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bulletin du CREAI

1. Conseil technique de l enfance d ficiente et en danger moral pr sid par le professeur Georges HEUYER m decin psychiatre Ce Comit dresse la nomenclature des cat gories d enfants d finit le concept unitaire de l enfance inadapt e et largit les modes de d pistage d observation de r ducation ou de soin mettre en uvre Ce sera l bauche d une politique de l enfance inadapt e qui va se concr tiser en 1943 1944 par la mise en place dans dix r gions pilotes d Associations r gionales pour la Sauvegarde de l enfance et de l adolescence ARSEA Les ARSEA sont des associations d un caract re particulier elles sont dot es de statuts types labor s par le Secr tariat d Etat la Sant Elles d rogent au principe du libre choix pr vu par la loi du 1 juillet 1901 notamment par l introduction dans les conseils d administrations de membres de droit ayant les m mes pouvoirs que les membres lus elles permettent ainsi la L ARSEA de Bourgogne Franche Comt Pr histoire du CREAI de Bourgogne 1946 1983 par Michel DELMAS rencontre et la concertation des repr sentants des services publics avec les mandataires des associations et uvres priv es Selon la formule courante les ARSEA sont des associations priv es assurant des missions de service public A leur d but elles ont suscit des critiques et des craintes d h g monie de l Etat Elles ont d clench en 194
2. Il s agit bien on le voit d organiser politiquement l interd pendance sociale qui si elle tait laiss e sa propre dynamique ne ferait qu accro tre les d s quilibres entre les positions et les pouvoirs Les r sultats On doit parler d une dualit de r sultats Crise de la protection sociale et de la solidarit ou crise de la d mocratie par Colette BEC 1 L effort social de la Nation porte tr s vite ses fruits Les progr s induits par l organisation embryonnaire de la solidarit sont suffisamment importants pour que s amorcent de v ritables transformations sensibles dans plusieurs secteurs protection r duction de l ins curit redressement de la d mographie au niveau sanitaire Ce New Deal de la Lib ration engendre un ample essor conomique en conjuguant l effort social que les entreprises et les collectivit s ont d consentir et l implication de la population active dans le redressement de l conomie 2 Mais dans le m me temps cette politique s instaure sur une ambigu t fondatrice une v ritable institutionnalisation des quivoques va se d velopper tr s rapidement au travers des contestations de groupes corporatistes qui veulent garder leurs acquis m decins enseignants cadres cheminots paysans et leur identit Ce dont il s agit en fait c est d un conflit entre deux conceptions de la protection et donc deux conceptions de la solidarit protection solidarit profes
3. c tait de maintenir le rapport dialectique entre ces deux r alit s l une nourrissant l autre et r ciproquement Autrement dit les D cideurs feraient ils appel aux comp tences du CREAI s ils ne savaient pas qu il puise en partie ses positions dans la connaissance des populations concern es et des pratiques des institutions et des professionnels du secteur m dicosocial De m me les associations solliciteraient elles l accompagnement du CREAI si elles constataient qu il n est pas cr dible aux yeux des D cideurs et qu il ne prend pas en compte leurs probl matiques quand il participe aux travaux que ces D cideurs pilotent Des d fis toujours nouveaux par Maurice BOLLARD Donc dans cette p riode le CREAI ne devait pas apparaitre aux yeux des D cideurs comme le d fenseur des int r ts des associations alors qu elles disposaient d organisations puissantes qui jouent ce r le PIGAS lui a souvent pr t cette vocation et aux yeux des associations comme le porteur des positions des administrations concern es Organisme vocation technique le CREAI ne pouvait maitriser ces profonds changements qu en respectant cette philosophie Ce positionnement est aujourd hui valid par la reconnaissance officielle des pouvoirs publics r gionaux et la fid lit des associations Cette question du positionnement se repose aujourd hui dans un autre contexte national je vous invite donc au 60 anniversaire pour faire le poi
4. cu cette histoire l aboutissement actuel parait une vidence mais il faudrait prendre le temps de montrer en quoi il y a eu des bouleversements des renversements qui furent l objet de longues discussions Cela a t il constitu un progr s Oui et pour ma part je suis fier d avoir particip ces volutions Mais pour autant Ces trente ann es ont vu la multiplication des lois r affirmant les droits des personnes l ducation la sant au logement au travail dont l application n a t souvent que des cache mis re pour ne pas affronter la crise sociale que l on masquait derri re la crise conomique Toutes ces lois sp cifiques y compris celles concernant les personnes handicap es ne font que rappeler que les valeurs qui fondent le vivre ensemble notamment la solidarit ont clat puisqu il faut sans cesse noncer les bases minimales pour vivre Et chaque fois que nous avons tent de mettre en uvre les droits la formation professionnelle au logement l emploi notamment avec les professionnels qui prennent en charge des jeunes de l aide sociale ou de la protection judiciaire nous avons bien vu que nous tombions sur un mur en b ton Je ne veux pas terminer sur une note pessimiste mais j indique cela pour dire que le travail du CREAI est au c ur des probl mes de soci t et qu ce titre il est politique J ai effectu ces derniers mois un rep rage des activit s du CREAI des ann
5. l initiative du Pr sident Pierre MERCIER conseiller la Cour d appel de Dijon par simple transformation de l Association cr e en 1942 dite service social de sauvegarde de l enfance de la r gion de Dijon Cette association disposait d j d un Service d enqu tes sociales aupr s du Tribunal pour enfants et d un Centre d accueil et d observation de 16 lits pour mineurs d linquants ouvert faute de mieux en 1943 dans un pavillon v tuste de l h pital psychiatrique de la Chartreuse Dijon L aspect sinistre des locaux incitait plut t la fugue des mineurs qui y taient enferm s Le projet de transfert du Centre tait d ailleurs envisag Ce fut une de mes premi res t ches la recherche d une propri t destin e effectuer ce changement indispensable Le si ge administratif de l ARSEA tait install dans deux pi ces contigues du Palais de justice de Dijon mon arriv e en juin 1948 j ai re u un bon accueil de Monsieur Pierre MERCIER qui tait l origine des r alisations dijonnaises Monsieur MERCIER avait un pass judiciaire prestigieux avocat la Cour d appel de Paris en 1905 il participe activement au comit de d fense des mineurs traduits en justice ami de Ma tre Henri ROLLET il est secr taire g n ral de l Union des patronages de France en 1908 rapporteur de propositions de lois de nombreux congr s il s est constamment engag pour d fendre la cause des mineurs et autres personn
6. ARSEA ainsi que les projets en cours de r alisation Les statuts types des CREAI renforcent la tutelle minist rielle notamment par la pr sence de commissaires du Gouvernement dans les instances dirigeantes un repr sentant du Minist re de la sant publique et un repr sentant du Minist re de la justice L ARSEA de Bourgogne Franche Comt Pr histoire du CREAI de Bourgogne 1946 1983 par Michel DELMAS Le CREAI doit recevoir l agr ment minist riel pour son budget la nomination de son directeur et des membres de l quipe technique innovation importante dans le r le de conseil technique que le CREAI doit remplir Le CREAI de Bourgogne a obtenu l agr ment minist riel le 5 f vrier 1965 Son bureau tait compos de 4 membres de l ex ARSEA dont le Pr sident Bernard BALLAND deux vice Pr sidents Fred WORMSER et Madame MAUCHAUSSE le tr sorier Bernard CHATOUILLOT et 3 membres repr sentant les f d rations des uvres les plus importantes L UNAPEI Monsieur Jean MAZEN Pr sident de l UDAPEI de C te d Or _ L UNIOPSS le colonel de GIGORD d j membre de l ex ARSEA en qualit de d l gu de l URIOPSS L ANCE Association nationale des communaut s ducatives Monsieur Paul PICARDET secr taire g n ral de l OPEP de C te d Or directeur du Clos Chauveau qui devient secr taire g n ral du nouveau CREAI A l occasion du V plan le CREAI de Bourgogne a jug opp
7. aux comp tences de plus en plus larges Quelle place Quel r le pour le CREAI dans ce contexte changeant Quel positionnement Quelle r ponse avons nous donn dans le contexte juridique de 1964 et 1984 L avenir se lit souvent dans son pass Du pass du CREAI je peux en t moigner depuis 1977 comme participant aux diverses commissions de planification des quipements sanitaires sociaux et m dico sociaux j tais frapp par l coute attentive accord e aux observations du repr sentant du CREAI et surtout par leur poids dans les d cisions Le CREAI apparaissait alors comme un r f rent aussi bien aux yeux des repr sentants des administrations concern es que de ceux des associations des organisations syndicales et souvent m me du promoteur du projet examin Plus tard en l observant de l int rieur j ai compris comment le CREAI construisait cette position de REFERENT il centre ses analyses ses tudes ses avis sur l int r t de l usager et la qualit du service rendu apr s une prise en compte distanci e des politiques publiques et des approches des acteurs du secteur social et m dico social institutions professionnels parents importance des 14 Commissions C est l sa sp cificit son originalit Ceci explique que les D cideurs fassent appel ses services dans le cadre de la pr paration de leurs travaux et que les gestionnaires l associent la conception de leurs projets Le DEFI
8. es 1980 aux ann es 2000 et j ai r alis combien cette p riode fut riche et inventive cest ce que j ai voqu ici le CREAI a eu la chance d tre au c ur d une activit intellectuelle et pratique tr s soutenue la confrontation entre les points de vue l obligation de tenir constamment compte du r el sous toutes ses dimensions les apports th oriques pluridisciplinaires tout cela nous conduisait d passer sans cesse ce qui semblait acquis Personnellement j ai aim ce travail qui nous oblige tre sans cesse en recherche pour d gager les valeurs et les rep res th oriques sur lesquelles doit s appuyer le secteur social et m dico social Au CREAI nous sommes peu en contact direct avec les personnes qui prouvent des difficult s du fait d un handicap ou de difficult s sociales pourtant ces personnes constituent la r f rence de notre r flexion Par contre le CREAI est en relation constante avec trois types de partenaires et donc trois points de vue diff rents qui ont chacun une l gitimit forte Et son travail consiste prendre les valeurs ou les l ments qui paraissent fondamentaux dans ces diff rentes positions les organiser ensemble g rer les contradictions en v rifiant constamment comment le r sultat ou la synth se de cette r flexion est v ritablement au service des personnes pour lesquelles nous travaillons ensuite ces synth ses sont re propos es sous une forme ou sous une autr
9. gionale G DACLIN Crise de la protection sociale et de la solidarit ou crise de la d mocratie par Colette BEC Professeure de sociologie des politiques sociales l Universit Paris Descartes R activ e par le plan d conomie de 50 milliards auquel la S curit sociale va devoir largement participer la question de la crise de la protection sociale n est cependant pas une question r cente elle revient r guli rement sur le devant de la sc ne depuis fort longtemps Peu de questions ont donn lieu en trois ou quatre d cennies une production acad mique politique et journalistique aussi abondante livres blancs colloques mais aussi mouvements de contestation Et pourtant peu de questions ont t dans le m me temps source d autant de confusion intellectuelle et de mascarades politiques La crise de la S curit sociale fait partie de notre paysage au point d ailleurs que la notion de crise semble ne pas n cessiter de pr cision quant sa nature Parall lement une autre crise souvent d sign e implicitement par le vocable d individualisme est celle de la solidarit entendue pour l instant comme la conscience de l interd pendance sociale Je voudrais montrer que ces deux crises n en font qu une qu elles sont les deux revers de la m me m daille Mais de quoi s agit il exactement Est il possible de rendre un tant soit peu intelligible la situation actuelle parasit e par des approches comptables gest
10. par Martine LANDANGER services de p dopsychiatrie etc l opportunit d largir son champ de vision d am liorer ses pratiques et de diversifier ses modes d intervention Nous sommes bien dans l re du travail en r seau sur les territoires en question Il vise la mise en synergie des ressources de chacun les compl mentarit s pour am liorer l accompagnement ducatif mis mal par ces jeunes en souffrance et veiller une continuit de cet accompagnement Cette formation action complexe et passionnante est donc r alis e dans la quasi totalit des r gions de France sous l gide de l ANCREAI t te de r seau des CREAI qui coordonne le dispositif Pour les 2 r gions qui nous concernent Anne DUSART Dominique DUBOIS Jean Claude JACQUINET et Mathilde LECUYER ont conduit ce travail Nouvelles modalit s d observation et d analyse l offre de service des CREAI au sein de lANCREAI permet d sormais de r pondre des demandes d tudes et d analyses d envergure nationale Le r seau s est organis pour mutualiser les moyens d expertises et les ressources des uns et des autres C est ainsi qu apr s l analyse nationale compar e des sch mas d partementaux d organisation m dico sociale versus handicap en 2011 nous avons pu r aliser un travail similaire versus personnes g es Le CREAI Bourgogne a r alis ces travaux pour la r gion Franche Comt et pour la Bourgogne gr ce aux comp tences d Isabelle GERARDIN su
11. sociales du d partement I Un CREAI important et diversifi H ritier depuis 1964 de l ARSEA de Bourgogne Franche Comt l association pr sid e par l industriel Fred WORMSER et dirig e par Michel DELMAS regroupait la plus grande partie des associations du secteur toutes tendances confondues tous les ans l association publiait un annuaire des tablissements et services qui constituait un ouvrage de r f rence le dernier est sorti en 1984 Quelques impressions me restent de ces premi res ann es de pr sidence dans les locaux du premier tage du Si ge 28 boulevard Carnot D abord 1 Le poids de la gestion des 18 tablissements et services employant plus de 500 salari s et repr sentant la diversit des modes de prises en charge CAT IME IMPro services li s la justice du service de tutelle aux quipes de pr vention dans les quartiers sans oublier les coles heureusement situ es proximit du campus universitaire dijonnais La gestion occupait d ailleurs deux tages de notre si ge social un seul tage abritant la direction g n rale et l animation r gionale Ce qui m tonna alors tait la complexit des processus de d cision gage d une sage maturation et d une large concertation toute d cision tait en effet discut e en commission des directeurs puis en bureau parfois en comit d entreprise enfin en Conseil d Administration d cisions de gestion nominations de cadres
12. sont demandeurs d une gamme de placements la plus large possible L ARSEA s emploiera r pondre leur attente en liaison avec la direction de l ducation surveill e r cemment cr e au Minist re de la Justice En C te d Or les quipements seront r alis s dans l agglom ration dijonnaise pour faciliter la gestion et la communication avec les magistrats Dans la r gion des Associations d partementales de Sauvegarde de l enfance et de l adolescence ARSEA seront cr es avec des statuts calqu s sur ceux de l ARSEA et poursuivant les m mes objectifs en Sa ne et Loire L ARSEA de Bourgogne Franche Comt Pr histoire du CREAI de Bourgogne 1946 1983 par Michel DELMAS dans l Yonne et le Doubs Dans d autres d partements des Sauvegardes existaient d j en Haute Sa ne Centre de Frotey les Vesoul pour mineurs d linquants dans le jura Service social du Tribunal pour Enfants de Lons le Saunier Bon Pasteur Dole D s 1950 l ARSEA a une vue d ensemble des organismes existants dans la r gion et propose un plan d quipement de 12 tablissements moderniser ou construire Progressivement l ARSEA va cr er et assurer la gestion de structures nouvelles La construction et le transfert du Centre r gional d accueil et d observation CO dans la propri t Les C dres Chenove pour gar ons d linquants internat de 45 lits Il remplace en 1953 le petit centre install l h p
13. t au carrefour de l action et de l innovation ducative et m dico sociale selon les directives qui lui ont t donn es par l Etat Ce n tait qu une premi re tape qui demandait tre poursuivie et approfondie Les inventions dans le secteur social et m dico social entre 1980 et 2010 par Fran ois FAUCHEUX Directeur du CREAI de Bourgogne de 1983 2005 A l occasion de cet anniversaire du CREAI je veux voquer ce qui a t invent non pas durant 50 ans mais au moins dans la p riode que j ai connue des ann es 80 aux ann es 2000 Au CREAI nous avons t t moins et acteur de l volution des questions qui se sont pos es dans le secteur social et m dico social et nous avons accompagn les r ponses qui ont t invent es et apport es collectivement par les associations les professionnels et les administrations Je vais parler de l int gration des enfants handicap s de l mergence des r ponses aux probl matiques des adultes handicap s notamment au niveau de leur vie personnelle et intime des questions concernant la confrontation la mort de l id e que c est la personne accompagn e qui est auteur et acteur de son projet de vie Ce sont l quelques exemples o un travail de recherche et d invention s est r alis Une remarque en pr alable les th mes que j ai cit s sur lesquels on invente de nouvelles r ponses se situent essentiellement dans le secteur du handicap Ce n
14. 7 la naissance de l Union nationale interf d rale des uvres priv es sanitaires et sociales UNIOPSS et des Unions r gionales destin es r unir les uvres priv es soucieuses de conserver leur ind pendance Les changements politiques qui suivirent la lib ration de la France et le tripartisme du Gouvernement de la R publique n ont pas modifi sensiblement la politique engag e pour l enfance inadapt e Le Comit interminist riel de l enfance d ficiente et en danger moral est reconduit et la direction technique est confi e au Docteur LE GUILLANT m decin psychiatre ancien l ve du Docteur HEUYER il poursuit la mise en place des ARSEA dans les six r gions restantes afin de couvrir la totalit du territoire national Bordeaux Rouen Poitiers Strasbourg Angers et Dijon Des circulaires adress es aux Pr fets confirment les modalit s de fonctionnement des ARSEA et leurs missions en 3 points essentiels 1 Coordonner les activit s souvent dispers es 2 Cr er et g rer les organismes n cessaires centre d accueil et d observation consid r comme la plaque tournante de l orientation des mineurs cole de cadre centre de r ducation etc 3 Aider techniquement les tablissements priv s am liorer et obtenir d ventuelles subventions de l Etat par le moyen de l affiliation L ARSEA de Bourgogne Franche Comt a donc t fond e au cours de la derni re vague le 18 novembre 1946
15. Bulletin 1 CREAI BOURGOGNE D l gation Franche Comt d informations Septembre et Octobre 2014 N 342 Centre R gional d Etudes d Actions et d Informations en faveur des personnes en situation de vuln rabilit 11 rue Jean Giono B P 76509 21065 DIJON C dex T l 03 80 28 84 40 Fax 03 80 28 84 41 www creaibourgogne org Courriel creai creaibourgogne org Sp cial 50 me anniversaire Editorial par Jacques NODIN Pr sident du CREAI L re des remises en cause par Pierre BODINEAU Des d fis toujours nouveaux par Maurice BOLLARD L ARSEA de Bourgogne Franche Comt Pr histoire du CREAI de Bourgogne 1946 1983 par Michel DELMAS Les inventions dans le secteur social et m dico social entre 1980 et 2010 par Fran ois FAUCHEUX Les innovations d aujourd hui par Martine LANDANGER Crise de la protection sociale et de la solidarit ou crise de la d mocratie par Colette BEC Hors B I Programme d activit s du CREAI BOURGOGNE Re Regards partag s sur l action du CREAI en Bourgogne et Les 50 ans en Franche Comt du CREAI Lundi 26 mai 2014 NS Domaine du Lac Plombi res l s Dijon 1964 2014 implant s dans les r gions depuis 50 ans issus des associations de Sauvegarde de l enfance et de l adolescence ARSEA les CREAI permettent la rencontre et la concertation entre les diff rents acteurs de l action sociale contribuant ainsi la r flex
16. Le fait que notre activit de gestionnaire ne s tait d velopp e qu en C te d Or et c tait d j bien assez L existence d un imposant service m dical comptant jusqu 10 m decins psychiatres et p diatres sous la direction des Docteurs Gis le THOMAS puis Romain LIBERMAN constituait un lieu d expertise int ressant Enfin le r le particulier de l cole d ducateurs dont le directeur Etienne JOVIGNOT second par M BERCHARD jouait un r le important au plan national d s lors qu il fallait n gocier avec le Minist re ou r diger des textes r glementaires concernant les professions sociales l cole de Dijon a jou un r le historique dans l histoire de la formation aux professions sociales Il Le temps des remises en cause 1982 1990 Il se manifesta travers trois v nements survenus dans les ann es 1980 1 La r forme des CREAI Un rapport de l IGAS avait d j indiqu les orientations souhait es par l administration et reprises par le nouveau ministre N QUESTIAUX abandon de la gestion des tablissements sauf les coles et reformulation des missions baisse drastique des subventions de l Etat conduisant la liquidation pure et simple du CREAI voisin de Franche Comt Le CREAI de Bourgogne ex cuta avec docilit les directives d une circulaire du 13 janvier 1984 en cr ant une nouvelle association FACODEGE et lui c dant la gestion des tablissements dans une A G extraordinaire t
17. Marielle BOSSU et Sophie GALIBERT conduisent cette d marche Voici pr sent s grands traits les l ments et v nements qui ont jalonn la vie du CREAI en Bourgogne ainsi qu en Franche Comt ces 10 derni res ann es Aujourd hui les CREAI et leur r seau sont engag s dans une nouvelle structuration de leur fonctionnement Cela constitue une nouvelle tape de leur histoire Elle est symbolis e notamment par l unification de la d clinaison de notre sigle Centre R gional d Etudes d Actions et d informations en faveur des personnes en situation de vuln rabilit et par un logo unique adopt ce matin lors de notre Assembl e G n rale Les CREAI ont 50 ans et puisque l histoire de ce secteur se construit et se poursuit avec vous je voudrais pour conclure pr ciser qu en Bourgogne nous avons la chance d avoir une d l gation r gionale du CNAHES fort active Conservatoire National des Archives de l Histoire de l Education Sp cialis e et de l Action Sociale qui collecte les donn es et organise l archivage de l histoire de ce secteur Nous avons b n fici de leur soutien et pour les pr server le CREAI a fait don de ses archives historiques de 1942 2000 aux Archives d partementales de la C te d Or Je suis convaincue pour ma part de l importance de laisser les traces de ce parcours aux historiens 1 CNAHES Bourgogne Franche Comt 2 rue Professeur Marion 21000 Dijon www cnahes org D l gu e R
18. ale a fix les r gles de prise en charge de ces enfants et les conditions d agr ment des tablissements qui peuvent leur apporter les soins n cessaires En 1953 la Caisse r gionale d Assurance maladie cr e un des premiers Institut m dico psycho p dagogique pour enfants d ficients mentaux d ge scolaire Aisy sous Thil C te d Or L uvre des pupilles de l cole publique OPEP transforme l cole de plein air du Clos Chauveau Dijon en centre de r ducation pour enfants d ficients visuels et auditifs 1958 1959 puis handicap s moteurs 1964 internat et externat Monsieur Pierre CAREME install en 1955 en Sa ne et Loire p re d un gar on mongolien va mobiliser les parents qui ne trouvent pas r ponse dans les services publics pour l ducation de leurs enfants handicap s Les parents se regroupent en associations nomm es Papillons Blancs dans plusieurs villes moyennes de la r gion Ils cr ent de petites unit s ducatives avec l aide des municipalit s ou de personnes g n reuses L ARSEA soutient ces initiatives et les projets d instituts m dico p dagogiques IMP qu ils pr parent En mai 1960 l ARSEA organise une journ e d information sur le th me de l adaptation scolaire et professionnelle des enfants et adolescents d biles mentaux avec la participation de Monsieur CAREME repr sentant l Union nationale des amis et parents d enfants inadapt s UNAPEI qui vient d t
19. ation d allocations et de secours qui maintiennent sur les marges de la soci t des populations de plus en plus importantes On entre ce moment l me semble t il dans ce que je qualifie de solidarit d accrochage v ritable d naturation du principe de solidarit En effet elle n exprime plus la volont politique de ma triser ou d orienter des logiques collectives en vue d assurer le maintien de l appartenance de chaque individu la collectivit l attachement une r ciprocit entre apports individuels et collectifs Cette nouvelle forme de solidarit incarne des interventions de compensation et de responsabilisation individuelles Elle vise tout au plus sauvegarder une coh sion sociale minimale par une relation assistancielle impuissante articuler l individu la soci t r affirmer activement une conscience d appartenance au nom de l interd pendance sociale Cette solidarit n ambitionne pas de devenir le moteur d un changement social Au mieux assure t elle la survie d une population toujours plus importante et que sa d pendance fait soup onner d irresponsabilit N QUESTIAUX avait tr s bien vu ces dangers lors de la parution en 1974 du livre de Lionel STOLERU Vaincre la pauvret dans les pays riches C est pourquoi en guise de conclusion je dirais que nous avons en tant que citoyens professionnels un devoir celui de lutter contre la vulgate conomiciste pour poser nouveau les probl mes en terme
20. aux modes de gestions CPOM GCSMS On compte beaucoup De nouveaux dispositifs et d autres vocables gestionnaires apparaissent et envahissent notre environnement LOLF dont la mise en application s est faite pour l exercice budg taire 2006 loi n 2001 692 du 1 aout 2001 relative aux lois de finances PRIAC programme interd partemental d accompagnement des handicaps et de la perte d autonomie GVT glissement vieillissement technicit TAM temps actif mobilisable co t la place convergence tarifaire L laboration des sch mas d partementaux s est install e progressivement avec ces nouveaux rep res de programmation et contraintes conomiques La place du CREAI dans ce contexte d volution des politiques sociales et de sant En Bourgogne mais galement en Franche Comt le CREAI a t sollicit pour clairer pauler les administrations des Conseils G n raux et des DDASS dans l laboration et la d finition en lien avec les acteurs professionnels et associatifs des axes de construction des diff rents sch mas relevant de leurs comp tences respectives Il nest pas possible d oublier le chantier colossal r alis pour pr parer les orientations de l Etat concernant le dispositif en faveur des enfants et adolescents handicap s de C te d Or dans la perspective du sch ma d partemental d organisation sociale et m dico sociale 2009 2014 Certains professionnels ici s en souviennent Nous av
21. bsence d eau courante qu il a fallu aller pomper dans la rivi re voisine Malgr l aust rit des lieux il s y est fait du bon travail aupr s de ces jeunes d linquants dont certains devenus adultes en conservent un bon souvenir ils ont fond une amicale et se r unissent chaque ann e avec leur famille Apr s de longues recherches le transfert du centre a eu lieu 16 ans plus tard dans une belle propri t proche de Dijon Velars sur Ouche En 1948 1949 le Pr sident et le nouveau secr taire de l ARSEA vont conjuguer leurs efforts pour prendre contact avec les uvres et visiter les tablissements en Bourgogne et en Franche Comt dont certains loign s de Dijon dans le pays de Montb liard ou le territoire de Belfort Les premi res uvres affili es l ARSEA sont Le Prado de Salornay Hurigny pr s de M con pour mineurs d linquants dirig par les pr tres du Prado de Lyon La Soci t Beaunoise de Protection de l Enfance cr e en 1939 sp cialis e dans le placement familial d enfants de tous ges agr e justice et population L ordonnance de f vrier 1945 sur l enfance d linquante substitue dans une certaine mesure les actions ducatives la r pression syst matique d autrefois Les juges des enfants souhaitent disposer de rapports d observation leur apportant les l ments m dico psychologiques et sociaux complets Pour les mineurs qui ne peuvent pas tre rendus leur famille ils
22. cit es ayant pour objectif de prot ger les cat gories les plus vuln rables du monde du travail la S curit sociale a pour objectif de solidariser l ensemble de la soci t L objectif est de construire l interd pendance collective de fa on faire r gner la s curit en son sein Prolonger en temps de paix la solidarit du temps de guerre aimait rappeler Pierre LAROQUE le fondateur le plus c l bre de l institution Le Programme du CNR Conseil National de la R sistance intitul Les jours heureux 24 mars 1944 pr voit Un plan complet de s curit sociale visant assurer tous les citoyens des moyens d existence dans tous les cas o ils sont incapables de se les procurer par le travail avec gestion appartenant aux repr sentants des int ress s et de l Etat Les principes sont pos s et pour ce faire la S curit sociale devait r sulter selon Pierre LAROQUE de l articulation de trois politiques une politique conomique port e par la recherche du plein emploi que suppose et la fois renforce la S curit sociale une politique d quipement sanitaire et d organisation m dicale de pr vention et de soins tendue aux accidents du travail et aux maladies professionnelles enfin et c est certainement l l ment le plus novateur et le plus volontariste une politique de redistribution tendant modifier la r partition qui r sulte du jeu aveugle des m canismes conomiques
23. comme neutre et objectif qui rel guera peu peu au second plan la conception politique de la protection On ne d bat plus sur la place de la s curit sociale dans la soci t mais sur sa place dans l conomie L institution perd peu peu sa dimension instituante pour tre appr hend e sous l angle d une vulgaire entreprise soumise pour survivre aux r gles d une bonne gestion Crise de la protection sociale et de la solidarit ou crise de la d mocratie par Colette BEC La mise en sc ne m diatique que furent les Etats g n raux 1987 de la S curit sociale en r action aux ordonnances de 1967 d politise davantage encore la question P SEGUIN dit les Etats g n raux ne constituent pas un d bat de nature politique BERGERON FO ne m lons pas la politique cette affaire Ce refus de confronter des conceptions diff rentes de soci t et de mode de protection ouvre la porte l expertise administrative qui s impose peu peu comme seule source de l gitimit Pour mettre fin la d rive du bateau ivre P SEGUIN pr ne l approche entrepreneuriale Sont aussi r affirm es la pr dominance du principe d assurance la n cessaire s paration entre solidarit professionnelle et solidarit nationale A cela Simon NORA ajoute la recommandation d une plus grande ouverture au priv et la cr ation de zones d assurances qui permettent pour des risques mineurs et pour les gens plus ais s de ch
24. compagnement des sch mas d partementaux notamment sur les questions de d pendance et de handicap ont constitu un argument de l ANCREAI pour valoriser le r seau des CREAI au niveau national avec la DGCS et plus r cemment avec la CNSA J ai en m moire notamment une comparaison des sch mas d partementaux de la r gion relatifs aux handicaps donnant une lisibilit des orientations retenues dans chaque d partement Ce Les innovations d aujourd hui par Martine LANDANGER document de synth se a t fort appr ci du directeur de la DRASS de Bourgogne de l poque Notons que ces travaux ont galement t r alis s pour la r gion Franche Comt Une approche r gionalis e des besoins et de l offre sociale et m dico sociale s est progressivement structur e La loi HPST loi n 2009 879 du 21 juillet 2009 portant r forme de l h pital et relative aux patients la sant et aux territoires dite H pital Patients Sant Territoires s est ensuite annonc e Dans ce contexte et dans la perspective de l arriv e de ARS M RICHARD directeur de la DRASS au moment de ce tournant important nous a confi plusieurs tudes de rep rage de l quipement et des besoins dans les d partements Tous ces travaux taient envisag s pour PARS qui allait s installer prochainement et en aurait n cessairement besoin pour laborer le 1 sch ma r gional de sant notamment pour le volet m dico social Une v ritable opportun
25. core parvenu son terme notamment pour les personnes atteintes de handicap l acc s la vie publique sous toutes ses formes L activit de l ARSEA et des d buts du CREAI qui vient d tre relat e de 1945 1980 1985 est videmment fort diff rente Ce qui domine cette poque c est un effort progressif de mise en place d un r seau de structures nouvelles capables de satisfaire les besoins dans un premier temps ceux de la protection de l enfance et des services de l ducation surveill e en application des ordonnances de 1945 et 1958 et dans un deuxi me temps partir des ann es 1960 ceux qui s expriment par la voie des associations de parents d enfants inadapt s Non seulement il a fallu construire des tablissements installer des services mais aussi en assurer durablement la gestion Les probl mes de formation ou de perfectionnement des personnels se sont pos s conjointement la mise en place des institutions L ARSEA de Bourgogne Franche Comt Pr histoire du CREAI de Bourgogne 1946 1983 par Michel DELMAS Moniteur ducateur ducateur sp cialis ducateur technique r ducateurs aide m dico psychologique formation en cours d emploi action d adaptation l ARSEA CREAI a eu intervenir et faciliter les formations professionnelles d s le d but Elle a t le support r gional de l application des accords UNAR ANEJI de 1958 elle a pris part l laboration de la convention coll
26. d buts des CREAI Ce dont je parle aujourd hui constitue donc une nouvelle tape Je parle en premier lieu de lint gration scolaire des enfants handicap s Au d part pour beaucoup ce n tait pas une vidence on observait plut t de la r ticence et m me de la r sistance cela que pouvaient bien gagner ces enfants aller dans les coles o ils allaient se faire rejeter ou agresser M me si la loi de 1975 en faveur de personnes handicap es avait indiqu dans son premier article que tous les enfants avaient droit l cole ordinaire peu de professionnels ou de parents avaient envie de s engager dans cette voie puisque les instituts m dico p dagogiques taient l qu il avait fallu beaucoup d nergie pour les mettre en place et qu ils apportaient une r ponse globale et s curisante pour tous Les inventions dans le secteur social et m dico social entre 1980 et 2010 par Fran ois FAUCHEUX Que de chemin parcouru depuis cette loi de 1975 et ces circulaires de 82 et 83 II a fallu qu partir des premi res exp rimentations des bilans soient tir s que l effort fait par les enseignants qui accueillaient dans leurs classes en maternelle et en primaire ces enfants handicap s soit reconnu et valoris il a fallu que la nouvelle g n ration de jeunes parents exige que leur enfant aille dans l cole Il a r ellement fallu qu une nouvelle conception de la r ducation se mette en place En m me temps que l id e
27. de l int gration scolaire prenait corps des accompagnements dans ce milieu ordinaire se sont mis en place avec ce qui deviendra les SESSAD les services d ducation sp cialis e et de soins domicile Au d but il a fallu une certaine audace des administrations concern es notamment les DDASS ou la S curit sociale Le CREAI a appuy ce mouvement c tait plus facile pour lui puisqu il n tait pas impliqu directement dans les tablissements en place il a incit les professionnels s y engager et organis des concertations avec les administrations notamment les DDASS l ducation sp cialis e de l Education Nationale et la CRAM Le CREAI a progressivement labor une position de principe qui puisse recueillir un relatif consensus et qui tait utilis e dans des groupes de travail ou des commissions comme la CRISMS plus tard le CROSMS qui donnaient des avis sur les cr ations d tablissements ou services Cependant certains aspects concernant l int gration scolaire sont rest s insatisfaisants notamment l accompagnement l int rieur de l cole celui ci s est r alis avec des personnels sous l gide de l Education Nationale au statut tr s pr caire sans v ritable formation sous des appellations diverses comme AVS auxiliaires de vie scolaire II faudrait aussi faire l inventaire des exc s de l int gration scolaire tout prix Autre secteur o il a fallu inventer continuellement celui des adultes
28. dicap es une vie affective et sexuelle et ainsi faire voluer les pratiques et modes de vie au sein des tablissements Pour laborer ce programme de formation et sa conduite nous avons pu b n ficier de l appui de Denis VAGINAY psychologue psychanalyste expert reconnu sur cette probl matique Sa supervision a pu faire voluer nos repr sentations et a contribu accompagner les quipes dans l coute et le respect des aspirations des personnes accueillies Anne DUSART Isabelle GERARDIN Catherine SAUGEOT Sophie GALIBERT et Mathilde LECUYER ont particip la r alisation de cette formation action Autre nouveaut pour notre r seau en r ponse un appel d offre national lanc par UNIFAF portant sur les Adolescents en difficult quel accompagnement sur les territoires l ANCREAI a mis en place un dispositif de formation d envergure nationale Nous y avons particip Ce travail a d abord d but dans 2 territoires de Franche Comt et se poursuit actuellement en Bourgogne pour 2 sessions Par ce projet novateur initi par UNIFAF et mod lis par l ANCREAI il s agit de r pondre aux besoins des adolescents en difficult en cr ant d autres modalit s de fonctionnement entre partenaires sur un territoire donn sans pour autant cr er de nouveaux dispositifs Cette action souhaite offrir chacun des professionnels impliqu s ASE PJJ MECS ITEP IME Education Nationale Les innovations d aujourd hui
29. dico social du fait de ses fonctions de directeur de la CRAM Bourgogne Franche Comt d accepter la pr sidence du CREAI il lui revenait de d fendre aussi les int r ts des CREAI en prenant un peu plus tard la t te de l ANCREAI assurant son tour et sa mani re le changement dans la continuit Des d fis toujours nouveaux par Maurice BOLLARD Pr sident du CREAI de Bourgogne de 2004 2012 l Le positionnement du CREAI Un d fi permanent le changement c est tout le temps La permanence de cette question transparait dans les propos de Pierre BODINEAU Mais certaines p riodes elle est plus pr occupante qu d autres C est le cas de 2004 2012 on assiste une accumulation d volutions tr s importantes pour le secteur m dico social la place des personnes vuln rables et les r ponses leurs besoins apr s les textes de 2002 2004 et 2005 interrogeaient les pratiques des institutions et des professionnels le changement de r partition des comp tences entre Etat et collectivit s locales impliquait de nouveaux partenariats les nouvelles structures de l Etat charg es de la mise en uvre de nouvelles politiques publiques lois HPST LOLF SPIG changeaient les interlocuteurs traditionnels du CREAI les associations se regroupaient se dotaient de si ge compos de sp cialistes qualit par exemple cr aient des chelons r gionaux et nationaux participaient des syndicats d employeurs
30. ducation de la formation et de la culture de la protection de la famille et de l enfance n apporte que des solutions de rattrapage elle ne r interroge pas les dispositifs ordinaires de chaque secteur pour qu ils se modifient pour viter les exclusions p 54 Je vois dans cette fa on de proc der le c ur de probl mes contemporains De fa on plus globale depuis la fin des ann es 70 le d but des ann es 80 on abandonne la lutte contre les in galit s au profit dun combat contre la pauvret Cette substitution traduit et explique une partie de l impuissance politique actuelle dans le champ social Dans la lutte contre les in galit s on intervient sur des logiques collectives pour r duire les carts entre les groupes les individus Avec l abandon de cette politique on assiste une prolif ration de droits sp cifiques pour les diverses cohortes de pauvres sans s attaquer aux logiques collectives qui sont l origine de ce surcro t de pauvres C est un changement fondamental de regard politique Comme la crit Pierre Jean IMBERT dans la revue Droit Public droit des pauvres pauvres droits Source de stigmatisation et de nouvelles in galit s Nous sommes condamn s lutter contre la dominante id ologique du march des int r ts individuels des droits individuels que malheureusement nous avons tous plus ou moins int gr e et qui nous fait perdre de vue qu une soci t d mocratique c est un tout extr mem
31. e positions tudes interventions avis conseil Les repr sentants des associations constituent l un des p les de toutes les confrontations men es par le CREAI En particulier j ai toujours tenu les parents et leurs associations dans une position particuli re ils ont une l gitimit forte car ils repr sentent leurs enfants handicap s ils gardent souvent une blessure je leur ai fr quemment dit que je comprenais leurs demandes ou revendications mais qu en m me temps les d cisions prendre ne pouvaient pas tenir compte de leur seul point de vue et que donc je n appuierais pas forc ment tel ou tel de leurs projets pr sent en CRISMS ou en CROSMS ils ne peuvent pas non plus se substituer leurs enfants dans leur vie affective et sociale ceci peut entrainer des tensions avec les professionnels quand ils aident les personnes acqu rir de l autonomie Les inventions dans le secteur social et m dico social entre 1980 et 2010 par Fran ois FAUCHEUX Les professionnels des tablissements ou services taient les partenaires de toutes les analyses dans un dialogue toujours exigeant car au bout il y avait souvent des prises de position qui engageaient les uns ou les autres Les responsables des administrations sont le troisi me partenaire des confrontations La DRASS les DDASS les services des Conseils G n raux pouvaient participer des discussions ou demander des tudes ou des avis au CREAI ils prenaient a
32. e cette hypoth se je propose une entr e historique afin de saisir d o nous sommes partis quel a t le parcours de construction du syst me et les signes d une d construction en cours Eclairer une situation que l on a la pr tention de vouloir r former de 1 Colette Bec La S curit sociale Une institution de la d mocratie Paris Gallimard Biblioth que des sciences humaines 2014 Crise de la protection sociale et de la solidarit ou crise de la d mocratie par Colette BEC vouloir adapter aux transformations de la soci t devrait tre me semble t il un pr alable Le probl me c est que peu de responsables politiques de toutes tendances s en donnent les moyens Troisi me R publique Pourquoi partir de cette p riode alors que la question du paup risme qui frappe le monde ouvrier est connue depuis le d but du 19 si cle en 1840 sont publi es deux enqu tes sociales c l bres celles de Villerm et de Buret La caract ristique de cette p riode c est ce que j appelle la fin du r ve lib ral ou crise du lib ralisme que traduit bien cette question sociale qui s vit depuis un si cle Cette situation de paup risme montre que la libert proclam e en 1789 est un leurre pour une tr s large part de la population que l exploitation industrielle maintient aux marges de la survie dans une situation d inf riorit sociale voire d assujettissement Cette libert lib rale con ue comme do
33. e compromis visant concilier l ind pendance individuelle et la coh rence collective en articulant les parts respectives de responsabilit individuelle et collective La question laquelle elle r pond est la suivante comment faire vivre ensemble des individus libres d li s Comment organiser une vie collective qui non seulement respecte la libert individuelle mais la fasse advenir et la prot ge La Lib ration Apr s deux guerres mondiales et une crise conomique majeure 1929 il y a un consensus des grandes familles politiques MRP gaullistes socialistes et communistes autour de l id e socialiste Ce n est pas l id e d un parti politique elle transcende bien au contraire les familles politiques de l poque L id e socialiste c est le projet d une organisation r fl chie de la soci t qui impr gne fortement la pens e politique de l poque en mettant l accent sur la n cessit d organiser rationnellement une soci t juste et solidaire dans laquelle prendrait place une v ritable politique de protection Une soci t capable de d finir rationnellement le vivre ensemble en fonction des deux valeurs constitutives libert galit La S curit sociale a t pens e comme pi ce centrale de ce nouveau cours d mocratique c est dire une institution qui participe l mancipation des individus et contribue les faire membres de la soci t Contrairement aux lois d assurances sociales pr
34. e de sociologie des e Maurice BOLLARD pr sident de 2004 2012 politiques sociales l universit Paris Descartes changes avec la salle 14h45 Des inventions d hier aux innovations d aujourd hui 16h45 Cl ture des d bats Michel DELMAS directeur de 1964 1983 e Fran ois FAUCHEUX directeur de 1983 2005 17h30 Moment de convivialit SA e Martine LANDANGER directrice depuis 2006 e Vin d honneur Editorial Nous voil au mois de septembre 2014 la rentr e est l ordre du jour Le temps passe vite Nous nous sommes quitt s lors de l Assembl e G n rale et des 50 ans du CREAI Bourgogne Je tiens vous remercier toutes et tous de votre participation ces deux moments forts de notre association Nous avons su mettre en valeur les points clefs du travail collaboratif initi avec vous Cette participation est due une quipe de professionnel le s anim e par Martine LANDANGER qui ont la volont d uvrer en faveur des personnes des structures des collectivit s ou de l Etat pour favoriser le respect la citoyennet de personnes vuln rables et contribuer ainsi l volution des politiques sociales Nous l avons vu avec les t moignages des deux directeurs pr c dents et des deux anciens Pr sidents que je voudrais remercier encore une fois pour leur participation combien les r alisations concr tes du CREAI Bourgogne ont permis d avoir un autre regard sur les personnes en difficult Nous po
35. e l actualit formation continue et en cours d emploi 1971 centre d aide par le travail et travail prot g 1977 besoins des personnes handicap es ou inadapt es adultes 1980 exp riences d int gration scolaire et professionnelle en France et l tranger 1982 A partir des ann es 70 un autre lieu de rencontre est apparu et s est d velopp les commissions d tudes par cat gories d tablissements ou services appr ci es par les responsables qui prouvent le besoin de partager avec des coll gues leur exp rience et leurs difficult s Les r unions sont programm es et anim es par les professionnels eux m mes qui re oivent leurs coll gues tour de r le dans leur tablissement En 1980 sept groupes fonctionnaient r guli rement Le CREAI peut s appuyer sur ces travaux de la base pour d gager des orientations des th mes de recherche ou de d bat L quipe technique du CREAI pr vue par l arr t constitutif des CREAI tait compos e de 8 membres l origine et est pass e 13 membres au fur et mesure de l extension des comp tences aux adultes et autres cat gories de handicaps A l exception des m decins psychiatres p diatres et psychologues salari s du CREAI le CREAI n a pas de conseillers techniques Les personnes choisies sont des professionnels de la r gion dont l exp rience est reconnue qui assurent b n volement cette fonction en sus de leur activit habituelle Le
36. ecteur du CREAI de Bourgogne Ces deux p riodes d activit sont pour moi indissociables lune expliquant l autre l histoire des Sauvegardes comme on les appelait alors constituant la pr histoire des CREAI On a coutume de dire que les Sauvegardes se sont d velopp es en 1939 1945 sous la pression des v nements tragiques survenus durant la guerre et l occupation causes de graves perturbations familiales et d augmentation de la d linquance juv nile Il est vrai qu un grand courant de solidarit s est manifest ce moment l mais auparavant au cours du XX si cle beaucoup d initiatives publiques et priv es avaient t prises en faveur de la protection de l enfance diversement qualifi es enfance malheureuse anormale arri r e d ficiente difficile coupable en danger moral et j en passe Dans les grandes villes les responsables d institutions m dico sociales ou judiciaires voient un int r t regrouper leurs activit s A Nancy par exemple la Soci t de patronage de l enfance coupable ou malheureuse cr e en 1877 fonde avec le dispensaire d hygi ne mentale infantile le Comit nanc en de protection de l enfance qui g re plusieurs services enqu tes sociales examens m dico psychologiques d l gu s la libert surveill e La tendance est la coop ration En 1943 le Secr tariat d Etat la Sant et la Famille charg de la coordination interminist rielle cr e un
37. ective de 1966 dite de l enfance inadapt e et sa mise en application en 1968 Devenu un gestionnaire exp riment le CREAI a eu une action de coordination utile avec les organismes gestionnaires notamment par les r unions annuelles d tude des budgets et par des journ es d information l application du plan comptable hospitalier le mode d emploi de l analyse de gestion le statut de l ducateur scolaire pr vu par la loi de 1975 Ce type d activit n tait pas sp cialement dans la vocation du CREAI mais il offrait l avantage d entretenir de bonnes relations avec les responsables administratifs des associations gestionnaires qui utilisaient fr quemment le service documentation pour s informer Dans beaucoup de cas on a d innover et anticiper sur les textes venir notamment les lois de 1975 concernant les personnes handicap es par exemple le rapport de M PENDRIE sur l organisation du premier CAT de la Montagne Ste Anne date du 22 f vrier 1968 Aller de l avant tait une sorte de mot d ordre J ai personnellement v cu cette p riode exaltante en contact avec des personnes de valeur dynamiques rencontr es dans tous les milieux et qui m ont enrichi Je n oublie pas les impatiences les d ceptions les critiques formul es ou sous jacentes et les impr vus qui ont jalonn le parcours mais cela a peu d importance au regard des r sultats obtenus Avec les moyens mis sa disposition le CREAI a
38. els et techniciens des secteurs de la protection de l enfance et de l enfance inadapt e dans un esprit de grande cordialit On se souvient du 4 congr s de l UNAR organis Dijon les 25 27 octobre 1952 sur le th me de l quipement pour la sauvegarde de l enfance en fonction des besoins de l enfant Le congr s a r uni dans la salle des Etats de Bourgogne pr s de 500 participants pendant 3 jours L v nement a t tr s suivi par les m dias et b n fique pour l image de marque de la jeune ARSEA de Dijon De m me la revue Sauvegarde de l enfance reprise par l UNAR fut un bon moyen de diffusion des actes des congr s mais aussi un moyen de faire conna tre les travaux des conseillers et quipes techniques qui commen aient se former dans les ARSEA Mais revenons en au d but de l activit de l ARSEA de Bourgogne Franche Comt C est aussi en juillet 1948 que Pierre LALIRE ici pr sent a ouvert le Centre de r ducation ducatif et professionnel de Montigny sur Vingeanne Il revenait de suivre une des premi res formations de r ducateurs l cole Th ophile ROUSSEL de Montesson dirig e par Monsieur Jean PINAUD L implantation choisie par la Sauvegarde de l poque peut surprendre il s agit d une partie d un ancien couvent des Ursulines du 19 d grad par des occupations successives de r fugi s et de soldats tr s peu adapt une collectivit de jeunes par exemple par l a
39. en cure ambulatoire a t transf r rue Millotet Dijon et compl t par un Centre d action m dico sociale pr coce CAMSP sous la direction du Docteur Pierre MARIANI m decin psychiatre En 1977 le Docteur LIBERMANN neuropsychiatre remplace le Docteur THOMAS dans les fonctions de responsable coordinateur du Service m dical qui comprend 8 psychiatres et neuro psychiatres et 2 p diatres Certains m decins sont charg s d enseignement la Facult et lIREFFE L quipe m dicale est repr sent e dans divers comit s ou Conseils r gionaux et d partementaux conseil de sant mentale commission de psychiatrie de PUER m decine commission de psychiatrie de l enfant au Minist re de la sant Leur exp rience collective les a conduits cr er un laboratoire d tudes et de recherche en psychopathologie m dicale dont les travaux seront publi s dans plusieurs revues m dicales Pour terminer l vocation des premi res activit s du CREAI rappelons les manifestations organis es l occasion du 15 anniversaire en juin 1980 Ces manifestations entendaient montrer l int r t du CREAI tant pour le monde de l enfance inadapt e que pour celui des adultes en situation de handicap Un stand exposition a t install au Forum de la sous traitance pour faire conna tre l existence des Centres d aide par le travail CAT qui fonctionnaient dans la r gion 1 240 travailleurs handicap s au
40. ent fragile toujours en quilibre instable qui n cessite un consensus sur certaines valeurs de base pour fonctionner et viter de basculer dans une d coh sion une anomie Cela n cessite ce que Pierre LAROQUE qaualifiait d ducation la solidarit En parlant de la S curit sociale il disait qu il fallait Fonder l institution dans son ensemble sur une solidarit consciente de tous ceux qui contribuent L indispensable et jusqu ici trop insuffisante ducation de la solidarit est la condition de la pleine efficacit sociale de l institution f Et comme poursuit il la conscience de la solidarit qu implique ce r sultat n existe pas spontan ment il importe de la cr er et de l entretenir par un effort d ducation condition fondamentale de la poursuite et de l expansion de l institution dans les ann es qui viennent C est une t che difficile mais tr s belle que chacun notre niveau nous pouvons nous devons entreprendre et que votre CREAI m ne depuis longtemps t P Laroque S curit sociale et vie publique Droit social n 12 1960 p 667 SESS LESSESSADRIMEUT Ju DrICOIa ge Uneinventivite gamie Jamnan Aa a deparcourssinguliers q N Besan on du24 au 26 novembrez01s sssad ssad safep ssefis saals se hd itef RE z qil M 20 anniversaire des Journ es Eve Ag N ationales SESSAD H Renseignements CREAI Bo
41. ent qui pourrait se d finir en trois mots technique observation valuation Ce nouveau positionnement oblige aussi reconstruire un v ritable r seau national le CLCC comit de liaison et concertation des centres r gionaux pour l enfance et l adolescence inadapt es devient alors l Association nationale des CREAI qui va continuer de n gocier avec le minist re et les directeurs de l Action Sociale au gr des alternances politiques il faut aussi r tablir les relations avec le CTNERHI issu du m me texte de 1964 ce qui conduit le pr sident de l ANCREAI pr sider aussi durant quelques ann es le CTNERHI 2 Des partenaires diff rents Les Conseils G n raux se sont habitu s plus ou moins rapidement conna tre le CREAI demander sur concours notamment pour la r daction des sch mas pr vus par des lois nouvelles L AGEFIPH est un nouvel interlocuteur Quand l Etat une convention a d fini les contreparties d une subvention bien diff rente de celle des ann es 1980 En 2003 le CREAI quitte son si ge historique comme l ACODEGE et s installe symboliquement dans les quartiers neufs de la Toison d Or L re des remises en cause par Pierre BODINEAU 3 De nouveaux champs d actions th matiques et g ographiques Ce fut pendant quelques ann es la politique de la ville et les commandes de certains comit s de pr vention de la d linquance Puis on s int ressa aux adultes ensuite au vieillissement des
42. enue le 24 juin 1985 Un comit de gestion pr sid par M BESSON avait assur la transition Tout cela absorba beaucoup d nergie et de temps car les probl mes taient nombreux et complexes aspects juridiques et fiscaux financiers les frais de si ge la tr sorerie humains organisation du coll ge du C A etc Les solutions choisies tr s rapidement furent elles les meilleures Le service m dical aurait il pu en partie travailler encore pour le CREAI Le choix d une seule association tait il le plus judicieux N aurait on pu organiser une relation particuli re entre le CREAI et l ACODEGE pour mieux valoriser leur potentiel d expertise Mais il fallait aller vite L re des remises en cause par Pierre BODINEAU L Etat par contre qui avait mis en place un groupe de travail sur le devenir du CREAI ne prit jamais le nouvel arr t qui devait remplacer le texte de 1964 il ne produisit qu une modeste circulaire 13 janvier 1984 qui red finissait en termes tr s g n raux leur nouveau positionnement Les CREAI ont pour mission principale d tre des lieux de rep rage et d analyse des besoins et d tudes des r ponses y apporter des lieux de rencontre et de r flexion entre les lus les repr sentants des forces sociales et ceux des administrations concern es de fournir des analyses et des avis techniques aux d cideurs ainsi qu aux gestionnaires des tablissements et services 2 Les c
43. es que dans celui de l inadaptation sociale Le CREAI est devenu un important gestionnaire h ritier des initiatives prises par l ex ARSEA Son si ge administratif et financier assure la gestion centralis e de 17 tablissements foyers services et centres de formation qui repr sentent environ 500 personnes salari es c est dire une entreprise au dessus de la moyenne qui peut se classer dans le secteur de l conomie sociale avec les contraintes qui s imposent l employeur en mati re de l gislation sociale et droit du travail Cette gestion peut entra ner des rivalit s avec d autres organismes ou se trouver en contradiction avec les missions de conseil ou d avis technique du CREAI qui se doivent d tre d une parfaite impartialit Cette inflation de la gestion tant quasi g n rale dans les CREAI l Inspection g n rale des affaires sociales IGAS est charg e d enqu ter sur les CREAI et de proc der l analyse de leurs missions Le rapport de l IGAS rendu public en 1980 est assez s v re concernant l activit de gestion dans les CREAI plusieurs critiques sont formul es dont celle ci la fonction gestionnaire de secondaire s est trop souvent accrue jusqu occulter les autres Utile l origine elle para t d sormais devoir dispara tre La cause tant entendue des instructions sont donn es pour pr parer les conditions de cession des institutions g r es par les CREAI Une association a
44. es en difficult Son exp rience et ses conseils me furent fort utiles au d but de mes fonctions J apprends par Monsieur MERCIER que les 17 ARSEA se sont r unies pour la premi re fois au d but de l ann e 1948 Montpellier et qu elles ont fond l Union nationale des ARSEA afin de coordonner leur activit Le Docteur Robert LAFON m decin psychiatre r put Pr sident de l ARSEA de Montpellier a t nomm Pr sident de l Union nationale des ARSEA l UNAR suivant le sigle couramment employ Le Docteur LAFON est connu son livre La psycho p dagogie m dico sociale paru en 1950 a fait le tour de France et a inspir les centres de formation des personnels m dico sociaux et ducateurs o il a t largement diffus L ARSEA de Bourgogne Franche Comt Pr histoire du CREAI de Bourgogne 1946 1983 par Michel DELMAS Le Docteur LAFON Pr sident de l UNAR devient le leader de l enfance inadapt e et l interlocuteur privil gi du Minist re de la Sant Publique et de la Population dont Madame POINSO CHAPUIS est le ministre de cette poque Madame POINSO CHAPUIS militante et d put e MRP est Pr sidente de l ARSEA de Marseille elle a soutenu la naissance de FUNAR et contribuera son volution Les congr s annuels de l UNAR feront autorit v ritables assises nationales o se rencontrent les repr sentants des pouvoirs publics des associations et uvres priv es les professionn
45. est pas qu il ne se passe rien dans le secteur de l aide sociale l enfance ou de la protection judiciaire de la jeunesse mais l les innovations les plus importantes ont d j eu lieu bien avant et sont appliqu es il s agit de l ordonnance de 1945 qui donne la priorit l ducatif sur le r pressif ou l emprisonnement C est avec cette ordonnance que se d veloppent et se structurent le m tier d ducateur et les premiers tablissements o on applique de v ritables m thodes ducatives En comparaison les actions ducatives pour les enfants d ficients profonds pour les sortir de l h pital ou accueillir ceux qui taient dans leur famille viendront plus tard et seront longues mettre en uvre La deuxi me innovation c est ce qui est introduit par l ordonnance de 1958 d velopper l AEMO l action ducative en milieu ouvert dont l cole en s appuyant sur la famille m me si celle ci est plus ou moins d faillante et qu il faut l accompagner En comparaison les premi res circulaires importantes sur l int gration scolaire des enfants handicap s datent de 1982 1983 et le travail en milieu ordinaire avec les SESSAD Services d ducation sp cialis e et de soins domicile viendra encore apr s Il me semble donc que les associations et les professionnels s occupant d enfants en difficult s sociales ont su inventer des structures et des pratiques nouvelles et originales C tait du temps des ARSEA et des
46. estion de savoir quel tait le comportement des personnes d ficientes intellectuelles face la mort d un proche Anne DUSART a men une recherche pour le comprendre et aider l entourage et les ducateurs ne pas passer sous silence ces moments de deuil et accompagner au contraire ces p riodes Une grande partie des volutions des conceptions ducatives des 30 ann es trouve son aboutissement avec l attention port e aux droits des usagers et aux projets personnels des personnes Cela a t codifi dans les lois de 2002 r novant l action sociale et m dico sociale et de 2005 pour l galit des droits et des chances la participation et la citoyennet des personnes handicap es L acc s son dossier personnel ou la reconnaissance du projet de vie des personnes impliquaient une inversion dans les rapports que les professionnels avaient avec ceux qu ils avaient en charge et que maintenant ils accompagnent Ce qui se d couvre progressivement l c est la n cessit d abandonner une sorte de toute puissance m dico ducative au profit d un service plus discret et plus hasardeux car il doit faire confiance dans la personne accompagn e Les inventions dans le secteur social et m dico social entre 1980 et 2010 par Fran ois FAUCHEUX J ai mentionn quelques domaines o collectivement nous avons invent de nouvelles pratiques de nouveaux concepts ou au moins de nouvelles notions Pour ceux qui n ont pas v
47. g n re des incertitudes parmi les acteurs Des vocables surgissent et s imposent dans le quotidien des organisations Cela provoque nombre d interrogations sur le sens de certains De nouvelles Agences en tant qu tablissements publics de l Etat prennent place telles que l ANESM Agence nationale de l valuation et de la qualit des tablissements et services sociaux et m dico sociaux ANAP Agence nationale d appui la performance et l ASIP Agence des syst mes d information partag s de sant Toutes ces transformations traduisent la nouvelle complexit des Politiques Publiques au sein de laquelle il s agit d sormais de veiller au respect de la qualit de vie des personnes handicap es g es en difficult s sociales ou se trouvant dans toute autre situation de vuln rabilit Dans ce contexte le CREAI Bourgogne a vu la subvention en provenance de l Etat fondre progressivement Les CREAI se sont trouv s fragilis s Dans le m me temps avec les CPOM certains regroupements ont fait grossir des associations et organismes gestionnaires qui se sont dot s d experts et semblaient ne plus avoir besoin d un CREAI Les sollicitations se sont d plac es Cela a affaibli les CREAI Certains ont d velopp une expertise sur de nouvelles th matiques sur les questions de gouvernance par exemple Pour ce qui concerne la Bourgogne et la Franche Comt la demande n tant pas l et malgr la formation de certains membres de no
48. handicap s Entre les ann es 1970 et 2010 l esp rance de vie de ces personnes n a cess d augmenter et c est comme si toute une classe d ge avait progressivement grandi de 20 70 ans On s est d abord pr occup des aspects quantitatifs quels besoins de places en CAT et foyers faudrait il Mais surtout il a fallu passer d une logique d une action ducative d Institut m dico ducatif aupr s d adolescents un accompagnement d adultes Cela parait simple formuler mais concevoir des foyers dans lesquels chaque adulte aurait sa chambre con ue comme lieu personnel et intime prit du temps car cela exigea de la part des associations notamment de parents et de la part des professionnels qui provenaient souvent des IME une nouvelle approche un changement des logiques d accompagnement Concevoir des foyers mixtes fut un pas difficile franchir quant aux relations affectives et sexuelles quand elles purent tre pens es ce fut d abord essentiellement en dehors du foyer jusqu au moment o la chambre ou l appartement est devenu le lieu personnel Je r sume en 10 lignes 30 ou 40 ann es d interrogations de recherches d exp rimentations dont le CREAI a cherch constamment faire la synth se en mettant sans cesse en avant ce qui permettait la personne handicap e d acc der la dignit et l autonomie L attitude devant la mort reste une question intime difficile pour chacun Le CREAI s est pos la qu
49. ion pour l volution des r ponses sociales en direction des plus vuln rables Bien s r il a fallu s adapter aux transformations de l environnement conomique politique et social de ces 5 d cennies Solide sur ses valeurs le CREAI lieu tiers d observation permet de produire des analyses et des avis techniques au b n fice de l am lioration continue de la qualit du service rendu aux personnes en situation de handicap ou vuln rables Lundi 26 mai 14 1730 Plombi res l s Dijon Respect des droits des personnes participation des usagers aux d cisions qui les concernent non discrimination et accessibilit promotion de la bientraitance Voici quelques uns des principes qui fondent nos actions Si cette tape du cinquantenaire de la cr ation des CREAI permettra de vous redire notre attachement cette place particuli re et nos liens avec les praticiens de l action sociale ce sera galement l occasion de vous faire part de nos projets d avenir et de ceux que nous construisons au sein du r seau de l Association Nationale des CREAI Jacques NODIN Martine LANDANGER Pr sident du CREAI Dhoctiice du CREAI PROGRAMME 13h30 Accuell caf 14h Ouverture changes avec la salle Jacques NODIN pr sident du CREAI 15h45 Conf rence d bat 14h10 Des d fis toujours nouveaux e Crise de la solidarit crise de la d mocratie Pierre BODINEAU pr sident de 1981 2004 Colette BEC professeur
50. ionnaires Contre la lecture habituelle qui r f re les probl mes du syst me de protection aux transformations du march du travail dans le cadre de la mondialisation le ch mage en est son expression la plus manifeste et aux mutations d mographiques allongement de l esp rance de vie sources de d s quilibres budg taires je propose sans nier l importance de ces deux mutations une autre hypoth se qui je dois le dire a t confort e par la lecture du rapport de M FAUCHEUX auquel je me permettrai de faire plusieurs fois r f rence J ai trouv dans l histoire de votre CREAI qu il relate un souci permanent d analyser les transformations politiques conomiques et sociales pour tenter de comprendre de redonner sens l intervention sociale aux politiques sociales et leur dysfonctionnement Un travail critique au sens noble de d voilement Mon hypoth se est donc que la protection sociale est un l ment central de la d mocratie qu elle a t pens e historiquement comme consubstantielle elle et que sa crise renvoie une crise de la d mocratie elle m me L impasse dans laquelle se trouve cette institution n est qu une expression paroxystique d une d mocratie incapable depuis quatre d cennies environ de pr figurer un avenir commun de gouverner rationnellement la collectivit pour l orienter vers un futur o la solidarit et la justice sociale seraient un objectif prioritaire Pour vous soumettr
51. it que nos coll gues des autres CREAI nous ont envi e car ce fut une carte de visite pour nous faire connaitre et reconnaitre par les professionnels de l Agence R gionale de Sant avec lesquels nous souhaitions continuer travailler Il importe de souligner galement que cette p riode correspond la fin du CROSMS Comit R gionale de l Organisation Sociale et M dico Sociale au sein duquel le CREAI si geait Cela signe la fin des projets de cr ation de structures l initiative des associations et organismes gestionnaires D sormais la logique de cr ation de places et de structures se fait partir d une observation des besoins identifi s et partag s par l ensemble des acteurs sur les territoires s inscrivant ensuite dans une programmation budg taire le fameux PRIAC programme interd partemental d accompagnement des handicaps et de la perte d autonomie lequel s est r v l fluctuant car d pendant des ressources conomiques disponibles En 2010 l installation des ARS des DRJSCS mais galement des DDCS et des DDCSPP a consid rablement transform l organisation sociale et m dico sociale Quant la PJJ son organisation s est structur e au niveau interr gional C est alors qu apparaissent de nouveaux sigles de nouveaux interlocuteurs avec lesquels se familiariser et d finir des modes de collaboration Du c t ARS cela met en vidence le poids important du sanitaire c t du m dico social Cela
52. ital de la Chartreuse L adjonction d un Service d observation en milieu ouvert OMO pour gar ons et filles auquel s ajoutera un Service d investigation et d orientation ducative SIOE Ces services concernent aussi les filles pour lesquelles il n existe pas d internat d observation dans la r gion L ouverture d un Foyer de semi libert en 1957 pour 35 jeunes travailleurs le Mas d Azil Chen ve suivie de la cr ation de Services de placement ducatif artisanal ou professionnel SPEAP et d un Foyer pour filles Le Mas d Agenais Le r gime de la semi libert se d veloppe sous forme de foyers autonomes les Foyers comtois Besan on ou de foyers annex s des internats de r ducation Bon Pasteur de Dijon de Sens Les services publics de la libert surveill e s installent aupr s des tribunaux pour enfants Besan on et Dijon en 1952 Dans les d partements de nombreux services d action ducative en milieu ouvert AEMO s organisent pour assurer les mesures d assistance ducative prononc es par les juges des enfants en application de l ordonnance du 23 d cembre 1958 Apr s avoir privil gi les organismes pour la jeunesse d linquante et pr d linquante durant la p riode difficile de l apr s guerre l ARSEA allait tre confront e aux graves probl mes pos s par les familles d enfants handicap s mentaux d ficients sensoriels moteurs ou autres La S curit soci
53. l galit des droits et des chances la participation et la citoyennet des personnes handicap es est enfin sortie N oublions pas la loi n 2004 809 du 13 aout 2004 relative aux libert s et responsabilit s locales correspondant lacte 2 de la d centralisation laquelle pour ce qui nous concerne a plac l ex cutif d partemental comme garant de la prise en charge de la d pendance et du handicap de l insertion du soutien l enfance et la famille des champs correspondant totalement nos centres d int r t Les 2 lois de 2007 concernant la jeunesse loi n 2007 293 r formant la protection de l enfance et loi n 2007 297 du 5 mars 2007 relative la pr vention de la d linquance sont promulgu es Elles aussi ont transform les modalit s d accompagnement des enfants et des adolescents Enfin une autre loi est galement venue faire voluer le secteur des personnes handicap es et des personnes g es loi n 2007 308 du 5 mars 2007 portant r forme de la protection juridique des majeurs Les innovations d aujourd hui par Martine LANDANGER Les cadres l gislatifs des ann es 2000 sont d sormais pos s le d cor est alors plant dans un contexte conomique de crise qui s av re peu la hauteur des ambitions port es par les textes Dans cette p riode de rationalisation des co ts et de changement de logique l aune de cette exigence budg taire les gestionnaires ont t convi s de nouve
54. lans successifs de l quipement sanitaire et social financ s parts gales par le Minist re de la sant et la Caisse nationale de S curit sociale vont faciliter la cr ation d tablissements sp cialis s sur tout le territoire En Franche Comt comme en Bourgogne plusieurs instituts m dico p dagogiques pour enfants handicap s verront le jour soit en augmentant leur capacit d accueil et en modifiant leur destination soit par reconversion de certaines collectivit s en d clin orphelinat pr ventorium etc Les instituts m dico professionnels IMPro suite des IMP pour jeunes handicap s adolescents vont rapidement se mettre en place L accroissement de ces diverses institutions rend de plus en plus difficile le recrutement du personnel ducatif qualifi n cessaire pour l encadrement d autant qu il existe peu d coles assurant une formation de ce type nouveau d ducateur ou ducatrice Beaucoup de postes ducatifs ne sont pas occup s ou le sont par des candidats ducateurs stagiaires dont la formation sur le tas selon la formule employ e est insuffisante L Association nationale d ducateurs de jeunes inadapt s ANEJI cr e en 1947 par les premiers ducateurs va s efforcer d organiser cette nouvelle profession L ANEJI signe le 15 mars 1958 avec l UNAR les premiers accords de travail qui vont donner un statut aux ducateurs du secteur priv et d finir leurs co
55. lever sous peine de mal relever tous les autres Son remplacement tait un d fi majeur Merci Martine d avoir si bien conduit ton quipe vers la r ussite et la reconnaissance du CREAI Le d fi est relev Conclusions 2004 2012 Pour moi que du plaisir Merci Pierre pour ce cadeau Merci Fran ois de m avoir si bien appris le CREAI Merci tous ceux qui participent au rayonnement du CREAI Merci Jacques de m offrir une seconde retraite L ARSEA de Bourgogne Franche Comt pr histoire du CREAI de Bourgogne 1946 1983 par Michel DELMAS directeur du CREAI de Bourgogne de 1964 1983 Secr taire administratif de l Association r gionale pour la Sauvegarde de l enfance et de l adolescence de Bourgogne Franche Comt de 1948 1964 Messieurs les Pr sidents chers coll gues et amis C est un grand plaisir de me trouver parmi vous pour f ter le 50 anniversaire du CREAI de Bourgogne ma pr sence ne va pas sans une certaine nostalgie car je pense au d but de ma vie professionnelle dans un domaine nouveau pour moi celui de l enfance et l adolescence inadapt es expression consacr e pendant une trentaine d ann es Elle correspond la dur e de ma carri re qui s est d roul e en deux temps 16 ans de 1948 1964 au service de l Association r gionale pour la Sauvegarde de l enfance et de l adolescence de Bourgogne Franche Comt puis 17 ans de 1965 au d but de 1983 comme dir
56. lle des personnes handicap es avec d ficience intellectuelle ou psychique enfants ou adultes accueillis dans les tablissements de Bourgogne Soulignons que cette orientation bourguignonne est particuli rement remarquable car ces questions sont tr s rarement prioritaires dans les projets r gionaux de sant Cette action inscrite dans le volet pr vention du sch ma r gional de sant a d but en 2012 s est poursuivie en 2013 et a donn lieu r cemment une journ e d tude mettant en lumi re la complexit de cette probl matique Comment aborder les questions que posent l adolescence et ses manifestations Comment rendre possible l acc s l intimit pour une personne enfant ou adulte d ficiente intellectuelle ou psychique tout en veillant sa protection et en pr servant la vie en collectivit L IREPS et la MFB pour leur expertise en conduite de projets de pr vention en sant et le CREAI pour ses connaissances des publics et des tablissements d accueil des personnes ont donc mis en place un programme visant favoriser une r flexion collective et un change d exp riences sur ce sujet souvent d licat et impliquant Au terme de l action qui se poursuivra jusqu en 2016 plus de 90 tablissements de la r gion auront b n fici de cette formation action dont l objectif principal vise l am lioration des connaissances et des comp tences des professionnels pour aborder ces questions d acc s par les personnes han
57. nditions de travail de r mun ration et de formation Malgr ces progr s la p nurie d ducateurs qualifi s ou diplom s subsiste dans la r gion En avril 1961 le Conseil d administration de l ARSEA de Bourgogne Franche Comt d cide de cr er un institut de formation d ducateurs sp cialis s IFES implanter dans le quartier universitaire de Dijon Vu l urgence le projet re oit l avis tr s favorable de Monsieur CLERMONT Directeur R gional de l Action Sanitaire et Sociale et l cole sera autoris e fonctionner dans des locaux provisoires en septembre 1962 Sous la direction de Monsieur Etienne JOVIGNOT professeur d tach l ARSEA par le Minist re de l Education Nationale L IFES sera construite proximit du campus proche de l cole de m decine et mise en service la rentr e scolaire 1966 La formation aura lieu sur 3 ans pour des promotions de 60 l ves log s sur place Le dipl me d Etat d ducateur sp cialis sera rendu officiel en f vrier 1969 Entre temps l ARSEA de Bourgogne Franche Comt s tait transform e en un Centre r gional pour l enfance et l adolescence inadapt e de Bourgogne l poque CRBEAI suite l arr t du Minist re de la sant publique du 22 janvier 1964 Un nouveau CREAI se mettait en place Besan on pour la r gion de Franche Comt Le CREAI de Bourgogne reprenait son compte les charges de gestion des tablissements et services de l ex
58. nn e Tous les hommes naissent libres et gaux en droit 1 article de la D claration des Droits de l Homme et du Citoyen est une illusion qui alimente la division sociale et invalide la signification et la r alit de l galit civile Une soci t n est pas une addition d individus un agr gat d individus tous galement libres au d part et qui n auraient qu faire jouer leur libert Une soci t se caract rise par une interd pendance d individus fort in gaux en atouts et handicaps sociaux culturels conomiques d s la naissance Dans une telle configuration les mieux dot s deviennent j allais dire obligatoirement naturellement les pr dateurs des moins bien dot s Que veut dire alors libert politique d individus asservis conomiquement et socialement Quel est le sens du suffrage universel dans une telle situation Jean JAURES d clarait en 1893 Au moment m me o le salari est souverain dans l ordre politique il est dans l ordre conomique r duit une sorte de servage A la fin du 19 si cle on admet enfin qu il ne peut y avoir de libert sans s curit il ne peut y avoir d galit sans solidarit C est le d but d une conception politique de la protection individuelle qui ne peut tre s par e d un projet collectif articulant tous les secteurs de la vie commune Elle ne peut se concevoir ind pendamment du tout social On peut la qualifier de conception solidaire E
59. nt sur cette question essentielle Il Pour une offre de service officielle en Franche Comt Le CREAI de Franche Comt a disparu dans des conditions financi res douloureuses pour les institutions adh rentes De ce fait pendant longtemps les responsables des associations gestionnaires ont repouss toute d marche de cr ation d un nouveau CREAI N anmoins de plus en plus d tablissements sollicitaient les services du CREAI de Bourgogne et plusieurs DRASS lui ont demand de participer la mise en place d un nouveau CREAI ou de cr er une antenne Dans un souci de clart avec les CREAI des r gions limitrophes probl me de r partition des cr dits d tudes nationales et dans l id e de s curiser les Francs Comtois en les faisant b n ficier de l offre de services sans partager les risques de la gestion d une structure en attendant qu ils se rendent le CREAI a sollicit et obtenu de l ANCREAI une D l gation La R gion Franche Comt est ainsi officiellement r int gr e au r seau et participe l objectif d une couverture compl te du territoire national Voil qui fait de nous un des plus importants CREAI de France lll Le remplacement de Fran ois FAUCHEUX Le CREAI est une petite structure aux enjeux forts au positionnement d licat Elle est compos e de personnel de haute comp tence dont le recrutement et le management rel ve de la direction Remplacer Fran ois tait le d fi qu il fallait re
60. ntre les deux grands blocs id ologiques du moment le marxisme d un c t et le lib ralisme de l autre se dessine une sorte de 3 voie L id e de solidarit permet de penser une soci t o l interd pendance sociale entre les individus serait construite juridiquement de fa on ce que la d pendance des uns envers les autres produise de l mancipation et non soumission et domination L on BOURGEOIS celui auquel on r f re en g n ral cette th orie parle d une th orie d ensemble des droits et des devoirs de l homme dans la soci t Nous ne naissons pas galement libres c est le constat partir duquel le principe de solidarit prend corps et partir duquel la l gitimit de la construction juridique d un lien social s labore D s lors l Etat s attribue un r le constitutif dans la construction d une soci t d mocratique Par l laboration de politiques sociales il vise organiser une communaut de citoyens libres une nouvelle forme d appartenance que je qualifie de solidarit d appartenance dans laquelle chaque individu par son travail s oblige envers la collectivit qui son tour s oblige au titre de la dette envers ses membres Parmi les grandes lois de cette poque la loi scolaire videmment est juste titre cit e en premier comme l institution d ducation la citoyennet En paraphrasant Simone DE BEAUVOIR je dirais qu on ne na t pas citoyen on le devient Les troi
61. oisir entre les prestations collectives et le revenu libre Notons que l assistance n a pas t invit e prendre part aux d bats ce qui en soi signe la victoire symbolique de la philosophie assurancielle et la distance prise par rapport aux options de la Lib ration Alors m me que se d roulait le spectacle des Etats g n raux P SEGUIN inaugurait un centre d accueil pour les exclus du syst me de protection conscient du v ritable constat d chec pour les pouvoirs publics que cela repr sentait Tous les ingr dients sont r unis pour comme le d clarait le ministre pr parer les esprits les convaincre qu il ny a pas d autre voie possible que des politiques restrictives r duisant de fait la protection des plus faibles et vuln rables ouvrant la porte aux protections priv es pour les populations ais es cr ant par l m me de nouvelles in galit s 7 de la population fran aise est sans compl mentaire ce qui lui ferme quasiment l acc s aux soins C est ainsi que s acc l re un processus de dualisation que traduit bien le RMI m me si l poque on a salu peut tre na vement cette mesure en y voyant un renouvellement de politiques sociales le d veloppement d une sph re part celle de la gestion de la pauvret qui sous couvert d une pl thore de mesures dites de politiques de l emploi par exemple produisent des travailleurs pauvres et ont du mal remplir leur t che d int gration d une multiplic
62. onc syst matiquement la Franche Comt tudes concernant plusieurs commanditaires etc En quoi s agit il d innovation Essentiellement parce qu elle sort des sujets ou des pratiques traditionnelles qu elle recourt d autres formes et modalit s d interventions qu elle mobilise galement les acteurs hors du secteur habituel ou de r f rence Voici quelques exemples pour illustrer mon propos _ L accompagnement visant l acc s la VAE validation des acquis de l exp rience des travailleurs d ESAT et d entreprises adapt es de la r gion est un chantier d j ancien puisqu il a t initi par le CREAI et exp riment en C te d Or d s 2007 avant m me que le d cret n 2009 565 du 20 mai 2009 vienne conforter les actions engag es Ce dispositif devenu r gional en 2010 n aurait pas vu le jour sans l engagement de nombreux partenaires nos c t s et leurs soutiens technique et ou financier Citons tout d abord la DIRECCTE DDTEFP au d marrage de l action qui a soutenu financi rement l exp rimentation en C te d Or Ce soutien a t compl t par celui de la d l gation d partementale aux droits des femmes et l galit mais aussi par l UDIP et le P le d Insertion de la C te d Or suivi ensuite par les acteurs des structures de droit commun en charge des questions de VAE Des repr sentants de 3 minist res en charge des Les innovations d aujourd hui par Martine LANDANGER certifications profe
63. ons quences de la d centralisation Un second changement devait tre pris en compte les lois de 1982 et 1983 avaient transf r aux Conseils G n raux la plus grande partie des comp tences sociales paradoxalement l une des premi res institutions r gionales le CREAI se trouvait marginalis e par ce choix alors que l Etat s interrogeait d sormais sur son r le 3 Le changement des hommes Le troisi me v nement tait tout aussi essentiel les d parts massifs entra n s par l abaissement de l ge de la retraite et les contrats de solidarit ce furent 27 salari s dont plusieurs directeurs qui partirent et parmi eux le Directeur G n ral Michel DELMAS Ceci nous conduisit recruter un jeune directeur venu de la r gion Centre voisine Fran ois FAUCHEUX une nouvelle g n ration de professionnels prenait la rel ve En 1985 le pr sident du CREAI tait lu la pr sidence du Conseil Economique et Social fait inhabituel pour une fonction d volue la plupart du temps au monde conomique c tait l occasion de sensibiliser la nouvelle collectivit territoriale certaines orientations possibles de ses comp tences insertion sociale et professionnelle apprentissage et place des personnes handicap es dans les sch mas r gionaux mettre en place la Bourgogne innova et d veloppa ces id es alors nouvelles ill Changement et fid lit une place nouvelle pour les CREAI 1 Un nouveau positionnem
64. ons pu observer cette occasion que ces travaux participatifs pr paratoires avaient aid nombre d organismes gestionnaires y voir plus clair pour d terminer leurs propres orientations venir Si l on veut reprendre une formule en vigueur actuellement ce fut une sorte de diagnostic partag avant l heure Ces modalit s de travail permettant la rencontre et la concertation s inscrivent dans sa fonction de lieu tiers Cette place particuli re concourt l analyse des besoins et des attentes des personnes en situation de handicap de d pendance et ou de perte d autonomie et ou en difficult sociale Il s agit ainsi de continuer uvrer pour la qualit des prestations apport es aux personnes et pour l adaptation continue des politiques sociales et des pratiques professionnelles en direction des plus vuln rables d entre nous Il ne faut pas oublier la RGPP R vision G n rale des Politiques Publiques en toile de fond Les administrations que nous cotoyons r guli rement ont v cu des transformations consid rables Je pense plus particuli rement la Protection Judiciaire de la Jeunesse PJJ qui s est trouv e ainsi progressivement plus distance de nos travaux et nous l avons regrett tant les questions relatives la protection de l enfance et de la jeunesse sont ancr es dans nos racines historiques voir expos de M DELMAS et demeurent au c ur de nos attentions Les divers travaux pr paratoires et d ac
65. ontexte a chang au cours de ces derni res ann es Les transformations de l environnement l gislatif et conomique Bien s r il y a eu les lois de 2002 qui ont mis l accent sur les droits des usagers loi n 2002 2 du 2 janvier 2002 r novant l action sociale et m dico sociale mais aussi sur les droits des patients dans le secteur sanitaire loi n 220 303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et la qualit du syst me de sant Celles ci ont marqu un v ritable tournant dans les institutions concern es Droits des usagers projet de vie qualit des prestations Cela a fortement aliment les travaux au sein des diff rentes commissions r gionales du CREAI Ce fut le d but des travaux d accompagnement l valuation interne Ces fameuses valuations internes ont mobilis les quipes des tablissements et services sociaux et m dico sociaux mais galement les CREAI qui les ont accompagn s dans ce travail d am lioration de la qualit de leurs prestations D importants travaux r alis s au sein des commissions r gionales ont d ailleurs contribu en 2000 la r alisation d un Guide pour des interventions de Qualit initi par le CREAI Rh ne Alpes puis pilot par l ANCREAI L volution de ce guide a dans les ann es suivantes donn lieu au guide PERICLES Dans la continuit de ces lois de 2002 et apr s avoir aliment de nombreux d bats la loi de 2005 n 2005 102 relative
66. ortun de faire le point sur la situation des 4 d partements de la r gion et a organis une journ e r gionale d tude les 29 et 30 avril 1966 Cette journ e tr s productive r unissant pr s de 200 praticiens du public et du priv ont abouti des propositions importantes pr voir de toute urgence la suite des IMP et IMPro car il n existe alors aucun d bouch pour les handicap s mentaux adultes D autre part la naissance de bandes de jeunes les blousons noirs dans les nouvelles ZUP et grands ensembles inqui te la population Les clubs et quipes de pr vention sont encourager Avec un ducateur sp cialis Chen ve Michel BIDAUT le CREAI va s int resser cette activit nouvelle et obtenir le soutien de la ville de Dijon et des services de la jeunesse et des sports Dans la p riode 1966 1980 cr ation d un club et d une quipe d ducateurs dans le quartier Greuse o ont t b ties les cit s d urgence puis extension d autres quartiers Gr silles Fontaine d Ouche et d autres villes du pourtour Talant Quetigny Longvic Chevigny Des quipes prendront naissance Besan on Chalon sur Sa ne Auxerre Le CREAI va poursuivre la tradition des journ es d tudes annuelles ouvertes tous les professionnels leur audience va s amplifier par leur d centralisation dans les grandes villes de la r gion et l appui des associations locales Les th mes choisis seront ceux d
67. par l accompagnement des acteurs l volution des pratiques d autre part Rappelons galement que nous avons fait le choix de l appui aux quipes dans la pr paration de leur valuation externe et non celui de la r alisation de ces valuations externes pour d hypoth tiques ressources financi res compl mentaires voir article dans le bulletin n 319 novembre 2011 Nous nous sommes donc orient s r solument du c t de l accompagnement des quipes et pour l am lioration des politiques sociales et de sant en direction des usagers de l action sociale Les valeurs qui nous guident et nos principes se sont consolid s dans ces bouleversements Si le contexte et la mise en uvre des politiques sociales se sont complexifi s se r percutant ensuite sur les demandes qui nous sont faites et les travaux qui nous mobilisent cela a conduit galement la restructuration du r seau national gr ce la vigilance et la stimulation de Maurice BOLLARD alors Pr sident de l ANCREAI Ce travail se poursuit actuellement avec la DGCS et la CNSA Des innovations pour comprendre et contribuer l am lioration des pratiques A l instar des organismes gestionnaires qui ont repens leurs offres nous sommes entr s nous aussi dans cette logique dite d innovation nous avons introduit du nouveau pour adapter nos r ponses aux r alit s en transformation travaux inter CREAI n cessit d une couverture territoriale nationale incluant d
68. personnes handicap es puis celui de la soci t Les CREAI n avaient pu s accorder sur la d clinaison de leur sigle ce qui constitua un obstacle leur reconnaissance l gislative Le CREAI prit aussi l habitude de travailler dans la Franche Comt voisine dont il labora une partie des sch mas Pourtant le CREAI de Bourgogne ne s est jamais coup de ses forces vives ses adh rents issus des tablissements de la r gion il a continu de faire travailler ses commissions sp cialis es lieux d changes d exp riences et d laboration d une pratique d une doctrine parfois valid e en Conseil d administration Cette fid lit s est traduite notamment dans l volution des contributions volontaires l ment essentiel de l ind pendance du CREAI 4 Il a fallu enfin accompagner les mutations de l IREFFE en la rapprochant de l autre grande cole de travail social lIFPTS en les regroupant dans une cole nouvelle l IRTESS b n ficiant d un b timent agrandi et r nov sur le campus universitaire en b n ficiant des cr dits du contrat de plan Etat R gion une cole o seraient fournis comme cela fut dit pour l inauguration du 24 janvier 1997 les r parateurs de la fracture sociale Ces 23 ann es je ne les ai gu re vues passer tant elles furent denses Mais mon plus grand bonheur fut d avoir pu convaincre mon ami Maurice BOLLARD parfaitement en mesure d accompagner les mutations venir dans le secteur m
69. projets d investissements Toutes d cisions prises sous l il vigilant des commissaires du gouvernement la DRASS et le repr sentant du Minist re de la justice magistrat Direction de l Education surveill e Les ann es 80 marquaient la fin d une p riode importante de construction d tablissements difi s pour la plupart sur la montagne Sainte Anne l une des Deux collines de Dijon dont il fallait g rer la phase d installation La direction g n rale avait alors d j bien s par les t ches d animation r gionale et des relations avec les associations suivies par M DELMAS et celles de la gestion des tablissements et services confi s M RICHARD adjoint au Directeur L re des remises en cause par Pierre BODINEAU 2 D autres particularit s attiraient l attention L importance des services li s la justice et l ducation surveill e marqueur historique de nombreux CREAI l poque Le caract re consensuel me semblait il d un Conseil d Administration o se trouvaient encore des pionniers du secteur des militants des premiers temps quelques visages me les voquent MM GAUSSET CAREME PICARDET JOURNET MARCHAL le Docteur MEYER et d autres La qualit de l quipe qu animait M DELMAS avec Madame ROUSSILLON secr taire de direction discr te et efficace Madame GARREAU documentaliste sous l autorit souriante d un directeur la fois m moire du secteur et t te de r seau
70. r le champ g rontologique Par sa position d observateur des pratiques le CREAI initie certaines tudes sur des th matiques nouvelles car peu tudi es c est le cas notamment du travail conduit actuellement par Anne DUSART sur la fin de vie des personnes pr sentant une d ficience intellectuelle Il s agit avec les acteurs professionnels mais galement les usagers eux m me et leur famille de mieux connaitre les besoins et attentes sp cifiques de ces personnes souffrant d une maladie grave ou en fin de vie et de d gager des propositions pratiques organisationnelles et techniques susceptibles d am liorer leur situation Sujet sensible et d licat pour lequel les professionnels doivent pouvoir disposer d outils de compr hension et d analyse des besoins des personnes et les usagers pouvoir tre cout s et leurs pr occupations prises en compte Ce travail de recherche b n ficie d un soutien financier de la Fondation de France et du CCAH Fondation MEDERIC et AG2R Une journ e d tude est pr vue en 2015 pour faire tat des enseignements de cette recherche et les partager Enfin je ne peux passer sous silence cet appui m thodologique en cours pour l ARS et les 4 Conseils G n raux de la Franche Comt une d marche complexe men e en concertation avec les acteurs concern s visant d finir les conditions requises pour une gestion harmonis e des listes d attente des 4 MDPH de cette r gion Isabelle GERARDIN
71. re fond e de Monsieur GARAUDET directeur de l cole nationale de perfectionnement de Courtefontaine Doubs et de Madame DUBOST secr taire g n rale de l uvre la que de perfectionnement professionnel du Rh ne La journ e a fait d couvrir les capacit s mal connues d int gration dans la vie sociale ordinaire de beaucoup d enfants r put s in ducables L ARSEA de Bourgogne Franche Comt Pr histoire du CREAI de Bourgogne 1946 1983 par Michel DELMAS L Association d partementale des amis et parents d enfants inadapt s de C te d Or ADAPEI est constitu e l ann e suivante son Pr sident le magistrat Jean MAZEN entre au Conseil d administration de l ARSEA de m me que Monsieur Pierre CAREME et Monsieur Pierre GOSSET Pr sident de l Association des Papillons Blancs de Beaune o fonctionne d j un institut m dico ducatif C est leur demande que l ARSEA d cide la construction d un ensemble pour enfants et adolescents handicap s mentaux d bilit profonde destin aux familles de la r gion et de l agglom ration dijonnaise 96 lits en internat et 48 places en demi internat La population du Grand Dijon repr sente en effet la moiti de la population de C te d Or Six ans auront t n cessaires pour obtenir les accords et difier les pavillons de l Institut m dico ducatif au lieu dit la Montagne Ste Anne sur une colline l ouest de Dijon il sera ouvert en septembre 1968 Les p
72. s parfois contradictoires La question centrale du financement ne sera jamais r ellement clairement affront e Le b n fice de la protection est tendue subrepticement via des m canismes comptables peu lisibles en tout cas sans effort p dagogique ni v ritable d bat Toutes ces contorsions ont leur part de responsabilit dans les probl mes actuels et d veloppent une s rie d apories qui ne r sisteront pas aux transformations conomiques d mographiques dont nous avons parl C est ainsi que se dessine tr s t t l bauche d une s paration entre les prot g s assur s et les autres ouvrant une br che dans laquelle va se d ployer une approche gestionnaire pr sent e comme rationnelle face une situation de plus en plus confuse elle est investie de remettre de l ordre et de l efficacit Dans le contexte id ologique de la fin des ann es 1960 o le march est pr sent comme plus apte que l Etat pour faire face aux difficult s conomiques la soci t bloqu e CROZIER la S curit sociale est point e comme non seulement incapable d affronter ces d fis mais pour certains c est le mal lui m me d sincitation au travail d responsabilisation Les rapports entre l conomie et le social sont pos s en termes concurrentiels D s lors la r forme de 1967 premi re r forme importante des ordonnances de 45 cens e s attaquer au d ficit chronique ouvre la voie au raisonnement gestionnaire pos
73. s grandes lois d assistance sont pens es comme compl mentaires La loi d Assistance m dicale gratuite 15 juillet 1893 est un pr t envers les malades qui r cup reront leur capacit de travail celle sur le Service des enfants assist s 27 juin 1904 est un placement envers les enfants qui coop reront bient t l uvre commune la loi d Assistance aux vieillards infirmes et incurables 14 juillet 1905 est le paiement d une dette envers des personnes qui ont d j travaill Crise de la protection sociale et de la solidarit ou crise de la d mocratie par Colette BEC R serv es aux Fran ais elles traduisent le lien qu elles contribuent tisser entre le citoyen et la nation Elles seront suivies par des lois d assurance 1910 Retraites ouvri res et paysannes 1928 30 sur les assurances sociales obligatoires La mise en place de l imp t sur le revenu 1918 est aussi un moment essentiel de cette strat gie Toutes ces politiques et bien d autres le syndicalisme 1884 en duquant redistribuant soignant visent produire des individus capables d assumer leur responsabilit devenir des citoyens libres Se construit une nouvelle forme d appartenance c est pourquoi je parle de solidarit d appartenance dans laquelle chaque individu par son travail s oblige envers la collectivit qui son tour s oblige au titre de la dette envers ses membres Toutes des degr s divers expriment la solidarit entendue comm
74. s politiques quel vivre ensemble voulons nous Je voudrais pour cela prendre un exemple et revenir au texte de M FAUCHEUX La loi de 1975 sur les personnes handicap es la suite des circulaires minist rielles sur la sectorisation psychiatrique 1960 est selon moi une des derni res lois d inclusion d mocratique m me si dans la pratique les choses seront plus compliqu es Elle a pour objectif de rapatrier au sein de la soci t des personnes marginalis es par leur handicap de leur permettre de vivre leur citoyennet 218 Aborder les probl mes du syst me de sant dans une logique d entreprise Rapport du Comit des Sages des tats g n raux de la S curit sociale s n d a 1987 p 45 Crise de la protection sociale et de la solidarit ou crise de la d mocratie par Colette BEC par une int gration dans le monde ordinaire du travail quand cela est possible par des acc s aux services publics C est une loi qui vise une solidarit d appartenance que seule une allocation ne peut effectuer C est bien le combat que rappelle M FAUCHEUX concernant l int gration des enfants handicap s dans le syst me scolaire ordinaire II met aussi juste titre me semble t il l accent sur la contradiction inh rente la loi contre les exclusions 1998 qui visant garantir l acc s effectif de tous aux droits fondamentaux dans les domaines de l emploi du logement de la protection de la sant de la justice de l
75. s r unions sont mensuelles Le secr tariat est assur par Danielle SICHEZ psychologue du CREAI L ARSEA de Bourgogne Franche Comt Pr histoire du CREAI de Bourgogne 1946 1983 par Michel DELMAS L quipe technique donne son avis sur les dossiers pr sent s la commission r gionale des institutions sociales et m dico sociales CRISMS et r pond aux demandes d tudes ou d enqu tes venant des DDASS ou de la DRASS ou du CREAI lui m me Elle a t saisie quelques fois de probl mes de dysfonctionnement ou de difficult s concernant certains tablissements L quipe m dicale est une des originalit s du CREAI de Bourgogne Ce fut l uvre de Gis le THOMAS m decin psychiatre qui a t longtemps le seul m decin de l ARSEA salari e temps plein depuis 1965 elle est la premi re tre agr e par le DRASS comme membre de l quipe technique Elle va prendre la responsabilit de cr er l quipe m dicale en engageant des m decins psychiatres et p diatres temps plein r partis en fonction des besoins dans les tablissements et services g r s par le CREAI ou par d autres organismes de la C te d Or Madame le Docteur THOMAS a t galement la premi re directrice du Centre m dico psycho p dagogique install en 1964 dans l immeuble acquis par l ARSEA pour y regrouper plusieurs services Au d part de Madame THOMAS le CMPP destin accueillir des enfants d ge scolaire
76. s sur le programme d activit s ce bulletin d informations de la rentr e de septembre 2014 est un document de restitution des expos s pr sent s lors de la manifestation organis e pour les 50 ans du CREAI il situe quelques tapes de l histoire de notre association et des actions qui se poursuivent aujourd hui sous d autres formes et modalit s en faveur des personnes vuln rables telles que le rappelle notre nouveau logo et la d clinaison de notre sigle Bonne rentr e Jacques NODIN Pr sident du CREAI REUNIONS STATUTAIRES Bureau Conseil d Administration Lundi 20 10 2014 14 h 30 Lundi 15 12 2014 14h Lundi 15 12 2014 10h L re des remises en cause par Pierre BODINEAU professeur l Universit de Bourgogne pr sident du CREAI de Bourgogne de 1981 2004 Cette pr sidence qui a dur 23 ans je ne l imaginais pas lorsque Michel DELMAS me proposa de rentrer au Conseil d Administration du CREAI de Bourgogne l issue de mon mandat de pr sident du Scoutisme Fran ais Cela ne me prendrait que quelques jours dans l ann e gt m assurait il Je ne connaissais le handicap qu travers le scoutisme d extension et c est progressivement que j ai appris conna tre la complexit de notre secteur sa culture sa diversit mais aussi les probl mes des parents et des familles En 1981 j ai d couvert une association qui tait d j une des grosses entreprises
77. service des entreprises Madame Fran oise DOLTO est venue deux jours Dijon pour donner une conf rence tout public sur le th me de l ducation des jeunes enfants l autonomie et animer une journ e d tude sur la petite enfance et l action m dico sociale pr coce Les Nations Unies avaient proclam l ann e 1981 ann e internationale des personnes handicap es Avec le concours de la ville de Dijon le CREAI a organis une exposition des associations tablissements et services de C te d Or pour les personnes handicap es dans le cadre de la Foire de printemps en mars avril 1981 Deux conf rences auront lieu la Facult de m decine La pr vention pr natale et n onatale en France et l tranger par le Professeur Alexandre MINKOWSI Les nouvelles approches de la d bilit mentale par le Professeur Roger MISES L ARSEA de Bourgogne Franche Comt Pr histoire du CREAI de Bourgogne 1946 1983 par Michel DELMAS Ce fut une ann e faste pour le CREAI qui a inaugur successivement cette ann e l les Foyers r sidences du CAT de la Montagne Ste Anne pour 32 jeunes travailleurs de 21 31 ans et les nouvelles constructions du CAT qui occupent 122 adultes de 22 40 ans 2 juin 1981 Ainsi 17 ans apr s l institution du CREAI de Bourgogne la r gion et la C te d Or en particulier ont consid rablement progress aussi bien dans le secteur des handicap s jeunes et adult
78. sionnelle et cat gorielle base assurantielle et une protection solidarit nationale renvoyant un mode d organisation collective n cessitant un syst me mixte de financement Le patronat et les syndicats se sont retrouv s sur la premi re ligne D ailleurs l ordonnance fondatrice de 1945 dit II est institu une organisation de la S curit sociale destin e garantir les travailleurs et leurs familles contre les risques de toute nature susceptibles de r duire ou supprimer leur capacit de gain couvrir les charges de maladie ou de maternit qu ils supportent gt Le glissement est clair on passe des citoyens aux travailleurs et leurs familles Parmi les raisons de ce glissement la question du mode de financement est centrale Je n ai pas le temps de l expliquer disons seulement que si le choix est fait en 1945 de retenir comme mode privil gi de financement les cotisations salariales et patronales tous les grands acteurs sont convaincus de la n cessit d largir et de diversifier rapidement les sources de financement Peu peu cette conviction va s teindre et les syndicats lutteront pour maintenir les cotisations comme mode central de financement Cependant la g n ralisation de la protection fut effectu e mais en contournant ces r sistances en imposant des transferts en comblant des d ficits en ayant recours l assistance qui par ailleurs est fortement critiqu e en utilisant des techniques complexe
79. ssionnelles se sont ainsi engag s dans ce travail ainsi que les OPCA UNIFAF et UNIFORMATION Une acculturation de tous les acteurs s est op r e progressivement en particulier sur ce qu est une d ficience intellectuelle mais aussi propos de la compensation du handicap Un regard diff rent a donc t port par ces acteurs du milieu ordinaire sur les personnes handicap es qui pour certaines d entre elles ont r v l des comp tences nouvelles et du plaisir r ussir cette d marche difficile Richard PAVAUX Catherine SAUGEOT et aujourd hui Mathilde LECUYER se sont succ d s pour la r alisation de cet accompagnement Dans cette action au long cours le CREAI a jou un r le de coordinateur et de soutien en direction des diff rents professionnels impliqu s et des usagers engag s dans cette d marche mais aussi un r le d animateur d une r flexion r gionale sur ce sujet A noter qu une c r monie de remise de dipl me est organis e le 23 septembre 2014 pour les 41 candidats ayant abouti dans leur d marche VAE Une autre action innovante nous mobilise depuis plus de 2 ann es et se poursuit actuellement aupr s des tablissements m dico sociaux de la r gion en partenariat avec l IREPS Instance R gionale d Education et de Promotion de la Sant et la MFB Mutualit Fran aise Bourgogne le CREAI s est vu confier par ARS le pilotage d un dispositif r gional de formation action relatif la vie affective et sexue
80. t cr e sp cialement pour reprendre la gestion du CREAI de Bourgogne intitul e Association C te d Orienne pour le d veloppement et la gestion d tablissements Acod ge Les r unions et formalit s du transfert entre le CREAI et l Acod ge seront men es bonne fin en 1984 1985 par le Pr sident Pierre BODINEAU en remplacement de Monsieur Fred WORMSER d missionnaire pour raison de sant et d c d le 28 janvier 1984 Monsieur WORMSER avait largement contribu l essor du CREAI pendant ses 21 ann es de pr sidence et vice pr sidence Ainsi lib r du poids de la gestion une re nouvelle s ouvrait pour le CREAI de Bourgogne une nouvelle quipe allait prendre le relais sous la direction de Fran ois FAUCHEUX quipe de conseillers techniques mise en place progressivement et r pondant aux v ritables missions du CREAI analyse des besoins tude des processus concertation et changes avec les partenaires de l action sanitaire et sociale Dans un magistral document Fran ois FAUCHEUX a fait tat du travail consid rable r alis et des moyens mis en uvre par le CREAI pour appr hender l exceptionnelle volution des institutions m dico sociales et des politiques publiques des ann es 1980 aux ann es 2000 Malgr les cons quences de la crise conomique sur l action sociale cette p riode semble avoir v cu l closion de ce qui avait t pr par ou pressenti auparavant et qui n tait pas en
81. tre quipe ce type d accompagnement ne s est pas d velopp Pour pallier ces perspectives incertaines nous avons tenu r affirmer et consolider notre appui aux professionnels Ainsi nous avons visibilis nos formations en intra en direction des quipes des gestionnaires Notre catalogue s est toff au cours des ann es pour r pondre aux attentes et aux probl matiques que nous constatons au sein des structures Les innovations d aujourd hui par Martine LANDANGER Au fil des d parts la retraite notamment notre quipe s est progressivement transform e au regard des besoins mergeants juriste expertes en management et valuation des organisations de sant d autres ayant des connaissances et exp riences du secteur g rontologique ou encore du secteur social Ce fut une p riode d licate Ainsi par exemple au moment de la mise en place de la loi HPST le CREAI a du prendre des d cisions importantes au regard du nouveau cadre d organisation de l offre sociale et m dico sociale Souha itant conserver cette place de lieu tiers de r flexion et de concertation au b n fice de l ensemble des acteurs de l action sociale le CREAI Bourgogne n a pas souhait si ger aux commissions de s lection d appels projets qui se sont substitu es au CROSMS Ainsi nous concevons et affirmons notre place en amont par l observation et l analyse des besoins et des demandes sur les territoires d une part et
82. u final des d cisions qui ne correspondaient pas forc ment nos conclusions car elles prenaient en compte d autres param tres Mais c tait des discussions fructueuses En rappelant ces trois types de partenaires je renvoie aux prises de position du CREAI et leur laboration lente afin de bien synth tiser ou d passer les positions parfois contradictoires ou repr sentant des pr occupations sp cifiques En conclusion je crois que le CREAI est un creuset pour les inventions sociales et m dico sociales mais il ne s appartient pas il est le reflet d engagements collectifs au service des personnes en situation de vuln rabilit comme l indique la nouvelle signification du sigle CREAI qui vient d tre adopt e Ceci pour assurer la transition avec Martine LANDANGER qui doit nous parler des innovations d aujourd hui Les innovations d aujourd hui par Martine LANDANGER Directrice du CREAI Bourgogne D l gation Franche Comt Ayant succ d Fran ois FAUCHEUX apr s avoir eu la chance de travailler dans son quipe je vais parler de la p riode allant de 2006 aujourd hui et ainsi relater par touches successives les transformations r centes de l environnement des politiques sociales et les changements auxquels nous avons du nous adapter Le fait d avoir t conseill re technique avant d occuper la fonction de direction me donne davantage de recul dans le temps et me permet de mesurer combien le c
83. u niveau national en lien avec les comp tences du r seau des CREAI
84. urgogne D l gation ANCREAI Franche Comt 11 rue Jean Giono BP 76509 21065 DIJON Cedex T l 03 80 28 84 40 Fax 03 80 28 84 41 E mail creai creaibourgogne org Inscriptions uniquement en ligne sur http www creaibourgogne org index php page journees nationales des sessad 2014 CR E Al Centre R gional d Etudes d Actions et d Informations BOURGOGNE en faveur des personnes en situation de vuln rabilit D l gation Franche Comt Une association r gionale permettant la rencontre et la concertation entre les associations d usagers et ou de leurs repr sentants les organismes gestionnaires qui ont une action aupr s de personnes handicap es ou en difficult sociale les professionnels des services et tablissements les collectivit s territoriales les services de l Etat Un organisme technique pour l analyse des besoins et des attentes des personnes en situation de handicap de d pendance ou de perte d autonomie ou en difficult sociale pour la qualit des prestations apport es aux personnes pour l adaptation continue des politiques sociales et des pratiques professionnelles Une quipe d intervenants aux formations comp tences et exp riences vari es et compl mentaires pour r aliser des tudes pour apporter des conseils techniques pour former les professionnels l volution des pratiques notamment l valuation Une r flexion men e a
85. uvons tre fier galement de pouvoir compter sur une quipe de b n voles sans qui rien ne serait possible et qu il nous faut remercier pour le temps pass dans les r unions et de professionnel le s qui savent couter d fendre proposer favoriser et agir pour le bien tre de toutes et tous dans une soci t individualiste et go ste C est l me semble t il que le mot militer prend tout son sens Il suppose comme nous l a fait voir Colette BEC sociologue dans son intervention de l apr s midi que nous d fendions des valeurs que nous nous r appropriions les notions de solidarit de fraternit du vivre ensemble avec nos diff rences certes mais surtout avec un profond respect pour toute personne qui compose la soci t A cette occasion le CREAI Bourgogne Franche Comt s est engag mettre en uvre un travail avec les structures de la Franche Comt organiser un d bat participatif en 2015 suivre la nouvelle tape de d centralisation poursuivre le travail partenarial avec l Etat les collectivit s et nos partenaires et dans un avenir proche d sormais r ussir les Journ es Nationales SESSAD en Novembre Besan on L quipe du CREAI que nous esp rons pouvoir renforcer est l coute des acteurs de l action sociale pour travailler tudier proposer valuer les politiques mises en uvre pour l am lioration de la citoyennet des personnes vuln rables Outre les informations habituelle

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