Tome 1 - Préambule 2, deuxième partie : Lectures
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1. remotive les conventions st r otyp es La figuralit intertextuelle devient un instrument heuristique pour tracer le lieu des sens d une rencontre lorsque l on sait par t moignage qu il y a eu rencontre c est dire dans notre m taphore lecture ae et lorsqu on ne dispose pas d un t moignage pour formuler une hypoth se de lieu intertex tuel des sens un air de figure comme nous venons de voir l air de famille en criture 331 Notre trac des figures et hyper fiqure de WH en premi re partie a le caract re d un sch me labor partir du texte et pourtant suffisamment distanc de lui pour chap per aux d fenses qu il a dress es contre l indiscr tion Les st r otypes font partie de ces d fenses L analyse figurale mancipe le regard en cr ant une situation qui prend re bours les d fenses du discours les faisant signifier autrement que dans leur sens st r otyp C est ce qu ont produit notre sens l analyse du discours dialectal et celle du retrait de la main travers la vitre Ce genre de st r otypes r activ s en figure nous permettra de relire le rapport de WH certains textes d j fr quent s par la critique des sources cf infra chapitre 4 A chapitres 6 et 8 et de rep rer d autres sour ces certaines parmi les textes connus d Emily Bront chapi tres 4 By 5 9 et 10 et une source possible chapitre 7 sous la forme d un texte pour lequel nous ne disposons pas de t2. de ce que nous appellerons la transformation cf infra p 446 Watch the transforming power crit R Wellek ae Nous pr sentons ainsi face 4 WH successivement 336 une fiction de magazine ch 4 A une fiction difiante du R v rend Bront ch 4 B cing fictions de Scott avec en incise une de Maturin fictions topo nationalistes avec pour quatre d entre elles la figure commune de la Guerre Civile ch 5 8 une fiction m lodrame id ologique de Bulwer ch 9 et 10 Nous avons d renoncer inclure les pages crites sur une biographie de Scott qui se trouvait au Presbyt re 16 Un d nominateur commun ces textes une exception pr s est la pr sence et la pertinence d une composante irlan daise qui contribue y structurer l image de l int riorit nonciatrice de ce que nous avons appel l Isoloir divisible Dans cette coul e Byron a t nous le regrettons mais avons d nous y r signer le parent pauvre Nous nous en expliquons en route face Manfred Ou plut t car il nous tourne le dos face son dernier soleil couchant qu il re garde mais Manfred est un Penistone Crags sans caverne
3. t dans un premier stade nous mena en rupture de strat gie sur une vraie fausse piste fertile Nous vimes comme une source de WH un long texte de prose de Cole ridge le p riodique The Friend d ailleurs non repr sent dans ce qui nous est parvenu de la biblioth que des Bront Ce que nous avions d gag n tait pas en r alit une source il nous fallut du temps pour le comprendre cf supra Wellek mais un lambeau d un champ litt raire et pist mique histo riquement pertinent entre autres pour WH le champ de la didactique romantique de 1 Un dont expos en Troisi me Par tie Par contre dans le ressac de la d sillusion une source apparut chez un Scott ignor ou n glig de tous parce que texte litt rairement pauvre une rivi re de clich s mais topologiquement riche et il nous fallut 14 encore un certain temps pour le comprendre car plus de 150 ans de d rive des mentalit s s interposent Par dessus le march le texte de Scott d signait l Irlande patrie d origine du R v rend Bron t et c est ainsi que nous nous trouv mes avec sur les bras l encombrant b b irlandais sous le manteau R flexion faite l enfant n tait pas vraiment d plac la parution de WH le roman pour un critique britannique voquait avant tout i A i 4 2 j 14 une fiction irlandaise et une fiction cossaise Ceci tant Scott devenait une plaque tournante ou vrant sur des textes o le facteur top
4. 326 Deuxi me Partie gt BE UR 3243 PREAMBULE Notre deuxi me recherche a t intertextuelle Nous avons d abord interrog le discours des sources de WH L l objet est rou un degr second Le Mode d Emploi de WH tabli par Charlotte Bront proclame au moins en apparence une criture vierge de sources litt raires from no model but the vision of his meditations Preface 4l cf infra p 466 En m me temps elle d signe loquemment comme source v ritable de WH l exp rience imaginative du cadre de vie de l auteur cette exp rience est doublement d sign e comme Sau vage par la nature du lieu et par la facult invoqu e l imagination La revendication de cr ation pure est en accord avec les r alismes du 19e si cle l id e est implicite qu une oeuvre est authentique dans la mesure o elle s inspire direc tement d une r alit ext rieure ou int rieure plut t que d un texte ant rieur Le d ni de source litt raire a videmment fait long feu Depuis que le roman est devenu un classique et un classi que r put nigmatique le d ni stimule en fait l enqu te Il a m me pu s inverser r cemment sur le mode humoristique en suggestion tr s injustifi e de plagiat cf infra p 339 Mais m me 14 o les parall lismes litt raux produits ont t nombreux et parfois convaincants essentiellement chez Scott l le cadre rituellement limit de la d marche de rec
5. aires que l on produit pour lui la consommation r elle qu il en fait dans ses groupes ou dans ses unit s est loin d tre simple Elle est m me l inverse de la simplicit Appel et consommation sont rou s Ils impliquent c t re cyclage par des sch mes territoriaux d une grande complexit et d une grande pr cision La consommation est toujours figu r e imposant l objet un fort indice fictif Et par un second retour ce ph nom ne lui m me est pris en compte par les manipulations de masses qui ont int r t se r gler sur lui Sur tous ces points WH t moigne en amont comme en aval et ce n est pas le moindre service que nous rende ce beau et grand texte Nous dirons que WH op re un d placement vers de nouvelles repr sentations et par l un sauvetage en esth tique et en id ologie de certaines intensit s topologiques qui allaient bient t cesser d tre ressenties ou per ues sur leur propre terrain Nous concevons le ph nom ne de la Source lit t raire comme un D placement un processus o le crit re d im portance signifiante est la capacit du texte faussement dit r cepteur inscrire la trace du glissement op r C est ce que nous dit l expression trahir l influence si l on revient au sens de tirer L est notre id e directrice pour cette seconde partie le ph nom ne intertextuel nomm Source est un d placement Ce qui compte est la figure de traction rep rable partir
6. cas de la fabulation gondalienne vient s ajouter l incertitude m me de ces donn es dans l ignorance o nous sommes du contenu des r cits de prose disparus qui fixaient cette fabulation s il faut en croire les Bulletins anniversaires LA Il est signifi catif que la formulation la plus nette d un sc nario de la geste Gondal Gaaldine nous parvienne non pas par un po me mais par un passage du Bulletin de 1845 dont les donn es se trouvent recouper celles d une des sources romanesques possi bles de WH cf infra p 663 WH comme chacun des po mes du m me auteur cultive l nigme sur ses liens avec ses textes cousins et voisins La diff rence est que le roman se livre 4 cet exercice sur 34 chapitres Sur cette longueur continue des contraintes d ex 329 pression ou de syntaxe narrative apparaissent qui prennent du sens lorsqu on les confronte avec des structures narratives pertinentes c est dire en premi re approximation galement continues et de longueur suffisante S il est une ontologie du secret 3 il en est aussi une topologie Il lui arrive de s amincir aux jointures ou aux points d tirement ou de ne pas tenir la longueur m me pour un texte aussi brid cercl que l est WH Du texte bien gard lui aussi l on peut dire qui gardera les gardiens La m me tournure de pr sentation appara t dans le r cit du visiteur Lockwood pour la chambre l alc ve que sous la plume du R v re
7. cret et une contrainte de production de signes de reconnais sance Dans le cas d un rendez vous en un lieu public de deux personnes qui ne se sont jamais vues la reconnaissance s op re en r gle g n rale non pas partir de signes excen triques mais bien de signes d banalis s par et pour la con vention de rencontre disons partir de st r otypes mis en condition d marche objet port etc Dans le cas qui nous concerne la recherche des sources la sc ne de rencontre com porte un troisi me r le celui du chercheur de sources figu rant un Indiscret qui aurait eu acc s aux termes de la conven tion ou le penserait titre d hypoth se v rifier par le d roulement de la rencontre Notre analogie suppose qu il y ait pr sence entre des textes d une contrainte ici m taphorique la produc tion de signes de reconnaissance En termes de th orie de l intertextualit cette contrainte peut tre comprise comme les conventions ou les codes sur la base desquels s op re n cessairement la production de sens Dans l exemple pris d un recoupement entre les textes de deux des soeurs Bront et un texte de leur p re la contrainte toujours m tapho rique int rioris e peut tre comprise en termes de familia rit intertextuelle qui serait une sous cat gorie du fonc tionnement des conventions en intertextualit Le ph nom ne figural en levant le niveau d organi sation du champ crit
8. gnants They belong under the category of accident not to species or proprium or any other category It cannot be said that the large number of parallels adds to the strength of the case A case unsupported by testimony is as strong as it can be made by the argument from sign at Nous proposerons qu il peut y avoir signe par d pla cement des crit res d identification Le texte qui se prot ge contre une identification de son nonciation ce qui n tait pas le cas pour Shakespeare en neutralisant son nonc sous cet angle par la voie des st r otypes peut recr er ailleurs l accident du signe identificateur dans la configuration m me des st r otypes Dans la figure promue la puissance d une contrainte de sens m me les st r otypes prennent valeur logique d accident A notre sens cette voie permet de surmonter l apo rie du Tout ou Rien qui gr ve le projet heuristique face tout objet culturel d acc s difficile Fe comme peut l tre un texte secret au m me titre qu un territoire secret Si dans l objet culturel nigmatique les st r otypes font partie du dispositif structurant le secret s ils en sont m me le lieu privil gi ils sont aussi le lieu possible de ce que nous avons appel la Rencontre Dans la mesure o l analyse figurale de l objet atteint un niveau structurant l herm neu tique peut alors chapper au Cercle Nos principes pr sidant l identification des con figurations pert
9. herche des sources et du discours sur elles a vou ces rapprochements 4 l insignifiance au regard de la complexit de WH Par ailleurs l int r t port au ph nom ne Gondal c est dire l activit ludique et litt raire persistante men e conjointement et confidentiellement par Emily et Anne Bront et les grilles de lecture des po mes d Emily propos es sur cette base ont orient une bonne partie du discours in tertextuel vers la voie d une gen se de WH trouver dans PEEN an ui 2 l criture ant rieure de l auteur Certes le trac de cette gen se tablissait l uni t de l oeuvre et du coup mettait pratiquement un terme aux sp culations attribuant WH une autre main que celle d Emily a Mais il n clairait pas le roman en tant que tel Les po mes sont 4 la fois trop proches de WH par un style et par un pro pos de secret et trop loign s du discours romanesque pour que le rapprochement pit produire le relief souhaitable propre mettre le roman en perspective et en analyse Les po mes et l activit ludique gondalienne cons tituent pour WH des marqueurs th matiques et des indices pr cieux cf supra p 323 infra pp 473 478 Ils ne consti tuent pas des sources C est qu eux m mes sont aussi le r sul tat d un geste de redivision de soi et le geste s y crit sous un handicap suppl mentaire pour l interpr tation le discontinu et l ellipse de leurs donn es Dans le
10. inentes ont t conform ment la figure la pr sence d un discours sur l identit marqu par des s mes de redivision la pr sence de structures de sym trie par bi partition avec mise en relief du trait central Pratiquement notre recherche fut en allers et re tours entre la figure telle qu elle se constituait dans notre esprit et les sources hypoth tiques puis les champs Notre strat gie fut de lire la fois des textes d laiss s par nos pr d cesseurs bien que certainement lus par les Bront cette entit familiale artificielle certes mais m thodologi quement utile os et des textes lus et relus par la critique et d sign s par elle comme sources probables ou possibles de WH afin d y prouver notre diff rence d appr ciation La partie d cisive de notre enqu te s est faite Haworth Il y a tout de m me au Mus e Biblioth que du Presby t re avec vue sur les tomhes les touristes et m me la lande une bonne trentaine de volumes dont on peut raisonnablement tenir pour authentiques les inscriptions manuscrites d poque qui les d signent comme propri t d un des enfants Bront ou de leurs parents Nous les avons lus et avons laiss venir nous sans id e pr con ue autre qu un vif int r t pour l es pace et les espaces graphiques une configuration de perti nences intertextuelles majeures pour WH Dans ce travail prit corps le concept d embl mati que qui mal interpr
11. moignage de lecture R Wellek met en garde l tudiant inexp riment et le chercheur irr fl chi contre l illusion de source produite par un fourmillement d analogies entre deux textes dont au cune ne serait probante en soi Forty noughts still make nought ei En recherche de sources comme en math matiques 40 fois z ro font toujours z ro Et d num rer parmi les analo gies trompeuses clich s stereotyped metaphors similarities induced by a common theme La force de dissuasion des 40 z ros est toutefois remise en question si l on admet aussi avec R Wellek et comment ne pas l admettre que l on ne compare valablement que des totalit s des configurations two wholes two configurations 2n Deux configurations comparables peuvent fort bien tre compos es de 40 st r otypes individuel lement non probants si une situation figurale vient autori ser la comparaison et r activer les st r otypes Dans son Enqu te sur les crit res d tablissement des sources Hardin Craig remarque que la seule identit des noms des d mons entre le texte de King Lear et celui de la 332 diatribe antipapiste de Harsnet suffit aux yeux de tous pour tablir qu il y a source parce que les signifiants concern s sont extr mement particularis s en l occurrence des noms propres et en s quence li e Dans la terminologie de la Topique XO d Aristote H Craig formule ainsi le statut de ces indices de source contrai
12. nd Bront cf infra p 414 gale ment dans une sc ne de visite pour l int rieur d une chau mi re irlandaise o va se d rouler la veill e d une morte alors encore vivante qui porte le m me pr nom que sa m re Disons que le grand texte secret a baiss sa garde pendant quelques secondes et que c est au lecteur de ne pas tre inat tentif ce moment Sauf consid rer The whole furniture consisted of Peat la tournure en question comme un st r o type un passe partout et donc une co ncidence a insigni fiante malgr le parall lisme des contextes Nos lecteurs en jugeront in situ au vu du parall le Mais plus largement un passe partout c est aussi une clef si la question est celle typiquement topologique d estimer s il y a pr sence ou absence d une serrure dans l emplacement concern Et pour en d cider nous tiendrons compte par exemple de la pr sence dans Agnes Grey le r cit jumeau de WH d un autre st r otype in the last stage of consumption cf infra p 405 note 88 l encore dans un r cit de visite qui a lui aussi sa contre partie litt rale dans le m me texte du R v rend Bront Un st r otype n est pas n cessairement de valeur heuristique z ro pour l tablissement d un rapport de source ni non plus pour l valuation litt raire de ce rapport C est le cas semblerait il particuli rement pour 330 les situations combinant une volont de discr tion voire de se
13. ologique toujours tait important sur un axe reliant localit nationalit classe et personne Tous ces textes sont litt rairement inf rieurs voire tr s inf rieurs WH Ils n en sont pourtant pas indi gnes pr cis ment parce qu ils impliquent voire m me mobili sent un fonds topologique qui d passe largement en complexit leur r alisation litt raire telle qu elle est per ue aujourd hui du moins C est l effacement de ce fonds dans le public cultiv qui a fait r trograder un rang n gligeable des auteurs tr s appr ci s de ce public au d but du 19e si cle ainsi le po te Scott Et pourtant au moment m me o Scott crit des vers de mirliton le discours comme d sir de repr senter c est dire le mirliton est topologiquement voire topiquement riche dont exemple cf infra p 469 dans Rokeby le d placement des branches fr lant un visage qui dit l identit double irlando anglaise Au premier regard certains de ces textes courent le risque d tre assimil s des formes de la sous litt rature d aujourd hui qui ne sont pourtant pr cis ment qu une version d grad e non consciente de ces sch mes topologiques anciens 335 Le rapport WH en l occurrence lave les regards au b n fice g n ral y compris au b n fice du roman d Emily Bront selon nous Nous entendons bien d ailleurs que si le public de masse aujourd hui accepte voire m me appelle les formes rudiment
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