Mode de vie traditionnels et modernisme dans l`habitat en Guyane
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1. besoins d aujourd hui 2 Avanc es difficiles de l hygi ne C Apprentissage de nouveaux modes de vie entre traditions et modernisme 1 Apprentissages techniques indispensables 2 Appropriation d un nouvel habitat CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction INTRODUCTION La Guyane est un des quatre D partements d Outre Mer fran ais Petit bout de France incrust dans le continent sud am ricain elle est terre de m tissage Ce territoire qui accueille en effet des populations plus qu h t rog nes est couvert pr s de 90 par la for t amazonienne C est donc sur le littoral que se concentre tout naturellement la grande majorit des habitants de ce DOM et en particulier dans les trois grandes villes que sont Cayenne Kourou et Saint Laurent du Maroni la pr fecture la ville du centre spatiale et la sous pr fecture Les Cr oles sont les plus nombreux sur la c te qui est aussi le lieu de r sidence privil gi des m tropolitains qu ils soient repr sentants de l Etat ou scientifiques et des autres occidentaux Les habitants de l int rieur sont beaucoup moins nombreux ce sont en majorit des Am rindiens populations autochtones et des Noirs Marrons descendants d esclaves africains enfuis des plantations de la c te Mais depuis les ann es 70 et le Plan Vert des communaut s H mongs venant d Asie se sont install s dans la for t plus ou moins bien a2. cons quences Il ne s agit l que de quelques probl mes cit s titre d exemple il en est sans doute d autres aussi importants qui n ont pu tre int gr ce travail Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction 25 BIBLIOGRAPHIE 1 10 11 12 Construire en bois de Guyane Cayenne CAUE Guyane 1986 Cycles migratoires et habitats spontan s dans la Cara be Rapport de recherche 1988 Hublin Anne Paris 1989 Du bidonville au logement social L acc s des immigr s haitiens l habitat en Guyane fran aise Gallibour Eric Projet PIR Ville Laboratoire de sociologie de la sant Universit de Bordeaux ll 1995 Etude pour un habitat adapt aux sites isol s de Guyane Brasselet Franck Chevalier Yves Joseph Jean Pierre Aubert Carol Cayenne CAUE Guyane et DDE Guyane 1996 Guide sur la climatisation naturelle de l habitat en climat tropical humide Tome 1 M thodologie de prise en compte des param tres climatiques dans l habitat et conseils pratiques Paris CSTB 1992 Guyane 1997 tat des lieux et propositions Rapport Monsieur le Secr taire d Etat l Outre Mer Merle Jean Fran ois oct 1997 Guyane la subdi du fleuve Equipement magazine n 118 oct 2000 Habiter la ville outre mer Europandom concours international d architecture 2000 Kourou Bilan Diagnostic Pr DSQ Groupe Huit Minist re de la ville R gion Guyane Ville
3. de Kourou mars 1991 La communaut Arawak de Sainte Rose de Lima Commune de Matoury Situation actuelle et perspective Grenand Pierre et al Cayenne centre ORSTOM pour le compte de la DDE Guyane 1981 La France d Outre mer Girbas Jean G o n 282 ao t 2002 Les logements dans les D partements d Outre Mer Rapport au Premier ministre Bertile Wilfrid Paris La Documentation Fran aise coll Les rapports officiels mars 1984 Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction 26 13 Les territoires de l exclusion volume Il Atlas lle de Cayenne Saint Laurent du Maroni Etude urbaine et socio conomique des ph nom nes de l habitat informel sur le littoral de Guyane Aubert Carol et al Minist re de l Equipement des Transports et du logement DDE Guyane oct 1998 14 Logement et habitat en Guyane fran aise bibliographie 1948 2001 Emmanuel De Lescure avec la collaboration de Elkana Joseph et Fran oise Porchet 2002 15 Patrimoine r gional et am nagement rural en Guyane fran aise Ch rubini Bernard Les Cahiers d Outre Mer n 164 1998 16 Pratiques sociales et territoires Actes du s minaire les de la R union du 26 au 28 mars 1997 DDE D l gation R gionale Interminist rielle la Ville CAUE 17 Vouloir la ville Du business la citoyennet en Guyane Fran aise R ginensi Catherine d De l Esp rou cole d architecture Languedoc Roussill
4. de la base spatiale s est tabli sur un site mar cageux et fr quemment inond o les migrants continuent de s installer Ce village principalement Saramaca ne poss dait aucun quipement en 1991 date d un certain Bilan Diagostic Pr DSQ D veloppement social des quartiers Les r seaux d eau et d lectricit taient plus que sommaires et surtout il n y avait pas de syst mes de drainage des eaux de pluie et d vacuation des eaux us es Les maisons construites par les habitants eux m mes taient sur pilotis La forte occupation des sols n emp chait pas que l espace ext rieur soit bien entretenu par la population qui en avait fait le lieu du lien social Mais la plupart des actifs taient au ch mage Sans travail ayant perdu l appui de son clan et ayant droit des aides seulement si tous ses papiers sont en ordre l habitant de ce quartier de Kourou est un peu d s uvr La pouss e de la petite d linquance et de la toxicomanie sont deux cons quences graves de cette situation Le probl me est quasiment le m me dans le village am rindien de Kourou Ces communaut s se retrouvent entre elles face la masse des autres habitants de la ville Et bien que les nouveaux migrants s installent dans le village am rindien ou Saramaca rejoignant ainsi des gens de la m me origine qu eux les organisations claniques sont vraiment mises mal puisque ne sont pr sent Kourou que quelques membres des clans les autres
5. famille Mais la difficult principale de ce genre de programme r side dans Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction 23 les pi ces fournir pour la constitution d un dossier de demande La fiche familiale d tat civil par exemple ne peut pas toujours tre fournie beaucoup n ont pas de papier on trouve aussi fr quemment des erreurs de noms des livrets de famille en double dans les cas de bigamie etc Dans une Etude pour un habitat adapt aux sites isol s de Guyane r alis e pour le CAUE et de la DDE il est propos d all ger les dossiers ce qui semble pouvoir acc l rer la mise en uvre des programmes les populations sont souvent en attente depuis plusieurs ann es cause de ces difficult s de constitution des dossiers L autoconstruction et l autogestion toutes deux encadr es et subventionn es paraissent tre des solutions adapt es aux populations am rindiennes et noires marrones Ces aides correspondent bien leurs mentalit s et leurs cultures l homme doit tre le b tisseur de sa maison Elles r duisent aussi le ph nom ne de l assistanat li la notion de logement cadeau Pour que les objectifs de ces programmes soient atteints il faut s assurer que le contrat sera rempli c est dire que le futur habitant terminera les travaux Mais bien qu il n acc de la propri t que lorsque le chantier est fini et apr s une dizaine d ann es d occu
6. jeunes membres instruits Ces formations existent donc en parall le du pouvoir coutumier ce qui peut engendrer des situations difficiles puisque fr quemment leurs pr sidents essayent de prendre la place du chef du clan Dans certaines communaut s les deux pouvoirs coexistent parfaitement s tant r parti pr alablement les t ches Parfois l association se fait dans l organisation clanique le chef du village devient alors pr sident de l association Chez les Noirs Marrons la situation est moins probl matique L Etat reconna t les institutions traditionnelles ou tout du moins l autorit du chef de clan que lon appelle aujourd hui le capitaine Quant l organisation spatiale depuis quelques ann es on tient enfin compte de l importance des clans dans les programmes d am nagement aussi bien dans des villages isol s qu en ville o les populations sont encore plus fragilis es Ainsi Sainte Rose de Lima dans une communaut d Indiens Arawak qui poss de trois groupes familiaux c est en conservant la r partition de l espace que le centre ORSTOM Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre Mer et le DDE envisagent en 1981de r am nager le village On peut esp rer que ces volutions dans la r flexion qui concerne ces populations en difficult vont permettre de sauver les cadres les plus importants de leurs organisations sociales et spatiales sans rejeter totalement les apports de l influence dite occide
7. l h ritage d une poque o tout le village occupait une seule case ronde les familles se r partissant l espace Beaucoup d unit s villageoises ne comptent encore aujourd hui qu une famille largie Traditionnellement chaque village est administr par un chef le tamusi second par l empatakai C est le chef qui est sens fonder le village et l organiser mais il ne fait souvent que conseiller car chez les Wanapa tous les hommes sont gaux Les villages am rindiens sont peu stables et ont souvent tendance se fractionner Semi nomades ils se d placent en g n ral tous les six ou sept ans Les causes de l abandon du site initial peuvent tre multiples puisement des terres agricoles qui entourent le village les abattis d c s ou maladies trop fr quentes m sentente de membres du village La rivi re est un l ment tr s important dans un village am rindien c est l o l on se lave o l on p che c est la seule voie de circulation et permet donc aussi l change avec les autres villages du voisinage Ce rapport la rivi re est le m me chez les Noirs Marrons Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction 7 2 Chez les Noirs Marrons Les Noirs Marrons issus de populations africaines tr s diverses n ont pas reconstitu leurs formes ant rieures de culture Ils sont l origine de v ritables cr ations sociales fond es sur l amalgame de traits culturels africai
8. rences entre Am rindiens et Noirs Marrons Mais le fond des probl mes reste semblable du fait des influences que ces communaut s ont eu l une sur l autre pendant des centaines d ann es de leur isolement commun et surtout en raison des r actions assez proches face la confrontation brutale avec le mode de vie occidentale S il para t donc n cessaire de dissocier les modes d intervention selon la communaut concern e la d marche doit rester la m me sensibiliser les populations la r solution des probl mes engendr s par la modernit qui influe irr m diablement sur leurs modes de vie et d habiter De nombreuses questions relatives aux modes d habiter et au modernisme en Guyane restent explorer Qu en estil des autres communaut s qui se partagent ce territoire avec les Am rindiens et les Noirs Marrons Comment r soudre les difficult s de transport Comment former une main d uvre qui existe mais qui manque de techniciens qualifi s Quelles sont les cons quences sur l environnement de l approvisionnement de tous en eau courante et en lectricit des probl mes pos s par la rar faction des mat riaux de construction traditionnels dont le wa ou encore des propositions de constructions massives en bois de Guyane La question du foncier m ritait aussi d tre soulev e plus amplement la division en parcelles distinctes d un espace consid r comme appartenant un groupe semble ainsi avoir de tr s lourdes
9. une surtoiture de bardeaux sur celle ci apporte les qualit s thermiques phoniques et esth tiques qui manque la t le tout en conservant l image de modernit r clam e par beaucoup L tanch it est alors assur e par la t le on n est donc pas oblig d observer les r gles d une couverture en bardeaux c est dire 40 45 d inclinaison ce qui implique une volum trie plus importante et une triple paisseur et donc une charpente plus lourde et plus importante Cette solution offre l avantage d une production locale ce qui n est pas le cas des plaques de contreplaqu qui r sistent mal aux attaques des insectes et de l humidit en plus d un transport mal ais En bref ce combin t le bardeaux a tous les avantages de la toiture en bardeaux tout en tant moins ch re et plus l g re elle pr sente aussi de meilleures performances qu une sous toiture ou un faux plafond L exemple de la charpente montre bien que certains compromis peuvent tre tout fait b n fiques Dans un territoire o les transports restent difficiles les solutions qui paraissent les plus videntes sont d utiliser des modes de construire les plus adapt s possibles un approvisionnement quasi exclusivement local En g n ral le bois est un mat riau rejet par les habitants car il tra ne derri re lui l image d un habitat m diocre Pourtant s il est trait et utilis convenablement il poss de de nombreuses qualit s Un bo
10. Plan Urbanisme Construction Architecture ATELIER DE SOCIOLOGIE Modes de vie traditionnels et modernisme dans l habitat en Guyane octobre 2002 Jeanne Bianchi Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction SOMMAIRE INTRODUCTION I MODES D HABITER TRADITIONNELS A Organisations sociales et spatiales 1 Chez les Am rindiens 2 Chez les Noirs Marrons 3 Rapport collectif la terre B La maison technique de construction et usages 1 Organisation int rieure et usage du b ti 2 Techniques de constructions traditionnelles I MODERNISME ET EVOLUTION DES MODES D HABITER A D sorganisation spatiale et d structuration sociale 1 Confrontation brutale avec la civilisation occidentale 2 Transformation du cadre de vie 3 La ville attirance et d pendance B La maison volution des techniques et des usages 1 Modernisme dans la construction de logement 2 Nouvelles techniques et probl mes qui en d coulent Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction Ill SYNCRETISME ENTRE TRADITIONS ET MODERNITE A Restructuration sociale et spatiale 1 Essai de conservation d une forme d organisation sociale adapt e la modernit 2 Sauvegarde du lien social B Adaptation des techniques de construction aux modes d habiter actuels 1 Recherche de mat riaux et de techniques adapt s aux
11. a journ e en particulier lapr s midi et socialement indispensables la vie sociale des habitants En ville une chose est trop souvent oubli e par les d cideurs lors du r am nagement d un quartier d habitations spontan es par exemple ce sont les espaces verts Les populations noires marronnes et am rindiennes habitu es vivre dans la nature sont perturb es par son absence dans leurs quartiers Les espaces verts sont des lieux de socialisation indispensables pour ces communaut s d j fragilis es par le changement total du cadre de vie Ils permettent aussi l a ration indispensable ces quartiers tr s souvent surpeupl s L importance des espaces communautaires est donc aujourd hui reconnue Par leur conservation ou leur remise en place on peut esp rer la p rennisation des liens sociaux et d une organisation sociale encore le plus possible traditionnelle tout en tant adapt e aux modes de vie d aujourd hui B Adaptation des techniques de construction aux modes d habiter actuels 1 Recherche de mat riaux et de techniques adapt s aux besoins d aujourd hui La question la plus importante est celle du v ritable confort et non de l image de celui ci colport e entre autres par la t l vision En milieu tropical humide les maisons ferm es avec un syst me de ventilation insuffisant et non climatis es ne sont absolument pas confortables vivre Si on y ajoute un toit en t le cela devient m me insupportable E
12. c tout d abord les modes d habiter traditionnels qui taient adapt s au climat et aux modes de vie qui y taient fortement li s Cette premi re partie est trait e au pr sent de l indicatif pour une question de clart Bien souvent ces modes d habiter ont beaucoup volu vers une uniformisation pas toujours b n fique c est ce que nous tudierons dans un deuxi me temps Cette transformation de l habitat et donc des modes de vie doit beaucoup au modernisme c est dire au d sir de modernit des Guyanais eux m me mais aussi de l administration fran aise qui esp re d velopper le d partement par des op rations et des exp riences plus ou moins heureuses Nous essayerons enfin de voir les solutions propos es plus coh rentes qui apparaissent depuis une quinzaine d ann es il faut arriver concilier demande de modernit r el confort et conservation d un minimum de cadres traditionnels pour viter la perte brusque de tous les rep res le tout accompagn par un apprentissage de nouveaux modes de vie et d habiter issus du mariage de la tradition et de la modernit Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction 6 1 MODES D HABITER TRADITIONNELS Organisations sociales et spatiales 1 Chez les Am rindiens Les Am rindiens sont les premiers habitants de Guyane les colons en arrivant les ont repouss s vers l int rieur des terres o ils sont encore Cette population n
13. ccueillies par les populations Am rindiennes et noires marronnes Ces derni res habitent traditionnellement le long des fleuves et de plus en plus le long des routes Beaucoup attir s par la perspective d un salaire et d une vie meilleure s en vont vers la ville Cette migration peut tre temporaire quelques mois dans l ann e mais bien souvent elle est d finitive Cet afflux de population dans les centres urbains du littoral vient grossir les rangs des sous locataires de logements minuscules et souvent insalubres et dans le pire des cas des habitants des bidonvilles Ces populations am rindiennes et noires marronnes qu elles soient parties pour la ville ou rest es dans la for t sont les plus vuln rables Leurs modes de vie traditionnels sont en pleine volution vers une modernisation et une occidentalisation de plus en plus pouss es Dans ce ph nom ne le b ti occupe une place de choix Il est tout la fois cause et cons quence de la transformation du mode de vie Cons quence par exemple d une mon tarisation trop rapide de soci t s qui n y taient pas du tout pr par es et qui n avaient jusqu il y a peu quasiment aucun contact avec l conomie de march cons quence aussi du fort d sir de calquer le mode de vie occidentale Et en m me temps cause parce que partiellement responsable du bouleversement de l organisation spatiale de la disparition des cadres sociaux traditionnels du changement d
14. cipaux mots clefs de cette tude De nouveaux modes de vie de construire d habiter ne peuvent tre sainement accept s que par une volution lente ce qui nest pas du tout le cas ici ou par un apprentissage encadr L encadrement est quasiment obligatoire lorsqu il s agit de techniques de mat riaux d inventions et de toute autre chose venant de l occident mais souvent l adaptation se fait sans aide ext rieure et de fa on tr s inventive Le passage d un mode de vie l autre Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction 22 peut ainsi se faire en douceur sans l apport d un encadrement l apprentissage se fait alors spontan ment mais tr s souvent le besoin s en fait sentir Les sanitaires et les fosses septiques par exemple se rencontrent de plus en plus dans des communaut s qui parfois ne connaissaient m me pas le syst me des feuillets Pour qu ils soient utilis s et entretenus on doit mettre leur disposition une sorte de mode d emploi lors de l installation Ce mode d emploi peut m me prendre la forme de cours Dans le cas du b ton qui fait partie des requ tes les plus fr quentes la fabrication n est pas vidente Beaucoup en font avec des dosages approximatifs ce qui peut alt rer consid rablement sa durabilit L aussi il faut une transmission des connaissances techniques Inculquer la notion d entretien est un important d fi pour l administration Les N
15. e Territoire de l Inini cr e en 1930 cet espace b n ficiait d une grande autonomie dans le sens o ayant plut t un statut de protectorat il n avait pas appliquer les lois fran aises Les villages de l int rieur ont donc longtemps b n fici d une ind pendance de fait A partir de cette date un d cret divise la zones en communes Le but de cette d cision gouvernementale est l assimilation de la population l Etat nation et le d veloppement de la r gion par l agriculture l exploitation foresti re et le tourisme diffus Les cons quences les plus directes en furent l incorporation dans le syst me d Etat civil la non reconnaissance du syst me matrilin aire et des droits de propri t l individualisation juridique C est une int gration forc e dans la soci t occidentale L implantation du syst me administratif communal sur le territoire de l Inini va entra ner une d sagr gation rapide des soci t s et cultures traditionnelles Les villages prosp res se sont vid s au profit des nouveaux centres administratifs Depuis 1969 l assimilation de ces r gions int rieures a ratifi le passage des communaut s libres noires marronnes et am rindiennes au statut de minorit ethnique d pendantes des structures administratives et politiques de l Etat fran ais Ce changement de statut civil donnant la nationalit fran aise aux habitants de la for t leur a aussi permis de toucher des aides de toutes sorte
16. e paraissait trop importante on l a diminu pour Trois Sauts Ce n est qu un exemple des modifications apport es apr s chaque exp rience l exp rience suivante Ce n est donc qu apr s avoir v cu dans ces nouvelles constructions que l on se rend compte des probl mes la r flexion est quasiment toujours men e a posteriori au d triment du mode de vie et d habiter du confort et parfois m me de la sant des habitants C est cette poque que les Am rindiens furent confront s directement une certaine forme de cloisonnement par la mise en place de garde corps plus ou moins ajour s Les aspirations les plus r pandues demandent aujourd hui une ou deux pi ces closes Le d sir de s curisation des biens mat riels peut tre simplement satisfait par une surface de rangement am nag e et bien s r suffisamment a r e pour viter le pourrissement nous verrons le probl me de l adaptation des nouvelles constructions au climat dans la partie suivante Il y a un lieu incontournable dans la vie sociale des Am rindiens et des Noirs Marrons c est la cuisine Dans certains nouveau logement elle est l int rieure de la maison et les programmes de construction ont rarement pris en compte l importance de la cuisine Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction 15 communautaire C est un oubli volontaire ou non qui a des cons quences consid rables sur l organisation sociale du groupe 2 No
17. embl par des lianes Les essences les plus couramment utilis s sont le m coua imputrescible et r sistant aux insectes il est employ comme poteaux directement plant s dans le sol le mamayaw plus l ger et de grande longueur il permet de faire des solives et des pannes fa ti res solides et le wasa refendu il est utilis dans la confection de planchers les couvertures tant faites en feuilles de wa Le wa tr s l ger ne n cessite qu une charpente qui ne l est pas moins et l utilisation de bois de tr s faible diam tre donc flexibles permet une grande libert de forme Ainsi il est possible de trouver des toits en ogive dans le cas du carbet tatou ou des carbets communautaires au plan rectangulaire avec absides Les Wayana du Haut Maroni n ont pas un seul type de construction mais le mode de construire est assez semblable de celui des Am rindiens de l Oyapock Cependant des diff rences de technique et de volum trie du b ti particularisent le savoir faire de chaque ethnie Ainsi les Wayana font des carbets proches de ceux des Wayampi avec des toitures en absides mais le plan de la maison tant ovale et non pas rond la charpente doit tre plus labor e Les essences de bois utilis es ne sont pas les m mes mais elles pr sentent des caract ristiques m caniques semblables Le wacapou remplace le m coua pour les poteaux le me colow w se substitut au mamayaw pour la charpente et les ligatures
18. essionnaires ou les vall es mal orient es par rapport aux vents dominants D autres au contraire sont particuli rement favorables c est le cas des d pressions et vall es orient es dans la direction des vents dominants ou encore des zones au sommet des collines o le contournement de l obstacle donne lieu une acc l ration du vent L effet de site positif peut tre am lior lorsque la pente de la toiture est oppos e celle du sol Les constructions traditionnelles taient en g n ral bien ventil es ce qui a t perdu lors de la fermeture des espaces des planches et des volets pleins ont ainsi remplac les ouvertures qui permettaient la bonne ventilation des lieux Et trop souvent les nouvelles constructions ne r pondent pas correctement ce besoin Cependant on peut voir ces derni res ann es une r elle prise en compte du probl me dans les projets de r am nagement de village par exemple Le v ritable confort thermique phonique peut donc tre obtenu par la r utilisation de certaines techniques et mat riaux traditionnels lorsque la situation le permet site positif pour une ventilation naturelle Mais les compromis entre ceux ci et les modes de construire dit modernes permettent tr s souvent de trouver les solutions les mieux adapt es en m me temps aux milieux naturels et aux modes de vie qu aux d sirs de chacun modernit esth tisme 2 Avanc es difficiles de l hygi ne Malgr toute
19. est pas une entit elle est composite Les Am rindiens appartiennent en effet diff rentes tribus dont les Wayampi et les Emerillon qui vivent plut t du c t de l Oyapocxk le fleuve s parant la Guyane du Br sil ou encore les Wayana qui eux se sont install s sur le Haut Maroni Chaque ethnie a ses propres coutumes et surtout son propre mode d habiter Cependant on retrouve de nombreux points communs et l tude d un groupe peut nous aider comprendre les d sirs et besoins de beaucoup d Am rindiens guyanais tout en gardant l esprit que des disparit s peuvent survenir et qu une tude pr cise sur la population concern e est obligatoire lors de la conception d un projet sur un site pr cis Les Indiens Wanapa du Haut Maroni peuvent ainsi tre pris en exemple dans le cadre de cette tude Chez les Wanapa le p re s occupe de ses enfants et la filiation patrilin aire est privil gi e malgr cela le mari dans l union endogame doit aller habiter dans la parent maternelle de sa femme Ainsi ce sont les matrilignages qui se trouvent rassembl s dans l espace du village La famille est donc tendue et se compose d une femme de son mari de ses filles et gendres des enfants de ses filles et de ses fils non mari s Le village de forme circulaire regroupe l ensemble de ces unit s familiales Au centre se trouve un grand carbet communautaire rond le tukusipan Cette disposition de l espace selon J M Hurault serait
20. frait le milieu Quasiment toutes les constructions sont donc en bois Le b ti est adapt la morphologie des habitants Les membres de certaines ethnies am rindiennes ne d passant pas 1 60 m pour les hommes et 1 45 m pour les femmes les hauteurs sous plancher dans le cas des carbets sous pilotis sont donc de 1 70 m 1 80 m ce qui permet d am nager des espaces de rangement accessibles sachant que presque tout est suspendu Quant aux dimensions horizontales elles doivent leur origine la taille des hamacs ainsi une largeur de 3 m 3 50 m est ce qu il y a de plus courant Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction 9 La construction est galement bien adapt e au climat Tr s souvent le niveau sup rieur b n ficie d une ventilation maximum le pignon n a gu re besoin d une protection du fait de l implantation tenant compte de la direction des vents dominants et du r gime des pluies Il est noter que des d bords de toiture importants am nent une excellente protection aux intemp ries Les pentes de ces toitures tant peu accentu es les hauteurs l gout r duites et les feuilles de wa servant de couverture ne favorisant pas la prise de vitesse de l eau l impact de la pluie sur le sol est limit d o la ma trise de l rosion autour de la maison Chez les Am rindiens de l Oyapock des Wayampi et des Emerillon la structure de la maison est toujours faite de bois rond ass
21. is s ch ayant subi un traitement par trempage moyen le plus conomique de le prot ger de l humidit et des insectes peut participer une ossature bois de bonne qualit et durable Dans tous les cas les constructions en bois guyanais profitent au march local ce qui n est pas le cas pour le b ton qui n est pas indispensable pas m me pour les fondations qui peuvent aussi tre effectu es en bois C est ce qui a t fait Trois Sauts pour pallier le manque de granulats pour les b timents de France T lecom sans qu il y ait de probl me de structure A La R union le groupe TOMI a mis au point le syst me EXN utilisant le bois et la t le selon une technique simple mettre en uvre Ce sont des maisons ossature bois en kit monter par l habitant cela pourrait tre une solution adapt e aux sites isol s comme aux bidonvilles en Guyane Plus g n ralement l ossature en bois peut tre pr fabriqu e en atelier ce qui r duit consid rablement la dur e du chantier et donc les co ts de construction La l g ret d une maison ossature bois environ cinq fois moins lourde surface de plancher quivalente qu une maison en ma onnerie est particuli rement bien adapt e des terrains difficilement constructibles et permet une diminution des fondations Ainsi un concours pour l tude et la mise au point de syst mes constructifs par composants standardis s en vue de la r alisation ult rieure de maison
22. isent un petit carbet ext rieur qui tiendra la place de l ancien auvent comme lieu de la sieste et du lien social En se s dentarisant les Am rindiens et les Noirs Marrons ont apport quelques l ments de confort leur habitat qui leur tour sont apparus insuffisants par rapport d autres modes d habiter d o une politique d aide au logement d velopp e depuis 1980 1982 conform ment la Ligne Budg taire Unique LBU cr e en 1979 Nous sommes donc en pr sence d un ventail d exp riences de toutes sortes plus ou moins r ussies Un rapport demand par la DDE avant les premi res interventions disait d j Les interventions en milieu am rindien de type sylvicole constituent une application directe des principes d adaptation d un produit aux besoins sp cifiques d une population Cependant il a fallu beaucoup de r ajustages au fur et mesure des op rations les populations sont insatisfaites de ces modes d habiter alors que tr s souvent elles attendaient avec impatience d int grer un logement moderne Les premi res op rations L T S Logements Tr s Sociaux bas es sur l autoconstruction avec le support d une entreprise eurent lieu a Camopi Trois Sauts et Saint Georges de l Oyapock Les carbets construits Camopi sont diff rents de ceux de Trois Sauts dont les plans ont t corrig s apr s que l on eut pris connaissance des plaintes des habitants des L T S de Camopi La volum tri
23. l mes fonciers comme l apparition du concept de propri t ou la division en parcelles des terrains sont apparus avec l volution des modes de vie Ces questions ne peuvent tre d velopp es ici par manque de temps Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction 8 B La maison techniques de construction et usages 1 Organisation int rieure et usage du b ti Le carbet am rindien ne poss de pas de cloison et les portes de la case noire marronne ne sont ferm es que la nuit La maison est donc un espace ouvert sur l ext rieur dans les deux cas du moins pendant la journ e Les habitations comportent en g n ral deux espaces l un servant de chambre toute la famille l autre tant une pi ce de jour un foyer y permet la pr paration et la prise des repas Cet espace est g n ralement rez de sol soit sous la pi ce commune si c est un carbet sur pilotis soit dans une autre construction proximit Chez les Wayana on peut ainsi trouver des carbets de forme ovale ou ronde surmont s d un toit conique A l tage des hamacs sont accroch s autour d un foyer le bas est r serv la vie diurne Il existe aussi un carbet cuisine communautaire qui est une petite maison sans paroi destin e la confection des repas il constitue un lieu de sociabilit privil gi pour les femmes du clan La maison des Indiens Arawak de Sainte Rose de Lima Matoury se divise aussi en deux pi ces dis
24. mbre de sites furent quip s ou m me cr s pour devenir des centres administratifs sanitaires et scolaires Les anciennes clairi res d habitat entour es par la for t dense et entretenue par l essartage manuel des terres agricoles ont laiss place des paysages ouverts Les sols ont t mis nu par un d frichement m canique et un abattage massif de la for t alentours et comme ils sont naturellement pauvres en r gion tropicale et particuli rement sensibles l rosion due aux violentes pr cipitations ces destructions semblent irr versibles La forme du village traditionnel tend dispara tre en tous cas pour les gros bourgs Le mode d implantation devient diffus par exemple Pompidouville sur les berges du Maroni Le village Boni d Apatou coinc entre les parcelles de la gendarmerie des coles religieuses les terrains de sport et un lotissement de logements de fonction a aussi perdu son organisation traditionnelle Les op rations de construction de logements sociaux souvent con ues sans tude pr alable de la culture et du mode de vie des habitants ont consid rablement perturb l organisation sociale de chaque communaut touch e Ces transformations ont donn aux habitants le go t de la modernit ou en tous cas de ce qui leur para t moderne Et cela malgr leur m contentement concernant certains points comme par exemple le manque de carbets communautaires et les aberrations de conception que no
25. nit et de confort v hicul entre autres par la t l vision mais aussi par les migrations vers la c te Dans l id al il faudrait adapter les modes de vie et d habiter traditionnels un confort minimum comprenant cole hygi ne et participation limit e l conomie de march vente de produits artisanaux Le passage d un mode de vie un autre devrait s accompagner et cela m me a posteriori d un v ritable apprentissage Si l on peut encadrer une volution qui de toutes fa ons est aujourd hui in vitable la transition s op rera plus facilement Les populations am rindiennes et noires marrones semblent pour l instant peu aptes juger de la pertinence du concept de confort v hicul par les mauvais mod les que sont entre autres certains logements de fonction construits il y a d j quelques ann es Ce n est que par l usage qu ils prennent conscience de l ad quation ou de l inad quation de ces logements avec leurs modes de vie L aspiration la modernit doit tre cout e et entendue par les organismes publics et les professionnels tout en tant s rieusement contr l e par ces derniers pour viter les erreurs qui peuvent avoir des cons quences tr s importantes puisque la transformation du mode d habiter influe sur la vie sociale et sur l tat psychologique de chacun L analyse de l volution de la conception et des techniques de construction de l habitat fait appara tre des diff
26. ns influenc s par les institutions coloniales qui ont pes sur leurs anc tres lls vivent traditionnellement dans la for t o ils cohabitent g n ralement sans probl me avec les Am rindiens Comme eux ils font partie de diff rents groupements les Boni les Djuka les Paramaka qui se sont install s le long du Maroni les Saramaka qui ont souvent pr f r le littoral ce qui signifie que chaque communaut m rite une tude particuli re mais que l on retrouve de tr s nombreuses coutumes communes Ce sont les Boni du Maroni que nous prendrons ici comme exemple Au contraire des soci t s am rindiennes celles des Noirs Marrons suivent le principe de filiation matrilin aire la m re transmet la parent et forme avec ses enfants l unit conomique de base du village Chaque lignage constitue souvent un village lui seul mais lorsqu il devient trop important une partie des villageois peut aller s installer proximit formant ainsi une seconde formation ind pendante mais toujours tr s li e la premi re Le village se divise en diff rentes zones chacune occup e par une unit matrilin aire que l on appelle le mamapiki et qui se compose de la m re et des enfants des oncles et tantes maternels de leurs enfants de la grand m re et des cousins et cousines maternels Un mamapiki qui peut tre aussi un village lui seul forme une unit sociale part enti re occupant un pisi de forme circulaire dont k cen
27. nt quand elles le peuvent avec des mat riaux qui ont laura de la modernit t le pour les plus riches b che pour les autres Les nouvelles constructions ne sont quasiment plus couvertes de feuilles de timiti ou de wa que l on trouve d ailleurs de plus en plus rarement aux abords des villages ce sont les bardeaux de wapa et surtout la t le qui les remplacent On trouve un d sir tr s fort de remplacer la mati re v g tale et surtout le bois symbole d habitat mis rable Dans le Haut Oyapock des subventions avaient t mises la disposition par la DRE de ceux dont le logement avait une couverture en wa d ficiente il a t propos aux habitants d tre r mun r s pour effectuer la r paration l identique Ces derniers ont rejet la proposition tout en faisant une demande de t le qui leur a t refus puisque n entrant pas dans le cadre de ces subventions Le long de l Oyapock et du Maroni on peut voir de plus en plus de maisons ferm es construites par des Br siliens les garimpeiros et dans une moindre mesure par des Surinamiens Il en d coule une br silianisation et une surinamisation des modes de construction ce qui renforce la cr olisation chapot e bien s r par une tr s pesante influence occidentale Un des exemples de mauvaise adaptation aux besoins des habitants est la trop petite surface de la terrasse prot g e seul lieu confortable l apr s midi Beaucoup se constru
28. ntale ce qui d ailleurs est aujourd hui compl tement impossible 2 Sauvegarde du lien social Ce qu il y a de plus urgent aussi bien dans les bidonvilles de Cayenne et des autres centres urbains du littoral que dans les villages isol s de l int rieur c est le maintien des lieux de rencontre entre les habitants Le lien social ne r siste pas ou tr s peu la disparition d espaces communs toute la communaut ou de pi ces de r ception dans les maisons ou proches de celles ci Les carbets communautaires sont donc absolument incontournables dans n importe quel village ou quartier Tous les programmes de constructions de logements sociaux ou de r am nagement de zones insalubres doivent imp rativement les prendre ou les reprendre en compte sous peine de d truire les cadres de vie traditionnels et de d t riorer irr m diablement l organisation sociale de la communaut concern e Le carbet communautaire est le lieu de l change par excellence lieu de r union pour les membres du Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction 18 pouvoir coutumier mais aussi pour ceux de l association du village de la coop rative agricole ou encore de l association qui s occupe du soutien scolaire ou de l alphab tisation et de la formation des adultes D autres lieux paraissent tr s importants dans la vie sociale des Am rindiens et des Noirs Marrons ce sont entre autres la cuisine communautaire et l e
29. oirs Marrons et les Am rindiens tant des populations nomades l origine la r paration la r habilitation de constructions ou d autre chose ne font que tr s peu partie de leurs cultures Les villages taient abandonn s tous les dix ans en moyenne et laiss s l abandon un carbet dont un des occupants mourrait tait d truit Le d sir de p rennit doit ainsi s accompagner de l apprentissage de techniques d entretien mais aussi et surtout de la notion m me d entretien 2 Appropriation d un nouvel habitat Les Noirs Marrons et les Am rindiens ou en tous cas la plupart d entre eux vivent aujourd hui dans des constructions qui sont le r sultat d un v ritable syncr tisme entre les modes de vie de construire et d habiter traditionnels et modernes Ce compromis doit tre bien dos sous peine d inadaptation au b ti et de d r glements trop importants du mode de vie Il y a de toutes fa ons un r el besoin d appropriation de ce nouvel habitat C est un v ritable travail qui peut tre parfois facilit par un certain encadrement Mais l habitant n a pas toujours besoin d aide Quelques uns continuent par exemple d corer leur maison de fa on traditionnelle tout en privil giant la peinture la marqueterie Mais beaucoup semblent un peu perdus on leur livre parfois des maisons compl tement diff rentes de leurs habitations traditionnelles la conception et la construction desquelles ils n ont pu
30. on 1996 Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction 27
31. onstructions r centes une implantation des sanitaires au milieu du b timent ce qui est une aberration dans une r gion au climat tropical humide La fosse septique n est pas non plus une solution en tous cas court terme Elle suppose un entretien qui doit faire l objet d un apprentissage puisque l entretien des biens mat riels n est pas une notion acquise Le double feuillet semble tre une solution interm diaire retenir pour les zones o il ny a pas l eau courante ou seulement ponctuellement Mais sera t elle accept e Ce n est pas du tout certain Il faut donc tre tr s prudent dans l implantation de blocs sanitaires Dans les cas de logements group s ils ne pourront tre que collectifs Ce n est que lorsque la population a d j t sensibilis e la question par exemple dans des zones d acc s plus facile ou plus pr s des c tes que l on peut envisager l int gration des toilettes au logement Bref il semble pr f rable de faire voluer les choses petit petit selon le niveau de d veloppement et les disponibilit s techniques de l endroit Donc l hygi ne avance mais par tapes Cette volution doit imp rativement s accompagner d un apprentissage aussi bien sur les soins corporels que sur l utilisation et l entretien d un nouveau mat riel C Apprentissage de nouveaux modes de vie entre traditions et modernisme 1 Apprentissages techniques indispensables Apprentissage est un des prin
32. ossature bois M O B a t lanc en 1985 par plusieurs organisme guyanais par la DDE et avec la participation financi re du Minist re de l Urbanisme du Logement et des Transport Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction 20 Quant au probl me de la ventilation il faut absolument y prendre garde lors de la conception d un logement surtout en milieu isol Il est impossible d installer la climatisation dans toutes les constructions pour deux raisons D abord parce que toutes les habitations de Guyane n ont pas l lectricit que a soit dans les bidonvilles tout proches du centre de Kourou ou dans les petits villages au fin fond de la for t ensuite parce que l installation et le fonctionnement de ce syst me co tent tr s chers La ventilation naturelle est donc une solution conomique et qui peut tre parfaitement efficace Pour cela la construction de la maison doit prendre en compte la direction des vents dominants la pente la densit v g tale et la distance des b timents voisins Le logement ne doit pas tre totalement ferm comme on le voit souvent Le dessin et l orientation de la maison l am nagement int rieur et l organisation du plan dans le cadre de constructions group es conditionnent une bonne ventilation naturelle Il existe bien s r des sites d favorables les zones sous les vents des collines par exemple ou bien celles qui sont au vent en pied de colline les zones d pr
33. participer Ces situations l surviennent de moins en moins car les programmes de constructions essayent d une part de s adapter aux modes de vie traditionnels d autre part d associer les habitants leurs projets Le Logement Evolutif Social L E S a ainsi pour but de construire des logements faible co t en accession la propri t et dont les am nagements int rieurs et les finitions sont r alis s par l habitant Les L E S en autoconstruction sont une solution assez souple car les aides sont pr vues pour la construction de logements destin s des populations ayant des modes de vie particuliers acceptant de participer aux travaux et r sidant dans des zones difficilement accessibles Le degr d intervention de l attributaire peut tre modulable mais il doit tre clairement d fini d s le d but II est m me envisageable de cr er un projet adapt l architecture locale traditionnelle et au mode de vie de la population concern e tout en prenant en compte le milieu naturel Chaque situation est diff rente population contraintes physiques il est donc pr f rable de pouvoir adapter les programmes chaque cas en particulier De nombreux cueils freinent les constructions Le probl me de la surface est d licat lors de la conception de ces L E S Doit on prendre en compte les grands parents encore en vie ou les jeunes couples vivant encore sous le toit parental pour calculer le nombre de m attribuer une
34. pation beaucoup de maisons restent telles que les entreprises les ont laiss es L tude pr c demment cit e parle de l application d une solution d j appliqu e Mayotte les programmes comprennent l obligation de l acc dant de r aliser lui m me certaines parties de son habitat phases indispensables avant l intervention du ma tre d ouvrage sur le reste de la maison Des efforts particuliers doivent essayer de permettre une appropriation du logement par ces populations l acceptation de ces nouveaux modes d habiter sont une priorit Le contraire engendre un malaise profond chez les habitants malaise que l on peut au moins essayer de minimiser Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction 24 CONCLUSION Les modes de vie des Am rindiens et des Noirs Marrons ont consid rablement volu en l espace de quelques d cennies ces populations sont aujourd hui entre deux cultures deux mentalit s extr mement diff rentes l une de l autre Les traditions dont les organisations sociales et spatiales les modes d habiter et de construire le rapport collectif la terre se sont transform es assez brutalement sous les influences occidentales Il s agit aujourd hui de retrouver un quilibre entre tradition et modernit une position interm diaire entre le repli st rile sur une tradition maintenant inadapt e aux modes de vie actuels et le d sir effr n de vivre selon l image de moder
35. r les services de l Etat L individualisme est aussi une notion nouvelle pour ces ethnies pour qui la base de toute l organisation spatiale tait le clan Le fait de recevoir les aides telles le RMI titre individuel et l apparition de la radio et m me parfois de la t l vision ont beaucoup jou dans ce sens D sormais les jeunes ne construisent plus forc ment leur carbet pr s de celui des parents de la jeune mari e et les couples se forment de plus en plus en dehors du clan Les concepts d endogamie et de matrilocalit fondamentales dans l organisation spatiale et donc sociale de ces communaut s reculent norm ment face cette mont e de l individualisme Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction 13 3 La ville attirance et d pendance Beaucoup d Am rindiens et de Noirs Marrons choisissent d migrer vers la ville Les trois grands centres urbains du littoral ainsi que certains centres administratifs comme Maripasoula voient le nombres des membres de ces populations augmenter rapidement Allant grossir les bidonvilles proches de ceux des Ha tiens Br siliens et autres trangers ils perdent presque tous leurs rep res sociaux Maripasoula comme dans les grandes villes du littoral l implantation des migrants se fait par quartier ethnique p riph rique et sur le mode du squatte foncier A Kourou le village des Noirs Marrons qui ont particip la construction
36. rait ainsi nourrir des bananiers sans polluer le sol L utilisation de mat riaux comme les agglom r s ou le b ton lav pr fabriqu parfaitement adapt s la construction de sanitaires ou encore de douches satisferait le d sir de modernit de certains tout en permettant une restriction de leur utilisation ce type d installation Il est noter que l on peut int grer un tel bloc une structure bois on en trouve l exemple dans les logements des instituteurs de Grand Saniti Les sanitaires peuvent para tre un l ment de simple confort puisque depuis toujours les feuillets ou la nature ont t les lieux privil gi s des Am rindiens et des Noirs Marrons pour les besoins naturels Et ils le restent dans une tr s large mesure Mais le d veloppement d mographique important de certains villages devenus bourgs ou de quartiers d habitat spontan en ville ou proximit rendent obligatoire l installation de toilettes et d un syst me d vacuation des eaux vannes Les pratiques traditionnelles feuillets chez les Noirs Marrons du Maroni fleuve chez les Am rindiens n cessitent une volution qui devrait tre guid e par un apprentissage Cependant dans les coles qui sont quip es les sanitaires normalis s sont rarement en tat de fonctionnement et sont peu utilis s Dans l habitat l emplacement des toilettes est tr s important car le probl me de ventilation est primordial Il est possible d observer dans certaines c
37. s Peintes marquet es et sculpt es les fa ades sont le support de motifs g om triques dont la femme est la source d inspiration privil gi e La maison ne poss de pas de d pendance car les r coltes et le mat riel agricole restent dans des petits carbets construits sur l abattis TRANSITION Ces modes d habiter traditionnels ont aujourd hui bien volu s certaines coutumes qui r gissaient l organisation spatiale ont m me presque disparues Ces Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction 10 populations qui vivaient quasiment en autarcie jusqu aux ann es 1960 ont t mis en contact avec la soci t tr s occidentalis e des Cr oles et celle encore plus en d calage des occidentaux eux m mes L attirance pour ce mode de vie qui para t plus confortable entra ne certaines d rives de la part de ces ethnies de moins en moins isol es quand ce n est pas des erreurs commises par l administration soucieuse pendant longtemps d appliquer des normes et des r gles non adapt es aux sp cificit s locales Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction 11 2 MODERNISME ET EVOLUTION DES MODES D HABITER A D sorganisation spatiale et d structuration sociale 1 Confrontation brutale avec la civilisation occidentale Avant le 17 mai 1969 l int rieur de la Guyane avait un gatut bien particulier qui admettait l exercice des pouvoirs coutumiers Sous le nom d
38. s allocations familiales aides aux personnes g es puis RMI qui ont introduit largent dans des soci t s qui ne connaissaient que le troc Cette mon tarisation a permis l achat de canots et de moteurs ce qui a facilit consid rablement les d placements et par cette voie acc l r les changements dans les modes de vie Les Am rindiens et les Noirs Marrons ont donc t confront s des types et des proc d s de fabrication d un habitat plus durable et des modes d habiter li s une notion de confort Des changements importants eurent lieu en ce qui concerne la scolarisation l acc s aux soins l arriv e d un certain confort comme des points d eau potable dans les villages et m me parfois de l lectricit Tout cela a entre autres contribu la s dentarisation progressive de ces communaut s Mais la confrontation avec le mode de vie occidental aussi entra n le d sir d une vie nouvelle et meilleure amenant beaucoup d hommes voire de familles enti res quitter le clan pour le mirage de la ville En allant grossir les bidonvilles du littoral ils participent la d sorganisation sociale par la disparition progressive de l endogamie et de la matrilocalit Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction 12 2 Transformation du cadre de vie A partir de la fin des ann es 1960 l influence administrative a commenc transformer profond ment ces villages un certain no
39. s les erreurs commises on ne peut dire que l volution des modes d habiter des Noirs Marrons et des Am rindiens n ait eu que des c t s n gatifs Les conditions d hygi ne ont consid rablement progress es m me s il y a encore beaucoup faire L esp rance de vie qui augmente le taux de mortalit infantile qui baisse etc sont de bons r v lateurs de ce ph nom ne Les besoins ont volu et se sont tendus par l apport d l ments positifs et n gatifs du mode de vie occidentale Ainsi l introduction du moteur puis des produits d tergents et des engrais chimiques m me en faible quantit a pollu surtout dans le cas d agglom ration importante les rivi res et les fleuves qui taient jusque l le lieu des ablutions mais aussi de la p che et surtout celui de l approvisionnement en eau pour la consommation humaine Un point d eau potable doit donc tre imp rativement fourni chaque village que cela soit un puits ou une citerne reli e un syst me r coltant les eaux de pluie La revendication la plus souvent exprim e celle du point d eau courante dans le logement pourrait tre satisfaite si la question des eaux us es tait bien g r e Dans les zones isol es o l utilisation des d tergents est encore plus que rare il serait possible de Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction 21 canaliser les eaux us es et d en irriguer les cultures une eau savonneuse pour
40. se font aussi de mani re diff rente Les Arawak install s pr s du littoral utilisent quant eux du balhadan pour les pannes principales et du alhalha pour les pannes secondaires et les chevrons Cette structure repose sur un toit en feuilles de palmier timiti La fum e du feu toujours allum dans le carbet laisse une fine pellicule marron qui les prot gent La dur e de telles maisons est d environ une quinzaine d ann es Traditionnellement la maison Boni peut tre de trois types Dans les zones non inondables la maison est de plein pied sans paroi lat rale le toit descendant jusqu au sol La porte est souvent peinte et orn e d objet f tiche voquant la qualit de l habitant Plus r cemment des cases ont t faites avec des cloisons en planches elles sont peu d cor es Le troisi me type de construction est sur pilotis le plancher tant 1 70 m du sol La partie inf rieure est souvent prolong e d un auvent qui permet de se tenir au frais dans la journ e La charpente est tr s proche de celle des carbets Am rindiens cependant les diff rentes pi ces sont assembl es par des chevilles et non plus par des lianes Les m thodes de constructions s apparentent plus celles des Am rindiens qu celles rencontr es en Afrique La terre est par exemple tr s peu utilis e par les Noirs Marrons c est le bois qui constitue l l ment fondamental de l art de b tir Les maisons sont traditionnellement tr s d cor e
41. space consacr la r ception dans chaque maison On voit donc les cuisines ext rieures dispara tre au profit des cuisines int rieures incorpor es aux logements Comme pour beaucoup de choses ce n est qu apr s avoir v cu un certain temps dans ces constructions que les habitants prennent conscience de ce manque De tr s nombreux petits carbets cuisine apparaissent cot de celles ci souvent en bois avec une couverture en feuilles de wa Lorsque ces cuisines ext rieures sont communes plusieurs maisons on voit r appara tre certaines formes de liens sociaux traditionnels les femmes et les enfants retrouvent leur lieu de rencontre favori Quant au r le qu occupait le rez de sol dans les carbets sur pilotis ou l auvent dans les autres cas il est aujourd hui atribu la terrasse prot g e ou parfois un autre petit carbet annexe lui aussi en feuilles de wa pour le confort phonique et thermique de ceux qui en profitent Cette terrasse est extr mement importante dans tous les logements ferm s M me les m tropolitains en poste en Guyane et surtout dans l int rieur r clament une terrasse couverte prot g e du soleil et de la pluie Beaucoup de L T S et de logements de fonction ont t construits avec des terrasses trop petites pour tendre un hamac voire pour s y tenir confortablement sur une chaise Ces erreurs doivent absolument tre vit es ces espaces tant les seuls tre la fois confortables pendant l
42. t pour l Etat Les ouvertures ne sont pas suffisantes mais la chaleur et l humidit l int rieur du logement sont aussi dues une mauvaise orientation de la construction par rapport aux vents dominants L utilisation de parpaings et de b ton dans la construction en sites isol s est rendue difficile par les lenteurs et les risques du transport cependant ce sont des mat riaux que presque tous veulent pour leur maison Attir entre autres par leur p rennit ils ne les entretiennent absolument pas alors que m me des mat riaux de la sorte en ont besoin Le principal probl me r side en la totale absence de notion d entretien chez les deux communaut s habitu es abandonner leurs anciens carbets lors du d placement du village La s dentarisation a donc sur ce point l aussi de lourdes cons quences La t le est aussi un mat riau tr s mal adapt lorsque l on ne l utilise pas d une mani re r fl chie Pos e simplement sur une l g re charpente en bois elle rend la maison extr mement inconfortable Sous la t le elle se transforme en four pendant la journ e et en caisse de r sonance de tambour d s qu il se met pleuvoir Un autre probl me se rencontre assez souvent certaines constructions sont bas es sur la hauteur sous plafond de 2 50 m que l on consid re comme normative en occident et qui est en totale opposition avec les 1 30 m des parois verticales de la case Boni et avec les dimensions de quasiment to
43. t si en Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction 19 plus les concepteurs ou celui qui s est construit sa maison ainsi ont omis de faire une terrasse prot g e suffisamment grande le logement n est plus vivable L adaptation au climat est donc indispensable Les modes de construction et les mat riaux traditionnels bien qu en ad quation avec le milieu naturel ne peuvent pas tre repris tel quel cela serait consid r comme une r gression ce qui n est pas totalement faux Il faut donc aller de l avant sans oublier pour autant le pass c est donc une sorte de compromis qu il faut trouver Ainsi la charpente en feuilles de wa ne peut pas tre r int gr e dans les pratiques constructives sauf dans le cas d un carbet communautaire par exemple ou d un lieu particulier La toiture en bardeaux de wapa semble tre une solution adapt e une r gion o la quantit de bois disponible est tr s importante Elle r pond la demande des milieux isol s mais peut aussi tre utilis e en ville Ses qualit s phoniques et thermiques sont tr s proches de celles du wa et elle poss de une tr s grande long vit que l on estime 50 ans et une bonne r sistance la pourriture et aux attaques d insectes De plus le wapa est l essence potentiellement commercialisable la plus abondante elle repr sente peu pr s 20 du volume de bois sur pied La t le n est pas rejeter totalement
44. tant rest s au village Les proc dures de relogement ne b n ficient qu aux populations les plus d favoris es certains pr f rent donc vivre dans un bidonville en voie de restructuration m me s ils ont les moyens de se trouver une ou deux pi ces en sous location le quartier d habitat spontan passe du statut de lieu de l exclusion celui de tremplin vers l int gration urbaine Cela rejoint les effets pervers de l assistanat que nous avons mentionn pr c demment Les enfants lev s en ville n apprennent plus les anciennes techniques de p che de chasse ni comment cultiver la terre Ils deviennent d pendants du travail salarial pas ou tr s peu qualifi chec scolaire end mique p se sur les deux communaut s dont la langue maternelle n est pas le fran ais B La maison volutions des techniques et des usages 1 Modernisme dans la construction de logements Les constructions am rindiennes et noires marronnes traditionnelles sont extr mement bien adapt es au climat et aux modes de vie des habitants le seul point faible de ces maisons est le manque de p rennit Lorsque ces populations taient encore Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction 14 nomades les constructions n avaient pas tenir plus d une dizaine d ann es Ces populations se sont s dentaris es pour la plupart N ayant aucune notion d entretien du b ti elles laissent leurs maisons se d grader et colmate
45. tinctes La partie avant est le domaine des hommes et celle de derri re l o se trouve le foyer est celui des femmes Un petit carbet vraisemblablement communautaire est utilis pour la cuisine Les Noirs Marrons connaissent traditionnellement la notion de pi ce au contraire des Am rindiens mais le volume habitable est tr s petit la plupart des activit s domestiques se d roulant dans les espaces communs de voisinage La maison traditionnelle est compos e d un seul volume divis en deux par une cloison La partie avant sert d espace de rangement et de vestibule en m me temps la partie arri re est une chambre coucher les hamacs en sont le seul mobilier Dans les cases sur pilotis le rez de sol sert de cuisine et de lieu de r ception On y trouve souvent des hamacs et des bancs lorsque la maison est de plain pied c est un auvent qui remplit ces fonctions lci aussi un carbet communautaire appartenant au mamapiki sert de cuisine et abrite un foyer et des platines couac Les femmes et les enfants y passent beaucoup de temps dans la journ e Ces constructions qu elles soient am rindiennes ou noires marronnes sont aussi adapt es au climat et donc aux modes de vie qui en d coulent 2 Techniques de construction traditionnelles Que ce soit chez les Am rindiens ou les Noirs Marrons qu ils vivent dans l Oyapock dans le Haut ou le Bas Maroni ou encore pr s du littoral chaque ethnie a utilis pour b tir ce que lui of
46. tre est la maison de l a eule fondatrice et la cuisine communautaire Les cases y sont peu loign es les unes des autres environ 4 m tres I ny a pas de s paration g ographique entre les mamapiki car toute division de cet ordre pourrait alt rer le syst me de parent classificatoire qui consid re que tous les hommes et les femmes s par s par un m me nombre de g n rations de la grand m re fondatrice s appellent fr re et s urs Il existe aussi une organisation spatiale des cultes Ainsi on trouve dans chaque village voire dans chaque groupe si le village regroupe plusieurs clans une chapelle pour chaque type de divinit un carr de terre plant e de deux branches formant un T qui sert au culte des anc tres et un carbet mortuaire o les morts sont veill s avant d tre enterr s 3 Rapport collectif la terre Il est impossible de parler de notion de propri t telles qu elle existe dans le droit positif fran ais chez les Am rindiens et les Noirs Marrons qu il s agisse de propri t du b ti ou du terrain Il n existe en effet pas de droit coutumier ayant trait l habitat La terre est celui qui la d friche et se construit une maison dessus Les Am rindiens sont pour leur part parfaitement capables de d limiter leurs territoires y compris en ce qui concerne les zones de chasse mais les terres appartiennent au village ou au clan D ailleurs l exploitation des terres agricoles se fait collectivement Les prob
47. u rapport autrui Le b ti et en particulier le logement joue donc un r le important dans la vie de ces communaut s am rindiennes et noires marronnes chez qui les modes d habiter sont en pleine mutation C est ce ph nom ne que nous tudierons dans le pr sent document Ainsi nous nous concentrerons sur ces deux populations ce sont elles qui pr sentent le plus de probl mes au glissement de la tradition au modernisme dans l habitat Les Cr oles issus du m tissage des m tropolitains et des esclaves africains et vivant sur le littoral sont de fait plus ouverts aux influences que nous appellerons occidentales Ils n en souffrent donc pas aussi fortement Nous avons ainsi fait le choix des populations les plus en prise avec le probl me soulev les Am rindiens et les Noirs Marrons Le fondement de ces probl mes r side dans la brutalit de cette volution Il y a quelques d cennies ces communaut s vivaient encore en autarcie presque totale La confrontation avec le mode de vie et en particulier le mode d habiter occidentale avec pour interm diaire principal la culture cr ole elle m me tr s occidentalis e comme nous l avons vu pr c demment a t brutale dans le sens o ces populations n ont pas eu assez de recul par rapport ces influences nouvelles Ils se sont ainsi construit une id e tr s occidentale du confort et de la modernit et qui n est en g n ral pas du tout adapt au climat et aux modes de
48. us les carbets am rindiens et noirs marrons TRANSITION On assiste donc une v ritable aspiration pour tout ce qui est moderne ou qui en a l image le probl me est qu elle n est pas suffisamment encadr e par des autorit s comp tentes Tous veulent des parpaings de la t le voire des bacs en acier une salle d eau des espaces de rangement ferm s des chambres avec des lits Les programmes de logements acc dent souvent ces d sirs pouss s par la volont d assimiler ces populations en leur inculquant notre mode de vie et surtout par l id e que les normes et les r gles de construction d hygi ne etc ne peuvent que leur profiter Ce n est Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction 16 que par l usage que ces populations prennent conscience que cet habitat qui leur est propos ne r pond que partiellement leur demande et surtout qu il rompt compl tement avec leur mode de vie et d habiter Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction 17 3 SYNCHRETISME ENTRE TRADITIONS ET MODERNITE Restructuration sociale et spatiale 1 Essai de conservation d une forme d organisation sociale traditionnelle adapt e la modernit L administration fran aise voulant des interlocuteurs pr cis dans chaque communaut a favoris la constitution de nombreuses associations chez les Am rindiens Les pr sidents de ces associations sont souvent de
49. us verrons dans la partie suivante Le mode de vie et en particulier le mode d habiter occidental attire en effet beaucoup ces communaut s de l int rieur La notion de confort est apparue il y a peu elle est accompagn e de nouveaux besoins l eau courante et l lectricit dans chaque unit d habitation des sanitaires Les notions d intimit et de propri t ont aussi vu le jour dans les ethnies am rindiennes et noires marronnes Les espaces clos sont de plus en plus courants des barri res d limitent des parcelles les maisons se ferment clefs Une autre chose a particip la d gradation de l organisation spatiale traditionnelle c est l apparition de l assistanat En effet le fait de percevoir des aides financi res que se soit le RMI les allocations familiales ou les aides aux handicap s cr er une atente La politique de r sorption de l habitat insalubre ou la construction massive de HLM ont t int gr es par les Noirs Marrons et les Am rindiens comme des choses qui leur sont dus Ainsi les jeunes couples construisent beaucoup moins leur maison d eux m mes ils attendent patiemment chez les parents de la jeune fille l arriv e du logement cadeau La situation am ne un surpeuplement des logements existants alors que ceux ci sont souvent entour s de surfaces constructibles De la m me mani re de nombreux propri taires de constructions d t rior es demandent leur r habilitation pa
50. uvelles techniques et probl mes qui en d coulent Comme nous l avons vu les mat riaux voluent vers des mati res p rennes Le bois et surtout le wa sont rejet s par les populations le b ton le ciment la t le sont au contraire pl biscit s On assiste partout la durcification de l habitat traditionnel existant et parfois la mise en place des l ments de confort que constituent leau courante l lectricit les sanitaires le r frig rateur La maison est cr olis e elle est ferm e de plain pied avec quelquefois un tage Mais ces constructions ne sont pas adapt es au climat chaud et humide et encore moins aux modes de vie et d habiter des habitants Ce n est que par l usage que ceux ci prennent conscience de cette inad quation Lorsque des toilettes sont install es au centre d une maison et qu elles ne poss dent donc pas d a ration nous pouvons alors parler d aberration technique et architecturale Certains b timents construits par l administration connaissent des probl mes similaires manque de ventilation en g n ral et dans les salles d eau en particulier L obstruction de toutes les ouvertures qui permettaient la ventilation naturelle est tr s courante dans les anciens carbets Quant aux nouveaux beaucoup ne tiennent absolument pas compte de ce probl me lors de leur conception qu il soit construit par des particuliers sans encadrement par des entreprises publiques ou priv es travaillan
51. vie Les Am rindiens et les Noirs Marrons essayent donc spontan ment de transformer Direction g n rale de l urbanisme de l habitat et de la construction 5 leur habitat l image des constructions du littoral toit en t le espace ferm cuisine int rieure La transformation du b ti pr c de souvent la r flexion sur l adaptation c est donc par l usage que les habitants prennent conscience de l inad quation de leur logement et de leur mode de vie Il faut bien dire que l administration a rarement montr le bon exemple par le pass Beaucoup de logements de fonction d coles de dispensaires de logements sociaux construits jusqu au d but des ann es 1980 sont ainsi tr s mal con us souvent cause de l application de normes et de r gles m tropolitaines voire europ ennes qui ne prennent pas du tout en compte les sp cificit s d un climat topical humide et des diff rentes ethnies guyanaises On ne peut pas s tonner de cet attrait soudain pour une vie plus confortable et moderne Il faut en effet leur permettre d acc der la salubrit et un minimum de confort mais il faut mener une r flexion si possible pr alable mais le plus souvent lorsque l volution est d j bien entam e sur les compromis possibles entre modernit et traditions sous peine d une perte de tous leurs rep res qui ne seraient que difficilement remplac s par un nouveau mode de vie dont il faudrait tout apprendre Nous verrons don
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