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1. litem IE1 41 des l ves interrog s pr f rent aller au coll ge plut t que rester la maison alors que les enseignants pensent qu il en est ainsi pour 59 des l ves l appr ciation que les l ves expriment sur les professeurs et les activit s propos es en classe est positive respectivement pour 73 et 62 des l ves Les enseignants estiment que majoritairement l appr ciation des l ves est positive mais dans une plus faible proportion res pectivement 63 et 53 litem IE4 nous permet de constater que 88 des l ves interrog s pensent ne pas perdre leur temps au coll ge alors que selon les enseignants ils seraient moins nombreux 74 a le penser Lors d entretiens ult rieurs que nous avons eus avec des enseignants de coll ge ceux ci nous ont fait part de leur tonnement devant le fort taux d l ves pr f rant rester la maison Les enseignants qui pensent que les l ves pr f rent aller au coll ge avancent que pour les l ves la pr sence au coll ge est une occasion de rencon trer leurs pairs et d changer avec eux Le graphique regroupe les r sultats de l en qu te aupr s des l ves et des professeurs Pour chaque item deux valeurs sont fournies elles repr sentent les limites de l intervalle de confiance 95 Les enseignants connaissent ils le point de vue des l ves sur leur scolarit 73 Graphique 1 Rapport la scolarit
2. l ments de d bat Le pr sent dossier se compose d un d bat Denis Kambouchner Philippe Meirieu et de deux contributions Alain Kerlan Flavio Brayner qui interrogent la pens e p dagogique dans sa continuit historique depuis les Lumi res et dans sa relation avec la modernit ainsi que dans certaines de ses incarnations les plus actuelles La question des rapports entre la p dagogie et les savoirs parcourt en filigrane l ensemble des contributions A R D bat Denis Kambouchner NDRL A a rentr e 2000 Denis Kambouchner D K directeur de l UFR de philosophie de luni versit Paris l Sorbonne publiait un ouvrage Une cole contre l autre enti rement consacr l uvre de Philippe Meirieu Ph M directeur de l IUFM de Lyon dont les travaux sont bien connus de nos lecteurs Plut t que de proc der un compte rendu de lecture classique ou d ignorer ce livre la r daction a choisi d organiser un d bat entre les deux auteurs pour plusieurs raisons l ouvrage non troitement pol mique mais pro c dant une analyse tr s critique des th ses de Philippe Meirieu appelait une r ponse un change entre les deux protagonistes avait bien eu lieu sur une radio nationale mais trop bri ve ment la Revue fran aise de p dagogie souhaite d velopper en son sein la dimension d bat sur la question scolaire sous la forme de contribu tions traditionnelles cf n 133 J M de Que
3. 10 Il y a bien dans l histoire de l ducation ce que Daniel Hameline a appel un ge d or de la p dagogie a cheval sur la A quoi pensent les p dagogues La pens e p dagogique au miroir du philosophe 19 seconde moiti du XIX si cle et sur un bon pre mier tiers du XX Et il n est pas dissociable du processus qui voit l cole populaire prendre son visage moderne celui de l ge d mocratique Sur le fond du grand r cit propagateur du pro gr s et de la d mocratie 11 comme le dit encore Daniel Hameline la p dagogie se situe bel et bien au point de jonction de l ducation et de la d mocratie La pens e p dagogique a beau coup voir avec la pens e d mocratique ses interrogations et ses exigences interrogent la d mocratie m me de l int rieur m me de la d mocratie Ses incertitudes sont les incertitudes m me de la d mocratie et de la modernit d mo cratique Denis Kambouchner le sait et le pense je ne suis pas certain toutefois qu il accepte d en tirer toutes les cons quences II est pourtant le tout premier le souligner et marquer la direc tion La pens e p dagogique est l uvre depuis un si cle ou deux pour le moins Et si au del de ses racines anglo saxonnes avec Dewey et de ses formes les plus typiques diffus es dans le monde occidental un peu avant ou apr s la Premi re Guerre mondiale ses premiers l ments datent de l ge d
4. ducation La seule certitude en partage a seule certitude autoris e en cette fin du XX si cle comme le rappelle Daniel Hameline est que ce statut vi dent cent ans plus t t ne va plus d sormais de soi 6 Ne demeure nos yeux que la pluralit ouverte du discours sur l ducation ou plut t des discours divers qu on range sous l tiquette du p dagogique Qui voudrait saisir ce qui se joue l devrait commencer par en prendre acte et prendre en charge cette diversit m me Du discours de notables qui sont des amateurs clair s et lib raux au discours des scientifiques la pens e de l ducation en passe par de multiples registres discours des politiques et de leurs inspirateurs qui ont aussi leurs grands com mis discours des grands ducateurs du moins de ceux que retient le Panth on p dago gique discours des hommes d cole et aussi discours des chefs d entreprise et des co nomistes 7 Dans ce tableau clat le discours p dagogique proprement dit celui du p dagogue homme d cole en vient prendre son compte et imputer la nature m me de son objet l incertitude g n rale Ainsi Philippe Meirieu revendique t il fortement le caract re hybride du discours p dagogique Discours m diocre gu re susceptible de rivaliser avec les disciplines nobles par nature discours de l ind cidabilit
5. histoire de l crit Luria 1929 1987 et Vygotski 1931 1995 Pour autant la ma trise de cet apprentissage n est pas termin e la fin de l cole primaire tre alphab tis de nos jours ce n est plus seulement savoir tracer des lettres ou crire des phrases simples c est pouvoir crire des textes pour raconter informer argumenter rendre des comptes Cela signifie que la ma trise de l crit ne s arr te pas seulement l acquisition d un nouveau code mais r side dans la construc tion de nouvelles comp tences langagi res tre un v ritable acteur dans une culture d crit c est tre en mesure de structurer ses actions et ses pens es l aide d outils d crit Tenir un discours oral faire une conf rence parler la radio ou la t l vision rel vent rarement malgr les appa rences de comp tences construites l aide du Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 95 103 95 seul langage oral mais s appuient toujours sur l utilisation de l crit m me si parfois pour un orateur expert l crit se r duit quelques notes griffonn es sur un bout de papier Il n emp che que pour poss der des capacit s d orateur il faut ma triser des comp tences langagi res qui se sont construites gr ce l apprentissage de l crit M me si un moment donn un individu peut se passer de l aide externe et mat rielle de l crit
6. les en disculpe tout en les amenant l tude de nombreuses questions dans bien d autres direc tions La troisi me approche est comparative selon une double dimension g ographique d une part comparaison entre des ensembles de pays de divers continents Asie Afrique Am rique Latine Moyen Orient entre des sous ensembles et entre des pays de ces derniers tempo relle d autre part de 1960 ou du d but des ann es 80 au d but des ann es 90 La m thode n tend pas seulement le champ des informations factuelles elle est aussi et sur tout l instrument qui permet de stimuler la r flexion de mettre au jour les probl mes et d ouvrir les chemins de leur solution Elle permet de donner une dimension empirique l examen d une question ce qui n est pas possible quand les observations ne sont pas assorties de variations Le livre nous apporte ainsi une remarquable et rigoureuse d monstration de la f condit et de l utilit de la m thode comparative en sciences de l ducation L approche comparative appelait et justifiait la constitu tion de l chantillon destin fournir les donn es n ces saires l tude la quasi totalit 29 des pays de l Afrique subsaharienne dont la population est sup rieure 2 mil lions d habitants et tous les pays du monde de population galement sup rieure 2 millions 28 dont le PIB par t te tait inf rieur en 1993 2000 dollars Les do
7. mener sans donner uniquement les objectifs atteindre plus il offre la possibilit de s int grer et de se rep rer des l ves dont l exp rience est trop trang re au mode de relation valoris et ainsi plus galitaires peuvent tre les pr tentions ducatives de ce fonctionnement l gard des enfants CONCLUSION Le d coupage artificiel auquel nous avons pro c d consistant pr senter les caract ristiques de la discipline selon trois niveaux ne correspond pas une repr sentation de la soci t en plu sieurs tages dissoci s Ainsi il est vident que les origines sociales des l ves mobilis s comme facteur explicatif dans notre partie niveaux interm diaires ne sont pas ind pendantes du niveau global par exemple pour le choix des ta blissements par les familles et de celui des inter actions en classe conduisant par exemple des diff rences dans l utilisation des r seaux de communication selon R Sirota 1988 La m thode retenue a consist faire un balayage sys t matique mais non pas exhaustif des l ments qui nous ont sembl les plus explicatifs compte tenu de notre objet de recherche La d marche adopt e n a pas voulu privil gier une approche exclusivement micro ou macro la cons quence tant qu au cours de l analyse nous avons t oblig d op rer des choix dans le niveau d ex plication choix dont nous avons conscience qu ils
8. recommencer ind finiment Dans quelle mesure peut on l gitimement et avec suc D bat Denis Kambouchner Philippe Meirieu 13 c s recentrer les t ches de l cole sur les savoir tre Ce serait encore plus risqu que son recentrage d j largement effectif sur les savoir faire qui pr te toutes les approxima tions tous les compromis et par le fait une crise du sens des apprentissages tant chacun sent qu en dehors des apprentissages tr s l mentaires ou les contextes d embl e techniques les savoir faire ne peuvent pas tre les objets principaux de l enseignement Bien entendu l ins titution scolaire dans les soci t s contemporaines doit affronter de mani re permanente des ques tions beaucoup plus difficiles et des situations beaucoup plus pineuses qu elle n en a jamais connu aux autres poques de son histoire Mais il y a me semble t il une forme de doute quant ce qui est l essentiel qui est propre alimenter les forces et pulsions les plus destructrices Il ne s agit pas de choisir entre se poser des questions et ne pas s en poser En revanche il est essentiel de savoir distinguer entre les questions qui sont utiles et n cessaires et celles qui viennent plut t parasiter la pratique ou ne servent qu alimenter une culture des faux semblants dont on peut redouter qu elle prenne dans le monde de l cole plus d extension encore que dans cel
9. surinvesti que l on pousse la performance et son corollaire l enfant vuln rable qu il faut prot ger Toutes ces recompositions les questions qu elles suscitent et la complexit des r ponses apport es poussent une nouvelle thique de l enfance et de la parentalit L int r t de l ouvrage de Neyrand r side d abord dans la somme qu il repr sente Nous avions nous m mes esquiss une telle g n alogie dans le num ro 25 1993 d Informations sociales de la CNAF Des b b s effi caces et Liane Moz re avait tabli une bibliographie chronologique et th matique dans son livre Le prin temps des cr ches G Neyrand va plus loin et rassemble des l ments exhaustifs sur les deux axes de son analyse parentalit et accueil collectif Ils lui permettent ainsi qu au lecteur un recul critique sur les vidences et sur la fa on dont les diff rentes th ories qui ont particip au modelage des repr sentations communes Il questionne la validit des discours que produit le champ scientifique en ce qui concerne la petite enfance en montrant le poids de l id ologie dans la production de ces connaissances et notamment celles de la psychologie Ainsi est mis en question l impact social des discours savants sur le statut de la petite enfance et de la parent L auteur s attache d crire la dynamique entre discours scientifique discours vulgaris discours m diatis qui
10. 134 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 discours de contr le et d enseignement formulent plus de commandes n ga tives et d auto r p titions ce qu on pourrait r sumer en disant qu elles par lent l enfant plus qu avec l enfant Ces conduites sans qu aucune recherche n ait mis en vidence qu elles contribuaient un d ficit cognitif de l enfant ne semblent cependant pas sans influence sur la fa on dont l l ve profite de l cole c est d ailleurs ce qui a conduit Florin 1995 a propo ser un enseignement de l oral l cole maternelle visant permettre tous participer galement aux dialogues scolaires et permettant une entr e plus galitaire dans l crit On citera encore la recherche de Lahire 1995 qui a travaill dans le m me esprit que Heath sur les incidences des configura tions familiales les configurations tant d crites partir de crit res tels que les formes familiales de la culture crite les conditions conomiques et leur gestion l ordre moral domestique les formes d exercice de l autorit lin vestissement p dagogique Les travaux de Lautrey 1980 ne peuvent ici tre pass s sous silence m me s ils portent davantage sur les rapports entre langage et d veloppement cognitif qu entre langage et scolarisation Ils met tent en effet en vidence trois types de structuration familiale faible souple et rigide et
11. En outre parler de pens e ce n est pas nier qu il y ait discours dans le syst me fran ais de forma tion des ma tres et tous les niveaux de la com munication institutionnelle il y a bien quelque chose comme un discours un langage une phras ologie sinon une id ologie qui s alimentent des sources d terminables et rel vent de dis positifs h g moniques dont la r alit ne doit jamais tre sous estim e A R Philippe Meirieu vous vous r clamez de la p dagogie plus que de toute autre discipline Vous reconnaissez vous dans cette expression de pens e p dagogique Estimez vous qu on peut d finir l existence d une pens e p dagogique unitaire et coh rente dans l Histoire Ph M Je suis sensible au travail effectu par Denis Kambouchner et videmment int ress par lui Il entre dans le cadre d un d bat intellec tuel constructif car il proc de d une interlocution authentique m me s il me semble que l ouvrage bascule parfois dans la facilit comme en t moigne la multiplication des sic qui rel vent plus du clin d il que de la d monstration argument e il marque une rupture d cisive avec une forme de pol mique st rile laquelle se sont livr s quelques philosophes depuis plusieurs ann es philosophes qui n avaient pas pris la peine de lire s rieusement les ouvrages des p dagogues De plus ce livre contrib
12. Paris INRP L Harmattan 1990 CRESAS 1974 Pourquoi les checs scolaires dans les premi res ann es de la scolarit Paris INRP CRESAS 1978 Le handicap socio culturel en question Paris ESF DABENE M 1987 L adulte et l criture contribu tion une didactique de l crit Bruxelles De Boeck Universit DABENE M 1991 La notion d crit ou le continuum scriptural Le fran ais aujourd hui n 93 p 25 35 DABENE M 1995 La place des repr sentations des pratiques sociales et d une th orie de crit dans un mod le enseignement apprentissage de l cri ture In Y Boyer La production de textes vers un mod le d enseignement de l criture Montr al ditions logiques p 151 175 DAB NE M 1996 Aspects socio didactiques de l ac culturation au scriptural hypoth ses et options m thodologiques n C Barr de Miniac ed Vers une didactique de l criture pour une approche pluridisciplinaire Bruxelles Paris De Boeck INRP p 85 99 DANNEQUIN C 1977 Les enfants b illonn s Paris CEDIC DANNEQUIN C 1997 Outrances verbales et mal de vivre chez les jeunes des cit s Migrants formation n 108 p 21 29 DEROUET J L HENRIOT VAN ZANTEN A SIROTA R 1987 Approches ethnographiques en sociologie de ducation L cole et la communaut tablis sement scolaire la classe Revue Fran aise de P dagogie n 7
13. Quelques 1 5 M d ann es plus tard l homme ap prend a se servir de la pierre pour fabriquer chasser et vivre Ce n est qu un million d ann es plus tard qu il domestiquera le feu source de vie moyen de d fense Il y a environ 100 000 ans l homme acquiert une nouvelle notion celle de croyance et respect de la mort Ainsi il se met a enterrer les morts Il y a 30 000 ans environ l homme de cro magnon per oit la beaut des choses et des tres et se met la repr senter Exemple de Brouillon instrumental du texte informatif 3 millions d ann es apparition des premiers hommes pas d outils ils vivent en Afrique 500 000 ans apparition d outils plus performants apparition du feu qui sert repousser les ani maux les hommes remontent vers le Nord 5 000 ans utilisation du feu apparition de la pens e religieuse il fait froid dans le Nord 3 000 ans apparition de la pens e artistique dessin sur les parois des grottes Du brouillon lin aire au brouillon instrumental On peut voir sur la figure suivante l volution de l utilisation des brouillons instrumentaux 1 en fonction du degr de scolarisation et du type de textes Plusieurs conclusions peuvent tre tir es de ces r sultats 1 Le recours des brouillons instrumentaux augmente avec le niveau scolaire m me si une Figure 1 volution de l utilisati
14. acc s au primaire est limit plus les filles sont discrimin es la r tention d pendant essentiellement quant elle de la f minisation du corps enseignant f mi nisation tr s en retard autre structure in galitaire dans les pays francophones L absence de lien avec le d velop pement conomique l absence d l ments culturels d fa vorables aux filles r sultat int ressant car l oppos des id es re ues prouvent que le niveau de discrimination plus fort en pays francophones tient bien une moindre couverture du syst me et ouvre un espace d action la politique ducative On peut se demander cependant si se prolongeant en s affinant par enqu tes sur des zones plus troitement localis es l tude ne reconnaitrait pas une certaine influence aux l ments culturels Qu en est il maintenant des contraintes faisant obstacle et inversement des espaces de libert qui s offrent lex tension de cette couverture scolaire et donc l efficacit et l quit des syst mes ducatifs Les carts observ s entre les pays sont en faible relation avec le d veloppe ment conomique et cette relation est loin d tre parfaite D autre part les ressources mobilis es relativement fortes dans les pays africains n entretiennent elles m mes qu une relation tr s mod r e avec le d veloppement co nomique des pays m me niveau de d veloppement consacrant au syst me ducatif un vo
15. aper oit on Et pourquoi certains ont ils acquis les conditions de recul et d estran gement POUR CONCLURE Dans les Conf rences sur la psychanalyse Freud affirmait que le lecteur de romans peut se donner ouvertement des motions normalement refoul es car son plaisir a comme pr suppos l illusion esth tique c est dire l apaisement de la douleur par la s curit que d abord il s agit d un autre qui souffre et ensuite qu il s agit tout simplement d un jeu qui ne peut causer aucun dommage notre s curit personnelle 29 La phrase freudienne peut nous rappeler que l uvre litt raire est pour l essentiel uvre litt raire et que toute r cup ration p dagogisante de celle ci n est qu une forme qu on le veuille ou non de contr le de sa r ception une mani re d adminis trer la fiction Meirieu et Larrosa croient aux pouvoirs forma teurs et r g n rateurs de la litt rature mais ils n ont pas exactement la m me position sur son rapport l ducation Meirieu propose des lec tures d j lues administr es avec des buts pr cis Larrosa le refus de la r ception dirig e de l uvre fictionnelle Tous les deux sont en pro fond d saccord avec un monde dont l exigence majeure tient l utilit et la performance Au fond dans tout cela r side une attaque syst matique contre la modernit qui aboutit apr s quelques p rip ties a son unique id
16. de sa d mo cratisation 10 l cole dans l ensemble le niveau monte Depuis le d but des ann es 60 l augmentation g n rale des chances de scolarisation perdure m me si elle s effectue a des rythmes diff rents selon les p riodes La d cennie 60 70 reste celle de l effort le plus massif vis vis de la d mogra phisation scolaire en particulier au niveau des enseignements pr l mentaires des premier et second cycles de l enseignement secondaire mais aussi des enseignements post baccalaur at Les mouvements observ s durant la d cennie 70 80 marqu e pourtant par la baisse du nombre des scolarisables mais aussi par les d buts de la crise conomique sont plus ralentis Durant la d cennie 80 90 et plus particuli rement au cours de sa seconde moiti la d mographisation reprend ampleur notamment en ce qui concerne les enseignements secondaires de second cycle et les enseignements post baccalaur at le taux des scolaris s de 2 22 ans estim moins de 80 en 1980 atteint 86 dix ans plus tard la scolarisation des 11 17 ans devient quasi totale en 10 ans les effectifs du second cycle g n ral progressent de plus de 42 les enseignements post baccalaur at de 44 et parmi eux les effectifs universitaires de 36 Le mouvement se poursuit actuellement le taux de scolarisation des 2 22 ans d passe 91 en 1995 96 La volont d accro tre la formation des jeunes et de co
17. est pas pr cis ment exaltante La v ritable transcen dance au sens m taphysiquement neutre o Charles Taylor prend ce mot 6 dont il convient que l cole donne le sens c est d abord et peut tre exclusivement celle des uvres de culture dans leur d ploiement historique et plan taire Si cette sorte de communication n a pas lieu je crains que ce ne soit toute l ducation scolaire qui doive demeurer pr caire sinon impossible A R Du concept la r alit historique telle qu elle se pr sente nous vous faites des propo sitions pratiques Pouvez vous mettre ici en relief des mesures concr tes pr cis ment en liaison avec votre pens e de l cole Ph M Je suis tr s sensible aux pages que vous consacrez l cole comme jardin de culture Vous savez que la France a construit son mod le contre cette conception issue du romantisme allemand Pauline Kergomard avec l appui de Ferdinand Buisson s oppose Froebel 7 dans une vis e plus rationaliste Certes je suis sensible votre insistance sur la n cessit du foi sonnement des formes symboliques mais l acc s ces merveilles suppose pr cis ment que l on accepte que le monde ne se r duit pas sa propre opinion ses repr sentations cela sup pose de r sister la captation de son imaginaire C est l a la fois affaire de probit comme disait Clapar de l poque o ce grand p da gogue travailla
18. et la valorisation du coll ge la comp tence d clar e dans les disciplines ensei gn es l int r t d clar pour ces disciplines la responsabilit par rapport aux tudes et la croyance aux effets positifs de la pers v rance Les estimations des enseignants sont le plus souvent loign es parfois tr s loign es de la r alit des r ponses des l ves Ces estimations s cartent presque toujours dans le m me sens des r ponses effectives les enseignants sous estiment les r ponses qui traduisent un rapport positif a la scolarit aux disciplines enseign es a la responsabilit personnelle dans les tudes et a la pers v rance Quelques variations peuvent tre relev es en fonction de la discipline d apparte nance des enseignants ou en fonction de leur age les enseignants d arts plastiques de musique ou de documentation seraient moins pessimistes quant a l int r t des l ves pour les disciplines enseign es les enseignants les plus jeunes cat gorie 30 40 ans seraient plus r a listes et optimistes quant a la responsabilit d clar e des l ves dans leurs tudes Dans ce contexte de pessimisme ambiant on peut se demander si les enseignants ne sont pas enclins ne plus compter sur l effet stimulant pour les l ves de la d couverte de nouveaux contenus disciplinaires ou sur la valorisation du travail scolaire con u comme moyen de progres sion et d mancipation personnelle Ne pa
19. exp rience personnelle ou celle du groupe On l aura compris dans cette perspective un enseignement compensatoire strictement centr sur les l ments linguistiques est aussi sans effet puisque ce qui est en cause ce n est pas la comp tence linguistique en tant que telle c est le type de contexte d apprentissage qu offre l cole et qui devrait prendre en compte ce qui est significatif pour les enfants de milieux populaires On s approche ici de la notion de pr f rence fonctionnelle d velopp e dans les ann es 70 par le linguiste Halliday et de laquelle celle de pratiques langagi res n est pas totalement loign e Les diff rences fondamentales entre les individus ou entre groupes sociaux ne sont donc pas relatives aux formes maitris es le degr de comp tence mais aux fonctions pr f rentielles mises en uvre les diff rences de formes ne sont qu une cons quence des orientations fonc tionnelles adopt es Esperet 1987 Une telle conceptualisation n est pas sans int r t pour comprendre les difficult s de certains l ves en milieu scolaire Si on accepte cette conception des rapports entre langage et socio cognition au sens de signification privil gi e construite des usages cogni tifs du langage la question qui se pose alors dans le domaine des rapports entre langage et apprentissage scolaire est la suivante tous les usages du langage se valent ils quand il s agit des mobilisat
20. l abandon Et pour une part cause des critiques injustes que la p da gogie a essuy es de la part des philosophes Lesquels philosophes sont ainsi largement res ponsables de la mont e du discours didactico technocratique qu ils critiquent Au bout du compte les sciences de l ducation sont aujourd hui tr s largement aux mains des didacticiens et des sociologues apr s avoir t domin es l origine par les psychologues Les psychologues sont m me aujourd hui marginali s s soit vassalis s par les didacticiens soit can tonn s dans le traitement des formes patholo giques de l chec scolaire Il y a des questions psychologiques que je consid re comme essen tielles pour l enseignement qui ont presque tota lement disparu des pr occupations des sciences de ducation comme la m moire l attention ou la psychologie des groupes Car depuis les ann es 70 les sociologues se donnent comme les vrais sp cialistes de l cole Et cela pose un certain nombre de probl mes En effet la sociologie qui se veut scientifique et descriptive est perp tuellement mobilis e par le politique pour devenir prescriptive Elle le fait bien volon tiers mais sans toujours expliciter ses choix axio logiques Et de plus elle d finit un champ d in tervention sp cifique pour traiter les probl mes scolaires au d triment d autres champs qui me paraissent devoir avoir leur place dont le champ
21. naitraient l importance de l engagement personnel dans les tudes y compris pour d passer un pi sode marqu par de mauvais r sultats Un pessimisme ambiant En majorit parfois en grande majorit pour certaines dimensions consid r es les l ves valorisent leur scolarit certes ils ne sont que 41 pr f rer aller au coll ge que rester chez eux mais ce qu ils font au coll ge leur para t important pr s de 90 estiment ne pas perdre leur temps en venant au coll ge Ils sont gale ment majoritaires autour de 60 s estimer comp tents dans les diff rentes disciplines ensei gn es et sont tr s nombreux d clarer qu ils trouvent un int r t dans ces disciplines Pour une tr s grande partie d entre eux les r sultats sco laires rel vent de leur responsabilit et la pers v rance est con ue comme un moyen de r ussir Les r ponses des l ves ne traduisent donc pas un rejet massif du coll ge et une d mobilisation majoritaire Si l enthousiasme n est pas toujours au rendez vous la plupart des l ves manifestent un int r t pour ce qu ils doivent apprendre et se sentent la hauteur pour travailler utilement Les comparaisons permettent de d gager chez les enseignants une vision plus n gative que celle qu expriment les l ves pour les diff rentes dimensions de la scolarit qui ont t examin es dans l enqu te les enseignants sous estiment parfois fortement le
22. ou encore EGO Enseignement G r par Ordinateur et EBO Enseignement Bas sur Ordinateur Plus g n ralement l objectif de l introduction de l ordi nateur dans l enseignement est de permettre le d veloppement d une culture informatique et de favoriser le processus d apprentissage Gabriel 1998 Aujourd hui le concept int grateur d EIAH Environnement Informatique pour l Apprentissage Humain est utilis soulignant la fois le c t informatique et le c t humain de l entreprise Vivet 1997 Dans cette section nous op rons une premi re organisation en prenant en compte successivement la diversit des logiciels connus et la place qu occupe l ordinateur dans le sys t me ducatif Une diversit de logiciels ducatifs Nous constatons une tr s grande diversit de logiciels et d utilisations potentielles de l ordina teur pour l apprentissage Si on voulait en dres ser un bilan on pourrait les classer selon la mati re maths fran ais histoire g ographie selon le niveau scolaire des l ves enseignement primaire secondaire sup rieur formation profes sionnelle et continue et selon la technologie mat rielle ou logicielle employ e Internet hyper m dia CD ROM r seaux Ce classement pourrait se faire d ailleurs l aide des fiches techniques livr es avec les logiciels m mes Par cons quent il ne se distinguerait gu re d un catalogue de vente Chaqu
23. par exemple dans la petite enfance et la r ussite scolaire D autres travaux Goigoux 1998a 1998b consid rant comme un acquis de la recherche cette difficult de certains l ves passer de pratiques langagi res troitement li es leur exp rience imm diate des pratiques de plus en plus d contex tualis es et distanci es tudient comment les pratiques enseignantes aident ou n aident pas les l ves dans ce passage Il appara t que les enseignants sont bien d munis pour penser l aide aux l ves d autant plus que le mouve ment actuel vise plut t contourner les difficult s des l ves en vitant les d marches de d contextualisation Les recherches de Florin 1995 1996 por tant de m me sur la mise en place de situations p dagogiques visant aider les l ves en difficult s langagi res s inscrire dans des activit s m tacogni tives voir pr c demment mettent galement en vidence la difficult des ma tres assurer de tels apprentissages Cette attitude l gard du langage qui consiste ne pouvoir dissocier le langage et la langue du sens qu ils produisent est identifi e galement d un point de vue sociologique Lahire 1990 1991 1993 1994 en analysant les formes scolaires les plus habituelles des classes de fran ais y voit une source de difficult s pour les l ves qui ne parviennent pas prendre la langue pour objet de connaissance Sa perspective sociologiqu
24. populaires Elle permet aussi une meilleure identification et compr hension des ph nom nes en cause Mais le choix de r f rer les recherches des vingt derni res ann es cette notion correspond aussi une volution marqu e par une autre fa on de penser la question de la diff renciation linguistique que celle qui sous tend les recherches des p riodes pr c dentes volution qui correspond la prise en consid ration sous diff rents avatars de la notion th oris e de PL Bautier 1989 1995 1997c Plusieurs champs de recherche sont concern s par les relations entre langage appartenance sociale et situation scolaire la sociologie du langage la sociolinguistique la psychologie du langage la sociologie de l ducation 6 et depuis une quin zaine d ann es ces diff rents champs ont volu dans le m me sens En psychologie du langage ce sont les conceptions m mes du langage des modalit s de son acquisition et de ses utilisations qui ont volu dans le sens d une prise en compte des caract ristiques situationnelles des acquisi tions tudi es En sociologie du langage comme de l ducation les r f rences aux grands d terminismes sociaux ne sont plus consid r es comme suffisantes pour rendre compte des diff rences d apprentissage sans doute parce qu elles sont consid r es comme un acquis des premi res recherches les corr lations globalisantes entre formes linguistiques et langagi res et app
25. r agir aux m mes affirmations que celles propo s es aux l ves et dire ce que devaient tre selon eux les r ponses des l ves L objectif tait de rendre compte des ventuels carts entre les r ponses effectives des l ves et ce que les enseignants pensent que sont ces r ponses Dans cette tude ont t interrog s 173 ensei gnants appartenant 11 coll ges diff rents la demande adress e aux enseignants tait ainsi formul e voici une s rie d affirmations propo s es des l ves de coll ge Quel est selon vous le pourcentage de coll giens en accord avec chacune de ces affirmations Parmi les 100 affirmations propos es aux l ves 23 d clinant les diff rentes dimensions du rapport la scolarit et aux tudes au coll ge ont t retenues pour interroger les enseignants Nous avons ensuite compar les r ponses obte nues des enseignants au pourcentage moyen cal cul partir des 1 392 r ponses effectives des l ves Les 173 enseignants de coll ge interrog s se r partissent ainsi 63 7 sont des femmes 18 1 des enseignants interrog s ont moins de 40 ans et 35 1 ont entre 40 et 50 ans Nous avons interrog des enseignants de toutes dis ciplines 31 1 enseignent les lettres les sciences humaines les arts ou la documentation 26 9 enseignent une langue vivante trang re 20 4 enseignent une discipline scientifique et enfin 21 6 sont des enseignan
26. se r v le l examen pour ce qu elle est une fic tion commode et ind fendable masquant des dif f renciations plus subtiles 33 Sous la fiction Une cole contre l autre d gage quelques uns des clivages propres la pens e moderne autour desquels s labore la pens e p dagogique Accepter l interrogation p dagogique s aventurer de ce c t l c est bien en effet prendre le risque de poser quelques unes des questions que le rationalisme et l humanisme abstrait 34 avaient ferm es c est remettre dans le jeu des interroga tions et des perspectives critiques que le roman tisme d j et plus largement une conscience cri tique des Lumi res avaient oppos es d s le d but de l int rieur aux assurances du rationa lisme c est en somme raviver la conscience cri tique inh rente la modernit C est accepter de se demander par exemple ce que vaut le savoir s il vaut n cessairement plus que la personne 35 si les objectifs moraux et politiques com mandent l allure et les contenus de l instruction s il faut consid rer autrement les liens entre cul ture et moralit C est poser a nouveau le pro bl me que Denis Kambouchner d signe comme le probl me m me que la grande tradition euro p enne en mati re de philosophie de l ducation 36 n a cess de poser celui de la relation entre culture intellectuelle et moralit entre raison et thique Il importe
27. tegies as a function of task demands American journal of psychology 103 327 341 LURIA A 1929 1987 Materiales sobre la genesis de la escritura en el ni o In La psicologia evolutiva y pedagogica en la URSS Moscou Editorial Pro greso LURIA A R 1976 Cognitive development Its cul tural and social foundations Cambridge MA Harvard University Press LURIA A R 1979 The making of mind A personal account of Soviet psychology Cambridge MA Harvard University Press NORMAN D A 1993 Les artefacts cognitifs Raisons pratiques n 4 p 15 34 NORMAN D A 1988 The psychology of everyday thinks New York Basic Books NORMAN D A 1993 Things that make us smart Reading Mass Addison Wesley OLSON D 1985 Computers as tools of the intellect Educational researcher n 14 p 5 8 OLSON J R 1976 Culture technology and intellect In L B Resnick Ed The nature of intelligence 189 202 Hillsdale N J Lawrence Erlbaum Asso ciates Inc SALOMON G 1988 Al in reverse computer tools that turn cognitive J Educational computing research vol 4 2 p 123 139 SCHNEUWLY B 1996 Contradiction et d veloppe ment Vygotski et la p dologie n M Brossard C Moro B Schneuwly Outils et signes Perspec tives actuelles de la th orie vygotskienne Berne Peter Lang SCHNEUWLY B amp DOLZ J 1987 La planification langagi re chez l en
28. un facteur social avec un facteur scolaire Elle conforte au demeurant la conception de pratiques langagi res comme inscrites dans des pratiques sociales et participant de celles ci Cependant et m me lorsque les recherches complexifient et affinent les m diations par lesquelles le milieu familial influence la nature et les formes des productions langagi res des enfants et donc des l ves il ne faut pas oublier les recherches qui mettent l accent sur les facteurs scolaires qui transforment certaines de ces influences en composantes de difficult s sco laires les d ficits socioculturels ne doivent pas tre analys s comme ayant une existence ind pendante mais comme le r sultat de la confrontation d un syst me culturel domin et d un syst me culturel dominant Duru Bellat Henriot van Zanten 1997 Ce sont les recherches prenant en compte les deux p les celui de l l ve et celui de l cole que nous allons maintenant voquer Pratiques langagi res et scolarisation 135 Quand les pratiques scolaires p nalisent les l ves de milieux populaires des malentendus communicatifs aux malentendus cognitifs et didactiques Une tradition de recherche datant des ann es soixante sans doute moins vivante dans le contexte actuel s est d velopp e en se centrant sur les effets d chec et de stigmatisation qu entrainaient chez les l ves de milieux populaires les attentes les crit res d
29. une d marche des socio linguistes ou des socio logues Elles ont d abord comme vis e la description de cette langue ses origines ses composantes emprunts diff rentes langues africaines l arabe l argot elles mettent souvent l accent sur le caract re cr atif et riches des productions linguistiques Goudailler 1998a et b S guin et Teillard 1996 Quand elles portent sur les usages Bachmann et Basier 1984 Billiez 1991 Boyer et Prieur 1996 Dannequin 1997 elles mettent l accent sur le caract re cryptique et identitaire des formes linguistiques utilis es il s agit de ne pas tre compris des autres que ces autres soient des adultes ensei gnants surveillants ou les jeunes d autres quartiers d autres cit s Ce qui est g n ralement constat et qui marque une volution par rapport aux recherches de Labov 1978 c est le d placement du cadre des interactions d internes aux groupes de jeunes vers les diff rentes situations d interaction Les d fis les joutes les transgressions s exercent envers les repr sentants des institutions dont ceux de l cole Il s agit aussi d un surinvestissement du langage comme lieu de la s curit de l entre soi de la protection contre l ext rieur les autres o l on se sent isol vuln rable Les travaux de Dannequin permettent de retrouver propos des jeunes des cit s et de ce qu ils parlent les ph nom nes largement d crits
30. valuation et les pratiques langagi res scolaires Nous d velopperons dans la section suivante les effets de l impo sition des pratiques d crit et de la centration sur les usages m talangagiers et m talinguistiques qui lui est concomitante ce qui valorise le fait de parler sur plut t que de parler de Dans cette section il sera question des domaines plus diffus li s aux malentendus quotidiens au sens de Bautier et Rochex 1997 12 de la communication scolaire et d passant largement l enseignement du fran ais discipline Les travaux sur ce th me se sont d velopp s depuis les ann es 70 ils s appuient sur des enregistrements de classe et mettent en vidence le poids des implicites des productions des enseignants dans la fabrication de ces malentendus l ambigu t et le flou des contrats didactiques et communicationnels construits par les ensei gnants y compris quand il s agit d orienter le travail cognitif des l ves Desgroppes 1997 Il est ainsi int ressant de pouvoir distinguer les malen tendus qui rel vent directement des usages diff renci s du langage et de ses formes des fins de communication entre les enseignants et les l ves les r gles communicatives ne sont pas socialement partag es comme le mon trent les travaux de Gumperz 1989 et ceux qui rel vent de l usage du lan gage dans la construction des cadres du travail de l l ve ce qu on appelle les c
31. 2 Se donner une th orie qui non seulement permet d interpr ter mais aide sugg rer et recommander 3 Faire appel un arsenal composite de m thodes de collecte qu elles soient quantitatives ou qualitatives macro ou micro sociales statistiques ou cli niques 4 Disposer d une panoplie particuli re ment vari e de formatage de l information recueillie ou trait e depuis la narration jusqu au graphique en passant par la mod lisation les exercices r capitulatifs les questionnaires les tableaux et les dessins humoristiques Ainsi se donner une empirie et la travailler appara t travers l uvre d Huberman comme une conjonction stimulante de la rigueur et de l imagination Les presque 500 pages de son Recueil de nouvelles m thodes d analyse des donn es qualitatives Huberman et Miles 1991 confirment la priorit de l ing niosit inventive la mise l preuve la fois joviale et impitoyable des protocoles et des concepts l extr me atten tion port e la totalit de la s quence et la mani re d informer acteurs et d cideurs Une r flexion soulev e par une incidence per mettra de conclure cette n crologie Commentant la construction d un diagramme de causalit Huberman et Miles parlent 1991 p 238 d une entreprise fascinante et divertissante Il s agit bien de construire un diagramme de causalit fascinant et divertissant L
32. 236 p PERREFORT Marion J aimerais aimer parler alle mand Paris Anthropos Economica 2001 164 p Exploration interculturelle et science sociale POLLET Marie Christine Pour une didactique des discours universitaires tudiants et syst me de communication l universit Bruxelles De Boeck Universit Pratiques p dagogiques POUJOL Genevi ve dir ducation populaire le tournant des ann es 70 Paris L Harmattan 2001 248 p PUYUELO R my dir Penser les pratiques sociales Une utopie utile Ramonville Saint Agne Er s 2001 308 p ROMAIN Jean Lettre ouverte ceux qui croient encore en l cole Paris L ge d homme 2001 77 p SECA Jean Marie Les repr sentations sociales Paris Armand Colin 2001 192 p Cursus Sociologie TESTU Fran ois FONTAINE Roger L enfant et ses rythmes pourquoi il faut changer l cole Paris Calmann L vy 2001 196 p Vie Sant Soci t VERRIER Christian Chronologie de l enseigne ment et de l ducation en France Des origines a nos jours Paris Anthropos 191 p Education WATSON Keith Doing Comparative Education Research Oxford United Kingdom Symposium Books 2001 394 p 188 Revue Frangaise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 Alain Kerlan What Then Do Pedagogues Think Pedagogical Thought in the Context of Philosophy p 1
33. 9 1993 3 p 23 Jonas H Le principe responsabilit une thique pour la civilisation technologique Traduit de l allemand par Jean Greisch Paris les ditions du Cerf p 19 Citons encore p 21 La nature ne fut pas un objet de la responsabilit humaine Elle prenait soin d elle m me et en y mettant la persuasion et l insistance n cessaires elle pre nait galement soin de l homme son gard taient indi qu es non l thique mais l intelligence et l inventivit Folscheid D Article cit p 26 Jonas H Opus cit p 13 Jonas H Opus cit p 26 Il est tout fait symptomatique que la responsabilit ne figure pas dans la liste des vertus que d crit et commente Andr Comte Sponville dans son Petit Trait des grandes vertus Paris PUF 1995 Jonas H Opus cit p 49 propos de la critique de la peur par la tradition rationa liste on peut se reporter Descartes Les passions de l me article 59 et Spinoza Ethique 3 partie proposition XVIII scolie Il Jonas H Opus cit p 125 On peut ajouter a cette liste d j longue la piti Rousseauiste Discours sur l origine et le fondement de Vin galit parmi les hommes 2 discours 1 partie Essai sur l origine des langues chapitre 9 mile ou de l ducation 1 IV Jonas H Opus cit pp 51 et 301 La peur qui fait essentiellement partie de la responsabilit n est pas celle qui d conseil
34. HEATH S B 1983 Ways with words Cambridge Cambridge University Press HOGGART R 1970 La culture du pauvre Paris ditions de Minuit LABOV W 1976 Sociolinguistique Paris ditions de Minuit LABOV W 1977 La langue des paum s Actes de la recherche en sciences sociales n 17 18 LABOV W 1978 Le parler ordinaire La langue dans les ghettos noirs des Etats Unis Paris Edi tions de Minuit traduit de Language in the inner city studies in the Black English vernacular 1972 LABOV W 1993 Peut on combattre l illettrisme Aspects sociolinguistiques de l in galit des chan ces l cole Actes de la recherche en sciences sociales n 100 p 37 50 LAHIRE B 1990 Sociologie des pratiques d cri ture contribution l analyse du lien entre le social et le langagier Ethnologie frangaise n 3 p 262 273 LAHIRE B 1991 L in galit devant la culture crite scolaire le cas de l expression crite scolaire Soci t s contemporaines n 11 p 171 191 LAHIRE B 1993 Culture crite et in galit s sco laires Lyon Presses universitaires de Lyon 1993 LAHIRE B 1994 L inscription sociale des disposi tions m talangagi res Rep res n 9 p 15 27 LAHIRE B 1995 Tableaux de familles Heurs et malheurs scolaires en milieux populaires Paris Hautes Etudes Seuil Gallimard Langue fran aise 1997 Les mots des jeunes
35. Histoire de l adolescence 1850 1914 C Grasser p 180 we Daniel Hameline In memoriam Micha l Huberman p 183 LA REVUE A RECU p 187 SUMMARIES p 189 Nica alpen adresser vos r actions propositions interventions diverses sous forme de courrier lectronique aux adresses suivantes adrobert inrp fr r dacteur en chef eteve inrp fr responsable des notes critiques Cet espace de dialogue permet d informer la r daction sur les attentes et les v ux du lectorat de la revue NDRL Les opinions exprim es dans les articles n engagent que leurs auteurs Les auteurs sont pri s d envoyer leur manuscrit en trois exemplaires Celui ci ne doit pas d passer 35 000 signes espaces compris Joindre un r sum en fran ais et si possible en anglais fournir aussi le titre en anglais Pour tre reconnue par les grandes bases de donn es la RFP souhaite galement que chaque article soit d sormais accompagn de 4 ou 5 mots cl s en fran ais et en anglais d finis par les auteurs eux m mes Les dessins et figures doivent tre d une qualit permettant une utilisation directe par clich Les notes doivent tre num rot es en continu et la bibliographie pr sent e selon Fe normes internationales La disquette correspondante devra tre fournie en cas d acceptation du projet T l 01 46 34 91 61 REVUE FRAN AISE DE P DAGOGIE N 137 OCTOBRE NOVEMBRE D CEMBRE 2001 La p dagogie et les savoirs
36. L id e n est donc pas de d duire l existence de l essence comme le sugg rent les tenants de l ar gument ontologique mais de d river de l id e d homme un devoir qui est une obligation faite a ceux qui sont d j l Le principe de responsa bilit nous invite ne jamais mettre en jeu dans les paris de l agir l existence ou l essence de l homme Les palliatifs imparfaits sont toujours pr f rables la cure de cheval tr s prometteuse mais qui comporte le risque de mort du patient 38 La maxime de cette thique de la prudence se formule ainsi Inclus dans ton choix actuel l int grit future de l homme comme objet secon daire de ton vouloir 39 Le principe de res ponsabilit introduit le souci des cons quences il fait pr cis ment de l ignorance des effets ultimes de notre agir la raison m me d une retenue responsable UNE THIQUE DE LA RESPONSABILIT La pens e de Jonas va nous inspirer dans les d veloppements qui suivent o il va s agir de montrer que l thique ducative est une thique de la responsabilit et qu elle peut tre ontologi quement fond e La nature humaine se caract rise par le fait qu elle n est ni donn e de mani re imm diate ni close dans une pure identit elle m me Tous les animaux sont achev s et termi n s crit Fichte l homme est seulement indiqu et esquiss 40 L homme est cet tre dont la nature se caract rise pr cis
37. Paris PUF p 553 568 BOYER H 1996 Sociolinguistique Territoire et objets Lausanne Delachaux et Niestl BOYER H 1997 Nouveau fran ais Parler jeune ou langue des cit s Langue frangaise n 114 p 6 15 Pratiques langagi res et scolarisation 157 BOYER H PRIEUR J M 1996 La variation socio linguistique n H Boyer Sociolinguistique Terri toire et objets Lausanne Delachaux et Niestl p 35 78 BRICE HEATH S 1983 Ways with words Lan guages life and work in communities and class rooms Cambridge CU Press BRONCKART J P 1996 Activit langagi re textes et discours Lausanne Delachaux et Niestl BROSSARD M 1972 Langage op rativit milieu culturel Enfance p 455 468 BROSSARD M 1978 Milieu social situation de ver balisation et capacit linguistique Revue Fran aise de P dagogie n 44 p 38 45 BROSSARD M 1981 Situations et significations approches des situations scolaires d interlocutions Revue de Phon tique appliqu e n 57 p 13 20 BROSSARD M 1992 Un cadre th orique pour abor der l tude des l ves en situation scolaire Enfance n 46 4 p 189 200 BROSSARD M 1996 R le du contexte dans les crits scolaires n C Barr De Miniac Vers une didactique de l criture Bruxelles Paris De Boeck INRP p 73 80 BROSSARD M 1997 Pratiques d crit fonctionne ments
38. Seulement ainsi on peut chapper quoique provisoirement la capture sociale de la subjectivit 26 Cette conversion soi se fait selon Larrosa par la lecture l uvre litt raire tant son v hicule La lecture surgit ainsi comme le travail d auto construction subjective non d ter min e par les choses dites un je qui se forge sous la forme d un voyage int rieur et ext rieur comme une exp rience esth tique Un point central de cette exp rience tient la capacit d estrangement et d admiration Thaumaidzein une capacit que maints auteurs ont d ja attribu e aux enfants Dans l interpr tation que Larrosa nous offre de Rilke El gies de Duyno et Sonnets Orph e les enfants jouent un r le essentiel car ils m con naissent le pass et le futur justement par leur incompl te appartenance au monde interpr t Les yeux d sint ress s du lecteur butant contre un monde plein et fini seraient des yeux qui ont acquis quelque chose du regard pu ril d un enfant Ainsi avec ce regard vivre l existant n est plus distinguer classer et ordon ner le monde interpr t et administr n est plus juger ni qualifier des choses mais laisser para tre l existant en son tre en sa pl nitude et en sa distance c est dire en sa v rit 27 Si hier c tait le regard averti et entra n du pla tonisme qui permettai
39. Si l on veut r tablir l enseignant dans un authentique magist re on ne peut pas faire l impasse sur les conditions p dagogiques de l effort intellectuel D K l instant je mettais l accent sur l im portance d am nager pour les l ves le plus t t possible une exp rience de profusion Je ne sup pose pas que toutes les difficult s de la scolari sation puissent trouver l leur solution et bien entendu c est une question essentielle que celle de l quilibre trouver entre cette exp rience de la profusion celle du jardin et ce qui est pro prement apprentissage d une discipline ou duca tion la r gle Mais je crois aussi que du point de vue intellectuel il n y a entre l organisation de la profusion et la repr sentation des r gles aucune esp ce d antinomie tout au contraire Il y a en r alit des r gles partout si bien qu aucune distinction substantielle n est faire entre la pr sentation des r gles et la pr sentation des choses Quant aux conditions proprement physiques de l enseignement et la discipline sous son aspect le plus imm diat et concret lorsque des coll gues enseignant en terminale me parlent d l ves qui t l phonent en classe je me demande si l on ne se trouve pas l au del du simple constat d un d bordement individuel de l enseignant Outre qu il s agit d un ph nom ne de civilisation pour autant que le mot se trouve ici sa plac
40. Sur un ton que nous avouons provocant nous dirions en effet que l expression autonomie par tielle p 55 navigue entre l oxymore et le non sens Quitte donc emprunter au champ conomique des grilles de lecture et des mod les d analyse tels que le management empowerment le leadership peut on aller par exemple jusqu envisager en quoi un ventuel fonc tionnement futur de nos syst mes ducatifs n aurait pas s enrichir du fonctionnement des entreprises commer ciales en franchise dont sans faire de la p dagogie fiction on semblerait se rapprocher Christian Pratoussy INRP Mission Innovation et recherche HATCHUEL Fran oise Apprendre aimer les math matiques Paris PUF 2000 307 p Le livre de Fran oise Hatchuel appartient ce nouveau courant de la didactique des math matiques qui ne redoute pas de complexifier les hypoth ses de cette disci pline Pour comprendre ce livre il faut en effet avoir conscience de l volution qui a eu lieu depuis un certain nombre d ann es En effet vers les ann es 70 80 les congr s internatio naux sur l enseignement des math matiques ne parlaient que de curriculum c est dire en quelque sorte de programme fallait il placer telle question de math ma tiques avant ou apr s telle autre Fallait il ou non ensei gner telle partie des math matiques on parlerait mainte nant de passage du savoir savant au savoir
41. affirme que dans tout choix l option juste est celle qui a les meilleures cons quences en des termes impersonnels et neutres par rapport l agent En mati re ducative de bonnes cons quences sont des cons quences qui favorisent l autonomie ou d faut maintiennent ouvert l avenir de l enfant de l l ve Une thique de la responsabilit est donc une attitude soucieuse des cons quences le paradoxe est que toutes les cons quences ne sont pas pr visibles Si l on ne peut tout pr voir il existe comme nous l avons soulign plus haut une sorte de pr vision n gative c est dire des choses ne pas faire et des risques ne pas prendre L thique de la responsabilit est en ce sens proche des formulations n gatives des thiques d ontologiques Il faut cependant savoir en certaines occasions d roger aux prescriptions a priori et aux routines l galistes Le respect troit des proc dures r glementaires ou des prin cipes a priori peuvent en certaines circonstan ces aboutir de v ritables impasses ducatives L attitude qui int gre la dimension prospective devient alors salutaire On le voit l thique de la responsabilit n est proprement parler ni une thique d ontologique ni une thique strictement cons quentialiste C est dans l lucidation de ce que l on peut appeler un facteur virtuel r gulateur que l on doit mener les recherches en thique de l
42. aise de P dagogie 135 163 172 BARON M GRAS R NICAUD J F 1991 Introduc tion Dans M Baron J F Nicaud Eds Deuxi me Journ es EIAO de Cachan p 7 8 Cachan Edi tions ENS BARWISE J ETCHEMENDY J 1990 The language of first order logic Stanford Center for the Study of Language and Information BRUILLARD E 1997 Les machines enseigner Paris Herm s BROWN J S COLLINS A DUGUID P 1989 Situa ted cognition and the culture of learning Educatio nal Researcher 18 32 42 BURTON J K MOORE D M MAGLIARO S G 1996 Behaviorism and instructional technology In D H Jonassen Ed Handbook of research for educa tional communications and technology p 46 73 New York Macmillan COLLIS B A 1996 Computers and education In T Plomp D P Ely Eds International encyclopedia of educational technology 2 ed p 402 408 Oxford UK Elsevier Science DE JONG T VAN JOOLINGEN W R 1998 Scientific discovery learning with computer simulations of conceptual domains Review of Educational Research 68 179 202 DEPOVER C 1987 L ordinateur m dia d enseigne ment Un cadre conceptuel Bruxelles De Boeck DERO M 1996 L enseignement avec ordinateur In A Lieury Ed Manuel de psychologie de l du cation et de la formation p 341 369 Paris Dunod DESSUS P LEMAIRE B BAILLE J 1997 tudes exp rimentales sur l e
43. au coll ge d clarations des l ves et estimation des r ponses des l ves par les enseignants 90 0 80 0 F 1 70 0 L 1 mM 60 0 D 1 l 4 50 0 40 0 I 30 0 Nl IE1 IE2 IES IE4 Sur le graphe les segments de droite en traits pleins correspondent aux r ponses des l ves ceux en traits pointill s correspondent aux r ponses des professeurs Pour tous les items relatifs au rapport l envi ronnement scolaire les carts entre les r ponses des l ves et l estimation qu en ont les ensei gnants sont significatifs d une diff rence Le rapport aux disciplines enseign es Nous avons demand aux l ves d indiquer s ils pensent tre comp tents dans quatre disciplines enseign es au coll ge fran ais math matiques histoire et langue vivante et s ils prouvent de l int r t pour ces m mes mati res Nous souhai tions conna tre leur comp tence et leur int r t d clar s Les r sultats font appara tre une comp tence d clar e comprise entre 55 et 65 suivant les mati res alors que l int r t d clar oscille entre 75 et 85 en fonction de ces m mes disci plines Certains l ves ont donc d clar trouver de l int r t pour les mati res enseign es m me s ils ne se sentaient pas toujours comp tents dans celles ci Sur les quatre mati res retenues nous avons demand aux 173 enseignants d estimer le pour
44. awareness of what their students feel about their secondary school studies Using students and teachers state ments four dimension are examined how the student relates to his school environment the academic standards he thinks he has achieved his personal commitment in schoolwork and his faith in its positive effects Comparison of students and teachers answers shows that teachers largely tend to underestimate students interest in their schooling aad to play down the value that students attach to their school work Teachers also have a more negative appraisal of students commitment and sense of responsibility towards studies than that which is apparent in the studeni answers Once we have ack nowledged these facts we may ask ourselves the reasons behind the teachers perception of students relationships to their schoo ling which does not correspond to what the students themselves say and we may also reflect on the links that might exist between the teachers perception and what they expect Foi their pupils one knows that these expectations are not unrelated to hi practices and interaction in class Sylvette Maury Didactics of mathematics ans cognitive psychology comparing three psychological approaches In this work we examine the psychological approaches of three authors who have in different Ways but indisputably influenced the specialists of mathematical education in France Our main pur pose is t
45. baccalaur ats objectif de 80 d une classe d ge ce niveau mais aussi l acc s aux ensei gnements sup rieurs de nombreux l ves ont t scolaris s et scolaris s plus longuement qu ils ne l auraient t ant rieurement Incontes tablement ce que de nombreux auteurs nomment une d mocratisation quantitative mais que nous pr f rons nommer d mographisation s est effectu e Pour autant la d mocratisation qualitative qui suppose non seulement lac croissement des chances de tous mais aussi le rapprochement des chances entre cat gories diff rentes et que nous nommerons plus simple ment d mocratisation 1 a t elle suivi No tamment durant la p riode de plein emploi et jus qu la fin des ann es soixante d mocratisation scolaire et d mocratisation socioprofessionnelle ou sociale marchaient sensiblement du m me pas En est il de m me aujourd hui L COLE OBSERVEE DE L INT RIEUR EXEMPLES D EFFETS Apr s plusieurs d cennies de recherches ma crosociologiques ayant montr en r f rence des cadres th oriques diff rents Girard Bourdieu et Passeron Baudelot et Establet Boudon que les in galit s scolaires r sultent pour une part importante des in galit s sociales de nombreux travaux nationaux ou internationaux rendent compte des variations des rendements et met tent en vidence des causes diverses constituant en quelque sorte la quali
46. but du XIX si cle un autre mod le s est dessin avec la m thode mutuelle visant un l ve raisonnable qui devait ob ir moins par crainte des punitions que par l habitude de l ordre le sentiment de l hon neur et la compr hension des r gles de l int rieur Plus r cemment une derni re forme d colier est apparue celle de l colier coop ratif associ la construction de la r gle laquelle il devra ob ir et qui poss de donc une marge de n gociation avec l enseignant Selon 62 Revue Frangaise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 G Vincent ces trois mod les coexistent encore l cole primaire actuelle caract risant trois types d ob issance la discipline Aux niveaux interm diaires L analyse du maintien de l ordre scolaire a pris une signification diff rente dans les coles Freinet et plurielle qui ont b n fici d une construction architecturale en lien troit avec le projet p dago gique Dans ces tablissements les d place ments des l ves en dehors de la classe par exemple pour se rendre la biblioth que ou pour travailler en groupe dans une autre salle taient grandement facilit s par rapport l cole Montessori dont la dispersion entre plusieurs b timents ind pendants en ville rendait impos sible tout d placement hors classe sans adulte Alors que ces trois coles novatrices parta geaient l
47. c est dire l analyse des repr sentations et du rapport au langage des l ves Cette volution correspond dans le domaine du langage au passage d une tude et conception des pratiques sociales d finies en termes de norme et d ad quation ou d cart par rapport celle ci une conception en termes de sens pour l acteur et d interpr tation cf Rep res 15 Elle pouse celle plus large des sciences sociales en ce qu elle peut tre mise en relation avec le d veloppement du mouvement d individualisation dans la mani re de penser et de vivre le monde social Ce mouvement n est pas sans poser probl me au sens d une institution comme l cole quand il s agit de choisir de valoriser et de d velopper des pratiques langagi res comment rendre coh rentes pour les l ves les pratiques d expression de soi celles de l apprentissage de pra tiques communes de communication et du partage d univers et de genres dis cursifs On peut voquer ici rapidement la valorisation actuelle au sein de l cole des pratiques langagi res d expression personnelle o il s agit de faire entendre sa voix propre quand pour certains groupes sociaux cette valorisa tion ne va pas de soi ne fait pas partie des habitudes langagi res et des valeurs construites Chiss 1998 comme Bautier et Rochex 1997 souligne ce paradoxe dans lequel se trouvent aujourd hui l l ve et l cole qui conduit vouloir t
48. c est r ussir des probl mes Julo 1995 p 138 il va centrer ses propositions sur l aide la r solution de probl mes Cette pro bl matique n est videmment pas nouvelle cf Polya 1945 et elle continue s duire de nom breux professionnels de l enseignement des math matiques cf Bair et coll 1999 Julo cependant la traite d une mani re originale II n entend pas l aide la r solution de probl me dans un sens troit qui consisterait guider l l ve vers une proc dure particuli re le condui sant la solution Il ne la con oit pas davantage comme un entra nement l utilisation d heuris tiques ou de strat gies cognitives comme le font d autres auteurs pour un examen critique de cer tains travaux fond s sur la th orie du traitement de l information ou sur l usage du m ta en didactique voir Sarrazy 1997 S inspirant de la psychologie du travail cf Leplat 1997 il vise en fait une aide la repr sentation du probl me travers une approche de type ergonomie cogni tive fond e sur l analyse des interactions entre le fonctionnement cognitif des l ves et les caract ristiques du probl me r soudre la t che Julo d crit d ailleurs ainsi son approche 1995 p 45 la caract ristique d une telle approche est de chercher prendre en compte le mieux possible les relations entre une t che don n e et le fonctionnement cognitif induit par c
49. clar e par les l ves int r t d clar par les l ves Sur les graphes les segments de droite en traits pleins correspondent aux r ponses des l ves ceux en traits pointill s correspondent aux r ponses des professeurs D une fa on g n rale pour la comp tence d clar e l estimation des enseignants est plus proche des r ponses effectives des l ves que pour l int r t d clar Cette diff rence peut tre rapproch e du fait que l valuation scolaire s in t resse directement ou indirectement aux comp tences alors que les occasions d appr cier l int r t des l ves sont plus rares Autre constat l cart entre les d clarations des l ves et l estimation qu en ont les enseignants va toujours dans le m me sens les professeurs sous estiment nettement ce que peuvent penser les l ves de leur comp tence ou de leur int r t pour les disciplines enseign es Pessimisme exa g r du corps professoral La responsabilit personnelle des l ves dans leurs tudes dimension attributionnelle Parmi les diff rentes affirmations propos es aux l ves nous en avons choisi 7 relatives cette dimension Les l ves s taient d clar s en ac cord ou en d saccord avec ces affirmations Comme pr c demment nous avons d gag la diff rence entre le pourcentage observ d l ves en accord avec l affirmation propos e et le taux moyen de l estimation des enseignants sur ce pour
50. cole primaire Trop souvent les enseignants exigent du brouillon qu il devienne gr ce diff rentes op rations de r criture un produit proche du texte final que l l ve n a plus qu recopier ou mettre au propre Cette attitude a pour effet de gommer la sp cificit fonctionnelle du brouillon Vouloir faire du brouillon gr ce diff rentes op rations de r criture un objet acceptable n est ce pas paradoxalement faire dispara tre sa sp cificit et sa fonctionnalit qui ne sont pas celles du texte final et faire na tre chez les l ves une confusion entre le r le du brouillon et celui du texte final le premier n tant plus qu une image imparfaite du second Toutes ces consid rations sur la n cessit du brouillon dans une d marche d apprentissage de l crit pourraient tre tendues de fa on plus large toutes les situations d apprentissage L cole sur valorise les produits finis au d triment d espaces de construction priv s et interm diaires qui comme le brouillon pourraient offrir l l ve la possibilit de se fabriquer ses propres outils de pens e Martine Alcorta Laboratoire de Psychologie EA526 Universit Victor S galen Bordeaux 2 NOTE 1 Exprim e en nombre de brouillons instrumentaux utilis s par les 30 l ves de chaque niveau scolaire BIBLOGRAPHIE ALCORTA M 1996 The role of rough drafts in writ ten text production the transition f
51. dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 cheurs colloques de l UNESCO en 1960 et 1964 Les textes fondateurs paraissent dans la Revue gloos puis dans la maison d dition du mouvement Science et Service devenue ensuite les ditions Quart Monde L axe de lutte prioritaire est la grande pauvret de familles reje t es aux marges de la soci t d abondance mais les reven dications mettent progressivement l illettrisme en vedette Pour Bernard Lahire on ne peut comprendre cet infl chissement de l conomique vers le culturel sans tenir compte de trois caract ristiques d ATD les mod les du catifs de b n voles issus de la bonne bourgeoisie plus enclins impulser des clubs de lecture que des clubs spor tifs la culture catholique de l engagement militant par tager la vie le sort la souffrance des pauvres qui sont nos ma tres plus ou moins influenc e par les th mes de la conscientisation tiers mondiste Paulo Freire enfin un r seau efficace de relations travers lequel il s agit de responsabiliser et non d attaquer le pouvoir poli tique de droite l poque pour obtenir reconnaissance et cr dits Le basculement date du 17 novembre 1977 lors de la manifestation nationale d ATD constitu e dans la m moire du mouvement en v nement fondateur Quand l histoire se r tablit Ed Quart Monde 1978 Wr sinski prononce cette occasion la phrase si so
52. des liens troits entre tout cela mais une analyse pist mologique doit dis tinguer les choses Je refuse d tre r duit des 8 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 prises de position publiques marqu es par des circonstances particuli res Je ne les renie nulle ment Mais je demande qu on les examine comme des moments d une d marche faite de convic tions et de compromis de propositions essen tielles et d erreurs d appr ciation de pol miques et de repentirs bref de toute une s rie de ph no m nes constitutifs de l action publique Ainsi la critique que fait Denis Kambouchner de la notion de culture commune ignore tout des condi tions o nous avons d velopp cette formule il suffit de savoir qu il tait alors question de sup primer les enseignements litt raires et philoso phiques dans les classes scientifiques des lyc es pour en comprendre la port e plus politique que philosophique Pourquoi amalgamer cela avec le travail de fond sur la notion de culture que j ai pu faire par ailleurs Il me para t injuste de faire por ter la suspicion globale sur un ensemble de tra vaux partir de documents qui tout en leur tant li s sont des contributions au d bat public r inscrire dans leur histoire et dans les conflits o ils ont t produits D K Je voudrais souligner plusieurs points D abord en voquant ici ou l une volont impo si
53. enseignant sa mati re ses Notes critiques 165 l ves le travail en commun le soutien psycholo gique la franchise la camaraderie et l hu mour constituent pour notre auteur les indispensables composantes de cette coop ration n cessaire et compl mentaire En effet Gather Thurler ne met pas individua lisme et coop ration dos dos elle plaide c est son terme en faveur d une posture qui cesse d opposer indi vidualisme et coop ration mais qui au contraire les int gre dans une approche globale p 69 dont l innova tion devrait tre b n ficiaire En effet des variations pos sibles entre les deux bords elle livre une typologie en cinq strates assorties de cinq styles de direction qui ont de fait une incidence profonde sur l attitude face au change ment au pur individualisme correspond l autoritaire lib ral la balkanisation la d centralisation et la s paration des dossiers la grande famille un chef d tablissement au caract re pastoral ayant le souci du bien tre la coll gialit contrainte le chef d orchestre la coop ration professionnelle le leadership coop ratif Sans entrer dans le d tail les changements seront dans le premier cas ponctuels dans des domaines d action sp cifiques dans le dernier et ainsi Monica Gather Thurler pr pare sa trans
54. fl chir sur ses pratiques plut t qu elle ne dicte des comporte ments ce titre elle n a pas effectivement renoncer l exigence de coh rence discursive et m me de syst maticit Mais pour reprendre Popper que vous voquez c est une syst mati cit ouverte en reconstruction permanente face aux interpellations des praticiens qui se heurtent la r sistance des choses et des tres face aussi aux contradictions vives qui traversent l entreprise ducative et que chacun affronte singuli rement m me si elles peuvent tre l ob jet d une conceptualisation contradiction entre l ducabilit et la libert de l autre entre la n cessit de finaliser les savoirs et celle de les syst matiser entre l imp ratif de la transmission et l impasse de l inculcation En ce sens la tradi tion p dagogique comporte de nombreux textes dont certains ont t crits par d excellents phi losophes qui repr sentent des syst mes ouverts et f conds F conds parce que seuls des syst mes ouverts permettent l exercice du D bat Denis Kambouchner Philippe Meirieu 9 jugement que je tiens pour une vertu cardinale en mati re ducative Les syst mes ferm s de leur c t qu ils soient philosophiques ou se pr ten dent p dagogiques favorisent plut t la r signa tion ou la reproduction de sch mes d action stan dardis s D K Bien entendu il ne s agit pas de faire l l
55. hant m me peut tre par le souci de l existence humaine Enfin comme homme Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 183 185 183 public on salue en lui l expert international rompu la recherche intervention Mieux que quiconque d s la fin des ann es soixante il fut m me de mesurer l ambigu t des rapports entre la volont de savoir et la volont de changer l ordre des choses Il est l un des co auteurs du trait clas sique Innovation et probl mes de l ducation diffus dans le monde entier cf Havelock et Huberman 1980 Cet ouvrage a t pr c d de plusieurs recherches men es dans le cadre de l Unesco de l OCDE ou du Service international d informations sur les motivations ducatives au BIE Il en constitue la suite logique Mais cet homme engag militant penseur expert en vue d assumer l ambigu t m me de l engagement entendait bien isoler l activit de recherche a fortiori quand la destin e paradoxale de la recherche r side dans sa cons cration au service de l innovation Certes pour Huberman isoler l activit de recherche ne revient pas reconduire la dichotomie vaine ses yeux entre recherche fondamentale et recherche appliqu e Huberman tait trop syst mique pour ne pas per cevoir d embl e les troitesses de tout applica tionnisme Pour lui dans le processus m me de l innova tion p dagogique
56. la division du travail elle est tr s d pendante aussi telle date et en tel lieu de l offre scolaire Dans le chapitre suivant qui aborde de front la d mocratisation on rappelle apr s Prost que la mise en syst me des tablissements voulue par la gauche pour favoriser l galit sociale a plut t renforc le r le de l origine dans la s lection Ceci a lieu cependant sur un fond de d mocratisation quantitative de la scolarisation et des dipl mes puisqu aujourd hui plus de 60 des jeunes sortent du syst me avec le niveau du bac les filles tant plus b n ficiaires encore que les gar ons de cette ten dance Mais on ne saurait oublier qu une fili re de bacca laur at n en vaut pas une autre une hi rarchisation sociale se retrouvant nettement parmi les bacheliers Deux types de dispositions assez r centes promues par la gauche ont selon des pages tr s pertinentes de cet ouvrage plus d ap parence que de r alit d mocratique donner un assez grand poids aux familles dans l orientation tout d abord comme on tend le faire depuis la Loi Jospin est loin de favoriser la d mocratisation des sections scolaires sociale ment et professionnellement les plus productives de plus la d centralisation de plusieurs initiatives scolaires sans tre n cessairement litiste va parfois dans le sens d une mise en march caract re politique Enfin une certaine libert de choix vient renforcer la te
57. les connaissances exis tent en tant que mod lisation les lois du domaine gouvernent les r actions du logiciel Des exemples de simulations sont QUEST White et Frederiksen 1989 et SHERLOCK Lesgold La joie Bunzo et Eggan 1992 cit s dans une revue de questions sur les simulations par de Jong et van Joolingen 1998 Fournir un environnement pour la d couverte de domaines abstraits La septi me fonction ressemble la sixi me la diff rence que l l ve d couvre des domaines abstraits Ce type de logiciel est appel micro monde Ces environnements peuvent fournir une r troaction qui n a pas a priori d quivalent dans la r alit Les objets manipul s dans un micro monde ont des propri t s communes la fois avec des objets formels du domaine et avec les objets concrets du monde r el voir aussi Bruillard 1997 La t che propos e l l ve est de construire et de manipuler ces objets Le point de vue th orique sous jacent est constructiviste l l ve apprend en construisant et en interpr tant les r actions procur es Les connaissances sont comme mat rialis es par l in formatique Parmi les exemples nous citons LOGO pour la programmation Papert 1980 CABRI pour la g om trie Laborde 1995 et Tarski s World pour la logique du premier ordre Barwise et Etchemendy 1990 Fournir un espace d change entre l ves Enfin la huiti me fonction mentionn e ici se fixe comme ob
58. ment par le manque d tre il est ce qu il est appel tre un tre de culture Quelques ann es avant Fichte Rousseau avait d j nonc cette th se sur un versant anthropologique Il y a une autre qualit tr s sp cifique qui le distingue de l animal et sur laquelle il ne peut y avoir de contestation crit le philosophe genevois c est la facult de se per fectionner 41 La perfectibilit et l inach ve ment sont les deux faces d une m me r alit anthropologique ou plus exactement il n y a de perfectibilit anthropologique que sur fond d un inach vement ontologique L inach vement de la nature humaine on ne l a gu re remarqu assigne au petit d homme le devoir d incarner l id al d humanit inscrit en pointill Il ne s agit donc pas d accoler la situa tion originaire d inach vement une revendication un droit l ducation dont on ne voit d ailleurs pas tr s bien comment son titulaire pourrait le faire valoir mais de montrer que l inach vement ontologique du petit d homme enferme l obligation existentielle d accomplir la promesse d humanit esquiss e Ce devoir tre de l duqu est aussi un appel qui attend une r ponse une adresse qui sollicite soutien et bienveillance Cette obligation tre oblige donc les a n s ceux qui sont d j l accompagner ce vouloir devenir dont ils sont les t moins Le devoir de r pondre des
59. notre imaginaire et nous relie ainsi d autres humains en un mouvement d objectivation qui esquisse une forme d universalit 5 Quelques passages de l uvre de Meirieu r v lent l tat d esprit d un auteur qui refuse que la p dagogie tombe d lib r ment ou na vement dans les filets d un ordre domin par la raison instrumentale Quelle tristesse de voir l cole abandonner progressivement tout travail sur le symbolique et chercher d sesp r ment la justifi cation de son activit dans les usages sociaux imm diats des savoirs qu elle enseigne 6 tous les enjeux irr ductibles l utilitarisme qui Litt raturisation de la p dagogie et p dagogisation de la litt rature simples notes sur Philippe Meirieu et Jorge Larrosa 29 triomphe trop souvent dans une p dagogie pour tant g n reuse 7 la formation des du cateurs comme l ducation des petits d hommes n a rien voir avec un processus de fabrication dont la r ussite serait garantie coup s r 8 En r sum le programme de collusion entre lit t rature et ducation propos par Meirieu me semble la tentative de r sister l unidimensiona lisation Marcuse de l ducation son absorp tion compl te par la facticit du pr sent et de pr server ainsi les possibilit s de la Kultur Cependant dans ce cas on pourrait poser une typique question adornienne une litt rat
60. or des Lumi res passant par J J Rousseau et Pestalozzi son exigence et sa direction viennent avec insistance de bien plus loin encore dans la pens e europ enne de la Renaissance m me de la naissance des temps modernes Il faut alors aller jusqu au bout de cette esquisse g n alogique les th mes de la pens e p dagogique sont extensifs la moder nit m me ils d veloppent une interrogation inh rente la pens e du monde moderne inh rente la question de l ducation dans le monde moderne ce monde issu des sciences et des techniques des d veloppements de l individua lisme d mocratique Il s agit donc d un mouve ment profond qui traverse le si cle et n est sans doute pas dissociable du mouvement des id es de la modernit Denis Kambouchner doit bien le reconna tre les th mes du discours p dagogique contemporain et singuli rement ses th mes cri tiques ont l ge m me de la modernit ce sont autant de th mes qui ont occup la pens e europ enne depuis la Renaissance autant dire qu ils naissent avec la modernit l accompagnent de l int rieur il y a en effet la formule est excel lente comme une fatalit moderne de ce dis cours 12 Rien ne me semble plus important aujourd hui que de tenter de comprendre la nature et les raisons de cette fatalit d en sai sir le sens P DAGOGIE ET MODERNIT Pour voir clair l dedans il vaut la pe
61. ou si l on pr f re le changement Si la p da gogie est devenue une n cessit permanente et d finitive avance Durkheim c est en raison de la valeur qu y ont prise l individu le souci de la per sonne et de son accomplissement En effet une fois que la personnalit individuelle est devenue un l ment essentiel de la culture intellectuelle et morale de l humanit l ducateur doit tenir compte du germe d individualit qui est en chaque enfant L application invariable d une proc dure unique f t elle prouv e n y peut satisfaire le ma tre devra au contraire varier diversifier les m thodes suivant les temp raments et la tournure de chaque intelligence et encore accommoder avec discernement les pratiques ducatives la vari t des cas particuliers Oui tel est le propos de Durkheim dont il faut bien mesurer la port e non seulement le souci de l in dividu et plus encore l individualisation et la dif f renciation tant pr n es par les p dagogues et les novateurs d aujourd hui et tant d cri s en d autres lieux ne sont pas des lubies p dago giques mais sont encore la p dagogie m me dans son exigence m me selon sa nature et selon son r gime normal Je ne dis pas qu elles vont de soi ou qu elles sont propres gu rir les maux dont souffre l cole ni qu elles sont sans difficult s je note simplement que la lucidit du sociologue nous av
62. p dagogique pr cis ment A mon sens la culture p dagogique est en France quasiment tomb e en d su tude Para doxalement elle a t abandonn e au moment m me ou on s est mis a parler de plus en plus de professionnalisation de l enseignement parce que cette professionnalisation a t pens e sur le mode conomique technocratique comme un ensemble de comp tences sans liaison avec une r flexion s rieuse sur les enjeux du m tier sa dimension d engagement ses com posantes thiques Cela dit Denis Kambouchner a raison de souli gner le danger pour le p dagogue de s impliquer dans un travail de r forme institutionnelle qui risque d objectiver et d universaliser une solu tion bricol e pour faire face un probl me singulier Des propositions ne doivent pas se transformer en mise au pas C est pourquoi je suis convaincu qu il faut d velopper la r flexion philosophique dans la formation des ma tres parall lement l histoire des doctrines et pra tiques p dagogiques Il faut entra ner les ensei gnants discerner les enjeux de ce qu ils font et de ce qu on leur demande cet gard la philo sophie et la p dagogie pourraient tre des alli es pr cieuses l une de l autre Par ailleurs je suis convaincu qu il existe des propositions p dago giques qui vont dans le sens d une ouverture des possibles et non d une mise au pas Par exemple il me
63. position du P re Wr sinski traitant l crit comme instru ment du salut universel Pour ce faire il efface les distinc tions entre la langue orale naturelle et la langue crite artefact culturel fait de l crit la langue commune de notre temps celle de la communication v ritablement humaine et peut ainsi affirmer que les enfants qui n ap prendront pas lire seront moins humains que les autres Lib ration 5 10 1998 Destin mobiliser familles enseignants et politiques pointer les enjeux d cisifs de l apprentissage et d noncer l irresponsabilit de l inaction le discours naturalise la langue crite au 172 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 point d en faire un trait constitutif de l humanit des hommes Une telle affirmation est videmment aussi diffi cile l gitimer scientifiquement qu accepter morale ment L motion d clench e il y a vingt ans par la d couverte de l illettrisme est ainsi relay e par une autre motion portant sur les repr sentations savantes de Villettrisme et des illettr s travers cet exemple Bernard Lahire se bat donc sur deux fronts D une part il montre qu en parlant des illet tr s les lettr s parlent d eux m mes projettent sur le monde entier leur propre relation l crit r elle et imagi naire et d voilent leurs r sistances concevoir que l on puisse apprendre pens
64. r duirait ce que fait l enseignant l application d une proc dure pr alablement d finie point par point ou d un mod le qui poserait l enseignant comme d cideur souverain parfaitement ma tre des processus auxquels il participe en d ployant sa pratique Le but de l tude des pratiques enseignantes dans leur variabilit temporelle et leur contextualisation est pour la recherche de rendre compte des processus l uvre la sous estimation des aspects positifs du rapport des l ves leur scolarit et les implications de cette sous estimation rel vent de ce que nous appe lons les processus de contextualisation Mais l int r t d une meilleure connaissance des pro cessus l uvre en situation d enseignement apprentissage n est pas non plus n gligeable pour les enseignants et leur formation Cette connaissance constitue notre avis un sujet de r flexion et de formation important si on s ac corde a reconnaitre qu en mati re de pratique d enseignement une fois les objectifs d finis une action contextualis e est toujours a inventer Mais encore faut il que cette action ne se fonde pas sur un malentendu Pierre Rivano Marc Bru CREFI Universit de Toulouse 2 Le Mirail NOTES 1 Le concept de dimension attributionnelle est utilis par Rolland Viau 1994 pour tudier les causes expliqu es d un succ s ou d un chec Ces causes sont d finies a partir de leur lieu inte
65. tions p dagogiques constituent elles elles seules le rem de tous ces maux Prenant exemple d innovations introduites dans les col l ges d enseignement secondaire fran ais 5 sous l gide de l INRP depuis 1967 p dagogie diff renci e groupes de niveaux et comparant 48 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 les effets sociaux de pratiques p dagogiques dif f rentes dans des coll ges exp rimentaux et des coll ges t moins nous avons pu montrer que la s lection est certes moins forte dans les pre miers que dans les seconds mais que ce sont surtout les l ves les plus jeunes et de milieux sociaux plus favoris s qui tirent le plus grand b n fice des innovations propos es Depuis de nombreuses tudes et notamment celles qui ont tent d valuer les effets sociaux de l introduction de l informatique ont le plus sou vent confirm les r sultats voqu s ci dessus certes au moins dans certains cas mais pas dans tous les innovations permettent d am liorer les performances globales des apprenants mais elles tendent bien davantage creuser les carts de r ussite qu les r duire Cependant ce n est pas toujours le cas Par exemple dans une recherche comparant les effets de p dagogies novatrices selon l implication des enseignants dans la recherche d une meilleure galisation des chances Viviane Isambert Jamati a pu v rifier une meilleure r
66. touff par la simple pulsion d autoconservation mais tout cela ne change rien au caract re irr futable de cette injonction ni son vi dence imm diate p 180 181 L thique ducative entre d ontologisme et cons quentialisme 45 34 Jonas H Opus cit p 180 35 Insistons sur cette id e ce ne sont pas les propri t s par ticuli res de Etre qui nous enjoint d agir mais l Etre en tant qu Etre Cette pr cision est essentielle car elle coupe court toute d rive subjective de nature psychologique C est pr cis ment l alt rit qui s empare de ma responsa bilit et nulle appropriation n est vis e ici Et pourtant cet objet totalement loign de la perfection pr cis ment dans son caract re p rissable dans son tat de besoin et dans son incertitude est cens avoir la puissance de mobi liser par sa simple existence non pas des qualit s particu li res la mise a sa disposition de ma personne l abri de tout d sir d appropriation p 126 36 Jonas H Opus cit p 301 37 JonaS H Opus cit p 69 38 Jonas H Opus cit p 62 39 Jonas H Opus cit p 31 40 Fichte J G Fondement du droit naturel p 95 41 Rousseau J J Discours sur l origine et les fondements de l in galit parmi les hommes 1755 premi re partie 42 Bonnes J P et Mamou G Une thique de I enseigne ment in thique et ducati
67. un millier d exp riences d introduction de l audiovisuel dans l enseignement sup rieur 3 et comparer leurs effets ceux d un enseignement tradition nel En fait moins d un tiers des exp riences ana lys es mettaient en vidence une plus grande effica cit globale des pratiques p dagogiques prenant appui sur un m dia et moins d un tiers un effet oppos pour les autres les r sultats taient qui valents Une analyse plus qualitative avait cependant mis en vidence l efficacit globale de l audiovisuel lorsqu il remplissait des fonctions sp cifiques plus difficiles faire remplir par un enseignement plus traditionnel en g ographie par exemple En 1978 nous avons conduit une recherche portant sur l analyse des effets sociaux des pra tiques p dagogiques utilisant l audiovisuel dans l enseignement des langues vivantes 4 Choi sissant les m thodes audio orales d enseigne ment de l anglais nous avons pu montrer que la technologie mise en uvre loin de r duire les carts de r ussite entre favoris s et d fa vois s les accroissait encore davantage elle tendait desservir les enfants des cat gories populaires En 1983 dans une autre recherche nous avons vis r pondre de mani re plus large la question suivante face l chec scolaire aux retards et la s lection qui en r sulte lin galit des chances qu ils engendrent les innova
68. une recherche qui n a pas eu peur de prendre un objet troit les ateliers dans toute l ampleur de ses dimensions disciplinaire psychique institution nelle sociale est un mod le de ce qu il est possible de faire maintenant en didactique des disciplines Il doit tre de plus un livre de chevet pour ceux qui veulent se lancer dans l aventure des ateliers math matiques Jacques Nimier LAHIRE Bernard L invention de l illettrisme Rh torique publique thique et stigmates Paris La D couverte 1999 370 p Comment l illettrisme est il devenu entre la fin des ann es 1970 et aujourd hui cette question dont tout le monde parle et qui a produit un flot d crits entrem lant t moignages valuations analyses bilans pol miques propositions et rem des Les guillemets dont Bernard Lahire encadre le terme illettrisme pr viennent le lec teur l objet de son enqu te sociologique pour une fois n est pas le terrain des r alit s sociales o a eu lieu la d couverte d adultes illettr s mais celui des productions discursives qui ont invent la nouvelle question sociale baptis e illettrisme Le sociologue continue ainsi ses investigations sur la culture crite en milieu populaire mais en s engageant sur un autre chemin Ses enqu tes pr c dentes 1 couplant questionnaires entretiens et observations au fond des classes dans les lieux de travail ou
69. ves au cours d une tache de production d un texte crit et qu on appelle commun ment les brouillons LE BROUILLON L COLE A l cole primaire la signification la n cessit d un brouillon n est pas acquise d embl e par les jeunes coliers On peut m me dire qu au d but de l apprentissage de l crit le jeune l ve se pr ci pite dans son texte comme il pourrait le faire a l oral L attitude du scripteur expert au contraire se caract rise par un ralentissement de sa produc tion langagi re La production crite se d roule dans un temps et un rythme qui ne sont pas ceux de l oral C est celui de la mise en suspens du retour sur le d j dit de la r vision de la transfor mation c est la mise en place du premier jet qui ouvre la possibilit de plusieurs autres jets avant le texte d finitif C est donc d abord cette attitude Utilisation du brouillon et d veloppement des capacit s d crit 97 que l enseignant veut instaurer chez l l ve viter qu il ne se pr cipite dans son texte l amener reprendre r viser corriger planifier C est donc l enseignant qui cr e la n cessit du brouillon qui cr e la place d un espace interm diaire pr c dant le produit final Pour le chercheur le brouillon constitue la trace de ce que l l ve a construit au cours de la production crite Le brouillon n est pas pour autant con u comme un miroir de ce qui se pas
70. 45 In Lima op cit pp 133 et suivantes lbidem p 136 Le texte et la r ception pragmatique met ainsi hors pro pos toute tentative de produire chez le lecteur un conflit socio cognitif fondamental dans la th orie de la r ception de Meirieu Intervenant entre le lecteur et l uvre avec une interpr tation p dagogique Meirieu non seule ment pr pare son lecteur en vue d une r ception d ter min e surtout chez le lecteur qui n a pas eu acc s l uvre originale mais il sait d j a qui il s adresse Le lecteur son tour nourrit galement les attentes d une r ception p dagogique du texte Ricoeur P Temps et r cit Vol 3 ditions du Seuil Paris 1985 p 213 Les rapports de pouvoir passent a l int rieur du corps Quinzaine Litt raire n 247 1977 18 9 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 Flavio Brayner Universit F d rale de Pernambouc Recife Br sil Kundera M L art du roman Folio Gallimard Paris 1989 p 192 In Larrosa Pedagogia profana Op cit p 110 Cette conception de la lecture n admet qu une seule forme de r ception la fictionnelle L expression vient de Adorno et Horkheimer et fit fortune dans les pages de Marcuse soci t administr e Larrosa op cit p 115 Cf Th ses sur la philosophie de l histoire En particulier l analyse benjaminienne du tableau de Pa
71. Encyclop die philoso phique universelle les notions philosophiques Paris PUF 1990 Tome Il p 2250 Henriot J Notes sur la date et le sens de l apparition du mot responsabilit Archives de philosophie du droit T XXII 1977 p 59 62 Il ny a pas de discours unique sur ce point puisque Jean Marie Domenach crit que Le premier emploi de respon sabilit en tant qu pith te date du XVII si cle La res ponsabilit Essai sur le fondement du civisme Hatier 1994 p 3 Cela dit les travaux de Jacques Henriot font r f rence en la mati re ce sont eux que nous suivons ici Domenach J M La responsabilit Essai sur le fonde ment du civisme Hatier 1994 p 4 Genard J L La grammaire de la responsabilit Paris Les ditions du Cerf 1999 p 22 Paul Ric ur pr sente les trois modalit s anthropologiques avanc es pour r cuser le mod le responsabilisant dans Soi m me comme un autre Paris Editions du Seuil 1990 p 84 et s La premi re s appuie sur les d terminants qui court circuitent l action volontaire d sir pulsion incons cient la seconde sur des dispositions permanentes qui rendent le comportement automatique caract re habi tude et la troisi me s appuie sur des d terminants internes qui se rapportent des facteurs externes qui abo lissent toute distance passion motion affectivit Genard J L Opus cit pp 25 26 CASSIRER E La philosophi
72. France Paris La Dispute p 105 122 BAUTIER ROCHEX J Y 1998 L exp rience sco laire des nouveaux lyc ens D mocratisation ou massification Paris A Colin BAUTIER ROCHEX J Y 2001 Rapport aux savoirs et travail d criture en philosophie et sciences conomiques et sociales n B Charlot Les Jeunes et le Savoir Paris Anthropos p 133 154 BEGGAG A 1997 Trafic de mots en banlieue du nique ta m re au pla t il Migrants formation n 108 p 30 37 BENTOLILA A 1996 De l illettrisme en g n ral et de l cole en particulier Paris Plon BENTOLILA A 2000 Le propre de l homme Paris Plon BERNARD R 1972 cole culture et langue fran aise Paris T ma formation BERNARDIN J 1997 Comment les enfants entrent dans la culture crite Paris Retz BERNIE J P 1998 l ments th oriques pour une didactique interactionniste de la langue maternelle In M Brossard J Fijalkow Apprendre l cole perspectives piag tiennes et vygotskiennes Bor deaux Presses Universitaires de Bordeaux p 155 200 BERNSTEIN B 1973 Class and pedagogies visible and invisible Paris OCDE BERNSTEIN B 1975 Langage et classes sociales Paris Ed de Minuit traduction de Class Codes and Control pr sentation de J C Chamboredon BERNSTEIN B 1986 On pedagocic discourse In J H Richardson ed Handbook o
73. Il semble aujourd hui acquis que les habitudes et valeurs culturelles li es au mode de socialisation familiale et la socialisation linguistique en parti culier ont une influence sur les pratiques langagi res de l enfant et ce fai sant sur ses apprentissages scolaires en ce qu ils mobilisent une dimension linguistique il est indispensable de rappeler que la famille et le milieu ambiant dans lequel se d roule la vie de l enfant avant et apr s la scolarit maternelle et primaire ont une influence directe sur le type de socialisation linguistique qu il re oit tant pour le langage parl qu crit que sur l appren tissage pr alable des r gles sociales qui sont pr suppos es dans le fonc tionnement normal de l cole Pontecorvo 1990 Dans la mesure o il s agit d un acquis et que ce sont des recherches d j anciennes qui ont conduit une telle conception nous ne ferons donc ici que rappeler ces tra vaux qui restent initiateurs des recherches ult rieures On trouve une bonne revue de la question dans Forquin 1980 et Esperet 1987 et 1979 pour les premiers travaux en particulier du point de vue pist mologique et th orique Esperet faisant le bilan des recherches en psycholinguistique diff rentielle du langage ou plut t de la langue recherches qui portent sur les diff rences linguistiques d enfants apparte nant des milieux sociaux diff rents met l accent sur deux points sur les
74. L thique ducative entre d ontologisme et cons quentialisme Eirick Prairat Dans la premi re partie de ce texte nous d clinons les diff rents sens du concept de responsabilit en suivant notamment son glissement du champ juridique vers celui de la philosophie Dans la seconde par tie apr s avoir mis en lumi re l originalit de la contribution de Hans Jonas dans le d bat thique contemporain nous montrons que l thique ducative est fondamentalement une thique de la respon sabilit Mots cl s thique d ontologie cons quences responsabilit inqui tude LE SOUCI THIQUE La litt rature a bien des m rites et peut tre celui souvent minor de mettre au jour de vraies questions philosophiques Nous voudrions ouvrir notre propos sur l thique ducative en citant un passage emprunt la litt rature et plus pr cis ment un ouvrage de Rudyard Kipling intitul Stalky et compagnie 1 La sc ne se d roule dans un coll ge anglais de la fin du XIX si cle Stalky M Turk et Beetle trois pensionnaires de l tablissement ont r ussi entrer dans les bonnes gr ces d un certain Dabney colonel en retraite et propri taire d un vaste domaine qui jouxte le coll ge ils ont plus pr cis ment obtenu l autorisation d aller et venir librement dans sa propri t Ils en ont profit pour se construire une cabane et ils y viennent r guli rement lire discuter et fumer
75. Niestl p 110 114 Rep res 1997 Pratiques langagi res et enseigne ment du fran ais l cole n 15 REUTER Y 2000 La description Des th ories l enseignement apprentissage Paris ESF ROCHEX J Y 1995 Le sens de l exp rience sco laire Paris PUF ROCHEX J Y 1999 Exp rience scolaire et proc s de subjectivation L leve et ses milieux Note de synth se pour l habilitation diriger des recherches Universit de Paris 8 ROMIAN H 2000 Des probl matiques complexes Quelle s culture s n H Romian Pour une culture commune Paris Hachette Institut de recherche FSU p 463 516 RONDAL J A 1983 L interaction adulte enfant et la construction du langage Bruxelles Mardaga SAVATOVSKI D 1999 Le fran ais gen se d une discipline n A Collinot et F Mazi res Le fran ais l cole Paris Hatier Hatier formation SCH NI G BRONCKART J P PERRENOUD P 1988 La langue fran aise est elle gouver nable Normes et activit s langagi res Neuch tel Paris Delachaux amp Niestl SCHNEUWLY B DOLZ J 1997 Les genres sco laires des pratiques langagi res aux objets d ensei gnement Rep res n 15 p 27 40 SCRIBNER S COLE M 1981 The psychology of literacy Cambridge MA Harvard University Press SEGUIN B TEILLARD F 1996 Les c frans parlent aux fran ais chronique de la langue des cit s Pari
76. Observations et Hypoth ses n 114 LANOE C 1999 Approche interactionniste du d veloppement langagier des enfants de 2 8 ans Th se de doctorat Nantes LANOE C FLORIN A 2000 Les parents et l appren tissage du langage chez les enfants de 2 8 ans Revue internationale de Recherche en Education familiale LAUTRET J 1980 Classe sociale milieu familial intelligence Paris PUF LEBRUN M PARET M C 1993 L h t rog n it des apprenants un d fi pour la classe de fran ais Neuchatel Delachaux et Niestl LECUNFF C CABIRON F 1997 De la violence la joute verbale l ves en banlieue Rep res n 15 p 59 77 LEGRAND GELBER R 1980 N cessit d une d marche sociolinguistique en p dagogie de la langue maternelle les vidences et leur d passe ment n B Gardin J B Marcellesi Sociolinguis tique Approches th ories pratiques Paris PUF p 583 594 LEGRAND GELBER R 1986 Comprendre en classe le discours p dagogique Cahiers de linguistique sociale n 2 p 65 75 LEGRAND DELAMOTTE R TREIGNIER J 1990 La diversification langagi re et les instances didacti ques militantes et institutionnelles n B Schneuwly Diversifier l enseignement du fran ais crit Neu chatel Delachaux et Niestl p 77 89 MARANDON G 1994 1995 Psychologie de Pillet trisme le retour du culturel Bulletin de psycho logie tome X
77. Si Monica Gather Thurler a choisi l tablissement sco laire comme entr e pour interroger l innovation c est apr s avoir relev une nouvelle donne du syst me duca tif Pautonomie des tablissements L innovation est au c ur de l tablissement scolaire parce que l tablisse ment scolaire b n ficie aujourd hui de marges de man uvre suffisantes Nous pourrions m me aller encore plus loin que Gather Thurler en mettant l hypoth se que si innovation il y a dans l tablissement c est parce que c est le chef d tablissement qui a le plus souvent l inno vation c ur en tout cas plus souvent que le reste de la communaut ducative parce qu en connaissance plus exacte de ladite marge de man uvre Mais plus que l effet de la d concentration ou de la d centralisation ou des deux combin es si l auteur s at tache l tablissement c est parce qu elle juge que c est cette chelle que se joue le sens du changement plus que le changement en soi c est le sens que les acteurs lui don nent qui le favorisera le freinera ou l emp chera Et ces acteurs se trouvent justement dans l tablissement et pas dans les cabinets minist riels ou rectoraux Du coup Gather Thurler en insistant sur le sens carte les bonnes ou les mauvaises raisons souvent avanc es pour expliquer les checs r p titifs chroniques latents et patents des changements qu ils soient pr conis s par les ad
78. a pas globale 56 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 ment chou quant la demande qui lui tait faite d une l vation des niveaux de formation et de l augmentation du nombre de dipl m s Et la n cessaire l vation du niveau du plus grand nombre suppose la poursuite de ce mouvement de d mographisation Sans doute comme nous l avons vu cette poursuite suppose t elle une volont politique et sans doute a t elle un co t social lev Mais l chec n a t il pas un co t encore plus lev La d mocratisation scolaire n avance que lentement mais plus rapidement lorsque se conjuguent une volont politique sou tenue et une forte mobilisation des enseignants Ce fut au moins dans certains tablissements ou dans certains quartiers le r sultat des politiques volontaristes telles celle des zones d ducation prioritaires donner plus de moyens ceux qui ont les plus grandes difficult s ou celle de la r nova tion des coll ges Mais cette mobilisation et cette volont sont toujours reprendre tant il est plus facile d instruire ceux qui ont le moins besoin d cole plus difficile d instruire ceux qui en ont davantage besoin Au total l insertion socioprofessionnelle n a pas suivi eu gard a la persistance de la crise et au ch mage Aujourd hui les probl mes qui se posent concernent certes d abord les 10 d l ves sortant du syst me ducatif ap
79. a tent de consid rer deux entr es savoir l une qui situe la discipline scolaire comme une dimension d pendante de relations sociales plus larges que celles directement observables dans la classe et l autre qui s int resse l effectuation localis e des pratiques p dagogiques dans leurs combinai sons originales PR SENTATION DES TERRAINS DE RECHERCHE L intention n tait pas de recenser toutes les mani res d utiliser la discipline dans l ensemble des p dagogies mais plut t d observer comment cohabitent des mod les novateurs qui veulent prendre davantage en compte l enfant comme acteur dans le mode scolaire de socialisation et des mod les non novateurs dont le projet ne s inscrit pas dans une perspective revendicatrice et de changement Trois principes ont motiv le choix des cing classes et de leurs coles s lectionner des classes regroupant des l ves aux ges proches et concern s par une tranche de programme identique quatre classes sur cinq taient des classes de 3 cycle ce cycle concerne les enfants les plus g s du primaire ce qui facilitait les entretiens une classe de CP non novatrice permettait de mieux comprendre par contraste les modalit s d imposition de l ordre scolaire des classes de 3 cycle s lectionner les classes novatrices dans des tablissements dont la totalit de l quipe enseignante adoptait des orientations p dag
80. activit orale ou sur l oral 138 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 comme une pause une r cr ation dans le travail scolaire et ils revendiquent pour ses activit s le lib ralisme langagier total Les enseignants sont parve nus faire travailler les l ves partir du moment o ils les ont inscrits dans des strat gies m talangagi res qui les ont conduits consid rer l oral comme objet de travail au m me titre que l crit Ce rapport initial et diff renci l oral et l crit est pr sent chez la plupart des l ves d s le d but de l enseignement primaire En r sum des diff rentes recherches travaillant sur le rapport entre situations scolaires et productions des l ves on citera le dialogue maitre l ves en CP relev par Goigoux 2001a et son analyse La ma tresse Proposez moi des mots o on entend a El ve A Papa El ve B Maman l ve C Tonton Pour interpr ter l erreur de l l ve C et s interroger r trospectivement sur l l ve B on peut faire l hypoth se de l utilisation d un sch me inappro pri celui de l activation lexicale au sein du champ s mantique des liens de parent L l ve C traite le probl me par analogie avec d autres situations didactiques habituelles l cole maternelle et dans la vie quotidienne o la proximit s mantique est d terminante Il ajout
81. attention Le Linie F principalement F et la motivation de jeu ducatif ae jouer teu behavioriste l l ve Fournir un espace ke cognitiviste pr sentation i SE hyperm dia ae explorer aaa d exploitation constructiviste en acc s libre Fournir un environnement pour constructiviste aie ee simulation manipuler observer mod lisation Fournir un environnement pour l ves collaboratif z micro monde constructiviste construire mat rialisation la d couverte de domaines abstraits Fournir un espace JA apprentissage sj ee F construction de d change entre cognition situ e discuter l l ve 112 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 vons garantir l exhaustivit de la typologie De nou veaux types de logiciels peuvent se rajouter et il s agirait alors pour chaque type de d terminer la fonction p dagogique vis e par ces concepteurs Enfin les huit fonctions ne sont pas exclusives Les logiciels d velopp s aujourd hui incorporent sou vent plusieurs fonctions Certains des logiciels mentionn s plus haut sont pr cis ment des logi ciels hybrides CSILE un logiciel d apprentissage collaboratif invite les l ves cr er des liens hyperm dia SHERLOCK une simulation incorpore un tuteur intelligent WEST un tuteur intelligent se pr sente sous forme de jeu et les micro mondes tels que LOGO et CABRI sont souvent utilis s en coll
82. au del des punitions r compenses des r glements scolaires et des rappels l ordre qui ne constituent que la partie la plus directe ment visible Il existe tout un pan occulte de pratiques li es l organisation des apprentis sages et de la vie quotidienne de la classe dont la finalit n est pas d imposer l ordre scolaire mais qui ne sont pas moins contraignantes que l ob issance directe des r gles explicitement formul es La soumission aux r gles impersonnelles constitue l invariant de la forme scolaire mais le rapport aux r gles impersonnelles a connu des volutions depuis le XVII si cle On a valoris d abord la figure de l colier disciplin dans le sens de dress puis celle de l colier rai sonnable et enfin celle de l colier coop ra tif Avant l mergence de la forme scolaire les ch timents corporels taient arbitraires le ma tre pouvait tour tour frapper l enfant ou l embrasser sans que cela paraisse scandaleux Chartier Julia Comp re 1976 La forme scolaire a ins taur une relation o les punitions corporelles sont devenues plus rationnelles La p dagogie de J B de La Salle au XVIIe si cle est caract ris tique de cette premi re variante visant l l ve disciplin avec un syst me de p nalit qui r glemente les ch timents corporels motifs d ex cution rituel description de l instrument uti lis Puis au d
83. au domicile des personnes s int ressaient 4 la fagon dont des enfants ou des adultes des hommes ou des femmes des ouvriers des employ s ou des tudiants usent un peu beaucoup avec d fiance confiance ou souffrance du lire crire ces deux bases de la scolarit On ne peut le soup onner d indiff rence aux in galit s sociales devant l crit puisqu elles constituent son objet et son champ de recherche sociologique Si Bernard Lahire est all voir ce qui se dit des illettr s c est dit il en raison du sentiment d injustice produit par cer taines fa ons de parler desdits illettr s et parce qu il a ressenti certains discours parlant par exemple de sous citoyennet ou de sous humanit associant illettrisme et violence etc comme une insulte l gard de personnes qui en raison de leurs origines sociales de leurs parcours scolaires et ou de leurs situations conomiques et sociales maitrisent plus difficilement l crit que d autres p 7 Cette col re inaugurale donne au livre une tonalit parti culi re certes il s agit d exposer les discours sur Pillet trisme mais aussi de d monter certains argumentaires et de mettre jour leurs pr suppos s Pour ce faire il pro pose au lecteur un parcours en cinq tapes Il retrace d abord l histoire qui va d ATD Quart Monde au GPLI chap 1 puis examine la rh torique des discours chap 2 avant d analyser l
84. ayant pour effet de tourner des pages changer l affichage sur l cran et de r pondre des questions Le point de vue th orique incarn est cogniti viste Il s agit d un apprentissage comme une acquisition de nouvelles connaissances Dans cette vision voir par exemple Mayer 1987 le mode de pr sentation de l information influence les processus d apprentissage attention enco dage r cup ration et ces processus leur tour influencent le r sultat de l apprentissage presta tion performance Ce point de vue est objecti viste dans le sens ou l on consid re que le monde peut tre structur et organis en entit s pro pri t s et relations ind pendamment de l exp rience individuelle Apprentissage gale alors acquisition de cette structure objective et un logiciel en tant que support de cours doit la pr senter au mieux Gagn 1985 et Merrill 1983 ont formul des th ories sur la fa on de pr sen ter des connaissances et leurs recommandations ont t utilis es pour concevoir des s quences d enseignement par ordinateur TICCIT d velopp par l quipe de Merrill en est un exemple La position prise par rapport aux connaissances est qu il faut choisir les informations pertinentes et en laborer une pr sentation ordonn e Cette position a t baptis e encodage implicite des connaissances Wenger 1987 le logiciel est le r sultat la fois d une structura
85. bureaucratique et la logique professionnelle pr nant pour sa part l qui libre entre les deux Et un quilibre authentique pas une alternance des deux p les Si en soi cette hypoth se per met au syst me de survivre c est parce que la logique pro fessionnelle permet de donner du jeu dans le sens m ca nique du terme la logique bureaucratique Ainsi la machine ne s enraye pas L originalit de Gather Thurler est par cette occasion de montrer que la professionnalit de l enseignant fix e d sormais dans les mentalit s en ce qu elle s entend dans la relation l l ve et ses appren tissages doit maintenant s largir Le projet d tablisse ment est notamment la circonstance o l enseignant ayant son mot a dire n est pas seulement un enseignant en classe mais aussi membre d une communaut profession nelle large De l chelle des enseignants nous passons donc celle des tablissements scolaires consid r s comme des communaut s morales qui sont b ties sur un certain nombre de valeurs p 46 La coop ration professionnelle deuxi me temps d Innover au c ur de l tablissement scolaire sera la condition pour que cette communaut ne soit pas qu une assembl e sans vie parce que sans projet Dans un milieu professionnel o l individualisme est encore une attitude massive et li e aux pratiques m mes du m tier un ensei gnant seul dans une classe
86. celui des repr sentations sociales du langage de l crit de la lecture c PL et codes sociolinguistiques La notion de PL se distingue aussi de celle de code social utilis e par Bernstein tout au moins dans la vulgate qui circule et telle qu elle a t interrog e et mise en cause Stubbs 1983 Fran ois 1980a voir ci apr s Il 1 Elle vite de poser la question assez inso luble de ce qui fait rupture ou continuit entre les pratiques de locuteurs socialement diff renci s sauf a faire r f rence aux ruptures produites par l cole elle m me et qui ne sont pas r ductibles des ruptures langagi res ou aux ruptures et des oppositions que volontairement les locuteurs ins tallent dans certaines situations Willis 1978 Le terme de code outre le caract re non fond sans doute de la r alit qu il d signe a non seulement le d faut de laisser supposer une assignation possible des locuteurs a des formes linguistiques mais aussi d autoriser a penser les conduites langagi res et cognitives des l ves en termes de d ficit potentiel global le terme de PL met l accent sur l importance de la t che langagi re r aliser comme facteur de diff renciation et de difficult elle permet de comprendre par exemple qu il n y a pas de ma trise g n rale de l criture on peut savoir crire une dis Pratiques langagi res et scolarisation 127 sertation et pas un roman une lettre a un
87. centage d l ves se d clarant comp tents dans ces mati res m me s il ne s agissait pas de la mati re qu eux m mes enseignaient De m me ils devaient estimer le pourcentage d l ves d clarant trouver de l int r t pour chacune des 4 disciplines voir graphique 2 Les calculs font appara tre pour tous les items des carts significatifs entre les r ponses des l ves et les estimations des enseignants ces carts varient de 6 9 14 4 en fonction des mati res pour ce qui est de la comp tence d clar e L cart le plus important est en histoire et l cart le plus faible concerne le fran ais entre 23 8 et 30 1 en fonction des mati res pour ce qui est de l int r t d clar par les l ves pour les disciplines enseign es L cart le plus important est cette fois encore en histoire alors que l cart le plus faible concerne les math matiques 74 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 Graphique 2 Comp tence et int r t d clar s par les l ves d clarations des l ves et estimation des r ponses des l ves par les enseignants 70 0 65 0 I 60 0 55 0 7 7 I 50 0 H ji 5 i 45 0 40 0 fran ais maths histoire langue 90 0 80 0 a 70 0 60 0 T re 1 H 50 0 oa 40 0 30 0 fran ais maths histoire langue comp tence d
88. cit de la r ception est avant tout la question de la sp cificit de sa constitution 14 Au lieu de prendre le texte comme une constante qui pro duirait une vaste gamme de r ceptions il cherche r v ler la constance dans l autre p le de fa on avoir les conditions de mieux d crire l interac tion texte lecteur De l sa distinction entre r ception pragmatique et fictionnelle chacune correspondant un texte du m me ordre texte pragmatique et texte fictionnel Le texte pragma tique est celui qui pr sente un tat de fait c est dire une interpr tation qui offre un mode d orientation quant a la situation donn e inter pr tation nomm e l mentaire car le texte se propose de devenir un tremplin pour l action Le texte pragmatique doit donc tre programm pour que son lecteur puisse le recevoir en accord avec un sch ma d action pr alablement connu tant de l auteur que du lecteur qui participent tous les deux d un m me savoir social Bref tous les deux d une certaine mani re pr voient leurs r les respectifs le producteur sait ce qu attend de lui le r cepteur et celui ci sait ce que celui l doit lui offrir 15 Dans ce sens crit Stierle en visant le champ de l action le texte pragmatique s oriente vers un au del de lui m me Dans le champ fictionnel texte et r ception on change de but car on ne peut pas affirmer que la fiction renvoie au cham
89. communication du souci et du sens de la v rit La question est n anmoins de savoir si c est de v rit qu il doit tre question l cole en tout premier lieu En ce qui me concerne je tendrais plut t d finir l cole comme lieu institutionnel institu dans lequel les enfants sont introduits un monde de 10 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 formes symboliques qui autrement leur resteraient beaucoup moins accessibles cet gard l exp rience premi re doit tre celle de l merveille ment En quelques mois de grande section d cole maternelle une petite fille de ma connais sance a appris des centaines de choses ton nantes et m morables au cours d un travail col lectif et suivi sur les Aborig nes qui repr sente me semble t il une action p dagogique exemplai rement efficace parce qu elle a t men e avec autant d intelligence et de pers v rance que de passion Tout le prix de cette exp rience a t fonction de son caract re organique C est cette dimension qui me semble absolument primor diale celle d un univers de r alit s et de formes a d couvrir si l on n apporte pas cette tr s t t aux enfants cette dimension de l exp rience alors on risque de les installer dans l id e qu il n y a partout qu opinion et qu il n y a de vie intellec tuelle que comme confrontation des opinions chose dont vous conviendrez qu elle n
90. con u l chelle d un syst me il existe un moment autonome de la re cherche le moment o des savoirs sont labo rer falsifier mod liser Ce qu Huberman demande la th orie c est de dissocier exp riences et r sultats Havelock amp Huberman 1980 p 37 et de rendre possibles des g n rali sations voire des pr dictions Car d autres acteurs ou d autres d cideurs dans des con textes diff rents mais analogues s approprieront les acqu ts de la recherche une fois celle ci dis s min e cf Huberman et Gather Thurler De la recherche la pratique l ments de base et mode d emploi 1991 Cette diss mination constitue pour la recherche son risque et sa chance chance que l art de faire le vrai qu on y d ploie soit promoteur d une action plus perti nente risque que cet art soit d tourn toutes fins utiles comme on dit couramment sans per cevoir la menace de cette anodine formule Le chercheur a donc pour fonction de prot ger les data en m me temps que de les promouvoir Et cette protection promotion passe par une cer taine passivit r ceptive du collecteur les don n es sont donn es et elles chappent en quelque sorte l initiative du chercheur en sa contingence idiographique Le moment de la recherche est autonome en tant qu il n appartient l histoire propre de personne Les donn es sont l giti mement r put es ind pen
91. concr tes tr s vari es et des fonctions tr s diff rentes pour satisfaire le m me besoin global de faire apprendre De toute vidence le point de vue th orique sur l apprentissage sous jacent la conception de batteries d exercices n est pas le m me que celui sous jacent la conception de tuteurs intelligents Un logiciel ducatif peut donc tre vu comme r a lisation d un point de vue th orique particulier voir aussi Duffy amp Jonassen 1991 Nous observons que ce point de vue est souvent implicite et sa fonction d riv e rarement fond e sur des r sultats de recherche Inversement un point de vue th o rique explicite ne commande pas de fa on d ter ministe la conception de fonctions p dagogiques et de sp cifications particuli res Enfin bien qu il existe des tudes ponctuelles sur l efficacit de tel ou tel logiciel en tant que r alisation d un point de vue th orique les connaissances scientifiques sur ce sujet sont ni d velopp es ni structur es ou en tout cas ne donnent pas de prescriptions claires pour l utilisation de l ordinateur pour l apprentis sage Notre d marche est donc d laborer la notion de fonctions remplir par l ordinateur dans des situations visant un apprentissage Notons que nous nous basons dans un premier temps sur la fonction vis e lors de la conception d un arte fact Une approche compl mentaire serait de regarder de plus pr s l usage effectif puisqu
92. constitue en fait une aide pour l analyse et l interpr tation de r sultats exp rimentaux souvent complexes ainsi dans Maury 1998 proc dant une relec ture de plusieurs exp rimentations relatives l objet repr sentation graphique nous mon trons que dans certains cas c est le recours au mod le de Vergnaud qui permet l interpr tation la plus int ressante des r sultats exp rimentaux alors que dans d autres c est la r f rence Duval qui est la plus fructueuse Pour conclure nous allons revenir un instant sur l interrogation de nature pist mologique que nous voquions dans l introduction et qui concer nait la pertinence pour la didactique des entr es psychologiques Cette question n est videmment pas sans rapport avec le th me trait dans l ar ticle le regard comparatif que nous avons port sur plusieurs travaux psychologiques a mis en vi dence toute la complexit des relations entre les trois approches examin es et il semble alors assez vident que les liens entre ces approches et les th ories didactiques et en particulier la th orie des situations dans leurs expressions les plus formelles ne soient pas faciles tablir 10 Ainsi par exemple l l ve dans la th orie des situa tions didactiques est un syst me enseign 11 certains tels Legrand 1996 parleraient de sujet pist mique qui entre dans le jeu des transforma tions des savoirs i
93. d criture Le brouillon lin aire permet d am liorer la com munication en agissant sur les op rations de lin arisation Dans le brouillon instrumental en revanche il n y a pas d intention imm diate de communication avec un lecteur potentiel mais une n cessit de communiquer avec soi m me C est la raison pour laquelle on y observe des structures de langage crit pour soi Alcorta 1996 Pour communiquer avec soi m me on n a pas besoin de tout crire on peut se comprendre l aide de quelques mots Le passage au texte final exige en revanche une transformation des informations not es au brouillon dans un langage d velopp qui respecte les conventions linguis tiques de l crit de communication La fonction du brouillon instrumental est de construire contr ler planifier il se situe un niveau de m diation qui se trouve en amont du processus avant les op rations de r daction proprement dites 100 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 Le recours un brouillon instrumental constitue un outil d auto contr le que le scripteur se donne lui m me Si pour les plus jeunes l ves le contr le de la production est assur par l ensei gnant qui value corrige commente le brouillon pour les l ves du lyc e et de l universit ce contr le peut s exercer de fa on autonome au moyen d outils comme les brouillons instrumen taux Comme no
94. d finir ce qu il faut enseigner Vous dites dans votre livre il faut enseigner ce qui est important du point de vue des connaisseurs Or si c est possible et tr s difficilement mes yeux au sein de champs disciplinaires de plus en plus clat s ce n est pas possible pour arbitrer entre les diff rents champs disciplinaires Si on avait d suivre les connaisseurs on aurait t conduit intro duire dans la r forme des lyc es une multitude de nouvelles disciplines et cela dans un temps heb domadaire tr s contraint Il y a n cessit de pro c der a des choix J ai fait l hypoth se que ces choix clair s par les connaisseurs devraient appartenir pour les grandes lignes la repr sentation nationale au Parlement Enfin il reste un point o nous divergeons probablement c est sur le rapport culture g n rale et culture universelle Ma conception est celle 14 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 d un universel modeste qui s expose et ne s im pose pas qui se construit dans l acte m me de la transmission D K L expression de culture commune me para t d signer dans vos crits ce en quoi les l ves peuvent se rassembler pour faire soci t Construction de la loi et constitution d une culture commune forment ici deux processus troitement li s Cela me semble faire probl me plusieurs titres que
95. de PAFL 5 qui impute l chec des enfants au mod le scolaire dominant ainsi que d autres groupes ou personnalit s consult s Devant une cam pagne m diatique qui ignore ATD le P re Wr sinski d nonce la fa on dont l tat et les m dias se sont empar s du probl me Le Quart Monde a toujours t vol de ses victoires crit il en novembre 1983 Commence alors une autre histoire celle que pr side le Groupe permanent de lutte contre l illettrisme GPLI h berg par le minist re des Affaires sociales et de la Solidarit qui exerce une sorte de monopole institution nel sur tout ce qui va se dire ou se faire en mati re d illet trisme Pr sid par Jean Michel Belorgey PS puis Fran ois Bayrou CDS il survit la premi re alternance gouvernementale et s installe dans la dur e Structure interminist rielle il cr e un maillage territorial avec une centaine de correspondants locaux une cinquantaine de Centres ressources Illettrisme et l appui de droit des collectivit s territoriales des pr fectures et des fonction naires d pendants des diff rents minist res affaires sociales sant justice arm es culture ducation natio nale etc Charg exclusivement de l illettrisme mais de toutes les sortes d illettrisme il lui faut commencer par d limiter son territoire propre donc par d noncer les amalgames entre les ph nom nes souvent associ s Villettrisme mais pas touj
96. de base sont favorables sous conditions la productivit agricole comme la modernisation du secteur informel l esprit d entreprise et d innovation des actifs de ce secteur Il en est diff rem ment avec l enseignement secondaire et surtout l ensei gnement sup rieur dont beaucoup de dipl m s sp ciale ment dans les pays francophones sont r duits au ch mage ou affect s des emplois artificiellement cr s Pour des raisons d quit aussi et cela sous bien des rapports En effet la recherche nous apprend que plus la couverture du syst me est faible plus les disparit s en d faveur des pauvres sont grandes La priorit reconnue l expansion de l enseignement primaire appelle une plus juste distribution des ressources Il n est pas quitable par exemple surtout compte tenu des services rendus que 10 des plus duqu s b n ficient de 74 des cr dits publics au Niger de 80 au Mali Alors que dans les pays africains particuli rement les pays francophones la cou verture du syst me est faible il n est pas juste que perdure un enseignement gratuit et g n reux pour ceux les moins nombreux qui ont acc s aux niveaux sup rieurs du sys t me ducatif ni que dans les pays francophones 1986 une variabilit notable tant reconnue 6 des classes sociales sup rieures b n ficient de 36 des ressources Toujours sous le rapport de l quit la recherche prouve que plus l
97. de diff rence significative ne fonction des caract ristiques des enseignants 80 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 sans vraiment parvenir se stabiliser En m me temps le coll ge accueille un public d adolescents qui d couvrent une autonomie personnelle qui r sistent souvent l cole pour peu que celle ci ne soit pas toujours l cole de la r ussite et qu elle ne soit pas en mesure de donner du sens aux tudes Dubet Bautier Duru Bellat Payet 2000 Il faut bien le reconna tre la t che des ensei gnants est souvent difficile pour enseigner on ne peut que tr s rarement se contenter d utiliser des proc dures p dagogiques qu il suffirait de repro duire La recherche des ressorts de l apprentis sage et des moyens susceptibles d aider les l ves donner du sens aux tudes est une exigence permanente Au sein des pratiques d en seignement apprentissage les interactions ensei gnant l ves jouent certainement un r le impor tant dans la construction de sens en relation avec la connaissance que l enseignant poss de du rap port des l ves au coll ge aux tudes et aux mati res enseign es Nous avons cherch com parer cette connaissance de la part des ensei gnants estimation des r ponses des l ves par les enseignants aux r ponses effectives des l ves une s rie de questions portant sur le rap port la scolarit
98. de la classe et se juge aux r sultats effectivement obtenus par les l ves nous semble paradoxalement rendre diffi cile la r alisation de la structure sugg r e Cette recherche nous apprend en effet que l impact de la gestion p dagogique est beaucoup plus fort particuli re ment dans les pays les moins d velopp s 3 fois plus que celui des moyens et des facteurs logistiques qu on a jus qu ici privil gi s tort en Afrique subsaharienne parti culi rement francophone Quelle que soit la fr quence des visites l inspection quant elle n a pas d effet sur l effica cit du ma tre D o l id e de confier aux inspecteurs un r le nouveau bien plus utile celui du pilotage d un ensemble d coles en r f rence aux moyens accord s et aux r sultats obtenus et de charger les directeurs de ces coles du suivi p dagogique quotidien Ils y sont certaine ment dispos s Nous sommes moins certain la diff rence des auteurs qu ils en ont actuellement la comp tence Toujours est il que si le maitre est bien l acteur central de la structure ducative alors la question se pose quoi tient son efficacit La r ponse de la recherche est sans ambigu t ni significativement sa formation ou son anciennet ses moyens ou ses m thodes mais essen tiellement son charisme son dynamisme sa motiva tion sa capacit donner aux l ves le go
99. de la presse nationale ou r gionale plus de 4 500 occurrences rep r es 435 trait es la liste des articles rapports enqu tes tudes consacr es sp cifiquement l illettrisme est publi e chronologiquement Entre 1960 et 1979 rien ou presque 12 citations dont 5 manent d ATD Quart Monde Dans la d cennie 1980 on trouve dans les 69 titres cit s les grands rapports qui officialisent la reconnaissance publique du probl me Rapports au Premier ministre aux ministres de la Culture de la Justice de l ducation nationale ou manant du Commissariat au Plan du Conseil conomique et social de la Communaut europ enne de l UNESCO Ils traitent de l illettrisme directement 1984 Rapport Esp randieu Des illettr s en France Rapport au Premier Ministre ou indirectement 1987 Rapport Wr sinski Grande pauvret et pr carit Conseil conomique et social Destin s impulser et orienter les d cisions politiques ils sont aussit t commen t s dans la presse donnant la question de l illettrisme une visibilit m diatique croissante Les termes illettrisme et analphab tisme sont encore en concurrence 1982 Viehoff Rapport sur la lutte contre l analphab tisme 1984 Anglade et al L Alphab tisation en Europe 1985 Dossiers IFOREP Illettrisme et alphab tisation Entre 1990 et 1999 113 citations avec une diversifica tion des approches pratiques r flexives ou critiques On voit l a
100. de math matiques ou des chercheurs en didac tique en particulier dans le cadre des Instituts de Recherche sur l Enseignement des Math ma tiques IREM Ils ont galement en commun la r alisation d laborations th oriques ou probl matiques qui trouvent leur source dans les inter rogations suscit es par les apprentissages math matiques Nous verrons plus loin que les th ories qu ils d veloppent ou auxquelles ils se r f rent diff rent de mani re tr s sensible On peut cependant remarquer qu en d pit du caract re contrast de leurs positions th oriques ces auteurs retiennent un certain nombre d hypoth ses communes pour tous la perspective est fonctionnaliste et approche se fait par le sujet individuel ainsi malgr l int r t maintes fois affirm des trois auteurs pour la psychologie des interactions 86 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 sociales cette dimension n est pas r ellement int gr e leurs mod lisations aucun ne pr tend d velopper une th orie didac tique mais tous trois postulent que l tude du fonc tionnement cognitif du sujet en situation est essen tielle pour l enseignement s opposant d ailleurs en cela certaines affirmations parfois formul es par des didacticiens mais rejoignant les conclusions que nous formulons dans Maury 2001 Julo Duval et Vergnaud ont galement pour r f rence commune l
101. des situations d enseignement Deuxi mement l ordinateur et l informatique peu vent tre vus comme mati re Aujourd hui la ges tion et le traitement d informations laide de ordinateur sont devenus importants dans pres que tous les domaines L enseignement de ces processus de gestion et de traitement avec des logiciels ou m me des progiciels est devenu un enjeu important et de plus fortement li l en seignement des contenus dans ces m mes domaines Baron et Bruillard 1996 2001 Troi si mement on peut voir l ordinateur dans l enseignement en tant qu outil de production Des logiciels tels que des traitements de textes sont utilis s avec un objectif li au r sultat i e un texte Dans cette vision l ordinateur n est qu un ustensile plus ou moins complexe permettant de produire Baron et Bruillard 1996 Les trois acceptions incorporent en d finitive diff rentes interpr tations de l ordinateur comme instrument dans une situation p dagogique Or la notion m me de fournir un instrument l ensei gnant n est pas vidente Sous jacente cette notion est l id e qu il y aurait la fois un certain besoin d interm diaire entre l enseignant et l ap prenant et un processus de conception visant satisfaire ce besoin travers le d veloppement d artefacts Il semblerait pr cis ment que les logi ciels ducatifs sont con us pour r pondre des besoins aussi diff rents que de vouloi
102. des situations de diglossie d j voqu s les repr sentations de la diglossie 16 sont double entr e d un c t elles enregistrent les d valorisations ent rin es par l usage d un autre c t elles engendrent dans un mouvement de compen sation une mythologie flatteuse qui accorde a la langue B la langue domin e des qualit s beaut harmonie intimit chaleur proximit des tres et des choses de la vie quotidienne bien s r refus es la langue A langue dominante Gardy et Lafont 1981 On retrouve ce sentiment dans les propos des jeunes cit s par Goudailler 1998b On en a marre de par ler fran ais normal comme les riches les petits bourges parce que c est la banlieue ici jeune de Pantin JT de TF1 et propos desquels il fait ce commentaire qui concerne l cole compte tenu de l environnement socio conomique imm diat des cit s et des quartiers v cu au quotidien de nom breuses personnes se sentent d phas es par rapport l univers de la langue circulante Le sentiment de d phasage d exclusion est d autant plus fort que nombreuses sont les personnes qui vivent de v ritables situations d chec scolaire il ne leur reste plus qu a faire usage d une langue francaise qu elles tordent dans tous les sens et dont elles modifient les mots en les coupant les renversant en d structurant la langue circulante Les formes utilis es fonctionnen
103. des syst mes de valeurs ducatifs qui correspondent des modalit s ducatives plus ou moins favorables au d veloppement cognitif de l enfant si comme le fait Lautrey on se r f re la th orie piag tienne du d veloppement Ces modalit s ducatives correspondant au conditions de vie elles ont pu tre corr l es avec l appartenance sociale le type de struc turation souple qui est celui qui favorise le d veloppement de l enfant devient plus fr quent lorsque le niveau socioculturel s l ve Mais la structu ration souple ne fait pas que favoriser le d veloppement cognitif en offrant l enfant des situations de d s quilibres et de r quilibrations elle repose aussi sur des usages du langage qui sont ceux qui sont valoris s dans l cole d aujourd hui la discussion l argumentation la n gociation La fami liarit avec ces usages construite dans la famille va permettre l enfant de s ins rer facilement dans les implicites communicationnels des changes scolaires mais aussi d tre un interlocuteur privil gi de cette communica tion scolaire dont on conna t l importance au plan des apprentissages On le voit dans ces recherches la question langagi re est bien ici pens e comme partie prenante d un ensemble de pratiques sociales et de socialisation perspective qui pour correspondre aux orientations qualitatives des recherches en sociologie ne permet videmment pas des mises en relation d
104. diffi cult tient ce que ces deux affirmations sont galement vraies et que l on ne peut les prendre en compte ensemble que par l invention p dago gique dans une prax ologie qui est aussi in vi tablement une axiologie Ainsi depuis Pestalozzi les p dagogues sont ils amen s a inventer des propositions pour d passer des contradictions et je ne crois pas qu on puisse entendre quoi que ce soit leur discours si l on n a pas cela pr sent l esprit C est pourquoi je regrette que Denis Kambouchner n ait pas cit dans son tude mon ouvrage La p dagogie entre le dire et le faire o je traite de cette question mon sens donc l aventure de la p dagogie dans sa modernit commence avec les Lumi res Elle se poursuit depuis plut t comme activit que comme discipline Ainsi comme le m decin l avocat ou l ing nieur le p dagogue labore des savoirs d action ou plus exactement des savoirs pour l action des savoirs pour duquer A R Denis Kambouchner vous voquiez un partage entre ce qui dans la pens e est fond l gitime et ce qui est aventur hasardeux Pouvez vous pr ciser un peu D K Dans la g n ralit que vous lui donnez la t che serait immense et d passerait infiniment les limites de notre entretien Je ne peux que vous fournir l esquisse d une r ponse en parlant de quelques c l bres formules de Durkheim qui fait de
105. donc Certains chercheurs comme Verm s font l hypoth se que si des diff rences linguistiques fortes entre l ves et ensei gnants affectent la scolarit c est parce qu elles symbolisent un conflit social et non parce qu elles g neraient les apprentissages de fa on r dhibi toire Au del de ce probl me c est la question de la d finition de ce que l on peut consid rer comme sp cifique des l ves issus de la migration qui est pos e elle passe par la d finition de cette population d finition qui aujourd hui est encore bien floue Verm s 1997 I LA NOTION DE PRATIQUES LANGAGI RES UNE VOLUTION DANS LES CONCEPTIONS DU LANGAGE ET DANS LES RECHERCHES Il est n cessaire d tudier les faits de langue non pas seulement l int rieur du syst me linguistique comme le fait le linguiste ou parfois l ensei gnant mais aussi dans leurs rapports avec la pratique sociale La langue par ticipe de la culture m me si elle y jouit d un statut particulier Bernard 1972 Champs de recherche et pratiques langagi res Nous avons d j mentionn l int r t heuristique de la notion de pratique langagi re d sormais PL elle permet en effet d identifier les composantes h t rog nes de l activit langagi re et rend ainsi possible une d globalisa tion du r le du langage dans les difficult s scolaires des l ves de milieux Pratiques langagi res et scolarisation 123
106. en tant que repr sentation des connaissances du domaine enseigner l inverse d un support de cours cette fa on de traiter les connaissances a t baptis e encodage explicite des connais sances Wenger 1987 le logiciel poss de la fois une repr sentation des connaissances et des proc dures pour exploiter ces connaissances en fonction des d cisions du module p dagogique De ce fait un tuteur intelligent doit tre consid r comme une m ta fonction p dagogique puisque comme en t moigne les exemples cit s ci apr s des strat gies p dagogiques vari es peuvent tre impl ment es Les exemples classiques de tuteurs intelligents sont SCHOLAR Carbonell 1970 proposant un dialogue en initiative mixte sur la g ographie de l Am rique du Sud WHY Stevens et Collins 1977 proposant un dialogue socratique sur la m t orologie et WEST Brown et Burton 1975 fournissant un guidage discret lors d un jeu n cessitant des op rations math matiques tous d crits par Wenger 1987 et Bruillard 1997 Captiver l attention et la motivation de l l ve Une quatri me fonction de l ordinateur dans l enseignement peut tre de motiver les l ves en exploitant les d fis associ s aux jeux C est l ob jectif des logiciels que l on appelle commun ment des jeux ducatifs Le r le de l ordinateur est celui d une console de jeu et la t che propos e a l l ve est de jouer La volont de motiv
107. enseign Dans tout cela l l ve n existait pas Puis vint une didactique qui s occupait des obstacles pist mologiques C est a dire qu on a pris conscience qu historiquement certaines parties des math matiques avaient pos plus de probl mes que d autres aux cher cheurs on restait toujours dans la discipline math ma tique l l ve tait toujours absent mais on introduisait l histoire le temps autrement dit humain Par la suite l l ve est apparu dans la didactique mais uniquement par ses r sultats des exercices Ce fut l poque de la didactique statistique qui rep rait pour un m me exercice la fr quence d apparition de diff rents r sultats faux ou vrais On consid rait l l ve comme une boite noire avec un input qui tait l exercice propos et un output qui tait le r sultat qu il donnait Apr s on a essay de poser des hypoth ses sur le fonc tionnement de la boite noire en tudiant non seulement les r sultats mais en cherchant comprendre les diff rentes strat gies qui aboutissaient ces r sultats Pour ce faire on relevait au besoin les brouillons des l ves pour voir comment ils avaient proc d et ces brouillons permettaient d tudier les diverses strat gies utilis es face un m me exercice mais l l ve tait toujours une bo te noire muette Notes critiques 167 Par la suite les chercheurs en didactique
108. et movere comme on disait jadis dans les classes de rh torique La question concerne chaque journaliste mais tout autant le d bat entre savant et expert Depuis la cr ation du GPLI de nombreux sp cialistes apportent leur soutien leurs conseils leur caution leurs instruments de diagnostic ou de r m dia tion 4 des quipes de terrain si bien que des r seaux locaux ou nationaux fonctionnent en parall le avec des orientations parfois fort divergentes Enfin en r ponse a des appels d offres des laboratoires de recherche ont la bor s des outils et des programmes de formation qui ne reposent videmment pas sur les m mes conceptions de la lecture et de son apprentissage selon qu ils manent de linguistes de cognitivistes ou de psycho sociologues Pour Bernard Lahire la sollicitation des pouvoirs publics a rendue poreuse la s paration classique entre savants et experts puisque selon les circonstances les m mes per sonnes peuvent changer de casquette ponctuellement ou d finitivement Qu est ce qui distingue le savant et Vexpert Le premier cherche produire des connais sances a laborer des analyses l gitim es ou non par ses pairs le second s engage sur les solutions et s il veut les faire adopter il doit en permanence faire admettre le bien fond de son point de vue par ceux qui peuvent lui donner audience les m dias cr dibilit les acteurs de terrain et cr dits les polit
109. et m lant les extr mes ge b tard gauche et ingrat temps d errance et de d sarroi elle est aussi un ge de curiosit d veil intellectuel et d affirmation du moi un ge d en thousiasme et de fougue qui inqui te par sa diff rence sa radicalit voire sa violence et ses exc s En r ponse cette repr sentation n gative de l adolescence masculine bour geoise s labore une p dagogie autoritaire et intervention niste incarn e par le r gime disciplinaire des coll ges et des lyc es Fond e sur la m fiance et la contrainte cette p dagogie se propose de r primer quilibrer et r fr ner de retarder et d tourner les passions en coupant les gar cons du monde et de ses tentations Solitude isolement et duret du r gime suscitent cependant des formes d opposi tion individuelle ou collective qui participent de la cr a tion d une identit adolescente Aux r voltes parfois violentes contre les autorit s scolaires r pondent des recherches d chappatoires plus intimes mais non moins socialement et culturellement connot es telles la po sie et l criture ou encore l exercice de l amiti l cart du sys t me scolaire jusqu aux grandes r formes de la Troisi me R publique filles et membres des classes populaires sont les grands absents de cette phase d mergence de la notion d adolescence Alors que m decins et p dagogues s accor dent pour minimiser la dur e et l intensi
110. et cela en toute impunit En toute impunit car ils ont aussi la permission de sortir du coll ge en tant que membre de la soci t d histoire naturelle Cette distinction honorifique leur vaut quelque privil ge dont ils usent avec habilet Bien vite les ensei gnants et les surveillants du coll ge vont suspec ter nos trois larrons de ne gu re s int resser aux activit s de la soci t d histoire naturelle et de profiter de leur privil ge pour se livrer des petits plaisirs coupables en regard du r glement de l ta blissement Un jour nos professeurs d cident de les suivre pour en avoir le c ur net et se permet tent d entrer ill galement dans la propri t du colonel Dabney Les choses se passent plut t mal Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 37 46 37 puisque nos professeurs se retrouvent assez rapi dement devant le vieux colonel et ses jardiniers tenus de justifier leur pr sence ill gale sur ses terres Lisons Kipling c est tout fait int ressant pr cisons que Prout est l un des professeurs Je suis in loco parentis la voix basse de Prout se m la la discussion On l entendait souffler Quoi L accent du colonel devenait de plus en plus irlandais Je suis responsable des enfants qui me sont confi s Vous tes responsable hein Dans ce cas je ne puis dire qu une chose vous leur donnez un bien
111. et il convient absolument de la maintenir en tant que tel il faut y apprendre travailler Or au quoti dien les enseignants ne parviennent pas toujours imposer les conditions du travail et l cole devient parfois alors un lieu de bavardage on bascule vers des activit s purement occupation nelles Et attirer l attention des enseignants sur le traitement de ces probl mes ce n est pas les d tourner de leur discipline bien au contraire Vous pinglez ce que je dis sur les rites Et paradoxalement il me semble que je suis plus attach aux rites que vous Par exemple rester debout quelques instants c t de sa table au d but du cours ce rite avait une signification il marquait une diff rence entre plusieurs temps scolaires On a supprim cela sans inventer d autre c sure On pr suppose a priori que les l ves vont passer d un temps l autre sans dif ficult alors qu il faut d urgence reconstruire de nouveaux rites scolaires Et quand je parle comme cela je n ai pas le sentiment de proposer une p dagogie du vide au d triment du disci plinaire ni de mettre en cause les enseignants ou d affaiblir leur autorit bien au contraire En face d adolescents avec qui rien n est entrepris sur ces questions un enseignant est vite d sarm et va se retrouver perdu Il va se trouver en position de bouc missaire objet de r criminations de la part des parents et de la soci t en g n ral
112. gager quelques unes des lignes de par tage concernant le d bat autour de la p dagogie contemporaine et de la r forme scolaire On ne s tonnera donc nullement si les th mes de la pens e p dagogique les plus vigoureuse ment d battus et combattus sous leur apparence technique et leur modestie pratique recoupent les interrogations philosophiques majeures autour desquelles s est construite la pens e moderne et continuent de porter au c ur de la pens e moderne les clivages dont elle se nourrit La d fi nition de l homme et de son humanit du sens de sa libert et de son autonomie entre le sentiment et la raison le c ur et la logique la passion et l entendement la sensibilit et la pens e la rai son pratique et la raison th orique l universalit et la particularit La d finition de la cit et de la soci t humaine La d finition et le sens du savoir de la culture et de la connaissance Sur chacune de ces interrogations la modernit s est aussit t partag e et porte en elle m me son prin cipe critique l Esquisse d un tableau historique des progr s de l esprit humain de Condorcet r pondait d j le Discours sur les sciences et les arts de Rousseau Condorcet et Rousseau Il est hautement signi ficatif que la paternit philosophique de l duca tion moderne se divise ainsi aussit t contre elle m me La notion d instruction chez Condorcet tient principalement on le sait a
113. guistique Dans le premier les informations seraient hi rarchis es et devraient tre ensuite lin aris es pour passer l tat de langage crit L absence de niveau conceptuel hi rarchis chez les plus jeunes rendrait leur productions plus lin aires avec une gestion au coup par coup Boscolo P Esp ret E amp Fayol M 91 Schneuwly 88 Les experts produi raient plut t sur le mode de la transformation des connaissances Bereiter amp scardamalia 87 ce qui leur permettrait de planifier globalement le texte La recherche men e ici nous am ne a question ner l existence dans le processus d criture de ces deux niveaux un niveau conceptuel non lan gagier et un niveau linguistique Les brouillons instrumentaux des l ves de lyc e et d universit on l a vu ne sont plus r dig s de fa on lin aire mais sous forme de listes tableaux o les infor mations sont ordonn es hi rarchis es en fonc tion de l objectif poursuivi On peut donc penser que le brouillon fonctionne un moment donn comme un instrument qui permet de passer d un mode de gestion crite lin aire o les informa tions sont r cup r es en m me temps qu elles sont r dig es un travail de r organisation de ces informations gr ce l utilisation d crits tabu laires qui permettent de structurer et planifier le futur texte Les repr sentations internes des scripteurs fonctionnent encore sur la base de repr
114. haut niveau de comp tences l crit 15 Deux pr cisions compl mentaires La premi re est que des usages importants de l criture ont tra ditionnellement t d finis de mani re trop troite en d finissant la ma trise de l crit en termes de culture dominante la science la litt rature l histoire etc Nous commen ons seulement reconna tre l norme vari t des usages de l criture pour des objectifs extr mement divers dans les cultures les plus loign es les unes des autres mais aussi dans diff rents secteurs d une m me culture La seconde c est que la comp tence est elle aussi sou vent d finie de mani re trop troite Des l ves peuvent ils tre consid r s comme efficaces dans l activit qui consiste r sumer alors m me qu ils se montrent d pourvus de tout esprit critique l gard du contenu Sans doute une conception globalisante d un savoir crire est elle fr quente Pratiques langagi res et scolarisation 143 chez les enseignants et p nalise t elle de nombreux l ves Si les ensei gnants savent en majorit aujourd hui que savoir crire des phrases ne per met pas de savoir crire des textes la r ciproque tant d ailleurs vraie l id e que savoir crire certains textes des r cits par exemple n est pas quiva lent un savoir crire g n ral a fortiori une entr e dans une communaut textuelle au sen
115. hender l exp rience singuli re de toute entreprise ducative cr er une disposition d esprit apte tablir des choix dans un univers marqu par la pluralit des exp riences et des donn s 2 D une mani re g n rale je dirais que cet int r t r cent pour la litt rature de la part de tant d du cateurs signale une esp ce de fatigue dans les trois ou quatre derni res d cennies la discussion p dagogique a t marqu e soit par un sociolo gisme qui essayait de d montrer l enracinement social et de classe de toute pratique ducative ou l influence d cisive que le milieu social d ori gine exer ait sur la performance scolaire des l ves soit par un psychologisme qui bas excessivement sur l apprentissage transformait la salle de classe en laboratoire d acquisition et de d veloppement cognitif En r action un discours essentiellement scientifique qui donnait le ton du logos p dagogique on voit maintenant l mer gence d un humanisme qui prend la forme sp ciale non d une ducation esth tique la Schiller mais d une nouvelle relation entre la lit t rature et l ducation Dans cet enthousiasme produit par une alliance possible entre ducation et litt rature on peut trouver cependant des orientations diff rentes On pourrait identifier dans ce nouveau territoire qui se d voile la pratique ducative au moins deux variantes la premi re que j a
116. hension d une situation aux dimensions simultan ment linguistique langagi re psycholo gique sociologique Quarante ans apr s les premiers travaux sur cette question la langue des l ves principalement de milieux populaires est toujours consid r e au moins par les enseignants et l institution comme tr s diff rente d ficiente et souvent comme l origine des difficult s scolaires des l ves Une id e courante est pour le dire de fa on pol mique que les riches ont un lan gage riche et que les pauvres ont un langage pauvre Elle s accom pagne d une autre id e parall le autrefois on savait le fran ais mainte nant tout va mal les enfants n apprennent plus l orthographe on regarde la t l vision Fran ois 1983 Cette fa on obstin e de la plupart des praticiens de l cole de poser la question en ces termes peut signifier que les r ponses apport es par les recherches des ann es 60 et 70 relevant de la sociologie la sociologie cri Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 117 161 117 tique principalement de la sociolinguistique ou de sociologie du langage n ont pas t int gr es par l institution scolaire Peut tre compte tenu jus tement de leur orientation critique et de la sp cificit fran aise des rapports entre langue et cole voir ci apr s ne sont elles pas int grabl
117. historique est celle qui oppose le concept beha vioriste au concept cognitiviste dans les techno logies ducatives Saettler 1990 Une diff ren ciation dans les courants de recherche s pare ceux qui cherchent cr er des outils et exploi ter de nouvelles possibilit s techniques de ceux qui tudient comment des objectifs p dagogiques peuvent tre atteints Baron 1990 Malgr l int r t de ces classifications et de cette derni re dis tinction la question se pose de savoir comment r agir face l clatement des possibilit s tech niques et au foisonnement des objectifs p dago giques annonc s auxquels on assiste aujourd hui 106 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 La place de l ordinateur dans l enseignement Dans cet amalgame technologie type de logi ciel utilisation m thode il s agit de trouver l aspect ou les aspects qui permettraient d orga niser de structurer de classer les logiciels du catifs Tout d abord en suivant Baron et Bruillard 1996 nous pouvons identifier trois acceptions de l informatique dans l enseignement La pre mi re est l ordinateur comme m dium de nom breux logiciels sont con us pour tre utilis s dans un but d acquisition de connaissances par les l ves Ils constituent une m thode ou technique congue pour instrumenter les activit s d en seignement Le r le de l ordinateur est ainsi sp cifique
118. ideas in high technology p 163 205 Hillsdale NJ Lawrence Erlbaum SUTHERS D D 1999 Representational bias as a gui dance for learning interactions A research agenda In S P Lajoie M Vivet Eds Artificial Intelli gence in Education Open learning environ ments New computational technologies to sup port learning exploration and collaboration pp 121 128 Amsterdam IOS Press SUTHERS D WEINER A 1995 Groupware for deve loping critical discussion skills n J L Schnase amp E L Cunnius Eds Proceedings of Computer Supported Cooperative Learning Bloomington Indiana TERGAN S O 1997 Multiple views contexts and symbol systems in learning with hypertext hyperme dia a critical review of research Educational Technology 27 4 5 18 VAN OOSTENDORP H HOFMAN R 1998 L effet cognitif de la carte de contenus d un hypertexte In J F Rouet et B de la Passardi re Eds Actes du 4 colloque Hyperm dias et Apprentissages p 173 186 Paris INRP EPI VIVET M 1997 Pr face Dans E Bruillard Les machines enseigner pp 11 13 Paris Herm s WENGER E 1987 Artificial Intelligence and Tuto ring Systems Los Altos CA Morgan Kaufmann WHITE B Y FREDERIKSEN J R 1989 Causal models as intelligent learning environments for science and engineering education Applied Artifi cial Intelligence 3 2 3 83 106 116 Revue Frangaise de P dagogi
119. in which one could classify them The proposed typology is based on the pedagogical function aimed at by the teachers or designers Moreover we propose a charac terisation on three aspects the tasks proposed to the learners the theoretical viewpoint underlying the dean and the way in which domain knowledge is dealt with The typology comprises eight pedagogical functions that globally correspond to the types of pro prams that one can find in the literature on computer supported earning We subsequently examine the necessity exhaustiveness and the exclusiveness of the categories Finally the last section presents three alternative Re to the comparison between computer supported learning programs An emerging implication is that evaluation of educational computer programs demands an adaptation of performance measures to the pedagogical functions aimed at p 95 p 105 Summaries 191 DEMANDE D ABONNEMENT Je souscris abonnement s a la Revue Frangaise de P dagogie Je vous prie de faire parvenir la revue a l adresse suivante Ma Mme ou Mie eue eee eee eee eee eee Etablissement s il y a lieu N S RU PR PE a nn te ae DR A nn el ae DEN ne EU Wh he Localit des setae nad Bem sens Commune distributive Code postal La facture devra tre envoy e adresse ci
120. interpr tation d j structur e qui subordonne et l uvre et le lecteur D sormais il ne s agit plus d un lecteur ouvert et m connu mais d un lecteur orient dans sa lecture dirig dans sa modalit de r ception Dans le cas de la litt rature le probl me est encore plus complexe car des lectures adminis tr es d j lues d j interpr t es alimentent le cadre contradictoire et assez moderne d une communication intersubjective colonis e par des actions de nature finaliste Et de l autre c t on ne pourrait tre plus proche ne serait ce qu au deuxi me degr du Bildungsroman o on a affaire une auto transformation celle de l auteur et de ses tudiants Romantisme et instrumentalisme se rejoignent la fin dans une trange recette mancipatrice Dans un tout autre registre et dans le but d ta blir les relations entre le texte fictionnel et le lec teur a partir d un profil de r ception d ja orient par le profil du texte Karlheinz Stierle dans son essai Que signifie la r ception de textes fiction nels 13 op re une distinction que j estime importante dans ce d bat la distinction entre r ception pragmatique et r ception fiction nelle Pour cet auteur il semble indispensable de d passer une r ception purement mat rielle et bas e sur la facticit du texte pour souligner le profil de la r ception la question de la sp cifi
121. intime et pas au percepteur L approche par les PL en tant qu usages et fonctions du langage permet galement de penser en termes de moment dans le d veloppement langagier diff renciateur de l enfant Ainsi si les fonctions d identification sociale de la langue et du langage sont acquises tr s t t par les enfants les autres niveaux li s aux genres et aux usages ne sont pas investis aux m mes ages dans leur fonction socio diff renciatrice Nonnon 1986 d PL genres discursifs et interpr tation Le d passement que la notion de PL op re par rapport a la simple production de phrases ou d nonc s parce qu elle englobe celle de discours et d usage du langage conduit a la situer en troite relation avec la notion de genre ce faisant avec celle d in terpr tation des situations langagi res par les locuteurs Ces interpr ta tions d pendent de l identit sociale des acteurs et des repr sentations qu ils ont des usages possibles du langage et des fonctions qu ils privil gient vu leur trajectoire En ce sens les pratiques langagi res sont le lieu du social dans le langage Bautier 1995 Pour Schneuwly et Dolz 1997 l articula tion entre PL et genre est vidente puisque les genres sont le lieu d incarna tion et d analyse des PL en effet suivant Bakhtine 1984 note 10 on peut d finir les genres comme des formes relativement stables des entit s cultu relles interm diaires permett
122. j tr s concentr mais les pages sur la r forme Berthoin Fouchet sont particuli re ment bien venues en particulier lorsqu est pr sent e pp 22 23 une sorte de tableau de toutes les situations possibles scolaires ou non pour un enfant de 14 ans juste avant la r forme de 1959 y compris bien entendu en mettant en relief la diff renciation sociale de ces situa tions P dagogiquement il y a l une d marche tr s par lante L analyse de cette longue p riode est en outre l oc casion pour les auteurs de rappeler les travaux sociolo giques pionniers des ann es 60 70 tout en formulant leur propos avec le recul des critiques tr s lucides La deuxi me partie qui pousse davantage l analyse porte sur les vingt derni res ann es On y trouve d abord toujours selon un souci p dagogique un tableau de la population fran aise en 1990 urbanisation et p ri urbani sation ch mage et pr carit notamment des jeunes composition de la population active mass e elle m me sur une tranche d ge de plus en plus troite Les dipl mes peut on constater prot gent dans une certaine mesure contre le ch mage mais leur g n ralisation depuis 1985 n est pas sans effet pervers chaque dipl me lit on p 42 est une construction sociale au centre d en jeux culturels sociaux conomiques et politiques Un chapitre sur l orientation montre la suite de Naville combien cette pratique est li e
123. je crois avoir d taill s Et d abord je doute que dans le fait ce en quoi les jeunes peuvent se rassembler entendons sur un mode tant soit peu d lib r puisse se d finir en dehors de ce qu offrent les m dias Ph M Malheureusement D K De l me semble t il un caract re intrin s quement confus de l expression qui ne se retrouve pas ou un bien moindre degr quand on se borne parler de la culture scolaire cet gard la question ultime est toujours com ment cette culture devra t elle tre d finie au niveau de la terminale en tant que bagage intel lectuel pr sum du candidat au baccalaur at Bien entendu nous retrouvons ici en premier lieu la question tr s difficile du rapport entre les fili res et en amont celui du coll ge unique et en second lieu les difficult s non moins sen sibles qui touchent aux modes et aux principes de s lection des objets et des contenus Sur le point de savoir qui doit effectuer les choix n cessaires j ai en effet parl des connaisseurs mais seu lement propos des uvres M me avec cette restriction la chose pose assur ment des pro bl mes tr s consid rables Ces probl mes n an moins se r duiront d j dans une notable mesure si l on admet qu il faut am nager les choses partir de ce qui existe et notamment partir de ce qui est ici ou l valeur culturelle consacr e lls se r duiront encore davan
124. l ve des mani res de faire avec le langage le sien et celui des autres qui consistent entrer dans des genres discursifs et des maniements langagiers de plus en plus loign s des pratiques langagi res quotidiennes d un tr s grand nombre d l ves Accompagnant cette d sociologisation et s appuyant en partie sur elle on assiste depuis la m me p riode le milieu des ann es 80 la naissance puis au d veloppement de la didactique du fran ais langue maternelle et des recherches qui en rel vent Nous terminerons cette note de synth se en les pr sentant rapidement Rapidement car bien qu elles soient quantitativement aujourd hui importantes au point d autoriser l expression de tournant didac tique propos de l enseignement de la langue et bien qu elles traitent de la question des usages du langage et peuvent parfois voquer les difficult s des l ves elles ne s en situent pas moins sur un registre de questionnement fort diff rent et qui marque la rupture avec la probl matique qui guide cette note Si la naissance des questionnements qui sous tendent les travaux de la didactique du fran ais d nomm e comme telle partir de 1985 17 corres pond peu pr s celle du coll ge unique et si les nombreuses r f rences des travaux inspir s de la sociolinguistique et de la sociologie du langage l at testent ici la pr occupation concernant les difficult s sp cifiquement langa gi r
125. l ves ceux en traits pointill s correspondent aux r ponses des professeurs Les enseignants connaissent ils le point de vue des l ves sur leur scolarit 77 rent qu ils finiront par avoir de bons r sultats s ils continuent a travailler alors que ce taux est estim a seulement 40 par les enseignants M me ten dance a un tr s net cart quant aux effets des mauvais r sultats obtenus pour les enseignants seulement le quart des l ves ne se sentent pas d mobilis s par de mauvais r sultats alors que selon leurs d clarations les l ves sont beaucoup plus nombreux les trois quarts ne pas se sen tir d courag s et vouloir continuer travailler Aspect important de la dynamique de l appren tissage la croyance des l ves aux effets positifs de la pers v rance n est pas per ue tr s nette ment par les professeurs qui semblent sur ce point manquer de r alisme pour eux une majo rit d l ves ne croit pas aux effets b n fiques du maintien de l engagement dans le travail scolaire cette majorit se sentant d mobilis e par de mau vais r sultats Ce sont des tendances exactement contraires qui apparaissent la lecture des r ponses effectives des l ves Les enseignants finissent ils par penser que leurs l ves sont fata listes et facilement d courag s alors qu il n en est pas vraiment ainsi puisque selon leurs d clara tions les l ves seraient pers v rants et recon
126. l univers du nous La variation appa rait alors non pas comme une simple cons quence de la diff renciation sociale mais comme un agent actif des antagonismes sociaux Boyer Prieur 1996 Cette distinction entre attitudes l gard du langage et pratiques li es des modes de socialisation dans l utilisation du langage est utile pour tu dier des ph nom nes particuli rement actifs dans le cadre scolaire Elle est Pratiques langagi res et scolarisation 119 pertinente si on ne veut pas attribuer ce qui rel ve d attitudes face la langue une incidence de nature cognitive sur les apprentissages Au demeurant compte tenu de la sp cificit fran aise du rapport la norme de l importance du f tichisme de la langue et l id ologie de l unifi cation linguistique Bourdieu et Boltanski 1975 les productions linguis tiques visant une affirmation identitaire voire une opposition entre les eux et les nous ne sont certainement pas sans incidences sur les atti tudes des enseignants l gard des l ves qui les produisent Ces inci dences peuvent se manifester par des comportements de stigmatisation de moindre attention ces l ves en termes d aide aux apprentissages voire d exclusion De plus le lien historiquement tabli par l cole entre langue et savoir conduit certains l ves l identification des savoirs eux m mes la langue qui les construit et les v
127. la longue histoire des doctrines thiques La crainte de Dieu juive l ros platoni cien l eud monie aristot licienne la charit chr tienne l amor Dei intellectualis de Spinoza la bienveillance de Schafestbury la jouissance de la volont de Nietzsche sont des d terminations de cet l ment affectif de l thique 27 Il faut encore pr ciser que la peur dont parle Jonas est une peur d ordre spirituel une crainte d sint ress e 28 elle est peur pour l autre et non pour soi Cette peur n est donc pas une disposition pathologique qui nous enferme dans une attitude solipsiste elle est au contraire une motion qui nous ouvre une objectivit menac e dans son existence actuelle ou venir Elle est l appr tement personnel la disponibi lit de se laisser affecter par le salut ou par le malheur des g n rations venir 29 Cela a une double signification La premi re est appel appel r cuser les utopies m lioristes et les id aux de progr s il faut davantage pr ter l oreille la proph tie de malheur qu la proph tie du bon heur accorder la pr f rence aux pronostics de malheur sur les pronostics de salut 30 La seconde est d voilement au sens philosophique du terme elle nous r v le que l objet de la res ponsabilit est le p rissable en tant que p ris sable 31 J ai r pondre de ce qui est fragile et vuln rable ce qui es
128. la multitude des l ments linguistiques identitaires qui y sont instill s Le r le des ensei gnants devient d s lors pr pond rant il s agit d viter tout prix l instauration de rapports d exclusion in luctables cons quences de juge ments prof r s l emporte pi ce Dannequin voque pareillement la constitution de quartiers rel gu s o l entre soi devient une mani re de vivre oblig e et o en cons quence la situation d extran it est revendiqu e Mais Beggag 1997 signale les dangers d une telle position il interroge l cole quant sa capacit de continuer assurer la formation du citoyen d apprendre les codes minimaux de communication sociale commune A c t de la cr ativit lexicale des jeunes il y a aussi un appauvrissement des com munications sociales qui emprisonne un peu plus les jeunes d origine modeste dans l exclusion sociale et territoriale Verm s 1991 relie gale ment les usages du langage visant conforter une identit de groupe comme allant l encontre des principes de constitution des jeunes comme citoyens et allant dans le sens de l id ologie de la formation de la personne per se Bautier 1997b analysant les usages privil gi s du langage qui viennent d tre d crits chez des coll giens pose la question de la difficult cons quente qui est la leur pour s inscrire dans les usages crits suppos s et exi g s par l cole pour
129. la p dagogie non une science plein titre ni un art proprement parler mais une mani re de r fl chir aux choses de l ducation autrement dit une th orie pratique Ces formules d Edu cation et sociologie avec tout l argumentaire qui les accompagne me paraissent avoir conserv leur pertinence et leur acuit cela signifie notam ment qu elles d signent par avance pour ce qu on appelle la p dagogie une pente glissante qui consistera se faire dogmatique au lieu de rester r flexive oublier dans son institutionnalisation ce qu il y a de probl matique dans son propre statut Penser la dynamique et les obstacles de lacte ducatif de la relation p dagogique de la communication de tel ou tel savoir c est bien l une t che permanente et indispensable Et sans doute un enseignant scrupuleux et amoureux de son m tier s interrogera t il sans cesse sur sa pratique et sur l ajustement de cette pratique aux difficult s singuli res qu il rencontre Le probl me commence lorsqu il se trouve mis en pr sence de toute une s rie de propositions institutionnelles o la n cessit perp tuelle de la recherche se mue en dispositifs de production de discours Ce qui tait d abord au service de l invention de la r flexion et de l ajustement individuel peut se transformer en discours normatif aveugl ment reproduit et autoritairement appliqu et d abord une position de recherche init
130. langues trang res o 84 des interview s de l enqu te d te naient le baccalaur at ou un dipl me d enseignement sup rieur Les attitudes d apprentissage g n ral seraient elles les m mes par exemple dans les coll ges o les trois quarts Charlot 91 n attachent aucun int r t aux cours qui leur sont impos s On aimerait que Brigitte Albero tente de v rifier un jour son hypoth se prometteuse dans la recherche empirique sur cette population d adolescents indiff rents ou rebelles qui appellent des r formes qui ont bien de la difficult merger aujourd hui Joffre Dumazedier GATHER THURLER Monica Innover au c ur de l tablissement scolaire Paris ESF 2000 235 p Innovez Innovez Il en restera toujours quelque chose Si lavenir n tait pas aussi riche de r alit s que le pr sent ne l est de promesses au regard de l injonction massive l innovation il en restera toujours un volumi neux mat riau bibliographique que Monica Gather Thurler vient d alimenter par un r cent ouvrage Jnnover au c ur de l tablissement scolaire Si le sujet pour le coup n est pas une innovation Monica Gather Thurler l envisage n anmoins et c est l l originalit de ce travail de mani re encore peu courante Membre du LIFE Laboratoire de recherche sur l in novation en formation et en ducation l Universit de Gen ve Monica Gather Thurler aborde en effet l innov
131. lecture qui doit modifier le lecteur o celui ci doit se faire indiff rent au premier tre le monde administr soustrait de son origine et arrach ce qui peut le rassurer Monde administr 20 Ici le professeur de l Universit de Barcelone s approche des posi tions de Meirieu Non dans le sens o la litt ra ture doit promouvoir le vol de l esprit au del des injonctions du pr sent mais dans le sens o une ducation suivant strictement les exigences du march de la performance de la comp tence technique n est que fabrication Si hier on avait besoin de d livrer l homme des illusions et des ombres de l id ologie et de la conscience naive aujourd hui il faut le d livrer de la soci t administr e Et comment le faire Curieusement non plus par la philosophie ou travers une action politique transformatrice mais par une action sur soi m me une auto inter pellation procur e par la litt rature Hier c taient la raison ou la politique qui allaient nous sauver aujourd hui c est la litt rature Nous qui contemplions le lecteur apparte nions au monde administr nous tions assur s de notre identit nous savions qui nous tions pour devenir ce que nous sommes pour dominer le temps et le compter pour savoir ce que sont les choses pour les manipuler volont nous avons eu recours aux heures de cours aux
132. lieux statique Aussi pr s des acteurs il est vrai que Gather Thurler ne pouvait pas ignorer le registre des repr sentations Pr cis ment au regard de l autono mie des tablissements il est n cessaire de d gager les effets en interne de cette volution par le biais de l empowerment processus gr ce auquel une partie 166 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 du pouvoir de d cision et d action est transf r e aux acteurs directement concern s p 169 La prise en charge par les acteurs eux m mes des d ci sions qui orienteront leurs actions signifie une profonde modification de la culture professionnelle D s lors la for mation des enseignants derni re consid ration de l ou vrage doit tenir compte de cette transformation Si l ta blissement est un cadre privil gi de d veloppement professionnel continu p 179 il devient une organisa tion apprenante p 196 et pour ce faire il faudrait qu il apprenne apprendre p 196 Nous le voyons partant de l innovation dans tablissement scolaire Monica Gather Thurler en vient circonscrire un bien plus grand nombre de ph nom nes que ceux li s son sujet de d part au point qu elle int gre la professionnalit des acteurs scolaires une cl de lecture anthropolo gique p 206 Innover au c ur de l tablissement scolaire est pr sent par l auteur c
133. linguistes Saussure 1973 Il a en effet t repris en psychologie notamment par Vergnaud qui en donne une version plus labor e dans Vergnaud 1994 amp Situation n est pas prendre dans la th orie des champs conceptuels au sens de situation didactique mais plu t t au sens de ce que l on entend g n ralement par situa tion probl me ou m me t che cf Vergnaud 1990 t che qui pourrait elle m me faire l objet d une analyse ergonomique au sens de l ergonomie cognitive comme le pr conise Julo 9 Par sens nous entendons ici valeur pist mique 10 Nous d veloppons cette analyse qui est simplement bau ch e ici dans Maury 2001 11 Brousseau 1986 dans son article intitul Fondements et m thodes de la didactique des math matiques dit est il possible de mod liser tout un syst me ducatif par un syst me enseignant d fini par quelques unes des rela tions qu il entretient avec un syst me enseign qui repr sente lui des centaines d l ves dont la diversit semble justement la premi re source des difficult s des enseignants C est un pari incontournable du processus de th orisation 12 De la m me mani re les exp riences dites pr alables pr alables la r alisation d une ing nierie qui visent mettre en vidence les conceptions mais galement tu dier les effets de variables montrent que les
134. lui sont asso ci es 2 En effet comme l a soulign Bourdieu 1976 la norme dominante et l ensemble des l ments de culture et de valeurs qui vont avec n est pas partag e elle est impos e par un effet de violence symbolique l ensemble des locuteurs d une communaut qu ils s y opposent comme les adoles cents noirs de Harlem ou comme certains jeunes de banlieue ou qu ils pra tiquent son gard une adh sion clipses Hoggart 1970 Notons que du point de vue des recherches la sociolinguistique ne peut voir ce que la sociologie met en vidence en liant langue et comportements sociaux Les cultures populaires et minoritaires sont en g n ral sous tendues par une tr s forte partition de l univers social entre eux et nous Si comme le souligne Hoggart la plupart des groupes sociaux doivent l essentiel de leur coh sion leur pouvoir d exclusion c est dire un sentiment de diff rence atta ch ceux qui ne sont pas nous Pour les classes populaires le monde des autres se d signe d un mot eux Le langage norm comme celui qui est dominant dans l cole est per u comme le langage du monde des eux et les valeurs qui lui sont associ es sont alternativement recon nues positivement et objet d une d fiance syst matique par comparaison avec les valeurs stres fortes de solidarit et de connivence qui tissent les relations de la vie quotidienne dans
135. mentaire par une analyse sociologique configurationnelle 65 doit savoir prendre des distances dans son travail mais aussi tre parfois capable d ex cuter des consignes de r p ter des r gles sans se poser de question S il s arr te simplement au discours en classe de l enseignante l l ve risque de passer c t du deuxi me aspect qui joue pourtant un r le pr pond rant dans le style d apprentissage qu elle valorise Ensuite la relation p dagogique est une relation d interd pendance au cours de laquelle l l ve contribue a faire voluer sa configuration dans un sens qui n est pas toujours pr vu ou sou hait par l enseignante Par exemple dans la classe Montessori l usage de la clochette qui n tait pr conis par la p dagogue que dans les petites classes figure pourtant dans le portrait id al typique que nous avons dress sensibilit une r gulation de l ordre scolaire par des signaux mat rialis s clochette ligne dans la mesure o institutrice l a r introduite en classe face aux comportements des l ves qu elle jugeait encore trop immatures Enfin certains enfants assez loign s de l l ve id al typique et pourtant appr ci s par l enseignante c est le cas du chou chou ou valoris s comme cet l ve dont la m re vient de d c der ou encore dont les comporte ments sont parfois tol r s comme les caprices d une fille qui est quali
136. n cessit et sa nature m me sont d ordre historique Toutes les soci t s n ont pas d velopp une pens e p dagogique Ses uvres vraiment importantes voient le jour au seizi me si cle et ne prennent toute leur vigueur qu au dix huiti me si cle Ajoutons y le tournant du vingti me si cle l poque m me de Durkheim et de nombreuses phases du vingti me si cle La p dagogie appartient donc une poque de l histoire occidentale En second lieu la pens e p dagogique se d veloppe toujours pendant les p riodes critiques de l histoire des soci t s Elle fleurit dans les p riodes o il faut de toute urgence remettre un syst me scolaire en harmonie avec les besoins du temps 15 La r bellion des p dagogues contre l ordre scolaire institu n engage pas seu lement des id es et des principes il faut y entendre l cho des forces qui travaillent une 20 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 soci t Un principe de r alit anime la conscience p dagogique En troisi me lieu la pens e p dagogique est une sp culation normative tourn e vers l avenir qui entend d terminer ce qui doit tre dic ter des pr ceptes de conduite 16 Elle est essentiellement mise en uvre d un principe cri tique syst matique d un principe de rupture voire d insurrection et de table rase les grands p dagogues Rabelais Mont
137. ne peuvent pr tendre la neutralit mais qui nous paraissent n anmoins indispensables pour avancer dans l interpr tation sociologique Au terme de cette recherche se d gagent plu sieurs traits d finissant sociologiquement les caract ristiques de la discipline l cole primaire qui pourraient constituer des pistes de compr hension pour les enseignants sans tre pour autant de l ordre des solutions infaillibles dans l exercice de leur m tier D abord l autorit qui s exerce l cole est de type l gal rationnel l en seignant occupe une fonction pour laquelle il a t reconnu comp tent et il doit pouvoir justifier de l application de son autorit Mais en m me temps l analyse des donn es de terrain et la construction des portraits id al typiques ont sou lign l importance de la dimension personnelle dans le rapport p dagogique qui n merge pas plus sp cifiquement dans les classes nova trices que dans les classes non novatrices Ensuite la discipline est transversale l acte p dagogique elle constitue la dimension contrai gnante de la forme scolaire dans les aspects vi demment li s la discipline punitions r gle ments mais aussi travers les savoirs la mani re de les transmettre et les micro dispositifs de l organisation quotidienne de la classe La cons quence pour l enseignant est qu il doit Une contribution la compr hension de la disc
138. nisme Paris Nagel 46 Revue Frangaise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 L cole fran aise volue mais l insertion sociale devient de plus en plus difficile Gabriel Langou t Depuis les ann es soixante la fr quentation scolaire s est profond ment transform e et accrue Les recherches macrosociologiques se sont d abord multipli es puis on s est attach observer l cole de l int rieur effet ma tre r le des innovations effet tablissement ou effet secteur etc Gr ce aux r formes successives le niveau monte mais la d mocratisation scolaire progresse plus lentement Les avanc es r alis es au plan scolaire ont elles engendr les m mes avanc es au plan social Les l vations des niveaux d tudes et des dipl mes notamment en p riode de ch mage entra nent de fr quents d classements verticaux ou horizontaux au moment de l entr e sur le march du travail Mots cl s horizontal out syst me ducatif a pour vis es principales l am lioration de sa propre efficacit et celle d une meilleure insertion sociale des jeunes que la soci t a pour charge de former Cette recherche d une meilleure efficacit d un meilleur rendement peut prendre des formes diverses selon les finalit s assign es qui peuvent elles m mes varier d une p riode une autre et varier selon les niveaux d enseignement par exemple
139. nit d panouissement d autonomie de citoyennet de d mocratie d humanit ou de violence p 16 Le livre fait ainsi s interroger le lecteur pourquoi et comment Villettrisme s est il transform en un probl me attrape tout Les probl mes sociaux r els sont si nombreux que seuls certains d entre eux peuvent devenir de grandes causes nationales dans les soci t s o existe une opinion publique et des institutions d mocratiques suivre les sociologues am ricains Malcom Spector et John Kitsuse 1973 une cause promue quelle qu elle soit lutte contre Villettrisme mais aussi bien contre la maltraitance des enfants la d linquance urbaine la pollution le ch mage etc n acquiert une visibilit publique qu en plusieurs tapes Dans un premier temps des groupes alertent l opi nion et les d cideurs sur un probl me d nonc comme douloureux scandaleux inqui tant en cherchant en faire gr ce aux m dias une affaire d tat Dans un deuxi me temps les pouvoirs publics reconnaissent qu il s agit d un r el probl me diligentent des enqu tes officielles d finissent une politique d intervention et des programmes d action On passe alors du temps des mis sionnaires celui des fonctionnaires du temple p 70 Tandis que des fonctionnaires g rent la question dont on les a charg s on voit resurgir revendications et critiques du c t des groupes
140. notes de synth se les tra vaux de r f rences dans la pr sente note sont g n ralement post rieurs 1982 2 Pour clairer le d bat sur l inscription des recherches en sociolinguistique situ es en linguistique et centr es sur les variations du syst me linguistique ou en sociologie du lan gage situ es ailleurs et centr es sur les fonctionnements sociaux du langage on peut se reporter J Boutet P Fiala J Simonin Grumbach Sociolinguistique et sociologie du langage Critique 1976 n 344 p 68 85 G Varro Sociolinguistique ou sociologie du langage Toujours le m me vieux d bat propos de deux ouvrages intitul s Sociolinguistique Langage et soci t n 88 juin 1999 p 91 97 et les r ponses de L J Calvet De l analogique au digital n 89 1999 et de C Canut De la sociolinguis tique la sociologie du langage n 91 2000 3 On peut ici se reporter aux travaux de R Balibar en parti culier L institution du fran ais Paris PUF Pratiques th o riques 1985 mais aussi a J Guilhaumou La langue poli tique et la R volution fran aise Paris Klincksieck M ridien 1989 4 Si ce choix peut tre justifi ainsi sur le plan th orique une autre raison peut tre voqu e pour expliquer que dans cette note les r f rences aux travaux trangers des vingt derni res ann es soient pratiquement absentes l volution des recherches semble tre la
141. nou au niveau des aspects de surface concernant par Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 105 116 105 exemple la technologie logicielle employ e Or notre but est de faire un classement bas sur des crit res ayant une pertinence pour les scien ces de l ducation Ce classement devra montrer en quoi se distinguent les diff rentes mani res d exploiter l ordinateur pour l enseignement et pour l apprentissage L objectif de cet article est la fois d laborer une analyse heuristique per mettant de qualifier l utilisation de l ordinateur pour l apprentissage et de la mettre en uvre en vue de proposer une typologie des logiciels du catifs La typologie sera ensuite valu e selon les crit res de n cessit d exclusivit et d ex haustivit des cat gories Enfin nous allons nous arr ter bri vement sur une approche compara tive ce propos nous aborderons la question des m rites des diff rents types d utilisation de l ordinateur pour l apprentissage ENSEIGNEMENT ET INFORMATIQUE En plus des termes mentionn s plus haut et dans le but de d signer plus pr cis ment la rela tion enseignement ordinateur nous pouvons citer les abr viations EAO Enseignement Assist par Ordinateur EIAO pour initialement Enseignement intelligemment Assist par Ordinateur et plus tard pour Environnement Interactif d Apprentissage avec Ordinateur Baron Gras et Nicaud 1991
142. o inter viennent des raisons sociologiques institutionnelles et psychiques qu il ne faut pas s parer Fran oise Hatchuel aborde galement de fa on tr s int ressante les probl mes pos s par l animation de tels ateliers L enseignant e et le chercheur se pr sents for ment un couple qui peut aller du trop de pr sence par fois sadique une attitude d abandon Plus int ressant encore elle montre comment la struc ture de l atelier peut varier fortement sur un plan symbo lique qui reste le seul parlant aux yeux du psychisme des jeunes en fonction de la structure psychique des ensei gnant e s Elle rejoint l des faits d j remarqu s dans l animation en couple d animateurs de groupes de for mation d enseignants Ce qui pose une fois de plus le probl me r current de la formation psychologique des enseignants qui am nerait une certaine souplesse dans ces ph nom nes par la simple reconnaissance de leur existence La conclusion de Fran oise Hatchuel se veut r aliste elle reconna t que ces ateliers peuvent avoir leur utilit en 168 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 particulier en confirmant la d marche volontariste de cer tains l ves mais elle met en garde contre des illusions celles de croire que ces ateliers permettraient de faire avancer la justice sociale ou de d mystifier la science et la recherche Ce livre r sultat d
143. on peut penser que ses propres capacit s mentales et langagi res se sont structur es l aide des dif f rents outils de la culture d crit Il est donc n cessaire de comprendre comment se sont d velopp es ces capacit s Le probl me du d veloppement des capacit s cognitives peut s envisager ind pendamment des instruments et techniques utilis s un moment donn par les membres d une m me commu naut culturelle Traditionnellement d ailleurs les capacit s intellectuelles et leurs fonctionnements sont analys s et tudi s comme des attributs internes l individu sans tenir compte de l envi ronnement instrumental et social des tres pen sant Le r le des techniques sur le fonctionne ment cognitif et le d veloppement des capacit s mentales des individus a pourtant t soulign par de nombreuses recherches fran aises en psy chologie et anthropologie au d but du si cle Mais il est vrai aussi qu il n a jamais t au centre des pr occupations des chercheurs qui s int ressent la cognition humaine que ce soit en psychologie cognitive en traitement de l infor mation ou en neurosciences Pourtant tout un courant de recherches anglo saxonnes Bruner 66 Cole amp Griffin 80 Olson 76 85 Salomon 88 Norman 93 se pr occupent depuis les ann es 80 des interactions homme instrument int r t suscit le plus souvent par les tudes rela tives aux interactions homme ordi
144. opposition entre experts ou savants chap 3 apr s un chapitre consacr des fic tions romanesques dont le ressort est l illettrisme comme Le liseur de Schlink L Analphab te de Ruth Rendell chap 4 il s interroge sur les interf rences entre thique et culture chap 5 pour conclure sur les questions de m thode et d pist mologie Son corpus de r f rence se limite aux crits publi s mais leur prolif ration r cente rend impossible une tude exhaustive Militants et professionnels experts et savants journalistes et m mes romanciers a des titres divers ont crit d abondance sur la question et ont sans doute t lus par ceux que la question concerne directement De ce fait les personnes en difficult avec l crit rencontrent aujourd hui des b n voles d associations des assistantes sociales des animateurs culturels des formateurs d adultes des enseignants des biblioth caires des fonc tionnaires des lus qui n ont sans doute plus sur eux le m me regard et ne tiennent plus aujourd hui les m mes propos qu il y a vingt ans Si les discours construisent de nouvelles fa ons de voir et de dire ils ne sont pas non plus sans effets en retour sur les fa ons de faire L illettrisme n est donc pas seulement une donn e objective il est aussi une construction sociale Mettant entre parenth ses les diverses strat gies et dispositifs pratiques de lutte contre Villettrisme ains
145. ou de le provoquer pour convaincre ses personnels Et Gather Thurler de tenter de montrer que ce sens est une construc tion la fois individuelle collective et interactive qu il est important de savoir o et comment les enseignants construisent ce sens avant de mettre en place de struc tures d accueil favorables l innovation bien avant que son contenu se pr cise p 24 In fine il importe de mieux cerner le r le de la culture et du fonctionnement de l tablissement scolaire p 24 Ce dernier axe est fon dateur de la pens e de Gather Thurler qu elle envisage donc en six temps Elle pr cise en introduction que ces six temps sont six angles d approches distincts tout en tant compl mentaires S ils sont pertinents on pourrait quand m me regretter qu elle n ait pas pr f r pr senter sa recherche de mani re plus lin aire la juxtaposition d entr es dans le sujet une alternative pourrait tout aussi bien tre retenue celle de la mont e en puissance d une probl matique N anmoins l l gance du propos n y perd pas parce que l auteur sait am nager des transitions sys t matiquement videntes Comme nous l indiquions pr c demment elle d bute donc par un chapitre qui fait tat de l volution de l orga nisation du travail dans les tablissements scolaires suite l autonomie qui leur est accord e Sans surprise elle note la tension entre la logique
146. particuli rement fructueux livrant les interpr tations des enseignants concernant les conduites perturbantes LES VARIATIONS DE L L VE IDEAL TYPIQUE VIS DANS CHAQUE CONFIGURATION Apr s avoir d gag les diff rences de discipline entre les cinq configurations l angle d analyse a t d plac du c t des l ves afin de d terminer leur plus ou moins bonne int gration au sein de chaque configuration Pour ce faire il nous a paru n cessaire d laborer un portrait d l ve id al typique d crivant les qualit s vis es chez un enfant compte tenu des caract ristiques de la configuration Nous empruntons M Weber sa construction de l id al type obtenu en accen tuant unilat ralement un ou plusieurs points de vue et en enchainant une multitude de ph no m nes donn s isol ment diffus et discrets que l on trouve tant t en grand nombre tant t en petit nombre et par endroits pas du tout qu on ordonne selon les pr c dents points de vue choi sis unilat ralement pour former un tableau de pens e homog ne 1992 pp 172 et 173 Le portrait id al typique tel que nous l avons entendu dans notre recherche repr sente un effort d abstraction sup rieur la configuration dont il synth tise les traits mergeants en s atta chant d gager ce qui constitue la singularit sans reprendre toute l analyse de la r alit com plexe des pratiques p dagogiques en cours de r alisation Ce port
147. pas incertitude crit il il n y a pas parler de responsabilit 46 Sans doute mais Fran ois Ewald oublie que l in certitude peut avoir deux visages antith tiques la d cision prendre sans que l on ait une norme ou une r gle pour se guider mais aussi l in verse la d cision tiraill e par la multiplicit des registres normatifs Jean Pierre Obin montre dans un de ses ouvrages que la d cision ducative notamment celle qui incombe au chef d tablisse ment rel ve de plusieurs registres de l gitimit celui du devoir moral celui des d sirs r fl chis ou encore celui des obligations r glementaires 47 La posture responsable est alors la tenta tive fragile d articuler parfois sur un mode conflictuel la pluralit des registres de l giti mit impliqu s dans la d cision ducative n y a pas de responsabilit morale comme nous le rappelle Jacques Derrida sans cette preuve et ce passage par l ind cidable Imaginons un instant un chef d tablissement se demandant s il doit ou non exclure de l tablissement quel ques jours tel l ve apr s une transgression grave En a t il d j le droit l galement r gle mentairement Que lui disent les textes Quel est son devoir en tant que repr sentant de la communaut ducative Comment enfin tre juste vis vis du coupable et de la victime On voit comment les diff rents registres du droit de la morale et de l t
148. passer les fronti res de r flexion impos s par les sciences de l du cation Quelques unes de ces tentatives cependant non seulement pr sentent certaines et compr hensibles limites comme l absence d une th orie de la r ception des textes fictionnels mais elles ont aussi dans d autres cas l ambition de r volutionner le discours p dagogique travers la litt rature o la p dagogie elle m me se transforme en projet d esth tisation de l existence En prenant Philippe Meirieu et Jorge Larrosa comme illustrations des limites et de l ambition r volutionnaire respec tivement l article cherche montrer comment romantisme et nietzsch isme essayent de constituer un nouveau discours qui pr tend encore une fois nous sauver de la soci t administr e Mots cl s litt rature p dagogie ogos p dadogique esth tisaton de l existence e nombreux articles et livres parus ces dix derni res ann es dans des revues sp ciali s es en ducation aux tats Unis en France et en Am rique Latine notamment au Br sil font tat d un int r t croissant de la part des duca teurs l gard d un rapprochement entre litt ra ture et ducation D une mani re g n rale il ne s agit plus de chercher dans la litt rature natio nale ou trang re classique ou contempo raine des sujets scolaires ou p dagogiques trait s sous forme romanesque q
149. pens e dominante de l institution scolaire Tout se passe comme si la pens e p da gogique avait t l une des voies de p n tration de ce que la domination rationaliste interdisait On y d m lerait sans difficult les th mes proches de la critique romantique mais aussi de la philosophie pragmatique Autour du pragma tisme on assiste en effet un v ritable chass crois de la philosophie et de la p dagogie ce qui est refus ou rel gu la grande porte de la philosophie p n tre par la petite fen tre de la p dagogie La p dagogie moderne enveloppe en effet une id e du savoir diff rente de l id e qu en a la philosophie rationaliste Le philosophe lhis torien des id es d cid ment aura tout int r t regarder de plus pr s du c t des p da gogues Qu en est il du savoir des savoirs chez un Pestalozzi une Maria Montessori un C lestin Freinet Une conception pragmatique souvent La p dagogie cheval de Troie du prag matisme Comme si la philosophie pragmatique faute de pouvoir se d velopper dans le contexte intellectuel dominant de la philosophie fran aise emp ch e sur ce terrain l avait fait son chemin en souterrain dans l uvre des p dagogues L ducation nouvelle aura peut tre t la voie cach e de p n tration du pragmatisme durable ment frapp d interdit dans la pens e continen tale Si le pragmatisme est la philosophie du monde moderne l hist
150. pr occupa tions de Julo sont pr sentes et pourraient l tre plus encore lorsqu il s agit d laborer une ing nierie didactique BIBLIOGRAPHIE ASSUDE T 1995 Sur le mod le des conceptions relecture d une exp rimentation In ouvrage collec tif Les d bats de didactique des math matiques Grenoble La Pens e Sauvage p 8 19 BAIR et Coll 1999 Formation math matique par la r solution de probl mes Bruxelles De Boeck BROUSSEAU G 1986 Fondements et m thodes de la didactique des math matiques Recherches en Didactique des Math matiques 7 2 p 33 115 BROUSSEAU G 1998 Th orie des situations didactiques Grenoble La Pens e Sauvage BRUN J 1994 Evolution des rapports entre la psy chologie du d veloppement cognitif et la didactique des math matiques In M Artigue R Gras C Laborde P Tavignot Vingt ans de Didactique des Math matiques en France Hommage a Guy Brousseau et G rard Vergnaud Grenoble La Pens e Sauvage CHEVALLARD Y 1992 Concepts fondamentaux de la didactique perspectives apport es par une approche anthropologique Recherches en Didac tique des Math matiques 12 1 p 73 112 CLANCHE P 2000 Anthropologie de l ducation et didactique des math matiques pour une anthropo didactique In Actes du 3 colloque international recherche et formation des enseignants IUFM d Aix Marseille 14 16 f vrier 2000 DOUADY R 1984 Jeux de
151. pragmatique sans doute r side dans la confrontation quotidienne des professionnels de l ducation du travail social ou de la police avec la mont e des outrances verbales manant d une partie de la jeunesse issue des quartiers d favoris s Dannequin 1997 Au regard de la recherche sociolinguistique le travail de d signation des ph nom nes linguistiques est loin d tre fini ni consensuel sur ce point s agit il d une simple surabondance d emprunts ou de n olo gismes lexicaux ou d un vernaculaire intra groupal et si oui quel est ce groupe cf Langue Fran aise 1997 Pratiques langagi res et scolarisation 147 Cependant ces recherches ne satisfont pas l ensemble de nos crit res pas ou tr s peu de mise en relation avec la question scolaire et quand mise en relation il y a il s agit davantage de conseils ou de constats une centra tion sur la description des ph nom nes linguistiques souvent r duits aux ph nom nes de cr ativit lexicale au d triment des pratiques langagi res Pourtant comme le souligne Dannequin 1997 les nonc s produits au cours d une interaction ne se r duisent pas au contenu explicite des mots prononc s Autant et peut tre plus que le contenu des nonc s pro nonc s la sc ne sur laquelle elles ont lieu et leur d roulement permettent de donner du sens ces productions verbales Ainsi les recherches sont le plus souvent le fait d
152. promettre avec solennit Respondeo a plus pr ci s ment le sens de r pondre r pondre un appel ou une sommation Le concept de responsabilit implique l id e d alt rit parce que la r ponse dans sa structure m me pr suppose l appel Il y a une personne une valeur ou une institu tion qui nous mettent en demeure moralement juridiquement de r pondre d avoir du r pondant comme on dit de celui qui a suffisamment de comp tences de relations ou de ressources pour faire face a l adversit 8 D une mani re g n rale le concept de responsabilit renvoie a trois id es distinctes celle d tat les parents sont responsables de leur enfant celle de capa cit l id e de responsabilit est alors associ e celle de discernement et enfin celle d obligation au sens o l individu se doit de r pondre de ses actes dans la mesure o il en est pr cis ment l auteur Cette derni re acception qui cristallise et r sume le sens commun n est pas une id e moderne comme l explique Jean Louis Genard dans son ouvrage Grammaire de la responsabilit dont le souci n est pas lexical d busquer l appa rition d un mot mais s mantique c est dire mettre au jour l mergence et le d ploiement d un mod le d interpr tation de l action 9 38 Revue Frangaise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 quel moment et dans quel contexte s mantique l id e d i
153. que ces questions demeurent ou vertes Leur r ouverture est n cessaire l exa men lucide de la question de l ducation dans le monde moderne post moderne On l emp che quand on enferme le d bat dans l opposition de deux camps On le confisque au profit d un face a face ou d un t te t te bouchant toute autre perspective d analyse toute autre lecture de l cole et de son volution 37 Et si la compr hension et la ma trise des enjeux de l ducation scolaire demandaient au contraire une perspec tive d cal e la capacit faire un pas de c t une autre grille de lecture Les interrogations et les principes qui sous tendent les th mes de la pens e p dagogique interrogent les uns et les autres traversent la modernit tout enti re Tel est en d finitive le sens et la nature de la fata lit moderne du discours p dagogique le pour quoi de son insistance et de sa th matique r cur rente un principe critique interne la modernit m me qui en appelle son approfondissement qui en signale l inach vement et les contradic tions Alain Kerlan ISPEF Universit Lumi re Lyon 2 NOTES 1 Les choses n ont gu re chang Ainsi Michel So tard n examine pas en philosophe la pens e p dagogique sans devoir en passer par le m me constat C est un d bat typiquement fran ais et qui plonge ses racines loin dans notre pass La p dagogie souffre d un grave d fici
154. que nous consid rons que l une des conditions essentielles de l insertion sociale est l insertion socioprofessionnelle mais que si nous consid rons que la r ussite scolaire est sans doute condition g n ralement n cessaire de la r ussite sociale elle n en est certes pas la condition suffisante en d autres termes des situations en quelque sorte paradoxales voire des effets pervers peuvent entra ner que la r us site scolaire devienne facteur d aggravation des in galit s sociales et socioprofessionnelles Dans son rapport au ministre 19 publi en 1988 J Lesourne pour r pondre aux divers pro bl mes rencontr s par la soci t fran aise mon t e de l internationalisation transformation des structures productives contraintes macro cono miques transformations de la soci t et volution de la famille probl mes de l immigration etc et s appuyant sur une analyse critique du syst me ducatif que nous ne reprendrons pas ici en pro pose une r forme profonde marqu e notamment par l acc s avant l an 2000 de 80 d une classe d ge au niveau du baccalaur at fili res professionnelles comprises Son analyse globale repose sur l hypoth se d un bouleversement de la d mographie des emplois dans l industrie et reprend les conclusions du Bureau d information et de pr vision conomique 20 une distribu tion triangulaire de ces emplois distribution r elle 1982 17 d ing nieu
155. r es D autre part ce sont pr ci s ment ces formes non nuanc es qui sont sou vent mises en relation avec les pr tentions sur l efficacit de tel ou tel logiciel ducatif Enfin le point de vue th orique influence la fa on dont sont trait es les connaissances voir aussi Linard 1996 Chaque type de logiciel cor respond une fa on particuli re de consid rer la connaissance du domaine enseigner En fait 108 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 ces trois aspects la t che propos e le point de vue th orique et le statut des connaissances ont volu en partie suite au d veloppement des technologies ducatives C est une des raisons pour lesquelles nous pensons qu ils sont adapt s pour caract riser les diff rents types de logiciels ducatifs Pr senter de l information Une fonction vidente de l ordinateur dans l en seignement est celle de pr senter de l information sur l cran Les termes pour d signer ce type de logiciel sont support de cours ou tutoriel Les logiciels remplissant cette fonction pr sentent des pages cran avec comme dans un manuel sco laire du texte des explications ventuellement altern s avec des questions auxquelles l l ve doit r pondre avant de pouvoir continuer La tache propos e aux l ves est donc de lire et d tudier ce qui est pr sent sur l cran Son activit concr te se limite des actions
156. s de conversion des repr sentations afin de favoriser la coordination des syst mes s mio tiques et donc de permettre la compr hension En effet pour Duval c est bien l existence de plu sieurs registres et les activit s de conversion inter registres qui cr ent l objet math matique tout en permettant la diff renciation entre l objet et sa ou ses repr sentation s Ainsi gr ce la fonction d objectivation que Duval attribue aux activit s de conversions de registres les condi tions d un apprentissage conceptuel sont elles r unies G RARD VERGNAUD ET LA TH ORIE DES CHAMPS CONCEPTUELS Brun 1994 dans son article paru dans un ouvrage en hommage Guy Brousseau et G rard Vergnaud montre tr s bien comment ce dernier auteur en laborant la th orie des champs conceptuels a permis le passage de l tude des structures logico math matiques ch res Piaget et ses collaborateurs une r elle prise en compte des contenus math matiques Cette th o rie ayant fait l objet d une large diffusion nous allons nous limiter ici en r sumer les principales caract ristiques Qu est ce que la th orie des champs concep tuels Ecoutons Vergnaud 1990 p 135 c est une th orie cognitiviste qui vise fournir un cadre coh rent et quelques principes de base pour l tude du d veloppement et de l apprentis sage des comp tences complexes notamment celles qui rel vent des sciences et
157. sco laire et les difficult s des l ves de milieux populaires Mais les causes de ces difficult s sont plurielles comme sont plurielles les composantes de l crit culturelles sociales cognitives ces facteurs socio g n tiques sont consid r s comme d terminant un milieu ambiant d criture qui op re comme moteur et met en marche chez l enfant le processus psycho et socio g n tique Pontecorvo 1990 D s les premiers apprentissages a fortiori au coll ge c est bien une confrontation que vit l l ve entre ce qu il sait d j de l crit de ses usages de son fonctionnement de sa nature et ce que l cole lui demande de mobiliser de faire et d apprendre Ou cette confrontation conduit l l ve vivre des contradictions ou des continuit s elle peut se faire sans que les enseignants se pr occupent de ce d j l Bautier et Bucheton 1995 ou avec l aide et l adaptation de l cole Bernardin 1997 Grossmann 1996 et 2001 Si c est donc une pluralit de causes qui sont analys es avec finesse ces derni res ann es et si elles constituent des cumuls de difficult s pour les l ves elles ne peuvent sans doute pas recevoir les m mes solutions scolaires la question des recherches en didactique est abord e en conclusion Les recherches sur les pratiques langagi res non scolaires des jeunes prises ou non en compte par l cole On ne peut terminer cette synth se s
158. si la sociologie des biens symboliques en d non ant les effets de la domination culturelle avait fini par produire une r duction inverse Aujourd hui tout mouve ment social toute gr ve ou manifestation sont interpr t s comme une demande de dignit comme s il tait devenu ind cent de lutter pour des avantages mat riels en croire ses discours la lutte contre l illettrisme ne peut se targuer de ce qu elle fait pourtant la satisfaction des demandeurs en m me temps qu elle leur r apprend aussi lire et crire aplanir des difficult s concr tes dans la vie ordinaire des gens les aider d brouiller des dossiers lire et remplir les papiers permettre la constitution de r seaux de relations et d entraide entre stagiaires Dans les discours sinon dans les pratiques elle ne peut avoir l gitimit que elle est lib ratrice que si elle rend aux illettr s une dignit perdue leur conf rant une autonomie et un pouvoir sur eux m mes dont leur illettrisme les pri verait totalement On fait ainsi comme si le savoir de l crit clef de tous les manques se poss dait et se distri buait comme une chose condition d y mettre des moyens c est a dire des budgets sans rien dire des conditions d appropriation de l crit qui ne sont pour tant pas celles du remplissage de caddie au supermarch Un deuxi me d placement plus insidieux est celui qui rabat l thique sur le cultur
159. socio langagi res est souvent aujourd hui compl t e par celle encore aujourd hui tr s floue mais heuristique de rap port au langage c est dire la conception et les repr sentations que les sujets se font de ce quoi le langage peut tre utilis Ce rapport au lan gage se construit dans l histoire des sujets leurs exp riences et peut tre mis en relation avec ses autres pratiques sociales En ce sens travailler sur les pratiques sociales des sujets qui peuvent tre des l ves l enseignant ou tout autre locuteur conduit questionner leurs identit s toujours sociales mais toujours singuli res Bautier 1995 La r f rence des pratiques langagi res a des cons quences pos sibles au del des recherches Elle pourrait obliger d placer le point de vue habituel sur la langue en classe pour introduire de la diversit dans les points de vue comme dans les savoirs c est dire prendre en consid ration les dimensions qui rel vent des rapports entre le sujet et le monde social des laborations identitaires de celui ci et m me les connaissances sur les dif f rentes instances productrices des pratiques dominantes et de r f rence Si la notion de PL telle qu elle vient d tre d finie est encore peu en usage chez les praticiens de l ducation Bautier 1997c elle s est diffus e large ment en particulier dans les travaux didactiques sous certains de ses avatars comme
160. sont sans dipl me mais encore plus de deux fois plus de chances s ils sont au moins titulaires du baccalaur at Certes n cessaire aux enfants de milieu populaire l obtention d un certain niveau scolaire est loin d tre condition suffisante de la mobilit sociale Dans un autre article publi dans la m me revue 26 prenant nouveau appui sur les enqu tes FQP de l INSEE ils pr cisent d une part que l ex pansion scolaire ne s accompagne pas d une r duction notable de l in galit des chances la d mocratisation est uniforme ce qui revient dire qu elle est quasi inexistante d autre part que cette in galit est de plus en plus d origine culturelle A beaucoup d gards cet article nous semble essentiel dans le sens o il renforce l id e selon laquelle le syst me ducatif semble privil gier les familles qui en ont bonne connais sance Le r sum de la conclusion des auteurs est parfaitement clair les in galit s devant l cole semblent avoir de plus en plus une origine culturelle et de moins en moins socio cono mique la persistance des in galit s au cours du temps serait la r sultante d un l ger renforce ment des in galit s culturelles et d un petit recul des in galit s d origine socio conomique POUR CONCLURE En mati re de scolarisation le chemin parcouru au cours des derni res ann es est loin d tre n gligeable le syst me scolaire n
161. support Par exemple un manuel scolaire pour faire lire des informations l inverse les autres fonctions sollicitent plus sp cifiquement les capacit s de l ordinateur en cr ant des environnements qui ne sont pas r alisables autrement Les capacit s de calcul servent par exemple ralentir acc l rer ou arr ter un processus complexe dans un but p da gogique Une mani re d valuer un logiciel du catif proc de donc en estimant la plus value offerte par l ordinateur par rapport d autres sup ports Du c t de la recherche cette voie d va luation s est av r e tre une mission impossible Les situations de comparaison sont tellement divergentes qu elles ne se pr tent pas des conclusions viables Du c t de la pratique il peut n anmoins tre int ressant de la mener au niveau conceptuel dans le but d valuer l int r t d un investissement dans l informatique par rap port des moyens classiques Adapter fonction et mati re La deuxi me voie focalise sur l ad quation entre le type de logiciel sa fonction et la mati re enseign e Cette approche pragmatique au lieu d adh rer une seule th orie d appren tissage pr conise d adopter un point de vue en fonction des caract ristiques des connaissances en jeu Par exemple Woolf interview e par Sandberg et Barnard 1993 aborde l apprentis sage des concepts de fa on constructiviste des savoir faire avec la cogniti
162. sur le volume pr sent s dans Vergnaud et al 1983 qui font date en didactique Cependant dans le pr sent article consacr l tude d approches psychologiques ces travaux ne seront pas directement pris en compte en effet il ne s agit pas ici de parler de l ensemble des recherches auxquelles les auteurs ont particip ou qu ils ont r alis es mais de se restreindre l examen de leurs laborations th o riques ou probl matiques telles qu ils les expo sent dans des articles ou ouvrages qui font r f rence Duval 1995 et 1996 Julo 1995 Ver gnaud 1990 et 1994 En d finitive la conception de l article est la sui vante chacune des trois approches est d crite d une mani re tr s synth tique en d gageant les principaux l ments conceptuels et ou probl ma tiques qui la caract risent sections 3 4 5 Au pr alable section 2 nous aurons explicit cer tains points de convergence entre les approches des trois auteurs La comparaison se poursuivra dans la section 6 o elle sera conduite en termes de convergence divergence par rapport un cer tain nombre d l ments que nous jugeons perti nents pour une perspective didactique QUELQUES L MENTS DE CONVERGENCE ENTRE LES TROIS APPROCHES Les auteurs dont il est question dans cet article Duval Julo et Vergnaud ont chacun r alis de nombreux travaux empiriques et des recherches de terrain en collaboration avec des enseignants
163. tel sujet la question se pose donc de d finir ce que l on va retenir comme recherche le foison nement des crits de tous ordres tant tr s important Nous avons retenu les recherches pertinentes en fonction des crit res suivants la mise en relation ou au moins la prise en compte du langagier du scolaire et du social la cen tration sur l l ve et ses productions et non sur l enseignement de la langue et ses difficult s ce qui a conduit n aborder les recherches en didactique de la langue maternelle qu en conclusion Ainsi m me si certains moments nous citons certains auteurs dont les propos sont davantage des prises de position que des conclusions de recherches c est pour faire tat justement des injonctions et confusions de registres entre chercheur expert ou politique que s autorisent certains auteurs y compris au sein d un m me ouvrage Compte tenu de ce que nous avons dit de la pertinence inscrire ces questions dont les enjeux sont depuis plus de deux si cles socio poli tiques et pas seulement scolaires ou didactiques dans le contexte socio historique et scolaire sp cifique de la France nous avons centr notre tra vail sur les recherches fran aises Cependant pour des raisons qui tiennent l historique de la probl matique plus largement de ce type de questionne ment il a fallu prendre en compte l influence initiale des recherches anglo saxonnes Notons ce propos que la diminution no
164. telle orienta tion chez Lano et Florin 2000 Si un enfant ne sait pas r pondre une demande de conduite langagi re particuli re ce n est pas forc ment qu il ne poss de pas les l ments linguistiques n cessaires c est que ceux ci ne sont pas r gul s appel s par une repr sentation suffisamment disponible des contraintes inh rentes ce type de situation Lano 1999 analysant finement les interactions parents enfants dans leur influence sur le d veloppement langagier montre que le r le du milieu socio culturel pris comme variable diff renciatrice s efface au profit des th ories implicites parentales et plus particuli rement de la fonction que les parents accordent l apprentissage de la lecture et de l criture soit une fonction scolaire pour laquelle les parents privil gient les exercices d criture et de lecture soit une fonction orient e vers le plaisir la sensibilisation pr coce avec les livres et les lectures conjointes Les parents qui envisagent une m thode d apprentissage de la lecture et de l criture orient e vers les contacts pr coces et fr quents avec les livres favorisent le d veloppement des comp tences scolaires et langagi res de leur enfant Le syst me de croyance semble tre la cl de vo te pour comprendre les diff rences inter individuelles dans le d veloppement langagier Mais on peut y ajouter la familiarit des parents avec la litt rature enfantine
165. travail Paris Hachette GOODY J 1979 La raison graphique Paris di tions de Minuit traduit de Domestication of the savage man Cambridge Cambridge University Press 1977 GOODY J 1994 Entre l oralit et l criture Paris PUF traduit de The interface between the oral and the written Cambridge Cambridge University Press 1987 GOUDAILLER J P 1998a Langue contemporaine des cit s fran aises Aspects linguistiques sociaux et ducatifs Jn P Parlebas coord Territoires langage soci t s Paris L Harmattan p 25 35 Coll Sciences humaines et sociales Dossiers GOUDAILLER J P 1998b Fran ais de l cole fran ais des l ves n Langue Culture et Ville revue Argos n hors s rie p 26 30 GROSSMANN F 1996 Enfances de la lecture Mani res de faire mani res de lire l Ecole Maternelle Berne Peter Lang GROSSMANN F 2001 Lecture s et s miotique de crit Note pour l habilitation diriger des recherches Universit de Grenoble III GUMPERZ J 1989 Engager la conversation Intro duction a la sociolinguistique interactionnelle en particulier le chapitre 5 La sociolinguistique inter actionnelle dans tude de la scolarisation Paris Editions de Minuit extrait et traduit de J Cook Gumperz ed The social construction of literacy Cambridge University Press 1986 Pratiques langagi res et scolarisation 159
166. un m me logiciel peut mener diff rentes utilisations et ou tre int gr dans diff rents usages Par exemple un hyperm dia peut tre utilis pour faire explorer une vaste base de donn es pour donner un acc s une information enrichie sur un sujet donn pour faire personnaliser une base de don n es ou m me pour en faire construire une par les l ves eux m mes Duffy et Knuth 1990 Ainsi les enseignants peuvent organiser diff rents types d activit s d l ves Il nous para t n anmoins essentiel pour une organisation des recherches sur l apprentissage l aide de l ordinateur de faire une typologie des fonctions p dagogiques que peuvent remplir les logiciels ducatifs La typolo gie pr sent e ci dessous prend en compte les fonctions p dagogiques vis es lors de la concep tion Un des l ments de ce choix est que nous pouvons distinguer diff rents points de vue th o riques sur l apprentissage l origine de la concep tion qu il convient d expliciter Parall lement il faut garder l esprit que l aboutissement de ce travail n cessite une tude des usages effectifs qui en partie se r f reront aux utilisations pr vues dans la typologie Cette derni re permettrait alors d tablir des relations entre utilisations pr vues et usages effectifs et ainsi de d gager de nouvelles probl matiques de recherche UNE TYPOLOGIE DES LOGICIELS DUCATIFS La section pr c dente montre qu
167. y compris comme pr dicteur des scores des enfants d ge scolaire voir aussi S n chal et al 1996 et Stanovitch et al 1989 Les recherches de Heath 1983 relatives trois communaut s de Caroline USA tr s diff renci es sur le plan culturel les unes rurales et tra ditionnelles l autre urbaine et centr e sur la r ussite scolaire restent exem plaires de ce type de d marche qui vise tudier finement les modes de socialisation diff renci s et leurs consonance ou dissonance avec les attentes scolaires Elle tudie la nature des relations enfants adultes et l ac quisition du langage qui en d coule Alors que les enfants de milieu rural sont tr s rarement destinataires des productions verbales et apprennent le langage en coutant les adultes parler entre eux les enfants citadins font l objet d changes langagiers fr quents avec les adultes qui attirent l atten tion de l enfant sur le nom des choses et des v nements racontent de fa on r p titive des contes forte coh rence interne relient les v nements entre eux Heath voit dans ces derni res pratiques une familiarisation avec la ma trise de la repr sentation symbolique et de l analyse li e au langage Ce sont aussi celles qui familiarisent l crit et aux usages scolaires du lan gage Les travaux de Florin 1991 et ant rieurement de Rondal 1983 vont dans le m me sens les m res de milieu moins favoris utilisent plus de
168. 1974 l ves entr s en 6 ces dates Forgeat G Gauti J Insertion professionnelle des jeunes ils entrent en 4 vers 1975 en 2nde vers 1977 Panel 1980 et processus de d classement Economie et statistique l ves entr s en 6 cette date ils entrent en 4 vers 304 305 1997 1982 en 20de vers 1984 23 La part corrig e est celle qu on aurait observ e si la struc 18 Prost A L enseignement s est il d mocratis Paris ture par profession d taill e tait rest e la m me qu en Presses Universitaires de France 1986 2 d 1992 1986 19 Extraits publi s sous forme d un suppl ment Le Monde de 24 Poulet P Allongement de la scolarit et insertion des l ducation janvier 1988 jeunes une liaison d licate Economie et statistique 300 1996 20 BIPE Rapport du Haut Comit ducation conomie une autre approche de l avenir octobre 1987 25 Goux D Maurin E Destin es sociales le r le de l cole 21 Ces donn es sont emprunt es aux enqu tes emploi INSEE et du milieu d origine Economie et statistique 306 1997 et aux statistiques des sorties du systeme ducatif 26 Goux D Maurin E D mocratisation de l cole et persis publi es par la DEP MEN 1997 tance des in galit s Economie et statistique 306 1997 58 Revue Frangaise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 Une contribution la compr hension de la discipline l cole l menta
169. 2 voici les grandes cat gories qui ont retenu notre attention l am nagement des r gles de vie collective les changes verbaux sp cifiques pour rappeler l ordre scolaire l agencement spatial l organisation tempo relle les exigences li es au mat riel les exigences rela tives au maintien des corps les variations de l ordre sco laire en fonction des mati res le syst me d valuation l importance accord e aux l ves pairs dans l apprentis sage l organisation du travail individuel les m thodes d apprentissage 5 Les travaux de M Verhoeven 1997 et 1999 et F Dubet 2000 vont dans le m me sens concernant le niveau secondaire 68 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 BIBLIOGRAPHIE CHARTIER R COMPERE M M JULIA D 1976 L ducation en France du XVI si cle au XVIII si cle Paris SEDES DEMAILLY L 1984 Contribution une sociologie des pratiques p dagogiques Revue fran aise de sociologie XXV DUBET F 2000 Une juste ob issance Autrement n 198 DURKHEIM E 1922 Education et sociologie R ed 1989 Paris PUF DURKHEIM E 1938 L volution p dagogique en France R ed 1990 Paris PUF ELIAS N 1973 La civilisation des m urs Paris Calmann L vy ELIAS N 1981 Qu est ce que la sociologie Paris Pandora Des soci t s ELIAS N 1990 La soci t des individus Paris Fayard FOUCAU
170. 480 000 bacheliers en 1995 soit un quasi doublement en 10 ans plus de 60 d une classe d ge Les chances d entrer l Universit ou dans d autres sections post baccalaur at progressent ainsi que les chances de s y maintenir Les niveaux de sortie s l vent moins de 10 de jeunes quittaient le syst me ducatif avec un niveau ou II 12 en 1980 20 en 1995 de m me moins de 10 avec un niveau III 13 en 80 le double en 95 Les dipl mes d livr s sont nettement plus nombreux entre 1980 et 1995 le nombre des BEP est plus que doubl celui des dipl6mes professionnels de niveau IV 14 ou III galement En 1995 32 des l ves sortent du syst me sans avoir atteint le niveau du baccalaur at 1980 63 1990 45 l objectif de 80 d une classe d age atteignant ce niveau semble bien port e aujour d hui Certes la part des l ves quittant le sys t me sans formation niveaux VI et Vbis 15 d cro t galement 15 8 en 1980 8 en 1995 mais cette baisse tient aussi une prolon gation de scolarisation diff rant les sorties par exemple selon l INSEE et la DEP 16 on estime pour 1995 14 le nombre de jeunes sortant sans dipl me ou avec un CEP comme nous le soulignions d j voil quelques ann es c est sans doute l que se situe le probl me essentiel apr s de longues prolongations d tudes une quinzaine d ann es si l on inclut la p riode de pr sco
171. 6 Le paradoxe de la pens e pos parmi d autres sous la plume de Philippe Meirieu p dagogique est sans doute de s y soumettre de fa on Pestalozzi inaugure mes yeux la modernit ducative exemplaire tout en voulant s y soustraire port par l id al des Lumi res soucieux d enseigner une a T E culture universelle il d couvre la r sistance d individus sin 26 Cf Guy Vincent L cole primaire fran aise Lyon PUL guliers La machine cole Paris Gallimard Folio Actuel 1980 Le mod le labor par Guy Vincent poss de une 2001 p 54 puissance th orique qui ne se d ment pas Ces choses l sont assez rares pour tre soulign es Cf aussi Jean 36 Op cit p 259 Manuel De Queiroz L cole et ses sociologies Nathan 1995 dont l Introduction donne un expos particuli rement 37 C est un d but de cette analyse que je me suis essay clair et pertinent de ce mod le dans L Ecole venir Paris ESF 1998 26 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 Litt raturisation de la p dagogie et p dagogisation de la litt rature simples notes sur Philippe Meirieu et Jorge Larrosa Flavio Brayner La tentative de rapprochement entre litt rature et ducation est en train de trouver et pas seulement en France de nouveaux adh rents Cela semble signaler l mergence d un nouveau logos p dago gique qui essaye peut tre de d
172. 7 In the French intellectual and cultural universe pedagogy continues to suffer from an unfavorable prejudice In the eyes of many intellectuals particu lary those of philosophers its remains an activity of secondary impor tance The thoughts developed here take an opposing view Pedagogical thought should be considered as more than a separate subjet of inquiry its principle themes reach to the heart of modern thought and its para doxes These themes constitute an enquiry fundamental to the question of education in the modern world a world built on science and technology and the development of democratic individualism A critical principle an awareness encompassing the limits and contradictions of s exists in pedagogical thought and must be considered in the very name of the goals and values of this modernity Summaries Flavio Brayner Interconnexion of literature and pedagogy notes concerning Philippe Meirieu and Jorge Larrosa p 27 The attempt to approximate literature and education is beginning to find not only in France numerous supporters This may indicate the emergence of a new pedagogical logos which tries little by little to overcome the limits of thought set up by the Educational Sciences Some of these attempts however not only show some understandable insufficiencies such as the absence of a reception theory for fictional texts but also in other cases the ambition of a complete
173. 7 octobre novembre d cembre 2001 sont pas trait es par les auteurs eux m mes comme appartenant l ordre du grandir 11 Le mot p dagogique associ aux uvres lit t raires para t constituer une tiquette peu hono rable pour les crivains bien s r et tr s peu d crivains accepteraient que leurs uvres soient class es comme p dagogiques La litt rature s annonce comme radicalement productrice d une r alit et d une subjectivit qui n a d autre mode d existence que le strictement litt raire Voil pourquoi Larrosa dans son essai sur la litt rature et la p dagogie dont on parlera plus loin insiste sur la radicale impossibilit de subordination de la litt rature Ce qui signifie que le caract re p dagogique d une uvre de fiction est essentiel lement un effet de lecture tant donn que tout r cit litt raire toute uvre de fiction peuvent tre lus partir du pr suppos qu ils contiennent un enseignement m me si cela est bien loin d puiser toutes leurs dimensions 12 La p da gogicit d un texte d pend en somme des conditions de lecture le p dagogique doit tre cherch d abord dans le p dagogique et secondairement dans la litt rature Le probl me surgit quand un effet de lecture sp ciale p da gogique s ajoute l criture du formateur qui offre au lecteur lui aussi sp cial une grille de lecture d termin e une
174. 8 et 80 1987 repris dans Sociolo gie de l ducation dix ans de recherches Paris INRP L Harmattan 1990 158 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 DESGROPPES N 1997 L cole maternelle une approche des processus interactifs de diff rencia tion en grande section Revue Fran aise de P da gogie n 119 p 27 38 DUIN A H HANSEN C 1996 Reading and writing on computer network as social construction and social interaction n C L Selfe et S Hiligoss Lite racy and computer New York The modern lan guage association of America p 89 112 DURU BELLAT M HENRIOT VAN ZANTEN A 1997 Sociologie de l cole Paris A Colin ESPERET 1979 Langage et origine sociale des l ves Berne Peter Lang ESPERET 1987 Aspects sociaux de la psycholo gie du langage n J A Rondal et J P Thibaut Probl mes de psycholinguistique Bruxelles P Mardaga p 327 390 FERGUSON C 1959 Disglossia Word vol 15 FLORIN A 1991 Pratiques langagi res l cole maternelle et pr diction de la r ussite scolaire Paris PUF FLORIN A 1995 Parler ensemble l cole mater nelle La ma trise de l oral l initiation l crit Paris Ellipses FLORIN A 1996 Langage et culture l cole mater nelle Psychologie et ducation n 25 p 15 31 FLORIN A GUIMART P KHOMSI A La ma trise de la langue
175. 9 41 Paris Eyrolles LAVE J WENGER E 1991 Situated learning Legi timate peripheral participation Cambridge Cam bridge University Press LESGOLD A LAJOIE S BUNZO M EGGAN G 1992 A coached practive environment for an electronics troubleshooting job n J Larkin amp R Chabay Eds Computer assisted instruction and intelligent tutoring systems establishing communications Les logiciels d apprentissage panoplie ou ventail 115 and collaboration p 201 238 Hillsdale NJ Lawrence Erlbaum LINARD M 1996 Des machines et des hommes nouv d Paris L Harmattan MAYER R E 1987 Educational psychology Santa Barbara Harper Collins MERRILL M D 1983 Component display theory In C M Reigeluth Ed Instructional design theories and models p 279 333 Hillsdale NJ Lawrence Erlbaum NEUMAN D MARCHIONINI G amp MORRELL K 1995 Evaluating Perseus 1 0 methods and final results Journal of Educational Multimedia and Hypermedia 4 365 382 NORMAN D A 1988 The psychology of everyday things New York Basic Books PAPERT S 1981 Jaillissement de l esprit ordina teurs et apprentissage Paris Flammarion PEA R D 1993 Practices of distributed intelligence and designs for education In G Salomon Ed Distributed cognitions Psychological and edu cational considerations p 47 87 Cambridge MA Cambridge university press
176. AS Une des r f rences majeures sur la responsabi lit comme posture thique on la doit au philo sophe allemand Hans Jonas Le principe de res ponsabilit est probablement le best seller philosophique du si cle 19 Le projet jonassien est de fonder une thique pour les temps modernes une thique pour notre civilisation technologique Un tel propos peut para tre a priori fort loign des questions ducatives Nous montrerons qu il n en est rien et que l uvre de Jonas nous offre toutes les ressources th o riques pour fonder et pr ciser une thique l usage des ducateurs mieux pour fonder et d finir l thique ducative Le propos de Jonas s ouvre par un constat inqui tant il note que l essor technologique a modifi l agir de l homme dans son essence m me Longtemps la technique est rest e neutre du point de vue thique elle n affectait ni la nature ni l homme Toutes les libert s qu il prend avec les habitudes de la terre de la mer et de l air crit Jonas laissent pourtant inchang e la nature englobante de ces r gnes et ne dimi nuent pas leurs forces cr atrices Il ne leur fait pas vraiment mal lorsqu il d coupe son petit royaume dans leur grand royaume 20 Or aujourd hui la donne est radicalement chang e La nature la biosph re et l essence de l homme 40 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 qui fixaient l
177. Et c est pour quoi elle ne cesse de nous hanter On l aura compris les contradictions qui sont reproch es la pens e p dagogique sont ver ser au compte de la culture et de la pens e moderne elles m mes C est pourquoi en d pit du pr jug qui touche la pens e p dagogique et pour paraphraser une formule c l bre j y verrai une voie royale pour leur tude Mieux il y a dans la pens e p dagogique une conscience dif fuse des limites et des contradictions de la modernit qu il faut savoir entendre au nom m me de la modernit de son projet et de ses valeurs La pens e p dagogique pens e minem ment moderne est n anmoins habit e d une vision d un principe critique de la modernit interne la modernit Faire de Rousseau le p re de l ducation nouvelle et de l Emile la bible des p dagogues est sans aucun doute abusif et recouvre plus d un malentendu Choisir pour figure de proue de la pens e p dagogique une pens e en laquelle s exprime d j un principe cri tique interne la modernit rev t n anmoins une grande signification Il n est nullement indiff rent que la p dagogie choisisse cette posture Je pro pose ce chantier tudier en quoi la pens e p dagogique d veloppe sa fa on indubitable ment contradictoire et pour le moins ambigu la critique de la modernit Mettre plat les articu lations de ce proc s paradoxal L entreprise devrait d
178. IE CHEZ JORGE LARROSA LA TENSION ENTRE LA SOCI T ADMINISTR E ET UNE STYLISTIQUE DE SOI Et curieusement depuis qu on est entr dans une poque post m taphysique tout semble n tre que fiction Si comme le veut Lyotard la post modernit se d finit par une incr dulit par rapport aux m ta r cits totalisateurs ce soup on semble produire un effet inattendu un retour au tout narratif Paul Ric ur disait dans Temps et R cit que notre propre existence ne peut pas tre s par e du mode par lequel nous pouvons nous raconter nous m mes C est en racontant nos histoires que nous nous donnons nous m mes une identit Et il n y a pas beaucoup de diff rence si ces histoires sont vraies ou fausses tant la fiction comme l histoire v rifiable nous parviennent d une identit 16 Michel Foucault dans une interview la Quinzaine Litt raire affirmait Je me rends compte que je n ai crit que des fictions Je ne veux pas dire que je suis en dehors de la v rit Il me semble qu existe la possibilit de faire fonc tionner la fiction dans la v rit d induire des effets de v rit avec un discours fictionnel et de le faire d une telle fa on que le discours de v rit suscite fabrique quelque chose qui n existe pas encore c est dire fictionne 17 Meirieu lui m me finit son livre ci dessus comment par la phrase Chacun voit b
179. IER L 1984 Le verlan argot d cole ou langue des Keums Mots n 8 p 1 BAGGIONNI D et BIANCO Y 1980 L enseignement du frangais langue maternelle au coeur de la crise de la linguistique n B Gardin et J B Marcellesi Sociolinguistique Approches Th ories Pra tiques Paris PUF p 527 538 BALIBAR R 1974 Les Fran ais fictifs Paris Hachette BALIBAR R 1985 L institution du fran ais essai sur le colinguisme des Carolingiens a la R pu blique Paris PUF BARRE DE MINIAC C 1995 Gen se du rapport l criture Lyon Voies Livres BARRE DE MINIAC C CROS F RUIZ J 1993 Les coll giens et l criture Des attentes familiales aux exigences scolaires Paris ESF 156 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 BARTON D 1991 The social nature of writing In D Barton et R Ivanic eds Writing in the commu nauty Newbury Park CA Sage BAUDELOT C ESTABLET R 1971 L cole capita liste en France Paris Maspero BAUDELOT C ESTABLET R 1975 L cole primaire divise Paris Maspero BAUDRY M BESSONAT D LAPARRA M TOURIGNY F 1997 La ma trise de la langue au coll ge Paris CNDP Savoir Livre BAUTIER 1981 La notion de pratiques langa gi res un outil heuristique pour une linguistique des dialectes sociaux Langage et soci t n 15 BAUTIER 1989 Aspects socio
180. LT M 1975 Surveiller et punir Paris Gal limard GASPARINI R 1998 La discipline l cole pri maire Une interpr tation sociologique des modalit s d imposition de l ordre scolaire Docto rat en sociologie et sciences sociales Universit Lyon Il GASPARINI R 2000 Ordres et d sordres scolaires La discipline l cole primaire Paris Grasset KAUFMANN J C 1996 L entretien compr hensif Paris Nathan MENSION RIGAU E 1990 L enfance au ch teau L ducation familiale des lites frangaises au XX si cle Paris Rivages Histoire MONTANDON C et OSIECK F 1997 L ducation du point de vue des enfants Paris L Harmattan PASSERON J C 1991 Le raisonnement sociolo gique L espace non popp rien du raisonnement sociologique Paris Nathan PASSERON J C 1995 L espace mental de l enqu te I Enqu te n 1 Marseille Parenth ses PIN ON et PINCON CHARLOT M 1989 Dans les beaux quartiers Paris Le Seuil RAYOU P 1998 Un monde pour de vrai Education et Soci t s n 2 RAYOU P 1999 La grande cole Approche socio logique des comp tences enfantines Paris PUF SIROTA R 1987 Approches ethnographiques en sociologie l cole et la communaut tablisse ment scolaire la classe Revue frangaise de p da gogie n 80 SIROTA R 1988 L cole primaire au quotidien Paris PUF SIROTA R 1993 L
181. LVIII 419 p 357 364 MARCHAND F 1971 Le fran ais tel qu on Pen seigne l cole l mentaire Paris Larousse MARCHAND F 1975 dir La norme linguistique Paris Delagrave MOLLO BOUVIER S 1986 La s lection implicite P cole Paris PUF NONNON 1986 Interactions verbales et d velop pement cognitif chez l enfant Revue Fran aise de P dagogie n 74 p 53 86 NONNON 1988 Complexit langagi re et efficacit discursives n J Vivier Acquisition du langage et d veloppement cognitif tat des recherches Rouen SCURIFF p 297 333 NONNON 1998 L apprentissage des conduites de questionnement Rep res n 17 p 55 85 NONNON 1999 L enseignement de l oral et les interactions verbales en classes champs de r f rence et probl matiques Revue Fran aise de P dagogie n 129 p 87 131 OLSON D R 1988 From Utterance to Text the Biais of Language in Speech ans Writing n E R Kingten B M Kroll M Rose eds Perspective of Literacy Carbondale Southern Illinois University Press OLSON D R 1990 Mithologizing Literacy In J P Nomis et M Philips eds Foundation of literacy Policy in Canada Calgary Detseling Enterprises Ltd OLSON D R 1998 L univers de l crit Comment la culture crite donne forme a la pens e Paris Retz traduit de The world on Paper the concep tual and cognit
182. On peut trouver la base de la p dagogie pro fane de Larrosa dans la c l bre phrase de Nietzsche que notre auteur ne r siste pas transcrire Cependant qu est ce que la v ri t Une multitude en mouvement de m taphores m tonymies anthropomorphismes en un mot un ensemble de relations humaines que lev es transpos es et adorn es po tiquement et rh tori quement apr s un long usage le peuple consi d re comme solides et canoniques les v rit s sont des illusions dont on a oubli qu elles en sont des m taphores d j utilis es qui ont perdu leur force sensible 23 Voil pour quoi Larrosa ne veut pas parler de projet car cela impliquerait l acceptation du ogos p da gogique dominant c est dire l tablissement d une relation pathologique avec le savoir et non avec la vie faisant de la p dagogie une forme perverse et imp riale de rapport la v rit au progr s l ordre et la discipline La litt rature participe ainsi dans la conception de Larrosa et en l absence d un projet une solution p dagogique esth tisante La question n est plus de savoir si la possibilit de r inven tion du sujet partir de bases non cognitivistes est r alisable l int rieur d une institution la dis cussion de Larrosa ne passe pas par l cole cette discussion serait plut t situ e dans les rep res de ce que les avant gardes esth tiques o
183. RIEBER L P 1996 Seriously considering play Desi gning interactive learning environments based on the blending of microworlds simulations and games Educational Technology Research amp De velopment 44 2 43 58 ROSCHELLE J 1992 Learning by collaborating Convergent conceptual change Journal of the Learning Sciences 2 235 276 SAETTLER P E 1990 The evolution of American educational technology Englewood CO Libraries Unlimited SANDBERG J A C 1999 Trends and issues in Al and Education Towards a common research frame work Conf rence invit e 9 Conf rence Internatio nale Artificial Intelligence in Education Le Mans France SANDBERG J A C BARNARD Y F 1993 Education and technology What do we know And where is Al Al Communications 6 47 58 SCARDAMALIA M BEREITER C 1994 Computer support for knowledge building communities Journal of the Learning Sciences 3 265 283 SPIRO R J FELTOVICH P J JACOBSON M J COUL SON R L 1991 May Cognitive flexibility constructivism and hypertext Random access ins truction for advanced knowledge acquisition in ill structured domains Educational Technology p 24 33 SPIRO R J JEHNG J C 1990 Cognitive flexibility and hypertext Theory and technology for the non linear and multidimensional traversal of complex subject matter n D Nix R J Spiro Eds Cogni tion education and multimedia Exploring
184. Robinson Cruso de la culture et tout autoform serait un autodidacte plein de fantasmes comme dans la vision psychanalytique de R Kaes ou philosophique de J P Sartre La Naus e C est le chapitre 3 Le chapitre 4 est tr s concret Il rapporte des discours d apprenants interview s en situation d autoformation Il expose leurs pratiques d clar es c est un style direct passionnant Enfin un long chapitre de cent pages analyse le v cu d clar des apprenants 30 d insatisfaits aimeraient mieux la pr sence permanente d un enseignant et 60 au contraire sont heureux du dispositif plus personnel de Vautoformation dont ils b n ficient une libert dans le choix de leurs horaires scolaires une libert plus grande dans la coop ration avec les compagnons de leur choix une aide de machines enseignantes cassettes vid ocas settes CDrom ordinateurs Internet etc mais aussi une aide plus adapt e d un professeur devenu conseiller et guide volont Cette aide des pratiques d autoforma tion individuelle et collective fait clater le cours tradi tionnel vieux de quatre si cles Ce sont des temps nou veaux Une conclusion g n rale substantielle d montre avec plus d audace que tous ceux et celles d entre nous qui ont d j crit sur le d veloppement r cent de l autofor mation que ces dispositifs correspondants en boulever sant rationnellement les institutions ducatives
185. Sa d marche est originale et le distingue tr s franchement des continuateurs de Piaget ou des tenants des th ories de l information bien qu il ne s oppose pas a ces courants les r f rences a Piaget sont nombreuses dans les tra vaux de Duval et celles au traitement de l infor mation ne sont pas absentes Mais si l on cherche une r f rence majeure de Duval en psychologie c est plut t vers Vygotski qu il faut regarder En effet si de nombreux auteurs mettent aujourd hui l accent sur le r le du langage et plus g n rale ment des repr sentations symboliques dans la conceptualisation Duval va bien au del pour lui comme pour Vygotski la pens e est ins pa rable des op rations s miotiques Plus encore alors que pour de nombreux auteurs la compr hension pr c de le signe pour Duval au contraire il n y a pas de compr hension possible sans le recours une repr sentation s miotique Cette primaut du signe chez Duval explique d ailleurs ais ment que des philosophes ou logiciens tels Peirce et Frege figurent en r alit parmi les prin cipaux inspirateurs de cet auteur Qu en est il de l importance des repr sentations s miotiques dans le domaine des math ma tiques Selon Duval elle est consid rable car les objets math matiques n tant pas accessibles par la perception ne sont accessibles que par leur repr sentation Mais l auteur va encore plus loin se basant sur des exp rimen
186. TT RAN AISE E sa ets Z PEDAGOGIE v Toute culture v ritable est prospective Elle n est point la st rile vocation des choses mortes mais la d couverte d un lan cr ateur qui se transmet travers les g n rations et qui la fois r chauffe et claire C est ce feu d abord que l Education doit entretenir Gaston Berger L Homme moderne et son ducation INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE PEDAGOGIQUE INRP 2001 Tous droits r serv s Revue dit e par l Intitut National de Recherche P dagogique INRP Paris INRP Lyon INRP Rouen 29 rue d Ulm Centre L on Blum 89 rue de la Croix Vaubois 75230 Paris Cedex 05 Place du Pentacle BP 17 76130 Mont Saint Aignan T l 01 46 34 90 00 69195 Saint Fons Cedex T l 02 32 82 95 95 T l 04 72 89 83 00 www inrp fr ARTICLES La p dagogie et les savoirs l ments de d bat Sommaire D bat Denis Kambouchner Philippe Meirieu p 5 Alain Kerlan quoi pensent les p dagogues La pens e p dagogique au miroir du philosophe p 17 Flavio Brayner Litt raturisation de la p dagogie et p dagogi sation de la litt rature simples notes sur Philippe Meirieu et Jorge Larrosa p 27 we Varia Eirick Prairat l thique ducative entre d ontologisme et cons quentia lisme p 37 Gabriel Langou t L cole fran aise volue mais l insertion sociale devient d
187. a notion pourtant produite par l institution scolaire comme par les enseignants de ma trise de la langue il l est tout autant par l impor tance quantitative des recherches qui en rel vent et donc de la n cessit de prendre acte du d veloppement de cette notion et de ses avatars durant les vingt derni res ann es Nous d finirons cette notion de PL en la cernant de plusieurs mani res a Les effets de la diglossie Labov 1978 dans ses travaux sur les jeunes parlant le VNA comme Verm s 1997 ou Bautier 1995 montrent que malgr les erreurs des l ves concernant le syst me linguistique standard de l cole ces erreurs ne peuvent expliquer leurs difficult s scolaires leurs dif ficult s entrer dans l crit en particulier Peut tre alors utilis e des fins explicatives la situation de diglossie de minoration linguistique et sociale dans laquelle se trouvent les enfants de milieux populaires ou issus de la migration 11 Cette situation peut avoir des effets sur les deux registres distingu s pr c demment celui des attitudes l gard de la langue et de certains de ses usages et celui de la mobilisation m me de certains usages b L h t rog n it des composantes des PL Penser la langue et le lan gage en termes de pratiques langagi res que celles ci soient scolaires ou non scolaires signifie ne pas r duire l activit langagi re de production comme de compr hension une ma tr
188. a plupart des psychologues la r solution de probl mes est un lieu d instanciation de connaissances d j pr sentes chez l individu Julo con oit la r solution de probl mes comme un lieu de formation de connaissances II s inscrit donc dans une logique d apprentissage de savoirs math matiques 5 De mani re pr cise pour lui en favorisant la r ussite la r solution de pro bl me son dispositif d aide permettrait d agir sur la composante situationnelle des concepts 6 et donc sur la formation de nouvelles connaissances Julo n ignore cependant pas que le choix du pro bl me est essentiel pour assurer le d clenchement d une activit qui soit source d apprentissage mais il d plore que les didacticiens en France au moins aient trop n glig les questions li es aux processus de repr sentation et au fonctionnement du sujet en situation fait qu il attribue la han tise d une approche trop psychologique des ques tions d enseignement Julo 1995 p 144 En bref Julo pr ne la compl mentarit entre ergonomie et ing nierie et vise a mettre en place des situations et un environnement d aide qui tiennent compte a la fois d une analyse didac tique et d une analyse des r alit s du fonctionne ment cognitif du sujet RAYMOND DUVAL ET LES REGISTRES DE REPRESENTATIONS SEMIOTIQUES Duval s int resse au fonctionnement cognitif du sujet qui apprend ou qui utilise des math ma tiques
189. a situation en prenant en compte non plus seule ment la discipline math matique la parole de l l ve son psychisme mais aussi l institution et les conditions sociales dans lesquelles se trouvent ces l ves Le terrain dans lequel elle met en uvre cette recherche qu elle veut non simplificatrice comme beau coup d autres est un atelier math matique Les ateliers math matiques et plus largement les ateliers scientifiques existent depuis 1989 Un label atelier de pratique scientifique est attribu depuis 1995 Une association Junior maths les regroupe en grande partie L auteur montre d abord les difficult s institutionnelles et en particulier financi res pour monter un tel atelier dans un tablissement Elle reprend ensuite le concept de rapport au savoir pour dire que ce dernier ne peut se comprendre hors de l ensemble de la personnalit L tude de dix entretiens six filles et quatre garcons va lui permettre alors de r v ler les difficult s de l innovation la complexit des effets sur les l ves qui ne sont pas toujours ceux attendus Fran oise Hatchuel va ainsi montrer que le plaisir d un nouveau mode de travail sans note avec apparemment moins de contraintes n emp che pas un taux important d abandons que l atelier permet cependant une ouver ture vers l ext rieur un savoir complexe que le recours une certaine libert le droit l er
190. a toute th matisation consciente l inqui tude traverse les corps soul ve les corps avant m me la r flexion et l intellectualisation 44 L id e de responsabilit ne se substitue pas aux valeurs de l cole r publicaine elle n est pas une pi ce de rechange mais elle les clarifie On peut tre fid le a une id e stupide ou a une personne qui se r v le une crapule On peut tre poli jus qu la dissimulation et l hypocrisie On peut tre humble jusqu l effacement Chaque fois je peux me justifier par r f rence frauduleuse une vertu que je comprends mal ou que je ne parviens pas a penser dans son authenticit Le concept de responsabilit apparait alors comme une forme nouvelle de discrimination entre les grandes vertus et leurs mauvais usages ou mal adroites interpr tations Les vertus donnent des forces mais encore faut il souvent bien les orienter 45 Le principe de responsabilit est un principe d harmonisation et de r v lation qui met en perspective et articule le monde pluriel des valeurs En ce sens on peut dire de la res L thique ducative entre d ontologisme et cons quentialisme 43 ponsabilit qu elle transcende le subjectivisme des choix et des valeurs Fran ois Ewald note inspir par Sartre que l exp rience de la responsabilit commence lorsque l on a d cider sans pouvoir se r f rer une norme La o il n y a
191. aboration par des bin mes C est la fonction accentu e par les enseignants concepteurs qui est prise en compte dans le classement Dans le para graphe suivant nous en verrons plus pr cis ment l int r t pour la comparaison et valuation des diff rentes approches QUELLE APPROCHE POUR EVALUER OU COMPARER Jusque la nous avons vit de comparer les huit fonctions ou de les valuer nous les avons num r es comme autant d approches compl mentaires Il para t difficile de juger comment on apprend ou enseigne le mieux cela d pend de ce que l on entend par bien apprendre Est ce conna tre par c ur des d finitions pouvoir tra duire des mots d anglais savoir participer une discussion sur un concept difficile Plus les logi ciels divergent au point de vue th orique plus il est difficile de trouver un test commun pour les comparer Pour lucider cette question de la com paraison entre logiciels et de leur valuation nous pr sentons bri vement trois voies alternatives Exploiter au mieux les capacit s de l ordinateur La premi re voie se r f re aux capacit s singu li res de l ordinateur Les deux premi res fonc tions p dagogiques pr senter de l information et dispenser des exercices ne les exploitent pas sp cifiquement part la capacit de stockage et d adaptation de s quences En outre pourquoi utiliser l ordinateur pour une fonction qui est mieux remplie par un autre
192. accueil collectif Parall lement les travaux de Piaget Wallon Vygotsky posent eux aussi l enfant comme sujet et comme sujet social en congruence avec les travaux de p dagogues tels que Montessori Decroly Freinet Dans cette lign e des psychologues tels qu Ir ne L zine soutiennent contre l opinion majoritaire que les cr ches peuvent tre un lieu d appui pour le d veloppement affectif et intellectuel des enfants condition que les personnels soient form s et soutenus Ainsi la fin des ann es 60 voit la pr pond rance du dis cours psy qui va de pair avec le d veloppement d une approche individualis e de la relation humaine Le mod le de la relation m re enfant comme mod le domi nant de toute relation l enfant appuy sur la th orie de l attachement entra ne la marginalisation du p re et une m fiance l gard de l accueil collectif c est le mod le de la m re unique le Camus Un deuxi me temps s organise autour de mai 68 et de l volution radicale des m urs qui le marque Les reven dications de r alisation de soi et d autonomie des femmes au travers de leur investissement professionnel sont ren forc es par le mouvement f ministe qui met en cause le mod le traditionnel de la r partition des r les selon le genre la socialisation diff rentielle des sexes et le mythe de l instinct maternel La contraception moderne ouvre en dissociant sexualit et procr
193. actions le d veloppement de celles qui portent sur l oral en classe voir pour une synth se Nonnon 1999 plus particuli rement sur les changes langagiers qui visent la construction des savoirs chez les l ves Nous venons de les voquer du point de vue des difficult s des l ves nous voulons simplement ajouter ici que ce courant se d veloppe pour lui m me c est dire pour uti liser au mieux le langage crit et oral comme outil d laboration cognitive il devient partie prenante des didactiques disciplinaires Brossard et Fijalkow 1998 Berni 1998 D une fa on g n rale ces recherches n ont pas ou tr s peu de pr occupations sociologiques et s int ressent peu aux variations observables des investissements langagiers des l ves en fonction de leurs pratiques langagi res alors m me que les conduites langagi res qui leur sont li es ne sont pas quivalentes au regard des possibilit s de co labo ration des savoirs Ces recherches qui rel vent le plus souvent d un courant de la didactique du fran ais voir ci apr s Bautier et Bucheton 1996 Berni 1998 reposent sur les pr suppos s th oriques socio constructi vistes voqu s pr c demment l analyse des interactions propres aux situations d apprentissage situations communicatives montre que les inter actions ne contribuent aux apprentissages que parce qu elles sont le cadre o les l ves s approprient des significations et des out
194. acun sur ce qui se passe en classe Cette conception de la transmission culturelle du savoir comme relevant de la comp tence communicative a t peu d velopp e en France la didactique du fran ais langue trang re a travaill la question de la commu nication interlangue et des malentendus qui s y d veloppent En revanche la question de l interpr tation des situations et ses effets sur les activit s des l ves a fait l objet de recherches mais dans le champ de la psychologie socio historique et constructiviste plus que dans celui de la sociolinguis tique Ainsi Brossard 1996 analysant une consigne d criture voit dans les r ponses des l ves deux interpr tations possibles de leur part dire ce que je sais ou dire ce que je crois voir aussi Brossard 1978 1981 1992 Brossard 1996 Esperet 1979 R migy 1993 Selon l interpr tation non seulement les textes et les formes linguistiques produites ne sont pas les m mes mais l activit intellectuelle et les apprentissages de l l ve ne sont pas non plus les m mes Les recherches sociologiques qui ont travaill l interpr tation diff renci e des t ches de communication plus pr cis ment les t ches provoqu es par des consignes orales ou crites Bernstein 1975 Dannequin 1977 Gumperz 1989 ont les m mes conclusions C est encore le cas des recherches qui portent sur les r ponses diff renci es des l ves des t ches d critur
195. age d l ves qui lient leurs mau vais r sultats aux explications du professeur selon eux d fectueuses IET3 e le pourcentage d l ves qui face a de mau vais r sultats ne sont pas d courag s et conti nuent a travailler IET4 Pour la majorit des l ves les mauvais r sul tats ne sont pas inexorables 20 d entre eux pensent que de toutes fa ons l enseignant leur mettra une mauvaise note et 40 pensent que les mauvais r sultats sont dus aux explications d fectueuses de l enseignant Sur ce th me les enseignants font preuve de r alisme l estimation qu ils donnent du taux d l ves qui relient leurs mauvais r sultats aux explications du professeur est proche du taux effectif calcul partir des r ponses des l ves la diff rence n est pas sta tistiquement significative En revanche le r alisme n est pas au rendez vous lorsqu il s agit de la croyance des l ves en l effet de la pers v rance dans l engagement et le travail scolaires Pr s de 90 des l ves d cla Graphique 5 Croyance aux effets positifs de la pers v rance d clarations des l ves et estimation des r ponses des l ves par les enseignants 95 0 85 0 75 0 65 0 55 0 45 0 Bi 4 a a 35 0 25 0 T a 4 15 0 IET1 IET2 IET3 IET4 Sur le graphe les segments de droite en traits pleins correspondent aux r ponses des
196. agogique r dit l occa P sion de son centenaire quoi tient la sup riorit des 80 Ibid p 26 Anglo Saxons le dit assez clairement 31 Robert Legros en fait une analyse passionnante Cf Robert 22 C lestin Freinet M thodes naturelles et m thodes tradi Legros L id e d humanit Introduction la ph nom tionnelles in La m thode Naturelle ditions Marabout nologie Paris Grasset 1990 is 28 2 D 7 32 Une histoire pour laquelle il faudrait derechef interroger la 23 Louis Legrand Pour un homme libre et solidaire L du conception du savoir chez Rousseau Qui passerait peut cation nouvelle aujourd hui Paris Hachette 2000 tre aussi par cette tonnante exigence d une reformulation 24 L re de la p dagogie par objectifs en fut un exemple subjective des savoirs laquelle aboutissait le positivisme dont les traces sont encore profondes Le discours techno comtien p dagogique note juste titre Denis Kambouchner se A pr sente plut t comme un discours du fait en r alit 33 Op cit p 5 SAAN PUE Cormar dy il bi a souvent d un discours 34 L expression reprend tout simplement le terme qu utilisait la App critique romantique 25 Unit totalit int riorit telle est en effet la trilogie au ne 7 a c ur de l id e ducative et de son entreprise Cf Alain 35 Aussi bien tout p dagogue pourra t il souscrire a ce pro Kerlan Op cit pp 53 5
197. aigne Rousseau Pestalozzi sont des esprits r volutionnaires in surg s contre les usages de leurs contem porains 17 La pens e p dagogique cet gard devrait tre examin e comme une pens e politique et sociale une pens e sociale critique et appartient d une certaine fa on l histoire des utopies dont se nourrit le mouvement des soci t s modernes La pens e p dagogique s inscrit dans la distance jamais ouverte entre ce qui est et ce qui doit tre 18 Je crois qu il continue d y avoir dans la posture p dagogique quelque chose de la psychologie de l homme r volt et jamais irr concili irr conciliable Pourquoi l ducation est elle de ces choses qui rencontrent veillent exacerbent au fond de chacun d entre nous un sentiment d finitif d insatisfaction J y insiste car cette posture fait du p dagogue une cons cience d chir e et toujours un peu menac e d in cons quence d s lors que la pens e p dago gique r pondant l appel de l poque ce que Durkheim appelle es besoins du temps veut s inscrire dans un r gime ordinaire et aspire au discours vocation publique et institutionnelle En effet en quatri me lieu explique Durkheim arrive le moment notre temps nous y sommes encore o le besoin de la r flexion p dago gique est devenu un besoin permanent dans la soci t moderne 19 Elle est devenue crit Durkheim un auxiliaire
198. aires comme dit ci dessus Cette difficult de certains l ves s inscrire dans les genres seconds dont l appropriation est sans doute une condition de celle des savoirs l cole est une piste de recherche pour comprendre la diff renciation scolaire li e au langage pour comprendre le caract re inad quat pour entrer dans les logiques scolaires d apprentissage des formes langagi res non standard tout au moins quand elles sont l apa nage de pratiques quotidiennes qui rel vent de genres premiers Ce d veloppement permet de conclure cette note par une r flexion sur des pratiques langagi res insuffisamment travaill es dans l enseignement et les didactiques dans leurs rapports et leurs sp cificit s Il s agit de distin guer mais non d opposer les pratiques communicationnelles du langage et les usages du langage pour apprendre et de souligner le peu de cas que les pratiques enseignantes et les Instructions font des secondes Si dans les ann es 70 les variations sociales et situationnelles du langage taient consi d r es comme des apprentissages n cessaires c tait dans la perspective de la participation des usages partag s du langage a la culture commune et la reconnaissance de la pluralit des normes Romian 2000 Aujourd hui la perspective appara t quelque peu diff rente davantage centr e sur l acquisi tion de comp tences utiles l insertion et l efficacit dans les activit s sociales e
199. ait exiger l ob is sance des l ves quand elle pr tend encourager leurs initiatives accentuer la part qu ils prennent dans la construction de leurs savoirs etc Mais La question de la discipline suscite beaucoup d inqui tudes dans le milieu enseignant et parti culi rement chez les stagiaires IUFM Ces inqui tudes sont l gitimes quand on per oit combien est contradictoire l injonction de la soci t l gard de l ducation scolaire comme l illustrent les textes officiels lorsqu ils traitent par exemple cela ne signifie pas qu on ne puisse rien imposer sans d bat BO du 26 ao t 1999 Il est acquis comme vident que l cole doit arriver a contraindre l l ve tout en l duquant la libert qu elle doit lui donner l habitude d ob ir et de respecter l ordre scolaire tout en travaillant l laboration de son autonomie De son c t len Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 59 69 59 seignant qui ne peut pas s appuyer sur une repr sentation simple de l autorit dans notre soci t ne peut pas compter non plus sur un mod le p dagogique clair et unique En mati re de disci pline l cole primaire les instructions officielles actuelles ne font qu noncer des interdictions en mati re de punitions 2 sans pouvoir expliciter un sch ma unique de pratiques visant a maintenir l ordre en classe Les fonctions du maitre las
200. ait nombre d actions aupr s des publics en difficult peuvent se revendi quer de la lutte contre l illettrisme et demander des cr dits en cons quence Le flou s mantique n est donc pas un d faut ou le signe d un dysfonctionnement social mais la condition m me de la rentabilit et de l utilit sociale de la notion p 123 Deuxi me trait r current le d compte des illettr s Les r sultats statistiques des enqu tes semblent utilis s pour produire un effet de scientificit et frapper l imagination bien plus qu des fins d objectivation rigoureuse De l le gonflement r gulier des diagnostics lire les journaux les illettr s sont entre 50 000 et 2 millions en 1982 entre 3 et 6 millions en 1990 entre 3 et 9 millions en 1998 Enfin dernier point le recours au pathos il faut mouvoir le lecteur provoquer sa stupeur une r alit incroyable est votre porte sa col re ce scandale est intol rable sa peur un tel ph no m ne est lourd de dangers sociaux sa piti pr sentation de figures path tiques d illettr s honteux son mer veillement r cits de r apprentissages salvateurs Celui qui conteste les donn es critique les analyses discute les propositions ou les actions semble un sceptique indiff rent ou irresponsable dont la r ticence para t inconve nante voire scandaleuse Comment s effectue ce passage entre informer et mou voir entre docere
201. alification et par cons quent ne peuvent tre d class s Le d classement horizontal Au d classement vertical d crit ci dessus s ajoute un d classement horizontal lui m me persistant sinon croissant Rappelons que concernant l obtention d un dipl me ou l atteinte d un niveau les in galit s sociales restent fortes par exemple les chances d acc s en terminale restent environ trois fois plus faibles pour les enfants d ouvriers qu elles ne le sont pour les enfants de cadres les chances d entrer luni versit en 1990 1991 taient encore 5 fois moindres toutes disciplines confondues pour les premiers que pour les seconds l cart croissant encore lorsqu il s agit de disciplines a plus forts d bouch s professionnels Mais de surcro t dipl mes ou niveaux quivalents l insertion pro fessionnelle d pend de l appartenance sociale du d butant en d autres termes le facteur m rito cratique diminue d autant plus qu il aurait pu tre le moteur de la promotion sociale Par exemple Pascale Poulet 24 prenant appui sur les enqu tes Emploi 1993 1994 et 1995 tudie les chances d tre cadre ou technicien selon le dipl me obtenu et la profession du p re lorsque le dipl me obtenu se situe au moins au niveau bac 3 les chances d tre cadre ou technicien varient peu selon l origine sociale 91 pour les enfants de cadres 89 pour les enfants d ou vrier
202. allien au XVIIe si cle taient plus clairement d finies puisqu elles consistaient appliquer impersonnel lement des r gles nonc es dans la Civilit des coles Chr tiennes sorte de code scolaire pr voyant chaque faute une sanction Les limites actuelles de la l gislation scolaire refl tent finale ment le caract re dynamique du mode scolaire de socialisation dont l interpr tation gagne d pas ser la d finition durkheimienne de l ducation comme une socialisation m thodique de la jeune g n ration 1922 Les difficult s aux quelles se heurtent les enseignants montrent qu l vidence lacte p dagogique est une r alit complexe o le professeur compose avec ses l ves selon un quilibre qui n est jamais d finiti vement acquis De ce point de vue notre recherche se situe dans la perspective d une sociologie de l enfant qui tient compte de la mani re dont les l ves sont acteurs dans le pro cessus scolaire de socialisation 3 L enseignant actuel b n ficie d une marge de libert non n gli geable dans le style de discipline personnel qu il adopte au niveau de sa classe marge de libert qui peut cependant se transformer en zone d in certitude pour qui n arrive pas a d coder les sch mas d ob issance auxquels sont sensibles les l ves compte tenu des relations autoritaires valoris es l cole et dans notre soci t C est pourquoi l analyse que nous proposons
203. an ais En effet cette volution peut expliquer au moins pour une part le d veloppement des recherches en didactique de la langue et la diminution voire la tr s faible vigueur des courants de recherche relevant de la sociologie du langage et de la confrontation des l ves de milieux populaires l cole pris comme tels Ce mouvement semble aussi correspondre une institutionnalisation de l enseignement de certains usages du langage leur didactisation Peut on parler d optimisme devant les possibilit s d enseigner ce que les sociologues du langage ont pu iden tifier comme des difficult s relevant des modes de socialisation et des habi tudes langagi res des enfants de milieux populaires ou plus simplement d une d sociologisation d une question initi e et longtemps pens e on l a dit en termes de rapports de domination et de conflit de classe notions aujourd hui peu usit es Il s agirait alors d une prise en charge par l cole de contenus d apprentissage nouveaux ceux qui rel vent des usages du langage consid r s comme faisant partie de ce que toute personne doit aujourd hui savoir faire Certes cette didactisation n est pas chez tous les chercheurs en didactique du fran ais galement d pourvue de souci socio logique Chiss 1995 voit dans la familiarisation avec le fran ais scolaire des enjeux d acculturation des non lettr s dans une soci t de lettr s Tout l
204. an au grand regret de ses coll ges de la Section des sciences de l ducation de l Universit de Gen ve avait r si gn la charge de professeur qu il occupait depuis pr s de vingt ans pour reprendre une carri re aux tats Unis l Universit Havard o il avait fait ses d buts d enseignant chercheur 1965 1966 et soutenu sa th se 1970 lui offrait de nouvelles perspectives Mais sans qu il en ait peut tre pris une pleine conscience l European way of life lui tait devenu comme une seconde nature Quatre ans apr s ce d part il reprenait du service en Suisse Et quand la maladie qui le minait devint sans r mission possible c est sur le Vieux Continent qu il a choisi de mourir sa mani re non sans une curiosit la fois bienveillante et narquoise cet Am ricain a aim l Europe Il n tait certes pas nostalgique de notre pass Les rivalit s entre Paris Louvain Sala manque ou Co mbre pour l anciennet dans ex cellence lui semblaient des enfantillages Il esti mait qu aucune rente de prestige ne pouvait tre revendiqu e par une institution au nom d un patri moine fdt il aussi glorieux que celui de la Sorbonne L histoire je ne la comm more pas je la fais Cette sortie Huberman la pro nonce en 1971 peine d barqu a l Universit de Gen ve pour y refonder les sciences de l du cation Elle pouvait donner a craindre l inculture et la su
205. ans cette perspective Si l on souhaite mod liser l h t rog n it des composantes sociocultu relles de l activit langagi re on peut reprendre le tableau que Pontecorvo 1990 propose pour organiser l influence des facteurs socioculturels sur l ap prentissage de l criture chez les l ves Elle distingue trois types de fac teurs A la dimension historique histoire des apprentissages de l criture dans le temps et dans les diff rents milieux culturels B B1 la d termina tion socioculturelle de la socialisation linguistique de l enfant B2 les repr sentations sociales des fonctions de la langue crite C les pratiques sociales de l apprentissage de l criture Comme nous le verrons on retrouve ces diff rents facteurs comme modalit s de classement des recherches dont nous ferons tat ci apr s 128 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 Il LES RECHERCHES Les diff rents points voqu s en montrent que la question trait e ici ne peut chapper son inscription dans le champ du politique de l id ologique des repr sentations sociales des auteurs des acteurs de l ducation et m me des m dias Cette place particuli re de la langue et du langage et de l cole dans les enjeux socio politiques conduit la production de nombreux textes qui n ont que peu voir avec de la recherche Ils sont davantage des manifestes des prises de po
206. ant de reconna tre et d inscrire un v nement langagier Celui ci fonctionne donc comme un mod le commun comme une repr sentation int grante qui d termine un horizon d attente pour les membres d une communaut Canvat 1996 Les genres sont en effet pour une communaut le produit de son histoire culturelle et sociale et la r f rence la notion de genre permet l inscription du locuteur dans une histoire et un monde socialement constitu s Bautier 1998 ce que ne fait pas la r f rence a la production de type de texte qui est une comp tence linguis tique particuli re Inscrire les recherches dans la logique des PL c est donc aussi ne pas accepter les processus de compr hension comme se r duisant a la saisie traitement de donn es linguistiques mais situer ces processus comme faisant partie d un ph nom ne plus large non r ductible au seul domaine linguistique venant mobiliser les usages familiers du langage com pris comme relevant tout autant des valeurs qui sous tendent la socialisation langagi re et non langagi re que des productions langagi res stricto sensu La notion de PL permet ainsi de penser galement cole comme lieu de PL et de genres sp cifiques et pas seulement d une langue plus soign e ou plus crite dans lesquelles les l ves peuvent plus ou moins facilement s inscrire Des recherches vis e explicative des difficult s scolaires de certains l ves se sont inscrites d
207. ants en ce qu elles concourent la fabrication de l in galit scolaire et des diffi cult s de certains l ves 14 On peut clore sur ce point par un commentaire de Gumperz sur les recherches portant sur les interactions dans la classe Il est sans doute important de mettre jour le caract re interactif des Pratiques langagi res et scolarisation 137 changes verbaux et de montrer que la transmission de l information est interactionnellement g r e mais le fait de se centrer sur les fondements organisationnels de la communication verbale n est pas suffisant Nous avons besoin d une th orie de la communication plus labor e pour montrer d une part ce qui dans l origine linguistique et culturelle des participants ainsi que dans leur id ologie en mati re d apprentissage joue un r le d ci sif sur leur aptitude accomplir en classe des activit s d termin es et d autre part ce qui fait que des diff rences d origine peuvent aboutir dans des contextes d apprentissage apparemment similaires des diff rences de niveau dans l acquisition des connaissances Gumperz souligne alors l int r t et l importance de travaux sur l interpr tation par les l ves de la situa tion de communication scolaire ce qu il nous faut c est une approche qui centr e sur le locuteur nous permette d observer directement les processus interpr tatifs qui sous tendent la participation de ch
208. approches psychologiques 93 Utilisation du brouillon et d veloppement des capacit s d crit Martine Alcorta La r ussite scolaire voire sociale est souvent li e une bonne ma trise de l crit Pour tre acteur dans une culture d crit il faut tre capable de ma triser les outils de cette culture Peu de recherches se sont int ress es au d veloppement des capacit s d crit au del des premiers apprentissages L tude pr sent e ici aborde ce d veloppement partir de l utilisation du brouillon qui sera consid r comme un instrument psychologique Les r sultats montrent que ce d veloppement n a pas un caract re lin aire mais qu il subit une r orientation fondamentale la fin du coll ge Ce palier important est mettre en relation avec une ma trise seconde de l crit qui devient non seulement un outil de communication mais aussi un outil de pens e et de fonctionnement langagier Mots cl s brouillon instrument psychologique cognition distribu e d veloppement des capacit s d crit INTRODUCTION La plupart des recherches qui s int ressent aux probl mes de la production d crits l cole ont en g n ral pour population de r f rence les l ves d cole primaire et maternelle Elles sont centr es sur les d buts de l apprentissage de l crit et parfois m me sur les tapes ant rieures l crit avant l crit Ferreiro 1988 ou la pr
209. artenance sociale n apparaissent plus suffisantes pour rendre raison d un ph nom ne tr s complexe 7 La connaissance d indices fins appara t n cessaire la compr hension des pratiques sociales langagi res et non langagi res recueillies en situation ordinaire scolaire ou non et analys es qualitativement Malgr ces volutions convergentes les travaux discipli naires restent le plus souvent tanches les uns aux autres comme l attestent les bibliographies des recherches alors m me que leurs conclusions attes tent pareillement de l int r t voire de la n cessit de leur mise en relation Dans les faits les recherches ayant pour objet le lien entre des perspectives sociologiques et psychologiques sont rares Esperet 1979 Charlot Bautier et Rochex 1992 Bautier 1995 Bautier Rochex 1998 pour des raisons institutionnelles de cloisonnement des champs disciplinaires mais aussi pour des raisons m thodologiques de construction et d analyse d un objet ni simple ni homog ne et d un cadre th orique pour le penser Nous avons galement choisi de traiter m me bri vement des recherches r centes relevant le plus souvent de la sociolinguistique qui met tent l accent sur le rapport identitaire des jeunes au langage alors m me que ces recherches s int ressent peu aux incidences de ce rapport sur les apprentissages scolaires au dela des attitudes et conflits qui peuvent naitre dans les classes du fait d
210. as comporter une initiation la recherche Les s mi naires de recherche furent l une des composantes essentielles de l enseignement de p dagogie g n rale donn par Huberman Gen ve destin aux candidats l enseignement d s le Premier cycle universitaire Et s il fut un manager qui savait d cider seul et parfois sans trop s emba rasser d tats d me tous ceux et celles qui ont collabor ses travaux le tiennent pour un ani mateur incomparable de la recherche Il avait le talent de susciter les coop rations les plus diverses et il a t capable de former de v ri tables quipes au sein desquelles la qualit des apports personnels et l inventivit collective pre naient le pas sur toute forme de hi rarchie La seconde d marche qui permet Huberman de dialectiser les moments contrariants de la 184 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 cha ne innovatrice c est la pratique d un clec tisme m thodologique r solu Une collecte de data moment autonome dans une strat gie effi cace de changement exige une quadruple atti tude cf Havelock et Huberman 1980 p 36 1 Avant d entreprendre de modifier quoi que ce soit pratiquer une humilit c est le mot r solue et humoriste devant la texture d institu tions sociales qui remplissent des fonctions dont il est probable que le novateur n a pas le moindre soup on
211. as certain que les grands textes s imposent tous facilement quelles que soient les situa tions personnelles et sociales quelles que soient les mani res de les pr senter D j Pestalozzi avait fait Stans la rude exp rience de la r sis tance l enseignement Et il avait sugg r un cer tain nombre de m thodes en particulier par l apprentissage progressif de la concentration Germaine Tortel plus r cemment a d velopp ce qu elle nomme une p dagogie de l initiation essentiellement par l expression artistique et pro pose une d marche des dispositifs permettant l enfant d apprendre tre pr sent ce qu il fait se d centrer et acc der aux uvres Elle d crit le long chemin qu il faut parcourir pour tre totalement pr sent dans le geste que l on pose le corps et l esprit tout entiers ensemble doivent passer dans la main qui dessine dans la parole qui s exprime Il y a bien un vrai travail de concentration faire qui n cessite pour les ensei gnants de longs d tours Beaucoup d entre eux sont confront s en effet des l ves en tat de suractivit et de suraffectivit de triomphe du moi tyrannique Il leur faut alors cr er les condi tions du travail scolaire en construisant avec eux des rites et des r gles Nous avons beaucoup apprendre pour cela de ceux qui ont travaill sur la p dagogie institutionnelle Si l cole est un lieu o l on travaille
212. ateur Viviane Isambert Jamati THIERC Agn s Histoire de l adolescence 1850 1914 Paris Belin 1999 334 p Dans ce livre ambitieux par l ampleur de son sujet et la diversit de ses sources Agn s Thierc se propose d tu dier l volution des repr sentations de l adolescence du milieu du XIX si cle la Premi re Guerre mondiale C est en effet au cours de cette p riode dans un contexte de distinction croissante des ages et dans le prolongement de l int r t accord l enfance qu merge le mod le adolescent moderne construit autour des notions de pubert de crise et d encadrement Privil giant les dis cours de ceux qui dirigent ou observent l adolescence p dagogues moralistes m decins romanciers et plus tard psychologues et sociologues plut t que les sources ma nant des adolescents eux m mes l auteur construit son sujet comme l histoire d une alt rit l histoire du regard des adultes sur l adolescence plut t que celle de l exp rience adolescente elle m me Bien qu ancr e dans le bio logique l adolescence est une construction sociale pour exister en tant qu age et identit collective elle requiert un temps et des lieux qui lui soient propres D abord limi t e de ce fait l lite masculine des coll ges et des lyc es elle s tend dans la p riode 1890 1914 aux filles et aux classes populaires auxquelles les syst
213. ation un espace de libert pour les couples et s accompagne d une revendication d panouissement personnel pour eux m mes et pour les enfants La r ussite personnelle des parents inclut l enfant qui est ressenti comme un droit Renforc s par les travaux foucaldiens qui d construi sent le mod le familialiste de nombreux travaux histo riques sociologiques anthropologiques mettent en pers pective les th ories dominantes concernant la parentalit et l enfance et en particulier les th ories psychologiques dont le caract re id ologique est soulign Ces entreprises critiques se voient renforc es par la d construction des pr ceptes de la pu riculture dont le caract re contradic toire et normatif est mis en cause Delaisi de Parseval et Boltanski Ainsi la dyade m re enfant s largit aux autruis signi ficatifs Apr s Lacan on reconna t au p re un r le sym bolique mais on lui d nie un r le dans les soins l enfant malgr l volution des conduites de certains p res que Pon qualifie de nouveaux Pour autant le mod le maternel dans la relation l enfant reste pr pond rant le paternage est r duit au maternage Les d bats portent aussi sur l ducation des jeunes enfants d autres mod les mettant en sc ne des collectifs d enfants sont revendiqu s inspir s par les libertaires r volutionnaires V ra Schmidt les id es antiautori taires Marcuse Kinde
214. ation sous un angle microscopique savoir en investissant les processus aff rents non du point de vue de l institution entendue en tant que syst me com plexe mais de celui des acteurs ducatifs constituant au sein de l tablissement la communaut ducative En d autres termes elle ne s int resse pas principale ment aux prescriptions et instructions minist rielles le niveau macroscopique pour privil gier le quotidien de l enseignant En d autres termes encore elle pr f re le temps et l espace concrets de l cole du coll ge du lyc e la virtualit des recommandations issues de la hi rarchie voire de la bureaucratie C est un choix et c est un choix qui est bon Pensei gnant en quelque sorte sujet et objet d instances qui igno rent ou presque la pratique de la classe a besoin de tels travaux Monica Gather Thurler signe l un ouvrage qui a donc un double m rite celui d enrichir une connaissance scientifique en convoquant par ailleurs tous les auteurs n cessaires sa d monstration et en analysant nombre observations qu elle a effectu es et celui d accompa gner la r flexion des praticiens ducatifs cet gard on pourrait souhaiter que plus souvent encore les recherches universitaires fassent la preuve de ce double avantage Signalons aussi et c est encore une qualit que cet ouvrage est d un abord tout fait ais La lecture en est facilit e par une grand
215. atives La disciplinarisation de pratiques langagi res au sein de la seule discipline fran ais et comme faisant l objet d enseignement et d apprentissage per se ne modifient sans doute gu re les situations de difficult s dans lesquelles se trouvent les l ves de milieux populaires et que l ensemble des recherches cit es ont explor es Alors m me que ces pratiques trouvent tout normalement leur place dans des activit s scolaires quotidiennes des dif f rentes disciplines au sens o elles permettent les activit s des l ves puisque toute activit d apprentissage est simultan ment activit possible et n cessaire de construction d un contexte de communication d argumenta tion pour soi et pour les autres et du contexte des apprentissages et de leur contenu Ces contructions dans leur dimension langagi res rel vent de genres peu familiers pour certains l ves Mais il s agit l d un domaine de recherche encore faiblement explor il est peut tre celui qui permettrait aux chercheurs plus de trente ans apr s avoir ouvert la question du r le du lan gage dans la diff renciation sociale et scolaire de changer la nature de leurs r ponses moins centr es sur les raisons de cette diff renciation et davan tage sur les moyens d y rem dier lisabeth Bautier Universit Paris 8 quipe ESCOL Pratiques langagi res et scolarisation 155 NOTES 1 Compte tenu de ces pr c dentes
216. atrice CM1 CM2 l l ve id al typique Portraits de l l ve id al typique vis s par chaque configuration Configuration Configuration Configuration Configuration Configuration ob issant et raisonnable et raisonnable non novatrice non novatrice Montessori Freinet plurielle CP CM1 CM2 CE2 CM1 CM2 CM1 CE2 CM1 CM2 figure de l l ve disciplin disciplin disciplin raisonnable raisonnable et co op ratif et co op ratif il ob it a des r gles ext rieures sans n gociation et avec un faible appel a la raison a des r gles concernant le groupe impos es par l institutrice mais sollicitant un peu la raison des l ves a une discipline individuelle qui est impos e peu n goci e mais sollicitant la raison des l ves a des principes de base expli qu s par l institu trice et incarn s dans des r gles collectives r ac tualis es chaque semaine dans une r daction a laquelle il parti cipe des r gles collectives la r daction desquelles il a particip il est sensible une r gulation de l ordre scolaire par des habitudes et par la forte directivit des activit s par des r gles inh rentes l organisation et a la transmission des apprentis sages scolaires par des signaux mat rialis s clo chette ligne par des exigences li es au rangement de soi et du mat riel par des interventions ve
217. au cycle Il rapport pour la Direction des Ecoles FLORIN A 1999 Le d veloppement du langage Paris Dunod FONTAINE D 1974 cris et tais nous L enseigne ment du frangais Paris Cerf FORQUIN J C 1979 La sociologie des in galit s d ducation Principales orientations principaux r sultats depuis 1965 Revue fran aise de p da gogie n 48 et n 49 repris dans Sociologie de l ducation dix ans de recherches Paris INRP L Harmattan FORQUIN J C 1980 La sociologie des in galit s d ducation Principales orientations principaux r sultats depuis 1965 Revue frangaise de p da gogie n 51 repris dans Sociologie de l duca tion dix ans de recherches Paris INRP L Har mattan FORQUIN J C 1982 L approche sociologique de la r ussite et de l chec scolaire In galit s de r us site et appartenance sociale Revue Fran aise de P dagogie n 59 et n 69 repris dans Sociologie de l ducation dix ans de recherches Paris INRP L Harmattan FRAN OIS F 1980a Analyse linguistique normes scolaires et diff renciations socio culturelles Lan gages n 59 p 25 52 FRAN OIS F 1980b Quelques r sultats concernant les comportements linguistiques de milieux socio culturels contrast s In Approches du langage Paris Publications de la Sorbonne FRAN OIS F dir 1983 J cause fran ais non Cahiers libres 380 Paris Masp
218. cadres et dialectique outil objet dans l enseignement des math ma tiques Th se de doctorat d tat Universit Paris 7 DUVAL R 1993 Graphiques et quations In J Baill S Maury Les repr sentations gra phiques dans l enseignement et la formation Les Sciences de l ducation pour l Ere Nouvelle 7 3 p 57 12 DUVAL R 1995 S miosis et pens e humaine Berne Peter Lang DUVAL R 1996 Quel cognitif retenir en didactique des math matiques Recherches en Didactique des Math matiques 76 3 p 349 380 JULO J 1995 Repr sentation des probl mes et r ussite en math matiques Un apport de la psy chologie cognitive l enseignement Rennes PUR 92 Revue Frangaise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 LEGRAND M 1996 La probl matique des situations fondamentales Recherches en Didactique des Math matiques 16 2 p 221 279 LEPLAT J 1997 Regards sur l activit en situation de travail Contribution a la psychologie ergono mique Paris PUF MAURY S 2001 para tre Mod lisations du sujet en psychologie et en didactique dans les travaux int ressant l enseignement des math matiques n Actes du colloque Autour de la th orie des situa tions didactiques Grenoble La Pens e Sauvage MAURY S 1998 Analyse d erreurs dans des situa tions comportant des repr sentations graphiques In Actes du 1 Colloque en Didacti
219. cap n est pas aussi global qu on le pensait et qu on n a pu conclure cette globalit que parce que la mesure de la ma trise de la langue ne portait que sur des types particuliers de maniements plus sp cifiques de certaines couches et de certaines situations de communication Ce qui d ailleurs ne signifie pas que la question soit simple r soudre elle se demande dans quelle mesure il est possible de rejeter la valorisation qui est faite de certains maniements linguistiques dans la mesure o cette valorisa tion devient partie int grante de la structure sociale Ces recherches don nent voir les effets possibles de l exclusion du circuit de la communication r elle ou symbolique du fait de l enseignant ou du fait de l l ve elles en d veloppent diff rents aspects sa signification sociale sa signification subjective et ce qui peut en r sulter sur les apprentissages Les travaux sur ce theme de la communication ma tre l ve peuvent encore se diff rencier partir de l approche de l apprentissage qui les sous tend L accent peut ainsi tre mis sur le fait qu aucune mobilisation n est possible pour l l ve sur des objets de savoirs scolaires s il est en conflit social et affectif avec les repr sentants de l cole ou au moins en m ses time de soi Borkowski et al 1996 Biarn s 1999 Certains chercheurs par lent d acculturation propos de ce quoi sont confront s les l v
220. caract risant les diff rentes fonctions remplies par l ordinateur Il existe d autres fa ons de d crire le domaine par exemple autour de trois sc narios celui de la transmission un r cipient vide se remplissant de connaissances celui de l atelier la connaissance construite par l l ve et celui de la n gociation la connaissance construite par plusieurs Sandberg 1999 Ou encore selon ce que l ordinateur devrait pouvoir faire r soudre expliquer conseiller repr senter simuler et organiser Bruillard 1997 Notre typologie offre selon nous l avantage de clas ser selon des fonctions qui s apparentent des m thodes p dagogiques et d expliciter les th o ries d apprentissage sous jacentes Pr sent s ainsi les logiciels ducatifs peuvent tre vus non plus comme une panoplie mais comme un ventail de fonctions p dagogiques notre dis position Nous avons vu qu il n existe pas une m thode unique d enseigner l aide de l ordi nateur il s agit donc de chercher des mariages entre m thode d enseignement et type de logi ciel La typologie met galement en cause la fagon d valuer Le paradigme pr test post test d apprentissage pourrait bien tre adapt a une cat gorie de logiciels mais pas a d autres L explicitation des fonctions et des affordances vis es conduira a d finir de nouvelles mesures de succ s pour valuer l efficacit des logi
221. ce les brouillons et les textes finaux sont ramass s Les diff rents types de brouillons L ensemble des brouillons ainsi recueillis nous ont amen s observer deux grandes tendances dans l utilisation du brouillon le brouillon lin aire et le brouillon instrumental Le brouillon lin aire c est un brouillon qui pr sente peu de diff rences avec le texte final il est enti rement r dig et peut faire ventuelle ment l objet de quelques r visions et r critures mais qui restent tr s locales Le brouillon instrumental c est un brouillon qui pr sente des structures crites qui rompent avec l aspect lin aire de l crit de communication On y trouve non plus des phrases mais des mots et groupes de mots une utilisation bidimention nelle de l espace graphique sous forme de listes et de tableaux et le recours des outils gra phiques qui ne sont plus des mots mais des fl ches des num ros et autres symboles 98 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 Exemple de brouillon lin aire du texte informatif Le film pr sente l volution de l homme de ses ori gines nos jours en d crivant les principales tapes qui ont donn naissance l homme moderne L apparition de l homme remonte environ 3 M d an n es sur le continent africain On le diff rencie des autres mamif res par le fait qu il se d place pas a l aide de ses quatre membres
222. centage Les items retenus permettent de calculer e le pourcentage d l ves qui d clarent ne rien laisser au hasard pour pr parer leur avenir IR1 e le pourcentage d l ves qui d clarent faire tout leur possible pour r ussir leurs tudes IR2 e le pourcentage d l ves qui d clarent que les r sultats qu ils obtiennent ne d pendent que d eux m mes IR3 e le pourcentage d l ves qui estiment obtenir de bons r sultats parce qu ils pr parent bien leurs interrogations IR4 e le pourcentage d l ves qui estiment obtenir de bons r sultats parce que le professeur les fait bien travailler dans cette mati re IR5 Les enseignants connaissent ils le point de vue des l ves sur leur scolarit 75 e le pourcentage d l ves qui pensent tre r compens s par leurs parents suite de bons r sultats IR6 e le pourcentage d l ves qui estiment obtenir de bons r sultats parce qu ils ont beaucoup de chance IR7 On constate que l amplitude des carts est dif f rente selon la cat gorie des items on observe un tr s gros cart entre les r ponses des l ves et les estimations des ensei gnants quant la responsabilit personnelle des l ves Les carts les plus nets 37 concernent la responsabilit des l ves dans la pr paration de leur avenir IR1 ainsi que le fait pour l l ve de faire tout son possible pour r ussir IR2 Plus de 9 l ves sur dix
223. cette d marche celle que pr ne un courant plus r cent de la didactique du fran ais langue maternelle et des sciences de l ducation Bautier et Rochex Bautier et Bucheton Berni Goigoux Nonnon Rebi res Schneuwly d j cit s qui consiste se pencher sur l activit de l l ve r el La notion de crit re par exemple n est plus alors un l outil tech nique permettant une conformit un mod le mais un outil psychologique aidant l l ve r guler son propre fonctionnement Certes tous les outils techniques peuvent devenir des outils psychologiques encore faut il que les didacticiens et les enseignants ne soient pas dans l applicationnisme La centration sur l activit de l l ve recherches des auteurs pr c demment cit s par exemple permet justement de faire le lien avec des points de vue plus sociologiques en ce qu ils travaillent la diff renciation entre l ves fon d e sur un rapport au savoir et au travail scolaire qui entra ne une mise en activit diff rente Celle ci se traduit par des pratiques et des attitudes langagi res diff rentes et les ventuelles erreurs de communication scolaires que nous avons d j voqu es Les recherches actuelles de ce courant conduisent travailler au plus pr s des activit s en contexte puisque l hy poth se centrale r side dans le fait que c est bien le contexte tel qu il est construit en classe avec le langage comme lieu social et genre discu
224. cherches s est d velopp depuis une dizaine d ann es Bernardin Barr De Miniac Chauveau et Rogovas Chauveau Dab ne par exemple il vise tudier un autre facteur li la socialisation familiale et susceptible de jouer un r le dans l apprentissage de l crit lui m me il s agit des repr sentations sociales de l criture et des fonctions de la langue crite Cette notion de repr sentation a voir avec une des composantes des PL en ce qu elle est reli e aux pratiques sociales de r f rence des l ves et de leur famille Ainsi pour Verm s par exemple mais les chercheurs sont tr s nombreux partager ce point de vue les repr sentations sociales de l crit vont s laborer partir des pratiques culturelles collectives du groupe d appartenance Chez Bernardin 1997 et Chauveau et Rogovas Chauveau 1987 1989 Barr De Miniac 1995 Barr De Miniac Cros et Ruiz 1993 T b rovsky 1989 on trouve l hypoth se du r le de la connaissance des usages sociaux de l crit dans son appropriation l cole Cette conception qui suppose un effet des repr sentations de l ob jet apprendre sur l apprentissage est partag e par de nombreuses didac tiques disciplinaires Chauveau et Rogovas Chauveau voquent le consensus ou le non consensus entre les pratiques scolaires d apprentissage de l crit et les repr sentations qui les sous tendent en termes de ce qu il faut faire pour apprendre lire
225. ciels ducatifs L nonciation des points de vue th oriques sous jacents permettra d tudier et 114 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 de pr ciser des relations entre ces points de vue leurs impl mentations logicielles et les affordances comportements et apprentissages r alis s Erica de Vries Laboratoire des Sciences de l ducation Universit Pierre Mend s France Grenoble Remerciements L auteur remercie ses coll gues du Laboratoire des Sciences de l ducation de l Universit Pierre Mend s France de Grenoble et en particulier Jacques Baill Philippe Dessus et Beno t Lemaire L article a largement b n fici de nombreuses dis cussions avec eux ainsi que de leurs pr cieux commentaires sur des versions pr c dentes BIBLIOGRAPHIE ALESSI S M TROLLIP S R 1991 Computer based instruction Methods and development 2nd edi tion Englewood Cliffs Prentice Hall BAKER M J LUND K 1997 Promoting reflective interactions in a CSCL environment Journal of Computer Assisted Learning 13 175 193 BARON G L 1990 L informatique en ducation le cas de la France Note de synth se Revue Fran aise de P dagogie 92 57 77 BARON G L BRUILLARD E 1996 L informatique et ses usagers dans l ducation Paris Presses Universitaires de France BARON G L BRUILLARD E 2001 Une didactique de l informatique Revue Fran
226. cognitifs du lan gage quelques hypoth ses Langage et soci t n 47 p 55 84 BAUTIER 1990 Enfants de migrants langue s et apprentissages scolaires Migrants formation n 83 p 65 73 BAUTIER 1995 Pratiques langagi res pratiques sociales Paris L Harmattan BAUTIER 1997a crire apprendre se construire au lyc e Les Cahiers du fran ais contemporain n 4 p 287 304 BAUTIER 1997b Usages identitaires du langage et apprentissages Migrants formation n 108 p 5 20 BAUTIER 1997c Les pratiques socio langagi res dans la classe de fran ais Quels enjeux quelles d marches en collab avec D Bucheton Rep res n 15 p 11 25 BAUTIER 1998 Des genres de discours aux pra tiques langagi res ou des difficult s penser le sujet social et ses pratiques n Pratiques langa gi res et didactique de l crit Hommage Michel Dab ne textes r unis par F Grossmann Grenoble IVEL LIDILEM Universit de Grenoble III p 145 156 BAUTIER BUCHETON D 1995 Ce qui s en seigne ce qui s apprend et ce qui est d j l Le frangais aujourd hui n 111 p 26 37 BAUTIER BUCHETON D 1996 Interactions co construction du sujet et des savoirs Le fran ais aujourd hui n 113 p 24 32 BAUTIER ROCHEX J Y 1997 Apprendre des malentendus qui font la diff rence In J P Terrail La scolarisation de la
227. commande pour l achat d ouvrages par les organismes publics e une facture pro forma document vous indiquant le montant pr cis en fonction des taxes notamment peut tre tablie sur demande cette possibilit s applique galement aux demandes pour la Corse les DOM TOM et l tranger Les ouvrages ne seront exp di s qu la r ception du r glement e Etablir des titres de paiement s par s pour les commandes d ouvrages d une part et les souscriptions d abonne ments d autre part Nous vous remercions de bien vouloir envoyer votre bulletin d abonnement l adresse suivante INRP Services des Publications 29 rue d Ulm 75230 Paris Cedex 05
228. comme du c t de la discipline une chose est de se deman der ce qu il convient de faire avec des l ves d j brouill s avec l ordre scolaire tant admis que de toute mani re il en faut un ou dress s contre lui par une dynamique du d fi autre chose de se demander ce que cet ordre doit tre et ce qu il convient de faire pour que l acclimatation cet ordre soit plus g n ralement et plus solidement assur e Ce sont assur ment d immenses pro bl mes sur lesquels le concours des nergies et des intelligences a jusqu ici trop manqu en par tie faute d une suffisante volont politique quant son organisation Ph M Je partage totalement votre propos sur le dessaisissement de l institution C est pourquoi je me r jouis que le ministre ait sollicit Pierre Truche pour r fl chir un texte de r f rence face au manque de rep res en mati re de droits et de devoirs l cole Car pour qu il y ait de l cole il faut qu il y ait du Droit II convient qu il y ait des textes qui disent le droit en mati re scolaire Pour autant cela ne d douanera pas l enseignant d avoir exercer son discernement dans l imm diatet des situations Mais il pourra tre paul par un projet fort celui d apprendre aux l ves l cole faire soci t ce titre vous critiquez vivement mes propos sur la construction de la loi Je con ois que ce que je dis dans l un de mes ouv
229. constamment indispen sable de l ducation Entendons bien cette fa on de penser et d exercer l ducation scolaire le souci proprement p dagogique cette posture habit e d un principe critique et qui tait jusque l limit e des moments de l histoire des soci t s moments d effervescence d instabilit voil qu elle devra d finitivement tre reconnue Autant dire que le principe critique qui anime la pens e p dagogique appartient d sormais au r gime nor mal de l ducation scolaire Autant dire qu une certaine forme d instabilit est devenue le lot normal des soci t s modernes D finitivement II est essentiel de bien comprendre pourquoi le sens m me de ce que sont la p dagogie et la pens e p dagogique en d pend comme celui d un d bat qui mobilise aujourd hui beaucoup d nergie mais pourrait bien avoir t mal for mul L argumentaire de Durkheim ne se contente pas de mettre en avant la modification des conditions de l action p dagogique d s lors qu un certain degr de civilisation ne peut plus se satisfaire d une ducation empirique machinale il s at tache d gager ce qui dans l exigence p dago gique traduit une exigence inh rente la culture moderne et son volution Le raisonnement de Durkheim combine deux th mes qui sont bel et bien au c ur des soci t s modernes l individua lisme d mocratique et le d veloppement social
230. cult s d appren tissages scolaires en fran ais et dans les autres disciplines Se sont ajout s cette confusion ces derni res ann es deux ph nom nes celui d sign par le terme d illettrisme des l ves et celui des l ves utilisant en classe a for tiori dans les couloirs des tablissements une langue fort peu norm e par les exigences scolaires comme si la situation scolaire n tait plus interpr t e comme contraignant l emploi de certaines formes au d triment d autres ou comme si les l ves affirmaient leur opposition au monde scolaire et ses acteurs de cette fa on Nous reviendrons galement sur ce point Nous avons laiss de c t les recherches qui portent sp cifiquement sur le probl me des l ves enfants de migrants quand ceux ci rel vent d un bilinguisme d j install ou au contraire d un fran ais non encore appris comme c est le cas des primo arrivants En revanche on pourra consid rer qu une partie des recherches traitant des rapports entre langue et identit image de soi et cole ont largement voir avec les situations dites de diglos sie Cette notion a t utilis e par la sociolinguistique Ferguson 1959 pour d crire de fa on dynamique les usages des deux langues des populations bilingues usages distribu s en vari t haute et vari t basse une des langues se trouvant en situation de minorit linguistique d un usage d une langue domin e non l gitime
231. d employ s ou d ouvriers qui progressent certes mais sans combler r ellement leur retard Seuls les enfants d agriculteurs filles et gar ons r dui sent de fa on significative l cart qui les s parait des enfants de cadres sup rieurs ou d ensei gnants les chances de tous les autres ont pro gress a des rythmes sensiblement quivalents et amplitude de la d mocratisation est donc au total et surtout lorsqu elle est valu e au niveau du baccalaur at assez mince m me si a l int rieur de certaines cat gories sociales se dessinent des mouvements de diminution des in galit s entre filles et gargons En d finitive s il y a bien eu d mocratisation en ce qui concerne l acc s au second cycle de l enseignement secondaire la d mocratisation au sein de ce cycle et surtout en sortie est encore rest e tr s modeste Dans l Universit o durant la d cennie 80 90 les effectifs croissent chaque ann e d un peu plus de 3 un incontestable mouvement de d mo cratisation appara t notamment si l on compare les populations d tudiants toutes disciplines confondues des degr s divers les chances des enfants de toutes les cat gories sociales se sont rapproch es de celles des enfants de cadres sup rieurs et s en sont d autant plus rappro ch es m me si les carts restent consid rables qu elles en taient loign es par exemple celles des enfants d ouvriers qu
232. d veloppe l affirmation du b b comme sujet social et s noncent les droits de l enfant On observe la recomposition des rapports familiaux et la requalification de l accueil collectif des enfants Un nouveau mod le se dessine fond sur la reconnaissance de la l gitimit de l activit professionnelle de la m re sur celle de l investissement du p re dans les soins aux enfants et sur celle de l ouverture aux pairs et aux ducateurs dans l accueil collectif Ce mod le privil gie maintenant une diversification des relations qui si elle reste en priorit articul e la m re admet la multiplication des figures ducatives et socialisantes Ainsi se requalifie la place du couple parental et du p re de m me que celle des autres personnes qui participent de la socialisation faisant de Penfant un tre relationnel Le lien la m re et aux parents se trouve compl t et enrichi et non pas substitu par ces relations multiples Neyrand dessine le nouveau mod le de parentalit qui s articule sur la g n ralisation du processus d individua lisation et l objectif d panouissement personnel L enfant se trouve investi des attentes et des d sirs des parents il vient parachever la double int gration profes sionnelle et conjugale La reconnaissance de l enfant dans sa dimension unique et le d sir de le voir r ussir dans le futur qui signe la r ussite des parents conduit la figure du b b
233. dagogique lequel ne contient pas de rapport de r ciprocit total entre l adulte et l enfant Rachel Gasparini IUFM de Bourgogne et Groupe de Recherches sur la Socialisation Lyon Il NOTES 1 La recherche cit e dans cet article a t effectu e dans le cadre d une th se de doctorat en sociologie La discipline l cole primaire Une interpr tation sociologique des modali t s d imposition de l ordre scolaire Universit Lyon Il sous la direction de G Vincent 1998 2 Circulaire 91 124 du 6 06 91 pas de ch timent corporel pas de pensums pas de privation de la totalit de la r cr ation pas de geste traduisant du m pris ou de l in diff rence l gard de l l ve et de sa famille 3 R Sirota a parl de fant me ressuscit 1994 d mergence d une sociologie de l enfance 1998 et des travaux r cents ont port un int r t particulier cette perspective C Montandon et F Osieck 1997 et P Rayou 1998 1999 Un colloque s est tenu Lille III sur le th me Soci t s et cultures enfantines 1997 La revue ducation et soci t s a consacr ses deux premiers nu m ros au th me de la Sociologie de l enfance 1998 et 1999 4 Sans reprendre dans le d tail toutes les dimensions recen s es dans le guide d observation dont l int gralit est consultable dans La discipline l cole primaire Gasparini 1998 p 241 et 24
234. dans la comparaison de leurs pro positions En effet bien qu en grande partie inspir es par des questions li es l apprentissage des math matiques les trois approches s inscrivent cependant dans des perspectives th oriques et dans des probl matiques assez diff rentes dont l int r t pour la didactique m rite d tre discut Mots cl s didactique des math matiques psychologie cognitive repr sentation s miotique apprentissage INTRODUCTION Une question r currente en didactique des math matiques est celle de la pertinence des entr es psychologiques au sens de la psycholo gie cognitive Elle est parfois abord e sur le mode pol mique certains consid rant que la connaissance du fonctionnement du sujet cognitif n informe en rien sur l conomie du syst me didactique et s opposant d autres qui ten draient consid rer la didactique comme une psychologie appliqu e Notre position person nelle assez largement partag e aujourd hui est videmment beaucoup plus nuanc e Nous ex posons dans une contribution r cente l tude des liens entre psychologie cognitive et didac tique des math matiques Maury 2001 o nous fondant sur certains arguments de nature pist mologique ou pragmatique nous rejoignons le point de vue exprim par d autres auteurs Brun 1994 Assude 1995 Duval 1996 Schubauer Leoni 1997 Notre position revient en fait consid rer que quel qu
235. dantes du bon vouloir de quelque donateur que ce soit Elle rel vent par statut de l ordre du n cessaire nomoth tique N anmoins leur sort est d avoir se trouver dis s min es sur mille et un champs d action o elles r v tiront leur contingence et s inscriront dans des histoires sollicit es de toutes parts dire autre chose que ce qu elles disent voire prou ver l inverse de ce qu elles prouvent Ce nomoth tisme pourrait ressembler un scientisme assez banal Ce moment autonome n isole t il pas artificiellement les donn es les privant de leurs significations prolif rantes par une mod lisation qui les ext nue plus qu elle ne permet de les comprendre Or Huberman pr tend bien parvenir non seulement comprendre mais faire comprendre La diss mination des acquis de la recherche n a pas tre imagin e comme une cons quence regrettable mais impos sible viter Elle n est pas de l ordre de la suite Elle constitue aussi un moment du processus La contradiction du chercheur telle qu Huberman la d crit est donc inscrite dans cette articulation de moments qui ne peuvent se qualifier que comme contraires et qui n anmoins doivent tre pens s comme dialectiques L issue heureuse tient dans une double d marche C est tout d abord l int ressement participatif de tous les acteurs de la cha ne et principale ment gr ce la formation qui ne peut pas ne p
236. de la discussion et C CHENE Baker et Lund 1997 en tant que m dium de communication N cessit exhaustivit et exclusivit Le Tableau 1 pr sente le r sum des huit fonc tions de la typologie et de leurs caract ristiques Pour observer ses qualit s et d fauts nous exami nons la typologie l aide des crit res de n cessit d exhaustivit et d exclusivit D abord les huit fonctions sont n cessaires puisqu elles regroupent les logiciels d crits dans la litt rature depuis le d but de l enseignement assist par ordinateur N anmoins la quatri me fonction captiver l atten tion et la motivation jeux ducatifs pourrait tre supprim e Cette fonction n est pas exactement semblable aux autres parce qu elle doit elle m me tre pr cis e davantage en termes de fonctions plus sp cifiques Ensuite tant donn la rapidit du d veloppement technologique nous ne pou Tableau 1 Les huit fonctions p dagogiques et leurs caract ristiques Fonction exercices p dagogique Type de logiciel Th orie T che Connaissances Pr senter de ae pr sentation j tutoriel cognitiviste lire 5 l information ordonn e Dispenser des Lin gt rayi exercices r p t s behavioriste faire des exercices association V ritablement la d couverte de lois naturelles cognition situ e tuteur intelligent cognitiviste dialoguer repr sentation enseigner Captiver l
237. de la philosophie Il est sur prenant que cette id e de responsabilit n ait pas fait l objet d investigations et de commentaires plus importants dans les travaux consacr s l thique ducative et la socialisation morale et politique des l ves car elle est y regarder de plus pr s l alpha et l om ga de la pratique duca tive 4 Elle est non seulement requise comme posture thique pour l ducateur comme nous allons le montrer mais elle est aussi la vis e majeure de tout travail ducatif car l autonomie responsable est selon le juste mot de Monette Vacquin la condition de notre humanit 5 LE MOT ET L IDEE L adjectif responsable est attest d s le Moyen ge tant t dans le sens de r sister un ch teau responsable aux durs assauts tant t pour d signer celui de qui l on r pond justi ciables et responsables Le substantif respon sabilit est quant lui apparu beaucoup plus tar divement puisque les premi res mentions sont signal es entre 1783 et 1788 6 Jacques Henriot note que l apparition du terme co ncide avec l in t r t port par les juristes la r gle de l indemni sation du pr judice subi 7 Le concept de respon sabilit est d abord un concept juridique Si le mot est r cent l id e l est un peu moins Pr cisons que responsabilit vient du verbe latin spondeo qui signifie se porter garant s engager ou encore
238. de sociologie n 29 pp 649 666 8 Langou t G Diversit des coll ges diversit des pra tiques d orientation L orientation scolaire et profession nelle n 1 1988 pp 33 52 Langou t G L ger A Postface de C Lelievre Ecole publique ou cole priv e Trajectoires et r ussites sco laires Paris ditions Fabert 1994 186 p Langou t G L ger A Le choix des familles Ecole pu blique ou cole priv e Paris Editions Fabert 1997 222 p 9 10 11 Consulter le rapport Lesourne 1988 Au niveau du bacca laur at toutes sections confondues et non a son obten tion rappelons le car la confusion est trop souvent faite aujourd hui encore 12 Niveaux et Il sorties avec dipl mes de 2 et 3 cycle des Universit s ou des Grandes Ecoles 13 Niveau III DEUG etc Brevets de techniciens baccalaur ats technologiques et professionnels sorties avec dipl mes bac 2 DUT BTS 14 15 Niveau VI sorties du premier cycle du second degr 6 4 CPPN et des formations professionnelles en un an CEP niveau Vbis sorties de 3 et des classes de second cycle court professionnel avant l ann e terminale L cole fran aise volue mais l insertion sociale devient de plus en plus difficile 57 16 DEP Rep res et r f rences statistiques 1997 p 198 22 Ce tableau et les donn es qui suivront sont emprunt s 17 Panel 1972 1973
239. demeurant des observations de m me ordre dans les recherches psychologiques qui portent sur la difficult pour certains enfants peu litt raci s de consid rer la langue dans sa structure formelle comme un objet analyser ind pendamment du sens pragmatique qu elle v hicule voir ci dessus Compte tenu de la complexit des m diations par lesquelles passe le rapport entre cognition et langage on ne peut isoler le syst me d criture comme seul facteur causal l criture comme pratique langagi re s inscrit dans un ensemble de pratiques sociales qui jouent leurs r les dans la construction des formes famili res de pens e et d tre au monde Ces r serves et pr cisions pist mologiques faites force est de consta ter que les travaux ethnologiques de Goody 1979 1994 ont non seulement contribu d velopper la th orie du Grand Partage entre les soci t s d criture et les soci t s d oralit mais ils ont particip un d veloppement analogique dans le champ social particuli rement th oris par Lahire 1993 L auteur y d veloppe la th se d une opposition entre un rapport oral pratique 142 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 au monde et un rapport sriptural thique au monde sur laquelle se construi raient les difficult s facilit s scolaires des l ves l cole supposant le rap port scriptural que ne partageraient pas les l ves de mili
240. des l ves mettent en vidence des ph nom nes diff renciateurs fins mais aussi comment les formes et pra tiques de l cole participent des difficult s des l ves Cette orientation peut tre parce que les difficult s scolaires des l ves de milieux populaires sont consid r es comme un fait acquis s illustre par des recherches orien tation moins explicitement sociologique a fortiori id ologique que dans les ann es 70 si on cherche comprendre en quoi les exigences scolaires font probl me certains l ves on cherche davantage voir comment aider les l ves plut t qu modifier l cole comme c tait alors le cas On peut m me observer une volution dans le champ scolaire au niveau de l ensei gnement primaire et du coll ge que l on peut identifier une l vation du niveau des exigences en particulier de celles qui mobilisent la culture crite au sens d fini pr c demment Par le biais des programmes dont une part s est transform e en activit s langagi res pr sent es souvent sous forme de comp tences ma triser savoir commenter un texte une carte de g ogra phie un sch ma savoir utiliser des documents divers de nature h t rog ne pour crire son propre texte savoir mobiliser les rapports et les jeux entre des syst mes s miotiques tr s diff rents ceux des pages des manuels par exemple l enseignement dans les diff rentes disciplines suppose chez l
241. des l ves sur leur scolarit au coll ge partir des d clarations des l ves et de celles des enseignants quatre dimensions sont examin es le rapport de l l ve son environnement scolaire la comp tence scolaire que l l ve estime avoir son engagement personnel dans le travail scolaire et sa croyance aux effets positifs de cet enga gement La comparaison des r ponses des l ves et des enseignants montre que ces derniers ont for tement tendance sous estimer l int r t que les l ves portent leur scolarit minimiser la fa on dont les l ves valorisent leur travail au coll ge avoir une vision plus n gative de l engagement et du sens des responsabilit s face aux tudes que celle que traduisent les r ponses des l ves Devant ces constats on peut s interroger d une part sur les raisons qui font que les enseignants ont une perception des rapports des l ves leur scolarit qui ne correspond pas ce que ces m mes l ves d clarent et d autre part sur les relations qui peuvent exister entre cette perception de la part des enseignants et leurs attentes vis a vis de leurs l ves attentes dont on sait qu elles ne sont pas sans relation avec les pratiques enseignantes et les interactions en classe Mots cl s int r t des l ves attente des enseignants interactions l ves enseignants Cee en attestent plusieurs tudes le college constitue un maillon fragile du syst me sco laire f
242. des ann es 70 o l hypoth se d un d ficit des milieux populaires tait rejet e au profit de l approche strictement diff rentielle de Labov En effet apr s 1968 il tait difficilement acceptable de supposer que les enfants de milieu d favoris du fait des modalit s langagi res de leur du cation se trouvaient en quelque sorte handicap s par rapport aux autres enfants parce que ces modalit s construisent non seulement des fa ons de parler mais aussi des fa ons de penser qui ne permettent pas les m mes appropriations des savoirs et les m mes fa ons de r pondre aux exigences scolaires que celles des enfants de milieu favoris Les travaux de Bernstein 1973 1975 1986 1990 sur l cole qui mettaient en cause le fonctionne ment scolaire dans ses incidences sur la mise en difficult des l ves ont toujours t des travaux beaucoup moins connus que ceux qui portent sur les rapports entre langage et classes sociales et qui sont apparus comme situant essentiellement du c t des l ves les causes de l cart entre les attentes r ciproques des l ves et des enseignants c t des critiques qui ont conduit voir dans Bernstein l initiateur du courant du handicap socio culturel ce dont il s est d fendu explicitement on trouve aussi des cri tiques m thodologiques et linguistiques ces critiques ont t d velopp es par Fran ois 1980 L analyse critique d Esperet 1987 tant une d
243. des apprentis sages rapport sp cifique au temps assujettisse ment des corps sans les toucher physiquement La discipline n est donc pas seulement chercher du c t des punitions ou des r compenses des lois et des r glements elle est regarder aussi du c t de ces micro dispositifs qui organisent une nou velle conomie du pouvoir Selon N Elias le pouvoir caract risant la constitution d un tat cen tralis est moins impos par des techniques disci plinaires une surveillance constante et externe symbolis e chez Foucault par l image du dispositif du panoptique que par des m canismes d int rio risation de la contrainte 1973 1990 L mergence de la discipline telle que nous la connaissons aujourd hui doit tre resitu e relati vement l apparition progressive d une forme scolaire au cours du XVIIe si cle dans les soci t s occidentales Vincent 1980 Il ne s agit pas d une volont soudaine d accroitre la s v rit pour conformer les enfants afin qu ils soient r ceptifs aux savoirs scolaires mais bien d un changement plus fondamental qui marque l appa rition d une nouvelle relation sociale la relation p dagogique o le ma tre comme l l ve sont soumis des r gles impersonnelles valables pour tous La discipline scolaire constitue la dimension contraignante de la forme scolaire et le maintien de l ordre scolaire fait partie int grante de l acte p dagogique
244. des pauvres plong s dans la honte et la souf france de ne pas savoir de l autre le mouvement pr ne une auto instruction du groupe par le groupe dans la joie de l change des savoirs Dans cette conception romantique de l apprentissage apprendre est une f te et de nombreux t moignages v ritables r cits de mi racles racontent comment le savoir lire fait passer des t n bres l illettr ne ma trise ni sa pens e ni sa vie ni son langage ni m me sa relation autrui la lumi re Maintenant lire n est plus un probl me pour moi 2 Le savoir lire est un savoir magique et un cer tain lyrisme militant survalorise les effets positifs de l en tr e dans l crit aussi bien qu il surestime les effets d sas treux de sa non ma trise En revanche il faut prouver aux autorit s que l illettrisme est une r alit collective dont les causes sont chercher ailleurs que dans une faute indi viduelle p 61 Pour des solutions institutionnelles la balle est dans le camp des gouvernants Avec le rapport au Premier Ministre de 1984 Des illettr s en France Villet trisme est reconnu officiellement mais ses auteurs font tat de diff rents points de vue sur la question point de vue d ATD mais aussi point de vue des CLAP 3 qui depuis des ann es alphab tisent les travailleurs immigr s de la CSF 4 qui a cr des groupes d entraide scolaire en milieu ouvrier
245. dessous si elle est diff rente de la pr c dente M M S o etablissement 42344 chen beg RER Ba ey ied as Su aay ae ae IN Ure perce Picea ce re ace een cee eet ae ee ait Pe geen eee deen estates ae D nn 0 ee OGAlIT 22 devant no Commune distributive Code postal Cachet de l tablissement Date ua besten eter wel ook Poe dae ood ee ees Signature TARIFS jusqu au 31 juillet 2002 Abonnement 4 num ros France TVA 2 1 50 327 98 F COINS asus sue desert a 50 327 98 F 516 RE 49 51 324 76 F Guyane TOM sas masganvaesnvess 48 97 321 22 F Etranger 2 42 4 58 urgent mp ded 60 393 57 F Prix de vente au num ro 15 98 39 F Institut National de Recherche P dagogique 29 rue d Ulm 75230 Paris Cedex 05 T l 01 46 34 90 79 Abonnements 01 46 34 90 81 R daction 01 46 34 91 61 e Toute commande d ouvrages ou souscription d abonnement doit tre accompagn e d un titre de paiement libell l ordre du r gisseur de recettes de l INRP Cette condition s applique galement aux commandes manant de services de l Etat des collectivit s territoriales et des tablissements publics nationaux et locaux texte de r f rence Minist re de l conomie des Finances et du budget Direction de la Comptabilit publique Instruction N 90 122 B1 M0 M9 du 7 novembre 1990 relative au paiement la
246. diat des r ponses des questions que l l ve pose des l ments qu il recueille dans un livre environnement disponible Voir Julo 1995 p 148 150 4 Aider trop consiterait par exemple guider l l ve vers une proc dure de r solution sans qu il y ait modification de la repr sentation 5 Apprentissage renvoie ici simplement aux savoirs apprendre en situation didactique scolaire g n ralement et ne s entend pas au sens d une th orie psychologique de l apprentissage ou m me d une th orie didactique parti culi re de l apprentissage mentionnons qu il existe actuel lement en France plusieurs laborations th oriques en lien direct avec la didactique des math matiques qui nos yeux peuvent s interpr ter comme autant de mod les d apprentissage le mod le des situations didactiques d Brousseau les jeux de cadres dus Douady 1984 et les conversions de registres s miotiques dues Duval g Julo propose une d finition du concept 1995 p 190 192 inspir e de celle de Vergnaud 1990 et distingue trois composantes la composante op ratoire du concept qui correspond au signifi chez Vergnaud ses composantes s miotique et situationnelle que l on peut respectivement associer au signifiant et la r f rence chez ce dernier auteur 7 Nous utilisons ici le vocabulaire du mod le triadique de la repr sentation r f rent signifi signifiant que nous devons aux
247. diff rents sc narii possibles tout en sachant que d in vitables zones d ombre subsistent et qu il ne peut en tre autrement En ce sens tout choix thique aprioriste n est qu une niaiserie comme l crivent fort justement Jean Paul Bonnes et G rard Mamou 42 Et pourtant dans bien des cas et bien des situations les acteurs d duisent leur position thique de la stricte application de r gles a priori sans le moindre souci des cons quences Disons le fortement toute d cision ducative qui compromet gravement lavenir d un enfant est contraire l esprit de l du cation et a fortiori l thique de la responsabilit qui la sous tend L thique de la responsabilit est une thique de l engagement L obligation morale ne d rive ni d une faute ni d un dommage que le sujet aurait caus mais de la libre d cision de se porter garant On ne peut tre responsable que si l on se veut tel Il ny a pas de responsabilit morale impos e du dehors Entendons nous bien il y a bien une interpellation transcendante mais l oblig se doit de mani re ultime de consentir s obliger car nulle coercition ne parviendra fon der sa responsabilit dans l ordre thique On ne peut se porter caution de l l ve ou de l enfant que librement mais devant qui Devant les parents ou les tuteurs d j c est dire devant ceux qui nous confient leur enfant mais aussi devant l institution q
248. discut s On pourrait aussi observer les l ves se rallier rapidement une seule interpr tation et ne pas pr senter une meilleure compr hension Dans le dernier cas on questionnera la conception de l environne ment comme impl mentation du point de vue th orique La notion d affordance conduit ainsi rechercher la cause d un mauvais r sultat dans la conception plut t que dans l utilisation du logiciel En effet il n est pas rare de devoir constater qu un logiciel n est pas utilis de la fagon pr vue par les concepteurs L ultime test pour un logiciel ducatif serait alors d tablir dans quelle mesure il remplit sa fonction propre Est ce qu un hyperm dia con u comme espace d exploration invite vraiment explorer ou une simulation con ue comme environnement de d couverte manipuler observer et inter pr ter Avant d valuer si un logiciel permet d apprendre il faudrait donc d abord valuer s il remplit la fonction annonc e par ses concep teurs CONCLUSION Le domaine des nouvelles technologies du catives est vaste mais la diversit des logiciels d apprentissage ne nous dispense pas de obli gation de structurer d organiser et de pr senter ce domaine d une fa on intelligible pour les sciences de ducation Nous avons propos le point de vue th orique la t che pos e l l ve et le point de vue sur les connaissances comme aspects
249. du pur scandale 9 et si l on veut changer quelque peu cet tat de choses il y a de la part de la communaut acad mique avec si possible la mobilisation de l ensemble des sp cialistes une uvre consid rable accomplir J ai le sentiment le plus vif que le d bat est cet gard devant nous et si les preuves de ces derni res ann es en ont rendu sa n cessit plus patente elles auront t cet gard b n fiques Ph M Pour que le d bat ait lieu il faudra aussi que les questions axiologiques soient pos es clairement Il appartient aux experts d clairer les choix dans ce domaine et non de se substituer aux citoyens cet gard le vrai d bat sur l cole n a probablement pas encore eu lieu Propos recueillis par Andr Robert RFP avec la collaboration de C cile Blanchard L AEF D bat Denis Kambouchner Philippe Meirieu 15 NOTES 1 Cf le n 120 de la Revue fran aise de p dagogie dossier Penser la p dagogie 2 1746 1827 3 Francis Imbert La question de l thique dans le champ du catif Vigneux Matrice 1987 4 Le dernier ouvrage de Daniel Hameline est Courants et contre courants dans la p dagogie contemporaine Paris ESF diteur 2000 5 1770 1840 6 Auteur notamment de Multiculturalisme Diff rence et d mo cratie Paris Aubier 1994 7 1782 1852 8 Cf rapport final du comit d organisation Quels savoirs enseigner dans le
250. duca tion C est dans cette voie que l on doit forger les l ments th oriques et pratiques d une r ponse ceux qui en appellent aujourd hui un peu simple ment et trop rapidement l instauration de codes de d ontologie dans les diff rentes professions ducatives Eirick Prairat IUFM de Lorraine Responsable du GECPAS 44 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 1 Kipling R Stalky et compagnie Paris S 4 6 7 9 10 14 12 13 14 15 16 S j gt NOTES Mercure de France 1910 Cette r f rence m a t signal e par Jean Bernard Paturet lors de la journ e de la protection de l en fance le 2 octobre 1997 Melun Kipling R Opus cit p 43 Nous aurions pu illustrer ce th me de la responsabilit d faillante par un texte de saint Augustin extrait des Confessions traduit du latin par Louis de Mondadon pr sentation Andr Mandouze Paris Editions Pierre Horay et ditions du Seuil 1982 Livre 9 14 10 16 Et les gens nous ch tiaient qui au vrai faisaient comme nous Parmi les rares exceptions citons l ouvrage de Jean Bernard Paturet De la responsabilit en ducation Ramonville Saint Agne Er s 1995 Vacquin M Pr face La responsabilit condition de notre humanit Editions Autrement s rie morale n 14 Henriot J Responsabilit
251. e en quelque sorte sa th orie de la r ception des textes litt raires vis e formatrice Leur efficacit formatrice est cependant li e la dis tance qu ils entretiennent avec le lecteur trop proches de lui ils risquent de susciter des processus d identification qui rendront difficile le recul critique Trop exotiques ils risquent d tre rejet s consid r s comme radicalement trangers aux probl mes rencontr s quotidiennement et pour conclure sa th orie Car il n y a de formation que si un conflit sociocognitif se met en place 9 Cette position rejoint celle de Wolfgang Iser pour qui la fonction sociale accor d e au texte litt raire est de questionner le savoir pr alable du lecteur et ainsi le forcer un dialogue int rieur 10 Mais attention dans la conception de Iser c est le texte litt raire lui m me qui accomplit cette fonction et non un lec teur interpos Et un lecteur dans notre cas tr s sp cial Sp cial d abord dans la mesure o il fait une lecture p dagogisante du texte litt raire en abandonnant par exemple la dimension du plai sir esth tique pour Meirieu l uvre fictionnelle surgit comme une fonction moyen permettre aux autres le grandir par l observation des exp riences rapport es par quelques auteurs choisis et cela en d pit du fait que ces exp riences ne 80 Revue Fran aise de P dagogie n 13
252. e la res ponsabilit de tels ph nom nes n est elle pas a imputer l institution elle m me plut t qu aux enseignants fussent ils r unis en quipes J ai cru devoir consacrer quelques pages d Une cole contre l autre ce que j appelle l aphasie de l ins titution de m me que nous manquons de trait de p dagogie de m me manquons nous ou man quions nous jusqu une date r cente puisqu on y a travaill davantage ces derniers temps de recommandations de l cole l adresse des parents Si un certain nombre d exigences ne sont pas d embl e respect es le fait est qu il est 12 Revue Frangaise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 impossible de faire cours On me dira que le cours n est pas la seule forme possible de l action p dagogique mais j imagine mal qu une cole quelconque puisse fonctionner sans qu il soit d embl e entendu qu certains moments il faut faire silence et se tenir tranquille Tout ce qui dans l cole et en dehors d elle loigne les l ves des comportements n cessaires la scolarit tout cela doit tre combattu par une action r so lue Et je ne plaide pas ici pour une s v rit sans discernement mais pour une nettet des r gles et pour des formes de prise en charge qui en prin cipe devraient viter des pertes pures et simples de temps et des discussions perte de vue En toute hypoth se du c t de la culture
253. e Bautier et Rochex 1998 2001 Bucheton 1996 par exemple les l ves n interpr tent pas la demande enseignante de la m me mani re certains se situent dans une stricte r ponse la question pos e d autres restituent des savoirs quand d autres encore explorent et labo rent Cette diff renciation s op re en fonction de ce qu est pour eux crire une t che essentiellement scolaire qui a des normes respecter ou une mani re de montrer qu on a appris ou une activit qui a des finalit s qui lui sont propres et qui permet de construire de r fl chir d entrer dans des jeux de langage sp cifiques ou encore un moyen de communiquer un moyen de s exprimer de ce qu est pour eux crire avec des textes des autres manuels enseignants savoirs divers de ce qu ils supposent tre les r gles d valuation et lattente du lecteur enseignant Ces recherches permettent de penser l existence d un lien entre ces diff rentes composantes de l activit des l ves lien qui produit donc des effets de cumul scolairement positifs ou n gatifs Treignier et al 1997 travaillant une situation d oral l cole qui visait des apprentissages rencontrent le m me poids de l interpr tation de la situation li e cette fois aux rapports l crit et l oral les l ves de familles migrantes et ou en difficult s conomiques notamment survalori sent l crit et en cons quence consid rent toute
254. e n 137 octobre novembre d cembre 2001 NOTE DE SYNTHESE Pratiques langagi res et scolarisation Elisabeth Bautier INTRODUCTION La question des relations entre le langage ou la langue des l ves et leur scolarisation consid r es du double point de vue de la conformit aux attentes scolaires et de la r ussite des apprentissages est pos e depuis plu sieurs d cennies C est a dire depuis que le d veloppement de la scolarisa tion des enfants de milieux populaires et la disparition progressive de fili res distinctes de scolarisation ont confront les enseignants a la diff rence lin guistique et langagi re entre les l ves l cart entre les productions de certains d entre eux et les attentes scolaires aux difficult s scolaires de ceux la m mes C est a la description de cette confrontation et le plus sou vent dans une perspective de mise a jour des fonctionnements s lectifs du langage a l cole que se sont d velopp es les recherches principalement en sociolinguistique et sociologie de l ducation d s les ann es soixante Comme la pr sente note va le mettre en vidence si des recherches sur cette question continuent de se d velopper elles ont chang de point de vue d objet voire de finalit Elles se trouvent ainsi aujourd hui davantage inscrites dans une tentative de proposition de r solution des difficult s des l ves et des enseignants que dans une d marche de compr
255. e orientation rel ve d une orientation plus linguistique Adam 1999 et psycho linguistique Bronckart 1996 dans la mesure o les travaux qui en rel vent sont ceux qui correspondent une linguistique des genres discursifs qui elle m me s origine ailleurs chez Bakhtine 1977 1978 1984 note 10 et de l activit de production de ces genres qui est d ailleurs plus souvent une lin guistique puis une didactique du texte lorsqu elle est investie par une pr occupation d enseignement le r cit ou la description par exemple et qui analyse les productions des l ves a partir de cette dimension textuelle ou de g n tique textuelle Les PL peuvent donc tre analys es en tant que telles r f r es au sens qu elles peuvent avoir pour leur locuteur mais on peut aussi analyser des PL sp cifiques dans leurs incidences ou cons quences quand elles sont confront es aux demandes et pratiques scolaires Nous verrons les deux types de recherches Si donc le choix que nous avons fait l occasion de cette troisi me note de synth se dans cette revue sur la question des rapports entre langue appartenance sociale et cole en faveur des recherches qui rel vent de l pist mologie ou plus simplement du cadre des PL est justifi par le fait qu il est plus op ratoire pour penser les questions de diff renciation sociale l cole notons tout de m me que la notion de pratiques langagi res met en question l
256. e Frangaise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 Tableau des principales caract ristiques des cinq terrains de recherche Classe Classe Classe P A Classe plurielle anon novatrices non novatrice Classe Freinet Montessori CE2 CM1 CM2 CP 20 l ves CM1 CM2 CM1 27 l ves CE2 CM1 CM2 25 l ves 29 l ves 20 l ves Tendance Pas de Pas de cole enti re cole enti re cole s inspirant p dagogique revendication revendication Freinet Montessori de diff rents d une p dagogie d une p dagogie courants novatrice novatrice p dagogiques Statut de l cole Public Public Public Public Priv Architecture Classique Classique Conception Classique Conception en en phase partag e phase avec avec le projet entre plusieurs le projet p dagogique b timents p dagogique distincts en ville Cat gories 12 ouvriers 7 ouvriers 10 ouvriers 1 ouvrier 9 ouvriers socio 2 employ s 4 employ s 5 employ s 1 employ 3 employ s professionnelles 1 prof interm 4 prof interm 4 prof interm 2 prof interm 4 prof interm d appartenance 1 CPIS 10 CPIS 4 CPIS 11 CPIS 1 CPIS des p res 3 ACCE 3 ACCE 3 ACCE 4 ACCE 7 sans prof 1 invalide 1 invalide 1 ch meur 1 sans profession 1 retrait historique de la forme scolaire et de ses change ments ainsi que le contexte social dans lequel se produisent les inte
257. e STEINER Mauss Simiand et le programme durkheimien change marchand Alain TESTART change non marchand Tirer les enseignements de l affaire Teissier LES LIVRES Abonnements Subscriptions L ordre et le paiement sont adresser directement Please send order and payment to Editions OPHRYS BP 87 05003 GAP cedex France 04 92 53 85 72 France Particuliers 65 426 FF 4 num ros trimestriels Institutions 80 525 FF 4 num ros trimestriels Institutions 95 623 FF 4 num ros trimestriels suppl ment en anglais Etudiants 52 341 FF 4 num ros trimestriels tranger Abroad 95 623 FF 4 num ros suppl ment en anglais four quarterly issues the English selection Vente au num ro Single issue Le num ro trimestriel for each quarterly issue 20 euros 131 FF La s lection anglaise for the English selection 30 euros 197 FF NOTES CRITIQUES ALBERO Brigitte L autoformation en contexte institutionnel Paris L Harmattan 2000 308 p Le contexte actuel de la formation offre un potentiel de vari t de richesse d ad quation aux besoins individuels qui n a jamais eu d quivalent dans l histoire de l ducation et de la formation La banalisation des technologies de l in formation et de la communication a des incidences sans pr c dent sur l acc s l information ainsi que sur les moda lit s de consultation et d
258. e cadre et les conditions dans et partir desquelles se d ployait l activit technolo gique sont devenus leur tour des objets d in vestigation Le royaume dans son ensemble est aujourd hui soumis un projet technologique sans frein et sans limite C est l embarquement de l agir comme l crit Dominique Folscheid dans une machinerie effets cumulatifs et irr versibles qui pose probl me 21 Le Prom th e d finitivement d chain selon la belle formule de Jonas met en p ril l homme et son royaume 22 la technique ne peut donc plus s abstraire du champ de la d lib ration thique Elle est aujourd hui autant une promesse qu une menace et l homme prend acte de ce trouble lors qu il per oit l cart grandissant entre ce qu il peut faire et ce qu il peut raisonnablement pr voir en termes de cons quences Le gouffre entre la force du savoir pr visionnel et le pouvoir du faire engendre un nouveau probl me thique 23 car les thiques traditionnelles sont des thiques du proche et de l imm diatet Elles r glent les rap ports de l homme l autre homme dans la proxi mit du temps et des lieux elles sont en cons quence inop rantes pour penser l agir sous langle du lointain et du futur d o l id e de faire de la responsabilit qui n est qu une vertu parmi d autres 24 le fondement m me d une nouvelle conception de thique Il
259. e communication qui s organisent distance dans une dialectique de la pr sence qui r interroge les pratiques de formation les plus habituelles Le d veloppement des centres d autoformation aux langues trang res a pris un tour exponentiel passant de 13 49 depuis 1994 C est l observation m thodique de ces centres d autoformation et l enqu te syst matique aupr s de ses apprenants qui sont la base de cette r flexion socio historique de Brigitte Albero ma tre de conf rence l INRP Son hypoth se impressionnante est que diff rents types de dispositifs d autoformation se d veloppent en ce moment dans toutes sortes de contextes traditionnels d instruction d ducation de for mation qui visent lib rer l institution ducative de son anachronisme et de l indiff rence fonci re de la plupart des l ves qui subissent Les d bats publics sur l cole montrent surtout son incapacit se r former Cette enqu te de Brigitte Albero r v le les tendances novatrices cr atrices d un autre art d apprendre qui n a pas encore t d couvert dans certains secteurs de l cole ni par les politiques ni par les administrateurs ni par les syndicalistes Ce livre de 306 pages a t publi apr s une th se d uni versit Il est bien crit bien pens bien organis en cinq chapitres compos s de multiples sous chapitres bien hi rarchis s Son sommaire est particuli re
260. e dans les exemples qu il traite mais l assume aussi clairement dans son propre cas En effet toutes les fois qu il s agit de la culture crite un chercheur est juge et parti de son objet puisqu il doit son parcours acad mique et son existence professionnelle au fait d avoir int rioris les valeurs les exigences et les formes de l criture constitutives de son identit C est pourquoi il est si important de savoir ce que chacun met sous les mots culture et culture crite qui ne peu vent tre a priori confondus Critiquant la d finition l gi time de la Culture r duite la culture lettr e scolaire et refusant le populisme qui glorifie la culture propre des milieux populaires Bernard Lahire nous laisse encore sur notre faim s agissant de sa propre d finition Anne Marie Chartier Service d Histoire de l Education INRP NOTES 1 Culture crite et in galit s scolaires Sociologie de l chec sco laire l cole primaire 1993 La raison des plus faibles Rapport au travail criture domestique et lectures en milieu populaire 1993 Tableaux de famille Heurs et malheurs scolaires en milieux popu laires 1995 Cultures familiales de l crit et rapports interg n ration nels 1995 Les Mani res d tudier 1996 C est le titre du livre de Couder et Lecuit 1983 3 Comit s de Liaison pour l Alphab tisation et la promotion 4 Conf d ration Syndicale des Famil
261. e des formes symboliques La pens e mythique Editions de Minuit Paris 1972 p 232 284 Genard J L Opus cit p 26 Ricoeur P Le juste Paris ditions Esprit 1995 p 42 Le concept consacr par la tradition philosophique est celui d imputation Chenevier A Responsabilit contractuelle et responsa bilit d lictuelle Facult de Nancy th se de droit Imprimerie L Kreis 1899 Domenach J M Opus cit p 36 Jonas H Le principe responsabilit une thique pour la civilisation technologique Traduit de l allemand par Jean Greisch Paris les ditions du Cerf 1997 p 132 tre responsable signifie accepter d tre pris en otage par ce qu il y a de plus fragile et de plus menac Sur ce point la pens e de Jonas rejoint celle d Emmanuel Levinas Genard J L Opus cit p 114 Kant E Id e d une histoire universelle au point de vue cosmopolitique quatri me proposition l insociable socia bilit 19 20 21 22 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 Chaque homme est d chir par l insociable sociabilit Parce qu en chacun r gne une guerre intestine les hommes en viennent s opposer les uns aux autres L antagonisme entre les hommes r sulte d un antagonisme en chaque homme Folscheid D Une thique pour notre temps Le prin cipe responsabilit selon Hans Jonas thique n
262. e en ces termes l cole traditionnelle C est l existence m me de ce milieu scolaire tel qu il est que nous jugeons irrationnel retardataire dangereusement d cal par rapport au milieu social et vivant contempo rain et impuissant de ce fait faciliter et pr parer l ducation bien comprise qui formera en enfant l homme de demain conscient de ses droits mais capable aussi de remplir ses devoirs dans le monde qu il doit construire et domi ner 22 On trouvera la m me conjonction chez un Louis Legrand dans sa d fense de l ducation nouvelle 23 le champ de sa r flexion emprunte aux deux p les du volontarisme de l id e et de la valeur d un c t et de la n cessit socio poli tique conomique de l autre S il y a quelque contradiction ou quelque diffi cult dans la conjonction du volontarisme de l id al et du d terminisme sociologique cette contradiction ou cette difficult n appartiennent pas en propre la pens e p dagogique Elles sont vrai dire dans la notion m me de pro gr s la pens e politique a pay plus que son tri but cette perspective On touche d ailleurs l au paradoxe le plus profond de la pens e p dago gique Tant t elle para t bien reprendre son compte et d une certaine fa on amplifier lopti misme rationaliste des Lumi res son rationalisme abstrait et la voil qui donne dans l expertise se porte candidate au discours instituti
263. e et l ve l ve pour apprendre voir ci apr s Du point de vue pist mologique Sirota 1988 les recherches fran aises sur ce th me ne rel vent pas des m mes paradigmes que les travaux anglo saxons d velopp s dix ans auparavant Ils ont trouv naissance soit dans la psycho sociologie Mollo soit dans la sociolinguistique et l analyse de la communication scolaire en tant que centr e sur la question de la construc tion de l in galit sociale l cole Les interactions dans la classe comme la classe elle m me constitu es ant rieurement comme objet de recherche chez les Anglo saxons sont analys es selon les orientations fonctionnalistes interactionnistes ethnographiques ethnom thodologiques Mehan Woods par exemple comme strat gies des enseignants ou en relation avec la notion de curriculum du fait des adaptations de contenu d apprentissage op r es par les enseignants en fonction de leurs repr sentations des l ves 13 cette orientation a t fort peu d velopp e en France jusqu a ces der ni res ann es voir aujourd hui Goigoux 1998b 2001 ou comme mise en ceuvre d un ordre n goci ou comme construction d un travail interpr tatif de la part les l ves On trouve cependant chez Stubbs 1976 1983 en tra duction frangaise Stubbs et Delamont 1976 et Gumperz 1989 la consti tution de la classe en tant que cadre sociolinguistique ou il est possible d tudier les processus s
264. e exigence de clart Ainsi exemple repr sentatif de l ensemble l auteur indique en quelques lignes initiales la fois sa probl matique et son plan Cet ouvrage tentera de cerner les conditions auxquelles l tablissement peut devenir un n ud strat gique pour l innovation en ducation partir de la ques tion suivante quelles sont les caract ristiques de la cul ture et du fonctionnement d un tablissement qui infl chissent son potentiel de changement pour le meilleur ou pour le pire Nous en distinguerons six qui correspondent aux dimensions suivantes organisation du travail relations professionnelles culture et identit col lective capacit de se projeter dans l avenir leadership et modes d exercice du pouvoir l tablissement comme organisation apprenante p 12 Un peu plus loin est annonc e la double perspective de la r flexion Quels que soient sa culture et son fonctionnement l tablisse ment joue n cessairement un r le non n gligeable dans la construction du sens du changement parce qu il constitue l environnement du travail quotidien aussi bien qu une communaut d appartenance Certaines cultures et cer 164 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 tains fonctionnements d tablissements sont plus propices que d autres l innovation qu elle vienne de l int rieur ou de l ext rieur p 24
265. e l utilisation de formes embl matiques d apparte nance a des groupes souvent consid r s par leur membres comme antago nistes ces membres pouvant tre des enseignants ou des l ves Enfin tr s rares encore sont les recherches qui r f rent les conduites langagi res des l ves socialement situ s un cadre qui permet d analyser la question des conduites langagi res d un point de vue psychanalytique Biarn s 1999 elles ne seront pas d velopp es ici On trouvera donc dans cette note la r f rence des recherches qui rel vent des diff rents champs voqu s Le fait de situer la question des pra tiques langagi res socialement diff renci es dans le cadre scolaire conduit ne pas ignorer les rapports entre ducation culture habitude d apprendre et langage c est ce qui justifie la r f rence pr c dente aux travaux historiques galement pr sente dans les travaux de Lahire 1993 ou des travaux anthropologiques et de psychologie culturelle tels que ceux de Bruner 124 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 1996 Olson 1998 Une culture se d finit en effet par l ensemble des savoirs et des outils qui donnent prise sur ces savoirs et les forgent Ainsi pour la psychologie inter culturelle les techniques intellectuelles forg es dans l histoire par une culture donnent forme la pens e pour une revue de la question Verm s 1997 Les rec
266. e la progression des comp tences ne se fasse pas de fa on lin aire 4 On remarquera que les r sultats obtenus par les l ves de seconde technique sont plus proches de ceux des l ves de quatri me que ceux des l ves de seconde g n rale Les t ches d criture se sont d roul es au d but du premier trimestre on peut donc consid rer que nous avons mesur des capacit s qui se sont cons truites en fin de troisi me Il semblerait donc que la r orientation fondamentale du processus d ve loppemental ne s op re pas de fa on galitaire pour l ensemble des l ves la fin du coll ge Ceux qui sont orient s vers l enseignement tech nique n ont pas encore atteint ce palier important du d veloppement des capacit s d crit Brouillons et processus d criture Les fonctions des deux brouillons lin aire et ins trumental ne sont pas les m mes ils n agissent pas au m me niveau du processus d criture Chez les plus jeunes le brouillon pr sente peu de diff rences avec le texte final il est d j r dig sous forme de phrases d velopp es Les jeunes scrip teurs crivent de fa on lin aire en utilisant la syn taxe du langage crit de communication De ce fait ils planifient r cup rent les informations en m moire et r digent simultan ment Ces op ra tions s appuient uniquement sur des repr senta tions internes On peut constater en observant ces jeunes scripteurs et en analy
267. e la r alit p dagogique dans la compr hension sociologique de la diversit des conceptions de la discipline Cependant deux limites au moins sont mentionner concernant ce mode d investigation Pour commencer les l ments d explication de la plus ou moins grande proximit de l enfant avec le portrait d l ve id al typique ne se restreignent pas la configuration p dagogique Nous l avons vu les configurations sont complexes parfois m me contradictoires et leur lisibilit est d autant moins vidente pour les l ves dont l exp rience familiale les loigne des traits caract ristiques de la configuration dans laquelle ils sont ins r s L analyse des modalit s de la socialisation fami liale pourrait permettre d avancer dans la com pr hension de l exp rience diff rentielle des l ves face une m me situation p dagogique La deuxi me limite serait de conclure que les relations d interd pendance placent l l ve ga lit avec l enseignant dans la d finition de la situation p dagogique Or l enfant est dot d un statut particulier dans notre soci t en tant qu tre a former par des adultes investis d une mission de scolarisation et donc porteurs d un projet construit pr alablement De ce fait si les enfants peuvent infl chir la tonalit d une confi guration il n emp che que le pouvoir d tenu par l l ve sur l enseignant n est pas de m me nature que le pouvoir p
268. e le conduit associer cette attitude l gard du langage a des pratiques sociales et a des formes de pouvoir dans nos formations sociales scolaris es les modali t s de la maitrise de soi et notamment de la maitrise symbolique de son propre langage constitu es dans des formes scripturales scolaires de rela Pratiques langagi res et scolarisation 145 tions sociales sont profond ment li es aux modalit s de la ma trise symbo lique d autrui Le raisonnement le plus fr quent lie donc la question de la familiarit avec les usages du langage que construit et convoque la litt racie constitu tion de la langue comme objet d contextualisation et les modes de faire avec le langage et la langue qui permettent les apprentissages scolaires y compris l apprentissage de la lecture Les rapports troits qui nouent gram matisation analyse de la langue comme objet de la langue crite le plus souvent et litt ration expliquent pour les chercheurs sociologues comme psychologues qui travaillent sur ce theme les difficult s des l ves que ces difficult s portent sur l apprentissage de la lecture ou au del de la scola rit primaire sur les apprentissages et les formes scolaires disciplinaires qui supposent l acc s la Haute langue scolaris e Verm s 1997 Verm s et Kastenbaum 1992 Bautier et Rochex 1998 2001 L crit et ses repr sentations Dans cette perspective un courant de re
269. e logiciel ducatif se situerait de fa on naturelle dans une cellule du classement ex logiciel d exploration d Internet pour la g ographie en 6 un CD ROM pour les maths en CM2 etc Son grand d faut se situe dans le manque d informations sur la fa on dont la mati re est enseign e C est pr cis ment la m thode d enseignement qui nous para t un aspect important pour qualifier l utilisation de l ordinateur pour l apprentissage Du point de vue de la recherche les revues de question se focalisent souvent sur une technolo gie en particulier ind pendamment de la mati re ou du niveau d enseignement titre d exemple on peut trouver des articles traitant de l efficacit des hyperm dias pour l apprentissage cf Dillon et Gabbard 1998 Tergan 1997 ou de l ensei gnement distance cf Dessus Lemaire amp Baill 1997 Parall lement des inventaires et des clas sifications de logiciels ducatifs mentionnent dif f rents types de logiciels Alessi et Trollip 1991 Bruillard 1997 Collis 1996 D ro 1996 Sandberg et Barnard 1993 comme les hyperm dias les simulations les micro mondes les tuteurs intelligents et les tutoriels Certaines de ces classifications sont tablies en r f rence a l volution historique voir aussi Saettler 1990 des courants de recherche voir aussi Baron 1990 ou encore des progr s technologiques Une distinction importante par rapport l volution
270. e m me souci d autonomie de d place ment des l ves celui ci n tait rendu possible que dans deux coles en sachant qu il s agissait la d une libert contr l e dans la mesure o la surveillance parall le par d autres personnes que l enseignant tait accrue dans des architectures augmentant les effets de visibilit parois de verre ouvertures entre les salles espace vertica lement ouvert avec un tage qui permet de voir d en haut A un autre niveau interm diaire le rapport p dagogique ne peut pas s interpr ter comme tant le r sultat d une domination magistrale totale L exemple de la configuration Montessori vient rappeler combien les enseignants sont obli g s de r adapter leurs pratiques en fonction des r actions du public scolaris Les caract ristiques du public d l ves accueillis dans la classe Montessori rendaient parfois difficile la tache pro fessorale Les comportements des l ves pou vaient paraitre parfois arrogants ou du moins li s a une confiance en soi excessive du fait de familles fortement dot es en capital conomique et en capital scolaire Les parents se permettaient d ailleurs souvent de donner des conseils a l en seignant de rappeler les exigences du pro gramme de livrer leurs interpr tations de la p da gogie Montessori Fr quemment ils restaient dans la salle alors que la classe commen ait amenaient leur enfant en retard ou bien venaient le cherch
271. e m tier d l ve Revue fran aise de p dagogie n 104 SIROTA R 1994 L enfant dans la sociologie de l ducation un fant me ressuscit Revue de l Institut de Sociologie n 1 2 Universit Libre de Bruxelles SIROTA R 1998 L mergence d une sociologie de l enfance volution de l objet volution du regard Education et Soci t s n 2 VERHOEVEN M 1997 Les mutations de l ordre scolaire R gulation et socialisation dans quatre tablissements contrast s Louvain la Neuve Ed Bruylant Academia VERHOEVEN M 1999 Proc duralisation et r flexi vit des outils pour la r gulation des tablisse ments scolaires Education et Soci t s n 4 VINCENT G 1980 L cole primaire fran aise Lyon PUL VINCENT G 1994 L ducation prisonni re de la forme scolaire Scolarisation et socialisation dans les soci t s industrielles Lyon PUL WEBER M 1965 Essais sur la th orie de la science R ed 1992 Paris Plon WEBER M 1971 conomie de soci t 1 Les cat gories de la sociologie R ed 1995 Paris Plon Pocket Une contribution la compr hension de la discipline l cole l mentaire par une analyse sociologique configurationnelle 69 Les enseignants connaissent ils le point de vue des l ves sur leur scolarit 2 Pierre Rivano Marc Bru Ce texte s int resse a la connaissance par les enseignants du point de vue
272. e par n importe quel locuteur d ailleurs aux valeurs et repr sentations qui accompagnent l usage du langage Si on d fi nit les PL comme tant des usages du langage socialement construits on peut consid rer l encore du fait de nombreuses recherches que les usages familiaux familiers du langage en ce qu ils concourent la socialisation par ticipent des conceptions que les enfants ont ainsi construites dans les diff rents domaines des interactions de la v rit du r le du langage pour apprendre pour faire pour tre avec d autres En retour ces conceptions norment les pratiques langagi res utilis es par les l ves qui se trouvent donc ventuellement en d calage avec les attentes et les normes scolaires Trois orientations peuvent tre distingu es comme sous tendant les conceptions des PL et les recherches qui en d coulent D une part on peut identifier une filiation plus sociolinguistique qui conduit mettre l accent sur les variations li es aux individus aux situations aux groupes aux institu tions qu il s agisse des variations lexicales ou syntaxiques D autre part une filiation relevant de la sociologie du langage 8 o se situent les travaux initiateurs tels que ceux de Bautier 1981 Boutet 1980 Dab ne 1987 ces travaux valorisent la dimension pratique au sens d un faire langagier dans une inscription sociale socio historique d une activit langagi re comme acti
273. e plus en plus difficile p 47 Rachel Gasparini Une contribution la compr hension de la discipline l cole l mentaire par une analyse sociologique configurationnelle p 59 Pierre Rivano Marc Bru Les enseignants connaissent ils le point de vue des l ves sur leur scolarit 2 p 71 Sylvette Maury Didactique des math matiques et psychologie cognitive un regard comparatif sur trois approches psychologiques p 85 Martine Alcorta Utilisation du brouillon et d veloppement des capacit s d crit p 95 Erica de Vries Les logiciels d apprentissage panoplie ou ventail 2 p 105 NOTE DE SYNTH SE Elisabeth Bautier Pratiques langagi res et scolarisation p 117 NOTES CRITIQUES B Albero L autoformation en contexte institutionnel J Dumazedier p 163 M Gather Thurler Innover au c ur de l tablissement scolaire C Pratoussy p 164 F Hatchuel Apprendre aimer les math matiques J Nimier p 167 B Lahire L invention de l illettrisme Rh torique publique thique et stigmates A M Chartier p 169 REVUE FRAN AISE DE P DAGOGIE N 137 OCTOBRE NOVEMBRE D CEMBRE 2001 A Mingat B Suchaut Les syst mes ducatifs africains R Lallez p 174 G Neyrand L enfant la m re et la question du p re Un bilan critique de n l volution des savoirs sur la petite enfance O Baudelot p 176 F Rop G Brucy Suffit il de scolariser V Isambert Jamati p 179 A Thierc
274. e r duisent pas seulement ce qui se passe dans sa t te mais la fa on dont il g re ses activit s l aide d un agenda qui est un outil d crit gr ce auquel les activit s de m morisation et de planification sont consid rablement augment es et complexifi es 96 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 LE BROUILLON UN OUTIL POUR CRIRE Dans la recherche pr sent e ici nous nous sommes int ress s au d veloppement des capa cit s d crit des l ves Nous l avons abord partir de l utilisation du brouillon consid r comme un instrument psychologique Le concept d instrument psychologique permet de repenser les probl mes de d veloppement du langage crit Il s agit en effet de penser le d veloppement des capacit s d crit non pas comme une simple gen se des structures men tales ou des repr sentations internes mais comme une construction et r organisation des capacit s internes partir d un outil externe le brouillon Comme l a montr Goody dans la Raison graphique le fonctionnement cognitif la fa on de penser le monde se trouvent un moment donn transform s par les pratiques d crit La m moire est r organis e de nouvelles formes de classification apparaissent la pens e scientifique se met en place Ong 71 82 et Havelock 73 ont t les premiers montrer que l crit et surtout l imprim a pris le rela
275. e s rieux du travail philosophique la chose est assez rare en Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 17 26 17 France et son existence seule suffirait pour qu on s y arr te L ouvrage que publiait Denis Kambouchner en septembre 2000 Une cole contre l autre tait bien de cette eau l 2 D cid par principe et par m thode a prendre au s rieux ce que comporte de vraie pens e ce genre bien mal commode a cerner qu est la p dagogie du moins cette p dagogie qui se r fl chit et s crit depuis deux ou trois si cles l auteur en vient peut tre au del de ce qu il avait lui m me projet a d celer de ce c t l de l histoire des id es un authentique courant de pens e Voil donc la p dagogie philosophique ment reconnue et promue dans son appartenance pleine et enti re l histoire des id es et la dynamique culturelle ce qui dans le cas fran ais constitue une relative nouveaut Du c t des philosophes qui ont choisi de prendre bras le corps le fait p dagogique nous sommes un cer tain nombre partager la conviction que la philo sophie elle m me et au moins l histoire des id es ont bien tort d ignorer la p dagogie Comme l avait fort bien vu Durkheim dont je ne crois pas qu on ait a cet gard tir tout le parti la culture p dagogique et son histoire clairent sin guli rement le sens et le mouvement g n ral de la cultu
276. e soit l ordre des n cessi t s th oriques l apport des psychologies cogni tives est indiscutable au moins en ce qu elles nous clairent sur les rapports personnels aux savoirs ou sur les conceptions rapports ou conceptions dont la connaissance est essentielle en particulier lors de la construction et de l va luation des ing nieries didactiques ou de l labo ration des situations didactiques 1 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 85 93 85 Dans Maury 2001 objectif est de contribuer directement au d bat concernant les liens entre didactique et psychologie alors que le but du pr sent article est de d crire puis de confronter diverses approches psychologiques qui ont mar qu et marquent toujours la didactique des math matiques Bien entendu c est en didacti cienne et donc avec des crit res inspir s des pr occupations de la didactique des math ma tiques que nous allons examiner puis tenter de mettre en parall le ces diverses approches Il nous a donc sembl indispensable en pr alable et afin d clairer la lecture de cet article d affir mer clairement combien pour nous les apports de la psychologie cognitive la didactique taient essentiels En effet c est bien ce point de vue qui justifie l int r t que nous portons aux approches psychologiques et qui guide le regard que nous portons sur elles Les contributions des trois auteurs Raymond Du
277. e th orique comme une moda lit de contextualisation de l acte d enseigner CARACTERISTIQUES DE L ETUDE Quatre dimensions ont t retenues le rapport de l l ve son environnement scolaire valorisation du coll ge de l apport de l enseignant et des activit s propos es la comp tence scolaire personnelle estim e par l l ve lui m me et l int r t pour les disci plines enseign es le niveau de responsabilit et engagement personnel d clar dimension attributionnelle 1 la croyance aux effets positifs de lengage ment dans le travail scolaire Nous avons cherch savoir comment les l ves r agissaient par rapport ces diff rentes dimensions Pour cela des indicateurs ont t d finis pour chacune des quatre dimensions puis nous avons construit un questionnaire 2 form de diff rents items permettant d identifier ces indicateurs dans les discours recueillis aupr s des l ves Il s agissait d affirmations pour les quelles les l ves devaient exprimer leur accord ou leur d saccord Nous avons voulu ensuite savoir si les ensei gnants connaissaient le point de vue de leurs l ves sur les diff rentes dimensions explor es par le questionnaire destin aux l ves Les enseignants n taient pas inform s des r ponses des l ves dans ces conditions ils avaient 72 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001
278. e une analyse qui illustre le lien troit entre les diff rents registres intervenant dans l interpr tation des situations scolaires rencontr es dans cette section Au d but du cours pr paratoire les l ves les moins performants rencontrent de grandes diffi cult s pour relier les manipulations linguistiques portant sur des unit s auto nomes et vides de sens par exemple transformer les lettres en sons et les activit s langagi res riches de significations qui leur sont famili res Ils ont du mal interrompre leur activit langagi re habituelle pour en d velopper une nouvelle centr e sur un objet autonome la langue qu ils doivent tudier de diff rents points de vue Cette analyse explicative de la difficult de l l ve C voque l incompr hension de la t che demand e pour des raisons qui sont celles d un usage du langage loign des usages familiers en ce qu il porte sur la langue objet et mobilise une activit m talangagi re et m talinguistique encore non construite chez cet l ve Mais on peut remarquer que l enseignant n aide pas l l ve ne le met pas en garde et n oriente pas son activit ou l apprentissage d un nouvel usage du langage peut tre strictement scolaire pour cet l ve On retrouve sans doute ici r sum l ensemble de ce qui peut faire difficult s pour certains l ves et ce n est pas un hasard si l exemple porte sur une situation d apprentissage de l cr
279. eigner et d en g n raliser ensuite l application Mais encore fau drait il savoir de fa on pr cise en quoi consiste l effet maitre et ce qui fait le bon ensei gnant Clark 1989 Des caract ristiques person nelles de l enseignant au d tail des diff rentes modalit s d enseignement apprentissage en pas sant par la notion de m thode d enseignement ou la notion de climat de la classe de nombreux fac teurs possibles ont pu tre examin s Bressoux 1994 fournit une synth se sur ce th me L interpr tation des r sultats conduit consid rer que l on a affaire un ensemble de facteurs en interaction et fait appara tre la n cessit de d ve lopper les travaux consacr s la pratique ensei gnante en tant que telle dans son contexte ses diff rentes dimensions dynamiques et implica tions pour contribuer ainsi une th orisation assez large permettant de d passer l empirisme de la simple approche corr lative C est dans cette orientation que se situent nos travaux sur la variabilit et la contextualisation des pratiques enseignantes Bru 1991 1999 dans leurs rap ports aux conduites d apprentissage Les interactions enseignant l ves constituent un aspect important de la dynamique des conditions d tude en classe Altet 1994 Altet Bressoux Bru Leconte Lambert 1994 1996 1999 Lieux et moments d intersignification les interactions ensei gnants l ves ne sont pas dan
280. el L acc s la culture crite irait forc ment de pair avec l int riorisation de valeurs thiques la construction d un esprit critique et l mancipation citoyenne Elle constituerait le rempart le plus s r contre la diffusion des id es x nophobes et le recours des comportements violents ou d viants L histoire r cente montre pourtant que le plus haut degr de culture ne prot ge pas de la l chet de la bassesse ni de Vaveuglement politique Rappelons pour m moire que l argument l instruction rempart contre la barbarie a beaucoup servi au XIX si cle quand les lib raux atten daient de l alphab tisation qu elle civilise les classes dangereuses c est a dire les d tourne des sir nes du proudhonisme du marxisme et de la r volution sociale Quelles r flexions tirer de ce long travail d analyse dont la minutie d monstrative n emp che pas la passion pol mique Trois points peuvent tre soulign s Tout d abord s agissant de l analyse rh torique des discours il pointe les lieux communs qui traversent les discours d information m diatique comme les discours savants jugeant la r currence de leurs th mes et de leurs modes d nonciation l aune de la r alit sociale qu ils caricatu rent sans chercher conna tre leur efficacit politique et pratique Or des discours d action peuvent ils tre disso ci s des situations vis es par les acteurs qui les produisen
281. emple si certains secteurs de l enseignement priv tels les Classes Pr pa ratoires aux Grandes coles et les Sections de Techniciens Sup rieurs ont connu de rapides d veloppements qu il serait d ailleurs int ressant de suivre c est parce qu ils ont su offrir de nou velles voies elles m mes g n ratrices d un nou veau d veloppement des demandes des familles Mais c est sans doute aussi pourquoi l offre ten dant se porter en premier vers ceux qui sont les plus pr ts la recevoir l l vation g n rale des niveaux de formation observ e au cours de la der ni re d cennie s est accompagn e d une moindre l vation ou de la relative stagnation des niveaux les plus faibles le probl me de la prochaine d cennie ne sera t il pas d abord celui des actuels laiss s pour compte Quelle d mocratisation scolaire Cette augmentation sensible des chances de scolarisation des niveaux de sortie et du nombre des dipl mes d livr s s est elle accompagn e d une d mocratisation du syst me autrement dit et pour chacun des niveaux observ s de la dimi nution des carts entre groupes sociaux diff rents Les r sultats sont relativement nuanc s m me s ils sont plut t positifs Dans l enseignement secondaire et en premier cycle o la d mographisation est assez forte d s le d but de la d cennie 1980 1990 et o r gres sent les orientations vers l enseignement court d s la f
282. en France les lois Ferry rendant obligatoire l en seignement primaire attribuaient ce niveau de scolarisation des objectifs de d mocratisation tous les Fran ais devant savoir lire crire et compter tout en conservant au secteur secon d mographisation d mocratisation insertion professionnelle d classement vertical d classement daire des objectifs profond ment litistes 95 des jeunes Fran ais ne suivaient que l enseigne ment primaire 5 fr quentaient le lyc e Depuis les ann es soixante les nouveaux objectifs assign s l cole fran aise et notam ment son enseignement secondaire sont des objectifs de d mocratisation et d adaptation aux volutions sociales et socioprofessionnelles n cessitant de plus hauts niveaux de qualifica tion d s les ann es soixante la scolarit obliga toire est prolong e 16 ans et l entr e au coll ge tend se g n raliser on observe ce niveau une forte explosion scolaire mais dans des fili res Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 47 58 47 diff renci es qui ne disparaitront que bien plus tard on assiste une massification de l ensei gnement en premier cycle mais aussi la mise en vidence d un chec scolaire qui eu gard la prolongation de la scolarit devient plus visible Vingt cinq ans plus tard on accro t l acc s au lyc e et la poursuite des tudes au niveau des
283. ens plus g n ral On reconna t l une th matique sur laquelle nagu re ont brillamment crit Lucie Tanguy et Fran oise Rop Savoirs et comp tences 1994 propos du monde scolaire et du monde du travail Enfin plusieurs faux d bats sur les effets qualitatifs de l cole sont d mystifi s il est vain pensent les auteurs d opposer l instruction l ducation ou l apprentissage la socialisation Wallon repris par Rochex est ici voqu Quant la quatri me partie elle porte plus sp ciale ment la marque de Guy Brucy dont les recherches sur la formation professionnelle sont si remarquables Formation des ouvriers et des employ s principalement car on ne peut oublier que plus de 40 des jeunes scola ris s sont 18 ans dans l enseignement professionnel Les d valorisations successives de dipl mes sont rappel es le CAP tout en continuant exister a t d tr n en 1968 par le BEP mais ce dernier a t plus affaibli encore par le baccalaur at professionnel en 1985 Les auteurs parlent d une v ritable fuite en avant vers le niveau IV qui rend de plus en plus probl matique une insertion cor recte durable des jeunes dot s d un niveaux V Sans oublier une tude comme celle de Beaud et Pialoux cit e ici l a r cemment montr pour les ateliers de Peugeot de la fa on la plus convaincante que le bac pro lui m me ne permet gu re comme beaucoup de ses t
284. ent sans rapport 10 Op cit p 155 11 Daniel Hameline Op cit 12 Denis Kambouchner Op cit p 155 13 Nature et m thode de la p dagogie in Education et sociologie Alcan p 94 14 Idem p 75 15 Idem p 93 16 Idem p 85 17 Idem p 86 18 La p dagogie humaniste allemande trouve dans cette diff rence le fondement m me d un devoir thique vis a vis de l enseign et l exigence d une critique ducative du monde qui se doit d alerter l opinion sur la tension entre ce qui devrait tre et ce qui est Christoph Wulf Introduction aux sciences de l ducation Paris A Colin 1995 p 36 A quoi pensent les p dagogues La pens e p dagogique au miroir du philosophe 25 19 Durkheim ibid p 93 95 Sauf indication contraire les 27 Robert Legros L id e d humanit Introduction la ph no citations qui suivent sont tir es de ces 3 pages m nologie Paris Grasset 1990 p 55 20 Comme l crit Philippe Raynaud la p dagogie moderne Y 14 i est d abord une des traductions les plus visibles de la 28 acam Manul A Ecole et Ses 190CI9IOgIGS logique de la d mocratie moderne elle est centr e sur les a besoins de l individu L cole de la d mocratie in Le 29 Blandine Kriegel Propos sur la d mocratie Paris d bat n 64 mars avril 1991 p 42 Descartes et Cie 1994 p 26 21 Le titre de son best seller p d
285. entification avec la raison instrumentale impardonnable trahison des Lumi res cause de notre malaise profond Il 34 Revue Frangaise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 y a en fait chez nos deux auteurs l intention sou terraine de tout r formateur ducatif re d crire les subjectivit s Reste savoir si la litt rature pourra fournir les pr dicats n cessaires cette re description et si ce faisant elle ne serait pas 5 6 7 8 9 10 14 12 13 14 15 16 17 en train de se transformer en une nouvelle et plus sophistiqu e technologie du moi NOTES Charbonnel N Les aventures de la m taphore Presses Universitaires de Strasbourg 1991 p 112 Meirieu P Des enfants et des hommes Litt rature et p dagogie Vol ESF Editeur Paris 1999 p 12 Op cit p 11 Cf Hauser A The Social History of Art Routledge and Kegan Paul London 1951 Meirieu op cit p 16 Ibidem p 131 Ibidem p 132 Ibidem p 17 Op cit p 15 Iser W A intera o do texto com o leitor Jn Lima L A literatura e o leitor Paz e Terra Rio de Janeiro 1979 pp 83 132 Ce qui peut impliquer une surinterpr tation Umberto Eco situation o l on d passe les limites interpr tatives impos es par la mat rialit du texte Larrosa J Pedagogia profana Aut ntica Belo Horizonte 2000 p
286. ents d acteurs fort diff rents les uns choisissant les chemins les plus prestigieux partir de strat gies m ticuleusement labor es 52 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 choix de l tablissement du secteur des options etc les autres devant se satisfaire de ceux qui ont t d laiss s par les premiers Enfin si elle a t nette au niveau des enseignements universitaires consid r s dans leur ensemble elle a t plus in gale selon les secteurs disciplinaires offerts l encore les strat gies labor es par les uns ont largement contribu restreindre de fait les chances relatives des autres Le chemin parcouru au cours des derni res ann es est cependant loin d tre n gligeable Et la n cessaire l vation du niveau du plus grand nombre suppose la poursuite de ce mouve ment de d mocratisation que d aucuns voudraient au jourd hui ne consid rer que comme une chi m re DU SCOLAIRE AU SOCIAL Les avanc es r alis es au plan scolaire sont elles suivies des m mes avanc es au plan social En d autres termes l l vation des niveaux scolaires s accompagne t elle d une insertion sociale facilit e et la d mocratisation scolaire au moins partiellement r alis e s accom pagne t elle son tour d une diminution des in galit s vis vis de l accession aux diverses positions sociales Pour dire tr s rapidement les choses indiquons
287. er juger et raisonner c est dire vivre humainement sans lui D autre part il d nonce les impasses auxquelles conduit une vision enti rement scolaris e du monde social Il aurait pu rappeler pour m moire les pol miques des ann es 1970 autour du handicap socioculturel des enfants d ouvriers r put s incapables de ma triser les codes de l abstraction L aussi la violence des conflits portait moins sur la n cessit et l urgence de l aide vidente pour tous que sur les pr suppos s d une analyse des milieux populaires en termes de d ficience linguistique De fait quand il est devenu si banal de savoir lire et crire ceux qui ne savent pas quelles qu en soient les causes deviennent marginaux donc anormaux En m me temps en traitant la langue crite scolaire comme une donn e naturelle partag e a priori l cole ne peut que perp tuer l chec qu elle stig matise La grande innovation du discours sur l illettrisme serait ainsi d avoir tendu la soci t des crit res de juge ment jadis r serv s aux seuls mauvais l ves l l ve en chec risque de rater sa vie scolaire l illettr est en p ril de rater sa vie Dans un chapitre conclusif Bernard Lahire s interroge sur le grand d placement qui en trente ans a fait passer d une analyse conomique des in galit s sociales une analyse fond e sur le tout culturel gt Tout se passe comme
288. er avant la fin Par ailleurs certains l ves taient perturb s par une scolarit ant rieure tr s litiste qu ils n avaient pas support e ou se trouvaient rejet s des circuits non nova teurs d enseignement du fait de leur comporte ment Mais d un autre c t nous avons relev une certaine proximit entre les formes de rela tions sociales valoris es travers l ducation familiale au sein des milieux ais s Mension Rigau 1990 Pin on et Pin on Charlot 1989 et certains traits de la p dagogie Montessori qui se trouvaient du coup renforc s dans les pratiques de la classe L enseignante insistait aupr s des l ves sur la ma trise de son langage de la mani re de s exprimer et de s habiller la pr sen tation ext rieure de soi tant la garantie d un bon ordre int rieur De leur c t les l ves montraient une sensibilit particuli re la r gulation de leurs comportements par des changes verbaux contr l s et indirects du type de celui adress un jour par l institutrice un l ve qui sifflait Si un enfant a envie de siffler il sort de la classe il va siffler et puis il revient Au niveau des interactions L action n ayant pas un rapport lin aire aux mod les p dagogiques notre travail ne pouvait pas se contenter des positions affich es par les enseignants la m thode l observation s est impos e pour tenir compte des choix ordinaires inh rents aux lo
289. er l l ve peut conduire des r alisations concr tes tr s diff rentes voir aussi Rieber 1996 Un jeu peut prendre la forme d une s rie de questions r ponses de recherche d objets ou de r solution de probl mes Le point de vue th orique emprunte des notions des th ories de motivation pour l enseignement la th orie de Malone cit dans Alessi et Trollip 1991 par exemple mais beaucoup de jeux du catifs sous forme de s ries de questions r ponses s apparentent des exercices r p t s et r pondent un point de vue plut t b havio riste Le challenge pos l l ve et la r com pense pour une bonne performance sont des prin cipes importants dans les jeux Par rapport aux exercices r p t s les jeux ducatifs proposent davantage un habillage de questions suscitant la curiosit et l imagination Fournir un espace d exploration La cinqui me fonction pr conise d exploiter l ordinateur pour rendre disponible du texte du son des images et des vid os Cette fonction est possible gr ce aux liens informatiques mat riali s s comme des boutons ou des mots soulign s sur l cran Ce type de logiciel est connu sous le nom d hyperm dia ou de multim dia Le r le de l ordinateur est de fournir un espace d exploration correspondant aux concepts et relations d une mati re et la t che propos e l l ve est d ex plorer cet espace La diff rence avec un support de cours es
290. ero GARDY P LAFONT R 1981 La diglossie comme conflit exemple occitan Langages n 61 GENESTE P 1998 Politique langue et enseigne ment Vauchr tien Editions Davy GILLY M DEBLIEUX M 1998 Situations didactiques complexes et acquisition int gr e de connaissances sp cifiques le cas de l orthographe en production textuelle n M Brossard et J Fijalkow Apprendre l cole perspectives piag tiennes et vygots kiennes Bordeaux Presses Universitaires GILLY M ROUX J P TROGNON A drs 1999 Apprendre dans l interaction analyse des m diations s miotiques Nancy Aix en Provence Presses universitaires de Nancy Publications de l universit de Provence GOIGOUX R 1998a Les interactions de tutelle dans les processus de conceptualisation de la langue crite In J Dolz et J C Meyer drs Activit s m talangagi res et enseignement du fran ais Berne Peter Lang GOIGOUX R 1998b Les l ves en grande difficult de lecture et les enseignements adapt s rapport de recherche DLC C1 n 97 1184 Direction des enseignements scolaires du MENRT 138 p GOIGOUX R 2001a Enseigner la lecture l cole primaire m moire d HDR universit de Paris 8 GOIGOUX R 2001b Chacun cherche son sch me Conceptualisation de la langue l cole maternelle In G Vergnaud Qu est ce que la pens e Comp tences complexes dans l ducation et le
291. ers es Informations sociales n 93 2001 European Journal of Psychology of Education vol XVI number 2 june 2001 FILLOUX Jean Claude pist mologie thique et Sciences de l Education Paris L Harmattan 2001 GAULBERT Didier La philo a prend la t te Prof en cit Paris Plon 2001 135 p LA BORDERIE Ren Les grands noms de l du cation Paris Nathan 2001 126 p LAUTIER Nicole Psychologie de l ducation Regard sur les situations d enseignement Paris Armand Colin 2001 239 p Psychologie LEOTARD Marie Laure de Le dressage des lites De la maternelle aux grandes coles un par cours pour initi s Paris Plon 242 p LETHIERRY Hugues Sauve qui peut les morales Management l cole Paris Al as 2001 191 p MEIRIEU Philippe LE BARS St phanie La machine cole Paris Gallimard 2001 259 p Le Monde Folio actuel MINDER Michel Didactique fonctionnelle Objec tifs strat gies valuation 8 ed actualis e Paris De Boeck 2001 367 p OTT Laurent L cole au piquet Mauvaises pen s es d un instit de banlieue Paris Albin Michel 2001 204 p Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 187 188 187 PELPEL Patrice Apprendre et faire Vers une pist mologie de la pratique pr f de Jean Louis Martinand Paris L Harmattan 2001
292. ertion sociale devient de plus en plus difficile 53 L observation 1982 est bien videmment v ri fiable Elle est d ailleurs tr s proche de celle de l ann e 1980 que nous avons utilis e ici Concernant les pr visions de l an 2000 l obser vation de l ann e 1995 permet la fois de mesu rer le chemin parcouru et celui qui reste par courir niveau bac et bac 2 sont sensiblement au niveau attendu niveau bac 3 et au dela est au dessous de 5 points tandis que sans qualification et CAP BEP res tent globalement au dessus de 7 5 points La encore globalement le syst me a fonctionn dans le sens des objectifs qui lui taient fix s Mais il reste savoir comment peut s effectuer l insertion socioprofessionnelle de ces jeunes sor tant du systeme ducatif eu gard au march du travail Chacun sait l ampleur du ch mage et ses liens la fois avec l ge il est beaucoup plus lev chez les jeunes et les qualifications profes sionnelles acquises le ch mage diminue avec l l vation des comp tences Rappelons que en 1995 selon l INSEE le taux de ch mage des d butants tait en moyenne de l ordre de 38 alors qu il n tait que de l ordre de 27 en 1991 marquant ainsi en 4 ans un accroissement de plus de 11 En 1996 il variait de 26 pour ceux qui sortaient d un troisi me cycle 63 pour ceux qui sortaient sans qualification en 1991 si l on
293. ertit par avance que leurs dif ficult s et leurs contradictions sont des difficult s et des contradictions qu on ne peut carter sans m conna tre une exigence inh rente l cole d mocratique 20 La seconde part de l analyse para t mettre en avant un argument si souvent invoqu du c t des r formateurs d aujourd hui le changement quoi pensent les p dagogues La pens e p dagogique au miroir du philosophe 21 qu il peut irriter bon droit ceux qui n entendent pas faire de l adaptation ou de la soumission au r el la r gle de leur pens e et de leur conduite Le monde moderne avance Durkheim est un monde dans lequel volution sociale devient plus rapide dans lequel des besoins nouveaux et de nouvelles id es surgissent sans cesse par cons quent il faut que l ducation elle m me change la p dagogie serait l instrument de ce changement Qu on y regarde cependant de plus pr s c est moins la soumission aux imp ratifs du changement que sert la culture p dagogique que louverture la disponibilit ou encore ce qu en langage kantien on appellerait exercice du juge ment r fl chissant La culture p dagogique doit laisser l habitus enseignant dans un tat de mal l abilit qui permette le changement ou encore l emp cher de tomber sous le joug de l habitude et de d g n rer en automatisme machinal et immuable L ducation scolaire devient d s
294. es ce qui expliquerait en partie au moins le d placement des recherches sur ce th me du champ de la sociologie du langage et de l cole vers celui ayant une vis e d efficacit de la didactique de la langue maternelle Mais on peut aussi faire l hypoth se que la focalisation de l attention sur le syst me lin guistique le lexique et la syntaxe et ses variations sociales et situation nelles plus que sur les pratiques et conduites langagi res domaines plus diff renciateurs et intervenant davantage sur les apprentissages scolaires m me si ces domaines mobilisent forc ment les l ments linguistiques Baudry et al 1997 ne permet pas de penser la complexit des registres et domaines mis en cause dans le lien entre langage et cole La cat gorie langue est insuffisante pour penser la complexit de ph nom nes et pro cessus qui sont en fait porteurs d enjeux politiques et sociaux subjectifs et cognitifs bien au del donc de ce que certains identifient simplement des manques du vocabulaire pauvre ou non norm en particulier non norm par un usage litt raci du langage nous y reviendrons La r f rence aux seules caract ristiques linguistiques est inad quate pour d signer ce qui est comp tence acquise et apprise savoir pratiques habitus rapports sociaux inscrits et construits dans le langage alors m me que ces d signations ne peuvent tre mises en relation avec pr cision et stabilit avec u
295. es collegues donnent une excellente revue du b ha viorisme et de l enseignement programm voir aussi Bruillard 1997 et Depover 1987 Le point de vue b havioriste pose que les connaissances doivent tre d finies en termes de performances et de comportements observables Ainsi le comportement d sir est connu d avance ce qui est acqu rir par l l ve ce sont les asso ciations entre items et bonnes r ponses On peut dire que les connaissances sont exembplifi es en associations a former par l l ve Aujourd hui il existe de multiples logiciels offrant des exercices r p t s V ritablement enseigner La troisi me fonction est de faire d un ordina teur un enseignant c est dire d exploiter l ordi nateur pour ex cuter une t che qui est habituel lement ex cut e par un humain L adverbe v ritablement souligne qu il s agit ici de la fonction de l enseignant humain lui m me non instrumen Les logiciels d apprentissage panoplie ou ventail 109 t e par l ordinateur Le r le de l ordinateur peut alors tre celui d un entra neur d un guide d un tuteur d un expert d un enseignant ou m me d un autre l ve Ce type de logiciels issu de l in telligence artificielle est connu sous le nom de tuteurs intelligents Pour enseigner tel un ensei gnant humain un tuteur informatique doit poss der les connaissances du domaine enseigner s adapter aux connaissance
296. es des l ves de milieux populaires dans leur confrontation l cole tait initialement au premier plan 18 de la r flexion sur l accueil de nouveaux publics dans l cole les volutions de ce champ s en sont progressivement loign es L o il y a 20 ans on traitait de la variation sociale des produc tions linguistiques et langagi res en fonction des origines sociales des locu teurs l o on d veloppait la notion de pluralit des normes en fonction des groupes on traite depuis une dizaine d ann es des variations situationnelles des productions et de la pluralit des normes des textes et des genres Pratiques langagi res et scolarisation 151 Lorsque la dimension sociale du langage est pr sente elle l est par le biais de cette variation et si on parle de comp tence langagi re c est pour la d fi nir comme capacit entrer dans les divers jeux de langage que la vie sociale exige Legrand Delamotte et Treignier 1990 Certes la dimension sociale du langage et des activit s langagi res est galement devenue une vidence th orique comme le manifestent les diff rents travaux de conception socio constructivistes et plus pr cis ment vygostskiens Cependant le glisse ment est l encore profond par rapport aux ann es 70 c est d interaction nisme socio discursif et de textes comme production sociale Bronckart 1996 dont il s agit et non de sujet socialemen
297. es des jeunes de 16 29 ans sala ri s en 1995 La demande concerne les jeunes sortant du syst me ducatif la m me ann e 21 M me s il s agit d approximations on observera que l offre d acc s aux emplois de cadres est tr s inf rieure la pr vision de demande une part importante de jeunes de niveaux et Il m me si c est provisoire est conduite postuler sur des emplois de niveau moindre et notamment de pro fessions interm diaires r duisant ainsi les possibi lit s d acc s ce niveau professionnel des sor tants de niveau IV Un reliquat de ces sortants assez faible il est vrai 3 doit son tour se R partition des Sortants selon F 1995 emplois des 16 25 ans cumul 1995 les niveaux cumul Cadres 11 1 11 1 l et Il 20 0 20 0 Professions interm diaires 25 2 36 3 Ill 19 3 39 3 Employ s administratifs 19 3 55 6 IV 29 0 68 3 Ouv qualifi s 11 5 67 1 Commerce et services 14 2 81 3 V 24 5 92 8 Ouvriers non qualifi s 15 7 100 V bis et VI 24 0 100 Ensemble 100 Ensemble 100 54 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 reporter principalement sur les emplois administra tifs pour lesquels l offre est tr s inf rieure la demande cart de 10 points c est donc environ 13 des sortants de niveau IV qui vont postuler sur des emplois de niveau V leur tour les sor tants de niveau V pour une large part
298. es enjeux 8 Saisir la p dagogie comme courant de pens e et en d m ler les principes demande donc qu on commence par en refuser ou du moins d passer la r duction discursive comme la r duction prati cienne pragmatique au sens ordinaire du terme Il sera donc opportun de distinguer fin d analyse sp cifique le discours p dagogique ce dire qui accompagne le faire et occupe d sormais une place consid rable et a pens e p dagogique comme programme de pens e cou rant de pens e La pens e et la posture 9 cette condition on pourra lui restituer sa dimen sion historique et tenter d en saisir le sens Non la p dagogie n est pas n e de la volont destruc trice de quelques nouveaux r formateurs achar n s contre l cole La p dagogie moderne il n y a d une certaine fa on de p dagogie que moderne en ce sens que la p dagogie concerne de fa on essentielle ce qu on appelle la modernit se d veloppe en effet dans des cir constances historiques bien pr cises Denis Kambouchner ne manque pas de le rappeler les versions les plus typiques et les plus reten tissantes du discours et de la pens e p dago giques se sont form es et diffus es un peu par tout dans le monde occidental peu avant ou apr s la Premi re Guerre mondiale dans un contexte de grandes tensions politiques et cultu relles associ es la nouvelle r alit d une scola risation de masse
299. es les plus loign s de la culture scolaire L acculturation est alors voqu e pour d crire la situation de jeunes issus de populations pas ou faiblement alphab tis es pour lesquels les valeurs de spontan it li es la communication imm diate l expression directe a la non scolarisation des conduites la non inscription dans un projet de vie long terme et une forte implication communautaire priment sur les valeurs de contr le d tude et de perfec tionnement personnel que l cole a pour mission de promouvoir Marandon 1994 1995 Compte tenu de la situation de diglossie voqu e plus haut dans laquelle se trouvent les l ves cette acculturation est majoritairement v cue sur le mode de l inf riorisation et du m pris L autre orientation des recherches qui rel vent alors du champ de la psychologie repose sur les travaux de Vygotki et le socio constructivisme Brossard et Fijalkow 1998 Gilly Deblieux 1998 Gilly Roux et Trognon 1999 Nonnon 1986 Pratiques 1999 Ils supposent l importance voire la n cessit des interactions sociales dans la construction des savoirs D s lors les l ves qui ne participeraient pas au circuit de communication l ve s ma tre ou m me l ve l ve seraient en difficult pour construire et s approprier des savoirs Duin et Hansen 1996 par exemple Les travaux qui d veloppent cette orientation ne font pas tous le lien entre la participa ti
300. es plus compl tes elle peut servir de r f rence au lecteur int ress Cependant au del des cri tiques des incompr hensions et des d bats suscit s les travaux de Bernstein 1975 ne peuvent tre balay s ils ont ouvert des courants de recherches aujourd hui encore tr s vivants et on peut dire que de fa on plus ou moins subreptice ce sont des conceptions qu il a contribu installer qui sont aujourd hui productrices Il en est ainsi par exemple du rapport entre la socialisation langagi re et la nature des significations privil gi es par les l ves plus g n riques ou plus sp cifiques de l interpr tation des situations langagi res comme l ments explicatifs des diff rences d usages du langage l cole Paradoxalement Bernstein a sans doute insuffisamment tenu compte des situations de recueil des donn es sur lesquelles il fonde ses ana lyses et ses conclusions La neutralisation du rapport socialement diff renci aux situations et aux t ches langagi res rend certainement caduques cer taines des interpr tations des productions linguistiques des enfants de milieux d favoris s De plus les indices linguistiques retenus pour caract ri ser les modes d expression et leur traitement quantitatif s opposent aux ana lyses linguistiques empiriques qui mettent en vidence la variabilit des codages en fonction de la situation et donc l impossibilit de leur affecter un sens stable a fortiori une interp
301. es trois grandes figures de la psychologie que sont Piaget Vygotski et Bruner Cependant sauf pour Vergnaud dont la th orie des champs conceptuels s inscrit directement dans la filiation des travaux de Piaget il s agit de r f rences assez lointaines ne concernant que les grands paradigmes attach s aux noms de ces auteurs r f rence au constructivisme Piag tien r f rence Vygotski ou Bruner par le biais de l importance qu ils accordent tous au langage et plus g n ralement aux repr sentations symbo liques dans le d veloppement de la pens e ou la m diation et l environnement social on notera que chez la plupart des didacticiens fran ais on trouverait les m mes r f rences auxquelles il fau drait ajouter la r f rence Bachelard Une question vient alors naturellement l es prit au del de ces r f rences partag es et des hypoth ses communes mentionn es plus haut qu en est il r ellement des diff rences entre les approches des trois auteurs Au fil de l article tout en examinant successivement leurs travaux respectifs nous tenterons de d gager quelques l ments de r ponses cette question JEAN JULO ET L AIDE LA R SOLUTION DE PROBLEMES Pour Julo en math matiques c est au niveau de la r solution de probl mes qu il faut chercher l une des principales causes d chec Partant de l id e largement partag e selon laquelle r ussir en math matiques
302. espaces et au temps que le monde interpr t et administr a mis en marche pour 32 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 nous convertir ce que nous sommes et pour faire de nous les habitants s curis s et assur s du premier monde 21 la soci t administr e On ne peut pas tre plus clair il s agit de d noncer le caract re normalisateur doctrinaire disciplin et disciplinateur du logos p dagogique et de ses injonctions moralisatrices progres sistes et optimistes ce que j estime tout fait adapt une poque qui ne veut ni ne peut plus alimenter certaines illusions d une p dagogie Alfkl rer Le probl me vient de ce que l attaque contre le discours p dagogique utilise le m me ordre de discours analytique propositionnel sot riologique qui a fait de la p dagogie un logos Enfin si comme le voulait Benjamin soutenir une perspective r volutionnaire exige une sortie en dehors de la sph re du progr s 22 tel que con u par les Lumi res et si criti quer l espoir galement A fkl rer de l auto man cipation de l esprit et de l auto connaissance par l ducation est la fa on larrosienne de maintenir l optimisme dans une possibilit d mancipation de la soci t administr e alors ce qu on a chass par la porte de devant revient par la porte de derri re on continue tre progressiste et optimiste
303. est la sollicitude reconnue comme un devoir d un autre tre qui lorsque sa vuln rabilit est menac e devient un se faire du souci 36 Si aujourd hui la technologie menace les hommes venir dans leur essence voire dans leur existence alors le premier imp ratif de l thique de la responsabilit se formule ainsi il faut qu une humanit soit Jonas substitue l imp ratif cat gorique kantien l imp ratif ontologique qui nous enjoint de garantir l existence de l homme dans le respect de son tre tel On ne saurait d duire cette obligation d un droit puisque les g n rations futures n ont pas de droits faire valoir le non tre ne peut revendiquer de droit puisqu il n est pas C est donc l id e d homme que nous devons rendre des comptes id e qui est telle qu elle exige son existence incarn e dans le monde Nous n avons pas rendre des comptes l homme venir crit Jonas mais l id e d homme qui est telle qu elle exige la pr sence de ses incarnations dans le monde C est en d autres termes une id e ontolo gique qui ne garantit sans doute pas l existence de son objet avec sa simple essence comme le fait le concept de Dieu dans l argument ontolo gique loin de la mais c est une id e qui dit qu une telle pr sence doit tre qui doit donc tre prot g e et qui nous en fait une obligation nous qui pouvons la mettre en p ril 37
304. esurer l avenir les changements inter venus depuis le d but des ann es 90 Raymond Lallez Professeur honoraire des Universit s NEYRAND G rard L enfant la m re et la ques tion du p re Un bilan critique de l volution des savoirs sur la petite enfance Paris PUF 2000 394 p Education et Formation Recherches scientifiques Cet ouvrage se propose de tracer l histoire de la promo tion du b b au rang de sujet social C est un retour 176 Revue Frangaise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 g n alogique sur la fa on dont s est forg et a volu le regard sur les b b s et sur la parentalit depuis la consti tution de la clinique et l irruption de la psychanalyse au d but du XX si cle Il s agit d une d construction des dif f rentes th ories de leurs volutions de leurs interf rences et de leur influence sur les repr sentations de la petite enfance Celles ci seront appr hend es au travers des analyseurs que sont la place accord e au p re par rap port au b b et l accueil collectif des jeunes enfants L auteur examine dans le m me temps le rapport qu en tretiennent les savoirs scientifiques et les savoirs profanes Il analyse l influence des th ories savantes sur les repr sentations communes au travers de la m diatisation qui en est faite Ce livre est fond sur un mat riau tr s riche bibliogra phie chronologique par an
305. et par entretiens Cette recherche met en question les allant de soi concernant le refus d crire des l ves de milieux populaires elle met jour limpor Pratiques langagi res et scolarisation 149 tance du lien qui les unit l criture puisqu il s av re qu ils ont des pra tiques d criture quantitativement et qualitativement importantes ils font des listes des journaux intimes des copies des histoires dr les en cons quence Penloup fait des propositions didactiques qui consistent partir de ce que les l ves font en dehors de l cole utiliser des connaissances et des comp tences d j l Mais qu en est il alors des recherches qui rel vent du champ de la didac tique du fran ais langue maternelle comment se saisissent elles des ques tions et constats mis jour par les recherches des autres champs en tien nent elles compte Un enseignement de la langue maternelle a t il aujourd hui plus de chances qu il y a trente ans d aider les l ves de milieux populaires lll EN GUISE DE CONCLUSION QU EN EST IL DE LA DIDACTIQUE DE LA LANGUE MATERNELLE Les diff rentes recherches et les conceptions qui les sous tendent des sinent des volutions dans la fa on de penser et de chercher sur la question des rapports entre langage appartenance sociale et scolarisation Comme nous l avions justifi dans le choix de l orientation de cette synth se une des principa
306. et d veloppements cognitifs n C Moro B Schneuwly M Brossard Outils et signes pers pectives actuelles de la th orie de Vygotski Berne Peter Lang BROSSARD M FIJALKOW J 1998 Apprendre P cole perspectives piag tiennes et vygots kiennes Bordeaux Presses Universitaires BRUNER J 1996 L ducation entr e dans la culture Paris Retz Traduit de l anglais The culture of education Harvard College BUCHETON D 1996 Diversit des conduites d criture diversit du rapport aux savoirs Le fran ais aujourd hui n 115 p 31 41 CANVAT K 1996 Types de textes et genres textuels Probl matique et enjeux Enjeux n 37 38 p 5 30 CEBE S 2000 D velopper la conceptualisation et la prise de conscience m tacognitive l cole maternelle effets sur l efficience scolaire ult rieure du CP au CE2 Une contribution la pr vention de l chec scolaire des l ves de milieux populaires Th se soutenue l universit d Aix Marseille UFR de psychologie sciences de du cation CHANG G L et WELLS G 1990 Concept of literacy and their consequences for children s potential as learners In J P Norris et M Philips eds Founda tion of literacy Policy in Canada Calgary Detse ling Enterprises Ltd CHARLOT B BAUTIER et ROCHEX J Y 1992 Ecole et savoir dans les banlieues et ailleurs Paris A Colin CHARMEUX 1990 Q
307. et pour bien lire et celles du milieu familial Barr De Miniac constate des relations entre les repr sentations que les parents ont des usages et fonctions de l crit et le rapport a l crit des l ves S opposent une conception fonctionnelle et li e l cole et ses t ches un tr s fort investissement de l cole et des rites scolaires de lire et d crire une tr s forte centration sur l apprentissage en CP Bernardin au risque de produire beaucoup d angoisse et de mani res de faire erron es chez les l ves une conception de l crit comme tant int gr aux diverses acti vit s quotidiennes et professionnelles comme faisant partie inh rente de la communication de l apprentissage de la vie et qui laisse les enfants inves tir beaucoup plus librement l criture et la lecture Autrement dit il s est agi d tudier la fa on dont l ves et parents r pondent aux questions suivantes soit la maison soit l cole pourquoi crit on pour se souvenir commu niquer penser etc Quand crit on des moments donn s ou comme pratique quotidienne et dans quelles situations Quels types de textes plus ou moins vari s et st r otyp s 146 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 En conclusion l ensemble de ces recherches concourt donc tablir un lien troit entre l exigence de l apprentissage et des usages de l crit
308. et r publicains qui en font la base de projets de soci t concurrents ne divergeant fonda mentalement que sur le th me de la la cit chr tien ou non l adolescent est le citoyen de demain et on l esp re civique optimiste patriotique et moral Dans ce contexte l attention se focalise d s les ann es 1880 sur les oubli s du syst me ducatif jeunes bourgeoises qui l on ouvre l enseignement secondaire mais surtout classes popu laires pour qui l on craint l abandon social source d une criminalit adolescente qui hante les esprits la fin du si cle Dans le sillage de la sollicitude publique envers l enfance l adolescence devient un enjeu pour la Troisi me R publique qui s efforce d encadrer les len demains de l cole Soutenue par l tat la Ligue de l Enseignement joue alors un r le essentiel et sous l im pulsion d Edouard Petit jette d s 1894 les bases d une politique d encadrement post scolaire cours d adoles cents patronages la ques associations d anciens l ves de l cole primaire mutualit s f tes et maisons de l adoles cence se multiplient et remplissent des fonctions la fois r cr atives et instructives assurant c t de l enseigne ment primaire sup rieur et de l enseignement profession nel l encadrement de la jeunesse populaire de l cole au r giment ou s agissant des jeunes filles de l cole au m
309. ets du contexte scolaire sur les acquisitions des l ves effets cole et effets classes en lecture Revue Frangaise de Sociologie vol 36 n 2 BRESSOUX P 1994 Les recherches sur les effets coles et les effets maitres Revue Frangaise de P dagogie n 108 BRESSOUX P BRU M ALTET M LECONTE LAMBERT C 1999 Diversit des pratiques d enseignement l cole l mentaire Revue Fran aise de P da gogie n 126 BROPHY J E GOOD T L 1974 Teacher Student Relationships causes and consequences New York Holt Rinehart and Winston BRU M 1991 Les variations didactiques dans l or ganisation des conditions d apprentissage Tou louse E U S BRU M 1999 Mieux conna tre les pratiques ensei gnantes et chercher en quoi consiste l effet ma tre In J Bourdon C Th lot Education et formation Paris CNRS Editions CHARLOT B 1997 Du rapport au savoir El ments pour une th orie Paris Anthropos Economica 82 Revue Frangaise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 CHARLOT B 1999 Le rapport au savoir In J Bour don C Th lot Education et formation Paris CNRS ditions CLARK C M 1989 The good teacher Norvwegian Research Council for Science and the Humanities Trodheim Norv ge cit par F Tochon 1991 L enseignement strat gique Toulouse E U S DUBET F 1997 propos de la violence l cole Les Science
310. ette t che Le but est que ces relations soient les plus fructueuses possibles du point de vue d un objectif donn 2 Comment Julo concoit il l aide la repr senta tion L analyse qu il pr sente du processus de repr sentation du probl me sous la forme d un d coupage en divers sous processus interpr ta tion et s lection structuration op rationnalisa tion est bas e sur la prise en compte de son interpr tation des difficult s et est guid e par sa probl matique de l aide Ainsi en retour elle guide sa conception de l op rationnalisation de l aide la repr sentation Il pr conise alors la mise en place d un environnement caract ris par des variables sur lesquelles il est possible de jouer pour modifier la repr sentation et permettre l l ve de traiter le probl me Ces variables sont de trois types les deux premiers d pendant de l environnement imm diat ou de l environnement disponible du probl me 3 alors que le troisi me rel ve d un environnement qualifi de condition nel dans le sens o les l ments d aide qu il contient ne sont communiqu s l l ve que sous certaines conditions si l l ve est bloqu par exemple Comme on le devine jouer sur les variables est un exercice d licat tout au moins lorsque l on veut comme le dit Julo aider ni trop 4 ni trop peu qui n cessite de nom breuses observations et exp rimentations pr a
311. eux populaires Depuis des recherches se d veloppent soit pour remettre en question une telle opposition et mettre en avant la th se d un continuum entre oralit et criture soit pour analyser finement ce que font les l ves confront s aux t ches propos es par les enseignants et y trouver des modes de faire avec le langage moins dichotomique Grossmann 2001 Nonnon 1988 Dab ne 1991 1995 1996 ou voir dans les exigences de l cole au regard du d ve loppement de la litt racie des l ves et du rapport au monde et au savoir qui l accompagnent le plus souvent des l ments pouvant expliquer les dif ficult s de certains d entre eux Bautier 1995 Bautier et Rochex 1998 Il n est sans doute pas indiff rent que la plupart des travaux qui interrogent et mettent en cause les pratiques enseignantes quotidiennes et non pas les exigences disciplinaires et institutionnelles sont des travaux qui rel vent de la didactique de la langue maternelle ils visent tayer des propositions de d marches enseignantes diff rentes visant permettre ou au moins faci liter les apprentissages des l ves Le d bat sur le r le de l crit dans les difficult s scolaires des l ves en particulier ceux de milieux populaires est d importance plus d un titre id ologique autant qu pist mologique et th orique comme ce fut le cas pour le d bat Bernstein Labov dans les ann es 70 Une r f rence a Ol
312. f theory and research for the sociology of education New York Greenwood Press BERNSTEIN B 1990 Class Codes and Control vol IV The structuring of pedagogic dis course London Routledge BIARN S J 1999 Universalit diversit sujet dans l espace p dagogique Paris L Harmattan coll D fi formation BILLIEZ J 1991 Le parler v hiculaire intereth nique de groupes d adolescents en milieu urbain Des langues et des villes Paris Didier Eru dition BOISSINOT A entretien avec 2000 O en est l en seignement du fran ais Le d bat n 110 BORKOWSKI J G DUKEWICH T L 1996 Environ mental covariations and intelligence how attach ment influences self regulation In G Lyon et N Krasneger Attention memory and executive function Baltimore Paul Brookes Publishing p 4 15 BOURDIEU P 1976 Les modes de domination Actes de la recherche en sciences sociales 2 3 BOURDIEU P 1983 Vous avez dit populaire Actes de la recherche en sciences sociales n 46 BOURDIEU P BOLTANSKI L 1975 Le f tichisme de la langue Actes de la recherche en sciences sociales n 4 BOUTAN P 1996 La langue des Messieurs Histoire de l enseignement du fran ais a l cole primaire Paris A Colin BOUTET J 1980 Phrases ou discours a l cole primaire In B Gardin J B Marcellesi Socio linguistique Approches Th ories Pratiques
313. fance les acteurs politiques et les chercheurs eux m mes Elle contribuerait contrebalancer l effet norma tif produit par la vulgarisation des discours savants Olga Baudelot INRP Cresas 178 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 ROPE Fran oise BRUCY Guy Suffit il de scola riser Paris Les Editions de l Atelier 2000 216 p Coll Enjeux de Soci t Comme tous ceux de la collection Enjeux de Soci t ce livre s adresse aux tudiants et un public cultiv qu il s agit ici d introduire la sociologie de l du cation Pour cela les auteurs se sont assign pour t che de montrer la relation entre l volution du syst me ducatif fran ais au cours de la deuxi me moiti du XX si cle et les transformations conomiques sociales culturelles et politiques auxquelles il a pr par ou contre lesquelles il a r sist Si g n ral et peut tre vident que paraisse ce projet son accomplissement r el distingue cependant ce texte de celui d autres manuels ou trait s qui souvent quels que soient leurs m rites sont rest s davantage l int rieur des probl mes scolaires Dans la tradition de Durkheim peut on dire une v ritable grille de lecture de l cole parall lement aux grand traits de la soci t est ici propos e Pour mener cet exercice en 200 et quelques pages les auteurs n ont pas pr tendu faire ceuvre ent
314. fant Revue suisse de psycho logie vol 46 p 55 64 SOMMERS N I 1980 Revision strategies of student writers and experienced adult writers College composition and communication n 31 p 378 388 VYGOTSKI L S 1930 1979 El desarrollo de los pro cesos psicol gicos superiores Barcelona Ed Cr tica VYGOTSKI L S 1931 1995b La prehistoria del len guaje escrito n Obras Escogidas Tome 3 Madrid Visor Distribuciones VYGOTSKI L S 1934 1985 Pens e et langage Paris Editions Sociales Utilisation du brouillon et d veloppement des capacit s d crit 103 Les logiciels d apprentissage panoplie ou ventail Erica de Vries L objectif de cet article est d laborer une typologie des logiciels d apprentissage Un premier probl me qui se pose est celui de la diversit des logiciels et des multiples fa ons dont on pourrait les classer La typologie propos e est fond e sur la fonction p dagogique vis e par les enseignants ou les concepteurs En outre nous proposons une caract risation sur trois aspects les t ches propos es aux l ves le point de vue th orique sous jacent la conception et la mani re dont sont trait es les connaissances La typologie comprend huit fonctions p dagogiques qui correspondent globalement aux types de logi ciels que l on peut trouver dans la litt rature sur l apprentissage assist par ordinateur Ensuite nous examinons la n cessit l exhaus
315. ff rentes questions qui corres pondent en fait des sp cificit s du langage et de la langue Il sera donc question des rapports de domination construits dans le langage et dans l cole des rapports entre langue et cognition ou apprentissage et plus sp cifiquement parce qu ils sont le lieu de diff renciation sociale le plus vi dent des rapports entre crit savoir et laboration On aurait d ailleurs pu compte tenu de l identification possible entre cole et criture cole et litt racie voir plus bas section II 3 centrer cette synth se sur la question des pratiques d crit et des diff rences sociales et scolaires qui leur sont li es Nous n avons pas fait ce choix m me si nous accordons une place impor tante cette pratique langagi re particuli re qu est l criture l cole du fait 118 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 du nombre de recherches dans ce domaine et de la place en effet centrale que les rapports entre pratiques langagi res criture et scolarit tient dans la probl matique d velopp e De la variation linguistique et langagi re Avant d aller plus avant et afin de clarifier les questions qui organisent la pr sentation des recherches il appara t n cessaire de rappeler en reprenant largement Boyer 1996 une distinction mise au jour par les premiers travaux d inscription essentiellement sociolinguistique et sociologi
316. fi e de caract rielle par institutrice rappellent la dimension relationnelle du rapport p dagogique Les configurations nous ont sembl plus ou moins perm ables cette dimension pour des raisons li es davantage la personne de l enseignante qu aux orientations p dagogiques novatrices ou non ou qu la figure de l l ve ob issant valoris disciplin rai sonnable co op ratif L analyse des cas d l ves et de leur int gration dans la configuration a tenu compte de cette dimension relationnelle qui apporte des nuances au portrait id al typique dress LE CARACT RE MULTIFORME DES MODALIT S D IMPOSITION DE L ORDRE SCOLAIRE A L INT RIEUR DE CHAQUE CONFIGURATION Selon G Vincent les trois figures p dagogiques de l l ve disciplin gt raisonnable ou co op ratif coexistent dans l cole actuelle traver sant des pratiques disciplinaires complexes qui croisent plusieurs mani res d obtenir l ob issance au lieu de se conformer une seule Le mod le disciplinaire traditionnel vertical exog ne direct appliquant des r gles formelles et pr d finies n a pas totalement disparu c t de rapports plus n goci s et de positionnements plus justifi s aupr s de l enfant 5 M me s il existe une domi nante propre chaque configuration on s aper oit aussi combien l int rieur d une m me classe les modalit s d imposition de l ordre sco
317. fut il d favoris peut dans un coll ge par exemple obtenir une r ussite sup rieure celle d un groupe social plus favoris mais scolaris dans un coll ge voisin Effet ma tre effets des technologies et des innovations p dagogiques effet tablissement il existe aussi des effets secteur que nous avons cherch tudier depuis dix ans en pla ant le th me des rapports entre l tat et l cole au centre de nos pr occupations en cherchant mieux analyser les rapports plus sp cifiques entre l enseignement public et l enseignement priv fran ais 9 Les deux secteurs m me s ils conservent pour une part importante leurs popu lations sp cifiques nous paraissent fonctionner de plus en plus souvent en compl mentarit nombre de parents recourant tant t l un d eux tant t l autre en particulier lorsque leurs enfants sont en difficult Le recours ces transferts est li des difficul t s scolaires marqu es notamment par un retard par rapport la norme Il est in galement r parti selon les classes sociales En particulier en ce qui concerne l enseignement secondaire les trans ferts sont davantage le fait des cat gories sociales lev es fort peu celui des enfants d ouvriers en m me temps qu il constitue une seconde chance mais une seconde chance in galement r partie ce recours contribue donc bien l accentuation des in galit s devant l co
318. gi res accompagnent chaque fois justifient ou appellent des transformations institutionnelles alors m me que l volution des institutions semble induire de nouveaux modes interpr tatifs qu elles mettent en quelque sorte en uvre sans disposer encore pleinement des ressources r flexives et cognitives qu elles sont pourtant en train de secr ter 11 II n y a pas d inflexion dans les modes de pens e qui ne s inscrive dans une dialec tique complexe o s appellent et s impliquent de mani re dynamique les structures du monde v cu c est a dire les mani res spontan es de concevoir les rapports sociaux les modalit s langagi res et les mutations institutionnelles La permanence d une id e appelle une objectiva tion dans les univers du symbolique et de l institu tionnel A l inverse on peut affirmer que la conjonction des processus langagiers et des pro c dures institutionnelles soutiennent les modes de pens e ou en engendrent de nouveaux Il faut penser ensemble structures linguistiques formes interpr tatives et pratiques institutionnelles nouer langage pens e et praxis UN CONCEPT JURIDIQUE Le concept de responsabilit au sens d avoir r pondre de ses actes n a gu re int ress les philosophes Il est vrai que son tude nous ren voie invariablement la tradition juridique On est surpris remarque Paul Ricoeur qu un terme au sens si ferme au plan juridique soit d ori
319. gine si r cente et sans inscription marqu e dans la tradi tion philosophique 12 En droit la responsabi lit d signe le fait pour une personne juridique physique ou morale d tre tenue certaines obligations en cons quence de certains actes qu elle est reconnue avoir accompli Ainsi l ex cution des engagements rend responsable le contractant l activit qui provoque un dommage expose galement l agent assumer la responsa bilit de sa conduite en r parant ou en subissant une peine par o il acquitte une sorte de tribut la soci t La responsabilit est soit de nature contractuelle c est dire r sultant d un manque ment l accord des volont s soit de nature d lictuelle c est dire d termin e par une atti tude d viante ayant entra n un dommage pour autrui 13 C est la distinction entre responsabi lit civile et responsabilit p nale la premi re renvoie au dommage caus la seconde la vio lation d lib r e de la loi Les articles 1382 et 1383 du code civil pr ci sent les contours de la notion de responsabilit civile Tout fait quelconque de l homme qui cause autrui un dommage oblige par la faute duquel il est arriv le r parer article 1382 Chacun est responsable du dommage qu il a caus non seulement par son fait mais encore par sa n gligence ou par son imprudence article 113 L article 1384 ajoute que l on est respon
320. giques pratiques Le principe a toujours t le m me rassembler des donn es g n rales sur l tablissement et les l ves com prendre les principes de fonctionnement d en semble de la classe avant de relever syst mati quement diff rentes dimensions consign es dans un guide d observation 4 diversifier les s ances de classes observ es en variant les jours de la semaine les mati res enseign es Une observa tion par comptage des interactions en classe ne nous a pas sembl pertinente car cette mani re de proc der pr sente l inconv nient d extraire un comportement de la situation dans laquelle il a t observ si bien qu on perd ainsi une part tr s importante de l information Par exemple il ne suffit pas de savoir s il y a eu agitation d un l ve et combien de fois il est aussi significatif de comprendre pourquoi cette agitation a eu lieu dans quelles circonstances Mais il ne s agit pas non plus de rejeter les raisonnements d ordre quantitatif dont l utilit est certaine et l usage dif ficile contourner La dichotomie quantita tif qualitatif n est pas aussi tranch e dans la mobilisation pratique du travail sociologique Passeron 1995 Nos descriptions abondent en quantificateurs tels que le plus souvent Une contribution la compr hension de la discipline l cole l mentaire par une analyse sociologique configurationnelle 63 presque toujou
321. her la litt rature de la formation de l ducateur Philippe Meirieu sera dans un premier moment mon inter locuteur privil gi Disons pour couper court que la tradition romantique allemande s rigeant contre le ratio nalisme des Lumi res et le classicisme normati viste bourgeois a produit deux concepts pour d signer d un c t un monde spirituel des valeurs substantives Kultur et de l autre un uni vers mat riel domin par le calcul le profit la production et la distribution de marchandises que le capitalisme avait instaur Zivilisation L art et la culture en g n ral tait situ dans une sph re qui permettait l homme malgr la domination du monde industriel le vol de l esprit une capacit de se d placer du monde de la facticit pour s lever au del de lunivers de l utilit et des valeurs d change Mais en quoi les concepts de Kultur et de Zivilisation 4 int ressent un d bat sur le p da gogique et l utilisation de la litt rature dans la formation Dans la mesure je crois o ils nous permettent de distinguer deux formes d usage social de la raison et donc d une raison p da gogique savoir une raison de type substan tive capable de penser les fins et les valeurs sociales de nos d cisions et une raison de nature instrumentale performative et utilitaire Si l on accepte le pessimisme weberien qui con oit la modernit comme le pr
322. herches de ce champ ont particuli rement port sur l importance de l crit et de l criture Cependant nous avons choisi de d velopper davantage les recherches li es aux rapports entre crit socia lisation familiale et cole les travaux anthropologiques et de psychologie culturelle d veloppant peu la question scolaire voir 11 3 De la langue des l ves leurs pratiques langagi res tudier la diff renciation sociale langagi re et scolaire la lumi re de PL a l int r t nous l avons voqu de permettre de comprendre dans quelle mesure des probl mes scolaires identifi s souvent comme probl mes de langue parce qu ils s accompagnent de la production par les l ves de formes linguistiques particuli res et d un usage du langage non norm par les formes crites l gitimes ou ne relevant pas des attentes scolaires ont leur origine dans des domaines qui se situent ailleurs que dans la ma trise du syst me linguistique m me si c est en relation avec elle Comme de nom breuses recherches pr sent es ci apr s l ont mis en vidence les domaines en cause peuvent tre li s l interpr tation que les l ves font des situations scolaires des t ches qui leur sont propos es et des enjeux qu ils leur conf rent aux situations famili res d utilisation du langage qui sont les leurs aux savoirs en jeu mais aussi aux interactions des registres cognitifs et affectifs mobilis s par l l ve comm
323. hicule reportant ainsi sur les savoirs les valeurs souvent n gatives qui sont attach es par ces m mes l ves la langue de l cole et des enseignants De l institution du fran ais la question de la norme En effet du fait de l institutionnalisation de la langue projet de la R volution fran aise et dont l cole est porteuse 3 les enseignants partici pent tr s largement de l id al du monolinguisme et m me plus de l unicit de la langue id al au double sens d id e plus que de r alit et renvoyant a une repr sentation dominante depuis la R volution fran aise qu il est dans la nature du fran ais d tre Fran ais et dans la nature du Fran ais de ne par ler que fran ais Verm s 1998b Pour de tr s nombreux enseignants il y a unicit de la langue et LA langue est celle qui est norm e par l crit m me l oral langue d o les variantes dialectales sont exclues et les variantes populaires rejet es quand elles sont manifest es dans la syntaxe Charmeux 1990 On peut illustrer ces propos par les travaux de Boutan 1996 de Chervel 1977 et de Collinot 1999 sur l institution de la langue Ils clairent sur la fa on dont cette d marche d institutionnalisation proprement fran aise peut tre l origine et de mani re insue pour les enseignants des dif ficult s de certains l ves Au sens passif l institution de la langue pr sente la langue comme une chose ins
324. hique se t lescopent rendant la d cision d licate et difficile car minemment singuli re Le principe de responsabilit est une sorte de facteur virtuel qui accompagne les d lib rations dont les d cisions sont issues il nous situe au del ou plut t en de du d bat entre d onto logisme et cons quentialisme On entend par thique d ontologique d on le devoir une thique qui soutient que certains actes sont mora lement obligatoires ou prohib s sans gard pour leurs cons quences dans le monde L thique kan tienne est explicitement d ontologique puisqu elle affirme qu un acte est moralement bon si et seule ment si il est accompli par devoir ou par res pect de la loi 48 Il y a des actes moraux a priori c est dire que les actes ont une valeur intrin s que Dans sa version contemporaine le d onto logisme affirme le caract re contraignant des imp ratifs moraux en soulignant la dialectique des droits et des devoirs Ne pas respecter certaines obligations c est prendre le risque de transgresser les droits subjectifs d autrui l inverse le cons quentialisme value les actes l aune et leurs cons quences Le cons quentialisme crit Philip Pettit est la th orie qui pose que pour d terminer si un agent a eu raison d op rer un tel choix particulier il convient d exa miner les cons quences de cette d cision ses effets sur le monde 49 Le cons quentialisme
325. i re ment originale ils ont synth tis et discut de nom breuses analyses existantes surtout fran aises les unes d j anciennes les autres r centes Mais ils n ont pas pour autant renonc faire profiter les lecteurs de leurs r flexions approfondies et de leurs recherches respectives sur tel ou tel aspect de la scolarisation Ce sont l sans doute on le verra les chapitres les plus attachants En outre F R et G B n ont pas cherch occulter les valeurs qui leur paraissent essentielles propos de chaque d cision comment e ou tout simplement de chaque tat du syst me scolaire fran ais tel moment de l histoire r cente ils se sont demand si la formation non seulement du travailleur mais aussi du citoyen et de l homme tait ainsi favoris e et dans quelle mesure l ga lit devant l ducation tait ainsi en progr s La tension entre fonction utilitariste et fonction culturelle de l cole qui n est certes pas nouvelle leur appara t en effet comme particuli rement aigu de nos jours Or selon eux aujourd hui comme hier il ne suffit pas de scolariser pour duquer ceux dont c est la t che ont faire des choix non seulement instrumentaux mais aussi culturels civiques et thiques dont la direction est ici esquiss e La premi re partie montre comment s est transform e l cole en France de 1936 aux ann es 80 Il n est pas ques tion de r sumer ce qui est d
326. i leur taient encore 8 6 fois inf rieures en 1982 1983 sont 5 fois inf rieures en 1990 1991 celles des enfants d agri culteurs qui leur taient 5 5 fois inf rieures ne sont plus que 4 fois moindres et celles des enfants d employ s qui taient 2 8 fois plus faibles ne le sont plus que 1 8 fois L cart se resserre modestement mais il se resserre incon testablement Cependant nous avons observ combien ces in galit s et les r ductions de ces in galit s varient selon les disciplines Rappelons quelques r sultats concernant les cat gories sociales aux chances les plus faibles certes compar es celles des enfants de cadres sup rieurs les chances des enfants d ouvriers progressent dans toutes les disciplines mais encore plus fortement dans les disciplines plus faibles d bouch s pro fessionnels Lettres notamment et au contraire moins fortement dans d autres disciplines scien tifiques et IUT par exemple de m me les enfants d employ s accroissent surtout leurs chances relatives dans certains secteurs faibles d bouch s Lettres mais ils voient ces chances d cro tre dans les IUT les chances des enfants d agriculteurs d croissent nettement en IUT mais croissent dans la quasi totalit des secteurs dis ciplinaires et surtout en Lettres Pharmacie et Odontologie Au premier plan des disciplines dont l acc s se d mocratise figurent celles pour les quels les d bouch s s
327. i que la r alit h t rog ne d sign e par un concept aussi englobant Bernard Lahire se focalise exclusivement sur ce qui s crit Son discours sur les dis cours finit donc lui m me par faire partie de l objet dont il traite et l on s attend presque le voir s inclure et s ana lyser in fine dans la bibliographie Position p rilleuse car traiter les discours de fa on autonome en d gageant leurs th matiques r currentes et leurs variantes les disjoint de leur valeur d usage pour des praticiens et risque parfois de laisser croire que l illettrisme se r duirait une inven tion m diatique qui fait voir des illettr s partout Conscient de jouer avec le feu l auteur ne cesse de rappe ler sa position Il se s agit pas dans mon esprit de r duire l ordre in gal des choses de simples effets rh to riques Il ne s agit pas non plus de nier la r alit des in ga lit s sociales et culturelles en prenant pour objet les dis cours et les producteurs qui sont cens s s y attaquer De quoi s agit il donc Qu apprend on sur l illettrisme lire ce discours sur les discours Notes critiques 169 Le plus simple est de commencer le livre par ses sources L inventaire des archives trait es ou consul t es donn en annexe constituera lui seul un outil de travail pr cieux pour les tudes venir En effet c t de la bibliographie 133 titres et des articles
328. ial Paris L Harmattan p 339 344 VERMES G 1997 L intelligence de la langue Habi litation diriger des recherches Universit de Paris X VERMES G 1998a Les parlers des parents migrants et leurs incidences sur le langage de leurs enfants Migrants formation n 75 p 5 14 VERMES G 1998b La langue maternelle une figure id ologique L homme et la soci t VERMES G KASTENBAUM M 1992 Sociolinguistic minorities and scholastic difficulties Annals of the American Academy of political and social sciences WILLIS P 1978 L cole des ouvriers Actes de la recherche en sciences sociales n 24 p 51 61 Pratiques langagi res et scolarisation 161 Revue fran aise de sociologie publi e avec le concours du CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE et de l INSTITUT DE RECHERCHE SUR LES SOCIETES CONTEMPORAINES 59 61 rue Pouchet 75849 Paris cedex 17 France T l 01 40 25 11 87 ou 88 OCTOBRE DECEMBRE 2001 42 4 ISBN 2 7080 1005 0 Adolescence post adolescence Olivier GALLAND jeunesse retour sur quelques interpr tations L impact des mouvements cologistes Marco GIUGNI antinucl aires et pacifistes sur les politiques publiques Le cas des Etats Unis de l Italie et de la Suisse 1975 1995 R sistances l inf riorisation sociale Agn s VILLECHAISE DUPONT chez les personnes en situation Jo l ZAFFRAN d illettrisme Religion et conomie Philipp
329. iale 8 dition refondue 2000 traduit en italien MEIRIEU P 1998 Lettres quelques amis poli tiques sur la R publique et l tat de son cole Paris Plon MEIRIEU P 2001 La Machine cole entretiens avec St phanie Le Bars Paris Gallimard Folio Actuel MEIRIEU P 1995 La P dagogie entre le dire et le faire Le courage des commencements Paris ESF diteur traduit en italien 16 Revue Frangaise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 quoi pensent les p dagogues La pens e p dagogique au miroir du philosophe Alain Kerlan Dans lunivers intellectuel et culturel fran ais la p dagogie continue de souffrir d un pr jug d favorable Aux yeux de nombreux intellectuels et plus particuli rement aux yeux des philosophes elle demeure une activit de second ordre La r flexion engag e ici prend ce pr jug contre pied Non seulement la pen s e p dagogique doit tre consid r e comme une pens e part enti re mais ses principaux th mes touchent au c ur de la pens e du monde moderne Ils d veloppent une interrogation inh rente la question de l ducation dans le monde moderne ce monde issu des sciences et des techniques des d veloppements de l individualisme d mocratique Il y a dans la pens e p dagogique un principe cri tique une conscience diffuse des limites et des contradictions de la modernit qu il faut savoir entendre au nom m me de
330. ialement risqu e peut devenir une position de certitude avec ce que cela implique de volont d emprise virtuelle ment tendue l institution scolaire tout enti re Si le p dagogue ne voulait tre qu homo viator il resterait sa place mais n arrive t il pas trop souvent qu il se fasse magister Ph M Au sein de la n buleuse des discours sur l ducation la pens e p dagogique telle que je la congois ne repr sente qu un ensemble rela tivement limit entre les discours g n raux et g n reux sur l panouissement de l enfant et les prescriptions technocratiques C est un dis cours qui s installe dans les contradictions vives de lacte ducatif et aide les penser les d passer par une action non point contr l e par une institution v tilleuse mais r gul e par des D bat Denis Kambouchner Philippe Meirieu 7 hommes et des femmes qui travaillent ensemble dans et sur des situations complexes videm ment le danger est grand de ne retenir que les recettes finales en oubliant la d marche en faisant l impasse sur la n cessaire r flexion sur le projet d enseigner Mais de cela il ne faut pas faire grief aux p dagogues En r alit vous savez bien qu au sein m me des sciences de l ducation fran aises la chose est tout fait dif f rente en Allemagne ou en Italie la p dagogie ses probl matiques son histoire tout cela est presque compl tement
331. ialisation familiale et culture collective d autre part celle de la nature sociale et cognitive de l influence de la socialisation et ou de la culture sur les habitudes des l ves Ces habi tudes ont elles des effets cognitifs ou ne portent elles que sur l interpr tation qu ils font des situations scolaires d criture et de lecture Ou encore comme on peut le supposer le manque de fr quentation de certains modes d crire g ne t il la mobilisation de ce que leur fr quentation construit peu peu Dans cette seconde hypoth se l cole dont les pratiques sup posent plus qu elles ne construisent cette mobilisation p nalise certains l ves Cette hypoth se explicative des difficult s scolaires de certains l ves sous tend la tr s grande partie des travaux des quinze derni res ann es sur cette question C est sans doute parce qu il est possible de mettre en relation les diff rents domaines cognitifs langagiers de savoirs que les travaux sur la litt racie qu ils soient ethnologiques sociologiques ou psychologiques condui sent une pluralit d interpr tations des difficult s des l ves qu il est d ailleurs possible de cumuler les travaux existants portant le plus souvent sur un domaine sans exclure les autres Si la familiarit avec l crit construite dans la famille peut aider l l ve dans l apprentissage de l cri ture et de la lecture comme dans la familiarisa
332. idactique En fait la th orie des champs conceptuels int gre plut t des aspects li s au fonctionnement et au d veloppement cognitifs Elle ne concerne pas directement l apprentissage des savoirs Cependant l int r t de cette th orie pour l ap prentissage intervient au moins deux niveaux on peut penser que les filiations et les rup tures observ es dans le d veloppement des connaissances concernent galement l apprentis sage d autant comme le fait remarquer Vergnaud 1990 que chez l enfant et chez l adolescent les effets de l apprentissage et du d veloppement cognitif interviennent toujours conjointement ce point de vue s inscrit d ailleurs tout fait dans la tradition piag tienne o l apprentissage est d ter min par le d veloppement la construction des situations didactiques et des ing nieries repose g n ralement comme nous l avons d j mentionn dans l introduction sur des travaux pr alables concernant ce qui rel ve des conceptions ou des rapports person nels au savoir Or ces travaux sont souvent inspi r s des approches cognitives et en particulier de celle de Vergnaud c est l une des raisons pour lesquelles nous avons personnellement pris l ha bitude de qualifier l approche de Vergnaud de cognitivo didactique UN REGARD COMPARATIF SUR LES TROIS APPROCHES Nous l avons d j mentionn dans l introduc tion aucun des trois auteurs tudi ne re
333. ien que le p dagogue est r solument dans la fiction Il est vrai que le r cit notamment le r cit romanesque en ouvrant la possibilit que de nouveaux narrateurs reprennent et r interpr tent les v nements dans une histoire sans fin une uvre ouverte les conduit au paradis ima ginaire des individus C est le territoire o personne n est possesseur de la v rit ni Anna ni Kar nine mais o tous ont le droit d tre compris et Anna et Kar nine 18 Mais de l supposer que tout est fiction que toute poli tique de la v rit n est qu un oubli de ce qui fut au d part une m taphore qui une fois oubli e est devenue v rit me semble une exa g ration une application d mesur e du perspec tivisme nietzsch en sur fond d intentions d mo cratiques Et c est exactement de l que part la litt raturisation de la p dagogie de Jorge Larrosa Dans Lecture et m tamorphose l auteur cons truit une interpr tation sensible et intelligente du po me de Rilke Le Lecteur Der Leser o le noyau de son analyse se situe dans une certaine id e de la lecture e rapport entre le pr sent du texte et l absent entre le dit et le non dit entre l crit et l au del de l crit la lecture se place rait justement dans le mode dont le pr sent signale l absent le sens se situe au del de l crit 19 Il s agit dans le m me sens que Meirieu d une
334. iences de l ducation Il n y a de science que du g n ral les sciences de l ducation sont condamn es travailler sur de vastes ensembles tenter d tablir des r gles g n rales tant sur le plan des apprentissages cognitifs que sur ceux des conditions psychologiques ou sociologiques de la r ussite des l ves Elles sont en qu te d in variants et de corr lations se cantonnent pru demment des descriptions et des analyses de discours ou d exp riences qui ont d j eu lieu et qu elles s efforcent de mettre distance Saine pr caution scientifique mais qui loigne in vita blement des tensions vives qui animent les hommes 3 Tensions vives qu une science qui cherche des invariants ne peut pas saisir et dont le point d Archim de est le dialogue int rieur et entre des subjectivit s diff rentes procur par la litt rature dans un processus d auto construction qui res semble au long voyage du Bildungsroman et sa qu te d universalit comme on peut l observer dans quelques passages de l avant propos du livre en question comme tous les m tiers de l humain les m tiers de l ducation ne sont pas r ductibles l ensemble des comp tences pour les exercer duquer suppose un art de faire Dans ses vides le texte litt raire per met au lecteur de parler de lui m me de dialo guer avec d autres hommes dans un mouvement insis
335. ilit personnelle des l ves dans leurs tudes d clarations des l ves et estimation des r ponses des l ves par les enseignants 100 0 90 0 I 80 0 70 0 60 0 HA I 4 t 4 F a 50 0 40 0 1 4 y a4 30 0 Sur le graphe les segments de droite en traits pleins correspondent aux r ponses des l ves ceux en traits pointill s correspondent aux r ponses des professeurs 76 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 par les l ves au travail qu ils font avec l ensei gnant et ce que les enseignants pensent qu en disent les l ves Tout se passe comme si les enseignants taient port s minimiser leur r le tel qu il appara t aux yeux des l ves pr jug pessimiste qui incline peu l enthousiasme dans l exercice professionnel La croyance aux effets positifs de la pers v rance Cette dimension a t tudi e partir de 4 items correspondant des propositions de r ac tions l affirmation j ai obtenu une succession de mauvais r sultats au coll ge Les items rete nus permettent de calculer e le pourcentage d l ves qui lient leurs mau vais r sultats au professeur qui selon eux leur mettra toujours de mauvaises notes IET1 e le pourcentage d l ves qui pensent qu ils finiront par avoir de bons r sultats en continuant travailler IET2 e le pourcent
336. ils d pos s dans des objets sociaux Berni 1998 On peut citer comme exemplaire de ce genre de recherche Rebi res 2000 qui met justement en vidence propos de la construction des savoirs scientifiques que les conduites langagi res des l ves sont tr s diff renci es et en relation avec les repr sentations que les l ves ont de ce qu est l cole et de ce qu il faut y faire ou que l on peut y faire avec le langage et les savoirs ou comme le souligne encore Berni 1998 de l interpr tation qu ils font du contrat didactique qui est simulta n ment communicatif et cognitif On voit donc se dessiner quels que soient les objets pr cis des recherches un mouvement g n ral qui conduit minimiser le r le de la mai trise de la langue en tant que syst me linguistique ind pendant dans les dif ficult s des l ves y compris les difficult s de compr hension au profit du r le d un ensemble d l ments dans lequel le langage est toujours partie prenante comme renvoyant aux composantes subjectives sociales cogni tives s miotiques de son usage et comme ayant partie li e avec ce qu est une situation d apprentissage ce que sont les savoirs scolaires ce que sont l cole et ses acteurs Cet ensemble d l ments construit dans la socialisa tion de l enfant intervient donc quand l l ve veut comprendre ce qui est demand par l cole quels sont les enjeux des productions langagi res au
337. iment un mouvement Nous les pr f rons d autres telles quit ou justice qui supposent qu on donne tous la m me chose Au contraire la d mocratisation ou l galisation des chances supposent sans doute de donner plus certains pour compenser les in galit s BS Les qualit s attendues nous pr f rons le pluriel sont tr s diff rentes selon les niveaux d valuation Le p dagogue le planificateur ou le chef d entreprise peuvent ils attendre la m me chose de l enseignement La mesure de la qualit suppose la d finition de crit res pr cis et variables selon les niveaux d analyse S Voir notamment Langou t G Tertrais Delpierre J Audiovisuel et enseignement sup rieur Des constats de dif f rence l tude des fonctions Les sciences de l ducation pour l re nouvelle Caen n 4 1981 pp 47 88 S Langou t G pr face Isambert Jamati V Technologie de l ducation et d mocratisation de l enseignement M thodes p dagogiques et classes sociales Paris PUF 1982 192 p Langou t G Suffit il d innover Paris PUF 1985 280 p Consulter notamment Isambert Jamati V Langou t G Sociologie des pratiques contemporaines d enseignement du fran ais Etudes de linguistique appliqu e n 54 1984 97 p SG 7 Duru Bellat M Mingat A Le d roulement de la scolarit au coll ge le contexte fait des diff rences Revue fran aise
338. in de Cinqui me la d mocratisation mesu r e au moment de l entr e en Quatri me est un peu moins forte en public qu en priv ce secteur accentuant quelque peu ses recrutements parmi les couches populaires les gar ons mais surtout ceux dont les parents appartiennent la cat go rie employ s et personnels de service accrois sent leurs chances de poursuivre leur scolarit secondaire Mesur es 7 ans d cart 17 et au niveau de l entr e en Seconde les chances de tous se sont accrues passant d un peu plus de 41 pr s de 46 Les gar ons ont r duit une part du retard consid rable qu ils avaient ant rieurement sur les filles moins de 35 des gar ons et plus de 47 des filles du panel 72 73 74 entraient en Seconde pr s de 41 des gar ons et pr s de 51 des filles y entrent 7 ans plus tard Les enfants d agriculteurs et d ouvriers et notamment les gar ons b n ficient en premier des chances accrues d acc s en Seconde beaucoup plus net tement que ceux des employ s ou des profes sions interm diaires dont les chances se rap prochent cependant de celles des enfants de cadres sup rieurs Ainsi assiste t on de fa on g n rale et m me si l ampleur en est beaucoup plus faible pour les cat gories moyennes que pour les cat gories dont les chances taient les plus faibles un double resserrement des carts entre les cat gories sociales d une part entre gar ons et fille
339. inateur ait des affordances potentielles de calcul et de visualisation de manipulation de repr sentations externes et de collaboration voir Pea 1993 l affordance dans un contexte donn d pendra des caract ristiques du logiciel et de la situation d utilisation Si une affordance se r f re la capacit d in viter un comportement de la part de l utilisateur le comportement souhait pour un logiciel du catif est celui qui est consid r comme indis pensable pour l apprentissage tant donn un point de vue th orique Notre typologie a pr ci s ment permis de montrer qu il existe de mul tiples comportements souhait s voir Tableau 1 En cons quence l valuation concerne la fois le comportement suscit et l apprentissage Suthers 1999 par exemple propose diff rentes repr sentations graphiques d un sujet pour sus citer un d bat entre l ves approche de type cognition situ e huiti me fonction La discus sion entre l ves devrait les conduire une meilleure compr hension du sujet voir aussi nos propres recherches dans de Vries Lund et Baker sous presse Lors d une valuation de l environnement propos on pourrait alors observer plusieurs cas de figures Dans le cas id al les l ves discutent et pr sentent une meilleure compr hension mais que faudrait il conclure si les l ves ont de vives discussions mais ne pr sentent pas de meilleure compr hen sion des concepts
340. ine d en revenir la lecture de Durkheim Je crois d ailleurs assez symptomatique qu on y ait si rarement recours du c t de ceux qu on nomme un peu abusivement les n o r publicains D une certaine fa on le philosophe sociologue est bien embarrassant Son engagement en faveur de l cole r publicaine est entier et sans faille sa vision de l cole est toute p n tr e des valeurs et des principes d une conception classique cen tralit des savoirs autorit magistrale par exemple sa critique des principes de ce qui sera l ducation nouvelle qu on songe par exemple aux pages sur Tolsto ou Pestalozzi fait preuve d une grande acuit Il n emp che Durkheim n en pose pas moins l exigence p dagogique comme une exigence inh rente la modernit il est de ceux qui en auront le mieux d gag la nature et le sens et en fin de compte la n ces sit La p dagogie tend de plus en plus deve nir une fonction continue de la vie sociale 13 avance Durkheim Ses analyses l dessus malgr l apparence demeurent trop m connues Il n est donc pas inutile de rappeler ce qui est pourtant bien connu L analyse de Durkheim tourne autour de quatre points En premier lieu la p dagogie n est pas de tous les temps ni de toutes les soci t s Ce n est pas seulement que la p dagogie au moins dans le pass est intermittente tandis que l ducation est continue 14 sa
341. ionnelle les enseignants ont en g n ral une vision plus n gative que les l ves ceux ci se sentent plus responsables de leurs r sultats que ne le croient leurs professeurs En est il ainsi dans tous les coll ges tudi s Ici aussi les tendances sont les m mes d un coll ge l autre aucune diff rence significative inter coll ge n est observ e pour les items qui explorent la dimension attributionnelle Enfin comme nous l avons not plus haut les enseignants dans leur ensemble pensent que les l ves sont pour la plupart d courag s par de mauvais r sultats alors que selon les d clarations des l ves il n en est rien Cette vision est elle partag e dans tous les coll ges de l chantillon Pour cette dimension encore quel que soit le coll ge consid r les enseignants de tous les coll ges ont une vision plus pessimiste que les l ves de l effet des mauvais r sultats scolaires Ainsi la tendance g n rale se reproduit lorsque l on consid re chaque coll ge s par ment Qu il s agisse du rapport de l l ve sa scolarit de la fa on dont il s estime comp tent de son engage ment ou de sa pers v rance les enseignants fournissent des estimations n gativement d ca l es par rapport ce que d clarent les l ves La culture d tablissement n exerce pas d effet diff renciateur dans ce domaine Relation avec la mati re enseign e Nous avons r alis la
342. ions cognitivo langagi res n cessaires aux appropriations des savoirs en particulier des savoirs sco laires Les recherches concernant la pr gnance de l criture et du rapport la langue comme objet conduisent r pondre par la n gative Les recherches en psychologie du langage et de son acquisition portent souvent galement sur les conditions familiales de cette acquisition en Pratiques langagi res et scolarisation 133 cons quence sur les styles d interaction et d tayage adulte enfant Elles mettent en vidence que si l id e de correspondance entre classe sociale et code langagier est d sormais abandonn e il est clair que les modes de socialisation de l enfant jouent un r le dans les diff rences individuelles de ma trise de la langue Florin 1999 En effet Le d terminisme direct tant remis en cause il faut donc postuler une cha ne plus longue et plus com plexe entre l existence ventuelle de vari t s d usage du langage au niveau de la soci t et l appropriation de l une d elles par un individu Un sch ma hypoth tique est propos par Esperet 1987 d s le d but de la communication donc pratiquement d s la naissance chaque milieu familial va imprimer une coloration sp cifique aux changes avec l enfant qui vont construire chez lui une repr sentation des diff rentes conduites langagi res et des formes linguistiques qui lui sont li es On retrouve une
343. ipline l cole l mentaire par une analyse sociologique configurationnelle 67 veiller limiter les incoh rences de ses pratiques en ne dissociant pas les types d ob issance valo ris s dans le maintien de l ordre scolaire du reste de son activit p dagogique mais sans tomber dans l utopie de vouloir supprimer toutes les contradictions dont une partie est toujours in vi tablement pr sente dans la relation p dagogique Enfin l enseignant doit composer son style per sonnel d autorit en ayant conscience des aspects multiformes de la discipline qui apparais sent quelle que soit l orientation novatrice ou non de sa p dagogie Cette d finition g n rale de la discipline l cole primaire ne doit pas occulter pour autant les diff rences qui existent entre les configura tions p dagogiques analys es y compris entre celles novatrices qu on amalgame trop sou vent diff rences qui se traduisent par des effets tangibles dans l exp rience des enfants On peut m me faire l hypoth se que certains l ves quali fi s d autonomes dans une configuration pour raient ne pas l tre dans une autre tant cette notion nous para t devoir tre r f r e au contexte p dagogique et non pas seulement aux qualit s intrins ques de l enfant Le recours des configurations nous semble tre f cond pour concilier plusieurs niveaux d analyse et tenir compte du caract re dynamique d
344. iques S adressant 4 des non sp cialistes l expert ne peut se faire entendre que si ses arguments d autorit garantis par son statut scientifique sont pris dans une rh torique de persuasion qui touche d autres registres Parmi les plus cit s on trouve Alain Bentolila professeur de linguistique la Sorbonne Jean Marie Besse et Jacques Fijalkow psychologues sp cialistes de l crit l un l Universit de Lyon l autre de Toulouse Jean Foucambert chercheur l INRP Trente pages sont consacr es au discours d Alain Bentolila et la pol mique d clench e par un de ses articles 6 qui a produit la r action indign e 7 d autres chercheurs Contrairement ce qu on pourrait croire la pol mique est moins scientifique que morale au c ur du probl me le glissement de la stigmatisation de Pillet trisme la stigmatisation des illettr s Dans sa croisade permanente contre l illettrisme pour laquelle il a su se faire couter autant des ministres socialistes que du pr si dent de la R publique Alain Bentolila a mis son autorit universitaire au service d une urgence politique en souli gnant en permanence les cons quences d sastreuses de Villettrisme croissant En passant de la fin prescrite il faut que tout le monde parvienne lire la description des effets du manque celui qui ne sait pas lire est en atteint d autisme social il reprend sans doute son insu la
345. ire par une analyse sociologique configurationnelle 1 Rachel Gasparini Face la variabilit des mod les d ob issance dans notre soci t et devant la diversit des conceptions de la discipline l cole l auteur propose une analyse sociologique sous forme de configurations qui tente de consid rer diff rents niveaux d interpr tation de l ordre scolaire l chelle micro comme a l chelle macro Cinq cas de classes sont ainsi compar s en soulignant leurs caract ristiques communes du fait de leur inscription dans un m me contexte de soci t et leurs diff rences inh rentes des choix p dagogiques trois classes sont novatrices aux l ves accueillis aux orientations per sonnelles de l enseignant La pr sentation des portraits d l ve id al typique vis s par chaque configu ration ainsi que l analyse des modalit s d imposition de l ordre scolaire pourraient tre une contribution parmi d autres l accompagnement des enseignants dans leur compr hension des r sistances de certains l ves ainsi que dans leurs choix d organisation p dagogique de gestion de la discipline Mots cl s discipline cole l mentaire p dagogies novatrices configuration forme scolaire LA DISCIPLINE SCOLAIRE UN SUJET INQUIETANT POUR LES ENSEIGNANTS ET UN OBJET DE RECHERCHE COMPLEXE de l ducation civique en cycles 2 et 3 L cole se contredirait si elle se born
346. ire comme si les questions langagi res et linguistiques se posaient dans les m mes termes avant et apr s l instauration du coll ge unique Avant et apr s l l vation des exigences implicites concernant les crits et les activit s langagi res au col l ge Privat 1993 d s lors que dans le monde social dans son ensemble on peut observer une m me l vation des exigences langagi res pour tous y compris pour les emplois faiblement qualifi s savoir argumenter expliquer changer sont devenues des comp tences de base Mais aussi d s lors que la scolarisation obligatoire jusqu 16 ans adoss e la demande sociale de scolarisation et de dipl mes conduit la majorit des l ves au coll ge jusqu la troisi me a vivre une scolarit qui les pr pare au lyc e alors m me que nombre d entre eux peuvent se trouver dans une situation de conflit social l gard des normes et des ambitions langagi res et de savoirs qui y sont pratiqu es voir ci apr s Une des cons quences de l volution des populations scolaires dans le second degr peut expliquer celle du vocabu laire utilis pour parler des l ves La massification est parl e en termes d h t rog n it des populations et de difficult s scolaires et non plus en termes d chec scolaire des milieux populaires comme le souligne le titre des actes du colloque de la DFLM en 1992 L h t rog n it des apprenants Un d fi pour la classe de fr
347. iroz Les remaniements de la s paration scolaire cf aussi n 135 J C Forquin La p dagogie la culture et la raison variations sur un th me d Ernest Gellner et sous la forme de d bats proprement dits Le pr sent d bat a eu lieu le 14 mai 2001 en pr sence d Andr Robert A R r dacteur en chef de la RFP et de C cile Blanchard journaliste l Agence Education Formation Le texte publi ci dessous a t revu par les deux participants Philippe Meirieu A R Denis Kambouchner en critiquant s v re ment les travaux de Philippe Meirieu vous les prenez au s rieux de m me sans doute que plus g n ralement la notion de pens e p dago gique 1 En quel sens entendriez vous cette expression A t elle pour vous une coh rence et une consistance historique D K Dans le contexte conflictuel d une vaste entreprise de r forme qui entendait changer le visage et les structures m mes de l institution scolaire fran aise j ai pens qu il convenait de prendre au s rieux un discours un ensemble d arguments tenus au nom de la p dagogie et que certains d fenseurs de l cole r publicaine me semblaient souvent r cuser de mani re un peu trop absolue et indiff renci e Avec l id e que la discussion la plus efficace serait la plus d taill e et la plus soucieuse des textes je me suis donc engag dans la lecture d un certain nombre d ou vrages notamment ceux de Philip
348. is de la m moire pour transmettre et conserver les connaissances Du fait de l allegement de la charge de m moire l esprit humain pouvait alors proc der des analyses plus r flexives et logiques Olson 77 Goody 77 Scribner amp Cole 81 Greenfield 72 ont soulign l effet r organi sateur de l crit sur nos propres pratiques sociales et nos formes de pens e Si les listes et tableaux ont d abord t utilis s comme de nou velles techniques graphiques pour stocker et transmettre de l information ils ont tr s vite eux aussi t transform s en retour par les exi gences des nouvelles activit s intellectuelles auxquelles ils avaient donn naissance De simple aide m moire la liste est devenue un crit au service de l organisation la mise en ordre la hi rarchisation et la planification des informa tions C est cet effet de spirale dialectique qui a transform les op rations de classification et donn naissance de nouvelles formes logiques de pens e L crit n a pas seulement amplifi nos capacit s mentales il a r organis les processus cognitifs par lesquels nous m morisons compa rons cat gorisons ordonnons nos id es et par lesquels galement nous les communiquons aux autres C est la nature r flexive du langage crit qui est l origine de cette transformation C est la possibilit d utiliser le syst me crit dans sa capacit repr senter qui autorise un d do
349. ise de la langue et des formes tex tuelles ni une comp tence de communication et d expression r alis e par des actes de langage sauf ter la sp cificit de cette notion de pra 126 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 tiques et identifier la production langagi re certains de ses aspects les plus formels les plus linguistiquement descriptibles La notion de PL conduit penser le langage non seulement en tant qu activit toujours simultan ment cognitive sociale subjective et bien s r linguistique puisqu elle s accompagne de la mobilisation et de l laboration de formes lexicales syntaxiques textuelles et langagi re mais aussi en tant que production h t rog ne dans laquelle se trouvent obligatoirement pr sentes les dimensions culturelles sociales langagi res tout la fois singu li res propres au sujet qui les produit et partag es propres au groupe qui les reconna t et en a labor les formes et de ce fait norm es R duire les pratiques langagi res leurs seuls aspects de comp tence et de savoir faire de la mise en mots et en texte c est masquer que les autres aspects les autres enjeux sont toujours signifiants pour les l ves comme pour les enseignants en ce qu ils ont voir avec leurs exp riences et leurs constructions identitaires et cognitives C est d ailleurs pour quoi la notion de pratiques
350. ision plus proche du point de vue de leurs l ves Les diff rences constat es selon l ge restent cependant faibles les seuils de signification tant proches mais sup rieurs 05 Les r sultats des comparaisons doivent donc tre interpr t s avec prudence et m riteraient d tre confirm s Ces dif f rences d appr ciation en fonction de l ge des enseignants pourraient alors tre rapproch es des r sultats des recherches de M Huberman 1988 sur les phases de la carri re des enseignants ENSEIGNANTS ET L VES LES RISQUES D UN MALENTENDU Le coll ge unique oscille sans cesse de la recherche d unit la diversification des offres p dagogiques en fonction des publics d l ves Tableau r sum des principaux r sultats cart le plus faible entre Dimension consid r e les enseignants les r ponses des l ves et l estimation qu en donnent cart le plus lev entre les r ponses des l ves et l estimation qu en donnent les enseignants Relation avec les caract ristiques des enseignants Les l ves appr cient positivement les activit s propos es en classe cart 10 sous estimation de la part des enseignants Rapport la scolarit et valorisation du coll ge Les l ves pr f rent aller au coll ge que rester la maison cart 18 surestimation de la part des enseignants Pas de diff rence significative en fonction des caract
351. it Ces questions sont reprises ci apr s ce propos Si dans les ann es 70 les travaux tels que ceux du CRESAS 1974 1978 ou de Fran ois 1980a et b 1983 avec l arri re plan id ologique men tionn pr c demment montraient que les productions des l ves dits en dif ficult s n taient ni fautives ni pauvres condition de les tudier dans le contexte de production Les analyses actuelles que font Rebi res 2000 ou Nonnon voir Nonnon 1999 des interactions des l ves vis e de construc tion et d appropriation des savoirs mettent en vidence les m mes fonc tionnements complexes chez les l ves condition de ne pas confondre les conduites langagi res complexes argumenter pr ciser tenir compte de dif f rents points de vue faire des hypoth ses mettre en d bat et l utilisation de telle ou telle forme linguistique Fran ois 1983 exig es par les enseignants Pratiques langagi res et scolarisation 139 au titre de la normalisation de la langue Baggionni et Bianco 1980 et non au titre de la normativit de l activit Rochex 1995 On retrouve dans ces diff rentes recherches le d bat toujours d actualit entre une socio linguistique des d ficiences et une sociolinguistique des diff rences bien pos par Legrand Gelber 1980 ce qui est d montr ici c est non qu il n existe aucun handicap linguistique de certaines couches de la population mais que le handi
352. it avec Lalande et de capacit accepter l objectalit et l alt rit il faut accepter que sa propre opinion n est pas le rep re absolu et que selon la formule de Shakespeare il y a plus de choses sur la terre et dans le ciel que dans toute votre philosophie Je m ne depuis plusieurs ann es un travail sur l apprentissage de la lecture partir de textes de la mythologie grecque Il ressort de cette exp rience qu il y a un ensemble de pr alables qui conditionnent ce que vous appelez l acc s l ducation intellectuelle il faut un effort de l en fant sur lui m me pour qu il renonce la toute puissance de son imaginaire et accepte le fait que sa propre parole ne fait pas loi Mais ce renonce ment est r cup rer sur le mode symbolique on ne renonce la toute puissance de son imagi naire que si la d couverte d une forme culturelle vient pr cis ment enrichir sa capacit d intelli gence symbolique de soi et du monde D K Je m interroge sur la nature de cette dynamique et pr cis ment sur celle des pr a lables Pour acc der aux formes symboliques ou un imaginaire qui provient d autres cultures ou leur emprunte une partie de son mat riau faut il vraiment que l enfant commence par renoncer quelque chose son propre imaginaire ses propres opinions Ph M Il n y a pas de chronologie Ce sont deux mouvements que le p dagogue doit faire advenir ense
353. ite de fa on tr s signifi cative p 002 le recours au brouillon instru mental Utilisation du brouillon et d veloppement des capacit s d crit 99 On peut interpr ter ces r sultats en faisant l hy poth se que la difficult de la t che d criture joue un r le non n gligeable dans l utilisation du brouillon Pour les l ves de primaire qui sont encore au d but de l apprentissage de l crit crire un texte qu il soit informatif ou argumenta tif est une t che encore trop complexe pour qu ils puissent envisager le recours un brouillon de type instrumental Pour les l ves de seconde g n rale et les adultes universitaires qui maitri sent aussi bien les deux taches la difficult est gale C est pour les l ves de quatri me que la diff rence est la plus sensible Ces l ves qui ont d j construit certaines capacit s d crit n ont toutefois pas encore atteint un degr de ma trise qui leur permette de faire face de fa on identique toutes les t ches qui leur sont demand es Il est donc int ressant de noter que le recours un brouillon instrumental est d pendant de la ma trise de la t che d criture car en m me temps il constitue un outil qui assure un contr le et une ma trise plus importantes du processus d criture C est cette relation en spirale de l ou til et de la ma trise des comp tences qui est au c ur de ces r sultats et qui pourrait expliquer qu
354. ite une attention particuli re la conception des fina lit s et de l efficacit de l cole Toute id e novatrice se justifie en effet dans la mesure o elle contribue mieux atteindre les finalit s tablies et assurer une efficacit optimale de syst me p 105 Certes ainsi pr sent e en l occurrence aussi peu pr sent e l efficacit d un tablis sement est bien probl matique Heureusement l auteur l ve un peu le voile et r duit l ambigu t de ce qu elle avance La vision de l efficacit court terme et centr e sur les effets s associe une autre vision de l efficience davantage orient e sur le processus et per ue dans le moyen et long terme Lorsqu ils parviennent combiner ces deux types de visions certains tablissements peuvent tre qualifi s d efficaces p 108 Court moyen et long terme seul le projet d tablisse ment peut fixer des finalit s des objectifs et des ch ances Pour le chapitre suivant le quatri me Gather Thurler en vient tout naturellement au projet mais mieux que le projet d tablissement elle d fend l tablis sement en projet ce qui est d une toute autre dimension que ces bonnes d clarations d intention qui consti tuent le contrat papier que telle ou telle structure se donne Cette inversion est elle seulement un effet de style Non bien s r C est surtout un facteur propice l innovation On peut souteni
355. ition le changement est v cu comme une composante organique de la vie de l tablissement p 68 Le changement composante organique de la vie de l tablissement mi parcours ou presque de l ouvrage nous assistons l une petite r volution copernicienne La stabilit du syst me ducatif tant la condition de sa p rennit au point m me que la stabilit peut appara tre comme condition et objectif faire du changement un des fondements de l tablissement c est faire voluer la culture de ce dernier c est le troisi me temps du propos de Gather Thurler convaincue d une sp cificit culturelle de chaque quipe ducative La volont de changement ou la r sistance au changement ne s expliquerait pas autrement que par cette culture propre de chaque tablis sement Manifestement l analyse provient d un champ ext rieur l ducation celui de l entreprise En effet depuis bien longtemps maintenant on parle de culture d entreprise D sormais on pourrait parler de culture d tablissement De fait notre regard sur le syst me du catif en g n ral et sur les micro syst mes que sont les coles coll ges et lyc es en particulier doit se modifier cons quemment Il ne s agit plus de penser seulement p dagogie mais aussi motivation efficacit Monica Gather Thurler ne dit pas autre chose Parmi les com posantes de la culture d un tablissement il en est une qui m r
356. itulaires l avaient esp r de troquer le bleu de travail contre la blouse blanche La conclusion rappelle que m me si la hi rarchie des fili res et des options scolaires est loin de s tre effac e le souci des enseignants d lever le niveau cognitif et cultu rel de ceux qui leur sont confi s tous les niveaux n est pas vain En France malgr les checs et le maintien des fortes in galit s il reste que la population est de mieux en mieux form e par l cole en termes de proportion les sans dipl me sont trois fois moins nombreux dans la g n ration actuelle que dans la pr c dente Obtient on pour autant des hommes capables de donner un sens leur travail et leurs relations avec les autres hommes C est un d fi auquel crivent les auteurs seul un sursaut politique de l ensemble des citoyens pourrait r pondre mes yeux cet ouvrage qui n affiche pas des pr ten tions d mesur es et est parfaitement lisible non seule ment constitue une excellente introduction la sociologie de l ducation mais apporte des analyses originales d une grande richesse Je formulerai un seul petit regret pour terminer puisque le titre de ce livre s inspirait de celui de Gabriel Langou t en 1985 Suffit il d innover pourquoi ne pas d un mot le rappeler Peut tre F R et G B avaient ils ce point incorpor la formule qu ils ne son geaient plus l attribuer son initi
357. itution nalisation cf Brousseau 1986 n est pas vrai ment prise en compte dans les propositions de 90 Revue Frangaise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 Julo En revanche elle se manifeste chez Ver gnaud lequel met l accent sur l importance de l explicitation dans le processus de conceptuali sation et elle joue un r le essentiel chez Duval pour lequel les laborations conceptuelles r sul tent de la capacit a effectuer les conversions entre les registres de repr sentations CONCLUSION Le travail de comparaison que nous venons d effectuer montre que les liens entre les trois approches psychologiques les plus sollicit es dans les travaux de didactique ne sont pas simples tant en ce qui concerne les th ories de r f rence que les probl matiques d velopp es II est vrai que les trois auteurs ne privil gient pas forc ment les m mes hypoth ses concernant le fonctionnement cognitif et que leurs questionne ments respectifs diff rent sur des points essen tiels Il est non moins vrai que le fonctionnement cognitif est complexe et que m me en se limitant aux questions concernant l apprentissage de savoirs math matiques nous sommes loin de dis poser d un mod le satisfaisant la diversit des contributions de ces trois auteurs qui ont cha cune leur domaine d efficacit en est d ailleurs une preuve suppl mentaire Dans l tat actuel de nos connaissances cette diversit
358. ive implications of writing and reading Cambridge Cambridge University Press 1994 OLSON D R TERRANCE N 1983 Literacy and Cognitive Development A conceptual transforma tion in the Early School Years In S Meadow ed Developing Thinking London Methuen 1983 PENLOUP M C 2000 Les pratiques d crits non scolaires des jeunes Paris ESF PONTECORVO C 1990 L acquisition de l criture dans une perspective socio g n tique In J Fijal kow D crire l crire Toulouse Presses Universi taires de Toulouse le Mirail p 61 75 Pratiques 1999 Interactions et apprentissage n 103 104 PRIVAT J M 1993 Rapport sur les pratiques de crit au coll ge Vers quels enseignements int gr s RAMOGNINO N 1999 Linguistique et sociologie un point de vue m thodologique Sociologie et soci t s vol XXXI n 1 p 35 50 REBIERES M 2000 Langage posture et cogni tion enjeux et obstacles de l activit langagi re 160 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 dans la classe de Sciences Th se de sciences de l ducation Universit de Bordeaux 2 REMIGY M J 1993 La diversit des repr sentations comme source d h t rog n it dans l actualisation des comp tences en classe de fran ais n M Lebrun M C Paret L h t rog n it des apprenants un d fi pour la classe de fran ais Neuch tel Delachaux et
359. iversalit et des histoires singuli res r fractaires celui ci Il faut ensei gner certes de toutes ses forces et transmettre ce que l on croit le meilleur mais on ne peut y parvenir par la violence dans un processus de fabrication Il faut passer comme l explique bien Francis Imbert de la po esis la praxis 3 Et ce passage n est pas de l ordre d une th orie de l ducation entre le projet d universalit et la singularit des situations et des personnes aucune suture aucune r conciliation th orique n est possible Le d passement ne peut se faire que dans l action dans la recherche d hypo th ses de travail dans l invention de ce que les p dagogues nomment des dispositifs qui ten tent sans renoncer au projet d instruire et d du quer de laisser un espace la libert du sujet L unit de la p dagogie me para t tre la dans cet effort pour d passer par la pratique des apo ries th oriques sur lesquelles justement le d bat ducatif a tendance s puiser Ainsi Daniel Hameline 4 explique t il bien que la p dagogie contemporaine doit tenir simultan ment pour vraies ces deux aphorismes contradictoires celui de Carl Rogers qui la suite de Jacotot 5 et de bien d autres affirme que l on n apprend bien que ce que l on a appris soi m me et celui de Paul Ricoeur qui affirme tout aussi justement que tout autodidacte est un imposteur La
360. jectif de permettre aux l ves d ap prendre en communiquant Ce type de logiciel d apprentissage collaboratif CSCL Computer supported collaborative learning est con u pour tre utilis par plusieurs l ves c te c te ou distance en synchrone ou en asynchrone L ordinateur peut avoir le r le de m moire collec tive de point de fixation du dialogue et de l ac tion de repr sentation des l ments de la dis cussion ou encore de m dium de communication La t che propos e aux l ves est de discuter Les logiciels d apprentissage panoplie ou ventail 111 d argumenter et ou d crire des textes et de r soudre des probl mes ensemble Le point de vue est celui de la cognition situ e Un des objectifs est de cr er un contexte permet tant aux l ves d apprendre communiquer au sujet d un domaine comme une activit authen tique quivalant l change entre personnes exer ant le m me m tier Lave et Wenger 1991 Ainsi les connaissances ne sont pas pr sentes initialement dans le logiciel mais seront construites par l l ve lui m me en interaction avec d autres l ves Les exemples suivants accentuent les r les mentionn s ci dessus CSILE Scardamalia et Bereiter 1994 en tant que m moire collective Envisioning Machine Roschelle 1992 en tant que point de fixation du dialogue et de l action BELVEDERE Suthers et Weiner 1995 en tant que repr sentation des l ments
361. l appropriation des savoirs scolaires et qui reposent au contraire sur l au del de soi voire sur l universel Les travaux qui sont le fait d enseignants ou de formateurs se situent souvent sur le registre des propositions p dagogiques Ainsi Teillard 1998 devant les difficult s des l ves juge n cessaire d adopter des strat gies de d tour et de reconnaissance de leurs pratiques langagi res des fins ga lement n cessaires de r conciliation des l ves avec l cole et de permettre aux l ves d voluer dans leurs pratiques langagi res et leur rapport au lan gage non de les obliger des ruptures Le Cunff Cabiron 1997 ont une d marche de m me nature quand analysant les pratiques langagi res des jeunes hors de la classe elles proposent pour viter ces ruptures en tenant compte des travaux pr c demment tudi s sur les interactions orales en classe d utiliser les ressources orales des l ves en situation non sco laire la joute oratoire par exemple pour les aider par la construction de situations didactiques pr cises ne plus tre en situation d chec langagier l cole Penloup 2000 a la m me d marche d vitement des ruptures pour les l ves mais aussi une d marche didactique d aide l criture quand elle fait une recherche sur l criture extrascolaire des coll giens et leurs repr sentations par questionnaires distribu s sur crit res macro sociologiques
362. l naturellement politique avec la modernit l agression et la vio lence acqui rent donc non pas contre mais en m me temps que la sociabilit le statut d ven tualit c est aussi parce que cette ventualit violente est r ciproque je puis tre agresseur autant qu agress que son d passement s ins crira lui m me dans une structure r ciproque ce que je conc de l autre l autre se doit d y renon cer aussi mais ce que je me reconnais je dois le reconna tre l autre 17 La nature humaine est pens e comme une nature double capable du meilleur comme du pire La logique de la r cipro cit est une logique de neutralisation qui s adosse une anthropologie ambivalente Insociable sociabilit crit Kant dans son d e d une Histoire Universelle 18 On ne peut sortir de cette situation incertaine que par une autolimita tion r ciproque de son agir et la ferme d cision d en r pondre Dans la perspective morale la figure d Autrui est une figure de fragilit qui appelle la sollicitude Autrui ne m apparait plus comme une volont qui me fait face comme une menace qui pourrait potentiellement venir contra rier mes intentions et mes projets mais comme un tre pr caire comme en sursis L univers social de la responsabilit morale n est donc pas le monde de la parit et de la r ciprocit mais celui de la dissym trie et de la fragilit LA LE ON DE HANS JON
363. la fois d poss d s de lini tiative du contr le des actions et insatisfaits des d cisions comme des r sultats Aux tats Unis on voit alors des tentatives pour cr er des contre institutions ou des voies parall les pour mieux r pondre au probl me Cette derni re tape n existe gu re en France du fait qu il existe peu d alternatives lib rales fondations m c nat aux politiques publiques En revanche aux USA comme en France les porteurs de revendications s adressent en m me temps leurs militants aux m dias aux d ci deurs Ils n ont donc rien voir avec des porte parole mandat s comme les repr sentants syndicaux ou d asso ciations ou les militants r volutionnaires contestant la l gitimit du pouvoir politique Pour Bernard Lahire la fa on dont l illettrisme est devenu une grande cause nationale est une illustration saisissante de ce mod le La fabrique publique de Villettrisme chap 1 retrace la chronique de cette promotion L inventeur incontest du probl me est le P re Wr sinski qui jusqu sa mort en 1988 est le porte parole du mouvement Aide Toute D tresse fond en 1957 Rebaptis e ATD Quart Monde en 1968 cette association est pr sid e par les per sonnalit s proches des milieux gaullistes Andr Etesse directeur adjoint de Marcel Dassault puis Genevi ve de Gaulle Anthonioz et travaille d embl e avec des cher 170 Revue Fran aise de P
364. la modernit de son projet et de ses valeurs Mots cl s p dagogie philosophie de l ducation modernit rationalisme romantisme Des au d but du si cle d j le soulignait et y voyait un vieux pr jug fran ais solide ment ancr la p dagogie demeure l objet d une forte d pr ciation intellectuelle et culturelle 1 Aux yeux des tenants de la vraie culture elle n est jamais au mieux qu un cho mouss scolaris de la culture et du savoir authen tiques A ce vieux pr jug les d bats et les d sarrois que suscite l interminable crise dans laquelle est engag e l cole ont ajout une accu sation la p dagogie les p dagogues seraient responsables de l tat de l cole victime des pr tentions r formistes de p dagogues aggravant par leurs solutions une d composition dont ils porteraient au premier chef la responsabilit Dans le paysage intellectuel fran ais contempo rain il faut bien constater qu il appartient le plus souvent au philosophe gardien du savoir et gar dien de l cole de l id e d cole conjointement et par vocation de conjuguer le pr jug et l ac cusation Bref le philosophe ordinaire a plus d une raison faire valoir pour justifier son refus quand ce n est pas son m pris de la p dagogie Du coup un travail de philosophe consacr la p dagogie mieux encore la pens e p dago gique et qui accorde la p dagogie l
365. la r ussite dans les tudes Isabelle HERMET Colette LATERRASSE et Val rie CAPDEVIELLE MOUGNIBAS Rapport au savoir et importance des caract ristiques disciplinaires dans les choix d tudes des doctorants en histoire et en math matiques Jean Philippe GAUDRON Jean Luc BERNAUD et Claude LEMOINE valuer une pratique d orientation professionnelle pour adultes les effets individuels du bilan de comp tences Philippe CHARTIER Les apports de la recherche en psychologie aux tests d intelligence quelles cons quences pour la pratique Jean Christophe VILATTE et dith SHEURER Un dispositif d ducation l orientation en lyc e l appropriation des objectifs par les acteurs Chantal TREMBLAY Marc CORBI RE Jacques PERRON et Jean Claude COALLIER Identit ethnique l adolescence perspectives interculturelles Abonnement 4 num ros par an 2002 France 49 Euros Etranger 60 Euros Vente au num ro 16 Euros Adressez directement commande et paiement R gisseur des recettes de l I N E T O P 41 rue Gay Lussac 75005 Paris T l 01 44 10 78 33 La revue a re u Des acteurs sociaux et la question de l art Le sociographe n 6 septembre 2001 Institut r gional du travail social du Languedoc Roussillon la recherche du monde musulman Esprit n 277 ao t septembre 2001 BARREAU Jean Michel Vichy contre l cole de la R publique Th o
366. lables Pour Julo par le biais de cet environne Didactique des math matiques et psychologie cognitive un regard comparatif sur trois approches psychologiques 87 ment on peut favoriser la s lection des informa tions concernant l objet du probl me et la t che r aliser et donc am liorer l interpr tation du contexte s mantique et la mise en place de la repr sentation cette derni re voluant d ailleurs au cours de la r solution sous l effet de nouvelles connaissances ou de nouvelles informations Pourquoi la didactique serait elle concern e par l approche de Julo En fait il existe deux raisons au moins qui distinguent tr s clairement cet auteur de la plupart des psychologues s int res sant la r solution de probl mes alors que depuis Newell et Simon 1972 les auteurs qui s attachent classiquement a la r so lution de probl me problem solving accordent g n ralement peu d importance aux problemes utilis s dans leurs exp rimentations pour Julo au contraire il est essentiel que les probl mes utilis s aient un int r t du point de vue math matique et qu ils soient susceptibles d entra ner une v ritable activit math matique chez les l ves Une ques tion cruciale reste r gler comment construire de tels probl mes Julo propose de recourir aux travaux de didactique et aux savoir faire accumu l s en mati re d ing nierie didactique alors que pour l
367. laire sont toujours un mixte entre plusieurs ten dances Ainsi la figure de l l ve disciplin n avait pas totalement disparu des trois configu rations novatrices lorsque les institutrices imposaient des r gles minimales de vie en soci t quand elles obligeaient l l ve suivre des r gles d apprentissage non discutables qui font partie de l organisation des savoirs dans la soci t par exemple les r gles de grammaire ou de calcul et qu elles le soumettaient une obli gation de progression dans ses apprentissages il n apprenait pas totalement son rythme Enfin nous avons relev des proc d s visant une ob is sance directe par exemple dans la configuration Montessori avec l utilisation d une clochette pour obtenir le silence ou bien encore dans la configu ration plurielle avec l usage de brassards pour identifier les l ves ayant le droit de circuler dans l tablissement pendant les r cr ations De son c t l institutrice de la classe non novatrice CP n occultait pas totalement la raison et la coop ration chez les l ves en visant leur int r t et leur compr hension dans les activit s d ap prentissage et en tenant compte de l opinion des l ves pour certaines d cisions ponctuelles par exemple remplacer l activit musique par une activit dessin Plut t que de d duire de ces remarques que les institutrices concern es d rogeaient aux principe
368. larisation ces l ves quittent l cole avec un niveau tr s faible et inf rieur celui de la fin 50 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 de l cole l mentaire devenant souvent illettr s quelques ann es plus tard De tr s forte amplitude entre 1960 et 1970 plus att nu entre 1970 et 1980 le mouvement de d mographisation scolaire a repris sa progression entre 1980 et 1995 notamment au niveau du second cycle de l enseignement secondaire et au niveau des enseignements post baccalaur at Et il se poursuit aujourd hui La d mographisation a t effective parce qu elle r pondait un besoin d l vation g n rale des niveaux de qualification d alignement des formations sur celles des autres pays industrialis s de r ponse a la crise et au ch mage etc et parce que des moyens cons quents ont t attribu s en termes de budget de cr ations de postes d enseignants d tablisse ments et de classes Certes elle n est pas ind pendante de l accroissement de la demande sociale d ducation mais elle est davantage le r sultat de l accroissement de l offre r ellement faite et de la qualit de cette offre par exemple si la proportion des baccalaur ats de s rie C s est davantage accrue au cours de la derni re d cennie c est pour une large part parce que les portes d acc s cette s rie se sont plus large ment ouvertes par ex
369. le Au cours des derni res ann es nous avons constat que par rapport au public l enseignement priv a davantage r duit en son sein les carts de r ussite selon l origine sociale moins d mocratique par son recrutement il appara t plus d mocratique par son fonctionne ment l exception des enfants d agriculteurs qui semblent p tir d une scolarisation dans le priv les enfants des classes populaires y r ussissent mieux Dans la perspective de nos travaux ici tr s rapidement r sum s l explication de l effet sec teur n cessiterait sans aucun doute des obser vations plus fines des tablissements de leurs structures et de leurs pratiques p dagogiques sp cifiques LES R FORMES SCOLAIRES D MOGRAPHISATION ET D MOCRATISATION Pour importante qu elle soit l analyse des effets engendr s par des actions locales voqu e ci L cole fran aise volue mais l insertion sociale devient de plus en plus difficile 49 dessus ne dispense pas d une analyse plus g n rale des volutions des syst mes des effets des politiques d ducation mises en place et de ces effets a la fois en termes de d mographisa tion et de d mocratisation Au cours des der ni res d cennies l acc s d un plus grand nombre des l ves aux divers niveaux de l enseignement fran ais s est sans aucun doute acc l r Mais l accroissement de la d mographie scolaire ne s est pas constamment accompagn
370. le peut il tre transf r un autre moment Les travaux des psychologues tels que Bruner qui permettent de penser la socialisation et le d veloppement du sujet de fa on conjointe d s sa naissance dans un monde o les objets m mes font partie de cette socialisation obligent tre tr s prudent sur les glissements de ce genre na tre et se d velopper dans une soci t d cri ture d informatique d oralit ne conduisent pas l enfant la confrontation avec les m mes objets les m mes syst mes symboliques ce faisant ne le conduisent pas aux m mes laborations cognitives On peut donc interroger la r f rence aux travaux de Scribner et Cole 1981 qui appara t fr quemment dans les travaux sur la litt racie pour tayer les arguments en faveur d un d terminisme cognitif de l criture les Vai du Lib ria confront s a des syllo gismes les traitent diff remment formellement ou pragmatiquement selon qu ils sont ou non scolaris s donc entr s dans le syst me symbolique de l crit On pose ici la question de la validit du transfert d observations entre des populations de cultures diff rentes du transfert des recherches ethnolo giques des conclusions sociologiques Des recherches dans ce domaine sont peut tre encore insuffisamment d velopp es pour valider la transfor mation cognitive li e l crit et l criture s agissant d individus et non de soci t s Olson 1998 On retrouve au
371. le d agir mais celle qui invite agir cette peur que nous visons est la peur de l objet de la responsabilit p 300 Sur ce point pr cis de l heuristique de la peur on peut se reporter au commentaire tr s autoris de Jean Greisch traducteur de Hans Jonas dans son article L amour du monde et le principe de la responsabilit Paris ditions Autrement s ries morales n 14 1994 p 72 89 Jonas H Opus cit p 51 Jonas H Opus cit p 54 La reconnaissance du malum nous est infiniment plus facile que celle du bonum elle est plus imm diate plus contraignante bien moins oppos e aux diff rences d opi nion et surtout elle n est pas recherch e la simple pr sence du mal nous l impose alors que le bien tre peut tre l sans se faire remarquer et peut rester inconnu en l ab sence de r flexion celle ci r clamant des raisons sp ciales p 49 Jonas H Opus cit p 126 Jonas H Opus cit p 179 p 184 186 Jonas H Opus cit p 180 Je dis irr futable crit Jonas et non pas irr sis tible car naturellement il est possible de r sister la force de ce on doit comme n importe quel autre on peut faire la sourde oreille son appel ou il peut tre touff par d autres appels comme par exemple l aban don l gal des enfants le sacrifice du premier n et des choses du m me genre il peut m me tre
372. le plus important par l l ve de sa propre production crite mais aussi d un d placement du niveau sur lequel s exerce ce contr le On peut concevoir cette restructura tion des capacit s d crit comme une ma trise seconde du processus d crit o le scripteur peut intervenir non pas seulement au niveau du produit final mais au niveau du processus m me d cri ture Le brouillon instrumental par la mise en place de nouvelles formes d crit permet de contr ler planifier d organiser l crit final L crit restructure r organise l crit comme il peut r or ganiser restructurer d autres fonctions comme la m moire ou le langage oral L crit devient un crit retravaill par l crit on observe alors une scripturalisation du processus d criture qui est en g n ral le comportement des scripteurs confir m s Ces outils d crit que sont les brouillons ins trumentaux permettent au scripteur de contr ler maitriser leur propre processus d criture et d en trer ainsi dans les formes complexes de la culture d crit dans ce que l on pourrait appeler une ma trise seconde de crit De nombreux chercheurs en psychologie cogni tive diff rencient les scripteurs experts des scrip teurs novices a partir de leurs modes de gestion du texte Au cours du processus les experts fonc tionneraient sur deux niveaux un niveau concep tuel non langagier et un niveau r dactionnel lin
373. le risque Le vrai dommage serait que pass l v nement ne demeure rien d une d marche dont la port e d passe l v nement et qu elle se perde dans le silence qui succ de in luctablement aux confrontations sommaires dont se nourrit la sc ne m diatique Oublions donc la conjoncture et l v nement pour saisir et prolon ger l opportunit qu offre le livre d une analyse philosophique de ce que l auteur lui m me appelle la pens e p dagogique LA P DAGOGIE PENSE Il y a donc quelque chose dire en philosophe sur la p dagogie il est possible de s aventurer en philosophe sur le terrain de la p dagogie sans d m riter de la philosophie et de la corporation des philosophes bonne nouvelle et qui r jouira tous ceux philosophes engag s de ce c t l souvent sous la banni re in luctablement ambi gu des sciences de l ducation et que navrait le d sint r t de la philosophie contempo raine pour la question de l ducation 4 pour ne rien dire du discr dit dans lequel une certaine philosophie tient d finitivement la chose p dago gique Car tel est en effet l int r t v ritable de l ou vrage contribuer une mani re d arch ologie de la pens e p dagogique de l exigence p dago gique de ce qui se pense dans les id es et les pr occupations p dagogiques en mettre jour et en discussion les principes et contenus Qu est ce que la pens e p dagogique en quoi es
374. les 5 Association Fran aise pour la Lecture dont Jean Pierre B nichou co auteur du rapport est pr sident L association est tr s critique a l gard des m thodes d apprentissage con ues pour alphab tiser mais pas pour produire des lecteurs autonomes Il est paru dans le Monde de l ducation en mars 1997 sous le titre L illettrisme autisme social 2 S L initiative en revient Jean Marie Besse et Francis Andrieux Parue en r ponse en mai 1997 elle a t co sign e par trente cing person nalit s dont Pierre Bourdieu Bernard Charlot Jean Foucambert G rard Chauveau etc a MINGAT Alain SUCHAUT Bruno Les sys t mes ducatifs africains une analyse conomique comparative Bruxelles De Boeck Universit 2000 308 p Les politiques en mati re d ducation doivent compter avec les contraintes qui s exercent sur les syst mes duca tifs et qui limitent leur libert d action Pour d terminer rationnellement les espaces qui demeurent ouverts aux d cideurs des syst mes africains particuli rement franco phones les auteurs se sont donn pour objectif d identi fier les facteurs PIB par t te ressources mobilis es co ts unitaires organisation scolaire qui sont r ellement et selon quels poids respectifs d terminants s agissant de la couverture des syst mes de leur qualit entendue au sens large efficacit interne et efficacit exte
375. les volutions r side dans la prise en compte de fa on plus ou moins explicite de la pluralit des dimensions inh rentes l usage du lan gage telle que la notion de pratique langagi re la retient Il n est plus gu re question de la langue consid r e en tant que syst me linguistique maitri ser M me si telle ou telle recherche met l accent sur la pauvret lexicale des enfants de milieux populaires Florin il s agit de la r f rer des conduites langagi res communicatives voire cognitives L vidence de la pluralit des dimensions qui constituent autant de lieux o se construisent et se mani festent les difficult s scolaires li es au langage et qui montre la p n tration des th ses de Bernstein sur les rapports entre socialisation et langage est telle qu on ne trouve pas de recherche qui remette en question cette concep tion La majeure partie des recherches porte ainsi sur les m diations par les quelles les effets de la socialisation langagi re non scolaire des l ves en ce qu elle a contribu construire des habitudes de communication des habitudes cognitives des usages routiniers du langage et leurs repr senta tions l ensemble constituant ce qu on peut appeler un rapport au lan gage participe des difficult s scolaires des l ves Plus pr cis ment et c est la seconde volution des recherches parce qu il s agit de cerner les m diations par lesquelles les situations
376. lexif la langue constitue la langue comme objet Or nous l avons d j vu c est cette attitude qui est requise par l cole requise plus qu apprise gr ce elle On peut alors expliquer ainsi les difficult s scolaires des l ves peu familiers de ce rapport la langue et d un tel usage du fait de la socialisation familiale Labov 1978 Lahire 1993 Olson et Terrance 1983 Scribner et Cole 1981 Verm s et Kastenbaum 1992 cette fin Brice Heath 1983 et Pontecorvo 1990 ont explor les dimensions de la socialisation familiale favorisant un rapport la litt racie et donc lunivers scolaire Il y a galement une pratique familiale qui consiste consid rer le langage comme objet de discours employant un m talangage l habitude de parler de discuter et en g n ral d accorder de l attention au langage en tant que tel facilite l apprentissage scolaire de la langue crite parce que l activit d criture demande mais d veloppe en m me temps une capacit m talinguistique Cette capacit m talinguistique et son rapport troit avec la difficult sco laire est un th me r current des recherches des psychologues s int ressant aux difficult s des l ves C be 2000 Plus pr cis ment certaines recherches Chang G L et Wells 1990 Olson 1988 et 1990 mettent en vidence le rap port troit entre la r ception d un usage litt raci du langage lecture de livres
377. lors l affaire de chacun elle en appelle en chaque enseignant et en chaque moment l exercice de la r flexion individuelle La p dagogie c est l duca tion tenue perp tuellement en haleine par la r flexion Comment d s lors la p dagogie ne conduirait elle pas bousculer la fois l institu tion et le statut LIGNES DE PARTAGE LA MODERNIT DIVIS E Denis Kambouchner le souligne juste titre la transformation de l cole que la pens e p dago gique appelle de ses v ux est pr sent e la fois comme une exigence doctrinale l expression d un volontarisme relay depuis au moins Rousseau jusqu aux p dagogues contemporains et comme une n cessit de fait issue des mutations sociales culturelles institutionnelles Il y a la sinon une contradiction du moins deux lignes d argumentation dont la conjonction peut en effet para tre probl matique et m riter r flexion Il s agit au fond de la rencontre entre le th me de la r novation de la r volution p dagogique et celui de l adaptation de la modernisation Elle peut troubler pour ma part je la crois moins tonnante qu il para t D j chez Pestalozzi clai rement chez Edmond Demolins 21 chez Adolphe Ferri re et m me chez Freinet le th me de la r volution p dagogique conjugue celui de la modernisation de l adaptation d une cole dan gereusement d cal e de la soci t moderne C est bien Freinet qui d nonc
378. lson Ed The social foun dations of language and thought Essays in honor of Jerome Bruner p 343 364 New York Norton FAYOL M 1991 From sentence production to text production investigating fundamental processes 102 Revue Frangaise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 European journal of psychology of education n 6 p 99 117 FAYOL M 1996 Apprendre produire des textes Tentative d int gration des apports de la psycholo gie cognitive et de la psycholinguistique textuelle la production de r cits n Vers une didactique de l criture Paris Bruxelles INRP GOODY J 1979 La raison graphique Paris Les ditions de Minuit GOODY J 1994 Entre l oralit et l criture Paris Presses Universitaires de France HAYES J R amp FLOWER L S 1980 Identifying the organization of writing processes In L W Gregg amp E R Steinberg eds Cognitive processes in writing Hillsdale Erlbaum FERREIRO E 1988 Lire Ecrire l cole comment s y apprennent ils Lyon CRDP FERREIRO E TEBEROSKY A 1982 Litteracy before schooling London Herneman Educational Books FIJALKOW J 1986 L entr e dans l crit Toulouse Presses universitaires du Mirail KELLOG R T 1987 Writing performance effects of cognitive strategies Written communication vol 4 n 3 p 269 298 KELLOG R T 1990 Effectiveness of prewriting stra
379. lume vari de res sources Et il est vrai que ces ressources seraient mieux uti lis es si n tait le gaspillage un tiers des budgets allou s d aux processus de scolarisation Mais leur impact n en est pas moins limit comme est limit celui des contraintes Notes critiques 175 d mographiques En effet globalement la couverture d pend pour 69 du niveau de chert de production des services et pour 26 seulement du volume des ressources mobilis es De surcro t si on sait que plus le niveau de d veloppement est faible plus les co ts unitaires sont le v s on sait aussi qu ils sont particuli rement lev s en Afrique subsaharienne et d autant plus que le niveau d enseignement est lev Or le salaire est le principal fac teur structurant la variabilit des co ts lequel salaire est relativement plus lev en unit s du PIB par t te quand le niveau de d veloppement l est moins Il est comparati vement plus lev dans les pays francophones salaire des ma tres 85 de la variance expliqu e du co t unitaire alors que la relation est tr s faible entre le niveau des co ts unitaires et le niveau moyen d acquisitions des l ves Ainsi avec d aussi bons r sultats les salaires sont notable ment plus faibles en Afrique dans les coles communau taires et spontan es Les auteurs jugent juste titre qu il y aurait danger laisser se d velopper une dualit de sys t mes et de s
380. lution soit aussi d pendante de la nature de la t che d criture Produire un texte argumentatif est une tache beaucoup plus complexe que la production d un texte informatif La difficult de la t che pourrait donc galement faire varier l utilisation du brouillon M THODOLOGIE Population Nous avons travaill avec trois cat gories d l ves 30 l ves de 10 11 ans classe de CM2 30 l ves de 13 14 ans classe de quatri me 30 l ves de 16 17 ans l ves de seconde g n rale et l ves de seconde technique et des tudiants d universit en deuxi me ann e de psychologie T che de productions crites Trente l ves de chaque niveau ont t amen s produire deux types de textes une production informative qui consiste suite la production d un film documentaire retra ant l volution de l homme pr historique produire un texte infor mant un lecteur potentiel du contenu du film et une production argumentative o il est demand aux l ves de produire pour les besoins d un jour nal scolaire un article jugeant de l utilit de la t l vision pour les enfants Les s ances de production se sont toutes d roul es en deux temps on distribue dans un premier temps aux l ves une feuille de brouillon et on leur demande de pr parer le texte Quand ils estiment avoir termin leurs pr parations on leur donne une feuille pour crire le texte d finitif la fin de chaque s an
381. m me tude en cat gori sant cette fois les enseignants par discipline Les r sultats ne montrent pas d influence de la disci pline enseign e pour les dimensions environne ment scolaire niveau de responsabilit par rapport aux r sultats obtenus ou encore effet positif de l engagement dans les tudes En revanche en ce qui concerne la comp tence scolaire que l l ve pense poss der et son int r t d clar pour les mati res enseign es les r sul tats montrent l existence d carts plus importants selon la discipline de l enseignant Les profes seurs d ducation physique sous estiment plus fortement que leurs coll gues les r ponses des l ves l inverse de leurs coll gues d arts plas tiques de musique et de documentation qui expriment nettement moins de pessimisme Les calculs statistiques font en effet appara tre des diff rences significatives Rappelons que l enqu te portait sur les math matiques le fran ais l histoire et les langues vivantes Les professeurs d ducation physique d arts plastiques de musique ou de documenta tion ont donc t amen s donner une estimation des r ponses des l ves pour des disciplines autres que la leur Les diff rences constat es ten dent montrer que selon la position occup e par l enseignant enseignant de la discipline ou ext rieur la discipline les perceptions qu il peut avoir de ce que d clarent les l ves so
382. m me qu en France seule la question linguistique pos e par la scolarisation des enfants issus de la migration semble faire l objet de recherches qui pourraient s apparenter la question des relations entre ori gine sociale langage et scolarisation En particulier les recherches anglo saxonnes en sociologie du langage ou de l ducation qui avaient aliment les travaux fran ais sem blent s tre rar fi es comme c est le cas en France 5 Association internationale pour le d veloppement de la recherche en didactique du fran ais langue maternelle 6 Nous ne pouvons citer ici les recherches en didactique m me celles qui s inscrivent dans le champ de la DFLM prennent peu en consid ration la dimension sociologique ment diff renciatrice des apprentissages langagiers ou lin guistiques voir derni re partie S il s agit de permettre a tous les l ves de s approprier formes et usages de la langue les m thodologies de recherche utilis es ne prennent en compte qu aux marges ou pas du tout des facteurs ou des variables sociologiques 7 Le travail de Bernard Lahire reste une d marche isol e en sociologie 8 Sur la question qui est aussi un d bat des diff rences entre sociologie du langage sociolinguistique et linguistique voir note 2 9 On peut lire avec int r t les remarques de Ramognino 1999 sur les rapports entre langage et pratiques sociales 10 M Bakhtine 1977 Marxisme et philoso
383. maine mais surtout comme un processus un devenir qu il convient de diriger et insiste sur la valeur p dago gique de ses travaux aux applications concr tes Ainsi pour Pierre Mendousse psycho p dagogue auteur de L me de l adolescent 1909 adolescence est un ge d essai actif en tout sens un temps de fructueuse insta bilit qu il convient de d dramatiser et de diriger en d tournant les passions et les lans qui lui sont propres vers des buts socialement acceptables Aux capacit s d amour et d altruisme aux aspirations groupales et au d sir d int gration sociale que l on reconna t alors la jeunesse r pondent en pratique une valorisation de la sociabilit adolescente et une volution du syst me sco laire secondaire qui int gre les apports de la psychologie comme en t moignent l assouplissement du r gime disci plinaire l ouverture du lyc e sur la soci t par le biais d associations en particulier et la place plus grande accor d e aux sports cole du caract re et du corps Si le livre d Agn s Thierc est de ceux qui provoquent stimulent et enrichissent il n est cependant pas exempt de lacunes rendues in vitables par l ampleur m me du sujet On peut en particulier regretter la raret des voix adoles centes que les travaux de Philippe Lejeune mais aussi de Gabrielle Houbre cit s et utilis s invitent pourtant consulter Journaux intimes et correspondance
384. mauvais exemple un exemple fichtrement mauvais si j ose m exprimer ainsi Je n ai pas vos l ves Je n ai pas vu vos l ves et je vous dis que s il y avait un de vos l ves sur chacun de ces arbres vous n en auriez tout de m me pas l ombre d un droit a mettre les pieds ici apr s avoir travers le ravin en effrayant le gibier Inutile de nier vous l avez effray Vous tes in loco parentis hein Eh bien moi je n ai pas oubli mon latin non plus dites moi Quis custodiet ipsos custodes Quand le ma tre erre comment bl mer l enfant 2 Quis custodiet ipsos custodes Mot a mot qui garde les gardes Qui est garant de ceux qui doivent se porter garants Qui est garant de ceux qui ont le pouvoir de sanctionner 3 Telle est bien l ultime question celle qui nous engage sur le terrain de l thique L ducation requiert une thique le moment punitif le montre de mani re exemplaire Les garanties proc durales nous pr servent de l arbitraire mais elles ne peuvent gu re plus Dans le pr sent article nous voudrions montrer que l thique ducative est fondamen talement une thique de la responsabilit Plus pr cis ment dans le champ de l ducation l attitude thique se structure comme une obli gation en cho Mais avant il va nous falloir d cli ner les diff rents sens du concept de responsabi lit en suivant son glissement de la sph re juridique vers l univers
385. mble D K Non pr cis ment il n y en a pas D s lors que sont r unies un certain nombre de condi tions d ordre empirique et bien s r p dagogique mais je prends la chose ici exclusivement du c t du ma tre je ne vois pas qu il faille en passer par le drame ou m me par le mini drame d un renon cement soi pour que les enfants soient touch s par la repr sentation qu on leur fera des tr sors de la culture universelle Il existe notamment une sorte d autorit des grands textes je ne veux pas dire de tous dans toutes les conditions mais par exemple de tel chant de l Iliade d un conte de Perrault ou de Grimm mais aussi d un roman chi nois d un mythe bororo etc qui cr e une sorte d vidence qui fait qu il n y a pas grand chose d autre a faire qu s en impr gner et que l action p dagogique ces textes peut se d rouler sans rencontrer aucune n gativit forte a condition bien entendu qu on ne se donne pas pour projet la mise distance maximale des m mes textes l aide des formidables outils de l analyse tex tuelle Si l immersion dans la beaut tait ici D bat Denis Kambouchner Philippe Meirieu 11 d embl e le but j ai tendance a penser qu une partie des difficult s psycho socio culturelles qui marquent l cole d aujourd hui se trouveraient plac es sur le chemin de leur solution Ph M Je vous trouve un peu id aliste Je ne suis p
386. ment l INSEE le d classement moyen qui tait de Dipl me 19907 es Part constat e Part constat e Part corrig e 23 Gr cole 3 cycle 18 8 80 1 39 2 2 cycle 6 6 18 7 18 9 Sup court 31 5 39 5 47 8 Bac g n et brevet de techn 15 5 24 0 27 1 Bac techn et prof 9 4 17 8 22 1 CAP BEP 29 3 26 5 31 5 Population totale 15 2 20 8 21 5 Les variations sont diff rentes selon les concerne les Grandes coles et le troisi me dipl mes On remarquera notamment les difficul t s croissantes des tudiants les plus qualifi s Si l on consid re les valeurs corrig es le nombre de d class s fait plus que doubler en ce qui cycle triple pratiquement en ce qui concerne le second cycle et approche la moiti pour le sup rieur court longtemps consid r comme particu li rement s r quant l insertion professionnelle L cole fran aise volue mais l insertion sociale devient de plus en plus difficile 55 Les baccalaur ats conduisent galement des d classements plus fr quents environ un jeune sur quatre pour les titulaires d un baccalaur at g n ral ou d un brevet de technicien un sur cinq pour ceux qui ont obtenu un baccalaur at tech nologique ou professionnel Ce n est que pour les titulaires d un CAP ou d un BEP qu on rel ve une certaine stabilit mais environ 3 sur dix d entre eux sont d class s occupant d autant les places qu auraient pu viser ceux qui sortent sans qu
387. ment affinitaire existe bel et bien D K J ai formul sur la r f rence Clisth ne des objections d ordre historique li es au fait que l Ath nes du VIe si cle av J C me semblait dif ficilement assimilable une soci t tribale Mais pour l essentiel ma critique s est articul e au fait que bien souvent dans vos crits r cents la construction de la loi appara t comme la finalit essentielle de l action p dagogique et comme celle des missions de l cole qu il faut placer au tout premier plan non pas comme condition pr alable mais comme objectif ultime Apprendre faire soci t tel serait le but par excellence Ph M Il n y a pas l non plus de chronolo gie apprendre l cole suppose qu on apprenne en m me temps travailler dans un groupe qui n est pas sous l emprise des affinit s D K J ai donc insist sur la n cessit de r ta blir sur le plan des fins une perspective plus classique articul e la dimension proprement intellectuelle de l ducation Non que la dimen sion morale de l ducation scolaire et de l action p dagogique soit n gligeable mais la construc tion de la loi outre qu elle ne s impose que dans des conditions o l institution a renonc a son droit est un processus opaque al atoire et fragile o l on aura du mal concevoir une pro gressivit et dont on doit craindre au contraire qu il ne soit
388. ment logique et d taill pour faciliter la lecture Nous nous contenterons de le mettre en valeur pour inciter tout enseignant duca teur ou formateur le parcourir sa mani re attentive ment en r fl chissant sa propre m thode d enseigner ou d duquer et l art d apprendre choisi par ses l ves jeunes ou adultes Ce sommaire guide devrait faciliter tous les zigzags longs ou brefs sur l essentiel du livre selon les fantaisies de chaque esprit D s le premier chapitre on peut errer dans le contexte actuel de l apprentissage des langues trang res tout ge et sa curieuse incidence sur les m thodes d autoformation ind pendante ou assist e L autoformation de quoi s agit il Un panorama nous est offert sur la diversit de courants dynamiques souvent contraires et m me contra dictoires en cho la crise actuelle des apprentissages impos s c est l essentiel du chapitre 2 Puis sont d voi l es les dimensions innovantes et m me cr atrices sou vent cach es de pratiques vari es d autoformation l o l ducation et l instruction traditionnelles chouent au c ur m me du contexte institutionnel L auteur tire de ses observations minutieuses ce qu il appelle un cadre th orique pour toute action autoformatrice Car elle insiste beaucoup sur une illusion souvent r pandue sur tout dans notre milieu traditionnel de l enseignement l autodidacte serait une sorte de
389. mes scolaires et post scolaires tant religieux que la ques accordent un int r t nouveau dans le contexte des conflits id ologiques glise tat de la Troisi me R publique D un ge de classe l adolescence qui acquiert un caract re universel devient une classe d ge celle des 12 18 ans objet de savoirs tant scientifiques que pratiques et enjeu de conqu tes Mieux connue et d dramatis e elle est inves tie d un v ritable projet de soci t et dirig e habilement plut t que crainte et contrainte se r v le l aube du XX si cle comme un ge positif riche en potentialit s 180 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 Durant la p riode 1850 1890 qui fait l objet de la pre mi re partie de l ouvrage l adolescence appara t comme un ge de classe per u comme critique et l extension sociale relativement restreinte se d finissant dans le cadre des tablissements d enseignement secondaire elle ne concerne gu re que les fils des lites ceux de la bourgeoi sie en particulier H ritiers de Rousseau mais aussi du romantisme p dagogues moralistes et observateurs voient alors en l adolescence v ritable r volution le moment crucial d une seconde naissance la naissance au sexe Temps de rupture et de menace l adolescence est une crise sexuelle morale et sociale et appara t comme un ge critique g rer potentiellement riche de dangers
390. minismes plus lointains que ceux impliqu s visiblement dans la situation d interaction et dont les individus n ont pas forc ment conscience L criture de chaque configuration s est effec tu e dans un double mouvement comparatif d abord l int rieur de chaque configuration puis entre les cinq configurations qui a cherch produire des principes d intelligibilit ventuelle ment transposables l analyse configurationnelle de la discipline dans d autres classes primaires Ces principes d intelligibilit sociologique ont t construits dans l interrelation entre le recueil des donn es du terrain et l approche th orique de la discipline interrelation qui s est jou e plusieurs niveaux dont nous indiquons ici seulement quel ques l ments les plus significatifs Au niveau global L analyse de la discipline scolaire d passe le champ de l ducation et renvoie plus largement la Une contribution la compr hension de la discipline l cole l mentaire par une analyse sociologique configurationnelle 61 question du politique Il existe un lien entre les modifications intervenues au sein de la relation p dagogique et des transformations plus g n rales dans les soci t s occidentales Si l on se rapporte l analyse w b rienne des formes de domination Weber 1971 on peut dire que l autorit qui s exerce de fa on dominante l cole actuellement est de type l gal rati
391. ministra tions centrales ou qu ils soient d fendus par des quipes ducatives dont l euphorie des d buts ne survit pas l preuve du temps Comme elle l indique apr s avoir pass en revue une cons quente bibliographie sur les checs dans ce domaine ils sont trop fr quemment expli qu s en termes de r sistance plus ou moins rationnelle l innovation de manque de motivation et de mauvaise compr hension des r formes p 19 En fait et c est donc la th se de la chercheuse genevoise pour com prendre le changement les r sistances au changement et partant ce qui peut le faciliter il faut effectuer un d pla cement m thodologique c est moins les conditions du changement qui comptent que le sens qu on lui donne qui peut jouer en sa faveur partant c est l analyse du sens plus que celle des conditions qui peut se r v ler per tinente et efficace quant l explicitation des ph nom nes li s l innovation en ducation et en formation Bien videmment plusieurs chelons de changement sont consid rer selon le niveau auquel on se place de l individu l ensemble du syst me en passant donc par l tablissement et ou selon l origine de l innovation de la sollicitation l imposition en passant par l encourage ment la recommandation l injonction m me Mais quels que soient les cas une administration ne peut pas faire l conomie de donner du sens au changement
392. mis es d univers oral et d univers scriptural risquent de masquer la r alit des activit s des l ves comme l influence des pratiques des ma tres Les productions langagi res parce qu elles sont des pratiques sociales ne renvoient pas des caract ristiques intrins ques aux locuteurs mais au rapport social que ces locuteurs entretiennent simul tan ment au langage certes mais aussi la situation et ses enjeux Des travaux moins centr s sur la construction du cadre de travail de l l ve tudient le peu de place et de respect pour la parole de l l ve l cart 136 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 encore entre les normes linguistiques et de communication utilis es par l en seignant et celles de l l ve en particulier l l ve de milieu populaire Dannequin 1977 Baggionni et Bianco 1980 Boutet 1980 Legrand Gelber 1986 Stubbs 1983 Mollo Bouvier 1986 par exemple Boutet 1980 souligne le caract re ambigu des pratiques langagi res scolaires prises entre normalisation et apprentissage Ces diff rents traits caract ris tiques de la communication scolaire se cumulent la plupart du temps et par ticipent largement de la difficult scolaire ne serait ce que par le biais de l exclusion de l l ve du circuit de la communication dans la classe alors m me que les recherches dans ce domaine montrent l importance de ces changes ma tre l v
393. mpliqu par la succession des situations didactiques Vu sous cet angle en effet il est clair que l l ve est bien loign des sujets cognitifs dont Julo Duval Vergnaud et autres auteurs psychologues ou didacticiens tu dient le fonctionnement en situation Cependant si nous adoptons un point de vue pragmatique il faut convenir que de nombreux travaux exp rimentaux montrent quel point les diverses approches psychologiques sont en fait utiles et utilis es dans l laboration des situations didactiques dans la construction des ing nieries et dans l analyse de leurs r sultats Certes le didacticien met il l accent sur l entr e pist mo logique lorsqu il s agit d laborer une situation Mais l tude des conceptions celle du r le des repr sentations symboliques celle des variables de situations en lien avec l observation du fonc tionnement cognitif des l ves en situation tout cela contribue de mani re essentielle labora tion et la mise en uvre des situations mais galement travers les analyses a priori et a posteriori l valuation des ing nieries didac tiques 12 Ces arguments expliquent notre pleine adh sion un propos de Vergnaud 1990 La th se sous jacente la th orie des champs conceptuels cependant est qu une bonne mise en sc ne didactique s appuie n cessairement sur la connaissance de la difficult relative des t ches cognitives des obs
394. mputer l acte l individu qui en est l agent s est elle r v l e une id e non seulement plausible mais encore cr dible Dans la Gr ce antique au moment de l pop e pr valent encore largement les explications de l action par le destin les dieux ou le da mon Interpr tation qui se marque dans le langage car la structure de l nonciation inscrit l acte dans un d roulement processuel un destin une fatalit sans que la figure subjective d un auteur s y affirme avec nettet Il semble que c est avec la trag die que s op re le tournant vers l in terpr tation responsabilisante de l action Jean Louis Genard s appuie sur les travaux de Dodds et de Cassirer et note que ce dernier rep re pr cis ment cette transition dans l Agamemnon d Eschyle en particulier lorsque Clytemnestre cherche se disculper du meurtre de son poux invoquant la mal diction qui p se sur sa famille 10 L s op re la confrontation entre deux mod les d interpr ta tion de l action Les Ch urs rejettent les argu ments d terministes de Clytemnestre et donnent raison la th se responsabilisante Personne ne peut t absoudre de ton crime Jean Louis Genard montre comment cette inver sion interpr tative s accompagne de modifications langagi res et de transformations institutionnelles Les transformations dans l interpr tation de l ac tion au del de leur inscription dans des formes langa
395. n e depuis 1945 de la produc tion scientifique concernant la petite enfance selon les deux axes d analyse d pouillement de 17 magazines sur un chantillon temporel de trois mois revues g n ra listes f minines revues parentales commerciales et revues parentales institutionnelles et analyse des conte nus concernant la petite enfance On y trouve galement un examen critique particuli rement fouill des apports de la psychanalyse sur la question de la parentalit et du jeune enfant Neyrand d gage trois temps dans cette volution mar qu e par trois ruptures Dans un premier temps appuy sur le d veloppement de la clinique le discours naissant de la psychanalyse marque une premi re rupture en reconnaissant l affecti vit de l enfant ce qui le pose comme sujet La psychana lyse ne s occupe des enfants r els qu partir de la seconde guerre mondiale en se centrant Anna Freud Spitz Jenny Aubry Bowlby sur les enfants priv s de soins maternels La notion de carence affective pose la relation duelle m re enfant comme mod le de fonctionnement relation nel partir duquel apparaissent les notions de carence de soins maternels et de substitut maternel Il y a cette poque un consensus social sur la division des r les selon le genre le p re n est tout simplement pas pris en compte et la socialisation des jeunes enfants hors du cercle fami lial est fortement mise en question en particulier l
396. n domaine particulier de compr hension et de production linguistique Une synth se des recherches sur une question aussi large que celle des rapports entre langage scolarisation et origine sociale des l ves est l oc casion on l esp re d une mise en ordre dans un ensemble de travaux tr s h t rog nes beaucoup plus h t rog nes aujourd hui que ceux qui avaient donn lieu aux synth ses publi es ici m me Forquin 1979 1980 et 1982 1 Tout semble s tre pass comme si les premi res lignes de l ouvrage de Stubbs 1983 taient devenues un programme de recherches II n existe aucune unit de vue sur la relation entre le langage et l ducation Comment le langage est il li aux apprentissages par exemple Quel est le rapport s il y en a un entre le langage de l enfant et la r ussite ou l chec de celui ci l cole Est il exact de qualifier le langage de certains enfants de restreint Quelle sorte de langage les enseignants et les l ves utili sent ils dans la classe Le dialecte d un enfant est il une composante de ses possibilit s scolaires Ces questions sont tr s importantes car elles ren voient au probl me g n ral de la place du langage dans le milieu scolaire et de la tol rance ou de l absence de tol rance l gard des variations r gio nales et sociales du langage On retrouve en effet tout au long de cette note des travaux prenant en compte ces di
397. nage ces initiatives la ques r pondent les mouve ments de jeunesse catholiques et protestants qui revitali s s prennent alors une ampleur nouvelle d s les ann es 1890 l Action catholique de la jeunesse fran aise ACJF et du c t protestant l Union chr tienne de jeunes gens UCJG se mobilisent pour forger une adolescence uni fi e d passant les clivages sociaux Offrant des possibilit s de contact inter classes et pour les membres de la bour geoisie d apostolat social cercles uvres et patronages chr tiens proposent non seulement une formation morale civique et religieuse mais galement des activit s ludiques et sportives en accord avec la perception nou velle des besoins adolescents Enfin la p riode 1890 1914 voit un tournant majeur dans la production des savoirs sur l adolescence avec l in t r t nouveau de la psychologie pour cet ge merge un discours scientifique neuf qui s il reste travers de peurs anciennes n en offre pas moins une image in dite radieuse et pr sent e comme universelle de l adoles Notes critiques 181 cence ge de potentialit s Influenc e par les travaux pionniers de l Am ricain Granville Stanley Hall mais se d marquant de son approche anthropologique la psycho logie de l adolescence la fran aise issue des milieux enseignants consid re cet ge par sa variabilit comme un miroir de l homme un moyen d acc s la nature hu
398. nateur comme c est le cas notamment des travaux de Norman Norman 1993 interpelle l approche des sciences cognitives qui tudie une intelligence d sincar n e isol e du monde Il fait remarquer que les capacit s de l esprit humain sont limit es que ce soit pour m moriser apprendre calculer C est la raison pour laquelle les individus n op rent pas seuls mais en interaction avec des artefacts des instruments dans des syst mes d intelligence distribu e On ne peut donc plus se contenter d tudier une cognition interne mais une cognition distribu e entre l homme et les outils Toutes les informations les connaissances n cessaires pour r aliser une tache n ont pas besoin d tre dans la t te elles peuvent tre distribu es une partie dans la t te dans les connaissances ou repr sentations internes et une autre partie dans le monde dans le contexte les outils dans des repr sentations externes Les processus mentaux Zhang amp Norman 88 95 94 se distribuent alors entre le fonctionnement mental interne et les repr sentations contenues dans les instruments Comme le b cheron s aide d une hache pour cou per des troncs d arbre comme une personne s aide du langage pour soi langage int rieur pour penser les repr sentations graphiques crites peuvent aussi fonctionner comme des outils pour la pens e On ne peut galement pas manquer de citer dans ce regain d int r t p
399. ndance concurrentielle qui existe d j dans l enseignement du fait de l existence d tablissements priv s Des attitudes consum ristes devant un march scolaire cf R Ballion sans tre devenues la r gle g n rale tendent se d velopper La troisi me partie est d un int r t tout particulier car Fran oise Rop est l sur un terrain qu elle a beaucoup explor il s agit des contenus de l enseignement et des effets produits sur les l ves en termes de savoirs ou savoir faire et de socialisation En France les contenus Notes critiques 179 sont prescrits de fa on centrale mais les voies pour les d finir ont chang depuis une vingtaine d ann es alors qu ils ont longtemps t du ressort des seuls inspecteurs g n raux de l ducation Nationale on a fait plusieurs fois appel r cemment des commissions de personnalit s hommes de culture et hommes d entreprise Les auteurs montrent alors comment chaque moment de l histoire s laborent l cole les cat gories intellectuelles et les modes d organisation de la pens e qu attend la soci t sans oublier pour autant la transposition didactique entre les savoirs savants et les connaissances scolaires Puis un chapitre est consacr la tendance r cente fractionner les acquis en de petites capacit s a qui sont suppo s es quiper ceux qui apprennent de comp tences souvent vid es d un s
400. nduire la fin du si cle 80 d une classe d ge au niveau du baccalaur at 11 a t main tenue le syst me d enseignement dans son ensemble est donc loin d avoir chou quant ces objectifs car les chances des l ves se sont globalement accrues au cours des derni res ann es tant en termes de maintien dans l cole qu en termes de niveaux atteints ou de dipl mes obtenus au moment des sorties Par exemple les chances d acc s en seconde qui n atteignaient que 45 en 1980 s l vent 55 en 1995 celles d entrer en terminale qui n taient que de 43 6 en 1980 sont de 54 5 en 1995 notons cependant une assez nette stabilisation depuis 1990 En d but de premier cycle l ge moyen des l ves d cro t en sixi me 54 taient l heure en 80 pr s de 68 en 95 notamment par suite de l acc l ration des cursus l cole l mentaire Surtout le nombre des dipl m s et les niveaux de qualification s l vent Par exemple le nombre de baccalaur ats g n raux qui avait cr de 134 entre 1960 et 1970 mais seulement de 15 entre 1970 et 1980 cro t de 55 entre 1980 et 1990 et de 14 entre 1990 et 1995 plus de 280 000 bacs g n raux en 1995 moins de 160 000 en 1980 Mais dans le m me temps 1980 1995 les baccalaur ats technologiques sont plus de deux fois plus nombreux pr s de 135 000 en 1995 Au total tous baccalaur ats confondus on compte pr s de
401. ne et le 120 Revue Frangaise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 fran ais national institu dans et par l cole ne sont pas qu mancipateurs et au fondement de nombre de savoirs ils sont aussi instruments de domina tion et ainsi au fondement de difficult s pour certains l ves Coexistent donc dans la langue l cole domination symbolique par la langue constitution et maintien de la culture commune et de l unit nationale li e la citoyennet langagi re et linguistique et mancipation dans l labo ration et la ma trise des savoirs par la langue dominante scientifique Pour les raisons que nous venons de d crire les recherches qui traitent de la norme plus sp cifiquement de la place de la norme linguistique et lan gagi re dans l cole fran aise et des effets du rapport cette norme chez les enseignants au regard des pratiques langagi res des l ves qui ne la par tagent pas se sont d velopp es dans les ann es soixante dix elles s arti culaient sur le courant inspir de la sociolinguistique variationniste am ri caine d j mentionn e Ces travaux mettent l accent sur la pr gnance de la norme et ses effets socialement diff renciateurs du fait des jugements de valeurs n gatifs qui affectent certaines formes produites par les locuteurs de certains milieux sociaux et ou de certaines r gions Marchand 1975 H Boyer 1996 et plus centralement
402. ne interpr tation ind pendante du discours dans lequel ils figurent du contexte et du sens de la t che langagi re construite par le locu teur Cette conception est aujourd hui tr s minoritaire Les approches de la sociologie qualitative et celles de l analyse qualitative des discours comme de la compr hension du fonctionnement du langage en tant que PL justement ont conduit des recherches majoritairement qualitatives dans un premier temps au moins des analyses extr mement fines de productions langagi res en situation Nonnon 1998b par exemple L volution dans les conceptions du langage voqu e pr c demment prise de conscience de l importance du contexte de l interpr tation n cessaire de celui ci par les locuteurs comme facteur de diff renciation dans les productions langagi res a conduit prati quement abandonner les recherches exp rimentales ou les recueils de don n es ad hoc ce qui tait le cas des recherches de Bernstein sauf chez cer tains psychologues du langage en faveur du travail en situation scolaire quotidienne sur des donn es relevant de la production scolaire ordinaire On observe depuis une dizaine d ann es l importance grandissante des donn es recueillies par entretiens cliniques ou semi directifs aupr s des l ves ou des enfants cette m thodologie est celle qui est privil gi e par les travaux sur ce que nous avons voqu pr c demment sous le vocable d avatar des PL
403. ne suffit pas d avoir conscience des dangers et des menaces pos sibles encore faut il se sentir concern Jonas propose une heuristique de la peur Celle ci a pr cis ment vocation a nous mobiliser Nous avons besoin crit Jonas de la menace contre l image de l homme et de types tout fait sp cifiques de menace pour nous assurer d une image vraie de l homme grace la frayeur manant de cette menace Nous savons seulement ce qui est en jeu lorsque nous savons que cela est en jeu 25 On a beaucoup pol miqu sur cette heuristique de la peur et sans doute tort Il est vrai que la peur n a pas bonne presse dans la tradition philo sophique et notamment dans la tradition rationa liste 26 Elle est pens e comme une faiblesse comme un affect qui alt re la lucidit et emp che in fine toute conduite raisonnable Jonas est pourtant clair sur ce point Il fait d j remarquer qu il n y a pas d thique sans affect les hommes ne sont pas des tres moraux pour la seule raison qu ils sont dou s de raison mais parce qu ils pos s dent la capacit de se faire affect s Le senti ment doit s ajouter la raison pour que le bien objectif ou le mal que l on se repr sente puissent mettre en mouvement notre volont Il faut une force et non un savoir pour ployer le vouloir La morale qui doit commander aux affects a donc paradoxalement besoin d un affect comme l illustre d ailleurs
404. ne va pas sans mul tiplier les ambigu t s mais ce sont les ambigui t s m mes de la culture moderne de la subjectivation moderne dont la forme scolaire est pr cis ment l un des vecteurs essentiels 26 La forme scolaire th oris e par Guy Vincent appar tient sans nul doute au mouvement d institutiona lisation de la modernit qui aura fait du cart sianisme une v ritable mentalit D truire la tradition et reconstruire sur la base de la subjec tivation du pouvoir que d tient chaque homme de devenir sujet c est dire de conqu rir son autonomie donc de fonder lui m me ce qui le d finit comme proprement humain telle est l ex p rience qui anime de part en part la mentalit moderne 27 Certes mais condition de consid rer l autre aspect de ce mouvement de subjectivation d o proc de l individu moderne C est bien en effet la difficile duplicit de lindi vidu personnel d mocratique que la pens e p dagogique met en sc ne Comme le dit fort bien Jean Manuel De Queiroz cet individu mo derne est double raisonnable appartenant la communaut abstraite d une soci t d mocra tique d gaux d un c t unique incomparable et nul autre pareil de l autre 28 La figure de Rousseau l auteur du Contrat social mais aussi celui des R veries du promeneur solitaire campe elle seule cette contradiction qui traverse aujourd hui chacun d entre nous
405. nie les approches classiques en psychologie et les concepts centraux tels celui de repr sentation Cependant chacun privil gie tel ou tel type d en tr e th orique th orie piag tienne pour Vergnaud courant de r solution de probl me pour Julo approche fr g enne et si l on veut une r f rence en psychologie approche vygots kienne pour Duval En outre comme le montre l analyse qui pr c de les probl matiques rete nues par chacun des trois auteurs diff rent sur bien des points Ainsi Julo d veloppe une strat gie d aide au sujet qui r soud des probl mes de math matiques strat gie fond e sur une approche d ergonomie cognitive il insiste sur l importance du sens math matique des probl mes mais en d finitive il d l gue la responsabilit du sens 9 par rapport aux math matiques l ing nierie didactique et aux didacticiens Vergnaud lui essaie d int grer ces deux dimensions et se centrant sur une double analyse qualitative celle de la d marche de l ve qui r soud des probl mes et celle de la situation il propose un d coupage du champ en situations ayant du sens par rapport aux math matiques et par rapport au sujet cognitif Certains objectifs de ces deux auteurs sont donc tout fait convergents sens par rapport au sujet et par rapport aux math matiques mais l un Julo se place dans une perspective d aide a la r solution et d apprentissage et fait a
406. nn es recueillies sont en nombre consid rable et les r sultats obtenus ne sont pas moins impressionnants Hors de ques tion donc d en faire ici l inventaire Mais un certain nombre d entre eux sont particuli rement importants par leur g n ralit et par leurs cons quences pour l action De ceux l nous allons maintenant t cher d exposer l essentiel Message important justifi par les recherches il fau drait dans les pays les moins d velopp s accorder priorit l expansion de l enseignement primaire dont le r le est tout fait crucial Les raisons en sont la fois d efficacit et d quit D efficacit d abord parce que seule la scola risation primaire favorise de fa on significative le d velop pement conomique ce rapport tant positif mais faible avec l enseignement secondaire et n gatif avec l enseigne ment sup rieur En raison principalement de son relatif sous d veloppement cette influence de l enseignement primaire est 3 fois inf rieure dans les pays africains celle observ e dans les autres pays ce qui renforce la priorit lui accorder Les taux de rendement sociaux sont d crois sants de l enseignement primaire l enseignement sup rieur et d autant plus lev s que le d veloppement conomique est faible convergence avec l analyse macro conomique pour accorder cette priorit Preuve est faite par ailleurs que les connaissances
407. nouveaux venus n est donc pas l envers d un droit mais l obligation qui accompagne et rend in fine possible l obligation qui est faite chaque petit d homme de promouvoir en lui une 42 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 v ritable humanit L obligation thique est une obligation en cho en cho l obligation existen tielle qui anime et pousse le petit d homme vers un horizon d humanit On peut maintenant poser les contours de cette thique de la respon sabilit en pr cisant quelques points Le devoir tre de l duqu s inscrit dans la dur e dans un lent processus de maturation phy siologique intellectuel et affectif Dans de telles conditions l thique ducative ne peut pas s int resser au seul moment de la rencontre Parce que l ducation s tale sur plusieurs ann es l thique doit aussi faire de l avenir sa pr occupation C est l avenir bien plus que l espace contemporain de l action imm diate qui fournit l horizon pertinent de la responsabilit ducative Mais comment r gler l action ducative si les effets de celle ci nous chappent partiellement si l avenir est ce qui par d finition est partiellement inenvisageable C est bien l toute la difficult et on ne peut l aplanir car il n y a en la mati re ni intuition ni ruse de la rai son Dans les d cisions importantes l ducateur se doit d envisager
408. ns au cours pr paratoire les r les de enfant la famille et l cole Revue Fran aise de P dagogie n 95 RIVANO P 1996 Un mod le de la motivation en contexte scolaire n Construire et entretenir la motivation Marseille CNDP CRDP RIVANO P 1999 L enseignant et son rapport aux conduites motivationnelles des l ves Toulouse Universit de Toulouse Le Mirail RIVANO P 2000 La motivation en contexte scolaire un concept ancr dans l histoire de la p dagogie Penser l ducation Rouen ROSENTHAL R A JACOBSON L 1972 Pygmalion P cole Tournai Casterman VALLERAND R THILL E 1993 Introduction la psychologie de la motivation Paris Editions Vigot VELDMAN D J BROPHY J E 1974 Measuring tea cher effects on pupil achievement Journal of Edu cational Psychology vol 66 n 3 VIAU R 1994 La motivation en contexte scolaire Bruxelles De Boeck Wesmael Les enseignants connaissent ils le point de vue des l ves sur leur scolarit 83 Didactique des math matiques et psychologie cognitive un regard comparatif sur trois approches psychologiques Sylvette Maury Dans cet article nous examinons les propositions th oriques de trois auteurs psychologues qui ont incontestablement influenc des degr s divers le milieu de la didactique des math matiques en France Notre objectif est au del d une simple description d avancer
409. ns oppose cet auteur Vergnaud En effet pour ce dernier auteur les repr sentations s miotiques les signifiants 7 bien que jouant un r le fonc tionnel restent subordonn es aux l ments du signifi que sont les op rations Comment Duval analyse t il cette activit de conversion Pour lui c est une activit cogni tive complexe qu il analyse en termes de congruence la congruence tant d finie par un certain nombre de crit res dont celui de l exis tence d une correspondance s mantique entre les unit s signifiantes de chacune des repr senta tions Duval 1995 p 45 52 Ainsi en l absence de congruence entre deux repr sentations le passage de l une l autre est il extr mement d licat beaucoup plus d licat que lorsque les repr sentations sont congruentes travers diverses observations et exp rimenta tions cf par exemple Duval 1993 il a montr que la conversion des repr sentations s mio tiques constitue l activit cognitive la moins spon tan e et la plus difficile acqu rir chez la grande majorit des l ves Duval 1995 p 44 Plus encore il a montr que un apprentissage sp ci fiquement centr sur le changement et sur la coordination de diff rents registres de repr sen tation produit des effets spectaculaires sur les macro t ches de production et de compr hen sion Ibid p 44 En bref Duval pr conise un apprentissage des activit
410. nseignement distance Sciences et Techniques Educatives 4 137 164 DE VRIES E DE JONG T 1999 The design and eva luation of hypertext structures for supporting design problem solving Instructional Science 27 285 302 DE VRIES E LUND K BAKER M sous presse Com puter mediated epistemic dialogue Explanation and argumentation as vehicles for understanding scientific notions Journal of the Learning Sciences DILLON A GABBARD R 1998 Hypermedia as an educational technology A review of the quantita tive research literature on learner comprehension control and style Review of Educational Re search 68 322 349 DUFFY T M JONASSEN D H 1991 Constructivism New implications for instructional technology Educational Technology May p 7 12 DUFFY T M KNUTH R A 1990 Hypermedia and ins truction Where is the match n D H Jonassen H Mandl Eds Designing hypermedia for learning p 199 226 Berlin Heidelberg Springer GABRIEL P 1998 Enseignement et informatique pour tous o en sommes nous Revue Fran aise de P dagogie 124 99 108 GAGNE R M 1985 The conditions of learning and theory of instruction 4 ed New York Holt LABORDE J M 1995 Des connaissances abstraites aux r alit s artificielles le concept de micro monde Cabri In D Guin J F Nicaud D Py Eds Envi ronnements interactifs d apprentissage avec ordinateur tome 2 p 2
411. nstruisent un mode de rapport au monde un mode de pens e et de faire avec le langage un mode d appropriation et de mise en forme de l exp rience des fa ons d interpr ter les situations de lan gage Comme on le voit et malgr les formulations de Bernstein en code res treint et code labor une telle hypoth se loigne d une conception d fici taire de la langue des sujets issus de milieux d favoris s pour la penser en termes de familiarit avec des situations de langage et de rapport celui ci et continue d interroger l institution scolaire sur la nature de ses exigences C est d ailleurs ce qui fait l int r t encore aujourd hui de la probl matique bernsteinienne qui comme le souligne galement Esperet 1987 se d ve loppe plusieurs niveaux d analyse qui peuvent se penser ensemble socio logique psychologique linguistique et institutionnel Les diff rents modes de communication attach s chaque classe sociale correspondent fonction nellement des principes dominants d interpr tation des codes qui donc ne sont pas seulement linguistiques NDLR situ s un niveau s mantique profond ainsi selon leur appartenance sociale deux individus ne percevront pas de la m me fa on un v nement identique ne s oriente ront pas vers la construction des m mes significations significations g n rales ind pendantes du contexte ou significations particularistes fond es sur l
412. nt s syst matiquement aux obser vations non pas dans un esprit soup onneux pour d busquer la part de mensonge et celle de v rit mais afin de comprendre comment les enqu t s donnent forme produisent leur v rit Kaufmann 1996 Cette confrontation a r v l notamment des variations dans l exp rience v cue des l ves plac s pourtant dans la m me situation p dagogique par exemple dans les classes Freinet et plurielle certains enfants avaient l impression de b n ficier d un r el pou voir capable d infl chir les d cisions prises en conseil de classe l o d autres ne percevaient aucune marge d initiative face l autorit ensei gnante Par ailleurs on sait bien lorsqu on fait des entretiens avec les instituteurs sur leurs pra tiques qu on court le risque de recueillir un dis cours tr s pr construit notamment pour ceux qui d fendent des p dagogies novatrices dont ils sont habitu s exposer les fondements De ce point de vue les conversations informelles suite des questions pos es en situation ou en fin de classe se sont r v l es beaucoup plus riches que les entretiens officiels permettant de rompre avec un discours soigneusement huil et offrant plus de confidences sur les doutes les r ajuste ments pratiques les exasp rations par rapport des comportements d enfants les remises en question Les commentaires suivant les moments de crise ont t
413. nt variables Les processus de contextualisation que r v lent ces perceptions exprim es par l ensei gnant sont ainsi certainement en relation avec l appartenance disciplinaire Relation avec l ge Nous avons galement recherch une relation entre l ge des enseignants interrog s et leur vision des r ponses des l ves dans les diff rents domaines tudi s dans l enqu te Nous avons donc r alis la m me tude en cat gorisant cette fois les enseignants par tranche d ge 30 40 ans 40 50 ans et plus de 50 ans Globalement les r sultats montrent que ce sont les enseignants dont l ge est compris entre 40 et 50 ans qui ont la vision la plus pessimiste des r ponses de leurs l ves et ce quelle que soit la dimension consid r e Les enseignants connaissent ils le point de vue des l ves sur leur scolarit 79 Si nous examinons les r sultats dimension par dimension nous constatons que les variations sont relativement faibles en fonction de l ge une exception pr s il s agit de la dimension attri butionnelle Les enseignants d ge compris entre 30 et 40 ans ont une vision plus positive que leurs coll gues quant aux r ponses de leurs l ves pour les items se rapportant au niveau de res ponsabilit de l l ve et son engagement per sonnel d clar dans le travail scolaire Sur ces points particuliers les jeunes enseignants se d marquent de leurs coll gues avec une v
414. nt accompli au d but du si cle une re formula tion radicale du langage qui puisse re d crire le sujet en dehors des vices des pathologies et des perversions d un langage incapable d ad mettre l impensable le d viant la re cr ation de soi a partir d une politique de re nommement si je puis m exprimer ainsi Bref pas d auto subjectivation sans un changement radical du lan gage p dagogique Si en amont les id es de Larrosa vont cher cher leur inspiration chez Nietzsche en aval elles vont rejoindre celles d un autre nietzsch en Michel Foucault Foucault J ai t amen substituer une histoire des syst mes de morale qui serait faite partir d interdits une histoire des probl matisa tions thiques partir des pratiques de soi 24 Dans Le souci de soi Foucault rappelle le r le du r ve rotique Art midore Pseudo Lucien Marc Aur le pour montrer comment la morale se modi fie dans une conversion soi et comment le mode de subjectivation se transforme avec le sto cisme C est a dire comment l id e d une construction de soi est la fois permanente et historique chaque civilisation cr ant son esth tique de l existence Le probl me n est plus de d couvrir ce que nous sommes mais de refuser ce que nous sommes ou ce qu on a fait de nous Le projet pour ainsi dire est celui d une stylistique de soi une constructi
415. nt et de ses cons quences mais de la chose qui revendique mon agir 15 Je suis interpell comme assign la responsabilit L thique de la responsabilit renoue par del les discours de la modernit avec une thique de l objet La volont de vouloir de Nietzsche la d cision authentique de Sartre ou encore l authenticit de Heidegger consacrent la primaut du sujet L objet mondain ne comporte pas en lui m me une revendication mon gard mais re oit sa signifiance parce qu il est l objet de mon choix L objet ne vaut que parce qu il a t lu A contrario l thique de la respon sabilit pose la primaut et la transcendance de l interpellation 16 La responsabilit morale n est pas imm diate ment d rivable de la responsabilit juridique parce qu elle nous renvoie un autre arri re plan sociologique et anthropologique La responsabi lit juridique n a de sens que dans une socio logie de la r ciprocit qui elle m me se d ploie sur fond d une anthropologie duelle D s lors qu autrui m apparait comme une volont autonome dou e de puissance je dois pour me prot ger r duire les pr rogatives de mon vouloir Le souci de r pondre de mes actes n est qu une mani re de m assurer d autrui de lui donner par avance des gages pour d samorcer ses ven tuelles intentions malveillantes Contrairement la conception aristot licienne qui voit dans l homme un anima
416. o giques fortes articul es autour d un grand nom de la p dagogie les coles Freinet et Montessori ou autour d un projet ne s inscrivant pas dans un courant p dagogique mais puisant dans des sources vari es l cole plurielle dont les enseignants s inspiraient des travaux de Freinet Oury Wallon Piaget Korczak Montes sori Meirieu s lectionner des coles situ es dans des environnements sociaux contrast s valu s partir des professions d clar es par les parents le capital scolaire et conomique tait plut t fort pour le public de l cole Montessori plut t moyen pour l cole non novatrice CM1 et pour l cole Freinet plut t faible pour l cole plurielle et l cole non novatrice CP Les cat gories socioprofessionnelles d apparte nance des p res proviennent du classement selon la nomenclature des professions du p re ou de la m re s il est d c d ou inconnu telles qu elles sont renseign es par les familles aupr s des ta blissements CPIS signifie Cadres et Professions intellectuelles Sup rieures et ACCE Artisans Commer ants et Chefs d Entreprise L ANALYSE CONFIGURATIONNELLE COMME MODE D INVESTIGATION A PLUSIEURS NIVEAUX Si nous partageons l id e que le proc s ducatif gagne tre analys dans les modalit s concr tes de sa construction nous ne souhaitons pas pour autant occulter la dimension socio 60 Revu
417. o compare the theoretical propositions underlying these approaches Although all three approaches are largely inspired by issues directly related to the learning of mathematics they are in 59 71 85 190 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 fact based on theoretical views and frameworks which are quite different and worthwhile confronting Martine Alcorta Use of rough copy and development of writing skills School and social success are often related to writing mastery In a culture giving precedence to writing it is necessary to beable to use efficently the tools created by this culture Few investigations focu sed on the development of advanced writing skills The present study is an approach of this development from the consideration of rougf copy as a psychological instrument Results show that this development is not linear a major reorientation occurs at the end of compulsory schooling This important step is related to an advanced mastery of writing which becomes not only a commu nication tool but also a tool for thinking and language develop ment Erica De Vries Sorting out environments for computer supported learning The main goal of this article is to elaborate a typology in the domain of computer supported learning The first problem that has to be addressed concerns the diversity of computer supported learning programs and the multiple ways
418. ociaux comme lont fait les travaux fran ais Ces travaux soulignent la non transparence des significations construites par les enseignants le contr le qu ils exercent sur les productions des l ves g nant le travail d laboration les r gles du jeu question r ponse sont fauss es les repr sentations que les enseignants ont des l ves et r ci proquement pr jugent de plus des contenus v hicul s Le travail de Sirota 1988 tude sociologique d une grande finesse identifie deux r seaux de communication dans la classe l un concernant les bons l ves l autre concernant les l ves ext rieurs au premier r seau le ma tre valorise les productions des l ves du premier r seau rejette ou ignore celles du second L appartenance des l ves chacun des r seaux peut tre mise en relation mais de fa on complexe avec l appartenance sociale en fonction de leur conformisme et de leur engagement dans les interactions confor misme lui m me li au rapport aux valeurs du milieu d origine que l cole oblige ou non abandonner Ce type de recherches a contribu ces der ni res ann es identifier un lieu de construction de l in galit scolaire qui n est ni le syst me scolaire pris dans son ensemble ses finalit s et ses coh rences structurelles th orie de la reproduction ni l l ve pris dans son d terminisme sociologique mais les pratiques quotidiennes des enseign
419. oge des syst mes ferm s Et pour les textes que vous voquez je n incline nullement en nier l int r t Permettez moi seulement de gar der l esprit une double question celle de savoir si l cart que vous voquez est plut t ici quelque chose que l on subit ou plut t quelque chose que l on revendique et si une certaine logique d institutionnalisation je le r p te ne se retourne pas r guli rement et implacablement contre les premi res intentions des fondateurs par un processus analogue celui qu voque Leszek Kolakowski a propos de la R forme pro testante au d but de son grand livre Chr tiens sans glise Et puis quant la syst maticit que j ai cru devoir reconna tre dans votre uvre je voudrais en pr ciser le principe qui tient me semble t il au caract re sp cifique que rev t chez vous la p dagogie Ce caract re est celui d une chose profond ment spirituelle propos de quoi ou en quoi votre propre itin raire rev t lui m me un caract re spirituel J ai t sensible la sp cificit de cette probl matique qui semble vraiment r currente travers vos publica tions Je respecte bien entendu cette pr occupa tion La difficult tient toutefois la dramatisation qui lui est li e dans la mani re dont vous d crivez la rencontre entre la subjectivit du ma tre et celle de l l ve Cette rencontre a t elle toujours le caract re que vous lui pr te
420. ogiciel appel simulation imite une par tie de la r alit Les simulations incorporent des lois ou des r gles de fonctionnement par exemple relatives la chute d un objet la crois sance d une population ou aux proc d s de fabri cation dans une usine L l ve apprend en agis sant sur une simulation d une fa on similaire la fa on dont il agirait dans une situation r elle Il peut changer la valeur des variables et en obser ver les effets sur d autres variables Les t ches ex cuter par les l ves sont de manipuler d ob server et d interpr ter les r sultats Le point de vue th orique est constructiviste les l ves par motivation intrins que recher chent activement l information La compr hension est plus que l absorption simple les l ves structurent et organisent l information La con naissance n existe qu en tant construite par une personne et n a une signification que par cette construction Ainsi les simulations pr nent un apprentissage par la d couverte et par l action learning by doing Le point de vue est galement celui de la cognition situ e promouvoir des acti vit s authentiques dans des situations ressem blant la r alit Brown Collins et Duguid 1989 Selon cette th orie les activit s authentiques cr ent davantage d opportunit s pour construire des connaissances exploitables dans des situa tions futures transfert Dans les simulations
421. ogr s continu d une Zwerkrationalit t un processus de d senchante ment du monde si dans le domaine p dago gique nous sommes aujourd hui s duits ou contraints par des discours qui privil gient l int gration citoyenne l employabilit la flexibilit face aux nouvelles technologies l insertion dans le march si la recherche p dagogique elle m me est en train de prendre un chemin qui m ne a mettre l accent sur l ap prentissage partir de formes de cognition plus ou moins contr lables ou si en d autres termes le discours p dagogique est en train d adh rer aux formes instrumentales d tre absorb par la Zivilisation on peut alors comprendre l intention d incorporer la litt rature dans la formation de ducateur elle est cet effort aussi noble que romantique de refus d un Jogos p dagogique aux vis es clairement performatives et instrumentales aussi bien qu une tentative de r enchantement du discours p dagogique par la r cup ration de l id al de formation Bildung en tant qu auto subjectivation qui chappe en partie aux possi bilit s de contr le ext rieur puisque le r cit litt raire ne dit pas tout en ses interstices et ses ambiguit s il autorise le lecteur parler de lui voire voquer pudiquement la part la plus secr te de lui m me Mais il en dit toutefois suffi samment pour r sister la capture totale par
422. oignement de la didactique du fran ais des questions conjointes de la com munication et de l acculturation l crit aurait pour effet de rendre sociale ment inaudibles les propositions qu elle pourrait faire parce que ce sont ces deux terrains qui polarisent les d bats sur les rapports de la d mocratie et de l cole ce qu on a coutume d appeler chec scolaire qui est moins un chec de la culture et travers elle de l cole qu un chec de la d mo cratie Mais on le verra dans la derni re partie de cette note cette d cla ration d un des pr sidents de la DFLM 5 laisse cependant la place des d marches et des mod lisations beaucoup plus technicistes et largement inspir es de la psychologie cognitive et des travaux qui en sont issus sans 122 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 que le recours la validation empirique de leur efficience soit int gr aux recherches Goigoux 2001a Cette note vise non seulement un bilan des recherches sur le th me trait mais aussi en faisant le choix d largir le point de vue l ensemble des th mes de recherche prenant le langage et l cole pour objet nous esp rons mettre un peu de clart sortir d une ambigu t celle qui installe la confusion entre difficult s d enseignement de la langue mais pas seulement a des l ves qui ne partagent pas le fran ais dit standard et diffi
423. oire de la modernit 32 passerait donc par la p dagogie L AUTRE COLE OU L AUTRE ANALYSE Chercher dans la pens e p dagogique un cou rant coh rent et quelque chose comme une doc trine unifi e en mati re d ducation est sans doute assez vain du moins l entreprise pourrait elle se trouver confront e un syncr tisme lourd d incoh rences sinon de contradictions Il y a dans la pens e p dagogique impossible syn th se du romantisme et du pragmatisme autant dire une conscience critique de la modernit et tout autant son prolongement et sa pers v rance Je crois beaucoup plus utile d y rep rer quelques unes de ces lignes de partage constitutives de la pens e moderne Le travail de Denis Kambouchner le miroir d capant que le philo sophe tend au p dagogue la d construction phi losophique du discours p dagogique conduite autant que faire se peut en dehors des pol miques constituent cet gard une contribution pr cieuse Prendre au s rieux la pens e p dago gique a au moins pour effet de d monter un sc nario us et qui fait pourtant recette chaque remake de la querelle des p dagogues et des anti p dagogues Denis Kambouchner peut l crire juste titre id e d un partage 24 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 global du corps enseignant entre gardiens du temple et pionniers d une cole qui bouge
424. oisonn es pures exclusives et donc sur un nombre r duit de s quences homog nes consid r es comme exemplaires on est amen confondre type et genre voir ci apr s Comme le souligne Reuter on ne dispose que tr s peu d tudes pr cises sur les performances r elles des l ves leur volution les diffi 152 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 cult s rencontr es L applicationnisme ne permet pas de prendre en consi d ration l l ve dans ses processus d appropriation de nouveaux genres dis cursifs de nouvelles pratiques langagi res Certes une technicit maitris e est positive elle est m me indispensable pour structurer les apprentissages pour objectiver les savoirs sinon on s en remet aux al as et aux injus tices des connivences culturelles Un enseignement pour tre efficace et d mocratique doit tre capable d expliciter ses d marches et ses outils Boissinot 19 2000 On peut ainsi expliquer que malgr le d veloppement des recherches en didactique l l ve r el celui qui est en difficult n a pas fait l objet de ces travaux que la diff renciation sociale l cole li e au langage n a pu tre r duite au contraire peut on sans doute dire La marge de man uvre est troite entre l aide n cessaire apporter aux l ves qui ne sont justement pas familiers des genres discursifs tra
425. omme l aboutissement de travaux ant rieurs lourds dont une th se Mais le lecteur peut aussi y voir le d but d une autre vaste recherche que Monica Gather Thurler annonce par une question finale Comment faire voluer les tablissements pour qu une forte propor tion d entre eux restent ou deviennent des acteurs collec tifs innovateurs p 203 Elle donne quelques pistes de r flexion m ritant avec profit d tre poursuivies dont appendre n gocier et piloter les processus du chan gement apprendre de l exp rience par la r flexion et le d bat ou encore prendre du temps et donner du temps au temps p 204 On peut donc attendre de Monica Gather Thurler une suite du pr sent ouvrage o l on peut d j imaginer sans peine qu elle poursuivra dans la veine de la troisi me voie qu elle a ouverte ici L art est de savoir concilier libert et contrainte continuit et rupture diversit et coh rence p 47 N anmoins on peut aussi esp rer qu a l image de la porte chez Alfred de Musset qui rappelons le doit tre ouverte ou ferm e on s interroge avec encore plus d insistance sur l autonomie des tablisse ments jusqu a quelles limites peut on d velopper la prise en compte du local en termes culturel social et cono mique par cons quent p dagogique sans au bout du compte r sister au sens fort du mot aux instructions minist rielles
426. on CRDP Bourgogne 1996 p 165 43 Le concept d inqui tude a primitivement une coloration th ologique puisqu il est tourment de l me dans la qu te de Dieu Voir saint Augustin Confessions IV 12 et XIII 26 28 Corcuff Ph De l heuristique de la peur l thique de l inqui tude in De quoi sommes nous responsables Textes r unis et pr sent s par Thomas Ferenczi Paris Le Monde ditions 1997 p 389 Etchegoyen A La vraie morale se moque de la morale Paris Editions du Seuil 1999 p 174 175 Ewald E L exp rience de la responsabilit in De quoi sommes nous responsables p 23 47 Obin J P Les tablissements scolaires entre l thique et la loi Paris Hachette 1996 p 48 58 48 Kant E Fondements de la m taphysique des M urs premi re section Pettit P Cons quentialisme Dictionnaire d thique et de philosophie morale Sous la direction de Monique Canto Sperber Paris PUF 1996 p 313 44 45 46 R BIBLIOGRAPHIE ARENDT H 1995 La crise de la culture Paris Gallimard Folio CIFALI M 1994 Le lien ducatif contre jour psy chanalytique Paris PUF DOMENACH J M 1994 La responsabilit Essai sur le fondement du civisme Paris Hatier ETCHEGOYEN A 1999 La vraie morale se moque de la morale Paris Seuil FAUCONNET P 1920 La responsabilit Paris Alcan FERENCZI T 1997 De quoi somme
427. on d un brouillon instrumental en fonction du degr de scolarisation 257 TEXTE INFORMATIF a 20 TEXTE ARGUMENTATIF 15 104 5 4 dee aM CM2 4e 2de T 2de G Adultes grande diff rence appara t entre seconde tech nique et seconde g n rale diff rence sur laquelle nous reviendrons un peu plus loin D un point de vue d veloppemental on peut donc remarquer une utilisation de plus en plus importante de brouillons instrumentaux et une baisse de lutili sation des brouillons lin aires au fur et mesure que le degr de ma trise de l crit augmente L effet de l ge mesur par une Anova s av re tr s significatif p 001 2 Comme on peut le visualiser sur la figure 1 cette volution subit un changement tr s impor tant au niveau des l ves de seconde g n rale et cela quel que soit le type de texte produire 3 Une analyse statistique de type Anova montre que de fa on g n rale la nature du texte produire texte informatif ou argumentatif joue un r le significatif p 02 sur l utilisation du brouillon le texte informatif augmente le recours un brouillon instrumental Toutefois une compa raison de moyennes chaque ge montre que pour les l ves de CM2 comme pour ceux de seconde et les adultes la nature de la t che n a pas d effet significatif C est surtout au coll ge pour les l ves de quatri me que la production de textes informatifs facil
428. on de sa propre vie comme une uvre d art Cet exercice serait ainsi une fa on de nous signaler les innombrables mani res que nous avons de nous construire nous m mes par une nouvelle formation du corps une nouvelle relation entre les hommes et les femmes une nouvelle repr senta tion du plaisir une nouvelle insertion dans la Cit Il s agit dans un sens bien pr cis d une auto p dagogie Et pourtant je ne peux pas m emp cher de voir dans ce type d exercice quelque chose de d ca dent 25 Comme si les solutions existentielle ment esth tisantes et hautement individualistes surgissaient toujours dans ces moments o nous ne sommes plus mais ne sommes pas encore solution qui refl te un profond malaise et qui nous rend vuln rables soit la consommation de Moi postiches soit un narcissisme patholo Litt raturisation de la p dagogie et p dagogisation de la litt rature simples notes sur Philippe Meirieu et Jorge Larrosa 33 gique ou encore l esth tisme Un malaise qui en v rit se trouve l origine du dandysme de la boh me de l anarchisme comme mode de vie En somme du marginal en profond d saccord avec un monde qui ne le comprend pas Larrosa Seulement le combat des mots en core non prononc s contre les mots d j pronon c s permet la rupture de l horizon donn permet au sujet de s inventer autrement que le je soit un autre
429. on aux changes langagiers et l appartenance sociale des l ves ce que font videmment les recherches sociologiques de Sirota 1988 Stubbs 1983 et Stubbs et Delamont 1976 Cependant les connaissances actuelles sur les conduites langagi res scolaires des l ves permettent de penser ce lien tout au moins d en faire l hypoth se Florin 1991 1996 bien qu inscri vant ses recherches dans le champ de la psychologie travaille en ce sens Elle a donc mis en vidence que la participation des l ves en maternelle aux changes dans la classe tait un pr dicteur de la r ussite scolaire mais que 140 Revue Frangaise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 cette participation ne pouvait tre analys e ind pendamment des formes scolaires de ces changes En effet compte tenu de leurs caract ristiques conversation acad mique discours magistral peu adaptatif th matiques conventionnelles r le le plus souvent essentiellement r actif des l ves qui doivent donc conna tre les r gles d changes et des formes de socialisation langagi re familiale de certains enfants il n est pas tonnant que certains soient des faibles parleurs Florin suppose en effet que l adaptation aux situations de communication scolaires d pend de la distance qu il y a pour enfant entre ces situations et celles auxquelles il est habitu Signalons avant de clore sur les recherches portant sur les inter
430. on situ e et des clas sifications de mani re b havioriste Cette approche a d ailleurs t qualifi e d clectique par Sandberg et Barnard Elle m ne rechercher un type de logiciel en fonction de la mati re des tutoriels pour exposer des d finitions de la g ographie des exercices r p t s pour s entrai ner en math matiques et des environnements collaboratifs pour discuter des causes de l ex tinction des dinosaures par exemple L ad quation d un type de logiciel pour enseigner une mati re sp cifique peut dans une certaine mesure tre pressentie N anmoins l efficacit r elle m rite d tre v rifi e voir par exemple Spiro Feltovich Jacobson et Coulson 1991 pour l utilisation d hypertexte pour des domaines complexes Evaluer les logiciels d apr s leurs affordances L usage effectif d un logiciel sera largement d termin par ses affordances Le terme affor dance r f re aux propri t s r elles et per ues qui d terminent comment un objet peut potentielle Les logiciels d apprentissage panoplie ou ventail 113 ment tre utilis Norman 1988 Un objet bien con u invite son utilisation appropri e une porte invite l ouvrir une chaise s asseoir Une affordance permet a l utilisateur de se servir d un objet sans explication Ainsi la troisi me voie d valuation est de jauger les logiciels sur les affordances effectivement pr sentes Bien que ord
431. onnel caract ristique du pro cessus de rationalisation mergeant dans les soci t s occidentales partir des XVI XVII si cles L autorit l gale rationnelle repose sur la confor mit du message ou du commandement une pro c dure ou un code aux r gles de syntaxe qui peuvent tre explicit es ou justifi es toute demande convenable L enseignant dans l exercice de sa fonction doit tre en mesure de justifier l usage qu il fait de son autorit devant ses l ves et leurs parents devant ses pairs et ses sup rieurs hi rarchiques Cette justification repose sur sa comp tence reconnue par un titre et sur sa mora lit c est dire sur la conformit de sa conduite professionnelle avec les imp ratifs de la d ontolo gie M Foucault et N Elias apportent des l ments de compr hension plus orient s vers les modalit s de la soumission que vers les caract ris tiques g n rales d imposition du type de domina tion Les sch mas de docilit qui apparaissent dans le courant du XVIIIe si cle Foucault 1975 t moignent d un renversement dans l axe politique de l individualisation Le pouvoir devient plus ano nyme fonctionnel et l individu se pr sente comme une r alit fabriqu e par une microphysique du pouvoir dont plusieurs caract ristiques viennent int resser directement l analyse de la discipline scolaire souci du d tail r partition de l individu dans l espace mise en exercice
432. onnel sous l esp ce du discours techno p dagogique 24 tant t au contraire affleurent en elle la r volte et la conscience plus ou moins claire des impasses et des partages qui sont au fondement des Lumi res et plus g n ralement de la pens e moderne et de son rationalisme et elle para t se construire dans un contre mod le Pour le dire autrement tant t la pens e p dagogique para t tout enti re vou e l accomplissement et la g n ralisation de la forme scolaire de l id e du cative dont elle porte au plus haut les exigences d ordre et de mise en ordre d approfondisse ment unitaire et totalisant propre a toucher et mobiliser le sujet dans son int riorit m me 25 tant t elle semble proc der d un refus de l assu jettissement organiser la r bellion de l individu au nom de ce qui en lui refuse l assujettissement le corps la sensibilit l imagination la particularit Le p dagogue alors se r volte en quelque sorte contre lui m me contre ce vouloir duquer qui l habite et dont il refuse la magistralit la domi nation qui veut rendre l autre conforme La cri 22 Revue Frangaise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 tique de l cole de Jules Ferry la d nonciation du mythe Ferry chez les p dagogues la d non ciation d une grande entreprise d imposition et de colonisation des esprits se situe sur ce versant l Ce positionnement double
433. onsignes de travail et dont les probl mes de compr hension par les l ves ne sont pas r ductibles des probl mes de compr hension de mots ou de formes syntaxiques plus ou moins complexes La compr hension des consignes comme toute compr hension renvoie aux m mes processus de construction et de mobilisation d un contexte au del des mots du texte dans la construction de sa signification Analyser finement les difficult s des l ves de milieu populaire en parti culier lors des premiers apprentissages de la lecture et de l criture conduit certains chercheurs tudier les productions des l ves en relation troite avec les pratiques enseignantes et voir dans les exigences des ensei gnants les implicites concernant les diff rents registres de l activit propo s e cognitif linguistique langagier culturel des causes de ces difficult s auxquelles viennent s ajouter les rejets des propositions des l ves sur ces m mes diff rents registres quand elles s cartent des attentes des ensei gnants Grossmann 1996 Desgroppes 1997 Grossmann 2001 souligne en cons quence le danger l erreur de toute d marche qui est cens e repo ser sur les comp tences ou plut t les manques de comp tences des l ves de milieu populaire quand il suffirait de modifier les pratiques scolaires pour les aider dans les apprentissages Il critique ici les orientations de Lahire 1993 dont les notions dichoto
434. ont faibles et notamment les disciplines litt raires mais aussi le Droit les Sciences conomiques o se d veloppent les sections d administration conomique et sociale et dans une certaine mesure les disciplines m dicales l acc s aux disciplines scientifiques se d mocratise de fa on moins accentu e et les IUT vers lesquels s orientent davantage d enfants de cadres sup rieurs inscrivent aussi propor tionnellement un plus grand nombre d enfants d ouvriers mais un moins grand nombre d enfants de toutes les autres cat gories La d mocratisation de l enseignement a certes enregistr quelques progr s Tout d abord dans le premier cycle de l enseignement secondaire o comme lont notamment montr les travaux d A Prost 18 elle stagnait depuis le milieu des ann es 60 sans doute faut il y voir le poids de la d mographisation ant rieurement r alis e les couches sociales les plus ais es fr quentant quasi totalement ce segment du syst me et les autres ne pouvant plus que s en rapprocher mais aussi le r le des politiques volontaristes men es notamment en faveur des Zones d ducation Prioritaires et relay es par l action des ensei gnants Elle a t beaucoup plus lente au niveau du second cycle et presque inexistante en fin de parcours m me forte la d mographisation parce qu elle touche encore des degr s certes divers toutes les cat gories sociales engendre des comportem
435. our le r le des instru ments et techniques sur le d veloppement cognitif la r actualisation des th ses du psy chologue sovi tique L S Vygotski 62 78 et celles de son collaborateur Luria 76 79 selon lesquelles le d veloppement des fonctions psy chiques sup rieures est m diatis la fois socialement et culturellement par les instru ments psychologiques labor s au cours de l histoire des civilisations humaines et transmis aux nouvelles g n rations par la voie de l du cation Dans le processus de d veloppement l enfant est outill et r outill avec des instru ments les plus divers parmi lesquels le langage l crit les syst mes num riques les dia grammes tableaux syst mes graphiques de toutes sortes Le d veloppement des fonctions mentales que ce soit la m moire l attention la pens e ne peut se faire ind pendamment des instruments culturels et sociaux dont dispose une soci t qui ont t labor s historiquement et qu elle met disposition des jeunes g n ra tions Autrement dit pour Vygotski comprendre le fonctionnement mental des individus ce n est pas seulement vouloir p n trer leur int riorit leurs cerveaux et voir comment a fonc tionne c est aussi prendre en compte les ins truments sociaux qui sont leur disposition et gr ce auxquels ils peuvent d velopper leurs capacit s internes Les capacit s de m morisa tion d un homme d affaire ne s
436. ours ch mage pauvret immigration d ficience mentale etc et par prendre des distances avec l amateurisme militant pour promou voir un professionnalisme de l action et de l analyse De ce fait entrent en lice d autres figures celles des sp cialistes et des experts de la langue crite leurs points de Notes critiques 171 vue th oriques sont aussi divers que sont h t rog nes les actions pratiques des militants de terrain Cependant l existence du GPLI les conduit trouver des tribunes accueillantes dans diff rents colloques congr s s mi naires commissions groupes de r flexions o ils se retrouvent assis c te c te Pourtant ce qui va faire le succ s m diatique du pro bl me d apr s Bernard Lahire c est moins les savoirs produits par l analyse que la rh torique de leur pr senta tion Entre la d finition du savoir lire la plus restrictive celle de l UNESCO sur l usage n cessaire la vie cou rante et la plus ambitieuse celle de l AFL sur la lectu risation comme capacit s int grer dans les r seaux de pens e et de pouvoir structur s par l crit on trouve tout un ventail de d finitions qualitatives aussi prolif rantes qu impr cises L illettrisme peut tre dit fonctionnel lin guistique instrumental r current de retour secondaire technique culturel politique l ger profond semi illet trisme mallettrisme etc De ce f
437. out la fois d velopper les pratiques d expression personnelle et inscrire les l ves dans la langue et les usages discursifs nationaux 130 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 Un autre l ment pourrait galement servir de crit re pour diff rencier les recherches c est celui de l ge des l ves ou enfants concern s mais il nous appara t plus int ressant d utiliser les recherches en ce qu elles pro bl matisent la question pos e ce que ne fait pas l ge des l ves concer n s On peut donc simplement dire ici que les recherches des psychologues portent le plus souvent sur de jeunes enfants quand celles des sociologues s int ressent a des ges plus avanc s Compte tenu de ce contexte nous avons class les recherches en fonc tion de l objet et du point de vue privil gi s qu elles relevent du champ psy chologique ou sociologique ou langagier a t consid r comme secondaire Nous avons retenu les th mes suivants l influence de la socialisation lan gagi re familiale les pratiques scolaires qui p nalisent les l ves de milieux populaires les erreurs d interpr tation de la situation de travail scolaire en tant qu elles peuvent tre r f r es aux pratiques langagi res des l ves l crit l cole ou la question de la litt racie les pratiques langagi res des jeunes L influence de la socialisation langagi re familiale
438. p de l action Comme le dit encore Stierle es textes fictionnels sont dans le sens propre du terme des textes de fic tion seulement quand on peut compter sur la pos sibilit d un d tournement de ce qui est donn par le texte d tournement vrai dire non soumis la correction mais seulement interpr table ou critiquable qui permet une nouvelle manipula tion soit des concepts soit des exp riences en laissant au lecteur des opportunit s d exp rience non pr vues par la r ception pragmatique Si la distinction ci dessus bauch e est valable alors le livre de Meirieu qui se place dans une interposition entre le lecteur ventuel ses tu diants et l uvre le lecteur qui parle de soi et de ses lectures et nous en donne une interpr tation p dagogisante finit par transformer une r cep tion fictionnelle en r ception pragmatique situation non pr vue dans l essai de Stierle Mu Litt raturisation de la p dagogie et p dagogisation de la litt rature simples notes sur Philippe Meirieu et Jorge Larrosa 31 en fonction moyen en vue d un grandir le texte litt raire sort ici de son orbite fictionnelle pour se faire r cup rer par un univers instrumen tal situation qui aboutit vider le potentiel de Kultur compris dans l uvre d art Un effet per vers absolument ind sirable si on prend au s rieux la perspective de notre auteur ESTH TISATION DE LA P DAGOG
439. parce que discours de la pratique pris dans la pra tique qu il tente d clairer en jouant de la diversit des proc dures rh toriques Discours partag entre l peu pr s de la m taphore et le dogma tisme du slogan mais accompagnement n ces saire et identitaire des pratiques L important serait alors d en user humblement et lucidement sans en tre dupe ce qui ne va pas de soi tant la cr dulit peut tre grande dans l opinion p dago gique toujours pr te entendre la bonne nou velle Sous l humilit artisanale une rh torique est l uvre dont il faut apprendre se d prendre C est quoi s employait Olivier Reboul en d montant le langage de l ducation ou encore Daniel Hameline et Nanine Charbonnel dans leurs travaux respectifs Denis Kambouchner avance pour sa part une autre analyse et d veloppe une double argumen tation Premi rement la fragilit la m diocrit du discours p dagogique si elle est reconnue et assum e lui interdit alors toute vocation publique ou institutionnelle la p dagogie n est donc nulle ment qualifi e fonder la doctrine institutionnelle de l cole comme elle le revendiquerait et comme les tenants de la r forme aimeraient l y employer Deuxi mement sous ce discours m diocre se d veloppe se dissimule un vrai courant de pens e qu il faut reconduire ses principes et ses fondements pour clairer plei nement l
440. pe Meirieu que son r le pr minent dans l entreprise r formatrice dont il s agit me semblait d signer aussi bien que l ampleur de ses publications comme le meilleur des interlocuteurs Dans cet esprit qui est comme vous le rappelez celui d une critique attentive mais sans concessions fallait il parler du discours p dagogique avec ce que l usage du terme implique imm diatement de distancia tion ou bien de la pens e p dagogique avec Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 5 16 5 la dignit qui s attache a ce mot Je vous r pon drai sur deux plans D une part j ai depuis longtemps cess de pen ser qu une d marche critique attentive rencontre jamais purement devant elle ce qu on appelle commun ment un discours c est dire un syst me relativement invariable et solidifi d affir mations et de proc d s rh toriques qu il s agirait en tout et pour tout de d monter de mani re en montrer les d fauts ou la vacuit Jusque dans les textes les plus l gers mal compos s ou caricatu raux il me semble qu on n a jamais affaire la pure et simple reproduction d un langage imper sonnel mais toujours m me un faible degr un effort pour articuler quelque chose qui demande tre articul autrement dit pour pen ser quelque chose qui a t per u comme pen ser Lorsque la chose choue lorsque le propos prend un cou
441. pensent que les r sultats qu ils obtiennent ne d pendent que d eux alors que les enseignants estiment qu peine plus d un l ve sur deux est en accord avec cette affirma tion IR3 les professeurs sous estiment galement ce que pensent les l ves des effets du travail fait en classe 70 des l ves valorisent par des effets positifs sur leurs r sultats le travail que leur font faire les enseignants alors qu peine plus de 40 des enseignants estiment qu il en est ainsi IR5 enfin les r ponses des l ves et la vision qu en ont les enseignants sont proches carts non significatifs lorsqu il s agit d influence de facteurs ext rieurs tels que les r compenses IR6 ou la chance IR7 sur les r sultats obtenus Une minorit d l ves 30 pense que les bons r sultats sont li s la chance l oppos les taux sont beaucoup plus lev s lorsque les items renvoient la conscience d une responsabilit personnelle dans les r sultats Les enseignants ont nettement tendance ne pas percevoir sa valeur effective l importance que les l ves attri buent cette responsabilit Les professeurs pen sent ils que leurs l ves sont plus insouciants et plus d tach s de leur part de responsabilit per sonnelle qu ils ne le sont en r alit Ne manque pas galement d interroger l cart nettement significatif entre l importance accord e Graphique 3 La responsab
442. perbe d un homme du Nouveau Monde In memoriam Michael A Huberman 1940 2001 Daniel Hameline Mais Huberman tait trop avis pour ne pas se rendre compte l usage qu il est bien t m raire un novateur de m connaitre les le ons du pass N anmoins entre comm morer et faire l histoire son choix n a jamais vari Ce qui le motivait c est qu il y e t quelque chose faire a faire autrement faire plus intelligemment Huberman fut un homme engag Et c est la contradiction m me de tout engage ment qui fait l int r t de cette carri re tant am ricaine qu europ enne une contradiction assu m e et dont il s agissait pour lui de tirer le parti le plus raisonnable voire le plus rationnel Huberman fut la fois un chercheur un militant un penseur un expert Ces quatre r les s articu lent dans la personnalit de l homme d action mais ils peuvent si l on n y prend garde se nuire mutuellement et m me au point que l un en arrive pervertir l autre Militant p dagogique il l a t de fa on r solue Il tint les premiers r les parmi les promoteurs d une des coles alternatives les plus c l bres de Gen ve l cole active de Malagnou 1972 Par ailleurs dans le secret du quant soi et la confi dentialit du colloque singulier Huberman fut un profond penseur subjectif au sens que Kierkegaard donne cette d signation Huberman fut habit
443. peut dire il ne variait pour les m mes cat gories que de 18 44 En d autres termes et de plus en plus fortement le march du travail ne peut absorber les flux de sortie du syst me ducatif et peut d autant moins les absorber qu il s agit de jeunes non qualifi s dont les espaces socioprofessionnels sont d au tant plus restreints qu ils sont bien videmment en bout de cha ne Il en r sulte un d classement la fois vertical on constate de plus en plus un d calage entre les niveaux de sortie ou les di pl mes acquis et les emplois de d but de carri re professionnelle et horizontal pour un m me dipl me ou niveau de scolarisation l acc s au m tier d pend toujours fortement de l origine sociale donc de moins en moins du facteur m ritocratique Le d classement vertical D un bout l autre de la hi rarchie construite par les niveaux scolaires atteints lors de la sortie du syst me ducatif de plus en plus de jeunes sont conduits revendiquer des emplois pour les quels ils sont surqualifi s Une premi re mani re d analyser les possibilit s d entr e sur le march du travail est de comparer au m me moment les estimations de l offre et de la demande d insertion professionnelle L offre peut tre estim e partir de la r partition des jeunes sur le march du travail par exemple ici nous consid rerons la r partition des positions professionnell
444. phie du langage trad du russe Paris Minuit 1978 Esth tique et th orie du roman trad du russe Paris Gallimard 1984 Esth tique de la cr ation verbale trad du russe Paris Gallimard 11 Notons que pour ce qui est de l apprentissage sp cifique de la lecture il ne faut pas inf rer des remarques qui pr c dent que l apprentissage de la lecture ne serait pas faci lit par la r f rence au syst me linguistique tel que pratiqu famili rement par les enfants ce que montre la recherche de Labov 1993 tayant le bien fond de la m thode de lecture Bridge Cette m thode prend en consid ration les carts entre le dialecte vernaculaire afro am ricain et la culture des l ves qui le parlent et l am ricain standard et la culture qu il suppose Labov souligne galement la s gr gation r sidentielle qui fait voluer les dialectes parl s de fa on divergente et donc pr judiciable l insertion sco laire et sociale des l ves et consid re n cessaire une r organisation des sch mas r sidentiels puisque toute possibilit d interaction en face face entre locuteurs de dialectes diff rents qu elle soit hostile ou amicale tend inverser cette volution 12 Malentendus au sens o l ves et enseignants croient faire ce qu ils ont faire et que les l ves du fait d un sens intellectuel en particulier diff rent accord aux t ches scolaires au travail faire se trouven
445. ppel directement des savoir faire didactiques alors que l autre Vergnaud se place plut t dans une perspective de d veloppement et adopte une d marche int gr e M me si Vergnaud souligne le caract re indispensable de l usage de signifiants et de signifiants explicites cf Vergnaud 1991 p 145 dans la conceptualisation la pr minence du signifi sur le signifiant est claire chez cet auteur Alors que chez Duval l inverse ce sont les repr sentations s miotiques qui commandent la compr hension En outre en proposant un jeu sur les registres et les changements de registres la coordination des registres Duval 1995 p 75 85 ce dernier auteur s inscrit dans une v ri table probl matique d apprentissage C est l importance manifeste qu ils accordent aux difficult s des l ves difficult s dans la r so lution des probl mes ou dans les changements de registres de repr sentations qui guident de mani re centrale les laborations de Julo et Duval ce qui n est pas le cas concernant l ap proche de Vergnaud Les propositions que formu lent Julo et Duval les situent d ailleurs franche ment dans une perspective d apprentissage La question de l objectivation des connais sances centrale en didactique et qui se manifeste dans la typologie des situations didactiques avec notamment l existence de situations dites de formulation de validation et d inst
446. ppellerai p dagogisation de la litt rature reprend en quelque sorte la tradition du Bildungsroman tout en l amplifiant voire en d passant sa forme et son contenu mais en envisageant dans la pratique des r sultats semblables une construction de soi travers un voyage accompagn et r fl chi dont la fin est une l vation personnelle que l ducation et l instruction ne peuvent pas pro curer Dans cette premi re orientation je localise Ph Meirieu La deuxi me orientation d inspira tion nettement nietzsch enne cherche une solu tion que je nommerai litt raturisation de la p dagogie Si dans la premi re la litt rature fournit les l ments d un dialogue int rieur tra vers l exp rience d autres hommes fictionnels ou pas dans la deuxi me les ambitions sont plus importantes faire de l ducation une r criture de soi o l acte ducatif exerc sur soi m me comme une sorte d auto subjectivation se confond avec l criture fictionnelle o la vie et la litt rature s interp n trent en prenant la forme d une esth tisation de l existence Dans cette deuxi me filiation je placerai Jorge Larrosa ok ok ok Dans son travail sur litt rature et ducation Des enfants et des hommes c est dire sur le r le ventuel que la litt rature peut jouer dans la for mation de l ducateur Meirieu signale d s le d but de son livre les d ficiences des sc
447. prirent conscience que les l ves pouvaient parler On recom men a donc tudier les strat gies mais cette fois en demandant aux l ves comment ils s y taient pris pour r soudre l exercice On a eu alors des relev s d explica tions apr s coup explications bien s r tr s ration nelles pour justifier leur fa on de faire mais explications qui permettaient de prendre conscience de l importance de la parole de l l ve Un grand pas fut fait par une didacticienne en physique Viennot qui montra en tudiant ce que disaient les l ves que ceux ci avaient effectivement une logique eux qu ils construisaient des th or mes spontan s qui bien que non exacts leur servaient r soudre les ques tions pos es Qu autrement dit les l ves avaient des repr sentations certains disent encore des concep tions des diff rents points abord s que la logique math matique n tait pas la seule intervenir dans un raisonne ment d l ve mais qu il existait une autre logique La prise en compte de l imaginaire ce qu ont fait la suite de nos travaux des chercheurs comme Claudine Blanchard Laville Beno t Mauret Jean Claude Lafon Nathalie Kaltenmark Charraud Isabelle Ren etc a permis d tudier ces repr sentations et leur raison d tre dans le fonctionnement du psychisme des l ves Fran oise Hatchuel va plus loin dans la complexifica tion de l
448. que qui portaient sur la variation socio linguistique et sur la mani re sp cifiquement fran aise de construire le rapport cette variation Les premiers travaux de socio linguistique am ricaine ceux du premier Labov en particulier ont mis l accent sur les liens stables entre l ments linguistiques phon tiques et appartenance des groupes sociaux En revanche les recherches du second Labov font intervenir la question de la norme Labov d finit une communaut linguistique non pas par la langue utilis e et les usages mais par le partage des normes quant la langue et l existence d une norme dominante et de normes cach es qui sous tendent l emploi du langage et prot gent l appartenance locale un groupe Ce rapport la norme per met de distinguer ce qui correspond aux pratiques langagi res famili res d individus ou de groupes et ce qui correspond des comportements ou atti tudes langagi r e s en relation avec les normes sociales inscrites dans la langue dans le lexique en particulier mais aussi dans les formes syntaxiques ou la prononciation Ainsi les travaux sociolinguistiques ou de sociologie du langage de Bourdieu et de Labov en particulier ont pu mettre l accent sur le fait que les locuteurs des classes sociales inf rieures reconnaissent la norme dominante l expriment dans leur jugement mais cela ne signifie pas qu ils la partagent ni qu ils adh rent aux valeurs sociales qui
449. que des math matiques Rethymnon Gr ce 93 99 version grecque 237 243 version fran aise NEWELL A SIMON H A 1972 Human Problem Sol ving Englewood Cliffs New Jersey Prentice Hall POLYA G 1945 How to solve it Princeton ed Princeton University Press Traduction fran aise Comment poser et r soudre un probl me 1965 Paris d Dunod SARRAZY B 1997 Sens et situations une mise en question de l enseignement des strat gies m ta cognitives en math matiques Recherches en Didactique des Math matiques 77 2 p 135 166 SAUSSURE F de 1973 Cours de linguistique g n rale Paris Payot 1 dition 1915 VERGNAUD G ROUCHER A DESMOULIERES S LANDRE C MARTHE P RICCO G SAMURCAY R ROGALSKI J VIALA A 1983 Une exp rience didactique sur le concept de volume en classe de cinqui me 12 13 ans Recherches en Didac tique des Math matiques 4 1 p 71 120 VERGNAUD G 1990 La th orie des champs concep tuels Recherches en Didactique des Math ma tiques 10 2 3 p 133 170 VERGNAUD G 1994 Le r le de l enseignant la lumi re des concepts de sch me et de champ conceptuel In M Artigue R Gras C Laborde P Tavignot Vingt ans de didactique des math matiques en France Hommage Guy Brousseau et G rard Vergnaud Grenoble La Pens e Sauvage Didactique des math matiques et psychologie cognitive un regard comparatif sur trois
450. quels il est important de revenir car ils sont au fondement de l int r t pour les pratiques langagi res D une part les recherches pour la plupart quan titatives mettent en vidence qu il ny a pas de caract ristiques linguis tiques stables c est dire ind pendantes des situations de production qui sont en g n ral des situations exp rimentales ou au moins des situations de test de plus les carts constat s sont toujours des carts par rapport une norme qui est le plus souvent la langue scolairement norm e et non une analyse des caract ristiques des productions en tant que renvoyant un syst me sp cifique D autre part l emploi des formes linguistiques semble ainsi davantage tre l effet d une repr sentation que les sujets ont des situations plut t que d une quelconque comp tence linguistique stable En cons quence Brossard 1972 souligne qu on ne peut interpr ter les indices linguistiques comme un reflet stable d hypoth tiques op rations cognitives D s lors les diff rences linguistiques constat es et qui sont au demeurant Pratiques langagi res et scolarisation 131 r elles peuvent tre renvoy es au rapport des locuteurs au langage et aux situations Les travaux fondateurs de cette orientation restent ceux de Bernstein Nous ne nous attarderons pas sur ceux ci tant ils ont fait l objet de reprises de critiques aussi des critiques id ologiques sans doute au tournant
451. r bales indirectes par une r union de coop rative institutionnelle et diff r e dans le temps ou il prend une part active comme organisa teur ou partici pant par un conseil institutionnel et diff r dans le temps ou il prend une part active comme organisa teur ou partici pant par un engagement contractuel avec Vinstitutrice il sait travailler en ex cutant des consignes en prenant des initiatives mais aussi en ex cu tant des consignes plut t en prenant des initiatives individuellement parfois deux rarement en groupe plut t en prenant des initiatives souvent deux ou en groupe plut t en prenant des initiatives souvent deux ou en groupe il se sent responsable du fait d tre l ve et atteste de son s rieux scolaire par ses postures et son comportement de ses apprentis sage et de sa progression il conna t son niveau et ses mani res privil gi es d apprendre de ses apprentis sages et de sa progression de son propre comportement de ses apprentis sages et de sa progression de la r gulation du groupe classe des t ches col lectives dont il est investi d une vigilance critique de ses apprentis sages et de sa progression de la r gulation du groupe classe des t ches collectives dont il est investi Une contribution la compr hension de la discipline l cole l
452. r s un temps de scolarisation de 12 15 ans mais avec un niveau tr s faible et le risque de sombrer dans l illettrisme dans les ann es suivant la sortie mais ils concernent aussi tous ceux qui en d fi nitive sortent du syst me avec un niveau lev et souvent trop lev par rapport aux possibilit s d entr e sur le march du travail D abord nous l avons vu la fragilisation du corps social et notamment de ceux dont le niveau scolaire est le plus faible est certes renforc e par le ch mage mais aussi plus paradoxalement par l l vation des niveaux d un plus grand nombre de jeunes qui engendre un d classement de nombre d entre eux et l absence de chances d acc s au travail pour les plus d munis Enfin des travaux voqu s ici il ressort notamment l id e selon laquelle le poids de l origine culturelle cro t et est encore plus important qu il ne l tait lorsque P Bourdieu et J C Passeron ont men leurs travaux et nonc la th orie de la reproduction l inverse le facteur m ritocratique prend de moins en moins d importance par rapport au facteur de dominance pour reprendre la terminologie qu uti lisait R Boudon au fur et mesure que cro t le nombre de dipl m s en d autres termes l as censeur social est en panne Gabriel Langou t CERLIS CNRS Paris V Sorbonne NOTES 1 Nous emploierons aussi l expression galisation des chances L une et l autre expr
453. r tation cognitive Enfin nous y avons fait allusion plus haut Bernstein d crit les modes cognitivo langagiers pr f ren tiels des deux groupes sociaux identifi s en termes de codes et qui plus est de code restreint et de code labor F Fran ois insiste sur le probl me pos par la dichotomisation des usages et leur affectation socialement diff renci e qui s opposent la r alit de la complexit et de la variabilit des usages du langage La notion de code construit contre la conception m me de Bernstein 1990 une conception du langage comme se r duisant un r pertoire fini de formes stables ce qui ne correspond pas la r alit du fonctionnement langagier et linguistique 132 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 Ces diff rentes critiques pour pertinentes qu elles soient n invalident pas l hypoth se de Bernstein d un lien entre trois dimensions du sujet les dimensions cognitive sociologique et linguistique Contrairement ce qu on lui a fait dire il n tait pas question de caract riser les l ves par leur com p tence linguistique mais par les usages diff renci s de la langue Ramognino 1999 En d autres termes il est possible de penser que les situations langagi res les plus famili res participent de la socialisation des enfants et du fait des usages du langage des formes discursives lexicales syntaxiques r currentes co
454. r montrer faire d couvrir faire s entra ner etc Nous propo sons dans cet article un approfondissement de cette notion de besoin satisfaire c est dire du moteur l origine de la cr ation des diff rents logiciels ducatifs D ailleurs nous verrons plus loin que ces besoins peuvent s apparenter a des m thodes p dagogiques Ce faisant nous nous restreindrons l tude de l ordinateur selon la premi re acception c est a dire comme m dium dans la transmission de savoirs et dans une moindre mesure la troisi me acception ordi nateur en tant qu outil de production Bien que nous ne niions pas l importance de la deuxi me acception l ordinateur en tant que mati re elle trouve moins sa place dans cet article L exis tence de diff rents instruments r alis s avec un m me objet l ordinateur est due un aspect sin gulier la possibilit de cr er des artefacts fon damentalement diff rents pour satisfaire au moins autant de besoins L ORDINATEUR UN ENSEMBLE D ARTEFACTS La caract ristique essentielle de l ordinateur est qu il est programmable pour construire des arte facts fondamentalement diff rents C est ce que nous pouvons appeler une machine construire des machines ou un m ta m dium Kay cit par Bruillard 1997 Cette caract ristique est rendue possible par la s paration entre la partie mat rielle et la partie logicielle de l ordinateur Alors qu
455. r que le fonctionnement en projet comme mode de vie d un tablissement est favorable aussi bien aux changements endog nes qu l assimilation active des r formes p 126 Des acteurs un projet manque un l ment que la psychosociologie a mis en lumi re celui du leadership En effet qui va orienter qui va d cider Innover au c ur de l tablissement scolaire comme nous le souli gnions pr c demment pourrait laisser penser que le chef d tablissement sera celui qui initiera l innovation dans la mesure o il est le c ur du c ur si l on nous autorise l ex pression Gather Thurler ne doute pas dans cette cin qui me partie qu une partie des cadres et notamment des chefs d tablissements en qu te d une nouvelle iden tit aiment se voir comme les leaders les plus vidents et l gitimes des processus d innovation p 153 S inspirant des travaux de la psychosociologie Gather Thurler comme elle le fait avec d autres approches ou d autres analyses dont elle se sert les d passe de mani re tout fait judicieuse en tentant de distinguer l analyse empirique des ph nom nes de leadership et les repr sen tations sociales li es aux effets de modes et aux strat gies des groupes professionnels concern s p 155 C est en ce sens nous le rappelons que cet ouvrage devient v rita blement utile l action car il pr f re l analyse dynamique un tat des
456. ractions r flexions p dago giques engag es caract ristiques de l tablisse ment profil du public d l ves Les l ments interpr tatifs pour comprendre la discipline n ont pas t r duits l enseignant ni la p dagogie appliqu e ni au groupe d l ves ni leurs familles ni l tablissement ni aux formes g n rales de discipline et d autorit dans la soci t L interpr tation des modalit s d imposition de l ordre scolaire a essay de tenir compte de tous ces niveaux la fois Nous empruntons N Elias la notion de confi guration sans chercher reproduire fid lement un mod le th orique mais dans le but d prouver sa f condit heuristique selon plusieurs dimen sions qui nous paraissent pertinentes pour analyser la discipline scolaire Chez N Elias le concept de configuration s applique des groupes humains de taille variable depuis le march socio conomique jusqu aux partenaires d une partie de cartes en passant par un groupe th rapeutique les habitu s d un caf une table ou m me une classe Elias 1981 Chaque configuration est analys e comme un ensemble de relations interd pendantes entre des individus relations qui ne sont pas forc ment harmonieuses qui sont li es des rapports de pouvoir entre les individus et dont N Elias sou ligne le caract re dynamique Elias 1990 Enfin l intelligibilit de chaque configuration engage des d ter
457. rages propos de Clisth ne tr s largement emprunt l ana lyse de Jean Pierre Vernant soit un peu rapide et insuffisamment pr cis Mais c est en r action a la mont e de toutes les formes de tribalisme et de communautarisme qui me parait un ph nom ne sociologique majeur Or la p dagogie dans la mouvance de l ducation nouvelle n a pas tou jours t sensible ces th mes on a longtemps mis en avant la constitution de la classe comme communaut y compris sur le plan affectif Ce n est pas du tout mes yeux le r le de l cole la que o les relations affinitaires ne doivent pas surd terminer l organisation des apprentissages Dans cette perspective l allusion a Clisth ne et a l instauration d une loi r gissant les rapports entre les tribus ath niennes fonctionnait plut t dans mon discours comme une m taphore Je voulais insister sur le fait que les affinit s lec tives ne doivent pas tre prioritaires l cole et que construire une classe dans un monde o la dimension communautaire devient de plus en plus forte est un d fi essentiel pour les enseignants d aujourd hui Il est en effet plus facile dans bien des cas de jouer l affectif au lieu de respecter la froideur de la r gle selon l expression d Alain Ainsi l insistance que je fais porter sur la construction de la loi est comprendre dans un contexte o le danger de faire de l cole un lieu de regroupe
458. rait id al typique est une la boration id elle intellectuelle un moyen th orique permettant de remplacer partir de l analyse de faits r els une exp rimentation impossible r aliser qui consisterait suivre le m me l ve dans des configurations p dago giques diff rentes afin d observer dans laquelle il serait le mieux int gr Des cas d l ves ont t consid r s 64 au total pour relever la plus ou moins grande proximit entre le portrait id al typique de la configuration et l exp rience sco laire de chaque enfant valu e par son interpr tation du fonctionnement de la classe ainsi que 64 Revue Frangaise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 ses r actions telles qu elles ont merg des observations en classe de l entretien avec l l ve et du point de vue de l enseignante noter que les portraits id al typiques comme les configurations n ont pas cherch gommer les contradictions inh rentes toute relation p dago gique et le regard crois des diff rentes sources de donn es entretiens observations documents crits s est av r l pr cieux Ainsi les observa tions en classe les entretiens avec les l ves ont permis de d terminer ce qui est le plus efficace pour tre int gr dans une configuration sans s ar r ter uniquement aux discours et aux intentions p dagogiques Par exemple dans la configuration non nov
459. rangais Dans son rapport au ministre de l ducation nationale publi a la fin des ann es 80 Jacques Lesourne soulignait les probl mes li s l h t rog n it de la population scolaire des col l ges et les difficult s rencontr es face aux enfants rebelles l institution scolaire Le sourne 1988 Le r cent rapport sur le coll ge des ann es 2000 Dubet Bautier Duru Bellat Payet 2000 apporte de nouveaux l ments d analyse et de r flexion dont plusieurs rejoignent la question des conditions et des pratiques concr tes d ensei gnement apprentissage en classe Les recherches consacr es a ce qu il est aujourd hui convenu d appeler l effet ma tre donnent une estimation de l importance de l en seignement dans la progression des apprentis sages des l ves Veldman et Brophy 1974 Mingat 1983 1991 Duru Bellat et Mingat 1988 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 71 83 71 Bressoux 1995 Bianco et Bressoux 1999 Variable en fonction du degr d enseignement de la mati re tudi e ou du niveau de ma trise des connaissances auquel se trouvent les l ves cet effet ma tre expliquerait entre 10 et 20 de la variance des acquis scolaires Partant de ce constat on est tent de penser que lorsqu il s agit d am liorer la qualit de l en seignement le probl me r soudre consiste identifier les meilleures fa ons d ens
460. re en cause inach vement l incompl tude de l an thropologie r publicaine dont le rationalisme commande un humanisme abstrait privant l tre humain d une moiti de lui m me Il y a dit elle une d ficience ontologique r publicaine qui d pend elle m me d une anthropologie inexacte 30 incompl te Le propos m rite d tre m dit dans une perspective p dagogique Le romantisme se d veloppe dans cette direc tion Le romantisme pense l humanit sous le principe d un irr ductible enracinement de l homme dans la particularit celle d une his toire d une nation d une culture L appropriation de cette particularit passe par le d veloppement de la sensibilit Le romantisme proc de la r habilitation du sensible et plus pr cis ment et plus fondamentalement ouvre une compr hen sion neuve du sensible en concevant la sensibi lit humaine comme ce travers quoi se mani feste une dimension essentielle de l homme Une autre anthropologie 31 donc une autre concep tion de l humanit qui r habilite la sensibilit Une moiti de la pens e de Rousseau pr figure cette contre culture que le romantisme oppose la philosophie des Lumi res au c ur m me de la culture moderne Dans sa version fran aise notamment la pens e moderne a accord la plus large place la philosophie rationaliste et huma niste D une certaine fa on humanisme rationa liste a t la
461. re et m me en offrent une formulation privi l gi e et originale 3 La m connaissance de la pens e p dagogique est un oubli tres domma geable de tout un pan de la culture occidentale D s qu on cesse de consid rer la culture p dago gique comme une sorte de branche morte de la vie intellectuelle indiff rente et impuissante l gard de son cours et de son sens sans la moindre efficience propre d s qu on envisage son appartenance aux couches profondes de la culture on d couvre comment elle pourrait bien tre une voie royale dans l tude de l histoire des id es et un apport de premier choix pour la pen s e philosophique de l ducation Ce point de vue mes yeux vaut programme en philosophie de l ducation L ouvrage de Denis Kambouchner y contribue a sa fa on Il a malencontreusement pris place parmi les nombreux pamphlets qui viennent a chaque rentr e sous des titres outranciers et dans la surench re des effets m diatiques nourrir et flatter l inqui tude le d sarroi des acteurs et des victimes de ce qu il est convenu d appeler la crise de l cole C est fort dommage la contribu tion de l auteur est d une tout autre nature mais pouvait il en tre autrement En c dant la conjoncture en choisissant de construire nom m ment son entreprise contre un p dagogue Philippe Meirieu d sign comme le porte drapeau du r formisme r cus Denis Kambouchner en prenait lui m me
462. reur participent la construction de la personnalit des participants mais que tout ceci est remettre dans un contexte socio institution nel pour prendre du sens Pour l auteur l atelier n est pas forc ment une occasion pour un l ve de s adapter la norme scolaire de faire des progr s utilisables en classe mais les b n fices et les difficult s rencontr s par les l ves lors de leur partici pation un atelier d pendent en particulier de leur struc ture psychique et de leur histoire personnelle Cette chercheuse va plus loin dans sa r flexion en essayant de construire une typologie de participant ce qui lui permet d introduire la dimension sociale Par exemple les matheux sont des garcons de classes favoris es ou moyennes dont la r ussite s lective en math matiques et ventuellement en sciences constitue une identit forte que la participation l atelier vient ren forcer les randonneur se s de fond issu e s de familles populaires sont parvenu e s s engager dans des tudes scientifiques pour lesquelles il elle s ne se sen tent pas toujours l gitim s et parlent eux d apport de l atelier en termes d int r ts scolaires En d finitive la participation l atelier est toujours le r sultat de contraintes internes psychiques ou externes scolaires pour des raisons d image de soi Ce choix est donc la r sultante d une dynamique complexe
463. revolution of the pedagogical discourse through literature where pedagogy itself becomes a self stylistics or aims at the aesthetization of existence Taking Philippe Meirieu and Jorge Larrosa as respective examples of insufficiencies and revolutio nary ambition the article tries to show how romanticism and Nietzscheanism can constitute a new pedagogical discourse that pretends once again to save us from badminiieree society Eirick Prairat Educational ethics from an anxious state of mind to res ponsibility p 37 In the first part of this text we decline the various meanings of any respon sible concept by following especially from a judicial to ste scope of view In the second part and after focusing on the originality of the contribution of Hans Jonas to this contemporary ethic debate we are germe to prouve that educational ethics are basically responsibility ethics Gabriel Langou t Trends in French education in a context of difficult social integration p 47 Since the sixties schooling has deeply changed and it lasts longer Macro sociological research works have multiplied then experts have chosen a new perspective observing school from the inside the teacher s influence r le of innovations influence of the whole school of the dis trict Thanks to successive reforms there is a rise of academic standards REVUE FRANCAISE DE P DAGOGIE N 137 OCTOBRE NOVEMBRE D CEMBRE 2001 but ac
464. riciens et th ories scolaires de la R volution nationale Paris Flammarion 2000 BERNIE Jean Paul Dir Apprentissage d velop pement et significations Bordeaux Presses Uni versitaires de Bordeaux 2001 247 p Etudes sur l ducation BOUCHARD Pascal Innovation cole De la maternelle au lyc e Paris Autrement 2001 392 p Fronti res BRISSAUD Catherine BESSONNAT Daniel L orthographe au coll ge Pour une autre approche Grenoble Paris CRDP Delagrave 2001 255 p CHATEL Elisabeth Comment valuer ducation Pour une th orie sociale de l action ducative Lausanne Paris Delachaux et Niestl 2001 334 p Actualit s p dagogiques et psycholo giques Citoyen du monde Le T l maque n 19 2001 Presses Universitaires de Caen Clinique de la formation des enseignants Pratiques et logiques institutionnelles Connexions n 75 2001 Editions Er s DANCEL Brigitte Un si cle de r dactions Ecrits d coliers et de coll giens Grenoble CRDP 2001 264 p DELALANDE Julie La cour de r cr ation Contri bution une anthropologie de l enfance Pr f de P Rayou Rennes Presses Universitaires de Rennes 2001 Collection Le sens social ducation familiale Il Les sciences de l ducation pour l re nouvelle vol 34 n 1 2001 CERSE Universit de Caen ducations souci partag pratiques disp
465. ristiques des enseignants Fran ais Ecart 7 sous estimation de la part des enseignants Comp tence d clar e par les l ves dans les disciplines Histoire cart 14 sous estimation de la part des enseignants Des diff rences significatives apparaissent en fonction de la discipline d appartenance de l enseignant Math matiques cart 24 sous estimation de la part des enseignants Int r t d clar pour les disciplines Histoire cart 30 sous estimation de la part des enseignants Des diff rences significatives apparaissent en fonction de la discipline d appartenance de l enseignant Intervention de la chance sur l obtention de bons r sultats cart non significatif Responsabilit d clar e par rapport aux tudes Les l ves disent ne rien laisser au hasard pour pr parer leur avenir cart 37 sous estimation de la part des enseignants Les enseignants les plus jeunes 30 40 ans ont tendance estimer plus positivement la reconnaissance par les l ves de leur responsabilit dans les tudes Les l ves lient les mauvais r sultats aux explications d fectueuses du professeur cart non significatif Effets positifs du travail et de la pers v rance Les l ves disent ne pas tre d courag s par des mauvais r sultats et continuent de travailler cart 50 sous estimation de la part des enseignants Pas
466. rit est bien fon datrice Mais cette exigence int rieure ne se transmet pas facilement et pas toujours Elle se juxtapose souvent ce qui reste un conflit d opi nions du point de vue des l ves Or l la tradi tion p dagogique a des choses nous dire elle peut nous aider comprendre quelles sont les conditions pour installer dans la classe la place du conflit d opinions l exigence de faire le vrai Ce n est pas un projet facile mais il est mes yeux fondateur principal D K Pour ma part j h siterais proposer quelque chose comme une pens e de l cole tout court Mieux vaut me semble t il prendre les choses par l autre bout c est dire examiner l cole telle qu elle se pr sente ce qui n est nul lement antinomique avec une r flexion sur les principes Les termes qu emploie Philippe Meirieu institution exigence de v rit sont videmment irr cusables Mais ici encore je me demande ce qu il convient de mettre au premier plan est ce l exigence de v rit Si l on voulait seulement par l souligner quelle place la culture des vertus intellectuelles au pre mier rang desquelles il faut assur ment compter la probit devrait continuer occuper dans la repr sentation des fonctions et des fins de l du cation je n y verrais aucun inconv nient En un certain sens bien entendu toute ducation digne de ce nom doit tre ou se vouloir
467. rlaeden les collectifs d enfants dans le contexte des kibboutz Bettelheim L exp rience de la pouponni re de Loczy vient en cho d montrer qu lever des enfants en collectivit sans produire de carence est possible condition d laborer un contexte et des pratiques professionnelles qui se d marquent du Notes critiques 177 mod le maternel et permettent l enfant de se construire gr ce la s curit affective qui lui est ainsi assur e La pol mique autour des modes de garde collectifs s intensi fie alors que leur image commence changer Le troisi me temps des ann es 80 nos jours est marqu par la complexification des relations de parent et par la multiplication des interrogations et des r ponses apport es La revendication croissante du droit l enfant se voit soute nue par les avanc es de la procr ation m dicalement assis t e La dissociation entre sexualit et procr ation est suivie par une seconde dissociation d j point e par l adoption et la mont e des dissociations familiales celle entre la pro cr ation et la filiation En un demi si cle on passe du lien m re enfant pos comme fondamental de par son substrat biologique sa mise en question On est amen d sormais distinguer pour la m re comme pour le p re entre la dimension socio juridique filiation la dimension socio ducative levage et la dimension biologique procr a tion Parall lement se
468. rne acquisitions des l ves et de leur quit distribution des ressources scolarisation des filles origine sociale des l ves Sachant que chacun de ces facteurs est li un co t alors que les contraintes budg taires partout pr sentes mais particu li rement s v res dans les pays africains obligent des choix Les actions ducatives devraient donc r sulter d une combinaison des facteurs compte tenu de leurs co ts et de leurs effets s approchant au plus pr s possible d une utilisation optimale des ressources en vue de l ob jectif d efficacit de qualit et d quit Entre autres r sultats on verra alors que l arbitrage entre quantit et qualit il est vrai in vitable n est cependant g n rale ment pas aussi pr gnant qu on le pense spontan ment Pour mener ces recherches trois m thodes sont mises en uvre presque toujours en troite conjugaison La premi re est analytique l analyse tant cette approche qui consiste s parer les questions et les traiter de fa on limit e et sp cifique Elle permet le contr le du dis cours par les faits et en assure le caract re scientifique La seconde est conomique Les auteurs se d fendent 174 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 juste titre d adopter une perspective comptable car l ob jectif qu ils se donnent l allocation optimale de res sources rares
469. rne ou externe au sujet partir de leur contr le qui renvoie la responsabilit de l l ve dans une situation et partir de leur stabilit stable exemple intel ligence ou instable exemple effort 2 P Rivano l enseignant et son rapport aux conduites moti vationnelles des l ves p 6 1999 3 L ge pr sente un int r t non pas intrins quement mais parce qu il est li l exp rience acquise 4 Les r sultats sont d taill s dans le tome 2 de lou vrage L enseignant et son rapport aux conduites motiva tionnelles des l ves Le cas des enseignants de coll ge Universit de Toulouse le Mirail 1999 BIBLIOGRAPHIE ALTET M 1994 Comment interagissent enseignants et l ves en classe Revue Fran aise de P dago gie n 107 ALTET M BRESSOUX P BRU M LECONTE LAMBERT C 1994 Etude exploratoire des pratiques d en seignement en classe de CE2 Les Dossiers d Edu cation et formation n 44 minist re de l ducation Nationale DEP ALTET M BRESSOUX P BRU M LECONTE LAMBERT C 1996 Etude exploratoire des pratiques d en seignement en classe de CE2 deuxi me phase Les Dossiers d Education et formation n 70 minis t re de l ducation Nationale DEP BIANCO M BRESSOUX P 1999 Les effets d un am nagement du temps scolaire sur les acquis des l ves a l cole l mentaire Enfance p 51 54 BRESSOUX P 1995 Les eff
470. rom a self directed text to a text geared to others In G Rijlaarsdam H van den Berg amp M Couzin Eds Theories Models and Methodology in writing Research Amsterdam Amsterdam University Press ALCORTA M 1998 Une approche vygotskienne du d veloppement des capacit s d crit In Piaget Vygotski et l cole Perspectives piag tienne et vygotskienne Bordeaux Presses Universitaires de Bordeaux ALCORTA M para tre Le brouillon un outil pour P criture approche ontog n tique Berne Peter Lang ALCORTA M 1997 Pratiques de brouillons et acti vit s d critures Le r le d un instrument psy chologique dans le d veloppement des capacit s d crit des l ves Th se en Psychologie Univer sit de Bordeaux 2 BEREITER C amp SCADARMALIA M 1987 The psy chology of written composition Hillsdale Law rence erlbaum associates BOSCOLO P ESPERET E amp FAYOL M 1991 Writt ing European journal of Psychology of Educa tion vol VI n 2 97 98 BRUNER J S 1966 On cognitive growth Il n J S Bruner R R Olver amp P M Greenfield Eds Stu dies in cognitive growth New York Wiley BURTIS P J 1983 The development of planning in writing In B M Kroll and G Wells eds Explora tions in the development of writing John Wiley amp Sons ltd COLE M et GRIFFIN P 1980 Cultural amplifiers reconsidered n D R O
471. rriv e de guides d action des premiers bilans mais surtout des Actes multiples Actes de colloques de journ es de sensibilisation et d information de s minaires de formation ou d universit s d t En amont des publi cations il n y a donc pas seulement des auteurs qui cri vent sur le sujet mais une institution qui programme de grands rassemblements d bloque des budgets et d cide que l v nement sera mis en livre Le combat des intervenants vedettes qui s expriment aussi la radio et la t l vision est de d faire les fausses repr sentations qui conduisent de fausses solutions pour pr ner une plus juste analyse de l illettrisme de ses causes et rem des la leur L espace public des d bats est donc tra vers de points de vue contradictoires Dans le flux crois sant de la derni re d cennie les publications s int ressent aux interf rences interf rences entre illettrisme et situa tions conomiques illettrisme et r alit s technologiques illlettrisme et donn es scolaires illettrisme et vis es poli tiques mais les points de vue concernent aussi la d viance la sant ainsi que la psychanalyse la neurologie du cerveau la violence des jeunes la soci t en crise et la civilisation en p ril Loin de rester cibl s sur l objet parti culier dont ils traitent les discours sur l illettrisme nous parlent d thique de pouvoir de bonheur d huma
472. rs presque jamais notam ment pour relever la fr quence de certaines pra tiques comme la tenue hebdomadaire de conseils d enfants dont la r gularit renforce le caract re institutionnel dans les configurations Freinet et plurielle contrairement des discussions ensei gnant l ves dans des regroupements plus irr guliers dans la configuration Montessori voire des regroupements inexistants dans les deux configurations non novatrices Certains traits observ s sporadiquement n ont cependant pas t cart s chaque configuration relate des faits des v nements uniques mais qui prennent un sens plus g n ral par rapport aux cat gories d gag es pour l analyse et qui clairent l intelli gibilit du fonctionnement p dagogique d en semble Ainsi nous avons observ dans une classe plurielle une s ance tr s perturb e avec une intervenante ext rieure en danse peu repr sentative puisque d ordinaire les enfants taient plus calmes Pourtant cette sc ne aty pique s est av r e tr s pr cieuse pour com prendre par contraste les proc d s mobilis s par l enseignante pour maintenir l ordre scolaire De leur c t les entretiens ont palli aux limites de l observation pour rendre compte du sens donn des logiques d interpr tation et de r ap propriation qui sont l uvre dans les pratiques Les propos des enseignants et des l ves ont ainsi t confro
473. rs et techniciens 38 de contrema tres et ouvriers qualifi s 45 d ou vriers non qualifi s devrait d s l an 2000 se substituer une distribution hexagonale 30 d in g nieurs et techniciens 45 de contremaitres et ouvriers qualifi s 25 d ouvriers non qualifi s Concernant les baccalaur ats ces propositions chiffr es ont en grande partie t atteintes voire d ores et d j d pass es si ce n est en ce qui concerne les baccalaur ats professionnels le rapport pr voyait en 2000 un total de 450 000 bacheliers toutes sections confondues d s 1995 nous en sommes pr s de 480 000 r partis ainsi 230 000 baccalaur ats g n raux 281 000 en 1995 120 000 baccalaur ats technologiques plus de 134 000 en 1995 et 100 000 baccalaur ats professionnels pr s de 64 000 en 1995 mais il faut noter qu il s agit de dipl mes tr s r cents Concernant les cons quences des nouvelles distributions des qualifications professionnelles requises en l an 2000 le rapport concluait que par rapport 1982 les sorties du syst me du catif devraient tre modifi es ainsi 1982 2000 1995 Observation Pr vision Observation Bac 3 et au del I et Il 10 25 20 0 Bac 2 Ill 10 20 19 3 Niveau Bac IV 20 30 29 0 CAP BEP 2nde re V 45 20 24 5 Sans qualification V bis et VI 15 5 8 0 L cole fran aise volue mais l ins
474. rs qu il n aurait pas d prendre on peut relever cet chec ou cette inflexion comme autant de faits objectifs mais c est pr cis ment de cette ressource critique qu on se prive en grande partie lorsqu on tend ne voir partout que des formules standardis es Je dirais m me plus on peut craindre que l analyse du discours ne tende elle m me se faire discours dans le sens le plus n gatif du mot ce que l on ne constate que trop mais ce n est pas notre objet aujourd hui dans l volution r cente de l ensei gnement du fran ais Par ailleurs c est le second point je crois qu il n y a aucun avantage m connaitre dans ce qu on identifie comme le discours p dago gique et par exemple dans les crits de Philippe Meirieu l empreinte et la r alit d une tradition moderne qui avec le souci de respecter la marche naturelle de l esprit remonte a Rousseau et m me Com nius et dont la consis tance les bifurcations les transformations et la vigueur propre appelleront m me du point de vue le plus critique l tude la plus approfondie Il y a donc ici de la pens e en deux sens comme effort et comme tradition r pondant une sorte de n cessit objective Mais l usage du mot s en tend toujours sans pr judice d inventaire c est a dire avant distinction entre ce qui est fond l gi time et stimulant et ce qui pourra rester irrecevable incons quent ou hasard
475. rsif 20 Pratiques langagi res et scolarisation 153 et son interpr tation par l l ve qui produisent la mise en activit et donc les apprentissages de l l ve On retrouve dans ce courant un int r t pour les pratiques d crit non pour opposer comme le font les sociologues comme Lahire l univers de l crit celui de l oral mais pour penser l crit comme lieu de pratiques sociales et cognitives diff renci es Certains l ves l investissent difficile ment alors m me que l criture peut aider la mise en activit de l l ve l aider en particulier passer des pratiques langagi res ordinaires de genre premier aux pratiques secondes crites ou orales qui sont celles des apprentissages l cole Bautier 1998 Berni 1998 Il y a vraisemblable ment rupture pour les l ves entre des pratiques qui sont apprises dans la quotidiennet de leurs usages qui rel vent d un langage pris dans l exp rience et inscrivant sa pertinence dans l adh rence un ici maintenant de la situation et les pratiques relevant de genres seconds qui supposent une transformation de la position d nonciation un retour r flexif sur la produc tion langagi re une construction et laboration de celle ci et un apprentis sage sp cifique Encore faut il pour que les pratiques d criture soient aidantes qu elles ne rel vent pas pour l l ve de la simple effectuation de t ches scol
476. s Calmann L vy S N CHAL M LEF VRE J A HUDSON E LAWSON E P 1996 Knowledge of storybooks as predictor of young children vocabulary Journal of Educatio nal Psychology n 88 3 p 520 536 SEUX B 1997 Une parlure argotique des coll giens Langue frangaise n 114 p 82 103 SIROTA R 1988 L cole primaire au quotidien Paris PUF SNYDERS G 1976 cole classe et lutte de classes Paris PUF STANOVITCH K E WEST R F 1989 Exposure to print and orthographic processing Reading Research Quaterly n 24 p 402 433 STUBBS M 1983 Langage spontan langage la bor Paris A Colin 1976 Methuen amp Co Ltd STUBBS M DELAMONT S 1976 Explorations in Classroom Observations Londres Wiley TEBEREVSKY A 1989 Les savoirs pr alables de enfant sur l crit Lyon Voies Livres TEILLARD F 1989 M sieur M sieur on m a tir la langue Migrants formation n 108 p 38 52 TEILLARD F 1998 Cr ativit et ignorance In Langue Culture et Ville revue Argos n hors s rie p 34 36 TREIGNIER J DELEBARRE BULOT E LOIE J C 1997 Fonder une didactique de l oral Un parle ment d cole quelle didactisation Rep res n 15 p 79 94 VERMES G 1991 L identit linguistique une ges tion symbolique du sens de l tat du groupe de l individu In M Lavall e F Ouellet F Larose Identit culture et changement soc
477. s mais l cart se creuse d j si le dipl me est de niveau bac 2 respectivement 78 et 72 et il se creuse bien davantage s il s agit d un bac calaur at 48 pour les enfants de cadres 28 pour les enfants d ouvriers Dans un article un peu plus r cent Dominique Goux et ric Maurin 25 prenant appui sur les m mes enqu tes mettent d abord en vidence que la soci t fran aise n est ni plus ni moins m ritocratique qu il y a quelques d cennies autrement dit que le dipl me et l l vation des niveaux ne constituent pas un gage accru de mobilit sociale ils insistent sur le fait que les destin es sociales entre personnes ne se forgent pas qu l cole mais se construisent ga lement tout au long de la vie professionnelle partir d un coefficient de reproduction qui mesure la probabilit de conserver le statut social de son p re contre la probabilit d effectuer une mobilit ascendante ils montrent que quelles que soient les g n rations l ge ou le niveau de for mation la reproduction l emporte largement sur la mobilit Par exemple ils montrent que 2 hommes ayant entre 25 et 32 ans en 1993 tant l un et l autre titulaires du baccalaur at mais le premier fils de cadre et le second fils d employ ou de profession interm diaire ont l un et l autre plus de 8 fois plus de chances de reproduire le statut de leur p re que de l inverser s ils
478. s p dagogiques de leur configuration on peut dire que leur attitude refl tait l aspect n cessairement multiforme de l autorit l cole m me au sein d une seule classe il semble impossible pour un enseignant de fonctionner l heure actuelle sur un registre visant purement un type d l ve ob is sant UNE INTERPR TATION DU MANQUE D AUTONOMIE DE CERTAINS ELEVES Le manque d autonomie d plor par les institutrices lorsqu elles parlaient de certains l ves peut tre interpr t comme une impossi bilit pour ces enfants de s orienter qu ils 66 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 s agisse des apprentissages ou du comporte ment dans une configuration o les r gles et les mani res de s y conformer n avaient pas ou peu de sens leurs yeux Certains l ves laissaient l impression d tre tellement trangers la forme de relation valoris e dans leur classe la fois dans l imposition de l ordre scolaire et dans l or ganisation des apprentissages qu ils avaient plus besoin que les autres de d couper en actions pr cises et en s quences courtes ce qu ils ne percevaient pas en termes d objectifs plus loin tains Ces enfants ne retenaient d une r gle d une loi d une t che d un service ou d une res ponsabilit d cid s de mani re collective dans la classe que les applications pratiques attach es des situations pr cise
479. s d Olson n est pas aussi r pandue Bautier 1990 Charlot Bautier Rochex 1992 N est gu re r pandue non plus l id e qu il y a un savoir pouvoir crire dans les diff rentes disciplines et que l apprentissage de ce savoir crire n est pas le fait du seul enseignant de fran ais Cette longue citation d Olson permet de comprendre les malentendus qui se d veloppent quand des caract ristiques cognitives stables sont suppo s es li es des pratiques d crit alors m me que celles ci peuvent tre consid r es et apprises par les l ves comme si elles ne relevaient que de mises en uvre contextualis es scolaires et fonctionnelles Rel vent de la culture crite au sens second qui vient d tre voqu et qui correspond la conception de l criture comme outil intellectuel conception des psy chologues tels que Bruner Vygotski Luria un certain nombre de pratiques sociales cognitives et langagi res telles qu avoir besoin de l crit pour apprendre pour lire ou pour crire Bautier 1981 et consid rer que ce qu il y a dans les livres peut prendre statut de savoir qu on peut expliquer com menter r crire ce qui est crit qu on peut crire avec les crits et les mots des autres ce qui influence donc le rapport qu on entretient avec le lan gage La question pos e est donc double d une part celle des rapports lors de la construction de la litt racie entre soc
480. s d autre part Dans le second cycle de l enseignement secon daire o la d mographisation est galement forte la premi re moiti de la d cennie 80 90 lorsqu on en mesure l volution partir de la comparaison des compositions sociales des l ves de Seconde c est dire l entr e met nouveau en vidence une diminution globale des in galit s entre gar ons et filles et une r duction sensible des in galit s sociales en priv mais une plus forte stagnation en public Mesur es partir de la comparaison des deux panels cit s plus haut les orientations vers les classes de Terminale ont progress un peu plus de 34 des l ves entr s en Sixi me en 1972 L cole fran aise volue mais l insertion sociale devient de plus en plus difficile 51 1973 1974 acc daient ce niveau pr s de 48 de ceux qui sont entr s en Sixi me en 1980 y acc dent Et le nombre de bacheliers Panel 72 73 74 27 4 panel 80 38 6 progresse dans des proportions sensiblement quivalentes Mais les carts quant aux chances des filles et des gar cons s ils se r duisent quelque peu vis vis de entr e en Terminale restent quasi constants et de l ordre de 10 points quant a l obtention du bac calaur at Les enfants de cadres sup rieurs et d enseignants maintiennent leur avantage par rap port a la quasi totalit des enfants des autres cat gories et notamment par rapport aux enfants
481. s de l Education pour l re nouvelle vol 30 n 2 Universit de Caen DUBET F 1999 cole citoyennet int gration In J Bourdon C Thelot Education et formation Paris CNRS Editions DUBET F BAUTIER E DURU BELLAT M PAYET J P 2000 Vingt propositions pour le coll ge Syn th se de l audit sur les coll ges minist re de l ducation Nationale de la Recherche et de la Technologie Paris DURU BELLAT M MINGAT A 1988 Le d roulement de la scolarit au coll ge le contexte fait des dif f rences Revue Fran aise de Sociologie vol 29 n 4 FEERTCHAK H 1996 Les motivations et les valeurs en psychosociologie Paris A Colin HOUSSAYE J 1994 Quinze p dagogues leur influence aujourd hui Paris A Colin HUBERMAN M et coll 1988 La vie des ensei gnants Paris Delachaux et Niestl LESOURNE J 1988 Education et soci t de demain A la recherche des vraies questions Paris Editions La d couverte et le journal Le Monde LEVY LEBOYER C 1993 La crise des motivations Paris P U F LIEURY A FENOUILLET F 1996 Motivation et r ussite scolaire Paris Dunod MEIRIEU P 1989 L cole mode d emploi Paris E S F MINGAT A 1983 Evaluation analytique d une action Zone d Education Prioritaire au cours pr paratoire Cahier de IREDU n 37 Dijon MINGAT A 1991 Expliquer la vari t des acquisi tio
482. s en regroupant cette fois les enseignants par coll ge d exercice soit 11 groupes d enseignants En ce qui concerne les r ponses relatives au rap port de l l ve son environnement scolaire les calculs ne font pas appara tre de variation significa tive d amplitude des carts entre les d clarations des l ves et l estimation que les enseignants don 78 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 nent de ces d clarations en fonction de l tablisse ment d exercice Rivano tome 2 p 222 1999 4 Les r sultats qui pr c dent ont montr que globalement les enseignants interrog s avaient une vision plus n gative que ne l est celle de leurs l ves aussi bien sur la comp tence expri m e par les l ves dans diff rentes mati res que sur l int r t d clar pour ces m mes mati res L analyse des r sultats par tablissement d exer cice nous montre que les r ponses des l ves sont toujours sup rieures aux pourcentages moyens des r ponses donn es par les ensei gnants des diff rents coll ges Les carts entre les r ponses effectives des l ves et les estima tions des enseignants sont toujours significative ment diff rents et dans le m me sens quel que soit l tablissement concern Nous l avons vu pour ce qui est du niveau de responsabilit et de l engagement personnel dans les tudes tel qu il est d clar par les l ves dimension attribut
483. s enseignants La question est d autant plus importante que l on sait combien les attentes des enseignants ont une incidence sur les progr s des l ves Les travaux de Rosenthal et Jacobson 1968 m me s ils ont t partiellement contest s par la suite ont mis l accent sur ce ph nom ne dit effet Pygmalion Sans cr er des attentes en donnant aux ensei gnants des informations dominante n gative ou positive sur les l ves mais en prenant seulement en consid ration les attentes d clar es des ensei gnants plusieurs auteurs ont confirm la relation entre les attentes et la progression des l ves Brophy et Good 1974 L explication tiendrait en grande partie a la qualit aux formes et a la fr quence des interactions variables dans le cadre des pratiques enseignantes en fonction des attentes des enseignants des attentes lev es donneraient lieu a des interactions plus riches et Les enseignants connaissent ils le point de vue des l ves sur leur scolarit 81 dynamiques favorables une meilleure progres sion des l ves concern s Les r sultats qui viennent d tre pr sent s et comment s montrent s il fallait encore le mon trer que les pratiques enseignantes rel vent de processus interd pendants que la recherche doit s appliquer mieux conna tre dans une perspec tive descriptive et explicative Sont ainsi confir m es les limites d un mod le de la pratique qui
484. s et erreurs de l l ve adopter une strat gie p dagogique et pouvoir communiquer avec l l ve Ces capacit s corres pondent aux quatre modules d un tuteur intel ligent le mod le du domaine le mod le de l l ve le module p dagogique et l interface Les t ches propos es l l ve sont diverses la plu part permettent l l ve de dialoguer avec un tuteur mais il existe galement des logiciels qui proposent l l ve de jouer guid par un tuteur Notons que la fonction enseigner comme un humain en elle m me sera traduite pour un tuteur intelligent pr cis en une fonction sp cifique qui d pendra de la strat gie p dagogique impliquant un comportement humain guidage questionne ment etc Le point de vue sous jacent est cognitiviste puisque l approche de l intelligence artificielle est bas e sur l id e selon laquelle on peut repr sen ter les connaissances d un expert de fa on ce que l ordinateur puisse les poss der et les mani puler Au moyen de la strat gie p dagogique le logiciel fera ensuite acqu rir ces connaissances l l ve l aide du mod le de l l ve il pourra v rifier la part des connaissances expertes acquises Il s agit donc d un appariement des connaissances de l expert de l ordinateur et de l l ve Les connaissances sont id alement incorpor es dans le logiciel ind pendamment de la m thode d enseignement choisie Elles sont int gr es
485. s et ou des gestes sp cifiques S ils arrivaient reproduire des gestes des pratiques ce n tait qu en tant qu ils taient li s des contextes semblables d autres contextes d j rencontr s Pour donner deux exemples un l ve de la classe plurielle avait retenu qu tre responsable de biblioth que consistait uniquement ranger ensemble les livres d une collection particuli re poss d e par sa classe selon un l ve de la classe Freinet tre secr taire du conseil revenait seulement classer les mots donn s par les enfants pour l ordre du jour il ne parlait pas du r le essentiel de la prise de note et de l annonce de l ordre du jour en d but de conseil N ayant pas saisi le sens g n ral de la t che r aliser ces l ves taient oblig s de la d composer en op rations relatives la situation de leur classe et ne sem blaient pas souhaiter se risquer d duire d eux m mes les op rations effectuer Il serait abusif d interpr ter les difficult s de ces enfants comme une impossibilit conceptualiser ou tre autonome ils se comportaient comme tout individu ins r dans un univers social qui n a pas ou peu de signification ses yeux cherchant des rep res imm diats ce qui le conduit seg menter son exp rience Il semblerait donc que plus un fonctionnement p dagogique d taille et d coupe en s quences pr cises le travail effectuer et les activit s
486. s fon der la dynamique de l apprentissage sur de tels ressorts bien s r sans exclusive serait en fait tre victime d un pr jug d favorable car les l ves dans leurs d clarations expriment un rap port aux contenus disciplinaires et au travail sco laire majoritairement positif Certains l ves l ont confirm lors d autres enqu tes ils veulent com prendre pouvoir dire qu ils n ont pas compris et qu on leur dise clairement ce qu il faut faire pour comprendre et r ussir force de penser que les l ves manquent d int r t pour le coll ge et ce qui s y passe alors que leur avis est nettement plus positif ne court on pas le risque de s enfer mer dans une sorte de cercle infernal destructeur d enthousiasme et d mobilisateur pour tous Pour plusieurs dimensions du rapport la scola rit au coll ge on rel ve d ailleurs chez les l ves une volution n gative e 75 des l ves de 6 d clarent trouver de l int r t dans les tudes les l ves de 5 ne sont plus que 62 a faire la m me d claration en 4 et en 3 ils ne sont plus que 60 e 70 des l ves de 6 se pensent comp tents en math matiques frangais histoire et langue vivantes ils ne sont plus que 60 dans les classes sup rieures Cette volution est certainement li e a plusieurs facteurs mais on ne peut luder la question de savoir si elle n est pas aussi la cons quence du pr jug n gatif de
487. s leurs modalit s concr tes et leurs aspects qualitatifs sans relation avec la connaissance que les enseignants ont du point de vue des l ves sur l cole et des rapports de ces m mes l ves l apprendre Charlot 1997 1999 Les enseignants ne peuvent plus compter sur un fort ajustement pr alable des attentes de leurs l ves et doivent engager de plus en plus nettement leur personnalit dans les relations p dagogiques afin de conqu rir un public qui n est plus acquis Dubet 1999 Dans le but de contribuer a la r flexion qui s im pose aujourd hui nous avons cherch a rappro cher la fa on dont les l ves disent se situer par rapport leurs apprentissages scolaires et la connaissance que les enseignants ont de ce que d clarent les l ves Dans un premier temps il s agissait donc d identifier et de caract riser d ventuels carts et de donner une r ponse la question les enseignants connaissent ils le point de vue des l ves sur leur scolarit au coll ge Par la suite une mise en relation de l amplitude des carts et des activit s r alis es en classe devrait permettre dans une nouvelle tude d ap pr cier l impact sur la pratique enseignante de la connaissance plus ou moins pr cise que les ensei gnants ont du point de vue des l ves sur leur scolarit cette connaissance plus ou moins pr cise de la part des enseignants tant consid r e selon notre approch
488. s lyc es MEN Lyon le 11 mai 1998 9 Pour un exemple d valuation s rieuse voir le r cent rapport du math maticien J P Demailly sur l enseignement des sciences disponible l adresse http www fourier ujf grenoble fr demailly BIBLIOGRAPHIE S LECTIVE DES DEUX AUTEURS Denis Kambouchner KAMBOUCHNER D 1995 L Homme des passions Commentaires sur Descartes Paris Albin Michel 2 vol KAMBOUCHNER D dir 1995 Notions de philoso phie Paris Folio Gallimard 3 vol KAMBOUCHNER D 1995 La culture ibid vol Ill p 445 568 KAMBOUCHNER D 1998 Descartes et le probl me de la culture Bulletin de la Soci t Fran aise de Philosophie avril juin Vrin KAMBOUCHNER D Une cole contre l autre Paris PUF 2000 KAMBOUCHNER D 2002 Le vocabulaire de Des cartes en collab avec F de Buzon Paris Ellipses Philippe Meirieu MEIRIEU P 1991 Le choix d duquer thique et p dagogie Paris ESF diteur 7 dition 1999 MEIRIEU P 1999 Des enfants et des hommes Litt rature et p dagogie Paris ESF diteur MEIRIEU P 1996 Frankenstein p dagogue Paris ESF diteur traduit en espagnol MEIRIEU P 1984 Itin raire des p dagogies de groupe Apprendre en groupe 1 Lyon Chro nique sociale 7 dition refondue 2000 traduit en italien MEIRIEU P 1984 Outils pour apprendre en groupe Apprendre en groupe 2 Lyon Chronique soc
489. s nous respon sables Textes r unis et pr sent s par Thomas Ferenczi Paris Le Monde Editions GENARD J L 1999 La grammaire de la responsa bilit Paris Les ditions du Cerf HENRIOT J 1990 Responsabilit Encyclop die philosophique universelle les notions philoso phiques Paris PUF Tome Il JONAS H 1997 Le principe responsabilit une thique pour la civilisation technologique Traduit de l allemand par Jean Greisch Paris Les ditions du Cerf KANT E 1989 R flexions sur l ducation Paris Vrin Traduction introduction et notes A Philonenko LEVINAS E 1974 Autrement qu tre ou au del de essence La Haye Nijhoff MEIRIEU P 1991 Le choix d duquer Paris ESF MOCH R 1997 Ethique et soci t les d onto logies professionnelles a l preuve des tech niques Paris Armand Colin PATURET J B 1995 De la responsabilit en du cation Ramonville Saint Agne Er s PRAIRAT E 1999 Penser la sanction Revue Fran aise de P dagogie n 127 p 107 117 PRAIRAT E 2001 Sanction et socialisation id es r sultats et problemes Paris PUF OBIN J P 1996 Les tablissements scolaires entre l thique et la loi Paris Hachette REBOUL O 1971 La philosophie de l ducation Paris PUF Que sais je RICOEUR P 1995 Le juste Paris Editions Esprit SARTRE J P 1970 L existentialisme est un huma
490. s r ponses qui traduisent une vision positive des l ves les enseignants connaissent mal la fa on dont les l ves d cla rent se situer par rapport leur scolarit et la fa on dont ils appr cient les professeurs et les activit s qu ils proposent appara t donc une ten dance r guli re sous estimer parfois fortement la valeur que les l ves accordent au coll ge et ce qui s y passe Le manque de r alisme est ainsi le plus souvent teint de pessimisme N a t on pas alors affaire une source de mal entendu Les interactions enseignants l ves s inscrivent dans un contexte relationnel domin par une sorte de pr jug n gatif de la part des enseignants peu favorable la recherche de conditions productrices d une dynamique des apprentissages Comment r ussir s entendre pour travailler ensemble tout au long de l ann e quand on se conna t si peu MISE EN RELATION AVEC LES CARACTERISTIQUES DES ENSEIGNANTS Nous avons tudi les relations qui pouvaient exister entre les caract ristiques des enseignants et l cart observ entre les r ponses des l ves et l estimation de ces r ponses par les ensei gnants Trois caract ristiques ont t retenues l tablissement d exercice la mati re enseign e et l ge 3 Relation avec l tablissement d exercice Nous avons fait les m mes calculs comparatifs que dans l tude g n rale dont on vient de r sumer les r sultats mai
491. s scolaires en fonction de leur pertinence sociale L orientation est donc tr s diff rente de celle des ouvrages de critique sociologique de la norme scolaire des ann es soixante dix dont les titres sont vocateurs cris et tais toi Fontaine 1974 Les enfants baillonn s Dannequin 1977 J cause fran ais non Fran ois 1983 Mais cette orientation permet d identifier la nature des jugements enseignants port s sur les productions des l ves et qui se situent souvent dans la confusion entre ces diff rents registres normatifs Baggioni et Bianco 1980 Les choix op r s et les recherches retenues Du fait de ce rapport la langue sp cifiquement fran ais construit d ailleurs en grande partie dans l histoire scolaire de la langue l cole elle aussi sp cifiquement fran aise voir ci dessus il nous a sembl pertinent de r f rer la question des rapports entre langage et scolarisation une situation qu il est n cessaire de penser socialement scolairement et historiquement Pratiques langagi res et scolarisation 121 comme un tout coh rent En cons quence les recherches auxquelles il sera fait r f rence seront tr s majoritairement celles qui traitent de la situation fran aise 4 Ainsi il est n est pas superflu de situer les orientations des recherches qui se sont d velopp es depuis vingt ans en regard de l volu tion de la question scolaire elle m me En effet on ne peut fa
492. s sont certes peu nombreux leur lecture n en am ne pas moins nuancer certains points L adolescence sans le nom qui s y d voile parfois tr s t t dans le si cle est souvent bien proche de celle qu on voit appara tre une p riode plus tardive dans le cas des jeunes bourgeoises et aristo crates en particulier ainsi ni enfant ni femme la jeune fille d s le d but du XTX si cle vit une p riode de tran sition et poss de une identit d age qui d passe sa seule personnalit individuelle m me si elle ne s ancre pas dans une institution d ducation collective Il y a de m me la fin du si cle une adolescente nouvelle que l auteur ne fait qu effleurer et qui m riterait certainement de plus amples d veloppements Si l on aimerait en apprendre davantage sur la construction d identit s adolescentes en termes sexu s sociaux et culturels on ne peut cependant manquer d appr cier l analyse fine et s duisante que fait l auteur des enjeux id ologiques qui sous tendent l mer gence en des lieux bien particuliers d une existence discursive publique de la notion d adolescence L ouvrage d Agn s Thierc est riche de perspectives nou velles et constitue une v ritable invitation la r flexion C line Grasser Universit Fran ois Rabelais Tours 182 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 E 1993 Michael Huberm
493. sable des actes pour le fait des per sonnes dont on doit r pondre ou des choses qu on a sous sa garde En droit civil c est la causalit qui pr vaut on cherche tablir un lien de cons cution entre lacte et le pr judice lin tention importe peu En droit p nal au contraire c est l acte lui m me qui est mis en cause dans ses motivations plus que dans ses cons quences Le droit p nal cerne la responsabilit en exi geant une qualification pr cise en recherchant les motivations et le degr de conscience de l in culp Il n y a pas de responsabilit si l auteur a agi sans discernement et sans volont de com mettre son acte sous la contrainte ou en tat de d mence 14 Si en mati re p nale on ta L thique ducative entre d ontologisme et cons quentialisme 39 lonne la responsabilit partir des situations des circonstances et des intentions en mati re civile la seule causalit suffit fonder la responsabilit Mais dans les deux cas il s agit de r pondre de ses actes et de leurs cons quences devant autrui Dans la perspective morale le rapport l alt rit n est pas un rapport de vis a vis mais de solli citude Il ne s agit pas de r pondre de Soi devant autrui mais plus radicalement de r pondre d Autrui Comme l crit Jonas la responsabilit morale est un concept en vertu duquel je me sens res ponsable non en premier lieu de mon comporte me
494. sant leurs textes finaux que le travail principal de leur production consiste se rappeler les informations contenues dans le film ils crivent au fur et mesure qu ils r cup rent ces informations C est la raison pour laquelle leurs textes suivent pas pas le d roule ment des v nements du film sans qu on observe de d crochage entre le contenu du film et le contenu du texte partir du niveau 4 13 14 ans certains brouillons pr sentent une structure crite diff rente L espace graphique est utilis de fa on bidimensionnelle sous forme de listes de mots ou groupes de mots la structure de phrases com pl tes dispara t et des signes graphiques comme des num ros des fl ches qui ne sont plus des mots apparaissent Si l on veut comprendre la fonction de ce type de brouillon il faut consid rer ces nouvelles formes crites comme des repr sen tations graphiques externes qui servent d appui a la gestion interne du texte La liste est un outil par ticuli rement adapt deux fonctions la m mori sation et la planification En op rant ainsi sur leurs brouillons les scripteurs g rent leurs textes deux niveaux d abord ils planifient organisent hi rar chisent les informations avant de les r diger c est dire avant de les lin ariser dans le texte final La gestion crite devient une gestion distribu e entre repr sentations internes et externes ce qui trans forme la nature du processus
495. scolaires transforment des habitudes langagi res en difficult s scolaires les recherches portent de plus en plus sur la confrontation des l ves aux exigences et attentes scolaires exigences dans le domaine des formes de productions crites et orales propres aux disciplines scolaires exigences dans les habitudes implicites qui r glent la communication scolaire et les activit s d apprentissage qui sont construites dans les classes exigences encore dans l importance accorder la langue pour elle m me aux productions linguistiques et langa gi res comme objets d analyses et de compr hension en elles m mes Le r le du langage dans la difficult scolaire des l ves de milieux popu laires n est donc pas remis en question on peut m me dire que c est un acquis pour les diff rents champs de recherche la psychologie la sociologie 150 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 les sciences de l ducation Sont d s lors tudi es les diff rentes fa ons par lesquelles le langage intervient dans ces difficult s qui apparaissent ainsi avoir des origines multiples et qui peuvent se cumuler Les recherches parce qu elles portent sur les pratiques quotidiennes des enseignants et des l ves recherches qualitatives utilisant des m thodes d observations de classes d enregistrements et d analyses pluridimensionnelles des produc tions orales et crites des enseignants et
496. se dans la t te des l ves mais au contraire comme un outil que les l ves peuvent utiliser pour construire ce qu ils ont dans la t te pour ma triser et contr ler le proces sus m me d criture PROBL MATIQUE ET HYPOTH SES Nous faisons l hypoth se qu en examinant les brouillons des l ves nous allons pouvoir obte nir des informations sur la fa on dont les l ves g rent construisent contr lent valuent leurs propres productions verbales Nous faisons donc l hypoth se que le brouillon n est pas la simple projection graphique de quelque chose qui est d j l pr t dans la t te mais que le brouillon participe de l ext rieur la construc tion de l architecture mentale du scripteur Notre unit d analyse ne se r duit donc pas aux seules capacit s internes du scripteur mais englobe galement les instruments qui interagissent avec le fonctionnement mental et les op rations cognitives impliqu es dans le processus d cri ture Nous faisons l hypoth se qu au cours de l ap prentissage de l crit entre le primaire et l Universit le r le du brouillon sa fonction dans la t che d criture va voluer d un brouillon lin aire sorte de premier jet du produit final que l on peut r viser am liorer il va devenir un v ri table outil pour crire un instrument permettant d agir sur le processus m me d criture Nous nous attendons toutefois ce que cette vo
497. se reportent sur des emplois sans qualification ouvriers non qualifi s et une partie de commerce et service Peut on esp rer ainsi l insertion des jeunes sans qualification et peut on s tonner que ce groupe social connaisse en 1995 un taux de ch mage de 63 Une autre mani re de rendre compte de la situation des jeunes entrant sur le march du tra vail est de mesurer pour chaque niveau atteint la part de ceux qui sont conduits exercer des pro fessions correspondant un d classement Le tableau suivant 22 r sume ce que l on peut d fi nir comme sur dipl m s sur D ou sous dipl m s sous D Emplois Cadre Prof Techn Emp Ouv Emp non Ouv non Sorties interm qual qual qual qual Gr Ecole 3 cycle sur D sur D sur D sur D sur D sur D 2 cycle sous D sur D sur D sur D sur D sur D Sup court sous D sur D sur D sur D sur D Bac g n et br de techn sous D sur D sur D sur D Bac techn et prof sous D sur D sur D CAP BEP sous D sous D sous D sur D sur D BEPC sous D sous D sous D CE sans dipl6me sous D sous D sous D sous D Selon G rard Forgeot et J r me Gauti qui 15 2 en 1986 a cru constamment depuis et appuient leur analyse sur la succession des atteint 20 8 en 1995 Observons un extrait de enqu tes Emploi r alis es r guli rement par leur tableau de d classe
498. semble que la conception d une p dagogie diff renci e ouverte loin des errements typolo giques et de l obsession valuative repr sente un chemin qui permet aux enseignants d tre de vrais acteurs dans leur m tier plus lucides sur leurs pratiques et plus libres aussi l inverse de la v ritable mise au pas repr sent e elle par le mod le du collectif frontal dont la repr senta tion a fini par s imposer si fort que nul n imagine pouvoir s en loigner sans prendre des risques institutionnels et personnels majeurs Certes c t de mes travaux proprement p dagogiques je me suis compromis dans des propositions de r formes dans lesquelles certains ont pu voir une volont de normalisation Mais il me semble qu il faut ici distinguer les plans Il faut distinguer les statuts des textes pro duits et mis en circulation ce n est pas parce que la m me personne s est impliqu e dans diff rents types de travaux qu ils font n cessairement syst me Vous avez d une certaine mani re fait trop d honneur ma doctrine en la consid rant en quelque sorte sub specie aeternitatis ind pendamment des circonstances de l histoire des combats qu il a fallu mener Vous avez trait de la m me mani re des textes de fond et des articles de circonstance des textes labor s lon guement et des textes de commande des ouvrages de recherche et des rapports remis au ministre Il y a certes
499. sentations graphiques externes listes tableaux de tous genres qui leur offrent la possi bilit d une gestion hi rarchique des informations produire Ce mode de gestion crite qui repose la fois sur des op rations mentales internes et des repr sentations graphiques externes peut par la suite s int rioriser et devenir un fonction Utilisation du brouillon et d veloppement des capacit s d crit 101 nement purement interne purement conceptuel et qui donne l impression d tre en dehors du langage On peut alors un certain niveau de d veloppement des capacit s d crit observer chez les scripteurs experts des modes de gestion hi rarchis e des informations Mais ce qui appa rait alors comme un niveau conceptuel non langa gier ne doit il pas tre pens comme un travail conceptuel qui a t travaill construit r orga nis au cours de l apprentissage de l crit en interaction avec des outils externes langagiers que sont les brouillons instrumentaux Le fait d int grer dans le processus de d velop pement les instruments utilis s par les individus aboutit une vision moins internaliste du d ve loppement cognitif Loin de nier l importance du travail interne ce type d approche cherche mettre en vidence le caract re interactif de la cognition humaine D un point de vue didactique les r sultats de cette recherche nous am nent repenser la place du brouillon l
500. sition plus ou moins pol miques des injonc tions des panoramas g n raux et g n reux Geneste 1998 des constats les plus souvent attrist s r volt s ou lamentatoires Bentolila 1996 2000 Nombreuses aussi sont les descriptions de pratiques d enseignement venant tayer telle ou telle position S guin et Teilhard 1996 par exemple Notons encore que dans ce domaine mais il n est pas le seul m me les recherches caract re scientifique ne peuvent s exempter du cadre id ologique qui les oriente Bautier et Rochex 1998 C be 2000 par exemple inscrivent leurs travaux dans la probl matique de la d mocratisation de l enseignement et de la compr hension des processus qui sous tendent les difficult s scolaires des l ves de milieux populaires Cette tendance n est pas r cente on peut citer les travaux des ann es 70 en France Par exemple Baudelot et Establet 1971 1975 Snyders 1976 affirment que le langage est le moyen de faire barrage aux l ves de milieux populaires d liminer leur quotidien de leur enlever la parole On peut encore citer le d bat tr s id ologique Labov Bernstein d bat qui a emp ch et emp che encore de voir l int r t des approches de Bernstein pour n en retenir que les termes embl matiques de code restreint et labor et en faire une lecture substantialiste injustifi e Bautier 1995 Ramognino 1999 et ci apr s Quand on tente une synth se des recherches sur un
501. socialisation et apprentis sage et la valorisation de la premi re C est du moins le cas pour certains l ves consid r s comme moins socialis s que d autres comme si la socialisation 21 pouvait se construire ind pendamment de r f rences et de savoirs communs d univers de pens e partag s qui permettent non pas le consensus et l uniformit mais justement le d bat la confrontation l es pace commun d changes d id es Tout semble d ailleurs se passer comme si certains l ves relevaient plus que d autres de l expression de soi et de la communication sociale tandis que d autres seraient dans une logique de connaissance et de construction de la pluralit des points de vue celle qui permet l analyse et le commen taire des textes et du monde la didactique des genres seconds voqu s dans des travaux de recherche pr c demment cit s Le risque actuel quand il s agit de penser la diff renciation sociale l uvre dans le langage et sur lequel les recherches sont encore peu nombreuses est d oublier que la l gi timit de ce que l on dit tient aussi aux arri re plans aux valeurs a la culture aux r f rences et connaissances mobilis es pour parler Aider des l ves a dire ne peut donc pas tre confondu avec les aider a se dire et ne peut donc renvoyer ni a la seule mise en place de situations de parole ni aux seuls apprentissages de techniques communicatives et argument
502. son 1998 est ici clairante Il distingue en effet de fa on heuristique pour ce d bat la ma trise de l crit comme comp tence fonctionnelle et le fait pour une personne d voluer dans une culture crite La ma trise de l crit lit t racie a un caract re fonctionnel On peut tre comp tent pour utiliser un type d crit et ne pas l tre pour d autres formes Barton 1991 d crit une personne qui se caract rise elle m me comme n tant pas de culture crite et qui cependant utilise l crit pour garder la trace des distances parcourues par ses pigeons La culture crite est une situation sociale en lisant et en crivant des textes on participe une communaut textuelle Pour tre comp tent il ne suffit pas de conna tre les mots on doit aussi apprendre comment participer au discours d une communaut textuelle Cette d fi nition nous aide comprendre comment le type de culture crite d velopp et partag par une communaut de lecteurs la fin de l poque m di vale et au d but de l re moderne a pu donner naissance la fois une nouvelle fa on de lire les textes et une nouvelle fa on de regarder le monde et de le penser Cette d finition peut aider enseignants et valuateurs consid rer les classes comme des sortes de communaut s textuelles pour avoir une id e plus claire de ce qu ils sont en train de faire lorsqu ils cherchent atteindre un
503. sont en Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 163 182 163 train d inventer un espace interfaciel entre enseigne ment et pratiques autodidactiques mieux adapt aux nouveaux besoins de formation permanente tous les ges en contexte institutionnel Brigitte Albero ne se laisse pas d stabiliser Elle ne crie pas l imbroglio devant la vari t des mots dans le grand d sordre actuel sur les bouleversements en tous sens de l autoformation de l autodidaxie comme de la formation Elle tente d y voir clair dans l mergence d un nouveau paradigme au sens de T K hn qui transforme la for mation institutionnelle et l autoformation dans la soci t d aujourd hui en mutation Elle emprunte au biologiste philosophe Varela le concept d autonomie qu il applique m me dans les inter relations des organes entre eux Brigitte Albero ose pen ser qu il en est un peu ainsi dans les nouvelles inter rela tions entre les enseignants et les apprenants Ces inter relations sont plus autonomes que la relation autori taire maitre l ve du pass C est pourquoi elle r sume hardiment sa pens e en sous titre de la premi re page de son livre du paradigme de l instruction au paradigme de l autonomie Une seule question pour finir peut on g n raliser cette transformation des paradigmes qu elle a observ s dans le contexte institutionnel d un apprentissage aux
504. ssionnalisation C est me semble t il que pr cis ment r diger un trait individuellement ou collectivement serait courir un vrai risque intellectuel le risque d une confluence des critiques s effectuant dans un champ intellectuel v ritablement structur Mais qui aujourd hui veut courir ce risque Et qui souhaite vraiment que moyennant articulation effective de plusieurs disciplines on se mette d accord sur ce qu est l action ducative Au lieu de ce vrai risque qui est recherche de la v ritable solidit nous avons affaire une normativit technico p dagogique que les enseignants form s aux disciplines classiques per oivent comme d autant plus agressive qu elle ne veut pas tou jours s annoncer comme telle Ph M Les p dagogues ont t les premiers d noncer cette technocratie Ils ont t les pre miers s interroger sur le poids du b haviorisme dans la didactique et sur la difficult incarner le constructivisme auquel on se r f re en perma nence mais qu on oublie tr s vite d s que l on est soi m me en situation d enseigner et d va luer Il me semble dommage de confondre la lit t rature institutionnelle technocratique qui d ferle sur les enseignants et la r flexion p dagogique qui est radicalement mise l cart quel ensei gnant conna t la Lettre de Stans de Pestalozzi Combien ont vraiment lu les uvres de Fernand Oury La p dagogie invite r
505. sur cette question de la norme et des attitudes scolaires qui lui sont li es l ouvrage de G Sch ni J P Bronckart et P Perrenoud 1988 Dans son introduction Bronckart afin de cerner la vie de la langue distingue comme Boyer 1996 clairement deux niveaux d une part celui des pratiques langagi res socialement situ es socialement construites proprement dites et de leurs caract ristiques objectives les pratiques langagi res sont fondamentalement diverses parce qu elles sont intimement li es a des pratiques sociales elles m mes diverses le vocabulaire les choix discursifs et les proc d s de textualisa tion s adaptent aux caract ristiques de l interaction sociale d autre part celui des jugements n cessairement plus subjectifs port s sur ces pra tiques Il distingue aussi les actions langagi res des locuteurs des formes dans lesquelles elles se r alisent Trois domaines norm s sont ainsi d fi nis et analys s ce qui permet de poser les fondements d une didactique de la norme qui repose sur l acceptation de la n cessit d une norme politique c est dire d une langue standard qui permette l intercompr hension afin de permettre chacun d acc der la ma trise des genres conventionnels Bronckart ajoute des conditions une telle didactique la remise en cause du genre litt raire comme mod le unique et le choix de genre
506. sur les lyc es 8 Le rapport d crit trois voies de formation en d finissant un contenu commun partager La situation tait ris qu e De vrais dangers existaient en cas de sp cialisation forte en classe de premi re certaines disciplines auraient pu dispara tre Je n ai utilis cette expression que pour ne pas carter la cul ture g n rale du sein du lyc e Je voulais aussi marquer qu il n est pas possible de regretter en permanence la d valuation des lyc es profession nels tant qu on ne donne pas le droit aux lyc ens de ces lyc es d acc der l art et la philosophie Les deux expressions culture commune et culture g n rale ne sont donc pas antith tiques elles d signent deux niveaux d analyse diff rents Je d fends la culture g n rale dans les lyc es et au del Je regrette que la valeur des humanit s ne soit pas reconnue dans la formation de tous les enseignants Je regrette l h g monie des sciences humaines et l abandon de l ap proche litt raire pour penser les situations humaines Je regrette le recul des connaissances historiques qui permettent de comprendre les enjeux des situations auxquelles nous sommes confront s Je regrette la disparition de la culture gratuite au profit d une culture instru mentale Je n ai donc pas de divergence de fond avec Denis Kambouchner sur l id e de culture g n rale mais quelques r serves sur la mani re de
507. t ou les qualit s d un bon enseignement 2 Par exemple un niveau microscopique on portera attention l action du maitre dans la classe au type de relation qu il instaure avec ses l ves ou aux m thodes p da gogiques qu il utilise effet maitre effet classe Par exemple de mani re plus g n rale et ind pendamment de l effet ma tre on s int ressera aux effets de modifications p dagogiques plus vastes introduction des nouvelles technologies ou d innovations p dagogiques mise en place de p dagogies compensatoires etc Ainsi d s les premi res mises en places de scolarisations mas sives notamment en secondaire aux Etats Unis tout d abord puis dans d autres pays s est d ve lopp un discours tendant affirmer que l am lio ration de la qualit de fonctionnement des sys t mes reposait sur l utilisation des technologies nouvelles qu il s agisse de l audiovisuel ou quelques ann es plus tard de l informatique voire de syst mes interactifs mais aussi sur la n cessit d innover que ce soit au niveau des m thodes de la relation enseignant l ve des contenus d enseignement ou de leurs conjonc tions L id e forte tait que le modernisme ne pouvait en mati re d ducation qu tre syno nyme de progr s voire que ces changements de pratiques constituaient la panac e Rien n est moins s r D s la fin des ann es soixante dix nous avons eu examiner pr s d
508. t de la crise f mi nine d enfant la fille devient femme avec ses premi res r gles le jeune ouvrier passe quant lui sans transition de l enfance au monde du travail et des adultes ou tout le moins celui d une jeunesse aux contours flous D s le Second Empire cependant se dessinent les pr mices d un largissement de l adolescence sous l impulsion de l glise aux observations des religieux impliqu s dans l ducation des jeunes bourgeoises qui soulignent le trouble accompagnant les transformations pubertaires f minines et le rapprochent de la crise masculine s ajoute une volont de rechristianiser le peuple l origine d in qui tudes nouvelles face l absence d encadrement moral de la jeunesse populaire Dans une seconde partie portant sur la p riode 1890 1914 l auteur s int resse l largissement tous de l ado lescence qui acquiert alors son acception contemporaine Transcendant les clivages sexuels et sociaux elle devient v ritablement une classe d ge et d dramatis e et valori s e rev t une connotation positive gr ce aux apports d une discipline scientifique nouvelle la psychologie de l adolescence grace galement de nouvelles structures d encadrement tant laiques que religieuses qui placent Vadolescence au c ur de la soci t Dirig e plut t que disciplin e elle devient porteuse d espoirs et enjeu de luttes entre catholiques
509. t ou les utilisent Peut on dissocier le recours d ATD aux ateliers d criture o chacun doit crire des r cits de sa vie pour les lire au groupe d une conception de l crit comme m diateur d changes authentiques que masque la d finition apparemment instrumentale de la lecture outil par J Wr sinski Ce sont d autres usages de l crit que visent les modules de r m diation pour des BNQ en reconversion ou les entra nements la lecture visuelle cursive de AFL De fait c est seulement en mettant a jour les pratiques de lecture vis es par l un ou l autre que lon pourrait saisir la coh rence de productions discur sives derri re la globalit des d finitions soutenant telle ou telle proposition d action En effet toutes utilisent le verbe lire intransitivement comme c est devenu la norme depuis que la lecture en p ril a t promue grande cause nationale avant l illettrisme dans les ann es 1970 mais travers ce verbe englobant chacun ne parle que des lectures qui le concernent Cependant et c est une Notes critiques 173 seconde remarque la m diatisation des discours des fins de mobilisation produit de facto un effacement des desti nataires sp cifiques la t l vision dans les journaux on ne s adresse plus aux acteurs mais l opinion c est dire tout le monde et personne l efficacit de la prise de parole n est plus sa valeur d usage pour des ac
510. t alors comme contre normes a la langue fran aise contre l gitimit Bourdieu 1983 Mais souligne aussi Dannequin m me si les jeunes revendiquent que tre dans la cit c est avoir le droit de parler la langue qu on veut avoir le droit de mal s exprimer cet cart n est pas n cessairement per u par les l ves Sans intention pol mique un l ve constate les profs parlent autrement parce qu ils parlent le vieux fran ais 148 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 la vieille langue Les enjeux sociaux ne sont ainsi pas toujours clairement pens s et revendiqu s voir de m me l analyse que fait Seux 1997 de la langue de coll giens d une r gion ouvri re pr s de Saint tienne D autant plus que les ph nom nes de non mixit sociale dans les cit s accroissent le danger de voir se d velopper des usages et syst mes linguistiques de plus en plus distants les uns des autres Nous avons d j cit Labov 1993 par lant des tats Unis Goudailler ne dit pas des choses tr s diff rentes pro pos de la France Les proc d s tant formels que s mantiques qui sont la base m me du mode de fonctionnement du fran ais contemporain des cit s contribuent ce que dans le cas de groupes scolaires implant s dans les cit s la langue utilis e par les l ves devienne dans bien des cas v rita blement distante du fran ais circulant ceci du fait de
511. t de reconnaissance dans l univers culturel fran ais et singuli rement au regard des philosophes Michel So tard Qu est ce que la p dagogie Le p dagogue au risque de la philosophie Paris ESF 2001 p 10 2 Denis Kambouchner Une cole contre l autre Paris PUF 2000 3 C est un travail dans cet esprit que j ai tent dans ma lec ture de la pens e ducative du positivisme chez Comte et Durkheim et plus largement de la pens e p dagogique des sciences Cf Alain Kerlan La science n duquera pas Comte Durkheim le mod le introuvable Bern Peter Lang 1998 4 Denis Kambouchner le note plusieurs fois dans son livre Cf p 7 o il fait tat d un d ficit remarquable dans la pro duction fran aise parle d un tat d ass chement de l inexistence presque absolue de la philosophie de l du cation comme sp cialit universitaire dans les d parte ments de philosophie Il y aurait beaucoup interroger et dire sur ce fait 5 Op cit p 154 6 Daniel Hameline Le statut de la p dagogie article P dagogie Encyclop dia Universalis 2000 7 Daniel Hameline ibid 8 C est notamment l entreprise du chapitre 4 Le nouvel ordre ducatif occup d gager ce que l auteur appelle le programme le plus g n ral de la pens e p dagogique 9 Ce qui ne signifie pas bien entendu que le discours p da gogique et la pens e p dagogique soi
512. t du travail D s lors on peut se demander si la gestion p dagogique de la classe et avec elle la qualit de l cole ne souffrirait pas de la r duction des avantages du salaire et du statut D autant que les auteurs ne voient d autres moyens de sti mulation que l introduction de quelques l ments emprunt s aux m canismes du march le contr le la res ponsabilit des r sultats la sanction ou la r compense Sans contester la part ainsi faite la motivation extrin s que nous estimons qu il ne faut pas n gliger la possibilit par la formation de contribuer l mergence ou au d ve loppement d une motivation plus d sint ress e et d au tant plus efficace qu elle implique l apprentissage la motivation des l ves Tout d pend videmment du contenu de cette formation et les auteurs signalent juste titre qu initiale ou continue g n rale ou professionnelle elle couvre selon les cas des r alit s diff rentes Mais ne peut on penser alors qu valu e et r nov e elle pourrait pour sa part contribuer l am lioration de l efficacit de la qualit et de l quit Interrogations qui n enl vent rien l int r t du livre tout la fois riche concret et rigoureux d une rigueur n omettant pas de pr venir que certains cal culs sont seulement raisonnablement fiables que des pr cisions sont incertaines Livre dont l utilit se confir mera si l on veut m
513. t elle une pens e et comment la qualifier Bien entendu ni Philippe Meirieu ni Denis Kam bouchner ne pr tendent qu elle serait tout enti re contenue dans les ouvrages de Philippe Meirieu m me si ce livre Une cole contre l autre a pour occasion ce qu on pourrait appeler le moment Meirieu ou l effet Meirieu dans l histoire p dagogique r cente Que l auteur s en tienne a une lecture assur ment trop partielle des crits de Philippe Meirieu et occasionnellement de quelques passages de Michel Develay est cet gard secondaire Derri re l crit de circonstance dont l argumentaire a ses forces et ses faiblesses 18 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 c est un travail d un autre ordre et d une autre port e qui retient l attention une entreprise qui voudrait saisir selon l expression m me de l au teur ce qui d finit depuis un si cle sinon deux l id e caract ristique et le programme le plus g n ral de la pens e p dagogique 5 Le propos suppose qu on accorde la p dago gie le statut d un authentique courant de pens e Il n est pourtant aujourd hui gu re ais de d finir la p dagogie Nous sommes fort loign s de lassu rance que pouvait avoir un Henri Marion la fin du si cle dernier quand il inaugurait en France l en seignement de la p dagogie universitaire promue dans son statut de science de l
514. t pr caire car menac dans son essence et ou dans son existence L arch type de tout agir responsable est notre attitude face notre propre prog niture 32 Epreuve originaire dans laquelle le g niteur fait l exp rience de cette assignation la responsabi lit il est comme pris en otage par cet tre a qui il vient de donner la vie Sa simple respiration nous adresse un tu dois irr futable 33 la diff rence de L vinas Jonas fonde l thique sur l ontologie il d duit le devoir faire de l tre C est peut tre apr s l heuristique de la peur la seconde grande le on que nous livre Jonas Ce qui est contest crit le philosophe c est que d un quelconque tant en soi qu il s agisse de son tre d j donn ou seulement possible puisse maner quelque chose comme un devoir Y a t il un paradigme La r ponse sera oui J estime vraiment strictement L thique ducative entre d ontologisme et cons quentialisme 41 qu ici l tre d un simple existant ontique inclut de mani re immanente et visible un devoir pour autrui 34 C est bien le nourrisson en tant que nourrisson c est dire l tre en tant qu tre qui nous prescrit un devoir faire 35 La responsabi lit telle que la th matise Jonas n a donc rien voir avec le souci de soi ou la ma trise de ses actes Citons encore Jonas pour donner enfin une d finition La responsabilit
515. t professionnelles L cole est saisie de demandes sociales de dif f rents acteurs sociaux pour qu elle enseigne en particulier dans le domaine de l oral ce qui va permettre la possibilit pour tous de participer des usages dominants du langage il en est ainsi de l argumentation telle qu elle figure dans les programmes scolaires mais aussi l harmonie sociale En ce sens la demande relative la ma trise de l oral rejoint la vogue actuelle du terme citoyennet on y retrouve l id e de l harmo nie de la communication comme m diation privil gi e de l harmonie sociale et la m me ambivalence dans la demande citoyennet recouvrant comme oral des r alit s h t rog nes de la civilit la conscience nationale r publi caine Nonnon 1999 L ambiguit actuelle concernant le langage l cole est donc grande et bien videmment une telle ambigu t aide rarement les l ves de milieux populaires La centration sur l expression et la communi cation d connect es des usages du langage pour apprendre se saisir du monde et l laborer penser construire un point de vue non seulement ne 154 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 pose pas toujours la question de la construction sociale et cognitive des objets m mes de la communication et de l expression mais correspond pour une grande part la dissociation fr quente entre
516. t que l information est organis e en concepts et relations mais que l ordre de pr sen tation n est pas d fini l avance L ordre dans 110 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 lequel les informations vont appara tre sur l cran sera d cid par l l ve Le point de vue th orique adopt se situe entre un point de vue cognitiviste et constructiviste selon les cas Certains auteurs soulignent des aspects plut t cognitivistes lorsque l on suppose que le logiciel pr sente les concepts et relations d une mati re sous forme de r seau s mantique a acqu rir par l l ve van Oostendorp et Hofman 1998 D autres soulignent des aspects construc tivistes lorsque l on accentue le c t actif de l l ve qui doit chaque instant d cider comment proc der et qui chemin faisant construit ses propres connaissances Spiro Feltovich Jacob son et Coulson 1991 Dans un espace d exploration les connais sances sont expos es dans une pr sentation en acc s libre Il y a de multiples exemples de sys t mes la fois issus de la recherche tels que Citizen Kane Spiro et Jehng 1990 et PERSEUS Neuman Marchionini et Morrell 1995 et dans le commerce encyclop dies CD ROM culturels Fournir un environnement pour la d couverte de lois naturelles Une sixi me fonction de l ordinateur pr voit de laisser l l ve d couvrir des lois par lui m me Ce type de l
517. t situ Loin de se poser cen tralement la question de l aide aux l ves en difficult la didactique du fran ais a accentu la disciplinarisation du fran ais par la biais de la constitution d un corps de connaissance sur les textes et les discours en particulier devenu contenu de programme objets d enseignement et d apprentissage venant plut t reprendre en les accentuant les logiques qui ont t mises en vidence comme potentiellement porteuse de difficult s pour les l ves ce n est plus seulement la prise en compte de la langue comme objet qui est une attitude langagi re requise mais aussi la prise en compte des textes et des discours comme objet Cette volution peut tre comprise en faisant retour sur les enjeux et les orientations de la didactique du fran ais elle m me M me si comme le font remarquer Legrand Delamotte et Treignier il est possible d identifier deux paradigmes dans les recherches en didactique l un centr sur le textuel et le linguistique les structures et les r gularit s et l autre davantage centr sur le discursif la communication la pragmatique ce sont dans les deux cas les savoirs sur les textes qui dominent comme domine dans les classes une logique de production de ces m mes textes ou en termes p dagogiques une logique de la t che Berni 1998 l Oppose comme Bautier et Rochex 1998 Bucheton 1996 une logique de l activit Ainsi l l ve producte
518. t souvent dans une situation de non apprentissage aux effets que l on devine quand ils n en comprennent pas les raisons 13 Les travaux auxquels il est fait allusion ici sont dans l en semble ant rieurs 1985 et ont donc fait l objet de notes de synth se dans la pr sente revue celles de Forquin 1979 1980 ou celles de Derouet Hanriot van Zanten Sirota 1987 ou de Coulon 1988 le lecteur pourra s y reporter 14 Malgr son titre qui loigne l ouvrage de cette synth se on ne peut passer sous silence parce qu il porte sur un theme tr s proche La s lection non verbale a l cole D Zimmerman Paris ESF 1962 15 Ce qui est bien le cas aujourd hui dans l cole fran aise d s la fin du cycle Il 16 Par les locuteurs domin s 17 Voir Dab ne M 1995 Quelques tapes dans la construction des mod les in Didactique du fran ais Etat d une discipline Chiss J L David J Reuter Y Paris Nathan 18 Les recherches de l INRP autour de Jean Claude Chevalier et d H l ne Romian en sont un exemple majeur 19 Alain Boissinot est Inspecteur G n ral 20 Les r f rences a Bakhtine M 1983 Esth tique de la cr a tion verbale sont ici videntes 21 Au sens d amener les l ves a participer des normes et codes dominants BIBLIOGRAPHIE ADAM J M 1999 Linguistique textuelle Des genres de discours aux textes Paris Nathan BACHMANN C BAS
519. t un acc s la v rit des choses plac es au del des apparences aujour d hui c est le regard na f et pu ril non contamin par cette orthop die visuelle propos e par les Lumi res qui nous procurera la v rit Nous sommes d ailleurs face une conception de lecture qui va compl tement l oppos de celle propos e par Meirieu l un sugg re le grandir l autre un retour au regard pu ril J ai quelques difficult s accepter cette fiction projet e sur une enfance dont le regard demeu rerait imperm able la soci t administr e Et d ailleurs un auteur qui d tient le pouvoir du lan gage expositif interpr tatif propositionnel qui soutient une th se sur la r ception de l uvre po tique et nourrit des attentes futures se trans former par la litt rature 28 peut tre n importe quoi sauf un enfant De plus la soci t admi nistr e n est pas quelque chose de situ l bas l ext rieur produisant et fa onnant des identit s travers les technologies de subjectiva tion pendant qu ici se trouvent ceux qui pro posent un nouveau ogos p dagogique les tenants d une super vision sur ces m canismes de subjec tivation impos s par le syst me que nous ne pouvons m me pas soup onner car les outils cri tiques dont nous disposons sont justement ceux fournis par l ordre administr lui m me Comment donc l
520. table des recherches en sociologie du langage voire en sociolinguistique ne fait que renforcer le poids des productions qui se situent entre recherche et injonction soit concernant le faire scolaire soit l attitude sociale avoir au regard de la question des pratiques langagi res des jeunes l cole Ces productions ne disent en g n ral que peu de choses de leur m thode de recherche recueil Pratiques langagi res et scolarisation 129 de donn es analyses de leur inscription th orique et ne se r f rent gu re aux travaux qui les ont pr c d s Si l on regarde du point de vue m thodologique la nature des m thodes n est pas un crit re pertinent de distinction des recherches entre elles Certes on peut rencontrer des m thodes plus quantitatives chez les psychologues en g n ral Florin C be plus qualitatives dans les autres champs de recherche Cependant m me les approches quantitatives passent aujourd hui par un moment interpr tatif qualitatif des donn es et inversement des d marches qualitatives peuvent tre accompagn es d une exploration quantitative En tout tat de cause le temps n est plus o comme dans les recherches de Bernstein les l ments linguistiques tant consid r s comme ayant une valeur stable et fonctionnant comme indice galement stable de complexit de rela chement ou de non ma trise de la langue en soi ils pouvaient autoriser un recensement et u
521. tacles habituellement rencontr s du r pertoire des proc dures dispo nibles et des repr sentations possibles La psy chologie cognitive est essentielle Nous largis sons volontiers la port e de ce propos aux travaux de Julo et Duval Sylvette Maury Laboratoire Education et Apprentissages Universit Ren Descartes Paris V Didactique des math matiques et psychologie cognitive un regard comparatif sur trois approches psychologiques 91 NOTES 1 On peut consid rer qu il existe une certaine proximit entre conception et rapport personnel au savoir Il n entre pas dans l objectif de cet article d approfondir cette ques tion nous le faisons d ailleurs dans Maury 2001 Men tionnons cependant que les deux notions renvoient a des th ories didactiques diff rentes respectivement la th orie des situations cf Brousseau 1998 et l approche dite anthropologique ou anthropo cologique selon la termi nologie utilis e par Clanch 2000 d velopp e par Chevallard 1992 En recourant aux deux notions nous souhaitons manifester clairement que nous ne n gligeons aucune des deux approches chacune ayant a nos yeux son propre domaine d int r t 2 Lorsque l on se pr occupe d enseignement des math ma tiques l objectif est bien evidemment li au savoir math matique en jeu 3 Il s agit des donn es du probl me de la consigne du mat riel environnement imm
522. tage si l on distingue ce qui peut tre prescrit ou conseill l chelle nationale de ce qui rel ve de l initiative indivi duelle ou collective des enseignants Mais la limite ce probl me de choix des corpus n est pas le plus n vralgique le plus n vralgique tient au grand d sordre qui s observe fr quemment dans la pr sentation des mati res enseign es au d faut de structurations nettes d explications rigoureuses de langage r ellement ajust et en un mot la d structuration quasi g n ralis e des savoirs scolaires la m me sur laquelle vous insis tez dans Frankenstein p dagogue mais que j au rais tendance interpr ter quant ses causes tout autrement que vous ne le faites l cole l mentaire des th ories dont la validit ou lin t r t p dagogique n ont jamais t d montr s d terminent encore largement la mani re d ensei gner la grammaire ou l arithm tique on disjoint ce qui devrait tre appris conjointement on tale d mesur ment les apprentissages on fait dispa ra tre l essentiel de ce que l l ve devrait com prendre sous une quantit de donn es anecdo tiques on sous exploite les ressources li es la m morisation et l on s tonne avec cela que tant d enfants apprennent mal lire crire comp ter ou se rep rer dans le temps historique L absence d une valuation s rieuse des m thodes d enseignement tient cet gard
523. tations relatives l apprentissage des math matiques au cours des quelles il a observ que les l ves rencontraient de grandes difficult s lorsqu il s agissait de chan ger de repr sentation leur compr hension restant limit e la forme de repr sentation qu ils connaissaient il d duit que en math matiques disposer d une seule forme de repr sentation ne garantit pas la compr hension tout se passe un peu dans ces cas l comme si l objet et sa repr sentation taient confondus ainsi en math matiques afin de ne pas confondre l objet et le contenu de sa repr senta tion est il n cessaire de disposer d au moins deux repr sentations diff rentes de l objet enfin il faut que ces repr sentations soient per ues comme repr sentant le m me objet et 88 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 pour cela il est n cessaire que l l ve soit capable de transformer l une dans l autre et r ci proquement En bref pour Duval il n y a pas de compr hen sion en math matiques sans le recours plu sieurs syst mes s miotiques et sans la capacit effectuer des conversions d un syst me dans l autre le r le central qu il accorde ces activit s de conversion le conduit d ailleurs proposer l utilisation du terme registre de pr f rence celui de syst me La primaut de ces sys t mes dans la construction du se
524. tatuts d autant que l quit n y trouve pas son compte les plus pauvres contribuant dans ces coles mar ginales aux r mun rations des ma tres Selon les auteurs la privatisation serait le meilleur moyen de conformer les salaires l id e qu on peut s en faire compte tenu du mar ch de l emploi mais ils ne retiennent pas cette solution convaincus d une part des fortes r sistances qu elle ren contrerait d autre part et surtout de l in galit qu elle entra nerait au d triment des enfants d favoris s au contraire de l objectif vis cette question pourtant cru ciale selon leur analyse ils reconnaissent ne pas avoir de r ponse assur e Tout au plus sugg rent ils la difficult de changement tenant beaucoup la rigidit du statut de ne plus faire des ma tres des fonctionnaires mais de les recru ter localement dans des structures d centralis es recevant leur financement de cr dits publics nationaux et r gio naux Mais il nous semble que les r sistances ne seraient pas moindres et surtout comment viterait on de substi tuer la dualit refus e de deux statuts d enseignants celle tout aussi probl matique de deux sortes de serviteurs publics les fonctionnaires d un c t les enseignants de l autre ne jouissant plus des m mes avantages De plus ce que nous apprend la recherche concernant la qualit des syst mes qui se manifeste d abord au niveau de l cole et
525. te Meirieu qui est d j une forme d universa 28 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 lit laquelle doit aboutir toute ducation qui ne soit pas r duite fabriquer quelque chose Version contemporaine du Bildungsroman Stra t gie humaniste pour chapper au ogos p da gogique dominant Sortie romantique d une situa tion marqu e par le principe de la performance et de l utilit Solution d cadentiste ou nouveau continent qui s ouvre l ducation apr s le soup on post moderne jet sur le discours scienti fique Je crains que le souhait l gitime d ailleurs de recourir la litt rature comme v hicule de for mation soit bien plus complexe que ne le laissent croire les nobles propos de certains ducateurs Qu est ce qui finalement se cache derri re ce souhait de faire appel la litt rature comme moyen de formation LA P DAGOGISATION DE LA LITT RATURE CHEZ PHILIPPE MEIRIEU LA TENSION ENTRE KULTUR ET ZIVILISATION Tout d abord la vieille distinction allemande entre Kultur et Zivilisation me semble dans ce d bat d cisive Ensuite je crois qu il serait n ces saire de prendre en compte certains apports de Esth tique de la r ception Hans Robert Jauss pour traiter de la relation entre le texte fic tionnel et le lecteur un sujet que j estime grave ment absent des tentatives de rapproc
526. techniques De fait s appuyant sur les notions h rit es de Piaget de schemes et d invariants op ratoires pour rendre compte du fonctionnement des sujets dans les situations cette th orie propose un d coupage des connaissances qui tienne compte du fonctionnement du sujet mais galement d une analyse math matique Elle se d marque en cela des approches piag tiennes classiques o le d coupage se fait en r f rence des structures logico math matiques Elle se d marque gale ment de l approche de Duval pour lequel le d coupage des connaissances ne se fait pas en fonction des objets math matiques mais en fonc tion des syst mes de production des repr senta tions de ces objets Ainsi un champ conceptuel peut tre d fini comme un ensemble de situations 8 dont le trai tement rel ve de concepts et de th or mes situations correspondant autant de t ches cognitives que les sujets peuvent avoir r soudre L apprentissage des savoirs nous entendons par l le processus de transformation des rap Didactique des math matiques et psychologie cognitive un regard comparatif sur trois approches psychologiques 89 ports personnels aux savoirs est il pris en compte par cette th orie Cette question est importante car la didactique s occupe pr cis ment de ce processus tel qu il est mis en uvre au sein d une institution en g n ral une institu tion scolaire charg e d intention d
527. tion avec les conduites d cri ture et de lecture privil gi es par l cole elle peut aussi aller de pair avec des usages du langage avec des modes d interaction sp cifiques avec des rapports au savoir favorisant plus ou moins l appropriation des savoirs sco laires avec des valeurs elles aussi plus ou moins en phase avec celles de l cole On trouve des recherches explorant ces divers domaines Lahire 1991 1993 1995 Bautier et Rochex 1998 2001 essaient de les travailler dans leurs effets de cumul nous l avons voqu dans la section pr c dente Tout semble se passer comme si des pratiques langagi res privil giant l ex pression de soi et la communication de connivence vis e identitaire 144 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 allaient de pair avec la valorisation de l exp rience dans la construction des savoirs ou leur validation au moins leur l gitimation et de pair encore avec une interpr tation des t ches scolaires comme s puisant dans la r ponse aux questions pos es ou dans la restitution des savoirs disciplinaires appris et des formes scolaires embl matiques des disciplines criture et m talangage criture et d contextualisation Les recherches sur les effets cognitifs et langagiers de la litt racie met tent l accent de fa on r currente sur le fait que l criture contribue tr s lar gement construire un rapport r f
528. tion des connais sances par un p dagogue expert dans la mati re et de ses d cisions sur la meilleure fa on de les pr senter Dispenser des exercices La deuxi me fonction est celle de dispenser des exercices Ce type de logiciel est connu sous le nom d exercices r p t s drill en anglais Le r le jou par l ordinateur est celui de stockage et de distribution de multiples exercices La t che pro pos e l l ve est de faire des exercices Selon Alessi et Trollip 1991 les exercices r p t s ne sont appropri s qu apr s avoir suivi un enseigne ment classique L objectif est que l l ve s en tra ne pour obtenir aisance et vitesse dans une mati re Le point de vue th orique sous jacent est b ha vioriste Cette th orie postule une relation directe entre les conditions d enseignement et le r sultat de l apprentissage sans processus interm diaires Mayer 1987 Les items exercices sont consid r s comme des stimuli et les actions de l l ve comme des r ponses La r compense renforce ment r side dans le fait d avoir donn la bonne r ponse de pouvoir passer l item suivant ou dans certains cas d obtenir un v nement auditif ou visuel de la part de l ordinateur Les premi res machines enseigner des machines m ca niques au d but ont t d velopp es par Crowder 1960 Pressey 1926 et Skinner 1958 cit s par Burton Moore et Magliaro 1996 Burton et s
529. tionnel et le lec teur que je veux former en vue d utiliser le texte litt raire et dans sa propre formation et dans sa future activit professionnelle p dagogique LE PROBL ME DE LA R CEPTION Consid rons tout d abord le fait qu entre le texte litt raire et le lecteur il n y a pas d espace vide qui serait rempli tout simplement par les possibilit s interpr tatives de chaque lecteur Entre les deux s interpose un ensemble d at tentes de part et d autre d finies par un horizon culturel et historique une strat gie m diatique un milieu social qui valorise ou non certaines lectures un investissement symbolique r alis par le consommateur d uvres litt raires etc Consid rons ensuite qu entre le texte litt raire et le lecteur s interpose un autre lecteur et que celui ci naturellement propose sa lecture et son interpr tation dans notre cas p dago gique du texte fictionnel Nous serions dans une situation o non seulement on transformerait nos tudiants en lecteurs du deuxi me degr indirects mais aussi o l op ration de lecture serait dirig e et dans la s lection des uvres et dans la fa on de les traiter Compte tenu de cette double consid ration je suis convaincu que la relation entre la litt rature et l ducation a besoin d tre trait e l int rieur d une esth tique de la r ception Reprenons une phrase de Meirieu qui condens
530. tions concr tes toujours sp cifiques et limit es mais son poids symbolique dans la concurrence des sujets de soci t et la hi rarchisation des priorit s politiques En ce sens les discours analys s par Bernard Lahire sont la face publique de probl mes sociaux qui ne peuvent se traiter par les canaux ordinaires des revendications sec torielles les illettr s comme les boat people ou les enfants maltrait s n ont pas de syndicats et sur lesquels l opinion alert e n a m me pas choisir un camp contre un autre comme dans d autres situations m diatis es oui ou non faut il tol rer le voile l cole expulser les clandestins all ger les programmes Elle ne peut donc constituer une force de pression que si des valeurs fondatrices de la vie sociale semblent mises en danger On pourrait donc dire candidement ou cyniquement que l important est qu on en parle bien ou mal peu importe puisque le silence conduirait court terme au d sinvestissement des pouvoirs publics Cependant et c est la derni re remarque la r f rence globale aux valeurs en p ril ou aux fins vis es n est pas seulement une forme rh torique dont les experts habilleraient leur discours pour se faire entendre des politiques ou du grand public L exemple de Villettrisme montre quel point les int r ts cognitifs des lettr s sont investis et parfois surinvestis de passions personnelles Bernard Lahire le montr
531. titu e dans des lieux tablis cet effet Collinot cite ainsi l Acad mie fran aise bien s r mais aussi l Universit et les IUFM Au sens actif l institution de la langue se d finit comme l acte de fonder un usage de la langue comme usage de r f rence Nous retiendrons de A Collinot 1999 et de R Balibar 1985 trois v ne ments qui instaurent jusqu nos jours la langue crite et sa syntaxe comme r f rence des usages scolaires et l gitimes de la langue cr ant ainsi ce que Ren e Balibar 1974 a appel un Fran ais fictif Le premier est le M moire de Condorcet par lequel le fran ais vulgaire doit tre abandonn au fur mesure que l enfant gravit les chelons scolaires et qu il est confront aux apprentissages scientifiques Le second est l institution de ce fran ais comme acc s la citoyennet Le troisi me est l institution du fran ais sco laire d cole primaire dans les ann es 1880 qui met en sc ne tout un appa reillage p dagogique destin former les enfants de la R publique aux pra tiques de l criture d une langue Un quatri me ph nom ne ne fait que renforcer ce mouvement il est travaill par Savatovsky 1999 il s agit de l instauration du fran ais comme discipline scolaire avec la l gitimation de sa grammaticalisation Ces diff rents v nements sonnent le glas de l oral et du vernaculaire au sein de l institution scolaire le fran ais discipli
532. tive je n avais pas pr cis ment en vue votre uvre ou votre action mais une r alit plus grise et plus institutionnelle laquelle trop de coll gues se trouvent aujourd hui directement confront s Ensuite quant aux rapports philoso phie p dagogie de quelque mani re qu on d fi nisse la seconde elle restera me semble t il fille de la premi re dans la m me mesure o elle donne lieu un discours articul et publi Cela signifie que le philosophe n a montrer envers elle aucune esp ce d hostilit mais qu il n a pas non plus quitter devant ce discours ses propres exigences Enfin vous me reprochez d avoir trop unifi et syst matis certains ouvrages pr s et de fait je ne pr tends pas avoir tout lu ce qui tait de votre part formulations provisoires tou jours en devenir et toujours diversifi es dans leur destination Il me semble toutefois que si la r flexion p dagogique est chose fragile et ris qu e elle ne doit pas non plus revendiquer cette fragilit et s y installer pour se soustraire par la de fait a la critique par une op ration qu un Popper aurait s rement d nonc e comme pist mologiquement plus qu impure Je suis d ailleurs frapp par ce paradoxe qui r sume le malsain de la situation pr sente il n y a jamais eu moins de trait s de p dagogie que depuis que la formation des ma tres a t engag e dans la voie d une nouvelle profe
533. tivit et l exclusivit des cat gories Enfin la derni re section pr sente trois approches de comparaison entre logiciels Une implication est qu une valuation de logiciels du catifs exige une adaptation des mesures de performance aux fonctions p dagogiques recherch es Mots cl s classification technologies ducatives apprentissage assist par ordinateur th orie de l apprentissage instrument INTRODUCTION velles technologies ducatives Cette structura tion est d autant plus urgente qu elle permettrait aux membres des diverses communaut s de concepteurs de praticiens d utilisateurs et de chercheurs de se retrouver autour d une m me probl matique En disant cela nous admettons qu il y a non pas une probl matique mais bien plusieurs probl matiques concernant l apprentis sage assist par ordinateur Aujourd hui on peut qualifier de panoplie l en semble des termes d signant l utilisation de l or dinateur dans l enseignement Parmi les termes de cette collection en d sordre on peut trouver les technologies de l information et de la commu nication dans l enseignement TICE le multim dia ducatif et l Internet p dagogique La prolif ration des ouvrages des s minaires et des Comme nous allons le montrer il y a d abord des colloques portant ces intitul s appelle r fl chir crit res de classement de logiciels qui se situent sur un moyen de structurer ce domaine des
534. transforme le premier en normes La demande de conseils des parents est la hauteur de leur angoisse sur leur capa cit lever bien leur enfant Les m dias magazines sp cialis s la fois r pondent cette demande et la ren forcent Ils participent ce faisant la r ification des savoirs et leur diffusion comme objets de consommation sans que les d bats et les mises en perspective qui existent dans le champ scientifique puissent appara tre L autre int r t de l ouvrage se trouve dans les entr es qu il a choisies Si l analyse du statut de l accueil collectif a d j t abord e dans l volution des points de vue sur la parentalit l entr e par la place du p re dans la relation au jeune enfant est originale La mise en perspective exhaustive de la litt rature en particulier de la psychana lyse sur la question est appr ciable et permet des avan c es sur la parentalit et les nouvelles formes de la vie familiale Au total cet ouvrage est pr cieux par cette exploration laquelle il invite le lecteur sur un th me la parentalit qui concerne tout le monde d autant plus qu il est investi par les m dias et les d cideurs Cette prise de dis tance critique par rapport aux repr sentations sociales dominantes concernant le jeune enfant et la parentalit marqu e par l h g monie maternelle devrait tre fruc tueuse pour les parents les professionnels de la petite en
535. ts soit de tech nologie soit d ducation physique et sportive Les 11 coll ges choisis font partie de l acad mie de Toulouse e 3 coll ges sont implant s dans des petites villes de moins de 10 000 habitants situ es dans des d partements ruraux e 3 coll ges sont implant s dans une ville de 20 000 habitants et proches de l agglom ration toulousaine e 4 coll ges sont situ s dans l agglom ration de Toulouse e 1 coll ge est situ proximit du centre ville Trois de ces coll ges ont une SEGPA section d enseignement g n ral et professionnel adapt o ils accueillent des l ves en grande difficult Le choix de ces coll ges r pond un souci de diversification de la population scolaire accueillie centre ville banlieue zone rurale LES R SULTATS Le rapport la scolarit et la valorisation du coll ge par les l ves Les items retenus permettent partir des r ponses des l ves de calculer e le pourcentage d l ves qui pr f rent aller au coll ge plut t que rester la maison item IE1 e le pourcentage d l ves qui appr cient posi tivement leurs professeurs item IE2 e le pourcentage d l ves qui appr cient posi tivement les activit s propos es en classe item IE3 e le pourcentage d l ves qui pensent ne pas perdre leur temps au coll ge item IE4 Les r sultats font appara tre des carts impor tants en particulier sur deux items
536. tual school democratization is struggling to expand Has pro gress at school level generated similar progress at social level 2 Higher levels of study and diplomas especially in a period of unem Ponant lead to frequent downgrading when individuals enter the abour market Rachel Gasparini Understanding discipline in the elementary school the contribution of social analysis of configuration Facing of the variability of obedience models in our society and the diversity of the conception of discipline at school the author sug gests a sociological analysis presented like configurations which try to consider various levels of interpretation relevant to school being at micro or macro scale Five primary classes are put under comparison underlining their common characteristics because they have the same background of society and their differences due to the pupils to the personal teacher s orientations and to the pedagogic choices too libres of the classes try new methods The presentation of the ideal typical pupil which is targeted by each configuration and the analysis of the modalities imposed by school order could contribute among other things to be a support to the teachers in the understanding of sue ils oppositions as well as their choices regarding pedagogic and disciplinary organizations Pierre Rivano Marc Bru Do the teachers know how their students feel about their schooling 2 This text looks at teachers
537. u r le attribu aux connaissances aux lumi res dans la construction de la citoyennet La morale natu relle la bonne volont la conscience bien dis pos e n y suffisent pas Sans savoirs sans lumi res sans connaissances la conscience risque d tre aveugle La libert en acte et la vertu r sultent de la connaissance quand l igno rance est source de tyrannie L entendement et la culture d finissent donc le citoyen l homme civi lis Quel est alors le sens de la critique et du refus rousseauistes de l instruction Les raisons A quoi pensent les p dagogues La pens e p dagogique au miroir du philosophe 23 internes la doctrine ne pourraient tre exami n es sans le rappeler la pens e de Rousseau est d abord une pens e politique Mais la politique ici en appelle l anthropologie Comme le montre bien Blandine Kriegel la philosophie de Rousseau suppose une autre anthropologie Selon cette autre conception humanit ne repose pas seu lement sur la science ni sur un style sup rieur de vie les bonnes mani res elle n appartient pas seulement a la comp tence elle repose d abord et avant tout sur la conscience 29 Redonner aux pauvres en esprit la pleine citoyennet voil la port e de l anthropologie rousseauiste Une autre conception de l humanit donc gale dignit de tous les hommes Blandine Kriegel n h site pas sur les pas de Rousseau mett
538. uble ment de l crit la fois comme repr sentation du monde et comme syst me de repr sentation c est dire comme instrument de pens e Les syst mes de signes sont g n ralement consid r s comme des repr sentations de la r a lit le mot repr sente l objet la personne mais on peut aussi concevoir les signes comme des moyens des fa ons de penser la r alit Une fois le monde mis en listes en tableaux la r alit nous appara t sous de nouvelles perspectives nous nous posons la question de savoir si la tomate est un l gume ou un fruit Goody 79 question qui n avait jusque l pas de pertinence Lorsque les listes s organisent autour de prin cipes s mantiques elles permettent de classer de construire de nouvelles g n ralisations de cr er de nouvelles significations d organiser le monde en cat gories s mantiques nouvelles c est tout ce travail scriptural de mise en listes en tableaux en structures arborescentes qui a donn forme la pens e conceptuelle On peut donc dire que le concept n est que le produit d une certaine forme de scripturalisation du monde une fa on de concevoir la r alit de la construire l aide de moyens s miotiques que nous procure une culture d crit C est donc tout ce cheminement th orique qui nous a amen a approcher et analyser le d velop pement des capacit s d crit en fonction des ins truments psychologiques utilis s par les l
539. ue introduire une v ritable r flexion philosophique dans le champ de l cole Tout le monde peut y gagner dans la mesure o cela oblige une plus grande exigence th orique Plus les philosophes travailleront s rieusement sur les questions de l cole de l enseignement des apprentissages plus me semble t il nous pourrons avancer vers des d bats int ressants dans ce domaine Les p dagogues comme moi ne peuvent que s enri chir dans ces d bats Quant a l existence d une pens e p dago gique unitaire et coh rente je la ferai pour ma part remonter a l exp rience de Pestalozzi 2 Pestalozzi est un homme des Lumi res proche de la R volution fran aise il sera fait citoyen d hon neur de la R publique Il croit la n cessit de transmettre une culture qu il pense universelle et lib ratrice mais travers l exp rience de Stans en 1799 il est confront la singularit de sujets r fractaires son enseignement Ce disciple de Rousseau qui a toute sa vie r v de donner des mains l mile se refuse au dressage et l endoctrinement Mais il ne bascule pas pour autant dans le fatalisme et ne veut pas abandon ner les d sh rit s leur sort Pour la premi re fois quelqu un prouve et exprime la contradic 6 Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 tion fondatrice de la pens e p dagogique entre un projet porteur d un
540. uel fran ais enseigner en classe In B Schneuwly Diversifier le fran ais crit Lausanne Delachaux et Niestl CHAUVEAU G ROGOVAS CHAUVEAU 1987 Interaction chercheur enfant et apprentissage de la lecture In CRESAS On n apprend pas tout seul Paris ESF p 26 30 CHAUVEAU G ROGOVAS CHAUVEAU 1989 Les id es des enfants de six ans sur la lecture criture Psychologie scolaire n 68 p 6 28 CHERVEL A 1977 Et il fallut apprendre crire a tous les petits Fran ais histoire de la grammaire scolaire Paris Payot CHISS J L 1995 Sciences du langage le retour In J L Chiss J David Y Reuter Didactique du fran ais Etat d une discipline Paris Nathan 1995 p 81 100 CHISS J L 1998 cole langue et culture l ensei gnement du fran ais contre l exclusion n L cole contre l exclusion Les Entretiens Nathan Actes Vill Paris Nathan 1998 p 127 137 COLLINOT A 1999 L enseignement du fran ais une vaste machine politique n A Collinot et F Mazi res Le fran ais l cole Un enjeu histo rique et politique Paris Hatier Hatier formation COLLINOT A MAZI RES F 1999 Le fran ais cole Un enjeu historique et politique Paris Hatier Hatier formation COULON A 1988 Ethnom thodologie et ducation Revue Fran aise de P dagogie n 82 repris dans Sociologie de l ducation dix ans de recherches
541. ui d crivent les points de vue des crivains sur l cole de leur poque les m s aventures du v cu scolaire des crivains la d nonciation du traditionalisme de l autoritarisme et de l endoctrinement des sys t mes p dagogiques d une poque donn e par tir de la production litt raire Il s agit plut t d une production p dagogique qui cherche dans les textes fictionnels des outils de r flexion qui puis sent aider soit la formation des futurs duca teurs soit une forme de dialogue silencieux capable de procurer une sorte d auto construc tion de soi partir des diff rentes perspectives permises par la substance litt raire une singula Revue Fran aise de P dagogie n 137 octobre novembre d cembre 2001 27 35 27 risation dans un monde pluriel une capacit de choisir de juger et de d cider partir d un point de vue d centr que la litt rature pourrait fournir Nanine Charbonnel par exemple soutient que le texte litt raire devrait faire partie int grante d une tude de la pens e de l ducation L heure n est pas encore venue o une telle tude serait impos e dans les cursus des sciences de l du cation mais elle viendra 1 Et l auteur de Les aventures de la m taphore n est pas seule dans son entreprise d adoption du texte fictionnel dans la formation Ph Meirieu par exemple consid re que la litt rature peut nous permettre d appr
542. ui de l en treprise o elle n est pourtant pas n glig e Ph M Ce que nous apprend la tradition p da gogique c est qu il existe une mani re d imposer la loi qui produit plus de dissimulation que de structuration sociale Beaucoup de jeunes sont dans une attitude de fuite de dissimulation ils cherchent contourner la loi parce qu ils n en per oivent pas le sens D K Sans doute mais il me semble d une part que l institution scolaire n a pas chercher former les dispositions morales elles m mes et d autre part que si les enfants ou adolescents dont il s agit avaient le sentiment d une r elle pro fusion ce sentiment m me aurait un effet pacifi cateur et r gulateur Ph M C est justement ce que la loi permet Sauf dans le cadre de quelques exp riences tr s marginales de non directivit dans les ann es soixante personne n a jamais ni que la loi autorise A R n est pas possible de conclure ce d bat sans aborder la question centrale du rapport de l cole la culture laquelle vous tes tous les deux tr s attach s Mais selon comment on la qualifie cette notion peut donner lieu des pol miques En quoi culture g n rale et culture commune sont elles si profond ment oppo s es Peuvent elles tre concili es Ph M J ai employ l expression de culture commune dans un cadre tr s pr cis celui de la consultation
543. ui nous investit d une mission ducative Il ny a de responsabilit morale que dans le cadre d une t che ou d une mission car on ne saurait r pondre de tout et tout moment cela revient in fine ne r pondre de rien Une des questions cruciales est de pr ciser les diff rents champs d intervention et donc les segments de responsabilit des diff rents protagonistes de l action ducative Ce qui marque ou plus exactement r v le la responsabilit c est l inqui tude voil l affect qui aiguillonne l ducateur Il ne faut pas entendre ce terme en un sens th ologique mais existen tiel 43 Nous pouvons pr cis ment d finir lin qui tude en l opposant la fois l angoisse et au doute D abord en disant que l inqui tude n est pas l angoisse car celle ci est une peur sans objet L inqui tude est plus proche du doute mais elle s en distingue par le fait que le doute affect intellectualis touche aux id es alors que l inqui tude concerne des personnes Il y aurait un chantier ouvrir sur l inqui tude duca tive sur ce moteur silencieux de l thique car la vertu de discernement qui n est pas irrigu e par le souci inquiet menace toujours de se durcir et d enfanter une casuistique froide et tendancielle ment immorale L inqui tude ne travaille pas d embl e la conscience car notre pr sence au monde comme nous le rappelle Merleau Ponty est une pr sence corporelle ant rieure
544. ul Klee Angelus Novus In Larrosa Op cit pp 123 et suivantes Ce texte est publi dans La experiencia de la lectura Laertes Barcelona 1996 pp 393 420 Foucault M Histoire de la sexualit Vol III Le souci de soi Gallimard Paris 1984 p 28 Je ne prends pas l expression dans un sens n gatif ou p joratif tant donn que la d cadence est aussi annonciatrice de quelque chose de nouveau Et pourtant ce genre de solution esth tique surgit toujours l o on n a pas r ussi r gler les conflits sociaux ou politiques dans les sph res qui leur sont propres ou alors dans certaines soci t s o on trouve une norme quantit d analphab tes ou d illettr s et o elle demeure une solution exclusive et litiste Larrosa J Os paradoxos da auto consci ncia Version br silienne de D jame que te cuente Ensayos sobre narra tiva y educacion Laertes Barcelona 1995 Larrosa J Do esp rito de crian a a crian a de esp rito A id ia de forma o em Peter Handke In Pedagogia profana Op cit p 69 Larrosa J Leitura e metamorfose In Pedagogia profana Op cit p 112 In Os pensadores Freud Editora Abril Cultural Sao Paulo 1976 Version br silienne de Exkurs ber Phantasie t tigkeit Litt raturisation de la p dagogie et p dagogisation de la litt rature simples notes sur Philippe Meirieu et Jorge Larrosa 35 Varia
545. un logiciel ducatif peut tre caract ris par la fonction vis e lors de sa conception Cette fonction d coule d un point de vue th orique et m ne aux sp cifi cations du logiciel Elle traduit la volont de l en seignant et ou du concepteur de cr er l environ nement id al pour les l ves Les huit fonctions p dagogiques La typologie que nous proposons comprend huit fonctions p dagogiques Chacune des fonc tions pr sent es correspond globalement un des types de logiciels mentionn s pr c demment Elles se distinguent principalement dans le r le jou par l ordinateur ind pendamment de la tech nologie employ e Nous proposons de caract ri ser les fonctions sur trois aspects D abord nous examinons les t ches propos es aux l ves comme par exemple lire faire des exercices taches qui sont tr s fortement li es au r le de l ordinateur Gardons en m moire qu il s agit ici des taches pr vues ou prescrites dans une situation d apprentissage Elles jouent un r le plus ou moins hypoth tique dans les processus d apprentissage Ensuite chaque fonction est l expression d un point de vue th orique sur l enseignement et l ap prentissage Les principaux points de vue rencon tr s sont le b haviorisme le cognitivisme le constructivisme et la cognition situ e Pour le besoin de la typologie ils seront pr sent s dans leur forme extr me D une part leurs divergences paraitront exag
546. un outil est g n ralement con u pour remplir une fonction pr cise un marteau pour taper la partie logicielle d un ordinateur peut tre con ue pour remplir des fonctions multiples Elle est le fruit d un processus de conception qui partant d un besoin global passant par des fonctions dis tinctes aboutit des sp cifications concr tes Dans le domaine de la conception les fonctions qui d coulent du besoin global sont appel es des exigences de prestation et l on emploie le terme mat rialisations pour les sp cifications concr tes de Vries et de Jong 1999 Dans le cas de la conception d environnements informatiques pour l apprentissage humain le besoin global qu un enseignant ou un concepteur doit satisfaire est celui de faire apprendre La conception de ces environnements n cessite une interpr tation de ce besoin en diverses exigences de prestation des moyens pour pr senter de l information pour donner des exercices etc Les exigences de prestation sont ensuite traduites en mat rialisa tions fournir textes et images pour pr senter de l information concevoir des invites pour recueillir des r ponses pour les exercices etc Ainsi de multiples environnements sont possibles selon les diff rentes fonctions consid r es lors de la conception La diversit des logiciels ducatifs provient du fait qu il existe des sp cifications Les logiciels d apprentissage panoplie ou ventail 107
547. ur de texte auquel on pense dans les recherches est soit d sin carn pist mique comme le montrent des recherches massivement th oriques et tr s rarement corr latives ce que serait l tude du rapport entre production d l ves et origines sociales de ces l ves par exemple soit par souci d efficacit soumis des propositions technicistes c est a dire des normes de r alisations et des crit res contraignants d identification des types de textes qui conduisent loigner la production de textes d une v ritable activit et d une v ritable pratique langagi re C est l objectif m me de la didactique du fran ais qui est ici en cause s il y a inscription sociale de sa d marche c est par le biais des objets d enseignement il s agit d apprendre aux l ves a lire et produire comprendre des types de textes qui participent des connaissances sociales n cessaires Quand des critiques sont mises Reuter 2000 concernant les d marches typologi santes dans l enseignement inspir es en grande partie par les travaux d Adam elles le sont du point de vue de la r alit du fonctionnement lan gagier non scolaire et non du point de vue des habitudes et des conduites langagi res effectives des l ves L articulation de la formalisation avec une vis e typologisante rigide entra ne plusieurs cons quences domma geables on ne travaille que sur des formes textuelles cl
548. ur les rapports entre pratiques lan gagi res des l ves et scolarisation sans voquer un champ de recherche qui s est ouvert depuis quelques ann es sur les pratiques langagi res non scolaires des jeunes en particulier celles qui portent sur la langue dite des banlieues ou des cit s Ces pratiques au del de leurs rapports avec les apprentissages scolaires posent l cole une question de fond celle des enjeux pour l institution de la prise en compte des formes non l gitimes question qui n est pas sans relation avec celle de la pr sence de ce qui rel ve du priv du personnel de l individuel ou du groupe communautaire dans un espace qui jusqu pr sent l avait exclu Il ne s agit pas en effet d une simple question de normes et d cart d s lors que les productions par les l ves de la langue de la cit au sein de l cole peuvent avoir valeur identitaire et revendicative Dans les ann es 80 les chercheurs utilisaient la d nomination de langue des jeunes ou de fran ais branch voir Boyer 1997 Aujour d hui les jeunes dont il est question sont en fait des jeunes des cit s et les recherches les concernant se sont d velopp es depuis plus d une dizaine d ann es pour deux raisons au moins L une qui est m diatis e la langue des banlieues atteint directement l id al de la langue fondateur de l tat Nation l autre raison moins id ologique et plus
549. ure sou mise aux injonctions du march peut elle aider r fl chir sur le r le d une ducation de plus en plus soumise aux appels de ce m me march Mon opinion est que le discours peu critique sur le caract re marchand de l art et de la culture en g n ral ne consid re pas que m me les pro duits de l industrie culturelle demeurent des mar chandises sui generis ce n est que partiellement que la n cessit esth tique peut tre manipul e car la production et la reproduction de l art dans la soci t industrielle n arrivent pas en d ter miner la r ception celle ci n est pas une consommation passive mais une activit esth tique d pendant de l approbation ou du refus et pour cette raison en grande partie non soumise au calcul du march Il se trouve toutefois que cet argument au lieu de venir au secours des tenants d une p dagogi sation de la litt rature ouvre un nouveau pro bl me apparemment n glig la relation entre le lecteur du texte fictionnel et particuli rement celui qui se trouve en formation pour devenir ducateur et une r ception aussi particuli re de la litt rature qui pr tend contribuer cette forma tion Ici je remarque tout au moins chez Meirieu l absence d une th orie de la r ception qui puisse rendre compte de cette situation particu li re En fin de compte il y a une diff rence entre le simple lecteur d un texte fic
550. us l avons d j fait remarquer cette r organisation des comp tences d crit ne se r alise pas de fa on galitaire la fin du coll ge Les r sultats obtenus par les l ves de seconde technique sont plus proches de ceux des l ves de quatri me que de ceux des l ves de seconde g n rale Pour ces l ves qui sont orient s la plu part du temps de fa on n gative parce que jug s faibles ou incomp tents dans les mati res g n rales soulignons au passage le fait que les mati res g n rales sont des mati res qui n cessi tent une bonne ma trise de l crit il semble qu une v ritable appropriation de l crit non plus seule ment comme outil de communication mais gale ment comme instrument de fonctionnement langa gier et de pens e ne s est pas faite CONCLUSION Le d veloppement des capacit s d crit ne pr sente pas un caract re lin aire Nous avons pu observer dans cette recherche des paliers de restructuration dont celui de la fin du coll ge qui surprend par son ampleur On peut galement constater une volution diff rente du brouillon en fonction de la nature du texte produire chez les l ves de quatri me Mais les r sultats obtenus montrent qu au niveau du lyc e et de l universit la nature du texte n a plus d effet du fait d une transformation plus en profondeur des capacit s d crit Cette r organisation des comp tences s accompagne d un contr
551. ussite a l preuve de fran ais du baccalaur at lorsque l enseignement avait t assur par des enseignants plus d mocrati sants 6 C est l une belle illustration de l ef fet ma tre et du fait que l chec n est pas fatal Par ailleurs de nombreuses recherches se sont donn pour objet l valuation des diff rences de r ussite entre tablissements c est dire une mesure des effets des politiques de ces tablis sements La premi re pr caution m thodologique consiste bien videmment comparer du compa rable par exemple on comparera des tablisse ments de m me composition sociale ou bien on tiendra compte des diff rences de composition pour tenter d isoler ce qui peut tre attribu a l tablissement toutes choses gales par ail leurs Parmi les travaux cons quents dans ce champ il faut notamment citer ceux de l IREDU 7 qui mettent en vidence des chances d orien tation tr s diff rentes pour un m me groupe social selon le coll ge dans lequel il est scola ris dans notre propre travail sur les innovations nous avions montr que selon les coll ges les chances d acc s en seconde des enfants d ou vriers pouvaient varier du simple au triple 8 Certes l int rieur d un m me tablissement la hi rarchie des r ussites reste fortement corr l e la hi rarchie sociale mais les variations inter ta blissements sont telles qu un groupe social donn
552. uvent cit e Dans dix ans qu il n y ait plus un seul illettr dans nos cit s Que tous aient un m tier en main Que celui qui sait apprenne celui qui ne sait pas p 57 L illettrisme est devenu le pire des probl mes car il est une cause et une cons quence de toutes les injustices et humiliations v cues par les enfants et les adultes des milieux les plus d favoris s 1980 document adress au Pr sident Giscard d Estaing prenant ainsi le pas sur le d nuement mat riel la maladie l absence de logement le ch mage De fa on paradoxale mais Bernard Lahire devrait savoir que l oximoron est un classique de la litt rature chr tienne ATD conjoint deux topos religieux celui sur l minente dignit des pauvres les pauvres sont nos ma tres et celui de l urgence de leur instruction ie les pauvres sont nos l ves Laicisant son propos le P re Wr sinski adopte la formulation moderniste et instru mentale qui traite la lecture comme un outil de salut uni versel Un tel savoir est la condition fondamentale de toute promotion de toute vie humaine digne d tre v cue Il est donc le tout premier partage qui nous est demand ni le social ni le spirituel ni aucun contenu humain ne peut tre accueilli par ignorant p 56 crit il en 1979 On retrouve un m me paradoxe sur les modalit s de Pins truction D un c t l cole chemin du savoir devient le salut
553. uvre d Huberman nous alimente pour longtemps en proc dures et en moyens Elle nous laisse un h ritage plus pr cieux faire la d monstration que la scientificit dans la recherche en ducation peut rev tir ce caract re d pist mophilie r cr ative et sans que la rigueur de la d marche en souffre bien au contraire Ce sont la certes des consolations bien minces quand l angoisse ou la d faillance physique submergent nos fragilit s Et de cette d solation Huberman a fait l exp rience Mais son t moignage de chercheur n en est pas pour autant sans pertinence Le militant peut baisser les bras Le penseur peut se heurter la t te contre les murs L expert peut comprendre qu il s est fait avoir Il reste au chercheur les modestes bon heurs de construire des instruments pour laborer un peu plus le vraisemblable et peut tre m me approcher le vrai qui m rite toute peine et qui l efface Daniel Hameline Universit de Gen ve BIBLIOGRAPHIE HUBERMAN M 1986 Itin raire de lecture d un chercheur am ricain Perspectives documentaires en sciences de l ducation n 8 p 7 17 In memoriam Michael A Huberman 1940 2001 185 ORIENTATION SCOLAIRE ET PROFESSIONNELLE revue de l Institut National d Etude du Travail et d Orientation Professionnelle N 4 D CEMBRE 2001 Claude LOUCHE Catherine HUGUES et Philippe SARRADE Normes sociales performances et pronostic de
554. vaill s par l cole et ce qui appara t souvent dans les pratiques scolaires quotidiennes comme des d marches mod lisantes de productions de texte Au demeurant dans les deux cas il s agit d apprendre aux l ves produire des textes ou les analyser et la technisation ou la r ification scolastique est l encore plus grande non les aider s approprier des usages du langage en par ticulier des usages qui ne rel vent pas de la quotidiennet des changes mais des genres seconds voir ci apr s Cette r ification scolastique venue d une transposition des savoirs savants sur les textes et les discours ne peut que g ner certains l ves dans la construction des significations demand es Et m me si ces pratiques ne correspondent pas ce que les chercheurs du champ ont voulu il faut bien admettre que les cadres qu ils ont con us les aient m me indirectement favoris es souligne Berni 1998 Il prend l utilisation qui est faite de la notion de crit re et de celle d outil comme exemple de cette d rive qui dessert certains l ves le cri t re est la plupart du temps utilis comme un outil technique un trait formel purement descriptif et ext rieur construit comme tel par mod lisation de pro ductions langagi res achev es Le rep rage de ces crit res formels peut ainsi dans une logique de t che se substituer pour l l ve la lecture m me du texte On peut opposer
555. val Jean Julo G rard Vergnaud dont nous allons examiner les approches ne se situent pas toutes sur le m me plan l originalit de Julo r side essentiellement dans la probl matique qu il d veloppe le cadre th orique auquel il se r f re tant lui plus classique ergonomie cognitive et r solution de probl me En revanche Vergnaud et Duval formulent des propositions th oriques origi nales respectivement la th orie des champs conceptuels et les registres de repr sentations s miotiques Ajoutons concernant Vergnaud qu il a t le premier psychologue en France prendre en compte la question des contenus d enseignement Il l a fait certes au sein d une psychologie du d veloppement cognitif mais l on peut consid rer que sa participation constante aux d bats en didactique des math matiques et en particulier aux d bats fondateurs et ses tra vaux tant th oriques qu empiriques ont large ment contribu au fondement m me de cette dis cipline il est d ailleurs int ressant de noter que la th orie des champs conceptuels et la th orie des situations didactiques cf Brousseau1986 se sont d velopp es de mani re concomitante Un autre point m rite d tre rappel ici on trouverait en r alit parmi les productions de Vergnaud mais galement parmi celles de Duval ou dans une moindre mesure de Julo des tra vaux de didactique au sens strict citons notamment les travaux
556. vit sociale inscrite d pendante des structures sociales dans lesquelles le langage est utilis 9 L utilisation de la notion de pratique langagi re se justifie par l insistance ainsi mise sur l id e de pratique le langage tant fondamentalement une pratique et de plus une pratique sociale Dans le champ de la linguistique l effacement de la r alit des pratiques langagi res diverses et diff renci es par les concepts unifiants de langue ou de comp tence n est pas sans rappeler dans le champ du politique l effacement de la r alit des soci t s divis es par des rapports de force L objet d une Pratiques langagi res et scolarisation 125 sociologie du langage est ainsi de d crire ces pratiques langagi res PL en tant qu elles sont marqu es par des rapports de force de domination et d exclusion et qu elles doivent donc tre consid r es comme des pratiques antagonistes Boutet 1980 Dans cette m me perspective Bautier 1995 parle d asepsie sociale propos de la notion de registre de langue adapta tion scolaire des variations sociolinguistiques sociales de la langue qui ignore les enjeux sociaux de ces variations Cette double filiation permet de penser les difficult s scolaires en termes d usages du langage et de diglos sie qui g neraient les l ves et non en termes de formes linguistiques fautives inad quates ou manquantes voir ci apr s Enfin une troisi m
557. x quelles il est confront ou qu on sollicite de lui qu il a produire pour tenir sa place d l ve d l ve apprenant des savoirs disciplinaires quels qu ils soient Les formes linguistiques lexicales syntaxiques textuelles sont a Pratiques langagi res et scolarisation 141 consid rer comme cons quences de l usage langagier produit Baudry et al 1997 et non comme cause ou ind pendantes Sur le th me les pratiques scolaires qui p nalisent crit l cole ou la question de la litt racie Historiquement l institution scolaire est associ e l imposition des pra tiques d crit entendue non seulement comme objectif d alphab tisation pour tous mais aussi et peut tre surtout comme imposition tous d une culture crite Depuis quelques ann es du fait des travaux d origines diverses anthropologiques sociologiques historiques psychologiques on sait que l crit intervient de nombreux niveaux dans l laboration et la modification des savoirs des modalit s de pens es d tre au langage au monde et aux autres Il est cependant important de ne pas oublier que les transferts des r sultats des travaux d un champ dans un autre ne sont pas toujours fond s ce qui est processus de d veloppement et modification d une soci t ou d une culture peut il tre le processus de d veloppement d un individu Ce qui est le fait d un moment dans une histoire culturel
558. z Cette dramatisa tion doit elle n cessairement venir au premier plan de la r flexion p dagogique Et dans quelle mesure est il n cessaire qu avec cette dramatisa tion cette r flexion se fasse m taphysique Telles sont mes interrogations A R Pourriez vous l un et l autre pr ciser autant que faire se peut votre pens e concep tuelle de l cole Ph M Je me reconnais assez bien dans ce que vient de dire Denis Kambouchner Au premier plan effectivement je place la rencontre singu li re que constitue tout apprentissage En ce sens mon itin raire est bien spirituel puisque je r cuse une approche proprement psycholo gique de cette rencontre La question est finalement pour moi de centrer ou non l cole autour de cet v nement Je pose le caract re fondateur et principiel de cette ren contre avec les savoirs par laquelle un tre se construit Je pense en effet que ce qui constitue l cole comme institution originale c est qu elle est n est pas un simple service rendu aux familles des fins de gardiennage ou de pr pa ration l exercice d un m tier L cole est le lieu o l enfant est amen rencontrer autre chose que ce qui existe dans sa sph re priv e lexi gence de v rit l cole il s agit donc d instal ler un rapport la v rit Dans le discours magis tral que je ne stigmatise pas contrairement ce que vous dites l exigence de v

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