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1. Ainsi la notion de jouissance s il faut n en retenir qu une est elle consid r e comme un espace au sens topologique du terme tandis que la structure du n vros est cens e figurer un tore Dans leur ouvrage commun Fashionable Nonsense Impostures intellectuelles Alan Sokal et Jean Bricmont ne se cachent pas de r pugner ces mani res de contorsions intellectuelles L ouvrage alpaguant 189 les abus et m susages par des penseurs contemporains tels Baudrillard Deleuze ou Serres de concepts scientifiques auxquels les susnomm s penseurs n entendent finalement goutte s ouvre d ailleurs sur un chapitre corrosif tout sp cialement d di l uvre de Lacan Lacan avait de fait cette propension f cheuse enseigner tous azimuts ce qu il ne savait pas On voudra voir dans cette volont d ajourner Freud quoi s ajoute un certain clectisme opportunisme peut tre m me les principales raisons qui lui valurent tout la fois son rejet par les uns et son succ s aupr s des autres Vrai qu on ne se privait pas de clabauder le gourou ne serait ce que pour se faire un nom Les d tracteurs du lacanisme n y allaient pas de main morte Ses cabrioles intellectuelles abondamment relev es ont donn lieu des morceaux d anthologie Pour ce qui concerne ces r sistances qu il lui faudra braver on pourra lire au choix l article fondateur de la Nouvelle Revue fran aise janvier 1
2. cheveau des ordres de l Ancien R gime au demeurant tr s proches des classes sp cialis es gardiens auxiliaires producteurs mentionn es par Platon le clerg des oratores la noblesse des bellatores enfin le Tiers tat principalement compos d artisans d agriculteurs et de bourgeois les aboratores Le sch ma subs quent pr sente le noyau dur de la trifonctionnalit selon Dum zil a Sch ma de la tripartition selon Georges Dum zil ge classique et Moyen ge th ocraties empires et royaut s Fonction r galienne dimension religieuse Fonction guerri re Fonction conomique de production 91 Afin de ne pas voluer dans l abstrait et par souci de familiariser si besoin est notre lecteur avec la th orie de Dum zil il nous para t utile de l illustrer par un exemple plus contemporain Un exemple original de soci t tripartite la Plan te des Singes Si la trifonctionnalit en tant que sch me s applique avec une gale pertinence au mythe la l gende et l histoire elle n en irrigue pas moins les uvres de fiction et m me de science fiction preuve le cloisonnement des castes et des fonctions dans Za Plan te des Singes le roman de Pierre Boulle Une organisation que l on croirait directement inspir e de La R publique quoiqu il y ait peu de chance que Boulle ait d sir singer La R publique C est bien pour cela que nous parlons de sch me
3. qu la mort d un des deux poux son partenaire est inhum vivant ses c t s pour le meilleur et pour le pire On l aura devin l pouse de Sindbad meurt Apr s bien des preuves impliquant des cavernes des animaux magiques des joyaux merveilleux des cohabitations forc es et des meurtres en s rie il parvient malgr tout rentrer au bercail plus insouciant et fortun que jamais R cit aux accents familiers On aurait peine ne pas apercevoir nimb e sous une patine orientaliste une allusion marqu e l pisode des Lotophages de l Odyss e d Hom re ainsi au reste que la l gende d Aristom ne de Mess nie qui s chappa du cloaque o on l avait pr cipit gr ce l intervention d un bienveillant goupil mais la remarque d borderait notre sujet peine s est il cas que le nabab 205 d cid ment instable d cide de repartir en mer Longeant une le d serte que d les son quipage remarque une gigantesque forme blanche et ovo de Profitant du sommeil de l inconscient leur capitaine les marins d robent l uf qu ils reconnaissent tre celui d un rokh Cassent la coquille puis cassent la cro te Ce soir on soupe de l oisillon Au barbecue Sindbad merge titill par l odeur du r ti Il sait les rokhs des cr atures sacr es cette imprudence leur co tera cher Il n est qu remplacer les rokh par les b ufs d Apollon quoique les dieux hell n
4. une approche s minale de ce qui deviendrait bient t sous sa forme achev e la th orie de l information telle que nous l abordons La grande r volution op r e par Shannon consiste en fin des fins quand nous tendons spontan ment radicaliser de fallacieuses oppositions enclines nous faire perdre pied avoir li l information la d sorganisation la connaissance possible l tat d ignorance Le d sordre et l information expriment une m me r alit exactement l inverse que ce que nous servent les m dias dont la devise pourrait tre ordre et d sinformation Mais au del qu est ce comprendre Que nous apprend encore l information de Shannon d barrass e de ses dehors math matiques au caduc e d Herm s Tout simplement ceci que Pon n acquiert d information qu autant que l on ignore ce que 245 l informateur va dire Il n y a d information contenue dans l nonc ou le message de l interlocuteur qu autant que ce dernier emploie des expressions et des id es que nous n attendions pas La plus value d information que l on s appr te engranger est toujours tributaire de la quantit de suspens qui reste dissiper avant d avoir achev de d coder la source d information B nis soient donc les ignorants benedicti ignari sint clamait Rabi d avoir la possibilit d apprendre B nis soient les f l s car ils laissent passer la
5. Dieu n tant jamais videmment et ce dans tout corpus th ologique que l avatar tacite du souverain prince l gislateur empereur etc Dieu est une m taphore du roi Les philosophes ne parlent pas de Dieu pour en parler Tout discours religieux est avant tout un discours politique La parabole sans l tre tout fait en deviendrait presque explicite dans les th odic es proc s de Dieu Quiconque se targuerait d interpr ter un texte de th ologie sans garder fermement dans son esprit ce fait de substitution passerait in luctablement par devers l essentiel Le principal est 88 toujours implicite a fortiori au Moyen ge l ge du labyrinthe Nouvelle approche de la tripartition R p tons le th ologie et politique sont li es Le religieux s cr te le politique Le politique cultive le religieux Plus largement le sacr fonde l ordre social parce qu il en est l image Parce qu il en est la cause l image la l gitimation Un arch type qui tour tour au gr des inversions se verra reconfigurer selon les formes du politique On ferait volontiers valoir titre probatoire le m canisme du bouc missaire si intelligemment th oris par l ambitieux et prolifique Ren Girard le philosophe pas l entra neur de foot Ren Girard conforterait sans mal notre propos Mais c est d un autre auteur que nous nous r clamerons pour attester l indissociabilit du politiq
6. fragilis il se m fie comme de la peste de tout contact avec l alt rit dont la violence il le sait d exp rience peut d chirer le filtre protecteur de la conscience C est l le viol de la psych v cu comme irruption dans l inconscient d une r alit nue trauma Alors principe de pr caution il verrouille le moi peau cf Didier Anzieu Ze Mo i Peau 1987 Il lambrisse l piderme comme une membrane psychique la m taphore redonde chez Freud et couche sur couche vaccine contre la d compensation Se dire ou se dissimuler une injonction paradoxale double bind laquelle seule lalangue de par son quivocit offre une issue possible se dire en se dissimulant Les ficelles de lalangue sont des plus raffin es elles sont in puisables L inconscient sait y faire adextre le vieux routier en a sur le compteur Cadavre exquis ou lipogramme l inconscient sait brouiller les pistes soit qu il ajoute d cale ou subtilise des lettres il sait organiser des d placements de c sure et simuler ainsi des significations obvies il sait berner son homme gr ce l homophonie l orthographe alternative de mots ou de s quences qui ont la m me phonologie et qui se pr tent la dislocation Il s agira pour le psychanalyste homme lib r du sens emprisonn 193 d o l exigence d une cure prop deutique d interpr ter ce maillage fragmentaire
7. la philosophie le paysan aux champs La belle 4 Mais que la justice consiste faire son propre travail et ne point se m ler de celui d autrui nous l avons entendu dire beaucoup d autres et nous m mes souvent l avons dit Ainsi donc poursuivis je ce principe qui ordonne chacun de remplir sa propre fonction pourrait bien tre en quelque mani re la justice R publique Livre IV 433a c 20 affaire qui nous conduira loin dans le mur Platon fut cout on voit le r sultat Contemporain comme l art c est dire vide l esprit philosophique qui n en conserve que le nom a d sert tous les domaines l exception du sien qu il a encore d bilit jusqu le rendre nul Un tour en librairie un regard chez Tadde pour contempler les ruines La r clusion de la philosophie la philosophie a tari la philosophie a tire blanc a cafouille dur Et a fait peine voir Au diable donc Platon et ses recettes v reuses Du goudron et des plumes Il est urgent d en revenir De remonter la pente Rien n est perdu pour peu qu on veuille briser le joug de quelques truismes contraignants Poncifs qui sont autant d cluses autant d entraves pour la pens e Tancer le philosophe de n tre pas dans son bon droit lorsqu il se m le de ce qui n est pas de la philosophie c est ajouter la faute de go t au vice de raisonnement La double peine pour l incr
8. protocole de pens e qui s exerce ind pendamment du degr de conscience que l on a de ce sch me Dans le roman de Boulle trois spationautes s chouent sur l un des satellites de B telgeuse toile 2 pha de la constellation d Orion Le narrateur y fait la connaissance d un chimpanz femelle le professeur Zira Zira scientifique engag e d fend la cause humaine et en un certain sens l antisp cisme et les sexualit s p riph riques prodromes de soixante huit C est par son entremise que le h ros d couvre l organisation des castes et des pr rogatives simiennes 92 Presque toutes les d couvertes affirma t elle avec v h mence ont t faites par des chimpanz s Y aurait il des castes parmi les singes Il y a trois familles distinctes tu t en es bien aper u qui ont chacune leurs caract res propres les chimpanz s les gorilles et les orangs outangs Qui sont les gorilles Pourquoi nous pourchassent ils Ce sont des mangeurs de viande dit elle avec beaucoup de d dain Ils ont gard le go t de la puissance Ils adorent la chasse et la vie au grand air Les plus pauvres se louent pour des travaux qui exigent de la force Quant aux orangs outangs Zira me regarda un moment puis clata de rire Ils sont la science officielle dit elle Ils apprennent norm ment de choses dans les livres Ils sont tous d cor s Certains sont consid r s co
9. th orie Tout ce qui est mati re Sans doute est ce au baron d Holbach que nous devons cet gard la premi re th orie du tout Cette th orie d Holbach l nonce d s 1790 dans le Syst me de la nature Dans un tourbillon de poussi re qu l ve un vent imp tueux quelque confus qu il paraisse nos yeux dans la plus affreuse temp te excit e par des vents oppos s qui soul vent les flots il ny a pas une seule mol cule de poussi re ou d eau qui soit plac e au hasard qui mait sa cause suffisante pour occuper le lieu o elle se trouve et qui n agisse rigoureusement de la mani re dont elle doit agir Un g om tre qui conna trait exactement les diff rentes forces qui agissent dans ces deux cas et les propri t s des mol cules qui sont mues d montrerait que 349 d apr s les causes donn es chaque mol cule agit pr cis ment comme elle doit agir et ne peut agir autrement qu elle ne fait Professions de foi reprise par Pierre Simon Laplace que l astronome et physicien fran ais recycle en pr ambule de son ssai philosophique sur les probabilit s 1840 Nous devons donc envisager l tat pr sent de l univers comme l effet de son tat ant rieur et comme la cause de celui qui va suivre Une intelligence qui pour un instant donn conna trait toutes les forces dont la nature est anim e et la situation respective des tres qui la composent si d ailleurs elle tait a
10. touffe en un cri silencieux Du moins est ce l impression qu elle peut laisser son lecteur Un arri re go t d inachev Une faim non satisfaite Le ressenti d un vide dont la b ance invite au plein La critique est ais e ne tombons pas dans la facilit La carence exhib e pourquoi ne pas risquer nous m me cette audacieuse et p rilleuse refonte Il conviendrait pour commencer de restituer de la mani re la plus fid le possible l approche dum zilienne de la trifonctionnalit Bri vement r sum e l intuition principale de Mythe et pop e l uvre ma tresse de Dum zil sugg re que les cultures indo europ ennes sont travers es par un principe g n ral d organisation qui mobilise trois classes ou trois fonctions fonction royale assortie d une dimension 90 religieuse fonction guerri re fonction conomique Ces trois fonctions structurent commun ment l ordre social et la pens e elles constituent en cela une id ologie id ologie tripartite Plus important elles sont hi rarchis es la fonction r galienne pr vaut sur la fonction guerri re laquelle prime son tour sur la fonction conomique De m me qu elle appara t dans la cit int rieure et politique de Platon elle m me reprise de traditions ant rieures cette id ologie charpente la religion romaine archa que autour de la triade pr capitoline form e par Jupiter Mars Quirinus Elle transpara t encore sous l
11. Seul face Dieu Seul face la Communaut Seul face aux Textes C est tr s probablement cet esprit lib ral planant sur l ex g se qui a permis aux universit s d Allemagne et d Angleterre de se soustraire au noyau dogmatique fossilis de la th ologie telle qu enseign e dans les grandes universit s fran aises pour rayonner dans toute l Europe C est le protestantisme nourri aux Bibles individualis es qui fut l origine de l universit moderne La grande philologie allemande d coule de ce protestantisme contrario l absolutisme de Louis XIV et la pr gnance de l glise catholique soumise la kabbale rigide du s minaire n offrait pas la France un terreau favorable l mergence de tels tablissements Do un certain retard qu accuserait dommageablement une France par trop conservatrice Nous voquons la politique et le rapport Dieu qui peuvent tre entendus comme une seule et m me chose On peut en dire autant de la physique math matisation du grand livre du monde La conception moderne de la nature est un surgeon lointain de l interpr tation que Spinoza fait de la Bible Ainsi l Allemagne et l Angleterre progresseraient de conserve laissant la France sur le carreau jusqu au r veil de la 56 dormante Nous sommes au cr puscule des monarchies Fin du XVIII si cle nouvelle r volution politique cette fois ci L histoire en France recommence marcher En 1789 un souff
12. arriv e On ne change pas une quipe qui gagne Partout o cela tait possible l tat se mit en joie de lui bailler des fonds Il mit sa disposition plus de ressources qu il n en fallait pour difier d immenses laboratoires et des superstructures pharaoniques usage exp rimental ISS LHC alliance des liasses et des technologies de pointe On verra merger d s les ann es 1950 la Big Science r unissant autour de colossaux dispositifs des quipes de recherches provenant du monde entier Les stations orbitales les supert lescopes les cyclotrons les acc l rateurs d hardrons ces longs tuyaux de magn tite r frig r e ces galeries souterraines guin es sur plusieurs kilom tres de milliers d lectro aimants port s des temp ratures proches du 0 Kelvin ou z ro absolu toutes 312 ces installations dont nous sommes aujourd hui si fiers toutes apparaissent au cours de cet ge d or Et disparaissent l ge de la finance qu H siode disait de fer L on estimait pour l ann e 2004 aux environs de 15 000 le nombre d acc l rateurs en fonction dans le monde chiffres de Hellborg R Ragnar Acc l rateur lectrostatique recherche et d veloppement La crise labor e et concert e par les r seaux Lehman Brothers JP Morgan et Goldman Sachs a drastiquement revisit ce chiffre Brad les effectifs Fondu les effectifs comme la neige au soleil Effort de guerre oblige nombre
13. comme si que Dieu est un menteur De tous les personnages embl matiques du br viaire catholique Adam est par ailleurs bien loin d tre le seul dont la naissance avec celle de J sus pourra laisser perplexe L nigme de la conception remonte nous le disions l Ancien Testament elle se profile d s la Gen se tandis que Dieu fa onne Adam sa ressemblance donc androgyne avant la ponction d Eve Dieu cr a l homme son image m le et femelle Gn 1 26 27 et Gn 1 9 6 alors li e la question du non engendrement de l ge et du nombril nous avons vu tout cela Autre question qui ne laisse pas d agacer l ex g se tout en sachant que la seule femme vivante cette poque nonobstant l incertaine Lilith ult rieurement convi e par la kabbale tait leur m re comment Ca n Abel et Seth grand oubli Seth est con u d une part selon Gn 4 25 26 afin de remplacer son fr re assassin et d autre part en vue d offrir la lign e des rois messies une ascendance pure de souillure ont ils pu mettre au monde le reste de l humanit Gn 4 pr cise que Ca n connut sa femme dans les pays de Nod laquelle devint enceinte et enfanta d noch Dont acte Mais pour autant que l on parvienne r sorber cette d licate affaire moyennant quelque entortillage philologique d aucuns parmi les doctes ont all gu que les enfants d Adam avaient t cr
14. de d veloppements abstrus Retenons seulement pour ce qui nous int resse qu il est une fois de plus question d une fonction math matique qui correspond intuitivement la quantit d information contenue ou d livr e par une source d information cf L on Brillouin Za science et la th orie 242 de l information La nature de la source n est pas d terminante Celle ci peut tre un texte crit dans une langue quelconque un signal lectrique une mission radio une s quence ADN un comput statistique un document une collection d octets etc Le champ d application de la th orie de Shannon se r v le immens ment vaste telle enseigne qu l instar des constantes remarquables que sont le nombre d or la fonction de Bayle la suite de Padovan ou de Fibonacci son potentiel explicatif se r v lera bien vite int resser toutes sortes de domaines Sciences dures comme sciences humaines bien qu il n y ait pas rigoureusement parlant de science qui ne soit humaine Elle permettrait l aune de ses mod les math matiques de pr ciser certains concepts mis en uvre par les analyses linguistiques structurales Elle permettrait encore lessor d un champ nouveau de la recherche celui de la cybern tique Le plus int ressant tout le moins pour nous qui seront amen remettre en question la possibilit d une migration de concepts reste la modification pour ainsi dire pist
15. engeance de l dit de Paulette qui refusait l imp t Famine 108 L Autrichienne mange de la madeleine et la noblesse saupoudre ses perruques avec le bl des pauvres R volution La Raison tue l glise en 1789 du bras de Robespierre la Banque tue la raison en 1794 Fin des corporations la loi le Chapelier d cr te l abolition du droit des travailleurs s associer pour prot ger leurs int r ts Siey s proclame le syst me repr sentatif contre l aberration d mocratique La suite est dans Balzac peine sortie de l tat r galien la France menace de basculer directement dans l tat financier Il n en a pas t ainsi La France n a pas manqu sa transition par la fonction guerri re L aurait elle enjamb e et notre th orie fond e sur la cons cution chronologique des trois fonctions la t te du pouvoir le pouvoir dicte les constitutions aurait t mise en chec Un petit d homme venu d une le dont Rousseau pressentait qu elle tonnerait l Europe reprend la France lors de son coup d tat du 18 brumaire 1799 Napol on instaure l Empire sur le mod le de Charlemagne dont il fait sienne la symbolique Pour tre empereur lOgre au bicorne augure d j de la passation du pouvoir dominant de la fonction r galienne la fonction guerri re Il tait g n ral tout comme De Gaulle De Gaulle qui ent rine apr s le Mar chal cette passation tandis qu ailleurs d
16. ge l av nement de la raison la rupture est trop franche trop lisse pour tre honn te Il y aurait deux fa ons de le prouver soit en montrant combien cette science pr tendument moderne est tributaire de notions m di vales ainsi de impetus qui donnera l inertie ou de la latitude de forme ouvrant sur les mesures d intensit telles celle de la vitesse dite aussi 295 acc l ration de l acc l ration ou bien encore la th orie des jeux qui pr parait la statistique devenue indispensable avec la contrainte administrative coextensive l essor de l tat soit en prouvant combien la science moderne est loin de rev tir les qualit s qui la pr tendent diff rencier de la science m di vale Nous opterons pour la seconde d marche plus pittoresque ou consternante le lecteur en jugera Voici pour le programme voici pour le contexte Nous mentionnons plus t t le nom de Benjamin Franklin l origine modeste fils de marchand de suif et de chandelles l illustre personnage b n ficie encore l heure actuelle d un renom comparable celui des Pilgrim Fathers Aux yeux du grand public am ricain Franklin est un h ros de la science un pr curseur qui ne d m rite pas son pi destal au Panth on des h ros nationaux Mettons qu il soit en Am rique ce que Marie Curie est en Europe Reconnaissance qu il doit essentiellement l exp rience du cerf volant une exp rience
17. hui gagnent ratio m dian deux cents fois plus que le plus mal pay de leurs employ s Alors que d argent s rentiers et golden boys jeunes et beaux pour l ternit sp culent et th saurisent le temps par liasses et monticules les autres surnum raires mendient volent empruntent au jour le jour les quelques heures qui leur 2 Si bien que m me la pitoyable prestation de Justin Timberlake n y a rien pu Euh En fait si 235 permettent d chapper de justesse la mort Travailler plus pour gagner plus ne signifie rien moins en ce monde chronophage qu amasser les heures sup pour gagner des heures sup Autant d heures Sup que l on fera d heures Sup Plus que jamais chaque minute compte Pas de place pour les parias au pilori les tire au flanc le ch mage la faillite la banqueroute en somme l improductivit se paie au prix du sang On radique la pauvret en supprimant les pauvres Bienvenue dans le Meilleur des Nanomondes Puissante r plique de la fiction l id al transhumaniste Id al s lectif moins g n reux qu il affecte de l tre Le berger floche la r ponse de la berg re Encore tout cela n est il que le hors d uvre Car la berg re en a des provisions dans son cabas rustique Assur ment ainsi d mystifi l avenir de l homme cyborg ne semblait d j pas des plus enviables Peu engageant il promettait la fracture des humanit s Ce n tait l
18. l cum nisme De l le syncr tisme en son sens v ritable celui d un tronc originel de v rit parpill en ses diff rentes franges Les figures r currentes figurent le corps image de la nature ou la nature image du corps Le microcosme induit le macrocosme L homme de Vitruve n exprime pas autre chose que de Vinci alpague au centre du cercle cosmique dont il est la mesure la proportion et le foyer Tous les polyth ismes faisant proc der l univers des rogatons du dieu ou du g ant ou du d miurge ou du roi mort le disent leur mani re La symbolique anatomie transfigur e c est le corps en anamorphose Tout en d finitive coule et d coule du corps Pensez le corps dans chaque atome et tout devient limpide Ainsi Ouroboros figure le cycle des saisons le cycle des saisons figure le cycle biologique Debout le jour et allong la nuit le menhir l ob lisque le totem l arbre monde la Croix du Golgotha le gratte ciel le m galithe de l Odyss e de l espace figurent la chose virile qui travaille droit et repose tendue Par suite la station verticale est vie le soleil la figure et la divinit l incarne et le pr tre l adore La station verticale est visible de loin on peut donc l adorer nombreux de loin en multitude Le corps est un r servoir 270 d eau presque enti rement compos d eau et de canaux pour la faire circuler ainsi les fleuves sont ador s partout pour leur cr
19. l unit synth tique de l aperception L entendement exerce donc sur le sujet passif 368 savoir sur la sensibilit une action telle que nous avons raison de dire que le sens interne en est affect Le divers de la sensibilit n est toutefois pas stricto sensu d termin par l entendement il l est par l imagination Kant a relev trois sources subjectives de connaissances l intuition l imagination et ultimement la perception L entendement ne para t pas y figurer Comment comprendre cette absence lors m me qu est affirm la ligne suivante que entendement ne trouvant par dans ce dernier le sens interne une telle liaison du divers Il la produit en l affectant Ce paradoxe se r sout de lui m me pour peu que l on con oive que l imagination n est plus comme elle l tait encore dans la dissertation de 1870 une facult distincte de l entendement Elle serait bien plut t l entendement m me en tant que dirig sur le sensible et perm able sa l gislation qui n est alors plus celle de la logique analytique C est par ailleurs une facult active en cela qu elle est pouvoir de d termination a priori de la sensibilit Aussi est il question d un acte de synth se Pr cis ment de l acte de synth se de la reproduction Encore faut il se demander en quoi il est requis qu il y ait reproduction R sumons nous nous ne pouvons penser la
20. mais parce que la g n ration d avant doit un jour prendre sa retraite Einstein n tait plus homme faire des galipettes avec les infinis de Cantor C tait une grosse l gume Un ponte d institution Et comme tout ponte d institutions il avait troqu son audace pour une situation Alpaguer sa doctrine avant de r former la science c tait atteindre sa situation Ainsi Einstein ainsi de tout chercheur au fa te de sa carri re et capitalisant sur ses succ s pass s des docteurs honoris causa des mercenaires conf renciers jusqu aux barbons d amphi tirant sur la cord e en passant par les professeurs tout d catis en d ch ance de bail porchers oryct ropes et belluaires ext nu s Comprenons bien que nul parmi les sommit s d une discipline dont ils ont port le flambeau personne parmi les gens que place l institution ne go te avec une authentique d lectation les outrages faits la doctrine La voir pass e au crible de concepts venus d on ne 290 sait o et peut tre faillir les feraient d faillir Elle dont une p nible mergence a peu peu construit leur renomm e elle sur laquelle repose tout la fois leur cr dibilit et leur patine savante tomberait Horresco referens ils tomberaient avec elle Ces gens se r soudraient difficilement voir passer le train leur discipline aller de Pavant en les laissant derri re Il y aurait trop perdre Il y aurait tout
21. occultes phalanst res de th ologiens juifs L anomphalisme tire argument du fait que le couple adamique n est pas issu d une gestation Ils sont immacul s Autochtones au sens propre Ils ne sont d aucune m re d aucune matrice dont ils seraient passibles de conserver la cicatrice L glise campa longtemps sur son ind cision pour finalement se prononcer d s le XVIII si cle contre l anomphalisme Verdict Adam et ve pourraient devraient tre repr sent s pourvus d un ombilic Pourquoi cet arbitrage Comment sens ne pas se r crier contre cet illogisme Peut on soutenir la fois blanc et noir C est n y rien comprendre Mais l glise n est pas b te But e sans doute irrationnelle cela va de soi b te non Qu elle emprunte quelquefois l imagerie de l ne elle n en reste pas moins l un des v tements privil gi s de la philosophie Philosophie elle m me pour une grande part travestissement d une sophistique non assum e Un philosophe naturaliste cr ationniste britannique mettons qu il faille de tout pour faire un monde s offre g n reusement de dissiper notre perplexit Dans son livre Omphalos paru en 1857 l auteur un certain Philip Henry 67 Gossel membre minent de la Royal Society affirme que Dieu pouvait avoir cr le monde avec les apparences d un certain ge Les esp ces v g tales et animales sont apparues telles qu elles nous apparaissen
22. prouv e soit elle elle n agr e pas aux cas limites non plus a fortiori aux cas illimit s Et pourquoi non O est le probl me Partout et nulle part la fois On coince d s la premi re tape Toute chose d finir doit tre authentifi e par une classe ou par un genre d finir Dieu commence par d finir son genre ny voyez l rien de sexuel Partant de Dieu objet de d finition nous ne savons qu une chose nous la tenons de lui selon ses mots Il est celui qui est Puisqu il est dit de Dieu qu il est celui qui est son genre ne pourrait qu tre que celui de l tre Un bref regard sur la logique aristot licienne nous apprendra pourtant que l tre n est pas un genre le genre en toute rigueur ne peut tre d termin que par des diff rences lesquelles consid r comme telles ne peuvent tre d finitoires du genre qu elles s astreignent d terminer On suit derri re Le meilleur est venir 37 Or disions nous comme il est impossible de concevoir une chose qui ne soit pas autrement dit qui ne soit pas comprise dans le genre tre du fait il n y a fors l tre que le non tre qui n est pas une diff rence n est pas m me quelque chose on ne peut dire de Dieu qu il se r f re l gt tre comme son genre On ne peut assortir Dieu d aucune propri t ou sp cificit ni pr ciser d aucune mani re la classe qui le contie
23. qu un mur de tombe rig Cr er cela c est cr er des demeures et des tombeaux dans l esprit de ceux qui prononcent leur nom Assur ment c est utile dans la n cropole un nom dans la bouche des hommes L homme a p ri son corps est poussi re tous ses proches ont disparu Mais ce sont les crits qui conservent son souvenir par le bouche oreille Un livre est plus utile qu une maison construite 223 qu une demeure l Occident il vaut mieux qu une r sidence fond e qu une st le dans une demeure divine Y a t il quelqu un comme Hordj def y en a t il un autre comme Imhotep Nous n avons pas de contemporain comme N ferty ou comme Kh ty le premier d entre eux Dois je t apprendre le nom de Ptah em Dj houty ou de Kh kh perr s neb Y a t il un autre comme Ptahhotep et de m me pour Ka rsou Les rudits qui ont pr dit l avenir ce qui est sorti de leur bouche s est produit on peut le retrouver dans les vers qu ils ont crits et dans leurs livres Ils ont faits des enfants des autres leurs h ritiers comme leurs propres enfants Ils ont enfoui leur talent h kaou pour la terre enti re lisible dans leur enseignement Ils s en sont all s et leurs noms seraient oubli s si l crit ne maintenait leur souvenir 3 L loge des crivains du Papyrus Chester Beatty IV ref P BM EA 10684 XXe dynastie vers 1185 1170 av J C cf P Vernus Sagesses de l gypte pha
24. sur le pass du voyageur La cons quence directe veut qu on ne puisse jamais changer le pass nous l avons d j fait Rigoureusement parlant 427 changer le pass signifierait alors ne pas changer le pass En tout tat de cause reste que toute exp dition dans le temps implique une violation de la causalit Peut on l envisager Des ph nom nes entre autres le paradoxe EPR Bell et l exp rience de Marlan Scully tels qu exhib s par la physique quantique paraissent admettre cette possibilit des chelles subatomiques Mais nous savons combien sont loign es les lois de la physique quantique des lois des corps interm diaires de la physique classique Entre les deux dans le passage entre les deux frappe la d coh rence Nos garanties s effondrent avec la fonction d onde Il se pourrait qu on ne puisse jamais pour des raisons exclusivement physiques acheminer qu une particule dans ce pass que le pr sent prolongation de ce pass appelle Une autre solution aux apories du voyage temporel en appellerait ce que Novikov appelle la d finitivit contrefactuelle La d finitivit contrefactuelle dicte un certain nombre de conditions pr cisant quelles sortes de voyages dans le temps pourraient tre pens es Elle pr cise plus encore qu il n existe qu une seule ligne temporelle frayable Leur multiplicit ne serait pas possible ou quand bien m me elle le serait ces lignes seraient
25. tous sont des laborations fusant de leur champ propre Pas de fait sans d finition Le concept synth tise le ph nom ne a contrario ce que l on ne peut pas nommer n existe pas Gen se 2 19 On y consent la th matique ne date pas de la derni re pluie Reste qu elle para t avoir t tenue en marge du d bat scientifique au moins jusqu au d but du XX si cle c est dire bien apr s les premiers pas de la philosophie histoire des sciences et de l pist mologie en France apr s la d bandade de 1870 Il faudra prendre son mal en patience Attendre en 1935 la parution du livre de Ludwik Fleck Gen se et d veloppement dun fait scientifique pour que les conditions d un r veil heuristique se trouvent r unies Un pav dans la mare Une table ronde Des face face L effervescence dans la communaut des sciences La controverse du r alisme conventionnalisme reprenait de plus belle Elle poudroyait en sous d bats encore irr solus positivisme constructivisme et sous leur forme caricaturale scientisme relativisme statut des hypoth ses fonction explicative ou repr sentative d une th orie valeurs et crit res de la science etc Plus discut e encore tait la th se arguant que les faits scientifiques sont invent s plut t que d couverts Au nombre des auteurs se r clamant de cette id e toujours tr s marginale et 433 subversive l heure actuelle on peut encore citer Norwood R
26. un homme non transform aux prises avec un monde o l am lioration 232 g notypique est devenue la r gle Mani re de thriller eug niste Bienvenue Gattaca vient enrichir la liste d j longue des futurs dystopiques rationnels l exc s Ces univers aseptis s cisel s comme des chipsets informatiques calcul s mesur s structur s parfaits sous tous rapports au point d en tre parfaitement invivables La perfection est inhumaine quoique l homme seul d sire la perfection C est la le on de Tron Legacy 2011 le reboot par Disney de lopus ponyme le on Un bonheur insoutenable This Perfect Day Ira Levin ou du Meilleur des mondes d Aldous Huxley C est l inqui tant avertissement de Soleil Vert ou du sovi to ide 7984 ou d Equilibrium renouvellement du motif shakespearien de l amour compromis par les imp ratifs sociaux d un syst me id al devenu sa propre fin Cf aussi Nous autres d Ievgueni Zamiatine qui inspira directement Huxley lire Za Kalloca ne de Karin Boye prodrome de 7984 ou encore Fahrenheit 451 de Bradbury 451 quipollant nos 233 9 temp rature de combustion d un livre voir La Cit et les Astres de Sir Arthur C Clarke Ze Monde aveugle de Daniel Galouye THX 1138 de George Lucas ou Croisi re sans escale de Brian Aldiss etc etc desunt Un monde parfait serait un monde d fait Ce monde n est ni faire ni fait C est une relance posthu
27. 149 tr s bient t se r pandra en langues flamme sur le drapeau fran ais La pertinence de la sp culation yo yo d ric Zemmour n est pas ici notre propos On laisse d autres artistes en mal d audience cet agr ment passablement gr gaire La lorgnette zemmourienne appelle toutefois une pr cision qui nous concerne directement Zemmour a bien per u que l islam isme tait indissociable d une dimension politique mais peine visiblement concevoir qu il n en est pas moins vrai du christianisme Nul n est proph te en son pays Avant qu il ne soit trop tard savoir avant la chute du Saint Empire romain et l av nement de ce que Diderot nommerait l obscurantisme m di val les rudits chr tiens tentaient sans grand succ s autant qu il leur tait donn de restaurer par l interpr tation des textes une image exploitable du Logos g n sique Ils rejoignaient en cela une qu te bien plus ancienne inaugur e par la tradition juive Herm neutique fond e sur l art du chiffrement qui consistait remonter par le symbole l alphab tique la num rologie l astrologie et la math matique de la kabbale terrestre la kabbale divine la kabbale s culaire n tant jamais qu une m tath se de la kabbale divine d o la Guematria la Temura et le Notarikon les proc d s combinatoires Extraire les l ments du composite actuel recomposer le composite premier des l ments brasse
28. Cet engouement d passe le simple effet de n cessit Plut t qu en sa commodit l anglais ne conjugue pas qui est toute apparence d ascendance germanique elle incr mente des l ments normands il faut par cons quent poser son origine dans cette aura technocratique et moderniste dont il a su s environner On n en use pas pour sa commodit mais avant tout par complaisance De m me que le latin au Moyen ge tait la langue des philosophes des clercs et des savants de m me le franglais aujourd hui se veut le privil ge des citoyens du monde de l hyperclasse errante et aberrante Sans doute mais elle n en est pas moins aussi la chasse gard e d une jeunesse adh rente c est dire connect e Concentrer sur l lite le gros de l explication du taux de p n tration ou du succ s exponentiel de ce jargon 182 d compos serait escamoter le prestige auxiliaire que lui conf re la base Du Trism giste sage syncr tique trois fois b ni coutons les paroles Il est vrai sans mensonge certain et tr s v ritable ce qui est en bas est comme ce qui est en haut et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas pour faire les miracles d une seule chose est il crit sur la Table d meraude La plus vieille alchimie renferme le secret le mieux gard de la philosophia perennis Si le franglais a pu si rapidement prolif rer c est qu il a su tirer parti de cette osmose
29. Mt 12 46 fait d cid ment cas de sa m re et ses fr res Jolie smala Nous ne sachions pas qu il y avait eu tant de visitations Marie avait la cote aupr s des anges Ou bien Joseph tait il bien cr dule Un trait de famille sans doute Il faut avouer qu il fut bonne cole Son beau p re galement en eut pour son argent Lui galement dut se trouver bien incr dule lorsque sainte Anne m re de Marie lui annon a la naissance de sa fille cependant m me qu ils n avaient pas eu lheur de consommer leurs noces la sainte 71 ne pourrait plus venir se plaindre force de d biter de telles histoire de fous de terminer au frontispice d un asile psychiatrique dame patronnesse de la sant mentale De m re en fille les bonnes recettes sautent les g n rations Apr s avoir si bien tergivers sur les naissances fuligineuses et le nombril d Adam c est sur Adam lui m me son tre son essence sa pomme qu il conviendrait de recentrer notre propos De quoi Adam est il le nom Le premier homme figure le prototype de l homme image de Dieu synth se du monde vivant dont il poss de en propre tous les attributs sans lui m me disposer d un propre caract ristique Comme Dieu in d fini et par d finition priv de d finition Adam est le miroir du monde Adam est le reflet de la nature sans nature d finie Son propre consiste en une absence de nature et d essence c est d tre san
30. a pas de prise dans les pr cis de biologie Seule la philosophie voire la litt rature voire encore l art sont en tat de prendre la mesure de l incommensurable Ils aboutissent pour l essentiel faire de l homme une substance dynamique c est dire ek sistante l homme est une mati re molle Adam la terre la glaise l humus Entre le flux et la substance Argile L homme est argile en perp tuelle oscillation Si donc il faut consid rer la moelle de la r alit humaine comme un tissu vivant une g odynamique il s agira d s lors plus que d un homme sans qualit Mann ohne Eigenschaften crit Musil de sonder l me d un homme sans monde im monde Sans autre monde que celui du 73 langage que ne limite aucune fronti re que celle de l imagination Tout homme apprenant parler reproduit en soi m me le geste cr ateur d Adam il cr e le monde la mesure de son langage Il cr ait le monde en lui et lui m me en son monde se cr e La formation du moi pr coce est un fait de langage Piaget tudiant l mergence des id es g n rales et des op rations abstraites dans le domaine de la petite enfance d montre que parler en v rit et devenir sujet sont une seule et m me chose Parler dire je c est ne plus s identifier objectivement un objet le monde la m re attentionn e de Winnicott c est distinguer le contenant du contenu le moi et le non moi le
31. apparaisse dans le sillage de ces conciliations la r currence des univers La th orie des super cordes y tend naturellement renouvelant les univers l occasion de la rencontre de P branes Sa concurrente la plus en vogue la th orie quantique boucles admet une 387 m me mani re de p riodicit celle ci faisant se succ der la phase d expansion une phase de contraction de lunivers jusqu au point Om ga La gravit devenant r pulsive g n re alors une nouvelle inflation et ainsi de suite diastole systole ventilation Comme un grand c ur qui bat Musique des sph res cadence des plurivers respirations cosmiques renouvellement Reset Mode sans chec Notre univers se r initialise pour de nouveau faire vivre son programme informatique ou g n tique qu importe b1 deficit orbis l o finit le monde un autre recommence Mythe de l ouroboros Si ces mod les qui tiennent encore de la sp culation devaient tre av r s notre philosophie pour peu qu elle se pr tende instruite devrait pour son salut se d partir de l illusion du sens interne de l historicit Que la physique m taphysique renonce la vision chr tienne d un univers scell par un d but et par une fin Le cr puscule des dieux ferait nouveau corps avec l aurore du monde On abjurerait le temps de l Ancien Testament notre h ritage s mite et chamitique pour en revenir au temps cyclique proprement d
32. aussi longtemps qu il admet un contenu Il n y a pas plus de contenu repr sentable sans contenant que de contenant priv de contenu vide d objets Exsangue l espace n est pas repr sentable Il n est que la propri t formelle qu a notre sensibilit d tre affect e de l ext rieur anticipant sur une d termination par l entendement de ce qui n est pour nous rien autre chose jusqu pr sent qu un objet X Assur ment l espace est bien la forme de l intuition mais il y a loin de l ce que nous concevions ou puissions concevoir un espace ind termin L espace pr side aux ph nom nes mais ne se laisse penser qu l occasion des ph nom nes qui le remplissent et que l espace lui m me concourt constituer Force est de reconna tre cet instant que si l espace est bien la condition de possibilit de l appara tre des objets ou ph nom nes les ph nom nes ou l appara tre des 365 objets sont leur tour la condition de possibilit de l appara tre de l espace Or percevoir une forme d finir un objet et corr lativement repr senter l espace implique d j de d crire un trac celui qu pouse notre regard ou que con oit l esprit lorsqu il vise un objet lorsqu il embrasse l objet de la base au sommet qu il recompose ou synth tise l objet ligne figure ou volume en rapportant la remembrance d un socle son sommet association pr supposant
33. cessit et de l universalit des formes de la sensibilit espace temps et des concepts purs de l entendement fonctions du jugement leur propri t d tres r els et objectifs quant savoir d o viennent ces filtres originaires c est une lacune de la Critique que pallierait ult rieurement la th orie de l volution Ces solutions tiennent elles la route Nullement Il faudrait pour cela que tous c est dire tous les peuples et de tout temps et en tout lieu aient per u l arc en ciel de m me que nous le percevons Il s en 266 faut de beaucoup La couleur est pour nous Elle est double titre subjective et particuli re par rapport aux individus et par rapport leur culture Et Wittgenstein de rench rir avec son Tractatus logico philosophicus qu avant de signifier par le symbole nous faisant l exp rience d un monde au sein duquel les choses per ues ne sont jamais per ues dans leur totalit Du monde n est accessible que certaines qualit s des choses comprises dans l tendue du spectre de la sensibilit fourchette d limit e de d cibels fr quences odeurs et longueurs d onde Si l l ment physique dans la couleur n est rien de plus qu une longueur d onde affectant la r tine l identification de cette derni re en termes de couleur implique diverses facult s dont la m moire pour tre retranscrite en perception La perception de la couleur n est pa
34. cessit s de nature p cuniaire et l imprimeur passera d ailleurs une grande partie de son existence pauvre entre trottoirs et tribunaux Il partageait avec Luther avec Calvin une conviction bien plus th ologique inscrivant son action dans les orni res d un business plan plus pros lyte Dieu souffre professait il parce qu une grande multitude ne peut tre atteinte par la parole sacr e La v rit est captive dans un petit nombre de manuscrits qui renferment des tr sors Brisons le sceau qui les lie donnons des ailes la v rit qu elle ne soit plus manuscrite grands frais par des mains qui se fatiguent mais 52 qu ils volent multipli s par une machine infatigable et qu ils atteignent tous les hommes On aper oit sans mal sit t qu on en dresse le bilan que la port e de l invention de l imprimerie moderne s tend effectivement bien au del de l horizon des Lettres C est elle qui a rendu possible une relecture individuelle du Livre saint un retour la lettre court circuitant les strates de commentaires et de torsions accumul es selon les modes et tendances politiques C est l imprimerie qui fut l ultime et principal ressort de la R forme de l individualisme et finalement du mouvement protestant autrement dit c est l imprimerie qui a permis d actualiser ceci que le protestantisme appelait de ses v ux ce d crochage sans pr c dent du jusqu alors passif et proste
35. dans l ombre de Newton une pomme qui tombe est une instantiation du calcul de la m canique L essence contre les sens De quoi nous parle cette physique sinon d un arri re monde tout en amont fondamental que nous ne saurions imaginer Imaginer un mot qui tend dispara tre de nos dictionnaires savants Toute la physique fait dor navant fond sur des bases inscrutables R alit realitas concept de Duns Scot construit sur le mot res la chose jamais la providence d un mot m aura autant reni son tymologie Ce r el v ritable avise un formalisme sot rique qui fait obstacle l intuition quand celui ci ne heurte pas de front le sens commun ou ce qui s estime tel le sens commun porte jamais la marque d un contexte d une langue et d une histoire On ne saurait pour autant consid rer dans cette volution surprenante en un sens effrayante par certains aspects l effet d une opini tret jalouse de quelques mes absconses de 391 m taphysiciens qui auraient pr f r leurs chim res d initi s la cruelle simplicit des choses La d ception la fuite sans doute y participent La volont de puissance d autorit sur les profanes tient galement sa place Les passions n gatives sont de puissants ferments Puissants il va sans dire et nonobstant jamais aussi puissants que la passion d apprendre et de transmettre Tous les hommes d sirent
36. en effet o n existe aucune cr ature dont les mouvements successifs d terminent le temps il ne saurait y avoir de temps Les Confessions Livre XII 16 2 Et Dieu dans cette affaire quoi s occupait il avant la cr ation 362 Parler d avant la cr ation serait parler d un temps d avant le monde or le monde seul est temporel le pr dicat du temps ne s applique pas Dieu Le temps ne d crit plus un cercle un ternel retour mais une ligne Cet aspect lin aire du temps qui s esquissait d j avec le juda sme primitif permet d envisager un devenir historique donc un rachat possible de l humanit soumise l ordo temporis Un rachat par l histoire L histoire est notre r demption Convalescence de l homme d chu elle seule permet la Gr ce Pourvu qu il remette ordre et bonne autorit dans son usage des biens Que dans son me il fasse le grand m nage Qu il r tablisse les hi rarchies tomb es Pourvu enfin qu il s assainisse il d crochera la pi ata Tout bien et toute jouissance tout acte de l esprit doit tre en vue de Dieu La t l ologie kantienne reprend Augustin cette id e sous jacente que le p riple sublunaire que constituent nos vies est un chemin de croix chemin ou p lerinage l chelle de l humanit au terme duquel est suspendu notre salut ceci pr s que le salut mondain chez Kant ne s obtient ni par une volont individuelle p
37. f renc propose d interpr ter la vision postmoderne du bonheur la lumi re des deux sch mas mythologiques cofondateurs de l Occident sch ma hell nistique et jud o chr tien cf La soci t sur le divan l ments de mythanalyse Le premier mythe h rit de la m taphysique grecque consacre le triomphe de la raison sur la superstition Raison mise au service du plus grand bien dans une optique plus politique que religieuse laquelle pour faire son uvre devrait fourbir les armes de la technique de la technologie et de la connaissance Selon le mythe prom th en il nous appartiendrait ainsi de construire de main d homme ce monde am lior auquel nous aspirons Le second mythe endosse comme un fardeau la nostalgie biblique du paradis perdu que traduit au XVIII si cle la figure d invention du bon sauvage amoral chez Rousseau contrefait par Voltaire qui n en a rien compris gu re plus que le meilleur des mondes mais en cristalliserait l image pour 229 les g n rations venir Ath nes d une part J rusalem de l autre ces deux polarit s nous prendraient en tau Elles contiendraient le monde occidental dans une tension schizophr nique contradiction intenable entre deux conceptions incompatibles du bonheur Mythanalyse qu est ce que a vaut Mythanalyse lard ou cochon et d o tient on que le lard ne serait pas du cochon Verdict en demi teinte Sauf le
38. faire trop de bruit g nant ainsi les dieux Namtar dieu de la mort et de la peste fut par charg de d cha ner une maladie sur les hommes Mais un autre dieu Enki eut piti d eux et d joua ce plan D autres calamit s furent ainsi d cid es mais chaque fois Enki aida les hommes Enki se vit donc accuser par les autres dieux c est alors exemple que ce dernier pour se d fendre amena l id e d un d luge Enlil sur l id e d Enki d cida que toute l humanit devrait p rir noy e Mais Enki parla Atra Hasis dans et avertit que l humanit tait en danger Il un r ve m chancet de l homme tait grande sur la terre et que son c ur ne formait que de mauvais desseins longueur de journ e Yahv se repentit d avoir fait l homme sur la terre et il s affligea dans son c ur Et Yahv dit Je vais effacer de la surface du sol les hommes que j ai cr s car je me repens de les avoir faits Dieu dit No La fin de toute chair est arriv e je lai d cid car la terre est pleine de violence cause de l homme et je vais les faire dispara tre de la terre Fais toi une arche Pour je amener le d luge les eaux la terre pour exterminer de dessous le ciel toute chair ayant souffle de vie Mais j tablirai mon alliance avec toi et tu entreras dans Parche De tout ce qui moi vais sur 131 lui dit de constr
39. investigation philosophique Elle se figure l heure actuelle s en tre dissoci e et cette dissociation serait comptable d une d marche sp cifique instruite pour le plus repr sentatif d entre eux par Galil e alliant rigueur et pr cision exp rimentation Hacking math matisation Koyr et recourant des dispositifs L histoire des sciences serait alors une succession compacte de ruptures et de divorces discontinue et la science s autonomisant toujours plus positive mesure qu elle s arracherait la m taphysique sp culative Elle ferait s cession pour advenir d avec ses origines Embl matique de cette perspective volutionniste mais n anmoins discontinuiste du devenir scientifique Bachelard tr s inspir par Comte qui en formule les trois tats dans Ze nouvel esprit scientifique 1934 savoir nomm ment a l tat pr scientifique quoi succ de un b tat scientifique anticipant l instauration prochaine d un c nouvel esprit scientifique 306 a L tat pr scientifique atteste les balbutiements de la rationalit Infantilisme pu rilit ses picl ses n ont rien de gratifiant Pour s en tenir au lexique bachelardien il serait comparable aux t tonnements primaires d un enfant en bas ge ou d une esp ce d bile L esprit prendrait le temps qu il faut pour d visser de cette mentalit Syndrome de Peter Pan oblige Compre
40. lagianisme ni par la gr ce de Dieu calvinisme Il est conquis par la raison des hommes aux prises avec leur insociable sociabilit Une ruse de la nature moteur de l dification morale acheminant son insu l humanit vers le r gne des fins Concentrons nous pour l heure sur la mani re dont Kant se repr sente le temps Son sth tique transcendantale h rite encore des Confessions le paradigme de la ligne comme seule figuration possible de la succession Ses analyses sont pr cis es dans la 363 premi re Critique au paragraphe 24 de la D duction transcendantale Kant a le don de fasciner les uns comme celui d endormir les autres Les autres s av rant manifestement plus nombreux que les uns notre lecteur qui s y reconna trait ne laisse pas d enjamber ces quelques paragraphes Comprendre Kant est un plaisir subtil les t m raires en seront pour leurs frais aucune p nalit pour les indiff rents Cela pos taillons dans le vif Nous n avons pas chez Kant de repr sentation directe c est dire pure de l espace et du temps Espace et temps ne peuvent tre pens s qu l aune de d terminations et plus encore repr sent s ou figur s qu au moyen l un de l autre Ils sont la trame de toutes nos exp riences une trame qui n appara t qu l occasion d une affection des sens qui ferait fond sur elle en clair obscur comme un contraste se signifiant lui m me autant qu il
41. me naissances l union mariage et sur la mise en bi re d c s et brasserie du terroir en faisaient une in puisable source d information d mographique conomique sociale Elle tenait les registres En cette 178 fonction l glise tait au village d autrefois ce que la mairie est la ville moderne tait ce que Facebook est la CIA Google Microsoft Indect Europol Une chambre d enregistrement La pie de la paroisse L indice L indic devait se mettre aux normes L glise elle galement tait donc vou e se plier aux nouvelles r gles stipul es par le d cret qu il serait convenu de voir comme l acte de naissance de la langue officielle Nouvelles astreintes nouvelles contraintes Panique dans les livres de comptes Il fallait tout r crire R crire et prendre acte du fait que d sormais et pour jamais tous les registres toutes les notices d acte civil devraient tre tablies en bon fran ais Express ment Le roi le veut et pour ce que de telles choses sont souvent advenues sur l intelligence des mots latins nous voulons d sormais que toutes les proc dures dits arr ts soit de nos cours souveraines et autres subalternes et inf rieures soit de registres enqu tes contrats commissions sentences testaments et autres quelconques actes et exploits de justice ou qui en d pendent soient prononc s enregistr s et d livr s aux parties en langage maternel fran ais et non au
42. me m lancolie il n y a qu un pas Parler en langues l re d Eden B atitude suppos ment perdue suite l offense de Babylone la nostalgie d une langue unique pratiqu e par l humanit est un th me r current de la litt rature sacr e 151 Elle est bien s r ant rieure la Bible et se retrouve ailleurs que dans la Bible Cette langue originelle exista t elle jamais ou en toute v rit cristallise t on travers elle un lan jamais exauc un espoir de lumi re La logique religieuse qui rompt d avec la rationalit l thique et la logique profane comme l a si bien montr le Danois Kierkegaard cf Ou bien Ou bien transcende ses distinctions de raison Le temps sacr de l id alit s excepte du fait historique c est bien pourquoi Platon recourt au mythe pour noncer intelligible pour dire la permanence parm nidienne des v rit s dont participent ou s imaginent les contingences du monde sensible baignant dans le flux h raclit en Une interpr tation courante fait de ce poudroiement de langue le ch timent d un orgueil fou les hommes se seraient cru tels Lucifer le droit de s lever jusqu Dieu tels Prom th e par la technique Et Babel s difiait couronne ithyphallique qui pointait rectile vers les hauteurs c lestes un appendice d orgueil pointant comme une mentula vers les thers vertigineux de l toile du matin un flasque hi roglyphe v
43. naturellement conna tre constate le Stagirite dans la M taphysique A I m me s ils ne le savent pas Tout homme veut enseigner pourquoi sinon l Acad mie de Platon et le Lyc e et l Universit et l criture elle m me C est l pourquoi aucun effort ne fut m nag pour donner davantage de chair de sang de vie des notions qui pour s tre impos es mettent l index le t moignage des sens perte Si cette physique in narrable tr ne aujourd hui encore marmor enne au centre de nos connaissances c est uniquement que nul jusqu pr sent n est parvenu l en faire d guerpir Nous n avons pas d alternative Il ne saurait en sciences contemporaines tre question de s en tenir au bon usage du sens commun C est en ce sens commun en m ditant sur la nature d apr s le sens commun que les philosophies antiques et m di vales lisaient leurs principes De ces principes dont elles dressaient la liste elles escomptaient partir et p n trer l ensemble du pensable La science d alors fond e sur le bon sens tait d mocratique Descartes n en doutait pas qui proclamait au frontispice de son Discours de la m thode que le bon 392 sens est la chose du monde la mieux partag e On le dira pour cette raison commun car chacun pense en tre si bien pourvu que ceux m mes qui sont les plus difficiles contenter en toute autre chose n ont point
44. perdre Alors On feinte on temporise on casse les jambes ceux qui courent trop vite La gloire posthume vaut bien une menue canaillerie Il n en faudrait pas moins pour que paraisse un jour leur patronyme dans les manuels scolaires et surtout pas dans ceux d pist mologie o l on compulse l attention des philosophes les errements de la science quand ils sont tant na fs rester persuad s qu elle marche en ligne droite La ligne droite La droite raison Newton tait bien loin de la ligne droite et de la droite raison qui non seulement conjecturait une action distance la gravitas gravitation universelle laquelle il est all chercher dans les grimoires des mages du XTV si cle attraction charme mais outre cela ne laisser pas de falsifier les r sultats de ses calculs pour rendre ces derniers conformes la mesure comparer l dition princeps de 1656 et celle de 1658 des Principia On sait dor navant que l exp rience dont ce dernier se pr valait qui mieux mieux au renfort de ses th ses celle l qu il objectait ses contradicteurs en qualit d irr fragable corroboration de sa th orie du spectre des couleurs tait 291 pour son poque tout simplement impraticable Les proc d s artisanaux de verrerie en usage l poque taient encore tr s loin de conf rer aux prismes une limpidit suffisante pour rendre envisageable une d composition
45. propos qu en un esprit tr s singulier en la conscience du schizophr ne homme prisonnier du double bind d une injonction paradoxale jamais suspendue dans les limbes de l enfance Pour nous commun des hommes ce sont nos motions celles qui nous constituent celle que nous incarnons les motions qui nous ont fait choisir L ind cision ne rel ve pas par cons quent du domaine de l thique et de sa conflictualit constitutive en tant que cette derni re cette conflictualit serait le lieu de la confrontation de motions concurrentes dilemme mais de l ontologie L ind cision un vague l tre flottement de la psych qu touffe la pr tention d un je Je pense je suis nous dit Descartes Mais je pense comme je sens et je sens comme je suis et pense en cons quence Prescience de Spinoza Nous voulons croire au choix Et concevons de croire ce choix de croire au choix qu il est un v ritable choix m me ant rieur la conscience que nous avons de l avoir d j fait non l illusion d un choix Ainsi regagnons nous cette libert dont ont toujours tent de se d barrasser ceux sto ciens fatalistes ou 84 r ductionnistes que la panique ou le ressentiment ou le regret emp chent de s assumer pleinement L homme est son uvre propre et tant pis s il se rate Pour le dire autrement l homme n est pas plein il y a en lui une n gativit de
46. que le d but Ce qui s ensuit toujours lorsque l acide c toie la base c est l explosion le collapsus c est la confrontation Selon qu il s agit d hommes ou de machines la rupture se traduit dans le meilleur ou dans le pire des cas par la r volte inexorable des laiss s pour compte contre les poss dants Qu il s agisse d hommes et l on retombe sur le sch ma classique d inspiration marxienne de la r volution des exploit s contre les d tenteurs du capital C tait d j Mo se et les H breux retourn s contre Pharaon puis Spartacus et les esclaves soulev s contre les cohortes de Rome Qu on parle de machines et l on retrouve 236 dans l imagerie culturelle cyberpunk pl thore de variantes bis de l Argument Terminator L homme d l gue tout jusqu se d l guer lui m me des machines et des nanomachines qui se retournent contre l homme C tait d j Marie Shelley avec son Frankenstein savant par trop souvent assimil sa prog niture plus r cemment Screamers Plan te hurlante 1996 et sa sequel de 2009 en 2004 c est 7 Robot d Isaac Asimov qui se voit adapt avec Will Smith dans la peau du Lib rateur Lib rateur The One l lu qui a vot savoir N o dans Matrix 1999 o par un formidable McGuffin sc naristique les terminaux sont autonomes et les humains branch s Quand nous disons branch s nous entendons qu ils lont toujours t
47. r pondait le plus s rieusement du monde que oui en tant 434 qu toiles Des scientifiques extraterrestres qui auraient fait de la physique notre place n auraient certainement pas les m mes factualit s en t te en pensant ces entit s cosmiques Le lecteur attentif pourrait mettre en exergue une petite anicroche dans notre raisonnement Avec raison Il serait d loyal de s en dissimuler d autant qu elle constitue au moins jusqu l anti r volution copernicienne de Kant la pierre de touche d partissant id alistes et empiristes Savoir pour le dire vite disciples de Platon ou d Aristote de Leibnitz ou de Hume Aff tons nos scrupules plut t que de les emmieller Pas de fait sans d finition Pas de d finition sans faits D o viennent le premier fait et la premi re d finition Quels furent le premier fait et la premi re d finition Lequel des deux sils ne sont pas coextensifs c est dire co naissants comme nous l envisageons a pu d terminer l apparition de l autre L id e pr c de pour les id alistes les empiristes penchent pour l objet Kant synth tise comme son habitude c dant son penchant biblique ils sont coextensifs Rien d tonnant lorsque l on sait que le pi tiste et protestant penseur fr quenta sept ann es les trav es pastorales Le fonds pouse la forme A nsi chez Kant de ses cat gories ses formes et concepts empiriques ainsi da
48. re l tincelle divine m lange dont toute imperfection mest que la traduction alors incombe aux rudits chr tiens la t che insupportable inexhaustible de r tablir une coh rence d ensemble une logique au chausse pied dans ce syst me auto r futatoire Autant l avouer ce n tait pas une mince affaire D autant qu ce probl me s en ajoutaient mille autres Mille secondaires pullulant d un Des variations des excroissances des ramifications s exhalant toutes depuis la souche malade que m me des si cles de th ologie bancale d sesp raient de jamais assainir Conflit des attributs de Dieu si Dieu est tout puissant il peut faire le mal il n est pas bon si Dieu est bon il ne peut faire le mal il n est pas tout puissant conflit auquel s tait imm diatement greff celui de leurs contradictions un tre tout puissant peut il lui m me cr er une pierre si lourde qu il serait incapable de la soulever Peut il s autod truire etc Cancer et m tastases iraient de mal en pis Le d m l se poursuivrait jusqu ce que Kant d cide de mettre un point final la question Point d interrogation il faudrait bien s y r signer ni Dieu ni l me en tant qu ils manquent l intuition sensible ne sont objets de connaissance Le Moyen ge forward la Renaissance Z Rinascimento disaient les Florentins Nous sommes l aube d un nouvel branlement Du Trecento jusqu a
49. rer l id e d ind termination L ind termination de Heisenberg ne signifie en rien que la nature n est pas d termin e question m taphysique inaccessible aux sciences elle signifie que le d terminisme ne peut plus mais comme l on disait alors servir de gage aux pr dictions L ind termination de Heisenberg n est pas comme on voque parfois un principe de hasard c est un constat d inexhaustivit de la mesure La commotion quantique a donn lieu d s le d but du XX si cle d abondantes querelles autour de cette id e l impossibilit nous le disions de mesurer concurremment la position et la vitesse des corpuscules t moignerait d une limite absolue de la connaissance possible La nature pudibonde se refuserait au regard scientifique fuirait son instrument et notre science m me la plus avanc e buterait ainsi sur des fronti res infranchissables Mort au d mon de Laplace Enterrons nous l espoir D aucuns l ont dit Il n en est rien Les mutations de la physique du XX si cle n ont nullement d couvert des limites intrins ques de l entendement humain Ce qui est inconnu de nous n est pas inconnaissable La position et la vitesse d une particule ne nous sont pas connues ensemble Cela mest aucunement le fait d une 360 barri re invisible C est uniquement que nous ne disposons jusqu pr sent d aucun dispositif qui nous permette de mesurer une particule
50. rit de ce d bat toujours tr s vif quoi qu il arbore d autres visages 18 Le langage qui nous pense Aussi profonds soient les m andres o nous entra ne notre disceptation quelque noueux en soit le cheminement o que d bouchent nos d ambulations nous garderons ce cap Nous tiendrons fermement cette ligne directrice Cette coh sion n est pas pour resserrer notre analyse elle est bien au contraire notre exeat pour l aborder sous d autres fronts d autres coutures par d autres disciplines Aussi ne laissera t on pas de reprocher cet essai un certain clectisme la Cousin La chose est assum e Elle a son r le jouer Elle sert une argumentation une dialectique fond e concurremment pour emprunter aux philosophes sur l extension et la compr hension Logiques compl mentaires plut t qu antinomiques Articul es Appareill es comme de raison Il faut savoir marcher sur ses deux jambes Deux jambes pr cis ment que signifie ce recours deux jambes De quoi sont elles le nom L extension uvre cumuler les signes elle s affaire au quantitatif Son r le est d englober une mati re suffisamment large pour carter tout risque de biais observationnel L interdisciplinaire doit tre son credo Toute science ayant son mot dire a donc potentiellement sa place dans cette conomie de recherche Toute science arraisonn e qu importe sa nature s
51. s par paire ils auraient des jumelles ce qui est d placer l inceste pas s r qu on gagne au change on ne 69 pourrait si facilement en faire de m me pour Sem Cham et Japhet anc tres des trois races et uniques survivants de la col re divine uniques avec leur p re No ainsi une fois n est pas coutume qu avec leur m re Naamah On sent l inceste toute berzingue Les Grecs au moins avaient su prendre les devants Guid par Ath na leur Deucalion n avait rien fait que disperser des pierres par devers son paule et son pouse Pyrrha de suivre son exemple pour que les autochtones leurs descendants percent l cale de G comme le bl du labour Les d luges analogues des autres civilisations anticipent galement sur l objection L on n en recense pas moins de seize en Am rique du Nord quatorze en Am rique du Sud neuf en Oc anie et sept en Am rique centrale La logique narrative y fait chaque fois l objet d une attention particuli re en sorte que nul ne soit jamais conduit regarder l inceste comme une solution ces incons quences Une pr caution somme toute absente de l Ancien Testament Dommage que le Nouveau mait pas retenu la le on La coh rence n est pas non plus son fort Nombreuses y sont les r f rences faites la Vierge Marie Il s agissait pour la th ologie chr tienne de faire de la future madone un moyen terme entre Dieu et son Fils Le Christ r dempt
52. se constituant enclave une ascension dans l abstraction gagn e par une complexit croissante L o le r alisme l mentaire ne peut plus suivre il devient un poids mort une entrave manifeste tout effort de th orisation On s en d prend On le rejette On pure la pens e de ses images et fantasmagories vestiges d une religiosit qui n y a plus sa place Mais la partie n est pas encore gagn e Le moment scientifique quelque m tamorphose qu il ait occasionn e reste encore tributaire de ce que Bachelard accuse tre une pist mologie cart sienne Bachelard entend par l une philosophie de l intuition de l imm diat des natures simples d un esprit scientifique confiant dans les notions communes et les premiers principes Descartes pour imposer ses vues devait effectivement prendre revers les montages d daliques intronis s par saint Thomas d Aquin et son mentor Albert le Grand produits d une relecture christianisante de l aristot lisme Aussi n eut il pas d autre choix que d en appeler aux heuristiques du platonisme unit simplicit distinction rectitude mod le substance et forme intelligible les accordant au diapason mat rialiste de l Ancien Testament La rh torique du Pentateuque principalement de la Gen se peut en ce sens tre comprise comme un discours anti mythologique un anti animisme con u en r action et 308 donc en r f rence aux religions
53. urs Heurter la biens ance ne peut suffire justifier l appel des tribunaux l homosexualit sans doute heurte la biens ance on ne condamne pas l homosexualit On peut donc concevoir en 59 Pesprit lib ral n de l herm neutique de la Torah repris par le protestantisme europ en lui m me conditionn par l imprimerie la cis par les Lumi res puis reconduit par les Loges atlantiques les antiques radicelles de la d mocratie et du lib ralisme am ricain Un m me jeu d influence se dessinerait plus tard en France aux origines de la Ie R publique et de son cat chisme ducatif Fermons cette parenth se et revenons Mo se d o nous tions partis L xode raconte qu alors qu il gravissait p niblement la montagne de feu pasteur sur les sabots d une brebis gar e tout un symbole un ange manation lui serait apparu dans une colonne de flammes au milieu d un buisson Il remarqua que le buisson tait en feu et cependant ne se consumait point Mo se Mo se fit le buisson Zx 3 4 Et Mo se me voici etc Cruciales banalit s s ensuivent Et Mo se boulevers de s enqu rir enfin Or je vais trouver les enfants d Isra l et leur dirai Le Dieu de vos p res m envoie vers vous S ils me demandent quel est son nom que leur dirai je Et le buisson de r partir par une pirouette qui n envie rien aux calembours de La Palisse mais que fait La P
54. 9 20 27 L ex g se ordinaire achoppe essentiellement sur deux articles la nature de l offense occasionn e par Cham et la raison du report de l impr cation sur Canaan bouc missaire Une interpr tation classique corrobor e tant par le Livre des Jubil s que par Flavius Jos phe admet que Cham en toute premi re instance manque au respect qu il doit son a eul en ne recouvrant pas sa nudit puis rend sa d ch ance publique en rapportant ses a n s le f cheux incident dont il vient d tre le t moin Une autre tradition postule que Cham aurait connu sa m re la mani re biblique l expression d couvrir la nudit de son p re signifiant dans L vitique 18 9 coucher avec l pouse de ce dernier Une troisi me 44 d un patriarche saoul et viol par ses propres filles mais c est cette fois pour la bonne cause Gn 19 30 38 elle nous d peint encore par le menu les bas faits d Abraham chroniques d un p re indigne Gn 21 14 21 et Gn 22 1 13 elle relate l histoire de Tamar qui parle en toute simplicit d ex cution d inceste de prostitution et de co t interrompu Gn 38 7 26 elle fait tat de onze et non dix Commandements histoire de mettre mal l emploi traditionnel du terme d calogue Ex 4 9 17 elle th se tr s doctement envisag e explique la faute comme tant le tribut d un inceste filial franchement homosexuel
55. C est l pourquoi l essence du philosophe dont H raclite du Pont fragment 88 pr cise de Pythagore qu il fut le premier Grec rev tir la toge se r f re moins un contenu qu une tension vers la sagesse Platon pr cise que l on ne poss de pas Apologie de Socrate Ph don C est l pourquoi Deleuze dans Qu est ce que la philosophie 1991 lorsqu il la d termine dynamiquement par son activit de production de concept distincte en cela des sciences qui d veloppent des fonctions et des beaux arts qui forment des percepts s exempte bon escient de l impartir de bornes ou de champs d investigations L ambigui t tient en ceci qu elle n en a pas de bornes ni de champs d investigation parce qu elle n a pas de fronti res Le philosophe fouille les poubelles comme il arpente le ciel Dans les tr fonds dans les hauteurs caviar ou tarama qu importe Un jour il se r chauffe au po le un autre il fait des feux de bidons 5 Le sage celui qui poss de la sagesse l ami celui qui la d sire Le philosophe demeure lami de la sagesse son pr tendant qui la d sire toujours La sagesse dit Platon est l apanage des dieux Ph dre 278d 24 Chaleur du po le Descartes On songe entre autres aux illuminations de ce bon vieux Descartes telle celle du 10 novembre 1619 qui lui vaudrait sa premi re uvre significative notre Discours de la m thode 1637 Quo
56. Comment un tel principe essentiellement con u pour donner sens aux trajectoires humaines faut il qu elles soient boiteuses pas ce qu entend la superstition mais ce que dit la science savoir la cause ternelle des choses en vertu de laquelle les faits pass s sont arriv s les pr sents arrivent et les futurs doivent arriver 347 pour consoler ceux que la vie afflige en est il arriv s appliquer la course des astres s chouer si loin du bercail Rassurons nous la distance courir n est pas si importante Ce d placement de concepts ne fera pas myst re pour le lecteur de Beyle ou du Bovier de Fontenelle qui d non aient encore au si cle des Lumi res l obstination et l arrogance de leurs contemporains se mirer dans le miroir des astres Une croyance populaire profond ment ancr e dans la psychologie des masses plut t commune que sp cifique Quoi de plus universel que cette tendance postuler une influence des corps c lestes sur les destin es humaines Si l homme a un destin que ce destin s inscrit dans les toiles alors le mouvement des toiles refl te en grand ce qui est en petit ces lois sont identiques comme les principes qui les r gissent ergo d terminisme en l homme d terminisme au ciel Lire l homme dans les toiles lire les toiles comme on lit l homme parce qu ils sont li s Reli s par d augurales affinit s De l homme au ciel il
57. D couvrir la nudit de No serait alors une circonlocution pudique signifiant abus sexuellement par Cham Rav ou et mascul par lui Shmouel Cette hypoth se est renforc e par les traductions grecques post rieures la Septante d Alexandrie celles d Aquila de Th odotion et de Symmaque au sein desquelles le terme voir Gen 9 22 est transcrit par un mot d signant chez Paul qui sait de quoi il parle les rapports uranistes Ce que l on n explique pas c est pourquoi Canaan Pourquoi fait il en lieu et place de Cham les frais de la mal diction Question fondamentale quant ses cons quences L ex g se islamique de la sanction de Cham servira en effet longtemps de l gitimation l esclavage des Noirs Elle continue dans de nombreux pays notamment musulmans servir de pilier cette d marche qui justifiait la soumission et l inf riorit des peuples hamitiques par une ex cration divine h r ditaire 45 catalogue les id es suicidaires de Mo se au d sert proph te pas si sto que que les peplums voudraient nous le faire croire Nb 11 10 20 elle parle de pr puces deux cents pr puces tranch s de frais offert en guise de don nuptial du roi David son beau p re Sa l 1 S 18 25 27 du roi David elle voque galement les relations tr s gaies avec son ami Jonathan 1 S 19 1 20 17 et 2 S 1 26 t moigne de l trange suicide par empal
58. Il se faisait codic e Il sanctifiait l change des biens pendant mat rialiste d une conomie divine l uvre dans la nature Il b nissait les hi rarchies sociales fond es sur la propri t en tant que l homme tait n libre d asservir les hommes pourvu qu il touche La nouvelle donne th ologique tait celle du march celle du lib ralisme achev sous tous rapports philosophique conomique et politique celle promulgu e par les Lumi res r alis e par la r volution et confirm e par l Empire napol onien L opium du peuple radiqu laissait goutter l alcalo de bourgeois Retenir ceci qu son grand d sespoir l glise n a pas le monopole du religieux L glise ne fut jamais qu un r ceptacle temporaire du religieux en tant qu il s associait la fonction souveraine Les morphines se succ dent avec toujours pour vocation inique et n cessaire la l gitimation des lots Chacun le sien Pour justifier l injustifiable il faut bien plus qu une raison nue Nous n en sommes plus croire la religion une notion d pass e Une tape surmont e disait Auguste Comte tant de l esprit que de la civilisation mentalit de l enfant mentalit des peuples L erreur de Comte est d avoir cru s tre chapp de l ge th ologique qu il n a lui m me jamais quitt L ge positif aura raison de sa raison trange 140 destin celui d un homme de sci
59. Poliakov devait appeler selon le titre de son livre le mythe aryen En d autres termes les tudes sur l indo europ en ont constitu avec la biologie th orie de l volution avec la perversion de la sociologie de Spencer darwinisme social la justification savante aux politiques de purification ethnique conduites par l Allemagne nazie et ses Einzatsgruppen l encontre des Juifs europ ens Solution finale Curieux renversement lorsque l on songe que ce concept de race sup rieure est reconnu par ceux qui s int ressent l histoire des id es comme une d formation de la notion de peuple lu L l ve ne m nage pas son ma tre Toujours est il qu on ne pouvait gu re attendre un grand secours de l objectivit des chercheurs de l poque C est tout l inconv nient d avoir d j trouv Le on de vie La guerre Fin de la guerre Chacun ramasse ses morts chaud e par ses cons quences la fin du XX si cle voit l abandon du concept de race On se d tourne du pass On fait sa r silience se tourne vers l avenir vers la reconstruction se conformant au processus d int gration psychique th oris en France par Boris Cyrulnik Concept aujourd hui galvaud que Cyrulnik d veloppe lui m me 164 pass entre les mailles des rafles sur le fondement d observations cliniques et de travaux r alis s dans lapr s guerre sur la r insertion des r
60. a Volia la Volont du Peuple qui avait entra n la mort de son pr d cesseur et p re Raison pourquoi prenant la suite de la Troisi me section du minist re de l Int rieur abolie en 1880 le groupuscule avait sans grande difficult obtenue carte blanche dans la conduite de son mandat L emploi syst matique de proc d s peu orthodoxes de noyautage d op rations sous faux drapeau et de provocation de l Okhrana allait ainsi cr er une situation de confusion g n ralis e avec la multiplication des agents doubles autant 115 au sein de la police politique que de ses adversaires Un certain nombre d historiens soutiennent la th se selon laquelle Staline lui m me en aurait fait partie cf Roman Brackman Staline agent du Tsar ce qui r flexion faite serait dans l ordre des choses dans un pays connu depuis toujours pour entretenir des rapports incestueux entre renseignements et pouvoir politique En marge de son action interne l agence a bien videmment des comptoirs trangers Entre autres exploits mettre leur actif la r daction et diffusion des Protocoles des Sages de Sion frais moulu du bureau parisien de l Okhrana co sa plume et son rudition relate dans le Cimeti re de Prague la g n alogie de ce faux reconnu pourtant inexpugnable Staline prend donc la t te de la r volution sociale et administre par oukazes une forme b tarde d conomie stakhanoviste plan
61. alors etc et classes d attribution Frege et Russell franchissent un pas suppl mentaire en subrogeant l analyse pr dicative de Boole la dichotomie entre sujet et attribut une distinction entre fonction et argument Ce renouveau tardif d une discipline qui jusqu alors semblait inexpugnable allait permettre de contourner les d ficiences et les limites de la logique aristot licienne Logique que ce dernier d veloppe au fil des six trait s regroup s par la suite sous le nom d Organon instrument les lyc ens tardifs la recevant comme un outil plut t que comme une branche part enti re de la philosophie Le Stagirite y produit notamment l analyse des cat gories substance essence quantit qualit relation lieu temps position possession action passion cf Cat gories De l interpr tation des pr dicables quinque voces ou cinq universaux le genre l esp ce la diff rence le propre et l accident cf Jsagog exorde de Porphyre au trait des Cat gories du cadre de la dialectique et des trois formes de raisonnement syllogistique logique dialectique sophistique cf Topiques L poque qui nous retient d but du XX si cle r voque en doute l un des piliers de ces logiques classiques ou formalistes Ce n est qu alors que le principe de bivalence se voit clairement remis en cause Cette mise en cause se traduirait par 334 la naissance de logiques co
62. apprend avec ses mots l id alisme transcendantal Ceci pour l essentiel les choses nous apparaissent telles qu elles nous apparaissent C est l le grand enseignement du criticisme Les yeux ne peuvent conna tre la nature des choses disait d j Lucr ce Assur ment cela ne casse pas trois pattes un canard mais cela n est pas non plus sans cons quence Les choses ne sont pas forc ment telles qu elles nous apparaissent L homme 258 selon Kant se d finit l aune d une intuition qui est partielle et parcellaire fort diff rente de l intuition intellectuelle du Dieu qui transcende les transcendantaux L humanit rel ve d une facult d intuitionner qui signifie que nous ne pouvons tout englober que les totalit s nous manquent qui signifie qu en fin des fins ce cube ou ce volume quelconque ex pos devant nous ne nous sera jamais pr sent qu en son esquisse sa pure pure dans ses grandes lignes dans une succession d aspects concat n s de mani re lisse et continue dans l unit de leur synth se dans l ininterruption de l espace du temps Les choses ne nous sont pas donn es l exclusion des conditions de leur apparition Ce que r sume le terme phan roscopie Partant une chose est l intuition sensible une autre celle de Dieu Entre l intellection du cube omnipotente d un hypoth tique Dieu qui le comprend l embrasse l enveloppe et celle de l
63. au pourvoir la fonction qu elles incarnent Tout l int r t de briser ces verrous consiste d montrer qu une interpr tation trifonctionnelle qui s tendrait l ensemble de l histoire occidentale est bel et bien possible Revenons avant toute chose sur les limites de l analyse de Mythe et pop e Cette analyse ne consid re que des tats tats du mythe tats civils tats sociaux tram s par des rapports de force Mais elle fait ind ment l conomie de la transformation de ces rapports de forces pass e la p riode 95 tudi e Elle vise r v ler une architectonique celle d une pens e politisante et donc sociale et religieuse mais en oublie la tectonique des plaques qui elle n est pas fig e En cela nous pouvons dire du d cryptage que Dum zil propose des soci t s indo europ ennes qu il demeure synchronique R solument car sa lecture guid e par le fil rouge de la tripartition ne porte que sur des syst mes gel s photographi s stabilis s dans l espace et le temps L arborescence des trois fonctions ne peut d s lors se d ployer que sur un axe horizontal Notre lecture affine cette interpr tation en renvoyant ces trois fonctions leurs multiples d placements et subsomptions dont la chronique rend compte de l historiographie indo europ enne Cette r vision permet d appr hender d autres poques laune de la trifonctionnalit moyennant une r forme des postul
64. avant toute chose de maintenir un quilibre des puissances et pour cela de l entretenir coup de poker et de prouesses d ing nierie Bombe H am lior e du Projet Manhattan Euromissiles et Tsar Bomba Initiative de D fense Strat gique alias projet Guerre des toiles recherche d veloppement de sous marins furtifs d une aviation furtive course l espace en vue de remplacer feu les U2 par un maillage de satellites espions de satellites capables de gober les autres satellites aussi et moins spectaculaire essor sans pr c dent des services de renseignements IS r partis en trois postes renseignement SR contre espionnage et action clandestine cf C Brown La guerre secr te Explosion cambrienne des structures parall les ind pendante en droit du politique qui garde les mains propres SIS britannique avec le MI5 120 pour la s curit int rieure le MI6 de 007 pour la s curit ext rieure FBI am ricain toujours en concurrence avec la CIA dont lan Flemming p re de James Bond fut un proche collaborateur Goldeneye est le nom de sa vill giature en Jama que SDEC fran ais MOSSAD isra lien enfin pour ce qui nous concerne le GRU qui deviendra le KGB des Russes Puis de nouveau le silence de la mer L URSS conna t une accalmie au cr puscule de son empire l action de Willy Brandt Ost Politik et Gorbatchev alias Gorbi qui finissent le travail de sape Glastno
65. b n fice duquel une cause tr s petite et qui nous chappe d termine un effet consid rable que nous ne pouvons ne pas voir et nous disons alors que cet effet est d au hasard cf Science et m thode Hasard En fait pas tout fait Pour s r ajoute le physicien supposer que nous connaissions exactement les lois de la Nature et la situation de l Univers l instant initial nous pourrions pr dire la situation de ce m me Univers l instant ult rieur D accord avec Laplace Si Poincar agr e son pr curseur cela n est pas sans mitiger pourtant son adh sion d une importante r serve lors m me que les lois naturelles n auraient plus de secret pour nous nous ne pourrions conna tre la situation initiale qu approximativement L esprit de Laplace devra rester une id e directrice L homme est ramen ses limites Ce qui d j n est pas si mal si cela nous permet de pr voir la situation ult rieure avec la m me approximation c est tout ce qu il nous faut nous disons que le ph nom ne a t pr vu qu il est r gi par des lois Pour peu qu il n en soit pas ainsi il arrivera que d invisibles variations dans les conditions initiales en engendrent de tr s grandes dans les ph nom nes finaux La pr diction alors deviendrait impossible et nous avons le ph nom ne fortuit Pierre angulaire de la non moins illustre th orie du chaos ce ph nom
66. c de qui l uf ou la poule Comment ne pas y voir une p tition de principe Le second pan de la d monstration va pr sent r affirmer le soubassement spatial du temps Il en ressort 378 comme attendu que la conscience de la continuit ne nous appara trait qu l occasion des changements constat s autrement dit par le truchement des affections chroniques du sens externe que l mergence en nous de la notion de succession serait en quelque sorte tributaire des affections du sens externe et de leur modification mettant l aperception aux prises avec l impermanence des choses Aussi faut il toujours tirer la d termination de la longueur du temps ou encore des poques cela pour toutes les perceptions int rieures de ce que les choses ext rieures nous pr sentent de changeant Il faut toutefois se pr server contre la tentation d en inf rer que les changements produisent le sens interne ou m me que l exp rience fa onne des notions telles que celle de succession la faveur d inductions empiriques d une dialectique complexe d attentes et d habitudes Pareille option qui sera celle de Hume de Locke et bien apr s de John Stuarts Mill n est pas du go t de Kant L esprit mest pas une tabula rasa L esprit n est pas ardoise vierge poreuse et dont les affections viendraient chever sculpter la cire Contre les empiristes l auteur de la Critique avance ainsi que la raison n est pa
67. ces croyances En d autres termes nulle th orie ne pourrait r f rer aux toiles moins qu elle ne puisse galement r f rer aux plan tes aux n buleuses aux trous noirs au centre de la galaxie la vitesse de propagation de la lumi re et la localisation dans le quasar le plus proche S ensuit une logorrh e de cons quences d incongruit croissante il s ensuivrait que l astronomie grecque donc les astronomes grecs n auraient jamais pu mentionner ces corps c lestes que nous appelons toiles de l que le point de vue des Grecs que les toiles nous jouxtent et qu elles orbitent autour des hommes dans une sph re de glace n est pas invalid e par les raideurs math matiques de notre science ni par aucun de nos succ s heur matiques C est qu au sens strict et ultimement les Grecs m avaient tout simplement aucune croyance propos des toiles Holism Ainsi le mot de Terre n aurait pas le m me sens selon qu il est utilis par 423 un g ocentriste ou un bh liocentriste Notons pour compl ter la lice que l astronome danois Tycho Brahe aventurait d j la tomb e du XVI si cle un mod le deux en un interm diaire entre l h liocentrisme et le g ocentrisme Une synth se la Kant suivant laquelle le Soleil et la Lune tournaient autour d une Terre tale tandis que Mars Mercure V nus Saturne et Jupiter s abandonna ient la danse du Sole
68. cette possibilit d une repr sentation du temps moyennant une image n est pas elle m me sans susciter son content de difficult s L image est par d finition statique L image est un instantan Comment penser l image d une ligne dynamiquement trac e Un objet d fini par sa staticit peut il mimer un processus Peut on de m me que ces paroles gel es d crites dans le Quart Livre de rappeler cristalliser un mouvement La question serait l gitime si le donn de l intuition externe pouvait s appr hender l exclusion du sens interne Ce qui bien s r n est pas le cas Le ph nom ne du sens externe proc de toujours de la combinatoire des formes des deux sens S il nous faut conserver pour repr sentatif du temps le trac de la ligne il nous faut galement convenir du fait que cette figuration n est pas exclusivement spatiale elle pr suppose d j d tre engren e dans un rapport de succession incluse dans une temporalit Tout ph nom ne du sens externe implique en sus de rev tir sa forme d tre configur par les a priori de la sensibilit interne Il appert donc que cette figuration du temps que traduit dans l espace une ligne trac e ne peut tre comprise ainsi qu une lecture pr cipit e pourrait le laisser croire comme une pure analogie La ligne n est pas une pure figuration analogique de l intuition interne dans l intuition externe mais bien plut t sa repr sentation
69. chercheurs devant encore au terme d un parcours sem d emb ches court circuiter les filtres institutionnels pour acc der la publication Au reste et pour le reste les scientifiques sont des hommes comme les autres avec leur part d incoh rence avec leur foi de mauvaise foi ni pires ni meilleurs qu aucun autre Sur la mani re dont on fait science une discipline comme la philosophie ou la sociologie de laboratoire nous en a suffisamment dit Sciences et philosophies Suffisamment aussi pour induire en erreur L erreur d une rigueur la schlag L erreur de croire qu il serait temps de resserrer la vis comme on saigne un malade pour le revigorer Voil qui ne serait pas du tout pour satisfaire notre id e Soit dit une fois pour toutes il ne s agit pas d appeler la science s triquer pour finir molle et morte Elle ne doit pas s arc bouter sur ses canons se reposer sur des 323 contenus et des crit res autor f rentiels Option qui serait d sastreuse comme d sastreuse elle le fut autrefois la scolastique en berne en perdit son latin Autot lique la science est vide Autot lique la science court sa perte Il faut qu elle braque Redresse le tir Qu elle fasse valoir ses pr tentions moissonner sur d autres champs de la connaissance sinon de l art sans louvoyer ni se parer d une rigueur qu elle n a pas Rien ne len emp che qu un orgueil mal plac Ces crispation
70. choir souffrir tre sauv Le corps glorieux devra d abord tre bris Le vice est le tribut de la gr ce Le mal est la ran on du mieux Ou comment faire de la Maison de Gor e le vestibule du Paradis Hommage paradoxal de Nietzsche d icide son plus virulent ennemi ce qui ne tue pas vous rend plus fort La r silience 166 prend travers le prisme de la souffrance sublim e un relief chatoyant qui pourrait expliquer bien mieux que son tour narcissique gocentrique ou disculpant son ind niable succ s populaire Soutenir de ne pas se retourner C est la sagesse des mythes Orph e et aussi la femme de Loth L Europe va son chemin L Europe en r silience fait donc une croix sur son pass Ceci explique le relatif d sint r t dont ont souffert d s l apr s guerre les quelques trop rares tentatives pour retrouver les traces d un mythique peuple de proto indo europ ens d positaire d une proto langue l origine des civilisations Ce relatif d sint r t n emp chera pas la recherche arch ologique de venir s en m ler portant un coup fatal aux th ories de l invasion aryenne exalt es l poque par l Allemagne hitl rienne Les indices recueillis sur le sol caucasien permettent Marija Gimbutas de d velopper la th se pour l heure majoritaire d un foyer potentiel des locuteurs du PIE virtuel aux environs de la Russie du Sud Voil qui achevait de d construire un m
71. con ue pour liquider les partis politiques et les corporations n fastes par cela seul qu ils dissuadaient le citoyen de n opiner que d apr s lui Les exploitants bourgeois devenus capitalistes l occasion de la r volution industrielle sauraient tirer profit de cette l gislation interdisant les syndicats dans la foul e La suite dans Germinal Mais c est une autre histoire Influencer un Robespierre pr tre de la Raison et de l tre supr me ap tre de la religion civile dont les credo recoupent au demeurant ceux du vicaire savoyard de Rousseau galement Un Robespierre juge et partie parti prenant et partisan de la d mocratie directe contre l abb Siey s entre autres hommes admirables qui voulait l enterrer et qui mourut terrass par la Banque qu il avait bien servie mourut d avoir imagin remettre le pouvoir au peuple Tentative r volutionnaire avort e dans l cume d une joue qui se d colle et Robespierre r affubl par nos petits Bordas de ses habits sanguinolents acquerrait la r putation si ex crable qu on lui sait Influenc qui d autre Pour ce qui a trait la naissance de l Am rique en qualit de nation autonome au terme de la guerre d ind pendance de 1775 au soul vement des commer ants de la c te est contre les taxes et les imp ts surimpos s par l Angleterre alma mater les r dacteurs de la constitution de 1787 Celle ci repose explicitement sur
72. conomiques 129 Elle investit chaque membre d une fonction qui pour certains constituera l alpha et l om ga de son identit Tout tre int riorise son r le dans une conomie de structure qui lui donne sens Une telle structure une fois sacralis e cesse d tre despotique elle perd de sa violence coercitive pour devenir s curisante et rassurante L ordre social sans religion serait un peu comme un palais de brique rig sans mortier Aucun syst me sans religion pour l officialiser ne peut couver sur le long terme Nanti d une religion ce m me syst me devient pour convoquer Renan un pl biscite de tous les jours Et c est peu dire qu elle fut p renne la religion qui fit ses classes entre les deux grands fleuves La sagesse sum rienne influencerait l ensemble de la M sopotamie pour une dur e de trois mille ans Cosmogonie naissance de l homme D luge etc ses grands motifs donneraient le ton des onze premiers chapitres de la Bible titre de comparaison Le r cit du D luge Le r cit sum rien Le r cit biblique Gn 6 7 8 Apr s avoir cr les Yahv vit que la 2 Voir galement la version grecque avec le mythe de Deucalion ZX Olympique de Pindare reprise d j tardive du d luge d Ogyg s 130 hommes les dieux entreprirent plusieurs reprises d an antir l humanit Les hommes s taient en effet multipli s un tel point qu ils en vinrent
73. cons quences La principale et la plus s duisante en cette poque d uniformisation par la culture mainstream consiste certainement en la possible incommensurabilit de nos visions du monde Celle ci r cuse le chevauchement des langues par le linguiste Elle interdit l ethnologue la transcription des faits sociaux Ou tout du moins l emp che d en tre dupe Si les langages sont aux id es ce que les devises sont aux changes de biens il ny a pas convertibilit pas d talon Le bancor linguistique est une monnaie de singe Les repr sentations d autrui se perdent 421 dans la traduction L ontologie d autrui appr hend e selon notre logique n est qu une contrefa on de notre ontologie une variante corch e de notre ontologie On ne peut atteindre aux autres ontologies sauf faire absolument sienne la langue de l tranger On ne peut par cons quent mettre en balance deux hypoth ses deux nonc s ressortissant deux syst mes distincts On ne peut plus comme autrefois penser en termes spenc riens Parler avance ou de retard d yarri ration de modernisme de sup riorit ou d imb cillit des civilisations selon leur dignit dans l chelle lin aire d un processus volutif unique juger en somme suppose de comparer Et comparer suppose un arri re plan commun d o notifier ces divergences On ne con oit plus ce recoupement On ne compare pas le ki
74. crunch big grip big bound et big mama OK pas big mama Des nigmes en pagaille qui laisse l me philosophe perplexe Il y a de quoi s moustiller De quoi se demander si l invention du temps sous le rapport de l historicit le paradigme de la ligne n est pas l erreur philosophique la plus r dhibitoire que nous ayons commise La Grande Ann e Cosmique qu on croyait obsol te ce Ragnar k universel qu on croyait vent la science elle m me nous le recolle entre les pattes Motif qui ressurgit du fond des ges la Grande Ann e Cosmique est d j chez Platon La Grande Ann e selon Platon recouvre l intervalle de temps espa ant deux tats de conjonction parfaite des l ments constitutifs de lunivers cf Tim e 39d On peut tenter pour faire image de se repr senter la Terre comme une sph re amillaire baign e de huit anneaux tra ant chacun l orbite d un astre d une plan te La Grande Ann e s ach ve et recommence lorsque les huit a rolithes se retrouvent align s formant la trajectoire d une droite retrouvant ce faisant la configuration exacte de l univers tel qu ses origines C est le retour l tat initial ou paling n sie 384 qui signifie le renouveau d un cycle c est le fin mot des proph ties sur 2012 qui font tellement jaser date de fin de cycle du calendrier maya D accord avec une interpr tation d j ancienne du huiti me livre de la R
75. d Einstein face aux brouillaminis de la m canique quantique Einstein qui s tait tant sign pour accoucher d un syst me coh rent le fonctionnaire g nial de l office des brevets qui avait tant donn de sa personne voil t il pas qu on l enjoignait d abandonner l infiniment petit soit la moiti de lunivers une physique de culbutis D apostasier ses certitudes conquises de haute lutte pour h ter l av nement de la m canique quantique D admettre la coexistence de son mod le avec des principes stochastiques des quations d mentes au c ur de la mati re Que le Hasard l emporte Hors de question Dieu ne jouait pas aux d s Le d mon de Laplace ne le permettrait pas C tait sa position et il la partageait Trop vieux Einstein Trop vieux pour ces v tilles L aplomb le cran 289 l irr v rence il avait connu a c tait il y a longtemps Naufrage que la vieillesse De Gaulle avait raison Le doute pouvait bien agiter l me de l ancien aventurier il m avait plus sa place au tableau noir Le chercheur d clarait y a t il jamais cru avoir enfin trouv pour cesser de chercher Il y a un temps pour tout Elle a v cu l heure des semences venue celle des r coltes Heureux les pis m rs et les bl s moissonn s Tout le monde le c de au bl Le bl m ne l univers Max Planck avait raison de penser que ce n est pas parce que les th ories m rissent que la science volue
76. d installations ont d fermer boutique pour que leur portefeuille serve la cause autrement dit que leur budget compose des missions plus gratifiantes pour l esp ce humaine sauver les banques nourrir les fonds sp culatifs etc Ce tr s cher Obama ne s est pas fait prier pour mettre un terme au programme Apollo Il n eut pas beaucoup plus de scrupules d cider le gel de la contribution de son pays au financement de l O N G Amnesty International mais a c tait pour la punir d avoir intronis la Palestine au rang d tat observateur humanitaire et le sionisme une histoire compliqu e Quitte suspendre des projets dispendieux ou contest s on aurait pu s attendre ce que Guantanamo figure en t te de liste Une promesse de campagne a n est pas rien m me aux tats Unis M me pour un prix Nobel Force est de constater l adage se v rifiant que les promesses n engagent 313 que ceux qui les coutent C est compliqu On atermoie On ne se refait pas L unique lanceur civil avec Ariane en attendant la Chine et la Cor e du Nord choit alors aux mains des Russes Ce qui jette un certain froid L Europe pour sa gouverne s appr te liquider le programme Erasmus les aides alimentaires et le lancement du satellite Galileo Bref nos lites savent une fois de plus faire la d monstration de leur sens des priorit s Peu d acc l rateur r chappent l h catombe Majori
77. dans Corpus n 18 19 Vrai que celle l Cousin ne l a pas vol e Une bonne d faite ne serait pas du luxe pour que soient r habilit s les savants philosophes La d rouill e a vous r veille le plus born des fonctionnaires a vous remet l esprit en place La t te sur les paules Bismarck sans le vouloir fit en ce sens bien plus pour l instruction publique qu aucun de nos ministres Se d couvrant autocritique l aurore du XX si cle verra sceller une Nouvelle Alliance entre l esprit de finesse et de 339 g om trie Celle dont Pascal crit pour disposer des deux qu elle faisait l homme complet Nouvelle Alliance du corps et de l esprit apoth ose d Einstein mule de Poincar de Poincar lecteur de Mach de Mach interpr te de Platon Les sciences et les humanit s s interp n trent de nouveau via notamment l histoire des sciences On se rapproche d Auguste Comte tout en prenant quelque distance d avec son pragmatisme C est l apog e de la mystique positiviste que trahissait l id e d indexation du progr s politique social moral sur le progr s des sciences Une renaissance dont b n ficierait une foultitude de disciplines riches nouveau d alternatives de paradigmes de perspectives qu il faudrait plus d une vie pour seulement d frayer Externalistes mod r s structuralistes pond r s mais philosophes d esprit c est dire adversaires de la segmentation des c
78. dans l ADN Chaque f tu d ADN contient de fait jusqu plusieurs millions de gigabits de data encod s par centim tre cube Information qu on peut extraire de l ADN ou bien graver dans l ADN comme cache une piste magn tique telle enseigne que les pionniers du num rique envisagent depuis peu d utiliser le chromosome comme une alternative possible aux disques durs de nos ordinateurs L id e n tait pas neuve elle avait un d faut l originalit Elle n avait pas les financements De l absence d avanc es comptable de l absence d opportunit s comptable de l absence de fonds on inf rait jusqu pr sent l absence de faisabilit Pas les transhumanistes Ils en faisaient une affaire personnelle Flairant les int r ts qu ils en pourraient tirer ils mirent la main au portefeuille Puis la p te Pay rent rubis sur l ongle Ils d p ch rent aux frais de la princesse une quipe de recherche Le cap sp culatif devait tre franchi Le scepticisme complaisant fut d savou fin 2012 lorsque les chercheurs en question parvinrent comprimer l quivalent d un livre entier au sein d un 238 picogramme de mati re organique l vidence un livre num rique e book ne repr sente dans l absolu que peu d octets Mais volume constant la densit de stockage s av re spectaculaire puisqu elle oscille entre au bas mot 1 et 5 5 p tabits 5 5 x 10 bits par centim tre cube soit 10 mi
79. de la p riode sothiaque S this qui d signait Sirius une notion propre au calendrier astronomique gyptien Une question pragmatique en commandait l usage L ann e solaire dite galement tropique s tend sur 365 2422 jours lorsqu une ann e civile comptait 365 jours savoir un quart de jour en moins Il y avait donc un d calage exponentiel du calendrier civil qui retardait sur le calendrier solaire d environ une journ e tous les quatre ans Le lever h liaque de Sirius se produisait par cons quent un jour plus t t tous les quatre ans Le d calage s accentuait donc jusqu atteindre une ann e pleine au bout de 4 x 365 1460 ans Ces 1460 ans repr sentaient th oriquement la p riode n cessaire pour que les deux calendriers co ncident de nouveau Th oriquement Dans la pratique les gyptiens comme nous qui nous servons de f vrier comme d une variable d ajustement d un mois bouche trou les ann es bissextiles avaient videmment palli ce contretemps gr ce l introduction de jours pagom nes Il s agissait des cinq journ es restantes aux douze mois de trente jours que comptait chaque ann e correspondant symboliquement la naissance des cinq de la fratrie divine compos e d Osiris d Horus l Ancien de Seth d Isis et de Nephtys Quant la paling n sie restauration elle se trouve planifi e par le d miurge lui m me dans le fameux passage de la cosmot lie cf du Li
80. des holocaustes l autel Yahv l agr able odeur et se dit en lui m me sur respira Je ne maudirai plus 132 humains et pourtant ils jamais la terre cause de avaient surv cu Comment l homme parce que les cela tait ce possible desseins du c ur de demanda Enlil An lui l homme sont mauvais d s r pondit que cela ne pouvait son enfance plus jamais je tre que le fait d Enki Enki ne frapperai tous les vivants pour apaiser la fureur d Enlil comme j ai fait sugg ra une solution les humains ne se multiplieraient plus si vite Les maladies en d cimeraient un tiers Les accouchements deviendraient douloureux et dangereux les enfants pourraient d ailleurs mourir pendant l op ration Les dieux sont le r flexe spontan de l homme civil D s lors que l homme c toie la multitude de ses semblables clatent de part et d autre des conflits dont il n est de rem de qu en le recours une jurisprudence c leste et reconnue par tous Les hommes fa onnent les dieux pour se sauver les uns des autres Ceux que les dieux choisissent h ritent d un peu de leur infaillibilit sagesse de Salomon La fonction normative du mythe pr c de ou plus exactement recouvre sa fonction tiologique On pourrait r torquer pour faire le parall le avec le fait contemporain que la la cit la fran aise pr sente un cas 133 o la Nation se passe tr s bien des
81. des galaxies Sa pertinence titre d heuristique anime la controverse depuis sa remise en question par Lyndell Bell en 1967 On a pu observer dans l univers les m mes effets d amortissement Landau ou ph nom nes de stabilisation qui s taient d j fait conna tre au sujet des plasmas corps ionis aussi l tat de la mati re le plus commun dans lunivers pr sent dans les toiles autant que dans l espace interstellaire en 1946 et baptis s pour l occasion de l oxymore relaxation violente Mais nous parlions de l information L information comme l ment de syst me soumise l entropie L information acquiert effectivement avec la th orie de Shannon les caract res fondamentaux de toute r alit 244 physique organis e Les lois qui la r gissent deviennent avec Shannon les m mes qui r gissent la mati re Mati re information la m canique quantique n aura pas mis longtemps de son c t r pudier le distinguo L information comme la mati re ne saurait voluer au sein d un syst me clos que dans le sens de sa d sorganisation l information subit subs quemment dans ses transformations codage transmission d codage etc l effet irr versible cumulatif de la d gradation L information de Fisher incorpor e ses propres recherches permet ainsi Claude Shannon de proposer d s l ann e 1948 dans son article intitul Papers in Information Theory and Cybernetics
82. des pertes mar e basse Sindbad met pied terre accoste avec ses compagnons sur le sol arcadien Des brebis paissent en libert sous un azur radieux Des vergers alentour ploient sous le poids d ak nes Des arbrisseaux lascifs font miroiter d immenses r gimes de fruits sans nom gorg s de sucs et de soleil Le paradis sur mer Mais non Sindbad n tait pas mort Un monstrueux colosse 203 peau noire il fulgurant tel un charbon ardent l vres longues et pendantes oreilles tombant sur les paules les ongles ac r s comme des griffes ferre le pauvre quipage Cyclope Il les s questre dans sa grotte lieu de passage entre l enfer et le monde des vivants Chaque jour d vore l un de ses h tes commencer par le plus gras le capitaine La suite On la devine Sindbad aveugle le g ant qui s tait assoupi l aide d un pieu de bois durci au feu on ne manqua pas d y voir une m taphore de la p n tration Heureux qui comme Ulysse prit alors le maquis Sindbad fuit il avec le reste de son quipage sur un radeau de fortune Triomphe de la m tis Il fanfaronne Ubris Alert s par le bruit d autres cyclopes acccourent S engagent leur poursuite Leur envoient des rochers Aucun ne touche par chance Une notion relative que celle de chance Non loin des c tes guette un autre p ril Sindbad aussi doit affronter ses Charybde et Scylla Charybde en l occurrence l apparence d un serpent gi
83. diachronie Il brasse des mill naires de m moire g n tique Il est un m morial vivant riche d innombrables vies pass es p tri de souvenirs ou de r miniscences dormantes dont la psychanalyse et l anamn se et la pulsion de mort nous disent chaque jour l inexorable v rit La Nouvelle Atlantide ou l Atlantide revisit e selon Bacon conclut ainsi l existence d un lieu mythique o se seraient accumul l ensemble des inventions faites par et travers l humanit depuis les commencements Quel meilleur lieu pour accueillir cet h ritage qu une arche g n tique La Maison de Salomon n est pas qu une 218 fantasmagorie C est partiellement nous m mes qui l accueillons une partie de nous m mes jamais perp tu e Une encyclop die de l esp ce homme qui inclurait sa Pr histoire Un Testament plus Ancien qu aucun autre tant il est constitu 98 de s quences ADN fossiles d sactiv es non codantes emmagasin es Ecce homo un algorithme volutif Le pr sent t moignage de ses pures pass es coule dans ses veines Le texte est un contexte Les lettres en soi n ont aucun sens Elles n ont de sens que d tre admises dans des r seaux relationnels administr es par des s ries et des combinatoires Elles n acqui rent de valeur qu en tant qu elles constituent des assemblages se constituent en assemblages o l l ment la lettre prend sens par r f rence aux autres
84. dieux Des dieux peut tre du religieux rien n est moins s r Comme l a rappel R gis Debray eunesse du sacr le sacr produit du blasph me ce qui d aucune mani re n exclut la r ciproque que le tabou cr e le sacr L existence du blasph me serait par cons quent une preuve par les effets de la pr sence du religieux Nos soci t s d mocratiques ont beau se pr valoir de pr server la libert d expression elles n en sanctionnent pas moins le d lit de blasph me Il faut faire son autocritique Cesser de croire que seuls les islamistes b tissent des lois pour r primer l outrage aux dogmes Cesser de croire les anath mes une forme archa sante de r torsion que les barbus r servent aux dhimmis caricaturistes de Charlie Hebdo Cesser de croire le sacril ge une faute l gale et religieuse exclusivement pr t e aux promoteurs de l nnocence des musulmans clip incendiaire de treize minutes faisant de Muhammad un paillasson sanglant Pr cisons bien nous disons Muhammad et non pas Mahomet Si Muhammad ou Mohamed transcription litt rale de le B ni ou digne de louanges reviennent toutes les pages le nom de Mahomet ne figure pas dans le Coran Pour peu qu on s aventure sur le terrain des tymologies le n ud de cette absence ne surprendra personne Le nom de Mahomet est une d rivation p jorative de la diction originale labor e au Moyen ge chr tien par r
85. difier de ses mutilations d apprivoiser la folie des trous noirs et le silence des vides plus profonds qu un ciel d ao t Parce que parmi tous les espaces possibles d interpr tation encore inexplor s m me ressaisis dans les immensit s de leurs variations subtiles il est donn chacun d entre nous d en cr er de nouveaux uniques av rant par l m me que le brasier de l me constitue l tre bouillonnante au c ur de chaque sujet psychique pulsion de vie Devenir homme l exception du mirage humaniste devenir vitalement humain cela ne rel ve donc pas d une race d un octroi familial d un sang ou d une esp ce dont le comportement se trouverait insculp m me le schiste d un g nome L homme est un tre de culture une terre qui se cultive Il s agit lors d un tre sans repos qui fraie dans les possibles et non dans les essences Un animal tr s c t de ses pompes jamais en phase avec lui m me si d cal qu en fait de se soumettre des instincts il s invente des devoirs pour int grer d autres mod les de socialisation Nouvelles thiques d couvrir nouveaux modes d existence Nuances modulations vari t s infinies de ses modes d existence Car l existence se dit comme l tre en plusieurs sens Peut on encore cela tant d finir l homme Plus en tout cas de mani re univoque Sit t qu on veut d finir l homme on le 76 mesure Dieu S
86. du mod le juridique chinois pargnons nous la recension compl te et redondante de ces mille recommandations Plut t qu une num ration passablement r barbative de ces r gles fumeuses n en citons qu une pour le meilleur et pour l exemple Lorsqu un homme et son fr re s empoignent et que la femme de l un d eux s approche pour d livrer son mari de la main de son adversaire si elle avance la main et saisit les parties honteuses de celui ci tu couperas la main cette femme Tu ne t attendriras point Dt 25 11 12 Nul ne songerait contester que pareille r gle trouve tout fait sa place dans le Deut ronome Sans doute tait il important que disons nous crucial qu elle nous parvint int gre et mod re nos conduites Ce mest pas nous qui cependant bl merons le lecteur incr dule de se demander comment une telle situation qui peut laisser perplexe a pu pr occuper le peuple h breu au point de m riter sa r f rence associant crime et ch timent dans un livre sacr Posons seulement que si les pr tres scribes l vites se sont donn la peine de la coucher sur les rouleaux s ils ont jug utile de la transmettre la post rit c est que la chose le contentieux a d se pr senter bien plus d une reprise Quant aux d tails aux causes l ex g se On comprend mieux peut tre le silence des mystiques 48 Encore n est ce l que l Ancien Testament Le Nouveau T
87. el au concept Or n existant aucun concept universel il n est subs quemment d objet universel la faveur duquel extrapoler une symbolique universelle L objet na t du concept et le concept est relatif aux langues dont chacune est un monde et dont chaque l ment ne peut tre 272 appr ci qu en relation au tout Le concept est situ dans un maillage d autres concepts particulier son poque son contexte irr ductible l uniformit de la substance Il faut pour qu elle merge de son isolement que la raison au lieu de seulement croire que le r el est rationnel sache encore voir progressivement que rationnel est le r el que c est elle finalement elle seule qui se fait chair l int rieur de ce qu elle croit lui ressembler Mat rialisme oblige aristot lisme cheminant contre le platonisme nouveau reint notre modernit a pris l id alisme en grippe Il n est gu re plus en odeur de saintet ne se rencontre plus qu en de rares graines de math maticiens frott s de philosophie dans la lign e des Pythagore Russel et autres Nicolas de Cues Encore ne l voquent t ils que pudiquement si ce n est avec force r serve comme un enfant qui serait pris en faute les doigts ou quelqu autre terminaison distale fourr s dans le pot de miel Ces r sistants d couvert ne seraient pas pris au s rieux ainsi le veut l implacable logique qu
88. en avoir soutenu moins que le tiers c est en effet comme l observait Montaigne cf Essais III 11 coter ses dogmes bien haut prix que d en faire cuire un homme tout vif Et tous de grommeler dans une ultime bravade e pur si muove Si donc certaines id es sont volatiles et migrent cf Ze Ciel et l Eau s rie M tamorphoses bien d autres quoi qu on fasse ne franchissent pas les portes de leur site 286 Et pourtant La forme de l univers reste une question br lante d actualit Nous n en sommes plus l Almageste Pour excentrique qu elle puisse para tre en premi re approximation la pr somption de dimensions suppl mentaires repr sente d sormais bien plus qu une extrapolation baroque de trekkies chevel s Une th orie comme celles des supercordes alternative qui se voudrait s rieuse la cosmologie relativiste ouvre la voie ce genre d hypoth se Champ libre et tapis rouge pour les sp culations de comptoirs Les propri t s math matiques miraculeuses qui lui permettent de rem dier aux infinis des th ories des particules ponctuelles conduisent effectivement l existence de neuf jusqu vingt cinq dimensions de l espace cf Brian Greene L univers l gant La magie du cosmos Dans un contexte astrophysique elle n cessite que nous envisagions les premiers instants de l univers tandis que dominait le caract re filiforme de l espace temps comme une poque
89. es auront alors suffi pour transformer durablement la conjoncture en mati re spirituelle Ce qui est rebattre les cartes sur le terrain social et politique Six cent ann es pour remanier durablement les rapports au sacr en imposant l o tait le monisme ancestral une tension dynamique entre ce monde de la mati re et l autre monde des esprits Tension implique d doublement Tension implique dissociation des deux parties mises en tension Dualisme Aussi bien l re axiale selon Jaspers pr side la s paration du politique et du sacr S paration qui se con oit dans la mani re d optique selon laquelle l mule se rapporte au mod le Inspiration du temporel d apr s les formes intelligibles inscrites dans l ordre spirituel Impr gnation de l un par l autre ou de l autre par l un qu importe Toujours est il que cette p riode se caract riserait par l mergence synchrone et pand mique 145 d une modalit de penser jusqu alors in dite Celle ci aurait t la matrice d id aux surplombants de canons prescriptifs axiologiques de valeurs transcendantes l aune desquelles juger de la conduite des hommes De nouvelles pr occupations philosophiques ont merg pour r organiser en profondeur la relation entre un ou plusieurs dieux un syst me id al et ce monde corrompu D s l auraient t pos es les fondations de la spiritualit chose remarquable simultan ment mais de fa on i
90. est une tonalit d affect Sera constitutive de la modalit sensible selon laquelle le monde se manifeste l homme une affectivit soucieuse qui le distingue des anges autant que des machines et de la mouche La mouche m me si le devenir mouche qu illustre par exemple le film de Cronenberg n est pas sans accorder une attention particuli re aux distorsions motionnelles qu implique une telle m tamorphose pour l tre malheureux qui mute en drosophile En r gle g n rale non plus que Dieu les mouches ne font de sentiment Un v que irlandais d non ait l illusion qui nous faisait poser dans la r alit mille et mille choses qui ne sy trouvaient pas dont la mati re mais c est une autre histoire Ainsi disons nous voir des lignes ou pire de la couleur Les lignes ni la couleur ni aucune forme ni aucune 260 dimension n existent en v rit Ce que nous percevons c est l clatement sur une surface d atomes de nuances indiff renci es quoi vient s ajouter sans corr l t sensible les notions secondaires construites par exp rience de la distance des motions ou des couleurs Ovni de la philosophie Berkeley a fray dans cette voie largissant le rapport arbitraire donc institutionnel du signifiant au signifi construit par exp rience d o le p le empirique de l immat rialisme jusqu regarder la nature la somme de nos id es sensibles comme signe du divin comme le
91. f rence l expression p jorative de Ma houmid l Ex cr Au si cle des Lumi res Voltaire qui n aimait pas non plus les musulmans contribueraient sciemment 134 imposer cette d nomination Il le ferait inter alia la faveur d une pi ce loquemment intitul e Mahomet ou le fanatisme celle l peut mentionn e dans les programmes du secondaire Outre le fait qu elle ne r ponde d aucun canon textuel cette viciation onomastique h las persiste de nos jours L encaisse avec stupeur tout musulman instruit Tout aussi grave et d plorable est cons cutivement cette autre aberration p rennis e par les intellectuels fran ais la figure de Voltaire proph te de tol rance Pardonnez leur Ils ne savent pas ce qu ils font Un trait d autocritique ne serait pas du luxe Si le d lit de blasph me est le meilleur indice de la sacralit il existe galement chez nous il implique galement chez nous des peines d emprisonnement Ce sont les lois compassionnelles lois Taubira Pleven Gayssot mais galement d autres doctrines comme les droits de l homme Ce n est pas parce qu on ne jure plus ses grands dieux sur la Bible que la sacralit a disparu du Code civil On pourrait m me aller plus loin et sugg rer que la la cit avec son d corum et ses valeurs ses temples et son clerg sa d esse m re Marianne ou R publique est elle m me religion d tat On
92. formant eux m mes des n buleuses nomm es superamas Sans pour autant remettre en cause l homog n it dans la r partition topologique des corps c lestes l espace interstitiel entre ces gigantesques objets semble en revanche quasiment d pourvu de mati re Vivons nous dans la mousse Les plus r centes tudes frayent en ce sens Elles campent notre univers la semblance d une collection de vides g ants en forme de bulles s par s par des membranes cloisons ou filaments galactiques dont les superamas seraient les embouchures n uds sporadiques forte densit Coup dur pour le g ocentrisme L h liocentrisme Le galactocentrisme lui m me n en ressort pas indemne De quoi remettre l homme sa juste mesure qui ne p se pas bien lourd se demander si la question du centre poss de encore un sens De Copernic et Ptol m e les porte voix Salviati Simplicio l onomastique espi gle accuse assez clairement les pr f rences de Galil e peuvent recourir au m me langage ils n en diff rent pas moins par les r alit s que ce langage enveloppe Il serait d plac d imputer aux premiers astronomes la croyance erron e selon laquelle la Terre aurait la forme d un disque en sus tre globalement faux c est 425 abuser d un terme qu ils ne connaissaient pas au sens o nous le connaissons De m me si les Anciens et les Modernes ne peuvent jamais s entendre c est p
93. fut d clar e Ahnenerbe se vit confier d autres missions d une tout autre nature et les moyens avenants ne cess rent d affluer Les camps de concentration puis d extermination volueraient en camps d exp rimentation La Belle poque du Docteur Mengele Ange de la mort Mais c est d abord pour les nombreuses exp ditions qu elle organise aux quatre coins du monde que l Ahnenerbe doit sa triste c l brit cf Heather Pringle Op ration Ahnenerbe Comment Himmler mit la pseudo science au service de la solution finale L institution ouvre pl thore de sites arch ologiques tant en Allemagne que dans divers pays France Italie Roumanie Bulgarie Pologne Ukraine Islande Afghanistan Tibet suppos tre le berceau de la race aryenne en Antarctique dans la r gion de la Nouvelle Souabe ou sur le front de l Est Le domaine de l occulte int ressait sp cifiquement Himmler qui ne s interdisait rien propagande propagande et demie Riposte d Hollywood C est contre l Ahnenerbe que lutte au cin ma Indiana Jones dans Les Aventuriers de l Arche perdue Contre elle encore dans Les cr nes de cristal Vit ration de trop 163 Bref bref l ambiance est au beau fixe Dans l horizon de l Ahnenerbe les tudes sur la PIE servirent de combustible Dufour cr matoire J M Le Pen alimentant pour faire d une pierre deux coups cette coquecigrue toute religieuse que L on
94. homme fini qui le pose en ob jet sans pouvoir l encercler le monde ne sera videmment pas de m me nature Cette intuition born e qui est la n tre est ainsi condamn e ne percevoir du monde 31 Transcendant ce qui est au del de l exp rience possible plan du noum ne des choses en soi transcendantal cela qui conditionne notre intuition sensible forme des sens cat gorie de l entendement aperception Transcendantal ce qui chez l homme implique le transcendant comme tant cela qui le d borde Contrairement l intuition sensible une intuition intellectuelle non empirique donc d douan e d a priori transcendantaux ignore le transcendant 259 que des fragments selon un mode d apparition que Kant nomme ph nom ne ou manifestation et dont seules les liaisons et r gles intronis es par l entendement pourront stabiliser les formes tandis que l imagination se contentera de r fl chir ou de combler cette d fectivit d o l art d o les id es transcendantales C est ce pourquoi et Kant pris dans sa logorrh e verbale de n gliger ce corr lat trop essentiel ou d risoire on se fendra d envisager autant de mondes qu il y a de modes de l intuition compris dans l ventail entre la finitude de l homme et l infini de Dieu Mais ce qui nonobstant l anatomie de ses percepts si fantastique soit elle sera imprescriptible la pr sence humaine son Dasein c
95. inaccessibles C est bien son pass propre qu explore le voyageur celui dont il proc de non un pass qu il cr e en l explorant lui fa onnant un futur diff rent un autre monde En quoi la th se de Novikov se pose dans une opposition frontale avec la th orie d Everett qui interpr te le d phasage la d termination de l tat d une particule cons cutive la mesure en termes d exploration de 428 chaque virtualit dans un monde diff rent Interpr tation en termes de Mondes Multiples IMM alternative l interpr tation de Copenhague Ce rabattage l unit pr sente ses avantages celui d abord d un faible co t pist mologique regarder d un peu plus pr s le raisonnement peine convaincre Certains estiment et nous en sommes que le principe de coh rence de Novikov est une tautologie masqu e soit un principe qui ne peut pas tre faux et s exon re de justifications Irr futable infalsifiable il compromet sa pr tention la stature de scientificit Quoiqu il s en donne les airs s habille du rev tement de la logique il n en a pas l assise C est un axiome m taphysique En la mati re l imaginaire des sc narii ne conna t pas de limites Si par ailleurs cette relation r alit unique voyage dans le pass est logiquement contradictoire elle l est encore et plus encore empiriquement Ce n est pas seulement que la vitesse de l
96. intelligeons par l entendement n est qu une vue de l esprit mais l non plus n est pas notre propos Ce qui n est pas non plus notre propos c est la paternit de la notion de conscience dont nous disions Descartes l gitime d positaire Quitte nous flageller une tendance bien fran aise il nous faut r tablir les faits et faire justice Locke Car c est bien Locke et non Descartes qui pr te la notion de conscience son acception moderne Sil n en fa onne directement la lettre il en con oit l esprit le mot compte double Locke th orise le se fd s 1690 dans son Essai sur l entendement humain sans doute apr s Descartes mais c est par projection qu on assigne Descartes qu il ne les partageait pas les th ories de Locke Locke fa onne apr s coup la lecture de Descartes On sait que la gloriole choit rarement ceux qui la m ritent L histoire a fortiori l histoire patriotique est r ticente dissiper les mensonges qui la valorisent On conna t bien d autres exemples sensibles s il en est On peut citer la controverse d attribution mettant aux prises Einstein et Poincar quant l id e de relativit dont Poincar Fran ais fait un principe il postulait l ther Einstein Allemand une th orie les prises de bec opposant partisans des math maticiens Isaac Newton Anglais et de Gottfried Wilhelm Leibniz Allemand relati
97. l ments pour accoucher d un mot d une phrase d une instruction Les grammata comme les nucl otides Mais cela encore ne suffit pas Le texte m me en contexte n est rien sans son lecteur C est une lapalissade Il n y a de texte sans liseur L opacit du code ou du codex ne peut tre bris e que par l esprit ou le programme qui en mane et les anime Les choses se compliquent v ritablement lorsque l on prend conscience que le liseur est lui m me l expression du texte actualis par le liseur Le liseur seul claire le texte qui lui m me pr suppose le liseur qu il explique Il y a double causalit Auto causalit Dilemme de l uf et de la poule Mais il y a plus plus grave Il y a ceci que le liseur acte les instructions du g ne D abord il s en instruit ensuite engage leur 219 prolif ration Or le liseur n est jamais infaillible La chair est faible Car l erreur est humaine et ils n ont pas manqu ceux qui firent dire l expression que l erreur tait l homme Des accidents surviennent Rappelons notre esprit la m taphore du moine copiste Le moine copie la Bible comme la cellule r plique ses chromosomes Il recopie encore et encore sans discontinuer Arrive alors que le moine fatigu bafouille Il commet une coquille Une omission Il oublie une virgule un mot Il en rajoute un autre Il alt re involontairement l int grit du texte Il compromet le texte et d f
98. l Ouest m diterran en l Est sib rien Les cas fran ais et russes doivent en vertu de cette affinit souscrire notre th se avec une pertinence quivalente Le doivent Et qui doit peut adage kantien N est il besoin pour nous y retrouver que d une succincte adaptation ce qu il semble Mais ne pr jugeons rien Mieux vaut comme saint Thomas l vang liste nous en tenir aux faits Une v rification s impose ne f t ce que par acquit de conscience mais oui lecteur acquit de conscience s crit avec un t Il s agit d acquitter et non pas d acqu rir On n est jamais trop s r Chaussons nos bottes et rejoignons Cendrars dans le transsib rien Cap sur la Grande Russie c ur internationale de l esturgeon sauvage et du crabe irradi Les Russes ont l hospitalit dans le sang alcool aidant On y est toujours bien accueilli le rouble aidant On ne recule pas devant ces trognes rassurantes d h tes bons passeurs gais compagnons Rallions la compagnie pour un rapide tour d horizon Et quel est il cet horizon Splendeur des d serts russes Limans neigeux fuyant dans le brouillard cristaux de glace pelant d un ciel livide et la mousseline qui s abat sur les cimes et la toundra flaccide qui suce les jambes jusqu la taille Landes septentrionales froides comme la mort dont la rigueur permit aux troufions russes de vaincre les grognards en deux coups de ba onnette Et puis au bou
99. la branche celtique et la branche indo iranienne Il semble alors possible d inf rer que ces diverses branches sont les rameaux d une m me racine issue de la langue souche Tablant sur les carts et les modulations qui se constatent dans la prononciation d une langue indo europ enne l autre avis hawis OVIS ois oi etc on en arrive pr sumer que le vocable originel servant d signer l ovin se devait d tre owis Second exemple les ressemblances phonologiques entretenues par les diverses mani res de signifier l action de p ter bruyamment fart perdet perdo pardate perdzu Tant de similitudes sugg rent que cette kyrielle de termes s mantiquement apparent s doivent encore l tre au niveau tymologique qu ils doivent d couler tous d une m me forme ancestrale probablement perd utilis e dans la langue souche le PIE Par ce type d induction conduites avec prudence rigueur et financements les s rieux professeurs frott s de PIE en sont venus restaurer une grande partie de la terminologie et pr s de deux mille mots racines de la prisca lingua Parce qu elle est inductive cette m thode linguistique doit en effet tre mani e avec des pincettes L existence d une m me racine dans plusieurs langues n atteste pas de mani re m canique de sa d rivation partir d une langue souche Cette racine aurait pu mi
100. la m duse ni qu il ait fait naufrage Il n avait pas appareill La nef des fous n avait en fait jamais flott Une illusion celle de la coh rence voil ce que G del innocemment vente dans son fameux article Il serait l occasion de mettre jour les limites de l axiomatique Le c ur de sa d monstration consiste ainsi d voiler au sein de chaque syst me la pr sence manifeste d une proposition ind cidable Aucun syst me ne se soutient lui m me Aucun syst me n est exhaustif en soi Le th or me d incompl tude admet effectivement deux cons quences dont l une prononce le caract re partiel de l arithm tique formalis e dans la logique des Principia de Russel d o la premi re partie du titre de l article et l autre l impossibilit de d montrer la non contradiction du syst me de l arithm tique l int rieur du syst me lui m me le m me vaudra pari passu pour tout autre syst me Tout syst me d ductif est incomplet au sens o lui chappe toujours une v rit Il pose des assertions gratuites ou alors fait faillite lorsqu il atteste des nonc s faux G del a d montr ceci que l on ne pouvait jamais tre certain de rien en mati re de math matiques dernier bastion de l vidence ni donc en aucune science Un il ouvert il faut ouvrir les deux G del nous semble t il est rest borgne dans l histoire G del d montre l incompl tude Ta s ur 40
101. la s rialit du temps Par o il appara t que le canevas formel du sens interne est impliqu dans toutes nos repr sentations spatiales Rien dans l espace qui ne s inscrive dans la forme du temps L intrication du temps et de l espace se dit en plusieurs sens Mutatis mutandis le m me constat que pour la repr sentation spatiale peut tre fait pour la figuration du temps la r serve pr s que les donn es du sens interne pour faire l objet d une intuition ne requi rent pas d tre repr sent es qu elles ne pr supposent pas n cessairement l espace et la figuration que seul l espace a le pouvoir d offrir est il besoin pour les rendre aptes l exp rience de figurer chacun de nos tats internes En cela se distinguent elles des ph nom nes du sens externe lesquels ne sont appr hend s qu la faveur conjointe de l espace et du temps Si n anmoins le temps se devait d tre figur cela ne se pourrait faire quau moyen de l espace Par une analogie Ce paradoxe s explique en cela que nous ne saurions avoir du temps une intuition absolument 366 ind pendante du sens de l ext riorit la repr sentation des parties successives du temps n est abordable que par la m diation de l intuition externe Le paradigme en est la ligne ou plus exactement le trac de la ligne Pourquoi la ligne Parce que le temps n ayant qu une dimension il compose une s rie de m me que les parti
102. langue La m me question pos e au physicien se dote d une tout autre r ponse Touchons du bois Nous avons tort d imaginer que nous touchons du bois Assur ment nos doigts ne s enfoncent pas dans la fibre du bois le bois fait corps nous ne sommes pas des ectoplasmes les cloisons restent des cloisons les pieds fragiles du somnambule d tectent les coins 395 de porte avec toujours une m me et criante acuit De l nous aurions tort de croire que nous touchons du bois Le bois arr te la main pense t on car les atomes de notre main seraient bloqu s m caniquement par les atomes du bois Rien n est plus incertain D abord qu est ce qu un atome En lan de gr ce 1909 le physicien et prix Nobel Ernest Rutherford con ut l id e qui allait r volutionner son monde En faisant bombarder une feuille d aluminium par des atomes d h lium il s aper ut que la plupart n taient pas m me d vi s ils semblaient traverser l aluminium indiff rents aux chocs C est presque aussi surprenant que si vous tiriez un obus de quinze pouces sur un mouchoir en papier et qu il revenait vous toucher Rutherford 1909 interrog sur ses exp rimentations visant d montrer la structure de l atome L exp rimentateur uvrait ainsi pour le th oricien Ce r sultat le confortait dans l intuition que les atomes n taient pas corps si unitaires et pleins que le croyaient Lucr ce et D mocrite Ils t
103. les 58 principes l gu s par les Lumi res gouvernance repr sentative s paration des pouvoirs libert individuelle et libert de commerce Elle serait augment e d s 1791 d une dizaine d amendements vot s par le Congr s et ratifi s par le premier des pr sidents am ricains George Washington L affaire serait conduite et les tats Unis progressivement constitu s sous la pression du lobbying particuli rement actif des loges am ricaines dont peu pr s tous les pilgrim fathers taient membres honorables Parall lement ces r formes constitutionnelles des philosophes comme John Stuarts Mill et Benjamin Constant projettent la doctrine n gative amen e par le protestantisme sur le terrain moral et politique Ils participent l mergence d une nouvelle conception de l individu pens comme origine et fin du corps social individualisme m thodologique Vision atomistique aux antipodes de la perspective situ e du citoyen des communautariens dont le pendant thique et juridique est l utilitarisme de Bentham ripolin par Mill Toutes les morales se valent autant qu elles coexistent De m me qu il n est aucune glose transcendante des textes religieux il n est aucune doctrine de la morale qui pourrait s imposer Sont justiciables de sanctions uniquement ceux parmi les actes qui portent effectivement atteinte aux autres citoyens Sont punissables les atteintes aux hommes pas les atteintes aux m
104. les infortunes de Job otage d un pari farfelu que Dieu contracte avec Satan Jb 2 4 8 car si Job finit r habilit propri taire riche nouveau d un cheptel et d une descendance sa prime famille elle est bel et bien crev e elle file enfin une ode sans quivoque aux plaisirs de la chair et aux jeux pygocoles en ext rieur Ct Nous ne saurions boucler ce floril ge sans m nager une place quelques prescriptions divines pour le moins saugrenues Le juda sme rabbinique d nombre 613 10 Le seigneur dit C est ainsi que les fils d Isra l mangeront un pain impur parmi les Nations o je les disperserai Je Ez chiel r pondis Seigneur Dieu Je ne me suis jamais souill depuis mon enfance jusqu aujourd hui je mai jamais mang de b tes crev es ou d chiquet es et il n est jamais entr dans ma bouche de viande immonde Et Il le Seigneur me dit Eh bien je t accorde de la bouse de vache au lieu du tas d excr ments humains tu cuiras ton pain dessus Ez 4 12 15 Et l tonnant r cit de pr ciser que le pauvre Ez chiel sera tenu d assimiler quotidiennement une ration de vingt sicles environ 200 g de ce pain breneux Les voies du Seigneur sont imp n trables 47 ordonnances religieuses Une codification extr me qui n est pas sans rappeler le complexe quipage l gislatif des mandarins qui mena en son temps l implosion par diss mination
105. lium percutent ceux de l aluminium Ils iraient leur chemin chacun de leur c t La place ne manquait pas Lors si l atome n est que du vide ou presque et que les particules du bois heurtent rarement directement celles de la main qu est ce qui arr te la main Qu est ce qui fait mal au pied lorsque le pied donne contre l encoignure d une porte Qu est ce qui nous touche plus simplement La chair du bois ni le bois de la porte Il n est proprement parler ni tact ni contact avec le monde sensible Nous n avons pas affaire des objets mais des champs que g n rent ces objets Ces champs induisent aux plus petites chelles un cart minimal incompressible entre les choses 397 celles ci ne se touchent pas Les forces lectrostatiques emp chent la main de p n trer le bois Leur effet r pulsif tient ce que le nuage des lectrons l origine du champ est toujours n gatif les lectrons sont d finis par cette polarit Le n gatif repousse le n gatif La main repousse le bois Le pied repousse la porte Les solides se rencognent sans jamais se heurter Il fallait bien en sus que cette interaction lectromagn tique l emporte en puissance intensive sur celle qui nous fait marcher droit la gravit En iraient ils diff remment nous nous enfoncerions dans le sol et les corps comme dans des mar cages et les traverserions ainsi des neutrinos peut tre l infini Ainsi le langage
106. lumi re Certains assur ment sont plus b nis que d autres laissons cela Nous retrouvons ici cette m me id e information cach e que l on trouvait d j dans les travaux du physicien Boltzmann dat s de la fin du XIX si cle Le m me concept employ par Boltzmann en m canique des fluides pour d crire le comportement des gaz est restitu dans ses grandes lignes par Shannon pour rendre compte en termes linguistiques des changes de donn es Concept d entropie qui tend d s lors se confondre avec celui d incertitude L incertitude ou l entropie revisit es par Fisher et Shannon vont devenir le point focal de la th orie de l information L incertitude ou l entropie refl tent le contingent d information dont nous ne disposons pas Plus ce possible est important plus grand est le chaos plus paisses les t n bres plus il existe d information en berne 2 Heureux les simples d esprit car le royaume des cieux leur appartient Mt 5 3 12 Leur appartient Notez la phrase est au pr sent 246 que cet tat rend disponible De m me que la mati re transite par quatre phases solide liquide gazeuse plasma de m me ordre et d sordre seraient les deux tats possibles de l information Tout est nuance dans le r el continuit tout se transforme par degr s Par transition de phase Par gradations infimes Il n y a pas de c sure l
107. mais capricieuse saccad e capricante primesauti re Elle repte serpentine flottante elle vagabonde sous sa cape cousue d anfractuosit s L histoire des sciences n est pas un conte de fait La science est jalonn e de vacations d vagations et de divagations de dissimulation d apoph nies d erreurs parfois f condes souvent plus prolifiques que la s che v rit la croyance du moment Il n y a rien de dur en cette p te science friable et molle qui n est rien moins qu humaine trop humaine c est dire passionnelle autant que passionnante faite et d faite continuellement jamais achev e toujours en devenir La science n est que la foi cherchant l intelligence Nul doute qu on pourrait ais ment en dire autant de la philosophie Ce serait s engager dans un gouffre sans fond de ceux que l on explore qu au risque de s y perdre Remettons nous cette catabase des temps plus propices 305 L histoire des sciences n est pas que la chronique des d couvertes heur matologie des th ories et des visions du monde paradigmes elle est aussi celle des m thodes pist mologie et de la connaissance conquise par ces m thodes gnos ologie distinctes par nature Poincar Bachelard ou par degr s seulement Cercle de Vienne du savoir ordinaire sens commun L Histoire des sciences inclut une Pr histoire des sciences La science ses d buts ne se distinguait pas de l
108. me Bretton Wood suppression de la parit or monnaie instauration du r gime de changes flottant qui permettra de continuer financer la nouba du Vietnam et que nous payons aujourd hui par la crise des subprimes aggrav e par les CDS la loi du Cours l gal de 1909 qui permettra de 100 dominante l re contemporaine est sans conteste conomique mais de nature sp culative non productive comme lors des pr c dentes p riodes Quant aux chos de l augment religieux il n est que d couter les confessions de de prolonger la Premi re Guerre mondiale par largent fiduciaire donc le cr dit rendu obligatoire l article 123 du trait de Lisbonne r affirmant la loi de 73 dans le contexte europ en interdiction pour un tat d emprunter sans charges d int r t aupr s de la BCE la vocation assign e cette BCE lutter contre le spectre de l inflation savoir contre la perte de valeur du capital dormant lutte contre l inflation qui se paie en ch mage comme en t moigne la courbe de Phillips un salaire index sur ladite inflation n tant pas impact voir galement la d cision en 2003 d un Sarkozy peu inspir de liquider les r serves d or de la Banque nationale bien noter tout hasard qu un pr sident peut tre destitu pour forfaiture et pour haute trahison ou bien encore les plans d aust rit qui font le mausol e de la croissance europ enne renversement t
109. mologique que fait subir Shannon la notion d information Une caract ristique majeure de la th orie de l information selon Shannon est de lui conf rer un statut mat riel physique part enti re Nous parlions d entropie De lien causal indissoluble entre l information et l entropie Or l entropie rel ve d une exp rience tout ce qu il y a de plus tangible ou plus exactement concerne le tangible l entropie en elle m me n est jamais qu un principe Versez une goutte de vin dans un r cipient d eau 243 le vin se dilue uniform ment dans toutes les directions jusqu atteindre une distribution gaussienne o le d sordre est son maximum Il my a lors aucune chance ou passablement peu pour que la goutte une fois dilu e se restructure d elle m me l int rieur du r cipient Un apport essentiel de la thermodynamique est d avoir mis en vidence l existence d une fl che du temps en mati re de physique l o pr dominait un cadre newtonien au sein duquel les ph nom nes sont r versibles L entropie uvre sens unique Ainsi de l esprit de vin ainsi de la chaleur ainsi des mol cules de gaz ainsi des particules ainsi de la distribution des corps dans lunivers ainsi de l information Un usage exclusif de l entropie et de ses postulats n est cependant plus suffisant pour expliquer l homog n it qui se constate dans la r partition des l ments
110. mun r e par lesdites banques enfin le remplacement de l lection pr sidentielle par la cooptation des financiers les m decins de la crise Mario Monti Lucas Papad mos Mario Draghi et pour peu Dominique Strauss Kahn Le processus de sape n a rien d original Une vieille rengaine la m me antienne qu au temps des guerres d Irak Fomenter les tensions se poser en sauveur Ourdir les crises et vendre le rem de tre la plaie et le couteau le pompier pyromane Ce proc d vieux comme le monde avait d j t d nonc par Platon au VIIe 102 livre de la R publique essai qui constitue notre connaissance la premi re uvre occidentale de philosophie politique L auteur y stigmatise la figure du tyran Il commence infailliblement par provoquer des guerres afin que le peuple prouve le besoin d avoir un chef Et s il soup onne que certains nourrissent des id es de libert et ne veulent pas se plier son commandement il sera donc forc de supprimer tous ces gens l si bien qu il ne laissera ni chez ses amis ni chez ses ennemis personne qui ait de la valeur 567a Quant la m taphore des m decins de la crise des cures d aust rit et des rem des am rs mais n cessaires si galvaud e de par les temps qui courent elle est poursuit Socrate l inverse de la purgation des m decins pour le corps De fait tandis que les m decins retranchent
111. n y a qu un pas que l anthropocentrisme naturel nous commande de franchir Des thiciens on passe aux astrologues Des astrologues aux astronomes D terminisme suit De l homme aux astres lunivers entier Le principe du d terminisme acquis son faux semblant de scientificit se revendique d autres espaces Il entend faire valoir ses droits s emparer de ce qui lui revient C est dire tout le causalisme comme il s appelle dor navant pr tend l universalisme Il vaut partout sur son empire Pr vaut De 348 part en part pr sent en chaque mouvement Chaque v nement Le moindre ph nom ne en subit l hypoth que Fait d importance l h g monie qu il brigue pour tre sienne accro t d autant le champ du connaissable Si le d terminisme ainsi con u comme pr alable au savoir empirique et empirique seulement les connaissances logiques ne relevant pas des ph nom nes mais des inf rences pures ne sont pas d bitrices de surimpositions de l imagination telles celle de la causalit si le d terminisme donc permet la science ce qui s tend avec son intendance sont les fronti res de l entendement S il rend l intellection possible et par ailleurs ne souffre aucune d rogation il n y a plus lieu de rien exclure de l univers que l homme ne puisse appr hender Conditionnant la science ce qui s tend lorsqu il s tend sont les confins de l esprit Tout est mati re
112. n est pas devenir puisqu il est ternel c est dire hors du temps Dieu n est pas libre enfin d abord parce qu il est bon et donc soumis sa bont parce qu il est raisonnable et donc soumis sa raison etc ensuite parce qu il est spontan parce qu il est par soi m me s exprime en produisant par le fait d exister Spinoza il actualise incessamment l int grit de sa puissance 61 Quant l aspect formel de l nonc je suis qui je suis on conviendra qu il est syntaxiquement irr prochable Mais on n est pas tout le monde On n est pas Heidegger Et Heidegger r fute le mode impersonnel on m me Car Heidegger n est pas n importe qui Et bien malin qui comprend Heidegger lequel sans doute ne se comprenait pas lui m me Le propre du g nie Il n y avait qu Heidegger pour acc der au d voilement de tels arcanes d ontologie morceau d anthologie qui l am ne conclure que finalement n est pas A C e t t trop facile Mais lui n est pas tomb dans le pi ge La Science de la logique remet l tre sa place C est dire sens dessus dessous Il y a pour Heidegger identit de l identit et de la non identit A et non A sont une seule et m me chose est non A La disjonction d Hamlet entre tre et ne pas tre doit tre suppl e par un et conjonctif Ainsi de Dieu qui est et qui n est pas comme di
113. ne d truit que ce que l on remplace Retour en Assyrie N olithique L homme se s dentarise Le politique doit s instituer Accourent les dieux Partant comment rend on les dieux sensibles comment rend on visible ce qui se veut intelligible Par le truchement de 135 rites par des sculptures des f tes des temples et des initiations C est le passage de l imaginaire au symbolique qui fait vivre l imaginaire incarne l imaginaire dans la vie quotidienne transforme l imaginaire en ph nom nes sociaux r els Le symbolique l imaginaire concret L imaginaire concret se traduit par des uvres en dur des villes qui reproduisent symboliquement le macrocosme organis es comme des espaces interm diaires entre le naturel et le divin d finition de la culture L ensemble est tributaire d une parole efficace celle du r gent dont les d crets transcrivent la volont des dieux Et les premi res cit s fleurissent en m me temps que les dieux Sumer les conf d re Sumer les administre Sumer les rallie toutes sous le sceptre d un roi Jugal homme grand ou prince ensi tout la fois chef politique et personnification sur terre de la divinit Roi pr tre donc synth se de la fonction souveraine et de l augment sacr Sous cette double ascendance appara trait l tat De m mes auspices ont pr sid la naissance de l tat monarchique en terre des Gaules C est sous un m me haut
114. ne de d viation cumulative est moins 353 connu du grand public d apr s son nom de bapt me peu commercial sensibilit extr me aux conditions initiales qu la faveur des images po tiques dont il s affublerait Le cin ma le red couvre et notamment travers lui la culture populaire sous le vernis plus bankable d une m taphore l pidopt re C est Edward Lorenz m t orologue de son tat que nous devons sa premi re expression Elle constituait l intitul d une conf rence qu il produisait en 1972 devant l Acad mie Am ricaine du Progr s Scientifique Pr dictibilit le battement d ailes d un papillon au Br sil peut il provoquer une tornade au Texas Qu importe la r ponse l impression tait faite Et l effet papillon de faire les titres et les manchettes pour obtenir le succ s qu on lui sait Qui n a jamais au d tour d une conversation entendu p rorer le cuistre de service sur les r percussions de l gt effet papillon Qui sait encore de quoi il retourne vraiment Est ce d ailleurs n cessaire La sup riorit des m taphores sur les concepts consiste en ce qu il n est pas utile pour en parler de les avoir comprises Ce qu il convient toutefois de souligner pour nous qui restons attach s notre fil c est que toute po tique qu elle soit cette sensibilit extr me aux conditions initiales ne r cuse pas le moins du monde le causali
115. ode et non dans un de ses opus philosophiques que Nietzsche laisse chapper cette confession tragique Ils furent nombreux parmi les philosophes des arri res mondes rechercher la chose derri re le mot comme si la chose existait ind pendamment du mot Tous manqu rent leur t che c tait acquis jou d avance toutefois comme il arrive souvent dans l histoire des id es ce qu ils trouv rent serait de loin plus important que ce qu ils recherchaient Les mots quelle importance se demande Nietzsche Cruciale r pondons nous tout le moins si le Mot est la Chose La chose per ue entendons nous La chose pour nous Quoique la distinction paraisse artificielle pour qui ferait de l homme la mesure de toute chose elle ne l est pas pour qui m nage une place pour une r alit cach e sous 253 le voile de maya Pour celui l la Chose peut exister sans tre dite connue et reconnue Pour celui l les quarks et les bosons ont pr c d dans l existence leur d couverte Leur d couverte et non leur invention Pour celui l rebours de Berkeley les choses peuvent exister sans qu on en ait la perception Les choses existent qu importe qu elles soient vues Elles ne nous apparaissent avec leur mot et leur concept qu autant qu elles ne vont plus de soi Lorsque de transparentes et d invisibles qu elles taient elles deviennent une question elles sont mises e
116. optimale de la lumi re cf L Verlet Za Malle de Newton Newton n a pas fait l exp rience Il en a invent l image Il l a m me dessin e incorpor e son ouvrage en une suite de sch mas Et pour bien faire aura pouss l audace jusqu pr tendre que son exp rience e t pu tre refaite par d autres et que le caract re irr futable de ses r sultats s en imposait tous Dans un registre plus lyrique Kant proposait que pareille Saturne la Terre avait eu ses anneaux qui taient faits de vapeur d eau et qui se pouvaient ais ment tels une p e de Damocl s briser en cas de n cessit pour ch tier par des inondations le monde qui s tait rendu indigne de la bont du Cr ateur Si donc l auteur de la Critique de la raison pure peut affirmer ce genre de choses il en a dites de pires qu en inf rer de ses contemporains Toutes les bo tes noires que sont les notions scientifiques toute la mythologie qui les entoure seraient elles donc des contes pour enfants sages faire la part des choses on s aper oit bien vite qu proprement parler la l gende scientifique ne le c de en rien l historiographie des chroniqueurs d Ancien r gime Il y a maldonne Ne calons pas dans notre lan Ne brisons pas sur la lanc e Si Kant apr s Newton nous offre un cas s rieux d irraison 292 scientifique Constant fournit encore celui d une imposture p renne Avant tout
117. pas la veut l infini Socrate s en allant consulter l Oracle d Apollon apprend de cet Oracle qu il est le plus savant de 40 Eh bien donc la reconnaissance tait sur ce qui est et par contre la m connaissance par n cessit sur ce qui n est pas sur ce qui est dans l intervalle entre les deux faut il aussi chercher quelque chose dans l intervalle entre l ignorance et la science cf R publique 477b 403 ses contemporains L int ress feint la surprise Que peut bien vouloir dire cette r ponse du dieu et quel en est le sens cach Car j ai bien conscience moi de n tre savant ni peu ni prou Que veut donc dire le dieu quand il affirme que je suis le plus savant En tout cas il ne peut mentir car cela ne lui est pas permis cf Apologie de Socrate 21b 22e Socrate n est qu ignorance Il ne le sait que trop Voil pr cis ment qui le rend sage aux yeux du dieu son savoir porte sur le non savoir sur le non tre Il sait qu il ne sait pas Platon e t t sage de s en tenir ses premi res id es La science est un savoir qui porte sur le n gatif et c est par l seulement qu il peut tre fond L intelligible de Platon n est pas affaire de science mais d eschatologie Serait il science la science serait anhistorique elle n voluerait plus Or la science mue l inverse des Id es Or si les Id es sont lors que les choses deviennent il faud
118. patronage de la fonction royale et de l augment sacr savoir avec l appui concomitant des grandes familles gallo romaines et du clerg apostolique que Clovis r alise l union des royaumes francs Du fondateur les dynasties r gnantes h ritent d abord un nom Clovis s alt re en Clouis dont d rive en fran ais moderne le pr nom Louis port par dix huit rois suzerains Du m me Clovis la monarchie 136 conserve un protocole de sacre Dans son Histoire des Francs Gr goire de Tours se fait l cho de la sc ne fondatrice qui marque le d but de cette nouvelle alliance entre l Orbe et la Croix No l en Pan de gr ce 499 Pami bagu R mi v que de Reims r pand le chr me sur le front de Clovis Dor navant le souverain gouverne au nom de Dieu Dieu l ultime r f rence du droit con oit dans le souverain son interpr te aupr s des hommes Son scribe Son page Dieu par le roi gouverne Lors que le roi pour sa gouverne paraphe les arr t s l gislatifs de Dieu il s te aux quolibets L se majest devient blasph me La couronne d or devient halo soleil cerne d pine Souverain le roi l tait par force il le devient par sacre Le roi transcrit le droit divin Quant savoir si hypoth que divine n est pas une restriction plut t qu une l gitimation de l arbitraire royal c est une question qui m riterait des m di vistes plus d attention qu elle n en a jusqu alors
119. pourrait tre d crite comme une gigantesque maille ou tissu cellulaire dont chaque compartiment est un volume l mentaire chaque n ud un spin chaque vide une plage interm diaire s paratrice de volume adjacent C est la revanche des atomistes Lucr ce et D mocrite sur Von Leibnitz et pairs Revanche aussi des partisans du vide compl mentaire du plein en tant qu il d partit ces entit s l mentaires donc d picure Kant sur leurs d n gateurs d Aristote Descartes rest s fid les Parm nide Quelle dimension ces unit s La plus petite possible Celle de l ultime fragment indivisible de la mati re Mesure du lego primordial dont une arr te quivaudrait la longueur de Planck lp pour l exprimer directement en valeur approch e 1 616 x 10 m Cette longueur minimale tablant pour une surface de l ordre de 10 70 m soit un volume l mentaire d chelle 10 1 m3 Tr s en de des limites basses des microscopes optiques ou photoniques classiques dont la r solution ne d passe pas les 0 2 um la limite d Abbe La prospective de la microscopie lectronique en transmission ne permettra pour elle d envisager que les 0 08 nm 10 m ce qui laisse de la marge Ce n est donc pas demain la veille que nous observerons les v ritables briques de l espace temps Faute d observer il faut nous contenter d images D analogies pas mieux Cela 317 pourrait tre pir
120. pr sente ainsi L affinit entre la langue sanscrite le grec et le latin est telle en effet qu un philologue pour examiner ces trois langues semble croire qu elle sont sorties d une source commune qui peut tre n existe plus Il y a une raison semblable mais qui n est pas tout fait victorieuse pour supposer que le gotique et le celtique bien qu idiomes tr s diff rents ont eu la m me origine que le sanscrit et on pourrait ajouter le persan cette famille si c tait ici le lieu de discuter des questions relatives aux antiquit s de la Perse S duits par cette id e les philologues et les linguistes sp cialis s dans l tude des dialectes indo europ ens la reprennent leur compte assignant aux diverses langues qui passaient leur crible une origine commune l indo europ en commun dit galement proto indo europ en Ainsi d marchent ils la mani re dont les tenants de l volutionnisme admettent un anc tre commun tous les organismes et les th ologiens un P re s v rement seul toutes les cr atures Langue souche conjecturale elle aurait capillaris en diff rentes sous langues en rayonnant d apr s leur site 156 natif diffusionisme Deux hypoth ses s affrontent sur la question de la localit d hypoth tiques foyers de locuteurs de l indo europ en Les uns veulent les situer dans les r gions du Dniepr et de la Volga 4400 av J C d o ils auraient len
121. publique et de son mythe axial le philosophe J Adams ne pas confondre avec son homologue outre Atlantique p re fondateur et deuxi me pr sident r publicain des tats Unis d Am rique estime que cette dur e serait fix e selon Platon 36 000 ann es cf J Adams Le nombre nuptial de Platon pour les d tails de la computation cf A Di s Le Nombre de Platon Essai d ex g se et d Histoire Platon parle en effet d un cycle enferm dans un nombre parfait de gestation de l univers et de p riode li e aux destin es humaines Le nombre parfait du temps marque l accomplissement de l ann e parfaite chaque fois que les vitesses relatives associ es chacune des huit r volutions connaissent leur couronnement lorsqu elles se retrouvent mesur es par le cercle du M me cf Tim e 41 d Ce nombre est donc partie prenante de l ternel retour et de la r incarnation des mes 36 000 ans qui d clineraient par tranches les quatre ges h siodiques scand s par des d luges hivers de la Grande Ann e voir Deucalion ou des conflagrations ekpyrosis t s de la Grande Ann e voir Pha ton Pour ce qui concerne les sources potentielles de cette cosmog n se astrologique au demeurant tr s proche de l apocatastase chr tienne on cite tant t la Perse et tant t la Chald e l Inde la Perse ou la Syrie Mais le motif pourrait 385 plut t s tre inspir
122. qu l occasion des d terminations qui le remplissent Il pr c de 377 l exp rience la conditionne mais la requiert pour appara tre nous On ne peut se figurer un espace vide d objets on ne peut repr senter un temps priv de d termination Le paradoxe est le suivant le temps est condition a priori du mouvement qui conditionne la repr sentation du temps Le mouvement qui en tant qu acte du sujet produit avant tout le concept de la succession implique d j pour tre appr hend la conception d une temporalit R ciproquement du temps Kant fait valoir qu il pr suppose les modifications du sens externe par lequel seule la succession peut tre envisag e Les donn es empiriques en provenance du sens externe ne nous parviennent jamais en qualit de repr sentation que sous la forme de d terminations de l espace et du temps Contrairement donc aux ph nom nes du sens interne les ph nom nes du sens externe combinent n cessairement les formes des deux sens de l espace et du temps Or Kant a pr cis plus en amont que le temps forme du sens interne ne s actualise qu l occasion du mouvement que ce dernier constate au sein des ph nom nes du sens externe Mouvement con u derri re la succession des ph nom nes mouvement qui cependant lui m me ne peut tre con u en tant que mouvement qu la faveur du temps donc du concept de succession qu il concourt produire Qui pr
123. qu ils ne sont pas les seuls auteurs de leurs ouvrages S ils sont nourris leurs pr d cesseurs c est la post rit qui fait et d fait l uvre L avenir qui la r crit parfois Laplace nous l avons vu emploie le terme d intelligence pour caract riser l esprit com putatif m me de planifier la sarabande du monde des hommes aux m t ores Ce qui s appelle en parler imag tirer des plans sur la com te Par r f rence au d mon de Maxwell il est souvent fait r f rence cette intelligence comme au d mon de Laplace Ce terme Laplace ne l emploie gu re Nulle part ne la mentionne dans ses crits La cause en est qu elle pr te confusion cautionne un contresens c est bien d un homme qu il est question Homme averti cela s entend qui en vaut deux comme chacun sait non pas en tout tat de cause d un intellect sur minent ou transcendant L intelligence ce n est pas Dieu Laplace parle d un homme avec l esprit et les limites qui sont les siennes Homme potentiel qui a le potentiel de ce savoir L se r v le le pr judice d une interpolation entr e dans la l gende qu ils mangent de la brioche en est un 351 autre exemple Revoil Dieu sorti par la grande porte il revient par la fen tre Ravage des apocryphes Attendre encore vingt ans et Claude Bernard de faire de ce d terminisme bien compris le principe directeur de la scienc
124. que l aspirant frais moulu d a ma mater ne croule pas sous les opportunit s de carri re la principale tant prof de philo Une vocation qui pr suppose au vu du d ficit de postes et de la fallacieuse r forme pour autonomie des universit s cooptation piston v nalit des charges de soi m me cultiver d assez bonnes relations pour caresser l espoir d tre s lectionn Le s rail a ses codes Nul mentre ici s il n est privil gi La d f rence s observe avec force rigueur Il faut y condescendre Si malgr tout le postulant chouait se faire 28 introduire dans les r gles de l art un autre d bouch consisterait taffer en free lance soit en pondant des pav s sibyllins sur des concepts porphyriques amorphes et ressass s Jean Luc Marion soit en pr chant lamour du troisi me ge et la doctrine du care aupr s des managers du CAC 40 Andr Comte Sponville soit en circambulant d un plateau l autre dans l espoir fou de bazarder des invendus Luc Ferry soit en faisant ses gammes contre l ivresse du sang du dictateur du mois parce qu on n aime pas la guerre mais qu un gisement de p trole et qu un arabe en moins a compte pour un sayan Bernard Henri L vi soit en cultivant l art de d foncer les portes ouvertes coup de br lots avec le sentiment grisant de prendre d assaut la Bastille Michel Onfray soit en m lant de r elles qualit s de pr cieux c
125. s am nage un cycle R p tition du m me Cela que Mircea Eliade voquant l aspect r gressif du discours liturgique recr ation du monde qualifiait d ternel retour dans l espace et le temps Toute cr ature vit sur le mode du rite Sur le dessin d Escher les fourmis bouclent Bien mieux en 285 pointillant ainsi leur route de part et d autre de la boucle elles pourront d montrer par un calcul des plus sommaire ce qu elles connaissent par intuition leur univers n a qu une seule face il est sans bords et sans abords Si par la suite vient une fourmi volante et que celle ci leur fait savoir que l espace v ritable est tridimensionnel et qu il est euclidien on donnera peu cher de sa peau Pour peu que l trang re r chappe aux flamm ches de l autodaf on pourra raisonnablement penser que l enn ade d Escher va s empresser de se jeter sur l h r tique et lui couper les ailes mani re de lui prouver de se prouver que c est bien elles qui ont raison Ainsi va le monde Imaginons qu notre tour humains l alien nous fasse l honneur de sa visite que cet alien pr tende qu il volue non pas dans trois mais dans onze dimensions dont imaginons quatre seraient non spatiales atemporelles qu il nous per oit ainsi comme il per oit le monde En somme que nous serions born s Le croirions nous Bien des relaps ont fini au b cher au tribunal ou l asile pour
126. se retrouve donc dans la situation de devoir s assumer La s ur et les parents du malheureux Gregor n ont cure du malheureux Gregor leur principal souci n est pas de le gu rir mais bien plut t de compenser cette perte de salaire et de tenir Gregor au secret de sa chambre en sorte que personne ne puisse apprendre la honteuse nouvelle Gregor est un cafard il pourrait tre un invalide ou un accident peut tre est il votre grand p re Le tragique dans ce cas consiste dans le fait qu il ne s agit plus dor navant d une innocente fiction mais bien de la r alit notre r alit Qui d autre songe la vieillesse Beckett probablement L absurde est dans son l ment L absurde certes encore faut il savoir ce qu est l absurde Disons pour la faire courte qu il signifie l absence de signification L absurde loin de faire sens c est assumer que certaines choses qui pr sentement n en ont aucun n en acquerront jamais Le sens est une requ te un rendez vous perp tuellement manqu Godot ne viendra pas Godot ou Dieu s en est all Est muet Ou mort N escomptons pas des dieux ni des syst mes ni d aucune sorte de m taphysique obtenir de r ponse Il n y en a pas Voil ce qu est l absurde la d fection du sens le lourd silence des questions sans r ponse Qu il s agisse de musique de peinture ou de th tre ou de litt rature la 215 consistance d un mouvement a
127. se de l re axiale en aucun cas faire de cette re axiale le palier d cisif d un processus au long cours accompagnant les civilisations de leur monisme originel vers un dualisme politico religieux une sorte de la cisme anticip vou s exaucer parach vement logique dans la disparition compl te du religieux pass au laminoir de la raison bourgeoise Nous signerions de gr si cette raison bourgeoise n tait pas en elle m me p trie de religiosit Cette religiosit n est plus seulement visible celui qui s y meut comme un poisson dans l eau S il y a une re axiale faisant la part et le d part entre le temporel et le sacr nous avons d pass cette re pour en revenir la situation d avant Plus de profane plus de sacr synchr se une sph re l conomie Id e d une langue universelle Ce long d tour pour souligner r affirmer au plus concret l intrication du politique et du sacr La cons quence suit la s quence de pr s Si le sacr est d essence politique et la langue adamique comptable du sacr e il en ressort que la 147 langue adamique pr bab lienne est d essence politique En quoi Pourquoi Une langue est politique parce qu elle est structurante elle structure l unit Quelle unit Dans le contexte des Invasions barbares c est celui qui dit qui est celle de l Empire Empire Romain Emp
128. se fonde sur le tirage au sort des r dacteurs de la constitution elle se pourvoit en garde fous is goria docimasie isonomie mandat imp ratif non renouvelable r vocabilit reddition des comptes amateurisme politique rotation des charges etc Mesures qui plus que de permettre une galit politique r elle conduisent au d couplage des puissances financi re et politique Comme le montre tienne Chouard durant deux si cles de tirage au sort les riches ne gouvernent jamais et les pauvres toujours durant deux si cles d lections les riches gouvernent toujours et les pauvres jamais Pour ce qui nous int resse la fonction conomique mest jamais dominante dans un syst me rigoureusement d mocratique elle l est structurellement par le fait m me du syst me repr sentatif Que le suffrage 97 dum zilienne puis vint le tour de la fonction guerri re ou militaire enfin de la fonction conomique chacune ayant respectivement b n fici de l augment religieux Ce sch ma pour comprendre en quoi consistent ces am nagements les fonctions dominantes apparaissent en gris b Sch ma de la tripartition r form e ge classique et Moyen ge th ocraties empires et royaut s Fonction r galienne augment religieux Fonction guerri re Fonction conomique de production Temps modernes dictatures militaires juntes militaires tats policiers Fonction guerri re augment rel
129. serait opposer la d sorganisation ou l incertitude Ce serait r trograder d un demi si cle C est bien tort que l on oppose ces couples de notions Loin d tre antagonistes elles sont conditionnelles Les postulats de la thermodynamique nous ont appris que le d sordre est le fondement de l information l information est en retour le moteur du d sordre L information et l entropie sont trop intimement li es pour tre envisag es isol ment plus forte raison quoi que cela semble contrintuitif dans un rapport d opposition On comprendra peut tre mieux la signification de ce conditionnement une fois pos s quelques principes de ce que l on conna t sous le nom de th orie de l information La th orie de l information n est pas d un seul tenant Elle est le fruit d une longue agr gation de th ses issues de divers champs de la connaissance C est certes le cas de toutes les th ories si leurs emprunts sont implicites ils restent des emprunts Aucune id e ne na t sui generis La th orie de l information a n anmoins ceci de particulier qu elle couple avec pr cis ment l information des lois math matiques domaine des sciences abstraites avec des lois physiques domaine des sciences de la mati re Plus par commodit que par souci d exactitude on ne retiendra que deux des noms de ses nombreux contributeurs Ronald Aylmer Fisher et Claude Shannon Fisher pr c de Shan
130. signifie l l ment qu il contraste C est bien entre autres choses le premier des constats sur lequel Kant attire notre attention en faisant voir que nous ne pouvons penser une ligne sans la tracer en pens e ni m me le temps sans tracer une ligne droite Nous ne pouvons penser un objet dans l espace sans d crire cet objet nous ne pouvons le voir sans pouser ses d lin ations donc sans pr supposer un moment dynamique l inscription de l objet dans un flux temporel Nous ne pouvons r ciproquement repr senter le temps sans que cette repr sentation implique la d termination d un objet dans l espace une ligne en 364 l occurrence en tant qu une ligne seule peut faire office de repr sentation ext rieurement figur e du temps Tracer d crire sont des verbes d action Ils pointent des processus d notent les notions d acte et de mouvement Repr senter mest donc pas uniquement se laisser affecter p tir de sensations Penser c est en un certain sens agir sur un donn Avant de pr ciser en quoi consiste cette action ce moment spontan compl mentaire de la recollection des sens arr tons nous sur l interd pendance des repr sentations du temps et de l espace L espace chez Kant est d crit comme une forme la forme de l intuition externe Mais qu est ce qu une forme abstraite de son contenu Pas m me un cadre un cadre n est proprement un cadre qu
131. soi et l autre Quitter l imaginaire de toute puissance pour p n trer le chant du symbolique Souffrir la frustration donc le d sir donc le plaisir de m me qu Adam pour m riter son pain doit travailler la terre la sueur de son front S ouvrir au monde par le langage c est consentir au parvenir de l existence et sa travers e plier au devenir du soi dont on est simultan ment l acteur et le t moin acteur de soi t moin de l int rieur Se m taboliser disent les psychanalystes Affirmer moi se constituer na tre au langage pour rena tre soi m me Je parle je suis j existe pour remanier Descartes ce qui ne veut pas dire que plus je parle plus j existe seulement qu en m ex posant je deviens plus par le regard d autrui que par mon seul reflet dans l onde r fl chissante du miroir de narcisse stade narcissique chez Freud Pourquoi Non 74 parce que le sujet met des mots sur les choses comme on dit aujourd hui ce qui signifie th matiser et rationaliser le monde l alimenter en choses fa onn es par le dire mais plus encore parce qu en verbalisant la mani re d abandon selon laquelle l individu prouve sa vie l individu fait l exp rience intime de s prouver comme prouvant sa vie et de s abandonner ce qu il ne contr le pas la vie sa vie son corps et son esprit lui tant renseign s par les affects et affections des choses qui son
132. son pret plaide sa ruine on ne verrait plus aucune raison de limiter ses fantasmagories Cela reviendrait d river la v rit d un Dieu pr venant et mis ricordieux de l inf rence d sagr able que son inexistence signifierait que de nombreux chr tiens jaculent dans le d sert Cela reviendrait nous croire immortel parce que cela nous pla t Cela reviendrait tenir pour inepte la th orie des gaz parce qu elle convient de l existence des gaz Quitte pour si peu Bien loin On abjurerait tout sens de la mesure Tout l difice des connaissances accumul es depuis l veil dans le croissant fertile passerait au crible de la m thode Cou Un tamis capricieux artiste qui ne fait pas dans le d tail Demain jamais N cartons pas trop vite cette ventualit Elle a sa part dans la chronique des sciences Que d illustres visages se sont pr t s au jeu Que de savants grands hommes Nous en avons d j crois s Pasteur mauvais zo le qui falsifiait ses r sultats Newton qui 431 s inventait des exp riences Franklin qui pillait celles des autres non sans y distiller quelque erreur de son cru Einstein enfin qui s opposa jusqu son dernier souffle au hasard mis en vidence par la physique quantique lequel risquait de relativiser la relativit Qu importe ce qu ils avaient ou m avaient pas devant leurs yeux ils faisaient sciences de leurs d sirs Tautologies Un usage n ga
133. son minist re de Dieu Cette laboration fictive acquiert ses lettres de noblesse dans le discours philosophique par le truchement de mythes Le si cle des Lumi res voit ainsi l mergence de la notion d tat civil et du concept corr latif r gulateur d tat de nature Pr servons nous d un contresens l tat de nature n est pas un tat de fait Il n a jamais t Ne l a jamais t C est une noria de si tramant l imp ratif dun donc une argumentation L tat de nature interroge l origine du politique pour mieux convenir de sa n cessit Il interroge ce qui fait lien entre les hommes Il interroge d s lors inexorablement les fondements du langage C est l pourquoi il fut aussi un temps aux alentours des XVII XVIIIe si cles o les trait s Sur le langage champignonnaient de par l Europe tout enti re et particuli rement en France Notre modeste essai pr tend s inscrire dans les essarts de cette passionnante et insoluble controverse Ce n est videmment pas sans quelques si cles de retard que nous offrons notre contribution Qu cela ne tienne c est paradoxalement souvent le pr c der d un pas que d tre en retard sur son temps Les choses reviennent par cycle Puis la philosophie ressasse et pr m dite Hegel nous le rappelle sp cialiste du temps pour qui la chouette de la philosophie ne prend son envol qu la tomb e de la nuit La chouette de
134. structure Que l homme soit perfectible pour emprunter au langage de Rousseau implique une fois encore qu il ne poss de rien aucune assiette aucune b quille Il commence nu constate encore l anthropologue Rousseau Variante du mythe d pim th e l impr voyant titan Il est une terre arable pour n tre li d aucune mani re un programme de sorte que la seule issue lui sera accord e peut tre sur le plan politique infiniment variable et au del par un contrat pass avec toute la nature contrat cosmologique avant d tre uniquement social Partie d une d fection l homme fait une force de sa cr ativit Technique et politique les causes Progr s histoire leurs cons quences Que l homme se cr ait par la parole le politique l histoire le devenir et la diversit des langues c est l tout ce qu exprime Adam somm par Dieu de prendre part au projet cr ateur On peut envisager dans la continuation de Winnicott que le sujet humain n acc de v ritablement aux choses qui participent de sa r alit que dans la perspective o il les cr e La distinction que pose Delage entre causes naturelles et cause mystique s estompe dans l acte cr ateur C est dire aussi que la pens e est fondamentalement magique Pour la pens e magique cr er c est dire c est capturer l essence le nom capture l essence qui son tour conditionne l tre 85 On c
135. te sur les paules et du chapelier fou toqu Un vertige conceptuel Sourire sans face du Cheshire L ancienne logique s estompe S croule comme un ch teau de cartes Alice change d univers Alice perd la raison pour une autre raison La langue est plus qu une mosa que de signes c est une civilisation avec ses codes et ses concepts ses lieux et ses sch mas de pens e L anthropologue bascule entre ces univers mais ne saurait les r duire en balance Herder l avait compris Herder fut en cela la premi re fl che lanc e en direction du structuralisme l inspirateur de L vi Strauss mais galement du racialisme Il my a pas de d chirure dans l toffe du langage pas de trou de ver nul pont d Einstein Rosen pour connecter diff rents univers de signes Car ils appartiendraient sinon au m me ensemble qui serait Un c est dire Tout et qui les contiendrait comme des r gions simples reliefs fondus dans sa topologie plus 278 comme des univers distincts La condition de possibilit des mondes possibles de Leibnitz est que ces mondes demeurent tanches les uns aux autres Les monades de Leibnitz ces univers en miniature ob issent aux m mes lois elles paient leur singularit r duite leur point de vue de leur obturation Mais c est aussi l obturation qui les caract rise ce qui conf re aux tres aux langues aux mondes aux univers leur qualit de paradigmes part enti re a
136. tout v nement est r versible en th orie Aussi nomm principe 332 d volution des syst mes le principe en question postule que l nergie d un syst me isol transite in luctablement de formes concentr es et potentielles des formes diffuses et cin tiques frottement chaleur etc Il injecte en physique la notion d entropie souvent interpr t e comme mesure du d sordre affirme que cette entropie tension vers le chaos ma d autre choix que d augmenter ou de rester constante une fois son maximum atteint L information de Shannon stipule que le retour l ordre ne peut se faire spontan ment seulement par le recours une force ext rieure au syst me observ mais n tant plus alors un syst me isol e 1854 George Boole publie son nvestigation des lois de la pens e Il y d veloppe une nouvelle forme de logique tirant parti d une alg brique binaire dite alg bre de Boole qui n admettait que deux valeurs de v rit deux valeurs num riques 0 et 1 Math matique et symbolique axiomatique et syst matis e cette logique vise retraduire en expressions et quations des id es et concepts afin de contr ler leur coh rence interne abstraction faite de leur contenu s mantique C est le d but de la logique moderne fond e sur les propri t s classiques de la math matique commutativit distributivit etc des connecteurs logiques et ou 333 si
137. une juridiction l ch e fit dispara tre ces derni res sans m nagement fit dispara tre au reste des branches enti res des langues indo europ ennes pratiqu es sur le continent Des idiomes brittoniques et ga liques du celtique insulaire il ne nous reste que des oghams des runes et petroglyphes La culture celte se transmettait essentiellement par tradition orale L oral c est ce qui dispara t Ne reste que la pierre Et les objets Mais les objets sans texte sont muets cela quoiqu ils r v lent aux derni res d couvertes une civilisation bien plus sophistiqu e qu on se plaisait le penser Ainsi ces grappes de langues indo europ ennes ont t si absolument broy es par le latin que nous ne les connaissons que par des inscriptions parses grav es sur les fa ades de monuments aux astres et aux 174 d funts ce qui sans doute revient au m me Sous Rome parle comme les Romains acculture toi Un r gime strict d assimilation qui ne souffrait pas d rogation hormis dans les confins e g les provinces de Jud e Cette radication des langues locales proc de par m tissage par convergence par remplacement des termes quivalents en faveur de la langue politiquement pr pond rante Violente ou progressive la recomposition de l expression n en est pas moins r elle et finalement irr versible La convergence des langues et des id es dont augure le globish trace un nouveau sill
138. uvre nous reste t il pour d cider quoi d cider Quoi retenir Nous sommes tiss s de citations nous ressassons Quelle chance y a t il pour que nous ne soyons pas de m me r cipiendaires de choix qui nous pr c dent qui nous d passent de dilections contraintes par notre histochimie de citations tronqu es Cette chance existe Elle n est pas nulle Platon n en doutait pas lui qui lavait th oris e Il l appelait th ia moira le don des dieux Th ia moira ou la capacit ne pas coller au megiston zoon nous dirions aujourd hui mainstream Le naturel philosophique se r v lerait par cette disposition fondamentale la facult d ourdir sa propre toffe Tisser sa toile Suivre son fil Dire le premier la parole vierge que certes d autres reprendront mais qui jamais encore auparavant n avait t pens e Tissus de citations faits de croisements de d croisements d emprunts de chevauchements nous ressemblons aux livres Les livres sont l criture ce que les labyrinthes sont l architecture Ils sont ce que les hommes sont au textile de la parole qui les pr c de sont un motif sont un lacis de trames puis es de livres plus anciens d poussi r es raccommod es revivifi es re n es chim res patchwork monstres de Frankenstein De m me que l homme parlant apr s parle d apr s les autres hommes les 201 livres parlent toujours apr s d apr s l
139. y a pas deux J rusalem C sar et Dieu l Orbe imp rial et la Croix de l glise le religieux n est pas sui generis distinct du politique il en est l extension En sorte que le plus large pan de la mythologie mais galement de la trag die grecque y assister rel ve d un devoir citoyen peut tre lu comme une intimation tacite respecter sa place d rouler sa partition moirae dans l ordre du kosmos un ordre qui n est autre videmment qu un d guisement de l ordre politique Ch tier l hybris c est restaurer la Loi nomos seul rempart efficace contre la crise stasis et le retour du chaos primordial lesquels ne sont que deux mani res de signifier un seul et m me danger Afin de mieux rendre sensible la mani re dont notre th orie permet d interpr ter le devenir historique des soci t s indo europ ennes ne faisons pas l conomie d exemples Proposons nous quelques tudes de cas celui d abord du roman national fran ais a celui ensuite du mod le russe b a France la loupe pour commencer France ternelle Depuis Clovis le Roy des Francs jusqu Louis le Dernier passons sur Louis XVIII et Louis Philippe la fonction r galienne primait lorsque la fleur de lys orna it les armes du royaume de France Vinrent les Lumi res et le roi serrurier se mortifia deux fois pourtant acquis ses id es mais cotonneux et incapable de tenir en bride une noblesse v nale
140. 1 aussi il la d mont r e On ne nous la fait pas Comment G del peut il pr tendre d montrer le th or me qui pr tend d montrer le caract re ind montrable du th or me Il faut avoir l esprit bien lent ou bien incons quent pour oublier de s appliquer soi m me son propre th or me Le th or me d incompl tude moins que tout autre ne peut s exon rer des cons quences du th or me d incompl tude Il n chappe pas la proposition ind cidable rendant le th or me ind cidable Il faut en cons quence se faire plus royaliste que le roi Rectifions nous rien n est certain en sciences pas m me que rien ne soit certain Tel est le paradoxe classique du scepticisme Il conviendrait pour limiter la casse de convoquer une conjecture d incompl tude au lieu d un th or me Ce qui nous l accordons d grade un tantinet le m rite de l auteur Quel genre de philosophe pourrait sans se renier s asseoir sur ces bouleversements Si la philosophie doit se m ler des sciences cela n est pas uniquement parce que les sciences fa onnent leur insu des mythes et des m taphysiques mais plus encore parce que la destin e de la philosophie est aussi radicalement li e aux branlements des sciences que l est le religieux aux p rembulations du politique Si le propos des sciences n est pas de dire le vrai les sciences sont n anmoins pr cieuses pour la philosophie Elles ne manque
141. 15 22 parfois Le 3 15 22 Les initiales r f rent au livre dont sont extraits les passages mentionn s ici Lc pour Evangile selon Saint Luc Le premier chiffre indique le num ro de chapitre de l uvre concern e chapitre 3 et les suivants les num ros des versets contenus dans le chapitre ici 15 22 Le r cit en question succ de imm diatement celui du D luge lui m me la revisitation d un c l bre pisode de l pop e de Gilgamesh No quitte l arche suivie de ses trois 43 fils Sem Cham Japhet et de sa femme dont la Gen se n a pas jug utile de mentionner le nom Apr s quoi No commen a cultiver la terre et planta de la vigne Il but du vin s enivra et se d couvrit au milieu de sa tente Cham p re de Canaan vit la nudit de son p re et il le rapporta dehors ses deux fr res Alors Sem et Japhet prirent le manteau le mirent sur leurs paules march rent reculons et couvrirent la nudit de leur p re comme leur visage tait d tourn ils ne virent point la nudit de leur p re Lorsque No se r veilla de son vin il apprit ce que lui avait fait son fils cadet Et il dit Maudit soit Canaan Qu il soit l esclave des esclaves de ses fr res Il dit encore B ni soit l ternel Dieu de Sem et que Canaan soit leur esclave Que Dieu tende les possessions de Japhet qu il habite dans les tentes de Sem et que Canaan soit leur esclave Gn
142. 2012 Le Cercle de Raison Fr d ric Mathieu Sommaire Parfum du jour avant Babel seeeneeeeeeeeeeeerersee 33 Deux innommables seren e 34 Nouvelle approche de la tripartition s sesseseeseee 89 Miroir sacr du politique 127 Id e d une langue universelle noeneen 147 Parler en langues P re Eden noeneen 151 Gloub gloub globish 172 Si le mot est la chose 185 Car nous somme lettres 188 Les portes de la perception 253 La mesure de toute chose nsee 262 Le mythe de l objectivit 274 La raison scientifique 288 Sciences et philosophies s eseseeeeesseeeeseseseseseeerees 323 Heur matique du trou 409 Le Cercle de Raison La Gr ce antique pr socratique du VIIe si cle avant J C connut l ivresse des sciences sous le soleil d Ionie Aurore d une re On vit s lever vaticiner une nouvelle caste de physiologo comme Aristote aimait les nommer et pulluler dans leur sillage une quantit de livres sur la nature peri physeos La question des principes arch occupant toute leur attention faisait l objet d un mouvement litt raire part enti re Les pr socratiques grecs avaient d j leur cheval de bataille Chacun y allait de sa th orie de son explication On aurait tort d imaginer pour cela seul qu elle semble exon r e d thique qu une telle inquisit
143. 969 Quelques traits du style de Jacques Lacan dans lequel Georges Mounin soldant ses comptes avec le muscadin de Vincennes lui recrache au visage son m susage des notions linguistiques On lira galement Noam Chomsky qui fr quenta Lacan au cours des ann es 1970 pour finalement confier qu il ne le consid rait pas mieux que comme un charlatan conscient de l tre qui se jouait du milieu intellectuel parisien pour voir jusqu quel point il pouvait produire de l absurdit tout en continuant tre pris au s rieux Plus laconique Bernard Rand dans le journal de Quadrature compare la production de Lacan un mauvais Mickey Parade La force 190 de frappe de ces quelques auteurs tait la hauteur des dithyrambes dont il faisait bien plus commun ment l objet Par cette ferveur mystique que d clenchait Lacan l hurluberlu s offrait le luxe d une nouvelle salve de critiques On pointait notamment le culte de la personnalit qui s tait institu autour de sa personne Il n tait pas en cela si diff rent d Hegel de Sartre ou d Althusser Ni de n importe quel psychanalyste Mais pour un esprit philosophe ou qui se pr tend tel ass cher ses disciples de tout esprit critique la foutait assez mal Dylan Evans auteur d un Dictionnaire d introduction de la psychanalyse lacanienne rapporte ce sujet que les disciples de Lacan assum aient simplement comme une v rit r v l e n importe
144. All g Light Allure aspect d gaine Look Annonceuse pr sentatrice Speakerine Argent liquide Cash Au large Off shore 168 Bateau de plaisance Yacht Bavarder bavasser Tchatcher Bide Flop Bo te de nuit Night club Boulot gagne pain Job Bourse de valeurs Stock exchange Cam s drogu s Junkies Clandestin Underground Commercialisation Merchandising Conductorat primatie Leadership h g monie Confortable Cosy Courses emplettes Shopping commissions Crise conflit d saccord Clash Cuisinette Kitchenette Dans le vent branch In D fi Challenge D primer craindre Flipper Discours allocution la us Speech loge du lib ralisme Success story En direct en concert En live IRL En ligne On line En pi ces d tach es En kit Encadrement direction Management gestion 169 Enl vement d enfant Kidnapping Entra neur Mentor Coach Entra neuse soupeuse Call girl Escompte rabais remise Prix discount tat limite Borderline tiquette marque Label Exclusivit in dit premi re Scoop Ferm chic s lectif Select Fille nue en poster qu on Pin up pingle au mur Gens c l bres et fortun s People Gros lot Jackpot Groupe de pression Lobby Haute technologie High tech Heure de grande coute Prime time Historique pass Background Hor
145. Electromagn tique Photons Nucl aire forte Gluons Nucl aire faible W W Z Gravit Graviton ou boson de Higgs Ces quatre interactions pourraient il y a longtemps de cela n en avoir constitu qu une seule L astrophysique actuelle consacre une part non n gligeable de ses efforts l unification de ces interactions fondamentales en un seul formalisme math matique Great Unification Theory La qu te de l unification serait donc celle d une quation d crivant l univers ses premiers instants Tout porte croire que l univers a commenc pour peu qu on puisse juger si lunivers a commenc dans l unit et que la sp ciation des forces comme celles des champs particules qui s observent aujourd hui mest que le fruit de son volution Le recoupement des forces requiert effectivement des nergies tr s grandes ou de tr s hautes temp ratures ce qui revient au m me tellement lev es pour tre exact que de semblables conditions ne seraient r unies que pour un laps de 336 temps extr mement bref apr s l instant z ro ou le big bang ou le rebond etc On admet actuellement qu environ 10 secondes apr s le temps de Planck trois de ces quatre forces l lectromagn tique la nucl aire forte et la nucl aire faible se trouvaient r unies pour constituer une super force appel e lectronucl aire Leur progressive dissociation se serait accomplie suite au refroidi
146. Exorciser le sentiment de l imminent d clin D clin D labrement Naufrage disait De Gaulle D r liction diffuse qui pourrait tre renforc e par la conscience d une autre forme de d liquescence supposer qu elle n en soit pas rondement la manifestation celle de la civilisation de notre civilisation Chlorose d un univers de signes qui en mati re de signes ne produit plus que les sinuso des concaves de la mort c r brale D p rissement du monde sans souffle qui nous habite et que nous traversons s agglom rant en plaques d angoisse cristallis es par l ge La ride aride serait une parabole Le prurit un essoufflement Le cheveu grisonnant le prodrome d un hiver symbolique Le corps physique r pond ainsi du corps social Il s y refl te Il somatise cope pour lui Nous en sommes quittes pour un nouveau rapport individuel la vieillesse appr hend e 212 comme d ch ance de la carcasse et de l esprit Le blockbuster am ricain l a bien senti qui s est pris avec engouement rarement d u presque maniaque de ces deux parangons de la liqu faction psychique et corporelle que sont respectivement le serial killer et le zombie La synth se de demain coulera dans le vieillard Alzheimer et baveux ultime figure de l horreur grise On est loin des vieux beaux Loin des doyens Des sages phores veillant sur l antique Sparte Si la vieillesse fait honte l Occident il se pou
147. Nous ne sortons pas hors de nous m mes hors du huis clos que nous sommes nous m mes Nous sommes captifs du langage que nous sommes Car nous sommes tres de langage des paroles incarn es Contraints N cessairement Par les mots m mes qui donnent voir Puisqu hommes de lettres les mots sont nos organes il faut qu ils actualisent nos sens nous 11 percevons par eux Ils actualisent nos sens mais ce faisant nous briment peignant le monde leur couleur ils sont un horizon fronti re Organes obstacles Tant t organes tant t obstacles selon les termes de Jank l vitch ils sont un pharmakon Ils sont une interface Une interface met en pr sence et s pare la fois L organe incarne sa propre limite L outil est lui m me d limitation Le moyen est sa fin au sens qu il est son terme L esprit est sans cesse confront des r alit s contradictoires qui ne se r solvent jamais en ruses d ing nieur car si l obstacle seul nous permet d risoirement de vivre l organe continue tragiquement nous en emp cher En somme le vivant a besoin du poison dont il meurt cf Jank l vitch Za mort Ainsi de l me et de la chair L entit me est une d rivation l manation codicillaire de la musique de nos organes mais tout en tant cela incarne le principe d animation l exclusion duquel la chair inerte ne serait que charogne R ciproquemen
148. Sion est dans la matrice On conna t en revanche bien peu de films ou romans ressortissant au genre de l anticipation mettant la science et la technologie au service du meilleur Bien au contraire les utopies post cart siennes semblent promises demeurer longtemps clo tr es dans les essarts d un tat de nature Comme si le seul bonheur que nous conna trions jamais nous l avions autrefois connu et plus jamais ne le conna trions Le futur c tait mieux avant Performance haine du corps y aurait il autre chose Une troisi me corde l arc du transhumanisme Certes d faut d tre original y vrille un caprice d immortalit D s lors que l on s est convaincu qu il n y a rien de l autre c t du rideau l autoconservation s impose comme le dernier passe droit vers un semblant d ternit Si rien ne nous attend 237 apr s il s agira de repousser lapr s Den diff rer ch ancier Geler le temps Geler le corps par la cryog nie ressouvenir de l antique momification geler ou mieux encore graver stocker t l charger l esprit inalt rable x incorrompu le transvaser d un corps l autre d un contenant l autre comme un plasma sans restriction friction ni perte de donn es La r incarnation Vous en r viez Ne r vez plus ba illez des fonds La g n tique comblera vos attentes D abord stocker Stocker non l ADN mais le g nome l information contenue
149. a violence industrielle m canique chimique hormonale g n tique laquelle l homme aurait soumis depuis deux si cles la vie animale En aurait r sult une progressive m tamorphose de la disposition de l homme l gard d autres formes de vie D autrefois serviteur l Animal symbolique serait devenu l ennemi Cet assujettissement sans pr c dent de l animal 79 par l homme l auteur en avise l expression la plus achev e superlative dans un id alisme transcendantal uvrant la ma trise totale de la nature par l homme ses seules fins puisque lui seul est fin Il convoque l appui la verve d Adorno aux dires duquel la haine ontologique de l gt animal kantien renverrait dos dos syst me id aliste et th orie fasciste Animal serait le Juif des id alistes tout comme le Juif aurait t l Animal des fascistes et ce fascisme pr cise l Allemand de commencer quand on insulte un animal voire l animal dans l homme On regrettera seulement malaise de l historien qu un philosophe de son calibre ne diff rencie pas plus strictement le fascisme italien du nazisme fait maison que les traits caract ristiques de ce dernier se voient subrepticement glisser sur le premier L observateur qui se veut objectif semble marquer le pas devant le patriote En fait de confusion on fera fort avec le totalitarisme un concept omnivoque remontant bien avant l entre
150. a s teindre bon enfant une dynastie de plusieurs si cles pour excr ter bien pire Pire que la monarchie On s tonnera toujours Le pire ne conna t pas de limites Qui conduisait la 113 foule Quelle bourgeoisie encore guettait son heure tapie derri re les barricades L nine Trotski Commence une guerre civile qui opposera trois ans durant les bolcheviks la phalange r publicaine ou monarchiste des Russes blancs sponsoris s par les puissances occidentales Les bolcheviks litt ralement majoritaires emportent en 1922 Champ libre Ils s emparent du pouvoir Ils fondent l Union des r publiques socialistes sovi tiques URSS Ils font de la Russie l toile centrale cf Star Wars la m taphore de l toile noire le foyer de commandement autour duquel orbitent les r publiques satellis es de l Empire Arrive Staline litt ralement acier Rompt il D aucune mani re L acier ne fl chit pas Staline prolonge Staline aggrave Soljenitsyne commente toute l poque stalinienne n est que la continuation directe du l ninisme certes avec plus de maturit dans les r sultats et un d veloppement plus tal et plus gal cf L Erreur de l Occident 1980 L infatigable auteur de Za Roue rouge roman de six mille pages exhibant les ressorts de la r volution cens donner le change Guerre et Paix de L on Tolsto et dont la r daction s tend su
151. a lumi re ne puisse tre exc d e la d passer pr cise G del c est remonter le temps or les tachyons particules supraluminiques restent pour l heure du domaine de la science fiction c est plus encore que les trous de ver ou ponts d Einstein Rosen qui permettraient ventuellement en d chirant la toile de l espace temps l effectuation de tels voyages seraient imm diatement oblit r s proportion des fluctuations quantiques le vide quantique n est pas le vide de D mocrite mais un concert de champs une p taudi re de particules 429 virtuelles dont les interactions permettent les transitions de tre et du n ant Ce que Stephen Hawking r sume ad usum populi en formulant la conjecture de protection chronologique Le raisonnement convoqu contre le holisme est d un autre acabit Il ne s agit pas de mettre jour un certain jeu d incoh rences d antinomies ou de contradictions internes la doctrine Il s agit bien plut t de faire appel ce que l on nomme dans la typologie de Schopenhauer l argumentum ad consequentiam cf L art d avoir toujours raison L argument par la cons quence est une strat gie de r futation peu regardante aux lois les plus l mentaires de la logique Il consiste extrapoler l gitimement ou non une conclusion additionnelle aux cons quences jug es a priori n fastes de la th orie r futer Cette conclusion p jorative est rever
152. a v tust ou son assiette au sein de la classification des connaissances taxilogie doit tre ouverte c ur et parcourue dans toute son envergure dans toute sa profondeur L intervient le second point de m thode Collectionner n est pas assez il faut qu l extension suppl e une approche verticale 19 compr hensive Approche qualitative qui brasse plus qu elle n embrasse et mal treint que lui fournissent les sciences Forage la Jules Verne Une descente en rappel De l extension la compr hension De la surface aux lin aires Des chairs jusqu au noyau Nous escomptons partir de la p riph rie pour regagner le centre On verra lors se d gager des lignes de force des motifs r manents des convergences probables entre les disciplines Des convergences faire valoir pour tayer nos th ses Des convergences voici l objet de notre qu te Question pr liminaire Questions de droit quid juris Sommes nous notre place Le lecteur peut avec la caution du bon sens se demander quelle l gitimit aurait un philosophe m me aspirant aussi m diocre et d ficient soit il traiter hors de son domaine Platon ne soutenait il pas que la justice consiste s occuper de sa t che propre ergon Qu d autres il faut laisser ce qui n est pas de son ressort dont le gouvernement affaire d experts de comp tences Chacun sa route et chacun son m tier Le philosophe
153. acle Show Style Design Superficiel Fashion victim Surdose Overdose Tension angoisse pression Stress Texto SMS Small Messages Service Gloub gloub globish Les tentatives d ues que furent l esp ranto et le cosmorant pour mwen citer que les plus r centes 2 L antienne de la gauche gauche Aubry la m remptoire a fait du care le socle du parti moderne On ne sait pas vraiment ce que c est mais c est am ricain c est donc forc ment bien 172 n emp chent pas le globish de progresser de mani re inqui tante Il prolif re en se m lant la langue autochtone Comme un r trovirus qui viendrait remplacer par son g nome le g nome des cellules qu il empoisonne et profiter de leur vitalit pour se multiplier R trovirus qui se cachant dans la cellule se rend ind tectable un syst me immunitaire inapte le combattre ainsi Ulysse dissimul sous l hypogastre du b lier chappe Polyph me Polyph me plusieurs paroles Rappelons que la langue fonctionne comme un organe Que tout organe s adapte pour survivre Quaucun vocable n a de sens que de mani re diff rentielle et contextuelle Cette lente irradiation que le globish est au fran ais se traduit tout d abord par le franglais premier de ses sympt mes La perc e du franglais est la communication ce que la pr cellence des id aux marchands est devenue notre im monde globalis Une videnc
154. actuel Un titillement th or tique 411 fl nant dans l air de son pist m pareil au Pok mon fr tillant dans la brousse frou frou fr mit le Pok mon Id e n attendant plus qu une main suffisamment experte pour la saisir au vol qu une voix pour la concr tiser Or quand l indice aguiche on se presse au balcon Ce qui l instant plus t t n tait pas soup onn peut faire l instant suivant l objet de toutes les attentions L ambiance Pivot de la d couverte simultan e Comment mieux expliquer qu autant de d couvertes aient t s faites par plusieurs d couvreurs quelques jours ou semaines d intervalle alors qu aucun contact entre ces d couvreurs n ait pu tre tabli Quant savoir comment l id e leur serait parvenue ex abstracto c est l interroger la notion myst rieuse de s rindipit d inspiration de contexte historique ou d hallucinog ne Sans doute cette intuition flottante n est elle pas trang re aux id es accessoires et petites perceptions dont nous entretenait Leibnitz dans sa Monadologie On peut encore sauter le pas de m me qu il g n re ses attentes de m me qu il institue ce qui s observe en lui le paradigme a le pouvoir d escamoter ses propres d ficiences cf J F Billeter Un paradigme Il peut tirer le voile sur ses anomalies Il les absorbe ou les carte comme n tant pas contradictoires La th orie n est pas prise en d fau
155. aient divisibles Complexes D composables en unit s de facture plus l mentaires noyau et lectrons Noyau autour duquel 3 Ne p mons pas comme les adeptes de Nostradamus Le peu de vrai ne rach te pas le faux Les proph ties de Rutherford ne sont pas toutes prendre pour argent comptant L nergie produite par l atome est plut t quelconque Quiconque parle de l utiliser comme source d nergie est c t de ses pompes crivait il en 1933 Nul n est proph te en son laboratoire 396 orbitent des lectrons l int rieur d un volume sans commune mesure Le grain ultime de la mati re apparaissait alors de mani re similaire la structuration d une galaxie tel un syst me d toiles et de plan tes baign es de satellites Entre les corps c lestes des tendues glac es Le mod le plan taire malgr les r ticences consid rait son aube promis de plus grands succ s Or les atomes r investis par ce mod le sont constitu s de vide plus de 99 La distance noyau lectrons la distance intersid rale pour conserver la m taphore appara t 100 000 fois plus importante que le diam tre du noyau lui m me C est dire combien infimes taient les risques pour qu un atome g ocroiseur percute de front l atome d un autre corps et lui oppose ainsi faisant une r sistance de nature m canique Gu re plus lev s ces risques que ceux pour que les brins d h
156. aines de ces id es une volont de retour l ordre ancien des choses Un sacre impopulaire dans une poque de moins en moins chr tienne r volution oblige o peu de gens adh rent encore aux vertus purificatrices du rite Mi figue mi raisin donc cette ultime messe de couronnement offici e en grande pompe eut un effet passablement m diocre sur les mentalit s qui n taient d j plus celles de l Ancien R gime Elle malla pas sans provoquer une certaine incompr hension de la part des populations Le fait est que la royaut d j ne r gnait plus la bourgeoisie les banques avaient depuis longtemps pris place la t te de l tat La religion suivrait pour embrasser ses nouveaux ma tres Il fallait s incliner Or Charles X ne s y r signa pas Le souverain persiste faire valoir une l gitimit qu on ne lui reconna t plus Une l gitimit qui se pr vaut de 138 l onction de l glise mais le sacr n tait plus l glise Sa bigoterie ostentatoire indispose vite le peuple de Paris volontiers anticl rical voire anticatholique Comme lors des fun railles de son fr re Louis XVIII il s habille de violet couleur de deuil des rois de France la rumeur court qu il est v que Un orage de caricatures inonde la capitale qui le pr sente en train de c l brer la messe devant les membres de sa famille Il n en fallait pas beaucoup plus pour faire sortir l lite hors de ses gonds Pas beauc
157. ais et ces derniers ne racontaient que nos victoires et nos chefs d uvres H las Les bonnes choses ont une fin La roue du destin tourne Et blesse cruelle Comme celle de la Fortune la t l vision o le million jouxte la case macache L entr e dans la modernit se ferait par la petite porte Vous qui passez ces portes laissez l tout espoir XX si cle Deux guerres mondiales auront raison de la pr dominance politico conomique de l Hexagone 180 Exsangue la France sort bon perdant Ruin e elle se sait trop ch tive pour r genter son empire colonial Son empire colonial saisit sa chance Il se soul ve elle c de D chue de son empire galvanis e par le souvenir de sa puissance perdue elle entreprend d tendre sur les traces de Napol on son ombre sur l Europe Las Tel est pris qui croyait prendre elle embrassait ses nouvelles cha nes De colonisatrice elle devenait colonie De Gaulle n en avait rien perdu et Mitterrand n tait pas dupe Ultime b n ficiaire de ces m mes guerres le Nouveau Monde avait su tirer les marrons du feu en pourvoyant l Axe et l Alliance en mat riel de mort Misant d abord sur le F hrer en qui la Maison Blanche pantin de la finance am ricaine voit le vainqueur possible de la lutte contre la menace communiste celle ci la Maison Blanche se range d cid ment et tardivement et dans des circonstances peu claires du c t des alli s L Am riq
158. ait assis sur le rebord de la fen tre a t pris d un sommeil profond tandis que Paul n en finissait pas de parler Sous l emprise du sommeil il est tomb du troisi me tage et quand on a voulu le relever il tait mort Ac 20 7 12 Par chance pour lui Paul avait d autres dons que celui 50 Assez pour battre en br che la version dulcifiante et l nitive qu ont propag e des critures sacr es deux mill naires de pastorale On comprend ais ment pourquoi la Bible et les missels sont si longtemps rest e la chasse gard e du pr tre et l apanage exclusif de l glise en fait le sont rest s jusqu ce que le protestantisme amen par la R forme de Luther transcrive les textes en prose et les rendent accessibles au tout venant La seconde condition cette propagation massive des Textes dans le texte fut redevable d une d couverte majeure de la Renaissance celle entreprise par Gutenberg associ Johann Fust et Pierre Schoeffer du caract re mobile de l imprimerie typographique Nous aurions tort de ne pas nous accorder une digression de quelques mots sur l branlement philosophique et plus encore osons le mot le tournant historique qua pu repr senter la mise au point de ce dispositif pourtant infiniment simpliste Pour s en tenir la l gende aurait t en tudiant le fonctionnement d un vieux pressoir vin que Gutenberg aurait con u l id e d un proc d qui ferait
159. alisse et de Ruquier blandices d un oreillette Je suis qui Je suis donc On doit admettre que quiconque nonce une vidence du type je suis qui je suis ou je suis moi dit coup s r la v rit Par quelques bouts qu on prenne la chose elle reste 60 bien banale Il n y a pas lieu d en faire un monde Pas de quoi laver de la vaisselle propre Pas de quoi s entortiller dans la complication Pas de quoi quoi r pond la chouette de la philosophie C est oublier la r galade que la chev che peut prendre faire des scoubidous avec des barres de fer On peut tout compliquer pourvu qu on parle allemand Il serait trop ais de concevoir cette expression je suis qui je suis comme une tautologie Trop simple d en faire une quation une auto r f rence creuse comme l galit A A S il est une chose dont l homme est incapable ainsi que l ont chacun montr Pascal Heidegger Rousseau Sartre c est de co ncider avec son tre en soi Il est une somme de qualit s d emprunt Il est en dette envers lui m me Il est un devenir Il est une libert contrario premier message Dieu n est rien de tout cela Dieu n emprunte rien Il est les qualit s dont les hommes participent par voie d analogie saint Augustin Si Dieu tait en dette il serait imparfait d s lors il ne serait pas Dieu or il est Dieu donc il n est pas en dette Au reste Dieu
160. an ais et russe les cas d autres pays tels que la Gr ce l Espagne l Allemagne la Belgique l Italie la Suisse se r v lent galement propices ce genre de d monstration tous ayant pour fondement une matricielle mais n anmoins conjecturale culture indo europ enne Les USA tout comme le Canada cette colonie fran aise qui a mal tourn sont en revanche des tats trop r cents pour satisfaire notre th orie Celle ci n a pas pour ambition d pouser les contours d un pass colonial complexe et n buleux mais de permettre une relecture trifonctionnelle la fois synchronique coexistence des trois fonctions et diachronique substitution des fonctions dominantes de la chronique de l Ancien Monde De fait pour dissiper tout risque de malentendu rappelons que si notre mod le revisit de la trifonctionnalit couvre une p riode de temps beaucoup plus tendue que celle de Dum zil celle ci ne saurait d border l espace g ographique que Dum zil lui assignait Il s agit en effet d une structure indo europ enne qui n est passible d innerver que des cultures indo europ ennes Il serait vain 125 de vouloir l appliquer des aires culturelles ne ressortissant pas ce que Huntington appelle notre aire de civilisation des cultures d Extr me Orient du Proche ou du Moyen Orient Hors de son champ d application le paradigme de la succession des fonctions dominantes royale puis g
161. angue Internationale Il y eut encore le cosmorant le langage pour la paix universelle dont il se dit que l on discute toujours l Unesco Il y eut encore Graal des linguistes du si cle dernier l indo europ en ou indo germanique postul d s le XVII si cle sous le nom de scythique en quoi on voulut voir la pouponni re de toutes les langues europ ennes Une proto langue Un Paradis perdu L indo europ en vaut aujourd hui pour ce qu il est une projection r trospective de m me que le big bang dans la cosmologie du XX si cle on ne l observe pas on le postule cela en inf rant des conditions pr sentes des tats ant rieurs bien noter que le big bang est aujourd hui battu en br che par les deux principaux mod les de la physique contemporaine th orie des cordes th orie quantique boucles De m me l indo europ en ne doit pas tre appr hend comme un fait historique mais comme une heuristique une pure hypoth se de travail 155 Le point de d part le point de tension qui donnerait souffle cette enqu te est l engouement la c pour le sanskrit et la r v lation cons cutive de l unit sous jacente aux dialectes archa ques sanskrit perse avestique grec ancien latin C est un magistrat anglais aux Indes Sir William Jones qui est l origine de l hypoth se d une langue m re Dans une communication la Soci t Linguistique de Calcutta en 1786 il la
162. ans la poubelle On pense Malone meurt roman son exclamation Oh les beaux jours pi ce en deux actes manqu s mais plus encore Fin de partie Dans Fin de partie Beckett d nude en quelque sorte le processus que 216 masque parce qu il nous horrifie cet indicible du d labrement Nell et Nagg parents de Hamm protagoniste principal sont deux culs de jatte qui vivent dans deux poubelles de fer dont le h ros soul ve parfois l un des couvercles lorsqu ils veulent s exprimer ou cracher du magot Prime la casse Pour nous lecteurs c est une all gorie un triste tat des lieux C tait hier une mise en garde un avant go t mais qui alors s en serait inqui t Le spectateur de 1957 aurait il pu s imaginer ce que pareil traitement pouvait avoir d annonciateur dans une soci t qui aujourd hui cache ses vieillards dans les hospices et r ifie ses l ments les moins rentables en d tritus vivants Nous sommes ainsi des hommes de lettres fa onn es par la litt rature qui elle m me la litt rature nous apprend qui nous sommes Mais nous ne sommes pas qu instruits ni d couverts par l criture nous m mes sommes livres anthropogrammes sur pattes Les lettres que nous sommes proc dent de la culture autant que nous les y mettons Elles se retrouvent a fortiori dans la nature dont la culture n est que le prolongement A T C G S rialit d acides Ainsi nous d fin
163. ans toute l Europe se multiplient les tats policiers les dictatures et totalitarismes militaires Mars avait eu raison de Jupiter 109 Dans le sillon du plan Marshal vint soixante huit et la liquidation par le monde libre du programme du CNR Un an plus tard De Gaulle se suicide par r f rendum Le relaie Pompidou lequel ne laissera pas fort de son exp rience acquise aupr s des financiers de la banque Rothschild de faire passer la loi de 73 dite loi Rothschild interdisant le financement du d ficit d tat sans charge d int r t par la banque nationale cause v ritable de la dette souveraine les int r ts de la dette contract e depuis lors aupr s des banques priv es s levant la d cimale pr s au montant de l imp t sur le travail Giscard prend la rel ve pr pare l cu qui deviendra l euro Mitterrand lui succ de Traumatis par le charnier de 39 45 il se rallie Jean Monnet le Financier pour s engager tous azimuts dans le giron de la communaut europ enne L id e tant de remplacer la souverainet des peuples tenue pour responsable de l accession d Hitler la t te de l Allemagne par une technocratie transnationale Outre Monnet ce sont lisabeth Tessier th sard e par Maffesoli et l minent Jacques Attali qui le conseillent sur les dossiers conomiques trange alliance que celle de la Kabbale et de l conomie Le pouvoir politique est alors t
164. ar des marchands du temple des experts coopt s manant tous de banques am ricaines ou ayant fait leurs classes dans les r seaux de l oncle Sam Ces gens r digent au lieu des peuples les constitutions qui lient les peuples imposent l ultralib ralisme la d r gulation et la titrisation de la dette au profit des banquiers Il est alors compr hensible que l on ne tienne pas ce que les citoyens europ ens prennent connaissance du contenu de ces trait s qui les maltraitent Les travaux d tienne Chouard de Pierre Jovanovic et de Fran ois Asselineau taient inesp r s Trop tard Ils sont venus trop tard Le mal est d j fait Si les math matiques sont le langage de l univers comme l admet Galil e l Europe b gaie celui des financiers Nous sommes bien loin de la langue de Moli re Bien loin de ces poques glorieuses o la France rayonnait de sa culture et de ses arts donnait le ton le la exemple toutes les cours du continent Elle avait tout pour elle les arts et les humanit s la hardiesse r volutionnaire la puissance militaire Elle avait tout conquis il ne lui reste rien Elle avait tout conquis on lui a tout vol Sa langue faisait autorit elle humiliait celle de Shakespeare de Goethe de Dante de Cervant s et de Tolsto d accord c est excessif Bien rares sont aujourd hui ceux qui la parlent encore m me parmi les Fran ais Les historiens et les lin
165. arce qu ils ne vivent pas dans le m me monde Ils font d un m me concept un usage diff rent Souffririons nous que les Anciens et les Modernes diff rent entre eux par les croyances et leurs croyances des n tres et nous devrons subs quemment admettre qu autant leur mani re de penser que l tat de leurs sciences nous seraient inscrutables Donc pour Fodor et Pore le holisme est inconsistant Oui Non C est vendre la peau de Pours avant de l avoir tu Aller trop vite Trop loin Mal propos Reprenons nous quitus pour ce qui rel ve du diagnostic Oui pour l inscrutabilit nous n aurions pas mieux dit Non pour la fin de non recevoir De la mutuelle opacit des paradigmes ne s ensuit pas l inanit de la th orie syst matique des connaissances C est une d monstration bien fade que celle qui part des cons quences d sagr ables certes mais cons quentes d une th orie pour en saper les bases Plut t bancroche cagneuse la sophistique logiquement sale Raisonnement vache ne surtout pas confondre avec l apagogie plus trivialement connue sous son nom de guerre de reductio ad absurdum raisonnement par l absurde L apagogie consiste pour sa part faire valoir par une d marche purement analytique que la proposition controvers e conduit d elle m me des contradictions soit dans la conception auto contradiction 426 soit au regard d autres principe
166. ases et les mots parce qu ils sont fr res de lait fils et prolongations de l arbre homoousios dit le synode engendr non pas cr de m me nature que le p re Pareil constat rend concevable un exercice critique en apparence risqu mais non d nu de pertinence Borges en a beaucoup us lequel consiste s emparer de n importe quel livre sur une tag re et consid rer ce livre pr lev l aveuglette comme constituant le commentaire de n importe quel autre Pareil constat pose galement d autres questions Si l uvre na tre est une compilation d uvres ant rieures si la parole est un emprunt et l criture r criture alors le d j vu dicte la plume de la plupart des crivains mais qu en est il du reste Que deviennent ils ces inventeurs non inspir s ces auteurs authentiques m me de s arracher aux constructions intellectuelles pass es pour eux m mes faire cole Que deviennent ils ces hommes gr ci s par la th ia mo ra Des parricides pour ainsi dire car eux composent et ne recomposent pas Ils n embo tent pas le pas de leurs pr d cesseurs Ils cr ent leur propre voie D blaient de nouvelles sentes et faisant cela ils ferment des chemins En connaissance de cause ils savent aussi le crime qu ils pr m ditent chaque fois qu ils prennent 207 la plume cesser d entretenir les reliques litt raires c est condamner celles ci l ef
167. assides Sindbad quitte son pays pour faire fortune en mer Ses deux premi res vir es s inspirent de traditions indiennes Elles le rendent riche Mais Sindbad se languit Il s ennuie de la mer Gris par ses premiers succ s le jeune marin rempile pour un 202 troisi me voyage L culminent les emprunts Pillage sonnerait un tantinet plus juste Sindbad rassemble donc ses anciens compagnons depuis l embarcad re de Bassorah pour mettre cap au large Son b timent file droit sur l horizon Un premier quart de travers e se d roule sans encombre mais les nuages d j s amoncellent mena ants recouvrent le soleil Les vents d abord cl ments changent leur fusil d paule Le tonnerre gronde le ciel clate en gerbes lectriques les clairs luisent La foudre fond sur le m t d artimon le pulv rise en un craquement sinistre Typhon s est d cha n Sindbad n en m ne pas large Tandis que le vaisseau ballotte de de l la mercie des flots une masse ombr e se pr cipite la rencontre de l pave Le raclement d une coque donnant contre la pierre serait la derni re chose dont il se souviendrait Lendemain t t La houle s est apais e L quipage compte ses morts Ou plus exactement par conomie de temps il compte ses survivants Bonheur dans leur malheur le navire fracass tait venu s enchatonner dans les brisants d un fjord En outre la compensation se montrerait la hauteur
168. atis e C est cette occasion que le savant serait devenu un scientifique et l exp rience exp rimentation L exemple canonique le plus souvent cit dans les manuels est celui de Pascal en fait de son 294 cousin reproduisant au Puy de D me l exp rience ordinaire du vide esquiss e par Torricelli Torricelli l ve de Galil e auteur de la loi du m me nom dont la formulation figure avec une bonne ann e d avance dans la correspondance de Descartes Huygens Une exp rience venant en sus d inaugurer la m canique des fluides jeter bas l un des pr ceptes phares du Stagirite la nature a horreur du vide sinon dans les esprits pr cise ailleurs Pascal Et d Alembert d en repasser une couche en inventant l piphanie tardive de la raison et par contraste simultan Chevreul la m di vale superstition Moyen ge ombre Science moderne clair e Par idolies nous frappons des visages dans la pierre morte d un pass sculpt par les vainqueurs Henri Bergson au demeurant expose dans L nergie spirituelle que c est leur faveur d apr s les phosph nes naturels qui apparaissent lorsqu on ferme les yeux que sont labor es les images de nos r ves Nos r ves Nous les r vons ces qualit s ce saut quantique ce bond qualitatif Ils sont mirages et lieux communs qu il faut d mystifier La science moderne ne nous tombe pas du ciel Des arrhes du Moyen
169. ats de la th orie m re Une telle r forme ne se pourrait mener qu au prix d un amendement d une part de l tagement et de la subordination des trois fonctions de l autre du statut de l augment religieux Nous retrouvons ici les deux verrous pr c demment cit s En somme la subordination des trois fonctions ne serait pas statique mais dynamique Quant la dimension religieuse elle serait l apanage non pas imp rieusement de la fonction royale ou r galienne mais de la fonction dominante Or la fonction dominante n est pas n cessairement pour nous la fonction r galienne Est dominante celle des fonctions qui fait inspire ou libelle les 96 constitutions qu importe qui les vote La fonction x r galienne a d abord domin conform ment la vision 5 Une certaine propagande tr s l honneur dans la Pravda r publicaine voudrait que le suffrage universel f t synonyme de d mocratie C est falsifier le sens des mots et par effet retour mutiler la pens e Le syst me repr sentatif est en effet l inverse de la d mocratie celle dont nous entretiennent Aristote Montesquieu Rousseau tous les penseurs classiques jusqu la dissolution du concept dans la contre r volution fran aise concept ressuscit plus tard par Kropotkine Proudhon plus r cemment Bernard Manin dans son essai sur les Principes du gouvernement repr sentatif La v ritable d mocratie d mocratie d Ath nes
170. au corps dans le cas du lecteur ou du corps la lettre dans l acte d criture rien n est instantan Il faut compter avec un troisi me terme Une troisi me corpor it celle du support de l criture la feuille La feuille comme corps interm diaire entre deux corps de lettres Si la surface fibreuse et granuleuse du papier brut voque parfois celle de 250 la peau lors qu il y a bien longtemps que nous n employons plus le dispendieux v lin le parchemin d ovin ou de bovin c est fondamentalement parce que toute peau est une surface d abord plus ou moins lisse que l existence grave l eau forte La peau est une surface o s inscrit tant t la m moire des gestes des caresses et des sensations qui ont pr dispos la vie de chacun Elle absorbe galement les maux qui sont ses mots autant physiques que passionnels La peau ne ment pas La peau nous met nu L emploi de cr mes r paratrices on parle aussi de masque la chirurgie de plus en plus pr coce ou la passion des modes qui rivent les yeux sur le v tement seraient peut tre autant de ruses visant dissuader autrui de lire en nous comme dans un livre C est que le papier d criture partage avec la peau la caract ristique d tre la fois une surface d inscription et une surface de lecture On peut tenter toute sorte de gommage en vain pour l imagination il n y a pas de papier vierge Au reste quel
171. axiomes principes invitent r examiner sous une lumi re externaliste lessor de la philosophie des sciences Ci joint un panorama r capitulatif mais non pas 329 exhaustif de ces grands drames la fois politiques philosophiques et scientifiques facteurs de cet essor e 1829 Lobatchevski met en relief l impossibilit de d montrer le cinqui me postulat d Euclide Tir des El ments 300 av J C ce postulat stipule que par un point ext rieur une droite il passe une droite et une seule parall le la droite donn e En r v lant son arbitraire Lobatchevski le rendait dispensable et de ce fait ouvrait la voie l laboration d autres g om tries dont celle relativiste d Einstein G om tries courbure positive hyperbolique Lobatchevski Klein Poincar pouvant inclure un nombre illimit de parall les ou elliptique courbure n gative Riemann n en admettant aucune Cette prolif ration l infini de nouvelles axonom trique ne serait pas sans comporter de substantielles implications philosophiques Le lieu de la g om trie tait jusqu pr sent le seul bastion de certitude qui demeurait la pens e classique D abord avec Descartes lequel identifiant mati re et tendue fonde la g om trie analytique cf G om trie 1637 Descartes en d autres termes fusionne l alg bre et la physique ouvrant celle ci la judicature de l vidence Ses s
172. bhi rarchies Si les anciens ou les anc tres ou bien les patriarches du village jouissaient de tels gards au sein des soci t s appel es traditionnelles ce n est pas tant qu on estimait leur devoir cette reconnaissance un change de bons proc d s c est qu ils taient le 209 m morial vivant de tout un peuple qu ils en savaient de fait un poil plus long que tous les autres qu ils conservaient toujours par devers eux le b n fice de l exp rience Ainsi disposaient t il toujours sur leurs filleuls d une certaine longueur d avance Inestimables leurs bons conseils se faisaient rares D autant plus rares qu inestimables ils avaient force de loi La pesanteur de l ge pr tait leurs paroles une aura sapientiale Pr servons nous toutefois contre les biais de g n rosit On respectait peut tre moins chez les anciens les anciens par eux m mes qu travers eux leur savoir faire valeur utilitaire leur aptitude f d rer valeur politique arbitrer les dissensions valeur juridique puis transmettre des mod les valeur morale en racontant des mythes valeur sociale et religieuse Ils avaient un v cu donc un pass passible d clairer l avenir Les vieux c tait la torche que l on brandissait face aux t n bres de l inconnu Les vieux savaient ne craignaient plus Il avaient tout connu Avaient v cu Vaincu Aussi pour les avoir d j maintes et maintes fois af
173. biais id ologiques et politiques de toute farine qui furent le lot des cent derni res ann es D bat tranch d avance Terrain min Non neutre Dans son ouvrage Les langues du Paradis dont le sous titre Aryens et S mites un couple providentiel est soi m me tout un programme Maurice Olender rend compte de la mani re selon laquelle s est structur e 159 l opposition des langues indo europ ennes et de l h breu ancien une langue que l on s imaginait jusqu la Renaissance tre la langue originelle pratiqu e par l humanit De Platon pour exemple on disait qu il tait le passeur d une infime bribe de la R v lation faite aux h breux Mo se lui m me n tait que le maillon d une cha ne inaugur e par l Herm s Trism giste cf Festugi re se transmettant la v rit scell e par le Corpus Hermeticum L h breu en cette mati re le disputait aux hi roglyphes cf Strabon Plotin Jamblique saint Augustin Marcile Ficin Pic de la Mirandole Entr e dans l re moderne la qu te de la langue m re prend un tour in dit De religieuse elle devient politique De marginale critique De linguistique elle devient id ologique bien que la linguistique nous le verrons le soit toujours d embl e L entr e dans l re moderne consacre le glissement de cette id e de langue originelle commune vers celle de peuple originel commun Glissement dont les grandes phases sont d ploy es d
174. bilit de Dieu Une th matique qui se retrouve au IX si cle synth tis e par John Scot Erig ne En l occurrence affirme le th ologien nous ne savons pas ce qu est Dieu Dieu lui m me ignore ce qu il est parce qu il n est pas quelque chose Litt ralement Dieu n est pas parce qu il transcende l tre Dieu est essence Il n est sujet ni devenir Il est l Acte au del de l tre Est ce pour nous condamner au recueillement mystique Ou bien y a t il un faux fuyant Peut on parler de ce qui transcende l tre On peut fait valoir Damascius Par soustraction Par n gation Apophatisme Si l on ne peut simplement dire ce que Dieu est encore peut on se figurer ce qu il n est pas Dieu certes ne peut tre dit et c est pourquoi il incombe d inventer un 35 discours sp cifique pour le non dire On doit Denys l Ar opagite d avoir donn cette approche ses lettres de noblesse Pour peu que ce dernier soit bien l auteur des uvres qu on lui attribue la r flexion du philosophe n oplatonicien pose les pr mices en Occident le soufisme oriental l ayant d j formalis e d une tradition relay e par la patristique sous le label de th ologie n gative On parlera de Dieu de l ineffable la mani re dont Kant beaucoup plus tard nous instruira des choses en soi Aborder Dieu mest pas une mince affaire Quant le d finir c est presque un contresens La quadrature du cercl
175. c est galement prendre conscience que nous ne nous repr sentons jamais que de mani re inauthentique Ou plus exactement prendre conscience que ce qui constitue en soi la subjectivit ne peut tre per u Il s agit donc pour Kant de mettre parit pist mologique le sens interne avec le sens externe quant leur mani re formelle d accueillir le donn de nous porter ensuite reconna tre le recours incontournable en vue de constituer des connaissances aux autres facult s charg es de concevoir d organiser de structurer et d unifier les ph nom nes En sorte que la conscience de soi n est jamais qu empirique et de facto ph nom nale Elle est conscience d un moi lest des 371 conditions de l exp rience pas d un moi noum nal con u comme chose en soi Une science qui affecterait la prendre pour objet ne peut d s lors qu tre une pseudoscience Le seul discours sur l me auquel l auteur consent une pertinence ne saurait tre qu historique Pareille d monstration n est pas sans comporter un certain nombre d tapes Nous prendrons d abord acte de ceci que l intuition interne ne se puisse figurer sans le concours de l intuition externe cependant m me qu elle n en rel verait pas En quoi le temps ne sera justiciable que d une repr sentation analogique traduction approximative de ses propri t s sur la trame de l espace Que cependant il do
176. canard lapin vous y verrez selon la perspective soit un canard soit un lapin jamais les deux ensemble Vous basculez du canard au lapin vous ne comparez pas 275 Canard lapin Si cette image est associ e au nom du psychologue am ricain Joseph Jastrow l homme mwen est pas l inspirateur On n apprendra probablement jamais qui fut l origine de la premi re esquisse publi e pour la premi re fois en 1892 dans un quelconque canard satirique munichois le Fiegende Bl tter Qu importe au reste Son int r t r side ailleurs La figure du canard lapin a la propri t d tre bistable ou r versible Ce qui signifie que l il humain y per oit 276 alternativement l un ou l autre animal jamais les deux ensemble L esprit ne re oit pas des formes comme un papier buvard intentionnel il acte des synth ses C est que l esprit ne per oit pas d abord des couleurs et des lignes mais des concepts images ensuite des lignes par d composition d ensembles D monstration tait donn e que le regard n est jamais objectif mais toujours charg d interpr tation Il faudrait n anmoins attendre Brentano et l mergence de la psychologie de la forme pour qu un auteur comme Cassirer en explore toutes les cons quences Alors le ph nom ne gagnerait toute son amplitude L image serait reprise passant de main en main de plume en plume de discipline en discipline pour tre examin
177. ce Aussi faut il penser ce paradoxe que l esclavage n existe pas pour les esclaves d Oceania mais il existe Non pas en soi car rien n existe en soi mais au moins en esprit chez trois groupes de personnes en l occurrence pour Winston Smith personnage principal pour la inner party chaperonn e par Big Brother la synarchie d Oc ania enfin et plus encore pour nous lecteurs et spectateurs de 7984 Pas de conscience sans mot Un seul terme vous manque et tout est d peupl Car le Mot est la Chose Pas plus qu il n est distinct de la pens e le mot n est pas d lier de la chose qu il produit de la figure ou du concept qu il rend pr sents notre esprit Des motifs se d coupent sur la toile d une structure articul e de signes qui ob issent des lois propres Alors seulement la chose nous appara t et l nonc prend sens Pas sans Pas autrement C est l sa dimension proprement perceptuelle On doit Pierce d avoir en 1904 labor le s millant concept phan roscopie cf crits sur le signe briguant la succession d une improbable ph nom nologie fourre tout dont personne au final ne sait vraiment ce qu elle est Il qualifie l parpillement d avant la perception r elle lorsque l esprit embrasse et brasse des aplats d univers masses indistinctes encore ind m lables infans Monde 255 contigu d avant la d miurgie par le concept le Ve
178. ce savoir perturbe un amour propre Qui heurte ce savoir ne peut le faire qu au nom d une conception nouvelle Cette conception a parti li e nos concepts migrateurs par cons quent maille partir avec nos guivres s dentaires La r action ne se fait pas attendre Sus l insurrection Plut t l teindre avant qu elle ne s tende Il faut la tuer dans l uf il faut glisser des constricteurs dans le berceau d Hercule Que les efforts de sa poliorc tique s chouent sur les remparts de marbre du n ant cet effet tout est permis pourvu qu on mette le 321 silencieux On jette des allumettes sur le pennage d Icare On rebouche les taupi res On rafistole bon an mal an les br ches ouvertes par les sacril ges On ripoline On retapisse On rafra chit les murs demi boul s comblant les fentes par des cavillations de placopl tre Sans se d monter on tire les bords ce ne sont jamais que peccadilles En bref on sauve les apparences Sauver les apparences Duhem exprime ainsi la vocation des sciences Il n a que trop raison plus qu il ne l imagine Sauver les apparences n est ce pas en temps de science extraordinaire Kuhn le programme r solu de la communaut des sciences Quel proc d n emploie t elle pas face l inconvenance vultueuse des destructeurs de monde pour pr server sa rente viag re Garder le sceptre nous sommes chez Machiavel On aurai
179. celle des diff rentes options inductive hypoth tico d ductive etc de justification des th ories Popper ass ne sur ce terrain un pochon d cisif l pist mologie positiviste du XX si cle Les th ories ne sauraient tre justifi es m me sur la base d un tr s grand nombre d observations seulement mises l preuve test es en vertu d une logique du trial by error qui doit beaucoup l volutionnisme darwinien Une th orie de fait ne peut tre appr ci e pour vraie elle nest que plus ou moins robuste cf Pascal Nouvel Philosophie des sciences L astrologie tait une science avant de devenir une pseudoscience mais sans l astrologie l astronomie ne serait 341 jamais n e Idem de l alchimie de la mantique ou plus encore de la philosophie Tout est volutif friable Popper si l on s en tient au texte ne rejette pas d ailleurs cette part d imaginaire qu il estime n cessaire l laboration des sciences cf Le r alisme et la science Popper n est pas comme Comte un adversaire born de la m taphysique une sorte de th ologie graduellement nerv e par des simplifications dissolvantes cf Cours de philosophie positive Premi re le on 1830 Auguste Comte si l on ose dire r gle son compte la m taphysique Popper nuance Les hypoth ses telles celle de l atomisme grec ont une jeunesse sp culative ces hypoth ses doivent tr
180. cens e d couvrir pour la premi re fois le principe du paratonnerre Parfait nous dirons nous Tout cela est bel et bon n tait que tout cela est faux Un d tail rien de bien grave rien d assez grave semblerait il pour que l on ait cru bon de r viser la cat ch se scolaire Pour nous abordons les de front ces d tails si futiles Le XVIIIe si cle est une poque cruciale bien des titres Beaucoup d intellectuels s int ressaient l lectrostatique laquelle n tait encore qu ses balbutiements C tait une science en devenir entour e 296 de myst re Un certain nombre de chercheurs en taient arriv s par des voies diff rentes concevoir la foudre comme un ph nom ne apparent ou analogue aux tincelles produites en condition de laboratoire Si tel devait tre le cas elle devrait fondre sur les pointes L histoire officielle raconte alors qu en 1752 Franklin aurait con u de profiter d une m t o houleuse pour envoyer un cerf volant sous un nuage Le cerf volant battu par les vents orageux aurait t touch par un clair et parcourant le c ble de l lectricit aurait induit une tincelle dans une cl fix e au sol Franklin pr cise qu il faut attendre que la pluie humidifie le c ble afin qu il conduise l lectricit ensuite seulement qu une tincelle est susceptible de se produire au sol Rien que de tr s logique Logique apparemment apparemment seulement Malheur
181. comme la substance s oppose l accident le permanent au passager 328 deviendra le chef de file de ce mouvement en d grossit le credo artistique d s le premier des Sept Manifestes Dada 1924 Dada est alors officiellement mort Dada reste dans le cadre europ en des faiblesses c est tout de m me de la merde mais nous voulons dor navant chier en couleurs diverses pour orner le jardin zoologique de l art de tous les drapeaux des consulats do do bong hiho aho hiho aho Et de conclure avec brio Dada ne signifie rien Non moins absurde tait cette poque l cole surr aliste et concurrente d Andr Breton dont l pique Manifeste para trait la m me annus mirabilis L pist mologie fran aise est pleinement tributaire de ce contexte cf Anastasios Brenner Les origines fran aises de la philosophie des sciences N e au d but du XX si cle tendance plus historisante que ses cons urs am ricaines et britanniques elle co ncide avec les grands dessaisissements philosophiques politiques scientifiques l uvre dans la soci t Physique logique math matique toutes les cat gories concepts et certitudes l gu s par les philosophies anciennes finissent bouillant s sous la br lure des laves de Pomp i Ces grands saccages mettant mal non plus seulement le paradigme ancien mais galement la pertinence de l approche scientifique classique outils m thodes
182. conceptuelle du temps en cela que sans la dimension du successif le changement serait une pure contradiction et ne saurait par cons quent faire l objet d une aperception Ne satisfaisant pas au second des principes de la logique tablie par Leibnitz la non contradiction il ne peut donc en toute rigueur tre connu la faveur d une simple analytique de nos concepts Pas plus au reste n est il fond l tre par induction logique que par le biais d induction empirique quoi qu en ait pens Hume Le mouvement m me pour tre appr hend con u pens n a d autre choix que de solliciter les ressources heuristiques du synth tique a priori Nous ne pouvons d s lors poursuit l auteur tracer un objet en pens e ou figurer le temps et concentrer d un m me mouvement notre attention sur lacte de synth se du divers par lequel nous d terminons de fa on successive le sens interne et par l en celui ci sur la succession de cette d termination L auteur semble ici sugg rer que l acte de synth se autrement dit la liaison du divers intuitif recueilli dans et par la sensibilit chappe en tant qu activit la conscience que nous avons de cette synth se La conscience empirique se donne pour spontan e et c est bien dans la spontan it que nous pensons le monde Cette spontan it est celle de l entendement qui d termine le sens interne et lui assigne identit conform ment
183. contre pas dans la nature deux corps se d pla ant de mani re rectiligne une vitesse constante comme le voudrait le principe d inertie La physique th orique travaille sur des milieux sp culatifs elle m conna t les impuret s les contingences et les impond rables toutes ces variables impr visibles et qui font tache mais n en restent pas moins le lot de tout milieu r el b Une autre pr cision en compl ment de la pr c dente concerne l expression vitesse de la lumi re Il convient d ajouter dans le vide Vitesse de la lumi re dans le vide th orique Si comme nous l avons dit aucun objet fors nos supputatifs tachyons ne peut outrepasser cet invariant dans le vide l outrepasser au sein d un m me autre milieu reste en effet possible les neutrinos dans l eau se 382 meuvent des vitesses de beaucoup sup rieure celle de la lumi re dans l eau C est l origine de l effet Tcherenkov se traduisant empiriquement par un halo bleut colorant l eau de refroidissement baignant le c ur des r acteurs des centrales nucl aires c Dernier rappel la valeur c est une constante Non pas constante au sens o l entend la m decine constante s oppose bien au contraire variable La constante c est encadr e par deux principes qui la d finissent telle dans chaque r gion et en tout lieu principe cosmologique faible toute poque et phase de l u
184. coutume d en d sirer plus qu ils en ont On regrettera que l ironie d une citation aussi surexploit e n ait pas t davantage relev e Il suit de cela poursuit l auteur qu il n est pas vraisemblable que tous se trompent L esprit pour peu qu on l applique bien irait pallier l imperfection des sens La v rit serait dans l vidence et l vidence le crit re de la v rit La messe est dite On a parl comme on parle d amour cette r alit promise la raison On a brigu ses gr ces ses charmes sa nudit port e de main La g n reuse s offrait toutes les investigations en tout bien tout honneur On est all jusqu parler l all gorie ne trompe pas d une r alit voil e par la Maya pour exprimer ce d v tement des choses sous la caresse fougueuse d un esprit peu farouche Ravi de cette intimit le sens philosophique se voulait d niais Il se croyait admis aux v rit s les plus fondamentales devenues transparentes Sublime accord de l vidence et de la connaissance quand tout allait de soi Et que tout allait bien Quelle d convenue dut tre alors la d couverte de ce monde infiniment trange qui d montait tous ces principes les uns apr s les autres intelligibilit le caract re repr sentable et concevable de l existant localit toute chose occupe un lieu qui lui est propre causalit jamais 393 d effet sans cause pas de f
185. cr e d un pendant religieux consubstantiel la fonction de r gence Cette annexion pour tre pertinente lorsque la royaut domine sur les autres fonctions cesse de valoir lorsque les hi rarchies se recomposent Loin d tre la seule ombre d une fonction la dimension sacr e nous semble composer avec la fonction dominante quelle que puisse tre cette fonction Le terme de hi rarchie le d montre assez bien assortissant 94 les vocables hieros sacr et arkh le pouvoir Elle est mobile opportuniste c est un augment pas une constante mais une variable d ajustement Le bien fond de tout ce qui pr c de repose sur une id e que Dum zil n envisage pas que la fonction pr dominante puisse n tre pas la fonction r galienne C est le second verrou qu il impose sa th orie l immutabilit dans l ordre et dans la subordination des trois fonctions Immutabilit de mise l ge classique et sous le Moyen ge mais d plac e lorsque l on sort de l appareil d Ancien R gime or Dum zil ne sort jamais de l appareil d Ancien r gime pr cis ment parce qu il postule cette fixit Un postulat qui le contraint resserrer son analyse dans les limites d une p riode d finie scell e par la R volution fran aise Il semblerait toutefois que les fonctions ne s alt rent pas seulement les classes qui les incarnent et que ces classes en prenant le pouvoir portent
186. culier allait fondu et confondu au hi ratique Vient l ge axial et tout change brusquement Jaspers regarde cette p riode comme d cisive dans l histoire des id es subs quemment des repr sentations Pour des raisons encore inexpliqu es un certain nombre de grandes figures religieuses et philosophiques la distinction n est pas trac e font leur apparition aux quatre coins du globe Essaiment en Chine les uvres de Lao Zi Lao Tseu et Confucius en Inde les Upanishad et les enseignements de Siddhartha bouddha Zoroastre Zarathustra pr che en Iran se diffusent au Moyen Orient les livres sapientiaux des Grands Proph tes de l Ancien Testament dont lie J r mie Isa e I et II ce sont en Gr ce Hom re les physiologues cyniques et 144 sto ciens Platon La Chine trouve son canon confuc en sur le fondement duquel elle labore sa conception du monde et le Japon construit son syst me englob cf Alan Macfarlane nigmatique Japon Tandis qu une grande partie de l Inde et de l Asie centrale dig re sa r demption bouddhiste l extr mit occidentale du continent con oit les solides fondations des religions monoth istes juda sme christianisme islam lesquelles passement es de m taphysique grecque allait bient t vampiriser une grande partie de la plan te pour en finir avec une id e re ue le christianisme est aujourd hui une religion en expansion Six cent ann
187. d intuitions empiriques participent sans conteste de l inn isme et de l id alisme C est un donn m taphysique s actualisant par l exp rience mais pr c dant toute exp rience Or sur ce point l auteur ne s explique pas L o cesse l vidence le silence est de mise 436 Flaubert disant de la b tise qu elle consiste vouloir conclure le lecteur comprendra que nous nous esquivions ici un peu abruptement 437 438 Du m me auteur Le Dernier Mot 2008 Kant et la Subjectivit 2008 Les Texticules t I II I 2009 2012 Somme Philosophique 2009 2012 D un Plateau l Autre 2012 Sociologie des Marges 2012 La science moderne ou Le rasoir de Galil e 2013 Une br ve histoire des Mondes 2013 Plan te des Signes para tre Apocoloquintoses para tre Mythes l cran para tre 439 440 Les PDFs gratuits et les livres papiers sur commande sont disponibles l adresse http texticules fr nf 441 442 443 Version 1 0 Derni re m j Novembre 2012 Copyright 2012 Fr Mathieu ISBN 978 2 9542395 3 8 Fr d ric Mathieu Contact fred mathieu live fr LI 0 8 444
188. dans l intuition externe coextensive de l intuition interne D aucuns n ont pas manqu de voir dans 376 cette n cessit sens unique qui s imposerait tout objet de l intuition externe d tre galement configur par la forme du temps le t moignage d une pr cession logique et d un primat pist mologique du sens interne sur le sens externe Si donc l espace est le seul sens qui nous renvoie l ext riorit le temps constitue quant lui la forme universelle de tous les ph nom nes priori donc ant rieure toutes nos exp riences la forme du sens interne constituerait par cons quent cette auto affection originaire non d riv e et pure transcendantale constitutive des ph nom nes qui le remplissent successivement moi empirique et sur laquelle reposent toute connaissance et toute conscience Sens externe Sens interne Forme espace Forme temps Ph nom nes ext rieurs Ph nom nes int rieurs et ext rieurs Surgit pourtant une autre difficult autrement plus retorse le temps est bien avec l espace la condition a priori des ph nom nes externes et de la notion de succession qui rend pensable le mouvement mais il n est pas possible de le repr senter sans supposer le pr alable de la perception d un mouvement Nous n avons pas d intuition pure du temps Comme il a t tabli dans l sth tique transcendantale le temps ne se r v le nous tout comme l espace
189. dans leur volution cf Introduction l tude de la m decine exp rimentale chapitre IL 3 Une th orie quoiqu on en pense n affirme rien de d finitif Elle ne peut qu tre r fut e jamais ent rin e Que l on ne puisse jamais tenir une th orie pour vraie seulement la r futer cela peut tre d montr l aune de la logique la plus l mentaire logique du calcul propositionnel Soit H une hypoth se ou th orie et P une pr diction Une pr diction peut se r v ler vraie sans pour autant fonder une hypoth se Elle ne pourrait au mieux que la consolider tester sa robustesse Ce qui se peut transcrire de la mani re suivante H gt P P H gt P P H 405 Telle hypoth se implique Telle hypoth se tel ph nom ne le implique tel ph nom ne le ph nom ne conjectur a lieu ph nom ne conjectur cela n implique pas que manque l appel en tant l hypoth se soit vraie le qu elle impliquait ce ph nom ne peut avoir ph nom ne l hypoth se est d autres explications caduque La gravit ne se laisse pas conclure de l exp rience de la pomme qui tombe Cette exp rience quoique mille fois renouvel e jamais n autorisera conclure d aucune loi supposer par impossible qu un jour la pomme cesse de tomber cette exp rience unique suffira seule ruiner l hypoth se La th orie fautive n en sera pas remerci e pour autant L anomalie n est pas r dh
190. date la m me observation devait permettre Louis Pasteur de mettre en vidence l existence d organismes jouant en ana robie dans la fermentation du vin un r le peu pr s similaire celui des levures In vino veritas les microbes taient n s et ils d endormir parmi lesquels pratique celui de relever les morts Comme la Danette Danone 51 taient fran ais Pr cis ment en les d solidarisant de la rame d impression l orf vre strasbourgeois rendait les caract res interchangeables et r utilisables Cette invention signerait l acte de naissance de la s rigraphie Elle ferait notamment du livre un objet populaire la port e de toutes les bourses Elle permettrait d galiser l acc s aux connaissances de d velopper le partage des id es l esprit critique et au passage la conscience humaniste R volution que l imprimerie qui permettrait de produire cent quatre vingt Bibles en l espace de trois ans tandis qu un moine m me acharn n en recopiait qu une seule dans le m me laps de temps R volution que celle de l imprimerie qui dessaisit les clercs de leurs pr rogatives de leur mainmise sur le savoir R volution qui se propage toute l Europe touchant principalement les Pays Bas l Allemagne et la Hollande dont elle est aujourd hui avec les fleurs la principale sp cialit Le saint projet de Nuremberg n est pas alors seulement guid par des n
191. de d confiture de janvier 1871 ensuite seulement rebattrait on les cartes L l ve devait choisir on choisissait pour lui entre les mat rialit s et les humanit s L enseignement selon Cousin constituait alors une 3 Un professeur de philosophie est un fonctionnaire de l ordre moral pr pos par l tat la culture des esprits et des mes au moyen des parties les plus certaines de la philosophie Victor Cousin cit par Derrida dans Du Droit la philosophie 1990 338 parenth se qui si l on s en r f re la pl iade actuelle de r formettes visant ponctionner les langues l histoire et la philosophie des fili res scientifiques la Refondation scolaire uvrant d pouiller minutieusement les fili res litt raires de tout esprit de scientificit est sur le point de se rouvrir dans l horizon du vampirisme de Bercy Le d partage entre les fili res L ES et S qui s indure actuellement ne pr sage gu re des lendemains plus fastes Jamais leur collaboration n aura pourtant paru si n cessaire Ce choix contraint par la bifurcation ne pouvait aboutir qu faire des scientifiques en herbe des techniciens sans imagination des hommes de lettres il faisait des moulins vent D o la r putation dont coperait en fin des fins le malheureux Cousin Son nom est devenu le symbole d une mani re de penser creuse cf Pierre Macherey Sur V Cousin
192. de l Univers les particules de la mati re leptons et quarks n en refl tant que 5 pourquoi n y a t il plus d antimati re mais uniquement de la mati re les deux substances ayant t produites en quantit gale avant que ne survienne l hypoth tique rupture de sym trie substances qui par ailleurs s annulent en interagissant L une des propri t s les plus inattendues de l univers visible au regard des mod les labor s pour le d crire consiste effectivement et de mani re inexplicable en la nette pr cellence de la mati re sur sa jumelle l antimati re On avouera que pr cellence est un mot faible La litote qui rassure Car s il est vrai que les acc l rateurs de particules g n rent quotidiennement mati re et antimati re en quantit gale et qu il existe une relation d mocratique entre les deux elles sont produites parit nous n observons jamais d anti plan tes d anti toiles ou d anti 34 Ce qui nous fait tout bien consid r pas mal d anti emmerdes 315 galaxie pas plus que nous ne disposons de preuves tangibles ou anti tangibles de la pr sence d antimati re dans les rayons cosmiques provenant de l ext rieur du syst me solaire Enfin nous ne trouvons nulle part la trace d aucun vestige d une annihilation mutuelle d antimati re et de mati re nulle part la trace d v nements similaires qui se seraient produi
193. de la philosophie pas du nouveau roman C est trop facile de penser en roue libre Facile et sinistrement vain car on ne pense plus grand chose lorsque l on pense vide Beaucoup de philosophes se complaisent dans le rien et n en veulent rien savoir Ils se complaisent dans un n ant que leur bagout compense et travestit comme PENA On peut parler beaucoup vendre tire larigot vesser livre sur livre comme un putois lubrique et de son existence n avoir jamais rien fait qui vaille une heure de peine Tel un d miurge sans mati re un philosophe sans connaissance est un eunuque Est ce m me encore un philosophe Qui parle du non tre Platon qui leur consacre un livre avait un nom pour distinguer ces manipulateurs sophistes Beaucoup de ces sophistes parce qu ils sont d pass s veulent faire passer leur reddition pour un positionnement Paresse intellectuelle qui se pr tend voulue Se revendique et donc resquille Revendiquer ses d ficiences c est simuler d en faire une force pour se dissimuler qu elles sont la plaie et le couteau 343 C est conjurer dans le regard d autrui un complexe mal v cu Une sorte de m thode Cou de la psych philosophie de la pierre qui consent rouler Une strat gie des leurres qu illustrent leur mani re l mission C est mon choix d tre laid illettr transsexuel sans abri etc et dans un ton plus intimiste M6 oblige l mission Belle toute
194. de signifiants de replacer le texte au sein de son contexte pour qu en merge enfin une signification Les quivoques seraient alors dissoutes les artifices absous La pri re au psychanalyste p re confesseur substitutif et symbolique s nonce comme un d livrez nous du sens Fardeau du sens Sen d lester R soudre dissoudre absoudre fin mot d une cure gr ce laquelle l analysant se livre et se d livre Il s en d livre gr ce lalangue Lalangue dernier recours plus qu un refuge Pen sauve Une v ritable aubaine O l inconscient sans se livrer cherche se faire entendre par des mots trait s pareils aux choses qui valent par leur tissage et leurs connexions litt rales comme dans la po sie La po sie langue de lalangue la v rit nich e dans l affabulation O le sens perce l explicite des mots Des mots trait s pareils aux choses pr cise encore Lacan Des mots manipul s objectiv s car la parole don du langage en pouse la nature et le langage n est pas immat riel Pour tre un corps subtil il n en est pas moins corps Or ce que peut un corps le fameux quid corpus possit qui hantait Spinoza thique III 2 sc nous ne le savons pas Feignons d tre objectif Feignons seulement Lacan n aura pas dit que des neries Que la conscience est une structure et que celle ci l emprunte aux langues c est chose q
195. deux guerres bien qu on persiste faire d Hannah Arendt la responsable de sa pollution cf Les origines du totalitarisme 1951 La haine id aliste l encontre des animaux de l Animal participerait ainsi pour Derrida d une m me logique que celle ayant forg e la haine du Juif de la f minit voire de l enfance La m taphore de la Shoah est exploit e dans toute son envergure Sans doute l est elle au risque de ternir l intelligence de l uvre ce genre de confusion s tant depuis consid rablement trivialis a fortiori chez les 80 antisp cistes v g taliens bon il la Peter Singer Za Lib ration animale Il faut ici faire remarquer que cette fronti re trac e entre les tres de nature et de culture est sp cifique la pens e occidentale Elle ne se retrouve pas globalement pas dans les sagesses venues d Orient Les quelques fois qu elle pouvait s y trouver elle tait loin d tre aussi nette dans l Antiquit grecque Si l on en croit J M Schaeffer La fin de l exception humaine la cause en est que cette d marcation fait fonds sur le th me des v t rotestamentaires de l lection De l lection d Adam appel r gir la nature avec l onction de Dieu Soyez f conds adjure ses enfants le Cr ateur de la premi re Gen se multipliez remplissez la terre et l assujettissez et dominez sur les poissons de la mer sur les oisea
196. diff remment s crire Q P L affirmation tous les corbeaux sont noirs sous entendu d s lors qu un tre est un corbeau alors cet tre est noir est alors similaire quant sa signification la proposition d s lors qu un tre n est pas noir alors cet tre n est pas un corbeau Il en ressort que toutes les fois qu un logicien observera un tre non corbeau non noir un castor brun une agrafeuse un g teau de riz le logicien sera encore fond conforter son hypoth se selon laquelle tous les corbeaux sont noirs En d autres termes toutes les instances de confirmation de l nonc tous les tres non noirs sont non corbeaux valent galement comme instances de confirmation de l nonc tous les corbeaux sont noirs Cette assertion pourrait bien n tre et demeurer qu une bizarrerie logique n impliquait elle un monde de cons quences des plus tranges qu elle nous oblige consentir Un stylo rouge est la fois non noir et non corbeau Ce stylo rouge d apr s ce qui pr c de 408 l ornithologue est en devoir de le consid rer comme une instance de confirmation de l nonc tous les tres non noirs sont non corbeaux subs quemment aussi comme une caution suppl mentaire de l nonc tous les corbeaux sont noirs Le stylo rouge conforte l hypoth se des corbeaux noirs Le stylo rouge ni plus ni moins que le trombone la corbeille pa
197. e 418 juste sans tre rationnel au sens ethnocentrique de l adjectif Il pourrait tre empiriquement quivalent c est dire s appuyer sur les m mes stimulations sensorielles et n anmoins incompatible avec notre logique actuelle et nos cat gories de pens e Notre contemporain voit une substance quand l H liopolitain avise une puissance conative pr sente au ciel tout en tant nulle part en aucun temps et dans tous la fois ils scrutent chacun leur propre ontologie Cette pr somption d quivalence pour tre mieux comprise doit tre tan onn e par une d monstration philosophique plus large Y pourvoit adroitement celle du holisme des significations Nos connaissances forment syst me Or tout syst me selon cette th se doit tre interpr t comme un ensemble organis dont chaque partie est solidaire de chaque autre partie Chaque l ment fonctionne en vue d un tout d composable en ses parties constitutives Ainsi d une soci t ainsi d un corps ainsi d une uvre ainsi d une langue Le m me mod le s applique aux th ories Soumettre une conjecture au crible du r el c est donc passer au tribunal de l exp rience la coh rence des postulats axiomes d finitions des lois et d veloppements math matiques qui constituent n extenso la th orie consid r e Dit autrement sur le mod le organiciste le holisme de Quine aussi nomm la th se de Duhem Quine
198. e Jacques Lacan en psychanalyse Roland Barthes en s miologie Michel Foucault en pist mologie Jacques 256 Derrida pour l enterrer en philosophie avec beaucoup de guillemets Louis Althusser en conomie marxiste Jean Pierre Vernant en termes d histoire des religions Roger Brunet dans le domaine de la g ographie Pierre Bourdieu en sociologie Ren Thom en th orie des catastrophes etc en linguistique pour ce qui nous concerne Saussure et Benveniste ont mis en vidence en quoi chacun de nous sommes pr c d s par le langage par un langage par sa structure par sa grammaire par sa pr gnance des signifiants C est l pourquoi qu un jeune enfant ne parle pas comme il devrait et la frayeur s installe Autisme Qu est ce que l autisme Complexe La controverse d chire les psychologues adeptes des th rapies cognitivo comportementalistes abr g es TCC pr nant l exposition la r ducation peu soucieux des tiologies et les psychanalystes dans le sillage de Bettelheim par trop press s d apostropher les d faillances d une not good enough mother winnicottienne C est la parole qui fait l tre homme et qui fait tre l homme qui fait advenir l homme et lui permet d humaniser le monde L gt inhumain v ritablement c est ce qui ne peut tre parl ce qui est au del le principe du dicibles im monde Hors monde Donc hors sujet Le langage seul fait mond
199. e Mais rien n arr te l esprit de bonne volont qui ne tente rien n a rien Il s agit pr alablement d tre niveau sur la mani re dont merge une d finition Pr cis de m thode pour ceux qui n auraient plus l esprit au clair Le premier pas de toute caract risation d objet consiste l allotir d un genre animal est un genre Ce genre ou classe incorporant une multiplicit d objets il faut l en d partir trier faire un premier d part entre les pr tendants Ce qui ne se peut r aliser que par attribution d une ou plusieurs diff rences sp cifiques optons pour raisonnable Il sera donc question d animal raisonnable C est encore large quoi que Il faut encore d broussailler filer par un troisi me relais On pr cise davantage cette diff rence d esp ces par d autres diff rences cette fois ci caract ristiques de l objet en question On obtient lors l individu Socrate On parle de Socrate l animal 36 raisonnable non pas de Pierre ou Jean ou Timoth e le v g tal d bile Du g n ral le genre on bascule au particulier l esp ce de l au singulier l individu Ainsi l objet en perspective se trouve localis par men es successives identifi par ses reliefs sur le quadrige d un paysage mental Taxinomie Cela tant que devient elle notre m thode lorsqu on l applique Dieu Une d ception Panne s che Si
200. e Partout des signes concasser Les vestiges arch ologiques des civilisations pass es nous offrent un autre biais possible de confirmation Qu h ritons nous de ces temps diluviens Que reste t il du birbaillon Mathusalem sage d un ge canonique Bien peu sans doute nulle certitude des hypoth ses qui se d ploient sur le fondement de quelques traces indices pars conserv s dans les sables Nous r coltons des signes comme un artiste r colte ses pigments De ces stigmates nous composons des chromes Nous disposons ces chromes sur les palerons d une pens e cr atrice Nous ravivons les couleurs ternes au plus vivant de leur splendeur antique puis restaurons des paysages bris s qui ne peuvent tre et l on ne fera pas mieux qu approximatifs des bauches parcellaires Ainsi proc de l arch ologue par conjecture sp culation bauchant des images la mani re du peintre tissant des sc narii la mani re d une police criminelle investiguant quelque onze mill naires trop tard sur une sc ne de crime Onze mill naires premier foyer de l re n olithique ge de la pierre nouvelle dans le Croissant fertile dans l actuelle M sopotamie Onze mill naires soit neuf mille ans av J C aux origines des 127 deux r volutions majeures pour l aventure humaine que constituent l agriculture et l levage de t te Pr cis ment jusqu au n olithique ne se dessine qu un r pertoire relativemen
201. e comme d autres parlent de saint des saints il est le sens des sens conditionnel de tous les autres sens Que le langage fasse monde id e que viennent tan onner les neurosciences actuelles n aura toutefois pas 257 attendu les neurosciences actuelles pour s exprimer sous le brio d une th orie philosophique Les yeux humains ne peuvent apercevoir les choses que par les formes de leur connaissance disait Montaigne et nous ne pouvons les penser montrera Kant que par les formes de notre entendement D autres regards nous montreraient un autre paysage Un autre esprit le penserait autrement L Allemand de K nigsberg parlait de formes a priori conditionnant la sensibilit de cat gories pures originaires d duites des quatre articles du jugement quantit qualit relation modalit et empiriques construites rendant possible une connaissance et par l m me une connaissance de soi aperception oblige autrement dit le donn cueilli par les sens sens interne sens externe se voit configur par la forme des sens espace et temps li synth tis dans l imagination et unifi par le concept qui dit en creux la permanence du sujet empirique toute connaissance est connaissance pour moi Penser pour Kant c est donc juger ou pr juger On ne peut penser sans pr juger mais est ce encore penser si l on convient que la pens e confond le pr jug Que nous
202. e puis la fonction guerri re succombe au r gne de l conomie Tant et si bien que nous pourrions parler la mani re de Comte d une succession d tats en pr cisant bien s r 99 l inverse de Comte que cette succession n a rien de progressiste et qu elle concerne des tats non plus philosophiques mais socio politiques Enfin l attribut religieux qui tait l apanage chez Dum zil de la fonction royale choit parall lement la fonction pr pond rante Que celle ci soit guerri re et l on voit s instaurer des cultes de la personnalit qu elle soit conomique et c est le r gne du cr dit reliquat du credo de la Main invisible et du In God we trust frapp au coin de chaque US dollar D s lors quand Dum zil fait invariablement d une fonction r galienne en l occurrence royale la fonction dominante nous postulons la variabilit d une fonction dominante qui se d cline tout comme son augment religieux selon les normes de la classe l gif rante Nous avons d fini la fonction dominante comme tant celle des trois qui tresse le canevas des lois en d autres termes la constitution En 2012 an 1 de Goldman Sachs il est devenu patent que nos constitutions sont faites et promulgu es par des banquiers lesquels ne se donnent plus la peine de les soumettre aux peuples f De fait la fonction 16 T moins les Accords de la Jama que rupture du syst
203. e qu on pourrait donc en toute l galit d poss der tout tre l piderme non r f renc de son droit d tre libre 77 D terminer o commence l homme cela s est vu faire par la couleur cela peut se faire par la racine des cheveux Cheveux encore Rappelons nous que le cheveu fait l homme et Samson sans son scalp On passe au peigne fin la chevelure de l esclave noir L preuve du peigne vaut ce qu elle vaut c est dire celle du papier tournesol elle rend suivant la r sistance oppos e par les boucles une approximation de la cr posit du cuir Elle distingue n gres mul tres et quarterons Elle les tage sur une chelle qui tend sans y toucher vers l arch type humain Voil ce qu il en co te en termes de b tise et de souffrance humaine ce qui r sulte de l acharnement vouloir confiner dans une d finition ce qui ne peut et ne doit l tre On ne d finit pas l homme comme on d finirait une pince sucre Les chances sont minces de voir un jour une pince sucre vocaliser comme Barry White improviser une blague ou inventer le jazz Au reste dire ce que l homme n est pas c est indirectement faire le constat de ce qui n est pas homme Ce qui a souffle au corps carcasses de nuit sans avoir lheur d appartenir la communaut des hommes Savoir une prolif ration de formes du vivant unies sous un m me ciel Toute bariol e que soit cette m nagerie l homme pr cipi
204. e Le plus c l bre physicien du XX si cle ne proclamait il pas qui voulait l entendre qu en son domaine l imagination s av re plus importante que le savoir c Combien y a t il de dimension quatre communes deux pour Einstein onze pour la th orie des cordes liss e par la th orie M Combien y a t il de particules fondamentales une seule la corde vibratile ou bien soixante les quarks leptons et antiparticules avenantes r f renc es par le mod le standard Combien y a t il de forces originaires Y a t il des univers d corr l s Quelle est la forme topologie de l univers Son rythme est il cyclique ou lin aire Certains mod les postulent un univers en forme de 3 tore lequel pourrait se comparer un palais des glaces aux parois circulaires couvertes de miroirs La Voie lact e voluerait au c ur d une sph re r fl chissante o sa propre lumi re lui serait renvoy e linfini comme il en va de tout objet interpol entre deux glaces De tels reflets r sulteraient non pas d un ph nom ne optique de r flexion proprement dite mais d une courbure de la lumi re bouclant sur elle pour revenir sa source Courbure de l espace temps d la masse d un nombre limit de galaxies p riph riques La Voie lact e se refl terait ainsi dans une myriade de miroir gravitationnels pour consteller le ciel de ces r pliques virtuelles Les autres galaxies seraient les proj
205. e Un fait Une catastrophe Et plus encore l indice d une transition Une transition vers le globish dont il porte les miasmes vers une redoutable koin mondialiste tass e d am ricain liss de golden boy et de publicitaire Le globish est un blob un mucus linguistique d vorateur il engloutit il avale tout comme un trou noir pulsar blazar quasar Il est une fontaine blanche qui consume tout de sa fringale h g monique On ne lui r siste pas Pas plus que le papier ne r siste la flamme Pas plus qu un mur plomb n arr te la rafle carnassi re de la bombe neutrons 173 Nuan ons nous Encore une fois le fait de langue n est pas nouveau Il y eut des pr c dents Il y eut des langues d Empire qui en abolirent d autres Ne croyons pas que le globish soit un hapax un v nement unique en Occident rien n est unique titre de comparaison la progression des langues romanes nous offre un aper u de ce que pourrait devenir l Europe dans les prochaines ann es Un peuple un r gne une langue De m me qu avant la colonisation de l Am rique l influence de l anglais se cantonnait aux colonies du futur Commonwealth de m me l ancien latin aux environs de 500 ans av J C demeurait circonscrit de petites r gions p riurbaines aux environs de Rome Il n tait qu une parmi les nombreuses langues parl es en Italie L irr sistible expansionnisme des Romains aid s d une discipline de fer et d
206. e encourag es Aussi longtemps du moins qu elles seront susceptibles d acqu rir un statut scientifique un stade ult rieur du d veloppement des pratiques exp rimentales Les hypoth ses disqualifi es sans autre forme de proc s ne seraient pas les plus fantasques mais celles dont aucune v rification ne pourrait tre envisag e que Dieu existe que l me est ternelle que l homme est libre etc La falsification r futabilit possible d une hypoth se en conditionne l acceptabilit Ce qui tout de m me pose la question de savoir si l on peut s assurer d avance qu une hypoth se ne sera jamais susceptible dans un avenir plus ou moins proche de se pr ter aux conditions de l preuve exp rimentale On ne peut parer toutes les ventualit s La science n est pas prescience et n augure rien de ce que l homme r alisera demain 342 Autant la science doit se nourrir de la philosophie entre autres disciplines autant celle ci doit se nourrir des sciences La science puise aux non sciences La r ciproque est aussi n cessaire Rien n est plus dommageable que cette id e selon laquelle les sciences humaines dont les sciences dures et notamment parmi les sciences humaines l enseignement de la philosophie pourraient faire ind ment liti re des soubresauts des sciences de la nature Les battements du concept ne se reconnaissent pas dans les errements d une spontan it abstraite On fait
207. e l ab me entre l essence et l apparence Le sens commun et le bon sens et l vidence n ont plus voix au chapitre Bachelard aurait vu juste la science s oppose l opinion Car l opinion pense mal en d signant les objets 394 par leur utilit elle s interdit de les conna tre cf La formation de l esprit scientifique Quant savoir si la science pense on laisse Heidegger le soin d en d cider cf Que veut dire penser dans Essais et conf rences Le sens commun de la conscience le c de aux interdits de la repr sentation Les sciences pour le bon sens tissent du non sens Qui peut savoir cela tant si ces non sens ne seront pas demain l quivalent de notre sens commun Le non sens scientifique redeviendrait sens il n aurait qu une longueur d avance sur notre sens commun Ou bien le sens commun serait l ultime m tamorphose du non sens scientifique encore s accomplir non sens en gestation ressaisissant terme son bagage d origine Surgit nouveau frais la question essentielle quoi nous heurtons nous r el ou repr sentations Y a t il confrontation de l homme la r alit Question qui revient poser celle de l essence de la r alit en a t elle une si oui n en a t elle qu une D aucuns feront valoir une perspective nominaliste selon laquelle le langage est lui seul car seul est ce qui est per u et n est jamais per u que par et dans la
208. e l autre est un homme de paille Surtout qu il r ussit Ce qui agace second degr une qualit pr cieuse qui fait visiblement d faut aux spin doctors de l UMP tout le moins si l on s en tient aux ipdubs pitoyables de la Sarkozie 123 Russian GDP PPP Since Fall of Soviet Union Billions of International Dollars 2008 2 400 2 300 2 200 2 100 2 000 1 900 1 800 1 700 1 600 1 500 1 400 1 300 1 200 1 100 1 000 900 800 700 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 20102011 1998 Financial Crisi eltsin Medvedev volution du PNB en Russie Source International Monetary Fund Ce qui explique sa diabolisation tous azimuts par les m dias occidentaux Les opinions publiques et m diatiques plus forte raison ignorent combien Poutine est populaire dans son propre pays On se le grime en dictateur Avec du sang sur la collerette Une foutue propagande Pour quantit 124 de Russes Poutine est un messie Andr Glucksman trotskyste retourn harangue d j pour une intervention L Am rique pr pare le terrain elle monte en mayonnaise l affaire Pussy Riots s obstine nous faire croire qu il a vol les lections Cocasse lorsque l on sait que Bush les a vol es deux fois les lections Hormis les cas fr
209. e l inconscient Et Lacan d affirmer faute de le d finir qu il est tiss comme un langage CF L tourdit dans Autres crits Cet inconscient est structur comme un langage et ob it ce que Freud appelle le processus primaire de la 188 pens e Mais l inconscient vu par Lacan n est pas celui de la seconde topique Il est le fruit du refoulement le refoulement uvrant pr cisons nous de m canismes tels ceux de la condensation et ceux du d placement Condensation et d placement sont la vie psychique ce que la m taphore et la m tonymie sont au langage Des analyses livr es par Jakobson dans ses Essais de linguistique g n rale Lacan inf re qu ils sont au reste les seuls moyens de produire de la signification Lors du langage notre inconscient ne recueille pas que les structures il doit encore ses fonctions Il para t vraisemblable que cette nouvelle lecture de la psychanalyse ait souhait renouveler l approche freudienne la faveur de conceptions h rit es du structuralisme Lacan transforme la r ception de Freud en puisant largement aux outils propres de la linguistique Outils qu il ne se contente pas de transposer son domaine mais qu il saura tailler voire d former red couper pour servir son propos On peut en dire autant de la math matique de la g om trie et de la st r onomie qui lui procurent en abondance des sch mes d exemplification
210. e pour s accorder avec l autofiction la fran aise Il ne s agit plus seulement 165 d organiser sa vie pour s accomplir financi rement et socialement conception protestante La r silience pour Cyrulnik consiste chercher la merveille cf Un merveilleux malheur consiste pour ses groupies les psychologues Barbara Dobbs et Rosette Poletti en l art de rebondir cf La R silience Une parure s duisante pour un produit g t On aurait tort pourtant d ajouter foi ces catilinaires des mauvaises langues qui font du drame de son importateur juif sans la rafle mais r siliant tout de m me le ressort dramatique du succ s du concept mancip e de la rubrique d veloppement personnel des journaux f minins la r silience a su se faire admettre dans tous les domaines du social S est infiltr e dans toutes les sph res tous les esprits c est elle encore que l on voque propos phatique au d tour d une conversation elle que les mauvaises m res invoquent entre elles lorsque leur sauvageon de fils tente leur ni me suicide l ado ne cherche pas l coute mais un tuteur de r silience Pratique D culpabilisant Mais il doit y avoir plus Peut tre jusqu ici m a t on pas regard suffisamment aux sources du concept La r silience ce pourrait tre tout bonnement la la cisation de la p nitence chr tienne tant l chelle individuelle qu au regard de l humanit d
211. e chose posons le cadre Un lieu commun fort r pandu un pl onasme donc s il est commun et r pandu dans les trav es des universit s nonce que l admission de l Occident au r gime de la science moderne se serait accomplie la faveur du XVII si cle lorsque la th orie aurait conjoint l exp rimentation inaugural en la mati re le Dialogue sur les deux grands syst mes du monde savoir d une part l aristot licien thomiste et le copernicien de Galil e paru en 1632 On aurait tout coup cess de recueillir dans la nature des ph nom nes en vue de confirmer des pr jug s m taphysiques cess de d marcher au petit bonheur au gr des anticipations et les caprices de l air du temps On aurait abdiqu cet erratisme pist mologique pour introduire une dialectique entre hypoth se et preuve toujours mise l preuve par le truchement d une m thode exp rimentale essentiellement fond e sur l induction Rappel de circonstance l pist mologie th oris e comme discipline au d but du XXe si cle d signe le domaine de la philosophie des sciences int ress la constitution des th ories et de la connaissance en g n ral Dans ses pist mologies constructivistes le philosophe Jean Louis Le Moigne exhibe les trois grands axes de la discipline qu il synth tise par une s rie de questions a la question gnos ologique s emploie pr ciser la nature de nos connaissances coext
212. e de la Gnose des premiers si cles que les P res de l glise avaient combattu Cette n o pudibonderie scientiste ajoute ainsi ses effets la r tractation elle aussi puritaine perceptible dans le champ religieux Ce qui est religieux est aussi politique la question de l Homme 2 0 se surajoutent par voie de cons quence des l ments existentiels Autant d accroches et d anicroches de r sistances prendre en consid ration Les probl mes s accumulent parmi lesquels celui du sort des deux humanit s L humanit nantie des pays riches dits de l OCDE qui profiterait plein de ces augmentations au d triment de l humanit pauvre et condamn e le rester Pour n tre pas vraiment dans le besoin leurs dictateurs et leur tat major eux seuls y trouveraient leur compte D sir d avenir mais visiblement pas pour tous Apr s la fracture Internet le gouffre biotechnologique Les rentiers les ilotes Les vampires les zombies De sombres perspectives que nous proposent les transhumains En l occurrence tr s loign es de l humanisme prodigal suppos charpenter leur r flexion Il est heureux que la fiction n ait pas temporis pour s emparer de ces expectatives Les uvres de fiction ont toujours constitu d excellentes exp riences de pens e Au nombre de celles ci citons le prospectif et po tique Bienvenue Gattaca Sorti sur grand cran en 1997 le film d Andrew Niccol expose la lutte d
213. e exp rimentale Il faut croire la science c est dire au d terminisme ndla nous soulignons au rapport absolu et n cessaire des choses aussi bien dans les ph nom nes propres aux tres vivants que dans tous les autres cf Introduction l tude de la m decine exp rimentale chapitre II 8 3 1865 Attendre encore un peu attendre la critique et la croyance de montrer ses limites M me la confiance qu avaient respectivement plac e d Holbach Laplace et Claude Bernard en la capacit humaine atteindre des pr visions fiables dans le domaine des ph nom nes complexes ne r sisterait pas au crible de leurs h ritiers Les fils grandissent parmi les assassins C sar ne s tait pas m fi Les successeurs se mettent en joue Tir aux pigeons Fusent les poignards volants Poule morte La toute puissance de l entendement devrait bient t tr s vite battre de l aile Elle serait mise sac par les travaux de Poincar vrai d couvreur avant Einstein du principe de la relativit et n atteindrait le tout venant qu avec les prolongements de ses travaux C est en s int ressant au probl me des trois corps et plus sp cifiquement son absence de cons quences sur la stabilit du syst me solaire 352 innocuit troublante qui vient grossir le rang des myst res de la m canique c leste que Poincar met en lumi re un ph nom ne des plus spectaculaires Un ph nom ne au
214. e l ordre et la s rie des causes quand une cause li e une autre produit d elle m me un effet On comprend d s lors que le destin n est 346 Destin sto cien n a en effet rien d une n cessit aveugle ou d une puissance irrationnelle Il est une Providence non un caprice Il est le d ploiement terrestre d un ordre sup rieur que la raison divine Logos imprime lunivers C est un principe qui rel ve aussi bien de la sph re politique que religieuse philosophique et scientifique Diog ne La rce rend pleinement compte de cette ambigu t l intronisant cause s quentielle des tres ou bien raison qui pr side l administration du monde cf Vies doctrines et sentences des philosophes illustres VII 149 Si lors de par son pedigree philosophique un tel d terminisme se voit plus volontiers tax de n cessitarisme on aurait tort de prendre pour argent comptant la distinction toute nominale qui l oppose au d terminisme proprement dit celui des sciences Son pendant scientifique n a rien de scientifique sinon quant son champ d application de la morale et de l thique il se d porte la physique L astrophysique physique des astres est la premi re profiter de ce transplant L astronomie d gage sa faveur les normes sous jacentes la lecture du ciel Mais qu allait il donc faire dans cette gal re Pourquoi l astronomie
215. e petits objets qui pourraient bien tre la cl de nos ultimes attentes Les assembleurs sont d finis par Kim Eric Drexler pr sident directeur du Foresight Institute comme de microscopiques machines capable d encadrer les r actions chimiques en positionnant les mol cules r actives avec une pr cision nanom trique Les assembleurs en d autres termes consistent en automates de dimension infinit simales car form s de tout au plus quelques millions d atomes ces assembleurs auraient la possibilit de disposer ou de redisposer les particules en un endroit d termin leur 3 La mission du Foresight selon Foresight Encadrer les technologies mergentes afin qu elles servent l am lioration de la condition humaine nous soulignons Foresight fait porter tous ses efforts sur la nanotechnologie qui permettra bient t de construire des mat riaux et des produits avec une pr cision atomique l Institut s int resse aux syst mes qui faciliteront l change d informations et les discussions fondamentales permettant ainsi d am liorer la prise de d cision dans le domaine public mais aussi priv En somme cultiver les dispositifs pratiques et les dispositions mentales l av nement de l homme 2 0 Foresight n est aux tats Unis que la pointe merg e d un monde d institutions plus ou moins religieuses uvrant pour l avenir de l humanit 248 faisant pouser de nouvelles configu
216. e que Kierkegaard avait d j point e et qui s originerait des s quelles de la Faute Si les parties honteuses pouvaient tre couvertes que ne couvrirait on le nombril galement Tellement facile Un coup de pinceau quelques nervures sur un aplat verd tre et c est torch L affaire est faite Adieu bas ventre plus d abdomen plus de probl me En moins de deux le pudibond cache sexe double de taille On n a sans doute rien r solu mais on l a fait avec panache Et c est d j beaucoup La rh torique p tit toujours d un temps de retard sur la pratique Bien vite quoi qu en prenant son temps la froide philosophie s invite dans le d bat relance la controverse qu on esp rait passer sous le boisseau Ah l importune Que ferait on sans elle Elle qui trouve toujours redire La vie serait bien terne en son absence l image de ces carcasses creuses qui passent leur vie d glutir boire et d f quer quand Socrate connaissait qu une vie sans examen ne vaut pas la peine d tre v cue cf Gorgias 467 c e Cette immixtion de la philosophie dans la disputation se r alise comme elle se fait le plus souvent la faveur ou sous couvert de la th ologie La Renaissance des Arts est 66 l occasion de renouveler l approche classique du dogme de l anomphalie renouveler l id e selon laquelle Adam et ve seraient n s sans nombril enfi vrant d s le Moyen ge d
217. e sous toutes ses coutures analys e et comment e jusqu plus soif Analys e et comment e par Ludwig Wittgenstein dans ses Investigations philosophiques ou m me encore par l historien de l art Ernst Gombrich Comparer signifie relever les divergences l aune d un fond commun or ni les faits ni les notions ne sont assimilables D s lors qu ils ressortissent deux syst mes distincts ils qualifient deux v nements distincts Le Tanakh la Septante la Vulgate ne racontent pas la m me histoire Les mots ne sont pas des poup es gigognes ce sont des bo tes ardonn es d tiquettes qui ne s encastrent pas De l viennent tous les maux des traducteurs ils sont en mal de mots Ils trahissent le message en le travestissant Traduttore traditore dit l adage italien C est canard 277 ou lapin entre les deux point de salut Tel un anthropologue qui se pr pare devenir native vous basculez d un univers l autre vous ne concevez rien sous deux angles la fois La pilule verte ou rouge Il n y a pas de compromis Pas d approchants de fonctions d l guantes ou de commune mesure Aucune alternative la nativit ou la re nativit telle que l exp rimente Alice pr cipit e de l autre c t du miroir dans un royaume o jusqu aux lois de la physique telles qu elle les connaissait ont cess d op rer Lois remplac es par celles de la Reine Rouge qui ne garde pas la t
218. ec Karl Jung et le courant de la psychologie analytique Nul doute qu il serait s duisant de d river toute la paramentique de ph nom nes stabilis s immuables et constants de ceux qui se rencontrent toute poque et en tout lieu depuis que l homme est homme Tous les universaux auraient alors une commune origine une racine identique dans leur lieu d extraction qu il s agirait pour nous d extraire de la rugosit de la mati re Tous les symboles seraient des allusions toutes les images des m taphores les glyphes des extrapolations se nourrissant de terre et d eau L nigme d rangeante de l ubiquit de ces id ogrammes pas de l ensemble mais d une part significative de ces id ogrammes trouverait d s lors une explication simple Ils seraient l image de la nature universels la nature elle tant l image de l homme non moins universel biais anthropocentrique Il suffirait de garder l esprit quelques principes l mentaires de l option empiriste tout part de l exp rience que l homme recueille de la nature la sensibilit collecte l entendement classe relie tricote la 269 trame de la pens e selon les ressemblances les analogies Nous sommes devenus au cours des ges grandis par le perfectionnement de nos techniques de chasse guetteurs de signes et les signes sugg rent Ils sugg rent l esprit leur interpr te bien davantage que ce qu ils disent l il De l
219. ections holographiques de notre galaxie Pour cette raison que la vitesse de la lumi re est limit e que donc voir loin c est 318 voir plus vieux si lunivers devait tre un 3 tore ailleurs dans le cosmos se trouverait des images des ectoplasmes galactiques de notre amas local chaque tape de son pigen se La lumi re diffus e par les corps lumineux qui constituent la Voie lact e nous serait renvoy e par les courbures de l espace temps et ce serait elle seule la Voie lact e que nous verrions baigner le ciel elle seule ses diff rents ges Nous vivrions au c ur d un univers miroir La th orie du miroir gravitationnel car tel est bien son nom nous sortirait d une sacr e mouise Elle mettrait fin l insoluble nigme de la masse manquante de lunivers tout de m me 95 par cela m me qu il wy aurait pas de masse manquante L image ne fait pas le poids les photons n ont pas de masse Exit mati re fant me Plus mais d nergie noire de mati re noire et autres entit noires der ex macchina d barqu s d on ne sait o Questions de peu Rien qui ne vaille le sauvetage inconditionnel du trading haute fr quence Il faut hi rarchiser les injonctions uvrer au plus urgent Face aux imp ratifs de la finance le ciron pascalien ne fait tout simplement pas le poids Cela pos en quoi serions nous davantage fond s disputer la t l ologie de Bac
220. ellect commun auquel chacun de nous participe activement la faveur d un acte individuel image L acte est individuel il d crit le passage de intellect passif l intellect agent du connaissable au connaissant Reste ceci d ind passable que l homme ne dispose pas d un intellect en propre cf Averro s L intelligence et la pens e En clair cet intellect ne constituerait pas une facult individuelle de l homme n aurait pas site en l homme Si l homme en a l usage tant s en faudrait qu il en ait l exclusive Il en dispose en quelque sorte comme d un service public Il men a pas le x 3 L identification de Dieu l intellect commun deviendrait chose acquise Embryonnaire sinon absente de la philosophie arabe elle serait conduite son terme sous l clairage de la th ologie chr tienne Ainsi si l on en croit Malebranche nous pensons tous en Dieu nos id es sont en Dieu En Lui r side toute intuition claire et distincte s offrant l entendement sous le rapport de l ternit Autre est le cas des motions qui nous affectent plus troubles elles sont un composite et en cela ont davantage part au sensible 16 monopole et rien au reste et c est le pire ne certifie qu il en ait vraiment la ma trise Thomas d Aquin n tait pas dupe On ne la lui ferait pas Il savait les dangers tapis sous la doctrine Il pressentait quelles funestes d
221. elles puissances n ocapitalistes lites nomades et jeunesse hype marchent de front Peut tre n est ce pas si hasardeux somme toute si le dialecte abominable accapare aussit t les milieux g t s par l argent ou fr quent s par la jeunesse la politique la mode Secret Story Bruxelles le Loft et Berlaymont dans le fond pratiquent le m me sport de combat En nouveaux Folamours nous apprenons aimer le code et ne plus nous en faire Gardons nous cependant contre le pessimisme forcen de ceux qui jouissent d avoir raison dans leur malheur Nous ne voulons pas de ces consolations perverses Aux Finkielkraut laissons les volupt s mesquines des proph tes de malheur Aux d clinistes la relative satisfaction de se voir confirm s dans leurs sombres augures et transperc s des sept douleurs ne c dons pas leur exemple en accablant les insens s d un je vous l avais dit Qu on se lib re de tout ressentiment Restituons Cassandre ce qui lui appartient Car rien n est encore jou et ceux qui doutent ne sont pas tous perdus Il se pourrait que le mythe de Babel ait valeur 184 de pr sage Qu il pronostique sa mani re le destin du globish Le proverbe de Marx selon lequel l histoire se r p te comme une farce vaudrait donc aussi bien sur le terrain des langues et de l conomie si l on pense l euro aucune devise transnationale n a jamais surv cu cette contradiction d finitoi
222. ement du roi Sa l 1 S 31 1 6et 25 1 1 16 elle d crit comment Dieu foudroya sans vergogne le porteur Ouzza qui tentait d emp cher l Arche d Alliance de se faire renverser par un troupeau de b ufs 2 S 6 3 10 et 1 Ch 13 7 13 elle consigne par suite une truculente danse rotique du roi David encore 2 S 6 12 23 elle brosse le portrait l acide d un souverain adult re et homicide 2 S 11 2 17 et 26 27 elle liste les mille pouses de l insatiable Salomon polygyne d cadent 1 R 11 1 3 elle met en sc ne le d fil lascif des h ta res des prostitu es sacr es sur le parvis du temple de J rusalem 2 R 14 24 et 23 7 ou Os 4 14 elle donne appr cier le concours de pipi opposant le Seigneur Baal sous la supervision d lie 1 R 18 21 40 du m me lie elle d crit l enl vement dans la temp te sur un char flamboyant apoth ose plut t rocambolesque il deviendra l ange M tatron 2 R 2 1 15 elle fiche les recettes culinaires de Dieu dont les go ts laissent d sirer ainsi lorsqu Il somme Ez chiel de faire dorer sa nourriture sur un tas d excr ments 46 humains Ez 4 9 elle voque les strat giques fuites du proph te malgr lui Jonas un suicidaire peu jouasse qui se tire l anglaise Jon Ch 1 4 elle accuse les drames conjugaux d une veuve noire sous la mal diction du d mon Asmod e Tob elle conte
223. en tant qu absence d opposition la mise en pratique de volitions r solutions d sirs dits raisonnables respirer l eau n est pas consid r comme un v u raisonnable ant rieurement d termin s de la libert de premier niveau la libert de la volont ou libre arbitre d apr s saint Augustin qui pr suppose la possibilit originaire d un choix contrefactuel choisir ce que l on veut vouloir vouloir ce que l on veut que l on choisit Le libre arbitre c est tre l origine de son d sir de sa pens e et non d termin par sa pens e son d sir C est bien videmment cette libert de premier niveau libert radicale que nous nous r f rons 13 Encore faut il accroire que cette aurore de libert suffise garantir que nous restions des cr atures morales Le g nie cr atif l histoire des langues prouvant que les lexiques ne sont pas immuables et fixes consentent cet espoir encore que l dification comme la m tamorphose des langues puisse tre suscit e t l guid e par leur contenu comme un programme d roule ses instructions comme les abeilles fa onnent des ruches comme les castors dressent des barrages serviteurs automates de ce que les biologistes appellent l pigen se et le cartel des thologues apr s Dawkins leur morphotype tendu La langue elle m me qui nous habite si l on veut tre coh rent nous porte le penser Cette
224. ence qui finirait Grand pr tre du Grand tre Celui d un homme ennemi des religions au nom de l ordre du progr s proclamant haut et fort ne pas vouloir savoir ce qu il n a nul besoin de conna tre fonder lui m me une religion de l humanit fonder un temple de l humanit que bobos et badauds peuvent encore visiter quelques pas de la station Saint Paul dans le Marais Paris III Mi ensuqu par la sid ration nerveuse qui mettrait en chantier l uvre monumentale des Cours de philosophie positive s rie d ouvrages dont la publication s tend sur plus d une d cennie des ann es 1830 1842 ce qui laisse pr juger d un moral au beau fixe et v rifie une fois de plus l adage selon lequel les esprits libres enfantent dans la douleur Auguste Comte entame la r daction d un trait religieux le Syst me de politique positive 1851 1854 au sein duquel il labore la charte et les principes d une religion de l humanit Cette religion dont lui m me serait Skippy le grand gourou articulerait trois grands credo a P altruisme notion dont Comte est galement l introducteur qui se propose de suppl er de mani re syst mique et s culi re au r gime de la charit b ordre second principe m me s il est une valeur de droite et d pareille aux yeux des sociologues actuels dont Comte est le doyen un ordre appel s instaurer en politiq
225. ensive de leur 293 mode d investigation b la question m thodologique venant la suppl er s enquiert de la mani re dont ces derni res sont engendr es c une question de scientificit vient en derni re instance interroger la pertinence et la fiabilit des crit res probatoires cens s jauger de leur valeur On aurait donc rompu d avec les frasques du pass celles que d crit Bacon avec force ironie dans le Novum Organum comme assurant la ruine de la philosophia naturalis et devant expirer c ant emportant dans sa chute une scolastique de s minaire un aristot lisme r quisitionn par l glise Bacon nous l gue ainsi une profonde r flexion sur le concept d euthanasie quant passer la pratique Descartes en ferait son affaire Ferm e la route antique des hommes pervers Occluse celle des p ripat ticiens circambulants disciples d Aristote On aurait d sert cette voie pour des all es plus s res De jolies pistes glac es l encaustique flanqu es de bastingages D blay es sans d tours cart siennes Parall lement les hommes de l art se seraient ing ni s fa onner moult dispositifs en vue de mettre la nature la question d licieux supplice Ils se donnaient ainsi la possibilit de r p ter les exp riences volont tout en faisant chaque fois varier les param tres Les r sultats en taient consign s de mani re minutieuse pr cise et math m
226. entendre Apercevant un jour pr s d une fontaine un jeune enfant buvant m me le creux des mains il aurait d clar que cet enfant lui apprenait qu il 26 conservait encore du superflu et aussit t Diog ne de briser son cuelle Son extr me indigence ne le retenait pas d exercer sans r serve sa verve la plus acrimonieuse envers les pauvres mes qui se ralliaient sa port e Diog ne aimait par dessus tout titiller les philosophes Il ne manquait pour rien au monde de gratifier ses t tes de turc d une saillie bien sentie Il traitait volontiers Euclide et son cole de math maticiens atrabilaires Les cours c l bres de l Acad mie de Platon taient par lui consid r s comme une perte de temps Quant aux Myst res sacr s qu Ath nes rendait Dionysos il les taxait avec irr v rence d ignominieux spectacles pour d magogues cingl s et valets de la populace Personne n tait l s Chacun avait la sienne chacun sa petite pique d coch e l emporte pi ce Diog ne ne se r servait pas L amour de l art sans le Parnasse Certains de ses propos laissaient ses auditeurs perplexes Diog ne La rce rapporte qu un jour de foule l Agora le fac tieux se masturbant devisait th tral au rythme de ses convulsions Ah Si seulement il suffisait de se frotter le ventre pour ne plus avoir faim Au fils d une prostitu e qui jetait des pierres sur une cohor
227. ept d volution Il retranscrit le terme anglais provolve bien que la faveur des puristes adeptes de la prospective aille son synonyme uplift La 225 provolution d signe donc une forme d volution induite par une premi re esp ce au b n fice d une autre esp ce Loin d tre d sint ress ce m canisme d crit une sorte de billard trois bandes les r cr ances terme sont partag es C est dire que la premi re esp ce ne s int resse l am lioration de la seconde qu autant qu elle favorise par contrecoup sa propre volution On parlerait en th orie des jeux d une mutualisation des gains Pour l heure encore recluse aux d lires de la toile les pyramides construites par des extraterrestres les aliens fondateurs et dieux des civilisations am rindiennes les Hommes Soleil pr historiques les Enfants des toiles les Atlantes etc au cin ma le monolithe de 2001 Odyss e de l espace conf re aux singes l intelligence idem pour le vaccin du tout nouveau pr quel de La Plan te des singes dopant la cognition de primates mis en esclavage pharmaceutique jusqu permettre au premier d entre tous de prononcer la syllabe no lucif rienne et mosa que signal de l Exode bis et la science fiction cf L le du docteur Moreau le cycle l vation de David Brin Prom theus dans la premi re s quence ce processus subi ou g n r par une entit tierce se distin
228. er Le manifeste du programme fort est proclam en 1976 par David Bloor dans sa Sociologie de la logique ouvrage dont le sous titre Les limites de l pist mologie exprime encore l ardente actualit L essor de la physique quantique l aube du XX si cle constituera une patate chaude propice r veiller les instincts belliqueux des deux factions en lice Conflagration des deux coles en une bataille rang e autour cette fois de la question de savoir quel type de causes ont pr sid l av nement d une physique in dite Pour les internalistes l piphanie allemande de la physique quantique aurait t exclusivement d termin e par des facteurs internes au d veloppement des sciences La sophistication des instruments et des techniques d observation l volution sui generis de la math matique auraient ainsi permis une reformulation des postulats classiques de la physique au b n fice de th ories mieux adapt es pour appr cier c est dire d tecter et rationaliser les ph nom nes quantiques Rien n est moins vrai pour les externalistes Pour les ultras d entre eux la mise au point d une physique ind terministe ne pourrait s expliquer que par la crise qui devait affecter la confiance inconditionnelle nagu re plac e par les chercheurs dans les notions de causalit de rationalit et d univocit Remise en cause dont l origine serait rechercher dans la d faite des id aux rationaliste
229. ermeil faire p lir les anges Babel selon la Bible un doigt d honneur obsc ne brandi comme un d fi la face du d miurge motif r cup r et repris par J R R Tolkien avec la tour fuligineuse de Sauron l Ant christ dans l pop e du Seigneur des Anneaux Et l ternel bless de ramener l homme sa juste mesure Et de d truire Babel pour ne rien laisser d elle en guise d ultime avertissement que l intrigante et myst rieuse Pierre noire conserv la Mecque Un point sur l arch ologie la Tour tait en fait 152 l Etemenanki une ziggourat plant e sur le chemin du temple de Marduk Babel raconte une autre histoire que celle explicit e par l ex g se commune L histoire d un Dieu qui casse les jouets de ses petits camarades pas jouasse de constater qu il pisse moins loin que ses concurrents et qu au surplus l se seigneurie il n a pas la plus grande la plus grande tour s entend L offense de Babylone La perte de la Langue Ce sentiment de faute plac e sous les auspices du manque et du manquement ouvre l espoir compl mentaire d une r g n ration possible l ch ance d une longue et studieuse p nitence Quand la mystique du Moyen ge compulsait sans rel che le Grand Livre du Monde elle le faisait dans l intention de r tablir l humanit dans son statut b atifique de cr ature et d auxiliaire du cr ateur R soudre le puzzle philologique de la lan
230. es sans trop nous enfoncer par cons quent dans le labyrinthe des M ditations on peut en retenir une distinction qu op rait d j Locke d couvreur authentique de la notion de conscience mind entre d une part les qualit s premi res constitutives des corps solidit mouvement et d autre part les qualit s secondes qui n existent qu en nous qu travers nous qu en tant que sensations produites en nous par le truchement des qualit s premi res chaleur couleur Berkeley dont nous avons parl r cuse cette distinction renvoyant l une et l autre qualit s leur commune nature d id es sensibles mais l n est pas notre propos On pourrait ajouter qu en derni re analyse tout ph nom ne con u dans l acception criticiste du terme celle de l id alisme transcendantal n est rien de plus qu un amalgame de qualit seconde par cons quent puisque du monde cette cr ature qu est l homme born e par l exclusive d une intuition sensible ne peut jamais apercevoir que la modalit ph nom nale le noum ne constituant l autre modalit de Ja m me chose modalit d appr hension ind pendante des conditions de l exp rience possible noum ne et ph nom ne sont donc instruits d une distinction modale non pas r elle ou num rique il en r sulte repousser le kantisme son terme que le seul 263 monde que nous intuitionnons par la forme des sens que nous
231. es la caste des brahmanes indiens ou des flamines romains Plus pr s de nous le Roy de France est proclam de droit divin l glise en fait son oint depuis le sacre de Clovis Dans une vision plus synoptique le roi peut tre le principal membre du clerg l intercesseur de Dieu sur Terre voire lui m me une divinit Il peut aussi choisir de d l guer ses hi ratiques attributions son ministre pr f r grand pr tre ou conseiller Office que remplissaient non sans ambigu t les cardinaux Richelieu et Mazarin au c t de Louis XIII et du jeune Louis XIV Partant le minist re souverain se d compose effectivement en un p le de r gence et un p le religieux Le probl me appara t lorsque la fonction r galienne tombe en quenouille pour tre subrog dans l exercice de sa 104 domination par la fonction guerri re fondement de l tat policier La dimension sacr e n en transpara t pas moins ne serait ce qu au travers des cultes de la personnalit des rogations idol triques des communions totalitaires des messes de masse agr ment es d extases et d gr gores mystiques autour de la figure charismatique dont chaque apparition tient lieu de parousie R v lateurs cet gard sont les surnoms officiellement donn s aux dictateurs Staline ou l homme d acier alias le petit p re des peuples dit galement le Grand M canicien de la locomotive de l H
232. es sciences habituellement ferm es les unes aux autres pr tant chaque approche des traits communs Elle trace des lignes claires superposables au sein de chaque conception scientifique du monde Wissenschaftliche Weltauffassung pour sacrifier l expression du Cercle de Vienne t e celle ci de ses relents positivistes et logicistes Ces notions amovibles arpentent la carte des disciplines avec un souverain m pris pour les d marcations et donc les territoires et donc les chasses gard es et donc les pr s carr s que s allotissent jaloux ceux qui voudraient s y b tir une carri re 288 L accueil qui leur est fait s en trouve d autant plus d grad Plut t sceptique que chaleureux Pourquoi On aurait pu penser que les chercheurs seraient heureux de contribuer au d veloppement de leur discipline ce d veloppement e t il n cessit une r vision en profondeur de ladite discipline C tait leur sacerdoce en fin des fins et s il leur en co tait ils y mettraient le prix On aurait cru qu inaccessible aux blandices de l hibernation ils veilleraient au progr s que l exotisme d allog nes concepts les revitaliserait On aurait cru Il n en est rien Peau de zob N y comptez pas C est m me pire que cela la migration de concepts en fait d moustiller leur soif de d couverte refroidit tout fait ce qui leur reste d enthousiasme Il n est qu constater la r action
233. es a tort de marcher droit aveugle aux pr cipices qui guettent le promeneur gar La fin du labyrinthe sa r compense n en est pas la sortie mais bel et bien le c ur Le mythe de l objectivit L univers du discours hypoth que tout discours sur l univers Or lunivers est par d finition l ensemble des objets qu il constitue et qui le constituent Pour l exprimer 274 en termes spinozistes la nature natur e implique explique complique la nature naturante L univers est parfait c est dire plein et absolu c est dire seul S il y a plusieurs langages donc plusieurs univers deux univers ne peuvent coexister sur un m me plan On peut en revanche envisager deux univers possibles ou trois ou quatre ou une infinit condition de les poser sur des plans diff rents Des plans h t rog nes en garantissent l int grit ils suppriment la confrontation Ainsi de l eau qui est un mot un l ment une m taphore une mol cule un liquide une boisson une configuration d atomes etc cela tout la fois et combien plus encore A nsi des langues des univers de signes d finissant les aires de civilisation install es sur des branes qui ne se recoupent pas Les diff rents langages sculptent diff rents mondes qui ne peuvent avoir synchroniquement aucun item commun Passer d un univers l autre suppose un Gestalt Swich Gombrich et Wittgenstein ont assez comment l image c l bre du
234. es autres livres et chaque histoire raconte une histoire d j racont e conte une histoire d avant Les Mille et une nuits fa onnent autant de contes qui par del leurs nutations discr tes et leur cachet d Orient nous le rappellent chaque fois il tait une fois Comprendre l incipit une fois pour toutes le conte est une redite Mises en ab me dans la mise en ab me Dat e du d but du XVIII si cle la premi re traduction fran aise est l uvre d Antoine Galland mais une partie de l uvre fut crite de sa main en s inspirant d autres r cits que lui avait cont s son assesseur syrien Le reste puise des sources bien d termin es Les Sept Voyages de Sindbad le marin ne sont rien moins qu une d riv e au sens de rapi age demi d guis e d un conte bien plus ancien d un conte perdu qui servit galement d inspiration l Odyss e d Hom re et bien avant Hom re au Conte du naufrag r cit en hi ratique qui remonterait au Moyen Empire gyptien Une veine trois capillaires Pl iade de r cits ench ss s ils sont l aubier de l uvre le surjet d autres uvres hell nistiques entre autres Ulysse pour galer Sindbad Jugeons sur pi ces L illustrent trois des sept p riples relat s par le protagoniste et relat s encore par Sh h razade son calife uxoricide Le conte commence la 133 nuit Marin de Bassorah cit persane sous le protectorat des Abb
235. es de l espace composent un agr gat Le temps est continu l espace est lui discret En quoi l espace est il requis pour r v ler le temps Pour Kant les rapports temporels au fondement desquels se trouve la repr sentation du temps se r duiraient deux le successif et le simultan Or ce qui intervient en premier pour produire m me le concept de succession c est le mouvement Ainsi la repr sentation du temps n est pas seulement donn e l occasion des changements empiriques elle ne pourrait s actualiser ni m me tre pens e sans que ne soit per u le cours de ces changements con u comme modifications du sens externe priori originaire le sens interne coup ab initio du sens externe nous demeurerait irr missiblement virtuel Un tel mouvement pr cise encore l auteur doit tre appr hend comme l acte d un sujet non comme d termination d un objet C est dire que le mouvement n appartient pas aux choses consid r es comme en soi c est dire ind pendamment des conditions de l exp rience Il ressortit aux ph nom nes les seuls objets auxquels notre intuition intuition empirique sensible et non intellectuelle ou pure nous permet d acc der De m me le temps de m me l espace le mouvement issu de la combinatoire des deux n existe pas hors du sujet qui pense 367 Plus fondamentalement Kant homologue une fois de plus la nature intuitive non
236. es figures de sym trie qui s enchev trent qui se recouvrent se croisent en alternance en permanence dans tous les sens comme un pavage d illusionniste laissant para tre aux spectateurs un devenir animal alt ration des formes Le mage artiste fait s pouser le ciel et l eau Mordant sur laxe d horizon au prix chaque fois d une d formation infinit simale les poissons emblav s de ses M tamorphoses titre de la s rie laissent merger progressivement des hirondelles selon une nouvelle articulation du fond et de la forme Celles ci nous prouvent qu il y a bien une voie de passage un prolongement possible entre deux tres que tout s pare a priori qui par del leurs diff rences leur univers leur l ment leur teinte leur corpor it souscrivent d autres ordres de correspondance Chass crois s graphiques affinit s visuelles passage Escher nous croque l all gorie d une migration de concepts 280 Le Ciel et l Eau Escher 1938 281 Escher a tiss d autres toiles dont l une intitul Fourmies en cohobe l essentiel Fourmies l estampe o tout converge Il fallait qu elle d route dans tous les sens du terme Nous ne serons pas d us La mandala d taille neuf cr atures se promouvant sur l chelle du vivant neuf automates en ascension sur la spirale d un ADN microscopique reproduisant la figure de Moebius Ces neuf fourmis de l le titre de l estampe tracen
237. es sciences modernes Vann s ses rudiments Flapis ses points d appui La pr diction individuelle se r v le impossible On ne peut plus dire pr dire les d placements d entit s isol es seulement des affections d ensemble On ne peut qu anticiper avec toujours une marge d erreur des tendances statistiques On ne peut localiser ce qui ne peut plus tre d crit que comme une fonction d onde Un champ Des champs Ondes corpuscules identit s spins superposition intrication interactions d coh rences D route et d bandade La confusion totale s arracher les cheveux On se retrouve comme Aristote en butte deux physiques comme avec Kant aux prises deux r alit s l une ostensible et pr dictible ph nom nale grossi re l autre incertaine inobservable relevant du noum nal L universel le c de au plurivers Passage l re des multiplicit s Faut il en rester l ou risquer la synth se Est elle seulement possible souhaitable cette synth se Rien mest moins s r une pr somption monoth iste nous incline penser que la r alit est une une force d interaction une particule une loi un 359 univers etc Les pr somptions ne sont pas toutes de bon conseil On commencera par se garder des lieux communs qui trop souvent nourrissent les contresens Au moins des plus courants Au premier rang desquels celui d une loterie naturelle que pourrait sugg
238. es se sustentent d ambroisie et ne sont pas cens s toucher d aliments putrescibles pour retrouver la formule pr s le douzi me chant de l Odyss e Rien d tonnant lorsque l on sait qu au XIII si cle date laquelle furent r dig s ces nombreux contes de tradition orale ils taient jusqu alors transmis par akou les Arabes d couvraient la litt rature grecque qu ils nous feraient ensuite red couvrir Le livre de Mille et une Nuits fournit ainsi le prototype de l homme tre de lettres le condens de mille trames narratives parses de phras ologies de motifs litt raires dont son identit n est bien souvent que le b te appendice Le texte est le produit d une contexture de fils et de motifs dont l origine se perd de r gression en r gression dans les embruns du temps Tout s enchev tre dans un livre Hom re compilateur de son tat n ignorait rien du fait Cervant s le savait Eco mieux que quiconque sut faire parler les signes Il fit parler les signes par les images dans 206 l abbaye du Nom de la Rose lorsqu il d limita les plans de la biblioth que agenc e comme un temple une imago mundi ses couloirs d daliques tant t plongeant tant t saillant s entrecroisant comme la trame d un tissu Un labyrinthe La projection m taphorique d une th orie de l criture Tout est li reliure Tout peut tre reli Les id es s avoisinent et les sens et les phr
239. escap s des camps de concentration Concept qu il largit ensuite d autres groupes enfants soldats populations civiles en guerre ou sinistr es puis aux individus viol trauma deuil etc Du latin resilio ire litt ralement sauter en arri re d o rebondir r sister la r silience prise dans son acception originelle r f re la souplesse d un mat riau sa capacit r sister la rupture retrouver ses formes initiales froiss es lors d un impact titre comparatif la r silience appliqu e au psychisme humain permettrait d expliquer comment certains individus parviennent surmonter leurs traumatismes comment et dans quelles conditions avoir lu Cyrulnik ceux ci parviennent int grer leur vuln rabilit psychique dans une narration qui leur donne sens et ainsi reconstruire leur personnalit C est g nial la r silience explique la psychologue Maryse Vaillant auteur de J ma tu e a donne de l espoir L espoir fait vendre Et c est ainsi que l thologue et neuropsychiatre Cyrulnik dont les ouvrages ont largement particip l acculturation en France de ce concept am ricain fut adoub le psy qui redonne de l espoir cf L Express 16 01 03 Transplant de New York Paris quelques broutilles pr s changement de terroir oblige Nouvel ar me plus cul cul la praline Plus intimiste aussi Plus narcissique en somm
240. estament ne donne pas moins de fil retordre aux philologues On ne sait trop quoi penser des vangiles de Luc et de Matthieu lorsqu ils pr sentent de la naissance du Christ deux t moignages inconciliables Lc 2 1 16 et Mt 1 14 quoi retenir des relations moins complaisantes que de raison liant les membres de la Sainte Famille Mc 3 20 35 et 6 1 6 comment comprendre qu une parabole se donne pour vocation de ne pas tre comprise l exception des Douze de crainte que les profanes n en tirent un quelconque b n fice Mc 4 10 12 et pourquoi les d mons ou le d mon L gion car nous sommes nombreux de G rasa adjurent l onction du Christ afin de poss der des porcs pour aussit t se jeter la mer Mc 5 1 20 comprendre aussi qu un J sus thaumaturge doive s y reprendre plusieurs fois pour gu rir un aveugle Mc 8 22 26 qu un J sus qui a faim soulage sa frustration en s acharnant sur un figuier sans figues Mc 11 12 14 et 20 21 que lors de son arrestation par les Romains commandit s deux fois par les anciens du Sanh drin et les 11 Quand J sus fut l cart ceux qui l entouraient avec les Douze se mirent l interroger sur les paraboles Et il leur disait vous le myst re du R gne de Dieu est donn mais pour ceux du dehors tout devient nigme pour que tout en regardant ils ne voient pas et que tout en entenda
241. eu prolongent les mains courantes plut t cocasses que consignaient les chroniqueurs contemporains de J sus Des quelques faits divers qui nous sont parvenus d aucuns relatent les entreprises de jeunes gar ons pick up artists avant la lettre tentant de p n trer dans la chambre des filles comme Vincennes et parfois 42 nous entretient du vieux No vaguant de la bouteille aux fers de l thylisme le binge drinking constituant apparemment sa principale activit l esclavage et dont l habitude de s assoupir in naturalibus vaut bien des peines son fils Cham la polarit sexuelle mal d finie Gn 9 18 27 quant parler d ivrogne elle romance les tribulations davantage que la chambre des filles en se faisant passer pour des Anges du Seigneur On ne sait si la m thode aboutissait souvent Au b n fice du doute cr ditons Jean Claude Dusse avec un D comme Dusse expert s s duction du fait que a puisse marcher sur un malentendu Toutefois comme il faut bien qu un jour un sermonnaire s invite et joue les trouble f te que les agapes blessent les exclus et que les r jouissances jamais ne durent ternellement l glise qui ma trise son sujet a pris sur elle de rappeler que les Anges n ont pas de sexe Dommage 8 Rappel typographique pour ceux qui entendraient se confronter aux textes une r f rence biblique s crit de la mani re suivante Lc 3
242. eur ne pouvait na tre entach du p ch macula aussi ne pouvait il na tre d une femme entach e du p ch C est l pourquoi Matthieu pr cise qu elle se trouva enceinte par le seul fait de l Esprit Saint Mt 1 18 On aurait pu s en tenir l 70 On aurait pu Mais c tait mal conna tre l enthousiasme des th ologiens pas forc ment tr s inspir s Il fallut non seulement proclamer virginale la conception du Christ mais galement inscrire dans le symbole de saint piphane 374 et proclamer une v rit de Foi Constantinople 553 la perp tuelle virginit de Marie Vierge Marie Ce qu il ne faut pas entendre Cette pith te au vrai ne lui sied gu re E t elle con u J sus sans conna tre Joseph Marie Myriam n en serait pas plus vierge que Marie Madeleine Qu on se le tienne pour dit J sus avait des fr res Sept occurrences 24 minima mentionnent explicitement les fr res et s urs du Fils de l Homme en Mc 6 3 et Mt 13 55 o l un se demande s il est bien le charpentier le fils de Marie le fr re de Jacques de Joset de Jude et de Simon en Ac 1 14 o sont cit s compara tre les fr res de J sus Dans la famille du Christ Ga 1 19 sollicite Jacques fr re du Seigneur Ju 1 interpelle Jude le fr re de Jacques Jn 2 12 voque pour sa gouverne sa m re ses fr res et ses disciples tandis que
243. eusement pour Benjamin Franklin on sait que de telles exp riences en lectrostatique sont irr alisables lorsqu il pleut L humidit l hygrom trie par temps d orage annule toute chance qu close une tincelle Que ne l a t il su La r ponse vient point Franklin ma vraisemblablement jamais men cette exp rience Pourquoi affabuler La principale raison tient ce que l exp rience dite du cerf volant avait t conduite en France avec succ s le 18 mai 1752 Franklin en annon ant l avoir lui m me effectu e en juin 1752 il s tait r tract les premiers t moignages faisaient mention d octobre 1752 antidatait ainsi sa d couverte et devenait pour le coup co inventeur De Paris aux tats Unis les communications prenaient en effet sept semaines bien d coup es ce qui avait 297 pour cons quence d exclure toute pr somption qu il ait pu tre au jus Que de pr venance Bravo la science moderne Ainsi l histoire devait retenir le nom de Benjamin Franklin comme celui du g nial exp rimentateur qu il n a jamais t L usurpateur sur ce terrain aura t t fait d clipser les Fran ais Chateaubriand qui en avait vu d autres nous avait pourtant bien pr venus gardez vous de l histoire que l imposture se charge d crire Il n est en somme qu gratter la surface des bustes de la science le maquillage d squame le masque tombe et c est l escroc qu
244. exactement ressuscit de croyances ant rieures dans l escarcelle des religions abrahamiques a a commenc comme a comme l aurait annonc C line Une dramaliturgie particuli re qui s ouvre sur un acte de langage Pentateuque I YHWH celui qui est dans le r cit sacr de la Gen se produit devant Adam les animaux de la Cr ation et lui demande de leur trouver un nom Adam la glaise l gt humus d o l homme est invit baptiser la vie Deux innommables Nous faisions cas de ces myst res qui fascinent l homme depuis la nuit des temps Il conviendrait de s arr ter sur ce 34 locus du Pentateuque inaugural plus d un titre plus loquent pour ses silences que pour ses professions expr s Nommer c est d finir Adam est invit baptiser la vie Il est convi par Dieu d finir nommer la vie mais d une part qui nomme Dieu a et d autre part qui d finit Adam b a Qui baptise Dieu Celui qui est En tout cas pas Adam Dieu se nomme Adona dans l Ancien Testament Adona en h breu signifie mes Seigneurs forme plurielle du substantif Adoni mon Seigneur Un comble pour une religion qui se pr tend monoth iste une religion qui de surcro t d fend l homme d adorer d autres dieux attestant lair de rien l existence d autres dieux A cette premi re nigme soigneusement occult e s ajoute celle de l ineffa
245. facement d finitif la seconde mort L auteur l initiateur le cr ateur si rare soit il n engendre qu ce prix celui du palimpseste Syndrome du palimpseste celui de la feuille blanche Si mal nomm syndrome de la feuille blanche par ceux r p titeurs qui restent aveugles aux dilemmes de la cr ativit B nis les ignorants Cest qu elle implique rien moins quun meurtre symbolique La proverbiale angoisse de la page vide pourrait bien tre en v rit celle de la page d j compl te ray e d une criture imperceptible aux yeux Les th ories contemporaines de l criture qui envisagent chaque texte dans le vortex de ses rapports avec les textes ant rieurs ne sont elles pas en quelque sorte la version rationnelle et raisonn e de cette crainte dipienne N allons nous pas en crivant d truire ou effacer un texte sous jacent N allons nous en crivant tuer violer d truire une uvre camoufl e sous la surface apparemment vernale et virginale du papier Assassiner le patriarche On craint en donnant corps des pens es inaugurales de recouvrir l ancien le s culaire de perdre ses racines Tous les savoirs du monde inscrits sur le papier agrandissent l homme linfini Le risque est chaque fois de diminuer un peu de l homme en recouvrant de terre ce qui valait de lor Faire neuf mais pire Faut assumer Devenir l alpha de sa pens e cela signi
246. ffet fix es de mani re implicite qu laune de ce qui appara t 361 socialement acceptable Le domaine scientifique est le propre de l homme et ses limites sont celles que lui assigne l homme Pourquoi se les assigne t il Nul ne pose de questions dont il n est dispos entendre la r ponse Certaines r ponses peuvent tre d sastreuses pour l homme lorsque l poque ne s y pr te pas Ce serait donc bien plus qu aux mutations de la technique et au perfectionnement des instruments de mesure par r f rence aux variations de ce niveau d acceptabilit qu il conviendrait d appr hender la v ritable dynamique des r volutions scientifiques L exemple du d terminisme exprime id alement cette dialectique entre science et philosophie L pitomise Mais l exemple du temps n est pas moins loquent Ici encore nous revenons de loin Boom de la cr ation Big bang et inflation disait Hubble dans la continuit d Einstein Le temps na t avec nous Le temps et nous sommes fa onn s dans le m me bloc disait saint Augustin Consubstantiel C tait d j pour son poque un petit cataclysme rebours de la pens e grecque qui concevait l ternit comme un mouvement circulaire infini saint Augustin admet le temps comme inh rent aux cr atures muables Le fait est moins que nous soyons au temps que le temps est en nous une distension de l me par nous L
247. fie encore se retrouver sans port d attache en mal de m re C est la 208 Naus e de Sartre L encre nouvelle escamote l ancre qui nous s curise Ainsi l angoisse de la feuille blanche pourrait bien tre celle de la d rive autant que de la mort du p re pr d cesseur On ne sait vraiment ce que l on perd qu une fois qu on l a perdu jamais ce que l on gagne Certaines victoires le sont la Pyrrhus crire pour inventer est un pari sans garantie La d ception ne manque jamais ses rendez vous Elle nous apprend parfois qu il vaut mieux faire diff remment que mieux Or qui dit renoncement sevrage dit galement lib ration Pas de printemps sans deuil M me les petites victoires sont des victoires et c est l l essentiel Nous jouons avec les mots plut t les mots se jouent de nous tres de langue tres de signes nous sommes des hommes de lettres hommes de paroles crivait Claude Hag ge L Homme de paroles contribution linguistique aux sciences humaines Des hommes d s aujourd hui lettr s par une culture livresque Hier par une m moire Hier c tait avant que l apologue oral le c de l criture Rendons nous compte de quel tribut et quel prix l usage courant de l criture s est impos Combien il alt re les valeurs qui ont t les n tres Combien il modifie nos repr sentations psychologiques morales sociales bouleverse sinon renverse les
248. fl che du temps tracer une ligne ou nous repr senter un nombre sans subsumer diverses repr sentations sous un rapport de succession Or une succession pour advenir pr suppose que nous conservions une empreinte mn monique une trace des repr sentations tron on de ligne parties du temps s rie de nombres qui nous ont 369 affect s l instant auparavant et que nous puissions lier en les reproduisant aux affections suivantes Ainsi seulement ce qui sans elle aurait pass pour une cacophonie de repr sentations pourra filer une harmonique un flux admettant une identit dans l immanence de la transformation Par la synth se de la reproduction c est ainsi le changement que permet l imagination S il n tait la conscience que ce que nous pensons pr sentement est bien cette m me chose que nous pensions l instant auparavant toute tentative de concevoir la permanence la modification ou la continuit dans la s rie des repr sentations serait vou e l chec Le divers de ses repr sentations d s l ces diverses repr sentations ne pourraient jamais constituer un tout ni synth tique ni dynamique en sorte que sans la r tention en la m moire d une trace des affections pass es sans leur reproduction dans l imagination l identit de tout objet soumis aux modifications du temps serait inconcevable et rendrait impossible la connaissance de ces objets La synth se de l appr hension au sein de la sensibil
249. flexion qu il introduit la notion de bo te noire cf supra Cet objet conceptuel d signe m taphoriquement un jeu d op rations ou de connaissances fonctionnant par 301 elles m mes et de mani re automatique dans la pratique Le contenu de ces bo tes noires tant trop dense ou trop complexe pour tre retrac chaque fois on se contente d en user l aveugle comme d une fonction pour traiter des donn es selon un m canisme r duit aux interfaces d entr e et de sortie Pour faire exemple le processeur CPU d un ordinateur est une bo te noire au sens que Latour pr te ce concept dans la mesure o la complexit interne de l appareil n a pas besoin d tre comprise de l usager qui l emploie couramment donc selon le mode input output Il saisit une donn e obtient un r sultat le processus la digestion chappe sa compr hension Effet pervers de la g n ralisation des quipements informatiques en sciences le chercheur abandonne toute prise sur sa propre d marche sa m thodologie enti rement prise en charge par des logiciels dont il ignore tout du comportement des erreurs ventuelles des approximations Or Feyrabend l a brillamment montr tout glissement de paradigme en science implique r sulte ou s accompagne d une r vision fonci re dans la m thode On ne peut donc rien attendre de vraiment r volutionnaire avant que les chercheurs ne deviennent prog
250. front es en avoir triomph ils sauraient de nouveau faire face toute situation potentiellement dangereuse Ils connaissaient les rem des la crise Ils avaient le savoir la science l oreille des jeunes ils avaient le pouvoir arch Arch en grec ancien signifie la fois principe ancien et commandement Parce qu on ne le sait que trop c est dans les vieux chaudrons qu on fait les meilleures soupes 210 Ils avaient donc pour le village un int r t de survie de beaucoup sup rieur celui qu ils conservent dans le cadre des soci t s avec criture au sein desquelles tout un chacun dispose port e de main de l int gralit ou peu s en faut de la culture de ses anc tres Cela la demande mode plug and play sur simple consultation d un moteur de recherche Google a tu le vieux Peut tre aussi le professeur crise de l autorit Il l a d chu de son ultime pr rogative tout comme la Bible individuelle sem e par le protestantisme a fortement d sestim l autorit des pr tres de la catholicit Certes l anamn se selon Platon vaut toujours mieux que l hypomn se car c est une science acquise plut t qu un r cital d images La connaissance livresque reste en surface quand le savoir acquis transforme celui qui l acquiert Or l on n acquiert jamais de contenu que l on ne soit capable de reformuler donner de nouvelles formes sans r
251. gantesque aux anneaux rutilants Le J rmungand mythique fait des ravages et des coupes sombres dans l quipage Le sacrifice car l on n chappe jamais la col re des dieux que par le sacrifice soit la substitution permet au h ros seul de regagner Bagdad Et comme Sindbad est r siliant les bombances du retour lui font vite oublier les horreurs du voyage Voil r crite l histoire d Ulysse et Polyph me le IX chant de l Odyss e accultur la sauce iranienne Cet pisode ouvertement calqu sur le gabarit grec ne saurait 204 puiser l ensemble de la dette Nous voquions trois grands p riples de Sindbad Or l oublieux Sindbad prise l aventure plus que les ors et les honneurs Il reprend donc la mer et suspense s choue Nouvelle le non r pertori e Des sauvages nus forcent ses hommes ing rer une plante qui leur enl ve toute volont Les marins abouliques font souche d motiv s Sindbad lui seul refuse d ingurgiter la plante et profitant du rel chement de ses ge liers s chappe P nible fugue en solitaire qui le contraint longtemps l tat de nature avant de croiser me qui vive L apercevant une flottille de marchands l escorte jusque sur leur le Le temps passant le roi de l le se prend s prend d une amiti sinc re pour notre aventurier qui il offre une riche et heureuse vie Qui ne dure pas Sindbad apprend un peu trop tard
252. gnage quatri me preuve ontologique apr s celles d nonc es par Kant n emp chent nullement des spectres de toutes sortes de resurgir pour s adapter de nouveaux espaces D sirs fant mes dans les 249 t l viseurs dans les soudures des microprocesseurs dans les arcanes technologiques de la chimie humaine Certains pr tendent d j les c toyer kamis baguenaudant dans les capsules vitales sur quip es des logements tokyo tes Tout se x passe comme si l actualit du monde r agissait sa d liquescence en recourant ses vieux mythes de la r surrection projetait dans son futur l ge d or de son pass au terme de la Grande Ann e cosmique dont Platon fixe la dur e trente six mille ann es Le surhumain l homme augment appara trait pour nous comme un troisi me Adam r investi par la technique d un corps glorieux comme hypostases d une criture donc un produit de la culture un produit de lui m me de nouveau apte moduler un monde pour le lui souffler l oreille Si l tre humain s bauche un corps tiss de lettres les lettres elles m mes sont d j dou es d un corps incorpor es Le corps d une lettre c est sa police font Sa police c est sa forme Le typographe sait combien les lettres sont charnelles La relation m taphorique du corps aux lettres fonctionne ainsi dans les deux sens le corps fait lettres et les lettres font corps Mais de la lettre
253. grer ult rieurement d une langue d riv e l autre La synchronie se doit ici de compl ter la diachronie Redisons le les caract res extrapol s du PIE rel vent du mythe Ils ne sont 158 pas historiquement fond s Ce qui importe est moins leur existence que leur fonction Fonction d outil Fonction utilitaire Fonction de postulat pr tant sa l gitimit la recherche linguistique de m me mutatis mutandis que l hypoth se gratuite selon laquelle les lois de l univers sont identiques en tout espace et en tout lieu claire la science et m me la rend possible Proto indo europ en jeu de supputations qui se savent tre des supputations et n tre que cela Ce qui h las n a jamais emp ch certains de prendre leurs phantasmes et donc l indo europ en pour des r alit s Qui prend ses r ves pour des r alit s il faut l avouer l inverse est plut t rare Prenons l histoire r cente Pour la faire br ve tous ont t tous nous avons t un jour ou l autre les uns apr s les autres z lotes d une forme de supr matisme g n alogique les eug nistes am ricains les nazis racialistes le peuple lu de Dieu ni plus ni moins que les Fran ais r publicains lest s du fardeau de l homme blanc Les discussions touchant la question des premiers locuteurs de la langue m re ont t constamment parasit es par les pr suppos s arri re pens es enjeux
254. gue cr atrice et r parer laver la macula et regagner sa place l ombre de l Arbre de la Vie Il faudrait cette fin s abstraire du sensible imm diat S abstraire du monde sensible s abstraire du relatif pour contempler les formes La v rit plut t que le r el vision de l artiste inspir qui trouve ses lettres de noblesse aux aurores de la Renaissance La d couvrir dissimul e sous la plastique des formes c tait encore une fois l invite lanc e par les fragments d Herm s longtemps re us pour la premi re R v lation anticipant celle de Mo se d Orph e et de Marie Madeleine ap tre des ap tres toutes des restitutions partielles du r v r Corpus Hermeticum 153 Ce que les rudits du Moyen ge et de la Renaissance pr tendaient accomplir respectivement par l ex g se du Livre et par la recomposition visible du disegno interno le rationalisme de l poque moderne admis dans le contexte de l essor de l humanisme lui m me intimement li l expansion coloniale des empires a tent de le faire en empruntant les formes d une logique d universalit abstraite de tout fondement th ologique En 1755 Rousseau crit sur l origine des langues L ouvrage ne para tra qu en 1781 les g nies naissent posthumes d plorait Nietzsche Il r ve d une langue universelle sans terme au sens de mot et de limite pour dissocier le dit du ressenti C est la voie romantique La
255. gue de l volution standard o le hasard des mutations se confronte la s lection s lection par la mort et s lection sexuelle comme des volutions forc es augmentation cybern tisation puration g nique qui constituent le cheval de bataille de la philosophie transhumaniste 226 Il fut un temps o la philosophie se demandait quelle vie valait d tre v cue que faire de notre vie et comment vivre mieux C tait rappelle Hadot l poque o la philosophie pratique ne se distinguait pas de son fait th orique celle des pr socratiques des sto ciens des l ates et des cyniques celle de Platon th orisant l eud monisme une thique du bonheur fond e sur la justice cf Ph don d j fort impr gn e de l ask sis des cercles pythagoriciens et des lamelles d Orph e thique quoi le Stagirite allait bient t pr ter une assise biologique un fondement politique biopolitique e t rectifi Foucault C tait pour picure la recherche du bonheur le plaisir en repos celui de l me ataraxie celui du corps aponie un bonheur d fini alors comme une absence de trouble au lieu d une pl nitude C tait pour Spinoza se lib rer des passions tristes teindre sa douleur par la compr hension que tout ce qui existe nous m mes qui existons sommes en r alit des particules de Dieu Toute son thique peut tre lue comme une exposition du che
256. guistes appr cieront le 177 d calage qui d partit cette conjoncture de celle qui avait cours quelques si cles en amont Il n est pas mince Voyons cela Un point d histoire s impose XVI si cle Nous sommes au c ur du XVI si cle d un si cle qui commence avec la Renaissance des arts inspir e d Italie pour s achever avec l dit de Nantes mais aussi bien les pr mices de l absolutisme L ordonnance de Villers Cotter ts n tant pas formellement dat e les historiens admettent g n ralement qu elle fut sign e le dix ao t 1539 On sait dans tous les cas qu la mi ao t du dix au quinze Fran ois I se mit en route pour son ch teau de Villers Cotter ts en compagnie de son chancelier Guillaume Poyet But du conclave mettre la derni re main une s rie de lois ne comprenant pas moins de 192 articles Au nombre de ceux ci tait celui qui constatant le recul du latin se ferait fort d introniser la langue fran aise langue officielle d tat Cela signifiait faciliter la compulsion et l enregistrement des effets administratifs acc l rer les d marches l gales pour une meilleure gestion plus simple plus efficace d un royaume en efflorescence C tait en quelque sorte une forme de Vatican II chu au domaine politique Bien plus La fonction r galienne n tait pas seule touch e car cet article le 111 concernait galement l glise L glise car sa pr bende sur le bapt
257. helard En quoi ce qui pr c de porterait il faux la succession des trois tapes des trois esprits des sciences et corr lativement des trois m thodes qui leur sont appari es La r ponse coule de source Qwest 319 ce au final qu un acc l rateur de particules nous entendons au del d tre le fleuron de la technologie du XXIe si cle quoi sert un collisionneur L emploi de m taphores sera peut tre plus parlant Place l image Figurons nous un canon d artillerie braqu sur une courtine Figurons nous Vauban ses murailles bombard es sa fa ade clat e par le gr lon nourri des bouches feu Un acc l rateur ne fait jamais en toute derni re instance que reproduire en plus spectaculaire le m me dispositif Le m me Ni plus ni moins ni mieux Le gros pipeline c est le canon la particule c est la mitraille Lorsque le mur explose nous fouillons les gravats Nous tudions le nuage de poussi re cr lors de l impact Poussi res de particules infimes vanescent d blais de particules plus lourdes fracass es les unes contre les autres Tout est l Tout est dit Un acc l rateur pour on reux qu il soit ne fait jamais que percuter des boules Partant les proc d s sont moins grandioses que les colonnes de Science et Vie ne nous le laissent entendre On entrechoque de la caillasse comme autrefois nos a eux peluch s cognaient de la pyrite contre des pierres de feu quo
258. i res et ne sont pas d finissables en d autres On cite preuve les cent vocables des Inuits pour d signer 187 la neige Mais plus que le vocabulaire c est parfois la structure qui nourrit la pens e C est parfois la grammaire et ses d clinaisons parfois les r gles parfois les exceptions De telles toffes immergent la pens e dans des mondes diff rents Il faut penser les langues comme autant d univers D truire une langue c est abolir un univers Car nous sommes lettres Que vaudrait ce chapitre que vaudrait un essai sur le langage et la pens e s il s avisait de faire l impasse sur lavis du psychanalyste Quelles que soient les r serves que l on nourrisse leur gard on ne saurait faire l conomie d une parenth se sur leur contribution C e t t faire liti re d une tape importante de l histoire des id es Nous saborder en quelque sorte Qu on s en r jouisse ou s en d sole Lacan a donc droit de cit Nul parmi ses confr res ni m me notre connaissance parmi ses successeurs n est all plus avant dans l assimilation des activit s de l me aux proc d s de la litt rature Une telle association pour s r n est pas b nigne Mise dans la bouche d un chevronn psychanalyste ou fameux charlatan elle acquiert sans d lai une autre signification Gardons ici le meilleur de notre homme Qui dit psychanalyse dit d abord inconscient Qu est ce donc qu
259. i rogrammates interpr tant les signes Dans ce contexte imbu de chamanisme de sorcellerie et d animisme tout un chacun uvrait par ses actions s attirer la faveur des esprits anc tres Jouir de leur influence ou faire pression sur eux en capturant leur nom nigromancie Comme il en va dans la plupart des spiritualit s tribales l univers des esprits tait essentiellement la r flexion dans l immanence de lunivers des hommes Le monde divin ne servait pas d ordre id al part d ordre id el ou d arri re monde comme la cit de Dieu serait un talon thique et politique 143 la vie sublunaire il n tait rien de moins que la continuation de ce monde sensoriel sous une forme invisible Pas d ici bas pas d au del seulement le temps pr sent cyclique qui est aussi le temps du mythe lajon l instant superpos du rationnel et de l irrationnel Le religieux Il n y avait pas de religieux d s lors que tout l tait et donc ne l tait pas Dieu n est pas religieux puisqu il est tout c est dire rien l tre supr me n est pas Thomas ouvrit les yeux il vit le n ant Voir les Sermons de Ma tre Eckhart Pas de sacr pas de profane puisque pas de sacr et donc pas de profane un d grad Une seule nature moniste pas de rupture un continuum Une d nivellation En d autres termes pas de rupture entre le monde de la magie et la mondanit du quotidien Le s
260. i perce M me parmi les t nors Surtout parmi les t nors Il y aurait fort dire tant qu citer des noms quant la controverse qui fit longtemps la chronique scientifique opposant Louis Pasteur F lix Archim de Pouchet Pouchet s tait ralli au camp des partisans de l h t rog nie variante modernis e de la th se de la g n ration spontan e aux prises avec Pasteur qui s en voulait un adversaire farouche Il s agissait d une th orie passablement ancienne qui pr tendait que le vivant p t jaillir de l inerte ainsi la grenouille de la boue la mouche du quartier de viande etc Une telle croyance n est en fait pas si capilotract e qu elle peut le laisser croire La faune versicolore des micro organismes et des microzoaires demeurait invisible jusqu la mise au point du microscope La doctrine par ailleurs s accordait aux observations Un dernier argument auquel on ne songe pas assez nous est fourni par l arch obiologie Il y a bien eu au moins une fois sur Terre passage de l inerte au 298 vivant Les premiers constituants de la premi re cellule LUCAS notre anc tre commun nous humains comme tout organisme auraient t labor s dans le creux des argiles Il y a donc bien eu de ce point de vue g n ration spontan e La mission du rover Curiosity peignant la plan te rouge consiste essentiellement sonder ces argiles en qu te d une trace de vie Si l Adam p
261. i prive de l usage de ses membres de sa voix et m me des expressions de son visage Qui prive d amour de consid ration Vieillir et d p rir une succession de cauchemars pour aboutir la situation la plus terrible qui se puisse imaginer celle de Gregor antih ros de Za M tamorphose pleinement conscient et encore d sireux de vivre coutant sans mot dire ses parents les plus chers d battre devant lui de l ventualit de son euthanasie Probablement la plus cruelle et d rangeante nouvelle sign e de Franz Kafka Subvertissant les postulats du genre magistralement th oris s par Tzvetan Todorov dans son Introduction la litt rature fantastique V auteur fait d buter sa narration dans une ambiance d embl e surnaturelle Gregor un employ mod le et sans histoire se r veille un matin loti d une carapace d une paire d antennes et de cerques hispides La nuit l a transform en cancrelat g ant Gregor ma rien perdu de son humanit Il continue r fl chir et sentir comme toute personne mais en a perdu l apparence Une telle m tamorphose fera sur sa famille l effet d une commotion d lectrochoc th rapie lectroconvulsive Non que quiconque s inqui te de l avenir de Gregor personne ne semble plus que cela 214 commotionn par sa transformation seulement Gregor par son travail entretenait toute sa famille qui vivait sa charge Gregor devenu inapte son travail celle ci
262. i ravage l universit les centres de recherche les temples du savoir empreints plus que jamais d une scolastique autot lique De ce point de vue rien que de l ordinaire Aussi ces 32 Les origines de l expression valent d tre mentionn es Parmi les crit res distinctifs d un v ritable saint on admettait au Moyen ge la bonne odeur mise par son cadavre 273 math maticiens dans l expectance de lendemains meilleurs doivent ils apprendre taire leur r flexion Doivent recouvrir leur table de labeur d une solitude compacte capuchonner leur holocauste de fatigue d une chasuble mystique sceller leurs intuitions dans le mo t de grimoires herm tiques plong s dans un silence marin et destin s ne jamais tre ouverts Duplices Furtifs Ils pratiquent en louced Le r alisme math matique est le dernier bastion la derni re barge logocentriste de r sistance au joug h g monique de la science exp rimentale telle que pr conis e par un Bacon et plus tard revitalis e par Comte Mais cette d prise ou ce m pris comme on voudra n est aucunement comptable d une carence immanente l id alisme Si l abandon s est confirm ce n est jamais que de guerre lasse c est faute d en avoir su distiller tous les sucs Les v rit s contrintuitive s av rent souvent les plus f condes r ciproquement l erreur la plus paisse plus ub reuse que la plus tablie des v rit s Descart
263. i s en pr vaut le privil ge d tre lui m me l instigateur du progr s scientifique Toutefois le scientifique tant comme on l a vu un tre sans passion imperm able aux enjeux de pouvoir et aux sir nes de l amour propre il serait d plac de tenir cette croyance pour autre chose que ce qu elle est savoir purement scientifique b Les partisans de l externalisme reprochent toutefois cette conception purement scientifique de s essuyer les pieds sur la fonction que ces derniers estiment d terminante pour le progr s des sciences de facteurs extrins ques aux sciences c est dire ext rieurs aux contenus discursifs et aux m thodes d termin es l uvre dans les sciences M thodes et contenus des sciences qui seraient au surplus le fruit de facteurs extrins ques aux sciences la boucle est donc boucl e Leur reste d finir de quelle nature sont ces facteurs quoi ces objecteurs qui n en d mordent pas r pondent sociaux principalement Ils formeraient un cheveau de pr jug s aliment s en temps r el par une conjoncture la fois politique culturelle conomique organisationnelle religieuse institutionnelle 325 langagi re historique id ologique somme toute des contingences une fois de plus qui pensent travers nous Une telle option que nous avons faite n tre se conna t d autres d fenseurs et notamment dans le domaine de la soci
264. i songeait le premier homme qui entreprit de faire du feu en percutant des pierres Bachelard psychanalyste de l imaginaire s empare de la question qui d j dans le feu produit par le briquet voyait l all gorie de la friction des corps d vor s par la flamme d une passion rotique Cette intuition serait l amorce d une s rie d essais pr tendant poser les jalons d une m tapo tique propre chaque l ment Za Psychanalyse 320 du feu L Eau et les R ves L Air et les Songes La Terre et les R veries de la volont etc 500 000 ans s parent notre re suppos e terminale de P esprit scientifique de cet ge primitif en quoi Bachelard a voulu voir une Pr histoire de la raison des sciences Bachelard se met du baume au c ur Nos proc dures sont demeur es intactes Toutes nos conqu tes sont tributaires d une seule m me m thode une heuristique l heuristique du silex Tape et regarde Pas s r que nous ayons tant progress depuis les grandes r volutions de l homo habilis tons nous donc du cr ne ces illusions r trospectives qui nous font croire la rigueur la logique et la probit des sciences Il n y a pas de savoir scientifique seulement conjectural pr caire un savoir dhommes qui se disent scientifiques Or l homme n est jamais qu homme un animal irrationnel que l amour propre conduit plus certainement que l amour du savoir Qui heurte
265. ibitoire Elle servira jusqu ce que lui soit d couverte une rempla ante qui assimile explique et envisage la stase des pommes Cette th orie plus g n rale absorbera la pr c dente la mani re dont la physique d Einstein inclut celle de Newton comme l un de ses cas particuliers Changer de paradigme signifiera seulement changer de perspective et de langage Il y a peut tre plus troublant encore L observation d un ph nom ne conforme l hypoth se ne peut la confirmer toutefois il la conforte et c est assez pour nous Mais cette logique de la confortation nous pr cipite parfois dans des ab mes que nous n aurions pas soup onn s preuve le paradoxe de Hempel du nom de l pist mologue 406 allemand Carl Gustav Hempel Ce paradoxe figure parfois dans la litt rature philosophique sous son nom de sc ne plus dramatique de paradoxe des corbeaux ou paradoxe de l ornithologie en chambre Ce paradoxe met en lumi re le fait que toute observation qui r futerait la n gation de l hypoth se conforterait encore cette hypoth se Pour rendre cette id e sensible prenons l exemple de l hypoth se tous les corbeaux sont noirs Un scientifique qui souhaiterait conforter cette hypoth se devrait la confronter au plus grand nombre d observations possibles Il part la recherche de l oiseau en question Chaque fois qu il en trouve un et qu il est effectivement noir l ornithologue e
266. ien changer au contenu L consistait suppos ment la sup riorit des le ons acroamatiques Platon y mettait l essentiel de sa philosophie sur les cahiers de la science Leur second avantage est plus subtil tactique si l on ose dire Il se pourrait que la raison majeure pourquoi les sages ont t si m fiants si r ticents adopter l crit c est qu ils subodoraient qu une fois leurs connaissances couch es sur le papier ils n auraient plus d emprise sur leurs contemporains ils deviendraient bons pour la casse Au moins l oralit leur offrait elle de sauvegarder une part de leur autorit preuve ils Pont perdue et peu peu ils la retrouvent proportion que les nouvelles g n rations 211 r pugnent la lecture L autorit r cente acquise dans les m dias par un St phane Hessel para t en cela symptomatique d une soci t qui prend la voie non plus tant de l oral ou de l crit que des crans ou des images qui d truisent les imaginaires modes d expression pr gnants depuis la fin du XX si cle Les soci t s modernes en g n ral vivent mal leur s nescence ge rime avec d cr pitude avec obsolescence avec pr carit D o le jeunisme la chirurgie le ph nom ne cougar les antid presseurs ou bien encore la haute couture du troisi me ge qui sont autant d appr ts de subterfuges de proc d s de conjuration contre le temps qui passe Conjurer l ge
267. ifi e ax e sur l industrie de guerre valorisation paradoxale du prol taire en tant qu agent de la r volution marxiste les paysans propri taires demeurant loyalistes hors des sovkhozes et kolkhozes et devant tre extermin s pour h ter la victoire et sur la d monstration de force Staline l vidence qui pr tendait combattre la religion ne le faisait jamais comme tous les bouffeurs de cur qu au nom d une nouvelle religion Fonction guerri re augment sacr Le stalinisme comme le marxisme 8 songeait 18 Lequel marxisme d signe selon le mot de Michel Henry l ensemble des contresens qui ont t commis sur Marx 116 d abord se nantir d une eschatologie On parlerait de lendemains qui chantent puis qui d chantent d une soci t sans classes etc Et l homme de fer lui m me de construire sa l gende Staline ne mettrait pas longtemps s arroger pour sa gouverne le nimbe de la sacralit Le religieux investissait la place Le religieux partout Le religieux total Religieux ruisselant poisseux exacerb la faveur du culte de la personnalit D s 1929 on n voque plus Staline que sous l appellation de P re des peuples en r f rence Abraham de Guide des peuples ou mieux encore de Grand M canicien de la locomotive de l Histoire Il est commun de c l brer le Vojd par des po mes et dithyrambes qu on revisite placard s et
268. igieux Fonction r galienne essor de l administration universel ait t institu en France par Napol on III en Allemagne par Bismarck et soit l heure actuelle promu comme un droit de l homme par les lobbies les consortiums bancaires et les grandes multinationales aurait d nous appeler plus de vigilance 98 Fonction conomique de production essor de l industrie Ere contemporaine communisme et lib ralisme coup d tat des banques Fonction conomique augment religieux Fonction r galienne essor du secteur tertiaire Fonction guerri re technologique psychologique Pour Dum zil le sch ma tripartite est mort en Occident avec les tats g n raux de 1789 quand la noblesse et le clerg ont abaiss le pavillon devant le Tiers tat Nous constatons qu il men est rien D s lors que nous entreprenons une lecture diachronique de l id ologie trifonctionnelle nous ne pouvons qu tre frapp s par l envergure des mutations souvent ponctu es par des r volutions techniques et politiques qui la rendent finalement difficilement reconnaissable mais toujours bel et bien pr sente En relisant l histoire en son entier et non plus celle de telle ou telle poque laune de ce nouveau mod le nous en pouvons conclure que sous leurs nouveaux avatars les trois fonctions se perp tuent mais pas leur hi rarchie La fonction royale c de la fonction guerri r
269. il Lors Galil e dans son Dialogue sur Les deux grands syst mes du monde ne pouvait mettre en sc ne qu un lamentable quiproquo L affrontement indirect de Copernic et Ptol m e doit se solder sur un constat d chec Non Copernic n a pas raison Ni Ptol m e Les deux sont dans leur tort Les deux se leurrent Nous le savons depuis le soleil n est pas fixe il tourne autour du centre de la Voie lact e Pr cis ment au centre de la Voie lact e g t un trou noir supermassif r pondant au doux nom de Sagittarius Sagittarius est le pivot stator autour duquel orbite notre syst me solaire Il y a longtemps que de l h liocentrisme nous sommes pass s au galactocentrisme Ces nouvelles vues cosmologiques ont pu tre obtenues gr ce au concours de nouvelles disciplines comme la radioastronomie et d instruments jusqu alors in dits les radiot lescopes tels celui Nan ay La Voie lact e lentement se rapproche d Androm de elles fusionneront dans quelque trois milliards d ann es La Voie lact e comme Androm de d pendent du m me amas de galaxies appel Groupe 424 local Il en comprend une quarantaine l heure actuelle octobre 2012 les astronomes tablant sur une moyenne relativement constante de quatre nouvelles entr es par d cennie Un groupe de galaxies standard en compte une cinquantaine un amas cons quent peut en contenir jusqu plusieurs milliers Amas de galaxies
270. ils aux haruspices lisant dans les entrailles de la finance et des cafards sp culateurs les caprices et les ires d une cr ature mancip e du cr ateur le Grand March L conomie domine Avec pour cath drales physiques les bourses modernes pyramides avec pour auxiliaires les politiques suspendus et tenus par les bourses et les marchands du temple qui sp culent au temple des marchands Notre approche expiatoire de la dette rend d autant plus r v latrice cette articulation du religieux et de l conomie Le terme dette en allemand se dit Schuld tout comme faute La dette cette faute originelle contract e par nos p res implique une conception de l histoire comme purgation rachat dirait saint Augustin remboursement disent nos conomistes une p nitence qui marque une r surgence voire une transposition de valeurs proprement chr tiennes asc se rigueur aust rit Somme toute la pr gnance de l conomie pourtant lieu du calcul et de la rationalit bourgeoise s accommode fort loisiblement de cet augment sacr Incidemment qu une fonction dominante ne puisse se concevoir de mani re isol e s par ment de son augment sacr e fournit un argument suppl mentaire m me de promouvoir la th se selon laquelle le pouvoir constituant n a d efficace que tributaire d effets psychologiques et normatifs 107 qui puisent au religieux Il n
271. iminateur C est consommer toutes les aberrations Premi re erreur celle qui consiste croire que la philosophie est une mati re lorsque c est une approche Tout est philosophie envisag sous ses auspices Toute chose s y r fl chit sans angle mort comme dans une glace sans tain Tout est sapide et consommable Et quand cela m me ne serait pas seconde erreur le philosophe n est jamais hors de son domaine que lorsqu il s y confine Lorsqu il v g te et s enracine comme une grosse l gume Se sp cialise Le poudro iement des sciences dissimule mal cet gard sa fonction d alibi Tout corps tend au repos tout me philosophante incline l ac die Au 21 nonchaloir Narcolepsie des sp cialisations Le philosophe de bon aloi tout l inverse doit tre un touche tout Un omnivore Un polymathe Par cela seul tout le moins que la philosophie est le domaine qui fait la somme la synopsis crit Boutroux de tous les autres G n tiquement parlant elle en est l origine la crois e des disciplines notre entreprise s inscrit par cons quent aux antipodes de la philosophie nouvelle renouant avec ses formes primitives qu elle n aurait jamais d quitter Pourquoi prendre le large Ulysse a t il perdu ou a t il pris son temps Qu esp rait il hormis nous abuser braillant mauvais acteur le nom de P n lope au carrefour de la te
272. initivement Il n y a plus de fait de retour en arri re Toute faute commise est non seulement irr parable mais plus encore r percut e Elle devient r currente Le prochain moine qui s emparera de ce corpus pour son tour le recopier recopiera les bavures du premier il laissera galement sur le v lin ses propres errata l attention d un troisi me moine et ainsi de suite Les erreurs s accumulent ampliatives La parallaxe s aggrave Logique du t l phone arabe Le cinquanti me liseur h ritera en bout de cha ne d une mouture contrefaite tout le moins m connaissable tant s est accrue la d viation qui la s pare de la version princeps Les erreurs de copie c est ce qu on appelle en g n tique des mutations Les cons quences en peuvent tre b nignes Mieux elles sont indispensables Les mutations la transmission des mutations auxiliaires de sur vie sont le fondement de l volution laquelle volution permet aux organismes de toujours s adapter aux variations de leurs conditions de vie Elles peuvent s av rer positives Elles 220 peuvent aussi se r v ler catastrophiques La mutation loterie ou roulette russe Lorsque le moine bafouille le moine est susceptible du pire et du meilleur Loi de Murphy oblige c est bien souvent le pire qui s invite en premier Le moine bafouille retouche le code il fabrique son cancer Mon Dieu le m chant moine comme e t dit Henri III depu
273. int r t La statuaire lisse des Grecs n galait pas en densit celle des Romains La statuaire grecque incarne l id al elle proportionne par la math matique sous le rescrit du nombre d or Le mod le fait mod le et le mod le fait loi Romaine la statuaire individualise elle re pr sente les tres dans leur chair vivante assume toutes leurs asp rit s Le sculpteur mod lise fid le au trac du r el pour rencontrer une autre forme de beaut Or lorsque l une r pond de sch mas types et de st r otypes surexploit s l autre raconte une v ritable histoire L histoire d un homme Histoire d une vie qui 251 transpara t dans l expression les rides les cernes la profondeur marine d un regard singulier La peau d roule une narration C est une pigraphie Tous les rites de passage marquant la peau par des piercings tatouages ou scarifications trahissent leur mani re combien l inscrire est n cessaire l appropriation du soi On grave son corps avec des signes En se bardant de signes on se fait signifier On devient signifiant On se singularise D aucuns prennent corps sur des images Tels sont les saints stigmatis s comment devient on Christ En se signant en saignant ses blessures En donnant corps ses d sirs En se signant on cr e son corps social on cr e son tre avec des lettres On se fait sien on devient soi par l encre qui nous ancre par l encre qui nous incor
274. ion m avait d enjeu qu exclusivement sp culatif Celle ci comme l a montr Hadot Qu est ce que la philosophie antique et d une autre mani re Foucault Histoire de la sexualit vol 3 Le souci de soi rejaillissait sur la pratique praxis philosopher relevait d un art de vivre Avec le genre Sur la nature para t un minent exemple de controverse philosophique par uvres interpos es Il y en aurait bien d autres Ainsi aux derni res heures du Principat romain d j maints s nateurs consuls pr teurs diles chargeaient des physiognomonistes aux m thodes interlopes de leur fournir des pr cis de d codage Quel int r t L de 5 nouveau int r t pragmatique Percer en politique cela supposait tre capable d interpr ter le moindre signe la plus infime mimique d aisance ou d agacement sur le visage du princeps senatus Cette exigence atteindrait ses apices lorsque l ann e 285 verrait l instauration du Dominat Professionnelle ou p cuniaire la survie du notable serait fonction de ses heureuses men es au sein du Premier Cercle L empereur est il combl Fortune est faite Notre homme a sa carri re Cet ge de la psychologie durerait autant que l empire romain d Occident Autre mani re de dire que toute chose a son terme hormis l lan qui la fait na tre Passer Se succ der chaque poque sa vogue ses pr occupations Les engouements changent de nature avec le temps ma
275. ion qui vient ici d tre produite inscrit en faux lath orie axiale ou diair tique et intellectuellement vireuse labor e par Karl Jaspers Alcalo de toxique cette th orie a fait l vidence beaucoup de tort la compr hension que nous 23 Le terme d origine est Achsenzeit que l on traduirait mieux par l expression d ge pivot 142 avons de notre propre histoire plus forte raison de notre histoire la plus r cente Elle constitue l un des derniers philosoph me du philosophe pondu au seuil de son tr pas dans l horizon d une pens e repr sentative de l existentialisme chr tien Dans ses travaux tardifs sur le concept d ge axial Jaspers attire notre attention sur le destin des civilisations qui ont connu un grand changement d orientation philosophique et religieuse virant comme une roue sur son axe ou se brisant comme une ligne de faille entre le VIII et le Ie si cle avant J C La p riode pr c dant cette re axiale se caract risait explique Jaspers par une intrication normale au sens d ath matique ou non probl matique des sph res surnaturelles et naturelles Esprits de la nature et commun des mortels allaient de pair En butte ou de concert G nies nymphes et da mones se m laient aux humains li s par leur fr quentation mutuelle et ordinaire La nature faisait signe Vivants et morts avaient commerce au moyen des oracles et des h
276. ique Bien pis celle ci poussait le vice jusqu conclure au principe oppos principe en fait une relation d ind termination et non d incertitude de Heisenberg Pr cisons nous quoi tient cette nuance Au souci d viter tout amalgame entre l impossibilit de savoir et le hasard proprement dit Que des informations nous soient inaccessibles n implique en rien qu elles soient inexistantes La m me et subtile diff rence distingue les agnostiques et les ath es Les scientifiques et les croyants Aussi bien que la d nomination principe d incertitude soit la plus usit e la rigueur scientifique voudrait que l on parl t plut t de relation d ind termination L indiff rence d usage de ces deux expressions pour voquer la m me notion r sulte d une maladresse commise par Heisenberg lui m me lors de la traduction anglaise de son article L auteur emploie dans une premi re version les termes Unsicherheit incertitude et Ungenauigkeit impr cision Une relecture tardive lui fait 358 alors envisager les confusions que pouvaient entra ner ces termes si bien qu il d cide finalement de caviarder son texte pour remplacer ces expressions inadapt es par celle d Unbestimmtheit ind termination Trop tard son grand dam l article tait sous presse et c est le terme d incertitude qui serait consacr Avec la m canique quantique seraient donc vent s les quelques dogmes fondateurs d
277. ique cette th matique de l interrogation m taphysique qui suppose loisir et confort et po le chauffant s bauche d j chez X nophane tout le moins si l on admet pour digne de confiance le t moignage du Banquet des Sophistes Ath n e de Naucratis IIe si cle apr s J C celle ci ne s impose v ritablement que sous l gide du Stagirite notamment par le premier livre de l thique Fud me o l oisivet otius devient une condition sine qua non de la contemplation philosophique et de la d lib ration en politique tant les deux modalit s d accomplissement de l homme dans la cit D o m nageant au citoyen bien n kalos kai agathos ce cong salutaire le n cessaire recours l esclavage L esclave le serf seront historiquement relev s par la pension du roi ou d obscurs protecteurs aux intentions pas toujours claires Braise de bidon Diog ne On songe entre autres Diog ne de Sinope soliste du sarcasme et digne ambassadeur de la doctrine cynique du grec ku n chien et de la vie avenante Les frasques de Diog ne ont t rapport es par un autre Diog ne Diog ne La rce dans ses Vies et doctrines de philosophes illustres qui nous en livre de bien vertes On pr tendait qu ayant sollicit l oracle d Apollon pour obtenir une recommandation sur sa carri re future il se vit faire 25 cette r ponse surprenante Falsifier la monnaie Diog ne suivit
278. ire Dieu dont linfini est l attribut l esprit n en a qu un aper u une fibre conceptuelle un indice indirect C est de sa finitude donc de son incapacit s emparer d un contenu formel qu il abrite cependant que l esprit d duit Dieu Descartes admet qu en somme on peut concevoir Dieu on ne peut l imaginer On ne saurait circonscrire ce dont on ne peut prendre le tour On ne peut concevoir Dieu qu titre n gatif comme r quisit d une intuition partielle consubstantielle l id e d infini Ici encore Dieu n est pas dit il est d duit Il est d duit par le truchement de ce qu il y a tout lieu d appeler une ontologie n gative Troisi me mani re de ne pas dire Dieu Ehyeh Asher Ehyeh Je suis qui Je suis ou Je serai qui Je serai pour d autres herm neutes Je serai avec toi Telle serait la r ponse adress e Mo se sauveur des eaux par Elohim pluriel encore Dieu d Abraham d Isaac et de Jacob Le proph te b gue tr s opportun ment choisi par le Seigneur pour fl chir Pharaon dont le Seigneur lui m me le fac tieux m aurait de cesse que d endurcir le c ur Mo se choisi pour lib rer son peuple et le conduire dansla panade hors de Kemet terre noire des pharaons hors de l Egypte maison de servitude s tait alors rendu au pied du mont Horeb pour y faire pa tre ses brebis La suite est bien connue Elle fait partie de ces pet
279. ire en d sh rence au bord de la rupture bris de l int rieur Empire dont la sauvegarde serait encore possible parviendrait il se rallier les m nes d une parole intuitive qui serait sans obstacles Parler en langues Parler la langue des anges la glossolalie vraie telle qu invoqu e par Paul dans son p tre aux Corinthiens et dans les Actes des Ap tres IL 6 sq Parler la langue qui contrairement toutes les autres langues ne prononce plus d cart entre le mot et la r alit l tre et le dire Plus d interpr tation Langue de la communion et non de la communication Langue de la catholicit du grec catholicos universel laquelle de tous les peuples ne ferait qu un seul peuple savoir donc un latin cosmopolitique Une langue un r gne une harmonique On l aura bien compris ce que fait craindre le d litement d une langue unique c est la dissolution concomitante de l unit du politique L int grit de l une r pond de celle de l autre La multiplication des langues au sein des soci t s ouvre des gouffres d incompr hension entre populations h t rophones Deux langues font deux esp ces font deux rapports au monde deux lois deux syst mes de valeurs Deux langues fa onnent les crises Compartimentent 148 les lices Elles ent rinent la fin de l entente dans tous les sens du terme Le clivage belge aura valeur d exemple Il faut percer les appare
280. is les esprits bouillonnent sans moins d ardeur Les int r ts frelatent R veillent d autres questions La focale se d place On tergiverse ailleurs L histoire le v rifie Au Moyen ge vinrent les th odic es les justifications de Dieu Dieu en accusation devait r pondre du malheur l aune de sa bont de nos imperfections laune de sa sagesse de la laideur du monde l aune de sa puissance Il s agissait essentiellement de rendre compte du gouffre entre l omnipotence du cr ateur et le marasme de la cr ation Entre le devoir tre et l tre Le souhaitable en puissance et le r el en acte Lactance met dans la bouche d picure l atomiste une compendieuse formulation de cette antinomie Ou Dieu veut supprimer les maux et ne le peut ou il le peut et ne le veut ou il le veut et le peut S il le veut et ne le peut il est impuissant S il le peut et ne le veut il est m chant S il le veut et le peut d o viennent donc les maux et pourquoi ne les supprime t il pas De Ira Dei chap 13 S il n y a qu un Dieu ainsi que le proclament les religions du Livre et nulle puissance antagoniste comme l avaient affirm entre autres Zoroastre Mani plus proche de nous les bogomiles les Albigeois et les Cathares s il n est aucun d miurge malhabile ou malintentionn aucun Yaldabaoth gnostique man du vrai Dieu qui serait imputable du m lange de la mati
281. is sa chaise perc e tandis qu un h re froqu lui transper ait le c ur avec son kriss Le texte cope de vides de superpositions de failles de biffures de fourbis de fibrilles et c est l intumescence Erreur vitale dans cette Temurah chromosomique Blasph me Profanation La faute qui ne pardonne pas Impertinente la m tath se induit la m tastase Contre les maladies du code la science progresse petits pas quant l humanit sans d mentir Armstrong c est une autre question L n est pas son affaire elle ne pense pas rappelait Heidegger Elle ouvre des chantiers et des chantiers arborescents dans des chantiers qui ne se referment pas La science avance on ne sait vers quoi S arr tera t elle Est ce m me souhaitable Le pourrait elle seulement Avec la th rapie g nique la science ravaude la mauvaise mue la rafistole a m me l atome Avec l argent du t l thon la science exfiltre les f tus la mauvaise formule diagnostic pr natal Avec l orthog nisme elle confectionne directement le texte optimis sous la lorgnette du microscope Une authentique cuisine mol culaire Elle peut r g n rer mais galement cr er stocker Avec en 221 filigrane ce vieux r ve d immortalit Cr er d abord Parce que tout homme aspire l uvre Existe pour et par et travers son uvre H siode au VIIe si cle av J C disait de ses lecteurs qu ils taient se
282. ise Des n uds dans la pens e Des n uds pour lier les choses Ces n uds tr s peu gordiens rendre fous lier Escher les tresse en lignes de graphite ils rel vent la fois de la math matique l anneau de M bius est une topologie math matique tonnamment prodigue de la sociologie routine m tro boulot dodo de la philosophie sens de la vie l absurde faut il s imaginer une fourmi heureuse Ils interpellent formications notre esth tique transcendantale Le temps temps objectif de la trotteuse ou subjectif dur e que valorise Bergson L espace flexible ou surface newtonienne Les investigations kantiennes ont reconduit nouveau frais la question minente des relations entre le contenant et le contenu Continuit fracture identit Le contenu est il compris dans le contenant ou le contenant l manation de son contenu Pour Heidegger l tre est le Temps cf tre et Temps ajoutons y l espace L humain cest tre de son temps dans son espace Le contenu perturbe t il le 33 Bergson distingue d une part le temps des scientifiques temps rationalis tel qu gren par les calendriers de l autre le temps v cu de la conscience dur e On peut trouver dommage que l auteur de Dur e et simultan it essais qu il consacre Einstein s arr te en si bon chemin Cette distinction des deux modalit s du temps pourquoi ne pas la reconduire propos de
283. issance faisait de la nature divinis e des Grecs son parangon en mati re d art et de m trique le XVII et le XVIIIe si cles feraient de ce mat rialisme leur paradigme 309 intellectuel Creuse et d senchant e la nature g om tris e est ainsi dessaisie de toute autonomie elle s exprimera dor navant par la voix des math matiques c 1905 La relativit restreinte d Einstein consacre le passage l re du nouvel esprit scientifique Rendons aux mots le sens qui leur convient Nous parlons d re et non d tape car ce nouvel esprit Bachelard ne le consid re pas comme l apanage d une phase pr liminaire d autres phases une simple bauche pr caire et transitoire d autres phases hypoth tiques il accomplit a science Loin d tre un pis aller c est un aboutissement Esprit enfin car il t moigne d un auto saisissement de la science par la science d une r flexivit jusqu alors in dite d une science int ress e ses propres m thodes On voit se dessiner les articulations d une v ritable pist mologie le terme appara t chez Russel dans ses ssais sur les fondements de la g om trie 1901 huit ans seulement avant l article inaugural d Einstein Pr cis ment l pist mologie nouvelle qui d finit la science amorce la rupture d avec les natures simples cart siennes On s aper oit que l tat d analyse de nos intuition
284. issons nous Ainsi d crivons nous la nature biologique de notre enveloppe cologique Le corps de l criture comme nous l apprend Deneys Tunney c est d j P criture du corps plut t que l criture sur corps nanti d une tradition si riche de Descartes Laclos A T C G c est notre T tragrammaton Tout le myst re de l homme contenu dans ces quatre initiales Le myst re de la chair dans 217 leurs combinaisons Quatre initiales qui forgent le corpus homos comme le cosmos forg de ses quatre l ments Quatre initiales quatre l ments nucl otides qui s entrecroisent s interp n trent et se combinent et se redondent permutent s alternent et se transposent informent les cellules qui les r pliquent avec l application d un scribe Corpus c est galement un corps de documentation Cellule c est la retraite du moine copiste C est l atelier du moine ou du m tabolisme ou du d miurge en tant qu ils interpr tent transcrivent massorent puis dupliquent ce corpus la fois texte monde et corps Ecce homo le voil fait d un immense parchemin qui se d roule et se r crit sans cesse la mani re dont Dieu selon Bruno imprime et s exprime par le monde Dieu qui s implique complique et s explique par son expression Une vieille image que celle de l Zmago mundi Pour tre un microcosme l homme synth tise l espace mais galement le temps Son ADN convoque la
285. istoire Ceausescu le g nie des Carpates Hitler le F hrer le dirigeant chef guide par subst du verbe allemand f hren etc Figures souvent re ues pour messianiques par la population providentielles en tant qu elles apparaissent dans les p riodes de crises mill naristes en tant qu elles professent un discours forte teneur eschatologique Il n est d s lors pas anodin que le fascisme le nazisme le stalinisme et autres id ologies du XXe si cle aient t si souvent tax s de religions s culi res Selon le philosophe allemand Eric Voegelin cf conf rence Science Politique et Gnose Munich 1958 ces r gnes policiers par le canal totalitaire prendraient ainsi la place laiss e vacante par les glises traditionnelles qu elles auraient toujours eu grand soin de d manteler La dimension sacr e de l tat militaire serait principalement affaire d endoctrinement le mot est prendre au sens fort 105 Il y aurait fort dire sur l immixtion du religieux dans le domaine de la finance conomie sp culative d s lors que cette derni re parvient au rang de fonction dominante Malraux ne s tait pas tromp en pr disant du XXI si cle qu il r int grerait les dieux Le religieux sature aussi bien les esprits que la m taphysique prolib rale l architecture et les places de march s Il intronise les tables de la loi dans les tables d experts manie
286. it tre l orgue d une raison sa trag die consiste ne co ncider jamais avec les d terminations qui lui sont impos es par la musique de ses organes S ma s ma le corps est son tombeau De par son corps l homme participe de l animalit et c est cela qui le rend fou Avec la conversion des chr tiens d Occident au tot misme financier cette vision s gr gationniste tend n anmoins perdre de son efficace Elle p riclite au b n fice d une profession scientiste de naturalisme r ductionniste L individu psychique au crible de cette nouvelle donne serait purement et simplement l cho d un consensus mol culaire la r sultante d une fricass e chimique et neuronale Nouvelle mani re de penser l homme et l animal ensemble dont Mati re et m moire de Paul et Patricia Churchland constituerait le manifeste 82 Nous ne pr tendons pas pour notre part que le contenu soit faux nous soutenons qu il le devient parce qu il est exclusif Aussi longtemps que rien de dirimant ne viendra l affirmer nous choisirons de croire en une r gion de la conscience irr ductible au causalisme physique assur ment logique admettons le d lib ratif force est de l accepter si l on veut tre cons quent La d cision pr c de la d lib ration La d cision est soi m me son origine causa sui Pour employer les termes d Aristote il n y a pas de d lib ration ant c dente au choix la d cisio
287. it de l espace et du temps Peut tre Kant a t il pressenti que le temps n tait pas saisissable dans une intuition de la m me mani re que l espace qu il ne pouvait y avoir du temps qu une intuition analogique sous l hypoth que d une intuition spatiale La prise en compte de cette asym trie pr senterait tout du moins cet avantage d expliciter pourquoi l Exposition transcendantale fait droit l analyse du sens externe avant de s atteler celle du sens interne Si donc le temps conditionne tous les ph nom nes ce surcro t d envergure gagn e sur le champ de l espace con u comme lieu des ph nom nes externes a pour contrepartie l imp ritie du temps se laisser repr senter par ses propres moyens Tout avantage p tit de ses inconv nients Il y a gain et tribut Surcharge et dette En sorte que l intuition interne ne fournissant aucune figure il nous faut suppl er ce d faut par des analogies De telles analogies devront tre emprunt es aux repr sentations du sens externe la s rialit 373 du temps ne se pouvant repr senter que par le trac d une ligne Repr senter autrement dit conna tre aussi inf rons nous des propri t s de cette ligne l ensemble des caract ristiques du temps au premier rang desquelles se trouve l unidimensionnalit Ce caract re unidimensionnel proc de de ce qu il n y a rigoureusement parlant qu un temps temps continu coh rant des p riodes da
288. it est donc appel e s assortir de la synth se compl mentaire de la reproduction par l imagination Nous n en dirons pas plus Nous n avons nul besoin d tre exhaustif et cela n est pas notre intention Il nous importe ici pour ce qui nous concerne de bien marquer la n cessit devant laquelle va se trouver l auteur de la Critique n cessit de faire appel une analogie pour pallier l incapacit de la forme du temps se laisser repr senter par 370 le recours au seul pouvoir de l intuition interne Il n en affirmera pas moins ceci pr s la parit du sens interne et du sens externe quant leur mode d appr hension exclusivement ph nom nal du divers intuitif L auteur entend par l se doter d un mod le d une th orie de la connaissance m me d lucider les raisons structurelles interdisant que puisse s envisager une saisie intuitive de la conscience par la conscience l exclusion des conditions de l exp rience possible Le sens interne pr sente un flux une succession mod lis selon la forme a priori qui le caract rise le temps lequel tout comme le ph nom ne n existe que par le sujet Le sujet constitue pour une large partie ce qu il se repr sente du divers intuitif saisi par la forme des sens Ce qu il con oit de son divers interne ne fait pas exception Comprendre que nous sommes affect s de l int rieur comme nous le sommes de l ext rieur
289. it t qu on veut d finir l homme il appara t de l homme comme il apparaissait de Dieu l impossibilit d en tracer un contour On ne peut de l homme parler qu en n gatif l optatif On ne peut lui ass ner d enseignes probatoires Il ne peut y avoir de gage ou de caution ou de par re ou de certificat ou quoique ce soit qui discrimine l homminit Pas de cat gories pures ou de cat gories t moins Les inclusions les exclusions sont toujours motiv es par autre chose que la seule qu te de v rit Souvent est ce l id ologie qui dispose des crit res en dispose comme d une arme Dire l homme en positif vouloir l homme l imp ratif conforme ses d sirs c est retrancher de la pl iade humaine une part d humanit quand ce n est pas l humanit elle m me que l on ampute d une cat gorie d homme ainsi si l Homme est Blanc le Noir est Chose autre chose qu Homme ergo le Noir vaut moins qu un homme r ciproquement si l Homme est Noir le Blanc qui n est pas Noir n est pas un homme etc Et de poursuivre comme on l a fait du temps de l esclavage traite Noire et Blanche et pas seulement triangulaire dix septi miste et atlantocentriste quoi qu en pense Taubira que l homme lui seul autant qu il est un homme poss de une me que l me elle seule conf re une dignit la dignit conditionnant la personnalit morale et cette derni re l existence juridiqu
290. it temps p riodique na f et sans proth ses tel qu il s tait offert la contemplation des premiers hommes nous les singes guetteurs de lune Les revers du d terminisme les odyss es du temps t moignent respectivement de ce que sciences et philosophies sont si peu trang res les unes aux autres qu elles s alimentent autant qu elle s empoisonnent Les sciences sont filles a n es de la philosophie mais ce peuvent 388 tre l occasion des filles bien peu reconnaissantes De ce que les sciences d rivent de la philosophie ne s ensuit pas que les philosophies ne puissent mourir des sciences La science enterre quand la philosophie n est tout enti re que cr ativit Lune ensemence les champs de la connaissance l autre moissonne Taille et redresse Essarte la chienlit L une forme des mod les et des notions que l autre ratifie ou plus commun ment d consid re La science est une faucheuse pour la philosophie Elle remplit les cimeti res La science en a ruin plus d un de ces syst mes b tis sur des logiques physiques math matiques ou dialectiques branlantes A dessill l gion de r veurs imprudents Ses men es implacables provoquent r guli rement des h catombes parmi les penseurs trop ancr s dans les mirages de leur poque Pour les entomber tous Repos des n cropoles Mort par la science proclament leurs pitaphes Les meurtriers eux courent toujours Quant au regist
291. itable arch typique Puis Oscar Wilde d inverser la formule la nature imite l art donc la nature serait un artifice Et pourquoi non Si la pens e soit l attribut de la substance pensante se laisse conna tre avant le monde pr c de le monde ainsi que l tablit Descartes douterions nous de ce que le monde fut l image de la pens e plut t que la pens e l image de ce monde Douterions nous de ce que passions affects et sentiments soient induits par l esprit plut t que par le corps tre amoureux n est ce pas d abord tre pris d une id e tre d abord comme le sugg re Stendhal amoureux de Pamour La mesure de toute chose Et comme un diable sur ressort jaillit hors de sa bo te Descartes a de nouveau surgi au d tour d une formule Ce qui lui ressemble bien Descartes finit toujours par arriver chaque fois qu il est question de penser c est l esprit cart sien Sacrifions la r gle Filons notre propos suivant la pens e de Descartes Sans nous aventurer dans la for t touffue d un syst me avort syst me qui s anoblit la 262 faveur de cette n ot nie de la f condit r v latrice des grandes philosophies et des grandes uvres d art l inach vement est une invite l id al V nus de Milo Huiti me symphonie de Schubert etc syst me dont la m thode qui s en veut la cl de vo te ne dissimule que mal les apories et les m andr
292. ite g n reusement dans les manuels cette formule d Aristote issue du Livre Z de la m taphysique Ens dicitur multipliciter l tre se dit en plusieurs sens tre est un mot qui joue de son ambigu t Si l tre laune de la philosophie premi re et jamais Aristote au cours des quatorze livres de la M taphysique n emploie le mot m taphysique est essentiellement Un aucun esprit aucun langage ne saurait puiser le foisonnement des acceptions qui pr tent l tre une infinit de sens Il est de ces notions que Walter Bryce Gallie appelle essentiellement controvers es essentially contested concept parce que chacun n y trouve que ce qu il souhaite y voir Autant de sciences que d clairages port s sur P tre de la chose Donc plus il y a de noms de sciences d angles de vue en somme de mots pour nommer l tre plus il y a d tre Plus il y a d tres plus il y a d tre au monde Un seul tre vous manque et tout est d peupl Le monde advient par le langage qui tisse le monde et tisse le monde et par la voie et par la voix d Adam Lequel Adam advient par la parole de Dieu qui est dit Verbe Adam co signataire et scribe du Grand Roman de la Nature est donc somm en baptisant la vie de g n rer la vie Ce qu accomplit le premier homme une premi re fois dans le premier des Livres c est une d coupe par le langage une extraction par le conce
293. ites histoires 40 pleines de sagesse narrables en classe de cat chisme Il faut bien dire que toutes ne le sont pas Il y a la Bible que l on conna t et celle que l on souhaiterait n avoir jamais connue La Bible de chevet et puis celle que l on pr f re taire Les parties nobles de la Bible et ses parties honteuses D tranges r cits composent cette seconde Bible en d calage avec sa motion d exemplarit audacieusement incorpor e dans la premi re comme un p pin d orange dans une soupe de poissons Comme une c dans le potage Bible insolite ou licencieuse fort savoureuse bible piquante et piment e salace et qui ne manque pas de sel En tout tat de fait une Bible canonique int gr e au canon non apocryphe donc n cessairement vraie selon les quatre sens de l criture Ce qui donne quatre fois plus de fil retordre aux ex g tes somm de lire sans se br ler les yeux et d expliquer sans contorsions des locus dignes du Kama sutra Pour rappel historique les quatre sens de l criture ont t notifi s comme tels dans un fameux distique latin dat du Moyen ge littera gesta docet quid credas allegoria moralis quid agas quo tendas anagogia la lettre enseigne les faits l all gorie ce que tu dois croire la morale ce que tu dois faire l anagogie ce que tu dois viser Cette conception quadricolore de la ectio resterait confin e aux scriptoria des monast res jusq
294. ive en tout cas en tre effectivement ainsi que je sois pour moi m me objet ph nom nal des perceptions internes on peut si l on donne pour valeur l espace d tre une simple forme pure des ph nom nes 38 Ce qui ranime au demeurant la controverse de la c sure entre deux disciplines qui aiment s opposer l histoire et la science Dans la premi re Critique o se trouve affirm e la possibilit d une m taphysique comme science Kant prend naturellement parti pour la premi re frapp e du sceau de la n cessit contre l histoire royaume du contingent Mais tre contre tout contre c est tre bien trop pr s Il s agira moins par la suite de concevoir l histoire en tant que science que la science m me comme donn e historique pr caire contingente et situ e 372 d essence externe le montrer clairement en constatant que nous ne pouvons nous repr senter le temps qui n est pourtant pas un objet de l intuition externe autrement que par l image d une ligne que nous tra ons mode de pr sentation sans lequel nous ne pourrions nullement conna tre son unidimensionnalit Le paradigme en sera donc la ligne et plus exactement le trac de la ligne seul mode de repr sentation m me d en figurer au mieux l ensemble des propri t s Une telle n cessit qui se fait jour de recourir au sens externe pour figurer le sens interne pourrait bien mettre mal la th se d une stricte par
295. jours partielle et pour cela toujours unique nul ne ma trise int gralement sa langue qui les d passe et cependant les d finit L n est pas tout On peut pousser plus loin cette pr somption de d terminisme Jusqu aux fondements les plus intimes On peut nier que l homme soit l origine de son activit pens e voire davantage qu il abrite la pens e Une th se d j ancienne qui fit esclandre en son poque Elle fut le lieu d une empoignade sp culative rest e dans les annales c l bre prise de bec opposant deux commentateurs illustres des trait s d Aristote Averro s et saint Thomas De saint Thomas malgr ses positions au regard de la Gr ce de la pr destination on pourrait ais ment faire un champion de la libert de penser Averro s pour sa gouverne ne d pareillerait pas dans le r le du structuraliste structuraliste selon lequel on le rappelle a pense travers nous Chaque terme compte Averro s s en ouvre ses lecteurs l occasion de son Commentaire au De Anima 15 d Aristote l intellect selon lui constituerait rien moins qu une sub stance ab straite immat rielle distincte des hommes individuels mais quoique s par e communiquant avec les hommes par les images que ces derniers forment des choses par le truchement de la sensation Donc lorsque nous pensons nous ne pensons jamais et pour jamais qu l int rieur d un int
296. l espace discerner deux modalit s d espace N y a t il pas d une part un espace g om tris de l autre l espace v cu de la conscience distance 284 contenant C est ce que montre Einstein relativement l espace temps ce que sugg re la m canique quantique Et le langage avant toute chose L observateur fait l observ La cr ature devient d miurge Voici notre r volution sous notre nez une subversion de l actif et du passif Une inversion de polarit L enjeu n est plus comme il le demeurait encore aux grandes heures de l volutionnisme celui d une ing rence constitutive des formes du vivant mod lis es par leur environnement il est devenu celui des formes du vivant sur leur environnement Question cologique sans doute question pist mologique d abord au c ur des sciences humaines et de la politique Question m taphysique Escher s empare et restitue ces n uds Prenons l espace Regardons y d un peu plus pr s Comment ces neuf fourmis se figurent elles l espace qui les contient qu elles organisent Qu est ce qu exister pas de fourmi sur la surface bizarro de d un ruban de M bius C est parcourir un monde de largeur triqu e de longueur infinie Si toute fourmi balise sa route par des marqueurs chimiques c est pour plus tard et pour toujours y retourner La fourmi ce faisant trace un circuit dessine un monde fini et circulaire Elle
297. l exp rience c est dire d gager l essence universelle de la connaissance comme unit des formes de la 331 sensibilit et des formes cat goriales Ce probl me est celui de la d duction transcendantale qui tablit la signification des structures constituant l a priori m taphysique Kant a tent d exprimer le plus simplement son probl me en le formulant ainsi Comment des jugements synth tiques a priori sont ils possibles Kant donc Descartes et Spinoza et tant d autres avant eux tous asseyaient la consistance de leurs sp culations en b tissant au diapason d Euclide Et la g om trie d Euclide venait de perdre son immunit elle n tait plus qu un cas particulier un atoll pacifique noy dans une marine de possibilit s Le ver tait dans le fruit Les vieux syst mes feraient long feu Rupture pist mologique qui marquerait selon Bachelard le commencement du nouvel esprit scientifique e 1850 Cournot pose les fondements de ce qui deviendrait sous peu la thermodynamique Th orie m canique de la chaleur celle ci est avant tout connue pour son second principe et pour ses prolongements philosophiques aussi pour les d bats piques auquel il a pu donner lieu dans la sph re scientifique Second principe d une port e d cisive en tant qu il introduit dans l quation une fl che du temps ce qui mettait sur la sellette le truisme newtonien selon lequel
298. l l ment pernicieux pour laisser faire ce qu il y a de meilleur le tyran s applique faire le contraire 567c Ce mythe de l homme de la situation a partie li e aux rh toriques de la conqu te La d sinformation et les op rations de type false flag en sont des d riv s tout sp cialement pris s par les pseudo d mocraties En second lieu la dimension religieuse dont Dum zil a voulu faire l ombre port e de la fonction royale vient toujours se greffer sur la fonction pr dominante Elle n est pas l autre face du r galien comme il y aurait l avers et le 7 Sur la tactique de l homme providentiel voir galement Michel Bounan Logique du terrorisme 103 revers du ruban de M bius mais un augment un corr lat une plus value dont l expression d pend de la fonction qu elle investit C est sur ce point qu il convient d arr ter notre attention Mani res de consid rations qui nous invitent rechercher les signes de cette annexion comment le religieux se saisit il de la fonction pr dominante Comment se manifeste cette liaison et que signifie t elle Les signes du sacr qui s incorporent au pouvoir r galien sont les plus explicites Les mettre au jour n est pas chose difficile tant sont nombreuses les occurrences qu en rel ve Dum zil Ils apparaissent de prime abord dans tat r galien ou domin par la fonction souveraine avec les druides celt
299. l le long des grandes avenues En marge des nombreuses ic nes qui fleurissent et foisonnent dans les foyers comme des chapelles intimes on inaugure un Gospel communiste tout la gloire du grand Staline grand Staline chef des peuples Toi qui fais na tre l homme Toi qui f condes la terre Toi qui rajeunis les si cles Toi qui fais fleurir le printemps Toi qui fais vibrer les cordes musicales Toi splendeur de mon printemps Soleil refl t par des milliers de c urs 117 Rakhimov Pravda 28 ao t 1936 mis en musique par Sergue Prokofiev L URSS devait sortir grandie de la seconde guerre mondiale Grandie dans le c ur des Fran ais qui votent veautent raison d un sur trois pour l antenne communiste du bolchevisme en France De cette coloration sociale se m tinerait le programme politique de la reconstruction forg dans les enceintes du CNR Cela n tait pas gagn D abord alli e passive d une Allemagne melliflue qui r pugnait d tre prise en tau l URSS doit r agir la rupture du pacte de la honte trait de non agression Staline embrasse la cause des forces alli es et lib re vaille que vaille les dominions nazis Les g n raux de l arm e rouge s en reviennent victorieux en 1945 sous le ciel p le de Stalingrad sous les acclamations aur ol s de gloire malgr de lourdes pertes allant de vingt trente millions de victimes dont la moiti de civils Staline es
300. l av nement de cette r alit Quon s en r f re aux documents confidentiels de la CIA d classifi s en 2001 par l administration Clinton ou m me la D claration Schuman du 9 mai 1950 en fait labor e par les services du secr taire d tat am ricain Dean Acheson en troite collaboration avec Monnet le financier ou m me seulement aux envol es lyriques d un g n ral De Gaulle pr occup avant toute chose du non alignement de son pays le doute n est pas permis On sait maintenant depuis un certain temps quoi qu on rechigne le rappeler c est bien dommage que la construction europ enne est l ach vement d une volont qui elle ma rien d europ enne Sa construction tout comme celle de l euro fut pilot e de Washington par le truchement de ses agents pas si dormants que cela L Europe ce devait tre le glacis g opolitique de l Am rique base avanc e de la lutte contre le communisme Ce devait tre aussi la diversion qui ferait croire via la crise de la dette en la valeur inalt rable des bons du tr sor am ricains pays le plus endett de la plan te Cette curatelle de l Am rique est aussi militaire l OTAN article 42 du TCE et bien videmment bancaire et financi re 176 L abolition de la d mocratie ayant t pr vue par le f d ralisme europ en la CE par nature est un syst me autobloquant on n h site plus remplacer les pr sidents lus p
301. l la science et la technologie doivent tre examin es non pas post hoc comme elles le sont habituellement mais au moment o elles se font Le fait s accomplissant pr sente plus d int r t que le fait accompli Latour impute la m thode r trospective une pr disposition l artificialisme Celle ci ne retiendrait que ce qui signifie pour elle les v nements finalis s par une d couverte escamotant tous ceux des v nements qui n y prendraient pas directement part Elle serait s lective Elle serait oublieuse Elle serait par l m me hautement pr judiciable notre intelligence de la gen se du savoir scientifique Latour prend note du fait inattendu qu une proportion consid rable des d couvertes scientifiques rev t une dimension sot rique difficile comprendre du seul point de vue de la raison Les convictions qui les animent sont plus souvent d extraction religieuse ou personnelle ou politique autrement droites que rondement scientifique La science palpite au rythme des passions Il faut en tirer toutes les cons quences dont l une et principale est qu il convient de les arraisonner sous leur aspect pratique de les poursuivre pas pas dans toutes leurs phases de d ploiement Ainsi Z seulement viterons nous l cueil des mystifications Latour engage une r flexion sur l al a des sciences qui pouse tout fait la ligne de notre propos C est dans le cadre de cette r
302. la pens e s incarne Il faut les fins et les moyens Il faut Luther et Gutenberg Les deux marchent de pair Luther et Gutenberg Luther traduit la Bible et Gutenberg la multiplie Les Bibles se r pandent Se vendent comme des petits pains Une fois bris e l opacit du latin proverbial tout un chacun se fait l auteur de sa propre lecture prend ses distances d avec la Tradition s affranchit peu peu de l oppressante autorit des pr tres et des ma tres penser bas le pape Exit le pape Honte sur l glise et ses nervis Les protestants ne parlent pas dans l hygiaphone Ce sont des gens directs Ils font de Dieu une affaire personnelle Quelques auteurs dont un Rousseau un Hobbes un Locke un Pufendorf s inspirent de pr curseurs illustres ayant re u l enseignement des Lumi res protestantes pour concevoir leur propre syst me politique Ils fondent la l gitimit de ce syst me sur la disposition originaire rationnelle volontaire et libre de chaque individu pris part tous les autres s engager personnellement envers la collectivit enti re la collectivit n tant pas autre chose 55 comme l a montr Durkheim qu un avatar de la divinit ainsi fleurissent les th ories contractualistes Contrats tacites ou implicites videmment fictifs qui pr sentent deux moments association et soumission parfois seulement l association lorsqu ils donnent lieu des d mocraties directes
303. la philosophie sp cule aussi d un regard neuf La noctambule caresse le privil ge de voir les choses diff remment De haut de loin sous d autres perspectives Nouvelle lumi re autre clairage nouvel angle de vue Son horizon se creuse et le recul la dote d autres outils Combien de donn es amass es quantitatives qualitatives depuis Rousseau depuis Z Essai sur l origine des langues 1781 trait posthume inachev qu il escomptait fournir le compl ment ethnologique de son Second discours Combien de sauts quantiques depuis le Ph dre de Platon Depuis les inventions perverses de Theuth grammatologue Assez pour r nover profond ment l approche que nous avons des langues Assez de m me pour formuler une plaidoirie que ni Platon ni m me l infortun Rousseau ni aucun autre esprit des temps jadis et par d finition nescient quant aux travaux et d couvertes de l re contemporaine n aurait pu concevoir La n tre Ou plus modestement celle que nous d fendrons Car comme l ont si bien remarqu Newton ou Blaise Pascal Pr face au Trait du vide citant sans le nommer Bernard de Chartres nani gigantum humeris insidentes nous sommes des nains assis sur des paules de g ants Ce qui ne revient pas d plorer comme d aucuns l ont soutenu que nous soyons des nains lorsque les hommes d hier taient de la race d or herm neutique retorse et d cliniste dans la dr
304. langage par lequel Dieu s adresse l homme lui r v lant son existence chacune de nos affections Pour qui sait voir l id e sensible la chose indique toujours son ultime r f rent Je pense donc je suis mais je sens donc Dieu est Le mot est une lentille un kal idoscope Le monde na t par le Verbe La perception commence et finit par le Verbe Il en va des objets comme des pens es comme de nos motions On aurait tort par cons quent de vouloir opposer la discursivit de la pens e aux sentiments qui seraient ineffables Dun homme qui certainement br le damour v ritable on ne saurait dire d apr s ses gestes ses paroles s il exprime ce qu il sent ou bien ce que prescrivent les r gles propres du discours amoureux or par ailleurs que savons nous de la diff rence entre passion sentie et passion exprim e Laquelle est ant rieure Y a t il une ant riorit On dit du sentiment qui ressortit la nature de la pens e qu elle est le fruit du no s Que donc le sentiment s oppose 261 la pens e au point que la sagesse consisterait depuis Platon le neutraliser par la pens e ataraxie temp rance self control l id e reste la m me Penser serait un art de reproduire en soi une harmonie qui se constate dans la nature Ainsi jusqu l poque moderne l art imite la nature ou limite la nature soit qu il s agisse d une nature concr te tangible ou v r
305. langue n est plus celle de Platon ou de Rousseau mais celle qui pense au XXI si cle qui nous permet de le penser Sy pr te et nous y pr te Ne f t ce peut tre que pour mieux nous tromper Le langage qui nous pense Sous cette formule en apparence badine cavent en effet de v ritables enjeux thiques et politiques En quoi nous r servons une part d apophatique en l homme Il faut que l homme soit un peu libre Une concession mal tay e qui pourrait n tre qu un acte de foi pos e par pr caution plus que par conviction De telles r serves ont leurs factieux Elles ont toujours eu La libert le concept m me d auteur n est pas au r pertoire de nombre de penseurs averro stes marxistes structuralistes et l on en passe et des meilleurs tre pens par le langage essentiellement agi par un d terminisme 14 est ce tre encore comptable de ses actes Orwell parlait de crime par la pens e mais la pens e peut tre criminelle par le langage par sa matrice alors le mal devient un processus Le criminel h rite seulement d un langage perverti d une mauvaise grille Le bien n est en retour que l usufruit dun bon tirage Le saint mat rialise la bonne parole qui s exprime en son nom L ap tre autant que l homicide tourne en catalyseurs de sens Ils ne font plus qu actualiser les d cisions que leur inspire une formule langagi re tou
306. largent sur le registre de la foi Commen ons par largent commen ons par la foi Au commencement tait la foi L argent dollar n existe pas ou plus depuis qu un pr sident Nixon l a d croch du standard or en pour permettre la FED un banque priv e d mettre du papier non convertible en or et financer ses guerres Pour un dollar r ellement en d p t la FED peut d sormais cr er de l argent dette avec des ratios d lirants de l ordre d un pour mille Argent virtuel qui n a pour toute r alit que celle qu on lui accorde argent fictif dont la valeur d pend des courbes de confiance C est ce pourquoi l on parle de cr ance de monnaie fiduciaire de cartes de cr dit de parfaits synonymes de foi In God we trust Nous franchissons avec l euro un pas de plus vers l abstraction devise d sincarn e frapp e de ponts et b timents d serts abstraits sans architecture d finie en couleurs synth tiques et surtout sans personne pour les fouler Bien s r en sus de la devise il y a ses cultes et ses proph tes Qu il s agisse d Adam Smith thurif raire de la Main invisible ou de ses pigones les ineffables conomistes guettant les signes d une monnaie de signe 106 interpr tant les lignes sur les moniteurs de la City de Dieu conomistes que l on croirait cr s afin que les m t orologues aient lair moins b te experts de leur tat pare
307. le conseil la lettre Un temps puis de guerre lasse c da l appel de la rue Contrairement une l gende aujourd hui bien enracin e Diog ne vivait dans une amphore pr cis ment un k l b sorte de vaste jarre grain et non dans un tonneau Ledit tonneau aux dires de Pline l Ancien Histoire naturelle serait une invention gauloise cocorico Il sera diffus et son usage vulgaris la faveur de la conqu te des Gaules cf Jules C sar De Bello Gallico Vivant comme un malpropre et s en f licitant Diog ne prenait toutefois le plus grand soin de son unique manteau dont il s emmitouflait le soir tomb pour r sister la morsure du froid la cape d usage plus pragmatique qu ornemental servait nagu re de couche au voyageur or le cynique aux pieds l gers se revendique avant la lettre un citoyen du monde Son obsession du d nuement comme sa misanthropie d sormais proverbiale lui valaient une r putation de sulfureux hurluberlu Toutes sortes d anecdotes iraient la renforcer Diog ne racontait on endurcissait son caract re en se vautrant l t dans le sable des plages au c ur de la fournaise en se roulant dans des taillis de ronces ou dans les champs d orties L hiver venu notre homme se frictionnait le corps avec des bris de glace et enla ait les statues de marbre recouvertes de neige La richesse c est la vomissure de la fortune proclamait il qui voulait l
308. le des causes infimes dont les effets s accumulant aboliraient d avance tout pronostic Il donnait en exemple le cas du flocon de neige occasionnant une avalanche cf Probl mes non lin aires dans la th orie du chaos Celui des dominos e t aussi fait l affaire Selon Wiener toute pr diction moyen terme se trouverait de facto inexorablement vou e l chec quoi Neumann r torquerait que tout n tait jamais qu une question de 355 moyens ce l est toujours et de moyens de calcul Lorsque l on disposerait d outils suffisamment puissants il deviendrait possible de conna tre exactement sur quel ressort agir pour viter le grand chambardement Science d o pr voyance pr voyance d o action Il voyait l une occasion exceptionnelle d optimiser le potentiel de machines calculantes computers que l on nommerait bient t ordinateurs nom sugg r pour l anecdote par un obscur th ologien d apr s une picl se de Dieu tomb e en d su tude Si un flocon de neige peut d clencher une avalanche parada t il alors la pr diction par le calcul nous dira tr s exactement quel flocon de neige pr cis intercepter afin que l avalanche ne se produisit pas Le scepticisme de Wiener n en souffrit pas outre mesure Wiener notait que les facteurs l origine des r actions en cha ne ne sont en rien les seuls prendre en ligne de compte supposer que l on parvien
309. le r volutionnaire vient renverser l alliance de l Orbe et de la Croix Lass es de leur fixisme intellectuel les universit s fran aises commencent se la ciser Puisant dans les tr fonds de la merkabah juive une mani re d ex g se cens e promouvoir l me de l initiant au Sod la secr te connaissance ses plus anciennes m thodes et ressources critiques le mouvement protestant fut galement le berceau des Lumi res et des Loges ma onniques lesquelles pos rent ensemble les jalons de l tat de droit l tat moderne apr s avoir substantiellement influenc le jans nisme la doctrine de la Gr ce et de la pr destination lesquels Loges et Lumi re ont galement et dans un tout autre registre inspir la R volution fran aise et les institutions am ricaines tant et si bien que chaque amendement constitutionnel chaque monument d tat chaque dollar en circulation conserve outre Atlantique le poin on symbolique de cet agnat Un h ritage discret mais bel et bien r el Influenc mettons quoi pr cis ment Qui et comment l vidence pour ce qui touche la r volution fran aise l Incorruptible Robespierre Influenc le r volutionnaire et pragmatique disciple de Rousseau Un Robespierre adepte du Contrat social qui voulait nettoyer la 57 soci t civile de tout interm diaire entre le citoyen et la communaut et c tait bien la raison d tre de la loi Le Chapelier
310. lences du monde Ce dont t moignent l art les rites d inhumation la production de concepts et de cosmogonies pour les articuler Des talismans Des liniments Contre l absurde Contre l angoisse Et l grillard Schopenhauer qui a toujours le mot pour rire ne manque jamais de se saler les plaies la connaissance des choses de la mort et pour ne rien oublier la consid ration de la douleur et de la mis re de la vie donnent la plus forte instigation la pens e philosophique et l explication m taphysique du monde Si notre vie tait infinie et sans douleur il n arriverait 33 personne de se demander pourquoi le monde existe et pourquoi il a pr cis ment telle nature particuli re Ze Monde comme Volont et comme Repr sentation Seconde partie chap XVII Il faut souffrir pour tre intelligent Somme toute qu il s en r jouisse ou qu il s en d sesp re le philosophe s tonne perp tuellement de ces r bus m taphysiques qui d fient la raison L admiration Premi re passion selon Descartes Les autres s y sont faits Ou s y sont d rob s Ont peu peu pris leur parti de ces absences comme on accepte toutes ces choses incompatibles que l on a rassembl es sous le nom d univers au seul motif qu elles coexistent Faisons nous philosophe pour nous atteler sans d robade au premier des myst res celui du Nom de la parole magique du Verbe ou Logos cr ateur Concept n ou plus
311. ligieuse chez Augustin d Hippone elle est m taphysique chez Kant elle n en reste pas moins pour Kant comme Augustin transcendantale C est dire que l on ne peut tout simplement penser en dehors d elle Le temps monoth iste ne boucle pas Pr cis ment l est le hic O interviennent les sciences Contre ces conceptions Encore cette vision lin aire du temps est elle battue en br che par la physique actuelle De m me celle du mouvement qui le produit et de l espace qui le contient Peut on encore en pleine crise 380 scientifique nous en remettre la causalit compter sur la distance et sur la fl che du temps que cautionna it il y a si peu la thermodynamique lorsque dans l ordre de l infiniment petit l on en arrive concevoir des ph nom nes aussi d concertants que la t l portation quantique la non localit l antimati re les antiparticules les dimensions cach es les univers multiples Des ph nom nes de l ordre des tachyons des entit s se d pla ant rebrousse temps contre la fl che du temps Mais chaque chose en son temps D abord qu est ce qu un tachyon Les fans de science fiction sont familiers du terme Pour nombre d autres c est presque du klingon Du grec ancien tachus rapide on nomme tachyon une particule ou classe de particules sub atomique satisfaisant aux quations de la relativit restreinte remplissant toutes ces conditi
312. lliards de fois la densit de stockage d un Compact Disc Th oriquement le proc d est des plus enfantins qui soient De m me qu on synth tise depuis Friedrich W hler 1800 1882 des mol cules artificielles en condition de laboratoire de m me fabriquerait on des f tus d ADN au sein desquels serait enregistr e l information binaire sous forme de s quences nucl otides Entrepos sur un support de verre chaque tron on d ADN serait garant d un fragment de l information totale Lui serait associ un code indicatif de la localit de ce fragment dans le fichier parent Un peu comme dans un jeu de bataille navale Les brins seraient ainsi r f renc s par leurs coordonn es pour tre ensuite coordonn s r ordonn s par la magie de la programmatique celle ci usant des proc d s usuels de s quen age de l ADN pour retrouver l information On le con oit le d ploiement des potentialit s cach es de cette mythique poussi re de vie dont la structure en double h lice fut mise au jour il y a de cela un demi si cle par Watson et Crick pourrait ventuellement d terminer le prochain bond technologique de la micro informatique Foi de transhumaniste la biologie ne serait pas en reste L on y veillerait 239 Pour rien au monde nous ne voudrions en abusant ainsi des termes d ordre et d organisation laisser accroire qu en tant que mise en forme ordonnancement ordination l information
313. lom tre au gramme On ne compare plus aux Londoniens les tribus Baruyas Et voil bien ce qui d range L impossibilit a gratte c est rub fiant C est d plaisant pas scientifique La science rationaliste pr f re les hi rarchies Bien droites bien ascendantes Les mises en ordre Il faut toujours que le pass soit moins lucide que le pr sent ce qui implique que le pass puisse tre d valu par le pr sent ce qui implique confrontation et finalement humiliation de la superstition pass e par le savoir pr sent Ici est l objection montr e dans sa v rit nue que ressassent l envi une grande partie de nos lites de promontoire au d triment de ce holisme des 422 significations C est l objection de J Fodor et d E Le Pore selon laquelle cette conception contesterait jusqu la possibilit d arraisonner d autres syst mes que le sien propre Ce qui est renoncer d montrerla sup riorit faetuelle dela modernit pond rer objectivement les avantages et les inconv nients de diverses repr sentations du monde r parties dans le temps L approche syst matique revisit e par le holisme serait d embl e inconsistante Elle conduirait se d solent ils proclamer l incommensurabilit des th ories saper les pr misses d un change productif entre interlocuteurs ne partageant pas tous les m mes croyances l int grit et l int gralit de
314. m me qui introduit th oriquement de la distance entre l objet et le sujet c est l apanage de l homme remarque Hegel d atteindre l abstraction en sorte qu il est m me de convoquer l objet en l absence de l objet de lui faire faire m importe quoi est en r alit ce qui adh re la r alit tandis que la physique au premier chef int ress e par les interactions des corps Dawkins pr tend que le r el c est ce qui rend des coups nous prouve par A B que ce contact ce corps corps est une chim re Joli renversement Primeure en magasin Nous voquions demi mot le th or me d incompl tude Sa mise au jour eut ind niablement des cons quences majeures sur le rapport que nous entretenons avec l ensemble de la connaissance 398 Par connaissance il faut entendre la totalit des th ories qui nous permettent d interagir et d habiter le monde L incompl tude concerne effectivement les sciences pratiques autant que la philosophie les sciences humaines et naturelles les sciences humaines en somme Que nous dit elle peu de chose pr s la m me chose qu Aristote trois si cles avant que J sus Crie que la recherche de la v rit est la fois facile et difficile c est comme la mayonnaise nul ne peut l atteindre absolument ni la manquer tout fait peu de choses pr s la m me chose que Montaigne quatre si cles plus t t que p
315. me celles de Newton exsangues de justification pist mologique L hagiographie en prend un coup Caution de premi re main ses carnets personnels attestent que Pasteur bourrel de scrupules religieux et politiques avait sciemment scell la v rit Il l avait morticolis e dans les r gles de l art Pass e sous le boisseau au motif qu elle tait trop grave Trop grave pour quoi pour qui Et la science dans tout a Quid de la d ontologie Elle est bien loin la rationalit que c l brait Bacon Pasteur rappelons le reste l instar de Benjamin Franklin sous d autres latitudes consid r sous nos climats ainsi qu un parangon de science Question charlatanerie nous ne sommes donc pas en reste Les magouilleurs en France on les d core On a m me une Acad mie pour a Consolons nous au moins en nous disant qu rebours de Franklin Pasteur aura eu d autres intuitions plus salutaires salubres plus sanitaires pour la m decine Tout cela ne fait jamais que rendre plus visible encore la distinction entre la science en th orie et la science en action Il ne s agit pas d tre grossier Cette expression science en action est galement le titre d un ouvrage du sociologue fran ais Bruno Latour paru en anglais en 1987 et traduit en fran ais en 1989 Dans cette contribution majeure la sociologie des sciences Latour d veloppe le principe 300 m thodologique selon leque
316. me contre Platon et sa politeia totalitaire contre l orgueil de son Coll ge de Veille franc ma onnerie des Lois r investie par le Conseil Nocturne de l pinomis contre l ubris de son philosophe roi roi philosophe transposition possible du sacerdoce pharaonique 233 qu voque la Lettre VII contre les pieux mensonges des gardiens dirigeants proto Goebbels vh m ristes de la R publique qui se veulent honor s comme des divinit s En somme contre l id e qui devait s accomplir avec la construction europ enne qu aux uns il convient par nature de go ter la philosophie et de commander dans la cit aux autres de ne pas y toucher et de se soumettre celui qui commande cf R publique IV Technocratie contre laquelle s est insurg Popper non sans toutefois quelques exc s cf La Soci t ouverte et ses ennemis Tome 1 L Ascendant de Platon Popper qui n tait pourtant pas un perdreau de l ann e de l ann e 1945 date de premi re publication de l uvre co ncidant avec la d couverte du syst me nazi par les Alli s Bienvenue Gattaca Ovni pour son poque la fois pertinent original et convaincant comme on dit chez Drucker il participe l instar d en son genre le grandiose Inception de ces trop rares productions ambitieuses non segmentantes budget cons quent unanimement salu es par la critique et le public de masse Pour l anecdo
317. ment corrobor par les observations L observateur moderne r torquerait l H liopolitain qu il contemplait en v rit une toile en fusion br lant chaque seconde six cents millions de tonnes d hydrog ne en h lium Mais l H liopolitain m a t il pas galement son mot dire Pour lui aussi les faits parlaient d eux m mes La sph re incandescente roulant dans l empyr e corroborait effectivement la providence de R Une telle explication en valait bien une autre Elle semblait tout aussi probante et n tait pas moins efficace que nos mod les actuels La querelle du soleil illustre ainsi le caract re constructiviste de la science La science est perception La science est perspective La science est projective La science est prolongement de l esprit comme la technique est prolongement du corps Elle moule les faits son image comme Dieu elle cr e son image 415 Nous atteignons ici au c ur au c ur de notre plaidoyer lequel n a pas vari la sous d termination des th ories par l exp rience Dans le langage de Quine si l on peut rendre compte de tous les v nements observables en une th orie scientifique d ensemble un syst me du monde pour faire cho l cho newtonien de Duhem nous pouvons nous attendre que l on puisse galement en rendre compte dans un autre syst me du monde en conflit avec le premier cf Sur les syst mes du monde empiriquement
318. met en exergue cette caract ristique d un nonc quelconque de n tre intelligible qu en r f rence un rosaire d autres nonc s coagul s par une structure th orique 419 globale le sch me Relativement la question des langues il d finit le fait pour l nonc de ne faire sens que par ses relations aux autres l ments d observation et hypoth ses analytiques sous tendues par une langue et dans cette langue une th orie Un nonc pr sum scientifique par distinction d avec les nonc s m taphysiques qu il se veuille observationnel ou th orique il n est pas l un sans l autre entretient donc des liens avec l ensemble de la th orie Cet enlacement explique pourquoi lorsqu une anomalie surgit infra rationnellement anticip e c est dire lorsqu une th orie sur le d clin ne permet plus de rendre compte ad quatement de l exp rience il demeure impossible de savoir quel endroit pr cis effectuer une modification dont les r percussions seront d terminantes Ou plus pr cis ment il est laiss au scientifique le choix d interc der o il le souhaite pour r tablir une meilleure adh sion de la th orie aux nonc s d observation le scientifique peut aussi bien intervenir ce premier niveau celui des faits les distorsions de la mesure des instruments les biais d observation qu au niveau lat ral de la m thode au niveau prescriptif du raisonnement math ma
319. minement philosophique l aune duquel un homme advient se savoir du troisi me genre connaissance intuitive des essences rationnelles augmentation de sa puissance d agir De m me que chez les Grecs picuriens et sto ciens ce bonheur maximal est solidaire de la vertu bene agere et laetari bien agir et tre dans la joie Ethique scolie 58 IV Son aph lie atteint dans la b atitude il se pr sente sous le rapport d une joie s accompagnant d un amour de toute chose au regard de l ternit C tait pour Nietzsche le pouvoir d oublier et 227 donc de pardonner celui de l homme qui s arrache l histoire qui cesse de craindre et d esp rer de mourir feu doux r chappe ses souvenirs Il y a pour Nietzsche un degr d insomnie de rumination de sens historique qui nuit l tre vivant et finit par l an antir qu il s agisse d un homme d un peuple ou d une civilisation Nietzsche Consid rations inactuelles II 1874 Vivre bien Vivre mieux Euze n c tait le c ur de la philosophie Lors qu est il arriv Que sont devenues ces interrogations Les choses semblent avoir bien chang La question l avenant Celle ci n est plus int ress e par le qualitatif Tout a pass p le m le dans la cuvette dans l essoreuse dans la grande gueule ferrugineuse du four productivit La quantit c est le nouveau mot d ordre Un calibrage au poids
320. mme des lumi res dans une sp cialit troite qui demande beaucoup de m moire Pour le reste Extrait de La Plan te des Singes Troisi me partie Pierre Boulle Trois classes trois races et trois fonctions La division prend corps dans une r partition des t ches la fois biologique et num rique Les chimpanz s les plus nombreux assument le lot des producteurs chasseurs et militaires les gorilles prennent en charge la fonction 93 guerri re la fonction r galienne incombe aux trois doyens orangs outangs gardiens du temple et du savoir Ils symbolisent la scolastique et le conservatisme religieux ils sont l Autorit la Loi lest e d une dimension sacr e Tripartition et hi rarchie extr mement proche de celles qui furent les n tres jusqu en 1789 Et pour cause la civilisation simienne est b tie sur limitation Imitation de quoi D une civilisation qui laura pr c d e Un ventail de trois fonctions une dialectique de classes hi rarchisant ces trois fonctions telle pourrait tre la formulation la plus conomique de Pid ologie trifonctionnelle selon Georges Dum zil Partant l auteur de Mythe et pop e lui impose tacitement deux verrous th oriques Ce sont ces deux verrous que le pr sent chapitre se donne pour t che d liminer En premier lieu Dum zil tient pour n cessaire indexation de la dimension religieuse sur la fonction royale il sera donc question de royaut sa
321. mologique le ma tre d uvre de la g n tique moderne l initiateur de disciplines telles que la g n tique des populations et contribua la math matisation 241 des m canismes de l volutionnisme darwinien Il est galement l un des fondateurs de la th orie synth tique de l volution et l un des grands continuateurs de Darwin en particulier gr ce son utilisation des m thodes statistiques incontournables dans la g n tique des populations Il a ainsi contribu la formalisation math matique du principe de s lection naturelle Ce qui est tout son honneur et n est en rien pour l affadir tout juste bon renforcer notre perplexit Perplexe pour la forme Candide sans illusion Nous savons bien qui fait l histoire et que l histoire favorisera toujours les rognures d hommes et les usurpateurs avec une grande grande gueule aux g nies authentiques avec des id es torves Il serait temps que la chronique entr t dans la voie des aveux Shannon balaie Fisher Une arme Une balle Un homme Une cible Au placard l homme scotomis Shannon surimpressionne Il finalise l esquisse de son pr d cesseur Il met en quelque sorte la derni re main des travaux d j forts avanc s C est donc Claude Shannon que nous devons l autre contribution majeure la th orie de l information Celle ci prendra la forme de l entropie de Shannon pargnons nous ici encore la fastidiosit
322. mots Or c est bien l ce que fait l homme faire et dire la fois lequel r v le les cr atures la mani re dont un nominaliste institue son objet Le premier homme cr e cette occasion la premi re langue Il cr e d un m me lan la toute premi re m taphysique car tout dialecte est structur par une vision du monde L existence utopique d une 87 protolangue l tat pr lapsaire d avant la Chute devait ainsi trouver dans ce passage fameux du nomoth te un argument de poids Un passage dense et s minal par suite abondamment glos par les P res de l glise Son importance irait croissante pour culminer au cr puscule de l empire d Occident Il acquerrait alors signification nouvelle mettons plus politique que religieuse pour peu que nous tenions distinguer ces deux domaines troitement intriqu s Il b n ficierait d un regain d int r t cons cutif la d pr dation in luctable du latin La faute encore aux Invasions barbares les Allemands sensiblement mieux dispos s parlent des Grandes Migrations Cette conjecture qui n annon ait rien de bon a motiv par r action plus d un th ologien dans sa recherche d une langue virginale originelle universelle m me de restaurer la concorde sociale produire le consensus entre hommes issus de diff rentes cultures et le respect de l ordre soit de la norme ou de la loi prescrite par Dieu Ce
323. n concept la mode pour affranchir de son emprise inhibitrice la convulsion qu elle paralyse l action La m taphore du cleptomane cam tant t inspirateur et tant t inspir mais toujours aspirant rend compte au plus charnel des p rembulations terrestres du penseur de Rodin avec toujours un pied dans le plat dont on a semble t il perdu la trace il y a longtemps dans les morgues universitaires Voil pourquoi loin de les prendre en piti tout le monde aime les clochards qui philosophent 32 Parfum du jour avant Babel Il est sans aucun doute r dhibitoire d engager une composition par la formule d une grande stupidit qui veut que de tout temps les hommes suivie de la b tise attenante Et cependant il ne fait pas myst re que de tout temps les hommes ont t fascin s par les silences Nul ne saura jamais quel ge avait Adam lorsqu il sortit de l argile rouge Non plus que l heure qu il fait sur le soleil Ni m me pourquoi l on ne rencontre jamais aucune femme travestie Plus largement le temps l espace la finitude linfini les origines les fins qui ne sont peut tre au demeurant qu une seule et m me question ou fausse question n en finissent pas d interpeller notre ignorance D s lors que l on con oit en l homme un animal m taphysique A Schopenhauer autrement dit dot de pr occupations m taphysiques on doit concevoir l homme hant par les si
324. n de 345 d terminisme agit comme un op rateur logique qui rend pensable le passage d une succession de ph nom nes une loi physico math matique La loi conf re la r p tition un caract re utilement pr dictif Cela qui fut sera Pourquoi R flexion faite qu en savons nous Nous ne savons pas confessait Hume De l l Enqu te sur l entendement humain 1748 De l le r veil criticiste Les connexions sont contingentes entre les choses le causalisme est un instinct pas une astreinte de la raison La r currence des v nements cr e des attentes psychologiques desquelles nous inf rons des jeux de correspondance par habitude Nous postulons Nous postulons sans quoi nous serions incapables de penser Nous postulons pour cerner l univers et nous en rendre ma tre L anticiper Le transformer Pour l habiter surtout redouter moins ses al as D terminisme donc D terminisme dont les premi res empreintes peuvent tre relev es sous un jour fataliste dans la trag die grecque Imprescriptible il s impose m me aux dieux On en per oit une pr figuration dans le Destin des sto ciens Chrysippe Posidonius ou Marc Aur le entre autres Qu il se d cline en grec heimarm n ou en latin fatum le 37 Ce recoupement est attest par Cic ron lui m me dans son trait De la divination J appelle destin fatum ce que les Grecs appellent heimarm n c est dir
325. n herbe est en mesure d accr diter son hypoth se Pourvu qu il ne s observe empiriquement aucun corbeau de couleur bleue jaune ou marron son hypoth se sera d autant plus consistante qu elle sera tay e par une multiplicit d instances conformes l hypoth se Un philosophe perfide de la pointure d douard le Roy pourrait faire remarquer qu il n y a pas d instance de non confirmation Il n y a pas d instance de non confirmation par cela m me que toute observation qui serait susceptible de mettre mal une hypoth se est cart e d embl e de son domaine d application comme n en relevant pas Ce qui s appelle en bonne psychologie le biais de confirmation On ne trouve jamais dans la nature que ce que l on inn e Autrement dit pour notre ornithologue un corbeau bleu jaune ou marron ne serait simplement pas un corbeau Il en 407 ferait quelque chose d autre Son hypoth se serait donc sauve bien y regarder toute induction est par d finition une p tition de principe Faisons toutefois comme si tout allait bien Faisons comme d habitude Jusqu ici donc tout va bien Rassurons nous cela ne durera pas Soit l nonc tous les corbeaux sont noirs Cette expression est logiquement quivalente sa contrapos e tous les objets non noirs sont des non corbeaux Dans sa formulation logique cette parit recoupe la loi de contraposition selon laquelle l nonc P gt Q peut in
326. n pr c de la d lib ration On ne d lib re pas davantage sur les moyens que sur les fins On ne d lib re rigoureusement parlant que de mani re posthume sur les possibles justifications qui auraient pu nous amener faire ce choix que nous avons toujours d j tranch Et de ce choix toujours d j tranch nous pr tendons de mauvaise foi que ces raisons posthumes en seraient l origine On sauve les apparences Le fait est que la r flexion la discursivit ne sont jamais que le vernis de nos r solutions l ant riorit du choix sur l alibi de sa cause rationnelle il convient d ajouter la pr cellence de l motion sur la raison dans tout proc s de d termination Antonio Damasio dans L erreur de Descartes compulse les travaux les plus r cents de la neurologie pour prouver la pertinence de l hypoth se dualiste La pauvre en sort s ch e Il en r sulte entre autres choses qu un patient accidentellement priv de ses facult s motionnelles se r v le incapable de choisir Il calcule comme un Aperger mais ne peut dire s il pr f re le bourgogne au bordeaux Ce serait donc 83 principalement les sentiments qui nous font incliner dans un sens ou dans l autre non la raison instrumentale plut t que motivante Les sentiments dont nous sommes faits qui d canteraient nos choix Les empiristes anglais n en ont jamais dout L ind termination de Buridan degr z ro de la libert n a d
327. n question elles sont th matis es Saint Just la tribune d clarant le bonheur id e neuve en Europe Saint Just ne fait que mettre jour une id e tr s ancienne qui m avait effleur personne Se contentant de v g ter au ciel avec ses ailes diapr es le Bonheur languissait d une attente mill naire que quelqu un s en empare Quelqu un ce fut Saint Just Que l existence d une chose puisse tre ind pendante de la connaissance que l on a de cette chose nul n en a mieux tir les cons quences qu Orwell anarchiste tory dans son roman divinateur le sombre 7984 C est la fonction de la novlangue langue minimale que de d truire tous les concepts n gatifs pour ob rer le crime par la pens e La servitude peut exister et la mis re et la guerre et la violence lorsqu il n est plus de mots pour les parler ils cessent de nous parler Lors ils cessent d exister On ne se r volte pas contre ce qui n existe pas Orwell tient il vrai pour autant que l existence d une chose puisse tre ind pendante de la connaissance qu au moins une personne a de cette chose On peut broder 254 longtemps sur de maigres indices Il n en est rien pour notre part Nous r futons l objecteur de Berkeley Nous approuvons Berkeley N existe au sens entier du terme que ce qui peut tre per u ou qui per oit seul peut tre per u ce qui s nonce et seulement dans l esprit de celui qui non
328. nces comprendre que la langue n est pas l objet de la querelle opposant piteusement les flamands aux wallons elle en est l origine Qui ne comprend pas exclut Plus qu un constat c est une tautologie une ontotlogie dans le langage lalangue de Jacques Lacan un nonc analytique dans le jargon de la logique moderne L Antiquit tardive serait la proie d une m me lac ration elle confront e des patois dialectes idiomes de beaucoup plus nombreux La suite t crite Les craintes des clercs se verraient confirm es l empire cr verait comme un ballon sous la pression Dans son dernier ouvrage M lancolie fran aise le sulfureux ric Zemmour applique la France d aujourd hui une analyse peu ou prou similaire celle qui vient d tre avanc e La pi ce n a pas chang C est idem et alius M me sc nario m me ritournelle Varient l poque et la distribution des r les Dans la France de Zemmour les islamistes du Maghreb ont remplac les barbares de Carthage les banlieues stipendi es par des fonds Qataris prennent le relais des villes enclaves qui faisaient s cession d avec l tat central les ghettos suburbains s rigent tels de nouveaux empires dans un empire Parall lement le communautarisme arabe encourag par les cartels de la diversit importe sa l gislation charia ses m urs hallal pilosit burqa son syst me de valeurs L couve le feu qui
329. ncurrentes des logiques trivalentes intuitionnistes ou lin aires des logiques floues fuzzy logic ou des logiques modales logiques alternatives en tout tat de cause que les sceptiques et dogmatiques ont appel es d viantes cf Jean Pierre Belna Histoire de la logique e 1864 Produit de l unification de th ories auparavant distinctes telles que la magn tostatique P lectrostatique P lectrocin tique et autres conceptions antiques en tique dont les appellations exquis ment pompi res charrient nos narines un parfum d exotisme l lectromagn tisme de Maxwell surgit dans un contexte domin par l atomisme pour donner corps la notion de champ Le champ dont le concept lie le magn tisme l lectricit permet entre autres choses de rendre compte des ph nom nes d aimantation des charges et courants lectriques nagu re appr hend s en termes de fluides de la lumi re des ondes radio etc Nous comptons aujourd hui l lectromagn tisme parmi les quatre interactions fondamentales qui r gissent l univers les trois compl mentaires tant l interaction nucl aire forte l interaction nucl aire faible et la gravitation Toutes sont la r sultante d un change de bosons des particules de force 335 distinguer des particules de la mati re dites galement fermions leptons et quarks Forces interactions Bosons vecteurs
330. nd pendante De tels trac s servent toujours de socle aux religions actuelles Aux XVI et XVII si cles savoir la bagatelle d un mill naire plus tard une sorte de r plique de ce grand s isme philosophique se serait signifi e sous les fanons d une r volution la fois religieuse luth rianisme et scientifique physicalisme Elle aurait aggrav la premi re anfractuosit La distinction pour cette fois radicale du naturel et du surnaturel qui se retrouve au c ur des doctrines protestante et jans niste s est combin e la s paration des deux substances pensante et tendue que promulguait la pens e cart sienne contre la scolastique sa principale contribution au sursaut scientifique du XIIe si cle D marcation inaugurale plus d un titre de la modernit philosophique Ce d sencastrement valant d sengagement inaugurait le d crochage de l esprit scientifique et de la rationalit de la morale enfin vis vis de la foi et de ses arch types Voil le monde d senchant La magie rel gu e dans un ailleurs un 146 au del sans commune mesure avec l ici et maintenant profane et histori du monde de la mati re Dieu dit les lois de la nature et se retire du monde pour laisser vivre l homme Du moins est ce l ce que nous dit Jaspers Il faudra mieux que cela pour nous convaincre Sans doute peut on souscrire jusqu un certain point l hypoth
331. nd et du process de l autre service l allemande logique du d briefing du lift et du monitoring Hegel ne pr tendait il pas que l v nement ne pouvait tre d chiffr qu froid de sens rassis On conna t la formule qui donne le ton de ses Principes de la philosophie du droit Nous avons dite revenons y la chouette de la philosophie prend son envol la tomb e de la nuit Pas s tonner ensuite que l animal y voit si mal 303 Pour achever de nous convaincre du respect que la science en action accorde la m thode nous citerons la barre un dernier personnage Nous citerons Thomas Edison La sacro sainte litt rature de chaire retient de lui l image d un inventeur hors pair Sorte de Tesla bis un de Vinci P re de l lectricit Pour peu que l on sy penche P inventeur de l ampoule n tait pourtant pas une lumi re Combien de banques notre fieff stellionataire a t il d valis Combien de pourvoyeurs d us Lui qui se r pandait en fabuleux pr textes et propos dilatoires repoussant l ch ance en faisant miroiter ses bailleurs des inventions faramineuses dont nul ne voyait jamais la couleur lui qui main sur le c ur jurait ses grands dieux avoir parachev ses ma tres inventions dont il m avait au reste pas m me la queue du brandon de l amorce d une esquisse de projet Edison le bonneteur le bonisseur bonimenteur Edison l homme qui de guer
332. nde mais comment diable a t on pu faire pour passer c t Et rebelote la prochaine station quoi rime tout ceci Pr cis ment d montrer par d autres voies la th se centrale de ce dossier nous ne percevons dans le r el que la fraction dont nous avons pr alablement le concept Ce qui est plus sp cifiquement disqualifi par ce constat c est la croyance commune en un fait scientifique Le r alisme scientifique Les faits ne sont pas faits de toute ternit Ils sont des constructions du paradigme Ils sont de cr ation de laboratoires Comment partir des faits ou des observations pour instituer une th orie si ces observations et faits sont eux m mes institu s d apr s la 414 th orie Deux repr sentations du monde peuvent rendre compte avec une pertinence gale de la r alit D autant que la r alit n est autre chose qu une repr sentation Repr senter le monde on ne peut si facilement d nier ce droit la mythologie Rev tons la chendjit d un habitant d H liopolis Ionou dans le delta du Nil il y a de cela quelques milliers d ann es Levons les yeux nous verrions actuellement le feu divin R p re de l Enn ade fendre la vo te c leste ou corps safr de Nout sur sa barque c leste Nous le verrions ou penserions le voir et cette croyance que l on identifie comme telle notre poque tait cette poque un fait positive
333. ndre l que le moment pr scientifique serait la plus durable des trois phases il couvrirait selon l auteur toute la p riode couvant depuis l Antiquit jusqu l entr e dans la modernit soit environ la fin du XVII si cle Il se reconna trait essentiellement deux traits caract ristiques en premier lieu d apr s l absence de partition qu il pr suppose entre exp rience commune et scientifique en second lieu par d duction d apr s la nature empirique de l objet scientifique en cela que ce dernier adh re ses contours imm diatement sensibles L tat pr scientifique traduirait donc le r gne des apparences o l on pense comme on voit autrement dit l esprit malade d une imagerie substantialiste le regard adh rent fascin par la chose et prisonnier de l imagination b La v ritable science se met en branle avec la transition vers l tat scientifique Bachelard situe cette transition entre la fin du XVIIe si cle et le d but du XX si cle Il est marqu par une s paration de corps d avec la connaissance commune Exit les fantasmagories de la raison vaguante et divaguante l esprit se heurte au principe de r alit L esprit s tanch ise la superstition La science 307 produit ses premi res constructions et se d tache progressivement de son pass pr scientifique Ce reniement s exprime par une mont e en id alit La raison scientifique
334. ne tous les prendre en compte Ce qui conf re ces facteurs leur caract re d terminant c est avant tout le degr d instabilit du syst me dynamique dont ils alt rent l volution Les machines de Neumann calculeraient elles jusqu la fin des temps elles ne feraient jamais qu un syst me d s quilibr retourne l quilibre Un tat hypercritique reste un tat hypercritique lors supprimer de l quation ce flocon sp cifique n y ferait pas grand chose sinon permettre un autre flocon de le remplacer dans cette fonction Au mieux se dotera t on d un ventuel sursis C est beaucoup d nergie pour peu de r sultats Surtout cela ne r sout rien Retour en 356 case d part La controverse en resta l Les adversaires ayant camp leurs positions ils sy tiendraient jusqu la mort L avenir jugerait pour eux L actualit semble b n ficier au pessimiste des deux Ce qui n est pas pour condamner la valence optimiste Les modes en science sont fonctions des contextes Les modes les sciences et les contextes co voluent Une conception externaliste du progr s scientifique nous interdit de faire l impasse sur l ambiance g n rale au sein duquel il appara t Crise politique conomique sociale crise scientifique Un sch ma r current Le pessimisme ambiant explique que certains renoncements paraissent d finitifs Poids du facteur humain Retenons malgr ceci que si la cr
335. ne fluctuation un peu plus prononc e que les autres occasionne l tincelle qui donnerait corps la mati re au temps lunivers nous vide et mati re tre et n ant n tant alors que les deux modes acte et puissance d une m me r alit Et quelle r alit trange r alit que celle qui nous arrache avec une telle violence au monde des sensations Lorsque le monde qui devrait tre en vient diverger autant du monde que nous voyons Monde explor par les antennes seulement de la nouvelle physique quand l l gance des quations suppl e aux yeux Ce monde immonde de l irrepr sentable qui est le n tre nous ne le connaissons pas Nous le reconstruisons Nous l abordons bon gr mal gr par la math matique Des chiffres la 390 fronti re des infinis Des chiffres irradiants Qui sont des prises sur linfini Des prototypes dont chaque chose participe en qualit d image o d incertaines d gradations Mesures Id es r v lations Mati res objets leurs d nivellations Les chiffres sont des v rit s miscibles dans les choses Il est une mystique platonicienne des math maticiens qui fructifie dans l ombre Elle sourd depuis les s minaires Une nouvelle secte le calculationnisme s est rig e sous les auspices de chambrelans illumin s tels que Stephen Wolfram Albert Lautman et cie Mystique faisant de la nature une excroissance du nombre Mystique selon laquelle
336. nivers principe cosmologique fort Ces deux principes sont compl t s par un troisi me appel principe d quivalence restreint qui reconduit cette invariance d un rep re inertiel l autre L observateur en clair qu il soit quai ou dans un train mesurera toujours la m me vitesse de la lumi re s allumant dans un train La th orie relativiste en tant que c est une constante ne permet plus de cumuler vitesse du train et c D s lors que les vitesses en jeu atteignent l ordre de grandeur de celle de la lumi re la loi galil enne de composition des vitesses cesse d tre pertinente Revenons nos tachyons Le fait est qu un tel type de particule n a pour autant qu on en puisse juger pas de r alit physique Elle se r v le plut t comme une indication formelle de l instabilit de la th orie qui pr dirait ce type de particule ce qui ressemble fort une p tition de principe R alis e au CERN l exp rience OPERA nous avait laiss r ver cet 383 inenvisageable crime Un parricide th oricide Si bien qu on s tait cru quelques semaines au plus autoris faire du neutrino une particule de la classe des tachyons En second d expertise les mesures consign es se sont r v l es fausses mais la pub tait faite et les fonds major s Tachyon intrication antimati re trous de vers mini trous noirs univers bulle big bang big
337. non 240 et d friche le secteur Shannon compl te Fisher le parach ve Sir de Sa Majest biologiste math maticien Fisher est notamment connu comme ayant t l intronisateur en statistique d une fonction ponyme l gt information de Fisher Pour ne pas entrer dans les d tails cette fonction sert quantifier l information relative un param tre contenu dans une distribution Ceci ne nous claire peut tre pas des masses mais l on s en contentera Plus troublant l embarras dont un th oricien tel que Fisher pourtant consid r selon Richard Dawkins comme le plus grand des successeurs de Darwin cf Les rivi res de l den par Anders Hald comme l homme qui a presque d une seule main fond les statistiques modernes cf Une histoire des statistiques math matiques et par Bradley Efron comme le plus important statisticien du XX si cle cf Statistical Science vol 13 n 2 suscite encore parmi les scientifiques Un nom taire D paisses t n bres entourent une vague rel gation qu il faut sans doute il faut le craindre verser au compte de ses inclinations sociales et politiques Fisher tait conservateur rationaliste chr tien et milita pour l eug nisme au cours des ann es 1930 Un silence tr s peu scientifique lorsque l on sait qu il fut aussi th orisant l usage syst matique des m thodes statistiques dans le domaine thologique et ento
338. ns la Gen se dont la Critique n est que le commentaire Gen se Critique l enjeu leur est commun rien d autre que le monde La Critique dit en diarrh e boche logorrh e kantienne formation des choses la Gen se tisse le mythe la po tique des origines Nuit du silence Puis Verbe Puis Cr ation M me processus Sous 435 une ros e de rose aurore le nomin prend chair Le mot cr e la pens e qui cr e la chose et le penseur distinct des choses s veille Dans la clart des signes nous connaissons le monde qui se l ve en lui m me et se fait jour notre propre jour lequel ne se l ve qu avec lui Quelque chose na t qui se dira conscience Qui dira je Culture Composition Entre le corps et la parole la chose et le concept tout se joue l Et voici l homme l aube du sixi me jour pr t refaire le monde Ce qu approchait Merleau Ponty lorsqu il disait que le langage est le rayon d une roue solaire irradiant l humain d un halo le projetant hors de lui m me et le faisant participer par ce rayonnement m me la substance du monde Mais cela n aide pas beaucoup Si nous pouvons arguer que Kant n a r solu aucun probl me c est que le bloc transcendantal concept purs aperception transcendantale et formes de la sensibilit conditionnant la perception titre de structures originaires a priori d j pr sentes sur le sujet quoiqu elles ne se r v lent qu l occasion
339. ns un rapport de successivit comme une ligne est constitu e de points deux temps simultan s ne sont en effet pas num riquement distincts inversement deux parties de l espace qui ne sauraient coexister en un m me lieu sans se confondre Parmi ces autres caract ristiques l infinitude la non limitation que seule peut exprimer une figure ouverte sans p rim tre sans commencement ni fin seule donc une ligne prolong e dynamiquement l infini Nous sugg rions pr c demment que la figuration du temps consistait moins en une ligne en une figure statique qu en le trac de cette ligne L auteur lui m me insiste sur ce point nous ne pouvons nous repr senter le temps que par l image d une ligne que nous tra ons Cette pr cision n est pas indiff rente Le tracer infinitif pr sente sur le trac participe pass cet avantage qu il enveloppe en sus l id e d une extensivit Le trac fige quand le tracer dessine une image en mouvement L amorce de la section 24 trouve lors s enrichir d un nouvel horizon de sens nous ne pouvons penser une ligne sans la tracer en pens e un cercle sans le d crire ni le temps sans tracer une ligne 374 droite L emploi de l italique pour baliser les verbes d action fait ressortir la dimension active que n cessite la repr sentation du sens interne Nous retrouvons cette insistance que fait porter l auteur sur cette tri
340. nt C Q F D on ne peut d finir Dieu Tout a pour a et nous ne sommes gu re plus avanc s Il faut alors ruser Changer de strat gie Si Dieu d cid ment n est pas sujet la d finition il peut tre sujet la nomination ou plus exactement l une de ses modalit s la d nomination celle ci se pratiquant sur le mode n gatif Comment Qui nous guidera par ces m andres anfractueux Nous c dera t on le mode d emploi Pour s r Fin p dagogue Thomas d Aquin se chargerait de la dispense Le on qu il nous adresse nous gentils dans la Somme contre les gentils Dans l tude de la substance divine ne pouvant saisir le ce que c est et le prendre titre de genre ne pouvant non plus saisir sa distinction des autres choses par le moyen des diff rences positives force est de la saisir par le moyen des diff rences n gatives Or de m me que dans le domaine des diff rences positives une diff rence en entra ne une autre et aide serrer davantage la d finition 6 La concevoir du latin concipio mettre au monde engendrer c est d j la faire tre la soustraire au non tre 38 de la chose en marquant ce qui la distingue d avec un plus grand nombre de m me une diff rence n gative en entra ne t elle une autre et marque t elle la distinction d avec un plus grand nombre Si nous affirmons par exemple que Dieu n est pas un accident nou
341. nt ils ne comprennent pas de peur qu ils ne se convertissent et qu il ne leur soit pardonn Mc 4 10 12 Nous soulignons 49 marchands du temple le poursuivait un aegipan tendance exhibitionniste Mc 14 50 52 qu il faille admettre simultan ment des versions divergentes de la mort de Judas lequel Judas tant t selon Matthieu alla se pendre Mt 27 4 5 tant t selon les Actes des Ap tres serait tomb en avant ouvert par le milieu et ses entrailles se sont toutes r pandues Ac 1 15 19 que Dieu non plus cette fois le Dieu vengeur et belliqueux de l Ancien Testament mais bien le Dieu d amour et de pardon recuit dans le bouillon chr tien extermine Ananias et Saphira sa femme pour n avoir pas servilement immol aux Ap tres l int gralit des appointements per us pour la vente de leur champ Ac 5 1 11 comprendre enfin que les la us de Paul faute de convaincre aient le pouvoir de faire mourir d ennui son auditoire Ac 20 7 12 C en est assez n en jetons plus 12 Un jeune homme le suivait n ayant qu un drap sur le corps On l arr te mais lui l chant le drap s enfuit tout nu Mc 14 43 52 Notez que l vangile de Marc se trouvait tre le seul parmi les quatre synoptiques narrer l incident 3 En sp ciale d dicace ceux qui trouvent la messe soporifique Un jeune homme nomm Eutyque qui s t
342. nt pas de lui fournir pour l amender un certain nombre de ces difiantes certitudes n gatives dont nous rabroue Jean Luc Marion Raison pourquoi la discipline 402 ne doit jamais d sesp rer des sciences au risque de se perdre elle m me de se perdre en elle m me Si la philosophie doit se m ler des sciences c est galement et plus encore pour lui faire abjurer sa pr tention tenir sur le monde un discours positif La science ne dit jamais le vrai Il faut se d partir du lieu commun selon lequel la science aurait autorit pour parler du r el La th orie ne nous dit rien de la r alit Elle dit seulement ce qui n est pas De ce qui est elle livre une repr sentation elle n explique rien ne d crit rien L tre n est pas de sa juridiction Quoiqu en ait dit Platon l expert le scientifique le sage peut seulement dire ce qui est faux comment cela ne se passe pas La connaissance n est comp tente d autres objets que le non tre L tre en revanche demeure de l ignorance le domaine r serv Hormis pour l opinion doxa qui se maintient l articulation de l tre et du non tre s bauche une conception des sciences aux antipodes du Th t te et de la R publique Le discours th orique n adh re jamais la r alit La connaissance de l tre est une tension un id al M me pour le philosophe qui ne l atteint jamais et connaissant qu il ne l a
343. nue o une grosse vache vergetur e d couvre sa nudit sous les encouragements d un braque paraphr nique tout droit sorti de la cage aux folles coach On le sait depuis Freud qui assume v ritablement se contente d assumer L ostentation trahit Les philosophes sans science les autovores se range au m mes discours Au diable les sciences dures se raisonnent ils nous ne sommes pas concern s cern s peut tre pas C est marcher sur la t te et sans doute ils le savent un philosophe doit d passer les sciences non tre d pass par elles Science sans conscience n est que ruine de l me dit on L adage est synallagmatique Un mot p dant pour dire qu il doit se lire dans les deux sens La con science sans la science exprime bien ce qu elle est litt ralement Si la philosophie doit se m ler de sciences c est que les sciences physiques sont d couvreuses de v rit qui nous obligent repenser le monde sous de nouveaux auspices Le temps l espace les absolus de la physique classique les formes de l institution de l esth tique transcendantale ne sont plus gu re tenables apr s la relativit d Einstein De m me en ira t il pour le d terminisme Les p r grinations savantes de ce 344 principe ne sont pas sans enseignements pour quiconque s int resse aux pr jug s philosophiques l uvre dans les sciences La croyance au d terminisme fut toujou
344. o toutes ces dimensions coexistaient sur un pied d galit indiscernables Ce n est qu ensuite qu elles auraient diverg pour une raison qui reste encore d couvrir Trois de ces dimensions spatiales se seraient d velopp es pour donner corps lunivers visible sous sa forme actuelle se d ployant sur une bagatelle de quelques 13 7 milliards d ann es Les autres seraient rest es statiques enroul es sur elles m mes des chelles inaccessibles aux investigations humaines Comment cela s est il produit et pourquoi trois seulement des dimensions spatiales ont chapp cet 287 emprisonnement autant d nigmes et de d fis qui ne laissent pas de se poser la physique du XXT si cle La raison scientifique D une discipline l autre le processus d change est alors similaire celui occurrent d une sous culture ou culture marginale une culture mainstream dite galement vernaculaire Que vont ils faire dans ses autres gal res Redonner souffle aux disciplines bout Catalyseurs d id es ils s immolent aux hybridations les plus contre nature pour raviver l ardeur d liquescente des faunes intellectuelles en berne Sauvez les sciences sauver les sciences trop endogames trop consanguines br haignes De dr les d oiseaux que ces concepts tranges toujours de bon augure Sans contredit la transhumance se r v le bien souvent payante elle permet d innerver les imageries d
345. od les croire qu elle en serait tout comme l conomie celle de la guerre Clausewitz sa l gitime continuation par d autres moyens M taphysique t lescope astrophysique Astrophysique temps cosmologie C est aller bien vite en besogne On ne peut toutefois chasser le doute les mondes possibles de Leibnitz ne ressemblent ils pas s y m prendre aux multivers qui fascinent tant les astrophysiciens L analogie m riterait bien des d veloppements qui ne sont que partie remise Pour l heure il y aurait lieu de se demander si jamais d couverte ne fut permise qui n ait t anticip e dans les esprits d une mani re ou d une autre Pr vue ou suspect e profuse diffuse dans l atmosph re comme un effluve indescriptible Comme si l exploration par l exp rience l induction exp rimentale n offrait de mettre jour que la portion des ph nom nes qu une intuition pr liminaire conditionnelle lui permet escompter Comme si l observation m tait que l actualisation d objets flottant dans la pens e De Claude Bernard nous h riterons d une p n trante remarque qui aurait d sarcler les radicelles de toute l cole empiriocriticiste la th orie pr c de la d couverte Il faut franchir un pas de plus la th orie fa onne la d couverte 410 Qu on songe aux fameuses cases manquantes guidant les pas de la recherche Qu on songe aux vides du tableau p ri
346. odique des l ments ou table de Mendele ev qui peu peu se voient combl s par les chimistes qu on songe au vide typologique des particules fermions bosons sollicit es par le mod le standard brillant par leur absence dont la derni re boson ou champ scalaire de Higgs the Goddamn particle aurait t enregistr e par le grand tube ce juillet 2012 qu on songe aux diff rents cha nons manquants de la th orie de l volution dont on croit d busquer r guli rement des rogatons osseux pris dans la glace le l ss les s diments les boues maremmatiques dans le folklore Big Foot et ses cousins Y ti Mapinguari Sasquatch Basajaun et Susan Boyle qu on songe enfin pour boucler cette anthologie sur les merveilles de la cosmologie aux quatre formes de trous noirs dont Sagittarius Sgr trou noir supermassif au centre de la Voie lact e aux objets tels que les exoplan tes les quasars les pulsars les blazars que nos math matiques postulent avant qu ventuellement nos instruments ne les d tectent Dans tous ces cas les vides sp culatifs m rissent les trouvailles empiriques La th orie trame l exp rience L hypoth se cr e l observation Le donn est toujours conquis Il y a pr lude toute observation nouvelle une attente liminaire qui la f conde qui la pr pare imperceptiblement Attente qui serait toute id e avant que d appara tre sous le mode f
347. oite ligne du discours c tait mieux avant mais que nos dettes s accroissent Les morts gouvernent les vivants Il faut achever la citation Si nous voyons plus de choses et plus lointaines qu eux ce n est pas cause de la perspicacit de 10 notre vue ni de notre grandeur c est parce que nous sommes lev s par eux Nous sommes des h ritiers Notre m rite est moindre M me ce que nous pensons tre de notre fait et c est l notre th se pourrait tre un effet du langage qui nous pense Le langage qui nous pense La formule est l ch e Laconique Brute Reste la d montrer On ne perd rien mettre ainsi les choses au clair On s pargne des d tours C est vaquer au plus simple Et le plus simple est sans conteste de commencer la course sur la ligne d arriv e nous sommes pens s par le langage D termin s par le langage nous pensons peu authentiquement Nos latitudes sont d risoires La langue qui nous habite g n re le monde qui nous entoure hors de ce monde nous n apercevons rien Les choses sans nom sont sans r alit Autrui notre semblable n est que l ombre d autrui projet e dans notre monde Sa parole meurt d tre touff e sous le poids de nos mots Toute chose tout tre est pris dans cet tau toute parole entendue est enserr e dans les rets de l interpr tation la langue fa onne le monde et de la projection le monde traduit la langue
348. ole tait Dieu Elle tait au principe chez Dieu Tout a exist par elle et rien de ce qui existe n a exist sans elle En elle tait la vie et la vie tait la lumi re des hommes Gn I 1 3 Que la mati re puisse tre manation de l esprit cela meut donc t possible que parce qu elle tait Verbe tout enti re t moignant l d une criture et dun Logos pr figurant toute chose Cette th matique imm moriale du langage efficient a fait l objet de commentaires bien ant rieurs aux vangiles qui n en sont qu une reconduction tardive Un d marquage de seconde main Ainsi la Pierre de Chabaka pr sentement conserv e au British Museum trace les grandes lignes de ce que fut vraisemblablement la th ologie memphite Le texte 197 d calque de papyrus anciens probablement dat s de l Ancien Empire d veloppe une conception trangement similaire de cette cosmogonie par la conscience et le langage Cela s est manifest comme une conscience haty cela s est manifest comme un langage n s image tit d Atoum L Enn ade est devant lui dents et l vres correspondant respectivement aux semence et mains d Atoum En effet l origine l Enn ade d Atoum naquit de sa semence et de ses doigts c est donc l Enn ade dents et l vres de cette bouche ci qui a formul le nom de toute chose et dont sont issus Chou et Tefnout que l Enn ade a mis au monde Lors furent mis au monde tou
349. ologie des sciences par le truchement de Barry Barnes et David Bloor ou de mani re plus nuanc e Bruno Latour sur qui nous reviendrons plus en d tail dans un prochain chapitre oh le teaser Aux noms de Barry Barnes et David Bloor s attache commun ment la r f rence au programme fort dont ils furent les instigateurs On se r f re plus couramment au programme fort strong program sous le nom d cole d dimbourg en r f rence l universit qui le vit na tre et s panouir au cours des ann es 1970 Le programme fort inaugurait une lecture in dite pour son poque de la sociologie des sciences Approche originale visant expliquer par des facteurs essentiellement sociaux et culturels la formation l acceptation ou le rejet d hypoth ses scientifiques par les institutions de la recherche le programme fort propose en quelque sorte une revisitation du progr s scientifique l aune du postulat selon lequel l chec ou le succ s d une th orie n est pas autant le fait d une sup riorit explicative de cette derni re vis vis d autres th ories ou de ses valeurs intrins ques qu elle n est comptable d autres biais qui ne doivent pas grand chose aux sciences On invoquera les int r ts p riph riques la politique l conomie ou l id ologie surtout la fonction 326 hi rarchique des promoteurs et contempteurs d une hypoth se pour la soutenir ou la discr dit
350. on sur les d combres des idiomes et des pens es qui la desservent parce qu ils ne lui ressemblent pas Inexorable cette convergence prosp re sur le cadavre de culture d histoire et de coutumes qui toutes ont poss d leur g nie propre Elle colonise uniformise abhorre le sur mesure Elle annihile consciencieusement tous les obstacles ce destin unique qu elle entend imposer celui d une eschatologie d une sot riologie yankee marche forc e Tout ce que L vi Strauss aurait appel la diff rence tr sor et legs imm morial de la diversit humaine est destin aux limbes vou s effacer se diluer dans le grand bain acide du mondialisme Le processus mondial c est encore marche ou cr ve S lection naturelle Adaptation disparition Pax Americana o Paix des cimeti res tant qu choisir il faut faire le bon choix Mais c est toujours la mort mort culturelle mort de l esprit qui guette la crois e des chemins Mort d une pens e Mort d un fragment d humanit Mort quelle est ta victoire 175 Il n y a plus lieu dans cet esprit de s tonner de ce que la franche totalit des textes europ ens soit r dig e en langue am ricaine Quoi qu on ne puisse nier ceci qu en sus de la pr dominance commerciale conomique et culturelle avec beaucoup de guillemets des tats Unis des facteurs politiques donc historiques ont largement particip
351. oncubinages Carla Bruni Justine L vy fille de Bernard etc Raphael Enthoven Sinon il est toujours possible de s essayer la philosophie La voie la plus pris e des tudiants sortants reste en cela la mendicit On y revient tout le monde aime les clochards qui philosophent cf En attendant Godot Peut tre est ce apr s tout l tat qui leur convient le mieux Par son exasp rante disposition s inviter partout o on ne l attend pas par son amour de la maraude et son g nie de la r cup ration le philosophe ressemble ce r deur infatigable m me d lever des palais d or avec des t les froiss es Il cumule accumule avec l entrain d un cureuil syllogomane des id es d univers Parce que la vie donne des 29 raisons de penser plus que penser des raisons de vivre il s merveille sans na vet de l tranget du monde qui l a vu na tre et le verra mourir Reconnaissance ind pendance puissance de questionnement le philosophe fait uvre de po te autant que d crivain M lancolique Plut t cigale Son tre au monde n est pas un deuil mais une c l bration Le philosophe ne songe rien moins qu la mort affirme Spinoza et s il feint d y songer bien comme y songeait Socrate c est moins pour d priser la vie que pour en adoucir la perte Nietzsche avait tort les arri re mondes c l brent en creux non point la mort plut t la vie Qui les engend
352. ond s le penser pour peu que l on fasse sienne l hypoth se d Habermas d une normativit pr scientifique pr existante la socialit inscrite dans les conditions m mes qui pr sident la discussion Formidable formidable Le globish finalement m aurait que des attraits Lors pourquoi regimber Il se rencontre en d pit du bon sens un int grisme linguistique qui ne rend pas hommage aux progr s de l intelligence Une certaine prudence une prudence certaine sinon la conviction que cette grande unification qu appelle l humanit serait une imprudence Pourquoi ces r ticences Pourquoi bouder les charmes du globish et tenir mordicus la pr servation des langues en voie de disparition Ce sont l billeves es vieilles lunes de grammatistes scrogneugneu Anachronisme Pass isme Ce sont les mots qui viennent la pens e Une preuve s il en fallait que la pens e n est jamais l abri des puissances morbifiques de l ac die attelage attentatoire conduit par le dieu Terme Croyant fl chir un principe d conomie elle se confine l indigence Elle se met sur la paille S offrant l incurie elle perd en profondeur ce qu elle gagne en vitesse Il aurait pu se faire que le monde f t limpide et partout identique ce qu il 186 pr sente de lui m me Les langues auraient alors pu converger par soustraction par adoption de nouvelles conventions se d pouillant de leurs
353. onnaissances nous aspirons ce que la science sous influence retourne cette passivit en force Que non contente de la subir elle s en empare qu elle la devance Qu elle n attende pas d tre impr gn e de son poque pour s impr gner de son poque Quelle s en saisisse bras le corps Que la science prospectrice sache voir au del d elle ce qu elle n est pas encore Devienne active et proactive Bascule du p tir l agir la puissance d agir Non plus soumise conquise et r sign e mais conqu rante 340 Qu elle ose l exploration Qu elle n h site pas saupoudrer autant que de besoin du flou sur les sciences marginales Cela n est pas sale et cela paye toujours Les marges sont n cessaires Il serait vain de vouloir d finir des crit res stricts de scientificit La scientificit n impose pas ses crit res seuls les crit res imposent la scientificit Ils sont issus d un choix et non d une d duction logique or rien n est plus mall able influent flexible S il est admis qu ils nous rassurent ils ne nous clairent pas On ne peut jamais poser comme le voudrait Popper de d marcation claire entre science et non science Probl me de la d marcation que ce dernier reconna t tre le probl me de Kant cf Les deux probl mes fondamentaux de la th orie de la connaissance sous entendu son principal probl me avec les femmes Une th matique qui s articule
354. ons l exception d une seule la particule se d placerait en permanence une vitesse sup rieure la vitesse de la lumi re dans le vide ce qui signifie en bonne physique relativiste rien autre chose que remonter le temps L hypoth tique tachyon est donc une particule dont le comportement trompe les limitations de vitesse que pose la relativit restreinte La relativit restreinte rend en effet de telles vitesses inaccessibles pour tout objet ayant une masse sensible au champ de Higgs les corps non graves ou de masse nulle tant les seuls m me de se mouvoir exactement cette vitesse ultime Les physiciens notent c du lat celeritas vitesse cet invariant physique Il serait 381 d finitivement fix en 1983 par le Bureau international des poids et mesures 299 792 458 m s Cest d apr s lui que sont talonn s le m tre et la seconde dans le syst me de mesure internationale Avant d aller plus loin revenons sur sa d finition dont chaque partie se doit d tre consid r e respectivement les notions a de vide b de limite c de constante a La constante c rend compte de la vitesse de la lumi re dans le vide absolu Ce vide est purement th orique Il ne peut tre qu approch Les mod les exp rimentaux cr ent des simulations Ils mettent en place les conditions d un syst me id alis qui ne se rencontre pas dans la nature de m me que l on ne ren
355. otal par l cole autrichienne pr tendument keyn sianiste des principes du keyn sianisme un syst me garanti par la pr bende du droit communautaire sur le droit national Autant d ententes et de contrats pass s au d triment des peuples contre leurs int r ts de pr f rence leur insu et cautionn s par les experts du mensonge cathodique stipendi s par les banques 101 Lloyd Blankfein PDG de Goldman Sachs Je ne suis qu un banquier faisant le travail de Dieu R sumons nous L interpr tation trifonctionnelle du devenir social et culturel des soci t s indo europ ennes une interpr tation qui s affranchit de la but e du tournant r volutionnaire cens marquer la fin du syst me des trois ordres r v le au moins deux ph nom nes En premier lieu les trois fonctions demeurent seules changent les classes qui les incarnent mais pas leur hi rarchie La fonction dominante varie selon l poque R galienne au principe elle devient militaire avec le remplacement du roi par le chef des arm es Duce G n ral Mar chal F hrer puis financi re dans l apr s guerre avec la construction de PUE le plan Marshall l importation via soixante huit du logiciel lib raliste am ricain le racket des tats par les banques priv es via les agences de notation Standard amp Poor s Moody s et Fitch Ratings trip le d r gul r alisant 94 du chiffre d affaires de la profession r
356. oup plus viendrait bient t En d pit des avertissements pr sent s par l adresse des 221 de la chambre des d put s l ouverture de la session parlementaire de mars 1830 l imprudent Charles X tente par la force de r tablir un peu de son autorit r duite rien par les men es de l opposition lib rale Ainsi promulgue t il les sordides ordonnances de Saint Cloud elles seront sa derni re erreur qui dissolvent les chambres convoquent les coll ges lectoraux en modifiant le mode lectoral et suspendent la libert de la presse 25 juillet 1830 Le chant du cygne Geste d sesp r Les r sultats ne se font pas attendre Ils sont la hauteur de l ineptie tactique Ces ordonnances inconstitutionnelles excitent imm diatement l opprobre universel Paris bouillonne se monte la bourre et se soul ve les 27 28 et 29 juillet ce sont les Trois Glorieuses de 1830 ou la R volution de juillet qui remet sa place c est dire au tombeau le dernier roi des Francs Les apparences semblent ici jouer contre la th se d une l gitimation des in galit s par le sacr Il n en est rien Veillons ne pas nous tromper de diagnostic Ce n est pas 139 tant que le sacr se soit trouv inefficace seconder la royaut c est bien plut t que la fonction souveraine coextensive de la sacralit ne donnait plus dans l arbitraire le fait du prince L augment sacr sacralisait l conomie
357. our juger des apparences que nous recevons des objets il nous faudrait un instrument judicatoire pour v rifier cet instrument il nous y faut de la d monstration pour v rifier la d monstration un instrument nous voil au rouet Puisque les sens ne peuvent arr ter notre dispute tant pleins eux m mes d incertitude il faut que ce soit la raison aucune raison ne s tablira sans une autre raison nous voil reculons jusqu l infini Essais II 12 peu de chose pr s la m me chose que Pascal trois si cles auparavant Il se peut faire qu il y ait de vraies d monstrations convenait t il dans ses Pens es mais cela n est pas certain Le th or me d incompl tude irait sensiblement plus loin il se peut faire qu il n y ait pas de vraies d monstrations et cela ne fait aucun doute Ainsi de la proposition il y a de vraies d monstrations qui est ind montrable Ainsi des nonc s du type les 399 math matiques sont vraies qui ne saurait faire l objet d une v rification math matique ou les sciences exp rimentales sont vraies inaccessible au contr le exp rimental Sans doute nourrissons nous des certitudes dont plusieurs nous paraissent des certitudes de droit absolument fond es ou justifi es toutefois comme l tablit notre contemporain et profond Marcel Conche la certitude qu il y a des certitudes de droit n est jamais qu une certitude de fai
358. out entier pass aux mains des march s financiers des consortiums qui les dominent et des agences de notation Faute d un ex pr sident du FMI sans doute nous faudra t il demain nous contenter d un pr sident aust re et responsable capable de redonner de la confiance aux march s Cela ou le chaos c est en tout cas ce que nous pr disent les 110 conomistes accessoirement aussi Nostradamus et les Mayas Fonction dominante r galienne Le Roy de France L Empereur Napol on Fonction dominante guerri re Le Mar chal P tain Le G n ral De Gaulle Fonction dominante conomique Le Financier La Commission de Les Investisseurs Pompidou ex Bruxelles garante variantes les directeur de la de la concurrence March s la banque libre et non Dette le Triple Rothschild fauss e A b Quittons la France malgr que l on en ait pour d autres paysages Il serait bien d cevant que notre histoire franco fran aise f t seule se pr ter cette lecture chronologique de la trifonctionnalit Une th orie globale du devenir des soci t s humaines ne saurait faire l conomie d une analyse globale des soci t s humaines Une th orie 111 dans l absolu n a de valeur qu autant qu elle incorpore une multiplicit de cas Nous int resse le cas des peuples et des cultures ressortissant une m me aire de civilisation Une aire couvrant ici l Europe de
359. oyance de nagu re en la totipotence des sciences et de la pr diction ressort vann e de ces chauffour es le principe du d terminisme demeure pour lui intact Or coup de th tre arrive la th orie quantique D cid ment elle est de tous les mauvais coups C est encore elle l inf me la d lictueuse Elle qui vient mettre le foutoir Une effraction dans les fondements les fondements th oriques s entend qui cette fois ci toucherait au point sensible Panique en m canique Les scientifiques en prenaient pour leur grade Ils ne mouraient pas tous mais tous taient frapp s Ils ne mouraient pas tous car le d terminisme n avait rien craindre des chelles m so macroscopiques D Holbach Laplace Bernard Wiener Neumann et Poincar pouvaient bien 357 tranquillement poursuivre leurs bisbilles l chelle atomique subatomique chelle de Planck c tait une autre paire de manches L tous taient frapp s Quand le d terminisme servait tout la fois de postulat de guide et de pr suppos aux sciences quand le d terminisme homologuait la pertinence des lois induites de la r p tition des ph nom nes leur conf rant leur caract re causal et n cessaire voil t il pas qu il s av rait tout simplement incompatible avec la plus fondamentale des sciences Le principe directeur des sciences se heurtait de plein fouet aux postulats de la physique quant
360. paradoxale entre l lite et la jeunesse de cette composition contre nature entre les deux humeurs d crites par Machiavel le haut le bas se refl tant comme dans une glace Miroir aux alouettes Q E Anglosnobie Tare mimicry tranger lui m me Am ricain de c ur le djeunz veut galement tout faire peut tre tout d faire comme les Am ricains Grand bien lui fasse C est sa r volte lui Sa derni re servitude Il s impr gne de mots qu il s empresse de faire siens pour subsumer sa r flexion comme les Am ricains s impose de r fl chir dans la langue du commerce de pratiquer trois fois par jour ses ablutions votives au pied des Apple Store puis de penser de d penser comme les Am ricains compenser des absences contenter des march s complaire S gu la proph te de l ordre noir Comme Superman n o No qui s instruisait par vagues subliminales de toute la science de sa plan te poupon spatial lov dans la torpeur de son cocon flottant le 183 djeunz moderne fut duqu depuis son plus jeune ge la techno outre Atlantique Depuis les langes il en aura bouff de l am ricain Rien d tonnant d s lors si le franglais r sonne en lui comme un stradivarius Le djeunz a dans la peau vibre avec son poque Trop tard pour len sauver L exemple offre une image frappante de la colonisation jusqu aux ultimes bouquets de neurones d un processus intime le go t par les nouv
361. pier la feuille froiss e gisante au sol le taille crayon Maped l querre en PVC ou m me la r gle en plastique transparent Voil une bonne nouvelle pour notre scientifique les jours de pluie il pourra tranquillement poursuivre ses recherches sans renoncer au confort de son po le Heur matique du trou Mais assez d riv Nous avons pris le large il est grand temps de regagner les c tes Les flots de la digression ne doivent pas nous faire perdre le cap Renouons le sac vents d ole et revenons en nos concepts en transhumance nos oiseaux migrateurs Univers lois constantes et mondes rel vent de cette esp ce cosmopolite jusqu la pointe du bec Moyennant l injection d id es qui lui sont trang res ils dotent la linguistique de potentialit s nouvelles de nouvelles friches d frayer Le philosophe ornithologue serait instruit de mettre l il la jumelle Il peut tre difiant de visiter leur site de nidification Ne serait ce qu afin de mieux consid rer ensuite leur proc s d acclimatation en territoires h tes et hostiles Ce site lieu 409 d mergence fut d abord l erg de la philosophie la technoscience l ayant d mise de ses pr rogatives l astrophysique prit ensuite le relais On ne songe jamais assez combien l astrophysique est tributaire de la m taphysique jamais tout ce qu elle lui doit jusqu sa mani re de penser de construire ses m
362. plicit d aspect dans un autre passage extrait de l Analytique des principes AK III B292 Pour faire en sorte que m me des changements internes puissent nous tre rendus susceptibles d tre pens s il nous faut parvenir saisir le temps comme forme du sens interne en le figurant par une ligne et le changement interne par le trac de cette ligne mouvement La ligne doit donc tre engendr e dynamiquement pour figurer ad quatement bien qu analogiquement le temps Cette forme d ent l chie du trac adjoint respectivement aux caract ristiques d infinitude et d unidimensionnalit du temps sugg r es par la droite le dynamisme constitutif du temps que manifeste le mouvement mouvement comme acte du sujet qui pr side la production du concept de la succession Tracer une ligne ne veut assur ment pas dire tracer une ligne de sa main penser une ligne ou une quelconque figure serait sinon un acte peu commode il suffira que le regard ou que l esprit la d lin e soit en la percevant en suivant ses contours de la base au sommet pour ensuite rapporter dans l acte de synth se sa base son sommet comme tant deux parties du seul et m me objet soit en la concevant dans l imagination aliment e par nos souvenirs et concepts empiriques 375 Si donc le temps ne peut tre repr sent par le seul biais du sens interne mais uniquement par une analogie relevant du sens externe
363. plut t qu la saveur Le go t de la vie s est vu courber l chine devant le co t de l existence le capital sant Le contentieux c est d sormais non plus la mani re d tre mais la mani re d avoir C est comment vivre et produire davantage Pilpoul d avoir sans tre le plus longtemps possible Dernier rejeton du modernisme des Lumi res cette dictature du produire plus travailler plus pour gagner plus d faut d tre plus n a pas fini de faire jaser dans les laboratoires Singuli rement aux USA berceau de la scientologie Nous voquions l volution artificielle et le transhumanisme Mais de quoi diable est il question De rien de moins que la pointe merg e de cette aspiration au toujours plus lorsque les hommes en viennent se 228 consid rer eux m mes comme des outils de rentabilisation Le terme de transhumanisme symbolis par H homme augment anciennement gt H homme sup rieur est souvent employ comme synonyme d gt am lioration humaine Encore faut il s entendre sur le concept d gt am lioration Qu am liore t on Pas l homme son corps ses aptitudes mentales Et pour ce faire il n est qu un seul chemin une seule devise cr er se recr er Voix qui r sonne comme un slogan prom th en Comme une invite au paradis perdu au bonheur retrouv Bonheur Herv Fischer fameux mythanalyste et seul r
364. polyth istes C est alors sans surprise que l on constate un abandon du vitalisme co ncidant avec le juda sme originaire D s les premiers instants de la Gen se les corps c lestes ailleurs divinis s se voient r duits n tre que des luminaires les s maphores du soir Tout le propos de l Ancien Testament consiste d pouiller le monde de ses d mons et de ses forces occultes rappeler que Dieu seul est divin Le ph nom ne se reproduit d s la seconde moiti du si cle des modernes marqu e par un certain retour au platonisme lorsque de Galil e Spinoza en passant par Descartes la vision des modernes s mancipe des conceptions scoliastes du mouvement Le mouvement motus cesse d tre l expression d une facult ou la tension d un corps vers son lieu naturel Il est une vectorisation administr e par des lois math matisables appel es lois de la nature Descartes dans son Trait du monde en r pertorie trois inertie conservation et mouvement rectiligne Le d placement est n L poque moderne enregistre ainsi une double r duction de la mati re l tendue de l tendue la surface Le corps est pour sa part interpr t comme un dispositif sur le mod le des fontaines hydrauliques et la pens e chez La Mettrie comme l piph nom ne d une machinerie sophistiqu e le cervelet secr te l id e tout comme le foie s cr te la bile L o la Rena
365. pore Seul ce qui est trac ratur coutur peut son tour s inscrire dans une dur e et un espace qui l introduit son humanit Le style devient une seconde peau comme une seconde nature tonalis e vivante et p n tr e d esprit Le style c est l homme m me disait Buffon Flaubert pour sa gouverne ne pr tendait il pas du fond de son gueuloir ses phrases ouat es d une peau tendre souple ou bistr e L analogie de la lettre et du corps se prolonge d s alors par celle du corps et du papier Nous sommes couch s ensemble dans le m me article s esclaffent non sans ambigu t deux auteurs que l on cite c te c te Nous sortons ensemble peuvent rire deux crivains dont les ouvrages paraissent au m me moment Identification de l auteur son livre de la page la 252 peau Rousseau l avait compris qui pla ait en exergue de ses Confessions l nigmatique et m comprise formule intus et in cute Les portes de la perception Car le Mot est la Chose Car le Mot et la Chose sont une seule et m me chose et le langage rien autre chose qu un jeu de corr lation entre le monde de la conscience Le philosophe le sait l homme de science n en a cure et il va de Pavant le po te est celui qui le formule le mieux je ne suis qu un faiseur de mots faits par les mots Les mots quelle importance et moi quelle importance C est dans une
366. porter secours Il se trouve expos dans le Monologion qu il y aurait une parole intime de la Substance sur minente qui dit en elle cela qu elle va cr er Or s il est vrai que rien ne peut tre cr qui ne le soit par cette parole une telle parole ne peut elle m me avoir t cr e c est donc pour saint Anselme que cette parole et la Substance sur minentes sont une seule et m me r alit Elles ne sentent pas qu elles ne font qu un parce qu elles sont un C est en cela que Dieu est Verbe savoir conscience orient e vers l action c est en cela que J sus Christ est Logos incarn Il y a des mots qui sont des tres part enti re et ne sont pas solubles en la parole qui les fait tre part enti re Insoluble myst re du T tragrammaton b Seule chose que nous savons d Adam c est qu il est l image de Dieu L Adam d avant la Chute est un tre accompli dont la puissance et l acte co ncident Adam ne d sire rien qu il ne puisse faire Il est sans crainte et sans 64 attente Il n est jamais sujet aux afflictions de ceux qui savent et souffrent de leur finitude Hormis le libre arbitre ou la conscience morale dont il paierait le prix hormis du reste une aide qui lui soit assortie Adam ne manque de rien sorti parfait des mains du cr ateur Ainsi dit la Gen se Actons si la Gen se le dit Cela non plus ne va pas sans de s rieuses difficult s D
367. pt des figures de r alit s enchev tr es dans le chaos des origines Il civilise raffine et distingue par le nom Adam lib re les formes de la cr ation captives de l indiff renci Il fait saillir les formes prisonni res de la 86 mati re de m me que le ciseleur fait appara tre la statue toujours d j pr sente virtuellement dans le marbre de m me que Pygmalion pris damour veille sa Galat e la nomme l anime et laime La Cr ation c est la mati re premi re dispos e sans contours c est le marbre d Adam les mots d miurges sont ses outils de taille Ce moment d actualisation s exp rimente comme une apparition au sens pl nier du terme la survenance d un quelque chose l o n existait rien Ou rien qui n tait dit Rien qui ne fut con u et ce faisant per u Adam rend cela perceptible Pour pasticher un c l bre po te il n y a pas davantage de choses ni dans le ciel ni sur la terre que dans toute notre terminologie Aussi n est ce pas sans quelques arguments que des th ologiens auront pu voir en l homme l organe de la divinit lui permettant de prendre elle m me conscience de l univers La classification d Adam s op re alors par le recours au mode performatif mode propre du sacr Seul mode grammatical fond selon Austin caract riser les expressions qui font ce qu elles noncent cf Quand dire c est faire Comment faire des choses avec des
368. quelle phrase que le ma tre ait pu dire Ses textes taient per us comme de Saintes critures C tait une anecdote connue du biotope universitaire que ses pupilles taient si d s uvr s en son absence qu ils avaient l habitude de se rendre ses cours m me quand il n y tait pas La fronti re est t nue qui s pare l acte de pr sence de la profession de foi Beaucoup avaient saut le pas Le langage propre l inconscient s crirait donc selon Lacan par le r cit ou le comportement faisant du corps traumatis le signifiant d un signifi qui s exprimerait implicitement travers lui Support artificieux Retors On ne lit pas l me comme dans un livre Le sens n est pas donn il est conquis par la parole Ce r bus s miotique que constitue l analysant lorsqu il m tabolise doit encore tre 191 d chiffr d nou conform ment l tymon du terme d analyse Il faut donc croire que l hyst rie se d chiffre comme des hi roglyphes Voyez les hi roglyphes gyptiens Tant qu on a cherch quel tait le sens direct des vautours des poulets des bonshommes debout assis ou s agitant l criture est demeur e ind chiffrable C est qu lui tout seul le petit signe vautour ne veut rien dire il ne trouve sa valeur signifiante que pris dans l ensemble du syst me auquel il appartient Eh bien les ph nom nes auxquels nous avons affaire dan
369. quivalents dans Naturalismes et r alismes l Les scientifiques libellent des hypoth ses qui font tat de choses qui prennent l observation de court Ils ne voient rien au monde qu il maient pr vu d y voir Sp culation du bas latin specularia vitre ou speculum miroir les racines loquentes mettent la puce l oreille Toute r flexion doit tre prise pour le reflet qu elle est Les faits ne font pas les th ories les th ories f condent les faits Il en va de la science de l interpr tation des faits comme de la traduction de l interpr tation des langues S ensuit alors la possibilit 4 Les hypoth ses ne sont ainsi reli es l observation que par une sorte d implication sens unique c est dire que les v nements que nous observons sont ce qu une croyance aux hypoth ses nous aurait fait pr voir La r ciproque n est pas vraie les cons quences testables des hypoth ses n impliquent pas ces derni res On pourrait tre s r que des sous structures hypoth tiques rivales pourraient merger dans les m mes conditions observables cf 1bid 416 pour deux syst mes incompatibles entre eux th ories scientifiques manuels de traduction de rendre compte avec une gale pertinence des m mes donn es sensibles autrement dit la possibilit pour deux ensembles d hypoth ses mutuellement exclusives de mettre en forme ad quatement toutes les observation
370. r t Haute trahison Tarif cinq ans Hitler fera neuf mois Neuf mois pour r diger Mein Kampf Apr s un lancement mitig poussif l ouvrage commence faire recette Litote L ouvrage s arrache Il devient d s 1936 un d licieux cadeau de mariage distribu par l tat aux jeunes couples allemands Le tirage chiffre Historien britannique c l bre pour sa biographie d Hitler Hitler Essai sur le charisme en politique lan Kershaw estime que sa version allemande se serait coul e jusqu en 1945 une dizaine de millions d exemplaires repr sentant pr s d un foyer sur deux Les malvoyants ne seraient pas l s s l dition braille suivrait de peu L dition collector deviendrait vite dans l intervalle le livre de chevet des dignitaires nazis L avenir comme le pass appartiennent aux Aryens s y rengorgeait Hitler C est sur la foi de cette affirmation que son bras droit Heinrich Himmler fonde l Ahnenerbe H ritage des 162 Anc tres en 1935 Appel procurer l id ologie nazie des fondements scientifiques cet institut s impartissait en fait d une double vocation en remontant jusqu aux ges pal olithiques elle consistait mettre au jour les indices arch ologiques des hauts faits des Aryens puis d autre part diffuser ces d couvertes au sein du peuple et des lites allemandes Recherches et propagande d partement d histoire Quatre ans plus tard lorsque la guerre
371. r tourner les l ments dans un sens puis dans l autre manipuler des lettres qui ne sont pas des lettres intervertir les lettres invertir la formule soi 150 m me se convertir parachever la remont e mystique au Grand uvre de l me car toute qu te est asc se et toute asc se initiation qui est transmutation de l me restituer l ordre et les affinit s bris es de la nature marier le microcosme miroir concave et convergent du monde au macrocosme qui est sa glose son commentaire peser sur l attraction le charme de correspondances somme toute ressusciter esprit et corps de gloire La qu te de la langue d or langue de l ge d or mest rien de plus qu une variation de la qu te alchimique appliqu e au langage Un tat fusionnel de pl nitude et d abondance en lequel Winnicott a cru d celer une r miniscence lointaine du pr sujet le nourrisson non pourvu de langage dont les d sirs seraient imm diatement combl s en sorte qu il n en aurait pas Monolinguisme kabbale alchimie psychanalyse etc Chacune dans leur domaine avise une certaine efficace qui passe et ne passe pas par la grammaire des mots Sublimation de l intellect pur du langage Transformation des substances viles en m taux nobles Red couverte des essences divines d poussi r es de la Gen se Recouvrements de l tat pr natal De l dire que chacune en leur genre proc de d une m
372. r plus de cinquante ans l infatigable auteur pr cise que l effroyable appareil policier communiste qui devrait broyer quelque soixante millions de victimes n tait en rien une uvre originale qu il fut en v rit cr par L nine Trotsky et Dzerjinski Il ne s agissait que de l optimiser 114 Arrive Staline donc le continuateur Il n est pas seul Il a des ambitions nombreuses Son delirium tremens un brin parano aque Et les ennuis reprennent Et les emmouscaillages Pour qui sonnerait le glas Pour sa population d abord En fait surtout pour sa population rurale sp cifiquement On a les victimes que l on peut De r galienne la fonction dominante rev t un tour guerrier S instaure une gouvernance timocratique autoritaire soviet une gouvernance qui se renforce d une police politique tr s inspir e de l Okhrana requalifi e par Victor Serge l ex nanar belge de prototype de la police politique moderne dont on a pr tendu Staline un agent double De l Okhrana nous rappellerons qu elle fut l aboutissement d une ordonnance souveraine prise l initiative de l empereur Alexandre III le 14 ao t 1881 afin de juguler la menace r volutionnaire recrudescente Il avait plus d une fois eu l occasion de voir celle ci mise ex cution et notamment au cours de l attentat de mars 1881 perp tr Saint P tersbourg par l organisation terroriste Narodna
373. ra que la science devienne et donc se pr occupe des choses qui ne sont pas Les sciences sont sciences malgr leur mutabilit elles sont sciences quoiqu elles voluent Ou parce qu elles voluent cette perp tuelle remise en cause qui les caract rise est bien le seul crit re qui les distingue des syst mes religieux Non que ceux ci n voluent pas et les conciles les schismes et r formes attestent la fr quence de leurs ajournements mais ces ajournements se veulent chaque fois d finitifs La science a contrario se cherche sans rel che complote contre soi m me et pr pare d lib r ment les conditions de sa restauration 404 Une th orie n est pas C est un mod le C est une image commode pour la pratique image promise la disparition Toute th orie appelle son remplacement par une image plus ressemblante Quand nous faisons une th orie g n rale dans nos sciences crivait Claude Bernard la seule chose dont nous soyons certains c est que toutes ces th ories sont fausses absolument parlant Elles ne sont que des v rit s partielles et provisoires qui nous sont n cessaires comme des degr s sur lesquelles nous nous reposons pour avancer dans l investigation elles ne repr sentent que l tat actuel de nos connaissances et par cons quent elles devront se modifier avec l accroissement de la science et d autant plus souvent que les sciences sont moins avanc es
374. rait H raclite car il est au del de l tre Tout est code glyphe table des secrets Dans certains cas la formule je suis qui je suis peut tre appr hend e comme une r v lation Du baratin En un sens oui si l on entend par l couper vainement les cheveux en quatre Mais le cheveu lui m me n est pas qu une tige lisse C est une sculpture de k ratine C est un faisceau d cailles amoncel es les unes contre les autres qui renvoient toutes diff rents niveaux de compr hension Un continuum entre le min ral et l organique Ils sont de m me nature ces merveilles 62 Emp docle d Agrigente les cheveux et les feuilles et les ailes vivaces des oiseaux et les cailles qui naissent sur de solides contours Il faudrait pour bien faire couper les cheveux en huit Lors Heidegger ne serait qu un prologue une entr e en mati re et Sein und Zeit une lotion capillaire Se rendre l vidence toute grande sagesse plonge ses racines dans le cuir chevelu Descartes ne pr tendait il pas philosopher pr s de son po le Que nous apprend la Bible Que les cheveux font l homme Samson sans ses cheveux n est plus Samson Un Samson sans son poil sancit c est s r Partant si les cheveux font l homme c est bien que l homme perm able l angoisse Kierkegaard titre d gt animal m taphysique ne fait vraiment de la m taphysique et donc ne devient homme qu a
375. rammeurs ou que les programmeurs ne deviennent leur tour chercheurs petite musique qui rappelle quelque chose Le sociologue des sciences doit quant lui porter une attention particuli re ces dispositifs Il lui revient d ouvrir et d anatomiser scrupuleusement chacune de ces bo tes noires des sciences et des technologies qu il entend r v ler en acte 302 On pourrait ais ment et nous aurions raison pointer qu un certain nombre de concepts philosophiques ne sont rien moins que des bo tes noires que l on vite de trop interroger l id e le mal le beau le r el l existence etc Plus largement une grande partie du lexique institu dans la langue ordinaire est employ en toute m connaissance de cause L avoir rendu sensible est mettre l actif de la philosophie analytique anglo saxonne suppos ment plus empiriste et pragmatique que la philosophie continentale dite ph nom nologue quoique pour pinailler il se trouve davantage d cart entre l cole fran aise historiciste allemande m taphysique et autrichienne n o positiviste qu entre le pragmatisme am ricain et l utilitarisme anglais Mais n piloguons pas Et puis surtout ne parlons pas d conomie L approche historiciste service la fran aise embrass e par Bruno Latour lis re magnifiquement cette ligne de faille intracontinentale entre d une part pist mologie du ve de l undergrou
376. raonique 224 Caution d ternit les crits perp tuaient la m moire du po te or le po te lui m me perp tuait la m moire collective Lire le po te c est faire d une pierre deux coups De m me que les cellules qui nous crivent soient d riv es d une prosodie d acides n interdit pas de reconstruire les lois de la mati re selon d autres assemblages ni d entreprendre des f condations mariales vierges de pollution L uvre de vie Sans tache La nanotechnologie n est plus si loin d atteindre cette puret fantasmatique incarnation moderne du th me de la r surrection Corps sublim par la technique nous serions l uvre de notre uvre avec tout l impens que fonde cette eschatologie Celle ci ne manquera pas sans doute de rub fier les rentes viag res de nouvelles sectes sous l veil de perversions th ologiques sans frein e g avec le ra llien Houellebecq et le serment des Particules l mentaires Il faudrait lors envisager que l me puisse galement entrer le corps sous de nouvelles associations d atomes en renfilant les rets de la mati re selon le filetage non plus de l volution mais de l auto volution humaine s am liorant elle m me de plus en plus s duite par sa d mat rialisation Auto volution distinguer de la provolution Le mot valise provolution r sulte de la crase du terme proactif trouvaille de baragouin manag rial et du conc
377. rations ou r p ter des g notypes connus Ils proc deraient en recourant des brins d ADN amorce d un nouvel individu lequel dans le sillage d une forme de science fiction se r engendrerait sans fin capable de transplanter sa m moire int grale dans une micropuce Mais quel prix On laisse imaginer le s isme et ses r pliques Que ce que l homme sache faire il puisse le faire n implique pas qu il le doive Mais l encore le fait importe peu il finit toujours par le faire Il se compose un monde il refait le monde il le refait son image comme Dieu qui le lui rendra bien Et tandis qu il fa onne sur son tour de potier des fantasmes oubli s lui reviennent en m moire Les mythes refont surface Reviennent par l entr e des artistes de la technoscience Sculpture mol culaire trange r surrection trange corps virginal dont la procr ation prend les allures d une paling n sie sans dieux Notre alphabet chiffr par des lettres atomiques concr tise merveille l essence du Nombre transfini que Borges avait une fois nomm l Aleph incarn e d sormais par les nouvelles technologies dans l ignorance des pr jug s m taphysiques qui hantent ses fondations l homme fait de la physique comme il respire remarquait Meyerson Les injonctions d un si cle d autant plus religieux d autant plus fanatique qu il se voudrait irreligieux la mort de Dieu arrachant son existence un ultime t moi
378. rbe Avant d tre nonc cet informel fluctue tel le magma brownien atomis Il n acquiert de contours et de stabilit quen pousant le moule des mots qui le contourent le d terminent Les mots fonctionnent ainsi la mani re d un jeu de filtre la faveur duquel notre univers est in form Si l on estime quatre cent milliards la quantit de bits trait s chaque seconde par notre cortex c r bral seuls deux mille par seconde affleurent la conscience Pr cis ment ceux reconnus par nos cat gories comme significatifs La pleine r alit transite enti re chaque instant par notre esprit qui n en pr l ve que la portion correspondant nos concepts concepts mobilisant eux m mes l activit coordonn e de divers lobes de l enc phale dont particuli rement l aire du langage aire de Broca De l dire que le langage est l athanor o coagule la perception il ny a qu un pas que les linguistes franchissent all grement Pond rons nous Dire es linguistes est un rien caricatural Mettons plut t ceux des linguistes qui se r clament d une mani re de structuralisme de la premi re vague N oublions pas que la th orie structuraliste fut en effet d abord l apanage des linguistes Elle ne le resta pas longtemps Les t tes pensantes des sciences humaines surent l adapter respectivement leur objet d tude Claude L vi Strauss en ethnologie Tzvetan Todorov en analyse litt rair
379. re Fils de la Terre le philosophe grappille m me la boue au jour le jour des lambeaux de v rit dont il fait son toffe Aux pr tentions glac es du savoir r v l ab omnibus semper et ubique il oppose la passion d une pens e dynamique en perp tuelle transformation avance tel avance l alchimiste connaissant que le but est d j dans le cheminement et que la vraie transmutation ne pr tend pas la sublimation des corps Squatter inv t r le philosophe n est pas de ceux qui l vent des murs de nacre entre les disciplines Philosopher coups de marteau c est au contraire abattre les cloisons L iconoclaste perce les murs Il trace des sentes travers champs Il ouvre des passages et passe et vagabonde bat la campagne s rieux sans esprit de s rieux profond sans tre obscur aimant sans accortise C est un marcheur du jour qui voyage en intensit Deleuze Kant en d finitive 30 n aura jamais quitt sa ville de K nigsberg mais d un voyage qui n a rien d un exil Son chapp e n est pas une fuite La qu te philosophique n est pas la religion quoiqu elle lui prenne parfois ses mots Il faut s en tre fait une singuli re id e pour croire que la philosophie conf re du sens tandis qu elle n est jamais que la parole qui doute Il y a bien loin du fid isme au doute hyperbolique Pour tre une drogue elle n est pas narcotiq
380. re Rien de nouveau sous le soleil comme disait l Eccl siaste De ce point de vue notre tendance irr pressible l uniformit l aspiration m galomane la dissolution de la pens e dans le globish dont le franglais n est que le premier terme ne serait rien de plus que la r miniscence burlesque et sans cesse humili e de l antique pr somption de la langue adamique Un ternel retour d un ternel chec Sans lendemain Du moins esp rons le Si le mot est la chose Propyl e du globish le franglais fait son chemin Bon an mal an il gagne du terrain progresse proportion que la pens e r gresse D aucuns ne manqueront pas d interroger cette assertion paradoxale au premier chef en quoi cette convergence d finit elle une d faite de la pens e Une question l gitime Mettons plut t conforme au sens commun Car tout prendre une communication fond e sur un unique r f rentiel de signes devrait en toute logique permettre une meilleure diffusion de la culture Ce qui se profilerait par le miracle du globish serait l accomplissement d un vieux fantasme d encyclop distes 185 Exit la traduction plus d quivoque plus de d lais le monde de la recherche ne peut qu en ressortir grandi S il y a bien perte en la nuance il y a donc avantage Et l avantage compense tr s honn tement la perte Il la d borde Il la d borde en cela qu il mord sur le terrain moral Du moins sommes nous f
381. re ue Le bapt me de Clovis est ainsi demeur un v nement majeur dans l histoire de France Tout pr tendant la couronne serait appel suivre l exemple de Clovis Tous les rois de France depuis Henri I jusqu Charles X la r serve de Louis VI Louis XVIII et Henri IV sont par la suite sacr s Reims Mais l adoubement rituel de Charles X le Bien Aim en 1825 serait tous gards d une moindre port e symbolique L histoire faisait para tre anachronique une tradition qui d tonnait sur l arri re plan des changements apport s par la R volution fran aise et l Empire napol onien Un sacre double entente Il observait assid ment les formes du c r monial institu es sous Ancien 137 R gime ainsi des sept onctions ou des serments prof r s sur les vangiles Apparaissaient toutefois des modifications notables lourdes de sens Le roi pr tait serment de fid lit la Charte de 1814 et devait consentir ce que les princes de ses administr s prissent part au rite en secondant en son office l archev que intronisateur Un sacre en demi teinte Un sacre mitig sous la contrainte d un roi soucieux avant toute chose de m nager la ch vre et le chou pour appara tre d un c t comme une acceptation volens nolens des novations sociales et politiques brandies par la R volution install es par l empire de l autre comme un r trop dalage r actionnaire qui tentait d effacer cert
382. re d crite par Gobineau ne s tait pas teinte qu elle subsistait encore l tat cristallin du diamant brut en Europe septentrionale Sous le charbon l aryen Ainsi l innocente qu te de la langue m re tait devenue en moins de rien une arme de destruction massive Une aventure intellectuelle qui tourne mal qui tourne au g nocide Toute la culture humaine toutes les r alisations artistiques scientifiques et technologiques que nous avons devant nous sont quasi exclusivement le r sultat de l esprit cr atif des Aryens Cette citation est extraite de Mein Kampf Eine Abrechnung Mon Combat Un bilan la m moire tend oublier Un bilan d abord intitul 161 Viereinhalb Jahre des Kampfes gegen L ge Dummheit und Feigheit Quatre ans et demi de lutte contre les mensonges la stupidit et la couardise Titre rallonge qui laisse peu de place l quivoque S y serait il tenu Hitler aurait sans doute b n fici dans cette Allemagne des ann es vingt d un lancement plus retentissant qu il n avait eu dans le domaine des arts Hitler crivait il Autre l gende urbaine Il dictait comme Montaigne Hitler dictait Mein Kampf Rudolf Hess et Emil Maurice ses cod tenus incarc r s comme lui la prison de Landsberg en avril 1924 Une d tention cons cutive leur bien pi tre putsch de la Brasserie du 9 novembre 1923 Manqu l image de tout le reste Hitler est ar
383. re des assassinats il compte ses grandes figures et nul ne compte en rester l Riemann Lobatchevski ont fait un sort la g om trie d Euclide Frege Russel ont enterr la logique d Aristote Duhem G del et Quine ont balay les pr tentions de l exp rience cruciale et de la compl tude axiomatique Bachelard Kuhn Latour Bloor Merton et autres Barnes ont r v l le caract re discontinuiste social relativiste et m me mythologique du progr s scientifique Everything goes l unicit de la m thode pr n e depuis Descartes a succomb Feyerabend Un progr s significatif nen doutons pas Qui ne dispose pour 389 seul outil que d un marteau ne concevra jamais tous ses probl mes que sous la forme de clous On ne ressort pas plus avanc ni plus savant d avoir coul de force le rond de sa th orie dans le carr de la r alit La masse depuis a cess d tre la propri t des corps Non pas gr ce au r gime Dunkan gr ce la particule Higgs boson ou champ dont la viscosit mod re la course folle des corpuscules quantiques comme un insecte chou dans la r sine Le vide quantique n est plus le vide de D mocrite mais un vide dynamique vide travers de champs et cr pitant de particules virtuelles qui s actualisent et s annihilent interagissent avec le plein Un vide tiss de champs pr sents d s l origine qui n a pas d origine quilibr s jusqu ce qu u
384. re lasse br l par le sel de l chec se r soudra au pire s accaparer les travaux d un coll gue pour y faire apposer son nom Voler et comme si cela ne suffisait pas accuser publiquement et la cantonade celui qui il devait tout un certain Joseph Wilson Swan d avoir plagi son prototype C est un peu Ph dre d bout e inculpant Hippolyte de pens es adult res La justice ouvre le dossier La d fense m ne l enqu te Le mystificateur comme de raison perd un un tous ses proc s Tous ces proc s l exception du seul qui visiblement compte celui de la post rit Car le mal tait fait Il s tait illustr avait brill avait teint la gloire de Swan Swan pour son compte 304 finirait dans les limbes Triste cursus que celui des chercheurs Leur parti pris leurs vaticinations leur marcescible v nust qui s vapore si vite On pourrait croire ces ons r volus Pass e la science moderne la science contemporaine Pensons L affaire Sokal la stupeur de la gente scientifique a r cemment trahi combien ces affabulations restaient monnaie courante XXI si cle S il y a des invariants en sciences donc si la science existe sans invariants la science ne serait pas sa contingence n en serait pas des moindres La science loin d ob ir au joug de la raison chemine en zigzaguant s achemine par foucades Elle n est pas droite ni lisse ni rectiligne cumulative
385. res larv es Voil t il pas que l on patauge grassement dans une mani re de thanatocratie Michel Serre qui pr ne la surench re technologique La force dor navant fait droit pr cis ment la force nucl aire le troisi me testicule des deux superpuissances Parce que l on m arr te pas le progr s sinon social Ses succ s obtenus force d investissements massifs dans le domaine de l armement lui permettent rapidement de darder ses rayons sur le plan international de s imposer sur l chiquier tactique en s arrogeant la curatelle de pays du tiers monde Son virage belliciste l URSS le n gocie en v rit si bien qu elle obtient de rivaliser avec les 119 USA sur leur propre terrain celui de la balistique L illustre la crise de Cuba en 1962 laquelle manque de d g n rer en conflit nucl aire Une relative d tente s esquisse entre les blocs sous l impulsion de L onid Brejnev En 1973 a lieu la Conf rence d Helsinki cette conf rence marque une premi re tape vers l id al du paneurop anisme lequel s ach ve avec panache et Charte de Paris pour une nouvelle Europe La tr ve est courte Ronald Reagan d terre la hache de guerre et ranime les tensions Il reprend les hostilit s d s 1980 sur le terrain afghan Et c est ainsi bon an mal an que l URSS traverse la Guerre froide P riode de son histoire on ne peut plus domin e par la fonction guerri re Il s agissait
386. rimordial aux dires de la Gen se tait bien fait de glaise et sa compagne d un os surnum raire selon la formule de Bossuet la th orie avait la maladresse de faire l conomie de Dieu Sur ses sympathisants pesait alors un lourd soup on de mat rialisme ergo d anticatholicisme ergo de monarcomachie ce que Pasteur ne pouvait tol rer N tant rien de cela il tait donc naturellement hostile l h t rog nie Aussi fit il organiser un congr s en grande pompe positivement spectaculaire o furent convi s ses homologues frott s de science venus des quatre coins du globe Toisant tout ce beau monde il d clara avoir consciencieusement r it r les exp riences all gu es par Pouchet et que jamais celles ci n avaient donn mati re conforter ses th ses Ce que Pasteur ne disait pas c tait que dans neuf cas sur dix il observait effectivement la formation d animalcules germ s au c ur de bottes de foins pourtant pasteuris es et dispos es sous cloche Ce n est que bien plus tard qu on apprendrait qu il s agissait seulement de bacilles r sistants aux hautes temp ratures Toujours est il qu il garda le silence lequel silence tant la forme 299 diplomatique de l embarras Plut t que d exciper une th orie d observations factuelles il monde son corpus du d saveu des faits il s arrange comme Newton avec ses r sultats pour officialiser des id es pr con ues et com
387. rives pouvaient en d couler qui elles profiteraient C tait une nasse il fallait s en garder il fallait la combattre Pourquoi demanderons nous Quelle urgence avait il d noncer cette glose Justifiait elle qu on s en alarme Incontestablement La principale menace que redoute Saint Thomas c est la dissolution cons cutive de toute autonomie de toute imputabilit de ses actes et pens es au patient r ceptacle hupokeimenon que devient le sujet sans prise sur son agir et son id ation Une ombre Une marionnette Agie par quelque chose de sup rieur et d ext rieur lui Une chose qui n est pas lui Dont lui l homme lige n est qu un relais L averro sme d crit un homme irresponsable de ses actes de pens e parce qu incapable de penser ses actes inapte distinguer ses pens es bonnes de ses mauvaises pens es surtout un homme qui n est plus cause de ses pens es ni de ses actes S op re comme le r sume S Ansaldi une sorte d effacement de l homme individuel profit d un on pense dans lequel toute critique est impossible Dont acte Figurons nous maintenant qu un homme en assassine un autre qu importe le mobile Qui inculpera t on L auteur du crime ou l instrument Si l homme n est qu instrument qui tient le gouvernail La r ponse tient en une syllabe On 17 n ose aller plus loin ceux qui s aviseraient de jeter des ponts entre les diff ren
388. rn servum pecus quant l orthodoxie de l interpr tation Lecture individualis e que l gitime et encourage le principe luth rien de sola scriptura absence d interm diaire entre le texte et le lecteur La sola vert brale s il faut en choisir une La sot riologie la doctrine du salut que d veloppe le protestantisme repose de fait sur cinq piliers dits galement solae sola scriptura ou solo verbo sola fide sola gratia solus Christus ou solo Christo et soli Deo gloria chacune de ces formules reprenant plus ou moins explicitement les dogmes du catholicisme pour pratiquer leur inversion Ces cinq solae se r pandront comme une tra n e de poudre pour modifier substantiellement le visage de l Europe Elles trouveront notamment un prolongement dans de nombreux 53 domaines en politique avec la notion lib rale l individu en sciences avec le pragmatisme en conomie avec la th saurisation Cf Max Weber L thique protestante et l esprit du capitalisme en philosophie avec l herm neutique l ex g tique et le mat rialisme nous ne laisserons pas d y revenir La sola scriptura fait donc partie des prescriptions nodales des 95 Th ses l origine du schisme de 1545 L autorit ne fait plus foi car tout chr tien pr tend Luther devient un pape une Bible entre les mains Il n est jamais facile de prendre la mesure des v nements pass s Tout clairage r
389. roulons toutes les cons quences de cette all gation premi re vue bien innocente Lune est qu Adam parfait ne peut avoir t enfant Parce que l enfant est imparfait l enfant l infans c est l homme en devenir non m r C est l tre inaccompli qu Adam ne peut avoir t Il faudra donc qu il ait surgi de la terre glaise au meilleur de sa forme Du reste Adam n a pas de m re et c est encore un pineux probl me que de savoir s il faut ou non lui d peindre un nombril L en affubler serait le rattacher g n tiquement quelque chose de biologique et d ant rieur sa naissance Une entit qui ne serait pas Dieu Or il n est rien de tel ou plut t si malheureusement les mammif res Ce qui est tr s f cheux Vraiment f cheux pour qui se pense en marge des autres tants mais qui n en est pas moins le corr lat logique de la pr sence de l ombilic l hypogastre du premier des hommes L image d Adam d grossirait d j au plus grand d sarroi des clercs l augure d une blessure narcissique Darwin in nucleo Voil qui promettait 65 Certains artistes moins t m raires ou plus rus s que d autres ont trouv la parade l inverse des Grecs qui n avaient pas pour habitude de faire leurs mod les l injure d une feuille de vigne les catholiques se faisaient un devoir de recouvrir de leurs mod les les parties g nitales honte de la nudit minemment chr tienn
390. rrait encore que ce soit l instigation d un mode de vie hissant les commandements de performance et rentabilit leur fa te historique Le grabataire en est la n gation Personne n chappe la vieillesse Tant s vit la vieillesse Tant la vieillesse fait peur Si peur qu on se prot ge de la vieillesse en la clo trant dans les maisons de retraite de la retire du monde de m me fa on qu l ge classique on confinait les fous dans les asiles pour se convaincre de sa rationalit cf Michel Foucault Histoire de la folie l ge classique de m me encore qu on a longtemps banni le sexe avec une pieuse horreur les adult res taient recluses rel gu es au couvent cf Jean Louis Flandrin Le sexe et l Occident de m me enfin qu on exorcise la mort avec un effarement sans pr c dent depuis le XX si cle en d portant les moribonds dans les services palliatifs en retardant leur derni re heure puis en incin rant leur corps cf Philippe Ari s L homme devant la mort Apr s la d raison le sexe la mort le tour de la vieillesse N est elle pas apr s tout le 213 miroir de l avenir Un miroir vide de son avenir Elle crie nu l amertume de la d pendance qui frappe sans distinction qui t t ou tard peut faire de chacun de nous un fardeau mort la charge des siens l humiliation du handicap de l accident de la pathologie de l impotence qui paralyse et qui isole qu
391. rre des mers et de l Had s Que chercha it il Une r demption se figure t on J P Vernant D formation chr tienne Plus simplement affectait il une connaissance au confluent des mondes Ulysse est philosophe lorsqu il parcourt l estran Biosph re du philosophe l estran dit galement zone de marnage dans le jargon des mariniers d signe la portion intertidale du littoral situ e mi chemin entre l tiage des plus hautes mers et des plus bas reflux C est l aire du carrousel o balancent les mar es o co ncident les milieux a riens terrestres et aquatiques Lieu incertain sans cesse fluent et confluent c est un espace mouvant qui se d fait au rythme du caprice pour arborer des configurations nouvelles Osmose et transition l estran se pose comme un espace de fluctuant Au gr de ses oscillations s y manifeste une succession d tats Rien n y 22 demeure que le changement image mobile de l immuable ternit cf Platon 71m e 37d Difficile d voluer dans un tel paysage lorsque les conditions de pens e peuvent ce point varier lorsqu en l espace d un clignement de paupi res tous les reliefs peuvent s inverser Une convulsion et tout est revoir Il faut se faire cette pr carit Devenir amphibie tre capable d pouser les vagues les mouvements maritimes de r sister la s cheresse des mar es basses Savoir non seulement vivre dan
392. rs l impens des sciences cause pr cis ment qu elle constitue le fondement de toute science Leur condition sine qua non Sans elle nulle connaissance possible nulle loi de la nature Le monde serait un chaos inintelligible C est en effet parce que l on pose que les m mes causes produisent les m mes effets et plus encore que les m mes causes produisent n cessairement l identique partout et en tout lieu ces m mes effets que la r p tition d un ordre d v nements trouve s inscrire dans une causalit Il y a dans ce fondement bien des effets pervers L id e que les m mes causes produisent les m mes effets pourrait bien tre juste et vide de signification O a t on vu que les m mes causes se r p taient jamais Tout v nement s inscrit dans un contexte et ce contexte est toujours singulier Pour noncer une loi il faudrait au surplus tre en mesure de d finir tous les facteurs conditionnant cette loi l tat de l univers l tiage de ses variables les positions qu occupent chacune de ses parties etc Comme le formule Paul Val ry les m mes choses ne se reproduisent jamais et d ailleurs on ne peut jamais conna tre toutes les causes Poser par cons quent que les m mes causes produisent les m mes effets c est ne rien dire du tout Qu cela ne tienne on ne peut faire sans on fait avec et l on ne sait pas faire mieux La pr somptio
393. rtistique sa pertinence se reconna t son pouvoir de transformer durablement le regard du lecteur le projeter dans un nouveau rapport la r alit Il officie en cela la mani re d un paradigme Moins support de lecture que support d interpr tation il est moins lu qu il n est en soi r v lateur d ambiance Il prend le pouls atmosph rique Cest un ballon d essai Cela quoiqu originellement nulle intention ne ly pr dispos t L absurde comme mouvement artistique d montre que le monde contemporain n est pas un terrain vague Son mergence suffit constater qu il y a quelque chose en lui le monde en nous ses h tes qui ne va pas ne fait plus sens La vague du postmoderne y a trac de vastes cannelures saillant de nouvelles formes de m lancolie Elle touche des latences des vertiges et la vieillesse est en surface l un des aspects de ces mal tre Tout comme La Peste de Camus pr sente sans la d crire la France des petites gens endurant impuissante les meurtrissures d un joug infanticide de m me que La M tamorphose selon Kafka rapporte et ne rapporte pas la vraie nature du contrat familial on pourrait faire cr dit Samuel Beckett d avoir tir sans une arri re pens e parfaitement illustr le sort que les d mocraties modernes r servent aux plus g s d entre les leurs ces cadavres en sursis d chets que lui Beckett a carr ment rentr s d
394. s d finition C est tre Pan disait La Mirandole rev tir toutes et aucune formes C est devenir Prot e pour se stabiliser au plus pr s du divin Somme toute que signifie que l homme est l image de Dieu si Dieu lui m me n a pas d image Que lorsque Dieu se mire dans le Grand uvre de Sa cr ation que lorsqu il voit le monde miroir bris linfini Bruno martyr des anges il voit Adam Adam est le reflet de l univers est la synth se de lunivers un microcosme habitant lunivers abritant lunivers Il est de Dieu l image finie pour tre son image ind fini Il ne Lui ressemblera it pas tant il n tait pas aussi ind fini Inaccessible 72 Indiscernable Dieu par analogie Or l homme pour tre un univers est galement un fragment d univers Mais qu est ce alors que lunivers sinon l homme agrandi aux dimensions de Dieu De m me qu il serait vain de vouloir stratifier l esprit sans fatalement verser dans un r ductionnisme la Haeckel sans compasser l histoire humaine en un chapitre ouvert de la chimie des mati res carbon es il serait illusoire d envisager de solidifier l me en un concept ou de la mettre en quation comme le ferait un scientifique pour le g nome humain Aucune math matique axiomatique ou symbolique ne peut d composer la vie pas plus que le scalpel ou l instrument logique ne sont capables de r soudre les nigmes du vivant Le naturel humain n
395. s e son d cri Elle sert d preuve disqualifiante de caution liminatoire Or tout prendre cette conclusion n manant pas directement des cons quences qu admet la th orie mais de la glose philosophique qui s en r clame elle ne saurait tre comptable de la th orie elle m me ni donc la th orie comptable d une telle conclusion par cons quent la mise en cause d une conclusion postiche aussi fantasque qu elle paraisse n affecte pas la th orie Elle est le fruit d une interpr tation biais e et non d une inf rence logique Prenons la chose par l autre bout par son versant psychologique L iniquit fonci re de l argument par la cons quence tient tout enti re au fait que son b n ficiaire 430 refuse d admettre les cons quences d sagr ables de telle ou telle proposition f t elle exacte Voire l inverse qu il tienne pour vraie tel ou tel nonc par cela seul que ses cons quences lui paraissent agr ables croyez et vous serez sauv s etc C est au final sacraliser la confusion de l tre et du vouloir Le syllogisme est fallacieux D sagr ables ou agr ables quoi qu il en soit des cons quences l n est pas la question Le r confort ni le confort d une assertion ne constituent une preuve de sa v racit Seul compte sa coh rence sa consistance Si d aventure on admettait que l agr ment d une th orie milite en sa faveur qu inversement
396. s Bachelard dressons l tat des lieux O en sommes nous A t on tir toutes les le ons de nos erreurs pass es Sommes nous d ores et d j si loin de la pr science des mauvais jours Et ce nouvel esprit dont notre poque se gargarise lui est il v ritablement acquis Enfin si la raison des sciences progresse par revirement de m thode celle ci a t elle un tant soit peu chang Bachelard aura beau jeu de nous le certifier Autant jouer du cabas Qu on l envisage froid la chose ne para t plus si nette Rien n est moins s r que les volutions Attardons 311 nous seulement sur la mani re selon laquelle le scientifique du XXI si cle entend percer les lois ultimes de la mati re Il conviendrait au pr alable de revenir en quelques mots sur l mergence de ce que Bachelard appelle ph nom notechnique Entre autres suites inattendues la seconde guerre mondiale eut pour effet d instruire les diff rents gouvernements de tout l int r t strat gique qu ils pouvaient retirer de leur soutien autrement dit de leur contr le aux secteurs de la recherche Au nombre des d partements des sciences le plus r cent inchoatif mais aussi le plus prometteur tait celui de la recherche fondamentale Une discipline qui s tait illustr e avec la mise au point des rayons X et de la bombe hydrog ne Big Boy Fat Man Trinity Tsar Bomba c est un peu gr ce elle Joli d part p pettes l
397. s champ Making of Freelance Ind pendant autonome Industrie du spectacle Show business Lissage Lifting Litt rature de gare Best seller Luxe haut rang niveau de Standing vie Malsain r pugnant Trash March trafic Deal Le meilleur Le must 170 l incontournable Minutage synchronisation Timing Mode Fashion Moiti moiti 50 50 Fifty fifty Mouchoir en papier Kleenex Nouvel ge New age Nouvelle vague New wave Occup surcharg Surbook Op rateur de march Golden boy trader Op rations commerciales illicites Dumping social environnemental fiscal Options sur titre Stock options Paris de nuit Paris nocturne Paris by night Parvenu frimeur mondain Snob Perdant paum Loser P riodique Magazine Pivot moyeu Hub Pourriel Spam Programme d bile Talk show Programme stupide Reality show Projet rentable Op ration cash flow positif R chauff Remake Redevances droits d auteur Royalties Remodel rhabill Relook R seaux fran ais French connection 171 Restauration rapide Fast food Retour R trospective Flash back analepse R tro Vintage Riches attard s oisifs Jet set Ritournelle publicitaire Jingle Se droguer Sniffer Sites de recrutement en ligne Job boards Solidarit d sengag e Care Spect
398. s communes est tr s trompeur et que les id es les plus simples comme celles de choc de r action de r flexion mat rielle ou lumineuse ont besoin d tre r vis es Autant dire que les id es simples ont besoin d tre compliqu es pour pouvoir expliquer les microph nom nes cf Bachelard Le nouvel esprit scientifique Le simple est expos le distinctif est compromis pour ce qu il a toujours t une illusion 310 Quant aux id es pr tendues claires celles ci affleurent seconde vue comme un tissu de relations complexes La nouvelle pens e scientifique maura de cesse que d affiner et de diff rencier pl thore de ces notions mal d grossies Cette re nouvelle qui est la n tre prend acte des ruptures pist mologiques qui se sont succ d m taphysiques non cart siennes g om tries non euclidiennes physiques non newtoniennes logiques polyvalentes etc et d couvrant que tout ce qui est d cisif ne na t que malgr et contre l opinion con oit dans l tat de crise l lan vital et salutaire le dynamisme m me du progr s scientifique Bachelard nous donne ainsi quitus pour nous tre lev s la majorit de l esprit Il nous adoube L honneur est sauf r jouissons nous l humanit se serait lib r e de son tat de minorit Nous aurions r chapp nos anciennes t n bres Les ann es passent on prend de la distance Bilan de sens rassis Un demi si cle apr
399. s concomitants litige Pour faire exemple sauf pourvoir des logiques sp ciales on ne peut tenir ensemble l existence d une seule r alit avec la possibilit des voyages dans le pass Ce serait occasionner une boucle de causalit par suite pr ter le flanc aux paradoxes bien connus du voyageur qui liquide son grand p re ou mieux encore lui m me Il n aura certes pas manqu de tentatives pour d brouiller cette marmelade On ne se lasse pas de traquer des issues de giboyer des portes de sortie ou si l on veut des voies de r solution aux paradoxes li s au voyage dans le temps Mention sp ciale pour les efforts d un certain Igor Nikonov professeur russe de son tat qui d velopperait la faveur des ann es quatre vingts son m rite principe de coh rence Le principe en question affirme affirme c est l tout le probl me que la probabilit d existence d un v nement m me de provoquer un paradoxe tend de mani re asymptotique vers le z ro Non pas parce que le voyageur du temps serait dans l incapacit d agir mais parce que ses actions ayant pour cadre le pass sont taient d ores et d j assimil es au futur dont il vient son pr sent d extraction Ceci suppose l intercession soit une causalit trans temporelle transcendantale soit une causalit inverse d s lors que le pr sent futur dont est parti le voyageur influe en fait a d j influ
400. s de l Allemagne d apr s guerre Logique 327 math matique g om trie et m canique loin d ob ir des pressions internes se serait impr gn es de ces ambiances critiques pour aboutir de nouveaux mod les bien plus en phase avec l esprit du temps Ze tgeist Le m me mouvement aurait accompagn les mutations d autres domaines dont l art le plus sensible et perm able ses d r lictions avec entre autres exemples l apparition du dada sme L appellation Dada improvis e dans une taverne de Zurich rebaptis e pour l occasion le Cabaret Voltaire t moigne assez de cette d fiance qui animait une nouvelle g n ration d intellectuels envers les valeurs d ordre de raison La l gende veut qu un certain jour de f vrier 1916 les jeunes po tes et peintres Hugo Ball Tristan Tzara Jean Arp Marcel Janco et Sophie Taeuber Arp aient investi ladite taverne du quartier du Niederdorf ouvert pouf un dictionnaire bross la page au coupe papier qu ils auraient arr t un pur hasard ludique sur le terme dada Tristan Tzara Samuel Rosenstock de son vrai nom qui 3 De facture h g lienne actualis e par Heidegger la notion de Zeitgeist r f re au climat culturel l uvre en une p riode donn e Elle compl mente en cela le concept de Volksgeist qui d note l me d une nation sp cifique et s oppose au Weltgeist d crivant l esprit immuable de l humanit
401. s des eaux diff rentes mais surtout pouvoir durer et endurer les transitions entre les paradigmes et vivre et consentir et s panouir et s agrandir lors de ces phases interm diaires viter la dissolution tre solen avec dans sa coquille l cho de l oc an Devenir crabe toile amibe de mer Mangrove L estran cette m taphore de la rencontre donne penser cette vari t de mati res et de climats qu un philosophe doit habiter pour gagner l altitude Le philosophe incube dans son estran que l on peut dire interdisciplinaire pour se forger lui m me une carapace h t roclite et tout terrain Certes et nous en conviendrons on ne verse pas sans perte d une discipline l autre Le philosophe peut tenter des synth ses et des conciliations sans pouvoir tout fait faute au langage qui est le sien rendre justice chaque asp rit chaque vision de la r alit dans son contexte propre Son morphotype adaptatif n est pas une bou e de sauvetage Son ouverture n est pas un pis aller Il filtre comme une hu tre la quintessence de chaque milieu pour constituer la perle qu il appellera son uvre 23 Si la philosophie est une affaire de cause de sens et de valeur il serait d lusoire d en souhaiter sp cifier l objet Ce serait la comprimer dans une typologie qui ne serait pas sa pointure Mettre de l ordre mais au chausse pied Et toujours la manquer tre c t de ses pompes
402. s enfants Et bien avant H siode sur les rives nilotiques les scribes d j faisaient l loge de l uvre qui d fie la mort V 2 5 13 Quant aux scribes rudits depuis l poque de ceux qui sont n s apr s le temps des dieux ceux qui ont pr dit lavenir et ce qui s est produit leur nom est tabli pour toujours Certes ils s en sont all s ayant achev leur existence et tous leurs proches ont t oubli s Ils ne se sont pas fait de tombeau de cuivre avec leurs st les en fer ils n ont pas pu laisser pour h ritiers des enfants pronon ant leur nom Mais ils se sont faits comme h ritiers des uvres crites des enseignements qu ils ont compos s Ils se sont donn un livre comme pr tre ritualiste une tablette comme fils aim des enseignements comme tombeaux le calame comme fils la surface de la pierre comme pouse 222 Du grand au petit ils passent pour ses enfants car le scribe c est lui leur sup rieur On a b ti portes et demeures fun raires qui sont en ruine leurs pr tres fun raires s en sont all s leurs st les sont recouvertes de terre et leurs tombes sont oubli es Mais on prononce leur nom gr ce aux livres qu ils ont compos s de leur vivant Il est bon de se rappeler ceci qu ils ont cr pour la fin des temps V 2 13 3 11 Sois scribe garde cela l esprit pour que ton nom connaisse le m me sort Un livre est plus utile qu une st le peinte
403. s l analyse sont de cet ordre l ils sont d un ordre langagier Le psychanalyste n est pas un explorateur de continents inconnus ou de grands fonds c est un linguiste il apprend d chiffrer l criture qui est l sous ses yeux offerte au regard de tous Mais qui demeure ind chiffrable tant qu on men conna t pas les lois la cl Clefs pour la psychanalyse Entretien pour L Express avec Madeleine Chapsal 1957 Tout comme les r ves aussi qu aussi tout ce qui para t herm tique peut tre lucid par celui qui sait couter interrompre ponctuer r pondre lire qu enfin tout cela qui est enchev tr criant ou obscur l ex g se le r sout La cure consiste n gocier quatre les inconscients communiquent ind pendamment de l analyste et de l analysant cette entreprise de traduction Car si l oralit semble tre au c ur du processus l coute flottante et le transfert bilat ral ses principaux leviers le r ve sa rampe d acc s Cest bien de l criture que r pond l inconscient De l criture et de ses artifices La cure est une lectio Or l inconscient pudique sait tordre son profit les 192 r gles de lalangue nom que Lacan octroie ce langage pr langagier L ambigu t de lalangue tient ceci qu elle sert tant se dire qu se dissimuler Notre inconscient qui l utilise a la prescience du pire Il se refuse r siste parce qu chaud
404. s le distinguons par l m me de tous les accidents Si nous ajoutons ensuite qu il n est pas encore nous le distinguons encore d un certain nombre de substances et ainsi progressivement gr ce cette sorte de n gation nous le distinguons de tout ce qui n est pas lui Il y aura alors connaissance propre de la substance divine quand Dieu sera connu comme distinct de tous Mais il my aura pas connaissance parfaite car on ignorera toujours ce qu il est en lui m me cf Somme contre les gentils Chapitre XIV Thomas d Aquin dixit Une telle approche th ologique approchant Dieu de mani re n gative trouve un codicillaire moderne dans le domaine de la m taphysique Ce compl ment m taphysique Descartes l envisage dans ses M ditations au prix d une distinction entre l action de concevoir et celle d imaginer On peut loisiblement imaginer et concevoir un triangle isoc le On ne peut imaginer avoir image d un chiligone figure mille c t s on ne peut le voir on ne peut que le concevoir Nous sommes gardiens de choses qui nous d passent Finis par la pens e nous sommes d positaires d une notion d infini id e inn e car non factice compos e par l intelligence ou adventice d riv du sensible Or l infini n est pas repr sentable en un esprit fini L esprit fini 39 n embrasse pas linfini Bruno sera d un autre avis mais n anmoins il le con oit De m me l esprit ne peut circonscr
405. s les dieux Atoum et son Enn ade tandis que tous les hi roglyphes m dou n tjer naquirent de la pens e de la conscience et de l ordre de la langue Est il besoin d aller si loin pour r colter de semblables intuitions sur la nature intime performative de la parole En aucun cas Notre vocabulaire le plus trivial est d j plein de cette pens e L id e d une puissance d terminative de la parole qui produit son objet en lui pr tant son nom trouve un cho dans la double acception des verbes concevoir envisager cr er et conna tre savoir na tre avec Le latin archa que prisca latinitas employait pour sa part les expressions concipere animo et concipere mente deux termes au plus haut point r v lateurs d une ontog n tique nominaliste le propre d un syst me du monde qui prend ses mots pour des r alit s Concipere 198 l origine se disait en effet de la matrice dans la mesure o celle ci recueillait les semences m les et les coagulait pour modeler le pr cieux homoncule De cette conception du mot comme brique perlocutoire de la r alit se peuvent extraire un certain nombre d hypoth ses chacune promise de f condes germinations Des conjectures supputations audaces intellectuelles s autorisant sans crainte d un improbable recoupement entre deux positions jusqu alors oppos es entre constructivisme sit t que le sujet figure la repr sen
406. s ne sont jamais qu une strat gie de repli Elle conna t ses faiblesses nie sa pr carit L assumerait elle elle serait libre Plus efficace Plus cr ative Du monde tel qu il nous appara t la science ne peut rien dire sans s tre auparavant ouverte la complexit Cette assomption ne livrera vraiment toute sa port e que resitu e dans une probl matique plus vaste celle de la controverse pist mologique opposant partisans d une conception a internaliste du progr s des sciences aux partisans d une conception b externaliste a Pour les premiers pour les internalistes la dynamique des sciences serait int gralement subordonn e des facteurs internes Facteurs internes ceux dont le scientifique admet qu ils participent intrins quement de la logique du raisonnement et des propositions de laboratoire Seules les logiques ressortissant l encha nement des inf rences des v rit s des d ductions aux proc dures d exp rimentation et de d monstration admises pour 324 scientifiques aux yeux du scientifique seraient prendre en compte Ces facteurs seuls se r v leraient capables d impulser et d expliquer le devenir des sciences Ils seraient n cessaires surtout ils seraient suffisants Ils proviendraient exclusivement de la confrontation de l esprit humain avec une nature mise la question Cette perspective a l avantage de conc der l homme de l art qu
407. s possibles donc d expliquer le monde de mani re dissonante Il ne s agit pas de dire qui a raison ou tort Notre contemporain voit l astre quand l H liopolitain contemple R ils scrutent leur propre langue Miroir Le monde est un miroir d poli par une langue Miroir tremp dans une ontologie Miroir coul dans un espace social Que deux individus ressortissant une seule et m me communaut conversent on dira qu ils s entendent On dira d eux qu ils parlent un m me langage D une communication d mise entre trangers de langue on dira en revanche qu elle ne peut tre qu un dialogue de sourds La distinction est elle fond e Dans quelle mesure se comprend on jamais Il se pourrait que nous ne r agissions qu des stimulations de pens e tel verbe cause telle pens e tel verbe cause telle r flexe de r flexion conditionn e tel verbe entra ne telle r action Et les liaisons nourries par l un pourraient radicalement trancher d avec celles sugg r es par l autre Communiquer n est pas comprendre L change peut tre essentiellement proc dural Si l on admet qu il existe un langage des ph romones et des langages informatiques doit on pour cela dire galement que les 417 narines et les ordinateurs comprennent l information qu ils traitent Pourquoi en irait il diff remment des hommes Parleraient ils le m me langage nos deux individus n en seraient pas plus avanc s Sans dou
408. s qu une simple facult instrumentale ou organisatrice des re pr sentations qu elle percevrait de l ext rieur elle est aussi et avant tout constitutive de son objet Ni mim tique ni cr atrice d miurge Il suffira au reste de rappeler que sans une forme temporelle pour accueillir ce contenu sensible aucun des ph nom nes ne serait susceptible de nous appara tre et de permettre une 379 progressive g n ration de ces concepts notions cat gories et formes L exp rience seule ne peut produire les conditions de l exp rience parce qu except ces conditions il n est pas d exp rience possible Contre l cole rationaliste contre Leibnitz et affid s l Exposition du temps et de l espace contenue dans l Esth tique transcendantale a suffisamment dit le caract re a priori des formes de la sensibilit Seulement que de telles formes soient a priori ne signifie nullement qu elles soient imm diatement intuitionnables sans le concours de data empiriques en instance de jugement on ne peut repr senter un espace vide d objets elles ne se r v leront que dans la mesure o un contenu sensible leur sera adoss Parenth se close Qu en retirer Ceci d abord qu au cercle calendaire des soci t s polyth istes s est substitu e la ligne des penseurs monoth istes La raison droite au lieu du cercle de raison Mouvement et cadre la lin arit du temps fait figure d vidence De facture re
409. s que les hommes d quipage Le bon sauvage ignore la Bible du missionnaire il n en a ni l id e ni le concept ni la fonction Que dire d un GPS ou d une guimbarde On trouve souvent dans les chroniques des ethnologues cette anecdote selon laquelle les primitifs ne portant pas d habits s imaginaient que la ceinture de leurs visiteurs blancs tait leur p nis enroul Plus ordinaire moins pittoresque l exp rience d un chacun qui sans s en rendre compte passe outre une uvre d art 413 contemporain expos e en plein air Ainsi en ira t il dans le champ scientifique La fragilisation du paradigme g n re l attente d un d passement du paradigme lui m me propice au revif des anomalies C est ce qu a montr Kuhn en s inspirant des avanc es de la psychologie de la forme ou gestaltisme dans un chapitre de son ma tre livre on ne commence les voir que de mani re tardive et retard e seulement lorsque le paradigme s av re suffisamment f l Elles percent alors la toile lanice des apparences pour se traduire par l inad quation soudaine de l exp rience avec la th orie R v lation tardive mais d compensatrice C est une vraie salve une avalanche d piphanies C est tout le refoul qui se lib re d un coup L anomalie d ferle en escadrille charri e par la grande cataracte Y a qu se baisser pour ramasser On ne voyait rien on en d c le partout Partout On se dema
410. s un ph nom ne anhistorique C est en fonction de son bagage culturel et pratique que le cerveau choisit de percevoir un nombre limit de sensations parmi les milliers de stimuli que la r tine est capable de recevoir Ce que nous avons dit de la couleur nous pourrions l appliquer tout aussi bien la totalit du monde per u Il y a une v ritable heuristique du concept L anthropologue et historien fran ais Michel Pastoureau sp cialiste des couleurs rappelle cet gard que dans les textes comme dans les images depuis l Antiquit jusqu au Moyen ge les arcs en ciel ont trois quatre cinq couleurs mais jamais sept car le spectre n tait pas encore connu Robert Grosseteste au d but du XIII si cle sera l un des premiers distinguer sept couleurs fondamentales align es sur les gammes 267 musicales Nous avons aujourd hui r duit ce nombre six L arc en ciel est une illusion d optique La couleur est une illusion d optique N est aper u dans l arc en ciel que ce qui peut tre exprim et ne s exprime que ce qui peut tre aper u La conclusion nous l avions sugg r e nous en tenons maintenant la preuve autant de langues que d arcs en ciel Autant de ciels que d hommes Le propre de l homo sapiens sapiens on sent la modestie sa sp cificit existentielle d riv e du langage qui le distingue de tous les autres mammif res r side dans cette condamnation l idiotisme pas q
411. sa forme att nu e l art oratoire ou rh torique la codifie en tropes ou par le mythe apoth ose et point vernal du rite sous sa forme minente Parole magique parole rituelle en tant qu it rative performative au sens o l entendait Austin cette parole prime sur le r el Pr empte le r el qu elle supervise et reformule De la scansion au chant c est elle qui donne le ton 195 Un d tour par le cin ma devrait permettre de mieux comprendre la mani re dont s organise et s effectue la parole liturgique Son origine d abord ce qui l engendre est la r p tition Une sc ne du film xcalibur 1980 de John Boorman pr sente la f e Morgane emprisonnant dans l ambre le demi d mon Merlin au moyen d une unique formule it r e sans rel che Annal nathrach oolthvas bethod dochyel dyenve quelques instants plus tard la m me formule est invoqu e contre elle pour semer l quivoque et le d sir de mort L enjeu est moins le sens des mots que leur redite la psalmodie qui leur conf re chaque fois plus d efficace R p tition de langage r p tition d action Th tralisation C est l essentiellement ce qui se joue lors du c r moniel Les officiants se donnent en repr sentation Le rite comme l ont pertinemment fait remarquer Ren Girard et Mircea Iliade simule toujours la reconstitution par le truchement d objets substitutifs symboles f tiches objets cultuels d un
412. sans projeter sur elle un faisceau de photons Faisceau perturbateur d o l ignorance l ind termination Tout est dans la subtilit de l ignorance l ind terminisme la cons quence m est justement pas cons quente L absence d indices n est pas une preuve Elle n vacue ni le hasard ni le d terminisme Rien n interdit d envisager que nous mettions au point dans un avenir plus ou moins proche un instrument capable d observer sans perturber ce qu il observe et que cet instrument atteste le d terminisme ou le hasard Les portes ne sont pas ferm es De m me le fait que nous ne puissions anticiper sur les mouvements browniens le saut quantique ou m me d terminer une p riode atomique ne veut pas dire qu ils s exon rent de lois Lois que nous ignorons encore que nous d couvrirons peut tre un jour Il est craindre que le hasard au lieu d tre une limite soit un cache sexe Une diversion qui nous emp che de nous poser la seule question qui vaille Question dont quelque part le scientifique a pressenti la dangerosit Question qui nous entra ne loin du champ scientifique o la morale elle m me ne peut plus suivre De fait s il n est aucun indice probant d v nements chaotiques seulement une d ficience technique qui serait susceptible d tre r sorb e o devra t on situer les limites de la connaissance O donc marquer le pas De telles limites pourraient n tre en e
413. scories la faveur d une sorte de strip tease providentiel Chacun aurait gagn consentir au sacrifice de son propre lexique d sormais redondant exit les synonymes et les doublons Les m mes concepts ayant affaire d autres univers Deleuze voque leur reterritorialisation enrichis par le franchissement d obstacles in dits en serait devenus peut tre plus vidents plus accessibles encore plus convaincants Fusion et simplification la fin d une m sentente cordiale entre cultures jusqu pr sent ankylos es par des syncopes de communication C eut t le Grand Soir de l esp ce tout enti re enfin r concili e la lueur des orages d sir s Il n en fut rien Les faits sont l Las Rien n est plus atroce que le meurtre abject d une si belle th orie par d abominables faits Mais tout prendre qui sommes nous pour dicter ce que le monde doit tre Le monde n est pas unique Chaque langue rec le en elle une part de v rit une perspective nulle autre pareille Babel est une f licit qui permit l clatement de la langue adamique en une diversit profuse Chaque langue nous ouvre les vantaux d une nouvelle perception On ne compose pas la m me litt rature pas les m mes trames on n exprime pas les m mes pens es selon que l on emprunte l alphabet latin ou l alphabet grec Les mots font surgir des nuances qui peuvent n tre le lot que de cultures particul
414. sme scientifique Loin d tre une mise en quarantaine du principe du d terminisme elle constitue bien au contraire sa caisse de r sonance Elle l exacerbe Ce qu il gagnait en extension avec Laplace et le baron d Holbach il le conquiert en profondeur avec Laurenz et Poincar Il en ressort que rien dor navant ne 354 peut plus tre regard la l g re voire cart d une projection pour nul et d risoire Un grain de sable peut faire tout s crouler comme une maison de Swift il pourrait tre int ressant d envisager une traduction du ph nom ne en termes d individus formant syst me d finition d une soci t ou m me d acteurs de la finance et de macro conomie La th orie dite du chaos promeut l exhibition de chaque facteur et du moindre d entre eux en tant qu minemment d terminant pour embrasser l volution des syst mes dynamiques Le principe du d terminisme n est pas limin il acquiert bien plut t une importance qu il ne se connaissait ni ne se soup onnait auparavant La controverse qui opposa sur ce sujet les math maticiens Norbert Wiener et John Neumann est demeur e c l bre Partant des m mes pr mices la sensibilit extr me sur le long terme de variations minimes ils en extrapolaient des cons quences radicalement inverses Pr dire Wiener jugeait la t che ardue sinon impraticable On omettrait n cessairement d inclure dans le mod
415. sommes des mots pens s par le langage et nous dramatisons O mot sapiens Des citations Nous sommes tiss s de citations Il ne nous reste plus que cela Toute parole dite est une redite de paroles ant rieures Toute exp rience de la parole se saisit comme reprise de la parole d un autre L esprit brasse un langage qui toujours nous pr c de Comme un cho Comme un effet de Larsen Ainsi Merleau Ponty La parole joue toujours sur un fond de parole elle n est jamais qu un pli dans l immense tissu du parler Ainsi Merleau Ponty dans Signes et combien d autres avant Merleau Ponty pour pr parer Merleau Ponty parler comme Merleau Ponty Nous qui citons sommes des plagiaires qui prosp rons sur des cimeti res de citations Des pitaphes Nous r citons Tout bien consid r que disons nous d original dans toute notre existence Sommes nous seulement capables d id es neuves Y a t il m me dans ce texte une seule formule qui n ait t un jour ou l autre une fois une quantit de fois articul e par quelqu un d autre par quelques milliers d autres Une seule pens e qui nous soit propre nous appartienne en propre Rien mest moins s r Voir la Complainte de 200 Kh th perr s neb Les id es fusent diffusent les phrases computent se recombinent on les saisit au vol On picore des lexies dans l intellect agent d Al Farabi notre initiative Autre question Quelle marge de man
416. spects intempestifs de la condition humaine le handicap la maladie le vieillissement et m me la mort La mort est une question qu on ne r glera pas de sit t quoi que quant la maladie la vieillesse au handicap on saura bien faute de m dication les combattre autrement Ce ne sera pas la premi re fois On a con u au XX si cle d autres mani res bien plus exp ditives de les liminer Partant pour un deuxi me service On remettra le couvert Ou pas Dans l intervalle avant que de vouloir d truire d g n rer le transhumain s emploie recr er r g n rer Se recr er Pourquoi La performance Probable mais un peu faible Il y a peut tre d autres fils d autres pistes frayer Peut tre les r ponses sont elles rechercher moins dans l orbite conomique que religieuse Il faut varier nos perspectives Conjuguer les approches Un philosophe comme Jean Claude Guillebaud peut enrichir consid rablement nos vues Ainsi Guillebaud ne s est il pas priv de soup onner dissimul e dans les replis d un projet biotechnologique une r surgence accultur e de l antique haine de la chair et du corps Un peu partout s explique l auteur le corps est ainsi pr sent comme une vieillerie encombrante symbole de finitude de fragilit et de mort mots couverts c est bien une nouvelle pudibonderie 231 scientiste qui s labore Elle renoue tr s curieusement avec le rigorism
417. ssement de l univers Quant la gravit l interaction r calcitrante aucun mod le ne nous permet encore de l apparier aux trois pr c dentes forces pour escompter d crocher la cagnotte la Th orie du Tout Forte pannanmmnnnnmmnmmnmmn 1 4 Grande Unification Electronucl aire Fi N Electromagn lique F w Electrofalble 2 Th orie du tout TA Faible N Graut A 0 0 4 0 0 ne Ces consid rations sur l unification sont certes encore bien loin de celles qui ne laisseront pas d accaparer l pist mologie du XXe si cle Il est 337 encore un d clencheur mentionner plus politique pouvant servir d ancrage son essor e 1870 La guerre franco prussienne inaugur e avec la d p che dEms s ach ve avec la capitulation de Napol on III et l effritement cons cutif du Second Empire fran ais Les causes de la d faite sont attribu es aux lacunes scientifiques pour ne pas dire l imp ritie de l tat major et au retard technique de ses arm es conscrites C est l pourquoi l instauration de la IIe R publique offrirait l occasion de faire un sort la philosophie de Cousin et au r gime de la bifurcation Institu e par l clectique et politique Victor Cousin qui chaperonnait l enseignement la propagande sous le Second Empire de Napol on III cette option d l t re de la bifurcation dissociant sciences et lettres ferait cole jusqu la gran
418. ssez vaste pour soumettre ces donn es l analyse embrasserait dans la m me formule les mouvements des plus grands corps de l univers et ceux du plus l ger atome rien ne serait incertain pour elle et l avenir comme le pass serait pr sent ses yeux Convenir de ce d terminisme universel c est conc der qu un tre disposant d une connaissance pr cise et absolue des positions vitesses et nergies de chaque parcelle de l univers pourrait pr dire l volution de l univers tout moment du temps Pass pr sent futur la formule abolit le temps Formule math matique et non plus liturgique mais les symboles sont l La magie du calcul remplace celle des analogies D terminisme est devenu synonyme d augure de pr diction Tout cela et plus encore finalis par l id e moderniste de progr s prend sous la plume d Holbach et de Laplace une dimension programmatique bien arrim e dans leur poque 350 L oracle antique le chresmologue rev t avec d Holbach l habit du g om tre avec Laplace s pure devient intelligence S cularisation Peut tre bien Peut tre pas Sil y a l esquisse d un commencement de la cisme scientifique il serait vite broy dans l uf Mouru sous l dredon Estrangul N en pas bl mer les astronomes Laplace n y est pour rien La faute ses mauvais liseurs Les crivains le savent et ne le savent que trop
419. st et P restro ka d j bien entam e par la bureaucratie d tat si peu pay e si peu fid le L ann e 1991 voit l implosion du r gime sovi tique Les pays liges d missionnent de l Union Gorbatchev d missionne du pouvoir Arrive Eltsine Le premier pr sident de la nouvelle Russie se laisse tenter par les sir nes du mod le lib ral En fait d am liorer les choses le fonctionnement de la soci t russe qui doit abandonner le socialisme s en trouve profond ment boulevers et conduit l enrichissement d une minorit oligarques au d clin de l outil conomique l affaiblissement de l tat f d ral et une chute catastrophique du niveau de vie des Russes Les nomenklaturistes deviennent les oligarques Les nouveaux riches prennent le pouvoir Jamais la nation russe n aura t si proche de basculer dans la troisi me fonction Imminence du glissement vers une h g monie de la troisi me fonction fonction conomique avec domination de l hyper 121 bourgeoisie historiquement issue du tiers tat mais qui l aura vite oubli Il s en fallait de rien d un cheveu et la victoire de la finance e t t consomm e M nage Il fallait faire le grand m nage Poutine parrain du KGB reprend l affaire en main et cherche restaurer la puissance militaire de son pays Il met l accent sur les budgets de l armement fonde les jeunesses patriotiques instille le chauvinisme e
420. t La certitude la plus solide en toute rigueur ne prouve rien la v rit n est pas crit re de v rit quoiqu en dise Spinoza et quoi qu il ait pens par l nulle vidence pas m me le doute il n y a pas de preuve absolument probante Comment prouver dans de telles conditions que notre monde existe et qu il est autre chose que le d lire d un papillon La sagesse parle ouvrons grand les oreilles On ne peut pas On ne peut pas et les anciens qui n en ignoraient rien nommaient diall le ce caract re inexorablement cyclique de la d finition Le on que les modernes n ont pas cru bon de retenir Il n y a pas plus sourd qu un progressiste qui ne veut pas entendre Il faudrait donc attendre le d but du XX si cle pour que survienne avec l incompl tude une mise en forme apodictique math matique de ce que chacun savait et redoutait par dessus tout Dans un article de 1931 intitul Sur ind cidabilit formelle des Principia mathematica et des syst mes apparent s Kurt G del jeune autrichien neurasth nique montra pour le meilleur et pour le pire on attend toujours le 400 meilleur que les efforts jusqu alors consentis pour colmater les br ches ouvertes par le paradoxe de Russel dans la charpente du b timent qui battait pavillon math matique taient parfaitement vains Ce n est pas tant qu il prenait l eau pas tant qu il d rivait tel le radeau de
421. t la chair alourdit d figure et d ment l esprit Le corps est lourd d une inertie qui le renvoie de mani re tendancielle la mort m me dont l me est le contrepoison Pour s emp cher dans l autre la vie et la pens e le corps et l me n en sont pas moins des r quisits mutuels L me et le corps en somme sont l un pour l autre des organes obstacles L id alisme de Jank l vitch son vitalisme spiritualiste peut tre tout entier r duit cet 1 Cf Le paradoxe de la morale voir galement Jean Claude Beaune Les spectres m caniques 1988 12 pitom Ce qu il con oit sous l expression de paradoxologie de l organe obstacle Ainsi le cerveau est l organe obstacle de la pens e l il l organe obstacle de la vision et pour ce qui nous concerne le langage est l organe obstacle du sens Le langage est l homme ce qu aux machines est l interface Mais l homme n est pas de pied en cap une machine habit e Sans doute si le langage le a structuraliste pense travers le je la libert s arr te l o commencent nos mots Les mots toutefois ne sont pas tout Il y a de l ineffable en l homme Nous restons libres proportion de ce non dit Un quasi rien qui reste quelque chose En amont du langage est notre libert Bien distinguer cet effet la libert d action qui se d cline au n gatif
422. t ce sont plut t se dira t on les ph nom nes qui subissent les effets de variables inconnues lesquelles contrebalancent les r sultats qu escompte la th orie On fait des hypoth ses ad hoc On postule d autres forces La th orie s en tire ainsi 412 toujours moindre frais Elle a d lire Schopenhauer cf De l art d avoir toujours raison Qui sait pourtant combien les singularit s et les anomalies d finissent moins des pathologies de la r alit que des pathologies de la th orie qui pr tend les d crire Pathologies de la th orie et donc de la r alit per ue chauss e d une th orie Anomalies elles sont l elles existent mais demeurent invisibles la communaut des scientifiques Elles sont pour eux des spectres des fant mes En temps de science normale toute la recherche semble frapp e de ce mal myst rieux malade d une c cit trangement s lective tous les chercheurs semblent avoir contract une sorte d hallucination n gative A Green de nature hyst rique induite par leur biais observationnels Anomalies elles ne vont pas de soi Pour percevoir une chose il est une condition qui est de la comprendre Borges nous le rappelle co ne dit rien d autre Un fauteuil pr suppose le corps humain ses articulations ses divers membres et la fatigue d un corps qui lui donnent sens Le passager d un navire de plaisance ne per oit pas les m mes cordages ni les m mes n ud
423. t Dieu les a faites enti res Non pas au d but de leur vie mais avec l illusion d tre l acm de leur proc s de d veloppement Les premiers arbres auraient d j des cercles de croissance les roches des formes irr guli res etc de proche en proche de loin en loin Adam et ve ont un nombril Ni croissance ni volution Ni croissance Dieu fa onnant les tres leur maturit ni volution Dieu ayant dispos lui m me des fossiles dans les roches afin de laisser croire l ant riorit du monde Genre de testing fid iste Autre mani re sp cifiquement retorse d prouver notre foi La th orie de Gosse est couramment r investie par les cr ationnistes actuels Pas sans douleur Pour toute chappatoire il y a un prix dont il faut s acquitter Tout subterfuge a son revers On cr e croyant bien faire des abominations m taphysiques Des spectres conceptuels Des monstres incontr lables et qui s chappent pour revenir tard dans la nuit hanter leur cr ateur La finasserie de Gosse est redoutable en son esp ce Il faudra d ployer pl thore de faux fuyants d astuces et de pirouettes et d arguties interminables et malhonn tes pour 14 On peut noter pour l anecdote que Gosse fut aussi l inventeur ou l un des inventeurs de l aquarium d eau de mer Ce qui mais pour le coup vraiment n a ici aucun int r t 68 ne pas laisser conclure de ce que Dieu fa onne le monde
424. t du rail la ville D abord 112 la gare v tuste et r tam e la t le press e dans des usines d voreuses d hommes portant la marque de l URSS Et puis les rues Visages transis d urbains penauds sonn s par la vodka Les places D me rouge des palais moscovites saupoudr s par la neige L animation Croqueuses la peau blanche aux l vres rouges pierreuses sous les fa ades rouges du Kremlin dansant un carrousel de portes d rob es Les mastroquets O se rassemblent pour crire de futurs suicidants en b gaiement de carri re Que de mirages ne nous inspire t elle pas la belle insaisissable R vons encore R vons toujours mais travers le temps Venu celui d une travers e tout aussi p rilleuse que celle des paysages de l ternelle Russie Un survol historique qui doit nous faire sortir de la contemplation pour entrer de plain pied dans le vif du sujet Tsariste donc r galienne l ancienne Russie le resterait jusqu au dernier des Romanov Fin peu brillante que celle des Romanov Nicolas II fils d Alexandre II l assassin d f re une premi re fois aux exigences de la r volution de 1902 puis c de le tr ne et le pouvoir rinc par la r volution d Octobre Nous sommes en 1917 Un an plus tard serait ex cut l empereur Nicolas II tsar de Russie roi de Pologne et grand prince de Finlande serait ainsi le dernier occupant de la premi re fonction Un cr puscule d h moglobine verr
425. t fou Staline rend l me en 1953 Khrouchtchev monte au cr neau Khrouchtchev d stalinise Ainsi la seconde guerre mondiale a beau s tre achev e dans la poudre et le sang le communisme s tre indur s dans les esprits structure totalitaire plut t que de r gner par l oppression syst matique structure 19 Alli e et partenaire comme les tats Unis qui lui vendaient des armes jouaient leur double jeu encourageaient l imp rialisme du troisi me Reich dans le secret espoir que la Wehrmacht r gle son sort l URSS 118 dictatoriale on n en reste pas moins profond ment enchev tr dans la fonction guerri re S ouvre une nouvelle s quence de g opolitique marqu e par l av nement du bipartisme l chelle plan taire Lib ralisme ou socialisme chacun somm de s aligner s aligne avec chacun sa ligne Naissance d un monde polaris au sein duquel il est mal vu de faire cavalier seul L URSS les USA on tire le rideau de fer c sure entre deux blocs qui se regardent en chiens de fa ence Deux blocs qui se d fient mais d gainent peu ou timidement jouent la prudence Se taper dessus d accord mais pas domicile Il y a des lieux pour tout Des espaces neutres o l on peut sans dommage se mettre sur la tronche par tiers interpos La vieille tactique du billard trois bandes Les esprits chauffent C est la guerre froide La course aux armements L re des conflits des petites guer
426. t l apprentissage du soi bien avant d tre celle des choses qui nous affectent Nous n prouvons jamais directement les id es ni les choses en leur essence seulement les modifications du corps et de Pesprit en tant que ces derniers sont affect s par les id es et par les choses Lire Spinoza thique Proposition 16 L id e d une quelconque mani re dont le Corps humain est affect par les corps ext rieurs doit envelopper la nature du Corps humain proposition 19 L esprit ne se conna t lui m me qu en tant qu il per oit les id es des affections du corps Synesth sie corps me Le corps s prouve l esprit qui est l id e du corps s prouve avec le corps esprit incorpor soit la parole qui lie le signifi l id e du signe au signifiant le corps du signe pr te la subjectivit une ext riorit qui fait son objectivit Il y a bien l un processus concomitant d enrichissement du monde et du sujet dont la parole est le th tre la mati re et la forme tiologie du moi qui sourd de la rencontre entre une energeia au sens de rayonnement chaleur principe de vie et de causalit et une po esis d une puissance et d un faire consacr par le 75 verbe Une efficience en quoi consiste le devenir sujet son tre au monde et finalement permet sa cr ativit Sa cr ativit ce qui permet l homme de courir sa perte sans redouter la mort De s
427. t les valeurs guerri res dans les programmes scolaires cumule les d monstrations de force comme r cemment en G orgie cr e les premi res coles d espions brisant ainsi la r gle de s curit garantissant qu un agent ignorant l identit de ses confr res ne puisse les compromettre Avec Poutine un homme un vrai le 2 Incontournable le vid o clip J veux un mec comme Poutine extrait du DVD Ze syst me Poutine Lien http www dailymotion com video x4aw5x_le systeme poutine clip je veux un_ news Ce morceau magnifique de matraquage pro Poutinien le pr sident pas le gueuleton fut tourn l initiative de son service de communication puis distribu anonymement et gratuitement toutes les chaines de t l vision russes Le pr sident d ombre et de fer met en valeur son sex appeal sa stature internationale et sa virilit le tout rythm par les bats de deux galantes lascives aux formes aguichantes sur fond de techno Zeader Price Les services russes ma trisent les codes de la propagande l lite fran aise parle de p dagogie et plus encore int grent le 122 biker le boxer le chasseur l homme fort le m le Poutine on r tablit dans son plein droit et dans son r gne la fonction guerri re Poutine et Medvedev on les appelle les Dolce amp Gabbana Ils se succ dent l un l autre pour continuer sur la lanc e Leur ligne est antilib rale Plut t la ligne de Poutin
428. t restreint de dieux On recense en revanche pl thore d esprits de la nature des entit s trickster pas toujours bienveillantes avec lesquelles les groupes humains devaient apprendre composer Complaire et n gocier pour esp rer survivre comme actuellement en politique Puis vient le n olithique et l tout se complique Le hi roboom C est la cohue c est open bar c est l explosion d mographique Sumer invente les Pok mons Une fulgurance de dieux fait son apparition Le th ostaff d barque en force du divin en bataille par bataillons entiers Sur les deux catalogues faisant autorit chez les sum rologues le plus ancien de Bot ro porte leur nombre mille deux cents le plus r cent en compte deux cents de plus et l on ne cesse de d couvrir jour apr s jour de nouveaux zigues Dieux des m decins dieux des tisserands dieux fleuves ou dieux guerriers font leur entr e en sc ne les dieux patrons s emparent de chaque espace de l existence Un dieu pour chaque cit pour chaque corps de m tier pour chaque ge de la vie Des dieux partout pour tout pour tous C est un d luge sans sommation d entit s polymorphes aussi soudain qu inexplicable Inexplicable Pas pour tout le monde Cette mergence ne surprend pas l anthropologue qui n en est pas son 128 premier voyage celui qui sait combien les dieux sont n cessaires l av nement du politique Car c est tr s jus
429. t tort d y voir contradiction on peut bien tre un brillant chercheur et un risticien de la pire esp ce On l est successivement Si le crime ne paie pas l int grit casque sa place Voil pourquoi Messieurs votre fille est muette Toute l ironie consiste en ce que les m mes qui font leur beurre de ce conservatisme ont leur fauteuil dans les c nacles de l institution Ils frayent dans les hautes sph res Les comit s de recherche il les pr sident Ils ont le beurre l argent du beurre et les faveurs de la cr mi re En d autres termes les projets scientifiques ce sont eux qui les montent qui les orientent qui les valident les subventionnent Les d molissent si besoin est C est enfantin tu leur soumets des pistes ils l vent ou baissent le pouce Tu las dans los ou 322 dans la poche Ils disent la loi et les ladres ob issent bondissent comme les pourceaux domestiqu s sous la baguette de Circ Le doivent s ils veulent rester de la partie Aux r nitents relaps la porte ou la rel gation La valise ou le cercueil Si bien qu en fin des fins les parvenus de la science en t te des comit s ne pointent jamais de direction qui risquerait d induire un progr s substantiel Il s agirait rien moins que d un suicide intellectuel Les install s conchient la nouveaut C est ce pourquoi les bonnes id es manent souvent de l intr pide jeunesse Celle qui n a rien perdre Les jeunes
430. t un chemin qui vient briser la sym trie bimensionnelle de l envers et l avers Elles confondent pile et face fa onnent des oppos s d un seul tenant De cette figure trange s ensuit que les fourmis tout en restant du m me c t passent cependant de l autre basculent sur le verso indiscernable du recto D missionnaires de la logique classique les b tes ont d sappris l axiome de non contradiction Bravent la raison Le spectateur interloqu se prend au jeu L esprit pris en d faut d faille perd de son assurance pour s investir d une forme d aperception infiniment profonde De quoi retourne t il D un regard synoptique sur une r alit qui d ordinaire ne se pr sente jamais que parcellaire surface apr s surface Une vue sur les id es que nous pr sente Escher Vision qui seule rend ostensibles des passages entre univers antinomiques entre r gnes adjacents 282 Fourmies ou Le ruban de M bius Escher 1963 Somme toute d concertante l uvre Fourmies l est de nombreuses mani res L ampleur d une symbolique ouverte riche comme une corne d abondance d joue les assomptions carr es de la glose r ductrice On ne peut qu tre s duit par la mani re dont une image en apparence si simple parvient d cliner certains probl mes parmi les plus controvers es de notre si cle Toute discipline est travers e par un ensemble de questionnements qu aucune r ponse algorithmique 283 n pu
431. taires parmi les survivants sont les collisionneurs cf Michel Crozon L Univers des particules dont notre LHC En recr ant le temps d un bref clair des conditions nerg tiques semblables celles qui avaient cours dans les premiers instants de lunivers le LHC de Gen ve aura permis la r surgence d entit s disparues dont la stabilit ne peut plus gu re tre maintenue au sein de cette mer de tranquillit qu est devenu notre univers suite quatorze milliards d ann es de d layage une expansion dilatation marche exponentielle De tr s anciens objets refont surface dans le murmure des acc l rateurs des protoparticules renaissent qui nous renseignent sur les secrets les mieux gard s de la mati re Avant la mise au jour si m diatique du Higgs le LHC avait d j synth tis quelque trente sept particules d anti hydrog ne L information ne prit pas elle confirmait pourtant deux th ories des plus vertigineuses de notre si cle celle de l antimati re celle galement de la super sym trie laquelle pr dit pour chaque 314 particule existante son antiparticule Explorateurs de l infiniment petit les acc l rateurs font miroiter la grosse carotte Ils promettent une r ponse quelques d licates questions demeur es en suspens Des clopinettes pour s r rien de follement pique a Qu est ce que la masse l effet de friction du champ scalaire de Higgs de quoi est constitu 95
432. tat naturel rien n est oppositif Poincar l a montr ce sont nos instruments qui produisent les ruptures Le paradoxe des sorites n exprime rien autre chose que l inad quation de nos cat gories math matiques pour appr cier le monde qui nous entoure Il ny a pas nulle part au monde d alt rit mauvaise de fr res ennemis Aussi faut il nous pr server de ce manich isme scientifique qui rel ve davantage de la m taphysique que de la science neutre et d passionn e telle qu elle doit aspirer l tre et telle videmment qu elle ne sera jamais les id aux comme chacun sait ne sont pas faits pour tre atteints Stocker puis transf rer Simple virement d information A T C G tout se ram ne en quelque sorte quelques encha nements de lettres une partition Or diff rents pianos ne peuvent ils pas interpr ter successivement ensemble toute sorte de partition Que vaudrait en musique un g ne traduit en son Qu on l analyse en son en lettres en donn es num riques l homme se r v le comme une composition comme une biblioth que mol culaire la signature d un encha nement pr cis de s quences m lodiques avec ses redondances ses faux raccords et son 247 tempo Une criture d atomes L avenir est il si loin qui nous c dera l intelligence de l homoglyphe Rien n est moins s r Une science comme la nanotechnologie travaille assid ment sur d
433. tation et d autre part structuralisme autant que la repr sentation configure le sujet Il faudrait consentir aux grands carts les plus spectaculaires Venir bout des r sistances et des antinomies factices Un peu comme si le monde venait au monde au m me instant que le mot vient la pens e Le monde vient avec nous vient avec le langage vient avec l homme un bref clair de la pens e enflammant bri vement un ciel infiniment nocturne Concomitance Il faudrait donc admettre une cons quence qui en un sens les contient toutes que le langage d coupe notre univers Qu il irradie Que le langage parcourt comme il cloisonne notre univers Il nous pr c de il nous survit nous d finit avec le monde qu il d finit Si donc le monde change avec nous c est moins du fait que nous changeons le monde que le rejaillissement s r ou des changements du langage Nous m mes changeons avec la perception que nous avons d un monde tiss par le langage Car nous sommes dans le monde une tincelle du monde totalit fraction d un tout nous sommes des tre 199 au Monde Dasein et plus encore des tres de langage Car le langage est un syst me que l on pr tend ouvert et cependant constitutif de l illusion de notre identit nous pensons par les mots et les mots pensent travers nous Le langage pense travers nous Nos pens es sont des mots tiss s par le langage Nous sommes pens s par le langage Nous
434. te le titre GATTACA reconstitue une s quence ADN apparaissant dans de nombreux g nomes d signant par 2 Si bien que m me la pitoyable prestation de Marion Cotillard n y a rien pu changer 7 Si bien que m me la pitoyable prestation d Uma Thurman n y a rien pu changer 234 leur initiale les diff rents nucl otides composant l ADN guanine cytosine ad nine et thymine Dans la m me veine si l on ose dire Time Out du m me Andrew Niccol sorti en 2011 Bon film encore une fois qui nous replonge dans la Metropolis biface d une soci t o le proverbe time is money a cess d tre une m taphore Partiellement cybern tis s les hommes sont d sormais dot s la naissance d un appareil sous cutan capable d enrayer l entropie cellulaire Pass l ge de vingt ans ils cessent tout simplement de donner prise au vieillissement Ils stasent Revers de la m daille pass vingt ans ils doivent perp tuellement gagner du temps pour demeurer en vie Tel est le co t d une existence en perp tuel sursis Le temps est devenu l argent Litt ralement Le Bancor futuriste tel que le r vait Keynes L unique monnaie d change Tout se monnaye en vie La Bourse au temps joue donc avec les vies comme les salaires qui se monnayent en heures minutes secondes nanosecondes ce compte l tous ne sont pas log s m me enseigne Imaginez la ligne de vie des grands patrons qui aujourd
435. te sans tat d me chaque sp cimen dans l entonnoir d une seule cat gorie les animaux Il y aurait l homme d une part et d autre part les animaux Les animaux c est 78 une multiplicit d esp ces qui ont pour d nominateur commun de n tre pas des hommes bien y regarder l homme est pourtant plus proche du singe pour tre son cousin dont il partage 98 4 du bagage g n tique que le singe du poisson Mais la c sure qu il pose entre ces deux classes d tres n est pas comptable d un spread g n tique Les animaux pense t on diff rent les uns les autres par degr s c est par nature que l homme diff re des animaux Il y aurait un saut qualitatif dont la plasticit humaine son aptitude se r inventer sans cesse seraient la traduction philosophique Jusqu la seconde fin du XXe si cle rares sont les philosophes s tre enquis du bien fond de cette fracture de ce clivage ontologique Rare n est pas D rida L animal que donc je suis est le dernier ouvrage paru du philosophe Le d constructioniste y fait valoir une critique l acide des positions de Descartes Kant L vinas Lacan et Heidegger concernant l Animal et y revient sur la question symptomatique pos e par Jeremy Bentham peut il souffrir ce qui revient pour Derrida demander s il peut ne pas pouvoir Ces conceptions seraient le prolongement philosophique de l
436. te assembl e sur une place il prodigue ce conseil Prends garde de ne pas blesser ton p re J sus n a pas fait mieux Il arriva lors d un banquet que des convives vaguement m ch s lancent Diog ne des os de chapon comme un chien titre de r ponse il se contente de relever la jambe comme un cabot sauvage et leur urine 27 dessus piloguant un autre jour devant un auditoire inattentif et clairsem Diog ne se serait mis gazouiller ructer et croasser entrecoupant ses vocalises de visqueux borborygmes Une foule immense serait venue incontinent se masser ses pieds pour couter son r cital dans un silence de plomb Il avait d cim les rangs des apprentis sophistes et philosophes de toute la place qui n eurent plus humili s qu regagner leur antre l oppos de ce qu une si fruste hygi ne de vie pourrait laisser penser Diog ne v cut jusqu un ge tr s avanc Octog naire il s teignit dit on d avoir volontairement retenu son souffle d autres pr tendent qu il d c da d indigestion apr s avoir happ un poulpe cru Ainsi va l homme homo viator D ailleurs c est bien connu tout le monde aime les clochards qui philosophent C est rigolo Un peu comme les Jo cats Or qu on ne s y trompe pas ce n est pas tant l id e que la philosophie m ne la rue mais le fait qu elle en parte qui est important Nul ne conteste cet gard
437. te leur convergence n est qu approximative et les contenus qu ils posent derri re les mots diff rent l vidence ils ne se comprennent pas ils sont leur univers seuls dans leur univers Toutefois leurs univers restent toujours plus proches plus ressemblants si l on ose dire que lunivers d une langue au regard d autres langues L cart est de degr autant que de nature en extension autant qu en intension et donc en intention la conscience est intentionnelle la grande trouvaille d Husserl Plus ressemblants car structur s par un m me sch me Ce sch me est le produit d une langue acquise par voie d ducation C est un patron social d objectification pour paraphraser Quine L ontologie est toujours paroissiale L ontologie n est jamais monocorde D nivel e elle s organise par strates a ontologie ressortissant aux langues b aux th ories concurrentielles nonc es dans une langue eg la th orie ondulatoire corpusculaire de la lumi re c aux locuteurs d une langue ayant leur vision propre et leur ma trise particuli re de la langue qu ils habitent toutes trois superpos es rendent compte dans leur globalit des m mes donn es sensibles Or c est au sein de notre ontologie trois niveaux que nous posons nos axiomes scientifiques Il aurait pu se faire que notre langue et notre ducation f t diff rente et notre sch me m connaissable Il pourrait tr
438. tement de cela qu il est question d organiser le politique la cons quence premi re des deux r volutions n olithiques agriculture levage tant pr cis ment la s dentarit donc la coexistence donc la naissance de soci t s r gies par des institutions Qui dit institutions dit hi rarchies dit castes dit classes dit sp cialisations dit lois dit r f rences communes en d autres termes dit la n cessit d une apolog tique sacr e qui permane au travers chacune de ces instances Parce que tout ordre politique engendre sa contestation l tablissement d une transcendance s av re indispensable pour cimenter toute organisation Il faut une religion religare relier Il faut des dieux une hi rarchie des dieux qui r percute la hi rarchie des castes Chacun se doute qu en fin des fins une soci t n est jamais qu une mani re d organiser les in galit s La religion opium du peuple rend l gitimes et supportables ces in galit s Elle d barrasse ces in galit s de leur part d arbitraire La religion assure et corrobore non pas seulement la production mais la reproduction des in galit s Elle va de soi cette organisation Elle est un fait de n cessit Elle est inscrite dans les toiles B nie des dieux donc bonne La religion joue par ce biais un r le d terminant en s assurant du consentement des domin s leur domination C est une machine dig rer les contentieux socio
439. tement prolif r jusqu pailleter l ensemble de la steppe pontique 2900 av J C C est hypoth se kourgane d apr s la culture ponyme l hypoth se kourgane d autres linguistes opposent les donn es arch ologiques pour proposer en lieu et place l Anatolie D Anatolie seraient partis les groupes qui compter du V mill naire av J C ont r pandu la civilisation n olithique et l agriculture en Europe C est l hypoth se anatolienne Quant la langue elle m me toute conjecture qu on peut mettre son sujet se fonde sur les m thodes de la linguistique compar e et de la phon tique historique On peut ainsi tenter de reconstruire un certain nombre d aspects de sa phonologie de son lexique et de sa morphologie Des recherches plus r centes tentent galement avec un succ s mitig d en restituer quelques traits de syntaxe Rappelons qu il s agit bien d une langue parl e sans t moignage crit Quoiqu approximative cette mod lisation s obtient par extrapolation en pr levant en recoupant en rabotant les termes issus de m me racine tels qu ils se sont coul s dans les langues d riv es Pour faire exemple le mot mouton pr sente des ressemblances phonologiques dans plusieurs branches actuelles des langues indo europ ennes De telles affinit s se retrouvent notamment entre des langues qui se 157 trouvent tre g ographiquement distantes ainsi
440. tes poques l on fera remarquer ceci qu P intellect commun autrement dit Dieu l ultime ressort de nos actions il n est qu subroger la soci t sa variante bobo socialiste ou le syst me sa mouture anarcho syndicaliste pour obtenir un plaidoyer un brin na f au b n fice du truand malgr lui figure paradoxale qui fait sur la rombi re un effet b uf et s enhardit aupr s des CS gr ce au lyrisme de Victor Hugo On doute que l apolog tique r siste au feu du logicien Arguer que le criminel est socialement conditionn au crime la soci t l y pr dispose c est accorder qu il ne peut pas de par sa propre volont ne pas recommencer ni m me vouloir ne pas recommencer que donc le mieux pour tous pour lui pour nous la soci t n voluant que lentement est de l incarc rer L argument socialiste l art de pisser contre le vent Aller plus loin pisser contre le vent conduire terme un argument qu il sait blasph matoire Thomas d Aquin s en garde bien des fois qu il chouerait pr cis ment mater l argument Contre la th se d Averro s il s emploie donc d montrer que l me est bien l acte premier d un corps organis cf Aristote De anima 412 a que l me est solidaire du corps et que donc l acte de la pens e l intellection est implacablement lacte d un corps individuel Il nous faudra revenir sur la post
441. tif de la p tition de principe que r emploient ici pour leur chapelle contre la gal jade holiste nos deux auteurs Fodor et Pore avec l aplomb d un orateur j suite Le fait est que les faits ne parlent pas mais qu ils sont faits par celui qui les parle et ce faisant les fait Que nous soyons observateurs de nos observations est une observation suppl mentaire dont il faut tenir compte C est ce que l anthropologue appelle observation participante le psychanalyste le contre transfert et l astrophysicien le principe anthropique C est une version bay sienne du th or me selon lequel ce n est pas tant l observation elle m me qui est r v latrice ou significative que cette observation tant donn que nous en sommes les observateurs Observer est un acte c est un verbe d action pas un verbe d tat Un verbe avec sujet Libre nous de souscrire l interpr tation la plus r cente celle du soleil toile mais ce ne doit jamais tre en oubliant qu elle d pend d un contexte d un paradigme qui sont sinon int gralement en grand partie construits Il ny a pas de pure observation ou d observation pure Il y a synth se en 432 l entendement de concepts empiriques nourris par une matrice un cadre de pens e Ce cadre s lectionne recueille et filtre le divers sensible pour donner corps aux faits Fait religieux fait scientifique fait d armes ou fait social
442. tique lois d inf rence et th or mes voire plus radicalement au niveau des math matiques elles m mes axiomes et postulats Tout est envisageable Les liens d une th orie avec l observation sont suffisamment l ches pour tol rer cet arbitraire L observation transite n cessairement par le langage en l occurrence par le m dium d nonc s observationnels Or le langage est signes cf F de Saussure 420 Cours de linguistique g n rale son arbitraire traduit cette flexibilit Flexi s curit dise les gens du Medef On pourrait lors ne rien changer des donn es empiriques d j teint es de th orie des stimuli sensibles ou sensoriels tout en les comprenant diff remment au prorata des significations dont les rev t une th orie On pourrait mieux encore choisir de ne pas en tenir compte en tant qu ils porteraient atteinte ladite th orie Et renoncer locotomie un fragment du tout pour sauver l essentiel Le scientifique dispose cet effet d une confortable panoplie d alternatives On n enraye pas si facilement la coh rence d une th orie D autant qu un regard lourd de ses pr suppos s peignant le monde des yeux n y d c lera jamais que des confirmations Un regard sans pr suppos s cela tant n y trouverait pas grand chose Regard du poisson rouge Regard de l enfant neuf fondu dans l indiff renci La th se de Duhem Quine est riche de nombreuses
443. trement Il faudrait n anmoins attendre la croisade jacobine des hussards noirs contre les patois r gionaux pour que cet ambitieux programme parvienne sa maturit Avec la III R publique le fran ais devenait langue populaire Avec la colonisation il deviendrait redeviendrait une langue d empire Avec la globalisation il deviendrait g nant Has been Mais n anticipons pas 179 XVIIIe si cle l heure du cr puscule o notre Roi Soleil se noie dans son sang qui se fige la po tique fran aise son nouvel art de vivre et sa philosophie culminent resplendissant leur z nith La langue de Gaule rayonne au Grand Midi tant et si bien qu elle prend progressivement le pas sur le latin comme langue conventionnelle pour les n gociations et les trait s Le gratin du Gotha le moindre missaire toute l lite trang re souverains diplomates haute soci t parle ou bafouille fran ais telle enseigne que Rivarol la fin du XIX si cle peut faire valoir dans son Discours sur l universalit de la langue fran aise et dont l intitul se suffit lui m me quen ce temps l Paris fixait les id es flottantes de l Europe et devint le foyer des tincelles r pandues chez tous les peuples Et d ajouter modeste que nos livres devinrent les livres de tous les pays de tous les int r ts de tous les ges que les premiers journaux qu on vit circuler en Europe taient fran
444. trospectif est coup s r douteux a fortiori lorsqu il pr tend faire uvre d objectivit La culture historienne incline naturellement conc der une origine valorisante tous les grands progr s de l humanit Tant s en faudrait que tous proc dent de si belles intentions Une antith se r v latrice est celle de la R volution fran aise dont on commence tout juste d couvrir les v ritables et d cevantes inspirations cf Marion Sigaut Mourir l ombre des Lumi res Nous n aurons pas pour ce qui nous concerne la na vet de croire que l imprimerie de masse ait eu pour seul dessein d manciper les peuples Ce qui r side derri re la diffusion des connaissances n tait pas uniquement la volont de lib rer la populace de l ge obscur Des motifs religieux ont ici pr valu Il s agissait d abord et plus que tout de convertir Les progr s all gu s s ils sont r els ne sont 54 jamais que des tats de seconde main Effets d aubaine Corr latifs Collat raux Du pur bonus Mais le bonus parfois prend l ascendant sur l essentiel La plus value fait la valeur Aussi s imagine t on malais ment quel point ce principe criture seule a pu se r v ler f cond lequel principe encore une fois n aurait jamais trouv d cho qu la faveur d une avanc e technique comme celle de la typographie L id e peut tre vaste et prodigieuse encore faut il que
445. ts en un quelconque endroit de l univers aucun indice dans quelques directions que pointent nos instruments d un cimeti re des contraires o nos bin mes de particules leptons anti leptons entr es en collision s annihileraient dans un fracas de rayonnements d celables longue port e Existe donc pour une raison encore inexpliqu e une sorte de leadership mat rialiste qui pourrait bien ne constituer que le sympt me avant coureur d une imminente r forme de nos th ories actuelles franchement mal engag es b La toile de l espace temps est elle discr te th orie quantique boucles ou continue tenseurs relativistes Tandis que l espace temps de la th orie d Einstein d crit un continuum une surface lisse flexible et homog ne celui de la gravit quantique boucles affiche aux plus petites chelles une contexture discr te au sens math matique du terme discontinue Elle rend raison d un espace temps quantitatif et non qualitatif Agr gatif au lieu d tre intensif La gravit quantique boucles indique en somme que l espace ni le temps ne sont s cables l infini Ils 316 constituent des unit s de m me que l nergie ne se transmet que par quanta ou paquets d ondes De la m me mani re que la mati re d apparence lisse et continue notre chelle r sulte de l agencement de particules dont la taille est finie la structure granulaire de l espace temps
446. u la Renaissance du XII si cle Le XII si cle en marque en effet au point de vue intellectuel les retrouvailles de l Occident avec la sagesse grecque d truite ou gar e depuis les invasions 41 barbares Les traductions latines d uvres scientifiques et philosophiques antiques tout la fois sur le front grec et arabo musulman cr aient un contexte de r forme religieuse ouvert toutes les clauses C est donc au XIIe si cle que la doctrine des quatre sens de l criture qui pr conise une interpr tation plurielle du texte de la Bible atteint son apog e Ce regain d int r t n est pas sans profiter du retour Aristote en Occident via ses commentateurs arabes Al Kindi Al Farabi Avicenne de la naissance de la th ologie scolastique Ab lard et Hugues de Saint Victor et de l essor des universit s sur le mod le allemand Mais revenons ces pages pas piqu es des hannetons S r que ce ne sont pas l les feuillets que l on entonne lors des cantiques de messe Cette Bible polissonne nous parle de g ants fruit de l union des hommes et des anges exil s Gn 4 9 17 7 Dans l Ancien Testament Gen se comme dans les Apocryphes H noch nous retrouvons liota pr s cette histoire de g ant Des Anges prennent femme parmi les filles de l Homme leur m salliance engendre la race des N philim du verbe h breux Nephal chuter Ces idylles hi rogammes admonest es par Di
447. u vouloir trouver des connexions on en per oit toujours partout et entre tout des connexions partout le monde clate en un 271 r seau un tourbillon d affinit s et tout renvoie tout tout explique tout Pr sente aux quatre coins du monde la m me nature image du corps produit les m mes symboles images du corps aux quatre coins du monde Il n en est rien Si tout ce qui pr c de concernant la couleur a bien t compris pareille approche ne peut plus tre d fendue Elle fait l impasse sur un facteur fondamental constitutif en ceci qu il pr side au premier chef la reconstruction par le sujet de la r alit Facteur diff renciant parce qu il est une variable Pareille approche oublie que le langage pr c de le locuteur qu il construit l exp rience fa onne le perceptif cantonne le champ de la sensibilit donc celui des id es qui peuvent en maner Nos repr sentations ne proviennent pas directement d une exp rience universelle et neutre elles sont param tr es par les lois d un langage qui s lectionne et ne retient dans la nature qu un certain nombre d l ments connus par le concept Le langage nous pr c de construit notre exp rience qui nous construit ensuite Enfin n cessairement quoique sporadiquement l inverse doit se produire car il faut bien qu un langage volue pour ne pas d p rir Ainsi les d ductions du concept au r el pr ludent aux inductions du r
448. u au sens linguistique du terme Un relatif accord semble pourtant se dessiner quant la signification mythologique des arcs en ciel Cette arche de lumi re tranchant lazur c rul en para t avec une r gularit curieuse et dans le monde entier avoir t envisag e ainsi qu un pontifex comme il appert dans de nombreux mythes et l gendes fondatrices Et le bon sens dont personne ne r clame davantage qu il n en a den d voiler la cause nous foulons la m me terre habitons le m me corps contemplons le m me ciel quoi de plus attendu que de cette terre que de ce ciel que de ce corps nous d rivions les m mes symboles Cette objection plaide en faveur d une approche empiriste d apr s laquelle toutes nos id es simples et complexes proviennent de l exp rience La m me nature d ici aux antipodes imprime nos esprits des sensations comme un calame dansant sur une tablette d argile des impressions toujours charg es de plaisir et de peine que la raison 268 structure compose se re pr sente en sorte que le monde de la pens e ne serait qu un d p t d ficitaire du monde tangible son image an mi e que viennent sculpter les diff rentes op rations de l entendement D aucuns pr tendent si ger dans l assiette de cette pist mologie la r cente th orie des arch types communs l ensemble de l humanit Cette th orie a notamment trouv ses d fenseurs en chaire et en os av
449. u on peut admettre Il en va du langage comme il en va de la conscience comme il en va de l existence des choses Le 194 mot l id e ne cessent de se poser comme se pr supposant L est peut tre le premier myst re de la pens e et de la cr ation Dire un objet c est le faire appara tre c est le rendre pr sent Le souffle ou la parole est donc un acte une x puissance d actualisation On s abuserait croire les puissances du langage restreintes ses fonctions de communication qu on les appelle d notatives r f rentielles motives po tiques conatives phatiques ou m talinguistiques telles qu elles s inscrivent au r pertoire de Jakobson Leur efficace exc de le fait de ces rapports entre facteurs contexte destinateur metteur destinataire r cepteur contact code commun et contenu du message Que la parole ait le pouvoir de plier sa volont les corps et les esprits le ph nom ne sera rendu patent par l ascendance des cultes et des chants religieux Quand le langage produit ce qu il exprime convoque ce qu il voque devient pr cis ment cause transitive de l objet qu il convoque la formule cesse de suppl er l action elle est l action L action est la parole magique Elle est au travers elle Loin d tre un pis aller cette parole liturgique atteste au mieux de l efficience que peuvent avoir les mots Elle se traduit par l loquence sous
450. u XIX jusqu au milieu du XX si cle dans un contexte intellectuel marqu par le nationalisme et le racisme La prime humanit celle de l ge d or humanit pure de souillure fut d cr t e celle des proto indo europ ens et les proto indo europ ens rebaptis s Aryens du mot sanskrit Arya fid le noble leur furent identifi s et d cr t e une race Arthur de Gobineau peaufine la th se dans son essai de 1855 sur L in galit des races humaines Il y soutient qu en des temps recul s la suppos e race des Seigneurs des dolichoc phales tait l anc tre de toutes les 160 classes dirigeantes d Europe et notamment de la noblesse fran aise dont il tait issu Theodor Poesche poursuit sur la lanc e Il brosse une image d pinal de l aryen caract ristique blond aux yeux bleus cr ne allong grande taille musculature puissante Le bon aryen h ritait plus ou moins du ph notype propre aux populations nordiques Ainsi selon une plaisanterie en vogue le pur Aryen aurait d tre blond comme Hitler svelte comme Goering et beau comme un Goebbels Mark Mazower Dans ses Fondements du XIX si cle parus en 1899 le naturalis allemand fieff pangermaniste Chamberlain Houston Stewart le gendre de Wagner pas le premier ministre britannique et signataire avec Mussolini et Daladier en 1938 des accords de Munich tout aussi d sastreux soutint avec aplomb que la race sup rieu
451. u d but du XVI si cle Cinquecento fleurissent les trait s sur le Prince ad usum delphini accompagnant lessor de l tat de droit moderne Viatique sur la mani re de gouverner ces opuscules t moignent d une conception de la politique jusqu alors in dite Nouveau rapport de l un et du multiple du souverain ses sujets parce qu on ne gouverne plus le m me talon d hommes L homme scl ros de la scolastique l homme d Aristote naturellement li la cit comme sa fin derni re avait t passablement atteint par l anthropologie de Descartes Une nouvelle m taphysique d hommes de Machiavel s accomplissant chez Hobbes devait se substituer celle de l Aquinate La pastorale de saint Thomas avait servi son temps Le Prince dor navant veillait des loups sauvages non des brebis int ress es au bien Le Prince veillait des fauves mus par leur conatus Il devait pour ce faire cesser d tre berger tre renard et lion et dominer la jungle Les hommes avaient chang la politique devait changer Et c est ce changement que les trait s interpellant le Prince les trait s Sur le Prince s appliquaient s instruire On ne peut parler de Hobbes et de l homme homini lupus sans voquer les th ories contractualistes Pacte social ou pacte avec les loups il fallait une fiction pour justifier le Prince le Prince de fait ne tenait plus
452. u sens o Kuhn apprivoise le concept Un paradigme une bogue une corce une cale Nous parlons d univers de lois de constantes et de mondes Ces mots s ils mont de signification qu autant que leur en pr te le paradigme qu ils habitent n en sont pas moins m me de circuler l int rieur du paradigme Le physicien et le chimiste s ils paraissent in primis faire cas du m me objet ne d crivent pas la m me r alit parce qu ils ne projettent pas la m me r alit sur cet objet C est par la langue avant que par les yeux que l on per oit l objet D formation professionnelle l un voit des mol cules et l autre des atomes S il y a fracture entre les langues il y a toutefois des continuums des sentes entre les disciplines Leur vue converge ainsi chaque fois qu ils mobilisent une notion transversale Car il se trouve bien qu ils soient rares de ces concepts qui ont le don de s immiscer partout Concepts volatiles passereaux passerelles concepts migrateurs si l on ose dire Pt ro concepts aux gonades voyageuses qui p r grinent par del terres et mers 279 par del les fronti res d un continent l autre de la connaissance Alt rations et transfigurations de ces formes a riennes qui nous rappellent les fresques alchimiques d Escher Escher l homme aux damiers r concilie par l art Son monde nie la c sure Ses encres obombrent d
453. uccesseurs tous dissidents qu ils se voudront seront log s m me enseigne R dig e en latin entre 1661 et 1675 l Ethique de Spinoza 330 pr tend se d montrer more geometrico L indique au demeurant le titre originel de l uvre Ethica Ordine Geometrico Demonstrata Le philosophe qui fait appel aux proc d s de la d duction calqu e sur le mod le du raisonnement math matique selon lequel propositions d monstrations scolies et lemmes succ dent des d finitions axiomes et postulats Ultime exemple celui de Kant La pr face de La raison pure dition remani e de 1787 arguait ainsi que les notions math matiques et constructions g om triques an empiriques avaient valeur de preuve relativement existence du synth tique a priori La suite de la Critique n interroge plus cette existence seulement comment elle est rendue possible Universelles et n cessaires l ensemble des connaissances classiques de nature physico math matique ne r pondent en effet ni aux canons des jugements analytiques a priori tautologiques ni la forme des jugements synth tiques issus de l exp rience Ces derniers restent singuliers ne rel vent que des cas Un autre type de connaissances est donc n cessit le synth tique a priori Ainsi que le r sume Alexis Philonenko dans sa monumentale Oeuvre de Kant tome I chapitre trois Le probl me critique se d finit ainsi expliciter la possibilit de
454. ue elle n est pas l nifiante n apaise d aucune mani re car elle ne gu rit rien l exception peut tre du souhait d tre malade S il est r deur le philosophe est aussi sans domicile fixe Tribut de libert Il appartient au vent Il n a pas r sidence dans le monde des id es pas d opinion braqu e Il ne se conna t d adresse ni de mol oreiller Tout se chamboule sans fin nous ne savons rien nous devinons Karl Popper Le philosophe le sait qui doit tre capable tout moment de remettre en question la moindre de ses certitudes ceux qui lui demande quoi sert la philosophie le philosophe r pond ne servir personne R ponse qui pourvoit aux inquisiteurs mais qui n est pas toute honn tet le philosophe lui m me tire les marrons du feu Le syndicat mondial du commentaire sportif du hooligan alcoolis au supporter domestique exalte les d passements du corps et du mental Sans dope le philosophe fait encore mieux l esprit se d passant prend les clivages de court et conduit l homme d passer l obstacle que l homme est pour lui m me D passement des clivages bien mal moi autre sujet objet et d passement de soi soi m me comme 31 horizon de croyances ou soi m me comme un autre Comprendre l autre n est pas encore l gitimer ni renier ses valeurs c est remplacer l h liaste par l aventurier C est mettre au ban l indignation u
455. ue autant qu en sciences d o sa typologie ou classification hybride des connaissances administr e en fin des fins par la sociologie c le progr s pour finir le progr s forc ment Valeur de gauche cette fois pour se 141 racheter de l ordre dont Comte h rite le culte de son inspirateur le comte de Saint Simon et non le duc auteur de ses m moires lequel parlait d j d une forme de d veloppement exclusivement fond e sur le triomphe de l industrie Contre Rousseau il fait de la technique l ultime ressort de bonification de l humanit Ordre et Progr s maxime de Comte l guerait l tat br silien sa devise nationale Ordem e Progresso Un ouvrage ult rieur Le cat chisme positiviste 1851 vient compl ter cette charte Il d finit ainsi sept sacrements cens s guider l ob diencier dans son chemin de vie et dans la mort De trois ann es posthumes le rite de l Incorporation ferme en effet la marche Un sacrement scellant l union du mort avec les morts do l expression de culte des morts utilis e par Raquel Capurro pour qualifier ce syncr tisme de cimeti re d o galement une citation du ma tre qu on a voulu dulcorer ti dir que ce dernier nous exhortait prendre au pied de la lettre les morts gouvernent les vivants De la tripartition la naissance des tats politiques le moindre pan de la d monstrat
456. ue entre ainsi dans le camp des vainqueurs Elle imposerait l OTAN dont un De Gaulle nous avait retir et dans lequel un Sarkozy nous a r int gr pour notre plus grande honte L Afghanistan entre autres guerre ill gale et coloniale comme aurait dit Rambo ce n est pas notre guerre comme aurait dit Moli re qu allons nous faire dans cette gal re Elle imposerait de m me le plan Marshall dont la contrepartie serait l introduction en France des codes et de l imaginaire am ricain par le truchement du cin ma de Tinseltown tandis que les s ries se feraient foi de convoyer domicile le mat riau d un mim tisme culturel d bilitant On ne risque rien conc der que le projet fut 181 efficace Pouvoir spectacle et morgue Sens de Plego l am ricain tant avec l anglais la seule parmi les langues dont la premi re personne du singulier s arroge une majuscule lors qu il n existe pas ou plus de vouvoiement Autant de valeurs parfaitement coul es en la personne de notre ex pr sident d ambulant coiff de sa casquette NYPD dans les couloirs de l lys e La politique et la finance de moins en moins diff rentiables non plus que le maillage t l visuel des programmes clips s ries jeux vid o promouvant l id al de l American Way of Life ne permettent elles seules de d m ler les causes profondes de l attraction qu exerce le franglais sur les lites mondialis es
457. ue et du sacr D une autre autorit dont la contestation jadis par le cercle des hell nistes dit au contraire combien il sut se montrer pertinent Georges Dum zil Une prodigieuse conqu te que celle de Dum zil celle d avoir d couvert qu il y a toujours concomitance de la fonction souveraine et du sacr qui la redouble celle d avoir d voil par l analyse des mythes l enracinement profond du politique dans le sacr l intrication du politique et du sacr qu il l gitime et qui le l gitime celle d avoir mis au jour le sch ma structurant de la tripartition qui r glemente la 89 production des mythes muthos et des discours ogos et l inconscient des peuples eurasiatiques jusqu la fin des monarchies Il fallut bien pour conduire cette affaire toutes les ressources de la m thode comparatiste qui trouvait hors la linguistique un nouveau terrain de jeu encore tout cela n aurait il abouti sans une vaste connaissance des organisations sociales des m moires religieuses transmises parfois sans criture et une bonne dose d rudition Ce dont l auteur de Mythe et pop e ne manquait assur ment pas De quoi aurait il pu manquer Peut tre de hardiesse d irr v rence Avis qui lors n engage que nous Humilit oblige l auteur semble camper mi chemin Il cesse trop t t ses investigations Il laisse mourir ses intuitions les contingente plus aust rement que n cessaire Son uvre
458. ue purificatrice fertilisante mais avant tout pour leur eau baptismale qui est la vie elle m me la renaissance et la cartographie macroscopique du corps Aussi bien chez Socrate l homme de la ma eutique que chez Zarathoustra pour qui le P re est mort l all gorie de la caverne figure le ventre de la m re La connaissance platonicienne par le ciel des id es est un flash back dans la matrice r gression par l esprit au confort des humeurs amniotiques auxquelles h las le drame de la naissance nous aurait arrach de m me l den perdu des religions abrahamiques ge d Or des grecs et des romains le Satya Yuga voqu dans l hindouisme et les textes v diques ainsi du reste Le secret de la plante orchis c est qu elle figure les testicules et qu elle agit sur eux mais les testicules repr sentent leur tour un signe zodiacal celui ci une hi rarchie ang lique celle ci une gamme musicale la gamme un rapport entre humeur et ainsi de suite ainsi du reste Ad libitum Ad nauseam L initiation mystique c est apprendre ne s arr ter jamais on pluche l univers comme un oignon symbole de l me or l oignon est tout pluchures Comme l artichaut Comme la crevette Figurons nous un oignon infini qui ait son centre partout et sa p riph rie nulle part oignon courb comme l univers en anneau de Moebius Quoi qu il en soit et quel qu en soit le rythme le sort nous r compense toujours parce q
459. uerri re puis conomique et m me celui de la trifonctionnalit standard cesse d op rer C est ce pourquoi la marche des r volutions arabes loin de conduire comme d aucuns l esp raient de la fonction guerri re la fonction conomique semble plut t marquer exception faite de la C te d Ivoire gr ce nous pr sid e par un ancien du FMI soluble dans le processus europ en de banksterisation une r trogradation de la fonction guerri re dictateurs militaires la th ocratie Toujours est il qu mancip e au prix d une moindre r fection de ses orni res g ographiques et historiques la th orie de Dum zil acquiert une envergure propice confirmer la th se du religieux miroir du politique du politique visage du religieux Cela quelle que puisse tre la fonction souveraine Lorsque la royaut domine le roi devient sacr Lorsque l conomie domine largent devient 2 Un paradigme constitue un syst me d hypoth ses interconnect es qui guide l investigateur Guba amp Lincoln 1994 un syst me de croyances sur le monde et la fa on dont il doit tre compris et appr hend Denzin amp Lincoln 1994 126 sacr Les temples changent de forme les pr tres changent de nom mais le sacr demeure au fondement de tout ordre Miroir sacr du politique On aurait tort de ne pas veiller exploiter toute la mati re qui pourrait l tre Il y a partout du grain moudr
460. uire un bateau Sur ce Atra Hasis informa les autres hommes Il quitta ensuite la ville prenant avec lui des artisans l aideraient dans construction du bateau Ils assembl rent donc le mat riel construisirent le bateau puis embarqu rent des oiseaux du b tail et des humains de la famille d Atra Hasis La pluie commen a tomber pendant sept jours et sept nuits les vents souffl rent et l eau se d cha na Enfin la temp te se calma Atra Hasis sortit du bateau et fit des offrandes qui la tous les dieux qui avaient faim Ils s taient attroup s autour des offrandes comme des mouches Les dieux constat rent que les hommes surv cu au d luge Enlil tait avaient furieux Les dieux avaient jur par serment la perte des vit de tout ce qui est de chair tu feras entrer dans Parche deux de chaque esp ce pour les garder en vie avec toi Il y eut le d luge pendant jours sur la terre les eaux grossirent et soulev rent Parche qui fut lev e au dessus de la terre La crue des eaux sur la terre dura cent cinquante jours Alors Dieu se souvint de No Au second mois le jour du la terre fut s che Alors Dieu parla ainsi No Sors de l arche toi et ta femme tes fils et les femmes de tes fils avec toi No construisit un autel Yahv il prit de tous les quarante vingt septi me mois animaux purs et de tous les oiseaux purs et offrit
461. ul exemple celui de la couleur La diffraction du prisme nous apprend que la lumi re solaire la lumi re blanche est tress e de rayons ressortissant diff rentes intensit s de champ Cette intuition se verra confirm e par la spectroscopie laquelle projette le spectre des couleurs qu elle d cortique en longueur d ondes Ces longueurs nos yeux balaient les 265 d grad s de l arc en ciel plus une ou deux couleurs annexes telles que le magenta de l infrarouge jusqu aux ultraviolets et en de et au del nous ne voyons rien C est l affaire des dispositifs optiques Pour peu que nous ne soyons pas aveugles de naissance la c cit fit d s le XV si cle l objet d une br lante controverse voyons nous tous les m mes couleurs Comment savoir On retrouve l une expression particuli re de la question centrale de la philosophie moderne celle de l ad quation de l tre et de l id e adequatio intellectus et rei qui cesse d aller de soi avec l apparition de la subjectivit Dussions nous sp culer mille ans sur le sexe des anges nous ne sortons jamais hors de nous m mes Comment garantir l objectivit Beaucoup r pondent que Dieu la garantit usant et abusant de l argument de l harmonie pr tablie Leibnitz Berkeley ou de la bienveillance du cr ateur qui nous conserve en nous cr ant chaque instant et ne saurait vouloir nous abuser Descartes Kant plus original conclut de la n
462. um e sans feu discernabilit deux choses qui ne sont pas une seule et m me chose peuvent tre distingu es num riquement ou r ellement cf Leibnitz et les indiscernables cognocibilit tout nonc non m taphysique est assignable tout du moins en principe une valeur de v rit Et Gulliver d tre humili par Lilliput La raison s veillait d un r ve Elle croyait conqu rir le monde franchir tous les obstacles la nature ses pieds Elle n avait fait que brasser l air donner contre le vide Il tait vain de vouloir expliquer le monde Le monde tel qu il se pr sentait transcendait toute explication Le monde les transcendait tout le moins si par explication l on entendait produire une id e claire et conceptualis e imaginable communicable de la r alit si par explication l on entendait pouvoir transmettre cette id e par un langage poser un sens derri re un fait produire une connaissance tout cela et plus encore il faudrait renoncer Les mots font d sormais d faut C est la symbolique qu il s agit d emprunter Il a fallu couper les ponts d avec les r f rences sensibles pour c der place de nouvelles logiques User d alg bres improbables d connect es des choses qui cependant par leur abstraction m me d criraient mieux les choses que le langage des sens Seuls des syst mes suffisamment d connect s des choses peuvent pouser l cart la d mesur
463. ur respect certains auraient tout int r t tourner sept fois leur langue dans leur bouche avant de ne pas l ouvrir Fischer doit revoir ses classiques ge d Or est galement surtout un arch type polyth iste un arch type europ en comme en t moignent par ailleurs Les Travaux et les Jours ou la Th ogonie d H siode VIII si cle av J C repris en vers latin par un certain Ovide d s les premi res des quelques douze mille stances qui composent les quinze livres de ses M tamorphoses si cle ap J C Un arch type sensible chez Platon qui voit se d grader la cit aristocratique en cit tyrannique et que Platon re oit lui m me de Pythagore cf Pan gyrie La transhumanit Le d passement de l humanit Aussi l alpha et l om ga de cette mouvance pr nant l gt augmentation Soit un sympt me des plus spectaculaires de l id ologie de la comp titivit L umma transhumaniste pr che pour une utilisation d complex e des sciences et des techniques en vue d am liorer les caract ristiques physiques et cognitives des tres humains Elle subventionne dans cette optique un lobbying munificent se targue d un discours 230 p tri de sentiments lev s Elle se pr tend philanthropique Il vaudrait mieux tre sourd plus forte raison lorsque l on sait que le futur le seul que nous concocte le transhumanisme grand renfort de biotechnologie se veut sans concession pour nombre des a
464. ussel Hanson qui publie en 1958 Patterns of discovery Thomas Kuhn doit tre mentionn dont l un des chapitres de La structure des r volutions scientifiques 1962 soutient que les observations sont par avance lest es de th orie Il y voit la raison pourquoi aux poques de r volution quand change la tradition en sciences normales l homme de science doit r apprendre voir le monde autour de lui dans certaines situations famili res il doit apprendre voir de nouvelles formes Il faut bien entendu compter avec Nelson Goodman cf Mani re de faire des mondes et son approche d complex e du r el scientifique qui conduit cette tendance dans ses derniers retranchements Le monde selon Goodman est le produit d une construction Il est autant de mondes qu il y a de constructions Ces constructions incluent autant les montages scientifiques paradigmes que litt raires esth tiques politiques religieux Aucune d entre elles n a plus de l gitimit qu une autre rendre compte de la r alit en soi Et comme une anecdote vaut mieux qu un long discours n en soyons pas avares Elles font le sel de la p dagogie Nous parlions tout l heure d un certain orbe h lianthe que l gyptien voyait comme une divinit et l homme contemporain comme une toile Goodman qui l on demandait ironiquement si c tait l homme qui faisait les toiles sous entendu comme il faisait les dieux
465. utant qu il se fait des cheveux s angoisse Parce que ses cheveux sont ce que l homme poss de de plus lev sont ce qu il porte au del de soi ce qui le porte au del de lui Voyez Samson Samson le d garni chute avec ses cheveux a ne s invente pas On peut tenter de se colleter la th matique de la th ologie du Nom th ologie du non Tout se r duit en fin des fins prendre position pour l une ou l autre branche d une effarante alternative Est ce parce que Dieu n a pas de nom qu Il est insaisissable ou parce qu Il est insaisissable que Dieu ma pas de nom Voil l nigme primordiale qui se prolonge en ramifications se r verb re en une infinit d articles subsidiaires Si Dieu cr e la parole et cr e par la parole comment une telle parole peut elle venir l tre en 63 se cr ant elle m me d s lors qu elle est d j requise n cessit e par son apparition N est ce pas faire de la condition sa propre condition Comment penser une cause qui serait cause de soi tout en tant caus par rien d autre que soi La raison butte et la pens e rebute ces cavillations Autre embarras qui n est au fond qu une mani re diff rente de poser la question si Dieu cr e la parole et cr e par la parole de quelle conscience mane la parole qui cr e Dieu D aucune sans aucun doute si Dieu n est pas cr mais alors qu est ce que Dieu On saura gr saint Anselme de nous
466. ux du ciel et sur tout animal qui se meut sur la terre Gn 1 28 De l lection du peuple h breu Premi re Alliance Exode D une lection par suite d senclav e de la seule terre de Canaan du seul sang de David pour tre dilat e mancip e ouverte la faveur du christianisme toute la sph re humaine puis s cularis e par la m taphysique D o cet hapax ce topo exclusif aux soci t s chr tiennes Fracture qui ne se rencontre pas ou pas au m me degr au sein des autres religions incluses les autres religions du Livre L opposition Homme Animal d teint sur la mani re dont nous pensons la connaissance Nous dissocions les sciences 81 humaines des sciences de la nature L thologie est une science dure science naturelle psychologie sociologie et anthropologie sont elles des sciences humaines C est dire que l homme s octroie de m tre pas ou seulement partiellement intelligible par les lois qui d terminent st r otypent la conduite animale M me lorsque nous faisons de l homme un animal nous l en faisons par m taphore m tonymie et c est toujours comme animal part de tous les autres Hegel disait de l homme qu il se conduit comme une b te en col re mais une b te rationnelle capable de surseoir ses instincts pour tre reconnue comme un esprit Son drame est d appara tre sous les traits d un ramas d os et de visc res alors qu il se sa
467. v nement originaire respectivement le meurtre fondateur et la cosmogonie Le film Z xorciste conglobe ces deux aspects sc nique et redondant de la parole magique Pr cis ment que fait notre exorciste ou plus exactement quelle sc ne interpr te t il et dans quel r le lorsqu il expulse le d mon La sc ne de la crucifixion Symboliquement parlant un exorcisme n est jamais qu une remise en sc ne de la crucifixion ou du crucifiement pour les esprits chagrin le terme de Crucifixion ne s appliquant qu au Christ La 196 position du poss d riv sur son ch lit de bois renvoie d ailleurs celle du crucifi entrav physiquement il l est encore spirituellement par la capture du Nom Si l exorciste r p te ses mots infatigablement c est qu ils agissent par r currence qu ils se renforcent et se compl tent la mani re d autant de coups d impacts ass n s sans rel che sur les clous de la Croix Le pr tre enfonce le clou entamant plus profond ment chaque fois les forces du malin Encore et de nouveau pour que c de son emprise Cette parole efficiente causa rem est un lieu r current dans les mythologies Fat lux lit on dans la Gen se au commencement tait le Verbe L ap tre Jean n est pas en reste qui reconduit le sch me du logos cr ateur louverture de son propre vangile Au principe tait la parole la parole tait chez Dieu et la par
468. vement la paternit du calcul infinit simal la controverse d Elisha Gray Am ricain et d Alexander Bell Ecossais d origine Canadien d adoption 264 candidatant tous deux pour l invention du t l phone enfin l obstination des savantasses nommer chiffres arabes ce qu ils doivent aux Indiens C est comme signer son nom au bas d un livre crit par d autres de Shakespeare Dumas en passant par Moli re Poivre d Arvor Drucker les footballeurs ils y ont tous tremp Bonnes poires les inventeurs sont toujours pr ts se faire clipser par leurs usurpateurs Les premiers s oublient vite les seconds passent la post rit Cette pente qui est la n tre conc der m me r trospectivement ces d couvertes des figures plus renomm es que celles qui nous les devons s observe avec une fr quence telle qu on en a voulu faire une loi la loi d ponymie de Stiegler Cette loi stipule qu une d couverte scientifique n est que marginalement nomm e d apr s son concepteur original tandis que certains grands esprits paraissent accumuler les d couvertes Aussi Stephen Stiegler tout en pr tant son nom la loi en question n aura t il pas manqu de perspicacit en l attribuant quelqu un d autre Deux types de qualit s per ues concurremment o l intellect suppl e aux faits d observation W O Quine Notre propos se satisfait d un se
469. voix philharmonique fut galement tent e La musique galement transcende le donn culturel elle galement dispose de sa syntaxe sa ponctuation ses tons ses variations d une richesse infinie En cela se voulait elle langage universel des motions de m me que la couleur est le langage des anges et la lumi re celui des cath drales toute poque elle fut th oris e reparaissant de mani re sporadique Elle le serait un temps par Frege avant qu il n y renonce pour sacrifier au formalisme symbolique de la logique moderne Chez Kant ce serait l art De fait le jugement esth tique tant par lui dot d une universalit subjective il devenait le fondement putatif d une communication sans la parole Aucun de ces auteurs n obtint de r sultat probant Instruite de ces checs les relayant directement de cette qu te trans s culaire la 154 linguistique devait radicalement changer la donne Il s agirait d s lors moins de reconstituer que d inventer le Verbe cum nique Les tentatives pour recouvrer par l artifice l tat pr bab lien de la culture et du langage humain ont t pl thoriques au cours du XX si cle Les candidats n ont pas manqu Bien qu leur tour ils aient unanimement failli Il y eut bien s r l esp ranto une langue agglutinante et simplifi e con ue en 1887 par Zamenhof alias Doktoro Esperanto Docteur qui esp re fond e devenir Zingvo Internacia L
470. vre des Morts ou Livre de sortir au jour chapitre 175 386 Nous nous relevons de fourvoiements pass s en adoptant des perspectives toujours plus proches de l intuition des origines Comme s il fallait le grand d tour du formalisme scientifique pour en revenir au point de d part ce bref essai ne fait pas autre chose Comme si les sciences ne permettaient jamais que de fonder rationnellement cela que nous savions d j intuitivement Fournir des justifications aux donn es imm diates de la conscience Bergson qui seraient finalement des v rit s ultimes non des obstacles pist mologiques Bachelard peut tre alors ne f mes nous jamais plus savants qu avant l apparition des sciences Ces v rit s que les sciences red couvrent par d autres chemins les sciences ne les atteindraient pas sans esquisser son contingent d impairs Des pas de clerc pour nous en loigner Provisoirement Le r sultat vient en son temps Et les temps changent Temps des r formes Venu celui de r former le temps Tant l chelle de Planck qu celle de l univers Est il seulement possible la lumi re des derni res th ories cosmologiques de ne plus croire en P ternel retour La projection du temps sur une trame lin aire n est plus soluble dans les th ories quantiques de la gravitation Physique quantique et relativit ne sauraient tre concili es et surmont es les carences du mod le standard sans qu
471. ythe L itin raire intellectuel du dolichoc phale devait inexorablement passer la casserole finir en eau de boudin La qu te d une langue universelle n tait pas morte pour autant Pas pour si peu Le PIE n tait pas de ces parenth ses referm es l encan Elle prit seulement d autres visages Des r surgences il y en aura toujours Il y eut toujours reverser 167 dans la Fontaine Souhait le myst rieux Vattan Synth se g om trique de l univers vivant il s agissait d une sorte d alphabet platonicien hi roglyphique que l on verrait bient t s inscrire dans la l gende au b n fice du t moignage fictif de saint Yves d Alveydre Foyer mythologique des Seigneurs de ce Monde et de la Synarchie la cit d Agartha Mu Atlantide d clinaison du sch me imm morial de la terre creuse rassemble les grands sages qui tudient l ensemble des langues numineuses pour parvenir ce langage universel des formes Le r ve ou le cauchemar d une langue unique monolinguisme ne date donc pas d hier Ce n est pas demain la veille qu on en viendra bout Toutefois l o ses pr curseurs ont lamentablement chou l ignominieux globish pourrait bien r ussir Il prolif re S instille Bruisse au caf Nous l employons d j ON NE DIT PLUS Mass 24h sur 24 sans arr t Non stop Accaparer monopoliser Truster Admirateurs Groopies

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