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1. suivre n est pas d essayer de mon trer aux personnes g es comment vieillir mais bien d entreprendre concr tement une sensibilisation collective la diversit des vieillis sements aussi multiples qu il y a d individus et aux avantages de les reconna tre et de les valoriser socia lement Trois notions apparaissent d terminantes dans l laboration et le d veloppement d une soci t inclusive et solidaire la pluralit la reconnaissance et la citoyennet c est dire l ouverture et l accessi bilit d espaces et de possibilit s de discussion et de d cision la diversification des types de paroles acceptables la valorisation de la communication l offre d un pou voir r el d agir ou de ne pas agir ainsi que d un pouvoir d influence Les auteurs et auteures ont su tout au long de l ouvrage maintenir l int r t du lecteur ainsi que pr senter des connaissances de pointe et des donn es statistiques actuelles soutenues par de nombreuses r f rences bibliographiques r centes galement et minemment perti nentes lls et elles n ont pas h sit aborder des sujets tabous ou rarement touch s quand on parle d adultes g s comme la vieillesse des personnes d orientation homo sexuelle la diversit ethnoculturelle ou les personnes g es immigran tes la p nurie des ressources en soins palliatifs pour les a n s mon humble avis il s agit de l ouvrage francophone en g rontolo gie so2. une autre collection de nouvelles Le chat proverbial o l tre humain est saisi dans son rapport fondamental et qui pourtant reste si souvent secret l animal Un rapport de grande actualit du moins pour les post humanistes d aujourd hui et qui concerne directement la question de si survie il y aura pour la tradi tion pour le proverbe Enfin en 2010 para t M car de cette condi tion humaine dont est ici tiss e la toile on ne saurait conna tre le sens avant de subir ce qui en elle est FRONTI RES VOL 23 N 2 folie M me si aujourd hui nous donnons d autres noms de tels ph nom nes et que nous aimons les penser marginaux Finalement j en viens mon Job amp compagnie Qu est ce que Job peut bien signifier encore pour nous vu que la seule d termina tion laquelle nous croyons encore est celle bio socio historique Ou devrais je plut t dire tout simple ment g n tique Les Dieux et la D mocratie vont mal ensemble et de toute mani re Dieu sous sa forme scl ros e peut tre m me s nile est devenu le bien immua ble et immobilier de la droite possession que la droite prot ge jalousement Autrement dit si la gauche avait droit Dieu qui serait il et comment Nous approchons donc ce texte avec quelque inqui tude s agirait il d une m taphore qui vise frapper de son fouet taciturne les derniers restes d une croyance d su te Ou serions nous devant le fait d un
3. es tu pas inter venu pour craser nos ennemis Tes proph tes ont pr dit les exils les guerres notre dispersion aux quatre coins du monde nos PRINTEMPS 2011 d faites Il est vrai que nous ne les avons pas assez cout s Tu ne nous envoies plus personne tu t es d tourn pour ne pas voir ce que les autres peuples nous font subir p 231 Voici la teneur proprement philosophique de ce texte Question sans r ponse qui ne saurait il va de soi tre envisag e sans faire appel l criture sacr e et risquer d tre an antie par elle Comment l Orph e J rgen Greif en sera sorti son prochain livre nous le dira peut tre Nous l attendons Angela Cozea CRETTAZ Bernard Caf s mortels Sortir la mort du silence Gen ve Labor et Fides 2010 129 p Bernard Crettaz Caf s mortels Caf s mortels l expression a de quoi intriguer S agit il de caf empoi sonn Fait on mourir les gens au caf Conscient de la confusion que peut susciter le titre de son ouvrage et le ph nom ne qu il d signe Bernard Crettaz sociologue et ethno logue suisse de renom et ancien conservateur de la Soci t d tudes thanatologiques de Suisse romande dissipe les malentendus d s les pre mi res lignes de son essai Les caf s mortels sont des r unions dans des bistrots o les participants parlent de la mort des rencontres o comme l indique le sous titre du volume l on sort la mort d
4. esprit anarchiste visant nous r accointer avec les limites de notre autonomie Prenez avec moi l lan n cessaire et remontons la longue chelle des g n rations retrouvons les quelques personnages nous conduisant directement Job notre reflet nous hommes et femmes d aujourd hui modernes ind pendants d esprit sophisti qu s ma tres de notre corps C est du moins ce que nous croyons Mais grattons l g re ment la surface de notre auto nomie de notre assurance et nous nous rendrons compte que peu de choses ont chang depuis que le N andertal a t supplant par le Cro Magnon Pour le v ri fier il faut rendre visite Adam et ve puis nous attarder bri vement sur leurs deux premiers fils Ca n et Abel Ensuite No le fondateur de la lign e responsable de notre existence Pour terminer la premi re partie de notre recherche nous suivrons l preuve d Abram futur Abraham p 20 Le personnage principal du livre est le couple Dieu Malin d sign s chacun et tour tour par les nom breux noms sous lesquels nous les connaissons Pris dans le mouvement infini pour ne pas dire ternel de l interd pendance r ciproque ces deux antagonistes restent fascin s tout le long du texte par la gente humaine mise l preuve sans cesse travers leur combat Les injustices qui d coulent n cessairement de ces combats pousent une logique in branlable que
5. Compte rendu Ouvrage recens GREIF Hans J rgen Job amp compagnie Qu bec L instant m me 2011 242 p par Angela Cozea Fronti res vol 23 n 2 2011 p 77 79 Pour citer ce compte rendu utiliser l adresse suivante URI http id erudit org iderudit 1007600ar DOI 10 7202 1007600ar Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al II a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 08 18 sociopolitique institutionnelle conomique des liens sociaux significatifs territoriale inclusion et soci t inclusive solidarit s Nous trouvons aussi des r f rences abon dantes et des applications concr tes dans plusieurs textes abordant cer tains aspects sociaux et interven tions li s la sant me
6. ai tente de nous rendre la mort plus famili re de nous rappeler subtile ment la consubstantialit de la vie et la mort Dans son avant propos Bernard Crettaz mentionna it qu un caf mortel pourrait avoir lieu prochainement Montr al Nous attendons cet v nement avec impatience et nous esp rons que ce petit essai contribuera faire con na tre le ph nom ne en Am rique du Nord et jeter les bases d une nouvelle culture de la mort et de sa mise en discours Luc Breton FRONTI RES VOL 23 N 2
7. ant comblait Abraham il avait enfin un fils l gitime Chez la femme du moins si elle avait de l impor tance l ge avanc ne voulait pas dire qu il s agissait d une affreuse vieillarde s ch e sur pied mais simplement qu elle tait m nopaus e p 77 Le livre nous propose donc implicitement et sous la dict e de cette qu te o Job est engag cette question est ce que quelque chose du Witz peut encore survivre apr s les preuves auxquelles Dieu sou met chaque Job en nous Et si oui comment fera t il pour se relever ce Job de son lit de souffrances de son lit de fumier Dans son uvre des derniers quinze ans Hans J rgen Greif passe de son amour pour la musique l amour de la filiation de la pein ture de l animal la question enfin du bien et du mal qui fait depuis toujours ombrage aux amours sous la forme des ph no m nes pathologiques v ritables incarnations du mal dont nous sommes tous la possible proie Comment donc comprendre cet encha nement qui aboutit une relecture et traduction dans le sens propre c est dire polyglotte et cosmopolite du terme d un des plus significatifs topoi de la Bible la punition des justes Proie son accablement Job est tortur plus que tout par cette injustice nous savons que Dieu an antit l innocent tout comme il crase l impie Conna it on seu lement le nombre d hommes jus tes qui ont p ri frapp s par la col re
8. ciale le mieux document le plus complet des trois derni res d cennies Ouvrage la fois didactique et de r f rence il sensibilise par des t moignages choisis avec soin informe et facilite l apprentissage en fournissant des l ments visuels appropri s encarts tableaux graphiques incite la r flexion par les nombreuses ques tions pos es pousse l action Nous pouvons appr cier tout au long de la lecture la riche synergie de la th orie et de la pratique qui se nourrissent mutuellement Enfin pour ceux que la probl matique int resse c est un livre 77 lire approfondir consulter reconsulter et conserver pr cieu sement en biblioth que Denise Badeau GREIF Hans J rgen Job amp compagnie Qu bec L instant m me 2011 242 p HANS J RGEN GREIF Job amp compagnie La lecture du livre Job amp compa gnie de Hans J rgen Greif me fait beaucoup penser cette figure qui attire notre attention parfois par accident de l crivain professeur d universit Le portrait de l artiste comme professeur d universit Que peut il arriver lorsque ce pro fesseur prend sa retraite Pourquoi s y int resser Pourquoi penser le rapport entre criture et retraite Certainement parce que la vocation de cet auteur fut et reste celle d un professeur accompli Et aussi parce que en tant que professeur et apr s il fut et reste un artiste de la retraite inclusivem
9. d intervenir pour rappeler l orientation de l v nement Si des participants semblent avoir besoin de soins il n h site pas leur conseiller de consulter un sp cialiste mais il est imp ratif que le caf mortel demeure une activit non th rapeutique Dans la suite de l essai l auteur donne un aper u de ce qui se dit lors des caf s mortels qu il a tenus Plusieurs t moi gnages portent sur le suicide la mort d enfants les morts annon c es brutales ou subites voire la mort d un animal auquel on tait attach D autres partagent leurs inqui tudes face leur propre mort et font part des diff rents secrets qui entourent la mort Apr s avoir dress un inventaire de ces secrets l auteur voque le grand th tre de la mort p 81 il s interroge sur l hypocrisie que rec le une expres sion comme avoir un bel enterre ment ou sur le cin ma que chacun se fait face la mort cet gard il cite L tranger de Camus comme une uvre de fiction qui lui semble bien illustrer la d sinvolture face aux conventions fun raires qui s ob serve de plus en plus aujourd hui Selon Crettaz les caf s mortels t moignent de cette ambivalence par rapport la mort parce que le tragique et la farce se m lent sans cesse p 95 travers ce m lange de registres l auteur estime que les caf s mortels constituent un lieu de savoir et de pouvoir Les grands bless s
10. de Dieu dans le d luge Sodome Gomorrhe A t il pes chacun selon son m rite ou n a t il pas plut t balay la terre confondant ses serviteurs et ceux qui s taient d tourn s de lui p 120 La question autour de laquelle HJG compose son midrash est si dans chaque tre humain il per dure depuis le d but des temps une partie de l innocence origi nelle innocence qui accompagne la naissance de tout tre humain et non humain comment penser la mani re dont la destin e sociale si vous pr f rez l appeler ainsi de chaque individu tient compte ou non de cette innocence l la suite du d bat acharn o il est engag avec Dieu et son N gateur Job ose r clamer la facult de voir l avenir du peuple lu p 208 Elle lui est conc d e Le r sultat de cette vision un des moments les plus forts magistralement d ploy dans le texte est le d sespoir face la destin e historique Assez Je me meurs Le chemin de mon peuple est inond de sang pav de cadavres il conna t la g henne sur terre avant l enfer dans l au del Dieu existes tu N es tu pas plut t une invention de mon peuple Aurions nous cr la fable d Adam et ve et de leurs enfants Si tel est le cas l den n a jamais exist Cette faute que tu nous impu tes l aurions nous invent e pour que nous nous sentions coupa bles jusqu la fin des temps Depuis la chute du royaume du nord pourquoi n
11. e traductions allemandes J irais plus loin encore vu que les per sonnages ici mis en sc ne on a par moments l impression d tre devant une pi ce de th tre dont le roman invoque d ailleurs explicitement la forme nous viennent de l Ancien Testament ce ton sobre que l allemand de Hans J rgen Greif communique au fran ais s ajoute alors l esprit des lectures et inter pr tations de la Torah auxquelles les philosophes et th ologiens nous ont habitu s un midrash classique L esprit de ce midrash appar tient il est certain son auteur qui dresse d apr s des textes apocry phes le portrait d un Job gyptien la recherche du vrai Dieu Par vrai Dieu il faut comprendre un Dieu qui aimerait toutes ses cr atures Malgr la souffrance laquelle le nom de Job est li l esprit qui dicte le texte expression d une pens e qui ne sera pas ou plus de l ordre de la mal diction est une ironie sans cynisme Ironie apais e par l humour Il peut facilement porter le nom de Witz saillie Un exemple Les Saintes critures disent que le miracle arriva notre couple quand Abram avait cent ans et Sara quatre vingt dix neuf Rassurez vous quant au bien fond scientifique de cette information le chiffre est sym bolique cela va de soi cette poque cent ans signifiait que l homme se trouvait en pleine possession de ses moyens ou qu il avait atteint la pl nitude En effet la naissance de l enf
12. ent Le sens de la retraite qui m int resse ici est un sens ancien On le conjugue peut tre au pass l homme qui les ann es avaient fait don d une grande rudi tion se retirait du monde comme on dit pour donner un sens cette rudition Montaigne l appela exp rience Ce quoi donner un sens sinon un accomplissement Comment cet homme ou cette femme trouvait ce sens restait son affaire et tenait de son originalit Hans J rgen Greif est un tel homme qui a su se reti rer du monde sans pour autant s absenter de ce monde T moin le caract re parfaitement actuel de son criture C est par l qu il confronte les questions qui nous hantent ou devraient nous hanter depuis une position que je vais oser appeler privil gi e alors que ce n est plus du tout vident que l on puisse l appeler ainsi celle de l rudit Lorsque nous disons rudit aujourd hui nous faisons de ce mot l euph misme qui cache bien d autres mots moins grandilo quents certainement moins lo quents aussi Car quoi cela peut il bien servir encore ce savoir alors que tout est si facile trouver sur le Web C est toute la question de l utilit du professeur d universit qui se pose l il est certain Mais c est aussi il m appara t la question avec laquelle toute l uvre de la retraite d j une uvre impres sionnante de Hans J rgen Greif tente de s engager On a l impression que les d b
13. et les endeuill s y trouvent un espace favorable l coute l ouverture une occa sion pour exorciser le pouvoir de la mort faire l exp rience de l authenticit Enfin l auteur r pond dans la derni re partie de son essai la question Qu est ce qui reste Il est difficile de se prononcer sur les effets concrets des caf s mortels mais l auteur reconna t qu il n est jamais autant en v rit avec lui m me qu au cours de cette soir e de bistrot p 123 124 Selon lui quelque chose d essentiel advient lors d un caf mortel un chemi nement se fait travers la lib ration du secret Une nouvelle culture de la mort merge peut tre de cette pratique o s observe une continuit entre communaut f te et mort p 121 qui n est pas sans lien avec le mode de vie des montagnards valaisiens auxquels l auteur a consacr plusieurs essais Dans ce petit mode d emploi Bernard Crettaz n a peut tre pas toujours r ussi laisser de c t sa d marche scientifique comme il se le proposait puisqu il n h site pas faire l usage d un lexique sp cialis Quoi qu il en soit cet essai est clair et bien divis Les tapes de l v nement sont circonscrites minutieusement les exemples sont pertinents et l auteur n h site pas avoir recours des anecdotes qui rendent la lecture agr able et font oublier la gravit du sujet l instar des caf s mortels ce petit ess
14. iennes effets de la discrimina tion sur la sant physique et men tale r v ler son homosexualit les proches aidants force et r silience Que pouvons nous faire Ceux de la deuxi me partie sont centr s sur le vieillir en sant la sant mentale et le vieillissement sur les a n s aux prises avec un probl me de sant mentale en marge de la soci t sur les abus envers les a n s l incerti tude reli e aux m dicaments pour la maladie d Alzheimer les a n s les grands oubli s des soins pallia tifs l exclusion du mourant g l thique des soins palliatifs La troi si me partie quant elle est ax e sur les environnements sociaux des personnes g es les relations inter g n rationnelles les milieux de vie centres d h bergement vieillir la campagne ou en ville les solidarit s possibles dans chacun de ces milieux PRINTEMPS 2011 La quatri me partie traitera des travailleurs g s du travail post retraite et du r gime de retraite des politiques qu b coises l gard des personnes g es avec des incapa cit s du b n volat par et pour les a n s des multiples formes d en gagement des a n s Le mot de la fin Vers une soci t inclusive et plurielle rap pelle bri vement le contenu de l ouvrage l objectif poursuivi par les auteurs et auteures largir les pos sibles vieillissements Pour ce faire ils et elles estiment que la piste
15. le couple alimente et laquelle il est assujetti la fois FRONTI RES VOL 23 N 2 Il s agit d une r criture c est dire d une interpr tation tradui sante du Texte Sacr Une r criture digne du XXI si cle effectivement J irais jusqu dire qu certains moments forts du texte comme lors de l histoire racont e couper l ha leine du peuple juif magnifique et hallucinante la fois dont Job re oit la vision on est en droit de penser que si par quelque catastrophe le livre venait dispara tre cette r criture de l Histoire Sainte laquelle nous sommes ici appel s pourrait nous pr server une trace des plus justes Il est imp ratif de rappeler comment les choses se sont pas s es entre la nouvelle variante humaine nous le Seigneur des univers et le Malin Car ce der nier joue un r le d une extr me importance En l absence du Menteur il n y aurait pas eu Ca n et Abel No Abram qui n tait pas encore Abraham et tous les autres h ros que nous connais sons intimement puisqu ils sont eux aussi de la famille Job est l un des plus illustres descen dants de la derni re tribu cr e par le Ma tre Le Malin est intervenu aupr s de Job de fa on spectaculaire Les Saintes critures le citent souvent ce pauvre Job et le Livre de Job est tout entier d plusieurs crivains anonymes qui en ont fait un po me d une beaut saisissante devant laq
16. nonce deux r gles imp ratives chacun est invit par ler au c ur et aux tripes aucune approche th orique de la mort ne sera tol r e p 34 La discussion dure environ deux heures les t moi gnages sont souvent prouvants et les participants donnent libre cours leurs motions jusqu aux pleurs On mange on boit on change des adresses on fraternise bref on sort la mort du silence Dans un caf mortel il faut s engager fond et payer de sa personne p 35 Le succ s de la rencontre tient l investissement de chacun Il s agit de la premi re des douze r gles formul es par l auteur pour s assurer du bon d roulement d un caf mortel L authenticit des motivations le non jugement absolu devant tout t moignage et l coute figu rent parmi ces r gles au m me titre que la vis e non th rapeutique de l v nement Ce dernier point est essentiel et l auteur le souligne plusieurs reprises dans son essai part sa dimension collective la vis e non th rapeutique du caf mortel est ce qui permet de le dis tinguer d une rencontre chez le psy chologue ou le psychanalyste C est aussi ce qui en fait la sp cificit un change franc sans contrainte ni hi rarchie excluant tout rapport th rapeute patient Il ne s agit pas d un travail de deuil collectif s il advient que l change prenne des allures th rapeutiques l organisa teur se r serve le droit
17. ntale et au vieillissement aux milieux de vie et aux habitats la fin de vie et aux soins palliatifs aux abus envers les a n s aux proches aidants pour ne nommer que ceux l Le vieillissement se con oit partir de diff rents crit res selon la position sociale et chronologique qu on occupe et rares sont les indi vidus qui vont finir par s identifier ou se d finir comme tant une per sonne g e La plupart du temps le vieillissement est associ des exp riences ou des caract ristiques n gatives comme la maladie les incapacit s l inactivit l isolement la mort etc Ces repr sentations sont difficiles supporter dans des soci t s qui valorise le corps capable et la beaut de la jeunesse Les chapitres de la premi re partie traiteront respectivement de l ge de la vieillesse et du vieillisse ment la classification de la vieillesse des constructions sociales et cultu relles des d fis pour comprendre le vieillissement la perspective du parcours de vie puis du vieillir au f minin pluriel f minisation de la population g e et invisibilit des femmes g es nombreuses mais effac es et m connues vivre dans un corps vieillissant conditions de vie vivre seule et souvent pauvre ment les engagements au f minin des retrait es actives et engag es la diversit ethnoculturelle et per sonnes g es immigrantes com prendre et soutenir les a n s gais et lesb
18. s interro gations que suscite selon l auteur le ph nom ne des caf s mor tels Qu est ce qui se passe Qu est ce qui se dit Qu est ce qui se trame et Qu est ce qui reste Le premier chapitre s ouvre notamment sur le probl me pos par le choix d un bistrot pour organiser un caf mortel Crettaz insiste sur l importance de tenir cet v nement dans un caf en raison de l ambiance conviviale que pro cure ce lieu Le caf permet tout simplement de mettre l aise et de favoriser les confidences Mais trouver un tablissement ne va pas de soi Le patron ou la patronne d un bistrot ne voient pas toujours ce projet mortel p 22 d un bon il et il est rare qu ils consentent ce que l v nement se tienne un soir de semaine Une fois le concept expliqu on finit par trouver des tablissements qui y sont favorables et qui appuient le projet Les caf s mortels s adressent quiconque souhaite partager une exp rience de deuil ou tout autre t moignage sur la mort Le d roule ment de l v nement se veut relati vement informel D abord Bernard Crettaz pr sente bri vement sa propre exp rience de deuil et rap pelle aux participants ce qui l a amen organiser des discussions 79 sur la mort Pour lui un caf mor tel constitue un rite du don et du contre don par la parole En tant qu organisateur il ne soumet les participants aucune contrainte mais il
19. u silence Tout aussi intrigante que le titre du livre la maquette de couverture prend un sens particulier mesure que se pr cise le concept de caf mortel un homme l auteur au visage impas PRINTEMPS 2011 sible contemple un cr ne humain qu il tient dans sa main gauche Cette image nous entra ne in vitablement dans un imaginaire baroque c est la fameuse sc ne o Hamlet tient un cr ne dans sa main ce sont les vani t s ces all gories qui sugg rent la pr carit de l existence et nous rap pellent l omnipr sence de la mort C est d une telle culture de la mort que participent les caf s mortels o la communaut des vivants se rassemble en un moment o la vie et la mort rejoignent le c ur de la cit p 33 au sein d un monde que l auteur n h site pas d crire pr cis ment comme une farce baroque L essai de Bernard Crettaz doit tre lu la fois comme un bilan et un mode d emploi Apr s avoir organis 40 caf s mortels le socio logue propose de t moigner de son exp rience et de d crire le fonc tionnement des caf s mortels pour quiconque souhaiterait en organiser un Pour cette contribu tion qui se veut galement un tra vail de transmission et de m moire l auteur a choisi de mettre de c t sa d marche scientifique Conform ment cette vis e d ac cessibilit l ouvrage se divise en quatre parties qui r pondent ponc tuellement aux principale
20. uelle p lissent bien des uvres tant anciennes que modernes pour tant port es aux nues p 18 Autrement dit pour ceux et celles que la lecture du texte biblique m me alors qu il s agit d un po me d une beaut saisis sante ennuie qui ce texte appa ra t non seulement d pass mais galement corrompu par tous les mauvais usages auxquels il a t et reste soumis au fil du temps la r criture que Greif en donne peut se pr senter comme une alternative digne d en lib rer les personnages Une des grandes qualit s de cette r invention r side dans la force du langage de son auteur Son rudition je la vois ici manifeste sous une figure qu il faut imaginer Me voici revenir mon t nor qui poss de non seulement par leur grammaire mais aussi dans la pro fondeur de leur musicalit toutes les langues de l op ra Grammaires et musiques qui chaque moment donnent sa chaleur sa coloration la langue particuli re qu il parle qu il chante tel ou tel moment Il ne s agit pas d une m taphore seulement car c est bien le cas du professeur Hans J rgen Greif 78 ma tre de toutes ces langues dont les voix nous entendons travers le fran ais de son Job Et si l allemand s y fait sentir en particulier ce n est pas seulement parce que c est la langue maternelle de l auteur mais parce que dans cette relecture du texte sacr l on ne saurait pas ne pas retrouver toute une tradition d
21. uts de cette nouvelle vie qu il s est donn e aux abords du seuil de la retraite comme un Orph e appro chant les rives du Styx ont t pos s par sa passion pour la musique Grand connaisseur de l op ra et de son monde il fit son entr e sur la sc ne de l invention litt raire par le biais d une premi re collection de nouvelles Solistes et puis sa superbe de t nor lui assurant le succ s Orfeo 2003 Les critiques sont g n reux envers cette criture et pourtant curieuse ment ils en parlent comme si cette connaissance et cet art l cette ru dition musicale entre autres accom pagn e ou plut t rendue vivante par le souffle de son alerte sensibilit taient chose facile la port e de qui en voudrait Lorsque parut La bonbonni re 2007 on appela ce roman juste titre une mythologie qu b coise Mythologie et g n alo gie qui encore une fois tirent leur heur de la particuli re rudition qui les sous tend On n en serait pas plus tonn Greif vit au Qu bec depuis quarante ans Ce qui est peut tre long mais tr s court aussi si on me le permet On n y pense pas trop On se dit en feignant la g n rosit pour quoi ne retracerait il pas la g n alo gie qui nous d finit et rassure L ann e d apr s avec Le juge ment Greif se tourne vers l Europe de la peinture de la Renaissance et la R forme Et voici l rudition en histoire de l art qui s y fait jour Un an plus tard
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