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les associations de femmes en migration et l`accès aux droits

1. CHA B Sabah Femmes immigr es et emploi cat gories sociales sp cifiques ou significatives In L immigration c t femmes Colloque r gional 1 d cembre 2004 Amiens D l gation r gionale aux droits des femmes et l galit de Picardie FASILD Direction r gionale de Picardie Amiens Licorne 2005 p 27 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 12 Rapport final juin 2006 Les femmes en situation r guli re les femmes immigr es les femmes issues de l immigration de nationalit fran aise mais subissant des discriminations les femmes immigr es dipl m es mais subissant des discriminations en fonction soit de leur origine soit de leur ge les femmes sans qualification soumises la pr carit et la flexibilit les femmes subissant une discrimination en raison des territoires o elles vivent Les femmes de l entre deux les r fugi es les demandeuses d asile les d bout es du droit d asile elles peuvent engager un recours qui les laisse entre deux Les irr guli res les sans papi res les d bout es du droit d asile les femmes arriv es de fa on irr guli re sur le territoire contraintes ou non r seaux de prostitution subsistance conomique les femmes dont le droit de s jour n est plus valable d pendance au mari Les diverses situations v cues par les femmes immigr es sont
2. car les diff rences culturelles ne peuvent pas tre librement d velopp es et d mocratiquement g r es que sur la base de l galit sociale VI 3 Une meilleure visibilit partir d un constat sur les difficult s d emploi elles ont vu l importance de d velopper d autres modes de faire pour que les femmes trouvent une place sur le march du travail et aient acc s une existence socialement reconnue Une responsable associative explique la situation des femmes en migration Parce qu elles n taient m me pas dans la vie sociale elles taient inexistantes ce sont des ombres Elles sont venues dans le cadre du regroupement familial elles ont une carte de travail mais elles ne cherchent pas de travail Elles ne sont pas l pour travailler Le principal frein l acc s au droit r side dans l isolement qui ne facilite pas l acc s la connaissance des droits puis leur exercice car dans une soci t qui se complexifie de plus en plus et se parcellise il est souvent difficile de savoir quoi on a droit et qui il faut s adresser pour y avoir acc s Comme dans le champs du droit la personne ces associations ont d velopp des modes d intervention singuliers en constituant un r seau de personnes ressources et de professionnels pour exercer une expertise citoyenne C est vraiment travailler avec des professionnels sur la question du droit sur la question de la sant s
3. parler d immigr s de premi re et de deuxi me g n ration pour d signer les enfants ou les jeunes n s en France de parents immigr s Cette notion sur laquelle nous reviendrons n est pas appropri e puisque ce public n en France n a v cu aucune situation de migration SAYAD Abdelmalek Une nouvelle perspective prendre sur le ph nom ne migratoire in Options m diterran ennes n 22 1973 pp 52 56 13 GASPARD Fran oise La visibilit des femmes dans l histoire de l immigration In La lettre du FASILD Sp cial Femmes de l immigration 2001 n 57 pp 4 5 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 15 Rapport final juin 2006 I 3 2 Etranger Ce terme semble pr senter une r alit unique du point de vue administratif de la nationalit Une personne est dite trang re lorsqu elle ne poss de pas sur le territoire fran ais la nationalit fran aise ou lorsqu elle en poss de une autre titre exclusif ou aucune apatride La conception juridique de l tranger s affirme la fin du 19 si cle Elle s labore en concomitance et en opposition avec la conception juridique de la nationalit fran aise En effet l tranger c est aussi l autre le diff rent celui qui est une menace brandie pour renforcer la coh sion nationale dans des moments difficiles Fran ois Vourch explique comment la haine de l tranger est utilis e
4. Nous avons mis l hypoth se que les associations de femmes immigr es se cr ent pour r pondre des besoins non couverts d une part par les associations de conqu te et de d fense des droits des femmes et d autre part par les associations de l immigration Qu est ce qui se joue dans ces associations singuli res Comment agissent elles quels besoins r pondent elles Quel est leur r le A quelles repr sentations doivent elles faire face Quels sont les freins et les obstacles que rencontrent les initiatives en particulier sur la question du travail III 4 1 Lecture historique Que dire des grands moments de cr ation des associations de femmes immigr es De l volution de la question associative de la mont e des questions comme l exclusion la pr carit la lutte contre les discriminations A quel besoin les associations r pondaient Qu est ce qui a vraiment volu chang Comme le pr cise la pr sidente de l association Mouvement pour la d fense des droits de la femme noire dans un article r alis en 1990 les femmes en migration ne disposent pas d espace de repr sentation ou d expression ni au sein des associations de l immigration ni au sein des mouvements f ministes C taient toujours les hommes qui taient amen s ici comme travailleurs lorsqu ils faisaient venir leur famille leur femme restait la maison Lorsque les maris revendiquaient au c t de leurs coll
5. Genre travail et migrations en Europe Cahiers du CEDREF 2003 p 11 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 5 Rapport final juin 2006 les associations g n ralistes de d fense des droits des femmes Jes associations dites de l immigration Jes associations de femmes immigr es communautaires et interculturelles Nous avons observ comment la question de l acc s aux droits des femmes immigr es est prise en compte respectivement par ces diff rents types d associations Ceux ci sont induits le plus souvent par des histoires singuli res et se distinguent par leur inscription dans des mouvements id ologiques et politiques distincts Il est important d analyser galement comment ces caract ristiques influencent une prise en compte de la question de l acc s aux droits pour les femmes immigr es que ce soit par le d veloppement d actions sp cifiques en direction de ce public ou qu il constitue l objet m me de l association Nous avons interrog plus particuli rement les associations cr es par des femmes immigr es sur une base communautaire ou interculturelle afin d observer quelles actions sont mises en place pour faciliter l acc s aux droits des femmes immigr es Quelles ont t leurs d marches A quelles probl matiques ont elles souhait r pondre Nous avons analys dans quelle mesure elles r pondent des besoins qui ne sont pa
6. des outils de compr hension du monde social capable d en modifier le rapport de force comprendre un monde dans lequel il le f minisme pourra rester m me d agir politiquement et de r sister de fa on solidaire Les associations citoyennes jouent un r le important mais elles ont toujours du mal faire reconna tre leur travail car elles r v lent des pans que la soci t n est pas toujours pr te voir Comme le dit Gilles Deleuze il s agit de rendre visibles des choses qui ne l auraient pas t dans d autres conditions 123 HERSENT Madeleine Les Cahiers du DSU Genre et politiques urbaines locales il est temps Printemps t 2006 n 44 124 VEITH Blandine Engagement associatif et individuation de femmes migrantes In Cahier du REMI Revue europ enne des Migrations 2005 21 pp53 67 125 DORLIN Elsa De l usage des cat gories de sexe et de race In FOUGEYROLLAS SCHWEBEL Dominique LEPINARD El onore amp VARIKAS Eleni Coordonn par F minisme s Penser la pluralit Cahiers du Genre 2005 n 39 p 47 DELEUZE Gilles Pourparlers Paris Les Editions de Minuit 1990 p173 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 108 Rapport final juin 2006 Il nous semble que dans ces associations se pr figure ce que Nancy Fraser appelle la lutte pour un multiculturalisme anti essentialiste et le combat pour l galit
7. A certains moments se rejoignent les pr occupations de la soci t civile et les prises de position d instances internationales elles m mes irrigu es par de fortes mobilisations comme les rencontres internationales des femmes Les associations de femmes en migration nous semblent s inscrire dans le champ des associations de transformation sociale dont parle Alain Caill comme acteurs centraux de l espace public national Tout d abord par construction l association de transformation sociale est un acteur participant la construction de l int r t g n ral capable d instituer des espaces publics autonomes venant alimenter l espace public central Elles interviennent dans un espace public qui est le lieu de l action de la communication et de la l gitimation du politique Les associations de transformation sociale 13 5 Ce sont sont port es par un projet politique utopique rendre le monde meilleur qu il n est ces interactions qui permettent que les mentalit s voluent et que les questions soient mieux prises en compte mais de nombreux probl mes demeurent Les avanc es se constatent en particulier dans le champ des droits la personne comme l excision les mariages forc s les violences Mais paradoxalement dans un premier temps le travail des associations est encore plus n cessaire quand les questions sociales deviennent visibles car les demandes affluent et souvent les moyens et les solution
8. LES ASSOCIATIONS DE FEMMES EN MIGRATION ET L ACC S AUX DROITS Rapport final Madeleine HERSENT Ang lique ROSE Juin 2006 tude r alis e dans le cadre du march n 2004 28 DED 05 Lot n 1 pour le Fonds d action et de soutien pour l int gration et la lutte contre les discriminations Agence pour le D veloppement de l Economie Locale association Loi 1901 113 rue de Charenton 75012 PARIS M tro Gare de Lyon Tel 01 40 04 91 05 Fax 01 49 28 08 98 e mail Adeli wanadoo fr A Claude Zaidman dont les analyses ont clair ce travail ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 1 Rapport final juin 2006 TABLE DE MATI RES INTRODUCTION En ee RE Re nee ne nn Re ee en nee 4 RAPPELDU CONTEXTE DE L ETUDE RE EE 5 METHODE Re RE AR Ne Se 5 UN QUESTIONNEMENT COMPLEXE ges santrneienienteietertenteninntinineeineier deniintiniintiiiii ie ten ie tetes 8 PARTIE I LA QUESTION DES FEMMES IMMIGREES ETAT DES LIEUX see 10 LUN PUBLICMALPERGU ER RM en en nette seen te re ce pin 10 F2 UNE REALITE PLURI DUB ui nn nd R Re E Re Re te en ie ne en ee seen nee its 11 1 3 LA QUESTION SEMANTIQUE LES TERMINOLOGIES nn 14 1 3 1 Tmmigr migr OU AIMMIgrAnt P rsen anaia EEEE E E E OA AAE ATE ERE EEEE 14 12322 D 11 AA E E E E E E E EEEE EE E 16 1 3 3 Sans papiers clandestins ou en situation irr guli re 7 ins 16 153 4 Demandeurs d asile ou r fugi s Pirnerin ineeii
9. On est face une repr sentation simpliste et r ductrice d une r alit plurielle Avant tout ils pr sentent les femmes immigr es comme un groupe homog ne et chouent donc transmettre l incroyable h t rog n it des exp riences et du v cu des femmes immigr es en France o sont les images alternatives de femmes immigr es dont la vie est ordinaire et complexe la fois O sont les m res seules qui travaillent O sont les organisatrices politiques O sont les femmes divorc es et celles qui sont venues seules en France O sont les enseignantes les tudiantes ou les fonctionnaires d plac es par les forces de la globalisation conomique Dans ce jeu de repr sentations la femme immigr e cumule les repr sentations li es l immigration mais aussi celles de la femme dans des soci t s encore largement in galitaires au niveau conomique et politique De plus la figure de la femme immigr e demeure ou devient selon les interpr tations un objet d enjeu entre diff rents courants culturels et politiques Leur 4 RAISSIGUER Catherine Ces m res qui d rangent immigr es africaines en France In HERSENT Madeleine ZAIDMAN Claude Genre travail et migrants en Europe Collection des Cahiers du CEDREF d cembre 2003 s rie Colloques et travaux p 29 5 Ibidem p 30 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 10 Rapport final juin 2
10. Y a t il une sp cificit du mouvement associatif des populations issues de l immigration Contribution au colloque Migrations et vie associative entre mobilisation et participation institut du monde Arabe octobre 2001 151 GUERIN Isabelle Femmes et conomie solidaire Paris La d couverte Collection Recherches 2003 p168 152 GUERIN Isabelle Femmes et conomie quels enjeux Pratiques conomiques solidaires entre r sistance et justice sociale Synth se du chantier Femmes et conomie solidaire PSES 2005 p15 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 120 Rapport final juin 2006 CONCLUSION Durant tout ce travail nous avons t interpell es par le foisonnement associatif et l nergie dont font preuve de nombreux acteurs dans des situations souvent difficiles et en perp tuelle volution On peut constater un certain nombre d avanc es notamment autour des droits la personne M me s il reste encore des points noirs en particulier pour les femmes en situation irr guli re la question des droits la personne est beaucoup mieux int gr e socialement qu il y a plusieurs ann es Des questions ont t pos es dans les ann es 1990 sur le droit la personne et celles ci trouvent un certain nombre de r ponses actuellement L obligation d appliquer diff rents textes internationaux a provoqu des avanc es l gislatives r centes et des am liorations
11. adressent principalement aux travailleurs aux hommes Elles organisent les migrations en France entraide logement les luttes dans les usines et dans les foyers de travailleurs Au sein des associations f ministes les questions qui touchent les femmes de l immigration ne sont pas prises en compte elles ne sont pas int gr es Les femmes en migration sont per ues comme les pouses des travailleurs Des associations de femmes latino am ricaines tudiantes se cr ent autour de projet politique en direction du pays d origine les collectifs ou associations de femmes sont cr s par des exil es des militantes politiques de gauche ou d extr me gauche des tudiantes Elles sont la fois inspir es par le f minisme et engag es dans des luttes concernant leur pays d origine L essor des mouvements de femmes 1981 1992 Cette p riode est marqu e par la loi de 1981 et donc par le d veloppement croissant des mouvements associatifs de l immigration l engagement des militants issus de l immigration l arriv e sur la sc ne associative des jeunes issus de l immigration d cid s combattre la violence raciste et revendiquer leurs droits ont favoris ce ph nom ne Les femmes se situent sur plusieurs lignes 8 Hommes et migrations n 1257 p 81 et 82 r dition du n 1131 avril 1990 consacr aux Africains noirs en France ADEL FASILD Les associations de femmes en migr
12. entre m diatrice interculturelle et femme relais ensuite sur m tier ou fonction Les m diatrices interculturelles ou les femmes relais sont apparues dans les ann es 1990 au sein d associations de femmes immigr es mais aussi de centres sociaux Un ensemble de facteurs a favoris cette mergence le d veloppement de la vie associative et plus pr cis ment le d veloppement des associations de femmes les dynamiques de d veloppement social des quartiers DSQ les mutations de l immigration les revendications des jeunes issus de l immigration sur l galit Plusieurs visions mergent sur les femmes relais au cours des ann es Celle de Profession Banlieue centre ressource politique de la ville et celle port e par FIA Femmes inter associations f d ration d associations de femmes semblent r v latrices Ces deux conceptions refl tent des modes d approche et des visions quelque peu diff rentes La premi re appr hende le r le des m diatrices comme interm diaire entre les usagers et les institutionnels et la deuxi me s inscrit dans un contexte plus large o ces femmes sont actrices porteuses de projets Elles 10 Avec la nationalit fran aise galement ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 98 Rapport final juin 2006 remplissent selon FIA un r le de m diation r ciproque entre leurs milieux et leurs administrations Deux conceptions
13. intervention Il participe au mouvement d conomie solidaire en France mais aussi des rencontres internationales comme les forums sociaux ou les rencontres de globaliser la solidarit Isabelle Gu rin souligne galement les enjeux de ce regroupement On peut esp rer que le r seau R actives cr en 1998 et op rationnel depuis 2002 parviendra peser sur les politiques publiques en faveur d une meilleure reconnaissance de cette forme d entrepreneuriat et des conditions de sa p rennit Son but est explicitement politique se constituer une force collective afin d viter toute forme de r cup ration et doter les femmes des comp tences n cessaires la revendication aupr s des autorit s publiques nationales mais aussi europ ennes Dans des travaux plus r cents qui s appuient sur des confrontations internationales d initiatives et l analyse de leurs apports aux transformations sociales elle resitue leurs enjeux majeurs En tant que support de l expression et de la revendication des besoins des femmes c est ce type d action collective qui peut permettre la justice sociale non seulement de s exercer mais aussi de se construire dans une perspective d mocratique et galitaire Les condamner ou les m priser revient privil gier le statu quo Il faut plut t s interroger sur les conditions n cessaires l expression de leur potentiel de transformation 150 BARTHELEMY Martine
14. l emploi et l exercice des droits conomiques pour toutes et tous Comment faut il interpr ter les carts entre les normes et les valeurs proclam es et les formes concr tes de fonctionnement social Le th me de la lutte contre les discriminations a permis de lever le voile sur des in galit s dans l acc s l emploi et dans l acc s au logement mais la question femme y est peu prise en compte Par exemple dans les guides pratiques Lutter contre les discriminations raciales sur le march du travail la question du genre n est pas relev e comme un obstacle De m me dans le num ro Economie et Humanisme consacr Emploi et discriminations raciales le d gel les discriminations sexistes ne sont pas abord es Le rapport du Haut Conseil l int gration remis en 1998 propose cette d finition de la discrimination Toute action ou attitude qui conduit d une situation au d part identique un traitement d favorable des personnes du fait de leur nationalit origine couleur de peau ou religion qu une intention discriminante soit ou non l origine de cette situation C est seulement depuis un ou deux ans que la question des doubles ou des triples discriminations quand on rajoute la variable sociale commence tre entendue Selon l tude dirig e en 2004 par Laurence Rouleau Berger et Marie Th r se Lanquetin les femmes en migration vivent des situatio
15. souligne pour les porteurs de projet toute la difficult consiste faire entendre des 45 HERSENT Madeleine Coop ration et autonomie des femmes de banlieue In Multitudes t 2003 n 13 pp 109 116 6 FABER Jean Les Ind sirables l int gration la fran aise Paris Ed Grasset 2000 p 108 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 117 Rapport final juin 2006 revendications sans qu elles soient d vi es de leur objectif initial voire compl tement d tourn es instrumentalis es au profit d objectifs nouveaux Ces lieux inventent de nouvelles formes d organisation collective comme l crit Jacques Ranci re L opposition simpliste entre assistance tatique et initiative individuelle sert masquer les deux enjeux politiques l existence de formes d organisation de la vie mat rielle de la soci t qui chappent la logique du profit et l existence de lieux de discussion d int r ts collectifs qui chappent au monopole du gouvernement savant Ces logiques aboutissent l absence de reconnaissance et de l gitimit de ces collectifs auxquels on d nie trop souvent une capacit d acteur et qui on refuse des moyens d action Les associations doivent s adapter aux volutions et aux transformations et parfois cela peut remettre en cause les fondements du projet associatif On est en train de d construire le projet a
16. trang re ayant un statut cadre sont inexistantes parmi le public tudi D ailleurs plus de trois quarts d entre elles d clarent occuper un poste sans aucune perspective d volution La lutte contre les discriminations marque une reconnaissance de l existence de comportements de s lection bas s sur des aspects physiques et li s l origine r elle ou suppos e des personnes Pour une personne que nous avons rencontr e dans le cadre de l tude le racisme est la preuve de l int gration Ce n est pas dans les moments o les gens sont en difficult que le racisme se d cha ne c est quand ils arrivent l galit parce qu ils prennent des espaces ils prennent des places ils sont visibles l o on ne les voit pas C est la preuve de l int gration le racisme Cette remarque renvoie la question de la f rocit l oeuvre dans la lutte des places d crite par Vincent de Gaulejac V 2 2 Les femmes relais Le droit au travail pour les femmes immigr es a t peu trait dans les politiques publiques Le seul programme o il merge indirectement est celui des femmes relais c est pourquoi il nous a paru int ressant de l observer partir de l investissement des associations Ce programme a fait couler beaucoup d encre De nombreux sujets ont fait objet de d bat D j l origine de ces actions on trouve un d saccord sur l emploi des termes notamment sur la distinction difficile
17. tudes d mographiques INSEE Institut national des statistiques et des tudes conomiques IRTS Institut r gional de travail social LFID Ligue des femmes iraniennes et d mocrates MJD Maison de la justice et du droit MFPF Mouvement fran ais pour le planning familial ODTI Observatoire des discriminations et des territoires interculturels OMS Organisation mondiale de la sant PIDESC Pacte International relatif aux droits conomiques sociaux et culturels PMI Protection maternelle infantile RAJFIRE R seau pour l autonomie juridique des femmes immigr es et r fugi es REMISIS R seau d information sur les migrations internationales et les relations interethniques RISFA R seau international de solidarit avec les femmes alg riennes SDFE Service des droits des femmes et de l galit URMIS Unit de recherche migrations et soci t ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 132 Rapport final juin 2006 ANNEXE 2 Audition du RAJFIRE l Assembl e nationale juin 2005 RAJFIRE Comit d action contre la double violence Audition Assembl e Nationale 7 juin 2005 Propositions sauf mention contraire les articles de loi indiqu s sont ceux du Code de l entr e et du s jour des trangers et du droit d asile QUESTIONS GENERALES Transversalit des probl matiques e Prendre en compte la probl matique de genre et les situations sp cifiques des femmes dans les politiques
18. volu et se sont adapt es aux demandes Trois grands r seaux nous ont paru jouer un r le important dans ces questions le Centre national d information du droit des femmes et des familles CNIDFE le Mouvement fran ais du planning familial MFPF et la F d ration nationale solidarit femmes FNSF Beaucoup traitent maintenant la question des droits des femmes en migration m me si elles ne le faisaient pas il y a encore quelques ann es ou de mani re marginale Le Mouvement fran ais du planning familial MFPF revendique ne pas traiter les femmes immigr es comme un public sp cifique une cat gorie part enti re On peut lire que la politique du Planning ne vise pas mettre en place des secteurs pour des activit s diff renci es avec des r ponses sp cifiques pour les femmes migrantes ou issues de l immigration Mais elle vise plut t rechercher les adaptations et les approches les plus ad quates pour permettre ces femmes d acc der et ou d accepter les mesures et les dispositifs g n ralistes dans une note intitul e Sexualit et interculturalit l ments de r flexion Chacune de ces structures occupe une place singuli re Le MFPF est une f d ration qui se caract rise par son militantisme ax sur la d fense des droits personnels et dont les centres de planification sont largement identifi s par le public Nous avons choisi galement de pr senter la F d ration nationale solidarit femmes
19. Diderot Paris VII 97 98 NGUYEN DAO Anne Des femmes issues de l immigration Bilan 2004 Observatoire FNSF NICOLLET Albert Femmes d Afrique Noire En France La vie partag e Paris CIEMI L Harmattan 1992 NOIREL G rard Atlas de l immigration en France Paris Autrement 2002 ORIOL Michel L institu et l organis proposition dialectique sur les pratiques associatives des immigr s Paris Etudes m diterran ennes fasc 9 1985 RAISSIGUER Catherine Ces m res qui d rangent immigr es africaines en France In HERSENT Madeleine ZAIDMAN Claude Genre Travail et Migrants en Europe Cahiers du CEDREF D cembre 2003 RANCIERE Jacques La haine de la d mocratie Paris La fabrique ditions 2005 REMISIS Pluriel recherches vocabulaire historique et critique des relations interethniques Cahier n 2 1994 et n 4 1996 ROULLEAU Laurence LANQUETIN Marie Th r se Femmes d origine trang re Travail acc s l emploi discriminations de genre Etudes et Recherches FASILD Paris La Documentation Fran aise 2004 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 127 Rapport final juin 2006 ROULLEAU BERGER Laurence Le travail en friche Les mondes de la petite production urbaine Paris Editions de l Aube 1999 ROUX Suzanne M diation culturelle et travail social Accueillir n 193 1993 SAYAD Abdelmaleck L immigration ou le paradoxe de l alt
20. L acc s au travail n est pas un objet d intervention directe comme c est le cas d autres droits De nombreuses associations constatent l importance des droits conomiques et rel vent leur faiblesse GUENIF SOULIAMAS Nacira Femmes immigration s gr gation In MARUANI Margaret dir Femmes genre et soci t s L tat des savoirs Paris La D couverte 2005 p 393 RAISSIGUER Catherine Ces m res qui d rangent immigr es africaines en France In HERSENT Madeleine ZAIDMAN Claude Genre travail et migrants en Europe Collection des Cahiers du CEDREF d cembre 2003 s rie Colloques et travaux p 393 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 95 Rapport final juin 2006 dans ce champ d action Une forte sensibilisation existe cependant Les difficult s rencontr es sur les questions d emploi d activit ou de travail posent un probl me r el aux associations qui souvent abandonnent ce champ d autres acteurs Les associations de femmes de quartier ont pris cette question de front en investissant le secteur de l insertion par l conomique avec des d marches singuli res que nous d taillerons dans la derni re partie de ce rapport V 2 1 La lutte contre les discriminations dans le monde du travail La probl matique de lutte contre les discriminations t moigne de cette difficult d intervenir pour changer les conditions d acc s
21. apiers des r fugi s ou des demandeurs d asile pap 8 Les intervenants constatent un manque flagrant d information Comment faire valoir ses droits lorsqu on ne les conna t pas Par exemple la question des retraites pour les femmes g es et en migration est pr occupante Elles ont un certain nombre de droits que tr s peu connaissent Elles peuvent b n ficier d une pension de reversion ou faire valoir des droits la retraite mais encore faut il qu elles soient au courant Dans ce domaine les pratiques institutionnelles semblent tr s diverses D j plusieurs organismes peuvent intervenir dans ce champ les CPAM Caisse primaire d assurance maladie la CNAV Caisse nationale d assurance vieillesse les MSA Mutualit sociale agricole avec des interpr tations et des pratiques tr s diversifi es Quelques S ENSF Des Femmes issues de l immigration Paris Observatoire FNSF Bilan 2004 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 92 Rapport final juin 2006 associations commencent s int resser ce sujet Il semble vraiment important de mener une tude approfondie sur l effectivit des droits la retraite des femmes immigr es V 1 Les droits sociaux Les termes de droits sociaux et droits personnels ne sont pas toujours clairement d finis dans les textes qui y font r f rence De plus comme nous avons pu le voir on parle sans distinction d
22. assistance aux victimes voir avec les associations engag es dans ce domaine Jeunes majeures sans papiers e favoriser la r gularisation des jeunes entr s en France hors proc dures entre 13 et 18 ans lorsqu ils atteignent 18 ans pris en charge par l ASE mais aussi ceux et celles qui ne le sont pas e attribuer davantage de moyens aux services de l ASE pour l aide aux mineur e s et jeunes majeur e s trangers et soutenir les associations agissant dans ce domaine e prendre en compte les probl mes que peuvent rencontrer ces jeunes majeur e s trangers dans le milieu familial il s agit souvent de famille loign e tuteurs notamment les filles situations ou risques d esclavage domestique d abus sexuels Epouses de polygames e pour les femmes ayant obtenu un titre de r sident avant l entr e en vigueur de la loi de 1993 ne pas exiger la fois le divorce et la d cohabitation En effet en cas de divorce il n y a plus de polygamie puisque plus de mariage et en cas de d cohabitation il n y a plus de situation de polygamie Prendre en compte les difficult s juridiques faire tablir un divorce ou la rupture d un mariage coutumier notamment au Mali e Prendre en compte les difficult s persistantes trouver un logement garantir le relogement ind pendant des femmes qui veulent d cohabiter circulaire du 10 juin 2001 relative au logement des femmes d cohabitant de m nages polygames et engag es dans un processus
23. elle est entendue comme d fense des droits de la personne ou des droits sociaux Il convient de distinguer acc s aux droits synonyme d acc s l information juridique tel qu il est issu de la loi de 1991 de l acc s aux droits au sens d acc s aux droits fondamentaux Audition de Nathalie RIOMET minist re de la Justice bureau acc s au droit et politique de la ville Le cadre juridique de l acc s l information juridique et l aide juridictionnelle Comme le fait remarquer Michel Chauvi re la politique publique d acc s au droit trouve son origine dans la loi du 10 juillet 1991 relative l aide juridique et se voit consacr e par la loi du 18 d cembre 1998 Elle vise principalement l acc s de chacun une information sur ses droits et obligations en dehors de toute proc dure contentieuse et la possibilit de les faire valoir si n cessaire La loi du 10 juillet 1991 relative l aide juridique traite en son titre premier de l acc s l aide juridictionnelle pour les personnes physiques dont les ressources sont insuffisantes pour faire valoir leurs droits en justice La loi reconna t le principe d une aide l acc s au droit portant sur les droits et obligations relatifs aux droits fondamentaux et aux conditions essentielles de vie du b n ficiaire comprenant l aide la consultation le conseil sur les moyens de faire valoir ses droits l assistance en vue de l t
24. espace public collectif in Conduire le changement dans les associations Paris Dunod 2002 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 88 Rapport final juin 2006 Le r le central de la confiance Mais le travail en collectif ne va pas de soi m me s il est per u comme n cessaire Le travail en r seau co te cher en disponibilit et en temps Il demande aussi d avoir fait ses preuves La confiance para t centrale en l absence de structure juridique Il faut tablir des r gles pour veiller la diffusion de l information la qualit des transmissions au respect des r gles communes Ce fonctionnement a tendance privil gier dans les faits ceux qui agissent Une responsable associative fait le constat de difficult pour les associations de travailler ensemble pour des questions de concurrence Elle l explique comme tant li le plus souvent des questions financi res de budget Une association qui d pose un projet m me en partenariat avec d autres associations sera de fait le coordinateur du projet Elle sera charg e de la gestion des d penses et des recettes Les conditions de fonctionnement collectif demandent tre n goci es contractualis es pour que personne ne se sente l s De plus cela demande de ne pas se sentir propri taire de son public par exemple pas de logique de propri t des violences faites aux femmes L affectation transpar
25. formations et la sensibilisation pr vues dans le cadre du contrat d int gration pour les primo arrivantes Le rapport du Haut Conseil l int gration sur les droits des femmes issues de l immigration termine ses recommandations par celle ci Le Haut Conseil l int gration soutient le d veloppement d actions sp cifiques en direction des femmes issues de l immigration dans les politiques de la ville et les autres politiques d int gration il s agit d int grer la dimension de genre dans les politiques de droit commun Les associations de droits des femmes doivent continuer b n ficier d un soutien public important Le Haut Conseil souligne que cette politique en direction des femmes issues de l immigration s appuie aujourd hui fortement sur des relais associatifs et implique donc que les moyens financiers soient stables et garantis dans la dur e par la puissance publique ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 40 Rapport final juin 2006 Circulaire de la Direction de la population et des migrations femmes primo arrivantes En novembre 2003 la circulaire DPM ACI11 n 2003 337 relative l extension et la g n ralisation du service public de l accueil et des plans d partementaux d accueil des nouveaux arrivants pr paration des programmes r gionaux d insertion des populations immigr es interpelle les pr fets de R gion et les acteurs ter
26. fricher des pistes telles que la cr ation d activit mais le prix payer pour l ind pendance est lourd Ces initiatives ne sont pas seulement conomiques elles sont aussi sociales et politiques La pr sidente de R actives insiste sur la d marche engag e pour obtenir cette ind pendance Il faut que les femmes se prennent en charge et accouchent leur projet conomique Parce qu elles ont travaill sur le territoire elles ont travaill sur l environnement De plus ces activit s install es sur le lieu de vie des femmes leur permettent de concilier vie familiale et vie professionnelle d assurer des passerelles entre sph re priv e et sph re publique C est parce qu il y a la transformation sociale Parce qu on a vu des femmes s panouir partir de ce petit rien du tout Parce que c est quoi cinq emplois C est rien du tout mais c est tout ce que a am ne en termes de chamboulements pour toi pour la structure pour la famille pour tes enfants pour la communaut L insertion conomique du public appara t de plus en plus comme une action visant une certaine ind pendance et autonomie La d marche associative est essentielle pour r ussir Ces projets ne repr sentent pas une rupture mais une continuit un prolongement un d passement des activit s de l association Ces activit s sont port es par le d sir de s inscrire et de se confronter la sph re conomique en trouvant des s
27. int rieure et des Libert s locales Minist re de l Emploi du Travail et de la Coh sion sociale Minist re des Solidarit s de la Sant et de la famille Minist re de la D fense Minist re des Affaires trang res Minist re d l gu l Int gration l Egalit des chances et la Lutte contre l exclusion Des personnalit s qualifi es ainsi que des repr sentants d associations sont galement auditionn s Ces diff rents travaux permettent de mettre en vidence un certain nombre d obstacles sp cifiques auxquels sont confront es les femmes de l immigration immigr es ou issues de l immigration Ja difficult d acc der aux droits en raison des conflits entre le code de la famille tranger et la l gislation fran aise Ja difficult d tre pleinement actrices de leur vie Ja difficult faire respecter leurs droits fondamentaux et en particulier leur int grit physique Ja difficult participer parts gales la vie de la cit ZAA Ja difficult tre per ues en dehors des repr sentations Parmi les propositions du rapport et concernant plus pr cis ment la question de l acc s aux droits pour les femmes immigr es la r alisation de deux tudes est pr conis e l une portant sur ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 42 Rapport final juin 2006 l acc s aux droits des primo
28. l vidence comme obtenir une carte d identit aller et venir librement sans tre inqui t par la police faire valoir ses droits la retraite divorcer postuler un emploi entrer dans une bo te de nuit devient pour un immigr un droit dont l exercice est rien moins qu vident Les situations sont bien entendu changeantes en fonction du statut des personnes concern es de leur parcours migratoire et d un ensemble de variables plus ou moins individuelles ou collectives Une multiplicit de variables objectives ou subjectives doivent tre prises en compte Ainsi l acc s aux droits est envisag d une mani re diff rente et ne fait pas intervenir les m mes acteurs institutionnels ni les m mes lois si la personne concern e est primo arrivante situation qu il faut d cliner en fonction de son statut r fugi regroupement familial situation irr guli re install e en France situation qu il faut d cliner en fonction de la r gularit et des conditions du s jour de l origine migratoire ou encore issue de l immigration situation qui ne devrait pas entrer dans notre cat gorie mais qui dans les faits est directement concern e par la question de l acc s aux droits et de la lutte contre les discriminations L acc s aux droits est frein par diff rents facteurs Au niveau europ en Philippe Warin rel ve que le rapport de Mary Doly portant sur l acc s aux droits r
29. l gislations et r glementations concernant l asile ou l immigration e Prendre en compte les probl matiques li es aux migrations et les situations sp cifiques des femmes trang res ou migrantes dans les politiques l gislations et mesures concernant les femmes en g n ral Informations et statistiques e Pour mieux conna tre les effets des politiques et les situations des femmes utiliser davantage la variable sexe et rendre possible le croisement de cette variable avec d autres variables dans les statistiques et les rapports notamment dans les statistiques de l OFPRA et dans le rapport remis au parlement en application de l article 1 de la loi du 26 novembre 2003 Associations et administrations e Faciliter les contacts entre associations de femmes ou de d fense des droits des tranger e s et les institutions et administrations pr fectures minist re de l int rieur DPM par le biais de consultations r guli res au moins annuelles et obligatoires notamment pour les pr fectures En effet il s agit de sensibiliser les responsables des services des trangers dans les pr fectures aux sp cificit s de la situation des femmes et de favoriser la recherche de solutions ces probl mes e D velopper le r le et l implication des charg es de mission aux droits des femmes aupr s des pr fectures Formation information assistance e Attribuer davantage de moyens aux associations de femmes trang res ou migrantes et de
30. leurs membres de pouvoir exercer leurs droits Il nous semble important de resituer le travail effectu par les associations de femmes interculturelles qui interviennent dans le secteur conomique et politique sur des territoires en difficult s socio conomiques Les exp riences les plus marquantes mergent dans les quartiers les plus difficiles et les plus stigmatis s Les quartiers Nord de Marseille le Plateau Rouher Creil les Hauts de Rouen le quartier Berthe la Seyne sur Mer les Tarter ts Corbeil les Pyramides Evry sont des quartiers qui font l objet de proc dures depuis de longues ann es En s appuyant sur les savoirs acquis lors de leurs parcours migratoires les femmes d veloppent des initiatives pour satisfaire des besoins fondamentaux vari s nourriture logement alphab tisation ducation besoins relationnels services et soins essentiels Ces projets favorisent l emploi de plusieurs personnes et contribuent dynamiser la vie des quartiers Un restaurant comme le Flamboyant ouvert Creil en 1989 a permis six femmes en migration de cr er leur emploi en offrant une quarantaine de couverts journaliers Ces initiatives fonctionnent partir d agencements complexes Un restaurant mixe des financements du march et du public pour son r le de coh sion sociale et fait appel aux contributions volontaires des femmes En effet face la crise conomique et au manque de perspectives en termes d
31. mais cela n cessite des actions juridiques en France Alors que la personne concern e se ne trouve pas sur le territoire fran ais l action d associations pour informer puis r aliser les d marches est alors n cessaire Pour les femmes n ayant pas la nationalit fran aise elles ont la possibilit de faire valoir les r gles du droit international priv en France mais cela n est possible que dans quelques cas o la loi fran aise se reconna t comp tente notamment en mati re de divorce Quels probl mes cette situation soul ve t elle du point de vue de l application des lois L application de ces droits qui donnent aux femmes un statut de mineure ou qui portent atteinte leur int grit physique remet en cause les principes de l galit entre les femmes et les hommes Des pr conisations europ ennes et internationales sont faites pour mettre en uvre des politiques nationales de lutte contre ces in galit s Ainsi en 2005 les droits personnels sont d velopp s de mani re prioritaire dans les axes de r flexion issus des groupes de travail r unis par Nicole Ameline ministre d l gu e aux Droits des femmes et l Egalit sur les femmes de l immigration Deux points y sont plus particuli rement travaill s les mariages forc s et des mutilations sexuelles L application de la loi se heurte aux complexit s des l gislations dans diff rents pays et leur articulation avec la loi fran aise Qu
32. ne des situations de d pendance des femmes leur poux Lorsqu elles rejoignent un mari en France elles sont le plus souvent assujetties au statut de leur mari mais aussi au bon vouloir de celui ci quant leurs conditions de vie en France et plus particuli rement l exercice de leurs droits L exemple des femmes victimes de violences qui ne peuvent les d noncer ou des femmes auxquelles les maris interdisent le travail les sorties et les contacts ext rieurs en est une illustration La directrice de l association Femmes de la terre juriste de formation nous explique les enjeux concrets de ces droits d riv s qui constituent une part importante de leurs interventions Des personnes hommes ou femmes ont des droits partir du droit d une autre personne Par exemple un conjoint un conjoint de Fran ais peut avoir des droits mais parce qu il est conjoint de Fran ais Mais il faut d abord que le premier droit soit ouvert Et c est vrai que majoritairement mais pas tout le temps ce sont les hommes parce qu ils travaillent qui ouvrent certains droits Et quelquefois les femmes d pendent de ce droit l Il faut par exemple remettre des documents pour prouver que l on a la nationalit fran aise des documents pour prouver que l on a son titre de s jour Et quelquefois les hommes refusent de remettre ces documents donc du coup il y a une double discrimination femmes et trang res Des associations comme l
33. ne deux principaux programmes nationaux qui concernent les femmes en migration Les r sultats de ces programmes ont t pr sent s lors d un groupe de travail anim par le service des droits des femmes et de l galit qui s est r uni durant l ann e 2004 Le rapport de C cile 78 Notons que lors de notre rencontre avec la d l gu e g n rale de la conf d ration celle ci manifest sa contrari t de ne pas avoir t initialement inform et auditionn e par le Minist re de la parit et de l galit professionnelle l occasion des groupes de travail Femmes de l immigration ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 61 Rapport final juin 2006 Cochy reprend certaines actions men es par des associations en mati re d information et de pr vention sur la sant pour les femmes migrantes pilot es principalement par le MFPF R duction des risques sexuels en direction des femmes Ce projet part du constat qu un certain nombre de femme cumule des vuln rabilit s sp cifiques qui peuvent renvoyer un statut conomique d favoris ou une culture qui d valorise la position des femmes dans la famille La m thodologie du programme repose sur des groupes de paroles et d change d exp riences encadr es par une animatrice et suivant un programme pr cis Un principe de transmission est galement favoris les animatrices orientent les participant
34. occuper de la localisation Par exemple le lieu ressource du CICADE install Montpellier est tr s utilis comme espace ressource par de nombreuses associations qui appr cient sa connaissance des situations et des arcanes juridiques Les associations intervenant dans l acc s aux droits des femmes en migration doivent se cr er un r seau de partenaires qualifi s Nous travaillons norm ment en r seau Pour tout pour les cours d alpha m me au niveau de l accompagnement social on oriente En fait quand vous voyez une personne le travail est g n ral en fait la personne n a pas un seul probl me tout est li compl tement Par exemple nous on ne s occupe pas du logement Donc quelques fois des personnes vont venir parce qu elles ont besoin d un h bergement ne serait ce que pour continuer la d marche Donc c est dans la globalit et donc pour a il faut fatalement travailler en r seau Cela am ne aussi les associations d velopper des outils sp cifiques adapt s On a mis en place un annuaire qui regroupe les associations qui travaillent sur la probl matique femme que ce soit h bergement accueil formation et donc justement pour faciliter l orientation du public Elles s appuient sur des actions compl mentaires men es par d autres associations des associations qui organisent des groupes de paroles nous appellent parce qu elles ont des femmes qui ont des probl mes de papi
35. poss der des armes et ma triser des outils compr hension de la terminologie acc s au texte entre autres En France le processus l gislatif est particuli rement difficile cerner pour des citoyens non sp cialistes premi re lecture amendements examen par le S nat deuxi me lecture recours aux instances r gulatrices et surtout lenteur extr me de la parution des d crets d application et encore plus grande lenteur de la mise en uvre de ces d crets sans compter le temps de traduction en circulaires et r glements divers Ces difficult s culminent dans un secteur aussi sensible que l int gration o les nombreuses volutions l gislatives font l objet d interpr tations diverses selon les acteurs qui les mettent en place La multiplicit de lois souvent r pressives ne facilite pas la connaissance puis l exercice des droits des personnes Cette situation est encore plus pr occupante quand on croise genre et droit La D l gation r gionale aux droits des femmes de Marseille qui a initi une s rie de s minaires sur ce th me s interroge sur les causes quoi cela serait d La France est un pays o les droits sont gaux pour tous c est l acc s ce droit gal qui p che une s rie de m canismes tenant au fait que l on applique un droit galitaire des situations in galitaires les fabriquent par exemple les droits la retraite Le droit ne se contente pas d interdire ou d autor
36. v ler en permanence incomplets et d faillants et les associations de pleins droits en ceci qu elles accordent le privil ge au lien sur le bien et l enthousiasme sur les routines M me lorsqu elles se situent dans la cat gorie de pleins droits les associations se trouvent souvent contraintes d articuler plusieurs objectifs D un c t elles travaillent construire des nouveaux modes de faire et de l autre elles se voient confier des missions o elles interviennent en relais voire en op rateur des politiques publiques Ce double mouvement est d crit par Bernard Eme Les associations ont longtemps t consid r es comme les relais et les auxiliaires de l Etat social tout en se situant dans l optique d un changement soci tal partir d une vision globale de la soci t et des valeurs d mocratie locale civisme responsabilit des citoyens etc 7 ORIOL Michel L institu et l organis proposition dialectique sur les pratiques associatives des immigr s Etudes m diterran ennes fasc 9 1985 CAILL Alain La soci t civile mondiale qui vient in Association d mocratie et soci t civile La D couverte Mauss CRIDA 2001 p 186 187 EME Bernard NEYRAND G rard GOUNOUF Marie France Associations de proximit et processus d int gration DPM 1997 p 85 et p 89 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s
37. FORMES DE REGROUPEMENT uvin E E ie tentes de E ein dune nee nent 82 IVE2EL Les collechfs rfi Mia rare stade re fade Mr oder 83 VS222 Les mouvements ss RNA AN int et tee er Meet A nt nee Rte ne a ne nr er ne 84 IV 2 3 Les f d rations initiation E R R E R 85 A APAN E L AA 11a EE AEA E TET IE TE TES T EET A AAT 85 IV 3 LE RESEAU UNE FORME SINGULIERE D ORGANISATION s sssessssssesessessssesterestestertstestssterestestestsrestestasesreseesess 86 IV 3 1 Un mode de travail n cessaire iii ttet strete ttes stres stresen sense esse 86 IV 3 2 Des conditions facilitatrices sense 88 PARTIE V UNE DIFFICILE EMERGENCE DES DROITS SOCIAUX nmnnrnnenmenreneeneeenneeee 91 VILLES DROITS SOCIAUX se den Ann dm died etre donn e enr de donne een eee dons retard tintin 93 V 1 1 Au niveau national sisi iiiiiiiiiissnsersssrersssnes encres essneesenneeeesne ESEE EE SENEESE NEEESE EEES Eeen 93 V 1 2 Au niveau EUFOD ER n er rnrnenrnennrenneernenennennnnennenenneerneerneneeneennne 94 VisAn niveau interna tonal RE Me en Pre Te en ne ne ne D D A nee 94 V 2 L EXEMPLE DES DROITS ECONOMIQUES eu nreerereesreesneenneereesneesneennesneenne ere sneesneenesneesneenesneesneenesneeseeenesnennne 94 V 2 1 La lutte contre les discriminations dans le monde du travail 96 V 22 Tes femmes relais aA EREEREER TENERTE TETEE OA MAO OR ME 98 PARTIE VI DES ASSOCIATIONS RENOUVELLENT LE DEBAT nesessnnrennenmeenrennrenneenee 105 VI ASSOCIATIONS ET POLITIQUE DE LA V
38. actions les choses voluent en particulier sous l impulsion de Profession Banlieue qui m ne une r flexion avec l IRTS Institut r gional de travail social pour une professionnalisation dans le cadre de la validation des acquis Le 27 avril 2006 un cadre d ontologique pour la fonction de femmes relais a vu le jour 19 VEITH Blandine Engagement associatif et individuation de femmes migrantes In Revue europ enne des migrations internationales 2005 p 53 67 120 LEMERCIER Elise La m diation sociale et culturelle du sale boulot l engagement collectif Migrations et soci t s mai ao t 2005 vol 17 n 99 100 p 119 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 104 Rapport final juin 2006 PARTIE VI DES ASSOCIATIONS RENOUVELLENT LE DEBAT Au fur et mesure de nos travaux des rencontres avec des chercheurs des repr sentants institutionnels ou des militants associatifs l ensemble des analyses converge vers les actions men es par les associations de femmes immigr es de quartier qui dans leurs pratiques interviennent de mani re concr te sur l acc s au droit Ces associations sont au c ur des questions sociales qui se posent aujourd hui dans nos soci t s et qui sont un frein au principe d galit et de libert exclusion discrimination pr carit Elles m nent des actions singuli res et plurielles ancr es sur le r el qui permettent
39. apparue dans les m dias pour la premi re fois en 1996 et d signe une partie des immigr s trangers en situation irr guli re en France Pour d finir les sans papiers 1l faut galement parler 14 VOURCH Fran ois avec DE RUDDER V ronique et POIRET Christian L in galit raciste L universalit r publicaine l preuve Presses Universitaires de France 2000 15 REMISIS Pluriel recherches vocabulaire historique et critique des relations interethniques Cahier n 4 1996 15 GOLUB Anne Un Itin raire propos recueillis par Jules Falquet In FALQUET Jules GOLDBERG SALINAS Annette ZAIDMAN Claude coordonn par Femmes en migrations aper us de recherche Cahiers du CEDREEF 2000 Cahiers tudes f ministes Paris 7 n 8 9 17 REMISIS Pluriel recherches vocabulaire historique et critique des relations interethniques Cahier n 5 Paris 1997 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 16 Rapport final juin 2006 de clandestin termes souvent confondus et m lang s dans les repr sentations sociales En effet ces deux cat gories vivent certains moments des situations communes face la loi Mais le contexte est tout fait diff rent vis vis de l arriv e en France Les sans papiers sont des personnes qui paradoxalement sont oblig es de porter souvent beaucoup de papiers pour attester de la p riode de pr sence r guli re en France Fr quemment
40. arrivantes premi re tape de l int gration la seconde concernant de mani re plus g n rale l acc s aux droits de toutes les femmes des quartiers En conclusion du rapport Nicole Ameline reconna t en effet le r le des associations dans l acc s aux droits pour les femmes A ce sujet d ailleurs je veux rendre hommage toutes les associations qui travaillent sur ces sujets et qui constituent un lien irrempla able entre ces femmes les familles et les services II 2 Les droits personnels au centre des pr occupations des associations Lorsque l on observe les actions men es par les associations qui interviennent dans l acc s aux droits pour les femmes en migration nous constatons qu elles sont principalement orient es vers le respect des droits personnels La question occupe une place centrale On pourrait dire qu on assiste m me une focalisation des questions sur les droits personnels II 2 1 Les droits personnels L exercice des droits personnels des femmes en migration est ou peut tre probl matique quelles que soient leurs conditions d arriv e en France La notion de droits personnels recouvre les droits relatifs au statut personnel dans le pays d origine qui s appuie sur le droit international priv ainsi que les droits la personne et la question du respect de l int grit physique qui fait l objet de revendications depuis les ann es 1980 En quittant le pays d o
41. associations et dress une premi re liste compos e d une centaine d associations r parties sur l ensemble du territoire avant de ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 7 Rapport final juin 2006 centrer notre attention sur une vingtaine d entre elles intervenant plus particuli rement dans le champ de l acc s au droit Nous avons ensuite r dig un guide d entretiens et men des entretiens approfondis avec des repr sentants de plusieurs associations partir d un panel repr sentatif Nous avons plus particuli rement observ les dynamiques en r gion Rh ne Alpes Provence Alpes C te d Azur et Ile de France Nous avons centr notre observation sur un plus petit nombre d associations qui interviennent sur le plan local ou national parmi lesquelles nous pouvons citer le GAMS Paris la CICADE Montpellier le FIJI Lyon le BRRJ Marseille le Petit Prince La Seyne sur Mer Cannelle et piments Vaulx en Velin l AFEF Paris Voix d Elles rebelles Saint Denis Femmes de la terre Paris Voix de femmes Cergy le RAJFIRE Paris ASIFA Rouen FIA Paris et quelques associations locales de m diation interculturelle appartenant ou non cette f d ration Femmes Relais 20 M diation Ch teauroux mais aussi ELELE l ACB Paris Nous avons t amen es faire des choix m thodologiques pour traiter au mieux la probl matiq
42. autour d un bien commun d un projet et de valeurs partag es qui convoquent l adh sion libre et volontaire d individus mobilisant dans ce cadre le sentiment d une appartenance commune choisie parmi la pluralit des identit s collectives auxquelles ils peuvent se r f rer Elles permettent l expression de protestation et d action citoyenne le plus souvent cr e pour r pondre des questions sociales non r solues par les institutions de l Etat Les associations constituent donc une organisation originale o il est possible d exprimer et d inventer des r ponses des questions in dites de soci t La vie associative peut tre per ue comme moyen d acc s l autonomie et l exercice des droits par leur connaissance et par une ma trise du syst me de contrainte institutionnelle repr sente un lieu de d passement des limites culturelles et favoriser une prise de risque valu e La vie associative peut aussi tre envisag e comme un espace vers l autonomie pour tre responsable de sa vie et de ses actes et avoir une meilleure ma trise sur son environnement 70 MELIS Corinne Nana Beurs Voix d Elles rebelles et Voix de femmes Des associations au carrefour des droits des femmes et d une red finition de la citoyennet REMI Revue europ enne des migrations internationales vol 19 n 1 2003 p 80 98 7 DACHEUX Eric Les associations dans l espace public europ en in Associ
43. carisation contre les violences pour le respect des droits humains e contre la pr carisation revenir la d livrance de plein droit des cartes de r sident pour les personnes qui ont pendant 5 ans une carte de s jour vie priv e et familiale ainsi qu aux b n ficiaires du regroupement familial dont le conjoint est titulaire d une telle carte modifier les articles 314 8 et 314 9 e respecter les obligations qui p sent sur la France et r sultent d engagements internationaux Les autorit s fran aises ont l obligation de garantir la protection de l int grit et le droit de ne pas subir de traitements inhumains ou d gradants ou de tortures toute personne vivant sur son territoire ind pendamment de la situation de la personne au regard de la l gislation sur l entr e et le s jour des trangers Ainsi le refus de prendre une plainte d une personne du fait qu elle n a pas de titre de s jour est contraire ces engagements e Que les femmes qui sont engag es dans une proc dure civile divorce ou p nale apr s avoir t victime de violences puissent tre autoris es se maintenir sur le territoire lorsqu elles ne peuvent pr tendre l obtention d un titre de s jour et donc dans des cas qui se doivent d tre tr s marginaux avec droit au travail durant le temps de cette proc dure afin qu elles puissent payer les honoraires d un avocat et d fendre leurs droits de mani re ad quate e Acc s l aide juridictio
44. comme laboratoire de la flexibilit avec un pouvoir de r v lation sur les ph nom nes sociaux Celles ci constituent une cat gorie sociale pertinente pour la r flexion et les propositions pour l analyse de ces situations De ce point de vue elles claircissent des processus en cours qui lient cinq l ments majeurs savoir l invisibilisation la fragilisation l individualisation la responsabilisation et l atomisation de l espace social VI 5 Les rapports avec les pouvoirs publics Plusieurs raisons nous semblent pouvoir expliquer les r sistances auxquelles elles sont confront es car elles souhaitent changer les choses elles m mes Elles sont un r v lateur des dysfonctionnements et r v lent des insuffisances comme les in galit s la non application des droits le cumul de facteurs discriminants Si on ne peut d truire la cause des dysfonctionnements on bloque leur visibilit et on refuse de voir De ce fait elles sont souvent dans une position inconfortable Les rapports avec les pouvoirs publics sont particuli rement int ressants observer 142 GUERIN Isabelle Femmes et conomie solidaire Paris La d couverte MAUSS 2003 Collection Recherches P 208 200 148 RANCIERE Jacques Penser la d mocratie Paris La Fabrique 2005 144 CHA B Sabah Femmes immigr es et emploi cat gories sociales sp cifiques ou significatives In L immigration c t femmes Colloque r gional 1 d cembre 20
45. d autonomie e r daction et publication d un rapport sur l application de ce dispositif qui ne semble pas tr s bien fonctionner en raison des probl mes de logement notamment e r gularisation de celles qui sont entr es en France apr s 1993 et qui sont en situation de polygamie du fait d un abus de pouvoir de leur mari femmes que leur mari fait venir avec un visa de tourisme ou de faux papiers qui vivent des ann es dans une totale pr carit voire sans existence l gale et seraient priv es de leurs enfants et exclues de la soci t en cas de retour Femmes victimes d esclavage e les jeunes filles et femmes priv es de libert voire totalement s questr es n ayant le plus souvent pas de preuves mat rielles de leur s jour habituel en France il faut prendre en compte leur situation et leur t moignage ainsi que les attestations des personnes qui les suivent personnel m dical services sociaux associations pour une r gularisation sur la base de l article 313 11 alin a 2 et 3 e garantir le droit au s jour la victime durant la proc dure judiciaire contre la personne qui l a soumise l esclavage ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 135 Rapport final juin 2006 e le d p t d une plainte ne doit pas tre une condition n cessaire d une possible r gularisation Femmes victimes de prostitution ou de traite e un rapport doit tre r dig et publi sur l application
46. de connaissances et la ma trise des questions de nombreuses associations Engagement citoyen et professionnalisme sont les bases sur lesquelles elles s appuient IV 1 3 Les effets sur les pouvoirs publics Parmi les associations que nous avons rencontr es certaines ont acquis une reconnaissance et une l gitimit aupr s des pouvoirs publics en terme d action et de repr sentation La reconnaissance des associations se joue sur plusieurs secteurs Les comp tences et le professionnalisme mais aussi l expertise citoyenne et la capacit d action et de mobilisation sont souvent des pr requis pour pouvoir intervenir comme force de proposition avec les d cideurs Il faut tre bien outill et reconnu comme l gitime pour entrer dans la n gociation avec les pouvoirs publics Une association comme le Groupe femmes pour l abolition des mutilations sexuelles GAMS a construit sa reconnaissance et obtenu une l gitimit sur une expertise pointue et une comp tence sp cifique d expert dans la connaissance des lois mais aussi dans l action concr te de terrain et dans des actions de plaidoyer Une association comme le RAJFIRE compos e d intellectuelles f ministes dont l un des objectifs est d interpeller l opinion et les pouvoirs publics sur les droits des femmes sans papier agir pour le droit des femmes sans papier et apporter une critique f ministe sur les droits d entr e et de s jour a t initi e par des repr s
47. de lutte contre les discriminations se sont mises en place En effet les difficult s d acc s l emploi pour les femmes immigr es ne constituent pas jusqu alors un probl me compte tenu des repr sentations dans l imaginaire collectif des femmes en migration Comme l a mis en image Yasmina Benguigui dans le documentaire le Plafond de verre r alis en 2006 on assiste une limite d int gration dans les postes responsabilit Les femmes en migration ne d passent pas le statut d agent de ma trise Selon l tude dirig e par Laurence Rouleau Berger et Marie Th r se Lanquetin le taux de jeunes femmes issues de l immigration occupant un poste en rapport avec leur dipl me et leur projet professionnel est de 32 La 104 GUERIN Isabelle Femmes et conomie quels enjeux Pratiques conomiques solidaires entre r sistance et justice sociale Texte introductif la rencontre Globaliser la Solidarit Dakar septembre 2005 105 ROULEAU BERGER Laurence LANQUETIN Marie Th r se Femmes d origine trang re travail acc s l emploi discriminations de genre Etudes et Recherches FASILD Paris La Documentation fran aise 2004 p 26 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 97 Rapport final juin 2006 d qualification est plus facilement accept e chez les femmes fait remarquer l AFIJ Selon la m me tude Les jeunes femmes d origine
48. de politique ext rieure de relation entre Etats Les femmes n ont pas les moyens de r ellement se d fendre et le r le des associations est tr s important dans ce domaine Les associations mettent en place des informations juridiques mais surtout mobilisent des juristes aguerris au traitement de ces situations Les associations r pondent aux probl mes pos s des situations individuelles v cues par les femmes qui les sollicitent pour recouvrer leurs droits et interpellent les pouvoirs publics notamment sur la n cessit d assouplir les conditions de d livrance de titre de s jour pour les femmes victimes de r pudiation II 2 4 La polygamie En 1993 la loi relative l immigration et aux conditions d entr e et de s jour des trangers en France interdit la polygamie en France ainsi que le regroupement familial de type polygamique Pourtant le droit fran ais doit statuer sur des situations de polygamie qui mettent souvent les femmes concern es en danger Une femme binationale pourra obtenir l annulation d un second mariage m me c l br l tranger Depuis une d cision de la Cour de cassation de 1988 le droit fran ais prot ge les femmes de nationalit fran aise d s lors que cette union produit des effets l encontre de celle ci Mais en France de nombreuses femmes se trouvent dans des situations de non droit parce qu elles sont une ni me pouse En effet les cons quences en France des m
49. de pr carisation de l emploi les chances sont plus lev es de se retrouver au ch mage temps partiel en CDD Le ph nom ne du taux de ch mage lev est encore accentu chez les femmes du fait de leur arriv e plus r cente sur le march du travail Ces difficult s s installent jusqu l ge de la retraite pour les femmes immigr es la pr carisation se poursuit au niveau de la retraite puisque les femmes trang res ont une p riode d inactivit beaucoup plus longue que les hommes et le risque de pauvret est d s lors notable Une question pi g e La question est v cue comme un probl me avec une tendance la victimisation Les femmes en migration sont per ues comme des victimes l int rieur d un syst me de domination Il n y a pas de prise en compte des comp tences des femmes immigr es ni de valorisation de leur capacit d velopper des strat gies d mancipation d autonomie et d passer les contraintes en imaginant des solutions innovantes Beaucoup d acteurs ont une difficult reconna tre ce public comme acteur d cideur de ses choix Comme le fait remarquer Catherine Ra ssiguier la surm diatisation de probl mes comme le hidjeb les mariages forc s l excision les meurtres de jeunes femmes pour pr server l honneur de la famille contribue banaliser des notions de sens commun o ces femmes sont forc ment prisonni res de la religion et de la sph r
50. et financiers Nous cherchons proposer une vision dynamique active et interactive permettant de saisir 86 CAILLE Alain Les associations ou les tourments de l ambivalence in Associations d mocratie et soci t civile p 41 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 75 Rapport final juin 2006 Jes actions men es par ces acteurs au regard de diff rents facteurs les besoins identifi s Ja capacit cr er du mouvement la capacit rassembler Ja prise en compte de ces questions par les pouvoirs publics L analyse des strat gies d velopp es et mises en uvre par les dirigeants d association nous para t pertinente pour en rendre compte Cette analyse donnera des l ments pour comprendre comment les associations font merger la question des droits des femmes en migration et favoriser leur prise en compte sur la sc ne publique et politique IV 1 Les impacts L observation des diff rentes actions men es par les associations nous a permis de d gager les modes de fonctionnement et les effets produits par les actions sur trois niveaux d analyse pour les femmes immigr es elles m mes sur leur environnement sur les politiques publiques IV 1 1 Les effets pour les personnes elles m mes Parmi les actions men es par les associations nous pouvons observer celles qui visent faire conna tre et informer le public sur ses d
51. femmes en migration et l acc s aux droits 44 Rapport final juin 2006 le statut personnel des femmes Le rapport du Haut Conseil l int gration rel ve encore trois difficult s majeures la double nationalit les cons quences de ces situations en France et le manque d information des femmes en ce domaine II1 2 2 Le mariage forc La situation en France En France le mariage forc ne se pr sente pas comme un ph nom ne marginal il constitue une situation v cue par de nombreuses jeunes filles le plus souvent issues de l immigration contraintes de se soumettre la volont familiale Des chiffres affich s r cemment par le GAMS Groupe femmes pour l abolition des mutilations sexuelles font fr mir sur la situation des jeunes filles en France on value 70 000 le nombre d adolescentes de 10 18 ans potentiellement menac es par un mariage forc toutes origines confondues domicili es en Ile de France et dans six d partements forte population immigr e Nord Oise Seine Maritime Eure Rh ne et Bouches du Rh ne Evidemment il est question de potentiel ce qui ne refl te pas une r alit mais une estimation de possible Des difficult s d harmonisation des lois internationales conduit aussi ces jeunes femmes vivre des situations de non droit lorsqu elles se trouvent dans le pays d origine de leurs parents Elles sont alors soumises la l gislation locale loign e de la conc
52. gues fran ais c tait en tant que travailleurs qu ils 8 Initiatives plurielles 1 rencontre europ enne La cr ation d entreprise par les femmes des immigrations en Europe Actes des rencontres 23 24 octobre 1998 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 65 Rapport final juin 2006 revendiquaient il tait donc normal que la question des femmes ne soit pas soulev e dans ce cadre l D un autre c t le mouvement f ministe fran ais avait lui aussi des revendications travail gal salaire gal la question de la contraception celle du droit l avortement etc Cela ne veut pas dire que les deux derniers points ne concernaient pas les femmes noires mais la revendication travail gal salaire gal ne les visait pas sp cifiquement parce que souvent elles ne travaillaient pas L exposition TRACE r alis e en 2004 dont l objectif est de contribuer l histoire des mouvements de femmes de l immigration en tant qu acteurs dans les champs politique social culturel conomique propose une analyse historique de l engagement associatif des femmes de l immigration en France 30 ans de mouvement de femmes de l immigration en France L exposition retrace la m moire des associations de femmes immigr es en 3 p riodes Le temps des pionni res 1971 1981 Les associations dites de l immigration sont compos es majoritairement et s
53. hommes immigr s elles exp rimentent la d r gulation de l emploi les pratiques patronales d utilisation de la main d uvre immigr e pour imposer la fl xibilit de l emploi Comme le fait remarquer le dernier rapport IGAS l intervention sociale li e aux politiques d int gration cristallise les difficult s rencontr es dans ce champ et appara t comme un probl me sans solution Les femmes en migration continuent encore trop souvent d tre vues comme un probl me comme des victimes qu il faut prot ger et non comme des actrices de leur propre d veloppement comme elles peuvent l tre par exemple dans des initiatives d conomie solidaire Or nous pensons comme Nancy Fraser que les luttes de genre se d roulent sur le terrain plus large de la soci t civile l o sont constat s de fa on simultan e de multiples axes diff rentiels l intersection de divers mouvements sociaux C est justement cette place l intersection de plusieurs mouvements sociaux qui leur permet dans un monde profond ment marqu par l clatement la dispersion et la balkanisation sociale de d velopper des potentialit s fortes Mais pour que ces potentialit s puissent s exprimer exister les femmes en migration doivent tre consid r es comme des interlocuteurs comme des personnes en capacit de faire vivre leur propre projet L autonomie l mancipation la cr ativit sociale et conomique de nom
54. ils sont confront s la situation identitaire des ni ni expulsables ni r gularisables parents d enfants fran ais conjoints de Fran ais enfants mineurs Le clandestin n a jamais eu de papiers car il n est pas rentr de fa on r guli re en France Certaines femmes arriv es en France de fa on r guli re dans le cadre par exemple du regroupement familial sont assujetties aux droits d riv s de leur mari au risque de passer dans l irr gularit Elles se trouvent dans une situation de d pendance face leur mari Si ce dernier refuse de leur fournir les documents n cessaires pour faire valoir leurs droits titre de s jour carte de s curit sociale certificat lorsqu elles souhaitent conserver leur droit de s jour en France aupr s de leurs enfants elles doivent souvent se plier aux exigences du mari Cet tat de fait installe les femmes dans une situation de d pendance qui laisse libre cours des violences La loi de novembre 2003 sur le renouvellement des cartes de s jour en cas de s paration due des violences conjugales permet une premi re avanc e pour d passer cette situation bien qu il reste la question de la charge de la preuve I 3 4 Demandeurs d asile ou r fugi s Ces deux notions font r f rence deux moments diff rents sont consid r es comme demandeurs d asile les personnes trang res sollicitant la protection de la France parce que leur vie leur libert ou l
55. l int gration civique conomique et sociale des jeunes issus des quartiers en difficult Juin 2003 HAUT CONSEIL A L INTEGRATION Les droits des femmes issues de l immigration Juillet 2003 HAUT CONSEIL A L INTEGRATION Le bilan de la politique d int gration 2002 2005 HAUT CONSEIL A L INTEGRATION L organisation administrative de la politique d int gration Novembre 2005 MILEWSKI Fran oise Les in galit s entre les hommes et les femmes facteurs de pr carit rapport r alis pour le minist re de la Parit et de l Egalit professionnelle mars 2005 ZIMMERMANN Marie Jo pr sent par Au nom de la D l gation aux Droits des Femmes et l Egalit des chances entre hommes et femmes Rapport d activit Assembl e Nationale 2004 2005 N 2714 Rapport remis Nicole Ameline Femmes de l immigration Assurer le plein exercice de la citoyennet part enti re part gale mars 2005 Rapports de recherche BORGETTO Michel CHAUVIERE Michel FROTIEE Brigitte RENARD Didier Les d bats sur l acc s aux droits sociaux entre lutte contre les exclusions et modernisation administrative CERSA dossier d tude n 60 Septembre 2004 ELKARATI Noureddine Les grandes tapes de l histoire du fonds d action sociale Groupe de travail immigration mobilit s 1988 HERSENT Madeleine avec la collaboration de Pierre de ZUTTER Initiatives locales de femmes dans les zones sensibles urbai
56. la pluralit Cahiers du Genre 2005 n 39 FRASER Nancy Multiculturalisme anti essentialisme et d mocratie radicale gen se de l impasse actuelle de la th orie f ministe In FOUGEYROLLAS SCHWEBEL Dominique LEPINARD El onore amp VARIKAS Eleni Coordonn par F minisme s Penser la pluralit Cahiers du Genre 2005 n 39 FREEDMAN Jane Introduire le genre dans le d bat sur l asile politique l ins curit croissante pour les femmes r fugi es en Europe In HERSENT Madeleine ZAIDMAN Claude Genre travail et migrants en Europe collection Cahier du CEDREF d cembre 2003 s rie Colloques et travaux p 41 FSFIDPF Ni vue ni connue Voir entendre et parler la violence conjugale Paris 1994 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 125 Rapport final juin 2006 GASPARD Fran oise La visibilit des femmes dans l histoire de l immigration In La lettre du FASILD Sp cial Femmes de l immigration 2001 n 57 GOFFMAN Irving L arrangement des Sexes Paris La Dispute 2002 GOLUB Anne Un Itin raire propos recueillis par Jules Falquet In FALQUET Jules GOLDBERG SALINAS Anette ZAIDMAN Claude coordonn par Femmes en migrations aper us de recherche Cahiers du Cedref 2000 Cahiers tudes F ministes Paris 7 Cahier du Cedref 2000 n 8 9 GOLUB Anne Femmes immigr es femmes actives in Femmes de l immigration au q
57. m nages polygames qui engagent une d marche de d cohabitation fait l objet depuis la fin des ann es 1990 d une politique d accompagnement qui comporte un important volet logement Mais les structures pr vues dans une circulaire de 2001 ne sont pas encore g n ralis es dans les d partements et la CILPI n a pas t en mesure de pr senter un bilan complet de la mise en uvre de cette politique Elle reconna t d ailleurs que les pouvoirs publics ne sont pas en mesure d identifier tous les cas de polygamie tant rappel que les femmes qui sont venues irr guli rement en France rejoindre une union polygame n ont dans les faits aucun droit Le rapport Femmes de l immigration ne d veloppe pas cette question de la polygamie qui se heurte semble t il des obstacles juridiques majeurs La question tait inscrite dans deux groupes de travail consacr s aux mariages forc s et la r pudiation mais les r sultats n ont pas donn lieu une analyse int gr e dans le rapport final II 2 5 Les mutilations sexuelles L Organisation mondiale de la sant OMS d finit les mutilations sexuelles f minines comme toutes interventions faites sur les organes g nitaux externes des femmes sans motifs m dicaux Les mutilations sexuelles ont des cons quences imm diates sur les petites filles qui en sont l objet douleurs infections ou h morragie cons quences avec lesquelles elles devront vivre leur vie ent
58. on constate que les femmes repr sentent environ 20 de la population des h bergements d urgence de tous types qui regroupent les situations les plus pr caires Dans le r seau des h bergements de la FNSF en 2001 il appara t que 45 des accueils hors h bergement concernaient les femmes trang res soit environ 5000 femmes ainsi INSEE Enqu te aupr s des personnes fr quentant les services d h bergement ou les distributions de repas chauds janvier 2001 INED Enqu te aupr s des personnes rencontr es par les services itin rants hiver 2001 2002 BEAUVILLE Claire et TARTINVILLE St phane Femmes sans domicile Recueils et documents de la FNARS n 12 Paris janvier 2001 Rapport pour la France de l Observatoire Europ en des sans abri 2000 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 91 Rapport final juin 2006 que 50 en moyenne des familles h berg es 700 femmes et 1000 enfants environ Les femmes demandeuses de logement en trouvent plus facilement que les hommes en raison de la protection de l enfance USH A ces difficult s se rajoute la question de l inconditionnalit ou conditionnalit c est dire le suivi d une personne par les travailleurs sociaux en fonction du prescripteur Mais lors de cette r union dans les locaux d Emma s nous avons pu constater que pour les centres d h bergements l accroissement exponentiel du nombre
59. par Jules Falquet In FALQUET Jules GOLDBERG SALINAS Anette ZAIDMAN Claude coordonn par Femmes en migrations aper us de recherche Cahiers du CEDREEF 2000 Cahiers tudes f ministes Paris 7 2000 n 8 9 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 23 Rapport final juin 2006 commodit dans le champ de l int gration des trangers des immigr es ou des personnes issues de l immigration n agissent pas au sein d une m me structure ils n ont pas tous loin de l les m mes objectifs les m mes valeurs la m me culture et par cons quent les m mes 3 repr sentations de leur action Les diff rents services de l Etat ayant en charge les questions des migrations d un c t et des femmes de l autre prennent peu conscience dans les ann es 80 de l int r t de croiser les diff rentes donn es et sources d information pour rendre compte de la r alit de la situation des femmes immigr es Anne Golub constate au milieu des ann es 1980 l absence de croisement des diverses sources d information prise en compte du seul statut juridique de Fran aise ou d trang re non prise en compte dans diverses statistiques sectorielles dispositifs de formation d acc s l emploi des femmes ni des trangers res non prise en compte syst matique des trang res dans les statistiques sur les femmes Lors d une tude que nous avon
60. que la loi tend garantir l acc s effectif de tous aux droits fondamentaux Comme le pr cise le cabinet COPAS dans l audit strat gique qu il r alise en 2001 pour le FASILD on peut ainsi affirmer que dans cette dynamique le principe d vitement des conflits est le principe ordonnateur de cette loi informer aider conseiller sont les modalit s propres viter la juridicisation de conflits et de litiges qui doivent pouvoir se r gler l amiable La mise en uvre La loi de 1991 pr voit la cr ation par convention dans chaque d partement d un Conseil d partemental d acc s au droit CDAD qui a statut de groupement d int r t public Ses missions consistent assurer une coordination des initiatives locales en mati re d acc s au droit en recensant les dispositifs existants et en les faisant conna tre en d finissant une politique locale adapt e pour d velopper l acc s au droit et mettre en uvre des dispositifs nouveaux ouverture de Maisons de justice et du droit et de Points d acc s au droit et en participant au financement d actions locales Un r le consultatif lui est galement allou pour toute demande de concours financier adress e l Etat Dans un guide m thodologique dit par le minist re de la Justice et concernant les CDAD on peut lire que la loi concr tise la volont d instaurer une v ritable politique publique de r gulation sociale par le dro
61. rappelle que le champ de la vie associative doit tre d fini et appr hend selon une relation dialectique Les associations se situent selon lui entre deux p les institu et organis un p le le respect des modes de fonctionnement selon des contraintes formelles vise la reconnaissance et le soutien des organes du pouvoir Ces associations sont alors des appendices directs des appareils d Etat qui les contr lent et les orientent travers le m canisme de d signation des responsables et d attribution des ressources A l autre p le se retrouvent les associations dont l existence d pend de la seule volont des acteurs se r unir dont la cr ation l animation les orientations sont avant tout le propos et l uvre de l action militante Bien entendu il est rare qu une association se situe exclusivement l un de ces p les le plus souvent elle se trouve dans l entre deux La relation avec les pouvoirs publics appara t toujours comme une caract ristique centrale pour l analyse de ce mode d organisation Alain Caill propose la distinction entre les associations de plein fait parce qu elles adoptent la forme juridique de la loi de 1901 mais apparaissent en fait comme des substituts aux entreprises ou aux administrations d faillantes Elles peuvent constituer des substituts permanents de m me qu il y a du provisoire qui dure puisque Etats et march s peuvent se r
62. travail s articule avec celui men par les associations de femmes en migration III 1 La r alit associative III 1 1 Initiative et vocation de service public Les associations s inscrivent comme une cat gorie d acteurs interm diaires entre les individus et les pouvoirs publics La relation avec les pouvoirs publics est souvent complexe prise dans la reconnaissance de l int r t g n ral et dans un double jeu d ind pendance et de d pendance D un point de vue strictement juridique l association se d finit comme un groupement fond sur le recrutement volontaire et la mise en commun de la part des membres de leurs connaissances ou de leurs activit s L objectif d une association peut ne concerner que ses membres ou s inscrire dans une perspective plus large d action le partage des b n fices mat riels tant exclu association but non lucratif Le paysage associatif est tr s vaste et recouvre des r alit s tr s diff rentes Il nous semble ainsi important de distinguer les associations que nous qualifions de citoyennes et les associations qui remplissent une mission de service public quand elles ont t cr es pour mettre en uvre une politique publique Ces deux formes d associations sont tr s diff rentes ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 53 Rapport final juin 2006 Du point de vue des pratiques et des strat gies d action Michel Oriol
63. tude traite peu la question des femmes immigr es ou sous l angle de la transmission et de la famille plus que sous un angle f ministe qui s inscrit dans une relation sociale d finie par le genre A la fin des ann es 1990 les travaux de recherche sociod mographiques et historiques mettent en vidence la pr sence structurelle croissante des femmes dans les migrations 47 en 1999 et dans l conomie du pays d accueil 39 d actives en 1999 Ces travaux permettent de pallier en partie la m connaissance de la r alit sociologique complexe de cette cat gorie sociale Nous nous sommes interrog es sur les raisons de cette difficile prise en compte de la question des femmes immigr es dans les recherches f ministes Cette probl matique appara t pourtant comme une illustration un terrain d tude privil gi pour l observation et l analyse des rapports sociaux de genre tels qu ils ont t initi s par ces chercheurs Pour Sabah Cha b l absence de femmes immigr es dans les tudes et les recherches f ministes interroge car il faut rappeler que l essentiel des travaux f ministes en nombre et en nature a port la fois sur le travail de d construction des repr sentations sociales et de la visualisation du travail des femmes dans la sph re de production et de la reproduction Pour comprendre la difficult de croiser les questions de genre et de sexe Claude Zaidman apporte une analyse qui
64. 005 poursuivent le d bat en mettant en perspective de mani re dynamique les notions de race genre et classe sociale Aujourd hui nous constatons que la visibilit politique et m diatique des femmes immigr es prend beaucoup de place au d triment des recherches universitaires Dans les discours politiques les m dias chacun offre sa repr sentation des femmes immigr es alors que les recherches universitaires sont peu relay es pour gommer ces repr sentations Face l omnipr sence d un discours m diatico politique d un bruit de fond incessant mis sur un objet appropri par tous qui n a pas d avis sur les femmes de l immigration les travaux issus du monde universitaire mergent peu car insuffisamment relay s Les femmes immigr es ont progressivement pris les traits d un amalgame de repr sentations Lorsque aujourd hui elle est prise en compte dans son individualit en tant qu actrice du monde social elle reste marqu e par les repr sentations Cette hypervisibilit des femmes immigr es tout sp cialement celles venues du continents africain dans le discours politique et dans les repr sentations des m dias est accompagn e d une r elle p nurie de connaissance leur sujet I 5 Une complexit institutionnelle Cette trop longue invisibilit dans le champ des recherches sur les migrations trouve galement son explication dans la relative invisibilit des femmes migrantes dan
65. 006 mancipation leur autonomie leur libert ne sont plus leur affaire mais celle de diff rents groupes de pression ou de luttes partidaires La parole d j complexe prendre pour des femmes ou des personnes issues de l immigration est vite musel e et ne facilite pas l mergence puis le traitement des questions pi g es dans trop de jeux divers et vari s Le poids des repr sentations sociales gr ve les d bats et parfois explique une r alit un paradoxe l instrumentalisation des femmes dans le discours politique consid r es comme les agents privil gi es de l int gration en raison de leur place dans la famille et la m connaissance de la r alit complexe de ce groupe sa diversit sociologique interne sa pr sence structurelle croissante dans le fait migratoire et dans l conomie du pays d accueil et des soci t s d origine Au poids de ces repr sentations sociales vient s ajouter un manque de connaissance de ce public et des situations r ellement v cues par les femmes immigr es Comment appr hender ces diversit s et ces pluralit s de situations Il existe peu d outils th oriques et conceptuels pour cette analyse De nombreux partenaires constatent un flou dans l utilisation des concepts et des statistiques L immigration comme l exclusion appr cient l usage des mots valises comme les qualifie Robert Castel I 2 Une r alit plurielle L
66. 04 Amiens D l gation r gionale aux droits des femmes et l galit de Picardie FASILD Direction r gionale de Picardie p36 37 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 116 Rapport final juin 2006 dans ce qu ils r v lent en creux de l exercice de la d mocratie Dans un moment de tension particuli rement vive entre une association et les pouvoirs publics sur les conditions de poursuite d une activit conomique sept r unions ont rassembl en l espace de quelques semaines une quinzaine de repr sentants des pouvoirs publics de diff rents services de l Etat DDTEFP DDASS Sous Pr fet DRDF des collectivit s territoriales Conseil r gional mairie et enfin la Tr sorerie g n rale Plusieurs lectures peuvent tre faites de ces r unions Au del du conflit 1l nous semble que cela traduit une reconnaissance de l action de ces associations Ces petits riens r ussissent mobiliser l ensemble des partenaires du territoire et les associations de femmes deviennent des interlocuteurs part enti re Une autre initiative La Seyne sur Mer re oit la visite du pr sident de la R publique pour le restaurant le Petit Prince Au del des effets de mode et de vitrine dont nous avons largement parl dans diff rents travaux on peut faire le constat que ces actions rencontrent les pr occupations des plus hautes instances de l Etat Pourtant dans le m me temps cett
67. 2 GOLUB Anne Un itin raire propos recueillis par Jules Falquet In FALQUET Jules GOLDBERG SALINAS Annette ZAIDMAN Claude coordonn par Femmes en migrations aper us de recherche Cahiers du CEDREF 2000 Cahiers tudes f ministes Paris 7 n 8 9 p 364 133 HERSENT Madeleine Initiatives locales de femmes immigr es dans les zones sensibles urbaines L exemple de la cr ation d activit de proximit Analyse des potentialit s et des obstacles Rapport final Etude r alis e dans le cadre d une convention avec la DIV juin 2002 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 111 Rapport final juin 2006 raisons que nous avons nonc es pr c demment Aujourd hui les analyses sur ces questions ont effectu un saut qualitatif La derni re publication des Cahiers du genre apporte des avanc es dans l analyse et la perspective Dans ce num ro Elsa Dorlin dresse un inventaire des outils th oriques pour penser la domination de genre sans l isoler des autres rapports de pouvoir VI 3 3 Exercer sa citoyennet D velopper des projets Les femmes puisent une force certaine dans l attachement l association d origine au r seau de relations qu elles ont tiss au cours des ann es en s inscrivant dans une conomie de vie int grant l ensemble des l ments qui sous tendent la vie au quotidien la sant l ducation des enfants les rapports au trava
68. 6 femmes en formation passe de 38 en 1987 49 en 1989 La formation professionnalisante voit galement sa part de population f minine progresser TOUS FEMMES HOMMES PUBLICS 1988 1988 1989 1988 1989 PFVP Pr formation et i 36 14 41 471 48 96 58 53 51 formation vis e professionnelle FGDL Formation g n rale 63 8 58 31 61 54 41 69 38 46 dominante linguistique Nous avons pu observer qu apr s le d part d Anne Golub la question femme a toujours t difficile porter dans l institution Elle n a jamais fait l objet d une r elle orientation politique et le genre n a pas t int gr dans les dispositifs de formation Pendant plusieurs mois une personne d tach e de l Education nationale a partag le dossier femme avec ceux de la famille de l cole et de la petite enfance Mais les choses voluent au moins sur l aspect l gislatif Apr s de longs mois de n gociation un accord cadre national DPM FASILD Droits des femmes a t sign fin 2003 pour favoriser l int gration des femmes immigr es et issues de l immigration pr venir et combattre les ph nom nes de double discrimination Puis plusieurs n gociations ont eu lieu au niveau r gional pour la d clinaison d accords cadres sur le plan r gional I 6 Une question volutive On constate des avanc es dans diff rents champs La recherche prend mieux en compte la probl matiq
69. ASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 45 Rapport final juin 2006 une modification au code civil pr voyant cette disposition Le minist re public est habilit demander en justice l annulation d un mariage lorsque le consentement d un poux a t obtenu par fraude violence ou contrainte Reste alors la charge de la preuve L amendement du 29 mars 2005 Plusieurs instances des Nations unies le CEDAW en 2003 le Comit des droits de l enfant en 2004 mais aussi en France le Haut Conseil l int gration ont d j alert la France sur la n cessit d harmonisation de l ge nubile La France se devait donc de modifier sa l gislation relever l ge l gal du mariage mais galement emp cher les mariages d enfants mineurs m me avec le consentement des parents Le groupe de s nateurs porteurs de cette demande d amendement pr cise que certaines dispositions sont particuli rement inqui tantes au regard des droits de l enfant L article 148 du code civil pr voit par exemple que en cas de dissentiment entre le p re et la m re ce partage emporte consentement Un des parents voulant s opposer au mariage de sa fille mineure n a l heure actuelle aucun moyen d emp cher cette union Le garde des Sceaux Dominique Perben souligne en pr sentant cette mesure que la libert de se marier d s 15 ans tait une fausse libert et qu il ne faut pas qu il
70. FNSF pour son engagement militant dans la d fense des droits personnels des femmes mais aussi parce que les centres re oivent de fait de nombreuses femmes immigr es et m nent des travaux groupes de travail publications importants en partenariat avec des associations engag es sp cifiquement sur la d fense des droits des femmes 7 HERSENT Madeleine ZAIDMAN Claude Genre travail et migrations en Europe CEDREF 2003 p 19 7 Ibidem p 20 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 59 Rapport final juin 2006 immigr es Le Centre national d information sur les droits des femmes et des familles CNIDF est tr s pr sent sur les questions de droit notamment par l entremise de deux permanences Marseille le BRRJ et Lyon le FIJI mais il ne nous semble pas faire partie de notre champ d investigation car il s agit plus d un service ou d une association para publique Pour traiter les questions du CNIDPF il est important de se reporter la distinction que nous avons apport e au d but de ce chapitre sur les associations de pleins faits et de pleins droits selon la terminologie d Alain Caill Historiquement le Centre national d information sur les droits des femmes et des familles a t cr en 1972 sous l autorit du Premier ministre de l poque avec pour principal objectif le d veloppement de l autonomie des femmes l information et la sensibil
71. Genre travail migrations en Europe Cahiers du CEDREF 2004 Concernant la n cessaire volution du champ de recherche sur les migrations on peut voir pr cieusement GREEN Nancy L Repenser les migrations PUF 2002 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 56 Rapport final juin 2006 de famille Les femmes s exportent comme main d uvre pour assurer la survie de leur propre famille La question des droits des femmes en tant que personne est peu peu prise en compte au del du droit de la famille III 2 2 Les femmes dans les associations de l immigration Le contexte de l associationnisme immigr qui donne priorit aux luttes laisse peu de place aux femmes et le caract re communautaire n est pas favorable l implication des femmes dans ces mouvements Bernard Eme rel ve les caract ristiques endog nes au groupe et sa culture traditionnelle qui font que l associationnisme communautaire touche peu les femmes exclues de fait des associations et peu les jeunes qui vivent une cassure culturelle avec leurs parents Le catalogue de l exposition Trace m moire histoire des mouvements de femmes de l immigration en France depuis 1970 qui relate trente ans d histoire des mouvements de femmes de l immigration en France fait remarquer qu elles sont marginalis es dans les mouvements de l immigration qui prennent surtout la forme de lutte dans le
72. Gr ce cela Fatoumata revient en France et monte une association avec le soutien des personnalit s impliqu es dans sa lib ration Elle nous raconte quand je suis rentr e en France et que j ai pris conscience de la mobilisation qu il y avait eu autour de mon cas et surtout je me suis dit qu il y avait peu de fille qui avait cette chance l qu il fallait qu une voix soit l on tait un peu dans un mouvement joyeux de voir que tout c tait bien arrang Cet v nement rend visible les mariages forc s Pourtant cinq ann es plus tard l association fonctionne avec tr s peu de moyens et ne peut r pondre aux demandes croissantes afin de mieux r pondre aux appels et de pouvoir continuer d aller jusqu au bout des histoires il est actuellement n cessaire de prendre un salari l association Cette situation est v cue par de nombreuses associations et ne permet pas de r pondre aux enjeux et aux espoirs III 4 5 Les jeunes filles issues de l immigration dans les associations Nos partenaires nous ont demand d approfondir la question des associations de jeunes filles issues de l immigration Nous nous sommes interrog es pour savoir o sont ces jeunes filles ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 71 Rapport final juin 2006 Sont elles dans les associations g n ralistes les centres sociaux les associations de solidarit s internationales dans des
73. IDMAN Claude Introduction In HERSENT Madeleine ZAIDMAN Claude Genre travail et migrants en Europe Collection des Cahiers du CEDREE d cembre 2003 s rie Colloques et travaux Rapports institutionnels COCHY C cile Rapport du groupe de travail portant sur l information et l ducation la sant notamment en mati re de sexualit des femmes et hommes jeunes et adultes des quartiers pilot par le Service des droits des femmes et de l galit bureau des droits personnels et sociaux septembre 2004 CONSEIL NATIONAL DES POLITIQUES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE ET L EXCLUSION SOCIALE Etre acteurs ensemble de la lutte contre l exclusion Rapport du groupe de travail n 1 Juin 2004 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 128 Rapport final juin 2006 CONSEIL NATIONAL DE LA VIE ASSOCIATIVE La contribution des femmes la vie associative Bilan de la vie associative 2000 2002 La Documentation fran aise 2003 COUR DES COMPTES L accueil des immigrants et l int gration des populations issues de l immigration Novembre 2004 INSPECTION GENERALE DES AFFAIRES SOCIALES Rapport annuel 2005 L intervention sociale un travail de proximit Minist re de l emploi de la coh sion sociale et du logement Minist re de la sant et des solidarit s 2006 HAUT CONSEIL A L INTEGRATION La promotion sociale des jeunes dans les quartiers en difficult Avis relatif
74. IT Epeira ororo Er EEEO EEEE OEE EEEE E EEE e OEE EEEE 106 VI 2 DES OUTILS SINGULIERS D INTERVENTION eeoeseee aoeeoe aroaro coiro OOE EEE EEEN OEE OESE E OEE OE OEE OSEE 108 VEI UNE MEILLEURE VISIBILI TE oeiee e E esse E E E EE EE E nn OEE E EE EE EE E OEO 109 VI 3 1 Le respect et l estime de soi pour avoir des droits 110 V1 3 21Exister dans l alt ries2 lue haine Lt Di ce nt Ut E ENEE lee en A E E E cn 111 V1 3 3 Exercer sa citoyennet D velopper des projets ss 112 VISA EA JUSTICE SOCIALE 2222808000 re ere eriiic tostaet ERARO EEEE AE EEEE inerte nine E 113 VI 5 LES RAPPORTS AVEC LES POUVOIRS PUBLICS eseseseesseseseresesesetesesereseseseteseserstesesersseseseresesststtsesereseseseresrseeseesee 116 VI 6 DES FEMMES INTERCESSEURS s5rereee denr es ere dent ete c eee EEEE EEEE 118 VI 7 UN RESEAU REACTIVES 5 errant ina den ETERNE dei e dote en artnet ten ane tentent 119 CONCLUSION ncnnisenneisstiend sssestdiann sedisaoss ane sesnssssede edit aoi des ec ss ided ess dsnnds sense essdsesssast t s dtend ast ess 121 BIBLIOGRAPHIE nn nie ei d tests re tit teens seteia osese saietos osese kesse dates enibe sde t s 123 ANNEXE E A E EA AEO isa tuiterese 131 GLOSSAIRE resserre a EEEE AEE E EAEE EE AEE E EEA EOE EE A a E a tsb CEE de 131 ANNEX D18 PEPRER PEER er ee sedd sosooas dindo sesi seinsosse 133 AUDITION DU RAJFIRE A L ASSEMBLEE NATIONALE JUIN 2005 133 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration
75. LLE Claire et TARTINVILLE St phane Femmes sans domicile Recueils et documents de la FNARS n 12 Paris janvier 2001 Rapport pour la France de l Observatoire Europ en des sans abri 2000 BEDOS Jean Luc et LASSEZ Fr d ric L urgence sociale comme modalit d action Informations sociales CNAF n 120 2004 BELAISCH Sarah CIMADE NGUYEN DAO Anne FNSF LARMINAT Soheila de L F LD et al Femmes et Etrang res contre la double violence t moignage et analyses Comit d action inter associatif droits des femmes droit au s jour Contre la double violence paris 2004 BENTCHICOU Nadia Les femmes de l immigration au quotidien Paris L Harmattan 1997 BLANCHARD Nathalie Femmes d origine maghr bine de la solidarit familiale la mobilisation In CHIKHA Elisabeth MALZAC Mich le amp MINCES Juliette Elles femmes en mouvement Hommes et migrations mars 1991 n 1141 BORGETTO Michel CHAUVIERE Michel FROTI2E Brigitte Les d bats sur l acc s aux droits sociaux entre lutte contre les exclusions et modernisation administrative Dossier d Etude 2004 CERSA N 60 BOUABDILLAH Pascale Les femmes relais et leur action In BENTCHICOU Nadia Les femmes de l immigration au quotidien Paris L Harmattan 1997 BOUCHET Manuel Les acteurs de l int gration et leurs logiques In Migrations Sant Revue trimestrielle d tude et de recherche sur
76. ROLLAS SCHWEBEL Dominique LEPINARD El onore amp VARIKAS Eleni Coordonn par F minisme s Penser la pluralit Cahiers du Genre 2005 n 39 DUMORTIER Jean Bernard COQUELLE Claude RELLI Antonela Immigr s citoyens Faciliter l acc s aux droits COPAS Septembre 2001 EME Bernard NEYRAND G rard Associations de proximit et processus d int gration Rapport final CIMERSS CRIDA LSCI 1997 FABER Jean Les Ind sirables L int gration la fran aise Ed Grasset 2000 FALQUET Jules GOLDBERG SALINAS Anette ZAIDMAN Claude coordonn par Femmes en migrations aper us de recherche Cahiers du Cedref 2000 Cahiers tudes F ministes Paris 7 n 8 9 FAYMAN Sonia COHEN EMERIQUE Margalit La m diation sociale et culturelle enseignements de dix ans associatives tude r alis e pour FIA 2004 FCI FIJRA Madame vous avez des droits 2005 Premi re dition 1998 ENSF Femmes et trang res contre la double violence T moignages et analyses Novembre 2004 FNSF Justice et violences conjugales Paris 2005 FOUGEYROLLAS SCHWEBEL Dominique coordonn par La relation de service regards crois s Cahiers du Genre 2000 n 28 FOUGEYROLLAS SCHWEBEL Dominique HIRATA Helena amp SENOTIER Dani le Coordonn par La violence les mots le corps Chiers du Genre 2003 n 35 FOUGEYROLLAS SCHWEBEL Dominique LEPINARD El onore amp VARIKAS Eleni Coordonn par F minisme s Penser
77. STI et la FNSF Ce comit produit un Livre Blanc Femmes et trang res contre la double violence con u et r alis en 2004 par le CIMADE la FNSPF la LFID et le RAJFIRE Il rassemble des situations v cues par les femmes et les r cits des associations qui les ont accompagn es ainsi qu une analyse de la loi du point de vue des femmes ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 63 Rapport final juin 2006 La FNSF a identifi quatre axes d actions prioritaires _l h bergement des jeunes femmes issues de l immigrations victimes de violence l alphab tisation connaissance de ses droits inter culturalit les femmes trang res victimes de violences en situation irr guli re ou pr caire Ja sensibilisation des professionnels III 4 Les associations de femmes immigr es Nous entendrons ici par associations de femmes immigr es les regroupements de femmes en migration autour d un objectif commun sous la forme juridique de la loi de 1901 Nous verrons que les compositions de ces associations varient selon les objectifs poursuivis et plus particuli rement le public avec lequel elles travaillent Certaines associations intervenant sur la question des droits des femmes en migration mixent public fran ais et en migration Les associations qui interviennent dans les territoires de la politique de la ville partir de dynamiques locales particuli res sont souvent majo
78. a LFID et le RAJFIRE IV 2 2 Les mouvements Les mouvements n impliquent pas n cessairement le regroupement de forces et d nergies locales Ils sont lanc s pour r pondre une question pr cise et s inscrivent dans une perspective souvent politique Ils s appuient sur une d marche qui part d un constat de politique globale qui peut ensuite tre d clin localement Il en est ainsi du mouvement Ni putes ni soumises NPNS qui s inscrit dans une d marche de revendication politique Ce mouvement est issu de SOS racisme dont il a fait longtemps partie Il est h ritier de la marche des beurs h ritage qu on retrouve dans les modes d intervention m diatique et dans la mobilisation du milieu politique Ce mouvement a eu un impact social et politique tr s fort Il a permis la visibilit des ph nom nes de discrimination sexiste et des violences que vivent les jeunes filles dans les quartiers sensibles une violence qu on ne peut plus cacher et ignorer apr s leurs interventions Elles ont aussi r interrog de mani re dynamique la question f ministe m me si cela ne s est pas fait sans heurt comme en t moignent les divergences autour de l organisation du 8 mars Ce mode d organisation se construit davantage dans un courant descendant un constat est fait au niveau global et national et 1l est relay localement avec les forces existantes Les mouvements n ont pas toujours de v ritables assises locales l objec
79. ablissement d un acte juridique et l assistance au cours des proc dures non juridictionnelles Dans son article consacr l acc s la justice Jeannette Bougrab pr cise que l aide l acc s au droit de la loi de 1991 est n e du constat que l ignorance des droits est la premi re des exclusions Or la protection de droits passe d abord par une connaissance de ces derniers Tirant les conclusions de ce constat la loi de 1991 consacre un droit l information juridique qui n est pas conditionn contrairement l aide juridictionnelle aux revenus ou au bien fond de l action Il ne donne toutefois pas naissance un droit subjectif Cette loi est prolong e en 1998 par celle du 18 d cembre 1998 relative l acc s au droit et la Wy L acc s aux droits Informations sociales CNAF n 120 2004 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 34 Rapport final juin 2006 r solution amiable des conflits qui pr cise dans son article 53 la port e de l aide l acc s au droit Information g n rale des personnes sur leurs droits et obligations Aide dans l accomplissement de toutes d marches en vue de l exercice d un droit ou de l ex cution d une obligation de nature juridique Consultation en mati re juridique Assistance la r daction et la conclusion des actes juridiques L article 1 de la loi de 1998 pr cise
80. ag il n y a plus que ces meutes ces couloirs sombres il n y a plus de centres commerciaux il n y a plus rien Et donc comment on fait pour vivre dans ces conditions l Dans ces lieux le taux d immigration est tr s important car les logeurs sociaux y ont concentr les publics les plus en difficult Mais ces territoires r v lent des nergies des dynamiques des potentialit s cr atrices qui favorisent un mieux vivre ensemble L association s est cr e en 1989 on tait dans les 130 ou 135 femmes mais 25 nationalit s Avec des femmes de plusieurs communaut s qui vivaient jusqu ce moment l ferm es dans leurs communaut s maghr bine latino am ricaine et nous on voulait vraiment casser les communaut s parce qu on trouvait que ces communaut s nous retenaient avec elles avec la fa on de vivre du pays d origine Si on reste dans les communaut s on va continuer des combats d j d pass s alors que les femmes fran aises ont gagn certaines choses en ce qui concerne le droit de l avortement le droit la pilule et plusieurs nouveaut s concernant la femme donc on ne pouvait pas laisser le d bat dans des communaut s qui ne laissaient pas de place aux femmes c est dire de femmes entre elles en train de se poser de vraies questions sur leurs conditions sans l arbitrage des hommes sans l arbitrage du pr tre de fr re de p re de tout a C tait cr er des espaces femm
81. alis en 2002 pour le Conseil de l Europe indique que l acc s aux droits est conditionn la fois par le contenu de la loi et des textes r glementaires mais aussi par les logiques et les pratiques des acteurs institutionnels ou administratifs charg s de leur application ainsi que par les ressources des ayants droit potentiels Le rapport rel ve un certain nombre d obstacles li s la forme du droit et l inad quation des dispositions l gales psychologiques et socioculturels inh rents aux prestataires li s un suivi et une application inad quats 52 DUMORTIER Jean Pierre COQUELLE Claude RELLI Antonella Immigr s citoyens Faciliter l acc s aux droits FAS Audit strat gique COPAS septembre 2001 5 WARIN Philippe L apport des experts europ ens in Informations sociales CNAF n 120 2004 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 31 Rapport final juin 2006 li s la gestion et aux proc dures li s une dilution des responsabilit s entre les diff rents niveaux de l administration et entre les services li s un manque de concertation et de consultation avec les ONG et les usagers et enfin sur le plan financier les obstacles li s aux ressources Mais le rapport souligne surtout une deuxi me cat gorie d obstacles li s l attention insuffisante accord e aux groupes vuln rables et aux r gions d
82. amiques collectives nous paraissent importantes car cela n est pas toujours courant dans le milieu associatif Le r seau implique de la compl mentarit de la mutualisation du renforcement IV 3 1 Un mode de travail n cessaire Compte tenu de la complexit des situations qui font appel des champs de comp tences et des domaines tr s diff rents la directrice de l association Femmes de la terre r pond de fa on tr s claire pour nous c est juste indispensable Les demandes des femmes concernent aussi bien l acc s aux soins au logement et d autres secteurs Pour y r pondre les associations cherchent alors des relais aupr s des partenaires Les questions de l application des droits personnels font appel des connaissances et des comp tences juridiques diverses et sp cialis es Des structures juridiques sp cialis es dans le ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 86 Rapport final juin 2006 droit international priv ont t cr es dans plusieurs r gions le centre ressource Femmes en France face au droit fran ais et tranger de la famille du CICADE FIJI BRRJI Certaines organisations intervenant sur les droits des trangers mettent en place des actions sp cifiques sur le droit international priv Observatoire des discriminations et des territoires interculturels ODTI Grenoble Le r seau fonctionne sur les champs de comp tences sans s
83. ans la sph re universitaire et son ouverture sur les femmes immigr es ne s est pas faite facilement En France pour les chercheurs comme pour les militantes f ministes la r f rence l universalisme r publicain jointe l oubli de l histoire coloniale de la France a longtemps contribu obscurcir la 2 2 2 3 r flexion sur la diversit des situations et des v cus des femmes Les recherches sont encore plus limit es lorsque l on s int resse aux questions conomiques au travail des femmes immigr es Fran oise Gaspard parle de cet aspect comme du point aveugle 2 7 3 de la connaissance tant pour le pass que pour le pr sent Dans ce domaine comme pour d autres l impulsion d individus sensibles aux croisements des probl matiques et l coute des transformations sociales a permis de faire avancer les questionnements en initiant des rencontres des croisements et des brassages La rencontre la fin des ann es 1990 de deux unit s de recherche l une sp cialis e dans les migrations l Unit de recherche migration et soci t URMIS et l autre dans les recherches f ministes le Centre d enseignement de recherche et de documentation pour les tudes f ministes CEDREF a permis que les probl matiques se rencontrent Lieu potentiel d une opportune r flexion et articulation entre sexisme et racisme Anne Golub ancienne directrice RAISSIGUER Cat
84. aque ann e depuis 2004 II s agit d un outil pr cieux d information et de d cryptage des lois et de jurisprudences des conventions internationales Cet ouvrage a fait l objet d un partenariat entre le FIJIRA CIF du Rh ne et l association Femmes Contre les Int grismes Apr s une diffusion 15000 exemplaires ce guide a t r dit De m me dans la r gion lyonnaise un regroupement d associations compos d associations f ministes et de solidarit qui interviennent sur la question des femmes trang res a form un groupe de travail et s est engag dans des actions nationales au sein d un comit inter associatif contre la double violence avec les diverses associations de femmes trang res Un travail d observation sur cette question a t mis en place au niveau national Un livre blanc contre la double violence faisant tat de situations v cues et analysant en d tail les aspects juridiques et sociaux a t con u et dit en novembre 2004 La double violence concerne les femmes ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 83 Rapport final juin 2006 trang res victimes de violences conjugales ou familiales et qui se trouvent en situation administrative pr caire du fait de ces violences Ce document a t r alis et coproduit par un comit interassociatif regroupant plusieurs associations compl mentaires la CIMADE Solidarit femmes l
85. ar celles ci Nous nous sommes int ress es aux actions men es aux modes d organisation et aux effets produits trois niveaux impact de leurs actions sur le public mergence et la prise en compte de cette question par le tissu social interaction avec les pouvoirs publics Envisager les strat gies d actions permet de mieux appr hender la capacit d action des individus et des acteurs de la vie associative Aussi nous avons centr notre analyse sur les strat gies d ploy es par les associations dans une perspective d autonomisation et de conqu tes des droits pour les femmes en migration Une approche crois e et dynamique Nous avons insist sur l importance de saisir le travail effectu en r seau r alis en partenariat avec des structures locales r gionales voir nationales qui travaillent dans la compl mentarit Nous avons observ les diff rentes articulations entre les cat gories d acteurs pour analyser les avanc es La d finition d une typologie pertinente des associations de femmes intervenant dans l acc s aux droits doit prendre en compte un certain nombre de facteurs public nature des actions men es modalit s d action m thodologie d intervention Il semble int ressant de les croiser afin d obtenir une vision dynamique des actions men es par ces structures Il s agit de prendre en compte l ensemble des acteurs les partenaires op rationnels techniques
86. ariages polygames contract s l tranger peuvent mettre hors de tous droits familiaux une seconde pouse qui en France ne sera pas reconnue comme telle Cette situation concerne ainsi les droits sociaux comme la protection sociale ou les prestations familiales ou encore le versement d une pension alimentaire et les droits de succession pour les enfants Le paradoxe de justice Le Haut Conseil l int gration souligne le paradoxe Etrangement l ordre public fran ais interdit qu un mariage polygamique soit c l br en France mais reconna t certains effets aux unions conclues l tranger lorsque l pouse n est pas fran aise Certaines femmes se trouvent dans des situations de non droit et ce alors qu elles ne portent pas la responsabilit de cet tat de fait impos La question des secondes pouses rentr es ill galement sur le territoire ou n ayant pas d existence l gale en France s av re particuli rement pr caire ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 48 Rapport final juin 2006 Certaines associations observent les difficult s d application de la circulaire du 10 juin 2001 relative au relogement des femmes en d cohabitation de m nages polygames et engag es dans un parcours d mancipation Le rapport de la Cour des comptes souligne les situations de vide juridique notamment en mati re de logement La situation des femmes issues de
87. association comme mode d organisation informel ou autoris par l Etat autour de l entraide de la convivialit ou de l action collective n est pas pour autant inexistante avant cette date Elle se concentre davantage sur des aspects li s au travail ou au religieux Mais partir de 1981 les domaines d action et d expression s largissent Cette date marque le d but d une p riode d expansion des associations dites de l immigration qui utilisent ce mode formel de participation la vie sociale La lev e des restrictions sur la libert pour les trangers de s associer survenue en 1981 a certainement contribu au renouvellement et au rajeunissement du mouvement associatif issu de l immigration Nous pouvons dire que les associations dites de l immigration ont t historiquement cr es par et pour des hommes et souvent des travailleurs L arriv e des pouses et des enfants par la voie du regroupement familial dans les ann es 1970 a fait merger de nouveaux besoins pour ce public immigr auquel ces associations ont d r pondre Puis les migrations f minines ont volu Claude Zaidman dans son introduction l ouvrage collectif Genre travail et migrations en Europe pr cise les enjeux de cette f minisation des processus migratoires La d structuration conomique et politique des pays du Sud d multiplie le nombre des femmes chefs 7 ZAIDMAN Claude HERSENT Madeleine
88. associations de femmes qui m nent des actions de m diation d finit les missions des m diatrices comme un acte volontaire par lequel un tiers neutre et ind pendant r alise une passerelle entre deux parties afin de permettre une compr hension mutuelle de favoriser une d marche vers l autonomie et de donner la possibilit aux personnes d tre des responsables V 2 2 1 Le r le des associations La fonction de m diateur semble indissociable de l association qui la met en uvre Les femmes agissent au sein d une association sous des statuts vari s souvent pr caires A l origine on trouve de nombreux emplois aid s en compl ment de b n voles ou de vacataires Dans le rapport de 107 LEMERCIER Elise La m diation sociale et culturelle du sale boulot l engagement collectif Migrations et soci t s mai ao t 2005 vol 17 n 99 100 p 127 18 DELCROIX Catherine M diatrices socioculturelles citoyennes innovantes In BENTCHICOU Nadia dir Les femmes de l immigration au quotidien Paris l Harmattan 1997 10 Rapport d activit 2002 la F d ration FIA Femmes interassociations ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 99 Rapport final juin 2006 Sonia Fayman celle ci fait appara tre le r le strat gique des associations comme cadre de r f rence de la m diation Elle nonce plusieurs niveaux de r f rence dans la d fini
89. associations mixtes Il est important de situer dans le temps les p riodes de montage d associations de jeunes filles issues de l immigration Nous avons rencontr l association Voix d Elles rebelles qui est n e d une scission dans les ann es 1990 avec les Nana Beurs elle m me cr e apr s la Marche pour l galit de 1983 Cette association est ancr e sur cette initiative qui a d marr au milieu des ann es 1980 Les responsables que nous avons rencontr s avaient une vingtaine d ann es cette poque l Lors d une interview r alis e en 1996 l une des cr atrice des Nanas Beurs montre comment les jeunes filles connaissent aujourd hui leurs droits et sont pr tes les faire valoir en utilisant des armes acquises au cours de leur ducation fran aise Les jeunes filles c est vident qu elles ont un r le jouer par rapport ce que leur m re ont pu vivre Et surtout elles sont conscientes de leurs droits Elles ne sont plus pr tes se laisser faire ni par les m les de la famille ni par les fran ais en tant que tels Elles sont devenues de v ritables citoyennes et elles vont aider une meilleure compr hension de l immigration On ne met pas suffisamment l accent sur cette mani re aujourd hui qu elles ont de vouloir se battre quelque soit le terrain M me si les situations de discrimination persistent au sein de la soci t et de la famille elles ne sont plus trait es de la m
90. ation et l acc s aux droits 66 Rapport final juin 2006 dans la lutte contre le racisme et pour l galit pour leurs droits et leur autonomie en tant qu immigr es pour les droits l expression sociale culturelle politique des femmes pourla solidarit internationale des femmes exil es De nombreux d fis pour les mouvements de femmes 1992 2003 Cette p riode s inscrit dans un renouveau des luttes contre les in galit s sociales contre les int grismes dans les pays d origine de certaines femmes pays o les droits des femmes sont bafou s Il s agit galement d un moment de migration importante de femmes intellectuelles qui fuient notamment l Alg rie mais aussi l Iran Les femmes en migration font l exp rience de la mobilisation pour la d fense des droits des femmes en s appuyant sur les espaces et les ressources juridiques associatives mais aussi humaines Dans une autre perspective cette poque est marqu e par le d veloppement des associations de m diation mais aussi d associations qui renouvellent les modalit s d acc s aux droits conomiques des femmes en migration Le catalogue de l exposition TRACE reprend trois th matiques centrales qui ressortent de cette d cennie logement papier travail lutte pour les droits solidarit et lutte contre l int grisme des grands rendez vous pour les droits des femmes de 1995 2003 L exposition recense plusie
91. ations d mocratie et soci t civile p 167 7 LAVILLE J L et SAINSAULIEU R Sociologie de l association des organisations l preuve du changement social Descl e de Brouwer 1997 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 55 Rapport final juin 2006 La mobilisation collective peut prendre des formes distinctes plus ou moins formelles Ainsi certains regroupements se mobilisent de fa on informelle pour mener collectivement un objectif Historiquement et encore aujourd hui l informel est beaucoup pratiqu par des groupes de migrants qui ont en commun une origine villageoise et qui s organisent par exemple pour le rapatriement des corps au pays ou pour l organisation de f tes Ces modes ont t beaucoup utilis s par les femmes qui entretiennent une relation avec le pays d origine qu il s agisse de prolongement des liens familiaux ou d expression culturelle Elles y initient des pratiques d organisation et d action collective en dehors d une relation avec les pouvoirs publics III 2 Les associations dites de l immigration III 2 1 Rapide historique En 1939 un d cret de loi interdit aux trangers de cr er en leur nom des associations loi 1901 sans une autorisation de d claration pr alable assujettie la d cision du Pr fet Ce d cret est abrog en septembre 1981 et la loi donne le droit aux trangers de se constituer librement en association L
92. ations portant sur les droits personnels des femmes immigr es dans le d but des ann es 1980 Ainsi en France d s 1982 un groupe de travail est mis en place par le gouvernement et d bouche sur des actions d information et de pr vention l intention des professionnels du monde m dical et de la petite enfance PMI Protection maternelle infantile Depuis les ann es 1980 de s rieux efforts ont t faits en termes d information et de pr vention N anmoins ce travail demande tre poursuivi aupr s des jeunes filles dans les coles et en direction des familles primo arrivantes Une compl mentarit d actions Le programme national d information et de pr vention dans les coles et les coll ges port notamment par le Mouvement fran ais pour le planning familial avec le soutien de la Direction g n rale de la sant permet d approfondir les actions de pr vention aupr s des jeunes publics D autres associations comme le GAMS ont ax sp cifiquement leurs actions sur la pr vention et l information du public et des professionnels de la sant de l ducation des services sociaux m me si dans sa pratique le GAMS accompagne et travaille aussi sur les questions du mariage forc qui reposent sur des processus intrafamiliaux comparables La production de films par exemple Une femme sur un couteau produit par le GAMS est un outil pr cieux pour mener un travail de sensibilisation Souvent li es la pr
93. atiqu la m diation en s appuyant sur des valeurs traditionnelles qui s y pr taient et en sachant saisir les opportunit s offertes par les politiques publiques en France Mais tr s vite les choses se sont complexifi es car les visions des associations et des pouvoirs publics divergent sur les enjeux Les associations se sont vite retrouv es dans des situations impossibles prises entre droits et devoirs Les associations dans lesquelles se con oit et s exerce la m diation sociale et culturelle sont dans une position centrale mais fragile centrale parce qu elles sont le garant d une certaine ind pendance vis vis des institutions et des pouvoirs locaux et parce que la vie associative est le creuset d une conception de la m diation qui m le solidarit et neutralit fragile parce qu elles d fendent travers une pratique une possibilit d enrichissement mutuel des cadres de r f rences culturels alors que la tendance dominante voudrait que la m diation aboutisse l adoption par les trangers et leur descendance du seul cadre de r f rence r publicain 110 FAYMAN Sonia COHEN EMERIQUE Margalit La m diation sociale et culturelle enseignements de dix ans associatives tude r alis e pour FIA 2004 p 58 1 Tbidem p 7 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 100 Rapport final juin 2006 V 2 2 2 Des visions diverses Les visions ont galement di
94. aux droits 54 Rapport final juin 2006 Les associations se situent souvent sur une corde raide d un c t elles doivent mettre en uvre leurs propres orientations et de l autre entretenir des relations avec les pouvoirs publics Leur existence tout au moins financi re en d pend la plupart du temps car l autofinancement reste souvent un leurre Ces deux aspects ne co ncident pas toujours Pour Corinne M lis la p rennisation d une association en France d pend la plupart du temps de sa capacit articuler projet propre et commande publique afin de trouver des sources de financement et des moyens logistiques n cessaires son action local salle pour les r unions publiques diffusion de plaquettes de pr sentation Nous nous int ressons aux associations citoyennes Nous nous appuierons sur les travaux d Eric Dacheux Lorsqu il tudie les associations dans l espace public il s int resse aux associations initi es par des citoyens ce qui limine les associations para administratives et les associations de personnes morales III 1 2 Des espaces singuliers Plusieurs approches sont possibles concernant les r alit s associatives Nous retiendrons Jean Louis Laville et Renaud Sainsaulieu qui montrent combien les associations se situent dans l entre deux du priv et du public ainsi que du communautaire et du soci taire Elles apparaissent comme une forme originale d organisation
95. avec les femmes immigr es ou pas immigr es quelques fois il y a m me des femmes fran aises C est tout ce que a apporte en termes de changement ce qui est fait autrement qui ne se fait pas comme on le fait d habitude C est en terme de changements et de transformations que le r seau est important parce que chaque initiative vit son histoire C est a R actives c est la force de transformer et d amener d autres perspectives la condition f minine ou des femmes pauvres 1 DELEUZE Gilles Pourparlers Paris Les Editions de Minuit 1990 p 171 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 119 Rapport final juin 2006 Dans sa contribution au colloque organis en octobre 2001 la politologue Martine Barth l my apporte un clairage sur la diversit et les sp cificit s du mouvement associatif issu de l immigration Celui ci se transforme et s inscrit galement dans des pr occupations sociales de r ponse des besoins non couverts De nouvelles formes associatives ont merg depuis 20 ans autour de l action concr te de la d fense des droits et de la production de solidarit sur de nouveaux territoires qui sont la fois des territoires locaux proches des besoins et des pr occupations et galement les territoires plus lointains internationaux avec une vis e europ enne voire mondiale Le r seau R actives s inscrit dans diff rents niveaux d
96. breuses associations de femmes en migration ne sont toujours pas consid r es comme une priorit et m me parfois comme nous l avons montr dans la partie qui traite des rapports avec les pouvoirs publics elles sont frein es Le dernier rapport remis aux Nations unies en juin 2006 Migrations internationales et d veloppement insiste sur les effets b n fiques des migrations et sur la n cessit de coop ration internationale Nous pensons que la reconnaissance du potentiel ainsi que le d veloppement de la capacit d action des femmes en migration sont une n cessit pour qu elles puissent participer la construction d une soci t plus juste plus solidaire et plus responsable 154 HERSENT Madeleine ZAIDMAN Claude Genre travail et migrations en Europe Cahiers du CEDREF 2003 p 14 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 122 Rapport final juin 2006 BIBLIOGRAPHIE ABDALLAH Mogniss H coordonn par Vie associative action citoyenne Hommes et migrations Janvier f vrier 2001 n 1229 BAROU Jacques JAZOULI Adil LAPASSADE Georges La ville en mouvement Hommes et Migrations 1991 N 1147 BARTHELEMY Martine Y a t il une sp cificit du mouvement associatif des populations issues de l immigration Contribution au colloque Migrations et vie associative entre mobilisation et participation Institut du monde Arabe octobre 2001 BEAUVI
97. c direct est les associations Il existe des r seaux d partementaux dont un des premiers a t celui de Normandie Il y a 60 associations membres du r seau et FIA travaille avec environ 160 associations La f d ration s est construit des outils sp cifiques comme une charte plusieurs niveaux territoriaux Une charte de coordination d partementale a t instaur e De cette fa on les associations gardent leur ind pendance leur autonomie Il est int ressant d interroger ces actions sur un double objectif la r sistance la pr carisation comme l crit Blandine Veith et le d veloppement de la capacit d action des femmes Sans doute qu travers la vie associative les femmes accroissent leurs capacit s Loin de n tre qu assign e une activit situ e dans la continuit de leur r le au sein de l espace domestique ces m diatrices sont anim es par un projet de vie sp cifique Elles tentent de concilier mancipation individuelle par le travail et engagement collectif pour la promotion sociale des 70 Mais par contre dans la lutte contre la pr carisation les difficult s de migrants professionnalisation et de qualification rencontr es par de nombreuses femmes ne permettent pas une s curisation de parcours et une v ritable validation des comp tences n cessaires actuellement face aux volutions du march du travail Mais actuellement plus de dix ans apr s le lancement de ces
98. cation de service public ss 53 I1 1 2 Des espaces singuliers eee 55 III 2 LES ASSOCIATIONS DITES DE L IMMIGRATION D seen 56 I1 2 1 Rapide historique sise 56 I1 2 2 Les femmes dans les associations de l immigration ss 57 III 3 LES ASSOCIATIONS DE CONQUETE ET DE DEFENSE DES DROITS DES FEMMES s sssssesessssseseesesseseresresresrereseesees 59 I1 3 1 Le Mouvement fran ais pour le planning familial MFPF nn 60 I1 3 2 La F d ration nationale solidarit femmes FNSF nn 62 III 4 LES ASSOCIATIONS DE FEMMES IMMIGREES siens 64 TH 4 L cture historiques stntinenanmranannann nid aient 65 MI A4 2 Des sp cificit s laine rhin atteinte 67 Il 4 3 Un grande diversit vonie e tin dinde let s dr trait rn dre dt rt ee 68 1 4 4 L inad quation des moyens avec la visibilit des ph nom nes 70 I11 4 5 Les jeunes filles issues de l immigration dans les associations scere 71 III 5 LES ASSOCIATIONS DE SOLIDARITE AVEC LES FEMMES IMMIGREES ses 72 III 6 LES ASSOCIATIONS DE LUTTE CONTRE L EXCLUSION sense 73 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 2 Rapport final juin 2006 PARTIE IV LES STRATEGIES ASSOCIATIVES sssnnennnnnnnnnnnnnnnnsee 75 IVAN EESIMPACTS mariai a T dam ei te ti iii es 76 IV 1 1 Les effets pour les personnes elles m mes ss 76 IV 1 2 Les effets sur l environnement social ss 79 V 1 3 Les effets sur les pouvoirs publics ss 81 EV 2 LES
99. cc s aux droits 78 Rapport final juin 2006 IV 1 2 Les effets sur l environnement social L ensemble des actions port es par les associations peut tre lu partir des effets qu elles produisent pour faire voluer les pratiques sociales les mentalit s mais aussi les repr sentations des autres acteurs Elles d veloppent des partenariats avec des associations qui interviennent dans des champs d interventions compl mentaires Les relations ne se limitent pas aux acteurs associatifs Quelles se situent au sein de l espace de voisinage ou dans les territoires plus larges les associations peuvent se distinguer selon un autre facteur d importance qui est leurs relations avec les autres acteurs Deux cat gories d acteurs aux fonctions bien diff renci es doivent ici tre principalement pris en compte d une part les acteurs de la soci t civile les autres associations les entreprises etc d autre part les acteurs du syst me politico administratif souligne Bernard Eme Les associations tentent de d velopper des relais avec les diff rentes cat gories d acteurs qui interviennent sur l acc s aux droits pour les femmes en migration les services sociaux les collectivit s locales les administrations de services publics les lus l Etat et les repr sentants institutionnels Cela demande de solides connaissances des capacit s de n gociation mais aussi un fort investissement en temps On travaille aussi av
100. ces questions ou encore les centres d h bergements de femmes victimes de violences sont mieux identifi s et plus sollicit s pour r pondre de nouvelles demandes Le fait que les questions soient mieux int gr es socialement g n re plus de demandes et n cessite des capacit s nouvelles en termes de r ponse Au moment o les questions sont plus m diatis es mieux prises en compte paradoxalement les associations ont plus de travail et ont besoin des moyens n cessaires pour r pondre aux nouvelles situations Cet tat de fait est particuli rement vrai pour l association Association Fatoumata pour l mancipation des femmes AFEF Depuis 5 6 ans les mariages forc s sont sortis du jeu Et du coup des jeunes filles qui n auraient pas demand d aide avant le font de plus en plus Je crois que c tait plus que n cessaire que l Etat ait pris cette responsabilit de parler de cette question mais il faut mettre les moyens disposition pour r pondre aux besoins Les conditions d mergence de cette association sont embl matiques de la prise en compte des mariages forc s dans la sph re publique et politique L association est n e d une histoire personnelle Une jeune femme fran aise vivant en France et fr quentant un lyc e parisien Fatoumata ne rentre pas du S n gal o elle tait partie rendre visite sa famille Ses amis et ses professeurs mobilisent des personnalit s du monde politique et les m dias
101. cette d cision ou bien ont elles obtenu ce statut de r fugi e S agit 1l de femmes install es en France depuis plusieurs ann es S agit il de leurs filles issues de l immigration Le travail de red finition qui est la base des recherches en sciences sociales est d autant plus important pour ce domaine sensible qui croise des enjeux id ologiques et politiques Le champ des migrations et plus pr cis ment celui des relations interethniques tel qu il est qualifi par les chercheurs est source de confusion voire de d rives dans l utilisation des termes L immigration est un sujet sensible tr s sensible tr s politis et tr s pol mique En ce sens une clarification des termes qui sont sujets des glissements est plus que n cessaire Nous nous sommes appuy es sur deux principales sources les travaux men s dans Pluriel recherches dictionnaire des relations interethniques et l Aflas de l immigration en France prenant en compte l histoire et les id ologies v hicul es par les mots I 3 1 Immigr migr ou immigrant Du point de vue de la r alit v cue par les personnes elles m mes il n y a pas de diff rences entre ces termes Pourtant chacun porte le poids de repr sentations diff rentes Pour G rard Noiriel le terme immigrant est indispensable pour montrer ce qui distingue le langage administratif qui s est appropri le mot immigr du langage sociohistorique Un
102. cifique qui se tisse avec la personne les femmes qui se retrouvent comme a dans un pays tranger qui n ont pas de papiers derri re y a pas mal de choses qui se greffent Donc on essaie pendant ces permanences de nouer une certaine confiance et quand on revoit les femmes plusieurs fois petit petit elles parlent plus facilement Et c est vrai que pour certaines situations c est beaucoup plus facile de parler d autres femmes GOLUB Anne Un Itin raire propos recueillis par Jules Falquet In FALQUET Jules GOLDBERG SALINAS Anette ZAIDMAN Claude coordonn par Femmes en migrations aper us de recherche Cahiers du CEDREF 2000 Cahiers tudes f ministes Paris 7 n 8 9 FAYMAN Sonia COHEN EMERIQUE Margalit La m diation sociale et culturelle enseignements de dix ans associatives tude r alis e pour FIA 2004 85 Ya til encore du machisme en France 17 ao t 1996 Interview r alis par le magazine regards africains publi sur le site survivreausida net ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 69 Rapport final juin 2006 Les personnes rel vent le travail d accompagnement et de suivi qu elles m nent dans la dur e Compte tenu de la situation au niveau de la r gularisation souvent c est long souvent on a des gens que l on suit sur deux ans ou plus Ou aussi elles arrivent elles sont d abord sans papiers ensuite elles ont
103. ction de Sociologie de l association Des organisations l preuve du changement social Paris Descl e de Brouwer 1997 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 126 Rapport final juin 2006 LEBAS Jacques Commission Genre et Violence Travaux pr paratoires l laboration du Plan Violence et Sant en application de la loi relative la politique de sant publique Paris 2005 LEMERCIER Elise La m diation sociale et culturelle du sale boulot l engagement collectif Migrations et soci t s mai ao t 2005 vol 17 n 99 100 MAJNONI D INTIGNANO B atrice Egalit entre femmes et hommes aspects conomiques Rapport du Conseil d analyse conomique La Documentation fran aise 1999 MELIS Corinne Nana Beurs Voix d Elles rebelles et Voix de femmes des associations au carrefour des droits des femmes et d une red finition de la citoyennet In Revue europ enne des Migrations internationales 2003 Vol 19 n 1 MICOUD Andr PERONI Michel coordonn par Ce qui nous relie Paris ditions de l aube 2000 MUCCHIELLI Laurent Le scandale des tournantes D rives m diatiques contre enqu te sociologique Paris La D couverte 2005 NANTOIS Bernadette Associations de femmes africaines en France A la recherche d une nouvelle citoyennet M moire de DEA Migrations Espaces et soci t s Universit Denis
104. dans les p riodes de crises conomiques et politiques et de repli nationaliste Ainsi le mot v hicule une repr sentation de l individu situ dans l alt rit et diff rent des membres de la communaut nationale Selon la d finition du cahier Pluriel recherches le terme peut aussi d signer celui qui ne semble pas avoir cette nationalit ou qui n est pas reconnu spontan ment comme membre de la communaut nationale au motif que selon les cas ses origines sa langue son accent son aspect physique ses coutumes son mode de vie son syst me de valeurs ou ses repr sentations ne sont pas conformes une norme majoritaire Anne Golub explique comment les femmes immigr es se situent de ce point de vue dans une double alt rit femme et trang re Nous reviendrons sur la n cessit de croiser le prisme de l analyse pour appr hender cette double complexit 1 3 3 Sans papiers clandestins ou en situation irr guli re Prenant en compte la r gularit de la pr sence sur le territoire fran ais au regard des lois d entr e et de s jour sous l autorit du minist re de l Int rieur ces trois termes se chevauchent sont souvent associ s et confondus Pourtant ils traduisent des r alit s administratives mais aussi des situations v cues par les personnes elles m me tr s diff rentes La notion de sans papiers est une expression r cente au moins en tant qu tiquette Elle est
105. de la LSI en particulier d lit de racolage reconduites la fronti re autorisation provisoires de s jour plaintes d pos es par les victimes de prostitution contre les prox n tes et ses cons quences sur les femmes prostitu es trang res e appliquer r ellement les dispositifs d aide pr vus dans la LSI dans son article 42 mettre sur pied des p les d aide et d information sp cifiques pour les femmes trang res victimes de prostitution ou de traite e ne pas exiger le d p t d une plainte pour la d livrance d une APS article 76 de la LSI mais simplement le contact avec une association ou le p le d aide sp cifique De m me pour les femmes qui contactent la BRP m me si celle ci estime que les informations qu elles ont donn es taient insuffisantes e d livrer ensuite un titre de s jour durable et proposer des alternatives pour se lib rer de la prostitution e abroger la disposition permettant de retirer une carte de s jour pour d lit de racolage article 313 5 et ne pas utiliser la disposition sur la menace l ordre public pour refuser une carte de s jour a une femme qui tait dans la prostitution e mettre en place un num ro vert o ces femmes puissent appeler pour recevoir des informations et de l aide avec des coutantes pouvant parler dans les langues trang res utilis es par ces femmes comme il en existe pour d autres num ros d appel d urgence SOS Viol etc DROITS SOCIAUX e Application de la
106. de la fonction qu occupent les femmes relais se c toient l une centr e sur l id e de relais entre des instances insuffisamment sensibilis es aux diff rences et des personnes ne ma trisant pas suffisamment les codes et l autre sur la m diation dans la perspective de cr er des nouveaux espaces de production de sens et de renouvellement des pratiques Dans cette perspective Elise Lemercier montre qu elles s inscrivent dans une d marche de m diation critique en ce sens qu elles veulent introduire de nouveaux modes de r gulation sociale tant au sein des familles immigr es que des institutions fran aises Nous proposons de reprendre les d finitions de Catherine Delcroix relais comme un rem de des dysfonctionnements institutionnels suscit s par la difficult r pondre aux demandes sp cifiques provenant de populations fragilis es Selon cette conception cette fonction se limite au r le d interm diaire entre les usagers et les professionnels et m diation propose de nouveaux modes de r gulation sociale et de dialogue Elle renvoie la n cessit de cr er ou de recr er des liens l o le tissu social souffre de d gradations Dans ce cas la m diation joue non seulement le r le d interm diaire mais aussi celui de p le de r f rence et d actrices porteuses de projets Dans son rapport d activit 2002 la f d ration FIA femmes inter associations regroupant plusieurs
107. de r fugi s et de personnes en situation irr guli re pose probl me Ces situations souvent inextricables prennent toute la place et il est tr s difficile d obtenir des l ments concrets et probants sur les situations v cues par un public migrant qui ne serait pas en situation irr guli re Les outils de connaissance manquent pour valuer la place des femmes immigr es en migration dans ce secteur Comme nous l a confirm l Observatoire de la pauvret les centres d h bergements explosent depuis 1999 avec une pr sence des demandeurs d asile 85 qui s inscrit dans la dur e puisqu il n existe pas ou tr s peu de solutions Aujourd hui les cumuls de difficult s pour les femmes en situation irr guli re les r fugi es d bout es ou les sans papiers arriv es de fa on irr guli re sur le territoire ou encore ayant perdu leur droit de s jour sont tels en raison des imbroglios administratifs que les situations perdurent Ce public demeure souvent longtemps dans les dispositifs d urgence qui ne sont pas pr vus pour ces situations et les engorge Il ne reste que peu de place pour un public d immigr traditionnel en situation r guli re si on peut s exprimer ainsi Face une urgence qui dure des l gislations de plus en plus contraignantes et des situations de dangerosit v cues par les femmes en situation irr guli re beaucoup d associations interviennent sur les situations de rupture des sans
108. des charges pr cise l enjeu strat gique des conclusions attendues Clarifier l intention des pouvoirs publics la diversit associative de l acc s aux droits des femmes afin de d terminer o se situent les recompositions ventuelles des acteurs au regard des modalit s d action et de repr sentation des associations L objectif est d identifier en quoi cette gestion rel ve de l acc s aux droits des femmes de l acc s aux droits des immigr es ou de la prise en compte indiff renci e du genre dans l acc s aux droits L ADEL propose d analyser les actions des diff rentes associations qui interviennent sur la question des droits des femmes immigr es droits personnels et droits sociaux M thode Nous avons d abord tent de d limiter les droits dont il est question dans cette formulation Ensuite nous avons travaill sur l acc s aux droits lui m me Celui ci peut prendre deux significations acc s l information juridique et acc s l exercice de ses droits ou l effectivit de ces droits Concernant le r le des associations plusieurs cat gories d associations sur l acc s aux droits des femmes immigr es ont t identifi es ROULLEAU BEREGER Laurence LANQUETIN Marie Th r se Femmes d origine trang re Travail acc s l emploi discriminations de genre Etudes et Recherches FASILD Paris La Documentation fran aise 2004 2 ZAIDMAN Claude
109. des droits fondamentaux de l Union europ enne adopt e au sommet de Nice en 2000 a t ins r e au Trait tablissant une Constitution europ enne Ce trait n ayant pas t adopt la Cour de justice des Communaut s europ ennes n est pas comp tente pour veiller son respect V 1 3 Au niveau international Le Pacte des droits conomiques sociaux et culturels DESC a t adopt par l Assembl e g n rale des Nations unies en 1966 et est entr en vigueur en 1976 Le Conseil conomique et social ECOSOC institue en 1985 un comit des droits conomiques sociaux et culturels charg d examiner les rapports p riodiques des Etats relatifs la mise en uvre de ce pacte qui n est pas juridiquement contraignant En 1996 ce comit ach ve l examen d un projet de protocole facultatif qui reconna t aux particuliers ou aux groupes le droit de pr senter des plaintes si ce pacte n est pas respect Cependant ce protocole n est toujours pas adopt Les droits proclam s dans la D claration universelle des droits de l homme DUDH sont garantis par les deux Pactes internationaux de 1966 entr s en vigueur en 1976 Les droits sociaux sont garantis par le Pacte International relatif aux droits conomiques sociaux et culturels PIDESC au niveau international Des conventions r gionales telles que la Convention europ enne des droits de l homme CEDH et la Convention am ricaine des droits de l
110. dynamiques de solidarit qui se tissent autour de la d fense des droits des femmes immigr es entre ici et l bas Elle est cr e en 1995 suite la mobilisation du r seau RISFA R seau international de solidarit avec les femmes alg riennes qui a vu le jour apr s des v nements violents en Alg rie ayant provoqu la fuite de nombreux intellectuels alg riens et de femmes alg riennes vers la France Elle accueille des femmes qui ont surtout des difficult s de papiers des femmes r fugi es qui arrivent d Alg rie Elles sont galement attentives au malaise personnel de ces femmes de leur violence des mariages forc s des divorces de r pudiation de solitude avec leurs enfants L ASFAD s est cr e dans une dynamique de liens avec d autres associations Elle contacte d s 1996 l association FCI Lyon qui est li e d autres associations alg riennes Elles enclenchent ensemble une dynamique d change avec des associations de d fense des droits des femmes en Alg rie Cette dynamique donnera naissance plusieurs v nements et notamment la caravane des femmes venues du Maghreb sur laquelle nous reviendrons plus loin L ASFAD participe en 1998 la cr ation du RAJFIRE R seau d aide juridique aux femmes immigr es et r fugi es qui s inscrit galement dans cette dynamique de solidarit en regroupant les comp tences de femmes fran aise militantes et engag es III 6 Les associations de l
111. e IV 2 Les formes de regroupement Les associations rencontr es utilisent diff rentes formes de regroupement pour potentialiser leurs actions et leurs objectifs Le champ de la vie associative est en perp tuel mouvement La complexit laquelle elles doivent faire face les am ne inventer de nouveaux modes d action et d organisation Dans un contexte o les associations sont peu entendues et surtout o leurs marges d action sont r duites par manque de financements elles r inventent des modes de fonctionnement et de collaborations plus ouverts et plus efficaces pour renforcer leur efficacit d action La crise peut tre facteur de changement de mentalit s et de pratiques MELIS Corinne Nana Beurs Voix d Elles rebelles et Voix de femmes Des associations au carrefour des droits des femmes et d une red finition de la citoyennet REMI Revue europ enne des Migrations internationales Vol 19 n 1 2003 p 80 98 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 82 Rapport final juin 2006 On assiste ces derni res ann es un renouvellement des pratiques associatives et plus particuli rement l mergence de nouveaux mouvements Nous avons voulu comprendre comment les associations de femmes immigr es s inscrivent dans ces processus dans lesquels se r inventent des mani res de faire singuli res plus collectives plus solidaires et plus responsables Nous pou
112. e ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 46 Rapport final juin 2006 II 2 3 La r pudiation La notion de r pudiation n existe pas dans le droit fran ais Il s agit d une rupture de mariage unilat rale l initiative du mari En effet le mari souhaitant mettre un terme son mariage peut obtenir la r pudiation de son pouse sans m me l en avertir La r pudiation est reconnue dans les codes de la famille de nombreux pays Maroc Alg rie Egypte Liban Cameroun Mauritanie Les pr rogatives europ ennes ce sujet sont sans quivoque La Cour europ enne des droits de l homme pose le principe d galit entre les poux article 5 du protocole n 7 de la Convention europ enne de sauvegarde des droits de l homme Les cons quences de la r pudiation en France La r pudiation a des cons quences catastrophiques dans le parcours des femmes qui en sont l objet Les femmes immigr es en France ne sont pas l abri de ce risque Les effets sont alors imm diats les femmes r pudi es ne peuvent pas renouveler leur titre de s jour en France ni percevoir de revenus ni recouvrer leur patrimoine Une femme r pudi e qui se remarie ou qui vit avec un autre homme sera d poss d e de tous droits au regard du code de la famille sur ses enfants En effet le droit personnel des pays d origine et notamment ceux qui reconnaissent la r pudiation remet en cause les f
113. e RAJFIRE sont les premi res avoir mis en avant la n cessit de l autonomie du statut des femmes immigr es II 2 7 Les droits l entr e sur le territoire et au s jour La question du droit au s jour est un volet juridique part enti re Il d pend du minist re de P Int rieur et s appuie sur le code d entr e et de s jour des trangers La r gularit administrative de s jour des femmes et de celui des enfants est un axe important dans les actions mises en uvre par les associations pour l acc s aux droits des femmes en migration La l gislation actuelle exige pour les personnes trang res entr es en France pour des raisons matrimoniales qu il n y ait pas rupture de la vie commune pendant au moins deux ans En cas de s paration avant les deux ans le droit au s jour peut tre remis en cause Le RAJFIRE est l une des associations qui m nent des actions d information et il intervient aupr s des pouvoirs publics pour faire entendre les situations de pr carit mais aussi de d tresse ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 51 Rapport final juin 2006 dans lesquelles se trouvent les femmes en migration Lorsque les repr sentantes du RAJFIRE sont re ues l Assembl e nationale dans le cadre d une audition pour le groupe de travail Femmes immigr es elles soulignent l absence de prise en compte des questions du genre dans les lois r gissant le
114. e association a rencontr les plus grandes difficult s avec les repr sentants des pouvoirs publics pour monter son projet d insertion par l conomique dans une r gion o il en existe peu malgr des besoins criants Les associations sont confront es aux volutions et aux changements des politiques auxquels il faut s adapter Comme le dit un ancien directeur du FAS dans le livre Les Ind sirables L Etat maintient une position en permanence schizophr nique au discours exaltant les m rites du tissu associatif r pond un comportement administratif dont la complexit la rigidit et l incoh rence manquent d touffer les associations Beaucoup de ces associations ont choisi des noms qui t moignent de l nergie d ploy e Nous pensons particuli rement l association Femmes Courage qui a vu le jour Grigny avec des femmes d origine africaine pour ouvrir un lieu de restauration lieu de rencontres et d changes qui aurait permis de cr er plusieurs emplois dans le site particuli rement d grad de la Grande Borne Faute de local et de soutien institutionnel l association s est dissoute laissant un go t amer et un immense sentiment de g chis Pourtant ces associations auraient certainement pu jouer un r le positif de cr ation d espace de dialogue dans les v nements de novembre 2005 L quilibre avec les pouvoirs publics est toujours pr caire et mis l preuve Isabelle Gu rin
115. e de proximit et interviennent dans divers domaines Les femmes de l immigration s y rendant sont le plus souvent accompagn es par un acteur associatif Les associations rencontr es soulignent qu elles interviennent souvent comme compl ment n cessaire pour la compr hension des syst mes et des dispositifs IV 1 1 2 Veiller l application des droits Les associations m nent un important travail d accompagnement et de soutien la mise en uvre des proc dures permettant de faire respecter les droits Elles se chargent du montage des dossiers de leur prise en charge sur les plans juridiques et administratifs tude des dossiers recueil des pi ces r daction de courrier recours aupr s des instances concern es Elles sont galement souvent pr sentes la pr fecture pour le d fendre et faciliter les rapports avec les autorit s administratives Les b n voles ou les salari s des associations accompagnant les femmes en migration aux guichets des administrations ne s inscrivent pas dans une d marche de substitution la personne mais tentent de les prot ger d un traitement in gal en raison de leur illettrisme de leur origine migratoire ou de leur origine sociale Faire respecter ses droits c est aussi conserver sa dignit Ayant un p re et une m re qui ne savent ni lire ni crire c est encore le souvenir de les voir dans les services sociaux et de voir les fonctionnaires de la mairie
116. e droits sociaux de droits fondamentaux ou encore de droits personnels L extrait de la d claration du programme d action du Haut Commissariat aux droits de l homme Vienne 1998 nous para t particuli rement int ressant Les droits fondamentaux des femmes et des fillettes font inali nablement int gralement et indissociablement partie des droits universels de la personne L gale et pleine participation des femmes la vie politique civile conomique sociale et culturelle aux niveaux national r gional et international et l limination totale de toutes les formes de discrimination fond e sur le sexe sont des objectifs prioritaires pour la communaut internationale Face l imbrication des diff rents enjeux sociaux il nous para t n cessaire d approfondir la question de la mise en application des droits tels qu ils sont d finis dans les textes Mais nous avons t confront es une difficult de d finition claire alors que le terme est utilis par un certain nombre d acteurs notamment les Services du Droit des Femmes Ensuite nous avons remarqu que se posait une question autour du contr le et de la mise en application de ces droits Nous nous sommes interrog es sur le fondement de ces droits Quels sont ils et sur quoi peut on s appuyer Lesquels peut on l gitimement faire valoir Comment faire co ncider le souhaitable et le possible avec une analyse de la r alit v cu
117. e l acc s aux droits des exclus CII Comit interminist riel l int gration CIMADE Comit inter mouvement aupr s des vacu s CNIDF Centre national d information du droit des femmes CNIDFF Centre national d information du droit des femmes et des familles CNV Conseil national la ville CNVA Conseil national la vie associative DDAS Direction d partementale des affaires sanitaires et sociales DDPJJ Direction d partementale de la protection judiciaire de la jeunesse DESC Droits conomiques sociaux et culturels DGAS Direction g n rale des services sociaux DPM Direction de la population et des migrations DREES Direction de la recherche des tudes de l valuation et des statistiques DUDH D claration universelle des droits de l homme ECOSOC Conseil conomique et social FASILD Fond d action sociale pour l int gration et la lutte contre les discriminations FASTI Fond d action sociale pour les travailleurs immigr s FIL Femmes d ici et de l bas ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 131 Rapport final juin 2006 FIJI Femmes information juridiques internationales FNARS F d ration nationale des associations de r insertion sociale ENSF f d ration nationale solidarit femmes GAMS Groupe femmes pour l abolition des mutilations sexuelles HCI Haut conseil l int gration IGAS Inspection g n rale des affaires sociales INED Institut national des
118. e par les personnes Pourtant plusieurs textes font r f rence aux droits sociaux V 1 1 Au niveau national Les principaux droits sociaux sont en majeure partie contenus dans la D claration des droits de l homme et du citoyen de 1789 mais aussi dans le Pr ambule de la Constitution de 1946 Depuis 1971 selon la d cision du Conseil constitutionnel ces deux textes font partie du bloc de constitutionnalit ce qui permet au Conseil constitutionnel d examiner la conformit des lois avant leur promulgation en prenant en compte ce bloc de constitutionnalit alors qu avant le contr le se restreignait uniquement la Constitution de 1958 Les droits sociaux dont le droit au travail cit dans le pr ambule de 1946 sont donc des droits constitutionnels ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 93 Rapport final juin 2006 V 1 2 Au niveau europ en Une charte sociale europ enne a t adopt e au sein du Conseil de l Europe Le contr le de sa mise en uvre s effectue par le Comit europ en des droits sociaux charg d examiner les rapports des Etats Le contr le de ce comit est de nature politique mais n est pas contraignant juridiquement Des droits sociaux sont aussi contenus dans la Convention de sauvegarde des droits de l homme du Conseil de l Europe et font l objet d un contr le juridictionnel par la Cour europ enne des droits de l homme La Charte
119. e priv e et familiale Dans de telles repr sentations elles ne peuvent merger qu en tant que victimes ou en tant que rebelles Nous nous sommes int ress es aux rebelles celles qui envers et contre tout r ussissent construire un autre mod le de soci t notamment dans leurs engagements associatifs Les passeuses qu Anne Golub d crit comme accul es l intelligence obligatoire qu elles 48 MILEWSKI Fran oise Les in galit s entre les hommes et les femmes facteurs de pr carit rapport r alis pour le minist re de la Parit et de l Egalit professionnelle mars 2005 p 111 RAISSIGUER Catherine Ces m res qui d rangent immigr es africaines en France In HERSENT Madeleine ZAIDMAN Claude Genre travail et migrants en Europe Collection des Cahiers du CEDREF d cembre 2003 s rie Colloques et travaux p 30 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 28 Rapport final juin 2006 d veloppent parce que d une certaine fa on elles n ont pas le choix Evidemment il y a dans ces trajectoires tr s dures plus d un accident mais celles qui parviennent traverser ces univers constituent pour moi des lites de la modernit de la postmodernit des passeuses des quilibristes de mondes en mouvement Changer de perspective nous semble essentiel car comme le fait observer Robert Castel si la question sociale se pose la marge elle me
120. e propre des associations f minines Selon nous le fait associatif des femmes en migration se pose diff remment que pour les associations masculines ou mixtes On observe que les pr occupations sont diff rentes plus ax es sur le concret et notamment l exercice des droits la justice sociale que sur la reconnaissance civique et politique III 4 3 Une grande diversit Diversit des champs d action Lorsque l on parcourt le paysage des associations en France des femmes en migration on rel ve une diversit d actions qui r v le le dynamisme des groupes locaux Elles sont souvent centr es sur des actions de m diation mais aussi sur des actions concernant la cr ation d emploi l insertion professionnelle la cr ation et l expression des femmes D autres actions sont ax es sur la lutte contre les violences faites aux femmes la libre sexualit mais aussi la d fense des droits et des libert s Ces derni res ann es ont vu na tre des associations qui m nent des actions contre les codes de statut personnel ou pour la r gularisation des sans papi res Les mobilisations associatives voluent et continuent sous diff rentes formes sans cesse renouvel es car les situations rencontr es par les femmes en migration se transforment aussi en fonction des contextes socio conomiques et politiques Pluralit de parcours et d actrices Nous avons rencontr des profils de femmes tr s diff rents lors de nos entre
121. e public femmes immigr es dont il est question ici ne constitue pas une r alit unique mais recouvre une r alit plurielle en fonction du statut des personnes concern es de leur parcours migratoire et d un ensemble de variables plus ou moins individuelles ou collectives parcours professionnel niveau d tudes mode migratoire lieux de r sidence et pas seulement en fonction du pays d origine 1 y a des milliers de trajectoires dans l immigration il y a des milliers de positionnements politiques y compris dans le m me groupe migratoire et ce serait une construction artificielle que de parler des femmes en immigration comme d une entit homog ne Une multiplicit de variables objectives ou subjectives doit tre prise en compte Ainsi l acc s aux droits pour les femmes immigr es peut tre envisag d une mani re diff rente et ne fait pas intervenir les m mes acteurs institutionnels ni les m mes lois si la personne concern e est 6 CHA B Sabah Femmes migration et march du travail en France In HERSENT Madeleine ZAIDMAN Claude Genre travail et migrants en Europe Collection des Cahiers du CEDREF d cembre 2003 s rie Colloques et travaux p 216 217 7 CASTEL Robert HAROCHE Claudine Propri t priv e propri t sociale propri t de soi entretiens sur la construction de l individu moderne Paris Hachette Litt ratures Fayard 2001 p 191 8 GOLUB Anne U
122. ec des travailleurs sociaux Le partenariat est tr s important D autant plus que les femmes victimes de mariages forc s ont souvent t victimes d autres choses avant viol violences incestueuses Donc du coup s il n y a pas le soutien un tissu de professionnels qui les entoure a ne va pas L il faut imp rativement travailler en r seau Et puis le mariage forc vient se rajouter d autres violences donc il n est pas pris comme une violence en tant que telle donc l notre r le intervient pleinement d fendre la fille sur a Le mariage forc n est pas pris comme une violence part enti re par beaucoup de monde Mais il y a eu une avanc e Au d but quand on parlait de a les gens nous regardaient bizarrement ils pensaient au mariage blanc Les associations ont conscience que la sensibilisation des pouvoirs publics est une n cessit pour faire voluer les mentalit s puis les l gislations Ces questions sont trop lourdes pour des associations disposant de peu de moyens humains et financiers Les associations ont conscience des limites de leurs actions Nous sommes l en parachute mais nous n avons pas les moyens d un conseil g n ral d une municipalit ou de l Etat Pour que les choses changent elles doivent tre trait es au niveau institutionnel et politique C est pourquoi elles cherchent des relais et travaillent sur la pr vention Des actions de sensibilisation sont men
123. ec les femmes car ce sont des enfants Cette conception visant infantiliser un public de femmes en migration est malheureusement une constante et nous semble un frein important au d veloppement Le dernier rapport de PIGAS Inspection g n ral de 47 GUERIN Isabelle Femmes et conomie solidaire Paris La d couverte MAUSS SED 2003 148 RANCIERE Jacques Penser la d mocratie Paris La Fabrique 2005 p 82 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 118 Rapport final juin 2006 l action sociale insiste sur la n cessit de consid rer les usagers des politiques comme des acteurs et sur les difficult s mettre ce principe en oeuvre Il serait n cessaire de leur reconna tre le r le d intercesseur dont parle Deleuze ce qui est essentiel c est les intercesseurs La cr ation c est les intercesseurs Sans eux il n y a pas d uvre et les soutenir dans la construction d une soci t plus quitable VI 7 Un r seau R actives Beaucoup de ces associations se sont regroup es dans un r seau plus vaste pour faciliter la cr ation et le d veloppement d initiatives citoyennes par la capitalisation des exp riences la mutualisation des m thodes et pour intervenir dans les politiques publiques Elles ont mis en place un mouvement national non revendicatif ni agressif mais propositionnel on peut aussi changer sur Internet des messages des recettes des c
124. elle loi doit s appliquer lorsqu une personne vit dans un autre pays que celui dont elle est originaire La loi du domicile c est dire ici la loi fran aise ou bien la loi personnelle du pays d origine Des conventions internationales existent pour l gif rer mais elles sont difficilement appliqu es Comment accepter en France l application de droits qui ne respectent pas les droits fondamentaux tels qu ils sont d finis par les lois fran aises et les conventions internationales Le d bat universaliste et celui autour du relativisme culturel ont de beaux jours devant eux et complexifient des questions d j difficiles appr hender de mani re claire dont les femmes en migration subissent les dysfonctionnements Le rapport du Haut Conseil l int gration de juillet 2003 soul ve le triple niveau de contradiction juridique dans lequel se trouvent certaines femmes immigr es et parfois leurs filles n es en France Les femmes de l immigration se heurtent des conflits de droits entre les codes de la famille trangers les conventions internationales sign es par la France et les valeurs fondamentales de la R publique En effet la question des droits civils des femmes issues de l immigration est pour partie le sujet de droit international priv qui pose la question de l application ou des cons quences en France des codes de la famille trangers qui r glementent ADEL FASILD Les associations de
125. elmaleck L immigration ou le paradoxe de l alt rit De Boeck Universit 2000 27 CHA B Sabah Femmes migration et march du travail en France In HERSENT Madeleine ZAIDMAN Claude Genre travail et migrants en Europe Collection des Cahiers du CEDREF d cembre 2003 s rie Colloques et travaux p 216 7 ZAIDMAN Claude Fait migratoire et genre le jeu des variables en sociologie de l ducation In FALQUET Jules GOLDBERG SALINAS Annette ZAIDMAN Claude coordonn par Femmes en migrations aper us de recherche Cahiers du CEDREF 2000 Cahiers tudes f ministes Paris 7 n 8 9 p 319 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 20 Rapport final juin 2006 ont longtemps t appr hend es dans ce champ de recherche principalement comme pivot de la transmission culturelle Les tudes ont une approche soit familiale femme en tant que membre de la famille soit culturelle femme en tant qu agent de reproduction et de transformation culturelle Marie Th r se Lanquetin fait remarquer galement la marginalisation de ce champ Il n est alors qu un objet de recherches plus g n rales sur la pauvret l exclusion les banlieues difficiles une classe d ge ou les discriminations dans un bassin d emploi le pays de Montbelliard par exemple La recherche f ministe a eu galement du mal tre reconnue d
126. emploi de plus en plus d associations de quartier veulent se lancer dans une d marche d insertion par l conomique ou de d veloppement local C est en devenant acteur conomique en reprenant du pouvoir sur sa vie qu on peut v ritablement se donner les moyens d une citoyennet active Le Conseil national de la vie associative CNVA dans son bilan de la vie associative 2000 2002 produit un article sur la contribution des femmes la vie associative Les femmes s investissent dans le local pour r pondre des besoins quotidiens proches de la sph re priv e regroup es en collectifs souvent informels Ce sont ces actions qui fabriquent du lien social qui font le lien entre le caritatif et l conomique qui cr ent des emplois de proximit sortant les femmes du ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 105 Rapport final juin 2006 traditionnel don de soi et aux autres passant de l individuel au collectif Les femmes choisissent leur engagement associatif plus en termes de conviction et de besoin de faire ensemble qu en fonction d une thique de responsabilit elles veulent tre l o sont les gens Pour elles davantage que pour les hommes le r le d une association est de s engager dans la vie de la cit Si cette analyse nous para t juste elle ne nous semble pas prendre suffisamment en compte le foisonnement des initiatives conc
127. entants d associations qui avaient d j acquis une reconnaissance ASFAD FASTI L une des premi res actions du collectif a t de prendre un rendez vous avec la pr fecture puis avec le cabinet du ministre La pr sence de personnes qualifi es et influentes la bonne connaissance des situations des textes et de leurs limites leurs permettent d tre reconnues et entendues Elles sont notamment auditionn es lors des diff rents groupes de travail mis en place par Nicole Ameline au niveau du gouvernement et par Marie Claude Zimmerman pour l Assembl e nationale Les associations ont conscience qu elles ne peuvent pas infl chir sur les droits si elles n adoptent pas une strat gie visant la reconnaissance des pouvoirs publics Parmi les strat gies nous avons 88 Le RAJFIRE m ne galement un travail remarquable dans deux autres modes d intervention l information sur les droits l accompagnement et le respect des droits ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits g1 Rapport final juin 2006 observ celle du regroupement qui permet une visibilit des associations dans leur nombre et dans la diversit et l efficacit de leurs actions La m diatisation appara t comme un outil cl pour les nouvelles associations et les nouveaux mouvements Cette strat gie a t initi e par diff rents mouvements comme Act up ou des associations cologistes comme Robin des bo
128. ente des ressources La responsable du GAMS insiste sur l importance de la lisibilit des comptes r partition des frais et des financements Elle apporte l exemple d un projet pour lequel ils ont redistribu des restes de financement apr s sa r alisation Des ambivalences et des limites Ces modes d organisation se trouvent confront s des limites li es le plus souvent des ambivalences non claircies fonctionnement d mocratique et un mode de repr sentation instable des liens sociaux pr caires in gaux et excluant une efficacit menac e par les comportements opportunistes et formalistes Il nous semble que l h ritage f ministe et ses modes singuliers d organisation donnent aux associations de femmes en migration des outils pour la constitution et l organisation de ces regroupements Les pratiques du mouvement des femmes nous paraissent avoir autant irrigu ces associations que les nouvelles formes d organisation contemporaines Cette analyse demande tre approfondie dans des travaux ult rieurs ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 89 Rapport final juin 2006 Nous avons pu observer plusieurs modalit s d actions des associations qui agissent pour favoriser l acc s au ou aux droit s op rateur information accompagnement m diateur animateur sensibilisation des acteurs intercesseur interventio
129. eo iei iea APERAR EE E E E EEA EE AERE EEEE EEES 17 1 3 5 La question des mots l exemple des immigr e s de deuxi me g n ration Y 18 EA UN OBJET DE RECHERCHE TARDIF i aroi toate ta ETEA de rh no EER 20 ES UNE COMP EXITE INSTITUTIONN E scene e iee BERE EEEE EEEREN den nt er nn R EE AEAR 23 EG UNE QUESTION EVOLUTIVE niet tatana aE EEEE dB eh nn nn RE EEEE EEE P EEE RE EEE 27 PARTIE IL T ACCES AUX DROITS ciisssiscirissiossrisscicssicsssssosssiocseissisns essosss ssssssesssroosr ss deesses sosi v dss odri ss sior tisesei 30 H 1 LA QUESTION DE L ACCES AUX DROITS coen epin ea r e oaee ear Ea EE e ea EEEE EETA Ea EEE ea ENE EE EEE E E EEE EEE 30 H I Acc s aux drousetusticesss aire thereto tree air dite dirai a aa a a a tft 34 II 1 2 Acc s aux droits et action publique ss 36 II 1 3 Acc s aux droits et femmes immigr es sienne 37 II 2 LES DROITS PERSONNELS AU CENTRE DES PREOCCUPATIONS DES ASSOCIATIONS seen 43 2 1 Les droits personnels srini nn ne anti AA A R A RR 43 H 2 2 Lemaridte forc E OR RRR R RER TAER 45 H2 3 La r pudialiON ennen p nann AE AER AAEE RE AE E A A AA AAE REAREN 47 H 2 4 La polya M eoor aiana A AARAA AEN A A A AAA AAEE OERS 48 H29 Bes MmuMla tions SENN ell s aninion anaa E EOR E EE ORG in in ete E 49 HE26 Des ATOS AEr iNES oane EE ENET E AE RLE E AEEA 51 PARTIE III LES FEMMES IMMIGREES DANS LES ASSOCIATIONS sense 53 TEL LLAREALIT ASSOCIATIVE 5eme nt a a a a a a aet 53 I1 1 1 Initiative et vo
130. eption des droits de l homme telle qu elle existe en France La majorit des jeunes filles dans ce cas acceptent le mariage parce qu elles sont jeunes et redoutent la rupture avec la famille Dans une proposition de loi pr sent e au S nat le 8 mars 2005 les s nateurs pr cisent la n cessit d apporter une protection l gislative ces jeunes femmes M me si les associations sp cialis es repr sentent des interlocuteurs indispensables pour essayer d instaurer un dialogue avec la famille et emp cher une union non d sir e il semble aujourd hui indispensable que la l gislation fran aise assure une protection suppl mentaire des jeunes filles En 1992 la Commission nationale consultative des droits de l homme s est prononc e sur la pratique des mariages forc s consid rant que tout manquement la protection de l enfant en danger constitue une atteinte l ordre public fran ais Depuis le code Napol on de 1804 la l gislation fran aise pr voit que l homme et la femme peuvent contracter mariage d s dix huit ans pour les hommes et quinze ans pour les jeunes filles Le Comit interminist riel l int gration du 10 avril 2003 lance un plan de pr vention et de sensibilisation aux mariages forc s Le Haut Conseil l int gration en juillet 2003 propose pour lutter contre les mariages forc s des femmes issues de l immigration de s appuyer sur la r forme du divorce en apportant ADEL F
131. er ensemble avoir des difficult s se faire confiance d tre dans une relation de concurrence mais on peut travailler autrement faire des actions communes des formations communes Les responsables d associations mettent en uvre des strat gies d interconnaissance Le r seau fonctionne avec des personnes identifi es mobilis es ce qui nous int ressait c tait de rencontrer les partenaires d avoir une discussion r elle et de pouvoir localiser un r f rent particulier dans une association C est vraiment pour faciliter le travail d orientation et de connaissances Des valeurs communes et l existence continue d initiatives et de projets Les valeurs communes concernent le respect de la personne une thique f ministe et l application des droits Le souci de l efficacit des r ponses apport es assortit aux moyens mis en oeuvre appara t comme l une des valeurs centrales des dynamiques de r seaux que nous avons observ es durant ce travail L articulation de l engagement et de l action concr te appara t comme une constante pour ces associations Les associations qui interviennent dans l acc s aux droits des femmes en migration pr sentent une diversit une pluralit de formes mais convergent sur des objectifs communs en terme d galit homme femme et de lutte contre les discriminations et les violences FRAISSE Laurent S organiser en r seaux une mutation de l
132. ernant les associations de femmes en migration et leurs motivations L une des fondatrices explique l origine de la cr ation de son association comme une r elle volont de prendre en main la situation pour changer la vie et le quartier On a cr une association de femmes pour changer la vie de chacune d entre nous mais aussi la vie d une communaut de femmes et de familles Ces associations sont au c ur de notre question par un renouvellement des pratiques et des probl matiques de la vie associative et de la d mocratie Il nous a paru utile d apporter des outils de connaissance sur les associations citoyennes qui malgr le travail important r alis souvent dans des conditions difficiles ont du mal se faire reconna tre et obtenir les moyens de fonctionner Pourtant comme le fait remarquer B atrice Majnoni d Intignano la participation des femmes l activit conomique est un puissant facteur d am lioration des performances conomiques des pays d velopp s parce qu elle permet la diversification des talents et oriente la demande des m nages vers des services fort contenu en emploi services de proximit culturels ou de loisirs VI 1 Associations et politique de la ville Beaucoup de ces associations mergent dans les territoires en d pression sociale et conomique dans des quartiers qui font l objet des actions les plus connues de la politique de la ville appel s a
133. ers Et c est comme a que l on renforce justement le r seau On ne peut pas tre sp cialiste de tous les domaines et il est impossible pour une association de recruter les professionnels de champs parfois tr s sp cifiques La mutualisation des comp tences est une n cessit quelque fois on se retrouve faire un peu moins bien ce que d autres font un peu mieux que nous Il en est de m me pour les ressources qu on partage dans un souci de r pondre au mieux aux demandes Les difficult s tre entendues ont favoris des modes d organisation et du travail en r seau Celui ci permet un accroissement des forces et aussi de d passer les contraintes li es aux sp cificit s territoriales ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 87 Rapport final juin 2006 IV 3 2 Des conditions facilitatrices Dans son article consacr aux mutations de l espace associatif Laurent Fraisse rel ve un certain nombre de conditions de fonctionnement des r seaux que nous pouvons mettre en regard des pratiques des associations de femmes que nous avons rencontr es Des liens personnalis s La directrice du GAMS souligne la n cessit de cr er des liens avec d autres structures qui m nent des actions compl mentaires et l importance de la reconnaissance des actions de chacun pour cr er des relations de confiance les associations se font souvent reprocher de ne pas travaill
134. es L apport des associations de femmes dans ces quartiers est d terminant Les femmes initient des dynamiques interculturelles pour contrebalancer le poids des cultures traditionnelles Elles ouvrent des espaces de coh sion sociale des lieux de rencontres interculturelles et interg n rationnelles avec leurs propres moyens d action leurs strat gies propres Les femmes veulent changer leurs conditions de vie et celles de leur environnement Elles tentent de faire un pont entre culture d origine et culture du pays d accueil et de lutter contre la mont e des int grismes et la d gradation de la vie sociale Dans une tribune du Monde en 1990 l urbaniste Daniel B har revendique le droit l existence collective pour ces territoires qu il appelait quartiers populaires Or dans ces initiatives les associations produisent de l intelligence collective car elles d veloppent des capacit s strat giques prospectives qui permettent leurs membres de retrouver l estime de soi parfois mise mal par la vie le d veloppement de soi la capacit d autonomie Elles mettent jour une ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 107 Rapport final juin 2006 capacit retourner les cartes transformer les faiblesses en force les exp riences de la vie en savoirs prospectifs Blandine Veith qui a enqu t sur ces associations comme forme de r sistance la pr carisation mo
135. es vers un travail de relais aupr s des communaut s Des r sultats sont observ s chez les participantes en terme de modification des repr sentations int r t de parler de sexualit et des pratiques suivi gyn cologique protection VIH le programme Accessibilit et acceptabilit d une d marche de contraception par des hommes et des femmes jeunes et moins jeunes comprend galement parmi le public des femmes immigr es touch dans leur caract re de vuln rabilit Les m thodologies de travail reposent aussi sur les groupes de paroles et la transmission de l information Les intervenantes notent la n cessit d une formation sp cifique dans le domaine de l inter culturalit III 3 2 La F d ration nationale solidarit femmes FNSF La F d ration Nationale Solidarit femmes est une organisation nationale qui a pour mission entre autre la consultation la repr sentation du r seau pour des commissions interminist rielles concernant les violences conjugales ainsi qu un r le d interpellation des pouvoirs publics concernant les besoins et les attentes du r seau sur le terrain Ces besoins remontent au niveau national et permettent la F d ration de proposer aux pouvoirs publics des am liorations qui favorisent la prise en charge des victimes par les associations du r seau La FNSF facilite de nombreuses avanc es en particulier sur les questions de violence Elle joue un r le importan
136. es aupr s des professionnels travaillant dans diff rents secteurs ducation sant petite enfance sanitaire et sociale mais aussi judiciaire Beaucoup sont contact es par les commissariats pour des expertises Elles animent des rencontres et des d bats qui r unissent les acteurs dans une perspective d changes et de partage des connaissances pour permettre une meilleure ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 79 Rapport final juin 2006 appr hension des situations par ces acteurs Elles r pondent un besoin et sont sollicit es par d autres intervenants on en fait beaucoup C est quand m me un sujet sensible et quand on organise un d bat on le fait en partenariat On se contente de r pondre aux demandes tellement elles sont importantes tablissements scolaires centres sociaux missions locales PMI c est vari On n a pas fait une v ritable politique de communication ce qui est int ressant quand c est d j port par une structure c est qu on n arrive pas comme a avec nos gros sabots Elles ont une l gitimit le faire qu elles ont acquise dans la pratique de l action on n a aucune formation juridique on a tout appris sur le tas et donc comme je dis souvent tr s souvent m me les assistantes sociales les ducateurs nous appellent pour avoir des conseil pour savoir ce qu il faut faire Ces associations apportent une r po
137. es se tendent et o leur place est contest e par un retour des normes parfois archa ques Les femmes trang res ne renvoient jamais qu une sorte de situation paroxystique de l autre puisqu elles sont deux fois autres insister sur les diff rences au lieu d interpeller l ensemble du fonctionnement social politique sur ce qui est de ces fameux droits de l homme ou de cette galit proclam e o tout le monde est gal en droit mais o la moindre diff rence devient une diff rence d exclusion de marginalisation Les auteurs des Cahiers du genre insistent sur le concept d alt rit alt ris e traduction de othering qui qualifie un processus social construisant des diff rences Collette Guillaumin parle galement de cat gorie alt ris e Ces associations pour r pondre la triple discrimination que certaines femmes subissent mettent en place des actions qui articulent de mani re dynamique les trois composantes de genre d origine et de diff rence sociale Cette articulation n a pas toujours t une t che facile pour les BI CHA B Sabah Femmes immigr es et emploi cat gories sociales sp cifiques ou significatives In L immigration c t femmes Colloque r gional 1 d cembre 2004 Amiens D l gation r gionale aux droits des femmes et l galit de Picardie FASILD Direction r gionale de Picardie Amiens Licorne 2005 p 48 13
138. espond aux pratiques de r seau qu elles d veloppent dans un souci d op rationnalit Nous l avons vu le regroupement d associations appara t comme un moyen pour acqu rir une meilleure reconnaissance de leur action Ce r seau s est constitu car on a en un petit peu marre on a l impression que l on n est pas entendu par rapport aux demandes que l on formule en terme d h bergement notamment Donc en fait on a voulu rassembler nos forces avec Elele le Gams l ASFAD et le collectif de solidarit aux m res des enfants enlev s Donc quand on a un probl me d h bergement j appelle une association du r seau elles ont peut tre une piste que moi je n ai pas Les associations insistent beaucoup sur le travail en r seau Qu il soit formel ou informel construit ou en construction il appara t comme une n cessit dans l appr hension de situations complexes qui touchent des champs tr s diff rents de la vie sociale politique ou juridique selon le niveau d intervention des associations et font appel des comp tences vari es et pointues Les pratiques de travail en r seau ont pour principal objectif de mutualiser les forces et les comp tences dans un souci de meilleure efficacit C est cet objectif op rationnel que poursuivent les associations En fonction des strat gies globales men es par les associations ces regroupements peuvent se doter d une existence juridique propre ou non Ces dyn
139. estion du droit de s jour a occult celle des droits sociaux Beaucoup de ces questions r mergent aujourd hui dans le secteur de la lutte contre les exclusions au sein d associations comme Emma s ou M decins du monde qui signalent un fort accroissement de migrants dans la population qu ils ont en charge Ce constat merge galement par le biais des associations de lutte contre l exclusion Ces acteurs notent une augmentation des femmes immigr es parmi leur public Il s agit des pr caires les plus pr caris s Nous avons organis une rencontre avec l association Emma s et plusieurs personnes intervenant dans ce champ responsables de centre d h bergement et d orientation pour explorer cette hypoth se Mais la situation s est r v l e complexe cerner D j les femmes apparaissent comme invisibles chez les sans domicile fixe Selon V ronique Mougin les femmes adoptent des strat gies d invisibilit J en ai rencontr une qui consacrait une bonne partie de son budget l achat d une carte orange afin de pouvoir dormir dans les bus qui circulent la nuit Paris Une enqu te effectu e par l INED et l INSEE en 2001 rel ve l accroissement du nombre de femmes parmi les sans domicile fixe mais cette enqu te ayant t r alis e en fran ais les non francophones n ont pas t interrog es Selon un document de la FNARS publi en janvier 2001 sous le titre Femmes sans domicile
140. et l acc s aux droits 3 Rapport final juin 2006 INTRODUCTION Le sujet tr s vaste de cette tude nous a demand de nombreuses investigations dans diff rents domaines et nous a amen es rencontrer de nombreux acteurs Nous avons choisi de nous int resser l effectivit des droits car les plus criantes in galit s relev es par les associations portent sur la difficult les faire conna tre et les faire appliquer Au del des grands principes qui r gissent notre soci t qu en est il dans la r alit Comment les lois sont elles appliqu es Quelles sont les r percussions sur le quotidien des femmes immigr es La question est pos e par de nombreux interlocuteurs On parle bien de droits effectifs de la pratique des droits et non de la th orie Notre approche est centr e sur l effectivit des droits dans leur pratique leur mise en application et non dans leurs nonc s th oriques Dans son rapport de l ann e 2002 l Observatoire de la pauvret prend en compte la question de l immigration et rel ve les difficult s sp cifiques des immigr es dans l application de leurs droits Il s agit d une question complexe et politiquement sensible Le rapport au r el est le plus souvent relativis par des prises de positions id ologiques Nul n est cens ignorer la loi mais conna tre ses avanc es dans une soci t qui se complexifie est de plus en plus un d fi Il faut pour le relever
141. ette m diation un m tier La f d ration soul ve aussi les difficult s d int gration des personnes issues du milieu qui ne poss dent pas toujours les pr requis n cessaires La validation des acquis n est pas encore assez souple pour int grer les acquis de l exp rience afin de faire de cette m diation un m tier Cela a alors impliqu des formations un dipl me et donc des examens Mais cela peut appara tre comme un frein pour ces femmes qui ont des rapports limit s avec ce type d valuation Nous sommes intervenues Amiens sur la cr ation d un service de m diation interculturelle dans le cadre d une convention avec la direction du travail L objectif est de construire un service partir d une valuation d une action de formation Nous avons alors pu observer les nombreuses r sistances auxquelles ce projet initi par une association a d faire face Celle ci d s le d marrage de ces actions tente de construire un service de proximit avec de v ritables professionnalit s mais elle doit renoncer par un manque de contractualisation avec les administrations et par manque de financement Il nous semble qu une des difficult s r side dans le fait que ce dispositif n est pas co construit avec les pouvoirs publics et les associations dans une perspective dynamique Ce programme ne fait pas l objet de r elles n gociations entre les diff rents partenaires concern s Comme souvent la logique de lutte cont
142. eur s curit n est pas garantie dans leur propre pays Elles postulent ainsi au statut de r fugi reconnu par les autorit s Selon la convention de Gen ve le terme r fugi regroupe toute personne qui craignant avec raison d tre pers cut e du fait de sa race de sa religion de sa nationalit de son appartenance un certain groupe social ou de ses opinions politiques se trouve hors du pays dont elle a la nationalit et qui ne peut ou du fait de cette crainte ne veut se r clamer de la protection de ce pays Si l on s int resse plus pr cis ment aux femmes r fugi es on se trouve face un manque affligeant de donn es pr cises Dans un article r alis pour les Cahiers du CEDRERF Jane Freeman rel ve les difficult s particuli res de ce public Une des difficult s majeures dans l appr ciation de la situation des r fugi es et des demandeuses d asile en Europe r side dans le manque de statistiques pr cises d sagr g es par sexe L absence de donn es genr es mais 8 Article 1 de la convention de Gen ve du 28 juillet 1951 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 17 Rapport final juin 2006 surtout la difficult de prendre en compte cette dimension au m me titre qu une relation sociale telle que mentionn e dans la convention de Gen ve entra nent des approximations d appr ciation des situations de pers cution et des r elles d
143. fants ne puissent en b n ficier et se trouvent en situation irr guli re D parts forc s ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 134 Rapport final juin 2006 e prendre en compte le droit au s jour des femmes ayant v cu leur enfance et leur jeunesse en France et contraintes un d part forc par leur famille notamment pour tre mari es de force dans leur pays d origine e nommer dans chaque consulat une personne responsable pour aider les femmes confront es un probl me de s jour forc dont le nom soit connu des associations sur place et en France pour tre contact e en cas d alerte e que les consulats fran ais aident non seulement les jeunes filles et femmes fran aises mais aussi les jeunes filles et femmes trang res qui vivent habituellement en France qui se trouvent bloqu es dans le pays dont elles ont la nationalit en raison d un abus de pouvoir de leur famille ou conjoint que les femmes et jeunes filles en danger soient re ues au consulat sans d lais e obligation de transmission rapide des documents n cessaires par exemple les copies des titres de s jour entre pr fectures et consulats e aide d urgence pour le retour en France prise en charge des frais pour les mineures h bergement et transport e possibilit d acc s l aide juridictionnelle pour faire appel un avocat sur place e politique de pr vention contre les mariages forc s sanctions
144. favoris es Les immigr s et les femmes sont souvent identifi s comme des groupes particuli rement vuln rables notamment dans les programmes de la Commission europ enne L auteur attire le regard sur les causes personnelles qui mettent les services et les droits hors de port e des individus qui en ont le plus besoin interruption pr coce de la scolarit probl mes li s au manque d instruction et l illettrisme manque de confiance en soi et absence de certaines aptitudes en mati re de gestion du temps ou de la capacit travailler en groupe faire des choix ou prendre des d cisions Le rapport de Fran oise Milewski Les in galit s entre les hommes et les femmes facteurs de pr carit remis Nicole Ameline le 3 mars 2005 apporte un clairage compl mentaire sur la difficult pour elles les femmes immigr es de conna tre leurs droits dans un contexte culturel qu elles connaissent mal et avec des difficult s potentielles de langue voire d alphab tisation La cellule familiale peut s av rer un refuge qui peut devenir un pi ge pouvant retarder l insertion Quels droits La question des types de droits qui sont entendus dans la formulation est galement source de polys mie en fonction des interlocuteurs et des contextes dans lesquels ils sont employ s Pour affiner leur analyse certains auteurs distinguent les droits libert s ou droits de qui r f rent au
145. gularit tout en l inscrivant dans l ensemble de leur situation sociale ici et maintenant Nous les consid rons comme sujets et acteurs de leur propre vie Il s agit donc d tre attentif et de permettre une expression et une action sur des probl matiques sp cifiques la migration sous toutes ses formes sans pour autant cat goriser et enfermer les individus hommes et femmes que nous rencontrons dans nos propres repr sentations de ce qu ils vivent Le MFPF insiste sur la n cessit de toucher les publics vuln rables Parmi ce public les femmes en migration sont nous l avons vu tr s concern es ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 60 Rapport final juin 2006 Les actions d acc s aux droits Les associations du Planning proposent des permanences d accueil et d information autour de la sexualit dont pr s d un tiers g re des consultations m dicales Elles touchent ainsi des questions d acc s aux droits dans le domaine de la sant qu il s agisse de contraception de maladie sexuellement transmissibles de VIH ou encore d avortement Elles traitent aussi des conflits li s l application des droits personnels trangers Les actions sont principalement ax es sur l information et la pr vention partir d outils de communication et de sensibilisation adapt s mais aussi sur l acc s aux pratiques Les actions en direction des femmes immigr e
146. herine Ces m res qui d rangent immigr es africaines en France In HERSENT Madeleine ZAIDMAN Claude Genre travail et migrants en Europe Collection des Cahiers du CEDREF d cembre 2003 s rie Colloques et travaux p 30 3 ROULLEAU Laurence LANQUETIN Marie Th r se Femmes d origine trang re travail acc s l emploi discriminations de genre Etudes et Recherches FASILD Paris La Documentation fran aise 2004 p 75 ZAIDMAN Claude Introduction In HERSENT Madeleine ZAIDMAN Claude Genre travail et migrants en Europe Collection des Cahiers du CEDREF d cembre 2003 s rie Colloques et travaux p 20 3 GASPARD Fran oise Pourquoi avons nous tant tard Les Cahiers du Mage 3 96 3 GOLUB Anne Un itin raire propos recueillis par Jules Falquet In FALQUET Jules GOLDBERG SALINAS Annette ZAIDMAN Claude coordonn par Femmes en migrations aper us de recherche Cahiers du CEDREEF 2000 Cahiers tudes f ministes Paris 7 n 8 9 p 370 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 21 Rapport final juin 2006 des recherches au FASILD constate Cette tentative de travail en commun tait int ressante et vraiment importante je crois Elle souligne ce difficile croisement avant 1997 Si on regarde le CEDREF avant qu il travaille avec l URMIS il n avait pas parl des femmes immigr es De la m me mani re ce centre d
147. homme CADH viennent compl ter la protection de ces droits Des organisations internationales sp cialis es peuvent elles aussi motiver les Etats passer des conventions V 2 L exemple des droits conomiques Nous avons choisi de nous centrer sur la question du droit conomique Le droit au travail pourtant central appara t comme le plus difficile obtenir pour les femmes immigr es ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 94 Rapport final juin 2006 Nacira Gu nif Souilamas dans sa contribution l ouvrage collectif Femmes genre et soci t s dirig par Margaret Maruani consacre un article aux femmes immigr es Elle met en vidence les logiques d isolements de ce public D abord interdites de travail par les effets cumul s ou dissoci s de maris pourvoyeurs exclusifs de ressources d une segmentation du march de l emploi qui ne leur accordait aucune place les femmes immigrantes ont longtemps t tenues en marge de la soci t fran aise et des voies d mancipation conomiques devenues de plus en plus incertaines En effet avant 1984 les titres de s jour d livr s aux femmes ne les autorisent pas travailler Ainsi selon la m me auteure un ensemble d explications peut tre apport pour expliquer ce ph nom ne Le ciblage des politiques d emploi et des politiques familiales s lectivit des employeurs potentiels r sistance de c
148. i re de femme et qui peuvent tre mortelles La situation en France D apr s les chiffres pr sent s dans le rapport de la commission genre et violence par le docteur Lebas en mars 2005 on estime environ 60 000 les jeunes femmes mutil es ou menac es de l tre Ce ph nom ne est d nonc en France depuis la fin des ann es 1970 il concerne aussi bien les droits des femmes que les droits des enfants et des adolescentes De telles pratiques ont longtemps t justifi es m me par des scientifiques Le concept de relativisme culturel a justifi ces actions sous pr texte qu elles s int grent dans un ensemble de pratiques et de repr sentations propre une culture et dans le respect de la tradition A un 55 Docteur Jacques Lebas rapport de la Commission genre et violence Travaux pr paratoires l laboration du plan Violence et Sant en application de la loi relative la politique de sant publique du 9 ao t 2004 mars 2005 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 49 Rapport final juin 2006 niveau international et principalement en Afrique un comit interafricain se constitue en 1979 et cr e une structure destin e faciliter les actions de pr vention en Afrique Des actions d information et de pr vention Les mutilations sexuelles port es aux jeunes filles et aux femmes ont t l un des premiers axes de revendication des associ
149. i et instaurent des espaces de dialogue et de rencontre Chaque initiative cr e en moyenne cinq ou six emplois mais surtout elles d montrent qu il est possible d inventer des solutions 56 BARTHELEMY Martine Y a t il une sp cificit du mouvement associatif des populations issues de l immigration Contribution au colloque Migrations et vie associative entre mobilisation et participation Institut du monde Arabe octobre 2001 137 CASTEL Robert HAROCHE Claudine Propri t priv e propri t sociale propri t de soi entretiens sur la construction de l individu moderne Paris Hachette Lit ratures Fayard 2001 p 61 138 EME Bernard Associations de proximit et processus d int gration Rapport final DPM janvier 1997 p 47 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 113 Rapport final juin 2006 conomiques innovantes qui produisent des richesses humaines et conomiques dans le quartier Ces femmes veulent devenir actrices de leurs propres vies Pourtant l insertion par l conomique des femmes immigr es pose probl me En France la question de l insertion conomique des femmes immigr es n allait pas de soi jusqu une p riode r cente du point de vue de la recherche des instances en charges de l int gration de ces populations et politiques publiques Malgr toutes les difficult s qu elles rencontrent les femmes les plus dynamiques veulent d
150. i lutte pour l mancipation et l int gration des femmes Selon cette chercheuse le m tier de m diatrice appara t surtout comme une contribution l analyse des projets des modes d engagement pour la promotion des migrants et l mancipation des femmes Ainsi les m diatrices tentent de mettre en lumi re et de d velopper les recompositions des rapports de genre en situation migratoire tout en insistant sur le fait que ces rapports de domination ne sont pas une sp cificit culturelle des familles immigr es D autres organisations comme les centres sociaux qui employaient des m diatrices ont galement agi pour que cette fonction puisse s inscrire dans un dispositif institutionnel Comme le souligne Pascale Bouabdillah la question suscite un d bat sur l institutionnalisation ou non d une nouvelle professionnalisation V 2 2 3 Des regroupements pour une reconnaissance des comp tences Dans cette perspective le renforcement des acteurs et leur regroupement sont apparus n cessaires La f d ration des associations de femmes relais Saint Denis s est cr e ainsi que 116 LEMERCIER Elise La m diation sociale et culturelle du sale boulot l engagement collectif Migrations et soci t s mai ao t 2005 vol 17 n 99 100 p 122 p 123 117 CHA B Sabah Femmes migration et march du travail en France In HERSENT Madeleine ZAIDMAN Claude Genre travail et migrants e
151. ie et en m me temps on les confinait dans ces r les domestiques Il y a une forte et permanente indignation propos de la suj tion dans laquelle elles sont tenues et en m me temps les programmes qui sont mis en uvre sont des programmes qui favorisent leur soumission Ce sont des formations la gestion familiale la couture la cuisine l hygi ne Lors d une enqu te r alis e par le FAS en 1989 sur les actions de formation on peut observer l volution des b n ficiaires d une ann e sur l autre en fonction du sexe Le FAS propose cette poque deux principaux types de formation r pertori s sous la classification de PFVP pr formation et formation vis es professionnelles et FGDL formation dominante linguistique On note une forte progression du nombre de participants aux formations professionnalisantes et parmi ce public une participation croissante de femmes la part des GOLUB Anne Un itin raire propos recueillis par Jules Falquet In FALQUET Jules GOLDBERG SALINAS Anette ZAIDMAN Claude coordonn par Femmes en migrations aper us de recherche Cahiers du CEDREEF 2000 Cahiers tudes f ministes Paris 7 n 8 9 p 361 46 Jbidem p 366 7 R sultats de l enqu te nationale sur les actions de formation publi es dans la Lettre du FAS n 21 septembre 1991 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 26 Rapport final juin 200
152. ies de r sistances qui trop souvent reproduisent et renforcent subordination des gens de couleur tandis que l impuissance de l antiracisme interroger le patriarcat se traduit par la reproduction trop fr quente de la subordination des femmes au sein de ce courant IV 2 3 Les f d rations Les f d rations sont en g n ral des formes plus traditionnelles d organisation Il s agit de regroupement d associations plus ou moins locales f d r es un niveau plus large du point de vue de la territorialit Cette conception de regroupements r gionaux pose souvent des difficult s logistiques pour des associations tr s diversement repr sent es selon les r gions Dans ces organisations la r gion est elle un chelon d cisionnel ou un chelon op rationnel Pour des regroupements associatifs la notion de territoire arrim e sur le syst me administratif n est pas toujours pertinente FIA IFAFE mais aussi FNSF Les associations affili es une f d ration se retrouvent autour d une charte commune un texte de r f rence IV 2 4 Les r seaux Dans son article consacr aux mutations de l espace associatif Laurent Fraisse montre que la structuration en r seau sous un mode informel r pond une triple transformation La crise des formes de la repr sentativit politique qui se manifeste notamment par la volont collective de fonctionner dans l informel plut t que de passer par la structura
153. ifficult s pour statuer sur les demandes des femmes qui vivent pourtant des situations de d pendance qui les mettent en danger Les conventions et l gislations internationales sur les r fugi s principalement la convention de Gen ve de 1951 qui sont suppos es offrir protection tous sur une base neutre du point de vue du genre sont en fait branl es par des pratiques profond ment genr es qui chouent prot ger les femmes parce que leurs pers cutions ne sont pas reconnues comme telles Cela est souvent d au fait que les activit s des femmes ne sont pas reconnues comme politiques au m me titre que celles des hommes Les femmes r fugi es cumulent les difficult s li es leurs statuts Les conditions d accueil des r fugi es ne sont pas adapt es au public f minin et ne prennent pas en consid ration les menaces auxquelles elles sont confront es Par exemple l utilisation accrue des centres de d tention ou de centres de logement peuvent avoir des effets profond ment n gatifs pour les femmes Les femmes logeant dans ces centres sont vuln rables et peuvent subir des violences et l exploitation sexuelle Nous nous interrogeons sur la pertinence du terme femmes immigr es qui nous semble statique et fig face la mosa que des situations Nous pr f rerons ici parler de femmes en migration qui traduit une id e de mouvement et rend ainsi compte de la pluralit de situations qu e
154. il la famille au savoir aux constellations famille largie communaut s culturelles coreligionnaires sensibilit politique etc Elles souhaitent favoriser l int gration de leurs enfants en leur donnant des images positives d int gration et en leur ouvrant le chemin Pour les initiatives conomiques de femmes surtout dans les territoires pauvres l association m re est l outil indispensable il faut une association m re c est cette association militante o les femmes vont se ressourcer c est l association o il y a qu te du droit L activit conomique on a d autres pr rogatives on a d autres productivit s on a notre efficacit on a des objectifs atteindre on a des chiffres rendre tout a c est l activit conomique En fait c est parce que Femmes sans Fronti res tait une association forte sur le quartier que la mairie a bien voulu se porter caution M me si certaines personnes n taient pas pour nous tions tr s motiv es et on voulait leur montrer qu on pouvait y arriver De plus l association permet de garder l autonomie de son projet Souvent quand les femmes n ont pas l exp rience de l association elles se font d poss der de leur initiative Elles cr ent des liens nouveaux entre habitants elles restaurent des liens disparus de solidarit de convivialit elles sont l occasion de d bats d changes de prise de conscience Elle
155. immigr est galement un migr du point de vue du pays de d part et 1l est un migrant quel que soit le point de vue dont on se place pour rendre compte de son parcours migratoire 10 REMISIS Pluriel recherches vocabulaire historique et critique des relations interethniques Cahier n 2 1994 1 NOIRIEL G rard Atlas de l immigration en France Paris Autrement 2002 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 14 Rapport final juin 2006 Vers la fin du XIX si cle le terme immigr s impose pour d signer la figure du travailleur tranger sans pass sans histoire N anmoins la cat gorie immigr e est officiellement admise par l INSEE depuis le recensement de 1990 La d finition officielle est la suivante Un immigr est une personne r sidant sur le territoire national qui est n e l tranger et qui ne poss dait pas la nationalit fran aise la naissance un immigr est soit tranger soit fran ais pour avoir acquis la nationalit immigr fran ais Une id e principale est donc occult e lorsque l on parle d immigr l immigr est d abord un migr comme l a expliqu le sociologue Abdelmalek Sayad Son analyse a permis une avanc e cons quente des recherches sur les processus migratoires pens s dans leur globalit Le terme migr est apparu en 1791 l poque de la R volution ZI d signe alors toute personne qui
156. inaux s cants qui portent plus ou moins ouvertement certaines probl matiques Ceci se per oit dans diff rents champs institutionnels Des acteurs plac s des postes plus ou moins importants favorisent la mise en uvre de dynamiques et permettent l mergence et la prise en compte de questions sensibles par les pouvoirs publics malgr une certaine strat gie de placement des 4 JOSSET Sophie Le FAS 1958 1998 40 ans d histoire au service de l int gration Rapport de stage DEA Dynamiques compar es des soci t s en d veloppement Universit Paris VII 1998 4 GOLUB Anne Un itin raire propos recueillis par Jules Falquet In FALQUET Jules GOLDBERG SALINAS Anette ZAIDMAN Claude coordonn par Femmes en migrations aper us de recherche Cahiers du Cedref 2000 Cahiers tudes f ministes Paris 7 Cahier du CEDRFF 2000 n 8 9 p 360 4 BOUCHER Manuel Les acteurs de l int gration et leurs logiques In Migrations Sant Revue trimestrielle d tude et de recherche sur la sant des migrants 1998 n 96 97 p 27 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 25 Rapport final juin 2006 individus Institutionnellement on donne la charge des questions marginalis es aux personnes en marges d une certaine fa on on remarginalise ainsi ces questions Mais ces acteurs qui ont des volont s et des parcours singuliers font preuve d un dynamisme ind
157. ion en outre elles varient selon leur place dans l institution des divers locuteurs chercheurs ant A 215 A 3 administrateurs enseignants l ves eux m mes 2 Nathalie Blanchard constate que les jeunes femmes issues de l immigration sont impliqu es dans la vie sociale au del d une r f rence leurs origines Leur participation croise une triple r f rence identitaire en termes d origine de sexe et en affirmant leur participation active la soci t fran aise G rard Noiriel s appuie beaucoup sur le concept d habitus de Pierre Bourdieu Les enfants construisent les rep res constitutifs de leur habitus social dans la soci t d accueil Certes ils sont souvent cartel s entre la culture d origine v hicul e par leurs parents et la culture du pays o ils vivent v hicul e par le milieu social dont ils font partie et par les institutions nationales m dias cole etc FREEDMAN Jane Introduire le genre dans le d bat sur l asile politique l ins curit croissante pour les femmes r fugi es en Europe In HERSENT Madeleine ZAIDMAN Claude Genre travail et migrants en Europe collection Cahier du CEDREF d cembre 2003 s rie Colloques et travaux p 41 ZAIDMAN Claude Fait migratoire et genre le jeu des variables en sociologie de l ducation In FALQUET Jules GOLDBERG SALINAS Annette ZAIDMAN Claude coordonn par Femmes en migrati
158. is Greenpeace Un ensemble de facteurs favorise la transformation sociale dont l efficacit tient au renouvellement politique et d mocratique qui se fait jour depuis quelques ann es dans lequel les associations de la soci t civile joue un r le majeur Corinne M lis montre comment les associations jouent un r le majeur dans l mergence sur la sc ne publique puis politique de questions touchant aux droits personnels Les associations ont volontairement contribu la visibilit et au traitement public des pratiques familiales longtemps consid r es comme relevant de la diff rence culturelle et de la sph re priv e Elles ont de ce fait particip l mergence de la notion de violences intra familiales sp cifiques utilis e plus particuli rement dans les milieux institutionnels qui vient d signer des pratiques sociales dites traditionnelles On passe d une norme int gr e dans un groupe social sa d signation comme d viance par certains acteurs sociaux au sein ou hors de ce groupe Les associations elles m me utilisent le terme violence qui figure dans tous leurs documents pour d signer une s rie de pratiques qui m me minoritaires aux dires m me des associations continuent d exister La d scolarisation la contrainte au mariage ou les retours forc s au pays d origine des parents sont ainsi d nonc s comme des violences physiques ou psychiques des atteintes l int grit de la personn
159. is s les publics immigr s et des associations ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 6 Rapport final juin 2006 Nous avons men des entretiens individuels ou collectifs avec le service des droits des femmes et l galit Direction des tudes et direction du bureau des droits personnels et sociaux la DPM Direction de la population et des migrations d partement recherche mais aussi la sous direction action culturelle sociale et territoire avec le CNV Conseil national la ville avec la DREES Direction de la recherche des tudes de l valuation et des statistiques avec le service Acc s au droit et politique de la ville du minist re de la Justice et la DGAS Direction g n rale des services sociaux mais aussi avec diff rents repr sentants r gionaux Nous avons galement r alis un important travail de recherche sur Internet et dans les centres de documentation des diff rents acteurs sollicit s dans le cadre de notre tude FASILD DPM MFPF CEDREEF REMISIS Pour avoir une vision d ensemble des associations intervenant sur l acc s aux droits pour les femmes immigr es nous avons sollicit le FASILD le SDFE Service des droits des femmes et de l galit puis la DPM pour consulter leurs r pertoires d associations Nous avons galement consult les bases de donn es bibliographiques de REMISIS R seau d information sur les migration
160. isation du public en mati re d galit des droits et de traitement entre les hommes et les femmes III 3 1 Le Mouvement fran ais pour le planning familial MFPF Le Mouvement fran ais pour le planning familial MFPF regroupe soixante dix associations d partementales li es par une charte commune mais ind pendantes Chacune travaille dans un contexte local particulier Le mouvement du Planning familial est n en 1960 Il s inscrit dans le contexte de lib ration des femmes qui s est centr ces ann es l sur la reconnaissance du droit la contraception et l avortement L objet de l association qui se d clare aujourd hui Organisation non gouvernementale est de promouvoir pour tous l acc s l information et de cr er des lieux de rencontre afin de diminuer les relations de d pendance Il s agit aussi de participer la formation et l information de tous et en particulier de ceux qui sont confront s notamment dans leur vie professionnelle aux questions li es la sexualit Dans la pr face du dossier documentaire Femmes trang res femmes immigr es en France Sexualit et sant reproductive r alis par le MFPF on peut lire Le Mouvement fran ais pour le planning familial dans son approche globale des questions li es la sexualit intervient l interface des probl matiques priv es et sociales Nous entrons en relation avec des femmes et des hommes dont nous prenons en compte la sin
161. iser Engendr par les ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 4 Rapport final juin 2006 rapports sociaux il construit la r alit sociale et politique N Heinrich parle de position contextualit c est dire de penser l galit de sexe en fonction des enjeux concrets des situations Si les droits sont de plus en plus gaux leur acc s reste fondamentalement in gal et leurs effets le plus souvent sexu s fait remarquer Claude Zaidman Rappel du contexte de l tude Fin 2004 un appel d offres du FASILD est lanc pour la r alisation d une tude sur le th me femmes immigr es et acc s aux droits Il vise identifier le r le des associations de femmes immigr es dans ce champ L ADEL propose une approche tant th orique sur la prise en compte du genre que m thodologique L objet de la commande est de clarifier l action des associations menant des activit s en direction des femmes immigr es partir d un recensement le plus exhaustif possible permettant de d finir en quoi consiste l acc s aux droits pour les femmes immigr es partir d un choix justifi de quelques associations menant des actions en direction des femmes immigr es afin de d terminer la sp cificit de leur action au regard des associations de femmes g n ralistes ou de droit commun La finalit de l tude telle qu elle est d finie dans le cahier
162. ises souvent dipl m es La question de la deuxi me g n ration r v le les contradictions d une soci t qui ne r ussit pas int grer une partie de la population C est une question ambigu que certains collectifs brandissent Les bl dardes comme le mouvement Ni putes ni soumises NPNS ont retourn cette assignation en faisant un tendard par l ironie et l nergie Quel est le choix possible face une situation qui volue tr s lentement et laisse des personnes sur le bord de la route alors qu elles ont parfois fait de brillantes tudes I 4 Un objet de recherche tardif Le monde universitaire ne s est int ress que tardivement la probl matique des migrations comme un objet de recherche La question de l immigration est rest e longtemps le parent pauvre de la recherche universitaire consid r e comme un objet mineur voire indigne socialement peu rentable car peu visible et reconnu du point de vue acad mique La probl matique des femmes immigr es a merg encore plus tardivement Si les hommes immigr s cristallisent de nombreux travaux quant leur r le et leur apport l conomie nationale les femmes immigr es ont suscit peu d tudes dont certaines tr s in gales en qualit et ax es principalement sur le domaine de la culture et de la famille Les femmes immigr es 25 Ce champ est rest longtemps la recherche des pauvres sur les pauvres SAYAD Abd
163. it Le droit au droit pour tous est l un des objectifs prioritaires de la r forme de la justice Mais l acc s au droit ne doit pas se transformer n cessairement en acc s au juge C est donc dans le cadre de l application de cette loi qu ont t cr es les Maisons de la justice et du droit MJD qui initialement implant es dans les quartiers politique de la ville sont DUMORTIER Jean Bernard COQUELLE Claude RELLI Antonella Immigr s citoyens Faciliter l acc s aux droits FAS Audit strat gique COPAS septembre 2001 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 35 Rapport final juin 2006 aujourd hui pr sentes dans les plates formes d acc s au droit et interviennent en appui aux acteurs associatifs notamment ceux inscrits dans la d fense des droits des femmes La premi re MJD est n e Cergy dans le Val d Oise en 1990 sur l initiative d un procureur Elles ont pour but de r introduire le droit dans les quartiers hors droits la fois en luttant contre la petite et moyenne d linquance et en offrant un meilleur acc s au droit par le biais de consultations gratuites d avocats ou d associations Mais ce dispositif reste encore fragile Dans un r cent avis le Conseil national des villes fait le constat suivant Le r seau des MJD reste instable voire fragile Ses moyens humains sont vari s limit s et incertain
164. ividuel qui fait avancer les questions malgr les limites et les contraintes En 1996 Anne Golub dirige les recherches au FASILD Elle lance un appel d offres d tude sur un accroissement de la demande de formation des femmes immigr es d termination de son rapport une demande d acc s l emploi mais aucune des quatre r ponses n a satisfait la commission d appel d offres de l poque L tude est ajourn e Elle a alors mobilis des partenaires d autres minist res pour ne pas cantonner le champ de recherches sur les migrations et l int gration au seul FASILD Un appel d offres interminist riel de recherche intitul culture ville et dynamiques sociales voit le jour Il m tait en effet apparu strat giquement important de ne pas laisser la seule comp tence sp cifique du FAS des interrogations portant en d finitive sur culture institu e et culture s en mergence au c ur desquelles appara t explicitement ou en filigrane la question de l autre Mais en m me temps elle rel ve des contradictions des politiques publiques et des injonctions contradictoires ainsi que l ambivalence des dispositifs mis en place pour des femmes immigr es On leur demande de devenir plus autonomes tout en renfor ant un r le qui ne peut en aucun cas les rendre autonomes on d non ait y compris les travailleurs sociaux qui les orientaient vers ces modules de formation leur manque d autonom
165. jurisprudence de la Cour de cassation sur la perception des allocations familiales si les enfants ont un titre de circulation pour trangers mineurs e D veloppement des structures d h bergement d urgence et durables pour les femmes en situation de pr carit en danger ou victimes de violence sans que les femmes sans papiers en soient de fait exclues e Application de la loi selon laquelle les prestations de l ASE sont ind pendantes de la r gularit du s jour des parents prestations financi res h bergement en foyer maternel e reconnaissance de la validit des r c piss s de demande de titre de s jour pour l acc s un emploi ou une formation e d velopper les dispositifs d apprentissage du fran ais et d alphab tisation les ouvrir aux femmes sans titre de s jour afin que une fois r gularis es elles ne perdent pas de temps pour trouver une insertion professionnelle et tre autonomes ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 136 Rapport final juin 2006
166. l avortement avec des professionnels Ces initiatives permettent aussi un travail sur l estime de soi L une des premi res retomb es est probablement celle de la confiance et de l estime de soi se sentir capable de prendre des initiatives et avoir droit la parole et l expression Difficilement valuable et encore moins chiffrable cette dimension n en est pas moins d cisive dans de multiples domaines c est bel et bien l incapacit des femmes prendre conscience d elles m mes et de leurs droits qui bloque l volution vers plus d galit Le respect et l estime de soi nous paraissent des l ments essentiels pour permettre l exercice de ses droits et avoir acc s aux conditions de possibilit pour qu il soit reconnu l individu des droits et aussi une dignit une reconnaissance sociale Pour avoir des droits il faut disposer de ressources c est vrai pour le droit la propri t mais aussi pour les droits sociaux car l homme n est pas n dot de droits sociaux 128 GUERIN Isabelle Femmes et conomie quels enjeux Pratiques conomiques solidaires entre r sistance et justice sociale Synth se du chantier Femmes et conomie solidaire PSES 2005 p 16 1 GUERIN Isabelle Ibidem p 14 130 CASTEL Robert HAROCHE Claudine Propri t priv e propri t sociale propri t de soi entretiens sur la construction de l individu moderne Pari
167. la question aller au c ur de la probl matique nous a pris beaucoup de temps pour nous lib rer des entraves des La liste des associations est jointe en annexe ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 8 Rapport final juin 2006 interdits li s au sujet lui m me Pouvions nous dans le contexte actuel nous autoriser une parole ancr e sur l analyse du r el et l analyse des t moignages des groupes et des personnes et leur mise en perspective avec les discours des institutionnels et les l gislations Tout est fait pour interdire un r el processus d investigation Les proc s en suspicion arrivent tr s vite La peur de d raper de ne pas tre dans le politiquement correct a pour effet de limiter la capacit d action la recherche de solutions la paralysie La crainte de l erreur et du faux pas ne facilite pas la prise de risque intellectuel et la mise au jour des questionnements n cessaires pour faire voluer les choses Si comme le disait Platon et ainsi qu aimait le citer Pierre Bourdieu il n est de science que du cach nous l avons prouv dans ce secteur o la suspicion est de mise sur les motivations des personnes et des collectifs et o les femmes sont souvent prises comme bouc missaire Il s agit galement d une situation mouvante en perp tuelle volution o les questions r mergent au gr des v nements et des ac
168. la sant des migrants 1998 N 96 07 BOURDIEU Pierre La domination masculine Paris Seuil 1998 BOURNAT Jocelyne VAN ELSUWE Mathieu L acc s l emploi des femmes issues des quartiers prioritaires tude r alis e dans les zones urbaines sensibles de la ville de Tours R alisation Adecco Emploi et Insertion 2003 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 123 Rapport final juin 2006 BULOT Christine POGGI Dominique Droit de Cit pour les femmes Paris Les Editions de l atelier 2004 CAILL Alain La soci t civile mondiale qui vient In Association d mocratie et soci t civile La D couverte Mauss CRIDA 2001 CANDIDE Christine Dossier suivi par Femmes Formations et Emplois donn es statistiques carts entre hommes et femmes FASILD direction de la Formation et de l Emploi 2002 CASTEL Robert HAROCHE Claudine Propri t priv e propri t sociale propri t de soi entretiens sur la construction de l individu moderne Paris Hachette Litt ratures Fayard 2001 CATARINO Christine MOROKVASIC Mirjana et HILY Marie Antionette Femmes genre migration et mobilit s Revue Europ enne des Migrations Internationales 2005 Volume 21 n 1 CELERIER Sylvie Marge du travail et pauvret enqu te aupr s de femmes h berg es dans des structures d urgence Les cahiers d Evry 2003 CHA B Sabah Femmes immigr es et emploi cat gories s
169. les traiter comme des moins que rien Les associations de femmes rencontr es proposent des outils aux femmes pour qu elles puissent faire respecter leurs droits Au del d informer elles outillent les femmes pour faire face certaines situations On leur donne des billes des armes pour qu elles puissent combattre Les associations nous pr cisent comment elles sont d bord es par l urgence Comment obtenir dans un temps tr s limit l ensemble des l ments mat riels pour pouvoir faire respecter ses droits Une responsable d association nous relate la difficult d obtenir un h bergement pour une jeune femme L h bergement c est vraiment du bricolage c est souvent la chance Il y a quatre ou cinq ans en une demi journ e je trouvais l parfois il faut quinze jours Le 115 du Val d Oise nous aide En fonction de l ge de la jeune femme si elle a moins de 21 ans on essaie de mettre en place un contrat jeune majeur protection offerte au jeune majeur de moins de 21 ans qui ont un projet h bergement coute soutien financier Ce qui est compliqu c est que m me si dans les textes rien n oblige que la jeune fille ait t suivie avant dans la pratique on exige qu elle ait des ant c dents sociaux pour dire que la fille est vraiment victime d un mariage forc Mais c est inadapt la question des mariages forc s ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l a
170. llectuels Un groupe femmes FIL Femmes d ici et de l bas se constitue au sein de l ACB en 1995 autour de l accueil des primo arrivantes contraintes fuir l Alg rie en raison de leur activit professionnelle et celles en faveur de la d fense des droits et des libert s Elles d veloppent des affinit s et tablissent une r gularit de travail ensemble autour de projets concrets t moignages de femmes rencontres interg n rationnelles rencontres autour de la lutte contre le sida Elles se r unissent r guli rement autour de la r alisation de projets ponctuels L association ACORT Assembl e citoyenne des originaires de Turquie anciennement ATT Association des travailleurs de Turquie cr e en octobre 1981 voit galement l mergence d un groupe femmes depuis 1989 Elles d finissent leur motivation de cr ation en raison d un besoin de disposer d un espace qui leur soit propre car au del de toutes les luttes pour l galit des droits la dimension f minine a t tr s souvent occult e aussi bien par les associations que par les pouvoirs publics Elles se revendiquent comme un groupe autonome au sein de l association Elles ditent une plaquette de pr sentation de leur groupe et organisent des permanences d accueil et de m diation mais aussi des colloques De la m me mani re se constituent au sein d associations de l immigration des commissions femmes pour approfondir certaines
171. lles recouvrent I 3 5 La question des mots l exemple des immigr e s de deuxi me g n ration Le terme d immigr de deuxi me g n ration traduit bien le paradoxe qu il v hicule Il d signe les enfants n s en France de parents immigr s Les immigr s 2 g n ration n existent pas en droit mais la n cessit de cr er une cat gorie r v le bien une r alit v cue qui se distingue de celle v cue par des Fran ais n s de parents fran ais nous vitons volontairement le terme de souche pourtant couramment employ parce que trop lourd de repr sentation Selon G rard Noiriel ce terme pr sente un int r t sociologique car il permet de montrer le fonctionnement du processus d assimilation dans une soci t marqu e par l immigration Cette question a t 2 FREEDMAN Jane Introduire le Genre dans le d bat sur l asile politique l ins curit croissante pour les femmes r fugi es en Europe In HERSENT Madeleine ZAIDMAN Claude Genre travail et migrants en Europe Collection des Cahiers du CEDREF d cembre 2003 s rie Colloques et travaux p 63 2 REMISIS Pluriel recherches vocabulaire historique et critique des relations interethniques Cahier n 5 Paris 1997 p 71 2 NOIRIEL G rard Atlas de l immigration en France Paris Autrement 2002 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 18 Rapport final jui
172. loin d tre uniques et homog nes Mais beaucoup ont en commun le cumul de difficult s la complexit les zones d ombre et le poids du silence Dans ce domaine on est vite face des d bats pi g s o l analyse et la rigueur ont du mal trouver leur place La question de la connaissance des droits et de leur application est tr s variable selon les cas dans un contexte mouvant de changement constant des lois ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 13 Rapport final juin 2006 I 3 La question s mantique les terminologies Au fil du travail nous nous sommes aper ues que cette question concernait de nombreux secteurs et acteurs institutionnels chacun avec leur propre culture institutionnelle leur langage et leur terminologie Il nous a sembl important de restituer le vocabulaire employ pour une clarification du travail Les termes se bousculent et souvent s entrecroisent pour cr er des confusions quant au public dont on parle vraiment S agit il de femme trang re n ayant pas la nationalit fran aise Sont elles venues de fa on ill gale ou l gale sur le territoire fran ais Ont elles migr en France par la voie du regroupement familial ou bien sont elles les actrices premi res de leur migration Ont elles demand l asile territorial ou politique la suite d une situation qui les met en danger dans leur pays d origine Sont elles en attente de
173. ls des droits personnels et sociaux sant logement des droits civiques libert d opinion et d expression notamment de l acc s la formation et l emploi les tudes et donn es statistiques disponibles sur la question attestent que le nombre de femmes immigr es et issues de l immigration ont simultan ment conna tre des in galit s qui affectent la population immigr e par rapport la population g n rale et des difficult s accrues par rapport aux femmes en g n ral On constate depuis quelques ann es des avanc es sur les probl matiques relatives aux droits personnels mariage forc mutilation sexuelle avanc es tant sur le plan th orique que l gislatif m me si l harmonisation des droits internationaux relatifs la personne est identifi e comme un obstacle majeur la reconnaissance des femmes immigr es comme r ellement actrices de leurs droits tels qu ils sont d finis sur le territoire fran ais Cette question a une place centrale dans les analyses des difficult s que rencontrent les femmes de l immigration pour faire valoir leurs droits car leur mise en uvre se r v le complexe dans les faits et demande des connaissances tr s pointues que seulement certains juristes et certaines associations ont d velopp es tels le RAJFIRE R seau pour l autonomie juridique des femmes immigr es le lieu ressource en droit international de la famille des femmes trang res et issues de l immig
174. me fa on par les jeunes filles qui semblent se fondre dans le droit commun pour faire valoir leurs droits Les jeunes filles issues de l immigration en 2005 ne se mobilisent pas pour cr er des associations Cela ne les emp che pas d tre usag res d associations de femmes et ou actrices d autres projets associatifs Nous n avons pas trouv d associations impuls es par des jeunes filles issues de l immigration qui m nent des actions en direction de l acc s aux droits On nous avait interpell au d but du travail sur les associations de jeunes femmes musulmanes En fait il en existe tr s peu et elles sont singuli rement volatiles Elles mergent puis disparaissent La D l gation R gionale aux droits des femmes de Marseille avait t sollicit e par un regroupement de jeunes femmes musulmanes mais quand nous avons voulu les rencontrer elles avaient disparu III 5 Les associations de solidarit avec les femmes immigr es Un autre groupe d associations nous para t particuli rement pr sent dans le champ des droits ce sont des associations de solidarit s que nous d finirons comme des associations cr es par des femmes et parfois avec des hommes fran ais et immigr s sensibilis s par les difficult s rencontr es par les femmes immigr es ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 72 Rapport final juin 2006 L ASFAD nous est apparu un exemple embl matique des
175. mises en vidence par l existence des migrations f minines autonomes etc Les femmes immigr es recouvrent une r alit multiple ancr e dans un imaginaire important nourri de repr sentations diverses et qui fait appel un vocabulaire approximatif Si l on interroge l imaginaire collectif la femme immigr e est originaire du Maghreb ou d Afrique noire Par exemple une personne interview e nous relate l observation qui lui est faite Vous n tes pas fille d immigr alors qu elle est fille d espagnol r fugi De plus il semble que la question de l immigration soit davantage li e certains pays On trouve beaucoup de travaux sur le Maghreb et l Afrique noire alors que les associations d Asie d Europe de l Est d autres origines sont peu trait es Ces formes d immigration sont galement moins trait es par les m dias Les femmes intellectuelles viennent bousculer galement ces repr sentations elles ne correspondent pas l image traditionnelle qui compose l imaginaire collectif Les croisements avec l exclusion due une f minisation de la pauvret et de la pr carit peuvent occulter les difficult s d int gration des femmes dipl m es Prenant en compte la position de ces femmes devant la loi nous pouvons les r pertorier en trois groupes les r guli res les entre deux et les irr guli res Dans chacun de ces groupes plusieurs situations peuvent tre prises en compte
176. mmes en migration et l acc s aux droits 73 Rapport final juin 2006 pluriel qui compose les femmes en migration Elles font appel des comp tences professionnelles pointues et diversifi es Elles ont constitu un r seau important de personnes ressources expertes en diff rents domaines Quand cela est n cessaire elles vont les chercher sur tout le territoire Elles mobilisent des financements multiples pour fonctionner Il nous a sembl plus pertinent de dresser un paysage int grant ces acteurs dans leurs interactions globales et sp cifiques que de faire une typologie statique qui n aurait pas fait appara tre les dynamiques l uvre ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 74 Rapport final juin 2006 PARTIE IV LES STRATEGIES ASSOCIATIVES Le champ de la vie associative doit tre appr hend en fonction des strat gies mises en uvre pour mener bien les objectifs Dans cette perspective les associations participent la d finition de formes d actions collectives au sein de la soci t civile qui t moignent de strat gies divergentes allant de l alliance la lutte certaines associations font alliance avec les nouveaux pouvoirs d autres jouent de tous les autres registres possibles de la lutte au retrait Nous avons choisi d tudier le r le des associations de femmes immigr es dans l acc s aux droits partir des strat gies d ploy es p
177. mmigr es ou issues de l immigration dans la politique en faveur des droits des femmes a t longtemps tr s r duite BORGETTO Michel Les enjeux actuels de l acc s aux droits Sens port e impact des politiques d insertion In Informations sociales CNAF n 120 2004 Ibidem p 18 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 37 Rapport final juin 2006 Une premi re amorce est r alis e en octobre 1996 avec un avis du Conseil national pour l int gration des populations immigr es sur le statut personnel et l int gration sociale culturelle et nationale des femmes immigr es et issues de l immigration Il y souligne que la soumission au statut personnel constitue un ghetto de droit gt dans lequel non seulement les r sidentes trang res mais galement des Fran aises pouses d un tranger des binationales c est dire des femmes immigr es en France ou m me issues de l immigration sont potentiellement enferm es En juin 2000 dans le cadre d un comit de suivi des lois sur l immigration une commission de l Assembl e nationale s empare de cette question dans un colloque intitul Femmes trang res et immigr es en France Ce colloque organis en juin 2000 permet d aborder les difficult s que rencontrent ces femmes face leur droit de s jour aux lois et coutumes des pays d origine la maladie et la
178. n 2006 prise en compte seulement au moment o elle a pris une place importante dans la soci t et r v l de nombreux dysfonctionnements Si l on s int resse aux effets produits par l usage de ce terme on constate qu il assigne une repr sentation d immigr des individus qui sont fran ais de fait parce que n s scolaris s et sociabilis s en France L Aflas de l immigration en France souligne les difficult s produites par cette nouvelle cat gorisation L expression deuxi me g n ration a l inconv nient d insister sur l origine trang re d une cat gorie d individus qui sont fran ais dans leur grande majorit Elle peut conduire des formes de stigmatisation qui alimentent souvent le racisme Dans le m me temps c est cette question qui a ouvert le d bat de la lutte contre les discriminations Cette terminologie est li e l usage que l on veut en faire et aux personnes qui l utilisent Dans les cahiers du CEDREF Claude Zaidman rel ve les diff rentes terminologies qui sont utilis es pour d signer les enfant n s de parents immigr s en fonction des situations et des interlocuteurs Issus de l immigration d origine trang re deuxi me g n ration les cat gories construites pour d signer les enfants de parents migrants sont diverses Elles voluent dans le temps en fonction de l histoire de l immigration et des politiques de l immigrat
179. n Europe Collection des Cahiers du CEDREF d cembre 2003 s rie Colloques et travaux p 129 130 118 BOUABDILLAH Pascale Les femmes relais et leurs actions In BENTCHICOU Nadia dir Les femmes de immigration au quotidien Paris Harmattan paris 1997 p 76 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 102 Rapport final juin 2006 d autres coordinations associatives Une association comme FIA se donne pour mission de faire remonter les demandes des associations locales de m diation aux institutions Les demandes des actrices locales vont dans le sens de la reconnaissance de leur fonction comme un r el m tier Elles veulent faire reconna tre leurs actions mais surtout elles souhaitent que leur activit soit reconnue comme un m tier pour qu elles puissent transf rer leurs comp tences dans d autres champs professionnels La p rennit de leur fonction est remise en cause Par exemple en 1995 lorsque le dispositif emploi jeune est con u les associations qui travaillent avec des femmes relais s en s parent pour recruter leur place des personnes de moins 26 ans qui entrent dans le cadre de cet emploi aid pour des raisons conomiques Pour garantir des conditions d centes aux femmes qui travaillent dans ce domaine FIA veut faire reconna tre les comp tences mises en uvre C est la raison pour laquelle ces femmes et par cons quent FIA ont voulu faire de c
180. n Itin raire propos recueillis par Jules Falquet In FALQUET Jules GOLDBERG SALINAS Anette ZAIDMAN Claude coordonn par Femmes en migrations aper us de recherche Cahiers tudes f ministes Paris 7 Cahier du CEDREE 2000 n 8 9 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 11 Rapport final juin 2006 primo arrivante situation qu il faut d cliner en fonction des conditions d entr e en France de son statut juridique r fugi regroupement familial en situation irr guli re sans papiers ou clandestin install e en France situation qu il faut d cliner en fonction de la r gularit et des conditions du s jour de l origine migratoire binationale et soumise aux lois du pays d origine ou encore issue de l immigration situation qui ne devrait pas entrer dans notre cat gorie mais qui dans les faits est concern e par la question de l acc s aux droits et de la lutte contre les discriminations La description de ces situations fait appel des notions qui demandent tre clair es afin de saisir les diff rentes r alit s v cues par les femmes immigr es dont il sera question tout au long de cette tude Sabah Cha b voque une cat gorie sociale complexe caract ris e par diff rents facteurs h t rog n it des configurations familiales dynamiques des statuts et des places occup es par les femmes dans l espace et dans le temps
181. n en faveur lobby interpellation et proposition De nombreuses associations mixent ces diff rents modes op ratoires selon les situations auxquelles elles sont confront es De la m me mani re on peut distinguer plusieurs types d actions qui s inscrivent dans des strat gies distinctes pour favoriser la prise en compte des questions les coups politico m diatiques les chocs collectifs les v nements mobilisateurs qui utilisent la m diatisation comme onde de diffusion d une question sociale Le mouvement des NPNS s inscrit tout fait dans cette logique un v nement choquant une jeune femme br l e et la structuration d un collectif fort avec des armes politico m diatiques les actions visibles de surface mais pas du tout superficielles comme le travail men par des associations qui font du lobbying aupr s des institutionnels en terme de repr sentation et de participation des groupes de travail pour t moigner des carences observ es nous pensons au GAMS ou ELELE ou encore par la production d outils d information qui sont galement des plaidoyers et des revendications les actions de fonds travail peu visible que m nent de nombreuses associations en France pour r pondre des besoins non couverts association de quartiers associations juridiques sp cialis es par des intervention de longue dur e les mobilisations de nouveaux collectifs associatifs
182. ncilier la promotion de l id al d autonomie avec celle d appartenance Elles initient des actions qui favorisent l effectivit des droits Comme le fait remarquer Jacques Ranci re Les droits ont t gagn s par l action d mocratique et ils ne gardent leur effectivit que par cette action Les droits de l homme et du citoyen sont les droits de ceux qui leur donnent r alit et nous rajouterons des femmes naturellement Sabah Cha b soul ve bien les paradoxes auxquels sont confront es ces d marches Les femmes immigr es sont au c ur d un processus qui vise cr er des emplois nouveaux conomiquement viables et socialement valorisant porteur d une qualification professionnelle et d une identit sociale Elles font en quelque sorte les frais de cette entreprise de conversion qui se construit de ces nouveaux emplois suppos s reposer sur des nouveaux besoins En quelque sorte elles r pondent pleinement l injonction de faire preuve d imagination individuelle et collective pour assurer en somme leur propre emploi et celui des autres la cr ation d emplois ind pendants et salari s ne se d cline t elle pas en forme d emploi des plus classiques au plus atypiques port par des acteurs multiples collectivit s locales associations r gies de quartiers entrepreneurs 3 Sabah Cha b souligne galement que les femmes ind pendants soci t s priv es etc immigr es peuvent tre vues
183. ndre la loi Quand il y a des choses faire il y a un accueil pour voir les documents donc on convoque la personne pour un rendez vous d accueil On tudie le dossier parce que quelques fois les gens vous disent quelque chose au t l phone et a ne colle pas avec les documents Par exemple on a remarqu que beaucoup d africains vous disent Je suis mari c est mon mari alors qu on n a pas d acte de mariage donc il se peut que ce soit un mariage coutumier alors les droits ne sont pas les m mes D j lorsque nous avions valu le SAMU social de Paris nous avions t frapp es par le fait que les associations rencontraient des difficult s pour obtenir les papiers administratifs concernant les droits pour les personnes en difficult Le d calage du v cu de ces personnes avec la r alit administrative entra ne des difficult s Si le rattachement un organisme d accueil et la proc dure de d livrance de la carte d identit semblent r ellement facilit s dans les textes la r alit est souvent plus complexe et demande un temps d coute de recherche et d accompagnement bien sup rieur ce qui en appara t au premier abord On observe un travail d accompagnement comparable dans le travail r alis par les associations de femmes qui interviennent sur l acc s aux droits Le travail principal consiste faire tomber les peurs face aux courriers administratifs pour que les personne
184. nes L exemple de la cr ation d activit s de proximit ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 129 Rapport final juin 2006 Analyse des freins et des obstacles Etude r alis e dans le cadre d une convention avec le Minist re de l Emploi et de la Solidarit Service des Droits des Femmes Juin 1999 HERSENT Madeleine Initiatives locales de femmes immigr es dans les zones sensibles urbaines L exemple de la cr ation d activit de proximit Analyse des potentialit s et des obstacles Etude r alis e dans le cadre d une convention avec la DIV Juin 2002 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 130 Rapport final juin 2006 ANNEXE 1 GLOSSAIRE ACB Association de Culture Berb re ACORT Assembl e citoyenne des originaires de Turquie AFEF Association Fatoumata pour l mancipation des femmes ASFAD Association de solidarit avec les femmes alg riennes d mocrates BRRJI Bureau r gional de ressources juridique internationales CADH Convention am ricaine des droits de l homme CDAD Conseil d partemental d acc s au droit CEDAW Commission des Nations unies sur l limination des discriminations l encontre des femmes CEDEEF en fran ais CEDH Convention europ enne des droits de l homme CEDREF Centre d enseignement de recherche et de documentation pour les tudes f ministes CICADE Centre pour l initiative citoyenne d
185. nnelle m me sans titre de s jour pour les femmes engag es dans une proc dure judiciaire pour les cas voqu s ci dessus cet acc s exceptionnel l AJ est possible et se pratique d ailleurs dans le d partement de la Seine St Denis il faut le g n raliser Violences et d pendance conjugale faire un bilan de l application des nouveaux alin as 431 2 et 313 12 ajout s par la loi de novembre 2003 sur le renouvellement des cartes de s jour en cas de s paration due des violences conjugales e rendre possible la d livrance du premier titre de s jour en cas de violences conjugales commises avant la d livrance du titre e introduire ces nouvelles dispositions dans les accords bilat raux franco alg riens e soutenir la proposition de loi n 93 d pos e au S nat le 29 mars 2005 contre les violences qui inclut la p nalisation de la privation de papiers d identit ou relatifs au titre de s jour par des conjoints ou compagnons et ajouter par des parents Regroupement familial e accepter l admission au s jour regroupement familial sur place en fonction des situations particuli res v cues par des femmes et leurs enfants e assouplir les conditions du regroupement familial article 411 5 qui sont inadapt es par rapport aux r alit s sociales actuelles situation de l emploi bas salaires temps partiel co t des logements et qui donnent lieu des abus et de l arbitraire afin d viter que de nombreuses femmes et en
186. ns de double discrimination le fait d tre une femme d tre immigr e situation laquelle nous ajoutons un troisi me niveau une dimension sociale alors qu elles ont des comp tences et des exp riences professionnelles dans leur pays d origine qu elles n arrivent pas valoriser sur le march du travail en France Les probl mes se posent de mani res diverses D un c t SCHNAPPER Dominique La relation l autre Paris Gallimard 1998 p 13 100 Lutter contre les discriminations raciales sur le march du travail DIV DPM DGEFP et FAS septembre 2000 0I Emploi et discriminations raciales le d gel In Economie et humanisme n 353 juillet 2000 10 Lorsque nous la mettons en vidence en 2002 l occasion d un rapport pour la DIV notre analyse est critiqu e 103 ROULEAU BERGER Laurence LANQUETIN Marie Th r se Femmes d origine trang re travail acc s l emploi discriminations de genre Etudes et Recherches FASILD Paris La Documentation fran aise 2004 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 96 Rapport final juin 2006 l obtention d un dipl me dans un pays hors Union europ enne ne garantit pas la reconnaissance de la part des employeurs avec dans certains cas une possibilit quasiment nulle de trouver un travail dans son domaine de comp tence D un autre c t les exp riences acquises dans le pays d origine ne s
187. nsabilit s de polyvalence Elles int grent la prise en compte des contraintes par une meilleure articulation vie familiale et vie professionnelle Elles favorisent l int gration de jeunes filles et m nent des interventions dans les coles Isabelle Gu rin insiste sur l importance de ces lieux L tat de droit se pr occupe des justices intrafamiliales ce qui est d j un premier pas Mais les personnes elles m mes ont besoin d espaces interm diaires propices une forme d autogestion collective des probl mes particuliers de chacun ainsi qu l expression et la reconnaissance de leur caract re multidimensionnel Ces espaces jouent en quelque sorte une justice de proximit au sens o ils adaptent les droits formels aux exigences locales en r pondant une triple finalit valuer l autonomie r elle des personnes 14 BARTHELEMY Martine Y a t il une sp cificit du mouvement associatif des populations issues de l immigration Contribution au colloque Migrations et vie associative entre mobilisation et participation institut du monde Arabe octobre 2001 141 GUERIN Isabelle Femmes et conomie solidaire Paris La d couverte MAUSS 2003 Collection Recherches p 208 209 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 115 Rapport final juin 2006 les aider prendre conscience de leurs droits et convertir ces droits en r elles potentialit s et enfin co
188. nse singuli re une situation particuli re et ne font pas le travail que font d j d autres professionnels du travail social Quand on parle de permanence sociale ce n est pas pour faire le travail d assistante sociale mais c est vraiment aussi pour informer pourquoi la personne n a pas une ouverture de droit Lorsque nous abordons cette question avec Anne Golub elle insiste sur le fait que les associations de femmes interviennent en compl mentarit des travailleurs sociaux Les travailleurs sociaux ont une l gitimit professionnelle et institutionnelle Ils ont des savoirs faire techniques et autres mais ils manquent d une connaissance et a personne ne peut leur reprocher d une connaissance plus approfondie des ph nom nes que les gens ont v cus ce qui ne donne pas forc ment une l gitimit pour une personne qui parle au nom de ce groupe Les associations sont sollicit es comme expertes par les professionnels de l action sociale et par les associations locales confront es des situations qu ils n ont pas les moyens de traiter comme le mariage forc ou l excision Qu ils s agissent d associations de quartier comme Voix d Elles Rebelles ou Voix de femmes ou d associations nationales elles sont sollicit es pour intervenir en tant qu expert de ces questions et favoriser une pr vention des risques Elles sont galement interpell es par des professionnels qui souhaitent b n ficie
189. ntre leur contribution la citoyennet Des associations locales f minines et multiculturelles sont en France les contextes qui favorisent la mobilisation de ressources sociales et culturelles et de dispositions acquises pendant les socialisations ant rieures L engagement dans ces collectifs lectifs est le ressort de l action de ces femmes Il leur permet de construire des projets et de tenter d acc der plus d individuation m me si celle des femmes et en particulier celle des migrantes r v le un processus inachev fragile et menac par la pr carisation sociale Dans des quartiers populaires il est une voie sp cifique d individuation qui joue la carte de la citoyennet Marcel Schwab d cline autrement cette articulation entre individu et collectif tre soi m me en masse L appartenance ces regroupements singuliers permet aux femmes d exister de mani re authentique pour ensuite s manciper de trop de syst mes de contraintes VI 2 Des outils singuliers d intervention Les femmes cr ent des modes d intervention innovants qui donnent des l ments de compr hension du monde par la mise en uvre d une expertise collective citoyenne Ceux ci nous paraissent r pondre l un des enjeux du f minisme contemporain qui selon Elsa Dorlin r side dans l appr hension et la compr hension des relations de domination en prenant en compte diff rentes cat gories sociales par la production
190. ociales sp cifiques ou significatives In L immigration c t femmes Colloque r gional 1 d cembre 2004 Amiens D l gation R gionale aux Droits des Femmes et l Egalit de Picardie FASILD Direction r gionale de Picardie La Licorne Amiens 2005 CHA B Sabah Femmes migrations et march du travail en France In HERSENT Madeleine ZAIDMAN Claude Genre Travail et Migrants en Europe Collection des Cahiers du CREDEF D cembre 2003 CHIKHA Elisabeth MALZAC Mich le amp MINCES Juliette Elles femmes en mouvement in Hommes et migrations mars 1991 n 1141 DACHEUX Eric Les associations dans l espace public europ en In Associations d mocratie et soci t civile DELCROIX Catherine M diatrices socioculturelles citoyennes innovantes In BENTCHICOU Nadia dir Les femmes de l immigration au quotidien Paris l Harmattan 1997 DELEUZE Gilles Pourparlers Paris Les Editions de Minuit 1990 DEWITTE Philippe entretien de DOOH BUNYA Lydie interview e La condition des femmes noires en France In Trajectoire d un intellectuel engag Hommes et Migrations Septembre Octobre 2005 n 1257 r dition du n 1131 avril 1990 consacr aux africains noirs en France ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 124 Rapport final juin 2006 DORLIN Elsa De l usage des cat gories de sexe et de race In FOUGEY
191. ociatif comme partenaire incontournable de ce programme La ministre Nicole Ameline y d clare Nous m nerons donc une r flexion particuli re sur la question du droit des femmes et de l acc s aux droits qui int ressent des cat gories de population tr s diversifi es Je pense galement toutes les femmes issues de l immigration Les visites que j ai effectu es m ont l aussi confort e dans l id e que nous avions un travail important r aliser en faveur de l int gration Groupes de travail Femmes de l immigration ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 41 Rapport final juin 2006 L ann e suivante le 7 mars 2005 le minist re de la Justice et celui de la Parit et de l Egalit professionnelle remettent un rapport au Premier ministre portant pr cis ment sur les femmes de l immigration et le plein exercice de la citoyennet part enti re parts gales Ce rapport pr sente les r sultats des travaux r alis s durant l ann e 2004 par plusieurs groupes de travail compos s des repr sentants des minist res concern s par la question de l acc s aux droits pour les femmes immigr es Minist re de la Parit et de l Egalit professionnelle copr sident Minist re de la Justice copr sident Minist re de l Education nationale de l Enseignement sup rieur et de la Recherche Minist re de l Int rieur de la S curit
192. olutions originales et adapt es leurs logiques Si l association arrive enclencher un projet conomique d autres suivront Une responsable associative fait remarquer sur les initiatives o il n y a pas eu d association m re o ce sont les travailleurs sociaux qui veulent cr er leur petit b b a ne marche pas Comme l explique Martine Barth lemy Le d veloppement des activit s conomiques des associations et en particulier le d veloppement des activit s d insertion est une volution majeure des pratiques associatives Il n illustre pas seulement le d sengagement de l Etat social et le ph nom ne d instrumentalisation des associations qui s ensuit Beaucoup d associations CHA B Sabah Femmes immigr es et emploi cat gories sociales sp cifiques ou significatives In L immigration c t femmes Colloque r gional 1 d cembre 2004 Amiens D l gation r gionale aux droits des femmes et l galit de Picardie FASILD Direction r gionale de Picardie ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 114 Rapport final juin 2006 n agissent pas seulement en tant repr sentantes porte paroles de groupes sociaux d favoris s ou d munis mais elles mettent en uvre de r elles strat gies de mises en activit des personnes en difficult cherchant les responsabiliser les int grer Les femmes qui travaillent dans ces lieux
193. on d insertion promeut une repr sentation renouvel e de la question sociale Le programme d action de lutte contre les exclusions d finit l acc s aux droits comme le tremplin vers la r insertion sociale qui passe par un quilibre entre d une part la mise en place de solutions sp cifiques et des formes de discrimination positive en faveur des d munis et d autre part l inscription de ces actions dans le droit commun en vue d viter la formation d un droit des exclus qui pourrait tre stigmatisant et synonyme d un droit de seconde classe Comme le souligne Michel Borgetto la th matique de l acc s aux droits renoue avec les deux principes fondamentaux de la politique sociale dans le cadre d mocratique et r publicain l galit en droit et l galit des chances Ceci se double d une directive au niveau europ en une ligne d action prenant appui sur les droits consacr s par la charte des droits fondamentaux de l Union 2000 Mais l acc s aux droits n est pas le droit r alis Le probl me pos est celui de l effectivit de l acc s aux droits pour l ensemble des personnes I1 1 3 Acc s aux droits et femmes immigr es Apr s de longues ann es d invisibilit la question du droit des femmes immigr es ou issues de l immigration merge dans les ann es 1990 Un r cent rapport r alis par la Cour des comptes rel ve que la place des femmes i
194. ondements de l autorit parentale et de la filiation tels qu ils sont d finis dans le droit fran ais Ces dispositions sont tr s d favorables aux femmes m me si la garde des enfants est donn e la m re la tutelle demeure dans les mains du p re qui peut reprendre les enfants quand il le souhaite Le rapport du Haut Conseil l int gration de 2003 rel ve En tant qu elles reconnaissent la r pudiation les conventions bilat rales qui ont t cit es en particulier la convention franco marocaine du 10 ao t 1981 sont contraires au principe d galit entre les hommes et les femmes pos par la Constitution elles sont en conflit avec la Convention europ enne de sauvegarde des libert s fondamentales Il conclut que le Haut Conseil l int gration estime qu il est de la responsabilit de la France de signifier clairement son opposition des pratiques aussi discriminatoires et attentatoires aux droits des femmes que la r pudiation Les moyens d action Les moyens d action sont ici complexes et reposent principalement sur une connaissance fine et une bonne ma trise de l appareil judiciaire et des jurisprudences Les instances consultatives ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 47 Rapport final juin 2006 fran aises d noncent ces situations mais elles repr sentent un n ud juridique l chelle internationale et s inscrivent dans des strat gies
195. onjoints m me ch meurs explique l absence prolong e des immigrantes dans le monde du travail elles contribuaient viter hausses et soubresauts des chiffres du ch mage tout en alimentant des activit s ill gales peu et mal r mun r es La pr sidente du r seau R actives qui regroupe des initiatives de femmes explique les principaux l ments concernant la repr sentation collective de la femme immigr e lorsque l on aborde la question de l acc s l emploi Pour l inconscient collectif en Occident une femme du Sud va forc ment avoir beaucoup d enfants donc c est une femme probl me pour les employeurs Nous l avons vu dans la premi re partie de notre tude les femmes en migration constituent une r alit plurielle et si la majorit de ces femmes ne sait ni lire ni crire elles ne savent m me pas aller la gare il y en a d autres la femme tudiante qui est venue faire ses tudes qui a fini qui est dipl m e mais qui ne trouve pas de travail tout simplement parce qu elle est arabe latino ou noire Le champ de l emploi et de la formation professionnelle des femmes en migration est particuli rement int ressant observer car leur situation a peu volu au fil du temps et leur taux de ch mage reste important Favoriser l acc s l emploi constitue l une des pr rogatives de l accord cadre sign entre la DPM le FASILD et le service du Droit des femmes en 2003
196. ons aper us de recherche Cahiers du CEDREF 2000 Cahiers tudes f ministes Paris 7 n 8 9 p 319 BLANCHARD Nathalie Femmes d origine maghr bine de la solidarit familiale la mobilisation In CHIKHA Elisabeth MALZAC Mich le amp MINCES Juliette Elles femmes en mouvement Hommes et migrations mars 1991 n 1141 p 35 35 Op cit Noiriel note 20 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 19 Rapport final juin 2006 Du point de vue de l acc s aux droits de ces jeunes femmes nous sommes devant une bo te noire En principe les droits elles les ont de fait puisqu elles sont fran aises Elles se vivent comme fran aises mais elles se trouvent confront es des cat gorisations assign es par l ext rieur qui les freinent dans l exercice de leurs droits Comme nous le verrons ult rieurement face cette situation elles d veloppent d autres strat gies et investissent d autres espaces que leurs m res Les jeunes filles issues de l immigration nous semblent plus tre dans une logique de r ussite individuelle mais confront es des discriminations de la part d une soci t dont elles font partie Elles s organisent pour d passer les probl mes qu elles rencontrent dans des associations de jeunes dipl m es et souvent dans des associations mixtes car elles veulent tre reconnues pour ce qu elles sont des jeunes femmes fran a
197. onseils des exp riences Le regroupement de ces initiatives au sein du r seau R actives rend visible et lisible le travail effectu dans diverses r gions par les femmes des quartiers en difficult socio conomique Ce regroupement est force de proposition pour faire reconna tre que les femmes ont le droit de se former dans la dur e afin d acc der une professionnalisation effective Il a organis de nombreuses rencontres particip des regroupements internationaux Mais le fonctionnement en r seau est difficile car il faut pouvoir mobiliser des initiatives de l ensemble du territoire De plus les r seaux d acteurs sont toujours confront s des questions de reconnaissance et de l gitimit de la part des pouvoirs publics D un c t le discours dominant porte sur la n cessit de regroupement et de l autre c t les initiatives manquent toujours de reconnaissance quand elles sont constitu es par les acteurs eux m mes Pour que ces initiatives se d veloppent il est essentiel de faire reconna tre un droit l initiative conomique pour tout public o on consid re les personnes comme responsables de leur projet et interlocutrices part enti re et non renvoy es se mouler dans des proc dures qui les d tournent les d calent de leur objectif et parfois les remettent en cause R actives est important parce que les initiatives se cr ent de fa on isol e sur leur territoire et leur histoire
198. ont ni valoris es ni prises en compte par des employeurs comme les agences int rimaires Ainsi les femmes en migration sont cantonn es dans un cercle vicieux Elles doivent se rabattre sur des travaux pr caires pour des raisons conomiques et de subsistance et s loignent ainsi encore plus du march du travail qui correspond leurs comp tences et aspirations professionnelles De plus pour augmenter les difficult s les femmes en migration n ont pas acc s l ensemble du secteur public aux services de sant d ducation de communication secteurs qui emploient une main d uvre f minine importante Il est vrai que nous assistons aujourd hui une s rie de conqu tes obtenues par les femmes d une mani re globale travers diverses manifestations et luttes du mouvement f ministe m me s il reste encore des am liorations apporter Cependant comme le dit Isabelle Gu rin Les r sultats en termes d galit r elle h las sont beaucoup plus d cevants et m me inqui tants puisqu ils montrent quel point la marche vers l galit est complexe et 104 laborieuse En dehors de ces consid rations d ordre professionnel sur les difficiles valorisations des dipl mes et des comp tences des femmes en migration il ne faut pas occulter le caract re racial des discriminations dans le monde du travail C est autour des jeunes ou moins jeunes issus de l immigration que les politiques
199. ou pr sentes dans le pays tr s jeunes qui font l objet de contr le renforc de la part des familles et les m res pr sentes en France depuis longtemps Il arrive que des m res soient rest es isol es de la vie sociale fran aise et que persistent dans la famille des relations tr s traditionnelles Il arrive que ces femmes soient maintenues dans une situation administrative pr caire pendant de nombreuses ann es par leurs poux Ce rapport d activit rel ve des difficult s persistantes auxquelles sont confront s les centres d h bergements en raison des parcours des femmes mais aussi de la difficult acc der leurs droits en France Des probl mes g n raux sont perceptibles depuis longtemps dans le r seau tel que des probl mes persistant de langue et d illettrisme un acc s limit la sant reproductive un acc s limit au logement un acc s limit au travail une violence institutionnelle des titres de s jour pr caire ou des femmes sans aucun titre de s jour Les actions en direction des femmes immigr es Pour r pondre ces pr occupations la FNSF met en place en 2003 le comit Droits de femmes droit de s jour contre les doubles violences r unissant des associations impliqu es dans la d fense de droits trangers et des femmes en particulier dont notamment l ACORT l ASFAD le RAJFIRE le CIMADE La Ligue des femmes iraniennes la FA
200. oulot L activit c est s impliquer dans la vie de la cit ACTIVE Active pourquoi parce que je vais dire au maire que je ne suis pas daccord que ces poubelles ne sont pas arriv es le dire au conseil du quartier Etre active c est tre citoyenne se poser les vraies questions sur les condition de vie sur la citoyennet sur le droit proposer agir rentrer dans la vie active 8 comme faisant Nous entendons citoyennet dans le sens o l emploi Bernard Eme davantage r f rence l inscription territoriale des individus et au lien social qui les unit Jean Marie Delarue d finit la citoyennet comme le droit d intervenir qu une personne peut avoir sur les d cisions qui la concernent On a apport quelque chose on sait maintenant que sur un territoire des femmes peuvent questionner mais m me si c est pas l activit toute seule qui peut changer le quartier on a apport un questionnement la t te de chaque homme de chaque femme sur les Hauts de Rouen c tait quoi Plein sud Pourquoi ces femmes l se sont mises travailler comme des folles VI 4 La justice sociale Les femmes de ces associations d cident souvent de prendre leur vie en main et d intervenir sur leurs conditions de vie Elles cr ent des activit s qui r pondent des besoins non couverts service de proximit lieu de restauration fournissent du travail des personnes en marge de l emplo
201. p nalis es sur le march du travail et souligne la n cessit de reconna tre le droit l initiative de tout un chacun et de toute communaut droit l initiative conomique droit l initiative citoyenne pour cela faciliter l entreprenariat collectif cr er des cadres d expression et d actions appropri s Le Comit interminist riel l int gration Le 10 avril 2003 un d cret relance les r unions du Comit interminist riel l int gration CID qui taient suspendues depuis 1990 II remet au Premier ministre un Programme annuel d action dans lequel la question de l acc s aux droits des trangers occupe une place importante Compos de 55 fiches d action ce programme reconna t que les femmes immigr es cumulent les in galit s et met en uvre des actions sp cifiques en faveur de celles ci fiches 51 55 Trois axes de r flexion sont retenus construire des parcours d int gration pour les nouveaux migrants encourager la promotion sociale et professionnelle agir contre les intol rances pour l galit des droits ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 39 Rapport final juin 2006 Le rapport du Haut Conseil l int gration femmes issues de l immigration Le 2 juillet 2003 le Haut Conseil l int gration remet un avis au Premier ministre Jean Pierre Raffarin sur les droits des femmes issues de l immig
202. pouvoir d agir et les droits cr ances ou droits qui r f rent au pouvoir d exiger Nous avons de fait ajout un s la formulation acc s aux droits entendant par l une pluralit de droits que nous pouvons pr ciser ainsi MILEWSKI Fran oise Les in galit s entre les hommes et les femmes facteurs de pr carit rapport r alis pour le minist re de la Parit et de l Egalit professionnelle mars 2005 5 DUMORTIER Jean Bernard COQUELLE Claude RELLI Antonella Immigr s citoyens Faciliter l acc s aux droits FAS Audit strat gique COPAS septembre 2001 ou encore BORGETTO Michel Les enjeux actuels de l acc s aux droits Informations sociales CNAF n 120 2004 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 32 Rapport final juin 2006 Jes droits personnels mutilations violences mariages forc s r pudiation polygamie Jes droits sociaux droit la sant acc s aux soins hospitalisation la question du VIH contraception pr vention alimentation droit au logement droit l emploi et la formation droit l ducation droit la culture droit la retraite Les connaissances sont encore rares sur ces diff rents sujets car comme le fait remarquer Olivier Rousselle dans l avant propos de l ouvrage de Marie Th r se Lanquetin et Laurence Rouleau Berger Qu il s agisse en effet des droits civi
203. questions Une commission femmes a ainsi merg au sein de la f d ration des associations de solidarit avec les travailleurs immigr s en 1997 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 58 Rapport final juin 2006 III 3 Les associations de conqu te et de d fense des droits des femmes Il nous est apparu important d observer comment les associations qui s inscrivent dans la conqu te et la d fense des droits des femmes ont investigu cette question Pour beaucoup elles ont t cr es dans les ann es 1970 dans le prolongement des actions men es par les mouvements f ministes Leurs pr occupations se sont essentiellement centr es sur l galit hommes femmes au sein de la vie familiale et sexuelle puis sur la parit dans la vie politique Le f minisme fran ais a particuli rement tard prendre en compte cette diversit des situations et des int r ts des femmes qui peuvent aller jusqu les opposer Mais la prise en compte des femmes immigr es parmi le public touch par leur action a donn lieu des ajustements et des volutions au cours du temps En France pour les chercheurs comme pour les militantes f ministes la r f rence l universalisme r publicain jointe l oubli de l histoire coloniale de la France a longtemps contribu obscurcir la r flexion sur la diversit des situations et des v cus des femmes Les associations ont
204. qui permettent de renforcer les actions isol es territorialis es et de se faire entendre collectivement Il nous semble que c est l imbrication de ces diff rents modes de faire qui favorise l mergence de ces questions sur la place publique et leur prise en compte dans les politiques publiques Les coups m diatiques r ussissent parce qu il y a eu au pr alable tout un travail d acculturation en profondeur qui a permis l impr gnation culturelle et r unit les conditions n cessaires pour une transformation sociale ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 90 Rapport final juin 2006 PARTIE V UNE DIFFICILE EMERGENCE DES DROITS SOCIAUX Nous avons pu voir dans la seconde partie le travail r alis par les associations sur le droit la personne et les strat gies d velopp es en termes de compl mentarit d actions de regroupements de lobbying Mais la question des droits la personne nous semble devoir se conjuguer avec les droits sociaux Ceci nous est rapidement apparu comme une probl matique mal cern e Nous nous sommes interrog es sur les raisons pour lesquelles les associations de femmes se sont beaucoup investies sur les droits personnels et peu sur les droits sociaux Elles sont r guli rement renvoy es au droit commun Mais aujourd hui dans la r alit nombre de questions restent sans r ponse sans traitement Le GISTI constate que la qu
205. quitte la France pour des raisons politiques et se r fugie l tranger Par la suite cette notion se g n ralisera et d signera toute personne quittant son pays pour s installer ailleurs Le terme migr est difficilement dissociable du terme immigr L migr n est pas pris en compte dans les tudes concernant les travailleurs trangers L historienne Fran oise Gaspard propose une d finition qui permet de faire le lien avec la pr carisation de la situation de ce public dans le contexte fran ais d une immigration de travail autrement dit provisoire Le terme immigr rend compte d un statut pr caire et d une non installation dans le pays Dans les pays anglo saxons on dit immigrant parce que les personnes qui arrivent se vivent g n ralement comme de futurs citoyens En France en revanche les immigr s ont t regard s comme des personnes venues ou venant temporairement et cela a marqu leurs perspectives et ne les a pas pr par s se vivre comme de futurs Fran ais La d finition de la population immigr e se r f re en partie la caract ristique du lieu de naissance Mais on distingue galement les personnes issues de l immigration qui n es en France ne sont plus immigr es selon la d finition de INSEE mais qui sont descendantes de migrants et dont l origine trang re encore per ue est susceptible d tre facteur de discrimination On va m me jusqu
206. r es en association loi 1901 afin de pouvoir s inscrire dans des dispositifs de coop ration d centralis e Cette dynamique merge ces derni res ann es ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 64 Rapport final juin 2006 Nous l avons vu l interculturalit est l une des caract ristiques centrales des associations de femmes en migration Les femmes se retrouvent dans des dynamiques interculturelles pour d passer les logiques communautaires et contrebalancer le poids des cultures traditionnelles Elles tentent de faire un pont entre culture d origine et culture du pays d accueil et de lutter contre la mont e des int grismes et la d gradation de la vie sociale Sa da Rahal Sidhoum d crit les apports de l interculturel lors d un colloque Lille en 1998 C est d placer le regard port sur l autre pour passer d une vision du migrant comme porteur d un certain nombre de manques qu il convient de combler au migrant comme source de richesses utiles socialement et conomiquement Beaucoup de femmes se f d rent autour d un projet social ou d une question de soci t ASIFA Association Femmes actives Rouen sur l acc s au travail association Sh bba Marseille G n ration Femmes Evry Femmes dans la cit Aix en Provence ou encore l association Femmes Associ es pour une Meilleure Expression a impuls la cr ation de Atelier Mandarine
207. r de leur exp rience dans une situation pr cise tr s souvent m me des assistantes sociales des ducateurs t l phonent pour avoir des conseils pour savoir ce qu il faut faire Ceci est d autant plus important que les intervenants sociaux peuvent parfois avoir une d marche infantilisante pour les femmes ils viennent avec un mode d emploi g n raliste sans savoir l histoire et les sp cificit s du public en question Beaucoup s interroge sur la capitalisation de ce travail qui est li une volont de transmission des savoirs et des comp tences Nos forces vives sont insuffisantes pour prot ger toutes les personnes il est n cessaire de capitaliser notre savoir transmettre pour une d multiplication ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 80 Rapport final juin 2006 La n cessit d information des associations est essentielle Celles ci font appel aux dispositifs existants mais encore faut il qu elles en aient connaissance qu elles sachent qui et o s adresser Comme il s agit d un secteur en perp tuelle volution la question de la diffusion de l information aupr s des petites associations locales est obligatoire Une bonne ma trise des moyens d acc s aux informations leur relais et leur traitement est une n cessit pour les associations intervenant dans ce champ Lors des entretiens nous avons t impressionn es par le large spectre
208. ration Enfin la question de l acc s aux droits est per ue de mani re singuli re par les politiques d actions sociales en faveur des personnes en situation d exclusion Nous avons pu rapidement observer que tous ces champs se recroisent et s entrem lent comme le fait remarquer Nancy Green Est ce le statut de la femme ou celui de l immigr e l appartenance une classe sociale ou une combinaison de ces facteurs 5 Femmes de l immigration Rapport du groupe de travail dirig par le Service aux droits des femmes et l galit remis Nicole Ameline mars 2005 5 GREEN Nancy Repenser les migrations PUF 2002 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 30 Rapport final juin 2006 D un point de vue op rationnel pour notre tude nous entendrons par acc s aux droits plus pr cis ment le fait de conna tre ses droits de les faire valoir et de les exercer Si nul n est cens ignorer la loi l acc s aux droit n est pas toujours chose ais e et la question de l acc s aux droits merge sur la sc ne publique au d but des ann es 1990 La notion de droit n est pas gale pour tous L audit strat gique r alis par le cabinet COPAS en 2001 pr cise la relativit de cette notion et sa singularit pour le public immigr pour qui la notion de droit prend une coloration et un relief particuliers Ce qui pour un Fran ais de souche rel ve de
209. ration Y sont abord es les questions de la r pudiation des violences faites aux femmes et de l autorit filiale Concernant leur acc s aux droits trois principales difficult s sont relev es relatives aux droits personnels La premi re concerne l application de ces droits et les difficult s d articulation des statuts personnels auxquelles sont soumises les femmes ayant la double nationalit et qui restent d pendantes de la loi du pays d origine lorsque les situations juridiques ont lieu l tranger Ainsi les femmes issues de l immigration sont soumises un statut in galitaire en France Les cons quences en France de ces situations juridiques cr es l tranger posent une deuxi me difficult majeure pour les femmes issues de l immigration difficult qui prend des proportions de non droit si elles ont une double nationalit ou la nationalit trang re Enfin la question de la connaissance de ses droits et donc du besoin d information est relev e comme un obstacle l acc s aux droits pour les femmes issues de l immigration A ce sujet le r le majeur des associations sp cialis es dans les questions de droits est d ailleurs soulign Le rapport leur rend un hommage appuy Parmi ses propositions le HCI invite les pouvoirs publics renforcer la dimension individuelle de leurs droits mais aussi l information sur les droits proposition qui est relay e par les
210. ration du CICADE Centre pour l initiative citoyenne de l acc s aux droits des exclus le BRRJI Bureau r gional de ressources juridique internationales et FIJI Femmes informations juridiques internationales Par contre la question des droits sociaux a plus de difficult merger Elle appara t le plus souvent de mani re p riph rique travers les travaux r alis s sur la pr carit ou la paup risation Les femmes immigr es y apparaissent comme un public cumulant les difficult s 56 Par souci de lecture et de prolongement des travaux r alis s ant rieurement nous nous appuierons sur la d finition adopt e dans le rapport Femmes de l immigration r alis conjointement par le minist re de la Parit et de l Egalit professionnelle et le celui de la Justice 5 ROULEAU BERGER Laurence LANQUETIN Marie Th r se Femmes d origine trang re Travail acc s l emploi discrimination de genre La Documentation fran aise 2004 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 33 Rapport final juin 2006 II 1 1 Acc s aux droits et justice Dans le rapport pr sent par Nicole Ameline r sultat des groupes de travail r unis durant l ann e 2004 le minist re de la Justice explique la nuance entre la perception de l acc s au droit par le minist re de la Justice comme acc s l information et l appareil juridique et la notion d acc s aux droits telle qu
211. re ACB a t cr e en novembre 1981 par des 7 HERSENT Madeleine ZAIDMAN Claude Genre travail et migrations en Europe CEDREF 2003 p 19 7 EME Bernard GOUNOUF Marie France NEYRAND G rard Associations de proximit et processus d int gration DPM 1997 p 89 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 57 Rapport final juin 2006 jeunes Kabyles alg riens du quartier de M nilmontant Paris dans le 20 arrondissement Ses objectifs sont la promotion de la culture berb re et l aide l int gration des populations immigr es en France par des actions socioculturelles ateliers d expression culturelle atelier de langue Son r le est aujourd hui bien plus tendu puisqu elle se d finit comme un espace socioculturel et citoyen ouvert toutes et tous o population immigr e ou issue de l immigration et Fran ais se rencontrent changent et apprennent se conna tre La question des femmes n a jamais t une question prioritaire pour cette association qui revendique la d fense de valeurs r publicaines notamment travers la la cit et la mixit Par exemple l atelier de couture initi au milieu des ann es 1980 destin aux femmes est supprim parce qu il renvoie une image traditionnelle des femmes que l ACB ne souhaite pas valoriser Dans les ann es 1990 la mont e de l int grisme en Alg rie contraint la fuite une partie des inte
212. re je travaille avec le droit commun c est un petit peu normal et puis on ne peut pas faire que a Pour le logement nous on les aide au logement mais c est surtout parce que l autonomie les aidera ne pas tre mari es de force S1 les femmes immigr es avaient r ellement acc s au droit commun les droits fondamentaux des femmes ne seraient pas autant bafou s on les aide acc der leurs droits sociaux pour leur permettre de respecter leur droits fondamentaux III 4 4 L inad quation des moyens avec la visibilit des ph nom nes La question des moyens merge r guli rement Beaucoup d associations fonctionnent avec des forces militantes et se trouvent confront es un d calage entre les demandes qu elles re oivent et les moyens dont elles disposent On est la seule association cit e pour la Seine Saint Denis ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 70 Rapport final juin 2006 y a que nous et elle ne nous donne pas d argent On n a pas les moyens humains pour a Cette plaquette est m me distribu e dans les commissariats du d partement Une meilleure visibilit et une meilleure prise en compte des questions comme sur les mariages forc s modifient le travail des associations La question de la violence conjugale commence tre int gr e dans les discours et aussi dans la soci t Les associations qui m nent des actions sur
213. re l exclusion pr vaut sur une dynamique de services et de qualifications La reconnaissance des comp tences la professionnalisation la validation des acquis pour une r elle autonomisation des femmes ne sont pas des priorit s Les femmes doivent accepter de faibles r mun rations des emplois pr caires et du b n volat impos Le programme ne permet pas de cr er de v ritables emplois pour les femmes qui l exercent statut d emploi aid validation des acquis p rennisation La pluralit de statuts b n voles vacataires contrats emploi solidarit statuts pr caires traduit la difficile reconnaissance de cette activit et de ce travail Comme souvent tout est un enjeu comme si le fait de tenter d articuler travail et femme immigr e d range Nous avons constat souvent cette situation lorsque nous accompagnons des groupes qui souhaitent cr er des activit s La loupe n est pas mise sur ce que ces actions produisent mais sur ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 103 Rapport final juin 2006 ce qu elles r v lent en creux des difficult s d int gration d une population qui aurait d s int grer et d une soci t qui a du mal les int grer FIA s est dot e d une strat gie de f d ration pour faire reconna tre les sp cificit s des associations qu elle regroupe FIA travaille en inter r seaux et appara t comme une t te de r seaux Son publi
214. re les dynamiques l uvre BOUCHER Manuel Les acteurs de l int gration et leurs logiques In Migrations Sant Revue trimestrielle d tude et de recherche sur la sant des migrants 1998 N 96 97 p 16 GOLUB Anne Op cit note 37 4 HERSENT Madeleine Initiatives locales de femmes dans les zones sensibles urbaines L exemple de la cr ation d activit s de proximit Analyse des freins et des obstacles Rapport r alis dans le cadre de la convention avec le minist re de l Emploi et de la Solidarit Service des droits des femmes juin 1999 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 24 Rapport final juin 2006 Notre analyse se base sur une recherche r alis e en 1998 qui propose une tude historique des actions du FASILD depuis sa cr ation en 1958 On observe notamment que la question des droits conomiques des femmes est tardive Elle est r v l e par l mergence de la question des droits L acc s aux droits conomiques l emploi et la formation n a jamais t une priorit pour les femmes qui sont plut t consid r es comme m res de famille Selon cette tude l existence m me du FAS actuel FASILD a eu une implication sur l mergence des associations de l immigration surtout localement lors de la mise en place des d l gations r gionales de l organisme Les associations de femmes en revanche n ont pas b n fici des m me
215. renvoie l inscription de ces deux champs de recherche sur leur fondement militant et donc sur la probl matique des mouvements sociaux Elle constate la tendance de la lutte militante hi rarchiser les oppressions face aux divisions induites par la domination En ce sens chacun de ces deux mouvements de lutte l un contre le sexisme et l autre contre le racisme a minimis l autre jusqu le consid rer comme une lutte secondaire voire une lutte de diversion Mais actuellement les champs de la recherche voluent et des doctorantes approfondissent des sujets int grant le genre et la race Du c t des recherches f ministes les Cahiers du genre n 38 CHA B Sabah Femmes immigr es et emploi cat gories sociales sp cifiques ou significatives In L immigration c t femmes Colloque r gional 1 d cembre 2004 Amiens D l gation r gionale aux droits des femmes et l galit de Picardie FASILD Direction r gionale de Picardie Amiens Licorne 2005 p 27 35 ZAIDMAN Claude Fait migratoire et genre le jeu des variables en sociologie de l ducation In FALQUET Jules GOLDBERG SALINAS Annette ZAIDMAN Claude coordonn par Femmes en migrations aper us de recherche Cahiers du CEDREF 2000 Cahiers tudes f ministes Paris 7 n 8 9 p 330 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 22 Rapport final juin 2006 publi s en 2
216. rigine pour fuir une condition de vie socio conomique difficile ou une condition de vie de femme douloureuse les femmes immigr es restent soumises au statut personnel auquel elles sont assujetties dans leur pays d origine code de la famille droit de propri t fiscalit Le statut personnel recouvre les r gles relatives l identification des personnes ge filiation et leurs relations de famille mariage divorce La publication Femmes et trang res contre la double violence pr cise aussi le pouvoir du droit coutumier La l gislation n est pas syst matiquement d favorable pour les femmes mais les coutumes et les pratiques peuvent tre discriminatoires La question des droits personnels s inscrit le plus souvent dans des sujets de droit international priv comme La question de l application ou des cons quences en France des codes de la famille trangers qui r glementent le statut personnel des femmes Par ailleurs des femmes et des jeunes filles de nationalit fran aise n es de p re marocain alg rien ou tunisien restent soumises la loi du pays d origine d s qu elles se trouvent sur le ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 43 Rapport final juin 2006 territoire Dans les pays du Maghreb la nationalit ne se perd pas elle est transmise par le p re Il existe alors une possibilit de faire valoir le privil ge de juridiction
217. rit De Boeck Universit 2000 SOUAD Benani y a t il encore du machisme en France Interview r alis par le magazine Regards africains 17 ao t 1996 publi sur le site survivreausida net consult le 10 janvier 2006 SUREMAIN Marie Dominique de NEBOUT Nathalie Violences conjugales et exclusion sociale Domicile h bergement logement des femmes victimes de violences conjugales FNSF 2005 TABOADA LEONETTI Isabelle LEVY Florence Femmes et immigr s l insertion des femmes immigr es en France Migrations et Soci t s La documentation fran aise Paris 1978 VEITH Blandine Engagement associatif et individuation de femmes migrantes In Revue europ enne des migrations internationales 2005 VERSCHUUR Christine amp REISOO Fenneke Genre nouvelle division internationale du travail et migrations Cahiers Genre et D veloppement n 5 2005 VOURCH Fran ois avec DE RUDDER V ronique et POIRET Christian L in galit raciste L universalit r publicaine l preuve Presses Universitaires de France 2000 WARIN Philippe L apport des experts europ ens in Informations sociales CNAE n 120 2004 ZAIDMAN Claude Fait migratoire et genre le jeu des variables en sociologie de l ducation In FALQUET Jules GOLDBERG SALINAS Annette ZAIDMAN Claude coordonn par Femmes en migrations aper us de recherche Cahiers du CEDREEF 2000 Cahiers tudes f ministes Paris 7 n 8 9 ZA
218. ritairement compos es de femmes en migration A part celles ci il semble qu il y ait peu d associations compos es exclusivement de ce public Une distinction est souvent faite entre associations communautaires et association interculturelles Les associations de femmes immigr es qui sont d sign es comme communautaire sont des associations de femmes d un village d une r gion ou plus rarement d un pays Nous l avons vu ces regroupements sont le plus souvent informels il s agit plut t de collectifs de femmes qui s appuient sur des savoir faire traditionnels d organisation et de mobilisation collective et sont activ s au moment de f te ou d v nement traditionnel en lien avec le pays d origine d c s f te de village Nous pouvons faire le constat qu il en existe peu au sens plein du terme communautaire De fait les femmes se regroupent de fa on plus ou moins informelle pour mener des actions destination du pays d origine Il en est ainsi d une association comme ADEMAF BENIN Association pour le d veloppement conomique et la micro activit des femmes qui est domicili e dans les pays de Loire Lorsque nous interrogeons Catherine Quiminal sp cialiste sur l existence de telles structures elle nous rappelle que ces associations de femmes qui se r unissent sur une appartenance commune s inscrivent davantage dans une perspective de solidarit avec le pays d origine Elles sont plus souvent d cla
219. ritoriaux de l Etat sur les priorit s et sur la volont du gouvernement d un projet d int gration renouvel replac au c ur du pacte r publicain La circulaire en rappelle les trois axes fondamentaux Une politique d accueil repens e autour de la mise en uvre d un v ritable service public de l accueil Une politique refond e de promotion sociale et professionnelle des personnes immigr es et issues de l immigration Une politique affirm e de lutte contre l intol rance pour promouvoir l galit effective des droits Il s agit de repenser la lutte contre les discriminations dans un cadre r nov en renfor ant la pr vention la formation et l information des acteurs comme des publics et en accordant une attention toute particuli re aux femmes et jeunes filles immigr es comme issues de l immigration La circulaire insiste notamment sur les th matiques et les axes fondamentaux des programmes d partementaux d accueil et pr cise galement au sujet de l acc s la formation professionnelle une attention particuli re port e aux femmes Rapport d activit D l gation aux droits des femmes et l galit Le rapport d activit de la D l gation aux droits des femmes et l galit entre les hommes et les femmes pr sent l Assembl e nationale par Marie Jo Zimmerman en octobre 2003 fait d j tat de ces engagements ainsi que de la prise en compte du monde ass
220. roits Nous verrons que ce travail ne se r duit pas la diffusion des informations mais qu il concerne surtout un travail de d m lage institutionnel dans une perspective de compr hension et d appropriation des droits et des m canismes permettant de les faire valoir IV 1 1 1 Information et d cryptage Les permanences d accueil les permanences juridiques et sociales mais aussi les groupes de parole mis en place par les associations nous clairent sur le travail qu elles m nent en direction du public lui m me Elles r alisent un important travail d coute et de conseil au niveau de l information sur les droits Des th mes vari s sont abord s les lois r gissant l entr e et le s jour des trangers le droit priv international dans des cas de divorces ou de mariages mixtes par exemple mais aussi les questions li es la sant au logement aux prestations sociales ou la retraite ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 76 Rapport final juin 2006 Pour permettre la compr hension des droits les associations jouent un r le de d m leur institutionnel Plus qu un travail d information les associations m nent un travail de d cryptage d claircissement des lois des dispositifs permettant l application et l exercice des droits Il ne s agit pas seulement d informer de faire conna tre les droits il s agit aussi d aider les personnes compre
221. s Les MJD doivent sortir de leur statut exp rimental pour tre d finitivement consacr es comme l une des modalit s de droit commun de l organisation du service public de la justice Dans le m me sens Jean Luc Bedos et Fr d ric Lassez concluent que les personnes les plus en difficult sont donc prises en charge par les dispositifs les plus pr caires et dont l arrimage aux dispositifs ordinaires est loin d tre assur De plus un r cent rapport de la Cour des comptes constate galement que les dispositifs locaux n ont pas toujours bien fonctionn Les dispositifs locaux PDA PRIPI n ont connu qu un succ s mitig Or suivre au del de l exp rimentation le dispositif du contrat d accueil et d int gration requiert une organisation territoriale adapt e On peut faire l hypoth se que le contexte de la d centralisation g n re des configurations diff rentes des politiques locales qui ne facilitent pas une mise en uvre gale sur le territoire II 1 2 Acc s aux droits et action publique La politique men e en faveur de l acc s aux droits avec un s s inscrit semble t il dans le prolongement des actions men es dans le cadre de la mise en place du RMI puis de l application de la loi contre les exclusions de 1998 La loi relative la lutte contre les exclusions 29 juillet 1998 introduit en effet l acc s aux droits comme garantie fondamentale S
222. s Le MFPF travaille sur l approche interculturelle de la sexualit et propose leurs intervenants des formations prenant en compte cette dimension Il s est mobilis d s les ann es 1980 contre les mutilations sexuelles et il est partie prenante des luttes contre les discriminations et reste force de propositions sur ces sujets Localement en fonction des contextes des partenariats et des dynamiques locales certains centres m nent des exp riences int ressantes pour r pondre des demandes pr cises manant de leur public Ainsi le Planning familial de l H rault impulse un travail partenarial pour apporter des r ponses aux femmes victimes de mariage forc Un groupe de travail est mont compos du CROUS Centre national des uvres universitaires et scolaires de la D l gation r gionale aux droits des femmes du Centre communal d action sociale du Comit de liaison et de coordination des services sociaux de l H rault et de la Direction d partementale de la protection judiciaire de la jeunesse PJJ Ce groupe de travail a r alis un tat des lieux des parcours des jeunes filles et a labor un guide l usage des professionnels afin de leur donner le cadre l gislatif juridique et normatif commun pour agir Ce groupe de travail qui t moigne surtout d une r elle volont des acteurs locaux se r unit r guli rement et organise des journ es d information Les programmes nationaux Le MFPF m
223. s Hachette Lit ratures Fayard p 46 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 110 Rapport final juin 2006 Ces initiatives permettent d exister positivement comme individu c est avoir la capacit de d velopper des strat gies personnelles disposer d une certaine libert de choix dans la conduite de sa vie parce que l on n est pas dans la d pendance d autrui comme l crit Robert Castel VI 3 2 Exister dans l alt rit Compte tenu des d gradations et des tensions v cues dans certains de ces quartiers l existence de lieux o les femmes r ussissent faire reconna tre et faire exister leurs pr occupations et leurs centres d int r t est vitale Il est donc important de cr er des lieux de cuisine strictement f minins que l on y revendique cette activit culinaire et qu on se r approprie ce que les hommes nous avaient pris Les associations tentent de s imposer dans des lieux majoritairement masculins et de revendiquer de marcher fi rement dans la rue Cela ne va pas de soi pour une femme Comment on va faire pour ren gocier avec les hommes cette place publique vu que les femmes circulent dans les espaces publics de fa on libre uniquement les jours de march Ces espaces permettent aux femmes en migration de pouvoir exister comme elles sont en faisant reconna tre leur alt rit dans des lieux o les relations social
224. s couverts par d autres structures ou qui ne sont pas suffisamment pris en compte par les associations existantes et par les dispositifs de droit commun Nous nous sommes int ress es leurs strat gies d action et leurs relations avec les pouvoirs publics Nous avons pos comme hypoth se de travail que les femmes immigr es n ont pas toujours trouv aupr s des organismes traitant la question du droit des femmes les r ponses aux difficult s auxquelles elles sont confront es et qu elles se sont mobilis es pour y rem dier En effet il nous semble que les associations de conqu te et de d fense des droits des femmes ont des difficult s prendre en compte la sp cificit des probl matiques des femmes immigr es ou issues de l immigration compte tenu de leur histoire et que les associations dites de l immigration traditionnellement cr es et anim es par des hommes n int grent pas suffisamment ces questions Nous avons analys comment les associations ont r pondu la question de l acc s aux droits dans diff rents domaines Nous nous sommes particuli rement interrog es sur la reconnaissance de ces initiatives par les pouvoirs publics et sur leur articulation avec les autres acteurs Nous avons ensuite tent de croiser les questions de l immigration et des femmes dans l immigration des femmes de la pauvret et de la paup risation des territoires de la politique de la ville o sont local
225. s droits l entr e et au s jour sur le territoire fran ais Elles en rel vent des contradictions pour les femmes en migration notamment les violences et la d pendance conjugales le regroupement familial les d parts forc s les situations des pouses polygames les situations d esclavage de prostitution ou de traite 6 Les propositions pr sent es par le RAJFIRE lors de cette audition sont rapport es en annexe du rapport ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits Rapport final juin 2006 52 PARTIE III LES FEMMES IMMIGREES DANS LES ASSOCIATIONS Les associations de femmes immigr es sont n es et voluent dans un environnement associatif divers et complexe dont il nous para t important de cerner les contours Le milieu associatif comprend en effet diff rents univers o se jouent des enjeux et des strat gies distincts Nous avons prouv la n cessit de clarifier la nature du contexte et de proposer une lecture historique des associations de femmes immigr es Elles se sont cr es en parall le des associations de l immigration et des associations de conqu te et de d fense des droits des femmes Nous mettons l hypoth se qu elles r pondent des questions qui ne sont pas trait es par ces derni res Plusieurs types d associations interviennent sur la question de l acc s aux droits des femmes immigr es Nous voudrions analyser comment ce
226. s incitations Anne Golub qui fut pendant une trentaine d ann es t moin puis charg e de la question des femmes pour le FAS explique comment les probl matiques concernant les femmes sont marginalis es et centr es sur des th matiques proprement domestiques D abord quand on me donne une th matique femme en fait on veut me donner celle de la famille Et moi je r cuse les familles et je rends tous les dossiers qui ont trait la famille et je ne garde que les dossiers des associations de femmes Elle se trouve confront e tr s vite des limites pour la mise en uvre d actions En les mettant devant moi on donne une chance que ces questions soient analys es mais on ne donne pas les moyens de les mettre au centre Elle se per oit comme la bonne conscience de l institution Jusqu au d but des ann es 1990 il semble que la promotion des activit s associatives pour les femmes immigr es soit davantage centr e sur des activit s de secteurs domestiques et culturels elles sont davantage per ues comme des vecteurs de la transmission culturelle et de l int gration Cela ne permet pas de sortir de la question des marges Pour les administrations et les institutions d velopper le processus d int gration des populations migrantes ne signifie pas pour autant construire v ritablement la promotion sociale de ces personnes Au sein m me des institutions des effets leviers sont impuls s par des individus marg
227. s initient des projets l o elles vivent au sens plein du terme territoire du c ur Martine Barth l my souligne la capacit de se lier et de s obliger mutuellement au sein de cet espace d interconnaissance que constitue l association L association joue un r le tout fait diff rent de celui de l entreprise marchande ou de celui de l institution publique elle contribue 134 DORLIN Elsa De l usage des cat gories de sexe et de race in FOUGEYROLLAS SCHWEBEL Dominique LEPINARD El onore amp VARIKAS Eleni Coordonn par F minisme s Penser la pluralit Cahiers du Genre 2005 n 39 135 DELEUZE Gilles et GATTARI F lix Voir les travaux sur le Micro politique ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 112 Rapport final juin 2006 l int gration des individus non seulement par une prise en charge et en offrant un emploi mais par une socialisation autour de valeurs et d objectifs communs Ces associations permettent d ouvrir des espaces de possible de redonner de la confiance de parler de strat gie entendant par l la possibilit de choisir certaines options de prendre des initiatives de d velopper des projets gt comme fait observer Robert Castel Dans ces lieux se vit une certaine mani re d tre citoyen actif en phase avec le quotidien L activit des femmes d ASIFA ce n est pas le b
228. s internationales et les relations interethniques et sur Internet celle de l ex ADRI aujourd hui GIP Cit nationale de l histoire de l immigration Nous avons par ailleurs identifi une initiative particuli rement int ressante dans le cadre de notre tude le projet Trace m moire histoire des mouvements de femmes de l immigration en France depuis 1970 port par l Association des Tunisiens de France et tout particuli rement deux femmes sociologues Claudie Lesselier et Nadia Chabane Elles ont r alis un pr cieux travail de recueil d informations sur les associations de femmes de l immigration en France L objectif est de constituer un r pertoire des groupes et des associations de femmes avec des notices pr cises Ce travail s int gre dans une d marche globale visant contribuer l histoire des mouvements des femmes de l immigration en tant qu acteurs dans les champs politique social culturel et conomique Selon nos informations ce r pertoire d associations sera publi prochainement avec le concours du FASILD Nous avons identifi des associations intervenant dans le secteur du droit men des entretiens avec des personnes ayant eu en charge ce dossier des personnes que nous qualifierons d historiques tant donn le r le qu elles ont pu jouer dans l mergence puis la prise en compte de la probl matique Dans un deuxi me temps nous avons labor une typologie d
229. s les autres domaines de la vie sociale Elles apparaissent dans l ombre de leur mari elles sont leur suite Les pr occupations officielles sont d abord orient es vers les hommes La question des femmes n est pas l gitime parce que leur existence sociale elle m me n est pas l gitime La question des migrations en France est trait e par une pluralit d acteurs institutionnels Plusieurs cat gories de personnes interviennent de mani re directe ou indirecte en direction de ce public pour mettre en uvre une politique soit de l immigration soit de l int gration ou encore plus r cemment de lutte contre les discriminations et de l galit des chances La question se trouve morcel e et clat e dans diff rentes instances qui ne d veloppent pas toujours les m mes strat gies L ensemble des acteurs politiques administratifs et associatifs que l on situe par 3 CHA B Sabah Femmes migration et march du travail en France In HERSENT Madeleine ZAIDMAN Claude Genre travail et migrants en Europe Collection des Cahiers du CEDREF d cembre 2003 s rie Colloques et travaux p 216 7 RAISSIGUER Catherine Ces m res qui d rangent immigr es africaines en France In HERSENT Madeleine ZAIDMAN Claude Genre travail et migrants en Europe Collection des Cahiers du CEDREF d cembre 2003 s rie Colloques et travaux p 30 38 GOLUB Anne Un itin raire propos recueillis
230. s n auront plus intervenir En effet si l on se rapporte la d finition de Suzanne Roux de la m diation elle n a de sens que si elle s efface si elle est temporaire et transitoire le but recherch tant le d passement de la situation bloqu e ou carentielle pour laquelle il a t n cessaire de solliciter le soutien des femmes relais L intervention des femmes relais est consid r e comme ponctuelle Si les m diatrices respectent les r gles essentielles de leur art de metteur en sc ne de la vie sociale fran aise elles doivent savoir s effacer le plus vite possible de la relation entre les migrants et les services auxquels ils s adressent Si toutefois elles se sentent des comp tences d assistante sociale il faut alors qu elles envisagent pour elles m mes de se former dans cette fonction 112 Circulaire 93 10 du 12 avril 1993 du minist re des Affaires sociales et de l Int gration 113 DELCROIX Catherine Rapport M diatrice dans les quartiers fragilis s le lien La Documentation fran aise 1996 114 BOUABDILLAH Pascale Les femmes relais et leur action In BENTCHICOU Nadia Les femmes de l immigration au quotidien Paris L Harmattan 1997 p 77 78 115 ROUX Suzanne M diation culturelle et travail social Accueillir n 193 1993 p 17 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 101 Rapport final juin 2006 Cette concep
231. s ne suivent pas C est justement au moment o les questions sont reconnues que les associations ont besoin de moyens pour apporter des solutions aux femmes en migration Si on constate des avanc es sur les droits la personne on observe une stagnation et parfois un recul sur les droits sociaux et l exercice des droits Nous partageons l analyse d Isabelle Gu rin Si conqu rir des droits reste un pr liminaire incontournable les faire vivre doit tre l objectif atteindre A ne pas s interroger sur leur mise en pratique on court le risque d aboutir une autonomie inachev e voire sans consistance 153 CAILL Alain La soci t civile mondiale qui vient in Association d mocratie et soci t civile La D couverte Mauss CRIDA 2001 p 186 187 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 121 Rapport final juin 2006 La lutte contre les violences et les in galit s marque des points au moins sur le plan l gislatif mais la question li e l activit et au travail reste plus que marginale Cela est d autant plus pr occupant dans une poque o les conditions socio conomiques auxquelles beaucoup de femmes immigr es sont confront es se d gradent De nombreux chercheurs rel vent une f minisation inqui tante de la pauvret De nombreuses femmes en migration vivent des situations de pr carit et de pauvret pr occupantes Donc au m me titre que les
232. s puissent r agir en ma trisant les r gles institutionnelles C est vrai qu il y a des besoins des urgences parce que quand les personnes ne savent pas elles ne comprennent pas et elles paniquent la vue d un papier Et c est vrai que l aussi pas mal de structures de pr ts financiers n h sitent pas saisir les huissiers et donc d s que les personnes re oivent des courriers elles ont peur que ce soit a Beaucoup d associations con oivent des outils sp cifiques permettant la diffusion de l information publications communes campagnes d information sites Internet Les associations favorisent non seulement l acc s l information sur les dispositifs existant mais aussi leur utilisation Le rapport du groupe de travail Femmes de l immigration rel ve un point int ressant concernant la fr quentation des Maisons de la Justice et du droit par les femmes de l immigration qui nous permet de mettre en valeur le r le des associations dans l usage m me des 87 HERSENT Madeleine JONAS Ir ne VILLESSOT Jean Marie Le SAMU social de Paris Un dispositif de lutte cotre l exclusion Etude sur les conditions de mise en place d un outil d valuation Etude r alis e pour le SAMU social de Paris 1996 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 77 Rapport final juin 2006 dispositifs mis en place par les pouvoirs publics Elles constituent une pr sence judiciair
233. s r alis e pour le service aux droits des femmes et l galit en 1999 nous avions compris quel point nous avions nous m mes int gr l autocensure r gnant l poque sur ce sujet Nous parlions alors des femmes des banlieues de mani re g n rale On nous a d ailleurs plusieurs fois fait le reproche de nous centrer sur les femmes trang res Il nous a fallu du temps pour faire admettre que les principales actions taient initi es par des femmes en migration que ce n tait pas un hasard mais les effets de constructions singuli res Le travail sp cifique que nous avons r ussi mener apr s des mois d pres n gociations sur cette question date de 2002 alors que depuis plus de vingt ans nous travaillions avec ce public mais il tait alors tr s difficile de faire reconna tre cet aspect La prise en compte de la question des femmes immigr es par les pouvoirs publics n a pas t vidente loin s en faut Une analyse de l int gration de la question des femmes au sein du principal organisme ayant en charge l int gration des immigr s en France le FASILD anciennement le FAS nous a sembl e int ressante plusieurs niveaux historique v nementiel et enfin pragmatique Des l ments historiques permettent d expliquer cette prise en compte tardive L identification d l ments d clencheurs d effets leviers pour une r elle strat gie d action en direction des femmes permet de mieux comprend
234. s usines et dans les foyers de travailleurs Les collectifs de femmes ou groupes de femmes qui se constituent parfois au sein des associations de l immigration n ont pas l ind pendance ou plut t l autonomie n cessaire pour mener les actions qui leur paraissent importantes Ils doivent en r f rer au conseil d administration de l association Une femme du groupe femmes de l Association de culture berb re ACB raconte les difficult s travailler avec une association comme l Association de solidarit avec les femmes alg riennes ASFAD qui n cessite de la r activit et des prises de d cision rapides Les groupes femmes constitu l int rieur d associations n ont pas la m me marge de man uvre Nous on devait en r f rer aux gar ons Par exemple ils n ont pas de ma trise du budget Une autre difficult tient aux conflits de g n ration et aux conflits interculturels Quand on fait travailler ensemble des collectifs d origine mixte regroupant Fran aises et trang res et de diff rentes g n rations il faut int grer de nouvelles pratiques de nouveaux modes de faire auxquels les associations plus traditionnelles ont du mal s habituer Les repr sentations les modes d action diff rent et les points de convergence sont parfois complexes trouver Dans les associations dites de l immigration mergent des groupes femmes ou des actions sp cifiques L Association de culture berb
235. sociations fond es en France par des hommes et organis es sur une base r gionale ou villageoise les femmes ont cr des associations regroupant des citoyennes de divers pays orient es vers la solidarit et la promotion sociale et culturelle comme le fait remarquer Sonia Fayman Ce foisonnement se traduit par une grande diversit des th mes d action et des formes d organisation Les domaines d intervention des associations de femmes sont tr s vari s et se situent des niveaux tr s diff rents Il en est de m me des r ponses apport es des besoins locaux d un public local aux acteurs et professionnels concern s et enfin des propositions mises aupr s des institutionnels et des lus L une des militantes de l un des premiers mouvements f ministes de l immigration dans les ann es 1980 Souad Benani rel ve les tensions que nous avions d j voqu es avec les risques d instrumentalisation par les pouvoirs publics de certaines luttes Par contre il peut y avoir une esp ce d instrumentalisation du combat des femmes immigr es en France par les pouvoirs publics Tout d un coup on d couvre que l int gration passe par les femmes alors que rien n est fait pour faciliter cela M me si le pr suppos peut tre juste Des pratiques singuli res exemple de l acc s aux droits Les responsables d associations et les b n voles que nous rencontrons insistent sur la relation de confiance sp
236. solidarit avec elles car elles effectuent un travail irrempla able d information de suivi et de lien social e Int grer dans les dispositifs publics d acc s aux droits des p les offrant un accueil et une information de qualit pour les femmes trang res confront es des probl mes juridiques et administratifs complexes notamment ceux voqu s dans ce document Veiller ce que ces structures existent dans tous les d partements e Former et sensibiliser davantage les professionnels administratifs sociaux policiers judiciaires ces probl matiques afin de permettre une prise en charge ad quate des probl mes et une application effective des droits existants ASILE VOIR CI JOINT DOCUMENT DROIT D ASILE ET PERSECUTIONS VISANT SPECIFIQUEMENT LES FEMMES ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 133 Rapport final juin 2006 e reconna tre le statut de r fugi es aux femmes victimes ou menac es de pers cutions en tant que femmes et non prot g es par leur Etat dans le cadre de la Convention de Gen ve pers cutions en raison de l appartenance un certain groupe social e am liorer l accueil des femmes demandeuses d asile formation des personnels prise en charge m dico psycho sociale h bergement e la fronti re admission sur le territoire des femmes susceptibles de d poser une demande d asile en raison de pers cutions sexistes ENTREE ET SEJOUR Contre la pr
237. sont reconnues m me lorsque leur parcours ne leur a pas permis des apprentissages traditionnels ZI faut regarder des femmes comme V ronique M qui ne sait ni lire ni crire Il faut voir la place qu elle a dans sa communaut la communaut casaman aise c est presque cinquante mille personnes Elle ne sait ni lire ni crire mais le plus ancien la respecte parce que tout simplement elle a prouv qu elle pouvait travailler bien qu elle soit analphab te elle a son emploi depuis dix ans Ces modes d intervention favorisent la capacit des femmes prendre conscience de leurs droits et les faire valoir elle la capacit fait appel des aptitudes cognitives de plus en plus n cessaire du fait d un environnement institutionnel toujours plus complexe Comment faire en sorte que les personnes hommes ou femmes soient en mesure de convertir leurs droits pour reprendre l expression de Sen et comment compenser le caract re in galitaire d une justice universaliste et donc aveugle aux difficult s prouv es par certaines personnes en raison de particularit s individuelles ou sociales pour transformer leurs ressources et leurs droits en de r elles potentialit s Ces espaces favorisent les contours d une justice sociale car les femmes d veloppent des modes de faire singuliers plus galitaires et plus d mocratiques en terme d organisation collective de partage des t ches et des respo
238. ssociatif parce qu il y a beaucoup de d placement avec le plan de coh sion sociale de Jean Louis Borloo il y a tous ces immeubles qui tombent beaucoup de femmes parties dans les p riph rie de la ville On a eu samedi dernier une assembl e g n rale o les femmes se disaient il faut reconstruire le projet associatif Est ce qu on aura la m me base puisqu on parle de sp culation fonci re des terrains sont vendre des entreprises vont s implanter Est ce que a vaudra le coup de se positionner toujours en femmes immigr es dans une volont d int gration ou bien va t il falloir redistribuer les cartes voire autre chose VI 6 Des femmes intercesseurs Les femmes qui initient ces activit s ne sont pas reconnues leur juste valeur Elles sont atypiques souvent femmes rebelles ou r tives et les combats sont rudes dans des conditions de vie souvent puisantes Les femmes m me les plus dynamiques s puisent Donc voil les chantiers que sont les n tres qui font qu au bout de vingt ans je suis essouffl e L autonomie du public est toujours difficile reconna tre dans ce qu elle implique de changement dans les pratiques de nombreux intervenants sociaux qui travaillent plus pour le public qu avec lui Nous avons toujours en souvenir lorsque nous travaillions au montage du restaurant le Flamboyant Creil la visite de deux travailleuses sociales nous demandant de n gocier avec elles et non av
239. t dans les projets de loi et de r forme du code p nal La commission justice de la ENSF a labor un projet de loi d fendu aupr s des lus parlementaires et aupr s du minist re des Droits des femmes 7 COCHY C cile Rapport du groupe de travail portant sur l information et l ducation la sant notamment en mati re de sexualit des femmes et hommes jeunes et adultes des quartiers pilot par le Service des droits des femmes et de l galit bureau des droits personnels et sociaux septembre 2004 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 62 Rapport final juin 2006 Les femmes immigr es victimes de violence Dans son rapport d activit de 2004 la FNSF d nombre la pr sence significative des femmes immigr es les femmes trang res repr sentent environ 30 du public accueilli par le r seau tandis qu elles ne repr sentent que 4 de la population fran aise en r gion parisienne 50 environ des personnes h berg es par les structures adh rentes de la FNSF sont des femmes trang res et dans certains lieux en Ile de France ou ailleurs elles constituent jusqu 80 du public accueilli Aupr s du service d coute national elles sont l origine de 20 30 des appels La probl matique g n rale recens e concerne deux publics plus particuliers Le rapport d activit de la FNSF pr cise que ce sont les jeunes femmes n es en France
240. t en question l ensemble de la soci t Nous partageons l analyse que Claudine Blasco membre de la commission femmes genre et mondialisation a pr sent e lors du Forum social europ en Paris Saint Denis en 2003 Beaucoup d tudes concernant les migrantes et leurs descendantes ne traitent que des oppressions qu elles subissent bas es sur l ethnicit la classe et le genre Leurs capacit s leurs comp tences et leur courage sont trop souvent occult s de telle sorte que se d veloppe cette fausse image un tre faible victime soumise de niveau scolaire peu lev et en marge de la soci t Et pourtant ces femmes luttent au jour le jour au sein de leur famille ou de leur quartier elles sont de plus en plus actives et engag es Elles prennent la parole dans les assembl es pour revendiquer leur identit la justice l galit et la citoyennet ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 29 Rapport final juin 2006 PARTIE II L ACCES AUX DROITS Une analyse du r le des associations par type de droit nous est vite apparue comme r ductrice dans la mesure o les questions sont imbriqu es Nous pouvons observer que le type de droits est rarement limit dans le traitement des situations par les associations En effet celles ci re oivent une personne et tentent de traiter la situation dans sa globalit Nous pouvons citer l exemple d une jeune femme re
241. t l acc s aux droits 109 Rapport final juin 2006 mariages dans ma famille Comment on va faire pour que ces savoir faire soient transf rables dans un monde moderne d velopp s avec l information qui circule Donc voil on va promouvoir les savoir faire Entre temps on va mettre des modules d insertion sociale c est dire comment prendre sa pilule comment d cider de faire une IVG et aussi pouvoir consulter seule un gyn cologue g rer son corps Rentrer dans la sph re publique dans le quartier circuler dans la cit Isabelle Gu rin explique les dynamiques que les associations initient Soutenir et d mocratiser le droit la parole la cr ativit et l innovation collectives cela suppose aussi de d velopper les comp tences techniques des femmes d investir dans la d mocratisation de l information et de la formation et le renforcement de capital humain et social un niveau individuel et collectif VI 3 1 Le respect et l estime de soi pour avoir des droits Ces associations ont une mani re sp cifique de travailler avec les femmes ancr e sur le respect des diff rences mais aussi sur la reconnaissance et la valorisation des potentialit s des personnes Les modes de faire d velopp s dans ces espaces favorisent le respect Nous on avait notre fa on de faire respecter chaque individu et chaque culture bien s r dans une situation de femmes Parler de l excision de la naissance de
242. tiens avec les responsables d associations de femmes en migration femmes dipl m es femmes autodidactes professionnelles du droit ou des questions sociales Elles sont les leaders de mouvement Elles mettent en uvre des strat gies d actions r pondent des besoins non couverts Dans la vie associative les profils et les engagements des femmes en migration sont divers Selon Anne Golub les femmes engag es dans la vie associative sont plurielles avec une grande diversit d origine nationale essentiellement quand m me originaire du Maghreb et de l Afrique subsaharienne une diversit des trajectoires et des investissements de la femme non scolaris e mobilis e sur son quartier pour faire entendre l urgence sociale la femme qu un parcours universitaire ici ou l bas porte une vision plus globale davantage mobilis e sur la conjonction ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 68 Rapport final juin 2006 sexisme racisme et sur la dimension internationale des questions soulev es Elle observe la multitude la diversit des origines nationales des trajectoires et des investissements des femmes porteuses de projets associatifs entre 1985 et 1990 qu elle nomme des lites de la post modernit des passeuses des quilibristes de mondes en mouvement Cette diversit des actrices et des projets g n re un foisonnement associatif particulier c t des as
243. tif tant plus de faire du lobbying et de l action globale Cette strat gie si elle est payante sur le plan national peut parfois avoir des r percussions inattendues sur le plan local o les l gitimit s se gagnent souvent par le militantisme de proximit Ce retentissement m diatique am ne des critiques parfois vives Laurent Mucchielli dans un livre paru en 2004 rel ve que l ambigui t du discours g n ral de NPNS et surtout sa forte recherche de m diatisation et de reconnaissance politique aupr s du gouvernement en place ont surtout contribu renforcer la stigmatisation la peur et le rejet des jeunes d origine maghr bine Ceci nous semble rejoindre les questions pos es par Kimberl Crenshaw dans les Cahiers du genre sur la question de la stigmatisation de l intersectionalit politique o elle rel ve la difficult d articuler discours anti raciste et discours f ministe qui ne se reconnaissent mutuellement aucune validit et c est l une des cons quences politiques les plus troublantes de leur chec MUCCHIELLI Laurent Le scandale des tournantes D rives m diatiques contre enqu te sociologique La D couverte 2005 p 90 ADEL FASILD Les associations de femmes en migration et l acc s aux droits 84 Rapport final juin 2006 prendre en compte les intersections du racisme et du patriarcat L impuissance du f minisme interroger la race aboutit des strat g
244. tion de la fonction il faut que les m diateurs soient en phase avec l association que l association soit le r f rent parce que la m diation n est pas une profession codifi e avec une convention collective dans l organisation des interventions de m diation dans la r gulation l valuation et la supervision des m diatrices dans la l gitimit de la m diation et des m diatrices reconnaissance institutionnelle dans le maintien de l ind pendance des m diatrices la position de tiers ind pendant en l absence d un cursus de formation officiel et d un statut professionnel reconnu est garantie par le milieu associatif o s origine le projet de m diation Les associations de m diation se sont cr es pour r pondre un besoin identifi ou tout au moins une demande Dans le m me temps les pouvoirs publics se sont int ress s la d marche Dans son bilan de dix ann es de m diatrice interculturelle Sonia Fayman met en avant le r le des pouvoirs publics et plus pr cis ment celui du FASILD dans le d veloppement de ces associations de m diation Le FAS aujourd hui FASILD a galement favoris le d veloppement de leurs actions en accordant des subventions aux associations et en finan ant des tudes et de recherches qui ont fait conna tre leur pratique notamment celle de la m diation Selon Sonia Fayman les associations de femmes ont tr s spontan ment pr
245. tion juridique Les mutations des formes de militantisme et des formes d engagement Il constate un engagement plus faible sentiment d appartenanc

les associations de femmes en migration et l`acc&egrave;s aux droits

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les associations de femmes en migration et l`accès aux droits