que l l ve ressente que tout l tablissement tous les cours fonctionnent selon les m mes r gles Les r gles dans l cole n tant d j pas les m mes que celles fonctionnant dans la rue dans la cit ou voqu es dans les m dias il est difficile pour les l ves de se les approprier s ils ressentent que concernant par exemple les retards le rendu des devoirs les injures il y a une r gle en fran ais une en math matiques une en EPS ducation physique et sportive etc Cela ne peut que d stabiliser les jeunes et rendre plus difficile l exercice du m tier d enseignant La construction d un seuil de l intol rable commun toute l quipe ducative implique la construction d un compromis entre tous les per sonnels o chacun apporte sa vision mais accepte de pratiquer dans sa classe dans son atelier la loi commune Il faut se garder de penser qu un simple consensus sans r flexion de toute l quipe de l tablisse ment puisse y suffire L exemplarit des comportements et du dire et du faire dans l cole est indispensable Dans le domaine de la la cit comme dans tant d autres poser des principes c est une chose certes importante mais pour s approprier ce concept la mise en pratique est fondamen tale De grands carts entre le faire et le dire sont un facteur d incom pr hension pour les pratiques de ces valeurs dans l cole Il faut donc en permanence rappe
4. a pas que la d linquance et l chec scolaire Un nombre de plus en plus important des l ves de ces quartiers r ussissent leurs par cours scolaires et s ins rent positivement dans la soci t M me si ces l ves restent une minorit celle ci est de plus en plus importante et significative Il s agit de redonner espoir des jeunes et leurs familles de leur montrer qu ils ne sont pas fatalement assign s r si dence perp tuit dans l assistanat Les pratiques de citoyennet dans toutes les disciplines doivent donc reposer sur des valeurs non n gociables qui sont les fondements d un fonc tionnement social d mocratique comme le refus du racisme ou du sexisme respect des droits de l homme etc une r flexion sur ce qu est le bien commun l int r t g n ral qui n est pas la somme des int r ts particuliers des pratiques de m diation concernant la gestion des conflits dans un cadre clairement identifi et reconnu par tous les partenaires un apprentissage de l argumentation du d bat base de la vie d mocratique La minorit a le droit de conserver ses id es mais elle doit accep ter les lois les r gles les r glements d finis par la majorit Ces pra tiques reposent galement sur une la cit pr sent e explicit e d ve lopp e pour et avec tous les l ves L cole doit se concevoir comme un lieu de compr hension du monde elle doit travers ses pratiques et
5. d marche de r us site Il y appara t qu un nombre non n gligeable de jeunes a eu un par cours qui montre qu on peut r ussir dans un coll ge class en ZEP et que l quation simpliste chec scolaire tablissement en ZEP pi La cit les 100 ans d une id e neuve I l cole 67 AM Jean Louis Auduc L approche la que turque et ses acquis dans le monde associatif turc m rite pour le moins d tre nuanc e 269 professeurs des coles sta giaires de l acad mie de Cr teil soit 20 27 des stagiaires re us au concours de recrutement plus d un sur cinq ont eu une scolarit dans un coll ge class en ZEP Quelles le ons en tirer Ces 269 jeunes tr s majoritairement des filles montrent que l cole est encore un outil de promotion sociale pour un certain nombre d entre eux Ces jeunes filles ces jeunes gens ne rendent ils pas en devenant professeur des coles ce que l cole leur a donn Ne voit on pas poindre ici la naissance de nouveaux hus sards en fait hussardes de la R publique porteurs porteuses d exemplarit par rapport aux jeunes de banlieue et ce beaucoup plus que certains chanteurs ou sportifs Les premiers porteurs de l id al la que sont donc ces enseignants fiers d appartenir la R publique fran aise porteurs de ces valeurs mais aussi fiers de leur culture L cole doit se vivre et se comporter avec tous ses acteurs comme un espace la que de savoir et
6. de citoyennet Son espace doit tre clai rement identifi symboliquement s par de son environnement mettrice vers le quartier o elle est situ e autant que r ceptrice des initiatives qui s y m nent des probl mes qui s y d roulent Consciente qu en tout en tat de cause elle a sa marge de man uvre propre par rapport son environnement conomique social et culturel l cole doit refuser tout fatalisme La que parce qu elle est ouverte tous les jeunes quelles que soient leurs origines sociales ethniques ou reli gieuses l cole refuse toutes les doctrines d exclusion et a la volont et l ambition de faire r ussir tous les l ves d o qu ils viennent Elle promeut le savoir parce qu elle sait qu aujourd hui encore plus qu hier la poursuite d tudes est un l ment cl de l insertion sociale parce qu elle est pr te s adapter aux divers publics tout en mainte nant les m mes objectifs pour tous lt A PUBLI Dossier La cit mode d emploi n 1218 mars avril 1999 68 N 1258 Novembre d cembre 2005 B
7. l d une politique de facilit qui conduit choi sir des personnes dont les motivations ne vont pas toujours dans le sens de la mixit et de l ouverture Certains ducateurs ont ainsi fait obstacle la pratique sportive des filles Extraits du rapport Femmes et Sport remis en avril 2004 au ministre des Sports Respecter les l ves respecter les textes Le respect des l ves de leurs droits est fondamental comme l est pour toute d cision le respect des principes fondamentaux du droit Trop souvent le syst me ducatif raisonne comme si la loi du profes seur ou la loi du proviseur tait toute puissante sans se soucier des textes r glementaires en vigueur De telles pratiques ont pour cons quence de fragiliser le syst me ducatif qui peut voir ces d cisions annul es pour vice de forme car l tat de droit en France implique un respect scrupuleux des textes existants Il ne suffit pas d avoir rai son p dagogiquement ou sur les principes si on a tort juridiquement il est important de respecter l tat de droit Le fonctionnement d un tablissement les d cisions des instances disciplinaires doivent respecter les textes r glementaires et les prin cipes g n raux du droit Il ne suffit pas de penser qu on est dans son bon droit pour prendre une d cision il faut v rifier sa l galit Ce n est pas en ne respectant pas le droit qu on convaincra les l ves de la jus tesse des princip
8. luder l actualit mais doit aider les l ves d crypter les images les m dias leur apprendre comprendre le monde pour ne pas le subir Traiter des religions du fait culturel religieux l cole n est pas contradictoire avec la la cit la condition qu on se situe bien dans le domaine du champ du savoir et non dans le domaine du cat chisme Le d veloppement par des entreprises des collectivit s territoriales des associations d initiatives publicitaires ou d interventions dans les tablissements scolaires impose la vigilance de tous les acteurs du syst me ducatif Il faut viter un grand cart entre le dire et le faire en ayant sur divers sujets une attitude contraire aux principes qu on met en avant sur d autre D fendre la la cit d fendre l ind pendance de l cole c est s in terroger lorsqu une banque propose des documents p dagogiques lors qu un organisme de cr dit invite les enseignants des sciences et tech niques de la Terre STT utiliser leurs dossiers pour les classes lorsque l organisme charg du retraitement des d chets nucl aires crit aux enseignants d histoire g ographie de certaines r gions pour leur demander de venir pr senter leurs l ves l nergie nucl aire Le 1 juillet 2004 le tribunal administratif de Pontoise a ainsi jug ill gal la tenue dans un lyc e d un jeu d initiation l conomie par une banque Le tribunal administra
9. s tre mari la mairie Un mariage seulement religieux n est pas reconnu comme mariage l galit en droit de toutes les croyances ou non croyances est garan tie par le fait que l tat ne se soucie pas de la c r monie du culte ou de l absence de c r monie qui pourra suivre l acte accompli la mairie Le droit du sol forger un sentiment commun d appartenance Le cadre la que est le lieu de conciliation de la double exigence respec ter la diversit culturelle de chacun et forger un sentiment commun d ap partenance Cette exigence est d autant plus importante que la France est r gie par le droit du sol ce qui n est pas le cas d autres pays europ ens Sur 40 000 enfants n s en France de parents trangers il n y en aura que 500 qui ne deviendront pas Fran ais Sur 40 000 enfants allemands n s dans ce pays de parents trangers seuls 1 000 deviendront Allemands Construire un projet commun pour vivre ensemble est un enjeu pour la la cit Elle doit se donner les moyens de faire coexister sur un m me territoire des individus qui ne partagent pas les m mes convic tions au lieu de les juxtaposer en une mosa que de communaut s fer m es sur elles m mes et mutuellement exclusives La la cit peut tre le levain de l int gration de tous dans la soci t elle quilibre recon N 1258 Novembre d cembre 2005 B naissance du droit une identit propre et effort n cessaire pour tis ser l
10. I l cole 65 1 Extrait de La lettre d information juridique du minist re de l ducation nationale mai 2005 66 de mettre fortement l accent sur l gale dignit entre toutes les femmes et tous les hommes quelles que soient leurs origines ou leurs religions de combattre tous les pr jug s et amalgames qui circulent ici ou l y compris ceux v hicul s par les m dias l gorgeur est arabe le com ploteur est juif le voleur est gitan le fourbe est chinois le fain ant est noir l alcoolique est polonais On pourrait m me rajouter le jeune de banlieue une casquette l envers et ne r ussit rien l cole La question du corps de la libert corporelle de la personne est une question importante dans la construction d un e adolescent e D s l cole primaire la pratique sportive permet d aborder les questions rela tives ce probl me et est un l ment essentiel de l ducation des enfants Le principe de mixit ne doit pas tre remis en cause et son importance doit tre inlassablement r affirm e Le milieu scolaire favorise la pratique du sport des adolescentes car il est plus facile pour les filles de pratiquer le sport dans un cadre s curis avec des ducateurs connus et rep r s par les familles en qui la confiance peut tre plac e La politique de recru tement des grands fr res est unanimement d nonc e par les personnes auditionn es Il s agirait
11. L apprentissage de la citoyennet L tablissement scolaire est le lieu ad quat pour apprendre collectivement une pratique citoyenne qui ne nie pas d o l on vient ni ce qu on est mais qui permet d tre diff rent ensemble L enseignement des trois valeurs de la la cit doit se faire en lien avec les deux grands fondements du pacte r publicain l tat civil et le droit du sol pour cr er par del les communaut s traditionnelles de chacun ce que Jean Louis Auduc nomme la communaut d affections cet ensemble d images de valeurs de r ves et de volont s qui fondent la R publique La la cit pierre angulaire du pacte r publicain repose sur trois par Jean Louis Auduc valeurs indissociables di a La libert de conscience permet chaque citoyen de choisir sa vie spirituelle ou religieuse Il n y a pas de croyance oblig e pas de croyance interdite La libert de conscience c est la possibilit pour chacun de croire ou de ne pas croire de pouvoir vivre avec une religion ou sans de pouvoir m me en changer s il le souhaite L galit en droit des options spirituelles et religieuses prohibe toute discrimination ou contrainte et garantit que l tat ne privil gie aucune option Elle implique l galit de tous les hommes quelle que soit leur option spirituelle qu il croit ou ne croit pas en un Dieu Pas plus qu il ne d fend un dogme religieux l tat la que ne promeut une conviction ath e ou ag
12. e tous se l approprient Il appara t important de relier lorsqu on l enseigne la la cit deux autres grands fondements du pacte r publicain l tat civil et le droit du sol L tat civil mis en place pendant la R volution fran aise permet d expliquer y compris de jeunes l ves ce qui fonde la la cit Le 20 septembre 1792 l Assembl e l gislative la cise l tat civil et le mariage La citoyennet n est plus li e la religion Avec ce texte qui organise l inscription obligatoire la mairie l occasion de la nais sance du mariage et du d c s au lieu de l inscription sur les registres paroissiaux chacun peut d s lors vivre s il le souhaite en ath e C est selon Jaur s la la cisation des bases de la vie Ily avec la cr ation de l tat civil pr minence de l tat sur toute autre structure confor m ment aux trois principes de la la cit exprim s plus haut la neutralit l impartialit de l tat permet chacun d avoir la garantie de son nom de son pr nom de son mariage en dehors de toute croyance la libert de conscience est garantie par le fait que chacun apr s la d claration de naissance le mariage la d claration de d c s peut aller accomplir les c r monies religieuses qu il peut souhaiter mais celles ci viendront toujours en second On ne peut se marier l glise au temple la synagogue la mosqu e la pagode qu apr s
13. es convictions individuelles avec le lien social L apprentissage de la citoyennet dans notre soci t cultures et origines diverses sup pose qu on apprenne vivre ensemble En articulant unit nationale neutralit de la R publique et reconnaissance de la diversit la la cit cr e par del les communaut s traditionnelles de chacun la commu naut d affections cet ensemble d images de valeurs de r ves et de volont s qui fondent la R publique Comme le disait Ernest Renan au XIX si cle L existence d une nation est un pl biscite permanent comme l existence d un individu est une affirmation perp tuelle de la vie Faire vivre la la cit c est d fendre la libert de L apprentissage de la citoyennet conscience c est promouvoir l universa dans notre soci t cultures lisme et les droits de la personne humaine et origines diverses suppose qu on L enjeu de la la cit c est la construction D apprenne vivre ensemble d un projet collectif appropri par tous reposant sur un vivre ensemble mettant en avant les valeurs les savoir faire les savoirs qui r unissent et non ce qui peut diviser qui ne nie pas d o l on vient et ce que l on est mais qui sache o l on va et sur quelles valeurs L tablissement scolaire espace la que de savoir et de citoyennet doit d velopper des pratiques de citoyennet des initiatives citoyennes cr er des espaces de m diati
14. es de cours lors de la phase de dialogue pr vue par la loi du 15 mars 2004 Le tribunal administratif de Strasbourg a indiqu qu une telle d cision qui ne saurait constituer une simple mesure pr paratoire la d cision a pour effet de priver de fa on durable les l ves de la possibilit de b n ficier des conditions normales des enseignements dispens s dans le service public scolaire Cette d cision litigieuse portant refus d acc s au cours et mise l cart en l absence notamment d indica tion quant sa nature sa dur e et ses modalit s d application n est pas au nombre des mesures ducatives et p dagogiques que le provi seur du lyc e pouvait l galement prendre alors m me qu elle ne vise pas en elle m me sanctionner l int ress e mais tend garantir le respect de la loi du 15 mars 2004 Le lyc e versera 200 euros et V tat 300 aux jeunes filles concern es Construire des d marches d excellence dans les tablissements Avoir les ambitions les plus hautes pour les l ves sert beaucoup mieux la d marche la que qu une d marche compassionnelle Trop souvent on stigmatise les tablissements class s en ZEP zone d ducation prioritaire comme des tablissements de rel gation inca pables de favoriser la r ussite scolaire des l ves Une tude men e en 2003 concernant les l ves des coll ges class s en ZEP en 1990 montre qu un certain nombre d entre eux se situe dans une
15. es et des valeurs qui fondent la R publique en France Un l ve ne peut tre sanctionn deux fois pour les m mes faits Le tribunal administratif de Caen le 7 octobre 2003 a consi d r qu une exclusion temporaire de l tablissement avant la tenue N 1258 Novembre d cembre 2005 B d un conseil de discipline ne pouvait tre consid r e comme une sanction que s il y avait des motifs av r s concernant la s curit de l tablissement Si l interdiction d acc s l tablissement ne peut tre justifi e par des n cessit s av r es de s curit de l tablisse ment il s agit pour le tribunal administratif d une sanction Comme les principes g n raux du droit indique qu il est impossible de sanc tionner une personne deux fois pour le m me fait dans ce cas la d ci sion qui suit le conseil de discipline ne peut tre qu annul e En cons quence le tribunal administratif de Caen a annul la sanction d exclusion d finitive prononc e par le conseil de Le syst me ducatif raisonne comme discipline si la loi du professeur ou du proviseur On ne peut priver un l ve de tait toute puissante sans se soucier des textes r glementaires en vigueur i cours pour une p riode ind termin e Le tribunal administratif de Stras bourg a condamn le 17 juillet 2005 le lyc e et l tat verser des indem nit s des jeunes filles que le proviseur avait interdit
16. le Le P lerin 28 ann e n 1450 16 octobre 1904 60 Il n y a pas par exemple dans la majeure partie des cas de r unions des d l gu s l ves des fins d explications Faire comprendre les d cisions prises est pourtant d cisif pour une appropriation collective de la la cit Un tel travail en direction des acteurs de la communaut scolaire est primordial y compris pour que les l ves comprennent que l ad ministration et le personnel croient aux valeurs de l cole la que Ne pas le faire c est donner l impression d une h sitation par rapport aux valeurs qui sous tendent le vivre ensemble Un texte n est rien s il n est pas chaque ann e expliqu tous les l ves tous les adultes de la communaut scolaire Faire que tous les adultes de l tablissement H N 1258 Novembre d cembre 2005 NM personnels de direction d ducation enseignants administratifs ouvriers sociaux aient un discours coh rent est un enjeu impor tant pour toute la communaut ducative Cela implique que chacun de l aide ducateur l enseignant du personnel administratif l quipe de direction soit conscient qu il faut une coh rence entre le dire des discours et le faire du travail quotidien qu il est n cessaire que chacun dans ses activit s applique les m mes r gles que l autre ait le m me seuil de tol rance concernant ce qui est inacceptable non n gociable
17. le d fi p dago gique Elle passe par des savoirs des pratiques des valeurs et des concepts des fondements et des probl mes par la confrontation du droit et de la vie sociale l approche disciplinaire et interdisciplinaire Elle met aussi le jeune en posture d agir S il est toujours indispensable de proclamer que les tres humains doivent tre libres de parler et de croire il faut affirmer avec force la n cessit de les lib rer non seule ment de la terreur mais de la mis re Il ne suffit pas d noncer des droits ce sont les Les jeunes de nos villes femmes et les hommes en tant que citoyens de nos quartiers qui s emparant de ces textes doivent en sont confront s souvent faire des r alit s concr tes Comme le disent les auteurs Guy Lagel e et alii de l ouvrage La conqu te mondiale des droits de l homme repla ant les textes sur les droits de l homme dans une dynamique la que Ces textes ne sont pas sacr s Ils voluent se compl tent Parfois leurs r dacteurs balbutient t tonnent Parfois ils trouvent d embl e la formule qui d un coup forge un concept lumineux C est qu ils ne sont pas impos s par une auto rit sup rieure qui saurait le bien ou le mal mais par l humanit qui prend conscience D autres droits sont encore d finir proclamer en fonction de l volution du monde mais en ce domaine il n y a pas d abandon possible d un terrain conquis Jamais un recul west admis Le champ de
18. ler qu il ne suffit pas que des principes soient ins crits sur des murs ou dans des lois pour qu ils s appliquent spontan ment Libert galit fraternit la cit justice gale pour tous res tent des horizons atteindre D velopper la vie associative les pratiques collectives dans l tablissement scolaire dans les centres de loisirs est un enjeu essentiel pour que le jeune se situe dans une situa tion de responsabilisation et d action par rapport aux principes r pu blicains qui fondent notre v cu commun Soyons en conscients l cole voit souvent les principes qui la guident d tricot s en permanence par les m dias notamment la t l vision la t l r alit qui fonctionne sur l individualisme la comp tition outrance le rejet le m pris de l autre tre conscient de cette situation implique que l cole et ses partenaires comme les associations compl mentaires se vivent non comme de simples r cepteurs de ce qui se passe l ext rieur mais comme des metteurs de valeurs vers la cit pi La cit les 100 ans d une id e neuve I l cole 61 62 S affranchir des m dias et des groupes de pression La la cit c est galement l ind pendance vis vis de tous les groupes de pression Aucune pression id ologique ou religieuse ne doit donc interdire l cole d aborder un champ du savoir qu elle juge indispen sable y compris l histoire du fait religieux L cole ne doit pas
19. nostique La neutralit du pouvoir politique implique que le pouvoir poli tique reconna t ses limites en s abstenant de toute immixtion dans le domaine spirituel ou religieux Pour que chaque citoyen puisse se reconna tre dans la R publique elle soustrait le pouvoir politique l influence dominante de toute option spirituelle ou religieuse afin que chacun puisse vivre ensemble Cette conception implique galement que toutes les religions respectent les lois de l tat et ne consid rent pas qu elles ont un droit de veto sur les d cisions prises par celui ci La la cit suppose l ind pendance du pouvoir politique et des dif f rentes options spirituelles ou religieuses Celles ci n ont pas d em prise sur l tat et ce dernier wen a pas sur elles De m me le spirituel et le religieux doivent s interdire toute emprise sur l tat et renoncer leur dimension politique La la cit est incompatible avec toute conception de la religion qui souhaiterait r genter au nom des prin cipes suppos s de celle ci le syst me social ou l ordre politique Respect garantie exigence vivre ensemble sont donc les principes cardinaux de la la cit ils constituent un ensemble de droits et de devoirs pour l tat les cultes et les personnes pi La cit les 100 ans d une id e neuve I l cole 58 Faire comprendre ce que repr sente la la cit tous les acteurs du syst me ducatif est un enjeu d cisif pour qu
20. on d coute et de dialogue avec les jeunes et les familles pour essayer de faire que le lien social d chir par les in gali t s et la crise se reconstitue aussi dans la solidarit et par l engagement dans l cole Le civisme ne doit pas tre une r gle froide et abstraite mais un apprentissage collectif permanent Le d veloppement d une v ritable communaut ducative regroupant tous les acteurs d un ta blissement quelles que soient leurs origines leurs philosophies leurs croyances est le meilleur antidote contre les replis communautaires L appropriation par tous des r gles de fonctionnement de l cole la que L appropriation par tous les membres de la communaut scolaire est un enjeu fondamental Cela implique que chaque ann e la rentr e il y ait pr sentation travail collectif sur les r gles Lorsqu une proc dure d exclusion est men e dans un tablisse ment scolaire concernant un signe manifestant ostensiblement une appartenance religieuse comme pour tout autre motif de sanction il y a plusieurs parties en pr sence l administration l quipe ducative l l ve et sa famille et les autres l ves de l tablissement t moins et observateurs de ce qui se passe Trop peu souvent dans un tel cas on se pr occupe de l ensemble des autres l ves pour leur permettre de com prendre ce qui se joue les enjeux le pourquoi des d cisions pi La cit les 100 ans d une id e neuve I l co
21. r faire de la la cit un ciment de la lutte contre les communautarismes et faire que les convictions parti culi res ne l emportent pas sur la loi commune Lutter contre le racisme el pour l galit hommes femmes C est un enjeu de citoyennet l inverse de toute d marche commu nautaire Lutter contre les discriminations et les racismes c est aussi pratiquer un travail sur l histoire le patrimoine de la nation qui trans cende les m moires familiales Il est important de voir qu il n y a pas de petits actes racistes ou antis mites qui pourraient tre pudique ment excus s ou ne pas faire l objet de r actions Tout acte raciste est un d lit toute parole raciste est condamnable et doit l tre Tout amalgame visant mettre sur le dos d un groupe ethnique ou religieux les comportements les attitudes de quelques membres du groupe rel vent du racisme et doivent tre fermement combattues L urgence absolue est de s loigner des r ponses communautaires des attitudes qui enferment les hommes dans des identit s r tr cies et de leur sub stituer la d fense la promotion la mise en acte de l universalit des valeurs de la R publique Face des propos et des attitudes racistes il est n cessaire de rappeler que conform ment aux lois fran aises le racisme n est pas une opinion mais un d lit qui peut donner lieu des condamnations pi La cit les 100 ans d une id e neuve
22. s droits s largit toujours il ne r tr cit jamais D velopper des pratiques collectives Il faut marcher sur ses deux jambes c est dire lier l apprentissage du principe de la la cit dans l cole des actions pour favoriser le col lectif le vivre ensemble aux d pens des d rives communautaristes Souvent la d rive communautariste repose sur une crise d identit D une part crise d identit du territoire Les jeunes de nos villes de nos quartiers sont souvent confront s un grand cart d identit s ambivalentes et floues ni d ici ni d ailleurs Ils ne se reconnaissent pas par rapport la globalit de la Ville souvent une juxtaposition d es paces o s gr gation sociale et spatiale se m lent Ils ont donc ten dance rechercher une culture d identification en se repliant sur des groupes ethniques religieux voire des sectes Et d autre part crise d identit de la situation gar on fille Notre soci t doit s interroger sur le fait qu aujourd hui entre 2 et 18 ans les jeunes ne vont rencon trer pour travailler avec eux que des femmes professeurs chefs d ta blissements assistantes sociales infirmi res m decins g n ralistes employ es de pr fecture ou de mairie voire juges tous ces m tiers sont tr s majoritairement f minins Au fond les seuls m tiers mascu N 1258 Novembre d cembre 2005 B lins de proximit sont les policiers Cette situation peut entra
23. tif a consid r que ce jeu qui avait clairement des objectifs publicitaires et commerciaux pour la banque organisatrice tombait sous le coup de la prohibition des initiatives de nature publicitaire commerciale politique ou confessionnelle en contrevenant au principe de neutralit de l cole rappel par de nom breuses circulaires et notes de service manant du ministre de l du cation nationale La multiplication des documents dits p dagogiques propos s par certaines entreprises a d ailleurs conduit l INC Institut national de la consommation laborer un guide de ces documents consultable sur son site Internet afin d indiquer ce qui pouvait tre utile pour traiter les programmes scolaires et ce qui semblait ressortir d une pure d marche publicitaire incompatible avec les missions de l cole L apprentissage et les pratiques de la ciloyennet L ducation la citoyennet ne doit pas tre une cerise sur le g teau mais doit se situer au c ur des apprentissages et constituer un outil de r ussite scolaire Elle s adresse tous les l ves tous les tablisse N 1258 Novembre d cembre 2005 B ments et pas uniquement ceux r put s en difficult Elle n a pas seu lement lieu lors des heures d ducation civique L cole doit valoriser ceux qui grimpent gr ce leurs efforts l escalier social montrant ainsi que suivre les r gles c est payant Dans les quartiers d favoris s il n y
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