Au coeur de l`intime / Catherine Béchard et Sabin Hudon
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1. Compte rendu Au coeur de l intime Ouvrage recens Catherine B chard et Sabin Hudon Cubes sons bruits babils Oboro Montr al 8 novembre 13 d cembre 2008 par R jean Beaucage ETC n 86 2009 p 42 43 Pour citer ce compte rendu utiliser l adresse suivante http id erudit org iderudit 34862ac Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudlit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 08 20 4 L E Au c ur Catherine B chard et Sabin Hudon Cubes ans le grand festival d art sonore comme Elektra Montr al par exemple les musiques immersives ont la cote Dans un concert de ce type l audi teur est g n ralement plac au centre d un dispositif de haut pa2. bois offre un sentiment de douceur la main qui palpe Avec pr cautions il le prend Voil mpr j OOOO art O a l a ds PU L a S e 0 EN pO EE F a o d RE _ EE 3 i Fi Poa ir ES 13 mal E WLA FAE D P RARLRRE LENS wY LAILA EuT kri LI G G F warki ACH OU BC LAA AT AU A Lorsque le visiteur s empare d un des cubes pour le manipuler celui ci met des sons par chacune de ses six faces alternati vement dans un ordre d termin par l unicit de chacune des manipulations Les enregistrements r alis s par les artistes sont de toute provenance il y a le son organique de l eau qui s coule et le bruit sec de la neige qui crisse sous les pas de gigantesques coups de tonnerre et d intimes soupirs des bruits de moteur et des froissements de papier etc Grace la merveille de la tech nologie les sons regroup s par th matique dans chacun des cubes sont d clench s selon un processus qu il est pratiquement impossible de pr voir et lorsque le visiteur pose le cube pour en prendre un autre le son mis par le premier peut se poursuivre durant une deux minutes Le projet de Catherine B chard et Sabin Hudon est un petit concentr de contraires qui ouvre les vannes de l imagina tion avec une efficacit redoutable D abord il y a ces cubes de bois mati re naturelle s il en est qui cachent un dispositif hautement artificiel la fine pointe de la technologie s y
3. contr le mais il se trompe et cette musique concr te qu il nent dans la main lui file entre les doigts La galerie Oboro qui avait pr alablement accueilli les artistes en r sidence de mai octobre pour la production des cubes a pu exposer la version 3 2 du projet la vitesse laquelle se d veloppent les composantes lectroniques amenant les artistes le perfectionner d une fois l autre Si les volutions technologi ques pousseront sans doute longtemps les artistes produire de nouvelles versions de leurs cubes sur le plan conceptuel l uvre est bel et bien achev e On pourrait tre tent d imaginer des variantes en termes de forme et de texture pour les objets ou de sons enregistr s on pourrait m me penser un concert de cubes mais le duo a manifestement d j r fl chi tout a et il nous offre une uvre forte qui largit sensiblement la d finition du concept d interactivit en mati re d installation sonore RL JIEAN BEAUCAGE Apr s avoir termin un baccalaur at en tudes litt raires l UQAM R jean Beaucage s est tourn simultan ment vers la musique avec diff rents groupes de rock et vers la radio principalement CIBL FM o il a t recherchiste metteur en ondes r alisateur et animateur de 1985 2002 Se dirigeant ensuite vers le journalisme crit il colla bore r guli rement depuis mai 2001 l hebdomadaire montr alais Voir et il tait jusqu mai 2007
4. l accent vers l ext rieur C est alors que les deux trois ou quatre visiteurs cube deviennent pour un instant les musiciens involontaires d un orchestre du son vivant comme autant d interpr tes de l al atoire La premi re version de Cubes sons bruits babils date de 2007 mais le tandem B chard Hudon explore depuis 2000 les rapports entre l artificiel et le naturel en fabriquant des automates d al lure v tuste qui imitent la vie par leur production sonore Des noix qui s agitent au bout de tiges de m tal qu on entend s en trechoquer et gargouiller du vent en conserve qui murmure son affolement des objets qui coassent cr pitent grincent et p tillent ou des installations interactives durant lesquelles les d placements du visiteur d terminent le d roulement de l ac tion Les d placements des visiteurs sont capt s par une cam ra vid o et ensuite interpr t s en temps r el influant ainsi sur les mouvements des balais m caniques les signaux sonores et leur diffusion dans l espace Leurs uvres pr c dentes taient d ja engag es dans une recherche d l ments visant troubler la perception du visiteur et provoquer chez lui par l utilisation de certains types de sons une production d images mentales li es des souvenirs vrais ou faux mais avec les cubes les sons ne proviennent plus de l ext rieur ils sont dans les mains du visiteur Ce dernier peut avoir l impression d un certain
5. entas sent microprocesseurs cartes d amplificateur cartes de mixage haut parleurs lecteurs MP3 cartes m moire SD acc l rom tres et piles au lithium puis il y a ce ph nom ne trange qui fait penser ces animaux robotis s dont certaines firmes japonaises voudraient remplir les maisons de retrait s pour pr venir les affres de la solitude lorsque l on tient dans ses mains ce petit cube et qu il lib re ses sons on a l impression de tenir un petit tre vivant trange et fragile Le contact s tablit admirablement entre l objet et le visiteur les sons deviennent un langage abstrait qui veille des souvenirs et le cin ma mental se met en branle pour tablir des liens entre les images qui surgissent de la m moire et celles que sugg re l impr visible enchainement des sons On tient le cube bout de bras devant soi on se le met par dessus la t te sur l paule bient t on se livre une v ritable s ance de tai chi psycho acoustique Encore heureux que le visiteur soit seul Parce que cette exp rience intime il la vit tout de m me au beau milieu d un espace public Si le visiteur n est pas seul l exp rience bien que diff rente n en est pas moins sp ciale il regarde les autres visiteurs il les voit couter et tourner leur regard vers l int rieur il entend leurs sons qui se m lent aux siens et provo quent d abrupts revirements dans son sc nario intime y mettant fin ventuellement en d pla ant
6. r dacteur en chef adjoint du mensuel canadien La Scena Musicale Depuis 2000 on peut lire ses contributions dans Cru musiques contemporaines et il est membre du comit de r daction de la revue depuis 2003 l occasion on trouve aussi sa signature dans fmprojazz France Il pr pare actuellement un livre sur la Soci t de musique contemporaine du Qu bec Choque cube contient un dispositif lectronique constitu de six canaux ind pendants un canal par face de m moires num riques audio amplih es et de plusieurs capteurs qui font la lecture de position site des artistes www bechardhudon com Dons lo description de l installation Rumeurs 2000 20021 sur le she des artistes Dans la description de l installation lo voix des choses 2004 2005 sur le site des artistes
7. rleurs qui le bombarde de sons mis un niveau sonore qui atteint fr quemment la limite du supporta ble L exp rience immersive tant g n ralement audiovisuelle l uvre s impose physiquement au participant qui est en quelque sorte absorb par elle Rien ne saurait tre plus diam tralement oppos ce type d art sonore que celui que pratiquent Catherine B chard et Sabin Hudon et que la galerie Oboro ac cueillait en ses murs dans une expo intitul e Cubes sons bruits babils l immersion abrutissante B chard et Hudon opposent l introspection sensuelle de l intime sons bruits babils Oboro Montr al 8 novembre 13 d cembre 2008 Au premier coup d il l installation tonne par son d pouille ment huit cubes en bois perc s d un cercle en leur centre sur chacune de leurs faces visibles tronent sur des tr pieds dispos s sans ordre dans l espace d exposition des tr pieds s lancent des fils reli s des prises lectriques on comprendra plus tard que les tr pieds servent de base pour recharger les cubes Si le vi siteur est chanceux il est seul et la pi ce baigne dans le silence Pas de mode d emploi en vue Myst re Le visiteur d ambule lentement entre les objets tous semblables et les tudie avec suspicion inquiet de d couvrir lequel de ses pas d clenchera le dispositif Rien Au bout d un moment n y tenant plus il en touche un c est lisse et l aspect chaleureux du
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