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Tutorat des nouveaux professionnels infirmiers dans les services d
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1. URGENCES Chapitre 1 0 3 CLLLI 2012 fn Tutorat des nouveaux professionnels infirmiers dans les services d urgence T BASTIDE Points essentiels m La notion de tutorat a t fortement popularis e ces derni res ann es dans le champ professionnel infirmier mais elle concerne encore peu les nouveaux professionnels int gr s dans les services de soins m Le tutorat pr sente des fonctions p dagogiques de socialisation de mana gement et d encadrement m L organisation et le contexte des services d urgence rendent particuli rement pertinents de tels dispositifs m Le tutorat pr sente de forts int r ts pour le tutor le tuteur le service et les usagers m Un certain nombre de recommandations concernant l organisation du dispo sitif et le choix des tuteurs peut tre formul mais celles ci doivent avant tout tre adapt es leur contexte m Des outils de suivi et d valuation sont n cessaires la mise en uvre d un tutorat efficient m Les principaux freins la mise en place d un tutorat peuvent tre d pass s s ils sont correctement analys s et int gr s en amont puis suivis au quotidien Correspondance Th ophile Bastide Service des Urgences H pital Lariboisi re 2 rue Ambroise Par 75010 Paris T l 01 49 95 64 54 Fax 01 49 95 89 64 E mail theophile bastide lrb aphp fr TUTORAT DES NOUVEAUX PROFESSIONNELS INFIRMIERS DANS LES SERVICES D URGENCE ERF 1 URGENCE
2. valuation par le tuteur et par le cadre de sant Enfin un point essentiel de l organisation du dispositif sera de clarifier les relations entre auto valuations de l apprenant entretiens de suivi et d valuation r alis s par le tuteur et valuations par le sup rieur hi rarchique Si l valuation hi rar chique doit prendre en compte les comp tences d velopp es par le tutor et si l avis du tuteur sur le d veloppement des comp tences de l apprenant doit tre pris en compte il faudra toujours veiller une diff renciation stricte des processus et des relations sous peine d entamer la confiance n cessaire aux apprentissages partir de ces quelques principes chacun pourra ainsi construire un dispositif complexe d apprentissage mobilisant plusieurs processus cognitifs qui se compl tent et interagissent Un parcours adapt l exp rience ant rieure et aux besoins de chacun fond sur une valuation initiale tay e sera tabli et il sera possible de proposer une alternance entre des phases d observation d expli cations de mises en pratique et d explicitation L ensemble reposera toujours sur le positionnement du tutor en tant qu acteur producteur de son d veloppement Par ailleurs il sera important tout au long du processus d en communiquer clairement et largement les objectifs et modalit s ainsi que de pr ciser les r les et missions de chacun cadre de sant tuteurs professionnels de proximit La
3. FRANCE 9 1 Introduction D finition et volution historique du tutorat Aborder le tutorat des nouveaux professionnels infirmiers dans les services d urgence demande tout d abord d finir ce que nous entendons par tutorat En effet ce terme dont la diffusion dans le champ professionnel infirmier s est consid rablement acc l r e ces trois derni res ann es recouvre un grand nombre de formes La notion de tutorat s est grandement enrichie depuis son origine latine tutor de tueri prot ger pour aboutir au concept p dagogique qu elle constitue l heure actuelle Dans le champ professionnel il semble qu un certain consensus se soit form autour d une d finition large du concept ensemble des activit s mises en uvre par des professionnels en situation de travail en vue de contribuer la production ou la transformation de comp tences professionnelles 1 Le tutorat n est donc bien videmment pas d apparition r cente D s le Moyen ge les corporations entendent organiser l apprentissage des m tiers en ins taurant des r gles de formation et tablissant des contrats entre ma tres et apprentis dur e de formation r mun ration r partition des apprentis accomplissements des rites 2 Si la R volution Fran aise met un frein l vo lution de ces corporations le XX si cle repositionne l entreprise comme lieu de socialisation et de professionnalisation princip
4. La fonction d accueil et d orientation ne constitue ainsi que la partie la plus visible et sp cifique d une n cessaire pluri comp tence professionnelle rendant plus qu indispensables des dispositifs d apprentissage structur s et formalis s 4 SERmE M FORMATION ENCADREMENT URGENCES 0012 De plus les services d urgence par leurs effectifs importants mais galement leur pluridisciplinarit sont un lieu o la probl matique de la construction et du maintien du lien social entre professionnels s av re particuli rement aigu La fonction socialisatrice du tutorat s av re y tre alors particuli rement pr cieuse 5 Int r t de la mise en place d un dispositif de tutorat 5 1 Int r t pour le tutor Principal acteur du dispositif le tutor b n ficie d un apprentissage th orique et pratique optimis accompagn et individualis ainsi que d une int gration faci lit e dans l quipe de travail Il peut ainsi appliquer ses connaissances th oriques sur le terrain par des actions r p t es des erreurs rectifi es des pratiques stabi lis es en situation r elle 11 En effet l apprenant par son observation r p t e des pratiques du tuteur mais galement d autres professionnels peut construire progressivement ses comp tences sur des bases solides l observation contribuant la transmission sociale et culturelle des connaissances des valeurs des croyan ces des attitudes et des normes ta
5. d autres coll gues tuteurs 7 5 D tachement du tuteur vis vis du travail de terrain Un certain consensus semble s tre constitu sur le fait que les tuteurs ne devraient pas faire l objet d un d tachement complet de leurs activit s de soins En effet ceci ne permettrait pas d optimiser les apprentissages par observation et risquerait d induire la r alisation de s quences p dagogiques d contextualis es l o l analyse du contexte de r alisation des activit s para t primordiale 7 6 Corr lation des profils entre tuteurs de stage et tuteurs des nouveaux arrivants La mise en uvre du nouveau r f rentiel de formation infirmier ayant fortement mobilis les professionnels ces derni res ann es dans un contexte proche de celui TUTORAT DES NOUVEAUX PROFESSIONNELS INFIRMIERS DANS LES SERVICES D URGENCE ERF 11 URGENCES 2012 URGENCES 0012 fu du tutorat des nouveaux professionnels nous pouvons l gitimement nous poser la question de la pertinence du choix des m mes tuteurs pour les tudiants et pour les nouveaux professionnels Ceci permettrait l vidence de s appuyer sur une exp rience et des comp tences p dagogiques certaines tay es fr quemment par des formations ad hoc r alis es par les tuteurs Il faudra n anmoins alors tenir compte de mani re tr s attentive des sp cificit s du public en mati re de p dagogie et d objectifs qui divergent grandement en terme d int gration
6. pr vus pour une auto valuation servant de base un entre tien restent simples et compr hensibles de tous sous peine de non utilisation de la part des professionnels sera galement important qu ils ne consistent pas en une simple liste de t ches ou activit s r aliser qui ne prendrait pas en consid ration l aspect contextuel et transf rable des comp tences Les r f rentiels de comp tences sp cifiques peuvent ainsi servir de base la cr ation de ces outils Une importance particuli re sera attach e la notion d objectifs n goci s avec l apprenant Afin d aider le tuteur dans cette fonction d valuation il pourra tre utile de cr er un guide d entretien rappelant les principales tapes de celui ci ainsi que les attitudes p dagogiques pertinentes assertivit p dagogie du questionnement Par ailleurs comme tout projet d envergure le dispositif mis en place doit tre valu afin de pouvoir tre r ajust D s la phase de conceptualisation il sera ainsi int ressant de r fl chir aux modalit s d valuation et d en construire les diff rents outils valuation du dispositif par les apprenants et les tuteurs questionnaires entretiens suivi des tuteurs par le cadre de sant r 12 HERBE M FORMATION ENCADREMENT 9 Freins et difficult s de mise en uvre Les dispositifs tutoraux ne sont pas exempts d inconv nients ou de risques qu il faut prendre en compte durant toute la phase de c
7. synth se 1998 46 p 4 Loi n 2004 391 du 4 mai 2004 relative la formation professionnelle tout au long de la vie et au dialogue social J O 5 mai 2004 5 Circulaire DHOS P2 02DGS 6C n 2006 21 du 16 janvier 2006 relative la mise en uvre du tutorat pour les nouveaux infirmiers exer ant en psychiatrie 6 Arr t du 31 juillet 2009 relatif au dipl me d tat d infirmier J O 7 ao t 2009 7 Langlois G Le tutorat visite guid e L infirmi re magazine 2007 233 suppl 7 11 8 Farrugia F Exclusion mode d emploi Cahiers internationaux de sociologie 1997 102 30 35 9 Observatoire National de la D mographie des Professions de Sant Rapport 2006 2007 Synth se g n rale 2008 61 p 10 Le Boterf G Construire les comp tences individuelles et collectives Paris ditions d Organisation 2010 285 p 11 Benoit C La bo te outils du tuteur formateur et int grateur La Plaine Saint Denis AFNOR Editions 2010 197 p 12 Dore F Mercier P Les fondements de l apprentissage et de la cognition Boucherville Ga tan Morin Editeur 1992 432 p 13 Weber A Malglaive G Th orie et pratique approche critique de l alternance en p dagogie Revue fran aise de p dagogie 1982 61 1 17 27 14 Do MB FORMATION ENCADREMENT URGENCES 201 2 so 14 Estryn B har M Van den Heijden B Fry C Le tutorat au service du mangement interg n rationnel Soins Cadres 2007 63 suppl 13 1
8. 8 En effet le tutorat en formalisant des changes bas s sur une relation de confiance TUTORAT DES NOUVEAUX PROFESSIONNELS INFIRMIERS DANS LES SERVICES D URGENCE ERF 3 URGENCES 2012 URGENCES T2012 entre tuteur et tutor permet ce dernier d acc der des savoirs relationnels des mani res de faire et d interagir sp cifiques au service facilitant son int gration 3 3 Une fonction de management et d encadrement Cette fonction comprend des t ches de planification et d organisation de l int gration et du suivi des nouveaux arrivants mais galement de coordination avec les diff rents professionnels et intervenants dans l apprentissage Elle inclut ga lement des t ches relevant de pratiques d encadrement par une r partition adap t e du travail des apprenants en exprimant des exigences en terme d ob issance d assiduit d activit de tenue 3 Cette fonction fait n anmoins l objet de grandes variabilit s en fonction de la d finition des missions du tuteur fix e dans chaque entreprise 4 Les structures d urgence des organisations de choix pour l implantation de dispositifs tutoraux Les structures d urgence sont pour la plupart confront es l instar de l ensemble des autres organisations hospitali res de fortes probl matiques de ressources humaines dont la manifestation la plus visible est la diminution progressive de l exp rience professionnelle des agents
9. base solide pour la mise en place d autres dispositifs p dagogiques 3 Les principales fonctions du tutorat Le tutorat rev t trois principales fonctions 3 dont la pond ration sera en grande partie d pendante des dispositifs mis en uvre mais galement des comp tences des tuteurs 3 1 Une fonction p dagogique Essence m me de la fonction tutorale bien souvent cit e comme objectif principal voire unique du dispositif cette fonction a pour objet le d veloppement des comp tences du tutor via son accompagnement en situation de travail Cette fonction permet ainsi une optimisation de l ad quation entre les comp tences attendues et les comp tences r elles de l apprenant Cette fonction inclut ga lement des t ches d valuation qui devront comme nous le verrons tre claire ment r parties et coordonn es entre le tuteur et le cadre de sant 3 2 Une fonction de socialisation Fr quemment consid r e comme constituant un b n fice secondaire pour l apprenant la fonction de socialisation ou d accompagnement social n en est pas moins une composante majeure prendre en compte dans l organisation du dispositif et le choix des tuteurs Le tutorat s av re ici g n rateur de lien social d fini comme ce qui maintient entretient une solidarit entre les membres d une m me communaut comme ce qui lutte en permanence contre les forces de dissolution toujours l uvre dans une communaut humaine
10. cons truction de proc dures d un livret d int gration et de fiches mission pour le tuteur et les professionnels de proximit constituera ainsi une formalisation n cessaire des axes p dagogiques choisis assurant une diffusion large et explicite du dispositif TUTORAT DES NOUVEAUX PROFESSIONNELS INFIRMIERS DANS LES SERVICES D URGENCE ERF 9 URGENCES 22012 URGENCES T2012 N 7 Quel profil pour le tuteur Toute organisation qui choisit de d velopper un projet de tutorat des nouveaux professionnels est amen e se poser la question des crit res de choix des tuteurs S il para t peu adapt de formuler des crit res cloisonnant d finitivement ces choix fortement d pendants de leur contexte certaines caract ristiques paraissent rencontrer une convergence de points de vue 7 1 Exp rience et comp tences professionnelles Si les comp tences li es directement au travail infirmier doivent avoir t valu es comme solides aucune exp rience minimum ne peut tre formul e La recommandation formul e pour les tuteurs infirmiers en psychiatrie d une anciennet minimale de cinq ann es 5 semble difficilement applicable dans la plupart des services d urgence tant donn leur fort taux de turn over N an moins le choix du tuteur doit tenir compte de cette exp rience mais galement de sa connaissance du fonctionnement du service et de l tablissement donn e
11. de d velopper des comp tences de r flexion et d analyse des situations puisqu il met en mots ses propres pratiques r alis es auparavant de fa on plus ou moins inconsciente 16 Ceci facilitera ainsi le transfert de comp tences dans d autres situations Par ailleurs comme l exprime Richard Wittorski cette activit d explicitation conduit d velopper un regard sur soi sur ses pratiques et ses propres capacit s d action par une prise de recul vis vis de l action permettant au tuteur de pouvoir dire Je sais maintenant ce que je sais faire et comment je le fais et ce que je ne sais pas faire 16 L ensemble de ces apports permet alors de d velopper la motivation et l panouis sement professionnel du tuteur l acte m me de d signation comme tuteur constituant un mode direct de reconnaissance de ses qualit s professionnelles p dagogiques et manag riales 11 Par ailleurs la position du tuteur le valorise 1 Ma tre de conf rences Universit Paris V Centre National des Arts et M tiers Paris 6 ee E FORMATION ENCADREMENT au sein de l quipe de travail ceci d pendant n anmoins de la position de l indi vidu dans le syst me d interactions constitu par le service Enfin l ensemble des comp tences d velopp es par le tuteur peut permettre celui ci en choisissant de les valoriser et de les d velopper de construire un projet professionnel perti nent pouvant mener des
12. qui y travaillent L ensemble des obser vateurs s accorde en effet pour constater les difficult s actuelles de recrutement du personnel infirmier dans un grand nombre d tablissements de sant princi palement dues une d mographie des professions param dicales ne pouvant r pondre la demande m me si la p nurie constat e au d but des ann es 2000 n est plus d actualit 9 L organisation des services d urgence rend particuli rement pr gnant l impact de la situation sur la qualit et la s curit des soins En effet eu gard la diversit des pathologies qui y sont trait es leur flux variable et leur organisation en secteurs diff renci s les services d urgence exigent des professionnels infirmiers un large ventail de comp tences alli une grande adaptabilit Or en tant que capacit agir et r agir de mani re appropri e dans une situation de travail 10 la comp tence des infirmiers se construit par l interm diaire d un processus qui se nourrit des exp riences de chacun et se construit dans et par l action Ainsi la complexit et la variabilit des situations rencontr es quotidiennement par un infirmier en service d urgence demande un travail majeur de mobilisation et de combinaison de savoirs th oriques et pratiques ainsi que d autres ressources coll gues outils d aide au tri proc dures de soins qui ne peut se d velopper sans une grande exp rience de terrain
13. sociale Il est incontestable que le choix des tuteurs rel ve de la responsabilit directe des cadres de sant Il para t n anmoins primordial que les crit res choisis soient clairement transmis l ensemble de l quipe afin d optimiser le positionnement et la l gitimit des tuteurs essentiels l exercice de leurs missions En ce sens tablir une fiche de missions para t une tape incontournable du processus de mise en place d un tutorat cette fiche pouvant s appuyer sur un r f rentiel simplifi des comp tences attendues du tuteur 8 Outils de suivi et d valuation Un tutorat construit ne peut se conceptualiser sans outils de suivi et d valuation En premier lieu avoir formalis des proc dures d int gration communes tout nouvel arrivant para t essentiel Ceci permettra d assurer la continuit des actions mises en place initialement tout en permettant une n cessaire personnalisation des parcours Cette proc dure pourra lister les tapes successives de la relation tutorale en mati re d entretiens de d lais I peut galement tre utile de forma liser une charte tutorale 11 pr cisant de mani re didactique destination de l apprenant et des quipes le cadre de la relation ainsi que ses objectifs Par ailleurs des outils supports d valuation peuvent tre construits contribuant la clarification des objectifs pour l apprenant et le tuteur N anmoins il est impor tant que ces supports
14. 6 15 Anzieu D Martin J Y La dynamique des groupes restreints 10 dition Paris Presses Universitaires de France 2007 397 p 16 Wittorski R volution des comp tences professionnelles des tuteurs par l exercice du tutorat Recherche et formation 1996 22 35 46 17 Soci t Fran aise de M decine d Urgence R f rentiel de comp tences de l infir mier e en M decine d Urgence 2008 65 p 18 Soci t Fran aise de M decine d Urgence R f rentiel de l Infirmier Organisateur de l Accueil 2004 47 p 19 Marc E Picard D Relations et communications interpersonnelles 2 dition Paris Dunod 2008 117 p 20 Benner P De novice expert Excellence en soins infirmiers Paris Masson 1995 247 p 21 Baudrit A Le tutorat Richesses d une m thode p dagogique 2 dition Bruxelles De Boeck Universit 2007 149 p 22 BrizonH L int gration de nouveaux soignants guide suivi valuation Paris Masson 2002 108 p 23 Baudrit A Tuteur une place des fonctions un m tier Paris Presses Universitaires de France 1999 150 p TUTORAT DES NOUVEAUX PROFESSIONNELS INFIRMIERS DANS LES SERVICES D URGENCE ERAF 15 OR J
15. GENCES 2012 URGENCES T2012 ne constituent pas un r el frein p dagogique En faisant l objet d une analyse a posteriori men e par le tuteur ces phases de travail peuvent au contraire cons tituer de r elles phases p dagogiques particuli rement efficientes en terme d apprentissages 10 Conclusion Mettre en place une organisation de type tutorat dans un service d urgences para t donc tre une solution particuli rement adapt e aux besoins des nouveaux arrivants au contexte hospitalier et aux n cessit s des services en terme de qualit et de s curit des soins Cependant ces dispositifs p dagogiques demandent une r flexion d quipe de grande ampleur en amont et un engagement de tous dans la d marche Par ailleurs la complexit de leur mise en uvre exige la construction d outils appropri s un choix rigoureux des tuteurs ainsi qu un suivi pr cis de leur volution Ce n est qu ce prix qu un tutorat de qualit pourra se d ployer au b n fice de l ensemble des acteurs qui y seront impliqu s R f rences 1 Barbier J M Tutorat et fonction tutorale quelques entr es d analyse Recherche et formation 1996 22 7 19 2 Dubar C Tripier P Sociologie des professions 1 dition Paris Armand Colin 1998 250 p 3 Gerard F Steiner K Zettelmeier W Profils professionnels formation et pratiques des tuteurs en entreprise en Allemagne Autriche Espagne et France Rapport de
16. acun son poste de travail en offrant de r elles ouvertures professionnelles Enfin d un point de vue organisationnel et financier les dispositifs tutoraux ont l avantage de ne n cessiter aucun financement direct de potentiellement pouvoir diminuer le turn over ou tout du moins les checs d int gration et de permettre une meilleure identification des comp tences strat giques L ensemble de ces dispositions ne peut qu tre b n fique pour les usagers des services d urgence pour lesquels l optimisation des comp tences individuelles et collectives ne peut qu am liorer la qualit de la prise en charge et en diminuer les risques particuli rement pr gnants en m decine d urgence 6 Quelles modalit s organisationnelles Formaliser un dispositif d apprentissage incluant une organisation tutorale demande aux quipes manag riales une gestion de projet concert e et planifi e avec le soutien constant d une hi rarchie impliqu e dans la r flexion En effet un syst me p dagogique d une telle envergure ne saurait fonctionner sans l adh sion du plus grand nombre tant en terme d objectifs que d organisation Le tutorat pouvant rev tir une multiplicit de formes potentiellement pertinentes selon le TUTORAT DES NOUVEAUX PROFESSIONNELS INFIRMIERS DANS LES SERVICES D URGENCE ERAF 7 URGENCES 0012 URGENCES 0012 contexte dans lequel elles s inscrivent il ne saurait y avoir une seule forme viable et p dag
17. alement depuis les ann es 1970 1980 suite plusieurs r formes de la formation professionnelle 3 Ainsi en est il des contrats de professionnalisation introduits en 2004 incitant la mise en uvre de dispositifs de tutorat dans les entreprises priv es 4 Comparativement le milieu hospitalier en particulier param dical para t ne s tre int ress que tardivement ce type de dispositifs 2 Place actuelle du tutorat dans le champ professionnel infirmier Peu d crits nous permettent d valuer l volution et la pr gnance des syst mes de tutorat infirmiers en milieu hospitalier Chaque tablissement chaque unit de soins semble ainsi avoir construit des dispositifs sp cifiques d int gration et de suivi des nouveaux professionnels sans r elle convergence s adaptant chacun son environnement ses sp cificit s mais galement ses contraintes difficult s de recrutement et de fid lisation temps disponible pour l accompagnement et la formation Deux r formes d importance ont cependant r cemment plac le tutorat comme une m thode p dagogique efficiente dans le champ professionnel infirmier l instauration en 2006 d un tutorat pour les nouveaux infirmiers exer ant en psychiatrie 5 et la mise en uvre du nouveau programme d tudes en 2009 6 Le Plan National Psychiatrie et Sant Mentale 2005 2008 a ainsi tabli un tutorat formalis des nouveaux infirmiers exer ant en psychiatrie as
18. blies mais aussi des nouvelles id es et des nouveaux comportements 12 En facilitant et formalisant la communication entre tuteur et tutor le dispositif optimise galement la conceptualisation du r el transmise par autrui par l interm diaire du langage 13 Or cette tape de conceptualisation s av re n cessaire pour le transfert des savoirs dans d autres situations La relation tutorale permettra ainsi l apprenant de diminuer la distance qu il peut appr hender initialement entre le travail prescrit par le m decin les proc dures les normes et le travail r el adapt par les travailleurs au contexte de production Par ailleurs ce mode d apprentissage l inverse de modalit s plus passives formations d tach es du processus r el de soins int gration sans r el suivi lui permettent d tre acteur de sa formation et de d velopper une autonomie au travail En effet la comp tence ne r sulte pas d une simple addition de ressources mais d un processus combinatoire complexe qui permet l adaptation au plus juste de la r ponse la situation 10 Or cette combinatoire ne peut se construire par un simple processus d imitation de l autre Une fois l activit r alis e le processus d apprentissage se poursuit par des changes sur les modalit s de sa r alisation o ses r sultats avec le tuteur Un tutorat organis permettant des espaces d explici tation du travail entre pairs pe
19. certains auteurs affirment qu il est ind niablement plus facile d tre responsable hi rarchique car le pouvoir tant formalis il suppose l acceptation des subordonn s 11 Si tous recon naissent que les tuteurs doivent ainsi faire preuve d un certain ascendant voire d autorit afin d tayer leur p dagogie d autres auteurs d conseillent fortement le choix d un responsable hi rarchique comme tuteur En effet ce posi tionnement demanderait une r elle distinction entre accompagnement et commandement tuteur et contr leur 22 Par ailleurs si le mod le entre preneurial classique pla ait fr quemment d anciens experts en position de sup rieurs hi rarchiques le contexte hospitalier ainsi que l volution des missions de l encadrement s en d tache progressivement depuis plusieurs d cennies 7 4 Formation des tuteurs L ampleur des comp tences cit es ci dessus pose bien videmment la question de la formation des tuteurs plus particuli rement en mati re de p dagogie d adultes et d organisation des apprentissages Si l on ne peut luder les probl matiques budg taires ou organisationnelles li es cette question il semble primordial de s y pencher en collaborant troitement avec la Direction des Soins et les responsables de formation A minima les tuteurs devront faire l objet d entretiens r guliers pr alables leur prise de fonction avec les cadres de sant et si possible
20. changes verbaux avec le tuteur para t pouvoir faciliter la 8 HER M FORMATIONIENCADREMENT compr hension des situations de travail dans un nouvel environnement il para t int ressant par la suite de diversifier les apprentissages en permettant l appre nant de travailler avec d autres professionnels du service tout en maintenant un suivi et des temps d change r guliers 6 3 La pratique comme confrontation au r el S inscrivant dans une logique de l action cette modalit d apprentissage permet de reproduire les situations v cues ou observ es dans une organisation temporelle et spatiale 12 Sans mise en pratique l apprentissage initial serait st rile car il resterait sans action Ainsi il est important que rapidement l apprenant puisse se confronter au r el par des mises en situation 6 4 L explicitation facteur d terminant de la transf rabilit des acquis La mise en r cit quand elle est guid e avec p dagogie par le tuteur permet au tutor de construire des comp tences durables pour son futur exercice profes sionnel Il para t ainsi primordial d tablir et planifier des plages d changes forma lis s autour des pratiques observ es et r alis es changes fond s sur les capacit s r flexives du nouveau professionnel L ensemble favorisera une p dagogie du questionnement et non de l apport direct de savoirs peu efficace pour leur appropriation 6 5 Diff renciation des processus d
21. fonctions d encadrement ou de formation 5 3 Int r t pour le service et les usagers De la mise en uvre d un tutorat adapt r sulte comme nous avons pu le voir le d veloppement des comp tences individuelles des nouveaux professionnels et des tuteurs mais aussi l optimisation des interactions entre professionnels Ainsi les comp tences collectives de l entreprise d finies comme un effet de compo sition r sultant de la qualit de la coop ration entre les comp tences indivi duelles 10 s y voient grandement d velopp es Ceci est d autant plus utile l heure actuelle que l adaptabilit la flexibilit dont ont besoin nos organisations pour r pondre leur contexte contraint reposent en grande partie sur ces com p tences collectives Le tutorat peut ainsi contribuer de mani re particuli rement adapt e la transmission et la collaboration interg n rationnelle bien souvent fragilis e 14 En parall le par une meilleure gestion pr visionnelle des connais sances et comp tences une organisation de type tutorale peut permettre de pallier en partie une fuite des comp tences laquelle une politique de fid li sation ne peut r pondre seule Par ailleurs en revalorisant le travail en permettant un meilleur partage de la culture soignante et en responsabilisant l ensemble des professionnels ce type de dispositif v hicule une r elle dynamique de travail pouvant favoriser la r alisation de ch
22. mble des modalit s organisationnelles doit ainsi tre discut avant mise en uvre sous peine de d motivation et d abandon du projet ce qui pour un pro cessus p dagogique visant une socialisation facilit e et contribuant la valori sation du travail des tuteurs peut s av rer destructeur Si chaque organisation choisira un mode organisationnel adapt son contexte d mographique et structurel quelques principes fondamentaux peuvent en guider la construction 6 1 Importance de l accueil dans le processus d apprentissage L accueil rel ve d un v ritable rituel d interaction 19 ayant pour objectif de rassurer le professionnel sur la mani re dont il va pouvoir collaborer avec ses coll gues et son encadrement Les rituels ainsi tablis permettent de faciliter les relations sociales et de d velopper le lien entre les individus en confortant chacun dans son identit et son appartenance le d fendant contre l exclusion 19 Ainsi il conviendra de s attacher particuli rement cette phase qui permet au nouvel arrivant de se sentir attendu et dores et d j impliqu dans un processus d appren tissage 6 2 Importance de l observation et de la communication Comme nous avons pu le voir ces deux modes d apprentissage associant confrontation directe au monde mat riel et conceptualisation sont des moyens privil gi s de d veloppement des savoirs th oriques et pratiques Si une p riode initiale d observations et
23. ogiquement efficiente I para t alors int ressant de faire participer au projet non seulement des professionnels du service du nouvel arrivant aux professionnels experts mais galement des responsables de formation voire des formateurs en formation initiale qui disposent d une bonne connaissance des comp tences caract ristiques et axes de progr s des professionnels nouvellement dipl m s Il para t n cessaire en amont du projet d tudier les objectifs du dispositif en mati re de comp tences attendues du nouveau professionnel En effet comment accompagner et valuer un apprentissage sans en avoir r f renc les finalit s En ce sens les r f rentiels de comp tences construits par la Soci t Fran aise de M decine d Urgence 17 18 constituent une base de travail solide permettant l tablissement d objectifs gradu s de d veloppement des comp tences L quipe projet doit galement d cider de l ampleur du dispositif mis en place concernera t il uniquement le nouveau professionnel pendant sa p riode d int gration o constituera t il un accompagnement plus long terme Ce dernier choix permet une meilleure adaptation au poste de travail ainsi qu une dyna mique d apprentissage long terme b n fique tous en particulier pour l apprentissage de la fonction d accueil et d orientation distant de l apprentissage initial Mais il peut tre complexe mettre en uvre et mal compris si mal amen L ense
24. onstruction et de mise en uvre du projet 9 1 Des probl mes de distance entre les partenaires L effet d annonce d un dispositif tutoral sur le tutor peut induire une certaine distance dans la relation distance sociale car le tuteur se voit attribuer un r le interdit l autre mais aussi distance cognitive compte tenu du fait que ces attributions de r les se d cident en fonction des comp tences de chacun 23 Ceci renforce l importance accorder la communication autour du processus vis vis des quipes et des nouveaux arrivants 9 2 Des probl mes de comp tences et des d rives chez les tuteurs 23 tant donn la complexit des missions p dagogiques des tuteurs les risques sont forts de se trouver confront des checs p dagogiques li s aux comp tences des tuteurs Il sera ainsi primordial d effectuer un suivi personnalis de ces derniers coupl une valuation du dispositif par les tutor s et les autres professionnels Par ailleurs la relation tutorale ainsi que les missions d encadrement confi es aux tuteurs peuvent provoquer chez certains une d rive relationnelle mettant en jeu des m canismes de pouvoir et menant un d s quilibre p dagogiquement st rile On accordera ainsi un regard particuli rement attentif au v cu des tutor s ainsi qu la rencontre tuteur tutor puisque c est d elle que viendront ou ne viendront pas les progr s des
25. ration solidarit et confiance le d veloppement de relations de proximit entre professionnels permet de favoriser l expression de leurs acquis Enfin les processus motivationnels sont favorablement influenc s par les relations de travail 15 Ainsi la socialisation facilit e des professionnels constitue un facteur d influence important sur le d veloppement de leurs comp tences 5 2 Int r t pour le tuteur Le tuteur engag dans une relation p dagogique individualis e y trouve l occa sion de d velopper un grand nombre de comp tences correspondant aux trois fonctions principales du tutorat que nous avons tudi es En effet par l accompa gnement qu il peut proposer l apprenant mais aussi et surtout par le retour qu il pourra en obtenir le tuteur d veloppe des comp tences p dagogiques appre nant adapter son discours et ses m thodes aux comp tences et caract ristiques du tutor De plus en facilitant la socialisation du nouveau professionnel il renfor cera ses propres comp tences relationnelles utiles ses pratiques de travail mais pouvant galement favoriser son d veloppement personnel Par ailleurs en orga nisant l apprentissage du tutor en participant son processus d valuation et en encadrant ses activit s le tuteur d veloppe des comp tences manag riales certaines Plus globalement la fonction tutorale qui demande une explicitation et une analyse complexe du travail permet au tuteur
26. rmet aux infirmiers de construire un discours r fl chi sur leurs actions d tablir des liens th oriques entre soins r alis s contexte et savoirs Ce processus de mise en r cit est tenu comme essentiel dans l apprentissage exp rientiel puisqu il faut rendre l action consciente pour en faire un objet de r flexion 10 Enfin comme nous avons pu le voir le tutorat par l accompagnement humain qu il propose facilite la socialisation du nouveau professionnel dans l quipe soignante Ceci est d autant plus pr gnant dans des services accueillant r guli rement des professionnels nouvellement dipl m s qui n ont t pour la plupart l TUTORAT DES NOUVEAUX PROFESSIONNELS INFIRMIERS DANS LES SERVICES D URGENCE Gains 5 URGENCES 172012 que tr s peu confront s aux r alit s de la vie hospitali re S il a t d montr que le tutorat permet un meilleur v cu de l exp rience de travail et peut pr venir certains troubles somatiques ou psychologiques 14 il est galement important de prendre en compte l influence du lien social sur le d veloppement et l expres sion des comp tences des professionnels Le tutorat en proposant un espace de communication privil gi permettant une meilleure inter connaissance dans l quipe de travail favorise la construction de liens d obligation entre les interlo cuteurs ce qui influence directement les apprentissages des infirmiers De plus en favorisant collabo
27. s n cessaires une bonne coordination des acteurs autour du tutor L expertise ne pourra tre elle seule un crit re de d signation des tuteurs En effet comme l a tr s justement soulign Patricia Benner 20 l infirmier expert atteint un niveau de comp tences cliniques l amenant fr quemment pr senter des difficult s expliciter son travail tant l action lui est devenue intuitive Ainsi ils ne seront pas obligatoirement les plus m me de transmettre leurs savoirs De plus comme nous avons pu le voir exercer un tutorat de qualit demande de disposer d un certain nombre de capacit s sortant du cadre classique de celles demand es l ensemble de l quipe capacit s p dagogiques sociales manag riales et d encadrement Si l exercice du tutorat permettra de les d velopper il para t n cessaire d en poss der certaines bases valuables assez ais ment qualit de l encadrement de stagiaires int gration dans l quipe de travail facilit s de communication sens des responsabilit s Le tuteur doit galement tre suffisamment l aise dans la r alisation de ses activit s quotidiennes pour faire preuve de disponibilit envers l apprenant De solides comp tences organisationnelles paraissent ainsi fondamentales pour cette fonction tant donn les capacit s analytiques qui lui sont demand es le tuteur doit faire preuve d une grande r flexivit sur ses propres pratiques Ceci lui permet
28. soci une formation th orique l ensemble faisant l objet de cahiers des charges pr cis et de 2 ee M FORMATION ENCADREMENT financements correspondants Si l application r elle de la circulaire de 2006 para t rencontrer encore l heure actuelle de nombreux obstacles il semblerait qu une r elle volution de l int gration et du d veloppement des comp tences des nouveaux professionnels soit constat e 7 Plus r cemment l application du nouveau r f rentiel de formation infirmi re depuis septembre 2009 dans les unit s de soins a fortement contribu la diffu sion de la notion de tutorat mais galement des m thodes p dagogiques qui lui sont aff rentes En effet cette r forme d ampleur a grandement questionn les pratiques p dagogiques des professionnels hospitaliers G n ralement associ e la mise en place de groupes de travail ad hoc et de formations sp cifiques enca drement de proximit tutorat elle a ainsi permis aux professionnels de s appro prier certaines m thodes p dagogiques jusqu alors peu abord es en formation initiale dans une perspective socioconstructiviste favorisant la r flexivit des tudiants Si ces m thodes rencontrent nombre de questionnements et craintes de la part des professionnels ainsi que des obstacles pratiques manque de dispo nibilit besoin de formation d passant l offre une r elle dynamique s est ins taur e dans la plupart des unit s cliniques constituant une
29. tra une analyse approfondie des pratiques de l apprenant mais lui permettra galement en parall le de r ajuster ses m thodes p dagogiques et de s inclure lui aussi dans une dynamique continue d apprentissage Enfin deux autres capacit s paraissent essentielles la p dagogie du tuteur une congruence cognitive capacit de s exprimer dans un langage proche de celui des tudiants en utilisant des concepts ou notions qui leur sont familiers et une congruence sociale volont d tre per u comme un tudiant parmi 2 Professeur Department of Physiological Nursing Universit de Californie tats Unis M FORMATION ENCADREMENT 10 RENE d autres la recherche de relations informelles avec les tutor s 21 Nous voyons ici toute la complexit d une fonction demandant au tuteur de mettre en uvre une p dagogie de proximit tout en faisant preuve d expertise et d autorit 7 2 Reconnaissance des comp tences du tuteur par l quipe de travail Le r le social du tuteur tant partie int grante de ses fonctions ses comp tences doivent tre reconnues par l quipe de travail si possible de mani re pluridisci plinaire Un consensus doit ainsi tre trouv sur leur d signation tout en d pas sant certains conflits interpersonnels que l on ne pourra jamais viter 7 3 Positionnement hi rarchique du tuteur vis vis du tutor Les avis d experts divergent ce propos En effet
30. tutor s 23 9 3 Des probl matiques organisationnelles Enfin et peut tre surtout les obstacles ce type de dispositifs viendront princi palement du caract re chronophage de leur organisation ainsi que des ajuste ments ventuels qu ils demandent en terme d organisation du temps de travail des tuteurs Cette question constitue un point incontournable du dispositif Une organisation qui ne serait pas pr te y consentir ne doit pas s engager dans un pareil projet N anmoins un grand nombre de ces obstacles pr sum s peut tre facilement surmont par un ajustement du dispositif son contexte La fonction tutorale a en effet pour elle une grande flexibilit qui lui conf re un caract re profond ment adaptatif Les organisations peu contraintes qui peuvent se permettre de d gager de larges plages horaires d di es aux changes p dago giques hors soins sont bien s r un environnement favorable l implantation de tutorats organis s Mais les organisations plus contraintes y trouvent une p da gogie reposant principalement sur les pratiques r elles de l entreprise peu chronophage car se d veloppant au cours et au d cours du travail Ainsi en guise d exemple les tr s fr quentes situations o suite un arr t de travail inopin les professionnels en int gration sont contraints d occuper seuls un poste de travail TUTORAT DES NOUVEAUX PROFESSIONNELS INFIRMIERS DANS LES SERVICES D URGENCE ERPF 1 3 UR
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