Home

Télécharger la thèse

1. 305 RMI Revenu Minimum d Insertion 3 P Plantard Approche clinique de l informatique Th se de doctorat en sciences de l ducation Nanterre universit de Paris X Nanterre 1992 202 documents et fuir une forme de d pendance vis vis de l institution pour se d velopper personnellement 6 3 Entre usages inclusifs des TIC et empowerment travers les diff rents t moignages les usagers des EPN expliquent comment ils mobilisent les outils mis leur disposition et quels usages il en font pour r pondre leur besoin de requalification Nous avons vu pr c demment que les disqualifi s sociaux investissent ces espaces publics libres d acc s ind pendants anonymes cr atifs transitionnels et qui par cons quent favorisent le d veloppement de strat gies d usages et de pratiques qui mobilisent ou non les TIC Les disqualifi s sociaux d aujourd hui n ont plus ce lien direct avec l institution comme tant la seule capable d apporter une solution leurs difficult s lorsqu on introduit des outils num riques dans le traitement de l exclusion ou de la pauvret un certain nombre de dynamiques merge qui permet aux disqualifi s sociaux d organiser leur propre d marche de retour l emploi Dans ce cadre nous pouvons effectivement parler d usages inclusifs des TIC dans la mesure o les outils sont utilis s pour que les personnes en tirent un b n fice dans leur vie quotidienne en se lib
2. L empowerment de quel pouvoir s agit il Changer le monde le petit et le grand au quotidien in Nouvelles pratiques sociales chos et d bats vol 21 n 1 2008 P 137 149 LE BOSSE Y Penser pour agir L imp ratif d une praxis scientifique dans le champ des pratiques sociales in Nouvelles pratiques sociales chos et d bats vol 21 n 1 2008 p 158 166 309 LETOURNEAU A Remarques sur le journalisme et la presse au regard de la discussion dans l espace public in L thique dans la soci t de l information Qu bac et Paris Presses de l Universit de Laval et L Harmattan 2001 p 47 71 LETTRE EMERIT De la fracture num rique l inclusion sociale n 39 2004 8 p MAUGER G Les politiques d insertion in Nouvelles formes d encadrement Actes de la recherche en sciences sociales vol 136 137 2001 p 5 14 MOSCONI N Relation d objet et rapport au savoir in Pour une clinique du rapport au savoir sous la dir de N Mosconi Paris L Harmattan 1996 p 75 97 NEVEU E Les sciences sociales face l Espace public les sciences sociales dans l espace public in l Espace public et l emprise de la communication sous la dir de I PAILLARD Grenoble ditions Ellug 1995 p 37 64 PAUGAM S Pauvret et exclusion La force des contrastes nationaux in L exclusion l tat des savoirs sous la dir de S PAUGAM Paris La D couverte 1996 p 389 404
3. existe le BPJEPS TIC du Minist re de la Jeunesse et des Sports actuel Minist re de la Sant et des Sports le DEUST et la Licence professionnelle USETIC de l Universit Rennes 2 ou le DU3mi de l Universit de Limoges La Caisse des D p ts et Consignations propose des formations ponctuelles aux animateurs travaillant dans les espaces du r seau Cyber base et l association Cr atif met disposition des guides p dagogiques th matiques Pour pallier le manque d offre de formation les animateurs ont souvent recours l auto formation et au partage de comp tences au sein des r seaux comme Cr atif Le statut de l animateur constitue un premier l ment mobiliser qui permettra de relever le r le que joue l animateur et l importance de sa fonction aupr s des personnes en situation d exclusion Ensuite en termes de partenariat le second rapport M rsouin sur le dispositif Cybercommunes et celui de la ville de Brest sur les PAPI recommandent de d velopper des actions de coop ration afin de toucher des publics absents des EPN mais pour lesquels ils estiment que la fr quentation pourrait avoir une utilit Le recours au partenariat est une technique que les politiques publiques en mati re d insertion sociale et professionnelle recommandent pour que les publics concern s puissent b n ficier des services offerts par chaque partenaire Il sera par cons quent n cessaire d identifier la place et l
4. 1998 r d 2005 112 p SUPIOT A Critique du droit du travail Paris PUF 1994 269 p VALENDUC G VENDRAMIN P Internet et in galit s une radiographie de la fracture num rique Bruxelles Labor Collection Quartier libre 2003 87 p VYGOTSKY L Pens e et langage 1 d en russe 1933 Paris ditions Sociales 1985 420 p WINNICOTT D W Jeu et r alit l espace potentiel 1 d en anglais 1971 Paris Gallimard 1975 r d Folio essais 2002 275 p Articles BACQU M H Empowerment et politiques urbaines aux tats Unis in G ographie conomie soci t vol 8 ditions Lavoisier 2006 1 p 107 124 BOUTET A TREMEMBERT J Mieux comprendre les situations de non usages des TIC Le cas d Internet et de l informatique R flexions m thodologiques sur les indicateurs de l exclusion dite num rique in Les cahiers du num rique Fracture num rique et justice sociale vol 5 n 1 Paris ditions Herm s Lavoisier 2009 p 69 100 BROTCORNE P VALENDUC G Les comp tences num riques et les in galit s dans les usages d internet Comment r duire ces in galit s in Les cahiers du num rique Fracture num rique et justice sociale vol 5 n 1 Paris ditions Herm s Lavoisier 2009 p 45 68 BRUN F Sant et emploi coordonner l action locale in Connaissance de l emploi n 23 2005 4 P CASTEL R De l indigence l
5. re qualification sociale et professionnelle tudier la disqualification sociale dans les EPN c est interroger les personnes sur le sens qu elles donnent leurs exp riences L objectif est de reprendre les axes int grateurs sur lesquels Serge Paugam s est appuy pour construire ses cat gories le rapport l emploi l ensemble des relations sociales existantes dans l espace qu elles soient m diatis es ou non par l usage des TIC que nous regrouperons sous la d nomination lien social et les strat gies d utilisation des EPN mises en uvre pour r pondre leurs besoins En introduisant les notions d inclusion num rique et d empowerment nous observerons travers l analyse des usages des TIC des disqualifi s sociaux comment ces publics cherchent retrouver un emploi de fa on autonome c est dire sans tre assist s par les structures expertes R pondre cette probl matique nous permettra galement de recueillir un certain nombre d l ment sur les EPN et sur leur fonctionnement leurs valeurs mais aussi sur les repr sentations que les personnes concern es ont de ces espaces Au del de ces consid rations nous pouvons poser une hypoth se principale qui guidera l ensemble ce travail de recherche L EPN est un dispositif de service Public Les disqualifi s sociaux se l approprieraient d une telle mani re que les pratiques et les usages des TIC qu ils exercent dans ces lieux contribueraient trans
6. 123 PARTIE 5 Concepts MObIISALeN Senna einendiinntndaniesiaenese 125 CHAPITRE 5 La disqualification sociale s sesssssesssssesesesee 129 1 Les trois cat gories de disqualifi s sociaux us 131 LL LES ITAPI S 548 A E E rene ee nee n ren sens Rendons EA rende t anne c een e ee 131 12 Les assist s sisi usant Ene EE eat emilie ae nie lea NEREA 132 1 3 Les MATPINAUX dsrrcsst este ssetenteseteaese eat EAEE EENE KAN EEEE Ei 133 2 Disqualification ou d qualification essssseessseeseeseseseessseesesesrsesesessesessesessrsessesesseseesesees 136 CHAPITRE 6 L espace public un lieu d exercice du pouvoir 138 1 La naissance de la sph re publique bourgeoise 139 2 La publicit comme outil de contr le du pouvoir politique 140 3 Vers un affaiblissement de la fonction critique de la sph re publique 140 4 Remobilisation conceptuelle 142 CHAPITRE 7 L inclusion un terme emprunt aux anglo saxons 145 1 Insertion int gration inclusion 146 1 1 L insertion une mise en CONFOrMIT esse 146 1 2 L int gration une co transformation 148 1 3 La reconnaissance institutionnelle comme moyen d identification 149 1 4 L inclusion un renversement 7 resserre 150 2 Une sp cificit num rique de la fracture num rique l e inclusion 152 2 1 Une participation active
7. Constructions and reconstructions of the self in virtual reality in T Druckrey dir Electronic culture Technology and visual representation New York Aperture Foundation 1996 293 fran ais en opposition celle d inclusion C est l tat qui a pour obligation d assister les personnes les plus vuln rables et qui organise via le syst me de retour l emploi la mani re dont doit tre trait e la question de l exclusion professionnelle en ins rant les personnes dans le monde du travail S il s engage les assister et les aider retrouver un emploi c est donc aussi lui de d velopper des outils qui lui permettront de remplir cette mission or la configuration de ces outils traduisent la m me logique descendante de traitement de l institution vers l individu Les t moignages des usagers sur la fa on dont fonctionnent ces outils montrent bien qu ils se sont plusieurs fois sentis contraints se conformer leurs exigences Par cons quent en les utilisant les demandeurs d emploi ne sont pas libres de d velopper leurs propres usages et de leurs propres pratiques nous ne sommes donc pas dans une logique d inclusion num rique o les outils sont utilis s au service de la personne mais plut t dans une logique ou les TIC sont utilis es pour renforcer le contr le sur les demandeurs d emploi uniformiser leurs manipulations pour les faire entrer dans un cadre structur Est il plus judicieux de parler d in
8. La libert d entreprendre tout en tant responsables de leurs actes r sume la mani re dont se comportent les disqualifi s sociaux dans les EPN Face un syst me de retour l emploi qui se d sengage progressivement de l accompagnement des demandeurs d emploi sous pr texte que des bornes sont install es leur service pour qu ils puissent effectuer automatiquement leurs recherches et qui oriente ses pouvoirs vers une gestion administrative des dossiers certaines personnes aujourd hui choisissent de se lib rer de cette assistance pour rechercher seules du travail tant donn qu une partie du travail est visible via Internet et que cet espace est devenu le principal outil permettant aux demandeurs d emploi d tre pr sents sous une forme num rique CV en ligne et de d poser leur candidature les disqualifi s sociaux n ont plus n cessairement cette obligation de fr quenter les structures qui poss dent une expertise en mati re de retour l emploi Ils peuvent aussi bien se rendre dans des lieux o des ressources num riques sont accessibles et o ils sauront d velopper des actions adapt es leurs besoins Pour synth tiser les l ments cl s que r v le l enqu te de terrain la rencontre avec les disqualifi s sociaux des EPN a permis de mieux comprendre la mani re dont ils font usage des TIC dans une perspective de requalification professionnelle L id e pr con ue 8 EPN Espace Public Num
9. O Formation Ouverte et A Distance O Communication et r seaux sociaux chat forum O Site s de rencontre O Rencontrer de nouvelles personnes se faire de nouveaux amis O Prendre le caf passer du bon temps voir des amis LE PTT 6 SERRES ER RER eee RE ER EI RESTE EE PE EEATT 3 2 Au cours des 6 derniers mois avez vous particip des ateliers sp cifiques n Oui u Non LA Te T C E REE PEATE EESE E ets er ane are EEE EE AE 33 Dans quel s autre s endroit s pouvez vous utiliser des outils num riques avez vous acc s l Internet plusieurs r ponses possibles O Chez vous O Sur votre lieu de travail O Chez vos proches amis voisins O Dans d autres lieux d acc s publics Cyber caf s biblioth ques Q Autre s iiinis 4 Votre opinion 4 1 Selon vous pour trouver un emploi l usage des technologies est O Une obligation Q Indispensable O N est pas n cessaire O Vous ne savez pas 338 42 Selon vous l usage des technologies Pour chaque question cochez la case correspondante 1 tout fait d accord 2 assez d accord 3 neutre 4 pas d accord 5 pas du tout d accord Am liore la qualit de la vie n2 a3 04 O5 O1 Est un l ment valorisant et motivant 01 02 0 3 O 4 05 Permet de lutter contre certaines formes d isolement O1 02 0 3 0 4 05 Accepteriez vous une entretien qui me permette de compl ter les informations ci dessus n Oui u Non Si oui pourriez vous me laisser vos co
10. PROULX S Penser les usages des technologies de l information et de la communication aujourd hui enjeux mod les tendances in Lise Vieira amp Nathalie Pin de dition Enjeux et usages des TIC aspects sociaux et culturels Bordeaux Presses Universitaires de Bordeaux Tome 1 2005 p 7 20 ROCHE R De l exclusion l insertion probl matiques et perspectives in L exclusion d finir pour en finir sous la dir de S KARSZ Paris Dunod 2000 r d 2004 p 81 98 TROM D Habermas J rgen L espace public Arch ologie de la publicit comme dimension constitutive de la soci t bourgeoise in Politix vol 2 n 5 1989 p 95 96 TURCKLE S Constructions and reconstructions of the self in virtual reality in Electronic culture Technology and visual representation sous la dir de T Druckrey New York Aperture Foundation 1996 p 354 365 WULH S Politiques de l emploi et politiques d insertion quelques perspectives in L exclusion l tat des savoirs sous la dir de S PAUGAM Paris La D couverte 1996 p 507 518 Articles lectroniques ARTESI La MAPI en ligne 2003 consult le 18 08 2009 disponible sur http www artesi artesi idf com public article tpl id 5243 BOUTET A TRELLU H LE ROUX K Les modalit s d usage des technologies num riques dans le cadre du quartier de K rourien en ligne 2006 consult le 27 08 2009 disponible s
11. Sous quel s type s de contrat exercez vous votre m tier emploi jeune CDI fonctionnaire territorial etc Quelle est votre formation initiale Avez vous suivi une formation compl mentaire afin d acc der au poste d animateur multim dia 321 3 7 4 1 4 2 4 3 4 4 4 5 4 6 4 7 5 1 5 2 5 3 5 4 6 1 6 2 6 3 Des b n voles vous aident ils dans vos missions Activit s Quels types d activit s proposez vous Quelle est la r partition horaire des activit s acc s libre temps de formation autoformation etc B n ficiez vous de temps pour la pr paration de vos cours ateliers d initiation Les activit s sont elles impos es par l animateur ou bien le public peut il faire des propositions Les activit s que vous proposez tiennent elles comptent des innovations technologiques ou restez vous sur des activit s de base initiation traitement de texte navigation Internet messagerie etc Quelles sont selon vous les activit s qui poussent les usagers fr quenter votre espace Les activit s propos es sont elles davantage d ordre sociale ou technique Public Quel s type s de public s accueillez vous Quelle r partition en pourcentage Quel type de public accueillez vous en particulier en majorit Quelle est la fr quentation des demandeurs d emploi Autres Selon vous l Espace Public Num rique EPN est il un espace de rencontre o peut se cr er du li
12. activit s sp cifiques en leur faveur Les r sultats mitig s Certaines questions ont apport des r sultats mitig s c est dire des donn es qui r v lent un taux de r ponse inf rieur ou gal 50 Il est donc n cessaire de prendre l information en consid ration mais de maintenir une certaine distance avec elle pour viter tout contresens C est le cas concernant une partie de la question sur l implantation des EPN Les animateurs avaient le choix entre plusieurs r ponses local autonome local communal local associatif biblioth que Maison de l Emploi la case local autonome a pos probl me Certains animateurs ont r pondu que leur espace tait situ la fois dans une biblioth que et dans un local autonome ce qui a rendu difficile le traitement d une partie de cette question Il est probable que les animateurs consid raient l espace autonome comme un espace ind pendant de la biblioth que m me s il y tait rattach alors que je recherchais identifier les espaces qui ne b n ficiaient d aucun soutien financier ext rieur Je me suis confront ici une premi re erreur m thodologique qui montre une d faillance dans la formulation de la question Plus tard dans la partie du questionnaire relative au public je demandais galement aux animateurs d inscrire le nombre de personnes diff rentes accueillies au cours de l ann e 2007 dans leur espace Les animateurs n ont pas su s il s agissait d
13. ce titre ne se r f re pas uniquement la perte des liens sociaux mais aussi celle du lien identitaire la personne est d sorient e ne trouve plus sa place dans la soci t Dans cette approche la personne est valu e en fonction de son revenu et du pouvoir qu elle peut exercer sur les autres c est ce qui lui donne une valeur dans la soci t Face cette situation trois temps sont constat s premi rement la personne conteste ce d classement qu elle vit comme une injustice en se d gageant de la responsabilit de la situation puis elle va tenter de revaloriser son statut par un d sir de revanche et enfin l int rioriser en renon ant et en reconnaissant en soi les marques du groupe nouvellement rattach Une troisi me et derni re approche conceptuelle de l exclusion est celle de la d saffiliation d velopp e par Robert Castel 1991 travers une tude historique sur la construction du salariat Le chercheur analyse la mani re dont naissent les ph nom nes de vuln rabilit qui a t construite la conjonction de la pr carit du travail et de la fragilit du lien social R Castel 1991 p 153 et l effilochement des protections que garantissait l emploi par l augmentation des nouvelles formes de contrats de travail pr caires apparues partir des ann es quatre vingt Mais la d saffiliation n est pas 12 Cf le chapitre cinq consacr au concept de la disqualificati
14. fonction du nombre d animateurs qui interviennent dans l espace 2 3 Des EPN quip s En mati re d quipement il est important que les EPN mettent disposition du public des outils r cents et rapides afin de leur proposer un maximum de confort Avoir un d bit Internet suffisant permet certains demandeurs d emploi de se former distance comme cela est le cas dans les EPN labellis s P T d utiliser des outils informatiques performants qui diminuent ainsi les contraintes techniques Au niveau des modes de connexion 86 des animateurs ayant r pondu l enqu te ont leur espace connect au r seau ADSL ce qui montre l tendue de la couverture du haut d bit en Bretagne Cela constitue une information importante car un d bit Internet suffisant joue sur le d veloppement des usages et favorise la cr ation de nouvelles activit s Parmi les r sultats P ce qui permet aux usagers qui obtenus 23 des EPN proposent un acc s WIF poss dent un ordinateur portable de se connecter m me en cas de forte affluence En termes de nombre de postes informatiques mis disposition du public la majorit des EPN sont quip s d au moins six ordinateurs accessibles Lorsque nous effectuons une mise plat au niveau des cybercommunes nous constatons qu elles sont 55 mettre au moins six postes disposition des usagers Proposer un service c est aussi mettre disposition des usagers suffisamment de postes pour que chacun
15. minimiser le contact avec l organisme expert pour la recherche d emploi Est ce l apparition des technologies qui a modifi ces rapports Toujours est il que pour les disqualifi s sociaux que j ai rencontr s dans les EPN ils semblent privil gier l usage de structures non expertes dans le domaine du retour l emploi pour d velopper des strat gies personnelles l oppos des relations descendantes auxquelles ils sont soumis encore aujourd hui M me s ils restent d pendants de 254 l institution car c est elle qui leur fourni un minimum de ressources lorsqu ils traversent l preuve du ch mage l apparition des technologies modifi certains comportements Puisque les offres d emploi sont accessibles sur Internet et que postuler une candidature n cessite l utilisation des TIC cr ation de CV de lettre de motivation ou d p t de CV en ligne les demandeurs d emploi n ont plus n cessairement l obligation de se rendre dans les organismes reconnus comme experts Ils peuvent se d placer vers les EPN qui proposent les m mes outils pour effectuer leurs d marches Nous verrons qu au del de l acc s aux technologies ces espaces remplissent d autres fonctions pour les personnes en situation de disqualification sociale 4 2 L EPN un environnement convivial R unir des conditions environnementales et mat rielles suffisamment bonnes pour entrer dans une d marche de retour l emploi est primordial
16. remplit des fonctions essentielles change de services d informations de communication change d images identificatoires qui permettent l individu de se repr senter la fois au sein de son propre groupe et par rapport la soci t globale et d identifier sa place et son r le dans cette soci t V de Gaulejac I Taboada L onetti 1994 p 59 L EPN remplit cette fonction de permettre l individu d changer et de communiquer avec des personnes autres que les membres de sa famille et donc de s identifier un nouveau groupe Dans le t moignage pr c dent l usager a cette sensation de libert travers les activit s qu il peut mener et le sentiment d appartenir une communaut qui l aide se d tacher d une ventuelle situation d isolement qui de fait ne lui permet pas de s identifier un nouveau groupe Le sentiment d appartenance quel qu il soit construit l identit sociale et professionnelle de la personne En se d tachant de la sph re de vie o r side le foyer l usager se retrouve dans un endroit qui se substitue au lieu de travail puisque les personnes qui sont pr sentes la configuration et l environnement de l espace sont des l ments trangers la sph re familiale 231 Pour tre dans un autre lieu que chez moi pour pouvoir au contraire Je trouve que j ai plus envie dans un autre lieu que chez moi en tous cas d aller sur des recherches Ah ouais moi je pr f re Chez
17. sjuesnewbnap uo1 2u0 4 J s p sebesn 348 349 Usages des TIC et pratiques d empowerment des personnes en situation de disqualification sociale dans les EPN Bretons R sum Depuis la fin des ann es quatre vingt dix les technologies de l information et de la communication TIC envahissent tous les secteurs de la vie sociale professionnelle ou culturelle Pour viter qu un foss num rique se creuse les espaces publics num riques EPN ont t cr s d s 1998 afin de permettre toutes les personnes qui le souhaitent de b n ficier d un acc s accompagn aux TIC Ces espaces ont aujourd hui malgr eux la mission d licate d accompagner certains publics qui se trouvent dans l obligation d utiliser ces outils num riques en l occurrence les demandeurs d emploi pour lesquels l usage d Internet et autres logiciels sont devenus des outils indispensables leurs d marches de retour l emploi L objectif de cette recherche est d identifier les fonctions que jouent les EPN aupr s de ces publics qui sont de plus en plus nombreux fr quenter ces espaces Face un syst me de retour l emploi qui semble privil gier une logique de traitement des dossiers sur des crit res d efficacit quantitatifs ce travail montre comment le public des disqualifi s sociaux s approprient ces lieux de diffusion du num rique pour d velopper des usages des TIC et des strat gies d empowerment afin de se lib rer de l assistanc
18. Certains des usagers rencontr s travers les t moignages recueillis avaient comme choix 3 Cf le point 2 7 du chapitre onze 263 unique de devoir utiliser ces nouveaux outils s ils souhaitaient continuer suivre une formation ou de rechercher de l emploi Aucun moyen alternatif n tait propos sinon l usage des TIC Pour les personnes qui n avaient pas eu la possibilit la volont ou l occasion de naviguer sur Internet voire de manipuler les touches du clavier d un ordinateur l accompagnement par un professionnel s est av r indispensable Pour les novices 1l y a toutes les repr sentations les peurs qu ils associent la machine et qui sont parfois difficilement surmontables si une personne n est pas pr sente pour d mystifier ces outils la peur de toucher la souris de cliquer ou de manipuler sont autant d preuves surmonter Le fait est que certains services ne laissent plus le choix aux individus Nous que ce soit pour l e administration le sommes de plus en plus incit s utiliser ces outils commerce en ligne ou la recherche d emploi Cette restriction conduit de nombreux individus se former parfois ind pendamment de leur volont faute de choix alternatifs C est le cas de cette femme qui a d s y mettre si elle souhaitait suivre une formation et acc der aux documents transmis distance Elle n a pas eu le courage d affronter seule les difficult s techniques et a
19. Enfin je trouve qu il y a assez de temps en tous cas pour faire ce qu on a faire quoi de la recherche d emploi Femme 30 ans fragile en recherche d emploi n F17 La recherche d emploi n est pas une activit divertissante et les demandeurs d emploi sont parfois soulag s de ne pas pouvoir acc der aux outils comme nous l explique cette jeune femme La fermeture de l EPN lui permet aussi de d crocher et de penser autre chose La recherche d emploi n cessite une motivation permanente et lorsque l espace est ferm cette jeune femme a l excuse de ne pas pouvoir acc der aux outils et d interrompre pendant un moment donn son activit Les temps de loisirs sont difficiles prendre lorsque nous jugeons que notre situation ne nous le permet pas encore du moins tant que nous n avons pas atteint notre objectif Si l emploi est interrompu l activit de recherche de substitue celui ci et d finit des temps de travail et de loisirs Les usagers n obtiennent pas de r mun ration contre l activit fournie mais fournissent un travail qui s apparente une activit professionnelle quotidienne Le dernier t moignage insiste sur le fait qu il y a des temps pour tout et cet usager investit totalement les temps 234 d ouverture de l EPN pour effectuer ses d marches C est une fois que l espace est ferm qu elle peut s autoriser passer du temps libre Le temps d ouverture de l espace d finit le temps de t
20. Pour mener cette d enqu te j ai d au pr alable s lectionner un groupe d EPN dans lesquels je pourrais effectuer mes entretiens Les mani res de lutter contre l exclusion se mat rialisent de diff rentes fa ons selon les espaces comme nous le verrons Parfois c est le statut de l animateur qui fait que les disqualifi s sociaux trouvent en ces lieux une aide quotidienne parfois ce sont les activit s propos es ou les partenariats avec les structures d insertion qui motivent les personnes s y d placer En lien avec la probl matique initiale un des premiers travaux a t de rep rer les espaces qui poss daient 179 un projet autour de la lutte contre l exclusion Je pouvais les identifier gr ce aux r sultats de l enqu te quantitative en observant les EPN qui taient implant s dans des structures particuli res li es l action sociale par exemple ou bien ceux qui d veloppaient des partenariats avec des structures d insertion et de retour l emploi ou ceux qui mettaient en place des activit s sp cifiques autour de l aide et de l accompagnement l insertion sociale et professionnelle ou encore ceux qui d claraient accueillir un nombre important de publics en situation d exclusion D autres crit res d ordre g ographique ont galement t pris en compte pour effectuer cette s lection les EPN situ s dans les zones rurale et urbaine en centre ville et dans les quartiers p riph riques dans les zone
21. Th se Universit Rennes2_ Haute Bretagne pr sent e par sous le sceau de l Universit europ enne de Bretagne s v OTEA Mickael LE MENTEC pour obtenir le titre de Docteur de l Universit Rennes 2 Pr par e l Unit Mixte de Recherche n EA 3875 Mention Sciences de l ducation Universit Rennes 2 cole doctorale des Sciences Humaines et Sociales CREAD Centre de Recherches sur l ducation les pprentissages et la Didactique Th se soutenue le 29septembre 2010 Usages des TIC ep ms Michel WATIN d sseur des Universit s Universit de la R union pr sident pratiques d empowerment perrand BeRGIER Professeur des Universit s Universit Catholique d Angers rapporteur des personnes en situation de 1wiseratno Professeur des Universit s Universit de Rouen rapporteur Annabelle BOUTET dis qual l j caton sociale Ma tre de Conf rences T l com Bretagne Brest Co directeur de th se Pascal PLANTARD dans le S EPN Bretons Ma tre de Conf rences Universit Rennes 2 Paul TAYLOR Professeur Em rite des Universit s Universit Rennes2 Directeur de th se Co directeur de th se Remerciements La th se est un travail qui ne pourrait tre r alis sans l aide et l accompagnement de nombreuses personnes C est pour cela que je tiens remercier tous ceux qui ont contribu que ce soit d un point de vue professionnel relationnel ou pratique ce travail Je remercie
22. chelle d partementale Le RMI doit permettre l allocataire de compl ter plusieurs types de minimas sociaux et de b n ficier ainsi d un minimum de ressources et d une protection sociale en cas de maladie Le dispositif est remplac en 2009 par le RSA permettant de combiner les revenus du travail et ceux issus de la solidarit et de supprimer ainsi les effets de seuil Ces diff rents types d allocations ont t cr s pour assister financi rement les personnes les plus en difficult et faire barrage contre l accumulation de facteurs perte d emploi de logement incapacit rembourser les cr dits qui peuvent mener jusqu l exclusion 18 AAH Allocation aux Adultes Handicap s 106 Les mesures d assistance des politiques d insertion cherchent galement au del des allocations vers es garantir des droits aux individus tel que le droit au logement ou l acc s aux soins Le droit au logement inscrit dans la loi du 31 mai 1990 constitue un devoir de solidarit pour l ensemble de la nation Deux mesures sont prises l issue de cette loi telles que le PDLPD et le FSL qui accordent des aides financi res aux personnes en difficult d acc der un logement La loi Besson modifi e par la loi du 5 mars 2007 institue un droit au logement opposable cr ant une obligation de r sultat trouver un logement d cent ceux qui n en ont pas Le droit au logement devient un l ment essentiel des poli
23. de l Information Contrat d Insertion dans la VIe Sociale Contribuer La Promotion Sociale Couverture Maladie Universelle Conseil National des Associations Familiales La ques Contrat Nouvelles Embauches Centre National d Enseignement Distance Certificat Naviguer Sur Internet NSI Comit National de Liaison des R gies de Quartier Certificat de Qualification Professionnelle Centre R gional d Information Jeunesse Cat gorie Socio Professionnelle Curriculum Vitae Direction D partementale des Affaires Sanitaires et Sociales Direction D partementale du Travail de l Emploi et de la Formation Professionnelle Dispositif d valuation du Fonctionnaire Internaute Direction R gionale des Affaires Culturelles Sous Direction des Technologies de l Information et de la Communication dans l ducation D l gation aux Usages de l Internet Dipl me d tudes Universitaires Scientifiques et Techniques 316 DRTEFP DRIP DU3mi ECM EMV ENT EPLE EPM EPN EVS FCSF FOAD FORE FSL GIS GISTI GRETA HALDE HCSA HLM IAE IATOS IME INJEP JESSI MAO MAPI MFP MJC NSI P T PAE PAEEO Direction R gionale du Travail de l Emploi et de la Formation Professionnelle Dispositif R gional d Insertion Professionnelle Dipl me Universitaire M diation Multim dia et Monitorat d Internet Espace Culturel Multim dia Espace Multim dia dans la Ville
24. de son parcours en se prenant en charge personnellement Vincent de Gaulejac et Isabella Taboada L onetti ont mis en lumi re ce paradoxe quand la d sinsertion qui demanderait une prise en charge conduit l individu r agir et devenir acteur alors que les contraintes sociales apparaissent de plus en plus crasantes le ph nom ne de d sinsertion r v le la participation active des sujets chacune de ses phases soit pour s en sortir par des activit s atypiques la d brouille ou l instrumentalisation des aides publiques soit pour s y enfoncer V de Gaulejac I Taboada L onetti 1994 p 221 Dans le cadre de cette recherche les usagers deviennent acteurs partir du moment o ils font le choix de la d brouille pour s en sortir en refusant l aide de leur environnement proche les amis ou la famille pour d velopper des actions o ils seront les seuls ma tres bord Cela constitue un premier exemple d une d marche d empowerment o l usager cherche acc der aux outils en comptant sur ses propres capacit s et en se lib rant de l aide de son r seau social Cette volont de se prendre en main de fa on autonome traduit galement une peur de d ranger comme l exprime cette jeune femme Bah j ai ma s ur qui a Internet mais bon elle souffle et baisse la t te J aime pas trop d ranger tout a Femme 21 ans fragile en recherche d emploi n F21 Comme dans l exemple pr c dent
25. disponible sur http www simonwuhl org 5 html 115 partir de la deuxi me moiti des ann es quatre vingt le travail devient donc le pilier autour duquel s articulent les contenus de formation Le stage effectu en entreprise doit tre vecteur de formation pour la personne b n ficiaire et de projet professionnel pour regagner un emploi reconnu et r mun r La qualit du suivi et de l accompagnement assur e par la personne ressource est un l ment essentiel am liorant l efficacit du parcours d insertion L accompagnement individualis permet ainsi de rep rer et de valider les comp tences et savoirs faire de la personne en insertion pour la construction d un projet professionnel adapt ses caract ristiques et ses attentes La notion de projet acquiert ainsi un caract re normatif partir duquel s appr cie la capacit des populations lire l organisation et se positionner socialement s appr hende leur adaptabilit professionnelle et corr lativement se mesure leur distance l emploi S Ebersold 2005 p 115 Selon Serge Ebersold 2004 le travail d insertion doit tenir compte des modes d organisation du march du travail des repr sentations que se font les b n ficiaires du monde du travail et de ses relations de leur motivation et de leurs caract ristiques sociales intellectuelles physiques L insertion se trouve au croisement de tous ces l ments ce qui rend l action plus ou m
26. la formation professionnelle via l alternance et les stages en entreprise l embauche pour les entreprises de personnes en situation d insertion via les contrats aid s exon r s de charges patronales enfin la cr ation d emplois d int r t g n ral et d insertion Les contrats aid s ont t cr s d s 1977 et avaient pour objectif de favoriser l insertion professionnelle des personnes en recherche d emploi vers un emploi durable Le 108 contrat aid intervient comme un entre deux entre les situations de formation et de qualification et l activit professionnelle de l entreprise Des incitations l embauche sont propos es aux employeurs telles que l exon ration de charges patronales pour favoriser l insertion des personnes les plus loign es de l emploi Le contrat aid n a pas pour vocation tre durable il n est cens tre qu une tape dans le parcours d insertion des personnes concern es La multitude de contrats aid s cr s depuis les ann es quatre vingt qui ce titre comportent tous des d nominations diff rentes mais restent sensiblement sur les m mes logiques a conduit la cr ation d un contrat unique d insertion lors du Grenelle de l insertion de 2008 D sormais le CIE s applique aux emplois du secteur marchand et le CAE aux emplois du secteur non marchand Les contrats aid s font l objet de vives critiques au fur et mesure que sont publi s les rapports d valuation qui cons
27. Bah soit pour taper un courrier soit pour pouvoir discuter avec Gildas l animateur ou pour voir aussi les travailleurs sociaux Ils sont l tous les jeudi L assistante sociale ou payer le loyer aussi il y a une permanence tous les quinze jours Femme 30 ans assist e en recherche d emploi n E16 L EPN remplit ici une r elle fonction sociale Le lieu d implantation de l EPN joue sur le r seau de partenaires d velopp au b n fice des usagers qui sont dans une situation d extr me pr carit Au del de la fonction sociale que joue l EPN implant dans ce quartier d favoris le r seau de partenaires qui se d veloppe autour de l espace a pour but d am liorer la prise en charge des habitants et de faciliter leurs d marches au quotidien 4 4 L acc s des sources d informations diversifi es Lorsque les EPN sont implant s dans des structures plus sp cialis es telles que les Maisons de l Emploi les Missions Locales ou ont d velopp des partenariats avec des organismes d insertion et de retour l emploi les usagers peuvent avoir acc s de nouvelles sources d informations ou b n ficier d une meilleure prise en charge L acc s des ressources num riques n est pas le seul moyen d acc der l information pour les EPN qui d veloppent un projet particulier autour des demandeurs d emploi ou des personnes en situation d exclusion sociale d autres moyens compl mentaires sont d velopp s C est le
28. J utilise ici volontairement la notion de d classement social en r f rence Camille Peugny 2009 car travers les entretiens effectu s la majorit des personnes rencontr es a eu cette impression de r trograder socialement d tre d class e Les usagers rencontr s dans la majeure partie des EPN sont des personnes qui ont exerc une activit professionnelle plus ou moins longue et qui se sont retrouv es cette place de demandeur d emploi c est dire occuper un statut inf rieur celui mesur par la cat gorie professionnelle laquelle elles se rattachent Par cons quent elles ont cette impression de ne plus occuper la position sociale qu elles devraient ou plut t celle qui correspond leur niveau de qualification 3 ANTICIPER LA REQUALIFICATION Pour entrer dans une d marche active de recherche d emploi l usager traverse ce que j appelle une phase ant rieure la requalification sociale et professionnelle Cette 22 Cf le troisi me chapitre de la premi re partie consacr l exclusion sociale et professionnelle n C Peugny Le d classement Paris Grasset Collection Mondes V cus 2009 229 phase rassemble l ensemble des l ments et des comportements que va adopter l usager avant d entrer dans un parcours de retour l emploi Lorsque nous connaissons l preuve du ch mage les rep res que l activit salari e d limitait sont affect s L individu perd d
29. La limite cela est que certaines personnes font le choix de ne pas utiliser les TIC et ne se sentent pas exclues ni loign es pour autant de la soci t certaines n expriment aucun int r t utiliser ces technologies d autres se trouvent dans une forme de r sistance la soci t du progr s Dans cette perspective observer la lutte contre l exclusion num rique dans le cadre des EPN semble difficile d une part parce qu il est probl matique de d limiter pr cis ment les inclus des exclus num riques d autre part parce qu il est tout aussi difficile d identifier quel s usage s permet tent un exclu num rique de devenir inclus La lutte contre l exclusion s orienterait au vu des recommandations inscrites dans les rapports vers l accompagnement des publics pour lesquels l usage des TIC et des EPN en g n ral permettrait d apporter une aide aux personnes qui expriment des difficult s d ordres physique sociale professionnelle ou culturelle par exemple pour les personnes en situation de handicap acc der des activit s cr atrices ou ludiques encadr es pour les demandeurs d emploi b n ficier d activit s d aide et d accompagnement l insertion 18 Cf article A Boutet J Tr membert Mieux comprendre les situations de non usages des TIC Le cas d Internet et de l informatique R flexions m thodologiques sur les indicateurs de l exclusion dite num rique in Le
30. NINACS W A L empowerment et l intervention sociale Centre de documentation sur l ducation des adultes et la condition f minine CDEACF 2003 46 p ORWELL G 1984 Paris Gallimard 1972 438 p PAUGAM S sous la dir de L exclusion l tat des savoirs Paris La D couverte 1996 584 p PAUGAM S La disqualification sociale Essai sur la nouvelle pauvret Paris PUF 1991 r d Quadrige 2000 255 P PAUGAM S La soci t fran aise et ses pauvres L exp rience du revenu minimum d insertion Paris PUF 1993 2 d mise jour 1995 319 p PAUGAM S Le lien social Paris PUF Que sais je 2008 127 p PERRIAULT J La logique de l usage Paris Flammarion 1989 255 p PETONNET C Espaces habit s Ethnologie des banlieues Paris ditions Galil e 1982 174 P 307 PEUGNY C Le d classement Paris Grasset Collection Mondes V cus 2009 178 p PLANTARD P Approche clinique de l informatique Th se de doctorat en sciences de l ducation Nanterre Universit de Paris X Nanterre 1992 590 p RINAUDO J L Des souris et des ma tres Paris L Harmattan Collection Savoir et formation 2002 305 p ROUSSELET J L allergie au travail Paris Le Seuil 1974 278 p SCHNAPPER D L preuve du ch mage Paris Gallimard 1981 r d Folio 1994 273 P SIMMEL G Les pauvres 1 d en allemand 1908 Paris PUF Collection Quadrige
31. Nous verrons ce titre que le caract re ind pendant des EPN est un de ses principaux atouts c est parce que ces espaces sont publics c est dire ouverts tous et que les usages et les pratiques y sont libres que les publics en situation d exclusion s y rendent pour effectuer leurs activit s Il n est pas carter que certains demandeurs d emploi ne fr quenteraient probablement pas un EPN qui entretiendrait trop de relations avec une structure telle que le P le Emploi du fait de l image p jorative qu ils leur associent Cependant m me si les actions de partenariats avec les organismes d insertion et de retour l emploi sont faibles elles sont l inverse un bon moyen de toucher des publics qui ne se d placeraient pas n cessairement dans ces espaces mais aussi d un autre point de vue de rendre visible et de l gitimer l action des EPN aupr s des autres acteurs locaux 2 6 Un taux d activit s d aide et d accompagnement l insertion sociale et professionnelle important Cette derni re partie vise recueillir des donn es chiffr es sur le d veloppement des activit s et des ateliers d initiation propos s aux usagers Les animateurs ont t nombreux r pondre cette question ce qui me permet de pr senter des r sultats repr sentatifs de l offre d activit s des EPN de la r gion Bretagne en 2008 Ils ont su m indiquer quelles activit s ils proposaient la fois en acc s libre dans le cadre de
32. avec des personnes en situation d infirmit motrice et c r brale Face cet handicap parfois tr s lourd l objectif des activit s informatiques tait principalement de travailler sur la dext rit pour les personnes ayant une infirmit motrice importante en les aidant manipuler correctement la souris Pour d autres ces s ances taient l occasion de d couvrir les jeux en ligne ou de susciter leur curiosit en les positionnant en tant qu acteur L int r t de ce stage tait de porter une r flexion sur l usage des TIC comme outil de revalorisation dans le sens o les manipulations qu ils effectuaient leur permettaient de prendre conscience qu ils taient capables comme tout le monde d utiliser ces outils et de mener des projets autour du multim dia Le simple fait de quitter l atelier informatique avec un tirage sur imprimante de leur dessin ou de la photo retouch e un morceau de musique sur un disque ou d avoir franchi un niveau sup rieur un jeu tait source d un accomplissement personnel la fois pour l usager et pour nous en tant qu animateurs J ai d ailleurs poursuivi ce travail en master 2 lorsque j ai men un projet avec des jeunes sous protection judiciaire Deux fois par semaine l association dans laquelle j effectuais mon stage accueillait ces jeunes exclus du syst me scolaire et confront s des difficult s d ordre familial L objectif des s ances tait d crire un journal sur la citoyennet et
33. bourser trente euros par mois dans un fournisseur d acc s Internet lorsqu on se retrouve au ch mage Plusieurs extraits de t moignages viennent appuyer ce sentiment Oui trois cents euros d ordinateur peut tre a peut aller mais apr s il faut compter trente euros par mois peu pr s d Internet Homme 35 ans assist en recherche d emploi n D10 238 Un autre exemple Donc voil et c est vrai que c est utile pour moi parce que moi enfin j aimerais bien avoir Internet mais bon quand on est au ch mage ben j ai pas les moyens Femme 21 ans fragile en recherche d emploi n F21 Un dernier exemple M me si c est trente euros suivant la situation o on est par mois c est quand m me trente euros quoi hein L abonnement aussi Bah oui quand m me a fait plus de trois cents euros l ann e hein Femme 34 ans fragile tudiante non assidue en recherche d emploi n A1 Ces diff rents extraits t moignent des situations de pr carit dans lesquelles ces personnes se trouvent Il n y a pas de possibilit de se projeter dans l avenir car demain est incertain Les d penses faites sont fix es dans le temps ces usagers ne s autorisent pas payer mensuellement une connexion Internet car l instabilit de leur situation fait qu ils ne veulent pas prendre le risque de s endetter La pr carit constante les emp che d investir de fa on durable car l insta
34. connect s en diffusant les TIC le plus largement possible dans la soci t L objectif annonc est de b tir une soci t de l information et de la connaissance pour tous Ce nouveau type de soci t se base sur une g n ralisation de l information dans l ensemble de la soci t soci t de l information mais aussi au del des r seaux et flux permettant cette diffusion un acc s au savoir la cr ativit l innovation et la connaissance soci t de la connaissance Nous pr senterons ici les diff rents programmes mis en uvre qui s organisent successivement autour d une th matique et pr conisent une s rie de mesures en proposant un bilan r alis par les experts charg s de l valuation pour chacun d entre eux 15 CISI Comit Interminist riel pour la Soci t de l Information 16 EPN Espace Public Num rique 22 1 1 eEurope 2000 et 2002 une diffusion des technologies et une augmentation du taux de connectivit Les programmes europ ens eEurope 2000 et eEurope 2002 se sont focalis s sur des actions de diffusion et d accessibilit aux TIC Ainsi le programme eEurope 2000 pr conise une s rie de mesures autour de trois axes majeurs e faire passer chaque citoyen chaque foyer et chaque cole chaque entreprise et chaque administration l re num rique et la communication en ligne e cr er une Europe qui ma trise le num rique avec le sou
35. des acteurs locaux leur esprit d initiative leur sens des responsabilit s 1bid p 120 En s appuyant sur les travaux de Kokosowski 1993 et Ion 1990 Serge Ebersold avance que le travail d insertion tel qu il est d fini par la soci t exige d sormais une prise d initiative des professionnels de l insertion afin qu ils adaptent les parcours en fonction des contraintes conomiques territoriales tout en invitant les personnes concern es se responsabiliser davantage Au d but des ann es quatre vingt dix les pratiques d insertion ne s orientent plus uniquement vers le retour l emploi L ensemble des activit s artistiques culturelles sportives capables de resocialiser la personne entre d sormais dans le champ de l insertion Pour les professionnels ces nouveaux modes d intervention n cessitent une extension de leurs comp tences Ainsi red finie elle l insertion sociale autorise une extension ind finie du domaine de comp tence des ins reurs insertion par le sport les loisirs le th tre l conomie le travail G Mauger 2001 p 11 L accroissement des situations d exclusion est li un recrutement exigent et une s lection rigoureuse des candidats l embauche de la part des entreprises afin qu elles deviennent plus comp titives face leurs concurrents Comme le souligne le sociologue Simon Wuhl 15 APP Atelier de P dagogie Personnalis
36. deux cat gories d usagers ressortent en fonction de la conception qu ils ont du temps et de la mani re dont ils l investissent Certaines personnes vont profiter de la totalit des heures d ouverture pour diversifier les usages et maximiser leurs chances de retrouver un emploi D autres limitent leur temps d acc s et leurs usages au projet qu ils ont en t te Les usagers de la premi re cat gorie s installent profitent du temps qui leur est attribu pour effectuer l ensemble de leurs d marches ceux de la seconde cat gorie se positionnent davantage en tant que consommateurs des espaces en utilisant les outils pour r pondre un besoin pr cis La mani re d investir le temps est diff rente m me si l objectif reste le m me chercher am liorer sa situation que l usager ne reste que quelques minutes ou plusieurs heures 236 3 2 Acc der aux outils Un second point ant rieur au processus de requalification sociale en lien avec les priorit s que privil gient les personnes en situation de disqualification sociale au quotidien concerne l acc s aux outils Chercher acc der aux technologies num riques et donc utiliser les EPN comme moyen de surmonter les difficult s financi res qui freinent l quipement constitue une autre d marche pr alable Sortir de chez soi pour acc der aux outils s inscrit dans une action volontaire de s en sortir 3 2 1 La contrainte conomique Les processus d exclusion
37. disposition des demandeurs d emploi des outils num riques pour qu ils puissent rechercher du travail sans assurer de formation ces nouvelles techniques profitent des missions de sensibilisation aux TIC exerc es par les EPN pour se d charger de celles ci La limite cela est que tous les animateurs ne poss dent pas les comp tences pour accompagner ce type de public Cependant l enqu te quantitative montre qu une grande majorit des EPN propose des activit s d aide et 293 d accompagnement l insertion sociale et professionnelle que le service Public de l emploi semble totalement occulter 4 5 1 Un accompagnement dans l usage des TIC La ma trise des outils technologiques suppose une connaissance et culture informatique que n ont pas de fa on automatique toutes les personnes qui recherchent du travail Certaines d entre elles se sont trouv es contraintes parfois par obligation d utiliser ces nouveaux outils num riques qu elles n avaient pas eu l habitude d utiliser avant qu elles ne se retrouvent dans cette situation Utiliser les outils demande des capacit s se rep rer dans un nouvel espace virtuel de respecter une architecture une logique de navigation lorsqu on est sur Internet qui n est pas instinctive D couvrir comment fonctionne l outil s apprend et les animateurs ont ce r le de sensibilisation et d accompagnement y compris pour les publics en situation de disqualification sociale
38. e sur l emploi cr ation du dispositif Emploi jeune prime pour l emploi baisse de la TVA all gements de charges Martine Aubry Ministre de l emploi et de la solidarit pr voit la mise en place du programme TRACE pour renforcer un accompagnement personnalis des jeunes dans leurs parcours d insertion Le CIVIS de 2003 et destin aux jeunes de dix huit vingt cinq ans r novera par la suite le programme TRACE en rempla ant le dispositif des Emplois jeunes Le RMA a quant lui pour objectif de permettre aux allocataires du RMI depuis plus de deux ans de cumuler une allocation forfaitaire et un compl ment la charge de l employeur afin qu ils atteignent le niveau du SMIC Ce nouveau dispositif a pour ambition de rendre plus incitatifs les revenus du travail Le 18 janvier 2005 la loi de programmation pour la coh sion sociale est promue s impliquant ainsi dans des initiatives europ ennes de l poque Elle contient des mesures du plan de coh sion sociale pr sent par Jean Louis Borloo et s tend sur trois th mes majeurs de l insertion En termes d emploi la loi envisage la cr ation de Maisons de l Emploi pour assurer une plus grande proximit entre professionnels de l insertion et demandeurs d emploi Les Maisons de l Emploi doivent permettre aux personnes concern es de b n ficier des ressources et des acteurs capables de les aider dans leurs parcours de retour l emploi gr ce l association de partenaire
39. et la d valorisation du statut professionnel Les t moignages indiquent que la majorit des personnes a exerc une 28 S Wulh Politiques de l emploi et politiques d insertion quelques perspectives in S Paugam dir L exclusion l tat des savoirs Paris La D couverte 1996 p 507 518 219 activit professionnelle avant de vivre cette situation de ch mage J ai rencontr peu d usagers qui multipliaient les exclusions plurielles S Karsz 2000 mat rialis es par exemple par un rapport loign l emploi par des situations de ch mage de longue dur e et par une prise en charge permanente par les services sociaux Ainsi m me si les situations familiales les parcours de vie l ge et les rapports aux technologies taient tr s diff rents d une personne l autre de nombreuses similitudes ont t relev es lors des entretiens L importance du lieu d implantation de l EPN dans l accueil des publics La premi re constatation que j ai fait en passant ces quatre mois sur le terrain est que j ai rencontr dans les EPN visit s une majorit de personnes dites fragiles J avais volontairement choisi des configurations d espaces tr s diff rentes afin de tenter de toucher les trois cat gories du concept de la disqualification sociale mais sur la base des observations et des entretiens men s l enqu te r v le que les personnes dites marginales sont peu nombreuses fr quenter les
40. ficiant d une exp rience professionnelle et pratique sur le terrain en d veloppant des dispositifs ou des projets autour de l usage des technologies Lorsque j ai obtenu mon baccalaur at mon souhait tait d orienter mon parcours professionnel vers l ducation sp cialis e et de travailler avec des publics en difficult Certains disent que devenir ducateur ou s occuper des publics exclus est une vocation pour ma part m me si je ne travaille pas au quotidien avec ces personnes porter une r flexion sur les dynamiques de l exclusion aura t le fil conducteur de tout mon parcours universitaire J avais plusieurs fois particip de fa on b n vole l organisation et l encadrement de manifestations pour des publics en situation de handicap et je m int ressais galement aux activit s autour de l usage des technologies comme moyen de revalorisation et d ducation C est principalement pour cette raison que j ai int gr la fili re USETIC TEF la rentr e de 2002 afin de mettre en place des projets associant les TIC tout en ayant une d marche r flexive et th orique sur les actions entreprises Lors de mes stages j ai travaill successivement avec plusieurs types de publics ce qui me permettait d largir progressivement mes champs d tude et d observation J ai par exemple men des projets avec des personnes suivies par des IME et des CAT en mettant en place des s ances de d couverte et d initiation aux
41. gions les moins favoris es sont selon le rapport boud es par les capitaux priv s parce que peu rentables deuxi mement l offre est inf rieure la demande de raccord au haut d bit dans tous les tats membres ce qui demandera d tablir un recentrage sur la demande lors de la mise en place du nouveau plan Au del du caract re technique sur lequel se focalisent les trois plans pr sent s pr c demment ce qui retient particuli rement notre attention en ce qui concerne ce programme est la volont de mettre en avant un objectif transversal d acc s pour tous afin de lutter contre l exclusion sociale qu elle soit li e des besoins particuliers un handicap l ge ou la maladie partir de 2005 la Commission ne parle plus uniquement de lutte contre l exclusion num rique comme c tait le cas dans le programme eEurope 2002 mais de lutte contre l exclusion sociale Les publics vis s par la lutte contre l exclusion num rique taient les personnes en situation de handicap et toutes celles qui ne participaient pas la soci t de l information alors le programme eEurope 2005 entend lutter contre l exclusion sociale qu elle soit li e des besoins sp cifiques la maladie au handicap ou encore l ge Un changement de focale s amorce qui se concr tisera lors du programme pour l inclusion num rique de Riga 2006 dans le sens ou la Commission ne cherche plus diffu
42. ins rer quelqu un c est aussi mettre sa disposition des informations relatives aux soins au logement au transport aux aides sociales Si l individu trouve un travail qui correspond son niveau d tude et ses comp tences mais qu il n a pas les moyens de se d placer il a peu de chances de faire voluer sa situation Lorsqu on souhaite apporter une aide 0 CDD Contrat Dur e D termin e 21 GRETA GRoupement d TAblissements pour la formation 2 VAE Validation des Acquis de l Exp rience 261 quelqu un tous les facteurs doivent tre pris en compte y compris ceux qui semblent moins importants pour donner toutes les chances l individu de retrouver une place qui puisse correspondre ses id aux Cette femme t moigne de la situation de son fr re qui en se rendant l EPN implant dans une Mission Locale trouve des informations pratiques qui l aident dans son parcours Par contre c est bien pour les petits jeunes aussi j ai mon fr re de dix huit ans qui avait rencontr madame Z qui tait l il y a quelque temps et on lui avait propos pour les emplois aussi les locations de scooter ce que ne font pas l ANPE non plus Des pr ts de scooters de v lomoteurs contre caution mais c est vrai que a on n aurait pas quelqu un qui n a pas trop les moyens Ibid Le lieu d implantation de l EPN joue un r le d terminant dans l acc s l information Le projet de la structure d
43. l emploi les comp tences de l animateur peuvent aller au del de celles dit s par leur profil de poste Le parcours professionnel de certains d entre eux fait qu ils ont exerc d autres activit s professionnelles avant de devenir animateur multim dia ils peuvent parfois les r investir au profit des usagers Certains d entre eux ont fait le choix de se reconvertir professionnellement pour devenir animateur multim dia d autres ont d cid de se charger de l animation de l EPN de la structure dans laquelle ils travaillaient d j mais tous ont gard leurs comp tences initiales Pour les publics accueillis cela constitue une ressource 267 suppl mentaire dont ils peuvent profiter J ai rencontr les usagers d un EPN dont l animateur poss dait une formation de moniteur ducateur et qui tait charg d animer un espace situ dans un centre social Gr ce ses comp tences l animateur peut apporter un soutien compl mentaire aux usagers en plus de sa mission de sensibilisation aux TIC C est vrai qu avec Bertrand parce que comme je suis devenue secr taire de l entente des locataires j ai beaucoup de courriers taper et du coup avec Bertrand bah C est lui qui m apprend un peu quoi lui il corrige sur le brouillon quand moi je tape l ordi donc quand il y a un probl me je l appelle quoi Femme 30 ans assist e en recherche d emploi n E16 Cet usager qui poss de un faible niveau d t
44. la diffusion des TIC sur l ensemble du territoire pour la cr ation de nouveaux services en ligne Les Comit s entreprennent ainsi de d mocratiser l acc s en lan ant une politique de diffusion des TIC via le d veloppement de l quipement et l acc s au r seau Internet et de r duction des co ts d acc s du haut d bit Cependant en 2000 les pouvoirs publics fran ais sont confront s aux m mes probl mes que ceux rencontr s l chelle europ enne une diffusion des TIC dans la soci t et une baisse des co ts d acc s Internet ne suffisent pas encourager les Fran ais s quiper et utiliser ces outils Certaines cat gories de la population ont acc s aux r seaux et aux quipements leur domicile ou sur leur lieu de travail ce qui les sensibilise aux usages quotidiens des TIC d autres en sont priv s soit faute d acc s soit en raison d un d ficit de comp tences informatiques Pour viter que des in galit s d acc s et d usages se cr ent les programmes entreprennent de mettre disposition du public des lieux d acc s dans lesquels il pourra b n ficier d un encadrement et d un accompagnement dans la d couverte des outils Les 37 diff rents dispositifs d EPN d j implant s sur le territoire sont un outil privil gi par le CISI de 2000 pour sensibiliser l ensemble des publics aux TIC quelles que soient leurs sp cificit s Une mission interminist rielle en charge du dossier d
45. m diations individuelles et en ateliers de groupe Les r sultats apportent les donn es suivantes 208 Tableau 9 Activit s des EPN pr paration entretien AIRES SEUooces Acc s Accomp Ateliers PCR libre individuel de groupe Initiation TIC grand public bureautique retouche 35 31 36 photo diaporama Web 1 0 d couverte d Internet email 41 31 35 Cr ation production sites web MAO vid o 17 18 14 Web 2 0 blog flick r youtube myspace 28 13 14 s gt 262 Accompagnement scolaire soutien scolaire ENT 11 7 13 travail avec les enseignants nu LE Dee aux projets artistiques et 10 9 7 Strat gie de recherche documentaire base de 22 11 3 donn es biblioth que Formation ouverte et distance FOAD 8 4 2 Acc s l information portail web tv 39 14 7 Jeux en r seaux en ligne 40 7 13 Communication et r seaux sociaux chat forum 38 13 7 Interaction administrations t l chargement 42 23 5 formulaires d claration en ligne ri vente en ligne e commerce banque en 29 14 5 Aide et accompagnement l insertion sociale et rofessionnelle cr ation CV recherche d emploi 34 30 8 P p Source Enqu te quantitative juin 2008 question E2 1 MAO Musique Assist e par Ordinateur 22 ENT Environnement Num rique de Travail 209
46. partir du moment o ils per oivent une aide de la part de la collectivit 2 2 Un ph nom ne qui transcende Puisque la pauvret ne concerne plus uniquement les personnes qui habitent dans des zones g ographiques ou des quartiers pauvres les asociaux les inadapt s ou les personnes en situation de handicap alors quelles populations sont concern es Nous serions tent de dire nous tous tellement les figures de la nouvelle pauvret transcendent les classes sociales Les personnes susceptibles d avoir recours l aide sociale se sont consid rablement diversifi es depuis les ann es quatre vingt caus es par plusieurs volutions structurelles la d gradation du march de l emploi la hausse du ch mage de longue dur e la fragilit et la multiplication des emplois pr caires l inefficacit des politiques d insertion en faveur des jeunes l affaiblissement des solidarit s primaires et la fragilisation de la sph re familiale sont des exemples Les situations de pauvret t moignent non pas d un tat mis re stabilis se reproduisant d ann e en ann e l identique mais d un processus pouvant impliquer au contraire des variations soudaines dans l organisation de la vie quotidienne S Paugam 1996 p 399 Ce ph nom ne inqui te car il peut toucher l ensemble des membres de la soci t y compris ceux dont la situation professionnelle et relationnelle est stable C est ce que Serge Paugam 1996 appell
47. plusieurs animateurs sont pr sents pendant des horaires d ouverture qui permettent aux disqualifi s sociaux d am nager leur temps de recherche et leur temps de loisirs Fid les leur objectif initial de permettre l acc s tous les publics les EPN proposent une tarification adapt e en fonction des situations des personnes cela permet de pallier les contraintes financi res auxquelles certaines d entre elles peuvent tre confront es Les r sultats issus des enqu tes viennent donc confirmer ou infirmer plusieurs hypoth ses pr alablement d finies L hypoth se principale selon laquelle les disqualifi s sociaux red finissent le projet des EPN gr ce leurs usages a pu tre confirm e Nous avons vu que d un objectif initial et g n ral de lutte contre la fracture num rique en favorisant l acc s et la sensibilisation de tous les publics aux TIC les EPN sont devenus pour les disqualifi s sociaux de v ritables espaces de cr ation de bricolage qui favorisent les usages inclusifs des TIC Ils se sont appropri s ces lieux de diffusion des TIC pour en faire des espaces de r ponse leurs besoins de requalification professionnelle La th se que je veux d fendre l issue de ce travail en r ponse la probl matique est la suivante les pratiques et les usages des TIC exerc s par les personnes en situation de disqualification sociale dans les EPN participent leurs besoins de requalification professionnelle dans le se
48. ratoire construit d avance leur faire jouer une partition que la puissance publique attend d eux non les inciter revendiquer des moyens d action pour transformer les politiques publiques lbid p 116 Ce constat autour de l empowerment rejoint troitement la r flexion qu voquait Sylvie Solere Queval propos de l inclusion Comment ouvrir une soci t surtout lorsqu il s agit du traitement de l exclusion sociale ou 161 du ch mage o r gne un syst me proc dural auquel il est difficile de ne pas se soumettre se contraindre Les possibilit s de contournement du syst me seraient en l tat actuel des choses difficiles entreprendre pour les demandeurs d emploi puisqu ils doivent constamment justifier de leur situation au risque de ne plus b n ficier d aides sociales Pourtant selon Bernard Jouve de nombreux travaux t moignent de la capacit des mouvements sociaux insuffler ce nouveau r f rentiel au sein des agendas publics qu ils soient locaux et nationaux L hypoth se la plus courante consiste mettre de l avant l impossibilit de la puissance publique qu il s agisse de l tat ou des pouvoirs locaux faire face leurs obligations et comp tences dans un contexte caract ris par l puisement d un mode de r gulation de type keyn sien puisement qui conduit les institutions publiques se tourner vers de nouvelles recettes d action publique comme l empowerment port
49. rieurement fr quent le P le Emploi se dit tonn e de l existence de tels espaces qui r unissent de telles conditions Il faut pr ciser que l EPN est implant dans une Mission Locale o les animateurs ont une connaissance du domaine de l insertion et des m thodes de recherche d emploi Ils deviennent donc des ressources suppl mentaires m me si une large autonomie est laiss e aux usagers C est le cas dans la majorit des EPN visit s qui proposent des plages horaires en acc s libre et qui laissent l usager libre de ses usages et de ses pratiques Oui et puis il reste un poste de libre vous voyez c est calme hein On nous laisse tout seul moi on me laisse tout seul l apr s midi je fais ce que j ai faire Homme 44 ans assist en recherche d emploi n H28 Le fait que les EPN ne soient pas des lieux o l on traite en priorit les questions li es l exclusion sociale et professionnelle leur attribue un caract re ind pendant qu affectionnent les usagers Le climat apaisant et l environnement convivial qui se d gagent des EPN qui ne portent pas l tiquette de l institution d action sociale profitent aux demandeurs d emploi ils ressentent moins de pression rechercher du travail Ils c toient d autres publics qui font d autres activit s sont en position assise devant leur poste informatique pour effectuer leurs manipulations en opposition aux P les Emploi o le climat de tension est tel q
50. s par des mouvements sociaux qui ont une vision alternative de la Politique du syst me conomique des rapports de solidarit L empowerment traduirait donc une citoyennet en actes qui transformerait le registre dominant d exercice du politique au profit d un r quilibrage vis vis de la soci t civile Ainsi partir de l exp rience particuli rement riche des tats Unis Sirianni et Friedland 2001 les promoteurs de l empowerment en font la matrice d un ordre politique et conomique en recomposition 1bid Cela expliquerait l usage intempestif des termes anglo saxons l heure actuelle Mais comment orienter une logique inclusive et ou d empowerment dans un syst me qui laisse si peu de marge de man uvre l individu o lorsqu on leur laisse un peu libert on condamne syst matiquement leurs pratiques Pour illustrer notre pens e et bien comprendre comment l tat fran ais garde un large contr le sur les faits et gestes des citoyens nous pourrions prendre comme exemple la loi contre le t l chargement actuellement au centre de tous les discours Les fournisseurs d acc s donnent aujourd hui les moyens aux internautes de t l charger toujours plus rapidement toujours plus de contenu mais les pouvoirs publics consid rent le t l chargement non payant comme ill gal parce qu il ferait perdre de l argent aux soci t s de production et d dition et contribuerait signer la mise mort de la culture Aut
51. tre quip es d un ou plusieurs EPN 7 Une premi re En termes de contenu le questionnaire regroupait plusieurs parties partie cherchait recueillir des l ments sur la structure de l EPN c est dire sur son lieu d implantation sa structure porteuse ses labels ses heures d ouverture sa tarification une deuxi me partie concernait l accompagnement et plus pr cis ment les statuts des animateurs et leurs missions une troisi me partie tait en rapport avec l quipement de l EPN r seau Internet postes informatiques p riph riques et logiciels une quatri me partie concernait le public c est dire le nombre de personnes accueillies ainsi que les types d usagers pr sents une cinqui me partie cherchait r pertorier l ensemble des 7 Cf annexe 5 Enqu te quantitative le questionnaire 178 activit s propos es par les animateurs en atelier de groupe dans le cadre de m diations individuelles ou en acc s libre enfin dans la derni re partie nous avons pos deux questions d opinions aux animateurs afin de recueillir leurs points de vue La participation des animateurs n a pas t continue sur l ensemble du questionnaire ce qui a abouti des taux de r ponses diversifi s en fonction des questions certaines d entre elles apportent des donn es pertinentes d autres donnent des r sultats prendre avec pr caution Cela constitue d ailleurs une des limites aux enqu tes quantitative
52. 189 Tableau 3 Triides EPN par Mel nine ess Red ns Te NT ess ea 191 Tableau 4 Tri des EPN par lieu d implantation 193 Tableau 5 Heures d ouvertures des EPN et des cybercommunes 197 Tableau 6 Statut de l animateur principal dans les EPN et les cybercommunes 198 Tableau 7 Publics pr sents dans les EPN et les cybercommunes 203 Tableau 8 Dispositions sp cifiques des EPN 205 Tablean 9 Activit s d s EPN nreno enean aaea a A EAA ESE TIa E o 209 Tableau 10 Activit s des cybercommunes 210 Cartes Carte 1 R partition des EPN par labels 188 Carte 2 R partition des EPN par lieu d implantation 189 314 ASSEDIC ATD Quart Monde B21 B21I FC GRETA BEATEP BEP BEPC BPJEPS TIC BTS C21 CA Liste des abr viations Allocation aux Adultes Handicap s Association des D partements de France Asymmetric Digital Subscriber Line Association pour la Formation Professionnelle des Adultes Allocation d Insertion Allocation de Logement Temporaire Association des Maires de France Agence Nationale de l Accueil des trangers et des Migrations Agence Nationale Pour l Emploi Allocation Personnalis e d Autonomie Association Pour l Emploi des Cadres Allocation de Parent Isol Atelier de P dagogie Personnalis e Autor
53. 26 du plan le projet France Num rique 2012 pr voit un ensemble de six mesures Il entend cr er 1000 EPN de nouvelle g n ration adaptables de nouveaux usages et les associer des services publics de proximit s Le programme souhaite associer l expertise des EPN au d veloppement de l utilisation des services administratifs mais aussi aux politiques publiques li es l ducation l emploi et l insertion sociale et professionnelle Les populations menac es d exclusion sociale font l objet d une attention particuli re puisque le projet pr voit de d velopper des p le ressources au sein des EPN afin d am liorer l accompagnement dans l appropriation des TIC des publics sp cifiques tels que les personnes en situation de handicap celles relevant de politiques d insertion sociale ou encore les seniors Enfin le Comit souhaite relancer le label d tat NetPublic afin de sensibiliser nouveau les lus sur la question de l acc s public Internet et de mettre disposition des animateurs multim dia des fiches p dagogiques et des supports de formation pour les soutenir dans leurs missions Le projet pr voit de faire voluer les missions des EPN Pour planifier ses mesures il reprend les recommandations des travaux d valuation sur les EPN qui posaient notamment le probl me de l avenir et de la p rennisation des EPN face la hausse de l quipement et des comp tences num riques des m
54. 91 25 Organiser Sa JOUTN E sie errient eino it dates Ren e te teen dense ne date 3 1 2 1 Rentabiliser les temps d acc s 3 1 2 2 Une attitude de consommateurs 3 2 Acc der aux outils 3 2 1 La contrainte conomique 3 2 2 L EPN une solution conomique pour acc der aux ressources num riques 239 4 L EPN un lieu appropri pour les d marches de retour l emploi 241 4 1 Une vision p jorative du P le Emploi 4 1 1 Un syst me de retour l emploi rigide et cloisonn 4 1 2 Des outils num riques et des usages des TIC verrouill s 4 1 3 Restreindre pour rendre conforme 4 2 L EPN un environnement CONVIVIAl rss 4 3 Un r seau de partenaires qui profite aux USAgers 4 4 L acc s des sources d informations diversifi es 4 5 L accompagnement un soutien au quotidien 4 5 1 Un accompagnement dans l usage des TIC 4 5 2 Des comp tences diversifi es pour un accompagnement compl mentaire 267 4 6 Une appropriation de l espace public num rique 270 5 L EPN un espace anonyme et ind pendant 271 p Un liende rencontres sut inerirtiit eme mit irr entre etre n es et ee dattes 272 5 2 Un lieu d entraide et de solidarit 274 5 3 Un lien qui se poursuit l ext rieur de l EPN 277 5 4 Pr server le lien via l usage des TIC 281 6 L EPN un terrain pro
55. Conclusion Pour conclure sur la notion d exclusion la d finition de Claude Dubar semble bien r sumer ce qui retient notre attention et ce qui guidera ce travail de recherche Il la d finit ainsi comme un r sultat de cette transformation globale de la socialisation qui tend disqualifier socialement S Paugam 1991 tous ceux qui n entrent pas dans cette nouvelle 1 E Durkheim De la division du travail social 1 d 1893 Paris PUF 1930 nouv d Quadrige 2007 92 logique de comp tence et provoquer des formes diversifi es de d safjiliation R Castel 1991 selon les mani res dont se combinent le rapport l emploi devenu le crit re principal du statut social D Schnapper 1990 et les formes de sociabilit devenues les seules m diations de la reconnaissance sociale C Dubar 1996 p 117 Pour Serge Paugam 1996 la notion d exclusion est consid rer comme un concept horizon qui implique la fois des dimensions sociales psychologiques conomiques ou encore politiques Les exclusions sont multiples et traversent diff rentes sph res qui concernent le travail la scolarit la culture ou encore les pratiques de sociabilit L ensemble de ces exclusions associ es forme ce que Sa l Karsz appelle l exclusion sociale qui rappelle ce qu ont de commun l exclusion scolaire l exclusion professionnelle l exclusion ethnique l exclusion culturelle etc c est ce qu
56. Conseil r gional a pris en charge 80 du montant total hors taxes des quipements mat riels et logiciels avec un plafond allant de 12 200 euros pour les villes moyennes 30 500 euros pour les grandes agglom rations et les communaut s de communes de plus de trois communes Aujourd hui le financement des cybercommunes s effectue en plus du soutien durable de la part des communes par appel projet une enveloppe est attribu e l espace qui propose un projet innovant 3 3 Une initiative locale les Points d Acc s Publics Internet PAPI Brest Depuis 1998 la municipalit de Brest a mis en place un programme d aide l implantation de points d acc s publics Internet dans ce qu elle appelle des lieux ordinaires de la ville et qu elle a labellis PAPI Ces points d acc s sont implant s dans les mairies centrale et de quartiers les biblioth ques et m diath ques les quipements de quartier ou encore les locaux associatifs Ainsi les habitants peuvent acc der des quipements num riques et b n ficier de services de proximit dans tous les quartiers de la ville La ville de Brest a f t l ouverture de son 100 PAPI en 2008 Toute structure publique ou priv e a la possibilit d ouvrir un PAPI gr ce leur d marche volontaire Les PAPI sont int gr s des lieux ordinaires des quartiers ce qui a pour effet de limiter les co ts de service pour la collectivit Le plus souvent l
57. EPN L objectif sera de mesurer tout ce qui fait r f rence l exclusion dans les EPN les taux d espaces qui d clarent accueillir des publics en situation d exclusion mettre en place des activit s d aide et d accompagnement l insertion sociale 18 et professionnelle d velopper des partenariats ou encore prendre des dispositions sp cifiques pour certaines personnes Cette seconde phase d enqu te aura pour objectif d identifier la place que prennent les questions li es l exclusion dans le champ de l acc s public Internet et de rep rer quelles r ponses donnent les animateurs d EPN pour lutter contre ce ph nom ne Enfin la troisi me phase consistera mener une enqu te qualitative par le biais d entretiens semi directifs aupr s des usagers des EPN Nous chercherons relever les relations que les disqualifi s sociaux entretiennent avec ces lieux de diffusion des technologies identifier leurs usages et relever les raisons qui les poussent les fr quenter Pour cela nous traiterons dans un premier temps les r sultats issus de l enqu te quantitative chapitre onze cela permettra de rep rer d un point de vue g ographique les EPN sur lesquels nous baserons nos r sultats et d observer en termes de partenariats d activit s ou de dispositions sp cifiques ce que mettent en place les EPN pour r pondre au probl me de l exclusion Dans un deuxi me temps nous effectuerons une analyse des entretiens
58. Il en ressort selon Josiane Jouet que les individus s approprient ces outils des fins d mancipation personnelle d accomplissement dans le travail ou des fins de sociabilit Ibid L analyse des usages des TIC montre comment les usagers se les approprient de fa on d tourner l usage prescrit comme autant de strat gies de contournement visant ne pas se soumettre l imposition de normes Un parall le peut tre fait ici avec les logiques inclusives et d empowerment nonc es pr c demment mais aussi avec celle de l appropriation de l espace public comme vecteurs de pouvoir et de contre pouvoir L ensemble des concepts mobilis s et associ s entre eux permettent d installer v ritablement ce travail de recherche prescription normes stigmatisation assimilation mais aussi contournement des obstacles affranchissement ou rejet technique sont autant d l ments qui retiennent d sormais notre attention Les premi res observations sur les usages des TIC r v lent un premier mod le le pratiquant c est dire l usager est actif Cet l ment d observation constitue une base importante de ce travail de recherche dans le sens o les personnes en situation de disqualification sociale qui suivent un parcours d insertion ou de retour l emploi sont quotidiennement soumis des r gles des proc dures pour justifier leur situation L int gration d outils technologiques comme moyens mis disposition
59. J ai aucune r ponse elle rigole nerveusement a ne solutionne rien non C est entretenir le relationnel un peu ou montrer qu on est l et quand on y va trop on nous le reproche bon voil Non c est pas quelque chose que Le peu de travail que j ai trouv en effet c est par mes propres moyens Femme 45 ans fragile en recherche d emploi n G27 Le P le Emploi manque de comp tences selon cette femme et la fusion qui venait d avoir lieu entre l ANPE et les ASSEDIC a modifi un certain nombre d l ments de nature organisationnelle auxquels les acteurs du retour l emploi n avaient probablement pas encore t totalement form s Cet usager ne trouve pas les r ponses qu elle souhaiterait obtenir car selon elle les moyens d velopp s et donn s aux conseillers sont jug s insuffisants ou ne solutionnent en rien sa situation La d marche de retour l emploi s effectue par ses propres moyens car elle a cette impression qu on l emp che volontairement d acc der au travail Elle explique que les m thodes de traitement du ch mage et les moyens d velopp s ne sont pas appropri s la conjoncture et que le P le Emploi tablit des pr s lections de profils qui l excluent des candidatures potentielles un poste donn Elle a le sentiment que le P le Emploi devient une vitrine qui fait croire qu on met disposition des outils qui lui permettront de retrouver du travail alors qu on la maintient dan
60. J avoue que je vais beaucoup plus souvent ici dans l EPN situ dans la Maison de l Emploi comme en fait je suis en pleine insertion professionnelle ici c est fait pour a De toute fa on en g n ral je vais la m diath que c est toujours occup par des jeunes et moi j aime pas g ner les gens Homme 37 ans fragile en recherche d emploi n G26 Le fait que le projet d insertion et de retour l emploi des usagers soit en d calage avec celui des jeunes fait qu ils ne trouvent pas leur place dans les EPN situ s dans les biblioth ques Ils vont par cons quent se diriger vers des EPN implant s dans un espace en concordance avec leurs attentes Dans le t moignage pr c dent cet usager nous informe que puisqu il se trouve dans un parcours d insertion professionnelle il pr f re fr quenter l EPN situ dans la Maison de l Emploi La forte pr sence de jeunes dans l EPN situ dans la biblioth que renforce un certain d calage entre ses usages des TIC li s la recherche d emploi et ceux des jeunes plus ax s sur le ludique Cela montre bien que l implantation de l espace joue sur les publics accueillis et sur les types d usages Cet autre exemple renforce ce sentiment Mais bon de toute fa on il y avait soit l ANPE soit la biblioth que soit la Mission Locale comme acc s Internet Et la biblioth que il faudrait y aller d s l ouverture et puis Et puis bon c est priorit aux enfants ce qui est
61. Le programme propose galement des s ances d initiation adapt es la demande du public par exemple la r daction de curriculum vitae la recherche d offres d emploi sur Internet de formation professionnelle ou de logement l aide aux projets personnels Les Point Cyb Espace Jeune Num rique proposent des s ances d accompagnement individualis es et des ateliers de groupe ainsi que des plages horaires r serv es l acc s libre L encadrement est assur par un ou plusieurs animateurs suivant la taille de la structure En 2009 600 structures taient labellis es dans le cadre de ce programme soutenu jusqu en 2003 par le Minist re de la Jeunesse et des Sports Des r unions nationales annuelles sont organis es pour aider les animateurs porter une r flexion sur l avenir de leurs projets et de leurs actions 3 14 Autresinitiatives l chelle nationale D autres initiatives publiques nationales se sont d velopp es durant les dix derni res ann es Ainsi le Minist re de l ducation Nationale a d velopp dans les coles coll ges lyc es et universit s des quipements d acc s Internet Dans ces espaces les personnes ressources aides ducateurs sont charg es en plus de leurs missions de sensibilisation aux l ves ou aux tudiants d apporter un soutien technique et p dagogique aux enseignants En 2001 le Minist re de la Ville a lanc un plan visant financer hauteur de 50 millions d
62. Sup rieur hi rarchique Le X syndicat qui regroupe 4 communes Soutien des lus relation directe avec eux 2 quipement Connexion ADSL Wifi 8 ordinateurs accessibles au public 1 portable 1 ordinateur r serv l animateur Volont de faire d couvrir le logiciel libre aux usagers Pas de poste pour des activit s sp cifiques 3 Animation 1 animatrice plein temps dont temps est r serv la coordination r seau avec les autres structures partenaires L animatrice est en poste depuis 2002 d abord recrut e en tant qu emploi jeune jusqu en juin 2007 puis recrutement en tant qu Agent Technique Territorial cat C concours d animateur administratif Formation initiale BTS Audiovisuel Formation compl mentaire Cyber base en p dagogie novembre 2005 Pas de b n voles L animatrice essaye de proposer des activit s en lien avec les innovations technologiques 4 Activit s Activit s en r seau avec les autres cybercommunes plan de formation L animatrice ne propose plus d initiation individuelle Elle aide ponctuellement ou renvoie vers les personnes comp tentes Acc s libre 5 Public Majorit de jeunes et de s niors 40 60 ans 5 de demandeurs d emploi 11 de retrait s coll giens enfants 6 Autre Souhaite diversifier l offre d activit 331 Bilan 1er cas Cybercommune A Traitement de l exclusion para trait inefficace L animateur est en contrat pr caire e
63. TIC afin de proposer au public d une mani re plus ludique des activit s qu ils n avaient pas n cessairement l occasion de d couvrir dans la vie quotidienne le code de la route la cuisine les math matiques le dessin sont des exemples Je me suis rendu compte dans ma posture d animateur de la difficult adopter une d marche p dagogique adapt e aux diff rents individus M me si les activit s se d roulaient dans un cadre convivial et sous une forme ludique pour diminuer les effets li s Lorsque nous emploierons l expression publics en difficult nous parlerons de la multitude des difficult s auxquelles sont confront es les personnes dites exclues et qui peuvent tre plus ou moins incapacitantes des difficult s scolaires professionnelles relationnelles ou des difficult s li es un handicap physique ou mental USETIC Usages Socio ducatifs des Technologies de l Information et de la Communication TEF Technologies de l ducation et de la Formation 8 IME Institut M dico ducatif CAT Centre d Aide par le Travail 13 au stress et leur handicap il n a pas toujours t vident d avancer et de sentir la personne progresser ou simplement prendre du plaisir Cela m a permis de d couvrir la complexit du m tier d animateur et de vivre les sentiments d incompr hension voire de frustration que ces professionnels pouvaient conna tre dans certains cas Plus tard j ai travaill
64. a pour moteur l initiative et l innovation conomique ainsi les dispositifs d insertion se doivent de d velopper des formes de travail appropri es au profil des personnes concern es Les politiques d insertion voient dans l conomie un nouveau moyen de r affilier les personnes les plus en difficult en se reposant sur les initiatives locales qui elles seules sont en mesure de rep rer les secteurs porteurs et les entreprises qui expriment des besoins de recrutement Le financement des projets et les conventionnements des actions d pendent de la capacit des structures r pondre aux besoins locaux Le besoin local devient le moteur principal des politiques quitte r organiser l activit et les actions des partenaires locaux pour r pondre au plus pr s aux situations li es aux territoires Pour optimiser les parcours et r pondre au plus pr s aux attentes des populations concern es les politiques d insertion pr conisent aux professionnels une individualisation de l accompagnement et des pratiques Le travail d insertion n est plus seulement un processus mettre en place ou un parcours construire il devient une offre satisfaire en fonction des contraintes conomiques et sociales des territoires Au fil des ann es les points d appui des politiques se sont diversifi s privil giant tant t la formation professionnelle l alternance ou les besoins des entreprises N anmoins l insertion constitue toujours cet espace occu
65. amen e le d voiler ce qui permet de garder une certaine confidentialit sur sa propre situation L activit en groupe peut conduire la stigmatisation et renforcer un sentiment d inf riorit surtout lorsqu elle s adresse des personnes en situation pr caire ou d exclusion Cela n est pas le cas pour les activit s d initiation destin es au grand public qui sont davantage propos es en ateliers de groupe que dans le cadre d un accompagnement individuel les publics auxquels elles sont destin es ne sont pas n cessairement en situation pr caire ou d exclusion car l activit ne porte pas en elle cette dimension socio professionnelle Les animateurs adaptent par cons quent leur intervention en fonction de la nature de l activit et des publics auxquels elle est adress e Nous rejoignons ici les logiques d accompagnement individualis que mettent en uvre les politiques d insertion depuis le d but des ann es quatre vingt dix pour r pondre au plus pr s aux attentes des personnes concern es 2 7 Une opinion plut t favorable sur la capacit des EPN traiter l exclusion La derni re partie de cette enqu te quantitative n avait pas pour objectif de recueillir des donn es chiffr es sur les EPN mais plut t d interroger les animateurs sur les liens qui peuvent exister entre les EPN l exclusion sociale et le retour l emploi L objectif tait de leur poser deux questions et d indiquer plusieurs propositions d
66. articles de presse critiques quotidiens qui constituent une nouvelle forme de publication Cela a pour cons quence de former de nouveaux r seaux de sociabilit dans l espace public fond s sur la discussion l change et l usage de la raison pour commenter de fa on critique ce que r v le l actualit des journaux La publicit au sens de rendre accessible l information tous est consid r e par le chercheur comme le moyen de contr le que les bourgeois exercent sur le pouvoir pour mettre un terme la pratique du secret propre l tat absolu Le principe de publicit intervient comme un nouvel espace de m diation entre l tat et ses citoyens la sph re bourgeoise revendiquant l tat les besoins de la soci t sous la forme d une opinion publique Cette m diation cherchera rendre cr dible l opinion publique c est dire l gitimer l aptitude critique de la sph re bourgeoise envers le pouvoir politique en transformant ou en d mystifiant la nature de la domination politique Des comp tences individuelles et collectives se forment ainsi sur l espace public comme comp tence politique et de la citoyennet La publicit de l information politique bouleverse la mani re dont l tat exerce son pouvoir dans le sens o la sph re publique bourgeoise exerce d sormais un contre pouvoir une influence sur celui ci Cela contribuera l mergence de la notion de citoyennet et une forme de concurrence le
67. aujourd hui la mise l cart de certains groupes de personnes qui ne poss dent ni les moyens ni les outils conditions ou niveaux de vie qui leur permettent de participer activement la communaut d un pays Les in d aujourd hui poss dent un travail reconnu et r mun r ont un r seau social stable et un logement qui leur permettent de vivre dans des conditions d centes Ils produisent les out comme le souligne Robert Castel 2000 qui restent tenus l cart de ces facteurs int grateurs L accumulation des facteurs d exclusion constitue des ruptures progressives qui loignent les personnes qui en sont victimes des normes produites par la soci t dans laquelle ils voluent et qui les tiquette comme des exclus sociaux Le d crochage s apparente un engrenage progressif de ruptures qui d sins re la personne Vincent de Gaulejac et Isabella Taboada L onetti 1994 d crivent ce titre les quatre tapes qui m nent la d sinsertion sociale la premi re tape constitue une rupture professionnelle d c s abandon ou maladie que l individu ne parvient pas 1 R Castel Cadrer l exclusion in S Karsz dir L exclusion d finir pour en finir Paris Dunod 2000 r d 2004 17 R f J Donzelot Les transformations de l intervention sociale face l exclusion in S Paugam dir L exclusion l tat des savoirs Paris La D couverte 1996
68. aussi de l urgence 79 laquelle doit faire face le pays et du souci d encadrer et d duquer les familles jug es inaptes la vie moderne Ibid p 42 Les populations qui y vivent font d j l objet de discr dit car selon Colette P tonnet l opinion publique qualifiait les gens en question de marginaux asociaux inadapt s handicap s sociaux C P tonnet 1982 p 145 qui ne pr sentaient pourtant aucun signe d infirmit C est cause de cette prise en charge par les institutions d action sociale et de l encadrement social dont ils b n ficiaient qu ils ont t d sign s comme pauvres Un amalgame est d sormais fait entre le travailleur pauvre pour lequel les ressources insuffisantes ne lui permettent pas d acc der un logement plus convenable et l inadapt social Cela s est renforc par la place que prend le travail social et les modalit s de son intervention mise sous tutelle mesures d ducation en milieu ouvert qui renforcent la fois le sentiment de mise l cart et l image d valoris e port e sur ces familles partir du milieu des ann es soixante la guerre des taudis est lanc e Au del du fait que ces logements rendent visible une pauvret qui porte atteinte au progr s social ils abritent d sormais des familles enti res issues de l immigration qui va poser un probl me sanitaire et social et encourager la mise en place de services publics pour les accueillir e
69. autre registre le t moignage suivant montre comment l usager profite de la vari t des comp tences de l animatrice pour b n ficier d une aide et d un accompagnement suppl mentaire Cette Cyber base Emploi dont l acc s tait initialement r serv aux jeunes tant donn que l EPN est implant dans une Mission Locale a t ouvert depuis septembre 2008 aux adultes L animatrice a accompagn des jeunes en difficult d insertion sociale et professionnelle pendant plusieurs ann es puis souhait se charger de l animation de l espace multim dia par choix personnel et par int r t pour les technologies 6 Cf le chapitre quatre consacr l insertion sociale et professionnelle 268 Elle poss de par cons quent des comp tences aussi bien en informatique en p dagogie qu en animation mais aussi des connaissances en mati re d insertion et de retour l emploi Cet usager profite de cette diversit Et c est vrai qu on avait peu pr s la m me d marche sauf qu ici c est beaucoup plus professionnel parce qu on peut avoir des acc s comme la personne c est Fran oise et c est vrai qu aujourd hui je la connais mieux et elle se rend disponible pour nous chercher les informations nous orienter Comme aujourd hui bon je recherche un travail et puis elle m a dit a pourrait t int resser donc elle m a donn ce petit fascicule elle me le montre et je vais me mettre trouver un emploi Donc c est vrai que a
70. autres usagers qui se confrontent des difficult s peuvent solliciter Et puis on peut rencontrer du monde enfin moi je suis tr s timide donc je ne vais pas forc ment On peut s entraider il y en a tout l heure qui m ont demand un coup de main pour faire leur truc parce qu ils n arrivaient pas donc c est une entraide aussi quoi Femme 25 ans fragile en recherche d emploi n F18 Les animateurs doivent souvent faire face de nombreuses demandes de la part des usagers que ce soit durant les plages horaires r serv es l acc s libre ou en ateliers Ils ne sont donc pas toujours disponibles car certains usagers n cessitent davantage d encadrement par rapport d autres En cas de difficult s ils cherchent donc les ressources capables de leur venir en aide en sollicitant en priorit leurs voisins Cela d veloppe le contact et la solidarit entre les personnes Quelqu un peut rencontrer des probl mes techniques a va tre beaucoup plus simple de demander de l aide la personne qui est juste c t Donc a donne un petit c t un peu humain quoi Homme 30 ans fragile en recherche d emploi n C8 La solidarit entre les usagers se d veloppe lorsque l un d entre eux semble tre en difficult L EPN devient un espace o m me si l usager est en difficult et qu il ne peut solliciter l aide de l animateur il aura l occasion de trouver d autres ressources pour poursuivre se
71. biblioth ques je n aurais probablement pas pu toucher l ensemble des cat gories du concept de la disqualification sociale 223 2 LES EFFETS DE LA DISQUALIFICATION 2 1 Dela souffrance dans les parcours Les personnes rencontr es ont v cu des parcours de vie diff rents Certaines d entre elles sont rest es relativement discr tes sur leur histoire personnelle ou leur parcours professionnel et n ont r pondu que de fa on succincte aux questions qui leur taient pos es Elles me faisaient part de leur sentiment et de leur v cu en r pondant la question pos e mais d bordaient ou approfondissaient peu leur pens e Cela peut traduire un certain malaise un mal tre g n r par la situation que vivaient ces personnes au moment o je les ai interrog es M me si j ai cherch installer un climat de confiance lors de chaque entretien pour que mon interlocuteur puisse parler librement et se d charger d un poids parfois difficile supporter le sentiment d chec ou de mise l cart emp chait certaines personnes de se confier sans avoir cette impression d tre jug es S adresser quelqu un que l on ne conna t pas peut permettre la personne de se lib rer d un certain poids certes mais cela peut aussi l amener faire un bilan sur sa situation parfois difficilement acceptable L change haute voix avec d autres personnes que celles de son entourage favorise la prise de distance mais cela a auss
72. ch mage sont cependant li s au processus d exclusion car ils sont les cons quences d une rupture d une conjoncture ou d une situation g ographique qui impactent sur les conditions de vie de l individu Apr s une r flexion autour des termes emprunt s et d riv s de la notion d exclusion nous expliquerons travers les diff rents travaux de recherches men s sur le sujet comment et pourquoi l emploi r mun r et les liens sociaux apparaissent comme les principaux remparts capables de pr server les individus des processus d exclusion L int r t de cette recherche par la suite est de montrer entre autres comment se traduit le rapport l emploi et le r le que joue l ensemble des changes entre les usagers au sein des EPN dans une perspective de lutte contre l exclusion 1 L EXCLUSION UNE CAT GORIE La notion d exclusion est employ e dans les discours textes ou rapports sans qu elle fasse l objet d une v ritable d finition Son usage est tr s h t rog ne ce qui explique la diversit des modes d intervention et des dispositifs mis en place d un point de vue territorial social s curitaire ou encore politique pour tendre l radiquer Il n existe pas d exclusion singuli re mais des exclusions car m me si nous ne sentons pas exclus pour autant nous le sommes tous d un groupe d une pratique sociale d une fa on de penser ou de vivre par rapport aux normes commun ment partag es par
73. cle voit l mergence d un nouveau mod le d change de marchandises et d information Cette transformation de l conomie a contribu modifier les rapports sociaux notamment par les changes de biens transnationaux qui se sont vus contr l s par l autorit politique Au XVII et au XVIII si cles apparaissent les premiers l ments fondateurs de ce que J rgen Habermas nommera la sph re publique bourgeoise Cr e en simultan avec l mergence d un tat moderne cette nouvelle bourgeoisie constitu e d intellectuels de m decins de professeurs de juristes de pr tres de personnes instruites en opposition aux artisans et boutiquiers va se placer comme l un des principaux adversaires de l autorit politique J rgen Habermas d finit l espace public bourgeois comme l int r t d ordre public port la sph re priv e qu est la soci t bourgeoise mais pris en compte par les sujets qui y voient leur afjaire propre J Habermas 1978 p 61 Les espaces publics tels que les caf s les salons les r unions deviennent autant de lieux qui permettent l change et le d veloppement d une 139 sph re publique qui s ouvre l ensemble des biens culturels 2 LA PUBLICIT COMME OUTIL DE CONTR LE DU POUVOIR POLITIQUE La presse a jou un r le consid rable dans le d veloppement de la sph re publique bourgeoise La sph re publique bourgeoise va d sormais modifier ses habitudes de lecture au profit d
74. contraire le traitement qu il re oit le conditionne cherche lui faire respecter un ensemble de r gles et de proc dures normalise son comportement en vue de l ins rer Face cela les disqualifi s sociaux se sont appropri s l espace public num rique comme un lieu permettant d exercer une forme de contre pouvoir face ce que propose l tat L EPN se positionne pour les disqualifi s sociaux comme un lieu d change de recherche de solutions et de d veloppement de strat gies o ils deviennent responsables de leurs actions les outils num riques et l usage d Internet qui permettent aussi l individu de cr er de d poser du contenu num rique et donc de participer la soci t jouent ici un r le important L individu devient acteur gr ce aux usages qu il a des TIC en opposition aux m dias traditionnels auxquels faisait r f rence J rgen Habermas 1978 et peut par cons quent exercer des formes de contre pouvoir C est pr cis ment ce qui a volu dans le rapport l emploi des disqualifi s sociaux lorsque nous reprenons le concept de la disqualification sociale labor par Serge Paugam en 1991 Qu ils soient fragiles assist s ou marginaux ils sont acteurs et sans n cessairement d fier l institution cherchent s manciper de l assistanat Le rapport avec l institution n est plus aussi direct qu il y a vingt ans o les outils accessibles ne permettaient pas autant de libert de la part des individus
75. d quipement de d veloppement du r seau Internet de services en ligne et d acc s public Internet Nous verrons comment au fil des ann es la question des publics en situation d exclusion a fait l objet de mesures particuli res et comment les EPN se sont pr sent s comme une solution permettant de lutter contre les in galit s d acc s aux TIC Pour chaque programme nous dresserons un bilan des actions entreprises Le deuxi me chapitre pr sente les EPN Nous verrons quelles mesures politiques ont t prises pour aider au d veloppement de ces lieux de diffusion des technologies quels sont les l ments caract ristiques qui constituent les EPN avant de pr senter les diff rents labels qui ont favoris leur implantation sur l ensemble du territoire fran ais Nous resserrerons notre propos autour de la politique d acc s public Internet en Bretagne en d crivant d une part le dispositif Cybercommune et celui des PAPI d autre part en pr sentant les r sultats qui nous semblent importants prendre en consid ration et qui sont issus des travaux d valuation men s sur ces initiatives Le troisi me chapitre aborde le th me de l exclusion sociale et professionnelle Nous tenterons de donner une d finition cette notion 13 PAPI Point d Acc s Public Internet Dispositif d acc s public Internet mis en place l initiative de la ville de Brest en 1998 16 polys mique qui caract rise autant de
76. d velopper de nouveaux projets renouveler le mat riel obsol te et toffer l offre de services La dynamique de r seau pouvait tre renforc e en cr ant notamment des liens avec les acteurs locaux comme l ANPE ou les associations locales La labellisation devait par ailleurs permettre aux animateurs l acc s au portail Cyber base En 2008 le Conseil r gional de Bretagne a lanc un nouvel appel projet exp rimental destination des collectivit s locales intitul Usages et animation dans les cybercommunes Il a retenu dix projets et a galement mis en ligne un espace d di aux cybercommunes afin de permettre aux animateurs de recenser leur EPN sur une carte interactive d acc der un contenu p dagogique et de suivre les actualit s du Conseil r gional sur le programme 4 2 valuation du dispositif des PAPI Entre 2003 et 2004 une tude a t men e sur le dispositif des PAPI par la ville de Brest coordonn e par lisabeth Le Faucheur Joncour responsable de projets du Service Internet et Expression Multim dia la ville de Brest L objectif tait de d velopper une connaissance partag e de ce dispositif par les acteurs locaux et institutionnels E Le Faucheur Joncour 2004 et de favoriser une r flexion prospective en mati re d adaptation et d volution de la politique d acc s partir des constats et analyses bid L tude a t r alis e en trois tapes premi rement une
77. d agir concr tement et de fa on autonome bref le pouvoir ainsi que la capacit de l exercer W A Ninacs 2003 p 21 Ce terme que les qu b cois traduisent en fran ais par capacitation constitue selon Marie H l ne Bacqu le processus par lequel un individu ou un groupe acquiert les moyens de renforcer sa capacit d action de s manciper M H Bacqu 2006 p 108 il est par cons quent question de mobilisation d action de renforcement et de prise de pouvoir par l individu en vue d agir sur la r alit qui l entoure Lorsqu on voque la notion d empowerment selon Yann Le Boss 2008 on retrouve trois parties Le pr fixe em qui t moigne de l id e de mouvement le radical power qui signifie en fran ais pouvoir et enfin le suffixe ment qui rend le r sultat tangible A nsi on peut consid rer que la notion d empowerment renvoie globalement un mouvement d acquisition de pouvoir qui d bouche sur un r sultat tangible Y Le Boss 2008 p 138 Aujourd hui cette id e tient en filigrane la possibilit qu a l individu agir sur son environnement plut t que sa capacit Historiquement culturellement et concr tement la notion d empowerment renvoie beaucoup plus une compr hension du pouvoir comme une capacit d agir au sens philosophique de cette expression qu l exercice d une forme de domination Toutefois tant donn l utilisation restrein
78. d empowerment n gatif Ou ce qui revient au m me la seule n gativit est d un empowerment insuffisant ou carr ment absent S Karsz 2008 p 150 L empowerment correspond une volution dans le sens positif du terme une possibilit ascendante de changement En aucun cas elle ne s apparente une situation qui ferait r gresser la posture ou la place de l individu ce qui induit par cons quent un effet moralisateur de l empowerment Nous emprunterons cette notion lorsque nous analyserons travers les 160 usages des TIC observ s les situations positives r v lant des possibilit s d agir sur l environnement en lien avec les attentes et les besoins d sir s de la personne 5 INCLUSION ET EMPOWERMENT DE NOUVELLES FORMES DE PARTICIPATION LA SOCI T Empowerment e inclusion autant de termes emprunt s aux anglo saxons qui mettent en lumi re une vision nouvelle de la soci t dont l organisation et le fonctionnement ne s exercent plus de fa on descendante mais dont la participation des individus est une valeur constitutive de celle ci Comme le souligne Bernard Jouve propos de l empowerment De nombreux auteurs traitant de l empowerment dans le domaine de la ville ou plus encore dans le champ de l conomie sociale et solidaire mettent de l avant le caract re proprement subversif au sens de la transformation de l ordre politique de ces nouvelles pratiques visant transf rer vers les a
79. d un questionnaire Les animateurs nous ont inform de la pr sence de personnes en situation d exclusion mais cela n apporte rien sur les cat gories de disqualifi s sociaux accueillies C est une fois que je rencontrerai les usagers dans les espaces que je serai capable de mesurer l influence du lieu d implantation sur l accueil des cat gories de publics Lorsqu on observe les r sultats sur les quatre d partements bretons des tendances similaires apparaissent Les r sultats montrent une forte participation des EPN labellis s Cybercommune implant s dans les biblioth ques et les m diath ques Les labels r gionaux sont omnipr sents dans les quatre d partements m me si de nombreux espaces qui ne portent aucun label ont galement particip l enqu te Comme je l ai voqu dans l introduction de ce chapitre cette information est prendre avec une certaine pr caution puisque apr s v rification la majeure partie des espaces ayant coch cette case sont soit labellis s soit ils ne sont pas consid r s comme des EPN En contactant les animateurs certains d entre eux ont confirm que leur espace avait t labellis Cybercommune d s 1998 mais que le manque d animation du r seau a fait qu ils ne savaient plus si cela tait toujours d actualit Les autres EPN concern s sont des espaces dont le mode de fonctionnement se rapproche davantage de celui des cyber caf s c est dire qu ils 195 fonctio
80. de ch meurs explique Didier Demazi re s appuie sur la comptabilisation de la population en ge de travailler qui est r partie entre les inactifs et les actifs Ceux ci se subdivisent entre actifs occup s ceux qui travaillent et actifs inoccup s ou ch meurs ceux qui voudraient travailler Les actifs sont donc des travailleurs r mun r s salari s ou non employ s ou non tandis que les inactifs regroupent les autres situations scolaires tudiants femmes au foyer retrait s stagiaires de la formation professionnelle invalides etc D Demazi re 1995 p 17 En d autres termes le taux de ch mage ne prend en compte que les demandeurs d emploi qui sont inscrits au P le Emploi et qui s engagent dans une d marche active de recherche d emploi Le recensement ne comptabilise pas les ch meurs non inscrits ni ceux qui n ont pas justifi de leur d marche active de recherche d emploi et pour qui la radiation des listes a pu tre prononc e L autre biais qui r side dans la mani re dont sont calcul es les statistiques officielles est qu elles font totalement l impasse sur les recherches d emploi visant les emplois dur e d termin e ou les emplois saisonniers Le taux de ch mage r v le uniquement le nombre de demandeurs d emploi qui effectuent des recherches pour un contrat temps plein et dur e ind termin e 3 2 Uneidentit affect e L preuve est le mot qu utilise Dominique Schnapper 19
81. de d velopper toutes strat gies personnelles est celui des t l candidatures Les personnes que j ai rencontr es m ont souvent parl de cet outil qui une fois de plus ne laisse aucune marge de man uvre au demandeur d emploi cette technologie restreint consid rablement son champ d action La t l candidature est un outil qui permet au demandeur d emploi de r pondre une offre d emploi elle oblige la personne r pondre des questions impos es par l organisme charg d effectuer une pr s lection des candidats en l occurrence le P le Emploi Suivant les directives re ues par l entreprise et le profil de poste recherch le P le Emploi tablit une pr s lection des demandeurs d emploi susceptibles de r pondre l offre sans qu aucune information sur l entreprise ne soit d voil e Cet usager nous explique en d tail ce dont il s agit avec les limites que cela comporte C est en fait les employeurs ils choisissent enfin ils d signent l ANPE pour faire une pr s lection disons des candidats et comme a l adresse de l employeur n est jamais communiqu e aux candidats quoi Donc voil et donc on envoie notre candidature bon il faut remplir des choses hein motivations etc enfin bref notre parcours et l ANPE pr s lectionne en fait ta candidature 24 ROME R pertoire Op rationnel des M tiers et des Emplois 250 la pr s lection de l ANPE en plus enfin je veux dire si ils exigen
82. de sociabilit la sociologie des usages multiplie les objets d observations en prenant toujours comme point d appui les pratiques des usagers 2 L USAGE M me si l usage fait l objet de champs d tudes pluridisciplinaires un certain nombre de postulats et d id es f d ratrices permettent de donner une d finition suffisamment large cette notion Le terme m me d usage est apparu d s les ann es soixante dans la recherche empirique anglo saxonne o le courant usages et gratifications renverse le paradigme des effets en ne s interrogeant plus ce que font les m dias aux individus mais ce que les individus font des m dias 1bid Josiane Jouet fait ici r f rence l expression Uses and Gratification qui tudie comment les individus utilisent les m dias pour satisfaire leurs propres besoins Dans cette optique chaque individu a ses propres besoins ses propres attentes qui conditionnent ses choix d utiliser ou de rejeter les outils mis sa disposition L usage est un construit social il ne se r duit pas au seul fait d utiliser l outil technologique comme un manuel le d crit c est dire dans une logique prescriptive et donc descendante Il r v le au contraire l Homme porteur d une histoire en interaction avec un environnement social ainsi que ses effets sur l outil technologique L tude des usages observe l ensemble des interactions existantes entre l individu et l objet et qui r v lent d
83. des conditions plus favorables leur bien tre pour qu ils puissent effectuer leurs d marches dans les meilleures conditions Cet usager met en avant dans l extrait suivant le c t 25 R f D W Winnicott 1975 26 MAO Musique Assist e par Ordinateur 255 convivial et accueillant de l espace comme un l ment d terminant dans la qualit de ses d marches On est super bien accueilli il n y a pas de limite de temps si les postes ne sont pas tous pris Et puis je trouve que c est vraiment bien pour trouver du boulot parce qu on est vraiment au calme on n est pas stress et je crois que pour trouver du boulot il faut vraiment tre dans un contexte quand m me vachement cool Et moi je suis totalement dans ma bulle les postes sont bien agenc s en forme hexagonale comme a on n est pas clo tr contre les m rs Et puis je trouve l endroit agr able vraiment apaisant Je trouve que moi qui suis une fervente utilisatrice d Internet qui est vraiment n cessaire pour mon job travail et pour trouver du job c est vraiment bien quoi parce qu il y a une qui tude qui je pense est n cessaire L je trouve qu il y a des bonnes vibes vibrations et puis bah tous les gens ici je les trouve vraiment sympa De temps en temps moi je suis la bourre parce que je finis mon boulot et ils te laissent toujours cinq minutes ils ne sont pas l comme en g n ral a fait pas du tout administratif on v
84. des dispositifs d insertion la personne s engage respecter des proc dures est soumise des obligations des devoirs qui valorisent sa volont de s en sortir mais qui pr pare aussi son assimilation dans le monde du travail Elle se conforme ainsi un mod le avec toutes les sp cificit s qu il comporte et cette mise en conformit n impacte pas sur le fonctionnement du syst me La logique d insertion se base sur un accord entre l int grant et l int gr sans que leurs contenus respectifs ne soient modifi s Sylvie Solere Queval conclut son discours propos de l insertion en faisant un rapprochement avec l cole on est bien sur la loi du m me chacun reste ce qu il est en tous cas l cole reste ce qu elle est et puis l autre l l ve l arrivant il fait ce qu il peut pour ressembler au m me la majorit pour se conformer la majorit S Solere Queval 2006 Cette id e de mise en conformit appuie toute la puissance de la notion d insertion l environnement l cole le syst me de retour l emploi l institution ne change pas et ne doit pas tre perturb c est l individu de s y conformer s il veut tre ins r Cette logique t moigne de la mani re dont fonctionnent les politiques d insertion pr alablement d crites qui s appuient sur les exigences du march du travail pour 26 Cf le chapitre quatre de la premi re partie consacr aux politiques publiques en mati re d insertion
85. des disqualifi s sociaux pour r gler leur situation se g n ralise progressivement et les demandeurs d emploi sont aujourd hui de plus en plus sollicit s les utiliser quelle que soit la d marche qu ils ont effectuer en utilisant ces outils ils deviennent actifs mais pour tudier v ritablement les usages qu ils ont des TIC il faudra s int resser la mani re dont ils emploient les outils num riques accessibles et la fa on dont ils se les approprient pour r pondre leurs besoins personnels 2 Par exemple l actualisation de la situation du demandeur d emploi s effectue mensuellement via le site Internet du P le Emploi ou par t l phone les offres d emploi sous format papier ont quant elles disparues pour une grande majorit depuis 2003 au profit des annonces en ligne 165 Pour poursuivre sur la sociologie des usages les analyses se sont ensuite int ress es l insertion des objets TIC au sein du foyer qui sont devenus autant d enjeux de pouvoir que de conflits capables d occuper une place importante dans la vie quotidienne des personnes Au del de la repr sentation des TIC comme outils technologiques ou comme instruments celles ci se r v lent au vu des premi res recherches men es comme des objets sociaux capables de modifier les relations sociales entre individus nous touchons ici la symbolique de l outil aux repr sentations que peuvent avoir les personnes envers les technol
86. du Minist re de la Jeunesse et des Sports pour d ployer 600 Point Cyb Espace Jeune Num rique dans les structures relevant de l information jeunesse e du Minist re de la Culture pour implanter 220 ECM e de la Caisse des D p ts et Consignations pour soutenir les collectivit s locales dans la cr ation de 400 Cyber bases l ch ance de 2004 Pour l aider dans sa t che le CISI cr la MAPI en d cembre 2000 48 MAPI Mission interminist rielle pour l Acc s Public Internet au multim dia et la micro informatique 2 DUI D l gation aux Usages de l Internet CISI Comit Interminist riel pour la Soci t de l Information 1 ECM Espace Culturel Multim dia 41 1 1 La MAPI et la charte des EPN Parall lement au CISI du 10 juillet 2000 pour r pondre la volont du gouvernement de poursuivre les travaux sp cifiques en mati re d acc s public Internet et au multim dia une structure interminist rielle a t cr e En d cembre 2000 il est confi la MAPI rattach e aux services du Premier ministre la mission de favoriser l implantation sur l ensemble du territoire de points d acc s ouverts au public Tout en accordant une attention particuli re aux espaces publics num riques elle devait s employer faciliter les changes entre les diff rents acteurs de l acc s public c est dire harmoniser les mesures prises par les administrations et les
87. en tant consommateurs des EPN Ils n y restent qu un court instant mais savent l avance pour quelles raisons ils se d placent Le temps d acc s est utilis pour satisfaire un besoin pr cis et ces usagers ne d bordent pas dans leurs activit s ni dans leurs usages des TIC Ils viennent pour consulter un site Internet ou pour effectuer une recherche les d marches effectuer sont pr alablement r fl chies comme nous l explique cet homme Mais moi je ne suis pas quelqu un qui reste des heures et des heures sur Internet moi Je suis le genre de personne qui resterait je ne sais pas trois heures ou quatre heures Je vais voir si j ai des messages et puis voil quoi s il n y a rien je m en vais et voil quoi moins que quelqu un une amie est avec moi sinon je ne reste pas trois heures Homme 35 ans assist en recherche d emploi n D10 Les usages des TIC se limitent aux besoins de l usager un moment pr cis L individu ne va pas d river ou butiner d une activit l autre M me s il acc de 235 l espace multim dia avec un objectif pr cis le temps qu il va passer utiliser les outils num riques est proportionnel l envergure de ses activit s La diff rence par rapport la premi re cat gorie de personnes qui profitent de l ensemble du temps d acc s pour effectuer le plus de d marches possibles est que ce sont les besoins qui d limitent le temps que la personne va pass
88. enqu te men e aupr s des structures porteuses de PAPI visait identifier leurs modes de fonctionnement et leurs quipements deuxi mement une observation aupr s des animateurs pr voyait de recenser Le montant de cette aide s l ve en 2005 6000 euros par an pendant trois ans en ligne consult le 26 08 2009 disponible sur http www box net shared gbmnudpeyj Montant de l enveloppe en 2005 L espace Cybercommune est rattach au portail http www bretagne20 fr Mairie de Brest Dispositif d acc s public Internet et au multim dia Brest rapport d valuation L offre d acc s public les publics et leurs pratiques en ligne Brest ville de Brest 2004 consult le 26 08 2009 disponible sur http www a brest net IMG Etude PAPI pdf 61 les projets autour desquels se b tissaient les PAPI les activit s propos es et les moyens humains engag s enfin une phase d enqu te diffus e par l interm diaire des animateurs aupr s des usagers cherchait rep rer les attentes les usages et pratiques des outils num riques du public Cette valuation a permis de relever les forces et les faiblesses du dispositif et de mettre jour une s rie de propositions visant accompagner l volution des PAPI 4 2 1 tat des lieux aupr s des animateurs et porteurs de projet La premi re phase d valuation men e aupr s des responsables et des animateurs de PAPI r v le qu ils avaient attein
89. entr e en ch mage Parmi les facteurs qui exposent les individus la situation de ch mage deux types de caract ristiques qui influencent le rapport au travail et donc par opposition au ch mage ont t identifi s Premi rement les caract ristiques socio d mographiques c est dire l ge le sexe la nationalit la situation familiale Elles demeurent des composantes essentielles sur lesquelles les employeurs adaptent ou plut t fondent leurs strat gies de s lection et donc de recrutement La combinaison de plusieurs variables socio d mographiques peut jouer sur l entr e au ch mage des personnes en fonction de leur genre de leur ge de leur profession ou de leur niveau culturel Deuxi mement les caract ristiques individuelles socio conomiques qui comprennent la fois la formation initiale le niveau de qualification ou la trajectoire professionnelle Cumul es aux caract ristiques socio d mographiques elles peuvent galement favoriser l entr e en ch mage Il est fr quent de constater la lecture des nombreuses enqu tes statistiques 14 Cf D Foug re Trajectoires de ch meurs de longue dur e in S Karsz dir L exclusion d finir pour en finir Paris Dunod 2000 r d 2004 p 146 157 125 Cf les tudes statistiques de la Dares et de l INSEE en ligne consult le 4 09 2009 disponible sur www travail solidarite gouv fr 86 men es sur les populations en c
90. espace famille pour moi c est Oui neutre ouais voil Moi c est une d marche que je fais qui Bah si je vais c est pas pour rien c est pour obtenir quelque chose et la maison j aurais pas le m me sentiment Ibid Le foyer est l endroit o vivent les membres de la famille o ils se retrouvent apr s la journ e de travail et o les activit s exerc es sont propres au cadre familial regarder la t l vision s occuper des enfants lire partager les repas Le travail la maison ne permet pas de d limiter le temps r serv l activit professionnelle c est dire quand il commence et quand il se termine et d avoir une vision d tach e des t ches quotidiennes effectu es Il ne permet pas d tablir un bilan sur la journ e termin e sur ce qui a t r alis et sur ce qu il reste faire Sortir de la sph re familiale pour effectuer des t ches autres que celles exerc es dans le foyer favorise la cr ation de rep res l usager fr quente un espace diff rent qui impose d autres r gles et qui est porteur d autres valeurs que celles que l on retrouve dans le cadre familial Le d placement vers l ext rieur est essentiel pour l quilibre du demandeur d emploi il lui permet la fois d organiser sa journ e mais aussi de ne pas se sentir exclu d un groupe ou simplement de la soci t gr ce aux liens qui se 74 CIO Centre d Information et d Orientation 232 cr ent a fait du bi
91. espace peut s apparenter une zone proximale de d veloppement qui permet la fois l usager d apprendre par lui m me et d avoir un certain recul sur ses actions tout en b n ficiant de l aide d une personne ressource en cas de difficult s L aide appropri e permet ainsi l individu de d velopper ses propres comp tences en vue de les r investir de fa on autonome Ces relations de proximit ont galement l avantage de d velopper un accompagnement plus appropri et d adapter des techniques p dagogiques en fonction des capacit s cognitives de l individu car selon Monique Linard il est peu probable qu il puisse exister en formation et en ducation du moins une informatique pour tous ou du moins la m me sorte d informatique pour apprendre M Linard 2000 p 142 Chaque individu poss de sa propre histoire son propre rapport aux technologies ses propres repr sentations et il est important que l animateur diversifie ses m thodes p dagogiques en adaptant sa m diation c est dire sa relation aux usagers et sa m diatisation lorsqu il introduit un objet technique en l occurrence l ordinateur dans la relation puisque celle ci n est en rien garantie d effets universels car elle entre en interaction avec des diff rences profondes entre individus M Linard 2000 p 141 les ph nom nes de m diation et de m diatisation s entrem lent lorsqu il est question d apprentissage avec les technol
92. est un bon moyen pour lutter contre les in galit s persistantes Bien que l EPN privil gie l usage des outils num riques il est un endroit o les technologies ne sont pas la solution unique pour acc der l information Lutter contre la fracture num rique c est aussi accompagner progressivement les futurs usagers en leur laissant le choix dans les outils qu ils souhaitent utiliser Supprimer le contenu papier pour forcer les personnes utiliser les outils num riques n est pas un choix que privil gie cet EPN L information est mise disposition qu elle soit num ris e ou imprim e c est ensuite aux usagers de l EPN d utiliser le support qui leur semble le plus appropri Je vais quand m me la formation c est le vingt trois mars je crois au GRETA Et a aussi vous voyez c est un compl ment que si on allait l ANPE on ne saurait pas non plus voil Tandis qu ici vous allez voir sur le poteau il y a le poteau central rond et c est marqu VAE accessible tout le monde on se renseigne voil Ils donnent l information apr s les gens qui sont concern s se renseignent On a un acc s disons l information direct et nous apr s de la d velopper quoi Ibid L usager consulte l information qui lui semble importante pour se requalifier socialement et professionnellement puis effectue ses d marches L information accessible ne concerne pas uniquement la formation professionnelle ou le retour l emploi
93. est une des limites de cette recherche puisque je n ai pas eu l occasion rencontrer les usagers une fois ce travail termin et de savoir si l ensemble des d marches qu ils ont effectu es dans les EPN leur ont permis de retrouver un emploi Les ressources peuvent tre mobilis es et les strat gies mises en place certes mais elles ne promettent pas la personne de retrouver un travail Elles sont une condition mais pas une garantie un processus mais pas un r sultat Cela constitue aussi un frein la logique d empowerment dans le sens o les contraintes ext rieures li es au contexte conomique et social du territoire peuvent faire diminuer consid rablement les capacit s d agir de l individu Le mode de fonctionnement du march du travail est tel qu un moment du processus de requalification les capacit s d agir de l individu se restreignent Certains l ments d ordre structurel font que la personne ne peut exercer de pouvoir sur eux du moins dans le syst me fran ais qui exige tel dipl me tel ge tant d ann es d exp riences L individu se confronterait une nouvelle fois aux exigences d un syst me rigide qui rappelle les logiques d insertion qui se basent sur les int r ts du march du travail et sur lesquelles il ne peut intervenir Cela montre que l on peut effectivement parler d inclusion num rique dans notre soci t fran aise mais pas n cessairement d inclusion sociale et professionnelle 205 Conclusion
94. est vachement b n fique il faut tre humain Femme 35 ans fragile en recherche d emploi n F22 La dimension humaine est tr s importante surtout pour les personnes qui vivent une p riode de ch mage Comme le pr cisait Dominique Schnapper 1981 la p riode de ch mage se vit seul loin du regard parfois jugeant des autres Se d placer dans un EPN permet de s en pr server du fait de la mixit des publics pr sents et qui peut att nuer les effets de stigmatisation sur certaines personnes qui vivent mal leur situation En fr quentant un espace qui ne r unit pas uniquement un groupe tiquet ou d sign comme demandeurs d emploi avec toutes les images et les repr sentations que cela comporte les disqualifi s sociaux ont cette possibilit de s identifier d autres groupes qui v hiculent une image plus positive dans la soci t Les disqualifi s sociaux emploient pour cela l une des techniques relev es par Erving Goffman 1975 pour s opposer au d voilement de leur situation celle de la dissimulation Elle consiste effacer les signes qui constituent un symbole de stigmate Bertrand Bergier 1996 montre quant lui que les relations qui s exercent dans l espace anonyme sont franches c est dire qu elles permettent d att nuer les ph nom nes de stigmatisation que suscite la fr quentation de l institution c est ce qui constitue la troisi me caract ristique de l espace anonyme et c est pr
95. et Consignations Ce dispositif a t cr en 1998 puis soutenu par le gouvernement en 2000 dans le cadre d un mandat de d veloppement de 400 Cyber bases pour la fin de 2004 Les objectifs de la Caisse des D p ts et Consignations sont d une part d accompagner les collectivit s locales qui souhaitent d velopper une Cyber base et d autre part d apporter une expertise dans l am nagement de l espace pour le choix du mobilier du mat riel informatique des p riph riques dict par un cahier des charges En outre une Cyber base est un espace multim dia qui r pond aux directives fix es par la charte Cyber base Elle a pour but d initier et d accompagner le grand public dans l appropriation des usages des outils num riques Un ou plusieurs animateurs Cyber base ayant re u une formation sur l accueil les techniques d animation la p dagogie et les TIC sont pr sents lors des heures d ouverture afin d assurer l accompagnement de l ensemble des publics dans la r alisation de leur projet personnel ou professionnel Les activit s peuvent tre propos es dans le cadre d ateliers collectifs ou dans le cadre de m diations individuelles Lors des ateliers collectifs les usagers peuvent suivre des initiations portant sur le multim dia la d couverte d Internet et des logiciels de bureautique la communication en ligne le courrier lectronique l e commerce ou les d marches administratives en ligne Des cr neaux horaire
96. et de disqualification sociale conduisent logiquement une diminution des ressources financi res Si l on consid re que les personnes n ont pas d activit salari e stabilis e les ressources se trouvent affect es Le co t d acc s l quipement fait le lien direct avec l ordre des priorit s La diminution des ressources financi res caus es par l arr t de l activit salari e conduit les personnes en situation de disqualification sociale faire des choix au quotidien qui r pondront leurs besoins prioritaires Lorsque les besoins primaires sont assouvis l quipement en outil informatique et autres connexions Internet poss de un co t qu il est parfois difficile voire impossible assumer pour certaines personnes M me si de nombreux efforts ont t r alis s ces derni res ann es gr ce notamment une forte baisse du prix des ordinateurs l acc s une connexion Internet reste relativement lev d autant plus qu avec l arriv e de l ADSL la majeure partie des usages contemporains n cessite l quipement d un ordinateur connect au r seau Internet L outil informatique connect Internet est responsable de la majorit des usages actuels le bin me ordinateur Internet devient indissociable Les demandeurs d emploi ne sont pas pour autant pargn s par cette volution technologique bien au contraire Il leur est demand d ouvrir un espace sur le portail du P le Emploi d avoir une adresse de courrie
97. et la destruction des identit s nouvelles et collectives D Demazi re 1996 p 336 Le ch mage se d finit comme une d gradation du statut social support des identit s bid Ces restrictions progressives conduisent certaines personnes vivre des situations de repli sur soi mat rialis es par un sentiment d humiliation que procure la d gradation de statut L humiliation selon Didier Demazi re porte deux composantes d une part une g ne sociale c est dire le sentiment d tre mal consid r d occuper une position de qu mandeur de subir un traitement qu on ne m rite pas d tre m l des ivrognes ou des paresseux D autre part une honte sociale c est dire l impression que l on est part des autres le sentiment que l on est coupable de ce qui arrive D Demazi re 2006 p 88 Le sentiment d humiliation met en lumi re la distance qui s pare le ch meur de la personne qui travaille et le sentiment d appartenance un groupe qui ne correspond pas son id al Le ch meur a l impression que la privation d emploi d stabilise son identit professionnelle Il n appartient plus au groupe des travailleurs mais celui des ch meurs qui lui procure une nouvelle identit dans laquelle il ne se reconna t pas Didier Demazi re explique que Si le sentiment d humiliation ou d abaissement social est d intensit variable il est typique de la situation de ch mage Le ch mage n
98. et la d couverte des outils num riques Pour les disqualifi s sociaux qui font l exp rience du ch mage et qui n ont jamais utilis d outils num riques durant leur parcours professionnel ou leur vie personnelle b n ficier d un acc s accompagn dans les 262 usages des TIC est important Plusieurs activit s peuvent n cessiter un encadrement s inscrire sur le portail du P le Emploi rechercher et consulter les offres accessibles sur Internet cr er son CV cela permet aussi de diminuer les ph nom nes de peur et d appr hension manipuler ces objets technologiques qui revoient un imaginaire et un ensemble de repr sentations Profiter des comp tences d un professionnel capable de guider les usagers dans leurs manipulations est primordial pour qu ils puissent d velopper une certaine autonomie Le fait est qu en 2003 lorsque l ANPE a commenc num riser l ensemble de ses offres d emploi pour les rendre accessibles via son portail en ligne l accompagnement des demandeurs d emploi dans la d couverte de ces outils n a pas t assur e de fa on automatique et cela est toujours le cas aujourd hui dans une certaine mesure C est une des raisons pour lesquelles certains P les Emploi d veloppent aujourd hui des partenariats avec les EPN pour que les personnes qui ne poss dent pas les comp tences informatiques requises puissent b n ficier d un accompagnement assur par un professionnel Le P le Emploi qui met
99. et les ch meurs plus anciens Ils occupent leur p riode de ch mage en s investissant dans une recherche active d emploi sur le mode du comme si cette situation s apparentait celle du travail Les activit s de substitution trop loign es de l axe professionnel sont peu privil gi es Le ch mage est l occasion de suivre une formation compl mentaire mais l int riorisation du statut de ch meur fait qu il leur para t inconcevable de vivre quelques activit s de loisirs elles sont interdites tant que la personne n a pas retrouv de travail car c est l emploi qui d finit les p riodes de loisirs Le travail reste une pr occupation constante sur laquelle ils focalisent leurs d marches car il reste la forme privil gi e de l affirmation de soi Contrairement aux personnes vivant le ch mage total le moment du pointage n est pas propice l humiliation Ils acceptent cette d marche administrative tout en ayant une image purement utilitaire de l ANPE qu ils consid rent comme inefficace en termes de retour l emploi L ANPE est per ue uniquement comme le moyen de garantir leurs droits sociaux Comme l indique Dominique Schnapper L attitude l gard du ch mage ne peut tre comprise ind pendamment de l attitude l gard du travail c est la signification donn e au travail qui conf re sa signification la p riode de ch mage D Schnapper 1994 p 248 Cette typologie nous permettra de comprendre de quelle mani
100. et mesures d acc s et de r ussite en formation et y apporter davantage de coh sion Elle a pour cela consult diff rents partenaires 120 DRTEFP Conseils g n raux et partenaires sociaux en les associant sa d marche afin de rep rer les principales pr occupations li es au territoire et orienter des chantiers en cons quence La strat gie r gionale emploi formation informe sur les orientations strat giques et la gouvernance r gionale sur les diff rents plans d action qui constituent la strat gie sch ma d action des coll ges et lyc es plans de d veloppement de la formation professionnelle de l enseignement sup rieur de l accueil l information l orientation et l accompagnement gr ce une politique de solidarit misant sur la collaboration des entreprises pour des emplois de qualit et un d veloppement durable du territoire Cette strat gie qui mobilise la moiti du budget r gional cherche d velopper la formation pour l emploi en l adaptant aux secteurs conomiques ancr s sur le territoire en priorit l industrie agroalimentaire la construction et la r paration navale l industrie automobile le secteur des TIC et ceux qui sont mergents biotechnologies co construction nergies renouvelables le nautisme les services la personne la culture le tourisme Plusieurs actions sont mises en uvre pour favoriser la formation et l insertion des populations La r gion souhaite prem
101. fa on ce que l tat garde la main mise sur les personnes qu il est cens accompagner M me si l usage des technologies permet de nombreuses formes d expression de libert et d mancipation les outils mis disposition par le P le Emploi sont structur s d une telle mani re qu ils laissent peu de libert aux usagers Des outils tels que la t l candidature le r dac CV sont des exemples qui restreignent la capacit des demandeurs d emploi devenir ma tres de leur parcours et entrer dans une logique d empowerment en d veloppant des usages en coh rence avec leurs valeurs et leurs objectifs Les usagers rencontr s qui font le choix de fr quenter les EPN pour effectuer leurs recherches d emploi m ont fait part de leur sentiment d tre volontairement maintenus dans une posture de soumission en utilisant ces outils Ces technologies rendent le travail visible puisqu ils sont port s aux yeux du public mais sont inefficaces voire inappropri s pour ce qui est de l acc s l emploi Cela g n re des sentiments de profonde frustration et d incompr hension chez les personnes qui contribuent renforcer l image n gative qu elles portent d j sur l institution Mais cette m thode de traitement reste cependant conforme au mod le de soci t dans lequel nous vivons o c est l tat qui a pour obligation d apporter une aide et de prendre en charge les personnes vuln rables L tat reste le ma tre d une logique gestionnaire de
102. fait office de m diateur entre les usagers et les habitants du quartier Il contribue redonner vie au quartier par le fait qu il anime un espace multim dia dans lequel les habitants peuvent s y rassembler pour mettre en place des activit s Une coh sion se d veloppe entre les diff rents usagers qui ne poss dent pas n cessairement les m mes chances et les m mes moyens d acc der aux m mes services que des familles plus modestes Ils d veloppent par cons quent de nouvelles strat gies en cr ant un r seau social l chelle du quartier avec l appui de l EPN L espace multim dia devient un lieu de partage et de recherche de solutions aux difficult s un outil de pr vention des risques d exclusion et d isolement social Cet exemple montre bien le fait que des dynamiques peuvent se cr er par le fait que ces personnes poss dent un espace public de libert o se rencontrer changer et chercher des solutions leurs difficult s quotidiennes Pour conclure sur l importance des liens sociaux qui se cr ent au sein des EPN et qui peuvent se poursuivre l ext rieur l extrait suivant t moigne de la souffrance que peuvent g n rer les situations de ch mage et la volont de certains usagers de vouloir renouer avec l emploi par tous les moyens existants et disponibles Apr s avoir discut avec cet usager qui m a longuement questionn la fois sur l objet de ma recherche sur les personnes avec lesquelles je travailla
103. formation des personnes La lutte contre l exclusion num rique puisque l expression appara t dans le programme doit s op rer via des politiques publiques favorisant le d veloppement des infrastructures permettant au public de b n ficier d une formation capable d augmenter ses comp tences informatiques Le bilan de ces deux programmes s av re mitig Les r sultats suivants se basent sur les propos tenus lors de la communication du 11 f vrier 2003 ils souffrent d un manque r el de pr cisions volontaire puisqu ils nous donnent un vague aper u de l efficacit des programmes Par exemple en mati re de connectivit le rapport indique que 90 des coles et des entreprises taient raccord es Internet en 2002 Par contre des disparit s apparaissaient au niveau du d bit puisque si la majorit non chiffr e des entreprises b n ficiait d un acc s au haut d bit la plupart des m nages acc daient toujours au r seau via une connexion faible d bit par r seau t l phonique En termes d offre de services en ligne le rapport indique que tous les tats membres de l Union europ enne proposaient au moins de fa on partielle des services administratifs en ligne en octobre 2002 Enfin en ce qui concerne les PAIP le rapport pr cise qu ils sont utilis s par 8 des habitants de l Union europ enne mais aucun l ment n est mentionn pour ce qui a trait la formation des publics Le bilan fait to
104. gi e depuis quelques ann es serait de donner davantage de pouvoirs aux citoyens afin qu ils puissent augmenter leurs chances d occuper une place leur permettant d am liorer leur qualit de vie et de r pondre au plus pr s leurs besoins et leurs attentes Une des solutions mise en avant serait de cr er une soci t inclusive suffisamment ouverte au plus grand nombre Il restera toujours des personnes la marge mais l id e d inclure le plus grand monde engage aussi la soci t assouplir ses normes pour r pondre au maximum aux besoins de l ensemble des individus Donner du pouvoir aux personnes c est leur donner des outils des moyens des ressources qu ils seront en capacit d utiliser pour s manciper voire pour se lib rer des contraintes auxquelles ils peuvent tre confront s quotidiennement Les logiques d empowerment et d inclusion sont intimement li es car elles renversent la donne elles ne se basent pas sur ce que la soci t est capable 25 ANPE Agence Nationale Pour l Emploi 171 de donner comme r ponse une situation probl matique comme la logique d insertion mais sur ce que les individus sont capables de mobiliser pour r pondre leurs besoins cela quivaut un changement de paradigme une entr e diff rente qui montre aussi l incapacit de l tat traiter les questions auxquelles il n a plus les moyens de r pondre en se d chargeant progressivement de ses respo
105. globale de lutte contre l exclusion sous toutes ses formes s engage En 1995 la lutte contre la fracture sociale est l un des th mes majeurs de la campagne pr sidentielle de Jacques Chirac L ann e suivante un avant projet de loi sur le renforcement de la coh sion sociale est rendu public il proclame comme imp ratif de lutter contre toutes les exclusions sociales Le projet pr voit de restaurer les droits fondamentaux des exclus notamment en mati re d acc s aux soins ainsi qu une modification des proc dures d acquisition de logements sociaux Il envisage de cr er un Observatoire de la pauvret et de mettre en place les CIL qui visent transformer certains types d allocations en salaire en change d un travail d utilit publique d un 18 SAMU Service d Aide M dicale Urgente 144 La conf rence de presse du 30 septembre 1996 par Jacques Barrot ministre du travail et des affaires sociales et Xavier Emmanuelli secr taire d tat l action humanitaire d urgence pr sente les grandes lignes du projet de loi de coh sion sociale et des actions mettre en uvre 145 CIL Contrat d Initiative Locale 102 minimum de trente heures par semaine En 1998 Lionel Jospin alors Premier ministre annonce une revalorisation de l ASS et de l AT et leur indexation sur l volution des prix Il s oppose la cr ation d un nouveau dispositif RMI Jeunes et mettra en uvre une politique cibl
106. gorie pr c dente Fr quenter les services sociaux ne leur pose aucune g ne elles les utilisent d une fa on pragmatique en attente de trouver un emploi stable ce titre elles n ont pas renonc rechercher un emploi bien r mun r du fait que les personnes de cette cat gorie sont relativement jeunes qu elles ne se sentent pas encore totalement ins r es et qu elles jugent leur situation comme transitoire ou temporaire Cette attitude inqui te par ailleurs les travailleurs sociaux qui craignent que leur attitude de consommateurs des aides sociales devienne une habitude qui les pousse progressivement vers la cat gorie des assist s 1 2 Les assist s Dans la cat gorie des assist s Serge Paugam distingue trois types d exp riences qui marquent une progression dans la carri re morale des assist s c est dire dans le cycle des modifications qui interviennent dans la personnalit au cours du processus d assistance d pendance accrue envers les services d action sociale perte progressive de la motivation l emploi laboration d une n gociation du statut d assist autojustifications ou rationalisations et enfin apprentissage de strat gies adroites de 132 relation avec les travailleurs sociaux afin d obtenir gr ce leur contribution directe ou indirecte la meilleure satisfaction des besoins Ibid p 51 La premi re exp rience constitue l assistance diff r e elle concerne en g n ral l
107. http www creatif pulic net 67 attentes des usagers se sp cialisent et font par cons quent voluer les missions initiales des EPN il n est plus question de se sensibiliser un public ind fini et h t rog ne par le biais d activit s collectives mais d accompagner individuellement des projets Il est important de mesurer la part des activit s en lien avec l emploi dans les EPN la mani re dont elles sont propos es soit dans le cadre de m diations individuelles d ateliers collectifs ou de plages horaires r serv es au libre acc s et la fa on dont les usagers les combinent avec leurs propres usages dans une perspective de requalification professionnelle Enfin les valuations montrent que les EPN ne sont pas uniquement des espaces o l on acc de aux TIC Ils sont galement des lieux o les usagers se rencontrent partagent ce qui par cons quent contribuent la cr ation de liens sociaux Cela a une importance capitale pour les personnes qui vivent des situations d isolement social dans le sens o les EPN peuvent remplir d autres fonctions qu un simple acc s accompagn aux usages des TIC La question l issue de ce chapitre est de savoir ce que l on entend par public loign ou exclu Les EPN se sont d velopp s afin de r duire la dite fracture num rique et il existe videmment des diff rences ou des in galit s d acc s aux TIC qui s parent les inclus des exclus num riques
108. inf riorit sociale 1bid Le choix de l auteur s est port sur ces deux dimensions du fait de l importance de caract re qu elles rev tent dans la d finition de soi 1 1 Les fragiles Les personnes dites fragiles correspondent au premier stade de la disqualification sociale son apprentissage comme l annonce Serge Paugam Les fragiles ont conscience de leur inf riorit sociale caus e par un d classement ou chec professionnel Ils prennent ainsi conscience de la distance qui les s pare de la majorit des personnes Pour cette cat gorie l activit r mun r e constitue un v ritable facteur d int gration sociale c est l emploi qui permet une organisation du temps et de l espace et qui garantit aussi un minimum de relations sociales Il est pour eux un l ment qui apporte une certaine s curit mat rielle et financi re permettant de subvenir aux besoins au moins primaires Les fragiles connaissent des difficult s d insertion sociale et professionnelle et souhaiteraient acc der un meilleur statut Leur situation entre p riode de ch mage et de travail fait qu ils ne perdent pas espoir de retrouver un emploi durable et pour y parvenir ils s inscrivent dans une d marche active de recherche d emploi Ces personnes fr quentent les institutions concern es lisent les offres d emploi et les petites annonces pour se r ins rer 131 Serge Paugam distingue dans cette cat gorie deux types de fragilit
109. jouer avec les E Activit s autres acteurs de l insertion DD CO SL Ge LE ERP TETE 5 z T Les usages des TIC constituent des l ments de E 1 Votre structure participe t elle des actions de coop ration motivation et de valorisation des personnes 10 20 30 40 50 avec d autres organismes O Non Q Oui lesquelles an z Les usages p dagogiques des TIC favorisent les 10 20 30 4050 Maure es avons en Associations communales projets culturels dition plaquettes etc Autres EPN programmes d activit s changes divers etc Organismes de formation Formation ouverte et distance etc Administrations sociales CAF DDASS CCAS Service social d partemental etc Structures d insertion IAE APP lutte contre l illetrisme le handicap etc ANPE aide la pr paration d entretien prise en charge des ch meurs etc F 3 D crivez en quelques lignes sur quel projet se base l activit de votre structure __ F 4 Quelles sont selon vous les principales missions et comp tences du m tier d animateur multim dia 5 d animation de p dag d innovat Je technolog Ecoles Coll ges Lyc es Echanges divers liste de diffusion wiki regroupements p riodiques etc E 2 Quelles activit s sont propos es au sein de l EPN a Weurs r ponses possIDIes p ngne En aig nna aration N du public ojet a mise disposition de dominant cf pr libre ressources papier atelier de 0mins gt 200
110. l entreprise Il doit permettre au jeune ins r dans l entreprise de d velopper de nouvelles comp tences professionnelles que l cole ou les organismes de formation sont incapables d inculquer Les structures de gestion du ch mage des jeunes telles que les Missions Locales ou les PAIO sont galement appel es recentrer leur action par rapport aux comp tences des jeunes et tablir une p dagogie par objectif en vue de formuler un projet professionnel tenant compte de leurs atouts et de leurs faiblesses L entreprise devient le pilier d ajustement des formations initiales qui doivent adapter leur contenu en fonction de l organisation du march du travail Cela bouleverse profond ment les perspectives ducatives mises en place auparavant selon Serge Ebersold qui conclut sur cette p riode sur le fait que Si l on excepte les stages qualifiants les mesures propos es cette p riode visent essentiellement une am lioration de leurs connaissances des jeunes des modes d organisation du travail un renforcement de leur aptitude se positionner professionnellement l acc s des formations qualifiantes S Ebersold 2005 p 111 Les stages d orientation et d insertion apparaissent comme des outils que les 114 jeunes doivent s emparer afin d acqu rir une certaine stabilit et un quilibre personnel qui a pu tre perturb en vue de construire leur propre projet professionnel Dans le milieu des ann es q
111. l insertion indique la norme L insertion est un parcours visant la r int gration des valeurs comme nous le verrons dans le chapitre suivant afin de r duire les carts qui font de l individu quelqu un d exclu c est dire qui s carte des normes v hicul es par la soci t Mais les politiques publiques en mati re d insertion n interviennent pas sur l ensemble des exclusions plurielles elles focalisent leur action et d veloppent des mesures conform ment au mod le que les pouvoirs publics ont d une personne ins r e 94 quelqu un qui poss de un emploi reconnu et r mun r b n ficie d un logement et d un acc s aux soins paye ses imp ts Si l insertion est la r ponse donn e au traitement de l exclusion elle est normative et l individu non conforme c est dire celui qui s loigne des repr sentations que les pouvoirs publics ont d une personne ins r e restera exclu ind pendamment de l image que la personne a de sa situation 95 CHAPITRE 4 KKX L insertion une r ponse partielle donn e la question de l exclusion sociale et professionnelle Comment saisir cet tat la fois un et multiple instrumental et centre de pouvoir facteur d ordre et de d sordre limit et infini facteur de changement et frein de l innovation ext rieur la soci t tout en la d vorant litt ralement surpuissant et faible B Jobert P Muller 1987 p 6 L insertion a
112. la fin des ann es quatre vingt les disqualifi s sociaux taient contraints de fr quenter les ANPE ou les structures expertes et donc de se retrouver dans un lieu o les personnes pr sentes appartenaient au m me groupe d valoris avec toutes les dimensions d assignation et de stigmatisation que la fr quentation de ces lieux imposait Aujourd hui les disqualifi s sociaux peuvent att nuer ces ph nom nes en se maintenant distance de ce qui peut perturber leur identit sociale et professionnelle et des effets que cela comporte sur le plan psychologique Les relations m diatis es par les TIC permettent au contraire de diminuer ces ph nom nes et aux disqualifi s sociaux de se construire une identit plus positive en s identifiant des groupes qu ils jugent plus valorisants l issue de ce travail nous observons qu en second plan une tension entre deux dynamiques diff rentes a guid l ensemble de cette recherche Une dynamique ascendante celle de l inclusion qui consiste donner davantage de responsabilit et de libert l individu pour am liorer sa qualit de vie L individu va chercher les moyens et mobiliser 303 les outils qui lui permettront de se rapprocher de ses id aux de vie en soci t et de ses objectifs en devenant acteur de son propre parcours Dans ce contexte nous pouvons effectivement parler d inclusion num rique partir du moment o les TIC jouent un r le dans cette dynamiq
113. la perte de leur emploi Certains entretiens sont all s tr s loin en termes de d voilement personnel et donc il tait important chaque fois de recentrer la discussion en respectant le guide d entretien Chaque histoire de vie tait diff rente mais j ai pu gr ce cela tablir des liens avec le th me principal de mon tude et ainsi donner du sens aux r sultats En termes de discussion les entretiens ont t men s d une fa on semi directive Pour renforcer le sentiment de confiance entre les usagers et moi j ai d abord lanc un sujet de discussion afin de les mettre l aise et faire diminuer une certaine pression pour 1 Cf annexe 7 Enqu te qualitative le guide d entretien 182 favoriser l interaction Une fois que nous tions install s dans un coin de l espace pour ne pas d ranger les autres usagers j ai une nouvelle fois expliqu plus en d tail l objet de ma recherche afin de para tre totalement transparent J ai demand chaque personne si je pouvais enregistrer l entretien tout en garantissant l anonymat l change pouvait commencer partir des diff rents r sultats de l enqu te quantitative plusieurs th mes de recherche ont guid l entretien L objectif tait d identifier les motivations qu avaient les usagers fr quenter ces espaces plut t que des structures expertes en mati re d insertion et de retour l emploi de les interroger sur leurs usages des TIC
114. la population et de poursuivre son action de sensibilisation en cr ant un nouveau label d EPN NetPublic Celui ci cr en partenariat entre l tat et les collectivit s locales vise cr er une signal tique commune des lieux d acc s public Internet Cela a pour objectif de permettre d une part la population d identifier plus facilement les structures expertes o elle peuvent venir s initier d autre part de renforcer la visibilit et le r le des collectivit s locales en mati re d acc s public Internet Le CISI souhaite en ce sens donner davantage de pouvoir aux collectivit s dans la mani re de g rer leurs EPN Par ailleurs le CISI pr voit de renforcer le partenariat entre la Caisse des D p ts et Consignations qui a d j lanc son dispositif d EPN labellis Cyber base depuis 2000 et les collectivit s locales afin d assurer le B2I Brevet Informatique et Internet Ce brevet concerne les coliers coll giens et lyc ens de l enseignement primaire au secondaire ainsi que les apprentis des CFA Centre de Formation et d Apprentissage g r s par les EPLE Etablissement Public Local d Enseignement 0 C21 Certificat Informatique et Internet Dans le prolongement du B21 le C2I concerne les tudiants de l enseignement sup rieur 4 PIM Passeport pour l Internet et le Multim dia 42 NSI Naviguer Sur Internet ASSEDIC ASSociation pour l Emploi Dans l Indu
115. le plus grand nombre Il est par cons quent difficile d tablir des cat gories et des fronti res pr cises entre les 11 R f D Schnapper L preuve du ch mage Paris Gallimard 1981 r ed Folio 1994 71 personnes qui font l objet d exclusion en raison de la pluralit des paradigmes auxquels elle se r f re C est la soci t qui structure la notion d exclusion en d finissant ce qui est hors de la norme ou qui s loigne de celle sur laquelle s accorde le groupe Ainsi l exclusion peut tre observ e sous diff rents angles et tre appliqu e autant de situations non conformes anormales d viantes Lorsqu on voque le terme d exclus aujourd hui on ne d signe plus uniquement les victimes de la croissance des ann es soixante dix mais selon Vincent de Gaulejac et Isabella Taboada L onetti des populations aussi diverses que les pauvres et les nouveaux pauvres les jeunes des banlieues d grad es les ch meurs de longue dur e les immigr s les harkis et les victimes du racisme les illettr s les vieillards ou les handicap s etc L on peut se demander quelle peut tre la pertinence d une notion aussi clat e et quelles formes d actions elle peut susciter alors que chague figure de l exclusion exigerait sans doute si on voulait y porter rem de un traitement sp cifique V de Gaulejac I Taboada L onetti 1994 p 51 Les exclus sont plus ou moins stigmatis s
116. les mois En plus l ordinateur l on me l a donn donc a tombe bien Mais trente euros par mois c est quand m me un budget Femme 25 ans fragile en recherche d emploi n F18 L acc s faible co t Internet dans les EPN est une des motivations qui pousse les usagers les plus en difficult financi rement se d placer Nous revenons ici sur les premiers objectifs fix s par la charte des EPN qui pr conisait notamment un acc s aux outils en proposant une tarification adapt e en fonction de la situation des usagers Pour une personne en recherche d emploi l acc s aux outils de fa on r guli re est primordial car les offres d emploi sont mises jour quotidiennement Les usagers ont conscience qu ils ne sont pas les seuls postuler pour un m me poste que la concurrence est rude et qu Internet accentue celle ci par une mise en ad quation permanente de l offre et la demande Suivre l volution des offres d emploi mises en ligne n cessite un acc s permanent aux outils et l EPN peut devenir le principal endroit qui puisse permettre aux personnes de mener cette activit 240 Euh je viens ici parce que je ne suis pas quip e chez moi Je suis tributaire de cet endroit en fait pour ma recherche d emploi en fait parce que je fais tout quasiment par Internet Femme 30 ans fragile en recherche d emploi n G24 travers les diff rents t moignages nous constatons que l une d
117. limite 16 02 2007 Visites effectu es entre le 30 janvier et le 13 mars 2007 1 1 1 2 1 3 1 4 1 5 1 6 1 7 1 8 1 9 2 1 2 2 2 3 2 4 2 5 2 6 3 1 3 2 3 3 3 4 3 5 3 6 Structure O se situe l EPN local d di biblioth que mairie maison de l emploi etc En quelle ann e l EPN a t il t ouvert Quel s labels poss dez vous Centre de ressources Cybercommune Cyber base ECM etc tes vous labellis P T Quels sont vos horaires d ouverture fermeture L acc s est il gratuit ou payant Qui est votre r f rent e et quelles relations entretenez vous avec vos lui elle Travaillez vous en partenariat avec d autres structures ANPE associations locales mairie etc Existe t il des projets mis en place avec d autres organismes partenaires quipement Quels sont les modes de connexion au r seau Internet ADSL Cable RNIS Num ris WIFI etc Combien poss dez vous de postes informatiques PC MAC portables etc Comment les postes sont ils r partis animateur public public en difficult tudiant etc De quels p riph riques tes vous quip s imprimante scanner webcam etc Quel s syst met s d exploitation et quels logiciels utilisez vous Favorisez vous l usage du logiciel libre Animation Combien d animateurs salari s sont pr sents dans la structure Depuis quand tes vous en poste Le s poste s a ont t il s t p rennis s
118. mais la r alit est telle que leur 27 Loi 75 534 du 30 juin 1975 d orientation en faveur des personnes handicap s 148 mise en application s loigne parfois de leur d finition d origine N anmoins dans une logique int grative l institution est cens e accueillir les personnes et leur donner une place en prenant en compte leurs besoins particuliers Cette mesure s exerce videmment jusqu une certaine limite et donc certaines cat gories de personnes se trouveront toujours la marge des logiques d int gration S int grer un groupe un quartier c est d couvrir les activit s et les valeurs qui le composent mais c est aussi y participer De cette participation la vie du groupe ou du quartier en sera modifi e Le jeu de la modification s exerce sur les deux parties Une personne bien int gr e modifie par son absence la vie du groupe auquel elle est int gr e la nature des relations entre les individus en sera modifi e Si une nouvelle personne s int gre ce groupe il en sera une nouvelle fois modifi en raison de l influence qu elle exercera sur celui ci 1 3 La reconnaissance institutionnelle comme moyen d identification Pour conclure sur ces deux notions couramment employ es dans la langue fran aise Sylvie Solere Queval conclut en pr cisant que Ce n est pas par hasard sans doute que l usage veut qu on parle d insertion professionnelle et pas d int gration On parle d int gration scolair
119. mes recherches de formation et je me renseignais Je voulais d abord me fixer qu est ce que moi je veux faire Et je compl tais aussi C est vraiment formidable on a le CIO aussi je compl tais j empruntais des brochures que je consultais chez moi et ce qui est bien quand ils ont des brochures ils vous renvoient des sites sp cialis s et compl ter sur Internet et a m a beaucoup aid L je me sens beaucoup plus clair dans mes d marches Donc en fait je viens ici dans un premier temps j ai fait un peu le parall le entre l un des quatre ordinateurs en acc s libre et le CIO Homme 37 ans fragile en recherche d emploi n G26 Cet extrait t moigne de la volont qu ont certaines personnes vouloir se prendre en charge de fa on autonome Cet usager se d place dans un lieu en l occurrence dans une Maison de l Emploi dans lequel il a acc s des ressources mat rielles et humaines pour l orienter dans son parcours professionnel Il compl te les informations auxquelles il n a pas acc s ou celles qui lui manque en utilisant les postes informatiques reli s Internet accessibles de l EPN inclus dans la structure L usager oriente ses actions dirige son parcours en sollicitant les diff rents acteurs pr sents tout en gardant une certaine ind pendance La personne va chercher l information o elle pense pouvoir l obtenir mais reste le principal auteur de ses actions cela participe de nouveau une d march
120. moi l ordinateur Ils ont jou donc c est au premier qui arrive Voil tandis qu ici dans la Cyber base Emploi c est r serv tout disons la recherche d emploi en premier mais euh a permet les deux heures aussi a permet un flux quoi un flux r gulier et d avoir toujours acc s un poste Tandis qu la m diath que ils taient contents hein ils taient cinq ils devaient se dire tiens elle l aura pas rigole Femme 46 ans fragile en recherche d emploi n F20 Dans ce t moignage l usager explique que les usages et les temps de connexion ne sont pas les m mes en fonction du lieu o est implant l EPN Le fait que des enfants monopolisent les postes pour jouer l oblige changer d espace Il est par cons quent n cessaire de diversifier les lieux d implantation des EPN pour que toutes les cat gories de publics puissent b n ficier d un acc s et d velopper des usages des TIC en lien avec leur projet La structure porteuse de l EPN est un facteur prendre en consid ration dans un objectif de lutte contre l exclusion sociale car l emplacement a un effet boule de neige sur l orientation du projet de l EPN sur son fonctionnement et donc sur les publics accueillis C est la raison pour laquelle les publics que j ai pu toucher durant cette phase d enqu te se retrouvent dans des cat gories diff rentes selon les lieux d implantation Si j avais privil gi les EPN situ s dans les
121. n ficier d une connexion au r seau Internet les EPN proposent ce type d activit en acc s libre Cette activit est propos e par 38 des animateurs d EPN ainsi que 51 des animateurs de cybercommunes Au del des activit s d initiation aux TIC les EPN sont aussi des lieux o la dimension sociale au sens des relations qui peuvent exister entre individus est tr s pr sente Les usagers loign s de leurs proches ont la possibilit de b n ficier de ce type d activit en acc s libre et donc de fa on totalement libre pour entretenir ce lien qui les unit leurs amis ou leurs familles et sur lequel certains d entre eux peuvent se reposer en cas de difficult s Pour conclure sur les activit s notons que peu d EPN et de cybercommunes proposent l activit de FOAD Cela peut tre mis en lien avec le faible pourcentage d EPN qui d clarent entretenir des actions de coop ration avec les organismes de formation distance De plus il faut souligner que les espaces qui proposent ce type d activit doivent b n ficier de l quipement ad quat pour permettre aux usagers de suivre leurs ateliers de formation distance cam ra microphone d bit Internet suffisant Un dernier l ment important est souligner que ce soit sur l ensemble du r seau des EPN ou sur celui des cybercommunes Je remarque de fa on tr s significative que les activit s orientation socio professionnelle sont majoritairement pr
122. nous restons toujours sur un syst me archa que de l insertion professionnelle qui entre en tension avec la dynamique inclusive et qui consiste au contraire modeler la personne en fonction des exigences du march du travail Il n est donc pas d usage de parler d inclusion sociale et professionnelle car m me s il existe de nouveaux outils et moyens de participer activement la richesse d un pays la soci t est structur e d une telle fa on qu elle exclut ou marginalise encore aujourd hui les pratiques qui s cartent des normes commun ment partag es La r ponse la question de l exclusion sociale et professionnelle est toujours dans notre soci t l obtention d un travail qui reste un des principaux axes int grateurs et le seul moyen d enrichir conomiquement la collectivit Mais pas n importe quel travail plut t un emploi r mun r et reconnu mat rialis par un contrat entre l employeur et l employ Les autres formes de participation la richesse d un pays comme par exemple le travail au noir ou celui pratiqu en tant que b n vole ne sont pas r compens es car ces autres moyens de participation sortent de la conception que les pouvoirs publics ont du travail convenable l gitime Les nouvelles formes de participation la soci t favoris es par l usage des TIC ne sont donc pas totalement reconnues parce que conomiquement peu rentables et les pouvoirs publics ont cet effet un discours 304
123. o payer un acc s Internet dans les cybercommunes plut t que dans les cyber caf s ou domicile enfin une troisi me et derni re tude a port sur les acteurs int gr s au programme Cybercommune et sur les b n fices qu ils peuvent retirer des moyens et outils qui leur sont distribu s travers leurs usages Trois acteurs ont t consult s les usagers les lus et les animateurs multim dia Les r sultats montrent que les cybercommunes fournissent un service de proximit puisque la majorit des usagers habitent moins d un kilom tre de l espace Les usages recherch s concernent principalement la bureautique l usage de l imprimante du scanner et du graveur Concernant Internet les jeunes se d placent dans les cybercommunes pour jouer en ligne ou en r seau tandis que les adultes viennent rechercher de l information sur la culture les loisirs consulter leur messagerie lectronique ou rechercher de l emploi Le caract re attractif des cybercommunes r side dans le fait que le co t d acc s Internet est peu lev Les adultes mettent galement en avant l avantage de ne pas avoir s quiper et de b n ficier en plus d un accompagnement dans la d couverte des usages Pour les jeunes la cybercommune est un lieu o ils peuvent se retrouver entre amis En termes de co t le prix de fonctionnement d une cybercommune sur une ann e a t estim 2 865 euros pour le Conseil r gional et 7 9
124. par au moins un des trois labels r gionaux Cela montre que dix ans apr s le lancement du dispositif les cybercommunes continuent d exister et constituent une part importante des structures d acc s public Internet en Bretagne Leur action semble tre reconnue par les mairies qui savent d sormais vers quelles structures s orienter lorsqu il est question d usages des technologies et d acc s public Internet Les cartes font galement appara tre un nombre important d EPN situ s dans les biblioth ques et les m diath ques ce qui peut potentiellement exclure certaines cat gories de publics du concept de la disqualification sociale L acc s aux structures culturelles qui se caract rise par la fr quentation des mus es des th tres ou des lieux d exposition prestigieux v hiculent une image qui peut potentiellement exclure une partie de la population Les biblioth ques en font partie dans le sens o elles sont aussi des lieux d acc s la culture gr ce aux ouvrages et aux outils num riques qu elles mettent disposition Implanter un EPN dans une biblioth que peut par cons quent aller l encontre de l objectif initial de permettre l acc s aux TIC pour tous les types de publics Cette hypoth se ne pourra tre valid e ou infirm e uniquement lorsque l enqu te qualitative sera r alis e En effet les diff rentes cat gories de publics qui composent la disqualification sociale ne sont pas rep rables par l interm diaire
125. par rapport l image que v hicule la soci t de par les normes qu elle impose et qui d limitent les in qui sont int gr s et qui adh rent celles ci des out c est dire les hors normes ceux qui en sont exclus ou loign s et pour qui aucune valeur ni utilit sociale ne leur sont consid r es L exclusion prend des formes diff rentes selon les poques et les soci t s En France elle est apparue au milieu des ann es soixante et d signait le ph nom ne de d gradation du march de l emploi et d affaiblissement des liens sociaux mais surtout la survivance visible et honteuse d une partie de la population maintenue en marge du progr s conomique et du partage des b n fices S Paugam 1996 p 9 Mais c est partir des ann es soixante dix qu elle prend v ritablement du sens gr ce notamment la 12 Lorsque nous parlons de normes nous faisons r f rence la d finition que donne Howard S Becker dans son ouvrage intitul Outsiders Il d finit les normes sociales comme les situations et les modes de comportements appropri s celles ci certaines actions sont prescrites ce qui est bien d autres sont interdites ce qui est mal Quand un individu est suppos avoir transgress une norme en vigueur il peut se faire qu il soit per u comme un type particulier d individu auquel on ne peut faire confiance pour vivre selon les normes sur lesquelles s accorde
126. pendant une dur e limit e En plus c est limit le temps sur l ANPE Quand on veut postuler en direct c est assez limit et du coup des fois moi je suis bloqu et du coup il faut que je recommence alors j ai un peu les boules chaque fois Ouais c est quinze minutes et en quinze minutes moi j ai pas forc ment toujours le temps parce qu on veut se mettre en valeur quand m me et puis en m me temps Donc c est pas forc ment l id al de trouver l id e qui vient tac Parce que souvent les annonces que j ai il faut faire un CV et puis une lettre de motivation envoyer alors que des fois c est par postulation enfin il faut postuler en direct L comme tout l heure j ai envoy quand m me mais du coup je ne sais pas si c est forc ment bon quoi Femme 25 ans fragile en recherche d emploi n F18 La r ponse la t l candidature g n re une tension un climat de stress chez l usager qui joue sur sa performance et sur la qualit de sa candidature comme le montre cet extrait La personne sait qu elle n est pas la seule postuler l offre et qu elle doit tre en mesure cet instant de savoir ce qu elle va inscrire dans sa candidature pour tenter de se d marquer Tout cela se joue dans un d lai limit Pour les personnes qui ma trisent mal cet outil leurs chances de retrouver un emploi peuvent diminuer consid rablement L usage de la t l candidature n cessite une parfaite harmonie avec
127. plus sp cifiques d acc der et d utiliser les TIC tout en b n ficiant d un accompagnement Les structures d acc s public l Internet un outil de lutte contre la fracture num rique Depuis la fin des ann es quatre vingt dix les programmes europ ens et nationaux qui pr parent respectivement l entr e de l Union et de la France dans la soci t de l information et de la connaissance suivent les m mes orientations diffusion des TIC d veloppement du haut d bit et abaissement des co ts d acc s d veloppement de nouveaux services en ligne et soutien l acc s public Ce dernier point rassemble des mesures qui concernent la fois les programmes d implantation de structures d acc s EPN les projets de sensibilisation aux TIC et la lutte contre les in galit s d acc s aux outils num riques ce titre les EPN sont un outil privil gi par les programmes 38 politiques pour r duire les in galit s d acc s dans une approche territoriale et familiariser les publics l utilisation des outils num riques En termes de publics les expressions employ es se succ dent sans qu une v ritable r flexion sur les populations concern es et sur les crit res d finissant l exclusion ne soit port e Mise part la question des personnes en situation de handicap celle des demandeurs d emploi ou encore celle des jeunes qui font l objet de mesures particuli res les programmes pr voient de lutter successive
128. pour faciliter les d marches administratives des citoyens Les services en ligne se multiplient et plusieurs annonces sont faites notamment celle de d mat rialiser 900 proc dures administratives pour fin 2007 et d ouvrir un guichet personnalis d acc s aux services publics en ligne permettant le stockage de donn es personnelles 2 4 France Num rique 2012 Le projet actuellement en vigueur s intitule France Num rique 2012 Il a t pr sent le 20 octobre 2008 par Luc Besson alors secr taire d tat charg du d veloppement de l conomie num rique Le plan s articule autour de quatre axes majeurs permettre tous les Fran ais d acc der au r seau Internet haut d bit et aux services en ligne d velopper la production et l offre de contenus num riques accro tre et diversifier les usages et les services num riques et enfin moderniser la gouvernance de l conomie num rique Ce nouveau programme reste sensiblement proche des objectifs nonc s dans DUI D l gation aux Usages de l Internet 35 les plans pr c dents L objectif g n ral est la r duction de la fracture num rique par l am nagement du territoire et le d veloppement du haut d bit pour que la France figure parmi les grandes nations num riques d ici 2012 En mati re d acc s public Internet les EPN font toujours l objet d une attention particuli re ce titre et en r f rence l action n
129. pour une place plus valorisante 153 2 2 Derri re l inclusion l id e de coh sion 154 3 Une vision conceptuelle de l e inclusion 155 4 La logique d empowerment seen 157 4 1 L empowerment ou le processus d affranchissement 159 4 2 Les critiques l gard de la notion d empowerment 160 5 Inclusion et empowerment de nouvelles formes de participation la soci t 161 CHAPITRE 8 L usage une entr e pour l observation 104 1 L mergence de la sociologie des usages 164 2 uS ge sereine een ns E entres een nes nes E 167 PARTIE 3 Probl matique amp m thodologie d enqu te 169 CHAPITRE 9 Probl matique sesssesssessesesssseceseesesecsesscsesccsecces 170 CHAPITRE 10 Outils m thodologiques ssesesssssssesesessesesesscscscses 175 1 L enqu te quantitative ns me neie E E REN AR ETE ies aa E TEE eE TE 177 2 L enqu te qualitative niaren nt EE E in E NEE R entente 179 PARTIE 4 R sultats orna a en is s datant ds 185 CHAPITRE 11 Les Espaces Publics Num riques de Bretagne en quelques chiffr s sui di distante sise tes dti O css 180 1 Traitement g ographique de l enqu te 1 1 Un taux de r ponse in gal entre les quatre d partements 1 2 Une majorit de labels r gionau
130. poursuit en pr cisant que Quelqu un d int gre c est quelqu un qui est entier qui est complet qui est sans faux fuyants 1bid Cela suppose par cons quent une modification du contenu de la personne dans le sens o elle devra int grer des valeurs diff rentes de celles qui ont contribu la fondation de son tre Pour prendre l exemple d une personne immigr e elle sera enti rement int gr e uniquement lorsqu elle aura sans renier ce qui a fait d elle une personne part enti re accept et incorpor les valeurs de la soci t dans laquelle elle souhaite voluer En prenant comme exemple l cole Sylvie Solere Queval nous informe que la logique int grative veut que l cole soit capable de prendre en compte chacun des enfants en ge de la fr quenter Un effort de la part de l institution ou de l organisme int grateur entre galement en compte dans une logique d int gration Une int gration bien comprise suppose que l int gr et l int grant soient modifi s Ibid La loi de 1975 annon ait d j comme une obligation nationale le fait que chaque personne puisse vivre et fr quenter le cadre ordinaire de vie Le cadre peut cependant rappeler la norme et il est certain qu une personne immigr e qui souhaite s int grer est souvent plus contrainte se modifier elle m me que ne le fait la soci t la logique d int gration serait ici sens unique Les mots ont assur ment un sens
131. pr c dent des liens de complicit et d amiti Cet change permet l animateur de rep rer les demandes et les motivations de chacun et d adapter son intervention et sa m thode p dagogique en fonction des publics Trouver quelqu un avec qui nous avons tiss un lien de complicit fort et qui poss de les comp tences pour nous aider est une source de motivation Par d finition l animateur anime c est dire qu il prend le temps d expliquer de r pondre aux questions des usagers de faire comprendre dans un cadre convivial en proposant des activit s sans enjeux de pouvoirs Le lien de complicit qui unit les disqualifi s sociaux l animateur fait que l accompagnement est per u diff remment de celui re u l cole par exemple qui peut repousser certaines personnes qui ont pu chouer De plus comme le montre les r sultats de l enqu te quantitative les activit s d aide et d accompagnement l insertion sociale et professionnelle sont en majorit propos es dans le cadre de m diations individuelles ce qui renforce le sentiment d tre encadr et de b n ficier d un service appropri ses attentes Comme je l expliquais lors de l enqu te quantitative les ateliers de groupe ne permettent pas de d velopper une telle qualit de prise en charge Je pensais que quand je m tais inscrite avec Jos phine l animatrice pour le CV je pensais que a se faisait par groupe et non elle pr f re prendre les gen
132. proposer un tarif moins d un euro de l heure alors que la directive de la charte recommande de ne pas d passer les soixante dix centimes d euros D autre part le traitement du questionnaire informe sur le degr d accessibilit des cybercommunes travers les activit s propos es et l offre d animation Il montre que les activit s pratiqu es sont li es en majorit la navigation sur Internet la d couverte des logiciels de bureautique et la pratique de jeux Dans la moiti des espaces un animateur est pr sent pendant plus de 80 du temps d ouverture Enfin l enqu te quantitative montre que les actions de formations propos es par les animateurs ne permettent pas elles seules de p renniser l offre Cela est d la r ticence de certaines communes lib rer l animateur pour se former ou pour d velopper des actions collectives Plusieurs communes ne s investissent pas dans la p rennisation de l espace il n y a pas de r flexion sur le devenir de l emploi jeune animateur pas de renouvellement de mat riel et peu d initiative pour trouver des financements pour l espace 8 D Thierry M Le Goff Pronost N Jullien Programme Cybercommunes les r sultats de la premi re phase d tude op cit Le Tr gor se situe au nord ouest de la r gion Bretagne Elle est l une des neuf provinces constituant la r gion et comprend la fois une partie du nord ouest des C tes d Armor ainsi qu une autre du nord
133. publics concern s L objectif de cette enqu te quantitative tait de relever des tendances g n rales et de mesurer le positionnement des EPN bretons par rapport la question de l exclusion Pour anticiper la construction du questionnaire et alimenter son contenu j ai de nouveau effectu une s rie de trois entretiens aupr s d animateurs multim dia 1 L ENQU TE QUANTITATIVE Les interlocuteurs capables de me r v ler des l ments quantitatifs sur les EPN sont les animateurs multim dia Ils sont les acteurs pr sents dans les espaces qui c toient le public quotidiennement cr ent les activit s destination des usagers assurent l animation de l espace ils sont par cons quent les personnes les plus m me de nous informer sur le fonctionnement de leurs espaces Le questionnaire a donc t construit de fa on ce que ce soit eux qui apportent les l ments que je souhaitais recueillir En termes de logistique j ai profit du lancement de l enqu te Communes et TIC men e par le GIS Marsouin en novembre 2007 pour joindre le questionnaire adress aux animateurs Le questionnaire de l enqu te Communes TIC a donc t envoy aux 1 268 communes bretonnes Cette opportunit m a permis de toucher un nombre important d EPN y compris ceux qui n taient pas r pertori s dans les bases de donn es existantes Pour toucher le plus grand nombre d animateurs possible j ai joint un courrier l enqu te en demand
134. quelle place occupent les EPN et quels r les ces dispositifs qui mettent en uvre des actions autour de la diffusion des TIC jouent aupr s des disqualifi s sociaux Quelles r ponses apportent ils aux personnes concern es Dans ce contexte o l on aborde les questions li es l inclusion num rique et la lutte contre l exclusion sociale et professionnelle quel regard les EPN portent sur ces ph nom nes quelles solutions proposent ils pour l radiquer et par quels moyens Les objectifs de cette recherche se d veloppent autour de trois axes qui empruntent deux entr es diff rentes La premi re entr e par le dispositif des EPN consistera tudier la fois les missions qu ils mettent en uvre pour accueillir et accompagner les personnes en situation de disqualification sociale et relever comment ils s articulent avec les dispositifs d insertion et de retour l emploi La seconde entr e par le public en question consistera tudier sur le mode le plus qualitatif possible les relations que les disqualifi s 26 TIC Technologies de l Information et de la Communication 27 EPN Espace Public Num rique 172 sociaux entretiennent avec ces structures partir de ces objectifs la probl matique suivante a pu tre formul e En quoi les usages des TIC et les pratiques exerc es par les personnes en situation de disqualification sociale dans les EPN de la r gion Bretagne contribuent ils leur
135. quenter l espace pour rencontrer de nouvelles personnes Poursuivons sur les publics en nous focalisant sur les demandeurs d emploi Comme les personnes retrait es les demandeurs d emploi taient peu pr sents dans les EPN il y a une dizaine d ann es Aujourd hui au vu des r sultats de l enqu te nous constatons que 68 des EPN d clarent en accueillir ainsi que 58 des cybercommunes ayant r pondu l enqu te La premi re information d gager est que ces publics sont pr sents aujourd hui donc que les services que proposent les EPN ont une utilit pour eux Nous aborderons lors de l analyse de l enqu te qualitative quelles sont les motivations qui poussent les demandeurs d emploi fr quenter ces lieux d acc s public Internet N anmoins ce stade de l tude le taux important d EPN qui d clarent accueillir ce type de public questionne car leur projet initial n tait pas port sur l accompagnement des demandeurs d emploi Cette fr quentation des publics en situation pr caire se confirme lorsque l on observe les taux d EPN qui d clarent accueillir des b n ficiaires de minimas sociaux comme par exemple les personnes qui touchent le RMI 40 des EPN et surtout 59 des cybercommunes d clarent en accueillir Il en est de m me pour les femmes au foyer qui peuvent elles aussi se sentir exclues d une certaine forme de participation la vie en communaut 44 des EPN d clarent en accueillir et parmi eux 58
136. qui garde une trace des sites Internet visit s tout en proposant diff rents services tels que la messagerie lectronique ou l acc s Internet Lorsque le dispositif a t lanc un Emploi jeune recrut par La Poste tait charg d accueillir et d accompagner le public dans ses d marches L implantation des bornes d acc s Internet dans les postes situ es en zones rurale et urbaine a t soutenue par le secr tariat d tat l industrie d s 1998 Par ailleurs quelques initiatives priv es beaucoup moins pr sentes sur le territoire uvrent galement pour la lutte contre la fracture num rique C est le cas des EMV d velopp s par France T l com ou les centres Atrium Multim dia d velopp s par le groupe Carrefour dans les coles coll ges centres sociaux maisons de quartier et lieux de vie Les initiatives associatives participent galement la d mocratisation de l acc s et des usages d Internet Parmi les plus importantes la F d ration des Centres Sociaux et socioculturels de France FCSF a ouvert ses propres espaces tout comme le Comit National de Liaison des R gies de Quartier CNLRQ ou encore le Conseil National des Associations Familiales La ques CNAFAL 3 15 Passeports Internet multim dia dans les EPN Les EPN sont galement des lieux dans lesquels les usagers peuvent suivre une formation sp cifique en vue de l obtention d un certificat ou d un brevet Ceux ci certifi s par l tat
137. r gion Bretagne pour leur accueil leurs t moignages et pour le temps qu ils m ont consacr ainsi qu tous les usagers que j ai rencontr sollicit et qui m ont donn un peu de leur temps pour me faire partager leurs exp riences Sans eux ce travail de recherche n aurait pu aboutir Enfin un grand merci ma famille mes amis pour leur pr sence et leur aide durant ces trois ann es Sophie pour la traduction Karine Sylvain et Pierre pour la relecture Une pens e toute particuli re pour ma m re pour S bastien Sonia et Caroline pour leur soutien dans les moments difficiles Ils ont tous tr s largement particip ce 3 travail de recherche merci eux pour la confiance qu ils m ont t moign et qui m a permis d aller jusqu au terme de ce projet Merci toutes les personnes que j ai crois toutes destinataires de ces quelques mots tous je vous dois une infinie reconnaissance mon p re Table des mati res Remerciements sand nd nus 3 Intro ON anim a nn 11 PREMI RE PARTIE Points de rep res nationaux et r giONAUX 20 CHAPITRE 1 Entrer dans la soci t de l information 21 1 Les programmes europ ens eEurope une soci t de l information pour tous 22 1 1 eEurope 2000 et 2002 une diffusion des technologies et une augmentation du taux de onnectivit 45 5 28 nn nn Re nn Ee E tn net tete tn re rte tentes 23 1 2 eEurope 2005 g n ralise
138. rant de l assistanat du P le Emploi M me si l enqu te ne r v le pas si les usagers rencontr s ont aujourd hui retrouv du travail ils entrent n anmoins dans une d marche d empowerment par le fait que de par leurs usages et leurs pratiques ils ont la capacit de contourner certains obstacles par exemple l utilisation prescrite des bornes qui impactent sur leur projet de requalification Rappelons que lorsque les usagers utilisent les bornes propos es par le P le Emploi ils d clarent tous qu ils sont soumis la mani re dont fonctionnent ces outils Il n est donc pas question d usage des TIC mais d utilisation du fait que l individu manipule ces outils en fonction de leurs exigences ils sont configur s d une telle fa on qu ils ne permettent aucun d tournement de la part de l usager aucune manipulation qui sort du cadre d limit Nous pouvons faire ici une analogie avec le syst me de retour l emploi et l ensemble des proc dures mises en place par l tat auxquelles doivent se soumettre les demandeurs d emploi Le syst me de retour l emploi est norm c est l tat qui donne une r ponse et met en place un mode de traitement descendant que les demandeurs d emploi doivent respecter Il para t donc normal que les outils qu il d veloppe suivent cette m me logique En reprenant la d finition de Sylvie Solere Queval 2006 la logique d insertion est belle et bien appropri e au syst me 37 R f S Turckle
139. re les usagers pr sents dans les EPN vivent leur p riode de ch mage mais aussi d analyser la signification qu ils donnent leurs activit s au sein de l espace pour supporter cette preuve 4 DEUX AXES INT GRATEURS L EMPLOI ET LES LIENS SOCIAUX L exclusion la pauvret le ch mage t moignent de situations tr s diverses en ce sens que ces notions rev tent toutes un caract re polys mique ce qui rend difficile l identification des populations concern es Un l ment attire cependant notre attention les personnes ne se d signent pas automatiquement comme exclues ou pauvres par elles m mes C est la soci t de par les diff rentes formes de traitement qu elle met en uvre qui tiquette l individu comme tant vuln rable Les causes de leur vuln rabilit peuvent tre nombreuses cependant les chercheurs ayant travaill sur ces diff rentes notions sont 28 EPN Espace Public Num rique 90 unanimes pour dire que le travail et la restauration du lien social sont les l ments majeurs qui prot gent les personnes des formes de vuln rabilit 4 1 L emploi reconnu et r mun r L emploi est consid r par Bertrand Bergier 1996 comme l un des principaux axes int grateurs de notre soci t m me si aujourd hui il ne pr serve plus de la pauvret Une personne peut tre en poste avoir un revenu mensuel sans pour autant qu elle puisse subvenir confortablement ses besoins N anmoins le
140. regroup es autour d une commune d une communaut de communes ou d un pays en particulier si ce n est dans la r gion Vannetaise et celle situ e au sud ouest de Pontivy o les animateurs ont fortement particip Les r ponses sont plus clairsem es dans le Morbihan ainsi qu en Ille et Vilaine car elles s talent sur l ensemble des d partements en d pit de quelques zones de non r ponses localis es en Ille et Vilaine c est le cas dans le nord du d partement entre H d et Saint Malo et au sud dans un triangle reliant Paimpont Bain de Bretagne et Redon Dans ces deux zones aucun animateur n a particip l enqu te malgr la pr sence d EPN En ce qui concerne le Morbihan la zone situ e dans le centre du d partement autour de la commune de S rent a galement tr s peu particip puisque je n ai comptabilis qu une seule r ponse Il en est de m me pour le c ur du d partement des C tes d Armor Enfin les r ponses enregistr es dans le Finist re proviennent en grande majorit des EPN situ s au nord du d partement c est dire au dessus de la ligne Brest Morlaix Le centre et le sud du d partement ne comptabilisent que sept r ponses en totalit Les taux de r ponses les plus importants ne se concentrent pas essentiellement aux abords des grandes agglom rations puisque les animateurs d EPN situ s dans les zones rurales ont t nombreux participer l enqu te Cela montre bien que la taille d
141. rep rer leurs attentes et leurs usages des TIC les mettre en relation les uns avec les autres s il juge que certains peuvent tre en mesure d apporter une aide quelqu un en particulier Sur la base des r sultats les collectivit s locales semblent avoir jou le jeu de la p rennisation des animateurs et saisi l importance de les installer dans la dur e Cela se caract rise par une faible proportion d animateurs en CDD ou en contrat aid Emploi jeune CAE CA puisqu ils ne repr sentent que 9 12 des r pondants Les animateurs embauch s en CDI sont tr s peu nombreux au vu des r sultats probablement compens s par la forte pr sence d agents territoriaux Enfin les animateurs principaux recrut s en tant que b n voles sont galement tr s peu nombreux avoir particip l enqu te puisqu ils repr sentent seulement 6 des r pondants sur le r seau des EPN Cela montre bien l importance du m tier d animateur dans les EPN et la n cessit de les installer dans la dur e pour qu ils soient en mesure de proposer un service de qualit aupr s des usagers 29 Cf la partie B du questionnaire sur l accompagnement annexe 5 Enqu te quantitative le questionnaire 250 TIC Technologies de l Information et de la Communication 199 Des animateurs multim dia qui poss dent la double comp tence Pour poursuivre sur la question de l accompagnement un des objectifs de l enqu te a t d interr
142. rique 39 CV Curriculum Vitae 310 TIC Technologies de l Information et de la Communication 296 selon laquelle les ch meurs sont passifs qu ils ch ment est erron e du moins pour les personnes rencontr es car m me s ils n exercent pas d activit professionnelle la recherche d emploi est un travail temps plein qui mobilise beaucoup d nergie et de concentration Il faut rappeler et surtout pr ciser que la majorit des publics que j ai rencontr s dans ces espaces se rapprochaient de la cat gorie des fragiles en r f rence au concept de la disqualification sociale S Paugam 1991 Ces personnes poss daient un r seau social plus ou moins tendu avaient des relations avec leurs familles et leurs amis mais vivaient une situation pr caire par rapport l emploi Elles n en taient pas n cessairement loign es mais alternaient les p riodes de travail et de ch mage ou avaient v cu une rupture professionnelle qui les avaient amen es s inscrire dans une d marche active de recherche d emploi parfois depuis plusieurs mois La crise de l emploi qui s est abattue au moment o j ai effectu mes premiers entretiens explique probablement et en partie la raison pour laquelle j ai rencontr autant de personnes dites fragiles J ai pu effectivement constater que le ph nom ne de la nouvelle pauvret peut toucher aujourd hui toutes les cat gories socio professionnelles et que m me si
143. s la fragilit int rioris e et la fragilit n goci e La fragilit int rioris e concerne des personnes pour lesquelles l absence de perspectives professionnelles rend l existence insupportable surtout ceux qui n ont pas encore fait l exp rience de l chec et de la disqualification sociale et dont l activit pass e a permis un d but d embourgeoisement bid p 58 Elles sont accabl es par un sentiment d chec visible par les autres Elles ont cette impression que tous leurs faits et gestes sont interpr t s par leur famille ou leurs amis comme des signes de leur statut d valoris Elles prennent conscience de leur inf riorit sociale partir du moment o elles fr quentent les services d action sociale ce qui affecte profond ment leur dignit et leur identit sociale De leur c t les services sociaux prouvent des difficult s intervenir aupr s d elles du fait de la vision n gative qu elles portent sur l action sociale Avoir recours l aide sociale signifie qu elles occupent une place d valoris e La fragilit n goci e touche quant elle une population plus jeune en g n ral les moins de vingt cinq ans Ils savent trouver une explication rationnelle leur situation d valoris e qui les aide la supporter mais r vent tous d acc der une place sociale sup rieure ou mieux consid r e Les personnes de cette cat gorie ont davantage confiance en elles que celles de la cat
144. s Elle tente de r pondre individuellement leurs besoins par un mode d action adapt en mati re de formation de contrat et d encadrement L objectif final est de permettre aux personnes concern es de retrouver un emploi stable reconnu et r mun r Les dispositifs et les lois sont certes bel et bien nonc s mais de nouvelles mesures et de nouveaux d crets sont toujours plus nombreux venir contredire ou appuyer les actions men es dans le pass selon les gouvernements prescripteurs Mais qu en est il de leur mise en uvre sur le terrain Les textes politiques en mati re d insertion renseignent peu sur les moyens et sur les strat gies d velopp es par les diff rents acteurs au niveau local Depuis les lois sur la d centralisation de 1982 l tat s est progressivement d charg de la mise en uvre de ses politiques d insertion en mati re de formation conservant la gestion des aides et des dispositifs de retour l emploi Chaque r gion ou d partement lancent ses propres chantiers d insertion nonc s par le m me gouvernement mais qui r pondent des modes d organisation et d adaptation appropri s la situation conomique du territoire Aujourd hui l heure est la mobilisation et la coordination de tous les acteurs capables d apporter une aide aux personnes en difficult Cela constitue la principale ligne de conduite des politiques d insertion en faveur du retour l emploi Le Plan National d Action pour l I
145. s actives l objectif est de leur permettre d acc der aux outils num riques et d am liorer leur acc s l information via l usage des TIC en compl ment de la amp La subvention pouvait s lever jusqu 50 du co t total de fonctionnement de l ECM Elle tait modul e en fonction du projet de l espace de la taille de l agglom ration et des bassins de populations concern es Le soutien tait plafonn 200 000 francs 30 490 euros Source en ligne consult le 28 04 2010 disponible sur http www culture gouv fr culture actualites lettre dossiers dossier 79 pdf amp P Crouzillac Les Espaces Culture Multim dia passent la trappe en ligne 29 janvier 2008 consult le 20 08 2009 disponible sur http www 01net com editorial 370734 les espaces culture multimedia passent a la trappe 7 JESSI Jeunesse et Soci t de l Information 8 INJEP Institut National de la Jeunesse et de l ducation Populaire http www conseilsdelajeunesse org http www droitsdesjeunes gouv fr 71 Cf le cahier des charges des Point Cyb Espace Jeune Num rique en ligne consult le 28 04 2010 disponible sur http www generationcyb net Programme Points Cyb 0023 49 documentation pratique disponible dans les CIDJ Des actions sp cifiques ont galement pour ambition de favoriser l expression et la citoyennet des jeunes ou de les aider d velopper des pratiques culturelles et artistiques
146. sabesn lojduap y y 2dinba s sed ayeunos au u ess w lojduap 2421298 y alpiwop uos e juawadmbs p a nbue w sampe sapne aua essa amiwop uos ausa waw dinba p anbue w auaDessal ajoAau2g 23 auaBesseuu inalqe 2x2 3p awaye ausayu AUSANOISP UOHEIU 33 auaess w najqe 2x2 3P awaye zausayu SUSANOISP UOHEU 2 auaBessauu inajqe 2x2 ap awaye zawsayu SUBANOISP UONEIU ro lojdusp 2421898 y 181208 anua aig a eem sms H s aueuwss SR sesz ouuay aide see suuoH Pere TETS Seog awuaa 2o aqe sue 45 awwoH ea q e4 sue 09 09 s wwa e zg neaAIN pn 7 Wod 39108853 p aua J aunwwov2g J IMA stal ra gt 2910882 y p aua J aunwwovg J semg 6002 8 z 8008 LS saue Was unwwovgq 7 344 enbuemp Asd jeydou XnB1108 XNE2S3J 2 UONEIDIUN WWOD gt Iojdwa p 2U212U221 U3 lt 9pBsy opyd aypnoyas Ioda p 242242 Y asepa wayu sue pp WWOH BZH LL auewas ameua wnoop z lojdua p 24212931 ug ap6e14 aupieupei loIduS p IYDI Y wyuog sue aWWOH OL auewas 2e2pn07 adesipuey majere ouap yp yp31 UJ O aml a PR ame swys owuon ezo XnB1208 XN82S91 UOREJIUN WWO PEUN R po o oamp rm t 2 tord ep SAMIRE dE Sri xne120 S XN82 S91 lojdus p 2421204931 ug al e14 uogeawunwwo aepawnoop 21912198 wyuog sue og Sww y 214 sameppue92 9 lojdwap 24
147. services publics Elle a par cons quent r dig une charte des EPN qui d finit l EPN en six points un espace ouvert au grand public qui a pour objectif de faciliter l acc s aux TIC et aux usages qui leur sont associ s un lieu qui propose une sensibilisation Internet sous la forme d un acc s gratuit de deux heures l EPN d livre le PIM l EPN m ne une activit non commerciale l EPN met disposition des usagers une quipe comprenant au minimum un animateur qui a pour mission d initier et d accompagner le public dans l usage des TIC l EPN adh re au r seau anim par la MAPI Chaque espace multim dia d j labellis par un programme national r gional ou local peut demander la labellisation EPN Chaque programme porte ses propres sp cificit s comme nous le verrons plus tard lors de la pr sentation des diff rents labels mais ils s appuient tous sur des bases communes qui d finissent ces lieux d acc s public Internet et au multim dia et notamment cette charte Durant trois ann es de 2000 2004 la mission de la MAPI a port sur quatre points e Elle a jou un r le de conseil et d expertise aupr s des collectivit s locales associations administrations qui souhaitaient d velopper des dispositifs d acc s public Internet Elle les informait sur les mesures prendre en s appuyant sur les exp riences d j existantes e Elle veillait rendre visible l action des EPN ainsi que
148. situations que de publics avant d identifier les remparts capables de pr venir des risques de vuln rabilit Enfin le quatri me chapitre t moigne de la mani re dont l tat fran ais traite la question de l exclusion et celle de la pauvret Il pr sentera de fa on chronologique les principales mesures mises en uvre par les politiques d insertion et de retour l emploi depuis le d but des ann es quatre vingt avant de porter une analyse critique sur celles ci en mobilisant des travaux issus de la recherche Nous conclurons ce chapitre en recentrant notre propos sur les actions mises en place au niveau local Une fois le contexte pr sent la seconde partie fondera les tais de la recherche en identifiant les concepts mobilisateurs Face la pluralit des repr sentations associ es la notion d exclusion et des personnes concern es nous pr senterons dans le chapitre cinq la notion de disqualification sociale S Paugam 1991 que j ai mobilis pour identifier des publics en situation Ce resserrage autour d un public permettra de porter une r flexion sur les trois cat gories de disqualifi s sociaux construites par Serge Paugam en l occurrence les fragiles les assist s et les marginaux qui correspondent aux diff rents stades de la disqualification en vue d observer leurs pratiques et leurs usages des TIC dans les EPN Ensuite nous aborderons le concept d espace public chapitre six d velopp par J rgen Hab
149. soi m me une connaissance de ses comp tences et de ses savoirs faire Le fait que la t l candidature soit accessible pendant 251 une dur e limit e renforce le sentiment de comp tition entre les candidats cela s assimile une v ritable preuve de performance Les personnes qui ne poss dent pas d acc s Internet ou qui ne se trouvent pas devant leur ordinateur lorsque la t l candidature est mise en ligne courent le risque de passer travers une annonce qui pourrait correspondre leur profil D autant plus qu une fois que le candidat a postul une offre il n est pas toujours inform de la suite de la proc dure Par exemple on va prendre l agence de Nantes donc ce sont eux qui s lectionnent les candidatures alors l c est le parcours du combattant Ils demandent les formations et tout les motivations les machins bon a Et le d lai n est pas assez long sur Internet Et alors un moment donn quand vous arrivez la fin et puis il faut r fl chir quand on r pond et chaque fois a se coupe bon c est ce que j ai pu observer Et les autres probl mes que j ai rencontr c est pour les t l candidatures dans d autres ANPE ils ne vous r pondent pas tout de suite moi j ai vu normalement ils ont quarante huit heures ils vous renvoient un sms en vous donnant l adresse de l employeur Et il y avait une offre qui m int ressait particuli rement sur Rennes il a fallu que j attende une semaine il
150. t l une des r ponses donn es pour permettre tout un chacun d avoir acc s et de se sensibiliser aux TIC Ils ont en commun ce projet de r pondre 192 Nous reviendrons sur cette notion de privation lorsque nous voquerons l approche d Hannah Arendt dans le chapitre six de cette partie 13 CV Curriculum Vitae 1 EPN Espace Public Num rique 127 au d fi de la fracture num rique en mettant en place des actions autour des outils num riques suffisamment larges pour r pondre l ensemble des attentes des usagers Qu en est il donc de l usage de l EPN pour les personnes en situation d exclusion sociale et ou professionnelle Si elles sont pr sentes dans les EPN quelles sont les motivations qui les poussent fr quenter de tels espaces qui n ont pourtant pas comme projet principal l insertion ou le retour l emploi Comment s approprient elles ces espaces quelles pratiques et strat gies s y d veloppent qui leur permettent de r pondre leurs besoins R pondre ces interrogations n cessite de mobiliser plusieurs concepts qui permettront d installer ce travail de recherche Premi rement pour identifier un public en situation d exclusion sociale nous avons mobilis le concept de la disqualification sociale de Serge Paugam 1991 L exclusion tant une notion large polys mique nous avons d recentrer notre approche autour d un type de public afin d observer leurs usages et leurs pratiques
151. travail reste un des principaux remparts contre les ph nom nes d exclusion en ce sens qu il porte en lui une valeur int grative C est par l exercice du travail que la personne peut participer l ordre productif et donc percevoir un salaire Cette r mun ration lui permet de subvenir ses besoins primaires lui assure une certaine s curit mat rielle en mati re de logement ou d acc s aux soins Mais l emploi procure davantage il offre un statut la personne une identit professionnelle et sociale Comme le souligne Claude Dubar 1996 le travail acquiert une place centrale dans la d finition des identit s des ch meurs l identit professionnelle d finit plus que jamais leur identit sociale L exercice d un travail est un moyen d exister travers les autres de s identifier par la profession que l on exerce et par laquelle nous percevons une r mun ration contre le service que nous rendons la soci t M me si le travail est porteur de valeurs une des principales critiques qui lui est faite aujourd hui porte sur les conditions dans lesquelles s exerce l emploi et sur la pr carit de cet int grateur qui n assure plus naturellement de protection contre les ph nom nes de pauvret et de ch mage Comme le souligne Sa l Karsz Un des indices d insertion sociale est la d tention d un emploi relativement stable mais ni la nature ni les conditions de cet emploi les cadences impos es les efforts consent
152. un caract re douloureux et pour les personnes qui en font l preuve r ussir s en sortir seul est une source d accomplissement personnel l inverse du ch mage l activit salari e permettait une organisation de la journ e et une s paration entre les temps de travail et les temps de loisirs La perte de l emploi vient perturber cette notion de temps et les rep res que l activit salari e d limitait ce qui peut g n rer des situations de d tresse et de souffrance qui peuvent aboutir un renfermement de la personne sur elle m me mais aussi un refus d accepter l aide des proches propos de la p riode de ch mage Dominique Schnapper indique qu En m me temps que leur travail les ch meurs ont donc perdu les occasions de rencontres et d changes M me si le voisinage ou quelques relations ant rieurement tablies fournissent des occasions de rencontre l humiliation dans laquelle vivent les ch meurs leur interdit de poursuivre des relations normales avec les autres Le ch mage se vit en solitaire D Schnapper 1994 p 144 Le chercheur nous informe que cela tait surtout le cas pour les ouvriers et les employ s qu elle avait rencontr s Dans le cadre de cette recherche les t moignages confirment l impact n gatif de la situation de ch mage sur les relations sociales des usagers si le ch mage se vit seul alors ils devront s en sortir seuls tre capable de mobiliser ses propres ressources deve
153. une composante de l espace public dans sa globalit o les personnes se rencontrent changent discutent ont acc s des outils num riques qu ils sont capables d utiliser et dont il est possible de tirer b n fice Cette logique se rapproche de celle de l empowerment autre terme d origine anglo saxonne qui prend une place de plus en plus importante dans nos soci t s actuelles 4 LA LOGIQUE D EMPOWERMENT L empowerment concept conomique l origine est apparu dans les ann es soixante dix dans les pays anglophones Il est utilis dans de nombreux domaines tels que le d veloppement conomique du territoire l entreprise le champ politique mais aussi celui du social depuis une quinzaine d ann es au Qu bec et dans plusieurs pays occidentaux Pour tenter de d limiter les principes fondateurs de l empowerment nous nous appuierons principalement sur trois textes pr sent s sous forme de d bat entre Yann Le Boss et Sa l Karsz 2008 et sur les arguments et critiques qu ils portent sur la notion Dans la langue anglaise on utilise le terme d empowerment selon William Ninacs pour d signer le processus par lequel un individu ou une collectivit s approprie la 216 S Jochems amp M Rivard TIC et citoyennet De nouvelles pratiques sociales dans la soci t de l information in Nouvelles pratiques sociales Echos et d bats vol 21 n 1 2008 p 137 166 157 capacit
154. usagers 276 L on a surtout du monde quand il faut pointer Bon du coup ceux qui ne savent pas faire enfin ceux qui savent faire aident Francine l celle qui m attendait je fais pour elle ses ASSEDIC c est moi qui pointe pour elle Ah l ordinateur elle l a bien dit c est pas pour elle Du coup c est moi qui fait tout pour elle C est r cent hein parce que avant c tait chacun pour soi Femme 30 ans assist e en recherche d emploi n E16 Dans cet EPN situ dans un immeuble HLM l espace est avant tout un lieu de vie o les usagers se d placent pour discuter partager cr er du lien entre eux De ces liens tiss s se d gage un lan de solidarit des plus comp tents envers ceux qui ma trisent mal ou qui sont r ticents utiliser les TIC Cet usager qui fr quente l EPN chaque fois qu il est ouvert est devenue aupr s des autres usagers une personne comp tente sur qui compter et qui l on peut attribuer des t ches Le lien social qui s est cr au sein de l EPN entre les diff rents usagers cr e des dynamiques de solidarit L entraide est pr sente d un point de vue technologique lorsque l usager se retrouve face une difficult mais aussi d un point de vue social pour aider les personnes qui ne manipulent pas les outils num riques justifier leur situation mensuellement 5 3 Un lien qui se poursuit l ext rieur de l EPN Derri re les murs de b ton des cit s HLM qui en
155. 005 par le GIS M rsouin sur le dispositif cybercommunes une nouvelle dition est lanc e cette ann e L objectif est d valuer l efficacit du dispositif dans sa lutte contre l exclusion Enqu te aupr s des animateurs d Espaces Publics Numeriques travers les questions d usages de cr ation de lien social entre les r ponse en ligne avant le par l animateur principal sur individus et d e inclusion http www mars ouin org A Votre structure A 1 Identification Ann e d ouverture CP 11111 Commune Nom de la structure Nom du r pondant adresse email A 2 O est situ l EPN Q Espace autonome Biblioth que M diath que Local associatif Maison pour l emploi Q Mairie Q Espace culturel Q Local communal Q Autre s A Espace mobile cyberbus 2 ____________________ Q Collectivit O Communaut de communes Association dans la cadre d une d l gation de service public Association Q Autre s A O Cyberbase OQ Cybercommune Q ECM Q Centre de ressource n Point Cyb Q PAPI Q Point Etude O Atei o nn n P T B Accompagnement B 1 Combien de personnes structure __ _ personnes interviennent dans votre B 2 Compl tez pour chaque personne intervenante A CT CTI STATUT Fonctionnaire Contractuel CDI Contractuel CDD Contrat aid Emploi Jeune CNE Contrat d avenir etc B n vole O0 0000 oo 0000 NIVEA U D ETU
156. 18 R f R Castel 2000 op cit 19 R f V de Gaulejac et I Taboada L onetti 1994 op cit 74 surmonter et g rer affectivement ou mat riellement L instabilit est ce stade psychologique la seconde tape est celle de la contagion et de l encha nement des ruptures et donc de l entr e physique en errance La personne devient vuln rable d autres ruptures quand ce n est pas elle qui les provoque la troisi me tape est celle du d crochage la personne a recours aux services sociaux et aux institutions d finis comme pouvant lui offrir un logement et de quoi se nourrir enfin la quatri me tape est celle de la d ch ance pendant laquelle la personne fait son entr e dans des groupes organis s d exclus qui d bouche sur une nouvelle appartenance sociale L exclusion sociale traduit donc un encha nement qui se caract rise par une succession de ruptures par tapes qui rendent la personne de plus en plus vuln rable 1 2 Les limites de l exclusion l absence de limites partir de quel moment pouvons nous consid rer qu une personne est exclue socialement Les limites sont difficilement rep rables pr cis ment parce que nous ne sommes jamais totalement exclus ou alors faudrait il cumuler l ensemble des exclusions plurielles qui caract risent l exclusion sociale pour l tre v ritablement Une personne sans emploi c est dire qui est exclue de l activit professionnelle salari e ne fait pa
157. 2009 disponible sur http www marsouin org article php3 id_article 39 36 plan profiter de l expertise des EPN en mati re d acc s public Internet pour leur assigner de nouvelles t ches pour lesquelles ils ne poss dent pas naturellement les comp tences comme nous le verrons plus tard Le d veloppement des usages est toujours d actualit la nouveaut en ce qui concerne les EPN r side dans le fait d associer leurs actions celles de dispositifs sp cialis s dans l insertion le retour l emploi ou le handicap L offre de service en ligne se d veloppant et les usages se diversifiant les EPN deviennent des lieux identifi s permettant l accompagnement de personnes ayant des besoins plus sp cifiques cet effet les r dacteurs du programme reconnaissent que les animateurs ne poss dent pas n cessairement les comp tences pour r pondre ces nouvelles demandes et leur propose de b n ficier de supports de formation et de fiches ressources en ligne afin de pouvoir adapter leur d marche p dagogique en fonction des publics avec lesquels ils interagissent 2 5 Bilan des politiques nationales autour de la soci t de l information Les programmes fran ais soutenant l entr e du pays dans la soci t de l information s inspirent des orientations prises l chelle europ enne Les CISI de 1998 et 1999 fixent les premiers chantiers du PAGSI qui visent au d veloppement d infrastructures d acc s Internet et
158. 212028 y appRuuorsssjoid xnepos soyyenbsip anbneuoqui uonenys euobaye NESaAIN xnepos iojdwa p aU212U281 ug jiea4 xneasai y uopeaun wwo aiepua WNoop wyuog sue sg awway zz4 a yos y2 a3 jojdwa p 21912499 y adesipueu 1na eA81 2NUU098 RS AMEN LE ap6e14 lojduap 2U212U28 y aep uayu sue gz alu J iza lojdua p aU212U231 ug aye14 ie a asepa wayu sue gp awway 024 d au9121981 lojdwa p 24212199 y 6 auewuss lojduz sn 345 Annexe 11 entretiens des usagers analyse d te qualitative grille d Enqu D cembre 2008 avril 2009 juswueubedu022e uoewuy JusW8UU0IIAUT yuawsamodwa p suonenys sino xne S829 10S ZaU2 8p 1 10S SaJal2ueul s yn yp saj 1a uowIng yuawiamodwa p suoenys alwouojne p yuawaddojang q Sajeya sayoq s au dx s uonnysu s p uonejusssidsy uonespjenbas ej e sawd 346 uonesyjenb sip ej p s a2u nb suoJ 911 s p 6esn 1ed sneipa Nda Sep inanga y 21205 ua17 Ndg Sap ajuia2us sue Um 10jdwa p 2492194291 p S8y21eWI9p s j 19132349 1no0d nai wwo Nd1 2Pp uoneudoiddy UOI ELIOQUI 2 S829 juatueubedu022e je uoewiuy uonein IU02 8 zjuawauuoaug 347 sany uo ensiuiwpe a iojdwua p ayaiayaey A99EP8 31N epIpUuE28 8 L au ua peyog UOISNIAUI 8 8 puawiamodwg e6elo2uq speala sebesf Ndg S3P Sjno s j 2817 iojdwg 8194 np sino saj 284 Nd3 Ssp
159. 45 euros pour la commune Selon l analyse conomique qui a t faite les usagers sont pr ts payer 7 50 euros par mois pour b n ficier d un acc s illimit Internet dans les cybercommunes Les t moignages des usagers soulignent leur attachement la cybercommune qu ils fr quentent celle ci repr sente un lieu de loisir et de rencontre quelles que soient les tranches d ge de la population Pour les personnes interrog es la fermeture de l espace serait inacceptable car selon les chercheurs elles attribuent une valeur sociale aux cybercommunes comme tant un lieu de rencontre et de loisirs cela d pend cependant fortement des caract ristiques socio conomiques des personnes qui les fr quentent Cette seconde phase d valuation co ncidait avec la fin du dispositif des Emploi jeunes Une r flexion se d roulait quant l avenir des animateurs recrut s majoritairement 59 gr ce au dispositif et qui sont des acteurs essentiels du fonctionnement des cybercommunes Pour la plupart d entre eux aucune perspective de renouvellement de contrat n tait pr vue Certains envisagent d tre titularis s en adjoint administratif sous condition d obtention du concours administratif Cependant sans animateur l avenir des cybercommunes est fortement compromis et il semble difficile pour une commune d assumer totalement le co t d un nouvel employ communal moins qu un centre culturel soit d j bien d
160. 500 lt 2000 mois 2000 lt 4000 mois o 4000 lt 6000 mois 6000 et O Ne souhaite pas r pondre 336 1 13 Que diriez vous de votre vie O Elle est confortable O Vous vous en sortez O Elle est difficile O Elle est tr s difficile O Vous ne savez pas 1 14 Avez vous des contacts avec des organismes sociaux n Oui n Non Siouipr cisez avec lfles quels eision anaa ariar aeae edeo ieat de aa aaea a neliltensi esiees 1 15 Comment occupez vous votre temps libre plusieurs r ponses possibles O B n vole adh rent une association O Activit s sportives O Activit s culturelles cin ma concerts th tre etc O Activit s artistiques musique peinture etc Ci Autre s lee EE E TEE A tien entendent dia entente instant tit EEEE 1 16 Comment cela se traduit il en terme de temps n d ih semaine U 1 lt 2h semaine O 2 lt 5h semaine n 5 lt 10h semaine O 10h semaine Q Vous ne savez pas 2 Vous et l espace multim dia 2 1 Comment avez vous connu l espace multim dia Par un ou des membre s de votre famille Q Par un ou des ami s O Internet O Publicit de queltype Par un organisme lequel m ATAS E DPA A E E EERE EE RAE E AE E EE EEA TA E ASEPE E A TA ES 24 Vous fr quentez l espace multim dia Plusieurs fois par semaine Q Une fois par semaine O Une fois par mois Q Une fois par trimestre 25 Combien de temps estimez vous pas
161. 8 CDROM ete cat gories D 3 HN TE grand pue uruque ruche photo diaporama ES RS RS M Web 1 0 d couverte de l Internet email o o Cr ation production sites web MAO vid o Web 20 blog flick r youtube myspace Accompagnement scolaire soutien scolaire ENT travail avec les enseignants Aide et accompagnement aux projets artistiques culturels Strat gie de recherche documentaire base de donn es biblioth que Formation ouverte et distance FOAD Acc s l information portail web 2 Jeux en r seaux en ligne Communication et r seaux sociaux chat forum Aide et accompagnement l insertion sociale et professionnelle cr ation CV recherche d emploi pr paration entretien 334 Annexe 6 Enqu te qualitative questionnaire usagers des EPN D cembre 2008 avril 2009 Questionnaire usagers L objectif de ce questionnaire est d tudier quelle s relation s vous pouvez entretenir en tant qu usager avec l espace multim dia que vous fr quentez quelle s activit s vous y menez et quel regard vous portez sur les technologies La pr sente enqu te s inscrit dans un travail de th se valuant les capacit s des espaces multim dias traiter la question de l exclusion sociale et num rique 1 Vous 1 1 Sexe Homme O Femme 1 2 Cat gorie d age 20 ans 20 lt 34 ans 35 lt 49 ans Q 50 lt 59 ans 60 ans et O Ne souhaite pas r pondre 13 Situa
162. 81 pour caract riser 84 l exp rience du ch mage Le ch mage constitue une v ritable preuve pour certaines personnes dans le sens o cette p riode peut provoquer une multitude de cons quences n gatives Comme le souligne Didier Demazi re quand l emploi procure valeur reconnaissance dignit identit le ch mage appara t en creux comme sans valeur n gation de toute reconnaissance frappant d indignit destructeur de l identit Le ch mage est alors constitu comme une preuve que les individus subissent et int riorisent mais dont le sens peut aussi tre interpr t infl chi voire retourn D Demazi re 2006 p 86 M me si le ch mage reste une preuve traverser les mani res de le vivre diff rent en fonction de l ge du sexe ou des cat gories sociales Toutes les personnes qui font l exp rience du ch mage ne la vivent pas de la m me mani re et l inverse toute personne qui travaille ne vit pas non plus sa situation de la m me fa on le manque de reconnaissance peut aussi bien tre associ la p riode de ch mage qu des conditions de travail d gradantes N anmoins de mani re g n rale le ch mage rend vuln rable le ch meur voit progressivement ses conditions de vie se d grader ses activit s et loisirs se restreindre ses liens sociaux se d t riorer La d sorganisation du temps et de l espace ajout e ces ruptures r p t es signale la fin de la vie sociale
163. 87 pdf 96 Depuis 1945 date laquelle a t mis en place le syst me de protection sociale permettant aux salari s de b n ficier d une couverture assurantielle l tat Providence a d velopp l aide sociale relevant de la solidarit nationale qui s adressait des publics bien particuliers tels que les personnes en situation de handicap ou les familles avec enfant Ces politiques publiques mises en uvre ont videmment permis certaines cat gories de personnes de ne pas sombrer dans la pauvret mais n ont pas t suffisantes face la progression de nouvelles formes de pauvret qui se sont install es au d but des ann es quatre vingt Pour r pondre ces situations des politiques d insertion se sont mises en place autour de deux axes la lutte contre la pauvret et l acc s l emploi Les politiques de lutte contre la pauvret s attachent garantir la dignit des personnes et l effectivit de leurs droits au del des prestations d assistance Les politiques d aide au retour l emploi se sont diversifi es au fil des ann es en adoptant plusieurs mesures et dispositifs de la formation initiale l alternance de la responsabilisation des personnes au recours au partenariat de la mise en place d une multitude de contrats aid s la logique de projet qui pr vaut aujourd hui Ainsi les politiques d insertion ont pris des formes diff rentes selon les poques mais se sont toujou
164. 962 le bricoleur n a pas l obligation de savoir utiliser l ensemble des outils qu il emploie et selon la mani re dont ils doivent tre utilis s c est de la fa on 34 USB Universal Serial Bus 287 dont il va les mobiliser les combiner les faire interagir et par cons quent bricoler qu il va pouvoir instrumentaliser son projet de retour l emploi Les t moignages recueillis d crivent la trajectoire classique et logique d un demandeur d emploi qui souhaite r pondre une offre qu il a rep r sur Internet Mais les outils propos s par le P le Emploi semblent selon les usagers ne pas tre en mesure de suivre ce cheminement jusqu son terme puisqu ils ne donnent qu une partie de la r ponse aux personnes concern es celle de leur montrer que du travail existe mais ils sont inappropri s pour y acc der La recherche d emploi sur Internet n est pas la seule activit exerc e par les disqualifi s sociaux dans les EPN m me si elle constitue une part importante des actions effectu es Les EPN sont aussi des lieux pour les personnes qui vivent d aides sociales o elles peuvent acc der aux sites de l e administration et effectuer leurs d marches de r gularisation En reprenant l exemple de l EPN situ dans l immeuble d un quartier de logements sociaux les usagers ont la possibilit de venir pointer tout en b n ficiant de l aide des animateurs L usage des outils permet la personne d actualise
165. 987 consult le 9 09 2009 disponible sur http www atd quartmonde org IMG pdf WRES JO87 pdf Communications BORDIGONI M DEMAZIERE D MANSUY M L insertion professionnelle l preuve de la jeunesse Points de vue sur les recherches fran aises Communication au Network on Transition in Youth 1994 DEMAZIERE D DUBAR C Peut on parler d exclusion professionnelle propos des jeunes de bas niveau scolaire Colloque sur l exclusion 10 Festival d histoire de France de Guyancourt Saint Quentin en Yvelines 29 novembre 1994 eEurope une soci t de l information pour tous en ligne Bruxelles Comit des commissions europ ennes 8 d cembre 1999 consult le 20 07 2009 disponible sur http europa eu legislation summaries information society 124221 fr htm eEurope 2002 impacts et priorit s en ligne Bruxelles Comit des commissions europ ennes 13 mars 2001 consult le 20 07 2009 disponible sur http europa eu legislation summaries information society l24226a fr htm 312 i2010 une soci t de l information pour la croissance et l emploi en ligne Bruxelles Comit des commissions europ ennes 1 juin 2005 consult le 20 07 2009 disponible sur http eur lex europa eu LexUriServ LexUriServ douri COM 2005 0229 FIN FR PDF Les TIC pour une soci t inclusive en ligne Riga Conf rence minist rielle de la Pr sidence Autrichienne de l Union Europ e
166. ACE TUC UNEDIC USB Plan d Action Gouvernemental pour la Soci t de l Information Permanence d Accueil d Information et d Orientation Point d Acc s l Internet Public Points d Acc s Public Internet Plan D partemental pour le Logement des Personnes D favoris es Prestation Pr paratoire l Emploi Programmes Internationaux d changes Point Information Jeunesse Passeport pour l Internet et le Multim dia Plan National d Action pour l Inclusion Plan Local pour l Insertion et l Emploi Prestation d Orientation Professionnelle Prestation Pr paratoire l Emploi Prestation de Pr professionnalisation Sectorielle Programme R gional des Stages Populations Socialement d valoris es et TIC Analyse des non Usages des M diations et des Exp riences Questionnaire Choix Multiples Revenu Minimum d Activit Revenu Minimum d Insertion R seau Num rique Int gration de Services R pertoire Op rationnel des M tiers et des Emplois Revenu de Solidarit Active Service d Aide M dicale Urgente Sans Domicile Fixe Syndicat Intercommunal VOcations Multiples Stage d Insertion la Vie Professionnelle Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance Technologies de l ducation et de la Formation Train Grande Vitesse Technologies de l Information et de la Communication TRajet d ACc s l Emploi Travaux d Utilit Collective Taxe sur la Valeur Ajout e Union Nationale pour l Emploi Da
167. CV il y a longtemps l avec leur redac CV j avais presque fini tout est parti pourquoi comment personne n a su me dire Et puis en plus c est r pondre des questions je n aime pas leur outil l redac CV je n aime pas du tout En fait ils vous posent pleins de questions sur bah qu est ce que vous avez comme dipl me tout a vous r pondez et c est lui qui fait le CV donc Non non ce n est pas bien du tout Femme 21 ans fragile en recherche d emploi n F21 Le syst me de remplissage des cases est une technique souvent d velopp e par les outils du P le Emploi Que ce soit pour la recherche d emploi travers les codes ROME ou pour r aliser un CV en ligne l objectif final est de faire entrer l individu dans une case avec un num ro Comme nous l explique cet usager l dition du CV demande des r ponses successives aux questions pos es par l outil c est l outil qui cr e le document Cela est peut tre un bon moyen pour une personne qui ne ma trise pas totalement les outils de d poser son CV en ligne mais l inverse cela ne permet aucune mise en valeur de l individu cause de cette uniformisation des profils grande chelle L outil contraint une fois de plus l usager respecter un cadre et des r gles d utilisation qu il ne peut transgresser La t l candidature Un autre exemple qui illustre bien la rigidit des outils propos s et l impression qu ont les demandeurs d emploi d tre priv s
168. DES CAP BEP Bac Bac 2 Bac 3 et FORMATION INITIALE En rapport avec les TIC En rapport avec l animation FORMATION COMPL Pas de formation compl En rapport avec les TIC En rapport avec l animation B 3 Assurez vous aussi des fonctions au sein de la mairie de l intercommunalit plusieurs r ponses possibles Gestion du site Web Formation du personnel Maintenance du parc Animation d un autre EPN QC Autre s O Non aucune C000 C Equipement C 1 Quels sont vos modes de connexion au r seau Internet Q ADSL Q WFI Q Cable O Autre s ORNS NUME 5 Dsl de nes C 2 Quel est le nombre de postes informatiques connect s au r seau Internet disposition du public postes connect s C 3 Existe t il des postes d di s des activit s sp cifiques O Non Q Oui Pour quelles activi s Si oui combien _ _ _ postes d di s g s nce propri taire D Public D 1 Combien de personnes diff rentes avez vous accueilli en 2007 __ _ personnes D 2 Quel est en pourcentage la provenance des usagers Quartier _____ Commune Pit Communaut de communes pis Total 100 Autre d partement r gion Hi in D 3 Quels sont tous les types de publics fr quentant votre EPN Q 1 Jeunes 12 ans Q 2 Adolescents 12 18 ans 3 Etudiants m m 6 Demandeurs d emploi 7 RMIstes en situation pr caire 8 Femmes au foyer 9 Pe
169. EPN 70 des usagers rencontr s rejoignent la cat gorie des fragiles 26 celle des assist s et seulement 4 celle des marginaux Bien entendu les cat gories de la disqualification sociale construites par Serge Paugam datent du d but des ann es quatre vingt dix et il est difficile de cat goriser les publics en mobilisant les m mes facteurs dans une soci t ou la structure du march du travail a fortement volu e N anmoins la majorit des profils d usagers rencontr s dans les EPN se rapprochent fortement des caract ristiques issues de la cat gorie des fragiles des personnes qui se situent dans une situation pr caire qui ne sont pas totalement loign es de l emploi et qui n ont pas connu r ellement le ch mage de longue dur e mais qui alternent les p riodes de ch mage et de travail Ce profil d usagers fr quente en majorit les EPN implant s dans les biblioth ques Maison de l Emploi ou Mission Locale En ce qui concerne les usagers qui se rapprocha ent de la cat gorie des assist s je les ai rencontr s uniquement dans les EPN situ s dans le CCAS dans un foyer d accueil de jour pour personnes sans domicile fixe et dans un centre social Dans ces structures le projet s oriente tr s largement vers l action sociale ce qui explique pourquoi nous retrouvons davantage de disqualifi s sociaux assist s dans ces espaces par rapport aux EPN situ s dans les biblioth ques par exempl
170. Environnement Num rique de Travail tablissement Public Local d Enseignement Espace Public Multim dia Espace Public Num rique Emploi Vie Scolaire F d ration des Centres Sociaux et socioculturels de France Formation Ouverte et A Distance Formation Ouverte et Ressources ducatives Fonds de Solidarit pour le Logement Groupement d Int r t Scientifique Groupe d Information et de Soutien aux Travailleurs Immigr s GRoupement d TAblissements pour la formation Haute Autorit de Lutte contre les Discriminations et pour l galit Haut Commissaire aux Solidarit s Actives Habitation Loyer Mod r Insertion par l Activit conomique Ing nieurs Administratifs Techniciens Ouvriers et personnel de Service Institut M dico ducatif Institut National de la Jeunesse et de l ducation Populaire Jeunesse et Soci t de l Information Musique Assist e par Ordinateur Mission interminist rielle pour l Acc s Public Internet au multim dia et la micro informatique Maison de la Formation Professionnelle Maison des Jeunes et de la Culture Naviguer Sur Internet Point d Acc s la T l formation Point Accueil Emploi Prestation d Am lioration de l Expression crite et Orale 317 PAGSI PAIO PAIP PAPI PDLPD PEP PIE PIJ PIM PNAI PLIE POP PPE PPS PRS PSAUME QCM RMA RMI RNIS ROME RSA SAMU SDF SIVOM SIVP SMIC TEF TGV TIC TR
171. Formation Ouverte et Distance 123 universit s bretonnes qui permet de d couvrir l offre de formation distance des universit s ou les ENT au service de l enseignement sont galement d velopp s Les ENT pr voient de rendre accessible tous les acteurs de la vie ducative parents l ves enseignants personnel d ducation ou administratifs les services en lien avec la vie scolaire emplois du temps ressources p dagogiques forums de discussion via un portail Le GREF portail d information sur la formation professionnelle et l emploi est charg sur demande du Conseil r gional d apporter les clairages et les diagnostics sur la strat gie r gionale emploi formation mise en place en Bretagne Il dite r guli rement des rapports d activit sur l insertion en Bretagne au fur et mesure que les dispositifs se mettent en place et rend compte des diff rentes valuations ou enqu tes quantitatives men es annuellement Le portail met disposition des ressources aux populations concern es en les informant sur les structures solliciter en cas de demande de formation sur les stages propos s et sur les orientations politiques prises par le Conseil r gional en mati re de formation professionnelle et d emploi 19 ENT Environnement Num rique de Travail 124 PARTIE 2 Concepts mobilisateurs 125 INTRODUCTION KKX Apr s avoir pr sent quelques points de rep res il
172. Ils ont cette impression que l institution les outils propos s et les m thodes utilis es semblent inefficaces ou les maintiennent dans une position d attente et de soumission Ils ont un rapport particulier avec cette institution dans le sens o ils doivent se conformer aux r gles afin de continuer tre reconnus comme 252 demandeur d emploi mais semblent totalement r ticents utiliser les outils propos s Les usages descendants qui les contraignent les utiliser d une certaine fa on c est dire conform ment la mani re dont le P le Emploi le souhaite l absence de perspective de progr s ressentie l obligation de respecter un cadre sont autant d l ments qui accentuent l image d j p jorative que les demandeurs d emploi portent sur l institution 4 1 3 Restreindre pour rendre conforme Le mod le de l insertion et du retour l emploi en France en r f rence la d finition de l insertion propos e par Sylvie Solere Queval 2006 correspond travers les diff rents t moignages recueillis une mise en conformit un respect des normes d limit es par un cadre qu il est difficile de contourner ou de transgresser Les outils propos s et surtout leur manque de souplesse contraint le demandeur d emploi les utiliser d une telle fa on qu il ne pourra pas d velopper ses propres usages Cela t moigne de la rigidit du syst me fran ais Le syst me de retour l emploi est structur de
173. Internet et en quipant tous les lieux de la vie sociale d outils num riques L objectif de cette mesure devait avoir pour effet de confronter les populations avec ces nouveaux outils pour qu ils deviennent des utilisateurs Pour augmenter les taux de p n tration des TIC et d mocratiser l acc s la Commission a donc envisag de r duire les co ts d acc s aux outils num riques et Internet d optimiser le d bit de cr er des services en ligne laissant ainsi peu de perspectives de choix alternatifs aux individus Les premiers programmes eEurope se sont focalis s sur des mesures de p n tration et de diffusion des TIC au d triment de l accompagnement et de 30 l explication au public de ce que pouvait apporter l usage des technologies dans leur vie quotidienne La Commission a pris conscience par la suite que tous les europ ens ne poss dent pas les m mes moyens les m mes attentes ne vivent pas les m mes situations sociales et professionnelles et n ont donc pas le m me rapport aux technologies Elle a par cons quent incit les tats membres porter une attention particuli re aux personnes en situation d exclusion num rique eEurope 2002 puis d exclusion sociale eEurope 2005 utilisant successivement l une et l autre expression sans pour autant que les publics vis s aient t pr cis s La Commission sugg re d utiliser les r seaux des points d acc s Internet d j existants po
174. Moyen U Assist Q Confirm Q Marginal Comportement attitudes Observations 342 Annexe 9 liste des EPN D cembre 2008 avril 2009 itative te qual Enqu aeUd 27 Nol ap 8n292 p 1240 4 3eUJ2 Wo d UOREHOSSY 910355 890 VOSSIN Sd719 l01dW3 219 d dwg 319 d sa112J220 s p ajuajua uonepossy UOJJBA 27 1340 4 SE VSA TW UONEROSSY s jeunwwoo suonenossy sauna uonenossy Q loud ua lojdu3 210 4 sheneusyeq senpuipu m Waubedwo2 y adno p skI 2 y sajel4 asq 82997 xneujew 3 S pISSe sa l0e14 syenpipui ma waujedwooyy asq 52997 syenpuipui ua wau edwoooy adno p sxIj2 y asq S299 sajsisse sa I5814 senpuipui ua WaubedW02y adno p skIj2 y asq S299 s pisse s jely senpuipu ua waubedwoooy aqil 5399y aSyenpuipu ua wsu edwoooy xneugjew aqy s399y je s p sse Sa l5e14 syenpuipu ma wsu edwooyy adno p skI 2 y sa jel4 asq s309y syenpuipui ua wsu edwosoy adno p skI 2 y s jpel4 asq s309y syenpuipui pa wsu edwoooy san es aqy 52997 ee syenpuipu ma aubediW0297 asq s309y auowoubedwo22e p edAL saSiSSe Sa I0814 jenowa Juabe apm wiue p sauuosiad s p unol p Janove ap 2261e49 aJe wWIUe panoe ap w waje a 226142 auy wue neez L sue gz saunal s p Mins np 226 u9 pawa 22m wue L inagonps m puow L Jelyenb ap naye wue L sma wu
175. N permet aux personnes en situation de disqualification sociale des usages des TIC plus vari s qui leur laissent davantage de libert dans les manipulations qu ils souhaitent effectuer Ils ont cette possibilit de compl ter les informations souhait es de diversifier leurs usages en mobilisant les diff rents outils accessibles ils peuvent par cons quent bricoler avec pour atteindre leur objectif Par exemple cet usager qui alterne p riode de travail et p riode de ch mage fr quente l EPN pour mener ses recherches d informations et taper ses lettres de motivations ce qu elle n avait pas la possibilit de faire lorsqu elle se rendait l ANPE Alors moi c est tout quoi parce que de la recherche d emploi et puis pour des formations aussi Oui j ai r guli rement des postes de travail mais quand je n ai pas de travail je viens plus souvent ici quoi Je peux chercher des formations au cas o j en ai envie sinon des renseignements g n raux quoi Des mots que j ai envie d en savoir plus par exemple Des fois je vais l ANPE directement et puis comme des fois il faut crire du courrier informatique donc des fois apr s je viens l quoi Femme 25 ans fragile en recherche d emploi n C9 Cet usager compl te les manipulations qu elle ne peut pas effectuer dans l ANPE en se d pla ant vers l EPN Comme je le soulignais les outils mis disposition dans les P les Emploi ne permettent que des utilisations res
176. Public Majorit de jeunes et d adolescents Ouverture aux moins de 12 ans accompagn s de leurs parents S niors adultes surtout en acc s libre Personnes en situation de handicap Personnes d j quip es Volont de l animateur d ouvrir d autres publics 7 Autres L animateur pense que leur statut est une composante essentielle du fonctionnement de l espace Il d clare un animateur install peut s occuper des autres car il n est pas pr occup r gler sa situation en premier Il a pour ambition de d velopper le partenariat au maximum d changer les pratiques avec les organismes partenaires ou les autres animateurs cybercommunes de d velopper l offre de services Il pense que l usage des TIC a un c t valorisant pour les personnes en difficult s Il souhaiterait qu une personne de la m diath que intervienne au niveau de la cybercommune pour d velopper un partenariat 330 Cybercommune D 1 Structure EPN situ dans un local communal d di ouverture en juillet 2002 Labels Cybercommune Cyber base Centre de ressource Ouverture 20 heures par semaine une soir e par semaine Acc s payant 2 euros de l heure 15 euros les dix Les deux premi res heures gratuites acc s gratuit pour les demandeurs d emploi une heure par jour Logique de partenariat de r seaux entre les cybercommunes du pays mais aussi avec plusieurs services PAE PIE Mission locale ANPE P T PIJ
177. Tableau 10 Activit s des cybercommunes Acc s Accomp Ateliers CNE DEOBOSEES libre individuel de groupe Initiation TIC grand public bureautique retouche 39 41 52 photo diaporama Web 1 0 d couverte de l Internet email 47 43 48 Cr ation production sites web MAO vid o 24 31 23 Web 2 0 blog flick r youtube myspace 36 20 22 H Accompagnement scolaire soutien scolaire ENT 16 11 20 travail avec les enseignants nu LE Dee aux projets artistiques et 10 17 11 Strat gie de recherche documentaire base de 25 16 5 donn es biblioth que Formation ouverte et distance FOAD 13 7 5 Acc s l information portail web tv 54 18 11 Jeux en r seaux en ligne 52 6 19 Communication et r seaux sociaux chat forum 51 16 10 Interaction administrations t l chargement 48 30 6 formulaires d claration en ligne ri vente en ligne e commerce banque en 41 19 8 0 Aide et accompagnement l insertion sociale et professionnelle cr ation CV recherche d emploi 42 43 10 pr paration entretien Source Enqu te quantitative juin 2008 question E2 Les activit s d initiation destin es au grand public d couverte des logiciels de bureautique de retouche photo ainsi que celles autour du web 1 0 d couverte d Internet et de la messagerie restent celles qui sont le plus f
178. a fallu que ce soit moi qui appelle pour avoir l adresse de l employeur et a je trouve que c est pas On perd norm ment de temps Homme 40 ans fragile en recherche d emploi n F19 Ce t moignage montre la complexit du syst me des t l candidatures Le candidat doit r pondre l offre dans un temps limit puisqu elle n est disponible que pendant quinze minutes sur le portail ce qui l oblige recenser les informations qui seront susceptibles de jouer en sa faveur pour finalement attendre une r ponse qu il n aura pas sp cialement moins que ce soit lui qui appelle L usager est soumis au fonctionnement du syst me Il est maintenu dans une situation entre course l emploi car en agissant de la sorte les demandeurs d emploi sont directement mis en comp tition et utilisation restreinte qui ne pr sage aucune perspective d volution Les demandeurs d emploi sont maintenus dans une situation de soumission pr caire puisque les outils d velopp s par le P le Emploi se limitent une utilisation descendante qui restreint l espace d action de la personne comme pour garder un certain contr le sur elle Les demandeurs d emploi que j ai rencontr s ont t nombreux d clarer que le P le Emploi pourtant cens tre expert en mati re de retour l emploi ne leur apportait que peu de solutions leurs attentes du moins en ce qui concerne l aide et l accompagnement dans la recherche de travail
179. a pas eu l habitude d utiliser les technologies num riques durant son parcours professionnel du fait de son ge quarante six ans et des emplois qu elle a assur s se trouve un peu d sempar e Elle a cette impression que les moyens et les outils ne sont pas totalement donn s aux demandeurs d emploi ou que ceux qui sont propos s sont inefficaces La rigidit des m thodes de retour l emploi auxquelles doivent faire face les demandeurs d emploi associ e une r glementation en termes de recrutement qui privil gie tel profil pour tel contrat et pour tel poste font que les tapes franchir sont nombreuses avant de renouer avec l emploi M me si les outils existent que le travail est visible les usagers rencontr s se sentent maintenus dans une certaine pr carit qui leur laisse peu de perspectives de progr s Cela peut s apparenter au ph nom ne de l injonction 81 EVS Emploi Vie Scolaire 247 paradoxale dans le sens o des outils sont mis disposition afin que le demandeur d emploi soit autonome mais pour autant les moyens qu ils d veloppent ne permettent en aucune mesure l individu de le devenir ce qui peut g n rer des situations de stress et d angoisse La citation de Monique Linard est tout fait appropri e cette situation Sois autonome mais surtout ne le sois pas et n en demande pas les moyens Les outils mis disposition conduisent des utilisations contradictoires
180. ablement du sens dans le contexte fran ais Nous serions tent s de dire qu il soit question d insertion ou d inclusion le mod le de soci t en France 155 reste le m me un syst me dominant dans lequel les individus sont contraints de respecter un certain nombre de r gles et de normes au risque d tre tiquet s comme exclus sociaux Utiliser la notion d inclusion sociale en France dans l tat actuel des choses serait un euph misme D autant plus que les chartes les programmes et les d clarations politiques passent indiff remment de la notion d insertion sociale celle d inclusion sociale sans se soucier de la signification que portent ces termes et sans les questionner alors qu ils se r f rent des paradigmes et des logiques tr s diff rents L insertion renvoie une logique sens unique o la personne fait la d marche de s ins rer dans un syst me norm qui n est pas modifi ni modifiable l inclusion renvoie une soci t plus galitaire capable de se modeler et de repousser ses fronti res pour r pondre aux attentes du plus grand nombre L importance du e Lorsqu on parle d e inclusion nous voquons la notion d inclusion num rique en ce sens qu elle se r f re la question des usages des TIC et des potentialit s qu ils offrent aux personnes L inclusion num rique dans le contexte de la soci t de l information s inscrit comme un prolongement des programmes de lutte contr
181. acc s aux outils num riques est gratuit cependant la tarification d pend de la convention de la structure porteuse du PAPI Les conditions d acc s d pendent galement de la nature des tablissements d accueil qui conditionnent galement les usages des TIC Les PAPI ont volu vers diff rentes formes depuis leur cr ation Certains sont rest s de simples points d acc s o un poste est mis disposition du public qui peut l utiliser librement d autres sont proches de la configuration des EPN dans le sens o un 55 animateur est pr sent durant les heures d ouverture et accompagne les personnes dans leurs d marches d apprentissage Pour ces derniers les activit s d initiation propos es en faveur des personnes sont de m me nature que celles mises en place dans les EPN des ateliers d initiation Internet aux logiciels de bureautique aux activit s de cr ation utilisant les TIC mais aussi une offre de services li e la recherche d emploi ou l accompagnement scolaire et des ateliers th matiques en fonction des demandes des usagers Les structures porteuses de PAPI ont galement profit du dispositif des Emplois jeunes pour assurer l animation des points d acc s de type EPN et se sont confront es aux m mes difficult s de p rennisation des postes d animateurs que les autres communes bretonnes partir de 2003 Le dispositif de la ville de Brest fonctionne par appel projet pour financer des acti
182. acc s libre ainsi que 48 des cybercommunes Les EPN et les cybercommunes sont donc nombreux encadrer ces activit s orientation socio professionnelle aujourd hui Ces activit s prennent v ritablement un statut d vidence probablement d au fait que les personnes qui m nent ces activit s sont pr sentes dans les EPN et que cela suscite des demandes particuli res auxquelles les animateurs peuvent r pondre La derni re activit qui me semble importante prendre en consid ration dans le cadre de cette recherche est celle qui concerne la communication en ligne et l usage des 263 CAF Caisse d Allocations Familiales at r seaux sociaux La dimension du lien social nous l avons vu dans la premi re partie est un des facteurs qui permet de lutter contre les formes d exclusion et d isolement social Lorsque les membres d une m me famille sont dispers s dans plusieurs villes d partements r gions ou pays l usage d Internet permet de pr server le lien entre les diff rents membres La messagerie instantan e l usage du courrier lectronique et des r seaux sociaux permet de garder un contact quotidien sans avoir payer le prix de communications suppl mentaires comme c est le cas lorsqu on appelle avec un t l phone l tranger Pour les personnes qui ne poss dent pas de connexion Internet domicile car il ne faut pas seulement tre quip d un ordinateur pour ce type d usage mais aussi b
183. aces y compris ceux qui sont dans le domaine du social et r duit peu peu les espaces interm diaires entre la soci t au sens des individus qui la compose et lui m me La lutte contre le ch mage est une priorit mise en avant par les pouvoirs publics pour relancer la croissance rendre le pays plus comp titif face aux autres nations mais elle est aussi un bon moyen pour entrer de plus en plus dans l intimit des personnes en leur proposant diff rentes mesures en fonction de leur situation Le plein emploi est une utopie et les pouvoirs publics le savent bien Il n y a pas de place pour tout le monde et m me si tous les demandeurs d emploi inscrits acc daient au travail ce serait probablement aux conseillers du P le Emploi et certains travailleurs sociaux de prendre malheureusement leur place Cela est la cons quence d une part des mutations sociales que conna t notre soci t qui tend exclure toute personne hors norme ou en inad quation avec le mod le de soci t vers lequel les pouvoirs publics souhaitent tendre d autre part des m thodes de traitement qui demeurent inefficaces si elles ne sont pas labor es de fa on ce que les riches restent riches et que les pauvres restent pauvres Face l incapacit de l tat r pondre aux difficult s de l ordre du social qui ne cessent d appara tre de se diversifier voire de se consolider B Jouve 2006 une alternative privil
184. act re ind pendant de ces espaces participerait la d sassignation des personnes stigmatis es partir de ces quelques hypoth ses nonc es un travail a t men pour rep rer les outils m thodologiques mobiliser afin de recueillir des donn es pertinentes et appropri es ce projet Pour r colter des l ments la fois sur le dispositif des EPN et sur les populations concern es le travail de terrain a combin une phase exploratoire et une enqu te quantitative afin de rep rer des tendances g n rales puis une enqu te qualitative pour expliquer et comprendre les donn es quantitatives recueillies 174 CHAPITRE 10 KKX Outils m thodologiques Ce travail de recherche s inscrit dans la continuit de deux enqu tes men es sur le dispositif des cybercommunes par le GIS Marsouin L objectif est de r investir les r sultats et les probl matiques que les rapports ont fait appara tre dans une logique d ordre qualitative en recentrant le d bat autour de l exclusion sociale tudier la disqualification sociale dans les EPN nous a demand un temps de r flexion sur la nature des donn es recueillir la fois sur le dispositif des EPN et sur le public en question Comme nous l avons nonc dans les objectifs l int r t de cette recherche est de porter une tude la fois sur les EPN et sur les r ponses qu ils donnent au traitement de l exclusion sociale et professionnelle mais aussi
185. adis exclue du foyer De chacun de ses membres elle exige au contraire un certain comportement imposant d innombrables r gles qui toutes tendent normaliser ses membres les faire marcher droit liminer les gestes spontan s ou les exploits extraordinaires H Arendt 1983 p 79 L espace public para t donc s affaiblir et la citoyennet conna t une nouvelle crise L opinion publique se vide de tout sens critique et se m tamorphose en un ensemble d attitudes conformes de r flexes l aune desquels se mesure l ampleur de la scientification du contr le social D Trom 1989 p 76 Au cours du XIX si cle la presse se technicise se commercialise et devient d autant plus manipulable que l diteur et le r dacteur viennent subir ces transformations structurelles Selon J rgen Habermas le choix technique du mat riel informatif l emporte d sormais sur le contenu ditorial En cons quence le d bat d id es pr sent gr ce l usage public de la raison se soustrait une sorte de consensus fabriqu causant la disparition de l int r t g n ral au profit des int r ts priv s La presse m diatis e par les nouveaux m dias tels que la radio la t l vision le cin ma est r cup r e par la sph re marchande qui de ce fait ne favorise aucune perspective d change ni prise de distance par rapport l information d voil e dans un texte imprim et qui faisait autrefois l objet d
186. age en tant que consommateurs cause de la forte affluence qui obligeait les animateurs limiter les temps d acc s Les usagers venaient avec un objectif pr cis en t te restaient juste le temps n cessaire pour effectuer leurs travaux puis repartaient Dans ce contexte le turnover incessant n a pas jou en ma faveur les personnes taient press es cause du temps d acc s limit qui les obligeait effectuer le plus de manipulations possibles Ils n avaient donc pas le temps de m identifier et en avaient encore moins me consacrer Une des solutions a t de leur proposer un questionnaire afin de collecter quelques donn es et par la suite leur proposer un entretien pour compl ter les informations recueillies Cette m thode a rapidement t abandonn e car le questionnaire tait mon sens trop d taill si bien que lorsque je leur soumettais l id e d un entretien les usagers ne savaient pas quoi rajouter leurs r ponses La pr sence de l animateur a parfois t d un grand support qui a aussi dans certains cas facilit l entr e en contact avec les usagers Cela tait surtout le cas lorsque j tais invit participer des s ances d initiation ou des activit s d aide l insertion sociale et professionnelle en groupe L animateur me pr sentait aux usagers je leur expliquais mon objet de recherche et les informais de ma disponibilit la fin du cours pour recueillir leurs t moignage
187. ages des TIC ces personnes font voluer le projet des EPN Les usagers viennent trouver les r ponses leurs pr occupations en d veloppant leurs propres pratiques et leurs propres usages comme autant de fonctions critiques face au syst me de retour l emploi mis en place par l tat Ils investissent ce lieu public avec un petit p c est dire cet espace commun tous H Arendt 1961 pour d velopper leurs strat gies personnelles face aux r ponses que le pouvoir met en place travers son dispositif de service Public de l emploi et qu ils consid rent comme inappropri es Ils jugent que cette institution ne poss de ni les moyens ni les ressources suffisantes pour les accompagner dans leurs parcours de retour l emploi et de ce fait font le choix de se lib rer de l assistance en se prenant en charge de fa on autonome Ils entrent ainsi dans une d marche d empowerment puisqu ils mobilisent les ressources mat rielles humaines et environnementales et sont capables de les r investir pour r pondre leur volont de requalification En r f rence Hannah Arendt 1961 et J rgen Habermas 1978 les disqualifi s sociaux usagers des EPN fuient une forme de conformisme qui se d gage dans les mani res de traiter la question du ch mage travers les proc dures respecter les outils propos s qui tend uniformiser les pratiques et les profils des demandeurs d emploi tout en restreignant leurs capac
188. aient b n ficier de leurs potentialit s et ceux qui en taient priv s De nombreux programmes ont alors vu le jour s inscrivant dans des logiques de diffusion et de promotion des TIC Ils limitaient bien souvent leurs recommandations des objectifs d accessibilit et de sensibilisation aux TIC en faveur de ceux qui souhaitaient les utiliser mais qui ne poss daient ni les moyens pour y acc der ni les comp tences pour les utiliser Quelques ann es plus tard en 2004 parall lement aux programmes de lutte contre la fracture num rique apparaissaient des programmes pour l inclusion num rique Terme plus optimiste ph nom ne de mode utiliser outrance des notions anglo saxonnes Tr s certainement mais au del de ces consid rations l e inclusion montre galement un changement de paradigme Alors que les programmes de lutte contre la fracture num rique se focalisaient sur l acc s et la sensibilisation des usagers aux TIC ceux pour l inclusion num rique ont largi le champ le processus social d e inclusion doit incorporer ces trois dimensions r duire la fracture num rique exploiter les opportunit s num riques favoriser l implication et 213 l expression de tous dans la soci t de l information Ainsi l action politique s oriente 210 European e Inclusion Initiative First Contributions to the Compaign e inclusion be part of it Lisbon 3 december 2007 en ligne consult le 24 09 2009
189. aine Au del de vingt heures les taux baissent m me si un quart des EPN et un peu moins d un tiers des cybercommunes ouvrent entre vingt et trente heures hebdomadaire La baisse se g n ralise quels que soient les espaces au del de trente heures d ouverture par semaine En termes de r partition lorsque nous observons les horaires inscrits par les animateurs 14 des EPN ouvrent au moins une fois dans la semaine au del de 19 heures ce qui est peu lev Cependant 68 des EPN et 77 des cybercommunes ayant r pondu d clarent ouvrir le samedi Cela constitue une information importante qui montre que les EPN proposent des horaires suffisamment larges pour favoriser l acc s la fois aux personnes inactives et aux personnes actives qui travaillent ou qui sont dans une d marche de recherche d emploi M me si l activit de recherche d emploi peut s apparenter une activit professionnelle pour certaines personnes qui leur permet de partager le temps de travail et le temps de loisir il est n cessaire de donner le choix aux personnes concern es et de leur laisser un espace de libert d acc s suffisamment large pour qu ils soient en mesure d effectuer leurs d marches personnelles et ou professionnelles Cela ne concerne pas uniquement la recherche d emploi il peut tre galement question de d marches administratives Les fragiles qui rappelons le d signent des personnes ayant un rapport peu loign de l empl
190. ait que les disqualifi s sociaux se d placent dans ce lieu interroge sur leur volont privil gier celui ci plut t qu un autre probablement plus expert en mati re de lutte contre l exclusion sociale pour mobiliser des ressources avoir de l emprise sur leur situation et d gager une forme de pouvoir dans un objectif de requalification professionnelle 4 1 L empowerment ou le processus d affranchissement Un des principaux mouvements par lequel se manifeste l empowerment toujours selon Yann Le Boss 2008 est la d marche d affranchissement dont Bertrand Bergier 1996 a t l un des principaux chercheurs avoir consacr un ouvrage entier ce processus Selon Yann Le Boss la d marche d affranchissement est caract ristique de l empowerment par le fait qu il mat rialise un d passement des difficult s consid r es comme des obstacles au changement poursuivi Y Le Boss 2008 p 143 Il s agit de se lib rer de l obstacle de s en affranchir afin que celui ci ne constitue plus un probl me L individu le d passe le contourne l limine pour atteindre le changement vers lequel il souhaite tendre Cette d marche d affranchissement n cessite n anmoins que les ressources soient disponibles et que l individu ait les capacit s et les moyens de r aliser ces changements L affranchissement trouve ici ses limites lorsqu une des conditions ne peut tre satisfaite et qu elle va porter atteinte ou bloquer le proces
191. ale tablissent une classification des personnes en fonction de leur statut juridique de leurs caract ristiques d mographiques et sociales et du type de relation qu elles entretiennent avec les institutions desquelles elles per oivent une aide Selon Serge Paugam il existe trois types d intervention diff rents qui s adressent aux trois cat gories de disqualifi s sociaux Le contenu et les modes d intervention sont adapt s aux difficult s et aux situations des personnes en fonction de la cat gorie laquelle elles appartiennent Le premier type est l intervention ponctuelle r serv e aux personnes dites fragiles c est dire aux personnes se trouvant dans une situation interm diaire entre l emploi et le ch mage L intervention se situe surtout d un point de vue budg taire cause du caract re pr caire de la situation qui provoque une irr gularit des revenus Le deuxi me type est l intervention r guli re destin e aux assist s c est dire aux personnes en situation de handicap physique ou moral ou celles qui ne b n ficient pas des moyens suffisants pour parvenir l ducation et l entretien de leurs enfants L aide se mat rialise par des revenus sous forme de protection sociale pour les pr server des ph nom nes d exclusion Enfin le troisi me et dernier type d intervention est l infra intervention qui s adresse aux marginaux c est dire aux personnes d pourvues de statut et de pouvoir Ce mod
192. amment d investir dans les hommes et les comp tences pour mettre en place des s ances d initiation aux TIC en faveur de tous les publics afin de lutter contre l exclusion num rique L objectif de cette mesure est par le biais de la mise en place de politiques de lutte contre l exclusion num rique de favoriser l acc s pour permettre Communication de la commission europ enne eEurope une soci t de l information pour tous en ligne Bruxelles Comit des commissions europ ennes 8 d cembre 1999 consult le 20 07 2009 disponible sur http europa eu legislation summaries information society 124221 fr htm 23 une meilleure implication des personnes handicap es dans le domaine des technologies de l information et de toute personne qui n est pas en mesure de b n ficier pleinement de la soci t de l information C est la premi re fois qu un texte europ en pr conise d installer des points d acc s Internet dans des lieux publics Les tats et les partenaires sociaux sont invit s assurer l acquisition de comp tences en favorisant l apprentissage tout au long de la vie en augmentant le nombre de places dans les s ances de formation et en tablissant un certificat capable de rendre compte des connaissances de bases sur les TIC M me si les deux programmes privil gient les m mes axes de d veloppement nous observons que le programme eEurope 2002 attache une importance particuli re la
193. amment dans les zones rurales Cela devait galement permettre aux petites communes d all ger les co ts de fonctionnement 4 1 2 2 Les appels projets du Conseil r gional l issue de ces deux enqu tes le Conseil r gional de Bretagne a lanc un appel projet en juin 2004 en vue de redynamiser le dispositif et faire face aux disparit s g ographiques zones rurale urbaine concernant l acc s public Internet partir des Le dispositif des Emploi jeunes pr voyait une prise en charge 80 par l tat des salaires des animateurs sur cinq ans Cf les cahiers des charges et les dossiers de candidatures des diff rents appels projets depuis 2004 en ligne consult le 28 04 2010 disponible sur http cybercommune bretagne fr mediawiki index php Appels Projets r gion 60 recommandations mises par le GIS M rsouin le Conseil r gional a d cid de d velopper l offre de service des cybercommunes sur chaque Communaut de communes de la r gion L objectif de cette initiative tait d aider la p rennisation des postes d animateurs encore en Emplois jeunes et d apporter une subvention de 10 000 euros maximum aux projets s lectionn s afin qu ils puissent remettre niveau leur parc informatique L appel projet cr ait un chelon suppl mentaire en labellisant Centre de Ressource des espaces pr ts s investir dans une dynamique de r seau et d aider d autres cybercommunes
194. an ait un doctorat L occasion tait pour moi de poursuivre ma d marche et de m investir dans un travail dont j avais eu connaissance du terrain lors de mes stages Ce travail de recherche s inscrit dans la continuit des enqu tes r alis es par le GIS M rsouin sur le dispositif des cybercommunes en 2003 et en 2004 que je pr senterai dans le deuxi me chapitre mais aussi dans un projet de recherche autour des probl matiques de l e inclusion Il r pond une commande du Conseil r gional de Bretagne qui souhaitait porter une r flexion sur le r le des EPN implant s sur le territoire breton dans une perspective de lutte contre l exclusion Ce document montre les diff rentes tapes qui m ont conduit faire de cette commande un travail de recherche Il ne pr tend pas faire l tude exhaustive de celle ci mais aborde une fa on parmi d autres d approcher de la question de l exclusion notion riche polys mique et presque ind finissable dans le cadre des EPN J ai par cons quent choisi d orienter ma d marche vers des usagers en situation d exclusion qui fr quentent ces espaces J aurais pu traiter la question du m tier d animateur et de leur r le aupr s des publics exclus ou celle des relations que poss dent les EPN aupr s des dispositifs d action sociale mais le fait d avoir travaill avec des publics en situation d exclusion durant mes stages m a orient plut t dans cette direction je trouvais plus coh re
195. ans lequel il est situ s orientant vers l accompagnement des personnes en situation d exclusion et plus pr cis ment vers les jeunes de moins de vingt six ans permet aux usagers de b n ficier de diff rentes sources d informations qui viennent compl ter celles disponibles via l usage d Internet L information locale n est pas toujours disponible sur Internet et il est parfois difficile de trouver celle qui puisse nous donner une r ponse claire et pr cise nos recherches Pr server une information au niveau local m me si elle est consultable uniquement sur papier permet aux usagers de se renseigner sur les services propos s qui n apparaissent pas n cessairement sur d autres m dias Les EPN deviennent galement des lieux o une information locale est disponible et accessible au profit des usagers qui ont la possibilit de se renseigner sur les diff rentes structures et services locaux susceptibles de les int resser 4 5 L accompagnement un soutien au quotidien Ce qui diff rencie pr cis ment les lieux d acc s aux technologies tels que les cyber caf s des EPN est la dimension de l accompagnement et le fait de proposer aux publics des activit s d initiation au multim dia Le service propos par les cyber caf s se restreint une mise disposition des outils contre paiement alors que dans les EPN les usagers peuvent b n ficier des comp tences d un professionnel du multim dia qui les aidera dans l accompagnement
196. ant aux collectivit s de transmettre le questionnaire aux personnes charg es d animer l acc s public Internet dans leur commune tant donn qu aujourd hui c est souvent la collectivit de supporter les frais de fonctionnement des EPN situ s sur le territoire leur demander de faire suivre le questionnaire aux acteurs en question tait un bon moyen de toucher un nombre important d animateurs multim dia Pour informer les animateurs qui n auraient pas re u le questionnaire en version papier de l existence de cette enqu te j ai galement utilis les listes de diffusion lectronique disponibles des r seaux Cybercommune Cyberbase et des PAPI Je leur ai envoy le m me courrier en version lectronique 5 Cf annexe 4 Phase exploratoire 2 liste des EPN 36 PAPI Point d Acc s Public Internet 177 en leur indiquant le lien vers le questionnaire en ligne Les animateurs avaient ainsi le choix de r pondre l enqu te par voie postale ou en ligne cela leur laissait davantage de flexibilit dans la mani re de participer l enqu te Le courrier joint pr cisait aux animateurs l organisme initiateur de l enqu te l objectif de la recherche l int r t d y r pondre dans le but de porter une r flexion sur l efficacit du dispositif des EPN dans la lutte contre l exclusion sociale et professionnelle Une fois l enqu te lanc e j ai effectu plusieurs relances pour continuer de p
197. ar t l phone ou par Internet l ouverture d un espace personnel sur Internet consolide ce sentiment de fragilit Les demandeurs d emploi n ont plus la possibilit de rencontrer directement leurs interlocuteurs sans avoir pris un rendez vous au pr alable parfois plusieurs semaines l avance Cela provoque chez eux un sentiment d abandon ils ont la vision d un syst me bas sur une logique de traitement administrative et quantitative des situations au profit d une intervention plus qualitative et appropri e qui tiendrait compte du parcours et des exp riences de chacun Cette incapacit du service Public de l emploi r pondre leurs demandes et leurs attentes alimente chez les publics leur d sir de se prendre en charge individuellement pour effectuer leurs d marches de retour l emploi Il faut pr ciser que les entretiens ont t men s une p riode o les premiers effets de la crise de septembre 2008 se sont fait ressentir Le P le Emploi se structurait puisque c est galement cette p riode que l ANPE fusionnait avec les ASSEDIC le nombre de demandeurs d emploi augmentait progressivement la combinaison de ces deux facteurs a fait que la dur e de traitement des dossiers s est consid rablement allong e Les demandeurs d emploi taient livr s eux m mes puisque leurs interlocuteurs du P le Emploi pris dans une r organisation du syst me et devant faire face une hausse des inscriptions n taient pa
198. articulier L EPN constitue un de ces espaces interm diaires anonymes o l change entre les diff rentes cat gories d ge sociale et professionnelle favorise les rencontres et les dynamiques d entraide et de solidarit entre les usagers 5 2 Un lieu d entraide et de solidarit M me si l animateur est pr sent durant toutes les heures d ouverture de l EPN il n est pas toujours disponible il peut tre occup avec quelqu un et ne pas pouvoir apporter de soutien permanent et en simultan aupr s de plusieurs personnes Pour pallier cela des situations d entraide peuvent se cr er entre les usagers Tous ne poss dent pas les m mes comp tences utiliser les technologies certains ma trisent les logiciels mieux que d autres c est pr cis ment cela qui g n re des situations d entraides Dans tous les EPN que j ai pu visiter lors de cette phase d enqu te sur le terrain la configuration est telle que les postes informatiques sont plac s proximit les uns des autres Cela permet videmment l animateur de garder une vue d ensemble sur les usages des TIC pratiqu s et de passer d une personne l autre pour lui venir en aide sans perdre trop de temps cela 274 favorise aussi l interaction entre les usagers en cas de difficult s Ils sont plac s les uns c t des autres il leur est donc facile d changer entre eux Certains d entre eux deviennent d ailleurs leur tour des personnes ressources que les
199. aste plan d action comprenant plus de soixante dix mesures r parties autour de quatre axes Le premier axe contient une s rie d actions qui concerne le foyer quipement en outils informatiques et Internet protection des mineurs formation tout au long de la vie via le programme Internet et cole d veloppement de l acc s aux services publics en ligne formations dipl mantes via la cr ation du B2I du C2I du PIM et du NSI le deuxi me axe s int resse aux usages et au d veloppement de contenus ducatifs culturels audiovisuels en ligne Dans cet axe il est pr vu notamment de renforcer les sites publics de recherche d emploi sur Internet et de d velopper l e administration attestation ASSEDIC et d claration fiscale en ligne le troisi me axe propose des mesures pour l acc s public Internet que nous d taillerons dans le paragraphe suivant enfin le quatri me axe concerne la s curit sur Internet paiement en ligne s curit des syst mes d information les usages d Internet par les entreprises les professionnels ainsi que ceux li s l am nagement du territoire au transport et l quipement L un des axes qui nous int resse plus particuli rement dans ce troisi me Comit est celui sur l acc s public Internet Il contient des mesures pour le d veloppement des EPN comme supports d acc s et d accompagnement dans la d couverte des TIC Le CISI pr voit de porter un effort sur la formation de
200. at e e KA FINIST RE 4 C TES D ARMOR nana C fhaix Rs SILLE o 4 17 Rostrenen e w o 5 o g e ou sv H d DS oud ac A ee eo e Montauban Le PONS m 0 Ch teaulin Fa Le M r de p NT Brotagno A O de Bretagne e e e e da le Faou t O A A Monitor Q Pontiv r e e m Ve R e i t tL 77 Paimpont RENNES s o e Er e Le e sic D a ES Guichen uimper us olima VIL INE aud ares e M O R B I HAN La o nt e Malostroit Pipriac Bain de 5 0 Bretagn Local communal Mairie Biblioth ques M diath ques p Muzillac Local autonome 4 Roch f Source Enqu te quantitative juin 2008 1 1 Un taux de r ponse in gal entre les quatre d partements Au vu des deux cartes ci dessus les taux de participation des animateurs d EPN sur les quatre d partements de la r gion Bretagne sont contrast s En comptabilisant les r ponses et en les classant par d partement nous obtenons les r sultats suivants Tableau 2 R partition des r ponses d animateurs d EPN par d partement D partement Nombre de r ponses Taux C tes d Armor 41 25 Finist re 33 20 Ille et Vilaine 40 25 Morbihan 50 30 Total 164 100 Source Enqu te quantitative juin 2008 Sur les quatre d partements les taux de r ponses sont in gaux mais ne r v lent pas d carts importants puisqu ils se situent tous entre 20
201. ations d exclusion Cela s expliquerait par la forte proportion d EPN qui d clarent accueillir des demandeurs d emploi mais aussi par le fait que les animateurs ont su rep rer quelles taient leurs attentes et ainsi d velopper des actions en cons quence Un des exemples de dispositions particuli res concerne la gratuit d acc s aux EPN pour les demandeurs d emploi Les r sultats r v lent que 82 des EPN proposent un acc s gratuit aux demandeurs d emploi ce qui peut constituer une premi re disposition prise d un point de vue conomique pour lutter contre l exclusion sociale et professionnelle Cette mesure n est pas sp cifique aux EPN car de nombreux lieux publics proposent ce type de mesure en faveur des personnes qui poss dent peu de ressources demandeurs d emploi jeunes tudiants mais il est important que les EPN proposent aussi une tarification adapt e pour tre en mesure d accueillir tous les publics quel que soit leur niveau de ressources 2 5 Un r seau de partenariat peu d velopp avec les organismes d insertion et de retour l emploi En lien avec les questions pr c dentes l objectif de cette partie tait de rep rer si 206 les EPN d veloppent des relations de coop ration ou de partenariat avec d autres structures implant es au niveau local Les P les Emploi ne poss dent pas de fa on automatique d espaces permettant d accueillir et d accompagner les demandeurs d emploi dans la d couverte du po
202. avec l coulement des jours et des travaux ult rieurs les grands textes fondateurs par lesquels na t une r flexion sur une facette du monde social un d placement du projecteur sur des objets l gard desquels jouait l illusion de la familiarit E Neveu 1995 p 38 Ainsi parmi les pistes de recherche propos es par Erik Neveu l une d entre elles nous int resse 22 Cf J Habermas L espace public 30 ans apr s in Dossier les espaces publics Quaderni n 18 1992 p 161 191 142 plus particuli rement Elle porte sur l existence d espaces publics partiels et pluriels pr sents dans l espace public capables de le remettre en cause Les populations pr sentes dans la soci t appartiennent des cat gories des groupes diff rents et investissent par cons quent ces espaces publics partiels qui composent l espace public dans sa globalit Une des raisons pour lesquelles nous faisons le choix de mobiliser ce concept d espace public est de porter une r flexion sur l appropriation de l espace public num rique comme lieu d change de discussion de recherche de solutions et de d veloppement de strat gies pour exercer une forme de contre pouvoir sur les m thodes descendantes de traitement du ch mage mises en place par l tat via le service Public de l emploi Les EPN n ont pas t con us l origine pour aider les personnes en situation de disqualification sociale dans leur par
203. bermas J rgen Habermas publie sa th se en 1962 sur l espace public en proposant une analyse critique du fonctionnement politique de l tat travers une tude socio historique sur les changements structuraux de la sph re publique bourgeoise depuis le XVII si cle jusqu nos jours il met en lumi re le principe de la publicit comme principal outil de contr le de l autorit publique sur l individu bourgeois et cultiv Le chercheur s int resse analyser le processus au cours duquel le public constitu par les individus faisant usage de leur raison s approprie la sph re publique contr l e par l autorit et la 20 TI est utile de pr ciser que l usage de la majuscule ou de la minuscule se r f rent des univers diff rents D sormais lorsque nous emploierons le P majuscule il sera question de services et de dispositifs mis en place par l tat L usage du p minuscule au sens de Hannah Arendt d signe le monde lui m me en ce qu il nous est commun tous et se distingue de la place que nous y poss dons individuellement H Arendt 1983 p 92 138 transforme en une sph re o la critique s exerce contre le pouvoir de l tat J Habermas 1978 p 61 Apr s avoir pr sent une g n alogie de la sph re publique bourgeoise des structures sociales qui la sous tendent et des fonctions qu elle remplit le chercheur porte une analyse sur ses r centes volutions structurales p
204. bilit financi re qu ils connaissent ne permet aucune anticipation sur les d penses mensuelles Ce qu il faut c est viter que la situation inverse se produise et que ce soient les abonnements ou les besoins secondaires qui privent la personne de subvenir ses besoins primaires Pour pallier cette ventualit les EPN proposent un acc s faible co t aux outils num riques besoin secondaire pour que la personne en situation de disqualification aie supporter uniquement les co ts li s ses besoins primaires 3 2 2 L EPN une solution conomique pour acc der aux ressources num riques Lorsque les ressources s amenuisent et que l usage des technologies est une n cessit pour se sortir d une situation inconfortable pouvoir acc der aux TIC sans trop de contraintes est une n cessit L quipement en ordinateur et en connexion Internet a un certain co t nous l avons vu Pour ceux qui ne poss dent pas les moyens de s quiper les EPN interviennent comme un moyen d acc der ces outils gr ce une tarification adapt e mais aussi comme un moyen de ne pas avoir s quiper Lorsque j ai demand cet usager quelle tait sa principale motivation fr quenter l EPN elle m a r pondu 239 De ne pas tre oblig d en acheter un ordinateur d j Une d pense en plus Et puis c est tous les mois il faut payer Internet quoi ouais donc c est une d pense en plus Femme 25 ans fragile en
205. blic num rique a fait l objet d un label national formalis par une charte des EPN mis en place par la MAPT en 2000 M me si le label a aujourd hui disparu au profit de celui de NetPublic d velopp par la DUI en 2003 le sigle EPN est devenu au fil des ann es un terme g n rique qui identifie les espaces publics d acc s aux TIC dans lesquels un accompagnement est propos Nous verrons dans ce chapitre quelles ont t les tapes institutionnelles majeures qui ont favoris le d veloppement des EPN avant d aborder les diff rents programmes ayant permis leur implantation l issue de cette partie sur la base des valuations men es sur le plan national r gional et local nous dresserons un bilan des questions auxquelles sont confront es les EPN autour des ph nom nes d exclusion 1 CISI MAPI ET DUI DES TAPES MAJEURES DANS LE D VELOPPEMENT DES EPN Comme nous l avons vu dans le chapitre pr c dent c est le CISI de 2000 qui pr voit l implantation d EPN dans les structures qui d pendent directement de l tat des collectivit s territoriales et des tablissements publics Certaines r gions comme la Bretagne n avait pas attendu les recommandations du Comit pour implanter leurs espaces Elles avaient amorc d s 1998 une politique en mati re d acc s public Internet en d veloppant leurs propres r seaux d EPN Le CISI pr voit alors l implantation de 1000 EPN pour 2003 et compte sur les soutiens e
206. cas de cet usager qui utilise l EPN implant dans une Mission Locale pour se renseigner sur les ventuels stages ou les concours propos s au niveau local et consulter les offres d emploi papier qui sont toujours affich es 8 HLM Habitation Loyer Mod r 29 L EPN est implant dans un quartier de logements sociaux l un des plus pauvres de la ville 260 Mais c est vrai qu on a les informations sur les concours on a sur la droite aussi tout ce qui est CDD On a acc s que ce soit des emplois fixes ou des CDD ou des Int rims on a aussi le co voiturage on a aussi l aide la mobilit donc toutes ces informations l sont r unies sur un m me lieu et a nous vite aussi de perdre du temps que ce soit sur Internet ou autre chose mais qu on aurait pas acc s ailleurs quoi Toutes ces informations sont bien r unies et sont bien g r es par les gens qui sont l Femme 46 ans fragile en recherche d emploi n F20 Les informations dont elle a besoin sont disponibles dans un m me lieu ce qui lui permet d y acc der directement sans qu elle ait se d placer Cette structure propose m me un acc s des offres d emploi imprim es que des organismes tels que le P le Emploi ont fait dispara tre progressivement depuis 2003 Pour les personnes qui n ont pas eu l habitude d utiliser ces outils ou le temps de d velopper des comp tences autour des usages des TIC pr server une information papier
207. certains des usagers rencontr s ont eu une activit professionnelle stable ils avaient le sentiment de ne plus tre aussi bien prot g des risques de vuln rabilit qu auparavant c est l tat du march du travail qui les avait contraints selon eux occuper cette place de demandeur d emploi En termes d usages des TIC nous pouvons affirmer que les personnes qui se d placent dans les EPN pour effectuer leurs recherches poss dent d j des comp tences informatiques plus ou moins d velopp es en fonction des usagers L id e que l on rencontre dans les discours sur la fracture num rique depuis les ann es 2000 selon laquelle les exclus n ont pas acc s aux technologies ne savent pas les utiliser en d autres termes qu il existe une corr lation directe entre l exclusion num rique et l exclusion sociale tend tre d pass e m me en termes d usages Sur la base des entretiens effectu s nous pouvons affirmer que certaines personnes que l on qualifie de marginales ma trisent aussi bien Internet que celles dites fragiles puisque nous n avons pas observ de diff rence notable en termes d usages entre les diff rents publics Par contre pour ce qui est de la recherche d emploi le facteur de l ge persiste M me si les seniors sont capables d effectuer de petites applications messagerie navigation sur Internet la recherche d emploi sur Internet et la pr paration des candidatures semblent remettre jour cette in
208. ces existantes dans le cadre de l EPN feront appara tre des usages diversifi s selon les histoires et les exp riences propres chacun 23 Cf M de Certeau L invention du quotidien 1 Arts de faire et 2 Habiter cuisiner d tablie et pr sent e par Luce Giard Paris Gallimard 1990 24 EPN Espace Public Num rique 168 PARTIE 3 Probl matique amp m thodologie d enqu te 169 CHAPITRE 9 KKX Probl matique Plusieurs notions transcendent les concepts mobilis s Les termes de domination de pouvoir de norme mais aussi d mancipation ou de capacitation sont redondants Ils ont t cit s fr quemment lorsque nous avons voqu le concept d espace public la notion d empowerment ou encore les logiques d inclusion et d insertion Nous avons vu que lorsqu il est question d insertion nous sommes dans une logique proc durale descendante norm e et stigmatisante qui laisse finalement peu de marge de man uvre l individu il est contraint de se soumettre un parcours hi rarchis par tapes successives L objectif des politiques d insertion et de retour l emploi est de redonner une place la personne en l aidant acc der au travail certes mais elles ne s adressent pas tous les publics uniquement ceux qui sont en capacit de travailler d o cette s lection pr alable et ce travail d identification des individus pour lesquels un parcours d insertion sera propos Ce
209. cette base relationnelle ce socle vital sur lequel se reposer en cas de rupture sociale et ou professionnelle Le co t lev des communications t l phoniques ou le manque de moyens financiers pour se d placer font qu ils privil gient l usage d Internet que leur propose gratuitement la majeure partie des EPN Pour une personne qui commence qui n est pas originaire d ici moi je suis originaire d Angers je suis presque huit heures de TGV de chez moi Et j ai ma famille qui a Internet c est int ressant c est un outil de communication pour rester avec la famille ma famille et les enfants quoi Homme 35 ans assist en recherche d emploi n D10 L EPN est utilis entre autres pour pr server le lien qui unit cet usager sa famille qu il ne peut voir fr quemment cause de la distance qui les s parent Pour cet usager qui poss de peu de ressources financi res et qui est suivi par le CCAS l acc s gratuit Internet dans l EPN lui para t tre un bon moyen de maintenir ce contact Le lien est parfois difficile pr server pour des personnes qui ne poss dent pas de t l phone portable ou qui sont uniquement joignables comme c est le cas de certains usagers rencontr s dans l EPN situ dans le CCAS L animatrice m expliquait que beaucoup des personnes suivies par le CCAS ont des difficult s g rer leur budget mensuel y compris un forfait t l phonique puisque le caract re incertain de
210. cette jeune femme refuse de se d placer au domicile de sa s ur pour profiter de l acc s Internet Elle pr f re fr quenter un espace ou finalement son reclassement sera la cons quence des actions qu elle aura entreprises par elle m me M me si la famille constitue un socle essentiel sur lequel se reposer en cas d accidents ou d incidents de la vie quotidienne le mal tre et la souffrance des usagers sont tels que solliciter de l aide aupr s d elle leur para t inconcevable Cela montre bien le sentiment de solitude et d isolement qui accompagne la p riode de ch mage et les effets n fastes qu elle comporte sur le plan psychologique Les demandeurs d emploi portent les stigmates d un statut d valoris provoqu par l interruption de l activit salari e Les traces ne sont pas n cessairement visibles physiquement elles se traduisent travers les comportements que la personne adopte pour dissimuler ce qui fait d elle quelqu un de d class Pour viter les situations d assistance qui s associent un statut social d valoris les usagers rencontr s font le choix de se d brouiller seuls en devenant ma tres de leurs parcours et de leurs destins cela s apparente la d marche 228 d affranchissement qui selon Bertrand Bergier reste un parcours solitaire et gocentr o pour s en sortir il faut apprendre ne compter que sur soi m me B Bergier 1996 p 87 Cette d marche expliq
211. chacun des r sultats obtenus 1 TRAITEMENT G OGRAPHIQUE DE L ENQU TE Le traitement g ographique des r ponses a permis d tablir deux cartographies l une en fonction des labels des EPN carte 1 l autre en fonction de leurs lieux d implantation carte 2 Cette photographie des espaces ayant particip l enqu te a facilit le traitement des r ponses par d partement et permis de rep rer les disparit s d un point de vue g ographique sur l ensemble de la r gion Les deux cartes suivantes montrent le positionnement des EPN par labels et par lieux d implantation sur lesquels se basent les r sultats Carte 1 R partition des EPN par labels e o o i O Dol de Calle St Brieuc Lamballe 127508 f Bretagne Huelgoat L e e e FINIST RE 40 C TES D ARMOR Piane C thaix e e ILLE CG Pl guer PU E Rens a H d s e das 0 e Ch teaulin A Mid Montauban Was rotagno e 9 de Bretagne e LE a a a Pontivy e R o 7 I A Loud ac o o 4 Le st e ig Monitor Les 77 Paimpont RENNES Le e o L y sf 3 E L 2 Lun r Quimperl t e e Plo rmel SSA ova CABIN Bauda e lennebont M OR BIHAN t a La Malostroit Pipriac a A e e o Muzillac Source Enqu te quantitative juin 2008 188 Carte 2 R partition des EPN par lieu d implantation e Q N Dol de 1 Callas St Brieuc PLamballe 2neo t F x Bretagne Huglgo
212. charger et installer sur leurs ordinateurs personnels De plus les usagers sauront les utiliser de fa on autonome car ils auront re u la formation ad quate L quipement en logiciels sous licence propri taire est relativement co teux sans compter que face l innovation constante des technologies nombreux sont ceux qui deviennent rapidement obsol tes ou qui demandent l installation de mises jour payantes pour continuer les utiliser cela repr sente pour l individu des co ts d investissement suppl mentaires L usage des logiciels libres s av re une alternative int ressante dont les EPN en sont aujourd hui l un des promoteurs 2 4 Un public de demandeurs d emploi pr sent La quatri me partie du questionnaire cherchait identifier les publics qui fr quentent les EPN Parmi les usagers habituels c est dire les jeunes les adolescents j ai introduit plusieurs types de publics susceptibles d entrer dans les cat gories du concept de disqualification sociale Les donn es suivantes nous informent sur le nombre d EPN qui d clarent accueillir ces diff rentes cat gories de publics Tableau 7 Publics pr sents dans les EPN et les cybercommunes Types de publics EPN Cybercommunes Jeunes 12 ans 60 72 Adolescents 76 89 tudiants 53 61 Seniors Retrait s 67 61 Demandeurs d emploi 68 58 RMistes en situation pr caire 40 59 Femmes au foyer 44 58 Pers
213. che d emploi n A1 Les outils mis disposition manquent selon elle d efficacit et elle s interroge sur le fait que ce soit volontaire ou pas Le fait qu elle ne puisse pas se connecter de son domicile interroge sur deux points soit les outils du P le Emploi demandent tre am lior s et cela a pu tre le cas lorsque le portail venait d tre cr suite la fusion entre l ANPE et les ASSEDIC soit l usager manque de comp tences informatiques Dans tous les cas le manque d information sur la mani re dont on utilise ces outils sur les services offerts et accessibles du portail en ligne sur le fonctionnement des outils et sur leurs capacit s permet au P le Emploi de continuer exercer une forme de pouvoir et de contr le sur les demandeurs d emploi Ces derniers sont contraints d utiliser les outils selon un mode op ratoire qui ne leur permet aucune possibilit de d velopper leurs propres usages C est le cas pour le syst me d uniformisation des CV dans lequel les demandeurs d emploi remplissent des cases en r pondant des questions les concernant afin d diter leur profil Cette uniformisation ne permet aucun demandeur d emploi de se d marquer et de mettre en avant un c t esth tique leur document qui pourrait jouer en leur faveur Un cadre est respecter et cette contrainte ne favorise aucune mise en avant du candidat comme nous l explique cette jeune femme 249 J avais essay de faire mon
214. ciale d autres peuvent par contre tre vecteurs de participation d interaction et de 24 Charte pour l inclusion num rique et sociale Barcelone 2004 en ligne consult le 24 09 2009 disponible sur http charte velay greta fr pdf Charte 20pour 20l inclusion20num E9rique20et 20sociale20 FR pdf 25 Thid 154 cr ation de lien social particuli rement pour les personnes socialement d savantag es qui ont des difficult s occuper une place dans une soci t o la d structuration des liens sociaux appara t comme l une des principales causes des ph nom nes d exclusion S Paugam 2008 L inclusion num rique v hicule l id e selon laquelle l usage des TIC serait une ressource suppl mentaire pour augmenter le capital social culturel personnel ou professionnel de la personne La logique est double sens d un c t la personne mobilise des ressources de l autre la soci t fait un effort d inclusion et d ouverture en r pondant l ensemble des besoins des individus Cela demande par cons quent la soci t d assouplir ses normes 3 UNE VISION CONCEPTUELLE DE L E INCLUSION En France comme nous l avons vu il est fr quent de parler d int gration ou d insertion pour justifier des actions dans les domaines du social Ainsi les politiques d immigration parlent d int gration pour d signer le processus de rapprochement d une personne un groupe o l objectif est de trouver un con
215. cis ment le r le que jouent les EPN du fait de leur caract re ind pendant qui les pr serve de l image li e l action sociale L h t rog n it des personnes pr sentes fait que les disqualifi s sociaux peuvent se pr server de toute image d valoris e et ne plus se d finir uniquement comme demandeur d emploi Ils ont cette opportunit de s identifier un nouveau groupe tout en gardant une certaine confidentialit sur leur situation sociale et professionnelle ils restent des usagers anonymes Ainsi au del de l acc s aux outils les EPN deviennent des lieux o une aide est disponible accessible de fa on directe et sans enjeux de pouvoir Ces liens se consolident au fur et mesure que les usagers reviennent dans l espace et se rencontrent plusieurs fois nouveau Des liens forts peuvent se cr er qui permettent certains usagers de trouver dans l EPN de nouvelles ressources humaines dont ils sauront en tirer les b n fices Le t moignage suivant explique que certains usagers de cet EPN viennent non pas pour acc der aux TIC mais pour trouver les comp tences qui leur permettront d effectuer leurs d marches par Internet leur place Cet usager remplit les documents num riques la place d une personne qui ne sait pas utiliser les outils pour que celle ci puisse continuer de b n ficier des aides sociales Ici la dimension technologique passe totalement au second plan au profit de la solidarit entre
216. citations l usage de ces outils concerne par exemple la d claration d imp ts Lors de notre premi re d claration en ligne nous b n ficions d une r duction de vingt euros sur le montant total de notre avis d imposition 264 en langue anglaise qui est difficilement compr hensible m me pour des personnes qui utilisent ces outils depuis plusieurs ann es L animateur joue ainsi le r le de d mystificateur et de formateur en transmettant un savoir faire visant d velopper l autonomie des usagers L espace multim dia devient un espace reconnu un lieu d initiation o des professionnels peuvent apporter un soutien aux usagers afin qu ils d veloppent leurs propres comp tences num riques L animateur intervient comme un support une personne ressource capable de mettre en place une d marche p dagogique adapt e en fonction des demandes et des caract ristiques des usagers Bon je d couvre l animateur informatique qui est quelqu un de bien de complice en m me temps qui en fait s adapte au public qu il a On a telle carence on veut aller vers tel truc bon il a cette flexibilit l Je trouve que c est bien Homme 57 ans retrait n B3 Lorsque des usagers reviennent plusieurs reprises dans un m me espace des liens se cr ent soit avec l animateur soit avec les autres usagers Au fur et mesure que les usagers reviennent ils apprennent se conna tre et tissent comme c est le cas dans le t moignage
217. clusion num rique dans les EPN Cette expression qui souffre encore d un manque de fondements th oriques s appuie sur le fait que les outils num riques doivent tre utilis s au service de l Homme pour qu il en tire des b n fices dans sa vie sociale et professionnelle Rappelons que le mod le inclusif en rapport avec le travail de d finition de Sylvie Solere Queval 2006 t moigne d un assouplissement des normes de la soci t afin qu elle puisse donner une place l ensemble de ses citoyens y compris aux plus vuln rables Dans une logique inclusive l individu est aussi plus libre de ses actions de ses choix et de sa capacit d entreprendre pour atteindre son but Lorsqu on qualifie l inclusion de num rique ce sont les TIC qui sont utilis es accompagner ce changement Dans le cadre de cette recherche nous pouvons effectivement parler d usages inclusifs des TIC par les personnes en situation de disqualification sociale dans les EPN ils d veloppent des usages cr atifs des TIC et cherchent tirer profit de leurs pratiques en se lib rant de l assistanat ils exercent par cons quent une forme de pouvoir sur leur environnement de par leur posture d acteur c est dire en capacit d agir L acc s libre Internet et aux logiciels de traitement de texte la possibilit de pouvoir suivre des activit s d initiation de b n ficier de l aide des animateurs pr sents sont autant de ressources que l usager mobilise et r in
218. concept les usages sociaux professionnels des TIC taient encore peu d velopp s Les relations avec les administrations sociales ou les structures de retour l emploi taient encore peu m diatis es par l usage des TIC et les outils utilis s pour retrouver un emploi r pondaient des m canismes diff rents la fin des ann es quatre vingt les EPN n existaient pas et le r seau Internet n tait qu l tat de 266 EPN Espace Public Num rique 267 TIC Technologies de l Information et de la Communication 218 projet Par cons quent les disqualifi s sociaux n avaient pas acc s de tels outils pour justifier de leur situation ou pour effectuer leurs d marches de retour l emploi Cette enqu te qualitative men e aupr s des usagers permettra d identifier le s r le s que joue nt les EPN qui mettent disposition du public des outils num riques et la mani re dont les usagers s approprient ces espaces pour r pondre leur volont de requalification sociale et professionnelle J analyserai d une part travers leurs t moignages comment ils effectuent leurs d marches de recherche d emploi en les interrogeant sur leurs usages des TIC et en relevant les situations d empowerment d autre part j aborderai la dimension sociale que les usagers accordent aux EPN travers une tude des liens sociaux existants qu ils soient horizontaux ou verticaux L enqu te qualitative L ana
219. connot s culturellement ce qui peut repousser certains publics par exemple les personnes sans domicile fixe SDF qui ne peuvent entrer avec leur animal ou qui ont un rapport leur personne corps en d calage avec le statut du lieu M me si les biblioth ques et les m diath ques sont peu invitantes pour certains autres publics ces groupes ont quand m me acc s des EPN implant s dans d autres lieux c est le cas des EPN situ s dans le CCAS et dans l immeuble HLM dans lesquels nous avons pu rencontrer des personnes que Serge Paugam 1991 qualifie d assist es et de marginales en r f rence aux cat gories du concept de la disqualification sociale L une de nos conclusions est de varier les lieux d implantation pour optimiser les chances de toucher des publics qui vivent des situations d extr me pauvret et qui portent sur eux les stigmates visibles de l ext rieur de leur statut d valoris mais qui prouvent aussi le besoin d acc der ces outils Diversifier les lieux d implantation permet galement de proposer une offre d activit adapt e aux publics accueillis de d velopper des partenariats plus sp cialis s avec des structures expertes ou de prendre des dispositions plus sp cifiques en faveur de certains publics par exemple de choisir du mat riel adapt certains handicaps de faire venir des intervenants ext rieurs qui poss dent des comp tences plus sp cifiques Il existe cependant des avan
220. contradictoire sur l usage des TIC d un c t ils souhaitent favoriser la participation de tous la soci t de l information en incitant l ensemble des citoyens y compris les personnes les plus en difficult s quiper et utiliser ces outils d un autre c t ils refusent d en supporter les effets Selon la perspective adopt e l usage des TIC cr e de nouveaux espaces de libert pour les individus et c est pr cis ment le cas dans les EPN travers les usages qu ont les disqualifi s sociaux de ces outils mais peuvent aussi servir exercer un contr le suppl mentaire sur la mani re dont se comportent les individus en soci t la repr sentation de l tat policier cr e par Big Brother Nous pouvons porter par cons quent un regard totalement diff rent voire contradictoire sur la soci t de l information en fonction d o nous l observons Les individus gr ce leurs usages acc dent de nouvelles formes de participation de la vie en soci t que la soci t r prime parce qu elle n est pas en mesure d en g rer les effets La soci t fran aise reste sur un mode traditionnel de traitement de l exclusion qui ne tient pas suffisamment compte des potentialit s qui sont offertes par l usage des TIC C est pr cis ment ici qu entrent en conflit les missions d un tat Providence qui a pour obligation de porter assistance ses citoyens pour les limiter les ph nom nes d exclusion tout en exer ant des fonctions
221. corpus de circulaires 1982 1993 in Classes populaires et services publics Soci t s Contemporaines n 58 2005 p 105 130 FOUGERE D Trajectoires de ch meurs de longue dur e in L exclusion d finir pour en finir sous la dir de S KARS Z Paris Dunod 2000 r d 2004 p 146 157 GOSSOT Bernard La France vers un syst me inclusif in cole comment passer de l int gration l inclusion Reliance n 16 2005 p 31 33 HABERMAS J L espace public 30 ans apr s in Dossier les espaces publics Quaderni n 18 1992 p 161 191 JOCHEMS S RIVARD M TIC et citoyennet De nouvelles pratiques sociales dans la soci t de l information in Nouvelles pratiques sociales chos et d bats vol 21 n 1 2008 p 137 166 JOUET J Retour critique sur la sociologie des usages in Communiquer l re des r seaux R seau n 100 2000 p 487 521 JOUVE B L empowerment quelles conditions Pour quels objectifs in Finances et fiscalit locales la r volution en marche Pouvoirs locaux n 71 2006 p 113 118 KARSZ S Empowerment Une notion bien pensante permet elle de penser in Nouvelles pratiques sociales chos et d bats vol 21 n 1 2008 p 150 157 KARSZ S L exclusion faux concept vrai probl me in L exclusion d finir pour en finir sous la dir de S KARSZ Paris Dunod 2000 r d 2004 p 99 168 LE BOSSE Y
222. couragent le repli sur la sph re domestique on peut encore d couvrir des pratiques diverses fond es sur de petits r seaux de sociabilit Ces derniers peuvent encore faciliter l int gration locale et offrir dans certains cas des compensations l isolement croissant des individus et des familles S Paugam 1995 p 63 Ces liens qui se cr ent dans l enceinte m me de l espace multim dia peuvent dans certains cas se poursuivre l ext rieur Certains usagers vont demander conseil leur voisin dans l EPN puis ils vont se revoir les jours suivants et vont apprendre se conna tre un lien va se cr er Une fois le premier contact tablit les personnes peuvent tre amen es se recroiser et continuer changer en dehors de l espace soit parce qu ils habitent le m me quartier ou proximit de l EPN soit parce qu ils souhaitent pr server ce lien Par cons quent l usager tend progressivement son r seau social diversifie ses points d accroches ce qui peut freiner les risques d isolement Les chances de renouer avec l emploi ne sont pas inh rentes ni proportionnelles au nombre de contacts tablis n anmoins un r seau social tendu est un l ment qui favorise la rencontre avec une personne susceptible de pouvoir nous sortir d une situation inconfortable Comme le soulignait Howard S Becker propos des musiciens de jazz L assurance d obtenir un 277 travail r gulier d pend du nombre et de
223. cours d insertion et de retour l emploi mais pour proposer un acc s accompagn aux TIC travers ce travail de recherche un des objectifs est de comprendre comment les disqualifi s sociaux pr sents dans les EPN s approprient l espace public de telle sorte qu ils red finissent l objectif initial de leur implantation Les usages des TIC et les pratiques des disqualifi s sociaux red finiraient leur tour la fonction des EPN Les espaces publics num riques serait les lieux o les usagers pourraient trouver des r ponses leurs besoins de requalification professionnelle en d veloppant leurs propres usages des TIC et en se lib rant des ph nom nes de soumission d assignation et d assistance qu ils peuvent vivre au contact des institutions expertes Ces logiques d mancipation d empowerment sont intimement li es au nouveau mod le inclusif de soci t qui appara t dans de nombreux textes et discours politiques pour favoriser l inclusion du plus grand nombre Inclure signifie que la soci t a le devoir d assouplir ses normes pour donner une place l ensemble des personnes qui font la richesse de notre soci t Mais est il judicieux de parler d inclusion dans un syst me aussi proc dural et normalis qui est le n tre Dans cette logique l usage des TIC nous parlerons d inclusion num rique est il un moyen permettant aux personnes de s manciper et de faire face aux difficult s qui les prive
224. cteurs de la soci t civile notamment ses franges les plus fragilis es par les transformations conomiques contemporaines des capacit s d action de pouvoir Face des tats d pass s par l importance des probl mes sociaux r soudre in galit pauvret exclusion d linquance l une des alternatives actuelles serait l empowerment par e de tous les m rites de la d mocratie participative pratiqu e dans ce qu elle a de plus noble B Jouve 2006 p 115 Il est d usage de parler dans les discours politiques et textes en mati re d inclusion sociale et num rique surtout lorsqu il s agit de TIC de participation des usagers la soci t de l information pour qui Pourquoi Les questions restent en suspens le seul argument avanc est que cela favoriserait la coh sion sociale entre les individus et permettrait de lutter activement contre l exclusion sociale et num rique Vaste programme Mais comment cela est il visible en France et de quelle mani re cela se manifeste t 1l Comme le souligne Bernard Jouve En France l empowerment rencontre d videntes difficult s de mise en uvre la question de la difficile participation dans la politique de la ville ou encore la courte existence d un secr tariat l conomie sociale et solidaire sous le Gouvernement de L Jospin attestant cet tat de fait Faire participer le public le citoyen l usager revient les int grer dans un cadre op
225. ctorale L autorit politique est d sormais soumise l existence d une critique l gitime exerc e dans l espace public par les individus issus de la sph re bourgeoise 3 VERS UN AFFAIBLISSEMENT DE LA FONCTION CRITIQUE DE LA SPH RE PUBLIQUE Dans son ouvrage J rgen Habermas nous informe sur la d gradation de la sph re publique bourgeoise qui voit progressivement ses fonctions critiques s affaiblir face l intervention croissante de l tat social L tat social fait suite l tat constitutionnel 140 lib ral il intervient dans toutes les sph res de la vie sociale ainsi que sur la prise de d cision sur le mode administratif et technique ce qui conduit une ref odalisation de la sph re publique qui voit ses capacit s critiques se r duire La publicit critique laisse progressivement la place celle de d monstration et de manipulation la culture discut e la culture consomm e utilis e par des groupes d int r t pour servir leur pouvoir et qui soumet une nouvelle fois l espace public au pouvoir politique Hannah Arendt rejoint ce titre J rgen Habermas lorsqu elle explique que la soci t de masse s inspirant du mod le de la famille limine progressivement toutes strat gies ou initiatives individuelles afin de r duire le domaine public au profit d un conformisme L essentiel est que la soci t tous les niveaux exclut la possibilit d action laquelle tait j
226. d abord tout particuli rement Paul Taylor mon directeur de th se ainsi que Annabelle Boutet et Pascal Plantard qui ont co dirig ce projet pour leur disponibilit et leurs pr cieux conseils Ils ont su au fil des discussions donner du sens ce travail de recherche Les pistes de r flexions ont t nombreuses les orientations souvent emprunt es parfois abandonn es et je suis infiniment reconnaissant de leur patience et de leurs critiques constructives qui ont t d une grande richesse Je remercie galement toute l quipe M rsouin laquelle j ai t rattach e durant ces trois ann es et qui a su valoriser ce travail Jocelyne Tr membert a t d un grand soutien lorsqu il s est agit de construire et de traiter les enqu tes quantitatives je la remercie pour son expertise et pour son aide Un grand merci galement Emmanuelle Paul du Conseil r gional de Bretagne toutes les personnes du d partement LUSSI T l com Bretagne et du CREAD Universit Rennes 2 avec qui j ai travaill chang Cindy Drogue Ny Aina Rakotomalala Harisoa et Santiago Ruano Ric n avec qui j ai partag le bureau Maria Coant de la Maisel ainsi qu lisabeth Le Faucheur Joncour du service D mocratie locale et citoyennet de la mairie de Brest Le travail de terrain a t galement tr s enrichissant en termes de rencontres Je remercie infiniment les animateurs multim dia des espaces publics num riques de la
227. d initiation et ou de formation aux TIC dans les cursus scolaires et dans les projets d insertion des demandeurs d emploi en s appuyant sur les infrastructures existantes EPN coles C est galement la premi re fois que les demandeurs d emploi et les jeunes font l objet d une attention particuli re dans un programme politique en faveur de l acc s public Internet Par ailleurs l initiation aux TIC demande un encadrement par des professionnels qui poss dent des comp tences la fois techniques et p dagogiques De ce fait le CISI du 10 juillet 2000 souhaite galement accro tre le nombre de professionnels des technologies de l information afin d initier les personnes ces nouveaux outils et renforcer les fili res de formation 2 3 CISI 2003 D mocratiser les usages des TIC Le CISI du 10 juillet 2003 poursuit les orientations engag es par le Comit pr c dent avec comme premier objectif la r alisation d un bilan des chantiers et programmes d initiation lanc s depuis 2000 Le th me de ce Comit se centre sur la diffusion et la d mocratisation des TIC pour les rendre plus accessibles l ensemble de la 383 MAPI Mission interminist rielle pour l Acc s Public Internet au multim dia et la micro informatique 33 population et en particulier aux personnes qui en sont toujours exclues malgr les programmes de sensibilisation mis en place Pour r aliser ce projet le CISI lance un v
228. d insertion le syst me scolaire tant jug partir du milieu des ann es quatre vingt comme archa que voire comme l une des principales causes de la hausse du ch mage l action publique voit travers l insertion un objectif d efficacit et une obligation de r sultat qui peuvent de ce fait contribuer exclure davantage les moins qualifi s Comme le conclut Serge Ebersold l ambition d int gration du mod le salarial a c d la place celle de participation et d implication du mod le entrepreneurial Le mythe du progr s incarn par l tat s est trouv remplac par celui du projet dont l individu est le seul d positaire bid Les populations concern es se doivent d adopter les valeurs et les normes sociales comportementales morales et culturelles mat rialis es sous la forme de comp tences v hicul es par l entreprise pour avoir une chance de retrouver une place de salari En d finitive Le terme d insertion pourrait se r sumer comme une interface un espace dans lequel des acteurs coordonnent leurs actions en construisant des passerelles entre ce qui rel ve de la formation et de la qualification et ce qui constitue le march du travail L insertion n est pas univoque elle regroupe nombre de dispositifs d institutions de mesures qui ont pour objectif d appliquer autant de traitements sp cifiques qu il existe de profils de personnes concern es La pluralit des publics auxquels elles s adre
229. dans des cybercommunes ainsi que 75 des ECM et 76 des Cyber bases Pour conclure sur les labels nous observons un taux de r ponse important de la part des EPN sans aucun labels Cela ne veut pas n cessairement dire qu un r seau alternatif existe puisque en reprenant les diff rentes r ponses et en effectuant des recherches sur ces espaces je me suis rendu compte que certains d entre eux qui se d finissaient comme non labellis s l taient en r alit Plusieurs hypoth ses peuvent tre nonc es sur ce sujet soit les animateurs n ont pas connaissance de leurs labels soit ils ne souhaitent pas les communiquer soit ils ne savent plus si leur espace est toujours labellis 1 3 Une forte implantation des EPN dans les biblioth ques et m diath ques Sur la base des r ponses recueillies nous constatons que les EPN sont majoritairement implant s dans les biblioth ques et ou m diath ques communales En rapport avec les autres lieux propos s dans le questionnaire nous avons obtenu les chiffres suivants Tableau 4 Tri des EPN par lieux d implantation Situation de l EPN Nombre de r ponses Taux Biblioth que m diath que 12 44 Local communal mairie 44 27 Local associatif 11 6 Maison de l Emploi 1 2 Espace autonome 11 6 Autres 25 15 Total 164 100 Source Enqu te quantitative juin 2008 Les EPN implant s dans les biblioth ques et le
230. dans l animation Il a d autres missions au sein de la mairie donc peu de temps consacrer la cybercommune 3 Activit s Activit s majoritaires Jeux en r seau d la majorit de jeunes pr sents D couverte de l environnement windows traitement de texte Internet sur 3 s ances Accompagnement individuel ou en groupe la demande L animateur souhaiterait d velopper des activit s de montage photo graphisme 4 Public 95 de jeunes car des jeux sont propos s par l animateur ll adapte les activit s en fonction du public 2 adultes Quelques s niors retrait s Peu de demandeurs d emploi car pr sence d un PAE la mairie Ne peut accueillir des personnes en situation d handicap gt Cybercommune situ e l tage sans ascenseur 5 Projet 2009 M diath que en construction sur la commune la cybercommune va y tre int gr e Objectif de garder cet espace pour le jeu et d velopper d autres activit s pour d autres publics dans la future cybercommune 326 Cybercommune B 1 Structure Cybercommune situ e dans un local d di dans une biblioth que ouverture en sept 2000 Labels Cybercommune Point tude L animateur travaille en partenariat avec le P T de X Ouverture 20h sem Nocturne jusqu 22h une fois par mois soir e th matique Acc s gratuit pour tous les publics Appui des lus l animateur est autonome dans la gestion de l espace il fait remonter les i
231. dans le sens o bien qu ils soient accessibles et montrent que l offre de travail existe ils ne favorisent pas le d veloppement de l autonomie des personnes C est pr cis ment la mani re dont fonctionne ce mode de traitement du ch mage qui cr e des ph nom nes de tension entre les demandeurs d emploi et leurs interlocuteurs du P le Emploi et qui fait qu ils se cr ent une image n gative de l institution 4 1 2 Des outils num riques et des usages des TIC verrouill s Les demandeurs d emploi sont livr s eux m mes et ne peuvent compter que sur leurs propres comp tences pour ce qui est de la recherche d emploi sur Internet Les P les Emploi ne proposent pas de fa on automatique de formations l utilisation du portail en ligne ou la recherche d emploi sur Internet Des bornes d acc s au portail sont disponibles dans les P le Emploi les demandeurs d emploi peuvent les utiliser gratuitement Il n y a pas d animateur pr sent ou de personne ressource dont la mission est d accompagner le demandeur d emploi dans ses recherches or parmi les usagers que j ai rencontr s plusieurs ne maftrisaient pas totalement les outils informatiques Certains d entre eux qui n avaient jamais touch ces outils se sont connect s pour la premi re fois lors de leur premi re inscription sur le portail en tant que demandeur d emploi Surmonter la peur de l outil pour des personnes qui n ont jamais manipul avec toutes les repr sentation
232. dans les ann es quatre vingt et qui conduira la mise en uvre de politiques d insertion Focalisant dans un premier temps leur action sur la formation et le retour l emploi ces politiques d insertion seront compl t es partir du milieu des ann es quatre vingt par la mise en place de politiques d aides sociales lorsque les termes d exclusion et de social seront mis en parall le Lorsqu on voque la notion d exclusion aujourd hui le mot social n est jamais tr s loin puisqu il englobe l ensemble des ruptures plurielles dont l exclusion professionnelle en fait partie Comme le souligne Sa l Karsz le terme social t moigne de l tendue des paradigmes et de la profondeur de la notion d exclusion L exclusion sociale est l exclusion sans fronti res Sociale taye la toute puissance de l exclusion corrobore son don d ubiquit L exclusion sociale concerne les racines de l tre de l tre ensemble dans la mesure o ces racines sont rong es par les probl mes de logement d emploi etc S Karsz 2004 p 109 Les exclusions sont plurielles n anmoins les nombreuses recherches men es autour de la notion d montrent toutes l importance du r le de l emploi r mun r et de celui des liens sociaux comme deux des principaux facteurs capables de pr server les personnes contre les risques de vuln rabilit Le travail parce qu il garantit un minimum de ressources et une protection sociale i
233. dante et incompr hensible qui d nature l image qu ils ont d eux m mes et qui les emp che de vivre la moindre activit de substitution Le ch mage invers est quant lui de toute autre nature puisque comme son nom l indique il est v cu comme une opportunit de se r aliser soi m me Il concerne surtout les jeunes ayant une qualification professionnelle moyenne voire faible et qui profitent de la p riode de ch mage pour se r v ler artistiquement ou intellectuellement Ils opposent ainsi la valeur du travail celle d une culture fond e sur l authentique Le ch mage est v cu comme une occasion privil gi e de r aliser leur vocation le travail tant consid r comme un moyen d assurer la vie mat rielle en plus des aides qui peuvent provenir d autres sources principalement de la famille D autres jeunes vivent leur situation comme une forme de vacances Leur faible insertion professionnelle fait qu ils vivent la p riode de ch mage comme un moyen de satisfaire leurs loisirs et les plaisirs issus des occupations li es aux vacances Ils revendiquent leur total d saccord avec la norme du travail pour lequel ils n accordent aucune valeur La p riode de ch mage n est donc pas per ue dans ce cas de figure comme d valorisante 89 Enfin la troisi me et derni re mani re de vivre le ch mage est celle du ch mage diff r qui concerne en majorit les cadres en ch mage depuis une courte dur e moins d un an
234. de cr ation J L 291 Rinaudo 2002 p 85 Donald W Winnicott 1975 a introduit les notions d objet et d espace transitionnels en voquant la relation entre la m re et son b b Il explique que le nouveau n ne fait pas la distinction dans un premier temps entre le sein de sa m re et lui m me ils ne forment qu un Pour qu il y ait s paration et transition et pour que la m re s adapte aux besoins du b b et qu elle n y r ponde plus de fa on instantan e un espace transitionnel doit tre cr dans lequel elle y introduira des objets et des ph nom nes transitionnels Ceux ci d signent l aire interm diaire d exp rience qui se situe entre le pouce et l ours en peluche entre l rotisme oral et la v ritable relation d objet entre l activit cr atrice primaire et la projection de ce qui a d j t introject entre l ignorance primaire de la dette et la reconnaissance de celle ci D W Winnicott 2002 p 28 L objet transitionnel constitue la premi re possession non moi un ours en peluche un bout de couverture une poup e Bien que cette recherche ne porte pas sur le d veloppement des b b s Nicole Mosconi indique qu en m me temps avec l exp rience culturelle cette zone interm diaire s largit et d espace situ entre le b b et la m re elle devient espace entre l enfant et la famille puis entre l individu et la soci t N Mosconi 1996 p 84 L espace entre l indi
235. de nouvelles activit s mais aussi dans la fr quentation du public et sur sa p rennisation Ses connaissances informatiques et sa capacit organiser et animer des s ances d initiation sont des facteurs de d veloppement et de p rennisation des cybercommunes 4 1 2 Usages des TIC dans les cybercommunes l issue de cette enqu te le GIS M rsouin a souhait poursuivre sa d marche d valuation estimant que les r sultats pr sent s permettaient de r pondre partiellement la demande Gr ce cette premi re phase une typologie des espaces multim dia a t cr e ainsi qu un rep rage des facteurs favorisant ou freinant l essor des cybercommunes pour un r ajustement de la politique en mati re d acc s public Internet La seconde phase d valuation s int ressait aux usages des TIC et aux pratiques effectives des usagers dans les cybercommunes l utilit sociale de ces espaces et leur fonction dans le d veloppement d Internet en Bretagne Comme lors de la premi re phase d enqu te celle ci combine une d marche quantitative et qualitative en se focalisant sur un protocole d valuation comportant trois 58 tudes La premi re a port sur une valuation par questionnaire du rapport co t b n fice o li au programme la fois pour les collectivit s locales et pour le Conseil r gional o l initiative du dispositif une deuxi me tude a t men e sur la disposition du public
236. de police et de contr le sur eux et la volont de cr er une soci t de l information et de la connaissance suffisamment ouverte dans laquelle l usage des TIC permettrait de g n rer de nouvelles formes d mancipation et de participation la soci t 5 Cf G Orwel 1984 Paris Gallimard Collection Folio 1972 305 Bibliographie Ouvrages complets ADORNO T W HORKHEIMER M La production industrielle de biens culturels La raison dialectique Paris Gallimard 1974 291 p ANDRE C LELORD F L estime de soi s aimer pour mieux vivre avec les autres Paris Odile Jacob 1999 288 p ARENDT H Condition de l homme moderne 1 d en anglais 1958 Paris Calman L vy 1961 r d Pocket Algora 1983 406 p ARNAUD M PERRIAULT J Les espaces publics d acc s Internet Paris PUF 2002 219 p BATESON G Vers une cologie de l esprit tome 2 Paris Seuil 1980 r d Points Essais 2008 346 p BECKER H S Outsiders tudes de sociologie de la d viance 1 d en anglais 1963 Paris Editions M taili 1985 249 p BERGIER B Les affranchis parcours de r insertion Paris Descl e de Brouwer 1996 231 p CASTELLS M La galaxie Internet Paris Fayard 2002 375 p CERTEAU M de L invention du quotidien 1 Arts de faire et 2 Habiter cuisiner d tablie et pr sent e par Luce Giard Paris Gallimard 1990 352 p DEMAZIERE D Le ch
237. de probl me qui rappelons le poss dent une formation initiale dans le domaine de l ducation sp cialis e 288 6 1 2 Auto contr ler ses usages des TIC Les personnes en situation de disqualification sociale se trouvent dans une posture o la priorit est de regagner une place qui leur permette d acc der des conditions de vie meilleures que celles li es leur statut de demandeur d emploi Cette volont induit par cons quent des usages prioritaires qui s loignent peu de leur projet professionnel Les usagers ne s autorisent pas jouer aux jeux en ligne utiliser les logiciels de retouche photo ou chatter sur des forums Les usages des TIC exerc s restent en lien avec ce qui leur semble important pour eux pour retrouver un emploi et rester en contact avec leurs proches Les usages ludiques ou qui s loignent trop du cadre de l insertion sociale et professionnelle sont bannis de leur propre volont ils contr lent ainsi leurs usages Le fait que certains EPN soient de plus implant s dans des structures telles que le CCAS la Mission Locale ou le P le Emploi comme c est le cas dans l extrait suivant renforce le sentiment de ne pas s garer dans les usages Et l c est pour tout ce qui est recherche de formation ce sont des recherches qui sont li es par exemple on ne va pas se mettre chatter c est pas bien L c est pour faire des recherches qui sont li es aux recherches d emploi Hom
238. de sociale o se trouvent d un c t les aidants professionnels b n voles et de l autre les aid s clients r sidents l il est possible d aider et d tre aid d offrir et de recevoir B Bergier 1996 p 165 L entraide entre les individus les diff rents changes qui peuvent se cr er 283 sont autant d l ments qui vitent les risques de domination ou d abus de pouvoir Contrairement au P le Emploi qui donne une r ponse descendante au traitement du ch mage et qui s pare les aidants conseillers des aid s demandeurs d emploi les EPN remettent plat cet aspect relationnel descendant puisqu il n est pas identifi comme une structure experte dans le domaine la relation de pouvoir est par cons quent inexistante La libert dont jouissent les usagers leur permet de s affranchir de la pression exerc e par l institution et de ses formes de domination Enfin l acc s Internet permet aux disqualifi s sociaux de rester en contact avec leur famille et leurs amis loign s par l interm diaire de l usage des outils de communication accessibles 6 L EPN UN TERRAIN PROPICE AUX USAGES CR ATIFS En lien avec les axes int grateurs que Serge Paugam 1991 a privil gi pour laborer son concept de la disqualification sociale nous avons identifi successivement les fonctions que jouent les EPN aupr s des disqualifi s sociaux travers leur rapport l emploi puis en termes de liens sociaux Nous av
239. des cybercommunes Face ces r sultats nous pouvons conclure que les EPN jouent de nouvelles fonctions aupr s des publics en situation d exclusion sociale et professionnelle puisque ces personnes n taient pas n cessairement pr sentes lorsque les 2355 Cf r sultats de la premi re phase d enqu te M rsouin sur les cybercommunes 2003 op cit 36 RMI Revenu Minimum d Insertion aujourd hui modifi en Revenu de Solidarit Active RSA Lorsque cette enqu te a t r alis e le dispositif du RSA n tait pas encore mis en application 204 premiers EPN se sont implant s sur le territoire Des dispositions sp cifiques prises en faveur des demandeurs d emploi Une des interrogations que je m tais pos au d but de ce travail de recherche en corr lation avec les entretiens exploratoires men s aupr s des animateurs tait de savoir si les animateurs prenaient des dispositions sp cifiques en faveur des publics en situation d exclusion sociale et professionnelle En mettant l hypoth se que les publics seraient pr sents il me semblait vident que des demandes sp cifiques pouvaient tre faites de la part de ces usagers aupr s des animateurs J ai donc introduit une question afin d interroger les animateurs sur les ventuelles dispositions qu ils pouvaient prendre en faveur de ces publics sachant pertinemment qu ils ne sont pas des travailleurs sociaux et que leur action se limite normalement des missions d a
240. des outils tels que la t l candidature ou le r dac CV En termes de liens sociaux les relations que les disqualifi s sociaux cr ent avec les autres usagers dans les EPN sont galement remises plat Il n y a plus cette composante hi rarchique que les disqualifi s sociaux peuvent vivre avec les travailleurs sociaux ou les conseillers du P le Emploi Nous avons vu que les EPN remplissent la fonction d espace anonyme en r f rence Bertrand Bergier 1996 dans le sens o les relations cr es sont horizontales c est dire sans enjeux de pouvoir d stigmatisantes et lib r es de toute dimension institutionnelle Les personnes les plus en difficult ont ainsi la possibilit de c toyer d autres publics et de s identifier des groupes qui poss dent une image plus positive dans la soci t Ces diff rents l ments mettent en tension la logique de traitement descendante op r e par l tat via le syst me de retour l emploi et la logique ascendante qui consiste pour l usager refuser l assistance en tant libre de mobiliser les ressources qui pourront r pondre ses besoins Dans cette dynamique inclusive les TIC jouent un r le fondamental puisque les disqualifi s sociaux se les approprient et d veloppent des usages inclusifs des TIC desquels ils sauront tirer profit pour am liorer leur vie au quotidien Pour eux l am lioration de la qualit de la vie passe par l obtention d un travail En termes de m thodolo
241. des politiques d insertion lanc es depuis les ann es quatre vingt s appuyant tant t sur la formation le projet ou l activit conomique pour montrer l adaptation des politiques d insertion en fonction des m tamorphoses que subit la soci t Le chercheur associe les politiques d insertion en faveur des jeunes et plus particuli rement les causes du ch mage leur manque de qualification la sortie du syst me scolaire La formation professionnelle est consid r e au d but des ann es quatre vingt par les politiques d insertion comme l outil majeur pouvant pallier les in galit s face l emploi la fin des ann es 80 l insertion continue d tre pens e comme l amont de l int gration La formation reste un outil pr cieux condition d tre adapt e R Roche 2000 p 83 Le milieu de l entreprise intervient comme le lieu o les jeunes se responsabilisent se d veloppent professionnellement ce qui encourage le syst me scolaire s adapter face aux volutions conomiques du march L entreprise devient un espace moderne de d veloppement source de valeurs et modes de comportement nouveaux qui s oppose un syst me ducatif jug cloisonn et rigide per u comme l une des principales causes de la hausse du ch mage Le principe de l alternance d velopp dans le rapport de Bertrand Schwartz en 1981 est cens constituer un nouvel espace interm diaire entre les instances d ducation et de formation et
242. dier C est ainsi que des programmes politiques sont mis en place l aube des ann es 2000 bas s sur une diffusion massive des TIC dans la soci t via l quipement des coles des entreprises le d veloppement du haut d bit dans l espoir de connecter le plus grand nombre d individus Les projets se multiplient et interviennent dans diff rents domaines qui concernent la fois l quipement l acc s aux TIC la formation ou l accompagnement des populations l chelle europ enne ce sont les programmes eEurope mis en uvre par la Commission europ enne depuis 1999 qui orientent des mesures en fonction des th matiques privil gi es La France quant elle met en place ses propres chantiers sur le plan national en s appuyant sur les orientations pr vues au niveau europ en depuis 1998 les CISI se succ dent et font l objet d une valuation l issue de chaque projet L objectif de ce premier chapitre est de pr senter les mesures inclues dans les diff rents programmes et de rendre compte des bilans successifs afin de mettre en lumi re les tapes qui ont conduit porter un int r t particulier sur la question des EPN et de l exclusion 1 LES PROGRAMMES EUROP ENS EEUROPE UNE SOCI T DE L INFORMATION POUR TOUS Depuis le rapport Bergman publi en 1994 puis relay partir de 1999 par les programmes eEurope pr sent s ci dessous la volont des pouvoirs publics est d augmenter le nombre de
243. disponible sur http ec europa eu information society activities einclusion docs bepartofit contributions booklet pdf 211 Cf P Vendramin et G Valenduc 2003 op cit 22 Cf dans la premi re partie le premier chapitre consacr la soci t de l information 25 Lettre EMERIT De la fracture num rique l inclusion sociale n 39 2004 p 2 153 sur les capacit s qu auraient les individus tirer profit de l usage des TIC pour faire voluer leur condition sociale Lors du congr s de Barcelone en 2004 une charte pour l inclusion num rique et sociale a t r dig e Elle pr voyait de d velopper une soci t de 24 dans l information galitaire dans ses dimensions culturelles sociales et politiques laquelle l usage des TIC jouerait un r le important puisque la charte pr cise que Pour favoriser l int gration sociale et professionnelle de tous les techniques num riques doivent tre porteuses de valeurs et am liorer la participation d mocratique ainsi que les 215 Les opportunit s d e inclusion s adressent surtout des conditions de vie des individus individus ou des groupes socialement d savantag s qui pourraient tirer profit du potentiel offert par les TIC de plusieurs mani res un meilleur acc s l emploi et la formation des emplois adapt s des besoins sp cifiques notamment pour certains handicaps une meilleure circulation des connaissances une r duction des difficult s l
244. disqualification sociale il a mis en vidence les relations que les diff rentes cat gories entretenaient avec les services d action sociale Les r sultats des entretiens ont permis de confirmer que vingt ans apr s les personnes dites fragiles expriment toujours cette m me volont de requalification mais que leur rapport l institution a volu ils occupent toujours leur temps pour rechercher activement du travail par contre sans n cessairement fr quenter les structures expertes Les EPN n existaient pas l poque o Serge Paugam a labor son concept et Internet n tait pas le principal outil de recherche d emploi les offres taient encore affich es l ANPE ou disponibles dans les journaux Aujourd hui nous pouvons affirmer que les disqualifi s sociaux n ont plus n cessairement ce rapport direct avec les institutions sp cialis es qui d s qu ils les fr quentent leur renvoient l image de leur statut d valoris Le fait de mettre disposition des outils num riques dans un espace libre d acc s permet au contraire aux disqualifi s sociaux d aujourd hui d att nuer la fois leurs stigmates et l image p jorative qu ils peuvent porter sur eux m mes Pour eux l intervention sociale se limite finalement percevoir des aides sociales puisque en ce qui concerne la recherche d emploi les disqualifi s sociaux pr sents dans les EPN semblent privil gier l autonomie Cela est probablement d au
245. dix que l insertion acquiert son statut lorsque le d bat se recentre autour des jeunes et de leurs rapports avec le monde du travail et plus particuli rement sur la d saffection envers l emploi industriel et sur l allergie au travail Pour anticiper les ventuelles mises l cart le Minist re du Travail et de l ducation met en place les premi res actions jeunes et autres stages d insertion sociale qui deviendront partir du d but des ann es quatre vingt l insertion professionnelle 1 1 Les ges de l insertion L insertion a subi de nombreuses m tamorphoses qui conditionnent son caract re polys mique En r sum nous pouvons dire que des ann es quatre vingt aux ann es quatre vingt dix les modes d intervention se sont av r s tr s diff rents mettant en avant la formation les stages les activit s culturelles ou le regroupement d acteurs locaux Dans la premi re moiti des ann es quatre vingt l insertion focalise son action sur l ducation la g n ralisation de la formation professionnelle et la gestion du ch mage Dans la seconde 132 R f B Bergier Les affranchis parcours de r insertion Paris Descl e de Brouwer 1996 133 R f J Rousselet L allergie au travail Paris Le Seuil 1974 98 moiti le fil conducteur des politiques s oriente vers l individualisation des pratiques ainsi que la personnalisation des parcours La formation des populations conc
246. dologie et les outils utilis s l enqu te s est d roul e en trois phases Une premi re phase a consist me familiariser avec le fonctionnement des EPN en menant des entretiens exploratoires aupr s d animateurs Cette premi re phase s est d roul e en deux temps un premier temps pour comprendre les m canismes des EPN relever les types d activit s propos s avoir une id e des publics accueillis et des outils et moyens mis en uvre pour les accompagner un second temps pour alimenter la future 2 Cf annexe 11 Enqu te qualitative la grille d analyse des entretiens d usagers 183 enqu te quantitative et relever les questions ou les th mes susceptibles de venir alimenter le questionnaire Une seconde phase a consist ensuite diffuser le questionnaire aupr s de l ensemble des animateurs multim dia de la r gion Bretagne L objectif travers cette enqu te tait de recueillir des donn es quantitatives sur les EPN et d tablir un panorama de l acc s public Internet en Bretagne Les chiffres informent sur le taux d EPN qui d clarent accueillir des publics en situation d exclusion sociale proposer des activit s d aide l insertion sociale et professionnelle ou encore d velopper des partenariats avec les structures d insertion et de retour l emploi Cette phase m a permis de recueillir des donn es chiffr es et de relever des tendances g n rales sur le th me de l exclusion sociale et profession
247. e 17 La loi du 29 juillet 1992 est formelle sur la nature des actions d insertion toutes les activit s m me de mobiliser l individu et de contribuer sa resocialisation qu elles soient de loisirs culturelles ou sportives qu elles favorisent l acc s au logement ou l am lioration de l habitat ou qu elles contribuent la sauvegarde et l am lioration de l tat de sant 117 En France sp cialement dans un contexte de ch mage grandissant cons cutif depuis la fin des ann es 70 l instabilit de la conjoncture les employeurs ont d velopp des pratiques syst matiques de surqualification l embauche Une partie des moins qualifi s se voit ainsi rel gu e vers le ch mage de longue dur e ou plus g n ralement vers le ch mage ou la pr carit d exclusion Cette pratique de la part des entreprises consolide la pr carit des demandeurs d emploi et les phases de ch mage de longue dur e en installant encore un peu plus l exclusion et la nouvelle pauvret Le d but des ann es quatre vingt dix voit d sormais en l insertion par l activit conomique un nouveau mode de traitement du non emploi L accent est par cons quent port sur le soutien aux entreprises la cr ation d activit conomique telle que l aide aux demandeurs d emploi cr ateurs d entreprise la cr ation d emploi ou encore les dispositifs alternatifs au salariat comme l emploi marchand aid L insertion
248. e Au m me titre je n ai rencontr qu une seule personne qui entre dans la cat gorie des marginaux au CCAS du fait que l EPN soit implant lui aussi dans un lieu qui traite les questions de grande pr carit Cela montre bien que la situation g ographique de l EPN joue consid rablement sur les cat gories de 29 CCAS Centre Communal d Action Sociale 220 publics accueillies Les personnes qui vivent des situations d exclusion qui d passent un certain niveau de pr carit qui se mat rialise par exemple par des situations de ch mage de longue dur e se d placent dans les EPN qui poss dent un projet sp cifique en faveur de ce type de public La preuve en est que je n ai rencontr aucune personne dite fragile dans les EPN situ s dans le CCAS ou le centre social Cette premi re constatation va l encontre des ph nom nes de d sassignation que peuvent jouer les EPN du moins pour les personnes les plus en difficult s Curieusement ces individus continuent de fr quenter des espaces qui poss dent un projet autour de l action sociale alors que nous avons vu combien ce type de structure tendance stigmatiser les personnes qui les fr quentent Cela peut s expliquer par le fait que comme l expliquait Serge Paugam 1991 les personnes qui font l exp rience de l assistance install e ou revendiqu e et celle de la marginalit conjur e et c est le cas pour ces usagers n ont plu
249. e d bats dans la sph re publique En prenant appui sur les propos de Th odore W Adorno 1974 son ma tre de l cole de Francfort J rgen Habermas estime que ces nouveaux m dias captivent le public des spectateurs et des auditeurs mais en leur retirant par la m me occasion toute distance mancipatoire M ndigkeit c est dire la possibilit de prendre la parole et de contredire J Habermas 1978 p 179 La traduction fran aise de m ndigkeit renvoie l ge de la majorit qui par extension d signe galement des notions de maturit et de responsabilisation C est dans ce sens 21 T W Adorno amp M Horkheimer La production industrielle de biens culturels La raison dialectique Paris Gallimard 1974 141 primaire que les m dias cherchent d responsabiliser l individu Nous pouvons faire ici un parall le avec les institutions qui uvrent dans le domaine du social et qui de par leur mode d intervention assiste les personnes leur tant toute responsabilit ou possibilit d entreprendre Aujourd hui J rgen Habermas observe des tendances contraires dans la soci t contemporaine Les demandes de la sph re publique pour l acc s une meilleure publicit des questions d ordres publics laissent finalement peu de place une repolitisation de la sph re publique N anmoins il met une r serve sur la capacit du public exercer une criti
250. e d empowerment dans laquelle l usager mobilise les ressources qui sont accessibles et qu il est en capacit d utiliser pour se rapprocher de l objectif qu il s est fix Dans ce cas le partenariat a cette fonction de faciliter les d marches en permettant l usager d avoir un acc s direct aux informations recherch es Mais un partenariat trop troit entre les diff rentes institutions peut aussi avoir un effet n gatif l EPN peut aussi courir le risque de perdre de son caract re ind pendant Si un P le Emploi renvoie tous les demandeurs d emploi qu il accueille vers l EPN avec lequel il a d velopp un partenariat tr s fort pour qu ils b n ficient d un encadrement dans leurs d marches de recherche d emploi ces publics associeront l image qu ils ont du P le Emploi l EPN or c est justement parce que ces espaces ind pendants ne sont pas des lieux d action sociale que les demandeurs d emploi s y d placent Cependant associer des partenaires aux EPN peut aussi faciliter les 259 d marches des usagers Pour cet EPN implant dans un immeuble HLM S le partenariat avec des structures d action sociale permet aux usagers de ne pas avoir se d placer dans un lieu stigmatisant qui rappelle la pr carit de leur situation Ainsi cet usager nous explique les d marches qu elle peut effectuer de l EPN en rencontrant directement ses interlocuteurs En lui demandant ce qui la pousse fr quenter l EPN elle m a r pondu
251. e elle peut recevoir un accompagnement plus appropri ses attentes Elle profite en ce sens d un encadrement individualis aussi bien sur le plan des usages des TIC que sur ses d marches de requalification sociale et professionnelle L animatrice qui cumule des comp tences aussi bien en rapport avec l insertion et le retour l emploi qu en lien avec les usages des TIC permet aux usagers d avoir acc s une aide diversifi e et compl mentaire L accompagnement est une dimension essentielle dans les EPN pour les personnes en situation de disqualification sociale Au del du fait que les animateurs d veloppent des comp tences pour les accompagner dans la d couverte des outils num riques certains d entre eux poss dent des comp tences autres qui font qu ils deviennent des interlocuteurs privil gi s pour les disqualifi s sociaux 269 4 6 Une appropriation de l espace public num rique Les EPN ne sont pas des structures qui poss dent une expertise reconnue dans le domaine du retour l emploi Ils sont des lieux publics o l on acc de aux TIC librement et o l on b n ficie d un encadrement pour apprendre les utiliser Aujourd hui les personnes en situation de disqualification sociale s approprient les EPN pour effectuer leurs d marches de retour l emploi et red finissent par cons quent la raison pour laquelle ils ont t mis en place l origine gr ce leurs pratiques et leurs us
252. e fait de pouvoir dialoguer avec eux fr quemment contribue r duire les distances et pr server le contact Un transfert est tabli de l usage du t l phone portable qui poss de un certain co t en termes de communication vers les outils de communication instantan e que permet l usage d Internet Cela permet de pallier les difficult s financi res comme c est le cas de cet usager Et puis le fait de discuter en direct aussi a me permet de voir mes mails aussi mais le fait de discuter en direct aussi a change quoi Souvent le t l phone il faut des frais suppl mentaires alors que l autant en profiter on a Internet Femme 30 ans fragile en recherche d emploi n F17 L usage des outils de communication accessibles permet de pallier une nouvelle fois les difficult s financi res auxquelles peuvent tre confront es certaines personnes en situation de disqualification sociale comme le t moigne cet extrait Mais ces outils de communication peuvent remplir d autres fonctions C est le cas de cet usager que j ai rencontr et qui a un usage de la messagerie instantan e tout fait particulier Cette jeune femme en recherche d emploi n utilise pas uniquement les outils pour changer avec ses proches mais aussi avec une personne ressource qui l aide lorsqu elle se confronte des difficult s dans ses d marches Quand elle est face un probl me d ordre technique ou li une recherche sp cifique elle e
253. e l annonce Ah bah c est pas nous c est eux Bah oui voil personne ne se responsabilise Non mais c est a c est pas top quoi 28 Les chercheurs poursuivent leur argumentation en citant quelques exemples qui viennent appuyer leur propos on leur demande d tre acteur et quand ils le sont on leur indique que ce n est pas ainsi qu il faut l tre on leur demande d laborer des projets et quand ils le font on leur dit qu ils sont irr alistes et qu on n a pas les moyens de les soutenir on leur demande de faire preuve d autonomie mais le dispositif d aide les met ou les remet en d pendance on leur demande de se conduire comme des gagnants mais quand ils le font on leur dit qu ils n ont pas besoin d aide V de Gaulejac I Taboada L onetti 1994 p 265 246 hein long silence Ouais a m est arriv deux fois quand m me que je me pr sente et que l par exemple celle l elle me montre une annonce qu elle a sous les yeux elle est pr sent e le trois mars donc on est le trois aujourd hui bah demain aussi bien ou apr s demain la personne sera Et elle sera encore l l annonce Donc c est nous faire croire qu elles sont l mais elles ne sont pas l la place est prise mais on te la pr sente quand m me c est sympa hein Mais a ne nous fait pas manger tous les jours hein Moi j ai deux enfants lever donc c est pas a qui va nourrir mes enfants hein Et apr s apr s on peut c
254. e d acc der aux outils autant en journ e qu en soir e en semaine qu en week end Les structures dites classiques d aide au retour l emploi comme le P le Emploi par exemple ne sont ouvertes qu en journ e bien souvent Pour les personnes qui travaillent mi temps en semaine pendant les heures d ouverture de l espace et qui ne poss dent pas de connexion Internet domicile l ouverture en journ e peut poser un premier probl me pour ce qui est de la recherche d un nouvel emploi Le fait de pouvoir b n ficier d un acc s Internet en soir e ou en week end offre davantage de libert la personne dans la mani re de s organiser Les r ponses ont apport les informations suivantes 196 Tableau 5 Heures d ouverture des EPN et des cybercommunes Tranches horaires EPN Cybercommunes O Null 14 8 gt 10h 17 13 10h lt 20h 29 33 20h lt 30h 24 29 lt 30h 16 17 Total 100 100 Source Enqu te quantitative juin 2008 question A5 Les r sultats concernant le nombre d heures d ouverture se basent sur les plages horaires d ouverture sur une ann e Ils ne tiennent pas compte des autres modes d ouverture exceptionnels qui peuvent tre propos s pendant les p riodes de vacances scolaires ou estivales De mani re g n rale qu il s agisse de l ensemble des EPN ou des cybercommunes les espaces ayant r pondu ouvrent en majorit entre dix et vingt heures par sem
255. e dans la mise en place de parcours d insertion par l activit conomique Elle fixe un cadre juridique g n ral pour l ensemble des structures initiatrices qui pr voit notamment un pilotage au niveau local du dispositif 167 CIE Contrat Initiative Emploi 168 PLIE Plan Local pour l Insertion et l Emploi 109 Cette action d centralis e donne davantage de responsabilit s aux collectivit s territoriales Des mesures de soutien seront renforc es gr ce la loi de programmation pour la coh sion sociale de 2005 Concernant le cas particulier des jeunes ceux ci sont pris en charge par les Missions Locales et les PAIO qui ont cr es suite au rapport de Bertrand Schwartz de 1981 Celles ci sont cens es permettre aux jeunes de b n ficier d une aide dans leurs parcours d insertion Pour eux le stage mat rialis par les TUC et les SIVP est consid r comme l outil principal de l insertion L ambition des dispositifs mis en place est de mettre en avant la qualification et la formation professionnelle cette derni re tant le moteur des politiques d insertion qui leur sont destin es Les principes de l alternance et de la formation professionnelle sont ainsi privil gi s pour transmettre aux jeunes les valeurs de l entreprise et faire en sorte qu ils puissent d velopper leurs savoir tre et savoir faire La politique en faveur de l emploi intervient sur plusieurs axes destination des deux publics vis
256. e de pallier les in galit s face l emploi gu engendrent les in galit s et les injustices face l ducation et au savoir Ibid p 109 Le rapport pr conise le travail en partenariat des structures locales qui d bouchera l ann e suivante sur la cr ation des Missions Locales pour l emploi des jeunes et des PAIO La formation professionnelle est le fil conducteur des mesures mises en uvre au d but des ann es quatre vingt Le plan pour l insertion professionnelle et sociale des jeunes de seize vingt cinq ans pr voit notamment de prolonger l action ducative de l cole et de l universit et de d velopper la formation en alternance par l instauration de stages en entreprise Cela a pour objectif de faire prendre conscience au syst me scolaire des r alit s conomiques du terrain pour une meilleure insertion des l ves et tudiants en d veloppant leurs savoirs et leurs savoirs faire en d autres termes l acquisition de 34 PAIO Permanence d Accueil d Information et d Orientation 135 Le plan pour l insertion professionnelle et sociale des jeunes de seize vingt cinq ans est adopt en conseil des ministres le 26 janvier 1983 99 connaissances intellectuelles et de comp tences professionnelles Le stage d insertion a pour objectif de situer le jeune et de l aider dans la construction de son projet professionnel afin qu il puisse suivre par la suite une formation profession
257. e en place des activit s d initiation destination du grand public Cette tendance se confirme galement dans les EPN puisqu ils sont aussi nombreux proposer des activit s d aide et d accompagnement l insertion sociale et professionnelle que d initiations destin es au grand public que ce soit en acc s libre ou dans le cadre de m diations individuelles Cela confirme que les attentes des demandeurs d emploi existent que les animateurs ont su les rep rer et que pour y r pondre ils mettent en place des ateliers en cons quence Le fait est que la proportion d EPN qui proposent ce type d activit en faveur des demandeurs d emploi est gale voire sup rieure celle qui propose des activit s destin es au grand public Un autre l ment important est le taux d EPN et de cybercommunes qui d clarent proposer des activit s d interactions avec les administrations en acc s libre Au del des d clarations d imp ts en ligne l e administration concerne aussi les d marches effectu es aupr s de la CAF ainsi que l actualisation des situations aupr s du P le Emploi Les personnes en situation pr caire se connectent fr quemment aux portails en ligne des administrations pour justifier leurs situations personnelle et professionnelle pour faire valoir leurs droits il est donc important de prendre ces chiffres en consid ration 42 des EPN proposent cette activit en acc s libre ce qui repr sente l activit la plus propos e en
258. e et d insertion professionnelle sans doute parce que le monde de l emploi est beaucoup plus difficile encore modifier p n trer que le monde de l cole Ibid Le monde de l entreprise le syst me de retour l emploi demeurent beaucoup plus imperm ables au changement que l cole L int gration comme nous l avons vu r v le une transformation r ciproque de la part de l institution et de l individu que la rigidit du syst me de retour l emploi n est pas en mesure de proposer Parler d insertion semble plus appropri lorsqu on voque les politiques de retour l emploi dans le sens o le syst me est si cloisonn et le march du travail si structur qu ils ne peuvent s adapter l ensemble des attentes des demandeurs d emploi Les personnes sont plus ou moins oblig es d accepter le fonctionnement du dispositif d insertion et de se conformer celui ci car le refus ou le rejet de ce syst me risque de les tiqueter comme non conformes ou en dehors de la norme L insertion comme l int gration signifie d avoir pr alablement t exclu d un syst me d avoir t rep r et reconnu par l institution comme pr sentant des difficult s d int gration ou d insertion et d avoir t stigmatis comme tel Par ailleurs il serait probablement plus judicieux en ce qui concerne les nouveaux pauvres de parler de r insertion dans le sens o ils taient bel et bien ins r s au pr alable mais que
259. e exerc e par l institution Au del du rapport l emploi cette recherche s int resse galement la fonction d espace anonyme que remplit l EPN Elle porte une analyse sur la mani re dont les publics s approprient ces espaces pour chapper aux ph nom nes de stigmatisation d un statut d valoris que g n re leur situation Ce travail de recherche participe la r flexion sur l inclusion num rique et sur la mani re dont s articulent les dispositifs de retour l emploi et ceux qui mettent en place des actions autour des outils num riques Mots cl s EPN inclusion TIC ch mage usage empowerment Socially and professionnally left out people and their empowerment strategies through ICTs uses in Brittany s digital workplaces Abstract Since the late 1990s Information and Communication Technologies ICTs have developed tremendously in every area of life be it social professional or cultural Thus Les espaces publics num riques EPNSs Digital workplaces or Community Access Places CAPs were established from 1998 in order to prevent any digital divide It means every person wishing to get access to ICTs could be guided in doing so EPNs are now providing support to individuals such as job seekers who are bound to use these new technologies Indeed job seekers are required to use the Internet as well as some programs such as word processors these softwares having become essential for searching fo
260. e francs 7 622 450 euros 1000 EPN dans les quartiers d clar s prioritaires Le CNED a lanc un programme d espaces de formation num rique pour les collectivit s locales qui font la demande au profit des personnes qui y sont inscrites et qui suivent un enseignement distance Ces espaces sont ouverts tous les types de publics souhaitant s initier aux outils num riques Le Minist re du Travail a d velopp dans le 2 CIDJ Centre d Information et de Documentation Jeunesse Parmi les quartiers prioritaires on compte les ZUS Zone Urbaine Sensible les ZRU Zone de Redynamisation Urbaine et les ZFU Zone Franche Urbaine 7 CNED Centre National d Enseignement Distance 50 cadre du programme europ en FORE II les P T Ce programme vise mailler le territoire de structures permettant au public de se former distance Les organismes partenaires doivent proposer des formations ouvertes et distance accessibles les P T sont majoritairement implant s dans des espaces multim dia disposant des moyens humains et du mat riel ad quat qui permettent au public de suivre une formation distance Ils sont accessibles par des personnes qui font l objet d une prescription de formation s int grant dans un dispositif de formation de droit commun Enfin La Poste a lanc son programme Cyberposte sous la forme d une carte qui peut tre achet e et recharg e dans tous les bureaux de postes et
261. e l acc s public Internet est cr e lors de ce Comit qui doit lancer un vaste programme d implantation des EPN sur l ensemble du territoire fran ais En 2003 le Comit poursuit son objectif d implantation des EPN sur le territoire en confiant aux collectivit s locales la gestion de leurs propres espaces L action se d centralise par l interm diaire de la DUI qui reprend les missions autrefois confi es la MAPI ce qui conduit les collectivit s locales assumer pleinement le co t de fonctionnement de ses EPN La question des publics socialement d savantag s fait l objet d une attention particuli re notamment en ce qui concerne les publics en situation de handicap et les demandeurs d emploi pour lesquels la recherche d emploi sur Internet constitue l un des usages majeurs observ s Dans le plan France Num rique 2012 aujourd hui en vigueur le r le des EPN tient une large place en ce qui concerne l acc s public Internet le d veloppement des usages et la prise en compte des publics en situation d exclusion sociale Le programme entreprend de rallier l action des EPN avec celle des dispositifs dans le domaine de l ducation de l insertion sociale et du retour l emploi d j existants pour cr er de nouveaux services de proximit Le plan pr voit par ailleurs d implanter des EPN dans des p le ressources ce sera le cas pour les Maisons de l Emploi pour permettre des publics
262. e la Culture M me si les co ts de fonctionnement n exc daient pas quelques dizaines de milliers d euros l tat a choisi de ne plus soutenir financi rement le dispositif Cette d cision sans d lai ni concertation aupr s des acteurs concern s a t vivement condamn e par les responsables d ECM qui ont d nonc une attitude en contradiction compl te avec les choix strat giques du gouvernement autour de la soci t de l information 3 13 Les Point Cyb Espace Jeune Num rique du Minist re de la Jeunesse et des Sports L unit JESSI a t cr e en f vrier 1999 par l INJEP pour promouvoir les TIC aupr s des jeunes et des partenaires de l INJEP L unit est charg e d assurer une veille technologique de publier des lettres d information et de porter conseil et assistance au Minist re de la Jeunesse et des Sports et de la Vie Associative Elle a galement produit deux sites Internet le premier pour favoriser l expression des jeunes le second pour permettre tous les jeunes de faire le point sur leurs droits Le r seau des Point Cyb Espace Jeune Num rique a t mis en place depuis juillet 2000 et est int gr aux structures relevant de l information jeunesse existantes point bureau centre information jeunesse Les Point Cyb Espace Jeune Num rique ont la particularit de s adresser en priorit aux jeunes Selon le Minist re de la Jeunesse et des Solidarit
263. e la commune n a pas t un facteur d terminant de la participation La participation importante des animateurs d EPN situ s dans les zones rurales montre au contraire que les mairies ont 4 PAPI Point d Acc s Public Internet Cf le point 3 3 du chapitre deux 190 su diffuser le questionnaire aupr s des acteurs charg s de l animation de l acc s public Internet dans leur commune et que leur activit est reconnue 1 2 Une majorit de labels r gionaux En observant la carte des labels des EPN ayant particip l enqu te nous observons que les espaces poss dant au moins un des trois labels r gionaux sont ceux qui ont majoritairement r pondu au questionnaire Un seul et m me EPN peut videmment poss der plusieurs labels la fois nationaux et r gionaux partir du moment o il r pond aux mesures fix es par la charte nonc e par l organisme l initiative du programme Pour rendre la carte des labels des EPN lisible j ai choisi de faire appara tre en priorit les EPN qui rel vent d une des initiatives de la r gion Ainsi les EPN de couleur bleue sont ceux qui poss dent au moins un label r gional parmi tous les autres existants Ensuite j ai privil gi les EPN poss dant au moins un label national sans labels r gionaux point s en rouge puis les espaces poss dant d autres labels ceux qui rel vent d une initiative locale en l occurrence les PAPI de la ville de Brest et enf
264. e la notion du temps et de l espace ne fait plus la distinction entre les temps de travail et ceux qui sont r serv s aux loisirs Pour suivre une trajectoire de retour l emploi et pour se requalifier socialement et professionnellement l individu doit recr er un cadre qui lui permette de construire de nouveaux rep res spatiaux et temporels Le fait de sortir de chez soi de se d placer dans un espace pour effectuer ses recherches ailleurs qu au domicile d investir le temps et les lieux de surmonter les difficult s financi res en acc dant des outils dans un espace d di cet effet permet l individu de se repositionner face sa situation Cette phase qui pr c de le processus de requalification permet la personne de se remobiliser avant de s engager dans une d marche active de recherche d emploi 3 1 Sortir de chez soi Lorsque l activit salari e est interrompue l individu cherche garder un certain nombre de rep res en cr ant un nouveau cadre qui lui permet d organiser sa journ e Sortir de chez soi pour rechercher du travail favorise la construction d un nouveau cadre de vie conforme celui que la personne s tait cr avant d tre d class e dans le sens o cette nouvelle activit de recherche d emploi se substitue celle du travail qu elle occupait auparavant Dans les t moignages recueillis les usagers se d placent dans un lieu tranger au foyer en se rendant dans l EPN dans leque
265. e la fracture num rique men s depuis la fin des ann es quatre vingt dix Il y a un changement de focale lorsqu on parlait de lutter contre la fracture num rique les objectifs taient de permettre l acc s de sensibiliser les personnes aux outils num riques la logique tait descendante les initiatives cherchaient diffuser de la technologie dans toutes les sph res de la vie sociale Maintenant que les m nages s quipent de plus en plus et que de nouveaux usages se d veloppent il est question d e inclusion ou d inclusion num rique la logique est ascendante L inclusion num rique est une prise en charge par l usager lui m me Il va mobiliser les outils num riques et les ressources humaines dont il dispose et auxquels il a acc s pour changer et partager avec son r seau en vue de faire voluer sa situation sociale et se rapprocher de ses id aux de vie en soci t L inclusion num rique dans le contexte de cette recherche r v le le potentiel d gag par l usage des TIC en tant que levier social M me si le mod le d insertion n est jamais tr s loin l inclusion num rique d signe le processus par lequel la personne acc de et mobilise des outils num riques qui lui permettront gr ce l usage qu elle en fait d atteindre ses objectifs fix s en vue d am liorer ses conditions de vie au quotidien Cette logique a une incidence sur le fonctionnement de la soci t dans le sens o l ouverture implique
266. e la pauvret disqualifiante elle concerne les personnes qui subissent les effets du d veloppement des soci t s travers la question de l emploi mais aussi et surtout travers tout ce qui se trouve en dehors du monde du travail et qui est susceptible de les 82 rendre vuln rables Toute l ambigu t du mot pauvret r side dans le fait qu une personne d une certaine classe sociale peut se sentir en situation de pauvret car elle n arrive pas subvenir aux besoins de sa cat gorie ce qui ne sera pas n cessairement le cas pour les individus d une autre classe G Simmel 1998 de fait la pauvret signifie une impossibilit satisfaire des besoins typiques ou sp cifiques propres sa cat gorie Cela explique en partie pourquoi aujourd hui une personne peut travailler b n ficier d un revenu mensuel et pour autant tre en situation de pauvret car le co t de la vie l endroit o elle vit reste lev et ne lui permet pas de vivre sans l aide de la communaut Comme le soulignait Georg Simmel Le fait qu il soit pauvre ne veut pas dire qu il appartienne la cat gorie des pauvres Il peut tre un commer ant un artiste ou un employ pauvre mais il demeure dans la cat gorie commer ant artiste ou employ qui est d finie par une activit ou une position sp cifique Ce n est qu partir du moment o ils sont assist s ou peut tre d s que leur situation globale aurait d exiger assi
267. e montrer une image positive de soi pour tre en mesure d exercer un pouvoir sur son environnement La positivit attach e soi m me est une caract ristique importante de l homme et un besoin vital Chaque individu a besoin d tre reconnu aim admir accept par l autre pour confirmer sa propre existence et d velopper le sentiment fondamental d tre quelqu un qui compte pour autrui et pour soi m me V de Gaulejac I Taboada L onetti 1994 p 96 Avoir de l estime pour soi constitue l une des dimensions les plus fondamentales de notre personnalit bien qu elle demeure discr te impalpable et complexe comme nous l informent les psychiatres et psychoth rapeutes Christophe Andr et Francis Lelord 1999 L estime de soi constitue un regard un jugement vital que l on porte sur soi m me pour son quilibre psychologique Une personne qui poss de une bonne estime de soi peut agir et entreprendre des actions de fa on efficace en affrontant les difficult s de l existence Se loger se nourrir vivre dans des conditions d centes sont des l ments qui participent redonner la personne une certaine estime de soi qui lui permet 71 Cf C Andr amp F Lelord L estime de soi s aimer pour mieux vivre avec les autres Paris Odile Jacob 1999 226 par la suite d anticiper et d amorcer son parcours d insertion professionnelle 2 3 Ne compter que sur soi m me Faire l exp rience du ch mage rev t
268. e o ils partagent les m mes id aux que les uns r ussissent r aliser et les autres pas ou mal bid 136 D finir qui est exclu et qui est inclus si l on se r f re l exclusion professionnelle para t aujourd hui difficilement observable La d stabilisation du march du travail est telle qu elle a g n r de nombreuses situations interm diaires entre l emploi et le ch mage qui se mat rialisent par une hausse des emplois pr caires favorisant l alternance entre p riodes d activit professionnelle et d inactivit et qui ne permettent plus de d limiter pr cis ment des cat gories de populations qui font l objet d une exclusion professionnelle 1 3 Les concepts d riv s de l exclusion Pour comprendre les raisons qui m nent l exclusion et tenter d en identifier les facteurs plusieurs chercheurs ont conceptualis la notion Parmi eux Serge Paugam 1991 a approch l exclusion sociale par le concept de la disqualification sociale en d veloppant une cat gorisation des publics en termes de carri re des plus fragiles aux marginaux en passant par les interm diaires c est dire les assist s Chaque cat gorie correspond un degr d exclusion de l apprentissage au stade ultime en fonction de leur participation ou plut t de leur refoulement hors de la sph re productive Le chercheur construit ses cat gories en interrogeant les personnes sur le sens qu elles donnent 76 l
269. e que le support relationnel est s rement plus int ressant elle poursuit quelques temps plus tard Je vous laisse mon num ro de t l phone au cas o vous me trouvez du travail Je peux vous le laisser On sait jamais si vous entendez marquez le quelque part Carole vous mettez voil la bavarde on ne sait jamais Moi c est le secteur qu est ce qu il peut y avoir comme missions faire Parce que moi j ai pas de dipl me particulier mais j ai un BEP Sanitaires et Social un niveau bac j ai travaill dix neuf ans comme assistante dentaire bon j ai lev mes enfants et maintenant bah je fais dans la reconversion Femme 45 ans fragile en recherche d emploi n G27 Pour cet usager elle utilise tous les moyens qui lui sont disponibles pour retrouver une activit salari e Elle utilise l entretien et le fait de t moigner comme un moyen voire une contrepartie de se rapprocher de l activit salari e puisqu elle consid re que le r seau social est quelque chose faire fructifier pour ce qui est du retour l emploi Le contact qui se cr e au sein de l espace l entraide solidaire et les diff rents changes qui se construisent et se poursuivent l ext rieur de l EPN enrichissent le r seau social des personnes Ces liens sociaux qui se cr ent ont plusieurs fonctions pour les personnes en situation de disqualification sociale ils peuvent soit les pr server dans une certaine mesure des risques d i
270. e r le que jouent les EPN aupr s des autres acteurs de l insertion et de relever les effets n fastes et ou b n fiques que ces actions de coop ration ont aupr s des publics concern s D un point de vue des usagers les valuations apportent quelques l ments sur les usages pratiqu s Les rapports M rsouin 2004 et de la ville de Brest 2004 indiquent que les usages observ s par le public dans les EPN d finissent en partie la mani re dont les animateurs accompagnent les publics Depuis la cr ation des EPN 1998 des usages sont apparus en lien avec l volution des services en ligne Ainsi les activit s li es la perte d emploi la recherche d emploi sur Internet sont devenus un des usages principaux dans les PAPI et dans les cybercommunes Une de nos hypoth ses est que les demandes et les 10 BPJEPS TIC Brevet Professionnel Jeunesse ducation Populaire et du Sport Techniques de l Information et de la Communication Animateur de lieux d acc s publics num riques Il remplace depuis 2002 le BEATEP Brevet d tat d Animateur Technicien de l ducation Populaire et de la Jeunesse Multim dia autrefois mis en place 104 DEUST Dipl me d tudes Universitaires Scientifiques et Techniques 10 a USETIC Usages Socio ducatifs des Technologies de l Information et de la Communication 1 DU3mi Dipl me Universitaire M diation Multim dia et Monitorat d Internet 10 TI
271. e r ponse pour chacune d entre elle afin de recueillir leurs opinions La premi re question cherchait les faire r agir sur la mani re dont les demandeurs d emploi per oivent les EPN et sur ce qui selon eux les poussent les fr quenter cette premi re question les animateurs ont r pondu qu ils tait assez d accord sur le fait que les EPN constituent des lieux d changes qui leur permettent de tisser de nouveaux liens sociaux Par ailleurs les r pondants sont galement assez d accord sur le fait que les EPN sont un moyen d acc der davantage d offres d emploi 51 des animateurs sont tout fait d accord avec cette derni re proposition ce 213 qui repr sente plus de la moiti des r pondants Ils sont galement assez d accord sur le fait que pour les demandeurs d emploi les EPN permettent d augmenter leurs chances de s ins rer socialement et professionnellement et que ces lieux d acc s aux TIC se placent comme un moyen compl mentaire ou de substitution aux services propos s par l ANPE Les animateurs sont par contre plus r serv s sur le fait que les demandeurs d emploi se d placent dans les EPN parce qu ils y trouvent un accompagnement sp cifique leur permettant de s inscrire dans des r seaux d aide l insertion Ils ont une opinion plut t neutre face cette proposition de r ponse La seconde question cherchait recueillir les opinions des animateurs sur le th me de l exclusion sociale et de se
272. e s int ressent observer les processus d usage en situation celui de la communication sur l objet en action La sociologie des usages quant elle continuera se d velopper gr ce aux observations men es sur les pratiques des TIC des usagers c est ce qui constitue son principal champ d investigation Dans les ann es quatre vingt dix elle s attachera mobiliser d autres th ories issues de la sociologie des organisations et celle du travail afin d observer les usages de la t l phonie mobile et de l informatique en r seau ainsi que les usages professionnels dans les entreprises L tude des usages des TIC s tend aujourd hui sur 21 R f J Perriault La logique de l usage Paris Flammarion 1989 Il qualifie dans son ouvrage l instrument d artefact 166 l observation des objets technologiques et des pratiques qui en d coulent La diversit des domaines qui tudie la notion d usage contribue varier les angles d observation pour une diversification des approches Au del du caract re pluridisciplinaire sous lequel l usage est observ la vari t des champs d investigation a permis la sociologie des usages de s imposer comme un v ritable courant ind pendant de la sociologie dite classique De la sph re familiale la sph re professionnelle de l objet technique l observation de son utilisation dans un contexte social du rapport au temps et l espace l mergence de nouvelles formes
273. e se r duit 123 Cf le point 3 4 de ce chapitre 85 donc pas la privation d emploi ou une inf riorit conomique il se d finit sociologiquement comme l inf riorit sociale li e la d valorisation de la position de ch meur et l impuissance sociale des ch meurs eux m mes confront s au sentiment d humiliation rejet s dans l isolement et r duits la paralysie collective Cette accumulation d finit la faiblesse sociale des ch meurs qui a tendance fonctionner comme un cercle vicieux Ledrut 1961 bid En traversant l preuve du ch mage le ch meur perd de l estime de soi et de celle des autres il cumule alors les cons quences mat rielles de l absence d emploi et les cons quences psychologiques de la perte du statut social conf r par le travail V de Gaulejac I Taboada L onetti 1994 p 107 Les ch meurs se sentent inutiles et sans valeur du fait qu ils ne peuvent agir comme ils le souhaiteraient id alement Un sentiment de perte profond les accapare ils perdent de leur dignit c est dire qu ils ne parviennent plus m riter l estime des autres ni appartenir un groupe socialement valoris La soci t ne les reconna t plus en tant que personne capable de participer l ordre productif ce qui affecte profond ment leur identit sociale et professionnelle et la valeur qu il donne leur place dans la soci t 3 3 Les facteurs favorisants l
274. e se situe en aval du dispositif d assistance et ne comporte aucune mesure d aide sous forme d allocations ou de revenus 130 1 LES TROIS CAT GORIES DE DISQUALIFI S SOCIAUX partir du sens que donnent les personnes interview es par Serge Paugam leurs conduites et leurs exp riences pour identifier dans quelle mesure elles sont capables de r sister au ph nom ne de stigmatisation li leur statut d inf riorit le chercheur pr sente trois cat gories d individus en situation de pr carit conomique et sociale les fragiles les assist s et les marginaux Celles ci ont t constitu es en fonction des axes int grateurs privil gi s par le chercheur afin de r duire le champ tendu et diversifi de la r alit Les axes retenus sont le rapport l emploi car cela permet d examiner dans quelle mesure l individu a conscience de la hi rarchie des statuts la position sociale r elle et celle laquelle il veut acc der et de fa on plus g n rale les moyens qu il se donne pour occuper son temps ou concr tiser ses projets bid p 50 La seconde dimension privil gi e est celle des relations que les personnes rencontr es entretiennent avec les travailleurs sociaux et les strat gies d utilisation des services d action sociale qu elles mettent en uvre Cela permet de comprendre comment les individus se d finissent eux m mes et parviennent le cas ch ant retourner le sens de leur
275. e un ordinateur la seconde de la possibilit de d finir sa propre logique d usage 1 2 La DUI et la charte NetPublic La DUI cr e par le CISI de 2003 reprend les missions autrefois confi es la MAPI sous tutelle du Ministre d l gu la Recherche et aux Nouvelles Technologies du Minist re de l ducation Nationale de l Enseignement Sup rieur et de la Recherche Elle entreprend de poursuivre l animation des EPN d j pr sents sur le territoire et oriente ses objectifs autour de deux axes majeurs premi rement elle souhaite accorder un r le plus important aux collectivit s territoriales en pr voyant une action d centralis e de proximit pour r pondre au plus pr s aux besoins d acc s et de sensibilisation deuxi mement la DUI entreprend de promouvoir dans des structures d acc s public Internet des usages tels que la recherche d emploi en ligne l acc s au savoir la culture et la formation au del des services dits de base d initiation et de l acquisition d une autonomie dans l utilisation des TIC La DUI cr galement une nouvelle charte NetPublic qui fait suite celle qui avait t r dig e pour les EPN par la MAPI en 2000 Sign e en 2003 par l tat et par l Association des Maires de France AMF puis par l Association des D partements de France ADF elle d finit et fixe une base de principes communs pour l ensemble des Le r pertoire anim par la MAPI est
276. e z s j suo 9 jeuowua wae nap wiue p salonauaq G uolEnosse Jed puva MAJ WUE sajoagu g jenopua Juabe majeuiue L amor aan EE E man awen E uma aunwwovs2g J S39 N08531 ap 21u22 BE 1ojdwu 3 asedq 12 J epni3 jui0 d aunwWo212 7 aunwwozs g J S391N0SS31 ap 21U29 aunwwozs2 g J sunuusag anb y p quyay possy uopep dwg ap uos 21820 U0ISSI ses Sv99 jaznyno auaa ejioly uoenossy nb punf 31nj2n1 S ag 7 a s enmenes come core pal 62 3531 uouuuss np 3 weph Juu2AowN ap s unwwoo ap peunwwog 343 Annexe 10 iste des usagers l D cembre 2008 avril 2009 itative te qual Enqu NY np 21eHyausq lojdua p 24212931 U3 7 anezaid rojdwa eouebin p juewa5oj Sy 22 pissy a d 261eu9 ua sud 21qn4 mem sv lojdus p 24213093 ug as L a OOO ap OOOO O m l Oooo mm OES mena o Oooo o o O O k iojdwa p 2492124931 us anpisse uou aueipn a amu ajeuuoissaoid uonenys xne1205 samgjenbsip euoBaye uogeposse a RUUOSJad uonenps S 1 21SIUILUPE sabesn lojduap 321293 y ausbessau lojduap 24212493 y spesu pe sabesn lojduap 321292 y xnal a126essau sppe wpe sabesn jojdwa p 24212098 y SES WN20P 2121214981 xnal ausbessauwu s e1 SIUIWpe sabesn lojduap aU212upa y au2bessau spesu pe
277. eck mon compte en banque a fait partie quand m me du boulot mais ils sont pas l regarder si on est en train de 289 d conner C est a qui est bien donc je pense qu en agissant comme a de toute fa on on pourra avoir que du respect Moi je suis all e sur facebook tout l heure parce que je suis sur facebook j ouvre un onglet mais je suis sur le journal de l h tellerie parce que je cherche du boulot l tranger Je jongle mais je suis pas l chatter sur MSN pendant trois heures c est pas a le but Je trouve qu il y a une bonne politique et je pense qu en agissant comme a de toute fa on ils auront que des gens respectueux Femme 35 ans fragile en recherche d emploi n F22 Le t moignage de cet usager montre le contr le qu elle exerce sur elle m me et sur ses usages Elle d clare consulter ses courriers lectroniques son compte en banque pour suivre sa situation financi re utiliser un outil de r seaux sociaux en ligne mais uniquement en ouvrant un onglet c t de son activit de recherche d emploi qu elle privil gie Utiliser un r seau social lui permet de rester en contact avec ses proches mais ne constitue pas une priorit Elle ne s autorise pas utiliser les outils de messagerie instantan e parce qu elle trouverait cela irrespectueux vis vis des animateurs qui leur laissent une libert totale L usager s auto g re et privil gie les usages qu il juge en conc
278. effectives dans les EPN Deuxi mement nous pr senterons le concept d espace public de J rgen Habermas 1978 afin d analyser de quelle mani re les disqualifi s sociaux s approprient ces espaces a priori cart s de tout projet autour du retour l emploi et de la requalification sociale et d introduire les notions d inclusion num rique et d empowerment pour identifier quelles strat gies ils mettent en uvre pour faire face un syst me fran ais d insertion et de retour l emploi norm proc dural voire stigmatisant Introduire des TIC lorsqu on parle du traitement de la pauvret ou de l exclusion sociale met en lumi re un certain nombre d l ments d un point de vue sociologique et psychologique Ce travail de recherche tentera d apporter des l ments de r ponse sur les mani res dont les disqualifi s sociaux s approprient ces espaces pour r pondre au plus pr s leurs besoins individuels de requalification sociale et professionnelle Nous tenterons de mettre en avant en quoi ces lieux d acc s aux TIC de rencontre de partage et d entraide entre usagers cens s tre lib r s de tous projets li s l action sociale apparaissent comme des facteurs importants qui favorisent les pratiques mancipatrices des personnes en situation de disqualification sociale 128 CHAPITRE 5 KKX La disqualification sociale L exclusion comme nous l avons soulign e dans la partie pr c dente
279. elle ne poss de pas de v ritable connaissance du syst me la conduit d velopper ses propres strat gies de recherche d emploi Non enfin moi l ANPE elle ne m a servit rien depuis que je m y suis inscrite depuis deux ans a il faut le noter hein rien sinon inscription et r inscription t l phonique sur le je ne sais plus combien l Sinon globalement a n a pas t quelque chose Si un bilan individuel qui m a peut tre quand m me un petit peu servi Pour moi c est surtout une prise de t te parce que moi je suis quelqu un d assez d termin e dans mes recherches d emploi alors quand on me met sur un autre truc ou quand je me pr sente par exemple style s curit sociale CAF ou je veux d poser un dossier ou je trouve quinze personnes se pr senter pour un poste et moi on ne m a pas mis sur la liste bon je trouve a un peu Bah Je trouve a soit je me dis soit il y a du favoritisme soit je suis con ou moyennement con ou je ne comprends pas bien les choses je me dis que ma place j aurais t aussi bien l qu attendre du boulot Mais bon je ne remets pas en cause l ANPE non plus je veux dire elles font avec les moyens qu elles ont hein Et maintenant le P le Emploi et les ASSEDIC j y suis encore all e bah ils sont en formation ou ils ne savent pas huit jours apr s ils ne savent pas huit jours encore apr s ils ne savent pas et huit jours apr s ils ne savent pas non plus donc voil
280. ement l ANPE parce qu il faut que je prenne rendez vous l bas pour trouver du travail donc pour l instant je vais attendre un peu parce que je cause de la cigarette je suis devenu asthmatique et comme l dans une semaine je dois passer une radio pour savoir si oui ou non je passe sur le billard j esp re pas d ailleurs Et d abord c est la sant que je privil gie je vais pas aller travailler si deux jours apr s je vais tomber raide par terre Homme 27 ans assist en recherche d emploi n D12 La priorit pour cet homme est de soigner son tat fragile afin d tre capable physiquement d assurer les t ches quotidiennes que demande l activit salari e Il souhaite se donner un peu plus de temps pour se remettre sur pied et viter une rechute qui pourrait le conduire revivre chaque tape de son parcours d insertion professionnelle cette situation pourrait s av rer d sastreuse autant d un point de vue physique que psychologique C est une strat gie compr hensible celle de se reconstruire avant de construire de se montrer digne face aux autres en d gageant une image positive de soi 225 Parfois les usagers anticipent sur les difficult s venir cet homme de cinquante quatre ans par exemple d clare que lorsque ses fins de mois sont difficiles sa priorit est de manger Son t moignage montre les situations de grande pr carit que l on peut rencontrer dans les EPN parmi les usage
281. ement les populations qui en font l exp rience sont appel es les nouveaux pauvres La question de l insuffisance des logements se d place vers les volutions structurelles de la soci t Les victimes ne sont plus uniquement les personnes issues de l immigration ou les sous prol taires qui vivaient dans les bidonvilles et les taudis durant les ann es soixante mais les jeunes les travailleurs g s ou les cat gories populaires Les publics qui font l objet d un suivi par l action sociale se diversifient On assiste une crise du march du travail qui va d stabiliser d une part le salaire et la relation l emploi qui jouent un r le important de protection et d int gration d autre part le ch mage de longue dur e li l exclusion professionnelle qui touche d sormais les jeunes ainsi que les personnes valides jusqu cinquante ans Les emplois pr caires ceux temps partiel ou dur e d termin e augmentent ce qui impacte profond ment la perspective d une carri re professionnelle stable les politiques en mati re d insertion professionnelle ciblent des populations de tranches d ges diff rentes ce qui rend leur mise en place difficile voire incompr hensible pour certains employeurs le ch mage de longue dur e augmente et touche des populations autrefois pargn es La crise de l emploi s accompagne galement d un affaiblissement des r seaux de solidarit et d une fragilit des liens sociaux qui unisse
282. en de venir ici de voir des gens plut t que de rester chez soi a c est un fait quoi Je veux dire qu il y a des infos demander ou je ne sais pas le fait de bouger et d aller dans un lieu Femme 30 ans fragile en recherche d emploi n F17 Se d placer dans l EPN permet l individu de se fixer des objectifs et de tenter de les atteindre en un temps donn C est ce qui aide les personnes en recherche d emploi avancer Ils franchissent des paliers qui les rapprochent un peu plus de la position vers laquelle ils souhaitent tendre l inverse rester chez soi n a aucune valeur professionnelle pour les demandeurs d emploi Ils ont cette impression que m me si le temps qu ils ont consacr leurs recherches l ext rieur est minime ils franchissent tout de m me une nouvelle tape qui se mat rialise par une s rie d actions un instant t et qui leur fait prendre conscience de leur avanc e dans leur parcours Cela permet la personne de porter un regard distant sur son tat d avancement de faire le bilan sur les actions effectu es et d orienter les futures d marches r guli rement 3 1 2 Organiser sa journ e Les temps d acc s aux outils technologiques disponibles dans les EPN permettent aux usagers travers les usages qu ils ont des TIC d organiser leurs journ es et leur temps de travail lorsqu ils sont dans l espace et ainsi d limiter leur temps libre Lorsqu ils se d placent vers l EPN ils viennen
283. en social entre les usagers Selon vous pour le cas des demandeurs d emploi quelles repr sentations ont ils de ces espaces et qu est ce qui les poussent les fr quenter en terme d accueil d activit s d accompagnement d usages etc Avez vous d autres points de vues particuliers 322 Annexe 2 Z cs ea n a5 T 2 2e o p H N v E Phase explorato Ja pusau anbgneaing iojdwa amp noyau np nopne 22U89 JUS WA QUISSA 2JANIY auqnd np s pue wap s p UOIDUO ua sappe p 29ed ua asiw Golq ap uoge217 ne2s2 ua xnaf ane wud 21098 2P Sa118 09S Sa w wesosd Sa 2218 U01 2 91 Ua S2JAIDY ne2s2 ua xnaf epawuynu sjafoid ap uoge ej suep JU WWaUbEdWO2N y anbe wozu 2J1n98S e uoyesijiqisuas ap 121877 Wid vO4 a3u3J3JU0IOISIA 02PIA OVIN ep wynu sjaloid p uonea o ej suep uaw ufedwosoy neasa u xnaf pusau 2 S 2p uogezIg enbiuy22 avuepissy eppwynu szafosd ap uone ej suep ua w ufedwosoy neasa Ua xn f eppwynu szalosd ap uone ej suep uaw u edwozoy O2plA UONE319 pusay aps ap uoge A9 ap Uone2n jodua p 2128008 y auabessau zawayu e uonenlu g je nbynessnq Ej g uoge u uvoneyodxa p awas s np ay ano2 p jno JUAWSUUQNAUS gssaboid 121 218 uonequ A9 ap uonean jojdwa p 24212u98 y nbu wnu ojoyd Ej g uoge u Jewau je nbynessng ej UOREIQUI JANO JUAWaUUQNAUS gssaiboid iayeje uonequ lojdua p 24212492 y enbgneai
284. ent nous proposerons une d finition de l inclusion num rique en 17 insistant sur le r le des technologies comme moyen d am liorer la qualit de vie sociale professionnelle culturelle personnelle des personnes qui en prouvent le besoin Nous poserons le constat que pour tre en mesure de tirer profit de l usage des TIC les personnes concern es doivent non seulement y avoir acc s mais aussi tre en capacit de les utiliser pour cette raison et pour approfondir ce travail de conceptualisation nous aborderons la logique d empowerment qui met en lumi re la capacit des individus mobiliser des ressources disponibles pour acqu rir du pouvoir et contourner certains obstacles qui emp chent le changement d sir Dans le contexte de cette recherche les ressources seront celles qui sont disponibles dans les EPN et que les usagers seront en capacit de mobiliser Enfin nous conclurons cette deuxi me partie en d crivant l usage comme notion et comme pratique chapitre huit en nous appuyant sur les travaux de Josiane Jouet 2000 Les deux derni res parties sont consacr es au travail de terrain Nous poserons d abord la probl matique de la recherche ainsi que ses objectifs chapitre neuf qui sont principalement de relever les fonctions que jouent les EPN aupr s des publics concern s et d identifier quelles relations ces personnes entretiennent avec les lieux de diffusion des technologies dans une perspective de retou
285. er sur l outil et non le temps d acc s autoris qui est utilis pour mener les activit s La conception du temps et son investissement sont per us diff remment d un usager l autre m me si l objectif de renouer avec l emploi reste le m me C est le cas galement de cet usager qui d clare qu il n est pas un fervent utilisateur des outils num riques ce qui expliquerait le peu de temps pass utiliser les outils Et vaut mieux tomber sur un bon site c est pour a Avant tout je pr f re emprunter les ouvrages de l Onisep emprunter des ouvrages du CIO je les consultais bien chez moi je prenais note et quand j arrivais ici je ne perdais pas de temps Je savais sur quel site taper parce que quand vous fa tes des recherches par vous m me vous allez tomber sur des sites int ressants mais en m me temps vous n avez aucune garantie Homme 37 ans fragile en recherche d emploi n G26 L objectif de cet usager est d acc der directement l information en faisant un travail de recherche au pr alable Consulter en amont la documentation papier accessible lui permet d viter de perdre du temps rechercher l information qui risque en plus selon lui de manquer de fiabilit Le temps est une nouvelle fois investi de fa on pragmatique l usager se d place dans l EPN avec un objectif pr cis en t te et d veloppera des usages des TIC directement en lien avec celui ci travers les diff rents t moignages
286. ercheur c est tudier la diversit des statuts qui d finissent ces personnes leurs identit s personnelles et les rapports sociaux qu elles entretiennent avec autrui Pour identifier un public en situation d exclusion et constituer son champ d tude 129 Serge Paugam fait le choix d observer les populations reconnues comme tant en situation de pr carit conomique et sociale et d sign es comme des client les par les services d action sociale S Paugam 2000 p 25 Le concept de la disqualification sociale renvoie selon le chercheur la logique de la d signation de l tiquetage et de ses effets sur le plan identitaire par l effet de stigmatisation des populations que provoque leur relation avec les services sociaux Cette prise en charge mat rialise la d pendance que les personnes interrog es ont vis vis d eux ce qui renforce le sentiment d tre en marge ou en position d inf riorit sociale Pour analyser et comprendre le concept de la disqualification sociale Serge Paugam rel ve travers les t moignages des individus les effets de l acceptation ou du rejet de la proc dure d tiquetage qui les d signent comme pauvres En portant une analyse sur les exp riences v cues et sur le sens que les personnes concern es donnent celles ci le chercheur d gage les l ments qui construisent ou d truisent leur identit sociale L action sociale Les services d action soci
287. ere Queval 2006 Cette nouvelle vision de la soci t est galement appuy e par Bernard Gossot qui voit dans la d marche inclusive une v ritable r volution des consciences qui passe par le traitement de l tat de v ritable schizophr nie dans laquelle se trouve notre soci t une dualit accept e parfois cultiv e faite de discours humaniste g n reux solidaire et fraternel et d autre part de comportements individualistes et goistes jusqu la veulerie Le choix d une politique inclusive ne peut s op rer par la seule force d une loi il rel ve d une n cessit morale qui soul ve des questions d ordre thique politique et social B Gossot 2005 p 33 Une soci t inclusive se veut ouverte pour inclure toutes les personnes socialement d savantag es qui pourraient tirer b n fice des outils et des ressources qu elles peuvent mobiliser pour participer activement la soci t 2 UNE SP CIFICIT NUM RIQUE DE LA FRACTURE NUM RIQUE L E INCLUSION Le terme d e inclusion fait son apparition depuis quelques ann es dans de nombreux textes et discours politiques lorsqu il est question de soci t de l information Le e rajout au mot inclusion qui accorde une dimension num rique la notion se traduit en lien avec la strat gie de Lisbonne par e Inclusion aims at enabling every person who so wishes to fully participate in the information society despite any individual or socia
288. ermas au d but des ann es soixante et qu il m a sembl utile d emprunter pour expliquer la mani re dont les disqualifi s sociaux s approprient l espace public num rique pour exercer gr ce leurs usages et leurs pratiques une forme de contre pouvoir face aux r ponses descendantes propos es par le service public de l emploi pour traiter leur situation cette r f rence J rgen Habermas sera l occasion d analyser comment dans un espace o des outils num riques sont mis disposition du public et accessibles librement des usages des TIC et des pratiques peuvent merger en contrepoint des logiques dominantes et de soumission auxquelles peuvent tre confront s les disqualifi s sociaux En posant ce principe d inversion des pouvoirs nous chercherons mettre en vidence comment un espace public suffisamment ouvert c est dire libre d acc s et de cr ation peut permettre aux disqualifi s sociaux de devenir ma tres de leurs parcours et de se prendre en charge de fa on autonome en d veloppant des usages inclusifs des TIC c est dire des usages capables de r pondre leurs besoins et leurs attentes Pour cela nous tenterons de conceptualiser la notion d inclusion num rique chapitre sept travers une analyse tymologique du terme inclusion issu de la langue anglo saxonne en mettant en garde sur le d calage entre sa d finition et son usage dans le contexte fran ais En suivant notre raisonnem
289. ern es se base sur les exigences du march du travail la fin des ann es quatre vingt et surtout partir du d but des ann es quatre vingt dix jusqu aujourd hui les politiques d insertion s orientent vers une vision conomique o pr vaut la dimension entrepreneuriale bas e sur l insertion par l activit conomique 1 1 1 1981 87 installation des politiques d insertion et de la nouvelle pauvret Au d but des ann es quatre vingt la nouvelle pauvret fait son apparition Les dispositifs traditionnels de protection sociale ne parviennent plus traiter cette nouvelle forme d exclusion fortement li e la crise de l emploi et qui s tend progressivement Pour tenter d y rem dier des politiques d insertion se mettent en place en priorit vers les jeunes qui prouvent des difficult s acc der l emploi Ces mesures s tendront par la suite aux ch meurs de longue dur e incapables de s ins rer de fa on autonome ainsi qu aux familles pr caris es confront es des probl mes de logement d ducation ou d acc s aux soins Le 1 octobre 1981 le rapport de Bertrand Schwartz remis Pierre Mauroy alors Premier ministre pr conise une politique pour l insertion professionnelle des jeunes bas e essentiellement sur la g n ralisation de la formation professionnelle Le ch mage des jeunes la sortie du syst me scolaire progresse et la formation est per ue comme un outil de promotion sociale susceptibl
290. ervices d s qu il s agit de retrouver un emploi Certains d entre eux fr quentent les lieux de diffusion du num rique en l occurrence les EPN M me si ces espaces ont t cr s l origine pour permettre un acc s accompagn aux TIC pour tous les publics et qu ils ne poss dent pas une expertise reconnue en mati re de retour l emploi le fait que des outils num riques soient mis disposition incite les demandeurs d emploi s y d placer pour d velopper leurs propres usages Au del de l acc s aux ressources num riques nous verrons que les EPN remplissent des fonctions essentielles pour les demandeurs d emploi qui trouvent en ces lieux les r ponses leurs besoins de requalification TIC Technologies de l Information et de la Communication ANPE Agence Nationale Pour l Emploi 3 ASSEDIC ASSociation pour l Emploi Dans l Industrie et le Commerce EPN Espace Public Num rique 12 Ce travail de doctorat est une poursuite des travaux que j ai effectu s durant les stages de mon parcours universitaire Depuis 2002 j ai suivi une fili re professionnelle l Universit Rennes 2 qui s int resse aux usages socio ducatifs des TIC dans les champs de l ducation de la formation du social et de la culture Cette formation en Sciences de l ducation a permis de me constituer un bagage th orique pluridisciplinaire autour de la sociologie de la psychologie ou encore de l anthropologie tout en b n
291. es Pas question de transformer la soci t mais juste les places que certains individus et groupes occupent dans la soci t existante On ins re dans ce qui existe Ins rer implanter incruster greffer encarter se faire une petite place sans trop d ranger l ensemble S Karsz 2004 p 126 Derri re la logique d insertion il y a l id e d assimilation o l insertion r ussie quivaut l assimilation de la personne dans le monde du travail peu importe les conditions un des indices d insertion sociale est la d tention d un emploi relativement stable mais ni la nature ni les conditions de cet emploi les cadences impos es les efforts consentis les gains obtenus les souffrances endur es n entrent en ligne de compte C est la valeur travail qui constitue le noyau dur de l insertion la valeur du travail le travail en tant que valeur bid p 166 Au m me titre que les personnes trang res qui doivent assimiler la langue pour faire partie d un nouveau groupe les mesures d insertion assimilent les individus dans un lieu de travail m me en les faisant accepter d tre mal pay s Si la personne poss de les capacit s et trouve les moyens de compenser son handicap ou ses difficult s en fournissant un travail ou une volont de s en sortir alors la soci t l accueillera la personne sera ins r e et occupera une place vacante C est pour cette raison que bien souvent en amont
292. es socialement d savantag es en les aidant mobiliser les ressources num riques disponibles et d velopper des usages des TIC en lien avec leurs attentes 2 EN FRANCE LES COMIT S INTERMINIST RIELS POUR LA SOCI T DE L INFORMATION CISI En France les politiques publiques en mati re de lutte contre la fracture num rique 31 et pour le d veloppement de la soci t de l information se sont appuy es sur les orientations pr conis es l chelle europ enne Ainsi depuis 1998 le Premier ministre pr side les CISI qui permettent l ensemble des minist res de d finir les grandes orientations politiques et priorit s d action pour le d veloppement des TIC Leur but est d valuer les initiatives mises en uvre et de porter un regard sur l tat d avancement de la soci t de l information l chelle nationale Chaque CISI comporte sa propre th matique Ces instances r unissent les ministres secr taires d tat et certains hauts fonctionnaires en charge du dossier pour adopter des d cisions qui sont ensuite transmises au Conseil des ministres pour approbation ou rejet 2 1 Les bases du Plan d Action Gouvernemental pour la Soci t de l Information PAGSI Les CISI de janvier 1998 et janvier 1999 ont adopt les objectifs du PAGSI Ils ont fix les six premiers chantiers du plan en d veloppant notamment un r seau d infrastructures sur lequel reposent l acc s et l usage d Internet Lors de la r un
293. es les locaux communaux les biblioth ques les locaux associatifs des lieux d di s Chaque espace dispose du mat riel ad quat conform ment la charte Cybercommune il doit tre accessible tous pendant les horaires d ouvertures Un ou Le Conseil r gional de Bretagne a mis en place un portail des TIC en Bretagne qui offre des informations sur le programme Cybercommune http www bretagne20 fr 53 plusieurs animateurs sont pr sents pour faire fonctionner l espace et pour accompagner le public dans ses usages et dans ses d marches d appropriation des outils M me si le but des cybercommunes est de permettre tout citoyen d avoir une vision tendue des capacit s offertes par l usage des TIC pour garder une certaine mixit sociale elles peuvent orienter leurs projets autour d un public ou d un th me sp cifique en fonction de son environnement 3 2 2 L animation L animation des cybercommunes est assur e par un animateur multim dia ayant la double comp tence technique et p dagogique Il doit selon la charte des cybercommunes avoir un bon relationnel avec son public et tre ouvert aux TIC Il doit assurer une veille sur les r centes innovations pour proposer un service de qualit et est charg d assurer quatre types d activit s e animer des s ances de d couverte aux TIC durant les plages horaires r serv es l acc s libre dans le cadre de m diations individ
294. es moins de trente cinq ans qui restent motiv s par la recherche active d emploi Ils supportent mal ce statut d valoris et refusent d tre identifi s comme des assist s Ils souhaitent comme les fragiles acc der une meilleure place ce qui explique en partie cette forte motivation la recherche d emploi Ils refusent d tre trop d pendants des services d action sociale et tentent de r sister au mieux leurs interventions pour se lib rer du poids de l assistance La deuxi me exp rience est l assistance install e qui rev t un tout autre caract re Dans cette cat gorie les personnes ont une faible motivation l emploi voire un renoncement total Elles mettent en place des strat gies habiles de relations avec leurs interlocuteurs de l action sociale pour justifier leur situation d assist s Dans l assistance install e les individus int riorisent les attitudes qui correspondent la logique de l assistanat partir du moment o ils acceptent leur statut et prennent conscience de leurs droits l assistance n est plus un facteur d humiliation 1bid Ils s habituent leur statut d assist s conditionn par les difficult s rencontr es dans la recherche d une activit professionnelle Ils acceptent leur statut partir du moment o ils savent justifier aupr s de leurs proches de leur situation et des accusations qui leur sont faites Le statut que leur procure la situation d assist leur appor
295. es num riques via l implantation de PAIP dans les communes et les municipalit s en incitant les tats membres recourir aux Fonds structurels et en d veloppant des partenariats avec les secteurs priv s et ou b n voles Une r vision du troisi me programme eEurope fait l objet d une communication Communication de la commission europ enne Plan d action eEurope 2005 une soci t de l information pour tous en ligne Bruxelles Comit des commissions europ ennes 28 mai 2002 consult le 20 07 2009 disponible sur http europa eu legislation summaries information society 124226 fr htm 2 Ibid 25 le 18 f vrier 2004 Le rapport souligne que les r sultats du plan d action sont encourageants dans de nombreux domaines en particulier en ce qui concerne le raccordement haut d bit et l administration lectronique La part des services administratifs entre octobre 2002 et octobre 2003 passe de 17 43 et le nombre de connexion au haut d bit a quasiment doubl entre 2002 et 2003 Par contre le rapport de la Commission associe l apprentissage lectronique au fait que la quasi totalit des universit s b n ficie d une connexion Internet Elle pr voit de tirer les enseignements des diff rents dispositifs mis en place plate forme ENT uniquement l issue de son plan d action Par ailleurs en mati re de haut d bit l Union europ enne se confronte deux difficult s premi rement les r
296. es par le DRIP sont compl mentaires elles peuvent faire l objet d un parcours pour les personnes les plus en difficult ou tre suivies individuellement 4 2 La formation distance La r gion a mis en place un r seau favorisant la formation professionnelle distance Il peut tre utilis la fois par les personnes en formation les entreprises les organismes de formation qui peuvent avoir acc s du contenu p dagogique en ligne Plusieurs dispositifs sont n s de cette initiative par exemple les P T permettant aux personnes souhaitant se former distance d acc der aux outils tout en b n ficiant de l accompagnement d un animateur Les EPN sont un des supports de d veloppement des P T Le portail r gional de la FOAD Skoden propose aux entreprises formateurs professionnels de l insertion ou organismes publics un acc s des ressources concernant la formation distance les retours d exp riences les liens utiles en rapport avec la FOAD ou les usages d Internet dans le domaine D autres outils comme le campus num rique des 187 P T Point d Acc s la T l formation Il existe en Bretagne 45 points ou antennes d acc s la t l formation r parties sur l ensemble du territoire en septembre 2009 Cf la liste en ligne consult le 16 09 2009 disponible sur http www gref bretagne com Public rubriques publiques identifier les resea pt view 188 EPN Espace Public Num rique 18 FOAD
297. es pour pr parer leur candidature garder un certain contr le sur eux m mes mais aussi sur leur identit sociale et professionnelle L usager ne r pond plus aux annonces sous forme de num ro de 290 demandeur d emploi il reste une personne avec un nom et un pr nom avec des comp tences et des savoirs faire qu il est en mesure de d voiler et d adapter en fonction de l objectif poursuivi Cela est possible gr ce l usage des outils disponibles dans les EPN et qui permettent d chapper une forme d uniformisation des documents De plus en acc dant librement Internet les usagers peuvent galement se renseigner sur une entreprise sur une formation acc der des informations pratiques telles que les distances parcourir chaque jour jusqu au lieu de travail si l annonce le pr cise ce qui permet d anticiper leurs choix Ce libre acc s Internet diminue les interm diaires entre offreurs et demandeurs d emploi notamment en chappant aux phases de pr s lections des t l candidatures exerc es par le P le Emploi pour favoriser le contact direct entre les deux parties Les EPN ont cette fonction d offrir des outils et des moyens que les personnes en situation de disqualification sociale s approprient Ces espaces publics d acc s aux technologies sont des vecteurs de cr ation et font merger des strat gies personnelles de retour l emploi les usagers bricolent avec les technologies d veloppe
298. es pratiques socialis es capables d aller au del de la raison pour laquelle l outil a t cr En d autres termes l usage se distingue de l utilisation en ce sens qu il ne r pond pas une logique d utilisation pr d finie mais puise son origine 22 Parmi les nombreuses tudes men es sur les usages des TIC Le Groupement d Int r t Scientifique GIS M rsouin situ en Bretagne est un des laboratoires qui m ne r guli rement des enqu tes sur les usages des TIC aupr s des m nages des entreprises mais aussi sur les outils technologiques tels que les r seaux sociaux les r seaux peer to peer Les enqu tes sont accessibles sur le site Internet du laboratoire http www marsouin org 167 dans les formes d appropriation de l outil par l individu dans le fait que ses pratiques d tournent l id e d utilisation initiale Michel de Certeau 1990 a t l un des premiers intellectuels avoir nourri cette notion d usage en mettant en avant le r le actif de l usager et en refusant sa passivit face aux outils technologiques Selon lui les individus cr ent leur propre quotidien en fonction de leurs besoins les usages r v lent ses pratiques quotidiennes inventives et cr atrices en ayant recours des tactiques mises au point personnellement Ainsi l individu invente son quotidien mobilise des outils dans un environnement social qui r v lent des usages Pour prendre en compte la dimension sociale des usage
299. es raisons pour lesquelles les personnes en situation de disqualification sociale fr quentent les EPN est qu elles peuvent acc der aux outils sans avoir supporter les co ts li s l quipement Elles investissent par cons quent les EPN qui proposent de plus en plus une tarification adapt e puisque l enqu te quantitative d voilait que 82 des EPN d claraient proposer un acc s gratuit pour les demandeurs d emploi Mais les EPN l origine ont t implant s uniquement pour faire face aux in galit s d acc s et sensibiliser les personnes aux usages des TIC M me si les programmes visant l entr e de la France et de l Europe dans la soci t de l information pr voyaient d attacher une attention particuli re aux demandeurs d emploi pour les accompagner dans les usages des TIC les EPN n ont pas t explicitement vis s et les animateurs concert s pour remplir cette mission Pourtant nous l avons vu les demandeurs d emploi sont pr sents par cons quent quelles r ponses viennent ils chercher Quelles fonctions jouent les EPN par rapport leur situation travers les t moignages recueillis j analyserai dans le point suivant comment se manifeste le retour l emploi dans les EPN et quels r les jouent ces lieux d acc s Internet aupr s des disqualifi s sociaux dans une perspective de retour l emploi 4 L EPN UN LIEU APPROPRI POUR LES D MARCHES DE RETOUR L EMPLOI Depuis la fin des ann es quat
300. es sur la solidit des liens sociaux Dans le cadre des EPN nous pourrions qualifier la nature de ces liens de participation lective en r f rence la d finition de Serge Paugam qui les d crit comme tant de socialisation extrafamiliale au cours de laquelle l individu entre en contact avec d autres individus qu il apprend conna tre dans le cadre de groupes divers et d institutions S Paugam 2008 p 68 Les usagers sont amen s rencontrer d autres personnes que celles de leur entourage avec lesquelles ils ne discutent pas n cessairement au quotidien Cette mixit sociale permet des rencontres et des discussions que d autres espaces ne seraient probablement pas en mesure de proposer Bien s r que a l EPN cr aussi un lien social hein Parce qu on pourrait nous donner tout a par Internet on pourrait avoir sa webcam la maison son prof ici et machin mais a rend silence a emp cherait les rencontres Ouais la preuve la rencontre que nous avons eu hier la rencontre inter g n rationnelle qui se passe tous les jours inter culture inter Homme 57 ans retrait n B3 Pour cet usager il est important que des lieux comme les EPN existent car ils sont selon lui vecteurs de rencontres Il tablit une comparaison entre les espaces r els o les personnes peuvent changer en face face et le risque d isolement que peut g n rer un mauvais usage des espaces vi
301. est ainsi consid r e comme pauvre lorsqu elle se trouve en dessous du seuil de pauvret et b n ficie de l aide des services sociaux pour combler son d ficit Contrairement l exclusion qui concerne autant de domaines que de populations la pauvret est visible Les pauvres comme les ch meurs sont identifiables parce que l institution qui les prend en charge les assigne comme tels Par cons quent c est la soci t qui tiquette les personnes et leur fait prendre conscience de leur statut d valoris par le mode de traitement qu elle met en place Cela est un l ment important prendre en consid ration il 93 nous permettra d analyser si les usagers rencontr s font le choix de se d placer dans les EPN pour chapper au sentiment d assignation que peut provoquer la fr quentation des structures d insertion et de retour l emploi Les travaux de recherche men s sur l exclusion le ch mage et la pauvret mettent en avant deux remparts capables de prot ger les populations des risques de vuln rabilit Le premier identifi est le travail r mun r qui m me s il ne pr serve plus des situations de pauvret garantit un revenu minimum la personne lui permettant de subvenir ses besoins Il permet galement la personne d affirmer son identit sociale et professionnelle mais aussi de b n ficier d un minimum de relations sociales ce titre maintenir les liens sociaux entre les individus qu i
302. est du Finist re 72 en recherchant des labels nationaux D Thierry M Le Goff Pronost N Jullien 2003 Par la suite l analyse qualitative a permis de comprendre les tendances d gag es par l enqu te quantitative Elle a relev l importance du soutien de la part des structures administratives et politiques porteuses des projets pour le d veloppement et le fonctionnement des cybercommunes Une relation troite entre les initiateurs des projets par exemple une quipe municipale ou une association et les animateurs permet de coordonner les actions et de suivre r guli rement le travail effectu dans les espaces L analyse souligne galement l importance de la double comp tence la fois technique et p dagogique des animateurs qui permet de rendre la cybercommune plus attractive La capacit d accueil comme par exemple le nombre d animateurs pr sents par rapport au nombre de postes mis disposition a t identifi comme un l ment p nalisant de l accompagnement des usagers de m me que les quipements disponibles un parc informatique mis jour un nombre suffisant de postes ainsi qu un acc s au r seau Internet haut d bit permet la fois d accro tre l offre d activit s de d velopper des activit s d initiation en groupe et d viter que se cr ent des files d attente Les conclusions du premier rapport insistent enfin sur l importance du r le de l animateur multim dia dans le d veloppement
303. est temps de resserrer le questionnement afin de constituer un objet de recherche Les notions que nous avons discut es dans la premi re partie sont vastes polys miques elles se r f rent des paradigmes diff rents il est donc utile de sp cifier un fil conducteur Quel lien tablir entre ces diff rentes notions et concepts quelle dialectique les unit Aujourd hui les TIC prennent une place importante dans les mani res d changer de communiquer de s informer de partager de travailler de participer Les mots ne manquent pas et il est courant d entendre dire que les personnes qui n utilisent pas les outils num riques aujourd hui sont de plus en plus menac es d exclusion num rique Encore une expression valise que nous nous empresserons d carter tant elle n apportera pas grand chose de plus au d bat Que veut dire tre exclu num rique ne pas avoir acc s aux TIC Ne pas les utiliser Ne pas tre quip Les lignes entre inclus et exclus num riques ne sont pas clairement d finies et ne le seront probablement jamais probablement parce que certaines personnes font le choix de ne pas utiliser ces outils et ne se sentent pas exclues pour autant L exclusion num rique se r f re une norme celle ci permet entre autre de montrer du doigt ceux qui ne poss dent pas le dernier t l phone portable qui n est d ailleurs plus un t l phone mais un v ritable objet narcissique et fait pa
304. est une vaste notion qui prend des formes diff rentes selon les poques et les soci t s Afin de porter une r flexion plus approfondie sur cette notion valise qui s applique autant de situations qu il existe de pratiques d viantes de personnes jug es hors normes ou de territoires isol s plusieurs chercheurs ont conceptualis la notion d exclusion Parmi eux Serge Paugam 1991 et son concept de la disqualification sociale a t celui qui a retenu notre attention pour mener ce travail de recherche Notre choix s est arr t sur ce concept parce que les axes autour desquels le chercheur a labor ses cat gories sont des l ments observables dans le cadre des EPN le rapport l emploi travers l observation des activit s de recherche d emploi d e administration avec les services d action sociale les liens sociaux qui se cr ent avec l animateur et entre les usagers sont des moyens de rep rer les publics susceptibles d entrer dans les cat gories propres au concept de la disqualification sociale travers son tude Serge Paugam a identifi trois cat gories de disqualifi s sociaux en fonction du rapport qu ils entretenaient avec les services d action sociale elles correspondent trois phases du processus de la disqualification sociale Chaque cat gorie r v le une carri re une exp rience un parcours v cu et racont par les personnes rencontr es tudier la disqualification sociale selon ce ch
305. et 30 de taux de participation Un quart des r ponses provient du d partement des C tes d Armor un autre quart de celui de l Ille et Vilaine En revanche les r sultats sont plus contrast s en ce qui concerne les 189 deux autres d partements puisque 30 des r ponses proviennent du Morbihan et 20 du Finist re Lorsque l on trace une ligne de Concarneau situ au sud ouest de la r gion jusqu Saint Malo situ au nord est de la r gion nous remarquons que les deux tiers des r ponses proviennent des EPN situ s au sud de cette ligne imaginaire Au nord de celle ci le taux de participation est plus faible Des zones de forte participation sont toutefois observables dans cette partie de la r gion notamment autour de Lannion et de Binic dans les C tes d Armor et du pays de Brest dans le Finist re Les cartes refl tent des zones de forte participation comme c est le cas dans la ville de Brest hors Brest M tropole Oc ane qui comptabilise elle seule un total de neuf r ponses Brest qui b n ficie du soutien d une forte politique publique en mati re d acc s public Internet gr ce notamment l initiative locale des PAPT est la ville de Bretagne qui enregistre le plus fort taux de r ponses Dans le d partement des C tes d Armor la zone partant de Saint Brieuc jusqu Saint Quay Portrieux comptabilise un total de huit r ponses Dans les deux autres d partements les r ponses ne sont pas
306. et d laborer une r flexion scientifique sur la soci t de l information http www marsouin org 56 Cybercommune le GIS M rsouin a men successivement deux tudes en 2003 et en 2004 II a ainsi fait un tat des lieux de l acc s public Internet dans les cybercommunes de la r gion Bretagne et relev les usages des TIC et pratiques effectives des utilisateurs de ces espaces 4 1 1 tat des lieux des cybercommunes La premi re phase d enqu te consistait tablir un tat des lieux des EPN labellis s Cybercommune par le biais d un questionnaire envoy aux animateurs Cette premi re phase quantitative a t compl t e par une enqu te qualitative men e dans quelques cybercommunes du Tr gor D une part l enqu te quantitative d voile des donn es chiffr es sur les ressources affect es aux espaces Le traitement du questionnaire montre que le nombre d ordinateurs mis disposition est limit en moyenne de 4 6 que le mode de connexion Internet se fait faible d bit notamment parce que le territoire n tait pas totalement couvert par les r seaux haut d bit et que cela p nalise l offre de services L enqu te r v le galement que les communes renouvellent peu le mat riel informatique et que l acc s aux cybercommunes reste une tarification lev e justifi e par les communes par le co t des connexions Internet ainsi 48 des animateurs de cybercommunes d clarent
307. et leurs pratiques au sein de l espace d identifier quelles r ponses ils trouvaient leurs difficult s J ai tent de laisser le maximum de temps de parole aux usagers afin qu ils me fassent part de leurs exp riences en les incitant raconter en d tails les actions qu il effectuaient sans prendre parti Il tait primordial que mes interlocuteurs aient l impression de m apprendre de nouvelles choses qui les pousseraient s exprimer davantage Lorsque le discours n tait pas tr s clair ou manquait de construction je leur demandais de d velopper plus en d tail leur pens e en essayant d employer le m me vocabulaire qu eux L important travers cette phase d enqu te tait de me mettre sur un m me pied d galit que les usagers tout en restant curieux attentif et capable d interpr ter ce qu ils me racontaient Les vingt neuf personnes rencontr es avaient des profils tr s diff rents pour certaines d entre elles mais toutes ont apport des l ments qui ont pu tre r investis dans ce travail Certains t moignages ont r v l des informations surprenantes auxquelles je ne m attendais pas d autres ont confirm ou infirm des hypoth ses compl t ou stabilis certains r sultats ou ont permis d ouvrir d autres perspectives de recherche L analyse des entretiens a t r alis e gr ce un une grille d analyse en tenant compte des diff rents th mes abord s lors des changes Pour r sumer sur la m tho
308. et porteurs de projet 62 4 2 2 Usagers et usages des TIC dans les PAPI 63 4 2 3 Perspectives d volution du dispositif des PAPI 63 4 3 Lengue Psae onnaa a aee NEA den siemens das sienne esse ne A A ali rends ten cts ets 65 5 L action des EPN dans une perspective de lutte contre l exclusion 66 CHAPITRE 3 L exclusion sociale et professionnelle une polys mie convenable ini eeaeee eseese arara reosta asee dise tes e ue doses diese eee O 1 L excl sion une cat gorie rrisin iieri a i iiai AREE KES i a a 71 1 1 Des ruptures par tapes successives 74 1 2 Les limites de l exclusion l absence de limites 75 1 3 Les concepts d riv s de l exclusion 76 2 La pauvret Un tats eono os eer aeie E ENEE EAEE EA EE OE NRE EREE EROR 78 ARE ALEE E e E ET O N ORI E T A es ete E A ele een t de 79 2 2 Un ph nom ne qui transcende ssssssesssesseern 82 3 Le ch mage une eprev ssrin er RE a E E o E ne din arte 83 3 1 Ch meurs reconnus et ch meurs comptabilis s 84 3 5 Une identit affet Cngraoriaiririii e anA AE i tee i SETE KENEAN desde tee detre ses 84 3 3 Les facteurs favorisants l entr e en ch mage 86 3 4 Trois mani res de vivre le ch mage 87 24 11 L S Variables EEEE er EN EENE T E dde M AEE SR er Tentes 88 3 4 2 Trois exp riences sn reeene dede diner td ete naar A E etant tete 89 4 Deux axes int gra
309. etraite ou les r gimes de compl mentaires sant Les revenus issus de l emploi repr sentent une part importante du revenu int gral du m nage et donc l enjeu pour les politiques d insertion est aussi d intervenir sur l insertion professionnelle et le retour l emploi Les politiques en faveur du retour l emploi sont compl mentaires aux politiques d assistance et de lutte contre la pauvret m me si ces derni res sont limit es pour ne pas concurrencer les mesures d acc s l emploi Pendant les Trente Glorieuses la politique de retour l emploi est quasi inexistante parce que cette p riode se caract rise par une situation de plein emploi L emploi garantit les revenus ainsi que l acc s la protection sociale C est partir des ann es soixante dix et plus pr cis ment au d but des ann es quatre vingt que de v ritables politiques de retour l emploi vont se mettre en place mettant en avant la formation professionnelle comme outil principal Les restructurations industrielles la hausse du ch mage font prendre conscience que des cat gories de populations de plus en plus larges restent en marge de l activit salari e Des mesures de soutien de formation et d activit s vont tre mises en place D d abord pour les jeunes puis en faveur des nouveaux pauvres afin de faire face l av nement de la crise de l emploi L intervention des politiques d insertion de retour l emploi porte sur trois axes principaux
310. ettre au salari l acquisition de nouvelles comp tences la fin de l ann e 1991 une communication en Conseil des ministres d voile les chiffres du projet sur le RMI La Commission nationale d valuation du RMI pr sente son rapport sur les trois ann es au Premier ministre qui 1 Le montant des prestations s l ve 2000 francs par mois pour une personne seule 3000 francs pour un couple avec une majoration de 600 francs par enfant 0 CES Contrat Emploi Solidarit 1 Les TUC taient r serv s aux jeunes en recherche d emploi et ou indemnis s en dessous de la moiti du SMIC Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance Les stages effectu s mi temps ne devaient pas exc der six mois ils permettaient uniquement l acc s la couverture d assurance maladie 12 La Communication sur le RMI en Conseil des ministres r v lent les chiffres sur le dispositif et la lutte contre la pauvret en France deux millions de b n ficiaires en trois ans 567 000 b n ficiaires recens s la fin de l ann e 1991 dont les deux tiers se trouvent dans une d marche d insertion professionnelle et ou sociale 19 5 milliards de francs ont t investis dont 16 4 par l tat et 3 1 par les d partements 101 pr conise d am liorer les conditions d insertion des b n ficiaires de simplifier les calculs de l allocation et de renforcer l organisation du dispositif l chelle locale Il pr voit galement de por
311. eurs parcours partir des relations qu elles entretiennent avec les services sociaux de leur rapport l emploi et des liens sociaux qu elles peuvent entretenir et sur lesquels elles peuvent s appuyer Ce premier concept nous int resse particuli rement car travers son tude Serge Paugam a pu cr er des cat gories de publics Nous l expliquerons en d tail par 120 la suite puisqu il deviendra un de nos concepts mobilisateurs qui nous permettra d identifier des publics d usagers dans les EPN Une seconde approche est celle de la d sinsertion d velopp e par Vincent de Gaulejac et Isabella Taboada L onetti 1994 qui met l accent sur le v cu de la personne victime d exclusion sociale et sur le passage de la lutte des classes la lutte des places Cette approche insiste sur le ph nom ne de la d sinsertion en tenant compte de quatre composantes la premi re est une composante conomique la deuxi me professionnelle la troisi me sociale et relationnelle et enfin la derni re symbolique et normative La d sinsertion signifie le passage de l identit positive de quelqu un d int gr une identit n gative d une personne qui perd progressivement les liens qui la relient la soci t travail relations sociales ressources mat rielles qui la stigmatisent et qui lui font prendre conscience de son d calage par rapport aux autres par la construction d une image n gative qu elle se fait d elle Le lien social
312. exclusion la d saffiliation Pr carit du travail et vuln rabilit relationnelle in Face l exclusion Le mod le fran ais sous la dir de J Donzelot Paris ditions Esprit 1991 p 137 168 CASTEL R Cadrer l exclusion in L exclusion d finir pour en finir sous la dir de S KARSZ Paris Dunod 2000 r d 2004 p 35 60 308 DEMAZIERE D Ch mage et dynamique identitaire in L exclusion l tat des savoirs sous la dir de S PAUGAM Paris La D couverte 1996 p 335 343 DONZELOT J Les transformations de l intervention sociale face l exclusion in L exclusion l tat des savoirs sous la dir de S PAUGAM Paris La D couverte 1996 p 88 100 DUBAR C La construction sociale de l insertion professionnelle in Entre ducation et travail les acteurs de l insertion ducation et Soci t s n 7 2001 p 23 35 DUBAR C La sociologie du travail face la qualification et la comp tence in Sociologie du travail n 2 1996 p 56 73 DUBAR C Socialisation et processus in L exclusion l tat des savoirs sous la dir de S PAUGAM Paris La D couverte 1996 p 111 119 EBERSOLD S L insertion ou la d ligitimation du ch meur in Repr sentations du monde social Actes de la recherche en Sciences Sociales n 154 2004 p 92 102 EBERSOLD S L insertion ses m tamorphoses ses registres de coh rence la lumi re d un
313. f la liste des structures en ligne consult le 16 09 2009 disponible sur http www ville emploi asso fr 182 CIO Centre d Information et d Orientation 183 CRIJ Centre R gional d Information Jeunesse 121 concern es Pour ce faire elle participe au fonctionnement de 43 CFA l am nagement des tablissements et l quipement p dagogique Elle d veloppe galement des aides aux personnes concern es l quipement et l h bergement ainsi qu une bourse d acc s la qualification Le d veloppement de l apprentissage se traduit galement par une aide aux entreprises dans le recrutement et l accompagnement d apprentis dans la formation Suite la loi de modernisation sociale vot e en 2002 la r gion Bretagne accompagne galement les personnes dans leur VAE pour faire reconna tre gr ce une certification une exp rience professionnelle d au moins trois ans salari e non salari e ou b n vole Un ch que validation est propos au demandeur d emploi pour l accompagner dans sa d marche Enfin la formation continue tout au long de la vie constitue un l ment majeur puisque la r gion tient la responsabilit de la formation professionnelle des jeunes et des adultes Elle finance un ensemble de formations continues et d aides individuelles par exemple ch que formation ch que force ch que reconversion pour accompagner les demandeurs d emploi et les populations concern es dans leur
314. fait que le P le Emploi comme nous l avons vu privil gie aujourd hui un traitement des dossiers des demandeurs d emploi bas sur de l efficacit quantitative et qui conduit les disqualifi s sociaux organiser par eux m mes leur parcours de retour l emploi Dans ce contexte l introduction des TIC dans la recherche d emploi leur permet d tre plus libres dans les strat gies mettre en place cela est le cas pour les trois cat gories de disqualifi s sociaux A partir du moment o ils utilisent les outils num riques 312 ANPE Agence Nationale Pour l Emploi 208 pour r pondre leurs propres besoins ils d veloppent des usages inclusifs des TIC Ils cr ent bricolent cherchent acqu rir davantage de pouvoir en mobilisant les ressources num riques disponibles et en recherchant du travail sans tre assist s nous parlons ici d empowerment Pour eux s affranchir des mesures d assistance et de retour l emploi propos es par les structures expertes qu ils jugent par ailleurs inefficaces et qu ils per oivent comme de v ritables obstacles leurs besoins de requalification permet de d velopper une forme de capacitation Cela est observable gr ce aux usages qu ils ont des TIC dans les EPN ils privil gient le bricolage et les usages cr atifs une utilisation restreinte des outils du P le Emploi qui par leur conception positionnent le demandeur d emploi dans un tat de soumission rappelons le cas
315. favorise l usage du logiciel libre 3 Partenariat Associations communales IME Institut M dico ducatif projet sur la dur e d criture d un journal Maison de retraite volont de la part de l animateur mais il manque de cr neaux horaires Avec les 10 cybercommunes du pays Association X personnes lourdement handicap es gt montage vid o avec l animateur de l association 4 Animation 1 animateur en poste depuis sept 2007 il succ de un animateur en CDI L animateur a le statut de Stagiaire de la fonction publique Il sera titularis en septembre 2008 L association X propose de parrainer la cybercommmune en apportant des formations p dagogiques l animateur Formation initiale Licence USETIC Formation compl mentaire Autoformation L animateur souhaite qu un second animateur soit recrut pour faire face la demande et compl ter ses missions 5 Activit s Cours particuliers pour d butants liste d attente d un an d couverte Internet bureautique chat 4 cr neaux de 12 s ances raison d une s ance par semaine sur un trimestre d couverte initiation Mardi soir 18h30 soir e th matique Cours individuel d une heure attente 2 mois cours en groupe Jeux en r seau Plages horaires r serv es l acc s libre Cr ation CV l activit sera propos e en sept 2008 m me s il n y a pas beaucoup de demandes faible taux de ch mage selon l animateur dans la commune 329 6
316. former l objectif initialement fix par les politiques publiques en mati re d acc s public Internet Cette hypoth se g n rale ne pourra tre valid e uniquement lorsque les sous hypoth ses suivantes seront confirm es ou infirm es Elles portent la fois sur le dispositif des EPN et sur les populations concern es e Les personnes en situation de disqualification sociale fr quenteraient les EPN pour se prendre en charge de fa on autonome e L acc s aux outils num riques permettrait aux disqualifi s sociaux de d velopper des usages des TIC cr atifs et plus libres qui puissent r pondre leurs besoins versus une utilisation prescrite des outils du P le Emploi e Le fait que les disqualifi s sociaux fr quentent des structures non expertes dans le 173 domaine de l insertion et du retour l emploi en l occurrence des EPN expliquerait en partie un changement de comportement Ils ne seraient plus contraints de respecter des proc dures et des r gles dict es par le service Public de l emploi logique de traitement descendante mais au contraire de s en lib rer pour devenir acteurs de leur parcours e Les EPN seraient des lieux o se cr du lien social entre les individus un des principaux facteurs capable de pr venir des risques d isolement social e Le fait que les EPN ne soient pas des structures d action sociale expliquerait pourquoi les publics en question les fr quentent le car
317. galit la multiplication des sites d offres d emploi accessibles sur Internet les secteurs professionnels mergents vers lesquels les jeunes g n rations se tournent et qui utilisent davantage les TIC pour recruter que certains m tiers plus traditionnels par exemple dans les domaines du b timent ou de 311 Cf P Vendramin G Valenduc 2003 op cit 297 l agro alimentaire font que certaines in galit s d usages persistent suivant l ge de la personne N anmoins de mani re g n rale qu ils b n ficient ou non d un accompagnement les usagers savent utiliser les outils mis disposition Ensuite les motivations se d placer dans les EPN pour effectuer leurs d marches sont vari es m me si plusieurs l ments convergent et transcendent les trois cat gories de disqualifi s sociaux D abord ils peuvent b n ficier d un acc s Internet faible co t M me si la plupart d entre eux poss dent un ordinateur personnel ils ne peuvent assumer pleinement le prix d une connexion Internet tous les mois du fait de l instabilit de leur situation Ensuite ils peuvent d velopper des usages inclusifs des TIC puisque les outils sont accessibles et qu ils savent les utiliser Ils sont donc en capacit de mobiliser les ressources disponibles pour op rer un changement en rapport avec leurs attentes et leurs besoins de requalification professionnelle Par ailleurs lorsque Serge Paugam a labor son concept de la
318. gie il aurait t int ressant de rencontrer nouveau les usagers une fois qu ils aient obtenu un emploi afin d observer si selon eux les usages et les pratiques qu ils avaient exerc s au sein des EPN ont jou un r le dans l obtention d un travail Cela aurait permis de mener le d bat au del de la question de l inclusion num rique pour valuer si ces usages augmentent r ellement les chances d obtenir un emploi ou s ils ne sont pas plus efficaces qu une simple utilisation des outils du P le Emploi Cette poursuite d enqu te aurait n cessit un temps suppl mentaire pour que les usagers aient le recul suffisant sur leur parcours de retour l emploi pour valuer 299 quelle s tape s du processus de requalification leurs usages ont t b n fiques et r v lateurs La contrainte de temps n a pas permis de mener cette phase compl mentaire qui peut par ailleurs faire l objet d une perspective de recherche D un point de vue du dispositif des EPN le traitement du questionnaire destination des animateurs a r v l plusieurs l ments importants Nous avons vu notamment que la forte pr sence de publics dits fragiles s explique en partie par le lieu d implantation de l espace L enqu te quantitative a montr qu une forte proportion des EPN ayant r pondu est implant e dans des biblioth ques et des m diath ques 44 Cela une incidence sur les publics accueillis puisque ces lieux sont fortement
319. h mage que le niveau de qualification joue un r le important dans l insertion des personnes Bien souvent les personnes cens es tre plus expos es au ch mage sont celles qui poss dent une formation initiale de faible niveau Mais d autres facteurs inh rents la personne peuvent venir s associer Ils sont li s notamment la conjoncture conomique globale ou locale de la soci t ou de la r gion dans laquelle la personne se situe et sur lesquels elle a peu de moyens d intervenir Autant l individu peut faire voluer son niveau de qualification ou modifier sa trajectoire professionnelle en suivant des formations ou en se r orientant autant la conjoncture est un l ment qu il ne peut ma triser Les facteurs favorisant ou att nuant l entr e en ch mage sont donc multiples et c est la corr lation de plusieurs caract ristiques qui exposent plus ou moins les personnes au ch mage Comme le souligne juste titre Didier Demazi re L employabilit des ch meurs est li e leurs parcours professionnels leurs capitaux leurs r actions au ch mage leurs relationnels bref un ensemble complexe de variables entrem l es li es aux biographies individuelles Mais elle d pend aussi de m caniques d un ordre contextuel environnement conomique transformations du march du travail ph nom nes de s lectivit D Demazi re 2006 p 64 Cela expliquerait pourquoi la d claration de 1946 d signe les ch meurs com
320. handicap il est pr conis de rendre les quipements et l environnement de l espace plus accessibles Celles ci identifieraient ainsi les PAPI comme des endroits o les caract ristiques mat rielles peuvent r pondre certains besoins Pour les publics qui expriment peu d int r t se d placer dans les PAPI un effort d accompagnement et un acc s des contenus sp cifiques serait prescrire Pour que cet accompagnement soit de qualit l animateur doit recevoir une formation ad quate et acc der des outils p dagogiques qui lui permettent d accueillir et d accompagner ces nouveaux publics Enfin le rapport souligne la n cessit de poursuivre les activit s de d veloppement de l crit public en favorisant les initiatives d expression citoyenne d j mises en place pour favoriser l expression citoyenne et d mocratique des publics loign s Il sugg re galement de porter une attention particuli re au d veloppement des quipements mobiles De mani re g n rale la population s quipe et il est probable que les usagers se d placeront dans les PAPI avec leur propre ordinateur portable afin de b n ficier d un acc s Internet accompagn Le rapport propose notamment de d velopper le WIFI afin En 2005 le taux d quipement des m nages en ordinateur dans le d partement du Finist re tait sup rieur celui qui poss dait une connexion Internet domicile Cette tendance tait similaire dans tou
321. i es la mobilit ou l loignement travers l objectif de favoriser une soci t de l information galitaire se d gage une logique d ouverture de la soci t qui consiste inclure non pas uniquement des personnes identifi es comme tant en situation de pr carit ou d exclusion mais toutes celles pour qui l usage des TIC pourrait leur apporter une aide pour qu ils occupent une place plus valorisante 2 2 Derri re l inclusion l id e de coh sion Alors que l insertion exige l id e d un parcours personnalis individualis l inclusion se base sur celle de la solidarit de la participation et du partage entre individus Les paradigmes sont diff rents puisque la construction d une soci t inclusive s appuie sur l interaction entre les individus y compris sur la participation des plus d savantag s socialement L inclusion tient en filigrane la notion de lien social qui rappelons le constitue un des remparts contre l exclusion sociale En rapport avec la d claration de Lisbonne de 2000 l inclusion num rique appara t comme un enjeu de coh sion sociale au m me titre que la strat gie pour l emploi la lutte contre la pauvret ou encore l galit entre les femmes et les hommes La coh sion sociale se construit sur des formes de solidarit et de partage de valeurs sociales Dans ce processus les TIC y jouent un r le m me si certains usages peuvent contribuer exclure ou isoler la personne de la vie so
322. i rement assurer la r ussite des lyc es en portant une attention particuli re sur la qualit de la formation initiale en am liorant notamment les conditions d accueil d enseignement et de s curit des l ves et en r novant les quipements et les services assur s au sein des tablissements Cette initiative a pour but d am liorer les conditions de vie des tablissements scolaires pour offrir une qualit de formation initiale optimale aux personnes concern es Pour faciliter l acc s l information et orienter les publics dans la formation tout au long de la vie la r gion Bretagne a d velopp un r seau de MFP souvent associ aux Maisons de l Emploi pour une meilleure articulation des organismes face aux r alit s des territoires Le r seau des MFP compte cinq partenaires r gionaux dont le P le Emploi le Rectorat r seau des CIO l Association R gionale des Missions Locales le Fong cif Bretagne et le CRIJ La r gion Bretagne souhaite par ailleurs valoriser l apprentissage en favorisant l alternance centre de formation entreprise pour une meilleure insertion des personnes 17 DRTEFP Direction R gionale du Travail de l Emploi et de la Formation Professionnelle 1 TIC Technologies de l Information et de la Communication 180 MFP Maison de la Formation Professionnelle 18 Il existe en Bretagne 16 maisons de l emploi r parties sur l ensemble du territoire en septembre 2009 C
323. i pour effet d aborder certains points douloureux qu il n a pas toujours t facile de g rer lors des entretiens Certains n ont pas compris ce qui leur arrivait et ne trouvaient pas les mots pour expliquer le fait d en tre arriv l Cet effet a t d autant plus important que les entretiens se sont d roul s partir du mois de d cembre 2008 une p riode qui commen ait subir les premiers effets de la crise conomique qui a frapp le monde entier Certaines personnes ont profit de l occasion pour tenter de faire passer un message esp rant que leur t moignage allait faire cho aupr s des acteurs charg s de l insertion et du retour l emploi Cela tait surtout le cas lorsque j ai men les entretiens dans l EPN situ dans la Maison de l Emploi travers leurs discours plusieurs usagers me faisaient part de leur sentiment d injustice d abandon comme pour tenter de justifier leur situation et se d charger d une ventuelle responsabilit Elles avaient cette impression que l preuve qu elles vivaient n tait pas n cessairement de leur faute et que c tait la conjoncture qui les avait conduit occuper cette place 224 2 2 Un ordre dans les priorit s Lorsqu on traverse l preuve du ch mage pour reprendre l expression de Dominique Schnapper 1981 et que l emploi ne garantit plus le minimum de ressources permettant de vivre dans des conditions d centes les priorit s changent Les personnes en s
324. ia en 2008 dans les EPN ou les cybercommunes de la r gion Bretagne est un agent territorial de niveau bac 2 ayant suivi une formation initiale et compl mentaire en rapport avec les TIC Les animateurs recrut s en tant qu agents territoriaux sont tr s nombreux dans les cybercommunes puisqu ils constituent pr s des trois quarts des r ponses cela indique que les postes d animateurs ont t p rennis s pour une majorit d entre eux Le statut de l animateur constitue un l ment important dans le fonctionnement de l espace mais aussi dans l accueil et la prise en charge des publics Les animateurs agents territoriaux sont install s c est dire qu ils poss dent une situation professionnelle stable et de ce fait ne se soucient plus de leur avenir professionnel proche comme c tait le cas l issue du dispositif des Emplois jeunes Cela joue sur leur motivation sur l anticipation des activit s mettre en place et sur la relation qu ils ont avec les publics Pour les usagers l animateur en poste devient une personne identifiable reconnue comp tente que l on apprend conna tre cela cristallise un certain nombre d l ments dans leurs relations Demander conseil des animateurs qui changent constamment ne favorise pas le d veloppement de relations de confiance entre les diff rents acteurs En p rennisant le poste d animateur et en l installant dans la dur e celui ci apprendra conna tre les diff rents usagers
325. ible sur http www marsouin org IMG pdf Cybercommune phasei jano3 rapport ligne pdf TREMEMBERT J JULLIEN N L quipement informatique des m nages bretons fin 2005 en ligne 2005 consult le 27 08 2009 disponible sur http www marsouin org article php3 id_ article 96 WULH S Quelle politiques d insertion La relation insertion production en ligne consult le 14 09 2009 disponible sur http www simonwuhl org 5 html Rapports lectroniques ALC VE Livre blanc Le logiciel libre un d fi aux diteurs propri taires en ligne septembre 2001 consult le 16 10 2009 disponible sur http www lebars org fs 2001 livreblanc html ARTESI Rapport d acc s public Internet en ligne Paris ARTESI Ile de France janvier 2006 consult le 19 08 2009 disponible sur http www anetville com public dossier tpl id 10697 COMMISSION EUROPENNE European e Inclusion Initiative First Contributions to the Compaign e inclusion be part of it en ligne Lisbonne 3 d cembre 2007 consult le 24 09 2009 disponiblesur http ec europa eu information society activities einclusion docs bepartofit contrib utions booklet pdf 311 DAUBRESSE M P Rapport fait au nom de la Commission des affaires culturelles familiales et sociales sur le projet de loi n 1100 g n ralisant le revenu de solidarit active et r formant les politiques d insertion en ligne Paris enregis
326. ifier la nature des soci t s humaines la ma trise du courant lectrique au XVII si cle qui a conduit la seconde r volution industrielle l invention des chemins de fer qui a permis une r organisation des modes de transport via les r seaux ferroviaires ou encore l apparition de la presse imprim e sont autant d innovations qui ont profond ment boulevers leur fonctionnement Aujourd hui l arriv e de nouveaux outils technologiques comme les micro ordinateurs Internet les t l phones portables sont capables gr ce aux possibilit s d change et de partage d informations et de connaissances qu ils sont cens s permettre de modifier la vie quotidienne la fois des citoyens des entreprises de l tat de la soci t dans sa globalit Les TIC sont ainsi per ues non seulement comme des leviers favorisant la croissance la comp titivit et la globalisation de l conomie mais aussi comme des outils permettant aux utilisateurs de consulter des contenus num ris s de les partager de les changer condition d y avoir acc s L inqui tude envers une ventuelle fracture num rique susceptible de se creuser entre ceux qui ont acc s aux TIC et peuvent les utiliser et ceux 14 TIC Technologies de l Information et de la Communication 21 qui en sont priv s fait l objet d une pr occupation majeure de la part des pouvoirs publics qui contribuera la mise en place d initiatives pour tenter d y rem
327. igne de la valeur qu elle attribue au temps dans une perspective de requalification sociale et professionnelle Pour elle un temps limit d acc s la stresse et par cons quent perturbe la qualit de son travail cela ne lui permet pas de r gler sa situation de fa on efficace Lorsqu elle se rend dans l EPN elle d clare prendre le temps d effectuer ses recherches de modifier son CV de r gler ses c t s de la vie quotidienne mais aussi d changer avec ses amis en entretenant son r seau social Le fait d tre install e c est dire en position assise et de b n ficier de plages horaires suffisamment larges lui permet de prendre le temps d organiser sa journ e pour s inscrire dans une d marche active de recherche d emploi Ce temps pass consulter les offres d emploi sur Internet modifier son profil en fonction des annonces susceptibles de l int resser se substitue une forme d activit salari e Dans ce contexte les demandeurs d emploi n ont pas cette impression de ch mer ni d tre assist s ils s engagent et se donnent les moyens d avancer pendant un temps donn et c est pr cis ment cela qui d finit les temps libres auxquels ils peuvent aspirer Enfin je vous dis c est bien de chercher du travail c est bien de pas faire que a non plus On se fixe aussi des temps o Ouais voil bah c est ferm tant mieux tant pis elle rigole Enfin je veux dire c est comme tout il y a des temps
328. ils envisageaient ou mettaient en place dans leur espace pour tenter d y rem dier Cette premi re immersion tait surtout l occasion d valuer dans quelle mesure les animateurs multim dia se sentaient concern s par la question de l exclusion et de recueillir des exemples d activit s de partenariats et de dispositions sp cifiques prises en faveur de ces publics partir de janvier 2007 pendant une p riode d un mois et demi j ai visit huit espaces s lectionn s avec l aide d Emmanuelle Paul charg e du dispositif Cybercommune et du d veloppement des usages d Internet en r gion Bretagne qui r pondaient des modes de fonctionnement diff rents afin d avoir un panorama suffisamment tendu des mesures que pouvaient prendre les EPN bretons en mati re de lutte contre l exclusion sociale et professionnelle La rencontre avec les animateurs s est mat rialis e par des entretiens exploratoires leurs t moignages m ont permis de recueillir des informations sur le fonctionnement de leur structure et sur les actions qu ils mettaient en uvre au profit de publics en situation d exclusion Suivant les espaces les points de vues des animateurs taient tr s diversifi s mais tous avaient un discours construit et un avis sur la question de l exclusion Ils effectuaient souvent un parall le avec leurs pratiques professionnelles ou les situations qu ils avaient pu rencontrer ou observer au sein de leur espace pour expliquer leu
329. in ceux non labellis s Les r sultats donnent les chiffres suivants Tableau 3 Tri des EPN par labels Dimension Labels Nombre de r ponses Centre de Ressources 13 R gionale Cybercommune 83 Point tude 19 Cyber base 21 Point Cyb Espace jeune Num rique Nationale 7 7 Espace Culturel Multim dia ECM Point d Acc s la T l formation P T Locale Point d Acc s Public Internet PAPI Autres labels 15 Sans labels 38 Source Enqu te quantitative juin 2008 Les EPN labellis s par au moins un des trois labels r gionaux constituent plus de la moiti des r ponses puisque 83 EPN sur les 164 ayant particip l enqu te d clarent 5 Il existe trois labels r gionaux en mati re d acc s public Internet Centre de Ressource Cybercommune et Point Etude 191 poss der le label Cybercommune Cela montre bien la pr dominance de la politique r gionale en mati re d acc s public Internet initi e depuis 1998 par le Conseil r gional de Bretagne Notons cependant que malgr les diff rentes relances men es aupr s des centres de ressources de la r gion qui ont pour mission entre autres d assurer l animation des autres cybercommunes d une m me communaut de communes seulement treize d entre eux ont particip sur les soixante sept existants en 2007 Cette information est cependant prendre avec pr caution puisque lor
330. insi que la place d valoris e qu ils occupent dans la soci t font qu ils se consid rent eux m mes comme stigmatis s Ils sortent peu de leur quartier ne fr quentent pas les autres lieux d acc s Internet de la ville se renferment sur eux m mes La souffrance sociale dans laquelle se trouvaient certains des usagers que j ai rencontr a orient implicitement le projet de l EPN vers la cr ation de liens sociaux entre les habitants L EPN est ainsi devenu un lieu public o l on acc de aux outils mais aussi et surtout o l on se retrouve et o l on vient prendre le caf pour discuter De ces changes et de cette volont de rompre avec des situations d isolement les usagers de l espace multim dia ont d cid de cr er une association visant la mise en place d activit s ext rieures L objectif de cette association est de renouer les liens entre les habitants du quartier et de vaincre les effets de rupture avec leur environnement social La fr quentation de l espace a permis cette jeune de femme de cr er une activit avec une autre usager qu elle a rencontr e dans l enceinte de l EPN Bah c est bien comme a en plus on rencontre du monde hein Du coup on voit tout le monde on cr des liens quand m me bah Francine l du coup me donne un coup de main pour la couture Femme 30 ans assist e en recherche d emploi n E16 Les liens que les usagers ont cr s dans l EPN ont t g n
331. institution de contr ler ses activit s Cela explique en partie la raison pour laquelle les publics concern s se d placent dans les EPN ils disposent des m mes outils num riques pour rechercher de l emploi mais ceux ci les lib rent de cette impression de soumission L usager poursuit en nous faisant part d une exp rience qu elle a v cue plusieurs reprises au cours de laquelle elle a postul des offres d emploi d j pourvues L information est selon elle erron e on lui faire croire qu il y a des postes accessibles en les rendant visibles sur le portail du P le Emploi alors qu ils sont d j occup s Non et surtout ce que j ai pu reprocher dans les premiers temps o en tous cas j ai aller sur ce support l le portail du P le Emploi c est que des annonces y taient et quand on se pr sentait ces annonces l n avaient pas t enlev es mais pourtant la place avait t prise a a m est arriv moi je suis sortie de l ANPE c tait sur ce support super je me pr sente ah bah non parce que c est rest l annonce Bah la place est prise madame bah oui c est forc ment coordonn hein En tous cas moi a m est arriv deux fois hein o j tais super emball e je sors de l en me disant bah tiens je suis la premi re et tout nickel t as toutes les comp tences qu il faut forc ment tu vas entrer dans les trucs et j arrive bah non a fait d j une semaine que Ah elle n a pas t enlev
332. ion des seuils partir desquels les populations doivent tre aid es ou prises en charge par la collectivit Les figures de la pauvret sont diff rentes d une poque l autre parce que les probl mes conomiques et sociaux auxquels elle renvoie voluent rapidement S Paugam 1995 p 24 La pauvret se mat rialise par un seuil de pauvret en dessous duquel le m nage ou la personne doit tre pris en charge par les services sociaux Georg Simmel l crivait d j dans son ouvrage sobrement intitul Les pauvres partir de ses travaux de recherche men s au d but du XX si cle comme les exclus les pauvres ainsi d finis ne sont pas en dehors mais dans la soci t Ils occupent certes une position particuli re par le fait d tre dans une situation de d pendance l gard de la collectivit qui les reconna t comme tels et les prend en charge mais ils sont intimement li s aux buts de celle ci Ils sont un l ment appartenant de fa on organique au tout G Simmel 2005 p 15 Au m me titre que les exclus les pauvres occupent une place dans la soci t A l inverse ils 121 Le seuil de pauvret tait estim pour une personne seule 880 euros par mois en 2006 Selon l enqu te men e en 2009 par l INSEE sur la situation de la pauvret en France en 2006 7 9 millions de personnes peuvent tre consid r es comme pauvres en ligne consult le 3 09 2009 disponible sur ht
333. ion du 19 janvier 1999 le Comit s est plus particuli rement pench sur le r le des collectivit s locales dans le d veloppement et l installation des infrastructures pour les mettre disposition des op rateurs de t l communication Le Gouvernement pr cisait alors qu il n tait pas question que les collectivit s locales deviennent des op rateurs de r seaux de t l communications ouverts au public mais qu elles mettent disposition des lieux d acc s Internet afin que les op rateurs de t l communications puissent d velopper leur offre de services L objectif tait l chelle nationale en r f rence aux recommandations mises par les programmes eEurope de diffuser les TIC sur l ensemble du territoire afin de permettre l acc s des services en ligne La baisse des tarifs d Internet et l accroissement du haut d bit font l objet de mesures prioritaires lors de ce CISI Ainsi pour l ann e 1999 le Comit souhaite d velopper de nouvelles formules d acc s Internet par le biais du RNIS et de poursuivre les chantiers d exp rimentation engag s autour de l ADSL et de l acc s au r seau sans fil Le gouvernement saisit enfin l ART pour la mise en place d une tarification plus favorable pour les personnes acc dant Internet par le r seau t l phonique PAGSI Plan d Action Gouvernemental pour la Soci t de l Information RNIS R seau Num rique Int gration de Services 3 ADSL Asymme
334. ion et de consolidation de liens sociaux et de solidarit entre les usagers 5 1 Un lieu de rencontre En interrogeant les usagers sur la nature des liens sociaux qui pouvaient exister au sein des EPN ils ont r pondu de fa on unanime qu ils taient souvent amen s changer avec les autres personnes pr sentes dans l espace L entr e en contact part souvent d un probl me technique auquel peut tre confront un usager et qui va demander conseil son voisin c est le cas aussi lorsque les usagers suivent un m me cours d initiation en atelier ils s entraident puis se rencontrent une nouvelle fois quelque temps apr s dans l espace et c est ainsi que des liens se cr ent progressivement entre les deux personnes Cela t moigne de l envie et du besoin d changer et de partager qu ont les disqualifi s sociaux mais aussi 30 Cf P Brotcorne et G Valenduc Les comp tences num riques et les in galit s dans les usages d internet Comment r duire ces in galit s in Alain Kiyindou dir Fracture num rique et justice sociale Paris ditions Herm s Lavoisier vol 5 n 1 2009 272 plus grande chelle l ensemble des membres de notre soci t Le rythme impos par les journ es de travail les temps de transports la soci t de consommation font que les individus manquent de temps et d espaces publics de discussion dans lesquels ils peuvent se retrouver pour changer cela a des cons quences direct
335. is les gains obtenus les souffrances endur es n entrent en ligne de compte S Karsz 2004 p 166 La hausse des emplois pr caires des emplois aid s et des contrats dur e d termin e depuis les ann es quatre vingt d stabilise le march du travail et provoquent des situations de pr carit dont sont victimes de plus en plus de cat gories socio professionnelles qui ne parviennent plus rester durablement dans l activit professionnelle 4 2 Le lien social Le deuxi me axe principal qui permet la personne de participer la vie collective O1 en soci t se traduit par l ensemble de ses changes que nous regroupons sous la d nomination liens sociaux La destruction de ces liens de proximit a pour cons quence de priver l individu de la protection que constitue justement ce tissu relationnel V de Gaulejac I Taboada L onetti 1994 Il est important que les membres d une m me soci t partagent et entretiennent un ensemble de liens afin d changer de n gocier d exister Ces changes se mat rialisent premi rement par des liens horizontaux ou primaires avec les proches de l individu les membres de sa famille ses amis ses voisins les membres de l association laquelle il appartient Ceux ci l aident s identifier un groupe d appartenance au sein duquel il occupe une place et un r le Deuxi mement des liens verticaux qui lient l individu la collectivit c est dire aux administra
336. is et sur l organisme qui m embauchait elle a cherch 279 profiter du contact tablit pour le pr server Je suis devenu un nouveau point d ancrage dans son r seau tendu comme une opportunit suppl mentaire de pouvoir retrouver un emploi En maintenant le contact son d sir tait de profiter de mon r seau et de mes relations pour augmenter ses chances de renouer avec le travail sa strat gie tait de m expliquer quelles taient ses comp tences et les domaines dans lesquels elle recherchait de l emploi afin que je relaye l information dans mon r seau Le fait que je menais des entretiens cette p riode dans un EPN situ dans un P le Emploi a d modifier un certain nombre de repr sentations chez les usagers certains devaient probablement penser que j tais un expert en mati re de retour l emploi et que je recueillais l avis des usagers pour tenter d am liorer certaines actions Cette femme en recherche d emploi a saisi l occasion de l entretien pour chercher maintenir le contact au cas o j entendrais parler d un poste qui se lib rerait et qui pourrait l int resser Elle sait que les outils mis disposition dans l espace sont une chose mais que le r seau relationnel est aussi important voire plus efficace pour renouer avec l emploi Je vais vous laisser mon num ro de t l phone si vous voulez si vous avez l occasion de me trouver du boulot ce serait s rement l en effet on pourrait dir
337. isponible il peut s absenter ou tre occup avec une autre personne et il lui est parfois difficile de r pondre simultan ment plusieurs demandes Les usagers qui ne me connaissaient pas m assimilaient un stagiaire ou une nouvelle personne ressource et me demandaient de les aider dans leurs d marches Parfois c est l animateur qui tait en difficult et sollicitait mon aide J intervenais lorsque j tais en mesure de le faire ce qui favorisait la prise de contact avec les usagers L entr e en relation avec les usagers s est par cons quent d roul e de plusieurs fa ons parfois avec l aide de l animateur ce qui a pu r duire les effets interm diaires confiance regard de l autre sentiment de jugement parfois de fa on autonome Je me suis toujours appliqu rep rer les publics susceptibles d entrer dans mes cat gories m me si je me suis tromp sur certains usagers Quelques personnes ont videmment refus de t moigner mais j ai toujours laiss les individus libres de leurs choix en leur pr cisant cependant que je me tenais leur disposition s ils changeaient d avis En laissant une libert totale l usager en tant transparent sur l objet de la recherche et en insistant sur le c t anonyme de l tude ce travail prenait du sens aupr s des usagers Certains se d pla aient volontairement pour partager leurs exp riences et en profitaient aussi pour parler des cons quences que provoquait au quotidien
338. issance et de l emploi du 1 juin 2005 d finit les nouvelles orientations politiques pour la soci t de l information et les m dias Ce nouveau cadre strat gique pr voit d encourager la connaissance et l innovation afin de soutenir la croissance ainsi que la cr ation d emploi plus nombreux et de meilleure qualit Pour lancer ce plan la Commission europ enne s est inspir e des initiatives d velopp es par les tats membres Dans ce nouveau cadre la Commission europ enne souhaite d passer les objectifs d acc s et de diffusion initialement fix s pour s orienter vers le d veloppement de contenus et l accroissement des services publics en ligne Elle propose trois priorit s atteindre pour poursuivre les chantiers entrepris et continuer b tir une soci t de l information avant 2010 Premi rement l ach vement d un espace europ en unique de l information afin de rendre le march int rieur pour la soci t de l information et des m dias plus ouvert et plus comp titif deuxi mement un renforcement de l innovation et de l investissement dans la recherche sur les TIC et enfin ce qui va nous int resser plus particuli rement une priorit sur l ach vement d une soci t europ enne de l information fond e sur l inclusion La Commission europ enne souhaite en ce sens soutenir la croissance et l emploi en se basant sur une int gration et un d veloppement de l usage des TIC pour am
339. ist re de l Emploi la Caisse des D p ts et Consignations a entam un nouveau programme pour quiper 50 Maisons de l emploi de Cyber bases jusqu la fin 2008 Elle a tabli une charte de labellisation valid e par ses partenaires l ANPES et l UNEDIC Les missions des Cyber bases Emploi sont sensiblement les m mes que celles qui sont implant s depuis 1998 mais elles s adressent prioritairement aux demandeurs d emploi qu ils soient tudiants actifs ou cr ateur d entreprise dans leur projet professionnel Les animateurs acqui rent une comp tence particuli re pour l accompagnement de ce type de public Les objectifs des Cyber bases Emploi sont de rendre les usagers autonomes en leur proposant des ateliers de d couverte informatique bureautique Internet messagerie lectronique mais surtout des ateliers th matiques en lien avec l emploi recherche d offres d emploi sur Internet d couverte du portail du P le Emploi Au d but de l ann e 2009 il existait 126 Cyber bases Emploi dont 37 Maisons de l Emploi quip es d un espace La Caisse des D p ts et Consignations d veloppe progressivement son r seau en partenariat avec de nouveaux partenaires Parmi eux le Minist re de l Education Source en ligne consult le 28 04 2010 http www cyber base org 62 Cf la charte de labellisation des Cyber bases Emploi en ligne consult le 19 08 20091 disponible sur http www cyber base org cyberbase conten
340. it de R gulation des T l communications Agence R gionale des TEchnologies et de la Soci t de l Information Allocation de Solidarit aux Personnes Ag es Allocation de Solidarit Sp cifique ASSociation pour l Emploi Dans l Industrie et le Commerce Aide Toute D tresse Brevet Informatique et Internet Brevet Informatique et Internet Formation Continue des GRETA Brevet d tat d Animateur Technicien de l ducation Populaire et de la Jeunesse Brevet d tudes Professionnelles Dipl me National du Brevet Brevet Professionnel Jeunesse ducation Populaire et du Sport Techniques de l Information et de la Communication Animateur de lieux d acc s publics num riques Brevet de Technicien Sup rieur Certificat Informatique et Internet Contrat d Avenir 315 DDASS DDTEFP DEFI DRAC DT SDTICE DUI DEUST Contrat d Accompagnement dans l Emploi Caisse d Allocations Familiales Certificat d Aptitude Professionnel Centre d Aide par le Travail Centre Communal d Action Sociale Contrat Dur e D termin e Contrat Dur e Ind termin e Contrat Emploi Solidarit Centre de Formation et d Apprentissage Centre de Formation Professionnelle Pour Adultes Centre d H bergement et de R insertion Sociale Centre d Information et de Documentation Jeunesse Contrat Initiative Emploi Contrat d Initiative Locale Centre d Information et d Orientation Comit Interminist riel pour la Soci t
341. it s d agir Par cons quent ils investissent le peu d espaces publics que l tat cherche par ailleurs faire dispara tre ou r cup rer pour d velopper librement leurs propres pratiques et usages des TIC L EPN devient un espace pluriel dans l espace public en r f rence rik Neveu 1995 dans lequel les usagers ont la capacit d entrer dans une logique d empowerment c est dire de contourner les obstacles qui les emp chent d atteindre l objectif qu ils se sont fix Nous reviendrons sur la question de l empowerment lorsque nous aborderons les pratiques d inclusion num rique des usagers travers l analyse de leurs usages des TIC Cette logique d empowerment rappelons le ne peut tre effective que lorsque les usagers ont la possibilit et la capacit de mobiliser des outils qui leur permettent de poursuivre ce changement Dans ce contexte les ressources sont disponibles dans les EPN les usagers 7 Les usages des TIC des disqualifi s sociaux sont d taill s dans le sixi me point de ce chapitre 270 b n ficient d une personne ressource pour les accompagner dans les usages des TIC en cas de difficult s ont la possibilit de suivre des activit s d aide et d accompagnement l insertion sociale et professionnelle dans le cadre de m diations individuelles ont acc s une information compl mentaire peuvent profiter des partenariats d velopp s entre les EPN et les autres struc
342. itables bureaux de placement Ce sont l cole par le dipl me l entreprise par le statut professionnel les institutions sociales qui conf rent chacun une place et un statut et d terminent l identit sociale V de Gaulejac I Taboada L onetti 1994 p 44 110 Cf le quatri me chapitre consacr l insertion sociale et professionnelle 70 relations sociales capables de conduire l individu l isolement et son retrait de la vie sociale et professionnelle D Schnapper 1981 L exclusion traduit cet encha nement en ce sens qu elle provoque une succession d incidents auxquels la personne doit faire face Comme nous le verrons dans ce chapitre l exclusion est diff rencier de la pauvret m me si les notions sont intimement li es Selon Serge Paugam 1996 la similitude entre le paup risme et l exclusion n est pas absolue puisque le paup risme trouve son origine dans cette esp ce de barbarie de l industrialisation naissante qui rabaisse l homme au travail affaiblit sa volont et l puise alors que l exclusion telle qu on l entend couramment correspond un processus de refoulement hors de la sph re productive des populations les moins qualifi es S Paugam 1996 p 8 La pauvret refl te davantage un tat dans lequel se trouve la personne qui ne parvient pas subvenir aux besoins propres sa cat gorie sans aide sociale G Simmel 1998 L tat de pauvret ainsi que l preuve du
343. itiques publiques en mati re d insertion et de retour l emploi proposent des mesures pour pallier les difficult s successives Ces mesures se mat rialisent par l acc s au logement et aux soins la formation professionnelle les contrats aid s les aides sociales et le retour l emploi autant d l ments cens s agir sur les facteurs d exclusion Loin de gu rir les maux des personnes qui en font l exp rience ces mesures les maintiennent le plus souvent dans une certaine pr carit dans laquelle ils sont amen s revivre les m mes preuves parfois ind finiment Aujourd hui le travail est pr sent par les chercheurs sur lesquels nous nous appuierons comme un rempart essentiel capable de pr venir des risques d exclusion M me s il ne procure plus automatiquement une stabilit professionnelle et ne prot ge plus 11 des ph nom nes de pauvret comme c tait le cas durant la p riode des Trente Glorieuses il garantit l individu un revenu minimum un r seau d change mais aussi et surtout un statut celui de travailleur Sans aborder la question des mesures adopt es pour r ins rer les personnes concern es dans le monde du travail nous nous int resserons aux usages des outils que celles ci mobilisent pour entrer dans une d marche de recherche d emploi Que ce soit du c t du service public de l emploi ou des entreprises Internet est devenu un outil indispensable permettant de mettre en ad quation l off
344. ituation de disqualification sociale pensent d abord satisfaire leurs besoins vitaux c est dire se loger se nourrir et acc der aux soins ces besoins participent leur insertion sociale et professionnelle et c est pour cette raison que les politiques publiques en mati re d insertion interviennent en priorit sur ces l ments Quand la personne n a plus d adresse elle peut difficilement postuler pour un travail reconnu et r mun r en mettant bien entendu de c t le travail au noir Si elle ne poss de pas les ressources suffisantes elle ne peut ni se nourrir ni acc der aux soins ou aux transports La personne est entra n e dans un cercle vicieux dans lequel elle ne trouve parfois aucune issue pour s en sortir tre capable physiquement et mentalement de se positionner dans une d marche active de recherche d emploi constitue d j un premier pas vers la requalification sociale et professionnelle au sens de reconqu rir une place que l on poss dait avant de conna tre une rupture qui a conduit la disqualification Lorsque les ressources sont limit es les disqualifi s sociaux changent leurs priorit s ils sont oblig s de mettre de c t ce qui leur semblent secondaire ou superflu Se reconstruire psychiquement et physiquement c est dire prendre soin de sa personne est essentiel voire prioritaire avant de se lancer dans une d marche active de retour l emploi La recherche d emploi je vais aller direct
345. je ne l aurais pas eu ni l ANPE ni ailleurs Et c est vrai qu ici tout de suite quand elle rencontre les gens elle sait d j qui elle s adresse et donc elle personnalise son accueil quoi Elle poursuit en m expliquant les b n fices de l accompagnement C est impersonnel l ANPE bon c est affich il y a beaucoup plus de monde c est vrai qu au niveau Quand on va en file d attente on est pris cinq minutes attendez on va vous recevoir On y va plus pour une annonce particuli re l ANPE tandis que si j ai pas fait la d marche encore je viens ici J ai rencontr Jos phine pour faire mon CV qu elle m a remis en forme je vais la revoir aussi mais l comme j ai disons vingt ans d exp rience dans le secr tariat elle m a d pos ma lettre de motivation et l elle prendrait pas du temps une heure avec moi mais elle prendrait des petits moments pour corriger ma lettre voil et a aussi on ne retrouve pas ces gens l l ANPE ni aux ASSEDIC maintenant le P le Emploi comment on appelle a Femme 46 ans fragile en recherche d emploi n F20 L EPN pour cet usager remplit deux fonctions essentielles il lui permet d une part d acc der aux outils afin de r diger les documents n cessaires son insertion professionnelle c est dire des lettres de motivations ou des CV d autre part de b n ficier des comp tences de l animatrice Elle explique que parce qu elle conna t les personnes pr sentes dans l espac
346. jours une place dans la soci t non pas disqualifiante mais d qualifiante au sens de d valoris e Les d qualifi s sociaux seraient des personnes qui occupent une place en dessous ou c t de leur niveau de comp tence les causes de cette d valorisation ne seraient pas li es leurs attitudes ou leurs conduites d viantes mais r sulteraient d un d faut structurel de la soci t qui serait incapable de leur redonner une place la hauteur de leurs id aux 137 CHAPITRE 6 KKX L espace public un lieu d exercice du pouvoir Le concept d espace public a galement retenu notre attention pour mener ce travail de recherche Les disqualifi s sociaux occupent une place dans la soci t comme nous l avons soulign celle d exclus qui la diff rencie de la cat gorie des ins r s ou des inclus Ils occupent un espace ont acc s des services Publics de retour l emploi par exemple avec un grand P car mis en uvre par l tat Il nous a donc sembl n cessaire d expliquer ce que recouvre la notion d espace public afin d observer lors du travail d enqu te de terrain comment les disqualifi s sociaux se l approprient quelles strat gies s y d veloppent comment ils mobilisent les espaces publics num riques qui y sont implant s Pour probl matiser cette question et donc l articuler avec le terrain nous nous sommes appuy s sur les travaux th oriques de J rgen Ha
347. l EPM dans le quartier de K rourien Brest Ce quartier dit populaire laissait supposer que les habitants taient peu familiaris s aux TIC du fait de leurs caract ristiques socio d mographiques Au moment de l enqu te L EPM tait situ dans un immeuble HLM qui constituait la majeure partie des logements du quartier Il proposait un acc s libre et gratuit aux personnes ainsi que des activit s d initiation Les r sultats ont montr qu en termes de lien social l EPM est propice la socialisation des jeunes et la rencontre inter g n rationnelle entre usagers l chelle du quartier il est un lieu d change et de sociabilit au del d un simple lieu d acc s Internet En termes d appropriation des outils num riques l enqu te a montr que le r le de l animatrice s av re primordial car elle est un m diateur n cessaire entre l utilisateur et la machine L animation est propos e galement pour accompagner la cr ation de projets collectifs et les activit s d initiation mises en place en prenant en consid ration les attentes des habitants du quartier L animatrice porte ainsi des valeurs sociales guide le public dans ses usages et ses pratiques d Internet ce qui contribue 83 PSAUME Populations Socialement d valoris es et TIC Analyse des non Usages des M diations et des Exp riences A Boutet H Trellu K Le Roux Les modalit s d usage des technologies num riques dans le cadre d
348. l constitue une norme sociale qui oriente les comportements D Schnapper 1981 et structure l identit sociale Il reste un crit re essentiel de l int gration sociale r ussie V de Gaulejac I Taboada L onetti 1994 les liens sociaux car ils permettent la personne en situation de rupture de b n ficier du soutien d un environnement social qui l aide faire face aux risques de d crochage Gr ce leurs fonctions socialisante et identitaire qui prot gent des situations d isolement social S Paugam 2008 et leurs variables culturelles qui permettent aux individus de partager des valeurs communes dans un m me espace R Castel 1991 ils apportent la solidarit et la compl mentarit entre les hommes et leurs donnent une place un r le au sein du groupe auquel ils appartiennent V de Gaulejac I Taboada L onetti 1994 desquels ils en tirent une forme de reconnaissance et de satisfaction E Durkheim 1930 Intervenir sur ces deux remparts permet de lutter activement contre les formes d exclusion sociale en garantissant l individu de retrouver la fois un statut une identit une reconnaissance mais aussi et surtout une existence sociale Il n est donc pas tonnant que les politiques publiques en mati re d insertion portent leurs efforts sur le retour l emploi car le travail reste l un des seuls moyens capables de garantir un minimum de liens sociaux D Schnapper 1981 et une identit 15 R Lenoir Les exclu
349. l disadvantages It contributes to social equity and cohesion as well as to productivity and economic growth reducing the cost of exclusion and opening new 29 Cf le quatri me point de ce chapitre sept 152 opportunities for ICT markets The social and economic relevance of e Inclusion is increasingly recognised by public commercial and not for profit stakeholders with many 210 La notion d inclusion num rique rel ve ici de la actions being undertaken at all levels coh sion sociale et s inscrit dans une logique de participation des usagers la soci t de l information en d pit de leur situation conomique et sociale dans l objectif de la rendre plus productive et plus forte conomiquement On observe que la valeur de la soci t d pend de la participation et de la contribution actives des usagers la soci t de l information 2 1 Une participation active pour une place plus valorisante Dans le contexte de la soci t de l information la fin des ann es quatre vingt dix des politiques publiques se sont mises en place afin de r duire les in galit s d acc s pressenties par l introduction des technologies dans de nombreuses sph res de la soci t personnelle professionnelle culturelle tait alors voqu e la notion de fracture num rique qui d signait le ph nom ne de polarit dans la soci t de l information entre ceux qui avaient acc s aux ressources technologiques et pouv
350. l encha nement des diff rentes ruptures les ont amen s occuper une place d valoris e 149 Une des particularit s importantes des logiques d insertion et d int gration est qu elles n cessitent de la part des travailleurs sociaux un rep rage des personnes pr sentant des difficult s Il est certain que ce rep rage par l institution joue un r le fondamental dans l assignation et la d finition des personnes exclues de par les missions d encadrement et d accompagnement des publics qu elle pr voit et la classification qu elle tablit Si les repr sentations successives des populations ins rer fondent les formes successives de traitement social du non emploi on pourrait aussi montrer comment ces dispositifs d insertion contribuent par les classements qu ils produisent la construction et la stigmatisation de populations probl mes Ces dispositifs destin s l encadrement des exclus du syst me scolaire et du march de l emploi i e objets de classement qui les ont scolairement et professionnellement disqualifi s les classent leur tout en ins rables et inins rables d limitent diff rentes cat gories d inemployables consacrent des diff rences sociales qu elles solidifient et convertissent en diff rences de nature les inemployables sont per us comme de nouveaux invalides les ch meurs sont assimil s des handicap s brouillant la fronti re entre les handicap
351. l environnement qui allait tre ensuite distribu l ensemble des MJC de la ville de Rennes Nous recherchions avec eux des informations sur Internet afin qu ils r digent des articles sur le sujet en question et les aidions les crire en portant une attention particuli re sur l orthographe et la syntaxe Une fois de plus j ai red couvert le m tier d animateur multim dia et la difficult d adopter une d marche p dagogique adapt e des personnes qui perdent patience rapidement et qui souffrent d un r el manque de concentration Ces diff rentes exp riences m ont permis de recueillir plusieurs l ments sur les publics en situation d exclusion et de comprendre certains m canismes gr ce aux apports th oriques de la formation sur les ph nom nes de m diation et de m diatisation sur les TIC comme outils de revalorisation de l estime de soi sur la didactique ou les m thodes p dagogiques l issue de ce parcours et une fois mon m moire de master soutenu j ai appris que le Conseil r gional souhaitait valuer le r le de son dispositif Le master est un dipl me universitaire depuis 2007 et se d roule maintenant sur deux ans La premi re ann e correspond l ancienne Ma trise et la deuxi me au DEA Dipl me d Etudes Approfondies ou au DESS Dipl me d tudes Sup rieures Sp cialis es 11 MJC Maison des Jeunes et de la Culture 14 Cybercommune dans la lutte contre l exclusion et fin
352. l ils assimilent leur activit de recherche d emploi celle de l activit professionnelle M me pour les usagers qui poss dent une connexion Internet leur domicile se d placer dans l EPN permet sinon de faire face aux risques d isolement social de d limiter les temps de travail et ceux consacr s la famille et aux loisirs 3 1 1 Sortir de la sph re familiale pour s identifier un nouveau groupe Avoir acc s Internet domicile permet sans doute d acc der directement aux outils sans avoir se d placer l inverse cela risque aussi d isoler l individu et d affaiblir les liens qu il peut entretenir avec l environnement ext rieur Cela n est pas propre aux demandeurs d emploi nous avons souvent entendu parler des risques d isolement que pouvait g n rer l usage d Internet chez les adolescents accros aux jeux vid os ou les adultes aux sites de rencontre suivant l usage que l on en fait Internet peut ouvrir sur le 230 monde mais aussi contribuer renfermer la personne sur elle m me Puisque la perte d un emploi peut avoir pour cons quence d affaiblir les liens sociaux comme nous l avons vu il tait important d interroger les usagers sur leurs motivations sortir de chez eux pour rechercher du travail Un premier l ment de r ponse tient dans le fait que cela permet la personne de sortir de la sph re familiale qui comporte ses propres valeurs et de continuer entretenir des lie
353. l individu est trait comme un num ro sans consid ration de sa personne V de Gaulejac I Taboada L onetti 1994 p 267 4 1 4 Un syst me de retour l emploi rigide et cloisonn Les usagers rencontr s dans les EPN per oivent le P le Emploi comme une structure qui n assure pas d accompagnement vers l emploi Ce sentiment ne date pas d aujourd hui puisque le travail de Dominique Schnapper men au d but des ann es quatre vingt aupr s des ouvriers et des cadres en ch mage r v lait qu ils consid raient eux aussi l ANPE comme un organisme permettant davantage de garantir des droits sociaux plut t qu une structure accompagnant v ritablement au retour l emploi l ANPE est jug e efficace pour les ouvriers pour garantir les droits sociaux totalement inutile pour retrouver un emploi la perception de l ANPE reste purement utilitaire pour les cadres inefficace en ce qui concerne la recherche d emploi et la formation les stages ont t trouv s soit par l APEC soit par des relations l ANPE permet simplement de garantir les droits sociaux D Schnapper 1994 p 157 212 Le manque d accompagnement l impression qu on ne leur donne pas suffisamment de moyens pour les aider acc der au statut de salari font qu ils ont une repr sentation sinon n gative inefficace de l action institutionnelle C est une des raisons pour lesquelles les demandeurs d emploi souhaitent se prendre en charge de fa on auton
354. la personne occupe une place ou un statut d valoris sa volont d agir seule et de se pr server du regard stigmatisant des autres para t plus fort que tout Nous gardons nos faiblesses pour nous ainsi que nos inqui tudes et nos difficult s en faisant tout ce qui est en notre pouvoir pour les dissimuler Une action commune ne peut tre r alisable selon Serge Paugam que si les populations partagent les m mes exp riences la m me condition sociale et la m me identit sociale or aujourd hui l intervention sociale personnalis e tout comme l accompagnement individualis des demandeurs d emploi contribue davantage diviser les populations et d truire le lien de solidarit qui les unit qu le consolider 197 Serge Paugam fait ici r f rence l ouvrage de F Dubet La gal re Paris Fayard 1987 135 2 DISQUALIFICATION OU D QUALIFICATION Pour mobiliser le concept de la disqualification sociale il est important au vu des termes utilis s d appr cier en quoi son usage peut s appliquer au contexte de cette recherche Lorsque nous prenons la d finition m me du terme disqualification il correspond l action de disqualifier c est dire par exemple dans le domaine du sport au fait d exclure un sportif un cheval etc d une preuve sportive d une course pour 8 La disqualification quivaut donc l action d exclure par faute infraction au r glement de respect des r gles Nou
355. la qualit des relations ainsi tablies Pour progresser dans la carri re il faut avoir un travail pour tre assur de trouver r guli rement du travail il faut disposer de relations nombreuses Howard S Becker 1985 p 130 Une analogie peut tre faite avec les personnes en situation de disqualification sociale pr sentes dans les EPN La pluralit des publics accueillis favorise la mise en contact et le d veloppement de liens sociaux nouveaux entre les usagers Parfois le r le socialisant que joue l EPN au sens des relations qui se cr ent entre les usagers prend le dessus sur la dimension technologique Lorsque les m mes personnes reviennent plusieurs reprises dans un m me espace elles viennent non seulement pour acc der aux outils num riques mais aussi pour voir du monde c est le cas par exemple dans cet EPN implant dans un immeuble HLM auquel je faisais r f rence pr c demment Les usagers qui fr quentent cet espace sont pour la majorit d entre eux en grande pr carit et ils manquent d changes avec les autres personnes du quartier Ils vivent pour la plupart d entre eux d aides sociales et certains vivent des p riodes de ch mage de longue dur e qui les ont contraint se replier sur eux m mes Ils se retrouvent dans des situations d isolement social profondes qui les emp chent de s ouvrir au monde ext rieur et aux autres habitants du quartier La situation qu ils vivent au quotidien a
356. lace des activit s d initiation Maintenir cette compl mentarit est selon le rapport un moyen d largir les horaires d ouverture pour accro tre l offre de CV Curriculum Vitae 63 services et d activit s ainsi que l accompagnement et l accueil de nouveaux publics L ouverture permettrait un ajustement de l organisation des activit s par espace mais serait galement l occasion de d velopper de nouveaux partenariats avec des structures plus sp cialis es pour toucher davantage de personnes et d velopper des th matiques autour de la recherche d emploi ou du handicap La recherche d emploi sur Internet requiert galement une attention particuli re elle pose la fois le probl me de l accompagnement des usagers et celui des comp tences de l animateur Pour cela le rapport pr conise l int gration de PAPI dans des structures sp cialis es afin que les animateurs puissent d velopper de nouvelles comp tences et soient en mesure de proposer des activit s sp cifiques destination des publics concern s La question des publics loign s du fait de leur situation sociale est un sujet sur lequel la politique de la ville souhaite galement avancer Comme solutions envisag es des actions incitant les enfants venir s initier aux TIC seraient un moyen de toucher les parents qui ne se sentent pas encore totalement concern s par l usage de ces technologies En ce qui concerne les personnes en situation de
357. laisser aucune tranche de la population en marge de la soci t de l information Cette nouvelle charte entend faire profiter tous les habitants de l Union europ enne du pouvoir d velopp par l usage des TIC en vue d am liorer la vie quotidienne tant sur le plan personnel que professionnel Les 2 D Kaplan coord par e Inclusion New challenges and policy recommendations en ligne Bruxelles eEurope Advisory Group Juillet 2005 consult le 20 07 2009 disponible sur http ec europa eu information_society eeurope 2005 doc all about kaplan report einclusion final versi on pdf Conf rence minist rielle de la Pr sidence Autrichienne de l Union Europ enne et de la Commission Europ enne Les TIC pour une soci t inclusive en ligne Riga 11 juin 2006 consult le 20 07 20091 disponible sur http www accessiweb org repository files riga decl fr 11juin2006 rtf 28 opportunit s d inclusion num rique s adressent par cons quent des individus ou des groupes socialement d savantag s qui pourraient tirer profit du potentiel offert par les TIC de plusieurs mani res un meilleur acc s l emploi et la formation des emplois adapt s des besoins sp cifiques notamment pour certains handicaps une meilleure circulation des connaissances une r duction des difficult s li es la mobilit ou l loignement La d claration minist rielle de Riga souhaite pour atteindre ces objectifs pours
358. le contexte actuel Ne serait il pas plus judicieux de parler de d qualification sociale La conjoncture actuelle associ e au fait que les dispositifs d insertion et de retour l emploi semblent dans l incapacit de traiter la question de l exclusion montre bien que les personnes sont rel gu es un statut inf rieur leur vraie valeur sur le march du travail elles sont d qualifi es c est dire qu elles occupent une place en dessous ou c t de leur niveau de qualification Cela ne r sulte pas d un manque de qualification ou d une conduite disqualifiante de la part de l individu mais c est la cons quence d un march 198 Le Petit Larousse illustr Dictionnaire encyclop dique Larousse 1993 p 347 1 Thid 136 du travail qui n est plus en mesure d offrir une place qualifi e la personne et la contraint donc occuper une place de d qualifi social Lorsque nous parlons de disqualification 1l est question d exclure or comme nous l avons vu m me les disqualifi s sociaux au sens de Serge Paugam occupent une place dans la soci t puisqu ils fr quentent les services sociaux per oivent des aides sociales qui leur procurent un statut En ce sens ils ne sont pas exclus de la soci t tout comme les personnes qui suivent un parcours d insertion et qui font l objet d un rep rage institutionnel sont reconnus comme aptes tre pris en charge ils occupent tou
359. le moyen confirm Etes vous quip domicile Acc dez vous aux outils num riques dans d autres lieux famille amis voisins autres EPN Pouvez vous me d crire quels sont vos usages dans l EPN Utilisez vous les outils mis en place par le P le Emploi t l candidatures r dac CV portail Quel regard portez vous sur ces outils Repr sentations Quelle image avez vous d Internet Selon vous est il indispensable d avoir acc s Internet aujourd hui e pour effectuer ses recherches de l emploi e pour effectuer ses d clarations en ligne e pour actualiser sa situation e pour rencontrer de nouvelles personnes e autre s 340 5 Lien social Quel rapport avez vous avec l animateur multim dia ami personne ressource Lorsque vous tes dans l EPN vous arrive t il de discuter avec d autres usagers Avez vous t t moin de situations d entraide 341 Annexe 8 Enqu te qualitative fiche usager D cembre 2008 avril 2009 EPN Semaine Commune Structure juridique D partement Situation Label s Animation Partenariat s QI Acc s libre Public s accueilli s Q Fragiles a E O Accept individuel O Assist s 0 Atelier groupe Q Marginaux Usager Entretien n Sexe QM UF Age Tranche d ge CSP Situation professionnelle Niveau U Faible Cat gorie Q Fragile informatique Q
360. le peine obtenir des informations Dans cette optique l espace d coute et de recherche aux solutions est r duit au profit d une organisation gestionnaire des demandeurs d emploi Elle a le sentiment qu on ne lui donne totalement les renseignements n cessaires sa r gularisation ou que la complexit du syst me rend ses actions inefficaces et de ce fait elle condamne le fonctionnement d une organisation compliqu e et proc durale De plus son interlocutrice du P le Emploi semble se sentir d pass e par la situation de crise qui s est abattue en France cette p riode elle exprime une certaine lassitude expliquer les droits et les obligations cette personne La complexit de l administration fran aise qui demande que tout soit justifi par des documents qui doivent tre fournis constamment vient s ajouter aux difficult s d insertion Ce t moignage informe sur le climat de tension qui peut r gner dans certains P le Emploi et montre comment les demandeurs d emploi peuvent se construisent une image n gative du syst me L insertion et le retour l emploi demandent un suivi et un accompagnement personnalis s de la personne au quotidien que n ont plus les moyens d assurer un organisme tel que le P le Emploi aujourd hui Dans le 244 t moignage suivant cette femme a l impression d tre maintenue dans une situation qui emp che toute perspective de retrouver un emploi Le manque d information ajout au fait qu
361. le fait qu ils deviendront acteurs dans le processus m me de cr ation de contenus paul e par des p les d excellence et des structures de formation professionnelle une valuation des dispositifs mis en uvre sera men e en parall le Enfin la Commission europ enne soutient le principe de d veloppement des comp tences num riques en invitant les tats d velopper l apprentissage et l initiation aux technologies sur la base des initiatives d j existantes Elle insiste sur le fait que ces actions doivent prendre en compte les attentes et les besoins des usagers pour les demandeurs d emploi dans leurs parcours professionnels pour les personnes immigr es dans leur int gration sociale ou pour les jeunes dans leurs parcours d insertion ou de r insertion sociale et professionnelle Dans ces cas pr cis les TIC participent de l inclusion num rique comme des moyens compl mentaires ceux existants leur permettant d augmenter leurs capacit s renouer avec l emploi en facilitant 29 les processus d insertion sociale et professionnelle L inclusion num rique une expression plus optimiste La notion d inclusion num rique appara t partir de 2005 dans les discours politiques et textes r glementaires en mati re de soci t de l information Est ce une nouvelle strat gie politique pour faire oublier les r sultats mitig s des plans contre la fracture num rique men s jusqu ici L inclusion num rique t moig
362. le groupe Cet individu est consid r comme tranger au groupe outsider H S Becker 1985 p 25 Nous faisons ainsi le parall le avec l exclu de la soci t qui soit vit en marge soit ne r pond pas aux normes qui font de lui un individu reconnu dans la soci t 15 R f Erving Goffman et aux traces que portent les personnes stigmatis es qui les distinguent des normaux Les stigmates constituent les signes que porte l individu et qui le rend diff rent des autres membres d une cat gorie de personnes et qui lui fait perdre de sa valeur Le stigmate selon Erving Goffman qu il attribut galement une faiblesse un d ficit ou un handicap repr sente un d saccord particulier entre les identit s sociales virtuelle et r elle Tous les attributs ne sont pas en cause mais ceux qui d tonnent par rapport au st r otype que nous avons quant ce que devrait tre une certaine sorte d individus E Goffman 1975 p 12 13 La notion de norme chez Vincent de Gaulejac et Isabella Taboada L onetti 1994 constitue un troisi me facteur d exclusion sociale avec le rapport au travail et les liens sociaux entretenus C est la soci t qui d finit par d faut le hors norme comme tant sans valeur et sans utilit sociale 114 72 parution du livre de Ren Lenoir 1974 travers l augmentation des situations de pr carit face l av nement de la crise de l emploi qui va frapper la France
363. le niveau culturel et la profession Selon le chercheur le niveau culturel favorise l mergence de relations sociales en dehors de la sph re professionnelle mais aussi l adoption d activit s de substitution et de pratiques culturelles En ce qui concerne la profession les r sultats de son enqu te montrent que les travailleurs manuels sont plus expos s vivre le ch mage de longue dur e contrairement aux cadres qui vivent des p riodes de ch mage plut t de courte dur e et qui adoptent plus facilement des activit s de substitution 26 Lorsque nous employons le terme senior nous faisons r f rence aux personnes de cinquante ans et plus Nous les distinguons cependant des retrait s pour lesquels la carri re professionnelle a t interrompue et qui ne sont plus consid r s comme demandeurs d emploi 27 L expression de ch mage de longue dur e appara t la fin des ann es soixante et t moigne de l allongement des dur es pass es en ch mage alors que celui ci ne doit tre que transitoire Aujourd hui les personnes sont consid r es comme ch meurs de longue dur e lorsqu elles sont au ch mage depuis plus d un an Une ann e pass e en ch mage constitue une charni re un basculement o la personne est susceptible de devoir faire face de plus en plus de difficult s d gradation des conditions d existence affaiblissement des liens sociaux d couragement voire abandon de la recherche active d e
364. le travail constitue le fondement de la dignit de l homme et qu il d finit l identit sociale d une personne via l identit professionnelle qu il procure le manque d change avec les autres la d sorganisation familiale la baisse de la solidarit entre les individus sont autant d l ments qui peuvent conduire l exclusion sociale Outre le travail comme facteur permettant la personne de se prot ger en partie des ph nom nes d extr me pauvret et d exclusion pr server son r seau social contribue 8 Les auteurs tels que Robert Castel 1991 Vincent de Gaulejac et Isabella Taboada L onetti 1994 ou encore Serge Paugam 1991 qui ont conceptualis la notion d exclusion ont tous mis en avant l importance de pr server le lien social entre les individus comme rempart contre les ph nom nes de pauvret et d exclusion sociale Dans son ouvrage sur la disqualification sociale Serge Paugam introduit la notion de lien social en observant les relations qu entretiennent les cat gories de disqualifi s sociaux avec les structures d action sociale 29 Cf dans la premi re partie le chapitre trois sur les remparts identifi s 271 viter les situations d isolement que peuvent g n rer les p riodes d inactivit Lorsqu on se retrouve au ch mage le r seau professionnel est affaibli du fait de l interruption de l activit salari e L individu ne peut compter que sur les liens horizontaux qui le lient sa fami
365. les acteurs locaux est de trouver 1 F Brun Sant et emploi coordonner l action locale in Connaissance de l emploi n 23 2005 111 un espace d intervention qui n empi te pas sur les comp tences des autres partenaires mais qui restreint le nombre d interlocuteurs pour maintenir cette logique de proximit et viter les situations d abandon Fran ois Brun oppose l inefficacit des coordinations programm es de loin et de haut aux initiatives locales l inventivit qui permet de surmonter les obstacles rel ve d abord de l initiative d acteurs locaux en mesure de mobiliser des relais dans leurs r seaux pour la r alisation de leurs projets comme ils se connaissent bien l identification de leurs points de friction et de convergence leur permet de d passer plus rapidement l tape des confrontations de points de vue et d enclencher une dynamique au service des personnes F Brun 2005 p 4 2 1 Le Plan Local pour l Insertion et l Emploi PLIE Un des dispositifs qui s int ressent suivre la d marche collective et coh rente des acteurs de terrain est la mise en uvre des PLIE Les PLIE ont t d velopp s suite une exp rimentation men e en 1990 en partenariat avec les politiques publiques li es au retour l emploi Ils s inscrivent dans le cadre de la loi d orientation relative la lutte contre l exclusion de 1998 comme des outils d centralis s qui uvrent en faveur de l inserti
366. les services propos s Pour cela elle s est employ e r diger une charte et cr er un label national EPN pour Espace Public Num rique 2 ARTESI La MAPI en ligne 2003 consult le 18 08 2009 disponible sur http www artesi artesi idf com public article tpl id 5243 5S Cf la charte de labellisation des EPN en ligne consult le 19 08 2009 disponible sur http relaismenilmontant free fr page2 page4S files page4S blog _entryO 1 pdf PIM Passeport pour l Internet et le Multim dia 42 e Elle a mis en place un portail en ligne recensant l ensemble des structures labellis es EPN pr sentes sur le territoire fran ais Une premi re version de ce r pertoire pr sent sous la forme d une carte interactive a t rendue accessible en janvier 2001 Elle avait pour objectif de permettre au grand public d identifier les diff rents points d acc s Internet et de les informer sur l actualit des lieux e Enfin la MAPI a cr le PIM pour offrir une formation de base sur les usages des TIC et les usages associ s Il vise en priorit les personnes qui expriment des difficult s s approprier les outils num riques et qui souhaitent b n ficier d une premi re initiation L originalit du PIM tient dans le fait qu il propose un contenu de base commun accessible tous les types de publics Il se compose de deux tapes la premi re atteste de la capacit de la personne utiliser seul
367. leur situation est tel qu ils ne peuvent se projeter dans le temps Pour cette raison la majorit des personnes suivies par le CCAS poss dent soit des 32 TGV Train Grande Vitesse 281 t l phones carte soit des forfaits bloqu s ou encore des t l phones qui leur permettent d tre joignables uniquement L usage des outils comme la messagerie instantan e sont des moyens privil gi s par ces personnes puisqu ils n entra nent pas de frais suppl mentaires Les usagers acc dent gratuitement ces outils et peuvent par cons quent maintenir le contact de fa on quotidienne Cet usager d clare avoir m me form ses parents afin de pouvoir dialoguer avec eux J ai form mes parents parce que bon des fois a m arrive aussi de les avoir un peu sur MSN Messenger Donc mon p re il est l surtout ma m re elle est l ouais a va et tout Tranquille a va bien tes amours Je fais ouais ouais t inqui te tranquille Non parce que mes parents ils sont huit cents kilom tres Pour aller les voir c est pas facile quoi donc Internet c est vrai que a rapproche les gens aussi quoi Tu vois ils seraient dix milles kilom tres par Internet on est tout pr s quoi Homme 27 ans assist en recherche d emploi n D12 Il comble la distance g ographique qui le s pare de ses parents gr ce l usage de la messagerie instantan e M me s il vit plusieurs centaines de kilom tres de sa famille l
368. liorer la qualit de vie des individus Cet objectif relativement flou sur les moyens mettre en uvre montre un changement de positionnement de la part de la Commission elle entend d velopper des usages inclusifs des TIC autrement dit travailler sur la capacit des individus qui en expriment le besoin mobiliser les outils disponibles et utiliser leurs potentialit s comme levier pour augmenter leur capital social Communication de la commission europ enne i2010 une soci t de l information pour la croissance et l emploi en ligne Bruxelles Comit des commissions europ ennes 1 juin 2005 consult le 20 07 2009 disponible sur http eur lex europa eu LexUriServ LexUriServ do uri COM 2005 0229 FIN FR PDF Thid Ibid Jbid 31 Jbid 27 professionnel ou culturel Cela passe par une am lioration de l acc s aux TIC ainsi qu un meilleur accompagnement pour une appropriation des outils et un d veloppement de nouveaux usages C est ce que l Union europ enne nomme e inclusion notion employ e jusqu alors dans les pays anglo saxons et que l on retrouvera partir de 2005 dans tous les textes officiels lorsqu il s agira de lutte contre la fracture num rique dans la soci t de l information 1 4 Riga 2006 la charte pour l inclusion num rique l issue des diff rents programmes pour le d veloppement de la soci t de l information pr sent s pr c demment les expert
369. lir qu une impression g n rale et il m est impossible de savoir si les r ponses qu ils m ont donn es sont celles que je souhaite entendre en tant qu enqu teur 24 ou si elles avec toute la dimension institutionnelle que comporte cette recherche retranscrivent v ritablement le fond de leur pens e Il est tonnant de constater que pour l ensemble des propositions de r ponses aux questions l avis des animateurs soit aussi 24 Les logos de la r gion Bretagne et du GIS M rsouin ont t plac en en t te du questionnaire ce qui a pu exerc une influence sur le choix des r ponses des animateurs 214 politiquement correct face la diversit des EPN des publics accueillis des modes de fonctionnement mais aussi et surtout des profils d animateurs Tous n ont pas le m me rapport l exclusion ni les m mes repr sentations la diversit des projets autour desquels s articulent les EPN les contextes socio conomiques des territoires dans lesquels ils sont implant s devraient conduire des positionnements diff rents de la part des animateurs mais les opinions et points de vue restent peu diversifi s Conclusion Les r sultats de l enqu te trait s dans ce chapitre apportent plusieurs informations importantes sur les EPN et sur les liens qu ils entretiennent avec la question de l exclusion sociale Sur la base des 164 r ponses obtenues nous observons que les EPN de la r gion Bretagne sont implant s majo
370. lle ou ses amis s ils existent et les liens verticaux qu il entretient avec les administrations et les autres institutions qu il fr quente changer avec les autres permet la personne de s identifier un groupe d largir son r seau relationnel et de rencontrer des personnes qui pourraient tre en mesure d apporter une aide sa situation Cela comporte aussi l avantage pour certaines personnes de rompre avec des moments de solitude provoqu s par les p riodes de ch mage Puisque l ensemble des relations sociales constitue un axe int grateur que Serge Paugam a mobilis pour laborer son concept de la disqualification sociale il est important d identifier la nature des liens existants dans la sph re des EPN Il est souvent mis en avant dans les discours et les rapports d valuation sur les EPN qu ils apparaissent comme de v ritables lieux de socialisation dans lesquels les publics d origines de cultures et de g n rations diff rentes se rencontrent pour partager ou s entraider L espace favoriserait ainsi l interaction entre des publics qui n auraient probablement pas l habitude de se p Qu en est il des usagers en situation de disqualification fr quenter quotidiennemen sociale dans les EPN quels liens socialisants s y d veloppent et quels r les jouent ils Nous aborderons ici la question du lien social en analysant les fonctions que jouent les EPN travers les ph nom nes de d stigmatisation de cr at
371. ls libres est une tendance g n ralis e voire culturelle puisque les animateurs d EPN de la r gion Bretagne ont t parmi les premiers en France proposer leurs usagers d autres choix que celui d utiliser des logiciels sous licence propri taire L animateur propose ainsi d autres alternatives en faisant d couvrir de nouveaux outils aux usagers tout en les laissant libres de les utiliser ou non Les logiciels libres ne veulent pas in vitablement dire gratuits n anmoins la premi re libert offerte est celle d utiliser le logiciel sans co t de licence proportionnel au nombre de postes install s d utilisateurs de puissance processeur etc On imagine bien s r sans peine les possibilit s d conomie d chelle pour les entreprises en termes d achats de licence dont l impact sur les budgets informatiques est incontr lable Pour la structure nous l avons compris l usage des logiciels libres permet de limiter les co ts d investissement et il certain que l quipement des EPN a un prix non n gligeable pour la collectivit Le renouvellement de mat riel obsol te et le financement du poste d animateur ont un co t conomiser sur le prix des logiciels permet de r investir de l argent dans d autres domaines que celui de l quipement Cette d marche profite la fois l animateur qui peut limiter les co ts de fonctionnement de son EPN et aux usagers qui peuvent b n ficier d une initiation des logiciels qu ils
372. ls soient horizontaux famille amis voisins ou verticaux administrations institutions constitue un second rempart Consolider les liens sociaux permet l individu de s identifier un groupe au sein duquel il aura une place un r le mais aussi de pr venir des risques d isolement social Pourtant les r ponses que donnent l tat en mati re de traitement de l exclusion semble occulter la dimension du lien social Elles uvrent certes pour le retour l emploi l acc s au logement et aux soins proposent des mesures d assistance mais font l impasse sur le lien social qui se cr e entre les individus et qui reste n anmoins un facteur de coh sion sociale dans notre soci t L insertion la contrepartie M me si l exclusion est une notion polys mique et qu il est difficile d tablir des fronti res entre exclus et inclus elle prend du sens selon Sa l Karsz par rapport l insertion l inclusion ou l int gration L une ne va pas sans l autre Recto verso de la m me pi ce de monnaie Imaginer une partie de la population en termes d exclus implique d en imaginer une autre partie en terme d inclus Le discours et les actions concernant l exclusion voient dans l insertion ce qui est souhaitable id al rep re et mod le l insertion est ce qu il faut C est ce qu il convient de vouloir S Karsz 2004 p 131 Si l exclusion signifie le hors norme par rapport aux pratiques le plus commun ment partag es
373. lyse qualitative suivante se base sur un corpus de vingt neuf entretiens men s dans dix EPN qui r pondent des caract ristiques diff rentes Cela a pour ambition d tudier le concept de la disqualification sociale dans des configurations d EPN diff rentes l objectif est d aborder tous les points du discours ou extraits d entretiens qui permettent d apporter des l ments capables de r pondre la probl matique initiale Pour ce faire mon choix s est port sur une analyse th matique des entretiens qui permet de confronter les diff rents points de vues des usagers autour d un m me th me Cette technique permettra de montrer la vari t des pratiques des usages et des repr sentations des usagers autour d un m me sujet tout en prenant soin de ne pas minimiser les propos jug s singuliers ou isol s qui peuvent aussi ouvrir d autres perspectives de recherche 1 UNE MAJORIT DE PUBLICS DITS FRAGILES La vari t des publics rencontr s durant les quatre mois d enqu te t moigne de situations personnelles tr s diff rentes m me si la majorit des personnes avec lesquelles je me suis entretenu se trouvaient dans une situation pr caire c est dire peu loign e de l emploi Celles ci connaissaient une p riode de ch mage de transition le plus souvent entre deux emplois Selon Simon Wulh 1996 le ch mage de transition est li la fois la conjoncture et la d gradation du march de l emploi
374. mage de longue dur e Paris PUF Que sais je 1995 125 p 306 DEMAZIERE D Sociologie des ch meurs Paris La D couverte 1995 nouv d Rep res 2006 121 p DUBAR C La socialisation construction des identit s sociales et professionnelles Paris Armand Colin 1991 r d 2002 255 p DUBET F La gal re Paris Fayard 1987 503 p DURKHEIM E De la division du travail social 1 d en allemand 1893 Paris PUF 1930 nouv d Quadrige 2007 428 p GARIBAY F S GUIER M coord par Pratiques mancipatrices actualit s de Paulo Freire Paris Syllepse 2009 277 p GAULEJAC V de TABOADA LEONETTI I La lutte des places Paris Descl e de Brouwer 1994 288 p GOFFMAN E Stigmates les usages sociaux des handicaps Paris ditions de Minuit 1975 176 p HABERMAS J L espace public 1 re d en allemand 1962 Paris Payot Collection Critique de la politique 1978 324 p JOBERT B MULLER P L tat en action Paris PUF 1987 242 p KARSZ S sous la dir de L exclusion d finir pour en finir Paris Dunod 2000 r d 2004 176 p LENOIR R Les exclus un Fran ais sur dix Paris Le Seuil 1974 175 p L VI STRAUSS C La pens e sauvage Paris Plon 1962 390 p LINARD M Des machines et des hommes apprendre avec les nouvelles technologies Paris L Harmattan 1989 nouv d r actualis e Savoir et formation 2000 288 p
375. mail bon on peut 286 pas le faire l ANPE par exemple On peut faire que des t l candidatures quoi et c est vrai qu ici l avantage c est que je peux prendre le temps de taper ma lettre enfin bref ou mettre ma cl USB mon CV etc et donc d envoyer ma candidature dans l apr s midi Femme 30 ans fragile en recherche d emploi n F17 L usager met en avant le manque de moyens du P le Emploi qui ne parvient pas offrir aux demandeurs d emploi des outils de travail capables de terminer le cycle entrepris consultation des offres pr paration de la candidature puis envoi par courrier lectronique Les outils d velopp s par le P le Emploi ne permettent finalement que la consultation des annonces ce qui ne constitue pas une fin en soi En les utilisant ils ont la possibilit d observer les offres et de rep rer si du travail est disponible mais pas de pr parer v ritablement leur candidature L usage des t l candidatures comme nous l avons vu contraint l individu r pondre aux exigences de l outil or il est important de personnaliser ses documents de mettre en avant les informations que l on juge importantes pour augmenter les chances de se requalifier Dans l EPN l usager a la possibilit d acc der d autres sites d offres d emploi que celui du portail du P le Emploi qui parfois m me regroupent davantage d annonces suivant les domaines d activit s Il peut ensuite rep rer d o provient l ann
376. mbreux en rapport avec les 40 d EPN qui d clarent en accueillir seulement 16 d entre eux mettent en place des actions particuli res Cela pourrait s expliquer par le fait que ce public serait moins pr sent dans les EPN ou que les animateurs n auraient pas les moyens de les rep rer ou encore qu ils ne poss deraient pas les comp tences suffisantes pour accompagner ces personnes Les r sultats suivants pourraient appuyer ces hypoth ses lorsqu on observe les taux d EPN qui prennent des dispositions sp cifiques en faveur des jeunes en situation d exclusion des personnes en situation de handicap ou des personnes issues de l immigration Ils demeurent tr s faibles parce que les animateurs doivent acqu rir des comp tences sp cifiques et b n ficier de formations compl mentaires pour accompagner ces publics par exemple l accompagnement de personnes qui ne parlent pas le fran ais n cessite l acquisition de comp tences sp cifiques pour d velopper un accompagnement particulier en leur faveur Les EPN capables de proposer ce type d actions sont ceux dont l animateur poss de les comp tences qui lui permettent de proposer ce type de service ou ceux qui d veloppent un projet sp cialis autour d un public en particulier De mani re g n rale les chiffres montrent que les EPN sont plus nombreux mettre en place des actions sp cifiques au profit des demandeurs d emploi qu en faveur d autres publics susceptibles de vivre des situ
377. me 37 ans fragile en recherche d emploi n G26 Dans l espace o j ai rencontr cet homme une charte tait plac e proximit de chaque poste mettant en garde les usagers sur les pr cautions d utilisation des outils Il tait par exemple interdit de modifier l apparence des crans ou d intervenir dans la configuration des postes mais pas de chatter ni de se rendre sur des forums Pour autant je n ai observ aucun usage de ce type Les personnes pr sentes se permettaient des usages des TIC uniquement en lien avec la recherche d emploi ou la formation mais ne d viaient pas vers d autres usages qui s loignaient trop de leur projet de requalification professionnelle Ils exer aient une forme d auto contr le qui g n rait des usages des TIC uniquement en lien avec leurs besoins prioritaires Cela peut tre mis en parall le avec le fait que les usagers au m me titre qu un salari fr quentent les EPN pour mener des activit s professionnelles de recherche d emploi qui se substituent au lieu de travail et qui proscrit une utilisation ludique d Internet La priorit pour eux est de r gler leur situation au plus vite ils se focalisent par cons quent sur des usages des TIC qui pour eux peuvent apporter des l ments positifs leur d marche En plus ils les animateurs ne sont pas l regarder si vraiment on est l en train de faire notre CV ou machin moi je check consulte mes mails je ch
378. me des personnes non responsables de leur situation qui tend faire penser que certains ph nom nes comme l organisation du march du travail structure le ch mage et que par cons quent les ch meurs ne sont pas les seuls responsables de leur situation il existe des facteurs sur lesquels ils ne peuvent exercer que tr s peu de pouvoir ou qui restent en dehors de leurs capacit s d action 3 4 Trois mani res de vivre le ch mage Dominique Schnapper 1981 a tabli une typologie qui montre les mani res dont les ch meurs vivent leur situation suite au travail d enqu te qu elle a men au d but des ann es quatre vingt Elle se base sur trois dimensions essentielles qui d finissent selon elle l preuve du ch mage la capacit adopter des activit s nouvelles en r f rence un statut de substitution la capacit d entretenir des formes de sociabilit c est dire que lorsque le ch meur poss de un r seau relationnel ext rieur au cadre du travail la p riode de ch mage s av re plus facile vivre enfin l int gration familiale susceptible d apporter un soutien ou non la personne 87 3 4 1 Les variables Dominique Schnapper 1981 montre dans un premier temps que plusieurs variables ont une influence sur les mani res de vivre le ch mage Elle admet cependant que si le sexe constitue une variable importante d entr e en ch mage les mani res de le vivre sont peu diff rentes entre les hommes e
379. men s aupr s des personnes en situation de disqualification sociale rencontr es chapitre douze en se basant sur les axes int grateurs que Serge Paugam 1991 a mobilis s pour construire ses cat gories d une part le retour l emploi en recueillant travers les t moignages des usagers les strat gies qu ils mettent en uvre via leurs usages des TIC pour r pondre leurs besoins de requalification d autre part les liens sociaux en identifiant la nature des relations existantes et les r les qu elles jouent pour les disqualifi s sociaux pr sents dans les EPN Nous mettrons ainsi en vidence les fonctions la fois d espace anonyme de bricolage de cr ation que jouent les EPN aupr s des publics concern s 19 PREMI RE PARTIE Points de rep res nationaux et r gionaux 20 CHAPITRE 1 KKX Entrer dans la soci t de l information la fin des ann es quatre vingt dix les initiatives visant diffuser de la technologie dans toutes les sph res de la vie en soci t se multiplient tant l chelle europ enne que nationale Les soci t s industrielle et post industrielle laissent progressivement place une nouvelle re baptis e soci t de l information ou encore soci t de la connaissance dans lesquelles TIC sont cens es jouer un r le fondamental tant dans la diffusion de l information que dans l acc s au savoir Ce n est pas nouveau que les technologies contribuent mod
380. ment le r seau est franc c est dire qu il vite la d signation stigmatisante qu entra ne la fr quentation institutionnelle B Bergier 1996 p 164 Cela s est v rifi lorsque nous avons abord la notion de stigmatisation des demandeurs d emploi Le fait de fr quenter un espace qui ne regroupe pas uniquement des personnes en recherche d emploi mais des publics h t rog nes permet d att nuer les ph nom nes de stigmatisation Les disqualifi s sociaux ont cette possibilit de s identifier un groupe qu ils jugent plus valorisant ce que ne permet pas la fr quentation d une structure qui porte un projet sp cifique autour de l accompagnement des publics en situation d exclusion les individus sont dans ce cas tiquet s stigmatis s du fait de cette reconnaissance et cette prise en charge institutionnelle Les EPN interviennent comme un espace anonyme qui accueille tous les types de publics et c est pr cis ment cela qui vite l assignation des usagers Deuxi mement l espace anonyme est structur sur le long terme ou l ph m re mais offre l opportunit de c toyer une population h t rog ne B Bergier 1996 p 164 Cela renvoie au fait qu il est fr quent par des publics vari s ce qui permet de pr server une certaine confidentialit sur son parcours et sa situation Troisi mement il pr sente un aspect relationnel quilibr contrairement aux changes unilat raux de l ai
381. ment contre l exclusion num rique puis contre l exclusion sociale puis d engager des mesures pour l inclusion num rique et sociale des populations socialement d savantag es L un des premiers travaux avoir orienter ce travail de recherche a t de porter une r flexion sur les corr lations qui pouvaient exister entre les actions des EPN et les dialectiques de l exclusion et de l inclusion L id e tait alors d identifier les r les et les fonctions que pouvaient jouer les EPN dans la lutte contre l exclusion th me qui ne faisait pas l objet de mesures prioritaires dans les premiers programmes mis en place mais qui a pris une place importante au fur et mesure que les plans se sont organis s Avant d aborder la question de l exclusion il est important de pr senter le dispositif des EPN de retracer l histoire et l volution de ces lieux d acc s aux technologies qui sont devenus dans le champ de l acc s public Internet de v ritables acteurs publics sur lesquels reposent les enjeux de la lutte contre l exclusion num rique et sociale 39 CHAPITRE 2 KKX Les Espaces Publics Num riques l instigation du programme e Europe adopt au sommet de Lisbonne les pouvoirs publics fran ais ont d cid d une politique ambitieuse d installation de nombreux EPN dont la caract ristique est de r pondre au d fi de la fracture num rique en proposant l acc s gratuit ou tr s bas prix aux populatio
382. mmunautaires doivent poss der un titre de s jour les autorisant avoir une activit professionnelle pendant une dur e de cinq ans ce qui insinue une diff rence de traitement entre fran ais et trangers La HALDE demande par 154 ANAEM Agence Nationale de l Accueil des trangers et des Migrations 15 API Allocation de Parent Isol M P Daubresse Rapport fait au nom de la Commission des affaires culturelles familiales et sociales sur le projet de loi n 1100 g n ralisant le revenu de solidarit active et r formant les politiques d insertion en ligne Paris enregistr la Pr sidence de l Assembl e nationale 18 septembre 2008 consult le 10 09 2009 disponible sur http www assemblee nationale fr 13 pdf rapports r1113 pdf CDI Contrat Dur e Ind termin e a 15 CN 157 8 CDD Contrat Dur e D termin e 15 HALDF Haute Autorit de Lutte contre les Discriminations et pour l galit 16 GISTI Groupe d Information et de Soutien aux Travailleurs Immigr s 104 ailleurs une valuation des cons quences du RSA envers les jeunes de moins de vingt cinq ans maintenus hors du dispositif Le 29 septembre 2009 le pr sident de la r publique Nicolas Sarkozy annonce l extension du RSA aux travailleurs de moins de vingt cinq ans ayant travaill au moins deux ans sur une p riode de trois ans en pr cisant que ce renforcement des aides se refuse tout a
383. moi c est pas quelque chose que je vais forc ment utiliser Internet Bon vu mon ge peut tre aussi hein quarante cinq ans hein c est pour a aussi Non parce que chez moi il y a les enfants il y a le mari on n est jamais tranquille Ici c est plus calme c est un lieu qui est quand m me ici sur Loud ac tr s agr able Et en plus vous avez il y a l ANPE qui est l le CIO donc c est vrai que c est Globalement c est quand m me un p le int ressant quoi Femme 45 ans fragile en recherche d emploi n G27 Le foyer n est pas consid r comme un lieu o l on travaille m me pour cette femme qui a pourtant la possibilit d utiliser Internet chez elle pour effectuer ses d marches de recherche d emploi Le foyer est l endroit o l on se retrouve en famille et o l on passe des moments avec les diff rents membres qui la composent Pour cette femme il est difficile de rechercher du travail chez elle car selon elle le domicile familial est inappropri pour effectuer ce type d activit Sortir de chez elle g n re une certaine motivation car elle a en plus la possibilit d acc der d autres services Il y r gne donc une atmosph re plus professionnelle qu elle ne ressent pas chez elle et qui l aide s orienter dans une d marche active de recherche d emploi Moi je pr f re venir que faire a la maison la maison on y est souvent on n est pas forc ment dans le travail quoi on a l
384. mploi troubles psychologiques et identitaires Cf D Demazi re Le ch mage de longue dur e Paris PUF 1995 88 3 4 2 Trois exp riences M me si la p riode de ch mage s apparente un statut d valoris qui conditionne l identit n gative que la personne a d elle m me les fa ons de la vivre ne sont pas uniformis es D Schnapper 1981 Les r actions peuvent s av rer tr s diff rentes en fonction de la combinaison des variables pr alablement nonc es La typologie de Dominique Schnapper 1981 identifie cependant trois exp riences distinctes qui t moignent des diff rentes mani res dont les personnes vivent et s approprient la p riode de ch mage parmi lesquelles le ch mage total le ch mage invers et le ch mage diff r Le ch mage total touche plut t les travailleurs manuels ou certains employ s qui poss dent un capital culturel modeste et pour qui le travail repr sente une valeur essentielle de l expression de soi dans la soci t Le ch mage total est synonyme d ennui de d socialisation mais aussi d humiliation r activ e par l obligation de pointer l ANPE pour tre reconnu comme demandeur d emploi La recherche d emploi pour les personnes faisant l exp rience du ch mage total est souvent le fruit d checs successifs qui les d sorientent dans l espace et dans le temps car c est le travail qui donnait du sens leur vie Le ch mage pour ces personnes est v cu comme une situation d gra
385. n et validation Certificat Informatique IATOS Universit s sn Re ss Pou an et Internet stagiaires en S SEE formation universitaire continue DEFI Dispositif d Evaluation ie Auto valuation Dorce dutie uneea ih du Fonctionnaire Internaute en ligne Source Minist re de l enseignement sup rieur et de la recherche 2008 78 QCM Questionnaire Choix Multiples APP Atelier de P dagogie Personnalis e AFPA Association pour la Formation Professionnelle des Adultes 8 amp 8 GRETA GRoupement d TAblissements pour la formation 82 CFPPA Centre de Formation Professionnelle Pour Adultes 52 IATOS Ing nieurs Administratifs Techniciens Ouvriers et personnel de Service 3 2 Les programmes r gionaux le cas du dispositif breton Cybercommune Les programmes nationaux ne sont pas les seuls avoir accompagn l implantation d EPN sur le territoire fran ais Des Conseils r gionaux ont cr leur dispositif d EPN et leur label avec des objectifs sensiblement identiques Les particularit s se r v lent dans le caract re exclusivement territorial Parmi eux 1l existe le programme Picardie en ligne de la r gion Picardie le dispositif des Cybercentre des Pays de la Loire ou encore le r seau des Cybercases La R union En Bretagne le Conseil r gional a lanc son propre label d EPN avant m me que les recommandations du CISI 2000 n aient t mise
386. n ont pas toujours t faciles comprendre d autant plus que c est un domaine qui m tait particuli rement tranger avant d entamer ce travail Il n tait pas question pour autant de laisser ce sujet de c t tant donn que la commande tait issue d une institution politique Enfin parmi les surprises que j ai pu vivre durant ce projet je dois avouer et surtout pr ciser que le travail de terrain a t men un moment particulier de l histoire celui de la crise de l emploi qui a d but en septembre 2008 Je n ai malheureusement pas eu de difficult rencontrer mon public usager qui durant les entretiens a t particuli rement loquace dans la majorit Il est important de pr ciser que ce travail s est d roul dans ce contexte particulier une p riode o le ch mage augmentait consid rablement et o les P les Emploi taient surcharg s Le document se compose de douze chapitres r partis en quatre parties qui pr sentent le cheminement de recherche La premi re partie de ce travail d crit le contexte g n ral de la recherche Le premier chapitre annonce les diff rents programmes mis en uvre par les pouvoirs publics l chelle europ enne et nationale depuis la fin des ann es quatre vingt dix qui ont aid au d veloppement de la soci t de l information respectivement dans l Union europ enne et en France Pour chaque programme nous num rerons les principaux objectifs fix s en mati re
387. nages M me si les missions d accessibilit de d couverte et d initiation sont encore tr s pr sentes le projet entend d velopper les partenariats entre les EPN et les administrations associations structures sp cialis es ou le service public de l emploi Le gouvernement souhaite par le biais de ce 4 Plusieurs travaux d valuation et de recherche sur les EPN sont men s partir de 2003 ann e qui met fin au dispositif des Emplois jeunes et qui pose la question de la p rennisation des espaces Parmi ces travaux citons le rapport que dresse l ARTESI Agence R gionale des TEchnologies dans la Soci t de l Information en janvier 2006 de l acc s public Internet en Ile de France ARTESI Rapport d acc s public Internet en ligne Paris ARTESI Ile de France janvier 2006 consult le 19 08 2009 disponible sur http www anetville com public dossier tpl 1d 10697 et ceux du GIS M rsouin qui effectue deux valuations successives sur le dispositif breton des cybercommunes en 2003 et 2004 Phase 1 D Thierry M Le Goff Pronost N Jullien Programme Cybercommunes les r sultats de la premi re phase d tude en ligne octobre 2003 consult le 25 08 2009 disponible sur http www marsouin org IMG pdf Cybercommune phasel_jan03 rapport ligne pdf Phase 2 M Le Goff Pronost valuation de la politique publique des cybercommunes r sultats de la phase 2 en ligne septembre 2004 consult le 25 08
388. nce des usagers Activit s Types d activit s propos s Mise en place d activit s sp cifiques en fonction des publics accueillis R partition ateliers collectifs individuels acc s libre en fonction des activit s propos es Demandes particuli res des usagers 324 Partenariat Structures partenaires Projets de partenariats venir Demandes particuli res de structures ext rieures Volont de l animateur cr er des partenariats Lesquels Opinions selon l animateur Quel s regard s portez vous sur l exclusion Motivations des publics en situation d exclusion sociale et professionnelles fr quenter l EPN R ponse s que donnent les EPN en mati re de traitement Autre s 325 Annexe 4 Phase exploratoire 2 Les EPN Juin 2008 Cybercommune A 1 Structure Cybercommune int gr e l espace Jeunes ouverture en 2000 Espace ouvert 18h sem 1 nocturne jusqu 22h le vendredi Acc s payant 10 40 euros trimestre ou pour 3 s ances d initiation Gratuit pour les demandeurs d emploi Connexion ADSL 6 postes 1 poste r serv l animateur Peu d int r t de la part des lus au fonctionnement de l espace 2 Animation 1 animateur en Contrat d Avenir depuis mars 2006 P r nisation du poste pr vue en septembre 2008 CDI Formation initiale BTS Communication graphique Formation compl mentaire autoformation L animateur a travaill
389. nclusion PNAT la loi de coh sion sociale qui a permis la cr ation des Maisons de l Emploi sont des exemples qui ont mat rialis la mise en r seau de diff rents partenaires qui ne poss dent pas les m mes domaines de comp tences mais qui du fait de leur collaboration apportent des solutions adapt es aux difficult s rencontr es par les 110 publics concern s 2 L INSERTION SUR LE TERRAIN COORDONNER LES ACTIONS DES DIFF RENTS ACTEURS Depuis la loi sur le RMI qui a acc l r le processus de d centralisation de l action de l tat vers les d partements les logiques de coordination entre acteurs de l insertion font l objet de bricolages et d arrangements locaux pourvu que les objectifs fix s l chelle nationale soient atteints Comme le souligne Claude Dubar Les strat gies d acteurs construisent des mondes de l insertion permettant de coordonner des acteurs de l entreprise des interm diaires de l emploi des partenaires ducatifs et des segments de jeunes socialement identifiables Ces r seaux transversaux rassemblent des personnes qui partagent peu ou prou les m mes r f rences les m mes conceptions du travail et de la formation les m mes exp riences et qui d ploient des strat gies plus ou moins bien coordonn es C Dubar 2001 p 33 Les politiques d insertion dictent les mesures prendre afin de laisser suffisamment de marge aux collectivit s territoriales pour se positionner et met
390. ndeurs d emploi la commune selon l animateur conna t tr s peu de ch mage 6 Partenariats PAE Point Accueil Emploi pour la recherche d emploi sur Internet Centre de loisirs coles Personnel communal 327 7 Autres Lien social oui gt entraide avec les gens du voyage entre les enfants Le poste d animateur joue un r le important sur les capacit s de fonctionnement de la cybercommune CDI le public le per oit Emploi jeune avance t tons 328 Cybercommune C 1 Structure EPN situ dans l espace ouvert de la m diat que ouverture en 2000 Inconv nient nuisances sonores A l tage a t cr un espace image et son Labels Cybercommune Cyber base financement sur 2 ans par la Caisse des D p ts et Consignation Point tude Horaires d ouverture sont ceux de la m diath que nocturne le jeudi soir jusqu 21h Acc s gratuit pour les adh rents la m diath que 2 cous gratuit 2 50 euros le cours 1 euro la 2h R f rent directrice adjointe de la m diath que d sint ressement des lus 2 Equipement Connexion ADSL 5M Wifi sur le Point tude r flexion autour la question d ouverture du Wifi tous les usagers 8 postes informatiques r serv s aux cours d initiation 6 postes informatiques pour la recherche sur Internet 2 postes pour le Point tude mais les tudiants viennent avec leurs portables 1 poste animateur 1 iMac en attente L animateur
391. ne d un changement de paradigme o les outils num riques sont repr sent s comme des leviers vecteurs de changement dans une logique ascendante pour aider les personnes qui en expriment le besoin r pondre leurs attentes L op ration n est plus dans une logique descendante c est dire de diffuser de la technologie et d en faciliter l acc s m me si ces objectifs sont encore loin d tre atteints L inclusion num rique cherche rendre acteur l individu et faire en sorte qu il utilise les outils num riques pour augmenter son capital social culturel ou encore r duire son loignement par rapport l emploi En d autres termes il s agit de d velopper des usages qui permettront une am lioration de la qualit de vie dans cette logique les outils num riques sont utilis s au service de l homme 1 5 Dela fracture num rique l inclusion num rique Pour construire une soci t de l information pour tous la Commission europ enne a entrepris des actions visant connecter le plus grand nombre d Europ ens Chaque programme eEurope mis en place a t l occasion de dresser un bilan des actions d j r alis es et d envisager les nouvelles directions donner aux tats membres afin que l ensemble des individus de l Union europ enne deviennent des utilisateurs des TIC Un des premiers chantiers propos s a t de diffuser le plus largement possible les TIC dans la soci t en d veloppant le r seau
392. neenrerenserer 46 3 1 1 Les Cyber bases de la Caisse des D p ts et Consignations 46 3 1 2 Les ECM du Minist re de la Culture 48 3 1 3 Les Point Cyb Espace Jeune Num rique du Minist re de la Jeunesse et des SPOL S sente tite due ete A E entre une dde sense set tendon net E E 49 3 1 4 Autres initiatives l chelle nationale 50 3 1 5 Passeports Internet multim dia dans les EPN 51 3 2 Les programmes r gionaux le cas du dispositif breton Cybercommune 53 3 2 1 Le label Cybercommune ssesseesseessessseesseessesssessseesseesseessessseessessserssevsseesseesserso 53 9 29 ANIMATON resserre a eue ere dans a idee tre tes dote drone d 54 9 2 9 Plan de financement na AE A E A RAA 55 3 3 Une initiative locale les Points d Acc s Publics Internet PAPIT Brest 55 4 Rapports d enqu tes sur le r seau des EPN de la r gion Bretagne 56 0 4 1 Les valuations du dispositif Cybercommune men es par le GIS M rsouin 56 4 1 1 tat des lieux des Cyber COMMUNES 57 4 1 2 Usages des TIC dans les cybercommunes 58 4 1 2 1 Les pr conisations de M rsouin 60 4 1 2 2 Les appels projets du Conseil r gional 60 4 2 valuation du dispositif des PAPT 2 0 mmnmanonennnisieninnoninet 61 4 2 1 tat des lieux aupr s des animateurs
393. nelle dans les EPN Enfin la derni re phase a consist expliquer et comprendre ces r sultats quantitatifs dans une d marche qualitative En ciblant un nombre restreint d espaces qui caract rise la diversit du r seau des EPN je me suis immerg dans le terrain en allant la rencontre des usagers afin de recueillir leurs t moignages Sur les dix espaces visit s vingt neuf entretiens semi directifs ont t men s parmi eux vingt trois sont issus d usagers qui entraient dans les trois cat gories du concept de la disqualification sociale 184 PARTIE 4 R sultats 185 CHAPITRE 11 KKX Les Espaces Publics Num riques de Bretagne en quelques chiffres Les r sultats suivants sont issus du traitement de l enqu te quantitative r alis en juin 2008 Ils se basent sur les 164 r ponses recueillies entre novembre 2007 et f vrier 2008 Les chiffres n apportent pas toujours des r sultats pertinents certains d entre eux sont prendre avec une certaine pr caution car les r ponses n ont t suffisamment tay es cela est d un manque de participation de la part des animateurs sur certaines questions Nous pouvons expliquer cela par le fait que les animateurs ne poss daient pas n cessairement les informations ou parce qu ils n avaient pas d avis sur la question ou peut tre parce qu ils ne souhaitaient pas y r pondre La pression hi rarchique est un l ment prendre en consid ration q
394. nelle qualifiante partir de 1983 la question des jeunes n est plus la seule pr occupation des politiques d insertion La pr carit et la pauvret augmentent en raison de l allongement des p riodes de ch mage de longue dur e qui occasionnent de nombreuses ruptures sociales li es au logement l acc s aux soins Des mesures de solidarit et d optimisation de l accueil envers les plus d munis et de lutte contre les principales causes qui conduisent la pauvret sont adopt es Un nouveau syst me d allocations de solidarit na t partir de 1984 qui accorde plusieurs types de prestations en fonction des publics vis s une allocation d insertion pour les jeunes et les femmes seules en recherche d emploi une allocation sp cifique en faveur des ch meurs de longue dur e ayant puis s leurs droits d assurance une politique d assistance se met progressivement en place En mati re de retour l emploi il y avait la cr ation des TUC qui tait destin e aux jeunes ch meurs En mati re de lutte contre la pauvret il y avait des mesures prises la fois en termes de logement gr ce la cr ation de centres d accueil pour les sans domicile fixe d acc s la nourriture par une redistribution des exc dents agricoles et d allocations de solidarit pour les ch meurs de plus de cinquante ans pour freiner l avancement de nouvelles formes de pauvret En 1985 les politiques publiques se voient largir le sys
395. nf du travail des conditions de vie qui favorisent leur bien tre L objectif du chapitre suivant est de mobiliser la 23 EPN Espace Public Num rique 2 R f Hannah Arendt le priv n est pas dans ce contexte l espace intime de la personne au sens privatif original Vivre une vie enti rement priv e c est avant tout tre priv de choses essentielles une vie v ritablement humaine tre priv de la r alit qui provient de ce que l on est vu et entendu par autrui tre priv d une relation objective avec les autres qui provient de ce que l on est reli aux autres et s par d eux par l interm diaire d un monde d objet commun tre priv de la possibilit d accomplir quelque chose de plus permanent que la vie H Arendt 1983 p 99 143 notion d inclusion et de conceptualiser l inclusion num rique pour observer en quoi les usages des TIC dans les EPN peuvent contribuer la requalification professionnelle des personnes concern es 144 CHAPITRE 7 KKX L inclusion un terme emprunt aux anglo saxons Un nouveau terme utilis dans la langue de Moli re fait irruption dans de nombreux textes politiques rapports de recherches discours sans qu il ne soit r ellement questionn Il est fr quent d entendre parler d insertion d int gration et aujourd hui d inclusion lorsqu on parle des populations issues de l immigration des publics en situation d excl
396. nformations 2 quipement Connexion ADSL M galis 2 d but 2008 Wifi sur le parking de la m diath que 6 postes e 2 pour l acc s l Internet Bureautique Retouche photo 4 pour CD Rom amp jeux en r seau e 1 pour le Point tude e 1 pour l animateur e 1 futur iMac L animateur favorise l usage du logiciel libre L espace est per u comme un service d accompagnement de conseil pour les personnes qui souhaitent s quiper 3 Animation 1 seul animateur recrut en ao t 2000 L animateur a t recrut en tant qu emploi jeune Son a t p rennis Agent d animation CDI en 2005 Formation initiale BTS Informatique gestion Formation compl mentaire de 2002 2004 animation TIC niveau 4 du 20 au 24 ao t 2002 Serveur g re celui de la biblioth que Pr sence de b n voles qui prennent le relais lorsque l animateur est en cong 4 Activit s Au d but initiation la bureautique Aujourd hui taux d quipement des m nages sur la commune 80 donc activit s d initiation en fonction des demandes L animateur propose de l initiation individuelle pendant l acc s libre Les activit s sp cifiques ne fonctionnent pas Souhaite d velopper des activit s de montage vid o de MAO Musique Assist e par Ordinateur Souhaite que les activit s se r partissent quitablement 5 Public Public quip et non quip 65 d ados et de pr ado 17 d adultes 17 d enfants 5 de dema
397. ngendre des situations d isolement et de vuln rabilit le d clin relatif des solidarit s de classe qui donnaient aux cat gories populaires le sentiment d appartenir un groupe uni par le m me destin et les m mes revendications L afjaiblissement du mouvement ouvrier et la crise des banlieues sont la fois la cause et la cons quence de ce processus S Paugam 1995 p 51 81 sens la vie des familles ouvri res savait nouer des alliances parmi les travailleurs tant il tait passionn ment et id ologiquement attach au parti Ibid p 64 Les volutions structurelles de la soci t li es la crise de l emploi et l affaiblissement des r seaux de solidarit sont l origine de l expression de nouvelle pauvret Un quart de si cle plus tard les pauvres transcendent toujours les cat gories de population Ils restent sensiblement les m mes que ceux des ann es quatre vingt puisque aujourd hui encore les jeunes sont toujours confront s des difficult s d insertion professionnelle et les personnes b n ficiant d un emploi stable n ont plus la garantie de l occuper jusqu leur retraite Le cas des s niors et des retrait s vient progressivement alimenter les tranches des populations concern es ce qui montre bien qu il n existe pas proprement parler de cat gorie de pauvre Les pauvres sont d finis par les services d action sociale qui les reconnaissent en situation de pauvret
398. nimation d initiation et de sensibilisation aux outils num riques L enqu te a fait appara tre les r sultats suivants Tableau 8 Dispositions sp cifiques des EPN Cat gories de publics EPN Cybercommunes Demandeurs d emploi 31 36 Allocataires minimas sociaux 16 16 Femmes au foyer 8 8 Jeunes en situation d exclusion 12 8 Personnes handicap es 10 1 Personnes immigr es 4 2 Personnes sans logement 4 8 Total 100 100 Source Enqu te quantitative juin 2008 question D4 M me si les trois quarts des EPN d clarent accueillir des demandeurs d emploi seulement 31 d entre eux prennent des dispositions sp cifiques en leur faveur Lorsque nous effectuons une mise plat au niveau des cybercommunes les carts sont moins significatifs Si l on consid re que sur les 58 de cybercommunes qui d clarent accueillir des demandeurs d emploi 36 d entre elles prennent des dispositions sp cifiques en leur faveur nous pouvons faire l hypoth se que sur l ensemble des cybercommunes accueillant des demandeurs d emploi 62 d entre elles d veloppent des actions particuli res Il semble logique que les EPN d veloppent des actions ou prennent des dispositions sp cifiques en fonction des demandes des publics pr sents En ce qui concerne les allocataires de minimas sociaux les EPN qui d clarent prendre des dispositions 205 particuli res en leur faveur sont moins no
399. nir acteur de son parcours permet la personne de reprendre une certaine confiance en soi et surtout de rester digne face aux autres M me si les disqualifi s sociaux peuvent b n ficier d un r seau social stable et de personnes sur qui compter demander de l aide pour les usagers rencontr s dans les EPN d range Certains d entre eux m ont d clar que l EPN n tait pas le seul endroit o ils pouvaient acc der Internet et qu ils avaient aussi la possibilit de se connecter chez des amis ou des membres de leur famille mais cela ne leur semblait pas envisageable Ils pr f rent se d placer dans un EPN et se d brouiller par eux m mes pour acc der aux outils plut t que de solliciter l aide de leurs proches Pour moi c est gratuit pas pour tout le monde hein Eh bien de toute fa on comme j ai pas d Internet chez moi j ai pas envie d aller chez les autres non plus c est a aussi Et puis l bas dans l EPN je peux venir avec les horaires d ouverture donc c est quand m me plus pratique qu aller demander aux autres Moi j aime pas trop donc je pr f re venir l Femme 25 ans fragile en recherche d emploi n C9 227 Cette jeune femme en recherche d emploi refuse de se d placer chez ses amis pour se sortir de la situation dans laquelle elle se trouve car cela la mettrait mal l aise Fr quenter l EPN lui permet de garder une certaine confidentialit sur sa situation et devenir acteur
400. nismes de formation les animateurs ont r pondu proposer des prestations de regroupement partenarial autour des P T des activit s de FOAD ou encore la mise disposition des postes informatiques dans le cadre d ateliers encadr s par le CLPS Ces chiffres peuvent orienter plusieurs pistes de r flexion nous pouvons imaginer que les partenariats sont peu d velopp s avec les structures d insertion et de retour l emploi car les EPN prennent d j pour une partie d entre eux des dispositions sp cifiques au profit de certains publics C est peut tre aussi une volont des animateurs de pr server le caract re ind pendant de leurs espaces afin que le projet ne d vie pas de son objectif initial d accueillir et d accompagner tous les types de publics dans les 7 ANPE Agence Nationale Pour l Emploi 238 J emploie volontairement l abr viation ANPE car au moment de l enqu te l agence n avait pas encore fusionn avec les ASSEDIC sous la d nomination P le Emploi 29 FOAD Formation Ouverte et Distance 20 CLPS Contribuer La Promotion Sociale Le CLPS est un organisme de formation professionnelle r serv aux adultes Il accompagne la fois les demandeurs d emploi les adultes et les jeunes en formation en alternance ainsi que les salari s en formation continue Cf les informations en ligne consult le 19 10 2009 disponibles sur http www clps net 207 usages des TIC
401. nne et de la Commission Europ enne 11 juin 2006 consult le 20 07 2009 disponible sur http www accessiweb org repository files riga decl fr _11juin2006 rtf Plan d action eEurope 2005 une soci t de l information pour tous en ligne Bruxelles Comit des commissions europ ennes 28 mai 2002 consult le 20 07 2009 disponible sur http europa eu legislation summaries information society 124226 fr htm Rapport final sur eEurope 2002 en ligne Bruxelles Comit des commissions europ ennes 13 f vrier 2003 consult le 20 07 2009 disponible sur http eur lex europa eu LexUriServ LexUriServ do uri COM 2003 0066 FIN FR PDF R vision mi parcours du plan d action eEurope 2005 en ligne Bruxelles Comit des commissions europ ennes 18 f vrier 2004 consult le 20 07 2009 disponible sur http eur lex europa eu LexUriServ LexUriServ do uri COM 2004 0108 FIN FR PDF SOLERE QUEVAL S Les situations de handicap et l cole inclusive en ligne Cr teil IUFM de l Acad mie de Cr teil 26 avril 2006 consult le 22 09 2009 disponible sur http www creteil iufm fr ressources audiovisuel les amphis de lash 2005 2006 les situations de handicap et lecole inclusive 313 Liste des tableaux et des cartes Tableaux Tableau 1 Certificats et brevets dans les EPN 52 Tableau 2 R partition des r ponses d animateurs d EPN par d partement
402. nnent comme de simples points d acc s Internet sans qu aucune animation ne soit r ellement propos e Ces espaces sortent par cons quent de mon champ d tude et n ont donc pas t pris en compte dans le traitement des questions suivantes Les deux premi res questions de l enqu te ont par cons quent t d cisives sur la participation des animateurs aux questions suivantes du fait que le s label s et le lieu d implantation ont permis de dissocier les EPN des cyber caf s ou autres services marchands 2 TRAITEMENT DU QUESTIONNAIRE Le questionnaire soumis aux animateurs comprend plusieurs parties qui abordent des th mes diff rents Ici nous approcherons successivement les questions li es l accompagnement l quipement aux publics ou encore aux activit s en portant une analyse sur ce que r v lent les r sultats dans une perspective de lutte contre la disqualification sociale 2 1 Des horaires d ouverture larges Dans la premi re partie du questionnaire je cherchais recueillir des donn es sur la structure en g n ral Je demandais aux animateurs de remplir les informations relatives l identification de l espace adresse num ro de t l phone nom du r pondant au x label s au lieu d implantation et aux horaires d ouverture Les horaires d ouverture des EPN sont une donn e importante r colter car elles renseignent sur les possibilit s offertes aux personnes en situation de disqualification social
403. nq auebessaiu awayu g UOTE lojdua p 2121203 y anbynesinq aueessau awayu e uogeru lojdua p 24212492 y auebessa w awayu e uonenu uiad sdua E s unwwoo ap 3eunwwos e p ajqw su JNS SINAPWIUE p sane09S sioluas siojdwa p sinspuewaq uoge wuojoyiy v1349ne sanbluUp2 suone wo 4 92 2 122 xNeuOJLUS SalEUUOIDUO Z sa135ue1 Sauuos 2 d saynpe saunal PS60244 pem siojdwa p sunapue wag 12809 np uoneuuo J aaa paa uone wiojopny T LE uiajd sdwa e mnajeunue uone woopy neasa ap U8HIUU93 8p UOIJE wo 4 uolew ue lojdus p uosa e sinap wue z sun puewap 3 S10IU2S ap anbe woju S18 sajlejoos Sadno19 suesiyy iojdwa p sunapue waq uone woopy 2 39 jeuowa napune SJolU2S aneuuopuo 4 saunaf 1ojdws p sinapue Wa q peus uoge wiojopny aaa Imapwue L SIOIUSS 32 S U89S3 0py dar M uone woopy aunafiodus vos spa awofew us suaosajopy i ep ayns 2J g 1Q9 i newud 21092 2p S21213 saunal ap 06 uogsuuojojmy 109 ag2 s ynpe P 0S NE uiad sdua USHIUUD8 L Inap wue p INAPSIUIUPE L uiajd sdwa g sina wue Z S291nN0SS21 ap agu2 vd aseqaq g unwwoo2gq 9 S39 N0SS31 2p anu J esequaqA g unwwo2g 3 S391N08S91 p 2937 lwd eseqiaq g aunwWu02134 3 S29 nN0SS31 p 29U22 aseqiaq g unwwooiaqg 3 S391N08S31 p agu2 J eseqiaqi g aunwWwW0213q 3 S391nN0S S3 3p SsQu37 1vd esequaqA g unwwooaq g S29 nN08S31 p agu2 9 aunwW
404. ns avec la soci t pour pallier les ventuelles situations d enfermement Je pense que ce genre d endroit a permet de il r fl chit Comment dire D un petit peu sortir Quand on a Internet la maison on a tendance un petit peu se confiner chez soi s isoler alors que l on va sortir on va consulter ses mails etc Et puis on va tre tent faire autre chose on va chercher par exemple un bouquin a a un c t un petit peu communautaire Homme 30 ans fragile en recherche d emploi n C8 travers cet extrait ce jeune homme met l accent la fois sur les risques d isolement que peut g n rer un usage dangereux d Internet mais aussi sur la fonction socialisante de l EPN Le c t pratique de poss der Internet chez soi peut maintenir la personne domicile et l isoler progressivement de la vie en soci t Il est important pour ces usagers d entretenir ou de tisser des liens qu ils soient horizontaux c est dire avec la famille et les proches ou verticaux avec les administrations et autres institutions S Paugam 2008 Sortir fr quenter d autres personnes que les membres de sa famille permet de s identifier et d appartenir un autre groupe dans lequel l individu jouera un r le diff rent Comme le soulignent Vincent de Gaulejac et Isabella Taboada L onetti L inscription d un individu dans un des r seaux de sociabilit primaire familial amical relationnel associatif
405. ns d favoris es M Arnaud J Perriault 2002 p 1 Les plans successifs de lutte contre la fracture num rique que nous avons pr sent s pr c demment ont permis de constater l chelle europ enne et nationale que les usages des TIC gagnaient du terrain dans de nombreux domaines et services de la vie quotidienne Cependant le passage d une soci t post industrielle une soci t de l information dans laquelle les usages des TIC prennent une place importante laisse la fin des ann es quatre vingt dix une partie de la population en marge de l utilisation des outils num riques faute de pouvoir acc der aux r seaux et aux quipements ou par manque de comp tences capacit s s approprier les usages Les EPN ont t et sont toujours aujourd hui un des outils privil gi s des pouvoirs publics pour lutter contre cette fameuse fracture num rique Ils ont pour objectif principal de permettre l acc s aux TIC mais aussi de sensibiliser tous les types de publics aux usages des TIC Les EPN ont t implant s en France d s 1998 par le biais de programmes nationaux r gionaux et initiatives locales port s par les collectivit s territoriales On compte aujourd hui plus de 3000 EPN recens s sur l ensemble du territoire fran ais 4 TIC Technologies de l Information et de la Communication 47 EPN Espace Public Num rique 40 Un terme g n rique Le terme d espace pu
406. ns faire aucun effort Ibid p 207 Serge Paugam nous montre ici la capacit des disqualifi s sociaux construire leur identit et justifier de leur situation en tablissant un parall le avec les autres cat gories Le fait de se comparer par exemple une cat gorie inf rieure favorise la construction d une identit plus positive Cette perp tuelle comparaison est selon le chercheur un des sympt mes visibles de l identit n gative que les populations recouvrent Elle met en lumi re cette impression d une soci t individualiste dans laquelle la solidarit entre individus para t plus fragile et qui s oppose au principe de la coh sion sociale vers lequel semblent vouloir se tourner les pouvoirs publics En prenant l exemple de l puisement du mouvement ouvrier F Dubet 1987 qui a eu comme cons quences une destruction profonde du lien social entre individus ainsi qu une crise de l emploi Serge Paugam donne un exemple de la volont d agir seul en montrant comment chacun s enfonce dans son goisme recherche individuellement des solutions des difficult s que l on juge trop particuli res et trop accablantes pour en parler avec le voisinage Ibid Comme le disait Dominique Schnapper 1981 le ch mage se vit seul car l identit sociale de la personne durant cette p riode est affect e Un parall le peut tre fait ici avec ce que r v le Serge Paugam dans le sens o dans notre soci t actuelle lorsque
407. ns l Industrie et le Commerce Universal Serial Bus 318 USETIC VAE WIFI ZFU ZRU ZUS Usages Socio ducatifs des Technologies de l Information et de la Communication Validation des Acquis de l Exp rience Wireless FIdelity Zone Franche Urbaine Zone de Redynamisation Urbaine Zone Urbaine Sensible 319 Liste des annexes Phase exploratoire 1 animateurs d EPN Annexe 1 Le guide d entretien sseessessessseseessesseestessesssesecsseeseesscesoesereseesassseeseessesseesese 321 Annexe 2 Liste des EPN ec mmmnimnmieennoniusinnatieitres 323 Phase exploratoire 2 animateurs d EPN Annexe 3 Le guide d entretien sssesessseessseesseesseesseessoressseesseesseessseesseessseessseesseesseesse 324 Annexe Les EPNisainte nine E a Aa E REA E aitas 326 Enqu te quantitative animateurs d EPN Annexe 5 Le Questionnaire sh Nana Nan ananas 333 Enqu te qualitative usagers Annexe 6 Le ques tHOnnAire fe Sandra ts ne ee ed rs ner en dr ds ea 335 Annexe 7 Le suided entr tlenh esss rondes ren Mens 340 Annexe 8 Fiche USAS R mit S unitaires 342 Annexe 0 Diste d s EPNS MR SSSR Ce A a an 343 Annexe Tos LIST d s SALES ne nn TR SE sn ns Ste 344 Annexe 11 Grille d analyse des entretiens d usagers 346 320 Annexe 1 Phase exploratoire 1 guide d entretien Janvier mars 2007 Visites des centre de ressources r pondant l appel projet lanc par la r gion date
408. ns o pour ce qui est de la recherche d emploi ces espaces sont des lieux de bricolage et de cr ation favorisant les usages inclusifs des TIC et les pratiques d empowerment Les TIC sont utilis es au service de la personne et non pour la contr ler ou la contraindre dans ses d marches Pour autant le r sultat de ces usages et de ces pratiques ne garantit pas n cessairement une insertion sociale et professionnelle de l individu ici se situe la limite de cette recherche Le processus de requalification se compose de plusieurs tapes de la recherche d emploi et la pr paration de la candidature l obtention d un emploi r mun r qui marque la phase ultime du cheminement l issue de ce travail nous avons pu affirmer que les EPN permettent aux disqualifi s sociaux de d velopper des pratiques et des usages personnels des TIC l empowerment et l acquisition de pouvoir se manifestent par le fait 301 qu ils s affranchissent des logiques de traitement descendantes mises en place par l tat en montrant une capacit retrouver seul un emploi sans tre assist s Cela montre comment l usage des TIC permet de cr er de nouvelles strat gies qui est le fruit de bricolages individuels condition qu ils soient suffisamment ouverts et ne conduisent pas une utilisation restrictive Les r ponses ces hypoth ses et cette probl matique cherchent tayer certains des concepts utilis s L objectif de cette reche
409. nsabilit s M me si le travail reste l un des principaux axes int grateurs car il garantit une place un statut l individu et lui permet d acc der un minimum de ressources une soci t inclusive met galement le principe de la coh sion sociale au centre de ses pr occupations R tablir le lien social et la solidarit entre les individus les faire participer collectivement la soci t est une des id es fondatrices de la soci t inclusive Nous pouvons nous demander qu est ce qui fait coh sion et quels outils poss dent les individus pour changer pour acqu rir davantage de pouvoir s manciper ou voluer socialement une des pistes de r ponse serait l usage des TIC gr ce aux potentialit s que ces technologies offrent aux individus l inverse elles risquent aussi de renforcer les in galit s entre exclus et inclus Cela fait l objet de nombreux d bats autour d une ventuelle corr lation entre la fracture sociale et la fracture num rique Une des solutions privil gi es par les pouvoirs publics pour lutter contre une ventuelle fracture num rique a t d implanter des EPN pour favoriser l acc s accompagn aux TIC pour tous y compris pour ceux qui ne poss daient pas les moyens de s quiper Pour les demandeurs d emploi l usage des technologies est devenu indispensable pour effectuer leurs d marches d actualisation ou pour rechercher du travail Par cons quent
410. nt rieures l emploi mais se basent sur l offre de travail des entreprises Le principe de l alternance appuie ce ph nom ne cette dynamique renverse la logique habituelle formation entreprise c est en fait partir des situations concr tes propos es par les entreprises que seront labor s les d marches et les contenus de formation ceux ci devant tre adapt s aux b n ficiaires Cette reconfiguration de l insertion n est pas sans poser question sur la valeur de la formation qui d sormais ne se formalise qu partir des attentes des entreprises Selon Simon Wuhl les mesures d insertion deviennent d pendantes de l orientation choisie par les entreprises l insertion r alis e l aide de contrats en alternance dans l entreprise se limite une simple subordination de la transmission des savoirs aux besoins imm diats de la production sans impact en retour de la formation dispens e sur les contenus du travail D s lors cette pratique met en jeu une interaction faible sens unique de la production vers la formation bien que l insertion se d roule dans le cadre de l entreprise 172 Minist re des Affaires Sociales et de l Emploi circulaire DE DFP n 87 3 du 20 juillet 1987 concernant l extension des formations au b n fice des ch meurs de longue dur e 13 S Wulh Quelle politiques d insertion La relation insertion production en ligne site personnel de Simon Wuhl consult le 14 09 2009
411. nt de focaliser mon approche sur les usagers car cela me donnait un sentiment de continuit dans ma d marche r flexive De plus cela me permettait de d couvrir et de travailler avec un nouveau public ce qui tait l occasion de compl ter mes connaissances La construction de l objet de recherche a t le fruit de nombreuses lectures discussions rencontres et aussi r actions face ce que j ai pu recueillir travers les entretiens Cette phase s est d roul e progressivement et a demand beaucoup d efforts intellectuels il n a pas t facile par exemple dans un premier temps de d finir la notion d exclusion et d identifier partir de quel moment des personnes peuvent faire l objet d exclusion Apr s de multiples lectures sur le sujet et sur ses concepts d riv s j ai pu arr ter mon choix sur un public en particulier pour lequel au vu de ce que j avais pu lire et observer durant mes stages l usage des TIC est devenu ces derni res ann es presque incontournable les disqualifi s sociaux en recherche d emploi Une autre difficult que j ai galement rencontr e en d but de th se a t de comprendre le fonctionnement des politiques publiques sur la soci t de l information et sur l Internet public Le politique 12 GIS Groupement d Int r t Scientifique 15 oriente les grandes mesures adopter mais les modes d application sur le terrain et les choix strat giques pris au niveau local
412. nt des usages des TIC en lien avec leurs attentes et leurs besoins Ils se prennent en main personnellement exercent une forme de pouvoir sur leur environnement par le fait qu ils d veloppent des usages personnels des TIC capables de contourner certains obstacles qui selon eux les emp chent d atteindre leurs objectifs uniformisation des documents manque d outils qui permettent de pr parer l ensemble de la candidature ils entrent ainsi dans une nouvelle d marche d empowerment en s affranchissant des services d velopp s par le P le Emploi Ils d veloppent ainsi des usages inclusifs des TIC dans le sens o les outils sont utilis s au service de la personne pour qu elle en tire des b n fices Les outils accessibles ne sont pas verrouill s et ne restreignent pas le champ d action de l individu qui l emp cherait de s manciper et d entrer dans une logique d empowerment o il pourrait entreprendre et bricoler son propre parcours de retour l emploi 6 2 Cr er dans un espace transitionnel Les disqualifi s sociaux rencontr s dans les EPN font usage de ces espaces car les outils disponibles permettent de cr er L espace de cr ation qu offre l usage de l ordinateur se mat rialise selon Jean Luc Rinaudo par le fait que l utilisateur peut essayer tenter suspendre arr ter reprendre modifier effacer abandonner raccourcir couper d passer supprimer recommencer L ordinateur offre la possibilit d un espace
413. nt les individus Les couples vivant sous le r gime du mariage la hausse de la f condit dans la p riode d apr s guerre ne se poursuit pas durant les ann es quatre vingt Il y a cette poque une hausse significative des familles monoparentales des c libataires qui de fait sont davantage confront s des difficult s mat rielles et relationnelles Cela ne veut pas dire que toutes les personnes vivant seules sont menac es de pauvret ou d exclusion sociale puisque plusieurs facteurs entrent en ligne de compte n anmoins nous pouvons citer deux exemples celui des femmes faible revenu divorc es levant seules leurs enfants et qui peuvent vivre dans des situations de pauvret conomique celui des femmes issues des classes ouvri res pour lesquelles le divorce entra ne une d gradation des conditions de vie Pour elles seules la formation d un nouveau couple permet de retrouver le statut r sidentiel ant rieur Ibid p 58 L puisement du mouvement ouvrier durant les ann es quatre vingt dix contribue affaiblir ces liens car il tait porteur de valeurs d id aux Serge Paugam 1993 souligne le r le du parti communiste dans la consolidation des liens gr ce ses militants qui taient au centre des luttes l int rieur de l usine mais il le militant continuait l uvre missionnaire du parti dans son quartier Il donnait un 122 Serge Paugam cite comme exemples l instabilit du lien familial qui e
414. ntenant ils ont fusionn Et je dis mais euh en fait je suis re demandeuse d emploi Elle me fait mais de quoi on a parl l Genre elle me donnait un cours quoi alors que je suis l en train de demander et je vais faire ah oui bah merci Elle me fait bah de rien genre elle tait blas e la nana La pauvre je la plains quoi tu vois je ne lui en veux m me pas je la plains quoi parce qu elle doit avoir une mis rable vie cette pauvre dame Et puis je ne trouve pas a normal qu on doive t l phoner ou tre sur Internet pour des trucs ANPE ou ASSEDIC c est pas normal qu on appelle le 3949 num ro du service t l phonique du P le Emploi on devrait avoir un interlocuteur directement Parce que je ne veux pas dire que c est super complexe mais il y a des trucs combien d heures vous avez travaill au mois de janvier elle me fait Attends est ce que je sais moi combien d heures moi je dis bah attendez je ne sais pas Je dis a change tous les mois hein Elle me fait bon enfin je la voyais elle tait exc d e quoi Femme 35 ans fragile en recherche d emploi n F22 Cette femme qui a longtemps travaill l tranger ne comprend pas pourquoi il faille tout justifier par le biais d un m dia pour actualiser sa situation Elle cherche se renseigner comprendre comment fonctionne le syst me du retour l emploi afin qu elle puisse s orienter de nouveau dans une d marche active de recherche d emploi mais el
415. ntre en communication via l outil avec son interlocuteur qui la guide dans ses manipulations 282 a ne m emp che pas de discuter sur MSN Messenger quoi par exemple ouais a je le fais oui En m me temps que je fais mes recherches quoi parce que c est mon lien aussi donc comme j ai pas l ADSL la maison comme j ai pas Internet donc voil c est Et puis je sais aussi que si des fois j ai besoin d un coup de main je suis en train de faire quelque chose et que j ai besoin d un coup de main je sais que par MSN je peux aussi avoir ma r ponse en direct quoi parce que je demande la personne ce qu il me faut et enfin notamment avec une personne je fais a Femme 30 ans fragile en recherche d emploi n F17 Je ne poss de qu un seul t moignage relatant cet usage mais cela montre bien comment les usagers s approprient les outils et les logiciels accessibles selon leurs propres besoins Le lien tablit par l outil de communication instantan e permet l usager de mobiliser de nouvelles ressources humaines non pr sentes physiquement dans l espace et qui sont capables de l aider progresser dans son parcours de retour l emploi En conclusion travers les diff rents t moignages recueillis les EPN apparaissent comme un espace anonyme en r f rence Bertrand Bergier 1996 Le chercheur d finit le r seau de relations cr dans l espace anonyme selon trois caract ristiques Premi re
416. ofessionnelle comme le souligne le sociologue G rard Mauger Du point de vue des ins reurs l insertion n est pas seulement professionnelle mais aussi sociale et s value en termes de logement de sant de revenus etc Dans cette perspective l insertion sociale apparait non comme une cons quence mais comme une condition de possibilit de l insertion professionnelle Dans le prolongement de cette conception l insertion sociale avec le RMI ins r e dans une probl matique du lien social pourra tre rig e en droit en condition de la citoyennet G Mauger 2001 p 10 Intervenir simultan ment sur ces deux champs est primordial car la personne en situation d exclusion 161 ANPE Agence Nationale Pour l Emploi 1 ASSEDIC ASSociation pour l Emploi Dans l Industrie et le Commerce 105 peut se trouver entra n e dans un cercle vicieux duquel il est parfois difficile de s chapper Sch matiquement le mal tre ou le manque de moyens peuvent pr senter un frein pour acc der l emploi aux soins ou au logement le manque de logement et donc d adresse ne favorise pas l acc s l emploi mais seul l emploi peut garantir un certain bien tre car il permet l acc s au logement et aux soins Cette vision tr s sch matique montre la complexit des politiques d insertion et l tendue des champs sur lesquels elles doivent intervenir 1 2 1 Les mesures d assistance Les politiques d assistance
417. oger les animateurs sur leur niveau d tude La majorit des animateurs en poste ayant r pondu au questionnaire poss dent un niveau bac 2 puisqu ils repr sentent 29 des r ponses Proches d eux 27 des r pondants poss dent un niveau bac 3 17 un niveau bac et enfin 5 un niveau BEP CAP Lorsque je les ai interrog sur la nature des formations suivies qu elles soient initiale ou compl mentaire des similitudes apparaissent Les animateurs ayant r pondu poss dent pour 24 d entre eux une formation initiale en lien avec les TIC et 23 d entre eux une formation initiale en rapport avec l animation La double comp tence est une composante importante du m tier d animateur multim dia b n ficier de comp tences en animation contribue faire vivre l EPN varier les activit s proposer de nouveaux services et de nouvelles animations et entretenir un contact suffisamment bon avec les publics avoir des comp tences techniques permet d assurer la maintenance du mat riel d intervenir sur les probl mes techniques mais aussi de proposer des activit s en lien avec les r centes innovations technologiques ou les nouveaux usages des TIC Lorsque j ai interrog les animateurs sur la nature de leurs formations compl mentaires 45 des r pondants ont suivi une formation en rapport avec les TIC et 28 en lien avec l animation Lorsque j ai rencontr les animateurs pendant la phase exploratoire la majorit d entre e
418. ogies ce titre une des perspectives de recherche plus orient e vers la formation serait d analyser ces ph nom nes au sein de l EPN et de rep rer si l on assiste de nouvelles formes de p dagogie m diatis es par les TIC N anmoins durant les s ances d initiations qu elles soient individuelles ou en groupe l animateur recherche des m thodes appropri es pour que l usager soit en mesure de d velopper une certaine autonomie partout o il aura la possibilit d acc der aux outils 25 Cf L Vygotsky Pens e et langage 1 re d en russe 1933 Paris ditions Sociales 1985 266 C est moi qui ai tap a vous voyez Voil donc apr s comme j ai fait mon adresse et j ai du mal retenir bon ben j ai demand ici quelque chose qui fasse retenir elle me montre son cahier donc du coup voil comme a je peux faire seule vous voyez il m a tout d taill la marche suivre Femme 54 ans agent d entretien n B4 L acc s certains sites aux messageries lectroniques l espace personnel du portail du P le Emploi demande une identification et un mot de passe qui sont parfois impos s par l organisme initiateur La personne peut se retrouver avec une multitude d identifiants et de mots de passe sans qu elle ne puisse les sauvegarder dans l EPN du fait que les usagers sont nombreux tourner sur le m me poste durant la totalit des heures d ouverture Pour les personnes qui n ont pas eu l habi
419. ogies Les premi res enqu tes cherchent d montrer que l usage ne d coule pas directement d un d terminisme technique pr vu par les concepteurs mais que la dimension sociale est une valeur importante prendre en consid ration C est l interaction entre les deux sph res technique et sociale qui r v le les usages C est ainsi que l int gration d objets technologiques dans les foyers les entreprises les coles r v le des usages tr s diversifi s selon le rapport que poss de l individu avec la soci t dans laquelle il vit selon son histoire ses pratiques sociales ses croyances et ses modes de vie c est dire tout ce qui fait de lui une personne Par la suite au milieu des ann es quatre vingt au del de l observation et de l analyse des interactions homme machine et des usages qui en d coulent Josiane Jouet pr cise que la probl matique de la double m diation de la technique et du social r institue le lien entre l innovation sociale et l innovation technique et devient un cadre d analyse des TIC La m diation est en effet la fois technique car l outil utilis structure la pratique mais la m diation est aussi sociale car les mobiles les formes d usage et le sens accord la pratique se ressourcent dans le corps social Ibid p 495 partir de ces nouvelles conclusions de nombreux champs vont alors investir celui des usages Des domaines tels que l ethnom thodologie ou la socio linguistiqu
420. oi peuvent tre amen s travailler temps partiel en semaine et ne pas avoir la possibilit d acc der aux outils 7 Cf D Schnapper 1981 Dominique Schnapper consacre un chapitre sur les cadres en ch mage qui adoptent travers la d marche de recherche d emploi les normes et les valeurs du milieu professionnel en restant en activit sur le mode du comme si 197 pendant les heures d ouvertures propos es Le fait que les EPN soient ouverts le samedi peut tre un moyen suppl mentaire de se sortir d une situation pr caire ils ont la possibilit de rechercher des activit s compl mentaires ou un autre travail mieux r mun r Un des freins constat s au vu des r sultats est le manque d ouverture de l ensemble des EPN en soir e cela peut p naliser certaines personnes qui souhaitent effectuer leurs d marches en semaine Cette tendance est n anmoins pond r e lorsque l on tablit une mise plat au niveau des cybercommunes puisque les animateurs de ces EPN sont 26 d clarer ouvrir au moins une fois dans la semaine au del de 19 heures Un des l ments pouvant expliquer cette tendance est le manque d effectif d animateurs multim dia Ils ne sont parfois que quelques uns animer l ensemble des cybercommunes d une m me communaut et sont souvent amener partager leur temps de travail sur diff rents espaces afin de proposer un service minimum dans chacun d entre eux 2 2 Une majorit d anima
421. oi celles ci peuvent conduire c est ce que risquent les individus ou les groupes exclus de l cole du march de l emploi de l acc s aux soins etc on s int resse aux exclusions plurielles en tant que celles ci risquent d accomplir l exclusion singuli re S Karsz 2004 p 111 L exclusion sociale est la cons quence d un ensemble de facteurs qui associ s entre eux loignent les personnes de la norme et des pratiques commun ment partag es La prise de conscience de ce d calage peut entra ner des troubles psychologiques et une destruction du lien identitaire par la perte du travail qui reste le principal fondateur de l identit professionnelle et sociale La perte d emploi est consid r e comme l un des l ments d clencheurs de ruptures d ordres sanitaires relationnelles financi res et qui peuvent entra ner la personne dans une spirale de laquelle il est parfois difficile de s chapper La personne devient vuln rable et prend conscience de son loignement sous une forme de distanciation ou de mise l cart par rapport son travail son r seau de sociabilit sa famille ou ses conditions mat rielles d existence L exclusion est diff rencier de la pauvret En effet la pauvret r v le un tat qui peut tre la cons quence de diff rentes ruptures et qui conduit la personne vivre une situation dans laquelle elle est incapable de subvenir aux besoins propres sa cat gorie La personne
422. oignages et tenter d expliquer quelles sont leurs motivations fr quenter ces espaces quelles r ponses ils y trouvent et rep rer quelles 216 fonctions ces lieux d acc s Internet jouent aupr s des publics en question 217 CHAPITRE 12 KKX Des usagers ma tres de leurs parcours Comme je l avais nonc lors de la pr sentation du travail d enqu te tudier la disqualification sociale dans les EPN c est porter une analyse sur les axes int grateurs que Serge Paugam a mobilis pour construire ses cat gories Premi rement il s agit d tudier les mani res dont se manifeste le rapport l emploi travers les ressources que les personnes concern es mobilisent et leurs pratiques effectives deuxi mement il s agit de porter une r flexion sur la dimension du lien social en portant une analyse sur les relations entretenues la fois avec les animateurs mais aussi avec les autres usagers Ces deux premiers travaux d analyse permettront de faire l tude du concept de la disqualification sociale dans le cadre des EPN en lien avec ses axes fondateurs Mais l int r t de cette recherche est d aller au del de ce concept et de ses cat gories de publics en tudiant la place que ces personnes accordent aux EPN dans leur parcours de retour l emploi et de relever les fonctions que ces espaces jouent dans une perspective de re qualification sociale et professionnelle Lorsque Serge Paugam a labor son
423. oins efficace en fonction des publics Pour certains l insertion n est qu une p riode limit e dans le temps pour d autres qui acc dent aux formules les moins reconnues socialement et professionnellement une p riode longue et p nible pouvant les maintenir dans une situation pr caire loign e de la logique salariale la fin des ann es quatre vingt le travail d insertion entretient une troite relation avec la question de la coh sion sociale caract ris e par une mise l cart de l activit salari e de tranches de populations de plus en plus vuln rables victimes de la crise de l emploi et de l allongement des dur es de ch mage Le RMI appara t comme le dispositif permettant de pallier les modes d indemnisation du ch mage traditionnels destin s une population identifi e mais jug e incapable de se prot ger et de faire face la mont e en puissance de la nouvelle pauvret La question de l acc s et de l accompagnement l emploi n est plus la seule trajectoire adopt e dans les parcours d insertion restaurer le lien social appara t d sormais comme une solution compl mentaire permettant aux plus d munis de s impliquer et de participer la vie collective sociale conomique et politique afin qu ils s engagent dans des dynamiques de r affiliation sociale Dans les dispositifs d alternance les situations 174 S Ebersold L insertion ou la d ligitimation du ch meur in Repr
424. oir dominant C est travers la mobilisation d un dernier concept que nous pourrons observer ces diff rents l ments celui des usages C est travers les usages des TIC et de l EPN dans sa globalit que nous serons en mesure d identifier et d observer les pratiques des usagers Si les situations d empowerment et d inclusion sont difficilement observables dans la soci t les observer sous l angle des usages nous permettra de rendre compte des dynamiques effectives des personnes en situation de disqualification sociale dans les EPN 163 CHAPITRE 8 KKX L usage une entr e pour l observation Dans les pays anglo saxons l tude des usages sur les mass m dias a longtemps t l une de leurs sp cialit s Pourtant en France les sciences de l information et de la communication ne sont devenues une v ritable discipline que depuis les ann es soixante dix et dans les pays francophones l tude des usages des TIC appara t comme une piste privil gi e par de nombreux chercheurs pluridisciplinaires L introduction et l expansion des TIC dans la soci t depuis l apparition du Minitel la fin des ann es soixante dix ont contribu au d veloppement de la sociologie des usages qui fait aujourd hui l objet de nombreuses tudes Initialement port es sur la sph re r sidentielle les tudes se sont int ress es dans les ann es quatre vingt dix sur les usages des TIC dans les entreprises puis plus r cemment sur le
425. oit d am liorer l acc s au haut d bit au profit de tous et de fait de traduire cette connectivit par un accroissement de la productivit conomique et une am lioration de la qualit et de l accessibilit des services au profit de l ensemble des citoyens europ ens en s appuyant sur une large bande s curis e et disponible au plus grand nombre Cela se traduit par un acc s au haut d bit la fois pour les administrations afin qu elles puissent proposer des services interactifs et modernes aux citoyens et aux entreprises mais aussi pour les universit s et les tablissements d enseignement en vue de d velopper des plates formes informatis es En mati re de sant le programme souligne galement le r le que jouent les TIC dans la gestion administrative la prescription de soins distance ou encore les moyens d information et de pr vention Pour cela la Commission propose d introduire une carte d assurance maladie visant remplacer les formulaires de prescrire des services de sant en ligne et d tablir un r seau des structures de soins en ligne Des mesures en faveur de l e business de la s curit sur Internet et du d veloppement de la large bande passante notamment dans les r gions qui ne b n ficient pas d un r seau leur permettant d acc der ce type de technologie sont galement propos es dans ce programme Enfin eEurope 2005 entend faciliter l acc s tous les citoyens aux ressourc
426. oit vraiment que quand m me c est du positif Mais c est du r el quoi c est pas genre ouais vous cherchez du boulot mais bon moi je dois aller chercher mes m mes et machin Femme 35 ans fragile en recherche d emploi n F22 Cette femme insiste sur l importance de l environnement de l EPN dans lequel elle se d place et sur l influence que cela a sur la qualit de ses recherches Le malaise dans lequel vivent certaines personnes le stress qu elles connaissent au quotidien ne pas retrouver d emploi fait qu un environnement convivial et apaisant sont autant d l ments qui jouent sur l efficacit de leurs d marches Dans ce t moignage la configuration permet l usager de garder une certaine intimit Elle a le temps de s installer et d effectuer ses d marches dans le calme sans supporter le climat de stress et de malaise pr sent dans certaines institutions ou administrations La qualit de l environnement l emporte ici sur le projet et l expertise de la structure Cette m me jeune femme poursuit en insistant sur ce point en d clarant que les structures dites classiques d aide au retour l emploi n ont ni les moyens ni les capacit s de proposer de telles conditions surtout en cette p riode de forte crise de l emploi Et puis moi j adore venir ici parce que c est vrai que il n y a jamais trop de monde Il y a du monde mais c est jamais vide c est jamais totalement bond et a franchement c est v
427. ome du moins pour ce qui est du retour l emploi en orientant leurs propres d marches Ainsi la personne agit elle m me pour la transformation r elle et durable de ses conditions de vie au lieu d tre objet de politiques sociales F Garibay M S guier 2009 p 233 La mani re dont est trait e aujourd hui la question de l exclusion a volu vers une logique de traitement quantitative qui ne tient plus compte des difficult s des attentes et 7 APEC Association Pour l Emploi des Cadres 242 des demandes des demandeurs d emploi En d autres termes les usagers rencontr s dans les EPN souhaitent devenir ma tres de leur parcours et se lib rer de l assistance d un syst me de retour l emploi qu ils jugent trop complexe cloisonn et qui leur apporte peu de solutions leurs pr occupations La rigidit du syst me associ e au fait que les demandeurs d emploi doivent constamment actualiser leur situation sociale et professionnelle pour percevoir des aides sociales ou renseigner le P le Emploi sur les actions entreprises pour justifier qu ils se situent bien dans une d marche active de recherche d emploi peut dans certains cas aboutir des effets de renoncement ou fragiliser encore davantage certaines personnes qui vivent d j des situations de grande souffrance La num risation du service Public de l emploi c est dire l acc s aux offres via le portail en ligne les actualisations p
428. on des personnes en difficult ils coordonnent et mobilisent les actions des diff rents acteurs pr sents sur un territoire ANPE Mission Locale Mairie et associations et garantissent un accompagnement individuel de proximit aux personnes concern es Ils traduisent en quelques sortes de fa on strat gique et concr te les mesures prises par les politiques d insertion en remplissant un ensemble de fonctions et missions l chelle locale Les PLIE ne sont pas uniformes parce qu ils sont construits sur mesure pour r pondre aux besoins d un territoire suite un diagnostic pr alablement tabli Le PLIE coordonne l action des partenaires politiques sociaux conomiques et institutionnels concern s par l insertion et l emploi sur un territoire donn et r unis autour d un m me projet 2 2 Les Maisons de l Emploi Les PLIE ont t renforc s par la loi de programmation pour la coh sion sociale de 2005 qui a conduit la cr ation des Maisons de l Emploi Les Maisons de l Emploi sont les lieux physiques o la politique d insertion locale via les PLIE est appliqu e Elles sont mises en place sous la responsabilit des collectivit s territoriales Elles ont t cr es afin de recenser l ensemble des ressources humaines et institutionnelles propres un territoire d anticiper les besoins locaux en mati re d emploi et de d clencher ou de mettre en place 112 les formations ad quates en cons quence Elles rassemblen
429. on se sont multipli es depuis la fin des ann es quatre vingt notamment cause de l augmentation du ch mage de longue dur e et des contrats pr caires qui fragilisent le march du travail et la p rennit des emplois Ces ruptures provoquent des situations interm diaires de plus en plus diversifi es que des populations autrefois prot g es contre les ph nom nes d exclusion ont affronter aujourd hui Les exclus sociaux ne sont plus tels qu ils l taient pendant la p riode des Trente Glorieuses c est dire les inadapt s sociaux ou les personnes en situation de handicap mais des groupes d individus toujours plus h t rog nes victimes du nouvel ordre conomique La crise de l emploi annonc e au d but des ann es quatre vingt l affaiblissement des liens sociaux et les nombreuses d structurations de la sph re familiale via l augmentation des familles monoparentales par exemple conduisent certaines personnes vivre un encha nement de ruptures qui peuvent les engager dans des processus d exclusion sociale dont il est parfois difficile de sortir Ainsi la perte d un emploi peut conduire une rupture conjugale une perte de logement un affaiblissement des 19 R f V de Gaulejac et I Taboada L onetti la place n est jamais acquise pour tre reconnu il faut se trouver une situation faire sa place au soleil et cette reconnaissance passe par des organisations qui sont devenues de v r
430. on sociale sys uniquement la perte d un emploi qui garantit un salaire le concept marque galement une rupture par rapport au lien soci tal qui unit les individus en d autres termes une perte de l appartenance des individus la soci t Le concept se traduit par cette double dynamique qui fragilise les individus qui en font l exp rience Ils constituent ainsi les d saffili s victimes de la conjoncture parmi les pauvres au sens traditionnel du terme Chaque chercheur tente de conceptualiser l exclusion afin de r duire les champs d observation d une notion complexe pour mieux l analyser et discerner les zones de vuln rabilit et leurs impacts sur les exp riences v cues La th matique de la fragilit est redondante dans toutes les approches conceptuelles qui mettent en avant deux principaux facteurs d exclusion le perte de l emploi et la rupture des liens 2 LA PAUVRET UN TAT M me si l emploi permet d acc der une certaine place dans la soci t de par les ressources qu il apporte l individu et le statut qu il procure il ne garantit pas pour autant la personne de subvenir aux besoins propres sa cat gorie Dans notre soci t actuelle on peut tre pauvre et travailler l expression de nouvelle pauvret se distingue aujourd hui de la pauvret au sens traditionnel du terme qui d signait les inadapt s sociaux Selon Serge Paugam chaque soci t d finit sa pauvret en fonct
431. onale des Technologies et de la Soci t de l Information 44 e des cr neaux d ouverture larges afin de faciliter l acc s la fois aux actifs et aux inactifs les EPN doivent proposer des heures d ouverture larges en journ e en soir e le week end e une tarification adapt e les EPN se situant dans une offre de service public leur tarification doit tre adapt e aux publics et aux situations En r gle g n rale elle doit rester mod r e e un projet de financement des animateurs La plupart des EPN ont vu le jour entre 1998 et 2000 au m me moment que le lancement du dispositif des Emplois jeunes et le recrutement des animateurs d EPN a t largement adoss par les porteurs de projets Aujourd hui le financement doit tre assur par la commune ou la communaut de communes Ces principes fixent un socle commun toutes les initiatives nationales r gionales et locales d EPN Sur cette base les programmes d veloppent leurs propres sp cificit s en fonction du projet vers lesquels les organismes initiateurs souhaitent s orienter Certains programmes s inscrivent dans les usages d autres donnent la priorit des types de publics d autres s adossent un r seau de partenaires sp cifiques Il existe quatre cat gories d initiatives en mati re d acc s public Internet les programmes nationaux initi s par la Caisse des D p ts et Consignations le Minist re de la Jeunesse et des Sports et cel
432. once comme c est le cas de cet usager qui utilise un outil de cartographie web afin de savoir si cela vaut la peine d y r pondre ou non Puis l usager pr pare sa candidature via l acc s aux outils de bureautique l adapte en fonction de l offre laquelle il souhaite r pondre et enfin l exp die par courrier lectronique ou par voie postale Les usagers des EPN bricolent pour reprendre l expression de Claude L vi Strauss 1962 le chercheur d finit le bricoleur comme celui qui uvre de ses mains en utilisant des moyens d tourn s Le bricoleur est apte ex cuter un grand nombre de t ches diversifi es mais la diff rence de l ing nieur il ne subordonne pas chacune d elles l obtention de mati res premi res et d outils con us et procur s la mesure de son projet son univers est clos et la r gle de son jeu est de toujours s arranger avec les moyens du bord C L vi Strauss 1962 p 26 27 En prenant appui sur cette d finition le demandeur d emploi pourrait galement bricoler dans le P le Emploi avec les moyens du bord disponibles La limite cela est que les outils propos s ne permettent pas le bricolage puisqu ils ne peuvent tre d tourn s Dans l EPN l usager a cette possibilit de bricoler puisque les outils et les moyens auxquels il a acc s permettent de d tourner l utilisation prescrite et donc de d velopper des usages Toujours selon la d finition de Claude L vi Strauss 1
433. onjur e les populations qui en font l exp rience prouvent une motivation acc der un statut social leur permettant de b n ficier de ressources r guli res Pour elles percevoir une aide aussi minime qu elle soit leur permet de gravir au moins temporairement un chelon de la hi rarchie sociale Elles ont un r el d sir d int gration sociale cherchent un certain quilibre pour mettre un terme la vie qu elles connaissent quotidiennement Elles n h sitent pas modifier leur apparence et leur pr sentation de soi pour se rapprocher des normes soci tales respect des normes de pr sentation et de propret modification de leur personnalit et de leur comportement La reconnaissance par autrui est pour cette cat gorie un facteur primordial de leur r int gration La marginalit organis e constitue la seconde sous cat gorie de marginaux du concept de disqualification sociale Elle correspond la reconstruction symbolique d un cadre culturel tol rable dans un espace contr l par l exp rience des changes et des activit s quotidiennes et parfois gr ce aux ressources de l imaginaire Ibid p 51 Les personnes s adaptent aux conditions de vie propres au groupe d valoris auquel elles sont rattach es et tentent de cr er un cadre de vie tol rable Elles ne pr voient aucune perspective de progression sociale le cumul des checs et des difficult s fait qu elles s adaptent une situation d
434. onnes illettr es 7 50 Personnes en situation de 27 64 handicap Personnes d j quip es 47 66 Source Enqu te quantitative juin 2008 question D3 Au vu des r sultats nous observons que les trois quarts des EPN d clarent accueillir des adolescents Ce r sultat n est pas surprenant car les jeunes ont toujours t un 203 public tr s pr sent dans les EPN depuis leur lancement en 1998 L int r t qu a suscit les TIC aupr s du jeune public il y a une dizaine d ann es a permis aux EPN de jouer pleinement leur r le d acc s et de sensibilisation aux usages des TIC cette poque les seniors et les retrait s taient encore peu pr sents probablement d un ph nom ne g n rationnel qui tend se r sorber aujourd hui Lorsque nous effectuons une mise plat au niveau des cybercommunes nous constatons que la majeure partie des animateurs qui a r pondu d clare elle aussi accueillir en majorit des adolescents Par ailleurs nous observons titre indicatif que les seniors et les retrait s qui taient deux publics faiblement pr sents dans les EPN dans les ann es 2000 le sont aujourd hui M me si ces chiffres ne nous renseignent pas sur les effectifs notons que pr s des deux tiers des EPN et des cybercommunes d clarent en accueillir Cela informe sur l int r t que portent aujourd hui ces publics aux technologies et sur leur volont de d couvrir leur fonctionnement si ce n est de fr
435. ons qui se tournent majoritairement vers la prise en compte des personnes en situation d exclusion sociale ou vers la cr ation de nouveaux usages en lien avec les r centes volutions technologiques 4 RAPPORTS D ENQU TES SUR LE R SEAU DES EPN DE LA R GION BRETAGNE Plusieurs enqu tes ont t r alis es sur les EPN en France depuis la fin du dispositif des Emplois jeunes 2003 p riode de transition qui posait le probl me de l avenir des espaces En Bretagne des enqu tes quantitatives et qualitatives ont t men es sur le dispositif Cybercommune et sur le r seau des PAPI Brest Les r sultats apportent des l ments sur la mani re dont ils fonctionnent et sur les probl mes auxquels ils se sont confront s durant cette p riode transitoire 4 1 Les valuations du dispositif Cybercommune men es par le GIS M rsouin la demande du Conseil r gional qui souhaitait un retour sur son dispositif 8 Cf le guide Multim dia en pays de Brest o pratiquer Brest et dans le pays de Brest en ligne consult le 28 04 2010 disponible sur http www a brest net IMG pdf guide multi web pdf 8 Le GIS M rsouin est un Groupement d Int r t Scientifique qui r unit des chercheurs en sciences humaines et sociales des quatre universit s et de deux grandes coles bretonnes L objectif de ce regroupement est de mener des enqu tes quantitatives et qualitatives sur les usages des TIC en Bretagne
436. ons vu qu ils s approprient ces espaces publics en les d tournant de leur projet initial Les disqualifi s sociaux investissent ces espaces con us l origine pour lutter contre la fracture num rique pour profiter de leur environnement de l accompagnement qui est propos dans l usage des TIC du partenariat qui est d velopp avec les autres structures et de l ensemble des relations existantes entre les usagers pour s affranchir de l assistance du service Public de l emploi dans leur d marche de recherche Ces espaces suppos s tre lib r s de toute dimension institutionnelle li e l action sociale deviennent des espaces de libert dans lesquels des publics de cat gories sociales et professionnelles vari es sont pr sents ce qui contribue att nuer les stigmates des disqualifi s sociaux Cette mixit sociale leur permet de s identifier des groupes sociaux qui poss dent une place mieux reconnue ou plus valoris e dans la soci t Mais qu en est il des usages des TIC par les disqualifi s sociaux dans les EPN quelle est la nature de leurs usages Quelles strat gies s y d veloppent et sous quelle s forme s Si l on introduit des outils num riques dans un lieu et que nous les mettons disposition du public il existerait autant d usages des TIC que de publics diff rents Si l on admet que les usages sont des pratiques socialis es et que l EPN accueille une population h t rog ne les usages pratiqu s
437. ont t cr es l origine pour compl ter les ressources des personnes dans l incapacit de travailler ou qui ne b n ficient pas assez de droits sociaux qui leur permettent de vivre dans des conditions d centes C est le cas du minimum vieillesse cr en 1956 de l AAH en 1975 ou de l API en 1976 permettant aux personnes seules avec un plusieurs enfants charge de b n ficier d un minimum de ressources la fin des ann es soixante dix suite aux deux chocs p troliers le ch mage s installe et l tat prend de nouvelles mesures pour renforcer le syst me de protection sociale qui ne parvient plus lui seul contrer cette forme d exclusion aigu Les pouvoirs publics instaurent d s 1984 l ASS qui remplace l aide au secours exceptionnel institu e en 1979 pour r pondre aux situations de ch mage de longue dur e L ASS intervient comme un relais de l assurance ch mage pour les demandeurs d emploi en fin de droits qui justifient d au moins cinq ann es d activit salari e dans les dix ans pr c dant la fin du contrat Mais ces dispositifs restent inefficaces face aux situations d exclusion de plus en plus importantes Les dur es de ch mage s allongent le nombre de demandeurs d emploi qui ne remplissent pas les conditions suffisantes pour acc der l assurance ch mage augmente La loi sur le RMI de 1988 marque une progression dans les politiques d insertion en organisant les bases d un service public de l insertion l
438. opos es dans le cadre de m diations individuelles plut t qu en ateliers de groupe Dans certains types d activit s les carts sont tr s importants notamment en ce qui concerne l activit d aide et d accompagnement l insertion sociale et professionnelle 10 des cybercommunes ainsi que 8 des EPN d clarent la proposer en atelier de groupe alors que 43 des cybercommunes et 30 des EPN la proposent dans le cadre d un accompagnement individuel Intervenir de fa on individualis e aupr s de personnes qui peuvent se sentir stigmatis es par le fait qu elles vivent des situations difficiles informe sur la volont et la capacit des animateurs garder un esprit de confidentialit sur la vie des usagers Les 212 p riodes de ch mage peuvent tre traumatisantes pour certaines personnes qui les vivent seules et qui se sentent isol es du monde D Schnapper 1981 Lorsque l individu se retrouve dans un groupe qui rassemble d autres personnes en situation pr caire il s identifie ce groupe d valoris dans certains cas cela risque de renforcer le sentiment d tre stigmatis ou jug par le regard des autres En intervenant dans le cadre de m diations individuelles les exp riences et les difficult s ne sont connues et partag es qu entre l animateur et l usager Les autres personnes pr sentes dans l espace n ont pas connaissance du parcours et de la vie de chacun comme l activit de groupe peut tre
439. opri e aux attentes de la personne De plus la m diation individuelle permet l usager de pr server son espace personnel et de garder une certaine confidentialit sur sa situation Cet encadrement sp cifique en faveur des demandeurs d emploi pourrait tre l une des raisons pour lesquelles les EPN d veloppent peu de partenariats avec les structures d insertion locales m me si le faible taux de r ponse cette question ne permet pas de tirer de conclusions pertinentes Les EPN restent des espaces ind pendants et suffisamment ouverts pour permettre aux usagers de mener les actions qu ils souhaitent D velopper peu de partenariats avec les dispositifs d insertion permet aux EPN de garder une certaine ind pendance en se lib rant d une ventuelle tiquette de lieu d action sociale ou d aide au retour l emploi qui stigmatise encore davantage l individu d j en souffrance Pour conclure sur cette enqu te quantitative les r sultats apportent des donn es chiffr es sur ce que mettent en place les EPN pour traiter le ph nom ne de l exclusion sociale et professionnelle travers les questions d quipement d accompagnement d activit s propos es et de partenariats d velopp s La phase d enqu te suivante consistera comprendre les l ments que r v lent certaines donn es de cette enqu te quantitative L orientation qualitative de cette nouvelle phase vise par cons quent rencontrer les usagers pour recueillir leurs t m
440. ordance avec son projet de retour l emploi La libert d acc s aux TIC dans un espace accessible tous g n re chez les usagers une forme de respect et d auto contr le qui banalise les usages qu ils jugent d cal s ou qui n ont pas leur place dans un EPN La libert d acc s impose des r gles par elle m me Pour conclure sur ce point le sentiment de libert est un des points qui peut caract riser les usages des TIC par les personnes en situation de disqualification sociale dans les EPN Les outils d velopp s par le P le Emploi ne permettent qu une simple utilisation impos e par l administrateur Il y a peu de possibilit de d tourner l outil de l utilisation prescrite ce qui fait qu on ne peut pas parler d usage Les outils comme la t l candidature ou la cr ation assist e de CV r dac CV qui proposent au demandeur d emploi de remplir des cases le concernant sont deux exemples qui lui laissent peu de marges de man uvre Les outils pour r pondre aux offres d emploi ne sont pas appropri s ils permettent uniquement un traitement standardis des candidatures Il r side par cons quent un manque de transparence dans l utilisation de ces outils qui ne facilite pas la communication entre demandeurs et offreurs Les outils accessibles des EPN sont d une autre nature l acc s Internet n est pas verrouill si bien que les usagers peuvent naviguer librement tout en ayant acc s d autres outils qui leur sont util
441. ordonn es Email T l phone ERT COR OP PR N Rendez vous fix le 00 saa00010000001000a1ie eaaa oe enana Merci de votre participation 339 Annexe 7 Enqu te qualitative guide d entretien usager D cembre 2008 avril 2009 Ce guide sert orienter l entretien Il reprend les principaux th mes sur lesquels je souhaite faire r agir les usagers mais ne se limite pas ces questions Le caract re semi directif des entretiens permet d approfondir chaque questions de relever les exp riences et les anecdotes des usagers tout en restant dans le cadre pr alablement d finit 1 Pr sentation de l usager Pouvez vous me d crire en quelques mots votre parcours Quelle est votre situation actuelle recherche d emploi travail temps plein mi temps Si vous tes demandeur d emploi depuis quand l tes vous Comment occupez vous votre temps de ch mage Rapport avec L EPN Depuis quand connaissez vous cet espace Combien de fois par jour semaine fr quentez vous l espace Combien de temps y restez vous en moyenne lorsque vous vous installez Quelles sont vos motivations fr quenter ce type d espace accompagnement tarification quipement partenariat anonymat Fr quentez vous d autres structures en rapport avec votre projet professionnel Quel regard portez vous sur l espace en g n ral Informatique usages Quel est votre niveau informatique selon vous faib
442. orrespondre l emploi sauf que c est pareil c est toujours l employeur veut tout a c est des contrats bien particuliers qui sont attribu s telles personnes parce qu il faut qu elles soient tant de temps au ch mage ou etc Moi une fois j ai cherch pour travailler au sein d cole en tant que EVS pour aider les enfants en difficult Euh je pense que globalement J avais les crit res mais non je ne rentrais pas dans ce qu ils appellent je ne sais pas les cat gories bien part qui recrutaient C est vrai que c tait pas pay tr s cher en m me temps j tais disponible j tais pr te le faire Ibid travers cet extrait d entretien cette femme explique toute la complexit du parcours de retour l emploi M me si elle s engage dans une recherche active d emploi l usage des outils mis disposition par le P le Emploi ne lui semblent pas tre une solution efficace car elle ne sait rien de ce qui peut se passer au travers de ces outils le feedback ou la r troaction n est pas assur c est dire que l usager n est pas inform sur les causes du rejet de sa candidature Les annonces sont mises en ligne les candidats peuvent les consulter et y postuler mais les m thodes de recrutement et les raisons pour lesquelles la candidature n a pas t retenue ne sont pas communiqu es Ils ne savent pas comment sont trait es leurs candidatures ce qui ne permet aucune strat gie de r ajustement Cette femme qui n
443. osais vraiment pas lui dire tu mais j ai trouv a vachement sympa quoi Comment tu fais toi Bon et puis on s ouvre un peu et voil on parlait du lien social que a g n re ou le lien social qui est interdit par l usage d Internet si on le fait la maison Et il y a des choses qu on rencontre l les gens certains que je connais et d autres que je ne connaissais pas du tout et qui sont vraiment tr s sympathiques Ibid Il argumente sur le fait que l EPN favorise la cr ation de liens et qu il offre la possibilit de c toyer une population h t rog ne c est une des caract ristiques de l espace anonyme selon Bertrand Bergier 1996 Partager avec une personne trang re notre entourage et apprendre la conna tre contribue largir notre r seau social et augmenter les chances de rencontrer des personnes susceptibles de pouvoir apporter une aide notre situation Nous entendons souvent parler d tendre ses relations socio professionnelles et de faire fonctionner son r seau pour augmenter les chances de retrouver un travail et rencontrer les personnes qui pourraient faciliter notre entr e dans l entreprise ou dans la structure dans laquelle nous souhaiterions travailler cette d marche permet de r duire un certain nombre d interm diaires qui peut qualitativement parlant affaiblir le parcours de retour l emploi par exemple l envoi de candidatures spontan es non adress es une personne en p
444. our l emploi et autres dispositifs d int ressement la reprise d emploi Il doit permettre aux ayants droits de combiner la fois les revenus d activit s issus du travail et ceux de la solidarit Le RSA vise supprimer les effets de seuil que connaissent les allocataires de minimas sociaux qui ne voient pas leur revenu augmenter lors d une reprise de travail Le nouveau dispositif entend apporter un compl ment de ressources pour les travailleurs les plus en difficult financi rement et garantir un minimum pour les personnes sans activit professionnelle Par ailleurs le RSA compte instituer un contrat unique d insertion capable de simplifier les contrats aid s existants En septembre 2008 le Comit d valuation de l exp rimentation du RSA remet son t relatif l exp rimentation du dispositif dans trente quatre d partements pilotes rappor depuis novembre 2007 Selon les r sultats les allocataires du RSA seraient plus nombreux retrouver une activit professionnelle que les allocataires du RMI pr sents dans les autres d partements N anmoins les allocataires du RSA en poste en majorit dans les secteurs marchands ne sont que 28 avoir b n fici d un CDI ou d un CDD de plus de six mois En octobre la HALDE saisie par le GISTI juge discriminatoire certaines mesures du projet de loi de g n ralisation du RSA Ils d clarent que selon la loi pour b n ficier du RSA les trangers non co
445. our poser une r flexion sur le concept d opinion publique L opinion publique se forme dans la sph re publique l o ont lieu les changes entre citoyens qui d battent des questions d int r t g n ral qui vise transformer la nature de la domination La sph re publique constitue cet espace entre l tat et la soci t civile qui permet aux individus d exercer leurs fonctions critiques vis vis du pouvoir politique en place La population qui occupe la sph re publique bourgeoise n est pas compos e de sujets de l tat ni d agents conomiques priv s pr occup s par des affaires d int r t individuel mais forme plut t un public raisonnant et donc clair aufgekl rt qui sous les conditions d une discussion libre d barrass e de toute r f rence dogmatique l autorit ou la tradition serait en mesure de g n rer l autorit l gitime c est dire l articulation de l int r t g n ral authentique D Trom 1989 p 96 Ils occupent l espace public comme un espace de m diation entre l tat et la soci t pour approfondir la r flexion et les pratiques sociales individuelles et collectives des acteurs de l action sociale 1 LA NAISSANCE DE LA SPH RE PUBLIQUE BOURGEOISE J rgen Habermas explique que durant toute la dur e du Moyen ge il n y avait pas de distinction entre le domaine priv et la sph re publique Le d but du capitalisme marchand et financier partir du XII si
446. out naturellement sa place parmi ses pairs dans tous les lieux de la vie sociale ou priv e B Gossot 2005 p 32 Les attentes des usagers la vari t des demandes qui les constituent 28 Loi pour l galit des droits et des chances la participation et la citoyennet des personnes handicap es du 11 f vrier 2005 op cit 151 viendraient donc dans une logique inclusive bousculer les normes de la soci t puisque elle m me se modifie pour inclure le plus grand nombre Les citoyens exercent par cons quent une influence sur la soci t dans laquelle ils vivent se responsabilisent s mancipent face aux enjeux de pouvoir des logiques d insertion Inclure renvoie aux 2 qui laissent une large part de man uvre aux citoyens dans logiques d empowerment leurs capacit s mobiliser des ressources accessibles qui leur permettront de devenir responsables ma tres de leurs parcours et d influer sur leur environnement Une soci t inclusive conclut Sylvie Solere Queval est une vision nouvelle de la soci t que l on veut donner aux citoyens qui la compose a concerne essentiellement la vision de la soci t qu on veut une soci t ouverte et qui pr voit une place pour les plus vuln rables parmi ses membres et qui fait prendre conscience aux plus forts de ses membres de leur vuln rabilit c est un enjeux de valeurs ce sont des choix philosophiques qui commandent tout cela S Sol
447. p par des populations qui expriment des difficult s renouer avec l emploi dans lequel se coordonne un ensemble de structures qui constituent un r seau et qui cherchent progressivement trouver les solutions pour r pondre au plus pr s aux fluctuations du march Les mesures de retour l emploi se 17 S Wulh op cit 118 couplent aux mesures d assistance et de droit au logement d acc s aux soins afin de pallier les ventuels glissements des populations les plus fragiles en leur affirmant leur appartenance la collectivit en leur accordant m me si c est dans des conditions particuli res les m mes biens sociaux qu tout un chacun et en les impliquant dans les processus entrepris S Ebersold 2005 p 126 D un espace g r par l tat au d but des ann es quatre vingt il revient aux populations concern es de se responsabiliser et de g rer leur propre parcours en mobilisant les ressources auxquelles elles ont acc s tout en b n ficiant du soutien et des conseils des professionnels locaux Le champ de l insertion s est progressivement tendu plusieurs types de cat gories de personnes de celles peu loign es de l emploi mais qui se situent dans une situation pr caire celles que l on consid re comme les nouveaux pauvres et qui vivent des ph nom nes de vuln rabilit durables et difficilement surmontables En adoptant le mod le de l entreprise comme vecteur de nouvelles politiques
448. pables de r pondre aux attentes de l usager La personne a la possibilit d acc der une information de fa on directe en sollicitant les diff rents acteurs du r seau capables de l aider Cela entre dans la logique du regroupement partenarial pr conis e par les politiques publiques en mati re d insertion et de retour l emploi pour que la personne b n ficie de toutes les ressources capables de r pondre ses demandes Aujourd hui certains EPN comme ceux que j ai visit s dans la Maison de l Emploi ou dans la Mission Locale deviennent des acteurs part enti re qui poss dent une place et qui jouent un r le au sein du r seau Ils ont une fonction particuli re 258 qui l gitime leur action Ce partenariat se renforce lorsque l EPN est int gr une Maison de l Emploi l usager peut ainsi se r f rer aux diff rents acteurs pr sents dans le m me lieu et compl ter les informations qu il recherche pour avancer dans son parcours Ils sont tr s bien organis s tr s sympathiques et ils m ont expliqu en fait ici dans l EPN c est le libre acc s pour les personnes par exemple Et moi dans mon cas par exemple qui tais perdu moi qui voulais rencontrer personne avant j aime tre ind pendant j ai trouv a int ressant l acc s Internet Ils sont t moins je viens r guli rement Bon je n abusais pas quand il y avait du monde qui attendait je c dais ma place mais d s qu il y avait personne je faisais
449. par ces personnes seraient diversifi s puisque rappelons le l usage est l intersection entre la dimension technique et la dimension sociale Dans le 284 contexte du retour l emploi les outils propos s par le P le Emploi nous l avons vu ne permettent selon les t moignages aucun d tournement Ils sont mis disposition mais sont verrouill s d une telle fa on qu ils ne peuvent tre utilis s uniquement comme le souhaite le P le Emploi La t l candidature ou l outil r dac CV sont deux exemples qui 3 Qu en est il des outils mis disposition dans restreignent l usage une simple utilisation les EPN qui sont libres d acc s et non verrouill s et surtout quels usages en ont les personnes en situation de disqualification sociale En nous appuyant sur les extraits d entretiens recueillis nous porterons une r flexion sur la dimension d inclusion num rique et sur les strat gies d empowerment observ es dans les EPN travers leurs usages des TIC L objectif de cette partie est de montrer comment les demandeurs d emploi cherchent s affranchir des outils propos s par le service Public de l emploi pour d velopper des strat gies plus personnelles c est dire mieux adapt es leurs attentes et leur permettant de contourner les obstacles techniques qui p nalisent selon eux leur parcours de requalification professionnelle 6 1 Bricoler avec les TIC Les bornes du P le Emploi r pondent une u
450. pdf 122 avec leurs potentialit s et les r alit s conomiques du terrain jusqu la qualification et le retour l emploi Le DRIP propose quatre types de prestations de formation comme la Prestation Pr paratoire l Emploi PPE capable d aider la personne rep rer ses atouts et faiblesses pour un futur emploi d identifier les ventuelles difficult s qu elle pourrait rencontrer dans son parcours d insertion par exemple li es la lecture l criture des notions de calcul et de pr senter les diff rentes tapes du parcours la Prestation d Orientation Professionnelle POP qui aide les personnes avec ou sans exp rience professionnelle en alternant p riodes de stages dans diff rentes entreprises et prise de recul et de r flexion en vue de faire merger et de consolider le projet d orientation professionnelle la Prestation d Am lioration de l Expression crite et Orale PAEEO qui accompagne les personnes dans l apprentissage de la langue fran aise qui constitue un des atouts majeurs pour acc der l emploi Cette prestation combine en simultan p riode d apprentissage et temps de travail sur le projet professionnel enfin la Prestation de Pr professionnalisation Sectorielle PPS qui accorde une large place aux stages en entreprise Elle tente de finaliser le parcours d insertion en inculquant la personne les savoirs de bases qui lui serviront d velopper ses comp tences Les prestations propos
451. pice aux usages Cr atifs 284 6 1 Bricoler avec les TIC ocna aain sine tent nn EE sed d oral animes ane a arikat 285 6 1 1 Se lib rer pour s affranchir 286 6 1 2 Auto contr ler ses usages des TIC 289 6 2 Cr er dans un espace transitionnel 291 6 3 Entre usages inclusifs des TIC et empowerment 293 Conclusi reei AREA EE E O EEE EREE IEEE 296 Bibliographie Re ne ie ann EERE 306 Liste d s tableaux t d s Cartes soon Nail ans A a i 314 Liste d s ADI MIATONS st sine needed aan 315 list des Annexes eA ST nid etes 320 AIRE OS ti nadia A E A AE 321 10 Introduction Dans notre soci t les ph nom nes d exclusion sociale et professionnelle prennent une large place que ce soit en termes de discours politiques de dispositifs de lutte mis en uvre ou de populations concern es Tout le monde peut une p riode de sa vie conna tre une rupture qui conduit vivre une situation en de de celle que l on juge correspondre ses id aux de r ussite de bonheur d harmonie avec la soci t laquelle on se r f re En France pour viter que les personnes qui en font l preuve accumulent les difficult s caus es par l chec scolaire la perte d un emploi une rupture conjugale ou la maladie mais aussi et de plus en plus cause d un march du travail qui par sa structure n est plus en mesure d offrir une place tout le monde les pol
452. pour la qualit des actions entreprises Se trouver dans un endroit calme o la personne a la possibilit de s installer de r fl chir et de prendre le temps de faire les bons choix de demander conseil est une n cessit lorsqu on se retrouve situation de disqualification sociale De nombreux usagers m ont d clar durant les entretiens reprocher au P le Emploi le manque de conditions environnementales r unies pour rechercher du travail de fa on efficace Pour eux le fait de rester debout devant des bornes d acc s p nalise la qualit de leurs recherches De plus dans certains P les Emploi situ s dans les grandes agglom rations la forte affluence fait qu ils doivent parfois patienter plusieurs minutes avant d acc der une borne et une fois leur tour arriv tentent de rester le moins de temps possible pour lib rer la place au plus vite la personne suivante Cela se passe diff remment dans les EPN selon les t moignages tant donn que l EPN n est pas seulement un lieu o l on vient rechercher du travail mais aussi un espace o l on m ne des activit s qui peuvent durer plusieurs heures par exemple pour les s ances d initiation ou pour les ateliers multim dia o l on manipule de la vid o des logiciels de retouche photo ou de MAO la configuration de l espace est faite de mani re ce que les usagers puissent s installer et mener leur projet jusqu son terme Pour les demandeurs d emploi les EPN r unissent
453. pourront t l charger tr s faible co t voire gratuitement et qu ils pourront r utiliser domicile Tout le monde ne poss de pas les moyens d acheter des logiciels propri taires surtout en ce qui concerne les publics qui entrent dans le cadre de cette tude ils pensent avant tout se nourrir se loger acc der aux soins et retrouver une activit salari e avant d acheter de tels logiciels L quipement en logiciels libres permet de lutter contre une forme d exclusion car l animateur informe les usagers sur le fait qu il existe des alternatives aux logiciels pr install s dans de nombreux ordinateurs commercialis s En termes de chiffres l enqu te r v le les donn es suivantes 63 des EPN d clarent poss der des postes quip s de logiciels de bureautique libres contre 50 sous licence propri taire 68 des EPN proposent des navigateurs Internet libres contre 45 sous licence propri taire 40 des EPN proposent des logiciels de communication 2 Alc ve Livre blanc Le logiciel libre un d fi aux diteurs propri taires en ligne septembre 2001 consult le 16 10 2009 disponible sur http www lebars org fs 2001_ livreblanc html 202 Internet libres contre 21 sous licence propri taire En poursuivant leur objectif initial de lutter contre la fracture num rique les EPN bretons font le choix de faire d couvrir aux usagers des outils peu co teux qu ils pourront t l
454. ppara t en France au milieu des ann es soixante dix Elle constitue dans un premier temps la r ponse que donne l tat l accroissement du ch mage des jeunes puis la question de la nouvelle pauvret partir du d but des ann es quatre vingt en direction des personnes incapables de s ins rer socialement et professionnellement face aux mutations de la soci t celles ci amoindrissent de plus en plus les perspectives d emploi Ces nouvelles formes de pauvret synonymes d exclusion et de pr carit alertent en 1987 le P re fondateur d ATD Quart Monde Joseph Wresinski qui pr sente la pr carit dans son rapport intitul La grande pauvret et la pr carit conomique comme l absence d une ou plusieurs des s curit s notamment celle de l emploi permettant aux personnes et familles d assumer leurs obligations professionnelles familiales et sociales et de jouir de leurs droits fondamentaux J Wresinski 1987 Pour enrayer la question de l exclusion il recommande une s rie de mesures traitant de fa on globale et permanente les ph nom nes d exclusion qui m nent l tat de pauvret ou de pr carit conomique 130 ATD Aide Toute D tresse BI Le rapport Grande pauvret et pr carit conomique et sociale de Joseph Wresinsky a t pr sent les 10 et 11 f vrier 1987 en ligne consult le 9 09 2009 disponible sur http www atd quartmonde org IMG pdf WRES_JO
455. publics accueillis en rapport avec celles du concept de la disqualification sociale Par ailleurs le taux des EPN implant s dans les locaux communaux est important puisqu il repr sente le quart des r ponses Nous pouvons mettre les m mes conclusions que pour les EPN situ s dans les biblioth ques m me si la vari t des configurations de locaux communaux peut tre un facteur favorisant l accueil de publics plus h t rog nes Conclusion D un point de vue g ographique il n existe pas au regard des r sultats obtenus de disparit s significatives entre les quatre d partements de la r gion Bretagne Le Morbihan reste celui qui a le plus particip l enqu te mais chaque d partement poss de ses zones de forte participation et de non r ponse les deux cartographies indiquent les m mes zones de non r ponse que celles identifi es par la carte dit e en 2008 par le Conseil r gional Depuis 2008 les animateurs d EPN ont la possibilit d enregistrer leur espace sur une carte en ligne et lorsque nous observons les r sultats issus de cette enqu te quantitative les m mes zones de r ponses et de non r ponses apparaissent les r sultats montrent une forte 6 Cf La carte des Espace Publics Num riques Cybercommunes sur le portail Bretagne 2 0 Le portail des TIC en Bretagne en ligne consult le 12 10 2009 disponible sur http www bretagne20 fr 194 participation des EPN labellis s
456. puisse y acc der m me en cas de forte affluence Le r le de l animateur est ensuite de g rer les p riodes de forte et de faible fr quentation afin que les usagers en fonction de leur situation puissent b n ficier d un temps d acc s aux outils suffisant et adapt l ampleur et l importance des activit s qu ils ont effectuer G rer l acc s aux postes informatiques est important car cela a des cons quences sur le temps et la qualit qui sont consacr s aux activit s Pour prendre un exemple lorsque les bornes install es dans un P le Emploi sont constamment occup es les demandeurs d emploi sont parfois oblig s de patienter plusieurs minutes avant d y acc der Une fois leur tour arriv ils restent debout effectuer leurs d marches et cherchent bien souvent lib rer la place au plus vite par respect par rapport aux personnes qui attendent cela joue sur l efficacit de leurs recherches Je reviendrai plus longuement 2 ADSL Asymmetric Digital Subscriber Line 2 WIFI Wireless FIdelity 201 sur ce point lors de l analyse des entretiens men s aupr s des usagers mais il est certain qu acc der un poste sans trop attendre tre en position assise avoir la possibilit d imprimer et de stocker les offres d emploi sur un support de stockage sont autant d l ments qui jouent sur la qualit du parcours de retour l emploi Des postes informatiques sous logiciels libres L usage des logicie
457. que vis vis du pouvoir en place 4 REMOBILISATION CONCEPTUELLE Pour r sumer le concept d espace public Alain L tourneau 2001 le d crit en r f rence au travail de J rgen Habermas comme un ensemble de personnes priv es rassembl es pour discuter des questions d int r t commun Cette id e prend naissance dans l Europe moderne dans la constitution des espaces publics bourgeois qui interviennent comme contrepoids des pouvoirs absolutistes Ces espaces ont pour but de m diatiser la soci t et l tat en tenant l tat responsable devant la soci t par la publicit la ffentlichkeit dont parlait Kant La publicit critique suppose d obtenir l information requise sur le fonctionnement de l tat afin que celui ci puisse tre examin et critiqu sous l il de l opinion publique A L tourneau 2001 p 49 J rgen Habermas ouvre le champ sa th se constitue un point de d part certainement vivement critiqu e par de nombreux chercheurs qu il a su mobiliser pour conceptualiser la notion d espace public mais elle permet aujourd hui selon rik Neveu 1995 d extrapoler l usage de cette notion dans plusieurs domaines J rgen Habermas reconna t certaines erreurs qu il a pu commettre dans un article publi en 1992 mais qui a pour cons quence d ouvrir le champ des investigations Comme le souligne rik Neveu les usages contemporains d un livre ins parablement f cond et encombrant comme le sont souvent
458. quoi je travaillais sans divulguer trop d informations et demandais la personne si elle avait quelques minutes me consacrer une fois ses activit s termin es pour recueillir son t moignage Dans la majeure partie des cas les entretiens se sont d roul s sur l espace lorsque les usagers quittaient leurs postes Sur l ensemble des entretiens deux seulement ont t programm une autre date un rendez vous a t fix afin de b n ficier de plus de temps pour discuter Le fait de rester plusieurs jours dans l espace a t un bon moyen 8 Cf annexe 9 Enqu te qualitative liste des EPN 239 Cf annexe 10 Enqu te qualitative liste des usagers 180 d approcher le public Les personnes qui sont revenues plusieurs reprises ont pu m identifier ont parfois demand l animateur les raisons de ma pr sence et cela permis dans certaines occasions d effectuer un premier contact Si les usagers h sitaient une premi re fois venir t moigner le fait d changer quelques mots les jours suivants se dire bonjour par exemple pouvait les faire se d cider venir partager leurs exp riences Je devenais leurs yeux une personne reconnue en qui l animateur multim dia avait confiance pr sente pour un travail de recherche sur les EPN La prise de contact s est effectu e en grande partie de cette fa on mais elle n a pas toujours t facile Dans certains espaces le public se comportait davant
459. r l emploi Dans ce m me chapitre plusieurs hypoth ses serviront guider le travail de terrain Parmi elles l une se base sur le fait que l EPN serait un espace favorisant les usages inclusifs des TIC et les pratiques individuelles dans lequel les personnes auraient la possibilit d tre ma tres de leur parcours en d veloppant leurs propres strat gies de retour l emploi Une autre hypoth se g n rale plus ax e sur le dispositif des EPN avance l id e selon laquelle ces espaces joueraient un r le de d stigmatisation pour les personnes en situation d exclusion le fait que ces espaces accueillent tous les types de public et qu ils sont priori lib r s de toute dimension institutionnelle li e l action sociale permettrait aux personnes stigmatis es de rester anonymes et ne plus tre assign es comme potentiellement exclues Pour affirmer ou infirmer ces hypoth ses plusieurs outils m thodologiques seront utilis s chapitre dix Premi rement la phase exploratoire effectu e aupr s des animateurs multim dia et r parties en deux temps permettra d installer ce travail de recherche de l orienter et de relever les th mes sur lesquels interroger les diff rents acteurs amen s participer ce travail Deuxi mement l enqu te quantitative r alis e aupr s des animateurs multim dia par l interm diaire d un questionnaire permettra de recueillir des donn es chiffr es sur le dispositif des
460. r lectronique de consulter les offres d emploi en ligne ce qui n cessite l acc s permanent un poste informatique connect Internet Le probl me cela est que certaines cat gories de personnes qui en ont le plus besoin comme c est le cas des demandeurs d emploi sont dans l incapacit d en assumer le co t financier Le t moignage de la jeune femme suivante explique que lorsque les besoins primaires sont assouvis parfois les ressources qu il reste ne sont pas suffisantes pour pouvoir s quiper 75 ADSL Asymmetric Digital Subscriber Line 237 Parce que dans la rue j ai un ami qui habite seul il se dit il ne peut pas payer Plus Internet il ne peut pas se permettre plus le t l phone il ne peut pas se permettre quoi a co te trop cher pour lui quatre cents euros En plus un ordinateur a doit co ter au moins trois ou quatre cents euros enfin maintenant quoi entre guillemets ouais faut compter quatre cents donc Femme 30 ans assist e en recherche d emploi n E16 Cette femme explique la situation d une personne qu elle conna t et qui n est pas en mesure de s quiper en ordinateur ni de supporter le co t mensuel d une connexion Internet Le fait est que cette personne se situe dans un quartier de logements sociaux dont une grande majorit des personnes rencontr es dans l EPN sont des allocataires de minimas sociaux Pour ces personnes qui b n ficient d un faible niveau de re
461. r quemment propos es que ce soit par les EPN ou par le r seau des cybercommunes 36 des EPN et 52 des cybercommunes proposent des activit s d initiation destination du grand public dans le cadre d ateliers de groupe Nous retrouvons les m mes tendances en ce qui concerne les activit s de type web 1 0 puisque 35 des EPN ainsi que 48 des cybercommunes d clarent en proposer au public Les EPN et les cybercommunes sont galement nombreux les proposer en acc s libre c est dire lors de plages horaires pendant lesquelles les usagers viennent librement acc der aux outils et mener les activit s qu ils souhaitent L animateur intervient ce niveau en tant que support au cas o la personne se confronte des difficult s mais elle ne 210 b n ficie pas d un encadrement permanent C est ce qui diff rencie l acc s libre de l accompagnement individuel En ce qui concerne les activit s dites sp cifiques notamment destination des demandeurs d emploi nous remarquons qu une forte proportion d EPN et de cybercommunes proposent des activit s d aide et d accompagnement l insertion sociale et professionnelle c est dire la cr ation de CV la recherche d emploi sur Internet ou la d couverte du portail du P le Emploi Le taux de cybercommunes qui d clarent proposer ce type d activit en acc s libre ou dans le cadre de m diations individuelles d passe m me celui des cybercommunes qui d clarent mettr
462. r jobs putting personal data together and updating information This Ph D dissertation aims at identifying the different usages made by the increasingly numerous users of EPNs This research work shows how individuals who are socially and professionally left out take over these places where digital technology is accessible In doing so they develop ICTs uses and empowerment strategies and free themselves from state welfare and subservience logics by growing self reliant Beside the job seeking aspect this work also discusses the importance of the anonymity ensured by EPNSs It analyses how individuals can maintain a certain level of confidentiality concerning their personal and professional background and consequently avoid being stigmatised as belittled because of their situation The phenomenon of stigmatisation can sometimes be reinforced by the resort to national services to help into employment This research work takes part in the reflexion on digital inclusion and how the issue of job seeking plans and actions using digital tools are linked Keywords EPNS inclusion ICTs unemployment usage empowerment Th se de doctorat en sciences de l ducation CREAD Universit Rennes 2 Campus Villejean Place Recteur Henri Le Moal B timent D CS 24307 35043 Rennes FRANCE
463. r l acc s au haut d bit et moderniser les services publics en ENS E RE ner neNte tant eh in sn E ot AE E dau 25 1 3 12010 une soci t de l information pour la croissance et l emploi 27 1 4 Riga 2006 la charte pour l inclusion num rique 28 1 5 De la fracture num rique l inclusion num rique 30 2 En France les Comit s Interminist riels pour la Soci t de l Information CISI 31 2 1 Les bases du Plan d Action Gouvernemental pour la Soci t de l Information PAGSI RC DE CT OR TEE SET RETIRE TEE LEE POS E r FO PO RTE T EEE ECTS CRETE TER 32 2 2 CISI 2000 une orientation sp cifique en faveur de l acc s public Internet 33 2 3 CISI 2003 D mocratiser les usages des TIC 33 2 4 France Num rique 2012 e sessssssesseessesseseessessessessessessessessessessresessteseeseeseeseeseessessesoesse 35 2 5 Bilan des politiques nationales autour de la soci t de l information 37 CHAPITRE 2 Les Espaces Publics Num riques sesesssssses4O 1 CISI MAPI et DUI des tapes majeures dans le d veloppement des EPN 41 i4 la MAPTetla charte des EPN orner den dm AN enceintes trente de 42 1 2 La DUI et la charte NetPublic 43 2 Les bases communes aux politiques et programmes d acc s public Internet 44 3 Les EPN programmes et initiatives 45 3 1 Les programmes natiONAUX sssssssssssssere
464. r positionnement Cette premi re phase d enqu te a fait appara tre plusieurs l ments importants d abord j ai pu tre inform que de nombreux demandeurs d emploi fr quentaient les EPN pour effectuer leurs d marches de recherche ou d actualisation ensuite que certains animateurs mettaient en place des activit s sp cifiques pour r pondre leurs demandes puis que des partenariats existaient entre les EPN et les structures d insertion et de retour l emploi enfin que des cr neaux horaires taient r serv s aux demandeurs d emploi et que les animateurs leur proposaient une tarification adapt e Cette prise de contact avec le terrain s est av r e b n fique car elle m a permis d effectuer les premi res constatations qui allaient orienter l ensemble du 31 Stage de master 1 effectu en 2005 l association IMC Services Vern sur Seiche 35 232 Stage de master 2 effectu en 2006 l association BUG Rennes 35 233 Cf annexe 2 Phase exploratoire 1 liste des EPN 234 Cf annexe 1 Phase exploratoire 1 le guide d entretien 176 travail de recherche Afin de mesurer quantitativement les l ments que l enqu te exploratoire r v lait j ai ensuite cherch chiffrer tout ce qui a trait l exclusion sociale dans les EPN les taux de fr quentation des publics en situation d exclusion les partenariats avec les structures d insertion et de retour l emploi ou les activit s propos es aux
465. r sa situation sans qu elle ait se d placer Il y a aussi la CAF on peut avoir acc s la CAF aux ASSEDIC Parce que la CAF et les ASSEDIC c est vrai que ceux qui n ont pas le t l phone ils peuvent pointer ici avec Internet ou le t l phone Et puis nous a nous permet d avoir une attestation de la CAF on va dessus et puis c est imprim quoi Pas besoin d aller la CAF pour une attestation En plus si on a un probl me on peut discuter avec Gildas ric les animateurs ou Et puis eux ils viennent des fois ils appellent pour nous Ah ouais ils sont vraiment cool tout le monde les appr cie ceux la Femme 30 ans assist e en recherche d emploi n E16 Se d placer dans une structure d action sociale peut s av rer difficile vivre pour ces usagers qui se sentent d j stigmatis s cause de leur situation personnelle mais aussi cause du lieu o ils r sident puisqu ils habitent une rue d un quartier qui selon eux a une mauvaise image Cela renforce leur sentiment d tre en marge car ils s identifient des groupes de personnes socialement d valoris s Dans cet EPN les usages des TIC pratiqu s permettent donc pour ces personnes de se lib rer du poids du regard des individus et de rester anonymes Ils se pr servent de plus des ventuelles interrogations que les administrations pourraient leur demander de justifier et b n ficient de l accompagnement des animateurs en cas
466. raiment agr able quoi C est vachement sympa en plus parce qu il n y a pas de voitures on n est pas pignon sur rue et puis bon avec la conjoncture actuelle l ANPE les ASSEDIC malheureusement ils sont tellement d bord s et ils n arrivent tellement pas g rer que a nous donne vraiment pas envie de rester et c est vrai qu ici bon ben moi je trouve a Il devrait y avoir plus de lieux comme a quoi Ah mais moi quand j ai montr a une copine elle m a dit mais a existe Parce qu on ne sait pas que a existe en fait Mais parfois j ai m me pas envie de le dire tellement j ai envie de 7 L entretien en question a t r alis au mois de f vrier 2009 256 pr server le truc par go sme quoi tu vois ce que je veux dire L de venir ici moi peut tre que s il y avait eu trop de stress je ne serais jamais venue Ibid Le climat d sagr able qui r gne dans le P le Emploi ne lui donne pas envie de s y rendre Elle fait le choix de fr quenter une structure qui poss de un cadre plus apaisant et moins stigmatisant qui lui permettra d effectuer ses recherches et ses d marches de mani re efficace pour peaufiner son parcours de retour l emploi Se d placer dans des structures pour rechercher de l emploi est une chose trouver un lieu qui propose les conditions mat rielles environnementales et humaines capables d am liorer la qualit des actions entreprises en est une autre Cette femme qui a ult
467. rait certains EPN d accompagner un public en particulier en adaptant une offre de service et en orientant un projet sp cifique mais cela pourrait aussi et surtout avoir un impact sur l une des forces qui se d gage du dispositif des EPN d truire la mixit sociale inter g n rationelle inter culturelle qui se d veloppe entre les usagers 221 Le risque donc existe et je l ai observ en notant que les usagers qui se rapprochent de la cat gorie des fragiles qui ne se sentent pas totalement exclus de la vie sociale comme l expliquait Serge Paugam 1991 sont moins nombreux fr quenter les EPN qui poss dent un projet autour de l action sociale Ils vont plut t se diriger vers les EPN situ s dans les biblioth ques dans les Maisons de l Emploi ou dans les Missions Locales m me si pour certains d entre eux la biblioth que n est pas le lieu id al pour rechercher de l emploi S ils ont le choix ils pr f rent privil gier les EPN situ s dans des structures qui poss dent un projet en concordance avec le leur c est dire en rapport avec l insertion et le retour l emploi Ils expriment des r ticences fr quenter les EPN situ s dans les biblioth ques qu ils consid rent comme tant r serv s aux jeunes Le projet port par les biblioth ques et m diath ques est per u comme tant en d calage avec le leur ce qui peut constituer un frein la fr quentation Il y a la m diath que aussi
468. rateurs de nouvelles 278 dynamiques socialisantes qui se sont exerc es l ext rieur de l espace Les changes au sein de l espace ont permis de confronter les centres d int r ts de tous les usagers et de d velopper des activit s en fonction des comp tences de chacun Cela a galement permis de renouer et de consolider les liens entre les individus du quartier qui souffrent de probl mes d isolement et de stigmatisation dus aux difficult s sociales et professionnelles qu ils rencontrent L objectif de ce projet est de d velopper davantage de coh sion sociale entre les diff rents habitants du quartier en les rassemblant autour d activit s permettant de rompre avec une certaine solitude L association cr e par les diff rents usagers de l EPN entre dans une d marche d insertion sociale des habitants et de reconqu te de l estime de soi Les activit s mises en place sont de nature diff rente afin que tout le monde puisse participer sa fa on la vie du quartier Lui il s occupe de quelqu un c t de chez lui qui est malade qui est branch sous oxyg ne donc il fait ses repas il fait ses courses Et moi souvent comme j ai un enfant handicap moi on m aide souvent aussi avec lui Bah d s qu il y a un probl me du coup j en parle Gildas l animateur l du coup ils sont l pour rassurer les gens Femme 30 ans assist e en recherche d emploi n E16 L animateur multim dia de l EPN
469. rattach au portail http www internet gouv fr Cf les missions de la DUI et de la Sous Direction des Technologies de l Information et de la Communication dans l ducation DT SDTICE en ligne consult le 19 08 2009 disponible sur http www delegation internet gouv fr chret bilan2004 pdf 5 Cf la charte de labellisation NetPublic en ligne consult le 19 08 2009 disponible sur http www educnet education fr chret Charte Netpublic pdf 43 points d acc s publics Internet sous r serve qu ils soient labellis s en NetPublic Elle reconna t le r le de premier plan des collectivit s locales partenaires de l tat dans la signal tique et la labellisation de ses EPN 2 LES BASES COMMUNES AUX POLITIQUES ET PROGRAMMES D ACC S PUBLIC INTERNET M me si l EPN fait l objet d une charte et d un label sp cifique le terme d Espace Publique Num rique est devenu au fil des ann es une notion g n rique qui r pond des r gles et des principes g n raux qui le d finissent L EPN se distingue des cyber caf s ou des points d acc s Internet par le fait qu un animateur est pr sent pendant la totalit des heures d ouverture et qu il a pour mission d accompagner et de sensibiliser le public accueillis dans les usages des TIC Dans son Rapport sur l acc s public Internet en Ile de France publi en 2006 l ARTESI rel ve six principes communs l ensemble des politiques et initiatives exi
470. ravail du demandeur d emploi qui d finit son tour le temps de loisir l EPN se substitue au lieu o l on exerce habituellement sa profession il remplit la m me fa on pour les usagers demandeurs d emploi dans le sens o la fermeture mat rialise l arr t de l activit professionnelle de recherche d emploi Par contre les heures d ouvertures sont totalement investies pour effectuer les d marches En plus je me dis que c est un lieu o on a Internet d j pour deux heures donc autant en profiter pour faire un maximum de recherches Femme 25 ans fragile en recherche d emploi n F18 Cet extrait t moigne de l urgence dans laquelle vivent certaines personnes qui tentent de maximiser les temps de recherche d emploi pour r gler leur situation au plus vite Cette jeune femme profite des deux heures autoris es rester sur le poste m me si bien souvent en cas de faible fr quentation les usagers peuvent prolonger le temps d acc s pour effectuer le plus de d marches possibles et rentabiliser au maximum l acc s disponible S il ne restent pas dans l EPN durant la totalit des heures d ouverture les usagers ont le sentiment de ne pas tre all s jusqu au bout de ce qu ils auraient eu la possibilit de faire 3 1 2 2 Une attitude de consommateurs Une seconde cat gorie d usagers investit les temps d acc s d une fa on beaucoup plus pragmatique c est dire qu ils se positionnent davantage
471. rche tait d abord d apporter un clairage suppl mentaire sur la notion d usage qui est une pratique socialis e Nous avons observ que les disqualifi s refusent d utiliser les outils selon un mode op ratoire qui leur serait impos et rejettent d une certaine fa on le d terminisme technique qui r duit l usage une simple utilisation Ils d veloppent des usages des TIC en concordance avec leurs propres besoins et nous avons vu que les mani res de s approprier ces technologies et les usages qui en d coulent sont tellement vari s d une personne l autre qu ils d voilent toute l interaction qui peut exister entre la dimension technique de l objet et la dimension sociale de l individu porteur d une histoire Qu il soit question de technologies ou autres les t moignages montrent le r le actif que jouent les usagers dans l emploi des outils en d tournant une utilisation parfois prescrite pour d velopper une forme de capacitation et nous faisons ici de nouveau r f rence l empowerment pour se rapprocher de l objectif fix les besoins de requalification conditionnent l usage des outils et la mani re dont ils se les approprient L usage des TIC des fins d mancipation ou pour r pondre des besoins sp cifiques s inscrit dans la logique d inclusion num rique que nous avons tent e de conceptualiser lors de ce travail Nous avons observ que les publics cherchent tirer profit de leurs usages des TIC de fa on po
472. re aupr s des usagers Certains usagers rencontr s comme c est le cas dans le t moignage suivant ont d couvert l existence de l EPN par l interm diaire d une structure cens e r pondre leurs besoins Alors je l ai connu l EPN par l ANPE en fait Je ne sais plus comment je cherchais du boulot en fait je revenais de l tranger et je suis all e l ANPE et Ah oui je cherchais un cybercaf voil Et en fait on m a dit bah coutez allez la mission locale c est juste derri re et je suis venue et j ai t agr ablement surprise parce qu il n y a pas beaucoup de monde c est calme c est gratuit l acc s est totalement libre on peut imprimer ce qui est franchement Maintenant pour des gens qui recherchent du boulot et qui n ont pas trop d argent c est vraiment bien quoi Femme 46 ans fragile en recherche d emploi n F20 L EPN est ici un lieu reconnu par l ANPE puisque les conseillers ont su rediriger cette personne vers l endroit qu elle recherchait L EPN est implant dans une Mission Locale proximit de l ANPE Le lien qu il peut y avoir entre les diff rentes structures permet de renseigner directement les usagers qui souhaitent b n ficier d un acc s Internet Gr ce cette mise en r seau l usager d couvre un ensemble de services qu elle va utiliser pour effectuer ses d marches Le partenariat permet galement de solliciter directement les personnes qui poss dent les comp tences ca
473. re et la demande Le d veloppement de la soci t de l information et de la connaissance engag depuis la fin des ann es quatre vingt dix a abouti la cr ation des services en ligne et le monde de l emploi n a pas t pargn Les demandeurs d emploi n ont pas eu de solutions autres que celle de ma triser m me minimum les TIC par lesquelles sont m diatis es leurs d marches inscription recherche d emploi actualisation ou cr ation de documents curriculum vitae lettre de motivation en sont les principaux exemples Ces technologies sont devenues depuis 2003 les principaux outils du demandeur d emploi en qu te de travail Mais face un service public de l emploi qui semble utiliser ces outils uniquement pour renforcer le contr le des personnes inscrites en tant que demandeurs d emploi certaines d entre elles font le choix de se prendre en charge de fa on autonome pr textant que cette institution ne poss de plus les moyens pour apporter des solutions leur situation La fusion entre l ANPE et les ASSEDIC sous la d nomination P le Emploi depuis 2009 a renforc ce sentiment cette nouvelle institution s engage dans une logique de traitement des dossiers sur des crit res d efficacit quantitatifs au d triment d un accompagnement bas sur le relationnel et la qualit de l change si bien que certains demandeurs d emploi l utilisent uniquement pour garantir leurs droits sociaux mais se passent de leurs s
474. re vingt dix les usages des TIC et les services en ligne ont consid rablement volu gr ce notamment au d veloppement de l Internet haut d bit Les demandeurs d emploi n ont pas t pargn par ces volutions puisque le service Public de l emploi a depuis 2003 d cid de d velopper un portail en ligne et de num riser l ensemble de ses offres d emploi les personnes concern es ont d par cons quent s adapter l usage de ces nouveaux outils et modifier leurs pratiques de recherche d emploi Celles qui n taient pas quip es en ordinateur et qui ne poss daient pas de connexion Internet pour effectuer leurs d marches ont recherch les endroits dans lesquels elles pouvaient acc der ces technologies et ont progressivement investi les EPN Aujourd hui les demandeurs d emploi sont nombreux fr quenter ces lieux d acc s public Internet et on peut se demander les raisons qui les poussent se d placer dans ces 241 espaces qui ne poss dent pas d expertise reconnue en mati re d accompagnement vers l emploi Les demandeurs d emploi se sont progressivement appropri s ces espaces publics en r f rence J rgen Habermas 1978 qui sont devenus des lieux adapt s leurs besoins de requalification sociale et professionnelle 4 1 Une vision p jorative du P le Emploi Le plus souvent l institution est per ue comme un univers vide bureaucratique abstrait peu accueillant dans lequel
475. recherche d emploi n C9 travers ce t moignage cette jeune femme insiste sur le fait que l quipement en ordinateur et l acc s Internet constituent des d penses suppl mentaires susceptibles de venir alourdir son budget En fr quentant l EPN de fa on r guli re elle peut ainsi b n ficier de l acc s aux outils sans avoir supporter les co ts li s l quipement L usage de l EPN vient pallier un d ficit de ressources dont sont victimes certaines personnes les plus en difficult Comme je le pr cisais auparavant l achat de l ordinateur n est pas invariablement ce qui pose le plus de probl me les prix baissent et il est m me aujourd hui possible d en r cup rer un tr s faible co t C est le cas dans le t moignage suivant o l usager a pu s quiper d un ordinateur gratuitement mais ne poss de toujours pas les moyens de payer un abonnement Internet tous les mois Elle a conscience que l acc s cette connexion est primordial pour effectuer ses d marches et utilise l EPN pour profiter du service offert Parce que d j ne serait ce qu au niveau des frais quoi enfin moi qui n ai pas beaucoup de ressources je suis bien contente de trouver Internet ici Et puis c est a qui m aide faire mes recherches de boulot quoi parce que sinon elle poursuit propos de l outil informatique et de l abonnement Internet Ah bah oui a c est s r et puis il faut la payer la connexion Internet tous
476. rement dit les outils existent et les pouvoirs publics incitent les citoyens les utiliser mais la loi r prime leur usage car les potentialit s offertes par ces technologies s loignent trop ou ne sont pas en accord avec le projet de soci t que les pouvoirs publics souhaitent orienter Un autre exemple d actualit t moigne de la m me injonction les constructeurs automobiles construisent des voitures puissantes capables des exc s de vitesse les plus vertigineux et 28 Bernard Jouve cite parmi eux les travaux de J Friedman 2002 relay s par B Levesque et al 2001 A Fung et E O Wright 2003 et J L Laville 2005 162 qui n cessitent une alimentation en essence ou en gasoil mais les pouvoirs publics verbalisent le moindre exc s de vitesse et condamnent l usage qu en font quotidiennement les citoyens en effet cela ne pr serve pas l environnement Toute l ambigu t se r v le dans ces deux exemples o l individu b n ficie des moyens des outils poss dent des capacit s d agir mais finalement reste contraint se soumettre des r gles Le syst me de retour l emploi suit les m mes logiques Comment donc observer les situations d empowerment et comment recueillir les pratiques inclusives au sein des EPN par les personnes en situation de disqualification sociale Quel pouvoir poss dent elles qui leur permette non pas de d stabiliser celui des autres mais d assurer un contre pouvoir face au pouv
477. ritairement dans les biblioth ques ce qui peut rappelons le contribuer exclure certaines cat gories de la population Les biblioth ques et m diath ques ont une connotation culturelle qui peut r server l acc s certains publics et exclure potentiellement ceux qui ne poss dent pas cette culture du livre ou du num rique Une des solutions ce probl me serait de diversifier les lieux d implantation des EPN dans les maisons de quartier logement HLM structures d action sociale ce qui permettrait de toucher une plus grande vari t d usagers Les heures d ouverture en week end sont un moyen de lutter contre une forme d exclusion car elles permettent aux personnes qui travaillent en semaine d acc der aussi aux outils Nous avons vu que les cybercommunes sont nombreuses ouvrir le samedi ce qui permet l individu d avoir plus de souplesse dans la mani re dont il va organiser son temps L ouverture en semaine et en journ e peut co ncider avec les heures pendant lesquelles la personne travaille cela peut aussi l handicaper dans sa recherche d emploi si elle souhaite par exemple compl ter un travail mi temps et sortir d une certaine pr carit Proposer un service en soir e ou durant le week end permet la personne de b n ficier davantage de libert pour organiser son temps et poursuivre ses d marches de recherche d emploi si elle n est pas satisfaite de sa situation Le nombre important de postes informatiq
478. romouvoir le questionnaire et inciter les animateurs y r pondre La premi re relance effectu e le 20 novembre 2007 visait les animateurs des soixante sept centres de ressources recens s cette poque sur le territoire breton Le choix de viser ces espaces en priorit m a sembl un bon moyen de toucher les autres cybercommunes d une m me communaut de communes car les animateurs se connaissent et sont souvent amen s changer ensemble Ce courrier avait pour objectifs d effectuer une simple relance d informer les animateurs de la pr sence du questionnaire en ligne pour ceux qui n en avaient pas encore eu connaissance mais aussi de les inviter diffuser le plus largement l enqu te dans leurs r seaux Ce m me jour un courriel a galement t envoy aux PAPI de la ville de Brest Une seconde relance a t effectu e le 12 d cembre 2007 aux m mes listes de diffusion pour accro tre le nombre de r ponses Sur une p riode de trois mois entre novembre 2007 et f vrier 2008 j ai re u 164 r ponses dont 107 par retour de courrier papier et 57 en ligne En d tail sur les 476 communes ayant r pondu l enqu te Communes et TIC soit sur un taux de r ponse de 38 par rapport aux 1268 communes existantes 237 ont d clar ne pas avoir d EPN 173 en poss der au moins un g r par la mairie et 13 plusieurs espaces g r s par la mairie Je me suis par cons quent rapproch des 186 mairies qui d claraient
479. rs L acc s Internet reste encore trop lev pour lui pour qu il puisse s quiper domicile et en assumer le co t tous les mois Pour lui le peu de ressources qu il poss de lui sert avant tout se nourrir De toute fa on partir du moment o on ne peut pas payer trente euros par mois euh Donc moi personnellement il y a que a qui me bride j ai pas trente euros pour l instant mettre mensuellement dans Internet donc trente euros quand je suis tr s serr au niveau alimentaire je bouffe quinze jours Donc qu est ce qui compte d abord Manger hein Homme 54 ans fragile en recherche d emploi n G23 Ces deux extraits d entretiens t moignent de l tat de grande pr carit dans lequel peuvent se retrouver certains usagers pr sents dans les EPN Les besoins primaires sont privil gi s mais pour les assouvir encore faut il travailler et pour acc der l emploi il faut pouvoir acc der aux outils num riques Cet encha nement demande l individu de faire des choix calcul s il doit porter une r flexion sur ce qui para t le mieux pour lui afin d viter de vivre d autres ruptures qui risquent de l exclure encore davantage de la vie en soci t Dans ce dernier t moignage l usager explique que le peu de ressources financi res qui lui reste est investi en priorit pour manger Il est important pour les personnes en situation de disqualification sociale de garder une certaine dignit d
480. rs focalis es sur deux types de publics en priorit les jeunes et les nouveaux pauvres Une notion polys mique La vari t des publics auxquels s adressent les politiques d insertion n est pas la cons quence unique de la diversit des formes d insertion la multiplicit des modes d intervention selon les poques le nombre croissant d acteurs sur le terrain participant aux parcours d insertion font qu il est difficile de d limiter et de d finir pr cis ment cette notion tant les dispositifs mis en place ne cessent de se diversifier Cela peut avoir comme cons quence un manque de visibilit des actions men es qui peuvent rendre difficile l valuation des politiques publiques en la mati re L insertion est polys mique et les travaux men s sur le sujet entrevoient plusieurs niveaux Comme l indique Serge Ebersold Certains travaux men s le relient le langage de l insertion alors la marginalisation sociale et professionnelle de populations incapables de s adapter aux mutations conomiques et sociales et se sp cifiant pour partie d entre elles par leur inemployabilit Xiberras 1993 D autres r f rent la cons cration du langage de l insertion la crise de l int gration issue des m tamorphoses de la soci t salariale Castel 1995 D autres encore la rapportent une refonte des principes qui r gissent la coh sion sociale et une red finition des principes qui r gissent l action publique Ro
481. rsonnes illetr es 10 Personnes handicap es 11 Personnes d j quip es 12 Touristes 4 Actifs 5 S niors Retrait s 0000000 Quels sont les num ros des 3 publics les plus accueillis Enter ___ En2nd ___ En3 me ___ 333 D 4 Votre structure prend elle des dispositions sp cifiques en F Vos opinions faveur de certains publics fo lle ce PN le on de logiciel ut Jav t 00 t En projet Non pas de Non mais des 2008 demandes demandes eraras S RAS AP am so s RM ASS API etc Jeunes en situation d exclusion suivi Mission locale etc S F 1 Selon vous les demandeurs d emploi peuvent trouver en fr quentant un EPN Un lieu d changes permettant de tisser de 10 2030 40 50 nouveaux liens sociaux Un dispositif global permettant d augmenter leurs chances d insertion sociale et professionnelle sant logement enfant formation etc Personnes handicap es illetr es malvoyantes etc Un accompagnement sp cifique permettant de s inscrire dans des r seaux d aide l insertion Un moyen compl mentaire ou de substitution aux services de l ANPE 10 20 4 40 0 Un moyen d acc der davantage d offres D 5 L acc s l EPN est il gratuit pour certaines cat gories de S ERA Personnes immigr es E Ei o Personnes sans logement EE personnes QONon QOui Siouipour lesquelles _ ER Les EPN ont un r le important
482. rtail du P le Emploi ou dans la recherche d emploi sur Internet Une des hypoth ses pr alables cette enqu te quantitative tait de dire que des partenariats entre les EPN et les ANPE pourraient se cr er pour pallier les probl mes d accompagnement aux usages des TIC en ce qui concerne la recherche d emploi Pour cette question sur le partenariat les chiffres enregistrent un taux de non r ponse important puisque 37 des EPN n y ont pas r pondu Parmi les r ponses j ai relev que 37 d EPN ont d clar ne pas avoir d changes avec d autres organismes et donc 29 en poss der Les r sultats sont par cons quent prendre avec une certaine pr caution puisque le faible taux de r ponse ne nous donne pas une image tr s repr sentative de la situation en Bretagne Parmi les 29 d EPN qui d clarent d velopper des partenariats 27 d entre eux travaillent avec des associations de leur commune et 27 avec des coles coll ges et lyc es Les partenariats avec les structures d insertion ou de retour l emploi demeurent faibles au regard des r sultats obtenus 11 des EPN indiquent d velopper des actions de partenariat avec l ANPE en 2008 et 8 avec des organismes de formation Les animateurs ont pr cis que les actions d velopp es avec les ANPE portent principalement sur l aide la cr ation de documents CV et lettre de motivation et la recherche d emploi sur Internet Parmi les actions men es en lien avec les orga
483. rtion On comptait sur les travailleurs sociaux pour att nuer les effets de la croissance conomique et de cette p riode caract ris e la fois par une situation de quasi plein emploi et une s v re crise du logement S Paugam 1995 p 25 La France vient de traverser une seconde guerre mondiale elle s en rel ve p niblement La notion de pauvret caract rise alors le niveau de vie modeste des cat gories populaires Ibid p 28 et les personnes d sign es comme pauvres celles qui n ont pas de toit ou qui sont log es dans des conditions mat rielles mis rables dans des taudis ou des cit s de transit Ibid p 29 M me si pendant cette p riode les conditions de vie des fran ais s am liorent consid rablement gr ce la hausse des revenus la situation de quasi plein emploi qui fait baisser le taux de ch mage mais aussi et surtout au d veloppement de la s curit sociale 1945 qui permet aux familles de couvrir les charges li es la famille et la maternit la France fait face une s v re crise du logement partir des ann es cinquante Les gouvernements mettent en place des programmes de construction de logements provisoires d s la fin de la guerre et de logements sociaux afin de faire face l exode rural mais aussi pour accueillir les personnes immigr es qui viennent aider la reconstruction Ces logements cr s t moignent de l effet de crise qui touche la question du logement mais
484. rtuels m diatis s par Internet Pour cet homme il est important de se d placer hors de chez lui vers un espace physique pour suivre des s ances d initiation et apprendre utiliser les outils mais aussi pour rencontrer de nouvelles personnes avec lesquelles il n changerait probablement pas aussi facilement dans la vie de tous les jours L extrait pr c dent est int ressant car m me si l usager n est en situation de disqualification sociale il cite l exemple de notre rencontre tous les deux pour expliquer en quoi les EPN sont g n rateurs de liens sociaux Je me souviens m tre install sur une table proximit de lui et avoir observ les usages des TIC du groupe lors d une s ance d initiation Il m a demand ce que j tais en train d tudier et nous sommes entr s en contact naturellement alors que cette personne tait plus g e que moi et que je n aurais probablement pas eu l occasion d changer avec elle dans un autre lieu c est pour cette raison que cet usager parle de rencontre inter g n rationnelle Une fois que nous avions chang quelques mots je lui ai expliqu l objet de ma recherche le sujet l a int ress et il a souhait me faire part de son exp rience Il m a ainsi expliqu ce que l espace tait capable de g n rer en termes d changes en prenant notamment l exemple d une rencontre 273 qu il avait faite avec une dame la retraite Je voyais la grand m re qui me tutoyait bon j
485. s D s 1998 la r gion Bretagne a lanc son dispositif Cybercommune pour permettre tous les Bretons d acc der et de s initier aux outils num riques moins de vingt kilom tres de chez eux L initiative avait pour objectif de mettre en place des actions de sensibilisation autour des usages des TIC et de cr er un nouveau service communal Au 1 septembre 2009 307 cybercommunes taient recens es sur l ensemble du territoire breton La r gion Bretagne est en France l une des r gions pionni res en mati re d acc s public Internet Le label Cybercommune rejoint troitement les objectifs fix s par la charte des EPN dans le sens o du mat riel est mis disposition et des animateurs sont pr sents pour accueillir et accompagner le public dans les usages des TIC Les cybercommunes ne s adressent pas un public en particulier initialement elles n ont pas de projet sp cifique mais aujourd hui la tendance s oriente vers un mode de fonctionnement plus sp cialis et plus en ad quation avec les attentes des usagers 3 2 1 Le label Cybercommune Une cybercommune peut tre mise en place par deux types de structures une collectivit territoriale c est dire une commune ou une communaut de communes ou une association qui passe dans ce cas une convention avec la collectivit territoriale laquelle elle est attach e Les cybercommunes ont t implant es dans diff rents types de lieux les mairi
486. s un Fran ais sur dix Paris Le Seuil 1974 73 sociale l individu qui passe plus que jamais par l identit professionnelle C Dubar 1991 1 1 Des ruptures par tapes successives L exclusion selon Robert Castel 2000 ne peut prendre v ritablement du sens que lorsqu elle est restitu e dans un processus c est dire lorsqu elle est ancr e dans une situation qui r v le une trajectoire d viante qui s loigne du commun Les toxicomanes et les prostitu es ont toujours t repr sent s comme des exclus car leurs pratiques s loignent de celles commun ment partag es elles sont jug es d viantes en opposition celles l gitim es Les personnes en situation de handicap mental taient elles aussi au milieu du XX si cle et toujours aujourd hui d une certaine mani re jug es comme des personnes exclues car leur comportement s loignait de l image que la soci t donnait d une personne dite NORMale l inadaptation au travail ou la reconnaissance d une maladie r pondait une forme d anormalit qui faisaient d elles des exclus La norme fixe la limite de l exclusion Aujourd hui la soci t a volu et ces exclus sociaux ne sont plus les marginaux ou les oubli s du progr s conomique tels qu ils taient identifi s 7 ou encore les pendant les Trente Glorieuses mais des normaux devenus inutiles victimes du nouvel ordre conomique L exclusion sociale d crit
487. s La complicit qui pouvait s installer entre l animateur et moi lorsque je revenais plusieurs fois sur le m me espace a consolid le lien de confiance entre le public et moi Je n tais plus uniquement une personne pr sente pour les observer mais quelqu un qui effectuait un travail de recherche pour comprendre certains m canismes L animateur a donc parfois jou un r le d interm diaire entre le public et moi il a su expliquer aux usagers que la qualit de mon travail serait inh rente leur participation Cela a rajout du poids l enqu te et a motiv certains usagers venir t moigner Il est m me arriv lorsque je n tais pas pr sent dans l espace que certains 0 Cf annexe 6 Enqu te qualitative le questionnaire 181 animateurs proposent des usagers dont les t moignages pouvaient m int resser de revenir pendant mes heures de pr sence afin que je puisse les rencontrer Cette complicit avec les animateurs a donc t un l ment important qui a favoris la rencontre avec les usagers Un autre moyen de prendre contact avec le public a t de mener des observations participantes actives en proposant mes services En me d pla ant dans l espace entre les usagers plusieurs d entre eux m ont sollicit lorsqu ils rencontraient des difficult s Cela m est arriv plusieurs fois lors des heures en acc s libre ou durant les activit s d initiation en groupe L animateur n est pas toujours d
488. s de nombreux chercheurs tels que Serge Proulx qualifie d usages sociaux les patterns d usages d individus ou de collectifs d individus strates cat gories classes qui s av rent relativement stabilis s sur une p riode historique plus ou moins longue l chelle d ensemble sociaux plus larges groupes communaut s soci t s civilisations S Proulx 2005 p 9 L usage fait donc interagir la dimension technique et la dimension sociale L usager est la personne qui porte son histoire personnelle en exer ant une action sur l objet technologique dans un contexte social donn Dans le contexte de cette recherche un des objectifs est d observer les usages des TIC dans les EPN par les personnes en situation de disqualification sociale comme autant de pratiques capables de r pondre leurs besoins personnels de requalification Les usages d voilent les strat gies mises en uvres et les capacit s d actions de l individu sur son environnement L tude des usages est une entr e privil gi e car elle nous permettra d observer les processus d empowerment et les logiques d inclusion num rique effectives mais aussi de montrer la mani re dont se positionne l individu en tant qu acteur Les disqualifi s sociaux ont eux aussi des attentes des besoins auxquels ils tentent de r pondre en mobilisant les ressources mat rielles humaines disponibles L utilisation des outils mis disposition et la mobilisation des ressour
489. s politiques publiques en mati re d insertion tiennent comptent des exigences du march du travail de la conjoncture de l environnement dans lequel la personne volue pour l ins rer dans les places existantes Le parcours d insertion est ainsi adapt aux situations conomiques et sociales du territoire Les dispositifs de retour l emploi en tiennent compte galement et mettent disposition des publics des outils qui permettront non pas de satisfaire leur demande mais celle de l tat et du monde du travail Le service Public de l emploi n a plus les moyens de ses ambitions il est devenu au fil des ans un outil de contr le de la situation des demandeurs d emploi qui ne se soucie plus de leur avenir professionnel Il est un syst me de gestion de la vie priv e des populations inscrites qui adapte des mesures en fonction de la situation personnelle sociale et professionnelle de la 170 personne Dominique Schnapper le soulignait d j au d but de ann es quatre vingt lorsqu elle a men ses entretiens aupr s des cadres en ch mage Son tude r v lait que ces personnes avaient une vision p jorative de l ANPE qu elle tait utilis e uniquement pour garantir leurs droits sociaux mais demeurait totalement inefficace en mati re de retour l emploi La mani re dont l tat intervient pour traiter les ph nom nes de pauvret ou d exclusion sociale et professionnelle a volu il investit progressivement tous les esp
490. s puisque les r sultats montrent parfois une image plus ou moins repr sentative avec laquelle il est n cessaire de garder une certaine distance Nous verrons lors du traitement de cette enqu te les questions qui ont pu apporter une information pr cise et celles qui n ont pas b n ficier d un taux de r ponse suffisamment important pour qu elles fassent r ellement l objet de r sultats exploiter Cette phase d enqu te m a permis dans un premier temps d obtenir des donn es quantitatives sur les EPN Les r sultats ont montr des modes de fonctionnement et des services propos s diff rents qui t moignent de la richesse de l acc s public Internet en Bretagne Pour poursuivre ce projet de recherche l tape suivante a t de rep rer des espaces dans lesquels je pouvais effectuer des entretiens qualitatifs aupr s des publics concern s L objectif tait alors d expliquer les l ments de r ponses que l enqu te quantitative avait fait ressortir et de comprendre quelles taient les motivations des publics se d placer dans ces espaces quels services ils y trouvaient quels usages des TIC ils d veloppaient pour quelles r ponses Pour r aliser ce travail j ai identifi dix espaces qui semblaient de par leur implantation les publics accueillis leur offre d activit s et leurs partenariats proposer diff rentes mani res de traiter la question de l exclusion sociale et professionnelle 2 L ENQU TE QUALITATIVE
491. s activit s Le partage des comp tences est une valeur importante qui est le fruit de la solidarit entre les usagers et des interactions qui les unissent En ce sens l EPN remplit la deuxi me fonction de l espace anonyme B Bergier 1996 les liens qui se cr ent entre les diff rents usagers sont quilibr s c est dire qu ils ne comportent pas de dimension hi rarchique qui s pare les aidants des aid s Les contacts et les liens qui se cr ent remettent plat les relations descendantes que les demandeurs d emploi connaissent avec l institution L exemple suivant illustre ce ph nom ne dans le sens o les effets d entraide et de solidarit prennent l ascendant sur les relations de pouvoir Cet usager qui poss de un bon niveau en informatique d clare prendre parfois un peu de son temps pour venir en aide aux personnes Les liens sociaux et les interactions qui se cr ent entre les usagers apportent une dimension humaine l EPN Non mais vraiment quand j arrive je suis toute seule l tout l heure elle tait un peu d bord e la fille l animatrice et puis l autre l usager en difficult elle ne savait pas taper Je lui ai dit si tu veux moi je me d merde bien sur Internet dis moi Elle savait pas trop o cliquer et on y va tout de suite il n y a aucune 275 agressivit mais a se sent quoi L moi j ai plein de trucs faire mais je prends un quart d heure de mon temps je pense que c
492. s adressent des publics diff rents selon leur contenu et l organisme initiateur Les modalit s d valuation sont propres chaque certificat Le programme FORE II Formations Ouvertes et Ressources ducatives a permis la mise en place de plans d action l chelle r gionale et la cr ation r seaux de points d acc s la t l formation au profit des publics en formation 7 P T Point d Acc s la T l formation 7 EMV Espace Multim dia dans la Ville 51 Tableau 1 Certificats et brevets dans les EPN Brevet Certificat Snae Cronin Dur e Modalit s concern s certificateur PIM Variable selon les pr Pa seporin R seau des EPN requis emete le Tous publics officiellement Evaluation par test Multim dia labellis s pratique et QCM dur e maximum 1h AFPA APP CNI missions locales Module de formation de Certificat Naviguer Sur Internet NSI Tous publics mairies centres socio culturels tout organisme conventionn 14 h ou 28 h valuation par QCM et preuves pratiques B2I Brevet Informatique et l ves du coles coll ges Formation et validation tout au long du cursus terne primaire au lyc e et lyc es Scolaire FL POULE Adultes en Formation de 7 h 140 h D US formation CR valuation par QCM et Internet Formation CFPPA pa Continue des GRETA continue preuves pratiques tudiants C21 2 ne Formatio
493. s aucune g ne fr quenter ce type d tablissement cause de leur situation de pr carit durable qui fait qu ils ont int rioris l inf riorit de leur statut Les EPN pourraient par cons quent avoir une fonction d stigmatisante uniquement pour les personnes fragiles qui vivent des situations de ch mage diff r Pour appuyer ce premier l ment il est important de montrer combien le statut de l animateur est une composante essentielle de l accueil et de l accompagnement des publics Les animateurs multim dia charg s d animer les EPN qui accueillaient des assist s et des marginaux poss daient tous une formation initiale en rapport avec l ducation sp cialis e ce qui montre bien l importance de leur r le aupr s des usagers Cela montre galement que m me si les EPN taient cens s accueillir l origine tous les types de publics quelles que soient leurs sp cificit s des cat gories d espaces se distinguent douze apr s le lancement du dispositif Le lieu d implantation des espaces avec toutes les connotations culturelles qui y sont associ es la formation des animateurs l offre d activit s et les actions de partenariats mises en place exercent une influence sur les publics accueillis Le risque est qu une cat gorisation des EPN apparaisse qui s pare une fois de plus l accueil et l accompagnement des usagers riches de celui des pauvres Cela pourrait constituer une force certes qui permett
494. s cahiers du num rique Fracture num rique et justice sociale vol 5 n 1 Paris ditions Herm s Lavoisier 2009 p 69 100 68 sociale et professionnelle aide la cr ation de CV recherche d emploi sur Internet formation distance Les publics concern s par les exclusions sont nombreux et difficilement identifiables pr cis ment parce que la notion d exclusion transcende les cat gories sociales culturelles et professionnelles M me si dans notre soci t les repr sentations de l exclusion d signent de mani re g n rale les marginaux les sans domiciles fixes les personnes en situation de handicap ou celles qui connaissent le ch mage de longue dur e le fait est que nous sommes tous exclus d une pratique sociale d un groupe ou d une fa on de penser Pour observer les usages et les pratiques d un public dans les EPN et poursuivre ce travail de recherche il est n cessaire de porter une r flexion sur cette notion d exclusion qui s applique autant de populations que de situations CHAPITRE 3 KKX L exclusion sociale et professionnelle une polys mie convenable Exclusion sociale scolaire professionnelle ou culturelle pr carit ch mage pauvret sont autant de termes qui t moignent de situations auxquelles sont confront es de plus en plus de cat gories de populations qui prouvent des difficult s occuper une place dans notre soci t Les situations entre int gration et exclusi
495. s cat gories institutionnelles et des repr sentations individuelles qui se r f rent la notion de ch meur la constitution de 1946 r duira le champ et red finira le ch meur comme la personne disponible se situant dans une d marche de recherche d emploi Le ch mage devient ainsi un statut juridique D 83 Demazi re 1995 qui comporte des garanties et des obligations auxquelles le ch meur doit r pondre Le ch meur est reconnu comme sujet de droit A Supiot 19941 il b n ficie d sormais d aides sp cifiques d un encadrement et d un accompagnement dans sa recherche d emploi d une indemnisation et d une couverture sociale mais est soumis en contrepartie l obligation de rechercher un emploi pour justifier de sa volont de travailler D Demazi re 1995 3 1 Ch meurs reconnus et ch meurs comptabilis s De nombreux chercheurs qui ont travaill sur l exp rience du ch mage ont pour constituer leur objet de recherche tabli leur corpus de ch meurs en fonction des statistiques de l administration qui rendent compte des chiffres du ch mage Ainsi pour Dominique Schnapper le ch meur est le demandeur d emploi inscrit l ANPE le ch meur est celui qui est consacr comme tel par la l gislation en fonction de laquelle il obtient protection sociale indemnit s droit une formation le ch meur est le demandeur d emploi enregistr D Schnapper 1994 p 39 Le recensement du nombre
496. s charg s de leur valuation constateront un l ment important Dans le rapport de juillet 2005 sur l e inclusion ils admettront que les effets des plans successifs de lutte contre la fracture num rique eEurope ont t inefficaces parce que mal cibl s En se concentrant uniquement sur des objectifs quantitatifs de p n tration des TIC l Europe a rat une occasion d utiliser ces technologies au b n fice de l inclusion sociale Dans les plans suivant l ann e 2005 il n est plus uniquement question de lutter contre la fracture num rique mais de d velopper des mesures pour l inclusion num rique utilisation d une expression nouvelle pour cacher l inefficacit des plans pr c dents ou changement de paradigme La conf rence minist rielle de Riga intitul e les TIC pour une soci t inclusive du 11 juin 2006 t moigne d une orientation nouvelle d sormais nous ne parlons plus uniquement de fracture num rique dans la soci t mais de soci t inclusive M me si la Commission persiste sur sa volont de connecter le plus grand nombre la charte reconna t le r le important que jouent les TIC dans l am lioration de la qualit de vie de ses citoyens Ainsi selon elle l usage des TIC facilite l acc s l information aux m dias au contenu et aux services de meilleurs emplois plus flexibles et luttant contre la discrimination Toutes les cat gories de personnes sont vis es afin de ne
497. s d elle un exclu social inversement la forte solidarit entre les membres d une association humanitaire m me quand tr s peu d entre eux travaillent au sens de participer la production de la richesse du pays ne font pas non plus d eux des exclus sociaux propos des demandeurs d emploi Didier Demazi re et Claude Dubar d claraient que les enqu tes disponibles ne mettent pas en vidence une appropriation par les ch meurs de la cat gorie d exclusion aucun ne se d finit comme exclu aucun n utilise ce terme ni pour dire on m a exclu ni pour dire je me suis exclu D Demazi re C Dubar 1994 Il n existe par cons quent que des dialectiques de l exclusion car nous sommes jamais totalement exclus mais plus ou moins exclus et plus ou moins inclus en fonction d une situation d un contexte d une culture d un genre de consommation ou d un groupe auquel on souhaite s associer Comme le souligne Sa l Karsz Pour que des individus et des groupes soient dits en situation d exclusion encore faut il qu ils t moignent des mille visages de cette construction polys mique Il faut que l exclusion ob isse des causes multiples toutes significatives aucune d cisive S Karsz 2004 p 120 La rupture qu elle soit affective d ordre professionnel ou li e un ennui de sant fragilise l individu et le rend vuln rable mais ne fait de lui un exclu social C est en ce sens q
498. s demandeurs d emploi en exer ant un pouvoir descendant auquel les individus sont oblig s de se soumettre en respectant les normes impos es sous peine d tre mis l cart d tre exclus de toute assistance Un des exemples qui peut illustrer ce ph nom ne est le demandeur d emploi qui n actualise pas sa situation ou refuse plusieurs reprises des offres 253 d emploi ou des formations propos es par le P le Emploi m me si elles ne correspondent pas son profil et qui n est par cons quent plus reconnu comme demandeur d emploi cela se concr tise par une radiation de la personne des listes de demandeurs d emploi Cet exemple t moigne de l organisation gestionnaire sur laquelle se base le syst me de retour l emploi que les demandeurs d emploi condamnent vivement La rigidit et la complexit des d marches via des outils inadapt s le manque d interlocuteurs et la r duction des espaces d coutes permettent l tat de garder un certain contr le sur les individus qui eux ne demandent qu tre cout s les contraintes de gestion l emportent sur toute consid ration Les heures d ouvertures les modalit s de l accueil les proc dures de traitement des cas les r ponses apport es sont d finies en fonction du bon fonctionnement du service Tout ce qui remet en question ce bon fonctionnement est per u comme perturbateur La rationalit des moyens prend le pas sur la finalit de l in
499. s du XIX si cle au choix de prendre le syst me scolaire comme principal vecteur des politiques publiques pendant les Trente Glorieuses la crise conomique partir de la fin des ann es soixante dix qui va traverser toute la d cennie suivante et qui ce titre transformera profond ment les modes de r gulation du non emploi gr ce la mise en uvre de politiques d insertion enfin la remise en cause par les employeurs des modalit s de fonctionnement ant rieur de la qualification au profit de nouvelles normes de recrutement fond es sur les comp tences C Dubar 2001 p 26 Ces quatre facteurs constituent les fondations des politiques d insertion men es jusqu ici et qui montrent l tendue des terrains d application et des entr es desquelles d coulent les actions La notion d insertion peut tre prise sous diff rents angles Selon Bertrand Bergier elle prend de l importance au d but des ann es 80 au moment de la d centralisation et 1 DDTEFP Direction D partementale du Travail de l Emploi et de la Formation Professionnelle 171 AFPA Association pour la Formation Professionnelle des Adultes 113 de l irruption du ph nom ne de nouvelle pauvret Serge Paugam 1991 Elle s tend d sormais au langage administratif conomique et universitaire B Bergier 1996 p 98 Dans un article paru en 2005 le sociologue Serge Ebersold montre les logiques de coh rence
500. s du territoire o le taux de ch mage est faible ou important l objectif tait de rep rer s il existe des similitudes ou des diff rences entre les diff rentes zones Pour effectuer les entretiens et r aliser les observations j ai d cid de rester plusieurs jours dans chacun des dix espaces Cela me permettait la fois de me familiariser avec l quipe et l environnement de l EPN de m immerger dans le terrain mais aussi et surtout de rencontrer les publics Sur une p riode de quatre mois entre d cembre 2008 et avril 2009 j ai effectu vingt neuf entretiens Sur les vingt neuf personnes rencontr es vingt trois entraient dans les trois cat gories du concept de la disqualification sociale construites par Serge Paugam 1991 Les six personnes restantes apr s r flexion n appartenaient aucune de ces trois cat gories et sortaient par cons quent du cadre de cette tude N anmoins leurs t moignages m ont permis d appuyer et de compl ter certaines informations La prise de contact s est effectu e de diff rentes mani res Pendant les heures d acc s libre je m installais g n ralement dans un coin de l espace en effectuant quelques observations Lorsqu une personne utilisait les outils pour rechercher de l emploi s inscrire sur le portail du P le Emploi cr er ou mettre jour son curriculum vitae je m approchais d elle une fois son travail termin afin de lui proposer un entretien Je pr sentais ce sur
501. s en mesure de les aider et de r pondre l ensemble de leurs demandes Cette femme trouve que le fonctionnement du P le Emploi est compliqu elle ne comprend pas pourquoi tout se m diatise de plus en plus par des outils num riques surtout dans le domaine de l insertion et du retour l emploi qui n cessite selon elle des interlocuteurs directs Son t moignage montre la complexit d un syst me qui peut avoir pour effet de d t riorer les relations entre conseillers et demandeurs d emploi 77 ASSEDIC ASSociation pour l Emploi Dans l Industrie et le Commerce 243 Il y a un an je ne m tais pas actualis e et puis je m tais tromp e sur une date Je dis j ai eu un trop per u le sept novembre 2007 Elle me fait vous voyez de quoi vous me parlez l J avais compl tement zapp parce que j ai tellement de papiers l a prend le chou Et je l ai re u il y a pas longtemps je dis ouais mais c est dat du dix huit f vrier elle me fait eh oh 2007 Ah je fais ah oui Et apr s j avais plein de trucs lui dire tu vois j tais bien concentr e mais en fait j ai tout perdu quoi tellement elle m a stress en fait et j ai dit tu vois je laisse tomber quoi Bon bah voil et je dis je vais toucher des droits Elle me dit mais qu est ce que je viens de faire l elle me dit Je te jure hein Parce que moi je savais pas trop a fait quinze ans que je ne travaille plus en France entre l ASSEDIC l ANPE mai
502. s en un lieu unique En termes de contrats aid s la loi pr voit la cr ation du CA et du CAE pour les allocataires de minimas sociaux et d une aide la cr ation d entreprise pour les ch meurs En termes de logement des mesures sont prises visant la construction de 500 000 logements sociaux en cinq ans la remise sur le march de 100 000 logements vacants du parc priv ainsi qu un renforcement du dispositif d accueil et d h bergement d urgence Le troisi me volet de la loi de programmation pour la coh sion sociale porte sur l galit des chances La loi entend renforcer les quipes ducatives dans les coles primaires de 14 ASS Allocation de Solidarit Sp cifique 47 AI Allocation d Insertion 148 TVA Taxe sur la Valeur Ajout e TRACE TRajet d ACc s l Emploi CIVIS Contrat d Insertion dans la VIe Sociale 51 RMA Revenu Minimum d Activit 152 CA Contrat d Avenir 153 14 15 CAE Contrat d Accompagnement dans l Emploi 103 favoriser les mesures de retour l emploi des femmes sortant d un cong maternit et de cr er l ANAEM 1 1 4 2007 le Revenu de Solidarit Active RSA Le 20 juin 2007 Martin Hirsch ancien pr sident d Emma s France et tout nouveau Haut Commissaire aux Solidarit s Actives HCSA pr sente une profonde r forme des minimas sociaux Le RSA entend remplacer le RMI l API ainsi que certaines aides telles que la prime de ret
503. s individuellement Ca aussi c est bien aussi parce qu elle me dit vous venez pas pour la m me chose vous n avez pas la m me exp rience vous n avez pas les m mes mots et sinon il y a des gens qui sont plus timides qui auraient parl qui auraient voulu poser leurs id es tandis que j ai t re u plus d une heure et c est vrai qu elle m a aid J ai enlev certaines 265 exp riences professionnelles et elle m a fait noircir tous les termes qu elle me dit par rapport une secr taire les termes que d s qu on regarde ce qui saute aux yeux quoi Elle me l a a r donc les informations sont rest es les m mes mais elle me l a fait pr senter diff remment Par contre j ai pas eu de r ponse encore J en ai envoy cinq donc c est vrai que la conjoncture maintenant elle n est pas facile non plus Femme 46 ans fragile en recherche d emploi n F20 Cet usager montre travers son t moignage l importance du r le de l animateur qui a su la prendre en charge individuellement et r pondre ses besoins Dans cet EPN situ dans une Mission Locale l animatrice devient en plus de son r le d expert dans l animation et la sensibilisation aux TIC une conseill re et une interlocutrice comp tente sur laquelle l usager va s appuyer Les m diations individualis es instaurent un climat de confiance entre l usager et l animateur une bonne distance pour aider la personne d velopper des comp tences Cet
504. s jeunes mais focalisent d sormais leurs actions autour de deux objectifs la lutte contre la pauvret et l acc s l emploi Le projet de loi sur le RMI est pr sent le 13 juillet 1988 et est publi au journal officiel le 3 d cembre de la m me ann e Il pr voit de garantir un minimum de ressources financi res une protection sociale en cas de maladie pour toutes les personnes ayant droit ainsi que la mise en place d actions d insertion sociale et professionnelle en direction des b n ficiaires Ces actions font l objet d une convention entre l tat et les d partements qui sp cifie les moyens affect s en rapport avec les mesures d insertion d velopp es Michel Rocard alors Premier ministre invite le m me jour l ensemble des pr fets au minist re de l int rieur pour lancer le projet autour du RMI dans les d partements En mati re de retour l emploi les politiques d insertion pr voient la substitution des TUC et des programmes d insertion sociale au profit des CES Cette nouvelle forme de contrat aid s adresse aux personnes sans emploi souhaitant obtenir un contrat dans les collectivit s territoriales tablissements publics et associations Ils sont une nouvelle tape dans les parcours d insertion puisqu ils permettent aux personnes concern es une ouverture aux droits sociaux tels que la retraite et les indemnit s ch mage ce que ne permettaient pas les TUC Le caract re provisoire du contrat devait perm
505. s les d partements de la r gion Bretagne Cf J Tr membert N Jullien L quipement informatique des m nages bretons fin 2005 en ligne 2005 consult le 27 08 2009 disponible sur http www marsouin org article php3 id_article 96 WIFI Wireless Fldelity 64 de favoriser l acc s Internet et laisser des postes vacants pour des personnes non quip es 4 3 L enqu te Psaume Le projet PSAUME a t soutenu en 2004 par le Minist re de la Recherche et des Nouvelles Technologies Ce projet qui rassemble des chercheurs et des institutions publiques et priv es avait pour objectif d analyser les freins qui maintiennent des cat gories de la population dans une position de non usagers Il s int ressait aux initiatives men es par diff rents acteurs entre autres par les EPN pour permettre ces personnes d acc der et d utiliser les TIC Pour ce faire une des principales missions a t de r aliser une enqu te aupr s des usagers d un EPN brestois situ dans un quartier populaire de la ville Les populations cibl es appartenaient aux classes dites populaires r pondant des crit res socio d mographiques comme le niveau de revenu ou le type d habitat Ces crit res taient mis en ad quation avec les pratiques d Internet afin d identifier les facteurs favorisant ou freinant les usages Ainsi une tude men e par Annabelle Boutet et H l ne Trellu s est int ress e la place de
506. s liens avec les EPN et les usages TIC Les animateurs sont assez d accord sur le fait que les EPN ont un r le important jouer avec les acteurs de l insertion sociale et professionnelle pour traiter la question de l exclusion sociale 35 des r pondants sont tout fait d accord avec cette proposition ce qui va un peu l encontre des opinions relev es concernant la derni re proposition de la premi re question ils avaient pour celle ci une opinion neutre sur le fait que les demandeurs d emploi se d pla aient dans les EPN pour y trouver un accompagnement sp cifique leur permettant de s inscrire dans des r seaux d aide l insertion l opinion est donc prendre avec une certaine pr caution Ils sont par ailleurs assez d accord sur le fait que les usages des TIC par des personnes en situation d exclusion sociale constituent des l ments de valorisation et de motivation pour la personne et sur le fait que les usages p dagogiques des TIC favorisent les apprentissages Ce recueil d opinions permet d avoir une id e des repr sentations qu ont les animateurs autour de la question de l exclusion sociale et professionnelle et du r le que peuvent jouer les EPN face ces ph nom nes Ces r sultats sont n anmoins prendre avec beaucoup de pr caution car au travers d une telle enqu te les animateurs n ont pas la possibilit de d tailler leurs points de vues de les argumenter ou d mettre des restrictions Je ne peux recueil
507. s m diath ques repr sentent presque 193 la moiti des r ponses ce qui montre bien qu elles sont un r el support de d veloppement des activit s li es au num rique Cette forte participation peut s expliquer par le fait que les mairies ayant re u le questionnaire par voie postale ont su rep rer les acteurs de l acc s public Internet situ s dans les biblioth ques car ce sont bien souvent les communes qui assument les co ts de fonctionnement de ces lieux d acc s l information et la culture M me s il existe dans une m me commune d autres EPN qui se situent ailleurs que dans les biblioth ques ceux qui y sont implant s sont plus facilement rep rables par la mairie c est une des raisons pour lesquelles le questionnaire a pu leur tre transmis en priorit au d triment des autres EPN pr sents dans la commune mais qui ne b n ficient pas de cette m me visibilit cela pourrait expliquer aussi en partie cette forte participation Le taux important d EPN situ s dans ces lieux d acc s la culture interroge galement sur leur capacit toucher certaines cat gories de publics en situation d exclusion notamment les marginaux les biblioth ques et m diath ques portent une forte connotation culturelle qui peut exclure une partie de la population Nous aborderons ce point lors de l analyse de l enqu te qualitative et nous verrons que le lieu d implantation de l EPN a un impact sur les cat gories de
508. s moteurs et les handicap s sociaux dont les habitus ne sont pas conformes aux attentes des recruteurs Le sous emploi appara t comme un sympt me de l anormalit de nouveaux inutiles au monde De ce point de vue ces dispositifs sont aussi des dispositifs de stigmatisation qui consolident la d valuation des jeunes sans emploi G Mauger 2001 p 11 12 Lorsqu une personne est prise en charge par une institution qu elle b n ficie d une aide dans son parcours d insertion elle est reconnue comme devant tre assist e c est pr cis ment cette assistance qui stigmatise les personnes et qui les d finit comme potentiellement exclues Ce rep rage se fait soit par l inscription dans des services d action sociale au P le Emploi ou la Mission Locale qui assurent le suivi des personnes La logique inclusive n entreprend en revanche aucun travail d identification elle pr voit une ouverture de la soci t pour une inclusion de l ensemble des personnes qui se reconnaissent comme socialement d savantag es afin de leur offrir une place plus valorisante L inclusion refl te une dynamique qui d passe les logiques de parcours en laissant l individu libre de mobiliser les outils et les ressources qu il souhaite et d en faire l usage qui lui permettra de participer la richesse de la soci t et de faire voluer sa condition sociale 1 4 L inclusion un renversement Dans les ann e
509. s o nous parlions int gration en France les am ricains 150 parlaient en am ricain videmment de mainstreaming ce qui veut dire exactement une mise dans le courant g n ral main c est principal stream c est le fleuve le courant et streaming le ing qui correspond au ions fran ais indique l id e de plonger dans le courant g n ral S Solere Queval 2006 Sylvie Solere Queval rapproche le terme d inclusion issu de la langue anglo saxonne celui d insertion en fran ais Selon elle la diffusion massive des publications am ricaines dans le monde entier un poids sur nos mentalit s et sur nos repr sentations Le ph nom ne de mode employer des termes l anglo saxonne fait qu il est aujourd hui d usage de parler d inclusion qui finalement a remplac la notion de mainstreaming Lorsqu on se r f re l origine des mots les d finitions d inclusion et d insertion sont similaires dans le sens o l on fait rentrer un ensemble dans un autre mais l ensemble inclus n est pas modifi par l ensemble incluant tymologiquement inclure vient du latin includere qui signifie enfermer La notion d enfermement tient en filigrane celle de la contrainte de la soumission de l obligation de respecter des r gles et des proc dures mais aussi et surtout celle d assimilation comme nous l voquions propos de la notion d insertion Mais includere a aussi le sens de moins con
510. s objets TIC t l phones portables Internet ou encore sur les usages sociaux des technologies entre cat gories de personnes 1 L MERGENCE DE LA SOCIOLOGIE DES USAGES Les tudes sur la sociologie des usages selon Josiane Jouet s inscrivent d embl e dans le rejet d une perspective techniciste et mettent au jour le r le actif de l usager dans le modelage des emplois de la technique J Jouet 2000 p 493 La sociologie des usages s est constitu e gr ce des bricolages entre chercheurs de disciplines diff rentes en manque de r f rences th oriques partir de 1968 suite aux mutations sociales qui ont vu 29 TIC Technologies de l Information et de la Communication 164 l mergence de nouvelles pratiques sociales Josiane Jouet 2000 note au passage l mergence de certaines formes d autonomie et d individualisation qui seront observ es gr ce une analyse des ph nom nes sociaux qui tentent de rep rer les processus d affranchissement de certaines cat gories de personnes des formes de domination existantes Contrairement ce que l on pourrait penser la sociologie des m dias ne s est pas construite en prenant la communication comme appui principal les pratiques sociales sont un terrain d investigation privil gi Les premi res tudes sur les usages sont r alis es par des chercheurs issus de la sociologie qui tentent de rep rer la mani re dont les TIC s associent aux pratiques d autonomie
511. s parcours d insertion Un Programme R gional des Stages PRS est constitu en partenariat avec les organismes de formation pr sents sur le territoire qui est mis jour chaque ann e Ce programme est propos aux personnes souhaitant suivre une formation continue Il tient compte des r alit s conomiques du terrain et propose un ensemble de stages en alternance du niveau 6 niveau troisi me au niveau 1 l quivalent de bac 4 et plus Les formations suivies par les personnes d bouchent sur un dipl me ou un certificat professionnel Les personnes engag es dans un dispositif de formation continue sont encadr es par un dispositif mis en place par la r gion et qui propose plusieurs types de prestations pour aider les populations concern es dans leur parcours d insertion 4 1 Le Dispositif R gional d Insertion Professionnelle DRIP Le DRIP accompagne les demandeurs d emploi et les jeunes partir de seize ans sous certaines conditions en amont de la qualification professionnelle pour r pondre au mieux leurs besoins et les aider se construire un projet professionnel en concordance 184 CFA Centre de Formation et d Apprentissage 185 VAE Validation des Acquis de l Exp rience 18 Les conditions d entr e en formation sont nonc es dans le guide du stagiaire du DRIP en ligne consult le 16 09 2009 disponible sur http www bretagne fr internet upload docs application pdf 2009 06 guide du stagiaire drip
512. s pouvons ici faire une analogie au fait que les personnes sont exclues socialement par manque de respect des normes v hicul es par la soci t or il n est pas question de cela ici Se disqualifier signifie perdre tout cr dit par sa conduite or la place de disqualifi social n est pas le r sultat d un d faut de comportement ou de conduite de la personne par rapport aux services sociaux Cela reviendrait dire que les demandeurs d emploi ont le statut qu ils m ritent qu ils occupent la place de ch meur cause d un d faut de conduite ou en d autres termes cause d une attitude passive Mais les disqualifi s sociaux ne sont pas les seuls responsables la mani re dont est structur le march du travail surtout en cette p riode de crise conomique a aussi de multiples cons quences sur la hausse du ch mage et sur la d qualification de certaines personnes Si les disqualifi s sociaux occupent cette place ce n est pas cause d une attitude passive puisque certaines cat gories en particulier les fragiles et les assist s entrent m me dans une d marche active de recherche d emploi La disqualification ne serait pas dans le cadre du travail de Serge Paugam la cons quence d un comportement d viant mais le r sultat d une soci t qui est dans l incapacit de requalifier certaines cat gories de personnes Comment r introduire cette notion parue en 1991 en sciences sociales dans
513. s qu elles peuvent associer aux TIC se d placer dans un univers qui n est pas familier et qui demande de d velopper des comp tences particuli res semble quelque chose de difficile entreprendre sans un encadrement Le manque d accompagnement et de formation au portail mis en place par le P le Emploi pose des difficult s certaines personnes qui doivent l utiliser et 2 L injonction paradoxale est une expression issue de l cole de Palo Alto qui d signe en termes fran ais une double contrainte qui s oppose l obligation d utiliser les outils d velopp s pour rechercher de l emploi interdit une utilisation qui n est pas en accord avec la mani re dont l institution souhaite qu ils soient utilis s La double contrainte r side dans le fait que l utilisation prescrite ne permet pas aux disqualifi s sociaux de d velopper leurs propres usages des TIC ils doivent se soumettre un mode op ratoire qui leur emp che toute perspective de progr s ou d entrer dans une d marche d empowerment Cf G Bateson Vers une cologie de l esprit tome 2 Paris Seuil 1980 r d Points Essais 2008 28 M Linard Conception de dispositifs et changement de paradigme en formation 2002 en ligne consult le 15 12 2009 disponible sur http edutice archives ouvertes fr docs 00 00 17 80 RTF LINARD2002 rtf 248 on peut se demander si cette absence de formation en lien avec le ph nom ne de l injonction parado
514. s sont galement r serv s l accompagnement individualis pour les personnes ayant un projet plus sp cifique cr ation multim dia recherche d emploi sur Internet ou encore cr ation de blog Enfin les Cyber bases proposent des horaires en acc s libre pendant lesquels le mat riel de l espace est mis la disposition des usagers Ces derniers peuvent mener les projets qu ils 46 souhaitent tout en b n ficiant des conseils de l animateur La Caisse des D p ts et Consignations a d velopp un portail Cyber base pour les animateurs Cet outil a pour objectif d apporter une aide dans le d veloppement et l organisation des activit s de permettre l acc s un contenu technique et p dagogique et des fiches ressources pour faciliter les d marches Les collectivit s locales peuvent galement y trouver des outils n cessaires l valuation et au d veloppement de leurs actions La Caisse des D p ts et Consignations apporte un soutien financier aux collectivit s qui souhaitent ouvrir une Cyber base L enveloppe varie en fonction de la taille de la commune de 1500 2600 euros par espace pour une dur e de 24 mois En mars 2010 1800 animateurs multim dia font fonctionner un r seau constitu de 866 Cyber bases r parties sur l ensemble du territoire national y compris l Outre mer Les Cyber bases Emploi En 2005 dans le cadre du plan de coh sion sociale et du logement et suite une demande de la part du Min
515. s une situation instable sans aucune perspective de progr s Vincent de 78 CAF Caisse d Allocations Familiales 29 L entretien avec cet usager s est d roul en mars 2009 dans un EPN situ dans un P le Emploi 245 Gaulejac et Isabella Taboada L onetti avaient d j soulev ce ph nom ne en voquant les difficult s d actions auxquelles pouvaient se confronter certains individus d sins r s Pour agir il faut tre organis disposer de ressources tre soutenu et relay par son environnement Or les institutions qui disposent des ressources contribuent parfois entretenir la soumission et l impuissance V de Gaulejac I Taboada L onetti 1994 p 265 Les outils propos s s apparentent ce que nomme Manuel Castells des technologies de contr le qui servent soit identifier soit surveiller soit enqu ter Toutes reposent sur deux postulats la connaissance asym trique des codes dans le r seau et la possibilit d y d limiter un espace de communication particulier susceptible d tre contr l M Castells 2002 p 211 Dans ce contexte les outils propos s par le P le Emploi sont disponibles les annonces existent et sont visibles mais pour autant les chances d acc der un travail en les utilisant restent minimes Le fait est que le demandeur d emploi poss de un identifiant qui lui permet d acc der un espace restreint le portail du P le Emploi et qui permet l
516. sanvallon 1994 Wuhl 1996 Join Lambert 1994 D autres enfin l identifient une 97 red finition des modes d intervention sociale aupr s des populations les plus d munies lon 1990 Guyennot 1998 S Ebersold 2005 p 105 L insertion est sociale et professionnelle professionnelle car l emploi r mun r permet la personne de subvenir ses besoins Il constitue une v ritable norme dans la soci t qui distingue les personnes qui travaillent de celles qui sont prises aux mains des politiques d insertion l emploi reste une valeur int gratrice sociale car partir des ann es quatre vingt dix toutes les activit s culturelles ou sportives capables de reconstruire l individu d sorient feront partie int grante des politiques d insertion Cela montre bien la diversit des formes que peut prendre l insertion selon l entr e par laquelle nous souhaitons l observer Cependant l insertion a travers plusieurs ges qui nous permettent de dater pr cis ment quels ont t les publics vis s et les modes d intervention privil gi s 1 LES POLITIQUES D INSERTION EN FRANCE Les bases de l insertion se sont fond es d s la seconde moiti des ann es soixante lorsque la question des jeunes en situation de handicap des d linquants et des inadapt s du syst me scolaire interpellait les pouvoirs publics Mais c est v ritablement partir du milieu des ann es soixante
517. sensus entre les deux parties cela demande une modification de la part des deux acteurs Les politiques en mati re de formation ou de retour l emploi parlent d insertion lorsqu il s agit de relier des l ments les uns aux autres afin qu ils puissent interagir de fa on coordonn e ensemble la norme en est le fil conducteur Puisqu il existe des mots sur lesquels s appuyer pour orienter les programmes politiques quelle signification et quelle justification pouvons nous donner l usage de la notion d inclusion en France Est elle un moyen d orienter de nouvelles politiques de nouvelles strat gies Sommes nous sur des modes d intervention diff rents que les programmes d insertion d j mis en uvre Sommes nous devant une sp cificit num rique qui justifierait l usage de cette notion Dans le domaine de la recherche il y a une certaine confusion lorsqu on parle d inclusion En reprenant le sens tymologique des termes nous voyons que l insertion et l inclusion se basent sur des logiques similaires d enfermement Mais l enfermement s loigne des intentions d empowerment auxquelles sont attach es les politiques publiques en mati re d inclusion num rique et sociale Puisque ce terme nous vient des pays anglo saxons o les individus b n ficient davantage de libert entreprendre et d velopper leurs pratiques personnelles nous pouvons nous demander si l usage du mot inclusion peut prendre v rit
518. sentations du monde social Actes de la recherche en Sciences Sociales n 154 2004 116 d accompagnement amorcent l individualisation des pratiques qui vise responsabiliser le b n ficiaire en l incitant s impliquer personnellement dans son parcours d insertion En d autres termes les politiques d insertion ont pour objectif de rendre acteur l individu et de refuser toute forme de passivit Cette mesure se mat rialise notamment gr ce au d veloppement de proc dures de bilan tels que les APP ou les portefeuilles de comp tences qui renseignent l individu sur sa situation personnelle et professionnelle ainsi que sur l environnement conomique et social du territoire dans lequel il se trouve Pour les acteurs de l insertion l individualisation des pratiques demande une adaptation perp tuelle et la mise en place d un traitement sp cifique en fonction des caract ristiques de la personne mais aussi des phases de n gociation avec les entreprises afin d tablir le parcours d insertion le plus appropri et le plus b n fique possible Cela demande une organisation au niveau local des organismes partenaires afin qu ils coordonnent leurs actions au mieux au service du b n ficiaire L objectif est d apporter l individu l ensemble des ressources susceptibles de l aider dans son parcours d insertion L exigence de personnalisation comme celle d interinstitutionnalit inf re la coh rence de l action publique l inventivit
519. ser dans l espace multim dia dur e par s ance n de 15 mn Q 15 lt 30 mn O30m lt ih Oth lt 2h Q de2h Q Plus que cela 2 6 A quel moment venez vous plusieurs r ponses possibles Matin m Midi O Apr s midi n Soir Nocturne O Week end D 21 Aujourd hui quelles sont vos motivations fr quenter l espace multim dia plusieurs r ponses possibles O Vous n tes pas quip d outil informatique chez vous Q Le foyer est quip mais je n utilise pas O Vous n avez pas de connexion Internet chez vous O Vous avez peur de manipuler seul e O La tarification propos e est raisonnable O Les horaires d ouverture sont larges O Les activit s et services propos s vous sont utiles O Vous b n ficiez d accompagnement et d assistance O Vous rencontrez de nouvelles personnes O Vous trouvez l espace agr able et convivial O Proximit du domicile O Vous d couvrez de nouvelles choses O Vous participez des projets Gi Autre s ns in e nee DIN TM Men nnn sn is sent eL nd ani A ten Me eUin 3 Vos usages 3 1 Que venez vous faire l espace plusieurs r ponses possibles D couverte et initiation aux outils O Cours grand public bureautique retouche photo etc Cours individuel O Trouver du conseil aupr s des professionnels animateurs O Recherche sur l Internet O Messagerie O Atelier de recherche d emploi cr ation de CV O Interactions administrations CAF D claration d imp ts etc
520. ser de la technologie en esp rant toucher le plus Communication de la commission europ enne R vision mi parcours du plan d action eEurope 2005 en ligne Bruxelles Comit des commissions europ ennes 18 f vrier 2004 consult le 20 07 2009 disponible sur http eur lex europa eu LexUriServ LexUriServ do uri COM 2004 0108 FIN FR PDF ENT Environnement Num rique de Travail Communication de la commission europ enne Plan d action eEurope 2005 une soci t de l information pour tous op cit Les personnes qui ne participent pas la soci t de l information ne sont pas identifi es dans le programme eEurope 2002 La Commission associe les exclus num riques aux populations qui n utilisent pas les outils num riques sans porter de r flexion sur les motivations ou les raisons qu ils ont ne pas les utiliser probl me d acc s Refus d utiliser ces nouveaux outils Manque d informations sur leur utilit 26 grand nombre d individus pour qu ils deviennent de futurs utilisateurs mais incite les tats porter une r flexion sur ce que pourrait apporter l usage des TIC pour am liorer la situation et ou les conditions de vie de certaines populations qu elle consid re comme exclues socialement 1 3 i2010 une soci t de l information pour la croissance et l emploi La strat gie de la Commission europ enne 12010 la soci t de l information et les m dias au service de la cro
521. sitive et constructive Dans cette dynamique les outils num riques sont mobilis s au service de la personne dans le but d am liorer sa vie sociale ou professionnelle L inclusion num rique r v le la mani re dont les individus font usage des TIC pour op rer un changement dans le sens positif du terme qui profitera directement l usager Dans cette optique nous parlerons d inclusion num rique lorsque les TIC pourront apporter un gain suppl mentaire l individu duquel il pourra en tirer des b n fices dans sa vie quotidienne Ce changement de paradigme s oppose aux relations de pouvoir auxquelles les disqualifi s sociaux peuvent tre soumis Le service public de l emploi exerce par exemple un contr le sur les demandeurs d emploi dans le sens o les personnes inscrites doivent justifier leur situation par rapport l emploi pour percevoir des aides sociales Pour autant pour rechercher de l emploi les disqualifi s sociaux s approprient un des espaces pluriels pr sent dans la place publique pour contourner ce que 302 l tat via le service Public de l emploi met en place comme traitement La r ponse descendante au traitement de l exclusion professionnelle mat rialis e par une conception rigide et limit e des outils qui emp che toute possibilit d mancipation comme cela tait le cas avec la t l vision et les m dias traditionnels selon J rgen Habermas 1978 prive l individu de sa libert de cr er Au
522. sociale et professionnelle 147 coordonner les actions d insertion d o l id e d assimilation Les entreprises ont un mode de fonctionnement et des valeurs qui leurs sont propres l insertion consiste mettre en conformit les personnes avec ces composantes pour qu elles soient ins r es 1 2 L int gration une co transformation La logique d int gration se distingue de celle d insertion dans le sens o sur le plan des politiques publiques les publics cibl s ne sont pas les m mes Il est fr quent de parler d insertion lorsqu il s agit de personnes en demande d emploi de jeunes sortis du syst me scolaire alors que la logique int grative s adresse davantage aux personnes issues de l immigration d sirant int grer les valeurs constitutives d un pays pour y occuper une place Pour expliquer ce qu il en est Sylvie Solere Queval remonte jusqu la loi de 197527 qui promouvait une logique d int gration La notion d int gration est l origine un terme tir des math matiques nous dit elle o l int gration prend en compte la totalit une totalisation compl te et continue l int gration constitue la totalit sans failles Int grer c est rendre complet bid Les personnes int gr es seront celles qui poss deront le capital complet qui auront int gr les valeurs int gratives sur lesquelles se base la soci t sans faille aucune L effort d int gration passe par l acquisition de ce capital Elle
523. solement et de rupture avec l environnement comme c est le cas pour l EPN situ dans l immeuble d un quartier de logements sociaux soit augmenter leurs chances de rencontrer une personne susceptible de leur apporter une aide leur situation Les EPN 301 L entretien a t r alis en mars 2009 en pleine p riode de crise de l emploi 280 remplissent une fonction socialisante au m me titre qu un club sportif ou qu une association qui favorise la cr ation de liens entre les personnes Ils sont des espaces publics accessibles tous dans lesquels les personnes ont la possibilit d changer et de discuter librement ce qui leur permet d tendre et de consolider leur r seau social 5 4 Pr server le lien via l usage des TIC Les liens sociaux cr s entre les usagers dans les EPN n existent pas uniquement physiquement au sens du face face Le fait que des technologies num riques soient accessibles permet aussi de pr server des liens distance Certains usagers rencontr s profitent de l acc s aux outils pour maintenir le lien qui les unit leur famille ou leurs amis qui sont loign s d eux Les EPN ont galement cette fonction de pr server le contact entre les diff rents membres d une famille loign s les uns des autres en permettant aux usagers de communiquer gr ce aux outils mis disposition Les EPN sont parfois les seuls endroits o les usagers peuvent discuter avec leurs proches et pr server
524. souligne galement qu en mati re d animation dans certains cas les animateurs n ont pas les comp tences et les outils pour accompagner les personnes en situation de handicap ou celles qui sont en recherche d emploi Enfin les porteurs de projets des PAPI d clarent que la fr quentation importante les oblige limiter les temps d acc s les PAPI ouvrent aussi pendant les horaires d ouverture des structures porteuses et cela peut p naliser l acc s pour des cat gories de personnes par exemple celles qui travaillent en journ e 62 4 2 2 Usagers et usages des TIC dans les PAPI La seconde phase d enqu te men e aupr s des usagers informe sur les cat gories de publics qui fr quentent les PAPI et sur leurs usages Le rapport r v le qu en termes de publics toutes les classes d ge sont accueillies Les deux tiers des usagers sont g s entre douze et quarante ans Parmi l ensemble des usagers pr sents un tiers d entre eux vivent avec moins de 750 euros par mois un quart sont reconnus comme demandeurs d emploi et une personne sur deux fr quente le PAPI pour effectuer ses recherches En termes de niveau de formation des demandeurs d emploi 29 d entre eux poss dent un niveau inf rieur celui du baccalaur at et 31 un niveau quivalent ou sup rieur bac 4 Enfin 56 des usagers pr sents dans les PAPI disposent d un ordinateur domicile et 51 n ont pas la possibilit d acc der Internet ailleurs que dans
525. sque j ai compar les r sultats avec la liste des centres de ressources dit e par le Conseil r gional j ai remarqu qu ils taient en r alit vingt et un tre labellis s Centre de ressources Plusieurs hypoth ses peuvent expliquer ce d calage soit les animateurs ont coch en priorit le label Cybercommune consid rant que leur espace tait avant tout une cybercommune soit ils n ont pas connaissance des labels de leurs espaces soit ils ne souhaitaient pas les communiquer N anmoins nous pouvons consid rer que les centres de ressources n ont pas jou leur r le de communiquant aupr s des autres EPN de leur communaut En les localisant sur la carte j ai constat que les cybercommunes situ es proximit des centres de ressources ont peu particip l enqu te si ce n est dans les r gions Vannetaise et Brestoise cela montre bien qu il existe un r el manque de communication entre les diff rents espaces d une m me communaut de communes La publicit du questionnaire n a me semble t il pas t assez assur e malgr les relances cons cutives Sur la base des r ponses re ues nous remarquons galement que les EPN poss dant au moins un label r gional se situent majoritairement dans les zones rurales et que ceux implant s dans les zones urbaines ont peu particip l enqu te Cela est probablement d un probl me de diffusion du questionnaire dans les grandes agglom rations No
526. ssent aujourd hui fait qu elles ne peuvent uniformiser les approches et les parcours Des jeunes aux personnes en situation de handicap des populations en situation pr caire aux plus marginales les outils et moyens d intervention doivent tre adapt s en fonction des caract ristiques et des attentes des publics afin qu ils puissent b n ficier d un 119 accompagnement appropri leur projet professionnel De la formation dans les ann es quatre vingt l insertion par l activit conomique partir du d but des ann es quatre vingt dix comme piliers des politiques de retour l emploi les entr es se sont multipli es rendant l action publique parfois confuse L entreprise est devenue au fil des ann es l l ment majeur autour duquel les politiques de retour l emploi et plus particuli rement dans le domaine de la formation se sont organis es tendant mettre en ad quation les projets professionnels des personnes concern es avec les fluctuations du march Pour un meilleur ajustement des politiques d insertion vis vis des besoins locaux les lois de d centralisation de 1982 ont donn davantage de responsabilit s aux r gions aux d partements et aux collectivit s locales pour mettre en uvre des plans et des dispositifs d insertion adapt s la situation conomique du territoire Cette d centralisation et par la m me occasion ce d sengagement progressif de l tat n est pas sans une remise en ques
527. sser pour d su tes les personnes qui ne poss dent pas de t l vision cran plat d ordinateur ou de connexion Internet domicile comme si aujourd hui la valeur de l Homme tait inh rente l quipement en technologies num riques Il est facile de 91 TIC Technologies de l Information et de la Communication 126 sch matiser mais il certain que les personnes qui restent injoignables au bout d une journ e l A i parce qu elles ne poss dent pas de t l phone portable ou n ont pas r pondu un courrier lectronique instantan ment ne sont plus consid r es comme des victimes mais comme des coupables la soci t condamne implicitement le non quipement et le non usage Pour y rem dier les pouvoirs publics sont pr ts tout diffuser inonder de technologies toutes les sph res de la vie sociale et professionnelle La vitrine num rique est quelque chose prendre au s rieux pour se d fendre de la guerre conomique et comp titive entre les pays d velopp s Mais si la question de l exclusion num rique n est pas l objet ad 7 x er LA 1 Fr premier de cette recherche quel ph nom ne de soci t et d actualit mettre en lien avec cette nouvelle vision de la soci t de l information et de la connaissance que l on cherche nous imposer L exclusion peut s appr hender de diff rentes mani res comme nous l avons vu mais l objet v ritable de l exclusion n e
528. ssistanat Par ailleurs parall lement au dispositif du RSA le pr sident de la r publique charge Martin Hirsch d organiser un Grenelle de l insertion pour voquer la question des ch meurs de longue dur e et d gager de nouvelles politiques d insertion Ce Grenelle a pour objectif de refonder les politiques d insertion jusqu ici mises en uvre Douze chantiers prioritaires sont conclus dont la fusion des contrats aid s sous le contrat unique d insertion et le contrat de professionnalisation et le regroupement de l ANPE et des ASSEDIC sous la d nomination P le Emploi Le P le Emploi intervient comme le r f rent unique dans le service public de l emploi des demandeurs d emploi non indemnis s et des personnes les plus loign es de l emploi La loi sur la g n ralisation du RSA et la r forme des politiques d insertion est promue le 1 d cembre 2008 le RSA est appliqu l ensemble du territoire le 1 juin 2009 1 2 L insertion sous toutes ses formes Plusieurs orientations apparaissent dans les politiques d insertion qui combin es entre elles doivent tre capables de redonner une place reconnue l individu dans la soci t Au regard des nombreux dispositifs mis en place en France depuis le d but des ann es quatre vingt les politiques d insertion contiennent deux types de mesures des mesures d assistance et des mesures d aide au retour l emploi car l insertion est sociale et pr
529. ssources s quiper en ordinateur et installer une ligne Internet domicile semble peu envisageable Le niveau de pr carit est tel que les ressources aussi minimes qu elles soient sont utilis es pour se loger se nourrir et acc der aux besoins primaires L EPN intervient donc comme l un des seuls moyens permettant la population d acc der des postes informatiques reli s au r seau Internet Pour d autres usagers rencontr s qui prouvent moins de difficult s financi res ou pour lesquelles le niveau de ressources est plus lev l achat d un ordinateur portable ou de bureau est moins contraignant que l abonnement un fournisseur d acc s Internet l achat d un outil informatique est limit dans le temps il peut tre pr vu l avance Comme ils le disent ils peuvent conomiser une somme d argent au pr alable et anticiper leur achat qui une fois effectu sera acquis L abonnement une connexion Internet quant lui demande le versement d une somme d argent tous les mois or il est difficile pour certaines personnes de se projeter dans l avenir Elles peuvent tr s bien assumer pleinement le co t d une connexion pendant un mois ou deux parce qu elles poss dent les ressources financi res suffisantes mais peuvent tr s bien se retrouver dans l incapacit quelques mois plus tard L alternance entre les p riodes de ch mage et d emploi emp che la projection et donc l anticipation il est parfois difficile de d
530. st il pas la privation Il n est rien de plus excluant lorsqu on cherche rejoindre un groupe exercer une pratique vivre selon un mode vie et que la soci t nous en prive parce qu elle ne nous en donne pas les moyens ou pire qu elle est structur e de fa on ce que l on soit maintenu une place en dessous de celle que l on juge m riter Nous faisons ici r f rence aux cat gories de populations de plus en plus nombreuses aujourd hui qui se trouvent disqualifi es sans qu elles n aient eu le temps ni les moyens de r agir La pr carit le ch mage la pauvret sont autant de notions qui font cho lorsqu on parle d exclusion sociale Pour les personnes qui en font l exp rience la requalification constitue un v ritable parcours du combattant Au del des dispositifs d insertion et de retour l emploi propos s les personnes concern es sont aujourd hui invit es respecter scrupuleusement un certain nombre de normes et de proc dures et engager des d marches de plus en plus m diatis es par l usage des TIC inscription par Internet via le site du P le Emploi consultation des offres d emploi d p t de CV en ligne r gularisation des situations recherche de formations Il est aujourd hui n cessaire d avoir acc s aux TIC lorsque nous sommes confront s cette situation or tout le monde n est pas quip et ne poss de pas les comp tences pour les utiliser L implantation des EPN a
531. stance bien qu elle n ait pas encore t donn e qu ils deviennent membres d un groupe caract ris par la pauvret G Simmel 2005 p 14 C est donc l institution via l aide sociale qu elle propose qui d limite et identifie les personnes en situation de pauvret Cela montre bien qu en France la soci t joue un r le majeur dans la d finition et l tiquetage des personnes en situation de pauvret En proposant de l aide l institution stigmatise 3 LE CH MAGE UNE PREUVE La construction de la notion de ch mage au sens moderne du terme est apparue en France dans les ann es trente Avant la soci t distinguait les personnes en situation de pauvret durable les inaptes au travail qui portent sur eux les stigmates visuels de l exclusion handicap s physiques infirmes moteurs et c r braux personnes en situation de handicap mental et jug s non responsables de leur situation des personnes pour qui le non emploi tait involontaire et qui vont tre d sign s comme ch meurs La notion de ch mage est invent e suite aux transformations des modes de la soci t industrielle et l mergence d une relation salariale appuy e par un contrat de travail D Demazi re 1995 Les ch meurs mesure que le salariat et les politiques sociales se d veloppent d signent alors les travailleurs r guliers priv s d emploi de mani re involontaire D Demazi re 1995 Mais face la pluralit de
532. stantes e un acc s pour tous les EPN doivent tre en mesure d accueillir tous les publics quelles que soient leurs sp cificit s M me si certains programmes orientent leur projet vers des cat gories de personnes sp cifiques adolescents pour les Points Cyb Espace Jeune Num rique ou demandeurs d emploi pour les Cyber base Emploi l EPN doit garantir un acc s aux ressources num riques pour tous e des quipements les EPN doivent mettre disposition un minimum de cinq postes informatiques en r f rence la charte des EPN Cependant dans les petites communes la pr sence de deux postes est parfois tol r e Les EPN doivent par ailleurs tre quip s de logiciels propri taires ou libres de p riph riques du type imprimante scanner et autres quipements appareil photo num rique cam ra num rique vid oprojecteur e un accompagnement les EPN ont la particularit de proposer un acc s accompagn aux usages des TIC contrairement aux cyber caf s qui proposent un simple acc s Internet contre paiement Un ou plusieurs animateurs suivant la taille de l espace sont pr sents durant les horaires d ouverture de l EPN L animateur anime et encadre des s ances d initiation aux TIC et accompagne les publics dans l appropriation des outils Il doit b n ficier d une double comp tence technique et p dagogique 8 ARTESI Rapport d acc s public Internet op cit ARTESI Agence R gi
533. stitution la logique du dossier l emporte sur la consid ration de la personne la logique de l aveu et de la normalisation prend le pas sur l coute et l alt rit le traitement quantitatif l emporte sur le qualitatif les logiques d adaptation d assistance et de d pendance dominent au d triment de la reconnaissance de la solidarit et de l autonomie V de Gaulejac I Taboada L onetti 1994 p 271 Pour tenter de s affranchir de ces outils et de ces m thodes certains demandeurs d emploi font le choix de se d placer dans des lieux o ils peuvent d velopper des usages et des pratiques en concordance avec leurs attentes et leurs besoins Ils souhaitent en quelques sortes se lib rer de la contrainte et d une hi rarchie laquelle ils sont soumis C est une des raisons pour lesquelles ils se dirigent vers les EPN o l acc s aux TIC est libre et o les usages ne sont pas limit s et orient s par l institution Le rapport l emploi a chang pour les disqualifi s sociaux ils ont d autres possibilit s de rechercher du travail qu en ayant un rapport direct avec l institution experte dans le domaine comme cela tait le cas lorsque l ANPE exposait ses offres papier dans le hall d entr e Aujourd hui les outils se sont d velopp s notamment avec l apparition des TIC les demandeurs d emploi pr sents dans les EPN les utilisent et ils deviennent tous les jours un peu plus acteurs et ma tres de leur parcours cherchant m me
534. strie et le Commerce 34 d ploiement de son r seau et d apporter un soutien aux collectivit s souhaitant d velopper leur propre Cyber base Enfin les missions de la MAPI sont d sormais aux mains de la DUI en charge de proposer des mesures n cessaires au d veloppement de la soci t de l information sur le territoire fran ais Le dernier CISI a eu lieu le 11 juillet 2006 Celui ci avait pour objectif d amplifier le d veloppement des TIC sur le territoire fran ais Ce plan regroupait un ensemble de vingt quatre mesures autour de trois th matiques cependant aucune r flexion sur l acc s public Internet n tait apport e L ambition du plan tait de cr er des programmes conomiques pour l quipement de familles aux revenus modestes Ainsi le gouvernement a lanc son op ration un ordinateur 1 euro par jour qui propose un ordinateur quip d une connexion haut d bit et d une formation domicile pendant trois ans pour un euro par jour Le CISI de 2006 s attache surtout la th matique de l am nagement du territoire avec pour ambition d tendre la couverture du haut d bit aux bureaux aux logements neufs en cr ant un label logement multim dia ainsi que dans les zones rurales m tropolitaines et en Outre mer Enfin le CISI de 2006 est l occasion de dresser un bilan des actions pass es concernant le d veloppement des services publics en ligne et de mettre en place de nouvelles mesures
535. sup rieure O Professions interm diaires O Employ Ouvrier E TEE ROSE ES EE EE I EEA NEE TORREA D PE PI RER M EEE RE A Si non pr cisez votre situation Demandeurs d emploi G Etuden CSP parent s 2 124 is eres ead iarrai pedaso kre esdoi tire less didetAs i ide nd t ie Snstpisedases Q Sans profession au foyer G Retrait de qu elle CSP 7 5 uen anssenanentes T ne ere sr sde ere O Autre s dont la recherche d un 1er emploi annn0sann00osanv0orsrsnntiensnatttnsnntesensnntennnnnnnennnnnnneneannnne nnan 19 Le foyer per oit il un ou des salaire s un Oui u Non 110 Le foyer per oit il d autres sources de revenus autres que les aides sp cifiques n Oui u Non Si oui la les quelle s O Pension alimentaire Q Allocations logements O Allocations familiales Q Rentes actions biens locatifs Un ATANES E ESP E AE EEE E E eee TERRA SUP RS RER RSR RER Tes 1 11 Le foyer b n ficie t il d aides sociales sp cifiques n Oui u Non Si oui la les quelle s API Allocation de Parent Isol O AAH Allocation aux Adultes Handicap s O RMI ou RSA O ASPA Allocation de Solidarit aux Personnes Ag es APA Allocation Personnalis e d Autonomie O ASS Allocation Sp cifique de Solidarit En AUTAT E j Se ren une sn E EA AATE A RS EAT IEEE P Mt sue laits 1 12 Quel est le revenu mensuel de votre foyer u 800 mois Q 800 lt 1200 mois Q 1200 lt 1500 mois Q 1
536. sur les relations que les disqualifi s sociaux entretiennent avec ces espaces Deux entr es ont donc t privil gi es qui n cessitent de mobiliser plusieurs outils m thodologiques En tant qu tudiant j avais plusieurs fois travaill durant les stages de mon parcours universitaire avec des publics en situation de pr carit de handicap ou d exclusion sociale au sein m me des EPN Je m tais donc familiaris avec le fonctionnement des EPN mais aussi avec les questions d usages des TIC et d exclusion qui sont rest es au centre de mes int r ts Durant les stages effectu s mes observations men es pr alablement aupr s de 78 Cf le point 4 1 du deuxi me chapitre 2 EPN Espace Public Num rique 30 TIC Technologies de l Information et de la Communication 175 personnes infirmes moteurs c r brales ou aupr s de jeunes sous protection judiciaire ont facilit mon immersion dans ce nouveau travail de recherche m me je n avais pas encore eu l occasion de travailler avec le public des disqualifi s sociaux Une des premi res tapes a donc t de rencontrer les animateurs d EPN pour recueillir les premiers l ments exploratoires qui allaient installer et orienter ce travail de recherche L objectif tait de prendre un premier contact avec le terrain en questionnant les animateurs sur le ph nom ne de l exclusion sociale et professionnelle l id e tait de les interroger sur les solutions qu
537. sus de changement Pour d bloquer cette situation c est dire la rendre ad quate aux desseins individuels et collectifs S Karsz 2008 l individu devra trouver de nouvelles possibilit s d agir sur son environnement et c est ce moment pr cis que l on peut parler effectivement d empowerment Selon Yann Le Boss 2008 le ph nom ne associ la notion d empowerment consiste donc en un d veloppement d un pouvoir au sens d une opportunit de cr er de nouvelles possibilit s d agir sp cifique Pourquoi sp cifique 159 Parce que ce n est pas de notre pouvoir d agir en g n ral qu il est question ici tout le monde en a peu ou prou mais bien de celui que requiert le d passement de l obstacle ponctuel qui bloque la d marche de changement vis e 1bid p 144 Dans le cadre de cette recherche les ressources existent dans les EPN et sont accessibles au public Les outils num riques sont disponibles et si les disqualifi s sociaux expriment des difficult s les utiliser des personnes ressources sont capables de leur venir en aide Une des inconnues avant que le travail de terrain ne soit engag tait de savoir s ils acc dent suffisamment de ressources et d outils qui leur permettent de contourner les obstacles qui emp chent le changement d sir En termes d usages des TIC relatifs la d marche de retour l emploi nous verrons quelles strat gies d empowerment ont t observ es qui leur permetten
538. t des personnes handicap es du 11 f vrier 2005 l une des derni res principales loi en vigueur portant sur les droits des personnes en situation de handicap 145 un statut d vidence dans notre soci t qu il existe des qualificatifs qui viennent tayer ce nouveau terme sociale num rique au m me titre que l on parle d insertion sociale professionnelle En partant d une r flexion tymologique sur la notion d inclusion nous focaliserons notre propos autour de celle d e inclusion ou d inclusion num rique pour tenter d expliquer la composante technologique qui se rattache l id e d inclusion au regard des id es v hicul es L objectif est de donner une d finition suffisamment large de l inclusion num rique pour qu elle fasse l objet d un concept mobilisable dans ce travail de recherche 1 INSERTION INT GRATION INCLUSION Il est fr quent de parler lorsqu il est de redonner une place dans la soci t aux personnes en situation de pr carit de handicap ou d exclusion de logiques d insertion ou d int gration du moins dans le syst me fran ais qui est le n tre Ces notions sont employ es outrance lorsqu il s agit de politiques sociales nous employons successivement l une ou l autre en fonction des logiques d intervention que l on souhaite d velopper Pour tenter d clairer notre pens e et de v rifier pr cis ment ce que recouvre la notion d inclusion nous no
539. t leur venir en aide S Paugam 1995 p 48 Ce projet de destruction des bidonvilles et des taudis est envisag dans une perspective de d veloppement territorial et d am nagement du territoire pour favoriser le d veloppement d a roports d autoroutes de complexes ou d universit s Une autre raison qui explique cette d cision de faire dispara tre ces logements provisoires est pour l tat d tre l instance r paratrice de tous les dysfonctionnement sociaux d o la prise en compte de tout ce qui pouvait tre signe ou risque de d gradation de la vie sociale et la recherche de solutions souvent nergiques et radicales bid p 49 L intervention publique s tend les organismes d action sociale priv s sont de plus en plus sous la tutelle administrative afin d encadrer et de prendre en charge toutes les populations qui font l objet de disqualification Des travailleurs sociaux polyvalents sont ainsi form s dans le but de faire dispara tre la grande pauvret Au milieu des ann es soixante dix la question des personnes mal log es est toujours d actualit bien que les politiques men es durant les dix derni res ann es ont permis d am liorer la situation partir des ann es quatre vingt c est d une part la d gradation du march de l emploi et la hausse du ch mage de longue dur e et d autre part l affaiblissement des liens 80 sociaux entre les individus qui prennent le relais de la crise du log
540. t me des TUC jusque l r serv aux jeunes aux ch meurs de plus d un an La question des demandeurs d emploi devient centrale car le ch mage en France et en Europe ne cesse d augmenter Des compl ments de ressources sont attribu s aux personnes faisant un effort personnel dans leur d marche d insertion et de recherche d emploi La formation en alternance ainsi que la mise en place de SIVP font l objet d un nouveau plan destination de 135 000 jeunes en fin de cursus scolaire La conf rence des 10 et 11 f vrier 1987 de Joseph Wresinsky alors rapporteur de la section des affaires sociales du Conseil conomique et Social marque le d but du plan de lutte contre la grande pauvret 56 TUC Travaux d Utilit Collective 137 SIVP Stage d Insertion la Vie Professionnelle 138 J Wresinsky 1987 op cit 100 1 1 2 1988 la loi sur le Revenu Minimum d Insertion RMI La loi sur le RMI constitue une v ritable rupture dans les politiques d insertion et fait l objet d une priorit gouvernementale Cette loi va instaurer les bases d un service public de l insertion l chelle d partementale L accroissement du nombre de ch meurs et les p riodes de ch mage de plus en plus longues dans la fin des ann es quatre vingt conduisent la mise en place d un dispositif sp cifique de la gestion de la pauvret le RMI Les politiques d insertion ne misent plus uniquement sur la formation professionnelle de
541. t tel dipl me si t as pas le dipl me l d j t es pas s r Femme 30 ans fragile en recherche d emploi n F17 L usage de l outil est prescrit il ne permet pas aux demandeurs d emploi de mettre en avant telle ou telle comp tence ou validation d acquis de l exp rience qui pourraient se substituer tel ou tel dipl me L usage de la t l candidature restreint son champ d action le demandeur d emploi est soumis aux directives du P le Emploi Le fait que les informations sur l entreprise ne soient pas d voil es ne permet pas au candidat de personnaliser sa candidature Il nous a souvent t conseill depuis les cours d orientation au lyc e jusqu l universit de se tenir inform de l actualit de la structure dans laquelle nous souhaitons postuler pour montrer l int r t particulier que nous portons celle ci en d voilant notamment quelques informations qui nous semblent importantes La lettre de motivation est un outil qui permet de se vendre soit pour d crocher un entretien soit pour informer la structure de ce que l on pourrait lui apporter or les outils d velopp s par le P le Emploi vont l encontre de cette dynamique Une fois de plus les demandeurs d emploi qui r pondent la t l candidature constituent un corpus de profils uniformis s qui ne permet aucune d marcation de chacun des candidats Mais cela n est pas la seule contrainte de la t l candidature puisqu elle est galement accessible
542. t avec un projet en t te et utilisent les outils de fa on pragmatique Sur la base des t moignages il ressort deux mani res d investir les temps d ouverture des EPN 3 1 2 1 Rentabiliser les temps d acc s Premi rement il y a ceux qui prennent leur temps et profitent de l ensemble des heures accessibles pour mener le maximum d activit s qui leur permettront d am liorer leur situation Ils s cartent parfois des activit s dites socio professionnelles mais limitent leurs usages ce qui leur semblent b n fique ils ne vont pas s autoriser jouer en ligne ou regarder des vid os C est le cas de cette femme qui d clare profiter des heures d ouverture pour s installer et diversifier ses usages Parce que la vie est vachement dure et qu il faut faire attention et je pense que des endroits comme a c est vachement apaisant pour le karma Moi je ressors de l je suis super cool quoi J ai fait tout ce que j avais faire pos ment tu vois j tais pas dans le stress ouais t as qu une heure hein Alors t as qu une heure d j t en 233 perds un quart d heure par le stress L j ai pris mon temps j ai pu faire tout ce que j avais faire mes trucs de compte mes CV j ai chang mon CV j ai envoy a partout dans le monde j ai crit mes potes chez qui je vais bosser j ai t un peu sur facebook Femme 35 ans fragile en recherche d emploi n F22 Cet usager t mo
543. t de d passer les difficult s rencontr es pour se rapprocher de l objectif fix en d veloppant une capacit retrouver de l emploi sans tre assist s 4 2 Les critiques l gard de la notion d empowerment L tendue des discours qui s appliquent l empowerment rend la notion relativement floue vague Le terme souffre d un manque de pr cision dans les fondements th oriques Cela permet d appliquer la notion des situations tr s diverses mais handicape quand la nature et au sens qu il prend lorsqu il est mobilis ce titre selon Sa l Karsz 2008 la notion d empowerment ne fait pas l objet d un concept mais plut t d une cat gorie L empowerment selon le chercheur ne d limite pas de fa on claire les contours qui permettraient d appr hender le r el M me si selon Yann Le Boss 2008 le champ d tude propre l empowerment s oriente vers la production de changement le manque de pr cision dans les fondements th oriques m nerait parler plut t de discours sur l empowerment Cela constitue l une des principales critiques sur la notion qui doit encore tre tay e et fond e th oriquement afin d tre conceptualis e Deuxi mement l empowerment rev t un caract re positif constructif stimulant au point que son absence compl te ou partielle est suppos e r duire d autant les marges de man uvre des individus et des groupes confront s des situations difficiles Il ne semble pas exister
544. t et associent des membres du service public de l emploi P le Emploi DDTEFP mais aussi de mani re non exclusive les Missions Locales l AFPA 7 et les PATO L ensemble des partenaires est pr sent au sein d une m me structure juridique pour permettre aux personnes concern es de b n ficier de l ensemble des acteurs services et moyens techniques et humains susceptibles de leur apporter une aide dans leurs parcours d insertion cr ation d entreprise ou d marche de recherche d emploi Elles sont galement pour les employeurs un outil de gestion de leurs ressources humaines d aide au d veloppement la cr ation ou la reprise d entreprise la fin de l ann e 2008 217 Maisons de l Emploi taient implant es sur l ensemble du territoire fran ais Le regroupement et le travail en partenariat des diff rentes structures favorise la logique de proximit avec les individus mais cela semble opposer deux dynamiques Les Maisons de l Emploi sont certes un nouvel outil permettant d orienter la personne concern e dans son parcours professionnel mais elles sont aussi et probablement un outil de contr le suppl mentaire qui ne laisse que peu de marge de man uvre aux demandeurs d emploi 3 REGARDS CRITIQUES SUR L INSERTION Pour comprendre la notion d insertion dans sa globalit plusieurs dimensions sont prendre en consid ration Selon Claude Dubar 2001 l insertion est relier au d clin de l apprentissage connu au cour
545. t internaute fichier presse presse_6 pdf amp ANPE Agence Nationale Pour l Emploi 64 UNEDIC Union Nationale pour l Emploi Dans l Industrie et le Commerce 47 Nationale il est ainsi pr vu de d ployer 400 Cyber bases dans les coles primaires pour 2013 et la direction de l Administration p nitentiaire avec qui le premier espace Cyber base en milieu carc ral a t inaugur le 28 mai 2009 la maison d arr t de Bordeaux Gradignan 3 12 Les ECM du Minist re de la Culture En 1998 le Minist re de la Culture cr e le programme Espace Culturel Multim dia ECM pour soutenir l implantation d espaces multim dia au sein de structures culturelles ou socioculturelles existantes Au del des activit s traditionnelles de sensibilisation aux technologies num riques propres aux EPN les ECM ont pour objectif de mettre en uvre des actions et des ateliers d initiation au multim dia partir de contenus culturels ducatifs et artistiques Le caract re artistique est une dimension essentielle des ECM dont la production et la diffusion culturelle sont une priorit Faciliter et valoriser l acc s aux contenus culturels par l interm diaire des TIC est une des principales missions laquelle s attachent les ECM soit en mettant disposition du public des contenus ducatifs artistiques et culturels multim dia hors ligne soit en assurant une veille sur les contenus en ligne et en tablissant une s lec
546. t les femmes Tous deux vivent mal leur situation ils sont accapar s par un sentiment de honte Le moment du pointage l ANPE est ce titre particuli rement redout car il leur rappelle leur appartenance au groupe des ch meurs et leur situation d assist nous verrons que l usage des TIC aujourd hui jouent un r le important pour att nuer ces effets L ge constitue une seconde variable qui joue la fois sur l entr e en ch mage et sur les mani res de vivre cette preuve Selon le chercheur les mani res de vivre le ch mage sont plus nuanc es chez les jeunes que chez les seniors certains vivent leur situation comme une p riode d valorisante de la m me fa on que les adultes d autres se rapprochant des sph res artistiques ou intellectuelles profitent de leur situation pour avancer dans leur projet personnel Dominique Schnapper 1981 montre galement que les activit s de substitution activit s culturelles loisirs s amoindrissent avec l ge o progressivement les relations sociales se restreignent au cercle familial et professionnel Cela est vrai jusqu la p riode de retraite partir de laquelle les personnes ont davantage de temps pour suivre des activit s de substitution au travail en s inscrivant par exemple dans des clubs ou des associations qui leur permettent de rencontrer d autres personnes hors de la sph re familiale Enfin la troisi me variable est l appartenance sociale qui regroupe la fois
547. t leurs objectifs initiaux Les PAPI participent au d veloppement de l appropriation des nouvelles technologies pour r duire les in galit s E Le Faucheur Joncour 2004 sont un levier de d veloppement de la structure Ibid et assurent un maintien et d veloppement de services sur un quartier Hbid M me si le dispositif manque encore de moyens mat riels et humains pour continuer am liorer ce service de proximit les structures porteuses admettent que le succ s de leur PAPI est li d une part au fort taux d occupation des postes par les usagers pendant les heures d ouverture et d autre part la tarification faible co t De plus le fait que les PAPI soient implant s dans des structures fr quent es habituellement par les habitants cela cr e une proximit g ographique quotidienne et un int r t pour le dispositif La pr sence des animateurs renforce cet l ment dans le sens o ils sont des acteurs d terminants de la fr quentation des PAPI gr ce la dimension d accompagnement et aux activit s d initiation qu ils mettent en place L valuation rel ve par ailleurs quelques facteurs qui affaiblissent le dispositif des PAPI Parmi eux le manque de financement de la part de la collectivit l obsolescence du mat riel et le manque de moyens humains face au taux de fr quentation sont les principaux l ments qui ont un impact sur l volution de la politique d acc s public Le rapport
548. t ne b n ficie pas de formation compl mentaire Il a d autre missions au sein de la mairie des lus se d sint ressent des activit s de l espace projet peu port Les activit s propos es sont en corr lation avec le public qui fr quente le plus souvent l espace Les jeunes sont nombreux tre pr sents parce que des jeux y sont propos s L animateur para t d motiv pas de projet peu de possibilit d accueillir d autres publics 2 me cas Cybercommunes B et C Animateur install recrut en CDI ou titulaire de la fonction publique Bonnes relations avec les sup rieurs hi rarchiques ils ont fait leur place et sont reconnus Bon niveau de formation peut proposer un large ventail d activit s et d velopper de nombreux partenariats Accueil d un public large 3 me cas Cybercommune D Logique d intervention Logique de r seau avec les autres cybercommunes d une m me communaut de communes Permet de diversifier l offre de service permet aux cybercommunes de prendre place dans le r seau partenaire et de montrer son utilit aupr s des autres acteurs Permet de consolider le projet de venir en aide tous les publics d changer entre les animateurs sur de nouvelles pratiques et de faire voluer le capital formation de chaque animateur en fonction de ses comp tences 332 Annexe 5 Enqu te quantitative le questionnaire novembre 2007 mars 2008 Suite la premi re valuation men e en 2
549. tages et des inconv nients cela dans le sens o les EPN pourraient certes r pondre des demandes plus sp cifiques mais prendraient aussi le risque de perdre de leur caract re ind pendant qui constitue une des forces du dispositif L espace ne serait plus aussi libre de cr ation et de bricolage et la fonction d stigmatisante que jouent les EPN aupr s des personnes en difficult serait affaiblie puisqu il y aurait moins de mixit sociale inter g n rationnelle inter culturelle Aujourd hui les EPN r pondent au traitement de l exclusion en mettant en place des activit s d aide et d accompagnement l insertion 35 CCAS Centre Communal d Action Sociale 34 HLM Habitation Loyer Mod r 300 sociale et professionnelle ce qui n tait pas n cessairement le cas lorsque les EPN ont t cr s tout en pr servant des plages horaires en acc s libre pour tous les types de publics Les EPN s orientent par cons quent davantage vers de l accompagnement aux usages sans pour autant abandonner ses missions de sensibilisation aux TIC qui sont encore tr s pr sentes En ce qui concerne les activit s d aide l insertion sociale et professionnelle l enqu te quantitative nous informe qu elles sont propos es en majorit dans le cadre de m diations individuelles ce qui montre que les usagers peuvent s ils le souhaitent b n ficier d un encadrement et d un accompagnement adapt s leurs besoins Un ou
550. talement l impasse sur la nature des s ances de formation propos es et sur le profil des personnes qui forment le public Cf dans le programme eEurope 2002 la deuxi me action de participation de tous l conomie de la connaissance dans l objectif d investir dans les hommes et dans les comp tences Communication de la commission europ enne eEurope 2002 impacts et priorit s en ligne Bruxelles Comit des commissions europ ennes 13 mars 2001 consult le 20 07 2009 disponible sur http europa eu legislation summaries information society 124226a fr htm Communication de la commission europ enne Rapport final sur eEurope 2002 en ligne Bruxelles Comit des commissions europ ennes 13 f vrier 2003 consult le 20 07 2009 disponible sur http eur lex europa eu LexUriServ LexUriServ do uri COM 2003 0066 FIN FR PDF 2 PAIP Point d Acc s l Internet Public 24 Le d veloppement de la soci t de l information se traduit par un nouveau programme eEurope 2005 qui entend poursuivre les travaux entrepris dans le programme eEurope 2002 1 2 eEurope 2005 g n raliser l acc s au haut d bit et moderniser les services publics en ligne En 2005 un nouveau programme est mis en place qui vise stimuler le d veloppement de services d applications et de contenus tout en acc l rant le d ploiement d un acc s large bande s curis l Internet Le programme pr v
551. tatent qu ils ne sont finalement qu un moyen d ajuster les politiques de lutte contre le ch mage en fonction de la conjoncture La politique en faveur du retour l emploi s est galement appuy e sur un autre syst me l insertion par l activit conomique IAE Elle s adresse des publics qui connaissent des p riodes de ch mage de longue dur e voire qui sont exclus du milieu du travail et qui peuvent galement se confronter des difficult s d insertion sociale Ces personnes sont orient es et inscrites dans des structures qui leur proposent un parcours d insertion par l activit conomique afin d enclencher une nouvelle dynamique de r insertion De nombreux acteurs sont prescripteurs de ces parcours tels que les agences de travail temporaire les entreprises d insertion les Missions Locales les PLIE et autres ateliers et chantiers d insertion La dur e du contrat n exc de pas vingt quatre mois et une convention est pass e entre l organisme l initiative du parcours et l tat Durant la dur e du contrat les personnes suivant le parcours d insertion par l activit conomique ont le statut de salari Elles b n ficient d un accompagnement pour les orienter dans leur projet professionnel pour les aider r aliser des bilans professionnels de comp tences leur permettre d acc der une formation professionnelle ou de b n ficier d une aide dans la recherche d emploi La loi du 29 juillet 1998 marque une tap
552. te de la notion de capacit dans le langage courant il nous semble plus judicieux de parler de possibilit s d agir bid p 141 Ainsi l empowerment renvoie l id e de saisir les opportunit s de cr er de nouvelles possibilit s d agir par le fait que la r solution des probl mes sociaux passe par la transformation des modalit s actuelles de distribution et d acc s aux ressources collectives Y Le Boss 2008 p 161 C est un moyen d agir sur le r el en permettant l individu de mobiliser des ressources qui lui permettent d aboutir un r sultat tangible Selon William Ninacs 2003 avoir de l emprise sur les ressources est constitutif de l empowerment Il fait le rapprochement avec les personnes en situation de pauvret qui une fois qu elles trouvent l emprise suffisante poss dent des capacit s d agir concr tement et de fa on autonome sur leur environnement Sur le plan de l action du service social en lien avec la pauvret l absence d emprise sur les ressources ainsi que sur l intervention demeure une pr occupation de premier ordre Avoir une emprise ou encore contr ler c est exercer un pouvoir et le manque de pouvoir individuel et collectif figure parmi les 27 Cf F Garibay M Seguier coord Pratiques mancipatrices actualit s de Paulo Freire Paris Syllepse 2009 Le terme de capacitation est la traduction fran aise la plus appropri e la notion d empowerment selon les cherche
553. te une certaine s curit financi re et mat rielle sans qu ils expriment le moindre sentiment d humiliation ou de soumission Enfin la troisi me et derni re exp rience constitue l assistance revendiqu e Elle concerne des personnes en ge avanc qui de ce fait prouvent peu de motivations renouer avec l emploi Dans cette sous cat gorie les populations concern es sont fortement d pendantes des services sociaux ce qui peut aboutir des relations parfois conflictuelles avec les travailleurs sociaux Le fait que le dispositif assiste ces personnes encourage l inactivit et conduit sa rationalisation les solutions envisageables s amoindrissent et si le dispositif n est pas en mesure de r pondre leurs attentes elles expriment leur d saccord par une attitude agressive envers les travailleurs sociaux 1 3 Les marginaux La marginalit correspond la phase ultime de la disqualification sociale en ce sens que les marginaux ne b n ficient d aucune allocation ni assistance et ne per oivent 133 aucun salaire puisque qu ils ne jouissent pas d un emploi r gulier Les marginaux sont consid r s comme des infra assistables pour reprendre l expression de Jeannine Verd s Leroux 1978 Ils portent sur eux les stigmates d une diff rence honteuse qui leur laissent peu de marge de progr s Serge Paugam distingue dans cette exp rience deux types de marginalit La premi re est la marginalit c
554. ter une attention particuli re aux jeunes de moins de vingt cinq ans en leur ouvrant de fa on provisoire le dispositif du RMI 1 1 3 1992 2005 de la lutte contre l exclusion sociale au renforcement de la coh sion sociale M me si le retour l emploi reste une priorit pour les personnes en situation de pauvret ou subissant l preuve du ch mage les politiques d insertion largissent de plus en plus leur champ d action en ce d but des ann es quatre vingt dix pour lutter contre les facteurs qui m nent jusqu l exclusion sociale La politique de lutte contre l exclusion ne se r sume plus l attribution d un revenu minimal pour viter le basculement des personnes vers des situations d exclusion mais projette de garantir des droits aux individus L acc s aux soins au logement et l emploi font l objet de nouvelles mesures gouvernementales En 1994 Edouard Balladur alors Premier ministre de Fran ois Mitterrand pr voit la g n ralisation de l acc s aux soins la cr ation de nouveaux logements sociaux en portant un effort particulier sur le logement d urgence Il pr voit galement la cr ation du SAMU social dans les trente plus grandes villes fran aises Les mesures de retour l emploi pr voient quant elles de renforcer les contrats aid s pour les demandeurs d emploi et d exon rer de charges patronales les entreprises qui recruteront des allocataires du RMI au ch mage depuis deux ans une politique
555. teur accompagnateur expert en mati re d usage des TIC et d animation il joue un r le important dans la fr quentation et la p rennisation des usagers l origine lorsque les EPN ont t cr s aucun module de formation n existait En outre les animateurs ne pouvaient compter que sur leurs propres connaissances informatiques et p dagogiques car il n existait pas de profil de poste d animateur multim dia ou d un quelconque r f rentiel de la profession Les niveaux d tudes et de formations et les comp tences des animateurs taient et sont toujours tr s diversifi s Certains d veloppent des comp tences port es sur le domaine des technologies num riques d autres sur l animation d autres encore proviennent de l ducation populaire ce qui aboutit une tr s grande diversit des profils Aujourd hui certains animateurs ont eu une formation initiale qui leur permet d assurer des postes de ce type d autres b n ficient de programmes de formation continue rien n est encore r ellement institu et souvent cela repose sur la bonne volont des structures porteuses et notamment des municipalit s N anmoins la r flexion sur la professionnalisation des animateurs a pris une place importante dans les r seaux comme Cr atif Plusieurs formations ont t mises en place parmi elles il 12 Cf article en ligne consult le 27 08 2009 disponible sur http www creatif public net article1205 html 66
556. teurs l emploi et les liens sociaux 90 4 1 L emploi reconnu et r MUN T n iernii eE SE N NEEN EERTE ES AEE 91 AFA E 1 EA es EA I E E A ENN AEE E A E 91 Concussion ennan a RANA Oa 92 CHAPITRE 4 L insertion une r ponse partielle donn e la question de l exclusion sociale et professionnelle 96 1 Les politiques d insertion en France 98 1 1 Les g s d l InS rtlon nerens retienen ar E Se AE O e SEEE 98 1 1 1 1981 87 installation des politiques d insertion et de la nouvelle pauvret 99 1 1 2 1988 la loi sur le Revenu Minimum d Insertion RMI 101 1 1 3 1992 2005 de la lutte contre l exclusion sociale au renforcement de la coh sion SOCIAIO nn nn E Ten ed tnt Pen T ae eee tree need tte 102 1 1 4 2007 le Revenu de Solidarit Active RSA 104 1 2 L insertion sous toutes ses formes 105 1 2 1 Les mesures d assistance 106 1 2 2 Les mesures en faveur du retour l emploi 108 2 L insertion sur le terrain coordonner les actions des diff rents acteurs 111 2 1 Le Plan Local pour l Insertion et l Emploi PLIE 112 2 2 Les Maisons de l EMPl r is 454 hneere ses less entente ne esse nent ete nets d 112 3 Regards critiques sur l insertion ss 113 4 Une palette des dispositifs d insertion en Bretagne 120 4 1 Le Dispositif R gional d Insertion Professionnelle DRIP 122 7 4 2 La formation distance
557. teurs multim dia Agents territoriaux Le statut de l animateur est un l ment important prendre en consid ration lorsqu il s agit d aider des personnes qui vivent des situations d exclusion Je me souviens d une discussion que j avais eu avec un animateur qui m expliquait combien il tait important pour lui d tre dans une situation professionnelle stabilis e pour tre en mesure de s occuper des autres Il m avait d clar qu il est difficile de s occuper de la situation de 28 Au niveau du nombre certains usagers quand nous m me on pense r gler la n tre d animateurs qui intervient dans les EPN 47 d clarent qu ils sont seuls animer l EPN 16 d clarent qu ils sont deux animateurs et 7 trois animateurs En termes de statuts cela se traduit de la fa on suivante Tableau 6 Statut de l animateur principal dans les EPN et les cybercommunes Ani CDI CDD Contrats B n voles Total territoriaux aid s EPN 68 7 12 9 6 100 Cybercommunes 70 4 12 10 4 100 Source Enqu te quantitative juin 2008 question B2 Lorsque nous observons l ensemble des r sultats de cette question qui regroupe la fois le statut de l animateur son niveau d tude et les formations initiales et 8 Note tir e de l entretien exploratoire r alis le 27 juin 2008 198 compl mentaires suivies nous constatons que le profil type de l animateur multim d
558. tien d une culture d entreprise dispos e financer et d velopper de nouvelles id es e veiller ce que l ensemble de ce processus inclue la dimension sociale obtienne la confiance du consommateur et renforce la coh sion sociale La Commission propose pour r aliser ces objectifs une s rie de dix mesures qui touchent la fois l quipement afin de faciliter l acc s aux ressources num riques et d velopper la culture num rique la baisse des tarifs d acc s Internet en favorisant la mise en concurrence des fournisseurs d acc s au d veloppement du commerce en ligne mais aussi de la t l sant ou encore des services publics en ligne Il est noter que dans ce programme les personnes en situation de handicap font l objet d une attention particuli re la Commission engage les tats pour la fin de l ann e 2001 rendre accessible les sites Internet publics aux personnes en situation de handicap Cependant aucune pr cision n est donn e sur la nature des handicaps vis s ni sur les moyens d gag s pour adapter les interfaces Le programme eEurope 2002 pr voit de poursuivre les chantiers entrepris en mati re d quipement d ouverture la concurrence pour faire baisser la tarification li e Internet et le d veloppement des services en ligne avec la particularit cette fois ci de mettre en avant la formation aux usages des TIC et la protection des consommateurs Le programme pr voit not
559. tilisation prescrite guid e comme le t moignent les usagers des EPN Lorsqu ils utilisent ces outils ils sont contraints de rester debout comme si cela tait un moyen de limiter le temps d acc s pour viter qu ils ne s installent et prennent le temps de porter une r flexion sur les actions mener ces outils qui ne permettent finalement qu une simple consultation jouent sur la qualit des d marches entreprises L utilisation de ces bornes restreint consid rablement le champ d action de l usager puisqu elles ne permettent pas de pr parer soigneusement l ensemble de la candidature Par exemple ces bornes ne sont pas quip es de logiciels de traitement de texte permettant au demandeur d emploi d adapter son CV en fonction d une offre d emploi ou de connexion Internet pour localiser une entreprise ou naviguer sur d autres sites susceptibles d apporter des l ments compl mentaires qui pourraient venir enrichir la candidature 33 Je distingue l usage de l utilisation Les usages sont des pratiques socialis es c est dire que l usager s approprie les outils en les d tournant de leur utilisation prescrite et organis e autour d un mode op ratoire L utilisation r pond quant elle une manipulation descendante o l utilisateur est contraint de respecter scrupuleusement les manipulations effectuer en r f rence un mode d emploi 285 6 1 1 Se lib rer pour s affranchir L acc s libre aux outils dans les EP
560. tion de la l gitimit de l action publique en faveur des demandeurs d emploi L insertion des personnes en difficult fait aujourd hui l objet d arrangements locaux entre les structures et les entreprises existantes sur un territoire donn La visibilit de l tat se mat rialise par la mise en place des Maisons de l Emploi qui rel vent cependant d une initiative locale puisque c est la collectivit qui d cide ou non de son implantation En d finitive pour donner une d finition globale la notion d insertion nous pourrions reprendre celle propos e par Bordigoni Demazi re et Mansuy 1994 qui regroupe bien l ensemble des l ments qui la compose processus construit dans lequel sont impliqu s des acteurs sociaux et des institutions historiquement construites des logiques soci tales d action et des strat gies d acteurs des exp riences biographiques sur le march du travail et des h ritages socio scolaires M Bordigoni D Demazi re amp M Mansuy 1994 4 UNE PALETTE DES DISPOSITIFS D INSERTION EN BRETAGNE La r gion Bretagne a lanc le 15 juin 2006 sa strat gie r gionale emploi formation qui propose les mesures mettre en uvre en mati re de formation jusqu en 2010 Pour exercer ses nouvelles comp tences suite la loi du 13 ao t 2004 relative aux libert s et responsabilit s locales la r gion Bretagne a souhait mettre en place cette strat gie pour aborder tous les dispositifs
561. tion des outils les plus innovants L important pour ce programme est de d velopper l acc s mais aussi de susciter l expression voire la cr ation chez les usagers Depuis 2007 le Minist re de la Culture a entrepris de faire voluer son dispositif travers deux axes D un c t il resserre la labellisation autour des structures proposant un v ritable projet artistique et culturel centr sur le multim dia pour disposer d un r seau exemplaire d espaces investis dans le domaine de la culture et du multim dia D un autre c t il largit sa labellisation toutes les structures souhaitant d velopper des pratiques culturelles avec le multim dia L objectif est de d passer le seul r seau des ECM pour accompagner des structures favorisant l acc s la culture par l usage des TIC qu elles soient socio culturelles ducatives ou sociales Par ailleurs le Minist re de la Culture a lui aussi mis disposition des animateurs et des usagers une plateforme de ressources en ligne permettant d acc der aux diff rents projets mis en place par les structures labellis es ainsi qu une liste de diffusion accessible toute personne ou structure int ress es Il organise galement plusieurs rencontres annuelles permettant le dialogue entre les diff rents acteurs 48 En janvier 2008 les Directions R gionales des Affaires Culturelles DRAC ont pr venu les animateurs d ECM de l arr t des subventions de la part du Minist re d
562. tion familiale O C libataire O Mari en couple S par divorc O Veuf ve O Ne souhaite pas r pondre Aucune r ponse 14 Combien de personnes composent votre foyer personne s Yat il des enfants u Oui n Non Soul combien ef d Quel age a E E E EAE E T sine rise anses ne Mis E 15 Vous habitez 300 m de l espace multim dia n La commune La communaut de communes O Le d partement 1 6 Quel type de logement occupez vous Logement traditionnel O Maison individuelle dont vous tes propri taire O Maison individuelle dont vous tes locataire ou en co location O Appartement dont vous tes propri taire O Appartement dont vous tes locataire ou en co location HLM Le TTA ESP ER SERRE ER EPS ERNEST Logement temporaire O Foyer de jeunes travailleurs O Cit universitaire O H bergement familial amis Foyer CHRS Logement ALT H tel O Squat O Sans h bergement O Autre s 335 17 Quel est votre niveau d tude O Sans dipl me Q Niveau Certificat d Etude CQP Q Niveau BEPC BEP CAP O Niveau Bac O Bac 2 Q Bac 3 O Bac 5 et CiA tre s SES OEE ne ht nn ten Ms lan net else etre t ddr ae n den one 18 Exercez vous une activit professionnelle actuellement Oui temps plein O Oui temps partiel n Non Si oui pr cisez votre situation O Agriculteurs exploitant O Artisan commer ant chef d entreprise O Cadre profession intellectuelle
563. tions et aux institutions diverses Selon mile Durkheim 1930 ces liens source de solidarit entre les individus sont cens s apporter la coh sion sociale dans la soci t Comme le souligne Serge Paugam Le lien social quelles que soient les poques a pour fonction d unir les individus et les groupes sociaux et les garantir par des r gles commun ment partag es une coexistence pacifique S Paugam 2008 p 6 C est de cette coexistence pacifique et de cette compl mentarit entre individus que la personne peut s affirmer Le travail donne la personne le sentiment d tre utile quelque chose et c est pr cis ment dans la relation qu elle entretient avec son travail qu elle peut tirer des satisfactions reconnues par ses coll gues Cette reconnaissance par les autres montre sa contribution l activit productive Ainsi Ce processus est fond sur le principe de la compl mentarit des fonctions qui implique l int riorisation par chacun d un r le correspondant une forme de participation au syst me social dans son ensemble Ibid p 19 Il est donc important pour chacun d entretenir et de consolider ses liens sans lesquels nous perdons de notre appartenance de notre identit et donc de nos rep res qui nous lient la soci t Le r seau est une composante essentielle pr server car il est capable de freiner les situations de repli sur soi m me et de pr venir des risques d isolement social
564. tiques d insertion voire une obligation Il permet la personne en recherche d emploi de b n ficier d une adresse laquelle elle peut tre joignable condition mat rielle essentielle qui r duit le foss qui les s pare du monde du travail La loi du 19 juillet 1998 renforce l acc s aux droits fondamentaux des personnes les plus en difficult Pour pallier les situations d exclusion aussi complexes que diversifi es la loi uvre pour le droit au logement la sant l ducation la culture la protection sociale mais aussi pour l acc s l emploi la formation le transport les loisirs la citoyennet et contre le surendettement En d finitive elle entend combattre l ensemble des facteurs qui m nent de pr s ou de loin l exclusion sociale et professionnelle Cette loi fut compl t e en 1999 par la loi sur la CMU comme prestation financi re qui vise garantir l acc s aux soins le remboursement des soins prestations et m dicaments pour toutes personnes qui ne sont pas d j couvertes par un autre r gime d assurance maladie L galit des chances est un des axes principaux de la loi de programmation pour la coh sion sociale de 2005 qui entend poursuivre les travaux entrepris autour du retour l emploi et de l acc s au logement Les politiques d assistance cr es l origine pour venir en aide aux cat gories de personnes pour viter qu elles ne basculent dans la pauvret n ont pas t suffisantes po
565. tout fait logique du coup Enfin moi je sais que j arrive plus du tout y aller la biblioth que sur Internet Femme 30 ans fragile en recherche d emploi n F17 Dans cet extrait l EPN implant dans la biblioth que privil gie l accueil des jeunes ce qui p nalise l acc s de cette jeune femme Elle pr f re donc fr quenter la Cyber base 20 ANPE Agence Nationale Pour l Emploi 222 Emploi qui porte un projet autour de l insertion sociale et professionnelle Comme je le soulignais lors de l enqu te quantitative le fait que 44 des EPN ayant r pondu l enqu te soient implant s dans des biblioth ques peut potentiellement exclure certaines cat gories de la population La biblioth que est une structure qui porte une forte connotation culturelle cela joue sur le mode de fonctionnement de l EPN qui y est implant et sur les publics qui y sont accueillis comme le d montrent ces deux extraits Au del de l accueil des publics c est galement le fonctionnement de l espace qui en est modifi Avant j allais exceptionnellement la m diath que donc pour envoyer mes emails personnels et donc quand on se pr sente la m diath que il y a cinq postes et donc hier je me suis pr sent pour aider une amie faire de la frappe et il y avait cinq petits avant moi Non c tait mercredi donc cinq petits de moins de dix ans ils ont accouru tout de suite non c est moi c est
566. tp www insee fr fr ffe docs_ffc ref revpmen09b PDF 78 sont consid r s comme pauvres partir du moment o ils sont pris en charge par l institution alors que les exclusions plurielles dont parlait Sa l Karsz 2000 ne sont pas trait es de fa on automatique par la collectivit Il est par cons quent primordial de nous arr ter sur cette notion de pauvret qui plus que la notion d exclusion montre comment l institution de par ses modes d intervention et de prise en charge contribue stigmatiser les personnes en les consid rant comme pauvres la diff rence de l exclusion sociale et de ses exclusions plurielles qui ne poss dent pas toutes un mode de traitement sp cifique la pauvret est d finie par l institution qui cible les publics pour lesquels une prise en charge doit tre apport e Cela constitue un l ment cl de cette recherche qui me permettra d aborder le r le que jouent les EPN dans les processus de d sassignation des personnes 2 1 Points de rep res Avant la loi sur le RMI vot e en 1988 il existait d j des allocations de solidarit destin es aux personnes g es aux personnes en situation de handicap aux invalides aux femmes c libataires ou encore aux ch meurs de longue dur e Durant la p riode des Trente Glorieuses il n tait pas jug utile de garantir un revenu minimum d insertion S Paugam 1993 pr cis ment parce qu on ne parlait pas encore d inse
567. tr la Pr sidence de l Assembl e nationale 18 septembre 2008 consult le 10 09 2009 disponible sur http www assemblee nationale fr 13 pdf rapports r1113 pdf D L GATION AUX USAGES DE L INTERNET Missions de la DUI et de la sous direction des technologies de l information et de la communication dans l ducation DT SDTICE en ligne consult le 19 08 2009 disponible sur http www delegation internet gouv fr chret bilan2004 pdf KAPLAN D coord par e Inclusion New challenges and policy recommendations en ligne Bruxelles eEurope Advisory Group Juillet 2005 consult le 20 07 2009 disponible sur http ec europa eu information_society eeurope 2005 doc all_ about kaplan report einclusion final version pdf MAIRIE DE BREST Dispositif d acc s public Internet et au multim dia Brest rapport d valuation L offre d acc s public les publics et leurs pratiques en ligne Brest Ville de Brest septembre 2004 consult le 26 08 2009 disponible sur http www a brest net IMG Etude_PAPTI pdf VILLE DE BREST Guide Multim dia en pays de Brest o pratiquer Brest et dans le pays de Brest en ligne 2008 consult le 28 04 2010 disponible sur http www a brest net IMG pdf guide multi web pdf WRESINSKY J pr s par Grande pauvret et pr carit conomique et sociale en ligne Paris Journal Officiel de la R publique Fran aise 10 et 11 f vrier 1
568. traignant de faire partie de l tymologie peut tendre de nombreux pi ges et lorsqu on se r f re l usage des termes dans les champs du politique et du social inclure et ins rer ne fonctionnent pas sur les m mes dynamiques Il faut voir dans la notion d inclusion selon Sylvie Solere Queval un changement de paradigme Cr er une cole inclusive selon elle est une cole qui ne s adresse pas uniquement l esprit l intellect de l enfant qui prend en compte sa personnalit la totalit de son tre qui prend en compte l ensemble de ses besoins une cole qui ne r pond plus qu aux besoins si tent que c est un besoin d apprendre de savoir de conna tre mais qui prend en compte aussi tous les besoins Ibid Les besoins des uns et des autres sont diff rents en fonction de leur histoire de leurs exp riences L id e d une soci t inclusive en rapport avec la loi du 11 f vrier 20057 serait de r pondre aux attentes du plus grand nombre Cette logique d ouverture de la soci t pr voirait donc une place aussi pour les plus vuln rables en leur accordant galement davantage de responsabilit Une soci t inclusive serait l inverse d une soci t comp titive c est dire centr e sur l analyse des potentialit s et des besoins des sujets en situation de handicap elle vise l adaptation de l environnement et la participation des diff rents acteurs pour que tout sujet quel que soit son handicap ait t
569. tre en uvre une v ritable strat gie l chelle locale dont les structures implant es sur le territoire sont les principaux acteurs et auteurs ce titre c est sur l efficacit du travail fournit en rapport avec les objectifs de l tat qu elles sont valu es et qu elles peuvent b n ficier ou non de son soutien L action publique se traduit par la mise en place de dispositifs ou d institutions mais leur v ritable efficacit est le fruit d une coordination coh rente entre les diff rents acteurs locaux L tendue des champs sur lesquelles interviennent les politiques d insertion n cessite une coordination adapt e au terrain Comme le d crit le chercheur en sciences humaines Fran ois Brun 2005 les approches et les moyens d actions sont diversifi s ils r sultent la fois d une approche administrative qui suppose un d coupage territorial de la commune la r gion d une approche institutionnelle qui implique un cloisonnement de l action des structures et d une approche individuelle qui tient compte de l unicit et de la complexit des personnes concern es La d marche est de coordonner les actions et de trouver un ajustement coh rent entre les diff rents partenaires L accompagnement individuel est aujourd hui l approche privil gi e des politiques d insertion pour tre capable d offrir un traitement personnalis et adapt en fonction des attentes des personnes concern es Toute la difficult pour
570. treintes et pour cette jeune femme elle est oblig e de se d placer dans un autre endroit si elle souhaite donner une r ponse compl te l offre qui l int resse L acc s Internet dans l EPN lui permet galement de se renseigner sur les formations dont elle peut b n ficier car entrer dans une d marche de requalification professionnelle ce n est pas simplement acc der aux offres d emploi c est aussi se renseigner sur d autres domaines la formation les pistes de r orientation les informations sur le transport ou sur le logement L acc s libre aux postes informatiques et aux logiciels dans l EPN lui permet de d velopper et de diversifier ses usages en acc dant des informations compl mentaires ce qui n est pas le cas en utilisant les bornes du P le Emploi Cet autre usager explique les avantages d acc der des outils suffisamment ouverts c est dire qui ne restreignent pas la personne dans ses usages et l influence que cela joue sur le parcours de retour l emploi L ANPE c est pratique mais on peut aller que sur les sites ANPE l avantage d ici c est que on peut faire des recherches sur Internet donc trouver des adresses d associations enfin je ne sais pas trop mais trouver d autres sources d offres d emploi que l ANPE quoi Et puis m me je vois quand on trouve des annonces on peut aller sur mappy pour chercher o a se situe par exemple Et l ANPE c est pas possible quoi On peut envoyer par
571. tric Digital Subscriber Line ART Autorit de R gulation des T l communications 32 2 2 CISI 2000 une orientation sp cifique en faveur de l acc s public Internet Lors de sa conf rence de presse du 10 juillet 2000 Lionel Jospin d voile les dix mesures prises en mati re d acc s public Internet ayant pour ch ance la fin de l ann e 2003 Il pr voit d investir trois milliards de francs pour r duire le foss num rique et une enveloppe d un milliard de francs pour financer la recherche M me si des initiatives r gionales et locales sont d j mises en uvre depuis 1998 c est la premi re fois qu appara t dans un texte officiel le terme d espace public num rique EPN associ la r duction de la fracture num rique Le Comit pr voit de cr er la MAPT qui sera charg e de coordonner les diff rents dispositifs gouvernementaux en mati re d acc s public Internet Les pouvoirs publics fran ais reconnaissent que certaines cat gories de la population n ont toujours pas acc s ces outils et que le d veloppement de structures qui poss dent une expertise et un r el savoir faire en mati re d acc s et d initiation aux TIC permettrait en partie de r duire ce foss num rique Les principales mesures adopt es par le Comit interminist riel s orientent vers le d veloppement et l implantation massive des EPN sur le territoire elles pr voient galement la mise en place de programmes
572. trouv dans l EPN une ressource qui lui a permis d avancer dans son parcours de formation Voil donc c est bien qu il y ait quelqu un c t a rassure d j Oh bah oui parce que c est vraiment du petit chinois et puis c est un gain de temps quelque part aussi quoi s il fallait que je lise les manuels tout ce qu il y a partout elle rigole D ailleurs c est a qui me d go tait quand je vais voir les notices c est trop long Femme 34 ans fragile tudiante non assidue en recherche d emploi n A1 Pour cette femme en reprise d tude il y a un c t rassurant apprendre avec une personne comp tente Elle pense qu elle ne serait pas capable d apprendre seule car cela n cessite d assimiler un vocabulaire un jargon de retenir une quantit d informations qu elle devra retranscrire dans ses manipulations Le fait que l animateur puisse l accompagner lui permet de gagner du temps d avoir une information claire et une vision pr cise des manipulations effectuer et qu il est difficile de d velopper lorsqu on se retrouve seul face l outil Cela est surtout le cas pour les personnes g es bien qu elles savent de plus en plus manipuler ces outils ou celles qui n ont pas eu l habitude durant leur carri re professionnelle d utiliser ces technologies Le jargon employ dans les notices d utilisation des logiciels fait appara tre tout un ensemble de termes et de notions parfois 24 Une des in
573. tude de naviguer sur Internet et qui ne comprennent pas l architecture qui compose les diff rents niveaux du r seau elles ont souvent le sentiment de s tre gar es D tailler les manipulations une par une aide l usager se rep rer et surmonter les probl mes techniques qui risquent de le bloquer dans ses manipulations L outil doit tre utilis au service de l homme et non l inverse bien que certaines institutions semblent l oublier Introduire des outils num riques dans les processus d insertion professionnelle et de retour l emploi ne doit pas sinon contribuer exclure contraindre la personne rester dans une situation qui ne correspond pas ses id aux par le simple fait qu elle ne sait pas utiliser les technologies Le probl me doit tre pris dans l autre sens les outils doivent favoriser l volution de la personne son mancipation son inclusion pour reprendre la logique ascendante dont elle fait l objet et non la faire r gresser Pour cette raison l accompagnement est indispensable pour les personnes qui en prouvent le besoin pour que l usage des outils soient en mesure de leur apporter une aide quotidienne et ne constitue pas un obstacle qui les immobilise 4 5 2 Des comp tences diversifi es pour un accompagnement compl mentaire Dans certains EPN implant s dans des structures plus sp cialis es c est dire qui poss dent un projet autour de l insertion sociale et professionnelle et du retour
574. tures locales Nous verrons que les usages que permettent les outils num riques participent galement cette d marche d empowerment L espace public num rique devient par cons quent un lieu de cr ation car il met disposition des outils que les usagers s approprient pour bricoler se lib rer de l assistance et tenter de se rapprocher de leur objectif de retrouver un emploi L EPN n a pas cette unique fonction pour les disqualifi s sociaux En lien avec la d finition de l espace public de J rgen Habermas 1978 il est aussi un espace o les personnes pr sentes discutent changent partagent et nous avons vu que les liens sociaux sont un facteur important prendre en consid ration lorsqu il s agit de faire aux situations d exclusion sociale et d isolement Ces liens constituent le second axe int grateur sur lequel s est appuy Serge Paugam 1991 pour construire ses cat gories de disqualifi s sociaux Il est par cons quent n cessaire d analyser comment se manifeste la dimension du lien social dans les EPN quelle est la nature des changes existants et ce qu ils apportent au quotidien dans la vie des personnes en situation de disqualification sociale 5 L EPN UN ESPACE ANONYME ET IND PENDANT Recr er du lien entre les individus favoriser les changes entre les personnes est un facteur coh sion sociale identifi par de nombreux chercheurs qui permet aussi de lutter contre les risques d isolement M me si
575. u quartier de K rourien en ligne 2006 consult le 27 08 2009 disponible sur http marsouin infini fr psaume IMG pdf rapport Psaume ABoute HTrellu_18 01 pdf 10 EPM Espace Public Multim dia 1 HLM Habitation Loyer Mod r 65 d mystifier ou d sacraliser l outil pour att nuer les ventuelles craintes des usagers 5 L ACTION DES EPN DANS UNE PERSPECTIVE DE LUTTE CONTRE L EXCLUSION Les actions pr sent es ci dessus permettent de continuer installer ce travail et d orienter notre d marche de recherche autour des publics loign s Les valuations mettent en lumi re plusieurs l ments sur lesquels les EPN pourraient aider la lutte contre les ph nom nes d exclusion le poste d animateur p renniser l accompagnement des usagers dans la d couverte des TIC le partenariat avec les structures sp cialis es la mise en place d activit s sp cifiques sont des facteurs importants prendre en consid ration dans une perspective de lutte contre l exclusion num rique et ou sociale Cela nous am ne clarifier et actualiser certaines informations que nous r investirons pour mener ce projet D abord d un point de vue des dispositifs quelles r ponses donnent les EPN en mati re de lutte contre l exclusion En termes d animation les tudes men es sur les deux dispositifs Cybercommune et PAPI soulignent l importance du r le de l animateur multim dia en tant que m dia
576. u ils s y sentent mal l aise Ils privil gient leur bien tre en recherchant un lieu propice la s r nit leur permettant d vacuer tous les facteurs de stress qui viendraient jouer sur l efficacit de leurs actions Les effets li s la stigmatisation ou l assignation des personnes en situation d exclusion y sont galement amoindris pr cis ment parce que les EPN ne sont pas des lieux d action sociale Le caract re ind pendant des EPN qui accueillent tous les types de publics et met disposition des outils libres d utilisation s oppose au caract re social de certaines structures au sens de la prise en charge des publics en difficult qui r unissent des 257 groupes de personnes qui portent les stigmates propres leur cat gorie 4 3 Un r seau de partenaires qui profite aux usagers Les r sultats issus de l enqu te quantitative r v laient que peu d EPN d veloppaient des r seaux de partenariats avec les structures d insertion et de retour l emploi 11 des animateurs qui avaient r pondu au questionnaire d claraient d velopper des actions de coop ration avec l ANPE et seulement 8 avec des organismes de formation Pour les EPN qui travaillent en partenariat avec de telles structures cela peut permettre aux usagers de varier leurs activit s de les compl ter et d avoir un acc s direct l information souhait e Ce partenariat peut aussi permettre l EPN de se faire conna t
577. u nombre de personnes inscrites dans leurs fichiers ou du nombre d usagers ayant fr quent leur espace au moins une fois dans l ann e Par cons quent seulement 40 des animateurs ont r pondu cette question et les chiffres sont tellement vari s qu il m a t impossible de cat goriser les r ponses Enfin les questions cherchant recueillir l opinion des animateurs sur le th me de l exclusion r v lent elles aussi aussi des taux de r ponses faibles qui mettent en garde sur l nonciation de toutes conclusions h tives Une fois l enqu te termin e le traitement de ce questionnaire s est d roul en deux temps Premi rement j ai cherch cartographier les EPN ayant r pondu l enqu te afin d observer les disparit s au niveau g ographique J ai ainsi pu identifier les EPN sur lesquels baser mes informations et les classifier en fonction de leur label et de leur lieu d implantation Nous verrons apr s observation des deux cartes qu il existe des zones qui 187 ont tr s peu r pondu et d autres qui ont multipli les r ponses Pour expliquer l absence de r ponses dans certaines zones plusieurs hypoth ses peuvent tre avanc es soit il n existe aucun EPN sur ces territoires soit les animateurs n ont pas eu connaissance du questionnaire soit ils n ont pas souhait y r pondre La seconde tape a ensuite t de traiter l ensemble des questions de l enqu te une par une et de porter une r flexion sur
578. uatre vingt l apparition de la nouvelle pauvret due la crise de l emploi et l extension de la dur e de ch mage qui touche pr sent les adultes va faire merger de nouveaux outils de lutte contre la pr carit Le ch mage encore selon Serge Ebersold est la contrepartie d un processus de modernisation de la soci t qui laisse de c t les moins qualifi s m me aptes physiquement En s appuyant sur les propos de Soisson De Martel et R mond 1986 Serge Ebersold nous explique que les dispositifs d insertion doivent d sormais s adapter la diversit croissante des profils et des situations et d int grer les exigences des milieux conomiques Les dispositifs d insertion sont d sormais associ s des mesures d accompagnement mobilisant activement l initiative priv e secteur associatif entreprises etc autour des inconv nients occasionn s par la flexibilisation du march du travail Ibid p 113 Les situations de ch mage apparaissent comme des p riodes de reconstruction personnelle et professionnelle o le temps est investi afin que la personne s adapte aux exigences et aux fluctuations du march du travail cette poque la formation professionnelle appara t toujours comme l outil essentiel permettant de r duire l loignement des personnes avec le monde de l entreprise En adaptant les dispositifs d insertion aux exigences du march du travail les formations qualifiantes ne sont plus a
579. ude et des lacunes en orthographe profite de l aide de l animateur multim dia pour l aider r diger ses lettres Il existe un r el projet d insertion dans cette structure les habitants du quartier ont cr une association afin d organiser des manifestations pour faire revivre ce territoire stigmatis lui redonner une belle image en cr ant une dynamique associant l ensemble des r sidents Les animateurs multim dia au del de leur mission de sensibiliser les publics aux usages des TIC qui passe v ritablement au second plan dans cet EPN exercent un travail de re socialisation des personnes et d accompagnement dans leur insertion sociale et professionnelle Les animateurs en charge de l animation de l espace ne sont pas uniquement reconnus pour leur statut d animateurs multim dia mais aussi pour celui de moniteurs ducateurs L EPN est devenu un lieu de socialisation o les activit s qui y sont men es du fait de son lieu d implantation et des comp tences des animateurs s accordent autour d un projet orient socialement L insertion sociale et professionnelle des personnes passe aussi en rapport avec les pr conisations des politiques publiques men es au d but des ann es quatre vingt dix par des activit s culturelles capables de remobiliser l indivi de individu Les usagers peuvent ainsi b n ficier d un accompagnement compl mentaire en profitant des multiples comp tences des animateurs Dans un
580. ue et qu elles font l objet d usages inclusifs qui permettent l individu d voluer ou de diminuer certaines contraintes quotidiennes Pour autant il n est pas certain que l on puisse parler d inclusion sociale et professionnelle si l on se r f re aux m mes logiques ascendantes du moins dans le syst me fran ais qui est le n tre La limite cela tient dans le fait que les usages des TIC et les pratiques d empowerment ne sont pas n cessairement un pr alable l inclusion sociale et professionnelle m me si l on souhaite donner davantage de libert l individu et donc de favoriser les dynamiques inclusives dans lesquelles rappelons le la soci t doit elle aussi faire un effort de transformation pour tre en mesure d accueillir le plus grand nombre le march du travail et le syst me de retour l emploi sont structur s d une telle mani re que parler d inclusion professionnelle serait inappropri Les entreprises embauchent la main d uvre capable de r pondre ses besoins le service Public de l emploi attribue des aides sociales aux publics qui s engagent dans une d marche active de recherche d emploi et qui respectent un certain nombre de proc dures et de normes fix es Par cons quent les demandeurs d emploi se confrontent toujours une certaine phase du processus de requalification des facteurs sur lesquels il est difficile d influer la structure du march du travail en est un exemple Dans cette optique
581. ue l exclusion ne poss de pas de limites pr cis ment parce que la vari t des causes LS in de vuln rabilit ne permet pas de d limiter pr cis ment partir de quel stade la personne peut tre consid r e comme exclue Sa l Karsz 2000 tudie de plus le paradoxe que recouvre l exclusion propos de la place des individus Si certaines populations sont exclues alors o se trouvent elles Le paradoxe est qu elles se trouvent aussi dans la soci t puisqu elles occupent une place d exclu Comme le souligne le chercheur si on n est pas dedans on n est pas exclu on est ailleurs Ibid p 122 Pour les demandeurs d emploi exclus de l activit professionnelle reconnue et r mun r e ils sont exclus de la place qu ils devraient avoir et qu ils ne poss dent pas ou plus mais font partie int grante de la soci t Leur place permet de construire la cat gorie des inclus s il n y avait pas d exclus il n y aurait pas d inclus et vice versa Ils occupent donc une place m me si elle n est pas conforme leurs id aux Les limites en termes de place sont de ce point de vue une nouvelle fois difficilement identifiables car Les deux personnages centraux de la probl matique de l exclusion sont ainsi mis en place Il y a les in et les out les inclus qui sont dans la soci t et les exclus qui sont bien s r dans la soci t quoique sans en tre In et out le sont dans la mesur
582. ue pourquoi ils refusent de demander de l aide leurs proches pour s en affranchir s en lib rer pour prouver qu ils sont en mesure de trouver par eux m mes des solutions leurs difficult s et d entrer dans une d marche d empowerment Les effets de la disqualification sur la vie des personnes rencontr es dans les EPN t moignent de la souffrance dans laquelle vivent certaines d entre elles d abord l incompr hension de r trograder une place jug e moins valorisante par rapport celle qu elles occupaient quelques semaines ou quelques moins auparavant puis les ressources financi res qui s amenuisent et qui les obligent revoir leurs priorit s et donc privil gier ce qui leur permet de rester dignes face aux autres se soigner se nourrir se loger d gager une belle image de soi avant d investir dans les besoins secondaires enfin la volont de s en sortir sans tre assist par ses amis ou par les membres de sa famille pour prouver que l on est capable sans l aide des autres Ces effets produits par la disqualification restent similaires ceux identifi s par de nombreux travaux de recherche men s sur l exclusion relatifs notamment l encha nement des ruptures Cette situation n est pas propre aux usagers en situation de disqualification sociale dans les EPN tant donn que toute personne qui subit un d classement social se confronte aux m mes effets li s au processus d exclusion sociale
583. uelles ou d ateliers de groupe Cela signifie que sa mission inclut la pr paration des contenus p dagogiques des outils mobiliser et une connaissance suffisante des besoins des usagers L animateur doit adapter son approche en fonction du public auquel il s adresse lui porter assistance et conseil et valuer chaque animation pour un ventuel r ajustement e assurer la maintenance technique du mat riel e r aliser un suivi des moyens et des services offerts L animateur a pour mission d organiser et de g rer le plan d occupation des ordinateurs lors des s ances d atelier et d acc s libre de faire respecter le r glement et d assurer une veille sur l utilisation des postes Il doit mettre jour ses statistiques et tenir une base de donn es des personnes accueillies e promouvoir l activit de l espace aupr s des acteurs locaux Il doit d tecter les opportunit s de partenariats pour proposer d ventuels services ou actions de coop ration Les missions num r es ci dessus forment un tronc commun l ensemble des animateurs cybercommunes modulables en fonction du projet de l espace 54 3 2 3 Plan de financement Le programme Cybercommune n a pas de but lucratif Par cons quent la tarification doit tre adapt e aux moyens et aux situations des personnes accueillies La participation doit rester symbolique et servir uniquement compenser les frais de fonctionnement Pour lancer le dispositif le
584. ues disponibles dans les EPN permet par ailleurs aux usagers d avoir un acc s permanent aux outils sans temps d attente En termes de publics nombreux sont les EPN et les cybercommunes avoir 25 HLM Habitation Loyer Mod r 215 d clarer accueillir des demandeurs d emploi Le public est donc pr sent dans les espaces et a donc un int r t particulier les fr quenter En rapport avec cette fr quentation certains EPN prennent des dispositions sp cifiques en leur faveur La fr quentation du public fait merger des demandes et des attentes sp cifiques auxquelles les animateurs tentent de r pondre en mettant en place des activit s sp cifiques ou en prenant des dispositions particuli res un des exemples est la gratuit d acc s aux ressources num riques pour les demandeurs d emploi Les EPN sont aussi des lieux o des activit s sont propos es au public L enqu te r v le que les animateurs sont nombreux d clarer mettre en place des activit s d aide et d accompagnement l insertion sociale et professionnelle Les demandeurs d emploi b n ficient par cons quent d un soutien dans la recherche d emploi sur Internet ou la cr ation de CV propos majoritairement dans le cadre de m diations individuelles Les p riodes de ch mage sont parfois difficiles vivre pour certaines personnes le fait que les animateurs puissent les accompagner individuellement permet une prise en charge personnelle et appr
585. ui a pu contraindre l animateur ne pas d voiler certaines informations sur le fonctionnement de leur espace Les r ponses prendre avec une certaine distance concernent par exemple la provenance des usagers ou les actions de coop rations que les EPN peuvent entretenir avec d autres organismes locaux elles r v lent des taux de participation faibles N anmoins la majorit des questions dites ferm es ou choix multiples ont su apporter des donn es pertinentes notamment en ce qui concerne la structure en g n ral les animateurs ont beaucoup communiqu sur les labels de leurs espaces sur le lieu d implantation ou sur les horaires d ouverture Ils ont galement t nombreux nous renseigner sur leur situation professionnelle l ment fondamental dans le fonctionnement des EPN Les donn es relatives l quipement des structures pr cisent elles aussi un certain nombre d l ments qui t moignent de l tat mat riel du dispositif des EPN Enfin concernant les publics accueillis les animateurs ont 3 EPN Espace Public Num rique 186 su pr ciser quelles cat gories de personnes fr quentent leur espaces Il tait important de recueillir suffisamment de r ponses cette question pour tayer ce travail de recherche J ai ainsi pu identifier que de nombreux animateurs accueillent des personnes en situation d exclusion au sein de leurs espaces et que certains d entre eux mettent en place des
586. ui de la Culture les programmes r gionaux d velopp s par les Conseils r gionaux les initiatives port es par les Conseils r gionaux comme dans le Lot et les programmes locaux des communes et ou communaut s de communes Pour la plupart ces programmes ont t mis en uvre avant que le CISI de 2000 ne promeuve ses mesures en faveur du d veloppement des EPN 3 LES EPN PROGRAMMES ET INITIATIVES Il existe autant de labels d EPN que de porteurs de projets Toutes ces initiatives respectent les m mes crit res minimums fix s par la charte des EPN et r pondent aux m mes objectifs communs de permettre l acc s des quipements de sensibiliser et d accompagner les publics dans les usages des TIC Plusieurs labels peuvent tre attribu s un seul EPN partir du moment o il r pond aux crit res de labellisation fix s par les Cf l initiative du Conseil g n ral du Lot en ligne consult le 19 08 2009 disponible sur http www epm lot fr 45 diff rents programmes par exemple un EPN peut tre labellis Cyber base et Cybercommune 3 1 Les programmes nationaux Il existe trois types de programmes nationaux Deux d entre eux initi s par le Minist re de la Culture et par la Caisse des D p ts et Consignations ont t lanc s d s 1998 Le Minist re de la Jeunesse et des Sports a lanc son propre programme en juillet 2000 3 11 Les Cyber bases de la Caisse des D p ts
587. uivre les travaux d accessibilit d j engag s dans les pr c dents programmes mais aussi investir dans les comp tences num riques gr ce aux syst mes d initiation ou d ducation aux TIC d j existants Pour atteindre ces objectifs d accessibilit de formation d optimisation des comp tences num riques et de prise de conscience collective de l importance du r le des TIC dans la vie quotidienne les tats membres ont engag une s rie de travaux prioritaires Ils estiment ainsi r pondre aux besoins des travailleurs et des personnes g es en facilitant l interaction avec les services publics et priv s et en d veloppant des contenus innovants et appropri s D un point de vue g ographique la Commission europ enne vise directement les r gions rurales ainsi que les petites agglom rations qui ne poss dent pas les m mes moyens humains et mat riels que les grandes agglom rations d velopper leurs services en ligne elle envisage cette mesure par une extension de la couverture du haut d bit pour permettre 90 de la population europ enne d en b n ficier en 2010 La Commission insiste par ailleurs sur les questions d accessibilit pour les personnes en situation de handicap Ainsi le but est de mettre en uvre les moyens n cessaires pour que ces personnes participent l laboration de contenus et au d veloppement de produits et services utilisant les TIC qui leur seront destin s La valeur inclusive tient dans
588. un PAPI Le rapport informe sur la nature des usages pratiqu s par le public dans les PAPI Les usagers recherchent en majorit de l information sur Internet loisirs culture travail et formation viennent consulter leur courrier lectronique et utiliser les services administratifs en ligne Les usages pratiqu s s orientent majoritairement vers l activit professionnelle puisque une personne sur deux fr quente un PAPI pour rechercher de l emploi Le rapport pr cise que les usages des TIC li s l emploi ne se focalisent pas uniquement sur la recherche de travail mais aussi sur la pr paration des candidatures CV lettres de motivation 4 2 3 Perspectives d volution du dispositif des PAPI partir de ce bilan la ville de Brest a d cid d orienter sa politique d acc s public Internet autour de trois th mes la prise en compte des publics loign s l quit d acc s au service public et la culture num rique Concernant l am lioration et le maintien du dispositif des PAPI le rapport pr conise de s assurer de la co existence dans les quartiers de points d acc s Internet et d EPN Les PAPI se sont d velopp s selon deux types certaines structures porteuses ont mis disposition du public un poste informatique sans qu une personne ressource ne soit pr sente point d acc s public Internet d autres PAPI fonctionnent comme des EPN avec un animateur charg de sensibiliser les publics aux TIC et de mettre en p
589. un changement une volution de sa part Si la soci t souhaite donner 156 davantage de moyens ses citoyens en favorisant l acc s aux TIC et en d veloppant les usages c est qu elle est pr te en accepter les changements En identifiant le s r le s que joue l usage des outils num riques par les disqualifi s sociaux dans une perspective de requalification professionnelle nous chercherons tayer la notion d inclusion num rique qui t moigne jusqu pr sent d une volont individuelle de tendre vers le haut vers le mieux vers le moins contraignant Si l individu acc de aux outils s il est en capacit de les utiliser alors il peut donner une impulsion un changement acqu rir du pouvoir qui lui permettra d agir sur son environnement r el et de fa on ascendante Cette progression dans le sens positif du terme s apparente la notion d empowerment qui entretient des liens troits avec la logique inclusive l individu n est plus uniquement soumis des r gles mais est capable d influer sur son environnement gr ce aux ressources auxquelles il a acc s et qu il est en mesure de mobiliser Cette id e de prise de pouvoir de possibilit d agir n est pas sans rappeler celle voqu e par J rgen Habermas dans sa conception de l espace public Les m dias et les outils ont videmment volu et les individus se les ont appropri s de diff rentes mani res mais l EPN reste un espace partiel
590. ur http marsouin infini fr psaume IMG pdf rapport Psaume ABoute HTrellu_18 o1 pdf 310 CROUZILLAC P Les Espaces Culture Multim dia passent la trappe en ligne 29 janvier 2008 consult le 20 08 2009 disponible sur ditorial l la a trappe e LE FAUCHEUR JONCOUR E valuation du dispositif d acc s public Brest analyse et propositions en ligne 2004 consult le 26 08 2009 disponible sur http www a brest net article1105 html LE FAUCHEUR JONCOUR E L offre d acc s public Internet les PAPI Brest en ligne 2004 consult le 26 08 2009 disponible sur http www a brest net article1106 html LE GOFF PRONOST M valuation de la politique publique des cybercommunes r sultats de la phase 2 en Di septembre 2004 consult le 25 08 2009 disponible sur http x rticle LINARD M Conception de dispositifs et changement de paradigme en formation en ligne 2002 consult le 15 12 2009 disponible sur http edutice archives ouvertes fr docs 00 00 17 80 RTF LINARD2002 rtf LUCIEN BRUN S Formation professionnalisation et certification des animateurs multim dia en ligne f vrier 2010 consult le 27 04 2010 disponible sur http www creatif public net article1205 html THIERRY D LE GOFF PRONOST M JULLIEN N Programme Cybercommunes les r sultats de la premi re phase d tude en ligne octobre 2003 consult le 25 08 2009 dispon
591. ur r pondre aux nouvelles formes d exclusion apparues dans les ann es quatre vingt Le ch mage de longue dur e et les cat gories de ch meurs s largissant de plus en plus ont contribu une refondation des aides sociales dont la loi sur le RMI en 1988 a profond ment aid r former l ensemble des politiques d insertion men es jusqu alors Ce nouveau dispositif a permis de faire voluer les aides de protection sociale vers des sch mas de politiques d insertion davantage centr s sur l individu le traitement s adapte en 14 PDLPD Plan D partement pour le Logement des Personnes D favoris es 1 FSL Fonds de Solidarit pour le Logement 166 CMU Couverture Maladie Universelle 107 fonction de la situation sociale de la personne Cet axe des politiques d insertion constitue un ensemble de mesures n cessaires la reconstruction sociale de l individu un pr requis qui leur permet de mieux anticiper les d marches de recherche d emploi 1 2 2 Les mesures en faveur du retour l emploi Les mesures favorisant le retour l emploi constituent le second grand axe des politiques d insertion Comme nous l avons d crit pr c demment l emploi reconnu et r mun r s av re tre un rempart essentiel contre l exclusion C est le travail qui permet l individu de r pondre ses besoins primaires en mati re de nourriture de logement de soins mais aussi d acc der des droits concernant la r
592. ur pallier les in galit s d acc s aux TIC et permettre tous les publics quelles que soient leurs caract ristiques et leurs sp cificit s de b n ficier d un accompagnement pour d velopper leurs comp tences num riques En mati re d acc s public Internet la Commission europ enne reconna t que de diffuser de la technologie et de favoriser l acc s aux TIC ne sont pas les seules solutions qui permettent de r duire le foss entre utilisateurs et non utilisateurs et affirme que l accompagnement humain permettrait une prise de conscience collective capable d accro tre le nombre d usagers Ainsi partir de 2002 les EPN sont devenus au niveau des instances europ ennes un e des moyens ressources pour l acc s et l accompagnement aux techniques et aux usages des TIC partir de 2005 la Commission europ enne d veloppe de nouvelles mesures en empruntant une nouvelle entr e Elle r alise que de diffuser des TIC de mani re descendante vers le public sans s int resser aux usages qu ils pourraient en faire ne permet pas de lutter efficacement contre l exclusion num rique et sociale En portant une attention particuli re sur les besoins et les attentes des personnes qui pourraient tirer profit de l usage des TIC la Commission invite les tats membres d velopper des initiatives en faveur de l inclusion num rique Riga 2006 Ces actions ont pour ambition d am liorer les conditions et la qualit de vie des personn
593. urs m me si les deux termes ne semblent pas v ritablement quivalents La capacitation appartient au domaine de l ducation mancipatrice par le d veloppement des capacit s individuelles et collectives dont le travail de conceptualisation permet aujourd hui d identifier dans quelles conditions il y a capacitation La vari t des champs auxquels s applique la notion d empowerment permet de l extrapoler dans le contexte de cette recherche en identifiant les situations d appropriation du pouvoir par les disqualifi s sociaux retrouver du travail sans tre assist s 158 dimensions constitutives de la pauvret telles que propos es dans les mod les de Bihr et Pfefferkorn 1995 et de Clavel 1998 sur le plan des individus et de Swack et Mason 1987 et de Favreau et Fr chette 1995 sur le plan des communaut s Avoir une emprise requiert chez l individu ou la communaut concern es une capacit d agir concr tement et de fa on autonome W A Ninacs 2003 p 21 Dans le contexte de cette recherche tudier les processus d empowerment dans les EPN par les personnes en situation de disqualification sociale implique que l espace soit identifi comme un lieu o des possibilit s d agir sur l environnement soient possibles M me si la ma trise des outils num riques n est pas une condition d entr e du fait que des animateurs sont aussi pr sents pour r pondre aux besoins de sensibilisation aux usages des TIC le f
594. us baserons sur une communication de Sylvie Solere Queval men e en 2006 Elle tablit une comparaison entre les notions d insertion d int gration et d inclusion et explique les m canismes sur lesquels s appuient chacune d entre elles Nous verrons que selon le terme employ les processus les publics vis s et les institutions concern es diff rent 1 1 L insertion une mise en conformit L insertion rel ve de l action publique dans notre syst me fran ais Elle exige un rapport avec la norme avec ce qui est conforme Ins rer vient du latin inserere qui signifie faire entrer dans un ensemble Pour expliquer cette action Sylvie Solere Queval utilise la m taphore d ins rer une feuille de papier dans un livre Je vais ins rer ce papier dans ce livre comme marque page je l ai ins r la feuille et le livre sont rest s absolument ce qu ils taient avant l op ration l insertion ne modifie ni le contenant ni le contenu ni l ins rant ni l ins r Ins rer a veut vraiment juste dire faire entrer dans un ensemble sans que soient modifi s l entrant et l entr e S Solere Queval 2006 Pour faire le parall le avec une personne inscrite dans un parcours d insertion en prenant appui 146 sur les l ments de la d finition de Sylvie Solere Queval l environnement dans lequel elle sera ins r e ne changera pas il reste inchang c est aux individus de s ins rer et d occuper les places existant
595. us pouvons faire l hypoth se que les mairies ayant r ceptionn la version papier du questionnaire n ont pas su identifier les acteurs de l acc s public Internet sur leurs territoires Les communes situ es en zones rurales sont moins confront es ce genre de probl me puisque les EPN y sont moins nombreux et les distances plus rapproch es cela permet une communication plus fluide entre les diff rents acteurs Les agglom rations de Brest et de Rennes enregistrent cependant plusieurs r ponses qui peuvent r v ler l int r t que portent les acteurs politiques aux questions li es l acc s public Internet dans leurs communes Les espaces labellis s par au moins un des labels nationaux sont moins nombreux avoir particip l enqu te que ceux qui poss dent au moins un label r gional Ils peuvent certes poss der un label r gional mais on compte parmi les r ponses les plus nombreuses 192 seulement vingt et une qui proviennent d EPN Cyber base et neuf de P T Cela peut vouloir dire que la politique de labellisation r gionale emp che le d veloppement des labels nationaux ou bien que les animateurs ne souhaitent pas cumuler plusieurs labels ou encore que le r seau des cybercommunes sert de socle pour accueillir d autres labels existants En effet sur les trente espaces labellis s par un programme national dix huit d entre eux poss dent galement un label r gional 89 des P T sont implant s
596. usion en situation de pr carit ou encore en situation de handicap L objectif est d aider les personnes concern es s int grer la soci t s ins rer ou s inclure occuper une meilleure place M me si les logiques d insertion et d int gration se r f rent des publics identifi s respectivement les jeunes et les nouveaux pauvres pour l insertion et les personnes issues de l immigration pour l int gration la logique inclusive ne se focalise pas sur un public en particulier Ainsi en France le terme issu de la langue anglo saxonne est employ lorsque nous voquons l cole inclusive ou encore l inclusion des personnes en situation de handicap Le terme d inclusion est employ dans la loi de 2005 qui constitue une v ritable rupture un changement de paradigme une vision nouvelle de la soci t que les pouvoirs publics souhaitent d velopper L id e d une soci t inclusive annonce un esprit d ouverture l intention de cr er une soci t suffisamment large pour qu elle soit en mesure d accueillir et de donner une place au plus grand nombre Que faire alors des notions d insertion ou d int gration qui font l objet depuis plusieurs d cennies de plans nationaux de dispositifs de programmes et qu est ce qui justifie aujourd hui l emploi de cette notion d inclusion Elle prend d autant plus 25 Loi pour l galit des droits et des chances la participation et la citoyenne
597. ux a soulign l importance de la dimension relationnelle du contact des m thodes d apprentissage et de la relation d aide Ils travaillent avec de l humain et il est important qu ils sachent quelles m thodes p dagogiques adopter face la pluralit des publics accueillis en adaptant les approches en fonction des sp cificit s des usagers Se former aux outils technologiques semble secondaire car ils le font de fa on constante soit en s autoformant soit en suivant des formations compl mentaires qui leur permettent de rester inform s des innovations technologiques et des nouveaux usages pour continuer d actualiser leur offre d activit La capacit animer un espace appara t comme une comp tence qu il est plus difficile de d velopper de leur point de vue Les r sultats concernant la situation des deuxi mes animateurs ne m ont pas permis de tirer de conclusions suffisamment pertinentes Les animateurs ont peu r pondu sur le parcours de leurs coll gues mais on note cependant une volution lorsqu un deuxi me animateur intervient dans l espace ils sont plus nombreux poss der une 351 Note tir e du journal de bord juillet 2008 200 formation initiale en lien avec l animation qu en rapport avec les TIC les r sultats montrent qu ils continuent suivre ce type de formation en lien avec l animation lors de modules compl mentaires On note par cons quent une diversification des profils en
598. valoris e mis rable tout en r sistant de fa on symbolique la stigmatisation Les personnes de cette cat gorie n prouvent aucune honte fr quenter les services sociaux en particulier les CCAS jugeant que de toute fa on elles n ont plus rien perdre La question de l identit L enqu te men e par Serge Paugam montre travers ces trois types d exp riences l identit n gative que se cr ent les populations rencontr es partir du moment o elles h ritent du statut de personnes d valoris es Il existe de nombreuses hi rarchies au sein des diff rentes cat gories de disqualifi s sociaux qui permettent aux populations concern es de se diff rencier les unes des autres et de compenser d une certaine mesure 195 Serge Paugam reprend ici l expression d Erving Goffman 1975 op cit 1 CCAS Centre Communal d Action Sociale 134 l inf riorit de statut qui les accable Le chercheur cite comme exemple celui des assist s qui ne se comparent pas ceux qui ont un emploi mais ceux qui sont juste au dessus d eux En se r f rant des valeurs morales telles que le sens de la famille unie l ducation respectable des enfants la vaillance la sinc rit etc certains d entre eux font valoir leurs qualit s personnelles et leur honneur social Ils insistent par contre souvent sur les d fauts des autres m nages notamment ceux dont on consid re qu ils profitent de l assistance sa
599. velopp ou qu un poste de charg de communication puisse tre ouvert M Le Goff Pronost 2004 Le GIS M rsouin a par cons quent propos quelques pr conisations en vue de poursuivre le d veloppement du dispositif 4 1 2 1 Les pr conisations de M rsouin En termes de qualit de service il tait n cessaire que les cybercommunes soient des lieux de technologies avanc es en proposant des quipements r cents des d bits Internet suffisants et des usages des TIC innovants pour que le public continue avoir un int r t se d placer Cela supposait de donner aux animateurs les moyens suffisants en termes de temps de formation et de motivation pour qu ils soient en mesure de proposer un service innovant Le rapport du GIS M rsouin pr conisait galement l ouverture des cybercommunes aux partenaires tels que les coles les associations ou les foyers des jeunes afin de toucher des publics qui ne fr quentaient pas les espaces mais qui auraient pu y voir une utilit il recommandait galement d identifier les non usagers et d valuer dans quelle mesure les cybercommunes pourraient r pondre leurs attentes Concernant l animation il pr conisait une r flexion sur les comp tences recherch es de l animateur multim dia afin de mieux d finir des profils de poste Enfin une derni re recommandation pr voyait de regrouper des cybercommunes vers un lieu central et de pallier ainsi la faible fr quentation de certains espaces not
600. vestit pour d velopper des usages inclusifs des TIC et entrer dans une logique d empowerment Les strat gies d velopp es sont ensuite propres chacun elles sont d velopp es en fonction de leurs projets de leurs attentes et de leurs ambitions L association des diff rents usages et des 294 pratiques permet ainsi l individu de bricoler de cr er et de s affranchir de certains obstacles qu il rencontre et qui le p nalisent dans la mani re dont il veut orienter ses d marches Dans les EPN les usagers sont acteurs de leurs parcours ils acqui rent du pouvoir dans le sens o ils ont cette capacit rechercher du travail sans tre assist s Ils deviennent par cons quent responsables de la m thode qu ils emploient pour se requalifier professionnellement m me si la mani re dont est structur le march de l emploi peut tre un obstacle suppl mentaire devoir surmonter pour acc der v ritablement au statut de salari Les logiques inclusives et d empowerment dans ce contexte sont observables gr ce aux usages des TIC et aux pratiques que les usagers d veloppent seuls pour rechercher de l emploi Pour compl ter cette recherche il serait int ressant d valuer leur efficacit au niveau de l acc s l emploi les m thodes de recherche d emploi et de pr paration des candidatures dans les EPN sont une chose mais sont elles plus efficaces que si l on utilise les outils propos s par le P le Emploi Cela
601. vidu et la soci t retient particuli rement mon attention Un parall le peut tre fait en admettant que les EPN soient des espaces transitionnels dans lesquels les ordinateurs jouent le r le d objets transitionnels Pascal Plantard 1992 montrait d j travers ses travaux effectu s aupr s de personnes b n ficiaires du RMP en insertion que l usage de l outil informatique constituait un espace de m diation clinique de type transitionnel qui favorisait leur reconstruction Au vu des usages des TIC et des bricolages effectu s par les usagers dans le cadre de cette recherche les EPN peuvent remplir cette nouvelle fonction d espace transitionnel dans lequel les individus cherchent se reconstruire se requalifier par la dimension cr ative que permet l usage des TIC L individu se d tache des services du P le Emploi car il ne r pond plus ses besoins comme la m re qui cherche cr er de la distance avec son b b au fur et mesure que s accro t la capacit de l enfant de faire face une d faillance d adaptation de la m re et de tol rer les r sultats de la frustration D W Winnicott 2002 p 42 L usager fait donc usage des outils informatiques comme objets transitionnels pour faire face la d faillance du syst me de retour l emploi projeter une seconde image de soi dans l espace interm diaire qu il souhaite que l on ait de lui travers la personnalisation des
602. wu0213q 3 W33 S391N08S 31 p gu J aunwwooagh 3 zz 28spno7 GE aubeyaug ap saiueu 95 Ruusold GE uonbneayeu g 95 510 uns JUSNEeTUIes neauino J 27 6z 35218 une Slen22e sa1jqnd e 323 Annexe 3 Phase exploratoire 2 guide d entretien Juin juillet 2007 1 Objectifs Pr parer l enqu te quantitative questionnaire e tudier l efficacit du dispositif dans la lutte contre l exclusion sociale et professionnelle Th me aborder facteurs int grateurs e Lien social environnement stigmate e _ Emploi accessibilit aux outils activit s partenariats accompagnement 2 Guide d entretien Environnement de l EPN Situation de l espace accessibilit Labels Heures d ouverture fermeture Tarification Relations avec les lus responsables Equipement Nombre de postes accessibles Nombre de postes r serv s des activit s sp cifiques lesquelles Nature des p riph riques R partition logiciels sous licence propri taire libres Autre mat riel sp cifique pour personnes en situation de handicap personnes illettr es Animation Nombre d animateurs pr sents temps plein temps partiel Statut s de s l animateur s Parcours formations initiale compl mentaire R partition des missions Publics Types de publics accueillis R partition Taux de demandeurs d emploi Provena
603. x 1 3 Une forte implantation des EPN dans les biblioth ques et m diath ques 193 Conclusions sieste ennui rton A ER se Pereira ter i 194 2 Traitement du questionnaire 2 1 Des horaires d ouverture larges 2 2 Une majorit d animateurs multim dia Agents territoriaux 5 9 Des EPN EQUIPES iien ieee tee ue tentes 2 4 Un public de demandeurs d emploi pr sent 2 5 Un r seau de partenariat peu d velopp avec les organismes d insertion et de retour l emploi men nn ne ne ren T Et 206 2 6 Un taux d activit s d aide et d accompagnement l insertion sociale et professionnelle IMPOTANES Eee dede roc tnn nd needs dns sed tens es dure AA net nd dead A E ETES 208 2 7 Une opinion plut t favorable sur la capacit des EPN traiter l exclusion 213 CONCIUSION 28 nd ee nn ne ones ant nus rte etre sens 215 CHAPITRE 12 Des usagers ma tres de leurs parcours 218 1 Une majorit de publics dits fragiles ss 219 2 Les effets de la disqualification ss 224 2 1 De la souffrance dans les parcours 224 2 2 Un ordre dans les priorit s 225 2 3 Ne compter que sur SO M ME er errrrrreerrerrerreeseesreesneeseeneeeneeeneennen 227 3 Anticiper la requalification ss 229 21 SOUL d chez soian nn a Tate ET en terne een tele araa etes 230 3 1 1 Sortir de la sph re familiale pour s identifier un nouveau groupe 230
604. xale dont j ai fait r f rence pr c demment ne serait pas volontaire La manipulation des outils du P le Emploi r pond des usages descendants orient s qui prive l individu de sa libert d entreprendre Si l on associe cela au manque de formation aux outils la personne sera contrainte de les utiliser comme le souhaite le P le Emploi C est le cas de cette femme qui a t oblig de se former aux outils num riques pour profiter des services propos s par le P le Emploi mais elle reste cependant dubitative sur l efficacit de ceux ci Et puis apr s bon m me pour la recherche d emploi finalement a peut tre compl tement discriminant quoi pour r ussir y aller sur le site comme par exemple cr er son espace Cr er son espace alors on cr e son espace et puis quand le soir on veut se reconnecter a ne marche pas Donc apr s bon est ce que c est moi qui ne sais pas m en servir ou c est leur Quand je suis retourn chez eux j ai r ussi chez moi je n y arrive pas ou quand ils demandent d envoyer des CV alors que moi je l ai fait quand vous les appelez quinze jours apr s ils ont jamais regard votre CV Voil donc en fait votre candidature n a pas t suivie donc effectivement c est un bel outil on propose plein de choses mais apr s derri re qu est ce qu il y a vraiment silence Est ce que a suit j ai pas forc ment l impression Femme 34 ans fragile tudiante non assidue en recher

Télécharger la thèse

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

T&eacute;l&eacute;charger la th&egrave;se

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Télécharger la thèse