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La dimension de genre en santé au travail

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1. 8 CC DOO EGO DOO lt OO DOG o PT DPI SISSI DIL O EE SOI OS OH eO ee DOO A lt oo COC OO OUO OO QOO Os OQ DO OS lt PI DLL OO DOO Oe OO DOO E SSIS OO E ORSI OC TOSSE DITER SSIS e 73 73 FIS lt Q Digitales Corpus Sommaire La dimension de genre en sant au travail Premiers enseignements d une enqu te europ enne Laurent Vogel Pr sentation mode d emploi Dress for success Isabelle Massu Peggy Pierrot Utiliser et l utilisation des applications bureautiques r cits propos des rapports de genre dans les technologies Linda Stepulevage mervin Jarman membre du collectif anglo jama cain Mongrel Tr m tis b tard et fondateur de IANI est un multi activiste interactif du monde de l art des media et de la rue http www mongrelx org Laurent Vogel est chercheur au Bureau technique syndical BTS et suit les questions de sant au travail pour la Conf d ration Europ enne des Synd
2. On trouve en g n ral des femmes qui sont tr s jeunes elles commencent travailler l vers 15 OU 16 ans et elles quittent souvent ce travail vers 22 23ans quand je dis elles quit tent souvent on les obligent le quitter ON voit qu elles sont marqu es elles apparaissent plus ag es que leurs fr res amis du m me ge D abord parce qu elles portent des lunettes c est un travail qui demande beaucoup de pr cision et qui fait que la vue Se d t riore plus vite que dans d autres conditions et d autre part elles ont un comportement il est diffi cile de le d finir mais on sent qu elles travaillent dans ce type d entreprise Et les gens Sur place reconnaissent les femmes qui travaillent dans ces d entreprises par rapport aux autres femmes C est un m lange de marqueurs physiques r els et aussi d habitudes et de comportements acquis d une certaine discipline Elles parlent d une voix UN peu plus passe elles marchent de fa on plus disciplin e etc Elles sont r ellement marqu es par ce travail m me si ce travail ne va occuper qu une partie pas tres longue de leur vie Conf rence mervi ervin Jarman Laurent Vogel Verbati atim sant reproductive mais il reste difficile daborder les tabous concernant la fertilit masculine et ses rapports avec les conditions de travail autres aspects de la sant Dans de nombreux cas les r gles sp cifiques portant sur la mater nit ont servi viter le d bat de fo
3. l interaction entre travail r mun r et travail non r mu n r et elles se sont d velopp es surtout comme des poli tiques correctives ou la dimension du genre apparaissait dans le meilleur des cas comme un l ment compl men taire destin r pondre certains probl mes particuliers des femmes catalogu es comme groupe risques au m me titre que les jeunes ou les handicap s Elles ont d abord t marqu es par une approche protectionniste excluante dont certains l ments restent en place Parmi les l ments de cette politique qui remonte au XIXe si cle et qui reste l approche dominante au moins jusqu aux ann es 50 du XXe si cle l on peut citer de multiples interdictions et l diction de r gles diff renci es suivant le sexe dans diff rents domaines notamment le port de poids l exposition au plomb etc Au del des r gles l gislatives les pratiques suivies tendent l gitimer la s gr gation sexuelle du travail Les mesures d interdic tion sont diverses interdiction du travail de nuit des femmes dans l industrie exclusion des femmes des mines et des travaux souterrains etc Si l on examine leurs motivations on peut d celer des arguments tr s variables qui vont de la d fense de la sant la d fense de la mora lit en passant par une r affirmation implicite de cer taines pr rogatives de la virilit Ainsi en Espagne la l gislation franquiste apparait comme un concentr de co
4. une possible perte de leurs emplois bien qu il y avait beaucoup d emplois de secr tariat dans les maisons d dition comme je le savais par exp rience puisque j ai chang d emploi au moins une fois par an et chacune de nous tait dans une situation privil gi e en tant que femmes blanches dans le monde de l dition avant tout blanc Le premier type d explication tait d conomiser de l argent pour un mariage le leur ou pour certaines celui de leur enfant le deuxieme concernait leur pr occupation de pr server de bons rapports avec leurs patron directeur des hommes Pourquoi ce r cit est il significatif Je pense qu il y avait l une occasion de transformer des rapports de genre technologie plut t qu acquiescer ou rejeter Quand je l examine sous mon angle de vue actuel je peux penser un certain nombre de solutions alternatives mais toutes impliquent que les secr taires remettent en cause la limite genr e de l organisation du travail et de la conception technologique Les secr taires recevaient la technologie construite pour une utilisation par t che et routini re et ne contestaient pas la reconstruction d une limite entre le travail intelligent et m canique Toutefois j ai contest la nouvelle limite et je vais essayer maintenant d arriver comprendre pourquoi Ma situation tait privil gi e en ce sens que ma patronne me traitait plus comme coll gue que secr taire et j avais davantage d autonomi
5. matique l autre la participation de l utilisateur au d ve loppement Le premier r cit se passe dans le bureau m me Londres Dans ce bureau tous les d veloppeurs de sys temes travaillaient dans le service informatique sur de gros systemes Je travaillais troitement avec les services financiers utilisateurs et ce faisant je m tais li e d ami ti avec l une des femmes comptables C tait elle qui m a introduite aux PC Avec une coll gue elles avaient d ve lopp un syst me de rapport financier utilisant un PC et l un des nouveaux logiciels de tableur Ces deux employ es avaient men campagne aupr s de leur patron pour obte nir de l informatique et l avaient persuad d acheter un PC et le logiciel pour d velopper leurs id es Ces employ es de bureau avaient transgress un certain nombre de limites Leur utilisation des ordinateurs a trans gress la limite structur e de la soci t entre l informatique et les autres fonctions de l entreprise et elle remettait en cause les limites entre les sexes concernant les ordinateurs puisque la majorit crasante des d veloppeurs informa tiques tait des hommes Ces femmes avaient d j trans gress des limites de sexe par leur pr sence dans le service de comptabilit ou la majorit des travailleurs tait encore des hommes La principale technologie utilis e par les employ s comptables tait une grande machine calculer de laquelle sortait de longues ban
6. sexuelles de patron homme secr taire femme n entraient pas dans la constitution de mes rapports sociaux avec ma sup rieure Des rapports de genres originaires de l h t rosexualit associ s une subjectivit de classe ouvriere taient probablement quelques uns des constituants de mes rapports d utilisation des technologies Le r cit suivant Il se situe au d but des ann es 1980 la p riode identi fi e par Friedman et Cornford comme celle des probl mes dans les relations des acteurs d veloppement utilisation Les utilisateurs avaient am lior leur connaissance des ordinateurs et s taient familiaris s avec ce qu ils pou vaient faire ils multipliaient donc leurs demandes d ap plications et les syst mes en r sultant les m contentaient de plus en plus C tait aussi un moment ou arrivaient sur le march de la bureautique des technologies moins ch res plus flexibles et plus accessibles le PC en tant la cl Les d partements informatiques ont reconnu qu il fallait am liorer leurs relations avec les utilisateurs et les services uti lisateurs ont reconnu qu ils pourraient d velopper leurs propres applications sur PC Dans ce deuxi me ensemble de r cits je travaillais comme programmeuse analyste en chef dans les bureaux de Londres d une soci t multinationale Je peux identifier deux exp riences significatives quand ma recherche sur l utilisation Lun est un cas de l utilisateur final d infor
7. tre la position la plus appropri e pour remettre en cause les limites de la conception utilisation Evidemment je fais ici une hypoth se Il faudrait r aliser des tudes empiriques d taill es sur les rapports technologie utilisation dans les bureaux in situ pour explorer comment se consti tuent les activit s de conception et d utilisation examiner les diff rentes possibilit s de contester la division entre conception et utilisation lorsqu elle existe et comment les diff rentes situations et points de vue interviennent pour ouvrir des possibilit s ou imposer des contraintes dans nos diff rentes utilisations des technologies lt lt lt lt lt lt lt SC STO AF SF SII QUA HUC vacio CP SIIT CAO OI Cao Ca a ae Cac Sa a Q CRC Aa ae Cao D O 2 Ca ae Ca Cat a a Ca a a 00 00 Ca a AC Ca a a KK RC PIO SES SAR ET STO TO Cao QOO Qo QUO CT Ca a ao a EF SFOGO SEP OT ST ZN OY KO OS 2 RC KN NN GO NIN IE SITI SPIES VISO CELTI PISA T
8. al atoi rement parmi ceux des participantes mais pas seulement Qui est re pr sent ici La femme de ou sur la photo ou une autre Les l ments constitutifs du corps du curricu lum sont eux tir s al atoirement des C V s officiels ou choisis histoire de brouiller encore les pistes Au final ou est le vrai C V Quel est le bon profil Que tireraient comme conclusion les physionomistes puis qu on ne sait plus qui est sur la photo Quel est le bon pro fil de l emploi Voir Spip http uzine net spip FORMATION EXPERIENCE OBJECTIFS NA MA AMARA 20 04 76 celibataire M chante laide poilue j assume mon profil Et j ai du succ s croyez moi J associe la n gociation un rollover et j aime ca pourquoi Au cours de l achat la personne avec qui je traite passe par diff rentes expressions C est pour quoi j aime le samedi matin me balader sur les march s Le contact humain est n cessaire mon environnement Mon choix sur le m tier de gestionnaire de site Web f t influenc par le c t finance Mon objectif premier tait d acqu rir un maximum de ce que l on allait m apporter afin d tre comp titive sur le march de l emploi L esprit cari riste me r confortait dans le sens de la s curit Aujourd hui ma conception de mon avenir professionnel a compl tement chang En effet je porte un petit tre en moi qui devra recevoir toute mon intention Je privil gerai mon temps po
9. 1850 et 1914 Meta Zimmeck 1986 analyse comment la limite entre le travail des femmes et des hommes dans les bureaux a t tablie et le r le cl que les technologies bureautiques ont jou dans la construction de nouveaux emplois pour les femmes Au milieu du 19 me le travail de commis tait r serv aux hommes il a t construit comme exigeant un niveau lev de comp tences et vu en termes de partena riat avec le propri taire de l entreprise A la fin du 19eme n anmoins il avait t transform par une r partition des t ches en deux sph res nettes d activit Dans le tra vail de bureau un trait a t tir entre ce qui relevait de l ordre de l activit intellectuelle des hommes et celui de l activit m canique des femmes 158 L introduction de la machine crire a sous tendu cette transformation de sorte qu la fin du 19 me on a constat l entr e des femmes principalement venant des classes moyennes dans les postes qui taient de nouvelles formes de ce qui tait pr c demment un domaine masculin Si nous avangons d une centaine d ann es des tudes de centres d appel par exemple Belt Richardson et Webster 2000 ont identifi une autre r organisation significative de travail venant de nouvelles technologies Cette fois c est une d location de travail pr c demment ex cut localement en face face par exemple dans une banque de quartier Il a t r organis pour r int grer des e
10. Ce constat s applique aussi dans une large mesure au harcelement moral ui est li la constructiondu pouvoir masculin dans l entreprise ind q P P endamment du sexe des victimes et des harceleurs Voir M Grenier P Peze 2000 9 Cela appara t notamment dans les travaux men s par Annie Th baud Mony et V ronique Daubas Letourneux sur les donn es des enqu tes de la Fondation de Dublin relatives aux conditions de travail en Europe Je les remercie de bien avoir voulu me communiquer leurs donn es avant la publication 10 Il existe une abondante litt rature plus apolog tique que scientifique qui lie la sant au travail l am lioration de la productivit Des g n rations d conomistes ont us leurs calculettes tablir le co t cach des accidents du travail pour le patronat dans l espoir de convaincre celui ci que son int r t bien compris impliquait l am lioration des conditions de s curit bibliographie Appay B Th baud Mony dir 1997 Pr carisation sociale travail et sant Paris CNRS IRESCO Anker R 1998 Gender and jobs sex segregation of occu pations in the world Gen ve ILO Bardot F et alii 1996 Diff rences de sant per ue selon le sexe en relation avec l ge et le travail in Derriennic E Touranchet A et Volkoff S Age travail sant Etudes sur les salari s g s de 37 52 ans Enqu te ESTEV 1990 Paris INSERM Bertin C Dubr J Y
11. Meritet F Relation ge sant Travail au f minin M decine et Travail n 4 d cembre 1997 pp 21 28 Bihr A Pfefferkorn R 1996 Hommes Femmes L introuvable galit Ecole Travail Couple Espaces publics Paris Ed De l Atelier Bilbao A 1997 El accidente de trabajo entre lo negativo y lo irreformable Madrid Siglo XXI Bu J et Rougerie C 1999 L organisation du travail entre contraintes et initiative r sultats de l enqu te sur les conditions de travail de 1998 Premi res Synth ses 99 08 n 32 1 Dares Premieres Synth ses 99 04 n 16 1 Dares Clark C 1997 Radium Girls Women and Industrial Health Reform 1910 1935 Chapell Hill London The University of North Carolina Press CC OO Comisiones Obreras Federaci n de Comunicaci n y Transporte 2001 Saud Laboral dife rencia de g nero Madrid Commission Europ enne a 1997 L tat de la sant des femmes dans la Communaut europ enne Luxembourg Office des publications officielles des CE Corradi L 1991 I tempo rovesciato Quotidianit fem minile e lavoro notturno alla Barilla Milan Franco Angeli Cottereau A 1978 La tuberculose maladie urbaine ou maladie de l usure au travail Sociologie du Travail 1978 n 2 pp 192 224 Cottereau A 1983 Usure au travail destins masculins et destins f minins dans les cultures ouvri res en France au XIXe si cle Le Mouvement social n 124 pp 71 11
12. chiques ou la dimension de genre joue un r le important En d pit des vidences qui montrent que le harcelement sexuel constitue aussi un danger du point de vue de la sant il n a jamais t consid r comme un th me qui pourrait aussi relever de la sant au travail et b n ficier des instruments mis en place dans ce domaine L actualit d un d bat qui claire les logiques de contournement L analyse de la dimension de genre en sant au travail ne r pond pas un souci de perfectionnement th orique Elle a des implications profondes dans la d finition des poli tiques y compris de la politique de la recherche et dans les strat gies de pr vention L volution du travail a d fini de nouvelles fronti res de l in galit plus qu elle n a produit une d s gr gation du travail tant r mun r que non r mun r Les modalit s de la divi sion du travail varient mais l impact diff renci de celle ci sur la sant des hommes et des femmes demeure Si le pro bleme se limitait une distribution diff rente de risques sui vant les professions et les secteurs cela ne poserait pas de difficult s fondamentales pour les politiques de pr ven tion Mais l analyse de l impact des conditions de travail sur la sant montre qu il n y a pas une simple r partition al a toire des risques entre hommes et femmes En d autres termes la construction m me de la division sexuelle du tra vail int gre comme un de ses d t
13. couverte Grenier Peze M 2000 Approche psychosomatique psy chodynamique th rapeutique Le Droit Ouvrier n 621 n th matique Le harcelement moral dans les relations professionnelles pp 186 191 Hansen J 2001 Light at Night Shiftwork and Breast Cancer Risk J Natl Cancer Inst vol 93 pp 1513 1515 Hirata H Kergoat D 1988 Rapports sociaux de sexe et psychopathologie du travail in C Dejours dir Plaisir et souffrance dans le travail AOCIP Tome II pp 131 176 Hirata H Laborie E Le Doar H et Senotier D 2000 Dictionnaire critique du f minisme Paris PUF Hirata H Senotier D dir 1996 Femmes et partage du travail Paris Syros Inserm 2000 Les In galit s sociales de sant Paris Editions La D couverte Kauppinen K Kandolin I 1998 Gender and Working Conditions in the European Union Dublin European Foundation for the Improvement of Living and Working Conditions Kilborn A Messing K Bildt Thorbj rnsson ed 1998 Women s Health at Work Stockholm NIWL Kome P 1998 Wounded Workers The Politics of Musculoskeletal Injuries Toronto University of Toronto Press 1998 Lagerl f E Ed 1993 Women work and health syn thesis report of a panel of experts Paris OCDE Lehto A M Sutela H 1999a Gender Equality in Working Life Helsinki Statistics Finland Labour Market 1999 2 Lehto A M Sutela H 1999b Efficient More Ffficient Exha
14. e vers les rapports courants exig s par les groupes sp cifiques Un grand nombre de besoins du personnel administratif ou enseignant ne sont pas pris en consid ration ni les impr vus des relations de travail quotidien et la n cessit de disposer de questions ad hoc Le personnel administratif ne peut pas adapter le syst me et se voit obliger de le contourner tout comme le personnel enseignant Lorsque que les syst mes de base de donn es pourraient servir de mani re efficace de moyen de stockage et fournir beaucoup d informations au sein du d partement telles que des emplois du temps le person nel administratif n a pas les connaissances pour concevoir une base de donn es ni le temps des acqu rir puisqu ils tentent de se d brouiller avec le systeme existant Ce r cit mamene une question cl sommes nous de retour aux situations dans lesquelles une fois encore comme avec les premiers syst mes de bureautique l uti lisation est construite comme m canique o l identifi cation des besoins se fait de haut en bas et o l on fait une utilisation manifeste de la technologie pour introduire de nouveaux modeles du travail Est ce que le rapport genre technologie utilisation dans le travail de bureau est rede venu fortement d marqu ou y a t il place pour permettre aux utilisateurs trices d identifier leurs besoins comme c tait parfois le cas dans les exemples des ann es 1980 que j ai cit s Je ne pense pas que
15. es aupr s de ses enfants on Samusait les voir comme des atouts Si on jouait avec l identit physique avec nos noms avec ces marqueurs qui peuvent parfois tre discriminants Si on jouait avec les stig mates avec ces dipl mes qui manquent pour tre cr dibles On sait que les femmes puisque c est d elles dont il s agit ici poss dent de nombreuses comp tences issues de leur parcours de vie de leurs activit s et de leur ducation des qualit s qui ne trouvent pas leurs places dans les champs d valuation et de standardisation du C V Sauf les can tonner dans le travail domicile le monde professionnel r cuse ces savoirs et les rel gue avec les femmes qui les poss dent hors connaissance hors vie publique Les savoirs f minins sont minimis s naturalis s souvent non r mun r s C est donc ainsi que les images v hicul es par les sites de recherche d emploi ou d di es aux assis tantes administratives ont servi de base critique pour d velopper le contenu de cet atelier Travailler le C V en discutant les l ments biographiques que le processus de recrutement impose nous semblait pertinent aussi parce qu il saccompagnait de phases pra tiques qui elles aussi participent du questionnement des modes de production et d apprentissage l outil qui servit de base l atelier Spzp est un logiciel libre de publication automatis e sous licence gpl Pr senter cet outil c est aussi pr senter son cont
16. l on puisse faire un parall le avec la situation des premiers syst mes de bureautique Le syst me informatique de mon r cit ne coincide pas avec la r organisation directe du travail il est suppos tre un outil de support qui peut aider constituer une r organi sation du travail mais nous sommes engag s activement dans cette construction en faisant par exemple les lettres aux tudiants par le traitement de texte lettres qui sont pr par es pr alablement par le personnel administratif La d construction d une utilisation locale peut per mettre d identifier des options et des possibilit s de trans formation des rapports technologies utilisation mais elle doit prendre en consid ration la sp cificit de l organisa tion et les relations de pouvoir entre les diff rents acteurs qui sont les l ments de flexibilit possible dans l utilisa tion d une application Brown 2002 310 Je pense que les d constructions du terme utilisation dans les situations sp cifiques peuvent fournir des preuves permettant de contester les st r otypes attach s l implication des employ e s de bureau nous aider mieux comprendre les situations d externalit identifier quels aspects des pra tiques devraient tre reconnus dans l organisation du tra vail et fournir le mat riau de base dans le d veloppement des arguments permettant de d placer la limite actuelle entre les activit s cat goris es comme conception o
17. pouvait tre configur pour permettre tous les appels pour les directeurs d tre envoy s vers le bureau d une seule secr taire Le plan tait de prendre le d jeu ner tour de r le et de permettre qu une secr taire r ponde tous les appels recus et prenne des messages pendant le repas des directeurs Il n y avait eu aucune consultation des secr taires sur la s lection ou l introduction de cette tech nologie ni sur la r organisation du travail Je n avais pas eu les m mes responsabilit s et les t ches que les secr taires des autres directeurs car mon patron faisait des choses diff rentes la r flexion certaines de ces dif f rences pouvaient probablement s expliquer par le genre par exemple tous les directeurs faisaient prendre leurs appels t l phoniques par leurs secr taires tandis que mon patron r pondait son t l phone Dans la nouvelle sp cification des t ches des secr taires les changements pr vus pour mon travail taient moins spectaculaires Comme j tais physiquement dans le m me lieu que les autres secr taires le directeur du d partement a estim qu il tait logique que je participe au r seau qui r pondrait au t l phone J ai refus La restructuration avait soulev la col re des autres secr taires mais personne ne voulait s associer moi pour la contester Je me rappelle que deux types d expli cations m ont t donn par les autres femmes Les deux raisons sont li es
18. probablement un ordinateur Dans ma pr sentation je m int resserai aux diff rentes mani res d aborder l informatique qui puissent tre repr sent es par le terme utilisation Mon analyse part de pr occupations politiques et sociales Je m int resse l am lioration de la compr hension des rapports existants dans l utilisation de l ordinateur et de l infor matique et la fa on dont on peut transformer les uti lisations restreignantes et emp chant la ma trise de l outil disempowering dans les bureaux Je vais utiliser la premi re personne dans cette pr sentation nous pronom personnel sujet ou compl ment puisque je m identifie comme employ e de bureau et que je m appuie sur mes propres exp riences de travail de bureau pour explo rer le terme utilisation J ai pass la premi re partie de ma vie professionnelle dans des emplois de bureau et de secr ta riat et la plupart de mes emplois ult rieurs ont aussi impli qu du travail administratif et de bureau J ai d cid de prendre certaines de ces exp riences pour en faire des r cits sur l utilisation de l informatique Mes r cits n utilisent pas l autobiographie seulement pour vous raconter mes diff rentes exp riences J essaie de les utiliser pour explorer des intersections de structure sociale et d action individuelle Stanley 1992 Swindells 1995 Je pense que l autobiographie est particuli rement adapt e l exploration des exp rien
19. r gles qui sont destin es assurer la continuit de l esp ce et dans lesquelles CE n est pas la femme en tant qu individu qui est prot g e mais la femme en tant que m re future o m re potentielle Encore aujourd hui de nombreuses multinationales q Europe o des Etats Unis quand elles op rent dans les pays du tiers monde op rent des s lections dans les usines de montage ordinateur circuits lectroniques notamment en demandant aux femmes d une part si elles ne sont pas enceintes et d autre part de prendre l engagement qu elles ne seront pas enceintes pendant la p riode de travail pr vue Le but de cela est videmment d viter d tre attaqu sur le terrain de la reproduction Ces femmes sont expos es des produits chimiques qui sont dangereux pour leur propre sant on Ne s en pr occupe pas trop mais qui peuvent aussi tre dangereux pour les futurs enfants par rapport ce risque et par rap port l ventuel scandale que repr senterait les dangers pour ja reproduction les entreprises europ ennes ou des Etats Unis qui travaillent dans des pays comme le Mexique exigent des femmes qu elles engagent qu elles ne soient pas enceintes et ne pas faire des enfants Et va m me plus loin dans un certain nombre d entreprises on ne prend pas de femmes mari es en supposant naivement qu il y a moins de chance qu elle fassent des enfants et donc que les choses seront r solues plus ou moins automatiquement
20. 2 Coutrot T 1999 Critique de l organisation du travail Paris La D couverte Daniellou F 1999 Les troubles musculo squelettiques sympt me d une pathologie organisationnelle Newsletter du BTS n 11 12 pp 34 37 Davezies P 1999 Evolutions des organisations du tra vail et atteintes la sant Contribution au s minaire Nouvelles organisations du travail in Travailler n 3 Dembe A E 1996 Occupation and Disease How social factors affect the conception of work related disorders New Haven London Yale University Press 1996 Dembe AE 1997 The history of carpal tunnel syn drome New Solutions 1997 vol 7 no 3 pp 15 22 Ducki A 2001 Arbeit und Gesundheit in Bericht zur gesundheitlichen Situation von Frauen in Deutschland Ein Bestandaufnahme unter Ber cksichtigung der unter schiedlichen Entwicklung in West und Ostdeutschland Stuttgart Kolhammer pp 366 446 Dwyer T 1991 Life and Seath at Work Industrial Accidents as a Case of Socially Produced Error New York Plenum Press Geurts S Kompier M Gr ndemann R 2000 Curing the Dutch disease Sickness absence and work disability in the Netherlands International Social Security Review vol 53 79 103 Gollac M et Volkoff S 1996 Citius altius fortius l in tensification du travail Actes de la recherche en sciences sociales n 114 Gollac M et Volkoff S 2000 Les conditions de travail Paris ditions La D
21. L PESI 4000 00040 0400 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 NN ST CESTI LEI VISI PIPPI ETTI AN IN NN TN AN PNR MN NN NAN IN IN ZYYS ZNZ ZN ZN ZN
22. New York quand les ordinateurs avec applications de bureautique commen aient tre introduits dans les grandes entreprises Je travaillais dans une grande maison d dition universitaire comme secr taire d un directeur de projets Mon patron tait l une des rares femmes n occu pant pas de position de secr tariat dans cette entreprise Nous travaillions dans le service des publications et sa position tait unique Elle s occupait du d veloppement d un produit multim dia scolaire pour les tudes d infir mi res Multim dia cette poque signifiait film bandes audio et texte imprim Les autres directeurs de publica tion s occupaient de manuels universitaires pour les tudes de sciences Ils taient tous des hommes et leurs secr taires des femmes Quand j examine ces positions aujourd hui l organisation de genre dans chaque domaine est vident hommes sciences femmes soins Un syst me de bureautique fut introduit dans notre ser vice A cette occasion le travail des secr taires allait tre r organis par exemple des lettres pro format remplace raient une grande partie de la dict e face face et ou la n gociation de lettres entre les directeurs et les secr taires La direction exercerait plus de contr le sur l emploi du temps et les mouvements des secr taires le plus clai rement sous forme d un d jeuner tour de r le Signe pr curseur du logiciel de centre d appel le syst me de bureautique
23. a notion de risques professionnels Cela montrerait que les atteintes la sant ne r sultent pas seulement d v nements acciden tels ou anormaux mais aussi de l effet normal du travail sala ri de l usure qu il produit des multiples atteintes la sant qui proviennent de son cours normal Les politiques de l galit des chances La politique d galit des chances n entend pas de bouleverser la division sociale du travail ni remettre en cause la domi nation masculine Il s agit avant tout d assurer des chances gales pour l ensemble des individus ind pendamment de leur sexe sur le march du travail et d assurer ces indivi dus qu un travail gal correspondra un salaire et d autres conditions de travail gales Dans cette perspective les fac teurs d in galit sont souvent consid r s comme des s quelles du pass L on observe m me une tendance de plus en plus Laurent Vogel Par exemple Une exp rience chez IBM en Allemagne IBM avait introduit UN syst me d horaires de confiance Les gens Ne pointaient plus il n y avait plus aucun syst me de contr le de l horaire de travail On leur disait de venir quand ils voulaient le temps qu ils voulaient Le r sultat est qu ils tra vaillaient beaucoup plus qu avant ils venaient termi ner un projet le dimanche etc C tait essentiellement des gens qui faisaient du travail de recherche et de conception Puis tr s vite les gens ont commenc d crocher
24. a place dans les sciences de la sant est assez marginale Cela explique sa forte subordination en tant que recherche appliqu e la demande imm diate faconnee par les politiques men es dans ce domaine Souvent les grands p les de la recherche en sant au travail sont des institutions nationales qui pri vil gient une conception technico m dicale de la pr ven tion et qui sont g r es sur une base tripartite ou paritaire Lorsque celles ci d pendent des systemes d indemnisation mis en place cas de l INRS en France elles tendent d fi nir leurs priorit s sur la base du co t visible des dom mages la sant pour ces syst mes En regle g n rale les institutions charg es de la sant au travail ont t tr s peu sensibles la dimension de genre L unique exception concerne depuis une dizaine d ann es les institutions des pays nordiques Dans les autres pays l apport de la recherche s est fait partir d institutions plus marginales par rapport aux structures de recherche en sant au travail institutions couvrant des domaines comme la sociologie du travail la sociologie de la sant ou partir d initiatives collectives d organismes et de personnes engag s dans les politiques de pr vention qui ne disposent pas n cessaire ment d un soutien institutionnel important initiatives syndicales de r seaux de m decins du travail Semat 2000 d ergonomes etc En Belgique la situation est for tement a
25. ar une direction masculine Mon troisi me r cit C est une repr sentation de ma situation actuelle Elle concerne l incorporation d une technologie dans la vie professionnelle quotidienne par deux groupes d utilisa teurs le personnel administratif de secr tariat et les ensei gnants Cette situation exige encore un certain historique L tude de Friedman et de Cornford va jusqu la fin des ann es 80 lors de la g n ralisation de l externalisation de nombreux services informatiques C tait galement une poque o se g n ralise l utilisation des logiciels com merciaux de traitement de texte tableur et comptabilit Les applications de base de donn es n anmoins conser vent une position diff rente S il y a bien dans le commerce des logiciels de base de donn es le d veloppement des sys temes de base de donn es grande chelle est un secteur sp cialis exigeant un aperqu des besoins d information une plus grande chelle Les conceptions se basent sur des concepts th oriques concernant la construction des struc tures abstraites pour stocker les donn es et la connaissance des langues telles que SQL pour composer les questions d acc s aux donn es la diff rence des systemes d crits dans mes deuxi mes r cits un grand nombre de ces syst mes ont t d velop p s en dehors de l organisation et sont destin s rencon trer un ensemble d activit s professionnelles qui sont en dehors des pratiques d
26. ces telles que le travail sur ordinateur puisque ces exp riences sont complexes personnelles et intimes Les histoires que je raconte sont des reconstructions d exp riences ant rieures qui m ont aid e donner sens l utilisation de l informatique comme enseignante et comme chercheuse J ai l intention ult rieure ment d effectuer une recherche empirique plus formellement planifi e et je trouve que r fl chir sur mes propres exp riences m aide soulever davantage de questions explorer Tout d abord j expliquerai plus en d tail pourquoi je me concentre sur l utilisation Puis j identifierai quelques uns des trames ou th mes que je souhaite suivre dans mes r cits de travail de bureau Ensuite je passerai aux r cits en soulevant certaines questions concernant les pratiques actuelles et les possibilit s d une conception d utilisation impliquant plus de pouvoir empowering Pourquoi me concentrer sur l utilisation Parce ce que ce terme si commun permet d identifier une grande partie du rapport qu ont les individus l ordina teur C est un terme simple qui peut signifier de nom breuses choses diff rentes L utilisation est un terme socialement construit de m me que la comp tence Il prend diff rentes significations relatives aux personnes qui utilisent la situation dans laquelle un artefact est utilis et aux relations de pouvoir entre personnes utili satrices et celles qui interpr tent cette l
27. de neutralit technique qui les caract risent Elles ne peuvent que s int grer dans des pratiques de transformation poli tiques et sociales qui se d ploient sur un champ bien plus vaste que la seule limination des risques du travail Cela nous para t expliquer la puissance des m canismes d oc cultation que nous avons pu constater Notes 1 Au moment de la r daction de cet article environ 140 personnes ou institutions avaient r pondu notre questionnaire 2 Voir sur le site internet du BTS http www etuc org tutb fr femmes html et CC OO 2001 3 Voir Science et genre de I L wy dans Hirata Laborie Le Doar et Senotier 2000 pp 187 191 4 La seule exception qui nous ait t communiqu e concerne l Allemagne Voir Ducki 2001 5 L exemple de la tuberculose est frappant L pid miologie et les politiques anti tuberculeuses contournerent presque completement la question d cisive de l usure par le travail Cottereau 1978 La maniere dont les politiques de sant publique abordent g n ralement le cancer est tout aussi r v latrice d une strat gie de contournement des conditions de travail 6 Suivant la formule patriarcale de la Loi belge sur les contrats de tra vail du 3 juillet 1978 l employeur veillera la sant et la s curit de ses travailleurs en bon pere de famille 7 Voir l arr t Kalanke Cour de Justice des Communaut s Europ ennes du 17 octobre 1995 Rec I p 3069 8
28. des de papier L utilisation du tableur faite par les deux femmes impliquait des com p tences importantes un savoir faire et une information concernant leurs pratiques de travail in situ Leur patron a reconnu qu elles avaient apport une contribution impor tante au d veloppement des syst mes mais je me rappelle qu elles ont eu du mal n gocier de nouvelles fonctions et des augmentations de salaire Je peux identifier ici dans le croisement des rapports sociaux le genre et l appartenance ethnique J ai dit pr c demment que toutes les deux taient des femmes ce stade je ne me rappelle plus l origine eth nique de toutes les personnes dans le service de comptabi lit mais celle des experts locaux est significative L une tait une femme d origine afro antillaise c tait une personne noire dans ce qui tait un service essentiellement blanc Sa coll gue tait une Irlandaise blanche et dans le monde des affaires britannique leurs identit s ethniques leur don naient une position de personne ext rieure Ceci souleve la question de la repr sentation ext rieure comme c tait le cas dans mon premier r cit concernant la classe pou vons nous g n raliser le fait qu une position d tranger est toujours un d savantage Les personnes qui ont des points de vue diff rents percoivent les situations de diff rentes fa ons pourraient elles reconna tre les occasions de remettre en cause des limites l ou d autre
29. e contenu des t ches soit lui m me fortement sexu limitant l extr me l emploi d hommes ou de femmes pour des activit s d termin es sur la base de l assignation de r les st r otyp s que dans le choix des rapports contractuels l on observe des clivages significatifs entre les hommes et les femmes temps partiel travail dur e d termin e etc voil autant de facteurs qui concernent tout autant la sant au travail que l galit Or ils restent l cart des r gles juridiques contraignantes concernant l galit et ne sont jamais abord s de front par les politiques de sant au travail L exemple du harc lement sexuel est r v lateur L approche communautaire suivie dans une large mesure par les poli tiques nationales a privil gi une approche individuelle o la question est abord e dans les rapports entre harce leur et personne harcel e Mais cette vision reste troite si l on ne comprend pas que le harc lement sexuel peut ga lement tre li l organisation du travail et devenir ins trumental la pr servation d une domination masculine Il est significatif cet gard de constater l importance du ph nom ne dans des professions traditionnellement fer m es aux femmes Cela permet de penser qu outre la fina lit sexuelle individuelle il peut y avoir une finalit collective qui est moins sexuelle que symbolique et poli tique elle est destin e pr server des rapports hi rar
30. e que les autres secr taires Elle ne me soutenait pas n anmoins dans mon refus de faire partie du r seau t l phonique et j ai dQ rencontrer le directeur du service pour d fendre ma d ci sion Il m a inform de m me que ma sup rieure que ma d cision avait affect mes perspectives de carriere au sein de l entreprise En r fl chissant sur mon point de vue de l poque je pense que ma situation tait diff rente en raison d un m lange de rapports de classe et de sexe Mon p re comme ouvrier d usine ne pouvait pas prendre d appels t l pho niques au travail sauf en cas d urgence graves Ses condi tions de travail ont influenc mes attitudes l gard de mes emplois d intellectuelle Le contr le de mon heure de table de temps libre tait tr s important pour moi il tait un signifiant de l am lioration de mes conditions de tra vail J ai interpr t la nouvelle technologie comme une reconstruction de certains aspects des conditions de tra vail en usine Mon absence de pr occupation au sujet des perspectives de carriere venait aussi d un point de vue de classe ouvri re ma conception du travail tait d y voir une autonomie financi re et non de faire carriere et de trou ver une identit li e au travail Les rapports de genre sont l autre part que je peux identifier dans ce m lange Les pr occupations des secr taires qui voulaient conomiser de l argent pour un mariage et les relations sociales h t ro
31. e travail des personnes en situation et qui repr sentent un ensemble de besoins g n riques pour les organisations dans un secteur sp cifique Le point de perspective du travail est loign et d pend d une vue rationnelle ou bas e sur des regles des besoins de donn es plut t que la richesse des pratiques de l utilisation Brown 2001 L int r t pour ces syst mes logiciel et leur achat s appuie sur le fait que la direction locale estime que la nou velle application am liorera le rendement et sera plus effi cace que le syst me existant McL et autres 1999 L application doit fournir ce qui est n cessaire pour faire le travail et ce qui est exig n a pas t d fini par les tra vailleurs locaux qui sont bien plac s pour savoir Comme dans mon r cit de bureautique l utilisation de la techno logie est percue comme facteur de routine Surtout elle laisse aux travailleurs dont les pratiques de travail ne sont pas routinieres la t che d inclure le syst me dans leurs pratiques locales de travail McL et autres 1999 Cela ne veut pas dire que ces technologies sont des syst mes fixes dans la plupart des cas elles peuvent tre adapt es ou tre chang es pour mieux r pondre aux besoins locaux La ques tion est de savoir si l environnement favorise la personna lisation locale et qui a le pouvoir de concevoir d adapter L une des applications g n ralement disponibles est un sys t me d administration universitaire D
32. eler la technologie mais nous avons aussi besoin de l autorit Je partage ces sentiments et j ai donc d cid de commencer par les r cits inspir s de ma propre exp rience comme utilisatrice Les recits Ils coincident avec trois p riodes significatives dans le r cit du d veloppement des syst mes informatis s et de la trans formation des pratiques professionnelles l introduction de syst mes de bureautique au d but des ann es 70 celle du PC au d but des ann es 1980 et l utilisation tr s r pan due de logiciels sp cifiques d application dans les ann es 1990 Ils fournissent des instantan s des pratiques d uti lisation en situation et j esp re qu ils permettront de sou lever certaines questions sur l utilisation de l informatique et les relations de pouvoir au travail Ils sont exemplaires de quelques unes des difficult s persistantes que j ai prou v es et dont j ai t t moin concernant la bureautique Mais ils d montrent galement comment le bureau peut tre un lieu de transformation des rapports de genre technologie Je m inspire de l analyse historique de Friedman et Cornford 1989 pour pr senter mes r cits Ils ont men des recherches sur le d veloppement de syst mes infor matiques commerciaux au Royaume Uni et aux tats Unis partir des ann es 1950 jusque dans les ann es 1980 Ils prennent en consid ration diff rents aspects qui contri buent au d veloppement telles que l
33. en sciences sociales n 134 Rosner D Markovitz G 1991 Deadly Dust Silicosis and the politics of occupational disease in Twentieth Century America Princeton Princeton University Press Rubery J Fagan C 1998 Equal Opportunities and Employment in the European Union Vienne Federal Ministry of Labour Health and Social Affairs Federal Minister for Women s Affairs and Consumer Protection Sant et Travail 2000 n th matique Souffrances des femmes au travail n 31 avril Semat E 2000 Femmes au travail violences v cues Paris Syros Syndicalisme et Soci t dossier L intensit du travail aujourd hui vol 2 N 2 1999 et vol 3 n 1 2000 Th baud Mony A 1999 Travail flexible et sant Mouvements n 2 f vrier 1999 pp 34 36 Valls Lloret C pr f 1997 Vivir con salud haciendo visibles las diferencias Congreso internacional Mujeres Trabajo Salud Barcelona 1996 Madrid Ministerio de Trabajo y Asuntos Sociales Vogel L 1994 L organisation de la pr vention sur les lieux de travail Bruxelles BTS Vogel L 1997 La transposition de la Directive 92 85 CEE relative la s curit et la sant des tra vailleuses enceintes accouch es ou allaitantes Newsletter du BTS n 6 pp 8 13 I re partie et n 7 pp 8 12 Ile partie Warning J 2000 Werkdruk nieuw vakbondsthema Voorbeelden van vakbondsinitiativen in de dienstensector Ed Kerckebosch Pr
34. erminants une banalisation des risques li e des st r otypes masculins et f minins Suivant une typologie tablie par Davezies 1999 les atteintes la sant peuvent tre analys es en trois groupes les atteintes directes l int grit physique dues g n ra lement des agents mat riels machines substances ou des facteurs physiques les ph nom nes d hypersollicitation dues l usage inap propri ou excessif des hommes et des femmes C est l ac tivit de travail elle m me qui est en cause par son intensit ou son caract re r p titif les atteintes la dignit A cet gard l on peut relever une multiplication des formes de violence psychologique humiliations brimades harc lement moral Certes ces trois groupes ne constituent pas des cat gories tanches Il existe une interaction entre les diff rents types d atteinte la sant Pour des raisons diverses li es la divi sion sexuelle du travail les femmes sont aujourd hui plus menac es par les atteintes du deuxieme et du troisieme groupe En particulier l on peut constater une taylorisa tion accrue d un certain nombre d activit s f minines dans l industrie et une introduction de certaines formes de tay lorisme dans des activit s de service tr s fortement f mi nis es travail hospitalier distribution call centers etc A cet gard l on peut citer des enqu tes de la DARES en France qui mettent en vidence comment pour
35. es utilisations faites de la technologie les technologies disponibles cette poque et les groupes d utilisateurs impliqu s Ils tudient le d ve loppement de syst mes comme activit de m diation entre les concepteurs techniques et les groupes d utilisateurs et donc reconnaissent implicitement un clivage Je m inspire donc de ces aspects dans mes r cits sur l utilisation J essaie galement de tenir compte de l entrecroisement des rap ports sociaux et de pouvoir dans les situations de travail J essaie de m appuyer sur les rapports de sexe de classe et d appartenance ethnique pour expliquer comment luti lisation et la contestation des limites peuvent varier consi d rablement non seulement en raison de l organisation du travail des fonctions et des devoirs mais aussi en rai son des diff rentes identit s sociales et des subjectivit s individuelles Que les concepteurs pr voient une certaine maniere d utiliser un outil technologique ne signifie pas qu il sera utiliser ce cette mani re La construction sociale nous apprend que diff rents groupes d acteurs dans un lieu donn et un autre n gocient diff rentes positions construisent diff rentes technologies et donc que leur interpr tation et leur utilisation des technologies peu vent diff rer de celles pr vues par les cadres et les respon sables du d veloppement technique Premier r cit Mon premier r cit date du d but des ann es 70 dans la ville de
36. es viriles d nu es des charmes de son sexe femme hommasse aux mamelles pen dantes aux hanches cartel es la d marche d lur e Dans cette description on voit d une part les marques que le travail laisse sur le corps et tout ce qu on voulu mettre autour de ces marques c est dire qu il y a cette esp ce de somatisation masculine des ouvri res qui pose des probl mes notamment de morale Le terme de d lur e en particulier n est pas un terme qui d crit seulement quelque chose de physique mais quelque chose de morale Des femmes qui ne se comportent pas comme la norme le veut Ce qui est pire c est lorsque ces femmes Se mettent revendiquer cf journal d crivant la gr ve de Marchines au pont les femmes elles m mes se m lent Ces manifestations de d sordre et y prennent une part tr s active Un grand nombre de ces tres hont s reniant leur sexe et pannissant toute pudeur Se montraient au premier rang des mutins et l em portaient sur leurs fr res et sur leurs maris par les cris et les menaces L id e derriere cette approche c est que le travail videmment et effectivement un impact sur le corps mais cet impact sur le corps d passe le corps jui meme et Va porter sur l en semble de ce qui est consid r comme le comportement normal des femmes qui cessent d tre des femmes 100 Derri re des r gles qui sont cens es prot ger les travailleuses ilya en grande partie des
37. exte de pro duction le mouvement des logiciels libres et la philoso phie des cr ateurs de Spip Ce programme permet la prise en main d un site dynamique de mani re ais e aux non sp cialistes et facilite le travail collaboratif Tr s utilis dans le monde associatif francophone il permet une auto nomie de gestion tr s grande et son apprentissage ais est pour beaucoup l occasion de mettre la main la p te et de s aventurer plus avant dans la pratique informatique Spip fonctionne gr ce sa simplicit comme un complexeur technique L atelier Sur la base de la possibilit de faire appara tre al atoire ment les l ments des pages il fut demand et discut avec chaque participante de la saisie dans le gestionnaire de contenu Spip de leur C V habituel et d un autre curri culum plus personnel ou elles pouvaient mettre en avant des l ments choisis selon leurs souhaits dans l ensemble de leur biographie Certaines puis rent dans une vie fan tasm e en saisissant des l ments imaginaires d autres y mirent tripes et douleurs d autres des choses l g res neutres ou dr les Le tout saccompagnant de d bats sur les difficult s ren contr es dans le monde du travail les leurs les n tres et de manipulations de l outil informatique et de la d cou verte des CMS et des sites dynamiques Sur le site de notre atelier une liste de noms et une s rie de C V s doubles Le portrait en haut est pioch
38. faire une partie de la recherche sur le d veloppement de syst mes partir des ann es 1980 et du d but des ann es 1990 a r v l que dans de nombreux cas ce qu on consid rait comme simple utilisation de la technologie tait en fait un travail de conception cach Clemente 1991 Si l on examinait les artefacts technolo giques dans le contexte plus large d un syst me de travail plut t que simplement comme syst me informatique il devenait vident qu ils devaient tre int gr s dans les pra tiques locales de travail Ce qui a t galement identifi est que certaines t ches professionnelles sont contingentes elles ne peuvent pas tre pr vues et tre d finies comme pro c dures fixes bien que la plupart des systemes aient t d ve lopp s implicitement avec un ensemble clairement d fini de besoins et de mani res rationnelles de travailler Ces sys temes rationnels ne prennent pas en consid ration les contingences professionnelles quotidiennes telles qu une question pos e exigeant une demande de recherche sp ci fiquement concue la base de donn es que le concepteur n aurait pas pens inclure Mon examen du terme utilisation traverse donc une zone entre la conception et l utilisation comme sph res d acti vit au travail Mon information vient d une part des per ceptions classiques de l utilisateur comme b n ficiaire de la technologie ayant besoin d tre form son utilisation et d a
39. ggrav e par l tat de sous d veloppement et d ato misation de l ensemble de la recherche en sant au travail La recherche est elle m me marqu e par l tanch it des politiques Ainsi il existe de nombreuses recherches sur la s gr gation professionnelle mais rares sont celles qui abor dent les questions de sant au travail qui sont li es cette s gr gation De m me on trouve une litt rature assez abon dante qui tente d expliquer les difficult s de l insertion des femmes dans certaines professions li es l utilisation des nouvelles technologies de l information sans traiter des conditions de travail qui peuvent tre plus excluantes pour des femmes que pour des hommes notamment l extr me d r gulation de l organisation du temps de travail Il existe dans de nombreux pays des enqu tes d taill es concer nant le budget temps qui d crivent l affectation du temps diff rentes activit s dans une perspective de genre La plu part de ces recherches ne mettent pas en rapport ce bud get temps avec les conditions de travail de mani re analyser comment celles ci peuvent tre excluantes et ou nocives pour la sant en rendant tr s difficile toute strat gie de conciliation Les d bouch s pratiques des recherches en sant travail qui abordent la dimension de genre semblent relativement faibles en grande partie parce qu elles soul vent des ques tions qui sortent des limites traditionnelles des politique
40. icats Linda Stepulevage enseigne la facult d Etudes de l Innovation l Universit d East London o elle est charg e de cours interdisciplinaires en licence Peggy Pierrot est petite main polyvalente des services informatiques et membre du collectif qui publie le site melanine org Isabelle Massu du collectif La Compagnie Marseille m ne des ateliers d initiation au net pour des femmes d un quartier en r habilitation FSE ESF Nos corps sont des cartes de pouvoir et d identit Le plai sir intense de l habilit de l habilit technique cesse d tre un p ch mais un aspect de notre corporalit La machine n est pas une chose animer v n rer et dominer les machines sont nous nos processus un aspect de notre corps Nous pouvons r pondre de nos machines elles ne nous domi nent ni ne nous menacent Assumer les rapports sociaux dans la science et la technologie signifie Jentamer la t che d licate de reconstruire les fronti res de la vie quotidienne en connection partielle avec d autres Donna J Haraway Cyborg Manifesto in Simians Cyborgs and Women 1991 in Cyberfeminism e ed Constant 2001 Corps trangers et travail Digitales veut faire appara tre les personnes qui sont derri re le r seau et dans le r seau Mongrel Works http www mongrelx org mervin Jarman La dimension de genre en sant au travail Premiers enseignements d une en
41. idents ou des dysfonctions pour une analyse critique voir Dwyer 1991 et Bilbao 1997 Dans certains cas l on pouvait m me consid rer que les atteintes la sant taient aussi des troubles pour la pro duction et que sur cette base il existait un int r t com mun mettre en oeuvre des mesures de pr vention La plupart des enqu tes sur les conditions de travail indi quent que les femmes tendent tre sur expos es aux ph nomenes d hypersollicitation et aux atteintes la dignit Ces atteintes sont celles qui peuvent le moins tre trait es comme des dysfonctionnements de l organisation pro ductive Elles sont au contraire directement li es Pin tensit du travail et sa rentabilit du point de vue du capital et son organisation hi rarchique Par ailleurs la prise en compte de la dimension de genre implique aussi qu il soit tenu compte du rapport entre le travail r mun r et le travail non r mun r Enfin le rap port troit entre les conditions de travail et les r les st r otyp s d bouche sur une analyse critique de la construction du masculin ou de la virilit et du f minin D s lors les pratiques de pr vention sont appel es remettre en question des d terminants centraux de l or ganisation du travail et de la reproduction sociale Mais par l m me elles cessent d tre de simples pratiques de pr vention Elles courent le risque de perdre le statut
42. ie de la culture technologique tandis que les hommes apparaissent comme initi s les technologies restant un constituant de la culture masculine Cette explication peut s appliquer au contexte du travail de bureau o le rapport des employ e s aux applications informatiques tend tre plac en dehors du domaine du d veloppement technique des systemes Ce point de vue trouve un appui dans une grande partie du travail f mi niste sur le d veloppement des syst mes partir des ann es 1980 Dans ma pr sentation cependant je veux faire valoir qu tre trang re n est pas toujours une position totalement d pourvue d avantages Dans la deuxieme perspective les contributions des femmes au d veloppement technologique sont occult es ou sous valu es et doivent tre remises en valeur Cette perspective est appropri e en ce sens qu elle coincide avec la recherche qui identifie des pratiques de conception dissimul es ou une conception d utilisation mise en pra tique par les employ e s de bureau Suchman et Jordan 1988 Clement 1991 La troisieme perspective s inspire de la construction sociale et tudie les interpr tations faites d une technologie plut t que les propri t s de la technologie elle m me elle fait valoir que les technologies sont reconstitu es par les relations sociales des acteurs impliqu s Cette perspective est appro pri e en ce sens qu elle implique que nous pouvons contes ter des inter
43. iff rentes tudes ont t publi es sur l introduction et l utilisation de ces syst mes Des articles ont t publi s partir des ann es 1980 et au d but des ann es 1990 sur le d veloppement des syst mes universitaires qui examinent la rencontre des employ es de bureau et des programmeurs dans le d veloppement de ces systemes Mill 1986 Ramsay et autres 1997 Mon r cit repr sente toutefois une situation tr s diff rente Mon uni versit a achet un nouveau syst me de base de donn es il y a quelques ann es Une quipe de travailleurs techniques des d partements informatiques tait responsable de sa mise en oeuvre Le processus de consultation se produisait du haut vers le bas avec tr s peu de commentaires des groupes d utilisateurs Il a t suppos que le nouveau sys t me satisferait nos besoins mais comme Suchman 2002 le remarque plus la distance est grande entre les lieux de production de technologie et ceux de son utilisation plus on risque d avoir adapter ces technologies 139 Depuis son installation le syst me a t une source conti nuelle de problemes la fois pour le personnel adminis tratif et enseignant Les employ s de bureau ont recu une formation au fonctionnement du syst me et dans mes dis cussions avec eux ce propos ils ont signal que la for mation a soulev davantage de questions qu elle n en a r solues et que les formateurs ne poss daient pas une compr hension a
44. is assise en prenant de copieuses notes pendant que Vogel parlait car ce qu il pr sente est un contenu et ce que Mongrel pr sente est un processus Comment pr senter du contenu au public afin qu il le ressente le com prenne et agisse de facon 8 en faire p n ficier la cause J ai pens que c tait tr s tr s intelligent de proposer ces deux interventions ensemble Mais je ne m en suis pas rendue compte avant de m asseoir ici Probablement parce que je peux m identifier une grande partie du contenu Vous avez parl de sant et environnement de sant et de lieu de travail qui sont des questions d actualit dans le monde entier Et si nous pouvons amener les personnes locales au niveau local en les aidant faire passer certaines questions et en aidant faire changer les attitudes tant au niveau des politiques que du lieu de travail je pense que la pataille est d j moiti gagn e Conf rence m ervin Jarman Laurent Vogel Verbatim D le cadre de la pr sidence belge de l Union Europ enne le BTS a pris part avec deux centres de recherche de l ULB une enqu te sur la dimension de genre en sant au travail Cette enqu te nous a permis de d couvrir de nombreuses initiatives dans diff rents pays de l Union Europ enne qui couvraient une vari t impor tante de probl mes de sant Cet aspect encourageant ne devrait cependant pas cacher le fait que dans la majorit des cas les politiques de sant au t
45. les ouvrieres l on observe un maintien des inconv nients du taylo risme sans ses avantages la formule est de Gollac et Volkoff 2000 p 64 Le tableau suivant est significatif 96 de personnes qui d clarent que ouvri res ouvriers Elles travaillent la chaine 24 96 7 96 Leur travail est r p titif avec un temps de cycle inf rieur une minute 27 96 10 96 La hi rarchie leur dit comment faire le travail 29 96 21 96 Leur rythme de travail est contr l par la surveillance au moins quotidienne de la hi rarchie 43 96 37 96 Leur rythme de travail est d termin par des normes ou d lais respecter en une heure ou moins 41 34 Leurs horaires sont d termin s par l entreprise sans qu elles puissent les modifier 84 96 87 96 Elles n ont pas le choix des moments de pause 22 96 13 96 P P Elles n ont pas le droit de parler au cours du travail 10 96 2 Elles nont jamais l occasion daborder collectivement les probl mes d organisation ou de fonctionnement du service 54 38 Elles vivent des situations de tension dans leurs rapports avec la hi rarchie 25 31 ws So S S N 5 N N 3 S a lt Historiquement les pratiques de pr vention ont toujours privil gi le premier groupe d atteintes a la sant Ces atteintes pouvaient dans une certaine mesure tre d ta ch es du fonctionnement normal du travail et tre pre sent es comme des acc
46. loy e sur trois taient impliqu dans la prise de d cision concernant l achat du mat riel informatique et des applications le taux le plus lev de participation se situait parmi les supervi seurs 54 acquisition de ces syst mes et les strat gies pour la mise en oeuvre sont n goci es au niveau des cadres et les groupes d utilisateurs recoivent ces syst mes comme technologies ferm es suppos es fournir les infor mations requises par l institution Les employ e s de bureau devraient inclure ces systemes dans leurs pratiques de travail et comme la d finition de l utilisation le dit r aliser ou accomplir leur travail Dans ma vie quotidienne j entends parler d utilisation d ordinateurs pour des travaux de bureau par des ami e s et coll gues que j interpr te comme tant sans arr t la limite de la conception et de l utilisation Leurs exp riences concernent le remodelage des syst mes de travail pour int grer des applications informatiques inad quates ou inappropri es Ces r cits portent sur les difficult s ren contr es pour viter une application et ou pour restructurer le travail pour compl ter ce qu a t mis en oeuvre ils se sentent priv s de pouvoir et ou pleins de frustration dans leur utilisation de ces systemes Cette question d utilisation concerne aussi celle des relations de pouvoir dans le travail de bureau Nous pouvons tre motiv e s et avoir les connaissances n cessaires pour remod
47. mplois pr c demment dis crets par l utilisation de r seaux et de logiciels complexes Le travail s effectue dans des installations de type usine ou les travailleurs ses utilisent des ordinateurs pour fournir une gamme de services financiers aux clients loign s Des tudes montrent que l o une restructuration du tra vail coincide avec la mise en oeuvre d une nouvelle techno logie comme par exemple avec le logiciel de centre d appel il semble y avoir peu de marge de manoeuvre Belt et al 2000 Poynter et de Miranda 2000 mais il y a des possi bilit s dans les situations o la r organisation et de nouvelles technologies ne sont pas si troitement li es aux limites de concours d fi entre la conception et l utilisation Le contexte de mon interrogation Le travail bureau Je m int resse aux lieux dans lesquels la technologie est un constituant du travail de bureau Le secteur professionnel emploi de bureau et secr tariat est encore un groupe important en Grande Bretagne Selon l analyse faite par la Commission pour l Egalit des Chances de l enqu te sur les forces de travail du printemps 2000 14 6 des employ e s et travailleurs ses ind pendant e s de plus de 16 ans sont class e s sous emplois de bureau et de secr tariat et les femmes repr sentent encore la majorit de la main d oeuvre Soixante quatorze pour cent des employ e s de bureau et de secr tariat sont des femmes et 2696des hommes Mais l u
48. n r plus que d approfondir le lien entre la double journ e de travail et la sant Il existe un obstacle m thodologique qui concerne tant les hommes que les femmes mais dont l impact est plus impor tant sur celles ci La sant publique tend nintegrer les conditions de travail que dans la mesure ou un lien imm diat et direct existe entre un facteur d termin et une pathologie Elle reste tr s r ticente int grer l ensemble des conditions de travail dans une analyse des d terminants sociaux de la sant Cette m connaissance est directement li e un obstacle poli tique L intrusion de la sant publique dans la sphere du tra vail salari s est toujours heurt e une r sistance tr s forte de la part du patronat Le lieu de travail a t concu comme un espace priv et la gestion des entreprises est revendiqu e comme une pr rogative des employeurs M me dans les cas o le lien entre une exposition professionnelle et une mala die appara t avec vidence le patronat a toujours revendiqu une mainmise sur l valuation des risques pour pouvoir les minimiser et surtout un monopole de la prise de d cision en ce qui concerne la gestion des risques Il suffit de penser aux catastrophes sanitaires qu ont repr sent la silicose puis les maladies caus es par l amiante en Belgique Mener une poli tique de sant publique en rapport avec le travail ferait voler en clats le compromis fragile qui existe autour de l
49. n d accomplir ou de r aliser quelque chose La connaissance et les comp tences exig es pour d ployer peuvent tre interpr t es de plusieurs mani res par exemple savoir quelle touche frapper ou sur quelle ic ne cliquer Dans nos emplois beaucoup d entre nous ont eu l exp rience d une formation pour de nouvelles applica tions qui se concentrent sur ce type de connaissance Certaines recherches sur le d veloppement des systemes contestent cette acceptation type d une division technique utilisateur expert La recherche f ministe de la fin des ann es 1980 aux Etats Unis et en Europe a critiqu l ap proche fractionn e du d veloppement de systemes Elle a analys ce type d approche en termes de sexage des tech nologies les femmes tant construites comme utilisatrices passives de l informatique et les hommes identifi s comme faisant le travail technique de cr ation et de conception des systemes utiliser Les femmes taient en dehors de ou invisibles comme certaines recherches l affirment dans la culture sexu e de la production technologique Par exemple Bodker et Greenbaum 1993 se sont concen tr es sur la facon dont on ignorait les connaissances parta g es des travailleurs ses dans les pratiques de conception technologique trait es de facon abstraites et d contextua lis es Tandis que l utilisation peut tre vue simplement comme le fait de savoir manoeuvrer une machine et ou avoir t form e le
50. nd sur l limination la source d un ensemble d agents nocifs pour la sant Elles ont permis de r aliser un semblant de pr vention en car tant des femmes enceintes de situations particuli rement dangereuses sans r soudre le probl me la source par des mesures permanentes de pr vention collective Pas assez sp cifique dans la mesure o cet interet soudain pour la biologie f minine se limite la maternit D autres questions li es la sp cificit biologique ne sont pratiquement jamais abord es La litt rature concernant les rapports entre les conditions de travail et les troubles du cycle menstruel est presque inexistante L tude de sp cificit s li e l exposi tion des substances dangereuses soit en raison de leurs liens avec la production hormonale soit en raison de la com position diff rente de certains tissus est galement tr s peu d velopp e Ce n est que tout r cemment que des tudes com mencent tre effectu es sur les corr lations possibles entre le cancer du sein et le travail de nuit Hansen 2001 L approche protectionniste a progressivement c d le terrain une approche neutre du point de vue du genre qui consiste appr hender les questions de sant au travail du point de vue d un travailleur abstrait dont la r f rence impli cite est la normalit du travail masculin normalit construite et qui ne correspond videmment pas l extr me diversit de
51. nous paraissent importantes Des regards crois s L unit du sujet la sant de l tre humain dans ses rapports avec le travail fait l objet d un morcellement entre les dif f rentes disciplines qui le captent chacune partir d une grille d analyse sp cifique mais aussi entre les diff rentes th matiques abord es temps de travail sant mentale et travail pathologies caus es par le travail articulation entre travail r mun r et travail non r mun r etc Aborder la dimension de genre implique la fois l inter disciplinarit et un croisement des th matiques trait es C est dans cette perspective qu Eleonora Menicucci 1997 parle de la n cessit d un regard transversal qui depas sera l analyse des risques du travail et portera notamment sur l interaction du temps domestique et du temps social Qui pose les questions Lorsque l on passe en revue la recherche en sant au tra vail il est important de savoir qui pose les questions Karen Messing 1998 souligne quel point la science peut n avoir qu un oeil titre de son livre en anglais One Eyed Science Elle montre l absence d int r t des chercheurs sur la question de l influence des conditions de travail sur les menstruations Au contraire plusieurs enqu tes parmi des d l gu es syndicales dans des secteurs fortement f mi nis s montrent que cette question est soulev e avec insis tance par les travailleuses entretiens avec des mili
52. nservatisme catholique et de d fense de l ordre naturel patriarcal Elle interdisait aux femmes de moins de 21 ans de conduire des tracteurs des engins agricoles et tout x autre v hicule a traction animale Il tait interdit aux femmes de forger des m taux L approche protectionniste tait compl t e par une recon naissance de la sp cificit des femmes dans la seule mesure o celle ci reposait sur des fondements biologiques Cela explique la reapparition du mot travailleuse dans un contexte particulier celui de la maternit Le biologique appara t ici galement comme une technique de natura lisation de ce qui est une fonction sociale Pour le dire rapi dement il y a la fois une approche trop sp cifique et pas assez sp cifique Trop sp cifique dans la mesure o la plupart des facteurs qui menacent la sant reproductive ne se limitent pas affec ter la sant des femmes enceintes Ils affectent g n ralement la sant des hommes et des femmes diff rents niveaux Laurent Vogel Je vais VOUS lire la description essentiellement des femmes dans les mines ou usines reprise par E Gubin historienne du travail telle qu on la trouve Sous la plume des m decins du travail des ing nieurs des inspecteurs etc Femmes petites et p les filles de fosses r gl es tard aux accouchements rendus difficiles par les malformations contract es au fond de la mine ou au contraire femmes fortes femm
53. on des can didatures on omet alors on rajoute pragmatiquement telle ou telle partie de son parcours pour correspondre ce que l on pense tre le profil du poste esp r l attente de notre recruteur de notre futur patron Certains se voient contraints annoncer un bac qu ils ne Possedent pas pour pouvoir au moins d fendre leur can didature en faisant tat des comp tences qu ils ont acquises sur le terrain D autres ayant plus tudi oublient de noter leur dipl me quand il est discriminant pour un poste suppos moins qualifi que ce que les titres scolaires annoncent Et l angoisse s empare de tous au moment de poster ce satan C V est ce que je ne vais pas me dis qualifier d entr e Le C V est un outil de formatage dans lequel chercheur d emploi et chercheur d employ s s vertuent trouver l introuvable vais je correspondre ce qu ils attendent et d crocher ce job Cette personne est elle celle qu il faut pour notre quipe Vais je r ussir faire rentrer ma vie avec ses asp rit s dans ce moule pour qu enfin ils m engagent A partir de ce constat nous avons voulu jouer avec les cadres habituels de la recherche d emploi Les parcours accident s sont percus par les employeurs comme des han dicaps Et si on renversait le probl me Et si le temps de l atelier au lieu de cacher ces mois de ch mage et de mala die ces six mois de voyage ou passer s occuper d un parent malade ces ann es pass
54. oncerne les risques sp cifiques que le statut salarial introduit ou accro t Pourtant les quelques donn es disponibles sur le travail domestique salari indi quent qu il s agit d un secteur avec des risques impor tants Ainsi les donn es belges concernant les accidents du travail font tat d un taux de gravit global tr s nette ment sup rieur la moyenne du secteur priv 12 10 pour mille contre 2 18 en 1998 Les politiques de sant publique Bien que les politiques de sant publique aient abord la dimension de genre de mani re croissante au cours de ces derni res ann es les entr es privil gi es ont t les diff rences biologiques et les comportements individuels ou styles de vie ou une combinaison de ces deux composantes si l on pense aux politiques concernant le cancer du sein Le travail tant r mun r que non r mun r n appara t pra tiquement pas dans la plupart des tudes sur la dimension de genre de la sant Les facteurs mis en avant ont ceci en commun ils ignorent largement les rapports sociaux de sexe tout en reconnaissant et c est leur apport le plus positif que les approches traditionnelles de la sant ont t peu attentives aux probl mes sp cifiques des femmes Quelques tudes ont t entreprises sur la corr lation entre la sant et le travail non r mun r mais il s agit alors prin cipalement d isoler la probl matique des femmes qui n ont pas acc s au travail r mu
55. ournit un exemple clair de la construction sociale d utilisation Dans un bureau l utilisation implique la participation au d veloppement et l int gration d une application dans les pratiques de tra vail des employ e s comptables dans l autre l utilisation exige la fois plus et moins de comp tences et de connais sance Moins en ce sens que la technologie a t utilis e pour la saisie de donn es monotone et r p titive et plus en assu mant la difficult et le d fi de la responsabilit d un syst me informatique Le travail d utilisation de cette application l entretien des fichiers bas s sur disque le formatage des jour des pro grammes l initialisation et la fermeture du syst me l ta disques le backup des donn es la mise blissement d un lien de communication pour permettre l entr e distance des fichiers de donn es sp cifiques etc ont t construits comme travail de routine et peu qualifi L utilisation a signifi des choses extr mement diff rentes dans ces lieux D une part elle a comport la conception et le d veloppement bas sur le travail d un nouveau sys t me dans cet tablissement la majorit du groupe d uti lisateurs tait compos e d hommes qui ont soutenu l utilisation Dans l autre elle a signifi la saisie quoti dienne de donn es et l entretien local d un syst me impos ici les travailleurs taient des femmes et le systeme avait t impos p
56. ppropri e des exigences du travail ou des situations dans lesquels des informations pourraient tre demand es d eux par les enseignants ou les tudiants La formation s est concentr e sur un ensemble de d crans de rapports et de saisie de donn es la disposition de ces employ e s mais ces derniers les ont jug s insuffisants et ont demand des changements Comme utilisatrice enseignante int ress e j ai assist une des r unions pr vues pour examiner les probl mes et pour proposer des changements au syst me avec le directeur de l quipe d installation Les changements portaient sur une large s rie de probl mes d une simple erreur de date par d faut des probl mes plus complexes qui exigeaient des employ s de bureau de rentrer et sortir d une proc dure d encodage afin d introduire des donn es pour chaque DEI tudiant Comme enseignante j ai aussi identifi des pro blemes et j ai demand des changements pour obtenir les informations qui taient disponibles avec le systeme pr c dent mais plus maintenant En tant que quelqu un qui conna t la conception des bases de donn es je sais que ces probl mes pourraient probablement tre r solus en com posant de nouvelles questions et formulaires N anmoins comme utilisateurs nous ne pouvons pas cr er de ques tions c est un syst me construit en syst me ferm L utilisation de cette base de donn es a t constitu e comme m canique et orient
57. pr tations admises de relations technologiques et les r interpr ter afin que ce qui peut tre per u selon un point de vue donn comme une utilisation simple et peu qualifi e des technologies peut tre vue selon une perspec tive diff rente comme utilisation complexe et qualifi e Les questions cl s ici sont de savoir la connaissance de qui peut faire autorit et qui a le pouvoir de faire admettre cette interpr tation Suchman et Jordan 1988 Nous ne devons pas oublier que les acteurs impliqu s dans ces nouvelles constructions sont influenc es par ce qui s est pass aupa ravant La probabilit de la reproduction plut t que de la transformation de la division sexuelle du travail est la m me Il y a d autres consid rations qui enrichissent une analyse sociale constructiviste des rapports de sexe dans les tech nologies Hill Collins 1999 270 et autres auteures plai dent contre la focalisation exclusive sur le genre et notent qu il existe un entrelacement constant de diff rents rap ports sociaux tels que race ethnicit classe sexualit et que donc nous devons aussi nous pr occuper de ces rap ports afin de comprendre le genre J essaie de sonder ces rapports en utilisant le concept du point de vue concu par Hill Collins 1991 dans son travail sur la r flexion f mi niste noire et par Haraway 1991 dans son examen des connaissances situ es Le point de vue dans ma pr sen tation suppose que les femme
58. qu te europ enne Laurent Vogel Utiliser et l utilisation des applications bureautiques r cits propos des rapports de genre dans les technologies Linda Stepulevage Pr sentation mode d emploi Dress for success Isabelle Massu Peggy Pierrot La dimension de genre en sant au travail Premiers enseignements d une enqu te europ enne Laurent Vogel Questionner la sant au travail partir de la probl matique des rapports sociaux de sexe permet d tudier quel r le joue la division du travail social entre les hommes et les femmes dans la construction diff rentielle de leur sant l articulation de la vie productive et de la vie reproductive Cela permet galement de d velopper une analyse critique de l labora tion des l gislations et r glementations mais aussi des pratiques institutionnelles et syndi cales en sant au travail Annie Th baud Mony in Hirata Laborie Le Doar et Senotier 2000 pp 181 182 Newsletter du BTS n 18 mars 2002 http www etuc org tutb fr newsletter html Un livre concernant l enqu te para tra dans le courant de l ann e 2003 consulter http www etuc org tutb fr femmes html Q Nadine Plateau J ai l impression d tre pass e d une pla nete UNE autre Comment avez vous t mis ensemble une m me s ance derriere une table comment avez vous r agi l un l autre Comment imagineZ VOUS quelque chose de partageable R mervin Jarman Ma premi
59. ravail et les pratiques de pr vention continuent tre construites sur un modele de neutralit de genre de tra vailleurs dont le r f rent implicite est le travailleur mas culin C est pourquoi il est utile d analyser les obstacles qui s opposent une prise en compte de la dimension de genre en sant au travail Ces obstacles sont en interaction dans les quatre domaines principaux couverts par l en qu te la production de connaissances les politiques mises en place les pratiques professionnelles de pr vention les pratiques de r sistance des collectifs de travail Dans une large mesure ces interactions fonctionnent comme des cercles vicieux l on ne m ne pas de recherches sur ce que l on ne veut pas transformer l on ne change pas les poli tiques lorsqu il n y a pas d indicateurs inqui tants les professionnels sont pr par s affronter les risques tradi tionnels et consid rent que la dimension de genre ne constitue pas une cat gorie pertinente etc Quant aux pratiques de r sistances et la conflictualit sociale qui les accompagne elles sont bien r elles depuis plus d un si cle mais la radicalit des questions qu elles soul vent rend tr s probl matique leur transmission d une g n ration l autre et leur g n ralisation sous la forme d une strat gie d ensemble La production de connaissances La sant au travail ne s est jamais constitu e comme l ob jet une discipline scientifique autonome et s
60. re r action a t de me dire ah puis j ai r fl chi Si on examine la construction culturelle de la technologie elle d finit un domaine bourgeois masculin blanc C est le jouet du petit garcon planc Ce n est pas pour les noirs et ce n est certainement pas pour les femmes noires planches roses ou bleues Ce n est pas votre chose Quand nous VOUS la donnons c est pour faire du traitement de texte tapez des lettres frappez des touches et rien d autre Laurence Rassel On amp voulu ici pi ger le public en mettant les deux intervenants ensemble ja m me heure pour rassembler des personnes dont les int r ts divergent des artistes et des personnes travaillant la culture et la r sistance dans les nou velles technologies mais aussi des personnes int ress es par les recherches syndicales sur le travail Les nouvelles technologies Ne sont pas neutres Mongrel fait appara tre la peau la couleur de la peau dans la rue la culture et l acc s au savoir Les recherches dont parle Laurent Vogel font appara tre le corps genr sexu dans les questions de s curit de sant dans le rapport des travailleurs Ses avec les machines Dans une d marche semblable un meme geste Digitales veut faire apparaitre les personnes qui sont derriere le r seau et dans le r seau Marlene Lewis La question pos e est tr s d cisive Que font ces deux pr sentations la m me table pourquoi est ce un fait pertinent J ta
61. s de pr vention en sant au travail Une telle situation n est pas immuable comme le montre l exp rience de CIN BIOSE au Qu bec Messing 1999 mais elle continue jouer un r le inhibiteur important en Europe Les multiples dimensions du genre L analyse des r ponses apport es notre questionnaire montre une tr s grande diversit dans l interpr tation m me de la notion de dimension de genre pour la recherche en sant au travail Pour certain e s il suffit que la recherche porte sur une population qui inclut une proportion importante de femmes pour consid rer que la dimension de genre a t abord e Dans ces cas toute recherche relative aux infir mi res ou aux ouvri res du textile est consid r e comme portant sur la dimension de genre Pour d autres il faut au moins que l on ait consid r et compar deux groupes les hommes et les femmes dans l analyse du probl me trait A un autre niveau s ajoute l exigence que la th matique aborde des questions qui concernent exclusive ment ou de facon tr s significative des femmes C est ainsi que de nombreuses r ponses signalent des recherches portant sur la sant reproductive sur le harc lement sexuel ou le harc lement moral ou sur la conciliation entre la vie professionnelle et les autres aspects de la vie D autres recherches vont beaucoup plus loin et s atta chent aux liens qui existent entre l organisation du travail r mun r et des d terminants socia
62. s ont une exp rience com mune d assujettissement mais que chacune apporte sa propre part d identit connaissances attentes et exp riences aux situations ou aux positions sp cifiques 22 Haraway 1991 a fait valoir que nous devons avoir un rap port critique et r fl chi concernant les pratiques de domi nation tant les n tres que d autres et que nous devons prendre en consid ration les d s quilibres de pouvoir qui composent toutes les positions 191 193 Je peux dire que les identit s partielles couvertes par mon point de vue sont entre autres classe ouvri re bourgeoise Italo am ricain blanche lesbienne et sans handicap et que ces identit s s entrelacent et se d calent selon la situation c est dire que le point de vue n est pas une position fixe enracin e dans une identit sp cifique mais une vue partielle dans un situation sp cifique Ces perspectives f ministes peuvent faciliter le d veloppe ment d une explication plus fine des rapports de genre dans les technologies plut t que de rester concentrer sur la qualit de capacitante ou oppressante des technologies En consid rant nos rapports avec les technologies comme inter sections de diff rents rapports sociaux nous pouvons mieux comprendre la complexit des positions des femmes que ce qu une femme voit comme chance professionnelle peut tre le plafond de verre pour une autre Le point de vue prend en consid ration les diff rentes valeurs et in
63. s travailleurs masculins dans la r alit C est aujourd hui la caract ristique principale des politiques de sant au travail men e dans l Union Europ enne et dans ses Etats membres en d pit de la rh torique sur le mainstreaming Le passage une approche de neutralit de genre na guere affect la plupart des dispositions concernant la protection de la maternit Seuls les pays scandinaves ont op r un passage vers la sant reproductive globale dans des termes qui englobaient la fois la sant reproductive des hommes et celle des femmes et qui pr conisaient des approches sp cifiques uniquement lorsque des sp cificit s r elles avaient t d montr es Le caract re fallacieux de la neutralit de genre apparait d embl e lorsque l on s interroge sur le seul secteur syst matiquement exclu par la r glementation concernant la sant au travail tant en Belgique que dans l Union Europ enne Il s agit comme disent les textes des tra vailleurs domestiques qui sont comme on devrait ne pas l ignorer avant tout des travailleuses domestiques L explication pourrait tenir en ceci le travail domestique r mun r est consid r comme la simple extension du travail non r mun r qui de facon naturelle incomberait aux femmes Cette vision de la division du travail permet de nier les risques de ce travail tant en ce qui concerne les risques inh rents tout travail domestique pay ou non pay qu en ce qui c
64. s voient des exclusions L autre r cit de cette poque concerne la participation de l utilisateur dans le d veloppement de syst mes J tais res ponsable du d veloppement d un systeme de compte rendu mensuel pour le service de comptabilit Les utilisateurs du bureau de Londres taient enthousiastes pour int grer l uti lisation des ordinateurs dans leurs pratiques quotidiennes de travail Au lieu d utiliser des machines calculer et tra vailler avec les bandes de papier ils voulaient introduire directement leurs donn es dans un fichier informatique Les utilisateurs ont t directement impliqu s dans les d cisions sur le d veloppement et l utilisation du syst me D autres bureaux europ ens devaient aussi utiliser ce syst me mais C est la direction et non le groupe d utilisateurs qui est venu au bureau de Londres pour les consultations Quand je suis all e dans un des bureaux europ ens pour mettre en oeuvre le syst me j ai d couvert avec surprise que l utilisation avait t construite diff remment Dans ce bureau j ai rencontr un nouveau groupe d utilisateurs des employ s de bureau peu qualifi s qui faisaient de la sai sie de donn es et avaient la responsabilit du fonctionnement local de l ordinateur Ils n avaient pas t impliqu s dans la prise de d cision concernant ce syst me et ils navaient regu aucune formation sur les ordinateurs et leur op ra tion Cette r organisation du travail f
65. sentation mode d emploi Dress for success Isabelle Massu Peggy Pierrot L id e de d part tait d allier la prise en main d un outil le logiciel libre de publication en ligne Spip une r flexion sur l image de la femme au travail dans l univers technologique sa re pr sentation Aborder ainsi l espace de l atelier tait primordial pour nous il nous permettait d une part de rester en contact avec le cadre dans lequel se d roule Digitales savoir un centre de formation pour femmes adultes dont l objectif lorsqu on sy inscrit est d acqu rir les moyens de re trou ver du travail Et d autre part de questionner dans une perspective politique et ludique les conditions d entr e dans ce monde du travail tout en partageant des connais sances techniques Notre proposition fut Pr sentation mode d emploi Dress for success un atelier alliant un questionnement sur le cur riculum vitae et ses pr suppos s des exercices pratiques L un des incontournables de la recherche d emploi est le C V ce r sum de vie en une page la part de la vie employable monnayable qui nous ouvre ou ferme les portes du monde du travail Les diff rents champs d va luation requis dans un Curriculum Vitae sont standardi s s sch matis s On conna t tous la s rie d angoisses que son laboration g n re Des conseillers des agences pour l emploi nous enjoignent le modeler en foncti
66. tantes des Commissions Ouvri res d Espagne dans le secteur de la c ramique enqu te parmi les d l gu es pour la s curit en Grande Bretagne etc La prise en compte de la subjectivit c est dire des exp riences individuelles et collectives des travailleuses et travailleurs dans la d fini tion des questions reste assez marginale dans l organisa tion de la recherche en sant au travail Il y a l un probl me r el de d finition de la demande sociale qui est en partie li e au fonctionnement des grands deman deurs institutionnels dont le patronat cherche condi tionner l activit par des m canismes paritaires ou tripartites La r flexion sur le lien entre la pertinence des questions pos es et l exp rience directe des collectifs de tra vail est abord e de facon tr s convaincante par le livre remarquable de Laura Corradi 1991 concernant le tra vail nocturne dans des usines du groupe Barilla en Italie tat des politiques La caract ristique la plus g n rale des politiques suivies consiste dans l tanch it des diff rents domaines que sont la sant au travail l galit et la sant publique L on constate une tr s faible ouverture de chacune de ces poli tiques aux probl matiques des autres Cela entra ne notre avis une perte d efficacit de chacune d entre elles dans son propre domaine Les politiques de sant au travail Les politiques de sant au travail ont g n ralement ignor
67. terpr tations que nous attachons au travail diff rents moments les diff rentes motivations les besoins financiers et les perspectives qu occupe la place du travail dans nos vies Situation de l analyse La premiere trame que je veux identifier dans mon ana lyse est celle de la division conception utilisation Aujourd hui le seul lieu d utilisation de l ordinateur n est peut tre pas dans le travail professionnel Cette uti lisation peut tre de travailler sur un ordinateur en r seau pour concevoir un site Web communautaire laborer une identit en ligne ou cr er de l art Le s paration entre les termes de concepteur trice et d utilisateur trice n est plus aussi net dans ces contextes Je souhaite n anmoins me concentrer sur une situation OU cette s paration persiste dans les bureaux La plupart des textes standards sur la conception de syst mes informatis s consid rent comme allant de soi que les utilisateurs dans les bureaux sont les destinataires des technologies que le d veloppement des applications des technologies d information est une acti vit technique et que les utilisateurs ont un rapport avec un objet dont la r alisation est compl te Leur utilisation de l artefact technologique doit permettre d accomplir ce qu il a t con u pour faire Cette interpr tation de l uti lisation correspond bien la d finition du dictionnaire de la langue anglaise Oxford Concise d ployer comme moye
68. tilisation de l ordinateur n est pas limit e ce secteur Selon Stanworth 2000 les femmes font une large utilisation de l informatique au moins autant ou plus que les hommes Les ordinateurs particuli rement sous forme de syst mes d information grande chelle sont utilis s dans les emplois administra tifs de haut niveau et dans les professions lib rales Diff rents groupes professionnels travaillent avec ces sys t mes tels que les assistant e s sociaux un secteur o encore une fois le nombre de femmes d passe celui des hommes EOC 2000 Un e assistante social e peut uti liser un syst me de base de donn es pour archiver et consulter les fiches des clients produire des demandes de services et rechercher des informations sur les ressources disponibles Comme enseignante l universit j utilise l informatique de diff rentes mani res pour d velopper du mat riel p dagogique pour trouver les informations admi nistratives dont j ai besoin pour enseigner et pour la recherche j utilise une s rie de moteurs de recherche et de services d information universitaires Dans une tude r cente du travail de bureau dans l industrie manufactu ri re n erlandaise pendant les ann es 1990 Tijdens 1999 a not que la majorit des employ es de bureau utili saient un ordinateur et une s rie de syst mes d application tels que la gestion de salaires de stock et des achats Elle a galement not que seulement une emp
69. u d ve loppement et celles qui le sont comme utilisation Je termine avec quelques unes des alternatives que j ai iden tifi es L une est d affirmer l identit de l utilisateur trice dis cr tionnaire et de refuser de travailler avec des outils qui ne sont pas utiles une autre est de r clamer la possibilit de changer la conception d autres encore sont de reconna tre le surcro t de travail exig pour mettre en oeuvre une appli cation en tablissant une nouvelle description de fonction et chelle salariale d exiger des systemes d applications ouverts et une formation pour adapter les syst mes qui sont actuellement non adaptables Ces alternatives construi sent dans l utilisation m me le renforcement du pouvoir d une mani re qui nous permet de ne pas tre des b n fi ciaires d un syst me mais plut t de participer de fa on cri tique son d veloppement Mais il n est pas facile de pr senter ces demandes et ces revendications C est l o le croisement de nos diff rents rapports et points de vue en tant qu employ e s de bureau pourrait nous donner un avantage Dans le cadre de l utilisation de bureau nous ne faisons pas de d veloppement technique de logiciel et nous n achetons pas les applications nous sommes construits comme trangers En fait nous sommes dans la position avantageuse d tre des initi s proches du travail et donc capable d identifier les points faibles de l application Elle peut
70. une personne deux personnes etc et plut t les femmes que les hommes cause du poids de la famille etc C est en en discutant collective ment qu ils sont parvenus d monter le systeme et montrer que le syst me d horaire libre OU de confiance bas sur la t che la performance mais pas sur des crit res pr cis taient un syst me d auto exploitation et qui pouvait devenir tr s auto destruc teur et Se terminer par des d pression nerveuses des sympt mes graves Conf rence mervin Jarman Laurent Vogel Verbatim marqu e refuser de situer les in galit s dans les rapports sociaux de sexe ainsi les actions positives devraient elles se limiter promouvoir le sexe sous repr sent tandis que les recours en justice intent s sur la base des dispositions com munautaires ont pu dans certains cas paralys des mesures nationales cherchant promouvoir l acc s des femmes des fonctions o elles taient minoritaires parce que ces mesures auraient constitu des discriminations sur la base du sexe Rien n oblige un employeur a faire voluer son organisation du travail vers une mixit des t ches et des fonctions Cet l ment nous semble tre l explication prin cipale de l incapacit d articuler les politiques de sant au tra vail avec celles qui concernent l galit Que la d finition des charges de travail aboutisse une d valorisation syst matique du travail des femmes que l
71. ur l ducation de mon enfant Donc dans un futur proche mes premiers pas sur le march du travail seront mi temps Aussi je me fixe de r aliser un projet an au minimurn b n volement pour des associations n ayant pas les moyens de payer un webmaster FORMATION EXPERIENCE OBJECTIFS REFERENCES FR D RIQUE BIANCHI 14 12 72 c libataire1997 b 1985 1991 J ai attrap des virus au cours des nombreux apr s midis pass s au cin club gt 1992 1995 Des connaissances g ographiques tendues sur les trajets en train Lille Francfort j ai go t les variantes l architecture les odeurs les caf s des buffets de la gare avec plus ou moins de bonheur selon l humeur Gr ce aux savoirs de mes grands m res Irma et Maria je maitrise parfaitement aujourd hui la tortilla et la pasta Je chante deux chansons en patois italiens Emilie Romagne et peux raconter des contes espagnols en fran ais Parler un jour dans les langues respectives de mes grands m res Il y a du boulot SNCF Chemins de fer francais SNCB Chemins de fer belges DB Deutsche Bahn Utiliser et l utilisation des applications bureautiques r cits propos des rapports de genre dans les technologies Linda Stepulevage L pr sent document examine le terme utiliser using pour tenter d en retracer ses diff rentes signi fications dans le cadre de la bureautique Si vous tra vaillez dans un bureau vous utilisez
72. usted Findings of Finnish Quality of Work Life Surveys 1977 1997 Helsinki Statistics Finland Labour Market 1999 8 Marmot M Wilkinson R ed 1997 Social determi nants of health New York Oxford University Press Messing K 1998 a One eyed science occupational health and women workers Philadelphia Temple University Press Messing K 1998 b La sant des travailleuses La science est elle aveugle Montr al Toulouse Ed du remue m nage Octares Messing K 1999 dir Comprendre le travail des femmes pour le transformer Bruxelles BTS Messing K Neis B Dumais L 1995 Invisible La sant des travailleuses Ed Gynergy Books Charlottetown Molinier P 1997 Psychodynamique du travail et pr carisation La construction d fensive de la virilit in Appay et Th baud Mony dir 1997 Pr carisation sociale travail et sant Paris CNRS IRESCO pp 285 292 Menicucci E Scavone L coord 1997 Trabalho sa de e g nero na era da globaliza o Goi na A B Editora Paoli P 1996 Second European Survey on Working Conditions Dublin European Foundation for the Improvement of Living and Working Conditions Paoli P Merlli D 2001 Dix ans de conditions de travail dans l Union Europ enne Newsletter du BTS n 15 16 f vrier 2001 pp 25 30 Prunier Poulmaire S 2000 Flexibilit assist e par ordinateur les caissi res d hypermarch Actes de la recherche
73. utilisation L utilisation lorsqu il s agit d informatique pourrait signi fier les comp tences de base pour se servir d une appli cation informatique sp cifique telle que le courrier lectronique ou bien avoir les comp tences pour se ser vir d une s rie d applications informatiques g n riques de base telles que le traitement de textes les tableurs les moteurs de recherche et le courrier lectronique dans une situation du travail ce peut tre se servir d une appli cation sp cifiquement concue pour une t che profes sionnelle particuli re Mais est ce l toute sa signification Si vous ne pouvez pas formuler le mot cl appropri savez vous utiliser un moteurs de recherche Si vous ne pouvez pas formuler de questions pour interroger une base de donn es utilisez vous la base de donn es ou pres sez vous simplement la bonne touche pour r cup rer une information pr formul e En se focalisant sur l utilisation on peut avoir un bon angle pour appliquer des perspectives f ministes sur les rapports de genre dans les technologies Stanworth 2000 r sume ces perspectives dans une r cente pr sentation intitul e Gender Work and Organisation Genre Travail et Organisation Dans les grandes lignes elles se revelent tre les femmes la p riph rie leurs contributions occul t es et les constructions de genre dans les technologies Dans la premiere perspective les femmes se retrouvent la p riph r
74. utre part de la consid ration que le d veloppe ment des syst mes informatis s constituent en partie les pratiques professionnelles des travailleurs en situation Ces diff rentes perspectives d montrent pourquoi il est important de probl matiser le terme utilisation Si un cadre peut estimer que dans le contexte du travail de bureau utiliser signifie savoir comment se servir d un progiciel d application et se familiariser avec toutes ses configura tions pour la travailleuse elle m me ce terme peut signifier l imposition d une technologie en inad quation avec les pratiques existantes de travail L obligation retombe alors sur la travailleuse de rendre ce logiciel utilisable et utile Les cher cheurs ont une s rie de termes pour faire r f rence cette activit encastrer embedding une technologie l ajuster l adapter la personnaliser l int grer aux pratiques existantes de travail par exemple McL et autres 1999 Teege 2000 Ce qui me conduit une autre question celle de savoir qu est ce qui constitue un environnement favorable dans lequel ins rer une technologie Une autre trame la base de mon analyse est l organisa tion du travail Les relations entre l introduction de nou velles technologies et la restructuration des pratiques de travail sont troites La recherche sur les premiers bureaux a d montr comment les deux coincident Dans une tude sur le travail de bureau en Angleterre entre
75. ux plus globaux Elles examinent notamment comment le travail r mun r s ar ticule autour et dans le cas des femmes est souvent model par le travail non r mun r Elles portent galement sur la construction sociale du masculin ou de la virilit et du f minin tant dans le travail qu hors du travail A ce titre une recherche peut parfaitement inclure la dimension de http llwww mongrelx org genre dans l tude d une population exclusivement mas culine Voir Molinier 1997 et Kjellberg Men are also gen dered in Kilborn A Messing K Bildt Thorbjornsson 1998 pp 279 307 Il ne s agit videmment pas de proposer une d finition nor mative de la dimension de genre qui permettrait en quelque sorte de labelliser la recherche Suivant les disciplines et en fonction d options politiques et m thodologiques vari es diff rentes conceptions de la dimension de genre peuvent appara tre Il importe surtout d assurer un d bat entre les diff rentes approches Aucune des disciplines scientifiques intervenant habituellement dans le champ de la recherche en sant au travail m decine ergonomie psychologie toxicologie etc ne garantit en tant que telle que la dimension de genre sera pleinement reconnue Dans ce domaine aussi l apport des Women Studies peut sav rer essentiel en ce quelles permettent une critique des notions d objectivit de rationalit et d universalit de la science Deux conditions

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