La dépendance vis-à-vis de l`aide en Afrique subsaharienne
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1. 1997 Explaining African Economic Performance Oxford Centre for the Study of African Economies Working Paper WPS 97 2 2 COLLIER P HOEFFLER A PATILLO C 1999 Fight Capital as a Portfolio Choice Washington DC the World Bank Policy Research Working Paper n 2066 DEVARAJAN S RAJKUMAR A S SWAROOP V 1999 What Does Aid to Africa Finance Washington DC the World Bank Policy Research Working Paper n 2092 DoLLAR D EASTERLY W 1999 The Search for the Key Aid Investment and Policies in Africa Washington DC the World Bank Policy Research Working Paper n 2070 DRAZEN A 1996 The Political Economy of Delayed Reform Policy Reform 1 1 25 46 EKEH P 1975 Colonialism and the Two Publics in Africa a Theoretical Statement Comparative Studies in Society and History 17 1 91 112 Evans P B Jacosson H D PUTNAM R D eds 1993 Double Edged Diplomacy International Bargaining and Domestic Politics Berkeley University of California Press FERGUSON J 1990 The Anti Politics Machine Development Depoliticization and Bureaucratic Power in Lesotho Cambridge University Press FEYZOGLU T SWAROOP V ZHU M 1996 Foreign Aids Impact on Public Spending Washington DC the World Bank Policy Research Working Paper n 1610 James H 1998 From Grandmotherliness to Governance the Evolution of IMF Conditionality Finance and Development 35 4 d cembre 44 47 JOSEPH A2. attraction et simultan ment de rejet de la part de l entit d pendante Elle sug g re l id e de besoin croissant et de rendement d croissant des ressources Elle s exprime notamment dans l ambivalence des gouvernements et des individus vis vis des r formes impuls es par les agences ext rieures leurs acceptations appa rentes leurs r sistances et calculs La d pendance est en ce sens l antith se de l appropriation de l owsership de l aide par les gouvernements d sormais souhai t e par les donateurs Cette ambivalence peut tre comprise dans un cadre analy tique int grant l conomie politique de la relation d aide et les normes et institutions r gissant les pays r cipiendaires La d pendance vis vis de l aide implique galement des marges de man uvre troites celles ci rel vent la fois d un niveau conomique et poli tique Les pays ont une faible marge de man uvre conomique pour la simple rai son de leur pauvret destin e perdurer les in galit s internationales entre revenus tant marqu es par la divergence croissante entre pays riches et pays pauvres galement en raison de leur mode d insertion internationale d pen dance des instabilit s de prix de quelques produits d exportation enfin en rai son de leur faible marge de man uvre vis vis des bailleurs de fonds de leurs programmes et conditionnalit s caract ris s par des objectifs multiples des r
3. des institutions et des administrations et de l gitimations politiques o les indi vidus ont des marges de man uvre d j limit es m me en l absence d aide Elles constituent une importante dimension explicative de l inefficacit de l aide Les dissym tries et les contraintes qui leur sont li es peuvent tre analys es en termes d conomie politique de l aide en Afrique subsaharienne particuli rement aux niveaux institutionnel et micro conomique Une premi re partie analyse les diff rentes dimensions du concept de d pendance et pr sente les principaux acquis des recherches relatives l conomie politique des r formes Une seconde partie centr e sur une s rie de sp cificit s des tats en Afrique subsaharienne sur la dis sym trie des relations entre donateurs et r cipiendaires et la pr sence de dona teurs ext rieurs au c ur des fonctions de souverainet en examine les implications en termes de d pendance de l aide Centre national de la recherche scientifique Paris 1 L auteur remercie David Naudet Marc Raffinot et Javier Herrera de leurs pertinents commentaires qui lui ont permis d am liorer l article Elle demeure certes responsable de ses imperfections Autrepart 13 2000 51 69 52 Alice Sindzingre L conomie politique des r formes Aide et d pendance La fatigue de l aide et la baisse des ressources allou es mergeant apr s les ann es quatre vingt d
4. eu gard la pluralit des acteurs des objectifs des int r ts et des organisations impli qu s d crite ci dessus Ce sont des pouvoirs sur les gouvernements comme sur le quotidien des individus Z fine les pays africains sont confront s de faibles capa cit s de contr le sur leurs propres politiques dont les cons quences ne restent pas confin es aux sph res tatiques mais affectent les conditions de vie individuelles En contraste la conscience d une d pendance ne marque pas n cessairement les perceptions des r cipiendaires celles ci peuvent ressortir des r gles impli cites h t rog nes par rapport celles des agences d aide Devant le donateur le r cipiendaire peut se percevoir dans une relation d change de commerce de don calculant rationnellement que le donateur est n cessairement m par un int r t sinon il ne serait pas l et ne serait pas un partenaire du jeu Un exemple d h t rog n it des perceptions est celui des horizons temporels le temps limit des projets contrastant avec le d sir des r cipiendaires de faire perdurer ceux ci lorsqu il y a perception d une logique d change Le fait m me de la dissym trie g n re des effets de r quilibrage et de r tor sion Il induit la recherche du r tablissement d une sym trie de la relation du type classique de la force des faibles dont la litt rature a pu discuter le caract re illu soire et l incapacit
5. leur adoption rencontre des r sistances une explication r currente s appuie sur les blo cages par les groupes d int r t via les conflits redistributifs ou l incertitude sur leurs gains futurs avec les r formes Drazen 1996 Mais le fait m me de la dissy m trie telle que per ue dans les contextes micro conomiques de la relation d aide engendre aussi des r sistances Les m canismes de verrouillage cr dibilisant les politiques domestiques d coulant des accords avec des agences externes et de leurs conditionnalit s ne peuvent fonctionner que sur une base volontaire sur un agr ment d un gouverne ment de se d faire d une part de sa souverainet Collier 1998 68 Les contextes politiques et sociologiques en Afrique rendent leur mise en uvre difficile Les gouvernements et les individus tendent les percevoir comme des atteintes la souverainet sur lesquelles ils ont peu de prise La dissym trie de la relation d aide sous ses manifestations de pouvoir et de richesse tant macro conomiques que de terrain renvoie des perceptions de la dignit qui comme l a rappel A Sen est une dimension du bien tre aussi essentielle que le revenu En ce sens il faut distinguer deux niveaux de d pendance de l aide le niveau des perceptions individuelles subjectives et celui des effets de pouvoir celui des situations d in galit mergeant zn fine de la relation d aide objectifs
6. leur pouvoir d achat politique et conomique et leur consolidation Dans ces analyses l aide est un instrument appropri par la politique locale qui n implique pas de d pendance ou qui retourne celle ci son b n fice Dans la litt rature du d veloppement devant les succ s mitig s des r formes la nature et les r actions des gouvernements ont t int gr es dans la compr hen sion des programmes d ajustement Ceux ci ont t analys s dans le cadre plus large de la relation d aide entre bailleurs et r cipiendaires qui au cours du temps se caract rise de plus en plus par sa dur e dans de nombreux pays africains sur quatre d cennies d ind pendance deux d cennies sous programme d ajuste ment Les insucc s n ont plus seulement t imput s aux seuls programmes mais aussi leur mise en uvre notamment au sein de syst mes politiques et institu tionnels donn s et de leur relation avec les agences externes Le r le des institutions leur qualit leur faiblesse constituent des fac teurs explicatifs r currents des succ s et checs dans de nombreux aspects des r formes concernant les tats et les administrations par exemple les r formes de la fonction publique ou celles des administrations financi res douanes imp ts strat giques pour la r ussite des programmes de r forme Elles constituent de fa on croissante une variable explicative de la faible croissance des pays d
7. miers Plus les pays sont pauvres et plus la densit des conditions semble cro tre et ceux ci ne peuvent emprunter d autres sources que les institutions financi res multilat rales Mosley ef ali 1991 Bird 1998 Ensuite l aide et les programmes d ajustement structurels ressortissent un r gime international qui a connu des phases diff rentes depuis les ind pendances o les paradigmes de la baisse de l aide de la r flexion des donateurs sur l efficacit de leur propre action et de la s lectivit marquent peut tre un tournant Van de Walle 1998 Enfin les d ci sions prises par les gouvernements vis vis des eguisits des donateurs ressortissent La d pendance Afrique subsaharienne n cessairement une diplomatie double face selon l expression de P Evans et alii 1993 Elles sont usage simultan ment international et interne cherchant conjoindre la cr dibilit internationale et la l gitimit interne En sont des exemples les privatisations les ajustements du taux de change les lib ralisations etc qui tous affectent les fragiles quilibres des soutiens politiques int rieurs Or les gouvernants en Afrique subsaharienne sont caract ris s par la priorit accord e la gestion politique de leur l gitimit comme partout Le trait distinc tif en Afrique est que celle ci est souvent faible ce qui induit des modes et des horizons temporels de gouvernement des relations
8. richesse l ext rieur L Afrique subsaharienne manifeste pr cis ment le plus haut ratio par rapport tous les autres continents de richesse priv e plac e hors de la r gion Collier Gunning 1997 Collier ef altii 1999 4 qui l estiment 39 com parer avec 6 en Asie de l Est Les r formes rencontrent des checs et r sistances en fonction des quilibres entre ces diff rents facteurs L interaction entre les niveaux conomiques et poli tiques induit des cycles politiques qui expliquent les checs Diff rentes poli tiques conomiques sont choisies selon que les gouvernements suivent ou affrontent une lection sont confront s une crise conomique ou non selon l quilibre interne entre populistes et technocrates ou comme en Afrique apr s les ann es quatre vingt dix les technocrates devenant des politiciens ou bien selon que les gouvernements sont opportunistes ne cherchant que leur propre r lec tion ou partisans ayant des pr f rences progressistes pr occup s par l em ploi ou conservatrices pr occup s par l inflation corr latives de politiques conomiques sp cifiques selon que les anticipations sont ou non rationnelles ou que les gouvernements sont bipartisans ou de coalition Alesina ez alti 1997 57 58 Alice Sindzingre La relation d aide qui peut ou non impliquer un endettement est g n rale ment pens e en termes de jeux dynamiques entre groupes
9. 1999 LAide fran aise au d veloppement rapport Paris Dial et minist re de la Coop ration KAHLER M 1992 External Influence Conditionality and the Politics of Adjustment in S Haggard R R Kaufman eds The Politics of Economic Adjustment Princeton University Press KANBUR R SANDLER T avec K M MORRISON 1999 The Future of Development Assistance Common Pools and International Public Goods Washington DC Overseas Development Council Policy Essay n 25 K LLICK T avec R GUNATILAKA et A MARR 1998 Aid and the Political Economy of Policy Change Londres Routledge et ODI LA PORTA R LOPEZ DE SILANES F SCHLEIFER A VISHNY R W 1998 The Quality of Government Cambridge MA NBER Working Paper 6727 MOSLEY P HARRIGAN J TOYE J 1991 Aid and Power the World Bank and Policy Based Lending Londres Routledge NAUDET J D 1998 S lectivit o est le mode d emploi Dialogue 10 d cembre 6 10 NAUDET J D 1999 R flexion sur la notion de d pendance laide ext rieure Paris Dial mimeogr NIANE B 1996 De la facticit d un pouvoir l alternative l tat central in D Broady N Chmatko M de Saint Martin d Formation des lites et Culture transnationale Paris cole des hautes tudes en sciences sociales Centre de sociologie de l ducation et de la cul ture O CONNELL S A SOLUDO C C 1999 Ard Intensity in Africa Oxford Centre for the Study of
10. African Economies Working Paper WPS 99 3 PERSSON T TABELLINI G 1997 Political Economics and Macroeconomic Policy Londres Centre for Economic Policy Research Discussion Paper n 1759 RENO W 1998 Warlord Politics and African States Boulder Lynne Rienner Publishers ROBINSON J A 1997 When is a State Predatory Los Angeles Department of Economics University of Southern California mimeogr ROBINSON J A 1998 Theories of Bad Policies Policy Reform 2 1 1 46 RODRIK D 1996 a Understanding Economic Policy Reform Journal of Economic Literature 34 1 mars 9 41 RODRIK D 1996 b Why is There Multilateral Lending in M Bruno B Pleskovic eds Annual World Bank Conference on Development Economics 1995 Washington DC the World Bank 167 193 SINDZINGRE A 1998 Cr dibilit des tats et conomie politique des r formes en Afrique conomies et Soci t s 4 117 147 La d pendance Afrique subsaharienne SINDZINGRE A 1999 Politiques conomiques instabilit s et secteur priv in C Toulabor STIGLITZ J 1998 Towards a New Paradigm for Development Strategies Policies and Processes Gen ve UNCTAD Prebisch Lecture TANZI V DAVOODI H 1998 Roads to Nowhere How Corruption in Public Investment Hurts Growth Washington DC International Monetary Fund Economic Issues n 12 UL HAQUE N KHAN M A 1997 Institutional Development Skill Transferen
11. absorbe des services aux capacit s limit es et peut aboutir la d sorganisation du fonctionnement des administrations et des conflits internes issus de la multiplicit et des incoh rences par exemple salariales des donateurs qui vont l inverse de l objectif affich de renforcement des capacit s et minent les possibles effets d apprentissage Le constat l gitime de l inefficacit des administrations conduit parfois la substitution pure et simple celles ci les projets enclaves bien connus les diff rentes cellules cr es en vue de la ges tion de l ajustement de la comp titivit etc ou leur privatisation ainsi l ex tension des fonctions de contr le priv du commerce international la collecte de recettes douani res L aide se centre ici sur le seul registre conomique et non sur les institutions ou sur l conomie politique locale et sa complexit La d pendance s exerce ici dans le domaine conomique et celui de l expertise Celle ci lors qu elle est transmise trouve par ailleurs rarement s employer localement la fois en raison de la m fiance des pouvoirs politiques locaux et de la pr f rence donn e aux consultations internationales aboutissant au cercle vicieux d une assistance technique trang re proportionnelle la fuite des cerveaux hors du pays UI Haque Khan 1997 L objectif d une contribution aux r formes et au renfor cement des institutions n es
12. activit s de recherche sur le d veloppement par le biais des th mes en vogue d abord internes la communaut des donateurs par exemple genre d centralisation etc Ces th mes sont rarement mis en avant par les soci t s r cipiendaires et parfois n y ont aucune pertinence L aide informe aussi les raisonnements et causalit s locaux qui tendent fr quemment assigner des agents externes z e aux agences d aide la responsabilit d v nements touchant aux activit s les plus individuelles revenus consommation sant ducation modes de prise de d cision organisation politique information Dans tous les cas la nature des institutions des pays r cipiendaires est d termi nante dans les effets de d pendance z e les conditions initiales de ces institutions Si celles ci sont d j faibles l aide peut contribuer aggraver leur fragilit et se sub stituer elles financer les budgets et remplacer en fin de compte les administrations l aide conf re des b n fices de court terme mais g n re un besoin d aide croissant qui ne peut qu tre n gatif long terme Azam alii 1999 La recherche de l effi cacit par les donateurs peut m me renforcer ce m canisme 5 Lorsque la situation initiale est celle d institutions peu consolid es le sens de la causalit de la d pen dance est que l aide contribue l affaiblissement des incitations et des institutions en raison des modalit s d
13. dans le PIB ou tre entendue sous l angle des modes m canismes et condition nalit s selon lesquels l aide est fournie La forme de la d pendance diff re selon les bailleurs de fonds et les instruments les pr ts et conditionnalit s du Fonds mon taire leurs bases contractuelles et rythmes de repaiement n impliquent pas les m mes modalit s de d pendance d un gouvernement que par exemple ceux li s aux bilat raux mettant en uvre des dons et des conditionnalit s faibles ou plus flexibles ou explicitement politiques L intensit de la d pendance ne d coule cependant pas du caract re de don ou de pr t et l on peut tre fortement d pendant de dons Les aides budg taires l ajustement ou la balance des paie ments n impliquent pas les m mes m canismes de d pendance de conditions de type d institution r cipiendaire et de degr de pr sence dans ces institutions que les projets et il en est de m me pour l assistance technique La forme de la d pendance diff re galement selon les tats Ceux ci sont h t rog nes en Afrique subsaharienne en termes de trajectoires et d id ologies politiques de ressources de performances conomiques de pr sence de l aide dans leur fonctionnement et de types de m canismes caract risant le processus liant les tats les bureaucraties et les donateurs Outre des degr s de d pendance tr s divers refl t s dans des parts de l aide dans le PIB allant de
14. es notamment avec les bailleurs de fonds ou bien des institutions et r gles tablies par ces bailleurs par exemple rela tives une utilisation efficace de leurs financements ou leurs objectifs altruistes deux sph res publiques peuvent coexister dans les perceptions individuelles selon la distinction de P Ekeh 1975 l une tatique l autre issue des normes accept es par un groupe social La divergence entre ces syst mes de r gles h t rog nes induit g n ralement des effets conomiques n gatifs le concept de capi tal social d sormais largement utilis est une fa on d exprimer l importance des r gles informelles Les institutions formelles peuvent avoir aussi des contenus effectifs diff rents de leurs contenus apparents par exemple les partis politiques les institutions de contr le etc galement la pr minence des all geances sociales peut entra ner le fait que les individus agissent contre leurs int r ts au sens strictement conomique De plus les gouvernements sont souvent caract ris s par l instabilit politique et un d ficit de l gitimit qui leur font pr f rer les gains court terme Ils entra nent des horizons temporels courts pour l ensemble des individus dans les administra tions et dans le secteur priv une gestion des personnels publics sur des crit res politiques qui s est accentu e avec les processus de d mocratisation et la multi plication de
15. investisse ment D pendance et inefficacit sont li es moins de par les montants d aide impliqu s que par le crit re de la dur e associ la persistance de performances m diocres macro conomiques et sociales Ce crit re de dur e devient particuli rement pertinent et signale une trappe aide lorsque les flux d aide se retrou vent absorb s dans le seul maintien d une situation d endettement soutenable D un point de vue macro conomique la d pendance peut impliquer que l aide masque des d ficits structurels White 1998 33 Elle peut tre entendue dans un sens n gatif si l on se place du point de vue des besoins des pays r cipiendaires ou positif dans la perspective de l offre altruiste des pays donateurs l gard des pays pauvres Club du Sahel 1999 Elle peut survenir lorsque tous les r ci piendaires b n ficient de gains court terme et sont affect s par des pertes en cas de retrait quel que soit le niveau d intensit de l aide La d pendance d finit aussi une situation o les flux d aide restent lev s sans que le niveau de d veloppement institutionnel s am liore Azam ef alii 1999 O Connell Soludo 1999 La d pendance a ici deux dimensions conomique et 53 54 Alice Sindzingre institutionnelle qui se renforcent mutuellement Elle connote les id es d objets de ressources dont d pend la survie et comme tout objet d accoutumance celle d
16. l aide multilat rale qui par mandat ne se pr occupe pas de la nature des r gimes politiques r cipiendaires Les flux financiers ou m me les conditionnalit s les agences devenant des boucs missaires commodes peuvent tre utilis s par les gouvernements des fins poli tiques internes Ce registre politique nuance une pure connotation conomique de la d pendance De plus une aide importante ne signifie pas n cessairement un risque de d pendance Celle ci peut en effet tre le moyen parfois le principal pour les pays pauvres n attirant pas d autres sources de financement de faciliter des trans formations structurelles et institutionnelles permettant ult rieurement de dimi nuer la d pendance vis vis de l aide A izenman Isard 1996 Si tant est que l efficacit de l aide peut tre jug e en fonction de ce qu elle aide sortir du sous d veloppement et donc de ce qu elle met en place les conditions de sa propre diminution une aide efficace importante si c est n cessaire est celle qui permet d chapper la d pendance Des travaux r cents ont montr l inefficacit de l aide par exemple en mati re de croissance d investissements d indicateurs sociaux ou de r duction de la pauvret parmi d autres Burnside Dollar 1997 sur les performances conomiques Fevzioglu ef a ii 1996 Boone 1996 Burnside Dollar 1998 sur le d veloppement humain Dollar Easterly 1999 sur l
17. les r actions des agences influencent les r actions des r cipiendaires sont ici insuffisamment prises en compte Il en est de m me des rationalit s internes aux institutions d aide Comme toute institution celles ci comportent des logiques des normes des syst mes d in citations et de promotion des proc dures de gestion des fonds et des projets qui leur sont internes et qui sont h t rog nes aux objectifs de d veloppement pr sen t s l ext rieur d am lioration du bien tre des r cipiendaires ou de renforce ment de leurs institutions Ce peuvent tre des normes o le maintien de l institution et de sa bureaucratie pour elles m mes est pr minent dans une optique de la th orie des choix publics ou des normes antipolitiques de la machine de l aide assise sur la n gation des rapports de pouvoir locaux Ferguson 1990 Ces courants de l conomie politique des r formes centr s sur les jeux les interf rences des gouvernements dans les politiques conomiques et les cycles politico conomiques int grent peu l conomie politique internationale Pourtant tout d abord la dimension g opolitique de l aide a t d j largement analys e privil giant les pays strat giques pour les donateurs Les petits pays pauvres et sans int r t strat gique n ont ici que peu de capacit s de n gociation sur les pro grammes et les conditionnalit s sont manifestement plus flexibles pour les pre
18. pendance de l aide acc de progressivement au statut d objet d analyse La r flexion sur l efficacit et la fatigue de l aide ainsi que les changements g o politiques de la d cennie en ont constitu un contexte propice L tude de la d pendance pr cise cependant l analyse Elle met en lumi re l impact n gatif d une accoutumance une aide lev e et durable son caract re de trappe aide 7 Collier 1997 donne ainsi l exemple du Kenya tr s peu et tardivement sanctionn pour avoir re u de fa on r p t e des financements ext rieurs en change d une r forme du secteur agricole non effectu e La d pendance Afrique subsaharienne en analogie avec la pauvret Elle privil gie de fa on plus pertinente une perspec tive en termes de processus et d interaction entre les l ments de dynamiques com plexes relevant de plusieurs dimensions conomique politique sociale La plupart des travaux ont utilis un cadre d conomie politique davantage centr sur une conception homog ne des bureaucraties et sur les groupes d int r t Ils ont soulign le lien entre une excessive d pendance et la faiblesse des ins titutions La nature et les causes de cette faiblesse sont cependant insuffisamment examin es On a voulu montrer que ce cadre peut tre affin en incluant d une part les dimensions politiques et les raisonnements micro cono miques des individus tels qu ils se sont h
19. retourner les dissym tries L existence du bailleur est con ue 65 66 Alice Sindzingre comme d pendante de celle des r cipiendaires Les options de r ponse possibles de ceux ci sont diverses l option dite exit bien connue d A Hirschman le rejet l indiff rence l adoption le d tournement de l usage ou l assignation une r forme de fonctions diff rentes de celles projet es par les donateurs Des r formes s enlisent sont revendues aux bailleurs de fonds plusieurs ann es cons cutives au sens de Kahler Les r cipiendaires sont en situation d informa tion compl te sur l int r t rester des donateurs et sur les co ts d un d part co ts de d fection pour les bailleurs et non plus pour les r cipiendaires comme le sug g rait la th orie des biens publics internationaux Cela d cr dibilise les menaces de sanction qui sont effectivement rares Les donateurs donnent peu de signaux de changement des fondements implicites de ces jeux r p t s Par exemple les faibles succ s des r formes des fonctions publiques et des tentatives de leur rationalisation s expliquent par ces transformations des inputs de l aide renforc es par la perception de la dissym trie de la relation C est par exemple le cas des initiatives de modernisation de formation de promotion de l conomie ainsi la simplification des proc dures pour les investisseurs trangers Ces transformations et inerties n
20. Afrique subsaharienne Il en est de m me de la nature des r gimes politiques par exemple d mocratiques autoritaires dictatoriaux Les recherches sur l conomie politique des r formes croissent spectaculaire ment dans les ann es quatre vingt dix D abord pens es comme exog nes les structures et les pr f rences politiques ont t analys es comme endog nes aux choix et aux structures conomiques soulignant les interactions et les volutions jointes des processus politiques des modes de redistribution et de la croissance Verdier 1999 493 la suite notamment des travaux de Mancur Olson cette conomie politique utilise largement les concepts de groupes d int r t et de gagnants et de perdants des r formes Les pays aux plus mauvaises performances conomiques sont ceux o certains groupes d int r t particuliers ont le plus de force capables de bloquer les r formes et distordant l allocation des ressources en leur faveur 3 Une synth se de la tr s vaste litt rature sur les d terminants institutionnels de la croissance est dans Aron 1998 59 56 Alice Sindzingre galement parmi les notions cl s figurent ceux de cr dibilit des politiques et des r formes de r putation et de degr d engagement des gouvernements de ren versements des politiques et d instabilit Les tats africains sont d pourvus d agences de restriction capables de leur lier les mains comme par exemple l
21. G 1998 The Effectiveness of Conditionality and the Political Economy of Policy Reform Is it Simply a Matter of Political Will Policy Reform 1 89 113 Boone P 1996 Politics and the Effectiveness of Foreign Aid European Economic Review 40 2 f vrier 289 329 BURKI S J PERRY G 1998 Beyond the Washington Consensus Institutions Matter Washington DC the World Bank BURNSIDE C DOLLAR D 1997 Aid Policies and Growth Washington DC the World Bank Policy Research Working Paper n 1777 BURNSIDE C DOLLAR D 1998 A d the Incentive Regime and Poverty Reduction Washington DC the World Bank Policy Research Working Paper n 1937 CLUB DU SAHEL 1999 L avenir de la coop ration avec le Sahel Bulletin du club du Sahel 21 mars 1 3 COLLIER P 1991 Africa s External Economic Relations 1960 1990 African Affairs 90 339 356 COLLIER P 1997 The Failure of Conditionality in C Gwin J M Nelson ed Perspectives on Aid and Development Washington DC Overseas Development Council Policy Essay n 22 COLLIER P 1998 The Role of the State in Economic Development Cross Regional Experiences Journal of African Economies 7 suppl ment 2 d cembre 1998 38 76 67 68 Alice Sindzingre COLLIER P GUNNING J W 1992 Aid and Exchange Rate Adjustment in African Trade Liberalizations Economic Journal 102 juillet 925 939 COLLIER P GUNNING J W
22. La d pendance vis vis de l aide en Afrique subsaharienne l ments d conomie politique Alice Sindzingre L exc s d aide qui caract rise les pays d Afrique subsaharienne est d sormais mis en cause dans une litt rature croissante Cette litt rature met en exergue lin efficacit de l aide dont les causes sont souvent imput es aux gouvernements leurs mauvaises politiques ou leurs groupes d int r t et justifie l actuelle tendance la fatigue des donateurs et la baisse des ressources allou es Cependant ces critiques ne prennent g n ralement pas en compte les effets plus micro cono miques du dispositif de l aide Jeu plusieurs protagonistes celui ci implique autant les donateurs et leur propre logique de maintien d une pr sence que les r cipiendaires Il est constitu d zrpurs vari s de perceptions crois es d objets de flux mon taires etc Ceux ci sont les lieux de contournements de r appropria tions de r sistances Dans tous les cas les r cipiendaires traitent cette ext riorit et retransforment ces divers inputs de l aide en fonction de leurs propres r gles et contraintes La pr sence massive de l aide sous toutes ses formes incitations mon taires conditionnalit s assistance technique organisations non gouverne mentales induit cependant une dissym trie de fond dans la relation Ces dissym tries sont renforc es par les modes locaux de formation des tats
23. arts vis vis des engagements avec les bailleurs de fonds ce fut le cas d un bon l ve des r formes comme le Ghana Ignorant les dimensions constitutives de l action poli tique et les questions centrales de maintien au pouvoir et de l gitimit les nou velles demandes des donateurs faisant pression pour intensifier les d mocratisations risquent ici d tre incoh rentes de contribuer l abandon des promesses des gouvernements sur les programmes et d induire des cycles lecto raux en contradiction avec les rythmes des r formes Ceci est un exemple parmi d autres rappelant que le dispositif de l aide s appuie sur cette absence de prise en compte et sur cet apolitisme affich par ses objectifs par ses mandats et par son organisation interne Rationalit s des tats dissym tries et d pendance de l aide La pr sence intrusive de l aide L aide l Afrique subsaharienne manifeste une incidence massive en termes quantitatifs comme le soulignent des indicateurs souvent mentionn s par exemple la part de l aide dans le PIB Selon la Banque mondiale l Afrique sub saharienne est la r gion du monde la plus d pendante de l aide 26 dollars per capita en 1996 ou 5 3 du PIB en incluant le Nigeria et l Afrique du Sud Certains pays constituent des extr mes comme le Mozambique 55 dollars per 59 60 Alice Sindzingre capita et 59 du PNB ou la Guin e Bissau 165 dollars per capita e
24. ce Through a Reversal of Human Capital Flight or Technical Assistance Washington DC International Monetary Fund Working Paper WP 97 89 VAN DE WALLE N 1998 Managing Aid to Africa the Rise and Decline of the Structural Adjustment Regime Nairobi AERC ODC Collaborative Workshop on Managing the Transition from Aid Dependency in Sub Saharan Africa mai mimeogr VERDIER T 1999 D veloppements r cents en conomie politique de la croissance un sur vol rapide Revue conomique 50 3 mai 489 497 WHITE H ed 1998 Aid and Macroeconomic Performance Londres Macmillan WORLD BANK 1998 Assessing Aid What Works What Doesn t and Why Washington DC the World Bank 69
25. d int r t plus ou moins coop ratifs ou en termes d information d incertitude sur les cons quences des r formes et d effets d apprentissage On peut cependant rappeler d une part que l un des partenaires le gouverne ment ne constitue pas une entit homog ne mais est compos de segments aux normes aux int r ts et aux comportements multiples et ventuellement diver gents les gouvernements divis s Persson Tabellini 1997 5 ainsi les coali tions en sont un exemple La d mocratisation en Afrique a de m me permis une multiplicit de nouveaux entrants individuels et entrepreneurs politiques D autre part dans cette litt rature les agences d aide s incluent elles m mes rarement comme l ments part enti re de la dynamique de ces jeux Les mau vais r sultats des prescriptions de r formes sont souvent imput s une conception inappropri e des r formes un mauvais seguencing des diff rentes phases ou leur possible incoh rence celles ci doivent tre mieux ordonn es ainsi une modi fication du taux de change et un d sarmement tarifaire Collier Gunning 1992 Ils sont surtout imput s la non mise en uvre par les gouvernements et leur manque de volont politique L existence et l histoire des relations entre cha cun des partenaires du jeu les anticipations cr es par la dur e et l valuation des r sultats des jeux ant rieurs o les comportements et
26. des dirigeants avec la soci t civile et un int r t augmenter le bien tre de celle ci sp cifiques Cette gestion peut prendre diverses formes oscillant de la terreur la redistribution et l achat de soutiens Elle peut s appuyer sur l arm e ou le partage du g teau national Cependant elle tend rester pr minente sur la gestion conomique M me l ac ceptation r elle des r formes ne peut tre ind pendante d une optimisation poli tique comme le montre l exemple du Ghana o la d cision de l ajustement le recours aux institutions de Bretton Woods et le choix d un ministre jouant un r le d interm diaire avec les donateurs r current en Afrique a t subordonn des logiques politiques internes de rythme de consolidation du pouvoir et des institu tions publiques auparavant effondr es Sindzingre 1999 Les trajectoires des technocrates locaux issus des institutions de Bretton Woods soulignent cette pr minence des imp ratifs politiques d s qu ils occupent des fonctions politiques dans leurs pays Beaucoup de renversements et arr ts et ventuellement reprises des r formes d coulent de cycles lectoraux dans des r gimes institutions fra giles peu consolid es aux l gitimit s fragment es les processus lectoraux requi rent la constitution de soutiens mobilisant d importants transferts financiers et donc entra nent le plus souvent des d rapages budg taires et des c
27. e et compar e a tudi en profondeur la nature des tats par exemple ceux ci furent analys s comme patrimoniaux et postpatrimoniaux pr dateurs et kleptocrates et furent compar s avec les tats d veloppementistes asiatiques Les relations des soci t s civiles aux tats constituent galement une variable explicative du d veloppement Un concept cl est ici celui de l gitimit partir de l observation de l effondrement de certains La d pendance Afrique subsaharienne tats africains de nouveaux mod les d tats faibles sont labor s ces tats ten dent n avoir besoin pour se maintenir que de l existence d une ressource com mercialisable sur le march mondial d un chef de guerre qui contr le celle ci l aide d organisations priv es ou d administrations leur service privatisant les fonc tions de souverainet d une population valeur d otage et de monnaie d change pour l aide internationale Reno 1998 L aide ext rieure maintient galement ces tats d une part en leur fournissant une existence par le biais de la reconnaissance internationale et la pr sence au sein des organisations multilat rales d autre part elle constitue un mode particulier de leur insertion internationale via leur mise sous programme d ajustement en change de ressources financi res de devises allou es aux groupes qui contr lent les fonctions de souverainet contribuant
28. e la relation entre donateurs et r cipiendaires Les apories de la conditionnalit Le dispositif de la conditionnalit liant les d caissements des progr s pr d finis dans les r formes ce que le gouvernement emprunteur les utilise effica cement est inh rent par mandat aux pr ts et aux programmes des institutions de Bretton Woods et il est une garantie en principe de leur cr dibilit et de la sant de leur gestion financi re Il est un instrument de mise en d pendance par l aide la relation y est dissym trique coercitive offrant des marges de man uvre limit es au gouvernement r cipiendaire Au ming serr aux recommandations pr cises les conditions s adressent des secteurs multiples Dans les pays pauvres la coordination avec la Banque mondiale sur les programmes d ajustement structu rel puis les conditions mises par de nombreux donateurs liant leurs financements des accords pr alables avec les institutions de Bretton Woods ont pu aboutir des conditionnalit s crois es repr sentant une intensit de contraintes accrue Les gouvernements peuvent alors moins jouer sur la diversification de leurs finance ments ou b n ficier des divergences ou incoh rences entre donateurs 5 Comme le constatait par exemple le Livre vert de l Union europ enne 61 62 Alice Sindzingre Les critiques de la conditionnalit sont d sormais nombreuses Le Fonds mon taire y a r pondu en fa
29. e se r sument pas la seule expression d int r ts ou de b n fices du fonctionnaire et rel vent davantage de positionnements dans la relation d aide et de contextes locaux o elles sont rationnelles Par exemple un petit fonctionnaire ne per oit pas n cessairement de motif rationnel ce qu il contribue favoriser la venue de l investisseur qui profite au politicien et un tat qu il juge non cr dible qui requiert un effort pour lequel il estime sa r mun ration insuffisante ou la mise en uvre de comp tences qui ne le valorisent pas au sein de sa hi rarchie Il en est de m me des classiques checs de projets en milieu rural guerre muette entre r cipiendaires et donateurs selon l expression de Niane 1996 In fine dans les pays pauvres et non strat giques le pouvoir demeure cependant le fait des donateurs Ces deux niveaux de la notion de d pendance contribuent expliquer le r sul tat final qui est pr cis ment celui du maintien de celle ci renforc par la percep tion des r cipiendaires de r torsions et sym tries possibles Elle constitue un l ment de la diff rence des r actions r currentes en Afrique subsaharienne en comparaison avec les tats d veloppementistes asiatiques qui ont tendu cap turer ce qui leur tait conomiquement favorable lorsqu ils taient en situation d aide et promu les institutions et incitations appropri es de tels objectifs La d
30. es banques centrales ind pendantes Collier 1991 Les probl mes li s aux int r ts et aux incitations des gouvernements par exemple l inconsistance temporelle sont mis en avant une fois le financement re u ou la r forme effectu e le gou vernement peut ne pas avoir int r t poursuivre celle ci par exemple parce qu il n en n avait pas l intention ou en raison de la r ussite m me de premiers effets positifs de la r forme Avec la notion d accord avec une entit externe liant les engagements des gouvernements verrouillant leurs politiques en rendant la d fec tion co teuse arr t des financements la relation d aide renforce sa l gitimit Cette relation est ici une dimension de la th orie des biens publics internatio naux Les agences d aide constituent des agences de restriction internationales liant les tats faibles leur conf rant ainsi en th orie une cr dibilit vis vis des march s mondiaux fournissant de l information compensant la perception des investisseurs de risques lev s et d une mauvaise r putation issus de l histoire de l Afrique elles sont des biens publics internationaux dont les tats en d veloppe ment sont d pourvus Rodrik 1996 b Collier 1998 Kanbur et alit 1999 On peut d j relever que la faiblesse persistante des flux de capitaux vers l Afrique oblige affiner l analyse des agences d aide des gouvernements r cipiendaires et celle de leur relation C
31. es int r ts et gains pens s en termes de maximisation du revenu ou du bien tre L conomie politique effective de beau coup d tats africains pr sente cependant une s rie de caract ristiques qui pr cisent la relation et les m canismes de la d pendance Le cadre d analyse fr quemment retenu ne saisit pas les fortes contraintes issues des histoires politiques des rationalit s collectives impuls es par les appar tenances sociales du contenu effectif donn aux institutions formelles et des anti cipations individuelles ainsi routinis es qui orientent les raisonnements et les comportements face un pur ext rieur comme une r forme ou un projet La nature et la qualit des institutions sont d terminantes en mati re d absorption et de d pendance de l aide mais celles ci leur contenu sp cifique leur p n tration sociale le degr d adh sion des individus sont elles m mes le r sultat de pro cessus historiques L histoire politique appara t comme un facteur pr minent de la nature des institutions et par cons quent des performances des gouvernements La Porta ef alti 1998 Ensuite les institutions formelles peuvent ne pas tre pertinentes pour les individus Elles peuvent pr cis ment rester purement formelles par rapport d autres canaux d obligations Ce peut tre le cas des institutions li es l tat et 63 64 Alice Sindzingre donc aux relations contractuelles qu il a pass
32. ette th orie est l une des bases des accords internationaux tels que POMC ou des unions r gionales mon taires ou douani res de m me que du dis positif de la conditionnalit Ajout e aux caract ristiques intrins ques la relation de pr t cette relation de contrainte est ainsi l un des fondements de la conditionnalit pr sente dans les programmes des institutions financi res multilat rales pas de toutes mais notam ment de celles des institutions de Bretton Woods Les m diocres r sultats et l ro sion de la cr dibilit de la conditionnalit ont t analys s en termes de jeux r p t s de marchandages d changes r currents de financements contre une r forme selon l expression de Miles Kahler 1992 89 Au sein des agences d aide la reconnaissance du r le de la relation entre dona teurs et r cipiendaires de leur identification anticipations et r actions et de son caract re probl matique merge progressivement ainsi avec le Rapport sur le d ve loppement de la Banque mondiale de 1997 En contraste avec les recommandations r currentes sur l tat minimum l association est admise entre la taille du gouver nement sa capacit collecter des imp ts et ses meilleures performances La Porta et alii 1998 et par cons quent sa capacit tre moins d pendant de l aide ext rieure et moins contraint par les taux de pression fiscale tr s bas qui caract risent l Afrique subsaharie
33. ils valuent les diff rents co ts et b n fices li s au non respect des conditionnalit s qui peuvent voluer dans le temps Bird 1998 En particulier les divers int r ts des donateurs ne pas sanctionner le non respect des engagements sur une r forme et poursuivre la relation d aide ont rod la cr dibilit de ces co ts et rendu possibles les comportements de free rider Les d ficits de cr dibilit affectent ici les politiques des donateurs et non plus seulement des gouvernements comme dans les concepts d conomie politique voqu s plus haut En outre bien qu un argument fr quent des institutions de Bretton Woods soit que les programmes n ont pas t correctement mis en uvre les succ s n ont pas t assez manifestes en Afrique subsaharienne en particulier en termes de crois sance des investissements trangers pour qu ils ne soient pas mis en balance par les gouvernements avec les co ts domestiques politiques et sociaux D autres fac teurs exog nes ont parfois expliqu les bons r sultats comme la hausse des prix internationaux de certaines mati res premi res On a pu arguer que l existence d un accord avec le Fonds mon taire peut m me fonctionner comme un signal soit inexistant ou peu cr dible soit n gatif pour les sentiments des march s et les investisseurs internationaux Rappelant parmi une vaste litt rature la faible cr dibilit de sanctions qui surviennent rareme
34. isant voluer la notion de conditionnalit et en y int grant les recommandations de bonne gestion et de gouvernance James 1998 ainsi qu une meilleure transparence de ses op rations et un renforcement de son r le de surveillance et d assistance technique Par mandat e traiter avec les tats sur la base d un accord volontaire le Fonds est contraint de penser les variables politiques et institutionnelles dans ce cadre limit La Banque a entrepris plusieurs travaux sur l efficacit de l aide qui ont abouti la nouvelle id e de s lectivit World Bank 1998 D une part il est fr quent que les conditionnalit s ne soient pas mises en uvre par les gouvernements elles sont report es ou bien suivies puis renver s es etc D autre part les gouvernements qui adh rent d j aux r formes n ont pas besoin de leur cadre contraignant de tranches de financement conditionn es aux performances et de r compense sanction Les cons quences de conditionnali t s accept es seulement en apparence sont souvent la ruse et les r sistances armes classiques des relations dissym triques Les gouvernements acceptent les condi tions en sachant qu ils ne les effectueront pas leur priorit tant la r ception d un financement par exemple pour payer les salaires des fonctionnaires et la gestion au jour le jour sous une pression financi re qui est renforc e par le rythme soutenu des crit res de performance Ou bien
35. istoriquement construits et d autre part les caract ristiques du processus de la relation d aide elle m me Celles ci mar qu es par la dissym trie renforcent les m canismes de d pendance via les r sis tances aux r formes leur transformation ou leur maintien dans une ext riorit par rapport aux normes locales socialement accept es La d pendance peut certes entra ner un affaiblissement des tats et des institutions mais inversement leurs sp cificit s et histoires contribuent aussi induire des effets de d pendance Ces effets sont paradoxalement intensifi s par les strat gies d absorption des puts de l aide d termin es par les contextes locaux et par le d sir des r cipiendaires de r tablir une sym trie dans leur relation avec les donateurs BIBLIOGRAPHIE AIZENMAN J ISARD P 1996 The Sustainability of Economic Transformation Policy Reform 1 413 440 ALESINA A DOLLAR D 1998 Who Gives Foreign Aid to Whom and Why Cambridge MA NBER Working Paper n 6612 ALESINA A ROUBINI N avec COHEN G D 1997 Political Cycles and the Macroeconomy Cambridge MA the MIT Press ARON J 1998 Political Economic and Social Institutions a Review of Growth Evidence Oxford Centre for the Study of African Economies Working Paper WPS 98 4 AZAM J P DEVARAJAN S O CONNELL S 1999 Aid Dependence Reconsidered Oxford Centre for the Study of African Economies Working Paper WPS 99 5 BIRD
36. itiques et co nomiques C est en ce sens de conditions peu propices la ma trise l appropria tion que l aide induit la d pendance Lorsque l aide est internalis e c est davantage comme un instrument int gr dans des relations internes aux sph res politiques et administratives locales Les effets de d pendance sont ici des r sul tantes de ces contraintes et des transformations locales qu elles entra nent d clen ch es par des montants une pr sence et une visibilit lev s de l aide ils sont non 6 Lorsque les partis d passent la centaine dans un pays comme le B nin leur signification de m me que celle de leurs activit s par exemple leurs coalitions diff rent n cessairement de celles qu ils ont dans les d mocraties occidentales La d pendance Afrique subsaharienne des effets de ces seuls l ments de l aide mais de leur composition avec les contextes locaux dans une relation durablement d s quilibr e Les effets pervers et les renversements de la d pendance La dissym trie de la relation d aide g n re des effets sp cifiques et rationnels compte tenu des perceptions outre les effets de filtre et de transformations usage interne diff rentes de l appropriation esp r e par les donateurs voqu s ci dessus Ce sont des contournements inerties r sistances et transformations M mes si les r formes sont clairement b n fiques pour le bien tre du pays
37. ix au sein des donateurs et de leurs opinions publiques sont associ es des v nements g opolitiques tels que la fin de la guerre froide et la recomposition de la valeur strat gique du continent africain o le secteur priv notamment international est appel jouer un plus grand r le Elles ont t ga lement concomitantes d une volution des id es qui ont pr c d ou justifi cette diminution relative aux syst mes politiques r cipiendaires aux institutions et l inefficacit de l aide La r flexion sur une d pendance excessive des pays r ci piendaires s inscrit dans ces courants d analyse de l aide tant chez les donateurs que dans la litt rature acad mique Naudet 1999 La prise en compte de la notion de d pendance permet d affiner les analyses constatant la remise en question de l aide ou son inefficacit et assignant les responsabilit s tel ou tel acteur Comme il est voqu ci dessous c est le cas de nombreux travaux relevant de l conomie politique Le concept de d pendance d crit davantage un processus et ses ven tuels effets pervers et conduit pr ciser les caract ristiques du dispositif d en semble avec ses diff rents acteurs et leurs anticipations telles qu elles se construisent dans la dur e La d pendance vis vis de l aide est une notion qui peut prendre diff rentes significations Elle peut tre ramen e des indicateurs comme la part de l aide
38. nne Ceux ci sont un indicateur de leurs faibles capacit s et donc de leur faible cr dibilit aupr s de leurs administr s L tat l intervention nisme excessif auparavant stigmatis dans la litt rature sur la recherche de rente et responsable des mauvaises performances africaines est r habilit dans ses fonc tions n cessaires Celles ci r gulation et s curisation des activit s conomiques stabilit macro conomique s inscrivent dans le cadre des th ories des asym tries d information et des incitations ainsi que des d faillances des march s telles que La d pendance Afrique subsaharienne d velopp es notamment par Joseph Stiglitz par exemple 1998 On admet d sor mais que le fonctionnement des march s requiert l existence d un tat et que les mauvaises performances conomiques de nombreux pays africains d coulent entre autres facteurs de sa d sagr gation Les agences multilat rales mettent en avant l importance des institutions dans le succ s des r formes leur internalisa tion ou appropriation selon l expression convenue Burki Perry 1998 de m me que le mieux d tat et la bonne gouvernance La perspective de l conomie politique Les concepts le plus souvent retenus par les recherches sur l conomie politique des r formes ressortissent simultan ment aux niveaux macro et micro conomique dont les agents sont l tat et par exemple les lecteurs rati
39. nt Killick 1998 souligne les contra dictions de la conditionnalit avec les objectifs d appropriation des r formes par les r cipiendaires et les conflits d int r ts entre donateurs et r cipiendaires Lorsque ces conflits sont manifestes par exemple lorsque le gouvernement doit mettre en place la r duction de sa propre taille ou une meilleure gouvernance selon les crit res des agences ext rieures ils induisent le ressentiment et la per ception de l atteinte la souverainet Le rapport de la Banque mondiale Assessing Aid World Bank 1998 ent rine cer taines de ces constatations en en d duisant la n cessit d une s lectivit de l aide La d pendance Afrique subsaharienne La litt rature voqu e plus haut sur l inefficacit de l aide souligne que celle ci est efficace en pr sence de bonnes politiques et par exemple promeut alors la crois sance L accoutumance l aide de la part de gouvernements qui n en voient pas l utilit la d tournent ou ne savent ni ne peuvent l utiliser efficacement est un gas pillage de ressources inutile et pernicieux Il est plus efficace et quitable de r com penser les pays les plus m ritants Cette innovation empreinte de bon sens n est cependant pas exempte d arguments circulaires ni d effets pervers Naudet 1998 En particulier elle assigne exag r ment la cause des checs aux seules mauvaises politiques des gouve
40. onnels mod lis s en agent repr sentatif notamment en lecteur m dian ayant des pr f rences qui peuvent tre agr g es et votant en fonction de leurs int r ts vis vis des d cisions des gouvernement ainsi en mati re de taxation et de redistribution Ces recherches utilisent galement le cadre th orique des choix publics o l tat comme entit autonome maximise d abord son int r t propre et non celui de ses administr s Les comportements des agents micro conomiques sont g n ralement analys s dans le cadre des choix rationnels et ceux ci maximisent leur utilit revenu pou voir sur les march s des biens ou les march s politiques Les actions collectives sont con ues en termes de groupes d int r t En mati re d aide ceux ci s en approprient les ressources qui ne sont pas redistribu es selon les objectifs des bailleurs de fonds outre la question de la fongibilit Ils biaisent leur profit les politiques de m me que les march s publics et les types d investissement pr f rant par exemple ceux intensifs en capital Tanzi Davoodi 1998 La d pendance de l aide peut ainsi ne b n ficier qu un petit nombre d individus et s accompa gner d une concentration de ses flux car elle n est pas redistribu e Cette appro priation donne d autant moins lieu redistribution lorsque les individus g n ralement les lites mieux plac s dans le circuit des flux d aide placent leur
41. plus de la moiti un pourcentage infime les tats exhibent des modes diff rents de relations l aide et aux agences ext rieures oscillant entre des politiques d ouverture et d at traction marqu es l ambivalence par exemple nationaliste ou la recherche expli cite d ind pendance 2 C est le cas souvent cit du Botswana La d pendance Afrique subsaharienne En outre dimension souvent relev e dans la litt rature en conomie et en rela tions internationales la direction et les montants de l aide r pondent pour beau coup des consid rations g opolitiques et strat giques notamment bilat rale Alesina et Dollar 1998 pour une analyse conom trique comme il sera examin plus loin La d pendance des tats varie donc en fonction de leurs atouts en cette mati re ce qui leur conf re une capacit de n gociation politique par exemple sur les r formes qui peut cependant aboutir une situation de d pendance cono mique La multiplication des donateurs peut renforcer cette capacit de n gocia tion et rel cher la contrainte de d pendance sauf si les donateurs se coordonnent entre eux dans la limite de leurs int r ts g opolitiques Ainsi la fongibilit de l aide semble cro tre avec le nombre de donateurs Devarajan ez alii 1999 17 Dans le m me ordre d id es l aide peut aider les mauvais gouvernements se maintenir comme l a soulign Rodrik 1996 a y compris
42. rnements Ces mauvaises politiques et les d ficits institu tonnels qui les accompagnent g n ralement d coulent de multiples contraintes marquant les tats africains par exemple le lien entre le maintien au pouvoir et les politiques conomiques choisies ou l incapacit mener des politiques efficaces et redistribuer simultan ment Robinson 1998 29 Cependant il faut aussi prendre en compte que ces bonnes ou mauvaises politiques sont aussi endog nes li es lef ficacit de l aide et aux performances conomiques Elles sont galement construites par les interactions m mes entre donateurs et r cipiendaires Les dimensions politiques et micro conomiques leur tour les institutions les normes et les perceptions locales peuvent ren forcer les effets de d pendance Ici le sens de causalit de la d pendance vient des contextes et des filtres locaux marqu s comme pr c demment par les modes sp cifiques de la relation entre donateurs et r cipiendaires En effet une lacune importante des analyses vient de la difficult appr hen der d abord les formes politiques et la nature des tats leurs histoires et trajec toires et ensuite les perceptions et rationalit s micro conomiques des individus dans ces contextes Le cadre th orique de l conomie politique retenu par les agences d aide est ax sur une conception simple et univoque des groupes d int r t et des gagnants et perdants et sur l
43. s partis et une rotation acc l r e tous les chelons Inversement la rationalit pr datrice peut aussi s accompagner d horizons temporels longs pour les dirigeants qui con oivent ici le d veloppement du pays comme incompatible avec leur maintien au pouvoir le pompage durable des ressources au b n fice d un groupe restreint s appuie sur la d sorganisation m thodique de la soci t et des oppositions potentielles Robinson 1997 ces caract ristiques s ajoute une faible institutionnalisation des rapports de pouvoir et des modes de gouvernement marqu s par l histoire coloniale puis des ind pendances La l gitimit troite des dirigeants entra ne une s rie de cons quences par exemple la politisation des bureaucraties des d cisions des allocations et des choix de recrutement le client lisme le secret et la r tention d information la non d l gation l absence de valorisation des comp tences techniques Ce qu il faut souligner c est que l aide s inscrit ici comme un pur Celui ci est filtr par les caract ristiques contextes et rythmes des conomies politiques locales Dans de tels contextes l aide reste ext rieure plus qu appropri e Ses intentions ses financements ses projets etc sont affect s localement de contenus et d objectifs diff rents et ne sont pas n cessairement per us comme pertinents ou contribuant une am lioration significative des contraintes pol
44. t 68 du PNB en contraste avec par exemple le Nigeria 1 6 dollar per capita et 0 64 du PNB Joseph 1999 Diff rents indicateurs affinant ceux du Comit d aide au d veloppement de l OCDE CAD peuvent tre utilis s mais si l aide a d clin c est partir de niveaux historiquement in gal s La moiti des pays africains se situent dans la cat gorie de ceux haute intensit d aide O Connell Soludo 1999 14 La baisse de l aide n est pas contradictoire avec sa part croissante dans les conomies des pays pauvres Naudet in Club du Sahel 1999 Particuli rement en Afrique subsaharienne la r ception de flux d aide croissants a t accompagn e par les plus mauvais r sultats socio conomiques White 1998 De m diocres per formances en termes de croissance sont associ es des niveaux d aide lev s per durant sur de longues p riodes autre indicateur de d pendance Cependant l aide n a pas qu une incidence financi re Elle peut manifester galement une pr sence massive en termes qualitatifs et institutionnels une p n tration des fonctions constitutives des pr rogatives publiques du c ur des tats des fonctions de souverainet des administrations financi res douanes imp ts de l appareil statistique de la justice de la fonction publique du syst me bancaire Sindzingre 1998 Elle induit une diminution des incitations une saine gestion autonome Elle envahit et
45. t pas atteint et encore moins celui de la r forme de l tat ce dernier demeurant pourtant l objet de critiques de la part des donateurs L aide constitue l armature des services publics par le biais de projets en dehors desquels les administrations tendent ne plus fonctionner Les th matiques calen driers d caissements proc dures de ces projets sont d cid s entrepris et arr t s dans les pays donateurs et d coulent des caract ristiques politiques conomiques et institutionnelles de ceux ci L aide touche des aspects multiples et intimes des activit s des r cipiendaires Elle p n tre aussi les comportements routiniers via les 4 Deborah Brautigam recherche en cours sur la d pendance de l aide 1999 La d pendance Afrique subsaharienne multiples projets leurs signaux leurs objets leur visibilit mat rielle balisant les espaces urbains et ruraux Elle configure les valeurs o l aide devient une habitude et un recours facile neutralisant les tentatives de discipline Ceci s effectue gale ment via les salaires disproportionn s des consultants par rapport au reste des fonc tionnaires et via l attraction des dipl m s pour un emploi dans une agence d aide Ceci est l un des facteurs des checs r currents des r formes des fonctions publiques en Afrique car s ajoutant aux perceptions d j t nues des individus quant leurs obligations de service public L exc s d aide oriente les
46. ythmes d ex cution contraignants et de stricts crit res de performance Les pro grammes restent peu con us par les gouvernements malgr les eifmotive des dona teurs de la n cessit d une appropriation par les pays et nombre d institutions et administrations ne fonctionnent que gr ce aux ressources et l assistance tech nique des donateurs La marge de man uvre est galement faible en termes poli tiques dans des r gimes souvent autoritaires les individus ont peu de prise et de capacit demander des comptes leurs hi rarchies et donc de questionner leurs choix acceptations d cisions et allocations en mati re d aide re ue Le contexte Selon des voies parall les aux recherches sur le d veloppement l conomie des institutions notamment impuls e par les crits de Douglass North a permis la prise en compte de celles ci dans l analyse conomique Une vaste litt rature a progres sivement montr que les variables institutionnelles contribuent d terminer les politiques conomiques et donc influencent les performances de croissance autant que l accumulation des facteurs de production Les institutions normes et r gles peuvent ici tre formelles ou informelles Les recherches examinent l hypoth se selon laquelle certaines institutions paraissent produire de meilleurs r sultats de politiques conomiques que d autres Persson Tabellini 1997 De son c t la science politique africanist
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