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Les enjeux d`une question en devenir

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2. Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux Sa principale caract ristique de soft law ou droit mou lui appose un sceau de non droit qu il est difficile de d passer Les m canismes de droit dur qu on a tent de lui superposer se r v lent souvent de faible efficacit du fait de leur inad quation originelle Se pose alors la question de sortir de cette chelle d analyse allant du droit dur au droit mou Peut on imaginer une nouvelle fa on de conceptualiser la r gle molle sans se r f rer la sanction et au juge Par exemple l impossibilit d tablir de fronti re tangible entre le non droit et le droit l observation de la proc duralisation du droit du travail au plan mondial ou encore le constat que l action et le conflit pr c dent le droit ou la norme d voilent des changements d approche Le fait que juge devienne progressivement secondaire am ne sortir de la logique classique fond e sur la crainte de la sanction judiciaire Autre exemple la multiplication des textes de r f rence en mati re de droits sociaux fondamentaux donne une tr s grande flexibilit aux garants de la loi Ce constat conduit encore remettre en question l application juste et uniforme du droit Sans apporter une v ritable r ponse pour le moment il faut comprendre la responsabilit sociale de l entreprise comme un sujet nouveau pluridisciplinaire qui appelle des analyses en
3. Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux I Les techniques juridictionnelles de protection des droits sociaux On concentrera ici l attention sur deux aspects de la question des techniques travers lesquelles les juges formulent ou au contraire se refusent formuler des standards jurisprudentiels d abord le recensement des techniques elles m mes A ensuite l intensit des contr les B A Les techniques recens es 1 La mise en place de seuils de protection des jurisprudences ambig es a Les quivoques sur l existence d une obligation de non r trogression Encliquetage ou standill dans le droit belge jurisprudence du cliquet dans le droit fran ais ces expressions ont toute en commun avoir t forg es par la doctrine pour commenter et interpr ter une jurisprudence qui a g n r de nombreuses quivoques En effet lorsqu il est compris comme un principe d interdiction de r gression sociale autrement dit comme la reconnaissance d acquis sociaux irr versibles ou encore de droits intangibles ce principe ne re oit aucune confirmation dans les d cisions de juridictions constitutionnelles 7 Cette interpr tation optimiste en France de la d cision du Conseil constitutionnel de 1984 Entreprise de presse qui pose que le pouvoir l gislatif ne peut r glementer l exercice de la libert de communication des pens es que
4. Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux 2 Droit de gr ve Le juge des r f r s prot ge galement le droit de gr ve Il distingue pour ce faire ce qui rel ve de l organisation normale du service et ce qui repr sente une violation caract ris e de ce droit Rel ve de la premi re cat gorie la circulaire visant apr s qu une gr ve se soit tenue recenser d un c t les agents absents pour fait de gr ve et d un autre ceux absents pour autre motif r gulier en vue d appliquer aux premiers une retenue sur traitement A l inverse repr sente une atteinte grave et manifestement ill gale au droit de gr ve la d cision pr fectorale de r quisitionner l ensemble des sages femmes gr vistes d une clinique priv e en vue de permettre un fonctionnement normal des services obst triques La d cision non proportionn e l objectif poursuivi repr sente une n gation du droit de gr ve puisqu elle tend ce que les services soient assur s pr cis ment comme s il n y a avait pas de gr ve Le juge suspend par cons quent les arr t s portant r quisition des personnels gr vistes atteinte trouvant sa source dans une d cision positive la suspension de cette mesure suffit mettre un terme la violation 3 Libert du travail Les atteintes la libert du travail relev es par le juge des r f r s ont t plus rares En pratiques
5. Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux SECONDE PARTIE LES ENJEUX D UNE QUESTION EN DEVENIR Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux 296 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux TITRE 1 QUELLES METHODES DE REALISATION DES DROITS SOCIAUX Comment le juge met il en uvre les droits sociaux La question par sa g n ralit appelle des r ponses variables selon les juridictions tudi es Car si l approche comparatiste Chapitre 1 r v le des approches comparables autour de la formation de standards commun Section 1 ou de strat gies judiciaires bien identifiables Section 2 le droit fran ais offre des enseignements originaux Chapitre 2 pour peu qu on examine attentivement certaines proc dures qu il s agisse du contentieux de l urgence Section 1 ou de ceux relatifs au droit au s jour des trangers ou des garanties des salari s Section 2 297 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux CHAPITRE 1 DROIT COMPARE SECTION 1 STANDARDS JURISPRUDENTIELS ET CONTROLE DE L OBLIGATION ETATIQUE EN DROIT COMPARE UNE GEOMETRIE VARIABLE ISABELLE BOUCOBZA amp DAVID ROBITAILLE L tude comparative men e dans le cadre du programme de recherche sur la justic
6. des fins priv es sans avoir au pr alable obtenu les autorisations requises et par cons quent il est erron de pr tendre que les sans abri ont le droit d occuper les trottoirs en y construisant des abris quelles qu aient t la contrainte conomique ayant motiv ce geste 551 Autre exemple d invocations d int rets concurrents celui offert par le droit la sant L acc s effectif au m dicament est une pr occupation dont sont fr quemment saisies les Cours855 La jurisprudence allemande en offre une illustration int ressante Saisie une premi re fois de la question du non remboursement par les caisses d assurance sant de m dicaments anticanc reux encore exp rimentaux la Cour constitutionnelle a rejet la demande au motif que si le droit la vie impose aux pouvoirs publics une obligation juridique objective de protection et de promotion de ce droit sa mise en uvre suppose un important pouvoir discr tionnaire 56 D s lors les plaintes constitutionnelles relatives cette obligation ne peuvent avoir pour objet que de garantir que les autorit s publiques prennent des mesures de protection de ce droit fondamental qui ne soient pas totalement inappropri es ou inad quates Faisant application de sa th orie de la r serve du possible M glichkeitsvorbehalt 7 la Cour consid re compte tenu de ces limitations qu il est conforme la loi fondamentale que l obligation de paie
7. un juge engag dans un bras de fer avec le pouvoir politique et conduit n gocier son activisme 876 Constat qui permet de souligner combien le droit bien plus qu tre une technique est avant tout une politique Pour citer cet article Diane Roman Les droits civils au renfort des droits sociaux l interchangeabilit des droits fondamentaux dans le discours judiciaire La Revue des Droits de l Homme juin 2012 http revdh files wordpress com 2012 04 les droits civils au renfort des droits sociaux pdf 874 Antoine J EAMMAUD Martine LE FRIANT pr cit p 38 875 V en ce sens Siri GLOPPEN Legal enforcement of social rights enabling conditions and impact assessment Erasmus Law Review vol 2 n 4 2009 pp 472 876 S MURALIDHAR Justiciable Enforcement of Economic and Social Rights The Indian Scenario pr cit The Expectation and Challenges of Judicial Enforcement of Social Rights pr cit 338 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux CHAPITRE 2 DROIT FRAN AIS SECTION 1 L EFFECTIVITE DES DROITS SOCIAUX DANS LE CADRE DES PROCEDURES D URGENCE OLIVIER LE BOT Un demandeur d asile se retrouve priv de toit et de moyens de subsistance un chef de service refuse d autoriser un d l gu syndical s absenter de son travail pour se rendre une r union un pr fet contraint un salari gr viste reprendre
8. La situation de d nuement extr me associ e l attitude discriminatoire des autorit s roumaines est qualifi e de traitement d gradant au sens de l article 3 CEDH L arr t illustre ainsi parfaitement la tendance de la Cour marquer une attention aux conditions concr tes d exercice des droits conventionnels l effectivit de ceux ci supposant des prolongements socio conomiques Mais ces conditions socio conomiques constituent davantage le contexte de l exercice des droits civils que le fondement de la reconnaissance de droits sociaux en tant que tels Cette socialisation limit e de la Convention europ enne a des r percussions sur le droit interne les juges nationaux s emparant de 787 CEDH 4 oct 2007 Djaoui c France 64 ler juil 2008 Beyaz c Turquie 28 788 CEDH d c 28 oct 1999 Paneenko c Lettonie 2 789 CEDH 9 oct 1979 Airey c Irlande 26 790 Craig SCOTT The Interdependence and Permeability of Human Rights Norms Towards a Partial Fusion of the International Covenants on Human Rights 1989 27 Osgoode Hall L J 769 p 771 Martin SCHEININ Economic and Social Rights as Legal Rights in Rosas et al d Economic Social and Cultural Rights Kluwer 2002 2nd ed p 29 32 Fr d ric SUDRE La perm abilit de la Convention europ enne des droits de l Homme aux droits sociaux Pouvoir et libert Etudes offertes Jacques Mourgeon Bruylant 199
9. l conomie m me du dispositif de protection sans que cela suscite de controverse majeure qui serait manifest e par exemple par des solutions divergentes des sous sections jugeant seules La fa on dont s est labor ce consensus minimaliste ne permet pas de disposer de document conclusions de rapporteurs publics par exemple qui en aurait explicit de fa on incontestable les raisons et les fondements th oriques Ma s il est difficile d carter l hypoth se de craintes vis vis d un impact financier conomique et social trop important dans la mesure o pour pr coniser l volution de jurisprudence en cause le rapporteur public qui n avait pas relev de raison juridique d terminante pour l interpr tation ant rieure s est employ relativiser de fa on pr cise et chiffr e l impact de l volution propos e en s appuyant sur le bilan des premi res ann es d application de la 101945 Le deuxi me constat est tir de ce que cette prise de position ne s est pas op r e comme c est souvent le cas sous la contrainte du droit europ en des droits de l Homme ou du droit international En effet la position prise par le Conseil d tat dans les arr ts Jabnoun et Bialy contraste singuli rement avec celle de la Cour europ enne des droits de l Homme dans l arr t rendu par la grande chambre dans l affaire N c Royaume Uni du 27 mai 2008 pr c En effet dans cet arr t la Cour d un
10. ou au droit d obtenir des moyens convenables d existence Le service public semble ainsi tre prot g dans son existence m me mais aussi dans une certaine mesure dans son champ mat riel Pour autant aucune jurisprudence n est pour l heure venue sanctionner les choix du l gislateur la d finition de conditions plus restrictives pour b n ficier d une prestation n a pas t jug e contraire la Constitution 16 Les potentialit s offertes par cette ligne jurisprudentielle qualifi e de cliquet anti retour restent donc virtuelles Il n en demeure pas moins qu elle est susceptible de servir de fondement l opposabilit du droit au service public d s lors que l activit en cause d coule d une disposition constitutionnelle En d finitive l existence des services publics re oit une protection variable si la cr ation de services publics rel ve g n ralement du pouvoir discr tionnaire des personnes publiques la vie de ces activit s b n ficie d une protection qui peut tre oppos e la personne publique Mais au del des questions ayant trait l existence des services publics il convient galement de s interroger sur la port e du droit d acc s aux services cr s IT L tendue des devoirs pesant sur les personnes publiques quant l acc s aux services publics existants L analyse ne porte plus dans cette hypoth se sur les conditions d existence des services publics c
11. Olga Tellis v Bombay Municipal Corporation 1985 3 SCC 545 p 579 V aussi Sodan Singh v NDMC 1989 4 SCC 155 332 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux des moyens d existence right to livelihood 1 ce qui lui conf re une protection constitutionnelle L empathie que la Cour manifeste l gard des parias indiens transparait dans l ensemble des longs d veloppements de l arr t Ma s une seconde lecture est possible s attachant aux r sultats bien que la Cour supr me indienne ait reconnu un droit des moyens d existence elle a refus d admettre que l expulsion d habitants de bidonvilles soit constitutive d une violation du droit la vie En effet d une part elle a soulign que le droit des moyens de subsistance pouvait tre prot g contre l tat mais non revendiqu l encontre de celui ci la Cour a pr cis ce point dans une affaire ult rieure en affirmant que les pouvoirs publics n ont aucune obligation l gale de fournir aux sans abri des solutions de rechange en vue de leur r habilitation 3 D autre part alors que les habitants de baraques de fortune dans lesquelles ils exer aient de menus commerce faisaient valoir qu une expulsion aurait pour effet de les priver de moyens de subsistance la Cour supr me a rejet leurs arguments au motif qu aucun individu n a le droit d utiliser des biens publics
12. crire pour le d plorer Un motif raisonnable ou le licenciement Le corps laborieux r flexion sur la place du corps humain dans le contrat de travail Dr ouvr 1994 p 183 Ex Soc 20 janv 1993 JCP E 1993 II 494 note G rard LACHAISE il est m me arriv que la faute grave soit retenue Soc 22 janvier 1997 n 93 46109 1040 Significatif est l exemple du refus du retrait d un convoyeur de fonds CA Aix en Provence 8 nov 1995 JCP E 1996 IT 859 note V ronique COHEN DONSIMONT 1041 V en ce sens Jean SAVATIER Dr Soc 1996 p 685 382 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux oblig e de pourvoir son remplacement d finitif 0 Dans cette hypoth se la solution rejoint encore mutatis mutandis celle retenue pour le droit au respect de la vie personnelle Ma s l on ne situe plus dans le cadre du droit de retrait Enfin le caract re encore incertain du droit positif ne doit pas tre ignor Le droit de retrait reste d un int r t tr s limit s il implique une prise de risque trop importante de son titulaire C est pourquoi il faut regretter que certaines d cisions des juges du fond persistent faire de l approche objective le salari tait il ou non en danger l alpha et omega de leur contr le en retenant une motivation annihilant l l ment subjectif du droit de retrait 104 B Un contr le variable des o
13. des annulations exceptionnelles ou ne feront pas peser une charge excessive sur l administration ou sur les finances publiques 4 De ce point de vue il semble y avoir un invariant une caract ristique transversale aux deux types de droits Cela dit et c est sur point que s impose une r serve le fait que les deux droits tudi s se rattachent au domaine particuli rement sensible du droit des trangers rend difficile de savoir si cette caract ristique est g n rale ou s observerait de la m me mani re dans un domaine o les enjeux politiques ou de soci t sont moins aigus Pour citer cet article Johann Morri Protection compar e du droit au s jour pour mener une vie priv e et familiale normale et pour raison m dicale une approche sp cifique du juge dans la protection des droits conomiques et sociaux La Revue des Droits de l Homme juin 2012 http revdh files wordpress com 2012 06 protection comparc3a9e du droit au sc3a9jour pour mener une vie privc3a9e et familiale normale et pour raison mc3a9dicale pdf 48 Non que ces limites maient pas t per ues par les d fenseurs de la cause des trangers il faut admettre que dans un contexte globalement d favorable aux immigr s le juge ne peut lui seul contenir une volution l gislative qui para t faire consensus au sein de la classe politique d faut de recueillir le soutien unanime de l opinion publique D autant que ce juge ne vit pas dans
14. exigence d effectivit du droit JCP S 2006 1278 Sylvie BOURGEOT et Michel BLATMAN De l obligation de s curit de l employeur au droit la sant des salari s Dr soc 2006 p 653 378 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux A Un contr le variable des obligations de ne pas faire de l employeur Il convient ici de mettre en vis vis les limitations opposables au droit au respect de la vie personnelle par l employeur 1 et la restriction impossible du droit de retrait 2 1 Les limites opposables au droit au respect de la vie personnelle par l employeur Le salari b n ficie en principe d une immunit pour les faits tir s de sa vie personnelle mais celle ci n est que disciplinaire Elle ne saurait emp cher dans certaines situations un licenciement en effet si en principe il ne peut tre proc d un licenciement pour un fait tir de la vie priv e du salari il en va autrement lorsque le comportement de celui ci a cr un trouble caract ris l entreprise 1012 Le licenciement ouvre employeur une issue pour faire face aux cons quences objectives que ce comportement a produites sur le bon fonctionnement de l entreprise Il rev t donc une fonction palliative 1013 qui permet de d passer le conflit de logiques entre le droit du salari et l int r t de l entreprisel014 Certes cette solution oblig
15. galement l attention des m dias notamment en raison de l expansion des r seaux dits sociaux sur internet l Outre leur m diatisation un autre point commun les unit ils seraient une illustration en droit du travail de l opposition entre les droits civils et les droits sociaux Alors que le droit au respect de la vie personnelle s analyse comme la projection dans les rapports de travail du droit au respect de la vie priv e droit civil par excellence le droit de retrait constitue en la mati re une d clinaison d un droit social le droit la protection de la sant 5 D un c t le droit de retrait est attach la qualit de salari 54 Il ne peut par cons quent trouver qu s exercer aux temps et lieu de travail Droit individuel m me si plusieurs salari s peuvent le faire valoir en m me temps il a t ins r dans le Code du travail par la loi n 82 1097 du 23 d cembre 1982 Au sein d une partie consacr e la sant et la s curit au travail l article L 4131 1 pr voit dans sa version actuellement en vigueur que le travailleur alerte imm diatement l employeur de toute situation de travail dont il a un motif raisonnable de penser qu elle pr sente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa sant ainsi que toute d fectuosit qu il constate dans les syst mes de protection Il peut se retirer d une telle situation Fond sur l id e du 950 V par e
16. la nature humaine et n exigeraient ce faisant aucune intervention tatique particuli re 7 il en irait autrement en ce qui concerne les droits conomiques et sociaux Ceux ci n existeraient pas concr tement l tat originel de nature et ne seraient pas universels puisque seuls les individus non m ritoires auraient 768 CC 86 225 DC 23 janvier 1987 769 D cision n 2007 556 DC du 16 ao t 2007 770 Carmela SALAZAR Dal riconoscimento alla garanzia dei diritti sociali Orientamenti e tecniche decisorie della Corte costituzionale a confronto pr cit p 128 771 Cette obligation ressort en droit international de l article 2 1 du PIDESC 72 Effectivement l obligation de l tat ne saurait se limiter ne prot ger que le contenu minimal d un droit social Une fois ce niveau atteint l tat nen demeure pas moins tenu de continuer faire des efforts soutenus en vue d assurer terme une protection plus efficace voir la pleine r alisation des droits conomiques et sociaux 773 Gosselin Cour sup rieure supra la p 1669 314 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux besoin de leur protection C est d ailleurs la conception qui ressort de la jurisprudence canadienne alors que la pauvret semble tre consid r e comme un probl me qui r sulte de la faute ou des mauvais choix de vie de l individu qui la subit et qui con
17. la Cour supr me les conditions d un d veloppement jurisprudentiel spectaculaire l4 droit une r mun ration quitable8 5 droit la protection des conditions de travail816 droit la sant 817 droit au logement8t8 droit de jouir de moyens de subsistance8 9 droit l alimentation droit l ducation ont t reconnus par le truchement du droit la vie La jurisprudence de la Cour supr me offre ainsi un panorama complet de cons cration et de mise en uvre de droits sociaux m me si son activisme a pu susciter certaines critiques 2 Son uvre interpr tative a 810 Irlande C S 17 d c 2001 T D v The Minister for Education amp ors 2001 IESC 101 811 Irlande C S 16 f vrier 2005 In the Matter of Article 26 of The Constitution amp In the Matter of the Health Amendment No 2 Bill 2004 2005 IESC 7 812 Inde C S 13 janvier 1981 Francis Coralie Mullin v the Administrator Union Territory of Delhi 1981 2 SCR 516 p 529 pour une analyse de l volution de la jurisprudence indienne S MURALIDHAR The Expectation and Challenges of Judicial Enforcement of Social Rights in M LANGFORD dir Social Rights Jurisprudence Emerging Trends in International and Comparative Law Cambridge 2008 p 102 ets 813 Upendra BAXI Taking Suffering Seriously Social Action Litigation in the Supreme Court of India in Supreme Court on Public Interest Litigation d Jagga Kapur vol I 199
18. t critiqu e par certains auteurs en Italie car elle a t vue comme une technique d abaissement du niveau de protection de certains droits sociaux comme une modalit retour en arri re expression d un self restraint du juge 7 La d finition de ce contenu minimum essentiel des droits sociaux co ncide en effet avec une p riode de compression des ressources financi res de l Etat et de pression sur les crit res d quilibre budg taire notamment en liaison avec l engagement de l Italie dans l Union europ enne Dans la d cision 992 1988 la Cour d clare inconstitutionnelle une disposition l gislative qui ne pr voyait pas le remboursement par le service national de sant des frais co teux de diagnostic sp cialis effectu par des laboratoires priv s non conventionn s mais qui taient les seuls disposer du mat riel n cessaire la r alisation d examens indispensables pour le patient En censurant cette disposition elle signifiait donc au l gislateur qu il n tait pas libre de d terminer le contenu de ce droit et qu en l esp ce les mesures adopt es n taient pas suffisantes pour respecter le droit des prestations sanitaires Pour la Cour l article 32 de la constitution qui nonce le droit la protection de la sant contient celui de pouvoir acc der des prestations indispensables d s lors que la technologie le permet Selon une jurisprudence d sormais abondante et constante le juge constit
19. 1275 Sur cette proc dure v en part J Cl Civil art 205 211 fasc 30 Aliments Obligation alimentaire Mise en uvre 2002 par Laurent LEVENEUR n 87 et s Jean CARBONNIER pr cit p 56 et p 61 Fr d rique GRANET art pr cit p 126 et s qui la qualifie de particuli rement nergique p 127 1276 En ce sens v Fr d rique EUDIER art pr cit p 41 Dans un certain nombre de cas du fait de la survivance de liens affectifs ou de rapports de domination entre le cr ancier et le d biteur les tentatives de recouvrement risquent d intervenir dans un contexte passionnel C est pourquoi le l gislateur a estim que dans certains cas le succ s de la proc dure de recouvrement tait subordonn l effacement du cr ancier d aliments 1277 Loi n 75 618 du 11 juillet 1975 relative au recouvrement public des pensions alimentaires JO 12 juillet 1975 p 7178 1278 Issu de l ordonnance 2010 420 du 27 avril 2010 portant adaptation de dispositions r sultant de la fusion de la direction g n rale des imp ts et de la direction g n rale de la comptabilit publique JO 30 avril 2010 p 7839 1279 En ce sens v Fr d rique GRANET art pr cit p 126 1280 Alors que en principe les huissiers de justice b n ficient d un monopole en mati re de voies d ex cution pos par l article 18 de la loi n 91 650 du 9 juillet 1991 portant r forme des 438 Droits des pauvres
20. 231 3 du Code de l organisation judiciaire 1236 proc civ art 46 Le demandeur peut saisir son choix outre la juridiction du lieu o demeure le d fendeur en mati re d aliments ou de contribution aux charges du mariage la juridiction du lieu o demeure le cr ancier la solution est rappel e l article 1070 al 3 1287 R glement CE n 4 2009 du Conseil du 18 d cembre 2008 relatif la comp tence la loi applicable la reconnaissance et l ex cution des d cisions et la coop ration en mati re d obligations alimentaires JO UE 10 janvier 2009 n L 7 art 3 1238 Le cr ancier a une option justifi e par la pr carit de son tat Fr d rique GRANET Cr ances alimentaires solidarit familiale ou solidarit sociale in La d pendance des personnes g es dir Francis KESSLER 2 d Sirey coll Droit sanitaire et social 1997 p 115 et s p 121 1239 Sur la distinction v Fran ois TERRE Philippe SIMLER et Yves LEQUETTE Droit civil Les obligations 10 d Dalloz coll Pr cis 2009 n 1344 p 1334 1335 L enjeu principal est de 429 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux favoriser la justiciabilit du droit en faisant peser sur le d biteur potentiel ou av r de la cr ance la charge de la distance en particulier de la distance au juge exemple m riterait d tre
21. D 999 p 645 note Jean Pierre MARGUENAUD et Jean MOULY RJS 1999 p 94 rapp Jean RICHARD DE LA TOUR 977 Soc 18 mai 1999 n 96 44315 Dr soc 1999 p 734 obs Bernard GAURIAU D 2000 p 84 obs Marie C cile ESCANDE VARNIOL 374 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux encore des difficult s d ordre mat riel de la mise en uvre d une clause de mobilit qu il a pourtant contract e Le recours aux notions civilistes permettait au juge d exercer un contr le de proportionnalit implicite 50 Il est d sormais directement fond sur l art L 1121 1981 En d finitive l intensit du contr le exerc r v le tr s clairement un effort pour prot ger la vie personnelle du salari Un effort comparable se retrouve concernant le droit de retrait B La protection tendue du droit de retrait Il ressort du contr le du juge une volont de garantir et m me parfois d tendre la possibilit d exercer le droit de retrait Trois solutions seront seulement voqu es Le juge s est oppos avec constance l exigence d une d claration crite que certains chefs d entreprise avaient tent d imposer par une disposition du r glement int rieur leurs salari s pour l exercice de leur droit de retrait982 Si le salari doit signaler son employeur qu il entend faire valoir son droit 5 il peut donc le faire par tout moyen Pa
22. Justiciable Enforcement of Economic and Social Rights The Indian Scenario pr cit pp 264 265 326 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux servi de mod le dominant en Asie du Sud Est8 et le niveau auquel la Cour supr me a hiss le droit indien est quivalent celui br silien ou sud africain o les choix politiques initiaux ont t diff rents les textes constitutionnels non ant express ment l importance attach e la protection des droits sociaux 21 La confrontation des jurisprudences indienne et irlandaise est instructive en ce qu elle montre l envie la part de construction du droit laiss e au juge En pr sence d un nonc normatif quasiment identique des juges aboutissent des solutions jurisprudentielles diam tralement oppos es tout en revendiquant largement le caract re contraint de leur raisonnement L interpr tation litt rale irlandaise comme l interpr tation volutive indienne se pr valent toutes deux d une l gitimit incontestable Ce qui suppose de s int resser aux justifications avanc es par les juges au soutien de leur argumentation B Des strat gies judiciaires diversement justifi es Les jurisprudences r cusant une interpr tation favorable aux droits sociaux sont assez laconiques Les juges se r f rent au texte crit et rel vent que la volont constituante ou des tats signataires a condu
23. Le niveau de complexit augmente mais les objectifs de ces codes sont souvent les m mes ils cherchent assurer une certaine protection des droits sociaux 2 La protection des droits sociaux Les droits prot g s sont g n ralement des droits sociaux Ils sont pourtant de diff rents ordres On trouve aussi bien des droits proc duraux de citoyennet industrielle au sens de Marshall tels que le droit de s organiser au sein de l entreprise pour prot ger ses droits sociaux le dialogue social en Europe la n gociation collective dans chaque tat le dialogue avec les f d rations internationales de repr sentation des travailleurs dans quelques cas de droit international que des droits mat riels comme la reconnaissance des droits sociaux le droit la s curit sociale le droit au welfare le droit au logement la sant ou la s curit 161 De nombreux codes de conduites et accords font r f rence aux normes de l Organisation internationale du travail OIT 162 parfois sa d claration de 1998 et ses quatre droits fondamentaux la prohibition du travail forc du travail des enfants de la discrimination et la reconnaissance de la libert d association 165 D autres droits se retrouvent aussi des clauses concernent le respect par les collaborateurs des lois et r glements boycott concurrence etc les conflits d int r ts la corruption etc 161 Ces droits mettent directement en uvre l
24. Une de ses caract ristiques est non seulement le nombre des affaires jug es chaque ann e mais aussi au sein de ces affaires la r currence de certains types de contentieux des moyens invoqu s et des solutions juridictionnelles donn es Parmi les moyens les plus fr quemment invoqu s figure sans aucune contestation possible le moyen tir de la m connaissance de l article 8 de la 353 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux CEDH 22 A partir de l admission par le Conseil d tat du caract re op rant de ce moyen contre un refus de titre de s jour ou une mesure d loignement par les arr ts d assembl e Babas et Belgacem du 19 avril 1991 s est progressivement d velopp un corpus jurisprudentiel tr s codifi qui a l int r t pour les praticiens les trangers et l administration de pr senter certains gages de pr visibilit et de stabilit 13 mais qui corr lativement peut sembler d sormais ne plus gu re pr senter d int r t pour les chercheurs et les universitaires L invocation du droit la sant ou pour tre plus pr cis du droit de s journer en France ou de ne pas tre loign lorsque cette mesure emporterait raison de l tat de sant de l int ress et de l absence de possibilit s de soins des cons quences graves est galement la source d un contentieux r current et abondant l4 L encore on est en pr senc
25. bec Gosselin Cour sup rieure V galement Gosselin Cour supr me supra par 89 juge McLachlin 421 juge Le Bel Gosselin c Qu bec Procureur g n ral 1999 R J Q 1033 la p 1047 juge Baudouin Cour d appel du Qu bec Gosselin Cour d appel L vesque c Qu bec Procureur g n ral 1988 R J Q 223 Cour d appel du Qu bec Commission scolaire St Jean sur Richelieu c Commission des droits de la personne du Qu bec 1994 R J Q 1227 la p 1242 Cour d appel du Qu bec 766 Gosselin Cour supr me supra aux par 85 96 Gosselin Cour d appel Ibid la p 1047 767 D cision 94 359 D C du 19 janvier 1995 Loi relative la diversit de l habitat 313 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux constitutionnelles en mati re sociale768 Cet ensemble d l ments semble t moigner du retrait du Conseil constitutionnel du domaine de la d finition des droits sociaux laiss e pr cis ment l appr ciation du l gislateur Enfin il convient de souligner que le caract re pr d termin d un droit social en l occurrence le droit de gr ve a t tabli dans la jurisprudence constitutionnelle fran aise par le recours l argument de l intention du constituant 6 ce qui pourrait tre une voie pour la formulation de standards pour les droits sociaux non d fensifs c Des droits qui ne peuvent se r aliser que progressi
26. c 1986 St Pr cilec c Nette JCP G 1987 II 20807 obs Odile GODARD Dr ouvr 1988 p 245 obs Mich le BONNECHERE v aussi Soc 22 oct 2008 n 07 43740 oss Soc 11 juill 1989 St Nouvelle des Ateliers et Chantiers de la Rochelle Palice c Bobrie et Combeau Dr ouvr 1989 p 492 o8o Soc 26 nov 1987 SA Caulliez Delaoutre n 85 43600 fonctionnement d fectueux de deux machines se traduisant par un d gagement de poussi res anormal Soc 19 mai 2010 Semitag n 09 40353 retrait d un conducteur receveur suite l agression de coll gues de travail sur la m me ligne de tramway 990 Soc 23 avr 2003 n 01 44806 Dr soc 2003 p 805 obs Jean SAVATIER 91 Alexia GARDIN Le droit de retrait du travailleur retour sur quelques volutions marquantes RJS 8 9 09 p 600 92 Par exemple en s appuyant sur les constats de l inspecteur du travail et du contr leur du travail CA Metz 6 f vr 2006 CERIT Pour d autres exemples v Alexia GARDIN art pr cit p 601 L auteur tient remercier Yonka GASSER responsable de la banque de donn es du CERIT pour lui avoir transmis les arr ts de Cour d appel portant cet acronyme dans la contribution 993 Pour une excellente illustration CA Douai 31 mars 2005 CTS c Vendeville CERIT salari qui n ayant pas t pr venu d un exercice de simulation d alerte au gaz se retire en s loignant du chantier quand il se voit remettre un masque
27. charge par l aide sociale l gale seront assum e par le d partement sur le territoire duquel se situe l organisme en question Mais cette domiciliation est un droit pour les personnes sans domicile stable Certains demandeurs d aide sociale peuvent donc ne pas en avoir d faut de lavoir r clam Dans une d cision du Conseil d Etat du 27 septembre 2006 D partement des Pyr n es Atlantiques la haute juridiction devait identifier la collectivit d bitrice des d penses aff rentes l accueil et l h bergement d un jeune autiste dans un tablissement adapt son handicap La collectivit d bitrice devait donc tre le d partement o le b n ficiaire de la prestation avait son domicile de secours ou bien sa r sidence ou bien si ce dernier tait sans domicile stable celui o il tait domicili 1805 Or le jeune adulte vivait avec sa m re aux Etats Unis au moment de la demande d aide sociale Il n avait donc ni domicile de secours ni r sidence sur le territoire nationale et n tait pas non plus sans domicile stable Ainsi l int ress doit tre regard comme d pourvu de 1301 CE 28 juin 1995 n 146431 et CE 9 juin 1997 n 163789 1302 Pascal BERTHET Le contentieux de l aide et de l action sociale ASH juin 2009 les num ros juridiques p 34 1303 Art L 264 1 al 1 et al 3 du Code de l action Sociale et des Familles 1304CE 27 septembre 2006 D partement des Pyr n es Atlantiques n 27
28. clair le juge cl t l instruction et statue sur la demande Ces am nagements proc duraux permettent d aller tr s vite et d obtenir une d cision dans un d lai extr mement bref de l ordre de 3 4 semaines pour le r f r suspension et de quelques jours voire quelques heures dans le cadre du r f r libert et de la voie de fait Par exemple le tribunal administratif de Marseille a statu le jour m me de l introduction de la requ te dans un litige concernant le transfert d une patiente dans une unit de soins palliatifs 1 C Des mesures efficaces Si les conditions d obtention d une mesure sont satisfaites le juge peut pour faire cesser l atteinte port e un droit social suspendre la d cision qui en est l origine ou prononcer une injonction l encontre de l administration La suspension d ex cution suffit en principe faire cesser l atteinte r sultant d une d cision positive Si l atteinte trouve sa source dans une d cision de refus la suspension devra pour rem dier l atteinte tre assortie d une injonction d ex cution 2 Le juge peut par ailleurs adresser une injonction l administration le cas ch ant sous astreinte8 3 Concr tement l injonction peut prendre la forme d obligations diverses adopter une d cision d termin e adopter une d cision dans un d lai d termin ou enfin adopter un 891 TA Marseille ord 22 janvier 2004 Mme X n 04427 0 892 La
29. confond comme sans doute la plupart des DASS de France au vu de l exp rience constante sur ce point de la pr sente commission direction d partementale des affaires sociales et collectivit d bitrice pour la prise en charge des frais d h bergement alors que l Etat est un 11 Michel Borgetto explique cette obstination tenter le tout pour le tout pour les collectivit s publiques par le fait que compte tenu de la diversit du droit et surtout de la diversit des circonstances de fait elles ont en agissant de la sorte beaucoup gagner et peu perdre 812 Mais les collectivit s en oublient les principaux int ress s les b n ficiaires du droit la prestation dont la r alisation effective d pend de leur comportement 1308 CCAS 25 aout 1989 D p Marne CCASEY 03 1 p 2 et CCAS 10 juin 2008 n 071584 CJAS n 2008 05 p 17 sur la recherche d un domicile de secours pour des personnes membres de la communaut des gens du voyage 1309 CCAS 7 novembre 2008 n 060242 CJAS n 2008 06 p 3 le pr fet de la r gion Ile de France tente le tout et pour tout en contestant la d cision de la Commission d admission l aide sociale qui le d signe d biteur d une prise en charge d aide sociale l h bergement pour personnes g es au motif que la b n ficiaire de la prestation sans domicile fixe a s journ sur une longue p riode dans une r sidence de sant et qu elle y aura
30. d sormais art L 1121 1 est donc inappropri e en ce qui concerne les conflits mettant en cause les droits sociaux du salari 10 5 L ancien doyen de la chambre sociale ne dit pas autre chose quand il affirme la loi du 31 d c 1992 qui a eu pour but et pour objet de prot ger les droits et libert s du citoyen ne permet pas l employeur de toucher aux protections et garanties sp cifiques du droit du travail et ce quelles que soient les justifications invoqu es 10 6 A la diff rence du droit au respect de la vie personnelle qui tol re des restrictions encadr es directement par le juge le droit de retrait conf re une v ritable immunit 1037 son titulaire immunit totale depuis l arr t Wolff du 28 janvier 2009 pr c Une logique binaire s applique soit la condition d existence tenant au motif raisonnable est remplie et le titulaire du droit de retrait peut s en pr valoir soit il en va autrement et le salari n tant alors titulaire d aucun droit appelant un r gime particulier 1088 s exposera une retenue sur salaire et pourra voir l inex cution injustifi e de sa prestation de travail sanctionn e ventuellement par un licenciement 1039 Trois nuances doivent tre apport es Il faut d abord r server le cas des m tiers risques pour lesquels la notion de motif raisonnable s entend avec plus de rigueur Il importe en effet que le danger all gu soit distinct
31. e de l existence d un p ril imminent est difficile soutenir Or il faut constater dans plusieurs d cisions la neutralisation de cette condition textuelle1000 La Cour d appel de Paris a par exemple admis un exercice du droit de retrait par anticipation d un danger grave et imminent 01 Encore plus significatif est l accueil favorable r serv par la Cour de cassation d s sa premi re saisine l invocation li e la maladiel002 Cette d cision suscite l approbation au regard du droit fondamental que le droit de retrait vient prot ger dans les relations de travail En effet l atteinte la sant postule assur ment qu une maladie soit un danger grave justifiant de se retirer de son poste de travail 1003 Une Cour d appel a statu dans le m me sens s agissant d un machiniste affect sur une vieille locomotive alors m me que seule une exposition r guli re pouvait lui faire craindre des pathologies1004 Il en est encore all ainsi de l exposition au tabagisme passifl005 En d finitive m me s ils mentionnent g n ralement le terme imminent les juges r alisent dans certains cas une volution du cumulatif vers l alternatif des caract res que doit pr senter le danger all gu 3 La nullit du licenciement du salari ayant exerc son droit de retrait La question des cons quences tirer par le juge du licenciement du salari ayant valablement exerc leur droit de retrait a con
32. est valable l adresse du l gislateur dont la carence dans la cr ation du service ne semble pouvoir tre sanctionn e notamment lorsque l obligation d coule de dispositions impr cises Deux conditions semblent finalement devoir tre r unies pour assurer l opposabilit d un droit il convient d une part que ce droit soit affirm en des termes suffisamment pr cis et d autre part il doit tre assorti d une sanction 1107 Xavier PRETOT commentaire de l alin a 11 du Pr ambule de la Constitution de 1946 Le Pr ambule de la Constitution de 1946 G rard CONAC Xavier PRETOT G rard TEBOUL dir Dalloz collection Th mes et commentaires 2001 p 261 Fran ois RANGEON R flexions sur l effectivit du droit in Les usages sociaux du droit Dani le LOCHAK dir CURAPP PUF 1989 p 126 1108 CC n 2008 569 DC JO 21 ao t 2008 1109 V par exemple TA Paris 30 janvier 2009 n 0816692 JCP dition 4 mai 2009 p 39 comm Jean Marie PONTIER 399 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux r sidant dans l existence d un recours juridictionnel ce qui tend mettre en exergue le r le du juge dans la garantie des droits1110 Mais surtout l opposabilit du droit au service public semble variable ce qui laisse appara tre un paradoxe entre l affirmation d un devoir social la charge de l tat et l absence d obligation g n
33. finition choisie le degr important de choix de l entreprise de s engager volontairement pour la protection des droits sociaux de leurs travailleurs et d autres parties prenantes appara t clairement Cette approche ouvre les perspectives les plus int ressantes pour l entreprise et la soci t et semble pouvoir convaincre les dirigeants de s engager durablement dans des d marches de RSE ambitieuses 1147 Cette notion tr s d cri e ses d buts a connu depuis un certain essor1148 Elle se traduit concr tement par de nombreux types de textes les plus renomm s tant les codes de conduite Elle conduit la protection de droits sociaux vari s 150 Elle soul ve un grand nombre de questions quelle mise en uvre des droits sociaux par qui quels contr les par quels m canismes 1151 1144 COM 2002 347 final et COM 2006 136 final 1145 Andr SOBCZAK Pour une d finition de la RSE la hauteur des enjeux Metis 16 Avril 2010 http www metiseurope eu pour une definition de la rse a la hauteur des enjeux_fr_70_art_ 28765 html 1146 Andr SOBCZAK propose d int grer les comportements obligatoires ibid 1147 Ibid 1148 Par exemple http www fidh org Entreprises et Droits de l Homme Un guide sur les 1149 V Fiona McLEAY Corporate Codes of Conduct and the Human Rights Accountability of Transnational Corporations Small Piece of a Larger Puzzle in Olivier DE SCHUTTER Transnational co
34. hui que le cr ancier ne peut pas valablement poursuivre le d biteur ou le mettre en demeure s il ne lui a pas demand le paiement par exemple par courrier adress son domicile p 1334 Si la cr ance est portable la mise en demeure et des poursuites sont possibles d s l arriv e de l ch ance sans que le cr ancier ait faire preuve d une demande pr alable de paiement p 1335 1240 Cette volont de favoriser la proximit du juge en pr sence d un demandeur en situation conomique pr sum e fragile a conduit admettre r cemment une option assez proche en mati re de droit de la consommation Depuis l entr e en vigueur de la loi n 2009 526 du 12 mai 2009 de simplification et de clarification du droit et d all gement des proc dures en vertu de l article L 141 5 du Code de la consommation le consommateur peut saisir son choix outre l une des juridictions territorialement comp tentes en vertu du code de proc dure civile la juridiction du lieu o il demeurait au moment de la conclusion du contrat ou de la survenance du fait dommageable Sur cette nouvelle disposition v Dominique FENOUILLET RDC 2009 1438 St phane PIEDELIEVRE Gaz Pal 2009 1732 Lo s RASCHEL Proc dures juill 2009 n 230 p 17 Elise POILLOT D 2010 790 p 797 1241 Sur l indisponibilit de la cr ance alimentaire v J CI Civil art 205 211 fasc 20 pr cit par Laurent LEVENEUR n 28 et s et
35. l intensit variable auquel il peut donner lieu prend toute son importance en mati re de droits sociaux En effet le contr le de raisonnabilit lorsqu il porte sur l exercice du pouvoir discr tionnaire du l gislateur peut conduire le juge exercer un contr le en profondeur des d cisions du l gislateur si p n trant qu il peut aboutir la substitution de ses choix b Dans la jurisprudence de la Cour constitutionnelle sud africaine Dans l arr t Government of the Republic of South Africa c Grootboom la Cour constitutionnelle sud africaine a labor ce que plusieurs consid rent comme une approche inspir e du droit administratif 54 en vertu de laquelle le r le du tribunal est de v rifier si les politiques publiques sont coh rentes rationnelles et suffisamment quilibr es entre la poursuite d objectifs et la satisfaction corollaires de besoins court moyen et long terme Cette norme de contr le est en soi tr s floue et c est pourquoi la Cour a tent de la pr ciser en sp cifiant que des politiques qui omettent de tenir compte des besoins prioritaires et de la grande pauvret dans laquelle vivent certains groupes de personnes seront souvent jug es d raisonnables 756 Contrairement au concept de noyau minimal que la Cour a rejet 57 cette norme de raisonnabilit noblige pas l tat satisfaire les besoins essentiels de tous avant de viser la r alisation d autres objectifs moye
36. le juge constitutionnel n a pas h sit tendre le b n fice d une prestation une cat gorie qui en tait ill gitimement exclue75 Cependant le recours au principe d galit peut galement conduire au retrait d une prestation Ainsi la Cour au lieu d intervenir pour tendre le b n fice d un dispositif d autres cat gories de sujet a dans certains cas d cid de supprimer un privil ge jug irraisonnable r alisant ainsi un nivellement vers le bas li Le second type de contr le est pr sent comme un contr le de raisonnabilit dont la particularit serait d tre binaire il confronte la loi au principe d galit et consisterait essentiellement en une sorte d examen des raisons d tre de la loi de son caract re non arbitraire au sens o les int r ts qu elle prot ge sont raisonnablement compatibles avec les valeurs de la constitution ou qu ils sont le fruit d un balancement raisonnable entre elles Malheureusement la distinction th orique et doctrinale entre ces deux types de contr le se heurte la r alit jurisprudentielle o il est bien difficile de les isoler La Cour Sud africaine pratique galement ces jugements de raisonnabilit qui m ritent donc des d veloppements sp cifiques 749 Alfonso CELOTTO Egualianza e ragionevolezza nella giurisprudenza costituzionale italiana Biblioteca juridica virtual del instituto de investigaciones juridicas de la UN
37. n fice de la disposition en cause des personnes originaire d un pays dans lequel une offre m dicale adapt e existe mais o par exemple l absence de syst me de protection sociale ou d acc s aux soins exige pour b n ficier du traitement un niveau de ressources sans commune mesure avec celles de l int ress 938 CE 31 janvier 2000 Pr fet d Ille et Villaine c Farzouz aux tables 939 CE 21 f vrier 2000 Pr fet de Seine Saint Denis c Jelassi au Recueil CE 7 juillet 2004 Pr fet des Hauts de Seine c Badja n 260388 a contrario CE 30 novembre 2005 Pr fet de Police c Njike Nyatcha n 263476 940 CE 30 juin 2003 Pr fet du Val d Oise c Martillo Jarrin n 248215 et CE 30 juin 2003 Pr fet de Police C Boubkari n 252621 publi aux tables 1 CE 28 avril 2000 Mboume n 211323 l absence d intervention chirurgicale pour une arthrose de la hanche droite n est pas de nature entrainer des cons quences d une exceptionnelle gravit 9 2 Les conclusions de M GUYOMAR ont t publi es sur le blog http combatsdroitshomme blog lemonde fr 2010 04 20 366 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux On peut objecter d autant plus en connaissant la solution qui t finalement apport e la controverse que la loi elle m me tait d pourvue d ambigu t et que comme l a notamment relev le rapporteur public C Jardin devant la C
38. ord 16 janvier 2009 Saisi d un litige concernant la liquidation de l astreinte d cid e par le premier juge dans cette affaire le juge des r f r s du Conseil d tat confirme que les autorisations sp ciales d absence pr vues aux articles 12 et suivants du d cret du 3 avril 1985 ont pour seul objet de permettre aux repr sentants des organisations syndicales mandat s pour y assister de se rendre aux congr s syndicaux ou aux r unions des organismes 345 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux Dans le m me sens le juge des r f r s a rappel qu une collectivit publique ne peut subordonner l exercice des droits syndicaux la pr sentation des statuts de la section locale dans la mesure o celle ci simple manation du syndicat qu elle repr sente en est par nature d pourvue Ainsi en subordonnant la d livrance des autorisations d absence la fourniture pr alable des statuts de la section syndicale le directeur du CCAS de Bordeaux a port une atteinte grave et manifestement ill gale la libert syndicale Pour faire cesser l atteinte le juge enjoint au CCAS de la ville de Bordeaux d appliquer le protocole d accord conclu le 25 janvier 1978 et de d livrer M Paniagua les autorisations d absence que celui ci sera amen solliciter dans le cadre de ses activit s syndicales au sein du bureau g n ral du syndicat Dan
39. se o l exercice du droit sinon contraint l employeur agir l avenir au moins r v le qu il aurait d le faire Les obligations positives apparaissent ici en creux linvocation du droit de retrait est justifi e parce que employeur n a pas pris les mesures qu il fallaitl055 La troisi me configuration est une variante de la pr c dente La persistance d une situation de danger due l absence d action post rieure de l employeur apr s son signalement va justifier la prolongation du retrait1056 A l inverse quatri me cas de figure la r action de l employeur permet de d nier au salari le droit de se retirer 57 La cinqui me et derni re configuration renvoie aux situations dans lesquelles le juge analyse l action post rieure de l employeur comme un aveu implicite de ce dernier de sa carence et donc de la l gitimit du retraitl 58 Au total il est possible de d celer de nombreuses obligations positives pour l employeur Il faut dire que ce dernier est fortement encourag r agir aux signaux envoy s par ses employ s Selon l article L 4131 4 C trav le b n fice de la faute inexcusable de employeur est de droit pour le ou les travailleurs qui seraient victimes d un accident de travail ou d une maladie professionnelle alors qu eux m mes ou un repr sentant du personnel au CHSCT avaient signal l employeur le risque qui s est mat rialis Il existe donc un risque re
40. t que la d cision de l employeur de maintenir son affectation Valenciennes portait atteinte de fa on disproportionn e la libert de choix du domicile de la salari e et tait exclusive de la bonne foi contractuelle 104 Les commentateurs ont pu s interroger sur l mergence en droit du travail d un droit au rapprochement familial 104 ou encore d un droit la mutation g ographique pour des raisons familiales 1046 1042 V ainsi Soc 16 juill 1998 n 97 43484 ainsi que le rapport annuel de la Cour de cassation pour 2007 p 139 ets 1043 V supra I B v not CA Douai 31 mars 2009 Belkadi c SAS Sambre et Meuse n 08 01796 CERIT l ouvrier concern n a pas t plac dans une situation de travail pr sentant un danger grave et imminent pour sa vie et sa sant 1044 Soc 24 janv 2007 n 05 40639 Dr ouvr 2007 p 282 D 2007 p 1480 note Gr goire LOISEAU et infra 1045 JCP G 2007 II 10110 note Jean MOULY 1046 JCP S 2007 1243 note St phane BEAL et Anne Laure DODET 383 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux Toutefois il ne faudrait pas exag rer la port e de cette solution Il faut s rement y voir un arr t d esp ce s expliquant tant par la situation familiale de la salari que par le refus de l employeur d en tenir compte alors m me qu il en avait la possibilit sans que cela n
41. tence rationae materiae et tendre son contr le des cas dans lesquels sont en jeu des situations socio conomiques pr judiciables l exercice de droits conventionnels la Cour a admis partir de l arr t Airey c Irlande une certaine perm abilit de la Convention aux droits sociaux partant du principe que nulle fronti re tanche ne s pare les deux cat gories de droits Une d marche pr torienne int grative 71 a permis la Cour de souligner les prolongements socio conomiques des droits civils et de mettre la charge des tats un certain nombre d obligations positives n cessaires Ce mouvement touche potentiellement l ensemble des droits conventionnels 7 Parmi une jurisprudence connue un exemple peut tre cit tir du contentieux relatif la situation faite aux Roms en Europe de l Est Apr s avoir vu leurs maisons incendi s criminellement les requ rants ont v cu dans des conditions d labr es Or pour la Cour ces conditions de vie notamment la promiscuit et l insalubrit et leurs effets d l t res sur la sant et le bien tre des requ rants associ es la dur e pendant laquelle ces derniers ont t contraints de vivre ainsi et l attitude g n rale des autorit s ont n cessairement d leur causer des souffrances psychologiques consid rables et partant porter atteinte leur dignit humaine et susciter chez eux des sentiments d humiliation et d avilissement
42. 1121 1 RJS 5 09 p 355 1024 Soc 6 nov 2001 JCP E 2002 II 1732 note G rard LACHAISE Dr soc 2002 p 110 obs Jean SAVATIER 1025 Soc 28 mai 2003 Monribot c Sagem Dr soc 2004 p 132 note Pascal LOKIEC D 2008 p 2718 note Fr d ric GUIOMARD soc 12 nov 2008 Monribot c St Sagem n 07 42220 JCP S 2009 1200 note Bernard BOSSU 380 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux recours un tel crit re permet d affaiblir la rigueur du contr le exerc par le juge en laissant l employeur imposer au salari la normalisation de son comportement1 6 Le recours la th orie de l abus de droit va contribuer aussi circonscrire la part de vie personnelle reconnue au salari pendant son temps de travail qu il s agisse des conversations trang res au service par t l phone 1027 ou de l usage d internet 8 Ce dernier type de restrictions n a rien de surprenant au travail le salari est avant tout l pour travailler En dehors des temps et lieu de travail un r glement int rieur peut aller jusqu apporter une restriction l usage du domicile d un salari Un ducateur a par exemple t sanctionn disciplinairement pour avoir re u son domicile personnel une mineure en difficult plac e dans l tablissement malgr l interdiction pos e par ce r glement Un comportement priv se trouve ainsi facilemen
43. 1162 Dr ouvr 2009 p 16 note Florence LANUT Soc 13 janv 2009 n 06 45562 RDT 2009 p 300 obs Alexandre DUMERY JCP S 2009 1162 note Bernard BOSSU 982 CE 12 juin 1987 St Gantois n 72388 et 74605 AJDA 1987 p 462 chr Michel AZIBERT et Martine DE BOISDEFFRE Dr soc 1987 p 652 obs Jean SAVATIER Soc 10 mai 2001 n 00 43437 RJS 7 01 n 872 oc 28 mai 2008 n 07 15744 JCP S 2008 309 obs Lydie DAUXERRE RJS 2008 p 717 983 Art L 4131 1 al 1 984 Soc 9 d c 2003 JurisData n 2003 021403 RJS 2 04 n 216 985 Soc 20 mars 1996 Adli c St SGDE RJS 1996 p 319 concl Yves CHAUVY D 1996 p 116 JCP E 1996 IT 850 note G rard LACHAISE Dr Soc 1996 p 684 obs Jean SAVATIER salari connaissant des probl mes d allergie suscit s par l environnement du poste d activit pr sence d animaux de laboratoire et de produits irritants 375 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux supr mes se sont efforc s d y parer qu il s agisse du Conseil d Etat 86 comme de la Cour de cassation M me si l appr ciation de la r alit d un tel motif raisonnable rel ve des juges du fond 87 la chambre sociale contr le la motivation de leurs d cisions et casse en cons quence celles dans lesquelles les juges du fond n ont pas recherch si les salari s avaient un motif raisonnable de croire l e
44. 27 185 267 1998 309 1999 509 2000 432 2005 302 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux balancement entre ressources financi res disponibles et droit donne des r sultats contraires au principe d interd pendance et d indivisibilit de tous les droits et libert s puisque il emporte une hi rarchisation entre les droits sociaux Carmela Salazar souligne ainsi que dans la jurisprudence italienne la technique du contr le minimum aurait donn au droit la sant une position de droit pr f r par rapport aux droits des travailleurs Selon certains les contraintes budg taires ne devraient pas entrer en jeu l tape de la d termination du contenu essentiel des droits sociaux mais plut t celle consistant v rifier si le gouvernement pouvait raisonnablement manquer son obligation7 Toutefois l exemple italien montre que c est pr cis ment au moment o la Cour s est montr e plus sensible l argument de la comp tence budg taire du Parlement et de la disponibilit des ressources financi res qu elle a fait appel la notion Enfin la pluralit des lectures possibles des d cisions on doit ajouter des difficult s d ordre terminologique d abord il faut souligner que les expressions de continu minimal de contenu essentiel ou de noyau essentiel ne sont pas d pourvues d ambigu t s Notamment on peut se dem
45. 29 mai 1996 Bull civ I n 229 Cass 1 re civ 6 mars 2001 Bull civ I n 63 906 CE 15 d cembre 2000 n 194807 Venkemmel Lebon p 630 347 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux pas en dehors de ses pouvoirs en pla ant l int ress m me ill galement en autorisation d absence pendant une dur e de plus de 16 mois 7 On le voit les droits des travailleurs sont efficacement prot g s dans le cadre des proc dures de r f r Le juge va de mani re identique garantir l effectivit des droits l attribution de biens et l obtention de services B Des pouvoirs mis en uvre pour les droits prestations et services Ces droits sont dans la pratique des r f r s trait s au m me titre que n importe quel autre droit 1 Les droits l attribution de biens Deux domaines illustrent la protection juridictionnelle des droits l attribution de biens Le premier concerne les conditions mat rielles d accueil des demandeurs d asile Dans une formule de principe le juge des r f r s du Conseil d tat affirme que la privation du b n fice des mesures pr vues par la loi afin de garantir aux demandeurs d asile des conditions mat rielles d accueil d centes jusqu ce qu il ait t statu d finitivement sur leur demande est susceptible de constituer une atteinte grave et manifestement ill gale au droit consti
46. Cour europ enne des juridictions nationales peuvent sembler h sitantes faire produire une telle cons quence la stipulation conventionnelle8t Mais d autres juridictions ont pu proc der une interpr tation constructive L exemple indien sur la revendication en justice du droit l alimentation l illustre le d bat judiciaire sur le droit l alimentation en Inde a t port par une campagne d ONG gr ce une proc dure de PIL d but e en 2001 et ce jour non encore d finitivement jug e La p tition judiciaire visait mettre en exergue le d calage entre la proclamation constitutionnelle d un droit la vie qui suppose implicitement mais n cessairement une alimentation suffisante pour mettre l individu l abri de la malnutrition et le d nuement d une grande partie de la population indienne Au fil des ann es les revendications se sont largies diff rentes perspectives sociales et mettent l accent sur la transparence administrative et la responsabilit des pouvoirs publics Bien que non jug e au fond la p tition judiciaire a donn lieu au prononc de jugements avant dire droit interim order qui pr jugent du lien tabli par la Cour supr me entre droit la vie et droit d riv l alimentation Ainsi par exemple la Cour a ordonn au gouvernement f d ral indien ainsi qu aux autorit s publiques d introduire des repas cuisin s pour le d jeuner des coliers scolaris s en cole prima
47. Droits de l Homme juin 2012 http revdh files wordpress com 2012 04 comparaison du contentieux des droits de retrait pdf 1068 Ce qui est le cas pour d signer le caract re protecteur du droit du travail en mati re de protection de la sant et de la s curit v G rard LYON CAEN art pr cit p 348 1069 Le salari dispose d ailleurs d un fondement m connu pour poursuivre l employeur en cas de sanction abusive de ce droit Agn s CERF HOLLENDER note sous Crim 8 oct 2002 n 01 85550 Revue de science criminelle 2003 p 354 les poursuites p nales en ce sens sont inexistantes 1070 Jean RIVERO envisageait d j cette hypoth se il y a quarante ans La protection des droits de l Homme dans les rapports entre personnes priv es in M langes Ren CASSIN t 3 1971 p 313 387 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux TITRE 2 LES DEBITEURS DES DROITS SOCIAUX D apr s la d finition la plus commun ment admise le d biteur est celui qui doit quelque chose quelqu un ou encore celui qui est tenu d une dette oblig engag qu il s agisse d une obligation en nature ou d une obligation de somme d argent 1971 En d autres termes le d biteur d signe une personne tenue envers une autre d ex cuter une cr ance celle ci ne portant d ailleurs pas uniquement sur une somme d argent la cr ance peut en effet gale
48. Les juges lui donnent raison alors qu il n y avait aucun danger v aussi pour un arr t la motivation exemplaire CA Bordeaux SA Solanilla c Lorenco Juris Data n 149420 JCP E 2001 2039 JCP G 2001 IV 3094 994 Pour tre plus pr cis si le signalement l employeur peut tre post rieur au retrait il doit tre imm diat Sont ici vis s les cas o l invocation intervient bien apr s le retrait ce qui laisse pr sumer la mauvaise foi du salari 95 CA Montpellier 4 f vr 2004 Carceles c Lozachmeur n 03 01178 CERIT 96 CA Nancy 6 juin 2005 Juris Data n 2005 279526 JCP G 2006 IV 1257 97 CA Pau 28 oct 1988 JurisData n 1988 047607 commettent une faute les salaries qui refusent de reprendre le travail qu ils ont cess pour une raison qui s est r v l e non fond e apr s examen de la situation par le CHSCT 376 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux dans d autres situations la r f rence au raisonnable pr sentera l int r t pour le p p salari de voir sa situation saisie de fa on encore plus subjective998 2 La neutralisation du caract re imminent du danger all gu La composante objective du droit de retrait renvoie un danger grave et imminent Un argument de texte aurait pu tre oppos l invocation du droit de retrait pour les situations dans lesquelles proprement parler l id
49. Mais le juge a jou un r le essentiel en concr tisant par des annulations effectives d s 1991 1992 ce qui n tait au d part qu un propos illustratif dans des conclusions de commissaire de gouvernement En revanche rien ne pouvait laisser pr voir dans ces conclusions ou dans les premi res solutions jurisprudentielles l ampleur du droit finalement reconnu Ce droit change d chelle lorsque le l gislateur accepte de le reprendre son compte et de lui donner une port e qui n avait pas n cessairement t pr vue au d part Mais qu il s agisse d un malentendu ou d un effet boule de neige il reste que le juge a bien apport une contribution importante l instauration d un droit conomique et social qui concerne aujourd hui des dizaines de milliers de personnes par an Il est galement int ressant d observer quel point le processus qui a men la cons cration de ce droit relativise l opposition traditionnelle entre les 920 Mission d tude des l gislations de la nationalit et de l immigration La Doc fr 1997 p 85 921 Charles PASQUA S nat s ance du 21 janvier 1998 92 Une approche compl te impliquerait de prendre en compte l impact de la mobilisation des associations qui se sont mobilis es pour le droit au s jour des trangers malades comme le Comede l ODSE Act Up etc mais ce n est pas le sujet de la pr sente tude 923 I faut relativiser ce point car c est un argument r
50. Olivier DE SCHUTTER Le droit d acc s aux services d int r t conomique g n ral comme instrument de promotion des droits sociaux in L acc s aux services d int r t conomique g n ral pr cit p 69 1118 C est notamment pour cette raison que d apr s certains auteurs le service universel n a d universel que le nom voir en ce sens Gilles J GUGLIELMI Un service public universel in Sujets et objets universels du droit Genevi ve KOUBI et Olivier JOUANJAN dir Presses universitaires de Strasbourg 2007 p 91 1119 V en ce sens le manuel de Jean Fran ois LACHAUME H l ne PAULIAT et Claudie BOITEAU Droit des services publics Armand Colin 2004 p 404 et s la question de l acc s est pr sent e comme une composante de l galit devant le service public 1120 Dans sa d cision du 23 juillet 1999 Loi portant cr ation d une couverture maladie universelle d cision n 99 416DC JO 28 juillet 1999 le Conseil constitutionnel a estim que le l gislateur pouvait avoir recours un plafond de ressources pour d terminer les cat gories de personnes 403 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux constituer un crit re d exclusion Par ailleurs la jurisprudence relative l utilisation du crit re de la nationalit t moigne de l tendue des garanties accord es aux usagers gr ce au principe d galit le juge administratif n
51. R 2003 19 Johannesburg 1 pp 22 23 Giving Socio economic Rights Teeth The Minimum Core and its Importance S African L J 2002 119 484 p 496 Laurence GAY Les droits cr ances constitutionnels Bruxelles ditions Bruylant 2007 p 654 TA V arr t n 202 2008 742 V arr t n 80 de 2010 143 Pour de plus amples d tails v Diane ROMAN infra 303 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux droits seraient superficiels ou incomplets7 Les tribunaux canadiens se sont cependant montr s tr s h sitants se prononcer sur les choix socio conomiques du gouvernement et intervenir dans un domaine qui selon eux rel ve de la politique Il faut reconna tre galement que la Charte canadienne n est pas la plus progressiste des constitutions et que son objectif n tait pas tant d assurer une plus grande justice sociale mais plut t la pr servation de l autonomie et de la libert individuelles formelles La technique a connu un plus grand succ s dans la jurisprudence de la Cour supr me indienne cette derni re reconnaissant sur le fondement d une conception globale du droit la vie plusieurs droits conomiques et sociaux 46 Pourtant la Constitution indienne contient un chapitre distinct consacrant des principes socio conomiques que le constituant a express ment pr vu comme tant non justiciables Il est probable que la
52. Sociale t moigne en effet de tentatives parfois perdues des collectivit s de se soustraire leur obligation de prise en charge Le recours au juge est alors indispensable afin d identifier le domicile de secours et donc de d terminer la collectivit d bitrice de la prestation L enjeu r side dans limputation au budget d une collectivit publique d une d pense d aide sociale I A cet gard l encadrement normatif pr vu semble insuffisant au regard des comportements des acteurs locaux de l aide sociale IT I L enjeu l imputation au budget d une collectivit publique des frais li s la prise en charge d une prestation d aide sociale Malgr des dispositions l gislatives laissant aujourd hui peu de place au doute on constate qu il existe un contentieux fourni devant la Commission Centrale d Aide Socialel21 pour d terminer la collectivit d bitrice Les collectivit s sont en effet tr s enclines contester leur comp tence concernant la prise en charge d une prestation dont l octroi a t valid par les services d aide sociale Pourtant le droit semble poser des r gles d imputation plut t claires les d partements sont identifi s par la loi comme tant les d biteurs principaux du droit une prestation d aide sociale A L Etat par le biais de ses services d concentr s ne conserve qu une comp tence r siduelle B 1291 Comp tente en premier et dernier ressort en concernant l i
53. a a La raisonnabilit en soi du respect de l quilibre budg taire Le caract re raisonnable d un choix ou d un balancement entre des principes r alis s par le l gislateur peut venir justifier la restriction du contr le voir supra Cette restriction manifeste de la part du juge une pr somption implicite de faveur pour le principe du pouvoir discr tionnaire du l gislateur c est notamment le cas lorsque l argument du respect de l quilibre budg taire est mobilis 781 Riccardo GUASTINI La costituzione come limite alla legislazione Analisi e diritto 1998 disponibile en ligne www giuri unige it intro dipist digita filo Guastinil pdf 317 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux Le r le conf r au principe de l quilibre financier dans la jurisprudence des ann es 90 en Italie a t vivement critiqu en doctrine On reprochait notamment la Cour de lui r server une place part l exemptant m me du processus de pond ration entre les int r ts constitutionnels comme si elle l admettait a priori et en tant que tel La Cour aurait donn la pr f rence des appr ciations de politique conomique plut t que de politique constitutionnelle 7 amp Bien entendu cette critique porte en elle la revendication d un partage du pouvoir entre l gislateur et juge pour d cider des quilibres bref pour cod terminer
54. affecte l int r t de son entreprise Au demeurant cet arr t restera vraisemblablement isol Le juge ne semble pas montrer d empressement s immiscer dans le fonctionnement des entreprises La chambre sociale a eu l occasion de rappeler ult rieurement qu une salari e n avait pas de droit acquis une mutation 1047 Les obligations positives sont donc rares La situation pourrait voluer avec le d veloppement des interventions l gislatives cherchant favoriser la conciliation entre vies personnelle et professionnellel048 ou faire participer l employeur la r pression de certains comportements dans l entreprise notamment en mati re de harc lement 104 2 La fr quence des obligations positives li es l invocation du droit de retrait Tout comme le droit au respect de la vie personnelle le droit de retrait renferme d abord une obligation d abstention de l employeur le minimum que l on puisse attendre est qu il n entrave pas l action s curitaire 1050 de son titulaire Cependant il arrive fr quemment que ce minimum soit d pass le retrait du salari obligeant l employeur uvrer lui m me pour la s curit dans l entreprise Les textes tant g n raux 5l que sp cifiques au droit de retrait 1052 envisagent cette hypoth se Les obligations positives sont fr quentes mais en aucun cas permanentes En effet partir du moment o l on admet que le droit de retrait puisse tre exerc
55. ainsi avanc e pour l gitimer un largissement des droits garantis qu elle repose sur une volution des valeurs pr dominantes dans la soci t ou au contraire sur un consensus social ancien Diff rents exemples peuvent illustrer cette d marche La Cour europ enne a pu employer un tel argument en insistant sur le lien entre modernit politique et protection sociale et en tirer certaines cons quences sur l interpr tation donner de la Convention europ enne 6 La Cour supr me indienne s est r f r e la r volution sociale pacifique que promeut la Constitution indienne et son objectif de changement de la structure de la soci t indienne par la promotion de buts sociaux la Cour supr me isra lienne a fait tat des valeurs qui guident la soci t isra lienne Plus significative encore la d marche retenue par le Tribunal f d ral suisse83 pour d gager un droit constitutionnel non crit la garantie d existence Existenzsicherung Le juge consid re en effet que la garantie des moyens d existence est un l ment indispensable une communaut d mocratique de droit Il souligne le consensus historique et doctrinal en la mati re et en d duit 831 Inde C S Pashim Banga pr cit 1996 C S 31 janvier 1990 Shantistar Builders v Narayan Khimalal Tatome and Others 832 Isra l HCJ 366 03 Commitment to Peace pr cit 16 126 127 833 Idem 15 pp 124 834 Diane ROMAN Le droit
56. alimentaire ne peut tre export pour garantir la justiciabilit des autres droits sociaux En effet les sanctions p nales qui viennent accro tre la contrainte qui p se sur le d biteur s expliquent par le fait m me de l existence de liens de famille entre les diff rents acteurs l abandon financier ne semble alors que refl ter un abandon moral que l on peut ais ment concevoir comme r pr hensible au sein du groupe familial mais plus difficilement de mani re g n rale La justiciabilit de l obligation alimentaire passe tr s clairement par un jugement de valeur d autant plus frappant qu il ne s inscrit pas dans la tendance g n rale du droit contemporain une relative indulgence pour le d biteur imp cunieux le d biteur doit payer Cela s explique par hypoth se il n est pas ou n a pas toujours t sans ressources sans quoi il ne serait pas d biteur de l obligation alimentaire celle ci tant fonction des besoins du cr ancier et des ressources du d biteur Il n est toutefois pas l abri d une mauvaise gestion 1263 V Marie Jos phe GEBLER Le paiement direct des pensions alimentaires Commentaire de la loi n 73 5 du 2 janvier 1973 D 1973 Chron 107 sp c p 111 Le paiement direct n est pas seulement une voie d ex cution efficace Il constitue aussi un privil ge express ment formul Pour une description pr cise de la situation du cr ancier v Fr d rique EU
57. articulation illustre qu un m me droit social peut appeler pour sa garantie la protection de plusieurs d biteurs Mais tudier les d biteurs des droits sociaux suppose galement de s interroger sur l intensit de la contrainte pesant sur ces d biteurs s agit il d une contrainte juridique donnant corps des droits opposables et justiciables ce que semble impliquer la d finition commune du d biteur ou s agit il seulement d une contrainte morale politique ou sociale 87 Et cette contrainte se traduit elle par l affirmation d une obligation de moyens ou est elle la source d une obligation de r sultat Sur ce point les diff rentes contributions rassembl es dans ce titre mettront en perspective des niveaux de protection particuli rement h t rog nes si l obligation alimentaire entre parents et alli s est videmment justiciable et si les moyens de sa justiciabilit ont t accrus au cours des derni res d cennies si le droit au service public peut dans une certaine mesure tre justiciable cela semble plus incertain concernant la responsabilit sociale pesant sur les entreprises La principale sp cificit de la RSE est en effet son caract re volontaire ou non obligatoire son habit de droit mou soft law L entreprise s engage seule et sans contrepartie envers ses travailleurs mais ne se contraint pas La question de l intensit de la contrainte supposera par ailleurs de s interroger sur les l me
58. carter le crit re des ressources 4 La solution retenue par le Conseil d tat dans les arr ts Jabnoun et Bialy en effet referme cette parenth se de plus dix ans en jugeant conform ment aux conclusions du rapporteur public Guyomar que c est bien une approche concr te de l accessibilit des soins qui doit pr valoir Le Conseil d tat apr s avoir rappel que l autorit administrative ne peut l galement d cider l loignement de l tranger que s il existe des possibilit s de traitement appropri de l affection en cause dans le pays de renvoi indique que si de telles possibilit s existent mais que l tranger fait valoir qu il ne peut en b n ficier soit parce qu elles ne sont pas accessibles la g n ralit de la population eu gard notamment aux co ts du traitement ou l absence de modes de prise en charge adapt s soit parce qu en d pit de leur accessibilit des circonstances exceptionnelles tir es des particularit s de sa situation personnelle l emp cheraient d y acc der effectivement il appartient cette m me autorit au vu de l ensemble des informations dont elle dispose d appr cier si l int ress peut ou non b n ficier effectivement d un traitement appropri dans le pays de renvoi 3 T para t assez clair que dans les faits cette interpr tation large n tait plus celle retenue par l administration car dans le cas contraire elle n aurait pas suscit
59. celles ci se retrouvent dans le secteur hospitalier et ont t sanctionn es sur le fondement de la voie de fait Ainsi l atteinte a t reconnue dans l hypoth se o un praticien faisant l objet de poursuites disciplinaires s est trouv suspendu de ses fonctions au del de la dur e pr vue par les textes sans faire l objet ni d une r int gration ni d une mesure de sanction Selon la Cour de cassation toute prolongation de la mesure au del du d lai pr vu est manifestement insusceptible de se rattacher un pouvoir de l administration et constitue par cons quent une voie de fait En revanche lorsque la pr sence d un praticien au sein d un service a pour effet de paralyser le fonctionnement de celui ci l administration dispose sur le fondement de l article L 143 7 du code de la sant publique du pouvoir de lui interdire l acc s aux locaux Dans ces conditions un chef de service magit 903 CE 25 juillet 2003 SNUDI FO n 258677 AJDA 2004 p 447 note Olivier GRIMALDI 904 CE 9 d cembre 2003 Aguillon et autres Lebon p 497 V galement TA Nantes ord 2 avril 2001 Syndicat Sud CRC services sant sociaux Loire Atlantique Dr adm 2001 com n 155 note David TANTA MARIE 905 Cass 1 e civ 22 novembre 1983 Reymondon c ministre de la sant et de la S curit sociale n 82 14 972 Bull civ I n 277 renvoi devant les juges du fond Dans le m me sens Cass 1 re civ
60. civils et politiques le droit de mener une vie priv e et familiale normale 16 et dans l autre dans la protection d un droit 912 Il est difficile de chiffrer avec pr cision le nombre d affaires dans lequel ce moyen est invoqu mais une estimation de 10 000 20 000 affaires par an para t raisonnable sur un total de 35 015 requ tes contre des APRF ou des OQTF en 2008 913 Pour une analyse exhaustive de la jurisprudence en la mati re v N FERRAN L int gration des trangers saisie par le droit Contribution l analyse du droit des trangers 1981 2006 dir D Rousseau Th dactyl Montpellier 1 2008 914 Chaque ann e sur les 40 000 avis m dicaux concernant des trangers malades premi res demandes ou renouvellement 12 000 sont n gatifs Si le taux de recours est identique au contentieux g n ral des trangers le nombre de requ tes s l verait plus de 3 000 an Compte tenu des enjeux humains le taux de recours est probablement plus lev 915 AJDA 2010 p 881 chron S J LI BER et D BOTTECHI JCP A 2010 note S SLAMA et B DEMAGNY 916 Encore que cette classification ne soit pas vidente s agissant du droit de mener une vie priv e et familiale normale Ainsi dans les grands arr ts de la jurisprudence administrative on note 304 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux social le droit la sant Bien s r une objec
61. curit et des conditions de travail JO 26 d cembre 1982 p 3858 v aussi G rard COUTURIER Droit du travail 1 Les relations individuelles de travail 3 d PUF 1996 n 20 p 39 Martine LE FRIANT La d mocratie sociale entre formule et concept Regards 2001 vol 19 pp 47 53 p 6 1077 D finie comme l intensification des relations travers le monde qui relient des localit s distantes d une telle mani re que des v nements locaux sont engendr s par des causes g ographiquement lointaines et vice versa v J rgen HABERMAS The European nation state its achievements and its limitations on the past and future of sovereignty and citizenship Ratio Juris 1996 9 2 pp 125 137 1078 Franck COCHOY La responsabilit sociale de l entreprise comme repr sentation de l conomie et du droit Droit et Soci t 01 01 2007 n 65 pp 91 101 1079 Art L 121 1 al 4 et L 122 1 al 1 du Code de l action sociale et des familles 389 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux d partement o le b n ficiaire potentiel r side au moment de la demande sera comp tent1080 Enfin en l absence de domicile fixe les d penses sont la charge de l tat sous r serve toutefois d une ventuelle domiciliation 1081 En outre dans le cadre de la loi DALO du 5 mars 20071082 une proc dure de domiciliation pour les per
62. d un dispositif 826 1988 Parmi cet ventail non exhaustif on a d j parl des d cisions additives de prestation Co teuses pour le budget de l Etat elles ont t tr s critiqu es et ont progressivement laiss la place des d cisions additives de principe jug es plus respectueuses du pouvoir discr tionnaire du l gislateur Si la naissance de cette technique est associ e l exigence de respect du pouvoir discr tionnaire du l gislateur pour la d termination des ressources financi res disponibles le juge n a pas pour autant renonc la d finition du droit social Par cette technique il d clare l inconstitutionnalit de la loi l o elle ne pr voit pas quelque chose qu elle aurait du pr voir mais au lieu d ajouter la r gle qui fait d faut il ajoute un principe dont le l gislateur devra s inspirer pour que sa l gislation soit conforme la constitution mais dont le juge a quo peut galement faire usage pour r soudre le cas qui lui est soumis En cela elle est vue comme une solution qui n est pas auto applicative 762 En 1988 arr t n 497 la Cour fournissait une sorte de mode d emploi de ce type de d cision la d claration d inconstitutionnalit d une omission l gislative alors qu elle laisse au l gislateur dont on reconna t l ind niable comp tence pour introduire et r glementer des m canismes de protection m me r troactivement au moyen de normes abstr
63. d bitrices D s lors qu une faille appara t ou semble appara tre les collectivit s en v ritables strat ges de l vitement de la qualit de payeur vont mobiliser toutes les r gles de droit n cessaires leur d fense en prenant bien soin d occulter celles dont l application pourrait les desservir dans la poursuite de leur objectif faire basculer le poids financier de la prise en charge sur une autre collectivit d partement ou Etat Ce comportement strat gique assimilable au jeu du mistigri 1306 a t encadr par deux dispositifs distincts selon les acteurs en pr sence Ainsi l article L 122 4 du Code de l Action Sociale et des Familles pr voit que lorsqu il estime que le demandeur a son domicile de secours dans un autre d partement le pr sident du conseil g n ral doit dans le d lai d un mois apr s le d p t de la demande transmettre le dossier au pr sident du conseil g n ral du d partement concern Celui ci doit dans le mois qui suit se prononcer sur sa comp tence Si ce dernier n admet pas sa comp tence il transmet le dossier la commission centrale d aide sociale mentionn e l article L 134 2 Cet article pr voit donc la passation du dossier de d partement d partement L article R 131 8 du m me code encadre le m me ph nom ne lorsque l Etat est partie soit qu il re oive la demande d aide sociale et veuille la transmettre en refusant sa comp tence
64. d cision adopt e par un directeur d h pital le 20 juin 1972 qui interdisait l exercice du droit de gr ve plusieurs agents pour la journ e du 23 juin 1972 Un d lai d un an a donc t n cessaire au juge pour intervenir l o une r action en moins de 3 jours s imposait 339 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux publique peuvent tre utilis es cet effet le r f r suspension le r f r libert et la voie de fait administrative Le r f r suspension est codifi l article L 521 1 du code de justice administrative CJA Cette proc dure introduite parall lement un recours au fond dont elle constitue l accessoire permet d obtenir du juge administratif la suspension d une d cision administrative deux conditions La premi re repose sur l existence d un doute s rieux sur la l galit de la d cision attaqu e c est dire sur une apparence ou une vraisemblance d ill galit La seconde condition r side dans l urgence de la situation en cause Elle sera caract ris e si le d lai n cessaire l intervention du juge du fond est trop long pour permettre ce dernier d assurer une protection en temps utile des droits du demandeur 8 Le r f r libert ensuite est codifi l article L 521 2 du CJA Il permet au juge administratif des r f r s de prononcer une mesure de sauvegarde en cas d atteinte grave e
65. dans des hypoth ses o il n y avait finalement pas de danger l employeur ne saurait tre syst matiquement conduit l action Dans ce cas il devra parfois n anmoins prouver au salari qu il avait tort de se sentir en danger 05 5 Mis part cette situation il est possible de mettre en 1047 Soc 28 oct 2009 n 08 41883 1048 V not Chantal MATHIEU th se pr cit p 343 et s Laurent LEVENEUR Vie priv e et familiale et vie professionnelle in Bernard TEYSSIE dir La personne en droit du travail Ed Panth on Assas Paris 1999 p 31 1049 Antoine MAZEAUD Harc lement entre salari s apport de la loi de modernisation Dr soc 2002 p 323 1050 Alexia GARDIN art pr cit p 607 selon l art L 4132 5 L employeur prend les mesures et donne les instructions n cessaires pour permettre aux travailleurs en cas de danger grave et imminent d arr ter leur activit et de se mettre en s curit en quittant imm diatement le lieu de travail 1051 En vertu de l art L 4121 1 C trav l employeur prend les mesures n cessaires pour assurer la s curit et prot ger la sant physique et mentale des travailleurs de l tablissement pour une approche g n rale v Sylvie BOURGEOT et Michel BLATMAN L tat de sant du salari Ed Liaisons 2 me d 2009 p 132 et s 1052 Selon l alin a 3 de l art L 4131 1 C trav l employeur ne peut demander au travailleur qui a fait
66. dans la distribution des ressources financi res dont il dispose La Cour a en effet affirm de fa on r p t e sent nn 267 de 1998 416 de 1995 304 e 218 de 1994 247 de 1992 455 de 1990 que les exigences des finances publiques ne peuvent assumer dans le balancement du l gislateur un poids si pr pond rant qu il conduise comprimer le noyau essentiel du droit la sant prot g par la constitution en tant que domaine inviolable de la dignit humaine 319 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux SECTION 2 LES DROITS CIVILS AU RENFORT DES DROITS SOCIAUX L INTERCHANGEABILITE DES DROITS FONDAMENTAUX DANS LE DISCOURS JUDICIAIRE DIANE ROMAN Est il concevable de fonder une protection juridictionnelle des droits sociaux par des m canismes d tourn s lorsque le texte fondamental que le juge est charg d appliquer ne proclame que des droits de nature civile et politique priori la distinction doctrinale entre droits civils supposant une abstention des pouvoirs publics et droits sociaux n cessitant une intervention sous forme de prestations semble s y opposer Or l appel au droit compar r v le une vidence la fronti re entre droits civils et droits sociaux est par endroits tr s mince voire inexistante et des droits dits civils sont souvent utilis s par les juges pour analyser et appr cier des situations dont le ressort est
67. de la personne du Qu bec Gosselin c Qu bec Procureur g n ral 2002 4 R C S 429 Canada C S Gosselin Cour supr me par 87 96 299 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux avanc e dans la r alisation des droits sociaux ou alors faudrait il peut tre parler plus justement d une cristallisation constitutionnelle relative Formul e par les textes constitutionnels eux m mes l id e d une obligation de non r trogression peut alors s entendre dans deux sens soit comme une interdiction de r vision constitutionnelle le droit ne serait pas m me attaquable par le l gislateur constitutionnel soit comme la formulation d une interdiction de toucher une d finition minimale ou essentielle du droit ou autrement dit la d finition d un contenu prioritaire des droits sociaux qui constitue effectivement une technique de mise en uvre juridictionnelle de seuils de protection formellement identifiable dans diff rentes jurisprudences constitutionnelles mais non d nu e d ambigu t s b La d finition d un premier niveau de l obligation de protection le contenu minimum essentiel d un droit Le Comit des droits conomiques sociaux et culturels des Nations Unies estime que les tats parties au PIDESC ont l obligation fondamentale de garantir le niveau minimal de tous les droits reconnus par le trait de fa on a
68. de non compensation J CI Civil art 205 211 fasc 20 pr cit par Laurent LEVENEUR n 43 1256 Georges RIPERT Le droit de ne pas payer ses dettes DH 1936 p 57 et sp c p 60 La faveur que la d mocratie n a jamais cess de t moigner aux faibles lui fait depuis longtemps consid rer le d biteur comme le seul digne de la protection des lois Il n en va certes pas de m me du d biteur d aliments 1257 Et la Cour de cassation a retenu une interpr tation assez large de cette disposition pourtant formellement exceptionnelle v Cass soc 18 novembre 1992 Bull civ V n 555 RTD civ 1993 611 obs Pierre Yves GAUTIER Eu gard la bonne foi et la situation difficile de l employeur le conseil de prud hommes l avait autoris s acquitter de sa dette en huit trimestres L arr t est cass Concernant certaines sommes salaires primes de fin d ann e et indemnit de cong s pay s l chelonnement est exclu s agissant de cr ances salariales le juge ne peut accorder aucun d lai de paiement Alors que la Cour de cassation aurait pu comprendre l expression dettes d aliments comme un simple renvoi implicite aux articles 205 et suivants du Code civil elle en adopte une d finition assez large signe d une certaine rigueur l gard de ceux qui doivent fournir aux autres de quoi vivre La d finition des dettes d aliments n est toutefois pas 434 Droits
69. degr de contr le les standards jurisprudentiels la charge de la preuve etc 926 Si l on suppose un instant que le l gislateur a entendu carter toute protection en dehors des cas pr vus par la loi il en r sulterait n cessairement que la loi serait dans cette mesure incompatible avec la Convention concl DONDOUX pr cit 927 Le r f r libert et le droit d asile note J MORRI et S SLAMA sous CE r f 12 janvier 2001 Mme Hyacinthe AJDA 2001 p 589 360 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux Si l on en revient la distinction entre droits civils et politiques et droits conomiques et sociaux la th se classique de l opposition entre ces deux notions devrait logiquement conduire ce que la sp cificit des droits conomiques et sociaux s illustre dans une approche particuli re et restrictive voire particuli rement restrictive leur endroit qu il serait possible d opposer une approche plus audacieuse ou plus intransigeante du juge en mati re de droits civils et politiques De m me on pourrait penser que lorsqu il intervient dans la protection des droits conomiques et sociaux qui est troitement d pendante des ressources dont l tat peut disposer 28 le juge est particuli rement attentif l impact conomique et budg taire de sa jurisprudence A Article 8 versus regroupement familial ou comme
70. demand e comme l a rappel le Conseil d tat dans un arr t du 28 d cembre 200547 Dans cette affaire des agents d sign s par la CFDT pour b n ficier de d charges de service au titre d une activit syndicale d missionnent pour rejoindre un autre syndicat La CFDT demande la suspension du refus oppos par le pr sident du Conseil g n ral de mettre fin ces d charges de service Le juge des r f r s de premi re instance rejette cette demande pour d faut d urgence ce que confirmera le Conseil d tat en affirmant que le juge des r f r s a pu sans erreur de droit et sans insuffisance de motivation juger que la condition d urgence ne pouvait tre regard e comme remplie d s lors que les requ rants ne faisaient en l esp ce tat d aucune circonstance particuli re de nature justifier une atteinte grave et imm diate l exercice des libert s syndicales Seules des circonstances particuli res caract risant une situation d urgence permettent la mise en uvre de cette proc dure pour prot ger la libert syndicale Ce pourrait tre le cas par exemple si une d cision de retrait intervenait la veille d lections professionnelles 98 En pratique le contentieux de la libert syndicale s est principalement concentr e sur le r f r libert Ainsi l administration a t condamn e pour avoir refus d accorder un d l gu syndical les 12 jours d autorisations d absence demand s par ce
71. dernier pour le mois de janvier 2009 Faute de justification reposant sur l int r t du service la d cision est constitutive d une atteinte grave et manifestement ill gale la libert syndicale Aussi le juge d cide t il de suspendre la d cision attaqu e et d enjoindre la commune sous astreinte de statuer nouveau sur la demande du syndicat dans les huit jours suivant la notification de l ordonnancef libert syndicale n implique pas qu un syndicat puisse fixer son si ge dans des locaux administratifs sans l accord des autorit s dont ceux ci d pendent le maire ne viole pas cette libert en informant un syndicat que celui ci pourra tablir ses locaux non pas l int rieur de la mairie mais dans un autre b timent CE ord 28 mars 2006 Commune de Saint Ch ly d Apcher n 291399 Lebon T 86 CE 17 mars 2004 Syndicat d partemental unitaire des Collectivit s locales de l Int rieur et des Affaires sociales du Val de Marne SDU CLIAS 94 Lebon T p 752 897 CE 28 d cembre 2005 Syndicat CFDT Interco du Territoire de Belfort n 281909 AJFP 2006 p 83 Dr Adm 2006 comm 68 obs Emmanuel GLASER 898 Hypoth se envisag e par le commissaire du Gouvernement Christophe DEVYS dans ses conclusions in dites sur CE 17 mars 2004 Syndicat d partemental unitaire des Collectivit s locales de l Int rieur et des Affaires sociales du Val de Marne SDU CLIAS 94 89 TA Saint Denis de la R union
72. des risques habituels et inh rents aux fonctions occup es 1040 Ici domine l id e de risque accept avec les mesures sp cifiques de protection qui doivent l accompagner L employeur retrouve alors le pouvoir de r agir pour borner linvocation du droit de retrait Il faut conc der qu il est possible d y voir l admission de restrictions contractuelles implicites ce qui rapprocherait le droit de retrait pour ce cas pr cis du droit au respect de la vie personnelle Ensuite le recours au droit de retrait peut dans des situations tr s particuli res jouer le r le d un r v lateur de l inaptitude du salari au poste pour lequel il a t recrut Tel tait le cas dans l affaire du salari allergique au contact avec certains animaux et produits chimiques En l esp ce celui ci n avait pas demand sa r int gration dans l entreprise Sil tait amen se positionner il est probable que le juge accepte ici d appliquer les solutions classiques relatives au salari malade14 interdisant le licenciement en raison de l tat de sant du salari mais autorisant celui motiv par la situation objective de l entreprise 1035 Jean MOULY D 2006 p 344 5 l auteur traitait alors des clauses d indivisibilit le propos s applique parfaitement au droit de retrait 1036 Philippe WAQUET art pr cit p 352 1037 Alexia GARDIN art pr cit p 607 1038 Tbid 1039 Ce qui a conduit Mich le BONNECHERE
73. des r f r s peut d cider que l ordonnance sera ex cutoire aussit t qu elle aura t rendue et donc avant m me sa notification Dans le m me sens l article 489 al 2 du nouveau code de proc dure civile pr voit qu en cas de n cessit le juge peut ordonner que l ex cution aura lieu au seul vu de la minute 895 Les requ tes dirig es contre les mesures n affectant pas la libert syndicale ont en revanche t rejet es Ainsi ne m conna t pas cette libert la d cision de changer la serrure d un des locaux attribu s un syndicat d s lors que les documents et archives qu il contient n ont pas t d plac s que le syndicat a la possibilit d y acc der au moyen d une cl d tenue par le responsable de la s curit et qu il dispose d un second local dans le m me tablissement CA Paris 11 mars 2002 Syndicat SMESAC FAC FGAF UNSA n 2001 06973 De m me dans la mesure o la 344 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux Statuant sur le fondement de l article L 521 1 du code de justice administrative le Conseil d tat a admis qu une d cision de retrait de d charges de service est un acte faisant grief 6 et par cons quent qu un d l gu syndical peut obtenir la suspension d une telle d cision par le biais de cette proc dure Encore faut il pour cela justifier d une urgence obtenir la suspension
74. e ne font rien ne procurent rien par elles m mes Elles sont seulement mobilisables et doivent tre mobilis es pour produire effet dans une argumentation et un d bat extra judiciaire ou judiciaire aux allures de lutte sur leur sens 874 Faut il pour autant conclure de cette possible interchangeabilit une inutilit juridique de la proclamation de droits sociaux Non certainement S il est en pratique possible de prot ger l individu contre les rigueurs de la mis re sur le fondement de droits civils en exigeant des pouvoirs publics une intervention d urgence ou en contr lant la rationalit et l quit de cette intervention en revanche le tour d horizon permet de souligner la n cessit politique de la proclamation de tels droits tout d abord pour inciter le juge se reconna tre comp tent et exercer un contr le renforcer ensuite pour conf rer une plus grande l gitimit aux d cisions rendues875 enfin pour s assurer que la justiciabilit ainsi reconnue aux droits sociaux soit de nature garantir leur effectivit en offrant un contexte favorable au contr le judiciaire en mati re sociale L exemple indien est l encore pr cieux on a pu noter un certain d calage existe entre ce qui se dit du droit indien une jurisprudence hardie ayant reconnu la justiciabilit des droits sociaux au risque d un affrontement avec le pouvoir ex cutif et ce que dit le droit indien
75. effectivit du droit pr cit 1111 Michel BORGETTO La notion de service public constitutionnel face au droit de la protection sociale in Le droit administratif entre permanences et convergences M langes en l honneur de Jean Fran ois LACHAUME Dalloz 2007 p 83 400 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux concilie avec le pouvoir d appr ciation reconnu aux personnes publiques dans la gestion de leurs activit s de service public comme en t moigne la jurisprudence administrative relative la r forme de la carte judiciaire si la justice est incontestablement un service constitutionnel le juge administratif consid re que l autorit charg e de sa mise en uvre est tout fait fond e d cider de supprimer certains tribunaux c est dire certaines implantations locales de ce service 112 Certes on trouve dans la jurisprudence administrative des d cisions qui imposent le maintien d un service d s lors qu il r pond un besoin av r tel est notamment le sens d une d cision rendue par le Conseil d tat propos d un service d ophtalmologie dans un h pital Toutefois cette solution para t quelque peu isol e La mise en perspective de ces deux jurisprudences permet d ailleurs de d montrer que les services r galiens ne b n ficient pas n cessairement d une protection plus importante que celle accord e aux services voca
76. en cas de diff rend entre une entreprise et ses employeurs a aussi t mentionn e 210 Elle pr senterait un int r t consid rable dans la mesure o le BIT est une organisation fond e sur le triptyque tats salari s employeurs Sa 1206 T id 1207 Alexandre CHARBONNEAU L originalit du secteur maritime interventions judiciaires r glements alternatifs de conflits et action syndicale internationale in Marie Ange MOREAU Justice et mondialisation du droit du travail Conf rence organis e en collaboration par l universit Paris I Panth on Sorbonne et TUE para tre 2010 1208 V http www oecd org document 3 0 3343 fr 2649 34889 1933123 1 1 1 1 00 html 1209 V supra Julien BURDA 1210 Marie Ange MOREAU N gociation collective transnationale r flexions partir des accords cadres internationaux du groupe Arcelor Mittal Droit social 2009 n 1 pp 93 102 423 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux repr sentation par tiers lui permettrait d tre un organe de recours privil gi Mais la pratique est encore loin de cette avanc e Plus juridictionnelles sont les pratiques de l OMC ou des Nations Unies La r solution du Conseil de s curit 1499 2003 sur la situation du Congo ou les sanctions conomiques des Nations Unies contre des entreprises dans des cas sud am ricains et de Rhod sie du Sud sont des exemples int
77. encadrements de la RSE Ils essaient avec difficult d instaurer un syst me d opposabilit indirecte des droits sociaux IT Une opposabilite indirecte de droit dur L int r t des tats et des organisations internationales pour l encadrement des pratiques de responsabilit sociale des entreprises a grandi mesure que celle ci trouvait sa place dans les entreprises elles m mes La question se pose de s assurer de l effectivit de ces pratiques 5t Parce que l entreprise est juge et partie lors de litiges avec ses salari s les acteurs nationaux et internationaux ont voulu interposer un arbitre ext rieur un tiers et poser des limites C est une protection indirecte qui est propos e aux salari s des entreprises multinationales mais une protection qui devrait tre plus efficace parce que de droit dur Deux techniques se sont r pandues d un c t certains tats et juges nationaux ont cherch appliquer leur droit national existant voire le d tourner pour prendre en compte la RSE A De l autre plusieurs organisations internationales ont cherch tablir des mod les d encadrement de ces pratiques B 179 Yvon LOUSSOUAM Pierre BOUREL Pascal DE VAREILLERS SOMMIERES Droit international priv 8 dition Droit Priv Pr cis Dalloz Paris 2004 p 61 et s sp c p 614 1180 On pense par exemple aux aides aux r solutions de litiges de POIT Ils ne seront pas pris en compte dans cette tude 11
78. h site pas sanctionner les diff rences de traitement fond es sur ce crit re lorsqu elles sont sans lien avec l objet du service 21 Mais surtout certaines d cisions d montrent que le juge exerce un contr le vigilant tel est le cas d un jugement du Tribunal administratif de Lyon du 17 d cembre 1996 Dans cette esp ce un conseil municipal avait d cid de subordonner le versement de certaines aides en direction des personnes g es la perception de l allocation suppl mentaire vers e par le fonds national de solidarit Aucune condition de nationalit n tait express ment mentionn e mais pour pouvoir b n ficier de l allocation suppl mentaire il fallait tre de nationalit fran aise ou tre ressortissant d un tat ayant sign une convention internationale de r ciprocit avec la France Il existait donc de mani re indirecte et dissimul e une discrimination fond e sur la nationalit comme l a reconnu le juge qui n a pas manqu de la sanctionner Cette jurisprudence d montre qu il existe une obligation la charge de la personne gestionnaire du service en vertu de laquelle la construction de cat gories d usagers doit tre justifi e par une diff rence objective de situation ou par une n cessit d int r t g n ral en rapport avec l objet de l activit t24 Un tel droit est non seulement opposable mais aussi justiciable puisque l usager est en mesure de saisir le juge administratif pa
79. le l gislateur aurait pu commettre dans 761 Minister of Health c Treatment Action Campaign 2002 5 S Afr L R 721 S Afr Const Ct par 2 4 17 19 57 70 92 95 et 135 ci apr s Treatment Action Campaign 309 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux le balancement entre les moyens mis en uvre pour r aliser l objectif et les droits civils et politiques concern s Ainsi en France dans la d cision du Conseil Constitutionnel 2004 504 sur la loi relative l assurance maladie le principe de protection de la vie priv e a t confront celui de la protection de la sant publique le Conseil a conclu une conciliation qui n apparaissait pas manifestement d s quilibr e 2 Contr le normal et ou maximum les techniques palliatives de la carence l gislative Ce type de contr le postule pour le juge l existence d un droit social et pr cis ment d un contenu normatif C est cette condition que le juge peut d noncer et sanctionner la carence du l gislateur La Cour constitutionnelle italienne a invent des formes tr s vari es de d cisions interpr tatives manipulatives pour pallier cette carence Elles vont de la recommandation formul e au l gislateur la sanction de la mise en uvre partielle inconstitutionnelle d un droit social 215 1987 en passant par l admission provisoire de la constitutionnalit
80. les r f cit es 1242 Comp C civ art 1134 al 1 Les conventions l galement form es tiennent lieu de loi ceux qui les ont faites 1243 V Jean HAUSER obs sous Cass 1 civ 16 juin 1993 RTD civ 1993 816 l obligation alimentaire peut faire l objet d une convention entre cr anciers et d biteurs tant acquis que cette convention serait toujours susceptible de r vision Adde J CI Civil art 205 211 fasc 20 pr cit par Laurent LEVENEUR n 29 Le cr ancier ne saurait convenir avec son d biteur que sa pension sera immuablement fix e un montant inf rieur celui qu elle devrait normalement avoir et qu elle n augmentera pas C est qu en effet le montant des dettes alimentaires est toujours sujet r vision et le cr ancier ne peut jamais renoncer ses droits Cass civ 21 430 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux De m me l indisponibilit de la cr ance alimentaire interdit aux parties en litige de compromettre de soumettre par une convention leur litige d j n un arbitre 24 comme de transiger c est dire de mettre fin ce litige par un contrat la transaction supposant des concessions r ciproques incompatibles avec l indisponibilit 2 5 Le recours l accord de volont s pour qu il soit mis fin au litige soit directement via par une transaction soit in
81. loi n 91 650 du 9 juillet 1991 portant r forme des proc dures civiles d ex cution JO 14 juillet 1991 p 9228 d clare en effet insaisissables les provisions sommes et pensions caract re alimentaire sauf pour le paiement des aliments d j fournis par le saisissant la partie saisie En d autres termes celui qui a trop vers au titre de son obligation alimentaire peut saisir les aliments de celui qui s av re r trospectivement ne pas tre ou pas ce point son cr ancier d aliments cette exception vise celui qui fournit des aliments en tant tromp sur les r els besoins du cr ancier et qui va en solliciter la restitution Anne LEBORGNE Voies d ex cution et proc dures de distribution Dalloz coll Pr cis 2009 n 619 p 250 En cons quence et suivant la m me logique la compensation peut avoir lieu lorsque la cr ance r ciproque de la cr ance alimentaire a pour cause une fourniture d aliments par exemple si le d biteur de l obligation alimentaire a pr t au cr ancier une somme d argent pour lui permettre d acqu rir un logement il peut invoquer la compensation pour teindre sa dette d aliments hauteur de sa cr ance de restitution de la somme pr t e qui est alors teinte simultan ment Dans de semblables hypoth ses le lien obligatoire d aliments est utilis conform ment son affectation strictement alimentaire ce qui justifie pleinement l exception au principe
82. lors quelles sont les raisons qui expliquent que les lois du service public puissent faire l objet d une interpr tation aussi contraignante dans le cadre de l ducation et pas dans le cadre d autres activit s de service public L explication r side peut tre dans l existence d une disposition textuelle suffisamment claire pour que sa normativit ne soit pas sujette controverses En l occurrence les dispositions de l alin a 13 du Pr ambule la Constitution de 1946 mettent clairement la charge de l tat l organisation de l enseignement public et la c tous les degr s Ce texte a tr s certainement servi de fondement l volution de la jurisprudence administrative et l affirmation d une obligation de r sultat Cela d montre que le droit d acc s au service public ne s puise pas dans les seules lois de Rolland ces principes fondamentaux permettent effectivement de garantir la justiciabilit du droit au service public mais leur intensit semble pouvoir varier selon les activit s Si l on met en perspective la jurisprudence relative la tarification sociale et la jurisprudence relative l acc s au service public de l ducation on observe que la force contraignante de ces principes n est pas la m me Certes c est au travers des principes d galit de continuit et d adaptabilit que l acc s au service et notamment au service public de l ducation trouve sa concr tisation
83. maladie consid r e comme extr mement grave voire mortelle pour laquelle aucun moyen de traitement conventionnel n tait alors disponible Le contrepoint indien est l encore pertinent la Cour supr me a soulign l imp ratif acc s aux soins d urgence qui constitue le noyau dur du droit la protection de la sant Dans une affaire devenue c l bre relative un accident subi par un travailleur agricole la Cour a affirm que l tat ne peut luder l obligation constitutionnelle mise sa charge de prot ger la vie humaine au motif que tout ce qui est indispensable doit tre accompli Pour ce faire elle d taille les mesures qui doivent tre adopt es L argument des contraintes des finances publiques a t ult rieurement d velopp par la Cour propos d une disposition visant limiter les modalit s de remboursements des frais m dicaux engag s par les fonctionnaires d un tat L tat du Punjab qui se pr valait de contraintes budg taires d fendait la mesure en soulignant la n cessit de concilier le droit la vie et l acc s aux soins avec la protection d autres int r ts publics La Cour apr s avoir rappel le principe de s paration des pouvoirs et la n cessit de respecter les choix politiques mis rappelle que son r le se borne v rifier l absence d arbitraire et le respect des droits constitutionnels et admet la validit de la r serve du possible861 La confrontation de
84. mati re de droit national et international de protection des travailleurs peut tre d organisation incompl te 216 ou encore de th orie de la r gulation dans une perspective de la firme construite sur les fondements de l analyse conomique du droit partir de la corporate governance Un d tour par les politiques conomiques 17 ou les techniques manag riales 218 ou la sociologie pourrait se r v ler utiles Il s agirait alors de repenser les syst mes de d cision au sein des entreprises121 Pour citer cet article Claire Marzo La responsabilit sociale des entreprises A mi chemin entre la soft law et le jus cogens la question de l effectivit de la protection des droits sociaux par les entreprises multinationales La Revue des Droits de l Homme juin 2012 http revdh files wordpress com 2012 04 la responsabilitc3a9 sociale des entreprisesS pdf 1216 G ran AHRNE Nils BRUNSSON N L organisation en dehors des organisations ou l organisation incompl te AEGIS le Libellio pp 1 20 p 2 1217 Markus KITZMUELLER Economics and corporate social responsibility th se Florence EUI 2008 1218 Jan JONKER Maria DE WITTE Management models for corporate social responsibility Berlin New York Springer 2006 1219 David VOGEL The market for virtue the potential and limits of corporate social responsibility Washington Brookings Institution Press 2005 425 Droits des pauvres pauvres dro
85. nature humaine et la protection du besoin Cet argument personnaliste est particuli rement employ par la Cour supr me indienne qui retient dans l affaire Pashim Banga que les besoins de l tre humain sont traditionnellement port s au nombre de trois alimentation nourriture et abri Le droit la vie est garanti dans toute soci t civilis e Il inclut le droit l alimentation le droit un environnement sain et un logement adapt La diff rence entre le besoin d un abri pour l animal et pour l tre humain doit tre soulign e Pour l animal il s agit de la seule protection du corps tandis que pour un tre humain il s agit d un foyer qui lui permette de se d velopper dans tous ses aspects physique mental et intellectuel 831 Ailleurs mais avec une identit de vision l accent est mis sur la sp cificit de la personne humaine dans une double dimension charnelle tre de sang qui a des besoins de protection physique et sociale tre social qui a besoin de s curit pour se d velopper Le lien est ainsi clairement tabli entre sauvegarde de la dignit humaine et imp ratif de protection contre les cons quences d gradantes et avilissantes de la mis ref5 3 Le registre politique Enfin un dernier argument plus politique peut tre formul Dans certaines d cisions les juges s attachent ce qu ils consid rent tre les n cessit s sociales Une justification de type holistique est
86. noncer ou simplement la remarquer la justiciabilit des droits sociaux En 1061 Odile GODARD obs sous TA Bordeaux 7 mai 1985 St Ford France c Min du trav JCP E 1985 14542 1062 Jean DEPREZ Droit de retrait droit de gr ve et r int gration du salari ill galement licenci RJS 12 90 p 619 1063 Soc 23 avr 2003 n 01 44806 pr cit limitation pour des chauffeurs de bus de la possibilit de s en pr valoir la condition de travailler sur la ligne o ont t commises les agressions 1064 La chambre sociale n a par exemple pas souhait discuter l appr ciation souveraine de juges du fond admettant un exercice du droit de retrait par cent vingt six agents Soc 22 oct 2008 SNCF n 07 43740 1065 Jean SAVATIER note pr cit p 806 1066 Thibault LAHALLE JurisClasseur Travail 2009 Fasc 18 1 Droits et obligations des parties 1067 Divagations sur un adjectif qualificatif Ecrits en l honneur de Jean SAVATIER PUF 1992 p 347 386 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux effet il faut constater que le droit de retrait droit dit social fait plus plier le lien de subordination caract ristique de la relation de travail que le droit au respect de la vie personnelle droit dit civil Mieux encore il entra ne des obligations positives et celles ci ne sont pas un obstacle sa justiciabilit Il faut
87. normatif peuvent tre observ es visant faire produire aux droits civils des prolongements conomiques ou sociaux qui ne sont pas express ment pr vus par le texte m me De cette strat gie d enrichissement doit tre distingu e une strat gie de renforcement Elle se donne lire travers la jurisprudence de certaines cours dont les textes de r f rence ont consacr des droits sociaux tout en ayant effectu cette proclamation sur un mode mineur la possibilit d un recours en justice tant refus e par le texte m me 1 La strat gie d enrichissement Alors que le texte de la Convention qu elle est charg e de mettre en uvre ne proclame que des droits civils et politiques la Cour europ enne a entrepris par un travail d interpr tation dynamique d att nuer la distinction entre droits civils et droits sociaux Certes elle rappelle r guli rement que le moyen tir de la m connaissance de la Charte sociale europ enne ne peut tre 321 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux accueilli par elle 87 et que la Convention ne garantit pas de droits conomiques et sociaux en tant que tels notamment le droit un logement gratuit le droit au travail le droit une assistance m dicale gratuite ou le droit d exiger de l tat une assistance financi re pour maintenir un certain niveau de vie 7 N anmoins pour d passer cette incomp
88. particuli res l interruption d un processus de f condation in vitro ou d un traitement contre la st rilit ou l interruption d une hormonoth rapie f minisante pour des personnes transexuelles lorsqu elle r pond une indication th rapeutique et que l interruption du traitement entrainerait des risques importants Au total et malgr certaines limites 41 c est une notion relativement large de cons quences d une exceptionnelles gravit qui a t retenue Beaucoup plus d licat tait en raison de ses enjeux le probl me de la port e donner la notion d acc s effectif aux soins qui vient de donner lieu aux arr ts de la section du contentieux du 7 avril 2010 Jabnoun et Bialy 2 Dans une interpr tation restrictive et abstraite on pouvait consid rer que cet acc s devait s entendre sur le plan strictement m dical et que les soins devaient tre consid r s comme effectivement disponibles d s lors qu ils taient dispens s dans le pays en cause et sans consid ration de leur co t et de la possibilit pour le patient de le prendre en charge seul ou dans le cadre d un syst me de protection sociale Au contraire une interpr tation concr te conduisait simplement rechercher si dans une situation donn e un tranger pouvait acc der aux soins sans distinguer selon la nature des obstacles m dicaux ou financiers qui pouvaient emp cher cet acc s Elle conduisait reconna tre le b
89. pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux subsidiaire puisque le cr ancier doit tablir avoir recouru l une des voies d ex cution de droit priv rest e infructueufse 81 Les proc dures sont celles applicables en mati re de contributions directes 82 la justiciabilit de l obligation alimentaire entre parents et alli s passe par une mobilisation exceptionnelle des services de l Etat dans un int r t priv Il ne para t pas raisonnable de pr tendre riger en mod le de justiciabilit des droits sociaux celle de la cr ance alimentaire due par les parents et alli s tant influe n cessairement sur la question la nature des d biteurs Mais il serait inopportun au nom de l irr ductibilit des situations de n gliger les le ons de l exp rience Pour conf rer au droit des aliments une plus grande effectivit le l gislateur et le juge ont pris acte que le besoin qui en conditionne l existence en fait une cr ance incomparable qui appelle une justiciabilit selon des modalit s sp cifiques Ces modalit s de protection pourraient autant que de raison servir de base de r flexion pour penser la justiciabilit des autres droits sociaux Pour citer cet article Marc Pichard La justiciabilit de l obligation alimentaire entre parents et alli s quels enseignements pour la justiciabilit des droits sociaux La Revue des Droits de l Homme juin 2012 http
90. peuvent tre r unies par la personne en charge du recouvrement 1267 Sur le fait qu une telle r vision est toujours possible v supra p 418 et 420 1268 Supra p 419 1269 Les organismes d biteurs de prestations familiales personnes priv es en charge d une mission de service public peuvent aussi tre sollicit s mais une fin particuli re le recouvrement des pensions dont le b n ficiaire est un enfant mineur Code de la s curit sociale art L 581 1 et s D une part ils peuvent verser au parent qui ne parvient pas recouvrer la cr ance une avance qui prend la forme de l allocation de soutien familial art L 581 2 D autre part ils peuvent recouvrer la cr ance au nom et pour le compte du parent en question en vertu d un mandat irr fragablement pr sum du fait m me du versement de l allocation de soutien familial L 581 3 ou expr s si le parent n a pas pu b n ficier de l allocation en question art L 581 6 1270 En vertu de l article L 111 II du Livre des proc dures fiscales relatif la publicit de l imp t Les cr anciers et d biteurs d aliments dont la qualit est reconnue par une d cision de justice peuvent consulter les l ments des listes mentionn es au I aff rents l imposition de leur d biteur ou cr ancier selon le cas quelle que soit la direction d partementale des finances publiques dans le ressort de laquelle l imposition du d biteur ou du cr ancier est
91. placer l tranger prot g par l article 8 mais exclu par le l gislateur dans une situation de ni ni ni loignable ni r gularisable en cas d annulation de la mesure d loignement soit la d livrance du titre que le l gislateur entendait refuser en cas d annulation du refus de titre de s jour assortie d une injonction 362 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux par le juge Face une telle situation deux types d orientations jurisprudentielles taient concevables La premi re consistait estimer que la possibilit de b n ficier d une proc dure de regroupement familial m me lorsque les conditions de cette proc dure ne seront pas n cessairement remplies br ve ch ance constitue un l ment qui sera sinon un obstacle ce que soit retenue l atteinte disproportionn e du moins un l ment qui conduira ne la retenir que dans des cas tout fait exceptionnels On retrouve les premi res d cisions consacrant cette approche d s le d but des ann es 1990983 La seconde approche consiste faire pr valoir le caract re autonome des droits reconnus par la convention et estimer que m me si la possibilit de regroupement familial est un l ment prendre en compte pour appr cier la gravit de l atteinte port e au droit la vie familiale elle ne l exclut pas par principe Elle est consacr e dans un arr t CE 3 av
92. pp 143 155 note Antoine GARAY Droit de la famille 2003 comm n 11 note St phane MOUTON 350 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux l enseignement sup rieur dont la consistance a pu tre prouv en 2006 lors du blocage des universit s par les tudiants oppos s au Contrat premi re embauche A l image de nombreux tablissements l Universit Toulouse Le Mirail se trouvait paralys e par le blocage des locaux Refusant de se r signer face cette situation un tudiant toulousain en formation continue saisit le juge des r f r s sur le fondement de l article L 521 2 du CJA en invoquant une atteinte la libert personnelle Pour appr cier le caract re grave et manifestement ill gal de l atteinte port e cette libert le juge va mettre en balance deux consid rations d une part la protection de la libert personnelle qui implique de ne pas subir de contraintes excessives d autre part la protection de l ordre public qui suppose de ne pas proc der l vacuation par la force des bloqueurs si cela implique des affrontements et le risque de bless s En d autres termes il doit d terminer si les risques li s une intervention des forces de l ordre sont suffisamment caract ris s pour justifier l atteinte port e au droit des tudiants de suivre leurs cours Apr s avoir mis en perspective les diverses consid rations en
93. principe Dans ce dispositif l alliance entre les juges ordinaires et le juge constitutionnel joue un r le essentiel Pour C Colapietro cette technique a t vue comme une tentative du juge constitutionnel de poursuivre travers la formulation de conditions d exercice du pouvoir discr tionnaire du l gislateur une politique extensive des droits sociaux en s rigeant ainsi comme l unique d fenseur de cet Etat social mis en danger non seulement par une grave crise conomique ma s galement par une politique l gislative caract ris e par des coupes dans les d penses qui s appliquent au premier chef au d triment des conqu tes sociales perp tu es pendant des ann es763 Dans la mesure o la jurisprudence de la Cour constitutionnelle sud africaine n en est encore qu ses premiers balbutiements ses types d interventions ne sont pas aussi vari s que ceux de la Cour constitutionnelle italienne Jusqu pr sent bien que la Constitution accorde un large pouvoir de sanction aux juges afin de rem dier aux violations des droits conomiques et sociaux 64 la Cour s est surtout content e de d clarer ou constater les cas de violation de ces droits et faire des recommandations assez g n rales au gouvernement Ainsi la Cour n a ce jour jamais utilis le pouvoir dont elle dispose d ordonner juridiquement au gouvernement la mise en place de mesures plus pr cises et ni son pouvoir de surveiller le respect de ses jug
94. protection l urgence sera caract ris e V CE Sect 19 janvier 2001 Conf d ration nationale des radios libres Lebon p 29 faisant tat d une urgence justifiant que sans attendre le jugement de la requ te au fond l ex cution de la d cision soit suspendue 879 CE ord 18 f vrier 2003 Commune de Pertuis Lebon p 68 880 CE ord 15 octobre 2004 Sahi n 273110 881 CE ord 9 mars 2007 Guiot et Section fran aise de l observatoire international des prisons n 302182 Lebon T 882 V en mati re de protection de la sant l ordonnance Guiot pr cit e Le juge des r f r s reconna t que le demandeur d tenu la prison de Fresnes doit tre orient vers une structure adapt e son tat de sant Il rejette toutefois la requ te introduite sur le fondement de l article L 521 2 pour d faut d urgence indiquant que si l tat de sant de M Guiot rapproch des conditions de son maintien en d tention peut justifier l urgence pr vue par l article L 521 1 du code de justice administrative ces l ments ne caract risent en revanche pas l urgence au sens de l article L 521 2 du m me code impliquant qu une mesure soit prise imm diatement 883 Sur le fondement de l article 809 al 1 du Code de proc dure civile CPC qui permet au juge civil de prescrire en r f r les mesures conservatoires ou de remise en tat qui s imposent soit pour pr venir un dommage imminent soit p
95. public face la pauvret LGDJ 2002 pp 302 306 835 CEDH GC 6 juillet 2005 Stec et al c RU 51 836 V par ex CEDH GC 12 nov 2008 Demir et Baykara 84 837 Inde C S Kesavananda Bharati v State of Kerala 1973 4 SCC 225 755 838 Isra l HCJ 366 03 Commitment to Peace pr cit 22 839 Suisse Trib F d 27 octobre 1995 P V P V et M V c Ostermundigen et Berne Suisse Trib F d ATF 121 I p 367 et s 371 373 27 octobre 1995 329 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux d s lors que la garantie d existence doit tre reconnue non seulement comme droit constitutionnel non crit mais de surcroit comme droit justiciable au sens o il est possible pour un juge de le concr tiser La post rit de cet arr t en souligne si besoin tait le caract re hautement politique en effet il a t le pr texte de l insertion lors de la r vision constitutionnelle de 1999 d une disposition concernant express ment le droit des personnes en situation de d tresse une aide art 12 Spectaculaire la justification soci tale est peu fr quemment utilis e Peut tre mais il s agit l d une hypoth se en raison de sa dimension proprement parler politique dans la mesure o il repose express ment sur un choix de soci t Or l id e m me de choix est ni e dans les arguments de type juridique ou humaniste q
96. qu il subventionne directement les personnes dans le besoin afin qu elles puissent elles m mes se trouver un toit Aussi quelles doivent tre la qualit et les caract ristiques de l immeuble qui fait l objet du droit individuel Voil le genre de questions sp cifiques ou de d tails auxquels la fonction judiciaire ne serait pas n cessairement bien plac e pour r pondre Les tribunaux estiment ainsi g n ralement que la branche politique de l tat par son expertise sociale et conomique est mieux m me d valuer les besoins de la population et d velopper des programmes qui y r pondent 0 174 Gosselin Cour sup rieure Ibid la p 1676 775 Gosselin Cour d appel supra la p 1047 juge BAUDOUIN Masse v Ontario Ministry of Community amp Social Services 1996 O J No 363 Ont Div Ct aux para 42 43 juge O Driscoll 56 juge O Brien Gosselin Cour sup rieure supra la p 1669 776 Government of the Republic of South Africa c Grootboom 2001 1 S Afr L R 46 Cour constitutionnelle sud africaine au par 35 17 V Masse supra par 43 juge O Driscoll 58 juge O Brien Clark v Peterborough Utilities Commission 1995 24 O R 3d 7 Div g n Ont par 28 Conrad v Halifax County et al 1994 124 N S R 251 Cour sup rieure de la Nouvelle cosse par 93 95 Gosselin Cour sup rieure supra aux pp 1669 1670 778 Nous empruntons cette expression au ju
97. qui pesait sur les propri taires bailleurs tait la contrepartie d un droit social Enfin la mont e en puissance de la responsabilit sociale des entreprises RSE permet peut tre de percevoir de nouvelles cat gories de d biteurs A l origine de cette responsabilit il y a la th orie de la citoyennet sociale au sens des lois Auroux sur la d mocratie industrielle10 6 L id e tait que les droits sociaux devaient transpercer l unit juridique de l entreprise pour s appliquer aussi aux travailleurs Alors qu auparavant seule l entreprise se voyait accorder des droits et devoirs il fallait d composer plus avant cette entit afin de prot ger les salari s face aux employeurs Cela s est traduit par la reconnaissance de droits proc duraux et mat riels aux salari s Lors d un passage au niveau international principalement li la mondialisation 77 l id e d une protection des travailleurs n a pas d cru 8 Mais elle s est trouv e prise en d faut par une mobilit g ographique croissante des entreprises et l affaiblissement controvers de l tat face ces mouvements Deux ph nom nes ont donc conduit la RSE l int gration des droits sociaux au sein de l entreprise et le retrait progressif de la mainmise de l tat sur la question de la protection des droits sociaux Face cette pluralit de d biteurs la question de la coordination devra n cessairement tre pos e et cet gard l
98. r mun ration que la loi est censur e La d marche de la Cour ici est parfaitement bien illustr e elle sanctionne la violation de l galit raisonnabilit la norme en cause introduit un traitement gal de situations diff rentes mais elle exprime galement un jugement sur la rationalit intrins que de la disposition Le juge impose ainsi au l gislateur une obligation de coh rence qui s applique la logique interne des textes contr l s mais galement aux secteurs 752 Andrea MORRONE Il custode della ragionevolezza Milano ed Giuffr 2001 306 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux juridiques auxquels ils appartiennent On peut aussi y voir une exigence de conformit des principes de justice et d quit qui fonctionnent comme crit res de jugement de la raisonnabilit extrins que le juge constitutionnel observe la conformit du dispositif avec les raisons et les valeurs qui fondent l entier syst me constitutionnel Cette derni re d clinaison de la raisonnabilit peut tre illustr e avec une d cision de la Cour constitutionnelle relative aux discriminations fond es sur la citoyennet pour la jouissance de prestations sociales une disposition de la loi r gionale lombarde est jug e contraire au principe d galit Elle garantissait la circulation gratuite dans les transports r gionaux non toutes les personnes r
99. r p t e dans la jurisprudence constitutionnelle italienne du caract re inviolable des droits fondamentaux pr sente suffisamment d ambig it s pour tre comprises dans les deux sens et justifier ces deux formes de protections v infra 131 V supra Sophie GROSBON 732 Ibid par 8 b d et e 733 Jbid par amp c 134 Observation g n rale 12 art 8 13 300 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux contenu Le l gislateur doit l gif rer au del de cette obligation il est absolument libre d un point de vue formel et mat riel elle combine alors l habilitation l gislative et la d finition d un contenu prioritaire des droits sociaux qui sera plus ou moins contraignant et plus ou moins protecteur On trouve une illustration de la conception purement formelle de la notion dans le droit canadien et plus pr cis ment dans l interpr tation donn e la Charte qu b coise Les droits conomiques et sociaux reconnus dans la Charte qu b coise imposeraient au gouvernement l obligation de les rendre effectifs par l adoption par exemple d un r gime l gislatif L effectivit dont il est ici question s entend videmment d effectivit minimale ou purement formelle dans la mesure o les tribunaux n exerceront aucun contr le sur la suffisance de la loi leur pouvoir se limitant constater l existence d un tel
100. r partition des comp tences entre les communes les d partements et les r gions de l Etat JORF du 23 juillet 1983 p 2286 Loi 83 663 du 22 juillet 1983 compl tant la Loi 83 8 du 07 janvier 1983 relative la r partition des comp tences entre les communes les d partements les r gions et l Etat JORF du 9 janvier 1983 p 215 1293 Loi n 2004 809 du 13 aout 2004 relative aux libert s et responsabilit s locales JORF du 17 aout 2004 LC n 2003 276 du 28 mars 2003 relative l organisation d centralis e de la R publique JORF du 29 mars 2003 p 5568 1294 Art L 122 2 al 1 du Code de l action Sociale et des Familles 1295 CCAS 2 juin 2000 n 982168 BO CJAS 2000 5 443 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux lutte contre les exclusions 2 un dispositif de domiciliation Il a cependant fallu attendre 2007 et la Loi du 5 mars dites loi DALO 129 pour que soit consacr un droit la domiciliation pour les personnes dans l impossibilit de se pr munir d un domicile stablel2 Ainsi pour pr tendre au service des prestations sociales l gales r glementaires et conventionnelles les personnes sans domicile stable doivent lire domicile soit aupr s d un centre communal ou intercommunal d action sociale soit aupr s d un organisme agr cet effet Le d partement d biteur de l allocation personnalis e d autonomie de la prest
101. rale pesant sur les personnes publiques Les justifications apport es l existence des services publics ne se sont pas donc n cessairement traduites en contraintes juridiques si le discours doctrinal et politique reconna t largement l existence d une cr ance la charge des personnes publiques le droit positif ne dispose pas d un instrument g n ral d activation de cette cr ance Le service public est certes pr sent comme un vecteur de citoyennet et donc comme le socle d un certain nombre de droits fondamentaux mais la traduction de cette analyse en droit positif est soumise des conditions qui ne sont pas n cessairement satisfaites La question que l on peut se poser pr sent l gard de l existence des services publics est de savoir si le pouvoir d appr ciation reconnu aux pouvoirs publics pour mettre en uvre de telles activit s en l absence de dispositions textuelles pr cises s exerce de la m me mani re tout au long de la vie du service La facult de cr er un service public se traduit elle parall lement par la facult de le supprimer ou pour le moins d en r duire le champ d action soit mat riellement soit g ographiquement A cet gard la jurisprudence constitutionnelle relative aux services publics constitutionnels permet d tablir que la marge de man uvre du l gislateur s agissant du maintien de l activit est plus retreinte Michel Borgetto le d montre propos du servic
102. rieux des dysfonctionnements du service administratif d aide sociale Une telle mention dans une d cision de justice est assez surprenante mais elle vient confirmer l engagement de diff rents acteurs de l aide sociale pour l am lioration du droit des usagers Les dysfonctionnements administratifs pr contentieux et contentieux 16 de l aide sociale sont r guli rement d nonc s comme autant de confirmations de l affirmation de Pierre Henri Imbert droit des pauvres pauvre droit La particuli re vuln rabilit des demandeurs d aide sociale n cessiterait l inverse que l on s attache noncer des droits de fa on raisonnablement intelligible des droits assortis d un minimum de s curit juridique et des droits justiciables 1317 Pour citer cet article Claire Magord Les difficult s de la d termination du d biteur l exemple du domicile de secours en mati re d aide sociale La Revue des Droits de l Homme juin 2012 http revdh files wordpress com 2012 04 les difficulte3a9s de la dc3a9termination du dc3a9biteur1 pdf 1315 Utilis e par le juge dans le premier consid rant de la d cision de la Commission Centrale d Aide Sociale M C 1316 Jean Michel BELORGEY L impossible mission du juge de l aide sociale RDSS 2007 n 3 p 493 1317 Jbid p 493 450 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux 451
103. sont ainsi susceptibles de mise en uvre imm diate par les tats quelque soit leur niveau de d veloppement 7 La Cour supr me du Canada confirmait cette interpr tation en soulignant le caract re programmatoire des droits conomiques et sociaux dont la mise en uvre d pend n cessairement d une intervention l gislative et cons quemment dont la port e r elle serait d termin e exclusivement et discr tionnairement par le l gislateur 66 b Des objectifs valeur constitutionnelle Dans la jurisprudence du Conseil constitutionnel fran ais on retrouve les incertitudes exprim es dans la jurisprudence constitutionnelle italienne il en est ainsi du droit la sant et du droit au travail pour lesquels le Conseil utilise les formules de droit mais r serve un traitement souvent identique celui qu il applique aux objectifs valeur constitutionnelle notamment en restreignant le contr le de leur respect celui de lerreur manifeste d appr ciation 67 Il se refuse par la m me occasion formuler des standards jurisprudentiels permettant de cerner les contours des droits sociaux Par ailleurs la jurisprudence sur les garanties l gales des exigences constitutionnelles n a jamais conduit le juge fran ais constater la m connaissance de l interdiction de priver de garanties l gales les exigences 765 Gosselin c Qu bec Procureur g n ral 1992 R J Q 1647 la p 1669 Cour sup rieure du Qu
104. sp cifiques existent Autre exemple la jurisprudence relative l expulsion d trangers malades susceptible d tre qualifi de violation de l article 3 en raison du risque de traitement inhumain et d gradant qui r sulterait d une privation de soins semble avoir inspir le Conseil d tat fran ais Au visa de la Convention europ enne celui ci exige d sormais que l administration s assure de la possibilit effective pour l tranger de b n ficier des soins que son tat de sant requiert la proximit non seulement des solutions mais galement des champs lexicaux utilis s par les juges nationaux et europ ens vuln rabilit situation d une exceptionnelle gravit est souligner Si int ressante soit elle cette socialisation de la convention reste n anmoins d un impact limit D une part si la fronti re n est pas tanche elle n en demeure pas moins r elle ce dont t moigne la r daction de certains arr ts Ainsi saisie d une requ te d pos e par une handicap e se plaignant de linadaptation de nombreux b timents publics de sa ville de r sidence d nu s de dispositifs d acc s sp cifiques aux handicap s la Cour a proc d une d limitation du champ d application de l article 8 en recherchant o est la fronti re qui s pare les droits garantis par la Convention d une part et les droits sociaux garantis par la Charte sociale europ enne d autre part L
105. supr mes il en est ainsi parmi d autres du droit la sant 1011 1998 294 et 184 1986 88 1979 du droit au logement 19 1994 404 et 217 1998 du droit au travail 108 1994 et 232 11989 2 Des qualifications moins favorables a Des droits conditionn s par les ressources financi res La jurisprudence italienne en mati re de droits sociaux a t consid rablement marqu e par une d cision de 1990 455 1990 relative au droit la sant dans laquelle a t affirm le caract re conditionn des droits sociaux En effet elle semble r tablir la distinction entre disposition programmatique et les dispositions prescriptives que la Cour avait pourtant cart d s sa premi re d cision Elle scinde le droit la sant en un droit d fensif et un droit social le droit recevoir des prestations sanitaires au sujet de ce dernier elle observe que le droit la sant est un droit constitutionnel conditionn dont la r alisation d pend du l gislateur en tenant compte des limites objectives que ce m me l gislateur rencontre dans son action de mise en uvre de la constitution en relation avec les ressources institutionnelles et financi res dont il dispose ce moment La Cour y affirme encore que la r alisation des droits sociaux doit tenir compte galement d un raisonnable balancement avec d autres int r ts ou biens qui jouissent de la m me fa on de 312 Droits des pauvres pauv
106. tablie En particulier peut tre de la sorte connu le revenu imposable de la personne concern e 437 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux Ainsi dans le cadre de la proc dure de paiement direct 271 est il pr vu que sous certaines r serves les administrations au service de l Etat et des collectivit s publiques les organismes de s curit sociale et les organismes qui assurent la gestion de prestations sociales sont tenus de r unir et de communiquer en faisant toutes les diligences n cessaires l huissier de justice charg par le cr ancier de former la demande de paiement direct tous renseignements dont ils disposent ou peuvent disposer permettant de d terminer l adresse du d biteur de la pension alimentaire l identit et l adresse de son employeur ou de tout tiers d biteur ou d positaire de sommes liquides ou exigibles 1272 sans que l huissier ait requ rir l assistance du procureur de la R publique 23 Une disposition quivalente et qui tend encore le champ des informations accessibles existe en mati re de recouvrement public des pensions alimentaires 1274 En second lieu et surtout le recouvrement peut tre assur directement par l administration fiscale 275 ce qui vite au cr ancier un face face que les circonstances familiales peuvent rendre d licat avec le d biteur d aliments12 6 Une loi de 1975 relative a
107. tence la loi applicable la reconnaissance et l ex cution des d cisions et la coop ration en mati re d obligations alimentaires 7 Ainsi des frais sont ils pargn s celui qui par hypoth se pr tend tre et est probablement dans le besoin 2 8 La conscience de l importance de rattacher le plus possible la cr ance alimentaire au lieu de vie du cr ancier s exprime galement l article 1247 du Code civil alors que en principe le payement doit tre fait au domicile du d biteur c est dire que la cr ance est qu rable les aliments allou s en justice doivent tre vers s sauf d cision contraire du juge au domicile ou la r sidence de celui qui doit les recevoir la cr ance alimentaire est portablel2 Le droit civil tend 1233 org jud art L 213 3 adde c sant pub art L 6145 11 Les tablissements publics de sant peuvent toujours exercer leurs recours s il y a lieu contre les hospitalis s contre leurs d biteurs et contre les personnes d sign es par les articles 205 206 207 et 212 du code civil Ces recours rel vent de la comp tence du juge aux affaires familiales 1234 Certes l admission l aide juridictionnelle de ces m mes personnes leur permettrait d obtenir l assistance d un avocat Ma s les d lais de traitement des dossiers sont souvent longs et la proc dure en elle m me peut parfois rebuter certaines d entre elles 1235 Au sens de l art L
108. th me Vie professionnelle et vie personnelle n 1 des ann es 2004 et 2010 et Chantal MATHIEU a r alis sa th se sur La vie personnelle du salari ANRT 2004 608 p 960 Soc 2 oct 2001 Nikon n 99 42942 Juris Data n 2001 011137 1 Le droit au respect de la vie personnelle ayant un champ d application potentiellement tr s vaste le parti a t pris de cibler principalement le cas des clauses de mobilit 2 Philippe WAQUET Les libert s dans l entreprise RJS 2000 5 p 338 l auteur traitait alors du droit de retrait 372 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux vie personnelle r v le en premier lieu une volont convergente de protection du salari Si ces droits sont tous deux justiciables ils le sont chacun leur mani re Il ressort en second lieu de la comparaison un contr le dissym trique des r actions de l employeur IL I Une volont convergente de protection du salari Les droits au respect de la vie personnelle et de retrait sont tous deux prot g s par le juge A l effort de pr servation de la vie personnelle du salari et de l agent public A r pond la protection tendue du droit de retrait B A L effort de pr servation de la vie personnelle du salari Cet effort s est traduit de diff rentes mani res Tout d abord par la garantie au salari d une immunit disciplinaire pour
109. tr s lev e Le besoin est irr ductible la pauvret Diane ROMAN Le droit public face la pauvret LGDJ coll Biblioth que de droit public 2002 n 146 et s qui en particulier souligne la subjectivit de l appr ciation des besoins du cr ancier dans le cadre de la d termination du quantum de l obligation alimentaire 1228 Supra p 5 1229 V toujours en vigueur la loi n 89 462 du 6 juillet 1989 tendant am liorer les rapports locatifs et portant modification de la loi n 86 1290 du 23 d cembre 1986 dite Mermaz JO 8 juillet 1989 p 8541 et son article 1 Le droit au logement est un droit fondamental il s exerce dans le cadre des lois qui le r gissent 1230 Sur la d finition de l obligation naturelle v supra p 379 note 17 427 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux Et le souci de voir cette obligation alimentaire respect e par ses d biteurs personnes priv es a donn lieu des interventions tr s sp cifiques Non seulement le l gislateur a conf r la cr ance alimentaire la protection du juge laquelle tous les droits reconnus par la l gislation civile peuvent pr tendre mais l obligation alimentaire b n ficie d une justiciabilit accrue car sa satisfaction se r v le entour e de garanties proc durales propres le but sp cifique de l obligation alimentaire qui est d assurer la subsistance du
110. tre contraint de les fournir c est lire le Code civil le parent ou l alli en somme un membre de la famille Ensuite parce que le l gislateur lui m me a parfois tabli un lien entre 1071 G rard CORNU dir Vocabulaire juridique PUF collection Quadrige 2008 p 264 1072 Jean CARBONNIER souligne ce propos que dans sa nature profonde l obligation alimentaire est une obligation qui n a rien de mon taire l obligation de faire vivre autrui D tre une obligation de faire vivre elle tire son originalit ses deux traits si particuliers son urgence et son actualit au sens fort des termes Droit civil t 2 La famille l enfant le couple 21 d PUF coll Th mis 2002 p 62 1073 G rard CORNU dir Vocabulaire juridique pr cit p 252 1074 V en ce sens Michel BORGETTO La notion de service public constitutionnel face au droit de la protection sociale in Le droit administratif permanences et convergences M langes en l honneur de Jean Fran ois LACHAUME Dalloz 2007 p 88 388 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux droit social et charge pesant sur des personnes priv es il n est que de songer au droit l habitat ou au droit au logement initialement proclam s dans des textes relatifs aux baux d habitation et qui invitaient donc consid rer que la contrainte d rogatoire au droit commun
111. un d partement soit qu un d partement estime que le la situation du demandeur implique la prise en charge par l Etat des d penses li es l octroi de la prestation Il revient finalement la Commission Centrale d Aide Sociale de trancher et de d terminer par la recherche d un domicile de secours la collectivit payeuse Or on peut constater que de nombreuses d cisions de la Commission Centrale d Aide Sociale t moignent de la volont presque d sesp r e des collectivit s de tenter de pr server leur budget local en contestant leur comp tence au motif d un rattachement territorial inad quat 1307 Michel Borgetto met en exergue les d cisions rendues pour les affaires les plus 1306 Michel BORGETTO Vingt ans de jurisprudence en mati re d aide sociale Histoires dr les dr les d histoires in Dr le s de droit s M langes en l honneur de Elie Alfandari pr cit p 5 jeu du mistigri ou valet de pique ou pouilleux qui consiste ne pas se retrouver en main la fin du jeu avec la carte du mistigri 1307 Michel BORGETTO pr cit p 5 447 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux complexes qu il qualifie m me de savoureuses tant les arguments avanc s par les collectivit s sont parfois alambiqu s Il rel ve que l enjeu de ces litiges est souvent en lien avec la nature pr caire de la r sidence lor
112. une disposition constitutionnelle s imposent aux personnes publiques et supposent l existence d un service public s agissant du service public de l ducation cela est affirm par l alin a 13 du Pr ambule de 1946 Cependant le manque de pr cision de certaines dispositions ne permet pas toujours en d duire explicitement l obligation de cr er un service public A la lecture de l alin a 11 du Pr ambule de 1946 on ne peut en effet conclure l existence d un service public constitutionnel de la protection sociale Si cette disposition reconna t le droit la protection sociale elle n exige pas que ce droit soit mis en uvre par le biais d un service public il appartient certes la Nation de garantir ce droit mais compte tenu de l impr cision de cette disposition on ne peut conclure de prime abord l obligation de cr er un service public Les moyens mettre en uvre pour garantir les droits nonc s par l alin a 11 ne sont pas clairement expos s ils sont laiss s la libre appr ciation du l gislateur Or cette ind termination n est pas sans cons quences sur l opposabilit de cette disposition le manque de 1105 Louis FAVOREU Service public et Constitution AJDA 1997 n sp cial p 16 Pierre ESPUGLAS Conseil constitutionnel et service public LGDJ Biblioth que constitutionnelle et de science politique 1994 Pour une analyse contraire v Ramu DE BELLESCIZE Les services pu
113. une tour d ivoire et peut tre lui aussi convaincu de la n cessit de ma triser les flux migratoires m me au prix de restrictions aux droits des trangers D LOCHAK D fendre la cause des trangers port e et limites de l arme contentieuse contribution au colloque lectronique de la Fondation Albert COHEN mai 2010 http ecolloque fondationmemoirealbertcohen org index php page defendreetrangers 9 Pour un exemple v Mathias GUYOMAR concl pr cit l volution de jurisprudence qui vous est propos e aujourd hui nous para t n cessaire pour conf rer la protection des trangers malades d cid e par le l gislateur sa pleine port e sans que les modalit s d application que nous avons retenues fassent peser sur l administration une charge insupportable et reposer sur son juge un contr le impossible 370 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux 2 COMPARAISON DU CONTENTIEUX DES DROITS DE RETRAIT ET AU RESPECT DE LA VIE PERSONNELLE EN DROIT DU TRAVAIL THOMAS BOMPARD Les droits de retrait et au respect de la vie personnelle ont tous deux fait l objet d une m diatisation r cente Le premier est fr quemment exerc par les salari s travaillant dans les transports en commun suite aux agressions subies par eux ou leurs coll gues de travail50 La question de l articulation entre la vie personnelle et la vie professionnelle retient
114. usage de son droit de retrait de reprendre son activit dans une situation de travail o persiste un danger grave et imminent r sultant notamment d une d fectuosit du syst me de protection Implicitement l employeur est amen agir s il veut que son salari se remette au travail 1053 Rapporter une telle preuve pourra n cessiter que l employeur agisse CA Montpellier 30 avr 1998 Juris Data n 034906 pr senter le v hicule une contre visite afin que soit garantie l int grit des r parations effectu es 384 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux vidence l influence de l intervention ou de l absence d intervention de l employeur dans la motivation des d cisions de justice en distinguant cinq configurations favorables tant t au salari tant t l employeur La premi re se rencontre rarement et renvoie au cas o le juge insiste sur une action ant rieure de l employeur pour renforcer la motivation de sa d cision refusant le retrait Dans l affaire relative au convoyeur de fond les juges proc dent ainsi quand ils rel vent que l employeur afvait pris des dispositions non exig es par la l gislation pour faire fabriquer des fourgons blind s de nature r sister des armes de guerre 1054 La deuxi me t moigne du lien logique entre le droit de retrait et les obligations positives de l employeur Il s agit de l hypoth
115. 0 novembre 2007 Les services d int r t g n ral y compris les services sociaux d int r t g n ral un nouvel engagement europ en COM 2007 725 395 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux concurrence 0 m me si ces d rogations ne sont ni syst matiques ni g n ralis es C est en effet le degr de solidarit que comporte une activit sociale qui d termine l applicabilit ou la non applicabilit des r gles du droit de la concurrence 1 Cela tend d montrer que l existence de services publics vocation sociale se justifie par la volont de garantir la mise en uvre du principe de solidarit et c est pr cis ment cet objectif qui justifie galement le r gime juridique qui leur est applicable en droit communautaire Le service public est donc pr sent comme un outil en faveur de la lutte contre les in galit s de fait La jurisprudence administrative confirme cette analyse Dans une d cision rendue le 20 novembre 1964 Ville de Nanterre le Conseil d tat a consid r que la cr ation d un service municipal de soins dentaires tait justifi e par le souci d assurer tous l acc s un service essentiel ind pendamment du niveau de ressources des usagers1 7 De la m me mani re dans une d cision plus r cente le Conseil d tat a estim qu un d partement pouvait l galement cr er un service de t l alarme au profit des
116. 007 La documentation fran aise pa 413 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux protection concurrente de celle de l tat a pu amener se poser la question de l ventuelle d construction du droit social En d autres termes le recours des droits fondamentaux peu prot g s et non mis en uvre juridiquement pourrait conduire carter le droit du travail des tats dit droit dur dans lesquels l entreprise est install e et desquels elle risquerait de partir Mais cette question revient celle de l impact du droit dur sur le droit mou ou en d autres termes celle de l effectivit du droit mou C est justement ce qui est remarquable la RSE conna t une mise en uvre relativement efficace B Une mise en uvre de droit mou relativement efficace Le fait que les entreprises pratiquant une politique de RSE cherchent viter au maximum les tribunaux ne les emp che de pr voir la fois des m canismes de mise en uvre des codes et de r glements des diff rends en cas de litige 1 Des proc dures de mise en uvre Plusieurs codes de conduite instaurent une mise en uvre des dispositions prot g es 1 5 Par exemple certains codes pr voient une proc dure de monitoring la mise en uvre ne se limite pas l affichage de panneaux sur les lieux de travail mais donne un r le av r aux syndicats nationaux et locaux On assist
117. 1 52 63 et 64 760 Jbid par 7 52 69 308 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux son enfant et qui tait offert gratuitement par le fabricant pour une p riode de cinq ans 61 B Des techniques de contr le intensit variable Comme nous venons de le voir la Cour constitutionnelle sud africaine a labor une m thode de justiciabilit des droits conomiques et sociaux que plusieurs consid rent comme une tant inspir e du droit administratif en vertu de laquelle le r le du tribunal est de v rifier si les politiques publiques sont coh rentes et rationnelles Traditionnellement en droit administratif on oppose l hypoth se dans laquelle le contr le est normal parce que la comp tence de l administration serait li e celle d un contr le restreint dans laquelle la comp tence ne le serait pas On ajoute enfin un troisi me cas de figure dans lequel le pouvoir discr tionnaire mis en uvre devrait faire l objet d un contr le maximum contr le de proportionnalit en raison du domaine qu il touche celui des droits et libert s Toutefois on conna t aussi le caract re incertain de ces distinctions qui reposent essentiellement sur des tentatives de syst matisations qui ne rendent pas suffisamment compte du r le essentiel du juge dans la d cision de consid rer qu il se trouve bien face un pouvoir discr tionnaire Cette interpr tati
118. 1 du Protocole n 1 n impose pas aux tats contractants d instituer un r gime de s curit sociale ou de pensions Cependant d s lors que l un d eux met en place une l gislation pr voyant le versement automatique d une prestation sociale contributive ou pas cette l gislation doit tre consid r e comme engendrant un int r t patrimonial relevant du champ d application de l article 1 du Protocole n 1 pour les personnes remplissant ses conditions864 D autre part il ne s agit pas d un droit substantiel et par exemple la Cour ne va pas jusqu consid rer qu il existe un droit l indexation de ces pensions En d autres termes la protection du droit de propri t ne conduit pas exiger des tats qu ils en pr servent la valeur par un m canisme appropri de revalorisation S65 Exclu d une protection substantielle le droit de propri t b n ficie en revanche d une protection formelle en effet les prestations sociales tant assimil es des biens leur jouissance doit tre encadr e selon la clause anti discrimination de l article 14 de la Convention par un r gime juridique sans distinction aucune fond e sur notamment sur le sexe la race la couleur la langue la religion les opinions politiques ou toutes autres opinions l origine nationale ou sociale l appartenance une minorit nationale la fortune la naissance ou toute autre situation La r daction de l a
119. 48 Ex Arr t n 252 2001 304 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux l galit consacr dans l article 3 de la constitution Sur son fondement deux types de contr le se sont d velopp s le premier est pr sent comme un contr le de rationalit ou de coh rence permettant de sanctionner une disparit de traitement Sa particularit r siderait dans son caract re ternaire 7 la disposition constitutionnelle dont on d nonce la violation est videmment l art 3 mais la violation elle m me d riverait de la disparit de traitement r alis e par la loi dont la constitutionnalit est discut e par rapport ce qui est fait par une autre loi utilis e comme point de comparaison tertium comparationis pour une cat gorie de sujets semblables La Cour appr cie alors le caract re raisonnable rationnel ou coh rent ces diff rents termes ne faisant pas l objet d un usage rigoureux de la part du juge de la diff rence de traitement Ce type de jugement en mati re de droits sociaux a donn lieu des sentences tr s incisives l gard du pouvoir du l gislateur puisqu elles consistent en une addition de prestation lorsqu il juge une diff rence de traitement discriminatoire la loi a trait de fa on diff rente des personnes qui se trouvaient dans une situation identique celles qui taient prot g es par l autre loi
120. 8 p A 91 Parmanand SINGH Access to Justice public interest Litigation and the Indian supr me court 10 11 Delhi law rev 156 1981 1982 814 S MURALIDHAR Justiciable Enforcement of Economic and Social Rights The Indian Scenario in F COOMANS dir Justiciability of Economic and Social Rights Experiences from Domestic Systemes Antwerp Oxford Intersentia 2006 p 240 815 Inde C S Daily Rated Casual Labour Employed under P amp T Department v Union of India 1988 1 SCC 122 7 amp 9 816 Inde C S Bandhua Mukti Morcha v Union of India 1984 3 SCC 161 10 p 183 817 Inde C S Paschim Banga Khet Majoor Samity v State of West Bengal 1996 4 SCC 37 818 Inde C S Ahmedabad Municipal Corporation v Nawab Khan Gulab Khan 1997 11 SCC 123 819 Inde C S Olga Tellis v Bombay Municipal Corporation 1985 3 SCC 545 820 Inde C S People s Union for Civil Liberties v Union of India and others requ te civil n 196 de 2001 Non jug e au fond mais ayant donn lieu de nombreux arr ts provisoires V infra 821 Initialement affirm par la jurisprudence de la cour supr me aff Unnikrishnan J P v State of Andhra Pradesh 1993 1 SCC 645 183 en lien avec le droit la vie au regard de son importance fondamentale le droit l ducation est express ment consacr depuis une r vision constitutionnelle de 2002 comme un droit fondamental 822 Pour un expos v S MURALIDHAR
121. 8 pp 467 478 791 Carole NIVARD La justiciabilit des droits sociaux tude de droit conventionnel europ en Th se Montpellier 1 dir Pr Fr d ric SUDRE 2009 p 175 et s 72 La jurisprudence relative aux implications sociales des articles 2 3 4 8 11 et art 1 du Protocole n 1 est d sormais bien connue On se r f rera notamment pour une pr sentation d taill e Carole NIVARD pr cit 793 CEDH 12 juil 2005 Moldovan et al c Roumanie 103 et 110 194 Carole NIVARD pr cit p 176 et s 322 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux l interpr tation faite par la Cour et la faisant leur Sans qu il soit possible de pr tendre l exhaustivit deux exemples peuvent attester de ce relais national Ainsi la jurisprudence europ enne sur le droit la vie priv e des personnes handicap es en lien avec leurs conditions d habitation et quoique par ailleurs n aboutissant qu des r sultats fort timides a pu inspirer le juge britannique Dans une affaire o tait en cause un logement dont la configuration ne laissait aucune intimit la demanderesse handicap e la Haute Cour a consid r que le refus des autorit s de reloger la personne contrevenait aux exigences de l article 8 l arr t mettant l accent sur le fait que les personnes handicap es sont un groupe particuli rement vuln rable l gard desquels des obligations
122. 81 Isabelle DESBARATS L entreprise l preuve du d veloppement durable complexit et ambigu t du concept de RSE Revue juridique de l environnement 01 01 2007 pp 175 190 417 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux A Le r le de l tat Des strat gies d application ou de d tournement des normes existantes Si certains tats comme la France ont cr de nouveaux instruments juridiques pour prendre en compte la RSE tels que la loi sur les nouvelles r gulations t ou un devoir pos aux travailleurs d alerter la hi rarchie en cas d atteinte aux libert s publiques des salari s 18 la plupart d entre eux ont simplement cherch appliquer le cadre de droit dur existant C est ainsi le juge qui s est vu donn un r le de cr ation et de renouvellement des normes afin de les appliquer des situations auparavant inconcevables Il intervient lorsqu un litige est port son attention dans le pays d origine de l entreprise ou encore dans celui o elle est install e Si le juge se reconna t comp tent la question est alors pos e de la responsabilit de l entreprise Elle peut tre p nale civile ou contractuelle Si les exemples ne sont pas nombreux ils pr sentent l int r t de montrer les diff rentes techniques d appr hension par le droit dur des pratiques de droit mou 1 Responsabilit p nale Les affaires Total et Unoc
123. 8264 voir en ce sens les conclusions de Christophe DEVIS L admission l aide sociale d une personne d pourvue de domicile de secours et de r sidence stable RDSS 2006 p 1060 1305 Au titre du dispositif pr vu par la loi de 2007 445 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux domicile fixe sur le territoire national et les d penses d aide sociale en cause sont la charge de l Etat L tude des situations donnant lieu une prise en charge par l Etat des d penses d aide sociale n est pas v ritablement clairante quant la compr hension de l affrontement de deux pr fectures dans l affaire M C Les d penses d aide sociale l gale sont la charge du d partement o le b n ficiaire a son domicile de secours ou d faut sa r sidence Par exception l Etat est comp tent seulement dans deux situations quand le demandeur est pr sent sur le territoire national de fa on exceptionnelle et sans avoir librement choisi son lieu de r sidence ou lorsqu aucun domicile fixe n a pu tre identifi sous r serve d une ventuelle domiciliation M C semble avoir t accueilli depuis sa naissance soit dans le cadre d une mesure de placement familial soit d un h bergement chez un particulier agr comme dans un tablissement sanitaire et social au sens de l article L 122 2 al 1 du Code de l Action Sociale et des F
124. AM www bibliojuridica org libros 6 2557 11 pdf 750 Parmi tant d autres v par exemple l arr t de 1974 n 230 pour plus d illustrations pr sent es en fran ais v Jean Jacques PARDINI Le juge constitutionnel et le fait en Italie Economica 2001 751 Arr t n 421 1995 Giur Cost 1995 p 3237 et s 305 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux 3 Les jugements de raisonnabilit des contr les de l exc s de pouvoir l gislatif a Dans la jurisprudence de la Cour constitutionnelle italienne Du c t de la Consulta le principe d galit s est progressivement transform en principe de raisonnabilit c est dire en une sorte de clause g n rale qui permet la limitation des choix l gislatifs partir de examen de la l galit de la coh rence de la proportionnalit de la mesure retenue dans la loi au regard des objectifs de celle ci mais galement des valeurs d fendues par le syst me juridique Cette diffusion du contr le de raisonnabilit qui n est donc pas sp cifique aux droits sociaux pose souvent des difficult s de lecture d abord parce que cette jurisprudence serait devenue par sa densit tout fait ing rable ensuite parce que la syst matisation doctrinale elle m me victime du succ s de la raisonnabilit fait peut tre courir le risque de mettre de l ordre l o il n y en a pas Ces p
125. CIALE DES ENTREPRISES MI CHEMIN ENTRE LA SOFT LAW ET LE JUS COGENS LA QUESTION DE L EFFECTIVITE DE LA PROTECTION DES DROITS SOCIAUX PAR LES ENTREPRISES MULTINATIONALES CLAIRE MARZO C est un lieu commun que de dire que les droits fondamentaux et en particulier les droits sociaux sont des droits opposables aux personnes publiques 1 Il est par contre beaucoup moins admis que des acteurs non tatiques puissent se voir charg s de la mise en uvre de droits sociaux Les d biteurs des droits sociaux sont le plus souvent des tats mais on trouve encore des personnes priv es des personnes physiques par exemple dans le cadre du droit de la famille fran ais 1 ou des personnes morales comme les entreprises par le biais de la responsabilit sociale des entreprises RSE Les pr mices de cette affirmation reposent sur la th orie de la citoyennet sociale au sens des lois Auroux sur la d mocratie industrielle L id e tait que les droits sociaux devaient transpercer l unit juridique de l entreprise pour s appliquer aussi aux travailleurs Alors qu auparavant seule l entreprise se voyait accorder des droits et devoirs il fallait d composer plus avant cette entit afin de prot ger les salari s face aux employeurs Cela s est traduit par la reconnaissance de droits proc duraux et mat riels aux salari s Lors d un passage au niveau international principalement li la mondialisation 1 l id e d une pro
126. Cour supr me ait n anmoins eu recours une interpr tation large du droit la vie poussant ainsi plus loin les fronti res de la s paration des pouvoirs judiciaire et l gislatif afin de pousser le gouvernement agir pour faire diminuer la grande pauvret qui affecte plusieurs citoyens Il a en effet t remarqu que la jurisprudence la plus progressiste de la Cour a t d velopp e dans les ann es 1990 alors que le gouvernement indien mettait sur pieds des politiques de lib ralisation des march s et d ajustements structurels ayant pour effet d augmenter la pauvret des personnes les plus pauvres La r ussite de cette technique est donc tributaire de la fa on dont le juge con oit les droits la vie la s curit ou l galit conception substantielle vs formelle de la vie de la s curit ou de l galit et du contexte dans lequel est interpr t e la norme constitutionnelle Dans certaines d cisions la Cour constitutionnelle italienne associe un droit social avec un droit ou principe tel que celui de la dignit huma ine7 Mais le droit classique auquel la Cour fait le plus souvent appel en le combinant avec les dispositions qui prot gent les droits sociaux est sans conteste le droit 744 V notamment les motifs dissidents de la juge ARBOUR dans l arr t Gosselin Canada C S supra par 307 394 745 Pour une analyse plus d taill e de la jurisprudence canadienne v notammen
127. DIER Le recouvrement forc des cr ances d aliments LPA 24 juin 2010 p 41 ets p 48 ets 1264 p n art 227 3 1265 Jean CARBONNIER pr cit p 57 1266 p n art 227 4 qui sanctionne le fait pour un d biteur aliments de n avoir pas notifi son changement de domicile son cr ancier dans un d lai d un mois art 351 3 qui sanctionne l organisation de son insolvabilit en vue de se soustraire l ex cution d une d cision de justice portant en particulier condamnation au paiement d aliments 436 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux passag re elle lui serait pardonn e en toute autre hypoth se et appara t inadmissible si elle nuit un cr ancier d aliments sauf ce que le d biteur obtienne du juge la r vision la baisse voire la disparition de sa dette en raison m me de l amenuisement de ses ressources 267 Hors ce cas la garantie des droits de l un passe par une certaine intransigeance et donc une certaine indiff rence la situation de l autre On touche alors certainement une difficult de la justiciabilit des droits sociaux pour que l un soit rempli de ses droits il faut demeurer sourd aux int r ts de l autre Tous les contextes ne justifient pas ou pas videmment une telle prise de parti il y a probablement dans la n cessit d un jugement de valeur tr s radical de ce
128. E consiste pr cis ment en la possibilit pour les entreprises de prendre des engagements volontaires A et de les mettre en uvre B du travail Conf rence organis e en collaboration par l universit Paris I Panth on Sorbonne et TUE para tre 2010 1152 On pensera la th orie de la relativit des droits de l Homme propos e par Alain SUPIOT Homo juridicus essai sur la fonction anthropologique du droit Le Seuil 2007 1153 Pour une bibliographie v la version longue de cet article note 1 1154 Le droit un travail d cent permet de donner de la force des plus petits droits et en tout cas des programmes V infra 411 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux A Des engagements volontaires Les engagements volontaires des entreprises en mati re de RSE sont de natures vari es et comprennent une large gamme de droits sociaux Il faut distinguer entre deux comportements distincts le mod le anglo saxon de responsabilit soci tale et le mod le continental Ces conceptions diff rent quant la nature et au contenu des droits prot g s 155 1 Des instruments vari s Des codes de conduite aux accords cadres internationaux L int r t de la RSE pour les entreprises tient principalement son caract re volontaire Elles ont la possibilit si elles le souhaitent de s engager respecter des droits sociaux et environnementaux On compr
129. En second lieu l intervention du l gislateur et du gouvernement est assez limit e sauf pour d finir les modalit s de mise en uvre du droit au regroupement familial IT Le r le du juge dans la mise en uvre de ces droits D s lors qu il s agit d examiner l efficacit r elle de la protection d un droit le diable est dans les d tails La fa on dont ces droits sont mis en uvre notamment par le juge peut avoir une incidence pratique extr mement importante qui peut selon les cas donner sa pleine port e un droit ou au contraire en rendre l exercice limit ou al atoire Ainsi des r gles en th orie tr s protectrices sur le droit d asile sont peu pr s sans port e sans possibilit concr te d acc der au guichet pour d poser une demande Or ce qui para t aller de soi pour des usagers lambda de l administration est loin d tre vident pour des personnes en situation juridique ou mat rielle pr caire telles qu un demandeur d asile Il aura fallu l intervention du Conseil d tat dans le cadre d un des premiers r f r s libert pour rappeler l vidence pas de droit d asile sans possibilit effective de d poser une demande Un tr s grand nombre de facteurs interviennent entre la proclamation ou la reconnaissance d un droit et sa garantie effective Pour n voquer que ceux qui concernent le juge on peut voquer des questions telles que les modes d interpr tation de la loi le
130. JCP A 2004 1277 note Olivier RENARD PAYEN 908 CE ord 17 septembre 2009 n 331950 Ministre de l immigration de l int gration de l identit nationale et du d veloppement solidaire c Salah Lebon AJDA 2010 p 202 209 note Serge SLAMA JCP A 2009 2262 note Laetitia FERMAUD 348 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux Le juge s emploie ainsi donner vie et vigueur aux garanties pr vues par la loi nationale et le r glement communautaire Celles ci ne restent pas lettre morte mais trouve dans le pr toire du juge des r f r s le levier d une application effective Ainsi dans l affaire Salah le juge du premier degr avait ordonn l autorit pr fectorale d assurer l h bergement en urgence de la requ rante qui aucune allocation financi re ni solution mat rielle d h bergement n avait t fournie Saisi par la voie de l appel le juge des r f r s du Conseil d tat confirme cette solution Le juge veille ce que le droit des demandeurs d asile des conditions mat rielles d accueil d centes soit respect nonobstant la charge financi re qu il a n cessairement pour effet d engendrer A partir du moment o le principe d une aide publique est pr vue par la loi le juge des r f r s se contente de l appliquer saisi par tout int ress il garantit que l aide laquelle l individu a droit lui sera bien vers e Le sec
131. L avis rendu en section administrative le 22 ao t 1996 la suite de l vacuation de l Eglise Saint Bernard ach ve de poser en principe le fait qu est entach e d erreur manifeste d appr ciation la reconduite la fronti re lorsqu est s rieusement en cause l tat de sant des int ress s 918 et c est notamment cet avis que se r f re le ministre de l Int rieur pour estimer inutile un amendement d pos au mois de d cembre suivant dans le cadre de la discussion du projet de loi sur l immigration L amendement est toutefois adopt et le 8 917 CE 10 octobre 1991 Pr fet des Alpes Maritimes c Soares Semedo aux tables n 125193 CE 19 juin 1992 Pr fet de l Yonne c Larbi n 131547 aux tables 918 Rapport annuel du CE pour 1996 p 279 Grands avis du Conseil d tat Dalloz 3 me d n 29 919 V l historique des d bats dans les conclusions du rapporteur publie Claude JARDIN dans l affaire Pr fet de Police c Jabnoun 356 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux de l article 25 de ordonnance de 1945 issu de la loi du 24 avril 1997 inscrit dans le droit positif le principe de l interdiction d loignement d un tranger r sidant habituellement en France atteint d une pathologie grave n cessitant la poursuite d un traitement m dical dont l interruption pourrait entra ner des cons quences d une exceptionnelle gravi
132. a t clairement que la RSE se r pand in luctablement que les entreprises m me de moindre importance sont directement influenc es par ces m canismes s il est d sormais admis par toutes les organisations et de nombreux pays que la RSE est prendre en compte voire encadrer on ne sait toujours pas quelle port e celle ci peut avoir 1211 Fabrizio FRANCIONTI Four ways of enforcing the international responsibility for human rights violations by multinational corporations in Marie Ange MOREAU Fabrizio FRANCIONI dir La dimension pluridisciplinaire de la responsabilit sociale de l entreprise coll B Goldman Presses universitaires d Aix Marseille 2007 pp 151 171 212 John A ZERK Multinationals and corporate social responsibility limitations and opportunities in international law Cambridge New York Cambridge University Press 2006 1213 Etienne PATAUT Les r gles de comp tences juridictionnelles en Europe et le r le du juge l preuve des violations des droits sociaux in Marie Ange Moreau Justice et mondialisation du droit du travail Conf rence organis e en collaboration par l universit Paris I Panth on Sorbonne et l IUE para tre 2010 1214 Devenu le r glement europ en 44 2001 1215 Bettina LANGE Socializing Economic Relationships New Perspectives and Methods for Analysing Transnational Risk Regulation Centre for Socio Legal Studies Conf rence 15 16 April 2010 Oxford 424
133. a fronti re existe donc bien la Cour en recherchant le trac D autre part il est arriv la Cour de relativiser l importance de la socialisation de la Convention Ainsi dans un r cent arr t la Cour ma pas h sit inverser le raisonnement tenu jusqu alors et consid rer que m me si nombre des droits qu elle nonce ont des prolongements d ordre conomique ou social la Convention vise essentiellement prot ger des droits civils et politiques L arr t a pu sembler sonner le glas de la jurisprudence Airey D autant que l affaire relative l expulsion d une trang re malade a t l occasion de rappeler qu une ventuelle protection des aspects socio conomiques des droits 195 CEDH d c 4 mai 1999 Marzari c Italie d c 13 janv 2000 Maggiolini c Italie v aussi la r cente d cision Farcas c Roumanie 14 septembre 2010 32596 04 796 R U Haute Cour R Bernard v Enfield London Borough Council 2002 EWHC 2282 197 France Cons tat Sect 7 avril 2010 Jabnoun et Bialy note Benjamin DEMAGNY et Serge SLAMA JCP A 2010 p 2238 798 CEDH 14 mai 2002 Zehnalova et Zehnal c R p tch que nous soulignons 199 CEDH GC 27 mai 2008 N c RU 323 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux conventionnellement garantis ne pouvait valoir que dans des hypoth ses extr mes La strat gie d enrichissement si li
134. acc s ces activit s un droit fondamental mais elle a sa place dans la charte dans la mesure o les services d int r t g n ral constituent le socle d un certain nombre de droits fondamentaux 1101 Une telle analyse se retrouve par ailleurs dans le discours politique fran ais comme en t moigne la proposition de r solution relative au r le des services publics pr sent e par plusieurs s nateurs fran ais le 28 mai 2009 Cette proposition vise affirmer que le service public est un facteur de coh sion sociale Il fait une large place la redistribution sociale et territoriale Le service public n est donc pas simplement un prestataire de biens et de services mais aussi un producteur de lien social et de citoyennet 12 Cette vision du service public avait d j t mise en exergue lors des d bats parlementaires aff rents la loi exclusions du 29 juillet 19981193 la cr ation de services publics tant pr sent e comme un instrument indispensable la r alisation des droits fondamentaux Le lien ainsi tabli entre services publics et citoyennet se retrouve galement dans la jurisprudence administrative et plus sp cifiquement dans la jurisprudence relative la tarification sociale des services publics Dans ses conclusions rendues propos des arr ts Commune de Gennevilliers et Commune de Nanterre du 29 d cembre 1997 Jacques Henri Stahl estimait qu affirmer qu est d int r t g n ral t
135. ace ces mouvements Deux ph nom nes ont donc conduit la RSE l int gration des droits sociaux au sein de l entreprise et le retrait progressif de la mainmise de l tat sur la question de la protection des droits sociaux Ces deux ph nom nes se sont crois s pour conduire une protection bigarr e et parfois limit e des droits sociaux Pourtant la principale sp cificit de la RSE est son caract re volontaire ou non obligatoire son habit de droit mou soft law L entreprise sengage seule et sans contrepartie envers ses travailleurs ma s ne se contraint pas D finie par la Commission europ enne comme l int gration volontaire par les entreprises de pr occupations sociales et environnementales leurs activit s commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes 1 elle trouve parfois des d finitions plus troites ou plus larges Par exemple selon Milton Friedman elle se limite la cr ation de profits et d emplois au paiement des imp ts et au respect des r gles du jeu d finies par les pouvoirs publics 11 5 D autres proposent encore une d finition hi rarchis e insinuant que les pratiques de RSE s ajoutent celles qui visent cr er des profits ce qui conduit une hi rarchisation entre la responsabilit conomique et sociale des entreprises cette derni re constituant un luxe que l on pourrait s offrir dans les p riodes de croissance conomique 146 Quelle que soit la d
136. ailler en surv tement ou un salari de porter un bermuda sous sa blouse1 si ces deux salari s sont amen s tre en contact avec la client le Le 1018 Soc 25 f vr 2003 Dr soc 2003 p 625 obs Jean SAVATIER salari e qui s tait livr e au m me type de fraude que celles qu elle tait charg e de r primer Soc 25 janv 2006 JCP G 2006 IT 10049 note Bernard BOSSU 1019 Soc 2 d c 2003 n 01 43227 Dr soc 2004 p 550 note Jean SAVATIER l id e qui sous tend cet arr t est que les normes de s curit ne peuvent se diviser rapport de la Cour de cassation pour 2003 p 303 Soc 19 mars 2008 Dr soc 2008 p 818 note Christophe VIGNEAU v toutefois et entretemps Soc 19 sept 2007 n 06 40150 1020 Antoine JEAMMAUD La place du salari individu dans le droit fran ais du travail in Le droit collectif du travail Etudes en hommage Madame le professeur H l ne SINAY Nikitas Aliprantis et Francis Kessler d 1994 p 353 1021 Emmanuel DOCKES Droit du travail 4 me d Dalloz 2009 p 149 1022 Cet nonc ouvert m nage une place d terminante au contr le juridictionnel Sophie NADAL Les interdictions adress es l employeur en droit du travail essai de clarification Droit et cultures 2009 n 57 17 1023 Philippe WAQUET Libert s et contrat de travail R flexions sur l article L 120 2 du Code du travail devenu l article L
137. ailleurs qui deviennent effectifs en r f r gr ce au concours actif des syndicats concern s A l inverse dans les autres domaines les structures sont moins nombreuses ou moins bien arm es pour engager des proc dures Cela se ressent au niveau des possibilit s concr tes qu a l individu de mener une action en justice L int ress ignore qu une voie de droit est sa disposition ou encore est rebut par la complexit des proc dures Dans un cas comme dans l autre il c dera facilement devant le fait accompli et ne s adressera pas la justice pour obtenir la d fense de ses droits Au final l appui institutionnel dont b n ficient les personnes victimes d atteintes leurs droits sociaux conditionne en grande partie l effectivit de ces derniers dans le cadre des proc dures d urgence L efficacit des droits sociaux en r f r ne d pend pas seulement de la qualit des proc dures existantes Elle est aussi fonction pour une part significative du dynamisme de la soci t civile pour favoriser l acc s de ses membres aux organes juridictionnels charg s de leur protection Pour citer cet article Olivier Le Bot L effectivit des droits sociaux dans le cadre des proc dures d urgence La Revue des Droits de l Homme juin 2012 http revdh files wordpress com 2012 06 1 effectivitc3a9 des droits sociaux dans le cadre des procc3a9dures d_urgence pdf 302 Droits des pauvres pauvres d
138. aine dans l interpr tation des droits conomiques et sociaux reconnus par la Constitution de 1996 a refus de transposer dans le droit interne le concept de notion minimal ou essentiel d velopp en droit international La Cour estime que le contenu des droits sociaux est trop variable ou ind termin pour faire l objet d une d finition pr cise et que tel n est pas son r le En formulant une d finition l interpr te authentique prend le pouvoir et donne au droit un contenu c est dire qu il tranche la question controvers e 735 Canada C S Gosselin pr cit par 86 88 301 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux Il dit ce que dit le droit social il nonce au l gislateur les obligations auxquelles son pouvoir discr tionnaire ne peut d s lors d roger en explicitant les finalit s qu il doit n cessairement atteindre et qui d termineront avec plus ou moins d amplitude l ventail des moyens sa disposition La jurisprudence de la Cour constitutionnelle italienne en offre de nombreuses illustrations il faut noter que la Constitution italienne comporte un catalogue important de droits sociaux et la Cour a fait preuve d un activisme marqu pour assurer leur protection Ceci explique que la question d une mesure minimale des droits sociaux n appara sse qu au d but des ann es 1990 dans sa jurisprudence Elle a d ailleurs
139. aites propose elle m me dans lattente de l intervention 762 I existe au Canada une sanction similaire soit le jugement d claratoire Les juges y ont recours lorsque l interpr tation d un droit fondamental n est pas encore bien tablie mais le devient dans un litige l issu duquel il est d clar que l tat wa pas respect le droit en question Dans ce contexte les tribunaux d clarent ou constatent un peu symboliquement la violation du droit tout en laissant au l gislateur le soins d apporter la solution qu il estime appropri e afin de se conformer la constitution Au Canada dans le domaine des droits et libert s la Cour supr me a notamment utilis cette sanction dans le contexte du seul v ritable droit positif ou droit cr ance reconnu dans la Charte canadienne soit le droit l instruction dans la langue de la minorit francophone ou anglophone dans une province donn e V Mahe c Alberta 1990 1 R C S 342 Cour supr me du Canada 310 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux l gislative un principe auquel le juge de droit commun est habilit faire r f rence pour rem dier la carence de r gle par la voie de la solution du cas individuel et concret qui lui est pr sent Deux techniques sont donc ici combin es le recours un principe formul par le juge et le contr le de raisonnabilit sur le fondement de ce
140. al ou plus exactement un ou plusieurs parents ou alli s1084 Mais certaines aides ne sont pas subordonn es la mise en uvre de l obligation alimentaire ou ne donnent pas lieu recours contre les d biteurs familiaux d aliments ou r cup ration sur succession ce qui semble illustrer la volont de r duire les cas d activation de la solidarit familiale Cependant flux et reflux cette tendance 1080 Art L 122 1 al 2 du Code de l action sociale et des familles 1081 Anne REVEILLERE MAURY Le r le des notions de domicile de secours de r sidence et de domiciliation dans l imputation des d penses d aide sociale RDSS 2007 p 1066 1082 Loi n 2007 290 du 5 mars 2007 instituant le droit au logement opposable et portant diverses mesures en faveur de la coh sion sociale JO 6 mars 2007 p 4190 v l article L 264 1 CASF 1083 Pr f r sans domicile fixe par le l gislateur 1084 Car en mati re familiale ce sont les liens interpersonnels qui importent plus que l appartenance un groupe familial en ce sens v Dominique EVERAERT DUMONT Le paradoxe des obligations alimentaires ou comment concilier principe de solidarit et obligation personnelle RDSS 2008 p 538 et s L auteur rel ve par cons quent que concernant la ligne de partage entre ces deux solidarit s familiale et collective plus qu un probl me de mesure c est surtout l articulation de deux syst mes d
141. al ont eu un cho important en Belgique en France et aux tats Unis En Belgique la plainte se fonde sur la loi belge du 16 juin 1993 relative la r pression des violations graves au droit international humanitaire telle qu amend e par la loi du 10 f vrier 1999 Cette loi dite de comp tence universelle dispose que les juridictions belges sont comp tentes pour conna tre des infractions pr vues ind pendamment du lieu o elles ont t commises 84 pour poursuivre les auteurs de crimes contre l humanit commis m me l tranger Une proc dure complexe a cependant conduit au dessaisissement des juges En France une plainte t d pos e le 9 octobre 2002 sur le fondement des articles 113 2 et 113 6 du code p nal Ces articles tendent l application de la loi p nale fran aise aux infractions commises sur le territoire de la R publique et ce y compris d s lors qu un de ses faits constitutifs a eu lieu sur ce territoire L article 113 6 dispose que la loi p nale fran aise est applicable tout crime commis par un Fran ais hors du territoire de la R publique Elle est applicable aux d lits commis par des Fran ais hors du territoire de la R publique si les faits sont punis par la l gislation du pays o ils ont t commis Elle a cependant donn lieu une ordonnance de non lieu prononc e le 22 juin 2006 1182 Loi 2001 420 du 15 mai 2001 183 Paul Henri ANTONMATTEI Philippe VIVIEN Cha
142. amilles Or de tels s jours m me de plus de trois mois n entra nent pas l acquisition d un domicile de secours ni m me d un domicile stable Il s agit de ne pas d courager les d partements d octroyer ces agr ments des tablissements et des familles sur leur territoire selon des consid rations strictement budg taires C est pour cette raison que l Etat par l interm diaire des pr fectures des Hauts de Seine et du Puy de D me semblait tre comp tent en l esp ce C tait sans compter sur la clairvoyance du juge de l aide sociale Le jeu des dispositions normatives offre ainsi aux collectivit s publiques un atout de taille celui de pouvoir mobiliser les r gles de droit dans un sens qui leur soit favorable et d omettre de se r f rer celles qui pourraient entrainer leur d signation en tant que collectivit d bitrice Le cadre normatif destin permettre l identification de la collectivit d bitrice des frais d entretien et d h bergement d une aide sociale semble tre insuffisamment contraignant et occasionner un comportement calculateur voire erratique des potentiels payeurs IT L insuffisance de la contrainte pos e par le cadre normatif du domicile de secours Les dispositions l gislatives et r glementaires r unies dans le Code de l Action Sociale pr voient et englobent grand nombre de situations quant la d termination de la collectivit d bitrice d une aide sociale Malgr
143. ander si les notions de contenu essentiel et de contenu minimal sont synonymes Ensuite la terminologie n est pas fig e et de nouvelles expressions apparaissent exigences minimum de protection 741 noyau ind fectible des garanties 74 2 Le recours d autres droits ou l interpr tation perm able des droits la vie la s curit ou l galit Une autre technique fr quemment utilis e est le recours d autres droits et libert s fondamentaux qui interpr t s largement pourraient inclure certains droits conomiques et sociaux7 Au Canada comme la constitution ne garantit aucun droit socio conomique les articles 7 et 15 de la Charte canadienne qui reconnaissent respectivement le droit la vie et la s curit et le droit l galit ont t mobilis s afin de faire reconna tre notamment le droit un niveau de vie suffisant ainsi que le droit l galit r elle Il a ainsi t soulev que pour b n ficier d une s curit d une vie ou d une galit v ritable un certain niveau de protection sociale tait n cessaire sans quoi ces valeurs ou 739 Carmela SALAZAR Dal riconoscimento alla garanzia dei diritti sociali Orientamenti e tecniche decisorie della Corte costituzionale a confronto pr cit p 3 740 David BILCHITZ Towards a Reasonable Approach to the Minimum Core Laying the Foundations for Future Socio economic Rights Jurisprudence S A J H
144. anmoins que les recours sur ce fondement se multiplient La technique propos e dans ces diff rentes affaires consiste d abord sortir du ressort juridictionnel du pays et trouver un fort tranger pr t accueillir la requ te Il faut ensuite qu un droit diff rent de celui du pays du dommage soit appliqu Les conditions sont nombreuses et difficiles remplir Il faut encore noter que ces recours sont fond s sur des droits de l Homme et non pas sur des droits sociaux ou encore moins sur des droits du travail Une approche g n rale pourrait conduire consid rer que l interdiction de l esclavage ou encore le droit la dignit conduit prot ger les droits sociaux des personnes 1 8 mais cette interpr tation n a pas t confirm e et m me ces affaires donnent le plus souvent lieu des jugements nuanc s ou encore des non lieux 2 Responsabilit civile 115 Un engagement unilat ral une r gle coutumi re ou un accord collectif ont pu constituer les fondements d obligations pos es par un accord cadre une entreprise multinationale En droit civil comme en droit de la Common law un engagement unilat ral ou un gentleman agreement peut cr er des obligations justiciables Dans ce cas une entreprise serait sanctionn e si elle s engage respecter certains standards de l accord pour ensuite ne pas s y tenir Cette hypoth se a 1185 Jbid p 61 1186 V Horatia MUIRWATT La comp tence univers
145. ans la l gislation fran aise est clairante ce sont des lois relatives aux baux d habitation qui les premi res les ont port s1229 et dont l objet est d accro tre la contrainte pesant sur le propri taire irr fragablement pr sum en situation de force mais qui peut ne pas l tre au b n fice du locataire irr fragablement pr sum dans une situation moins confortable Que cette l gislation participe la protection du droit au logement comme l affirment les textes est plus que probable l instauration de charges et contraintes sur les personnes priv es est un des modes de garantie d un droit social Or en mati re d obligation alimentaire contrainte il y a L obligation alimentaire n est pas abandonn e par l tat aux relations familiales priv es elle n est pas une obligation naturelle 2 0 son ex cution peut tre impos e en justice 1226 Cass C civ art 208 al 1 Les aliments ne sont accord s que dans la proportion du besoin de celui qui les r clame et de la fortune de celui qui les doit 1227 Philippe MALAURIE et Hugues FULCHIRON La famille 3 d in Philippe MALAURIE et Laurent AYNES Droit civil Defr nois 2009 n 1748 Le montant des droits alimentaires est appr ci en tenant compte du genre de vie et de la condition sociale des int ress s dans certains cas la pension alimentaire est donc inf rieure au salaire minimum dans d autres elle est
146. ant que cela revient au m mel01il S il est possible d observer une volont convergente dans la protection juridictionnelle des droits de retrait et au respect de la vie personnelle le contr le des r actions de l employeur ne s op re pas de la m me mani re selon que le juge est confront l exercice de l un ou l autre de ces droits IT Un contr le dissym trique des r actions de l employeur L approche diff rente des r actions de l employeur par le juge se manifeste deux niveaux La comparaison fait en effet ressortir un contr le variable des obligations de ne pas faire de l employeur d une part A et de ses obligations d agir d autre part B 1006 Soc 28 janv 2009 Wolff c SNC Sovab n 07 44556 JCP S 2009 1226 note Pierre Yves VERKINDT Dr soc 2009 p 486 obs CHAUMETTE RDT 2009 p 167 obs Michel MINE JCP E 2009 1638 note Patricia POCHET LPA 6 7 ao t 2009 n 156 157 p 18 note Christophe RADE 1007 Soc 13 mars 2001 RJS 5 01 n 590 Soc 29 juin 2005 n 03 42099 1008 Xavier DUPRE DE BOULOIS Les notions de libert et de droit fondamentaux en droit priv JCP G 2007 I 211 1009 Soc 30 avril 2003 RJS 7 03 n 869 Dr Soc 2003 p 827 obs Bertrand GAURIAU 1010 nonc e partir des arr ts Amiante du 21 f vr 2002 JCP G 2002 II 10053 concl Alexandre BENMAKHLOUF 1011 Pierre SARGOS L mancipation de l obligation de s curit de r sultat et l
147. appr ciation subjective quoique raisonnable l motion suscit e par une agression justifiera parfois le retrait des coll gues de la victime condition qu ils puissent tablir se trouver dans une situation proche sinon similaire de celle de la personne agress el964 Enfin et non sans lien avec la difficult pr c dente il n est pas rare que le danger all gu ne soit pas directement imputable l employeur La s curit publique ne rel ve pas des entreprises 1065 Si la n cessit de prot ger la sant de l employ fondement de ce droit justifie le retrait imm diat dimension d fensive l employeur appara tra souvent d muni quant aux suites apporter dimension positive Aussi est il possible de se demander si l engagement de la responsabilit de l Etat par l employeur apr s acceptation par le juge de l exercice du droit de retrait des salari s suite une agression est envisageable dans une telle hypoth se 1066 Les droits sociaux sont de la fausse monnaie Ce jugement de G rard Lyon Caen nonc il y a plus de vingt ans1 67 est trop cat gorique pour rendre compte de la situation actuelle relative au droit de retrait et par extension au droit la protection de la sant La comparaison avec le droit au respect de la vie personnelle aboutit des r sultats inverses ceux qui auraient pu tre d duits des d bats doctrinaux faisant valoir une r ticence pour la l gitimer la d
148. ation de compensation du handicap et du revenu de solidarit active est celui dans le ressort duquel l int ress a lu domicile 1299 Comme le note un auteur la domiciliation n est toutefois qu un crit re par d faut La collectivit d bitrice est en premier lieu celle du domicile de secours En l absence de domicile de secours c est le d partement de r sidence qui supporte la charge des d penses avant le d partement de domiciliation 1300 Le d partement reste l chelon territorial privil gi de l imputation des d penses d aide sociale Sans pr juger des comp tences restant la charge de l Etat en la mati re il semble possible d avancer que la quasi exclusivit des d biteurs seront des d partements Pourtant lorsque l on se penche sur la d cision de la Commission Centrale d Aide Sociale M C de 2008 on constate que les parties en pr sence se d fendant d tre d bitrices sont deux pr fectures celles du Puy de D me et celle des Hauts de Seine soit deux repr sentants de l Etat Notre affaire chapperait donc aux situations couvertes par les dispositifs d imputation pr sent s jusqu ici Il semble alors indispensable de rechercher les situations qui se d tachent de la comp tence des d partements et qui restent donc la charge de l Etat B La comp tence r siduelle de l Etat pour la prise en charge des frais li s l octroi de prestations d aide sociale l gale En plus d
149. avant tout conomique et social En d autres termes bon nombre de solutions jurisprudentielles trang res permettent de relativiser la diff rence entre cat gorie de droits en mettant au jour une certaine proximit d inspiration et d application des droits quels qu ils soient Cette interchangeabilit des droits dans le discours judiciaire qui met en lumi re la radicale interpr tativit des textes juridiques 786 est rendue possible par des choix 785 Deux pr cisions m thodologiques s imposent 1 Il ne s agit pas de tenter une comparaison de diff rents syst mes juridiques pour tudier la fa on dont les droits sociaux sont mis en uvre par les juges la t che serait en l tat impossible tant les champs tudi s sont diff rents mais plus modestement de comparer la diversit des discours judiciaires dans un contexte normatif similaire Cette restriction explique en retour que l appareil bibliographique critique cit en note de bas de page soit restreint l ambition n tant plus ici d tudier le discours doctrinal mais le discours du juge A cette fin n ont t retenus que les syst mes juridiques dont le texte fondateur soit ne proclame aucun droit social soit consacre des droits sociaux sur un mode mineur comme principe programmatique et non droit justiciable Concr tement cela renvoie au syst me de la Convention europ enne des droits de l Homme et certains droits constitutionnels trangers Al
150. blics constitutionnels LGDJ Biblioth que de droit public 2005 1106 Ces services publics entrent alors dans ce que certains auteurs qualifient de services publics constitutionnels de second rang par opposition aux services publics constitutionnels de premier rang qui correspondent aux fonctions de souverainet et qui excluent toute intervention du secteur priv V en ce sens Pierre ESPUGLAS pr cit p 34 et s 398 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux pr cision dans l nonc d un droit tant r guli rement pr sent e comme un obstacle son opposabilit et sa concr tisation 107 N anmoins on peut consid rer que la dimension universelle de cet alin a visant garantir tous le droit la s curit mat rielle impose l existence d un secteur public aux c t s du secteur priv qui par nature est guid par des consid rations financi res Ainsi en d pit de l impr cision de l alin a 11 on peut tout de m me penser que l universalit dont cette disposition est empreinte implique la mise en uvre d un service public Pour autant cette obligation n est assortie d aucune sanction aucun dispositif juridique ne permet en effet d enjoindre au l gislateur la cr ation de services publics a fortiori lorsque ces activit s d coulent de dispositions constitutionnelles dont les implications sont n buleuses Cela tend nota
151. bligations d agir de l employeur La seconde diff rence relative au contr le des r actions de l employeur a trait aux cons quences qu est susceptible d entra ner l exercice de chacun d eux La comparaison contentieuse permet de constater que le passage de la protection dimension d fensive du droit la prestation dimension positive est beaucoup moins fr quent quand est invoqu le droit au respect de la vie personnelle 1 que lorsqu il s agit du droit de retrait 2 1 La raret des obligations positives li es l invocation du droit au respect de la vie personnelle Cette id e ne surprendra pas Le droit au respect de la vie personnelle est con u comme un droit visant conf rer une sph re de protection son titulaire et n a pas vocation en principe lui permettre de revendiquer l action du d biteur du droit mais seulement son abstention Un arr t m rite n anmoins de retenir l attention L affaire concernait une salari e qui sollicitait une mutation Avignon Son employeur la lui avait refus e avant de la licencier pour faute grave pour abandon de poste Au visa de l art 8 CEDH la chambre sociale rel ve qu il appartenait l employeur d expliquer les raisons objectives qui s opposaient ce que l un des postes disponibles dans la r gion d Avignon soit propos la salari e contrainte de changer son domicile pour des raisons familiales s rieuses et de surcro
152. bs Jacques MOREAU 342 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux examin e par un juge unique ce qui vite le recours une formation coll giale par nature plus lourde mobiliser et plus lente statuer Ensuite devant les juridictions administratives le juge des r f r s peut rejeter imm diatement sans instruction ni audience les demandes visiblement vou es l chec L article L 522 3 du CJA lui permet en effet de rendre ces ordonnances dites de tri dans deux hypoth ses distinctes d une part lorsque la demande ne pr sente pas un caract re d urgence d autre part lorsqu il appara t manifeste au vu de la demande que celle ci ne rel ve pas de la comp tence de la juridiction administrative qu elle est irrecevable ou qu elle est mal fond e En pargnant au juge une perte de temps inutile pour les demandes d nu es de pertinence ce proc d favorise la rapidit d intervention du juge dans les cas qui le justifient r ellement Ces derniers qui correspondent aux affaires pr sentant un int r t suffisamment s rieux au vu de la requ te sont mis l instruction et jug s bref d lai apr s tenue d une audience publique L instruction d bute par l change de m moires crits et se poursuit l audience ou des documents et moyens nouveaux peuvent tre produits et d velopp s Une fois qu il s estime suffisamment
153. ce du regroupement familial sur le march de l emploi tait marginale 369 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux que la cons cration du droit la sant comme protection contre l loignement et droit au s jour a t l uvre conjointe du l gislateur et juge l o en mati re de droit la vie priv et familiale le juge a uvr de fa on plus originale et autonome En revanche au stade la mise en uvre des principes la distinction s estompe quelque peu Loin de se comporter en mati re de droits civils et politiques comme un pur esprit indiff rent aux cons quences conomiques sociales ou politiques de ses d cisions le juge est attentif l impact de ses d cisions et la fa on dont elle peuvent se concilier ou pas avec les politiques publiques Si dans certains domaines du droit des trangers le juge a canalis le l gislateur il s est aussi montr attentif ne pas priver les gouvernants successifs des moyens de leur politique Sil n a pas t un simple alibi il n a pas non plus t le rempart esp r par ceux qui voyaient dans le juge un instrument de contestation de ces politiques 8 Sur un plan anecdotique il est par exemple frappant de voir dans les conclusions des commissaires du gouvernement ou de rapporteurs publics des d veloppements consacr s d montrer que l volution propos e ne conduira qu
154. cela il ressort du contentieux abondant en la mati re que l identification du d biteur n est pas si simple L affaire comment e en atteste l impact sur les budgets des collectivit s publiques des d penses d aide sociale notamment du fait de la d centralisation se concr tise par des tentatives manifestes de d sengagement A au m pris parfois des r gles d imputation les plus l mentaires comme cela semble tre le cas en l esp ce et de l atteinte port e l effectivit du droit une prestation d aide sociale B 446 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux A De singuli res ill gales les tentatives des d biteurs potentiels d chapper leur obligation de prise en charge Les dispositions l gislatives et r glementaires encadrant l identification du domicile de secours du b n ficiaire malgr une certaine complexit semblent couvrir un large panel de situations Pourtant l existence d un contentieux fourni jette un doute sur ce constat En fait les situations dans lesquelles se situent les demandeurs d aide sociale et les b n ficiaires sont rarement simples et limpides Ainsi m me si dans la majorit des cas le droit trouve s appliquer certaines situations la marge ouvrent la porte des interpr tations tout fait originales des r gles applicables par les collectivit s qui pourraient tre d sign es comme
155. cependant nuancer ces affirmations D un point de vue concret d abord quand le mot social est utilis bon escient 68 il n y rien de tr s original d montrer qu un droit social se trouve bien prot g par le droit du m me nom Il n est gu re surprenant non plus que le droit au respect de la vie personnelle puisse conna tre des restrictions En s engageant par un contrat de travail le salari renonce n cessairement une part de sa libert part qui r duit d autant la sph re de sa vie personnelle D un point de vue plus th orique ensuite il convient de douter du caract re g n ralisable de ces conclusions Le droit de retrait r sulte en effet d une m diation l gislative 107 laquelle n est pas r alis e pour tous les droits sociaux Enfin une tude de contentieux est impuissante rendre compte avec pr cision de l effectivit des droits tudi s dans la pratique En ce qui concerne le droit de retrait si certaines professions semblent rompues s en pr valoir d autres pourtant fortement expos es des situations de danger n en ont pas forc ment la connaissance ou sont dans des situations trop pr caires pour prendre le risque de mobiliser ce dispositif Cela permettrait pourtant d viter de nombreux accidents du travail Pour citer cet article Thomas Bompard Comparaison du contentieux des droits de retrait et au respect de la vie personnelle en droit du travail La Revue des
156. ces sommes au b n ficiaire selon les ch ances fix es par le jugement Le texte fait donc du cr ancier d aliments un cr ancier privil gi stricto sensu il b n ficie d un droit de pr f rence sur les sommes en question il sera prioritaire sur tout autre cr ancier 1263 Et la contrainte est d autant plus forte que le d biteur r calcitrant s expose des sanctions p nales sp cifiques Le fait pour une personne de ne pas ex cuter une d cision judiciaire ou une convention judiciairement homologu e lui imposant de verser au profit d un enfant mineur d un descendant d un ascendant ou du conjoint une pension une contribution des subsides ou des prestations de toute nature dues en raison de l une des obligations familiales pr vues par le titre IX du livre Ie du code civil en demeurant plus de deux mois sans s acquitter int gralement de cette obligation est puni de deux ans d emprisonnement et de 15 000 euros d amende 1264 C est une des hypoth ses remarquables o l inex cution d une obligation civile est sanctionn e comme d lit p nal 65 Le d lit d abandon de famille illustre les garanties exceptionnelles dont b n ficie le cr ancier alimentaire et r ciproquement l extr me rigueur du syst me juridique l encontre du d biteur d autant que deux autres incriminations peuvent tre sollicit es son encontre 266 On constate alors que tout dans le r gime sp cifique de l obligation
157. cier 54 cette neutralisation des obligations r ciproques ne trouve en principe pas application concernant les aliments 1255 De m me le d lai de gr ce r form en 1936 et cette occasion stigmatis comme une des manifestations du droit de ne pas payer ses dettes par le Doyen Ripert 256 est exclu en mati re alimentaire Alors que en vertu de l alin a 1 de l article 1244 1 du Code civil compte tenu de la situation du d biteur et en consid ration des besoins du cr ancier le juge peut dans la limite de deux ann es reporter ou chelonner le paiement des sommes dues l alin a 4 du m me texte exclut du domaine d application de ce pouvoir du juge les dettes d aliments La pr cision n a la r flexion rien de particuli rement tonnant On peut en effet la lire comme une pr somption irr fragable que la situation de besoin du cr ancier que l article 1244 1 impose de prendre en consid ration implique n cessairement le paiement de la cr ance en temps et en heure 257 Il n en demeure pas moins que faveur va alors par principe au 1254 civ art 1289 1255 civ art 1298 La compensation a lieu quelles que soient les causes de l une ou l autre des dettes except dans le cas 3 D une dette qui a pour cause des aliments d clar s insaisissables Eu gard la pr cision port e au texte des cas exceptionnels de compensation sont envisageables L article 14 de la
158. cle 8 de la Convention EDH en cas de non recours au regroupement familial JCP G 2010 p 231 364 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux n cessit d assurer une certaine effectivit la proc dure de regroupement familial et apr s avoir rappel que la jurisprudence Diarra se veut la traduction du primat donn par les textes la proc dure de regroupement familial sur les autres modes d installation r guli re des familles trang res sur le territoire fran ais il invite le Conseil adopter une solution qui ne sape pas le primat du regroupement familial Nous avons dit combien ce primat avait un caract re relatif depuis que les trangers peuvent se pr valoir directement de la m connaissance de l art 8 de la CEDH II reste que vous devez vous efforcer de donner une port e la volont ainsi exprim e par le l gislateur Au total la position retenue par le Conseil d tat semble reposer sur le postulat que ce n est ni au juge de d finir une politique publique d finie par le gouvernement et le l gislateur ni d en contrecarrer la mise en uvre Certes elle s accompagne galement d une justification sur le terrain de la morale et du rapport la loi puisqu il s agirait toujours selon le rapporteur public de traiter diff remment de mani re moins favorable les personnes qui ont sciemment contourn la proc dure de regrou
159. condition r solutoire La Cour de cassation censure le raisonnement l engagement pris lavait t dans le but d ex cuter partiellement en nature son obligation alimentaire il en r sultait que cet engagement pouvait toujours tre r vis soit par un nouvel accord des parties soit par une d cision de justice en cas de survenance d l ments nouveaux et sans que puisse tre oppos e une convention provisoire la r gle de la force obligatoire des contrats 1252 T article 209 du Code civil n envisage que la r vision la baisse 1253 Le terme est employ par M LEVENEUR J CI Civil art 205 211 fasc 20 pr cit n 49 et s Le caract re d ordre public de l obligation alimentaire transpara t encore dans ses sanctions Il est indispensable de faire en sorte que le d biteur d aliments ne puisse se soustraire au devoir aussi imp rieux que la loi lui impose Les sanctions qui garantissent son ex cution sont donc plus rigoureuses que celles qui assortissent les obligations ordinaires 433 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux Parfois le d biteur est priv de la possibilit de recourir des textes port e g n rale Alors que d ordinaire un d biteur peut r sister une demande en paiement en se pr valant de la compensation de sa propre dette avec une cr ance dont il est titulaire l encontre de son cr an
160. consacre express ment le droit aux services publics Certes il existe bien des textes qui affirment dans des domaines particuliers le droit d acc s un service public l instar de l alin a 13 du Pr ambule de la Constitution de 1946 Ma s aucune disposition constitutionnelle ne consacre le 1088 Michel BORGETTO et Robert LAFORE La R publique sociale contribution l tude de la question d mocratique en France PUF collection La politique clat e 2000 p 306 et s 1089 Laurent THEVENOT Les justifications du service public peuvent elles contenir le march in Services publics et droits fondamentaux dans la construction europ enne Antoine LYON CAEN et V ronique CHAMPEIL DESPLATS dir Dalloz collection Th mes et commentaires 2001 p 127 Gilles J GUGLIELMI Genevi ve KOUBI et Gilles DUMONT Droit du service public Montchrestien Domat de droit public 2007 p 661 1090 CE 20 novembre 1964 Ville de Nanterre AJDA 1964 p 705 1091 Jean RIVERO Libert s publiques t 1 PUF 1991 p 121 393 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux droit d acc s aux services publics alors m me que le Pr ambule de 1946 reconna t et garantit des droits cr ances Seule la Charte des droits fondamentaux de l Union europ enne fait tat d un droit d acc s certaines activit s de service public l article 34 nonce ainsi que l Union recon
161. cr ancier ainsi que son fondement particulier qui est le devoir de charit et de solidarit familiales expliquent qu elle soit soumise un r gime juridique tr s sp cial qui sur de nombreux points se distingue de celui qui vaut pour les obligations ordinaires 1 1 Sa r alisation en justice est facilit e par diverses solutions et dispositions qui ne s appliquent qu elle De fait cette justiciabilit accrue peut s expliquer par les difficult s sp cifiques de recouvrement des cr ances en question elle est probablement le produit d une ineffectivit elle m me non n gligeable 2 Son tude est d autant plus importante Confront s une forme d ineffectivit de la cr ance alimentaire mode de satisfaction du droit des moyens convenables d existence les pouvoirs publics ont pos des r gles qui tendent favoriser sa justiciabilit c est dire l exercice d une contrainte contre les parents et alli s Se pose alors la question de savoir si de ce r gime sp cifique des enseignements port e plus g n rale pourraient tre tir s ces modes originaux de garantie de la cr ance alimentaire peuvent ils nourrir la r flexion sur la justiciabilit des droits sociaux En mati re d obligation alimentaire entre parents et alli s deux voies d une justiciabilit meilleure sont emprunt es le recours au juge est favoris le recouvrement de la cr ance est facilit I Le recours au juge favo
162. d un point de vue substantiel les priorit s dans le domaine des politiques sociales de l Etat b Raisonnabilit dignit et Raisonnabilit galit Une loi pour tre constitutionnelle doit proposer une justification raisonnable ou proc der un balancement raisonnable au sens o le l gislateur ne peut jamais aller jusqu remettre en cause la dignit humaine dont certains droits sociaux d coulent C est d ailleurs sur cette base comme nous l avons observ que la Cour constitutionnelle sud africaine est intervenue dans les arr ts Grootboom et Treatment Action Campaign les politiques gouvernementales portant atteinte aux besoins urgents et imm diats de personnes vivant dans une pauvret extr me La Cour supr me indienne est elle aussi intervenue dans certains litiges afin de sanctionner des violations des principes socio conomiques reconnus dans la Constitution qui avaient pour effet corollaires de porter atteinte au droit la vie78 De la m me fa on une loi sera jug e raisonnable et donc constitutionnelle si la distinction qu elle op re entre des b n ficiaires de prestations est jug e raisonnable ou si elle proc de un balancement raisonnable entre les principes en pr sence Dans le cas contraire elle sera jug e irraisonnable et le juge constitutionnel dispose alors d une vaste gamme de d cisions pour r soudre le cas allant de la recommandation la d cision additive de prestation Conclusi
163. d rations d int gration donner au membre de famille les conditions permettant une int gration rapide dans la soci t fran aise 1 Le revers de la m daille est la difficult ou l impossibilit pour les trangers m me en situation r guli re et pr sents de longue date sur le 28 J RIVERO H MOUTOUH Libert s publiques t I 9 dition n 135 929 On laissera ici de c t les crit res d int gration qui tendent dans la p riode r cente tre mis en avant avec les probl mes que posent ces crit res dans d une proc dure concernant des personnes qui r sident et vivent l tranger 30 Auxquels s ajoutent depuis 2003 la condition d int gration r publicaine dans la soci t fran aise V D LOCHAK Devoir d int gration et immigration Revue de droit sanitaire et social 2009 p 18 L int gration comme injonction Enjeux id ologiques et politiques li s limmigration Cultures amp Conflits 64 hiver 2006 n 51 931 V en ce sens la th se de N FERRAN pr cit 361 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux territoire fran ais de faire venir leur famille lorsque leur emploi leurs ressources ou leurs possibilit s d obtenir un logement ne satisfont pas ces conditions Cette difficult concerne notamment les travailleurs pr caires occupant des emplois temps partiel ou mal r mun r s vivant dans des agglom ration
164. dans le but de le rendre plus effectif a t la fois confirm e dans son principe celui de l obligation faite au l gislateur de rendre les droits effectifs et en m me temps infirm e puisque les d cisions post rieures n ont pas exig que le l gislateur garantisse un droit un toujours mieux ou plus d effectivit ni m me au maintien de l acte l gislatif existant La formule issue de la d cision de 1986 r gime de Presse o le Conseil constitutionnel pose en effet que si le l gislateur peut librement abroger ou modifier des dispositions l gislatives ant rieures l exercice de ce pouvoir ne saurait aboutir priver de garanties l gales des exigences de caract re constitutionnel 728 semble r duire l obligation du l gislateur au maintien d une r glementation quel que soit son contenu Il para t difficile d y voir une sorte de constitutionnalisation de toute 727 V Isabelle HACHEZ La reconnaissance jurisprudentielle du principe de Standtill en droit belge in Julia ILIDPOULOS STRANGAS et Theunis ROUX dir Perspectives nationales et internationales des droits sociaux Ath ne Ant N Sakkoulas Bruxelles Bruylant 2008 pp 200 201 728 CC n 86 210 DC 29 juillet 1986 R gime de la presse 729 J s agit galement de l obligation minimale laquelle est assujetti le gouvernement canadien en vertu des droits conomiques et sociaux reconnus dans la Charte des droits et libert s
165. dentification du domicile de secours art L 134 3 du Code de l action Sociale et des Familles 442 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux A Le d partement chef de file de l aide sociale et premier d biteur des prestations d aide sociale Grace au mouvement de d centralisation lanc dans les ann es 19801292 et qui s est poursuivi dans la premi re moiti des ann es 2000 2 le d partement est devenu chef de file de l aide sociale investi de la comp tence de droit commun en la mati re Ces transferts de comp tences de l Etat au d partement se sont accompagn s d un transfert de financement quivalent en principe aux d penses engendr es par ces nouvelles missions Si le d biteur du droit une prestation d aide sociale est identifi encore faut il pouvoir d terminer quel d partement prendra en charge le financement d une prestation Afin d viter que les collectivit s fuient leur obligation de prise en charge des d penses d aide sociale le l gislateur s est attach poser des r gles pr cises pour d terminer le d biteur de la prestation L article L 121 1 du Code de l Action Sociale et des Familles dispose ainsi Les prestations l gales d aide sociale sont la charge du d partement dans lequel les b n ficiaires ont leur domicile de secours l exception des prestations num r es l ar
166. des droits sociaux fondamentaux Cellule de recherhe interdisiplinaire en droits de l Homme CRIDHO Working Paper 2005 05 1198 CEDH 26 juillet 2005 Silladin c France Requ te n 73316 01 esclavage moderne 421 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux RSE Plusieurs options th oriques sont disponibles d abord la loi peut proposer un cadre obligatoire ou un mod le Elle peut ensuite poser des obligations mat rielles ou proc durales telle que la constitution d un organe ou encore une obligation d information quant aux pratiques de RSE de l entreprise La standardisation est encore une option Enfin la coordination compl te d un secteur a aussi t envisag e Ces diff rentes possibilit s permettent un ventail de mesures de voir le jour De nombreux mod les ont connu un certain essor En premier lieu la d claration de 1998 de POIT et les principes directeurs de l OCDE ont acquis une renomm e mondiale La D claration de 1998 de l OIT a t souvent reprisel200 Sa nouvelle approche relative au travail d cent semble porter ses fruits 1201 De nombreuses proc dures de standardisation remportent aussi un grand succ s Ont t imagin es des normes sur les responsabilit s des entreprises transnationales et autres entreprises quant aux droits de l Homme 2 Le d veloppement des standards dans ce domaine comme le Global Compact de
167. des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux cr ancier faveur au cr ancier d aliments qu exprime aussi et contre courant le droit du surendettement En effet si la saisine de la commission de surendettement des particuliers peut emporter suspension des poursuites cette solution est exclue en mati re de dettes d aliments qui ne sont pas non plus susceptibles de r chelonnement au titre de l article L 331 7 1 du code de la consommation De m me le cr ancier d aliments jouit d une situation originale et de faveur si s ouvre contre son d biteur une proc dure collective r gie par le code de commerce 25 Et si la mise en uvre des proc dures d ex cution forc e s av re n cessaire la rigueur l gard du d biteur se r v le nouveau Tandis que en principe certains biens du d biteur sont insaisissables et en particulier une partie de la r mun ration de son travail 26 cette insaisissabilit de principe ne pourra pas tre oppos e au cr ancier d aliments du moins concernant la partie de la r mun ration sup rieure au seuil du revenu de solidarit active 1261 Parfois des textes sp ciaux accroissent la contrainte qui p se sur le d biteur Le cr ancier d aliments peut se pr valoir contre le d biteur d un r gime de saisie tout fait particulier la proc dure de paiement direct instaur e par une loi de 19731262 Les conditions pos es
168. desquelles elle est 1248 Sur la m fiance entretenir l gard des accords de volont s en pr sence de parties dans des situations conomiquement tr s diff rentes v en part Alain SUPIOT Critique du droit du travail 2 d PUF coll Quadrige 2007 p 116 et s Muriel FABRE MAGNAN Le domaine de l autonomie personnelle Indisponibilit du corps humain et justice sociale D 2008 31 sp c p 35 Pour une illustration classique v Cass Pl n 4 mars 1983 Bull civ n 3 D 1983 J 381 concl Jean CABANNES un salari avait accept une novation substituant au contrat de travail originaire une convention de collaboration de type purement lib ral il demande la requalification de son contrat en contrat de travail et l obtient Cette activit exerc e sous la d pendance d un employeur ne pouvait avoir un caract re lib ral la seule volont des parties tant impuissante soustraire la personne concern e au statut social qui d coulait n cessairement des conditions d accomplissement de son travail Les conclusions de l avocat g n ral Cabannes invitaient la solution retenue V en part p 382 La volont des parties a t elle suffi r aliser une novation La question est d autant plus importante que nous d bordons aujourd hui du cadre du droit priv traditionnel et que la d termination des caract res du contrat de travail dans un secteur se rapprochant du droi
169. deux parties L on ne saurait donc invoquer un quelconque pouvoir de l employeur ou int r t de l entreprise pour limiter le droit ainsi 1026 En ce sens v l opinion critique de Pascal LOKIEC Dr soc 2004 p 139 1027 CA Dijon 30 janv 2001 RJS 11 01 n 1256 CA Versailles 27 nov 2002 RJS 12 03 n 1477 1028 Soc 18 mars 2009 n 07 44247 quarante et une heures de connexion usage personnel en un seul mois 1029 Soc 13 janv 2009 n 07 43282 RJS 3 09 n 225 JCP S 2009 1122 note Bernard BOSSU 1030 D 2009 p 1316 note Jean MOULY 1051 Soc 29 janv 2002 RJS 4 02 n 392 Soc 13 juillet 2004 n 02 44958 1032 Soc 28 mars 2006 n 04 41016 JCP S 2006 1381 note Pierre Yves VERKINDT RDT 2006 p 116 obs Olivier LECLERC 1033 Beno t GENTAUT th se pr cit pp 103 105 1034 La r f rence cet art dans l arr t Wolff pr cit semble servir renforcer la motivation justifiant la nullit A moins que le juge ait s rieusement envisag d admettre l avenir de telles restrictions il y a l une instrumentalisation de cette disposition signe maladroit d une conversion bienvenue du juge judiciaire la logique des droits fondamentaux 381 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux reconnu au salari Le conflit a d j t r gl en amont La technique mise en uvre par l article L 120 2 du code du travail
170. dicale cons quences d une exceptionnelle gravit en cas de d faut de prise en charge absence de possibilit effective de b n ficier d un traitement appropri dans le pays d origine d pend l tendue des droits reconnus aux trangers concern s et corr lativement l impact pour l tat fran ais Or la question de la charge repr sent e par ces dispositions avait t largement voqu e lors des d bats 937 Ceseda art L 313 11 11 et L 511 4 365 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux ayant pr c d leur adoption les opposants cette mesure insistant sur les cons quences financi res potentielles d une telle r forme Le juge a tout d abord eu d terminer ce qu il fallait entendre par cons quences d une exceptionnelle gravit Sans surprise eu gard la r daction de la disposition en cause la jurisprudence a rapidement cart l interpr tation tr s restrictive qui aurait conduit consid rer que seul un risque vital pouvait faire regarder cette condition comme remplie La notion de cons quences d une exceptionnelle gravit a donc t comprise comme incluant les cas de pathologies invalidantes ou d atteinte l int grit physique comme le risque de c cit 38 Un degr suppl mentaire a t franchi lorsque cette notion galement a t comprise comme incluant mais uniquement dans certaines circonstances
171. directement par saisine d un arbitre est donc proscrit en mati re alimentaire Le juge tatique jouit d un monopole Ces solutions doivent tre rapproch es de l article L 132 7 du Code de l action sociale et des familles Le texte dispose en effet En cas de carence de l int ress le repr sentant de l Etat ou le pr sident du conseil g n ral peut demander en son lieu et place l autorit judiciaire la fixation de la dette alimentaire et le versement de son montant selon le cas l Etat ou au d partement qui le reverse au b n ficiaire augment le cas ch ant de la quote part de l aide sociale En d autres termes le droit peut tre justiciable contre la volont du premier int ress l246 alors que en principe concernant un droit exclusivement attach la personne l action oblique n est pas ouverte au cr ancier du cr ancier d aliments 247 En somme nonobstant tout accord des parties en sens contraire ou toute r ticence du cr ancier se pr valoir de son droit la cr ance d aliments demeure toujours justiciable au sens de susceptible de donner lieu une d cision du juge et plus pr cis ment du juge tatique De la sorte s exprime un certain janvier 1930 Gaz Pal 1930 1 p 456 solution adopt e dans un contexte tr s particulier mais formule la port e extr mement g n rale dans le m me sens v Cass 2 civ 18 mars 1954 D 1954 398 1244 civ a
172. e un processus de diss mination des r gles par le biais des partenaires sociaux Ils prennent un rendez vous annuel afin de s assurer de la bonne mise en uvre de l accord Une logique proc durale fond e sur des modes de repr sentation dans des comit s paritaires locaux rel ve de cette m thode1166 Les dispositions peuvent tre tr s pr cises et tr s innovantes Il est alors int ressant de se pencher sur l articulation entre les dispositions du code et le droit des tats dans lesquels l accord trouve s appliquer Le plus souvent une mise en uvre ne sera pas n cessaire parce que le code sera valide du fait de l engagement unilat ral de l employeur Parfois au contraire il donne lieu des obligations contractuelles 167 Enfin il peut arriver que les comit s paritaires se voient confier la charge de la corr lation Cependant parce que le pouvoir de contr le des comit s n est pas certain l accord risque d tre priv de toute r alit Afin d viter cette inefficacit il doit tre directement applicable dans le pays ou transpos par les syndicats du 165 Jean Fran ois RENUCCI Dialogue social et n gociation collective l chelle communautaire Constat les temps europ ens ne sont pas les temps des entreprises Droit social 2008 n 1 pp 52 56 1166 Exemple de Arcelor accord sant Marie Ange MOREAU N gociation collective transnationale r flexions partir des accords cadres int
173. e la soci t ne peut tre attraite en justice la justiciabilit impose la d termination de d biteurs plus pr cis C est avec l objectif de s interroger sur les diff rents niveaux de d biteurs mais galement sur l intensit de la contrainte et les l ments conditionnant sa r alisation que sont construites les contributions qui suivent avec pour ambition de porter un regard crois sur les d biteurs des droits sociaux Ces analyses permettront de d voiler l existence d une pluralit de d biteurs potentiels m me si l intensit de la contrainte et les instruments d activation de celle ci souffrent parfois d un manque d effectivit Pour citer cet article Virginie Donier Claire Magord Claire Marzo et Marc Pichard Les d biteurs des droits sociaux La Revue des Droits de l Homme juin 2012 http revdh files wordpress com 2012 06 les dc3a9biteurs des droits sociaux pdf 392 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux CHAPITRE 1 LE DROIT AU SERVICE PUBLIC REFLET DES OBLIGATIONS PESANT SUR LES PERSONNES PUBLIQUES VIRGINIE DONIER Le r le assign aux services publics dans la mise en uvre des principes r publicains est fr quemment mis en exergue par le discours politique mais aussi par la doctrine Michel Borgetto et Robert Lafore consid rent ainsi que le service public est le produit du renversement de la conception du droit interve
174. e contentieux du droit social au droit de la consommation En effet le requ rant n est non plus le travailleur mais le consommateur C est encore ce fondement qui a conduit la Cour de Cassation espagnole dans un arr t Banco de Espana du 7 mars 2007 juger que le code de conduite qui obligeait les travailleurs faire un bilan sur leurs valeurs personnelles dans un objectif de lutte contre la corruption devait respecter les droits fondamentaux des travailleurs 11 Plus pr cis ment il a t dit que le code de conduite rel ve du pouvoir de direction de l employeur qu il n a pas tre n goci avec l organisation syndicale s il n existe pas une obligation l gale de n gocier mais que ce code doit respecter les droits fondamentaux des travailleurs Il a enfin t pr cis que le non respect d un code de conduite bien qu il soit un instrument unilat ral peut engendrer des sanctions disciplinaires conform ment au statut des travailleurs 3 Responsabilit contractuelle Une contractualisation de l thique trouve aussi sa place dans les m canismes d encadrement de la RSE La contractualisation qui passe par les contrats commerciaux conclus par l entreprise et ses cocontractants ou encore la simple qualification de contrat par le juge saisi d une affaire de non respect d un code de conduite C est cette construction juridique qui a t au fondement de l affaire Wal Mart aux tats Unis et
175. e contr le la port e de cet engagement en sanctionnant les restrictions contractuelles disproportionn es La Cour de cassation a ainsi jug excessive l obligation d un transfert du domicile d un salari 76 A propos des clauses de mobilit il est arriv au juge d admettre sur le fondement des notions de bonne foi et ou d abus de droit le refus par un salari fond sur des l ments tir s de sa vie personnelle tels une situation familiale critique 77 le fait d avoir un enfant handicap s ou 9 CE 25 janv 1989 St Sita RJS 1989 n 423 Dr soc 1990 p 203 concl Jacqueline DE CLAUSADE 970 Soc 19 mai 1998 n 96 41123 Soc 3 juin 2009 n 08 40346 RDT 2009 p 656 obs C cile ROBIN 971 Philippe WAQUET Vie priv e vie professionnelle et vie personnelle Dr soc 2010 p 16 972 Soc 2 oct 2001 Abram Dr soc 2001 p 1039 note Jean Emmanuel RAY solution r it r e par Soc 7 avr 2010 JCP S 2010 1218 note G LOISEAU JCP E 2010 1593 note St phane BEAL et C cile TERRENOIRE 973 Soc 23 sept 2009 n 08 40434 D 2009 p 2431 RDT 2010 p 37 obs Alexia GARDIN Dr soc 2010 p 114 obs Gr goire LOISEAU 974 Clause privant le salari du libre choix de son domicile 975 Clause pr voyant la modification possible par voie unilat rale du lieu de travail du salari 976 Soc 12 janv 1999 Spileers n 96 40755 Dr soc 1999 p 287 obs Jean Emmanuel RAY
176. e d un corpus jurisprudentiel relativement stable m me s il exclut pas des volutions majeures comme vient de le montrer le Conseil d tat dans l arr t de Section du 7 avril 2010 Ministre de l int rieur c Jabnoun et Ministre de l Inmigration c Bialy en r ouvrant un chapitre qu on croyait clos depuis ann es la prise en en compte des facteurs conomiques et sociaux dans l appr ciation de l effectivit de l acc s aux soins sujet sur lequel aucune d cision de principe n tait intervenue mais sur lequel les sous sections du Conseil d tat avait tranch de nombreuses reprises dans le m me sens On est donc en pr sence dans les deux cas de contentieux pr sentant juger chaque ann e des milliers d affaires et dans lesquels l abondance du contentieux a permis la formation de ligne de forces de principes et de standards de nature faciliter la compr hension globale et l tude critique par opposition aux domaines o faute de contentieux nombreux l observateur est confront au risque de la g n ralisation hypoth tique partir d exemples pars Mais au del de cette similitude tenant la cat gorie d usagers concern s au nombre des contentieux et l existence d une jurisprudence stable on pourrait objecter qu il existe entre ces types de contentieux une diff rence de nature Dans un cas le juge intervient dans la protection d un droit g n ralement class dans les droits
177. e de ce contentieux aucune somme n est vers e M C ou m me sa famille d accueil M C doit donc financer par ses propres ressources les frais de son placement chez Mme L le droit de prise en charge par les services d aide sociale de ses frais d h bergement qui lui a t reconnu ne donne pas lieu une r alisation concr te Le contentieux de d termination de la collectivit d bitrice en mati re d aide sociale peut entrainer la privation temporaire ou plut t le report pour le titulaire du droit sa r alisation 1313 Jbid p 7 1314 CE 27 juin 2005 Mme Gabbi et autres voir en ce sens les conclusions de Jacques Henri Stahl La d termination du domicile de secours dans le cadre de l article L 122 4 du Code de l action Sociale et des Familles l tendue de la comp tence du juge RDSS 2005 p 793 449 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux effective En l esp ce la volont perdue des collectivit s d chapper tout prix leur statut d ventuel d biteur de la prestation d aide sociale dans le non respect des proc dures l gales met en p ril 1 15 le droit au b n fice de la prestation qui a pourtant t reconnu M C Le juge estime qu il serait contraire l office du juge dans un contentieux social de ne pas attirer l attention des diff rents services concern s sur le caract re tout le moins s
178. e employeur objectiver le motif du licenciement et elle constitue en cela une forme de protection Mais il reste qu elle limite consid rablement la libert du salari d sireux de conserver son emploi lequel pr f rera peut tre brider ses sentiments de peur des cons quences ventuelles si la relation tournait mal 015 ou s abstenir de toute conduite qui pourtant relevant de sa vie personnelle pourrait lui causer pr judice en raison de son caract re public si elle apparaissait socialement inacceptable1016 I est des cas o par exception l employeur retrouve la possibilit de recourir un licenciement disciplinaire alors m me que le salari n a pas agi aux temps et lieu de travail En effet si son comportement peut tre rattach la sph re professionnelle la faute pourra tre retenue nonobstant le lien avec la vie personnelle du salari Il en va ainsi lorsque le salari profite de ses fonctions pour commettre une infraction1017 ou si l employeur parvient tablir un manquement une obligation particuli re de probit ou de loyaut 1012 Soc 9 juill 2002 n 00 45068 RJS 11 02 n 1212 V d j Soc 17 avr 1991 Painsecq n 90 42636 Dr soc 1991 p 485 note Jean SAVATIER trouble li l homosexualit d un salari aide sacristain non tabli en l esp ce 1013 Jean MOULY D 2001 p 2137 1014 Michel BUY Libert s individuelles des salari s et int r ts de l entrepri
179. e les r gles qui r gissent le fonctionnement des services publics en droit interne peuvent tre l origine d un droit d acc s C est en effet au travers des principes de continuit d galit et dans une moindre mesure d adaptabilit que le droit d acc s au service public semble trouver une traduction Si la doctrine tend lier la question du droit d acc s celle de l interpr tation du principe d galit 119 il convient galement de ne pas carter les deux autres lois du service public en ce qu elles contribuent garantir un droit au fonctionnement normal de l activit droit qui est opposable S agissant tout d abord du principe d galit la jurisprudence d montre que ce principe b n ficie d une attention particuli re dans la d cision pr cit e du 20 novembre 1964 ville de Nanterre le Conseil d tat affirme que l acc s un service de soins dentaires ne peut tre interdit un candidat usager sous pr texte que ses ressources lui permettent de recourir au secteur priv Certes la cr ation de services vocation sociale r serv s aux plus d munis est admise par le juge 12 mais en dehors de ces activit s le niveau de ressources ne peut 1117 Lo c GRARD Place et signification de la charte des droits fondamentaux de l Union europ enne pour le concept de service d int r t conomique g n ral in L acc s aux services d int r t conomique g n ral pr cit p 31
180. e part op re une hi rarchisation tr s nette des droits civils et politiques et des droits conomiques et sociaux au regard de la convention europ enne en rappelant que m me si nombre des droits qu elle nonce ont des prolongements d ordre conomique ou social la Convention vise essentiellement prot ger des droits civils et politiques et que le souci d assurer un juste quilibre entre les exigences de l int r t g n ral de la communaut et les imp ratifs de la sauvegarde des droits fondamentaux de l individu est inh rent l ensemble de la Convention et d autre part en tire des cons quences extr mement nettes voire brutales en jugeant que si l article 5 L analyse tait d autant plus pr cise qu elle tait faite a posteriori partir des taux d octroi de la carte de s jour pour soins On peut donc penser que le fait qu une p riode d essai ou d observation si l on peut dire ait permis d appr cier l impact de la loi a jou un r le dans l volution intervenue 368 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux 3 de la CEDH doit emp cher l expulsion d trangers malades dans des cas tr s exceptionnels il ne fait pas obligation l tat contractant de pallier les disparit s entre les syst mes de soins et les syst mes sociaux conomiques des tats en fournissant des soins de sant gratuits et illimit s t
181. e pens e qu il faut mettre en vidence Deux conceptions de la solidarit s opposent une vision sociale fond e sur l appartenance une collectivit correspond un faisceau d obligations interpersonnelles p 539 1085 Sur ce ph nom ne v Michel BORGETTO et Robert LAFORE Droit de l aide et de l action sociales 7 d Montchrestien coll Domat 2009 n 28 p 26 et surtout n 193 p 199 Si elle occupe toujours une place importante pour appr cier le droit l aide sociale la mise en uvre de l obligation alimentaire s est trouv e cependant cart e pour plusieurs prestations frais d h bergement et d entretien des personnes handicap es dans les tablissements de r ducation et d aide par le travail ainsi que dans les foyers et foyers logements allocation compensatrice pour aide d une tierce personne aide m nag re domicile des personnes g es ou encore prestation sp cifique d pendance devenue allocation personnalis e d autonomie 390 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux semble heure de la volont de r duire la d pense publique remise en cause notamment dans le cadre des r flexions qui animent le financement de la d pendance 156 Si les termes exacts de la compl mentarit entre la solidarit familiale et solidarit nationale semblent donc particuli rement incertains la n cessit m me de cette
182. e public de la protection sociale selon lui la notion de service public constitutionnel tend pr server le droit la protection sociale en interdisant au l gislateur de supprimer purement et simplement ce service sans le remplacer par un syst me au moins quivalent Il appara t ainsi que l existence d une disposition constitutionnelle l gitimant l existence d un service public peut le mettre l abri de toute suppression radicale Si l impr cision de certaines dispositions constitutionnelles ne permet pas de d celer l affirmation d un droit opposable la cr ation de l activit dans la mesure o la carence du l gislateur ne peut tre sanctionn e ces dispositions peuvent n anmoins devenir opposables d s lors qu il s agit de pr server l existence m me du service Pour autant cela ne signifie pas que l autorit publique n est pas en mesure de supprimer certaines implantations locales de services publics le droit au maintien des services dont certains trouvent leur fondement dans des dispositions constitutionnelles est en r alit un droit la prestation Ce droit se 1110 V ronique CHAMPEIL DESPLATS Normativit et effectivit des droits conomiques et sociaux dans les d bats constituants de 1946 in La D claration universelle des droits de l Homme 1948 2008 R alit d un id al commun La documentation fran aise 2009 p 406 V galement Fran ois RANGEON R flexions sur l
183. e reproduit dans d autres secteurs du fait de l absence d un besoin latent de coordination Face aux limites de l encadrement textuel l encadrement juridictionnel semble une alternative int ressante 2 Vers une participation juridictionnelle ou quasi juridictionnelle des organisations internationales Au del d une participation r glementaire les organisations internationales ont tent d intervenir d une fa on juridictionnelle ou quasi juridictionnelle On trouve ainsi une gradation de pratiques des moins aux plus juridictionnelles Les proc dures les moins juridictionnelles sont entre les mains de POIT et de l OCDE Les principes directeurs de l OCDE mettent en place leurs propres syst mes de r solution des litiges tels que des points de contact nationaux128 Le point est actionn l o le dommage nait ou l o il risque de na tre ou sur territoire du si ge social de l entreprise m re Cette proc dure vite un blocage par le passage par le pays du litige En ce qui concerne la mise en uvre de la d claration de 1998 le BIT se limite aujourd hui commander des rapports mais qui n emportent pas de cons quences Les techniques sanctionnatrices douces et le suivi propre de la d claration de POIT consistant en une assistance technique ont un impact limit en termes de droit dur mais c est peut tre aussi sont int r t12 L id e d une participation accrue de POIT comme dernier niveau de recours
184. e retrouve toute puissante Et l tat inutile La question de la contrainte de l entreprise toute puissante est pos e Ce paradoxe emp che d identifier une solution claire On se tourne plut t vers plusieurs strat gies de d tournement des normes existantes L objectif est de contraindre une entreprise respecter les engagements qu elle a seule d cid de prendre L approche choisie ici propose non plus de distinguer entre droit mou et droit dur mais d identifier une chelle des pratiques allant de la contrainte l gale l invitation Certains ont pu parler de droit matriciel 154 Ainsi la question de l effectivit de la protection des droits sociaux par les entreprises multinationales la r ponse doit tre double en ce qu on trouve une protection directe et une protection indirecte Plus pr cis ment les droits sociaux peuvent tre prot g s par des organisations internationales des tats et maintenant des entreprises on parle d opposabilit directe Les organisations internationales et les tats peuvent leur tour chercher s assurer de la protection des droits sociaux au sein des entreprises on trouve alors une protection et une opposabilit indirecte Parce que la RSE est mi chemin entre la soft law et le jus cogens nous traiterons de son opposabilit directe de droit mou I puis de son opposabilit indirecte de droit plus ou moins dur I I Une opposabilite directe de droit mou La RS
185. elle et son incidence sur les droits sociaux fondamentaux in Marie Ange MOREAU Justice et mondialisation du droit du travail Conf rence organis e en collaboration par l universit Paris I Panth on Sorbonne et lIUE para tre 2010 1187 V http www stopfirestone org 2005 12 alien tort claims act socialfunds 1188 Claire MARZO Controverses doctrinales quant la protection des droits sociaux par la Cour europ enne des droits de l Homme Cahiers de droit europ en juin 2010 n 1 2 para tre v aussi Diane ROMAN les droits civils au renfort des droits sociaux supra 1189 peut sembler trange de distinguer entre responsabilit civile et responsabilit contractuelle puisque la premi re inclut la seconde mais le passage par les solutions anglo saxones invite distinguer entre deux proc d s distincts La responsabilit d lictuelle mest pas mentionn e ici parce qu elle ne trouve pas d application concr te 419 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux trouv s appliquer dans l affaire Kasky contre Nike En l esp ce une d claration unilat rale a t consid r e comme liant son auteur par une technique de droit commercial tenant la publicit mensong re Les parties ont all gu un vice dans le consentement du contrat Cette notion utilis e en droit de la consommation 1 pr sente l inconv nient de transposer l
186. ements par des ordonnances de rendre compte lesquelles exigeraient que le gouvernement fasse part la Cour dans un certains d lai des avanc es ou des rat s dans l laboration de politiques respectueuses de la Constitution IT Les motifs formul s au soutien des techniques de protection Afin de justifier le contr le du pouvoir discr tionnaire travers les diff rentes techniques peine voqu es les juridictions fournissent des motifs qui doivent tre analys s Parmi ceux ci le recours l argument d une pr tendue pr d termination des droits sociaux se singularise dans la mesure o la nature juridique est bien loin d tre constante et exempte de contradictions A La pr tendue incomp tence institutionnelle et ill gitimit politique des tribunaux se prononcer sur les questions socio conomiques B ainsi que l obscur motif de la raisonnabilit C retiendront successivement notre attention 763 Carlo COLAPIETRO Garanzia e promozione dei diritti sociali nella pi recente giurisprudenza costituzionale Giu It 1995 p 125 764 Constitution sud africaine par 172 1 Treatment Action Campaign supra par 101 102 311 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux A Une pr tendue pr d termination des droits sociaux 1 Droits subjectifs et inviolables des qualifications favorables la protection La qualificatio
187. en Allemagne Cette valeur imp rative a permis des travailleurs chinois bengali indon siens et nicaraguayens d attaquer le 13 septembre 2005 l entreprise multinationale Wal Mart devant la Cour de Los Angeles aux tats Unis en all guant que cette entreprise n avait pas respect les obligations pos es par son code de conduite envers les salari s des entreprises sous traitantes La question se posait de savoir si ce code pouvait tre consid r comme un contrat 1 Wal Mart avait en effet oblig ses sous 1190 Etats Unis US Supreme Court 3 april 2002 Marc Kasky v Nike Inc 02 C D 0 S 3790 N S087859 1191 V Andr SOBCZAK Legal dimensions of International framework agreements in the field of corporate social responsibility Relations Industrielles Industrial Relations 2007 62 3 466 491 p 477 1192 Espagne Corte Suprema de Justicia 7 mars 2007 Banco de Espana caso Sentencia n 27595 1193 Etats Unis US District Court for the Central District of California 30 mars 2007 Jane Doe I et al v Wal Mart Stores Inc Case NO CV 05 7307 AG MANx Commentaire Cynthia ESTLUND Something Old Something New Governing The Workplace By Contract Again Winter 2007 28 Comparative Labor Law amp Policy Journal p 351 ets 11 Ken K KENNY Code or Contract Whether Wal Mart s Code of Conduct Creates a Contractual Obligation Between Wal Mart and the Employees of its Foreign Suppliers Northwe
188. endrait tout fait que cette tendance ne trouve pas d cho et soit peu d velopp e puisqu elle ne repose sur aucune obligation et qu elle pourrait conduire des frais rendant l objectif de performance de l entreprise difficile atteindre Pourtant ce ph nom ne auparavant ponctuel et limit certaines grandes entreprises a trouv se r pandre conduisant une extension de son champ d application Il trouve aujourd hui se d velopper par trois biais Le premier consiste en la reproduction volontaire par de plus petites entreprises parfois nationales on assiste la reproduction de mod les donn s par les plus grandes entreprises par de plus petites 1156 Le second passe par la standardisation 157 dont les diff rentes techniques conduisent les acteurs d un secteur se plier aux normes en usage afin de faciliter les changes C est un objectif pragmatique de simplification qui conduit l extension des pratiques Enfin le troisi me mouvement tient une ouverture de ces pratiques des acteurs plus diversifi s Au d part limit e aux entreprises la RSE s adresse maintenant aussi aux organisations non gouvernementales qui semblent pr tes s impliquer davantage dans la coop ration avec les tats et les entreprises Le nombre et la diversit des textes augmentent en cons quence Il y a quelques ann es les codes de conduite constituaient la majeure partie des textes de RSE Aujourd hui on tr
189. ens auxquels celui ci refusait de proc der Au cours de l instruction l h pital reconna t qu aucun examen sp cialis notamment par un scanner n a permis d tablir que le cancer de l int ress e avait atteint son cerveau et par cons quent que le trouble neurologique dont elle souffre r sulte de cette maladie et est insusceptible d tre soign Il en r sulte selon le juge que les motifs m dicaux l origine de la d cision de transfert litigieuse qui reposent sur le pronostic d favorable port sur l volution de ce cancer ne sont manifestement pas de nature justifier la renonciation implicite qu elle comporte de voir traiter sp cifiquement l affection neurologique en cause Dans ces conditions le refus implicite de l h pital de proc der aux investigations compl mentaires et aux soins ventuels requis par l tat neurologique de la patiente malgr les demandes r it r es en ce sens de sa famille et sans justification m dicale sp cifique sur l irr versibilit de cette pathologie doit tre regard comme portant atteinte de mani re grave et manifestement ill gale au principe de sauvegarde de la dignit de la personne humaine Pour faire cesser cette situation le juge enjoint l h pital de fa on extr mement pr cise et d taill e de faire proc der dans le service o se trouve la requ rante ou dans un autre service hospitalier appropri toutes investigations et
190. ens de l Union de jouir pleinement de leurs droits 10 Patrick THIEFFRY Une ann e en demi teinte pour les services sociaux d int r t g n ral AJDA 4 f vrier 2008 p 176 10 Sean VAN RAEPENBUSCH Les services sociaux en droit communautaire ou la recherche d un juste quilibre entre l conomique et le social in Les services d int r t conomique g n ral de l Union europ enne Jean Victor LOUIS et St phane RODRIGUES dir Bruylant 2006 p 69 1097 Arr t pr cit 1098 CE 3 mars 2010 D partement de la Corr ze RDSS 2010 n 2 p 341 note Genevi ve KOUBI et Gilles J GUGLIELMI 1099 Gilles J GUGLIELMI Genevi ve KOUBI et Gilles DUMONT Droit du service publie pr cit p 661 396 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux fondamentaux 110 Cette corr lation autorise alors penser que l acc s aux services publics est un pr alable indispensable l exercice de la citoyennet et l exercice des droits fondamentaux D s lors l existence des services publics peut trouver sa l gitimit dans la volont de garantir pleinement l exercice de la citoyennet et c est sans doute ce qui justifie l article 36 de la charte des droits fondamentaux de l Union europ enne qui se r f re express ment l acc s aux services d int r t conomique g n ral cette disposition ne vise pas n cessairement faire de l
191. entreprise europ en signataire peuvent tre charg s en collaboration avec le management de r gler les plaintes 15 Il peut encore s agir d un comit global ou joint global committee Cette hypoth se est g n ralement pr f r e lorsque des syndicats internationaux ou des f d rations europ ennes sont signataires Elles sont alors charg es du r glement des diff rends en collaboration avec le management Un troisi me volet proc dural consiste en la mise en place d un panel d experts ind pendants Ces organismes ad hoc regroupent g n ralement encore une fois les syndicats et le management11 6 Il peut aussi tre fait appel des organisations non gouvernementales On assiste alors au passage d un dialogue social bilat ral un dialogue civil trilat ral ou trialogue 177 Enfin la derni re solution tient l tablissement d un comit paritaire On pourrait imaginer dans le meilleur des cas une participation d une organisation internationale Par exemple l Organisation internationale du travail pourrait nommer un responsable charg de trancher les conflits Sa dimension institutionnelle lui donnerait une v ritable l gitimit Cette derni re hypoth se n a cependant jamais vu le jour Dans tous les cas l int r t de ces proc dures rel ve d une implication directe des partenaires sociaux Elle permet l appropriation collective des proc dures et des r gles de l accord cadre Le management de l entrep
192. ernationaux du groupe Arcelor Mittal Droit social 2009 n 1 pp 93 102 167 V notamment Charles NEAU LEDUC La responsabilit sociale de l entreprise quels enjeux juridiques Droit social n 11 2006 pp 952 958 414 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux pays 16 Ensuite une proc dure doit permettre de s assurer de sa mise en uvre Plusieurs techniques plus ou moins pr cises ont vu le jour L accord peut premi rement contenir des dispositions vagues en mati re de proc dure Se pose alors la question de savoir s il aura un effet obligatoire ou volontaire Par exemple l accord de Rhodia et la Charte sociale de Suez ne contiennent aucune disposition concernant les proc dures de mise en uvre Il peut ensuite tre pr vu que le management local sera seul en charge de la mise en uvre1169 La mise en uvre peut en troisi me lieu tre conjointe alors entre les mains du management local et des repr sentants des salari s sans qu aucune autre pr cision ne soit donn e 170 D autres accords sont encore mis en uvre par le biais d une n gociation collective 171 Enfin de nombreux accords pr cisent qu ils doivent tre mis en uvre dans les diff rentes branches de l entreprise 172 Selon Ren e Claude Drouin une autre classification partage les diff rents m canismes entre proc dures de mise en uvre inspir es de techniques ma
193. es le juge des r f r s ne statue pas sur une d cision mais sur une situation Il peut tre saisi en cons quence d s qu une atteinte se produit Une fois la demande introduite par voie de requ te pour les juridictions administratives et d assignation devant les juridictions civiles la demande va tre instruite selon une proc dure acc l r e B Une instruction acc l r e Apr s l enregistrement de la demande la proc dure a t con ue pour un traitement extr mement rapide des dossiers Tout d abord la demande est 886 Cass 1 civ 22 novembre 1983 Reymondon c ministre de la sant et de la S curit sociale n 82 14 972 Bull civ I n 277 887 TA Toulouse ord 13 avril 2006 Wenger et autres AJDA 2006 pp 1281 1286 note Xavier BIOY GP 13 octobre 2006 pp 15 21 note H l ne HOEPFFNER 888 CE ord 8 septembre 2005 Ministre de la Justice c Bunel Lebon p 388 889 TA Marseille ord 22 janvier 2004 Mme X n 04427 0 890 Par exemple dans l affaire Aguillon et autres les requ rantes contestent formellement un arr t pr fectoral en date du 21 novembre qui ordonnant la r quisition de salari s gr vistes pour une p riode de sept jours cesse de produire ses effets le 28 novembre jour de l introduction du pourvoi en cassation devant le Conseil d tat La d cision contest e devant le premier juge ayant puis ses effets le Conseil d tat aurait d clar le pourvoi irrec
194. es droits sociaux 2 On a en effet du mal concevoir que l obligation alimentaire entre parents et alli s puisse tre un vecteur de la justice sociale Parfois l effet pourrait m me tre contraire Car il n est certes pas rare que les parents et alli s du pauvre soient pauvres les parents et alli s du riche riches Or la mesure de l obligation est le rapport 1220 civ art 205 1221 civ art 206 qui pr cise mais cette obligation cesse lorsque celui des poux qui produisait l affinit et les enfants issus de son union avec l autre poux sont d c d s 1222 civ art 207 al 1 1223 Le droit civil raisonne bien plus en termes de liens interindividuels que de droit contre un groupe de sorte qu il est assez discutable de parler d obligation alimentaire familiale v Dominique EVERAERT DUMONT Le paradoxe des obligations alimentaires ou comment concilier principe de solidarit et obligation personnelle RDSS 2008 p 538 et s sp c p 541 ets 1224 Sur la question v outre les r f rences cit es supra pp 377 378 Jean HAUSER La famille r cup r e in Le droit priv fran ais la fin du XX si cle Etudes offertes Pierre Catala Litec 2001 p 327 ets 1225 Supra p 5 426 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux entre les besoins du cr ancier et les ressources du d biteur12 celui qui a bes
195. es droits sociaux fondamentaux identifi s au niveau international L entreprise garantit les droits fondamentaux bien qu elle ne soit pas li e par les textes internationaux Cette 1158 http www icftu org displaydocument asp Index 991216332 amp Language EN et Ren e Claude DROUIN International framework agreements a study in transnational framework agreements a study in transnational labour regulation th se Montr al p 1 1159 Par exemple le code de General Electric dans les ann es 80 suivie ou celui de Levi Strauss en 1991 cr sous la pression publique 1160 Bernard TEYSSIE La n gociation collective transnationale d entreprise ou de groupe Droit Social 1 novembre 2005 n 11 pp 982 990 1161 Rapport la Commission europ enne La responsabilit sociale des entreprises et la s curit et la sant au travail Luxembourg OPOCE 2006 162 OCDE http www oecd org document 12 0 3343 en 2649 34135 35532108 1 1 1 1 00 html consult le 26 novembre 2009 63 Peter WILKE Kim SCH TZE Background Paper on International Framework Agreements for a meeting of the Restructuring Forum devoted to transnational agreements at company level Hamburg 2 juin 2008 p 8 V galement Julien BURDA supra 1164 Paul Henri ANTONMATTEI Philippe VIVIEN Chartes d thique alerte professionnelle et droit du travail fran ais tat des lieux et perspectives Rapport au gouvernement Collection Des rapports officiels janvier 2
196. es fran ais Plus pr cis ment le propos est ici de rechercher les ventuelles divergences dans l exercice du contr le du juge autrement dit de d terminer dans quelle mesure chacun de ces droits peut faire plier le lien de subordination 62 d une part et obliger l employeur l action d autre part avec pour question li e d observer sil est possible d imputer ces variations leur diff rence suppos e de nature Soumettre le discours traditionnel sur la justiciabilit des droits sociaux l preuve du droit positif r gissant les rapports de travail conduit retenir deux propositions Alors que ce discours postule une diff rence de nature qui devrait s accompagner d une protection juridictionnelle affaiblie pour les droits sociaux la comparaison du contentieux des droits de retrait et au respect de la 56 Jean Michel GASSER Le droit de retrait dans le secteur priv RJS 6 06 p 463 57 Jean Claude MAESTRE Le devoir d ob issance quelles limites in Constitution et finances publiques Etudes en l honneur de Lo c PHILIP Economica 2005 p 139 958 Annie BOUSIGES Le droit des salari s de se retirer d une situation dangereuse pour leur int grit physique Dr soc 1991 p 283 59 v surtout Philippe WAQUET L entreprise et les libert s des salari s d Liaisons 2003 p 111 et s Pour ce qui est de la doctrine universitaire la revue Droit Social a consacr deux colloques au
197. es pouvoirs publics soit restreinte un noyau dur urgence vitale situation d extr me gravit qui peut tre s rieusement limit par l invocation d autres int r ts La jurisprudence indienne est particuli rement int ressante tant elle est cit e en exemple pour son exemplarit On voudrait s attarder ici sur un cas c l bre l affaire Olga Tellis 50 Il nous semble que deux lectures sont possibles de cet arr t Une premi re lecture va insister sur la richesse argumentative de la Cour qui s appuyant sur une analyse de la r alit sociologique indienne met en exergue les cons quences de l exode rural et souligne les conditions de vie dramatiques dans lesquelles sont contraints de vivre les habitants des bidonvilles slums La Cour insistant sur l existence de menus commerces exerc s par les habitants des rues dans des baraques de fortune souligne qu il faut n cessairement d duire du droit la vie garanti par la Constitution le droit 844 V supra 845 UK Anufrijeva v Southwark LBC 2003 EWCA Civ 1406 846 UK R v Secretary of State for the Home Department ex parteLimbuela 2005 UKHL 66 2006 1 AC 396 arr t unanime 847 Limbuela pr cit 7 9 Lord Bimgham 60 Lord Hope 848 Directive 2003 9 CE du 27 janvier 2003 relative l accueil des demandeurs d asile article 2 84 France CE ord 20 octobre 2009 Mlle Salah Epx Mirzoian AJDA 2010 p 202 note S Slama 850 Inde C S
198. es prestations mises l galement sa charge par l article L 121 7 du Code de l Action Sociale et des Familles l Etat reste comp tent pour assumer la prise en charge des frais aff rents l octroi d une prestation d aide sociale dans deux situations L Etat s est progressivement d sengag de l aide sociale l gale au fur et mesure de l avanc e du processus de d centralisation L article L 121 7 du Code de l Action Sociale et des Familles num re les dispositifs pour lesquels l Etat 129 Loi n 98 657 du 29 juillet 1998 d orientation relative la lutte contre les exclusions JORF du 31 juillet 1998 p 11679 1297 Loi 2007 290 instituant le droit au logement opposable et portant diverses mesures en faveur de la coh sion sociale JORF du 6 mars 2007 1298 Anne REVEILLERE MAURY Le r le des notions de domicile de secours de r sidence et de domiciliation dans l imputation des d penses d aide sociale RDSS 2007 p 1066 1299 Art L 264 1 al 1 et 3 du Code de l action Sociale et des Familles 1300 Anne REVEILLERE MAURY RDSS 2007 pr cit p 1066 444 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux est comp tent et combin l article L 111 3 identifie deux cat gories de personnes pour lesquelles il doit prendre en charge les d penses li es l octroi de prestations l gales d aide sociale Ces deux cat gories de personnes so
199. es tr s audacieuses et p n trantes dans la sph re de d cision du l gislateur notamment au moyen des techniques de sentences additives de prestations le caract re minimal essentiel du droit ne semble pas compatible avec une exigence de raisonnabilit galit selon laquelle tout avantage conf r par la mise en uvre d un droit social devrait tre tendu des cat gories qui en seraient ill gitimement exclues Au contraire le contenu minimal essentiel pris isol ment justifie la limitation de l extension des garanties dans le sens d une r duction ou galisation vers le bas et non vers le haut Combin cependant au principe de progression reconnu en droit international il oblige le gouvernement une fois r alis le contenu minimal ou essentiel des droits sociaux poursuivre ses efforts en vue d assurer ventuellement la pleine r alisation de ses droits et cons quemment une meilleure qualit de vie aux citoyens Pour citer cet article Isabelle Boucobza et David Robitaille Standards jurisprudentiels et contr le de l obligation tatique en droit compar une g om trie variable La Revue des Droits de l Homme juin 2012 http revdh files wordpress com 2012 06 standards jurisprudentiels et contre3b4le de l obligation c3a tatique en droit comparc3a9 une gc3a9omc3a9trie variable pdf 784 La protection du droit la sant ne peut pas subir les m mes contraintes que le l gislateur rencontre
200. est dire sur les conditions entourant leur cr ation et leur suppression mais se tourne vers les obligations pesant sur les personnes publiques l gard des services d j mis en place Cela permettra de d montrer que le droit d acc s au service public est opposable gr ce aux lois du service public qui imposent un certain nombre de contraintes aux personnes publiques contraintes qui peuvent servir de fondement un recours juridictionnel Le droit d acc s est donc justiciable A mais cela suffit il pour garantir son effectivit B A La justiciabilit du droit d acc s garantie par les lois du service public Pas plus qu il existe de droit g n ral la cr ation et au maintien des services publics il existe un droit d acc s aux services publics reconnu de mani re globale En d pit des affirmations contenues dans les articles 34 et 36 de la charte des droits fondamentaux de l Union europ enne on ne peut conclure la reconnaissance d un droit d acc s En effet ces dispositions visent simplement reconna tre les actions des tats en la mati re sans leur dicter de r elles obligations A l instar de certains auteurs il faut en convenir que l article 1116 V en ce sens la d cision pr cit du 18 d cembre 1997 le Conseil constitutionnel a consid r que le l gislateur pouvait soumettre l octroi d allocations familiales une condition de ressources sans remettre en cause des exigences de carac
201. etc et implique un ensemble de choix qui rel ve en principe plut t du l gislateur ou du gouvernement A Le droit au s jour des trangers malades un droit pr figur par le juge consacr et tendu par le l gislateur La cons cration du droit au s jour des trangers malades est le r sultat d un processus en plusieurs tapes un principe pos par le juge une pratique administrative qui en d coule et qui est finalement reprise et consacr e par le l gislateur A l origine du processus se trouvent les arr ts d assembl e du 29 juin 1990 Olmos Quinteiro et Imanbaccus Dans ces affaires le Conseil d Etat se penchait sur la premi re fois sur le contentieux de la reconduite la fronti re et consacrait l existence d un contr le de l erreur manifeste d appr ciation des cons quences d une telle mesure Le commissaire du gouvernement Faug re sugg rait alors que cette hypoth se pourrait s appliquer des cas exceptionnels dans lesquels la reconduite la fronti re aurait des cons quences humainement inacceptables ainsi d un tranger sous traitement m dical lourd et continu de m me sans doute d une femme en fin de grossesse Ainsi il ne s agissait au d part que d une application particuli re de la th orie de l erreur manifeste d appr ciation illustr e d s l ann e suivante par des arr ts contr lant l erreur manifeste au regard des cons quences sur l tat de sant 17
202. ette jurisprudence est applicable aux services vocation sociale ce qui tend d montrer que l alin a 11 du Pr ambule de 1946 peut mettre des obligations la charge des personnes publiques Cet alin a devient opposable lorsque le l gislateur modifie le champ des garanties mat rielles 1112 V en ce sens les d cisions rendues par le CE le 8 juillet 2009 Commune de Saint Die des Vosges n 314236 et Commune de Nogent le Rotrou n 319066 Mathieu TOUZEIL DIVINA La redistribution des cartes judiciaires AJDA 2010 p 398 V galement CE 19 f vrier 2010 M Pierre M et autres n 322407 Dans ces diff rentes esp ces si le Conseil d tat annule parfois la d cision de suppression de tel ou tel tribunal il n en demeure pas moins qu il rappelle l tendue du pouvoir d organisation dont disposent les autorit s publiques sur ce service public 1113 CE 28 f vrier 1990 D caudin n 73788 1114 V en ce sens la d cision n 97 393DC du 18 d cembre 1997 Loi de financement de la s curit sociale pour 1998 JO 27 d cembre 1997 p 19663 1115 Michel BORGETTO et Robert LAFORE La R publique sociale Contribution l tude de la question d mocratique en France PUF collection La politique clat 2000 p 231 et s 401 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux accord es au droit la s curit mat rielle au droit la protection de la sant
203. eur dans le respect des proc dures pr vues aux articles L 122 4 et R 131 8 elle doit pallier la carence des collectivit s en se pronon ant sur la question1314 Mais cette possibilit n est envisageable que si la Commission Centrale est saisie d une requ te Dans l affaire M C plus de trois ans se sont coul s entre le d p t de la demande de prise en charge l aide sociale l h bergement et la d cision de la juridiction d aide sociale M C a du attendre un an et demi pour que lui soit notifi e la d cision de son admission l aide sociale l h bergement Plus d un an et demi apr s son admission soit la date de la d cision de la Commission en 2008 M C ne b n ficiait toujours pas de la prestation laquelle il a droit Dans la d cision M C le r le que se donne le juge n est pas limit la d termination de la collectivit comp tente Il semble tenter d sesp r ment de rappeler aux parties l enjeu du litige bien plus que l identification de celui qui doit payer c est l absence de r alisation du droit reconnu M C qui le pr occupe M C dont le droit une prise en charge de ses frais d h bergement en famille d accueil a t reconnu s en voit pour autant priver du b n fice effectif En effet la proc dure en cause voit s affronter des collectivit s publiques qui refusent chacune de prendre en charge les d penses aff rentes cette prestation Pendant la dur
204. evable si le recours avait t introduit par la voie de l article L 521 1 Mais le juge du r f r libert juge des situations juridiques accepte de conna tre du recours Si la d cision formellement mise en cause devant le juge du premier degr a cess de produire ses effets ceux ci ont n anmoins t reconduits en termes strictement identiques et pour une nouvelle p riode de dix jours par une d cision en date du 28 novembre Cette seconde d cision qui produit des effets au jour o le juge statue n a certes pas t contest e en premi re instance Mais dans la mesure o elle maintient la situation juridique n e de la premi re d cision et s inscrit dans la continuit de celle ci le Conseil d tat prend en consid ration l ensemble de la situation litigieuse Il n voque pas isol ment l arr t du 21 novembre ni celui du 28 novembre mais choisit de faire plus largement r f rence aux arr t s en cause CE 9 d cembre 2003 Aguillon et autres Lebon p 497 RFDA 2004 pp 306 310 concl Jacques Henri STAHL pp 311 321 note Paul CASSIA Dr soc 2004 pp 172 176 concl AJDA 2004 pp 1138 1140 note Olivier LE BOT AJFP 2004 pp 148 150 note Carole MONIOLLE JCP G 2004 II 10076 note Xavier PRETOT JCP A 2004 1096 note Dominique MAILLARD DESGREES DU LO Le Droit ouvrier 2004 pp 184 188 note Mireille PANIGEL NENNOUCHE RDSS 2004 2 pp 298 309 note Daniel BOULMIER JCP A 2004 1054 o
205. faible ou pr sum tel contre sa propre volont suppos e domin e par autrui l Il n en est pas moins remarquable dans un contexte de faveur g n ralis e pour la forme contractuelle le cas ch ant assez ab tardie Car envisager la question sociale sous langle des droits fondamentaux c est dire des droits subjectifs lato sensu conduit placer au premier plan la volont de l individu titulaire de la pr rogative 1250 le r gime de justiciabilit de l obligation alimentaire rappelle que la libre disponibilit n est pas toujours le meilleur vecteur du respect des int r ts de la personne et que concevoir la question en termes d ordre public est peut tre plus efficace m me si probablement moins satisfaisant pour l esprit D autre part si le juge est tout sp cialement garant de l obligation alimentaire c est parce que m me la fixation judiciaire de la pension ne ferme pas la voie une nouvelle saisine du juge les d cisions judiciaires sont en la mati re marqu es d une tr s forte pr carit car essentiellement provisoires Il demeure toujours possible de saisir nouveau le juge pour qu il proc de une nouvelle valuation de la pension en fonction de l volution des ressources du cr ancier comme du d biteur la d cision judiciaire fixant une pension alimentaire ne poss de l autorit de la chose jug e qu aussi longtemps que demeurent inchang es les circonstances au regard
206. ge LeBel Gosselin Canada C S supra par 429 119 Grootboom supra par 32 37 et 38 780 Clark supra par 28 Conrad supra par 93 95 315 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux C La raisonnabilit des choix l gislatifs un motif certainement obscur et donc r ellement efficace Le caract re insaisissable de l argument de la raisonnabilit du choix du l gislateur pose videmment le probl me du pouvoir consid rable qu il remet entre les mains du juge Certaines tentatives doctrinales reprises par la jurisprudence en Italie ont tent en d pit des ambig it s des termes de d samorcer les critiques en soutenant le caract re li de ces jugements de rationalit 1 Mais si l on admet que la raisonnabilit est une justification qui suppose une appr ciation en termes de valeurs il peut tre int ressant d observer alors quels sont les bons arguments retenus dans la jurisprudence L efficacit de l argument n en sera que plus vident toutefois celle ci n est pas toujours favorable aux droits sociaux 2 1 Ra isonnabilit rationalit une distinction doctrinale et jurisprudentielle pour masquer le pouvoir des juges Il est apparemment facile d expliquer le recours l argument de la raisonnabilit en rappelant que les droits sociaux interviennent dans un domaine o le l gislateur dispose dans leur
207. h torique classique des commissaires du gouvernement que de montrer que l volution qu ils proposent n a qu un impact limit Il est rare l inverse qu un commissaire pr sente une solution comme r volutionnaire bouleversante ou h r tique Cela dit il n est pas certain que les formations de jugement soient dupes de ce type d euph misation tant il est fr quent qu une volution pr sent e comme limit e ait par la suite des cons quences majeures 357 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux droits libert s qui pourraient tre garantis par une simple abstention et les droits cr ances qui supposent une action organis e pour que leur jouissance soit effective En effet la protection du droit la sant pour les trangers en situation irr guli re est au d part assur e par l imposition d une simple abstention Mais la situation qui est cr e par cette abstention la pr sence d trangers ne pouvant tre loign s au statut juridique ind termin et dont la prise en charge doit tre assur e d une fa on ou d une autre engendre une situation face laquelle les pouvoirs publics sont sinon tenus d agir du moins fortement incit s le faire la fois pour passer de l obligation de ne pas loigner la cr ation d un statut juridique un titre de s jour sp cifique et pour organiser l octroi de ce statut interventi
208. han ever New York Basic Books 2004 802 David ROBITAILLE Non universalit ill gitimit et surcomplexit des droits conomiques et sociaux Des pr occupations l gitimes mais hypertrophi es regard sur la jurisprudence canadienne et sud africaine 2008 53 R D McGill 803 Canada C S 19 d cembre 2002 Gosselin c Qu bec 2002 CSC 84 2002 4 R C S 429 804 Canada C S 9 juin 2005 Chaoulli v Qu bec 2005 1 SCR 791 805 Canada C S 8 juin 2007 Health Services and Support Facilities Subsector Bargaining Association v Colombie Britannique CSC 27 2007 2 R C S 391 283 D L R 4e 40 144 324 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux r trospectivement que l arr t Chaoulli imposait l tat obligation constitutionnelle de fournir des soins de sant publics de qualit raisonnable dans un d lai raisonnable du moins dans certaines circonstances Isra l ensuite les deux lois fondamentales relatives des droits individuels adopt es en 1992 visent exclusivement des libert s civiles comme le droit la vie le droit l int grit physique le droit la dignit et la libert 6 Dans un contexte d activisme judiciaire qui a permis une interpr tation extensive des droits garantis la Cour supr me a d duit du droit la dignit des implications sociales qu elle a oppos l tat consacrant le droit des c
209. i 1949 JCP 1949 II 5202 note Paul ESMEIN 1246 La disposition a pu tre analys e comme une aide administrative au recouvrement de la cr ance familiale Fr d rique GRANET art pr cit p 128 Il ne s agit toutefois pas stricto sensu d une aide au recouvrement de la cr ance au sens o cette aide est alors sollicit e en amont non pas seulement pour permettre le recouvrement mais d s avant pour assurer la fixation de la cr ance Sur l aide au recouvrement stricto sensu v infra p 425 et s 1247 V en part J Cl Civil art 205 211 fasc 20 pr cit par Laurent LEVENEUR n 21 et s et sp c n 25 pour une pr sentation de l article L 132 7 du Code de l action sociale et des familles comme une exception au principe d exclusion de l action oblique exclusion elle m me fond e sur l article 1166 du Code civil Les cr anciers peuvent exercer tous les droits et actions de leur d biteur l exception de ceux qui sont exclusivement attach s la personne 431 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux scepticisme l gard de l aptitude du cr ancier de l obligation d fendre convenablement ses int r ts de mani re g n rale mais tout particuli rement dans un cadre conventionnel Le ph nom ne n a rien d exceptionnel l ordre public vient r guli rement prot ger par la technique des renonciations impossibles le
210. i ne doit pas n cessairement tre suivi V Directive 2009 38 CE 1200 V supra I 1801 V http www ilo org global About_the_TLO Mainpillars WhatisDecentWork lang fr index htm 1202 ONU CoDESC On the responsibilities of transnational corporations and other business enterprises with regard to human rights 13 aout 2008 1203 Andr SOBCZAK Pour une d finition de la RSE la hauteur des enjeux M tis 16 Avril 2010 http www metiseurope eu pour une definition de la rse a la hauteur des enjeux _fr 70 art 28765 html 1204 COM 2002 347 final 1205 R gine BARTH Franzisca WOLFF Corporate social responsibility in Europe rhetoric and realities Cheltenham Edward Elgar 2009 422 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux stimuler les initiatives dans ce domaine sans pour autant interdire l innovation126 Il semble pourtant aujourd hui que ce projet mait pas t g n ralis Une derni re proposition est celle de la coordination compl te du droit d un secteur Il pr sente l int r t d annihiler la possibilit d une entreprise multinationale de se d placer pour jouer des diff rents droits nationaux il rend le mouvement d une entreprise plus facile et il permet une meilleure application des r gles et un meilleur contr le de celle ci Un exemple a pu tre apport par le secteur maritime 7 Mais il pourrait difficilement tr
211. iabilit des droits sociaux a permis d identifier des techniques souvent tr s proches qui sanctionnent le respect par le l gislateur tatique de standards jurisprudentiels Ces standards entendus ici comme des d finitions mat rielles des obligations tatiques que les juges tirent des textes constitutionnellement consacr s servent ensuite de fondement pour valuer les actions et les omissions l gislatives Cette contribution propose de pr senter la fa on dont les juges parviennent la formulation de ces normes dont ils organisent aussi le contr le partir de m thodes ou de formes de d cisions dont certaines ont t sp cifiquement invent es pour la protection des droits sociaux Il faut cependant noter que ces m mes techniques peuvent parfois servir l effet inverse de non protection ou d abaissement du niveau de protection elles sont alors associ es soit avec des arguments sp cifiques qui servent justifier la non protection ou l abaissement du niveau de garantie soit avec des arguments qui peuvent sembler identiques comme le caract re raisonnable d un balancement entre deux principes La formulation des standards jurisprudentiels apparaissant en m me temps que la mise en uvre des techniques juridictionnelles qui visent les prot ger il est apparu opportun de distinguer entre les techniques juridictionnelles elles m mes I et les arguments qui sont utilis s pour les justifier IT 298
212. iaux enfants handicap s l Cette d cision met fin aux tergiversations de la jurisprudence ant rieure certaines d cisions ayant consid r que l tat tait uniquement redevable d une obligation de moyens tandis que d autres n avaient pas h sit affirmer que la carence de l tat dans la mise en uvre du droit l ducation tait constitutive d une faute Dans l arr t du 8 avril 2009 le Conseil d tat affirme sans ambig it que la scolarisation des enfants handicap s est un devoir pesant sur l tat ce qui revient leur reconna tre un droit la prestation ind pendamment des diff rences de situation que connaissent les enfants handicap s par rapport aux autres enfants Le juge affirme en effet que le droit l ducation est garanti chacun quelles que soient les diff rences de situation et il ajoute que l obligation scolaire s appliquant tous les difficult s particuli res que rencontrent les enfants handicap s ne sauraient avoir pour effet ni de les priver de ce droit ni de faire obstacle au respect de cette obligation Mais l affirmation d une obligation de r sultat l adresse des personnes publiques reste marginale au sein de la jurisprudence si dans l hypoth se du service public de l ducation nationale les principes d galit et de continuit se r v lent particuli rement contraignants l gard du gestionnaire du service une telle solution demeure isol e D s
213. iaux Droit social 2010 p 947 394 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux comp tente 19 Un droit opposable semble donc tre galement un droit justiciable puisque le citoyen doit pouvoir disposer d une proc dure juridictionnelle permettant de garantir la mise en uvre de ce droit Mais la justiciabilit n est pas n cessairement synonyme d effectivit et l analyse des garanties accord es au droit au service public le d montrera Ainsi s interroger sur l intensit de la contrainte pesant sur les personnes publiques consiste d terminer si le droit au service public est opposable justiciable et effectif Et pour tenter d apporter des l ments de r ponse il faudra dans un premier temps se demander si la cr ation d un service public est une obligation la charge des personnes publiques Existe t il une contrainte juridique pesant sur les personnes publiques en la mati re I Par ailleurs une seconde question m ritera d tre soulev e la cr ance pesant sur les personnes publiques est elle teinte d s lors que le service public est cr existe t il un droit d acc s aux services publics existants II I L tendue des devoirs pesant sur les personnes publiques quant la cr ation des services publics Si le droit la cr ation de services publics est souvent analys comme un devoir social pesant sur les personnes publiq
214. initiale qui aboutit consacrer ces droits que La d cision GISTI est symptomatique de la reconnaissance par le juge administratif de principes g n raux du droit caract re social GAJA 16 e dition arr t n 90 Milite en ce sens la pr sence de ce droit dans le pr ambule de la constitution de 1946 Mais l inverse on peut noter que la pr sence de ce droit dans la convention europ enne de sauvegarde des droits de l Homme et des libert s fondamentales qui regroupe des droits de premi re g n ration est un l ment de rattachement la cat gorie des droits civils et politiques cf arr t CEDH du 27 mai 2008 N c Royaume Uni 44 RTDH 2009 261 comm F JULIEN LAFERRI RE 305 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux ou leur donner leur plein effet D autre part la question de la mise en uvre du r gime de protection de ces droits et de ses modalit s I Le r le du juge dans la cons cration de ces droits Un des aspects de l opposition traditionnelle entre droits civils et politiques et droits conomiques sociaux consiste souvent insister sur le fait que la cons cration des droits conomiques et sociaux peut difficilement tre r alis e par la simple voie jurisprudentielle dans la mesure o leur mise en uvre rel ve d une politique publique des mesures positives une organisation administrative des ressources
215. ion Jo l SIBILEAU Faut il supprimer le domicile de secours RDSS 1965 p 264 et Elie ALFANDARI Chronique de jurisprudence Revue de l Aide Sociale juillet septembre 1960 p 169 1288 Not ici CCAS v art L 134 3 du Code de l Action Sociale et des Familles 1289 CCAS M C 27 novembre 2008 n 070906 BO CJAS 2009 01 p 15 p 20 La jurisprudence de la Commission Centrale d Aide Sociale est accessible en ligne partir des sites des minist res de la sant et de celui du travail de la solidarit et de la fonction publique Il convient de pr ciser que ce choix n est pas motiv par la volont de porter un jugement ni sur le comportement des parties ni sur la qualit de la d cision rendue et donc sur le travail du juge Toutes les consid rations pr sent es sur ce point le seront but illustratif Il ne s agit en aucun cas de g n raliser l ensemble des collectivit s publiques ni de laisser entendre que la d cision en question r pond aux standards des d cisions des juridictions sp cialis es d aide sociale ou qu elle pr sente un apport particulier la jurisprudence 129 V en ce sens les travaux du Professeur ALFANDARI et Dr le s de droit s M langes en l honneur de Elie Alfandari Paris Dalloz 2000 notamment les contributions de Michel BORGETTO Vingt ans de jurisprudence en mati re d aide sociale histoires dr les dr les d histoire p 3 et celle de Louis DESSAINT De
216. ion d une part quelles options sont ouvertes au juge pour prot ger des droits sociaux pour lesquels il n a pas re u de mandat en tant que tel I D autre part quels r sultats aboutissent ces strat gies judiciaires fond es sur une certaine interchangeabilit des droits II I Les strat gies judiciaires d interchangeabilit des droits Deux points communs unissent des juridictions aussi diff rentes que la Cour supr me isra lienne celle indienne le Tribunal f d ral suisse et la Cour europ enne des droits de l Homme celui d avoir appliquer un texte constitutionnel ou inter tatique qui ne leur attribue comp tence que pour veiller au respect de droits civils et politiques Et celui d avoir d pass cette comp tence restreinte pour largir leur office des questions de nature sociale selon des strat gies distinctes A mais avec des justifications comparables B A Des strat gies diverses enrichissement et renforcement normatifs Le contenu du texte que le juge est charg d appliqu d termine en grande partie la marge de man uvre du juge Dans certaines situations le texte fondateur ne contient aucune disposition relative aux droits sociaux et se r sume une proclamation de droits consid r s comme n ayant qu une dimension civile ou politique C est la situation par exemple de la Cour europ enne des droits de l Homme Dans cette hypoth se des strat gies d enrichissement du texte
217. ique demeurent rares En d autres termes si le juge s assure que les personnes publiques n ont pas m connu les lois de Rolland cela ne suffit pas pour mettre au cr dit des usagers un droit d acc s effectif Cela d coule notamment de l interpr tation qui est traditionnellement retenue du principe d galit Ce principe peut servir de fondement la mise en uvre de diff rences de traitement tarifaires afin de permettre tous l acc s un service public Favoriser l acc s ces activit s peut constituer une n cessit d int r t g n ral et ainsi justifier l application d une tarification sociale 28 Mais en aucun cas le principe d galit ne peut donner lieu la cons cration d un droit la diff rence 1 la mise en place d une tarification sociale visant garantir tous l acc s certaines activit s rel ve du seul pouvoir d appr ciation de la personne gestionnaire de l activit r serve faite des hypoth ses dans lesquelles un texte impose un tarif social 13 0 Par cons quent la justiciabilit du droit d acc s n est pas n cessairement garante de son effectivit puisque la personne publique n est pas tenue de rem dier tous les obstacles d ordre mat riel susceptibles de compromettre cet acc s Les d cisions dans lesquelles le juge consacre une v ritable obligation de r sultat la charge de la personne publique sont rares ma s il en existe tout de m me dans le cad
218. ire de garantir un approvisionnement en c r ales des prix aid s des populations d munies ou encore de doubler les allocations attribu es aux programmes de travail ruraux D autres illustrations peuvent tre trouv es travers les implications sociales du droit la dignit Des solutions identiques ont t retenues en Suisse ou au Royaume Uni pour les demandeurs d asile quoique sur des fondements diff rents En Suisse saisi d une affaire relative des demandeurs d asile sans ressources le Tribunal f d ral de Lausanne a consacr un droit non crit une 840 V supra 841 R U WLR R v Cambridge Health Authority ex parte B 1995 1 WLR 898 842 Inde C S PUCL v Union of India and others Writ Petition Civil No 196 of 2001 843 Les ordonnances pr visionnelles qui d ploient le large ventail de mesures de contr le que les juridictions indiennes mettent en uvre sont compil es sur le site de la campagne d activistes indiens http www righttofoodindia org case case html 331 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux garantie d existence sur la base d une coutume constitutionnellei lequel a ensuite t ins r dans la Constitution f d rale de 1999 art 12 Au Royaume Uni c est par appel la Convention europ enne qu un tel principe a t d gag Dans une affaire Anufrijeva l article 3 de la CEDH a t i
219. isme 377 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux r cent Remarquable la solution de la nullit 1006 l est eu gard l absence de texte la pr voyant express ment En effet selon une jurisprudence classique le juge ne peut en l absence de dispositions le pr voyant et d faut de violation d une libert fondamentale annuler un licenciement 1007 Or les textes relatifs au droit de retrait se bornent interdire toute sanction et ou retenue sur traitement du salari exer ant son droit de retrait sans ne souffler mot des cons quences d un licenciement La r f rence la fondamentalit ayant pour fonction en droit du travail de transformer un licenciement sans cause r elle et s rieuse en licenciement null08 entra nant par l m me la r int gration de droit du salari dans l entreprisel009 les commentateurs ont affirm que l arr t Wolff consacrait la liaison entre le droit de retrait et le droit fondamental la protection de la sant Il faut n anmoins observer qu il n est pas fait mention de la fondamentalit dans le texte de l arr t ni m me explicitement et curieusement de la sant La chambre sociale s appuie sur l obligation de s curit de r sultat en mati re de protection et de s curit au travail incombant l employeur1010 qui doit en assurer l effectivit Il faut bien convenir cepend
220. it certains choix r dactionnels que les juges ne peuvent infirmer D o le renvoi l appr ciation politique d une mise en uvre de droits sociaux qui ne peut tre discut e dans les pr toires En revanche pour ce qui concerne les jurisprudences mobilisant les droits sociaux l uvre constructive est justifi e par des arguments diff rents mobilisant diff rents registres 1 Le registre juridique Un premier type de justification de nature juridique est g n ralement avanc Les cours invoquent alors la logique des droits de l Homme soulignant leur indivisibilit La l gitimit de leur d marche interpr tative est alors rattach e une certaine conception de l office du juge qui consiste notamment 83 Iain BYRNE Sara HOSSAIN Economic and Social rights Case Law of Bangladesh Nepal Pakistan and Sri Lanka in M Langford dir pr cit p 125 et s 824 Flavia PIOVESAN Brazil Impact and Challenges of Social Rights in the Courts in M LANGFORD dir pr cit p 185 825 Selon la Cour supr me irlandaise 2005 IESC 7 pr cit No doubt it could be said that the State could or should have been more generous or less so with regard to persons of significant means but that is the kind of debate which lies classically within the policy arena and is not a question of law All the Court is concerned with is whether the charges are such that they would so restrict access to the services in que
221. it donc acquis un domicile de secours Le Pr fet m connait ouvertement les dispositions de l article L 122 2 al 1 du Code de l action Sociale et des Familles sur l exception l acquisition d un domicile de secours par un s jour m me long dans un tablissement sanitaire et social 1310 CCAS 10 juin 2008 n071308 BO CJAS n 2008 05 p 9 1311 CCAS M C 27 novembre 2008 n 070906 pr cit p 18 1312 Michel BORGETTO pr cit p 7 448 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux B Les cons quences en termes d effectivit du droit une prestation d aide sociale L indiscipline des collectivit s publiques face l interpr tation et l application des r gles de droit pour d terminer le d biteur de la prestation peut parfois faire sourire mais seulement si elle ne porte pas vraiment atteinte aux droits des b n ficiaires 1313 Plusieurs d cisions t moignent du fait qu il en va parfois diff remment Les b n ficiaires peuvent tre victimes de ces recours entre collectivit s si la proc dure suspend ou repousse la r alisation effective du droit la prestation Ils peuvent galement p tir de l irrespect par les personnes publiques de leurs obligations proc durales Le Conseil d Etat a ainsi t amen reconnaitre qu en cas d absence de saisine de la Commission Centrale d Aide Sociale afin d identifier le domicile de secours du demand
222. its Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux CHAPITRE 3 LA JUSTICIABILITE DE L OBLIGATION ALIMENTAIRE ENTRE PARENTS ET ALLIES QUELS ENSEIGNEMENTS POUR LA JUSTICIABILITE DES DROITS SOCIAUX MARC PICHARD Les enfants doivent des aliments leurs p re et m re ou autres ascendants qui sont dans le besoin 122 les gendres et les belles filles doivent galement et dans les m mes circonstances des aliments leur beau p re et belle m re 121 les obligations r sultant de ces dispositions sont r ciproques 22 A lire le Code civil les secours en cas de besoin sont attendre non pas de la collectivit mais de la famille ou plus pr cis ment des parents et alli s Et l impression sort renforc e de la consultation d autres sources L article L 132 6 du Code de l action sociale et des familles ne dispose t il pas que les personnes tenues l obligation alimentaire institu e par les articles 205 et suivants du code civil sont l occasion de toute demande d aide sociale invit es indiquer l aide qu elles peuvent allouer aux postulants et apporter le cas ch ant la preuve de leur impossibilit de couvrir la totalit des frais illustrant de la sorte le principe traditionnel de subsidiarit de l aide de la collectivit par rapport l aide familiale 1224 Or au premier abord cette origine en principe familiale des aliments semble loigner la question du th me d
223. its sociaux En effet dans le cas de la cons cration du droit la sant le juge sans proc der lui m me une cons cration g n rale pose les jalons qui vont sinon contraindre du moins inciter le l gislateur intervenir Il n est donc pas tranger l impulsion initiale qui aboutit la cons cration de ce droit et ne se limite pas mettre en uvre les principes pos s par l gislateur La jurisprudence en consacrant la protection contre l loignement pour raisons de sant a pr c d la loi En revanche le r le jou par le l gislateur est d cisif dans le changement d chelle pour la mise en uvre de ce droit car au d part la protection qui r sulte de la jurisprudence n est con ue que pour agir dans des cas exceptionnels Par ailleurs si le juge joue un r le important quoique non exclusif ou d cisif il n a pas n cessairement une conscience claire des cons quences de sa jurisprudence et ne revendique pas un r le moteur par rapport au l gislateur En revanche s agissant du droit de mener une vie priv e et familiale normale on observe deux diff rences essentielles En premier lieu le juge semble avoir une conscience plus claire de la port e de son intervention et moins de complexes sinon empi ter sur le champ du l gislateur du moins le suppl er qualifi ici de l gislateur d faillant conclusions Dondoux sur l arr t Gisti de 1978 ou rappel ouvertement ses limites 26
224. l appr ciation port e par l administration sur la gravit de l atteinte la situation de l int ress Mais le regroupement familial chass par la porte revient aussit t par la fen tre puisque dans le deuxi me temps du raisonnement le Conseil d tat indique que l administration peut en revanche tenir compte le cas ch ant au titre des buts poursuivis par la mesure d loignement de ce que le ressortissant tranger en cause ne pouvait l galement entrer en France pour y s journer qu au seul b n fice du regroupement familial et qu il n a pas respect cette proc dure Si l on s en tient la formulation de principe la port e de l volution jurisprudentielle ainsi op r e est difficile saisir Car si l administration ne peut plus dans un premier temps faire comme si la possibilit future et hypoth tique d obtenir un regroupement familial att nuait les effets imm diats et certains d une mesure d loignement elle peut dans un second temps justifier la gravit de l atteinte ainsi port e en invoquant la n cessit de s opposer au contournement du regroupement familial au final on peut donc se demander ce que cela change pour les int ress s que le regroupement familial soit oppos dans la phase initiale ou finale du raisonnement de ladministration 6 Derri re cette formulation subtile voire byzantine les conclusions du rapporteur public font en r alit appara tre une no
225. la r ponse n est pas difficile elle l aidera assurer sa subsistance et celle de sa famille En d autres termes supposer qu une telle indemnit ne soit pas un salaire cause et nature diff rentes elle n en reste pas moins alimentaire et le d lai de gr ce devrait de ce fait tre normalement exclu 1258 cons art L 331 5 1259 Sur ce r gime v en dernier lieu Pierre CAGNOLI L obligation alimentaire est elle une dette sp cifique au regard du droit des proc dures collectives entreprise LPA 24 juin 2010 p 37 et s Ici galement la r ponse est videmment affirmative pose d embl e l auteur 1260 trav art L 3252 2 al 1 1261 trav art L 3252 5 et R 3253 5 qui renvoie l article L 262 3 du Code de l action sociale et des familles relatif au revenu de solidarit active Sur la protection du cr ancier aliments ainsi instaur e v Anne LEBORGNE pr cit n 1302 et s p 498 et s 1262 Loi n 73 5 du 2 janvier 1973 relative au paiement direct de la pension alimentaire JO 3 janvier 1973 p 135 435 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux la demande vaut sans autre proc dure et par pr f rence tous autres cr anciers attribution au b n ficiaire des sommes qui en font l objet au fur et mesure qu elles deviennent exigibles Le tiers est tenu de verser directement
226. le travail Dans de tels cas de figure le juge du fond statuant selon la proc dure ordinaire ne pourra donner au justiciable qu une satisfaction purement platonique Il pourra certes annuler lacte qui en est l origine raison de son ill galit mais l annulation interviendra des mois voire des ann es apr s que celui ci a produit tous ses effets877 Il pourra galement r parer le pr judice qui en a r sult mais l encore la consolation sera bien mince pour celui qui n a pu exercer ses droits Le demandeur d asile maura pas b n fici de ses droits prestations le d l gu syndical n aura pu se rendre sa r union le salari gr viste n aura pas exerc son droit de cesser le travail pour faire aboutir des revendications Ces exemples mettent en vidence la n cessit d une protection juridictionnelle rapide lorsqu un droit social est menac br ve ch ance Dans de telles hypoth ses c est dune intervention imm diate ou tout le moins tr s rapide qu a besoin le justiciable pour b n ficier d une garantie concr te de ses droits Trois proc dures dont l objet est de prot ger en urgence les droits des personnes physiques et morales contre les actes et agissements de la puissance 877 V CE 7 janvier 1976 Centre hospitalier g n ral d Orl ans n 92162 Lebon p 10 Le Conseil d tat confirme le jugement dans lequel le Tribunal administratif statuant le 1 juin 1973 a annul la
227. lemagne Canada Inde Irlande Isra l Royaume Uni Suisse avant 1999 USA 2 Par ailleurs a fortement pes un double crit re d accessibilit mat rielle via les bases de donn es num ris es et disponibles sur Internet sites de juridictions et sites officiels bases de donn es acad miques et linguistique sources disponibles en fran ais ou en anglais Les traductions non officielles en fran ais sont de notre fait sauf pour les arr ts des juridictions allemandes que nous devons l amabilit de C line Fercot Pour des raisons mat rielles les arr ts cit s ne sont pas reproduits mais sont disponibles en version int grale et originale sur le site Internet de la recherche http droits sociaux u paris10 fr index php id 104 et pour les arr ts de la Cour europ enne des droits de l Homme sur sa base de donn es HUDOC 786 Antoine JEAMMAUD et Martine LE FRIANT L incertain droit l emploi Travail Genre et Soci t n 2 1999 L Harmattan p 38 320 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux effectu s par les juges Or ces choix semblent relever de strat gies judiciaires au sens attest par le Tr sor de la langue fran aise d ensemble d actions coordonn es d op rations habiles de man uvres en vue d atteindre un but pr cis Ce sont elles qui seront au c ur de ces d veloppements qui s attacheront une double interrogat
228. les faits tir s de sa vie personnelle la chambre sociale s est attach e progressivement riger un mur entre vie personnelle et vie professionnelle 3 Cette volont de s parer ces sph res a d bouch sur une exigence d indiff rence 4 emp chant par cons quent le recours par l employeur son pouvoir disciplinaire l encontre de son salari pour des faits tir s de la vie personnelle Un fait imput au salari relevant de sa vie personnelle ne peut constituer une faute affirme une jurisprudence d sormais acquise 65 Ensuite par la sanction des restrictions excessives impos es par voie unilat rale les juges exercent un contr le approfondi sur l ensemble des mesures unilat rales qui auraient pour effet de restreindre le droit au respect de la vie personnelle des salari s Le Conseil d Etat a jou un r le pr curseur en transposant en droit du travail le contr le de proportionnalit consacr par l arr t Benjamin propos des mesures de police administrative 6 Le l gislateur s est inspir de cette jurisprudence concernant les r glements int rieurs en 1982 7 avant d tendre dix ans plus tard cette solution l ensemble des mesures susceptibles de porter atteinte aux droits des personnes et aux libert s individuelles et collectives des salari s Le droit au respect de la vie 963 Pr cit p 18 964 Tbid 65 Juris Data n 1997 005138 clerc de notaire condamn p
229. lles reposent sur des sources diff rentes s inscrivent dans une d marche g n rale du juge dont la coh rence a t souvent soulign e notamment dans les commentaires les plus autoris s Ainsi les grands arr ts notent propos des arr ts Babas et Belgacem que la convention internationale prend ici le relais du principe g n ral du droit d gag par le juge GAJA 16e dition arr t n 90 Si l on examine la contribution respective du l gislateur et du juge dans la cons cration du droit de mener une vie priv e et familiale normale on est frapp de voir que le r le du l gislateur a t beaucoup plus limit que ne l a t son r le dans la reconnaissance du droit au s jour pour raisons de sant Certes l arr t Gisti de 1978 ne consacrait pas ex nihilo un droit au regroupement familial puisque le principe d un droit au s jour pour les membres des familles des trangers autoris s r sider en France avait t pos deux ans avant par le d cret du 29 avril 1976 Mais la simple cons cration de ce 358 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux droit par voie r glementaire ne lui garantissait aucune p rennit comme le d montrent aussit t les circonstances de la suspension de ce droit par le d cret du 10 novembre 1977 qui restreignait fortement le droit au regroupement familial et la contestation de ce d cret par le Gisti En indiq
230. m dit 1240 B Un garant exceptionnel Que le juge civil ait prot ger les droits de la personne surtout si leur si ge est trouver dans le Code civil n a rien d tonnant Mais la vocation du juge se prononcer sur l existence et le quantum de l obligation alimentaire est tout fait particuli re son r le de garant s av re exceptionnel D une part le juge est tout sp cialement garant de la cr ance alimentaire parce que celle ci est indisponible du moins les sommes choir ce titre Cette indisponibilit se traduit par une justiciabilit accrue au sens o elle favorise l intervention d une juridiction D biteurs et cr anciers peuvent en dehors de tout litige fixer conventionnellement le quantum de l obligation alimentaire C est d ailleurs bien souvent par accord tacite entre le cr ancier et le d biteur que l obligation alimentaire est ex cut e Simplement quand bien m me un tel accord serait susceptible d tre prouv car explicit il n obligerait gu re les parties sa force obligatoire est quasi nullel2 En effet il est toujours loisible au cr ancier comme d ailleurs au d biteur de saisir le juge pour qu il r vise le montant de la pension alimentaire verser nonobstant tout accord ant rieur entre les parties 1243 savoir quelles sont les formalit s pr alables une poursuite Lorsque la dette est qu rable en pratique cette r gle signifie aujourd
231. maine fondamentale en termes de r alit concr te et de contenu l tat peut certainement tre astreint veiller au respect de cette l gislation En effet tout manquement de l tat agir pour garantir la mise en uvre des textes de loi pertinents serait constitutif d un d ni du droit de vivre dans la dignit humaine pr vu par l article 21 en particulier au regard de l article 256 lequel dispose que le pouvoir ex cutif de chaque tat s exerce de telle sorte qu il puisse garantir le respect des lois vot es par le parlement et de toute l gislation existante qui serait opposable l tat concern 868 Toutefois malgr la solennit de la proclamation de l importance des droits sociaux le contr le judiciaire peut demeurer assez restreint la marge d appr ciation du pouvoir politique restant importante La jurisprudence isra lienne en atteste l interpr tation extensive de la loi fondamentale sur la dignit n a ouvert qu un contr le restreint de la Cour des dispositions l gislatives modifiant les r gles relatives l instauration d un revenu minimum garanti La Cour consid re que les obligations tatiques sont respect es par la mise en place d un filet social protective net qui ne peut tre r sum telle ou telle allocation Une telle interpr tation permet de ce fait l tat de r duire de fa on importante les prestations sociales d autant plus que la charge de la preuve incombe au
232. mais on ne peut se satisfaire de ces seules dispositions C est la conjonction entre ces principes et l existence d une norme claire et pr cise qui a permis au juge 1132 CE 8 avril 2009 Laruelle AJDA 29 juin 2009 p 1261 concl R mi KELLER Herv RIHAL La scolarisation des enfants handicap s une obligation de r sultat pour l tat RDSS 2009 p 556 Philippe RAIMBAULT La reconnaissance d une droit subjectif la scolarisation des enfants handicap s Recueil Dalloz 2009 p 1508 1133 V en sens le jugement du TA de Lyon 29 septembre 2005 M et Mme K JCP d A 26 d cembre 2005 p 1393 note Samuel DELIANCOURT Dans cette d cision le tribunal avait consid r que l tat tait simplement tenu d une obligation de moyens Parall lement voir CAA Paris 11 juillet 2007 Ministre de la sant et des solidarit s AJDA 2007 p 2151 cette d cision consacre une obligation de r sultat la charge de l tat 406 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux administratif de d gager une obligation de r sultat et donc un droit effectif l acc s au service public de l ducation Les lois du service public n puisent pas toutes les potentialit s des droits d s lors que ces droits sont affirm s en des termes d nu s d quivoque l ces diff rente dispositions tendent au contraire se combiner pour se renforcer mutuelleme
233. ment au regard du principe de viabilit conomique que les fonds de soins de sant sont oblig s d observer soit conditionn e l approbation officielle d un m dicament Toutefois la Cour a t amen e faire voluer sa jurisprudence dans une affaire 851 Inde C S Olga Tellis pr cit pp 79 80 852 Idem pp 80 81 853 Inde C S Municipal Corporation of Delhi v Gurnam Kaur 1989 1 SCC 101 854 Id pp 87 88 855 V la contribution de Tatiana GR NDLER ci dessous 856 All Cour const 5 mars 1997 1 BVR 1071 95 857 All Cour const BVerfGE 33 p 303 et s 333 Numerus Clausus I V C line FERCOT La justiciabilit des droits sociaux en Allemagne et en Suisse des r ticences progressivement surmont es article para tre 333 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux dont on a soulign la fois l exceptionnalit et l exemplarit 58 saisie par un patient atteint d une maladie extr mement grave qui demandait le remboursement des frais m dicaux non couverts la Cour a rappel les limites traditionnelles de son contr le Puis soulignant l importance du principe constitutionnel d tat social et des droits fondamentaux la vie et la libert la Cour constitutionnelle a consid r que violait ces principes le refus oppos un assur social de rembourser ses soins m dicaux choisis par lui m me pour traiter sa
234. ment consister en une obligation de faire ou de ne pas faire 72 Cette d finition met en lumi re l importance de la notion de contrainte lorsque l on s attache tudier celle de d biteur ce dernier est tenu quelque chose quant au cr ancier il peut exiger du d biteur l accomplissement d une prestation 1073 D terminer le d biteur d un droit social revient donc se demander qui peut tre contraint fournir le bienfait objet du droit Et en la mati re on pense d embl e aux personnes publiques dans la mesure o ce sont elles qui mettent en uvre les services publics n cessaires la concr tisation de la plupart des droits sociaux Il existe en effet un lien de r ciprocit entre la reconnaissance d un droit et la cr ation d un service public comme le rel ve une partie de la doctrine 0 Il convient d s lors de s interroger sur l obligation pesant sur les personnes publiques et sur les conditions de r alisation de cette obligation le choix de la d centralisation pouvant rendre plus complexes les relations entre personnes publiques comme la contribution relative au domicile de secours le d montrera Pour autant r duire la r flexion sur les d biteurs des droits sociaux aux seules personnes publiques serait minemment contestable D abord parce que celui qui doit non seulement de quoi manger mais galement se v tir ou se loger celui qui en d autres termes doit des aliments et peut
235. mise en uvre d un pouvoir discr tionnaire Aussi pourrait on dire que la solution ne peut se d duire logiquement des dispositions constitutionnelles d o le recours un contr le de raisonnabilit c est dire d ad quation entre les moyens et les fins L argument de la raisonnabilit au sens de rationalit raisonnabilit rationalit n est qu une autre formulation de l argument de la comp tence li e du l gislateur Il a t mobilis et cela n est gu re surprenant pour l gitimer les d cisions additives de prestations i e celles qui sont le plus irrespectueuses du pouvoir discr tionnaire du l gislateur Il se construit sur l affirmation du caract re univoque des dispositions utilis es pour combler l omission l gislative que l expression doctrinale et jurisprudentielle de d cision rimes oblig es illustre parfaitement A cot de cette premi re strat gie qui consiste nier le pouvoir du juge on trouve une argumentation plus moderne mise en uvre au soutien des additives de principe Il n est plus question de d duction ici mais d une appr ciation de l ad quation de l opportunit d un choix de moyens pour la r alisation d une fin La norme qui sert de param tre pour le contr le de constitutionnalit laisse le choix des solutions au l gislateur la norme serait muette selon le juge Mais le juge d gage de l ensemble des valeurs consacr es par le syst me juridi
236. mit e soit elle dans la jurisprudence conventionnelle est plus discr te dans les jurisprudences constitutionnelles Deux raisons peuvent tre avanc es d une part peu de textes constitutionnels sont totalement muets l gard des questions sociales d autre part elle t moigne d une libert du juge dans l interpr tation du texte qu il a pour mission d appliquer Or l audace argumentative joue plus souvent dans un sens conservateur que progressiste La jurisprudence f d rale am ricaine est embl matique de ce refus de principe d effectuer une interpr tation favorable aux droits sociaux le rejet ferme de toute obligation positive illustr dans la c l bre affaire Deshaney a t martel par la Cour supr me selon qui la constitution ne conf re aucun droit positif une aide gouvernementale m me quand une telle aide est n cessaire la protection de la vie 1 Lorsque des juges constitutionnels se risquent une telle strat gie argumentative c est g n ralement de fa on tr s h sitante l absence de support textuel constituant une bride un ventuel activisme judiciaire Les exemples canadien et isra liens attestent de cette difficult commune Le Canada tout d abord la situation constitutionnelle canadienne a volu avec l adoption en 1982 de la Charte canadienne des droits et libert s Ce texte ne proclame que des droits dits civils hormis le droit l instruction La ques
237. mment mettre en lumi re l importance de l existence d une disposition pr cise qu elle soit constitutionnelle ou l gislative pour imposer l obligation de cr er un service public Et sur ce point la mise en uvre du service minimum d accueil conforte cette analyse dans sa d cision rendue le 7 ao t 2008 le Conseil constitutionnel a consid r que l institution d un droit d accueil au profit des l ves des coles maternelles et l mentaires publiques pendant le temps scolaire supposait la cr ation d un service public 8 En l occurrence la corr lation entre la reconnaissance d un droit et l existence d un service public est affirm e dans la mesure o elle d coule d une disposition l gislative dont le niveau de pr cision est suffisant pour cr er une obligation la charge des personnes publiques Et c est parce que l existence d une telle obligation ne fait pas de doute que le juge administratif n h site pas sanctionner les collectivit s territoriales ayant refus de mettre en place un tel service public et faire usage de son pouvoir d injonction ventuellement sous astreinte afin de leur imposer la r alisation de cette obligation 11 On remarque d s lors que le juge administratif dispose par le biais de son pouvoir d injonction de la possibilit de garantir la mise en uvre d une obligation mise la charge d une autorit administrative par la loi Mais aucune solution similaire n
238. n 6 d par Eric SAVAUX Sirey 2009 n 68 et s p 55 et s L appellation d obligation naturelle s oppose celle d obligation civile Celle ci caract rise la situation de contrainte du d biteur le cr ancier tant admis exiger l ex cution au besoin en recourant des mesures d ex cution forc e Celle l est au contraire une obligation qui ne comporte pas un tel pouvoir de contrainte le cr ancier ne peut forcer le d biteur l ex cution il ne peut le poursuivre en justice cet effet 391 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux L int r t de cette question r side dans un paradoxe qui caract rise la d finition m me de la RSE Elle a pour objectif la contrainte de l entreprise au respect de r gles de droit social Pourtant son caract re volontaire rend l id e d une contrainte tatique ou non impossible En dehors de l tat le socle tatique ou international de valeurs communes risque de ne plus tre respect et le travailleur peut se trouver dans un tat de quasi incapacit se d fendre L entreprise se retrouve toute puissante Et l tat inutile En d finitive les tudes r unies mettent en vidence que les droits sociaux comme leur d nomination usuelle l indique ont certainement un d biteur unique la soci t dans toutes ses composantes personnes publiques comme personnes priv s Mais entit vagu
239. n le principe de raisonnabilit constitue pr cis ment une r ponse cette question Malheureusement il s agit d une r ponse tautologique Selon ce principe les distinctions ou classifications op r es par le l gislateur doivent tre raisonnables pour ne pas tre discriminatoires Qu est ce que cela veut dire Cela signifie que pour distinguer il faut qu il y ait des raisons naturellement Mais que faut il entendre par raisons Dans ce type de contexte il est vident que raisons ne signifie pas simplement argument il signifie bons arguments c est dire des justifications Donc selon le principe de raisonnabilit une distinction est justifi e quand elle est justifi e 781 Cette critique de l auteur italien peut tre ici utilis e pour examiner les bons arguments que le juge retient dans le domaine des droits sociaux D cider qu un argument est bon qu un choix l gislatif est justifi c est naturellement porter sur lui un jugement de valeur Le jugement de raisonnabilit conf re en principe au juge un instrument tr s puissant pour revoir les choix discr tionnaires du l gislateur b Encore faut il toutefois qu il ait d cid de faire usage de cet instrument Dans le cas contraire c est une politique jurisprudentielle de self restraint qui s exprime lorsque selon le juge la comp tence discr tionnaire du l gislateur en mati re d quilibre budg taires est en jeu
240. n de droit subjectif permet l conomie d un discours justificatif l applicabilit directe des droits sociaux est pr sent e comme une cons quence de cette nature juridique La Cour constitutionnelle italienne dans un arr t de 1960 n 30 affirme que l article 36 de la constitution nonce un droit subjectif parfait sans renvoi la loi ordinaire La qualification de droit fondamental de la personne tr s pr sente dans la jurisprudence r cente semble bien jouer le m me r le que la notion de droit subjectif Ainsi dans l arr t n 252 de 2001 la Cour affirme que Le noyau irr ductible de protection de la sant en tant que droit fondamental de la personne doit tre reconnu galement aux trangers quelle que soit leur position par rapport aux normes qui r glent l entr e et le s jour dans l Etat et m me si le l gislateur peut pr voir diff rentes modalit s d exercice de celui ci L argument de l inviolabilit des droits est quant lui invoqu notamment pour justifier la non r trogression du droit en dessous d un contenu minimum essentiel ainsi que pour isoler un noyau qui serait m me inviolable par le l gislateur constituant Les droits sociaux eux seuls ou associ s au principe de dignit voir supra sont plusieurs reprises qualifi s directement par le juge de droits inviolables et irr tractables de la personne en tant qu ils expriment des valeurs ou des principes constitutionnels
241. n ou long terme S il est par ailleurs difficile de d terminer de mani re pr cise et pr visible la mesure dans laquelle une politique doit tenir compte de la situation des plus d favoris s pour tre raisonnable la Cour indique n anmoins que des programmes qui omettent de prioriser les besoins minimaux d un trop grand nombre de personnes seront jug s inconstitutionnels 58 C est sur la base de ce test que la Cour constitutionnelle jugea arbitraire une politique en mati re de logement dont les ressources taient concentr es vers la construction de logements sociaux un objectif moyen sinon long terme et qui ne pr voyait aucune mesure pour all ger la mis re des demandeurs qui occupant des bidonvilles vivaient dans des conditions extr mement difficiles760 C est galement en fonction de cette norme que la Cour jugea arbitraire une politique en vertu de laquelle l tat limitait de fa on importante l accessibilit publique un m dicament susceptible de pr venir la transmission du VIH entre une m re et 758 2001 1 S Afr L R 46 S Afr Const Ct ci apr s Grootboom 154 V not Alana KLEIN Judging as Nudging New Governance Approaches for the Enforcement of Constitutional Social and Economic Rights Colum Hum Rts L Rev 2007 2008 39 New York 351 pp 374 385 755 Grootboom supra par 43 756 Tbid par 44 757 Ibid par 32 35 et 37 758 Jbid par 43 52 69 759 Ibid par 5
242. n transnational framework agreements a study in transnational labour regulation th se Montr al p 1 416 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux En cas d puisement des proc dures au sein de l entreprise afin d viter encore le juge il est souvent propos de recourir l arbitrage Au lieu des clauses attributives de juridictions on trouve alors des clauses d arbitrage tendant soustraire un litige actuel compromis ou ventuel clause compromissoire aux juridictions tatiques pour les confier un tribunal arbitral Les parties d rogent ainsi aux r gles de comp tence judiciaire internationale La clause est appr ci e de fa on autonome par rapport au contrat international dans lequel elle est stipul e et est valable en soi sans qu il y ait lieu de rechercher au pr alable la loi applicable La clause d arbitrage peut aussi renvoyer des modes de r glement para juridictionnels1180 Si les entreprises semblent de plus en plus r solues s engager sur le terrain de la RSE il est int ressant de constater que les autorit s publiques nationales et internationales les regardent d un il suspicieux Parce que ces pratiques ne trouvent pas n cessairement de mise en uvre efficace et surtout parce qu aucun tiers n est charg de s assurer de ses bons r sultats les tats restent m fiants Ils cherchent prendre part au jeu en proposant des
243. na t et respecte le droit d acc s aux prestations de s curit sociale et aux services sociaux quant l article 36 il affirme que l Union reconna t et respecte l acc s aux services d int r t conomique g n ral tel qu il est pr vu par les l gislations et les pratiques nationales conform ment au trait instituant la Communaut europ enne afin de promouvoir la coh sion sociale et territoriale de l Union Ces deux articles constituent les seuls textes susceptibles de servir de fondement la reconnaissance d un droit aux services publics sans pour autant que l on puisse d duire des formulations retenues une quelconque obligation la charge des tats membres D s lors faut il admettre comme certains auteurs que les droits sociaux proclam s en France ne le sont l encontre d aucun d biteur clairement identifi 102 Si l on se reporte l alin a 11 du Pr ambule de la Constitution de 1946 qui fait peser sur la Nation la protection de la sant et la s curit mat rielle on ne peut que souscrire cette analyse Certaines dispositions sont en revanche plus pr cises et d signent sans ambig it un d biteur l image de l alin a 13 selon lequel l organisation de l enseignement public et la que tous les degr s est un devoir de l tat L emploi du terme Nation dans certains alin as du Pr ambule t moigne sans doute de la volont des r dacteurs du texte de lai
244. nag riales m canismes paritaires de suivi et proc dures de plainte en cas de violation des engagements de l entreprise Toujours est il qu il en ressort une impression de d centralisation de la d cision Celle ci est double tranchant elle permet une plus grande adaptation de l accord la situation locale mais cette flexibilit peut aussi tre son point faible C est donc une image nuanc e qui ressort de ce panorama La mise en uvre des obligations proc durales reste tr s variable 173 2 Des m canismes de r glement des diff rends Les syst mes de r glement des diff rends pr sentent aussi un int r t consid rable ils permettent d viter le juge ext rieur tout en tentant de trouver une solution au litige et en alertant la hi rarchie de l entreprise d un non respect Bien que plusieurs codes n en contiennent pas il semble que la tendance soit aujourd hui une multiplication de ce genre de clauses De plus en plus les codes contiennent des techniques de m diation de r solution du litige qui sont des techniques non judiciaires Il est int ressant de remarquer que le juge est totalement absent de ce catalogue Une voie plus novatrice et directement rattach e aux accords cadres internationaux tient l internalisation des conflits L organisation du r glement des conflits en interne peut tre plus ou moins construite Elle est parfois utilis e dans les entreprises n ayant leur activit que sur
245. nalement pour aide au s jour irr gulier d un tranger solution r it r e le 18 juin 2002 n 00 44111 d tention d un stock d armes domicile Ch Mixte 18 mai 2007 JCP S 2007 1538 note Alexandre BAREGE et Bernard BOSSU D 2007 p 2137 note Jean MOULY Soc 19 sept 2007 n 05 45294 Soc 23 juin 2009 n 07 45256 RDT 2009 p 657 obs Chantal MATHIEU GENIAUT 966 CE Sect 1 f vr 1980 Ministre du travail c St Peintures Corona Dr soc 1980 p 310 concl Alain BACQUET 67 Loi du 4 ao t 1982 art L 1321 3 C trav Le r glement int rieur ne peut contenir des dispositions apportant aux droits des personnes et aux libert s individuelles et collectives des restrictions qui ne seraient pas justifi es par la nature de la t che accomplir ni proportionn es au but recherch 68 Loi du 31 d c 1992 art L 1121 1 nul ne peut apporter Ibid 373 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux personnelle b n ficie de cette protection Attestant de ce que le salari garde une part de vie personnelle sur son lieu de travail le Conseil d Etat a ainsi consid r comme exc dant les pouvoirs de l employeur l interdiction absolue des conversations trang res au service dans l entreprise Quant la Cour de cassation elle refuse par exemple les restrictions apport es la libert de se v tir sa guise qui ne s
246. ne les administrations publiques verser aux particuliers les prestations sociales auxquels ils peuvent b n ficier Deux obligations de l tat qui ont pour contrepartie des droits des individus ont ainsi vu leur effectivit renforc e gr ce aux proc dures de r f r l obligation de soigner d une part l obligation d enseigner d autre part Le droit d tre soign a t prot g dans une tr s int ressante affaire soumise au Tribunal administratif de Marseille 1 Une patiente d veloppe la 909 CE 22 ao t 2002 D partement des Bouches du Rh ne n 247068 AJDA 2002 p 1245 910 TA Marseille ord 22 janvier 2004 Mme X n 04427 0 349 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux suite d une intervention chirurgicale pratiqu e le 2 d cembre 2003 un grave trouble neurologique caract ris par la perte simultan e de la vue et de l audition Faute d explication pr cise l h pital suppose que ce trouble neurologique est d l extension au cerveau d une affection canc reuse dont souffrait par ailleurs l int ress e Il en d duit de mani re plut t h tive et en tous cas sans examen compl mentaire que l int ress e est condamn e et doit tre transf r e vers une unit de soins palliatifs En s adressant au juge du r f r libert la famille de la patiente va obtenir la condamnation de l h pital r aliser les exam
247. ne prise en charge un traitement m dical une aide sociale ou quelconque autre prestation socio conomique aux citoyens 806 Yoram RABIN Yuval SHANY The Case for Judicial Review over Social Rights Isra li perspectives Isra l Affairs 2008 14 4 pp 681 703 807 Isra l HCJ 12 December 2005 Commitment to Peace and Social Justice Society and others 366 03 15 pp 124 HCJ Itri v State of Isra l 161 94 14 808 Isra l HCJ 30 mars 2006 Kav LaOved Hotline for workers v Government of Isra l 4542 02 809 La constitution irlandaise de 1937 distingue en son sein les droits fondamentaux art 40 et s et les principes directeurs de politique sociale Directive principles of social policy tablis par l article 45 comme tant destin s l orientation g n rale du Parlement L application de ces principes dans l laboration des lois appartient exclusivement au Parlement et ne peut tre connue d aucun tribunal selon aucune disposition de la pr sente Constitution La constitution indienne de 1950 sur le m me mod le distingue les Droits fondamentaux partie 3 et les Principes directeurs de la politique de l tat Directive principles of state policy qui mettent un certain nombre d obligations sociales la charge de l tat tout en excluant un contr le judiciaire de leur mise en uvre art 37 ces dispositions ne peuvent pas tre appliqu es par les tribunaux bien qu elles soient fondamen
248. nt En revanche s agissant du service public de la protection sociale l impr cision de l alin a 11 du Pr ambule de la Constitution de 1946 qui en constitue le fondement textuel n autorise pas esp rer une solution analogue celle retenue pour le service de l ducation Cela d montre ainsi l importance de l existence d un texte de r f rence suffisamment pr cis dans l activation de la contrainte pesant sur les personnes publiques la cons cration d un droit d acc s effectif semble tre subordonn e cette condition Mais au del de ces consid rations ayant trait l existence d une disposition claire et pr cise d autres explications permettent de comprendre pourquoi le juge administratif se refuse g n ralement reconna tre une obligation de r sultat Ces explications tiennent la place que la jurisprudence administrative accorde la libert du commerce et de l industrie libert qui peut se trouver remise en cause par la cons cration d un droit d acc s effectif au service public Sur ce point les d cisions rendues propos des arr t s municipaux visant interdire les coupures d eau et d nergie le confirment Si le juge administratif n exclut pas totalement que le maire fasse usage de son pouvoir de police en pareil cas il estime cependant que ce pouvoir doit se concilier avec la libert du commerce et de l industriel Or les interdictions g n rales et absolues prises par les maires s
249. nt celles envisag es l article L 111 3 Les personnes dont la pr sence sur le territoire m tropolitain r sulte de circonstances exceptionnelles et qui n ont pu choisir librement leur lieu de r sidence ou les personnes pour lesquelles aucun domicile fixe ne peut tre d termin Concernant la premi re situation les deux conditions pr sent es sont cumulatives 101 Le Conseil d Etat s est prononc en ce sens en 1995 les frais sont la charge de l Etat lorsque sont remplies simultan ment deux conditions tenant ce que d une part la venue sur le territoire m tropolitain est li e des circonstances exceptionnelles et ce que d autre part le choix de la r sidence n a pas t fait librement Les personnes concern es peuvent tre par exemple des apatrides ou des r fugi s en transit sur le territoire fran ais 1302 La seconde cat gorie de personne entrainant l affectation au budget de l Etat des d penses li es l octroi d une prestation d aide sociale sont celles pour lesquelles aucun domicile fixe ne peut tre d termin Il faut rappeler ici le dispositif de domiciliation tabli par la Loi du 5 mars 2007 dite Loi DALO Toute personne sans domicile stable ce qui englobe les sans domicile fixe a le droit d tre domicili aupr s un centre communal ou intercommunal d action sociale ou d un organisme agr par le pr fet et les d penses li es sa prise en
250. nt le juge s efforce d appliquer les engagements internationaux sans priver le Gouvernement et le L gislateur de leurs pr rogatives L une des questions r currentes s agissant de l application du droit de mener une vie priv e et familiale normale dans le contentieux des trangers concerne les rapports entre l institution du regroupement familial et la norme europ enne de l article 8 de la convention europ enne des droits de l Homme L institution du regroupement familial est l ensemble des r gles permettant l tranger en situation r guli re de faire venir en France sous certaines conditions son conjoint et ses enfants mineurs Les conditions ont vari au gr des volutions politiques et juridiques dont le droit des trangers est coutumier mais restent pour l essentiel fond es sur deux crit res l existence de ressources stables et suffisantes et d un logement consid r comme normal pour une famille de m me composition vivant en France Ces r gles reposent sur l id e qu en contrepartie du droit reconnu au ressortissant tranger d tre rejoint par sa famille il est normal d exiger que celui ci puisse d montrer au pr alable qu il sera en mesure d assurer des conditions mat rielles satisfaisantes pour sa famille cette exigence tant justifi e soit par des consid rations utilitaristes emp cher que le membre de famille ne devienne une charge pour la soci t fran aise soit par ces consi
251. nterpr t comme imposant une obligation positive la charge de l tat de procurer un demandeur d asile des secours Ult rieurement dans un arr t Limbuela 845 le comit d appel de la Chambre des lords a consid r que la privation de tels secours constituait une violation de l article 3 L argumentation retenue est particuli rement int ressante si la Cour rejette l argument selon lequel ce serait une question politique elle retient un crit re de gravit le traitement n est inhumain ou d gradant que si par une mesure gravement pr judiciable il m connait les besoins les plus fondamentaux de l tre humain L appr ciation est appel e varier selon la situation personnelle ge sexe tat physique ou mental et le contexte ainsi le fait de laisser la rue de fa on prolong e un demandeur d asile est constitutif d un traitement d gradant sous langle de l article 3847 Quant au droit fran ais c est sur le fondement d une proc dure de r f r libert et par appel une directive europ enne qu une solution identique a t retenue aboutissant la cons cration d un droit de tous les demandeurs d asile des conditions mat rielles d accueil 2 Cons quence une obligation d agir a minima Le juge peut ainsi utiliser les droits civils pour contraindre les pouvoirs publics agir en mati re conomique et sociale N anmoins il semble que l obligation d agir mise la charge d
252. nts qui conditionnent la mise en uvre de l obligation et cet gard il conviendra de s int resser au r le du juge mais aussi de souligner le r le des textes c est dire l importance des dispositions crites dans la r alisation des droits sociaux L existence d une disposition textuelle suffisamment pr cise peut en effet constituer une condition indispensable la concr tisation d un droit et donc la reconnaissance d une cr ance Les tudes aff rentes au droit au service public et au domicile de secours l illustreront Les garanties apport es au droit au service public se trouveront en effet renforc es d s lors qu existe une disposition claire et pr cise faisant peser une obligation sur les personnes publiques De la m me mani re la question de l existence d une r gle crite et de sa normativit se pose galement s agissant de la RSE 1086 V en dernier lieu le rapport d information n 2647 du 23 juin 2010 fait par la d put e Val rie ROSSO DEBORD sur la prise en charge des personnes g es d pendantes et la proposition de loi n 2740 du 13 juillet 2010 visant faire voluer les crit res de l allocation personnalis e d autonomie 1087 Le droit civil conna t la figure du d biteur qui ne peut tre contraint c est l hypoth se de l obligation naturelle sur laquelle v en part Jacques FLOUR Jean Luc AUBERT et Eric SAVAUX Droit civil Les obligations 3 Le rapport d obligatio
253. nu la fin du XIX me si cle lequel a voulu substituer au droit r volutionnaire d essence jusnaturaliste individualiste et contractualiste une nouvelle construction juridique b tie sur une th orie sociologique de l int gration sociale 1988 Le discours doctrinal s accorde en effet sur la fonction de solidarit du service public dans la mesure o il constitue sans nul doute le principal instrument de lutte contre les in galit s de fait 0 Une telle analyse est galement confirm e par la jurisprudence administrative le juge n h sitant pas justifier la cr ation d un service public par la volont d assurer tous et notamment aux plus modestes n ayant pas les moyens financiers de recourir au secteur priv l acc s des prestations jug es essentielles 1090 Le r le du service public dans la mise en uvre des droits se v rifie particuli rement s agissant des droits sociaux qualifi s de droits cr ances Comme le soulignait Jean Rivero les droits de cr ances ne peuvent recevoir satisfaction qu apr s la mise en place d un appareil destin r pondre aux exigences des particuliers Le service public est donc pour la satisfaction de tels pouvoirs le proc d le plus normal Tant que le service public n est pas cr le droit du cr ancier ne peut s exercer 1 1 Services publics et droits cr ances entretiennent des liens troits d s lors on peut s tonner qu aucun texte de droit interne ne
254. nu un d nouement 98 En tenant compte par exemple de l ge du salari CA Riom 24 oct 1987 Bonnet c Perronin JCP G 1989 IV p 323 ou de sa propre exp rience professionnelle CA Lyon 21 oct 2004 n 01 03100 Association Maison d enfants du docteur Yvert c Vicet CERIT CA Metz 13 sept 2010 Garrido c Ets Jung Albert n 10 00241 CERIT 99 Jean SAVATIER Dr Soc 1996 p 685 1000 Contra CA Dijon 10 f vr 2000 JCP E 2001 833 CA Dijon 23 janv 2007 Jacoberger n 06 00712 CERIT 1001 CA Paris 19 d c 1991 Briatte c St COFRAS RJS 1992 n 297 p 181 D 1992 p 95 propos d instructeurs pilotes de l a ronautique civile refusant de se rendre en mission en Angola o s vissait un conflit arm 1002 Soc 11 d c 1986 Nette c St Precilec JCP G 1987 II 20807 obs Odile GODARD Dr ouvr 1988 p 245 obs Mich le BONNECHERE propos d une salari e atteinte d une scoliose 1003 Annie BOUSIGES art pr cit p 285 1004 CA Amiens ler juill 2009 JurisData n 2009 018857 Revue de droit des transports 2010 150 obs St phane CARRE 1005 CA Rennes 16 mars 2004 Villeret c SARL Le Damier Juris Data n 2004 246295 JCP G 2004 IV 3330 JCP E 2004 1726 CA Rennes 3 sept 2009 SA TFE c Le Corvic Juris Data n 2009 009337 Revue de droit des transports 2010 83 obs St phane CARR solution fond e sur l obligation de r sultat en mati re de lutte contre le tabag
255. oies de droit sont de nature garantir une protection efficace des droits sociaux et ce sous l effet de deux facteurs Le premier r side dans la reconnaissance de pouvoirs d urgence qui permettent au juge d intervenir rapidement et d agir en temps r el sur les situations Le second r sulte de l exercice par le juge des r f r s de ses pouvoirs qu il accepte de mettre en uvre de fa on parfois inventive lorsqu est en cause la violation de droits sociaux I Une effectivit li e l existence de pouvoirs d urgence Pour assurer la protection des droits sociaux comme des droits non sociaux la loi organise un acc s facilit au juge des r f r s et le prononc tr s rapide d une d cision Il en r sulte une souplesse proc durale au niveau de l engagement du recours et une extr me c l rit au niveau du prononc du jugement Les pouvoirs qui lui sont attribu s permettent en outre de mettre un terme sans d lai la situation qui se trouve l origine de l atteinte A Une saisine large et imm diate Les proc dures de r f r en contentieux administratif comme en droit judiciaire priv favorisent une possibilit d intervention imm diate du juge des r f r s Si la situation litigieuse trouve son origine dans une d cision chacune des trois proc dures peut sans d lai tre engag e Si en revanche cette 884 Il est en effet n cessaire d identifier que l administration a agi en dehors de
256. oin de beaucoup car son train de vie est assez lev et dont les d biteurs ont beaucoup il sera beaucoup fourni celui qui pour avoir toujours t pauvre a besoin de peu et dont les parents et alli s n ont gu re il sera peu promis 227 La fixation judiciaire de l obligation alimentaire prend parfois des allures de droit de classe L objection ne semble toutefois pas dirimante Car incontestablement fait partie du corpus de l tude le droit des moyens convenables d existence 1228 et la mise en uvre de l obligation alimentaire peut permettre de les obtenir Or ce serait restreindre arbitrairement la question des d biteurs de ce droit social que de poser ab initio qu il ne pourrait contraindre que la collectivit Personne ne conteste que par la reconnaissance d un effet horizontal aux stipulations de la Convention europ enne des droits de l Homme la Cour de Strasbourg a am lior l effectivit des droits en particulier civils et politiques Les tats pour respecter leurs engagements internationaux doivent donc prot ger les droits consacr s y compris des atteintes des particuliers Tout pareillement en imposant des personnes priv es la charge de la satisfaction d un droit social et d s lors que son intervention ne se limite pas cela un tat uvre sa garantie puisqu il am liore la situation de son titulaire cet gard la cons cration du droit l habitat puis du droit au logement d
257. oirs publics consid r e comme constitutive d une violation des droits fondamentaux A un second degr lors de la mise en uvre des droits sociaux par le pouvoir ex cutif ou l gislatif le juge contr le alors les modalit s de la mise en uvre des politiques sociales B A Contraindre la mise en uvre de politiques sociales Alors m me que le texte qu il applique ne reconnait pas de droits sociaux le juge peut tre amen consid rer que les cons quences de la mis re sont susceptibles de placer l individu dans une situation telle que l ensemble de ces droits constitutionnellement garantis seront m connus Au premier chef le droit la vie et la dignit de la personne Mais g n ralement une condition de seuil 330 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux est pos e par le juge 1 En cons quence une obligation d agir peut tre impos e aux pouvoirs publics 2 1 Conditions une menace directe pour la vie et la dignit de la personne Les illustrations les plus symboliques sont g n ralement en lien avec le droit la vie et la protection de la dignit Il s agit dans cette hypoth se de prot ger la vie biologique de la personne Un certain nombre de cons quences conomiques et sociales ont t d duites de la proclamation du droit la vie Certes ce lien n est pas toujours admis Outre la jurisprudence de la
258. on Si pour conclure nous tentons de mettre en rapport les techniques avec les arguments identifi s on notera que la justification de la technique du premier stade ou contenu minimal essentiel peut intervenir soit au moyen de la raisonnabilit quilibre budg taire soit au moyen de la raisonnabilit dignit Quand le juge veut justifier un retour en arri re du point de vue de la protection il invoquera l argument du pouvoir discr tionnaire du l gislateur pour justifier une protection minimum Quand en revanche il veut maintenir la protection 7182 Les auteurs faisaient remarquer qu il existe d autres types de d cision de la Cour qui ne portent pas sur des droits sociaux et qui ont pour effet l augmentation impr vue de la d pense publique Carlo AMIRANTE Diritti fondamentali e diritti sociali nella giurisprudenza costituzionale in Diritti di libert e diritti sociali tra giudice costituzionale e giudice comune Jovene Napoli 1997 p 267 783 V David ROBITAILLE supra et Diane ROMAN infra 318 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux ou m me l tendre il justifiera sa pr f rence en renfor ant son poids dans la balance face au principe du pouvoir discr tionnaire du l gislateur d cision 309 1999 au principe de dignit 784 Enfin si l argument de la raisonnabilit galit permet de justifier des politiques jurisprudentiell
259. on a des cons quences pourtant d terminantes elle peut laisser penser que l autorit comp tente ici le l gislateur est dot e d un simple pouvoir discr tionnaire ce qui justifie du m me coup un contr le restreint En revanche lorsque le pouvoir mis en uvre est suppos li ce qui pose de redoutable difficult de d monstration dans le domaine des droits sociaux parce que tenu de respecter des droits sociaux au contenu d termin un contr le maximum s imposerait 1 Contr le restreint l indice d une intervention l gislative dans un domaine de non droits sociaux Cette hypoth se concerne les cas o le pouvoir discr tionnaire du l gislateur s exprime par la mise en uvre de politiques sociales qui mettent en balance droits fondamentaux notamment droits civils et politiques et int r ts sociaux ou encore des objectifs valeur constitutionnels ou encore des exigences constitutionnelles selon les termes que l on trouve dans la jurisprudence du Conseil constitutionnel fran ais Dans ce cas le pouvoir discr tionnaire du l gislateur ne serait pas limit par un contenu pr d termin d un droit social il devrait plut t mettre en uvre les moyens de r aliser un objectif un programme sans remettre en cause les droits fondamentaux Le juge se borne alors un contr le de l irraisonnabilit i e l erreur manifeste d appr ciation erreur grossi re que
260. on du m decin inspecteur de sant publique ou aujourd hui comp tences constantes du m decin de l Agence r gionale de la sant Par ailleurs l existence d un droit au s jour pour soins ou raison de l tat de sant est un l ment important pour inciter la mise en uvre d une prise en charge financi re et m dicale qui permette l acc s aux soins pour lesquels pr cis ment le s jour a t prot g B Le droit de mener une vie priv e et familiale normale une cr ation revendiqu e par le juge On ne refera pas ici en d tail l historique de la reconnaissance du droit de mener une vie priv e et familiale normale si ce n est pour rappeler les deux tapes majeures qu on constitu l arr t d Assembl e Gisti du 8 d cembre 1978 qui nonce qu il r sulte des principes g n raux du droit et notamment du pr ambule de la Constitution du 27 octobre 1946 auquel se r f re la Constitution du 4 octobre 1958 que les trangers r sidant r guli rement en France ont comme les nationaux le droit de mener une vie familiale normale et les arr ts Babas et Belgacem du 19 avril 1991 qui consacrent la possibilit d invoquer l encontre d une mesure d loignement l article 8 de la convention europ enne de sauvegarde des droits de l Homme prot geant le droit de mener une vie priv e et familiale normale On peut galement souligner la continuit entre ces deux tapes qui m me si e
261. on efficace des examens Les autorit s universitaires sont ainsi condamn es par le juge des r f r s rendre effectif le droit des tudiants au service public de l enseignement sup rieur Conclusion En d finitive la saisine du juge des r f r s permet de garantir l efficacit des droits sociaux dans les situations qui commandent une intervention tr s rapide Non seulement le juge des r f r s est parfaitement outill pour assurer en urgence la d fense de ces droits mais en outre on constate qu il accepte de mettre en uvre les pouvoirs dont il dispose pour veiller leur protection et garantir leur r alisation 351 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux En pr cisant l analyse on observe toutefois une diff rence de situation selon les droits en cause et plus sp cifiquement selon qu existe ou non une structure capable de conseiller d aider et d accompagner devant les tribunaux la personne victime d une atteinte ses droits Lorsque de telles structures existent l effectivit des droits sociaux dans le cadre des proc dures d urgence atteint un niveau lev C est le cas pour les droits reconnus aux demandeurs d asile ces derniers sont efficacement prot g s gr ce aux comp tences des associations qui leur viennent en aide et la ma trise par celles ci des proc dures contentieuses C est le cas galement des droits des trav
262. ond domaine ayant donn lieu des applications significatives est celui de l aide sociale aux familles Une affaire port e devant les juridictions administratives montre tout l int r t de ces proc dures Elle concerne une d cision du 1 avril 2002 par laquelle le D partement des Bouches du Rh ne avait d cid de cesser le versement d une aide sociale l h bergement un b n ficiaire Saisi sur le fondement de l article L 521 1 du CJA le juge des r f r s du tribunal administratif de Marseille rel ve pour conclure l existence d une situation d urgence l absence de ressources de la famille des requ rants et ses difficult s d h bergement Il juge en outre que la d cision portant cessation de versement de l aide sociale tant insuffisamment motiv e elle est de nature faire na tre un doute s rieux sur sa l galit Cette appr ciation contest e par la voie de la cassation ne sera pas remise en cause par le Conseil d tat La juridiction supr me confirme la suspension de la d cision portant cessation de versement de l aide sociale l h bergement et l injonction d accorder cette aide aux requ rants sous astreinte de 100 euros par jour de retard Les droits l obtention d un service se trouvent pareillement prot g s au moyen de ces proc dures 2 Les droits de b n ficier d un service Par la voie du r f r libert et du r f r suspension le juge des r f r s condam
263. onditions minimales d existence et la libert du travail8 8 tout en relevant le refus des constituants de constitutionnaliser des droits sociaux 2 Strat gie de renforcement normatif A la strat gie d enrichissement de textes incomplets s ajoute une strat gie de renforcement normatif qui peut tre illustr e par deux contre exemples bien connus la jurisprudence irlandaise et celle indienne L cart entre les postures judiciaires se remarque d autant plus qu elles se pr sentent dans un contexte normatif tr s ressemblant les constitutions irlandaise et indienne distinguent toutes deux en leur sein entre des droits fondamentaux pr sent s comme justiciables et relevant de la cat gorie des droits civils et des principes sociaux pour lesquels la comp tence du juge est exclue par le texte constitutionnel8 Or en d pit de leur ressemblance litt rale les textes constitutionnels irlandais et indiens ont fait l objet d une interpr tation jurisprudentielle diam tralement oppos e L Irlande tout d abord la jurisprudence de la Cour supr me irlandaise est r v latrice d un souci de fid lit extr me au texte constitutionnel une interpr tation textuelle l emportant sur toute autre consid ration La Cour consid re que l exception de l ducation des enfants aucune disposition constitutionnelle susceptible d tre invoqu e en justice n impose une obligation expresse de l tat de fournir u
264. ons cration par le Conseil d tat de l applicabilit de l article 8 de la CEDH au contentieux des mesures d loignement donne une port e g n rale cette protection C est d sormais essentiellement en fonction de la jurisprudence administrative que vont tre fix s ses contours Certes l intervention du l gislateur conserve tout son int r t lorsqu elle aboutit prot ger contre l loignement des trangers dont la situation ne se rattache pas la vie priv e et familiale par exemple la protection raison de la dur e du s jour habituel en France mais dans les autres cas compte tenu de l volution restrictive de la l gislation en vigueur les standards du l gislateur sont en g n ral moins protecteurs que ceux du juge Au total l tude compar e du r le jou par le juge dans la cons cration du droit de mener une vie priv e et familiale normale et du droit la sant pour les ressortissants trangers ne remet pas fondamentalement en cause l opposition traditionnelle entre droit civils et politiques et droits conomiques et sociaux mais incite cependant la nuancer 924 Droit social 1979 p 57 925 Qui faisait suite aux arr ts de la Cour Europ enne des droits de l Homme dans les affaires Berrehab c Pays Bas du 21 juin 1988 s rie A n 138 et Moustaquim c Belgique du 18 f vrier 1991 359 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des dro
265. ont pas justifi es et proportionn es L intervention du juge permet sur le fondement du n cessaire respect de la vie personnelle du salari de desserrer un peu le lien de subordination 1 pendant l accomplissement de la prestation de travail En dehors des temps et lieu de travail les atteintes au droit au respect de la vie personnelle sont en principe inadmissibles En principe seulement car la fronti re entre les sph res personnelle et professionnelle est poreuse En cas de rattachement possible avec la vie professionnelle le lien de subordination va faire sa r apparition Il importe alors que ces immixtions de l employeur dans la vie personnelle du salari soient strictement encadr es Un contr le rigoureux est exerc concernant les mesures affectant le domicile du salari v ritable sanctuaire de sa vie personnelle La chambre sociale a ainsi rappel employeur que le salari n est tenu ni d accepter de travailler son domicile ni d y installer ses dossiers et ses instruments de travail 2 Elle a aussi cass un arr t d appel admettant le licenciement d un salari refusant de se soumettre un ordre de d m nager 73 Enfin c est surtout propos des clauses contractuelles de r sidence 4 et de mobilit que l tendue du contr le du juge trouve se manifester En contractant ces clauses le salari consent l encadrement de son droit au respect de sa libert personnelle Cependant le jug
266. ont susceptibles de porter atteinte cette libert et aucune justification tir e de la n cessit de pr server la dignit humaine n a t admise par le juge 1 6 M me dans les hypoth ses o l arr t tait circonscrit aux seules personnes de bonne foi le juge administratif a sanctionn l ill galit en refusant de reconna tre qu existait effectivement un risque pour la dignit huma ine 17 Dans le cadre des services publics industriels et commerciaux le juge administratif a ainsi d velopp une jurisprudence restrictive l gard de l effectivit du droit d acc s au service public le principe de la libert du commerce et de l industrie expliquant sans doute que le juge r pugne mettre la charge de l tat une obligation de r sultat Si ce principe c de parfois face la n cessit de cr er un service destin garantir tous le b n fice d une prestation jug e indispensable l8 il s oppose n anmoins dans le cadre des services public industriels et commerciaux existants la mise en uvre de dispositifs sociaux non pr vus par les textes 1134 Pour une analyse divergente v Marc PICHARD Le droit Etude de l gislation fran aise Economica collection recherches juridiques 2006 p 357 et s 1135 V en ce sens CAA de Versailles 25 octobre 2007 commune de Bobigny n 06VE00008 1136 St phane BRACONNIER Les arr t s municipaux anti coupures d eau une r ponse juridique inadap
267. otion de marge nationale d appr ciation dans certains cas En d autres termes il tait tout fait possible que les exigences de l article 8 obligent assouplir les r gles de s jour des enfants et conjoints d trangers et rel guent au second plan les exigences d ordre conomique et social mises en avant par le l gislateur et l Ex cutif pour limiter ce s jour L enjeu de ce d bat tait essentiel car l affaiblissement du regroupement familial par une lecture totalement autonome de l article 8 aurait retir au Gouvernement et au Parlement un instrument de contr le de l immigration enjeu de souverainet et aurait sinon fait dispara tre du moins fortement att nu le principe selon lequel le droit d tre rejoint par sa famille devait tre conditionn par le respect de conditions mat rielles et conomiques enjeu conomique et social Le terrain privil gi de cette opposition a t le contentieux de l loignement En effet s il est possible de contester le refus de regroupement familial en invoquant l article 8 cette voie est peu utilis e sans doute en raison de la dur e des proc dures qui s ajoute la dur e de la proc dure de regroupement Le contentieux se noue donc le plus souvent lors de l diction d une mesure d loignement l encontre du membre de famille et de son contr le 932 Ceseda art L 313 11 7 exclusion en partie th orique dans la mesure o elle aboutit soit
268. our administrative d appel de Paris le terme effectivement renvoyait n cessairement et videmment une approche concr te la simple consultation du dictionnaire indiquant que les synonymes de ce termes sont r ellement v ritablement et vraiment Et ce d autant plus que l administration elle m me avait du moins origine retenu cette interpr tation dans la circulaire du minist re de l int rieur du 12 mai 1998 qui indiquait que la possibilit pour l int ress de b n ficier ou non du traitement appropri d pend notamment de l existence des moyens sanitaires ad quats mais encore des capacit s d acc s du patient ces moyens L acc s aux structures sanitaires ventuelles est fonction de la distance entre le lieu de r sidence du patient et la structure de soins qui conditionne le suivi m dical r gulier mais aussi s agissant de personnes le plus souvent d munies de l existence d une couverture sociale et de son tendue ou d une prise en charge financi re des soins par la collectivit Mais force est de constater que cela n est pas du tout celle qui a t retenue pendant la premi re d cennie d application de la loi En effet sans que cette question ait jamais t soumise une formation solennelle du Conseil d tat ou ait fait l objet d une d cision publi e la jurisprudence tait constante pour s en tenir la disponibilit th orique des soins et pour
269. our faire cesser un trouble manifestement illicite 340 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux En pratique la plupart des d cisions rendues en mati re de droits sociaux concernent le r f r libert Cela s explique par l objet de cette proc dure dont la vocation exclusive est d assurer la d fense des libert s fondamentales et parmi celles ci des droits sociaux On rel ve par ailleurs un certain nombre de d cisions rendues au titre du r f r suspension Quant aux d cisions rendues sur le fondement de la voie de fait elles sont pour leur part extr mement rares et concernent en pratique les droits des travailleurs Les autres droits sociaux n ont pas donn lieu des applications notables en la mati re Cela s explique par la raison suivante les atteintes qui leur sont port es r sultent g n ralement d abstentions alors que la voie de fait doit tre dirig e contre des actions 4 Ces trois proc dures con ues pour assurer le respect de la l galit et la garantie des droits peuvent tre utilis es et elles le sont effectivement par les justiciables s estimant victimes d atteintes leurs droits sociaux La question essentielle dans une perspective pragmatique est de savoir avec quel bonheur elles sont mises en uvre et pour quel r sultat pour les int ress s A la lumi re des d cisions rendues il appara t que ces v
270. ous les trangers d pourvus du droit de demeurer sur son territoire ajoutant que conclure le contraire ferait peser une charge trop lourde sur les tats contractants 46 Le troisi me constat qui il est vrai rel ve de la tautologie porte sur le fait qu au final le juge a surmont ses r ticences et donn sa pleine port e aux dispositions l gislatives M me si la fa on dont ces principes seront appliqu s par les juges du fond sera d terminante la position adopt e offre un exemple de cas o par la combinaison de l intervention du l gislateur et du juge la justiciabilit d un droit conomique et social est garantie la fois en principe et en pratique et avec des implications assez fortes si on les juge par exemple aux craintes que des implications similaires ont pu inspirer la CEDH Au total le juge administratif m me s il a fait preuve au d part d une certaine timidit a fini par tirer toutes les cons quences de la lettre de la loi tout du moins lorsqu il est apparu qu on disposait de suffisamment de recul les implications du dispositif Ainsi s agissant de la mise en uvre des droit l opposition ou la distinction entre droits civils et politiques et droits conomiques et sociaux semble perdre de sa force Certes le juge prend soin en mati re de droit la sant d appr cier l impact de la mise en uvre compl te des r gles pos es par le l gislateur Mais en r alit cette a
271. out ce qui contribue affermir le lien social n est pas d raisonnable 11 Et cette analyse est appliqu e dans les deux cas d esp ce un service public qui ma pas directement une vocation sociale car il s agit d un service culturel ce qui tend conforter le r le assign aux diff rents services publics dans la mise en uvre de la citoyennet La place d volue aux services publics dans le discours politique mais aussi dans la doctrine et la jurisprudence contribue alors mettre la charge des personnes publiques et notamment de l tat un devoir qui trouve sa source dans la n cessit de garantir les conditions n cessaires l exercice de la citoyennet C est donc l que le service public puise les justifications de son existence dans la mesure o le secteur priv ne peut lui seul assurer l acc s de tous aux droits fondamentaux l intervention des pouvoirs publics para t non 1100 COM 2004 374 final 1101 H l ne PAULIAT L acc s aux services d int r t g n ral et la coh sion sociale et territoriale in L acc s aux services d int r t conomique g n ral Jacques VANDAMME et St phane RODRIGUES dir ditions ASPE Europe 2003 p 98 1102 Proposition de r solution n 446 1103 Loi n 98 657 JO 31 juillet 1998 p 11679 104 RFDA 1998 p 539 397 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux seulement ju
272. ouve non seulement des simples d clarations d intentions mais aussi des instruments de standardisation ou m me des accords n goci s Par exemple les accords cadres internationaux qui constituent 1155 Andr HABISCH Jan JONKER Martina WEGNER Corporate social responsibility across Europe Berlin Springer 2005 p 10 1156 Aurora VOICULESCU Human Rights under the Corporate Sphere of Influence Socialising Economic Relationships through Corporate Social Responsibility Processes in Bettina LANGE Socializing Economic Relationships New Perspectives and Methods for Analysing Transnational Risk Regulation workshop Oxford may 2010 1157 Ce ph nom ne est encore analys par G ran AHRNE Nils BRUNSSON L organisation en dehors des organisations ou l organisation incompl te AEGIS le Libellio pp 1 20 p 4 5 412 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux une nouvelle cat gorie sont d finis comme un accord entre une entreprise multinationale et une f d ration syndicale internationale ayant pour objet les activit s internationales de cette entreprise 58 Plusieurs classifications ont t propos es On peut par exemple distinguer entre des codes internes 15 et des codes externes cr s soit dans des instances multinationales Nations Unies Organisation internationale du travail soit par un gouvernement ou une organisation non gouvernementale 1160
273. par les deux premiers alin as de l article 1 sont l g res Tout cr ancier d une pension alimentaire peut se faire payer directement le montant de cette pension par les tiers d biteurs de sommes liquides et exigibles envers le d biteur de la pension Il peut notamment exercer ce droit entre les mains de tout d biteur de salaires produits du travail ou autres revenus ainsi que de tout d positaire de fonds La demande en paiement direct sera recevable d s qu une ch ance d une pension alimentaire fix e par une d cision judiciaire devenue ex cutoire maura pas t pay e son terme L attrait de la proc dure pour le cr ancier est soulign l article 2 selon lequel ind finiment extensive Dans la m me d cision l chelonnement sur deux ann es du paiement de l indemnit de licenciement est lui admis par la Cour en raison de son caract re non pas alimentaire mais indemnitaire Pour une critique v Pierre Yves GAUTIER obs pr cit p 612 favorable une interpr tation plus large encore du champ d application de l exception au d lai de gr ce de l article 1244 1 au del des qualifications savantes l on se demandera simplement quelle est la destination de cette indemnit laquelle a droit un homme ou une femme qui va se retrouver au ch mage pour une dur e ind termin e peut tre tr s longue c est dire dans une des situations les plus douloureuses de la vie contemporaine
274. pement familial en proc dant l introduction des rejoignants par d autres voies Mais sur ce point on peut estimer que le raisonnement est un peu circulaire car le respect d la loi d pend aussi de sa conformit la norme sup rieure en l occurrence internationale Opposer l audace du juge et son constructivisme en mati re de droits classiques sa frilosit en mati re de droits conomiques et sociaux se heurte pour le moins au constat qu en mati re de droits classiques le juge prend aussi largement en compte des aspects de politique publique A l inverse il peut m me dans la mise en uvre de droits conomiques et sociaux faire preuve d une certaine audace pour tirer les cons quences de la l gislation en vigueur B Droit la sant et prise en compte des ressources dans l acc s aux soins quand le juge tire tardivement mais compl tement toutes les cons quences des principes pos s par le L gislateur La loi garantit le droit au s jour de l tranger r sidant habituellement en France dont l tat de sant n cessite une prise en charge m dicale dont le d faut pourrait entra ner pour lui des cons quences d une exceptionnelle gravit sous r serve qu il ne puisse effectivement b n ficier d un traitement appropri dans le pays dont il est originaire 7 De l interpr tation qui est faite de ces conditions r sidence habituelle n cessit d une prise en charge m
275. penses notamment en mati re d aide sociale Le domicile de secours est d fini dans la loi du 24 vend miaire an II comme le lieu o l homme n cessiteux a droit aux secours publics A l origine la d termination du domicile de secours avait un double int r t elle permettait la fois de rattacher un indigent un lieu dans un but de police 2 5 mais aussi dans la logique d une solidarit naturelle d identifier en sa communaut de voisinage 86 la collectivit tenue de prendre en charge les frais aff rents l aide qui lui avait t octroy e L objectif recherch tait d j d viter que les collectivit s ne se d chargent les unes sur les autres de leur responsabilit de prise en charge des individus n cessiteux En 1935 le volet s curitaire de la notion disparait D s lors la notion de domicile de secours en mati re d aide sociale permet exclusivement de d terminer la collectivit d bitrice de la prestation Cette notion est donc au service de l imputation des d penses d aide sociale et en aucun cas elle ne conditionne l octroi de l aide sociale Cette notion son r le et son utilisation dans le champ de l aide sociale vont permettre d illustrer dans quelle s mesure s il peut tre compliqu 1283 Les d penses d aide sociale en 2008 Etudes et R sultats janvier 2010 n 714 p 2 1284 V en ce sens le Rapport Jamet du 20 avril 2010 disponible au t l chargemen
276. personnes g es afin de faciliter leur maintien domicile Cette intervention ne porte pas atteinte au principe de la libert du commerce et de l industrie dans la mesure o elle est motiv e par le principe de solidarit c est dire par la volont de garantir toutes les personnes g es et notamment aux plus modestes le b n fice d une prestation indispensable leur maintien domicile 8 Les lois du march peuvent ainsi c der face aux imp ratifs de solidarit Cela met alors en lumi re les carences du secteur priv qui n est pas en mesure de proposer une offre de service accessible tous or il appartient aux personnes publiques de combler ces carences Mais la justification des interventions des personnes publiques en mati re de cr ation de services publics n est pas circonscrite au seul secteur social le r le civique que rev t le service public contribue en effet l gitimer les interventions des personnes publiques dans d autres secteurs Ce r le tient ce que le service public est un instrument essentiel pour garantir aux citoyens un mieux tre conomique et social 19 mais il est galement pr sent comme une composante de la citoyennet et notamment de la citoyennet europ enne C est ce qui ressort du libre blanc de la Commission europ enne du 12 mai 2004 dans lequel il est affirm que l acc s aux services d int r t g n ral est n cessaire pour permettre aux citoy
277. possibilit de regroupement l atteinte devait tre regard e comme constitu e en fonction du titre de s jour d tenu par le conjoint de la dur e du s jour du nombre des enfants etc Mais si cette typologie a assur e une certaine pr visibilit elle ne r glait pas la question de principe La fa on dont le Conseil d tat dans le r cent arr t Boudaa a choisi de clarifier cette question lancinante offre une illustration de la fa on dont le juge value l impact de sa jurisprudence sur la politique publique avec laquelle 933 V CE Pr sident de la section du contentieux 2 d cembre 1992 Mme Yachir n 135418 non publi CE Pr sident de la section du contentieux 19 septembre 1994 Pr fet de la Marne n 156808 CE Pr sident de la section du contentieux 21 novembre 1994 M Li n 147199 non publi en dernier lieu CE 30 mai 2005 Pr fet du Val de Marne c Mme Diarra n 260364 aux tables 934 Req n 231033 publi aux tables 935 CE Sect 28 d c 2009 n 308231 Mme Boudaa pouse Azzi 363 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux elle est susceptible d entrer en contradiction ou en concurrence Le Conseil d tat nonce d sormais sans ambigu t que la circonstance que l tranger rel verait la date de cet examen des cat gories ouvrant droit au regroupement familial ne saurait par elle m me intervenir dans
278. pproche ne singularise pas le contentieux des droits conomiques et sociaux puisqu elle est galement tr s pr sente dans le contentieux du droit de mener une vie priv e et familiale normale o se manifeste dans l application concr te des principes un souci parfois explicite d appr cier l impact de cette jurisprudence par rapport la politique gouvernementale et la sa mise en uvre l gislative947 Au terme de ce tour d horizon on peut faire un constat et une r serve Pour aussi d cevant que cela puisse para tre l tude compar e de la protection du droit de mener une vie priv e et familiale normale et du droit la sant n autorise pas de conclusions radicales sur la diff rence d approche du juge l gard des droits conomiques et sociaux et des civils et politiques L id e d une prudence ou d une r ticence particuli re du juge l gard des droits conomiques et sociaux n est pas compl tement d mentie puisque l on voit bien 946 Par 44 7 On se souviendra par exemple que dans ses conclusions sur l arr t Gisti de 1978 le commissaire du gouvernement Dondoux avait pris avant de conclure de formuler deux observations sur l opportunit du d cret de 1977 dont il proposait la censure en soulignant d une part que le d cret et son annulation n avaient qu une port e symbolique 96 des trangers vivant en France tant sous r gime conventionnel et d autre part que l influen
279. pr sence il affirme qu il r sulte des pi ces du dossier que dans la gestion de la situation qui pr vaut l Universit de Toulouse Le Mirail depuis l occupation et le blocage des acc s aux locaux le pr sident de cette Universit alors m me qu il a mis en oeuvre les moyens de poursuivre des enseignements destin s des cat gories particuli res d tudiants et d velopper pour les autres des modes alternatifs d acquisition des connaissances n a pas utilis l ensemble des pouvoirs qu il tient de l article L 712 2 du Code de l ducation qu il a ainsi ill galement m connu l tendue de ses pouvoirs qu il n est pas tabli que la sauvegarde de l ordre public et le respect des droits d autrui auraient justifi qu il s abstienne d exercer l ensemble desdits pouvoirs Il ajoute que les menaces de troubles l ordre public n tant pas suffisamment tablies pour laisser se poursuivre l atteinte la libert personnelle des tudiants cette libert implique de faire cesser les contraintes que le blocage fait peser sur la poursuite de leur ann e universitaire Le dispositif de ordonnance en tire la conclusion qui s impose pour sauvegarder l acc s l enseignement sup rieur Il est enjoint au pr sident de l Universit de Toulouse Le Mirail de prendre toutes mesures utiles particuli rement la poursuite de l ensemble des enseignements dans les conditions propices une pr parati
280. probablement la justiciabilit du droit dans la mesure o il vite que des incertitudes en la mati re freinent le recours au juge En outre alors que en principe la repr sentation est obligatoire devant le tribunal de grande instance et ses diverses formations l article 1139 du Code de proc dure civile dispense du minist re d avocat certaines proc dures relevant de la comp tence du juge aux affaires familiales parmi lesquelles le contentieux de l obligation alimentaire Une entrave la saisine du juge par les personnes les plus modestes est de la sorte lev e12 4 Ce souci d un moindre co t la charge d un demandeur dans le besoin anime aussi les r gles d rogatoires relatives la comp tence rationae loci le juge de l obligation alimentaire m me sil n est pas la juridiction de proximit 2 est un juge proche En effet alors que le juge territorialement comp tent est en principe celui du domicile du d fendeur ce qui peut conduire devoir saisir une juridiction tr s loign e avec tous les surco ts que cela comporte m me pour une personne b n ficiaire de l aide juridictionnelle en vertu de l article 46 du Code de proc dure civile le juge du domicile du d fendeur est galement en mati re alimentaire comp tent 6 et une telle option est aussi ouverte concernant un litige transfrontalier au sein de l Union europ enne par le r glement du 18 d cembre 2008 relatif la comp
281. que un principe constitutionnel quand la Cour trouve une lacune qui pour tre combl e n cessiterait un choix normatif de type politique elle ne peut pas mettre une d cision rimes oblig es tant donn la pluralit d options normatives qui pourraient se pr senter pour remplir le vide laiss par le l gislateur En l esp ce au lieu d imposer une solution et donc d exercer de mani re impropre une fonction de l gislation positive la Cour d couvre un principe au moyen duquel elle ne fait pas autre chose que de 316 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux d finir le droit social et en impose le respect au l gislateur et au juge a quo pour le cas qui lui est soumis 2 La raisonnabilit du choix l gislatif les bons arguments selon le juge constitutionnel Selon R Guastini l argument de la raisonnabilit est un argument tautologique Les tribunaux on l a vu ont forg le principe de raisonnabilit sur le fondement d une interpr tation d sormais r pandue du principe d galit selon laquelle les cas gaux doivent tre trait s de fa on identique les cas diff rents de fa ons diff rentes Mais comment d cider quels sont les cas semblables et quels sont les cas diff rents En d autres termes quelles sont les distinctions justifi es et quelles sont les distinctions constitutives de discriminations Et bie
282. quelle peut tre prononc e d office par le juge c est dire sans m me avoir t sollicit e par le requ rant Le Conseil d tat consid re en effet que le juge des r f r s peut de sa propre initiative assortir la mesure de suspension de l indication des obligations provisoires qui en d couleront pour l administration CE 27 juillet 2001 Ministre de l emploi et de la solidarit c Vedel Lebon p 416 893 L astreinte est prononc e sur le fondement des dispositions de l article L 911 3 du CJA pour le juge administratif et sur le fondement des dispositions de l article 491 du CPC pour le juge civil 343 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux comportement d termin positif ou n gatif que le juge d finit au regard des circonstances particuli res de l esp ce pour mettre un terme imm diatement la violation constat e Quelle que soit la mesure prise la d cision rev tira comme toute d cision de justice un caract re obligatoire et ex cutoire celui ci pouvant produire effet d s son prononc 1 Au final les pouvoirs et proc dures mis la disposition du juge des r f r s favorisent une intervention extr mement rapide de ce dernier pour prot ger les droits des plaideurs Tout l enjeu est alors de d terminer si le juge des r f r s accepte de mettre en uvre ces pouvoirs lorsque les demandeurs engagent un recours pou
283. r cautions prises il n en demeure pas moins possible de percevoir que par cette technique la Cour proc de ni plus ni moins ce que l on coutume d appeler en droit administratif un contr le de l exc s de pouvoir en l occurrence l gislatif Ainsi dans la d cision n 421 de 1991 la Cour d clare l inconstitutionnalit de la disposition qui pr voit qu en cas de transformation du contrat de travail d un temps plein un temps partiel et vice versa le montant de l indemnit de fin de contrat est calcul e sur la base de la r tribution correspondant aux douze derniers mois de service Cette disposition est jug e contraire l article 3 de la Constitution tant du point de vue du principe d galit que de celui du principe de rationalit Sur le premier point elle traite en effet de fa on identique des situations diff rentes ce qui cr e un d savantage pour l individu qui a travaill temps partiel seulement dans sa derni re ann e de contrat et en m me temps une situation avantageuse mais injustifi e pour celui qui a donn un service temps complet dans sa derni re ann e Sur le second point c est parce que l indemnit est liquid e sur la base d une r tribution r duite en cas de travail temps partiel m me pour les ann es de services effectu es temps plein sans tenir compte que pour ces ann es l employeur et le salari ont vers une contribution proportionnelle l enti re
284. r gime ou d faut a d clarer que l omission du l gislateur mettre un droit social donn en uvre ne respecte pas la Charte Dans ce dernier cas la constatation de la Cour demeurera purement formelle puisque le juge ne dispose pas du pouvoir de contraindre le gouvernement faire quoi que ce soit pour y rem dier La conception formelle et mat rielle quant elle prend forme dans l expression de standards qui pourront aller vers le haut mais qui ne pourront pas tendre vers le bas Dans cette seconde hypoth se l accent est mis sur la d finition juridictionnelle du droit il s agit ni plus ni moins pour le juge que de formuler explicitement les obligations minimales essentielles qui d couleraient de la cons cration constitutionnelle d un droit social On touche ici une question tr s controvers e puisque cette technique appara t comme un rem de juridictionnel au caract re insuffisamment pr cis ou vague de la formulation d un droit social On sait en effet toutes les cons quences que la doctrine a traditionnellement tir de cette impr cision pour justifier la faible justiciabilit des droits sociaux l impr cision le caract re programmatique mettant en cause jusqu l existence m me d un droit justement parce que sa d finition d pendrait exclusivement de la volont discr tionnaire du l gislateur C est d ailleurs l une des raisons pour lesquelles la Cour constitutionnelle sud afric
285. r ailleurs la chambre sociale a indiqu que le retrait constitue pour le salari un droit et non une obligation 4 Elle a encore estim que la condition d ext riorit du danger n est pas exig e d une mani re exclusive 85 Plus int ressantes sont les d cisions par lesquelles le juge pr serve la dimension subjective du droit de retrait 1 neutralise le caract re imminent du danger all gu 2 et admet la nullit du licenciement du salari ayant exerc son droit de retrait 3 1 La pr servation de la dimension subjective du droit de retrait L article L 4131 1 C trav agr ge deux l ments pour composer le droit de retrait un l ment subjectif le motif raisonnable de penser un danger et un l ment objectif le danger grave et imminent pour sa vie ou sa sant Le risque pour les titulaires de ce droit serait de voir s imposer une interpr tation minorant le premier l ment en privil giant le second Les juges 978 Soc 6 f vr 2001 SA Abilis c Doussin RJS 4 01 n 412 979 Soc 2 juill 2003 RJS 10 03 n 1120 Soc 25 mars 2009 n 07 45281 JCP S 2009 1294 note Bernard BOSSU salari affect 150 km de son domicile alors qu il ne dispose pas d un moyen de transport personnel 980 Beno t GENTAUT La proportionnalit dans les relations de travail De l exigence au principe NBT Dalloz 2009 p 221 981 Soc 14 oct 2008 n 07 40523 RJS 12 08 n
286. r le biais d un recours pour exc s de pouvoir ou par le biais d un r f r afin de faire sanctionner une discrimination c est dire une diff rence de traitement injustifi e Outre ce droit l galit existe galement un droit au fonctionnement r gulier du service d coulant des principes de continuit et d adaptabilit il implique que les usagers puissent b n ficier de la prestation dans les conditions normalement pr vues Un tel droit qui p se tant sur la personne publique gestionnaire de l activit que sur le d l gataire de service public 5 permet par exemple de s opposer aux interruptions injustifi es 1 6 il conf re par cons quent un droit la prestation dans les conditions d finies par les textes Ma s surtout il importe de souligner qu un tel droit est opposable et justiciable dans la mesure pouvant pr tendre la couverture maladie universelle Dans l hypoth se des services publics vocation sociale la prise en compte des ressources pour exclure de l acc s l activit est justifi e 1121 CE 30 juin 1989 BAS de Paris Contre L vy RFDA 1990 p 578 concl Daniel LEVIS Dani le LOCHAK Les discriminations frappant les trangers sont elles licites Droit social 1990 n 1 p 76 1122 TA Lyon 17 d cembre 1996 Association comit tous fr res rec tables p 693 1123 V galement TA Marseille ordonnance 21 janvier 2002 M Sow AJDA avril 2002 p 362 dans ce
287. r violation d un droit social Fait il preuve de prudence de retenue au dessein de pr server les deniers publics ou au contraire consent il utiliser pleinement et quel qu en soit le domaine les pr rogatives qui lui sont confi es par la loi Au regard des d cisions rendues il appara t que les juges n h sitent pas mettre en uvre les pouvoirs qui leur sont conf r s Il s agit l du second facteur d effectivit des droits sociaux savoir l exercice par le juge de ses pouvoirs d urgence IT Une effectivit li e l exercice des pouvoirs d urgence Devant les tribunaux judiciaires comme les juridictions administratives le juge met en uvre les pouvoirs qui lui sont reconnus pour prot ger tant les droits des travailleurs que les droits sociaux qui impliquent titre principal l attribution de biens ou la prestation de services A Des pouvoirs mis en uvre pour les droits des travailleurs Les d cisions les plus nombreuses pouvant tre recens es concernent les droits des travailleurs libert syndicale droit de gr ve et libert du travail 1 Libert syndicale Le refus d accorder aux syndicats et aux d l gu s syndicaux les droits qui leur sont reconnus par la loi autorisations d absence d charge d activit de service mise disposition de locaux a t sanctionn de multiples reprises par le juge des r f r s8 84 article R 522 13 al 2 pr voit que le juge administratif
288. re de RSE Les organisations internationales en attendant une proposition mondiale ont pourtant parfois trouv s organiser On a pu identifier deux tendances elles peuvent d abord proposer un texte encadrant les pratiques de la RSE ou servant de mod les aux entreprises souhaitant s inscrire dans ces proc d s Elles peuvent ensuite participer la juridicisation de la responsabilit sociale 1 Vers la construction d un cadre Des textes d encadrement des pratiques de la RSE Parce que le droit international public est applicable 17 il faut d abord penser aux textes classiques de protection des droits sociaux Par exemple les conventions de POIT ont pu donner lieu des jugements en faveur de la protection des droits de l Homme l Mais sa port e restreinte a conduit plusieurs organisations internationales se tourner vers d autres types de textes Le principal probl me pos tous les garants du droit dur national ou international est celui de l int r t et de l ad quation d un texte encadrant la 119 Disponible sur http www iso org iso fr pressrelease htm refid Ref1299 V aussi Clotilde DE GASTINES ISO 26 000 quand la RSE se veut norme M tis 3 Mai 2010 http metiseurope eu iso 26 000 quand la rse se veut norme_fr_70_art 28780 html 196 Manifeste disponible sur http www globaleconomicethic org 02 manifesto 01 php 1197 Olivier de SCHUTTER L incrimination universelle de la violation
289. re du service public de l ducation Le Conseil d tat a en effet eu l occasion d engager la responsabilit de l tat en raison de sa carence dans la mise en uvre des moyens n cessaires au fonctionnement de ce service public 3t Par ailleurs le juge administratif n a pas h sit affirmer dans une d cision du 8 avril 2009 l existence d une obligation de r sultat en faveur des 1127 CE 27 janvier 1988 Ministre de l Education nationale contre Giraud rec p 39 le juge a reconnu la faute de l tat qui n avait pas nomm suffisamment de professeurs pour assurer les heures d enseignement obligatoires inscrites au programme scolaire 1128 Sur cette question voir les arr ts rendus par le CE le 29 d cembre 1997 Commune de Gennevilliers et Commune de Nanterre avec les conclusions de Jacques Henri STAHL pr cit note Michel BORGETTO RDP 1998 n 3 p 899 V galement CE 20 janvier 1989 CCAS de la Rochelle AJDA 1989 p 398 note Xavier PRETOT CE 18 mars 1994 Mme Dejonckerre LPA 4 novembre 1994 note Victor HA M 1129 CE 28 mars 1997 Soci t Baxter rec p 114 1130 V par exemple s agissant du service t l phonique les obligations figurant l article L35 1 du code des postes et des communications t l phoniques 1131 CE 27 janvier 1988 Ministre de l ducation nationale contre Giraud pr cit 405 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits soc
290. res droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux protection constitutionnelle et que ce balancement serait lui aussi l objet d un contr le de la part de la Cour dans les formes et dans les modes appropri s l usage du pouvoir discr tionnaire du l gislateur Enfin dans une d cision n 417 1996 la Cour rejette une question de constitutionnalit et affirme qu il n est pas possible d exclure la possibilit d une intervention l gislative qui en raison de l ind rogeable exigence de limitation de la d pense publique r duise d finitivement un traitement de pension pr c demment pr vu tant donn qu il existe la limite des ressources disponibles Au Canada les tribunaux s appuient aussi le caract re conditionn des droits conomiques et sociaux pour en r duire la port e juridique ou tout simplement refuser de reconna tre leur caract re fondamental et constitutionnel et les restreindre de simples d clarations d intentions politiques Par exemple dans l arr t Gosselin en premi re instance la Cour sup rieure affirmait Il y a une diff rence de nature entre d une part les droits conomiques et sociaux qui exigent une intervention active et l engagement de ressources importantes de l tat pour leur mise en uvre et d autre part les droits civils et politiques qui n exigent g n ralement que des am nagements aux institutions politiques et juridiques et
291. ressants en mati re de droits de l Homme 2 La question se pose n anmoins de savoir s ils pourraient tre transpos s aux droits sociaux fondamentaux Au niveau europ en l id e d une comp tence universelle en mati re civile a t sugg r e Un avant projet de Convention La Haye n a pas abouti 25 Une proposition d octobre 2008 voque l augmentation du champ d application de la convention de Bruxelles 11214 au del des litiges europ ens L id e est que les r gles de comp tence internationale de chaque tat doivent dispara tre et que des d rogations doivent permettre d attraire des situations particuli res par exemple si les exigences du proc s quitable le requi rent Cette approche permettrait de sanctionner les violations en mati re de droits fondamentaux et une meilleure protection en substance des exigences des droits de l Homme Il faut cependant s interroger sur l int r t d une juridicisation des pratiques de droit mou Beaucoup ont remarqu que ce durcissement irait l encontre de la nature m me de la RSE fond e sur son caract re volontaire 215 C est sur ce croisement paradoxal que le juriste bute aujourd hui Conclusion En conclusion cette tude a t l occasion de peindre gros traits le r le des entreprises des tats et des organisations internationales dans la protection des droits sociaux en mati re de RSE Protection efficace La question reste en suspens Sil appar
292. revdh files wordpress com 2012 04 la justiciabilitc3a9 de 1 obligation alimentaire entre parents et allic3a9s3 pdf proc dures civiles d ex cution pr cit Ce monopole est galement malmen lorsque les organismes d biteurs de prestations familiales sont autoris s recouvrer une cr ance en vertu des articles L 581 3 ou L 581 6 du Code de la s curit sociale v supra note 50 1281 Loi n 75 618 du 11 juillet 1975 pr cit art 2 al 2 L article 13 de la loi dispense le cr ancier d un tel pr alable s il a d j fallu recourir la proc dure de recouvrement public et s il souffre d un nouveau retard de paiement de plus d un mois 1282 Loi n 75 618 du 11 juillet 1975 pr cit art 7 439 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux CHAPITRE 4 LES DIFFICULTES DE LA DETERMINATION DU DEBITEUR L EXEMPLE DU DOMICILE DE SECOURS EN MATIERE D AIDE SOCIALE CLAIRE MAGORD En 2008 les d penses brutes d aide sociale repr sentaient pour les d partements 29 3 milliards d euros sur un budget global de 48 4 milliards euros soit 60 des d penses de gestion courante hors investissement 1283 La part du budget d un d partement affect e au financement de l aide sociale est substantielle et le contexte actuel de d tresse financi re des collectivit s 284 ne fait qu accentuer la tendance de ces derni res tenter de limiter au maximum les d
293. ril 2002 Mme Owusu 3 qui censure pour atteinte disproportionn e au droit de mener une vie priv e et familiale un arr t de reconduite la fronti re pris l encontre du conjoint d un tranger en situation r guli re et parent de deux enfants alors m me que cette personne peut pr tendre au regroupement familial En pure logique une de ces approches aurait d pr valoir sur l autre En r alit l on a assist pendant plusieurs ann es la cohabitation de ce que le rapporteur public L Derepas nommait dans ses conclusions sur l arr t Boudaa un premier ensemble et un second ensemble de d cisions c est dire de deux courants jurisprudentiels sinon parall les du moins d une conciliation d licate Et si le rapporteur public estimait avec une certaine bienveillance que ces deux courants ne sont pas contradictoires et traduisent simplement le fait que le m me crit re la possibilit de recourir au regroupement familial peut en fonction des circonstances de l esp ce venir au soutien d un rejet ou ne pas faire obstacle une annulation force est de constater qu il tait parfois bien difficile de d terminer dans quelles circonstances d esp ce l article 8 devait c der le pas devant le regroupement familial et r ciproquement En pratique c est une typologie de situations qui a t progressivement forg e par le juge pour indiquer les cas dans lesquels malgr la
294. ris L obligation alimentaire ne peut tre comprise qu au regard de l tat de besoin qui en conditionne l existence m me Or cet tat est justement de nature compliquer l acc s au juge comme pousser renoncer la garantie que constitue le recours celui ci Une meilleure justiciabilit du droit passe pr cis ment par la protection contre ces deux cueils A Une accessibilit renforc e Rationae materiae le juge de l obligation alimentaire est un juge facilement identifiable c est le juge aux affaires familiales juge du tribunal de 1231 J CI Civil art 205 211 fasc 20 Aliments Obligation alimentaire Caract res 2002 par Laurent LEVENEUR n 1 C est une cr ance priv e d une nature particuli re Jean HAUSER et Dani le HUET WEILLER Trait de droit civil dir Jacques GHESTIN La famille Fondation et vie de la famille 2 d LGDJ 1993 n 1350 p 903 1232 En ce sens v Jean CARBONNIER Droit civil t 2 La famille l enfant le couple 21 d PUF coll Th mis 2002 p 60 La l gislation favorable aux cr anciers est plut t le signe d un mauvais fonctionnement de l institution Jean HAUSER et Dani le HUET WEILLER pr cit n 1342 p 900 428 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux grande instance Le caract re tr s g n ral de sa comp tence favorise
295. rise s assure ainsi de l vitement d une justice nationale ou arbitrale Dans le m me temps les plaintes des salari s sont reconnues et donnent lieu un traitement proc dural interne Il faut n anmoins relativiser l apport de ces m canismes Si la pr sence des syndicats est de nature garantir une protection des travailleurs on peut cependant craindre que ces acteurs aient un r le moins affirm que le management et un poids in gal Les sorties de conflits peuvent cependant tre le fruit de n gociations et de compromis n goci s un niveau plus central que le litige originel souvent local 178 Ce d placement g ographique peut tre particuli rement important lorsqu il s agit de garantir des droits fondamentaux Les proc dures internes ne permettent cependant pas toujours d engager l entreprise sur le terrain d une enti re responsabilit sociale La saisine du juge entra ne n cessairement le risque d une interpr tation des termes de l accord 1174 V les accords Renault 1175 V les accords EADS Generali Suez en 2007 et Total en 2004 1176 V les accords Ford 2000 Danone 2001 1177 Israel DE JESUS BUTLER Non governmental Organisations Participation in the EU Law Making Process the Example of Social Non Governmental Organisations in the Commission Parliament and Council 2008 14 European Law Journal 5 p 558 ets 1178 V Ren e Claude DROUIN International framework agreements a study i
296. roits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux SECTION 2 LA PROTECTION JURIDICTIONNELLE DES DROITS SOCIAUX COMPAREE A CELLE DES DROITS CIVILS EXISTE T IL UNE REELLE DIFFERENCE DE MISE EN UVRE DES DROITS Le postulat est constamment mis en avant les droits sociaux seraient essentiellement programmatiques et ne pourraient pas faire l objet d une protection juridictionnelle comparable celle dont b n ficient les droits civils ou politiques Face aux droits sociaux le juge respectueux du pouvoir d mocratique du Parlement et limit par le caract re politique des arbitrages budg taires n cessaires leur mise en uvre pratiquerait un self restraint et renverrait vers l h micycle des questions qui ne pourraient tre tranch es dans les pr toires L argument m ritait que l on s y attard t Deux exemples ont t choisis pour tenter de prendre la mesure de l cart existant dans la mise en uvre juridictionnelle des droits Celui d une part du contentieux du droit du s jour des trangers 1 celui d autre part des droits des salari s 2 1 PROTECTION COMPAREE DU DROIT AU SEJOUR POUR MENER UNE VIE PRIVEE ET FAMILIALE NORMALE ET POUR RAISON MEDICALE UNE APPROCHE SPECIFIQUE DU JUGE DANS LA PROTECTION DES DROITS ECONOMIQUES ET SOCIAUX JOHANN MORRI Le d veloppement massif du contentieux des trangers depuis la fin des ann es 1980 a fait l objet de nombreux commentaires ou analyses
297. rporations and human rights Oxford Portland Oregon Hart Pub 2006 pp 219 240 1150 V infra partie I 1151 V Claire MARZO Les risques juridiques cr s par les accords cadres internationaux opportunit s dangers strat gies in Marie Ange MOREAU Justice et mondialisation du droit 410 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux De fa on plus normative quelles volutions peut on en attendre Faut il contraindre les entreprises Et le peut on Quel est le r le des organisations internationales L Europe conna t elle des particularit s La d centralisation de la protection des droits est elle une bonne chose 15 De nombreux auteurs ont tent de r pondre certaines de ces questions 153 L objectif de cette tude se limite l une d entre elles celle de l effectivit de la protection des droits sociaux par les entreprises multinationales L int r t de cette question r side dans un paradoxe qui r side dans la d finition m me de la RSE Elle a pour objectif la contrainte de l entreprise au respect de r gles de droit social Pourtant son caract re volontaire rend l id e d une contrainte tatique ou non impossible En dehors de l tat le socle tatique ou international de valeurs communes risque de ne plus tre respect et le travailleur peut se trouver dans un tat de quasi incapacit se d fendre L entreprise s
298. rt 2059 Toutes personnes peuvent compromettre sur les droits dont elles ont la libre disposition a contrario l indisponibilit de la cr ance alimentaire fait obstacle au compromis C civ art 2060 On ne peut compromettre sur les questions d tat et de capacit des personnes sur celles relatives au divorce et la s paration de corps ou sur les contestations int ressant les collectivit s publiques et les tablissements publics et plus g n ralement dans toutes les mati res qui int ressent l ordre public or il ne fait aucun doute que l obligation alimentaire rel ve de cette derni re cat gorie 1245 Sur l impossibilit de la transaction v dans un contexte qui donne la solution une port e tr s g n rale Cass civ 28 f vrier 1949 JCP 1949 IT 4888 note Paul ESMEIN D 1949 J 301 note Georges RIPERT qui crit le conjoint divorc qui par insouciance ou g n rosit a renonc sa pension celui qui a transig croyant bien faire pourra se trouver quelques ann es plus tard priv de tout secours I faut le d fendre contre lui m me nous soulignons Il est en tout cas de l int r t social qu il ne soit pas un malheureux la charge de l Etat L arr t rapport ne s arr te pas l objection que deux poux divorc s peuvent discuter librement leurs int r ts Il s inscrit dans la ligne g n rale d un droit protecteur des faibles Adde r it rant la solution Cass civ 23 ma
299. rtes d thique alerte professionnelle et droit du travail fran ais tat des lieux et perspectives Rapport au gouvernement 2007 la documentation fran aise 1184 Olivier de SCHUTTER Les affaires Total et Unocal Complicit et extraterritorialit dans l imposition aux entreprises d obligations en mati re de droits de l Homme Annuaire fran ais de droit international LII Paris CNRS ditions 2006 p 61 et s 418 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux Aux tats Unis le juge s est appuy sur l Alien tort act 85 Cette loi permet aussi aux trangers de venir devant ce fort f d ral avec une action en tort de droit civil et non pas de droit p nal pour faire une demande de r paration civile en cas de violation du droit des gens 1 Elle tait originellement peu appliqu e et surtout dans des cas de piraterie Elle a t ressuscit e en 1980 pour offrir un fort des personnes trang res victimes de torture et plus r cemment contre une entreprise priv e Un grand nombre de recours ont t d pos s et ce dans deux domaines la protection de l environnement et la violation de normes sociales On trouve par exemple un contentieux men par des travailleurs sur une plantation au Lib ria t87 Ils faisaient valoir qu ils taient victimes d esclavage du fait de leurs mauvaises conditions de travail Si leur plainte n a pas abouti il semble n
300. rticle 14 constitue tr s 862 CEDH 16 septembre 1996 Gaygusuz c Autriche 41 863 CEDH 30 sept 2003 Koua Poirrez c F n 40892 98 37 864 CEDH 12 avril 2006 Stec et autres c RU 54 CEDH 12 octobre 2004 Kjartan smundsson c Islande 63 64 865 CEDH GC 16 mars 2010 Carson c RU 339 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux nettement une liste ouverte866 et la Cour a admis par exemple que le lieu de r sidence pouvait tre un motif suppl mentaire de discrimination interdite par la Convention 67 2 Un contr le substantiel le respect effectif des droits garantis Dans ce type d hypoth se le juge v rifie si la l gislation adopt e est conforme aux droits sociaux Cette justiciabilit objective des droits est particuli rement d velopp e par la Cour supr me indienne qui affirme ainsi compte tenu du fait que les Principes directeurs de la politique de l tat ne sont pas ex cutoires devant un tribunal il ne sera certainement pas possible de faire prendre une d cision judiciaire pour contraindre l tat de garantir le respect de ces l ments essentiels qui participent de la dignit humaine Cependant lorsqu une l gislation a d j t promulgu e par l tat responsable de la satisfaction de ces besoins des travailleurs et qui ce faisant prend en charge leur droit de vivre dans des conditions de dignit hu
301. s Nations Unies la Global Reporting Initiative SA 8000 ISO 14001 et bient t sans doute ISO 26000 poussent de plus en plus une certaine convergence des pratiques renforc e encore par l action des cabinets de conseil et d audit des agences de notation extra financi re et de certaines coles de management 203 L institution d obligations trouve un accueil plus mitig Par exemple au sein de l Union europ enne l id e a t mise que la RSE n est pas incompatible avec un cadre juridique Plusieurs propositions ont stimul l int r t des entreprises 2 Mais aucune l gislation n a vu le jour Le principal probl me tient ce que les entreprises et les autorit s communautaires ne r ussissent pas d finir la RSE et lui donner un contenu pr cis 2 5 Certains souhaitaient utiliser une directive sur le RSE comme un standard minimal fixant ce que les entreprises europ ennes devraient s engager offrir en mati re de droits sociaux et environnementaux D autres envisagent une loi sur le reporting social et environnemental L exemple de la loi NRE fran aise qui oblige les entreprises cot es en bourse inclure des informations sociales et environnementales dans leur rapport annuel de gestion montre qu un cadre juridique peut contribuer 1199 On pensera l exemple du comit d entreprise europ en qui sous l apparence d une r gle obligatoire ne propose qu un mode d emploi de cr ation du comit qu
302. s conditions minimales d existence 7Z utilis par la Cour constitutionnelle allemande dans sa r cente d cision Hartz IV878 la Cour consid re que la r forme l gislative des prestations sociales m conna t ces principes les modes de calcul ne respectant ni la dignit de la personne humaine ni le principe de l tat social Toutefois sans se prononcer sur le montant des allocations concern es elle cherche surtout imposer une m thode de d termination de cette aide Si la Cour rappelle que le l gislateur dispose d une marge d appr ciation Gestaltungsspielraum en fonction de l tat de d veloppement de la soci t et des conditions de vie existantes n anmoins des directives encadrent le pouvoir d appr ciation du l gislateur notamment le l gislateur doit de mani re quitable et compr hensible dans le cadre d une proc dure transparente et appropri e d terminer l ensemble des charges n cessaires l existence sur les fondements de chiffres prouv s et de m thodes de calcul concluantes Conclusion Tout en conc dant la pertinence historique et textuelle de la distinction entre droits civils et droits sociaux un aper u comparatiste permet de relativiser sa pertinence jurisprudentielle et de souligner l interchangeabilit des droits civils et sociaux pouvant exister dans certaines jurisprudences En effet il est techniquement possible aux juges se fondant sur les droits civils proclam s par les
303. s quemment a besoin d une aide de dernier recours de la part de l tat 4 Les tribunaux doutent par ailleurs de leur comp tence se prononcer sur des questions socio conomiques complexes ainsi que la l gitimit politique pour un juge de remettre en question les choix budg taires du gouvernement La r alisation des droits sociaux implique en effet pour l tat la d pense de fonds publics Consid rant la pression que cela exercerait sur les ressources tatiques les tribunaux canadiens de m me que la Cour constitutionnelle sud africaine malgr le caract re plus progressiste de sa jurisprudence consid rent trompeur de promettre aux citoyens sous la forme de droits fondamentaux la satisfaction de besoins dont la mat rialisation pour tous est impossible776 Puisque l tat n est pas responsable de toutes les in galit s socio conomiques et qu il est souverain sur les questions budg taires il serait ill gitime au nom de la s paration des pouvoirs que des juges non lus fassent de la politique en dictant au gouvernement comment d penser son argent On soutient par ailleurs que le contenu obligationnel 78 des droits conomiques et sociaux est trop variable ou incertain pour qu ils soient formul s et garantis dans des instruments juridiques constitutionnels reconnaissant des droits universels Le droit au logement par exemple implique t il que l tat doive construire des habitations loyers modiques ou
304. s difficult s li es la d termination du domicile de secours p 241 441 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux entre trois parties le conseil g n ral des Hauts de Seine la DDASS des Hauts de Seine et la DDASS du Puy de D me chacun d clinant sa comp tence pour la prise en charge des frais li s la prestation L admission l aide sociale l h bergement de M C au compte de l Etat est prononc e en 2007 par la DDASS des Hauts de Seine et notifi e le 23 avril 2007 M C Il faut pourtant attendre le 15 mai 2007 pour que le Pr fet des Hauts de Seine saisisse la Commission Centrale d Aide Sociale afin de d terminer la collectivit d bitrice de la prestation Le juge dresse un constat afflig du conflit entre les parties et constate que le d partement du Puy de D me aurait du tre mis en cause Mais la Commission se refuse le d signer en tant que collectivit d bitrice puisque la comp tence de l Etat n a jamais t remise en cause par les parties et qu elle n est en l esp ce pas comp tente pour le faire La requ te du Pr fet des Hauts de Seine est rejet e et celui ci est enjoint prendre en charge les d penses li es l aide sociale l h bergement de M C Cette affaire symptomatique s inscrit dans un contentieux fourni Malgr un cadre normatif solide l tude des d cisions de la Commission Centrale d Aide
305. s exemples indien et allemand souligne l envie en d pit de la diff rence importante existant dans tout la fois les traditions juridiques le d veloppement conomique et le syst me politique de ces deux pays une intuition commune l appel au droits civils en l occurrence le droit la vie permet d exiger une action administrative d urgence lorsqu un droit fondamental est m connu Ce r sultat ne prive toutefois pas les autorit s publiques d une importante marge d appr ciation Une conclusion identique peut tre formul e lorsque le juge intervient pour contr ler la mise en uvre de politiques sociales B Contr ler la mise en uvre de politiques sociales Quels contr les un juge peut il exercer pour v rifier la conformit des politiques sociales aux droits civils proclam s par le texte qu il est charg 858 All Cour const BVerfG 6 d c 2005 1 BvR 347 859 Jennifer SELLIN Justiciability of the right to health access to the medicines the South African and Indian experiences Erasmus Law Rev vol 2 4 2009 p 462 860 Inde C S Paschim Banga Khet Majoor Samity v State of West Bengal 1996 4 SCC 37 16 861 Inde C S State of Punjab v Ram Lubhaya Bagga 1998 4 SCC 117 130 334 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux d appliquer alors m me que ledit texte ne lui reconna t pas comp tence pour prot ger des droits de na
306. s o l offre de logement est insuffisante ou parents de familles nombreuses Face ces difficult s la pratique consistant se faire rejoindre par des membres de famille hors regroupement familial entr s avec un visa de court s jour ou plus rarement de fa on irr guli re est relativement courante Les gouvernements successifs ont fr quemment r affirm leur souhait de faire chec ces pratiques notamment en limitant au maximum les possibilit s de r gularisation pour les membres de famille entr s hors de ce regroupement qui sont par exemple exclus du droit la carte de s jour vie priv e et familiale 982 L apparition du contr le fond sur l article 8 de la convention europ enne de sauvegarde des droits de l Homme aurait pu remettre en cause ce dispositif dans la mesure o il conditionne l exercice du droit de mener une vie priv e et familiale normale des conditions d ordre conomique et social ce qui n est pas prohib par principe par la convention mais pouvait occasionner des contradictions de standard dans l appr ciation de la balance entre atteinte au droit prot g et justification invoqu e pour cette atteinte En effet dans la mesure o les notions de la convention sont des notions autonomes clair es par la jurisprudence d une juridiction internationale il n y a pas de raison pour qu elles co ncident a priori avec les exigences du droit national sauf recours la n
307. s une affaire analogue l Office public d habitat de Chartres avait cess de mettre la disposition du syndicat CFDT Interco 28 un local syndical et de lui accorder des d charges de service et autorisations d absence au motif infond qu il ne disposait pas en son sein d une section syndicale d clar e Pour mettre un terme cette atteinte le juge enjoint l autorit administrative de r examiner dans un d lai d un mois les droits auxquels le syndicat CFDT Interco 28 peut pr tendre s agissant de la possibilit pour lui de b n ficier d un local syndical situ dans les locaux de l office ainsi que l tendue de ses droits en mati re de d charges syndicales et dans l attente de ce r examen de r tablir ce syndicat dans les droits dont il b n ficiait ant rieurement en lui restituant le local dont sa section syndicale disposait jusqu alors l ensemble des biens et documents qui s y trouvaient ainsi que les d charges de service et autorisations d absence attribu es ses repr sentants 1 Les mesures ordonn es en r f r permettent l image de cette injonction de sauvegarder imm diatement la libert syndicale menac e directeurs dont ils sont membres lus que sur la demande de l agent justifiant d une convocation l une de ces r unions et pr sent e l avance dans un d lai raisonnable l administration doit dans la limite du contingent ventuellement applicable accorder cette au
308. scuter le priver des indemnit s de rupture est injustifi Il faut souligner par ailleurs l ambivalence du contr le de proportionnalit command par les articles L 1321 3 et L 1121 1 En effet prohiber les seules restrictions disproportionn es c est dans le m me temps consacrer la lic it de certaines restrictions des droits fondamentaux li es la prestation de travail l int r t de l entreprise l int r t g n ral ou aux droits des tiers 102 Si la double n gation employ e signale a priori un contr le rigoureux les notions standards qu utilisent les textes pr cit s autorisent d importantes variations 121 laissant en d finitive le juge appr cier in concreto si la restriction est proportionn e ou non 2 C est pourquoi il importe de borner le champ d application de ces dispositions en consid rant qu elles n ont pas par principe vocation r gir la vie personnelle du salari Elles ne doivent concerner que les situations o l int ress se trouve soit dans l ex cution de son contrat de travail soit soumis une obligation particuli re r sultant m me implicitement du contrat de travail 1023 Aux temps et lieu de travail des restrictions justifi es et proportionn es au but recherch peuvent par exemple tre apport es la libert de se v tir sa guise du salari L employeur peut interdire la secr taire d une agence immobili re de venir trav
309. se un conflit de logiques in Les droits fondamentaux des salari s face aux int r ts de l entreprise Actes du colloque du 20 mai 1994 Aix Marseille 1994 p 11 1015 CA Amiens 18 mai 2004 a contrario cit par Christophe RADE Amour et travail retour sur un dr le de m nage Dr soc 2010 p 38 1016 Soc 28 juin 1995 n 93 46424 joueur de football professionnel aper u par des supporters le soir dans des bars et boites de nuit ce qui avait suscit le m contentement de supporters et caus au club un trouble objectif caract ris 1017 Soc 24 juin 1998 n 96 40150 r alisation d une escroquerie en utilisant les services de la banque employeur 379 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux obligation li e l exercice des fonctions exerc es par l int ress 018 Ces fondements sont parfois probl matiques La chambre sociale a par exemple admis la faute grave du salari dont le permis de conduire tait suspendu pour des infractions commises en dehors du temps de travail alors que l ex cution de son contrat de travail impliquait la conduite d un v hiculel01 I serait pr f rable qu il ne puisse tre licenci qu en raison du trouble objectif qu entra nera la suspension de son permis La conduite illicite a eu lieu durant sa vie personnelle D s lors si lui refuser l indemnit compensatrice de pr avis peut se di
310. sentiel des droits civils et politiques nombre d entre eux ont des prolongements d ordre conomique ou social la Cour n estime donc pas devoir carter telle ou telle interpr tation pour le simple motif qu l adopter on risquerait d empi ter sur la sph re des droits conomiques et sociaux nulle cloison tanche ne s pare celle ci du domaine de la Convention 6 Le souci de garantir l effectivit des droits a servi d argument pour largir le contr le de la Cour aux conditions mat rielles d exercice des droits sociaux Cette conception d un certain office du juge se retrouve sous une forme comparable dans les jurisprudences de certaines Cours constitutionnelles Ainsi en Inde c est sur son fondement que la Cour supr me dans les ann es 1970 a abandonn l interpr tation conservatrice de la Constitution et a soulign la compl mentarit existant entre les droits fondamentaux et les DPSP l arr t Kesavananda Bharati c tat de Kerala a justifi cette volution par l importance du contr le judiciaire pour la protection de la structure fondamentale du droit indien 7 De m me la Cour supr me isra lienne souligne fortement les prolongements sociaux et conomiques du droit la dignit garanti dans la loi fondamentale Cette interpr tation effective des textes est souvent doubl e d une interpr tation dynamique qui permet aux juges d actualiser les textes Ainsi pour justifier
311. ses pouvoirs pour caract riser une voie de fait par manque de droit 885 Olivier LE BOT La justiciabilit des droits sociaux dans le cadre des proc dures d urgence RDSS 2010 n 5 para tre 341 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux situation r sulte d un comportement une action ou une abstention de la puissance publique le r f r suspension sera d une utilit relative Ce recours devant n cessairement tre dirig contre une d cision il appartiendra au requ rant de susciter la naissance d une d cision administrative c est dire d adresser une demande l administration et si elle ne r pond pas d attendre deux mois pour que naisse une d cision implicite de rejet rendant possible l engagement du recours Ce d lai d attente privera souvent d int r t l introduction d une telle demande Les proc dures du r f r libert et de la voie de fait pour leur part seront tout fait op rantes dans un pareil cas de figure dans la mesure o leur engagement n est pas subordonn la production d une d cision administrative Peuvent tre contest s par exemple la suspension d un agent public886 l abstention du pr sident d universit rouvrir des locaux occup s 7 le maintien d un d tenu dans une cellule888 ou encore le transfert d un patient dans une unit de soins palliatifs889 Sur le fondement de ces proc dur
312. sidentes en Lombardie et qui souffrent d une invalidit gale 100 ma s seulement celles qui ont la nationalit italienne La R gion justifie la discrimination en retenant que les prestations de transport gratuites mises en place allaient bien au del des niveaux essentiels de prestations et qu elles constituaient en cela des prestations facultatives qui devaient respecter les exigences de l quilibre budg taire Si la Cour estime correcte dans son principe cette ligne de d fense elle la juge tout fait hors de propos en ce qui concerne la disposition en cause Le fait que la R gion ait introduit un r gime de faveur qui sans aucun doute exc de les limites de l essentiel n exclut en aucune mani re que les choix li s la d signation des b n ficiaires qu il faut n cessairement circonscrire en raison du caract re limit des ressources financi res doivent tre op r s toujours et en tout tat de cause dans le respect du principe de raisonnabilit en effet le l gislateur tatique ou r gional ne peut introduire des r gimes diff renci s concernant le traitement r server aux individus qu en pr sence d une cause normative non manifestement irrationnelle ou arbitraire Si la Cour juge que le crit re de r sidence n est pas d raisonnable dans le cadre d une r glementation r gionale en revanche elle rejette le crit re de la citoyennet condition ult rie
313. son recours d autres instruments conventionnels comme l ments d interpr tation des dispositions de la Convention et sp cialement la Charte sociale europ enne la Cour europ enne a tenu rappeler qu elle s est toujours r f r e au caract re vivant de la Convention interpr ter la lumi re des conditions de vie actuelles et qu elle a tenu compte de l volution des normes de droit national et international dans son interpr tation des dispositions de la Convention 829 Ce souci d adaptation se retrouve dans la jurisprudence canadienne qui n exclut pas de se r f rer la th orie de l arbre vivant pour d gager le cas ch ant des droits sociaux d duits de la charte canadienne 2 Le registre humaniste A cette justification juridique peut tre ajout un argument de type humaniste le juge souligne la n cessit de l interpr tation extensive par la 826 CEDH 9 oct 1979 Airey c Irlande 26 827 Inde C S Kesavananda Bharati v State of Kerala 1973 4 SCC 225 982 983 828 Outre les arr ts pr cit s v Isra l HCJ 3512 04n Shezifi v National Labour Court 20 J Arbel LCA 4905 98 Gamzu v Yeshayahu 16 pp 375 376 J Barak 829 CEDH GC 12 novembre 2008 Demir et Baykara c Turquie 68 830 Canada C S 19 d cembre 2002 Gosselin c Qu bec pr cit 82 328 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux
314. sonnes sans domicile stable 1085 a t mise en uvre afin de favoriser leur acc s au x droit s L tat ne servira donc que les prestations limitativement num r es l article L 121 7 du Code de l action sociale et des familles Malgr des dispositions l gislatives laissant aujourd hui peu de place au doute on constate que les d partements sont tr s enclins contester leur comp tence concernant la prise en charge d une aide sociale dont l octroi a t valid par les services d aide sociale Cela permettra ainsi de d montrer que la d termination du d biteur peut se r v ler d licate et tre l origine de contentieux qui t moignent finalement de l existence d une forme de concurrence entre personnes publiques Pour autant ce ph nom ne de concurrence concurrence n gative surtout il s agit principalement de ne pas payer mest sans doute pas circonscrit au seul champ d action des personnes publiques Les relations entre les diff rentes formes de solidarit et notamment entre la solidarit nationale et la solidarit familiale peuvent galement illustrer le probl me de la coordination entre d biteurs l articulation entre ces formes de solidarit donnant lieu des d bats toujours recommenc s De fait en la mati re le droit s av re h sitant Le principe demeure la subsidiarit de l intervention de la solidarit nationale le d biteur naturel reste le groupe famili
315. sque celle ci est difficile identifier et que la qualification de domicile de secours n cessaire limputation de la d pense peut tre assez subjective ainsi en est il lorsque le demandeur a longtemps t accueilli en tablissement sanitaire et sociale1309 ou en famille d accueil ou encore lorsqu il est de nationalit trang re L tude de ces diff rentes d cisions peut parfois laisser circonspect quant leur coh rence Mais dans toutes les situations le juge cherche faire co ncider au mieux les faits parfois confus et le droit afin d opposer aux collectivit s en pr sence la rigueur d une v ritable qualification juridique et de limputation logique qui en d coule Le jeu des collectivit s peut perdre de sa saveur et entrainer l c urement du juge de l aide sociale comme c est le cas dans l affaire de M C Les deux parties qui s affrontent en l esp ce sont deux pr fectures Or la Commission Centrale d Aide Sociale a d j eu le rappeler plusieurs reprises aucune disposition ne donne comp tence la commission centrale d aide sociale pour statuer sur les litiges d imputation financi re charge des services ext rieurs de l Etat dans l un ou l autre d partement entre les diff rents ressorts d concentr s de l Etat 1310 On ressent travers l appr ciation du juge dans l affaire M C une certaine lassitude quant ce comportement il le pr fet des Hauts de Seine
316. sser une marge de man uvre substantielle aux pouvoirs publics pour d cider des conditions de mise en uvre des droits consid r s Mais sans instrument d activation ces dispositions et les droits aff rents peuvent rester lettre morte Au del de l affirmation du lien entre la cr ation d un service public et la concr tisation d un droit il importe donc d analyser les conditions de mise en uvre de ce lien et particuli rement l intensit de la contrainte qui caract rise cette relation De cette analyse d coulera ainsi la r ponse la question de savoir si les personnes publiques sont r ellement les d biteurs des droits sociaux ou pour le moins les principaux d biteurs En d autres termes s interroger sur l identification des d biteurs des droits sociaux ne suppose pas uniquement de mettre en exergue le r le d volu aux services publics dans la r alisation de ces droits il convient en outre de s interroger sur l tendue des obligations pesant sur les personnes publiques afin de d terminer si le droit au service public c est dire le droit la concr tisation des droits sociaux leur est opposable D apr s Michel Borgetto l opposabilit d un droit implique d une part la d signation d une autorit responsable de sa mise en uvre et d autre part que le citoyen puisse si n cessaire revendiquer son droit devant une instance 1092 Jean Pierre CHAUCHARD Variations sur les droits soc
317. ssurer tous les besoins essentiels une vie digne t Ainsi le CODESC a par exemple d termin le contenu minimum du droit un niveau de vie suffisant reconnu au paragraphe 11 du PIDESC Cette disposition pr cise que le droit un niveau de vie suffisant prot ge le droit un logement d cent lequel doit notamment comprendre l eau potable l lectricit les installations sanitaires et un espace suffisant un co t correspondant une fraction raisonnable du revenu de ses habitants 7 ainsi que le droit une nourriture saine et propre la consommation des prix raisonnables 54 En droit national la formulation d un contenu minimal ou essentiel parfois galement exprim comme celle d un noyau dur d un droit appara t comme une limite la modification l gislative Or cette formule est ambig e dans la mesure o elle s applique des dispositions qui impliquent la mise en uvre d un pouvoir discr tionnaire c est dire d un choix de moyens pour le l gislateur afin d atteindre une fin plus ou moins d finie elle peut donner lieu plusieurs interpr tations qui seront vues comme tant plus ou moins favorables la protection des droits sociaux Ainsi elle peut tre entendue d un point de vue purement formel comme une simple habilitation l gislative c est l id e d j voqu e d un traitement l gislatif quel que soit son 730 Ainsi l affirmation
318. ster inactif1059 voire faire cesser les mesures de protection qui avaient t adopt es en vue d assurer la protection de Pun de ses salari s1060 1054 CA Aix en Provence 8 nov 1995 pr cit 1055 CA Poitiers 25 juillet 1996 L onarduzzi c Turpaux CERIT le juge stigmatise la faible diligence de l employeur s tant content de remplacer le salari retir Il fallait agir autrement 1056 I n y a l que l application de l art L 4131 1 al 3 pr cit CA Paris 30 sept 1987 St S journ Cellula Staff c Pose Rey et Oliati Dr ouvr 1988 p 246 obs Mich le BONNECHERE Soc 1 mars 1995 n 91 43406 1057 CA Dijon 8 sept 1999 SA TSA industries c Marchand CERIT la salari e ne d montre pas qu inform de l abaissement de la temp rature dans les ateliers le responsable de l entreprise s est abstenu de faire diligence pour rem dier la situation v aussi CA Nancy 10 sept 2010 SAS Transcom c Elkhannous n 09 03110 CERIT suite aux malaises du 25 janvier 2008 la soci t Transcom a pris les mesures n cessaires pour garantir la s curit de ses salari s 1058 Alexia GARDIN art pr cit p 601 avec les exemples cit s not CA Nancy 2 f vrier 2007 n NCY 2007 4 CERIT de nouvelles mesures ont t prises pour rendre le sol moins glissant 1059 Cette pr somption de faute inexcusable vient contraindre l employeur l action puisque son inac
319. stern Journal of International Law and Business 2007 n 27 p 458 420 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux traitants signer ce code de conduite mais aussi l afficher dans la langue du pays dans tous les centres de production Les requ rants soutenaient que Wal Mart avait en retour une obligation de s assurer que les conditions de travail satisfaisaient ce code Malgr l int r t qu avait suscit ce recours la solution apport e par le juge a t limit e puisqu elle s est traduite par un non lieu Il faut donc en conclure que le code n a pas la m me valeur qu un contrat Au del des tentatives nationales limit es un territoire d fini plusieurs organisations internationales ont tent de rendre la protection des droits sociaux dans le cadre de la RSE plus efficace B Le r le des organisations internationales Le r le des organisations internationales est tr s limit L aveu d impuissance du bureau international du travail BIT est ce titre glacial 11 5 Plusieurs raisons se superposent les difficult s de mise en uvre enforcement du droit international le passage n cessaire par les tats limpossible reconnaissance de la personnalit juridique de l entreprise en droit international Elles conduisent un manque de r activit de la communaut internationale face aux dangers et aux abus identifi s en mati
320. stifi e mais galement indispensable Se dessine ainsi les contours d un devoir pesant sur les personnes publiques et en premier lieu sur l tat La question est alors de savoir si ce devoir social ou cette contrainte a juridique trouve sa concr tisation en droit le devoir social qui semble tre l origine de l existence de services publics se traduit il par la cons cration d un droit opposable B L intensit de la contrainte juridique une opposabilit variable La question de savoir si les personnes publiques sont dans l obligation de cr er des activit s de service public suppose de rechercher l existence de dispositions textuelles ou de principes juridiques dictant au l gislateur ou aux collectivit s territoriales une telle obligation D apr s certaines analyses doctrinales existeraient des services publics dont l existence est impos e ou tout du moins d coule de dispositions constitutionnelles et sont ainsi plac s labri du l gislateur 1 Cela ne signifie pas pour autant que de telles activit s constituent dans tous les cas des monopoles tatiques certains services publics dont l existence d coule de dispositions constitutionnelles peuvent en effet admettre aux c t s du secteur public un secteur priv 06 Tel est le cas de l ducation ou de la sant Mais il n en demeure pas moins qu une partie de la doctrine consid re que de telles activit s qui semblent tre impliqu es par
321. stion by persons of limited means as to constitute an infringement or denial of the rights asserted by counsel l argument de la nature politique d une telle question est galement tr s pr sente dans la jurisprudence am ricaine V notamment US SC Dandridge v Williams 397 US 471 487 1970 the intractable economic social and even philosophical problems presented by public welfare assistance programs are not the business of this Court Lindsay v Normet 405 US 56 74 1972 we do not denigrate the importance of decent safe and sanitary housing But the Constitution does not provid judicial remedies for every social and economic ill Absent constitutional mandate the assurance of adequate housing and the definition of landlord tenant relationships are legislative not judicial functions 327 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux produire toujours une interpr tation en contexte du texte dont il est le gardien en accompagner l volution et l ad quation permanentes aux r alit s concr tes qu il a vocation r gir L exemple arch typal est offert par la Cour europ enne des droits de l Homme dans l arr t Airey selon qui la Convention doit se lire la lumi re des conditions de vie d aujourd hui et l int rieur de son champ d application elle tend une protection r elle et concr te de l individu Or si elle nonce pour l es
322. t professionnalis 1030 J le sera souvent par voie contractuelle La chambre sociale a admis la mise en uvre d un certain nombre de clauses de mobilit en consid rant qu elles satisfaisaient aux exigences pr vues par l art L 1121 11031 Enfin la chambre sociale a galement affirm qu une mutation g ographique ne constitue pas en elle m me une atteinte la libert fondamentale du salari quant au libre choix de son domicile Par cons quent elle n admet pas en cas de mise en uvre attentatoire la bonne foi contractuelle la nullit du licenciement et donc la r int gration du salari mais seulement le licenciement sans cause r elle et s rieuse et les indemnit s aff rentes 1032 2 L impossible restriction du droit de retrait par l employeur Le droit de retrait droit situ droit propre au salari n entre pas dans la cat gorie des droits et libert s susceptibles de faire l objet de restrictions au sens du Code du travail notamment par des dispositions du r glement int rieur1 553 J convient de tenir le m me raisonnement concernant la r gle plus g n rale nonc e par l art L 1121 11084 Comme l a expliqu Jean Mouly lorsque le l gislateur reconna t un droit au salari en cette qualit il a n cessairement envisag l int r t contraire de l employeur et estim qu il r alisait par la disposition dict e un juste quilibre entre les int r ts divergents des
323. t sous r serve qu il ne puisse effectivement b n ficier d un traitement appropri dans le pays de renvoi De l interdiction d loignement on passe assez logiquement la garantie d un droit au s jour avec la loi dite Chev nement du 11 mai 1998 sur proposition de la mission Weil920 On assiste cette occasion quelques passes d armes sur la g n rosit et l impact excessifs de cette disposition Ainsi un ancien ministre de l Int rieur d clare L instauration d une carte de s jour pour les trangers malades va multiplier les charges sociales que nous supportons la France n a ni vocation ni int r t devenir l h pital du monde 21 La disposition adopt e quelle appr ciation peut on porter sur l impact du juge dans la cons cration de ce droit Un point ressort avec certitude de la chronologie et des d bats parlementaires c est bien de la jurisprudence administrative qu est n e l impulsion qui a conduit l instauration d une pratique administrative puis l inscription d un droit dans la loi elle m me Pour autant peut on affirmer que la reconnaissance du droit au s jour pour raisons m dicales est essentiellement l uvre du juge et que le l gislateur n aurait fait que couronner le dispositif Comme cela a t indiqu il ne s agit au d part pour le juge que d illustrer la th orie de l erreur manifeste d appr ciation qui est par essence assez restrictive
324. t e un probl me social r el AJDA 2005 p 644 1137 CAA Paris 12 f vrier 2008 Soci t EDF n 07PA02710 1138 CE 3 mars 2010 D partement de la Corr ze pr cit 407 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux En d finitive puisque le droit au service public est pour reprendre le titre de cette contribution le reflet des obligations pesant sur les personnes publiques force est de constater que ce reflet est quelque peu trouble Le droit la cr ation de services publics b n ficie en effet d une opposabilit incertaine dont le champ d action para t sectoriel Quant l analyse de la cr ance pesant sur les personnes publiques l gard des services existants elle met en lumi re les limites de la justiciabilit d un droit en ce sens qu elle n est pas n cessairement garante de son effectivit Mais dans tous les cas l existence de normes claires et pr cises permettrait sans doute d accro tre la contrainte pesant sur les personnes publiques Pour citer cet article Virginie Donier Le droit au service public reflet des obligations pesant sur les personnes publiques La Revue des Droits de l Homme juin 2012 http revdh files wordpress com 2012 04 le droit au service public pdf 408 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux CHAPITRE 2 LA RESPONSABILITE SO
325. t re constitutionnelle 402 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux 36 n est pas ranger parmi les droits subjectifs invocables en justice l article 36 ne contraint pas les instances communautaires mettre en uvre un droit d acc s aux services d int r t conomique g n ral il consacre au contraire une abstention ne pas remettre en cause les l gislations et les pratiques nationales qui mettent en uvre le droit d acc s aux services d int r t conomique g n ral 1117 Le contenu du droit d acc s est ainsi d termin par chaque tat membre r serve faite du service universel puisque cette notion d termine un minimum commun tous les tats et auquel tous les citoyens de l Union ont droit Le service universel conf re donc des droits aux usagers tout du moins dans les domaines dans lesquels il existe car le champ d application de cette notion demeure sectoriel 8 Mais en dehors du service universel aucune obligation d coulant du droit communautaire n est imposable aux tats les termes de la charte des droits fondamentaux ne souffrent sur ce point d aucune ambig it l Union europ enne se cantonne dans un r le d abstention elle se refuse endosser un r le d impulsion D s lors puisque le droit communautaire n est pas la source d un droit g n ral d acc s aux services publics il convient de voir dans quelle mesur
326. t suivant des voies originales tre mobilis e A La rigueur l gard du d biteur La faveur pour le d biteur trait marquant du droit contemporain des obligations ne trouve certes pas droit de cit en mati re alimentaire 1251 Cass 1 civ 16 juin 1993 Bull civ I n 216 Def 1993 1360 obs Jacques MASSIP RTD civ 1993 816 obs Jean HAUSER L arr t est d autant plus int ressant que si le visa de l article 1351 du Code civil et la lettre de l attendu de principe invitent le lire comme relatif la seule autorit des d cisions de justice sa solution vaut aussi en mati re de d termination conventionnelle de la pension alimentaire En l esp ce des juges du fond avaient pris acte de l engagement formel du d biteur de laisser au titre de l accomplissement de son obligation alimentaire l gard de son petit fils ce dernier et son ex bru jouir d un immeuble dont il tait propri taire jusqu ce que l enfant mineur ait quitt ce toit Eu gard l volution de la situation des parties le d biteur demande pouvoir jouir nouveau de son bien Il est d bout par la cour d appel saisie car il serait tenu par l engagement qu il a pris au cours de l instance pr c dente et qui homologu par la cour d appel a l autorit de la chose jug e la cour ajoute que l int ress ne peut r voquer cet engagement en invoquant un remariage dont il n avait pas fait une
327. t Jamie CAMERON Positive Obligations Under Sections 15 and 7 of the Charter Comment on Gosselin v Qu bec Sup Ct L Rev 2d 2003 20 Toronto 65 Angus GIBBON Social Rights Money Matters and Institutional Capacity Revue nationale de droit constitutionnel 2003 14 Scarborough Canada 353 Martha JACKMAN Charter Equality at Twenty Reflections of a Card carrying Member of the Court Party Revue nationale de droit constitutionnel 2006 20 Scarborough Canada 115 Martha JACKMAN Poor Rights Using the Charter to Support Social Welfare Claims Queen s L J 1993 19 Kingston Canada 65 Natasha KIM et Tina PIPER Case Comment Gosselin v Quebec Back to the Poorhouse Revue de droit de McGill 2003 2004 48 Montr al 749 David ROBITAILLE Non universalit ill gitimit et sur complexit des droits conomiques et sociaux des pr occupations l gitimes mais hypertrophi es Regard sur la jurisprudence canadienne et sud africaine 2008 53 Revue de droit de McGill 243 746 Pour de plus amples d tails sur la jurisprudence indienne v Diane ROMAN infra et David ROBITAILLE supra 141 V David ROBITAILLE L influence du contexte conomique et id ologique sur la conception de l tre humain par le droit et le juge constitutionnels les cas canadien indien et sud africain Revue canadienne droit et soci t Canadian Journal of Law and Society para tre 7
328. t manifestement ill gale une libert fondamentale Le demandeur doit en outre justifier d une situation d urgencef et plus pr cis ment d une situation d urgence imminente 880 une situation impliquant qu une mesure soit prise imm diatement 8l La condition d urgence est donc appr ci e plus strictement dans le cadre de cette proc dure Lorsque l urgence n appara t pas suffisamment caract ris e le demandeur en r f r libert peut tre r orient vers la proc dure du r f r suspension o la condition d urgence est appr ci e moins strictement La voie de fait enfin est une proc dure relevant de la comp tence des juridictions civiles et qui dans la majeure partie des cas se trouvent introduites devant le juge civil des r f r s88 Au point de vue substantiel la voie de fait par manque de droit est caract ris e lorsque l administration agissant en dehors de l exercice de ses pouvoirs porte atteinte une libert fondamentale Le constat d une voie de fait permet au juge civil de d ployer ses pr rogatives l encontre de l administration et notamment de lui adresser des injonctions 878 Concr tement le juge des r f r s v rifie que le juge du fond ne pourra pas statuer avant que la d cision attaqu e ait produit des effets difficilement r versibles Si l coulement du temps risque de pr judicier gravement aux int r ts du demandeur avant que celui ci puisse assurer leur
329. t public ou fr lant l ordre public non seulement ne peut tre laiss e l initiative des int ress s mais encore est plac e sous votre contr le c est toute la finalit du droit social qui se trouve ici mise en cause Pour un parall le entre ces questions v J Cl Civil art 205 211 fasc 20 pr cit par Laurent LEVENEUR n 34 Il en va un peu de l ordre public alimentaire comme de la notion bien connue d ordre public social qui interdit de d roger aux r gles l gales au d triment du salari mais le permet en sa faveur 1249 Sur le ph nom ne de contractualisation v en part Sandrine CHASSAGNARD PINET et David HIEZ dir Approche critique de la contractualisation LGDJ coll Droit et soci t 2007 1250 Si l on veut bien admettre que le droit subjectif appelle la ma trise de la pr rogative par son titulaire sur quoi v en part Jean DABIN Le droit subjectif Dalloz 1952 p 80 Le droit subjectif est essentiellement appartenance ma trise l appartenance causant et d terminant la ma trise p 90 91 le droit subjectif est facult d agir en ma tre sur la chose qui fait l objet du droit naturellement sous r serve des limitations ou des charges r sultant soit de la loi soit de la volont du titulaire s auto limitant en ex cution de sa propre ma trise Mais cette limitation m me laisse debout pour le surplus la libre disposition 432 Droi
330. t sur le site du gouvernement http www gouvernement fr presse remise au premier ministre du rapport de pierre jamet sur les finances departementales 1285 Michel BORGETTO et Robert LAFORE Droit de l aide et de l action sociale 7 me d Domat Montchrestien 2009 p 205 1286 Robert LAFORE Organisation g n rale Aide et action sociale Jurisclasseur Administratif 2007 Fasc 218 20 p 12 440 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux malgr l existence d un encadrement normatif tendu d identifier efficacement le d biteur d une prestation Les textes l gislatifs et r glementaires regroup s au sein du Code de l Action Sociale et des Familles d finissent d limitent explicitent cette notion de domicile de secours et l utilisation qui doit en tre faite Il s agit d une notion tr s ancienne dont les inconv nients et les risques sont connus 87 Au sein du contentieux de l aide sociale le contentieux sp cifique du domicile de secours ou de d termination de la collectivit d bitrice constitue un volet important Il a d ailleurs t confi en premi re et derni re instance la Commission Centrale d Aide Sociale traditionnellement juridiction sp cialis e d appel du contentieux de l aide sociale L tude des d cisions des juridictions de l aide sociale permet d illustrer les difficult s d identifica
331. tales pour la gouvernance du pays et qu il soit du devoir de l tat de les mettre en uvre par la loi 325 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux quelle que soit leur situation de besoin l9 Dans une affaire de principe jug e en 2005811 la Cour tait saisie d une loi instaurant une sorte de franchise restant la charge des personnes hospitalis es La constitutionnalit de ce dispositif tait discut e notamment sur le point de savoir si les dispositions constitutionnelles liant droit la vie et au respect de l int grit physique pouvaient tre entendues comme impliquant un droit une prise en charge mat rielle au profit des personnes dans une situation de besoin La Cour n exclut pas totalement la reconnaissance d un tel droit ma s souligne la grande latitude dont b n ficie le pouvoir politique Oireachtas et conclut au rejet L Inde est connue pour avoir suivi une volution jurisprudentielle diam tralement oppos e En 1981 l affaire Francis Coralie relative aux conditions de d tention a permis la Cour supr me de poser les premiers jalons d une interpr tation sociale des droits civils et sp cialement du droit la vie 2 L interpr tation large des droits fondamentaux ainsi ouverte jointe l am lioration des conditions d acc s aux pr toires gr ce des proc dures simplifi es Public interest litigation ont offert
332. tection des travailleurs n a pas d cru 1 Mais elle s est trouv e l s e face une augmentation des pouvoirs de d placement Une version plus compl te de ce rapport est disponible en ligne http droits sociaux u paris10 fr assets files rapport final RSE claire marzo pdf 1139 Avec les controverses qu on lui conna t V Jo l ANDRIANTSIMBAZOVINA H l ne GAUDIN Jean Pierre MARGUENAUD St phane RIALS Fran ois SUDRE Dictionnaire des roits de l Homme Paris Dunod PUF 2008 40 V Marc PICHARD infra 4l Martine LE FRIANT La d mocratie sociale entre formule et concept Regards 2001 vol 9 pp 47 58 p 6 42 D finie comme l intensification des relations travers le monde qui relient des localit s distantes d une telle mani re que des v nements locaux sont engendr s par des causes g ographiquement lointaines et vice versa V J rgen HABERMAS The European nation state Its achievements and its limitations on the past and future of sovereignty and citizenship Ratio Juris 1996 9 2 pp 125 137 1143 Franck COCHOY La responsabilit sociale de l entreprise comme repr sentation de l conomie et du droit Droit et Soci t 01 01 2007 n 65 pp 91 101 amp EH n 409 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux g ographique de l entreprise et l affaiblissement controvers de l tat f
333. textes qu ils ont pour mission d intervenir dans le champ social Quel que soit l argument invoqu n cessit s sociales protection de la personne souci de l effectivit des droits garantis diff rents juges ont d int grer leur domaine de contr le la protection des droits sociaux Le droit la vie ou la sauvegarde de la dignit jouent en la mati re un r le privil gi de catalyseurs de 870 T adjectif est employ ici comme une importation approximative de reasonable test employ par les juges de common law V supra l article d Isabelle Boucobza et David Robitaille 871 Non tudi ici compte tenu du fondement textuel de la protection des droits sociaux constitutionnels en Afrique du Sud 872 V C line FERCOT Les contours du droit un minimum vital conforme la dignit humaine propos de la d cision Hartz IV de la Cour constitutionnelle allemande du 9 f vrier 2010 RDSS 2010 n 4 p 653 873 All CC 9 f vrier 2010 1 BvL 1 09 1 220 C line FERCOT pr cit p 658 337 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux cette incursion dans un domaine que les textes initiaux leur refusaient Se trouvent ainsi confirm s les propos d A Jeammaud et M Le Friant selon qui les propositions manant d un constituant ou d un l gislateur y compris celles dont la signification normative n est pas un seul instant discut
334. ticle L 121 7 La notion de domicile de secours est donc centrale dans le processus de d termination du d biteur Il s acquiert par une r sidence habituelle de trois mois dans un d partement post rieurement la majorit ou l mancipation 194 Ainsi chaque d partement doit assumer la charge financi re des b n ficiaires de l aide sociale qui ont leur domicile de secours sur son territoire Cette condition de r sidence habituelle ininterrompue de trois mois au moins sur le territoire d un m me d partement n est pas toujours remplie notamment car certains b n ficiaires peuvent tre tr s mobiles Cette hypoth se est pr vue par la loi l article L 122 1 al 2 d faut de domicile de secours les d penses incombent au d partement o r side l int ress au moment de la demande d admission l aide sociale Il n existe plus dans cette situation de condition de dur e Se pose alors la question des personnes qui n ont ni domicile de secours ni r sidence les personnes sans domicile fixe ou plus largement sans domicile stable Afin de favoriser leur acc s aux droits sociaux les pouvoirs publics ont mis en uvre pour la premi re fois en 1998 dans la loi du 29 juillet relative la 1292 Loi n 82 213 du 2 mars 1982 relative aux droits et libert s des communes des d partements et des r gions loi Deferre JORF du 3 mars 1982 p 730 Loi 83 8 du 7 janvier 1983 relative la
335. tion du d biteur d une prestation T moignage de la particularit de ce contentieux par son fond et par sa forme une d cision en particulier rendue par la Commission Centrale d Aide Sociale servira d appui aux d veloppements Il s agit de la d cision du 27 novembre 2008 M C 2 Dr le de d cision de justice cons quence d une dr le d histoire 1290 Un bref rappel des faits semble n cessaire M C n en 1964 est depuis sa naissance plac en famille d accueil A partir de 1974 M C a t h berg chez Mme V puis chez sa fille Mme L d s 1999 sur le territoire du d partement du Puy de D me o il r side encore la date de la pr sente d cision Suite la loi sur la revalorisation des salaires des familles d accueil il ne parvient plus par ses propres ressources r gler ses frais d h bergement sa famille d accueil Il sollicite alors le b n fice de l aide sociale h bergement L UDAF de Clermont Ferrand son tuteur l gal constitue le dossier le 3 novembre 2005 et le transmet au conseil g n ral des Hauts de Seine qui lui avait servi l Allocation Compensatrice pour Tierce Personne de 1985 1990 en avril 2006 Puis jusqu au 15 mai 2007 le dossier de demande d aide sociale l h bergement va tre transmis de service d aide sociale en service d aide sociale 1287 On peut notamment voquer sur ce point les d bats quant l int r t m me de faire subsister cette not
336. tion peut se r v ler extr mement co teuse Pierre Yves VERKINDT note sous Civ 2 me 2 oct 2008 RDSS 2008 p 1140 1060 CA Nancy 15 juill 2009 JurisData n 2009 379925 Revue de droit des transports 2010 65 obs St phane CARR 385 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux Trois types de difficult s peuvent tre soulign es D abord en refusant que le salari soit oblig d expliquer les motifs de son retrait le juge d nie l employeur la possibilit d organiser une proc dure interne permettant de faire remonter jusqu lui toutes les informations n cessaires pour identifier exactement le risque signal et pour intervenir efficacement 19 61 C est l un effet pervers d une jurisprudence qui se veut protectrice du salari Ensuite du moyen de pression que constitue le droit de retrait la revendication professionnelle qui caract rise le droit de gr ve il n y a qu un pas La possibilit d un exercice successif des deux droits montre qu il peut y avoir des recoupements La question n est pourtant pas sans enjeu le droit de gr ve entra ne une retenue sur salaire laquelle n est pas permise dans le cas du droit de retrait L invocation d un droit de retrait solidarit constitue une sorte de d voiement de ce droit qui individuel implique d tre personnellement concern 16 Il reste que reposant sur une
337. tion s est pos e en doctrine de savoir si ses articles 7 Droit la vie la libert et la s curit et 15 Egalit devant la loi peuvent tre lus de fa on garantir des droits de nature sociale et permettre ainsi la reconnaissance indirecte du droit la sant et un niveau de vie suffisant 2 La jurisprudence de la Cour supr me est nuanc e dans une premi re affaire o tait contest un r glement prescrivant une diminution des prestations sociales vers es aux personnes de moins de 30 ans la Cour a consid r que la s curit conomique n est pas prot g e par l article 78 83 Dans une affaire ult rieure o taient en cause les dysfonctionnements du r gime public de soins de sant qu b cois l interdiction l gislative de souscrire des assurances sant priv es a toutefois t jug e contraire la s curit D interpr tation malais e l arr t a t pr cis ult rieurement8 les juges majoritaires ayant alors affirm 800 V en ce sens l analyse stimulante de Ran HIRSCHL Towards Juristocracy the origins and consequences of new constitutionalism Harvard univ press 2004 801 USA Cour Supr me Deshaney v Winnebago County dept of Social Services 489 US 189 195 196 1989 Pour une analyse de la jurisprudence de la Cour supr me en mati re de droits sociaux v Cass SUNSTEIN The Second Bill of Rights FDR s unfinished revolution and why we need it more t
338. tion sociale Le pouvoir d organisation reconnu l administration sur ses services publics d passe largement le clivage entre droits civils et politiques d un c t et droits conomiques sociaux et culturels de l autre Ce pouvoir lui permet en effet dans les deux cas de proc der des am nagements g ographiques en supprimant des implantations locales et ce m me s il s agit de services trouvant leur justification dans la Constitution Dans la mesure o de telles d cisions ne conduisent pas remettre en cause le droit la prestation puisque le service n est pas supprim dans sa globalit elles sont autoris es S agissant en revanche des am nagements mat riels qui pourraient tre apport s aux activit s de service public d coulant de la Constitution le juge constitutionnel a construit une jurisprudence qui semble r v ler l existence d une contrainte juridique la charge des personnes publiques Lorsque le l gislateur am nage le champ mat riel d une prestation existante le Conseil estime qu il doit veiller ce que ces am nagements n aboutissent pas remettre en cause des exigences de caract re constitutionnel 1l4 Cela signifie que le l gislateur se doit de respecter un minimum incompressible la loi ne peut affecter la substance m me d un droit en r duisant la garantie accord e ant rieurement de mani re telle que le droit en question se trouve atteint dans son principe 115 C
339. tion vient imm diatement l esprit sur ce point le fait que dans les deux cas ces deux droits sont appr hend s sous l angle commun du droit au s jour c est dire en d finitive d une forme de la libert d aller et venir est qui est l arch type des droits civils et politiques des droits de Pour autant doit on consid rer quun droit social perd toute sp cificit d s lors qu il est appr hend sous langle du droit civil et politique qui en conditionne l exercice En d autres termes le droit au s jour pour raisons de sant est il un droit civil et politique avant d tre un droit social ce qui fausserait par avance la comparaison L id e qu il faudrait distinguer de vrais droits conomiques et sociaux qui se manifesteraient sous la forme pure d un droit cr ance de faux droits conomiques et sociaux qui seraient en r alit des libert s coloration conomique et sociale m riterait sans doute de vastes d veloppements Pour les besoins de cette tude on se limitera indiquer que tout droit conomique et social fut il un droit de cr ance suppose en amont la reconnaissance du minimum de libert s indispensables pour jouir effectivement de cette cr ance De m me que le droit la retraite suppose de pouvoir correspondre avec sa caisse d assurance vieillesse et de pouvoir franchir les portes de celle ci pour d poser son dossier le droit la sant suppose de pouvoir acc der physiq
340. torisation en l absence d un motif s y opposant tir des n cessit s du service qui ne saurait tre utilis pour faire obstacle l exercice de la libert syndicale laquelle constitue une libert fondamentale CE ord 19 f vrier 2009 Syndicat autonome de la fonction publique territoriale de la R union n 324864 Lebon T 900 TA Bordeaux ord 13 d cembre 2005 Syndicat CGT du Centre communal d action sociale de Bordeaux n 0504746 901 CE 31 mai 2007 Syndicat CFDT Interco 28 n 298293 JCP S 2007 1638 tude Bernard GAURIAU 902 On notera que dans le cadre de la voie de fait il s est av r difficile d identifier des d cisions prises par l administration en dehors de l exercice de ses pouvoirs V notamment Cass Soc 28 novembre 1995 Union des travailleurs de l nergie Union g n rale des travailleurs de la Guadeloupe n 94 60 567 Une commission lectorale de l tablissement public EDF avait par d cision du 19 octobre 1994 d clar irrecevable la liste des candidats pr sent e par un syndicat aux lections de l tablissement Le juge judiciaire rejette la demande pr sent e sur le fondement de la voie de fait Selon la Cour de cassation le tribunal d instance saisi de la demande a exactement d cid que cette d cision qui n tait pas manifestement insusceptible d tre rattach e un pouvoir de l administration n tait pas constitutive d une voie de fait 346
341. tous soins m dicalement compatibles avec l tat g n ral de l int ress e pour traiter sp cifiquement son affection neurologique r cente comportant perte de la vue et de l audition et de n envisager un transfert de l int ress e dans une unit de soins palliatifs qu au cas o l irr versibilit de cette affection serait consid r e comme tablie La patiente condamn e partir d un diagnostic incomplet a ainsi droit un examen approfondi suivi le cas ch ant d un traitement appropri Par le biais du r f r libert un patient souhaitant b n ficier de soins qui lui sont refus s pourra dans certaines limites se les voir dispenser conform ment sa volont 1 Un second droit service le droit l instruction s est galement trouv prot g en r f r Il s agit plus pr cis ment du droit d acc der 911 I pourra tout autant obtenir une protection de son refus de b n ficier de soins ou de traitements V CE ord 16 juillet 2002 Feuillatey Lebon p 309 Droit d ontologie et soin septembre 2002 vol 2 n 3 pp 416 425 note Lynda OUATAH LPA 26 mars 2003 n 61 pp 4 10 note Cyril CLEMENT JCP G 2002 II 10184 note Patrick MISTRETTA JCP A 2002 1022 note Aur lie MERSCH Resp civ et ass 2002 chron n 21 note St phanie PORCHY SIMON Dr adm 2002 comm n 188 note Emmanuel AUBIN RGDM 2003 9 pp 97 104 note Bertrand MATHIEU RGDM 2003 10
342. ts des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux intervenue une demande en r vision peut tre soumise aux tribunaux d s lors qu apparaissent des l ments nouveaux 251 Si la perp tuelle r ouverture des d bats b n ficie tout autant au cr ancier qu au d biteur 52 elle est indiscutablement le symbole d une justiciabilit particuli re qui n a que peu d quivalents en droit civil sinon en droit de l assistance ducative ou de l autorit parentale o l int r t de l enfant imprime sa marque d ordre public la mati re et conf re toute d cision un m me caract re provisoire Si lon peut parler d une justiciabilit sp cifique et accrue de l obligation alimentaire entre parents et alli s c est que son r gime juridique favorise le recours au juge Mais accro tre la justiciabilit d un droit c est aussi s assurer que la d cision prise elle pourra tre ex cut e que la cr ance fix e pourra tre recouvr e II Le recouvrement de la cr ance facilit Une fois sa qualit reconnue le cr ancier d aliments b n ficie d une situation divers gards exceptionnelle rebours de la tendance dominante du droit contemporain la mati re alimentaire r v le en effet une remarquable rigueur l gard du d biteur 2 dans une situation d autant plus inconfortable que pour le recouvrement de la cr ance l administration peu
343. tte esp ce le tribunal a soulign qu une distinction tablie entre les trangers r sidant r guli rement en France et les trangers en situation r guli re pour d terminer les tarifs d une cantine scolaire faisait na tre un doute s rieux quant sa l galit 1124 CE 10 mai 1974 Denoyez et Chorques rec p 274 1125 CE 21 d cembre 1906 Syndicat des propri taires et contribuables du quartier Croix de Seguey Trivoli GAJA 1126 CE 13 f vrier 1987 Toucheboeuf rec p 45 le Conseil a dans cette esp ce eu l occasion de sanctionner la fermeture anticip e d un tablissement d enseignement afin d organiser des preuves d examen 404 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux o il peut notamment servir de fondement l exercice d une action en responsabilit 1127 Ainsi c est par le biais des lois de Rolland que usager du service public peut revendiquer un droit d acc s la prestation droit qui est justiciable Pour autant cela autorise t il conclure l effectivit du droit d acc s la justiciabilit d un droit est elle garante de son effectivit B Un droit d acc s dont l effectivit demeure perfectible En d pit du caract re opposable des r gles de fonctionnement du service public les d cisions dans lesquelles le juge consacre l existence d une obligation de r sultat la charge d une personne publ
344. tude relative la notion de domicile de secours permettra d illustrer l existence d une forme de concurrence entre les collectivit s publiques concurrence qui vise non pas r clamer la qualit de d biteur mais au contraire la faire peser sur une autre personne publique En la mati re la r gle est la suivante le d partement o se situe le domicile de secours du titulaire du droit une prestation d aide sociale doit prendre en charge les frais inh rents cette aide 09 A d faut de domicile de secours le 1075 Pour le droit l habitat v la loi n 82 526 du 22 juillet 1982 relative aux droits et obligations des locataires et des bailleurs dite Quilliot art 1 JO 23 juin 1982 p 1967 pour le droit au logement v toujours en vigueur la loi n 89 462 du 6 juillet 1989 tendant am liorer les rapports locatifs et portant modification de la loi n 86 1290 du 23 d cembre 1986 dite Mermaz art 1 JO 8 juillet 1989 p 8541 1076 Loi n 82 957 du 15 novembre 1982 relative la n gociation collective et au r glement des conflits collectifs du travail JO 14 novembre 1982 p 3414 loi n 82 689 du 23 juillet 1982 relative aux libert s des travailleurs dans l entreprise JO 6 ao t 1982 p 2518 loi n 82 915 du 5 octobre 1982 relative au d veloppement des institutions repr sentatives du personnel JO 29 octobre 1982 p 3255 loi n 82 1097 du 16 d cembre 1982 relative aux comit s d hygi ne de s
345. ture sociale De prime abord aucun serait on tent de r pondre au regard d un principe de comp tence ratione materiae En r alit la lecture de solutions judiciaires trang res r v le une pluralit de contr le Plus pr cis ment trois strat gies de contr le judiciaire semblent pouvoir se distinguer un contr le de type proc dural sur le respect du principe de non discrimination un contr le substantiel portant sur le respect effectif des droits garantis lequel peut tre plus ou moins approfondi un contr le rationnel portant sur les crit res d appr ciation et de choix des pouvoirs publics 1 Un contr le de type proc dural le contr le de la juste distribution et du respect du principe de non discrimination Ce type de contr le peut tre illustr par la jurisprudence de la Cour europ enne depuis une dizaine d ann es la jurisprudence europ enne consid re express ment que le droit l attribution des prestations sociales est un droit patrimonial au sens des stipulations de l article 1 du Protocole n 1 et qu il doit ce titre b n ficier de la protection conventionnelle Le principe vaut pour les prestations contributives comme non contributivest63 Cette protection est toutefois doublement limit e d une part elle ne permet pas d obtenir la condamnation d une carence des pouvoirs publics mettre en uvre un r gime de prestation sociale en effet la Cour consid re que l article
346. tutionnel d asile 8 Le juge d finit en se basant sur les textes internes et communautaires garantissant l aide sociale les prestations auxquels le demandeur d asile peut obtenir le b n fice L autorit administrative doit aussi longtemps qu il est admis se maintenir sur le territoire en qualit de demandeur d asile et quelle que soit la proc dure d examen de sa demande lui assurer selon ses besoins et ses ressources des conditions d accueil comprenant le logement la nourriture et l habillement fournies en nature ou sous la forme d allocations financi res ou de bons ou en combinant ces formules si notamment lorsqu une premi re valuation des besoins sp cifiques du demandeur est requise ou lorsque les capacit s de logement normalement disponibles sont temporairement puis es l autorit administrative peut recourir des modalit s diff rentes de celles qui sont normalement pr vues c est pendant une p riode raisonnable aussi courte que possible et en couvrant les besoins fondamentaux du demandeur d asile une privation du b n fice de ces dispositions peut conduire le juge des r f r s faire usage des pouvoirs qu il tient de l article L 521 2 pr cit du code de justice administrative lorsqu elle est manifestement ill gale et qu elle comporte en outre des cons quences graves pour le demandeur d asile 907 Cass 1 re civ 17 f vrier 2994 n 249 CHU de Fort de France
347. type un frein politique la justiciabilit des droits sociaux B La mobilisation de administration En dehors m me de l intervention de l administration sur le fondement de l article L 132 7 du Code de l action et des familles qui pr c de la fixation de la cr ance 268 ou de la question du recours contributif des personnes publiques contre les d biteurs d aliments qui n assure pas stricto sensu un meilleur recouvrement de la cr ance alimentaire au sens o alors le cr ancier a d ores et d j t satisfait il faut signaler des m canismes originaux de collaboration de l administration avec le d biteur126 En premier lieu cette collaboration a pour objet la r union d informations relatives au d biteur Ainsi l article L 111 II du Livre des proc dures fiscales fait b n ficier les cr anciers d aliments en possession d un titre ex cutoire d une certaine transparence fiscale le texte les autorise acc der diverses informations parmi lesquelles le revenu imposable du d biteur 270 Si la r ciproque est vraie il ne fait pas de doute que cette information fiscale a avant tout pour objet et pour effet de permettre au cr ancier de se pr valoir de la v ritable situation financi re du d biteur c est dire de prouver que les ressources qui conditionnent l existence de la cr ance alimentaire existent bel et bien Mais des informations plus nombreuses et plus nombreuses qu en droit commun
348. u recouvrement public des pensions alimentaires 277 a en effet instaur un m canisme original Dans son dernier tat l article 1 de la loi dispose Toute pension alimentaire fix e par une d cision judiciaire devenue ex cutoire dont le recouvrement total ou partiel n a pu tre obtenu par une des voies d ex cution de droit priv peut tre recouvr e pour le compte du cr ancier par les comptables publics comp tents En somme en mati re alimentaire les agents de l Etat dont la saisine est au demeurant fort simple l peuvent faire office d huissiers de justice 280 du moins titre 1271 Supra p 423 1272 Loi n 73 5 du 2 janvier 1973 relative au paiement direct de la pension alimentaire pr cit art 7 Les organismes d biteurs de prestations familiales en charge du recouvrement d une cr ance en vertu des articles L 581 1 et suivants du Code de la s curit sociale peuvent galement se pr valoir de cet article v l art L 581 8 1273 Comp avec les proc dures de droit commun pos es aux articles 39 et 40 de la loi n 91 650 du 9 juillet 1991 portant r forme des proc dures civiles d ex cution pr cit 1274 Loi n 75 618 du 11 juillet 1975 pr cit art 8 les m mes personnes doivent fournir au comptable public les renseignements dont elles disposent ou peuvent disposer et qui sont utiles la mise en uvre de la proc dure de recouvrement public sans plus de pr cision
349. uant qu il r sulte des principes g n raux du droit et notamment du Pr ambule de la Constitution que les trangers r sidant r guli rement en France ont comme les nationaux le droit de mener une vie familiale normale qui comporte en particulier la facult de faire venir aupr s d eux leur conjoint et leurs enfants mineurs le Conseil d tat conf re ce droit une p rennit que le l gislateur s tait abstenu lui reconna tre Le commissaire du gouvernement Dondoux indiquait d ailleurs propos du d cret qu il vise mettre en uvre aux lieu et place d un l gislateur d faillant un droit au regroupement familial qu impliquait soit un principe g n ral du droit soit un principe valeur constitutionnelle 24 L intervention du l gislateur ne sera pas jug e urgente ou particuli rement n cessaire puisqu il faudra attendre la loi du n 93 1027 du 24 ao t 1993 pour que soit introduit dans l ordonnance du 2 novembre 1945 un chapitre VI consacr au regroupement familial S agissant de la protection contre l loignement elle est l encore essentiellement l uvre du juge ou plus exactement des cons quences qu il tire des engagements internationaux En effet si le l gislateur avait d limit certaines cat gories prot g es contre l loignement raison d attaches familiales en France il avait pas organis de fa on g n rale une protection contre l loignement raison de ce droit La c
350. uement un lieu o des soins seront prodigu s L id e qu il y aurait disqualification d un droit conomique et social chaque fois qu il s accompagnerait de l exercice de la libert d aller et venir conduirait donc vider la cat gorie des droits conomiques et sociaux ce qui para t une cons quence difficilement admissible Par ailleurs le droit au s jour pour raison de sant ne se limite que rarement l exercice d un simple droit au s jour en effet sauf dans des hypoth ses exceptionnelles le droit au s jour s accompagne le plus souvent d un acc s aux soins prise en charge m dicale et protection sociale Donc en r alit le droit de est non seulement une condition n cessaire pour l exercice du droit mais en pratique cette condition le droit de s journer pour tre soign tend tre n cessaire et suffisante pour b n ficier de l acc s aux soins Pour peu que l on admette donc que l on est bien en pr sence d un droit civil et politique d un c t et d un droit conomique et social de l autre l observation de la fa on dont le juge assure la protection de ces droits dans le contentieux du s jour et de l loignement peut tre l occasion de rechercher s il existe en la mati re une approche sp cifique du juge en fonction de la nature des droits en cause A cet gard il semble qu il faille distinguer deux questions D une part la question de l impulsion
351. ues il s agit essentiellement de contraintes a juridiques La corr lation entre l existence de services publics et la concr tisation d un droit est fr quemment affirm e tant dans le discours doctrinal que dans la jurisprudence A mais cela n engendre pas n cessairement la reconnaissance d une cr ance la charge des personnes publiques B A Les justifications apport es l existence des services publics l affirmation d un devoir social Le service public est traditionnellement analys comme un vecteur de solidarit et ce quel que soit l objet de son activit Cela se confirme particuli rement dans le cadre des services sociaux dont l objectif est d assurer une redistribution des revenus La Commission europ enne consid re ainsi que les services sociaux d int r t g n ral qui ont pour objet de r pondre aux besoins vitaux de l Homme sont g n ralement fond s sur le principe de solidarit et d pendent fortement des financements publics de mani re garantir l galit d acc s ind pendamment des richesses ou des revenus 1094 Cet objectif de solidarit justifie par ailleurs que de telles activit s puissent b n ficier de d rogations aux r gles du Trait et notamment aux r gles de la 10 Michel BORGETTO L acc s aux droits sociaux quelle effectivit in Droit et pauvret S minaire ONPES DREES MIiRe 2008 p 105 ets 1094 Communication de la Commission europ enne du 2
352. ui sont pr sent s comme des postulats irr futables commandant la solution juridictionnelle En d autres termes la force de persuasion de la d cision de justice apparait peut tre plus vidente lorsque elle est pr sent e comme reposant sur une vidence transcendante uchronique celle de la nature humaine argument humaniste ou sur la nouvelle doxa juridique indivisibilit des droits et contr le judiciaire argument juridique que lorsqu elle se pr sente comme le fruit d une analyse politique des besoins soci taux Fonder l ouverture d un contr le judiciaire aux droits sociaux peut ainsi sembler plus l gitime lorsque cette ouverture repose sur une nature objective et universelle de l homme ou sur l effectivit des textes en cause Un certain nombre de juges ont donc express ment choisi de faire voluer le texte dont ils ont en charge le respect de fa on inclure une certaine protection des droits sociaux Conclusion qui suppose d s lors d analyser les modalit s de ce contr le c est dire ses finalit s et ses effets IT L effectivit des strat gies judiciaires d inter changeabilit des droits Le recours aux droits civils pour la mise en uvre de droits sociaux peut avoir plusieurs finalit s Tout d abord le juge peut dans certains cas constater que le texte qu il interpr te est m connu du fait de l abstention des pouvoirs publics Dans cette hypoth se le juge sanctionne la carence des pouv
353. un abondant contentieux 94 V par exemple CE 13 f vrier 2008 Ministre de l Int rieur c Antir n 297518 CE 28 septembre 2005 Pr fet de Police c Neami n 25826 CE Pr sident de la section du contentieux 7 juillet 2004 Toumi n 261709 CE Pr sident de la section du contentieux 20 d cembre 2000 Rahimi n 22458 367 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux Avanc e incontestable dans la protection du droit la sant des trangers cette position ne peut faire l objet que d une appr ciation nuanc e sur ce qu elle r v le ou illustre de l attitude g n rale du juge administratif vis vis de la protection de ce droit et travers lui des droits conomiques et sociaux En effet cette appr ciation doit tre la combinaison de trois constats qui ne vont pas n cessairement dans le m me sens Le premier constat qui a t rappel et qui serait plut t un argument en faveur de la th se d une prudence particuli re ou excessive du juge dans la mise en uvre de ces droits r side dans le fait que cette prise de position solennelle du Conseil d tat met un terme une p riode de plus dix ans pendant laquelle a pr valu une interpr tation de la loi extr mement minimaliste dont le rapporteur public a relev dans ses conclusions qu elle tait la fois en d calage avec les termes de la loi les travaux pr paratoires
354. un territoire mais elle pr sente un int r t particulier dans les situations transnationales Ont t pa 68 C est le cas de l accord de Total Platform de 2004 V M lanie SCHMIDT Restructuring and nticipation dimension of existing transnational agreements Analysis and overview table rapport our la Commission europ enne Mai 2008 69 V les accords Arcelor EADS 2005 Generali 1 V accord Renault TV les accords PSA et EDF 72 V les accords Generali Suez 1998 Danone 1992 et Lukoil 733 Laura R PRICE International Framework Agreements A Collaborative Paradigm for Labor Relations in Olivier de SCHUTTER Transnational corporations and human rights Oxford Portland Or Hart Pub 2006 pp 241 260 n n hn by Q pa 415 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux recens es ce jour cinq hypoth ses d internalisation des conflits par les entreprises multinationales Elles ont vocation pr venir un proc s par le r glement d un diff rend au sein de l entreprise La proc dure institu e peut avoir plusieurs volets Elle consiste dans tout les cas au minimum en l octroi d un droit reconnu tout salari d informer l entreprise de tout comportement violant l accord 1 4 Lors de l identification d un litige celui ci sera pris en charge par des membres d sign s au sein de l entreprise Les repr sentants du comit d
355. ure peu pertinente et incoh rente par rapport une mesure sociale qui fait des invalides 100 la cat gorie des b n ficiaires Soulignant que sa jurisprudence a rappel plusieurs reprises au l gislateur le principe fondamental et ind rogeable de non discrimination sur la base de la citoyennet l gard des prestations sociales quelles qu elles soient la Cour fait de ce principe le mod le sur le fondement duquel elle calibre son jugement de raisonnabilit et pr cise tout choix du l gislateur qui introduirait des r gimes d rogatoires ce principe doit pr senter dans sa structure normative m me une sp cifique transparente et rationnelle cause justificatrice en mesure d expliquer sur le plan constitutionnel les raisons pos es au fondement de la d rogation 432 2005 Enfin cette technique du jugement de raisonnabilit se pr sente galement comme une m thode de balancement entre des int r ts des droits et des valeurs prot g es par la constitution Parmi ces valeurs en mati re de droits sociaux on trouve notamment dans une jurisprudence de 1990 n 260 celle de quilibre financier 307 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux Ces divers jugements de raisonnabilit conduisent des r sultats tr s diff rents du point de vue de leur intensit Comme le contr le de l exc s de pouvoir en droit administratif
356. utionnel italien a tabli qu aucun droit fondamental ne peut tre compress ou limit au point que son contenu minimum essentiel en soit compromis ou risque de l tre 7 8 Il faut encore signaler qu aujourd hui la notion de contenu minimal essentiel des droits sociaux semble toujours plus li e la question des disponibilit s financi res dans une conjoncture conomique d favorable Or ce 76 Bien entendu il faudra s interroger sur la fa on dont les juges justifient cette interpr tation non seulement en sollicitant des arguments tels que nature juridique intention du constituant etc mais galement en pr tendant que le droit est dot d un contenu propre pr d termin voir infra II Pour une analyse plus approfondie v David ROBITAILLE L interpr tation en th orie du droit compar e entre la lettre et l esprit Discussion autour d auteurs am ricains anglais belges canadiens et fran ais Revue de la recherche juridique Droit prospectif 2007 vol 119 p 1145 v galement Isabelle BOUCOBZA La fonction juridictionnelle contribution une analyse des d bats doctrinaux en France et en Italie Dalloz Collection nouvelle biblioth que de th ses Paris 2005 737 Carmela SALAZAR Dal riconoscimento alla garanzia dei diritti sociali Orientamenti e tecniche decisorie della Corte costituzionale a confronto Torino 2000 p 131 738 V parmi d autres les d cisions 455 1990 247 1992 218 304 1994 416 1995
357. uvelle distinction entre les cas o la vie familiale est n e sur le territoire fran ais par exemple dans le cas du titulaire d une carte de s jour tudiant qui rencontre en France un autre tranger en situation r guli re et l pouse alors que les deux conjoints sont pr sents sur le territoire fran ais et ceux o cette vie familiale est n e l tranger et o le rejoignant tait conscient d s l origine d enfreindre les r gles du regroupement familial Sans aller jusqu dire que la montagne accouche d une souris il faut constater que cette volution si elle devait tre la seule cons quence de l arr t Boudaa est d une port e limit e la situation dans laquelle la vie familiale est n e sur le territoire fran ais tant beaucoup moins fr quente que celle du conjoint ou des enfants qui rejoignent ce territoire quelques ann es apr s le d part du p re ou de la m re La justification du caract re limit de cette volution est tr s explicite viter autant que possible de retenir dans l application de la Convention une solution qui contredise l approche du l gislateur national Dans ses conclusions le rapporteur public apr s avoir longuement d velopp les raisons qui militent pour l abandon de la jurisprudence ant rieure revient n anmoins sur la 36 V en ce sens N FERRAN S SLAMA Contentieux de la reconduite l veil de la conscience des pr fets l arti
358. vement Alors que l engagement pris par les tats parties au PIDESC de r aliser progressivement les DESC en fait clairement une des techniques de protection des droits sociaux771 dont on peut comprendre qu elle entretient des liens troits avec la notion de contenu minimal essentiel 72 on doit souligner que ce principe de r alisation progressive a fait l objet de vives critiques en Italie Encore une fois il a t vu comme une expression de self restraint du juge Il est notamment critiqu en raison de la pr somption de l gitimit qu il semble conf rer aux r glementations qui mettent en uvre les droits sociaux excluant d office les possibilit s de censure du caract re partiel de la mise en uvre de l inad quation de la mesure Par opposition ce principe de gradualit vers le bas une lecture plus positive est galement pr sente dans la jurisprudence et dans la doctrine quand elle correspond un accroissement progressif et graduel du niveau de garanties en somme un principe de gradualit vers le haut B Des questions socio conomiques qui ne rel veraient pas de la comp tence des tribunaux Au Canada la strat gie la plus souvent d ploy e pour d nier aux droits conomiques et sociaux le caract re de droits fondamentaux consiste les opposer aux droits civils et politiques Alors que le droit la vie la libert d expression et d autres droits et libert s classiques seraient intrins ques
359. x Reprise du trafic des bus Metz apr s la lev e du droit de retrait des chauffeurs AFP 16 juill 2010 il l a t par des m decins pour la m me raison Richard BOUDES Le droit de retrait des m decins de nuit Valdegour Midi Libre 13 mai 2010 ainsi que par des dizaines d op rateurs de crainte de perdre leur ou e Francine AIZICOVICI Des centres d appels sous le choc acoustique Le Monde 21 mai 2010 51 Judith DUPORTAIL s rie en quatre volets sur le th me La vie priv e au travail Le Monde 16 20 ao t 2010 Jean Emmanuel RAY Sur Facebook ce n est pas le salari qui s exprime contre son employeur mais le citoyen entretien au journal Lib ration 26 sept 2010 52 Consacr l art 9 du Code civil il est galement prot g par l art 8 de la CEDH ainsi que par l art 17 PIDCP 953 Sur le droit la protection la sant et not ses fondements v supra Tatiana GR NDLER 954 T est aussi reconnu la plupart des agents publics 955 Herv LANOUZIERE La sant et la s curit au travail AJDA 2008 p 861 371 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux sauve qui peut 6 ce texte reconna t au salari un droit de d sob ir 957 justifi par la n cessit de la protection de la personne qui repr sente un int r t majeur face au pr judice conomique subi par l emplo
360. x victimes qui doivent prouver que les mesures ont eu des cons quences dramatiques sur leur existence 6 preuve difficile apporter 866 Fr d ric SUDRE dir Le droit la non discrimination au sens de la Convention europ enne des droits de l Homme Bruxelles Bruylant 2009 867 CEDH Gr Ch Carson c RU pr cit 868 Inde C S Bandhua Mukti Morcha v Union of India 1984 3 SCC 161 10 p 183 869 Isra l C S Commitment to Peace and Social Justice Society 20 pr cit 336 Droits des pauvres pauvres droits Recherches sur la justiciabilit des droits sociaux 3 Un contr le rationnel l encadrement des crit res d appr ciation et de choix des pouvoirs publics Dernier type de contr le pouvant tre distingu celui de type rationnel exerc par certaines juridictions cherchant contr ler et ventuellement censurer le caract re non raisonnable 870 de certaines politiques sociales Si l exemple sud africain est bien connu 1 celui allemand vient de b n ficier d une certaine m diatisation La Cour constitutionnelle proc de une lecture combin e des articles 1 al 1 intangibilit de la dignit humaine et 2 al 2 droit la vie et l int grit physique en lien avec le principe de l tat social art 20 Sur ce fondement une jurisprudence classique d gag une obligation pour les pouvoirs publics de consacrer au b n fice des individus un droit de
361. xistence d un danger grave et imminent pour la vie ou la sant de chacun d eux 588 L appr ciation souveraine des juges du fond peut jouer tant en faveur du salari qu son d triment Selon la doctrine une d marche en deux temps peut tre observ e 1 Les juges proc dent en premier lieu une approche objective qui se fait alors au b n fice des salari s Si existence d un danger grave et imminent appara t tablie le salari avait a fortiori un motif raisonnable de le penser aussi le contr le s arr te t il l En second lieu d faut de parvenir caract riser un tel danger les juges ont l obligation l gale de laisser une place l appr ciation subjective du danger par le salari Sauf n avoir aucun sens cela revient in luctablement lui reconna tre le droit l erreur dans l appr ciation de certaines situations La r f rence au standard du motif raisonnable renvoie implicitement l id e de bonne foi du salari Le droit de retrait ne peut tre invoqu a posteriori pour justifier une absence995 ou un refus d effectuer une t che manifestement sans danger De m me si une place doit tre laiss e l erreur du salari celui ci devra reprendre le travail une fois l inanit de ses craintes d montr e 7 A l inverse 986 CE 9 oct 1987 n 69829 JCP E 1987 I 16785 CE 22 avr 1988 n 85342 CE 1 juill 1988 n 81445 987 Soc 11 d
362. yeur 8 Souvent li des droits proches la vie et l int grit physique le droit de retrait peut tre analys comme un instrument de garantie du droit la protection de la sant Il entra ne le b n fice d un r gime tr s protecteur puisque l article L 4131 3 ajoute qu aucune sanction aucune retenue de salaire ne peut tre prise l encontre d un travailleur ou d un groupe de travailleurs qui se sont retir s d une situation de travail dont ils avaient un motif raisonnable de penser qu elle pr sentait un danger grave et imminent pour la vie ou la sant de chacun d eux D un autre c t le droit au respect de la vie personnelle est avant tout une construction jurisprudentielle syst matis e par la doctrine Cette construction se donne pour objectif de borner l tendue du lien de subordination pesant sur le salari en consid rant que le salari a droit m me au temps et au lieu de travail au respect de l intimit de sa vie priv e 60 Si elle englobe la vie priv e la notion de vie personnelle la d passe pour comprendre des faits de vie publique qui doivent demeurer prot g s du regard de l employeur La comparaison propos e s inscrit dans le cadre de l application horizontale des droits fondamentaux Il s agit en effet de saisir l employeur personne priv e comme d biteur de droits et d appr cier le contr le juridictionnel exerc en la mati re par les juges ordinair

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