Thème 4 : Certifications et usages des diplômes
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1. mandat es par le service des programmes de la Direction g n rale de l enseignement coll gial DGEC du MEQ se composaient notamment de comit s p dagogiques qui mobilisaient les enseignants pour l laboration ou la r vision des programmes d tudes coll giales Elles taient dirig es par un enseignant lu par ses pairs et pr t par son coll ge qui avait pour mandat d animer un comit p dagogique pour la r vision des cours dans un r le de personne ressource pour le compte du minist re Dans ces conditions les liens avec le march du travail taient tr s faibles La lecture des besoins en comp tences se faisait travers le prisme ducatif Mais lors de l implantation de l APC au coll gial partir de 1993 ces coordinations provinciales ont t abolies L approche par comp tence confie comme on l a vu aux experts la d finition des normes et standards de comp tences vis s Mais jusqu o s effectue cette m diation des experts En r alit la r ponse varie au cours du temps Lors de son implantation dans l enseignement professionnel au secondaire en 1986 APC pr sentait une double dimension outre la d finition des cibles des programmes elle tablissait galement les activit s d apprentissage devant mener aux comp tences vis es voir sch ma ci dessous Encore aujourd hui les curricula de formation professionnelle du secondaire se pr sentent sous la forme de guides complet2. l emploi sans que l ducation dont pourrait tre assortie cette formation ne soit interrog e La n gociation n est envisag e que dans le cadre d un face face entre offreurs et demandeurs de travail Actes du colloque Ce que l cole fait aux individus CENS amp CREN Octobre 2008 6 t choisis pour leur expertise et connaissance approfondie du m tier Ils doivent galement tre repr sentatifs des diff rentes entreprises du secteur en termes de taille de type d activit ou encore de r gion d appartenance L AST constitue lune des tapes les plus sensibles du processus compte tenu de ses enjeux de repr sentativit et d objectivit r guli rement mis en doute par les syndicats repr sentants les enseignants L objectivit de l op ration se veut garantie par la mobilisation exclusive de professionnels exer ant directement le m tier ou le supervisant de pr s ce qui suppose la neutralisation d intervenants ext rieurs En particulier les repr sentants des enseignants ou des milieux de travail invit s titre d observateurs ne sont pas autoris s intervenir sur son d roulement L AST revendique ainsi de contr ler les risques de d rapages techniques dans l nonc des activit s mais galement de contr ler des int r ts caract re politique les professionnels syndiqu s en activit ne sont pas souhait s S ils devaient participer l atelier ce ne pourrait tre qu titre i
3. re de l ducation a adopt un cadre strat gique qui oblige les coll ges se doter d un plan de r ussite comportant des objectifs quantitatifs de r ussite aux cours de pers v rance et de dipl mation La crainte d une r duction des niveaux d exigences des cours dispens s au coll gial en particulier dans les disciplines g n rales o les taux d chec sont les plus lev s n en est que plus vive Mais l approche par comp tence n est pas seulement synonyme de changement de contenu des programmes d tudes Elle induit galement de nouvelles fa ons d aborder les activit s d apprentissage qui affectent le c ur m me de la relation p dagogique En effet les discours qui ont accompagn la r forme du coll gial en 1993 n avaient pas manqu de souligner la faiblesse des pratiques enseignantes jug es trop magistrales et insuffisamment adapt es la diversit croissante des publics L enjeu tait de les faire voluer dans le sens d une plus grande int gration des apprentissages et d un meilleur transfert des savoirs acquis Or la relation p dagogique repr sente une zone d incertitude majeure dans le syst me ducatif Elle constitue pr cis ment un espace qui chappe la rationalisation sauf supprimer le face face de l enseignant avec la classe Il s agissait alors d influencer leurs pratiques par la promotion de p dagogies nouvelles susceptibles de les amener rompre avec la traditionnell
4. cifiquement qu b coise baptis e dans un premier temps la m thode IXE avant de devenir l approche par comp tence Pour Tyler si l valuation des apprentissages devait tre con ue scientifiquement la cible de l enseignement relevait plut t de choix politiques devant refl ter les attentes de la soci t envers l ducation Dans l approche qu b coise cette cible ducative fait l objet d une attention particuli rement soutenue Elle est d termin e en liens avec les utilisateurs de la main d uvre selon une m thodologie d investigation ad hoc Un outillage m thodologique a sp cifiquement t d velopp pour l analyse des situations de travail L offre de formation professionnelle et technique qu b coise se trouve ainsi de fait pilot e par la demande mais dans le cadre d une m diation d experts Pourquoi ce choix de l expertise Les relations entre formation et emploi tant structurellement en tension le recours l expertise constitue une m diation commode pour fabriquer du consensus Mais ces relations s inscrivent galement dans des configurations soci tales qu il importe ici de rappeler En effet le march du travail qu b cois l instar du march nord am ricain est largement domin par des dynamiques de march professionnel L acc s un m tier ou une Actes du colloque Ce que l cole fait aux individus CENS amp CREN Octobre 2008 5 profession est r gi par les dipl me
5. cognitifs des curricula L approche qu b coise s appuie sur une technologie des objectifs qui cherche s manciper de l h ritage b havioriste de la p dagogie par objectifs PPO ayant domin l apr s guerre en Am rique du Nord Pour autant elle ne s accompagne pas d une assise th orique nouvelle En effet la m thode d laboration de curriculum qui en r sulte se traduit essentiellement par une diversification des objectifs fix s et par une hybridation de l architecture th orique qui pr valait Son d veloppement atteste ainsi d un relatif continuum plus que d une rupture avec les technologies des objectifs ant rieures L approche a t con ue dans un contexte de rationalisation et de r formes de la formation professionnelle puis technique au sein du MEQ Et les experts qu elle a mobilis s ont puis aupr s de deux sources d inspiration am ricaines et europ ennes Du c t am ricain APC prend sa source dans la science des objectifs p dagogiques ayant vu le jour aux Etats Unis avec Bobbit puis Tyler tout en prenant en compte les apports critiques qui lui avaient t adress s en particulier par Eisner 1967 Selon ce dernier la formulation des objectifs p dagogiques en termes comportementaux souffrait de d rives inflationnistes Elle r duisait en outre le r sultat des apprentissages une performance mesurable sans que sa pertinence au regard des mati res enseign es ne soit interrog e et surtout sans
6. de leur cr ation cet objectif a t largement d pass puisque plus de 60 d une classe d ge y acc de d sormais 4 Et 55 l obtiennent en cinq ans Source Minist re de l ducation du Loisir et du Sport Direction g n rale des affaires universitaires et coll giales Direction de l enseignement coll gial Syst me CHESCO 5 L l vation de la norme scolaire fait directement partie des strat gies de revalorisation de l enseignement professionnel et technique Sinon entre les professionnels d appui et de fa on informelle Actes du colloque Ce que l cole fait aux individus CENS amp CREN Octobre 2008 9 les conventions collectives nationales leur activit est d finie sur une base disciplinaire L approche programme ne conduit pas les rendre polyvalents mais suscite des tensions entre disciplines au moment de l laboration ou de la r vision des programmes En effet la question de la r partition des cours met en jeu des emplois ce qui ne rend pas la discussion p dagogique ais e Deux obstacles surgissent en particulier D une part le d cryptage des comp tences pr sent es dans les devis minist riels en vue de leur traduction en disciplines et en activit s de formation n est pas toujours ais Selon la taille de maille de la comp tence vis e les quipes locales ont eu plus ou moins de facilit identifier les cours solliciter pour conduire aux comp tences requises Il a ainsi t
7. espaces de concertation avec la soci t civile et en particulier au Qu bec o ce type de gouvernance constitue un enjeu important Hamel Jouve 2006 L interface ducation conomie issue de PAPC donne ainsi la Sur l historique du DACUM voir Monchatre 2007 Actes du colloque Ce que l cole fait aux individus CENS amp CREN Octobre 2008 7 parole aux entreprises pour la d finition des normes de comp tence requises par les programmes d tudes professionnelles et techniques Mais aucun d bat n a lieu pour la production d une vision partag e de la comp tence entre employeurs et enseignants La d finition des comp tences est le fruit d un compromis proc dural plus que n goci Les employeurs s accordent avec l aide des experts sur une vision de la comp tence vis e qu il appartient l acteur ducatif de construire en aval du processus d cisionnel Elle s inscrit en cela dans un important renouvellement des formes d action publique en mati re ducative Approche par comp tence et action publique ducative Ce processus de normalisation des comp tences vis es affecte directement les modalit s de construction de l offre de formation Jusqu ici les programmes de formation technique qui sont dispens s dans les c geps Coll ges d enseignement g n ral et professionnel taient con us et r vis s dans le cadre de coordinations provinciales d enseignants Ces coordinations
8. les habilet s cognitives et les attitudes en termes de pouvoir d action Pour autant il n est pas certain que les r f rences comportementalistes aient disparu Certes au nom de l autonomie requise pour mobiliser des savoirs en action la performance attendue n est pas syst matiquement prescrite et l objectif de situation est d fini en termes de participation au processus d apprentissage Mais cette participation ad quate est elle autre chose qu un comportement Comme la performance la comp tence demeure approch e par une observation des conduites plus que des modes de pens e L outillage de l interface ducation conomie Il reste que cette conception des objectifs induit une nouvelle division du travail au sein du minist re En effet deux tapes doivent tre distingu es Les objectifs g n raux doivent tre identifi s partir des situations dans lesquelles les comp tences sont appel es tre mobilis es tandis que les objectifs op rationnels sont ensuite la traduction des objectifs g n raux en intentions ducatives Cette mise en correspondance d un contenu de travail et d un contenu de formation peut tre appr hend e comme une op ration de traduction Doray Turcot 1991 qui en l occurrence mobilise un corps de professionnels les conseillers techniques form s par le MEQ Cette traduction constitue l op ration centrale d une m thodologie d laboration de curriculum sp
9. que les raisonnements ayant permis cette performance ne soient valu s La bo te noire du processus d apprentissage demandait ainsi tre interrog e La r flexion qu b coise s est pr cis ment nourrie de cette effervescence am ricaine autour de la PPO dans les ann es 60 et des propositions visant l am liorer ou la renouveler Elle a galement retenu de la taxonomie de Bloom 1969 le projet d int grer dans la d finition des objectifs diff rents aspects du comportement humain relevant au del de la performance comportementale des domaines cognitif affectif et psychomoteur Une autre source d inspiration provient d un courant p dagogique europ en et francophone port par le belge Louis D Hainaut 1977 D Hainaut a propos une approche int gr e du curriculum qu il d finit comme un projet d ducation ou de formation comportant la sp cification des r sultats attendus la d finition des voies et des moyens mettre en uvre pour atteindre ces r sultats et un plan d valuation des effets de l action D Hainaut 1990 Cette conception du curriculum pose notamment que la formation vise moins faire acqu rir les comportements ad quats que les capacit s de conception et d action que devront acqu rir les personnes form es pour pouvoir traiter 5 Pour un rappel historique de l approche am ricaine du curriculum dont s inspire l approche qu b coise voir Monchatre 2008 11 12 Certains progr
10. qui favorisait le travail en miettes et consid rait les intervenants ducatifs comme des ex cutants L enjeu tait alors de passer un syst me fond sur la responsabilisation et la professionnalisation de ses ressources l aide d une organisation conviviale Il s agissait de d velopper des projets d tablissements favorisant l mergence d un professionnalisme collectif et ouvert l instar de ce que pr conisait l OCDE et dont l exp rience am ricaine du coll ge Alverno est par la suite devenue embl matique Par ailleurs le minist re a utilis divers supports pour faire passer des messages aupr s du corps enseignant d une part par la formation p dagogique initiale et continue mais galement par sa revue institutionnelle P dagogie coll giale Celle ci a r guli rement ouvert ses pages aux sp cialistes de sciences de l ducation afin qu ils viennent au secours des enseignants et qu ils distillent de nouveaux rep res th oriques et pratiques sur les implications de APC Conclusion L APC s inscrit dans des d veloppements technologiques qui sont moins pouss s par une nouvelle th orie de l apprentissage que par une demande sociale d efficacit du syst me ducatif Pour autant la technologie ne se limite pas une ing nierie de formulation consensuelle des besoins des employeurs L op ration de traduction r alis e par les experts s appuie
11. 973 Les sociologues am ricains et le si cle Paris PUF Jobert B Muller P 1987 L tat en action Politiques publiques et corporatismes PUF Johsua S 2000 La popularit p dagogique de la notion de comp tence peut elle se comprendre comme une r ponse inadapt e une difficult didactique majeure in Dolz J et Ollagnier E L nigme de la comp tence en ducation Bruxelles De Boeck pp 115 128 Jonnaert P 2002 Comp tences et socioconstructivisme Un cadre th orique De Boeck Perspectives en ducation et en formation Bruxelles Knor Cetina K 1998 Les pist m s de la soci t l enclavement du savoir dans les structures sociales Sociologie et soci t s 30 1 1 16 Landsheere de G 1976 Pour un lexique des objectifs en ducation Paedagogica Europaea New Developments of Educational Research Nouveaux d veloppements dans les recherches en ducation Neue Entwicklungen der Bildungsforschung Vol 11 n 1 pp 31 36 Le Boterf G 1994 De la comp tence essai sur un attracteur trange Paris Editions d organisation Meirieu P 1985 L cole mode d emploi Des m thodes actives la p dagogie diff renci e Paris ESF Moncha tre S 2007 En quoi la comp tence devient elle une technologie sociale R flexions partir de l exp rience qu b coise Formation Emploi 99 29 45 Monchatre S 2008 L approche par comp tence technologie de rationalisation p dagogique L
12. Ce que l cole fait auxindividus Comp tences normes et standardisation les voies de la rationalisation des syst mes de formation professionnelle au Qu bec UNIVERSIT DE NANTES Sylvie Monchatre La scolarisation des formations professionnelles fait partie des caract ristiques que le Qu bec partage avec la France La scolarisation y est m me encore plus marqu e puisque la formation par apprentissage est inexistante et que les fili res scolaires d enseignement professionnel sont largement fr quent es par les adultes en activit Or les taux d acc s aux fili res professionnelles sont particuli rement faibles pour les jeunes en formation initiale le taux d acc s la formation professionnelle de niveau secondaire est de 17 chez les jeunes de moins de 20 ans et il s l ve 16 pour les formations techniques d livr es au coll gial Ce d ficit d attractivit des fili res professionnelles qui ont la r putation de m accueillir que les l ves en chec scolaire s explique notamment par l histoire du rapport entretenu par la soci t qu b coise avec l cole Le d veloppement de la scolarisation de masse qui a suivi la R volution tranquille et la modernisation de l Etat dans les ann es 60 s est inscrit dans le projet de construire une soci t de cols blancs Payeur 1991 L cole pour tous a incarn la promesse d une promotion sociale passant davantage par la fonction publique et le te
13. Elle conduit avant tout au d veloppement d une ing nierie de sp cification des besoins en comp tences du syst me productif mais s inscrit en revanche dans un recul de la prescription des apprentissages Il en r sulte ainsi un d placement vers l amont des formes industrielles de conception du curriculum Autrement dit IAPC contribue raffiner la sp cification des r sultats attendus de la formation davantage que les modes op ratoires pour y parvenir L APC conduit ainsi la d finition en termes de standards Brunsson Jacobsson 2000 des attentes des utilisateurs qui s adressent les comp tences produites par le syst me de formation professionnelle Nous analyserons ici les modalit s de d veloppement de ce processus de normalisation qui est d sormais au c ur de la conception des curricula de formation professionnelle au Qu bec Sur la base de l tude plus sp cifique de l implantation de PAPC en 1993 dans les curricula de formation technique de l enseignement coll gial qu b cois nous interrogerons les incidences de cette forme de coordination externe avec les utilisateurs de comp tences sur les modes d organisation interne des formations Nous pr senterons dans un Depuis 2005 le minist re de l ducation du Qu bec est devenu le Minist re de l Education des loisirs et du sport MELS Dans la mesure o la r forme que nous voquerons ici a eu lieu en 1993 nous parlerons du MEQ Nous nous appuyon
14. a mobilisation de diff rents comit s jouant un r le op rationnel ou de validation C est le CNPEPT Comit national des programmes d tudes professionnelles et techniques cr en 1994 qui supervise les op rations et joue un r le de validation finale Mais si tous les partenaires de la relation formation emploi si gent ce comit national les r gles du jeu mettent les acteurs en pr sence en limitant les possibilit s de concertation L encore les r les sont distribu s l avance pour viter les interf rences Ainsi dans la phase de d finition des d terminants des formations AST les partenaires du march du travail ont la parole pour la validation des comp tences tandis que les repr sentants de l ducation doivent prendre acte des d bats et des d cisions sans intervenir Dans la phase suivante d op rationnalisation du curriculum ce sont cette fois les membres de l institution ducative qui prennent la main Cette distribution des r les en fonction de la comp tence reconnue aux acteurs dans le processus auxquels ils participent constitue un trait r current des dynamiques d cisionnelles autour du curriculum Elle conduit une division du travail tr s nettement diff renci e entre d un c t les d cideurs de ce que doit tre la comp tence vis e par les dipl mes et de l autre les organisateurs de la formation qui doit y mener L action publique tend d une mani re g n rale d velopper des
15. ammes pouvaient pr senter jusqu 3000 objectifs en arithm tique 1581 pour une formation d anglais etc Ce mouvement impuls par F Bobbit s est teint dans les ann es 30 avant de faire un retour en force dans les ann es 50 avec R Tyler Actes du colloque Ce que l cole fait aux individus CENS amp CREN Octobre 2008 3 de mani re ad quate les situations qu elles rencontreront dans leur vie sociale dans leurs tudes dans leur profession Cette proposition a une double incidence en mati re de conception de curriculum d une part elle met en question la conception behavioriste des objectifs en l ouvrant sur une d marche faite d emprunts au cognitivisme Elle sugg re en effet de quitter la surface des comportements pour regagner la profondeur des d marches intellectuelles ou socio affectives qui en amont contribuent les faire advenir D autre part dans la mesure o elle vise l acquisition de ces op rateurs elle ne se limite pas aux mati res enseign es L approche de D Hainaut reprend ainsi la critique adress e aux approches humanistes de l enseignement ayant pr c d l approche scientifique du curriculum l apprentissage d une discipline ne procure pas automatiquement la capacit d exploiter l acquis dans d autres situations que celles de l apprentissage Selon lui l acquisition de ces op rateurs cognitifs ou socio affectifs demande globalement de d passer le cadre disciplinai
16. apr s interruption d tudes pendant deux trimestres cons cutifs D initiative locale la formation dispense des enseignements techniques sans composante g n rale de dur e variable Signalons que les commissions scolaires d livrent galement des AFP attestation d tudes professionnelles selon le m me principe Lecture les fl ches indiquent les passerelles et voies d acc s aux formations professionnelles et techniques ainsi qu au march du travail Actes du colloque Ce que l cole fait aux individus CENS amp CREN Octobre 2008 14
17. bats la trace de l intelligence artificielle rep r e par Marcelle Stroobants 1993 la probl matisation en termes de mobilisation de ressources ne fait rien d autre Actes du colloque Ce que l cole fait aux individus CENS amp CREN Octobre 2008 11 qu isoler ce qui rel ve de leur formalisation les savoirs stockables d clin s sous toutes leurs formes et le principe qui les active Bien que cette vision binaire soit souvent r cus e pour les impasses auxquelles elle conduit il demeure parmi les p dagogues difficile de th oriser cette mobilisation autrement qu en termes d aptitude g n rale agir efficacement et partant d chapper au risque de sa naturalisation L nigme de la comp tence Dolz Ollagnier 2002 demande cependant tre r solue tant que l affichage des finalit s ducatives demeure formul en ces termes Il importe alors de s interroger sur les fonctionnalit s de ce vide th orique La rationalisation du syst me ducatif qu induit l approche par comp tence transforme au final les enseignants en agents de recherche d un nouveau savoir sur la fabrication des comp tences La fragilit de son statut conceptuel n emp che pas la comp tence d tre rig e en objet pist mique tel que le d finit K Knorr Cetina 1998 c est dire en un objet de questionnement ouvert et complexe soulevant davantage de probl mes qu il n offre de r ponses stabilis es La rationalisation
18. cialisation E Attestation d tudes coll giales professionnelle ASP AEC Formation M tiers semi sp cialis s M tiers sp cialis s Techniciens Professions profession Attestation de formation Dipl me d tudes Dipl me d tudes demandant professionnelle AFP 2 K nelle Professionnelles coll giales une formation DEP DEC technique universitaire Formation DEC Baccalaur at Ma trise Doctorat g n rale Dipl me d tudes secondaires DES E us 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 16 17 18 22 INbre ann es 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 19 20 21 Source MELS 2005 Minist re de l ducation des Loisirs et du Sport Direction de la formation professionnelle et technique DEC Pr Universitaire Dipl me d tudes coll giales requis pour l entr e l universit M tiers semi sp cialis s d finis par le MELS comme des fonctions t ches concr tes peu complexes et r p titives qui demandent le suivi de consignes et une supervision imm diate Ex aide p pini riste pr pos au service de v hicules automobiles etc La formation requise m ne l ASP en 330 900 h Con ue pour les l ves d crocheurs elle est accessible apr s la 2 me ann e du secondaire DEP Dipl me pr parant aux m tiers sp cialis s en 600 1800h apr s un DES ou d s la 3 ou 4 ann e du secondaire pour les de 16 ans AEC Accessible avec un DES
19. ducative l uvre ne conduit pas la production de nouvelles routines cognitives pour les enseignants mais vient au contraire conforter ou bousculer les leurs L inconfort qui en r sulte fragilise alors opportun ment l id e m me de scolarisation des apprentissages Il permet au nom de l emploi d tablir entre l ducation et l conomie un rapport de force qui n est en aucun cas favorable la premi re Sylvie Monchatre C req Bibliographie Ammerman H L Melching W H 1966 The Derivation Analysis and Classification of Instructional Objectives HumRRO Technical Report May Brunsson N Jacobsson B dir 2000 world of standards Oxford University Press Bernier C 1993 L entreprise et le couple qualification formation une articulation de plus en plus troite et n vralgique in Dandurand P Enjeux actuels de la formation professionnelle Institut Qu b cois de la recherche sur la culture Qu bec pp 177 198 Bloom B S et alii 1969 Taxonomie des objectifs p dagogiques traduction fran aise Montr al Education Nouvelle Bobbit F 1918 The Curriculum Boston Houghton Mifflin Co Brucy G Troger V 2000 Un si cle de formation professionnelle la parenth se scolaire Revue fran aise de p dagogie 131 9 21 Cochoy F 2002 Une petite histoire du client ou la progressive normalisation du march et de l organisation Sociologie du travail 44 357 380 CSE 2004 Regard sur les
20. e cas de la formation professionnelle au Qu bec Montr al Note de recherche du CIRST 2008 1 Moreau G 2002 Les patrons l Etat et la formation des jeunes Paris La Dispute Normand R 2006 L cole efficace ou l horizon du monde comme laboratoire Revue fran aise de p dagogie 154 33 43 Payeur C 1991 Formation professionnelle monde du travail et ducation au Qu bec S engager pour l avenir CEQ Montr al Editions Saint Martin Perrenoud P 1997 Construire des comp tences d s l cole Paris ESF Stroobants M 1993 Savoir faire et comp tence au travail Une sociologie de la fabrication des aptitudes Bruxelles Editions de l Universit libre de Bruxelles Tanguy L 2005 De l ducation la formation quelles r formes Education et soci t 16 2 99 122 Tardif J 1992 Pour un enseignement strat gique L apport de la psychologie cognitive ditions Logiques cole Montr al Actes du colloque Ce que l cole fait aux individus CENS amp CREN Octobre 2008 13 Tondreau J 2004 L approche par comp tence en ducation Une approche qui navigue entre humanisme et utilitarisme CSQ Centrale des Syndicats du Qu bec Conseil g n ral Echange A0304 CG 085 Trudelle J 2002 La formation technique au Qu bec Un tat des lieux Montr al Forum sur la formation technique 10 11 janvier 2002 Annexe Le syst me d ducation au Qu bec Attestation de sp
21. e relation de transmission r put e induire une certaine passivit de l l ve Pour reprendre les termes de Johsua 2002 l enjeu a t et est toujours de passer d une logique de restitution une logique de compr hension Le trait g n ral des p dagogies pr conis es est en effet de renvoyer des m thodes actives et contextualis es partir de mises en situation 17 C est ainsi que des programmes de techniques administratives ont pu pr senter des fili res de comptabilit pr sentant un nombre d heures de math matiques allant du simple au triple Actes du colloque Ce que l cole fait aux individus CENS amp CREN Octobre 2008 10 Le Conseil sup rieur de l Education CSE organe de conseil du MEQ na pas manqu de souligner les voies suivre la p dagogie diff renci e propos e par P Meirieu l enseignement strat gique promu par le qu b cois J Tardif en vue notamment de favoriser l int gration des apprentissages l enseignement individualis et l apprentissage en coop ration d velopp aux tats unis pour mieux conjuguer efficacit et prise en compte de l h t rog n it des tudiants Mais ces p dagogies nouvelles n avaient pas tre impos es d en haut elles devaient r sulter d une coop ration renforc e au sein des collectifs d enseignants Il s agissait en effet de mettre fin un mode industriel de travail p dagogique trop centralis
22. en deux ans et un enseignement technique en trois ans les deux fili res menant au DEC Dipl me d tudes coll giales 11 En d autres termes le minist re r alise le r f rentiel de certification tandis que les coll ges doivent laborer le r f rentiel de formation Actes du colloque Ce que l cole fait aux individus CENS amp CREN Octobre 2008 8 comp tence demande l agencement de cours de diff rentes disciplines g n rales et sp cifiques qu il revient aux coll ges de r aliser Cette volution trouve son inspiration dans une nouvelle conception de l action publique en ducation L APC s est en effet diffus e dans l enseignement technique dans le cadre du renouveau coll gial de 1993 et au moyen d une rh torique de la qualit de l enseignement qui fait largement cho au paradigme de l cole efficace school effectiveness Cette rh torique met tout d abord l accent sur la r ussite scolaire et ensuite sur la n cessit d un renouvellement du mode de pilotage du syst me ducatif Sur le premier point la r forme de 1993 soulignait que l enjeu ducatif ne pouvait continuer tre formul en termes de d mocratisation scolaire Celle ci tait consid r e comme largement r alis e au regard des objectifs fix s lors de la cr ation des coll ges Un virage dans le r f rentiel Jobert et Muller 1987 d action publique ducative a donc t amorc pour donner la
23. es lites tut laires anglaises Actes du colloque Ce que l cole fait aux individus CENS amp CREN Octobre 2008 1 d laboration des curricula conduisant aux dipl mes d livr s par le Minist re de l Education MEQ Cette m thode r sulte du d veloppement d une ing nierie qui fait maintenant r f rence au plan international pour l laboration des programmes de formation professionnelle et technique Elle peut tre qualifi e de technologie sociale Herpin 1976 dans la mesure o elle conduit codifier les finalit s attendues des cursus de formation elle s appuie sur des nonc s scientifiques pour d finir non seulement ce qu est une comp tence mais galement les voies d apprentissage pour y parvenir et elle op re l aide de la mobilisation de professionnels Monchatre 2007 En cela elle participe d un processus de rationalisation du syst me d enseignement Cette rationalisation de l enseignement ne date pas d hier Elle a longtemps t sous l influence de technologies p dagogiques issues des th ories b havioristes de l apprentissage notamment la PPO p dagogie par objectifs L approche par comp tence qu b coise revendique pr cis ment une rupture avec la technologie de la p dagogie par objectifs qui r duirait l acquisition de la comp tence une performance comportementale dont la transf rabilit serait probl matique L approche par comp tence est au contraire n e de la volo
24. f rentiels de formation en vue de dipl mes pr sentant une couleur locale Chacun d entre eux dispose de fait de sa propre politique dans ce domaine et pour un m me programme les collaborations ont t quasiment inexistantes De fait le renouveau coll gial a renforc l autonomie des tablissements mais galement la concurrence entre eux Et face la diff renciation de l offre de formation risquant d en r sulter une commission d valuation de l enseignement coll gial CEEC a t mise en place pour veiller la coh rence d ensemble et la l gitimit nationale des dipl mes En revanche au sein des tablissements la collaboration entre disciplines est d sormais requise dans le cadre d une approche programme visant favoriser une meilleure appropriation du programme par les quipes enseignantes via un travail plus coop ratif Le r glement sur le r gime p dagogique des tudes coll giales donne d ailleurs une sorte de pr s ance au programme sur les disciplines et fait de la comp tence le principe int grateur des composantes d un programme Mais qu en r sulte t il pour les disciplines Rappelons que les enseignants de c geps ont suivi une formation disciplinaire niveau ma trise sont affect s dans des d partements disciplinaires et dans 2 Voir sur ce point Derouet 1992 et Normand 2006 3 L esp rance d acc s d une classe d ge l enseignement coll gial avait t fix 45 lors
25. loyeurs salari s et acteurs de l ducation ou le compromis de type technologique proposant des voies d arbitrage par la mobilisation d une instrumentation d finie et pilot e par des experts Au Qu bec la structuration des partenaires du march du travail au niveau sectoriel est r cente puisqu elle remonte au d but des ann es 90 Le minist re de l ducation a donc jusque l d piloter la production des qualifications sans disposer d interlocuteurs de branche Avec la m thode IXE d laboration de curriculum il a de fait adopt un mode technologique de gestion de l offre de formation Les voies qui m nent la d finition des comp tences vis es rel vent d investigations aupr s des milieux de travail r alis es par des experts du MEQ mobilisant une ing nierie sp cifique Avant toute ouverture ou actualisation de programme les investigations d butent par des tudes dites de planification qui consistent tablir un portrait de secteur de formation Ce portrait vise identifier les carts entre les besoins de main d uvre et l offre de formation existante et fixer des priorit s de d veloppement am nagements Il s appuie sur des donn es provenant du minist re de l Emploi ou sur des enqu tes originales et consiste en un diagnostic des points forts et faibles de l offre de formation existante une attention particuli re tant port e aux perspectives d volution et au placement des finissa
26. matique des approches francophones en ducation pour lesquelles la comp tence correspond un ensemble de ressources que le sujet peut mobiliser pour traiter une situation avec succ s Jonnaert 2002 31 La rupture avec les conceptions b havioristes se concr tise enfin par une nouvelle approche des objectifs L am lioration de leur d finition faisait en effet partie des r ponses apport es aux critiques de la PPO dont l op rationnalisation avait souvent t critiqu e pour son manque de rigueur Au milieu des ann es 70 G de Landsheere avait d ailleurs lanc un appel Pour un lexique des objectifs p dagogiques 1976 afin de d passer les divergences de vocabulaire et limpr cision de nombre de concepts Il proposait de distinguer les objectifs g n raux correspondant une performance g n rale telle qu un m tier une fonction les objectifs terminaux qui d signent une unit de performance significative Ex tre capable de lire l anglais tel qu on le trouve dans les textes des journaux londoniens et enfin les objectifs interm diaires passages oblig s sur le chemin qui conduit l objectif terminal Cette architecture des objectifs constitue une sorte de matrice qui pr sentera certaines variantes dans l approche qu b coise L approche qu b coise retient cette architecture tout en am nageant les objectifs terminaux renomm s objectifs op rationnels Ceux ci rasse
27. mblent d sormais deux types d objectifs D une part les objectifs de comportement qui s inscrivent dans l approche classique et ferm e des Actes du colloque Ce que l cole fait aux individus CENS amp CREN Octobre 2008 4 objectifs D autre part les objectifs de situation qui rompent avec la notion de performance Ils correspondent aux objectifs d expression d Eisner 1969 qui a propos une approche ouverte des objectifs affranchie de la description d un comportement final Ils doivent d crire la situation ducative dans laquelle l tudiant doit travailler sans sp cifier ce qui doit tre appris Dans ces conditions l valuation se d place sur la participation de l l ve aux activit s d apprentissage qui devient un indicateur d acquisition de la comp tence L valuation ne renvoie donc plus la conformit un mod le standard mais consiste plut t en une r flexion autour de ce qui a t produit laissant ouvert le r sultat L architecture qu b coise du curriculum s est ainsi pr cis e progressivement On le voit les fondements behavioristes n ont pas disparu mais ont t am nag s en faveur d une vision moins ferm e des objectifs Ceux ci ne se d finissent plus en termes de performance mais de comp tence conform ment aux pr conisations de D Hainaut Par la suite la d finition liminera toute r f rence aux comportements pour mettre l accent sur
28. ndividuel L ing nierie mise en uvre se veut ainsi garante d une vision non partisane du m tier Elle s inspire de plusieurs m thodes prouv es la m thode DELPHI m thode de consultation d experts dont l enjeu est d obtenir un consensus sur un probl me donn en vitant les biais d une consultation indig ne et de ph nom nes de groupe le DACUM Developing a curriculum m thode de d veloppement de curriculum qui a vu le jour dans le milieu des ann es 1960 dont l objectif est de faciliter l appropriation des formations en impliquant des repr sentants de la fonction vis e dans son laboration et enfin les travaux d Ammerman et Melching pour la reconversion des Gls de l arm e am ricaine dont le travail offrait un cadre permettant de d finir les objectifs terminaux partir des exigences des situations de travail L atelier vise essentiellement cerner les d terminants d un programme qui doivent galement int grer outre les exigences de la situation de travail les politiques d ducation et les buts g n raux de la formation En l occurrence les priorit s minist rielles donn es par exemple la polyvalence ou la mobilit viennent s y surajouter Le cahier des charges d un programme de formation int gre ainsi les l ments d une politique de gestion de main d uvre plus large Enfin tout au long de ce processus diff rentes formes de validation ont eu lieu par l
29. nt d ouvrir la bo te noire des processus d apprentissage au del des comportements qui attestent de leur acquisition De plus elle s appuie sur une m thode d analyse des situations de travail qui vise une meilleure prise en compte des exigences professionnelles Il en r sulte un nouveau mode d laboration du curriculum qui s est d velopp en ducation des adultes avant d tre appliqu la formation professionnelle au secondaire puis aux formations techniques dispens es dans l enseignement coll gial La question que nous nous poserons ici est de savoir en quoi l approche par comp tence se distingue des formes de rationalisation ant rieures Notre hypoth se sera que l approche par comp tence APC dans la suite du texte vise rationaliser les curricula de formation par la sp cification des objectifs poursuivis et la planification des moyens pour y parvenir sur un mode professionnel plus qu industriel Gadrey 1994 La PPO s inscrivait dans un sch ma de type science push inspir par une th orie b havioriste des apprentissages conduisant m caniser fortement les tapes du processus d apprentissage jusqu les prescrire de fa on tr s pouss e pour mieux en mesurer les performances attendues L approche par comp tence APC s inscrit en revanche dans des d veloppements technologiques qui sont moins pouss s par une nouvelle th orie de l apprentissage que par une demande sociale d efficacit
30. nts Les investigations se poursuivent par des tudes pr liminaires qui poursuivent la r flexion engag e l chelle d un m tier ou d une fonction de travail pour le ou lesquels ont t rep r s des volutions technologiques des besoins de sp cialisation ou des changements r glementaires appelant une modification des programmes de formation Une fois r alis ce ciblage des fonctions de travail pour lesquelles il est pertinent de r viser un programme une analyse de situation de travail est engag e en vue de r aliser le portrait des activit s et des besoins de formation d un m tier L analyse de situation de travail AST s effectue dans le cadre d un atelier de trois jours au cours duquel une douzaine de salari s professionnels du m tier cibl sont rassembl s apr s avoir 7 Il ne revient pas l acteur syndical qui repr sente ces m tiers de r aliser une veille sur ce point Dans le syst me de relations professionnelles du Qu bec le syndicat est de fait mobilis sur les conditions de travail et leur valorisation davantage que sur le contenu des qualifications dans le cadre de n gociations ayant lieu au niveau de l entreprise Bernier 1993 8 On notera avec L Tanguy 2005 et G Moreau 2002 que les finalit s d une formation professionnelle font rarement l objet de d bats d ordre politique Un large consensus r gne sur l id e qu il s agit de former une main d uvre pr te
31. priorit la r ussite des l ves et la lutte contre le d crochage scolaire Cet enjeu est d autant plus important au coll gial qu un tiers seulement des inscrits en formation technique obtient le dipl me d tudes coll giales dans les d lais impartis de trois ans Il reste que l imp ratif d acc s la r ussite ne devait pas conduire diminuer les exigences de qualit des programmes les c geps devant se montrer capables de se mesurer aux standards internationaux de comp tence A cette fin les exigences l entr e du coll ge ont t relev es et l encadrement p dagogique renforc lors des premi res ann es D autre part le paradigme de l cole efficace s est traduit par la mise en uvre de nouveaux principes de management public fond sur l autonomie accrue des coll ges dans le cadre d un pilotage national prenant appui sur l valuation la globalisation des cr dits la contractualisation et la proposition de sch mas de d veloppement Le fait de dissocier r f rentiel de certification con u par le MEQ et r f rentiel de formation permet en effet d adapter les contenus de formations aux ressources locales en quipements et personnels ainsi qu leur environnement socio conomique Chaque coll ge doit d sormais d finir les grandes orientations des programmes proposer un profil de sortie d terminer les disciplines g n rales contributives et laborer les r
32. programmes de formation technique et la sanction des tudes poursuivre le renouveau au coll gial Avis au Ministre de l Education Mars 2004 Crahay M 2006 Dangers incertitudes et incompl tudes de la logique de la comp tence en ducation Revue Fran aise de p dagogie n 154 97 110 Derouet J L 1992 Ecole et justice De l galit des chances aux compromis locaux Paris M taili D Hainaut L 1977 Des fins aux objectifs en ducation Bruxelles Labor Paris Nathan Actes du colloque Ce que l cole fait aux individus CENS amp CREN Octobre 2008 12 D Hainaut L 1990 Comment d finir un curriculum centr sur la formation fondamentale P dagogie coll giale Vol 3 n 3 pp 33 43 Dolz J Ollagnier E Eds 2002 L nigme de la comp tence en ducation Bruxelles De Boeck Universit Doray P Turcot M 1991 Traduction et modes de transformation des programmes de formation professionnelle Sociologie et soci t s vol 23 1 87 107 Eisner E W 1967 Educational Objectives Help or Hindrance The School Review Vol 75 n 3 p 250 260 Gadrey J 1994 La modernisation des services professionnels rationalisation industrielle ou rationalisation professionnelle Revue Fran aise de Sociologie 35 2 163 195 Hamel P Jouve B 2006 Un mod le qu b cois Gouvernance et participation dans la gestion publique Montr al Presses de l Universit de Montr al Herpin N 1
33. re Cette approche du curriculum invite donc choisir pour point de d part les fins de l ducation Celles ci doivent s appuyer sur une repr sentation de la personne bien form e partir d une repr sentation de son milieu et des rapports qu elle est cens e entretenir avec lui Le curriculum doit se placer au service des valeurs ainsi poursuivies et permettre l identification des op rateurs privil gier cette fin C est ensuite partir de l identification des r les fonctions et activit s auxquelles l l ve sera confront que doivent tre d finies les situations d apprentissage permettant l acquisition des attitudes correspondant aux valeurs souhait es mais aussi les d marches intellectuelles ou socio affectives qui permettent un traitement efficace des situations Ce faisant l approche introduit une diff renciation entre comp tence et performance L enjeu ducatif porte sur les ressources mobiliser plus que sur un r sultat comportemental Le processus d apprentissage doit moins viser une performance v rifiable par conformit un standard que l acquisition d une comp tence D Hainaut la d finit comme un ensemble de savoirs savoir faire savoir tre int gr s permettant la r alisation de t ches d activit s de travaux sachant que les ressources mobilisables ne sont pas seulement cognitives mais de tous ordres affectif psychomoteur etc Cette approche est tout fait embl
34. reproch aux devis minist riels de manquer de clart en ne mettant pas suffisamment en vidence l apport attendu des disciplines contributives au risque d vacuer la r f rence aux savoirs fondateurs CSE 2004 D autre part les arbitrages locaux sont tributaires de jeux de pouvoir contingents li s l influence qu une discipline est en mesure d exercer Ainsi le poids des disciplines porteuses des programmes techniques s est trouv renforc dans les programmes Et parmi les disciplines g n rales contributives les carts peuvent se creuser C est ainsi la place de la formation fondamentale dans les programmes d tudes techniques qui est ici soulev e Elle ne figure plus comme principe int grateur des enseignements Les programmes de formation technique sont consid r s comme plus pointus glissant vers une logique plus utilitariste qu humaniste Tondreau 2002 Ces inqui tudes peuvent alors conduire les enseignants s interroger sur le nouveau processus d laboration de programmes selon l approche par comp tence La question est ainsi de savoir si la proc dure suivie pour la d finition des comp tences requises qui s appuie sur une consultation des partenaires du march du travail et non des enseignants ne conduit pas alourdir les attentes l gard de la formation sp cifique des finissants Trudelle 2002 19 Ces inqui tudes sont d autant plus vives que le minist
35. rtiaire que par le secteur manufacturier C est pour contrer cette disqualification des fili res professionnelles que leur modernisation a t engag e partir du d but des ann es 80 dans le cadre d un mouvement r formateur qui a notamment conduit une nouvelle approche du curriculum en termes de comp tence Les approches par comp tence tendent s imposer tr s largement dans les syst mes ducatifs qui sont de toutes parts incit s produire des individus non seulement savants mais comp tents Ces approches ont en commun de proposer des p dagogies permettant de situer les apprentissages dans des contextes susceptibles de leur donner du sens le savoir doit tre appr hend en lien avec ses usages Cependant elles ne d signent pas uniquement une nouvelle mani re d enseigner Au Qu bec l approche par comp tence d signe galement la m thode 1 Soit 33 toutes fili res confondues Chiffres 2005 2006 Sources indicateurs de l Education Minist re de l ducation des loisirs et du sport MELS dition 2007 Pour comparaison en France 40 d une classe d ge pr pare Voir le sch ma de l ducation au Qu bec en annexe de ce texte Pr cisons pour donner un ordre de grandeur que ce taux est de l ordre 40 en France pour les fili res scolaires professionnelles et technologique r unies Il s l ve 50 si l on inclut l apprentissage Brucy Troger 2000 Secteur manufacturier historiquement aux mains d
36. s pour les enseignants en vue de la planification de leurs cours De plus un cours correspond une comp tence ce qui facilite les ajustements entre savoirs et situations permettant de les employer Lors de son implantation en formation technique au coll gial la proc dure a t modifi e Comme au secondaire de nouvelles normes de conception des programmes ont t tablies et d sormais un programme technique une fonction de travail 2400 h 20 comp tences 120 150h de formation chacune Le minist re se porte garant des cibles des programmes en termes de comp tences et standards En revanche les disciplines et activit s d apprentissage qui contribuent construire les comp tences vis es sont d termin es au niveau des cegeps sur la base d un devis minist riel Celui ci n indique pas les cours et disciplines qui doivent contribuer la formation des comp tences il ne fait qu imposer un cadre d heures d enseignement Or dans la mesure o les coll ges dispensent des cours de formation g n rale aux c t s des enseignements techniques sp cialis s ils doivent moduler leur apport en fonction des comp tences vis es La liaison pr c demment voqu e une comp tence un cours ne fonctionne plus une 1 Les c geps constituent une sp cificit qu b coise Cr s en 1967 ce sont des institutions polyvalentes d enseignement postsecondaire qui dispensent un enseignement g n ral pr universitaire
37. s qui depuis les ann es 60 sont d livr s par le MEQ L offre de formation est par cons quent con ue selon une logique de m tier et non selon une logique de niveau comme par exemple en France Le dipl me pr pare une fonction de travail dont il s agit d identifier les missions et activit s ainsi que les volutions qui risquent moyen terme d affecter ses conditions d exercice Pour autant le dipl me ne saurait r pondre aux seules exigences de sp cialisation d une fonction de travail particuli re Son champ de validit est n cessairement plus large les finissants tant appel s exercer dans diff rents segments d un champ professionnel L enjeu est donc de produire un tat des lieux des activit s qui soit le reflet non pas d int r ts particuliers mais des conditions g n rales actuelles et futures d exercice du m tier auquel pr pare le dipl me Enfin la d finition des comp tences vis es par les dipl mes doit galement concilier des repr sentations du professionnalisme qui ne sont pas toujours convergentes dans l esprit de ceux qui les exercent de ceux qui les emploient ou de ceux qui les forment La r solution de ces contradictions structurelles passe par diff rentes voies dont on peut consid rer qu elles oscillent g n ralement entre deux p les le compromis n goci l chelle sectorielle sur la base d une concertation entre repr sentants des parties concern es emp
38. s sur une recherche r alis e au cours d un s jour l Universit du Qu bec Montr al au cours de laquelle nous avons pu consulter les archives du renouveau coll gial engag en 1993 et rencontrer les experts et administrateurs qui en ont t les protagonistes au sein du Minist re Pour une pr sentation plus d taill e voir Monchatre 2007 2008 Actes du colloque Ce que l cole fait aux individus CENS amp CREN Octobre 2008 2 premier temps le travail de rationalisation cognitive qui a t mis en uvre par les normalisateurs du minist re de l Education du Qu bec et les changements de r f rents qu ils induisent en mati re de conception des apprentissages Nous analyserons dans un second temps l outillage d velopp l interface des sph res ducative et productive et le processus de normalisation des cibles ducatives qui en r sulte Nous pr senterons dans un troisi me temps les incidences de cette nouvelle m diation technologique sur l organisation des enseignements et en particulier le double mouvement de d centralisation valuation qu elles instituent Nous soulignerons ainsi leur convergence avec les nouvelles approches de management public associ es au paradigme de l cole efficace Normand 2006 Nous nous interrogerons pour finir sur le r le de la science p dagogique dans les transformations des syst mes de formation initiale issues de APC Un virage dans les r f rents
39. sur une conception largie des apprentissages ouvrant plus d espace aux modulations contextuelles qui se traduit par un appel des p dagogies plus actives et plus diversifi es La normalisation l uvre fait ainsi d une pierre deux coups elle fait exister le client qu est l entreprise Cochoy 2002 comme seul destinataire des produits de la formation professionnelle et avec un label de pr t l emploi et elle exerce en interne une pression sur les pratiques enseignantes Celles ci sont invit es tre r form es sur la base d une approche en terme de comp tence qui parmi les p dagogues fait pourtant l objet de vives controverses En effet en sciences de l ducation la notion de comp tence renvoie un probl me majeur et ancien celui du passage du savoir l action Crahay 2006 Comment emp cher les connaissances acquises de rester inertes stock es dans un r pertoire et non mobilis es dans les situations qui les requi rent Il semble admis que la comp tence permet d enrichir la probl matique du lien entre savoir et action en cartant la notion de transfert et de connaissance portable au profit de celle de mobilisation ad hoc Perrenoud 1997 Mais un grand vide th orique entoure ce travail de mobilisation rel ve t il d une physique des savoirs d un processus en cascade Joannert 2002 d une alchimie Le Boterf 1994 d une intelligence des situations On retrouve dans ces d
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