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BUL-2008-11-00-1 - Ligue des droits et libertés
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1. L o Cormier 10 12 15 18 21 24 27 30 33 La faillite de l ordre mondial actuel L occasion de se mobiliser pour le changement Dominique Peschard pr sident Ligue des droits et libert s n ce 60 anniversaire de la E D claration universelle des droits de l homme il n y a pas lieu de se r jouir de l tat des droits humains Augmentation de la pauvret et de la faim m me dans les pays riches accroissement des in galit s sociales et des excluEs privatisation et tarification dans les services publics mont e d une droite morale et religieuse qui entre autres alimente la x nophobie et qui remet en question les pas vers l galit accomplis ces derni res d cennies par les femmes les gais et lesbiennes Aux reculs des droits conomiques sociaux et culturels s ajoute depuis les attentats du 11septembre 2001 unassaut sans pr c dent contre les libert s civiles et politiques et contre des droits que l on tenait pour acquis dans des soci t s dites d mocratiques Ces attentats ont servi de pr texte la mise en place de lois et de mesures d exception qui cartent la pr somption d innocence et permettent aux gouvernements d espionner leur population et de priver des individus de leur libert sur la base de preuves secr tes et m me de les torturer ou de les envoyer vers la torture Il faut aussi mettre en vidence l appauvrissement de la d mocratie avec l
2. la propri t Cette cons cration rat e a toutefois pris un chemin de traverse avec l introduction dans les accords de commerce de la notion de discrimination commerciale Cette discrimination a lieu lorsque des avantages consentis des entreprises nationales sont ni s des entreprises trang res Ainsi si les corporations ne sont pas des personnes morales d tentrices de droits humains elles sont n anmoins d tentrices du droit l galit de traitement en mati re d investissement et de commerce Ce d tournement de sens du concept de discrimination r tr cit l cart entre les concepts de personnes physiques et de personnes morales sur le plan des droits Et tout porte croire qu il ne suffira plus afin de promouvoir l indivisibilit des droits de la personne de d noncer les risques inh rents la reconnaissance du droit de propri t Pourquoi alors ne pas ouvrir un chantier de r flexion autour du standard garanti par la Charte qu b coise le droit la jouissance paisible et la libre disposition de ses biens sauf dans la mesure pr vue par la loi C est alors sur la loi qu il faudra poser un regard vigilant Car les r gles qu elle nonce doivent s inscrire dans le droit fil de la D claration universelle des droits cette fin peut tre existe t il des biens non appropriables qu il conviendrait d num rer afin de contrer la convoitise des victimes sic de discrimination commerci
3. le lieu d closion d une culture politique novatrice visant la construction d un monde meilleur Parall lement plusieurs gouvernements essentiellement en Am rique latine ont choisi de suivre ce vent de changement et de jouer pleinement leur r le d acteur politique d une transformation sociale au profit du plus grand nombre Que l on pense Lula au Br sil la r volution bolivarienne d Hugo Chavez au Venezuela la Bolivie de Morales l quateur de Correa quivient d adopter fin septembre une nouvelle constitution proclamant notamment le territoire quatorien libre de toute base militaire trang re le pays abrite la plus grosse base militaire am ricaine en Am rique du sud Manta Ce volontarisme politique s est aussi projet sur la sc ne internationale o au sein des diff rentes instances OMC Organisation mondiale de la propri t intellectuelle OMPI UNESCO les pays mergents le fameux BRICS pour Br sil Russie Inde Chine et Afrique du Sud exigent d sormais une reconfiguration des rapports de force g opolitique au niveau global et n acceptent plus de se faire dicter leurs politiques Cette volont affich e par certains pays de r affirmer leur souverainet sur leurs richesses sur leur d veloppement et finalement sur leur vie est une source d espoir qu il faudrait bien convertir en source d inspiration dans les pays du Nord qui semblent plut t choisir la fuite
4. On entend de plus en plus l expression d co r fugi Es c est dire de personnes quand ce n est pas des collectivit s enti res qui pour pouvoir survivre doivent quitter leur environnement naturel qui ne leur permet plus de r pondre leurs besoins de base La d forestation puis l rosion rendent de plus en plus de terres st riles les exc s d irrigation dans certaines r gions du monde m nent la salinisation de millions d hectares qui ne sont plus d sormais cultivables Les changements globaux de notre environnement induits par nos modes de d veloppement se conjuguent pour rendre inaccessibles de plus en plus de personnes 3 La France notamment devant l incertitude a appel la vigilance en d but d ann e quant aux cons quences de l utilisation du t l phone cellulaire par les enfants 4 Strategic Lawsuit Against Public Participation Poursuites strat giques contre la mobilisation publique Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 les conditions d une vie digne de la Nouvelle Orl ans Katrina au Bangladesh mont e des oc ans en passant par l Arctique fonte de la banquise ou le Darfour acc s aux sources les grands syst mes qui permettent la vie sur la plan te et les ressources vitales dont nous d pendons sont de plus en plus hypoth qu s Les enjeux environnementaux sont bel et bien plus que jamais des enjeux de droits huma
5. Vincent Greason Table ronde des organismes volontaires d ducation populaire TROVEP de l Outaouais a D claration universelle des droits de l homme a t adopt e en 1948 quelques ann es peine apr s la fin de la Deuxi me guerre mondiale qui a brutalement mis fin la Grande D pression des ann es 30 Elle repr sente un point tournant dans l histoire de la solidarit humaine plus jamais l tre humain ne serait d nu de ce qui lui est inali nable sa dignit fondamentale son droit de vivre d cemment en toute s curit Quelques d cennies plus tard une centaine d tats du monde entier dont le Canada 1976 et le Qu bec par ordre ex cutif 1976 ratifient un trait suppl mentaire qui proclame une s rie de droits sociaux et conomiques celui un niveau de vie suffisant y compris une nourriture un v tement et un logement suffisants jouir du meilleur tat de sant physique et mentale possible jouir de conditions de travail justes et favorables dont une r mun ration quitable et l ducation primaire et secondaire gratuite Les tats signataires de ce trait reconnaissent que l on ne peut plus laisser la protection de la dignit humaine la sph re du priv et de la charit Cette protection est une affaire de droit et le droit rel ve de la sph re publique Il est donc tr s surprenant de lire dans un document de la r ing nierie qu b coise que Notre fil
6. d j l est il autre chose finalement qu une manifestation du sexisme ordinaire Nous assistons une recrudescence du sexisme dont toutes les formes allant des plus lib rales aux plus conservatrices visent modeler ou contr ler le corps des femmes qu il s agisse de la sexualisation outrance du corps des femmes et des petites filles de la r surgence de la publicit sexiste et l autre bout du spectre de la remise en question du droit l avortement Le renforcement des in galit s quelques constats L expansion plan taire du capitalisme ultralib ral n a pu se produire qu avec la pr sence concert e d une droite conomique et politique La politique de lib ralisation men e par nos gouvernements vise essentiel lement lever les entraves normes droits etc la libre circulation des produits services et capitaux favorisant ainsi la croissance du secteur priv et le d clin du secteur public t Les transformations que subit le march de l emploi renforcent les in galit s entre les femmes et les hommes ou la division sexuelle du travail Icicomme ailleurs cela se manifeste par l exploitation du travail gratuit des femmes et la sous valuation de leur travail sur le march de l emploi la pr carisation de l emploi touchant particuli rement les secteurs ou m tiers traditionnellement f minins travail 1 Cf Gis le Bourret et Danielle Bellange coll Lyne Kurtzman In
7. homme ont conduit des actes de barbarie qui r voltent la conscience de l humanit et que l av nement d un monde o les tres humains seront libres de parler et de croire lib r s de la terreur et de la mis re a t proclam comme la plus haute aspiration de l homme Pr ambule de la DUDH Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 Soixante ans plus tard Quels d fis pour les droits humains Dominique Peschard pr sident epuis leur adoption en 1948 les principes de la D claration universelle des droits de l homme ont t consacr s dans de nombreux pactes et conventions rendant obligatoire le respect et la protection des droits qui y sont nonc s Malgr cela l galit r elle en dignit et en droits proclam e par la D claration demeure un r ve pour tous les tres humains dont les droits sont bafou s L objectif de ce bulletin sp cial n est pas de recenser l ensemble des violations de droits au Qu bec au Canada et dans le monde mais plut t de cerner certains des principaux obstacles la r alisation d une soci t fond e sur les principes de la D claration Dans un premier temps voir p 4 Georges Lebel nous fait faire un survol historique de la gen se de la DUDH et nous invite red finir le terrain de la lutte pour les droits comme un projet desoci t quir ponde nosexigencesdelibert d galit et de solidarit non plus s par es mais uni
8. conomiques li es aux choix de soci t mais plut t d intervenir non seulement aupr s des personnes ayant commis des infractions p nales mais aussi aupr s de toutes celles qui seraient susceptibles de provoquer ou d tre affect es par des comportements d lictueux Martine Eloy voir p 18 montre comment ce nouveau paradigme appliqu la s curit nationale fait que tout individu repr sente potentiellement un risque et devient un suspect potentiel se d veloppe alors un climat o r gne l arbitraire et o la pr somption d innocence ne peut plus tre tenue pour acquise La mondialisation n olib rale a engendr un nouveau cycle de luttes sociales l chelle plan taire Rapha l Canet voir p 24 nous trace une vision altermondialiste d un changement social sur des bases r ellement d mocratiques Cette mondialisation n olib rale a des impacts environnementaux qui menacent les conditions d existence de millions d tres humains Comme le dit Sylvie Paquerot voir p 27 Les enjeux environnementaux sont bel et bien plus que jamais des enjeux de droits humains d o la n cessit de d velopper les solidarit s qui ont commenc se tisser entre les mouvements de d fense des droits humains et les mouvements environnementalistes La globalisation terme que Dorval Brunelle voir p 30 pr f re celui mondialisation aurait pour vocation d instaurer un ordre nouv
9. l infini au gr des besoins Un projet social Pareille captation du projet de 1789 ne pouvait pas ne pas susciter de r actions Ce sera l histoire du XX2 si cle o l id al propos par le socialisme oppose au capitalisme lib ral le concept de solidarit sociale le citoyen ne sera libre que si la soci t l est Alors que les lib raux consid rent que ma libert finit l o commence celle de mon voisin la concurrence le march l homme est un loup pour l homme l go sme comme vertu l exclusion des inefficaces les socialistes avancent qu ils veulent la fonder sur le lien social la solidarit ma libert d pend de celle mon voisin Si on n assure pas tous la sant et l ducation pour faire vivre sa famille par son travail personne ne sera vraiment libre Un programme politique 1948 marquera l apog e de cette opposition historique Il fallait se d marquer Madame l onore Roosevelt proposa aux vainqueurs ONU d adopter le Bill of Rights constitutionnel des tats Unis Ce sera la D claration des droits du 10 d cembre 1948 Elle deviendra l arme id ologique de l Ouest am ricain contre l Est socialiste C est pourquoi les soixante ans d histoire de la D claration devenue universelle seront d abord ceux du lib ralisme m me si l tat de bien tre et le keyn sianisme constitu rent la r ponse lib rale l exigence de solidarit 3 Notez que l octroi de droit
10. ographiques normatives et institutionnelles entre les pays favorise une permutation programmatique en faveur des int r ts conomiques aux d pens de l int r t g n ral collectif ou communautaire son tour cette reconfiguration est la double cons quence du discr dit dans lequel sont tomb es la promotion de l int r t g n ral et la poursuite du bien commun d un c t de l ascendant concomitant qu exerce d sormais la promotion des int r ts conomiques de l autre Au niveau institutionnel ce renversement des perspectives de la part des gouvernements se r percute sur les r les et fonctions assum s respectivement par les pouvoirs ex cutif judiciaire et l gislatif ainsi que sur l tablissement d une nouvelle hi rarchie l int rieur de laquelle les Cabinets r gnent en ma tre sur les deux autres C est sans doute un des paradoxes de la globalisation que d tre un processus qui au nom de la d fense des int r ts particuliers et de la promotion de la libert individuelle enclenche une concentration sans cesse croissante des pouvoirs au sein des tats et des entreprises La cause premi re de ces transformations est imputable aux diff rents m canismes institutionnels etnormatifs de lib ralisation des march s mis en place depuis deux d cennies Parmi ceux ci l Organisation mondiale du commerce et les accords de libre change ont jou et continuent de jouer un r le de premier plan
11. passage successif de deux gouvernements du Parti conservateur men s par Brian Mulroney marque le d but du recul de l tat keyn sien D criant les d ficits budg taires et les Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 obstacles au libre march les gouvernements conservateurs remettent en question le r le de l autorit publique dans l arbitrage entre les diff rentes classes sociales Suivant le chemin emprunt par les n olib raux d ailleurs tats unis Angleterre Australie les filets de s curit sociale canadiens et qu b cois s effritent progressivement l tat se retire d une panoplie de responsabilit s sociales et d autres partenaires souvent priv s avec ou sans but lucratif sont interpell s pour prendre la rel ve Cons quemment le Qu bec cass en deux anticip d j dans les ann es 80 se r alise la soci t se polarise les riches sont moins nombreux mais plus riches alors que les pauvres plus nombreux mais plus pauvres galement cet gard les donn es du plus r cent recensement canadien 2006 indiquent que les politiques fiscales canadiennes ont avantag le quintile de la population le plus riche alors qu elles ont appauvri le quintile le plus pauvre Ou encore selon les donn es r centes de l Institut de la statistique du Qu bec la proportion de familles canadiennes ayant un avoir net d un million de dollars et plus est pass e de
12. rer les causes structurelles cr ant des in galit s sociales ou les conditions socio conomiques li es aux choix de soci t mais seulement la responsabilisation comportementale de groupes risque dans un horizon d adaptation sociale normalis e La pr vention pr coce Pour les programmes de pr vention pr coce il s agit de pr venir d s la naissance les troubles de comportements des enfants de parents dits vuln rables ou identifi s risque d s la p riode pr natale par l h pital et le CSSS Par exemple le principal programme Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 21l de ce genre au Qu bec s appelle le SIPPE3 II s adresse plus particuli rement aux femmes enceintes et aux m res vivant l une de ces situations une jeune femme de moins de 20 ans et ayant donn naissance un enfant ou une m re n ayant pas obtenu son dipl me de 5e secondaire et vivant avec un revenu familial sous le seuil de faible revenu L objectif principal des SIPPE est de contribuer r duire la transmission de la notion de pauvret entre les g n rations En fait en intervenant en tr s bas ge 0 5 ans on pense pouvoir pr venir l apparition de troubles de comportements l adolescence dont la violence les comportements antisociaux la d linquance etc Parmi ces pratiques il existe quelques approches biopsychologique cologique thologique etc En ce qui regarde l approche biopsycholog
13. tout comme le font mais en marge des pouvoirs institu s cette fois des organismes comme le Forum conomique mondial ou le Partenariat nord am ricain pour la s curit et la prosp rit En proc dant au nom de la globalisation aurait plut t pour vocation d instaurer un ordre nouveau qui se serait affranchi de la poursuite d un illusoire int r t g n ral et qui lui substituerait l enrichissement collectif l initiative individuelle et la maximisation des choix des consommateurs la d fense des quatre soi disant libert s la libert de circulation des produits des services des investissements et de la main d uvre au d mant lement des initiatives institutionnelles et normatives adopt es pour minimiser les risques sociaux conomiques et environnementaux et pour sauvegarder un patrimoine cologique commun tous ces engagements commerciaux conduisent un implacable lissage des options dans tous les domaines de la vie Au nom de la concurrence et de la loi de l offre et de la demande les pays devraient renoncer soutenir les productions nationales les moins rentables abandonner l agriculture et l exploitation d esp ces v g tales ou animales particuli res d laisser des m tiers et des expertises soi disant obsol tes pour leur substituer des produits standardis s et des services norm s En somme la lib ralisation des march s de tous les march s y compris celui des projets et des
14. 000 participants chec des n gociations l OMC sur le cycle de Doha Pour donner tout son sens la DUDH Du droit un environnement sain au droit la vie Sylvie Paquerot professeure cole d tudes politiques Universit d Ottawa i la question de l environnement n tait pas en 1948 abord e directement dans la D claration universelle des droits de l homme il reste que 60 ans plus tard elle est et cela de mani re de plus en plus aig e au c ur de la r alisation des promesses non tenues de ce document fondamental Le droit un environnement sain s est peu Depuis les ann es 1970 il faut cependant constater que les atteintes aux droits humains directement imputables aux probl mes environnementaux se sont multipli es sont devenus plus massives et pourrions nous dire syst miques Que l on pense l affaire de Love Canal en 1978 o la contamination des sols z Br peu impos l agenda partir des ann es 1970 avait mis risque la sant de K lt A A dans la foul e de la conf rence de Stockholm centaines de personnes Le dont la d claration D claration finale juin 1972 affirmait son premier principe que L homme a un droit fondamental la libert l galit et des conditions de vie satisfaisantes dans un environnement dont la qualit lui permette de vivre dans la dignit et le bien tre Il a le devoir solennel de prot ger e
15. 5 en 1999 9 en 2005 Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 Un nivellement vers le sud l apport des ententes du libre change Outre l application de id ologie n olib rale au Canada le passage des Conservateurs au pouvoir a laiss en h ritage deux ententes de libre change la premi re avec les tats Unis en 1988 et la deuxi me l Accord de libre change nord am ricain AL NA en 1994 Ces trait s ont eu pour effet de niveler vers le sud les droits sociaux et conomiques Depuis les vingt ann es qu ils sont en vigueur on peut compter tr s peu d avanc es et beaucoup de reculs en mati re des droits conomiques et sociaux et ce peu importe la juridiction provinciale ou f d rale ou le parti politique au pouvoir Responsabilisez vous Le retrait de l tat de la sph re publique co ncide avec l mergence d un autre ph nom ne Dans l id ologie n olib rale le concept de droit particuli rement dans son expression conomique et sociale devient bic phale on ne parle plus de droits sans parler aussi de responsabilit s Les droits et les responsabilit s Dans le nouveau discours sur la citoyennet le r tr cissement des droits sociaux et conomiques s accompagne d une insistance sur la responsabilit citoyenne C est dans cestermesquelesn o id ologuestonnent contre la d pendance de certains citoyens face l tat Le citoyen responsab
16. affaiblissement du r le du parlement et la concentration du pouvoir au niveau de l ex cutif la mise en uvre de politiques par r glementation plut t que par d cision du parlement vitant ainsi tout d bat public et le transfert du pouvoir vers des organisations internationales au service du capital qui n ont de compte rendre aucune instance repr sentative OMC ALENA PSP La crise financi re fait ressortir plus que jamais la cupidit des classes poss dantes et la d sinvolture et le m pris avec lesquelles elles traitent la vie de millions d tres humains Des milliers de milliards de dollars sont disponibles pour sauver le syst me financier et bancaire mais les quelques dizaines de milliards n cessaires pour assurer l alimentation l eau potable l acc s la sant et l ducation des centaines de millions de personnes font d faut Plus fondamentalement l ordre mondial actuel conomique et politique a prouv qu il tait incompatible avec un ordre mondial fond sur l universalit des droits Nous avons v cu plusieurs d cennies de campagne id ologique ultra lib rale visant inculquer l id e que les droits humains se r sument avant tout une question de libert individuelle la plus importante de toute tant celle de faire des affaires sans entraves la libert supr me tant celle du march Selon ce point de vue si bien r sum par Margaret Thatcher lorsqu ell
17. cadre de l OCDE Cr ation de l Alliance sociale continentale lors du ll me Sommet des Am riques Chili Manifestations de Seattle contre l OMC 50 000 manifestants Manifestations de Prague contre le FMI et la Banque mondiale Manifestations lors du Sommet europ en de Nice 100 000 manifestants Premier Forum social mondial Porto Alegre au Br sil Manifestations lors du 3 me Sommet des Am riques Qu bec 40 000 manifestants Manifestations contre le G8 G nes en Italie 300 000 personnes Premier Forum social africain Bamako Mali Premier Forum social europ en Florence Italie Premier Forum social Asiatique Hyderabad Inde Marches contre la Guerre travers le monde 15 millions de marcheurs Manifestations contre l OMC Canc n Mexique Premier Forum social des Am riques Quito quateur Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 Cinqui me Forum social mondial Porto Alegre 150 000 participants NON fran ais et hollandais sur le projet de constitution europ enne soumis r f rendum chec des n gociations sur la ZLEA lors du 4 me Sommet des Am riques de Mar del Plata Argentine Manifestations contre OMC Hong Kong Chine Premier Forum social mondial polycentrique Bamako Caracas Karachi 140 000 participants Premier Forum social tats Unis Atlanta 10 000 participants Premier Forum social qu b cois Montr al 5
18. et compl t e s il y a lieu par tous autres moyens de protection sociale Toute personne a le droit de fonder avec d autres des syndicats et de s affilier des syndicats pour la d fense de ses int r ts Article 23 de la D claration des droits de l Homme 1948 n lisant cet article de la D claration on se dit que c est pourtant l un objectif modeste et d fendable On n y r clame pas la richesse pour tous juste un tat d quilibre permettant d acc der la dignit humaine et au respect des droits sociaux Or l chelle mondiale l Organisation internationale du travail OIT rapporte qu en 2007 travers le monde au moins 12 millions de personnes sont encore victimes du travail forc que 486 7 millions de travailleuses et de travailleurs ne gagnent pas suffisamment pour se hisser avec leur famille au dessus du seuil de pauvret fix un dollar US par jour que le taux de ch mage mondial est le plus lev de tous les temps et qu un grand nombre de travailleuses et travailleurs ne gagnent pas assez pour jouir de conditions de vie d centes t La pr carit en mutation Dans le monde du travail le changement le plus marquant des derni res d cennies est la diversification des formes et des statuts d emploi Au Qu bec en 2007 plus de la moiti des emplois cr s prenait la forme de travail autonome le nombre d emplois temps partiel croissait plus vite que ceux temps plein et
19. et d autres surprises Billets en vente d but d cembre Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 36 MEMBRES du CA Dominique Peschard Pr sident Retrait de l enseignement Marcel Duhaime 2i me vice pr sident Retrait de l ducation et du syndicalisme Louise Riendeau Tr sori re Coordinatrice de dossiers politiques Gilbert Nadon Secr taire Avocat Karine Cr peau Conseill re syndicale Martine Eloy Conseill re syndicale Gis le Eva C t Militante pour les droits des femmes Pierre Louis Fortin Legris Avocat Francine N m h Militante en coop ration internationale Pulch rie Nomo Zibi Consultante en r solution des conflits arm s en genre et d veloppement international Rolande Pinard Sociologue du travail Rachid Raffa Analyste en transport Jacques Tousignant Retrait de l Universit du Qu bec Permanence Nicole Filion Coordonnatrice Afifa Maaninou Adjointe la direction Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 La Ligue a entrepris de publier une s rie de fascicules dans le but porter l attention de la population diff rentes mesures qui portent atteinte aux droits et libert s La Loi antiterroriste FECI ANTITERRORISTE Les poursuites b illons Les poursuites b illons Of ueue ves orons er uBeRTES fO LIGUE DES DROITS ET LIBERT S La liste noire de passagers a riens des passagers a r
20. forment un groupe important dont le nombre ne cesse d augmenter car l tat accorde de plus en plus de visas temporaires pour des travailleuses et travailleurs peu sp cialis s et ce dans des secteurs autres de l conomie que ceux vers lesquels sont dirig s les travailleuses et travailleurs agricoles saisonniers et les aides familiales r sidentes Ces personnes sont li es par leur visa un seul employeur et si elles sont class es peu sp cialis es elles n ont pas la possibilit d obtenir le statut de r sidentes permanentes au Canada Le fait que les travailleuses et travailleurs agricoles saisonniers et les aides familiales r sidentes soient tr s vuln rables l exploitation est galement bien connu et bien document Finalement il y a la cat gorie reli e au parrainage familial qui comporte n anmoins quelques avantages sur le plan l gal Les personnes parrain es sont en effet r sidentes permanentes mais sont toutefois d pendantes d un tiers pour une p riode allant de trois ans pour un e conjoint e dix ans pour les autres membres de la famille Mentionnons que m me dans les cas o une personne a obtenu son statut de r sidente permanente ou acquis sa citoyennet canadienne ces situations tant autrefois vues comme la voie royale vers l galit avec ceux et celles qui sont n s au Canada il arrive que la reconnaissance de cette galit soit remise en question comme par exemple d
21. l gitimit sur la r alisation des droits et la poursuite de l galit mais sur la peur et la promesse de s curit L tat se distancie de sa responsabilit de r aliser l galit en confiant cette t che au libre march et l entreprise priv e Pour les d fenseurs des droits c est la fois un probl me et une opportunit Probl me parce que l tat ne se justifie plus uniquement par le respect des droits et qu il devient donc moins sensible la mise au jour de ses accrocs la promotion des droits et la d nonciation de ses violations Opportunit ensuite car cela nous permet de red finir le terrain de luttes le programme politique et d mocratique port par la revendication des droits Cela permet de passer d une position d fensive la d fense de droits l offensive pour exiger maintenant la r alisation de l galit par la solidarit Cela invite une d finition urgente et emballante de la lutte pour les droits non plus tels qu ils nous sont conc d s mais tels que nous voulons qu ils soient Quelle soci t envisageons nous qui r ponde nos exigences de libert d galit et de solidarit non plus s par es mais unifi es dans un projet coh rent Comment r ussir au XXI si cle l galit par la solidarit en respectant et promouvant la libert Voil le programme auquel nous convient soixante ans d utilisation de la Charte universelle des droits comme instrument d
22. leurs engagements en vertu des trait s pertinents Le dernier m canisme en voie d tre adopt par l Assembl e g n rale des Nations Unies est le fruit d une longue bataille o le Canada n a pas exactement brill parmi les meilleurs le Protocole facultatif au iiaa mo purs x Rue E de la A x Rivi re 2 fE fes PIDESC Pacte international relatif aux droits conomiques sociaux et culturels Il importe de c l brer l appropriation par la soci t civile mondiale du texte de la D claration tout comme les efforts concert s et en perp tuel d veloppement de celle ci afin de donner ce texte une port e effective tant sur le plan national qu international Pourtant quelque chose cloche plus de droits et plus de recours ne signifient pas l vidence pour l heure plus de justice globale Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 33 34 l heure o se multiplient la fois les nonciations de droits et les violations de ceux ci on constate une explosion dans la recherche de rem des de nature individuelle syst mique et collective ou locale Retour historique ou nouvelle histoire En nous inspirant de quatre th mes diff rents issus du texte de la D claration nous tenterons modestement de nourrir les r flexions qui accompagnent les c l brations du 60e anniversaire de celle ci au Qu bec L effet d individualisation L affirmation voulant
23. lois du travail con ues l origine pour apporter un minimum de protection sociale aux salari s traditionnels n ont pas t adapt es pour rendre compte de ces nouvelles r alit s ax es sur la flexibilit Par exemple lorsque vient le temps de faire valoir leurs droits les travailleurs d agence sont particuli rement vuln rables coinc s entre lagence qui les embauche et le client d agence qui exerce un contr le au quotidien Le service continu qui d termine l application de certaines normes du travail comme la dur e du pr avis et la protection contre les cong diements injustes est parfois difficile d acc s pour les salari s atypiques Les recherches effectu es sur le travail atypique pour le compte des gouvernements qu b cois et f d ral et qui ont men aux rapports Bernier et Arthurs recommandent de multiples mesures pour freiner la pr carisation de l emploiet augmenter les protections sociales Mais comme bien d autres ces rapports s empoussi rent sur une tablette tatique Rappelons encore une fois que le Canada et le Qu bec sont signataires de plusieurs conventions internationales qui garantissent un ensemble de droits et de protections sociales dont le Pacte international relatif aux droits conomiques sociaux et culturels le PIDESC et plusieurs conventions de l OIT portant sur le travail et la syndicalisation Pourtant le Comit des droits conomiques sociaux et culturels de l
24. particuli rement en ce qui concerne la conciliation travail famille surtout lorsqu on travaille avec des horaires variables ou que l on est oblig de combiner diff rents postes temps partiels De plus les travailleuses et travailleurs atypiques ont peu de protection en cas de maladie et la plupart n ont pas la capacit de contribuer un r gime de retraite long terme la pr carisation du travail aura des impacts n gatifs pour l ensemble de la soci t Cet tat de fait est le r sultat des strat gies d employeurs toujours la recherche d une plus grande flexibilit Celle ci se traduit souvent par l usage d une force de main d uvre au co t le plus bas possible dont on se d partit au rythme des besoins de la production Pour se d rober de leurs responsabilit s envers leurs employ s pour contourner les lois du travail ou encore pour freiner la syndicalisation les employeurs ont le choix des moyens l embauche se fait par contrats de service parfois du faux travail autonome par le biais des agences de placement de la sous traitance ou de l importation de main d uvre trang re Et si 3 ARTHURS Harry W quit au travail des normes du travail f d rales pour le XX1 si cle Examen des normes du travail f d rales 2005 les co ts sont encore trop lev s ou les profits insuffisants on externalise vers d autres pays encore moins prot g s ou on menace de le faire Les
25. pers cution toute personne a le droit de chercher asile et de b n ficier de l asile en d autres pays article 14 1 de la DuDH Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 Nous serons en marche tant que la libert de toutes ne sera pas assur e Mich le Asselin pr sidente et Gis le Bourret Comit femmes et mondialisation F d ration des femmes du Qu bec Le mythe de l galit d ja l epuis plusieurs ann es les attaques contre le f minisme et les revendications qu il porte rev tent souvent une certaine virulence Le f minisme serait d pass les femmes seraient maintenant dans une situation d galit et m me de domination par rapport aux hommes bref tout serait acquis pour les filles et les femmes Elles auraient m me trop de droits et d avantages Le mythe de l galit d j l comme le nomme la chercheure fran aise Christine Delphy est pr sent et dirions nous soigneusement entretenu au Qu bec comme ailleurs o les droits des femmes ont connu des avanc es notables Nous faisons face non seulement des perceptions n gatives concernant ces avanc es mais aussi une tendance assez r pandue visant ignorer ou minimiser les in galit s et injustices qui perdurent l endroit des femmes Et que dire des manifestations franchement anti f ministes auxquelles les groupes de femmes sont r guli rement confront s Le recours au mythe de l galit
26. qu il n existe pas de droit sans recours utile destin le faire valoir est intrins quement li e au r gime des droits de la personne l heure o se multiplient la fois les nonciations de droits et les violations de ceux ci on constate une explosion dans la recherche de rem des de nature individuelle syst mique et collective Certes les attentes des victimes et des groupes de victimes sont l gitimes et les besoins pressants Il convient n anmoins de se demander si cette explosion comporte un potentiel transformateur satis faisant sur le plan de la justice sociale les droits humains offrent un mod le de justice mais aussi canalisent ils peut tre le social dans un paradigme individualisant la ou les victimes Cette question exige d un organisme comme la Ligue des droits un d licat exercice d quilibriste qu une soci t marqu e par l exclusion sociale ne facilite pas Les droits et les responsabilit s S il est un sujet que les organisations de la soci t civile ont habilement tu c est celui des devoirs de l individu envers la communaut tel que le pr voit l article 29 de la D claration universelle des droits de l homme Ce silence est totalement explicable sur le plan politique pourquoi un individu sans droits aurait il des responsabilit s envers la soci t lesquelles seraient issues de sa seule appartenance celle ci Cette rh torique a satisfait certaines revendications alors
27. qualit lui permette de vivre dans la dignit et le bien tre nous vous recommandons la lecture du roman de Cormack McCarthy La route The Road Dans la r gion frontali re les ATN sont une source constante depuis le milieu des ann es 1980 de pr occupation en raison de leur taux d occurrence anormalement lev Ainsi la vall e du Rio Grande a attir l attention des chercheurs en 1991 lorsque trois enfants souffrant d anenc phalie ont vu le jour en l espace de seulement 36 heures M me en tenant compte de la fr quence plus lev e de ces malformations chez les populations hispaniques les experts estim rent alors que seulement deux b b s anenc phales auraient d na tre dans cette r gion au cours de l ann e enti re Haynes 1998 A 16 En outre entre 1986 et 1991 pas moins de 90 enfants sont n s dans les comt s texans frontaliers avec l anenc phalie Rapidement les populations soulev rent d importants questionnements quant d ventuelles causes environ nementales susceptibles d expliquer la trag die humaine qui s vissait dans la r gion Les r sidents soup onn rent imm diatement un lien entre les cas d anenc phalie et les conditions environnementales d sastreuses r sultant de l activit des maquiladoras et des infrastructures inad quates detraitement de l eau D j en 1968 les tudes du Dr Jiri Kucera avaient men la conclusion qu il existait un lien probab
28. que la th orie des droits Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 de la personne reposait sur une vision qui place l tat au centre de leur mise en uvre Maintenant on dit que le droit international s horizontalise On en appelle par exemple la responsabilit sociale des entreprises actrices d terminantes de la mondialisation Sur le plan local le mouvement communautaire se d finit commeun partenaire de l tat En cons quence l individu vis l article 29 de la D claration ne se limite plus au titulaire de droits ou encore la victime d une violation de ces droits Selon nous le th me de la responsabilit et des devoirs envers la communaut prend ainsi un autre sens l heure de la privatisation des fonctions de l tat est il encore pertinent de n gliger les enjeux entourant les devoirs des individus lorsqu il s agit du respect des droits humains Le d tournement de l interdiction de la discrimination L article 17 de la D claration universelle des droits de l homme pr voit le droit de toute personne la propri t seule ou en collectivit Cette disposition n a pas t reprise dans les Pactes subs quemment adopt s ni d ailleurs dans la Charte canadienne des droits et libert s de la personne Une victoire selon la communaut des droits de la personne qui y voyait le risque de consolidation du droit des corporations titre de personnes morales
29. rencontre aussi d autres usages tels que des bracelets GPS contre le d crochage au Texas Mentionnons aussi l intention affirm e de la police de Londres de ficher les enfants consid r s risque de d linquance partir de 5 ans en recueillant un chantillon de leur ADN L objectif purement instrumental premi re vue est de faciliter le travail de rep rage lors de d lits commis La boucle est boucl e entre cette nouvelle p nologie et la pr vention pr coce En effet s il est possible de d pister les d linquants d s la maternelle pourquoi ne pas les avoir l il jusqu leur adolescence 6 Voir la version pdf du guide de la sant publique en ce qui regarde le d veloppement de l attachement http msssa4 msss gouv qc ca fr document publication nsf 0 f0c2afbdd3dafe528525706f0052c53b OpenDocument 7 Thibodeau M 2008 Le Mosquito dans la temp te en Europe La Presse samedi 12 avril p A 21 8 Perreault L J 2008 Mosquito Montr al testera une invention qui fait fuir les adolescents La Presse samedi 12 avril p A 20 9 Perreault M 2008 Des bracelets GPS contre le d crochage La Presse mercredi 3 septembre p A 8 10 Townsend M et A Asthana 2008 Put young children on DNA list urge police The Observer Sunday March 16 Quelle menace pour les droits C est en consid rant le pouvoir que tente d riger en autorit le regard positivist
30. sexe mais aussi de l origine ethnique de la couleur de la religion de l orientation sexuelle du handicap de l ge et de la condition socio conomique l heure de la globalisation faut il redire que les alliances avec d autres mouvements sociaux sont essentielles Plus de 500 jeunes femmes toujours rebelles Du 10 au 13 octobre avait lieu le premier rassemblement pancanadien des jeunes f ministes Toujours RebELLlEs C est plus de 500 jeunes femmes de partout au Canada qui ont envahi les locaux de l UQAM pendant ces 3 jours pour r affirmer la pertinence du f minisme et pour agir collectivement sur des enjeux les concernant commelaf minisationdela pauvret la marchandisation du corps des femmes ainsi que le racisme pour n en nommer que quelques uns Les jeunes f ministes ont m me t invit es exp rimenter le cheerleading radical Comme quoi elles ont des id es revendre L nergie d gag e par toutes ces jeunes f ministes valait le d tour L adoption d un manifeste des jeunes f ministes du Canada a t le point culminant du rassemblement manifeste nous permettant de d couvrir les espoirs des jeunes f ministes ce qu elles rejettent du syst me actuel ainsi que ce qu elles proposent afin de continuer toujours lutter pour une r elle galit hommes femmes Le manifeste des jeunes f ministes est disponible au www rebelles2008 org et servira d outil politique une fois de retour
31. statut Mais d un autre elle r v le la face du monde la faillite de l ordre n o lib ral et offre une opportunit de mobilisation pour le changement L galit et la dignit de chaque tre humain proclam es par la D claration universelle des droits de l homme ne peuvent tre r alis es que dans une soci t fond e sur la justice la libert l galit et la solidarit une soci t qui reconna t tous sans gard au statut tous les droits humains de la Charte Universelle des droits Nous devons nous opposer une strat gie de sortie de crise qui se ferait uniquement au profit des poss dants et qui viserait instaurer une version r form e du syst me d exploitation en vigueur La faillite de ce syst me nous fournit l opportunit de revendiquer une organisation sociale politique et conomique qui permet la r alisation d une soci t fond e sur les id aux de la D claration universelle La Ligue des droits et libert s croit qu on ne peut pas se contenter de constater les nombreuses violations de droits et de les d noncer Le 60i me anniversaire de la D claration universelle doit tre l occasion de cernerles obstacles conomiques sociaux et politiques la mise en place d une soci t qui r alisera l galit r elle de tous et de toutes et de revendiquer les transformations n cessaire la r alisation de cet objectif la m connaissance et le m pris des droits de l
32. un climat o r gne l arbitraire nous devenons tous des suspects Et pendant que nous sommes habit s par cette obsession s curitaire nous n gligeons des enjeux qui comportent de graves et r els dangers pour la s curit humaine ex les dangers climatiques la sant publique l acc s l eau et l alimentation etc Loin de nous offrir la s curit le paradigme de la s curit nationale fait tout le contraire il augmente l ins curit Nous ne pouvons tre en s curit que dans une tat qui respecte nos droits conomiques sociaux culturels et politiques Au fur et mesure que l tat s curitaire prend le pas sur l tat de droit on assiste au ph nom ne de profilage o certains groupes sociaux les immigrants les itin rants les jeunes les syndicalistes les militants cologistes pacifistes et sociaux tous ceux qui sont diff rents sont point s du doigt et identifi s comme repr sentant un risque Il se d veloppe un climat o r gne l arbitraire nous devenons tous des suspects Nul ne sera l objet d immixtions arbitraires dans sa vie priv e sa famille son domicile ou sa correspondance ni d atteintes son honneur et sa r putation article 12 de la DUDH Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 La pr vention r pressive des risques SOCIAUX Michel Parazelli Professeur chercheur cole de travail UQAM R dacteur en chef Nouv
33. 146 Paris SNMPMI 5 Pour en savoir plus sur l argumentaire scientiste de cette approche visionner le documentaire distribu par l ONF Aux origines de l agression La violence de l agneau et produit par Tremblay et Gervais 2006 Site web http www onf ca trouverunfilm fichefilm php id 52739 amp lg fr amp exp amp v h Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 d attachement parent enfant et d am liorer les comp tences parentales f La nouvelle p nologie Quant aux pratiques de la nouvelle p nologie la vis e est la r gulation s curitaire des risques d lictueux et non la programmation psychosanitaire du d veloppement humain par la pr vention pr coce Les cibles sont souvent les jeunes les minorit s ethniques les usagers de drogues les itin rants Les couvre feux pour les adolescents instaur s par de plus en plus de municipalit s vont dans ce sens Utilis e au Canada aux tats Unis et en Europe la technologie Mosquito consiste en un appareil qui met des sons une fr quence de 16000 hertz que seuls les adolescents et jeunes adultes peuvent entendre situation li e au d veloppement On l appelle le r pulsif jeunes car l objectif est de disperser les attroupements et de d courager le fl nage dans des endroits commerciaux ou publics Sans lavoir adopt la Ville de Montr al a d j pens le tester pour faire fuir les jeunes graffiteurs 5 Ce type de pratique
34. ONU a recommand explicitement au Canada et au Qu bec de prendre des mesures pour que les travailleurs exer ant des emplois pr caires temps partiel 4 BERNIER Jean JOBIN Carol VALL E Guylaine Les besoins de protection sociale des personnes en situation de travail non traditionnelle Qu bec minist re du travail f vrier 2003 5 Au bas de l chelle m ne actuellement une campagne de lettres adress es au ministre du Travail lui demandant d encadrer les pratiques des agences et d en limiter l usage des besoins temporaires Vous pouvez y participer si ce n est d j fait 6 Supra note 4 7 Supra note 3 et temporaires faiblement r mun r s en particulier les femmes puissent avoir acc s des r gimes d assurance pour l emploi exercer leurs droits syndicaux et tre r ellement prot g s par les normes du travail 8 Les lois du march m nent un d ficit social que l tat compense sans cesse par des programmes sociaux comme les mesures de suppl ment de revenu qui ont pour r sultat l accroissement du profit de quelques uns au d triment de lessor conomique partag La mondialisation met en comp tition les travailleuses et les travailleurs de partout dans le monde sur la base des salaires et des conditions de travail Les menaces et les proc d s d externalisation et de sous traitance forcent des compromis et des pertes de protection pour une part importante des travailleuses et tr
35. afin d exiger des d cideurs politiques et conomiques un changement de cap radical au niveau mondial pour liminer la pauvret et les violences envers les femmes Des repr sentantes de la Marche sont all es l ONU et ont rencontr les dirigeants du Fonds mon taire international et de la Banque mondiale pour pr senter ces revendications En 2005 des actions d envergure relay es dans plus de 40 pays et territoires se sont d roul es autour de la Charte mondiale des femmes pour l humanit Cette charte a soutenu diff rentes revendications aux plans national et r gional D autres manifestations sont pr vues pour 2010 Quatre champs d action ont t identifi s lors de la derni re rencontre internationale le bien commun et l acc s aux ressources la souverainet alimentaire l am lioration des conditions de travail des femmes salaire 5 Voir le site WWW marchemondialedesfemmes org minimum travail d cent les violences contre les femmes la commercialisation du corps des femmes la paix et la d militarisation Le r seau de la Marche mondiale des femmes est devenu un incontournable dans le mouvement altermondialiste Les l ments de contexte que nous venons de rappeler montrent que les luttes des femmes pour obtenir une v ritable galit et autonomie doivent se faire sur diff rents terrains diff rents niveaux et rallier les femmes qui subissent des discriminations en fonction non seulement du
36. aindre Martine Eloy membre du CA de la Ligue des droits et libert s s curit nationale a souvent t largi Il a t utilis dans certains cas pour D epuis le 11 septembre 2001 la de s curit nationale a t consid rablement invoqu e pour justifier des mesures ou pratiques qui dans d autres circonstances auraient t jug es carr ment inacceptables Que se cache t il derri re ces deux mots O ce concept risque t il de nous mener prot ger les bonnes relations internationales et dans d autres pour prot ger des int r ts commerciaux Dans le climat de peur qui a pr valu apr s le 11 septembre la s curit nationale a t invoqu e dans la plupart des pays occidentaux pour introduire une foule de mesures portant atteinte aux droits humains et aux libert s civiles Ainsi de nombreux l ments importants de notre syst me judiciaire tel le droit un proc s juste et quitable la pr somption d innocence le droit de conna tre la preuve qui p se contre soi le droit une d fense pleine et enti re le droit de ne pas tre sujet des fouilles et saisies sans motifs raisonnables et le droit de ne pas s incriminer ont tous t remis en question sous pr texte de s curit nationale Plusieurs personnalit s politiques et juridiques ont m me laiss entendre que si meilleurs renseignements c tait pour des motifs de s curit nationale la torture pouvait tre envisa
37. ale L agenda s curitaire Selon l article 29 2 de la D claration l exercice des droits de chacun ne peut tre soumis qu des limitations tablies par la loi et ce exclusivement en vue d assurer la reconnaissance et le respect des droits et libert s et afin de satisfaire aux justes exigences de la morale de l ordre public et du bien tre g n ral dans une soci t d mocratique Des milliers de th ses dans toutes les langues ont t r dig es sur ce th me Toutefois le nouvel agenda s curitaire exige que l on s interroge sur le travestissement de ces limites et des mots qui les fondent Quelle morale Quel ordre public Quel bien tre g n ral Les tribunaux se montrant timides dans leurs r ponses seule l action politique permettra ici un revirement non pas du texte mais de son sens d mocratique XX XX La notion de texte vivant abondamment utilis e par les tribunaux afin de d crire la nature des chartes des droits de la personne subit de nos jours des retournements de sens quoi bon plus de recours si les droits perdent leur sens C est de plus de sens dont on a d abord besoin Or les d tenteurs de droits humains ont le droit d mocratique de donner un sens la soci t qui est la leur de la Ligue des droits et libert s 13 f vrier 2009 Au Kola Note Avec Marie Claude Thisdale interpr te Desjardins Intakto Yves Desrosiers Les Voix F ministes Jean Fran ois Lessard
38. ans le cas des certificats de s curit Exclusions des droits conomiques et sociaux au Qu bec Au Qu bec de nombreux exemples illusAu Qu bec de nombreux exemples illustrent comment le statut d immigration pr caire prive les personnes vis es de l exercice de leurs droits Qu il s agisse de soins de sant d aide sociale ou de droits du travail c est le statut d immigration qui en d termine l ligibilit et l acc s Les personnes statut pr caire s en trouvent souvent exclues alors que les personnes sans papier en sont totalement exclues sans compter qu elles risquent d tre rep r es par les autorit s d immigration ou polici res et d tre consid r es davantage comme des menaces la s curit canadienne plut t que des personnes plac es en situation de compl te vuln rabilit face l exploitation qu on pourrait leur faire subir Concernant l acc s aux soins de sant seuls les travailleuses et les travailleurs temporaires et les personnes ayant la r sidence permanente sont couverts par la R gie de l assurance maladie du Qu bec RAMQ et ce suite un d lai de carence de trois mois ce qui cause des probl mes significatifs pour ces deux groupes On imagine l ampleur du probl me pour les sans papiers et les personnes statut temporaire qui ne b n ficient d aucune couverture Les personnes revendiquant le statut de r fugi sont couvertes par une assurance maladie f d rale qui
39. availleurs des pays industrialis s Les solidarit s pour l am lioration des conditions et des protections du travail devront se faire avec un regard ouvert sur le monde pour se r aliser Un plus grand acc s la syndicalisation des liens serr s entre travailleuses et travailleurs syndiqu s ou non et la bataille pour renforcer les lois du travail sont des moyens accessibles pour forcer un autre quilibre Les acteurs sociaux doivent se parler s entendre et s engager les uns envers les autres pour la d fense et la protection des droits collectifs 8 Nations Unies Comit des droits conomiques sociaux et culturels 36e session Gen ve 1er au 19 mai 2006 recommandation 48 Pour viter de devoir accorder des avantages sociaux et dans certains cas pour justifier de payer les travailleurs en fonction d une chelle inf rieure des employeurs peuvent r server un nombre significatif d emplois des employ s temporaires ou provenant d agences de placement Dans des cas extr mes ces personnes peuvent travailler pendant des mois ou m me des ann es en ex cutant une multitude de contrats court terme et peuvent effectuer le m me travail que des employ s permanents avec un aussi bon rendement mais tre pay s moins et b n ficier de moins d avantages sociaux sinon d aucun La logique de cette position s applique non seulement lorsque l emploi est d guis en un travail ind pendant maisaussilorsq
40. ca fra enjeux campagnes htm http www ccrweb ca fra enjeux campagnes htm 2 http www solidarityacrosshborders org fr node des travailleuses et travailleurs agricoles f Localement des groupes communautaires comme Projet Gen se le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants PINAY une organisation des femmes des Philippines l Association des aides familiales et le Centre des travailleuses en maisons priv es m nent la campagne Sant pour tous qui vise court terme l acc s pour les travailleuses domestiques aux protections offertes par le r gime de la sant et s curit au travail et l abrogation du d lai de carence de trois mois en mati re de sant l action de ces groupes a d j attir l attention de l opinion publique mais les victoires sont difficiles obtenir dans le contexte actuel de resserrement des fronti res et de d membrement de l tat providence Autant de raisons pour accro tre la mobilisation en faveur de la reconnaissance des droits conomiques et sociaux des personnes migrantes et immigrantes droits gaux pour toutes et pour tous 3 http www tuac ca Default aspx SectioniD a3b41eb1 f567 4f3b 8a8b e70050308832 amp Languageld 2 4 http www genese qc ca accueil html http www iwc cti ca amp http pinayquebec blogspot com Toute personne a le droit de quitter tout pays y compris le sien et de revenir dans SON pays Article 13 2 de la DUDH Devant la
41. ceux syndiqu s taient en baisse Ainsi actuellement plus d une personne sur trois est en situation de travail atypique Du travail temps partiel ou temporaire en passant par le travail sur appel ou offert par une agence de placement le travail atypique rime trop souvent avec pr carit Lorsqu on additionne insuffisance d heures de travail avec faible taux horaire et p riodes de travail entrecoup es de p riode de ch mage 1 OIT L OIT en un coup d il brochure 24 p 2008 2 Institut de la statistique du Qu bec tat du march du travail au Qu bec le point en 2007 Qu bec JSQ 40 p 2008 Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 ou de recherche de contrats on aboutit un appauvrissement conomique Le rapport Arthurs publi en 2005 affirmait que 75 des personnes travaillant temps partiel souhaitaient trouver un emploi temps plein Les travailleuses et travailleurs atypiques en plus de toucher des salaires inf rieurs ont difficilement acc s aux avantages sociaux la formation et l avancement Un exemple probant de cette r alit est l cart salarial que subissent les travailleuses et travailleurs d agences en gagnant 40 de moins en moyenne que les employ s r guliers pour des t ches comparables Ainsi diff rentes classes de travailleuses et de travailleurs se cr ent au sein d une m me entreprise La dur e du travail pose aussi de s rieux cueils
42. compagn e d un ensemble de dispositifs technopr ventifs vid osurveillance biom trie am nagement s curitaire etc Ce qui lie les deux domaines d intervention c est le choix d une approche positiviste voir encadr et pid miologique du d veloppement humain encadr e par une gestion actuarielle ou pr visionnelle des risques o les institutions doivent intervenir aupr s des personnes ayant commis des infractions p nales mais aussi aupr s de toutes celles qui seraient susceptibles de provoquer ou d tre affect es par des comportements d lictueux 2 donc des personnes potentiellement dangereuses pour l ordre public Prot ger la soci t est le leitmotiv de cette tendance qui se nourrit de l ins curit sociale Le fait de naturaliser les actes sociaux d viants en les r duisant 1 Rea A 2007 Les ambivalences de l tat social s curitaire Lien social et Politiques no 57 p 15 34 Delannoy Brabant L 2008 Quelles volutions des politiques de traitement du crime l re de la nouvelle p nologie Une perspective internationale La note de veille Centre d analyse strat gique no 106 p 1 7 2 Rea 2007 op cit p 19 d linquance ou d incivilit appr hend es des d ficiences d veloppementales ou des comportements sauvages qu il faut contr ler justifie la n cessit d agir ainsi Dans cette perspective il n est pas question de consid
43. dans leur communaut Avis ceux et celles qui affirment que le f minisme est mort les jeunes f ministes sont loin d avoir dit leur dernier mot RASSEMBLEMENT PANCANADIEN pg JEUNES FEMINISTES P AN CANADIAN YOUNG FEMINIST GATHERING THIS 06 WHAT A FEMINIST tooks LIKE 1137 OCTOBRE 2008 MONTREAL Organis par Organized by Le Comit jeunes de la F d ration des femmes du Qu bec FFQ le Comit jeunes f ministes de la Y des femmes de Montr al des jeunes femmes du Conseil central du Montr al m tropolitain de la Conf d ration des syndicats nationaux CSN des jeunes f ministes de la YWCA de Qu bex le Groupe F E M M E S sororitaires des jeunes femmes du Cai ur de participation ressourcement et formation Power Camp National Filles d action Information and registration et inscription wwvw rebelles2008 org Avec le soutien du With support from Claire L Heureux Dub Fund for Social Justice Universty of Ottawa q lt A lt z q U fa z v W e v 3 W LL FE W u 5 W re v wW A e z W zZ wW gt 3 z a W e 2 z wW y W A e w a Lu 3 rs g a mH Z U lt ai z W di W v z z Paa a Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 LINLTRE Te el BELLE el T EERS Toy LEE To Ne er RE CAE EET RTE TADT EOE RE To VE Era aiko 17 Dans un tat s curitaire nous avons tous et toutes quelque chose cr
44. de proposer toute une s rie de crit res qu il s agisse des nouvelles technologies de l ouverture des march s la libre circulation des biens des services des investissements et de la main d oeuvre du d clin de l tat ou de l int gration conomique grande chelle Ces caract ristiques ont toutes leur importance mais pour les besoins de mon argument je voudrais introduire une autre dimension de nature la fois juridique symbolique et th orique Dans cette perspective alors que la mondialisation op rait sous l gide d un cadre axiologique normatif et institutionnel qui reposait sur un ensemble d oppositions binaires entre le national et l international le public et le priv le civil et le militaire le civil et le p nal l conomique et le social la globalisation aurait plut t pour vocation de d passer ces oppositions afin d instaurer un ordre nouveau qui se serait affranchi de la poursuite d un illusoire int r t g n ral et qui lui substituerait l enrichissement collectif l initiative individuelle et la maximisation des choix des consommateurs Si nous cherchons lier ces deux ordres de pr occupation portant respectivement sur le statut de l int r t g n ral dans la politique publique et sur la globalisation nous voyons que l ensemble des m canismes d int gration grande chelle impuls s par lessor technologique louverture des march s et le d mant lement des fronti res g
45. e a d clar La soci t n existe pas il n y a que l individu et sa famille les int r ts collectifs et la solidarit sociale sont des h r sies Le lib ralisme est pr t reconna tre l galit formelle de tous les tres humains mais s oppose l tablissement d un ordre conomique social et politique qui permet l atteinte d une galit r elle Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 l ordre mondial actuel conomique et politique a prouv qu il tait incompatible avec un ordre mondial fond sur l universalit des droits Lesmultiples crisesquisechevauchent pr sentement crise financi re et conomique crise environnementale crise alimentaire sont autant de sources d instabilit et d inqui tude pour des millions d tres humains qui voient leur conditions d existence se d t riorer encore plus D un c t cette situation est propice la mont e de la droite qui exploite ces craintes pour diviser les diff rentes victimes de violations de droits en opposant les droits des uns aux droits des autres comme par exemple la libert de religion et le droit l galit des femmes dans le d bat sur les accommodements raisonnables les droits des autochtones sur leurs terres ancestrales et la protection des emplois des non autochtones dans l exploitation des ressources naturelles les droits des citoyens ceux des personnes immigrantes et des sans
46. e r alisation des promesses faites de libert d galit et de solidarit Philosophie au fronton des mairies Libert galit et fraternit malgr ce qu on croit souvent ce ne fut pas une devise officielle pendant la R volution fran aise Le 5 d cembre 1790 Robespierre propose qu elle figure sur la poitrine des hommes de la garde nationale mais la suggestion ne fut pas retenue A l poque on rencontre plus souvent une autre forme Libert galit fraternit ou la mort Le monde ancien croyait on tait servitude et non libert injustice et non galit indiff rence et non fraternit Souverain d sormais n tait plus le nom d un seul mais celui du peuple tout entier Plut t mourir que de retourner en arri re S agit il de l galit ou de l galit devant la loi ou pire l galit lib rale des chances Comment la fraternit s accommode t elle encore de la libert individuelle Faut il envisager les trois termes s par ment ou tous ensemble ou par deux plus un Roger Pol Droit Le Monde 11 juillet 2008 p 30 il est essentiel que les droits de l homme soient prot g s par un r gime de droit pour que l homme ne soit pas contraint en supr me recours la r volte contre la tyrannie et l oppression Pr ambule de la DUDH Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 Sommes nous une SOCI T en perte de compassion
47. e de certains experts que la question des droits peut tre pos e L occultation du politique fait en sorte de transformer les droits en besoins et les in galit s sociales en d terminants de la sant Mentionnons la menace potentielle d intrusion dans la vie priv e sous pr texte de pr vention et de s curit publique de r ponse aux besoins ou d intention d endiguer l pid mie Il s ensuit une menace la libert de penser l exercice de la parentalit et l exercice des droits conomiques sociaux et culturels dont un salaire quitable permettant une existence d cente compte tenu que les causes de l incomp tence parentale et de la d linquance juv nile auront t naturalis es l galit devant la loi tant ici mise en question De plus le d pistage des groupes risque favorise une stigmatisation des individus cr ant ainsi d autres probl mes sociaux ainsi qu un sentiment d ins curit face l exercice de la parentalit Le positivisme L approche positiviste en science n a rien voir avec l id e de pens e positive mais plut t avec son origine tymologique positivus qui repose sur quelque chose Concept labor au XIXe si cle le positivisme tire sa l gitimit des sciences naturelles Cette approche a remport la ferveur des soci t s modernes compte tenu qu elle repr sentait un rempart politique important contre l obscurantisme religieux qui p
48. e valeurs et de croyances les sp cificit s culturelles les d sirs l inconscient etc Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 RS R4 Reconfiguration des rapports de force et des luttes l chelle plan taire Rapha l Canet Professeur rempla ant la Facult des sciences sociales de l Universit d Ottawa membre du secr tariat du Forum social qu b cois Symbolisant la victoire supr me de la d mocratie lib rale sur le socialisme la chute du Mur de Berlin semblait ouvrir la voie une mondialisation heureuse Les fractures Est Ouest et Nord Sud allaient se r sorber gr ce l largissement progressif du march mondial du fait de l application l 989 devait incarner la fin de l Histoire des sacro saints principes n olib raux lib ralisation d r glementation privatisation la fois par les gouvernements des pays du Centre mais aussi ceux de la P riph rie Les recommandations bienveillantes des institutions de Bretton Woods le Consensus de Washington allaient permettre d harmoniser de mani re plus ou moins volontaire les mod les de d veloppement et faire ainsi advenir l chelle globale une soci t lib rale de march l illusion ne fut que de courte dur e Tr s vite le caract re la fois fortement id ologique de cette vision n olib rale du monde et la volont politique de l imposer de force comme une pens e unique There is no alternat
49. eau qui se serait affranchi de la poursuite d un illusoire int r t g n ral et qui lui substituerait l enrichissement collectif l initiative individuelle etla maximisation des choix des consommateurs Au nom de la d fense des int r ts particuliers et de la promotion de la libert individuelle elle enclenche une concentration sans cesse croissante des pouvoirs au sein des tats et des entreprises Enfin pour Lucie Lamarche voir p 33 quelque chose cloche plus de droits et plus de recours ne signifient pas l vidence pour l heure plus de justice globale ou locale Pour Mme Lamarche il faut revenir au sens de la D claration et de conclure que les d tenteurs de droits humains ont le droit d mocratique de donner un sens la soci t qui est la leur Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 Georges Lebel avocat professeur l UQAM a D CLARATION universelle des droits a soixante ans mais sa formulation premi re date de 1789 1 Document historique elle annon ait le programme politique de la R volution bourgeoise Un projet r volutionnaire Finis les statuts qui emprisonnent une soci t hi rarchis e o la naissance d termine la place et la vie D sormais tous les hommes naissent gaux Finies aussi les obligations f odales qui limitent aussi bien les aristocrates que le peuple dans un r seau de devoirs inextricables et d suets Tous les hommes se
50. ec J1H 474 T l phone 819 346 7373 T l copieur 819 566 2664 Courriel liguedesdroitsetlibertes hotmail com LDL Section Saguenay Lac St Jean 3791 rue de la Fabrique bureau 707 10 C P 2291 Succursale K nogami Jonqui re Qu bec G7X 7X8 T l phone 418 542 2777 T l copieur 418 542 8187 Courriel Idl saglac bellnet ca Site internet www ldl saglac com LDL Section Qu bec 405 3 avenue Bureau 202 Qu bec QC G1L 2W2 T l phone 418 522 4506 T l copieur 418 522 4413 Courriel info liguedesdroitsqc org Site internet www liguedesdroitsqc org OJO LIGUE DES DROITS ET LIBERT S v cormer KA
51. elles pratiques sociales a pr vention tend jouer un r le r pressif dans le monde de l intervention sociale C est ce qui ressort de plusieurs constats et d observations des deux c t s de l Atlantique En effet tant sur le plan de la sant publique que sur celui de la s curit publique des programmes et des dispositifs sont mis en place pour pr venir des comportements risque de personnes faisant partie d un groupe statistique consid r comme ayant un fort potentiel de dangerosit face l ordre social qu il s agisse de violence de d linquance ou d incivilit appr hend es Parmi les transformations que conna t l action publique en mati re de probl mes sociaux et de d linquance une tendance s ancre progressivement dans les programmes En effet tant sur le plan de la sant publique que sur celui de la s curit publique des programmes et des dispositifs sont mis en place pour pr venir des comportements risque de personnes faisant partie d un groupe statistique consid r comme ayant un fort potentiel de dangerosit face l ordre social qu il s agisse de violence de institutionnels et menace les droits et libert s de la personne Mentionnons les programmes de pr vention pr coce de la violence des jeunes en sant publique et ce qui est convenu d appeler la nouvelle p nologie visant la r gulation du risque de d linquance et la pr vention situationnelle ac
52. en avant n oconservatrice Pourtant les multiples crises financi re alimentaire cologique guerres qui affectent nos soci t s associ es l chec de la plupart des instances et projets de la mondialisation n olib rale AMI OMC ZLEA Constitution europ enne r v lent qu un autre monde est non seulement possible et n cessaire mais tout simplement in vitable l issue de la confrontation actuelle entre deux visions du monde n oconservatrice et altermondialiste d pendra de la capacit des luttes sociales forcer les gouvernements un volontarisme progressiste tout en stimulant l essor d une nouvelle culture politique participative promue par les forums sociaux afin d asseoir le changement social sur des bases r ellement d mocratiques 6 Le prochain num ro de la revue Possibles para tre en novembre 2008 est justement consacr ce th me de L altermondialisme une utopie cr atrice 7 C Whitaker Changer le monde Nouveau mode d emploi Paris L Atelier 2006 8 C Rodriguez Garavito P Barrett et D Chavez La nueva izquierda en Am rica Latina Bogot Grupo Editorial Norma 2005 Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 Les grandes tapes de la lutte pour un autre monde Insurrection zapatiste au Chiapas Mexique Lutte transnationale contre l Accord multilat ral sur les investissements AMI Abandon des n gociations sur l AMI dans le
53. endant des si cles a impos sa vision du monde en recourant au mysticisme autour d un monde construit par des tres surnaturels histoire du ciel et de l enfer les saints les anges etc Toutefois dans la perspective positiviste seuls les objets observables et les faits concrets sont dignes d tre consid r s rationnellement par la science l aide de m thodes soumettant ces objets l exp rience pouvant tre reproduite dans d autres milieux Il s agit de d couvrir des lois r gissant les ph nom nes et dans un des cas qui nous occupent ceux associ s aux probl mes de d veloppement d coulant des rapports sociaux On comprendra alors pourquoi les dimensions humaines non observables physiquement telles que l imaginaire les valeurs la symbolique les motions l affect l autorit etc ne sont pas dignes d tre prises en compte par le regard scientifique positiviste compte tenu que ces dimensions sont rel gu es dans le champ des fantaisies d garements perceptifs la limite bref elles n ont pas le statut de r el Le point de vue positiviste ne prend pas en compte le sens que les personnes donnent leurs comportements Inutile de dire ici que le d veloppement humain ne rel ve pas seulement des faits observables ou de principes naturels mais aussi de l exp rience subjective qui est sociosymbolique ex l historicit de la filiation l imaginaire associ aux r les sociaux le syst me d
54. er forum social mondial Porto Alegre au Br sil en janvier 2001 des centaines de forums sociaux ont t organis s diff rents niveaux travers la plan te Les forums sociaux mondiaux sont les plus connus et seront rendus leur huiti me dition en janvier 2009 Bel m aux portes de l Amazonie br silienne mais il existe aussi des forums continentaux Forum social africain europ en asiatique des Am riques nationaux le premier forum social tats Unis a eu lieu en juillet 2007 Atlanta et le premier Forum social qu b cois a rassembl 5000 personnes Montr al en ao t 2007 mais aussi locaux des centaines de forums sociaux locaux de villes ou m me de quartiers se tiennent chaque ann e en France par exemple Lieu de convergence de la mouvance altermondialiste qui profite de ces moments privil gi s pour renforcer ses alliances partager ses exp riences de lutte favoriser la participation citoyenne par l ducation populaire mais aussi pratiquer des alternatives de consommation et de vie les forums sociaux se pr sentent aujourd hui 5 Une distinction fort la mode notamment J Brecher T Costello et B Smith Globalization from below The power of solidarity Cambridge MA South End Press 2000 D Della Porta et al Globalization from Below Transnational Activists and Protest Networks Minneapolis University of Minnesota Press 2006 comme le creuset d une nouvelle utopie
55. ernatifs comme les coop ratives les mutuelles l conomie sociale ou l conomie communautaire Sans compter bien s r la question plus large du d ficit d mocratique d ficit de repr sentativit d imputabilit de transparence inscrit dans ce type de gouvernance qui semble inspir davantage par les protocoles appliqu s au niveau du Forum conomique mondial que par des modes de gestion propres aux d mocraties parlementaires Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 La D claration universelle des droits de l homme Un acquis fragile Lucie Lamarche professeure de droit Universit d Ottawa ire et relire le texte de la D claration universelle des droits de l homme est un exercice fascinant On en arrive m me tellement le langage est simple et limpide oublier de situer cet homme institu comme d tenteur de droits humains dans le contexte g opolitique et conomique qui est celui dans lequel il volue Sauf pour les dispositions concernant le mariage on peut ainsi lire le texte de la D claration en omettant de reconna tre l existence d une panoplie de situations diff rentes et pr judiciables lesquelles concernent les hommes et les femmes au b n fice de qui la D claration a t crite L universalit l interd pendance et l indivisibilit de tous les droits nonc s dans la D claration civils politiques conomiques sociaux et culturels et subs
56. et de protection sociale refl te la compassion qui nous r unit Sommes nous de retour une poque o la compassion prime sur le droit Le Qu bec progresse vers le pass Juste avant l t le gouvernement du Qu bec a publi son bilan des cinq ans de la Loi visant lutter contre la pauvret et l exclusion sociale Intitul Le Qu bec progresse le d pliant est ing nu Alors que 1 Le Pacte international relatif aux droits conomiques sociaux et culturels PIDESC Le PIDESC http www2 ohchr org french law cescr htm est un des deux trait s qui compl tent la D claration universelle l autre tant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques http www2 ohchr org french law ccprhtmil 2 Gouvernement du Qu bec Briller parmi les meilleurs 2004 p iv les droits conomiques et sociaux au Qu bec et au Canada ont effectivement progress dans la p riode suivant l adoption du Pacte international relatif aux droits conomiques sociaux et culturels PIDESC alors que les revendications et les luttes ouvri res ont trouv un certain aboutissement dans des mesures adopt es par un tat de type keyn sien dit tat providence par certains sous l tat n olib ral actuel le terrain des droits se r tr cit Au plus fort de la crise conomique des ann es 30 avant l av nement de l tat keyn sien et alors que les droits conomiques et sociaux d une grande par
57. fi es dans un projet coh rent Vincent Greason voir p 7 nous montre comment dans un monde n o lib ral certaines personnes n ont plus de droits elles n ont que des responsabilit s et comment pour le gouvernement qu b cois le filet de protection sociale rel ve de la compassion et non des droits Dans sa recherche du profit et de contr le des populations la soci t lib rale a multipli les cat gories de personnes statut pr caire dont les droits sont bafou s Carole Henry voir p 10 nous brosse un portrait de la situation du monde du travail o la multiplication des emplois statut pr caire a pouss un nombre croissant de travailleurs et de travailleuses dans la pr carit et la pauvret Mais c est dans le domaine de l immigration comme nous l expose Jill Hanley voir p 12 que l tat a t le plus loin en cr ant des cat gories l gales de personnes priv es de droits Comme le soulignent Mich le Asselin et Gis le Bourret voir p 15 les femmes sont particuli rement victimes de ces d veloppements sans compter la persistance des st r otypes sexistes et de l exploitation sexuelle des femmes Au nom de la s curit l tat met en place des strat gies de r pression pr ventive Comme le d montre Michel Parazelli voir p 21 dans cette optique il n est pas question de consid rer les causes structurelles cr ant des in galit s sociales ou les conditions socio
58. g e De plus la disponibles Que les meilleurs guerre contre le terrorisme tant une guerre renseignements soient complets permanente les mesures mises en place ao ne sont pas des mesures d exception mais ou exacts n a aucune importance des mesures qui sont l pour rester et qui Dans ce nouveau paradigme tout individu repr sente potentiellement un risque et devient un suspect potentiel Il s agit d liminer les risques sur la base des 18 Le concept de s curit nationale n est pas nouveau Traditionnellement ce concept a t invoqu pour permettre la mise en place pour une p riode de temps limit e de mesures d exception en vue de prot ger un tat et donc sa population contre une menace le plus souvent militaire Lorsqu il a t utilis il a toujours men de terribles abus Deux flagrants exemples relativement r cents sont l imposition de la loi du cadenas au d but des ann es 50 et l internement des Japonais pendant la Deuxi me guerre mondiale Toutefois dans la derni re d cennie le concept Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 modifient de mani re permanente notre syst me judiciaire ainsi que nos instruments de protection de nos droits et libert s C est aussi en invoquant la s curit nationale que les gouvernements ont proc d au fichage et la surveillance de pans entiers de la population Des transactions financi res des interven
59. iciels une chose que cette exp rience m a enseign est qu une grande partie du mat riel que l on cherche prot ger est extr mement banale Alors pourquoi vouloir enrober les v nements de tant de secret Est ce pour donner l impression que le gouvernement nous POUR QUELLE S CURIT N TURQUIE ET CHOAMBKY s curit C est l avenir de notre soch t et du dars le monde gron prot ge contre un grave danger Est ce pour augmenter son pouvoir et viter d tre oblig de rendre des comptes sur des agissements qui seraient moins banals Le concept de s curit nationale sous tend un postulat erron soit que la s curit prime sur les droits qu il est acceptable de sacrifier quelques droits pour un peu plus de s curit C est la pr misse de d clarations que nous avons entendues plusieurs fois ces derni res ann es l effet que m me si la torture est bannie il est acceptable d y avoir recours lorsque c est pour sauver des vies Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 19 Au fur et mesure que l tat s curitaire prend le pas sur l tat de droit on assiste au ph nom ne de profilage o certains groupes sociaux les immigrants les itin rants les jeunes lessyndicalistes les militants cologistes pacifistes et sociaux tous ceux qui sont diff rents sont point s du doigt et identifi s comme repr sentant un risque Il se d veloppe
60. iennent avec les organisations et les citoyens et vice versa Tel que je l utiliserai dans ces lignes le mot politique ne d signera pas seulement la pratique d un gouvernement mais aussi le contenu particulier dont sont investies des relations sociales quand on invoque des valeurs des principes ou des normes qui font appel au bien commun ou des fins collectives tels qu ils devraient tre actualis s en tout ou en partie gr ce un ensemble d actions de d cisions ou de mesures qui doivent tre prises dans l imm diat C est donc cette triple dimension commune pratique et imminente qui caract riserait en propre la politique et qui permettrait de la distinguer de la morale de l conomie ou de l id ologie C est en ce sens que l on pourra dire du d clenchement d une gr ve ou d un boycott qu ils rel vent du politique au m me titre que la d cision d investir d un monopole ou la publication d un Livre blanc de la part d un minist re chaque fois que les acteurs impliqu s font appel par del la d fense ou la promotion de leurs int r ts imm diats des int r ts collectifs plus larges que l action en question devrait permettre de r aliser Bien s r il va de soi que les visions du bien commun et de sa r alisation telles que promues explicitement ou implicitement peu importe par les uns et les autres risquent d tre plus ou moins compatibles voire contradictoires mais ce s
61. iens au Canada AN NIMM CNO LIGUE DES DROITS ET LIBERT Les certificats de s curit Les CERTIFICATS DE S CURIT On LIGUE DES DRONS ET UBERT S Le Taser M LE AN T E lt I SER UNE ARME G INOFFENSIVE Go ucut bes orons Er serr s OUI J APPUIE LA LIGUE DES DROITS ET LIBERT S Nom Pr nom Adresse Ville Code postal Courriel T l maison T l travail COTISATION DONS O Nouveau membre O Membre 30 ER faire un don O Renouvellement O tudiant ou personne faible revenu 10 o L Organisme communautaire 65 a O Syndicat et institution 200 y O 500 O Autre O Je d sire recevoir les publications de la Ligue par courriel plut t que par la poste La Ligue accepte les adh sions individuelles quelle que soit la somme vers e En devenant membre de la Ligue vous recevrez ses publications ainsi que l envoi hebdomadaire courriel Faites parvenir votre coupon d ment rempli LDL 65 ouest rue De Castelnau Bureau 301 Montr al Qc H2R 2W3 ou au bureau de votre section r gionale Les renseignements nominatifs que vous fournissez demeurent confidentiels LDL SI GE SOCIAL 65 rue de Castelnau ouest bureau 301 Montr al Qu bec H2R 2W3 T l phone 514 849 7717 T l copieur 514 849 6717 Courriel info liguedesdroits ca Site internet www liguedesdroits ca SECTIONS R GIONALES LDL Section Estrie 187 rue Laurier bureau 313 Sherbrooke Qu b
62. ins les droits la sant l eau l alimentation le droit de vivre tout simplement sont en jeu Soixante ans apr s l adoption de la DUDH peut tre est il plus que temps d exiger une r interpr tation du droit la vie la lumi re de la r alit concr te De nombreuses les dispara tront dans les d cennies qui viennent avec l l vation du niveau des mers c est le droit de vivre de populations enti res qui est alors menac Qui aura le droit de vivre sur les cosyst mes qui demeureront viables Quel droit la nationalit pour ces populations d sormais apatrides travers certaines luttes des derni res ann es notamment celle de l acc s l eau pour touTEs on a vu des solidarit s se tisser entre les mouvements de droits humains et les mouvements environnementaux Ces solidarit s ont port fruit dans une certaine mesure et nous indiquent des pistes pour globaliser nos luttes et amener nos revendications au del de leur dimension sectorielle Reprenons l offensive et exigeons l application effective de l article 28 de la D claration universelle Toute personne a droit ce que r gne sur le plan social et sur le plan international un ordre tel que les droits et libert s nonc s dans la pr sente D claration puissent y trouver plein effet A lire Pour comprendre et sentir quel point il est essentiel pour l tre humain de disposer d un environnement dont la
63. ique les relations de l enfant dans son milieu familial jouent un r le d terminant dans la formation des synapses des cellules nerveuses de sorte que ces interactions familiales participeraient directement la construction du cerveau plus particuli rement la formation du lobe frontal si ge de l autocontr le encore mall able la petite enfance jusqu l ge de cinq ans De la qualit de ces interactions d pendrait une bonne ou une mauvaise programmation du lobe frontal structurant les habilet s cognitives de l enfant d o la n cessit d un d pistage pr coce et d un suivi intensif durant cette p riode On comprend alors que des interactions inad quates entre la m re et l enfant constituent un risque lev que l enfant d veloppe des comportements violents faute de dispositions cognitives d autor gulation Ainsi pour favoriser le d veloppement optimal des enfants vivant en contexte de vuln rabilit il importe de stimuler leur d veloppement cognitif de d velopper des comportements 3 Services int gr s en p rinatalit et pour la petite enfance SIPPE l intention des familles vivant en contexte de vuln rabilit 4 Parazelli M 2006 L exp rience de la pr vention pr coce au Qu bec Dans SNMPMI dir Actes du colloque La pr vention dans tous ses tats La pr vention dans tous ses d bats 24 25 novembre 2006 la Facult de m decine Lariboisi re p 131
64. its mauvais pauvres pour y inclure les travailleurs g s et les personnes handicap es Dans un monde n olib ral certaines personnes n ont plus de droits elles n ont que des responsabilit s Les personnes assist es sociales responsables trouvent du travail les tudiants responsables quittent les tudes le plus rapidement possible les malades responsables quittent l h pital le plus rapidement possible nonobstant le fait qu il n y pas de services domicile ad quats les syndiqu s responsables du secteur public travaillent m me si l ONU d nonce l utilisation excessive par les gouvernements de leur pouvoir pour brimer r p tition les droits syndicaux des travailleurs D apr s le gouvernement qu b cois Notre filet de protection sociale refl te la compassion qui nous r unit En lisant en pleineconnaissancedecause ungouvernement conservateur n olib ral m me minoritaire sommes nous en perte de compassion Ou plut t comme soci t avons nous perdu le sens de la primaut des droits du citoyen dont ceux qui touchent les sph res sociale et conomique Du nivellement vers le sud Un cas d esp ce lassurance ch mage En 1988 l ann e de l entr e en vigueur de l entente de libre change 70 des sans emploi canadienstouchentdes prestationsdel assurance ch mage Les prestations repr sentent 60 du salaire brut avant la perte d emploi La m me ann e 32 des ch meur
65. ive Le slogan ne cesse d tre r p t depuis Margaret Thatcher jusqu Jean Charest furent largement d nonc s Ce qui se donnait voir c tait plut t l horreur conomique et la Fin de la fin de l histoire son recommencement La fin dela guerre froide et la mondialisation n olib rale nont pas d bouch sur l av nement d un march global pacificateur mais plut t sur un nouveau cycle de luttes sociales l chelle plan taire La premi re tincelle des mobilisations populaires contre le n olib ralisme est venue du Chiapas avec l insurrection zapatiste lanc e le 1er janvier 1994 jour de l entr e en vigueur de l ALENA par les autochtones de la r gion la plus pauvre du Mexique Puis tr s vite des mobilisations sociales de toutes sortes se sont encha n es toujours plus massives color es innovantes formes classiques d action collective mouvement social de novembre d cembre 1995 en France gr ve massive en Argentine contre le FMI en 2000 manifestations de type contre sommet contre l OMC Seattle 1999 Canc n 2003 et Hong Kong 2005 la Banque mondiale et le FMI Prague 2000 le G8 Birmingham 1998 G nes 2001 oules projets d int gration r gionale contre l APEC Manille en 1996 la ZLEA Qu bec en 2001 l Europe Nice en 2000 puis Barcelone en 2002 mobilisations transnationales lutte contre 1 F Fukuyama La fin de l Histoire ou le dernier homme Paris Fla
66. le entre les ATN et l exposition diff rents types de solvants utilis s en industrie tels le xyl ne Au d but des ann es 1990 devant l augmentation inexpliqu e des cas d anenc phalie dans la r gion frontali re de nombreux chercheurs se pench rent nouveau sur le probl me Dans la vall e du Rio Grande certains d entre eux s attard rent la relation entre le nombre de maquiladoras situ es dans la ville de Matamoros et le taux d occurrence lev des cas d anenc phalie signal s entre 1980 et 1992 Les scientifiques conclurent l existence d une corr lation lev e entre toxines environnementales et ATN conduisant l un d entre eux affirmer Anencephaly is merely one consequence of the maquiladora industry s unbridled growth 2 Reblin 1996 951 954 L air ambiant et l eau tant les deux principales sources d exposition environnementale plusieurs quipes de chercheurs analys rent les sols la poussi re et les eaux de surface et d montr rent notamment la pr sence dans l eau de certains fleuves de plus de 400 produits chimiques diff rents Haynes 1998 A 16 Un lien significatif fut tabli entre les ATN et la pr sence dans l eau de t trachlorure de carbone un solvant couramment utilis en industrie Une association moins loquente mais tout de m me notable fut galement tablie entre les anomalies la naissance et la contamination de l eau par les nitrates sou
67. le est celui qui soumet l tat le moins de demandes possibles et qui ne compte pas particuli rement sur les ressources gouvernementales Conc dant que certaines cat gories de citoyens ont des besoins auxquels il doit r pondre l tat n olib ral cherche par tous les moyens rendre ces citoyens autonomes et ind pendants Voici pourquoi depuis vingt ans le r gime d aide sociale est fond sur la distinction entre les bons et les mauvais pauvres L tat reconna t que les bons pauvres personnes g es handicap es etc ne pourront jamais devenir pleinement autonomes et qu ils ont ainsi droit la protection de l tat les 3 Certes on a maintenant au Qu bec un syst me presque universel de services de garde et c est une avanc e Mais l poque la ministre Louise Harel a d crit les garderies 5 comme une piste d atterrissage de la r forme de l aide sociale de 1996 celle l m me qui a exacerb la distinction entre les prestataires aptes et inaptes au travail l accessibilit des services de garde est une condition n cessaire pour pouvoir d clarer les jeunes m res aptes au travail mauvais pauvres par contre ceux qui peuvent travailler mais qui ne veulent pas doivent se prendre en main et trouver un emploi Les mauvais citoyens doivent se responsabiliser c est l essence m me du Pacte pour l emploi annonc en grande pompe au printemps 2008 qui largit les rangs des d
68. miques et sociaux De plus le discours proposant d associer immigration lutte au terrorisme et s curit nationale dans un contexte conomique n o lib ral rend la lutte de ces personnes pour faire valoir leurs droits humains de plus en plus difficile voire m me risqu e Les statuts d immigration pr caires Les cat gories menant l attribution d un statut pr caire labor es par la LIPR sont nombreuses et complexes Ces statuts d pendent souvent d un tiers il peut s agir d un employeur ou d un membre de la famille et placent la personne dans une situation de vuln rabilit face l exploitation et la d portation On entend par sans papier les personnes qui r sident au Canada sans permis de r sidence valide Bien qu une majorit d entre elles soit entr e l galement au Canada il arrive qu elles perdent leur statut pour diverses raisons Le parcours de certaines personnes revendiquant le statut de r fugi en est un exemple Ces personnes doivent souvent attendre des ann es avant d obtenir une d cision Lorsqu accept es elles peuvent n anmoins rencontrer des probl mes lors de l enqu te de s curit Certaines entreprennent de contester la d cision d autres vivent sous moratoire de d portation elles risquent aussi de devenir sans papier si elles refusent de quitter le pays apr s avoir exerc tous ces recours Par ailleurs les travailleurs trangers temporaires
69. mmarion 1992 2 A Minc La mondialisation heureuse Paris Plon 1997 Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 3 V Forrester L horreur conomique Paris Fayard 1996 4 N Klein Journal d une combattante Nouvelles du front de la mondialisation Arles Acte Sud 2003 l AMI en 1997 98 sommets des peuples contre la ZLEA dans les Am riques marches contre la guerre 15 millions de personnes travers le monde en f vrier 2003 d p t de p titions massives 20 millions de signatures pour l annulation de la dette des pays du Tiers monde en 1999 actions spontan es de Reclaim the Streets 10 000 personnes ont envahi la City de Londres en 1999 L arrogance des grands de ce monde dont le forum conomique mondial de Davos est devenu la manifestation la plus grossi re semble avoir pr cipit l closion d un nouveau printemps des peuples Cette r surgence des luttes sociales s accompagne de deux autres ph nom nes majeurs d une part la cr ation de nouveaux espaces publics critiques aux quatre coins du monde et toutes les chelles les forums sociaux et d autre part le retour du volontarisme politique chez certains dirigeants politiques principalement en Am rique latine afin d enclencher un processus de transformation sociale par e haut en lien avec les mobilisations venant d en bas et de reconfigurer les rapports de force internationaux Depuis la tenue du premi
70. ont pr cis ment ces incompatibilit s et ces contradictions qui forment et qui constituent le champ du politique avec ses d bats ses Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 Globalisation et reconfiguration politique affrontements et ses luttes entre int r ts divergents Partantdecesr flexions cequidistinguerait en propre la politique d un gouvernement de celle d une organisation ou d un citoyen serait li avant tout au renversement qui est mis en oeuvre dans chaque cas dans l ordre des priorit s entre l int r t g n ral et l int r t particulier En effet pour un gouvernement c est la promotion de l int r t g n ral de l ensemble des citoyens et des organisations situ s sur son territoire qui devrait primer et qui fonde au premier chef la fois la l galit et la l gitimit de son action tandis que l int r t sp cifique de ceux qui sont concern s par telle loi ou par tel r glement devrait passer au second plan En revanche dans tous les autres cas c est l inverse qui se produit puisque la l gitimit et la l galit de l action entreprise ne concernent au premier chef que les parties prenantes tandis que l int r t g n ral est cette fois plac l arri re plan Ces quelques remarques tant tablies je voudrais maintenant tablir une distinction importante entre les notions de mondialisation et de globalisation ce propos les auteurs n ont pas manqu
71. oo LIGUE DES DROITS ET LIBERT S vasu suco 2o Bulletin sp cial Quels d fis pour les droits humains ei universe le 7 P LD La reconnaissance de la dignit inh rente tous les membres de la famille humaine et de leurs droits gaux et inali nables constitue le fondement de la libert de la justice et de la paix dans le monde Pr ambule de la DUDH La Ligue des droits et libert s est membre de la F d ration internationale des ligues des droits de l homme FIDH www fidh org Comit ditorial Marcel Duhaime Nicole Filion Dominique Peschard Conception et coordination Nicole Filion Dominique Peschard Andr Tr panier Collaboration ce num ro Mich le Asselin Gis le Bourret Dorval Brunelle Rapha l Canet Martine Eloy Nicole Filion Vincent Greason Jill Hanley Carole Henry Lucie Lamarche Georges LeBel Sylvie Paquerot Michel Parazelli Dominique Peschard R vision linguistique Lisette Girouard Correction d preuves Martine Eloy Dominique Peschard Graphisme Sabine Friesinger Impression Imprimerie Katasoho Ce bulletin est une publication de la Ligue des droits et libert s r alis e avec l appui financier de la Fondation L o Cormier est distribu leurs membres Sauf indication contraire les propos et opinions exprim s appartiennent leurs auteurs et n engagent ni la Ligue des droits et libert s ni la Fondation L o Cormier La reproduction totale ou pa
72. ortes de renseignements qui ont parfois plus voir avec le pr servation de bonnes relations internationales et la protection d int r ts commerciaux qu avec la s curit de l tat Cette culture du secret est peu compatible avec une d mocratie o le gouvernement a un devoir de transparence car il est redevable la population pour ses gestes et actions alors que les individus eux ont droit au respect le plus complet de leur vie priv e Dans une d mocratie la population a le droit d tre inform e des activit s du gouvernement alors que dans un r gime autocratique c est le gouvernement qui a le droit de tout savoir sur les activit s des individus Ainsi lorsque le Juge Dennis O Connor responsable de la Commission d enqu te publique sur Maher Arar a voulu remettre un r sum des renseignements du SCRS Maher Arar estimant que ceux ci ne repr sentaient aucun danger pour la s curit nationale le gouvernement s est interpos pr tendant le contraire Des pages et des pages du rapport de la Commission d enqu te publique sur Maher Arar ont t noircies avant d tre rendues publiques Suite de multiples protestations certaines pages ont finalement t r v l es et la surprise g n rale ces pages ne contenaient que des banalit s C est d ailleurs le constat que le Juge Richard Mosley juge au proc s de Momin Khawaja a fait Ayant eu passer un mois plucher des documents off
73. programmes politiques ou celui des droits loin de conduire la multiplication des choix ou des libert s conduit au contraire par un tonnant effet de r troaction la standardisation et la r duction des options y compris des options politiques et des libert s individuelles Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 l BR Le PSP Un nouveau mode de gouvernance En Am rique du Nord le Partenariat sur la s curit et la prosp rit PSP ne vise rien moins que l instauration d une Communaut conomique de s curit l chelle du continent M me si le PSP se situe dans le prolongement de l ALENA il s en distingue sur un point important puisqu il tablit et instaure un nouveau mode de gouvernance qui doit d sormais composemavec la collaboration troite d un Conseilnord am ricain dela comp titivit CNAC qui regroupe 30 hommes d affaires au total issus des dix plus grandes entreprises de chacun des trois pays membres Or un tel mod de gouvernance appelle imm diatement une question centrale celle de savoir quels int r ts conomiques d fendent et promeuvent les organisations de gens d affaires qui sont repr sent es sur le CNAC et quels risques une repr sentation aussi s lective est susceptible de faire courir aux secteurs conomiques qui ne sont pas repr sent s qu il s agisse des petites et moyennes entreprises mais aussi des secteurs conomiques alt
74. quemment dans les Pactes des Nations Unies ont t affirm es dans la D claration de Vienne des Nations Unies sur les droits humains 1993 Cette importante victoire politique sur l histoire il n y a pas de droits plus importants que dautres ne dispose pas toutefois en elle m me de l enjeu sp cifique de la jouissance par chaque personne de tous les droits nonc s dans le texte de la D claration Les droits d une personne situ e dans son contexte social pour reprendre l expression de Gurvitch ont ainsi t consacr s et d clin s par l adoption successive de textes sp cifiques les droits des femmes ceux des travailleurs migrants et de leurs familles les droits des enfants et depuis peu ceux des personnes atteintes d un handicap C est aussi gr ce l impulsion de la D claration universelle des droits de l homme que s est d velopp e peu peu une conception de l galit et de la discrimination qui promeut une vision de ce qui est requis par chacun afin de b n ficier r ellement de tous les droits qui sont les siens L galit ne signifie pas le m me b n fice et la m me protection pour tous et toutes Ce double mouvement droits cibl s indivisibilit des droits est aujourd hui chapeaut par une panoplie de m canismes internationaux destin s au contr le du respect des droits humains sur le plan domestique et celui du respect par les tats membres des Nations Unies de
75. rend cependant l acc s au r seau public qu b cois plus compliqu L acc s au soutien au revenu du r gime de l aide sociale est un autre droit social duquel sont exclues toutes les cat gories de statut d immigration pr caire l exception des personnes r fugi es qui re oivent n anmoins un montant inf rieur aux bar mes r guliers si l on tient compte des allocations familiales Par ailleurs malgr leur statut de r sidence permanente les personnes parrain es par un membre de leur famille ou leur conjoint e sont exclues de l aide sociale compte tenu de l entente de parrainage qui les maintient de fait dans une situation de d pendance financi re compl te vis vis de la personne qui les parraine Enfin en ce qui concerne les droits reli s l exercice d un emploi on constate par exemple que les travailleuses et les travailleurs trangers temporaires paient les cotisations l Assurance emploi Cependant si ces personnes perdent leur emploi elles perdent galement le droit de demeurer au pays et ne pourront par exercer un autre emploi avant de demander un nouveau permis de travail Elles sont alors consid r es par l Assurance emploi comme non disponibles au travail ce qui les rend in ligibles aux prestations de ch mage pour lesquelles elles ont contribu En ce qui concerne les normes minimales du travail ou encore l indemnisation pour les accidents ou les maladies du travail toute personne q
76. rimant les femmes et les filles doivent tre d nonc es en tant que violations des droits humains des femmes que la la cit de l tat est primordiale qu il faut viter le d veloppement d une ghetto sation ou d un communautarisme pouvant tre provoqu par l exclusion conomique sociale politique et culturelle de certains groupes minoritaires dans la soci t par l int grisme religieux ou par des politiques gouvernementales mal con ues Mondialisation des luttes pour la d fense des droits des femmes l emprise des droites sociales morales et politiques le laisser faire du march et l affirmation des int grismes religieux obligent le mouvement des femmes lutter sur plusieurs fronts la fois pour la promotion et la d fense des droits des femmes reconnus dans les instruments internationaux et indissociables de l ensemble des droits humains La mondialisation des luttes est maintenant incontournable et nous l avions pressenti en 1995 lors de la marche Du Pain et des Roses contre la pauvret Initi par la FFQ le mouvement de la Marche mondiale des femmes repr sente un engagement sans pr c dent du mouvement des femmes l chelle internationale Ce sont 6 000 groupes r partis dans 161 pays et territoires qui ont particip l ensemble des actions qui ont culmin en octobre 2000 Un peu plus de cinq millions de femmes et d hommes ont appuy les revendications de la Marche mondiale des femmes
77. roits Diversit religieuse Le port de signes religieux ostentatoires dans les institutions publiques est depuis plus de dix ans sujet d bat au Qu bec Il n y a pas d unanimit sur cette question dans le mouvement des femmes 5 Comment concilier en droit et en fait la libert de croyance et de religion avec le droit l galit entre les femmes et les hommes alors que la plupart des religions sont travers es par le sexisme R cemment la F d ration des femmes du Qu bec adoptait une D claration dans laquelle elle affirme notamment qu elle est pour la libert religieuse mais contre les int grismes de toutes les religions int grismes qui ont connu un essor remarquable depuis le 11 Septembre Elle rappelle qu aucune libert ni aucun droit ne doit servir perp tuer la discrimination contre les femmes et que la libert de religion devrait pouvoir s exercer en harmonie avec le principe d galit entre les femmes et les hommes que toutes les pratiques culturelles ou religieuses 2 F d ration des femmes du Qu bec Plate forme politique p 2 3 2007 3 En 1996 la FFQ a pris position sur le port du voile islamique l cole Au cours de la pr sente ann e elle d battra en assembl e g n rale sp ciale la question du port de signes religieux ostentatoires dans les institutions publiques 4 Voir le site www ffq qc ca Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 opp
78. ront libres de ces obligations et pour remplacer la clef de vo te qu tait le Roi on fondera la soci t sur elle m me sur le lien social la fraternit des gaux libres C est le programme politique de 1789 Des droits n cessaires Ilfallait que naisse l individu libre d pouill de tout n ayant que sa propre force de travail vendre pour que naisse une soci t fond e sur la division entre les patrons et les salari s Apr s avoir bouscul l aristocratie la bourgeoisie se faisait industrieuse puis industrielle oubliant l galit et ne retenant de la fraternit que celle des casernes o l on conscrit la jeunesse pour la guerre Une d finition lib rale Ce programme r volutionnaire leslib raux lui assigneront la t che d accumuler le capital auquel on reconna tra m me la personnalit juridique la compagnie et lui conf rera tous les droits de la personne humaine Un tas 1 Adopt e le 26 septembre 1789 la D claration am ricaine des Droits les dix premiers amendements la Constitution entrera en vigueur le 15 d cembre 1791 2 Il faudra attendre le XXIe si cle pour y singulariser la femme qui reste silencieusement incluse dans les titres des grands textes internationaux Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 La D claration universelle a soixante ans d argent transform en corporation acquiert autant de droits qu un individu et peut se multiplier
79. rtielle est permise et encourag e condition de mentionner la source Pour abonnement avis de changement d adresse ou commentaires veuillez communiquer avec nous t l phone 514 849 7717 courriel info liguedesdroits ca D p t l gal Biblioth que nationale du Qu bec Biblioth que nationale du Canada ISSN 0828 6892 Dans ce num ro ditorial La faillite de l ordre mondial actuel L occasion de se mobiliser pour le changement Dominique Peschard Soixante ans plus tard Quels d fis pour les droits humains Dominique Peschard La D claration universelle des droits a soixante ans Georges Lebel Sommes nous une soci t en perte de compassion Vincent Greason Les droits de l Homme au travail Carole Henry Les statuts d immigration Un outil d exclusion des droits conomiques et sociaux Jill Hanley Nous serons en marche tant que la libert de toutes ne sera pas assur e Mich le Asselin et Gis le Bourret Dans un tat s curitaire nous avons tous et toutes quelque chose craindre Martine Eloy La pr vention r pressive des risques sociaux Michel Parazelli Reconfiguration des rapports de force et des luttes l chelle plan taire Rapha l Canet Du droit un environnement sain au droit la vie Sylvie Paquerot Globalisation et reconfiguration politique Dorval Brunelle La D claration universelle des droits de l homme Un acquis fragile Lucie Lamarche La Fondation
80. s la corporation est unilat ral puisqu elle jouit du privil ge exorbitant de la responsabilit limit e c est dire qu elle peut accumuler tant qu elle fait des profits privatisation des profits mais qu elle n est pas responsable de ses pertes socialisation des risques et pertes L engagement vers luniversel R solution de l Assembl e g n rale des Nations Unies la D claration n est pas juridiquement obligatoire pour les tats On entreprit donc d s lors d en faire des obligations d coulant de trait s o chaque tat s engage et est susceptible de se voir demander des comptes par les autres signataires Ce long travail aboutit en 1966 la proposition des deux Pactes l un sur les droits civils et politiques et l autre sur les droits conomiques sociaux et culturels pour mettre en uvre des droits contraignants Le refus des tats Unis La division clate alors au grand jour La grande majorit des tats signent les deux Pactes mais les tats Unis s isolent en n adoptant que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques qu ils interpr tent en termes individualistes et refusent toujours d adh rer ce qui deviendra le Pacte international relatif aux droits conomiques sociaux et culturels sant ducation travail famille revenu de vie suffisant culture auquel la presque totalit des tats occidentaux y compris le Canada et le Qu bec a adh r En
81. s am ricains touchent des prestations qui repr sentent 35 du salaire brut avant la perte d emploi En 1993 60 des sans emploi canadiens peuvent acc der au r gime d assurance ch mage et toucher un maximum de 57 de leur salaire brut En 2003 50 des sans emploi canadiens peuvent acc der au r gime d assurance ch mage et toucher un maximum de 50 de leur salaire brut Toute personne a droit un niveau de vie suffisant pour assurer sa sant son bien tre et ceux de sa famille notamment pour l alimentation l habillement le logement les soins m dicaux ainsi que pour les services sociaux n cessaires elle a droit la s curit en cas de ch mage de maladie d invalidit de veuvage de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances ind pendantes de sa volont Article 25 de la DUDH Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 10 Les droits de l Homme au travail Carole Henry Responsable des dossiers politiques Au bas de l chelle Toute personne a droit au travail au libre choix de son travail des conditions quitables et satisfaisantes de travail et la protection contre le ch mage Tous ont droit sans discrimination un salaire gal pour un travail gal Quiconque travaille a droit une r mun ration quitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu sa famille une existence conforme la dignit humaine
82. sch matisant les termes de l opposition on constate que pour certains la libert individuelle et la concurrence r aliseront l ensemble des droits alors que pour d autres pour que la libert et l galit puissent s panouir gr ce la solidarit la soci t doit assurer les conditions culturelles conomiques politiques et sociales Il ne s agit pas ici de minimiser les droits individuels mais d insister sur l interd pendance de tous les droits Vers la constitution d un corpus universel Progressivement on pr cisera le contenu et la port e de la D claration universelle par d autres instruments qui viendront s ajouter aux deux pactes dont e la Convention sur l limination de toutes les formes de discrimination l gard des femmes 1981 e la Convention relative aux droits des enfants 1989 e la Convention pour la pr vention et la r pression du crime de g nocide 1951 e la Convention sur l abolition du travail forc 1957 et la traite des personnes 2000 e la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou d gradants 1987 Et c est en 1993 que la Conf rence de Vienne d passera l opposition historique incarn e par l adoption de deux pactes distincts en posant que Tous les droits de l Homme sont universels indivisibles interd pendants et interreli s Les droits aujourd hui Avec le XXIe si cle on change de discours et certains
83. stitut de recherches et d tudes f ministes Comment le libre change et la lib ralisation affectent de fa on sp cifique le travail des femmes Outil de formation F d ration des femmes du Qu bec 2006 pp 8 et suivantes Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 15 16 cl rical vente au d tail industrie l g re traitement de donn es soins aux personnes aide domestique etc la persistance des ghettos d emploi f minin et l iniquit des salaires Ajoutons cela particuli rement pour les femmes du Sud l augmentation du travail informel ainsi que les conditions de travail dangereuses et d gradantes dans les ateliers de mis re et les zones franches La marchandisation ou la commercialisation grande chelle du corps des femmes repr sente un l ment important de l conomie globalis e environ quatre millions de femmes et de fillettes sont achet es et vendues chaque ann e et on estime que le trafic humain rapporte sept milliards de dollars par ann e aux r seaux criminels organis s La f minisation des migrations touche galement le secteur des services domestiques o les femmes des pays pauvres sont export es vers les pays riches On connait ici le Programme canadien l intention des aides familiales r sidantes qui facilite la venue d immigrantes comme aides familiales domicile dans des conditions g n rales qui portent atteinte plusieurs de leurs d
84. t d am liorer l environnement pour les g n rations pr sentes et futures Depuis cette affirmation solennelle plusieurs pays ont int gr le droit un environnement sain dans leurs lois nationales des organisations r gionales lont aussi reprise leur compte et les instances des droits de l homme du syst me de l ONU y ont accord une attention soutenue travers certaines probl matiques particuli res dont celles des d chets toxiques Le droit un environnement sain tel qu il s est d velopp jusqu aujourd hui a bien s r repr sent l occasion un outil utile pour certaines personnes afin de se d fendre contre des atteintes directes leur environnement imm diat bruit excessif qui nuit la vie quotidienne d potoir proximit qui d gage des odeurs et porte atteinte la qualit de vie puits contamin etc 1 M A M LL Ph D sciences juridiques et politiques Directrice du LERSS eau Facult des sciences sociales http www sciencessociales uottawa ca lab lerss eau fra index asp Professeure associ e au d partement des sciences juridiques UQAM Chercheure associ e au Centre d tudes sur le droit international et la mondialisation C DIM UQAM et l Observatoire de recherches internationales sur l eau IQHEI Laval sylvie paquerot uottawa ca 2 Voir http www unep org Documents Multilingual Default asp DocumentiD 97 amp aArticlelD 1503 amp lI fr aux ca
85. tastrophes de Bhopal 1984 de Tchernobyl 1986 ou de Sandoz 1987 pour les plus connues le danger pour la vie et la sant humaine de certains de nos modes de d veloppement n est plus d montrer Prenons simple ment l exemple des maquiladoras voir encadr p 29 la fronti re entre le Mexique et les tats Unis pour illustrer notre propos Des dizaines voire des centaines d autres cas pourraient bien s r servir galement d exemples puisqu il s agit des cons quences d un mode de d veloppement g n ralis Cette situation peut tre plus grave que d autres n en fait pas moins partie de ce qui est devenu notre lot quotidien travers les multiples formes de pollution chimique ou industrielle dont les effets sont souvent report s dans le temps et cumulatifs la pollution des nappes d eau souterraines qui serait responsable du syndrome du b b bleu de l infertilit masculine et de certains cancers la contamination des r servoirs au mercure qui provoque des atteintes au syst me nerveux chez les nouveau n s les multiples champs magn tiques auxquels nous sommes expos s et dont nous ne connaissons Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 RT pas les cons quences etc l imp ratif d un environnement sain pour respecter l ensemble des droits humains devient de plus en plus vident Au del des d bats visant clarifier si le droit un environnement sain e
86. tats ne revendiquent plus leur l gitimit parce qu ils assurent la LIBERT et GALIT mais parce qu ils garantissent la S CURIT Vous devez ob ir et cesser de qu mander parce que la nation est aujourd hui menac e par un terrorisme international Si la lutte contre le socialisme avait donn lieu au maccarthysme on utilise la menace d un soi disant terrorisme plan taire pour l gitimer les contraintes et les restrictions aux libert s Pour que ce discours soit efficace il faut faire peur terroriser pour justifier les restrictions aux libert s et la d mocratie qu exige le d ploiement global du capitalisme financiaris La libert de chacun entre alors en contradiction avec la libert du capital 4 Dans le discours lib ral l id al d galit mat rielle se r duira l galit des chances D ailleurs en juin 2008 les tats Unis ont d cid de ne plus appuyer financi rement le Conseil des Droits de l Homme de l ONU auquel ils n ont pas pos leur candidature 5 Certains tats se sont justifi s un moment par la promesse de leur efficacit assurer chacun un accroissement de son bien tre Cette poque est r volue et m me certains groupes populaires participent la privatisation des fonctions tatiques de bien tre Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 Un nouveau discours Nous sommes donc en pr sence d un nouveau discours qui ne fonde plus sa
87. tie de la population taient particuli rement bafou s les seuls services sociaux auxquels les gens d favoris s avaient acc s taient ceux issus soit de sources priv es le YMCA la St Vincent de Paul les aidantes naturelles la famille largie les Dames patronnesses les glises ou des municipalit s Apr s la Deuxi me guerre mondiale et sous la pression des groupes populaires et ouvriers organis s l tat keyn sien s est d velopp et a jou un certain r le de redistributeur de la richesse L tat est devenu plus interventionniste et s est dot d un filet de s curit sociale construit partir d une gamme de mesures caract re public imp ts progressifs assurance ch mage 1940 habitations subventionn es 1964 r gime universel de pensions de vieillesse 1965 aide sociale 1969 assurance maladie 1971 aide juridique 1972 R gie du logement 1972 assurance m dicaments 1978 sant et s curit au travail 1979 normes du travail 1979 et accidents de travail 1985 Cette s rie de mesures l gislatives a permis des gains significatifs dans la protection et l avancement des droits conomiques et sociaux des citoyens et citoyennes Dans les ann es 70 et 80 une br che se produit dans le consensus social concernant le r le d arbitre jou par l tat en mati re de redistribution de la richesse et de fourniture de programmes sociaux universels Au Canada le
88. tions m dicales des voyages personnels ou d affaires sont autant d occasions d obtenir des renseignements de colliger des bases de donn es pour ensuite tablir des profils de risque en utilisant des algorithmes Dans ce nouveau paradigme tout individu repr sente potentiellement un risque et devient un suspect potentiel Il s agit d liminer les risques sur la base des meilleurs renseignements disponibles Que les meilleurs renseignements soient complets ou exacts n a aucune importance Un risque est une probabilit math matique ou statistique Il n est pas grave que ce risque ne se mat rialise pas Cela demeure techniquement un risque Il y a de nombreux exemples de ceci la liste des passagers interdits de vols les personnes emp ch es de rentrer aux tats Unis pour avoir t arr t es il y a 30 ans m me si elles n ont jamais t d clar es coupables ni m me accus s ou le fait de saisir des portables sans qu il y ait motifs de croire que les propri taires de ceux ci aient desintentions criminelles Nous sommes loin de la pr somption d innocence et le dicton celui qui n a rien se reprocher n a rien craindre n est tout simplement plus vrai Le gouvernement fait de plus en plus appel au secret pour motifs de s curit nationale En effet nous assistons au d veloppement d une v ritable culture du secret Le motif de la s curit nationale est utilis pour retenir toutes s
89. ue l emploi permanent est d guis en emploi temporaire ARTHURS Harry W quit au travail des normes du travail f d rales pour le XX1e si cle 2005 page 250 Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 12 Les statuts d immigration un outil d exclusion des droits conomiques et sociaux Jill Hanley professeure adjointe cole de service social Universit McGill id e que les droits humains sont universels indivisibles et indissociables est particuli rement mise mal par l tat dans le cadre de la mise en application des mesures li es au statut l gal des individus en mati re d immigration Pour tre consid r e citoyen ne ou r sident e et b n ficier des m mes droits que l ensemble des membres de la soci t o l on r side il ne suffit pas d y tre pr sent et d y participer la reconnaissance des droits se fait plut t en fonction du statut l gal tel que d fini parle gouvernement f d ral principalement dans la Loi sur l immigration et la protection des r fugi s LIPR Le gouvernement provincial porte galement sa part de responsabilit dans ce d ni des droits Les programmes sociaux tant de comp tence provinciale Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 le Qu bec s appuie sur les diff rents statuts d immigration pour en exclure les personnes migrantes violant ainsi plusieurs de leurs droits cono
90. ui travaille l galement au Canada est sens e Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 13 14 pouvoir b n ficier de la m me protection et se voir reconna tre les m mes droits En pratique les personnes statut pr caire ont souvent peur de porter plainte En effet leur droit de demeurer au Canada d pend directement de leur emploi ou encore elles craignent qu un dossier de plainte ne nuise lors d une ventuelle demande de r sidence permanente ou de citoyennet Aussi un autre important facteur de crainte repose sur leur responsabilit financi re envers la famille demeur e dans le pays d origine La r ponse communautaire Durant les cinq derni res ann es plusieurs campagnes revendiquant le droit l galit des personnes migrantes et leur plein acc s aux droits conomiques et sociaux ont t men es Sur le plan f d ral le Conseil canadien pour les r fugi s revendique le droit la r unification familiale les droits des personnes sous moratoire et la protection des victimes de la traite humaine alors que Personne n est ill gal et Solidarit sans fronti res m nent la campagne Statut pour tous revendiquant une r gularisation massive et une r forme fondamentale des politiques d immigration Les Travailleurs et travailleuses unis de l alimentation et du commerce TUAC sont tr s actifs dans la d fense du droit lasyndicalisation 1 http www ccrweb
91. vent pr sents dans les d chets industriels et le trichloro thyl ne une substance utilis e industriellement des fins de d graissage Sever 1995 168 1 Les anomalies du tube neural ATN sont des malformations cong nitales qui se d veloppent au cours des premiers mois de la grossesse et dont les formes les plus courantes sont le spina bifida et l anenc phalie Les enfants anenc phales naissent avec une importante partie du cerveau en moins cervelet h misph res c r braux cuir chevelu m ninges et g n ralement ne survivent gu re plus longtemps que quelques heures ou quelques jours Reblin 1996 931 2 L anenc phalie est une cons quence parmi d autres du d veloppement effr n des maquiladoras Extraits de Marie Anne Champoux Guimond Essai de Ma trise en tudes internationales Qu bec vendredi 25 avril 2008 Universit Laval D ON Bulletin de la ligue des droits et libert s automne 2008 R9 30 Dorval Brunelle directeur Institut d tudes internationales de Montr al UQAM fin de mettre en lumi re l impact de la globalisation sur la politique je vais d abord proposer une d finition large de cette notion apr s quoi j essaierai de montrer en quoi et comment la globalisation affecte tout autant le contenu de la relation politique que la pratique politique elle m me que ce soit l int rieur des gouvernements ou dans les rapports que ceux ci entret
92. xiste ou n existe pas a une valeur juridique ou non il reste que le droit la sant art 25 DUDH lui subit quotidiennement des atteintes massives un peu partout sur la plan te Il reste galement que les revendications pour vivre dans un environnement sain peuvent elles m mes engendrer des atteintes r elles d autres droits fondamentaux qui parmi nous a l impression de disposer d un recours effectif art 8 DUDH lorsque certains d veloppements menacent notre sant Non seulement les recours n existent pas dans bien des cas mais m me quand ils existent les moyens sont tellement disproportionn s que le principe d galit devant la loi devient une vue de l esprit Et plus r cemment on a bien d constater que m me la libert d expression est menac e lorsque noustentons de prot gernotre environnement comme l illustre la multiplication des SLAPP 4 Par ailleurs au del des catastrophes qui attirent l attention l chelle plan taire les atteintes aux droits humains li es aux enjeux environnementaux peuvent parfois tre plus indirectes ou insidieuses Pensons aux d placements massifs de populations pour la construction de grands barrages qui ont priv des millions de personnes des ressources de leur environnement traditionnel pour assurer leur subsistance et vivre dignement ou un autre niveau aux enjeux environnementaux globaux qui menacent directement la survie m me de collectivit s enti res
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