HISTORIOGRAPHIE ET THÉORIE DE LA
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1. Rufus St hlin et Schmid mettent galement en vidence que die vier p pn 6Yov bieten nichts Besonders wohl aber die kurze Ein leitung in der ein eigenes y vog iotopi k v der Beredsamkeit augestellt wird Rufus de P rinthos serait ainsi le premier rh teur admettre Pexistence de quatre genres dans la th orie rh torique Mais Aristote ne se prononce t il pas ce sujet Dans sa Rh torique il n tablit que trois genres genus iudiciale genus demonstrativum genus deliberativum Dans les coles de la rh torique grecque romaine et byzantine on ne mentionne que trois genres rh tori ques les d clarations de Rufus de P rinthos et ensuite de Nikolaos de My ra sont donc des innovations quant la th orie rh torique Il faut cepen dant remarquer que c est pr cis ment Aristote qui montre le genre de style 15 Cf Warz VIL 794 4 Olov kopaoig t map v e toto RAP YYEAUG O nepi TV vayoviov eoti 6imynu tov GAAG REPL T V an c iotopik v pvu Kai TAVNYLPIK V VTI Staot kkouev y p t lotopiKkdv TO navnyvpikod Apiotot ket QKOLOLBO VTOC T TUPTOV robto si oc neto yovti pnropirkic t S PEEAS eipnu va Epuoy ver nepi TOv vayoviov npo dvtec odv Be em ei ouev LOT OV H VTOL G EKOPA OVT G TIVA MOTA TOGE IATVT GOUEV i T V PYELUV TNVIKO TO TOWEV Bo eo ar Cf H Huncer Die hochsprachliche profane Literatur der Byzantiner M nchen2. a la valeur fondamentale de l histoire consiste en la recherche de la v rit et dans l effort d viter les flatteries et la partialit b la construction d une oeuvre historique se fonde sur l ordre dans la description des choses du temps du lieu C est la th orie classique du sta tus d velopp e plus tard par Hermagoras et achev e par Hermog ne c dans la narration des gestes il faut d crire valuer et commenter ce que ces gestes ont suscit et parfois leurs cons quences lorsqu elles sont connues d il faut d crire galement le caract re des hommes leurs moeurs leur vie priv e e le style doit couler fluide l gant agr able mais diff rent en prin cipe du style juridique il est possible de le d finir comme un style in term diaire entre le style assertif et le style d monstratif voire un m lange particulier des deux En cela Cic ron se rapproche des opinions formul es plus t t par le Pseudo D m trios et Denys Il nous semble que les conclusions suivantes ne devraient soulever gu re d objections l historiographie la pratique des orateurs et la rh tori que sont fortement li es entre elles les anciens faisaient d j remarquer l ab sence d une th orie de l historiographie ainsi Denys d Halicarnasse ou Cic ron dans leurs trait s toutefois ils cr aient pratiquement les fonde ments d une telle th orie les dialogues de Cic ron Orator et De oratore
3. historiogra phie ne se distingue pas vrai dire par sa pr cision A ces observations parses et assez vagues rien ne semble avoir t ajout par les poques suc cessives ni dans l aire byzantine ni au Moyen Age latin Malgr l existence de nombreux exemples prouvant que certains rh teurs pr taient beaucoup d attention l analyse des oeuvres des histo riens ceux l n ont pas cr une th orie homog ne et syst matique les ef forts de Rufus ou de Nikolaos de Myra ne d passent sans doute pas le stade de tentatives Ce ne sera qu la Renaissance que les rh teurs cr eront une 103 Cf Dion Hauic de imit Dion HaLic Ep ad G Pomp 766 sqq Cic de orat 11 366 14 Cf Dion Hauc Ep ad G Pomp 766 767 105 Cf PETER cit p 468 Excerpta rhetorica dans Rhetores latini minores cit MANITIUS cit Bd I p 642 48 JAKUB Z LICHANSKI th orie organique de l historiographie concernant aussi bien limitation et utilisant les acquis litt raires des coles rh toriques classiques De mani re g n rale l o une th orie historiographique a exist dans l Antiquit elle a t inscrite dans le cadre global de la production scriptura le et elle a t exploit e comme une th orie utile la composition d un texte litt raire Cela est confirm galement par Denys d Halicarnassel D autre part l omnipr sence de la rh torique tait si forte que toute oeuvre his
4. rienne Le choix du sujet demeure somme toute arbitraire Mais cette que stion reste fondamentale pour la compr hension des oeuvres historiques de puis l Antiquit jusqu au Moyen Age la r glementation de la sph re de l in ventio tait respect e en fait par tous les auteurs puisqu elle concerne des principes g n raux de la rh torique Chaque historien d H rodote Tite Live Polybe Zosime et jusqu Einhard et Gallus dit l Anonyme s est pos consciemment le probl me de la s lection du mat riel par rapport au but qu il se propose d atteindre La topique la th orie du status et celle de l argumentation dans une oeuvre historique constituent encore de probl mes sp cifiques La question la plus simple est probablement celle de la topique ce sont les auctoritates par ex les divers ouvrages historiques les t moignages les documents A l poque du christianisme viennent s ajouter encore trois sources nouvelles 86 Cf Cic de orat II 62 87 Ce fait avait t soulign entre autres par Dion Hauic Ep ad G Pomp 167 HISTORIOGRAPHIE ET TH ORIE DE LA RH TORIQUE 43 la Bible les crits des P res et Docteurs de l Eglise ainsi que les documents de l glise p ex les constitutions des conciles Les probl mes de l tude du status ont t discut s plus haut et ne s loignent pas des principes g n raux pr sent s par ex dans De inventione de Cic ron En
5. du m me auteur La prose rythmique de Zosi me dans XVI Internationaler Byzantinistenkongress Akten 11 3 Wien 1983 pp 345 354 38 Cf CicocxaA The Construction and Function of the Monocolic Period in Zosimos New History en presse 9 Cf Cic orat 207 100 Cf SkIMiNA cit NOVOTNY cit 46 JAKUB Z LICHANSKI la prose grecque et latine pourrait amener des conclusions de grand int r t sur les analogies ou diff rences entre le syst me rhytmique grec et latin Dans la prose historique l emploi de la p riode avait une fonction non seulement ext rieure ornementale elle avait aussi le but pr cis de signaler certains l ments fondamentaux de la structure d une oeuvre historique Se lon l tude de Cichocka ces fonctions se manifestent de mani re particu li rement vidente dans la d termination des relations entre faits et v nements du r sum des v nements racont s pr c demment annonce d v nements qui suivront Ces trois fonctions se rapportent donc la partie fondamentale d une oeuvre historique c est dire la narratio L analyse de la structure p riodi que d un ouvrage historique permet de saisir plus facilement les intentions de l auteur de percevoir les incons quences conscientes ou inconscientes dans le texte et ventuellement de percevoir aussi les informations que l au teur d sirait transmettre dans une nonciation qui
6. orie rh torique de l argumenta 58 Cf M Nouxaup L utilisation de l histoire par les orateurs attiques Paris 1982 aussi F BLass Die attische Beredsamkeit Bd I III Leipzig 1868 1880 5 Cf NouHaAUD cit p 44 sqq 60 Ibid passim 61 Cf Rh torique et histoire cit p 12 62 Ibid pp 12 14 36 JAKUB Z LICHANSKI tion l poque du Moyen Age o il acquiert une autonomie consid ra ble Des consid rations analogues sur la pratique de l utilisation des exempla ont t faites par Leeman6 mais celui ci ne semble pas non plus conna tre d nonciation th orique sp cifique ce sujet C est donc nou veau dans les notations parpill es dans des textes divers et surtout dans les oeuvres de Cic ron que nous pouvons reconstruire cet aspect du rapport en tre l art oratoire et l historiographie savoir celui de l utilisation de la se conde par la premi re Dans le De oratore Cic ron met en vidence la possibilit de se servir des proc d s d une ars pour en cr er une autref Nam si qua est ars alia quae verborum aut faciendorum aut legendo rum scientiam profiteatur aut si quisquam dicitur nisi orator formare oratio nem eamque variare et distinguere quasi quibusdam verborum sententiarum que insignibus aut si via ulla nisi ab hac una arte traditur aut argumentorum aut sententiarum aut denique discriptionis atque ordinis fateamur aut hoc quod haec ars profiteatur al
7. 1978 vol 1 p 105 KLEINE PauLY Stuttgart 1970 Lfg 19 col 111 112 16 Cf note 12 Aussi RE zweite Reihe R Z erster Halbband Stuttgart 1914 ici justement advient l identification de Rufus avec Rufus de P rinthos 17 Cf ST HLIN SCHMID cit p 755 18 Cf ARIST rhet 1358 b 1 1359 b 29 K Von FRITZ Aristotle s Contribution to the Prac tise and Theory of Historiography Los Angeles Berkeley 1958 dans University of Califor nia Publications in Philosophy vol 28 n 3 pp 113 138 19 Nous ne trouvons pas de remarques ce sujet dans des tudes sur la rh torique comme en tre autres J Mart n Antike Rhetorik Technik und Methode M nchen 1974 H LAUSBERG Handbuch der literarischen Rhetorik 2 Aufl M nchen 1973 Ce probl me tait cependant soulev par P SCHELLER De hellenistica historiae conscribendae arte Lipsiae 1911 pp 64 65 Aussi R Vorkman Die Rhetorik der Griechen und R mer in systematischer bersicht 2 Aufl Leipzig 1885 pp 24 25 parle de g nos historik n mais ne le pr cise pas de plus pr s il mentionne seulement la possibilit de le lier avec g nos epideiktik n HISTORIOGRAPHIE ET TH ORIE DE LA RH TORIQUE 25 devant caract riser une oeuvre scientifique Lucien en parlant du style d un ouvrage historique montrera la n cessit de se servir d un style pos voire impassible il se rapprochera donc quelque peu des remarque
8. Cic de leg 1 4 11 f J Worfws Artis historicae penus Vol I II Basileae1579 12 Cf Cic de leg 1 4 Cic ron montre ici H rodote et Th opompe comme ceux qui se sont loign s du principe d Aristote 13 Cf Rurus De rhetorica dans Rhetores selecti Oxonii 1676 premi re dition et r im pression avec de minimales modifications sous le m me titre Leipzig 1773 Dans la m me di tion p 187 189 Warz IIL 447 5 6 448 1 2 E n to pntopiko oti t coapa 6LKaviKOv GLUBoOVAEUTK V yYkHLLAOTIKO V ioTOpiKOV Iotopik v v d myovue a rp ec t V G HET K GHLOU G yeyevnu vac 14 Cf O STAHLIN W ScHMip Geschichte der griechischen Literatur 5 Aufl T IL 2 M nchen 1913 p 755 T Sinko Literatura grecka T III 1 Krak w 1951 p 297 JAKUB Z LICHANSKI DA adoptant justement comme quatri me le genre historique y vOG i6Topi K V 5 Ainsi devons nous aborder ici des questions extr mement importantes 1 Aristote parlait il du genre historique comme d un genre particulier 2 quelle importance faut il donner ces deux d clarations et celle de Rufus notamment Nous commencerons par le deuxi me probl me Le trait de Rufus De rhetorica en tant qu ouvrage anonyme a t imprim dans le recueil Rheto res selecti publi d abord Oxford en 1676 et par la suite Leipzig en 1773 O St hlin W Schmid et T Sinko attribuent sa paternit
9. Phi lologus 1929 1930 T Apamx Aristotle s Theory of Period Philologus 1984 2 Cf Ps DEMETR de eloc X XXIV HERMOGENES de inv IV 151 158 Cf D L LEHMANN Allgemeiner Mechanismus des Periodenbaues Danzig 1833 F CHARPIN L id e de phrase grammaticale et son expression en latin Lille Paris 1977 HISTORIOGRAPHIE ET TH ORIE DE LA RH TORIQUE 45 SE O a et Hermog ne Le premier a distingu trois formes de p riodes la forme rh torique la forme historique et la forme dialogu e La p riode historique se distingue sur la base de deux l ments D une part la position du verbe dans le dernier c lon de la p riode de l autre le trait le plus g n ral de la p riode concerne notamment sa fermeture cit e ci dessus et sa concision Dans la prose historique les p riodes sont form es par plusieurs c lons en g n ral deux trois ou quatre quoiqu il existe des formes plus grand nombre de c lons jusqu dix ou plus et d autre part des p riodes mono coliques Proche de la p riode en ce qu il doit lui aussi fermer une pens e le c lon ne constitue toutefois pas un ensemble ferm s mantiquement il doit tre compl t Seule exception videmment reste la p riode monocoli que dont la distinction est n cessaire et opportune Plus tard Cic ron conseillera dans le Orator emploi pour la prose historique d un type sp cial de p
10. antiquitatum mais De priscis scriptoribus censura E KRE MER ber das rhetorische System des Dionys von Halikarnass Strassburg 1907 diss A F Lo sEV Istorija anti noj stetiki Rannij ellenizm Moskva 1979 p 436 445 D M SCHENKEVELD Theories of Evaluation in the Rhetorical Treatises of Dionysius of Halicarnasse Museum Phi lologum Londiniense vol I 1975 p 93 107 R TURASIEWICZ Od ethosu do ethopoii Stu dium z antycznej terminologii krytyczno literackiej u Dionzjiusza z Halikarnasu Krak w 1975 JAKUB Z LICHANSKI 22 P crire Denys d Halicarnasse et Lucien sont les seuls parmi les Grecs qui aient l gu cette t che Ainsi prendrons nous comme point de d part de nos propos la th se selon laquelle bien que les rapports entre la rh torique et l historiographie aient t tr s forts en principe dans les trait s sur la th orie rh torique l hi storiographie n occupe pas une place d importance ou bien elle est totalment absente Dans les r flexions qui suivent nous concentrerons notre attention sur les probl mes formels en dehors du champ de nos recherches resteront les questions li es aussi bien la m thodologie de l historiographie qu aux conceptions historiosophiques ou encore l aspect thique de l histoire L tude pr sente essaie de g n raliser des remarques sur la n cessit d analy ser l historiographie antique et m di vale la lumi re des th ories r
11. apparaissent par contre dans le De legibus qui souligne le principe g n ral et fondamen tal d j mentionn qui est d tre fid le la v rit D autres remarques comprennent par del la consid ration des historiens romains des r fle xions analogues celles de Denys d Halicarnasse 6 notamment sur le choix du sujet ainsi que le choix du d but et de la fin pour l oeu vre historique autrement dit par quoi commencerons nous et sur quoi terminerons nous le r cit de l histoire du peuple de la nation du monde etc les probl mes strictement stylistiques p ex la concision la simpli cit etc Quintilien qui recueillit dans son oeuvre avant tout certaines opinions courantes dira clairement 7 Et quia narrationum excepta qua in causis utimur tres accepimus spe cies fabulam argumentum historiam in qua est gestae rei expositio grammaticis autem poeticas dedimus apud rhetorem initium sit historica tan to robustior quanto verior I1 4 2 Le fait de commencer l apprentissage l cole de rh torique par des r cits historiques ayant un rapport vrai avec la r alit a une signification fondamentale Le th oricien souligne ici surtout la relation entre l historio graphie et la rh torique et la consid re comme vidente Fondamental est toutefois dans notre perspective la d finition et la distinction de l histoi re en tant que forme narrat
12. crits car elle seule d cide de la va leur de l oeuvre Denys en d finissant la sp cificit du style des historiens avait pr sent aussi une tentative de classification des genres des oeuvres histori ques Dans la Lettre Pomp e il avait divis les oeuvres historiques selon des crit res divers le crit re qui distinguait entre les r cits d un seul v ne ment et ceux qui racontent plusieurs v nements vari s le crit re de la divi sion suivant les principes de l agencement du contenu soit chronologique soit probl matique celui enfin de la division en genres diff rents selon que l auteur ait particip aux faits racont s ou qu il rapporte des r cits d autrui 39 Cf Quint X 1 31 34 Aussi W KroLL Studien zum Verst ndnis der r mischen Literatur Stuttgart 1924 pp 331 385 Cela peut tre une cons quence de la similitude sugg r e par cer tains th oriciens entre le style d une oeuvre historique et le style pid ictique cf VoLkMaAN cit pp 24 25 40 Cf Dion HaLic Ep ad G Pomp HISTORIOGRAPHIE ET TH ORIE DE LA RH TORIQUE 31 _ Une premi re tentative de syst matisation de l historiographie existe chez Aristote qui avait distingu l histoire politique l histoire des sciences et l histoire fond e sur la description des vertus et du caract re des personna ges Ces remarques sont dispers es dans plusieurs crits du Stagirite et ne constituent pas un e
13. est etiam munus historici in partes tribuere ut unumquodque eorum quae exponuntur suo loco collocare Quae est igitur utriusquae dispo sitio Thucydides tempora sequitur Herodotus rerum complexiones 111 773 Les remarques que nous venons de citer concernent les questions li es avec l inventio trois premi res citations et avec la dispositio quatri me ci tation Analysant les oeuvres de H rodote et de Thucydide Denys montre comment les crivains abordent dans le cadre de invention le probl me du choix du sujet le choix du d but et de la fin de l oeuvre celui de certains faits dans l ensemble de la mati re dans le cadre de la disposition la structure de l oeuvre sa composi tion on y rel ve la division en deux groupes fondamentaux organisation du contenu de l oeuvre suivant la chronologie ou bien autour de certains probl mes li s les uns aux autres Denys attire notre attention sur le fait que l historien cr e son oeuvre comme une oeuvre d art Celui ci doit en effet examiner se penchant sur 25 Cf Dion HaLic Opera omnia Ed 1 1 Reiske Vol I VI Leipzig 1774 1777 vol V VI K S Sacks Historiography in the rhetorical Works of Dionysius of Halicarnassus Athe neum 1983 vol 61 fasc I II pp 65 87 26 Cf Dion Hauic Ep ad G Pomp 767 773 HISTORIOGRAPHIE ET TH ORIE DE LA RH TORIQUE 27 une oeuvre historique les probl mes relatifs la forme artistique de cet
14. leurs terminaisons se distinguent par des clauses caract ristiques24 Ce type de l ksis appara t p ex chez Thucydide et d autres historiens post rieurs Il Si le Pseudo D m trios a une importance fondamentale puisqu il a cr le premier essai pour une d finition de la sp cificit stylistique de l oeu vre historique c est Denys d Halicarnasse qui a discut ces questions en d tail Avec ses oeuvres De priscis scriptoribus censura Epistula ad G Pom peium De Thucydidis charactere Denys a t le premier des grands th ori ciens de la rh torique qui ait analys le style des historiens H rodote Thucy 20 Cf ARIST rhet 1417 a 19 21 Cf Lucian hist conscr 43 46 22 Cf Ps DEMETR de eloc XIX XXI D M SCHENKEVELD Studies in Demetrius On Style Amsterdam 1964 H CicockA Begriff und Grundform der historischen Periode Eos LXVIII 1980 pp 217 227 23 Cf ARI sT rhet 1409 a 27 31 Ps DEMETR de eloc XII W Scump ber die klassische Theorie und Praxis des antiken Prosarythmus Wiesbaden 1959 H C cnockKa Begriff ici est donn e aussi la litt rature consacr e ce sujet 24 Cf ARIST rhet 1409 a 24 26 34 35 cf aussi note 23 26 JAKUB Z LICHANSK I dide Philistos X nophon et Th opompe avec une description des traits ca ract ristiques du style de chacun Dans la Lettre Pomp e l auteur crit26 Primum officium esse puto et id vel max
15. ou vrage Dans la suite des remarques contenues dans la Lettre Pomp e et dans d autres crits Denys analyse les questions relatives au domaine de l locution Avant de les tudier nous devons encore aborder deux probl mes L un concerne l attitude de l auteur face aux v nements d crits il peut les valuer ou essayer d tre objectif Il est utile de montrer ici qu H rodote selon Denys est objectif et Thucydide non Le deuxi me que Denys vrai dire n examine pas fond mais qui pour les questions soulev es ici est des plus importants a partie li e avec les remarques des rh teurs sur la narratio Il faut d abord distinguer les deux usages principaux de cette notion la narration en tant qu une des parties du texte du discours la narration en tant que r cit d un v nement d une affaire etc La premi re signification du terme narratio ne soul ve aucun doute les traits que devrait poss der cette narratio la partie principale d un Ouvrage historique sont d termin s de mani re univoque par la d finition des trois genres formes du r cit Le premier doit servir la pr sentation de la question et des probl mes complexes qui en d coulent le deuxi me contient les digressions le troisi me doit servir au plaisir Ce dernier se divise en deux genres le premier s occupe des objets le deuxi me des personnes Le premier se divise nouveau e
16. riode nomm kat eksochen Ici enco re il rapproche le style de l histoire de celui de la prose pid ictique Ergo in aliis id est in historia et in eo quod appellamus epideiktikon placet omnia dici Isocrates Theopompeque more illa circumscriptione ambitu que ut tamquam in orbe inclusa currat oratio quoad insistat in singulis per fectis absolutisque sententiis Le comma est en g n ral une forme d exclamation qui ne poss de pas de r le significatif ind pendant il joue plut t un r le amplificateur Il n est pas question d examiner ici dans le d tail la question fonda mentale du rhytme Nous nous bornerons quelques observations g n rales Conform ment aux principes de la rh torique antique et m di vale la prose historique comme tout autre genre de prose est marqu e par un rhytme pr cis Ce rhytme est d fini par la structure de la clause de la p riode ou du c lon gouvern e par les normes prosodiques Le question du rhytme est d extr me importance car elle ouvre de nou velles possibilit s de recherche comparative Les tudes conduites sur la pro se grecque depuis plus d un demi si cle par Skimina et ses successeurs ont permis de pr ciser certains traits stables ou typiques des diff rents genres de prose la prose historique y comprise L analyse des formes de rhytme dans Cf Ps DEMETR de eloc XIX XXI 97 Cf CicnockA La prosa ritmica cf l abr g
17. EUROPA ORIENTALIS 5 1986 HISTORIOGRAPHIE ET TH ORIE DE LA RH TORIQUE DE L ANTIQUIT AU MOYEN AGE JAKUB Z LICHANSKI Die Geschichtsschreibung war als die vornehmste Gattung der Kunstprosa von der Rhetorik aufgestellt Ulrich von Wilamowitz M llendorff Lorsque Platon dans Gorgias et Phaedros attaquait la rh torique il d mon trait en m me temps son omnipr sence Quintilien ne partagera plus les doutes du Philosophe et il attribuera la rh torique sinon la premi re cer tainement l une des principales places dans l ducation Enfin Denys d Ha licarnasse lorsqv il analyse le style des historiens grecs crira comme th oricien et notamment comme praticien auteur du trait Antiquitates Romanae Nous nous permettons de rappeler ces faits assez connus pour sou ligner que la rh torique a jou un r le particuli rement important dans la vie sociale et surtout sous l aspect linguistique dans la litt rature Or d j au XVIII s on crivait Les anciens si riches en mod les pour l histoire ne nous ont laiss qu un petit nombre de trait s sur la mani re de Je tiens exprimer ma plus profonde gratitude Mme le Dr H Cichocka pour l aide pr cieuse qu elle m a apport e par ses observations et ses conseils 1 Cf PLAT Phaedr 261 B 2 Cf Quint Inst orat 1 9 10 D L CLark Rhetoric in Greco Roman Education New York 1957 3 Cf Dion Hauc Romanarum
18. a Zur Methodologie der sp tgriechischen und byzantinischen Prosarhythmik en presse L Ferrero Rerum scriptor Saggi sulla storiografia romana Trieste 1962 L Can FORA Totalit e selezione nella storiografia classica Bari 1972 A La Penna Aspetti del pensie ro storico latino Torino 1978 Leeman Orationis ratio cit T JANSON Prose Rythm in Medie val Latin from the 9th to the 13th Century Stockholm 1975 aper u de la litt rature aussi dans W H6RANDNER Die Prosarhythmus in der rhetorischen Literatur der Byzantiner Wien 1981 pp 12 13 102 Cf CicxockA La prosa ritmica cit HISTORIOGRAPHIE ET TH ORIE DE LA RH TORIQUE 47 propos de l imitatio dans le domaine de l historiographie Ce sont cette fois encore Denys et Cic ron qui offrent les indications les plus pr cises Denys d finit la mimesis comme l art de se r f rer des mod les ta blis ou des exemples parddeigma 3 Mais ici et chez tous les deux th ori ciens il existe plus d indications partielles d rivant de l analyse du style d auteurs particuliers qu un expos th orique syst matique La description des l ments qu une oeuvre historique devrait comporter am ne Denys comme Cic ron mettre des jugements sur les historiens qui auraient ma tris et appliqu au mieux ces l ments indiquant en m me temps le meilleur mod le suivre Il faut croire que le trait de Denys De imitatione qui ne nous est parven
19. a fid lit la v rit Le prouvent aussi bien le passage cit plus haut que celui ci Haec scilicet fundamenta nota sunt omnibus ipsa autem exaedificatio posita est in rebus et verbis rerum ratio ordinem temporum desiderat regio num descriptionem vult etiam quoniam in rebus magnis memoriaque dignis consilia primum deinde acta postea eventus exspectentur et de consiliis signi ficari quid scriptum probet et in rebus gestis declarari non solum quid actum aut dictum sit sed etiam quo modo et cum de eventu dicatur ut causae expli centur omnes vel casus vel sapientiae vel temeritatis hominumque ipsorum non solum res gestae sed etiam qui fama ac nomine excellant de cuiusque vita at que natura La n cessit de garder la coh rence res verba dans un ouvrage histori que si clairement formul e dans ces lignes de Cic ron r pond au principe g n ral d aptum prepon qui a toujours t consid r comme fondamental par tous les th oriciens de la rh torique Ensuite Cic ron met en vidence dans son texte l importance de l ordre descriptif chose temps et lieu ce qui selon la d finition de Cic ron lui m me constitue le status coniecturaef Portant sur la quaestio finita et la quaestio infinita les passa ges suivants concernent soit l analyse des personnages concrets et des v ne ments soit les probl mes g n rauxf Il est possible notre avis que
20. ale est par contre la d termination du but que l orateur se pose et des raisons qui le poussent au choix d un certain exemplum parmi d au tres La question de la fonction de l exemple historique a t ainsi d finie par Jean Michel Davidf L exemplum antique ne fait appel qu l Histoire s adresse aux ci toyens et les invite la vertu on pourrait le dire h ro que L exemplum m di val en revanche fait appel au conte et vise l ensemble du peuple chr tien on pourrait le dire narratif ou anecdotique Il distingue encore trois perspectives pour l tude de l exemplum dans la tradition antique et m di valef2 la premi re consistait s interroger sur la fa on dont un syst me thique et moral s inscrit et s anime dans l emploi des exemples la deu xi me perspective la valeur motive de l vocation du pass a permis d tablir que l exemplum appartenait une rh torique du pathos ou trouvait une partie de son efficacit dans le plaisir qu il procurait l auditeur La troisi me tendait valuer le r le du rapport locuteur auditeur dans l exemplarit Si ces r sultats des recherches les plus r centes montrent les fonctions multiples de l exemplum et l universalit de son application une volution remarquable se manifeste toutefois depuis la tradition antique dans laquelle l exemplum tait li indissolublement la th
21. comment sont arriv s ont eu lieu ou comment ont t accom plis Cette convergence ne peut tre accidentelle Par contre la distinction par ce dernier dans le cadre de la th orie rh torique d un genre sp cial historique peut tre li e la parution de l ouvrage de Lucien De conscri bendi historiae alors que Nikolaos ne fait de toute vidence que r p ter l opinion de Rufus L oeuvre de Lucien est une analyse critique du style des auteurs con temporains celle de Rufus est par contre un abr g d un trait rh torique 1 Cf Fritz Aristotle s Contribution p 113 sqq Tr s int ressantes sont les remarques de Thu cydide au sujet du caract re des personnes qu il d crit cf Tnuc I 21 22 42 Cf Poup kist 1 3 IX 1 3 6 XIL 1 A propos des changements survenus au Moyen Age Cf B GUENEE Les genres historiques au Moyen Age Histoires annales chroniques Annales ESC 4 1973 p 1001 sqq J Banaszxiewicz Kronika Dzierzwy XIV wieczne kompendium hi storii ojczystej Ossolineum 1979 avec une riche bibliographie Cf E Rono Die asianische Rhetorik und die Zweite Sophistik Rh Mus 1886 XLI pp 170 190 H KameL Dionysius von Halikarnass und die Sophistik Hermes 1885 XX p 497 513 Cf aussi G AveNaR us Lukians Schrift zur Geschichtschreibung Meisenheim Glan 1956 44 Cf Lucian hist consecr 39 Rurus Warz H1 448 1 2 32 JAKUB Z LICHANSKI Les rema
22. e c t prendre Tite Live comme le mod le d un des types de la narration d finit la tradition laquelle il se r f re et qu il donne comme mod le imiter Revenons maintenant aux remarques de l auteur de la Lettre Pomp e En passant l analyse de l locution Denys discerne des sph res comme la puret de la langue la concision syntomia et la clart saf neia Ja vivacit en rgeia la capacit d exprimer les sentiments et les caract res des hommes Ja force isch s l intensit tonos la gr ce t rpsis la persuasion peith la convenance to pr pon A la fin de ses remarques Denys constate que les crivains tendent vers le naturel H rodote ou vers la force Thucydide et la beaut du style des historiens apporte soit la joie soit la crainte Des observations de Denys nous pouvons tirer les conclusions suivan tes quant la description du style des oeuvres historiques la th orie rh tori que classique offre les cath gories logiques et formelles n cessaires sans qu il faille cr er un genre particulier Il est donc vident que selon Denys les genres rh toriques classiques suffisent largement la description d une oeuvre historique Ce th oricien le dit explicitement dans l ouvrage De Thucydidis carac tere Primum illud perspicuum est omnem dictionem in duas distribui par tes in verborum delectum per quae ipsae res explicant
23. e der Text berlieferung der antiken und mittelalterlichen Literatur Bd I I1 Z rich 1961 1964 parti culi rement Bd II p 123 sqq 349 sqq 363 sqq 55 Cf Excerpta rhetorica dans Rhetores latini minores Ed C Haim Lipsiae 1863 pp 586 589 56 Cf Gervasius De CANTERBURY Chronica 1 87 sqq cf aussi GELL not att V 18 Cass in st 1 17 2 c est presqu exactement un abr g de l nonc de Gellius Iis p etym V 28 chronique temporum series 57 Cf Note 54 HISTORIOGRAPHIE ET TH ORIE DE LA RH TORIQUE 35 EE E S a a a IV Un probl me particulier qui m rite d tre examin ici est celui des re lations entre l historiographie et la pratique des orateurs Dans un travail r cent intitul Utilisation de l histoire par les orateurs attiques Michel Nouhaud analyse de mani re tr s pr cise le probl me de Putilisation par les orateurs de Phistoire et des oeuvres historiques dans la pratique oratoire8 La question essentielle est celle pr sente d j chez Quintilien mais qui est bien plus ancienne de l utilisation par les orateurs des exemples histori ques Aucune th orie particuli re ne semble avoir codifi syst matiquement l emploi des exemples historiques De mani re g n rale c est la th orie de l argumentation qui tablit quelques principes d utilisation des diff rents ar guments et plus particuli rement des exemples Dans l tude des exempla fondament
24. en tait pas assez averti courait le risque selon la formulation de Lavagnini de d g n ration de la scien ce pure ou bien de l art pure avec le risque qu une oeuvre historique dans son ensemble ou dans ses parties puisse glisser vers le pan gyrisme Le probl me fondamental qui se pose et qui reste encore ouvert sera celui de l valuation de ce qu on appelle l historiographie pragmatique de Polybest Cette conception de l histoire que Lavagnini envisageait comme le r sultat de l opposition la trop grande soumission des historiens la rh torique ou plut t la litt rarit et plus pr cisement une mani re d crire resultant d un souci stylistique excessif devrait tre consid r e elle aussi nous semble t il l expression des inqui tudes m thodologiques de Po lybe Si la querelle entre l historiographie rh torique et l historiographie pragmatique peut tre li e une discussion plus g n ral autour de la que stion de l asianisme et de l atticisme nous ne pouvons pourtant pas la rap porter exclusivement des questions strictement litt raires L historiogra phie pragmatique et notamment le cas de Polybe prouvent que les probl mes stylistiques sont li s des probl mes m thodologiques C est une question d licate car elle concerne la m thodologie de l histoire en g n ral mais il ne s agit pas de la traiter ici elle d passe les li
25. es and Practices of the Roman Orators Historians and Philosophers Amsterdam 1963 65 Cf Cic de orat II 236 37 I1 62 sqq 66 Jbid II 62 HISTORIOGRAPHIE ET TH ORIE DE LA RH TORIQUE 37 paratim instructam rhetorum praeceptis sita sunt enim ante oculos Nam quis nescit primam esse historiae legem ne quid falsi dicere audeat Deinde ne quid veri non audeat Ne quae suspicio gratiae sit in scribendo Ne quae simulta tis Ce passage offre un t moignage important notre avis d cisif contre l opinion assez r pandue qu avant Cic ron existaient de trait s consacr s ces probl mes qui ne seraient jamais parvenus jusqu nous Ce passage de Cic ron jette aussi une lumi re nouvelle sur les id es de Rufus car il permet de sugg rer que la proposition de celui ci d largir le canon des genres rh to riques ait t dict e d abord par l absence d une th orie historiographique et ensuite par le nombre toujours croissant d ouvrages de ce genre La va leur de l histoire pour l orateur confirm e par une vari t stylistique de ce type de litt rature que Cic ron consid re un trait commun l orateur et l historien ne consiste toutefois pas seulement dans la possibilit d emploi de proc d s formels analogues ou dans une finalit simplement ornementa le Elle d rive plut t du principe selon lequel la description des v nements dans une ouvre historique est soumise strictement la loi de l
26. es entre des formes d exercises telles que la declamatio et le praeexercita mentum progymnasma 3 Les liens avec la tradition antique se rel chent du moins en appa rence au Moyen Age lorsque la compr hension de l histoire d coulait de l interpr tation de ce qu on appelle le sens litt ral de la Bible mais cette tra dition elle aussi est bien plus ancienne et remonte probablement Orig ne s Tous ces usages de l histoire s cartent cependant des probl mes strictement rh toriques Dans les exemples cit s les auteurs se r f rent l histoire en tant que science du pass une science qui serait source de ren seignements sur les faits les v nements les hommes Pour que l histoire devienne cette science du pass elle dut faire lobject d un enseignement Elle pouvait l tre et elle l tait tout simple ment en tant que lecture obligatoire pour ceux qui voulaient acqu rir un sa voir en mati re de rh torique et de po tique en tant que source de d mon strations d exemples Au Moyen Age et jusqu au XVe si cle l histoire ne constituait pas une mati re ind pendante de l enseignement universitaire mais elle tait englob e dans l enseignement de la rh torique et de la po ti que elle y tait trait e comme un exemple de l utilisation des r gles de la rh torique afin d organiser un texte minemment litt raire Cette tendance active aupa
27. et les trait s de Denys consacr s la description du style propre certains hi storiens sont les oeuvres qui mieux permettent de saisir les traits principaux de la th orie rh torique de l historiographie 70 Cf Cic de orat II 64 71 Cf Ps DEMETR de eloc Dion Hauic Ep ad G Pomp 766 sqq HHISTORIOGRAPHIE ET TH ORIE DE LA RH TORIQUE 39 TE a E o o V De l Antiquit au Moyen Age on fait encore explicitement appel l histoire dans le cadre de la th orie rh torique gard de trois situations tr s diff rentes 1 C est l histoire que les rh teurs recommendent de se r f rer dans les discussions relatives aux sources des exempla L histoire est aussi l une des sources pour la topique et c est celle ci qu il faut la relier 2 La pr sen ce constante de ce th me dans tous les trait s nous exempte d en donners des exemples 2 On faisait appel l histoire au moment de composer des d clama tions Elle sugg rait les sujets et les probl mes pr senter surtout dans ce qu on appelait des controversiae N e dans l antiquit et plus pr cis ment l int rieur de l cole romaine dont p ex S n que cette tradition s est d velopp e surtout avec les Declamationes de Pseudo Quintilien et a tou jours t vivante Dans les declamationes ont leur source par exemple les Gesta Romanorum Il ne faut pas oublier que les fronti res taient assez flou
28. ette division rigoureuse r pond une conscience aussi nette des varia tions stylistiques entre les diff rentes formes litt raires des oeuvres histori ques C est pourquoi au moins depuis le XIIe si cle on a commenc ap pliquer la cat gorie delectare l historiographie l utilisant aussi pour Pen seignements La situation n est pas diff rente pour la litt rature byzantine Sauf le cas d j cit de Nikolaos de Myra il serait difficile de trouver d autres exemples d une th orie de l historiographie Nous pr f rons passer en ce moment sur les probl mes li s la question de l imitatio savoir du ca non de mod les imiter Cette question nous amenerait examiner les probl mes de la r ception des crivains antiques par ex la popularit de Po lybe l poque du haut Byzance plut t que ceux qui nous int ressent ici notamment la th orie de l historiographie et son rapport de d pendance ou d ind pendance face la th orie rh torique ce propos nous pouvons en conclure partir des observations que nous venons de faire qu un v ritable renouveau des recherches sur l historiographie et de ses liens avec la rh tori que n aura lieu qu au XVe et XVI s l poque de la Renaissance 54 Cf Lexikon des Mittelalters Bd I Z rich 1980 entr es Annales 1 655 661 Chronik 11 1954 2028 Cicero in Mittelalter und Humanismus 11 2063 2077 Aussi Geschicht
29. fluences on European Culture A D 500 1500 Ed by R R BoLcar Cambridge 1971 Medieval Eloquence Studies in the Theory and Practice of Medieval Rhetoric Ed by J J Murrxy Berkeley Los Angeles London 1978 Aussi M ManiTius Geschichte der lateinischen Literatur des Mittelalters M nchen 1911 1931 Bd I pp 208 242 637 719 Bd II pp 125 413 Bd III pp 322 640 53 Cf Manmmius cit IH p 321 sqq 34 JAKUB Z LICHANSKI oratore et la Rhetorica ad Herennium t Un r le fondamental a t jou galement par limitation des r cits crits par les historiens de l antiquit le trait anonyme Excerpta rhetorica en est la preuve la plus vidente D autre part la tradition de s parer l annalistique de l histoire remon te elle aussi l antiquit tardive Elle se d veloppera au Moyen Age d ter minant travers le rapport de plus en plus troit de l annalistique et de Phi storiographie la cr ation d un style chroniqueur particulier Cette tradi tion allant de Gellius Cassiodore et Isidore de Seville et plus tard Ger vasius de Canterbury identifie l annalistique proprement dite avec les chro niques et les oppose nettement l histoire con ue comme un genre litt raire particulier Dum enim cronicam compilare cupiunt historici more incedunt et quod breviter sermoneque humili de modo scribendi dicere debuerant verbis ampullosis aggravare conantur 6 A c
30. h tori ques de l poque la rh torique tant comprise comme une th orie du texte I Ulrich von Wilamowitz M llendorff a remarqu que Die Geschichtsschreibung war als die vornehmste Gattung der Kun stprosa von der Rhetorik aufgestellt und auch Aristoteles hatte sie in diesem Stile behandelt L historiographie est donc consid r e comme un genre litt raire part et ses origines se trouvent dans la th orie rh torique Ici c est Aristote qui est cit mais Mais d s lors commencent les difficult s Isocrate consid rait d j l histoire comme une oeuvre qui devrait tre cr e avec un style particuli rement soign quelques si cles plus tard 4 Cf JouvenEL DE CARLENCAS Essais sur l histoire des belles lettres des sciences et des arts T 1 4 Lyon 1757 t l p 33 5 Cf B Croce Teoria e storia della storiografia 3 d Bari 1927 S Vismara Il concetto della storia nel pensiero scolastico Milano 1924 Problemi storici e orientamenti storiografici Raccolta di studi a cura di E Rora Como 1942 H HOLBORN Greek and Modern Concepts of History Journal of the History of Ideas X 1949 p 3 13 M BOUVIER AJAM Essai de m thodologie historique Paris 1970 6 Cf J Z LicuaNsK Rhetoric and Communication Studies in Logic Grammar Rhetoric I 1980 p 189 195 p 192 Rhetoric is after all an arranged system of rules of construction of an unlimited number of te
31. ienum esse aut cum alia aliqua arte esse commu ne Sed si in hac una est ea ratio atque doctrina non si qui aliarum artium be ne locuti sunt eo minus id est huius unius proprium sed ut orator de eis re bus quae ceterarum artium sunt si modo eas cognovit ut heri Crassus dice bat optime potest dicere sic ceterarum artium homines ornatius illa sua di cunt si quid ab hac arte didicerunt Sont ainsi confirm s les liens formels entre rh torique et historiogra phie et l utilit qui en d rive orateur dans son activit pratique en parti culier pour la cr ation et le choix des mots le talent d orner son discours par des pens es aphorismes et des sentences le choix des d monstrations et des arguments l organisation de l ensemble du texte Par la r ciprocit entre les artes d clar e dans le fragment cit aupara vant il est vident que si l histoire est utile l orateur la th orie rh torique n en est pas moins utile voire indispensable l historien Plus explicite propos de l importance de l histoire pour l orateur est le passage suivant de Cic ronff Sed illuc redeo videtisne quantum munus sit oratoris historia Haud scio an flumine orationis et varietate maximum neque eam reperio usquam se 63 Cf J Beruoz J M Davip Introduction bibliographique dans Rh torique et histoire pp 15 31 64 Cf A LEEMAN Orationis ratio The Stylistic Theori
32. ime omnibus necessarium qui res gestas hominum monumentis annalium mandare student materiam eligere pulchram et iucundam ac eam quae animos legentium voluptate afficiat atque perfundat quod Herodotus mea quidem sententia melius vidisse et expressisse videtur quam Thucydides Ille enim communem Graecorum et barbarorum hi storiam conscripsit ne et res gestae maiorum obliterarentur et ne eorum facta et alia quae enumerat interciderent atque ex hominum memoria tollerentur idem enim est ipsum prooemium idem exorsus et finis historiae II 767 Secundum munus est eius qui facta hominum memoriae mandare volet scire unde principium sumendum est et quousque progrediendum qua in re Herodotus longe prudentior Thucydide esse videtur Primo enim loco causam describit ob quam barbari Graecis iniurias inferre coeperunt Thucydides vero exordium sumit suae historiae a parum felici et florenti statu rerum Graec carum II1 769 770 Tertium munus est historici considerare quae res illi in historiam refe rendae quae silentio praetereundae sint qua etiam in re postremus mihi partes ferre videtur Thucydides Nam cum Herodotum non praeterint omnem narra tionem quae longitudine quadam sermonis praedita esset si respirationes et moras quasdam reciperet animos auditorum summa suavitate perfundere sin autem in eodem rerum statu permaneret etiamsi res maxime succederet auri bus tamen quandam satietatem parere 111 771 Ad haec
33. itat Est et alius ex historiis usus et is quidam maximus sed non ad praesen tem pertinens locum ex cognitione rerum exemplorumque quibus imprimis in structus esse debet orator ne monia testimonia expectet a litifatore sed plera que ex vetustate diligenter sibi cognite sumat hoc potentiora quod ea sola cri minibus odii et gratiae vacant La remarque de Quintilien sur la ressemblance entre l histoire et la po sie est insolite de fait cela constitue une n gation du principe th orique fondamental d fini par Aristote Cependant la fonction attribu e l histoi re est fonci rement diff rente ainsi poursuit le texte puisque son but est le r cit et non pas l argumentation et d autre part elle vise rendre im mortels aussi bien certains faits que le talent de l auteur Un pr cieux t moi gnage de cette double valeur attribu e l histoire d oeuvre litt raire de style particulier et en m me temps de r cit v ridique apte transmettre au futur la m moire du pass nous vient aussi des consid rations du rh teur concernant certains traits du style Fondamentaux seraient selon lui le choix des mots les expressions hardies et insolites ainsi que les formes de l locu tion Cependant un peu plus loin il dit clairement que le trait essentiel d une oeuvre historique ne devrait pas tre le style ou mieux pas unique ment le style mais la v rit des faits d
34. ive C est cet aspect de la th orie rh torique concernant la narratio qui sera par la suite le plus comment et d velopp pour les th oriciens de la rh torique l histoire tait une forme particuli re de la narration l oeuvre historiographique poss dait une forme narrative qui lui tait sp cifique La continuit de cette id e se manifeste non seule ment depuis Denys Quintilien et jusqu Martianus Capella les th oriciens de l historiographie des XV et XVI si cles poursuivront dans leur labora tion th orique de mani re plus ou moins consciente8 35 Cf Cic orat 65 sqq 36 Cf Dion HaLic l cit 37 Cf Quint II 4 2 38 Cf Fr Patrizi J J Pontanus F Balduinus S Fox J A Viperanus F Robortello St Hlo vius nous retrouvons une partie de ces auters dans l anthologie Theoretiker humanistischer Geschichtschreibung Hrsg E KessLer M nchen 1971 30 JAKUB Z LICHANSKI Il nous para t d importance ce qui ressort du passage suivant de Quin tilien Historia quoque alere oratorem quodam uberi iucundoque suco potest verum et ipsa est legenda ut sciamus plerasque eius virtutes oratori esse vitan das Est enim proxima poetis et quodammodo carmen solutum et scribitur ad narrandum non ad probandum totumque opus non ad actum rei pugnamque praesentem sed ad memoriam posteritatis et ingenii famam componitur idoe que et verbis remotioribus et liberioribus figuris narrandi taedium ev
35. les cat gories quaestio finita et quae stio infinita puissent tre consid r es des sources possibles de la division de 67 Ibid 11 63 A propos des remarques contenues ici au sujet de status cf Cic inv 68 Cf Herm stat 3 17 18 Cic inv 2 4 14 2 16 51 69 Cf Cic de orat 11 65 Cf Cic iny 1 6 8 QUINT 3 5 5 9 38 JAKUB Z LICHANSKkI l historiographie en plusieurs genres Ce qui demeure certain c est que tout en restant fidels l id e de l unit fondamentale entre la th orie de la rh to rique la pratique de l orateur et la pratique litt raire de l historien les probl mes de la elocutio ont pu souligner la sp cificit du style historique Citons pour conclure ce passage verborum autem ratio et genus orationis fusum atque tractum et cum lenitate quadam aequabiliter profluens sine hac iudiciali asperitate et sine sen tentiarum forensibus aculeis persequendum est Harum tot tantarumque rerum videtisne nulla esse praecepta quae in artibus rhetorum reperiantur In eodem silentio multa alia oratorum officia iacuerunt cohortationes praecepta conso lationes admonita quae tractanda sunt omnia disertissime sed locum suum in his artibus quae traditae sunt habent nullum Plac s comme en marge aux reflexions g n rales sur le rapport entre les pratiques des orateurs et des historiens les fragments cit s cr ent n an moins un ensemble d id es que nous tentons de r sumer ainsi
36. maximque Thucydidem est ut mihi videtur imitatus Postea vero ex clarissima quasi rhe toris officina duo praestantes ingenio Theopompus et Ephorus ab Isocrate magistro impulsi se ad historiam contulerunt causas omnino numquam attige runt Bien avant d ailleurs Denys avait soulign l analogie entre le style hi storique et celui du genre pid ictique A l poque de Cic ron cette ressem blence tait manifeste et Th opompe comptait comme exemple non seule ment d eccellent historien mais aussi de grand artiste Cette question stylistique a t mise en rapport r cemment avec la dif fusion de l asianisme qui au II s de notre re aurait introduit un change ment remarquable dans les oeuvres historiques vers une tendance stylistique plus labor e et rh torique Cornelius Fronto auteur des Principia historiae et du De bello Parthico Granius Licinianus et Herodianus seraient des repr sentants typiques de l historiographie rh torique de ce temps Dans cet te perspective Poeuvre de Lucien se pose comme une tentative pour r tablir l ancien style attiquef 78 Cf A Hauser Sozialgeschichte der Kunst und Literatur M nchen 1958 chap Renaissan ce Manierismus Barock Ce fait a t montr aussi par E Gar n dans son article L histoire dans la pens e de la Renaissance dans Ib Moyen Age et Renaissance Trad par C Carme Paris 1969 p 158 164 79 Cf A LavaocniIni Saggio sulla storiografia g
37. mites de cette tude d di e aux influences de la rh torique sur l historiographie dans un cadre plus restreint te pour souligner les relations entre l historiographie et la rh torique Lavagnini et pour pr ci ser quelques traits caract ristiques du style de certains crivains Jannaccone Dans le premier cas a t mise en vidence la tradition d Isocrate avec son soin pour la forme artistique de l oeu vre litt raire en particulier historique Le th oricien grec il est bien connu donnait un poids particulier au bon emploi des figures la forme des p riodes et la rhytmicit des cadences dans la prose bref tout ce qui concernait en particulier la elocutio 82 Cf Lucian hist conscr 43 46 55 Cf aussi Dion Hauic Ep ad G Pomp Cic orat 207 83 Cf LAVAGNINE cit pp 61 63 84 Cf M GeLzer Die pragmatische Geschichtschreibung des Polybios dans Polybios Hrsg K Stewe N Hozzserc Darmstadt 1982 pp 273 280 85 Cf LAVAGNINI cit p 73 sqq 42 JAKUB Z LICHANSKI VII A partir des remarques faites jusqu ici nous chercherons reconstrui re les grandes lignes de la pens e th orique que l Antiquit avait d velopp e autour de l historiographie et de son rapport avec la rh torique Dans les rh toriques anciennes nous ne rencontrons pas de formulation th orique structur e sur la cr ation d une oeuvre historique Neque eam re perio usquam separatim inst
38. n trois parties savoir l affabulation l histoire l argumentation argumentum C est justement ce dernier partage qui est discut dans de nombreux trait s tels que la Rhetorica ad Herennium ou le De inventione de Cic ron Cette probl matique fera l objet des pr occupations des th oriciens po st rieurs de la rh torique et nous la rencontrerons encore au Moyen Age p ex chez Brunetto Latini Toute fait importante est galement la remarque suivante de Martia nus Capella Narrationum genera sunt quattuor historia fabula argumentum ne gotialis vel iudicialis assertio Historia est ut Livii La r f rence Tite Live comme exemple de la narration historique est fort significative on souligne par l que la forme particuli re qui caract rise 27 Ibid 774 775 28 Cf Cic part 9 31 QUINT 4 2 31 Cic inv 1 19 27 MARTIN cit p 75 sqq 29 Cf Cic iny 1 19 27 30 Cf B LATINI Li Livres dou Tresor ed FR J Carm oDY Berkeley Los Angeles 1948 3 41 sqq 31 Cf M CAPELLA 193 9 10 Une telle op ration montrer une oeuvre concr te comme mod le imiter sera tr s populaire pendant le Moyen Age cf H PETER Wahrheit und Kunst Ge schichtschreibung und Plagiat im klassischen Altertum Leipzig Berlin 1911 p 468 sqq JAKUB Z LICHANSKI 28 une oeuvre historique est la narration et que son trait essentiel doit tre laspiration la v rit D autr
39. nsemble homog ne Les propositions de Denys ne sont pas elles non plus homog nes Elle seront utiles toutefois pour l oeuvre de Polybe qui les d veloppera avec une grande pr cision Il propose en effet la distinction suivante entre les diff rentes oeuvres historiques histoire universelle une chronique disposition chronologique histoire universelle avec une structuration du contenu par probl mes histoire de chacune des guerres d clarations et actes des grands hommes Citant cette classification Polybe ne met pas en question la relation d j vidente son poque entre rh torique et historiographie Ses remar ques ainsi que celles de Lucien concernent le style des oeuvres historiogra phiques Nous passons ainsi ce ph nom ne si complexe qu est la relation entre la rh torique l historiographie et la Seconde Sophistique 3 Nous commencerons ces r flexions en montrant combien sont proches Lucien Rufus et Nikolaos de Myra Les deux premiers ont v cu au Il si cle de notre re le troisi me trois si cles plus tard Il faut supposer que Lu cien et Rufus aient pu conna tre leurs oeuvres respectives Cette possibilit est plus que vraisemblable par exemple Lucien disant comment dans une oeuvre historique on doit d crire les v nements emploie l expression rp x n comment ont t faits accomplis et d autre part Rufus ys YEVNU VAS
40. nt achev de la pens e et que plus pr cis ment il s agit plut t de clore un rai sonnement Cette cl ture a un caract re double s mantique la pens e est achev e dans le cadre de la p riode et syntaxique ou plut t de composi tion Cela comporte que la construction de la p riode elle m me se manife ste en tant que fermeture et donc totalit La p riode n est pas une phrase ou un nonc dans le sens de la linguistique contemporaine c est l l ment fondamental du texte et elle remplit des fonctions bien d finies dans la construction de l oeuvre Les exemples des p riodes leurs genres les traits sp cifiques et les ma ni res de les utiliser on t analys s surtout par le Pseudo D m trios Denys 9 Cf QUINT 2 15 37 92 Cf Sr SkiminaA Etat actuel des tudes sur le rythme de la prose grecque I Cracoviae 1937 Ib Etat actuel des tudes sur le rythme de la prose grecque 11 Lw w 1930 F Novotny Etat acuel des tudes sur le rythme de la prose latine Lw w 1929 H CicnockA La prosa ritmica di Zosimo sullo sfondo della storiografia protobyzantina en presse Pour H RANDNER cf Note 102 93 Cf A Du Mesnil Begriff der drei Kunstformen der Rede Komma Kolon Periode nach der Lehre der Alten dans Zum zweihundertj hrigen Jubil um des K niglichen Friedrichs Gymnasiums Frankfurt a Oder 1894 J ZEHETMEIER Die Periodenlehre des Aristoteles
41. nt leurs origines de l antiquit m me si leur con ception est diff rente Or dans quelle mesure ces formes vari es sont elles subordonn es la rh torique La r ponse est assez simple et d coule du ca ract re m me des oeuvres si elles constituent des textes et sont organis es se lon des principes stylistiques et une structure qui leur conf rent un caract re litt raire elles auront partie li e en tant que formes litt raires la rh tori que Nous laissons ici de c t certains types d annales savoir de courtes notes sur des faits dont le r cit se r duit parfois une phrase Les sources rh toriques auxquelles le Moyen Age se rattacha it taient surtout Cic ron le De inventione et moins fr quemment le Orator et le De Gen ve 1973 pp 305 337 Ib Zosime et Polybe dans Cinq tudes sur Zosime Paris 1975 pp 184 206 50 Cf HUNGER cit 51 Cf W P KERR The Dark Ages Edinburgh London s a A and A Cameron Christiani ty and Tradition in the Historiography of the late Empire The Classical Quarterly New Se ries vol XIV 1964 pp 316 328 52 Cf H Carran Of Eloquence Studies in Ancient and Medieval Rhetoric Ithaca London 1970 E FaraL Les arts po tiques du XH et XIII si cle Paris 1923 F QUADLBAUER Die anti ke Theorie der genera dicendi im lateinischen Mittelalter Wien 1962 Rh torique et histoire M langes de l cole Fran aise de Rome T 92 Rome 1980 Classical In
42. o est de toute vidence la seule qui le constitues L oeuvre peut tre enrichie d un avant propos proemium ou bien d une epistula dedicatoria la narratio pour sa part peut tre interrompue par des digressions ou des discours Un pilogue plus ou moins long se trou ve souvent la conclusion du texte Une th orie du proemium n a pas t transmise L ouvrage commence souvent par une d finition du sujet c est le cas de H rodote Thucydide Tacite et au Moyen Age de la Historia Britonum de Godfridus Monemu tensis et de Gallus dit l Anonyme ELocuTio C est la partie la plus soign e de la rh torique m me pour le r cit historique Deux groupes de probl mes peuvent s y distinguer les figures et les tropes en m me temps que les questions li es la construc tion p riodique et la rhytmique de la prose 88 Cf ArIST rhet 1417 b 20 sqq W M A GRIMALDI Studies in the Philosophy of Aristotle s Rhetoric Wiesbaden 1972 89 Cf LANGLET Du FRESNOY M thode pour tudier l histoire TT 1 5 Paris 1729 1740 t 2 p 462 La narration est la base de l histoire elle en soutient seule toutes les parties 9 L avaient montr Aristote Pseudo D m trios Hermog ne et d autres th oriciens de la rh torique 44 JAKUB Z LICHANSKI Pour ce qui concerne les figures et les tropes l crivain n a en princi pe d autres limites que le bon go t et certaines tendances esth ti
43. ques de Polybe dans l Antiquit tardive dans Entretiens de la Fondation Hardt Vandoeuvres HISTORIOGRAPHIE ET TH ORIE DE LA RH TORIQUE 33 Dans les trait s th oriques d autre part les probl mes de l historiogra phie ne soul vent gu re d int r ts Le Moyen Age latin qui abonde en oeuvres historiques n a pas cr non plus de th orie sp cifique il se servait aussi bien de la th orie que de la pratique de la tradition romaine classique5 A abondance d oeuvres historiques au Moyen Age et la bonne qua lit de nombre d entre elles ne correspond donc pas une laboration remar quable de la th orie historiographique Les remarques qui se trouvent et l dans les trait s rh toriques concernent les probl mes de la narratio et r p tent les principes nonc s aussi bien par la Rhetorica ad Herennium que par Martianus Capella Un seul probl me semble avoir agit la conscience th orique du Moyen Age savoir celui de la distinction entre diff rents genres historiques ou plut t entre les diff rentes formes litt raires des oeuvres historiques Selon la tradition on rel ve le plus souvent les genres suivants les chronologies les annales et les chroniques l histoire du monde des pays des peuples des princes des dyna sties l histoire des guerres Phistoire de l Eglise des monast res des v ch s des villes les biographies Toutes ces formes tire
44. ques de son poque Les principes du bon go t et du bon style virtutes orationis for mul s clairement par Quintilien taient des contraintes accept es par tout crivain et donc par les historiens Pour l utilisation des tropes et des fi gures taient donc d cisifs le choix arbitraire de l auteur et ventuellement Je mod le d imitation adopt La construction des p riodes ou des c lons les principes de leur utilisa tion et les clauses les plus avantageuses taient en revanche mieux d finis Les oeuvres historiographiques tant crites quelques exception pr s en prose elles taient soumises aux lois que pour la prose d ja les rh teurs an ciens Denys d Halicarnasse Pseudo D m trios Hermog ne avaient tent de d finir et de classer Les m mes questions ont t tudi es par des cher cheurs modernes de Mayer H randner et Cichocka 2 Le probl me fonda mental de l unit de texte employ e dans la prose a t r solu en adoptant comme unit de base la p riode avec ses l ments plus petits le c lon et le comma Conform ment la tradition du Pseudo D m trios et d Her mog ne la p riode doit tre comprise comme un ensemble s mantico syntaxique ayant une construction rhytmique d finie et avec une forme sp cifique de conclusion La notion d ensemble s mantico syntaxique indique que la p riode constitue selon la d finition des rh teurs un l me
45. rais Ce principe ne sera pas mis en question par les th oriciens post rieurs de l historiographie On a pu remarquer parfois le fait r pr hensible que des historiens s opposent ce principe et introduisent dans leurs oeuvres des informations non v rifi es voire fictives 2 Revenons pr sent au probl me fondamental l historiographie et la rh torique La d finition d Isocrate concerne les questions de style Cic ron montre les relations entre l histoire et l loquence ars oratoria L histoire est elle d s lors comprise dans la th orie rh torique Ce n est qu partir du Ile si cle apr s J C que nous rencontrons des formulations tr s nettes ce propos Rhetorica species quattuor sunt iuridicialis deliberativa encomiastica historica Historica species vero est in qua rebus gestis cum ornata narramus prout gestae sunt Cette remarque a t faite par Rufus rh teur sur lequel nous n avons que tr s peu d informations Ajoutons encore que Nikolaos de Myra qui a v cu au VE si cle apr s J C introduit lui aussi quatre genres rh toriques schen Geschichtschreibung Leiden 1956 F Reuss Bericht ber die griechischen Historiker mit Ausschluss des Herodot Thukidydes und Xenophon dans Jahresbericht ber die Fortschritte der klassischen Altertumswissenschaft Bd 142 Hrsg W KrorL Leipzig 1909 p 1 225 9 Cf Cic de leg 1 2 5 6 10 ARIST poet 1451 b
46. ravant devient particuli rement manifeste l poque de la Re 72 Cf Rhet ad Herenn 1 8 13 73 QuiINT 3 8 52 sqq 74 Cf LAUSBERG cit 406 75 Cf Rasan Maur PL 108 147 76 Cf S Swiezzawski Dzieje filozofii europejskiej XV wieku T 2 Warszawa 1974 p 132 77 Un tr s bon mod le est ici le commentaire de Jan de D br wka aux Chroniques de Ma tre Vincent dit Kad ubek 40 JAKUB Z LICHANSKI naissance c est une preuve de plus si besoin il en est en faveur des affirma tions d Arnold Hauser et d Eugenio Garin selon lesquels dans nombre de cas la Renaissance n a fait que d velopper des tendances qui avaient leur source dans le Moyen Age VI Les liens si troits de l historiographie avec la rh torique et en m me temps la fonction que la premi re avait comme exemple didactique ont eu des cons quences in vitables sur le style de l historiographie D autre part le probl me de la relation du style et de la m thode dont les auteurs se ser vaient demeure entier La question que les chercheurs contemporains d fi nissent avec la notion de historiographie rh torique avait d j t for mul e dans l Antiquit Ainsi Cic ron avait clairement reli la tendence rh torique de l historiographie l cole d Isocrate Hunc consecutus est Syracosius Philistus qui cum Dionysi tyranni fa miliarissimus esset otium suum consumpsit in historia scribenda
47. reca Bari 1933 U Von WiLAMOwiTZ M LLENDORFF cit p 154 S JANNACCONE Appunti per una storia della storiografia retorica del II secolo Giornale Italiano di Filologia 1961 XIV pp 284 307 80 Cf Cic de orat 11 13 57 Cic Brut 8 32 R V Scara Isokrates und die Geschichtschrei bung Lipsiae 1892 81 Cf JANNAaccone cit pp 290 291 296 303 U Von WILAMOWITZ M LLENDORFF Asianismus und Attizismus Hermes pp 1 52 La notion de historiographie rh torique a t introdui HISTORIOGRAPHIE ET TH ORIE DE LA RH TORIQUE 4 Probablement plus que d une question d asianisme ou d atticisme il s agit du choix d un style qui tout en restant dans le cadre de la tradition d Isocrate acquiert des traits rh toriques trop charg s et cesse ainsi d tre apte l historiographie Le probl me de l historiographie rh torique et de l opposition qui surgit contre elle semble se poser donc dans une per spective essentiellement stylistique Lucien aussi le confirmerait il ne s op pose pas explicitement au ph nom ne de l influence de la rh torique sur l hi storiographie en soi mais plut t aux fautes de style aux exc s au mauvais go t esth tique de ses contemporains L influence d cisive de l cole rh to rique d Isocrate sur la prose gr que et par cons quent sur l oeuvre histori que tant d sormais tablie l crivain qui n
48. revanche le probl me de l argumentation est plus compliqu Elle d pend des buts que l auteur s est pos s et donc de la th se soutenir travers le choix s lectif des faits leur pr sentation et leur commentaire Pour viter d exprimer leur propre Opinion les auteurs se servent parfois de l opinio communis ou des loci communes ils r p tent les jugements exprim s par les auctoritates ou encore se servent de proverbes Les principes qu ils appliquent ne diff rent pas des principes g n raux de l argumentation d finis par la th orie rh torique dans son ensembles Disposirio D finie plus nettement que l inventio cette sph re est gouvern e par le seul principe de l organisation du contenu de l oeuvre et la r partition du mat riel selon un plan pr d termin Les modes de r alisation de la dispositio peuvent tre assez vari s aussi d pendent ils de nombreux facteurs par ex de la possibilit d acc s de l auteur aux diff rentes sources ou du choix op r par l historien lorsqu il d cide d adopter une disposition strictement chronologique par ex chez Dlugosz ou bien par contre d une disposition mod l e sur H rodote laquelle tout en restant chronologique organise le mat riel autour de certains probl mes bien particuliers La th orie de l historiographie ne semble pas envisager une division en parties bien d finies du texte La partie principale d un ouvrage la narrati
49. rques au sujet de Poeuvre historique montrent ce que celle ci doit tre une description des faits tels qu ils ont t Derri re cette formulation il n y a que le souvenir de l ancienne th se d Aristote selon laquelle le but ex clusif de l oeuvre historique consiste en un r cit correspondant la v rit des v nements tels qu ils ont t Par cons quent la p riode de la Seconde Sophistique nous donne d une part cette nigme insoluble qu est l id e de lexistence de quatre et non de trois genres dans la th orie rh torique et de l autre mais il ne faut pas s en tonner une oeuvre consacr e principalement au style d un ouvrage historique Il est permis de penser que ces deux oeuvres ont jou plus tard un certain r le dans le d veloppement successif de la th orie de l oeuvre hi storique III La p riode de l antiquit tardive marque non seulement le d clin de la tradition de l historiographie antique mais aussi le d but de deux traditions quelque peu diff rentes celles du Moyen Age occidental et du monde By zantin s L historiographie chr tienne m di vale n apporte rien de nouveau la th orie mais elle introduit de modifications remarquables dans la prati que scripturale en m me temps que dans certains aspects de l histoire p ex la chronographie Au IV s oeuvre d Eus be de C sar e cr e un genre nouveau l histoi re eccl siastique La nouveau
50. ructam rhetorum praeceptis avait crit Cic ron Nous avons trouv par contre dans de divers ouvrages ca ract re plut t critique et litt raire des remarques parses concernant juste ment la mani re de faire l historiographie A partir de ces remarques nous pouvons essayer d en reconstituer la th orie Les principes g n raux qui d finissent la finalit et les m thodes de tra vail de l historien constituent le probl me fondamental Aristote d j en s parant l histoire de la po sie avait remarqu que l histoire raconte ce qui a eu lieu Plus tard on a tent de pr ciser cette d fi nition en affirmant que le but essentiel de l histoire tait de dire la v rit Ainsi se d finit tr s simplement la finalit de l histoire Les proc d s de son travail sont d termin s par les r gles consid r es toujours d importance capitale qui gouvernent le mode d emploi des trois parties de la rh torique inventio dispositio elocutio INVENTIO La d finition du sujet est l tape premi re et capitale elle im pose le choix du mat riel digne d tre racont et dont la lecture donnera du plaisir au sens le plus large au destinataires Ce n est cependant pas une condition suffisante Il faut encore pr ciser clairement ce qui sera dit en m me temps que l incipit du r cit et sa conclu sion Il s agit donc de d finir les limites cernant le travail de l criture histo
51. s d Ari stote2 Ces remarques concernent cependant le style de l nonc et sont li es au domaine de l locution elocutio En tout tat de cause l historiographie devra donc tre consid r e comme un domaine de la litt rature soumis com me tout autre aux principes de la th orie rh torique Jusqu au IIe si cle de notre re elle n a cependant pas t l objet d une th orie sp cifique et ne poss dait donc pas de r gles particuli res storiographie a t consciemment prise en consid ration d s le III s av J C dans les oeuvres de Pseudo D m trios et de Denys d Halicarnasse I s av J C Le trait de Pseudo D m trios De elocutione est important car pour la premi re fois dans un trait rh torique l auteur introduit et analyse la p rio de historique22 Quant an style l ksis on distingue deux genres l ksis ei rom ne et l ksis katestramm ne I ksis eirom ne se caract rise par le fait qu elle n est pas soumise aux rigueurs d une construction tablie prio ri mais s ach ve avec l objet de l locution il faut ajouter que cette lt ksis n est pas rythm e Ce type de l ksis caract rise entre autres H ro dote et H cat e25 L ksis katestramm ne par contre est caract ris e par le fait que les c lons ou les p riodes sont soumis aux rigueurs d une con struction sciemment tablie et que
52. se veut plus cach e L tude d une oeuvre historique par rapport aux th ories des rh teurs nous offre la possibilit de pr ciser jusqu quel point un certain auteur es sayait de se conformer aux principes d crits par ces derniers Cela vaut aussi pour le rhytme Les r sultats des travaux contemporains confirment les re marques des rh teurs antiques qui avaient d fini les p riodes deux trois et quatre c lons comme les plus caract ristiques de la prose historique La fr quence d apparition de la p riode historique justifie sa distinction par rapport d autres types de p riodes La tentative pr sent e ici de reconstruire la th orie rh torique de l hi storiographie a montr que les crivains utilisaient dans leur pratique cr atrice les indications des th oriciens de la rh torique Ils ne mettaient videmment profit que certains l ments de la th orie mais la rh torique a laiss sans doute son empreinte sur le style de la prose historique selon l expression de Lavagnini La rh torique n a pas t le seul agent qui ait contribu la solidit de certains modes stylistiques L tablissement de mod les pr cis c est dire l imitation a eu galement un r le important comme l avait d j d montr le Pseude Longinos Sans nous aventurer dans les probl mes tr s complexes de la mimesis nous nous bornerons quelques consid rations des rh teurs 101 Cf Cichock
53. t essentielle appara t dans le changement du centre d int r t qui n est plus l histoire politico militaire mais l histoire des chr tiens l histoire de l Eglise Chez ses successeurs p ex Socrate le Schola stique Sozom ne Th odoret on remarque toutefois une forte tendance se rapporter la tradition de l historiographie ancienne Les historiens byzantins depuis Zosime Michel Psellos jusqu Laonique Chalcocondyle ne semblent pas s loigner de la tradition histo riographique ant rieure Plusieurs auteurs se ref rent explicitement leurs pr d cesseurs Zosime reprenant la tradition de Polybe en est le meilleur exemple 45 Cf A D MomiGLiANo L et del trapasso fra storiografia antica e storiografia medievale 320 550 d C Rivista Storica Italiana 1969 LXXXI pp 286 303 PETER cit HUNGER Die hochsprachliche profane Literatur E Nornen Die antike Kunstprosa vom VI Jahrhundert v Chr bis in die Zeit der Renaissance Bd I II Leipzig 1898 aussi J N LiuBarsky Michail Psell Li nos i tvor estvo Moskva 1978 pp 185 229 46 J Bopin a d j remarqu ces changements dans son ouvrage Methodus ad facilem historia rum cognitionem 1556 47 Cf G F CHEsuNT The First Christian Histories Eusebius Socrates Sozomen Theodoret and Evagrius Paris 1977 48 Cf HUNGER cit 49 Cf Zos hist I 1 2 F PAscHoOUD Influences et chos des conceptions historiographi
54. tori que tait construite conform ment ses r gles Les consid rations que nous avons faites confirmeraient donc dans toute son tendue l opportunit accept e par nombre de chercheurs d tu dier l historiographie antique byzantine et m di vale se r f rant aux r gles formul es par les rh teurs soit l poque contemporaine aux auteurs soit aux poques pr c dentes et cela dans la mesure o nous sommes capables de montrer la r ception des id es des rh teurs anciens dans les p riodes suc cessives Il ne nous reste donc que r p ter d apr s Wilamowitz M llen dorff107 L historiographie tait en tant que genre raffin de la prose artistique tir e de la rh torique 1066 Cf Dion HaLic de Thucyd charact 862 107 Cf U Von WiLAMOWITZ M LLERNDORFF Cit p 103
55. u que sous la forme de fragments contenait bien plus de remarques ce sujet Dans la Lettre Pomp e d j cit e on lit 4 Quant H rodote et X nophon tu voulais savoir quelle est mon opl nion leur gard et as exprim le d sir que je t crive quelque chose sur eux Je l ai d j fait dans mes ouvrages sur l imitation d dicac s D m trios Le premier de ces ouvrages contient les remarques g n rales sur l imita tion le deuxi me ouvrage sur ceux des po tes philosophes historiens et orateurs qu il faut imiter Le troisi me trait consacr la juste mani re 199 d imiter n est pas termin En suite l auteur du De compositione verborum indique non seule ment les meilleurs H rodote Thucydide X nophon Philistos et Th opom pe mais il s attache aussi distinguer deux styles dans lhistoriographie dont les ma tres seraient H rodote et Thucydide D autres sources indiquent Polybe Tite Live Tacite et Su ton et parmi les biographes Plutarque et N pos comme les historiens qui en m me temps que les ma tres ici nomm s devinrent les mod les les plus r pandus Quant aux l ments sp cifiques m ritant d tre imit s Denys indique 1 la mani re d organiser la narration 2 le style ou plut t ses variantes 3 les principes g n raux qui gouvernent la cr ation d un ouvrage historique Cette th orie de la mimesis que Denys a esquiss e pour l
56. ur atque in partium maiorum vel minorum compositionem compositio vero in incisa mem bra circuitus periodos est Cette remarque montre que dans une oeuvre historique l accent doit tre mis essentiellement sur la formation sp cifique de la langue Il faut sou ligner que Denys a port son attention sur les probl mes de agencement des diff rentes p riodes du texte ici il suit nous semble t il Aristote et Pseudo D m trios La r flexion th orique que nous venons d examiner a t reprise et labor e par Cic ron et par Quintilien Une premi re d finition qui souligne le lien entre l historien et Pora teur vient du De oratore de Cic ron 32 Cf Dion Hauic cit 775 777 33 Cf Dion Hau c de Thucyd charact 862 34 Cf Cic de orat 2 36 L Ferrero Osservazioni sugli interessi storici ciceroniani Giorna le Italiano di Filologia 1950 III 3 pp 219 237 HISTORIOGRAPHIE ET TH ORIE DE LA RH TORIQUE 29 EE a a a o Historia vero testis temporum lux veritatis vita memoriae magistra vitae nuntia vetustatis qua voce alia nisi oratoris immortalitati commenda tur Les remarques sur la sp cificit du style contenues dans le dialogue Orator ne concernent en g n ral que les modes de structuration des p rio des et ne donnent que de rares indications quant au style de l nonc Des remarques particuli rement importantes sur l historiographie
57. xts consisting of a limited combination of correct sentences arran ged according to the purpose the author has set hilmself 7 Cf U Von WizamowiTz M LLENDORFF Die griechische Literatur des Altertums dans Die Kultur der Gegenwart Berlin Leipzig 1905 I Abt 8 p 103 8 L opinion d Isocrate a t pr sent e par U Von WILAMOWITZ M LLENDORFF Cit p 68 F Wenru Die Geschichtschreibung im Lichte der antiken Theorie dans Eumusia Festgabe f r Ernst Howald Erlenbach Z rich 1947 p 65 Cu D Hamilton Greek Rhetoric and History the Case of Isocrates dans Arktouros Hellenic Studies presented to Bernard M W Knox Ed by G W Bowersock W BURKERT M C J Putnam Berlin New York 1979 pp 290 298 Au su jet de l historiographie et des historiens grecs cf aussi F Jacoy Abhandlungen zur griechi HISTORIOGRAPHIE ET TH ORIE DE LA RH TORIQUE 23 a OO 23 Cic ron formulera sa c l bre d finition savoir que l histoire est le plus proche l loquence Historia est opus oratorium maxime Cependant peu avant dans le m me ouvrage l auteur de Tusculanae disputationes rappelle la d finition bien connue d Aristote savoir la diff rence fondamentale entre histoire et po sie Il en ressort qu elle se si tue dans l opposition entre la v rit et la vraisemblance Le principe obliga toire pour l historien c est donc qu il doit crire uniquement des faits v
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