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Contents
1. R pertoires recettes et vie de classe Comment les enseignants utilisent information A M HUBERMAN Facult de Psychologie et des Sciences de l Education Universit de Gen ve Suisse INTRODUCTION ET SYNTHESE Dans le pr sent texte je me propose d tudier la mani re dont les enseignants utilisent l information et l expertise externes dans leur travail quotidien En fait ce domaine nous est mal connu Paradoxalement les travaux empiriques disponibles rela tifs l introduction d innovations majeures o l on injecte des informations des mat riels didactiques et de l expertise externe sont passablement nombreux En revanche rares sont ceux qui concernent l utilisation modeste de ces ressources dans les condi tions usuelles de travail De telles innovations sont par d finition exceptionnelles il se peut bien d s lors que l on ait consacr trop de temps l tude du spectaculaire aux d pens du fondamen tal De plus il est difficile de comprendre fond la mise en place et les effets des changemenis de pratiques ducationnelles sans avoir une image claire et d taill e de la mani re dont proc dent usuellement les personnes et les institutions En effet tout nou veau scheme se greffe sur un ancien C Caveat emptor Ce texte est Padaptation d une monographie pr par e pour le National Institute of Education aux Etats Unis Aussi les donn es et le mod le conceptuel reposent ils princip2. ces crit res flous l enseignant choisira ses propres indices d efficacit de fa on aligner ses objectifs p dagogiques sur ses propres dispositions psy chologiques p 186 Comme le diagramme l indique une telle tendance est encore affermie par l isolement et le peu de contacts avec autrui Le caract re priv de l acte d enseigner et le sentiment que la ma trise p dagogique n est Pas transf rable en sont renforc s Comme la formation p dagogique ne fournit en outre que peu d occasions d observer une vari t de Praticiens chevronn s l uvre dans des situations diff rentes il en r sulte que le nouveau dipl m doit cr er et asseoir sa Propre ma trise p dagogique par un pro cessus p nible d essais et erreurs d approximations successives Enfin les tudes ethnographiques r centes par exemple Doyle 1978 ont confirm l id e que chaque classe a une cultu Te propre qui sp cifie Par exemple qui parle quand quels R PERTOIRES RECETTES ET VIE DE CLASSE 173 2 changes sont l gitimes ou ill gitimes quelles conditions sont acceptables ou inacceptables cette culture est n goci e chaque ann e entre enseignants et l ves C est ainsi que les communica tions entre enseignants m me lorsqu elles font r f rence au m me objet ne Peuvent tre que g n rales L information pr cise OU prescriptive passe mal dans un contexte O la culture de chaque classe est diff rent
3. HUBERMAN M 1980 Recipes for Busy Kitchens monograph ver sion Washington D C National Institute of Education Program on Research and Educational Practice HUBERMAN M 1982 L utilisation de la recherche ducationnelle vers un mode d emploi Education et Recherche 4 2 136 152 JACKSON P 1968 Life in Classrooms New York Holt Rinehart et Winston JACKSON P 1977 The Way New Teachers Think In J Glidewell Ed The Social Context of Learning and Development New York Gardner Press 19 50 LIEBERMAN A Political and economic stress and the social reality of schools Teachers College Record 79 2 259 267 LEWIN K 1936 Principles of Topological Psychology New York McGraw Hill LINDBLOM C et COHEN D 1979 Usable Knowledge New Haven Yale University Press LINN L et DAVIS M 1972 Physicians Orientation toward the legitimacy of drug use and their preferred sources of new drug informa tion Social Science and Medicine 6 2 199 203 LORTIE D 1975 Schoolteacher A Sociological Study Chicago University of Chicago Press LOUIS K er al 1981 Strategies for Knowledge Use and School Impro vement Washington D C National Institute of Education McDERMOTT R 1977 Social relations as contexts for learning in school Harvard Educational Review 47 2 198 213 MANNING P 1977 Police Work the Social Organization of Policing Cambridge Mass MIT Pres
4. dont le contr le chappe souvent aux enseignants et aux cadres p dago giques Par exemple les textes les manuels et les cahiers peuvent changer d une ann e l autre Ou bien un groupe classe ne res semble ni celui de l ann e pr c dente ni celui qui viendra deux ans plus tard A ce propos les enseignants voquent souvent la personnalit ou le Caract re d une classe ph nom ne qui est confirm par des observations syst matiques les coeffi cients de stabilit sont faibles entre une ann e et une autre voire entre une p riode de l ann e et une autre D autres changements peuvent intervenir la nomination de nouveaux inspecteurs ou directeurs changements subtils de Welt anshauung souvent li s la conjoncture conomique qui condui sent mettre plus ou moins l accent sur certains objectifs scolaires par exemple insistance sur les comp tences de base sur la prise d initiative de la part de l l ve Plusieurs analystes Miles 1980 ont montr que le syst me scolaire est bien plus vuln rable ce type de changement de climat social que d autres secteurs publics tels que la pr voyance sociale Cette vuln rabilit provient en partie du statut de non sp cialistes des personnes charg es de surveiller le syst me scolaire par exemple les d put s et de la faiblesse des bases scientifiques de la p dagogie Ainsi on peut intervenir de l ext rieur sur l enseignement
5. est pas sens unique et elle permet entre interlo Cuteurs ces nombreux coups de sondes indirects par lesquels cha cun v rifie la cr dibilit et la pertinence de ce que l autre raconte de son v cu dans son contexte particulier de travail Utilisation localis e L isolement rend difficile un acc s rapide aux sources d infor mation et d expertise d o la tendance rechercher ces sources locales si possible au sein du m me tablissement Voici encore un paradoxe de la vie en classe les enseignants fonctionnent seuls dans un univers tr s peupl Mais le recours aux coll gues est certainement s lectif on recherche surtout ceux dont l apport n est pas ins curisant et qui partagent la m me philosophie relative ce qui est important au sein de la classe Centration sur les objectifs expressifs L enseignement est affectivement charg non seulement les rela tions entre personnes y sont essentielles mais il s agit en outre d un public de mineurs d enfants Par ailleurs l enseignant est investi d une sorte de mission et il est tonnant de cons tater quel point cette mission est int rioris e par les ma tres notamment les instituteurs Par exemple les recherches sur les valeurs des personnes dans diff rents m tiers montrent que les enseignants sont particuli rement altruistes et ceci travers plusieurs g n rations Ils le sont peut tre moins que les p
6. me les crit res de satisfaction professionnelle Par exemple plut t que de viser les r sultats aux examens tradi tionnels ou aux tests l enseignant se fixera sur la qualit de Pat tention des enfants en classe sur les devoirs domicile ou sur le travail accompli en un temps donn Ces contingences deviennent leur tour l objet essentiel des efforts quotidiens les enseignants se pr occupent davantage des affaires court terme et recherchent pr cis ment les informations et l expertise dans ces domaines Ces contingences deviennent aussi les indices auxquels les ensei gnants se fient pour d cider s ils font leur travail correctement ils seront par cons quent utilis s comme renforcement davan tage que ne le seraient des indices plus lointains incertains et souvent insaisissables Lortie 1975 observe que les enseignants du secondaire s efforcent d abord de r ussir la journ e ils s investissent beaucoup pour y arriver et y r ussir est source de satisfaction De m me les instituteurs dans l tude de Jackson 1968 taient bien moins soucieux des r sultats des tests trimes triels que de lattention et de l coute quotidienne des l ves D autres tudes ethnographiques par exemple Smith et Geof frey 1968 Adams et Biddle 1970 ainsi que les revues r centes de la litt rature ce sujet par exemple Brophy et Good 1974 Barr et Dreeben 1977 Lieberman 1979 indiquent aussi qu une d
7. Association New York DOYLE W 1977 Paradigms for research on teacher effectiveness In L Schulman Ed Review of Research in Education Vol 5 Itasca MO TE Pasari 16210 180 L ART ET LA SCIENCE DE L ENSEIGNEMENT DREEBEN R 1978 The collective character of instruction Papier ae l American Educational Research Association Toronto anada i i DUNKIN M J et BIDDLE B 1974 The Study York Holt Rinehart et Winston EMRICK J et al 1977 Evaluation of the National Diffusion Network vols 1 2 Menlo Park Cal Stanford Research Institute EMRICK J et PETERSON S 1978 A Synthesis of Findings across Five Recent Studies in Educational Dissemination and Change San Francisco Far West Laboratory for Educational Research and Deve lopment of Teaching New FRIEDLANDER J 1973 Clinician search for information Journal of the American Society of Information Science 24 1 65 69 GAGE N 1978 The Scientific Basis of the Art of Teaching New York Teachers College Press GETZELS J et JACKSON P 1963 teristics In N Gage Ed Handbo cago Rand McNally GLASER E 1973 Knowledge transfer and fessional Psychology 4 434 444 GLASER E er al 1976 Putting knowledge to Use a Distillation of the Literature Regarding Knowledge Transfer and Change Los Angeles Cal Human Interaction Research Institute l GOOD T et BROPHY J Holt Rinehart et Winston GRACEY H 197
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9. Internal Medicine 73 5 741 749 BRONFENBRENNER U 1976 The experimental ecology of educa tion Teachers College Record 78 2 157 178 BROPHY J et GOOD T 1974 Teacher Pupil Relationships New York Holt Rinehart et Winston BRUNER J 1958 Social Psychology and Perception In E Maccoby et al Eds Readings in Social Psychology New York Holt Rinehart et Winston 85 94 BRUNSWIK E 1947 Systematic and Representative Design of Psycho logical Experiments Berkeley Cal University of California Press CLIFFORD G 1973 A history of the impact of research on teaching In R Travers Ed Second Handbook of research on teaching Chi cago Rand McNally CLUFF L 1967 The prescribing habits of physicians Hospital Practice 9 2 100 104 COHEN P et GARET M 1975 Reforming educational policy with applied research Harvard Educational Review 45 1 17 43 COTTRELL L 1942 Analysis of situational fields in social psycholo gy American Sociological Review 7 370 382 CRANDALL D et al 1982 A Study of Dissemination Efforts Support ing School Improvement vols 1 9 Andover Mass The Network DAVIS H 1971 A checklist for change In Nimh A Manual for Research Utilization Washington D C Government Printing Office DOYLE W 1977 Learning the classroom environment an ecological analysis of induction into teaching Papier pr sent l American Edu cational Research
10. appara t que le personnel scolaire cadres enseignants personnel auxi liaire tend consommer les connaissances venant d ailleurs plut t que de les cr er lui m me Que le personnel scolaire se pr occupe davantage de Pop ra tionnel le comment que du conceptuel le pourquoi peut parai tre vident A ce propos plusieurs analystes par exemple Stake 1979 ont tabli une distinction entre les th ories explicatives ax es sur la compr hension d un ph nom ne social et les th o ries pratiques ax es sur l action Les secondes diff rent des premi res en ce qu elles poss dent une sorte de noyau id ologique qui sp cifie les buts vis s Autrement dit un th oricien pratique s occupe moins de pr dire ou d expliquer un ph nom ne social que de r duire la distance entre ses objectifs et les r sultats de son activit cette fin il se base sur des normes ou des buts et en tire des plans d action qui sont modifi s en fonction des cons tats r alis s sur le terrain Ainsi tre rationnel dans un domaine tel que l ducation n implique pas l application des scien ces humaines au travail en classe ce que l on fait dans la recher che mais plut t l application de valeurs et de technologies Cette distinction est importante car elle situe bien l cart entre cher cheurs et praticiens Face aux situations usuelles de travail ces derniers auront tendance utiliser des a gor
11. dans l exp rience directe r siste sans doute notablement des informations divergentes un mode de raisonnement diff rent et d une mani re g n rale ne s incline pas devant la fiabilit et Ja perti nelle Cette r sistance peut tre encore renforc e par le fait que l enseignant travaille seul pendant de longues p riodes et ne peut ainsi v rifier les hypoth ses d autres personnes sur les ph nom nes observ s en classe il a d j beaucoup de peine v rifier les siennes Enfin rappelons que dans la situation de classe d habi tude active et instable s arr ter afin de mieux r fl chir peser le Pour et le contre ou observer nuit au bon fonctionnement et risque de faire perdre Ja ma trise de cette situation Lorsque lon 166 L ART ET LA SCIENCE DE L ENSEIGNEMENT cr e exp rimentalement ce type d environnement dans les recher ches psycho sociologiques les sujets ont recours rapidement au m me genre d conomie cognitive que les enseignants afin de rester ma tres de la succession des v nements cf Hanson 1980 Dans ces exp riences les sujets confront s un environnement instable actif et dense sur le plan interpersonnel et qui n ont aucune autre base de r f rence que la leur ont tendance fonc tionner de mani re fortement intuitive et r duire rapidement l incertitude de la situation en imposant des r gles de conduite simples et arbitraires aux autres Mais nous voil d j
12. en fonction de demandes per ues comme l gitimes par le grand public ce qui serait plus difficile dans le cas de la m decine D autres influences sur l instabilit des inputs plus r centes apparaissent dans la colonne 1 du diagramme Au fur et mesure que les autorit s f d rales et cantonales s impliquent dans la coor dination ou la gestion du Syst me scolaire les priorit s peuvent se politiser par exemple lors du choix d une deuxi me langue Dans son analyse de ces tendances Pincus 1984 met l hy poth se qu au sein d un syst me scolaire cantonal existe une ten dance promouvoir des innovations qui facilitent la gestion des coles plut t que de faciliter l apprentissage des l ves selon le d roulement des carri res des cadres scolaires De m me Pauly 1978 pr tend que les cadres scolaires pensent bien plus l vo 162 L ART ET LA SCIENCE DE L ENSEIGNEMENT lution de leur carri re administrative qu aux enseignants et aux l ves quand ils adoptent un nouveau programme Rappelons toutefois que ces donn es proviennent d un contexte anglo saxon ou la mobilit des cadres est bien plus forte au en Europe francophone Une part de l instabilit des inputs au sein de la classe enfin est due aux enseignants Les maitres op rent continuellement des changements de mat riels d organisation annuelle et aussi dans les preuves les techniques d animation de classe Ce sont pour la plu
13. galement la tendance consolider Sa pr paration avec un mod le heuristique de l instruction plut t qu avec un mod le pr tabli Enseigner c est en grande partie bien improviser en Puisant dans une gamme vari e et sur tout a port e de la main de mat riaux et de modes d animation de classe On enseigne davantage en tatonnant en captant les accumuler que 172 L ART ET LA SCIENCE DE L ENSEIGNEMENT ne le proposent les mod les th oriques o un enseignant d cideur clinicien r sout rationnellement les probl mes ou v rifie des hypoth ses didactiques par exemple Shavelson 1975 1976 R invention individuelle Lortie montre de fa on convaincante que ces contraintes structurelles et cologiques entra nent chez enseignant une vision individualiste et personnalis e de son travail On entre dans len seignement non pas muni d un bagage de techniques standardi s es mais plut t de fragments le ons types acquis P cole normale La formation est courte En somme les d butants sont appel s se former essentiellement sur le tas c est Pautodidaxie par la socialisation Sauvage on survit plus ou moins bien les premi res ann es Ce n est pas comme chez les m decins ou ing nieurs la mise en responsabilit progressive Lortie ajoute recompenses psychiques non les r compenses mat riel les De telles r compenses s appuient sur des crit res ambigus Face
14. parl plus h des l ves pris individuellement ou en gre ann e l autre On ne peut pas lier avec certitude les effets aux interventions M me la pr visibilit court terme devient difficile du fait de la vari t des r actions possibles et probables lorsque Pon croise alement il provient fs et de lincertitude aut Les Caract ristiques upes sont instables d une a les interactions entre l ves b le nombre et la vari t des t ches d enseignement et c la manipulation simultan e de ces deux modalit s ent montr comment les enseignants gressivement r duire ces incertitudes groupant cognitivement les v nements similaires chunking en distinguant les faits qui ont une signification diff rente court et moyen terme en passant sans heurt d une petite puis d une Plus grande t che une autre en contr lant d abord la dur e des v nements et en jugeant rapidement les ph nom nes qui paraissent se ressembler Il s agit en d autres termes d laborer des sch mes de pens e qui a groupent les ph nom nes similaires et b indiquent ce qu il faut faire dans une situation o apparaissent plusieurs de ces Ph nom nes 168 L ART ET LA SCIENCE DE L ENSEIGNEMENT Cependant les Observations de Jackson aupr s d instituteurs exp riment s et identifi s comme exceptionnels par leurs pairs montrent bien les limites d un tel contr le de la situation Les techniqu
15. 2 C sity of Chicago Press GROSS N GIAQUINTA J et BERNSTEIN Organizational Innovation a Sociological A tional Change New York Basic Books HANSON R 1980 Commonsense Attribution Journal of Personality and Social Psychology 39 6 996 1009 HAVELOCK R 1969 Planning for Innov and Utilization of Knowledge Ann Arbor gan Institute for Social Research Crusk HAVELOCK R HUBERMAN M LEVINSON N et COX P 1980 Knowledge Use in Urban Schools Conceptual Framework Se ie Washington D C American University Knowledge Transfer Institu te Ji Teacher personality and charac ok of Research on Teaching Chi institutional change Pro 1974 Looking in Classrooms New York urriculum or Craftsmanship Chicago Univer M 1970 Implementing nalysis of Planned Educa ation through Dissemination Mich University of Michi REPERTOIRES RECETTES ET VIE DE CLASSE 181 HAVELOCK R et MARKOWITZ E 1973 Highway safety research communication is there a problem Ann Arbor Mich University of Michigan Institute for Social Research HOOD P BLACKWELL L et al 1976 The Educational Informa tion Market Study San Fransisco Far West Laboratory for Internatio nal Research and Development HUBERMAN M 1978 Microanalysis of educational innovation at the school level Paper prepared for Seminar on Knowledge Utilization in Education National Institute of Education
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17. P largis sement de la palette d instruments dont dispose l enseignant ac croissement du stock d outils du r pertoire du praticien La l gitimation par le corps de m tier d signe la validation d une technique ou d un produit par les pairs Id alement le produit a t invent Par un coll gue enseignant et ce coll gue O celui qui le repr sente doit pouvoir montrer qu il marche Comme d autres artistes O artisans les enseignants apprennent Surtout en observant leurs pairs non seulement pour voir si la pratique est efficace mais aussi pour bien d terminer si le contexte les l ves la classe les autres pratiques en vigueur est semblable au leur et facteur tout aussi important s ils ont des affinit s avec Penseignant en question s ils sentent les choses de la m me mani re Le pluralisme l adaptation locale Cette Caract ristique d coule de la tendance artistique ou indi vidualiste des praticiens voir la colonne 4 du diagramme adapter ou r inventer les Pratiques prises ailleurs Une pratique ou un produit qui ne se pr te pas une utilisation partielle ou une adaptation personnelle a peu de chances d tre retenu Il s agit ici la fois d une norme professionnelle et d une exigence REPERTOIRES RECETTES ET VIE DE CLASSE 177 fonctionnelle devant la diversit de situations rencontr es au sein d une classe voir Berman et Mc Laughlin 1975 1977 Cran
18. a colonne 6 et les attributs optimaux des innovations identifi s dans ces tudes Havelock 1969 Rogers et Shoemaker 1971 Glaser 1973 1976 Le recouvrement est presque total De m me j ai compar ces items aux tudes empiriques r centes Sieber Louis et Metzger 1972 Berman McLaughlin et al 1975 1977 Stearns et al 1975 1977 Emrich Peterson er al 1977 Moore et al 1977 Les r sultats sont analogues pour ces 178 L ART ET LA SCIENCE DE L ENSEIGNEMENT exercices de comparaison voir Huberman 1980 Enfin les mod les explicatifs qui ressortent des tudes empiriques les plus r centes par exemple Louis et al 1982 sont enti rement com patibles avec le mod le d velopp ici Nous voil ainsi devant un mod aux cadres conceptuels en vigueur ainsi qu au corpus de recher ches empiriques Encore faut il le valider de fa on plus rigoureu se Pour les milieux ducatifs l int r t d un tel sch ma r siderait dans son enracinement dans le contexte scolaire en g n ral et dans le d cor plus particulier de la classe De mani re plus Pragmatique encore le mod le cherche expliquer les causes et les formes de l utilisation des Connaissances par les enseignants en classe plut t que de d gager simplement des Caract ristiques g n rales des inputs qui soient corr l es avec un taux d utilisation lev Un tel mod le contingent devrait nous aider sp cifier davantage les modes les mome
19. adaptation locale Disponibilit Continuit Mod les apostelogiques des valeurs m rc Caract re 160 L ART ET LA SCIENCE DE L ENSEIGNEMENT telle analyse situationnelle car le nombre de param tres dont il faut tenir compte est limit et une ressemblance fonctionnelle existe entre diff rentes unit s au sein d une cole Dit plus simple ment la vie de classe permet aux enseignants de faire certaines choses et en exclut d autres Elle impose donc des contraintes qui d terminent la mani re dont les enseignants comprennent ce qui se passe Cette perception commande son tour les modes de gestion p dagogique usuels et le type d informations et d experti ses recherch es pour mieux ma triser la situation Cl de lecture Le mod le commence la colonne 5 Nous trouvons ici les cing modalit s de l utilisation des Connaissances externes que nous avons d gag es des tudes empiriques discut es dans la premi re section centration pragmatique recherche et utilisation de recettes ou formules type sources personnelles d information et d expertise sources locales et centration sur les valeurs ou buts a atteindre On peut ensuite lire le mod le rebours pour examiner les variables d terminant ou pr disant ces modalit s colonnes 1 4 Puis en repartant de la colonne DO trouvera les caract ristiques de l information et de l expertise qui s
20. alement sur les tudes anglo saxonnes i N L ART ET LA SCIENCE DE L ENSEIGNEMENT Pour effectuer cette analyse je commencerai par un petit exercice taxonomique destin a faire clairement comprendre ce qu on entend par l utilisation des connaissances telles que l information ou l expertise Ce faisant j essaierai d y int grer les r sultats des tudes empiriques r centes portant sur l utilisation des connaissances par le personnel scolaire Ensuite j en tirerai un cadre conceptuel susceptible d expliquer le pourquoi et le comment de ces r sultats Ce cadre permettra notamment d iden tifier les caract ristiques des informations mat riaux ou experti ses externes la classe susceptibles d tre utilis s le plus souvent et le plus efficacement par les enseignants Enfin ce cadre sera confront aux mod les classiques et contemporains de la diffusion et de l utilisation des connaissances 1 TOILE DE FOND UN TABLEAU DE L UTILISATION DES CONNAISSANCES PAR LE PERSONNEL SCOLAIRE A Formes et types de connaissances un catalogue fonctionnel L expression utilisation des connaissances rev t plusieurs significations Utiliser un manuel scolaire et se rappeler la mani re dont on a d j r solu un probl me constituent des utilisations de connaissances au demeurant fort diff rentes Essayons de pr ciser en tablissant quelques distinctions conceptuelles entre Jormes de connaissances
21. asteurs et les pr tres mais ils devancent de loin les m decins les avocats les ing nieurs les pharmaciens etc Voir la revue de Stern 1963 et la mise au jour de Dunkin et Biddle 1974 Le diagramme montre deux faces de cette centration sur les valeurs sociales qui influencent l utilisation des Connaissances Dans les deux cas on constate l impact de ce que Jackson appelle le temp rament romantique voir la colonne 1 Face l cart entre les id aux C Pai eu l occasion pendant quelques ann es 1973 1976 d administrer une chelle d attitudes utilis e dans ces tudes celle d Allport Vernon Lindzey aux futurs enseignants primaires genevois Leurs scores sur la sous chelle al truisme ont t encore sup rieurs aux normes am ricaines et canadiennes REPERTOIRES RECETTES ET VIE DE CLASSE 1 d Un de d part et la r alit souvent d courageante de la vie en classe les instituteurs r agissent moins par le cynisme qu en d formant cette r alit On tient amp ses id aux de mani re f roce malgr accumulation d exp riences d cevantes Autre sympt me analo gue la vuln rabilit des modes la nouvelle m thode ou au nouvel outil qui enfin r soudrait tel ou tel probl me aigu De nouveau on est enclin croire aux miracles Dans le m me sens les tudes de cas d innovations importantes par exemple Gross et al 1970 Smith et Keith 1971 font tat d une
22. ation initiale bri vet statut sous professionnel faiblesse des bases scientifiques Caract ristiques personnelles temp rament romantique orientation non intellectuelle instrumentale m Ind termination des objectifs des effets Isolement ind pendance fonctionnelle 3 Pressions de la vie de classe inputs e Caraci re imm diat concrel Variabilit Pluridimensionnalit des cohortes Simultan tit Impr visibitit 27 Implication inspirateur Compatibilit 4 Orientation envers la connaissance Vis es court termes Absence de principes stables Jugement intuitif Incidences sur l utilisation des connaissances Orientation pragmatique Augmentation du r pertoire personnelle Orientation artistique R invention personnelle heuristique Approche Connaissances recettes M diation par le corps de m tier Sources personnelles Echanges int rpersonnels Utilisation localis e Proximit Centration sur les objectifs expressifs REPERTOIRES RECETTES ET VIE DE CLASSE 159 6 Caract ristiques des inputs efficaces Rentabilit rapide Caract re instrumental L gitimation du corps de m tier Pluralisme
23. avaux publics Havelock amp Marko witz 1973 les conseillers d orientation Murphy 1975 et m me les chimistes et les physiciens Mittroff 1974 S il s agit l d une d formation professionnelle elle est remarquablement g n rali s e C Sources de la connaissance Construire une typologie des sources de la connaissance est un exercice plus complexe Les taxonomies existantes par exem ple Havelock er al 1980 m langent au moins trois modalit s pertinentes emplacement sources proches ou lointaines de luti lisateur forme sources personnelles ou impersonnelles telles que les crits et d rivation artisanale ou plus scientifi que La recherche ducationnelle r cente par exemple Hood et Blackwell 1976 indique que les enseignants et les cadres sco laires privil gient les renseignements venant de sources personnel les et crites revues fichiers personnels manuels ouvrages de r f rence Curieusement les congr s et les r unions des associa tions professionnelles sont des sources peu utilis es vraisembla blement parce qu ils ont un caract re pisodique et sont surtout de nature sociale En r alit ce que les sources le plus fr quem ment utilis es ont en commun est leur accessibilit Cette hypoth se se renforce au vu de la facon dont l utilisation de diverses sources d information et d expertise est justifi e dispo nibilit facilit d acc s et utilit imm dia
24. dall et al 1982 Par ailleurs la nature instrumentale et ponctuelle de la recher che d informations au sein d une cole suppose que celles ci soient constamment port e de la main C est l l avantage des coll gues sur les experts ou les consultants qui eux ne sont pas l tout le temps De mani re g n rale plus la Pratique adopt e est com plexe ou plus le probl me r soudre est ardu plus grand serait le besoin d aide suivie Source d inspiration Nous avons mis l hypoth se que des inputs accompagn s de messages altruistes id alistes attirent puissamment les ensei gnants De nouveau les messages impersonnels transmis par voie crite ou par d autres m dias sont moins convaincants que ceux communiqu s par personnes interpos es et ces derniers sont Plus puissants encore s ils font appel aux valeurs partag es par les enseignants 3 VALIDITE ET LIMITES DU MODELE Quelle est la puissance d explication du mod le pr sent A Premi re vue il para t plausible et solidement appuy par les recherches empiriques Etablir sa validit convergente est tou aux tudes classiques et contemporaines de l utilisation des Connaissances en milieu ducatif seulement ces tudes portent Sur les innovations majeures plut t que sur l utilisation quoti dienne de connaissances ou de produits forc ment plus modestes J ai n anmoins effectu une telle comparaison entre les items de l
25. e afin de turelle de la classe nous 164 L ART ET LA SCIENCE DE L ENSEIGNEMENT significative en ce qu elle impose des contraintes la vie en classe Ces contraintes jes cinq Caract ristiques indiqu es dans la colonne 3 ont t voqu es s par ment ou en combinaison dans une s rie d tudes ethnographiques de la vie en classe uti lisant des m thodes d observation Participante ou non par exem ple Jackson 1968 Smith et Geoffrey 1968 Mehan 1974 Bur nett 1975 Brandt 1974 Mc Dermott 1977 Elles apparaissent galement dans les tudes conduites par voie d entretiens par exemple Dreeben 1978 Huberman 1978 Examinons une par une ces cing Caract ristiques de la vie en classe Caract re imm diat et concret Jackson 1968 observ dans des classes des coles primai res qu un nombre lev d v nements se succ dent tr s rapide ment Les enseignants des 5 et 6 ann es y avaient jusqu deux cents changes par heure avec leurs l ves Dans une deuxi me analyse 1977 Jackson note de nouveau le rythme rapide des interactions les l ves l vent et baissent la main des questions sont pos es et re oivent une r ponse le travail est interrompu reprend est interrompu de nouveau L au teur met alors en relation d une part cette pression continue sur Penseignant pour qu il agisse rapidement et de mani re d cisive et d autre part le caract re existentiel urg
26. e et ren goci e d une ann e l autre en fonction de la personnalit de chaque groupe classe L effet E Les incidences Sur l utilisation des Connaissances Ces incidences sont repr sent es dans la colonne 5 De mani re g n rale la signification de chaque variable est claire Surtout si l on se r f re aux variables qui pr c dent la colonne 4 R sumons les Cependant bri vement Orientation pragmatique Du fait des pressions et des contraintes de la vie en classe les enseignants s orientent vers des connaissances dont la forme et la source pr disent un emploi utilitaire Ces connaissances doivent non seulement couvrir le plus grand nombre de contingences possible mais comporter aussi une structure plus heuristique qu algorithmique c est dire s accommoder aux variations loca les et aux s quences d utilisation irr guli res ou inattendues Connaissances recettes Les connaissances les plus concluantes seraient celles transmi ses par d autres praticiens qui proviennent de classes o a bien march et qui sont susceptibles de bien marcher ail leurs Ces praticiens travaillent en Outre dans des conditions normales non dans des classes exp rimentalee an mars 174 L ART ET LA SCIENCE DE L ENSEIGNEMENT Sources personnelles La communication des connaissances la plus efficace et accep table est interpersonnelle elle se fait rapidement est facile organiser elle n
27. e sur le plan des interactions interpersonnelles et davantage sujet a des perturbations ou d viations Par cons quent le fait d enseigner est souvent plus r actionnel que de pratiquer une psychoth rapie ou de plaider un cas devant le tribunal C est ainsi que l enseignement en particulier l enseignement primaire implique moins une p dagogie arr t e un fois pour toutes qu un t tonne ment exp rimental prolong aire qui touche ignants g rent hop dagogues C Ecologie de la classe et pression de Peny laire ironnement sco Dans la colonne 3 du diagramme figure de l environnement de classe qui r sultent venons d examiner et qui nt cing Caract ristiques des facteurs que nous leur tour cr ent des conditions d uti lisation des connaissances externes Les chercheurs qui suivent cette orientation ont tendance voquer l cologie de la classe ou de lP tablissement scolaire par exemple Barker et Gump 1964 Bronfenbrenner 1976 Wilson 1977 Doyle 1978 Ce terme est emprunt la biologie descriptive field biology o il d signe l tude des relations entre Organismes dans naturels complexes Pour accentuer qu mieux l enraciner dans la situation na utiliserons un autre terme aux connotations la fois psychanaly tiques Murray 1938 et psycho sociologiques Stern 1970 fa pression sur la classe L cologie de la classe est donc es syst mes elque peu l imag
28. embarqu s pour la colonne 4 Utiliser de l expertise et de l information lorsqu on travaille dans un environnement imm diat et concret comporte une autre Caract ristique importante on soup onne la cr dibilit des sour ces d information qui ne proviennent pas de cet environnement Pour parler valablement de la vie dans les tranch es il faut y avoir v cu Les praticiens sont d s lors surtout ouverts a d autres praticiens et en particulier aux Suggestions ou aux explications qui rejoignent leur propre v cu Une explication fournie pendant deux minutes par un coll gue qui a une classe du m me degr sur la mani re de r soudre un probl me de discipline risque d tre plus d cisive qu un s minaire de formation continue d une demi journ e o une centaine de recherches valides sur le m me sujet sont pr sent es De m me les changes d informations entre enseignants frappent par leur caract re a th orique voire d sorganis ce sont des changes d anecdotes et de g n ralisa tions tir es d une succession d anecdotes plut t que des messages proprement explicatifs Pluridimensionalit simultan it Soulignons d abord la vari t des op rations conduites en classe pr senter une notion diriger une le on solliciter des r ponses surveiller les Comportements renforcer et encourager mesurer le rendement veiller sur l tat du mat riel r agir aux interruptions par d autres ensei
29. ent de l univers dans lequel il op re Ce n est pas seulement le Caract re instantan de l envi ronnement en classe c est aussi son Caract re ici et Maintenant qui lui donne une qualit si concr te et imm diate Et c est aussi le fait que l enseignant passe autant de temps quelque 1000 heures chaque ann e dans un tel environnement p 42 Une des cons quences videntes est que dans un tel environ nement peu d occasions s offrent de raisonner de fa on froide et r fl chie ou m me de se d tacher un tant soit peu des v nements quotidiens De m me dans leur synth se des recherches sur l observation en classe aux niveaux primaire et Secondaire Bro phy et Good 1974 mettent en vidence la rapidit des interac tions et le caract re fatalement adaptatif du processus d instruc C Wolcott 1978 fait une observation analogue au sujet des directeurs d co les secondaires I remarque en particulier le nombre lev de d cisions que prennent ces gestionnaires au cours d une demi journ e Perrenoud 1985 met l accent sur les centaines de micro d cisions que prend l enseignant chaque heure crire ou non une Phrase au tabieau noir corriger Ou non la r ponse d un l ve lors d une le on etc C Sur ce point voir aussi Smith et Geoffrey 1968 LR af REPERTOIRES RECETTES ET VIE DE CLASSE 165 tion o lenseignant est assailli de demandes de r ponses ainsi q
30. eraient associ es une utilisation plus forte colonne 6 Le c ur du mod le se trouve aux colonnes 3 5 o l on pr cise les modalit s de la vie en classe les pressions de l environnement sur la salle de classe et leur incidence sur le profil d utilisation de l information et de l expertise Commen ons toutefois par les facteurs qui pr c dent et qui selon le mod le pr disent ces variables l Examinons d abord la colonne 2 Instabilit des inputs L id e est que les enseignants et les cadres scolaires enregis trent des changements fr quents et parfois majeurs dans leur environnement professionnel avec deux r sultats a il devient difficile de suivre un plan pr tabli pour l ann e et b il devient plus difficile encore de saisir les effets pr cis de l activit p dagogique Ainsi le lien entre enseignement et apprentissage r el reste flou En d autres termes l enseignant ne peut jamais tre certain des raisons exactes de la r ussite ou de l chec de son action p dago R PERTOIRES RECETTES ET VIE DE CLASSE 161 gique Par exemple comment expliquer les r actions un chapitre du plan d tudes ou les motifs pour lesquels un enfant timide est devenu plus extraverti vers la fin de l ann e alors que la m me intervention aupr s d un enfant analogue l ann e pr c dente tait rest e sans effet Cette instabilit des effets r sulte de plusieurs causes
31. es cons quences du caract re imm diat exigeant et multidimen sionnel de la vie en classe est la focalisation sur les effets court terme Absence de principes stables qualit myst rieuse Si les effets obtenus moyen terme sont en grande partie impr visibles ou en tout cas difficiles lier aux interventions le praticien risque d tre peu int ress par des raisonnements abstraits logiques ou Scientifiques sur les raisons de ces effets Il n a ni le temps ni la motivation ni surtout la foi dans l utilit d un tel exercice En d autres termes il est peu probable que les donn es de recherche constituent une source de renseignements humeurs labiles en r agissant de mani re intuitive ete REPERTOIRES RECETTES ET VIE DE CLASSE 171 pour les enseignants d une part parce que la recherche elle Pr suppose des lois ou principes stables dans Pexplication des ph nom nes sociaux et d autre Part parce que les conceptions de l activit p dagogique chez les scientifiques et les praticiens sont incompatibles Par exemple le praticien se moque souvent des r sultats de recherches qui ses yeux simplifient outrance la complexit de la vie en classe On voit qu il n a jamais eu un groupe de gosses celui l De leur c t plusieurs analys tes ont not chez les praticiens une tendance tout aussi simpliste mais moins rationalisante discuter des changements de le
32. es nouvelles informations qu il re oit en prenant pour crit re son exp rience professionnelle accumul e v rifie si elles sonnent juste L ex p rience des coll gues passe aussi par ce filtre personnel en sorte qu un praticien ne peut pas vraiment transmettre un renseignement ou un conseil important un autre ils peuvent seulement chan ger un v cu r ciproque Les tudes conduites par voie d enqu te statistique aboutissent aux m mes r sultats Par exemple Hood et Blackwell op cit indiquent que pour juger la validit des informations re ues les enseignants et les cadres scolaires utilisent tr s peu des crit res tels que l objectivit la validit scientifique ou le niveau formel d expertise de la source mais mettent plut t un jugement global sur la cr dibilit de la source de ces informations ainsi que sur la pertinence du message pass au filtre de leur propre v cu et de celui de leurs coll gues les plus proches REPERTOIRES RECETTES ET VIE DE CLASSE 1 a on Avant de continuer ouvrons une parenth se Le recours l intuition au v cu personnel et celui des coll gues pour juger de la validit des informations re ues n est pas une pratique pro pre au personnel scolaire On trouve le m me ph nom ne chez les cadres de la pr voyance sociale Weiss 1980 les hommes d affaires Pfeffer amp Salancik 1978 les agents de police Man ning 1977 les cadres des tr
33. es qui marchent bien avec un l ve tombent plat avec le suivant La le on soigneusement pr par e choue et l activit impromptue qui la remplace est une r ussite inattendue La discussion qui pi tinait pendant dix minutes s anime soudain sans raison apparente 1977 p 29 Dans le m me sens les professeurs du secondaire interview s par Lortie 1975 voquent des humeurs qui influent forte ment sur les r sultats de la journ e et qu ils caract risent comme volatiles impr visibles et au fond myst rieux p 174 Implication personnelle On le sait l enseignement est fortement interactif Rappelons toutefois ce sujet que non seulement on conduit Vapprentissage a travers des communications interpersonnelles mais qu un tel proc d lui m me Pr suppose aussi un tissu complexe de consen tements contrats et interd pendances entre adultes et enfants tous plut t implicites qu explicites La classe est une jungle de rapports affectifs complexes d attachements de petites crises interpersonnelles de bouderies et de retrouvailles Le simple fait que les l ves soient des mineurs qui ne viennent Pas volontaire ment l cole et qui lorsqu il y viennent d pendent pour leur confort psychique et leur estime de soi d un adulte avec qui ils n ont aucun lien de parent signifie que les deux Parties l enseignant et les l ves auront tendance tablir des relations plus
34. gnants ou par le directeur Jackson 1977 a bien d crit le ph nom ne Alors que l enseignant se demande comment r pondre le mieux une question qu un l ve vient de poser trois autres l ves l vent la main Alors qu il se penche pour examiner le travail qu un l ve est en train de faire cela Er REPERTOIRES RECETTES ET VIE DE CLASSE 167 s agite de l autre c t de la salle Au milieu de l histoire qu il lit la classe il se rappelle que l l ve qu il a envoy chercher quelque chose il y un quart d heure n est toujours pas de retour Non seulement les t ches accomplir sont diverses mais il faut encore les accomplir simultan ment L enseignant ressemble ainsi au ma tre de man ge du cirque Smith et Geoffrey il traite en m me temps plusieurs points d un ordre du jour Mehan De surcroit dans les classes o l on Pratique des activit s diff ren ci es plusieurs modes d enseignement et d apprentissage peuvent se d rouler la fois avec un nombre correspondant de t ches de nature affective et administrative On comprend d s lors en partie Pourquoi plusieurs enseignants cherchent tablir d s les premi res Semaines des routines et des r gles Pour la conduite des activit s et surtout Pour les transitions entre activit s Impr visibilit Ce facteur op re plusieurs niveaux Glob des effets cumulatifs de l instabilit des inpu des effets dont nous avons
35. ignants Le graphique propos par la suite tente de r pondre A ces deux questions Il m rite quelque explication Les facteurs qui interviennent dans le mod le proviennent de trois sources tudes empiriques de la diffusion des connaissances parmi un public de praticiens tudes relatives aux processus d innovation scolaire travaux plus r cents et quelque peu plus hybrides dans le domaine de l cologie de la classe Il s agit bien des gards d une renaissance et d une r invention de la psycholo gie cologique Barker 1962 1963 de la th orie du champ d action force field analysis de Lewin des recherches de Cot trell 1942 sur les situational fields en psychologie sociale et du functional probabilism de Brunswik 1947 L id e de base est simple on peut analyser et clairer les situations p dagogiques en identifiant le faisceau d actions ren dues possibles par le contexte ainsi que le faisceau de contraintes que ce contexte impose La salle de classe se pr te bien une 158 L ART ET LA SCIENCE DE L ENSEIGNEMENT Figure 1 Un mod le de Putilisation des connaissances en milieu ducatif 1 Modalit s contextuelles 2 Facteurs intra scolaires Etat canton Vuln rabilit changements de oo priorit s p dagogiques mandats Local ambitions des cadres multiplicit des objectifs Instabilit des Centration Form
36. ironnement dense et complexe fait que s offrent peu d occasions d tudier et de corriger froid ses propres comporte ments On finit par mal faire et en m me temps par s observer faire En fait il n est pas impossible que l on puisse th oriquement d terminer les effets des interventions en classe n anmoins une personne travaillant seule avec 25 30 l ves qui changent chaque ann e ou dans le cas de Venseignant du secondaire qui chan nm REPERTOIRES RECETTES ET VIE DE CLASSE 163 3 gent chaque heure et qui r agissent de m ani re diff rente aux m mes traitements n est pas id alement plac e pour y parvenir Variabilit des cohortes Le diagramme indique une dimension intrascol la nature collective de l enseignement Les ense non pas une s rie d individus ce que les psyc nourris au sein de la psychologie diff rentielle oublient trop sou vent mais des groupes d enfants caract ris s par une importante variabilit des comportements cognitifs et affectifs Un tel envi ronnement est ainsi moins stable et moins facile a d cortiquer que celui par exemple d un avocat d un m decin ou d un psy chologue qui eux ne travaillent qu avec des individus ou m me avec certaines facettes d un individu et ce faisant peuvent admi nistrer une s rie de traitements plus courts et plus contr l s En revanche l environnement de la classe est la fois plus dens
37. ithmes plut t que des nonc s S ils cherchent de l aide Pext rieur ils demanderont surtout des renseignements sur des m thodes ou des mat riaux didactiques plut t que par exemple sur la gen se des op rations formelles chez l enfant cf Hood et Blackwell 1976 Clifford 1973 154 L ART ET LA SCIENCE DE L ENSEIGNEMENT B Bases de validation Comment les cadres scolaires et enseignants savent ils si leurs connaissances et celles des autres auxquelles ils ont recours sont fiables ou valides Commen ons par num rer la gamme des bases de validation possibles en allant du moins scientifi que au plus scientifique intuition personnelle v cu ant rieur intuitions et v cu d autres personnes face une situation ana logue e traditions normes usages appliqu s dans l tablissement e jugements des responsables bas s sur plusieurs cas analo gues jugements des experts c est dire de personnes poss dant une connaissance approfondie du sujet e tude ou valuation obtenues par voie scientifique donn es scientifiques obtenues la suite de plusieurs tudes et analyses Les recherches ce sujet situent le personnel scolaire au p le subjectif de cette chelle Pour Lortie 1975 et Jackson 1968 1977 le praticien qui rel ve de cette premi re cat gorie se fie son intuition au cours de l ann e scolaire teste l
38. moins pr cises et par cons quent moins efficaces laffectivit des uns et ce qu ils en font en classe est loin d tre laffectivit des autres m me s ils utilisent les m mes termes pour l exprimer Il est donc probab ation acon plus d per attendre ce que la armi les enseignants aux biais et que la forte d autre part emprunte plut t la voie des affinit s personnelles D Les effets de la Pression de l environnement scolaire Les effets probables de ce faisceau de facteurs figurent dans la colonne 4 du sch ma Ces facteurs d termineraient gt de rappeler que les effets illustr s la Sur les conduites d enseigne ment mais aussi et Surtout sur la mani re dont on Comprend et raisonne sur les ph nom nes observ s en classe Parcourons bri vement ces cing modalit s d orientation de l enseignant vers la connaissance Pratique Vis es court terme 170 L ART ET LA SCIENCE DE L ENSEIGNEMENT gnant plut t s attacher r soudre les probl mes les plus imm diats qu ma triser un savoir plus intellectuel et sur le plan cognitif plus labor De m me la pr gnance d une s rie de contingences inattendues et parfois incontr lables milite en faveur d une gestion court plut t qu long terme C est ainsi que les objectifs court terme deviennent les principaux et qu ils orien tent l intervention p dagogique les jugements d efficacit et de rendement et m
39. motionnelles que rationnelles Dans les coles primaires Surtout le nombre d heures annuellement pass es ensemble dans un espace plut t r duit am ne fatalement des relations intimes bonnes ou mauvaises Qu en d duire du point de vue de l utilisation de linformation et de Pexpertise Ceci un degr lev implication affective entra ne des cons quences importantes en termes cognitifs c est a dire sur la mani re dont On traite l information et dont on r fl chit son activit professionnelle De m me le profil indivi duel de r solution des probl mes y compris la mani re dont on cherche et applique de l information ou des conseils visant r soudre le probl me va rev tir un caract re particulier si la R PERTOIRES RECETTES ET VIE DE CLASSE 169 avocats ou les ing nieurs ceux ci recherchent une inform plus directement instrumentale et l utilisent de f Sonnalis e De mani re g n rale on peut s recherche et l utilisation de l information p soient plus s lectives et plus vuln rables implication de l enseignant dans sa l oriente vers des solutions sp cifiques et Personnelles plut t que vers la recherche de Principes plus g n raux et universels On se retrouve ainsi en P dagogie avec une base de connaissances d ja relativement faible que le filtre de Vaffectivit individuelle affai blit encore Par ailleurs les communications entre praticiens ris quent d tre moins exactes
40. nants s accordent peut tre implicitement sur le fait que le style denseignement de chacun crois avec la complexit de la classe REPERTOIRES RECETTES ET VIE DE CLASSE 157 est si particulier ou unique que lon ne peut pas simplement transf rer de l information ou de expertise d un praticien lau tre Cet aspect des choses le recours l intuition d abord et l hypoth se qu il faut toujours r inventer ou adapter ce que dit autrui est peut tre ce qui distingue les enseignants d autres professionnels qui eux paraissent s inspirer d une base de Connaissances plus stable et d personnalis e Ceci pos le profil de l utilisation des connaissances externes par les enseignants n est pas plus artisanal fragment subjectif ni plus satur d usages conventionnels et de folklore que chez les ing nieurs les juristes ou les m decins voir par exemple les tudes de l utilisation des connaissances externes par des m decins faites par Friedlander 1973 Brody amp Stokes 1970 Cluff 1967 Linn amp Davis 1972 B Un mod le explicatif Si un tel portrait est exact deux questions se posent D abord comment expliquer ce profil O sont les donn es la fois empi riques et conceptuelles qui expliquent le pourquoi du comment Ensuite quelles en sont les incidences sur l cole En particulier quelles formes de connaissances seront utilis es le plus souvent et le plus efficacement par les ense
41. nts et les cons quences optimaux de la mise a disposition des enseignants de l information et de expertise En th orie au moins le profit en tirer serait consi d rable car il y va de l am lioration des pratiques p dagogiques et au del des conduites et des performances des l ves Vaste programme le int gr qui s articule bien REFERENCES ADAMS R et BIDDLE B 1970 Realities of Teaching Exploration with Video Tape New York Holt Rinehart et Winston BARNETT H 1953 Innovation York Mc Graw Hill BARKER R 1963 Century Crofts BARKER R 1962 University Press BARKER R et GUMP P 1964 Big Cal Stanford University Press the basis of cultural change New The Stream of Behavior New York Appleton Ecological Psychology Stanford Cal Stanford School Little School Stanford REPERTOIRES RECETTES ET VIE DE CLASSE 179 BARR R et DREEBEN R 1977 Instruction in Classrooms In L Shulman Ed Review of Research in Education Vol 5 Itasca Il F Peacock 89 162 BERMAN P et MCLAUGHLIN M 1975 et 1977 Federal Programs Supporting Educational Change Santa Monica Cal Rand Corpora tion 1975 vols 1 5 1977 vols 6 8 BRANDT R 1974 Studying Behavior in Natural Settings New York Holt Rinehart et Winston BRODY B et STOKES J 1970 Use of professional time by internists and general practitioners in group and solo practice Annals of
42. ouverture tonnante des enseignants des projets ambitieux risqu s et n buleux tous conduits au nom d un id al difficilement r alisable et sans que les moyens d y arriver soient pr cis s On voit mal les architectes ou les v t rinaires s embarquer pour une telle aven ture Compatibilit des valeurs mod les apostoliques Les travaux classiques sur la diffusion et l utilisation des Connaissances soulignent l importance de la compatibilit des valeurs entre ceux qui communiquent la connaissance et ceux qui la re oivent par exemple Davis 1971 Glaser 1973 Rogers et Shoemaker 1971 Ce facteur est plus important dans le secteur social que chez les industriels ou les chirurgiens et il est particu li rement significatif chez les enseignants Pour reprendre la c l bre phrase de Barnett 1953 l metteur tablit un contact psy chologique avec les valeurs du r cepteur Mais cet aspect est plus int ressant encore dans le contexte ducationnel ou tr s souvent c est une simple vocation des valeurs partag es qui fait passer le message Par exemple l tude am ricaine Emrich et al 1977 sur la diffusion de pratiques nouvelles par le truchement du R seau National de Diffusion explicite bien la mani re dont les avocats de ces innovations font appel l esprit de la pratique Propos e pour convaincre les utilisateurs virtuels Il existe pourtant des preuves objectives de la valeur du
43. part des changements mineurs proc dant plus de r ajuste ments ou de bricolages que de modifications fondamentales mais ils sont nombreux et il s ensuit que chaque ann e am ne des r sultats diff rents qui ne peuvent tre attribu s tel ou tel trai tement puisque ces traitements ne sont pas constants Ind termination des objectifs et des effets Comme le diagramme l indique l instabilit des inputs s ajoute la difficult de rendre pr cis et mesurables les effets sur les l ves de ce que font les enseignants D une part les objectifs scolaires sont de mani re notoire multiples et vagues ce qui correspond en partie une tentative de d sarmer les tendances politiques oppos es D autre part les mesures de ces effets sont peu fiables Les examens habituels et les tests d aptitude ne permettent pas de fixer avec pr cision le degr et la source des apprentissages effectu s Par contre ces preuves accentuent le caract re instrumental des activit s p dagogiques elles obligent les enseignants mesurer le rendement scolaire par des indicateurs indirects comme les indices de pro duction tels que le temps consacr un sujet donn ou le nombre de cahiers remplis dans l ann e L isolement La difficult de mesurer les effets pr cis de son enseignement et de d terminer ce qui y contribue le plus provient aussi proba blement en partie de l isolement de l enseignant Travailler seul dans un env
44. projet mais On y fait peu appel on pr f re aguicher ou app ter les futurs utilisateurs par le moyen de t moignages d autres praticiens et en invoquant les id aux p dagogiques au nom des quels la pratique a t con ue Pour peu on se croirait l glise on y explique bien moins qu on n y convertit Et a marche Ce dont les enseignants se souviennent en revenant chez eux est bien moins le mode d emploi de cette technique ou de ce produit que ce qui a inspir son cr ateur On imagine difficilement un tel Sc nario un congr s de v t rinaires ou de dentistes 176 L ART ET LA SCIENCE DE L ENSEIGNEMENT F Les Caract ristiques des inputs efficaces A la colonne 6 du diagramme figurent les Sept Caract ristiques de l information ou de Pexpertise auxquelles la lumi re de notre analyse contextuelle les enseignants se conformeraient le plus souvent La signification des items eux m mes est vidente mais il convient de mieux pr ciser leurs liens avec les variables mentionn es dans ja colonne pr c dente leur application ne doit pas entra ner une r organisation de la classe ou de l cole cf Emrich et al 1977 Le caraci re instrumental renvoie deux aspects D abord il r f re la nature utilitaire de l id e de la Pratique ou du produit adopt s leur pertinence et leur capacit d tre mis en uvre fr quemment au sein de la classe Le terme d signe aussi
45. s MEHAN H 1978 Structuring school structure Harvard Educational Review 48 1 32 64 182 L ART ET LA SCIENCE DE L ENSEIGNEMENT MILES M 1980 Common properties of schools in context the back drop for knowledge utilization and school improvement Paper prepared for Program on Research and Educational Practice National Institute of Education MITROFF I 1974 The Subjective Side of Science Amsterdam Else vier MOORE D et al 1977 Assistance Strategies of Six Groups that Faci litate Educational Change at the School Community Level Vols 1 3 Chicago Center for New Schools MURPHY S 1975 Problems in research utilization a review Reha bilitation Counseling Bulletin 18 4 365 376 MURRAY H 1938 Explorations in Personality London Oxford University Press NISBETT R et ROSS L 1980 Human Inference Strategies and Short comings of Social Judgment Englewood Cliffs N J Prentice Hall PAULY E 1978 The decision to innovate career pursuits as an incentive for educational change In D Mann Ed Making Change Happen New York Teachers College Press 261 284 PFEFFER J et SALANCK G 1978 The External Control of Orga nizations a Resource Dependence Perspective New York Harper et Row PINCUS J 1974 Incentives for Innovation in the Public Schools Review of Educational Research 44 113 144 RICH R 1976 Uses of Social Science Information by
46. te pour la r solution d un probl me particulier De m me si l analyse plus approfondie des donn es montre que les personnes le plus fr quemment consul t es par les enseignants sont leurs coll gues l int rieur de l ta blissement et l int rieur du district scolaire en revanche les personnes le moins fr quemment consult es sont des non ensei gnants Toujours dans le m me sens la fr quence d utilisation de diverses sources d information baisse au fur et mesure que celles ci sont plus loign es de l enseignant lui m me il utilise surtout les dossiers et mat riaux de son fichier ensuite un centre 156 L ART ET LA SCIENCE DE L ENSEIGNEMENT de documentation local mais bien moins souvent les ressources plus distantes la fois sur le plan g ographique et par rapport au corps de m tier les universit s les centres r gionaux de docu mentation les agences f d rales Dans son analyse de plusieurs des tudes ci dessus Miles 1980 montre que ce profil est coh rent Les sources d informa tion pr f r es par les enseignants tendent tre proches dans l espace physique et social Par exemple la possibilit de consulter des sp cialistes travaillant dans une universit g ographiquement proche peut exister mais les enseignants l utilisent peu On se tourne surtout vers les coll gues parce qu ils sont port e de main parce qu ils Partagent les m mes exp riences et parce qu on pe
47. types d utilisation bases de validation et sources des connaissances utilis es En ce qui concerne les formes de connaissance une taxono mie adapt e au contexte scolaire devrait comprendre les l ments suivants m thodes principes th ories produits et program mes c est dire ensembles labor s de produits et de proc d s didactiques Si Pon r pertorie ensuite l utilisation de ces diverses formes de connaissances la gamme devrait tre la suivante Connaissance g n rale d veloppement professionnel personnel compr hension am lior e de l univers du travail r solution d un probl me g n ral r solution d un probl me particulier 6 6 o renforcement raffinement des pratiques actuelles R PERTOIRES RECETTES ET VIE DE CLASSE 1s 1 03 e adoption d une nouvelle pratique innovation e adaptation d une nouvelle pratique son environnement de travail e cr ation d veloppement d une nouvelle pratique Globalement on distingue ici l utilisation conceptuelle et instrumentale des connaissances distinction classique dans la litt rature cf Huberman 1982 Toutefois l tude de cette litt rature montre que dans lunivers scolaire on a tendance glisser rapidement de l utilisation conceptuelle l utilisation ins trumentale r soudre des probl mes am liorer les pratiques actuelles introduire de nouvelles pratiques En outre il
48. ue d initiatives complexes et parfois contradictoires prendre Un r gime compos d activit s aussi concr tes et influe in vitablement sur la mani re dont les individu et re oivent l information venant d ailleurs D imm diates s cherchent ans la perspective forme crite Nous emmagasinons et nous nous rappelons d abord les donn es issues de notre v cu ensuite celles venant d ailleurs Lorsque les informations sont issues d autres personnes nous avons tendance tre davantage convaincus si elles ont un carac t re concret et Spectaculaire que si ce sont des nonc s plus abstraits et plus ternes manant de sources lointaines ou imperson nelles cf Tversky et Kahneman 1973 Ainsi une personne qui a de la fi vre ach tera plut t le m dicament recommand chaleu reusement par un parent ou un proche ami qui vient d en tre gu ri que celui fourni dans un Ouvrage de r f rence bien que ce dernier soit en Principe plus fiable Si nous cherchons tablir Partir de ces caract la vie en classe le profil de l ensei l information et de lexpertise g ristiques de gnant en tant que r cepteur de nous pouvons nous attendre plut t que de lectures ou de personnes expertes travaillant dans un autre cadre Le cas ch ant ces apports externes sont retenus pr cis ment parce qu ils correspondent au v cu personnel En outre une telle vision des choses tr s ancr e cognitivement
49. urs l ves soit en termes simples les parents s par s vivent de nouveau ensemble ca a tout chang soit surtout en termes quasi magiques tout d un coup l l ve amorphe participe fi vreusement chaque le on en quelques jours l l ve en chec rattrape un retard de plusieurs semaines etc Il se passe des choses tonnantes en classe c est un univers capricieux et au fond myst rieux Force est de constater crit Jackson Propos de son chantillon d instituteurs qu on croit encore aux miracles De m me les ma tres dans P tude de Lortie expliquent tout simplement qu il se produit en classe des v nements qui d pas sent la compr hension non seulement moyen terme mais m me du jour au lendemain Qui sait Peut tre cette croyance est elle n cessaire la survie Jugement intuitif Lorsque les ph nom nes de classe sont complexes rapides impr visibles et constat s par un seul individu plut t que par plusieurs une pratique p dagogique tr s r fl chie est la fois peu fr quente et peu fonctionnelle Puisque son propre raisonne ment causal est souvent invalide mieux vaut pour l enseignant anticiper le plus grand nombre de contingences possible que de tenter de r duire ce nombre D o le d sir prononc q des trucs dans une sorte de bo te outils p dagogiques exer cices mat riaux unit s projets qui r pondent au plus grand nombre de situations D o
50. ut leur faire part des probl mes rencontr s en ciasse sans tre jug s v rement Toutefois ces contacts restent la plupart du temps informels rapides et ponctuels 2 EXPLIQUER ET PREDIRE L UTILISATION DES CONNAISSANCES A Une synth se rapide L image globale qui ressort des tudes classiques et r centes sur l utilisation des connaissances par les enseignants est celle d un praticien puisant surtout dans sa propre exp rience et dans celle de ses pairs pour r soudre des probl mes ou modifier son enseignement Le recours des sources scientifiques distantes ou non ducationnelles est rare exception des revues et des ouvrages de r f rence d acc s facile On observe Surtout que les enseignants coilectionnent et changent des recettes r ponses appropri es aux situations courantes solutions ponctuelles aux probl mes rencontr s fr quemment recettes qui permettent au collectionneur d largir son r pertoire p dagogique sa boi te outils didactiques Ces recettes s changent sur la base d une validation subjective pragmatique et ancr e dans le corps de m tier Les id es les techniques les produits et les explications des ph nom nes de la vie scolaire qui ont bien march chez moi circulent entre utilisateurs mais subissent tout de m me un test intuitif pr alable comment ce message me convient il avant d tre appliqu s dans la classe A ce propos les ensei g
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